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Chapitre 1 COMMUNICATION
Chapitre 1 COMMUNICATION
Introduction
0Les termes communiquer et communication font leur apparition dans la langue française dans le
courant du 14e siècle. Ces termes, un peu fourre-tout, vont traverser le temps et évoluer au niveau de
leur signification. Le sens premier du mot communiquer était : mettre en commun, partager… Au fil du
temps, l’idée de transmission va apparaître (transmettre quelque chose à quelqu’un). Cette idée va
s’imposer et devenir dominante aujourd’hui.
La communication ne s’arrête donc pas aux mots. Celle-ci peut être gestuelle, non verbale. Elle peut
également être volontaire ou non. Il s’agit d’un processus interactif.
La communication se caractérise par son type (interpersonnelle, de groupe, d’entreprise…) et par ses
composantes (émetteur, récepteur, message, canal, contexte…).
Dans le cadre du processus communicationnel, il convient de poser les questions suivantes :
- Quel est l’objectif de la communication ?
- Comment peut-on définir la cible à laquelle on souhaite s’adresser ?
- Quels sont les éléments à prendre en considération pour faire passer correctement le message
auprès de la cible déterminée ?
- Quels sont les moyens de communication à mettre en œuvre pour atteindre l’objectif et faire
passer le message auprès de la cible ?
I- Les grandes théories de la communication
Alors que la cybernétique prend tout doucement place, Shannon (élève de Wiener) élabore une «théorie
mathématique de la communication». À cette époque, il travaille comme ingénieur chez Bell Téléphone
et il va essayer d’améliorer le rendement du télégraphe en augmentant la vitesse de transmission du
message tout en conservant l’intégrité de ce dernier. Il va donc mettre en place un modèle linéaire et
unidirectionnel de l’information. Par rapport aux apports de la cybernétique (la notion de feedback), on
pourrait voir ce modèle comme un retour en arrière.
Les modèles de communication de Wiener et de Shannon sont donc radicalement différents. Alors que
Wiener envisage la communication de manière circulaire, Shannon l’envisage de son côté de manière
linéaire. Warren Weaver (linguiste américain qui travaille avec Shannon) va compléter le modèle de
Shannon en « élargissant » la notion de bruit.
En effet, Shannon prenait en compte le bruit uniquement sur le canal. Weaver suggère d’améliorer le
modèle en y apportant les notions de :
• Bruit sémantique : celui-ci survient si l’émetteur n’utilise pas le même codage que le récepteur ; en
d’autres termes, les symboles transmis par l’émetteur n’ont pas la même signification pour le récepteur.
• Bruit technique : ce type de bruit altère la transmission du message. Il peut s’agir d’un problème lié au
canal de transmission ou encore à l’environnement.
La théorie mathématique de la communication de Shannon et Weaver a inspiré beaucoup de chercheurs
et de scientifiques. Prenons l’exemple du linguiste américain Roman Jakobson. Ce dernier s’est
interrogé sur le fonctionnement du langage et a construit un schéma en six instances :
Le modèle de Lasswell
Le modèle de Lasswell Harold D. Lasswell, sociologue américain spécialisé en science politique.
En 1948, il a publié un ouvrage dans lequel il a analysé le processus de communication. Il considère ce
dernier comme étant un processus d’influence et de persuasion.
Selon lui, la communication pourrait se schématiser comme suit :
Who ? → Says what? → In which channel? → To whom? → With what effect?
On traduit généralement ce schéma dit des “5 W ” comme suit :
Qui dit quoi, par quel canal, à qui, avec quel effet ?
Who = qui = l’émetteur
What = quoi = le message
Which = quel = le média To Whom = à qui = le récepteur
With what = avec quel effet = l’influence,
Comme nous venons de le voir en abordant ces différentes théories, la communication repose sur un
certain nombre de composantes :
• Un émetteur (il peut y en avoir plusieurs)
• Un récepteur (il peut également y avoir plusieurs récepteurs, tout dépendra du contexte)
• Un message, un contenu
• Un canal de diffusion
• Le bruit, les parasites
• La relation au corporel (le non verbal)
• Le cadre communicationnel (les distances interpersonnelles (la proxémique))
• L’échange, le feedback
1- L’émetteur
L’émetteur est celui qui émet le message, c’est celui qui « dit ».
Exemples : un homme politique qui fait un discours face à ses électeurs, un professeur qui donne cours
à ses élèves, un chef d'entreprise qui anime une réunion, un auteur qui écrit un roman, un journaliste qui
rédige un article. Le statut de l’émetteur peut être très différent. Il peut s’agir par exemple d’une
personne, d’une entreprise, d’une institution, d’un organisme.
Pour que la communication passe bien, l’émetteur doit s’assurer de la bonne compréhension du
message qu’il souhaite faire passer. Il faut donc que l’émetteur utilise le langage du récepteur.
Un grand nombre de conflits naissent par la mauvaise compréhension du message qui a été émis. Il ne
faut donc pas avoir peur de reformuler et/ou de répéter ce que l’on souhaite transmettre, dire. Il faut
s’adapter au langage de son interlocuteur.
Pour appuyer sa communication, l’émetteur pourra se reposer sur :
• Sa légitimité : qui est-il? Quelle est son expertise?
• Sa connaissance sur le sujet.
• Son charisme.
2- Le récepteur
Sans récepteur, la communication perd tout son sens. Le récepteur est la cible de la communication.
C’est celui qui va recevoir le message.
Quel que soit le support de communication que vous utiliserez pour véhiculer votre message, vous
devrez attirer l’attention de votre interlocuteur (récepteur). Selon le canal utilisé, la perception du
récepteur va être influencée. Son rôle à « jouer » au sein de la communication va changer.
Par exemple, lorsque vous lisez le journal, vous choisissez quand vous allez le lire (vous choisissez
quand la communication aura lieu) et quels articles vous allez lire. En effet, il est rare de lire le journal
dans son intégralité. Vous allez choisir les articles qui vous intéressent. Autre exemple, vous êtes inscrit
à un séminaire d’une journée sur un thème que vous affectionnez particulièrement. Vous êtes conscient
que le séminaire dure une journée donc a priori vous êtes prêt à suivre le rythme de ce dernier et à être
attentif à ce que l'on va vous enseigner. Votre implication est donc plus importante que dans le premier
exemple développé.
3- Le message
Lorsqu’on communique, il est essentiel de toujours garder à l’esprit l’objectif de la communication.
Pourquoi communique-t-on ? Que souhaite-t-on faire passer comme message ? Le message est
l’information qui sera transmise lors du processus de communication.
L’émetteur devra construire le message qu’il souhaite transmettre en fonction du récepteur (de la cible).
Gardez à l’esprit que le message peut être influencé par le support utilisé.
Par exemple, on ne parle pas comme on écrit, et vice versa.
4- Le support
L’émetteur utilisera un support pour transmettre son message au récepteur. Il existe donc une multitude
de supports :
• La voix (la communication orale)
• L’e-mail
• Le fax
• Le téléphone
• La carte de visite
• La plaquette de présentation
• La presse écrite
• La radio
• La télévision
• Le cinéma
• L’affiche
• La newsletter
• Le site internet
Le support sera influencé par le message à transmettre, mais également par le récepteur. Il sera donc
choisi en fonction de différents critères tels que :
• La complexité du message à diffuser
• L’efficacité du support
• Le rapport qualité/prix
• La rapidité du support
Au sein de l’École de Palo Alto, Ray Bridwhistell va chercher à «organiser» la communication : la façon
dont l’interaction, les rapports entre les gens, la communication à laquelle ils participent sont organisés.
Il va partir de l’hypothèse qu’il ya des règles implicites, qu’il y a peut-être une syntaxe, une organisation
de la communication et que celle-ci peut être mise à jour. Ce chercheur va former un courant de
recherche qu’il appellera la kinésique (l’étude du langage corporel).
Pour Bridwhistell, la gestualité relève de la culture. Il ira jusqu’à dire que tout comportement, y compris la
façon de respirer, de bouger, de marcher, est modelé par la culture et peut donc être étudié sous cet
angle.
Cependant, Bridwhistell sera très vite insatisfait de sa théorie.
Premièrement, il trouve que cela isole trop nettement le langage de la gestualité.
Deuxièmement, son approche ressemble très fort aux dictionnaires des gestes alors qu’il voulait se
distinguer de ce type d’approche.
De ses nombreuses recherches, Bridwhistell en tirera deux grandes conclusions :
1. Il est impossible d’étudier séparément la gestualité du langage.
2. Il faut voir la communication comme un système dans lequel les individus s’intègrent.
https://www.youtube.com/watch?v=3ve4Pd5aEmw
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Loubna ANTRA