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HISTOIRE-GEOGRAPHIE

Première

- Troisième trimestre -

76/78 rue Saint Lazare – 75009 Paris

COURS-LEGENDRE-EAD.FR
PROGRAMME D’HISTOIRE-GEOGRAPHIE
Classe de première

ORGANISATION DU TROISIEME TRIMESTRE

Devoirs
Séquences Leçons
à soumettre

21 Un embrasement mondial et ses grandes étapes

Les sociétés en guerre : des civils acteurs et victimes de la


22
guerre

Sortir de la guerre : la tentative de construction d’un ordre


23 Devoir n° 9
des nations démocratiques

La France : des espaces ruraux multifonctionnels, entre


24
initiatives locales et politiques européennes

La France : des espaces ruraux multifonctionnels, entre


25 Devoir n° 10
initiatives locales et politiques européennes

26 La Chine

27 La Chine

28 La Chine Devoir n° 11

29 EMC

30 EMC Devoir n° 12

En fin de fascicule :
• Les corrigés des exercices non à soumettre
• puis les énoncés des devoirs à soumettre
Cours d’Histoire-Géographie Première

SEQUENCE 21
THEME 4 : LA PREMIERE GUERRE MONDIALE : LE « SUICIDE DE
L’EUROPE » ET LA FIN DES EMPIRES EUROPEENS
CHAPITRE 1 : UN EMBRASEMENT MONDIAL ET SES GRANDES ETAPES

Introduction

Ce premier chapitre est l’occasion de retracer les grandes étapes qui ont marqué la
Première Guerre mondiale ainsi que les formes que cette guerre a pu revêtir.

Problématique : quelles sont les origines de la Première Guerre mondiale et comment a-


t-elle pu prendre si rapidement une ampleur mondiale et totale jusque-là inconnue ?

Points de passage :

- Août-septembre 1914. Tannenberg et la Marne.


- 1915 : l’offensive des Dardanelles.
- 1916 : la bataille de la Somme.
- Mars 1918 : la dernière offensive allemande.

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Document 1
L’Europe et la Méditerranée en guerre

Extrait du manuel Hatier, histoire, seconde, 2019.

Histoire-Géographie -Page 4-Séquence 21


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Exercice 1 : A l’aide de la carte, répondez aux questions suivantes.

1. Quels sont les deux camps en présence en août 1914 ?


2. Par quels pays sont-ils rejoints par la suite ?
3. Quels sont les différents fronts ouverts successivement pendant le conflit ?
4. Quelles formes la guerre revêt-elle ?
5. Montrez comment la guerre s’intensifie et devient peu à peu mondiale.

I. 1914 : le déclenchement et la guerre en Europe

A. L’Europe sous tension et l’entrée en guerre

Au début du XXe siècle, toute l’Europe est sous tension, en raison d’une concurrence
économique féroce entre les puissances européennes et des convoitises territoriales
dans les colonies et en Europe. La France n’a par exemple pas oublié la défaite de 1870
et la perte de l’Alsace et de la Moselle qu’elle tient plus que tout à reconquérir.

Ces tensions sont à l’origine d’une montée des nationalismes, ainsi que d’une course aux
armements qui aboutissent à la constitution de deux systèmes d’alliances hostiles. D’une
part, la Triple Alliance regroupe l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie. D’autre part,
la Triple Entente regroupe la France, le Royaume-Uni et la Russie.

L’attentat de Sarajevo (28 juin 1914) contre l’archiduc François-Ferdinand de


Habsbourg, héritier de l’Empire d’Autriche-Hongrie, et sa femme, qui périssent
assassinés sous les coups d’un nationaliste serbe, met le feu aux poudres. L’Autriche-
Hongrie déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet 1914 et, par un jeu d’alliances des
grandes nations, ces dernières rentrent en guerre les unes après les autres en quelques
jours seulement. La guerre de mouvement commence dès le début du mois d’août 1914.

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Document 2
L’Europe en 1914

Extrait du manuel Hatier, première, histoire, 2019.

B. De la guerre de mouvement à la guerre de position

Définitions :

Guerre de mouvement : stratégie par laquelle chaque armée tente de remporter la


victoire par des offensives rapides, ce qui rend le front très mobile.

Guerre de position : stabilisation du front par un système défensif de tranchées qui


bloque les offensives ennemies.

Grande guerre : expression utilisée dès le début de la guerre par l’ensemble des
belligérants et qui traduit la perception d’une guerre d’une ampleur sans précédent.

Lorsque commence cette guerre de mouvement, tout le monde pense qu’elle sera rapide.
L’Allemagne envahit la Belgique neutre dès le mois d’août 1914 afin de surprendre les
Français qu’elle pense écraser rapidement par le Nord. Cependant, l’attaque allemande

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est arrêtée par la contre-offensive française menée par le général Joffre sur la Marne,
du 5 au 12 septembre 1914. On fait même appel aux taxis, dits « taxis de la Marne », pour
acheminer les soldats et le matériel.

En décembre 1914, les deux armées se stabilisent le long d’un front qui va de la mer du
Nord à la Suisse : c’est le début de la guerre de position qui va durer jusqu’en 1918.

Sur le front de l’est, la mobilisation de la Russie est plus rapide que ne le pensaient les
Allemands qui ont concentré leurs forces à l’ouest. Cependant, l’armée russe subit de
très lourdes défaites lors des batailles de Tannenberg et des lacs Mazures (26-29 août
1914). C’est la victoire pour les chefs militaires allemands Ludendorff et Hindenburg.

Point de passage : Août-septembre 1914. Tannenberg et la Marne.

Document 3
Tannenberg et le front de l’Est

Extrait du manuel Hatier, histoire, seconde, 2019

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Document 4

La bataille de la Marne

L’armée d’invasion descendait vers le sud ; son aile droite allait trouver Paris sur son
chemin [...] mais dans cette situation embarrassante pour nous, [les Allemands]
commirent une grave erreur d’appréciation. Ils ne soupçonnèrent pas la manœuvre
habile de notre général en chef, Joffre, et attribuèrent notre rapide recul à une
démoralisation complète. Le 5 septembre, une fois nos lignes renforcées en prélevant
des unités de l’Est et faisant appel à des corps de réserves, voyant l’ennemi engagé,
Joffre prend le parti de passer à l’offensive. Ainsi commence, le 6 septembre, la
bataille de la Marne. [...] Les Allemands, déconcertés par notre assaut général qu’ils
n’avaient pas prévu, et au prix de pertes françaises considérables, opèrent une
retraite générale le 9 septembre. Mais nos troupes, harassées par trois semaines de
marches et de combats ininterrompus, ne sont plus en état de transformer la défaite
en désastre […].

« La victoire de la Marne », L’Illustration, 9 janvier 1915.

II. 1915-1917 : une guerre totale et mondialisée


A. L’enlisement de la guerre à l’Ouest

La guerre s’enlise bientôt à l’ouest où les troupes sont enterrées dans des tranchées
séparées les unes des autres par un no man’s land où ont lieu des combats. L’artillerie se
développe alors considérablement et de nouvelles armes, très meurtrières, font leur
apparition (lance-flammes, gaz asphyxiants). Lors des offensives, les troupes au sol sont
secondées par l’armée de l’air qui bombarde l’ennemi et lance des obus par millions.

Plusieurs grandes offensives ont lieu pour percer le front, mais elles se soldent par des
échecs. On peut citer les batailles de Verdun et de la Somme, en 1916, et celle du Chemin
des Dames, en 1917. Ces batailles, qui font usage de l’artillerie lourde (obus,
mitrailleuses, mines), sont très meurtrières : on compte un million de morts pour la
Somme entre juillet et novembre 1916, 310 000 à Verdun entre février et décembre
1916. Ces chiffres sont d’une ampleur inédite.

Une nouvelle culture de guerre se développe avec la guerre de tranchées. Ces dernières
sont organisées en réseaux reliés entre eux par des boyaux de communication qui
permettent de ne pas se montrer à l’ennemi lors des déplacements. Cet espace est relié
à l’arrière-front qui sert de base matérielle et de base de repos pour les blessés.

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Point de passage. 1916 : la bataille de la Somme.

Document 5

Les tranchées de la Somme

Les tranchées allemandes, profondes, ingénieusement bâties, renforcées avec du


ciment et de l’acier, élargies dans un réseau démesuré, ont été bouleversées,
comblées, anéanties en quelques heures sous les coups incessants de l’artillerie
française. Sous une telle avalanche de métal et d’explosifs, la tranchée cesse d’être
une défense et devient une prison qui est une tombe. Les entonnoirs, ouverts par les
obus, se suivent sans interruption dans toutes les directions à la distance de deux ou
trois mètres l’un de l’autre. Notre artillerie a bombardé les positions allemandes
pendant 36 heures, cinq ou six millions de projectiles y ont été lancés. Le matériel
énorme continue à arriver au front dans un flot inépuisable par les chemins de fer, les
canaux, les convois de chariot à traction animale et automobile. Il faut aussi faire
l’éloge de notre merveilleuse aviation qui a conquis la suprématie absolue du ciel et
qui a paralysé l’aviation de l’adversaire, qui sème la mort dans les lignes ennemies et
accompagne l’avance de l’infanterie en guidant d’une façon infaillible le tir des
puissantes batteries françaises.

Lettre d’un poilu publiée dans Le Progrès, 6 octobre 1916.

Document 6

L’utilisation de nouvelles armes sur le front, août 1916

Du 25 juin au 1er juillet 1916, 1437 canons britanniques martèlent les positions
allemandes jour et nuit et projettent 1 508 652 obus.

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Document 7

Soldats britanniques attendant les ordres avant l’attaque, 25 septembre 1916.

Exercice 2 : d’après les documents précédents, dites quelles sont les caractéristiques
des guerres de tranchées.

B. L’ouverture de nouveaux fronts

En parallèle, de nouveaux fronts voient le jour dès la fin de l’année 1914 et le conflit se
mondialise. L’empire ottoman et la Bulgarie entrent en guerre aux côtés des puissances
centrales, tandis que l’Italie rejoint les Alliés de l’Entente. De nouveaux fronts s’ouvrent
également dans les Balkans, en Italie du Nord et, hors d’Europe, au Moyen Orient et en
Afrique.

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De même, des troupes coloniales et des dominions sont engagées dans la guerre, qu’il
s’agisse de Canadiens, d’Australiens, de Néo-Zélandais, d’Indiens ou encore d’Africains.

Des fronts s’ouvrent aussi en mer : les Alliés organisent le blocus de l’Allemagne en Mer
du Nord afin d’empêcher son ravitaillement par des navires marchands. Dès 1917, les
Allemands répliquent par une guerre sous-marine : leurs U-boote (sous-marins)
torpillent systématiquement tous les navires de commerce qui se dirigent vers les côtes
britanniques.

En 1915, les Alliés débarquent dans les Dardanelles face aux Turcs afin de prendre le
contrôle des détroits, mais l’opération échoue.

Point de passage : 1915 : l’offensive des Dardanelles.

Document 8
L’intérêt d’un nouveau front en Orient
SECRET
1. Russie. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que la Russie envahisse
l’Allemagne avec succès avant plusieurs mois […].
2. Front Ouest. Les lignes franco-anglaises à l’Ouest sont très fortes et ne peuvent
pas être inversées. Nous sommes plus forts qu’au début de la guerre et les Allemands
ont des forces moins importantes […]. Prendre quelques divisions pour les envoyer à
Gallipoli1 ne nous affaiblirait pas dangereusement.
3. Le seul point où l’initiative peut être saisie et maintenue, se situe en Orient. Avec
la coopération militaire et navale appropriée et avec les forces disponibles, nous
pouvons nous assurer de prendre Constantinople d’ici la fin mars et de capturer ou
de détruire toutes les forces turques en Europe. Cela éliminera la Turquie en tant que
facteur militaire [et ouvrira les détroits aux Russes].»
Arguments de Winston Churchill, Premier Lord de l’Amirauté, pour débattre devant
le Conseil de guerre du 26 février 1915.
1. Presqu’île des Dardanelles.
Document 9
Témoignages sur l’horreur de Gallipoli
Les soldats alliés débarquent sur les plages. Mais ils sont exposés aux tirs des Turcs installés
sur les collines.
a. Il y a des milliers de morts sur le terrain, ces morts sont des légionnaires, des Anglais
ou Australiens, des Zouaves ou des Sénégalais. Les milliers de cadavres qui
pourrissent en plein air, à quelques mètres des tranchées, vont amener une épidémie
de choléra. Il est impossible d’enterrer les morts car les Turcs descendent avec une

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impitoyable précision tout ce qui s’expose. Ce n’est pas une guerre, c’est une
boucherie.

Témoignage d’un légionnaire paru en Suisse dans La Revue, 25 juin 1915.

b. Des postes de secours sont improvisés en plein air, sous la toile de tente, à tous les
carrefours. Ils grouillent d’une humanité désolante, criant, réclamant des secours et
de l’eau. On les transporte à bord des navires sur rade qui n’ont eux-mêmes ni
médecins, ni médicaments.
Capitaine Feuille, Face aux Turcs. Gallipoli, 1915.

c. J’ai participé à beaucoup d’autres combats un peu partout dans le monde. Nulle
part, je dis bien nulle part, je n’ai vu les cadres et les hommes souffrir de la guerre
comme sur cette presqu’île de Gallipoli. Souffrance de toutes sortes, dévorés par la
vermine, condamnés à boire une eau infecte, à vivre au milieu des cadavres, guerre
impitoyable de jour et de nuit. Là, il n’était pas question de repli stratégique, car
derrière, à droite et à gauche, était la mer, toujours la mer.
Caporal Mézig, Carnet personnel.

Document 10
Le bilan de la bataille des Dardanelles

Extrait du manuel Hatier, première, histoire, 2019.

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III. 1917-1918 : finir la guerre


A. L’entrée en guerre des Etats-Unis

Les Etats-Unis, restés jusqu’alors à l’écart du conflit, entrent en guerre en avril 1917, car
leurs navires marchands sont victimes de la guerre sous-marine menée par les
Allemands. Leurs troupes, commandées par le général Pershing, ne sont engagées sur le
front qu’en avril 1918. Les Américains fournissent par ailleurs beaucoup de matériel à
leurs alliés européens.

B. L’effondrement de l’Empire russe

Dans le même temps, la Russie est en proie à des bouleversements politiques et sociaux.
Dès le début de l’année 1917, les manifestations et les grèves se multiplient pour
demander la paix. La révolution de février 1917 renverse le tsar Nicolas II : c’est la fin de
l’empire. La guerre civile continue cependant et en octobre, les bolchéviques
parviennent à s’emparer du pouvoir, avec Lénine à leur tête. Un pouvoir communiste se
met alors en place.

La Russie signe l’armistice avec l’Allemagne en décembre 1917 et conclut la paix de


Brest-Litovsk avec elle en mars 1918.

C. La victoire de l’Entente

Les Allemands sont renforcés par la paix avec les Russes qui leur permet de concentrer
leurs forces sur le front occidental. Provisoirement en situation de supériorité
numérique, ils mènent une grande offensive en mars 1918, suivie d’autres jusqu’en
juillet : ils menacent alors Amiens et Paris. Cependant, leur armée est épuisée et elle ne
parvient pas à s’imposer définitivement.

Les Alliés, toutes nationalités confondues, placent alors toutes leurs troupes sous le
commandement d’un seul homme, le général Foch. La contre-offensive qui débute en
juillet 1918 fait reculer l’ennemi allemand. Grâce à l’utilisation de chars et d’avions en
grand nombre, les Alliés font battre les Allemands en retraite. Ces derniers demandent
l’armistice qui est signé le 11 novembre 1918 à Rethondes. Les alliés de l’Allemagne
(Autriche-Hongrie, Bulgarie et empire ottoman) signent également des armistices avec
les pays de l’Entente. La guerre est enfin finie.

•••••

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SEQUENCE 22
CHAPITRE 2 : LES SOCIETES EN GUERRE : DES CIVILS ACTEURS ET
VICTIMES DE LA GUERRE

Introduction

Jamais encore une guerre n’avait à ce point touché de populations entières, civiles et
militaires confondus. C’est ce que les historiens nomment la guerre totale : les civils sont
totalement impliqués dans la guerre et tout est tourné vers l’effort de guerre, qu’il
s’agisse de l’économie, de l’industrie, de la finance ou encore de la science.

Problématique : quelles formes l’implication des civils dans la guerre prend-elle de 1914
à 1918 ? En quoi sont-ils à la fois acteurs et victimes de la guerre ?

Points de passage :

- Marie Curie dans la guerre


- 24 mai 1915. La déclaration de la Triple Entente à propos des crimes contre
l’humanité et la civilisation perpétrés contre les Arméniens de l’Empire ottoman.
- Les grèves de l’année 1917.

I. La mobilisation des civils dans la guerre

A. La mobilisation de l’arrière

Toute l’économie des pays belligérants est tournée vers l’effort de guerre : il s’agit de
produire pour la guerre. La mobilisation est donc avant tout financière et économique.

Pour financer l’effort de guerre, les pays de l’Entente ont recours à des emprunts auprès
des populations, des banques nationales et des banques américaines. L’argent ainsi
obtenu permet de financer la production massive d’armes. Les industriels jouent un rôle
majeur, comme Renault et Citroën qui produisent désormais des chars à la place des
voitures ou Schneider qui fabrique des armes.

Les scientifiques et les ingénieurs sont aussi mis à contribution : ils inventent des armes
sans cesse plus efficaces (casques, lance-flamme, gaz au chlore, tanks…). La médecine
évolue également énormément, car il faut soigner les très nombreux blessés : on

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améliore les techniques de transfusion sanguine, des greffes, de la chirurgie faciale, des
prothèses, des produits antiseptiques, des radios…

La propagande est aussi mise au service de la guerre pour soutenir le moral des troupes
et des civils qui ignorent en partie la véritable situation sur le front.

Document 1
L’arrière au service de la guerre : l’exemple de Renault

Extrait du manuel Hatier, histoire, première, 2019.

B. Le rôle essentiel des femmes dans la guerre

Les femmes sont engagées dans l’effort de guerre dès le début du conflit. Dès 1914, elles
remplacent les hommes aux champs où elles doivent faire les récoltes et les vendanges.
En ville, elles sont employées dans les transports et dans les usines, notamment celles
d’armement. Les « munitionnettes » sont par exemple les femmes qui travaillent dans les
usines d’armement et de munitions, notamment au remplissage d’obus.

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Document 2
Les femmes dans la guerre : ouvrières dans une usine de remplissage d’obus
(Angleterre, 1916)

Extrait du manuel Hatier, histoire, première, 2019.

Beaucoup s’engagent comme infirmières pour soigner les blessés de guerre, au front ou
à l’arrière. On compte 70 000 bénévoles en France en 1914. La scientifique Marie Curie
joue un grand rôle grâce à l’élaboration des camions de radiologie qui permettent de
pratiquer des radios sur le front et de poser rapidement un diagnostic.

En tant que marraines de guerre, elles soutiennent aussi le moral des soldats auxquels
elles écrivent et envoient des cadeaux, ce que les écoliers font aussi.

Point de passage : Marie Curie dans la guerre.

Document 3
La radiologie au service de la guerre
Ayant voulu, comme tant d’autres, me mettre au service de la Défense nationale […],
je me suis presque aussitôt orientée du côté de la radiologie, m’efforçant de
contribuer à l’organisation des services radiologiques notoirement insuffisants au

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début de la guerre. Le champ d’activité ainsi ouvert a absorbé la plus grande part de
mon temps. J’ai eu la bonne fortune de trouver des moyens d’action.
Chargée de la direction technique de l’œuvre radiologique du Patronage national des
blessés, société de secours fondée sous la présidence de M. E. Lavisse, j’ai pu, avec
l’aide libérale de cette œuvre, créer un service de radiologie auxiliaire du service de
santé militaire pour les hôpitaux des armées et du territoire. Ce service a pris une
grande extension, en raison même des besoins auxquels il s’agissait de faire face.
Il m’a fallu faire de nombreux voyages aux hôpitaux et aux ambulances, pour vivre
leur vie et participer à leur travail. Il m’a fallu aussi m’occuper de la formation de
personnel pour les besoins du service. […]
Ainsi a été constituée la radiologie de guerre, dont l’extension n’a cessé d’augmenter
jusqu’à la fin de celle‑ci. Et si l’activité des services radiologiques s’est, naturellement,
ralentie avec la cessation des hostilités, l’impulsion dont est sorti leur développement
ne s’est point épuisée ; elle reste acquise comme élément d’action organisatrice, pour
étendre à toute la population française les bienfaits d’une technique médicale dont
l’usage était resté limité avant la guerre. Les circonstances ont fait qu’à cette
évolution, encore inachevée, j’ai pris une part active.

Marie Curie, La Radiologie et la Guerre, 1921.

Document 4
De l’utilité des « petites Curie »
Dans toutes nos ambulances on pourra désormais, sur le champ de bataille même,
procéder à la radiographie immédiate des blessures de guerre, grâce au nouveau
procédé imaginé par M. Vaillant, chef de laboratoire de radiographie de l’hôpital
Lariboisière, procédé que préconisait l’autre jour, sous la Coupole, M. Carpentier.
Ce procédé remplace les plaques photographiques de verre par des feuilles de papier
sensibilisées sur lesquelles on radiographie directement. Les visages sont d’une
netteté parfaite, et on les obtient en un temps variant de quatre secondes au
minimum à trente secondes, une demi‑minute de pose au maximum.
En sorte que sur le champ de bataille, au moment même où le blessé est ramené de la
ligne de feu, on peut se rendre compte instantanément des soins que réclame son cas,
de l’utilité du transport ou, au contraire, du pansement sur place. Beaucoup de
complications seront ainsi évitées et beaucoup de vies sauvées.
Marie Curie, Le Figaro, 17 septembre 1914

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II. Les civils, victimes de la guerre

Cependant, les civils sont aussi les victimes de la guerre à de nombreux points de vue.

A. Les civils, victimes des violences de guerre

Définition :

Génocide : extermination systématique et programmée d’un groupe humain en raison


de son appartenance ethnique, de sa nationalité ou de sa religion.

Si les soldats meurent par millions pendant la Première Guerre mondiale, de très
nombreux civils trouvent aussi la mort pendant ce conflit. Par exemple, en août 1914,
6000 civils sont tués lors de l’avancée de l’armée allemande en Belgique et au Nord de la
France. Les villes situées proche du front (Lens, Reims…) sont bombardées par l’artillerie
allemande et l’aviation, ce qui fait de nombreuses victimes civiles.

L’avancée des armées ennemies entraîne l’exode de milliers de personnes, contraintes


de quitter leurs maisons et de prendre la route pour se réfugier dans des régions plus
calmes. Ceux qui ne fuient pas sont confrontés à l’occupation de leurs territoires par
l’armée allemande qui a recours au travail forcé et à la déportation. Ainsi, entre 1916 et
1918, 20 000 civils du Nord de la France sont déportés en Allemagne où ils subissent le
travail forcé.

Les femmes font partie des premières victimes : dans les régions occupées, beaucoup
sont maltraitées, violées par les armées ennemies.

Point de passage : 24 mai 1915. La déclaration de la Triple Entente à propos des « crimes
contre l’humanité et la civilisation » perpétrés contre les Arméniens de l’Empire
ottoman.

Il faut enfin citer le cas des Arméniens, victimes d’un génocide en 1915 : 1.3 million de
personnes meurent dans les massacres et les déportations. Les Arméniens sont un
peuple chrétien de l’est de l’empire ottoman. Ils ont déjà fait l’objet de massacres par les
Ottomans entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Lorsque les Jeunes Turcs
s’emparent du pouvoir en 1908, ils ont pour programme la « turquification » de l’Anatolie
à laquelle ils veulent donner une homogénéité ethnique (turque) et religieuse
(musulmane). La Première guerre mondiale leur donne l’occasion de mettre en œuvre
leur projet de « purification », ce qui entraîne l’extermination des Arméniens. Les
hommes sont passés par les armes, tandis que les femmes et les enfants sont massacrés
lors de longues marches dans le désert qui les conduisent vers des camps de
concentration. Les deux tiers de la population arménienne de l’Empire ottoman

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disparaissent, tandis que les autres quittent le pays dès 1915, formant une diaspora
présente dans le monde entier.

Dès le 24 mai 1915, les pays de l’Entente condamnent ce « crime contre l’humanité » que
le gouvernement turc refuse encore de reconnaître aujourd’hui.

Document 5
L’ordre d’extermination des Arméniens

Il a été précédemment communiqué que le gouvernement a décidé d’exterminer tous


les Arméniens habitant en Turquie. Ceux qui s’opposeront à cet ordre ne pourront
plus faire partie de l’administration. Sans égard pour les femmes, les enfants, les
infirmes, quelque tragiques que puissent être les moyens de l’extermination, sans
écouter les sentiments de la conscience, il faut mettre fin à leur existence.
Télégramme de Talaat Pacha (ministre de l’Intérieur du CUP) envoyé au gouverneur
de la province d’Alep, 25 septembre 1915.

Document 6
Témoignage sur le massacre des Arméniens
Notre caravane comptait 3000 personnes. Après six jours de marche elle arriva à
Dalbadan-Gumuchkaneh ; au cours de ce voyage, les Turcs nous avaient pillés […].
Nous fûmes emprisonnés dans une écurie où les chefs des "tchétas" vinrent nous
tourmenter par tous les moyens : les femmes furent fouillées et plusieurs violées. Le
lendemain nous nous mîmes en route, et chaque jour, marchant pendant dix heures,
affamées, en loques, nous arrivâmes à Erzinghian, où une scène horrible s’offrit à nos
yeux ; la terre était jonchée de têtes coupées, de membres humains épars, de
chevelures de femmes […]. Pendant des journées entières, nous continuâmes notre
marche en longeant l’Euphrate, dont les eaux lentement charriaient des cadavres
humains […]. Il nous était défendu de nous désaltérer. La rivière coulait tout près de
nous mais malheur à celle qui se penchait pour étancher sa soif ! La balle d’un
gendarme la terrassait aussitôt.
Témoignage de Nvart Mahokian en 1920, dans Témoignages inédits sur les atrocités
turques, Société des dames arméniennes, 1920.

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Document 7
Le génocide arménien

Extrait du Manuel Hatier, première, histoire, 2019.

Document 8
Déclaration des pays de la Triple Entente (24 mai 1915)
Le 24 mai 1915
Depuis un mois environ, la population kurde et turque de l’Arménie procède de
connivence et souvent avec l’aide des autorités ottomanes à des massacres des
Arméniens. De tels massacres ont eu lieu vers la mi-avril à Erzeroum, Derichun,
Eguine, Akn, Bitlis, Mouch, Sassoun, Zeitoun et dans toute la Cilicie ; les habitants
d’une centaine de villages aux environs de Van ont été tous assassinés ; dans la ville
même, le quartier arménien est assiégé par les Kurdes. En même temps, à
Constantinople, le gouvernement ottoman sévit contre la population arménienne
inoffensive. En présence de ces nouveaux crimes de la Turquie contre l’humanité et
la civilisation, les gouvernements alliés font savoir publiquement à la Sublime-Porte
qu’ils tiendront personnellement responsables desdits crimes tous les membres du
gouvernement ottoman ainsi que ceux de ses agents qui se trouveraient impliqués
dans de pareils massacres.
Archives du ministère des Affaires étrangères, Guerre 1914-1918, Turquie, tome
887, folio 127.

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Exercice 3 : à l’aide des documents précédents, dites ce qui caractérise le « crime


contre l’humanité et la civilisation » commis par les Turcs contre les Arméniens.

B. Des conditions de vie difficiles


Au quotidien, les conditions de vie des civils sont également très difficiles. Ils souffrent
de l’éloignement et de la mort de leurs proches : il n’est pas rare pour des parents de
perdre plusieurs fils et l’on compte, en 1916, 600 000 veuves de guerre.
Les civils souffrent en outre de la pénurie et du rationnement, tant en matière
alimentaire que pour le chauffage (charbon) et pour tous les biens de première nécessité
(savon, etc). En Allemagne, qui subit le blocus naval qui empêche toutes les importations
maritimes, les conditions de vie sont particulièrement terribles. Partout, les files
d’attente se multiplient devant les magasins et le marché noir se développe.
De telles conditions d’existence, les bas salaires et l’augmentation du coût de la vie sont
à l’origine de grandes grèves en 1917. On en compte ainsi plus de 700 en France ; elles
rassemblent alors plus de 300 000 grévistes cette année-là. On peut citer la grève des
« midinettes », ouvrières de la couture qui demandent leur samedi après-midi payé et
une indemnité journalière de « vie chère ». Tous les pays européens sont touchés : en
Russie, ce sont elles qui entraînent les révolutions de février et d’octobre. En Allemagne,
des émeutes de la faim éclatent à la suite de « l’hiver des navets ».
Certaines de ces grèves s’accompagnent de revendications politiques et le pacifisme se
diffuse dans la population.

Point de passage : Les grèves de l’année 1917.

Document 9
La vie à Roubaix, ville occupée par les Allemands du 3 août 1914 au 17 octobre
1918.
8 janvier 1915 : La question du manque de pain commence à devenir sérieuse.
1er juillet 1915 : 200 des principaux notables de Roubaix (élus municipaux industriels,
clergé, magistrature, gros négociants, etc.) ont été convoqués à la Kommandantur ;
100 partent pour l’Allemagne pour ne pas vouloir travailler, faire travailler, ou inciter
à travailler pour la confection des sacs de sable pour les tranchées allemandes. [...]
6 avril 1916 : Hier au soir on a emmené 2 à 300 hommes, jeunes gens et jeunes filles
de force pour les faire travailler du côté de Valenciennes à couper du bois sans doute
pour les tranchées.
11 avril 1916 : On a vu partir environ 700 hommes et femmes, on dit qu’ils vont en
Saxe.
23 juin 1916 : Le gouvernement allemand réclame environ 40 millions de francs,
imposition de guerre aux trois villes Lille, Roubaix, Tourcoing ; les trois villes refusent

Histoire-Géographie -Page 21-Séquence 22


Cours d’Histoire-Géographie Première

énergiquement, étant déjà obligées de verser quotidiennement de très grosses


sommes pour l’entretien des armées allemandes.
29 janvier 1917 : La pénurie de charbon, le pain noir, les pommes de terre très chères
font une grande misère partout.
30 mai 1917 : Le blé se paie maintenant 10 F. le kg, c’est-à-dire à peu près 50 fois sa
valeur en temps de paix.
Journal de David Hirsch, commerçant à Roubaix, rédigé du 1er août 1914 au 31 août
1918, publié dans Annette Becker, Journaux de combattants et civils de la France du
Nord dans la Grande Guerre, Presses universitaires du Septentrion, 1998.

Document 10
Une grève des ouvrières à Lyon
Les ouvrières de la cartoucherie Valence, au nombre de 950, ont pris prétexte hier
soir d’une modification des salaires pour cesser le travail et rester les bras croisés
dans les ateliers. En présence de cette attitude, le directeur les a autorisées à sortir à
minuit 30. La sortie s’est effectuée tranquillement mais un groupement s’est formé
plus loin et une manifestation comprenant environ 500 femmes s’est produite rue de
Valence. Actuellement, la grève continue. Le directeur aidé du syndicat s’efforce de
faire reprendre le travail. La grève a pour prétexte des questions de salaires, mais a
pour cause réelle la lassitude, l’énervement, les difficultés de vie, les privations,
notamment celles de charbon. Le mauvais esprit continue à régner chez le personnel
féminin.
Télégramme chiffré secret du Gouverneur militaire de Lyon au ministère de
l’Intérieur à Paris, le 13 mai 1917.

•••••

Histoire-Géographie -Page 22-Séquence 22


Cours d’Histoire-Géographie Première

SEQUENCE 23
CHAPITRE 3 : SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE
CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES

Introduction

Les traités de paix qui mettent fin à la guerre s’échelonnent de 1919 à 1923. Ils
réorganisent les frontières avec l’objectif d’une paix durable. L’Europe sort en effet
bouleversée à tous points de vue par la guerre dont la fin marque la disparition des
grands empires.

La démobilisation est longue et difficile en raison du traumatisme que représente le


conflit pour ceux qui l’ont vécu, tant au front qu’à l’arrière. Les mémoires de la guerre
commencent à se construire, à l’échelle individuelle et collective.

Problématique : quels sont les enjeux de la sortie de guerre ? Comment l’Europe est-elle
redessinée après 1918 ?

Points de passage :

- 1919-1923 : les traités de paix.


- 1920 : le soldat inconnu et les enjeux mémoriels.
- 1922 : le passeport Nansen et le statut des apatrides.

I. Le bilan de la Première Guerre mondiale

De décembre 1917 à novembre 1918, six armistices sont signés en Europe. Les armées
peuvent alors engager la démobilisation militaire des troupes. A tous points de vue, le
bilan de la Première Guerre mondiale est catastrophique.

A. Le bilan humain

Les pertes humaines sont inédites, la guerre est un désastre démographique pour
l’Europe dont 9.4 millions de soldats ont péri. Les pays les plus touchés sont la Russie,
l’Allemagne et la France. Dix millions de civils ont aussi trouvé la mort, à cause de
famines, des maladies et du génocide arménien. Vingt millions d’anciens soldats sont

Histoire-Géographie -Page 23-Séquence 23


Cours d’Histoire-Géographie Première

blessés, parmi lesquels de nombreux invalides auxquels il manque un ou plusieurs


membres ou qui sont défigurés (on les appelle les « gueules cassées »).

L’Europe compte aussi de très nombreux réfugiés, car la guerre a engendré des
déplacements massifs. En France, deux millions de personnes ont fui les zones de
combats, au Moyen-Orient, 700 000 survivants du génocide arménien sont dispersés
entre Syrie, Liban et Egypte. La sortie de la guerre amplifie le phénomène et provoque
de nouveaux flux migratoires : 1.5 million de personnes sont ainsi transférées entre la
Turquie et la Grèce en 1923. Au début des années 1920, trois millions de personnes se
trouvent sans patrie. On parle d’apatrides, nous reviendrons sur ce phénomène dans la
suite du chapitre.

B. Le bilan matériel et financier

Le bilan matériel et financier est tout aussi catastrophique. Les zones de combats sont
en grande partie détruites, qu’il s’agisse des campagnes ou des villes, notamment dans le
Nord et l’Est de la France, en Russie et en Italie du Nord-Est. La production industrielle
européenne a chuté de 40% et celle de blé a baissé d’un cinquième. De surcroît, les Etats
sortent très endettés de la guerre et la reconstruction coûte cher.

C. Une Europe affaiblie

L’Europe est donc très affaiblie par la guerre qui s’est réalisée au profit des Etats-Unis,
devenus les créanciers de l’Europe et leurs fournisseurs en matériel. La situation est
également favorable pour le Japon qui a étendu son commerce en Asie. Enfin, les
populations européennes sortent traumatisées de la guerre (voir III).

II. Une nouvelle Europe et de nouvelles relations


internationales

L’Europe sort de la guerre avec des sentiments très ambigus, entre volonté de paix et
vivacité des tensions, notamment à l’Est où les conflits se poursuivent jusqu’en 1923.

D. Wilson et la création de la SDN

Dès le mois de janvier, le président des Etats-Unis, Woodrow Wilson (1856-1924),


énonce un programme en quatorze points pour mettre fin à la guerre et préparer une
paix durable. Au nom du principe des nationalités, il annonce la création de la Pologne,
car le peuple polonais doit selon lui avoir un Etat.

Histoire-Géographie -Page 24-Séquence 23


Cours d’Histoire-Géographie Première

Il cherche aussi à garantir la paix en Europe, ce qui passe par la mise en place d’un
système de sécurité collective et aboutit à la naissance de la Société des Nations (SDN),
l’ancêtre de l’ONU. Elle doit garantir la paix dans le monde et siège à Genève dès 1920.

Enfin, la conférence de la Paix s’ouvre à Paris le 18 janvier 1919 : les puissances


victorieuses y rédigent les traités de paix. Elles cherchent à faire coïncider les points de
Wilson et leurs intérêts nationaux.

Document 1
Les quatorze points de Wilson
C’est donc le programme de la paix du monde qui constitue notre programme. Et ce
programme, le seul possible selon nous, est le suivant :
1° Des conventions de paix, préparées au grand jour ; après quoi il n’y aura plus
d’ententes particulières et secrètes d’aucune sorte entre les nations […].
2° Liberté absolue de la navigation sur mer, en dehors des eaux territoriales […].
3° Suppression, autant que possible, de toutes les barrières économiques […].
4° Échange de garanties suffisantes que les armements de chaque pays seront
réduits au minimum compatible avec la sécurité intérieure.
5° Arrangement librement débattu, dans un esprit large et absolument impartial, de
toutes les revendications coloniales […].
8° Le territoire français tout entier devra être libéré et les régions envahies devront
être restaurées […].
9° Une rectification des frontières italiennes devra être opérée conformément aux
données clairement perceptibles du principe des nationalités […].
13° Un État polonais indépendant devra être créé, qui comprendra les territoires
habités par des populations indiscutablement polonaises […].
14° Il faut qu’une société des nations soit constituée en vertu de conventions
formelles ayant pour objet d’offrir des garanties mutuelles d’indépendance politique
et d’intégrité territoriale aux petits comme aux grands États.
Woodrow Wilson, discours au Congrès des États-Unis, 8 janvier 1918.

Histoire-Géographie -Page 25-Séquence 23


Cours d’Histoire-Géographie Première

A. Une nouvelle Europe à la suite des traités de paix

Point de passage : 1919-1923 : les traités de paix.

Les traités de paix


28 juin 1919 : Traité de Versailles avec l’Allemagne.
10 septembre 1919 : traité de Saint-Germain-en-Laye avec l’Autriche, disloquée en
sept Etats.
27 novembre 1919 : Traité avec la Bulgarie qui doit céder des territoires à ses
voisins.
4 juin 1920 : Traité de Trianon avec la Hongrie.
10 août 1920 : Traité de Sèvres avec l’Empire ottoman, réduit à ses territoires turcs.
4 juillet 1923 : Traité de Lausanne avec la Turquie dont le territoire est agrandi.

Document 2
Les signataires du traité de Versailles

De gauche à droite : D. Lloyd George (GB), V. Orlando (Italie), G. Clemenceau (France)


et T. W. Wilson (Etats-Unis).

Histoire-Géographie -Page 26-Séquence 23


Cours d’Histoire-Géographie Première

Document 3
Le traité de Versailles
Art. 42 et 43 Il est interdit à l’Allemagne de maintenir ou de construire des
fortifications soit sur la rive gauche du Rhin, soit sur la rive droite, sur 50 kilomètres
à l’est de ce fleuve […]. L’entretien ou le rassemblement de forces armées sont
interdits dans cette zone […].
Art. 51 Les territoires cédés à l’Allemagne en vertu des préliminaires de paix signés à
Versailles le 26 février 1871 sont réintégrés dans la souveraineté française […].
Art. 87 L’Allemagne reconnaît l’indépendance de la Pologne et renonce à tout droit
sur les territoires qui lui sont attribués.
Art. 119 L’Allemagne renonce, en faveur des principales puissances alliées et
associées, à tous ses droits et titres sur ses possessions d’outre-mer.
Art. 160 […] La totalité des effectifs de l’armée des États qui constituent l’Allemagne
ne devra pas dépasser cent mille hommes […] et sera exclusivement destinée au
maintien de l’ordre sur le territoire et à la police des frontières […].
Art. 171 Sont interdits la fabrication et l’importation en Allemagne des chars, blindés,
tanks.
Art. 198 Les forces armées allemandes ne pourront comprendre aucune aviation.
Art. 231 Les gouvernements alliés et associés déclarent et l’Allemagne reconnaît que
l’Allemagne et ses alliés sont responsables, pour les avoir causés, de toutes les pertes
et de tous les dommages subis par les gouvernements alliés et associés et leurs
nationaux en conséquence de la guerre, qui leur a été imposée par l’agression de
l’Allemagne et de ses alliés.
Art. 232 […] Les gouvernements alliés et associés exigent que soient réparés tous les
dommages causés à la population civile de chacune des puissances alliées […].
Art. 428 À titre de garantie d’exécution par l’Allemagne du présent traité, les
territoires allemands situés à l’ouest du Rhin […] seront occupés par les troupes des
puissances alliées […].
Traité de Versailles (extraits), 28 juin 1919.

Document 4
Réponse de Clemenceau au président Wilson
L’Amérique n’a pas vu cette guerre de près pendant les trois premières années ; nous,
pendant ce temps, nous avons perdu un million et demi d’hommes. […] Nos épreuves
ont créé dans ce pays un sentiment profond des réparations qui nous sont dues ; et il
ne s’agit pas seulement de réparations matérielles : le besoin de réparations morales

Histoire-Géographie -Page 27-Séquence 23


Cours d’Histoire-Géographie Première

n’est pas moins grand […]. Vous cherchez à faire justice aux Allemands. Ne croyez pas
qu’ils nous pardonneront ; ils ne chercheront que l’occasion d’une revanche, rien ne
détruira la rage de ceux qui ont voulu établir sur le monde leur domination et qui se
sont crus si près de réussir.
Conseil des Quatre de la conférence de la Paix de Paris, séance du 28 mars 1919,
textes cités par Pierre Renouvin, Le Traité de Versailles, Flammarion, 1969.

Document 5
Le refus du traité de Versailles par les Allemands
Jamais n’a été infligée à un peuple, avec plus de brutalité, une paix aussi accablante
et aussi ignominieuse qu’au peuple allemand la paix honteuse de Versailles. Une paix
dictée comme celle de Versailles, est aussi peu une vraie paix qu’il n’y a transfert de
propriété quand un brigand renverse à terre un malheureux et le contraint ensuite à
lui remettre son porte-monnaie. La paix de Versailles nous a ravi plus de soixante-dix
mille kilomètres carrés et plus de sept millions d’habitants. […] Pour garder le géant
enchaîné, on a mis deux sbires à ses flancs, la Pologne et la Tchécoslovaquie, qui ont
reçu le droit, conservé aussi par les États vainqueurs, d’augmenter librement leurs
forces militaires, tandis que notre armée était réduite à n’être qu’une force de police.
Bernhard von Bülow, Mémoires du Chancelier Prince de Bülow : 1909-1919, La Grande
Guerre et la Débâcle, t.3, 1931.

Histoire-Géographie -Page 28-Séquence 23


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Document 6
L’Europe et le Moyen-Orient en 1923

Exercice 4 : Après avoir lu et regardé les documents, répondez aux questions


suivantes.

De manière exceptionnelle, le corrigé de cet exercice est le cours qui suit. Ne vous en servez pas
pour répondre aux questions et n’utilisez que les documents qui sont à votre disposition.

1. Qui sont les principaux signataires du traité de Versailles ?


2. Quels sont les divers domaines concernés par ce traité ?
3. Comment les frontières de l’Allemagne évoluent-elles ?
4. Comment la France justifie-t-elle son intransigeance vis-à-vis des Allemands ?
5. Comment ces derniers perçoivent-ils le traité ?
6. Quels sont les grands changements territoriaux issus des traités de paix en
Europe ?

Histoire-Géographie -Page 29-Séquence 23


Cours d’Histoire-Géographie Première

7. Que revendique l’Italie ?


8. Quelles sont les nouvelles tensions issues des traités ?

Les principaux signataires sont issus des grandes puissances victorieuses. Le traité de
Versailles affirme la responsabilité de l’Allemagne dans le conflit, ce qui légitime les
demandes de réparation des vainqueurs pour les dommages subis. Il affaiblit l’Allemagne
à plusieurs égards : d’un point de vue territorial, elle perd une partie de ses terres et ses
colonies et se retrouve occupée par les Alliés en Rhénanie. Cette région frontalière avec
la France est par ailleurs démilitarisée. D’un point de vue militaire, l’Allemagne doit
limiter son armée à 100 000 hommes. Enfin, la sanction est aussi économique puisqu’elle
doit payer de lourdes réparations aux Alliés en argent et en biens d’équipements.

La France justifie son intransigeance par la culpabilité de l’Allemagne et par l’ampleur


des pertes qu’elle a subies, notamment en termes de victimes pendant le conflit. Les
Allemands se sentent quant à eux humiliés par ce traité dont ils n’acceptent pas la
teneur : pour eux, c’est un « diktat », c’est-à-dire une décision qui leur est imposée de
manière unilatérale, sans leur consentement.

Les autres traités entraînent le démembrement des grands empires. Conformément au


principe des nationalités, l’empire austro-hongrois est divisé en plusieurs Etats : de
nouveaux Etats sont créés, comme la Roumanie. Les territoires arabes séparés de
l’empire ottoman sont confiés à la SDN sous forme de mandats à la France et à
l’Angleterre.

Ces traités sont contestés, notamment par les Hongrois qui se trouvent en situation de
minorité dans certains pays. Les Turcs et les Grecs se font la guerre et le conflit s’achève
par le départ de 1,4 million de Grecs d’Anatolie entre 1919 et 1922. Quant aux Italiens,
ils revendiquent les terres irrédentes : il s’agit de territoires où l’on parle italien et que
l’Italie voudrait se voir rattachés. C’est le cas de Fiume et de la Dalmatie.

B. La guerre civile russe et l’exil des Russes blancs

Après la révolution de 1917, la Russie bascule dans la guerre civile où s’opposent le


gouvernement bolchévique (les Rouges) et les Russes blancs, partisans du Tsar renversé.
Ces derniers sont soutenus par les armées de certains pays qui craignent le
communisme. Cependant, l’Armée rouge, menée par Léon Trotski, l’emporte. En 1922,
la Russie devient l’URSS (Union des Républiques socialistes soviétiques) qui intègre de
nouveaux territoires.

Cette victoire des communistes entraîne l’exil des Russes blancs, soit environ 1,5 million
de personnes. En effet, à la suite d’un décret de 1922, ces derniers sont devenus
apatrides, ne disposant plus d’aucun statut légal et ne pouvant donc plus se déplacer.
Devant une telle situation, la SDN crée le passeport Nansen qui leur permet de passer

Histoire-Géographie -Page 30-Séquence 23


Cours d’Histoire-Géographie Première

les frontières et qui leur donne une protection juridique internationale. D’autres
réfugiés également apatrides en bénéficient, comme les Arméniens.

Point de passage : 1922 : le passeport Nansen et le statut des apatrides.

Document 7
La fuite des Russes blancs
Il faut imaginer le site de nuit, gelé jusqu’à la côte finlandaise, [à 35‑40 kilomètres],
et [mon grand‑père et ses deux fils aînés] se lançant dans la nuit pour atteindre la
frontière finlandaise. Lui est sur des skis de fond, son fils aîné aussi et mon père est
dans un traîneau tiré par un cheval, probablement avec d’autres fuyards. D’abord il y
a des gardes rouges qui patrouillent de nuit sur cette zone et qui tirent au jugé sur le
bruit du traîneau, et aussi le bruit des skis de fond. Mais en plus, les bolcheviks […]
lancent chaque nuit un brise‑glace depuis Pétrograd pour empêcher toute fuite. Et le
souvenir de mon père qui revenait le plus souvent, c’était le craquement de ce brise‑
glace… Est‑ce qu’ils vont passer ? C’était risqué de trouver des passeurs, d’avoir les
moyens de les payer. Parce que mon grand‑père et ma grand‑mère n’avaient plus
rien. Ils avaient été expulsés, ils avaient peut‑être encore quelques bijoux sur eux, je
ne sais pas. […] Le passeport Nansen, je crois qu’ils l’ont eu dans les pays baltes. […]
S’ils arrivent dans les pays baltes, c’est grâce à un faux passeport balte. Or justement,
le but du passeport Nansen était de rendre aux gens leur identité réelle. Et là, ils ont
obtenu le passeport Nansen, qui alors leur a permis de s’installer en Belgique. […] Mes
grands‑parents l’ont conservé jusqu’à la fin de leurs jours. Ils n’ont jamais pris la
nationalité belge. Je crois que ça leur paraissait inconcevable.

Serge Spetchinsky, témoignage cité dans le film Nansen, un passeport pour les
apatrides, Valentine Varela et Philippe Saada, 2016.

III. Les mémoires de la guerre


A. Un deuil difficile

Partout en Europe, les populations doivent faire face au deuil, d’autant plus difficile que
ce sont beaucoup d’hommes jeunes qui ont trouvé la mort. On estime à trois millions le
nombre de veuves et à six millions le nombre d’orphelins. Les familles ne retrouvent pas
toujours le corps de leurs proches, parfois enterrés près du champ de bataille, parfois
même impossibles à identifier, ce qui rend le deuil plus difficile encore.

Histoire-Géographie -Page 31-Séquence 23


Cours d’Histoire-Géographie Première

B. Souvenir et mémoire

Partout, les morts sont honorés afin que leur sacrifice ne soit pas oublié. On édifie des
nécropoles nationales, c’est-à-dire d’immenses cimetières où les soldats reposent dans
des tombes individuelles. Les os des corps non identifiés sont rassemblés dans des
ossuaires, comme celui de Douaumont, en Champagne. Enfin, on crée des mémoriaux à
la gloire des soldats morts, comme celui du Linge, à Orbey en Alsace.

Dès le début des années 1920, on construit des monuments aux morts : ils inscrivent
dans les paysages la mémoire du conflit. En France, on en compte 38 000, soit plus qu’il
n’y a de communes. On s’y rend en procession le 11 novembre afin d’y déposer des
gerbes de fleurs et d’y prononcer des discours. Le 11 novembre est d’ailleurs devenu jour
férié en France, en Belgique et aux Etats-Unis en 1922, car c’est le jour où l’on
commémore la fin des combats.

On instaure aussi le culte du Soldat inconnu, honoré en France sous l’Arc de Triomphe à
Paris et en Angleterre à Westminster Abbey.

Tous ces monuments et ces cérémonies sont l’occasion de glorifier la patrie et de rendre
hommage aux morts qui ont donné leur vie pour elle.

Point de passage : 1920 : le soldat inconnu et les enjeux mémoriels.

Document 8
Le soldat inconnu, symbole d’un sacrifice héroïque
Morts anonymes ! Obscurs soldats qui ont pourtant donné leur vie à l’épopée
sublime ! Que ferons-nous pour eux dont la tombe ne sera jamais fleurie par une main
familière ? C’est à eux que la patrie reconnaissante doit une réparation éclatante et
la consécration d’un immortel hommage. En transportant au Panthéon l’humble bière
où repose un soldat inconnu, la France honorera ses grands soldats. Elle dressera à
jamais, devant les siècles futurs, l’image du citoyen tombé pour la patrie.
Exposé des motifs de la proposition de loi du député André Paisant, 12 septembre
1919.
Document 9
Proposition de transfert du corps du soldat inconnu du Panthéon vers l’Arc de
Triomphe
Le 11 novembre est l’anniversaire de la victoire […]. En transportant la dépouille du
soldat inconnu à l’Arc de Triomphe, de la montagne sacrée où depuis des siècles

Histoire-Géographie -Page 32-Séquence 23


Cours d’Histoire-Géographie Première

s’élaborent les génies divers qui ont donné à la France tant de grandeur et d’éclat,
nous irons vers le monument qui symbolise non pas seulement un homme ou un
régime, quel que soit le rayonnement qu’ils aient laissé dans l’histoire, mais encore le
dévouement à la patrie, l’esprit de sacrifice et l’héroïsme en ce qu’ils ont de plus noble
et de plus pur.
Journal officiel de la République française.
Débats parlementaires, chambre des députés, séance du 8 novembre 1920.

Document 10
Le monument aux morts de Charleville-Mézières (Ardennes)

Envoyer le devoir à soumettre n°9

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Histoire-Géographie -Page 33-Séquence 23


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SEQUENCE 24
THEME 3 (SUITE) : LES ESPACES RURAUX : MULTIFONCTIONNALITE OU
FRAGMENTATION ?
CHAPITRE 2 : LA FRANCE : DES ESPACES RURAUX
MULTIFONCTIONNELS, ENTRE INITIATIVES LOCALES ET POLITIQUES
EUROPEENNES

Introduction

Les espaces ruraux français sont très divers et connaissent de profondes mutations.

Problématique : Quelles sont les transformations des espaces ruraux français ?

A. Une renaissance rurale, des espaces attractifs

Les espaces ruraux occupent 90% du territoire français. Ils sont caractérisés par de
faibles densités de population et des paysages où le bâti est peu dense et laisse la place
aux champs et aux forêts. Après une longue période de déclin démographique, les
espaces ruraux voient désormais leur population augmenter au même rythme que sur
l’ensemble du territoire français. En effet, les campagnes attirent de nouveaux
habitants : leur bilan migratoire est positif.

Ce sont principalement les espaces ruraux périurbains qui contribuent au


rajeunissement des campagnes, car ils attirent de jeunes actifs et leurs familles, en raison
de leur proximité avec les villes. Cela se traduit par une augmentation de la fonction
résidentielle des campagnes.

Document 1
La périurbanisation
La notion de périurbanisation est utilisée pour qualifier l’urbanisation se réalisant
autour des agglomérations, le plus souvent aux dépens des espaces agricoles et
naturels. Appréhendée d’abord comme un débordement résidentiel des villes, la
périurbanisation se manifeste par un étalement le plus souvent sous la forme du
lotissement de maisons individuelles. Cet espace comprend l’ensemble des
communes dans lesquelles au moins 40% des actifs ayant un emploi vont travailler
dans la ville principale ou dans les zones d’activités de l’agglomération principale. Les

Histoire-Géographie -Page 34-Séquence 24


Cours d’Histoire-Géographie Première

différentes strates de la société, des plus modestes aux plus aisées, s’installent dans
ces “campagnes en cours d’urbanisation” selon les niveaux de ressources des
ménages et les prix très différenciés du foncier par cercles concentriques du centre
vers la périphérie. Bien que ralentie, la périurbanisation touche des espaces toujours
plus étendus, des petites villes ou des gros bourgs. Ces reconfigurations dans les
modes de vie invitent les acteurs locaux à développer l’usage de ressources locales
pour permettre à des artisans et commerçants de rester sur place, d’aménager des
espaces collectifs dans les centres-bourgs, de s’engager dans des démarches
agricoles alternatives, de déployer une offre de transports alternative à l’automobile,
de soutenir une politique culturelle locale… Face à ces dynamiques les systèmes
agricoles et paysagers s’ajustent et se renouvellent et dessinent des formes
d’hybridation ville-campagne.
D’après L.Rougé, «Périurbanisation», Géoconfluences, geoconfluences.ens-lyon.fr,
mars 2018.

B. Villes et campagnes

Le lien entre villes et campagnes est en effet très étroit. La majorité de l’espace rural est
intégrée dans la société urbaine et les échanges sont très nombreux, notamment dans le
cadre des mobilités quotidiennes du domicile rural au travail en ville. Les échanges entre
les villes et les campagnes se sont considérablement intensifiés ces dernières années.

L’espace périurbain prend essentiellement la forme d’habitat pavillonnaire : c’est là que


vivent 30% des Français. Il accueille aussi des activités issues du desserrement (usines,
centres commerciaux), comme nous l’avons vu dans un précédent chapitre.

C. Une grande diversité sociale

La diversité sociale est forte dans les campagnes où l’on trouve notamment des
agriculteurs, des ouvriers et des employés. Cependant, les campagnes attirent aussi des
catégories socio-professionnelles plus aisées, en quête d’une meilleure qualité de vie.

Il faut opposer les espaces ruraux périurbains en croissance, où la population est plus
jeune et plus active, aux campagnes en perte de vitesse, très faiblement peuplées et dites
hyper-rurales. Ces dernières se caractérisent par la baisse et le vieillissement de leur
population ainsi que par leur plus grande pauvreté.

Histoire-Géographie -Page 35-Séquence 24


Cours d’Histoire-Géographie Première

I. Des espaces ruraux multifonctionnels


A. Des campagnes agricoles

Il y a quelques décennies encore, les campagnes étaient très majoritairement agricoles,


ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. En effet, l’agriculture ne représente plus que 10% des
emplois ruraux, cependant elle reste indispensable au dynamisme des campagnes dont
elle modèle les paysages.

L’agriculture s’est considérablement modernisée ces dernières années, grâce à la


mécanisation et à l’utilisation des engrais. De plus, elle s’est aussi de plus en plus
spécialisée (céréaliculture, viticulture, élevage). Les espaces agricoles se sont bien
intégrés aux marchés internationaux et la France est la première exportatrice
européenne de céréales.

Quelques grands modèles agricoles s’affirment : la grande culture dans le Bassin parisien
et ses marges, l’élevage intensif pour le lait, la viande de porc et les volailles dans l’ouest,
l’élevage extensif pour le fromage et la viande de bœuf en montagne ou dans le centre
de la France. Enfin, les fruits et les légumes sont cultivés dans les vallées et les plaines
méridionales, sans oublier la culture de la vigne sur les coteaux de nombreuses régions.

B. Les nouvelles activités des espaces ruraux

Les campagnes sont désormais multifonctionnelles, c’est-à-dire qu’elles regroupent des


activités très variées. Les campagnes industrielles sont principalement situées dans le
Nord et le Nord-Est du pays : il s’agit d’industries agro-alimentaires, mais aussi de petites
et moyennes entreprises ainsi que d’industries de pointe récemment installées.
Les espaces ruraux sont aussi marqués par le développement des activités de loisirs et
de tourisme, en lien direct avec l’arrivée de nouveaux habitants, notamment des couches
supérieures et des retraités. Le tourisme se développe beaucoup, y compris dans des
espaces ruraux en marge qui bénéficient d’un important potentiel naturel (forêts, lacs,
montagnes…).

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Cours d’Histoire-Géographie Première

Document 2
Typologie des campagnes françaises

Extrait du manuel Hatier première, géographie, 2019.

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Cours d’Histoire-Géographie Première

Document 3
Des espaces ruraux en recomposition

Extrait du manuel Hatier première, géographie, 2019.

Exercice 5 : Après avoir regardé les documents précédents, répondez aux questions
suivantes.

1. Quels sont les espaces ruraux les plus dynamiques ? Quelles en sont les
principales caractéristiques ?
2. A l’inverse, où sont situés les espaces ruraux en déprise ? Pour quelles raisons ?
3. Quelles sont les différentes fonctions des espaces ruraux français ?
4. Montrez que les espaces ruraux connaissent de nouvelles dynamiques
démographiques.

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SEQUENCE 25
II. Enjeux et défis des espaces ruraux

A. Soutenir l’agriculture

Le défi majeur de l’agriculture française est de rester compétitive face à la concurrence


européenne et mondiale. Il s’agit également de concilier des objectifs de productivité et
de rentabilité et le respect de l’environnement. Cela peut ainsi passer par une
amélioration de la qualité, avec le développement de l’agriculture biologique ou encore
des labels (AOP : appellation d’origine protégée, IGP : indication géographique
protégée…).

Les espaces ruraux bénéficient en outre d’un soutien important de l’Union européenne :
la politique de développement rural, un des piliers de la PAC (Politique agricole
commune), a pour vocation de maintenir le dynamisme des campagnes.

Définition :

PAC (politique agricole commune) : politique de soutien économique à l’agriculture par


l’Union européenne.

B. Développer les services

Les espaces ruraux souffrent beaucoup de la perte des services de première nécessité
(médecins, magasins de proximité et de première nécessité, pharmacies…). La présence
de ces services est indispensable pour attirer et garder les habitants, c’est pourquoi les
maires des petites communes se battent pour les conserver.

La question des transports et des mobilités est également primordiale dans les
campagnes, par essence éloignées des grandes villes et à l’écart des grands réseaux de
circulation. Les transports publics y sont peu nombreux et la dépendance vis-à-vis des
voitures est importante. Les communes rurales tentent de créer des pôles d’échanges
multimodaux où se connectent différents types de transports et l’on promeut le co-
voiturage.

Enfin, l’équipement des campagnes en matière numérique représente un enjeu de taille :


les zones blanches (non desservies par les réseaux de téléphonie mobile et internet) sont
de moins en moins nombreuses, mais existent encore. Or, le dynamisme économique des

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espaces ruraux passe par l’accès à ces services, essentiels aux entreprises et aux
personnes qui pratiquent le télétravail.

L’Etat joue un rôle important pour favoriser le développement rural : afin de lutter
contre le désenclavement, il crée des zones de revitalisation rurale et, pour soutenir les
initiatives locales, des pôles d’excellence rurale.

Définitions :

Pôle d’excellence rural : label attribué par l’Etat à un projet innovant créateur d’emplois
en milieu rural. Il reçoit à ce titre un financement partiel de l’Etat.

Zone de revitalisation rurale (ZRR) : territoire rural en difficulté dans lequel les
entreprises qui s’implantent peuvent bénéficier d’avantages fiscaux.

Document 1
La lutte contre la désertification médicale
Lutter contre la désertification médicale dans les zones rurales françaises est l’un des
enjeux majeurs de santé publique de ce début de 21e siècle. La région s’est engagée à
mettre en place des actions afin de tenir ce pari. Pour booster le développement des
maisons de santé, la région a doublé ses aides pour les projets de création ou
d’extension. Afin d’inciter des médecins à s’installer, elle favorise aussi les stages des
internes en zone rurale grâce à des bourses revalorisées, et a mis en place une prime
d’engagement à l’installation. Au chapitre des solutions nouvelles, les cabinets de
téléconsultation seront soutenus, la région finançant les équipements et le matériel
nécessaires. Enfin, des centres de santé intitulés Dok’ici, composés de médecins
généralistes et d’infirmiers, s’installeront dans des zones prioritaires. En complément
de leur activité classique, ils disposeront d’un bus médicalisé, véritable cabinet
médical itinérant, grâce auquel chaque médecin ira consulter une à trois fois par
semaine au cœur-même des territoires qui en ont besoin.
D’après le site de la région Auvergne-Rhône-Alpes, auvergnerhonealpes.fr, 22 oct.
2018.

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Document 2
Aménager et développer les espaces ruraux

Extrait du manuel Hatier, première, géographie, 2019.

C. Préserver les espaces ruraux

Enfin, le dernier grand défi est la préservation des espaces ruraux qui sont fragilisés par
l’étalement urbain et la construction d’aménagements touristiques.

Il existe de véritables conflits d’usage et le grand enjeu est de faire coïncider les enjeux
économiques et la protection des milieux.

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Document 3
Un exemple de conflit d’usage en Languedoc
D’anciens espaces de culture avalés par le béton… le cas est loin d’être isolé dans
l’Hérault. Les services de la préfecture ont récemment publié une étude faisant état
de l’inquiétante urbanisation ayant cours dans le département. En trois décennies,
“près de 17000 hectares de terres ont été artificialisés, soit l’équivalent de 52 places
de parking chaque heure”, notent les auteurs du rapport, qui ajoutent : “En une
génération, l’emprise de la tâche urbaine a triplé, alors que la population n’a fait que
doubler”. Les opposants à l’étalement urbain soulignent les multiples conséquences
négatives de cette bétonisation, notamment l’augmentation des risques
d’inondations, les menaces sur les emplois agricoles, l’érosion du littoral ou encore la
pollution engendrée par les déplacements en voiture. Alors que la ville-centre de
Clermont-l’Hérault est passée de 6 500 à 8 500 habitants en quinze ans, la population
de certains villages alentour a doublé. La raison ? L’avènement de l’A75 et la création
d’une 2×2 voies entre Clermont-l’Hérault et Montpellier, plaçant les deux villes à 30
minutes l’une de l’autre. Résultat : de nombreuses villas ont poussé comme des
champignons.
G. Mollaret, « L’Hérault face au défi de l’urbanisation galopante »,
lefigaro.fr, 3 mars 2017.

Exercice 6 : Après avoir regardé la carte précédente, répondez aux questions


suivantes.

1. Quelles sont les mesures mises en place pour soutenir l’agriculture ? Quelles sont
les régions concernées ? Pourquoi d’autres régions ne le sont-elles pas ?
2. Où et comment l’Etat agit-il pour aider les entreprises en milieu rural ?
3. Quelles sont les actions mises en place pour protéger l’environnement ?
4. Quelles sont les conséquences de l’étalement urbain sur le territoire
languedocien ? (doc. 3)

Envoyer le devoir à soumettre n°10

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SEQUENCE 26
THEME 4 : LA CHINE : DES RECOMPOSITIONS SPATIALES MULTIPLES
CHAPITRE 1 : DEVELOPPEMENT ET INEGALITES

I. Un développement très rapide

A. La Chine, un producteur industriel de premier ordre

La Chine est actuellement la deuxième puissance économique mondiale, le premier


producteur industriel et le premier exportateur au monde. Ce pays émergent a connu
une croissance très rapide entre 1979 et 2017, avec un taux de croissance moyen proche
des 10% sur cette période. Elle s’impose désormais comme un acteur incontournable de
la mondialisation face à son grand concurrent : les Etats-Unis. Pays communiste, la Chine
a commencé à s’ouvrir à l’économie de marché à la fin des années 1970.

La Chine était alors un pays pauvre et agricole qui est parvenu à devenir une puissance
industrielle ouverte sur le monde. « Usine du monde », elle est le premier exportateur de
biens manufacturés grâce à son ouverture au commerce international. De même, les IDE
(investissements directs à l’étranger) ont beaucoup augmenté et elle s’impose
aujourd’hui comme la première destination de ces investissements : nombreuses sont
par exemple les usines occidentales à avoir délocalisé une partie de leur production
industrielle et manufacturière en Chine, en raison des bas coûts de production.

B. La Chine à l’étranger

Grâce à son entrée dans l’OMC (Organisation mondiale du commerce), la Chine a aussi
vu ses exportations exploser. A son tour, la Chine est à l’origine de très nombreux IDE
partout dans le monde, notamment en Europe et en Afrique Subsaharienne. Les activités
chinoises à l’étranger sont aujourd’hui en plein essor.

C. Un pays de niveau intermédiaire

La Chine fait aujourd’hui partie des pays de niveau intermédiaire, avec un IDH (indice de
développement humain) qui est passé de 0.5 en 1990 à 0.75 en 2017. Les couches
moyennes se sont beaucoup développées et bénéficient désormais d’un niveau de vie
semblable à celui des populations des pays développés en termes de santé et d’éducation
notamment.
Histoire-Géographie -Page 43-Séquence 26
Cours d’Histoire-Géographie Première

Trois facteurs expliquent ce développement : le rôle de l’Etat qui contrôle l’économie et


définit les politiques économiques et démographiques ; la politique d’ouverture de la
Chine, avec la création de nouveaux espaces productifs, les Zones Economiques
Spéciales (ZES) et enfin la population nombreuse qui a permis l’essor des entreprises en
leur fournissant une main-d’œuvre abondante et bon marché.

Définition :

ZES : zones économiques spéciales. Il s’agit de zones franches qui accueillent des
capitaux étrangers en favorisant la venue d’entreprises étrangères en partenariat avec
des entreprises chinoises. Ces ZES se sont tout d’abord développées sur les littoraux : à
Shanghai ou à Shenzhen par exemple.

II. Les défis de la croissance


A. Devenir une puissance technologique

La Chine doit faire face à plusieurs défis. Tout d’abord, elle est une puissance industrielle
et manufacturière : elle doit devenir une puissance dans l’industrie de pointe et les
services, grâce à des entreprises capables d’innover et d’investir à l’étranger. Le pays
veut devenir une puissance technologique majeure de la numérisation et de la
robotisation.

Par ailleurs, l’industrie lourde a jusqu’à présent été favorisée par rapport à d’autres
secteurs. Il faut désormais rééquilibrer cette situation et orienter l’économie vers la
consommation intérieure et les services.

B. Le ralentissement de la croissance

La croissance a ralenti ces dernières années : le taux de croissance est ainsi passé de plus
de 10% en 2010 à moins de 7% en 2017, ce qui a des conséquences directes sur la
production industrielle et l’emploi.

Enfin, la Chine est confrontée au vieillissement rapide de sa population, à la suite de la


politique de l’enfant unique, abandonnée depuis 2015. La baisse de la population active
depuis 2012 annonce la fin du « dividende démographique » qui a permis le succès
économique, comme nous l’avons vu auparavant. De plus, cette politique de l’enfant
unique a créé un déficit de femmes, car les familles ont majoritairement choisi de garder
les garçons au détriment des filles. Il manque aujourd’hui plusieurs millions de femmes
en Chine.

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III. L’accroissement des inégalités

Enfin, les inégalités sont très nombreuses en Chine. Il s’agit notamment d’inégalités
territoriales entre les littoraux, dynamiques et attractifs et le Centre et l’Ouest du pays
qui sont restés en retard et qui présentent des caractéristiques de régions sous-
développées. On parle des « trois Chine ».

Les provinces littorales souffrent pour leur part de saturation et l’Etat compte rétablir
l’équilibre grâce à la « Marche vers l’Ouest » et à la Route de la soie.

Par ailleurs, les disparités sont également très fortes entre villes et campagnes. Au sein
des villes elles-mêmes, les inégalités sont nombreuses, ce qui est notamment dû au
système du Hukou.

Document 1
Les inégalités de développement en Chine

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Document 2
Les inégalités démographiques

Documents extraits du manuel Hatier, première, géographie, 2019.

Document 3
Le Hukou : inégalités villes-campagnes
Faute d’avoir un Hukou urbain, les 166 millions d’ouvriers paysans migrants sont
largement exclus des systèmes de protection sociale. Selon le BNS, seuls 17 % des
ouvriers paysans migrants disposaient d’une assurance santé en 2012, 24 % étaient
couverts contre les accidents du travail et 14 % possédaient une assurance vieillesse.
Les mingongs (migrants d’origine rurale) sont également discriminés dans l’accès aux
services publics et éprouvent de grandes difficultés à scolariser leurs enfants au sein
du secteur public. L’instauration du système du Hukou a eu pour conséquence la
création d’une société duale, avec d’un côté, une minorité de privilégiés, les urbains,
et, de l’autre, la vaste majorité des paysans qui n’avaient quasiment aucun droit. Une
des fonctions principales du Hukou consistait à assigner à chacun une place dans le
système de production. Par conséquent, il a durablement divisé la société chinoise en

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deux entités distinctes, les villes et les campagnes, et a établi une hiérarchie socio-
spatiale qui dure jusqu’à nos jours.
H. Liu, L’Urbanisation de l’Est de la Chine : entre mégalopolisation et métropolisation,
Thèse de Gestion et management, université Paris-Saclay, 2016.

Document 4
Les « trois Chine »

Extrait du manuel Hatier, première, géographie, 2019.

Exercice 7 : A l’aide des documents précédents, répondez aux questions suivantes.


1. En quoi consistent les inégalités en Chine ?
2. Pourquoi parle-t-on des « trois Chine » ?

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SEQUENCE 27
CHAPITRE 2 : DES RESSOURCES ET DES ENVIRONNEMENTS SOUS
PRESSION
Document 1
Des ressources sous tension

Extrait du manuel Hatier, première, géographie, 2019.

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I. Des ressources sous pression

A. Un manque d’hydrocarbures et de ressources agricoles

Dans ce contexte de développement très important, les diverses ressources ont été
mises sous tension. Le pays compte 18 % de la population mondiale, dispose de 15% du
PIB mondial et consomme 23% de l’énergie mondiale. Cependant, il ne possède que 5.8%
des ressources en eau et 8.5% des terres cultivables. Le pays est riche en charbon, mais
pauvre en gaz et en pétrole qu’il doit importer, tout comme les ressources agricoles. Une
telle situation engendre une dépendance vis-à-vis de l’extérieur. La Chine est en effet le
principal importateur mondial de produits agricoles, ce qui explique que le pays ait
cherché à acquérir des terres partout dans le monde et principalement en Afrique et en
Asie du Sud-Est. La sécurisation des approvisionnements est l’un des objectifs majeurs
des « nouvelles routes de la soie », notamment dans le secteur des hydrocarbures et de
l’agriculture.

B. L’accès à l’eau et la pression sur les terres

La Chine connaît aussi une crise de l’eau, car celle-ci est très inégalement répartie dans
le pays. Alors que 45% de la population sont concentrés au Nord, cette région connaît un
véritable stress hydrique, avec seulement 16% des ressources en eau du pays. Les villes
de Pékin et de Tianjin connaissent des pénuries d’eau.

Enfin, l’urbanisation croissante est à l’origine d’une pression sur les espaces ruraux et sur
les terres cultivables qui disparaissent peu à peu. Certaines régions connaissent une
désertification et une érosion importante, tandis que d’autres subissent la déforestation.

Etude de cas (Shanghai) I


Document 1
Les mutations urbaines : l’exemple de Shanghai
Dès le début des années 1990, le renouvellement du bâti dans la ville historique a
permis de multiplier les opérations foncières en vue de la création de tours de
bureaux, de centres commerciaux modernes et d’ensembles de logements pour
classes moyennes supérieures. Des segmentations socio-spatiales se sont fait jour, à
des échelles fines, entre blocs d’anciens résidents voire de locataires migrants et îlots
aisés, entre secteurs patrimonialisés et zones rénovées. Le périurbain shanghaien
abrite des populations très variées, du migrant travaillant à la terre ou à l’usine, aux
logements sociaux pour déplacés, aux opérations immobilières pour classe dite
moyenne et enfin aux « communautés fermées » pour l’élite de l’État-Parti, les riches
entrepreneurs et les expatriés. Au total, les 4/5e des populations habitant hors de la

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ville-centre ont des revenus inférieurs à la moyenne. Les espaces périurbains


seraient ainsi des lieux de mixité mais aussi de relégation pour les anciens résidants
et d’intégration pour les migrants.
D’après T. Sanjuan, « La métropolisation chinoise, coûts et avantages de la
modernisation urbaine », La Revue du projet, n°53, janv. 2016.
Document 2
Les inégalités de revenus dans la municipalité de Shanghai

Extrait du manuel Hatier, première, géographie, 2019.

Exercice 8 :

1. Quelles mutations spatiales la ville de Shanghai a-t-elle connues ?


2. Quelles inégalités ces mutations ont-elles engendré pour les habitants ?

II. Des risques majeurs pour l’environnement et la


population
A. Risques industriels et technologiques

Les risques liés à l’industrialisation sont très nombreux et concernent aussi bien
l’environnement que les populations. Les catastrophes industrielles sont fréquentes,
comme celle de Tianjin en 2015. Surtout, la pollution de l’air, de l’eau et des sols est très
importante. Il s’agit d’un véritable sujet de préoccupation. Les grandes villes sont
touchées par une pollution atmosphérique qui provient de la circulation automobile, des
rejets industriels et de charbon (pour le chauffage) : l’air y est souvent irrespirable.

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Cours d’Histoire-Géographie Première

Les espaces ruraux ne sont pas épargnés, car ils souffrent de l’exploitation anarchique
de leurs ressources (minerais, terres rares).

On estime à trois millions le nombre de Chinois qui meurent chaque année de la


pollution.

Etude de cas (Shangai) II


Document 1
Un plan en faveur de l’environnement
Les inspecteurs du ministère de la Protection de l’environnement ont constaté que
les normes environnementales de Shanghai s’étaient dégradées et que les autorités
locales ont renoncé à leurs devoirs […]. Sur 259 échantillons d’eau, 88 ont été jugés
impropres à un usage agricole ou industriel et la qualité de l’eau dans certains
quartiers s’est nettement dégradée depuis 2013. Le rapport fustige la décision de la
municipalité de repousser à 2020 l’amélioration des normes de traitement des eaux
usées […]. Il dénonce le laxisme des autorités municipales en matière d’application de
la loi : 800 entreprises qui avaient reçu l’ordre de fermer en 2013 étaient toujours en
activité. Les autorités locales préfèrent fermer les yeux pour préserver les emplois et
leurs revenus.
La ville de Shanghai pointée pour sa pollution, ouest-france.fr, 12 avril 2017.

Document 2
Shangai et la protection de l’environnement
Shanghai craint d’être victime de sa croissance exponentielle. Et de contracter “la
maladie des grandes villes”, c’est-à-dire de devoir faire face aux effets grandissants
de la pollution et à une congestion de plus en plus importante des axes routiers. Pour
tenter d’atténuer les effets de cette situation, la municipalité va appliquer un plan de
développement. D’ici à 2035, la population de Shanghai sera contenue aux alentours
de 25 millions d’habitants et la surface foncière disponible pour la construction ne
dépassera pas 3200 km2, explique le Conseil d‘État. […] Dans le cadre de ce plan, les
autorités de Shanghai s’engagent à favoriser les immeubles verts, plus respectueux
de l’environnement, […] et à surveiller de manière plus stricte la qualité de l’eau, du
sol et de l’air. Et ce alors même que la qualité de l’air a été jugée bonne pendant
seulement 276 jours en 2016 (contre 342 en 2012). Pour cela, elles devront mettre
la priorité sur le développement des transports publics, notamment l’expansion du
métro, qui compte déjà 364 stations et 588 kilomètres de lignes. […] »
D’après C. Fouquet, « Shanghai veut limiter sa population et son expansion
immobilière », lesechos.fr, 26 déc. 2017.

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Cours d’Histoire-Géographie Première

Document 3
Les terres rares et les risques pour l’environnement
La ville de Baotou, en Mongolie intérieure, est le plus grand site chinois de production
de ces matériaux. Ils sont extraits du gisement minier de Bayan Obo, situé 120 km
plus au nord, d’où ils sont acheminés pour être traités. La concentration des terres
rares dans la roche est très faible, et il faut les séparer et les purifier, par des procédés
hydrométallurgiques et des bains d’acides. Dans tous les villages avoisinant les usines
de Baotou, les paysans abandonnent certains champs. Les responsables de la
pollution sont les terres rares, mais aussi les dizaines d’usines nouvelles qui ont
poussé autour des installations de traitement, qu’elles fournissent en produits divers,
ainsi qu’une centrale électrique au charbon alimentant le nouveau tissu industriel de
Baotou. Depuis quelques années, la pollution ambiante s’est encore accrue, les sols
et les nappes phréatiques étant saturés de produits toxiques.
D’après C. Bontron, « En Chine, les terres rares tuent des villages », lemonde.fr, 20
juillet 2012.

B. Risques naturels

Les risques naturels sont nombreux et sont accrus par l’urbanisation et la littoralisation :
les villes souffrent de la violence des typhons, tandis que les vallées sont sujettes aux
inondations qui sont aggravées par l’érosion des sols et par la déforestation.

Le risque sismique est assez élevé dans certaines régions : en 2008, le séisme du Sichuan
a fait plus de 100 000 victimes. Cette vulnérabilité est accentuée par l’absence de
respect des normes sismiques.

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Cours d’Histoire-Géographie Première

Document 2
Contraintes et risques environnementaux

Extrait du manuel Hatier, géographie, première, 2019.

III. Quelles réponses à ces défis ?


Face à une telle situation et face au mécontentement croissant de la population, le
gouvernement a tenté de réagir dès les années 1990. Un ministère de l’Environnement
a été créé en 2008. Les initiatives en faveur du développement sont plus nombreuses,
bien qu’insuffisantes. La part du charbon dans la production énergétique ne cesse de
diminuer, tandis que celle des énergies renouvelables augmente (elles fournissent
aujourd’hui 26% de l’électricité). La lutte contre la pollution est officiellement une
priorité de l’Etat depuis 2013 ; cependant, les progrès sont lents du fait des blocages
rencontrés localement par les autorités qui craignent de mettre à mal le développement
économique de leur région.

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Histoire-Géographie -Page 53-Séquence 27


Cours d’Histoire-Géographie Première

SEQUENCE 28
CHAPITRE 3 : RECOMPOSITIONS SPATIALES : URBANISATION,
LITTORALISATION, MUTATIONS DES ESPACES RURAUX

Introduction
Le développement très rapide de la Chine a provoqué de très nombreuses mutations
spatiales et territoriales. Le territoire chinois se trouve ainsi en perpétuelle
recomposition, tant dans les villes que dans les campagnes.

I. Croissance urbaine, métropolisation et littoralisation

A. Agglomérations et métropoles

Le développement économique de la Chine s’est accompagné d’une forte dynamique


d’urbanisation : les villes déjà existantes se sont étendues considérablement, attirant de
nouveaux venus des campagnes. De très vastes régions urbaines ont vu le jour : elles
réunissent plusieurs grandes agglomérations autour desquelles se trouve un réseau de
villes satellites. Elles sont situées dans le delta du Yang Tse Yang, autour de Shangaï, dans
le delta de la rivière des Perles, sur un axe qui va de Canton à Hong Kong en passant par
Shenzhen. Enfin, on trouve au Nord la conurbation de Pékin-Tianjin.

Toutes ces grandes agglomérations regroupent chacune plus de vingt millions


d’habitants et font partie des espaces urbains les plus peuplés au monde. Ils constituent
les centres névralgiques du pays par leur dynamisme économique et industriel ainsi
qu’un véritable réservoir de main-d’œuvre.

Histoire-Géographie -Page 54-Séquence 28


Cours d’Histoire-Géographie Première

Documents 1 et 2
La plus grande région urbaine au monde : le delta de la rivière des Perles

Données
Population : 70 millions d’habitants.
Produit régional brut (PRB) : 1300 milliards d’euros.
Trois métropoles :
- Hong Kong : métropole mondiale, bourse mondiale, 5e port mondial, 1er hub
mondial de fret aérien.
- Shenzhen et Guangzhou : métropoles secondaires, 3e et 7e ports mondiaux.
Extraits du manuel Hatier, géographie, première, 2019.

Exercice 9 : Quelles sont les caractéristiques de cette région urbaine du delta de la


rivière des Perles ?

B. Des espaces urbains en mutation

Les espaces urbains eux-mêmes connaissent de profondes mutations : les centres se


transforment, avec l’apparition des quartiers d’affaires et des grands centres
commerciaux qui se fait souvent au détriment des quartiers anciens, parfois mêmes
historiques. A Pékin, les habitants des quartiers anciens résistent face aux assauts des

Histoire-Géographie -Page 55-Séquence 28


Cours d’Histoire-Géographie Première

investisseurs, soutenus par l’Etat, qui veulent raser leurs maisons pour les remplacer par
de grands bâtiments modernes.

Les périphéries urbaines mutent elles-aussi avec l’apparition de nouvelles zones


résidentielles et industrielles, souvent très vastes. C’est là que les conflits d’usage avec
les agriculteurs sont les plus vifs et nombreux.

C. La littoralisation

Comme dans de nombreux autres pays du monde, ce processus de métropolisation s’est


accompagné d’une littoralisation des activités. Par exemple, Shangai est la capitale
économique du pays, car elle est particulièrement bien insérée dans les flux mondiaux
grâce à son port, comme Hong Kong.

Définition

Conurbation : vaste ensemble urbain polarisé par une métropole principale et réalisé
par le développement autonome de plusieurs villes ou de plusieurs agglomérations
proches les unes des autres.

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Cours d’Histoire-Géographie Première

Etude de cas (Shangai) III

Document 3
Les mutations urbaines de Shangai

Document 4
Shangai : évolutions et puissance

Extraits du manuel Hatier, géographie, première, 2019.

Histoire-Géographie -Page 57-Séquence 28


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Exercice 10 : A l’aide des documents précédents, répondez aux questions suivantes.

1. En quoi consistent les recompositions spatiales à Shangai ? Quelles sont les


caractéristiques des espaces ruraux de la municipalité de Shangai ?
2. De quand ces recompositions datent-elles ?
3. Sur quoi repose la croissance démographique de Shangai ?
4. Pourquoi peut-on dire que Shangai est une métropole mondiale ? Comment est-
elle insérée dans la mondialisation ?

II. Les mutations des espaces ruraux

La Chine doit nourrir plus de 20% de la population mondiale, avec seulement 9% des
terres cultivables et 6.5% des ressources en eau de la planète. Cela constitue un
véritable défi.

La Chine a beaucoup augmenté ses rendements grâce à l’utilisation d’engrais et grâce


aux progrès techniques, ce qui fait d’elle le premier producteur mondial de blé, de riz, de
porcs, de volailles ou encore de poisson. Elle doit toutefois importer des denrées
alimentaires.

Les espaces ruraux sont encore majoritairement constitués de très petites exploitations
familiales (0.5 ha en moyenne). Cependant, de grandes entités agro-industrielles se
développent, notamment dans le secteur de l’élevage. Les espaces ruraux éloignés des
villes sont peu productifs et abritent une population vieillissante.

En revanche, les desakota se développent à proximité des villes. Il s’agit d’espaces ruraux
proches des grandes villes qui se caractérisent par une forte densité et par un mélange
des activités agricoles et non-agricoles. Ils fournissent les villes en produits agricoles et
les ports en produits industriels destinés à l’exportation.

III. La révolution des transports

Toutes ces mutations ont engendré les déséquilibres et les inégalités déjà
précédemment évoqués. Pour remédier à cela, le gouvernement tente de créer de
nouvelles recompositions spatiales, en favorisant la circulation entre l’intérieur du pays
et le littoral. Le développement de la conurbation de Chongqing-Chengdu est
caractéristique de cette volonté de rééquilibrage au profit de l’intérieur.

Cela passe par une meilleure desserte des transports qui représentent la clé de voûte de
l’aménagement du territoire. Les transports sont une priorité de l’Etat, car ils
soutiennent le dynamisme économique du pays et permettent la diffusion de
l’industrialisation sur tout le territoire. L’expansion des réseaux de communication a été
considérable, permettant de désenclaver des régions entières de l’intérieur. Les trains à

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grande vitesse jouent un grand rôle dans cette dynamique : la Chine compte ainsi les
deux tiers du réseau ferroviaire à grande vitesse mondial.

Document 5
Les politiques de rééquilibrage du territoire

Extrait du manuel Hatier, première, géographie, 2019.

Envoyer le devoir à soumettre n°11

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Histoire-Géographie -Page 59-Séquence 28


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SEQUENCE 29
EMC. AXE 1 : FONDEMENTS ET FRAGILITES DU LIEN SOCIAL

I. Qu’est-ce qui lie la société française ?

Document 1
L’unité de la société française
Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme
et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la
Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de
1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de
2004.

Art. 1. La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle
assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou
de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. La
loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et
fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.

Art. 2. La langue de la République est le français. L’emblème national est le drapeau


tricolore, bleu, blanc, rouge. L’hymne national est « La Marseillaise ». La devise de la
République est « Liberté, Égalité, Fraternité ». Son principe est : gouvernement du
peuple, par le peuple et pour le peuple.
Constitution de la Ve République, adoptée le 4 octobre 1958, modifiée le
23 juillet 2008 : préambule, article 1, article 2.

Histoire-Géographie -Page 60-Séquence 29


Cours d’Histoire-Géographie Première

II. La famille et ses évolutions


Documents 1 et 2
L’évolution de la société et de la famille depuis les années 1960

Extraits du manuel scolaire, première, histoire, 2019.

Document 3
L’avis de l’Académie de médecine au sujet de la PMA pour toutes

L‘ANM reconnaît la légitimité du désir de maternité chez toute femme quelle que soit
sa situation, mais elle veut souligner que si l’invocation de l’égalité des droits de toute
femme devant la procréation est compréhensible, il faut aussi au titre de la même
égalité tenir compte du droit de tout enfant à avoir un père et une mère dans la
mesure du possible. Sur ce point, il y a donc une rupture volontaire d’égalité entre les
enfants. A ce titre, la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une
rupture anthropologique majeure qui n’est pas sans risque pour le développement
psychologique et l’épanouissement de l’enfant.

Histoire-Géographie -Page 61-Séquence 29


Cours d’Histoire-Géographie Première

Document 4 : L’ouverture de l’IAD à toutes les femmes

Réflexions sur les demandes d’assistance médicale à la procréation (AMP) par des
couples de femmes ou des femmes seules. Cette demande, en l’occurrence une
insémination artificielle avec donneur (IAD), pour procréer sans partenaire masculin,
en dehors de toute infertilité, s’inscrit dans une revendication de liberté et d’égalité
dans l’accès aux techniques d’AMP pour répondre à un désir d’enfant. Elle modifie
profondément les relations de l’enfant à son environnement familial, en termes de
repères familiaux, d’absence de père […]. Cependant l’analyse du CCNE […] le conduit
à proposer d’autoriser l’ouverture de l’IAD à toutes les femmes. […] La famille est en
mutation, ce qu’illustre la diversification des formes de vie familiale ; dans nombre
d’entre elles, des enfants sont élevés par des couples de femmes ou des femmes
seules. […] Dans ces nouvelles formes familiales, la relation à l’enfant peut se
construire, de même que celle de l’enfant à celle ou celles qui l’entourent.

États généraux de la bioéthique, septembre 2018, avis du Comité consultatif


national d’éthique (CCNE).

Réflexions :
1. Quelles sont les grandes évolutions qui ont touché la société et la famille depuis
les années soixante ? (doc. 1)
2. Quels sont les différents types de familles ?
3. Comment la famille évolue-t-elle ? (doc. 2)

A l’aide des informations apportées dans vos réponses aux 3 questions proposées ci-
dessus, vous rédigerez au brouillon une réponse organisée proposant une réflexion
quant aux évolutions de la famille dans nos sociétés modernes. Conformément aux
recommandations officielles, cet exercice ne donnera pas lieu à une correction car il
s’agit de vous permettre de construire votre propre réflexion quant à ce sujet.

I. Le lien social à l’heure du numérique

Recherche : En quoi les pratiques numériques peuvent-elles représenter un risque pour


la santé et pour le lien de chaque individu avec le risque de la société ?

Voici quelques liens de documents qui vous aideront dans la construction de votre
réflexion quant à cette question :

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/05/31/la-surexposition-des-jeunes-enfants-aux-
ecrans-est-un-enjeu-majeur-de-sante-publique_5136297_1650684.html#0ChPQK7EkEUvjU4D.99

Histoire-Géographie -Page 62-Séquence 29


Cours d’Histoire-Géographie Première

https://www.institut-iemp.com/wp-
content/uploads/2018/03/DDPDEFDEF_lebonusagedesecrans.pdf

https://bvs.anses.fr/sites/default/files/BVS-mg-030-Perrier-Bocca.pdf

https://www.psychologies.com/Culture/Ma-vie-numerique/Articles-et-Dossiers/Les-ecrans-les-
eteindre-ou-les-apprivoiser/Violences-sur-Internet-ne-laissez-pas-les-enfants-seuls-face-aux-ecrans

A l’aide des informations sélectionnées dans les liens ci-dessus et de vos connaissances,
vous rédigerez au brouillon une réponse organisée proposant une réflexion quant aux
risques que peuvent représenter les pratiques numériques pour la santé des individus et
le lien social. Conformément aux recommandations officielles, cet exercice ne donnera
pas lieu à une correction car il s’agit de vous permettre de construire votre propre
réflexion quant à ce sujet.

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Histoire-Géographie -Page 63-Séquence 29


Cours d’Histoire-Géographie Première

SEMAINE 30
EMC. AXE 2 : LES RECOMPOSITIONS DU LIEN SOCIAL
S’engager avec les autres
Se mobiliser pour une cause

Réfléchissez aux différentes manières de s’engager auprès des autres et avec les
autres.

Questions : Dans quels domaines existe-t-il des associations/ONG ? Dressez-en une


liste.
Quelle différence existe-t-il entre les deux ?

Recherche : Choisissez une association française et présentez-la de manière précise et


concrète dans un travail d’une à deux pages : nom, vocation, modes d’action, lieu
d’action…Vous pouvez joindre des images, etc. pour agrémenter votre propos.

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Histoire-Géographie -Page 65-Séquence 30

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