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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple-Un But-Une Foi


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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Innovation
****************************************** Institut
Supérieur de Finance

Faculté des Sciences Juridiques et Politiques


Procédure fiscale
Intervenant : M. Papa Nguissaly NIANG
Membres du groupe :
Aminata MBOW
Ndeye Marie DIOUF
Rodolph TAMBO
Nativité Luxe BAKELA
Master 2 Droit des Affaires et Fiscalité
Réponse aux questions

I. Contrôle fiscal :

1. Les différentes modalités de contrôle :

Le système fiscal sénégalais, à l’image des systèmes fiscaux des pays en développement,
repose sur un système déclaratif. Ainsi avec un régime déclaratif, la véracité des éléments
permettant de fixer l’impôt est présumée. Cela veut dire qu’il revient à l’assujetti à l’impôt de
faire parvenir aux autorités fiscales les données permettant de fixer l’impôt et celles-ci sont
réputées être vraies jusqu’à preuve du contraire, auquel cas on parlera de fraude fiscale. A
l’assujetti, il est grevé des obligations déclaratives suivies d’obligations de paiement. Pour
mener à bien cette mission qui consiste à occuper le terrain dans une démarche dissuasive, à
collecter l’ensemble des impôts et taxes éludés, à sanctionner les comportements frauduleux,
la Direction générale des Impôts et des Domaines dispose des pouvoirs de contrôle et de
coercition les plus étendus. L’administration fiscale peut effectuer deux types de contrôle à
savoir :

 Le contrôle sur pièce : au terme de l’article 580 CGI « L'Administration des


impôts contrôle sur pièces les déclarations qui sont déposées par les contribuables
en vue d'en vérifier l'exactitude et la sincérité. Elle peut également rapprocher leur
contenu des renseignements figurant dans le dossier fiscal du même contribuable
ou ceux qu'elle peut obtenir par la mise en œuvre des autres moyens de contrôle
prévu par les dispositions du présent Code. Elle contrôle également les documents
déposés pour l'établissement des impôts, droits, taxes et redevances ainsi que ceux
présentés en vue d'obtenir des déductions, restitutions remboursements,
exonérations ou d'acquitter tout ou partie d'un impôt, d'un droit, d'une taxe ou
d'une redevance. A cet effet, l'Administration peut mettre en œuvre les moyens de
contrôle prévus aux articles 569 et 570 du présent Code. Lorsque la demande de
justification prévue à l'article 569 est utilisée dans le cadre du contrôle sur pièce
visé au présent article elle est limitée à la réclamation au contribuable des seules
copies de déclarations, pièces et justificatifs dont le dépôt auprès du service des
impôts compétent est obligatoire à l'occasion d'une déclaration d'une formalité ou
du paiement d'un impôt, droit, taxe ou redevance ou pour l'obtention d'une
dispense ou d'un titre d'exonération. Tout renseignement ou éclaircissement
résultant de constatation faite peut être demandé dans les conditions prévues à
l'article 569. En vue de l'établissement de l'impôt sur le revenu et par exception
aux dispositions du premier alinéa du II du présent article, l'Administration fiscale
peut demander au contribuable des justifications au sujet de sa situation et de ses
charges de famille et des charges retranchées du revenu global pour le calcul de
l'impôt sur le revenu ».

 Le contrôle sur place : C’est un contrôle qui offre de larges pouvoirs au contrôleur
et peut être suivi de lourdes sanctions en cas de fraude. Il se déroule dans les
locaux de l’entreprise qui peut être une société civile immobilière, une société de
courtage, une agence immobilière, etc. il s’agit entre autres du contrôle inopiné qui
permet à l’administration des impôts de contrôler, de façon inopinée, les éléments
physiques de l’exploitation, l’existence ou l’état de documents comptables. L’avis
de passage est alors remis au début des opérations et les constatations matérielles
effectuées sont consignées sur procès-verbal établi à cet effet (ART 581CGI) ; de
la vérification de comptabilité qui se fait par des agents des Impôts et des
Domaines ayant au moins le grade de contrôleur. Ces derniers peuvent vérifier sur
place, en suivant les règles prévues par le Code, la comptabilité et les documents
détenus par les contribuables, permettant d'asseoir et de contrôler les impôts,
droits, taxes et redevances. Ils sont à cet effet, habilités à constater sur place, les
minorations de droits ou de base, les déductions abusives et tous les manquements
aux obligations prévues pour la déclaration et le paiement des impôts, droits, taxes
et redevances dus. La vérification de comptabilité porte sur l’ensemble de la
situation fiscale du contribuable vérifié. Elle peut, toutefois, être limitée à un ou
plusieurs impôts, droits, taxes ou redevances déterminés par mention expresse sur
l’avis de vérification. En cours de contrôle, les agents des impôts peuvent prélever,
pour copie dans un délai de deux (2) jours, toute déclaration, reçu, quittance,
contrat, ou pièce justificative nécessaire à l’accomplissement de leurs activités de
contrôle. Ce prélèvement donne lieu à une décharge ou un procès-verbal remis au
contribuable (ART 582CGI) ; et enfin l’examen de situation fiscale personnelle qui
permet à l’administration des impôts de procéder à l'examen contradictoire de
l’ensemble de la situation fiscale des personnes physiques au regard de l’impôt sur
le revenu, qu'elles aient ou non leur domicile fiscal au Sénégal, lorsqu'elles y ont
des obligations au titre de cet impôt. A l'occasion de cet examen, l'Administration
des impôts peut contrôler la cohérence entre, d'une part, les revenus déclarés et,
d'autre part, la situation patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du
train de vie de la personne ou des membres du foyer fiscal (ART583CGI) ;

2- La société SENJOY SA, cliente de votre cabinet dont vous êtes l’expert fiscal, vous
signale la réception d’un droit de communication sur un de ses fournisseurs. Il vous
demande votre avis.

Si nous suivons les dispositions de l’Article 571 III du CGI « Lorsque l'Administration entend
exercer son droit de communication sur place, elle est tenue d'adresser un avis de passage sur
lequel elle précise la nature des documents qui doivent être mis à sa disposition. Tout
dirigeant, salarié, fournisseur, client ou personne quelconque en relation d'affaire, ayant un
intérêt direct dans l'exploitation ou ayant assisté le contribuable vérifié, peut être entendu et
ses déclarations consignées sur procès-verbal dans les conditions prévues au 2 de l'article
615. ». Ce que l’on peut retenir de cet article est que les agents de l’administration fiscale ont
le droit d’obtenir communication de documents et de divers renseignements détenus par des
personnes ou organismes et ce dans le but de mener à bien les contrôles des déclarations des
contribuables. Dans le cas d’espèce la société SENJOY SA doit communiquer donner toutes
les informations de l’un de ces fournisseurs que les agents de l’administration fiscale ont
demandé pour leur facilité l’exercice du contrôle fiscal.

3 : Notre opinion sur l’avis de vérification de comptabilité reçu par


Monsieur Ficou de la part de l’administration fiscale :

L’alinéa 1 de l’article 586 CGI dispose : « Avant l'engagement d'une des vérifications prévues
aux articles 579, 582 et 583, l'Administration des impôts doit, sous peine de nullité de la
procédure, adresser ou remettre au contribuable un avis de vérification. » L’avis de
vérification de comptabilité est un document fondamental émis par l’administration fiscale
afin d’examiner la comptabilité d'une entreprise et de la confronter à certaines données de fait
ou matérielles afin de contrôler l'exactitude et la sincérité des déclarations inscrites. Avant
d’entreprendre un contrôle, le vérificateur qui est amené à effectuer ce contrôle consulte le
dossier fiscal de l’entreprise et éventuellement, le dossier individuel des dirigeants, ce qui lui
permet de mieux connaître l’entreprise vérifiée et ses dirigeants. En réalité, l’examen du
dossier permet au vérificateur de savoir les points sur lesquels portera son attention. D’autres
facteurs peuvent être à l’origine d’une vérification de comptabilité. C’est le cas par exemple
des incohérences dans les déclarations fiscales, le dépôt tardif habituel des déclarations, ou
tout simplement l’absence de déclaration. Il peut s’agir aussi de directives pour contrôler tel
ou tel secteur d’activité, tels que le bâtiment, la sécurité, la restauration, l’informatique, le
transport, etc. Les demandes de remboursement d’impôts constituent aussi des facteurs de
déclenchement de vérification.

Lors de la vérification de comptabilité, le contribuable subit un examen approfondi de sa


comptabilité, sur place par l'agent vérificateur ou peut demander l'examen des pièces où ils se
trouvent, voire même dans les locaux de l'administration fiscale. Le contribuable doit recevoir
la Charte des droits et obligations du contribuable, qui accompagne l'avis de vérification, soit
par courrier, soit de façon dématérialisée. Le vérificateur peut prendre une copie des
documents. Le contribuable ne peut pas s'y opposer

Concrètement, les inspecteurs doivent adresser au contribuable concerné un avis de


vérification l'avertissant du déclenchement d'une vérification de comptabilité et le
contribuable a l’obligation de mettre à la disposition du vérificateur les documents comptables
et pièces justificatives.

En l’espèce monsieur FICOU est tenu de mettre à la disposition de l’administration fiscale


l’ensemble des informations, données, traitements visés par le CGI car le cas contraire, il
s’expose à des sanctions fiscales et pénales en mettant le vérificateur dans l’incapacité
d’accomplir sa mission dans des conditions normales.
2eme parties : contentieux fiscal

1- Quelles sont les différentes étapes du contentieux fiscal ?

En matière fiscale, le contentieux est défini comme l'ensemble des règles de la procédure à
suivre, tant auprès de l'administration que des juridictions compétentes, pour la formulation et
l'examen des contestations concernant le bien-fondé ou le montant des impôts, droits, taxes et
pénalités établis ou recouvrés par la direction générale des impôts. Il peut aussi être défini
comme, toute contestation relative aux impôts recouvrés par la Direction générale des Impôts
et des Domaines susceptibles d'être soumise à une juridiction. C'est donc les litiges fiscaux
entre l'administration et les contribuables. Et pour sa résolution le contentieux fiscal comporte
deux étapes : une étape administrative et une tape juridictionnelle.

_ La phase administrative du contentieux ou précontentieuse, se déroule devant


l’administration fiscale elle-même et comporte en général deux étapes : en premier lieu il y’a
Le Chef de Centre Régional des Impôts (CRI), le Directeur des Grandes Entreprises (DGE) ou
le Directeur Général des Impôts (DGI) se sont tous des autorités à saisir en cas de contentieux
mais leurs saisi dépend du montant de l’impôt contesté. Le CRI est généralement compètent
territorialement lorsque le montant est supérieur ou égal à 50 millions, pour le DGE il est
compètent lorsque le montant n’excède pas les 100 million et pour le pour le directeur général
des impôts il est compètent lorsque le montant est supérieur le plus souvent seuils indiqués ci-
dessous c’est à dire 100 millions. Et en second lieu le ministre des finances qui est saisi
lorsque la réponse du CRI, DGE, DGI ne donne pas satisfaction au contribuable dans ce cas il
peut adresser sa requête au Ministre des Finances. Pour accéder à la phase juridictionnelle le
contribuable doit respecter au préalable toutes les procédures de la phase administrative

- La phase juridictionnelle : si la réponse du ministre des finances ne satisfait toujours


pas le contribuable il a la faculté de passer à la phase juridictionnelle du contentieux
en saisissant le Tribunal administratif du ressort de son centre des impôts de
rattachement ou celui de sa résidence ou son siège social.
Le contribuable, a la faculté de porter le litige à la phase juridictionnelle mais
Pour que le recours du contribuable devant le juge soit jugé recevable, il doit respecter
certaines conditions :

- Être introduit dans les trente (30) jours qui suivent la notification de la réponse du
Ministre des Finances, ou du terme du délai qui lui est imparti pour répondre

- Être présenté par écrit, signé par le contribuable ou son représentant habilité et
accompagné de deux copies non timbrées ;

- Contenir l’exposé sommaire des faits, des arguments de droit et des conclusions du
contribuable ;

- Préciser le montant des dégrèvements en principal et en pénalités sollicités ;

- Être accompagné d’une copie de la décision contestée du Ministre.

2- Dans le cadre d’un contentieux fiscal, le contribuable peut-il saisir directement le juge
Sénégalais ? Expliquez votre réponse.

Si nous suivants les dispositions de l’Article 612 du CGI « I. Le contribuable peut, à la


réception des documents et dans le délai de trente jours visés à l'article 607, accepter les
redressements qui lui sont notifiés où formuler des observations par courrier adressé au
service des impôts ayant établi les redressements en y joignant, le cas échéant, les
justificatifs. ». Par cet article on comprend que si le contribuable a un contentieux avec
l’administration fiscal ce dernier laisse la possibilité au contribuable de saisir d’abord les
cadres du fisc comme le directeur général des impôts le ministre des finances etc … et si le
contribuable n’est pas satisfait des solutions émises par le fisc c’est à ce moment qu’il peut
saisir un juge

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