You are on page 1of 46

THEME : LES FISSURES

INTRODUCTION GENERALE
Depuis longtemps, le développement des infrastructures se fait à grande vitesse. Le béton reste le
premier choix en termes de matériau de construction. En effet, du fait de sa grande résistance aux
charges qui lui sont appliquées, le béton mérite sa réputation qui est d’avoir une bonne résistance en
compression. Cependant, on ne peut pas en dire autant sur sa résistance à la traction qui est très
faible d’où son association avec l’acier pour donner le béton armé. Dans une structure en béton
armé, les aciers principaux sont positionnés dans les parties tendues du béton pour compenser la
mauvaise résistance du béton en traction.

La fissure est un défaut ou une discontinuité brutale apparue ou apparaissant dans un matériau sous
l’effet de contraintes internes ou externes, où la matière est séparée sur une certaine surface. Les
fissures se traduisent généralement par l’apparition d’une fente qui se manifeste sur les éléments de
construction d’un bâtiment, tels que les murs, les plafonds ou les planchers. Elles peuvent être
verticales, horizontales ou en escalier. De ce fait les fissures nous amène à nous poser des questions
sur la fiabilité et la fonctionnalité du béton.

Chap1 : LES DIFFERENTS TYPES DE FISSURES

Introduction
Les fissures se traduisent généralement par l’apparition d’une fente qui se manifeste sur les
éléments de construction d’un bâtiment, tels que des murs, les plafonds ou les planchers. Elles
peuvent être verticales, horizontales ou en escalier. Si l’habitation subit également des affaissements
de sol, ces désordres vont plutôt se manifester par l’apparition de vides sous plinthes. Ainsi nous
allons citer et définir quelques cas de fissures.

1.1 Les différents types de fissures


D’abord on doit évaluer le caractère évolutif (ou non) les fissures. La pause de témoins est alors
conseillée. Elle permet de suivre l'évolution ou la stabilisation de la fissure. L'analyse de fissures,
dans le bâtiment, est une affaire de sens pratique qui nécessite de l'expérience et du recul. Chaque

p. 1
cas de fissure est unique. Certaines choses sont à savoir : ses signes, les causes, la dangerosité, les
procédures d'indemnisation, etc.

Le retrait des mortiers, l'hétérogénéité des matériaux et la flexion des planchers sont les trois
principales causes de fissuration des murs extérieurs des pavillons.

Il apparaît nécessaire que les différents intervenants parlent le même langage pour définir les
différentes fissures rencontrées, et on pourra par exemple reprendre les définitions que donne la
norme NF P 84-404, référence DTU 42.1. La figure 2.1 illustre une vue sur les fissures.

Figure2.1 Vue sur les fissures


1.1.1 La classification des fissures selon leurs ouvertures
1.1.1.1 Les faïençages

Le faïençage est un ensemble de très fines craquelures, ces petites fissures sont superficielles et ne
concernent qu’une épaisseur fine de la couche d’enduit. Ce type de fissures est superficiel. Il s’agit
de fissures présentent sur un enduit mural dont la largeur est inférieure à 0.2 mm formant de fines
craquelures, le faïençage n’a touché que la surface de l’enduit. Vous n’avez par conséquent pas de
raison de vous inquiéter outre mesure. La figure2.2 montre les faïençages typiques de la surface
d'un pilier de béton dû à la réaction alcali-granulat (RAG).

p. 2
Figure2.3 Faïençage typique de la surface d'un pilier de béton dû à la réaction alcali-granulat
(RAG)
1.1.1.2 Les microfissures

Les microfissures sont des fissures étroites, et difficilement visibles à l’œil nu, elles ont une largeur
inférieure à 0,2mm. Elles sont facilement repérables par de fines craquelures à la surface de la
peinture ou de l’enduit. Elles sont généralement sans danger. Elles peuvent être horizontales,
verticales ou en escalier.

 Analyse des désordres

Plusieurs causes sont à l’origine des microfissures. En effet, un mauvais dosage de l’enduit, le choix
d’un enduit mal adapté à la maçonnerie ou encore lorsque l’enduit est mal appliqué sont tous des
facteurs déclencheurs des cas de microfissures.

 Modes de résolution possibles

Pour éviter les microfissures il faut respecter l’épaisseur de l’enduit et la quantité d’eau de gâchage.
Ainsi que bien veiller à humidifier le support et à le nettoyer.
On distingue deux types de microfissures, les fissures dues au retrait des matériaux et les fissures
structurelles.

 Les fissures de retrait : sont liées à l’absence ou à l’insuffisance de revêtement de


protection contre les intempéries et plus particulièrement contre l’humidité. Ce type de
fissure peut également être provoqué par le retrait du matériau.
 Quant aux fissures structurelles : elles sont le plus souvent de plus grande ampleur et
laissent présager un mouvement des fondations avec un risque parfois élevé
d’effondrement. Le sens des fissures est un critère essentiel pour déterminer leurs causes.

p. 3
Ainsi, la présence de fissures obliques et verticales est symptomatique d’un désordre des
fondations. La figure 2.3 est une vue sur les microfissures.

Figure2.4 Vue sur les microfissures


1.1.1.3 Les fissures verticales

Les variations de température ou d'humidité peuvent, de leur côté affecter la paroi de plusieurs
manières. On sait, par ailleurs, que les matériaux présentent du fait des changements de
température, des variations dimensionnelles non négligeables (dilatation, réaction). Ainsi, la paroi
d'un mur pignon, de quelques mètres de longueur, tend en période froide à se rétrécir de plusieurs
millimètres. Mais du fait de sa liaison rigide avec les planchers qui restent à une température à peu
près constante, elle subit des contraintes de traction, susceptibles d'engendrer des fissures verticales.
La figure 2.4 est une vue sur les fissures verticales.

Figure2.5 Vue sur les fissures verticales


1.1.1.4 Les fissures horizontales

p. 4
Le plancher haut du RDC est réalisé l'aide des nervures en béton armé coulé sur place, sur une
longueur de l'ordre de 10m ou plus. Un tel plancher peut prendre une légère déformation de flexion
dans sa partie centrale. Elle ne nuit pas à sa solidité, mais peut s'accompagner d'une rotation de
l'appui sur le mur de façade et d'un soulèvement de la rive du plancher. Cela génère une fissure
horizontale sous son arrêt base d'appui. La figure 2.5 est une vue sur les fissures horizontales.

Figure2.6 Vue sur les fissures horizontales

1.1.1.5 Les microfissurations


Les microfissurations sont des réseaux de microfissures avec des mailles très fines. Elles sont très
superficielles en général lorsqu’il s’agit de parois verticales (murs).

NB : Sur une paroi, les microfissurations peuvent aussi être appelées faïençages.
1.1.1.6 Les fissures fines
Les fissures fines sont des fissures dont l’ouverture est entre 1 et 2mm.Elles peuvent concerner toute
l’épaisseur de l’enduit ou concerner également la maçonnerie.

Fissures en moustache : elles partent des angles des ouvertures et sont obliques ou verticales. Elles
sont dues à une faiblesse de la maçonnerie aux niveaux des appuis de fenêtres ou de l’ensemble des
ouvertures (porte, porte-fenêtre, baie vitrée, etc.).
Fissures verticales aux angles du bâtiment : elles peuvent provenir de fondations inadaptées ou
d’un défaut du chainage vertical.
Fissures horizontales à hauteur du plancher : Elles sont rattachées aux phénomènes de retrait ou
dilatation des matériaux.

1.1.1.7 Les fissurations

p. 5
Les fissurations sont des réseaux de fissures dont la maille est plus grossière que dans le cas des
microfissurations.

1.1.1.8 Grosse fissures ou (lézarde) :


Elles sont plus épaisses que les fines fissures, elles ont une largeur supérieure à 2mm et sont
généralement provoquées par des mouvements de sol ou des sollicitations inhabituelles auxquelles
ne résiste plus la structure du bâtiment. En tout état de cause, elles sont souvent structurelles, il faut
faire venir un professionnel et envisager des travaux de remise en état. Quand elle atteint 2 ou 3 cm,
on parle alors de lézarde.

 Fissures traversantes : Elles traversent le mur de part et d’autre.


 Fissure en escalier : Elles suivent les joints des parpaings, briques ou pierres qui
composent le mur.
La figure 2.6 est une vue sur les fissures Lézardes.

Figure2. 7 vue sur les fissures Lézardes


1.1.1.9 Les épaufrures
Ce sont des fragments détachés de la masse de béton. Ou encore un dégât mécanique à la surface
d’un élément sous forme d’éclat, et qui se situe souvent le long du tracé d’armature (gonflement par
rouille) ou sur les arrêts.

Conclusion
Toutes les constructions sont ancrées dans le sol sur des fondations. Mais même le plus stable des
sols bouge. De plus les forces qui s’exercent sur la construction, la font aussi bouger. Et des fissures
apparaissent. Savoir reconnaitre les différents types de fissures vous permettra de déterminer celles
qui ne sont qu’esthétiques de celles qui sont dangereuses et compromettent la solidité de votre
habitation.

p. 6
Chap2 : LES INSTRUMENTS DE MESURE DES FISSURES

Introduction
Dans le domaine du bâtiment et de la construction, le contrôle de la qualité des ouvrages et de leurs
mouvements, ainsi que la détection de fissures est une étape importante pour les Maîtres d’ouvrage,
les experts en bâtiment, les bureaux de contrôle, etc. l existe plusieurs instruments de mesure
couramment utilisés tels que le Fissurotest ou la règle graduée qui peuvent s’avérer utiles pour un
premier résultat approximatif. Mais pour suivre l’évolution des variations de la largeur des fissures
au micron près, il est indispensable de recourir à des outils de mesure plus fiables et plus précis. Des
instruments qui permettent des mesures de fissures de l’ordre du centième de précision comme le
déformètre à bille, la jauge Ginger CEBTP, le Datalogger (qui lui enregistre les données), et des
appareils de plus faible précision comme le Fissurotest, la réglette graduée, le Fissuromètre
Vinchon, ou la lunette micrométrique. Afin de choisir le matériel adapté à la surveillance des
fissures en fonction de l’importance de l’ouvrage (ouvrages d’art, pavillon, monument historique,
immeuble, etc.), ces instruments sont détaillés ci-dessous

2.1 Les différents types d’instruments


2.1.1 Le Fissurotest

p. 7
C’est une réglette en plastique transparent munie de traits de largeurs calibrées que l’on place
successivement sur la fissure à observer pour estimer la largeur de la fissure. En quelques secondes,
l’opérateur parvient ainsi à classer la fissure avec une précision de quelques 1/100MM.
Il est déjà utilisé par de très nombreux experts, fabricants d’enduits et de peinture.

Le Fissurotest permet d’évaluer rapidement l’ouverture de toute fissure comprise entre 0,05 mm et 2
mm par une méthode simple et fiable en utilisant la finesse séparatrice de l’œil humain. Avec ce
fissuromètre vous pourrez à tout instant mesurer la largeur d’une fissure. Ainsi la figure 3.1 nous
montre la mesure d’ouverture de fissure au Fissurotest.

Figure3. 1 Mesure d’ouverture de fissure au Fissurotest


2.1.2 Le capteur de déplacement
Si le suivi de fissure nécessite un enregistrement, il est conseillé de choisir un capteur de
déplacement potentiométrique relié à une centrale d’acquisition. Cette centrale sera programmée
pour effectuer et mettre en mémoire périodiquement l’ouverture de fissure. Un système d’alarme
pour être mis en place avec appel téléphonique d’urgence en cas de dépassement.

La figure 3.2 montre la mesure d’évolution de fissure avec capteur potentiométrique.

Figure3.2 Mesure d'évolution de fissure avec capteur potentiométrique

2.1.3 La jauge a réglette coulissante


p. 8
Cet équipement permet de suivre l’évolution d’une fissure de façon économique, mais peu précise.
La résolution est de 1/10 mm pour les modèles les plus courants. Cet appareil se présente sous la
forme de deux réglettes graduées en plastique qui coulissent l’une par rapport à l’autre. La lecture se
fait sur le même principe qu’un pied à coulisse.

La Figure 3. 3 montre le suivi d'évolution d'une fissure par réglette coulissante.

Figure3.4 Suivi d'évolution d'une fissure par réglette coulissante


2.1.4 Capteur fissuromètre 3D
Suivi de l'évolution des fissures et joints sur 3 déplacements le Fissuromètre 3D de Ginger CEBTP a
été conçu pour le suivi de l’évolution d’une fissure dans les trois axes, ainsi que le suivi de joint de
dilatation dans une structure, barrage, bâtiment ou dalle. Ce Fissuromètre 3D peut être relié à une
centrale d’acquisition afin d’enregistrer les données sur une longue période. Les câbles de trois
capteurs résistifs qui continuent le capteur sont réunis en un seul afin de facilité la liaison vers la
centrale. La figure3. 5 montre un fissuromètre 3D.

p. 9
Figure3. 6 Fissuromètre 3D - Capteur 3D capteur triaxial pour enregistrer déplacement, fissure
et joint
2.1.5 Les déplacements suivis par le Fissuromètre 3D
Les déplacements suivis par le Fissuromètre 3D sont l’ouverture, le cisaillement, et le rejet.

Caractéristiques du capteur de suivi de fissure 3D :


Étendue de mesure : 30 mm Résolution : Infinie
Dimensions : 20 cm x 16 cm x 20 cm
Poids : 2.5 kg
Un capteur triaxial ou 3D permet de suivre l’évolution d’une fissure dans les trois axes qui sont :
– L’ouverture

– Le glissement (aussi appelé le cisaillement)

– le rejet Les trois capteurs résistifs peuvent être connectés à une centrale d’acquisition pour
l’enregistrement des mesures.

La figure 3.5 montre les déplacements suivis par la fissure en 3D.

Figure3. 7 Les déplacements suivis par la fissure en 3D


2.1.6 Le micromètre optique
p. 10
Le micromètre optique comme le fissuromètre, permettent d’apprécier l’ouverture absolue en
appliquant directement sur la fissure une règle réglette graduée. Le développement actuel des
systèmes d’analyse d’image permet maintenant d’envisager la réalisation de suivi fissuro-métrique
par système vidéo.

2.1.7 Le déformètre à bille


Le déformètre à bille est un appareil de suivi de fissures très précis puisque sa résolution est le
micron. Deux billes montées sur support sont collées de part et d’autre de la fissure.

L’opérateur vient positionner le déformètre sur les deux billes afin de mesurer l’espacement de ces
deux billes. Un comparateur de précision monté sur le déformètre permet d’effectuer cette mesure.
Avant chaque série de mesures, l’opérateur fait le zéro de l’appareil sur une barre en Invar avec
deux billes dont l’espacement est d’une grande stabilité dimensionnelle. Le déformètre à bille peut
être aussi posé sur des plots scellés pour des mesures à long terme. Ainsi la figure 3.6 mesure
d’évolution de fissure avec le déformètre à bille.

Figure3. 8 Mesure d’évolution de fissure avec le déformètre à bille


2.1.8 Le mesureur de largeur de fissure Haute Définition
Bien plus aisé d’utilisation qu’une lunette micrométrique, le mesureur de fissure électronique
permet de mesurer la largeur d’une fissure de 0.01mm à 2mm. Composé d’une mini camera et d’un
boitier équipé d’un écran gradué, cet appareil permet de grossir la fissure 40fois. L’opérateur place
le capteur sur la fissure et mesure la largeur de la fissure sur l’écran. La figure 3.7montrele
mesure et suivi d’évolution de fissure sur un mur

p. 11
Figure3. 9 Mesure et suivi d’évolution de fissure sur un mur
2.1.9 La Jauge Ginger CEBTP
La Jauge GINGER CEBTP est un nouveau produit breveté par Ginger CEBTP qui est un excellent
compromis entre la réglette graduée et le déformètre à bille. Elle est constituée de deux supports
fixés de part et d’autre de la fissure, et d’un appareil de lecture digital avec une résolution de 1/100
mm Les supports peuvent être collés ou vissés de part et d’autre de la fissure à mesurer.

Un outil idéal pour les experts qui désirent une mesure de suivi de fissure rapide mais précise et
économique. La Figure3. 10 montre La jauge GINGER CEBTP pour le suivi de l'évolution d'une
fissure pour expertise.

Figure3. 11 La jauge GINGER CEBTP Pour le suivi de l'évolution d'une fissure pour expertise
2.1.10 Le Datalogger enregistreur
Avec certains types d’équipement de suivi de fissures, il est possible d’enregistrer les données au
niveau de chaque capteur. Le capteur peut être extérieur au Datalogger ou intégré au boitier
enregistreur. Il est possible parfois de connecter plusieurs capteurs de mesure de fissure sur un seul
Datalogger. Périodiquement, l’opérateur vient lire et vider la mémoire interne pour traitement. Ainsi
la figure 3.9 suivi d’ouverture de fissure avec plusieurs capteurs et Datalogger.
p. 12
Figure3. 12 Suivi d’ouverture de fissure avec plusieurs capteurs et Datalogger

Conclusion
En somme, la question de la fissuration de béton armé reste un sujet de recherche qui a fait couler
beaucoup d’encre pour des nombreux chercheurs du domaine et qu’intéresse aussi bien les
étudiants. Bien que le béton ne soit pas normalement conçu pour résister à des efforts de traction
directe, la connaissance de cette dernière permet d'estimer la charge qui entraînera la fissuration.
L'absence de fissuration est extrêmement importante pour assurer la durabilité d'une structure en
béton et, dans de nombreux cas, pour éviter la corrosion des armatures. Des problèmes de
fissuration apparaissent à la suite d'un effort de traction dû à des charges appliquées, mais aussi
causé par le retrait gêné et par les gradients thermiques. Une évaluation de la résistance à la traction
du béton aide à appréhender le comportement du béton armé subissant des variations
dimensionnelles. Il est également intéressant de connaître la résistance à la traction du béton dans
les structures de masse, telles que les barrages, les chaussées d'autoroute ou les pistes d'aéroport, car
souvent soumises à des retraits et à des effets de températures élevés.

p. 13
Chap3 : LES CAUSES ET CONSEQUENCES DES FISSURES

Introduction
Mieux s’en qu’elles soient grandes ou plus petites, les fissures inquiètent les propriétaires. Pourquoi
la maison se fissure-t-elle? Est-il normal que la maison bouge et que le bâtiment soit fissuré ? Se
peut-il que les fissures aient un caractère évolutif? Nous allons essayer de comprendre le
phénomène de fissuration pour prémunir.

3.1 Fissures liées aux phénomènes physiques

3.1.1 Phénomène de gonflement


Les sols argileux possèdent la curieuse propriété de voir leur consistance se modifier en fonction de
leur teneur en eau. Ainsi, en contexte humide, les sols argileux se présentent comme souples et
malléables, tandis que ce même sol desséché sera dur et cassant. Des variations de volumes plus ou
moins conséquentes en fonction de la structure du sol et des minéraux en présence, accompagnent
ces modifications de consistance. Ainsi, lorsque la teneur en eau augmente dans un sol argileux, on
assiste à une augmentation du volume de ce sol - on parle alors de "gonflement des argiles". Le
phénomène de gonflement est l’une des causes majeures d’apparition de fissures en zone argileuse

3.1.2 Phénomène de retrait


Le retrait du béton est une contraction dimensionnelle du béton due à des phénomènes chimiques et
physiques. Ce phénomène se produit dès la mise en œuvre du béton, pendant sa prise et son
durcissement et se développe au cours du temps.

3.2 Fissures liées aux phénomènes mécaniques

3.2.1 La vibration du béton après coulage


Vous pourrez trouver dans cette rubrique les différents types de bétons possibles et utilisables.
Après avoir malaxé le béton que vous avez soigneusement choisi et réalisé, il est indispensable de
refaire des vérifications avant d’entamer le coulage proprement dit. La première vérification devra
se porter sur le coffrage. Il faut vérifier notamment les dimensions, la solidité, l’étanchéité, la
propreté et enfin l’humidification des parois par les produits qui facilitent le démoulage.
Ensuite, il faudra revérifier la disposition des ferraillages et le respect de l’enrobage ou la distance
des armatures par rapport aux parois. Après avoir effectué toutes les vérifications, le coulage
proprement dit peut alors être démarré sans aucun problème. Après le coulage, il faudra également

p. 14
s’assurer de la bonne répartition du béton dans le coffrage et de l’expulsion des bulles d’air à travers
la vibration.

 La vibration du béton

C’est le moyen le plus couramment utilisé pour garantir la mise en place du béton dans le coffrage.
La fonction principale de la vibration est l’arrangement optimal des grains qui sont présents dans le
béton. La vibration permet ainsi l’obtention d’un matériau plus homogène et plus compact, rendant
la porosité du béton aussi faible que possible par l’effet de serrage. Elle permet de remplir
intégralement les coffrages et les moules. La vibration a pour effet d’améliorer la viscosité du
béton : il est donc possible et même conseillé de réduire l’eau de gâchage. Une bonne vibration du
béton est donc indispensable du fait qu’elle accroît à la fois les caractéristiques mécaniques, la
durabilité mais également l’aspect du béton. Il est à noter que la vibration n’est pas nécessaire pour
les bétons autoplaçants dans la mesure où ils se mettent en place seulement sous l’effet de la
gravité.

Figure4. 1 Coulage du béton

3.2.2 Le décoffrage du béton


Il n’est pas rare de devoir coffrer des éléments en béton : dalle, escalier, autre…Cet article vous
explique comment réaliser un décoffrage dans les « règles de l’art ». Aussi, connaissez-vous l’huile
de décoffrage, pour décoffrer plus facilement.
Le décoffrage correspond à l’action d’enlever les planches de coffrage, pendant toute la phase de
durcissement du béton.
Traditionnellement, ces planches de coffrage sont réalisées avec du bois neuf ou de récupération.
Au bout de combien de temps réalise-t-on le décoffrage ?

p. 15
Le temps de décoffrage dépend de l’ouvrage réalisé !
Le tableau 4.1 montre des Exemples du temps de décoffrage.
Tableau 4.1 Exemples du temps de décoffrage
Ouvrage Exemple Temps de décoffrage

Terrasse, allée de jardin,


Dalle piétonne abord de piscine ~ 4 à 5 jours

Entrée de garage, descente de


Dalle carrossable garage, dalle de car port Minimum ~5 jours

Maçonnerie courante Poutre, balcon. ~1 mois

 Astuces pour réussir son décoffrage

Pour faciliter le décoffrage, il est commun d’enduire les planches de cire ou d’huile de
décoffrage avant de couler le béton. Cette étape est facile à réaliser et les produits sont
accessibles dans n’importe quel magasin de bricolage. La surface des planches n’a ainsi
aucun risque d’accrocher au béton.
Le délai avant de décoffrer un élément en béton varie en fonction de l’épaisseur de béton
et de la complexité de la forme. Attention à ne pas décoffrer trop tôt sans quoi vous
fragiliserez la structure ;
Le décoffrage doit être fait en un seul temps pour obtenir un élément homogène. En
effet, le béton est une matière vivante et même lorsqu’il sera décoffré il continuera à
sécher.

3.2.3 Tassement des sols de fondation


Le tassement du sol est sa déformation verticale due à l'application des contraintes extérieures telles
que les remblais, les fondations ou son propre poids. Les tassements peuvent être uniformes ou
différents d’un point à l’autre selon la nature du sol en place. Dans les sols non saturés les
tassements sont presque instantanés mais dans les sols saturés, ils peuvent s’étendre sur quelques
secondes dans les sols sableux-graveleux, jusqu’à plusieurs dizaines d’années dans les argiles peu
perméables.

 Conséquences sur les structures

p. 16
Les tassements uniformément repartis : affectent peu la structure, les mouvements qui en résultent
peuvent cependant endommager les services et accessoires tels les conduites d'eau et les passages
souterrains.
Un tassement différentiel : est un mouvement d’enfoncement du sol qui n’est pas uniforme. Il peut
de ce fait provoquer des dislocations des maçonneries comme l'apparition de fissures. C’est un
grave facteur de désordre qui est la plupart du temps irrémédiable. Même lorsque le sous-sol est
assez uniforme, les charges unitaires différentes sur les fondations peuvent provoquer un tassement
différentiel très important.

Causes : Parmi les causes des tassements il y a La dessiccation des couches superficielles : Les
périodes de sécheresse font évaporer l’eau naturellement présente dans les sols entraînants, dans
certains cas, une réduction de leur volume. Cette réduction n’est jamais uniforme et ce pour diverses
raisons telles que : l’hétérogénéité du sol d’assise des fondations, les différences d’ensoleillement
selon les façades du bâtiment, la présence de terrasses ou d’ouvrages annexes etc. Le phénomène de
dessiccation entraîne un retrait du sol sous l’assise de l’édifice, qui se manifeste par des désordres
plus ou moins importants. Ainsi Les figures 4.2 et 4.3 illustrent respectivement un tassement
uniforme et un tassement différentiel.

Figure4. 2 Tassements uniforme

Figure4. 3 Tassement différentiel


3.2.4 Reprises de bétonnage
Les reprises de bétonnage sont des discontinuités créées volontairement dans l’ouvrage pour en
permettre sa réalisation. Elles constituent des surfaces de faiblesses potentielles si elles sont mal
réalisées.

p. 17
Réaliser une reprise de bétonnage consiste à bétonner un béton frais au contact d’un béton durci,
afin d’assurer une continuité esthétique ou mécanique entre les deux bétons. Les zones de reprise de
bétonnage sont déterminées lors de la conception de l’ouvrage et précisées sur les plans
d’exécution. Les dispositions à mettre en œuvre pour la réalisation des reprises de bétonnage ont
pour but d’améliorer l’adhérence entre le béton ancien et le nouveau béton. Elles doivent être
définies dans le plan d’assurance qualité mis au point par l’entreprise. La figure 4.4 montre les
reprises de bétonnage.

Figure4. 4 Les reprises de bétonnage


3.2.5 L'ajout d'eau dans le béton
L’eau est l’un des quatre composants de base du béton avec le sable, les granulats et le ciment, il ne
faut donc surtout pas le négliger lors de la composition de votre béton et faire bien attention à son
dosage. En effet, nous allons voir que l’eau a de nombreux effets sur la résistance, la durabilité, la
qualité et la maniabilité de votre béton à différents stades. Nous allons donc vous expliquer ce qu’il
faut et ne faut pas faire avec l’eau pour éviter d’éventuels dommages futurs.

L’eau dans le béton est donc l'un des constituants majeurs si ce n’est le plus important et elle va
avoir deux rôles :

• Un premier consistant à transformer le ciment en colle. En effet, cette eau va se saturer en


ions présents dans le ciment puis, après quelques heures, elle va permettre diverses réactions
qui vont solidifier le ciment.
• Un second consistant à offrir au mélange sable-ciment-granulats une certaine fluidité et donc
une maniabilité.

L’eau est donc le composant manquant pour transformer votre poudre de ciment en un élément
solide, d’où l’intérêt de bien garder vos sacs au sec. L’eau confère la solidité au béton selon une

p. 18
réaction chimique, on comprend donc bien pourquoi il faut faire très attention à son dosage et ne
pas en mettre trop.

La réaction du ciment avec l’eau ne cesse jamais à l’intérieur du béton car il restera toujours des
grains de ciment et des gouttelettes d’eau occlus dans le béton. Lorsque ce grain et cette goutte se
rencontrent enfin la réaction a lieu et la résistance du béton augmente.

Le béton, comme le vin, se bonifie avec le temps et sa résistance ne cesse d’augmenter.

 Ajout d’eau en excès

Plus vous mettrez d’eau dans votre béton, mieux il remplira vos coffrages ! On aimerait donc tous
mettre plus d’eau dans nos bétons pour éviter de devoir trop les vibrer, de devoir trop les tirer pour
qu’enfin la banche soit remplie et le dallage bien plat. Mais attention ! Si je vous disais de mettre
plus d’eau, ce serait le plus mauvais conseil du monde, car le faire pourrait vous poser énormément
de problèmes à l'avenir.

Comme on l’a vu, l’eau à une influence directe sur la résistance initiale du béton à travers le rapport
E/C (quantité d’eau/quantité de ciment), elle est observable sur le graphique ci-dessous. Pas besoin
de grandes paroles pour comprendre que trop peu d’eau offrira peu de résistance, car la réaction
n’aura pas lieu et ajouter trop d’eau (soit dépasser le facteur E/C=0,5) fera chuter très rapidement en
résistance et le béton risquera de ne plus résister aux charges. La figure 4.5 illustre l’ajout d'eau lors
du gâchage à la bétonnière.

Figure4. 5 Ajout d'eau lors du gâchage à la bétonnière

La figure 4.6 montre le graphique des effets de l'ajout de l'eau dans le béton.

p. 19
Figure4. 6 Graphique des effets de l'ajout de l'eau dans le béton

L’ajout d’eau a énormément d’effets néfastes qui sont listés ici :

 Le béton est plus poreux, car l’eau a laissé des vides en ressuant. De ce fait, le béton
perd énormément en résistance face aux cycles gel/dégel et aux sels de
déverglaçage, le sel atteint plus facilement les aciers qui vont rouiller.
 Création de vides internes, car l’eau en excès remonte dans la paroi et laisse des
tunnels vides. Des fissures vont alors se créer et les éléments perdront encore en
résistance.
 L’eau qui remonte par ressuage va former une croûte qui va donner un phénomène
de faïençage pouvant créer de nouvelles fissures et surtout un écaillage très simple,
peu esthétique et faisant perdre de la résistance.
 Le béton étant plus maniable les gravillons à l’intérieur se déplacent plus
facilement, un phénomène de ségrégation va donc s’en suivre. Les éléments lourds
vont tomber au fond du volume et la pâte ciment/eau va rester au-dessus, ce béton
perdra donc toute sa résistance, car elle est principalement fournie par les cailloux.
 Plus il y a d’eau plus le phénomène de dessiccation sera important et donc beaucoup
d’eau sera évaporée. Il manquera donc de l’eau pour la prise et le béton ne sera pas
fini ce qui impliquera une nouvelle perte de résistance.
Il est sans rappeler que si vous commandez du BPE et que le conducteur de la toupie, certainement
pour la vider plus vite, se met à ajouter de l’eau vous devez absolument la refuser ! En effet,
l’article 5.3.2 du DTU 21 interdit formellement de rajouter de l’eau à un béton formulé commandé,
faites donc bien attention sur vos chantiers.
p. 20
 Les alternatives

Ajouter de l’eau rend le béton maniable, mais il ne faut surtout pas le faire ! Vous vous demandez
donc certainement comment il est possible d’obtenir un béton maniable sans ajouter d’eau et donc
perdre en résistance. Pour éviter cela, on a donc recours à des potions magiques : les adjuvants !

Pour augmenter votre maniabilité, vous avez plusieurs options pour les adjuvants à ajouter (à
hauteur de 2/3 % environ dans le dosage). Ainsi la figure 4.7 montre un béton poreux.

Figure4. 7 Béton poreux


3.2.6 Le ressuage
Le ressuage est une technique de contrôle surfacique qui permet de déceler les défauts débouchant
sur tous types de matériaux non poreux. C’est une technique simple à mettre en œuvre, qui nécessite
une mise en œuvre rigoureuse pour garantir une sensibilité optimale. Le ressuage exploite les
propriétés de capillarité des produits utilisés.

Quels sont les domaines d’application du ressuage ?

Le ressuage est une technique particulièrement adaptée aux assemblages soudés, aux produits de
forge, aux produits de fonderie, et aux pièces mécaniques. Le phénomène de ressuage résulte
principalement de phénomène de capillarite dont une application est la loi de Jurin qui précise les
conditions de remontée d'un liquide dans un tube. Lorsqu'on plonge un tube de verre de faible
diamètre intérieur (tube capillaire) dans une cuve large contenant un liquide mouillant, on constate,
comme que le liquide s'élève.

3.2.7 Poussée au vide des armatures


Poussée au vide des armatures tendues dans le cas d'escalier, de goussets et de poutres avec
décrochement. Les armatures principales et longitudinales seront principalement constitutives par
les armatures tendues placées dans les parties soumises à la traction. Si par convention en RDM, le
p. 21
diagramme du moment fléchissant se situe dans les parties tendues, la mise en place des armatures
principales pourrait se faire sans risque de commettre d’erreur grossière. Modèle position et
écartement d’une armature. Les armatures dites longitudinales sont toujours disposés en nappes
horizontales (ou lit horizontal) et en fil vertical.
Les fils des lits inférieurs et supérieurs doivent se correspondre de façon à réserver des passages
verticaux pour le coulage du béton et à simplifier le tracé des armatures d’âme. Les armatures entre
les armatures et les parois et entre les armatures elles-mêmes doivent être suffisantes pour assurer
une bonne adhérence et ainsi qu’une protection efficace contre l’oxydation et pour permettre une
mise en place correcte du béton . La figure 4.8 montre la Mise en place des armatures principales ou
longitudinales.

Figure4. 8 Mise en place des Armatures principales ou longitudinales


3.2.8 Le climat
Avec les fortes chaleurs et très peu de pluie depuis le mois de juin, les sols argileux de cette
commune de 1 600 habitants ont souffert et les maisons aussi. Des fissures traversantes dans tout le
garage qui laissent parfois entrevoir le jour à l'extérieur. Jocelyne a également constaté des dégâts
dans la véranda, mais ce qui l'inquiète le plus est l'équilibre global de sa maison.

• Les Phénomènes climatiques


Les variations climatiques constituent le principal facteur de déclenchement. Les deux paramètres
importants sont les précipitations et l’évaporation.

p. 22
En présence de nappe phréatique, ces deux paramètres contribuent en effet fortement aux variations
de teneur en eau dans la tranche superficielle des sols

3.2.9 Les réseaux


Les conduites (gaines électriques, plomberie) placées dans les éléments en béton peuvent être à
l’origine des fissures du faite qu’ils réduisent l’épaisseur du béton et le rend fragile à tout contrainte.

3.3 Les causes chimiques :

3.3.1 Les alcalis-réactions


La réaction alcali-granulat est une réaction chimique entre des granulats réactifs et les alcalins
(sodium et potassium) contenus dans le ciment. Cette réaction produit une expansion l’intérieur du
béton qui va créer des tensions, puis des gonflements et des fissures. Pour qu’une réaction
alcaligranulat puisse se déclencher, il faut que 3 conditions soient réunies :  Une teneur
suffisante en alcalins
Dont la plus grande part est contenue dans le ciment mais que l’on peut également retrouver dans
certains granulats (comme les verres volcaniques, les feld spats et les Micas), dans les ajouts
(comme les laitiers et les cendres volantes qui contiennent beaucoup moins d’alcalin actif que
l’éciment) et les adjuvants qui sont peu actifs.  Des granulats réactifs
Dont le type peut faire varier la réaction. Certains granulats ont une composition minéralogique
plus réactive que d’autres. Un granulat concassé sera plus réactif qu’un granulat roulé car ses parties
fraîchement mises à nu par le concassage présentent plus de matière réactive qu’un granulat roulé
qui aura été poli. 85 à 90% des granulats utilisés en Suisse pour du béton sont considérés comme
réactifs.
 Une humidité constante du béton
De 70 à80% qui va permettre le transport des alcalins vers les phases réactives. On entend par là que
seuls les ouvrages en béton qui sont constamment en contact avec de l’eau comme les piscines, les
murs de soutènement, les tunnels, les barrages et autres ouvrages hydrauliques contiennent assez
d’humidité pour que la réaction puisse se produire. On peut rajouter à ces ouvrages, tous les
éléments en béton qui ne sont pas en contact avec l’eau, mais qui ont une grande épaisseur, dont
l’humidité ne descend pas en général en dessous de 70%. La figure 4.9 illustre les alcalis-réactions.

p. 23
Figure4. 9 Les alcalis -réactions

3.3.1.1 Phénomène
Le développement des phénomènes d’alcali-réaction dans les bétons nécessite la conjugaison de
trois principaux facteurs : - des alcalins dans la phase liquide interstitielle du béton, - des granulats
réactifs, - de l’eau ou un environnement humide. Le premier facteur nécessite la connaissance du
processus des réactions et du rôle des ciments. La connaissance du deuxième facteur est essentielle
dans la démarche préventive que tout projeteur doit effectuer lors de l’étude de l’ouvrage. Le
troisième facteur, lié à l’environnement de l’ouvrage, peut dans une certaine limite être maîtrisé par
l’adoption de dispositions constructives. La présente note rappelle dans un premier temps, la
pathologie et les manifestations externes résultant du phénomène d’alcali-réaction, puis décrit les
méthodes nouvelles récemment mises au point et normalisées en France, permettant de dépister de
façon rapide et fiable les granulats potentiellement réactifs.

a. Reprise de défaut d’étanchéité


En construction, l’étanchéité décrit les moyens mis en œuvre pour s’assurer que les éléments
naturels extérieurs ou intérieurs ne pas mettre en péril les éléments constitutifs du bâtiment tels que
la structure, et l’isolation.

b. Cause des défauts d’étanchéité


Les causes des défauts d’étanchéités dans les ouvrages de génie civil peuvent être nombreuses. On
peut citer entre autres :
 Lorsqu’un mur est adossé à des terres, il retient l’eau dont les terres sont imprégnées par
l’effet des sources ou des pluies et qui finissent par passer à travers les maçonneries.

 L’eau peut être pompée par capillarité depuis les fondations par suite de l’action absorbante
c. Conséquences
p. 24
Des nombreux inconvénients de l’humidité ; Cette humidité à une action destructive qui s’exerce
sur les objets qui sont en contact avec elle. L’humidité envahit tous les corps qu’elle verticalement
ou horizontalement. Notamment :
 Les enduits se détériorent et tombent
 Les lambris, planchers et parquets pourrissent
 La peinture farine et se détache
 Les meubles, ainsi que tous les objets que l’on amasse dans nos appartements sont exposés
à une détérioration plus ou moins rapide mais inévitable.

Conclusion
Il arrive parfois que les risques présentés par les fissures ne soient pris au sérieux quoique toutes les
fissures ne constituent pas nécessairement une menace pour le bâtiment. Certaines représentent
néanmoins un grand danger pour l’intégralité de la structure. Les fissures ne conduisent donc pas
forcément à l’effondrement de l’ouvrage mais il convient néanmoins de faire preuve de prudence
car il est difficile de prévoir leur évolution dans le temps. En effet, en absence de travaux de
réparation, elles peuvent s’empirer et finir par causer la perte de la stabilité de la structure causant
ainsi la ruine de l’édifice.

p. 25
Chap4 : DIAGNOSTIQUES ET REPARATION DES FISSURES

Introduction
Nous savons qu’une construction est d’une part soumise à l’ensemble des forces à commencer par
son poids propre et que d’autre part, le sol, bien qu’ayant une constitution en roches dures assez
importante, n’est jamais parfaitement stable : il se tasse, se déforme et modifie l’équilibre d’origine.
Il se créé ainsi des lignes de rupture. Pour un bâtiment plutôt rigide, des fissures apparaissent
lorsque la tension trop forte finie par casser le matériau. Elles affectent aussi bien les parois
verticales que les que les dalles horizontales. Une fois apparu, il est généralement possible de suivre
la direction d’une fissure. Il est certes vrai que la majorité d’entre elles ne présente pas aucun
caractère de gravité pouvant un préjudice à la structure de l’ouvrage mais cela peut néanmoins avoir
un impact négatif sur l’esthétique. Il demeure donc indispensable de savoir les diagnostiquer
correctement afin de prendre les disposions nécessaire pour les corriger en fonction de la gravité.

4.1 Méthodes de diagnostic des fissures

4.1.1 Un phénomène bien identifié


Il n’y a jamais de témoin de la naissance des fissures voilà pourquoi celles-ci appartiennent à la
classe des phénomènes à génération spontanée. Un jour, comme par magie, on remarque leur
présence dans un endroit où il n’y avait rien auparavant. Alors d’où viennent d’elles ? sont-elles
dangereuses ? Faut-il les réparer et comment ?

Il est possible de distinguer une ligne principale avec parfois quelques ramifications secondaires. Le
tracé de la fissure est fait en fonction du type de construction. Au niveau des parois verticales en
parpaings, il a souvent tendance à adopter un cheminement en escalier le long des joints. Mais sur
une dalle en béton, son trajet sera le plus court possible.

4.1.2 Facteurs de risques liés au mouvement du sol et action de l’eau


L’apparition des fissures est normale et cela ne constitue pas une forcément un danger sauf si
certaines particulières viennent à empirer ce phénomène. Les mouvements des sols en sont un
exemple bien illustratif, surtout dans les milieux riches en argile. Celle-ci a la possibilité de réagir
différemment en fonction de la variation d’humidité. Une fois gorgée d’eau, elle se gonfle pour
ensuite sa rétraction lorsque l’eau s’évapore. Les désordres surviennent plus en saison sèche dans
les zones ayant un climat assez humide occasionnant ainsi l’apparition des lézards.

p. 26
Ce phénomène se produit également lorsqu’il y a des arbres situés au pied des fondations des
bâtiments. Non pas nécessairement parce les racines soulèvent le béton mais plutôt parce qu’ils
pompent l’eau du sous-sol occasionnant provoquant ainsi les fissurations. L’action des eaux
souterraines peut causer également une création de poche qui peut entrainer une rupture brusque
dans certains endroits. Les affaissements de terrain ne touchent pas uniquement les maisons
construites sur des anciennes carrières ou mines ; en effet une fuite d’eau en provenance d’un réseau
enterré peut également être à l’origine d’un phénomène gonflement.

4.1.3 La cause la plus fréquente : l’interaction des matériaux


Certes les fissures se produisent par des déformations du sol sont spectaculaires, mais les plus
courantes sont celles provoqués par les interactions des matériaux du bâtiment. Le bois par exemple
se gonfle sous l’effet de l’humidité, alors que la chaleur déforme le métal. Une maison est
composée d’un assemblage de matériaux très différents tout comme le béton. Et chacun d’eux réagit
de façon indépendante aux variations de température causant des points de tension localisés qui
entrainent de fissures très fines visibles au niveau des joints, des contours des fenêtres, entre les
plaques de plâtre, sur l’enduit de façade ou au niveau du plafond. Elles ne semblent pas évoluer,
néanmoins elles réapparaissent, souvent, identiques sur les nouvelles couches de peinture ou sur
l’enduit neuf quelque temps après les travaux.

4.1.4 Les principales étapes d’un diagnostic

Le diagnostic est divisé des plusieurs étapes ci-dessous

Un Inspection détaillée :

 Préparation de l’intervention
 Collecte des documents
 Inspection détaillée
 Essais en laboratoire
 Traitement des résultats

L’ensemble des résultats d’analyse et des relevés des défauts sont récapitulés dans des sur des plans
dans le rapport de diagnostic.

 Commentaires et avis de réparation

p. 27
Les éléments dont il dispose, l’ingénieur chargé d’affaires doit indiquer dans son rapport : l’origine

probable des désordres, leur étendue, et leur probable évolution.

4.2 Cas pratique : mosquée el hadj Omar Foutiyou Tall


Introduction
Pour notre cas pratique, nous avons opté de travailler sur la mosquée EL HADJ OMAR
FOUTIYOU TALL située à l’avenue Malick Sy Corniche Ouest de Dakar. En effet, cette mosquée
est en état de délabrement avancé et continu laissant apparaitre des fissures inquiétantes. Ainsi, sa
fermeture au public a été nécessaire afin de lancer un appel aux bonnes volontés pour la
reconstruction, l’extension et la modernisation de la mosquée qui date de 1982.

Cependant nous avons eu le privilège de recevoir l’autorisation d’aller faire une descente sur le site
afin de pouvoir constater l’état actuel de la mosquée. Ce qui nous a permis d’être en contact avec
des personnes qui en connaissent long sur l’histoire de la mosquée et du début de sa détérioration.
Toutefois, ces informations ont été primordiales afin que nous puissions rassembler toutes les pièces
du puzzle pour ensuite essayer de comprendre l’origine du désordre. La figure 5.1 illustre une vue
d’ensemble de la mosquée EL HADJ FOUTIYOU TALL.

Figure5. 1 Vue d’ensemble de la mosquée EL HADJ FOUTIYOU TALL

p. 28
La figure 5.2 montre pancarte posée devant la mosquée indiquant l'appel aux dons pour le
lancement du projet de reconstruction de la mosquée.

Figure5. 2 Plan carte posée devant la mosquée indiquant l'appel aux dons pour le lancement du
projet de rénovation
4.3 Causes et solutions pour les cas de fissures rencontrées

Il est important de préciser que, de façon naturelle, le béton est une matière sujette au retrait, donc
susceptible de fissurer. Ainsi, pour cette mosquée nous pouvons tout de suite avancer que la cause
principale de l’apparition des fissures n’est pas forcement liée à l’âge de l’édifice. En effet, la durée
de vie minimum pour un ouvrage de cette envergure est de 50 ans alors que la mosquée n’en a que
Cependant, sa proximité avec la mer peut lui valoir de subir l’effet de l’humidité atmosphérique. Ce
dernier résulte de l'évaporation des mers, des nappes d'eau, des terrains humides ou encore des
plantes. Ainsi l’humidité atmosphérique peut causer les moisissures, la corrosion rapide et la rouille
de tous les composants en fer. La figure 5.3 illustre les microfissures et détachement de la peinture
sur le toit du hall de la mosquée.

p. 29
Figure5. 3 Microfissures et détachement de la peinture sur le toit du hall de la mosquée

Les anomalies évoquées sur la figure 30 peuvent s’expliquer par l’hypothèse d’une étanchéité
défectueuse. En effet, l’absence d’étanchéité permet l’infiltration d’eau qui attaque par la suite
le fer causant sa rouille et son gonflement. Ainsi, nous constatons une augmentation du volume
du béton d’où l’apparition des microfissures. Un autre facteur peut causer ces microfissures à
savoir le retrait du matériau. Pour réparer ces microfissures nous préconisons ces solutions
suivantes :

 L’injection de résine expansive dans le terrain. Ce procédé permet de le consolider en


comblant les cavités souterraines et en le rendant plus compact. L’opération est réalisée au
moyen de forages de faibles diamètres. Cette technique ne peut être employée dans le cas
de sols argileux.
 Le compactage statique par injection de mortier pour les sols tendres, au moyen de forages
disposés selon la technique du maillage.
 La pose de micropieux est une solution parfois indispensable en cas de portance faible du
terrain. Des pieux sont alors placés à la profondeur désirée et reliés par des poutres :

La figure 5.4 illustre la Chute d'une grosse masse de béton dans les couloirs de la mosquée.

p. 30
Figure5. 4 Chute d'une grosse masse de béton dans les couloirs de la mosquée

C’est la chose qui nous a le plus marqué dès notre arrivé sur le site. En effet de grosses masses de
béton provenant du toit ont été retrouvé sur le sol. Ce phénomène peut être assimilé par un cas
d’épaufrure (développé dans le chapitre II : les types de fissures). Nous pouvons tenter de
l’expliquer par le fait que l’infiltration d’eau par capillarité à l’interface entre les deux couches,
lorsqu’elle prend en glace, peut provoquer le décollement. Cette eau entretien aussi l’oxydation des
aciers situés à faible profondeur dans le béton.

Ainsi, pour la réparation, nous proposons que les supports soient soigneusement décapés, les aciers
apparents nettoyés et passivés sur toutes leurs faces. Ensuite il faut appliquer une résine
d’accrochage, et seulement après rebouchage avec un mortier adjuvante de résine, spécifique pour
ce type d’emploi. Ainsi la figure 5.5 illustre des cas de grosses fissures observées au pied des
poteaux de la mosquée.

p. 31
Figure5. 5 grosses fissures observées au pied des poteaux de la mosquée

Pour tenter d’expliquer l’apparition de ces cas de fissures nous avons émis deux hypothèses à savoir
une infiltration d’eau au niveau de la fondation et un tassement différentiel.

 Infiltration d’eau au niveau de la fondation


En effet, la proximité de la mosquée par rapport à la mer justifie la présence d’une nappe
phréatique peu profonde. Ce phénomène encourage infiltration d’eau au niveau de la fondation
d’où l’apparition de ces cas de fissures aux pieds des poteaux.
Comme solution nous proposons de poser un drain perforé au bas de la fondation pour drainer
l’eau qui s’y accumule et pour empêcher la nappe d’eau du sol de remonter plus haut que la
hauteur du plancher du sous-sol. Pour que le drain soit efficace, il doit :
– Être situé sous la dalle de béton
– Être recouvert de huit pouces de pierre concassée, elle-même couverte d’un tissus géotextile afin
d’empêcher le sable et les matières fines de l’obstruer
– Être relié à un système d’évacuation fonctionnant par gravité ou par pompage.

 Tassement différentiel
La pente observée sur le terrain où est bâtie la mosquée justifie l’hypothèse du tassement
différentiel. Car dans ce cas, comme les fondations doivent être encastrées plus profondément
dans le sol à l’amont qu’à l’aval, il existe un risque de tassement provoquant des fissures.

p. 32
Pour la méthode de réparation nous préconisons de descendre de manière homogène les
fondations, de façon à ce qu'elles atteignent une assiste stable. De plus, la pente nécessite, avant
la construction, des travaux de terrassement, de remblaiement ou de soutènement. Ces travaux ont
bien souvent un coût non négligeable et peuvent augmenter sensiblement le prix d’une
construction de maison. Par ailleurs, les terres déplacées sont ainsi décompactées et les
constructions ne doivent pas s’appuyer sur ces terres.

4.4 Les méthodes de réparation des fissures


La réparation de fissures est un domaine méconnu de certains acteurs de la construction.
Malheureusement, plusieurs techniques anciennement utilisées par ces derniers sont à proscrire.
C’est pourquoi nous vous conseillons fortement de faire appel à des experts en fondation dès la
découverte des premiers signes visibles d’une fissure. Ainsi pour réparer les fissures selon la nature
des fissures nous avons des techniques suivantes :

4.4.1. Les matériaux d’injection


Le choix des matériaux est très important pour rendre la fondation étanche à nouveau. Le
polyuréthane et l’époxy flexible seront les deux matériaux les plus utilisés pour la réparation des
fissures. Le renforcement de la fondation à l’aide d’ancrages d’acier est aussi important que
l’injection et des fois même, plus importantes lorsque l’on est en présence de fissures actives. Le
polyuréthane sera le produit de choix pour la plupart des fissures. Cette résine d’injection est
hydrophile et réagit donc avec l’eau pour former un gel ou une mousse flexible et extensible. Ce
mélange inerte forme une barrière étanche contre l’infiltration d’eau et ce dernier est pratiquement
inaltéré par les acides, les gaz ou les micro-organismes usuels qu’on retrouve dans le sol. On
procédera à l’injection de ce produit dans la fissure de fondation à l’aide d’une pompe hydraulique
qui donnera la pression nécessaire pour s’assurer que le produit pénètre de part en part de la
fondation.

4.4.2. Le renforcement des fondations


Le renforcement des fondations par la reprise en sous-œuvre est bien souvent nécessaire lorsque la
vocation d’un bâtiment change, que l’on ajoute des étages supplémentaires à un immeuble ou qu’un
ouvrage montre des signes de faiblesses structurelles.

Les ancrages d’acier sont très importants pour solidifier le béton et empêcher la réouverture d’une
fissure. Il y a divers modèles et il est important de choisir le bon ancrage en fonction du type de
fissure auquel on fait face. Il est impératif de prévoir la pose d’ancrages lorsque l’on est en présence

p. 33
d’une fissure majeure et/ou active. Sinon la fissure pourrait se rouvrir et le travail serait à
recommencer. Une fissure qui semble passive ne requiert pas nécessairement toujours un
renforcement d’acier mais un entrepreneur sérieux et soucieux de la qualité de son travail, proposera
la pose de petits ancrages pour plus de sécurité.

4.4.3. L'imperméabilisation

L'imperméabilisation est un procédé chimique permettant de rendre étanche une matière (tissu,
papier, cuir, etc.) au moyen de substances hydrofuges pour l'empêcher d'être traversée par un
liquide. La réparation d’une fissure injectée de l’extérieur nécessitera la pose d’une membrane
hydrofuge appliquée au mur de fondation qui aura été préalablement nettoyé. Lors du remblaiement
de la terre du puits d’accès, cette membrane viendra protéger le béton sur environ deux pieds de
largeur et à partir de la base de la fondation jusqu’au niveau du sol. Sur les plus vieux bâtiments
dont les murs de fondation sont en pierre ou moellons, les joints de mortier deviennent friables avec
le temps. L’accumulation d’eau dans le mortier dû à un mauvais drainage ou dû à l’absence d’un
système de drainage et les cycles de gel et dégel contribuent à faire éclater le mortier.
Éventuellement l’eau finira par s’infiltrer à l’intérieur. L’isolation par l’intérieur du vide sanitaire
est une autre cause possible de la détérioration du mortier. De la sorte, on prive la fondation de la
chaleur relative du vide sanitaire. Conséquence : l’eau qui imbibe le mortier gèle et fait éclater les
joints. Le meilleur moyen de protéger ce type de fondation sera la mise en place d’un système de
drainage fonctionnel et l’imperméabilisation de la fondation ; à condition que l’état de la fondation
en sol sur la partie extérieure s’y prête. Même chose pour une fondation construite en blocs de
béton.

4.4.4. Reprise du béton

La réparation par reprise du béton dégradé suit généralement l’ordre chronologique suivant :

 Préparation de la surface de béton à réparer ;


 Traitement des armatures éventuellement exposées ;
 Mise en œuvre d’un ou de plusieurs matériaux d’apport ;
 Protection du parement ainsi réparé

4.5. Fissures liées aux alcali-réaction et aux revêtements des armatures


Selon la réparation des fissures liées aux alcali-réaction et aux revêtements des armatures, il existe
deux différents types à savoir

p. 34
- Le procédé électrochimique
-Le procédé physique

 Les procédés électrochimiques


Un procédé électrochimique de transformation de la matière se distingue d'un procédé chimique
par le fait que, au lieu de réactifs chimiques, c'est le courant électrique qui est utilisé pour obtenir la
transformant. Généralement, le procédé comporte deux opérations :
 L’une consiste à faire pénétrer dans le béton un mélange contenant du carbonate faisant
remontrer son PH à 9.5.
 L’autre consiste à extraire les sels contenant des produits.
 Les procédés physiques

Les principes sont définis comme suit :

 Dégagement du béton dans les zones affectées par le phénomène, jusqu’à à atteindre les
armatures.
 Nettoyages de tout trace de rouille, d’armature, par sablage ; grenaillage, au disque abrasif.
 Réfection du béton avec un mortier de résine.

4.6. Fissures liées aux problèmes de dimensionnements

Nous avons constante que le mauvais dimensionnement d’un élément de structure peut causer des
fissures sur les éléments porteurs de l’ouvrage. Ces fissures sont en générales des fissures obliques,
des fissures lézardes. Ainsi pour réparer ces genres de fissures quelques étapes sont nécessaires :

 Enlever la peinture autour de la zone fissurée,


 Gratter la fissure pour l’agrandir et permettre la bonne adhérence de l’enduit,
 Dépoussiérer la fissure, puis l’humidifier pour une meilleure adhérence de l’enduit,
 Reboucher la fissure avec un enduit et un couteau à enduire, en étalant bien le produit
jusqu’au fond de la fissure,
 Laisser sécher l’enduit,
 Poncer la surface pour obtenir un plafond lisse et sans aspérités.
L’application d’un enduit se fait différemment en fonction du type de fissure à reboucher. Il existe
d’ailleurs plusieurs types d’enduit, selon la profondeur de la fissure. S’il s’agit d’une fissure de
petite taille, l’enduit de lissage suffit. Sinon, optez pour de l’enduit de rebouchage. Toutefois, il est
très important de déterminer la cause de la fissure avant de procéder à la réparation.
p. 35
4.7. Solutions en cours de développement par des ingénieur-chercheurs

4.7.1 Béton auto réparant


Il y’ a déjà de cela 3 ans les chercheurs Néerlandais de l’Université de Delft, Henk Jonker et Éric
Schlangen, testaient pour la première fois à l’extérieur leur invention : un béton autoréparant des
bactéries spécialement sélectionnées ainsi que du nitrogène, du phosphore et un nutriment à base de
calcium connu sous le nom de lactate de calcium sont ajoutés aux ingrédients du béton lors de son
mélange. Ces agents peuvent rester en sommeil dans le béton pour une durée pouvant aller jusqu'à
deux siècles. Lorsqu'une fissure apparaît dans le béton, laissant entrer l'air et l'humidité, les
bactéries se réveillent et commencent à se nourrir du lactate de calcium. Durant ce processus, elles
consomment aussi de l'oxygène. Le lactate de calcium soluble est alors transformé en calcaire
insoluble. Le calcaire se solidifie dans les fissures, ce qui les referme. Cette technologie peut réparer
des fissures de n'importe quelle longueur, à condition qu'elles ne mesurent pas plus de 0,8
millimètre de large. La formation d’un réseau continu de fissures contribue à l’augmentation de la
perméabilité du béton, réduisant ainsi de manière importante sa résistance à l’attaque d’agents
agressifs dissous dans l’eau. Afin d’augmenter la capacité de cicatrisation autogène du béton,
certains agents cicatrisants spécifiques peuvent être incorporés dans la matrice. L’objectif de ce
travail est d’étudier la fonctionnalité et la capacité de précipitation d’un nouveau système
autocicatrisant. L’agent cicatrisant, composé d’un mélange de spores bactériennes et de lactate de
calcium, est d’abord immobilisé à l’intérieur de billes d’argile expansée qui sont ensuite utilisées
comme granulats dans le béton. Les fissures sont bouchées par le carbonate de calcium formé via
l’activité bactérienne.

4.7.1.1 Composition du béton auto réparant


Ce béton est composé de polymères dits “super absorbants”. Du coup, lorsqu’une fissure apparaît et
que l’eau s’y infiltre, les polymères super absorbants gonflent et colmatent ainsi la brèche. Les
polymères encapsulés sont incorporés dans le béton.
L’agent cicatrisant, composé d'un mélange de spores bactériennes et de lactate de calcium, est
d'abord immobilisé à l'intérieur de billes d'argile expansée qui sont ensuite utilisées comme
granulats dans le béton.
Les résultats ont montré que ce nouvel agent cicatrisant permettait d’augmenter significativement la
fonctionnalité et la capacité de cicatrisation d’un mortier.
En effet, 82 % des fissures sont totalement cicatrisées en présence de l’agent cicatrisant alors que
cette valeur chute à 61 % pour le témoin. De plus, les mesures de consommation en oxygène ont
p. 36
montré que les bactéries étaient toujours actives après 9 mois. Ce nouvel agent cicatrisant présente
un potentiel particulièrement intéressant du point de vue de la durabilité des constructions en béton
en environnement humide. La figure 5.6 montre un béton auto réparant.

Figure5. 6 Béton auto réparant

4.7.2 Une bactérie qui réagit au contact de l’eau


Le béton auto cicatrisant se répare en produisant biologiquement du calcaire pour guérir les fissures
apparaissant à la surface des structures en béton. Il y a des types sélectionnés de les bactéries appelé
Genre Bacillus, avec un nutriment à base de calcium appelé azote de lactate de calcium et
phosphore, sont ajoutés aux ingrédients du béton lors de son mélange. Ces agents autocicatrisant ou
bactéries du béton auto-cicatrisant peuvent rester en vie dans le béton jusqu’à 200 ans.
La figure 5.7 montre un béton auto-cicatrisant.

Figure5. 7 Béton auto-cicatrisant


Plusieurs solutions sont envisageables pour résoudre ce problème :
Cette bactérie, ainsi que les nutriments nécessaires à son développement, sont incorporées dans la
matrice du béton pour améliorer la capacité cicatrisante du mortier, en effet en présence d’eau ces
p. 37
bactéries vont synthétiser du calcaire qui fera office de bouchon dans la fissure et finira par la
reboucher.
Les bactéries possèdent dans le béton tous les composants nécessaires à leur développement
excepté un, l’eau, c’est donc pour cela que l’infiltration d’eau va les sortir de leur état de
dormance et qu’elles vont commencer à produire le calcaire et à se reproduire.
Les chercheurs ont donc réussi, en laboratoire, grâce à ce procédé à reboucher près de 80% du
volume des fissures présentes et des fissures allant jusqu’à 0,5mm de largeur soit 2 à 3 fois plus
large que le minimum fixé par les normes de dimensionnement.
C’est donc une découverte spectaculaire qui pourraient révolutionner le domaine de la
conception des structures et de la construction en général mais il y a un revers à cette médaille :
le coût ! En effet l’ajout de ces petites bactéries augmente de 50% le prix du béton.

4.7.3 Développement et application du béton auto-cicatrisant à base de bactéries Cette


propriété est principalement due à deux processus :
 Hydratation retardée ou secondaire des particules de ciment excédentaire partiellement
hydratées ou non-hydratées, qui se trouvent dans la matrice et réagissent avec l’eau qui s’in-
filtre par les fissures ;
 Formation de carbonate de calcium en raison d‘une réaction du dioxyde de carbone
atmosphérique avec les minéraux de portlandite qui se trouvent à la surface des fissures.
Cette propriété d’auto régénération « auto- gène » du béton peut, au mieux, refermer des fissures
d’une largeur de 0,2 MM. Un béton auto-cicatrisant est actuellement développé à l’Université
Technique de Delft dans lequel des bactéries favorisent la production de minéraux à base de
carbonate de calcium. Ce processus « autonome » d’auto cicatrisation avancée peut déboucher
sur la fermeture de fissures d’une largeur de 0,8 mm, ce qui cor- répond au quadruple de la
faculté autogène d’auto cicatrisation du béton. Le colmatage des fissures et des pores du béton
réduit la per- muabilité et l’infiltration des substances nocives comme par Exemple, les ions de
chlorure, il augmente l’imperméabilité et améliore la résistance au gel. Ainsi, le processus d’auto
cicatrisation protège également les armatures d’acier incorporées contre la corrosion et pourrait
du coup allonger la durée d'utilisation de l’ouvrage, cela tout en réduisant le besoin d’inspections
manuelles coûteuses et de travaux de réparation. Le béton auto-cicatrisant fut ainsi développé
dans le cadre d’une série de projets de recherche qui a également vu la mise en œuvre de deux
systèmes de réparation basés sur la même technologie pour des ouvrages existants et plus
anciens. Ce mortier auto-cicatrisant et une solution liquide de réparation peuvent être mis en

p. 38
œuvre pour la réparation structurelle durable de défauts importants, ainsi que pour le
rétablissement de l’imperméabilité des ouvrages en béton endommagés et fissurés. Le présent
article décrit la technologie de la formation de carbonate de calcium favorisée par des bactéries,
avec des exemples d’applications in situ du béton auto-cicatrisant, du mortier de réparation et de
la solution liquide de réparation.

4.7.4 Développement et application du béton haute performance (BHP) 


Différentes classes de BHP
Les BHP sont divisés en cinq grandes catégories correspondantes chacune à une classe de
résistance de 25 MPa. La classe I représente les BHP qui ont une résistance à la compression
comprise entre 50 et 75 MPa, la classe II une résistance comprise entre 75 et 100 MPa, la classe III
une résistance comprise entre 100 et 125 MPa, la classe IV une résistance comprise entre 125 et
150 MPa et la classe V une résistance supérieure à 150 MPa. Les deux dernières classes
correspondent en France aux bétons à très haute performance (BTHP).  BHP renforcés de fibres
La tendance d'une résistance à traction faible par comparaison à celle de la compression est
maintenue pour le BHP. Cette tendance est même mieux mise en évidence du fait que pendant que
la résistance à la compression croit pour doubler ou tripler (de 20 à 60MPa), celle à la traction
passe de 3 MPa à 4 jusqu'à 5 MPa. Le rapport est d'avantage réduit pour atteindre. Avec
l'augmentation de la résistance à la compression le BHP devient peu ductile, et donc ajouté au
manque de ductilité des bétons en général tel que constaté lors du différent séisme qui se sont
produit à travers le monde.
Cette fragilité entraîne des problèmes de conception et de dimensionnement pour certains types de
structures particulièrement à l'ELU. Néanmoins, ce comportement fragile peut être évité par
adjonction de fibres métalliques à la composition initiale du béton. Ces dernières jouent un rôle de
renforcement qui compense la fragilité du béton par couture microfissuration.  Rôle de fibres
Lorsque la charge appliquée au béton s'approche de la charge de rupture, les fissures se propagent
parfois rapidement en ouverture et en longueur. Les fibres noyées dans le béton permettent de
bloquer le développement de cette fissuration en la couturant.
 Avantages de fibres
Les fibres peuvent remplacer le treillis soudé, afin de maîtriser la fissuration de retrait, parce que
les treillis soudés sont souvent utilisés pour éviter le phénomène de retrait du béton. Les fibres
retardent la microfissuration et améliorent le comportement post-fissuration en maintenant les
différents blocs de béton. Elles empêchent le retrait au jeune Age et s'opposent au faïençage (le
faïençage correspond à l'apparition de nombreuses fissures très fines qui forment un réseau
p. 39
hexagonal ou octogonal). Le retrait du béton peut être diminué de 35 % ou moins si l'on ajoute 1,5
% de fibres par volume.
Les fibres améliorent la ductilité du béton durci et à un degré moindre la résistance à la traction.
Les fibres augmentent la résistance au choc du béton.
Les fibres réduisent le fluage, c'est-à-dire la déformation du béton avec le temps sous une contrainte
constante. Par exemple, le fluage en traction d'un béton renforcé de fibres d'acier peut représenter
seulement 50 à 60 % de celui d'un béton ordinaire et le fluage en compression, 10 à 20 %.
Parmi les fibres les plus utilisées, nous citons les fibres d'acier, de verre, d'amiante et de
polypropylène. Ainsi les figures 5.8 et 5.9 montre respectivement une fissuration en BHP sans
fibres et fissuration en BHP avec ajout des fibres d'acier.

Figure5. 8 Fissuration en BHP sans fibres

Figure5. 9 Fissuration en BHP avec ajout des fibres d'acier

Conclusion
En guise de conclusion nous avons constantes que les résultats obtenus mènent à une meilleure
compréhension des capacités naturelles des matériaux cimentaires à cicatriser. Des études à
une échelle intermédiaire puis structurelle permettraient de mieux dimensionner les ouvrages
sensibles à la fissuration afin d’augmenter leur sureté et leur durée de vie, notamment par
l’emploi de béton fibrés à largeur de fissure limitée. Le développement de produits spécifiques
et de formulations favorisant la cicatrisation apparait aussi intéressant.

p. 40
CONCLUSION GENERALE

Les techniciens et ingénieurs en génie civil ont le devoir et la lourde responsabilité de concevoir des
ouvrages de plus en plus modernes respectant la qualité et les normes de construction tout en
assurant la durabilité de l’ouvrage. Ainsi, notre travail de recherche a eu pour but, tout d’abord
d’essayer de mieux faire comprendre le béton et ses constituants. Ce qui est une étape indispensable
afin de vous amener à mieux cerner le phénomène des fissures. En effet notre projet d’étude vise
aussi à faire comprendre que les fissures sont plus qu’un simple défaut esthétique mais sont
beaucoup plus sérieux que ça et peuvent réellement endommager tout un ouvrage quel que soit sa
dimension. Dans ce document, on a essayé de montrer les différentes formes des fissures, les
différentes origines des fissures selon qu’elles découlent d’une défaillance de niveau : qualité des
matériaux, mauvaise mise en œuvre lors de la construction ou encore d’un mauvais fonctionnement
du bâtiment qui ne serait pas conforme aux hypothèses de calcul considérées lors du
dimensionnement. Cela nous a permis aussi de montrer les différents appareils de suivi des fissures,
les causes, les réparations ainsi que les nouvelles méthodes de réparation des fissures mises en place
par les ingénieurs qualifiés. Ainsi, ce long et passionnant travail de recherche nous a permis de
mieux comprendre cette pathologie du béton qu’on appelle la fissure et d’essayer de partager notre
humble connaissance et maitre de ce sujet. Notre document est loin d’être le plus complet et aboutit
qui soit, cependant nous avons essayé de récolter le maximum d’informations afin de bien maitriser
notre thème. Ainsi nous finissons en évoquant nos hypothèses : le béton tel que formulé, peut-il
résister aux fissures ?

p. 41
RECOMMANDATIONS

Les fissures sont causées par des phénomènes qu’il faut d’abord identifier, avant d’envisager une
solution. Réparer les fissures peut ne pas consister seulement à les reboucher, il faut dans un
premier temps remédier la cause qui les a produites. Des techniques existent pour remédier au
problème lorsque le sol en est l’origine.
Une consolidation de sol par injection de résine expansive permettra de stabiliser le bâtiment et de
stopper la propagation des fissures. Une étude de sol est un préalable dans ce cas. Ensuite, des trous
de quelques millimètres sont effectués au travers des fondations, pour y insérer des tubes en acier et
injecter une résine qui va venir se propager dans tous les vides et interstices de votre sol, avant de
venir le compacter. L’ouvrage est aussitôt stabilisé et ce, en quelques secondes. C’est une technique
rapide, économique et peu invasive, puisqu’un déménagement des occupants n’est pas nécessaire,
de plus, ce procédé s’avère plutôt propre, puisqu’il n’engendre que peu de poussières. Mais elle
exige une technicité et des équipements adaptés.

p. 42
BIBLIOGRAPHIE
L’HENORET Inès : « Etude de la méthode britannique CIRIA C660 de contrôle de la fissuration
sous contrainte due au retrait thermique du béton au jeune âge » Juin 2015, INSA de Strasbourg,
France.
RINCKER Valentine : « Diagnostic des structures existantes » Juin 2009, INSA de Strasbourg,
France.
B.A.E.L 91, Révisé 99 (DTU P18-702).

p. 43
WEBOGRAPHIE

http://geniecivil08.e-monsite.com/medias/files/cours-de-beton-arme-ss-05-12-2015.pdf 27/07/2019

https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9ton_arm%C3%A9 1h :24 consulte 29/07/2019

https://www.travaux-maconnerie.fr/beton-arme-avantages-prix-caracteristiques 1h :36 consulte

29/07/2019 http://www.guidebeton.com/composition-beton 1h:56 29/07/2019 http://www.ba-

cortex.com/pages/cours/actions-et-combinaisons/a0.1-notion-detat-limite.php2h :03 consulte

29/07/2019 https://fr.wikibooks.org/wiki/Fabrication_du_b%C3%A9ton 00h : 30 ; 30/07/2019

https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9ton 00h : 34 ; 30/07/2019 https://www.ginger-

cebtp.com/produit/centrale-phenix/les-differents-moyens-de-suivi-de-fissureset-de-mesure-

douverture-de-fissure/ 00h :04 ; 30/07/2019

https://www.memoireonline.com/01/14/8474/m_Diagnostic-et-traitement-des-pathologies-sur-

desouvrages-en-genie-civil-Cas-d-un-immeuble-R1-5.html

https://www.memoireonline.com/01/14/8474/m_Diagnostic-et-traitement-des-pathologies-sur-

desouvrages-en-genie-civil-Cas-d-un-immeuble-R1-3.html

http://iutgc.bethune.free.fr/Feuilles/ZoneEtudiants/FI2emeAnnee/C6.pdf consulte 19 /08/2019 à

16h :03 https://fondatechnique.com/fissures-de-beton/les-methodes-de-reparation/ consulte 19

/08/2019 à16h :06 https://www.sossoussol.com/fissure-consulte 19 /08/2019 à16h :29

http://www.fissuredebetonalliance.com/impermeabilisation.php consulte consulte 19 /08/2019

à19h :40 https://www.m-habitat.fr/sols-et-plafonds/plafonds/plafond-et-probleme-de-fissures-

999_A consulte 20 /08/2019 à18h :50 https://www.btp-

cours.com/2017/08/beton.bio.auto.reparant.html consulte 20 /08/2019 à 20h :00

p. 44
https://www.mattech-journal.org/articles/mattech/abs/2011/05/mt110087/mt110087.html
consulte
20 /08/2019 à 21h :19 https://fr.euronews.com/2015/03/30/un-beton-intelligent-capable-de-s-

auto-regenerer consulte

20 /08/2019 à 21 h : 00 https://www.btp-cours.com/2017/08/beton.bio.auto.reparant.html

consulte 20 /08/2019 à 22 h :

16 http://innov2b.com/2015/03/les-betons-auto-reparant-des-fissures-qui-sereferment/?

v=92666505ce75 consulte 20 /08/2019 à 22 h : 16 https://www.cpi-

worldwide.com/fr/journals/artikel/43331 consulte 21 /08/2019 à 22 h :16

https://www.travauxavenue.com/construction-maconnerie/guide-travaux/murs/fissures-

mursanalyser-reparer/ consulte 21 /08/2019 à 22 h :30

p. 45
ANNEXES

p. 46

You might also like