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5 Revue Damaninao No 002
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Ðamá Nɩ́naʋ
NUMERO SPECIAL VOL2│Ðamá Nɩ́naʋ│ REVUE INTERDISCIPLINAIRE LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
REVUE INTERDISCIPLINAIRE
LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
ADMINISTRATION DE LA REVUE
Directeur de publication et rédacteur en chef : Professeur TCHASSIM
Koutchoukalo, Université de Lomé
Directeur de rédaction : SILUE Lèfara (Maître de Conférences), Université
Félix Houphouët Boigny
Comité Scientifique
Professeur Yaovi AKAKPO, Université de Lomé (Togo), Professeur Kodjona
KADANGA, Université de Lomé (Togo), Professeur Xavier GARNIER,
Université Paris 3 (France)
Professeur Norbert VIGNONDE, Université de Bordeaux (France), Professeur
Adama COULIBALY, Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire),
Professeur Pierre MEDEHOUEGNON, Université d’Abomey-Calavi (Bénin),
Professeur Mamadou KANDJI, Université de Cheikh Anta Diop (Sénégal),
Professeur Komla Messan NUBUKPO, Université de Lomé (Togo), Professeur
Amadou LY, Université de Cheikh Anta Diop (Sénégal), Professeur Kazaro
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(Togo), Professeur Alain-Joseph SISSAO, Université de (Burkina Faso),
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Comité de lecture
Comité de rédaction
Professeur Koutchoukalo TCHASSIM, Xolali MOUMOUNI-AGBOKE, Maître
de Conférences, Lèfara SILUE, Maître de Conférences, Wonouvo GNAGNON,
Assistant, DOUHADJI Kossi, doctorant, Université de Lomé.
Contact : revuedamaninao@gmail.com
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- Une Introduction : elle doit avoir une problématique, une méthode et une
structure.
- Un Développement : les articulations du développement du texte doivent-être
titrées comme suit :
1-Pour le Titre de la première section
1-1-Pour le Titre de la première sous-section
1-2- Pour le Titre de la deuxième sous-section
2- Pour le Titre de la deuxième section
2-1-Pour le Titre de la première sous-section
2-2- Pour le Titre de la deuxième sous-section
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- Une Conclusion : elle doit être courte, précise et concise en mettant en relief
l’authenticité des résultats de la recherche.
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Abstract : The imaginary is a factor of rupture with classical poetry. Under the
baudelairian imaginary, the representation of the foreigner is transmuted as a
vector of the renewal of poetic language. The foreigner borrows an evanescent
form through the lexical, tropical and thematic variation. Coding the body of the
foreigner through symbolism and analogy, Baudelaire's poetics makes the
stranger sometimes a dreamed and idealized elsewhere, sometimes a being
subject to the abstract realities that swarm in the inner life of the poet.
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Introduction
La modernisation de la poésie du XIXe siècle détermine Baudelaire à
adopter une écriture poétique dans laquelle toute réalité ne se pose plus dans le
texte de manière ostentatoire. Dans cette perspective, l’exotisme, rappelant
l’ailleurs, se distille dans ses textes poétiques par le truchement de plusieurs
figurations qui se déclinent à travers le corps de l’étranger. Ainsi, l’ailleurs
s’infiltre dans sa poésie en s’enrobant de formes qui le dérobe à la sagacité du
lecteur. Dès lors, avec la figuration de l’étranger, sous l’impulsion de
l’imaginaire et par l’intrication d’un vocabulaire parsemé de référents extérieurs
non seulement à la culture française mais aussi à l’univers immédiat du poète,
s’inscrivent les vecteurs de l’étranger dans la poésie de Baudelaire. Ce constat
induit un ensemble de préoccupations qui sont de savoir comment Baudelaire
inscrit l’étranger au cœur de sa création poétique, quelle forme l’imaginaire
baudelairien confère-t-il à l’étranger pour le fondre dans le tissus de ses vers, et
quel est l’impact de l’étranger sur sa poésie dans un siècle fulgurant où
l’imagination se pose comme le moteur de toute création littéraire. L’analyse de
la représentation de l’étranger se fera à la lumière de la stylistique. L’analyse
stylistique s’appuiera sur l’approche de Gorges Molinié. Pour lui, la
caractérisation et l’actualisation déjoue l’information pour créer des valeurs. La
caractérisation se fera à partir du décryptage toute variation des règles liées au
sens et à la syntaxe, tandis que l’actualisation s’intéressera au sens dénotatif du
mot pour construire le sens. Notre réflexion s’articule autour de trois points. Dans
un premier moment, elle se chargera de définir les concepts qui articulent notre
sujet pour mieux l’appréhender. La deuxième articulation du travail consistera à
révéler comment par le biais de la culture l’étranger essaime la création poétique
baudelairienne. Quant à la troisième partie, elle révèlera les tropes à partir
desquelles Baudelaire configure l’étranger dans son expression poétique.
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l’obscurité. Il campe cet état à partir de l’image du lever du jour dont le processus
dans son déploiement marque l’esprit de l’homme et s’imprime en lui comme
l’idée de l’affranchissement des ténèbres pour traduire son emprise sur certains
phénomènes de la nature en vue de les dominer par sa raison. Le deuxième régime
qualifié de synthétique est marqué par l’image de la copulation qui est
traditionnellement associé à la nuit et traduite par la chute du soleil, qui connote
l’image de la descente dans les profondeurs, de la fusion des contraires pour
contribuer à la coproduction de toutes les réalités. Ce schéma dénote de
l’unification des contraires qui féconde le monde pour le faire émerger. Le
dernier régime, dit mystique, campant par analogie l’acte digestif ou de
l’avalement, est à la base du principe dynamique de la fusion.
Ces trois schèmes qui déterminent le mode de fonctionnement de
l’imaginaire ne se limitent pas à la saisie d’images pour en constituer un
répertoire mais ils créent entre ces diverses images un ensemble de rapports à
partir desquels ils engendrent une signification. Par leur mode de
fonctionnement, ces schèmes rendent les images dynamiques du point de vue de
la construction du sens en générant une multitude de significations qui étend
indéfiniment les frontières de l’imaginaire. Structurant l’imaginaire dans sa
constitution sociale, ces schèmes déterminent l’individu qui, au gré de sa
sensibilité et de sa personnalité, les mobilise pour connoter ses rapports avec son
univers en dehors des valeurs d’ensemble de la société auquel il appartient. En
réalité, l’imaginaire est un espace de pensée propre à l’être humain, indistinct de
sa représentation du monde, dans lequel il peut créer, superposer, surimposer,
sublimer des choses et des évènements dans la réalité. Dans cette perspective,
L'imaginaire peut être défini sommairement comme le fruit de l'imagination d'un
individu, d'un groupe ou d'une société, produisant des images, des
représentations, des récits ou des mythes plus ou moins détachés de ce qu'il est
d'usage de définir comme la réalité. Ainsi par les schèmes de l’imaginaire qui
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immédiat et avéré avec la réalité évoquée par le signe du langage. Ce que traduit
Chartier (1998, p.79) quand il écrit que :
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moment qui consiste à placer l’espace d’ailleurs dans l’espace occidental. L’objet
inséré dans ce nouveau cadre apparaît alors comme bizarre, étonnant et plaisant.
Ce processus est appelé par Staszak Jean-François (2008) « l’exotisation ». Les
objets importés dans le cadre occidental deviennent étranges et plaisants vis-à-
vis du local. Et les occidentaux qui les accueillent dans leurs espaces culturels les
perçoivent selon leur imaginaire qui interprète de leur point de vue les décors,
mœurs, peuples, locaux, et les trouvent alors étonnants dans la perspective de
Jean-François Staszak (2008, p.3).
Ainsi, au-delà des vocables liés à la langue latine, l’étranger se porte dans
le texte de Baudelaire à partir de l’idée du voyage. La thématique du voyage est
le lieu où le poète étale tout corps ou réalité inconnu comme la manifestation de
l’étranger référant l’ailleurs. En effet, l’évocation des cieux et des réalités
étrangers dans l’espace français traverse toute la production poétique de
Baudelaire. Ils font référence aux territoires étrangers à la France avec la chaleur
qui s’y verse à profusion, comme il opère dans son poème « Lesbos » :
Mère des jeux latins et des voluptés grecques,
Lesbos, où les baisers, languissants ou joyeux,
Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques,
Font l'ornement des nuits et des jours glorieux,
Mère des jeux latins et des voluptés grecques,
(Les Fleurs du Mal, « Lesbos », p.208)
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Aussi, l’inconnu qui se pose comme le seul espace salvateur pour le poète
et ses contemporains lui fait brasser des chimères enserrées dans l’étau du spleen.
Au nombre de celles-ci, l’Amérique apparait comme une terre édénique et
étrangère, attrayante tel le chant des sirènes :
« Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques !
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ? »
(Les Fleurs du Mal, « Le Voyage », p.187)
C’est aussi le cas des territoires d’outre-mer qui enchantent les habitants de
la métropole par leurs senteurs qui endiablent l’âme et délaient l’imagination :
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connote. L’une des visées de la stylistique est de révéler dans tout discours
littéraire toute approche scripturaire singulière qui atteste le style et la littéralité
d’un texte chez un auteur donné. Cette particularité détermine un fait d’écriture
récurrent qui fonde les stylèmes. Elle augure le style chez un auteur à travers la
mobilisation des tropes et de leurs articulations particulières pour la littérarisation
de ses textes. Molinié nous aide à mieux cerner la notion du style. À cet effet, il
postule que « Le style est le regroupement déterminé de stylèmes exprimant ou
symbolisant des contenus constitués de données extérieures à la langue (ces
contenus ne peuvent être, en l’occurrence, que les composantes d’une vision du
monde, d’une culture) » (Molinié, 1984, p.205). Ce qui dénote de leur teneur
symbolique généré par l’imaginaire. L’emploi du symbole commande que le sens
du texte soit cherché à l’extérieur du poème. Il n’est plus lié aux mots mais à la
mobilisation que font des référents extratextuels provenant de sa culture et de sa
vision du monde par le truchement de son discours poétique. Précisant la
définition du stylème chez Molinié, Dorgelès Houessou (2018, p.24) écrit que
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poétique en particulier, un trope est une figure de style qui a pour finalité
d’embellir un texte ou de le rendre plus vivant. Il consiste à employer un mot ou
une expression dans un sens détourné de son sens de base. De fait, les tropes sont
considérés comme des ornements du discours. Ce qui détermine Pierre Fontanier
(1977, p.261) à cerner le trope en ces termes :
C’est en effet une espèce de tour que ce procédé
par lequel on change le sens d’un mot en un autre sens, par
lequel on transporte un mot d’un premier sens en un sens
nouveau. D’ailleurs, par ce changement, par ce transport,
le mot ne se trouve-t-il pas comme tourné d’un autre côté ?
N’offre-t-il pas, s’il faut le dire, un nouvel aspect, une
nouvelle face ?
Ainsi, il y a un trope, dans une partie de discours, quand l’expression
employée ne renvoie pas à son sens habituel, mais à un autre, indiqué ou non par
le terme approprié. Les tropes sont donc le fruit d’associations mentales qui
conduisent au changement de sens de base des mots. Selon la relation qui existe
entre le sens propre du mot et son sens figuré, l’on distingue des tropes majeurs
(métaphore, métonymie, synecdoque) et des tropes mineurs (l’allégorie, la
périphrase, la comparaison etc.,). En effet, Baudelaire peut selon son imaginaire
mobiliser des tropes mineurs comme des tropes majeurs pour la représentation
de l’étranger dans sa création poétique.
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histoire pour matérialiser une réalité abstraite en vue de la rendre plus prégnante
à la raison. En réalité, chez Baudelaire, l’étranger fonctionne comme un
modalisateur qui contextualise et actualise le discours poétique pour lui conférer
tout son sens. Les acteurs, dans ce poème qui narre une courte histoire, sont des
matelots et un volatile. Ces deux entités font interférer deux univers qui sont
étrangers l’un à l’autre. Les matelots qui sont des navigateurs se rapportent à la
mer déterminant l’espace marin, tandis que l’albatros qui réfère à l’oiseau énonce
l’espace aérien. Les matelots, eux, admirent au quotidien l’albatros qui domine
les airs marins («ces rois de l'azur ») et l’envient pour son aisance dans les airs.
Ces derniers sont parvenus à le capturer. Mais une fois posé sur le pont du navire,
le roi des airs qui est l’albatros se meut avec difficulté. Lui, naguère si majestueux
dans les airs, se trouve dans un piteux état. De fait, dans l’expression poétique,
la symbolique de l’albatros et des matelots représentent la société humaine. Les
marins incarnent les hommes ordinaires, tandis que l’albatros est le pendant du
poète incompris, maladroit parce qu’étranger aux habitus de la société :
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux. »
(Les Fleurs du Mal, « L’Albatros », p.54)
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hommes. Ainsi, une fois arraché au ciel et posé sur le navire qui incarne la société
humaine, il s’apparente à un être bizarre et maladroit :
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Ce traitement abject dont est objet le poète, du fait de son attitude insolite dans
une société qui le considère comme un étranger est signifié par Dorgelès
Houessou (2018, p.24) en ces termes : « Le poète-oiseau paye un lourd tribut à
son art tout comme Icare paya de sa vie son insouciant désir de liberté. Mais Icare
échoue à voler plus haut là où le poète-oiseau tutoie les nues les plus élevées sans
craindre aucun danger. » En effet, en prenant le pari de s’assimiler à un être de
méditation et de spiritualité, le poète s’est de facto sacrifié à son art pour perdre
son statut d’homme ordinaire. En conséquence, il se mue en véritable étranger
aux yeux de ses congénères. En somme par cette allégorie, qui figure l’albatros
tel un étranger sur le navire, l’oiseau dans l’imaginaire du tisseur de vers coïncide
avec le poète incompris par ses contemporains.
Outre, l’allégorie comme mode d’articulation de l’étranger dans l’espace
poétique, Baudelaire emploie aussi par la topique périphrastique
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dans son art poétique, énonce l’épandage de l’ombre sur le l’expression poétique
par le truchement du langage.
Toute la poésie après lui en est le reflet. La thématique de l’étranger se
fait alors un facteur structurant du langage poétique dans la deuxième moitié du
siècle de Baudelaire. Son infusion en sourdine dans l’expression poétique
détermine Béryl Schlossman (2014, p.2) à écrire ceci :
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effet, ce dernier n’a aucune affiliation. C’est un être esseulé qui n’a aucune
attache familiale (« Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère. »). Il est
insaisissable pour lui-même et pour son interlocuteur. De plus sa patrie est
évanescente. À l’opposé de tout homme dont la patrie est arrimée à une terre,
celle de l’inconnu se trouve lovée dans les nuages. Elle relève de la sphère céleste
(« J’ignore sous quelle latitude elle est située »). On retrouve ici encore une
analogie au volatile comme ce fut le cas pour l’albatros, maître des nues. Dès
lors, le pète s’apparente à un être qui sort de l’ordinaire et échappe à toute
classification en empruntant le manteau de l’anonymat. L’évocation de l’image
du personnage de Baudelaire dans « L’étranger » conduit Béryl Schlossman
(2014, p.2) à noter que
[…] L’homme arrive dans ce texte, ainsi que son
interlocuteur, sans nom. L’anonymat moderne annoncé ici
se voit confirmé au moment précis où la vision poétique
de Baudelaire et sa représentation de la grande ville (qui
pourtant est invisible dans ce poème) se proclament
inséparables […].
De fait, l’environnement de ce poème est régi par l’anonymat qui fait des
protagonistes des inconnus. Si le premier qui pose les questions semble avoir une
prise sur son environnement par la série de questions qu’il pose à son
interlocuteur, il n’en demeure pas moins qu’il est lui-même un inconnu notoire
du fait qu’au début du dialogue, ce dernier à aucun moment ne décline son
identité à l’autre protagoniste. Ce qui fait d’eux deux étrangers qui se reflètent
l’un à travers l’autre jusqu’à un certain degré. Cette attitude dénote de l’anonymat
qui entoure chaque habitant de la grande ville de Paris, qui s’étend et absorbe
l’identité de chaque citadin pour en faire un être anonyme, étranger à lui-même
et aux autres. En réalité, l’étranger dans la ville de Paris par un rapport de
ressemblance total ou partiel, relevant de l’analogie, s’apparente au poète dans
un premier temps. Celui-ci, comme un nouvel arrivant dans la ville de Paris, flâne
dans les rues pour fixer chaque moment de l’existence des parisiens englués dans
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la foule. Il est lui-même perçu par les autres comme un étranger dans cette masse
mouvante de la ville. Dans cet espace, la modernisation par le biais de
l’uniformisation des pratiques vestimentaires, et la provenance de chaque
habitant d’horizons divers, fait de la ville de Paris le creuset de l’anonymat où
chaque homme rencontré dans les rues est un étranger pour l’autre. Cette manière
de poser l’inconnu dans ce poème caractérise la quasi-absence des mots pouvant
se référer à la notion d’étranger. Ainsi, l’étranger ne se présente pas avec
ostentation, il est discret. Il est comme susurré entre les vers du poème.
Cependant, il est distillé en sourdine et de manière insistante à chaque bout du
texte. Il est identifié à partir de certain de ses attributs. En effet, la première
périphrase nominale qui sert à l’identifier est une négation. Elle ne lui confère
aucune attache familiale. En effet, c’est un être étrange qui ne descend d’aucune
femme et d’aucun homme (« ni père, ni mère, ni sœur, ni frère. »). Cette
circonlocution lui permet d’établir son statut d’être étrange donc étranger aux
hommes qui dans l’absolu doivent avoir une affiliation pour exister. De plus, sa
patrie ne se situe nulle part sur la terre. Il s’apparente à un extra-terrestre vu que
son origine est désignée par une périphrase verbale à travers « sous quelle latitude
elle est située ». Cela prouve qu’il n’est pas habitant de la terre. . Il est étranger
dans tous les sens du terme. Il apparait que par l’entremise de la périphrase,
l’étranger n’est pas nommé ou déterminé, mais il est suggéré par un réseau de
périphrases qui continue de faire de lui un être dont les contours insaisissables
dénotent sa nature d’étranger.
Conclusion
L’imaginaire de Baudelaire dans la représentation de l’étranger
s’accommode de plusieurs moyens scripturaux. La représentation de l’étranger
sous le prisme de l’imaginaire de Baudelaire peut procéder par un champ lexical
qui met en branle des termes en rapport avec la notion d’étranger sans le désigner
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SOMMAIRE
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LA PROBLEMATIQUE DE LA REPRESENTATION DE
L’ETRANGER DANS LA GUERRE CIVILE DES APUTAGA
DE AYAYI TOGOATA APEDO-AMAH ET DANS MA
MAISON D’INITIATION DE KOUTCHOUKALO TCHASSIM
……………………………………………………………………205
SAMUEL Nouvlo, Université de Lomé (Togo)
365
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