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Chapitre I : Lignes de transmission

Chapitre 01 : Lignes de transmissions

 Rappel sur les ondes


 Modélisation d’une ligne de transmission
 L’abaque de Smith
I. Rappel sur les ondes :

Il existe plusieurs types d’ondes : les ondes acoustiques (les ultrasons), les cordes vibrantes, les ondes
mécaniques, les ondes électromagnétiques…etc

Dans les systèmes des télécommunications, la transmission des informations est effectuée par les ondes
électromagnétiques. Donc, nous focalisons beaucoup plus sur les ondes électromagnétiques.

Définition : Une onde électromagnétique est le résultat de la vibration couplée d'un champ électrique
et d'un champ magnétique variables dans le temps. Une onde électromagnétique est susceptible de se
propager dans l'air comme dans le fil. Elle est capable de transporter des informations.

L’onde électromagnétique sinusoïdale elle est de la forme :

𝐸⃗ (𝑚, 𝑡) = 𝐸 cos(𝑤𝑡 − 𝑘⃗ 𝑟⃗)

2𝜋 2𝜋𝑐
𝐸 : 𝑙 𝑎𝑚𝑝𝑙𝑖𝑡𝑢𝑑𝑒, 𝑘⃗ : 𝑙𝑒 𝑣𝑒𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑 𝑜𝑛𝑑𝑒; 𝑘⃗ = . 𝑤: 𝑙𝑎 𝑝𝑢𝑙𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛; 𝑤 = ,
𝜆 𝜆
𝜆: 𝑙𝑎 𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑 𝑜𝑛𝑑𝑒, 𝑟⃗: 𝑣𝑒𝑐𝑡𝑟𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛

𝐻⃗ (𝑚, 𝑡) = 𝐻 cos 𝑤𝑡 − 𝑘⃗ 𝑟⃗

On peut associer à l’onde une représentation complexe :

⃗ )⃗
𝐸⃗ (𝑚, 𝑡) = 𝐸 e (

Onde TEM incidente sur la surface de séparation de deux diélectriques

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Chapitre I : Lignes de transmission

Dans un milieu homogène et isotrope, l'onde électromagnétique se propage en ligne droite. Lors de la rencontre
avec un obstacle, il y a diffraction ; lors d'un changement de milieu, il y a réflexion et réfraction ; il y a aussi
réfraction si les propriétés du milieu changent selon l'endroit (hétérogénéité)

y
Milieu 2 : Z2
Milieu 1 : Z1
x (Direction de propagation)

Ei Et

(Onde incidente) (Onde transmise)


Hi Ht
Er

Hr
(Onde réfléchie)

Soient deux milieux diélectriques :

Onde incidente :

𝐸⃗ 𝑖 = 𝐸𝑖0 𝑒 𝑦⃗
𝐸𝑖0
𝐻⃗ 𝑖 = 𝐻𝑖0 𝑒 𝑧⃗ = 𝑒 𝑧⃗
𝑍1

Onde réfléchie :

𝐸⃗ 𝑟 = 𝐸𝑟0 𝑒 𝑦⃗
𝐸𝑟0
𝐻⃗ 𝑟 = 𝐻𝑟0 𝑒 𝑧⃗ = 𝑒 𝑧⃗
𝑍1

Onde transmise :

𝐸⃗ 𝑡 = 𝐸𝑡0 𝑒 𝑦⃗
𝐸𝑡0
𝐻⃗ 𝑡 = 𝐻𝑡0 𝑒 𝑧⃗ = 𝑒 𝑧⃗
𝑍2

En utilisant le principe de la conservation de la composante tangentielle :

𝐸𝑖(𝑡𝑔) + 𝐸𝑟(𝑡𝑔) = 𝐸𝑡(𝑡𝑔) → 𝐸𝑖(𝑥 = 0) + 𝐸𝑟(𝑥 = 0) = 𝐸𝑡(𝑥 = 0) → −𝐸𝑟𝑜 + 𝐸𝑡𝑜 = 𝐸𝑖𝑜

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Chapitre I : Lignes de transmission

𝐻𝑖(𝑡𝑔) + 𝐻𝑟(𝑡𝑔) = 𝐻𝑡(𝑡𝑔) → 𝐻𝑖(𝑥 = 0) + 𝐻𝑟(𝑥 = 0) = 𝐻𝑡(𝑥 = 0) → 𝐸𝑟𝑜/𝑍1 + 𝐸𝑡𝑜/𝑍2


= 𝐸𝑖𝑜/𝑍1

On déduit les deux coefficients (Transmission et Réflexion) :

.
𝑇= 0≤𝑇≤2 (5)
𝑐. à. 𝑑 𝑇 − Γ = 1 cas d’une incidence normale
Γ= 0≤Γ≤1

Onde stationnaire

Une onde stationnaire est le phénomène résultant de la propagation simultanée dans des sens opposés
de plusieurs ondes de même fréquence et de même amplitude, dans le même milieu physique, qui
forme une figure dont certains éléments sont fixes dans le temps.

Au niveau du plan de séparation entre les deux diélectriques, il en résulte :

𝐸𝑡𝑜𝑡 = 𝐸𝑖 + 𝐸𝑟 = 𝐸𝑖0. 𝑒 + 𝐸𝑖0. 𝑒 = 𝐸𝑖0. 𝑒 + Γ𝐸𝑖0. 𝑒 = 𝐸𝑖0[𝑒 + Γ. 𝑒 ]

On définit le rapport d’ondes stationnaires par :

( )
𝑅𝑂𝑆 = ( )
= 𝑎𝑣𝑒𝑐 1 ≤ 𝑅𝑂𝑆 ≤ ∞

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Chapitre I : Lignes de transmission

II. Modélisation d’une ligne de transmission :

Définition : une ligne de transmission est un ensemble de deux ou plusieurs conducteurs acheminant
un signal électrique, d’une source (émetteur) vers une charge (récepteur). Par exemple une ligne de
transmission transporte le signal issu d’un émetteur, vers une antenne et l’inverse.

Modélisation de la ligne :

On modélise une ligne de transmission de longueur l par un quadripôle qui contient :

 Une résistance R en série pour tenir compte des pertes per effet Joule dans les conducteurs
(Ω/m).
 Une inductance L en série pour tenir compte des effets magnétiques au passage du courant dans
les conducteurs (H/M)
 Une admittance G en parallèle pour tenir compte des pertes dans l’isolant entre le premier et le
deuxième (S/M)
 une capacité C en parallèle pour tenir compte de l’effet capacitif entre les deux conducteurs
(F/M)

Modèle électrique d’une ligne de transmission

Constante de propagation

𝛾= (𝑅 + 𝑗𝐿𝑤)(𝐺 + 𝑗𝐶𝑤)

𝛾 = 𝛼 + 𝑗𝛽

𝑤 = 2𝜋𝑓

𝛼 : Constante d’atténuation (Neper/m ou dB/m) ; 1𝑁𝑝 = 8,686 𝑑𝐵

𝛽 : Constante de phase (rad/m)

𝑤 : Pulsation du courant (rad/s)

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𝑓 : Fréquence du signal (Hertz)

Impédance caractéristique :

𝑅 + 𝑗𝐿𝑤
𝑍 =
𝐺 + 𝑗𝐶𝑤

Pour une ligne sans pertes ( R=G=0)⟹ 𝑍 =

L’impédance caractéristique n'est généralement pas l'impédance mesurée sur la ligne. Pour une ligne
de transmission de longueur d, on peut montrer qu'à la position l de la charge, l'impédance mesurée
pour une impédance de charge 𝑍 est donnée par:

𝑍 + 𝑍 tanh(𝛾𝑙)
𝑍 (−𝑙) = 𝑍
𝑍 + 𝑍 tanh(𝛾𝑙)

Pour une ligne de transmission sans perte (𝛼 = 0). L’impédance d’entrée est donnée par

𝑍 + 𝑗 𝑍 tan(𝛽𝑙)
𝑍 (−𝑙) = 𝑍
𝑍 + 𝑗𝑍 tan(𝛽𝑙)

𝑍
Z(l) dépend de 𝑍 ; 𝛽𝑙 = 2𝜋.
𝑙
𝜆 : 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑟é𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒

Pour un câble d'impédance Zc fermé sur une impédance Z(l) on définit :

Coefficient de réflexion :

𝑅𝑂𝑆 − 1
Γ=
𝑅𝑂𝑆 + 1

𝑍(𝑙) − 𝑍
Γ=
𝑍(𝑙) + 𝑍

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Chapitre I : Lignes de transmission

Coefficient de transmission : 𝑇 = 1 + Γ cas d’une incidence normale

Rapport d’onde stationnaire

Est défini comme le rapport de la tension maximale à la tension minimale sur une ligne. Il s'exprime
sans unité.

𝑉𝑚𝑎𝑥 1 + |𝛤|
𝑅𝑂𝑆 = =
𝑉𝑚𝑖𝑛 1 − |𝛤|

 𝑍(l) = 0 (court-circuit), 𝛤 = −1 et 𝑅𝑂𝑆 =∞ : réflexion totale avec inversion.


 𝑍(l) = ∞ (circuit ouvert), 𝛤 = 1 et 𝑅𝑂𝑆 = ∞ : réflexion totale.
 𝑍(l) = 𝑍𝑐 (adaptation), 𝛤= 0 et 𝑅𝑂𝑆 = 1 : onde incidente totalement absorbée.
 𝑍𝑐 = 50Ω 𝑍𝑡 = 75 Ω, 𝛤 = 0.2 𝑒𝑡 𝑅𝑂𝑆 = 1.5 : Réflexion de 20% de l’onde incidente.

Les équations des télégraphistes (démonstrations) :

Quand la longueur d’onde << la longueur des lignes l, la tension et le courant varient le long de la
ligne. Alors, on ne peut pas modéliser une ligne de transmission par une seule cellule (Quadripôle)
reliant le générateur à la charge. On va donc remplacer chaque élément de longueur dx par une telle
cellule 𝑑𝑥 ≪ 𝜆

Modélisation d’un tronçon d’une ligne de transmission

Les quatre éléments R, L, C et G sont appelés les paramètres primaires de la ligne qui sont définis de
manière linéique et ils ont pour dimension:

 Rdx : résistance linéique série en [Ω/m].


 Ldx : inductance linéique série en [H/m].
 Cdx : capacité linéique parallèle en [F/m].
 Gdx : conductance linéique parallèle en [S/m].

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Chapitre I : Lignes de transmission

Les ordres de grandeurs pour et sont variables suivant la géométrie de la ligne, toutefois, des valeurs
courantes sont :

 Pour L : de 50 à 500 [ nH/m]


 pour C: de 20 à 100 [pF/m ]

Selon la loi des mailles : ∑ 𝑉 = 0

𝜕𝐼(𝑥, 𝑡)
𝑉(𝑥, 𝑡) = 𝐿𝑑𝑥 + 𝑅𝑑𝑥𝐼(𝑥, 𝑡) + 𝑉(𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑡)
𝜕𝑡

𝑉(𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑡) − 𝑉(𝑥, 𝑡) 𝜕𝐼(𝑥, 𝑡)


− =𝐿 + 𝑅𝐼(𝑥, 𝑡)
𝑑𝑥 𝜕𝑡

( , ) ( , )
− =𝐿 + 𝑅𝐼(𝑥, 𝑡) (I)

Selon la loi nœuds :∑ 𝐼 = ∑𝐼

𝜕𝑉(𝑥, 𝑡)
𝐼(𝑥, 𝑡) = 𝐶𝑑𝑥 + 𝐺𝑑𝑥𝑉(𝑥, 𝑡) + 𝐼(𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑡)
𝜕𝑡

𝐼(𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑡) − 𝐼(𝑥, 𝑡) 𝜕𝑉(𝑥, 𝑡)


− =𝐶 + 𝐺𝑉(𝑥, 𝑡)
𝑑𝑥 𝜕𝑡

( , ) ( , )
− =𝐶 + 𝐺𝑉(𝑥, 𝑡) (II)

En dérivant (I) et (II) par 𝜕𝑥 on obtient :

( , ) ( , ) ( , )
= −𝐿 −𝑅 (III)

( , ) ( , ) ( , )
= −𝐶 −𝐺 (IV)

En dérivant (I) et (II) par rapport à 𝜕𝑡 on obtient :

( , ) ( , ) ( , )
= −𝐿 −𝑅 (V)

( , ) ( , ) ( , )
= −𝐶 −𝐺 (VI)

En remplaçant (II) et ( VI) dans (III) on obtient :

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Chapitre I : Lignes de transmission
( , ) ( , ) ( , )
= 𝐿𝐶 + (𝐿𝐺 + 𝑅𝐶) + 𝑅𝐺. 𝑉(𝑥, 𝑡) (1)

En remplaçant (I) et ( V) dans (IV) on obtient :

( , ) ( , ) ( , )
= 𝐿𝐶 + (𝐿𝐺 + 𝑅𝐶) + 𝑅𝐺. 𝐼(𝑥, 𝑡) (2)

Les équations des télégraphistes montrent l’évolution du courant et de la tension en fonction du temps
le long de la ligne :

𝜕 𝑉(𝑥, 𝑡) 𝜕𝑉 (𝑥, 𝑡) 𝜕𝑉(𝑥, 𝑡)


⎧ = 𝐿𝐶 + (𝐿𝐺 + 𝑅𝐶) + 𝑅𝐺. 𝑉(𝑥, 𝑡)
𝜕𝑥 𝜕𝑡 𝜕𝑡
⎨ 𝜕 𝐼(𝑥, 𝑡) 𝜕𝐼 (𝑥, 𝑡) 𝜕𝐼(𝑥, 𝑡)
= 𝐿𝐶 + (𝐿𝐺 + 𝑅𝐶) + 𝑅𝐺. 𝐼(𝑥, 𝑡)
⎩ 𝜕𝑥 𝜕𝑡 𝜕𝑡

Résolution des équations des télégraphistes :

En régime sinusoïdal de pulsation 𝑤 :

𝑉(𝑥, 𝑡) et 𝐼(𝑥, 𝑡) peuvent être représentées par leurs notations complexes :

𝑉(𝑥, 𝑡) = 𝑉(𝑥)𝑒 ; 𝐼(𝑥, 𝑡) = 𝐼(𝑥)𝑒

( , ) ( , ) ( , ) ( , )
= 𝑗𝑤𝑉; = 𝑗𝑤𝐼 ; = −𝑤 𝑉; = −𝑤 𝐼 ;

En remplaçant dans les équations précédentes (I), (II), (1) et (2) on obtient :

( , )
= −(𝑅 + 𝑗𝐿𝑤)𝐼(𝑥); (a)

( , )
= −(𝐺 + 𝑗𝐶𝑤)𝑉(𝑥); (b)

𝜕 𝑉(𝑥, 𝑡)
⎧ = (𝑅 + 𝑗𝐿𝑤)(𝐺 + 𝑗𝐶𝑤)𝑉(𝑥) = 𝛾 𝑉(𝑥);
𝜕𝑥
⎨ 𝜕 𝐼(𝑥, 𝑡)
⎩ 𝜕𝑥 = (𝑅 + 𝑗𝐿𝑤)(𝐺 + 𝑗𝐶𝑤)𝐼(𝑥) = 𝛾 𝐼(𝑥);

𝛾= (𝑅 + 𝑗𝐿𝑤)(𝐺 + 𝑗𝐶𝑤) = 𝛼 + 𝑗𝛽 ; Constante de propagation

La solution est de la forme :

𝑉(𝑥) = 𝑉 𝑒 +𝑉𝑒 (𝑐)


𝐼(𝑥) = 𝐼 𝑒 +𝐼 𝑒 (𝑑)

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Chapitre I : Lignes de transmission

𝑉𝑒 𝑒𝑡 𝐼 𝑒 : 𝑙 𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑖𝑛𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒; 𝑉 𝑒 𝑒𝑡 𝐼 𝑒 : 𝑙 𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑟é𝑓𝑙é𝑐ℎ𝑖𝑒

En intégrant (b) et en la remplaçant dans (a) on obtient :

𝜕𝑉(𝑥, 𝑡)
= −(𝑅 + 𝑗𝐿𝑤)𝐼(𝑥) = −𝛾𝑉 𝑒 + 𝛾𝑉 𝑒
𝜕𝑥

𝛾 𝑅 + 𝑗𝐿𝑤
𝐼(𝑥) = (𝑉 𝑒 − 𝛾𝑉 𝑒 )= (𝑉 𝑒 − 𝛾𝑉 𝑒 )
(𝑅 + 𝑗𝐿𝑤) 𝐺 + 𝑗𝐶𝑤

L’impédance caractéristique : 𝑍 = = =

Remarque : Dans le cas d’une ligne sans perte : R=G=0 ⟹ 𝑍 =

( , ) ( , )
= 𝐿𝐶 ;𝑐= : célérité

( , ) ( , )
− = 0, l’équation d’Alembert

( )
A un point quelconque x : 𝑍(𝑥) = = ( )

𝑉𝑒 +𝑉𝑒 𝑉𝑒 +𝑉𝑒
𝑍(𝑥) = =𝑍
1 (𝑉 𝑒 −𝑉𝑒 )
𝑍 (𝑉 𝑒 −𝑉𝑒 )

( )
( )
= 𝑍 (𝑥) ⟹ 𝑍(𝑥) = 𝑍 . 𝑍 (𝑥) ⟹ 𝑍 (𝑥) = : L’impédance réduite.

Coefficient de réflexion :

𝑉 ( )
Γ= 𝑒 = 𝜌(𝑥)𝑒 ,
𝑉

𝜌(𝑥)𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑓𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑟é𝑙é𝑐ℎ𝑖𝑒 ,

𝜃(𝑥)𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑒 𝑑é𝑝ℎ𝑎𝑠𝑎𝑔𝑒𝑑𝑒 𝑙 𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑟é𝑓𝑙é𝑐ℎ𝑖𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡 𝑙 𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑖𝑛𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒

( / ) ( ) ( )
𝑍 (𝑥) = ( / )
= ( )
⟹ Γ(𝑥) = ( )

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Chapitre I : Lignes de transmission

Onde incidente et réfléchie sur une ligne

𝑥=𝑙

𝑍 (𝑙) − 1 𝑍(𝑙) − 𝑍
Γ(𝑙) = =
𝑍 (𝑙) + 1 𝑍(𝑙) + 𝑍

Si Γ = 0, la puissance maximale est délivrée à la charge.

Si Γ = 1, aucune puissance n’est délivrée à la charge.

Si Γ ≠ 1, la charge n’est pas adaptée à la ligne, et une partie de la puissance de la source ne se rend
pas à la charge. Cette puissance « perdue »est appelée les pertes d’adaptation ( Return Loss)

𝑅𝐿 = −20𝑙𝑜𝑔|Γ| [𝑑𝐵]

On peut aussi calculer la puissance supplémentaire qui serait fournie à la charge si la charge était
adaptée. Les pertes de désadaptation (Mismatch Loss) sont données par :

𝑀𝐿 = −10 log(1 − |𝛤| ) [𝑑𝐵]

Exemple : soit une charge avec un coefficient de réflexion|Γ| = 0.2, calculer RL et ML

𝑅𝐿 = |Γ| = −20𝑙𝑜𝑔|Γ| = 0.04 = 14 𝑑𝐵

𝑀𝐿 = 1 − |Γ| = −10 log(1 − |𝛤| ) = 0.96 = 0.18 𝑑𝐵

Selon les chiffres, 4% est réfléchie est 96% est absorbée par la charge. Si la charge était adaptée, on
aurait 0.18 dB de puissance de plus à la charge.

On peut aussi exprimer le coefficient de transmission en dB comme les pertes d’insertion IL,
puissance perdue le long du câble (rapport entre Pt et Pi) :

𝐼𝐿 = −20 𝑙𝑜𝑔|𝑇| [𝑑𝐵]

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Chapitre I : Lignes de transmission

III. L’abaque de Smith :


Définition : L’abaque de Smith est un outil graphique développé par l’ingénieur Phillip. Hagar. Smith
des Bell Labs dans les années 30 permettant, entre autre, de réaliser le passage du domaine d’onde au
domaine tension-courant de façon rapide et efficace. Autrement dit, le diagramme dit abaque de Smith
( )
permet de faire le lien entre une impédance ramenée en x (notée sous forme réduite 𝑍 (𝑥) = ) et

le coefficient complexe de réflexion de la ligne ( noté Γ(x) ).


( )
Nous posons : 𝑍 (𝑥) = = 𝑅 + 𝑗𝑋, Γ(x) = 𝑎 + 𝑗𝑏

ABAQUE DE SMITH:

Coordonnées en impédance ou admittance normalisées

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Chapitre I : Lignes de transmission

Le centre du diagramme est le point (0, 0).


 Le point le plus à droite correspond à Γ = 1 (circuit ouvert).
 Le point le plus à gauche correspond à Γ = −1 (circuit court-circuité).
 La partie supérieure (𝐼𝑚(𝛤(𝑥)) > 0) comportera les lieux d’inductance.
 La partie inférieure (𝐼𝑚 𝛤(𝑥) < 0) comportera les lieux de capacitance.
 Autour du diagramme on trouve une première échelle qui correspond aux déplacements
exprimés en longueur de la ligne 𝑙 divisée par la longueur d’onde . Cette échelle circulaire
est graduée de 0 à 0,5.
En tournant dans le sens trigonométrique direct on va vers la charge (𝑥 = 𝑙 ).
En tournant dans le sens trigonométrique inverse on va vers le générateur (𝑥 = 0 ).
 Autour du diagramme, une autre échelle donne l’angle de déphasage (phase coefficient de
réflexion 𝜓) en degrés de 0 à 180. Cette échelle circulaire correspond donc à arg(Γ).
Sous le diagramme (sous le titre PARAMÈTRES (ÉCHELLE RADIALE)), on trouve des
échelles variées :
A Gauche:
 L’échelle TOS (S.W.R.) et l’échelle TOS [dB] donnent les valeurs de 𝜌 (R.O.S.). Soit Γ =
en valeur numérique ou en valeur décibels (20 log(𝜌) en dB).

 L’échelle COFF. DE REFL [dB] donne la puissance qui arrive à une charge et celle qui
transmet au travers (s’exprime en dB et en −10 log(1 − Γ )).
 L’échelle COFF. DE REFL (P) qui est une échelle de |Γ| .
 L’échelle COFF. DE REFL (V, I) qui est une échelle de |Γ|.

A Droite:

 L’échelle ATTENUATION [dB] permet de calculer le facteur exp(±2𝑅𝑒(𝛾) … ) où


𝑅𝑒(𝛾)s’exprime en soit en dB (1Neper =8,68 dB) et en −10 log(Γ ).

 L’échelle PERT. D’ADAPT [dB] donne la puissance qui arrive à une charge et celle qui
transmet au travers (s’exprime en dB et en −10 log(1 − Γ )).
 L’échelle COEFF. DE. TRANSM ( ) qui est une échelle de |1 + Γ| .
 L’échelle COEFF. DE. TRANSM ( ) qui est une échelle de |1 + Γ|.
Si on connaît l'impédance réduite : 𝑍𝑥 = 0.5 − 𝑗0.6

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Chapitre I : Lignes de transmission

Déduction de coefficient de réflexion


Représentation cartésienne
|𝑅𝑜 |𝑒𝑗𝛹 = 𝑎 + 𝑗𝑏
Avec :
𝑎 = |𝑅𝑜 | cos 𝛹
𝑏 = |𝑅𝑜 | 𝑠𝑖𝑛 𝛹
Représentation polaire
(𝑍𝑥 − 1)/(𝑍𝑥 + 1) = |𝑅𝑜 |𝑒𝑗𝛹

Coefficient de réflexion : il suffit de mesurer la longueur du segment |𝑅𝑜| sachant que le rayon du
grand cercle vaut 1 et de mesurer l'angle 𝛹 grâce à l'échelle extérieure (en degrés).
On trouve alors : 𝛤𝑥=0.48𝑒−𝑗108

Vérification 𝛤(𝑥) = (𝑍 (𝑥) − 1)/(𝑍 (𝑥) + 1); 𝛤(𝑥) = −0.15 − 𝑗0.16


Adaptation d’impédances :

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Chapitre I : Lignes de transmission

La mesure du ROS indique la désadaptation entre charge et ligne, et la perte de puissance associée.
À titre de données pratiques : Si une ligne d'impédance caractéristique 50 ohms est chargée par
100 ohms ou par 25 ohms, le ROS sera égal à 2, et le taux d'énergie réfléchie par la charge sera de
11 %.
Si la même ligne est chargée par 150 ohms ou par 16,6 ohms, le ROS sera de 3 et le taux d'énergie
réfléchie par la charge sera de 25 %.
L'abaque de Smith permet de trouver l'impédance à l'extrémité d'une ligne de longueur donnée, chargée
à l'autre extrémité par une impédance quelconque donnée.
Pour bien comprendre l'adaptation d'impédances à l'aide de l'abaque de Smith, il faut bien comprendre
le comportement des inductances et capacitances sur l'abaque.
Il faut comprendre dans quelle direction se déplace le point, sur quelle ligne.
Inductance en série :
Soit une charge quelconque, dont on ajoute une inductance série.
Le point se déplace dans le sens horaire, sur un cercle de
résistance constante.
Une grande inductance implique un grand déplacement, et vice-
versa.

Capacitance en série :
Soit une charge quelconque, dont on ajoute une capacitance
série.
Le point se déplace dans le sens anti-horaire, sur un cercle de
résistance constante.
Une grande capacitance implique un petit déplacement, et vice-
versa.

Inductance en parallèle

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Chapitre I : Lignes de transmission

Soit une charge quelconque, dont on ajoute une inductance parallèle.


Le point se déplace dans le sens anti-horaire, sur un cercle de
conductance constante.
Une grande inductance implique un petit déplacement, et vice-versa.

Capacitance en parallèle :
Soit une charge quelconque, dont on ajoute une capacitance parallèle.
Le point se déplace dans le sens horaire, sur un cercle de conductance
constante.
Une grande capacitance implique un grand déplacement, et vice-versa.

Exemple 1
Soit une charge Z = 25 - j15, dans un système de 50 Ω. Utiliser un
réseau L pour adapter la charge.
1. Placer Γ(𝑧𝑖)
2. Ajouter une inductance en série : le point se déplace en sens
horaire jusqu'au cercle g = 1 (point pi).
3. Ajouter un condensateur en parallèle : le point se déplace dans
le sens horaire jusqu'au centre de l'abaque.

Exemple 2
Soit une charge Z = 25-j15, dans un système de 50 Ω. Utiliser un réseau L
pour adapter la charge.
1. Placer Γ(𝑧𝑖)
2. Ajouter une capacitance en série: le point se déplace en sens anti-
horaire jusqu'au cercle g=1(point pi).
3. Ajouter une inductance en parallèle : le point se déplace dans le
sens anti-horaire jusqu'au centre de l'abaque.
Adaptation par un stub :
Un stub est un dispositif d'adaptation d'impédance entre une charge et une ligne. Le stub parallèle est
utilisable facilement avec un câble coaxial, contrairement au stub série

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Chapitre I : Lignes de transmission

Principe
La ligne EA d'impédance caractéristique Zc est chargée en A par une impédance complexe Za. A une
certaine distance Ld de l'extrémité côté charge se trouve un point D dont l'impédance Zd est de la
forme Zd=Zc+jX.
En plaçant à cet endroit une réactance de même valeur et de signe contraire -X, on peut annuler la
réactance X ce qui permet de réaliser l'adaptation Zd=Zc. La longueur du tronçon ED peut être
quelconque.
Le stub (en bleu sur la figure) est un morceau de ligne identique à la ligne EA et dont la longueur Ls
détermine l'impédance. La longueur Ls est différente selon que l'extrémité du stub est ouverte ou en
court-circuit. Elle dépend de la longueur d'onde, donc de la fréquence.

Méthode
Etant donné la mise en parallèle d'impédances (et réactances), on va faire utiliser de préférence les
admittances (et susceptances), ce qui se traduit par des transformations par symétrie à l'aide de l'abaque
de Smith.
La première étape consiste à positionner le point A représentant l'impédance de la charge après
normalisation.
o dessiner le cercle de ROS constant passant par A
o déterminer le point A', symétrique de A par rapport
au centre (point 1) de l'abaque. A' est situé sur le
cercle, le segment AA' étant le diamètre du cercle.
o du point A' et en tournant dans le sens horaire,
trouver le point B qui est à l'intersection du cercle de
ROS qui vient d'être tracé et le cercle des résistances
égales à 1.
o L'impédance correspondant au point B est de la
forme ZB = 1 +jX
o L'arc A'B correspond à la longueur de ligne Ld, on peut la calculer facilement à l'aide d'une simple
soustraction en se servant des cercles gradués en lambdas (ici en additionnant les longueurs

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Chapitre I : Lignes de transmission

électriques OG et OH (attention à choisir le bon cercle gradué)). Ld est toujours inférieure à 0,25
ℷ.
o Du point B on arrivera au point C qui est situé à l'intersection du cercle des réactances constantes
passant par B et du cercle des résistances nulles (le plus grand cercle de l'abaque).
o reporter le point C', symétrique de C par rapport à l'axe horizontal, qui est en fait l'opposé de la
valeur de la réactance C.
o prolonger le rayon 1-C' qui coupe les deux échelles des longueurs électriques de ligne en D.
o Il reste à déterminer la longueur Ls du stub et pour cela, deux solutions :
 partir du point 0 et mesurer la longueur électrique 0D en tournant dans le sens horaire ("vers la
source" ou "toward generator") pour obtenir la longueur électrique du stub en court-circuit
(puisqu'on part du point où la résistance est nulle)
 partir du point F où la résistance est infinie et mesurer l'arc FD qui correspond à la longueur
électrique du stub ouvert ("open").
o Selon la position du point A on peut avoir un stub en court-circuit de longueur Ls plus courte ou
plus longue que celle du stub ouvert.
Exemple
L'impédance de la charge étant ZA=100+j50 et l'impédance caractéristique de la ligne étant 50
ohms, les coordonnées du point A, celles de l'impédance normalisée ZA sont 2+j1
Cas particulier : la réactance à annuler est de +50 ohms, ce qui fait que le point D est confondu
avec le point C et que la longueur électrique du stub Ls = 0,125 ℷ
La distance de l'extrémité de la ligne jusqu'au point de branchement du stub est Ld = 0,200 ℷ.
Connaissant les longueurs électriques, il reste à calculer les longueurs physiques des câbles en
tenant compte du coefficient de vélocité de la ligne.

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