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INTRODUCTION GÉNÉRALE

La connaissance de la nature pétrographique et des propriétés physiques et mécaniques des terrains de


fondations d’un ouvrage de Génie civil permet de bien choisir et de dimensionner les fondations, en
tenant compte des sollicitations engendrées par l’ouvrage. Les dimensions et la profondeur d’ancrage
des fondations doivent être bien définies pour éviter, d’une part, la rupture du terrain par cisaillement
et, d’autre part, les tassements inadmissibles sous les semelles des fondations, surtout lorsqu’ils sont
de nature différentielle.
La capacité portante est la contrainte maximum entrainant la rupture du terrain. La contrainte
admissible sur le terrain est la capacité portante rapportée à un facteur de sécurité.
Si le terrain est meuble, le dimensionnement des fondations peut s’effectuer, soit avec les résultats des
essais mécaniques de laboratoire notamment l’essai de cisaillement rectiligne, soit avec les résultats
des essais in situ comme l’essai pressiométrique, l’essai SPT, l’essai de pénétration dynamique, etc. Le
calcul des tassements peut se faire avec les résultats de l’essai œdométrique ou de l’essai
pressiométrique.
Par contre, en présence de blocs rocheux dans le terrain ou dans le cas d’un substratum rocheux, il
faut tenir compte du degré de fracturation de la roche exprimé par le paramètre RQD (désignation de
la qualité de la roche) et de la résistance à la compression simple mesurée sur éprouvette. La
connaissance de la loi de comportement du milieu rocheux est parfois nécessaire et, dans ce cas, il
convient d’approcher au mieux la relation contrainte-déformation de la roche.
L’intense urbanisation de la région de Dakar et la rareté des réserves foncières entrainent souvent la
démolition des bâtiments anciens et la construction de nouveaux, aux mêmes emplacements, en
privilégiant l’immobilier d’immeuble.
Les terrains constituant le sol et le sous-sol de la région de Dakar sont bien connus et font toujours
l’objet d’études géotechniques nécessaires aux divers projets de construction. Les investigations
géotechniques sont menées aujourd’hui dans le cadre des missions définies par la norme NF P 94-500
(novembre 2013).
C’est ainsi que nous présenterons le dimensionnement des fondation superficielle d’un immeuble
moderne constitué d’un SS+RDC+7 à Ouakam.
Il s’agit, d’une part, d’étudier les propriétés géotechniques des terrains constituant le sous-sol et de
déterminer la nature du substratum rocheux du site du projet jusqu’à la profondeur limite des sondages
; d’autre part, sur la base des résultats des sondages, de l’essai pressiométrique et des essais de
laboratoire, il s’agit de fournir les données utiles au dimensionnement d’une fondation superficielle
par radier d’un immeuble comprenant un sous-sol, un rez-de-chaussée et sept étages, à Ouakam, dans
la région de Dakar.
Présentation du projet

Dans le cadre de la construction d’un immeuble moderne constitué d’un sous-sol, d’un rez-de-
chaussée et de sept étages à Ouakam, le Cabinet 3G COUNSULTING a été mandaté pour la
réalisation des études géotechniques. Cette mission correspond à une étude géotechnique d’exécution
de type G3 relative au mode de fondation.
Le Maître d’Ouvrage a fourni à 3G COUNSULTING le plan masse, le plan de situation et les plans
d’architecte se rapportant à l’immeuble à construire. Les sollicitations engendrées par l’ouvrage (poids
du bâtiment et charges d’exploitation) sont aussi communiquées.
Durant l’étude nous avons mis en œuvres :

 Deux (02) sondages carottés


 Deux (02) puits manuelles
 Un (01) Piézomètre

L’étude et le suivi géotechniques d’exécution (Mission G3), selon la norme NF P94-500 de novembre
2013, est une mission d’ingénierie géotechnique qui permet de réduire les risques géotechniques
résiduels par la mise en œuvre à temps de mesures correctives d’adaptation ou d’optimisation. Elle est
confirmée à l’entrepreneur qui réalise les ouvrages géotechniques sauf disposition contractuelle
contraire. Elle comprend deux phases interactives :

 Phase étude :

 Définir si besoin un programme d’investigations géotechniques spécifique, le réaliser ou en


assurer le suivi technique, en exploiter les résultats ; -étudier dans le détail les ouvrages
géotechniques : notamment établissement d’une note d’hypothèses géotechniques sur la base
des données fournies par le contrat de travaux ainsi que des résultats des éventuelles
investigations complémentaires, définition et dimensionnement (calculs justificatifs) des
ouvrages géotechniques, méthodes et conditions d’exécution (phasages généraux, suivis,
auscultations et contrôles à prévoir, valeurs seuils, dispositions constructives complémentaires
éventuelles) ; -élaborer le dossier géotechnique d’exécution des ouvrages géotechniques
provisoires et définitifs : plans d’exécution, de phasage et de suivi.

 Phase suivi :
- Suivre en continu les auscultations et l’exécution des ouvrages géotechniques, appliquer si
nécessaire des dispositions constructives prédéfinies en phase Etude, -vérifier les données
géotechniques par relevés lors des travaux et par un programme d’investigations
géotechniques complémentaire si nécessaire (le réaliser ou en assurer le suivi technique, en
exploiter les résultats) ;
- Etablir la prestation géotechnique du dossier des ouvrages exécutés (DOE) et fournir les
documents nécessaires à l’établissement du dossier d’interventions ultérieures sur l’ouvrage
(DIUO)
Présentation de la zone d’étude

Situation géographique

Ouakam est l’une des dix-neuf communes d'arrondissement du département de Dakar, dans la région
administrative de Dakar. Elle fait partie de l'arrondissement des Almadies et est dominée par les deux
collines des Mamelles qui s’élèvent sur un cap rocheux volcanique. Elle est à situer entre les
coordonnées :14° 43’ 26’’ Nord et 17° 43’ 26’’ Ouest et est dominé par deux colline volcaniques qui
culminent à 99 mètres et 105 mètres sur un cap rocheux volcanique.

Démographie et sociologie urbaine de la zone

L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) estimait la population des


Mamelles à 81648 habitants en 2016 ; selon ses projections, celle-ci atteindrait les 91 306 personnes
en 2020. La commune de Ouakam(mamelles) est peuplée majoritairement de Lébous. La pêche
occupe une place prépondérante au sein de l'activité économique en plus du commerce. Les propriétés
foncières font régulièrement l’objet de tensions vives à cause des conflits d’intérêts entre pouvoir
traditionnel et pouvoir étatique et local. Surplombée par le phare des Mamelles sur la grande colline,
cette zone bénéficie de sites stratégiques pour les camps de l’armée et les casernes de la gendarmerie
mais aussi pour le tourisme avec la plage de Ouakam, la Mosquée de la Divinité et le Monument de la
Renaissance Africaine qui est érigée sur la petite colline.

Climat de la zone

Le climat est de type sahélien. Il est caractérisé par l’alternance d’une saison sèche qui dure de
novembre à juin et d’une saison pluvieuse de juillet à octobre. Pendant la saison sèche, la presqu’île de
Dakar est balayée par les alizés qui cèdent la place à la mousson en saison des pluies. Du fait de sa
situation côtière et de l’action des alizés, Ouakam(mamelles), tout comme le reste de la presqu’île,
bénéficie d’un microclimat agréable caractérisée par une température moyenne maximale de 29°C sur
une température moyenne minimale de 22°C.Une humidité moyenne maximale de 86% sur une
humidité moyenne minimale de 45%. Une durée d’insolation de 6.6 heures. Des vents de vitesses
moyennes allant jusqu’à 4 m/s Avec comme direction dominante le Nord-Est (source ANACIM 1997).
Mais aussi une pluviométrie atteignant 161.3mm de précipitation (source ANACIM 2014).
Géomorphologie
La presqu’île de Dakar correspond à la région administrative de Dakar. Sa morphologie se caractérise
par deux zones réunies par une dépression dunaire :
- à l’Ouest, la tête de la presqu’île est limitée par de petites falaises côtières et est dominée par les
deux collines des Mamelles dont la plus grande, surmontée d’un phare, culmine à 105 m, tandis que la
deuxième culmine à 99 m et porte le Monument de la Renaissance Africaine ;
- à l’Est, le plateau de Bargny se situe à une altitude variant de 20 à 30 m.

Géologie de la presqu’île de Dakar

La géologie de Ouakam s'insère dans le cadre géologique régional de la presqu'île de Dakar qui
appartient au Bassin sénégalo-mauritanien. Les formations de la presqu’île (Roger et al., 2009)
s’échelonnent du Tertiaire au Quaternaire :

 Tertiaire

 Paléocène
Le Paléocène est marqué par une transgression et s’accompagne d’un ralentissement de la subsidence.
À Dakar, il est représenté par deux formations :
- la Formation des Madeleines correspond au Danien : elle comprend des calcaires argileux et des
marnes qui affleurent à l’Anse des Madeleines (corniche ouest), à la Plage des Enfants (corniche est)
et au Port de Dakar ;

- la Formation de l’Hôpital, au Landernéen marin (Thanétien) : elle est constituée d’argiles silteuses
jaunâtres communément appelées « limons de l’Hôpital ». Elles forment les falaises littorales du Sud
de Dakar, avec une puissance de 15 m à la Pointe Diop. Ces argiles silteuses se situent à la partie
supérieure de la Formation des Madeleines où les roches carbonatées ont subi une altération
supergène.

 Eocène Sur la presqu’île de Dakar


L’Éocène est représenté par trois formations :
- La Formation de Rebeuss correspond à l’Yprésien (Éocène inférieur) qui est caractérisé par une
transgression importante : à l’affleurement, dans la petite falaise de la plage de 8 Reubeuss, cette unité
vient progressivement relayer les argiles de la formation de l’Hôpital (Sarr, 1995 ; Mbani, 2000) sans
discontinuité apparente. Les dépôts, d’une dizaine de mètres de puissance au maximum, se composent
d’argiles feuilletées blanches à attapulgite, avec des intercalations sableuses.
- La Formation de la Poudrière correspond au Lutétien (Éocène moyen) : elle est marquée par
l’installation d’une plateforme carbonatée et est représentée à l’affleurement par les argiles marneuses
de la formation de la Poudrière. Au Sud de cette formation, il y a un petit affleurement de 35 ° de
pendage à la plage de l’Anse Bernard montrant une succession de calcaires-argileux, de marnes et de
marno-calcaires cumulant une vingtaine de mètres de puissance.
- La majeure partie des argiles beiges dites « Argiles de Yoff » qui sont discordantes sur l’Yprésien
correspond au Priabonien (Eocène supérieur).

 Oligocène
L’Oligocène est peu représenté au Sénégal. Les premières manifestations du volcanisme tertiaire de
Dakar se traduisent par la mise en place de sills de pyroxénolite de l’Anse des Madeleines datés de
30,7 ± 2 Ma, et des basaltes incorporés dans les calcaires à lépidocyclines de l’Anse Bernard et de la
Plage Pasteur (Sarr, 1995).

Figure 2 : Carte géologique de la presqu’île de Dakar à l’échelle 1/500 000 (Roger et al., 2009)
 Miocène
Le volcanisme s’intensifie durant le Miocène, avec la mise en place de l’ensemble volcanique du Cap
Manuel et de Gorée.
L’ensemble volcanique du Cap Manuel est constitué de tufs et de basaltes. Les basaltes reposent sur la
Formation de l’Hôpital et les tufs englobent de nombreux fragments de calcaires à lépidocyclines.
L'île de Gorée est constituée en majeure partie de roches d’origine sédimentaire. Le tiers sud de l’île
est constitué de roches volcaniques prismées qui forment un plateau à 40 m au-dessus du niveau de la
mer et limité par des falaises à pic. Leur surface présente des reliques de cuirasses latéritiques. La
roche volcanique est une basanite riche en augite, tendant vers une néphélinite, mais à structure
doléritique (Roger et al., 2009).

 Pliocène Sur la presqu’île de Dakar, le Pliocène est représenté par une cuirasse latéritique
d’épaisseur variant de 3 à 8 m (Ndiaye, 2000). Cette formation d’altération latéritique couvre
les coulées basaltiques du Cap Manuel.

 Quaternaire
Le Quaternaire est caractérisé par de grandes pulsations climatiques, avec des épisodes marins et des
épisodes continentaux, du Pléistocène à l’Holocène (Récent).
 Pléistocène La tête de la presqu’île de Dakar est marquée, dans sa morphologie et son
paysage, par le volcanisme des Mamelles (1 500 000 ans B. P.) avec des pauses où
s’accumulent des lentilles de sable entre Mermoz et Ouakam. L’activité magmatique a été
importante, et trois ensembles peuvent être distingués (Crévola, 1974) :
• L’Ensemble volcanique inférieur est recoupé en sondages entre 85 et 94 m et comporte des tufs et
des laves très altérés ; il repose sur les sables de base à gravillons ferrugineux.
• L’Ensemble volcanique moyen couvre la partie moyenne des sables (15 m) avec quatre coulées de
basanite surmontées par une coulée de dolérite ; les coulées sont séparées par de minces niveaux de
tufs et de sables à graviers. Il affleure à Mermoz et à Ouakam.
• L’Ensemble volcanique supérieur au sommet des sables, correspond au volcan des Mamelles et aux
coulées qui en sont issues. Il affleure largement entre Ngor et Yoff jusqu’à la baie de Soumbédioune et
à la Patte d’Oie mais peut être localement recouvert par des sables dunaires récents.
A cette même époque, les différents ergs dunaires suivants se mettent en place : Pikine, Keur Massar-
Bambilor, Sangalkam.

 Holocène

Au Tchadien, le climat de plus en plus humide devient guinéen et se traduit par le dépôt de
vases et la présence de mangroves connus à -20 m en mer. La mer envahit la rivière de
Sangalkam et les lacs Retba et Malika pour former un vaste golfe marin. Le raccordement du
littoral nord à la baie de Hann, entre Pikine et Thiaroye, transforme Dakar en île au
Nouakchottien.
Au Tafolien, des plages soulevées à coquilles et galets sont connues au Cap Manuel et à la
Pointe des Almadies. Avant la fin de cette époque, Dakar se raccorde au reste du continent.
Durant le Subactuel et l'Actuel, la mer dépose des cordons littoraux coquilliers au lac Retba et
à la Pointe de Fann.

Figure 3 : Colonne stratigraphique synthétique de la tête de la presqu’île du Cap Vert (Roger et al.,
2009, modifiée)

La géologie locale du site est illustrée par la Figure 4. Il y a les formations issues du volcanisme du
Plio-Quaternaire (dolérites en filon ou en coulée, basanites, scories et laves scoriacées, tufs stratifiés)
ainsi que des sables argileux et galets de plage.
En ce qui concerne la tectonique, les failles sont principalement orientées suivant deux directions : N-
S parallèle à la ride médio-atlantique et WNW-ESE correspondant à l’extension des failles
transformantes océaniques dans le continent.
Le volcanisme semble être associé à ces failles. Cela peut être témoigné par la direction des principaux
dykes notés au Cap des Zone d’étude 13 Biches. L’activité magmatique est essentiellement localisée à
l’intersection des deux principales failles WNW-ESE et subméridienne (Dia, 1982)
Figure 4 : Carte géologique de la côte ouest de la presqu'île du Cap-Vert dans le secteur des Mamelles
(Gorodiski, 1952, in Crévola, 1974)

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