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Histoire Des Idées Politiques Officielle-4
Histoire Des Idées Politiques Officielle-4
Introduction
Les idées et les doctrines politiques : leur élaboration et leur transmission ont fait l'objet
d'enseignement et d'un traitement historique dont particulièrement les historiens du droit avec
la charte dans une faculté de droit. Bien souvent cette orientation disciplinaire conduisit à
privilégier certaines périodes en particulier l'antiquité et le moyen âge. L'histoire des idées
politiques désignent la perception qu'ont les politistes de l'évolution des idées, des doctrines
qui inspirent leur analyse sociologique et problématique théorique. Elle oscille entre la théorie
philosophique et les sciences sociales (droit, sociologie, histoire et économie, …). L'histoire
des idées politiques a connu un renouveau grâce aux travaux d'historiens tel que Quentin
Skinner et John Pocock. Ces auteurs ont donné à l'étude d'auteurs d'anciens et modernes une
nouvelle jeunesse en particulier à travers l'application d'une pratique rigoureuse du travail
d'archives à l'histoire des idées politiques, pratique mettant en lumière le contexte
d'élaboration et de circulation des idées. L'expression histoire des idées politiques est une
discipline qui essaie de cerner l'épaisseur du temps dans la formation de la pensée
occidentale. Il s'agit de retracer la marche des idées politiques à travers les siècles en les
confrontant aux grandes évolutions sociales, économiques et culturelles qui ont marqué
l'histoire. Comme toutes les sciences sociales l'histoire des idées politiques est jalonné de
controverses de débat et renvoie à des réalités académiques très diverses. Malgré cette
diversité d'approches allant tout simplement de l'histoire à la pensée politique voire jusqu'à la
philosophie politique il apparaît clairement qu'il s'agit prioritairement d'étudier les
productions intellectuelles (des projets philosophiques, des doctrines politiques ou sociales et
des opinions savantes qui s'interrogent sur la légitimité de l'ordre politique globalement et sur
les moyens de le maintenir ou de le changer).Cependant l'histoire des idées politiques ne peut
pas se concentrer uniquement sur les grandes théories politiques et rejetait avec dédain les
récits non relationnels, les savoirs ordinaires , les représentations sociales ,les croyances
religieuses, les mythes ou les symboles. Les historiens ont des conceptions diverses sur la
place qu'occupent les idées (religieuses philosophiques et juridiques) dans les dynamiques
sociales et politiques. Les partisans de l'histoire sociale du politique estiment que la société
moderne ne peut être analysée exclusivement à la lumière de grands débats d'idées ,des
proclamations de droits et des textes qui jalonnent l'histoire politique .Quant à l'histoire
conceptuel du politique elle étudie les formes de pensées ou les rationalistes politiques qui
rendent intelligibles l'histoire politique. Ils n’abordent plus les idées politiques
indépendamment des faits sociaux. Cela dit l'histoire des idées politiques ne sauraient se
borner à faire l'inventaire des grands auteurs, un commentaire approfondi des œuvres et
philosophiques sans se soucier des contextes politiques .Faire de l'histoire des idées
politiques c'est tenter de comprendre comment les philosophies naissent et se développent
comme des réponses (morales ou juridiques) argumentées aux interrogations que se posent la
société au moment où les auteurs les formulent .Toutefois les idées politiques ne sont pas
dictées par les circonstances sociales.la pensée politique n'est pas le reflet de conjonctures
historiques. Beaucoup de penseurs politiques affichent une réelle ambition universaliste c'est -
à -dire un souci de s'élever au-dessus des contingences historiques .Au total l'histoire des
idées politiques tentent de concilier deux approches complémentaires : il s'agit d’une part de
s'inscrire dans la longue durée de l'histoire dans la lignée de Tocqueville ou de l'école des
annales par exemple Fernand Braudel, et d'autre part de remarquer" les accidents" et les
"ruptures de l'histoire". Le présent cours aborde la pensée politique dans une perception
historique large. Il s'agit de présenter la formation et l'évolution des idées politiques à la
lumière des enjeux et des débats qui dominent chaque époque. Loin donc des perspectives
linéaires l'histoire des idées politiques s'intéressent à la dialectique poursuit une évolution
lente et sinueuse qui peut être difficilement être enfermé dans les temporalités courtes de la
vie politique.
Chapitre 1:De la philosophie politique et de l'histoire
La distinction entre les deux ne va pas de soi. Le mot idéologie étant inventé à la fin du 19ème
siècle par DESTUTT TRACY. Ce mot désignait l’étude de la genèse des idées au sortir du
siècle des lumières, l’idéologie témoigne d’une compréhension scientifique de la pensée et
des idées. Selon les « idéologues », il est possible d’expliquer l’évolution de l’ensemble des
pratiques humaines des idées de la même manière qu’il est envisageable d’étudier les
phénomènes physiques ou expliquer ce monde social des idées. On peut élaborer une loi
capable d’en rendre comptes. C’est avec Karl Max que l’idéologie est définie comme concept
politique. Elle se définie comme une pensée théorique qui croit se développer abstraitement
sur ces propres données mais qui est en réalité l’expression de faits sociaux particulièrement
de faits économiques, dont celui qui l’a construit n’a pas conscience ou du moins en se
rendant pas compte qu’il détermine sa pensée.
Pour MAX, l’idéologie est une imagination qu’il illustre à travers la métaphore
photographique. L’idéologie est un moyen d’action en tant qu’ensemble d’idées, de mythes,
de représentations qui gouvernent la conduite des individus ou des groupes humaines en
structurant leur imaginaire.
La science politique et l’histoire partage toutes les deux d’être des sciences sociales. La
différence est une différence de point de vue dans la manière d’analyser les faits sociaux.
L’histoire traite les faits dans leur spécificité alors que la SP plus précisément dans sa
dimension théorique tend à une connaissance du général dans sa spécificité. Le rapport de
similitude et de différence entre la SP et l’histoire progresse par un vas et viens du particulier
au général, de l’abstrait au concret. L’abstrait ne peut être élaboré qu’à partir du concret sinon
il tomberait dans l’insignifiance et deviendrait une élucubration vide creuse futile. La
réflexion historique suppose de nourrir la certitude que le passé est accessible et susceptible
d’être soumis à l’évolution humaine. Comme toute les sciences sociales l’histoire est une
discipline où il y a des façons très diverses de saisir l’épaisseur du temps de lire le passé et
d’interpréter la marche de la société sa genèse et ses évolutions.
En France par exemple, les courants et écoles de pensées abondent : l’histoire narrative et
lyrique des historiens romantiques du milieu du XIXe siècle (A. Thierry, F. Guisot …).
L’histoire événementielle, soucieuse d’objectivité et de prudence explicative (C.V.
Langlois…). Nous avons également l’école de l’histoire-science nourrit de sociologie (E.
Durkheim, F. Simiand), l’école des annales qui est l’école de « l’histoire totale »
pluridisciplinaire (M. Bloch, L. Fèbe, F. Braudel), l’école de la nouvelle histoire (George
Duby, Emmanuelle Leroy-Ladurie), l’école de l’histoire généalogique (Jean-Pierre Vernant,
Michel Faucon).
L’histoire des idées politiques ne peut pas échapper aux conflits des interprétations. Les
philosophes de l’histoire donnent à la narration des évènements historique un sens permettant
de formuler une loi du devenir c’est celle l’historicisme. Karl KOPPER va construire dans un
livre titré misères de l’historicisme (1945) une critique des philosophes de l’histoire tout
autant du relativisme en dénonçant toute forme d’évolutionnisme en science sociale. Le
relativisme historique consiste à affirmer que chaque époque est commensurable aux autres et
que le passage d’un moment à un autre de l’histoire ne peut être expliqué que par sa propre
perspective. Le savoir absolu ne se produit jamais dans l’histoire mais la conscience de notre
historicité nous permet de diversifier de renouveler et de faire progresser les perspectives
intellectuelles que nous dégageons sur notre passé. Aujourd’hui les historiens ne racontent pas
une importance éminente aux rôles joués par les idées dans le marché des sociétés. Ils les
positionnent dans le monde de l’intelligible et le monde sensible est un obstacle à surmonter.
Pour les tenants de l’histoire sociale du politique les œuvres et les doctrines sociales
religieuses philosophiques, juridiques, sociales occupent une place limitée dans l’analyse de la
société politique. La construction de la société politique ne peut être étudiée exclusivement à
la lumière des débats d’idées, des DDDH, et des textes législatifs qui ont jalonnés l’histoire
politique. Pour les tenants de l’histoire conceptuels du politique ils étudient les formes de
pensées à partir desquelles un pays ou groupe sociaux comprennent l’histoire et envisage leur
devenir.
14/12/2018
Les grecs vont découvrir très tôt les multiples formes par lesquelles le pouvoir s'exerce, Cette
multiplicité révèle également le rôle central de la notion de pouvoir. Ce sont les grecs qui, les
premiers, ont tenté une réflexion pour comprendre et pour améliorer les cadres politiques de
leur existence collective se déroulant dans les cadres de la Polis. Avec les sophistes
(philosophes ayant vécus au 5eme et 4eme siècle av JC et dont le nom vient du mot grec «
Sophia ») on ne s'intéressait pas au bon ou mauvais usage de ce pouvoir, c'était avant tout la
lutte pour le pouvoir qui retenait l’attention : chacun désire les avantages que l'on retire de son
exercice (richesse, considération...). Avec les sophistes le pouvoir est en quelque sorte
désacralisé c’est l'objet d'une conquête en vue d'autres fins. C’est avec Socrate que la véritable
philosophie politique est fondée. Socrate se demande si la simple volonté de conquérir le
pouvoir en vue de la satisfaction de désirs qui s’observent aussi chez l’animal définit un but à
l’action politique ? non répondit-il. Les désirs des individus sont par essence en conflit entre
eux et ne peuvent donc concourir à la réussite de la cité, ils ne peuvent au contraire que mener
à la destruction de l'unité de la cité. Le seul vrai bien même, est son unité même.
Pour Socrate, c'est d'abord au travers d'une discussion toujours ouverte qui élimine les
présupposés dogmatiques des interlocuteurs, c'est précisément ce faux savoir que Socrate
s'attache à démonter lorsqu'il interroge les passants sur le forum.
Platon et Aristote se tourneront vers une question plus spécifique de la philosophie politique,
celle de la définition du "vrai" État. A ce sujet, Jean Jacques Chevallier écrit : "Une
association morale pour vivre en commun selon le bien et pour le bien : c'est de cette façon
que les penseurs concevaient la Cité".
Socrate comme Platon et Aristote, pense que l’unité du corps politique est l’exigence
première et que l’Etat vrai est caractérisé par l’absence de conflit conduisant à l’emploie de la
violence. Mais la question dépasse alors le simple cadre de la dialectique socratique, bien que
celle-ci soit reconnue comme une méthode indispensable pour la découverte du bon pouvoir
politique et de la critique des Etats existants.
Mais aussi faut-il de trouver la bonne constitution ? Ce n’est pas seulement le règlement
juridique de l’exercice du pouvoir. C’est quelque chose qui concerne la totalité de la vie des
citoyens. Elle doit s’appliquer à la morale, à la religion, à l’art…
C’est dans la Cité que les citoyens existent. Hors d’elle, il n’est rien. La politique est à la fois
un art et une science mais elle reste par excellence l’affaire du législateur. La constitution
(politea) conduira très tôt à la distinction entre monarchie, aristocratie et démocratie. La
démocratie (du grec « démos » peuple et « craten » gouverner) est née à Athènes elle a
comme vertu d’assurer l’égalité des citoyens devant la loi « isonomie ». Le débat entre
Socrate et les sophistes posa les premières questions de la philosophie politique. Ne vaut-il
pas mieux que le pouvoir soit exercé par un petit nombre choisi parmi les meilleurs ? Mais
comment les choisir ? Par la force ? Par La naissance ? Ou par le mérite de la vertu ? La loi
est-elle une simple convention sociale, ou y a t-i des lois naturelles qui définissent le bien et le
juste en soi ? C’est donc véritablement avec Socrate son opposition à l’utilitarisme et au
positivisme sophiste que se fonde véritablement la philosophie politique.
21/12/2018
Ainsi apparait la cité comme nouvelle conception du lien politique et creusée de la vie
commune. La naissance de la cité entre le 8e et le 6e siècle constitue une mutation majeure
dans l’histoire intellectuelle de la Grèce antique. Les cités rassemble un ensemble de
communauté certes unies par la langue, la culture la religion et la coutume. Mais disséminer
territorialement elle s’appuie sur une autre conception qui fonde l’ordre politique. Désormais
la recherche du bien commun ou l’idéal communautaire a autant d’importance sinon plus que
le respect des institutions héritées de la tradition. La vie politique grecque se caractérise ainsi
qu’il suit.
2- L’appartenance même à la société est mise en discussion. Vivre en cité va être l’objet
d’une réflexion commune ouverte à la critique.
3- Le mythe autrefois source de croyance et fondement de la légitimité de l’ordre politique se
trouve déclasser et confiner dans la sphère privée du religieux.
Les philosophes jouent un grand rôle auprès des grands réformateurs pour diffuser des
connaissances nouvelles et réordonner la société. Ainsi la valeur de la DIKE se substitue au
principe de la monarchie. La justice humaine s’exprime dans une norme supérieure à tous et
établis par la raison. La DIKE ne constitue pas une règle naturelle ou une norme divine mais
une loi établi par les hommes, par la délibération publique.
04/01/2019
Elle s’applique à tous de manière égale. La raison politique naissante prend une forme
concrète avec l’essor de la pensée juridique le développement du droit écrit. Le VIème siècle
est caractérisé par la volonté de traduire les aspirations communautaire politique par un effort
de réforme globale de la cité ou de législation permanente. Les législateurs appelés
nomothètes ont pour missions de déterminer des règles publiques destinées à assurer la
stabilité sociale. Dans les institutions judiciaires les formules rituelles classiques définis par la
religion ou la coutume sont abandonnées au profit de jugements rendus au nom de la cité
toute entière. Les règles juridiques se veulent rationnelles impératives, impersonnelles et
systématiques. La raison philosophique autrefois quand on est à la réflexion spéculative
s’ouvre à la vie politique et entre dans le champ de la citoyenneté démocratique. L’histoire de
la Grèce antique n’est pas caractérisée par le passage facile du despotisme royal à la
démocratie vertueuse. Toutefois l’expérience de la citoyenneté démocratique reste
l’innovation la plus caractéristique de la période classique.
2-3-2 : L’invention de la citoyenneté
C’est une idée consiste à considérer que les hommes ne sont plus des sujets à l’autorité
traditionnelle d’un roi et aux exigences d’un ordre politique supérieur. Les citoyens
(politénes) sont considéré comme égaux (isoi) sur le plan politique et à ce titre titulaire de
droit et de devoir identique (di civique) vis-à-vis de la communauté. La citoyenneté suppose
de considérer les hommes comme des êtres interchangeables (homoioi), semblables les uns
aux autres quel que soit leur origine, leur rang ou leur condition. La citoyenneté établit une
conception égalitaire de tous les citoyens c’est là une vision révolutionnaire qui rompt avec la
civilisation des temps anciens ou la naissance le prestige sociale et la fortune était source de
forte inégalité tout au long des ’6ème 5ème 4ème. C’est véritablement à Athènes que la naissance
de la citoyenneté accompagne le mouvement de démocratisation qui s’amorce avec Saullon
au début du 6e siècle et se réalise pleinement avec Périclès au début du 5ème siècle. Athènes
symbolise le rayonnement de la civilisation grecque et une bonne partie des idées politique de
la civilisation grecque s’y abonde. L’Aristocratie défend le principe d’une égalité
proportionnelle l’eunomie. L’eunomie qui n’appelle pas à une égalité parfaite entre les
hommes elle désigne un juste équilibre qui respecte une règle de proportion entre les
différents composants de l’ordre social. Elle entend imposée l’esprit de la juste mesure
(meutrion) et non un droit égal à toutes les magistratures. A l’inverse les partisans des
réformes démocratiques conçoivent la citoyenneté à partir d’une norme d’égalité absolue
(isonomia). L’isonomie défend l’équivalence parfaite entre tous les êtres humains et l’égale
participation de tous à la vie publique. C’est l’appartenance à une même et non l’origine de
sang la fortune ou la vertu qui est un critère essentielle de la reconnaissance de la citoyenneté.
Il apparait ainsi à partir du modèle Athénien que la naissance du citoyen s’accompagne avec
celle de la démocratie politique. Cependant le principe d’eunomie ne disparait pas avec le
principe de démocratisation de la cité. En Grèce les philosophes hostiles au régime
démocratique comme Platon dans la république considèrent encore que l’égalité géométrique
est le principe de la justice authentique et c’est pour cette raison récuse l’égalité arithmétique
ou absolue. Pour ces philosophes l’égalité ne vaux que ceux qui peuvent être considéré
comme des « égaux » et ne saurait donc être appliqué à des êtres de valeur égale. Cette
conception de l’égalité permet de légitimer la pratique de l’esclavage, les conditions
restrictives posées pour accéder à la citoyenneté. L’idée que certaine magistrature doivent être
réservé aux hommes de mérite et de savoir, qualité individuelle qui les prédispose à
commander.
Diverses sont les expériences démocratiques dans l’antiquité. C’est Athènes qui offre
véritablement le modèle le plus exemplaire sous les réformes opérées par SOLLON « vers
594 avant JC », par CLISTENE et par Périclès. La démocratisation s’appuie sur l’idéal
d’isonomie et sur le principe égale de participer aux institutions de la vie politique
(assemblée, tribunaux, magistrature). L’assemblée du peuple (ecclésia) devient l’un des
principaux organes de pouvoir dans la cité. L’agora devient le lieu de réunion des citoyens et
le centre de la vie politique d’Athènes. La démocratisation de la Grèce n’est pas le résultat
d’une évolution inévitable vers la moralisation de la vie politique. Elle a été régulièrement
remise en cause par l’aristocratie et les dérives vers la tyrannie.
Cependant la culture grecque continue à nous intéresser et à peser sur l’évolution des idées
politiques. L’idéal démocratique constitue une rupture intellectuelle avec la légitimité
ancienne qui mêlait traditions mythe et religion. La démocratisation est une réforme
essentielle dans la construction de la légitimité des régimes modernes. Ceux qui incarnent la
nouvelle pensée rationnelle, les philosophes sont sceptiques et soulignent la dérive fréquente
des institutions démocratiques vers une nouvelle forme de despotisme (celui du peuple et des
démagogues). Pour eux la sagesse politique réside plus dans la vertu morale et le savoir que
dans le principe d’égalité et l’adhésion des masses populaires et inconstante est tournée le
plus souvent vers le soutient des démagogues.
25/01/2019
La recherche de la cité idéale est incarnée par Platon (428-347 avant JC). Platon fortement
inspirée par la réflexion sur la vie et la mort de Socrate. Il met en scène dans « le dialogue
platoniciens », la première tentative de réflexion systématique sur la politique. D’autres
dialogues portant sur l’être et la connaissance, la nature et la morale présente une réflexion
dialectique nourrie d’interrogations sur la justice et la vie politique (apologie de Socrate,
Critom, Gordias). Platon ne pense pas que le terme même de politique quoique dérivé du
terme « polis » revoie exclusivement à l’idée de communauté. Dans Gordias il avance une
définition de la politique dont la caractéristique la plus frappante et qu’elle omet de
mentionner la cité. J’appelle politique « la technique qui a l’âme pour objet ». La tâche
essentielle de la politique consiste à légiférer c’est-à-dire la justice qui nait au fond. Etablir les
lois vise à définir les vertus, à énoncer ce qui est juste ou injuste beau ou laid pieux et impie.
Les milles détails de réglementation et de codification proposés dans la république ou dans les
lois, on fait voir la cité platonicienne comme le modèle d’un embrigadement totalitaire. Il faut
rendre justice à Platon en soulignant que c’est l’idéal d’une cité parfaite fondée sur la vertu, la
sagesse et le bonheur qu’il pense et non une idéologie politique qu’il s’agirait de réaliser au
prix du sang.
L'homme réalise son essence "d'animal raisonnable "dans une activité de l'âme conforme à la
vertu et pas dans la vie de plaisir où l'emportent les passions. La police n'est pas seulement le
lieu de l'existence matérielle elle est aussi une communauté permettant à chacun de réaliser sa
vie morale, de rechercher le bien vivre et de vivre de la meilleure façon possible. Voilà
pourquoi aucune séparation ne peut être envisagée entre la vie politique et la vie éthique. Ce
sont là les deux finalités indissociables de l'activité humaine .La vie bonne résulte de
l'articulation entre la vie de citoyens qui requièrent la sagesse pratique (phronésis) et la vie
philosophique qui exige la sagesse théorique de la connaissance (Sophia). L'homme n'est pas
un individu isolé, il est un être social qui réalise "son bien-être *dans la communauté de l'État.
Par conséquent le souci pratique de la politique est l'amélioration des hommes et la pratique
de la vertu. Il distingue deux sortes d'hommes vertueux : l'homme bon (agatos) qui agit
vertueusement afin d'acquérir les choses naturellement bonnes comme la richesse ou les
honneurs, l'homme noble et bon (Kalos kagatos) qui accomplit des actions vertueuses pour
elle-même parce qu'elles sont nobles. Aristote a définitivement abandonné la prétention
chimérique de définir une constitution idéale valant pour tous les temps et pour tous les lieux.
Ce qu'il définit comme un optimum qualitatif réalisable. Aristote lie anthropologie et politique
en affirmant qu'il est évident que la cité est une réalité naturelle et que l'homme est par nature
un être destiné à vivre en cité (animal politique).La cité s'impose à l'homme .Elle est
nécessaire et ne dépend pas de sa volonté cas du Contrat social. La nature de l'homme à la
différence de Dieu et des bêtes ne se réalise que dans la cité. Le premier des liens entre les
hommes est la parole (logos).
La parole est faite pour exprimer l’utile et le nuisible et par de suite aussi le jute et l’injuste.
Car seul l’homme perçoit le bien et le mal le juste et l’injuste et les autres valeurs. Il est
capable de les transmettre, il est un être moral doté de sentiment. Il ne se réalise que dans les
lieux ou s’opère un échange mutuel ou une réelle communication. Il y a plus de beauté dans le
gouvernement de la cité que dans le gouvernement de soi-même. Plus de grandeur dans la
politique que dans la morale. En somme parce que l’existence des citoyens liés entre eux par
l’amitié et la raison en vue du bien commun est l’honneur de la condition humaine. Il
distingue plusieurs forme de gouvernement, la monarchie (la tyrannie et la perversion),
l’aristocratie (l’oligarchie et la perversion), la république (politie) synonyme d’Etat ou de
constitution dont (la perversion est la démocratie). La politique se termine par ces trois mots
qui en résume l’esprit « la mesure, le possible et le convenable ». A l’opposé d’un Platon qui
défendait un projet de transformation idéale et radicale de la société, Aristote prône un
réalisme tempéré en quête du « juste milieu ». Il répond aux excès de la vie politique par
l’éloge de la prudence. La vertu philosophique et politique consiste à rechercher la
modération.
25/01/2019
La république romaine de l’an 509 à 27 avant JC et de l’empire de 27 avant J.C à 476 après
J.C constituent les deux creusées d’une expérience politique nouvelle marquée par l’essor du
droit savant. Les victoires remportées contre leur grand rivale Carthage ouvre l’ère de
l’impérialisme militaire de Rome. Cette période est également marquée par la disparition du
monde Grecque des cités et la formation d’un système institutionnel original et équilibré dit
républicain. L’objectif est d’empêcher toute forme de puissance tyrannique. Les premières
institutions républicaines apparaissent à Rome au 5ème siècle. Ce sont d’une part les praticiens
(patres), il contrôle les principales magistratures et représentent les grandes familles (gentes).
D’autre part, les plébéiens ou trimeur de la Plèbe représente le popilus romanus et lutte pour
faire reconnaitre le droit des citoyens les plus démunis. L’égalité devant la loi est reconnue
dès le 5ème siècle. Le pouvoir reste concentré dans les mains des magistrats placées sous le
contrôle du sénat. Les membres du sénat sont tous représentant de la nouvelle classe de riche
détentrice de la propriétaire foncière composé de patricien et de plébéien. Le droit de cité
(civitas ou jus civitatis) demeure encore comme en Grèce un privilège.
Sous la république romaine, la masse des non citoyens entoure encore une minorité de
citoyens est citoyen (civis romanus), tout homme libre (patricien ou plébéien) nait d’un père
citoyen. Le droit de cité peut être acquis par les fils d’affranchis et les étrangers libres
naturalisés bénéficiaire de la « civitatis donatio ».
La constitution de la république romaine repose sur l’équilibre de trois organes politiques qui
se contrôle mutuellement. Ce sont les magistrats (pouvoir monarchiques), le sénat (pouvoir
aristocratique), l’assemblée du peuple (pouvoir démocratique). L’Etat romain connait deux
sortes de lois :
Ce sera la fin du régime républicain quand Marius, Silla, et César se mettront à promulguer
des lois sans s’adresser au sénat et au commis.
Pour POLIB les raisons de la suprématie romaine sont à rechercher dans la supériorité du
régime républicain. Pour lui la république romaine est un régime original tirant sa puissance
de subtil équilibre entre ses institutions. Le meilleur régime est celui qui assure l’équilibre des
différends pouvoir de façon à ce que chacun ait besoin du soutien des autres et qu’aucun ne
puisse imposée seul sa volonté. Il est gage de stabilité, de puissance, et peut maintenir la
concorde entre les plus riches et les plus démunis. POLIB rapporte la décadence des
concessions à une succession de cycle historique : c’est la théorie de l’anacyclosis.
FIN
NOTE :
La démocratie est une bonne chose : réflexion par rapport à notre société.
Au paravent les chefs pensaient que leur pouvoir vient de Dieu ; mais en un moment donné
les philosophes ont commencé à émettre des pensées qui avaient objet de rendre les choses
accessibles. Et ce fut l’intervention de la raison dans le politique en faisant connaitre au gens
que le pouvoir était à la portée de tous.
En Grèce par l’évolution de la philosophie tout a maintenant une explication rationnelle tous
ces évènement marque le progrès de la raison politique.