You are on page 1of 2

L’économiste dans la cité

Pourquoi écouter les économistes ? N’ont-ils pas été incapables de prévoir la crise de
2008 ? Il est vrai que la lucidité de la profession a été limitée, c’est un euphémisme.
Les avertissements sur les crises récurrentes, voire la crise finale du capitalisme, de la
part de certains fidèles de la tradition marxiste étaient de moins en moins fréquents et
de moins en moins convaincus.

Maurice Allais, Prix Nobel d’économie 1988, et Nouriel Roubini avaient mis en garde contre les
dérèglements du système financier mais, réputation de Cassandre oblige, ils étaient peu écoutés.
Peu suspecté de pessimisme systématique, l’économiste indien Raghuram Rajan fera pourtant,
en 2007, un constat prémonitoire qui lui vaudra d’être vivement rabroué.

Paradoxalement, cette cécité sur la crise n’a pas discrédité les économistes mais a, semble-t-il,
renforcé l’intérêt pour leurs analyses. Serait-ce avec juste raison ? Parce que, en dépit de ses
défaillances, le savoir économique serait utile, voire essentiel ?

En dépit de la variété de son inspiration, le savoir économique a une forte identité dans le monde
des sciences sociales. Son image contemporaine fait écho au succès d’une innovation
méthodologique, portée par la Société d’économétrie, créée en 1930. Cette société savante a
promu l’usage des mathématiques, associant théorisation à modélisation, et investigations
empiriques à statistiques.

Ce modèle de travail, très minoritaire à l’origine, même s’il a eu l’appui de personnalités aussi
différentes que John Maynard Keynes et Joseph Schumpeter, est devenu, à partir du milieu des
années 1980, dominant dans le monde voire hégémonique. Et ce, même s’il est en régression
depuis le début des années 2000.

L’histoire marque donc fortement la personnalité de la discipline, sans en faire pour autant un
espace intellectuel homogène. Aujourd’hui continuent à coexister sensibilités intellectuelles
politiques et options épistémologiques différentes. Et aux marges des unes et des autres, les
frontières entre orthodoxie et hétérodoxies sont floues.

Savoir parcellisé

Que dire sur l’état du savoir ?

La mathématisation s’est faite, pour le meilleur, en créant un large espace de laïcité intellectuelle
grâce à un outil neutre et puissant, et, pour le moins bon, en risquant de rendre le savoir moins
accessible à l’extérieur, plus balkanisé à l’intérieur.

De fait, cette cécité représentait aussi et plutôt l’effet de la « vague libérale ». Le tsunami qui a
suivi la chute du mur de Berlin a aussi touché le monde savant, occultant, jusqu’à ce que la crise
les remettre à l’ordre du jour, les points de vue critiques sur le marché.
Compétence au détriment du brio

Le dernier, mais non le moindre, des obstacles à la légitimité des sciences économiques est
constitué des limites objectives de notre savoir sur la société. Elles sont évidentes dans les temps
courts, comme celui des bulles, comme dans le temps long, celui de la mondialisation.
Reconnaître ses vraies limites ne conduit pas à nier une forte accumulation de savoir, un savoir
indispensable pour apporter plus de lucidité à la marche de nos sociétés.

*********************
Pour les questions, je vous donne des indices pour vous aider à se focuser sur les
bons points :
- une question demande si on doit faire confiance aux économistes
- autre question sur les contrainte du savoir economique
- une question teste la compréhension de la dernière paragraphe (la conclusions)

- L'auteur s'interroge sur la légitimité des sciences économiques.


Diffèrent perspective
-Information fragmenté
- On doit faire confiance aux économistes
- Les contraintes du savoir économique ; aux opinions très différentes
- C'est que dans la conclusion l'auteur valorise les sciences économiques comme s'il admet leur
valeur ajoutée, et valorise ce qu'elles apportent au monde

You might also like