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Rennequin SUALEM
DEPARTEMENT AGRONOMIQUE
HAUT-MARET, 20
B-4910 LA REID
087/37 68 89
Jacquemin Pierre
Finalité : Environnement
Session de : JUIN
RESUME
Ce TFE porte sur trois plantes invasives (balsamine de l’Himalaya, berce du Caucase, renouée
du Japon) présentes sur les berges de l’Amblève et de la Lienne.
L’étude bibliographique réalisée a permis de faire une description générale des plantes ainsi
que des différents moyens de gestion possibles.
L’inventaire de terrain a permis de mettre en avant l’invasion importante des berges par ces
espèces sur les deux cours d’eau étudiés.
Un plan de gestion de ces espèces sur les deux cours d’eau a été proposé.
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d’abord à remercier le contrat rivière Amblève pour m’avoir accueilli et intégrés
parfaitement à son équipe, pour ses conseils et son appui logistique.
Je tiens également à remercier Mr. Otte, Mme. Pieret, Mr. Saive pour leurs conseils m’ayant
permis d’améliorer mon travail.
Le thème de ce travail de fin d’études porte sur trois espèces invasives (Fallopia japonica,
Impatiens glandulifera, Heracleum mantegazzianum) actuellement en pleine expansion sur les
berges de l’Amblève et de la Lienne.
Ce travail est issu d’une demande conjointe du Contrat Rivière Amblève et de Mr. Otte
(gestionnaire des cours d’eau non navigables de la région wallonne secteur de Malmédy),
désirants mener une action pour agir contre cette invasion, responsable de toute une série de
problèmes inhérents aux cours d’eau.
• Proposer un mode de gestion de ces plantes sur ces deux cours d’eau.
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PARTIE THEORIQUE
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AVANT-PROPOS
Avant de développer le sujet, il est important de bien comprendre la différence entre les
termes de plantes envahissantes, plantes invasives.
Une plante envahissante est une plante indigène qui se développe de manière exubérante dans
certaines conditions.
Ces plantes envahissantes sont la plupart du temps des espèces pionnières et se développent
dans des milieux perturbés (crues, remblais, éboulements,…).
Elles sont envahissantes par le fait qu’elles posent des problèmes de concurrence pour
d’autres espèces au moins sur une courte période.
Cependant, ces plantes sont assez rapidement remplacées par d’autres plantes et ne gênent en
rien une dynamique progressive du milieu tendant vers le climax.
Une plante invasive est une plante exotique qui se développe de manière excessive et qui, par
son envahissement, nuit à l’écosystème dans lequel elle a été introduite.
Mais au contraire des plantes envahissantes indigènes, les plantes invasives colonisent les
milieux de manière durable, et bloquent la dynamique progressive tendant vers le climax.
Introduire des espèces hors de leurs aires naturelles aboutit rarement à des problèmes
d’invasion.
En effet, on estime que : « sur mille espèces importées, cent pourront être considérées comme
« introduites », c’est-à-dire qu’elles peuvent apparaître de manière au moins temporaire à
l’état sauvage. Sur ces cent espèces introduites, dix seront « naturalisées », elles s’étendront
sans l’intervention directe de l’homme. Sur ces dix espèces naturalisées, une seule sera
« invasive ! » » (PIERREUX, 2005). Donc, sur mille espèces introduites, une seule sera
invasive et posera donc des problèmes environnementaux.
En Belgique, les huit plantes invasives qui posent actuellement le plus de problèmes sont :
• Prunus serotina (cerisier tardif) : envahit les forêts sur les sols acides et sablonneux.
• Senecio inaequidens (Seneçon Sud-africain) : envahit les milieux perturbés sur sols
secs et les pelouses calcaires.
• Palemonium caeruleum (polémoine) : envahit les prairies tourbeuses sur sol acide.
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• Impatiens glandulifera (balsamine de l’Himalaya) : envahit les berges de rivières, les
forêts humides, les plaines alluviales.
• Fallopia japonica (renouée du japon) : envahit les berges de rivières, les milieux
perturbés, les talus de voies ferrées, les friches.
Seules les trois dernières espèces citées seront étudiées dans ce TFE, car ce sont les trois
espèces présentes en bord de cours d’eau.
En effet, l’homme a facilité à son insu ou non le transport de milliers de plantes hors de leurs
aires naturelles de répartition.
Selon VANDERHOEVEN, S (2004) « Ces déplacements ont pu se faire sur des distances
considérables dépassant les capacités de dispersion naturelle des espèces, au-delà des
montagnes et des océans. »
Involontaires : transport accidentel par cales des navires, denrées alimentaires, etc…
La vitesse et l’augmentation des échanges entre les différentes régions du globe, sans
précaution, ne feront qu’augmenter le risque potentiel d’invasions.
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Cette Convention souligne notamment que :
L’évolution de la dynamique d’une plante invasive passe par trois stades, de durée variable et
dépassant souvent plusieurs dizaines d’années :
-Stabilisation : l’espèce invasive a envahi tous les milieux qui lui conviennent.
Ainsi, selon l’hypothèse de Blossey & Nötzold (1995) : « le caractère invasif d’une espèce
non indigène serait le résultat de changements dans l’allocation de ressources vers la
production de biomasse. L’espèce investit ses ressources dans sa croissance et non dans la
lutte contre les prédateurs. En l’absence d’herbivores, la sélection va favoriser des génotypes
à compétitivité plus élevée et diminuer l’allocation des ressources pour la lutte contre les
herbivores. La compétitivité plus élevée des espèces invasives serait donc directement liée à
l’absence de consommateurs ou de pathogènes ».
Le fait que certaines plantes naturalisées, se mettent soudainement, sans qu’on sache vraiment
pourquoi, à devenir invasives, ne facilite pas leur gestion.
Certaines plantes « inoffensives » durant plusieurs années peuvent devenir soudainement des
pestes.
Il est donc important, dès qu’une espèce est considérée comme invasive, de commencer sa
gestion le plus tôt possible, pour éviter la dispersion des graines, et donc limiter la répartition
de l’espèce.
Le potentiel invasif d’une espèce exotique est régi par plusieurs facteurs : possibilité
d’occuper des niches écologiques vides ou des milieux d’accueil pauvres en espèces, grand
pouvoir de reproduction, absence de prédateur etc …
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Il est aussi très important, à cause du changement climatique, de surveiller les plantes
invasives qui sont à leur limite Nord au Sud de la Belgique, et qui pourraient donc envahir
notre pays dans les années à venir suite à une augmentation des températures.
En général, au niveau régional, il est également plus intéressant et moins coûteux de préserver
les sites non envahis que de traiter des sites où les plantes sont déjà bien installées, et donc
difficiles à éradiquer.
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1. BALSAMINE DE L’HIMALAYA
Nom latin : Impatiens glandulifera
Famille : Balsaminaceae
Photos :
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Photo 3 : Massif de balsamine
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1.4. Impacts
Biodiversité
Lorsqu’elles sont présentes en massifs, les balsamines de l’Himalaya, par l’ombrage qu’elles
occasionnent concurrencent les espèces héliophiles. Leur présence conduit à un
appauvrissement et à une banalisation de la flore.
Berges
1.5.1. Préventif
Une action de sensibilisation sur les problèmes causés par la plante devrait être menée auprès
du grand public pour éviter que celui-ci ne la plante dans son jardin.
Un système de surveillance ayant pour but de détecter les plants épars situés à l’amont du
cours d’eau devrait être mis sur pied.
1.5.2. Actif
Mécanique
Les plants arrachés ou coupés doivent être ramassés pour éviter le bouturage de tiges ou de
racines.
Arrachage manuel
L’arrachage manuel est une méthode efficace à 100%, utilisée pour l’éradication de plants
isolés.
Fauche rase
La fauche doit être réalisée en dessous du premier nœud, la coupe à cette hauteur permet de
tuer la plupart des plants. Les repousses éventuelles doivent être coupées. Cette technique est
plus rapide que l’arrachage manuel et est indiquée dans l’éradication de massifs. La fauche
peut, là où les berges le permettent, être réalisée par des engins motorisés.
Pâturage
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Chimique
La plante est sensible à un grand nombre d’herbicides. Cependant, la méthode chimique n’est
jamais utilisée car un fauchage est presque aussi rapide, moins coûteux et beaucoup moins
nocif pour l’environnement et donc la rivière.
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2. RENOUEE DU JAPON
Nom latin: Fallopia Japonica
Famille: Polygonaceae
Tige: herbacée, épaisse, creuse, striée, glabre, pigmentée de rouge et d’une largeur de 2 à 3
cm. Peut atteindre 3 m de hauteur.
Feuille: limbe largement ovale, tronqué à la base, acuminé au sommet et long de 15 cm pour
12 cm de large. Nervures saillantes sur la face inférieure.
Photos :
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Photo 6 : Massif de renouée du Japon
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2.3. Historique et dispersion
La renouée du Japon est originaire d’Asie orientale (Chine, Japon, Corée, Taiwan). Ce sont
les premières plantes à recoloniser les terrains volcaniques. Elles prospèrent de la plaine
jusqu’aux montagnes volcaniques (2200 mètres).
Les individus observés en Europe proviendraient de graines apportées de l’île de Honshu vers
les Pays-Bas par le botaniste allemand Philippe van Siebold entre 1825 et 1840.
Elle fut apportée pour ses qualités ornementales, fourragères, mellifères et fixatrices de dunes.
En Europe, elle est naturalisée à la fin du 19ème siècle et devient invasive à peu près 100 ans
(1930) après avoir été introduite.
Son aire d’expansion est énorme. Elle s’étend de la côte Atlantique à la Mer Noire et du nord
du Portugal et de l’Espagne aux côtes de Norvège et de Finlande.
On recense également des renouée du Japon sur les 2/3 du territoire américain et également en
Australie.
2.4. Impacts
Biodiversité
L’effet de la renouée du Japon sur la biodiversité le long des cours d’eau est assez radical
puisqu’elle ne laisse rien pousser d’autre sur les surfaces qu’elle envahit.
Sa croissance rapide, son développement tôt dans la saison, son feuillage dense et épais (voir
photo) occasionnent un ombrage éliminant toutes les autres espèces durant la période
végétative.
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Photo 8 : Le feuillage dense et abondant empêche tout rayon lumineux d'arriver au sol.
Berges
La renouée du Japon, à cause de son système racinaire de type rhizomateux, n’assure pas la
stabilité des berges et les rend donc vulnérables à l’érosion.
Les massifs denses qu’elle forme rendent l’accès au cours d’eau difficile pour les différents
usagers (pêcheurs, promeneurs,…). En hiver, ces massifs deviennent de grandes étendues
uniformes de tiges séchées qui enlaidissent le paysage et qui sont capables de créer des
entraves lors des crues notamment sur les piles de pont.
Cultures
Les massifs de renouée du Japon proches de terres sous cultures sont à surveiller de très près.
Un labour trop proche de ces massifs aurait pour effet de disséminer les rhizomes sur toute la
parcelle. Quant on connaît la résistance de ces plantes aux herbicides, on s’imagine bien la
difficulté qu’aurait un exploitant de s’en débarrasser.
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2.5. Moyens de gestion
2.5.1. Préventif
Une lutte préventive bien menée est essentielle à l’établissement d’un plan de gestion raisonné
et intelligent.
Elle a pour but de préserver les sites non encore envahis ce qui est particulièrement important
dans le cas de la renouée du Japon, tant les massifs de renouée du Japon bien établis sont
particulièrement difficiles à éradiquer.
• La sensibilisation
• Mise en place d’un système de surveillance et arrachage précoce
La sensibilisation
Elle a pour but d’informer les gens afin d’éviter la dispersion de la renouée du Japon par
dissémination volontaire ou non des rhizomes ou par création de milieux artificialisés
propices à l’installation de la renouée du Japon.
Cette sensibilisation doit porter sur les jardineries et sur les propriétaires de jardin pour éviter
la dissémination de la plante pour ses qualités ornementales.
La sensibilisation doit également porter sur les entreprises de travaux publics qui en
intervenant sur le cours d’eau, remplacent les milieux naturels par des milieux semi artificiels
ou artificiels très vulnérables à l’installation de la renouée du Japon.
La mise en place d’un système de surveillance aurait pour but de détecter le plus rapidement
possible l’installation de nouveaux plants de renouée du Japon. La surveillance des berges
pourrait être effectuée par les différents usagers du cours d’eau. Une bonne observation des
berges est indispensable à la réalisation d’un arrachage précoce efficace.
L’arrachage précoce consiste à éliminer la plante lorsque le système racinaire n’est pas encore
trop profond et qu’il est encore possible de retirer la plante dans son entièreté sans fragmenter
les rhizomes. Il est réalisé à tous les endroits où un plant s’est nouvellement installé.
Il doit être réalisé après chaque crue susceptible d’arracher des rhizomes de la berge.
Pour être efficace, ce moyen de lutte doit être répété à quinze jours d’intervalle car le
développement des rhizomes n’est pas synchrone.
Une attention toute particulière devrait être apportée aux berges inondées situées directement
à l’aval de massifs de renouée du Japon car elles ont d’autant plus de chances d’être envahies
qu’elles se trouvent près d’un massif.
A contrario, les berges inondées se trouvant à plusieurs kilomètres d’un massif de renouée du
Japon ont beaucoup moins de risques d’être envahies, donc une observation rapide sur ces
secteurs devrait suffire.
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L’arrachage précoce est donc une méthode simple, facile à mettre en œuvre et sans danger
pour le cours d’eau, permettant de protéger les berges intactes, d’une future invasion.
Lorsqu’une gestion de la renouée du Japon sur un cours d’eau est décidée, elle devrait, bien
avant toute lutte active, se baser prioritairement sur cette technique permettant de stabiliser
l’invasion.
2.5.2. Actif
La lutte active est plus coûteuse, plus risquée pour l’environnement et apporte des résultats
plus aléatoires que la lutte préventive.
C’est pourquoi chaque lutte active doit être savamment réfléchie et ciblée.
Etant donné l’impossibilité de traiter des centaines de mètres carrés de cours d’eau, seuls
certains sites prioritaires peuvent faire l’objet de cette lutte dans un premier temps.
Ces sites peuvent être des sites de grand intérêt biologique (réserve naturelle, zones Natura
2000) ou, dans le cas de la renouée du Japon, les massifs isolés qui sont des foyers de
propagation pour les sites encore peu envahis.
La propagation de la plante de l’amont vers l’aval induit un intérêt tout particulier à éradiquer
les massifs se trouvant à l’amont des cours d’eau.
Mécanique
• Fauche
• Pâturage
• Plantation de ligneux
• Semi dense d’herbacée
• Couverture par un géotextile
Fauchage
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Photo 9 : Tige de renouée du Japon ayant repris après une coupe au niveau de Nonceveux.
On peut soit emporter les tiges soit les laisser sécher sur place. Il est aussi très important de ne
pas déstabiliser la berge (notamment si on utilise des engins lourds) sous peine d’arracher des
rhizomes susceptibles de reprendre plus à l’aval.
Pâturage
Le pâturage se base sur le même principe que la fauche : épuiser les réserves de la plante.
Le piétinement du bétail pouvant déstabiliser la berge (et donc créer des milieux perturbés
propices à l’installation de la renouée du Japon), le pâturage ne peut se faire à proximité
directe du cours d’eau.
Le pâturage conviendrait donc pour éradiquer les massifs hors berges.
Plantation de ligneux
Cette méthode consiste à mettre la renouée du Japon en compétition nutritive avec une autre
espèce et de former un couvert végétal suffisamment dense pour empêcher les renouées du
Japon de faire la photosynthèse.
Dans les premières années suivant la plantation, il faut couper régulièrement les repousses
pour éviter qu’elles ne fassent de l’ombre à la plantation. Cette coupe doit s’effectuer jusqu’à
ce que les plantations forment un couvert suffisamment dense.
La disparition du massif est tributaire de sa vitalité et de l’ombrage qu’on a su lui occasionner.
La couverture par un géotextile consiste à soustraire le massif aux rayons du soleil pour
empêcher la photosynthèse.
Cette technique doit se réaliser sur des massifs fauchés, ou être réalisée en début de saison.
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Généralement, on surplante de ligneux.
Le géotextile utilisé se dégrade après quatre ou cinq ans, l’ombrage occasionné par le
géotextile est ensuite relayé par celui des ligneux.
La couverture par un géotextile évite un fauchage régulier des repousses (au moins tant que le
géotextile est présent).
Cette méthode présente comme inconvénients qu’elle élimine la flore autochtone (si elle est
toujours présente !!!) se trouvant en dessous du géotextile. L’autre inconvénient réside dans le
fait que les rhizomes parviennent parfois à percer le géotextile.
Chimique
La lutte chimique contre la renouée du Japon ne devrait être utilisée que pour les massifs
situés en dehors de cours d’eau et où le risque de dérive vers le milieu aquatique est nul.
Le glyphosate a été testé et il a apporté des résultats concluants sur la renouée du Japon.
• Pulvérisation
• Injection
Pulvérisation
Selon l’Oregon department of agriculture materials, le meilleur moment pour pulvériser est le
stade bourgeon.
Cependant, d’un point de vue pratique, la pulvérisation à ce moment est difficile car les
massifs présentent déjà une hauteur élevée.
Pulvériser sur des massifs élevés implique de grands risques de dérives d’herbicides. De plus,
ces plants ont un mécanisme de translocation (= mécanisme de circulation de la sève dans la
plante) moins efficace que les jeunes plants.
Les plants moins hauts et donc plus jeunes assurent quant à eux une très bonne translocation,
mais, à cause de leur surface foliaire moindre, l’imprégnation des feuilles par l’herbicide est
plus difficile et donc la quantité d’herbicide se retrouvant dans le milieu est plus importante.
Un bon compromis serait de traiter le massif entre un et deux mètres de haut. A cette hauteur,
le mécanisme de translocation est efficace, la surface foliaire est suffisante et la pulvérisation
est encore aisée.
Cependant, les renouées du Japon atteignent cette hauteur au printemps (vers mi-mai) en sève
montante, alors qu’il faudrait idéalement traiter en sève descendante (mi-août et septembre).
La solution serait de traiter ou faucher une première fois à la mi-mai pour avoir une hauteur
de massifs optimale pour un traitement en septembre.
Couper les renouées du Japon à 1,5 m de haut en septembre puis directement pulvériser est
déconseillé car cette méthode donne peu de satisfaction.
Le glyphosate est l’herbicide donnant les meilleurs résultats.
Les associations d’herbicides ne semblent pas être plus efficaces.
Les massifs peu vigoureux peuvent être éradiqués après une année de traitement. Cependant,
la plupart des massifs demandent deux à trois années de traitement.
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Injection dans les tiges
L’injection dans les tiges peut être réalisée pendant toute la période de végétation. Il est juste
conseillé d’injecter en période de non-stress de la plante (qui peut être occasionné par le froid
ou la sécheresse).
L’herbicide doit être appliqué juste au-dessus du premier nœud qui se trouve généralement à
10 cm du sol.
L’application peut se faire soit par injection (avec une seringue ou un pistolet injecteur), soit
par versement dans le creux de la tige après fauchage du massif (à 10 cm du sol).L’absorption
du produit se fait en une demi heure.
Le mode d’application n’influence pas le taux de réussite.
Il est important d’injecter le produit dans toutes les tiges car chaque tige a son propre système
racinaire. Une tige oubliée ne sera pas affectée par l’herbicide et le site traité pourra dès lors
être très rapidement envahi de nouveau. Il est conseillé de ne pas faucher des massifs qu’on
voudrait traiter par injection dans le futur car la fauche augmente le nombre de tiges par
massif et donc le nombre d’injections.
L’efficacité du glyphosate par ce mode d’application avoisine les 100 %.
Pour le glyphosate, les doses indiquées sont 5 à 10 ml de glyphosate non dilué par tige.
L’inconvénient de ce moyen de gestion est qu’il prend plus de temps que la pulvérisation
malgré l’unique passage requis. Cependant, sur des massifs de surface réduite, le temps
consacré à l’application ne saurait être très important.
Quand une lutte chimique est décidée, la lutte par injection devrait être préférée à la
pulvérisation pour plusieurs raisons :
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3. BERCE DU CAUCASE
Nom latin : Heracleum mantegazzianum
Famille : Apiaceae
Photos :
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Source : Contrat rivière Ourthe
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3.3. Historique et dispersion
Cette plante est originaire de l’ouest du Caucase.
L’introduction de la plante aurait commencé en Grande-Bretagne au « Kew Botanic Garden »
de Londres en 1817.
On la recense pour la première fois comme naturalisée dans le Cambridgeshire en Angleterre
en 1828.
Ensuite, la plante a commencé à proliférer dans toute l’Europe de la plaine jusqu’à une
altitude de 1800 m.
Dans la plupart des pays européens, l’invasion a commencé un peu avant 1900.
Les introductions en Europe ont été réalisées pour ses qualités ornementales.
Des graines furent échangées entre les jardins botaniques d’Europe et certaines furent plantées
dans de grandes propriétés. Ces plantations ont rapidement cessé après avoir observé les
risques sanitaires occasionnés par la plante. (voir 3.4. Impacts)
En Belgique, on pense que la plante a fait sa première apparition en 1930 à Nieuport.
Elle fut introduite en Belgique comme plante ornementale et mellifère, les apiculteurs
n’hésitant pas à la planter.
De nos jours, l´espèce est en pleine progression et est présente presque partout en Belgique.
L’invasion pose également problème en Amérique du Nord.
3.4. Impacts
Biodiversité
Par son importante surface foliaire et sa croissance rapide tôt dans la saison, la berce du
Caucase est une espèce très compétitive.
Sa présence diminue la quantité et la richesse des communautés végétales indigènes.
Santé
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En cas de contact avec la plante, il faut laver soigneusement la place avec du savon puis de
l’eau. Il faut ensuite éviter toute exposition au soleil pendant une semaine environ.
Source : B.Piron
Sensibilisation
Système de surveillance
La mise en place d’un système de surveillance aurait pour but de détecter le plus rapidement
possible l’apparition de nouveaux sites envahis.
Ce système de surveillance, pour être le plus efficace possible devrait faire appel à un
maximum de gens fréquentant les cours d’eau (promeneurs, riverains, pêcheurs…) qui
signaleraient la présence de la plante.
En permettant l’éradication des plantes dès leur arrivée sur un site et en empêchant par là
même qu’elles ne s’étendent, le système de surveillance faciliterait grandement la gestion.
3.5.2. Actif
Mécanique
Cette technique permettrait de se débarrasser de la plante en trois à cinq ans (car la plante
meurt après la floraison (voir 3.2. biologie et écologie)).
Pour ce type de gestion, la période où on réalise la coupe est très importante.
La coupe doit s’effectuer lorsque les ombelles terminales commencent à fleurir. Réalisée plus
tôt, la plante pourrait faire une deuxième floraison produisant des graines tout aussi viables et
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en plus grand nombre que la première floraison. Réalisée plus tard, les graines tombées des
ombelles et se trouvant sur le sol pourraient arriver à maturité.
Dans tous les cas, pour assurer l’éradication, il est conseillé de ramasser les ombelles coupées
puis de les détruire.
Cette méthode d’éradication est rapide et efficace, elle peut être envisagée pour les massifs de
grande importance.
Cette méthode consiste à couper et blesser la plante au niveau du collet, c’est-à-dire à 10-15
cm sous terre. Elle permet une mort immédiate de la plante. Cette coupe est réalisée
généralement à l’aide d’une bêche.
Couper une plante à 10-15 cm sous terre prend du temps.
C’est pourquoi ce moyen de gestion est souvent conseillé pour l’éradication de petits massifs
ou de plants isolés.
Pâturage
Chimique
Les herbicides systémiques tel le glyphosate présentent une bonne efficacité contre la berce
du Caucase.
La pulvérisation doit se faire lorsque les feuilles sont assez developpées pour une bonne
assimilation de l’herbicide mais avant qu’elles ne soient trop grandes pour éviter un passage
trop difficile.
Généralement, on traite lorsque la plante a atteint une taille de 20 à 50 cm.
Il est parfois nécessaire de faire une deuxième pulvérisation si des jeunes plantules ont germé
après la première application.
La plupart du temps, un passage suffit.
La méthode chimique est une méthode rapide, efficace et bon marché qui convient bien aux
sites fortement envahis ne présentant plus de flore locale et ne présentant aucun risque de
contact avec le milieu aquatique.
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REMARQUE : Les méthodes de lutte biologique
Les méthodes de lutte biologique consistent à introduire des consommateurs (ex : insectes) ou
des parasites (ex : champignons, bactéries) spécifiques de l’espèce invasive.
Peu d’informations concernant cette lutte sont disponibles pour les trois plantes étudiées car
les études sont toujours en cours.
Cette technique ne permet pas l’éradication totale de la plante mais permet le contrôle de
l’invasion à un niveau acceptable.
Ce moyen de gestion présente l’avantage qu’une fois l’organisme introduit, l’intervention de
l’homme n’est plus nécessaire. L’inconvénient est que les moyens financiers nécessaires tant
pour la recherche que pour la mise en place de la gestion sont importants. Le deuxième
inconvénient est le risque que l’organisme introduit s’attaque à d’autres plantes indigènes et
devienne à son tour invasif.
Les gestions biologiques déjà réalisées pour d’autres plantes invasives dans d’autres pays
montrent en général de très bons résultats.
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PARTIE PRATIQUE
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La partie pratique de ce TFE a consisté en deux choses :
L’inventaire de terrain réalisé est le premier inventaire d’envergure réalisé en région wallonne
sur les plantes invasives en bord de cours d’eau.
L’inventaire nous a permis de tirer des cartes localisant les différentes zones envahies sur ces
deux cours d’eau.
Cet inventaire de terrain était la première étape essentielle pour réaliser un plan de gestion de
qualité.
1. METHODOLOGIE APPLIQUEE
Une fiche de terrain « plantes invasives » a été crée en accord avec la Région Wallonne et le
Contrat Rivière Amblève. Cette fiche s’inscrit parmi les dix autres fiches habituellement
completées lors de l’inventaire d’un cours d’eau.
Les cours d’eau ont été parcourus de l’amont vers l’aval, pour mieux observer l’évolution de
l’importance des massifs au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la source du cours d’eau.
La fiche « plantes invasives » a été complétée à chaque fois qu’une des trois espèces a été
observée.
Nous relevions également les coordonnées Lambert X-Y de chaque point à l’aide d’un GPS.
Le point GPS était pris à l’extrémité amont de chaque massif.
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1.1. Description de la fiche
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Cette fiche comprend quatre types d’informations :
• Nom de la plante
• Longueur de berge envahie
• Largeur du massif
• Hauteur de la plante : permet de mieux connaître son stade de développement
• Pourcentage de surface envahie : permet de savoir à quel point la berge est envahie, il
donne une indication sur le nombre de plants présents par m2.
• Surface envahie : toute la berge, mi-berge,…
• Hauteur de la berge
Autres
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Remarque
La fiche a été volontairement conçue pour être remplie rapidement et facilement. Son but
premier est de signaler la présence du massif et non les causes de son installation C’est
pourquoi, plusieurs informations (ex : analyse de sol, …) ont volontairement été omises.
L’objectif à viser à moyen terme serait l’inventaire total du bassin. Etant donné l’importance
de celui-ci, toute personne volontaire pour inventorier une partie de cours d’eau est le
bienvenu. Cette fiche peut être completée par tout un chacun en un minimum de temps.
Le GPS utilisé est capable de donner une localisation géographique avec une précision de 4
mètres.
La quasi totalité des points GPS ont été pris avec une précision supérieure à 10 mètres.
Quelques points ont une moins grande précision (+/- 30 mètres), et d’autres n’ont pas su être
pris.
Cela est dû au fait que le ciel n’était pas dégagé pour diverses raisons : vallée encaissée,
massif sous forêt dense, sous pont, etc…
Les coordonnées de ces points ont alors été prises grâce a un programme de cartographie
informatique et aux cartes d’état-major de Belgique sur CD-rom de Wallonnie et Bruxelles de
l’IGN. Ce programme et ces cartes permettent de retrouver les coordonnées d’un point à partir
d’un point sur une carte IGN.
Il a été décidé de prendre le point GPS à l’amont de chaque massif pour une question
d’homogéinité des données.
Le point GPS n’était pris que sur une berge droite ou gauche selon la position de l’opérateur,
sur la carte, le point doit donc être remis sur la bonne berge.
Cartes
Toutes les données des fiches ont été encodées dans une base de données Access 97.
L’encodage a permis un traitement informatique des données et la réalisation des cartes.
Les points GPS ont permis de localiser très précisément les massifs sur des cartes IGN.
Pour la plupart des massifs, le point GPS est accompagné du numéro de fiche, cependant, aux
endroits où les points sont trop rapprochés, certains numéros de fiches ont été omis dans un
souci de lisibilité des cartes.
Les cartes ont été réalisées à la D.G.R.N.E. avec l’aide de Sébastien Dendoncker,
coordinateur de contrat rivière.
Le programme Arcview a été utilisé.
Chaque massif a été représenté sur la carte par une icône, la catégorie des cours d’eau ainsi
que les limites communales sont également indiquées :
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Distance
Dans un souci de rapidité et de facilité, seules les premières distances ont été mesurées,
ensuite elles ont été estimées.
Les petits massifs (inférieurs à 10m) ont été estimés à vue.
Les massifs moyens (entre 10 et 100 m) ont été estimés en comptant le nombre de pas.
Les grands massifs (+ de 100 m) ont été estimés par carte.
L’inventaire de terrain a été réalisé de début août jusque mi-octobre, pour localiser plus
facilement la balsamine de l’Himalaya, la renouée du Japon et la berce du Caucase qui sont en
pleine période végétative et à leur développement maximale à ce moment.
L’inventaire se réalisait sur une largeur de +/- 5 m à partir de la berge.
Nous pouvons dire que tous les plants de balsamine de l’Himalaya ont été relevés dans les
zones peu envahies (c’est-à-dire à l’amont des cours d’eau).A l’aval, dans un souci de
lisibilité des cartes et de rapidité, les plants isolés n’ont pas été inventoriés, seuls les massifs
ont fait l’objet d’une fiche. Néanmoins, ces plants isolés ont généralement été indiqués dans la
partie « commentaires » des fiches.
De plus, au fil des années, les zones envahies vont augmenter à cause de la dissémination des
graines. Les graines de cette année pourraient donc faire apparaître certaines zones envahies,
qui n’étaient pas répertoriables au moment de l’inventaire.
Les massifs déjà présents et n’ayant pas encore occupé toute la surface disponible, pourraient
s’agrandir et le pourcentage d’envahissement pourrait augmenter.
On peut dire que la quasi-totalité des massifs de renouée du Japon ont été inventoriés.
31
En effet, la renouée du Japon se trouvait rarement en plants isolés (hormis quelques plants peu
développés dû à l’ombrage de forêts denses de résineux), mais souvent en grands massifs
facilement repérables.
Cependant, étant donné que les berges des cours d’eau sont en cours d’envahissement,
certaines parties de la rivière inventoriées comme non envahies pourraient le devenir cette
année si un rhizome a su reprendre à un endroit. Aussi, les massifs de renouée du Japon
récemment installés, pourraient s’étendre jusqu’à rencontrer un obstacle entravant leur
progression.
Ensoleillement
Inondation de la zone
Faite à l’œil sur le terrain car la nouvelle cartographie des zones inondables de la Région
Wallonne, issue du projet plan « PLUIES » du gouvernement wallon, n’est pas encore
terminée actuellement.
32
2. SENSIBILISATION
Une partie de mon travail a consisté à sensibiliser les riverains et le milieu professionnel
gérant les cours d’eau sur la problématique des plantes invasives.
Cette sensibilisation s’est faite par divers moyens :
Les gestionnaires de cours d’eau : pour insister sur l’ampleur du problème, et remettre à jour
leurs connaissances dans le domaine.
Le grand public : attirés par les qualités ornementales de ces espèces il aurait tendance à les
planter dans son jardin et faciliter ainsi leur dispersion. Le public a également été sensibilisé
aux risques de brûlures occasionnées par le contact avec la sève de la berce du Caucase.(voir
3.4.Impacts).
La commune et les ouvriers communaux : par les travaux qu’ils réalisent, sont amenés à
remanier la terre et ainsi créer des milieux perturbés propices à l’installation de plantes
invasives. Aussi, les travaux de remblais sont susceptibles de disséminer de la terre
contaminée en rhizomes de renouée du Japon. La sensibilisation a également visé à faire
prendre conscience aux ouvriers communaux du risque de brûlure de berce du Caucase lors de
fauchage réalisé sans protection.
33
3. INVENTAIRE
Remarque : l’inventaire a été réalisé pour faire un état des lieux de l’envahissement des deux
cours d’eau étudiés mais également pour proposer un début de gestion. Les gestions
proposées devront être réalisées en fonction des moyens disponibles. Le choix des sites se
base sur l’inventaire réalisé mais également sur toute une série d’observations sur les plantes
invasives déjà mentionnées dans la partie théorique mais qu’il est important de rappeler.
• Le mode de dispersion des plantes se fait la plupart du temps par hydrochorie (=via le
cours d’eau) d’où l’importance de d’abord traiter l’amont puis l’aval.
• Seules les luttes mécaniques peuvent être utilisées en bord de cours d’eau (les luttes
chimiques sont interdites (A.R.W. du 27/01/84 et 24/04/86) et les luttes biologiques ne
sont pas encore au point).
• Il est indispensable d’avoir une vision globale de l’envahissement de tout le cours
d’eau pour déterminer les endroits ou une gestion est encore possible et intéressante.
(repérer les massifs isolés ainsi que les zones peu envahies et à protéger).
• L’éradication de la plante est très difficile, c’est pourquoi les efforts doivent d’abord se
concentrer sur des mesures limitant sa dispersion (sensibilisation et arrachage
précoce).
• Les massifs isolés sont des foyers de propagation, c’est pourquoi ils sont interressants
à éradiquer. Plus une berge est éloignée du dernier massif de renouée du Japon
observé, moins elle a de risque d’être envahie.
• Sa faible présence sur le réseau impose une éradication totale et prioritaire avant que
sa propagation ne pose problème. Ici pas de site prioritaire, tout plant doit être
éradiqué.
34
3.1. LIENNE
Dans un souci de clarté des résultats, nous avons décidé de diviser la Lienne en huit secteurs.
Ces secteurs n’ont pas été définis en fonction de leur longueur mais en fonction du type
d’envahissement auxquels ils étaient sujets. L’envahissement encore limité de la Lienne nous
a permis de faire une analyse des résultats assez minutieuse. Pour affiner encore la précision
de l’inventaire, je vous conseille de vous reporter aux cartes en annexe ainsi qu’aux 178
fiches réalisées.
35
Vue générale des secteurs sur la Lienne
Secteur 8
Secteur 7
Secteur 6
Secteur 5
Secteur 4
Secteur 3
Secteur 2
Secteur 1
: 1/95.000
36
3.1.1. Analyse des résultats
La Lienne prend sa source près de Regné et d’Hébronval, pour se jeter dans l’Amblève à
Targnon.
Etant donné que nous savions que l’extrémité amont de la Lienne avait peu de chance de
présenter des plantes invasives (suite à un inventaire partiel réalisé l’année précédente), nous
avons commencé l’inventaire de terrain à « Point du jour » se trouvant quelques centaines de
mètres à l’amont de la réserve naturelle domaniale des Prés de Lienne.
Nous avons constaté une absence des trois plantes invasives étudiées sur la réserve. (Ce qui a
été confirmé par un agent Natura 2000 qui a effectué un relevé floristique de la réserve un
mois plus tard).
SECTEUR 4 (de « Grand Heid » jusque « Les Forges » « fiches 67 à 84, 18 populations
recensées »).
Le cours d’eau est peu envahi, seuls de petits massifs de renouée du Japon (<10 m2) et de
balsamine de l’Himalaya (<20 m2) ainsi que quelques plants épars sont présents.
SECTEUR 5 (de « Les Forges » jusqu’au camping de « Sur la Lienne » « fiches 85 à 118, 34
populations recensées »).
37
La renouée du Japon est très peu présente. Seuls 4 massifs ont été inventoriés pour une
surface totale de 17 m2.
Par contre, sur ce même parcours, la balsamine de l’Himalaya est beaucoup plus présente
(290 m2).
SECTEUR 6 (du camping de « Sur la Lienne » au village de « Chession » « fiches 119 à 152,
34 populations recensées »).
SECTEUR 7 (du village de Chession jusqu’à +/- 250 m en amont de la confluence avec
l’Amblève « fiches 153 à 178, 26 populations recensées »).
La balsamine de l’Himalaya est fort présente ; tandis que seulement 2 massifs de renouée du
Japon ont été observés.
La surface envahie par la balsamine de l’Himalaya a été évaluée à 1609 m², 3 massifs de très
grande importance (> 300m²) ont été observés (fiches 154, 172, 177), qui ont de plus un fort
pourcentage d’envahissement (50%,80%,80%).
La surface envahie par la renouée du Japon est de 618m².
Le premier massif de renouée du Japon de très grande importance se trouve au niveau du
village de Xhierfomont. (fiche 154).
En effet, ce massif recouvre à lui seul une surface de 600 m² pour un pourcentage
d’envahissement de 80%.
SECTEUR 8 (de +/- 250 m en amont de la confluence avec l’Amblève à la confluence avec
l’Amblève « fiches 179 à 186, 8 populations recensées »).
38
3.1.2. Interprétation des résultats
SECTEUR 1
Comme on s’y attendait, l’extrémité amont de la Lienne ne présente aucune des trois plantes
invasives recensées.
La réserve naturelle domaniale des Prés de Lienne est également exempte des 3 plantes
étudiées. Ceci est très certainement dû à sa position fort en amont du cours d’eau, mais
également du au fait que les berges présentent une végétation dense et non perturbée.
SECTEUR 2
Le fait que le premier plant de balsamine de l’Himalaya ait été trouvé sur le ruisseau du
Groumont nous permet d’émettre l’hypothèse de la présence de la plante plus en amont sur ce
ruisseau.
Nous pouvons également dire que les premiers plants de balsamine de l’Himalaya observés
sur la Lienne, pourraient provenir de graines issues de ce ruisseau.
Les quelques plants isolés de balsamine de l’Himalaya observés un peu plus en aval seraient
le résultat de quelques graines apportées de l’amont via le courant. La balsamine de
l’Himalaya étant une espèce annuelle, ces plants n’auraient donc pas encore eu le temps
d’expulser leurs graines autour d’eux pour former de petits massifs.
Les quelques petits massifs de balsamine de l’Himalaya à faible pourcentage
d’envahissement, se trouvant entre l’aval de la réserve jusqu’à « En Bergifa », témoignent que
la zone est en cours d’envahissement. La succession des floraisons et des expulsions de
graines devrait au fil des années augmenter leur surface et leur pourcentage d’envahissement.
SECTEUR 3
Le premier massif de renouée du Japon observé à « En Bergifa », est bien developpé (10 m²,
90% de surface envahie).
Ce grand développement n’est, pour la renouée du Japon, pas synonyme d’une présence de
longue date car un massif peut augmenter sa surface de plusieurs cm par jour.
De « Les Cheneux » jusque « Grand Heid », la présence de nombreux massifs de renouée du
Japon, mais ne s’étendant pas encore sur de grandes surfaces, nous montre que la zone est en
cours d’envahissement.
Ces massifs sont, pour certains, amenés à s’étendre s’ils ne sont pas bloqués par une route,
une pâture, une forêt…
SECTEUR 4, 5, 6, 7, 8
Au fur et à mesure qu’on descend la Lienne, les surfaces et nombre de plants de balsamine de
l’Himalaya au mètre carré son de plus en plus importants.
Un massif de très grande importance (5000 m²) a été observé près du village de Xhierfomont.
Ce massif a envahi tout l’espace qui lui était disponible (200 m x 25 m), et n’a pu être arrêté
que par une absence de berge à l’amont et à l’aval du massif (car à ces endroits, la Lienne est
attenante à un rocher). Du côté de la berge, le massif est arrêté par une trop forte pente du
terrain. Le faible pourcentage d’envahissement (30%) de ce massif est dû au fait qu’il se
trouve sous une forêt de feuillus et ne bénéficie donc pas d’un ensoleillement idéal.
39
L’aval de la Lienne étant fortement envahi par la balsamine de l’Himalaya, les seuls endroits
en étant exempts, sont les endroits où celle-ci n’a pu s’installer, c’est-à-dire là où la berge
présente une végétation autochtone abondante, les endroits où la renouée du Japon est
présente, sous forêt très dense de feuillus ou résineux, ou aux endroits ou la berge est
entièrement artificialisée.
Le pâturage a permis de limiter la largeur de plusieurs massifs, le bétail broutant la balsamine
de l’Himalaya.
En ce qui concerne la renouée du Japon, nous n’observons pas, sur la Lienne, une
augmentation nette des surfaces envahies du premier massif observé jusqu’à la confluence
avec l’Amblève.
Nous pouvons expliquer cela par le caractère beaucoup plus aléatoire de la distribution des
massifs de renouée du Japon dû au fait que les renouée du Japons envahissent
préférentiellement des sites ayant été perturbés.
Un seul massif de grande importance (200 m x 3 m) a été inventorié à l’aval du village de
Chession.
BALSAMINE DE L’HIMALAYA
En analysant l’inventaire de terrain réalisé, nous constatons qu’un plan de gestion adéquat
nous permettrait de gagner plusieurs kilomètres de berges intacts de balsamine de l’Himalaya.
Etant donné le plus fort envahissement de la partie aval, nos efforts ne devraient être portés,
dans un premier temps, qu’à l’amont du cours d’eau. De plus, les premiers plants de
balsamine de l’Himalaya se trouvent sur des sites de grand intérêt biologique (pâture
extensive de la RND des Prés de Lienne et puis zones Natura 2000 (BE33060) jusque Les
Chèneus et ensuite au niveau de Picheux-Bas (BE 33048)).
40
SECTEUR 2 (du ruisseau du Groumont jusqu’à « En Bergifa » « fiches 1 à 20, 20 populations
recensées »).
1/27.000
Pour être efficace, la gestion devrait commencer par un arrachage des plants présents sur le
ruisseau du Groumont, soupçonnés d’être à l’origine de l’envahissement de l’amont de la
Lienne.
Les plants isolés situés entre la confluence avec le Groumont et le village de « En Rarimont »
sont facilement et rapidement arrachables à la main. Les plants ne devraient pas être laissés
sur place mais être remis soigneusement dans un sac.
Ensuite la gestion devrait se réaliser en fonction des moyens disponibles.
L’importance des massifs est assez limitée jusqu’à la fin du secteur 4 se situant au ni veau du
village « Les Forges ».
Pour les petits massifs, présents à partir de « En Rarimont » jusque « Les Forges », un
fauchage en dessous du premier nœud serait plus rapide.
41
La rivière serait ainsi traitable sur plusieurs kilomètres du ruisseau du Groumont jusque « Les
Forges ».
L’éradication des massifs plus importants se situant à l’aval du village « Les Forges » ne
devrait pas commencer avant d’être sûrs de l’éradication des plants et massifs à l’amont.
Une lutte mécanique par coupe avec engins lourds n’est pas conseillée car la quasi-totalité des
berges de la Lienne est naturelle et serait donc fortement perturbées par le passage d’un engin
lourd.
RENOUEE DU JAPON
La gestion des massifs de renouée du Japon sur la Lienne peut consister en une gestion
préventive et active.
Gestion préventive
La gestion préventive de la renouée du Japon sur la Lienne aurait deux objectifs principaux :
Les travaux d’aménagement des berges les perturbent et créent un milieu favorable à
l’installation de la renouée du Japon. Les remblais créent non seulement un milieu favorable à
l’installation de la renouée du Japon mais peuvent également être source de contamination
s’ils sont chargés en rhizomes de renouée du Japon.
La mise en place d’un système de surveillance aurait pour but de détecter les nouveaux plants.
On pourrait alors intervenir avant que le système racinaire ne soit trop important.
Le système de surveillance pourrait être réalisé par des gens fréquentant la Lienne (riverains,
promeneurs, pêcheurs…).
Dans le cas de la Lienne qui est presque entièrement gérée par des sociétés de pêche, le
système de surveillance pourrait être relayé par les pêcheurs. Ceux-ci pourraient soit signaler
la présence d’un nouveau plant ou encore mieux arracher eux-mêmes le plant et le mettre
soigneusement dans un sac.
Le Contrat Rivière Amblève pourrait de son côté centraliser les données puisque les sociétés
de pêche de la Lienne en font partie.
Gestion active
L’inventaire de terrain met en évidence trois zones qui seraient intéressantes à traiter.
42
SECTEUR 4 (de « Grand Heid » jusque « Les Forges » « fiches 67 à 84, 18 populations
recensées »).
1/13.000
43
Ce secteur comporte 6 massifs. La surface totale recouverte par ceux-ci est de 53,5 m2.
SECTEUR 5 (de « Les Forges » jusqu’au camping de « Sur la Lienne » « fiches 85 à 118, 34
populations recensées »).
1/22.000
44
Ce secteur comporte seulement 2 massifs recouvrant une surface totale de 3,5 m2.
SECTEUR 7 (du village de Chession jusqu’à +/- 250 m en amont de la confluence avec
l’Amblève « fiches 153 à 178, 26 populations recensées »).
1/9.000
Cette zone comporte un massif d’importance moyenne (18 m2) (fiche 159) et un massif de
grande importance (+/- 300 m de berge envahie) (fiche 156). L’importance de ce dernier
massif rend l’éradication sur cette zone beaucoup plus difficile. Néanmoins, le nombre de
kilomètres de berge exempts de renouée du Japon à gagner est intéressant.
• Eliminer les massifs présents sur ces trois zones permettrait de les protéger contre un
envahissement futur par la renouée du Japon. En effet, la propagation des renouée du
Japons sur le réseau s’interrompt assez rapidement (quelques kilomètres) en aval des
derniers secteurs envahis (voir partie théorique).Ces massifs présentent donc le profil
type de foyers potentiels de propagation.
45
Les luttes chimiques n’étant pas autorisées et les luttes biologiques n’étant pas au point, seule
une lutte mécanique peut être envisagée. Le type de lutte mécanique utilisé dépendra des
moyens disponibles (coût, main d’œuvre…).
46
3.2. AMBLEVE
L’envahissement de l’Amblève étant plus important que celui de la Lienne, l’analyse des
résultats n’a pu être aussi minutieuse que celle réalisée pour la Lienne. Pour rendre compte de
l’importance des massifs situés à l’aval du cours d’eau, seule la longueur de berge envahie par
les massifs a été donnée au contraire de l’inventaire de la Lienne où on donnait la surface
totale. En effet, estimer correctement la largeur d’un massif de plusieurs centaines de mètres
de long est difficile tant celle-ci peu varier énormément en fonction de la largeur de la zone
humide, l’affectation du sol,…
47
Vue générale des secteurs sur l’Amblève amont
Secteur 7
Secteur 6
Secteur 5
Secteur 4
Secteur 3
Secteur 2
1/95.000
Secteur 1
48
Vue générale des secteurs sur l’Amblève aval
Secteur 14
Secteur 13
Secteur 11
Secteur 12
Secteur 10
1/100.000
Secteur 9
Secteur 8
49
Source : Cartes d’état-major de Belgique (Institut Géographique National).
SECTEUR 2 (de Amel jusque Monteneau (fiches 187 à 196, 10 populations recensées)).
La première plante invasive observée sur l’Amblève est une balsamine de l’Himalaya. Ce
plant se trouve à proximité du village d’Amel à plus ou moins 200 m en aval de la confluence
avec le ruisseau du Moderscheiderbach où l’Amblève passe de la catégorie 2 à 1.
A partir de ce point jusque Monteneau, une quinzaine de plants ont été observés. La plupart de
ces plants sont isolés sauf dans deux cas (fiches 193 et 194) ou ils sont groupés par 4.
Ce secteur se situant sous forêt dense de feuillus et résineux ne présente aucune plante
invasive recensée.
SECTEUR 4 (de l’aval de Faye jusqu’à l’amont de Pont (fiches 197 à 227, 30 populations
recensées)).
Ce secteur présente des plants isolés de balsamine de l’Himalaya ainsi que quelques massifs à
faible pourcentage d’envahissement.
Sept massifs ont été relevés couvrant une surface totale de 47 m2. Seul le dernier massif (fiche
217) est de plus grande taille (12 m2), les autres ont tous une surface inférieure à 10 m2.
SECTEUR 5 (de l’amont de Pont jusqu’à la confluence avec la Warche (fiches 228 à 345, 117
populations recensées)).
Tout le secteur est fortement envahi par la balsamine de l’Himalaya. L’amont de ce secteur
(jusque la fiche 244) présente encore une majorité de massifs avec un faible pourcentage
d’envahissement, mais, à partir de la confluence avec le ruisseau de Recht, le pourcentage
d’envahissement et la surface des massifs devient plus importante.
Les quelques observations réalisées sur l’aval du ruisseau de Recht montrent une grande
présence de balsamine de l’Himalaya.
A l’aval de ce ruisseau (à peu près 1,5 km à l’amont de la confluence avec la Warche) ont été
répertoriés les premiers plants de Berce du Caucase (fiches 306 et 308). Ces plants se trouvent
à proximité directe du pont de la route Planche-Bellevaux. En tout, cinq plants on été
50
observés, un plant à l’amont du pont et quatre à l’aval. Ils se situent sur la rive droite et hors
berge.
Pour la balsamine de l’Himalaya, onze massifs ont une longueur comprise entre 50 et 100 m,
quatre entre 101 et 200m, un entre 201 et 300m et un entre 301 et 400m.
SECTEUR 6 (de la confluence avec la Warche jusque Stavelot (fiches 346 à 482,136
populations recensées)).
SECTEUR 7 (de Stavelot jusque la confluence avec la Salm (fiches 483 à 624, 141
populations recensées)).
Nous avons également relevé de la berce du Caucase en plants isolés à quatre endroits (fiches
549, 559, 582, 589).
51
SECTEUR 8 (de la confluence avec la Salm jusque « La Venne » (fiches 625 à 729, 104
populations recensées)).
SECTEUR 9 (de « La Venne » jusque la confluence avec la Lienne (fiches 730 à 844, 114
populations recensées)).
Tout le secteur est envahi par la balsamine de l’Himalaya et la renouée du Japon. Treize
massifs de balsamine de l’Himalaya de grande importance (entre 100 et 500 mètres de long)
ont été inventoriés. Un massif de 700 mètres de long a également été observé.
Une bonne partie des massifs de renouée du Japon se trouve à l’amont du secteur entre La
Venne et Monceau. Les massifs de renouée du Japon sont généralement de petites ou
moyennes tailles (<30 mètres de long), seuls trois massifs ont une longueur plus importante
de 40, 50 et 80 mètres (fiches 824, 739, 819).
L’aval du secteur est moins envahi.
La berce du Caucase a également été observée à deux endroits, l’un présentant 6 ombellifères
(fiche 742), l’autre présentant une seule ombellifères (fiche 776).
SECTEUR 10 (de la confluence avec la Lienne jusque Naze (fiches 845 à 923, 79 populations
recensées)).
Sur une longueur d’à peu près 1 kilomètre à l’aval de la confluence avec la Lienne, l’Amblève
est très fortement envahie par la renouée du Japon. Les massifs constituant cet envahissement
sont de petite taille (< 30 mètres de long).
Les massifs de renouée du Japon sont encore présents sur la partie aval du secteur mais en
moins grand nombre. Le secteur est également envahi par la balsamine de l’Himalaya. Trois
massifs de grande importance (entre 100 et 500 mètres de long) ont été observés.
Un massif de un kilomètre de long allant de Naze jusqu’au barrage de Lorcé a été inventorié.
Aucun plant de berce du Caucase n’a été observé sur ce secteur.
SECTEUR 11 (de la ferme de fagne de Naze jusque Nonceveux (fiches 924 à 1023, 99
populations recensées)).
Le secteur est très fortement envahi par la balsamine de l’Himalaya et la renouée du Japon.
Douze massifs de balsamine de l’Himalaya de grande importance ont été observés.
Sept ont une longueur comprise entre 100 et 200 mètres, trois entre 250 et 350 mètres et deux
ont une longueur de 500 mètres.
De nombreux massifs de renouée du Japon de petite à moyenne taille (<50 m) ont été
observés ainsi que trois massifs de plus grande importance (entre 50 et 100 m).
Aucun plant de berce du Caucase n’a été observé.
52
SECTEUR 12 (de Nonceveux jusqu’au viaduc de Remouchamps (fiches 1024 à 1158, 134
populations recensées)).
Du viaduc au pont de Remouchamps, les berges sont surtout envahies par la balsamine de
l’Himalaya, la renouée du Japon est quant à elle moins présente.
A l’aval du pont de Remouchamps, les berges sont envahies tant par la renouée du Japon que
par la balsamine de l’Himalaya.
Sur ce secteur deux zones très peu envahies ont été observées. La première zone se trouve à
l’aplomb de la Heid des Gattes. A cet endroit, sur la berge droite et sur une longueur de 800
mètres aucun massif de renouée du Japon n’a été observé. Seuls deux plants épars de
balsamine de l’Himalaya sont présents.
La deuxième zone peu envahie va du pont d’Aywaille jusque Emblève. Sur cette zone d’à peu
près 1,5 kilomètre, seul deux massifs de renouée du Japon et trois massifs de balsamine de
l’Himalaya de faible importance ont été inventoriés.
Les massifs de renouée du Japon présents sur ce secteur ne sont pas de grande importance
(<30 mètres de long).
Les massifs de balsamine de l’Himalaya ont une longueur inférieure à 100 mètres sauf à deux
endroits où les massifs font 100 et 300 mètres.
SECTEUR 14 (de Emblève jusqu’à la confluence avec l’Ourthe (fiches 1231 à 1365, 134
populations recensées).
Le secteur est très fortement envahi par la renouée du Japon, la balsamine de l’Himalaya y est
moins présente.
La plupart des massifs de renouée du Japon ont une longueur inférieure à 50 mètres. Trois
massifs ont une longueur comprise entre 50 et 100 mètres, sept massifs entre 100 et 150
mètres, deux massifs entre 150 et 200 mètres et un massif de 260 mètres.
Une grande partie des massifs de balsamine de l’Himalaya observés ont une longueur
comprise entre 10 et 50 mètres, six massifs entre 50 et 100 mètres, un massif de 130 mètres et
un autre de 270 mètres.
A plus ou moins 1,5 kilomètre en amont de la confluence avec l’Ourthe se trouve une zone
comportant de la berce du Caucase. Six ombellifères ont été recensées mais le nombre total de
plants est certainement plus important. En effet, l’observation n’a pu être optimale étant
53
donné la difficulté d’accès au site (île). C’est surtout la moitié amont de l’île qui est envahie
par la berce du Caucase, la moitié aval étant occupée par de la renouée du Japon et de la
balsamine de l’Himalaya.
SECTEUR 1
SECTEUR 2
SECTEUR 3
Bien que des balsamines de l’Himalaya soient présentes sur le secteur 2 plus en amont, le
secteur 3 est indemne de plante invasive. On peut expliquer cela par le fait que les berges du
secteur n°3 sont recouvertes par une forêt dense de feuillus et résineux. L’ombrage occasionné
par la forêt empêche le développement de plante invasive.
SECTEUR 4
SECTEUR 5
Les massifs de balsamine de l’Himalaya présents à l’amont de ce secteur auraient pour origine
les graines apportées via l’Amblève.
L’envahissement plus important à l’aval du ruisseau de Recht serait dû à celui-ci. En effet, les
quelques observations réalisées à la confluence ruisseau de Recht-Amblève témoignent d’un
fort envahissement par ce ruisseau. Ce ruisseau serait vecteur d’un apport considérable de
graines, qui seraient responsables de l’envahissement plus important à l’aval de celui-ci.
Le fait que les premiers plants et ombelles de berce du Caucase aient été observés à proximité
directe d’une voie de communication (pont de la route Planche –Bellevaux) plaide pour
l’introduction de la plante via l’homme.
54
SECTEUR 6
La présence des trois plantes invasives étudiées sur la Warche nous montre que cette rivière
est également sujette à l’envahissement par ces trois plantes.
Etant donné que la Warche est envahie par la renouée du Japon, nous pouvons dire que
l’envahissement de l’Amblève a pour origine la dérive de rhizomes arrachés aux berges de la
Warche. La présence sur l’Amblève en aval de la confluence avec la Warche d’un grand
nombre de petits massifs de renouée du Japon de surface restreinte montre que la zone est en
cours d’envahissement.
La présence de deux petits massifs (7 plants) de berce du Caucase montre que celle-ci est
présente à cet endroit depuis déjà quelques années puisqu’elle a déjà eu le temps de former de
petits massifs.
SECTEUR 7, 8, 9, 10
Au fil de la descente de ces secteurs, nous remarquons que l’envahissement des berges
augmente tant pour la balsamine de l’Himalaya que pour la renouée du Japon.
Le non envahissement de certaines parties de berge est dû à l’affectation du sol (forêt dense,
pâturage, berge artificielle…) ne permettant pas l’installation des deux espèces.
Nous n’observons pas une augmentation de la quantité de plants de berce du Caucase en
descendant la rivière.
SECTEUR 11 et 12
SECTEUR 13
L’absence de renouée du Japon sur la berge droite située à l’aplomb de la Heid des Gattes (qui
devrait pourtant être une zone fort envahie étant donné sa position à l’aval du cours d’eau)
peut s’expliquer par l’absence de milieu perturbé à cet endroit depuis plusieurs années. En
effet, l’interdiction de tout passage dans cette zone (à cause du risque d’effondrement du
rocher), a préservé les berges de tout remaniement de terre. Une végétation dense et sauvage a
pu se réinstaller et faire barrage à l’implantation de plantes invasives.
Le très faible envahissement de la zone allant du pont d’Aywaille jusque Emblève est dû au
caractère artificiel des berges qui y sont présentes, l’Amblève étant à cet endroit canalisée par
des berges en béton.
SECTEUR 14
Les nombreux massifs de renouée du Japon de grande taille présents sur ce secteur montre un
envahissement quasi total des berges naturelles de ce secteur. L’envahissement de ce secteur
peut être expliqué par sa position en aval ainsi que sa proximité avec différentes
agglomérations, amenant à un remaniement régulier des berges.
55
3.2.3. Proposition de gestion sur l’Amblève
BALSAMINE DE L’HIMALAYA
L’inventaire de terrain nous montre qu’un plan de gestion de la balsamine de l’Himalaya sur
l’Amblève nous permettrait de gagner plusieurs kilomètres de berge exempts de balsamine de
l’Himalaya.
SECTEUR 2 (de Amel jusque Monteneau (fiches 187 à 196, 10 populations recensées)).
1/20.000
56
La dissémination des graines issues de ces plants via le cours d’eau fait peser un risque
d’envahissement futur du secteur 3 qui est encore indemne de balsamine de l’Himalaya.
L’envahissement n’étant qu’a son début, la gestion sera facilitée.
La technique d’éradication la plus adéquate pour les plants isolés est l’arrachage manuel. Les
observations devront être minutieuses pour éviter l’oubli d’un plant.
La gestion devrait également être réalisée sur le ruisseau du Moderscheiderbach soupçonné de
présenter également quelques plants.
L’éradication totale des plants de balsamine de l’Himalaya sur ce secteur permettrait de rendre
nul le risque de dissémination de la plante via le cours d’eau jusqu’au village de Faye.
57
SECTEUR 4 (de l’aval de Faye jusqu’à l’amont de Pont (fiches 197 à 227, 30 populations
recensées)).
1/20.000
58
L’envahissement de ce secteur étant faible, la gestion mécanique par arrachage manuel ou
fauchage peut encore être réalisée sans nécessiter beaucoup de temps.
Les quelques plants épars du secteur devraient faire l’objet d’un arrachage manuel. Pour les
sept massifs répertoriés, un fauchage en dessous du premier nœud serait plus rapide et tout
aussi efficace.
59
SECTEUR 5 (de l’amont de Pont jusqu’à la confluence avec la Warche (fiches 228 à 345, 117
populations recensées)).
1/25.000
L’amont de ce secteur (jusque fiche 244) est encore facilement traitable par arrachage manuel
pour les plants isolés et par fauchage en dessous du premier nœud pour les petits massifs.
Mais, à partir de la confluence avec le ruisseau de Recht, l’importance des surfaces
recouvertes par les massifs rend leur gestion beaucoup plus difficile et demanderait un temps
60
considérable. C’est pourquoi, dans un premier temps la gestion des massifs de balsamine de
l’Himalaya à l’aval de la confluence avec le ruisseau de Recht ne devrait pas être envisagée.
La gestion à l’aval de ce ruisseau ne devrait pas commençer avant une gestion de celui-ci tant
il semble charrier une quantité très importante de graines dans l’Amblève.
61
RENOUEE DU JAPON
BERCE DU CAUCASE
L’inventaire de terrain réalisé nous a permis de constater que la berce du Caucase était très
peu présente sur l’Amblève. Le fait que les quelques plants présents ne posent actuellement
aucun risque pour le cours d’eau n’est absolument pas une raison pour ne mener aucune
campagne d’éradication. En effet, il ne faut pas oublier que la berce du Caucase est une plante
invasive, et que les quelques plants inoffensifs relevés sur l’Amblève peuvent très rapidement
se transformer en massifs tout a fait incontrôlables.
C’est pourquoi, il est très important d’agir dès maintenant contre l’envahissement par la berce
du Caucase sous peine de devoir réaliser dans les années à venir une gestion difficile et
coûteuse comme c’est le cas actuellement pour la renouée du Japon et la balsamine de
l’Himalaya.
Le plan de gestion devrait reposer sur l’inventaire de terrain réalisé ainsi que sur un système
de surveillance permettant de déceler toute nouvelle implantation de berce du Caucase sur le
cours d’eau.
La méthode la plus efficace pour l’éradication de plants isolés est la coupe des racines (voir
partie théorique point 1.5.2.).
L’éradication de tous les plants de berce du Caucase inventoriés pourra rapidement être
effectué. Ensuite, le système de surveillance permettra de signaler les plants nouvellement
installés qui devront faire l’objet d’une éradication le plus rapidement possible afin d’éviter la
dissémination de graines.
62
CONCLUSIONS
Après avoir été négligée de nombreuses années, la problématique des plantes invasives est
aujourd’hui une des préoccupations majeures des professionnels agissant pour la protection de
nos écosystèmes.
Bien qu’une sensibilisation des acteurs des cours d’eau mais surtout du grand public reste
encore à faire, ces dernières années ont vu se multiplier les actions relatives au sujet.
Cet inventaire a permis de tirer plusieurs conclusions sur l’état d’envahissement ainsi que les
moyens de gestions possibles pour les trois plantes étudiées.
La berce du Caucase est absente des berges de la Lienne et très peu présente sur les berges de
l’Amblève.
Une éradication totale et mécanique peut encore être envisagée.
Bien que cette espèce pose encore peu de problème au cours d’eau, il est impératif
d’éradiquer la totalité des plants répertoriés le plus tôt possible pour éviter une dissémination
importante de graines qui auraient tôt fait de former des massifs incontrôlables rendant la
gestion plus difficile et plus coûteuse.
Il s’agit ici de ne pas répéter l’erreur commise il y a plusieurs années par la non gestion de la
renouée du Japon et de la balsamine de l’Himalaya.
Cette dernière est très présente sur les deux cours d’eau étudiés.
Bien que des moyens de lutte mécanique efficaces existent, la difficulté de son éradication
viendra de l’ampleur des massifs qu’elle a formé. Une lutte par fauchage est possible. Pour
être efficace, elle devra s’effectuer de l’amont vers l’aval en n’oubliant aucun plant.
L’ampleur de la gestion dépendra des moyens disponibles.
La renouée du Japon est également très présente sur les deux cours d’eau étudiés.
L’éradication totale de cette espèce sera très difficile de par l’ampleur des massifs qu’elle a
constitués mais également par le fait que cette espèce est physiologiquement conçue pour
résister aux luttes mécaniques.
C’est pourquoi, la gestion devrait d’abord se baser sur une lutte préventive (sensibilisation et
arrachage précoce) visant à protéger les berges intactes contre une future invasion.
Un grand pas en avant serait réalisé si on arrivait à stopper la progression de l’invasion.
D’une manière générale, nous pouvons dire que la lutte contre les espèces invasives en bord
de cours d’eau est une lutte difficile mais nécessaire demandant une gestion différente en
fonction de l’espèce et de la situation et s’inscrivant dans un cadre plus général de
préservation et de restauration des berges et ripisylves de nos cours d’eau.
63
BIBLIOGRAPHIE
Notes de cours
FAGOT, J (2000) Ecologie - notes de cours, HEPL Rennequin Sualem - ISA La Reid, Section
Environnement, 2ième année, 80 p.
Sites Internet
EILEEN, J. Development of good practice for the use of the injection method of herbicide
application to control japanese knotweed (fallopia japonica) (Camborne school of Mines,
University of Exeter, 2002) http://www.nationaltrust.org.uk/main/w-japanese_knotweed.pdf
(08/11/2005)
NIELSEN, C., RAVN, H.P., NENTWIG, W et WADE, M (eds), 2005« Manuel pratique de la
Berce géante ». Directives pour la gestion et le contrôle d’une èspèce végétale invasive en
Europe. Forest & Landscape Denmark, Hoersholm, 44 pp. http://www.giant-
alien.dk/pdf/French%20manual-web.pdf (06/11/2005)
Articles
64
Livres
Conférences
PIERET, N. (2005) colloque sur les plantes invasives en bord de cours d’eau 23/09/2005
65
ANNEXES
250
199 206
200
Nombre de massifs
150
100 83
73
44
50
16
1 5 1 1 0 0 1 0
0
1 - 10 11 - 31 - 51 - 101 - 201 - 301 - 401 - 501 - 601 - 701 - 801 - 901 - + que
m 30 m 50 m 100 m 200 m 300 m 400 m 500 m 600 m 700 m 800 m 900 m 1000 1000
m m
Longueur des m assifs
300
262
250
Nombre de massifs
200
150
112
100
50 30
15 8 1 1 0
0
1 - 10 m 11 - 30 m 31 - 50 m 51 - 100 m 101 - 200 m 201 - 300 m 301 - 400 m 401 - 500 m
Longueur des massifs
Nombre de massifs de balsamine sur la Lienne en fonction de leur
longueur
45 42
40
35
Nombre de massifs
30
25 23
20
15
10 8
5 2 1 0
0
1 - 10 m 11 - 30 m 31 - 50 m 51 - 100 m 101 - 200 m 201 - 300 m
Longueur du massif
45
40
40
35
Nombre de massifs
30
25
20
15
9
10
5
1 0 1 0
0
1 - 10 m 11 - 30 m 31 - 50 m 51 - 100 m 101 - 200 m 201 - 300 m
Longueur du massif
SECTEUR 1 (de la source jusqu’à la confluence avec Le Groumont « aucune population
recensée »).
1/24.000
SECTEUR 2 (du ruisseau du Groumont jusqu’à « En Bergifa » « fiches 1 à 20, 20 populations
recensées »).
1/27.000
SECTEUR 3 (de « En Bergifa » jusque « Grand Heid » « fiches 21 à 66, 46 populations
recensées »).
1/17.000
SECTEUR 4 (de « Grand Heid » jusque « Les Forges » « fiches 67 à 84, 18 populations
recensées »).
1/12.000
SECTEUR 5 (de « Les Forges » jusqu’au camping de « Sur la Lienne » « fiches 85 à 118, 34
populations recensées »).
1/12.000
SECTEUR 6 (du camping de « Sur la Lienne » au village de « Chession » « fiches 119 à 152,
34 populations recensées »).
1/21.000
SECTEUR 7 (du village de Chession jusqu’à +/- 250 m en amont de la confluence avec
l’Amblève « fiches 153 à 178, 26 populations recensées »).
1/10.000
SECTEUR 8 (de +/- 250 m en amont de la confluence avec l’Amblève à la confluence avec
l’Amblève « fiches 179 à 186, 8 populations recensées »).
1/5.000
SECTEUR 2 (de Amel jusque Monteneau (fiches 187 à 196, 10 populations recensées)).
1/20.000
SECTEUR 4 (de l’aval de Faye jusqu’à l’amont de Pont (fiches 197 à 227, 30 populations
recensées)).
1/20.000
SECTEUR 5 (de l’amont de Pont jusqu’à la confluence avec la Warche (fiches 228 à 345, 117
populations recensées)).
1/25.000
SECTEUR 6 (de la confluence avec la Warche jusque Stavelot (fiches 346 à 482,136
populations recensées)).
1/23.000
SECTEUR 7 (de Stavelot jusque la confluence avec la Salm (fiches 483 à 624, 141
populations recensées)).
1/23.000
SECTEUR 8 (de la confluence avec la Salm jusque « La Venne » (fiches 625 à 729, 104
populations recensées)).
1/22.000
SECTEUR 9 (de « La Venne » jusque la confluence avec la Lienne (fiches 730 à 844, 114
populations recensées)).
1/24.000
SECTEUR 10 (de la confluence avec la Lienne jusque Naze (fiches 845 à 923, 79 populations
recensées)).
1/16.000
SECTEUR 11 (de la ferme de fagne de Naze jusque Nonceveux (fiches 924 à 1023, 99
populations recensées)).
1/23.000
SECTEUR 12 (de Nonceveux jusqu’au viaduc de Remouchamps (fiches 1024 à 1158, 134
populations recensées)).
1/20.000
SECTEUR 13 (du viaduc de Remouchamps à «Emblève » (fiches 1159 à 1230,71 populations
recensées)).
1/35.000
SECTEUR 14 (de Emblève jusqu’à la confluence avec l’Ourthe (fiches 1231 à 1365, 134
populations recensées).
1/24.000