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Manuel RCL B1ec Eleve
Manuel RCL B1ec Eleve
CPGE
Ministère de l’Éducation Nationale,
du Préscolaire et des Sports
Niveau B1
RCL Filière économique et commerciale
Livre de l’élève
2022
CNIPE
CPGE
Royaume du Maroc
Niveau B1
Filière économique et commerciale
1
Introduction
4
Unité 1 Les civilisations
Tâche initiale
• Raconter des événements passés.
Communication
• Raconter un évènement au passé.
• Parler des exploits d’un personnage historique
Culture et société
• Découvrir la civilisation de la Grèce Antique.
• Raconter des séquences.
Séquence 1 Langue
• Les temps du passé : passé composé/ imparfait.
La Grèce antique • Le plus que parfait-action antérieure à une autre action
dans le récit.
• L’accord du participe passé avec le sujet (être)/ avec le
COD (avoir).
• Le vocabulaire de la Grèce antique.
• Allitération en « r ».
Tâche finale
• Raconter un évènement.
• Rédiger un article pour raconter l’exploit d’un héros
grec en vue de le publier dans un blog.
Tâche initiale
• Faire un compte rendu.
Communication
• Situer dans le temps.
• Situer dans l’espace.
• Exprimer la durée.
Culture et société
• Découvrir la civilisation arabo-musulmane.
Séquence 2 • Comprendre le rôle de la civilisation arabe dans le
La civilisation arabo- progrès scientifique de l’Europe.
musulmane Langue
• La localisation spatiale : les prépositions de lieu.
• La localisation temporelle : les prépositions de temps.
• L’expression de la durée.
• Le vocabulaire de la civilisation arabo-musulmane.
• Prononciation des lettres finales d’un mot.
Tâche finale
• Faire un compte rendu.
• Rédiger le compte-rendu d’une rencontre littéraire.
organisée dans le cadre d’une activité culturelle.
31
Mythe et philosophie
Unité 2
Tâche initiale
• Caractériser, décrire une personne.
Communication
•Caractériser quelqu’un
•Décrire le physique de quelqu’un
•Décrire le caractère de quelqu’un
Culture et société
•Maîtriser le registre neutre.
•Initiation à l’univers de la mythologie et ses héros.
•Découverte de certains mythes fondateurs de la
Séquence 1 civilisation occidentale.
Langue
Le mythe • Les pronoms relatifs simples
• Le superlatif
• Le gérondif
• Expressions empruntées des héros de la mythologie.
• La prosodie dans une énumération.
Tâche finale
• Décrire un personnage de fiction
•Dans le journal de l’établissement, dresser le portrait
d’une célébrité
Tâche initiale
• Caractériser un fait, un phénomène (la philosophie)
Communication
• Caractériser quelque chose
• Décrire un fait
• Décrire un phénomène
Culture et société
• Maîtriser le registre neutre
•Faire preuve de bienveillance et de curiosité
• Sensibilisation des apprenants au rôle de la
Séquence 2 philosophie
• Découverte de certaines notions philosophiques les
La philosophie plus célèbres
Langue
• Le présentatif c’est (mise en relief)
• Les pronoms démonstratifs
• La négation ni…ni
• Vocabulaire des notions philosophiques
• Les liaisons
Tâche finale
• Caractériser un concept, une notion philosophique.
• Rédiger un article où vous caractérisez ce qu’est la
philosophie en vue de le publier dans le journal du
centre.
57
Le progrès
Unité 3
Tâche initiale
• Exprimer un sentiment positif
Communication
• Exprimer son admiration
• Exprimer sa joie
Culture et société
• Maîtriser le registre des sentiments
• Reconnaître les bienfaits du progrès technique
• Exprimer sa subjectivité
Séquence 1
Langue
SéquenceLe
1 progrès technique • Verbes de sentiments + subjonctif présent
• Verbes de sentiments + subjonctif passé
• Définition
Séquence 1 • Champ lexical
• Connotation
• L’intonation exclamative
Tâche finale
• Présenter un exposé pour exprimer un sentiment
valorisant.
• Rédiger la conclusion d’un débat télévisé où vous
exprimez un sentiment positif à propos du progrès
technique.
Tâche initiale
• Exprimer des sentiments négatifs
Communication
• Exprimer sa déception
• Exprimer des regrets
Culture et société
• Nuances et précisions de sentiments
• Valoriser la sensibilité individuelle
Séquence 2 Langue
• Le discours rapporté au présent et au passé
Les limites du progrès
• La concordance des temps
technique
• Synonymie
• Champ sémantique
• Registre lexical
• Intonation et prosodie entre interrogation et déclaration
Tâche finale
• Organiser un débat autour de l’impact négatif d’Internet
sur le rendement scolaire.
• Rédiger un paragraphe pour exprimer des sentiments
défavorables à propos des inconvénients du progrès
technique
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Vivre en société
Unité 4
Tâche initiale
• Exprimer un point de vue
Communication
• Exprimer un souhait
• Exprimer un vœu
• Exprimer une hypothèse
Culture et société
• Structurer son propos
• Apprécier ou critiquer des comportements sociaux.
Séquence 1 • S’initier au lexique de la société, de la démocratie et
des libertés.
La liberté Langue
• Le conditionnel présent-le souhait
• Le conditionnel passé- le regret
• L’expression de l’hypothèse incertaine.
• La négation : sans +infinitif
•Vocabulaire de la liberté
• L’intonation
Tâche finale
• Discuter la liberté d’expression sur les réseaux sociaux
• Rédiger un article d’opinion destiné à un forum de
discussion où on exprime son opinion sur la liberté
d’expression.
Tâche initiale
• Exprimer un point de vue sur le civisme
Communication
• Exposer des faits culturels
•Comparer
•Hiérarchiser
Culture et société
• Repérer la structure d’une argumentation
• Structurer son propos
• Valoriser ou critiquer des comportements sociaux.
Séquence 2
•Enrichir son vocabulaire en rapport avec le thème de la
citoyenneté
La citoyenneté
Langue
• Les articulateurs chronologiques simples : d’abord,
ensuite, enfin
« Pour que » + subjonctif
• Les adverbes de manière (en -ment)
• Vocabulaire de la citoyenneté
• Les sons k [k] et g [g]
Tâche finale
• Discuter de la lutte contre les incivilités dans les lieux
publics
• Rédiger un article sur le manque de civisme parmi les
jeunes avec proposition de solutions en vue de le publier
dans le journal scolaire de son établissement.
110
Unité 5 La consommation
Tâche initiale
• Exprimer une opinion argumentée au sujet de la mode.
Communication
• Argumenter
• Exprimer une opinion positive
• Nuancer
Culture et société
• Découvrir certaines tendances de la mode
• Comprendre la culture de la mode
Séquence 1 •Développer un point de vue sur les tendances de la
mode.
La mode Langue
• L’expression de l’hypothèse certaine
• Les adverbes de temps
• Les pronoms indéfinis
•Le vocabulaire de la mode ; des habits.
• Prononciation des mots « tous » et « tout »
Tâche finale
• Débattre autour de la mode
•Rédiger un article destiné à être publié sur le blog du
centre où l’élève développe une opinion favorable sur la
mode.
Tâche initiale
• Exprimer une opinion négative argumentée au sujet de
la publicité
Communication
• Exprimer une opinion négative
• Développer
• Conclure
Culture et société
• Découvrir les caractéristiques du discours publicitaire.
• Comprendre le fonctionnement des procédés
publicitaires
Séquence 2 • Connaître les composantes de l’affiche publicitaire
• Connaître l’impact de la publicité sur la
La publicité société.
Langue
• Les articulateurs logiques
La comparaison
• Le vocabulaire de la publicité
• Prononciation du mot “plus”
Tâche finale
• Débattre autour de l’omniprésence de la publicité sur
nos écrans
• Dans le cadre d’une campagne de sensibilisation, les
élèves élaborent un tract qui dénonce l’influence de la
publicité sur la société.
136
Transcriptions des documents audiovisuels
INTRODUCTION
La maîtrise des langues étant devenue un atout déterminant dans tous les domaines, et surtout
dans la formation des futurs ingénieurs et managers, le renforcement des compétences linguistiques
(Désormais RCL) a été introduit, à partir de l’année scolaire 2021-2022, comme une composante
essentielle de la formation des élèves en CPGE. En proposant une nouvelle approche destinée à améliorer
les compétences communicatives et culturelles des élèves de ces classes, le RCL vise à mieux les préparer
à réussir leur parcours de formation et à favoriser leur insertion dans le monde professionnel.
Le présent livre est destiné aux élèves des classes préparatoires commerciales. Élaboré dans le
cadre du projet de renforcement des compétences linguistiques chez les élèves des CPGE, il constitue un
support principal pour le développement de leurs capacités de réception, de production et d’interaction en
langue française. Il répond ainsi aux besoins communicationnels généraux de ces élèves, ainsi qu’à leurs
attentes spécifiques liées à la formation en classes préparatoires et aux exigences des épreuves des
concours d’entrée aux Grandes Écoles.
Comme support principal du dispositif de renforcement des compétences linguistiques en
première année des CPGE, ce livre vise les objectifs suivants :
renforcer les compétences communicationnelles acquises durant le cycle secondaire qualifiant sur le
double plan linguistique et culturel ;
doter tous les élèves de première année des prérequis linguistiques nécessaires pour aborder les
programmes des CPGE dans les meilleures conditions ;
fournir aux élèves des repères culturels et civilisationnels qui enrichissent leur culture générale et
éclairent les situations de communication contemporaines ;
amener les élèves à atteindre un niveau plus élevé de compréhension et d’expression, tant à l’écrit
qu’à l’oral, et favoriser leur autonomie en matière d’apprentissage des langues ;
renforcer les capacités d’analyse et de synthèse et développer l’esprit critique.
Pour atteindre ces objectifs, l’approche adoptée dans ce livre se situe dans une perspective de type
actionnel « qui considère avant tout l’usager et l’apprenant d’une langue comme des acteurs sociaux ayant
à accomplir des tâches (qui ne sont pas seulement langagières) dans des circonstances et un
environnement donnés à l’intérieur d’un domaine d’action particulier »1. Le choix de cette approche est
justifié par sa compatibilité avec les besoins et les objectifs des élèves des classes préparatoires, amenés à
effectuer des tâches langagières liées au contexte de leur formation et aux exigences des concours
auxquels ils se préparent.
Le renforcement des compétences linguistiques en CPGE est adossé au Cadre Européen Commun
de Référence pour les Langues (CECRL)2, généralement admis comme document de base pour la
description des enseignements/apprentissages des langues et pour l’élaboration des cursus. Ce cadre
définit six niveaux généraux de maîtrise d'une langue : A1 (utilisateur élémentaire), A2 (niveau
intermédiaire), B1 (niveau seuil), B2 (utilisateur avancé), C1 (utilisateur autonome) et C2 (niveau de
maîtrise). Le CECRL décrit concrètement les actes de langage appropriés à chaque contexte envisagé, ce
1
Extrait du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL).
2
Le CECRL est un document publié par le Conseil de l'Europe en 2001, il définit des niveaux de maîtrise d'une langue
étrangère en fonction de savoir-faire dans différents domaines de compétence. Il fournit une base commune pour la
conception de programmes, de diplômes et de certificats. (EDUSCOL)
1
qui permet de cibler et de décrire, en termes de savoir-faire, les objectifs linguistiques visés. Il offre
également des stratégies à utiliser pour développer chacune des compétences de communication, aidant
ainsi les apprenants à apprendre à apprendre.
Les niveaux de compétences retenus pour le renforcement linguistique en CPGE sont : A2, B1, B2
et C1. Les contenus proposés pour chaque niveau ont été adaptés au contexte des classes préparatoires
marocaines. Si le niveau de difficulté et la progressivité ont bien été respectés, les thématiques retenues
ont été choisies pour répondre aux centres d’intérêt des élèves de ces classes et pour constituer des pré-
acquis utiles pour la suite de leur formation. Quant aux actes de langage et aux faits de langue étudiés, ils
sont généralement liés aux exigences des épreuves écrites et orales des différents concours. C’est ainsi
que le renforcement linguistique ne constitue pas un module séparé, mais il est bien une composante
essentielle de la préparation aux épreuves des concours, et constitue une étape essentielle dans un
processus d’apprentissage étalé sur deux ans. Il existe donc un lien organique entre le RCL et le
programme CPGE.
Le livre comporte cinq unités subdivisées chacune en deux séquences. Chaque séquence est
articulée autour d’une thématique de culture générale et vise la maîtrise des structures linguistiques
nécessaires à la réalisation d’un acte de langage déterminé. Pour chaque niveau, l’ensemble des séquences
constitue un parcours d’apprentissage progressif qui va du simple au complexe. C’est ainsi que les actes
de langage qui structurent les séquences vont de la description à l’argumentation, en passant par la
narration, l’expression des sentiments et des opinions. Cette progression favorise l’acquisition graduelle
de capacités linguistiques, communicationnelles et culturelles de plus en plus complexes qui permettent
aux élèves d’aborder les programmes des CPGE avec plus d’efficacité.
Les activités proposées visent le développement intégré des cinq compétences langagières
principales, à savoir la compréhension orale et écrite, la production orale et écrite, ainsi que l’interaction.
Toutes les activités sont conçues de telle sorte que l’élève participe activement à son apprentissage : que
ce soit dans la compréhension, la conceptualisation des faits de langue ou la production, l’élève est appelé
à effectuer des tâches contextualisées et significatives qui donnent un sens à l’apprentissage en l’ancrant
dans des situations de communication vraisemblables.
Les supports proposés se caractérisent par leur variété. Les images (photos, tableaux, dessins,
caricatures, etc.) qui introduisent les séquences servent de mise en situation à la séquence en même temps
qu’elles développent une culture visuelle et approfondissent la compétence de lecture et d’interprétation
de l’image. Les documents audiovisuels, qui servent pour la compréhension orale, offrent aux élèves
l’occasion d’exercer leurs capacités d’écoute active et de lecture de l’image mobile ; en même temps, ils
enrichissent la culture générale autour du thème traité tout en favorisant l’apprentissage de la langue dans
des situations de communication authentiques. Afin de garantir la stabilité et la disponibilité des
documents audiovisuels, ces derniers ont été déposés sur une chaîne YouTube dédiée intitulée « RCL
CPGE Maroc », accessible depuis le lien suivant :
https://www.youtube.com/channel/UCzx4oD8gjA6A3pWjMnREu4A.
Quant aux textes, en plus de leur fonction de support à la compréhension de l’écrit, ils renforcent
les compétences linguistique et culturelle des élèves. Choisis d’abord pour leur intérêt linguistique, leur
adéquation aux situations de communications traitées et pour leur apport socioculturel, ces supports sont
également intéressants par leurs thématiques et par la motivation qu’ils peuvent susciter. Ils sont enfin
d’une longueur et d’une complexité adaptées au niveau concerné. Par tous ces aspects, ils jouent un rôle
de « modèle » que les élèves étudient et dont ils s’inspirent pour exécuter les tâches finales, que ce soit en
production orale ou en production écrite.
La composante linguistique est bien évidemment essentielle dans ce dispositif. Vocabulaire,
grammaire et prononciation ont été introduits dans des rubriques différentes mais complémentaires.
2
La grammaire est présentée de manière claire, précise et pratique pour que l’apprenant puisse la
travailler individuellement en cas de besoin. Les éléments grammaticaux étudiés sont adaptés au niveau
de compétence visé et ils contribuent à développer les compétences de compréhension et d’expression
écrite et orale des élèves. L’appropriation de ces faits de langue se réalise en plusieurs étapes : ils sont
d’abord observés dans le contexte authentique offert par le support, puis ils font l’objet d’une
conceptualisation guidée qui met en évidence leur fonctionnement et invite à la réflexion, ce qui contribue
à l’autonomisation des élèves. Enfin, les éléments grammaticaux sont manipulés oralement et par écrit
lors des exercices de systématisation, avant d’être réutilisés dans les activités de production orale et écrite.
La prononciation aborde la prosodie de la phrase, la réalisation de certains sons, les liaisons,
l’intonation, etc.
Le vocabulaire fait l’objet d’une attention particulière dans ce livre : il a été introduit en fonction
des thèmes et des activités à réaliser, par champ lexical ou par champ sémantique et en tenant compte des
registres de langue. Les différents exercices de vocabulaire visent l’acquisition d’une richesse lexicale,
ainsi que des compétences de compréhension et d’expression nuancées et précises. Le point de départ de
l’étude et de l’acquisition du vocabulaire se trouve dans les supports de compréhension qui offrent une
série de termes et d’expressions liés à la thématique de la séquence et qui font l’objet d’un ou de plusieurs
exercices intégrés à l’activité de compréhension. Le vocabulaire de la séquence fait ensuite l’objet d’une
appropriation lors des activités de systématisation sous forme d’exercices dédiés, de même qu’il se trouve
disséminé dans les différents exercices de langue. Enfin, les productions écrites et orales invitent à
exploiter le vocabulaire étudié dans la séquence pour la réalisation des tâches demandées.
Les activités de production orale et écrite comportent les tâches finales à effectuer par les élèves et
constituent l’aboutissement de chaque séquence. La tâche à effectuer consiste à réaliser oralement ou par
écrit, dans un contexte différent, l’acte de langage étudié dans les supports et ce, à l’aide du vocabulaire et
des faits de langue acquis tout au long de la séquence.
Enfin, chaque séquence se termine par un prolongement qui s’appuie sur un corpus lié à la
thématique abordée, accompagné de questions pour faciliter son exploitation. Cette activité peut se
présenter comme l’étude d’un texte, la confrontation de deux ou de plusieurs textes ou la découverte
d’une œuvre littéraire à travers quelques extraits. Les textes proposés peuvent aussi être exploités pour
initier la réflexion autour d’un aspect du thème abordé ou servir de point de départ pour un débat, etc.
Enfin, ce corpus peut être complété et enrichi en fonction de l’intérêt qu’il peut susciter et des objectifs à
atteindre.
Ce livre est le fruit du travail d’une équipe de concepteurs qui n’a ménagé aucun effort pour
présenter aux élèves des classes préparatoires marocaines un outil de travail adapté et cohérent à même de
les aider à progresser en langue française et à développer leurs compétences communicatives, afin qu’ils
soient mieux armés pour entamer les programmes des CPGE. Les membres de cette équipe méritent
d’être remerciés pour la qualité de leur travail ainsi que pour leur patience et leur dévouement.
3
Unité 1
J Les civilisations
4
Séquence 1
La Grèce antique
5
Découverte U
https://api.playbacpresse.fr/uploads/media/factsheet_mquo/2017/08/2916565e4f6fa0ef82d254ef3e41dea86350309d.jpeg
6
Compréhension orale X
V
Les Jeux olympiques
https://youtu.be/UwaegZkAfU0
Des olympiades.
7
b) De quel genre d’émission s’agit-il ?
Série télévisée.
Reportage.
Interview.
Les Jeux Olympiques ont beaucoup de retombées économiques pour le pays qui
les organise.
3) Vrai (V) ou faux (F) ? Cochez la bonne case et justifiez votre réponse.
Information : V F Justification :
Dans la Grèce antique, les Jeux Olympiques avaient
lieu tous les 4 ans.
On ne faisait pas la guerre pendant les Jeux.
Pierre de Coubertin reprend l'idée de paix grâce au
sport.
Pour lui, l'important c'est de gagner.
Les 5 anneaux symbolisent les 5 pays fondateurs
des Jeux Olympiques modernes.
3) Mettez dans l’ordre les différentes thématiques abordées dans cette capsule :
a La réapparition des Jeux au 19e siècle.
b Le coût des Jeux Olympiques.
c Les origines grecques des Jeux Olympiques.
d Le boycott des Jeux de Pékin 2022.
e La politique et les Jeux dans le passé.
8
Compréhension écrite n
Support
La Grèce, pays classique, aussi célèbre dans la fable que dans l’histoire, était la patrie des
héros et le temple des dieux de l’ancien monde. Aucune contrée n’a produit de plus braves guerriers,
de plus grands philosophes, de plus habiles législateurs et des esprits plus ingénieux. Le nom seul de
la Grèce parle à l’imagination, et rappelle à la mémoire l’amour de la gloire, de la sagesse, de la
liberté. Cette nation poétique animait, divinisait tout. Elle plaçait ses passions comme ses vertus
dans le ciel. Sa religion était l’histoire embellie par des figures, et la nature représentée par des
images célestes. Ses jeux, ses fêtes, ses lois, ses combats, ses arts, se sont gravés dans notre
souvenir. Nos guerriers, nos orateurs, nos poètes, nos philosophes, prennent encore aujourd’hui les
Grecs pour maîtres et pour modèles ; leurs leçons avaient formé notre enfance. La Grèce, détruite,
barbare et dépeuplée, revit dans notre pensée ; elle conserve sur les esprits l’influence et la
domination qu’elle a perdues sur la terre.
Ce pays qui est destiné à une si longue renommée, fut longtemps obscur et habité par des
sauvages, tandis que l’Égypte et la Phénicie jouissaient de tous les avantages de la civilisation. Il
était difficile de prévoir alors qu’une contrée dont le territoire inculte, couvert de forêts, peuplé de
bêtes féroces et de barbares, et qui n’avait pas le quart de l’étendue de la France, dût répandre, peu
d’années après, tant de lumières en Europe et en Asie, et remplir le monde de sa gloire et de sa
puissance. Quelques colonies, parties de Saïs, de Memphis et de Tyr, changèrent la face de la Grèce
: les Égyptiens lui donnèrent des lois et un culte. Elle reçut des Phéniciens la science du commerce
et de la navigation. Les Chaldéens lui apprirent l’astronomie et l’astrologie. Bientôt elle surpassa ses
maîtres, et l’on vit les petits états qui la partageaient, remplis de héros, peuplés de talents, résistent
aux plus grands empires, les combattre et les subjuguer. L’union des différents peuples grecs les fit
triompher du grand roi Xerxès : mais, enivrés de gloire, ils se divisèrent ; et la discorde, détruisant
leurs forces, les soumit au pouvoir d’Alexandre et de ses successeurs, les assujettit à la puissance
romaine, et les fit enfin tomber dans l’esclavage.
Le Comte de Ségur, « Histoire de la Grèce antique » dans Histoire universelle, éd. Furne, 1839.
Compréhension globale
▪ Après une lecture silencieuse et l’observation du paratexte, répondez aux questions suivantes :
Compréhension détaillée
Vocabulaire du texte
Dans quels domaines la civilisation grecque a-t-elle excellé ? Relevez dans le texte le
vocabulaire qui le montre.
Domaines Vocabulaire
10
Langue et communication Y
Repérage
1) Relevez dans le premier paragraphe tous les verbes conjugués au passé et complétez le
tableau ci-dessous :
Fonctionnement de la langue
1) Les temps verbaux dans le texte ont des valeurs différentes, complétez le tableau suivant
par les temps verbaux convenables aux valeurs :
11
3) Observez les temps composés dans les phrases relevées du texte et reliez les avec la
règle de l’accord adéquate :
Phrase Règle
Entraînement oral
Exercice 1
▪ Reliez les éléments de chaque colonne pour former des phrases (plusieurs possibilités) :
Exercice 2
Troie que nous (avons vus/ avons vu) hier est un film américain, il raconte l’histoire d’Ulysse et des
guerriers grecs qui (avaient réussi/ étaient réussis) à entrer dans la ville de Troie. Ils (étaient caché
12
/étaient cachés) dans un grand cheval de bois. Cette ruse (avait entrainé/ avait entrainée) la chute de
la ville.
Exercice 3
Phonétique
Entraînement écrit
Exercice 1
Les élèves (lire)…………..un livre sur les Grecs antiques, ils (apprendre) ………………que ces
derniers (être)……………….polythéistes, ils (vénérer)……………… les dieux qui
(vivre)…………….. dans le mont Olympe, la plus haute montagne de Grèce.
Exercice 2
13
Exercice 3
Exercice 4
Exercice 5
14
Exercice 6
Exercice 7
Terme Définition
-…………… Réflexion sur les êtres et les choses de l’Univers, sur le sens de la
vie et de la mort.
A Athènes, le principal temple de l’Acropole, dédié à la déesse
-………………
Athéna
Personnage qui réalise des exploits surhumains, fait des voyages
fabuleux
……………..
Concours sportifs opposant les champions des cités grecques tous
les quatre ans dans le sanctuaire panhellénique d’Olympie.
-…………… La grande place de la ville d’Athènes, où les habitants se retrouvent
pour discuter, faire des achats…
Bâtiment en forme de demi-cercle où les Grecs assistaient à des
-………………
pièces jouées par des acteurs portant des masques (des tragédies ou
..…………… des comédies).
État indépendant constitué d’une ville fortifiée et de sa campagne
……………....
alentour.
Habitant d’une cité possédant des droits politiques (le plus souvent :
……………….. le droit de voter).
15
Production orale P
▪ Quelle est la devise des Jeux olympiques de Pierre de Coubertin d’après la vidéo ? « L’essentiel,
c’est de participer »
En binômes, proposez une autre devise aux Jeux Olympiques qui seront organisés à Paris en 2024 en
Votre devise olympique doit être attirante, significative et contenant une allitération.
Production écrite G
▪ Rédigez un article où vous racontez un épisode sur l’exploit de l’un des héros grecs (Hercule,
Ulysse- Achille …) en vue de le publier dans un blog dont la thématique est la civilisation grecque
antique.
16
Prolongement N
Dans un pays d'un pareil dessin, la mer n'est jamais loin. On la perd rarement de vue dans les
voyages qu'on entreprend à l'intérieur des terres. Aucun point du Péloponnèse n'en est éloigné de
plus de 52 kilomètres (60 kilomètres dans la Grèce centrale). Elle sert de fond aux paysages les plus
beaux, les plus caractéristiques de la Grèce ; c'est une véritable privation que de la voir disparaître ;
et l'on sait de quels cris de joie la saluèrent, en descendant des hauts plateaux d'Asie Mineure, les
mercenaires de l'Anabase. Aussi les Grecs se sont-ils bientôt familiarisés avec elle. Venus de
l'Europe centrale, et n'ayant même pas un mot pour désigner la mer, dont ils ont, semble-t-il,
emprunté le nom aux peuples établis avant eux dans le bassin de la Mer Égée, ils sont rapidement
devenus les meilleurs marins de la Méditerranée. Les habitants de certains cantons montagneux, les
Arcadiens entre autres, qui jusqu'à l'époque romaine manifestent naïvement leur crainte des longues
traversées, paraissaient ridicules à leurs voisins. Comment ne pas céder aux sollicitations d'une mer
qu'on voyait si calme dans ses grands golfes abrités, et que jalonnent au large des chapelets d'îles
rendues plus proches encore, semble-t-il, par l'extrême transparence de l'air ? (…)
La mer qui baigne ces côtes est soumise à un régime météorologique qui présente des
caractéristiques remarquables. Pendant l'été, la chaleur qui règne en Lybie et sur les hauts plateaux
d'Asie Mineure détermine vers ces régions un appel d'air qui se traduit par des vents constants du
Nord et du Nord-est, bien connus des Anciens sous le nom de vents étésiens, et des marins grecs
actuels qui leur ont conservé le nom turc de meltem. En hiver, par contre, règne un régime
compliqué, qui comporte des changements fréquents et brusques. Il en résulte qu'un transit régulier,
pour la marine à voiles, n'est pas possible en hiver, saison où, de fait, la navigation dans la Mer Égée
a toujours chômé jusqu'au 'axe siècle ; en été au contraire le régime constant des vents facilite
singulièrement les transactions commerciales et a permis l'existence d'une marine marchande
considérable où, dès le IVe siècle avant notre ère, les financiers n'hésitent pas à engager de gros
capitaux. De plus, l'existence de côtes découpées et montagneuses, et les inégalités du climat,
multiplient les vents locaux, vents de terre et de mer, dont, en chaque point de la Méditerranée, les
indigènes savent en général tirer parti, mais qui réservent de désagréables surprises à ceux qui
les ignorent. Ces vents locaux ont joué un certain rôle dans les fastes de la marine grecque ; le vent
du matin, qu'avait prévu l'Athénien Thémistocle, mais qu'ignoraient les marins phéniciens et cariens
du Grand Roi, contribua, à Salamine, au triomphe de la flotte grecque.
Les pays qui bordent la Mer Égée sont, comme la plupart des régions méditerranéennes, de
formation relativement récente, et leur relief n'a pas encore été adouci par l'érosion. Leur tectonique
est très compliquée, et seule la géologie y révèle l'existence d'une chaîne continue, prolongement des
Alpes Dinariques, dont la direction générale est du Nord-Ouest au Sud-Est, mais qui subit une
déviation considérable vers l'Est au voisinage de la Mer Égée, où certaines îles, la Crète en
particulier, indiquent son orientation nouvelle, et qui, en Mie Mineure, remonte franchement vers le
Nord-Est. Si la direction Ouest-Est est secondaire au point de vue orographique, elle a joué un grand
rôle historique en constituant une série de barrières qui ont souvent protégé la Grèce contre un
envahisseur venu du Nord et ont facilité le maintien de son indépendance les monts Géraniens de
l'isthme de Corinthe, dernier espoir des états péloponnésiens au moment des guerres médiques ; la
ligne du Cithéron et du Parnès, rempart de l'Attique ; l'Oeta avec les Thermopyles ; l'Othrys ;
l'Olympe et les monts Cambuniens, où les Grecs songèrent un instant à arrêter Xerxès en 479 ; enfin
le Velès, où l'armée du général Sarrail a maintenu en décembre 1915 les Germano-Bulgares qui
menaçaient la Macédoine.
Par contre, la complication du relief de la Grèce continentale, qui n'a son égale dans aucune région
d'Europe, a eu sur son histoire l'influence la plus fâcheuse. Sur un sol ainsi divisé, la nation
17
hellénique s'est morcelée en une poussière de petits peuples, tous jaloux de leur indépendance, en
général facile à défendre, et de leur autonomie, incapables d'accepter, non seulement une domination
commune, mais l'idée d'un fédéralisme étendu. Toutes les tentatives d'union, provoquées par un
danger pressant, ont été précaires, et souvent trop tardives. Le sol tourmenté de la Grèce l'a même
toujours empêchée de posséder ce qui fait l'armature d'une nation unifiée, c'est-à-dire un réseau
routier : c'est par mer que se faisait l'essentiel des communications ; et seuls de mauvais chemins
reliaient les villes de l'intérieur. Les Romains eux-mêmes n'ont pas modifié cet état de choses ; la
seule route qu'ils aient construite dans la péninsule balkanique, la Via Egnatia, route militaire et
administrative, ne traverse pas la Grèce propre. Aujourd'hui encore, on peut à peine dire que la
situation ait changé ; là où ne pénètre pas le chemin de fer, des sentiers muletiers relient les
villages et souvent les villes. A ce point de vue la différence est grande avec l'Asie Mineure, où de
larges vallées, suivies par les routes royales au temps des Achéménides, plus tard par les voies
romaines, assurent des communications faciles entre la côte et les villes de l'intérieur.
Les rares plaines qu'on rencontre dans ce pays montagneux, et que la direction des chaînes fait en
général ouvrir sur la mer vers le Sud ou vers l'Est, ont pris rapidement une grande importance
politique : dans les plus petites s'est rapidement constituée une forte unité autour d'une ville centrale,
Argos, Sparte, Athènes, Thèbes, — cités qui ont toutes joué un rôle considérable dans les destinées
de la Grèce ; dans les plus grandes s'est élaborée l'idée plus vaste de l'unité hellénique : elle a failli
être réalisée au début du IVe siècle en Thessalie par les Aleuades ; elle l'a été pour quelques années
par Philippe de Macédoine et son fils Alexandre.
▪ Questions
2) Quel effet ont eu la géographie et la géologie sur le peuple grec et son histoire ?
18
Séquence 2
La civilisation arabo-
musulmane
19
Découverte U
https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021_maison-de-la-
sagesse-e1507298150101.jpg
20
Compréhension orale X
V
Faut-il lire les philosophes arabes ?
https://youtu.be/m_nFW690Ybc
21
Compréhension écrite n
Support
Le Moyen Âge est réputé « obscur, triste et ennuyeux ». Pourtant, ce moment a été
extrêmement riche en spéculations métaphysiques et logiques qui font encore la joie des philosophes
d’aujourd’hui. Le philosophe britannique Whitehead souligne par exemple dans Fonction de la
raison, que si l’on a si bien observé durant les temps de la Renaissance c’est parce qu’on avait,
pendant les siècles précédents, bien aiguisé l’outil de la raison par des visées spéculatives ; et déjà
Montaigne indiquait combien Aristote et les difficultés liées aux commentaires de ses œuvres furent
un moyen de « ronger l’esprit », c’est-à-dire de l’exercer. Or cette filiation de « commentateurs », si
elle commença dans l’Antiquité grecque et syriaque, se poursuivit au Moyen Âge avec la tradition
arabe et juive. Le commentateur par excellence, pour les scolastiques latins, ce sera Averroès,
philosophe musulman né à Cordoue en 1126, lecteur d’Aristote, juriste, médecin, « père spirituel de
l’Europe », selon l’expression d’Alain de Libera, et de fait un philosophe qui inaugure la naissance
de la figure de l’intellectuel tel qu’elle s’imposera en Europe.
Il est à noter que la philosophie a été introduite dans le monde musulman sous couvert de «
la sagesse », al-hikma en arabe. À première vue, cela semble un pléonasme, étant donné la définition
grecque du philosophe comme « ami de la sagesse » (…) Parler de philosophie comme « sagesse »
revient à biffer son origine grecque et païenne et à rendre sa pratique pleinement légitimée par la
religion. Aussi de nombreux philosophes n’ont-ils pas hésité à utiliser le mot de « sage » ou celui de
« sagesse » dans le titre de leurs ouvrages car il s’agit pour eux de se démarquer de toute une
littérature qui s’était illustrée dans un humanisme de la « sagesse éternelle ».
Cet humanisme était présenté sous la forme compilée d’aphorismes des Anciens (Perses,
Hindous, Grecs) sans que ces aphorismes soient traduits dans la forme argumentative si distinctive
de la philosophie du commentaire dans laquelle al-Fârâbî, Avicenne et Averroès se sont distingués.
Ali Benmakhlouf, Pourquoi lire les philosophes arabes : L’héritage oublié, Paris, Albin Michel
(Ed), 2015, pp. 07-08.
Compréhension globale
Compréhension détaillée
Vocabulaire du texte
▪ Proposez des définitions aux termes suivants :
Termes Définitions
Renaissance
Spéculations
Commentateurs
Moyen Âge
Humanisme
Aphorisme
23
Langue et communication Y
Repérage
▪ Relevez dans le texte les moyens utilisés pour situer dans l’espace et dans le temps :
Fonctionnement de la langue
Les marqueurs temporels qui marquent la durée sont : en, dans, pour, pendant, il y
a, depuis, depuis que, ça fait…que, jusqu’à, à partir de, au bout de, de, à.
24
Entraînement oral
Exercice 1
Vous recevez vos amis étrangers qui préparent un exposé sur la civilisation arabo-musulmane.
Vous programmez une excursion pour leur faire découvrir les monuments historiques qui
Vous répondez à leurs questions en mettant en valeur l’architecture, les remparts, les édifices et les
bâtiments. Utilisez à bon escient les marqueurs de lieu et de temps et le vocabulaire convenable.
Exercice 2
Entraînement écrit
Exercice 1
25
Pour localiser dans l’espace on peut utiliser :
-…………………. : là, là-bas, au loin, loin de, éloigné de, à l’horizon, au bout de, au fond de, à
perte de vue, de l’autre côté de…
-….......................... : ci, près de, contre, à quelques pas, à côté de, non loin de, …
-…………………... : à gauche de, à droite de, vers la droite, sur la droite, à votre droite, au milieu
de, au centre de, entre, à l’est de, à l’ouest de, en face de, à l’opposé de, de l’autre côté de, devant,
sur le devant, au premier plan, derrière, ...
-………………………: là-haut, en haut, vers le haut, en haut de, à hauteur de, à la hauteur de, en
bas, vers le bas, à la base de, sur, sous, au-dessus de, au-dessous de, en dessous de, au sommet de, au
pied de, au nord de, au sud de, par terre, sur le sol, à même le sol, …
Exercice 2
▪ Réemployez les noms de pays suivants avec la préposition convenable en commençant par
« je vais » puis « je reviens » :
Exercice 3
26
5. Elles ont enseigné à cette école ............................. quatre ans, de 2001 à 2005
6. Il pratique le chant ............................... un an.
7. Nous serons de retour ............................... deux heures.
8. Je pars en vacances ...................................... trois semaines, à partir du 10 août.
9. Il doit rendre les résultats de ces recherches ..................................... deux semaines.
10. Vous devez suivre des traitements ............................ trois mois, jusqu’au mois de juin.
11. Il a pris des cours de tennis .............................. cinq ans.
Exercice 4
Vous organisez un événement culturel autour des savants arabo-musulmans dans votre CPGE, vous
invitez les étudiants des autres centres à y assister. Envoyez-leur le programme détaillé dans lequel
Exercice 5
Vocabulaire
27
Production orale P
Activité 1 :
architecture, etc.), en parlera à ses camarades et dira en quoi les savants arabes et les inventions
Activité 2 :
En binômes (journaliste / savant), choisissez un savant arabe et imaginez une interview dans laquelle
le savant répond aux questions du journaliste et expose ses recherches en mettant en valeur sa
contribution au progrès.
Production écrite G
▪ Rédigez le compte-rendu d’une rencontre littéraire organisée dans le cadre d’une activité culturelle
ou du salon du livre autour du livre Pourquoi lire les philosophes arabes de Ali Benmakhlouf.
28
Prolongement N
Entretien :
Spécialiste de logique, Ali Benmakhlouf tire un fil entre la pensée médiévale arabe et la philosophie
contemporaine. Préférant la clarté de l’argumentation au fantasme d’une vérité idéale et goûtant l’art de la
conversation autant que les dilemmes éthiques de la médecine, il nous livre son parcours philosophique, entre
le Maroc et la France.
« Pose ta dent sur la vérité. » Ce proverbe marocain est l’un des préférés d’Ali Benmakhlouf. Depuis des
années, le philosophe les collecte en logicien, car il voit dans ces formules réduites un concentré de
pensée, « comme on le dit d’un concentré de tomates ». Celui-ci veut dire, lorsqu’on l’allonge un peu : parle
sans mentir, parle vrai. C’est que la vérité tient une place capitale dans la vie de cet enseignant à l’université
de Paris-Est-Créteil et membre de l’Institut universitaire de France. Mais Ali Benmakhlouf ne l’absolutise
jamais, au contraire. Inspiré par les logiciens Gottlob Frege, Bertrand Russell et Ludwig Wittgenstein, il se
méfie des vaines recherches en quête d’une « signification véritable ». Préférant la rigueur intellectuelle des
procédures logiques aux grands mots métaphysiques, celui qui a été pendant huit ans membre puis vice-
président du Conseil consultatif national d’éthique tient ferme sa position sceptique pour se préserver
des « crampes mentales ». Il a d’ailleurs fait de Montaigne un compagnon, dont la lecture est une « halte
existentielle », convaincu, comme lui, que la « parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui
l’écoute ». Au solipsisme de l’individu et au caractère exclusif du sens, il répond : dialogue, contexte
et « parler oblique ». Car toute pensée est dialogique.
Ali Benmakhlouf ne perd pas un mot de la conversation, une « manière de vivre » à laquelle il a consacré un
éloge. Il s’excuse presque de paraître « papillonner » lorsqu’il retrace son parcours intellectuel, bien qu’il ait,
à bientôt 61 ans, « toujours eu l’impression de faire la même chose ». Des philosophes analytiques aux
logiciens arabes, en passant par l’éthique médicale, il n’a en effet jamais perdu le fil : la philosophie de la
logique et du langage. Ce traducteur polyglotte, fou de la langue allemande, amoureux du français et bilingue
anglais, a appris des pans entiers de l’œuvre de Lewis Carroll par cœur – il tient un quart d’heure avec Alice
au pays des merveilles. Né à Fès au Maroc, élevé par des « femmes brillantes » et habité par un sentiment
polyphonique, il vient de faire paraître en format poche Pourquoi lire les philosophes arabes. Pourquoi ?
Parce que leurs préoccupations et leurs arguments résonnent encore avec « notre présent
philosophique », parce qu’ils témoignent surtout d’une très vive « volonté de vérité ».
Peut-on parler de « philosophie arabe » comme d’un continent ?
Ali Benmakhlouf : Je préfère effectivement parler de philosophie en langue arabe, pas d’une ethnie.
Cet héritage ancien existe bel et bien, mais il est largement oublié dans les formations de
philosophie, où l’on passe directement de Platon, Aristote et Plotin à Descartes. Le monde médiéval
en général – qu’il soit latin, hébraïque ou arabe – est sous-estimé, alors qu’il a longtemps été une
référence.
Les philosophes arabes sont souvent réduits au statut de « passeurs » de l’héritage grec. Est-ce
faux ?
Oui, j’entends encore dire que je serais moi-même un passeur. Or il existe dans les commentaires
des textes grecs, notamment d’Aristote, une formulation philosophique créatrice. Des ponts et des
affinités rendent une harmonisation possible entre ces mondes grec, arabe et contemporain, dans les
domaines logiques, éthique et politique. Cependant, l’intérêt des philosophes arabes pour le monde
grec est contingent. Il aurait pu tout autant s’agir du domaine indien ou chinois, mais il se trouve
qu’un calife abbasside a décidé la création en 833 d’une « Maison de sagesse » se donnant pour
objectif de traduire le corpus grec déjà constitué en langue syriaque. Cette pure contingence est
devenue une histoire significative.
29
Comment comprendre une si longue occultation ?
Les philosophes arabes constituent d’abord des références. Pic de la Mirandole les évoque dans De
la dignité humaine en 1486, tandis que Descartes et Spinoza leur empruntent, par exemple, la
distinction entre l’essence et l’existence. Les philosophes arabes ont été si bien assimilés que la
référence, comme telle, disparaît. Puis la piste se perd un peu aux XVIIe et XVIIIe siècles, car les
cercles de transmission sont limités, même si les textes continuent d’être travaillés. Les écoles qu’on
appelle medersa enseignent, en effet, les sciences sacrées, mais la philosophie n’est pas sous l’égide
de la théologie, que ce soit à Bagdad ou à Cordoue. À l’inverse, dans toutes les grandes universités
du monde latin, de Bologne, d’Oxford ou de Paris, la philosophie reste vassale de la théologie.
Comme le montre l’historien et philosophe Leo Strauss [1899-1973], le prix de cette liberté dans la
pratique de la philosophie arabe a été sa grande précarité. Enfin, au XIX e siècle, après la référence et
l’assimilation, vient l’occultation, notamment sous l’effet de la colonisation. Une traduction des
ouvrages de l’historien Ibn Khaldun [1332-1406] est commandée par l’armée française pour
connaître les sociétés arabes – et mieux les assujettir en Algérie. En 1863, le traducteur, le baron de
Slane, écrit dans la préface que les arguments exposés par Ibn Khaldun sont confus et embrouillés,
comme, dit-il, l’est généralement la pensée des musulmans. Ernest Renan, auteur d’Averroès et
l’Averroïsme en 1852, affirme de son côté : « Nous n’avons rien à apprendre des Arabes. » Et il
remet sur le tapis la distinction entre la raison et la révélation chez Averroès, un contresens que les
traductions du Discours décisif, même récentes, perpétuent. Le texte dit en fait : « Discours décisif
où l’on établit la connexion entre la loi scripturaire [charia] et la sagesse. » Si la précision est
importante, c’est que le mot « philosophie » n’existe pas dans les textes sacrés. Averroès réalise ce
tour de force très habile et très beau de légitimer la pratique philosophique en
l’appelant « sagesse » dans le titre principal, avant de lui substituer le mot de « philosophie » dans le
texte.
Ali Benmakhlouf : “Je suis pour la compréhension plutôt que pour la signification”
Ali Benmakhlouf, propos recueillis par Cédric Enjalbert publié le 28 octobre 2020
2) Quelles sont les principales figures philosophiques arabo-musulmanes qui ont contribué à la
30
Unité 2
J Mythe et philosophie
31
Séquence 1
Le mythe
32
Découverte U
33
Compréhension orale X
V
Ulysse, le célèbre guerrier
https://youtu.be/F19FJuUXEtA
34
Compréhension écrite n
Support
Les douze grands dieux de la Grèce habitaient sur l’Olympe, une inaccessible demeure. Montagne
d’une masse imposante, l’Olympe était la cime la plus haute du monde grec. Sur cet Olympe
radieux, chaque dieu avait son palais. Il y goûtait une joie éternelle, se délectant de nectar et
d’ambroisie. Vivant dans un bonheur constant, les dieux ne descendaient que rarement sur la Terre.
Quand il leur arrivait de venir chez les hommes, ils se métamorphosaient en homme ou en animal.
Parmi les divinités olympiennes, on comptait six déesses et six dieux. Zeus, leur chef suprême, les
réunissait parfois dans la plus vaste salle de son palais, le plus brillant et le plus magnifique de
l’Olympe. Là, Artémis à l’arc d’argent les ravissait en racontant des scènes de chasse prodigieuses.
Apollon aux belles boucles blondes les charmait au son mélodieux de sa lyre. Hestia qui savait
faire respecter la règle de l’hospitalité aux terriens comme aux dieux entretenait un large foyer aux
flammes crépitantes et chaleureuses. Arès dont la taille était immense, les impressionnait en
contant de sa voix forte de cruelles histoires de bataille. Aphrodite aux pieds blancs rayonnait de sa
fabuleuse beauté. Hermès à la baguette d’or apportait les messages secrets des hommes. Déméter,
dont la fille Perséphone siégeait six mois de l’année chez Hadès, dieu des Enfers, cultivait de
nombreuses plantes magiques pour embellir les jardins du palais. Poséidon aux cheveux bleus y
faisait couler des fontaines merveilleuses. Athéna au bouclier d’airain éblouissait les autres grâce à
son intelligence prodigieuse. Héphaïstos, dont le visage effrayait l’honnête homme, créait dans ses
forges d’étranges machines pour les étonner. Enfin, Héra, que la jalousie rendait parfois furieuse,
préparait en cachette des plans ingénieux afin de faire de Zeus un époux fidèle.
D’après M. Meunier, La Légende dorée des Dieux et des Héros, Albin Michel, 1942.
Compréhension globale
35
Compréhension détaillée
1) Relisez le texte et répondez aux questions suivantes en justifiant oralement vos réponses :
a) Où résidaient les dieux et déesses grecs ?
b) De quoi se nourrissaient ces divinités ?
c) Quels rapprochements peut-on faire entre les hommes et les dieux
dans la mythologie grecque?
2) Complétez le tableau suivant :
Vocabulaire du texte
36
Langue et communication Y
Repérage
Afin de caractériser les divinités et décrire leur univers démesuré, quel est le fait de langue
utilisé dans les occurrences suivantes ?
la plus haute
la plus vaste
le plus brillant et le plus magnifique
en racontant
en contant
Fonctionnement de la langue
Caractériser, c’est attribuer une ou plusieurs caractéristiques à un être animé ou inanimé, afin
d’en donner une représentation plus précise.
37
Entraînement oral
Exercice 1
En observant ces affiches publicitaires, dégagez les caractéristiques communes qu’elles veulent
établir entre le personnage mythologique et le produit commercial. Utilisez pour cela des superlatifs
pour exprimer une grande intensité, des gérondifs pour exprimer les circonstances de l’action.
Exercice 2
1. « Il est nu, épuisé, sale, aphone, meurtri par la mer et les rochers qui lui ont arraché
la peau des mains.»
2. La belle Nausicaa aux bras blancs, qu’il implore à distance en contant son
infortune, se fait fort de le conduire au palais de son père, le roi Alcinoos, malgré
l’apparence hideuse, hirsute et menaçante que présente cet étranger…
3. Lavé, parfumé, paré de beaux habits, le réfugié sale et hideux rayonne, répand
un charme inattendu.
38
Entraînement écrit
Exercice 1
Exercice 2
Exercice 3
Depuis le début de la modernité, les penseurs occidentaux découvrent chez tous les peuples des
39
récits jugés importants, récits fondateurs ou exemplaires, qui sont préservés à travers les
générations, qui se démarquent par leur élaboration poétique ou par leur mise en scène rituelle, qui
sont composés de situations, êtres, événements en dehors des règles réelles et de l’expérience
quotidienne de la société en question. De tels récits, qui semblent correspondre à un type déjà connu
chez les Grecs et les Romains, s’appellent « fable » (tiré du latin) ou « mythe » (tiré du grec) – un
système de mythes ou une doctrine sur eux constituant une mythologie. En fait, c’est ce dernier mot
qui est le premier emprunté par les langues modernes, apparaissant en français dès 1403 et en
anglais dès 1462, tandis que le mot mythe n’est attesté en français qu’en 1803 et en anglais en 1838,
dans une forme écrite d’abord « mythe » et qui semble un emprunt du français.
Exercice 4
1. Prométhée a volé le feu (…) était une propriété réservée aux dieux.
2. Le mythe (…) je t’ai parlé est celui de la boite de Pandore.
3. La cité (…) a vécu Socrate est Athènes.
4. Au cinéma, j’ai vu un film sur Hercule (…) m’a beaucoup plu.
5. J’ai beaucoup apprécié le roman (…) j’ai acheté.
Exercice 5
▪ Complétez les phrases suivantes en utilisant le superlatif d’un adjectif, d’un verbe, d’un
adverbe ou d’un nom. Faites les changements nécessaires.
40
Exercice 6
1. Rester pétrifié et sans voix comme si on avait vu le monstre Méduse → être médus…
2. Une fille aussi en colère que l’étaient les Furies vengeresses → être furi…
3. Une peur aussi forte que si on avait vu le dieu Pan, mi homme, mi bouc → une peur pan…
8. Être aussi fort qu’un titan (géant de la mythologie grecque) → être d’une force titan…
Exercice 7
Cependant, face au danger, le vaillant Ulysse reprit ses esprits et conserva un calme………Ses
41
Production orale P
Qui suis-je ?
Mettez-vous en binôme.
À tour de rôle, chaque groupe donnera des éléments pour caractériser un personnage célèbre de
séries, films, contes, dessins animés. À travers ses caractéristiques, les autres groupes seront appelés
Production écrite G
Aujourd’hui les vedettes, les stars du football et les acteurs de films acquièrent une dimension
mythique.
Dans le cadre de la préparation d’un nouveau numéro du journal de votre établissement, vous
choisissez une célébrité et vous dîtes ce qui fait d’elle un véritable mythe en procédant à sa
caractérisation.
42
Prolongement N
Un mythe est un récit fabuleux qui a la prétention d'expliquer la vérité des choses. À l'origine de
l'humanité, c'est par le mythe que les anciens transmettaient leur compréhension du monde. Ces
récits qui racontent l'origine de l'univers, la création de l'homme, son voyage dans l'au-delà après la
mort, et d'autres motifs semblables, servent de référence et d'explication. Remplis de symboles
expressifs et puissamment émotifs, les mythes traditionnels avaient presque toujours une
signification religieuse ou spirituelle. On peut penser à la Genèse qui raconte la création du monde
et la chute de l'homme hors du paradis terrestre. On peut évoquer le livre des morts égyptien, qui
raconte la migration de l'âme lors d'une traversée vers l'au-delà. On peut aussi donner l'exemple
d'Hercule, personnage de la mythologie grecque, dont les douze travaux évoquent le combat et la
puissance de l'homme face à la nature et aux dieux.
En raison du progrès scientifique et du déclin de la pensée religieuse, bien des gens pensent que les
mythes sont disparus à notre époque. Rien n'est plus faux ! Les mythes ont changé de forme, mais
sont aussi présents qu'autrefois. Nous pouvons même dire que les mythes sont un besoin
fondamental de l'être humain. Ils jouent de grands rôles dans notre vie sociale et dans notre
psychisme individuel. En plus des mythes religieux et politiques, on compte de nombreux mythes
véhiculés par les médias de communication modernes, dans la publicité, le cinéma, la musique
populaire et la télévision. Les exemples pullulent : le mythe de l'éternelle jeunesse, le mythe de la
performance sexuelle, le mythe de l'amour romantique, le mythe de la puissance automobile et celui
de l'harmonie sociale !
Les sémiologues, comme Roland Barthes et Umberto Eco, ont étudié ces mythes contemporains
véhiculés par des personnages comme James Bond, la poupée Barbie, la voiture sport et les motos
Harley Davidson. Chacun de ces mythes est une composition de récits, de symboles et d'émotions
associés à un moi idéal. Comme Hercule dans l'antiquité, Superman redresse les torts et combat les
méchants. Comme la belle Hélène de Troie, les tops modèles de la mode font soupirer les cœurs
d'envie et de désir !
Mais, direz-vous, nous sommes aujourd'hui, moins naïfs et plus rationnels qu’autrefois : ça reste à
voir. Après avoir fait de la science et de la haute technologie une idole imbattable qui allaient
résoudre tous les problèmes de l'humanité, nous brûlons maintenant leurs effigies au nom de la
nature douce et harmonieuse des écologistes. Comme au début du siècle, l'astrologie et les autres
"sciences" occultes font des ravages parmi le peuple, propageant des mythes inoffensifs ou très
dangereux, comme ceux qui ont poussé les membres de l'Ordre du temple solaire au suicide et au
meurtre ! Dans ce siècle des millions de gens se sont battus et sont morts pour le socialisme
scientifique : un mythe d'harmonie sociale qui a mené à la dictature la plus brutale qui soit : celle de
Staline et de Mao ! (...)
Toute la publicité tire son efficacité du mythe selon lequel en consommant plus, je serai plus
heureux. Elle est elle-même un véhicule inventif de mythologie contemporaine. Certaines
marchandises deviennent de véritables objets de culte : les marques de commerce des vêtements
s'étalent en devanture, la BMW est "plus qu'une voiture" et l'ordinateur Macintosh va créer une "vie
meilleure". Les slogans publicitaires tiennent lieu de pensée ("la génération Pepsi") ou d'idéologie
43
("Benetton, toutes couleurs unies"). Les messages publicitaires mettent en scène une famille idéale
imaginaire où les rapports sont harmonieux, les gens souriants et où toutes les banlieues du monde
vivent dans l'abondance. La publicité vend du rêve. Et nous n'avons encore rien dit des téléromans !
Ainsi, nous voyons que les mythes contemporains sont plutôt des représentations collectives que des
récits fabuleux en tant que tels. Ces représentations interviennent souvent dans la vie sociale et dans
la vie de chaque personne. Nous avons donné suffisamment d'exemples pour qu'une question se
pose : quelles sont les fonctions des mythes contemporains, puisque l'explication des choses
physiques appartient désormais à la pensée scientifique ?
Les mythes ont un rôle psychique très important : ils cristallisent les espoirs et les craintes, ils
mobilisent les énergies vitales autour d'objectifs symboliques importants et ils orientent les désirs et
les sentiments qui accompagnent toute action mobilisante. Certaines personnes croient que leurs
relations amoureuses se dérouleront dans un climat d'euphorie perpétuelle et de fusion totale. La
réalité se chargera de les décevoir, mais entre-temps ils entretiendront une conception fabuleuse des
relations amoureuses et tenteront désespérément de correspondre à une certaine image d'eux-mêmes,
tel que le rôle qu'ils entendent jouer le définit : Roméo ou Juliette, Casanova ou Mata Hari,
Madonna ou Roch Voisine selon leur identification imaginaire. De fortes émotions seront reliées à
ce mythe : ils régiront avec indignation à toute critique ou raillerie contre leur vision de l'amour.
Pareillement, un sectateur sera prêt à défendre avec véhémence des idées absurdes au nom de
l'amour qu'ils portent à leur gourou !
Dans la vie sociale les mythes jouent également un rôle essentiel : ils organisent les masses informes
et masses structurées autour d'objectifs idéologiques commun, ainsi ils sont essentiels en politique et
dans l'éducation par exemple. Ils favorisent la cohésion du groupe et permettent la communication
en fournissant un langage commun aux acteurs sociaux. Il suffit de comparer le comportement des
gagnants et des perdants lors d'une élection pour comprendre tout ce que les militants ont pu
sacrifier à leur idéal. Lors des parades nationalistes ou syndicales, des phénomènes d'identification
collective aux leaders investissent ceux-ci d'un pouvoir immense qui provient de leur ascendant sur
le groupe des supporters. La Nation, le Peuple, le Parti, l'Église sont des symboles très puissants
autour desquels un mythe devient une véritable force sociale.
44
Séquence 2
La philosophie
45
Découverte U
46
Compréhension orale X
V
C’est quoi la philosophie ?
https://youtu.be/osaPa_V7IMY
47
Compréhension écrite n
Support
Philosophie est un mot qui, souvent, fait peur. On imagine des questions terriblement compliquées,
un vocabulaire énigmatique, des livres dont on ne comprend même pas le titre. Un univers à part,
réservé à quelques rares spécialistes, qui sont peut-être des extraterrestres. Bref, ce ne serait pas une
activité pour tout le monde. On se trompe, en croyant cela.
Car tout le monde, en particulier les enfants, et les adolescents, s’interroge sur le sens de la vie,
sur la mort, la justice, la liberté et autres questions essentielles. Chacun d’autre part est capable de
réfléchir, de raisonner, de parvenir à organiser ses idées. Et il ne faut rien d’autre pour commencer à
faire de la philosophie : des questions, et la capacité de réfléchir.
Mais, si l’on est trop vite rassuré, on risque de tomber dans un autre piège. La philosophie
devient tellement à la portée de tous, tellement banale qu’elle perd tout intérêt. Tout le monde ferait
de la philo, comme on respire, du matin au soir, sans même s’en rendre compte. On se trompe
encore, en croyant cela.
La philosophie n’est ni un casse-tête ni une activité naturelle et spontanée. On peut la pratiquer à
différents niveaux, comme on fait de la musique, du sport ou des mathématiques, en débutant ou en
praticien confirmé, en amateur ou en professionnel. […]
Cette ouverture d’esprit est ce qui fait la force inépuisable de la philosophie. Elle me paraît
indispensable, parce que je suis devenu convaincu que l’on vit comme on pense. On vit petitement si
l’on pense petitement. On vit librement si l’on pense librement. La pensée n’est jamais sans
conséquence sur notre existence, personnelle ou collective.
J’ai donc le sentiment très vif d’une responsabilité particulière dans la transmission d’une
première voie d’accès vers la philosophie. Je crois avoir fait de mon mieux, mais je sais que la
perfection, qui existe peut-être dans certains de nos rêves, est normalement absente de la réalité.
Roger-Pol Droit, La philosophie expliquée à ma fille, Seuil, 2004
Compréhension globale
48
Compréhension détaillée
Vocabulaire du texte
▪ A partir du texte trouvez des synonymes ou des antonymes aux mots suivants :
Synonyme Antonyme
Epineuse / Désorganiser/
Mystérieux / A la portée /
Importantes / Grandement/
Commune / Imperfection/
Inquiété/
49
Langue et communication Y
Repérage
▪ Afin de définir la philosophie et relever ses caractéristiques principales, quels sont les faits de
langue utilisés dans les occurrences suivantes ?
Fonctionnement de la langue
50
Entraînement oral
Exercice 1
Exercice 2
Phonétique :
Les liaisons sont très importantes en français. Elles permettent de lier les mots en les prononçant,
et obéissent à des lois très précises.
On fait la liaison lorsqu’on prononce la consonne finale normalement muette d’un mot, lorsque le
mot suivant commence par une voyelle ou un h muet.
51
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Mettez en relief les éléments soulignés dans la phrase :
Exercice 2
▪ Faites la mise en relief dans ces phrases en utilisant le pronom démonstratif suivi d’un
pronom relatif :
Exercice 3
▪ Utilisez la négation ni…ni… dans ces phrases en apportant les modifications nécessaires :
52
Exercice 4
Exercice 5
Le vocabulaire philosophique :
Absence de troubles.
Aliénation État de satisfaction ou état idéal construit par
Justice l’imagination.
Croyance Récit à double sens exprimant une idée fondamentale à
Démocratie l’aide d’une série d’images ou d’éléments narratifs
Bonheur L’Univers considéré comme un système organisé.
Culte Adhésion à une idée ou une théorie sous un véritable
Cosmos fondement rationnel.
Ataraxie Hommage à une divinité, à un saint ou à une personne.
Allégorie Régime politique dont l’ensemble des pouvoirs est
détenu par le peuple.
Principe moral qui exige le respect du droit.
État de ce qui est asservi, dominé ou spolié.
53
Production orale P
▪ Faites des groupes. À tour de rôle, chaque groupe donnera des éléments pour caractériser un
À travers ces caractéristiques, les autres groupes seront appelés à identifier la notion en question.
Production écrite G
« Aujourd’hui, les médias demandent souvent l’avis des philosophes sur des questions de société »
▪ A partir de cette affirmation, caractérisez la philosophie de nos jours, ce qu’elle est et ce qu’elle
54
Prolongement N
« À quoi ça sert ? »
On se pose désormais très fréquemment la question à propos de toutes les pratiques humaines.
Quel bénéfice en tire notre société ? On se demande à quoi sert l'art ? A quoi servent les
mathématiques, le latin, la philosophie ou l'amour ? Un seul domaine échappe encore à la
question : la technique.
C'est en quelque sorte ce dont parlait le philosophe italien Antonio Gramsci, lorsqu'il affirmait que
tout le monde possède une philosophie. Ainsi, le sens commun est une philosophie qui fournit des
points de vue implicites sur la vie, la mort, la condition humaine, etc. Tous les êtres humains ont
des réponses, plus ou moins partielles et implicites, aux questions existentielles. Des points de vue
indispensables pour leur vie quotidienne et profondément inscrits dans chacun de nous.
« Il faut détruire le préjugé fort répandu selon lequel la philosophie serait quelque chose de très
difficile étant donné qu'elle est l'activité intellectuelle propre d'une catégorie déterminée de
savants spécialistes ou de philosophes professionnels et faiseurs de systèmes. Il faut donc
démontrer au préalable que tous les hommes sont « philosophes», en définissant les limites et les
caractères de cette « philosophie spontanée» qui est celle de « tout le monde» autrement dit la
philosophie qui est contenue 1) dans le langage même, lequel est un ensemble de notions et de
concepts déterminés, et non pas seulement un ensemble de mots grammaticalement vides de
contenu ; 2) dans le sens commun et le bon sens ; 3) dans la religion populaire, et donc
également dans tout le système de croyances, de superstitions, d'opinions, de façons de voir et
d'agir, qui se manifestent dans ce qu'on appelle généralement le folklore. »1
Par exemple, dans notre société, il est évident que l'amour-passion est vu comme un événement
transcendant les deux individus qui l'incarnent, donnant du sens à la vie. C'est une façon de penser
la question du sens.
Un autre exemple, pendant trois siècles - c'est peut-être encore d'actualité - une partie de
l'humanité pensait qu'il y avait une sorte de progrès immanent dans l'Histoire. Des philosophies
extrêmement complexes comme celle de Hegel, Auguste Compte ou Teilhard de Chardin, en
parlaient. Plus concrètement, notre société partageait ce point de vue de manière très générale,
nombre de gens pensant que la vie de leurs enfants serait meilleure que la leur, et que celle de
leurs petits-enfants serait encore meilleure. Bien entendu, cette conception impliquait
énormément de choix pratiques, ouvrait un certain nombre de possibles et en fermait ou
marginalisait d'autres.
55
« Le propre du sens commun est d'être cette atmosphère langagière, ce faisceau d'expériences
propres à un point de vue, dans lesquels aucun ordonnancement, aucune polarisation ne sont
possibles »2
Le « sens commun » est inhérent et indispensable à toutes les sociétés. Toutefois, le rapport entre
la philosophie et la société comporte un deuxième niveau, qui est celui de la pensée critique. En
effet, toutes les sociétés questionnent, d'une manière ou d'une autre les failles du sens commun,
ses points aveugles, les situations problématiques, les pratiques qui émergent, qui changent, qui
s'agencent différemment.
« La pensée critique est celle qui va essayer, par rapport à un pôle sémantique concret, de
construire des concepts en cohérence logique à la fois avec ce pôle et avec le principe
ontologique selon lequel tout n'est pas possible. Les énoncés produits par la pensée critique seront
des énoncés polarisés, mais ils ne sont pas pour autant séparés de ceux du sens commun : au
contraire, la pensée critique et le sens commun ne sont que deux modes de même universel
concret, celui à travers lequel la substance s'exprime selon les agencements des corps d'une
certaine Constellation »3
Selon les sociétés et les époques, ces questionnements prennent des formes différentes. Dans
beaucoup de sociétés, il a pris la forme des mythes, ceux-ci ne sont pas comme on pourrait le
croire des histoires figées, mais ils évoluent, sont détournés, renversés mélangés à d'autres
histoires, etc.
Dans la société indienne il y a par exemple un mécanisme très complexe de retraites spirituelles
dans la région de Haridwar, des milliers d'individus se retirent dans cette région et réfléchissent
aux problèmes qui les intéressent. Des gens qui posent des questions par rapport au sens de leur vie
partent quelques mois, des années, ou le reste de leur vie, pour méditer. Mais ce qui est
particulièrement intéressant est que loin d'être isolées ils sont en effet rejoints tous les 5 ans par un
pèlerinage qui mobilise des millions d'Indiens. Ils deviennent ainsi une sorte de poumon
intellectuel pour tout le pays.
56
Unité 3
J Le progrès
57
Séquence 1
Le progrès technique
58
Découverte U
(https://fr.pixers.be/tableaux-sur-toile/progres-technique-49994447#configurator)
59
Compréhension orale X
V
Le « ReWalk »
https://youtu.be/EGDT3Vqn7HU
60
Compréhension écrite n
Support
61
Compréhension globale
Compréhension détaillée
1) A partir de votre lecture de ce texte, quel avantage les hommes tirent-ils du progrès ?
2) Quels sont les domaines que l’auteur a évoqués pour expliquer le rôle du progrès dans la vie de
l’homme ?
3) Comment les innovations techniques transforment-elles le vécu de l’homme d’après le texte ?
4) Quelle vision l’auteur paraît-il avoir concernant l’avenir de l’humanité ? pourquoi ?
5) Reformulez le sentiment de Fourastié dans ce texte.
Vocabulaire du texte
▪ Reliez chacun des mots de la colonne (A) à la définition qui lui correspond dans la case (B) :
A B
Catalyseur Ce qui déclenche une réaction par sa seule présence.
Prothèse Refuser, rejeter, renier…
Infirmité Affection chronique d’une partie de l’organisme (faiblesse, handicap,
maladie…)
Récuser Remplacement d’organes, de membres (en tout ou en partie) par des
appareils artificiels.
62
Langue et communication Y
Repérage
Fonctionnement de la langue
Les verbes et expressions qui expriment un sentiment introduisent des subordonnées complétives
conjonctives dont le verbe est conjugué au mode subjonctif. Observez les phrases suivantes :
Entraînement oral
Exercice 1
Jeu de rôle :
Répartissez-vous en binômes afin de réaliser une interview où vous exprimerez vos sentiments
positifs à propos des bienfaits du progrès de l’informatique.
Employez correctement des verbes ou expressions de sentiments en respectant le temps et le mode
adéquats.
Vous pouvez vous inspirer du modèle suivant :
Élève 1 : comment trouvez-vous les progrès réalisés dans le domaine de l’informatique ?
63
Élève 2 : je suis agréablement surpris que les ordinateurs aujourd’hui puissent contenir une infinité
d’informations ! Etc.
Exercice 2
Phonétique :
Entraînez-vous à transformer les répliques dans le jeu de rôle précédent en phrases exclamatives et
en interjections pour exprimer vos sentiments avec plus d’emphase :
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Dans les phrases suivantes, conjuguez les verbes au temps et au mode qui conviennent :
Exercice 2
▪ Remplacez les formules mises entre parenthèses dans le texte suivant, en employant les
verbes et expressions qui conviennent et conjuguez convenablement les verbes mis à l’infinitif :
Tout le monde (bonheur) que la technologie (avoir) de grands avantages dans la vie de l’homme.
Qui ne (réjouissance) pas que les obstacles de la nature (devenir) aisément franchissables ? Les
hommes d’aujourd’hui sont parfaitement (satisfaction) des résultats du progrès technique. Personne
ne (regret) sincèrement que différents secteurs et domaines d’activité notamment la médecine, le
64
transport, l’alimentation, les télécommunications etc. (avoir connu) autant d’améliorations. Il faut
être particulièrement borné pour (nier que) la technique nous facilite la vie. Nous devons donc être
(fierté) que notre époque (être) à ce point flattée.
Exercice 3
▪ Dans les phrases suivantes, conjuguez les verbes au temps et au mode qui conviennent :
1. C’est fascinant que les scientifiques (réussir) à limiter les effets de la pollution.
2. Je suis déçu que la science ne (faire) pas des progrès notables pour mieux protéger
l’environnement.
3. Je suis certain que les scientifiques (sauver) la planète.
4. Je suis surpris que certains ne (croire) pas au danger qui guette notre planète.
5. Il est évident que vous en (avoir) besoin.
Exercice 4
Exercice 5
▪ Donnez au moins trois connotations positives pour chacun des mots suivants :
65
Production orale P
▪ Préparez et présentez des exposés dans lesquels vous exprimerez un sentiment valorisant sur le
thème de la robotisation.
Vous devrez être capables d’utiliser d’une manière adéquate le mode subjonctif avec les verbes et
Production écrite G
▪ Les exposés préparés serviront de matrice de départ pour la préparation de la conclusion d’un
débat télévisé autour des bienfaits du progrès technique. Rédigez un paragraphe en dix phrases où
vous exprimerez des sentiments positifs et où vous citerez, à titre d’exemples, quelques
manifestations de l’impact de ce progrès sur la vie de l’homme.
Critères d’évaluation :
1. Usage de verbes de sentiments ;
2. Usage pertinent du subjonctif et de l’indicatif ;
3. Adéquation du vocabulaire utilisé ;
4. Respect des limites de l’opinion favorable.
66
Prolongement N
Pour commencer, rappelons une idée simple : dans les sociétés humaines anciennes, la nouveauté
constitue une menace. Les sociétés dites traditionnelles s’organisent donc pour conjurer cette
menace. Pour ce faire, leur stratégie consiste à mobiliser des évidences acquises (comme les mythes
d’origine et les récits que les sages savent transmettre) destinées à établir une sorte de certitude selon
laquelle il n’y a rien de nouveau sous le soleil. La phrase de l’Ecclésiaste « Ce qui a été sera, rien de
nouveau sous le soleil » exprime parfaitement le sens de cette stratégie selon laquelle ce qui advient
a déjà eu lieu. Dans ces sociétés traditionnelles, on a une vision circulaire du processus historique
puisque l’on peut, si l’on a la connaissance de ce qui a été, donner un sens à ce qui, dans le présent,
surprend par son apparente nouveauté. D’une certaine manière réduite au connu, cette nouveauté est
donc désamorcée. Cette circularité du processus historique comme évidence s’appuie évidemment
sur le mouvement du ciel, c’est-à-dire sur le géocentrisme spontané. Comme si la perception que j’ai
du monde sensible (avec le retour quotidien du soleil) pouvait être appliquée au processus historique
également. L’Histoire ne produit pas de la nouveauté, elle est simplement à l’image de l’Univers.
[…] Comment a-t-on pu et pour quelles raisons a-t-on voulu quitter cet univers stable de la
reproduction éternelle du connu ? Pour que ce basculement puisse s’opérer, il a fallu plusieurs
conditions qui n’ont été réunies qu’en Europe. Il est d’ailleurs extraordinairement frappant
qu’aucune autre des grandes civilisations du monde n’ait connu ce bouleversement. On peut indiquer
avec précision que ce basculement a eu lieu au XVe siècle, à la faveur de trois évènements qui,
conjugués, ont constitué une espèce d’ébranlement de certitudes extraordinaires.
Premier événement : le geste de Copernic qui déloge la Terre du centre de l’univers et qui, du
coup, enlève à l’imaginaire humain la possibilité de concevoir le retour éternel des mêmes choses.
L’Univers qui n’a plus la Terre pour centre est un Univers qui désormais se dérobe à ce souci de voir
les choses revenir toujours sur leur pas. Dans un tel univers, il s’agit maintenant de développer, et
Kepler va s’y atteler, des stratégies permettant de donner un ordre au désordre qui est né. Il faut donc
trouver des mathématiques et des géométries permettant de donner à tout cela une apparente
cohérence.
Cet ébranlement est strictement contemporain d’un second dont on ne parle pas beaucoup mais
67
qui a des conséquences au moins aussi lourdes : l’invention de l’imprimerie. Les textes auxquels les
sages de l’époque (les ecclésiastiques) se réfèrent sont les textes sacrés issus de la tradition
chrétienne. Ces textes sont à l’époque réservés à une élite d’initiés dans la mesure où la reproduction
de ces derniers (la copie) ne permettait pas de laisser un grand nombre de lecteurs confronter leur
compréhension des textes. En ce sens, Gutenberg ouvre la voie de ce que l’on va appeler
l’humanisme, c’est-à-dire la possibilité pour des lecteurs - qui se multiplient à mesure que les textes
sont imprimés – de confronter des opinions humaines. Avant cela, la lecture des textes sacrés de la
grande tradition religieuse est d’une certaine manière prédéterminée par un certain nombre de
certitudes dogmatiques portées par le Magister de l’Église. On lit en effet la Bible par exemple avec
un certain nombre de compréhensions déjà acquises. Ce n’est pas au cours de la lecture que la
compréhension se développe, mais c’est le Texte qui est tout simplement le terrain de vérification de
ce qui est déjà admis ou divulgué par l’Église et ses serviteurs.
Questions :
1) 1. Que représente la nouveauté pour les sociétés anciennes ?
68
Séquence 2
Les limites du progrès
technique
69
Découverte U
(Source: https://www.ufcnouvellecaledonie.nc/le-bruit-de-la-route-tue-et-quen-est-il-en-nc)
70
Compréhension orale X
V
L’agriculture- militante agro-écologique
https://youtu.be/zfvy2zM_cXw
71
Compréhension écrite n
Support
Je n’ai jamais affirmé que la question de la Machinerie fût un simple épisode de la querelle des
Anciens et des Modernes. Entre le Français du XVIIe et un Athénien de l’époque de Périclès, ou un
Romain du temps d’Auguste, il y a mille traits communs, au lieu que la Machinerie nous prépare un
type d’homme… Mais à quoi bon vous dire quel type d’homme elle prépare. Imbéciles ! Aussi ne
peux-je que m’indigner : n’êtes-vous pas les fils ou les petits-fils d’autres imbéciles qui, au temps de
ma jeunesse, face à ce colossal Bazar que fut la prétendue Exposition universelle de 1900,
s’attendrissaient sur la noble émulation des concurrences commerciales, sur les luttes pacifiques de
l’Industrie ? … À quoi bon, puisque l’expérience de 1914 ne vous a pas suffi ? Cela m’étonnerait
que celle de 1940 ne vous serve d’ailleurs davantage. Oh ! ce n’est pas pour vous, non ce n’est pas
pour vous que je parle ! Trente, soixante, cent millions de morts ne vous détourneraient pas de votre
idée fixe : « Aller plus vite, par n’importe quel moyen. » Aller vite ? Mais aller où ? Comme cela
vous importe peu, imbéciles ! Dans le moment même où vous lisez ces deux mots : Aller vite, j’ai
beau vous traiter d’imbéciles, vous ne me suivez plus. Déjà votre regard vacille, prend l’expression
vague et têtue de l’enfant vicieux pressé de retourner à sa rêverie solitaire… « Le café au lait à Paris,
l’apéritif à Chandernagor et le dîner à San Francisco », vous vous rendez compte ! Oh ! dans la
prochaine inévitable guerre, les tanks lance-flammes pourront cracher leur jet à deux mille mètres au
lieu de cinquante, le visage de vos fils bouillir instantanément et leurs yeux sauter hors de l’orbite,
chiens que vous êtes ! La paix venue vous recommencerez à vous féliciter du progrès mécanique.
« Paris-Marseille en un quart d’heure, c’est formidable ! Vous exclamez-vous. » Car vos fils et vos
filles peuvent crever : le grand problème à résoudre sera toujours de transporter vos viandes à la
vitesse de l’éclair. Que fuyez-vous donc ainsi, imbéciles ? Hélas ! c’est vous que vous fuyez, vous-
mêmes – je vous répète que chacun de vous se fuit soi-même, comme s’il espérait courir assez vite
pour sortir enfin de sa gaine de peau…
72
Compréhension globale
Compréhension détaillée
Vocabulaire du texte
▪ Relevez dans le texte les mots ou expressions ayant une connotation négative et classez-les
dans le tableau suivant :
Occurrence Signification
73
Langue et communication Y
Repérage
Activité 1
Observez les phrases suivantes :
5. Je n’ai jamais affirmé que la question de la Machinerie fût un simple épisode de la querelle
des Anciens et des Modernes.
6. m’indigner : « n’êtes-vous pas les fils ou les petits-fils d’autres imbéciles ? »
7. Cela m’étonnerait que celle de 1940 vous serve d’ailleurs davantage.
Activité 2
1) A quel temps est conjugué le verbe (être) de la première phrase et pourquoi ?
2) Transformez les phrases suivantes au discours direct :
Je n’ai jamais affirmé que la question de la Machinerie fût un simple épisode de la querelle des
Anciens et des Modernes.
L’auteur confesse que l’expérience de la guerre ne sert pas de leçon aux humains.
Fonctionnement de la langue
▪ Mettez les phrases suivantes au discours indirect :
8. Bernanos regrette : « Entre le Français du XVIIe et un Athénien de l’époque de Périclès, il y
a mille traits communs. »
Bernanos regrette qu’entre le Français du XVIIe et un Athénien de l’époque de Périclès, il y ait mille
traits communs.
9. Bernanos a regretté : « Entre le Français du XVIIe et un Athénien de l’époque de Périclès, ou
un Romain du temps d’Auguste, il y a mille traits communs.»
Bernanos a regretté qu’entre le Français du XVIIe et un Athénien de l’époque de Périclès, il y eût
mille traits communs.
Remarque :
Notez que, dans le premier exemple, le passage du direct à l’indirect a une incidence sur les signes
de ponctuation mais non sur le temps du verbe.
Dans le second exemple, le temps du verbe change aussi.
Donc, le temps du verbe introducteur régit celui du verbe de l’énoncé rapporté.
74
Entraînement oral
Exercice 1
▪ Les élèves utiliseront plusieurs phrases pour rapporter à leur propre manière les sentiments
suivants en utilisant tantôt le discours direct, tantôt le discours indirect et en effectuant les
transformations nécessaires :
Exercice 2
Phonétique :
▪ Lisez les phrases interrogatives suivantes, puis transformez-les au discours indirect, en étant
attentifs à l’intonation et à la prosodie propres au type de phrases déclaratif et interrogatif :
1. Un défenseur de l’écologie verte s’est interrogé : « Quand les hommes prendront-ils
conscience des dangers du progrès technique ? »
2. Un ingénieur se pose la question : « Ne suis-je pas directement responsable de la dégradation
de l’écosystème ? »
3. Le philosophe se demandera toujours : « Ne faut-il pas renoncer définitivement à l’idée
actuelle du progrès ? »
75
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Transformez les phrases suivantes au discours direct :
1) Les détracteurs de la technologie s’alarment que les années à venir seront catastrophiques
pour l’humanité.
2) Un investisseur dans le domaine de la robotique a dit souhaiter que son entreprise pût lancer
un produit révolutionnaire l’année d’après.
3) Les progressistes défendront toujours l’évolution en prétendant que l’avenir sera toujours
meilleur.
4) Les victimes du progrès technique avaient soutenu qu’il était nécessaire que la société
reconnût les risques de certaines inventions.
5) Un auteur s’interroge pour savoir dans quelle mesure l’invasion des machines déshumanise
l’homme.
Exercice 2
Exercice 3
76
Exercice 4
Voici un texte de Claude Lévi Strauss :
"La civilisation occidentale s'est entièrement tournée, depuis deux ou trois siècles, vers la mise
à la disposition de l'homme de moyens mécaniques de plus en plus puissants. Si l'on adopte ce
critère, on fera de la quantité d'énergie disponible par tête d'habitant l'expression du plus ou
moins haut degré de développement des sociétés humaines. La civilisation occidentale, sous sa
forme nord-américaine, occupera la place de tête, les sociétés européennes venant ensuite,
avec, à la traîne, une masse de sociétés asiatiques et africaines qui deviendront indistinctes.
[...]
Si le critère retenu avait été le degré d'aptitude à triompher des milieux géographiques les
plus hostiles, il n'y a guère de doute que les Eskimos d'une part, les Bédouins de l'autre,
emporteraient la palme. [...]
Claude Lévi-Strauss, Race et histoire, 1951, p. 46, Gallimard, « Folio Essais », 1990,
Denoël.
Exercice 5
▪ Proposez trois synonymes pour chacun des mots suivants, puis, utilisez-les dans une phrase
sous différentes formes pour exprimer un sentiment négatif sur le progrès technique :
(Exemple : désolation – Il est désolant que l’industrie soit si polluante. – Tout le monde déplore la
pollution industrielle. L’industrie est regrettablement polluante.
4. Tristesse : - Peur : - Colère :
Exercice 6
77
Production orale P
Internet est l’une des inventions techniques les plus controversées ; organisez un débat pour discuter
son impact négatif sur le rendement scolaire. Citez à titre d’illustration de vos opinions des
Production écrite G
A l’instar du texte de Georges Bernanos, rédigez un paragraphe dans lequel vous vous opposerez
Vous aurez soin de rapporter des positions d’auteurs opposés au progrès technique en utilisant
78
Prolongement N
Il y a là un préjugé tenace, curieusement coextensif à l’idée contradictoire et non moins courante que
le Sauvage est paresseux. Si dans notre langage populaire on dit “ travailler comme un nègre ”, en
Amérique du Sud en revanche on dit “ fainéant comme un Indien ”. Alors de deux choses l’une : ou
bien l’homme des sociétés primitives, américaines et autres, vit en économie de subsistance et passe
le plus clair de son temps dans la recherche de nourriture ; ou bien il ne vit pas en économie de
subsistance et peut donc se permettre des loisirs prolongés en fumant dans son hamac. C’est ce qui
frappa, sans ambiguïté, les premiers observateurs européens des Indiens du Brésil. Grande était leur
réprobation à constater que des gaillards pleins de santé préféraient s’attifer comme des femmes de
peintures et de plumes au lieu de transpirer sur leurs jardins. Gens donc qui ignoraient délibérément
qu’il faut gagner son pain à la sueur de son front. C’en était trop et cela ne dura pas : on mit
rapidement les Indiens au travail et ils en périrent. Deux axiomes paraissent guider la marche de la
civilisation occidentale, dès son aurore : le premier pose que la vraie société se déploie à l’ombre
protectrice de l’État ; le second énonce un impératif catégorique : il faut travailler.
Les Indiens ne consacraient effectivement que peu de temps à ce que l’on appelle le travail.
Et ils ne mouraient pas de faim néanmoins. Les chroniques de l’époque sont unanimes à décrire la
belle apparence des adultes, la bonne santé des nombreux enfants, l’abondance et la variété des
ressources alimentaires. Par conséquent, l’économie de subsistance qui était celle des tribus
indiennes n’impliquait nullement la recherche angoissée, à temps complet, de la nourriture. Donc
une économie de subsistance est compatible avec une considérable limitation du temps consacré aux
activités productives. Soit le cas des tribus sud-américaines d’agriculteurs, les Tupi-Guarani par
exemple, dont la fainéantise irritait tant les Français et les Portugais. La vie économique de ces
indiens se fondait principalement sur l’agriculture, accessoirement sur la chasse, la pêche et la
collecte. Un même jardin était utilisé pendant quatre à six années consécutives. Après quoi on
l’abandonnait, en raison de l’épuisement du sol ou, plus vraisemblablement, de l’invasion de
l’espace dégagé par une végétation parasitaire difficile à éliminer. Le gros du travail, effectué par les
hommes, consistait à défricher, à la hache de pierre et par le feu, la superficie nécessaire. Cette tâche
accomplie à la fin de la saison des pluies, mobilisait les hommes pendant un ou deux mois. Presque
tout le reste du processus agricole – planter, sarcler, récolter-, conformément à la division sexuelle
du travail, était pris en charge par les femmes. Il en résulte donc cette conclusion joyeuse : les
hommes, c’est-à-dire la moitié de la population, travaillaient environ deux mois tous les quatre ans !
Quant au reste du temps, ils le vouaient à des occupations éprouvées non comme peine mais comme
plaisir : chasse, pêche ; fêtes et beuveries ; à satisfaire enfin leur goût pour la guerre.
Nous voici bien loin du misérabilisme qu’enveloppe l’idée d’économie de subsistance. Non
seulement l’homme des sociétés primitives n’est nullement contraint à cette existence animale que
serait la recherche permanente pour assurer la survie ; mais c’est même au prix d’un temps d’activité
remarquablement court qu’est obtenu – et au-delà – ce résultat. Cela signifie que les sociétés
primitives disposent, si elles le désirent, de tout le temps nécessaire pour accroître la production des
biens matériels. Le bon sens alors questionne : pourquoi les hommes de ces sociétés voudraient-ils
travailler et produire davantage, alors que trois ou quatre heures quotidiennes d’activités paisibles
suffisent à assurer les besoins du groupe ? A quoi cela leur servirait-il ? A quoi serviraient les surplus
accumulés ? Quelle en serait la destination ? C’est toujours par force que les hommes travaillent au-
delà de leurs besoins. Et précisément cette force-là est absente du monde primitif, l’absence de cette
force externe définit même la nature des sociétés primitives. On peut désormais admettre, pour
qualifier l’organisation économique de ces sociétés, l’expression d’économie de subsistance, dès
lors qu’on entend par là non point la nécessité d’un défaut, d’une incapacité, inhérents à ce type de
société et à leur technologie, mais au contraire le refus d’un excès inutile, la volonté d’accorder
l’activité productrice à la satisfaction des besoins. Et rien de plus. D’autant que, pour cerner les
choses de plus près, il y a effectivement production de surplus dans les sociétés primitives : la
quantité de plantes cultivées produites (manioc, maïs, tabac, coton, etc.) dépasse toujours ce qui est
nécessaire à la consommation du groupe, ce supplément de production étant, bien entendu, inclus
dans le temps normal du travail. Ce surplus-là, obtenu sans surtravail, est consommé, consumé, à
des fins proprement politiques, lors des fêtes, invitations, visites d’étrangers, etc. L’avantage d’une
hache métallique sur une hache de pierre est trop évident pour qu’on s’y attarde : on peut abattre
avec la première peut-être dix fois plus de travail dans le même temps qu’avec la seconde ; ou bien
accomplir le même travail en dix fois moins de temps. Et lorsque les Indiens découvrirent la
supériorité productive des haches des hommes blancs, ils les désirèrent, non pour produire plus dans
le même temps, mais pour produire autant en un temps dix fois plus court. C’est exactement le
contraire qui se produisit, car avec les haches métalliques firent irruption la violence, la force, le
pouvoir qu’exercèrent sur les Sauvages les civilisés nouveaux venus.
Questions :
1) Comment, d’après le texte, les tribus primitives voient-elles le loisir ?
2) Pourquoi refusent-elles le progrès ?
3) Quel impact a eu leur rencontre avec la civilisation occidentale sur leur mode de vie ?
80
Unité 4
J Vivre en société
81
Séquence 1
La liberté
82
Découverte U
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Libert%C3%A9_guidant_le_peuple
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Statue_de_la_Libert%C3%A9#/media/Fichier:Statue_of_Liberty_7.jpg
83
Compréhension orale X
V
« J’ai un rêve »
https://youtu.be/2Z4wj_Q30JE
84
Compréhension écrite n
Support
“Je voudrais que l'on se souvienne de moi comme d'une personne qui voulait être libre, pour que
les autres le deviennent aussi.” Rosa Parks
Couturière qui devint une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux
États-Unis après avoir refusé de céder sa place à un passager blanc dans un bus.
J'entre en matière sans prouver l'importance de mon sujet. On me demandera si je suis prince ou
législateur pour écrire sur la politique. Je réponds que non, et que c'est pour cela que j'écris sur la
politique. Si j’étais prince ou législateur, je ne perdrais pas mon temps à dire ce qu'il faut faire ; je le
ferais, ou je me tairais. […]
Né citoyen d'un État libre, et membre du souverain, quelque faible influence que puisse avoir ma
voix dans les affaires publiques, le droit d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire :
heureux, toutes les fois que je médite sur les gouvernements, de trouver toujours dans mes
recherches de nouvelles raisons d'aimer celui de mon pays ! […]
L'homme est né libre, et partout il est dans les fers, Tel se croit le maître des autres, qui ne laisse
pas d'être plus esclave qu'eux. Comment ce changement s'est-il fait ? Je l'ignore. Qu’est-ce qui peut
le rendre légitime ? Je crois pouvoir résoudre cette question. […]
Je suppose les hommes parvenus à ce point où les obstacles qui nuisent à leur conservation dans
l'état de nature l'emportent, par leur résistance, sur les forces que chaque individu peut employer
pour se maintenir dans cet état. Alors cet état primitif ne peut plus subsister ; et le genre humain
périrait s'il ne changeait sa manière d'être.
Or, comme les hommes ne peuvent engendrer de nouvelles forces, mais seulement unir et diriger
celles qui existent, ils n'ont plus d'autre moyen, pour se conserver, que de former par agrégation une
somme de forces qui puisse l'emporter sur la résistance, de les mettre en jeu par un seul mobile et de
les faire agir de concert.
Cette somme de forces ne peut naître que du concours de plusieurs ; mais la force et la liberté de
chaque homme étant les premiers instruments de sa conservation, comment les engagera-t-il sans se
nuire et sans négliger les soins qu'il se doit ? Cette difficulté, ramenée à mon sujet, peut s'énoncer en
ces termes :
« Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne
et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-
même, et reste aussi libre qu'auparavant. » Tel est le problème fondamental dont le Contrat social
donne la solution.
J.J. Rousseau, Du Contrat Social, 1762
85
Compréhension globale
Compréhension détaillée
▪ Répondez aux questions suivantes :
Vocabulaire du texte
▪ Associez chacun des mots de la colonne de gauche à sa définition ou à son synonyme dans la
colonne de droite :
Législateur primaire
Souverain La politique
Les affaires publiques Monarque, roi
Maitre Se conserver
Esclave Personne qui fait les lois
Légitime serf
Conservation Etat présocial
Etat de nature sauvegarde
Primitif Conforme à la loi
Subsister disparaitrait
Le genre Ensemble, en accord
Périrait assemblage
Agrégation L’espèce
De concert La société
L’association Seigneur
86
Langue et communication Y
Repérage
1- Relevez une expression du souhait dans la première citation, et du regret dans la seconde.
Fonctionnement de la langue
87
Entraînement oral
Exercice 1
1) Exprimez le souhait en utilisant le conditionnel présent à propos des thèmes suivants :
Les libertés dans le monde, la liberté de la presse, la liberté d’opinion, la liberté d’expression……
Exercice 2
▪ Utilisez l’irréel du présent : Si + Imparfait+ conditionnel présent pour les situations
suivantes :
1. Si j’avais une baguette magique, …….
2. Si les jeunes avaient plus de libertés……….
3. Si les pays du Sud étaient plus riches,……………..
4. Nous serions plus autonomes si………
5. Le monde serait plus juste si ………….
6. Les hommes seraient plus libres………….
Exercice 3
Exercice 4
Phonétique :
L’intonation :
Exprimer une volonté, une intention, un ordre
un souhait
88
▪ Écoutez ces phrases, dites ce qu’elles expriment, puis répétez-les.
Entraînement écrit
Exercice 1
Exercice 2
▪ Conjuguez les verbes entre parenthèses au conditionnel passé :
Exercice 3
▪ Exprimez le regret avec le conditionnel passé pour les situations suivantes :
89
Exercice 4
▪ Conjuguez les verbes ( ) aux temps qui conviennent :
1. Si chacun pouvait jouir des libertés fondamentales, les hommes (être) plus heureux.
2. Si les droits de l’homme étaient préservés, il n’y (avoir) pas de prisonniers d’opinion.
3. Vous seriez moins protégés si vous (quitter) votre pays.
4. Nous pourrions être plus heureux si tout le monde (respecter) la liberté d’autrui.
5. Les pays africains (être) plus développés s’ils n’étaient pas colonisés.
Exercice 5
▪ Reliez les phrases en utilisant sans + infinitif
1. Ils sont partis. Ils n’ont pas demandé d’autorisation.
2. Elle est sortie sur la pointe des pieds. Elle n’a pas fait de bruit.
3. Ils ont été mis en prison. Ils n’ont pas été jugés.
4. Il a très bien réussi dans la vie. Il n’a pas de diplômes.
5. J’ai rentré mes identifiants sur le site mais je ne suis pas parvenu à me connecter.
Exercice 6
Une personne peut ne pas être physiquement, moralement, philosophiquement ou
politiquement/ socialement libre. Associez chacun des termes génériques dans la colonne de
gauche aux expressions correspondantes dans la colonne de droite :
• Philosophiquement non libre. • Une personne détenue, prisonnière, incarcérée
dépendante, captive, en liberté provisoire, en semi-
liberté, en liberté surveillée, en liberté partielle.
• Politiquement et socialement non libre. • Une personne contrainte, engagée, très gênée,
tracassée, obsédée, obligée, conformiste, tenant à
ses principes.
• Moralement non libre. • Une personne n’ayant pas son libre arbitre, sans
volonté, incapable de raisonner de choisir par elle
–même.
• Physiquement non libre. • Une personne privée de ses droits, non autorisée
au vote, victime de la ségrégation raciale, du
favoritisme.
Exercice 7
▪ Trouvez pour chacun des mots suivants un antonyme que vous utiliserez dans une phrase :
Détenir, emprisonner ≠ ……………………………..
Asservir ≠………………………..
Coloniser ≠ …………………………………..
Dépendance ≠ ……………………………..
Permission≠ ……………………………..
90
Production orale P
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de
l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de
Production écrite G
• Rédigez un article d’opinion destiné à un forum de discussion où vous exprimerez votre opinion
Pour cela, vous utiliserez le mode conditionnel, l’irréel du présent et du passé et la négation avec
sans + infinitif.
91
Prolongement N
Texte 1 :
L’idée de la liberté nous vient de Grèce, où elle a été découverte et proclamée avec force, pour la
première fois et de façon durable.
Cela peut surprendre. Car la société grecque ne semble guère avoir été un modèle à cet égard.
Elle reposait, on le sait, sur l’esclavage. Et c’est un fait qu’à Athènes, où l’on était toujours prêt à
célébrer la liberté, les citoyens vivaient, en somme, de leurs esclaves, qui étaient plusieurs fois
aussi nombreux qu’eux : parmi ces défenseurs de la liberté, aucun ne trouvait la chose
choquante. De même, les Athéniens, qui aimaient à dire qu’ils habitaient la plus libre des cités,
exerçaient sur les autres peuples grecs une domination dont ils n’hésitaient pas à reconnaître le
caractère tyrannique.
Ce sont là des traits bien connus. Et pourtant, il faut le répéter : l’idée de la liberté nous vient de
Grèce, et plus particulièrement d’Athènes.
Ce qui justifie cette apparente contradiction ? C’est d’abord qu’il faut replacer les choses en leur
temps. L’esclavage avait toujours existé, comme presque partout. La domination des plus
puissants aussi (et l'on n’oserait pas affirmer, je pense, qu’elle n’existe plus de nos jours). Ce qui
compte n’est donc pas de mesurer telle situation donnée, avec ses bons et ses mauvais aspects, à
l’aune d’une image modèle ; il faut plutôt tenir compte du sens dans lequel se fait une évolution,
des progrès accomplis, des germes lancés pour des progrès ultérieurs, des innovations. On s’aperçoit
alors que certaines réalisations des Grecs allaient fort loin dans le sens de la liberté, et surtout que
l’idéal poursuivi s’est inscrit à jamais dans leurs œuvres.
Quelle qu’ait été leur société, c’est un fait que les Grecs en général, et les Athéniens en
particulier, parlaient sans cesse de liberté. A tous les détours des textes, le mot se retrouve, en
général employé sous un jour rayonnant. Il s’applique à la liberté nationale des cités, à la liberté
politique des citoyens, à la liberté démocratique, à la liberté de la vie quotidienne, à la liberté
intérieure du sage ; mais c’est toujours la liberté. De plus Athènes s’est jetée avec fougue dans
l’expérience pratique de cette liberté. Avoir inventé la démocratie n’est pas donné à tout le monde.
Or Athènes a inventé une démocratie directe, poussée presque tout de suite à l’extrême. Et, si elle n’a
pas été la première à avoir un tel régime, elle a été assurément la première à l’analyser, à le louer, à
en définir le principe, et à placer celui-ci précisément dans la liberté. Qu’il y ait eu des défauts, des
risques, des problèmes, elle s’en est avisée elle-même ; et elle l’a dit. Mais il reste qu’elle a
92
ainsi lancé au monde, il y a vingt-cinq siècles, l’idée à la poursuite de laquelle elle s’était précipitée.
Et même les défauts, les risques, les problèmes ont éveillé, tout de suite, une réflexion active sur les
remèdes possibles et les erreurs à rectifier, qui est venue compléter les premières aspirations, et
ouvrir tous les débats dont se nourrit encore aujourd’hui l’Occident.
Cela vaut bien la peine de s’interroger sur la façon dont est née cette idée. Cela vaut la peine de
se demander en quoi la notion de liberté, telle qu’elle existait alors, ressemblait à la nôtre ou bien en
différait. Cela vaut la peine de remonter à la source pour assister à cette naissance….
Jacqueline de Romilly, La Grèce antique à la découverte de la liberté, 1989
Texte 2 :
« Camarades, vous avez déjà entendu parler du rêve étrange qui m’est venu la nuit dernière.
Mais j’y reviendrai tout à l’heure J’ai d’abord quelque chose d’autre à vous dire. Je ne compte pas,
camarades, passer encore de longs mois parmi vous mais avant de mourir, je voudrais m’acquitter
d’un devoir, car je désire vous faire profiter de la sagesse qu’il m’a été donné d’acquérir. Au cours
de ma longue existence, j’ai eu, dans le calme de la porcherie, tout loisir de méditer. Je crois être en
mesure de l’affirmer : j’ai, sur la nature de la vie en ce monde, autant de lumières que tout autre
animal. C’est de quoi je désire vous parler.
« Quelle est donc, camarades, la nature de notre existence ? Regardons les choses en face nous
avons une vie de labeur, une vie de misère, une vie trop brève. Une fois au monde, il nous est tout
juste donné de quoi survivre, et ceux d’entre nous qui ont la force voulue sont astreints au travail
jusqu’à ce qu’ils rendent l’âme. Et dans l’instant que nous cessons d’être utiles, voici qu’on nous
égorge avec une cruauté inqualifiable. Passée notre première année sur cette terre, il n’y a pas un
seul animal qui entrevoie ce que signifient des mots comme loisir ou bonheur. Et quand le malheur
l’accable, ou la servitude, pas un animal qui soit libre. Telle est la simple vérité.
« Et doit-il en être tout uniment ainsi par un décret de la nature ? Notre pays est-il donc si pauvre
qu’il ne puisse procurer à ceux qui l’habitent une vie digne et décente ? Non, camarades, mille fois
non ! Fertile est le sol de l’Angleterre et propice son climat. Il est possible de nourrir dans
l’abondance un nombre d’animaux bien plus considérable que ceux qui vivent ici. Cette ferme à elle
seule pourra pourvoir aux besoins d’une douzaine de chevaux, d’une vingtaine de vaches, de
centaine de moutons - tous vivant dans l’aisance une vie honorable. Le hic, c’est que nous avons le
plus grand mal à imaginer chose pareille. Mais, puisque telle est la triste réalité, pourquoi en
sommes-nous toujours à végéter dans un état pitoyable ? Parce que tout le produit de notre travail,
ou presque, est volé par les humains ; Camarades, là se trouve la réponse à nos problèmes. Tout tient
en un mot : l’Homme Car l’Homme est notre seul véritable ennemi Qu’on le supprime, et voici
93
extirpée la racine du mal. Plus à trimer sans relâche ! Plus de meurt-la-faim !
« L’Homme est la seule créature qui consomme sans produire. Il ne donne pas de lait, il ne pond
pas d’œufs, il est trop débile pour pousser la charrue, bien trop lent pour attraper un lapin. Pourtant
le voici le suzerain de tous les animaux. Il distribue les tâches : entre eux, mais ne leur donne en
retour que la maigre pitance qui les maintient en vie. Puis il garde pour lui le surplus. Qui laboure le
sol : Nous ! Qui le féconde ? Notre fumier ! Et pourtant pas un parmi nous qui n’ait que sa peau
pour tout bien. Vous, les vaches là devant moi, combien de centaines d’hectolitres de lait n’avez-
vous pas produit l’année dernière ? Et qu’est-il advenu de ce lait qui vous aurait permis d’élever vos
petits, de leur donner force et vigueur ? De chaque goutte l’ennemi s’est délecté et rassasié. Et vous
les poules, combien d’œufs n’avez-vous pas pondus cette année-ci ? Et combien de ces œufs avez-
vous couvés ? Tous les autres ont été vendus au marché, pour enrichir Jones et ses gens ! Et toi,
Douce, où sont les quatre poulains que tu as portés, qui auraient été la consolation de tes vieux jours
? Chacun d’eux fut vendu à l’âge d’un an, et plus jamais tu ne les reverras ! En échange de tes quatre
maternités et du travail aux champs, que t’a-t-on donné ? De strictes rations de foin plus un box dans
l’étable !
« Et même nos vies misérables s’éteignent avant le terme. Quant à moi, je n’ai pas de hargne,
étant de ceux qui ont eu de la chance. Me voici dans ma treizième année, j’ai eu plus de quatre cents
enfants. Telle est la vie normale chez les cochons, mais à la fin aucun animal n’échappe au couteau
infâme. Vous autres, jeunes porcelets assis là et qui m’écoutez, dans les douze mois chacun de vous,
sur le point d’être exécuté, hurlera d’atroce souffrance. Et à cette horreur et à cette fin, nous sommes
tous astreints - vaches et cochons, moutons et poules, et personne n’est exempté. Les chevaux eux-
mêmes et les chiens n’ont pas un sort plus enviable Toi, Malabar, le jour où tes muscles fameux
n’auront plus leur force ni leur emploi, Jones te vendra à l’équarrisseur, et l’équarrisseur te tranchera
la gorge ; il fera bouillir tes restes à petit feu, et il en nourrira la meute de ses chiens. Quant aux
chiens eux-mêmes, une fois édentés et hors d’âge, Jones leur passe une grosse pierre au cou et les
noie dans l’étang le plus proche.
Consignes de lecture :
1) Quel est pour chacun des deux extraits le genre littéraire et le type de texte ?
2) Quel rapprochement peut-on faire d’un point de vue thématique entre les deux extraits ?
3) Que pensez-vous du paragraphe dans le second texte qui commence ainsi : « L’Homme est la
seule créature qui consomme sans produire…… » ?
4) Quel passage dans le second texte vous parait-il original ?
5) Proposez pour chaque extrait un titre adapté.
94
Séquence 2
La citoyenneté
95
Découverte U
Source : https://www.welovebuzz.com/stop-aux-incivilites-la-nouvelle-campagne-
de-sensibilisation-lancee-par-incivilite-maroc/
96
Compréhension orale X
V
L’éducation à la citoyenneté mondiale
https://youtu.be/dBBo1rHveD0
97
Compréhension écrite n
Support
La citoyenneté est le statut juridique, politique et social permettant à un individu d’être reconnu
comme membre d’une communauté politique et de participer à la vie politique de celle- ci. En
conséquence, le citoyen est celui qui, selon le nom latin civis qui en est la racine, a droit de cité dans
la communauté politique dont il fait partie.
D’abord, la citoyenneté ne désigne pas seulement une relation d’appartenance à la communauté
politique, mais aussi un statut juridique. Le citoyen est un sujet de droit, qui dispose de droits civils
et politiques, et à qui peuvent également échoir des devoirs. Les résidents ou les visiteurs d’un pays
disposent également de droits. Ceux dont disposent les citoyens doivent leur permettre plus
spécifiquement de participer à la vie civique. C’est la raison pour laquelle la reconnaissance de la
citoyenneté est habituellement liée à l’octroi du droit de vote. Cependant, tous les citoyens qui ne
sont pas en âge de voter peuvent aussi participer à la vie démocratique. C’est pourquoi, de plus en
plus de structures sont mises en place pour que chacun puisse s’exprimer sur les choix qui
affecteront son quotidien.
Ensuite, la citoyenneté se présente dans nos démocraties comme le principe de la légitimité
politique. Le citoyen n’est pas seulement un individu doté de droits lui permettant de faire valoir ses
prérogatives sociales et politiques. Il détient en outre une part de la souveraineté politique.
L’ensemble des citoyens constitue la communauté politique. C’est au nom de cet ensemble que les
gouvernants ont un titre à gouverner. Et c’est cet ensemble qui est censé choisir les gouvernants,
contrôler leur action et sanctionner celle-ci.
Enfin, la citoyenneté est une source du lien social. La citoyenneté ne désigne pas seulement un
statut politique. Elle colore également l’ensemble des relations sociales que les individus
entretiennent entre eux. Pour Alexis de Tocqueville, ce qui caractérise la citoyenneté démocratique,
à savoir l’ « égalité des conditions », se traduit dans toutes les formes de vie sociale, qu’il s’agisse
D’après John Pitseys, Démocratie et citoyenneté, Dans Dossiers du CRISP 2017/1 (N° 88)
98
Compréhension globale
▪ Complétez le tableau :
Auteur
Source
Genre littéraire
Type de texte
Idée générale
Visée du texte
Compréhension détaillée
Vocabulaire du texte
▪ Associez à chaque mot de la colonne de gauche son synonyme ou sa définition dans la colonne
de droite :
Gouverner Attribution
Octroi Régner
Affecter Relatif au citoyen
Civique Altérer
▪ Associez à chaque mot de la colonne de gauche son antonyme dans la colonne de droite :
Citoyen Autocratie
Démocratie Étranger
Sanctionner Mineur
Majeur Récompenser
99
Langue et communication Y
Repérage
3) Dans la dernière phrase du 2ème paragraphe du texte, relevez l’expression du but, quel
Fonctionnement de la langue
Qu’expriment-ils ?
100
Comment sont-ils formés ?
Rapide → rapidement
Difficile → difficilement
Incroyable → incroyablement
Facile → facilement
Adjectif au masculin + «-ment » quand celui-ci est terminé par « i», « u», « ai » et « é » :
101
Entraînement oral
Exercice 1
Exercice 2
A) À partir des adjectifs suivants, trouvez l'adverbe correspondant que vous utiliserez dans une
phrase de votre choix.
1. Naturel :…………………………………………………………………………
B) Indiquez s’il s’agit d’un adverbe ou d’un nom pour les mots suivants :
Exercice 3
1. Les électeurs doivent aller voter pour que leur parti (obtenir) la majorité des sièges au
parlement.
2. L’adversaire de l’actuel chef de gouvernement fait tout pour que l’écart entre les résultats ne
(être) pas trop grand.
3. Nous nous battons pour que nos enfants (pouvoir) vivre dans une société démocratique.
4. Certains électeurs s’impliquent pour que leur représentant (atteindre) le second tour.
5. Les écologistes bataillent pour que la nature (être) préservée.
6. Pour que notre pays (devenir) plus développé, notre gouvernement doit encourager les
investissements dans les nouvelles technologies.
102
Exercice 4
Phonétique :
▪ Écoutez ces phrases et repérez comment peuvent s'écrire les sons k [k] et g [g].
1. Il a ….randi à la ….ampagne.
2. …..atherine nous a ____________ ..ompagne pour faire du s.i.
3. J'ai .agné une paire de .ants dans un .on.ours.
4. Elle a acheté ce .adeau dans le ma.asin près de la .are.
5. Est-ce ..el..’un a vu ma .omme ?
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Pouvez-vous reconnaître l’adjectif à partir duquel chacun de ces adverbes est formé ?
1. Aisément ….
2. Brièvement ….
3. Nonchalamment ….
4. Démesurément ….
5. Densément ….
6. Légèrement ….
7. Momentanément ….
8. Passionnément ….
9. Précisément ….
10. Profondément ….
Exercice 2
103
déviances mineures : tenue vestimentaire, coupe de cheveux, piercings…etc.
Elles s'expliquent …….. par un relâchement de l'autorité parentale, relativisée chez les enfants par
d'autres modèles normatifs proposés par les médias notamment.
…….. Il faut pointer du doigt la désorganisation sociale de certains quartiers due au déclin des
encadrements associatif, syndical et politiques traditionnels en milieu populaire.
Exercice 3
Pour t’inscrire sur les listes électorales, c’est très facile : Va sur le site
http://www.listeselectorales.ma/, rentre …….. ton nom et ton prénom, renseigne …….. ta ville et ta
circonscription …….. indique ton adresse email …….. …….. de ton inscription, tu recevras une
confirmation sur ton adresse email.
Exercice 4
Exercice 5
Colonne A Colonne B
Citoyen
Démocratique
Harmonie sociale
Tolérance
Élu local
Société
104
Production orale P
Visualisez les documents suivants (images et vidéo) pour participer à une discussion sur le sujet
suivant :
Comment lutter contre les incivilités dans les lieux publics (transports en commun/ jardins publics/
Plages/ Etablissements scolaires/ Internats…)
https://4.bp.blogspot.com/-
JXHQHwOVZRk/XESmpB9ceKI/AAAAAAAACiI/u7IZHwJL7bopCz8GFnR0SFtv3MNOzct_wC
LcBGAs/s1600/leaflet1.png
https://www.dailymotion.com/video/xqqf94
105
Production écrite G
En vous aidant du support ci-après, rédigez un article destiné à être publié dans le journal scolaire
certains jeunes d’aujourd’hui avant de montrer que le bon comportement civique est primordial pour
https://www.sia-partners.com/fr/actualites-et-publications/de-nos-experts/il-ny-pas-de-petites-
incivilites-c
106
Prolongement N
Texte 1 :
On peut définir et distinguer les États, soit d’après le nombre des personnes qui exercent le
souverain pouvoir, soit d’après le mode d’administration. La première catégorie se rapporte à la
forme de la souveraineté, et il ne peut y avoir que trois de ces formes :
L'Autocratie, quand un seul a le pouvoir suprême ;
L'Aristocratie, quand plusieurs partagent ce pouvoir ;
La Démocratie, quand tous les membres de la société l’exercent.
L’autre catégorie s’applique à la forme du gouvernement ; c’est Je mode constitutionnel, la
constitution étant l’acte de volonté générale par lequel une multitude devient peuple, c’est-à-dire le
mode suivant lequel le peuple a décidé que s’exercerait son pouvoir. Considérée sous ce rapport, la
constitution est ou républicaine, ou despotique. La République est le mode politique, suivant lequel
on sépare le pouvoir exécutif (le gouvernement) du législatif. Le despotisme est le mode suivant
lequel le chef de l’État exécute arbitrairement les lois qu’il s’est données, substituant ainsi sa
volonté particulière à la volonté publique. La Démocratie est nécessairement un despotisme,
puisqu'elle établit un pouvoir exécutif où tous peuvent décider contre un seul dont l’avis est différent
; la volonté de tous n’y est donc pas exactement celle de tous, ce qui est contradictoire et opposé à la
liberté.
Toute forme de gouvernement qui n’est pas représentative, à proprement parler n’est point une
forme gouvernementale, le législateur pouvant tout aussi peu se rencontrer en une seule et même
personne avec l’exécuteur de sa volonté, que dans un syllogisme, l’universelle de la majeure servir
de particulière dans la mineure. Quoique l’aristocratie et l’autocratie soient toujours défectueuses, en
ce qu’elles sont affectées du vice dont je parle, elles renferment néanmoins la possibilité d’une
administration représentative, ainsi que Frédéric II l’insinuait en disant qu’il n’était que le premier
serviteur de l’État (1) ; au lieu que la démocratie rend la représentation impossible, chacun voulant y
faire le maître. On peut donc assurer que plus le nombre des gouvernants est petit et leur
représentation étendue, plus la constitution se rapproche de la République, et plus facilement elle
pourra y atteindre par des réformes successives.
Voilà pourquoi il est plus difficile de parvenir à cette forme de gouvernement, la seule qui réponde
parfaitement aux droits de l’homme, dans une aristocratie que dans une monarchie, et pourquoi il est
même impossible d’y arriver dans un état démocratique, si ce n’est par des révolutions violentes.
Cependant la forme du gouvernement est bien autrement importante pour un peuple que la forme de
la souveraineté, quoique le rapport plus ou moins direct de cette dernière avec le but dont je parle, ne
soit rien moins qu’indifférent. Pour être pleinement conforme au principe du droit, il faut que la
forme du gouvernement soit représentative. Cette forme seule permet la République ; sans elle le
gouvernement est arbitraire et despotique, quelle que soit d’ailleurs la constitution. — De toutes les
anciennes soi- disant Républiques, il n’en est aucune qui ait connu Ce système ; aussi a-t-il fallu
qu’elles aboutissent toutes au Despotisme, quoique au moins insupportable de tous, à celui d’un
seul.
Emmanuel Kant, Essai philosophique sur la paix perpétuelle, 1795
(1) On a souvent blâmé, comme des flatteries grossièrement enivrantes, les épithètes sublimes d’Oint du
Seigneur, d’Exécuteur de la volonté divine, de Représentant de Dieu, qu’on prodigue aux Souverains. Moi
je trouve que ce blâme est sans raison. Loin d’enorgueillir un monarque, ces surnoms doivent l’humilier
107
s’il a quelque esprit, comme on doit pourtant le supposer, et s’il réfléchit qu’il s’est chargé d’une fonction
qui excède les forces d’un homme, à savoir, protéger ce que Dieu a de plus sacré sur la terre, les droits de
l’homme. Il doit craindre sans cesse d’avoir porté quelqu’atteinte à cette prunelle de l’œil de Dieu.
Texte 2 :
L’arrivée sur la scène politique d’un mouvement écologiste ouvertement hostile aux idéaux de
la civilisation occidentale nous oblige à nous questionner sur la validité actuelle du clivage gauche-
droite. En renonçant globalement à l’humanisme qui place l’émancipation humaine au premier plan,
et ce, souvent au détriment de l’environnement, l’écologisme entend renouer avec une conception
païenne de l’univers qui fait des hommes de simples éléments naturels parmi tant d’autres. La crise
existentielle dont est victime la société moderne s’accompagne d’une humilité nouvelle devant la
Création. Les rêves prométhéens s’essoufflent au profit d’un enracinement qui vient contrebalancer
les effets destructeurs du désenchantement du monde.
En effet, l’écologisme rime avec un grand retour du religieux, ce qui nous incite à réfléchir sur la
manière dont nous étiquetons les idéologies politiques. À travers diverses organisations écologistes
comme Greenpeace à l’international, la Fondation David Suzuki au Canada et Équiterre au Québec,
une antique conception du monde a été redéployée en réaction à la dégradation constante des
écosystèmes, au réchauffement climatique et à la pollution atmosphérique. Bien plus qu’un simple
mouvement politique, l’écologisme est une cosmogonie qui contient à la fois une idéologie
apocalyptique, une vision édénique de la biosphère et une forte dose de romantisme politique. À
divers degrés et souvent inconsciemment, la plupart des groupes écologistes sont à la recherche
active de cette authenticité qui s’enracine dans la tradition. Un certain nombre d’entre eux sont
fascinés par une myriade de cultures traditionnelles dont la conservation est perçue comme le moyen
le plus efficace de faire face à l’artificialisation du monde. Les écologistes prophétisent la fin du
monde à des fins punitives et salvatrices pour que la nature puisse enfin se régénérer.
Paradoxalement, les plus radicaux utilisent le langage de la tradition judéo- chrétienne dans leur
projet de revalorisation polythéiste des éléments du cosmos.
Dans son ensemble, l’imaginaire écologiste demeure tributaire d’une conception de l’univers qui
est réapparue en Occident lors de l’émergence du romantisme européen à la fin du XIX e siècle. La
plupart des écologistes s’inscrivent dans une filiation intellectuelle qui trouve son fondement dans le
romantisme politique opposé à la conception universaliste de la Révolution française ayant permis
l’émergence des droits de la personne. Le romantisme politique est un courant réactionnaire qui s’est
historiquement opposé aux projets visant à transformer durablement la société. Il fait appel à un
imaginaire de la continuité, par opposition à l’imaginaire de la rupture qui semble avoir dominé
l’histoire occidentale.
Globalement, le romantisme mise sur l’enracinement de l’individu qui doit refléter son « milieu
naturel » dans l’expression de sa culture. Les productions biologiques prisées par divers
environnementalistes encouragent ainsi un renouveau du régionalisme et du retour à la terre.
L’écologisme véhicule une vision contraire à l’universalisme en refusant que les pays en voie de
développement profitent des bienfaits de l’émancipation qui ont souvent pour corollaire une certaine
domination de la nature. L’élévation du niveau de vie qui coïncide fréquemment avec le respect des
droits de la personne ne nécessite-t-elle pas une certaine exploitation des ressources naturelles ?
Si, à la base, le romantisme politique apparaît comme la tentative de conjuguer la Révolution
française et l’héritage antérieur de la France, il s’est surtout développé en Allemagne où, à quelques
nuances près, il a pris la forme du conservatisme. Comme le souligne l’historien américain George
L. Mosse, le romantisme allemand avait développé une conception païenne de l’univers et refusait le
108
progrès technique et la modernisation de l’Europe qui en découlait. Ouvrant la voie au darwinisme
social en raison de son aversion profonde pour les idées égalitaristes, le romantisme européen reste
le courant idéologique majeur à l’origine de l’idéologie vôlkisch - l’ancêtre de l’idéologie nazie.
Autant d’éléments qui nous font douter de la nature « progressiste » d’un écologisme qui, sur
certains plans, réanime quelques- uns des idéaux les plus puissants du romantisme.
En réalité, il est impossible de classer l’écologisme à gauche pour deux raisons principales.
Premièrement, l’écologisme s’accompagne d’un retour du religieux qui rompt avec la tradition athée
ou laïque de la gauche. La crise écologique engendre un nouveau rapport à l’expérience religieuse
qui contraste beaucoup avec les discours progressistes des siècles derniers condamnant
l’obscurantisme religieux. Deuxièmement, l’écologisme fait l’apologie des cultures traditionnelles.
Les écologistes témoignent d’un net attachement envers la tradition, historiquement rangée à droite.
Puisqu’on vise la stabilité, les cultures étrangères privées de l’influence occidentale sont perçues
comme des modèles à suivre en vue de protéger la biodiversité.
Jérôme Blanchet-Gravel, Le retour du bon sauvage, 2015
Consignes de lecture :
109
Unité 5
J La consommation
110
Séquence 1
La mode
111
Découverte U
https://labelfranceacheterlocal.wordpress.com
112
Compréhension orale X
V
La mode rend t-elle heureux ?
https://youtu.be/_i3drUHRgZ0
113
Compréhension écrite n
Support
La mode chez les jeunes : Danger ou bienfait ?
De nos jours, beaucoup de jeunes s’habillent non pas pour eux mais surtout pour les autres.
L’apparence physique est un élément très important dans la vie des jeunes. Ils se doivent faire bonne
impression pour arriver à se faire accepter par des groupes d’amis branchés. Le style vestimentaire
est devenu aujourd’hui un moyen d’expression et d’intégration par la jeunesse. « Dis-moi comment
tu t’habilles, je te dirai qui tu es ».
Malgré les avantages qu’il présente, il a aussi des dangers … Alors, le style vestimentaire
est-il une traduction ou trahison de soi ?
C’est la philosophie de la plupart des jeunes. Ces derniers sont constamment jugés par leur
apparence physique. Pour éviter l’exclusion, il faut se fondre dans le groupe, les jeunes se
laissent prendre à cet univers de la mode là où la plupart du temps les préjugés règnent en
maître. Dans les collèges, un élève peut être rejeté par ses camarades parce qu’il n’est
manifestement pas dans le coup. Ne voulant pas faire l’objet des critiques de leur entourage, les
jeunes préfèrent suivre le trend et porter des vêtements comme les autres.
À force d’être trop porté à l’extérieur et de vouloir ressembler aux autres, on devient ce que
l’on nous montre au lieu d’être soi-même. Certes dans la société d’aujourd’hui il n’est pas toujours
évident quand on est jeune d’assumer sa propre vision des choses ou d’assumer un style
vestimentaire différent de celui des autres ou de chercher son propre style, par peur de se faire
rejeter par les autres.
Si la mode apporte aux jeunes, même en y associant quelques réserves, elle peut aussi
avoir des conséquences plus négatives. En premier lieu, la mode peut créer des tensions au
sein de la famille. Par exemple, Si l’adolescent adopte un style « gothique » il pourra fortement
déplaire aux parents qui chercheront à leur tour à imposer leur autorité. Ces tensions peuvent aller de
simples échanges verbaux à des attitudes de rupture familiale.
Vouloir suivre la mode occasionne parfois de petits dégâts, comme appliquer, par exemple, la
mode des cheveux lisses et frisés au risque de se brûler sa chevelure, ou utiliser des
cosmétiques non compatibles avec une acné qui se développe alors encore plus… Mais parfois les
conséquences peuvent être plus dramatiques.
Le Mauricien, 14 octobre 2013
www.lemauricien.com/actualites/magazine/la-mode-chez-les-jeunes-danger-ou-bienfait/88779/
114
Compréhension globale
Compréhension détaillée
Activité 1
▪ Pour chaque affirmation, dites si elle est vraie ou fausse puis justifiez en citant le texte.
Activité 2
4) Expliquez, d’après le texte, pourquoi les jeunes veulent toujours être à la mode.
5) Quelles sont, d’après le texte, les conséquences négatives de la mode ? Citez une autre
Vocabulaire du texte
▪ Repérez dans le texte les mots qui correspondent aux définitions suivantes
1. Manière de se vêtir conformément au goût d’une époque dans une région donnée.
4. Un style vestimentaire hors normes qui rejette les codes habituellement utilisés : des
116
Langue et communication Y
Repérage
▪ Relisez attentivement le texte. Relevez les manifestations des faits de langue indiqués dans le
tableau.
Fonctionnement de la langue
Entraînement oral
Exercice 1
En binôme, posez des questions afin de recevoir des réponses introduites par la conjonction « si »,
selon le modèle :
Quand vous assisterez à une cérémonie de mariage, comment vous habillerez-vous ?
Si j’assiste à une cérémonie de mariage, je porterai une robe de soirée.
117
Exercice 2
Vous êtes invités à pratiquer un jeu au cours duquel vous emploierez des pronoms indéfinis. L’un
d’entre vous propose une devinette contenant un pronom indéfini, les autres doivent découvrir de
quoi ou de qui parle-t-on.
Ex :
- Tous ont les mains sales ?
- Tout est étrange dans cet endroit ?
Exercice 3
Exercice 4
Phonétique :
Lisez les phrases suivantes tout en insistant sur la bonne prononciation du mot « tous »
- Tous les étudiants portent des tee-shirts.
- Ils portent tous des tee-shirts.
- Tout va bien.
- Je comprends tout.
- Tout étudiant doit étudier s’il veut réussir.
- Il est tout heureux.
118
Entraînement écrit
Exercice 1
Exercice 2
Exercice 3
▪ A partir des lettres proposées, reconstituez les adverbes de temps qui conviennent.
Exercice 4
▪ Rédigez le compte rendu du voyage d’une icône de la mode en vous référant au tableau
suivant.
119
Exercice 5
▪ Complétez le dialogue avec quelqu’un/ quelque chose/ quelque part/ n’importe qui/
n’importe quoi (2)/ n’importe où/ n’importe comment
En voiture
Monique : Ça fait une heure qu’on est à la recherche de ce centre commercial : on est perdu, il faut
qu’on s’arrête (……….) pour regarder le plan
Yvonne : D’accord, mais je ne peux pas m’arrêter (…………), il faut que je trouve une place de
stationnement.
Monique : Mais non, on en a pour quelques minutes : mets-toi en double file.
Yvonne : Tu veux rire, en double file dans cette rue étroite ? Je ne peux quand même pas faire
(……..…..)
Monique : Eh bien, dans ce cas, demandons notre chemin à (………………)
Yvonne : Mais à qui ?
Monique : Eh bien, à (……………….) , tiens, à ce piéton, là : ralentis.
Un automobiliste, derrière : dites-donc, vous bloquez tout le monde, vous n’avez pas le droit de
vous arrêter comme ça. Ah là là, les « bonnes femmes », ça conduit (…………………..) !
Monique (à Yvonne) : Mais dis-lui (……………..), Yvonne, (…………….), ne te laisse pas
insulter par ce crétin !
Exercice 6
▪ Complétez les phrases par : autrui, les autres, d’autres, certains, certaines, chacun,
n’importe quoi, personne, tous, les uns.
1. A …. ses préférences, …. apprécient les vêtements hyper amples, ….les vêtements sur
mesure.
2. Parmi les invités ….se sont amusés, … ont aimé le buffet et ... n’a regretté d’être venu.
3. Nous avons … un avis sur la question de la mode.
4. Il n’a pas assisté à la scène et il raconte … sur la question.
5. …accusent toujours …. au lieu de se remettre en question.
Exercice 7
▪ Trouvez une autre manière de dire
1. Cette vieille dame s’habille de manière beaucoup trop apprêtée.
2. Porter cette couleur est très tendance.
3. Mes parents sont vieux jeu, leurs idées ne sont pas modernes.
4. C’est amusant, ce couturier a remis à la mode cet accessoire un peu vieillot, qui est
maintenant très prisé.
5. Cette jeune entreprise de vêtements a le vent en poupe.
6. Cet hiver, on ne porte plus cette forme de jupe, car elle n’est plus à la mode.
7. Cet homme a de la classe. Son fils au contraire a un look étrange.
8. Cet acteur est chic. On admire son chic surtout quand il est en smoking.
9. Anna adore les fringues. Elle assiste souvent à un défilé de mode, où les mannequins
présentent les nouveaux modèles.
120
Production orale P
Dans le cadre d’un débat organisé au sein de la classe, vous êtes invités à dire, sans se limiter à la
mode vestimentaire, ce que vous pensez de la citation de Coco Chanel : « il vaut mieux suivre la
Production écrite G
▪ Rédigez un article destiné à être publié sur le blog du centre dans lequel vous développerez une
- Faire usage des articulateurs logiques, de l’hypothèse, des adverbes de temps et des pronoms
indéfinis.
121
Prolongement N
Texte :
Quelle est la vie que la mode ouvre pour nous ? De quoi faisons-nous l'expérience dans les
vêtements que nous endossons ? Un vêtement est avant tout un corps. Dans tout vêtement quel qu'il
soit, nous faisons l'expérience d'un corps qui ne coïncide pas avec notre corps anatomique. Se vêtir
signifie chaque fois compléter notre corps, ajouter à notre corps une épaisseur de plus, faite d'objets
et de matériaux les plus disparates et dont la fin unique est de nous faire apparaître.
Ce corps secondaire qui s'incarne à chaque fois dans les vêtements (toujours soutenus par le corps
anatomique) n'est pas fait de chair mais simplement d'apparence. Et c'est toujours dans le medium de
ce corps non anatomique que le corps apparaît, se donne à voir, se révèle. Si, comme le suggérait
Portmann, tout animal possède une faculté suprême par laquelle il se produit lui-même comme
image, phanère3, le vêtement est le lieu où cette activité n'agit plus directement sur le corps
anatomique ou sur les media qui l'entourent, mais par incorporation de fragments de mondes
étrangers, de corps externes à travers lesquels il se fait apparaître lui-même. La corporéité que le
vêtement incarne existe avant tout comme un espace vide, comme quelque chose qui doit être
occupé par une certaine portion du monde, quelque chose en quoi tout peut faire fonction pour nous
de phanère. Entendue comme faculté, puissance sous-jacente au fait (au besoin) d'avoir des
vêtements, elle n'est rien d'autre que la technique qui permet de transformer en peau tout objet quel
qu'il soit. Le vêtement est un corps transformé en notre peau même, c'est la faculté de transformer
l'absolu impropre en un absolument propre ; et vice versa celle de transférer (d'aliéner) le propre (ce
qu'il y a pour nous de plus intime) en ce qui est absolument étranger. En effet, la nudité n'est pas
l'autre face de cette même faculté grâce à laquelle nous sommes capables d'aliéner notre peau
comme un objet extérieur et de transformer en peau tout objet mondain et étranger. Être nus signifie
être capables d'aliéner le propre dans l'impropre et d'assumer l'impropre comme propre. Grâce à
notre nudité, nous sommes condamnés à changer de peau, de vêtement, à vivre de costume et non de
nature : aucun vêtement ne pourra jamais se transformer en nature, parce que nous ne pourrons
jamais nous approprier véritablement aucun habit. Vêtement et nudité n'entretiennent aucun rapport
d’opposition : s'habiller est la capacité d'être nus hors de soi, par corps interposé. Vice versa, la
nudité est la faculté de s'aliéner ce qui constitue notre peau, de nous reconnaître au-delà de notre
apparence. Aucun des deux n'exprime mieux que l'autre la nature de l’homme : seul un embryon est
vêtu de manière pérenne, seul un cadavre est irrémédiablement nu. La vie humaine est la tension qui
existe entre vêtement et nudité. Si l'habit est un corps étranger devenu propre, le nu est la
transparence absolue de ce second corps non anatomique, sa condition de possibilité.
Dans l'homme se donne comme séparé ce qui dans l'animal se donne comme uni : dans l'animal ou
dans la plante, le vêtement est incorporé, il est uni au corps (au point que les vêtements de l'homme
ne sont que les portions les plus superficielles des plantes et des animaux - peaux et feuilles). Le
vêtement humain est une coupure à l’intérieur de l'homme, non pas entre le corps et l'extérieur, mais
entre le corps anatomique et un corps prothétique et purement virtuel. Les vêtements et le corps sont
deux réalités d'un même corps. Le vêtement est seulement une portion de corps séparée selon 1'être
et l’apparence. Ce qui s'exprime dans le vêtement semble donc une sorte d’articulation inhérente au
122
corps de l'homme. C'est comme si le corps de l'homme était séparé en deux : une portion anatomique
et une portion prothétique, purement surnuméraire, qui consiste en une portion quelconque de
monde, en un objet, et qui se donne à connaître et existe avant tout comme un lieu vide qui doit être
occupé par quelque chose. Le vêtement est l'indice d'une duplicité corporelle essentielle : le corps
humain n'est jamais entièrement donné, il est toujours incomplet. Son état le plus superficiel est
purement virtuel, il doit être construit à partir des objets mondains les plus disparates. Ce qui en
réalité se donne à connaître avec les vêtements, c'est l'impossibilité de réduire la corporéité humaine
à son pur fait anatomique. Le corps humain - phénoménologiquement parlant - se donne toujours
comme articulé en deux parties, un corps anatomique et un corps en plus, incarné dans les
vêtements. On pourrait soutenir que tout corps humain est constitué par l'ensemble des organes
présents et par une faculté d'incorporation des corps étrangers (la faculté des vêtements) qui permet
de reconnaître comme sien (et comme limite extrême du corps propre), une série de corps étrangers
qui ne participent pas de notre nature. L'homme est toujours en excès par rapport à son corps
anatomique, et toujours en défaut : il est toujours nu ou vêtu. Il manque d'un corps supplémentaire
ou bien il le possède.
La mode est un processus d'identification qui opère avec des instruments non psychologiques. Ce
n'est pas seulement l'intériorisation de l'image dans le miroir qui nous permet de devenir un moi,
mais le fait d'assumer toute image quelle qu'elle soit qui est capable de nous faire apparaître d'une
certaine manière. Ce qui se passe dans la mode est exactement le contraire de ce qui a lieu dans la
conscience : avec cette dernière, le monde se fait image face à nous et en nous ; avec la mode, c'est
nous qui devenons image devant le monde et à l'extérieur de nous. Dans la mode c'est nous-mêmes
qui nous transformons en un medium, nous qui devenons le medium de notre propre existence en
tant qu'images. C'est pourquoi tout ce qui est pourvu de conscience doit être à la mode, et seuls ceux
qui sont à la mode ont conscience d'eux-mêmes. Mode et conscience sont les deux faces d'un même
phénomène : tout comme la conscience est avant tout l'évidence d'une non-coïncidence entre le sujet
en tant qu'il est capable de penser et le mode selon lequel il s'apparaît et se donne à connaître à soi-
même, de même la mode est l'organe qui contraint l'homme à apparaître différemment de ce qu'il
est, qui empêche l'homme de se dire selon un seul mode. À cause de la mode, l'homme devra
constamment apparaître dans le medium d'une autre image sensible de soi. Le fait que le corps soit
nu signifie avant tout cela : qu'il a aussi besoin d'un autre sensible pour apparaître.
Emanuele Coccia, La Vie sensible (traduit de l'italien par Martin Rueff), éditions Payot &
Rivages, 2013.
123
Séquence 2
La publicité
124
Découverte U
http://filpedagogique.blogspot.com/2018/11/analyser-un-discours-publicitaire-mamie.html
http://tpepub.canalblog.com/archives/2009/11/11/16589984.html
125
Compréhension orale X
V
A quoi sert la publicité ?
https://youtu.be/hNu6eBeXqu8
4) Quels sont les leviers sur lesquels s’appuie la publicité pour atteindre ses objectifs ?
126
Compréhension écrite n
Support
La publicité est dangereuse. Elle est pleine de supercheries habilement camouflées, et sa force de
persuasion est si grande que ses effets sont mal perçus du public, même quand il en est victime. Il
Tout d'abord, elle incite à l'achat. A cause d'un slogan astucieux ou d'une affiche habile, le
consommateur est amené à faire un achat qu'il n'avait pas prévu. Souvent cet achat dépasse ses
Ensuite, la publicité exagère quand elle loue les qualités d'un article. A force de superlatifs, de mises
en scène ingénieuses, de témoignages artificiels, elle finit par convaincre le consommateur qu'un
article est de grande qualité. L'achat de cet article entraine souvent la déception. Le consommateur
Cette publicité est en outre encombrante. Les émissions radiophoniques sont continuellement
interrompues par la diffusion de pages publicitaires. Les hebdomadaires de la presse écrite comptent
autant de pages publicitaires que d'articles et de reportages. Les boîtes aux lettres sont envahies par
des prospectus divers qui consomment inutilement de grandes quantités de papier. A la longue, cette
présence encombrante de publicité agace ; et on ne peut s'y soustraire puisqu'elle est partout.
Enfin, la publicité est souvent impudique quand elle n'est pas immorale. Les murs des villes sont
couverts d'affiches d'un goût douteux et de nombreuses publicités valorisent excessivement le profit,
le confort, la facilité.
meilleure façon d'y parvenir est encore d'éclairer le consommateur sur les qualités et les défauts réels
d'un article. C'est la tâche qu'a entreprise Ralph Nader aux U.S.A. et des revues telles que "50
127
millions de consommateurs" et "Que choisir ?" en France. La vulgarisation de semblables
démarches protégera mieux les gens de la publicité en même temps qu'elle les entrainera à observer,
Compréhension globale
Activité 1
▪ Complétez le tableau suivant :
Activité 2
▪ Répondez aux questions suivantes en indiquant la bonne réponse.
Compréhension détaillée
Activité 1 :
Activité 2 :
Vocabulaire du texte
129
Langue et communication Y
Repérage
▪ Relisez attentivement le texte et relevez les manifestations des faits de langue indiqués dans le
tableau.
Fonctionnement de la langue
Entraînement oral
Exercice 1
Exercice 2
131
Exercice 3
▪ Inspirez-vous du tableau pour faire des comparaisons.
Exemple : Les consommateurs d’aujourd’hui sont plus exigeants que les consommateurs d’hier.
Exercice 4
Phonétique :
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Reliez les phrases entre elles en employant les connecteurs : mais, et, car, afin de, c’est
pourquoi, pour que, or.
Exercice 2
▪ Complétez avec « comme », « si bien que », « pourtant », « même si », « cependant »,
« puisque », « afin de », « grâce à »
Planète en danger
Des problèmes de pollution aigus dus à la surconsommation touchent notre planète : ………………
les médias parlent beaucoup, peu de mesures efficaces sont prises. ………………, la situation
s’aggrave jour après jour : l’air, la mer et les sols sont dévastés.
Les enjeux économiques sont souvent énormes et cachés, ………………’un système généralisé
efficace de lutte contre la pollution est difficile à mettre en place. ……………… la législation
demeure laxiste, beaucoup d’entreprises continuent d’ignorer le problème. ………………, les
jeunes générations semblent plus conscientes du danger ………………’elles placent, dans les
sondages, l’écologie en tête de leurs préoccupations.
C’est ……………… cette prise de conscience que la situation pourra peut-être cesser de se
dégrader. Il faut agir ensemble ………………sauver notre planète.
Exercice 3
Exercice 4
Avant et maintenant
Nous vivons ……….. longtemps ………..avant, grâce aux progrès de la médecine, mais la terre
133
est beaucoup ……….. peuplée et elle offre ………..ressources énergétiques. Les travaux
domestiques sont ……….. fatigants ……….. dans les siècles passés, grâce aux appareils
ménagers et on peut consacrer beaucoup ……….. de temps aux loisirs. Les voyages sont
……….. chers et on voyage ……….. vite, mais la nature est ………..sauvage à cause du
développement de l’urbanisme et du tourisme. Les informations circulent ……….. vite, grâce
aux nouveaux médias, mais on passe ………..temps sur son écran ……….. compagnie des
membres de sa famille.
Les conditions de vie changent, mais malheureusement les hommes ne changent pas : ils se
battent ……….. aveuglément ………..autrefois et ils sont intolérants.
Exercice 5
▪ Associez chaque terme à la définition qui lui correspond.
Le terme La définition
Le bandeau publicitaire (ou 1 A Symbole, pictogramme généralement facilement
bannière publicitaire) identifiable représentant une marque ou une entreprise.
Un annonceur 2 B Ce sont les entreprises qui gèrent les campagnes de
publicité
Les régies publicitaires 3 C Comme une mini-affiche de pub imprimée et
distribuée partout pour promouvoir une offre ou un
événement.
Le flyer 4 D Un texte informatif ou explicatif qui cherche à
convaincre le consommateur des performances
techniques du produit en question.
L’accroche 5 E L’ensemble des activités liées à la promotion d’un
produit auprès d’un public.
La campagne publicitaire 6 F C’est une personne qui souhaite diffuser une campagne
publicitaire.
Le Logo 7 G Une forme de publicité en ligne qui implique
l’intégration d’une annonce dans une page web.
Le message 8 H Une phrase généralement placée en tête d’une annonce
publicitaire qui cherche à attirer l’attention.
Exercice 6
134
Production orale P
▪ Vous participez à un débat télévisé où l’on discute de l’omniprésence de la publicité sur nos écrans
de télévisions, sur nos ordinateurs et sur nos téléphones portables. Que pensez-vous de ce
phénomène ?
Production écrite G
▪ Dans le cadre d’une campagne de sensibilisation, élaborez un tract où vous dénoncerez l’impact de
135
Prolongement N
Texte 1
La publicité est une arme du marketing, l’art de vendre n’importe quoi à n’importe qui par n’importe
quel moyen. Précisément, c’est le marketing dans sa dimension communicationnelle. Passant
notamment par le biais des médias, elle constitue l’archétype de la « com’ ». La critique de la
publicité doit donc se prolonger dans la critique du marketing et de la com’ – ces trois fléaux
composent ensemble le système publicitaire. Mais ce système a été engendré par le capitalisme
industriel, et il finance les médias de masse dont il oriente le contenu. Le problème ne se réduit donc
pas à l’abrutissement publicitaire, il inclut aussi la désinformation médiatique et la dévastation
industrielle. Il ne faut pas se leurrer : la publicité n’est que la partie émergée de cet iceberg qu’est le
système publicitaire et, plus largement, de l’océan glacé dans lequel il évolue : la société marchande
et sa croissance dévastatrice. Et si nous critiquons ce système et cette société, c’est parce que le
monde se meurt de notre mode de vie.
(…) Selon François Biehler, publicitaire toujours en service, « La publicité sert aussi à relancer la
consommation ». Que cela implique une bonne part de manipulation, les pubards ne le nient pas. Car
qu’est-ce que manipuler quelqu’un, sinon lui faire faire quelque chose qu’il n’aurait pas fait
spontanément, comme renouveler inutilement des marchandises aussi futiles que nuisibles ?
Comme Machiavel le disait, la fin justifie les moyens. Biehler doit donc estimer cette manipulation
tolérable, car elle se fait au nom d’une fin éminemment consensuelle : « Relancer la consommation,
faire travailler l’économie, ce qui, a priori, n’est pas condamnable ». On touche là, bien sûr, à
l’axiome qui sous-tend l’écrasante majorité des discours sur la publicité : il est bon, et de toute façon
nécessaire, de stimuler la Croissance, cette Vache Sacrée qu’implorent en chœur tous les politiciens,
ce Messie dont ils s’efforcent d’accélérer le Retour. Si l’on accepte ce dogme fondateur de
l’Économisme, ce préjugé que presque personne ne conteste en dépit de ses effets désastreux sur
notre cadre de vie, alors, effectivement, la publicité est indispensable, et il devient bien difficile de la
mettre en cause. Mais si la volonté de produire plus se justifie lorsque la survie matérielle en
dépend, dans nos sociétés où règnent le gaspillage et la surproduction, il s’agit d’un présupposé
déraisonnable, irresponsable et dangereux.
136
DE LA MISÈRE HUMAINE EN MILIEU PUBLICITAIRE ; par le Groupe Marcuse
(Mouvement Autonome de Réflexion Critique à l’Usage des Survivants de l’Économie), éd. La
Découverte, Paris, 2004.
Texte 2
On ne peut limiter l'étude des effets de la publicité à l'examen de ses répercussions sur la vie
économique. Débordant largement le secteur de l'industrie et du commerce, la publicité exerce son
action dans bien d'autres domaines. On sait ainsi qu'elle marque de son empreinte aussi bien nos
villes que nos campagnes, transformant par là profondément l'environnement quotidien de l'homme
moderne. On connaît aussi l'influence qu'au scandale des puristes elle exerce sur la langue. On a pu
constater également que l'emploi des procédés publicitaires tend à modifier non seulement le style
des campagnes électorales, mais encore les mœurs de la vie politique elle-même. On a maintes fois
souligné, par ailleurs, les liens étroits existant entre la publicité et la culture de masse. Tout porte, en
effet, à croire qu'il y a entre elles un jeu complexe d'influences réciproques, encore mal élucidé dans
le détail, mais dont on peut aisément discerner les lignes de forces majeures : tout en se nourrissant
de la culture de masse, la publicité joue en retour un rôle important dans sa formation.
137
Toutes ces considérations permettent à bon droit de supposer qu'à côté de sa fonction manifeste,
essentiellement économique, dont le rôle resterait en définitive relativement limité, la publicité
remplit des fonctions latentes dont la portée au niveau de la mentalité collective serait beaucoup plus
étendue. Quelles sont au juste ces fonctions latentes de la publicité ? Plusieurs réponses ont été
avancées.
C'est ainsi que, pour certains, les fonctions latentes assumées par la publicité seraient d'ordre moral
et culturel : la publicité contribue à créer à la place du système ébranlé des valeurs traditionnelles
une table de valeurs nouvelles, dont les notions clés seraient le bonheur, la jeunesse, l'abondance, le
progrès, le loisir. Parallèlement, elle propose des modèles de comportements conformes à ces
valeurs nouvelles et façonne ainsi le style de vie propre à notre civilisation. Pour d'autres, la fonction
latente essentielle de la publicité serait d'ordre psychologique : son rôle serait de combler le vide
sentimental créé par le dépérissement de la foi religieuse et les idéologies politiques. En prodiguant
ses égards et sa sollicitude, en personnalisant ses rapports avec le public, en valorisant les objets
qu'il met en vedette, le message publicitaire apporte un peu de chaleur dans un monde qui en
manque singulièrement. Pour d'autres, enfin, la fonction latente majeure de la publicité serait d'ordre
proprement social : la publicité serait un puissant facteur d'intégration sociale. Son message,
transmis par les grands moyens de diffusion collective, contribue à la désagrégation des subcultures
dans la société de masse. Sur les ruines de systèmes de valeurs et de symboles propres à des sous-
groupes particuliers, il tend à faire surgir, notamment par le biais des images de marque, des
nouvelles valeurs symboliques, communes à l'ensemble du groupe social.
Dans l'état actuel des connaissances, aucune de ces hypothèses ne peut être considérée comme
entièrement satisfaisante. Il serait cependant difficile de sous-estimer l'intérêt de telles tentatives
d'interprétation, et il faut souhaiter que des chercheurs s'engagent plus à fond dans cette direction,
pour être en mesure d'apporter une contribution précieuse non seulement à une meilleure
connaissance du phénomène publicitaire, mais encore à celle de la vie sociale d'aujourd'hui dans son
ensemble.
138
Transcription des documents audiovisuels E
Unité 1 Séquence 1 : Les Jeux l’environnement, à la santé. Avicenne était un grand
olympiques………… ……………….……….p. 7 médecin, et par exemple, vous savez très souvent
Plus vite, plus haut, plus fort. Et si les jeux on liait le malade, la maladie et le médecin,
olympiques n’étaient pas que du sport ? Avicenne ajouta l’entourage. Ça c’est un enjeu
Les Grecs de l’Antiquité l’avaient déjà bien important : quatre éléments.
compris en organisant tous les quatre ans des Et pour la pandémie, la réflexion sur l’air sain ou
compétitions sportives au lieu de se faire la guerre. malsain était essentielle. Je vous donne un exemple
Il s’agissait avant tout d’apaiser la colère des dieux : pour arriver à créer les hôpitaux dans des endroits
du mont Olympe. Le geste n’est pas sans portée sains de la ville, on suspendait des viandes à des
politique, la trêve est dite olympique. Cet idéal de lieux différents de la cité, et là où elle pourrissait le
paix par le sport est ressuscité à la fin du XIXème moins, l’air était meilleur. Ça vient de la tradition
siècle par Pierre de Courbetin avec pour devise : « hippocratique où la santé était en symbiose sans
l’essentiel, c’est de participer ». Les jeux cesse avec l’environnement.
s’élargissent aux cinq continents d’où les cinq Le journaliste : Au-delà de la science, de la
anneaux olympiques, mais les jeux des temps médecine on sait que le diagnostic aussi a beaucoup
modernes sont très vite rattrapés par la politique, la évolué à cette période, sur la question que
diplomatie et l’argent. L’Histoire se souvient des j’évoquais sur l’apport, pouvez-vous nous éclairer,
tristement célèbres jeux de Berlin de 1936, vous l’avez déjà esquissé d’ailleurs un peu, le
entièrement dédiés à la gloire de l’Allemagne nazie, religieux et la philosophie ne faisaient qu’un, c’est
ou bien, en pleine guerre froide des jeux de Moscou une réflexion commune. Aujourd’hui par ces temps
de 1980, boycottés par les États-Unis, et ceux de troublés on va parler tout à l’heure notamment de ce
Los Angeles, quatre ans plus tard, boycottés cette jeune qui est parti faire le djihad en Syrie, qu’est-ce
fois-ci par les Russes. Les jeux deviennent un outil que ça pourrait apporter ?
servant à démontrer sa supériorité bien au-delà du Ali Benmakhlouf : Ce que ça peut apporter, c’est
sport. Et ça coûte cher, de plus en plus cher. On est qu’en les lisant, vous constituez une image de vous-
passé de 2,2 milliards de dollars en 1994 à même à laquelle vous finissez par ressembler. Et
Lillehammer à près de 13 milliards de dollars, 24 ressembler à une image par sa lecture c’est de se
ans plus tard en Corée du Sud. Pékin 2022 rendre compte comment ils ont argumenté sur fond
n’échappe pas à toutes ces règles. Chefs d’État et de d’une religion inspirée, je distingue entre un texte
gouvernements occidentaux étaient absents lors de d’inspiration, le Coran, et un texte d’argumentation,
la cérémonie d’ouverture : la Chine accusée de la philosophie et ils n’ont pas considéré que ça
génocide et d’atteinte aux droits humains. On bifurquait. Ils ont considéré qu’il y avait une
appelle cela le boycott diplomatique. Mais bientôt continuité et qu’on pouvait lire le Coran avec des
peut-être le boycott écologique. Pourquoi organiser facultés rationnelles. Donc si on investit le texte
encore des jeux d’hiver dans des villes comme sacré avec sa raison, non pas pour dire qu’il est un
Pékin où il n’y a pas de neige ? Et les athlètes dans produit de la raison mais qu’il est compatible avec
tout ça ? la raison. Et nous en avons véritablement besoin
parce que c’est un texte magnifique et dans cet
Unité 1 Séquence 2 : Faut-il lire les philosophes
héritage précisément qui renvoie à un milliard et
arabes ? ……………………………………….p.21
Le journaliste : les philosophes arabes aujourd’hui, demi d’individus à travers le monde afin d’insuffler
qu’ont-ils à apporter ? Peuvent-ils nous éclairer sur un peu de raison dans la lecture d’un texte inspiré.
ce monde tourmenté notamment avec cette Ma foi ! je vous assure que vous constituez une
pandémie de coronavirus qui n’en finit pas ? image de vous-même à laquelle vous cherchez à
Ali Benmakhlouf : Il est vrai que les philosophes ressembler parce qu’elle vous grandit.
arabes étaient médecins aussi. Ils étaient très Le journaliste : une dernière question sur Ibn Arabi,
sensibles à toutes les questions relatives à l’air, à vous citez Ibn Arabi, le soufi qui a fait le voyage de
l’Andalousie vers l’Orient, il est né à Murcie en
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Andalousie et mort à Damas, le mystique prolixe pour notre bébé. - Pénélope, je suis un chef grec, je
qui a fait accéder le monde andalou à un nouveau dois rejoindre l’armée rassemblée par Agamemnon,
type de savoir, mais il est aussi le contemporain le roi de Mycènes et Ménélas, le roi de Sparte.
d’Averroès avec lequel il aurait eu une entrevue. Nous devons délivrer la femme de Ménélas qui a
Que s’est-il passé ? Que ce serait-il passé ? été enlevée par cet ignoble Pâris. -Oui, pauvre
Ali Benmakhlouf : il y a un décalage générationnel, Hélène ! elle est retenue prisonnière à Troie. -Ma
Averroès avait l’âge de son père. Les Soufis à chère Pénélope, je te promets de revenir le plus vite
l’époque, les mystiques avaient une excellente possible - et moi de t’attendre quoi qu’il arrive.
connaissance de la logique. Après, c’est un Unité 2 Séquence 2 : C’est quoi la philosophie ?
problème de pondération. Vous voulez aller vers ……………………………………….p.47
plus de méditation ou vous voulez aller vers plus C’est quoi la philosophie ? Le mot philosophie
d’argumentation, mais les deux sont tout de même vient du grec et signifie aimer la sagesse. Quand on
bien faits pour aller ensemble. (…) philosophe on se pose des questions sur la vie et sur
Unité 2 Séquence 1 : Ulysse, le célèbre guerrier la place de l’homme dans le monde, puis on en
……………………………………….p.34 discute en écoutant le point de vue de chacun. Mais
Bienvenue dans le palais d’Ulysse le roi d’Ithaque. à quoi ça sert la philosophie ? les hommes
Son histoire se déroule plus de mille ans avant philosophent depuis toujours en se demandant par
Jésus-Christ. Ulysse c’est lui, il est le héros d’une exemple : peut-on décider d’être heureux ou a-t-on
célèbre légende appelée l’Odyssée. On dit qu’elle a le droit de mentir ? D’ailleurs, les premiers livres de
été racontée il y a très longtemps par Homère, un philosophie ont été écrits il y a 2500 ans. Le
poète qui vivait en Grèce. Ce grand guerrier aux philosophe grec Platon y a retranscrit des
muscles puissants est aussi rusé. Malin, Ulysse discussions sur l’amour de la vérité ou l’éducation
trouve toujours de bonnes idées pour se sortir de tenues avec son maitre Socrate. Pourquoi se torturer
situations dangereuses ou pour remporter des ainsi l’esprit ? Eh bien en cherchant des réponses on
victoires. Ulysse a aussi un grand cœur et il aime comprend mieux le monde dans lequel nous vivons
beaucoup sa femme Pénélope et son fils et nos relations avec les autres, on devient plus
Télémaque. Son royaume Ithaque est une île qui se intelligent car on s’exerce à réfléchir et aussi plus
trouve en Grèce, un vrai petit coin de paradis. sage et plus ouvert car on expose son point de vue
Seulement Ulysse va devoir le quitter car les Grecs tout en écoutant celui des autres. Aujourd’hui, les
ont déclaré la guerre à la ville de Troie. médias demandent souvent l’avis des philosophes
Pénélope est inquiète, écoutons leur conversation : - sur des questions de société comme celle-ci : un
Ulysse, je t’en supplie ne nous laisse pas monde sans violence est-il possible ? Et toi qu’en
maintenant regarde ton fils Télémaque il vient à penses-tu ? En philosophie, il n’y a pas de bonne ou
peine de naître et souviens toi de ce qu’a dit de mauvaise réponse. Chacun doit se faire sa propre
l’oracle, celui qui prédit l’avenir : si tu vas opinion et choisir la manière dont il veut se
combattre à Troie tu mettras vingt ans à revenir comporter.
chez toi. Comment Télémaque pourra-t-il te Unité 3 Séquence 1 : Le « ReWalk »
reconnaître ? - Je sais tout cela Pénélope, on ne ……………………………………….p.60
m’appelle pas l’homme aux mille tours pour rien. Anthony, paraplégique, va courir la fin du semi-
J’ai bien essayé de ne pas partir grâce à une ruse. marathon de Paris le 1er mars grâce à un
Quand on est venu me chercher pour rejoindre ‘‘exosquelette’’. Ce jeune Bordelais de 27 ans
l’armée, j’ai fait semblant d’être fou, j’ai attelé un utilise ce matériel au quotidien depuis deux ans
cheval et un bœuf à une charrue puis j’ai labouré un pour réapprendre à marcher.
champ semé de sel mais l’un des chefs de l’armée a « Vous avez le P6 (l’exosquelette le plus récent)
été plus rusé que moi. Il a pris Télémaque dans son avec quatre gros segments. Et dans chaque segment,
berceau et l’a placé devant la charrue, je me suis il y a un moteur miniaturisé qui permet de mettre la
aussitôt arrêté, je ne pouvais pas écraser mon propre personne debout et ensuite de reproduire une
fils. Tout le monde a vu que je n’étais pas fou, je marche. »
m’en souviens très bien - j’en ai encore des frissons Il doit tout d’abord s’installer en position assise,
avant de se lever et de marcher avec le ‘‘ReWalk’’.
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Depuis plusieurs semaines, Anthony s’entraîne pour Florence Goullet prône l’autonomie alimentaire.
parcourir les 500 derniers mètres du semi-marathon. Elle a créé un jardin médiéval où elle plante ce qui
Il avance à une vitesse de 2,4 km/h grâce à son se mange et ce qui soigne. Ici, elle forme, conseille
exosquelette. et alerte.
« Les difficultés ? ça va être les intempéries, ce « En 2000, moi, je faisais des cours sur le
qu’on ne contrôle pas. Madame météo. Qu’il y ait réchauffement climatique ; j’expliquais qu’on allait
beaucoup de vent, beaucoup de pluie, par exemple. vers un mur. Donc, moi, je me suis dit qu’il faut
Parce que même si c’est possible de marcher avec que je crée quelque chose parce qu’il y a urgence.
le ‘‘ReWalk’’ sous la pluie, je ne le fais pas Mon objectif, c’est que les gens réapprennent ce
souvent. Le pire ça va être la météo. » lien à la terre qu’on a oublié.
Pour réussir son exploit, Anthony pourra compter Depuis l’apparition du virus, l’activité de Florence
sur sa fidèle kiné, Élodie. Goullet a explosé. Le coronavirus a conforté ces
« Je l’aide un peu en tant que spécialiste de la deux clientes dans leur choix et elles espèrent que
marche dans sa tenue, dans les transferts de poids les pouvoirs publics suivront le mouvement :
qu’il a à effectuer pour pouvoir marcher avec le « Moi j’habite Claira, et j’ai appris que Claira avait
‘‘ReWalk’’ et puis dans le redressement aussi du une autonomie alimentaire de deux, trois jours !
haut du corps. » donc c’est très inquiétant. J’espère bien que ma
C’est la toute première fois en France qu’une collectivité va s’engager dans une démarche de
personne paraplégique va disputer une course en développement de circuit cours en aidant les
autonomie et debout. producteurs à s’installer et à produire mieux. »
« Ça représente beaucoup de fierté de reparticiper à Reste à savoir si les résolutions du confinement
ce semi-marathon en étant debout et en remarchant résisteront à la reprise.
sachant que je ne peux me déplacer qu’en fauteuil Unité 4 Séquence 1 : « J’ai un rêve »
roulant. Et puis surtout de passer un message aux ……………………………………….p.84
autres personnes : ce n’est pas parce qu’on est J’ai tout de même un rêve, c’est un rêve qui est
bloqué dans un fauteuil roulant qu’on ne peut pas se profondément enraciné dans le rêve américain.
relever et participer à une course de valide. » Je rêve qu’un jour cette nation se dressera et fera
Rendez-vous le 1er mars à Paris pour voir Anthony honneur à la vraie signification de son credo.
réaliser cet exploit. Nous tenons ces vérités comme évidentes
Unité 3 Séquence 2 : L’agriculture- militante Que tous les hommes sont créés égaux
agro-écologique ………………………….p.71 Je rêve que mes quatre enfants vivront un jour dans
« …trois, quatre, cinq, six… il y a huit paniers ; une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur
huit paniers avec des tomates, principalement ; de leur peau, mais à la mesure de leur caractère. J’ai
coriandre : je suis en rupture de stock. » un rêve aujourd’hui !
Le parcours de Florence Goullet est hors du Je rêve qu’un jour, au fin fond de l’Alabama, avec
commun. Il y a une quinzaine d’années, cette ses racistes pleins de haine, avec son gouverneur
ancienne enseignante se lance dans l’agriculture et des lèvres de qui dégoulinent les mots de
défend un modèle écologique, dans une région l’interposition ” et de la “ nullification ”
tournée vers l’industrie agroalimentaire. Mais ici en Un jour, même là en Alabama, les petits garçons
Bretagne, le coronavirus a provoqué une prise de noirs et les petites filles noires pourront la main
conscience : dans la main marcher avec les petits garçons blancs
« Au départ, les gens ont eu très peur, donc ils se et les petites filles blanches comme frères et sœurs.
sont rués vers les grandes surfaces sans - je dirais – Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble,
réfléchir ; ils ont peur du manque. Et puis prier ensemble, lutter ensemble, aller en prison
rapidement ils ont réalisé – surtout ceux qui avaient ensemble, défendre la cause de la liberté ensemble,
des jardins – qu’ils pouvaient faire quelque chose et sachant qu’un jour, nous serons libres.
puis qu’ils pouvaient cultiver mieux un petit bout Et quand cela se produira, quand nous permettrons
de jardin qu’ils avaient. Et, de bouche à oreille, j’ai à la liberté de retentir, quand elle retentira dans
vu pas mal de gens arriver… » chaque village et dans chaque hameau, dans chaque
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État et dans chaque ville, mondiale est au cœur de l'objectif quatre de
Nous serons en mesure de hâter l’arrivée du jour où développement durable et pourquoi l'Unesco
tous les enfants de Dieu, noirs et blancs, juifs et travaille avec les gouvernements et sociétés du
non-juifs, protestants et catholiques, pourront monde entier pour apprendre à vivre ensemble de
chanter en se tenant la main ces mots du vieux manière durable et pacifique.
negro-spiritual : Libres enfin ! Libres enfin ! Béni Unité 5 Séquence 1 : La mode rend t-elle
soit le tout puissant ! Nous sommes libres enfin ! heureux ? ………………………………….p.113
La mode rend-elle heureux ?
Unité 4 Séquence 2 : L’éducation à la Et si je vous disais que porter un certain vêtement,
citoyenneté mondiale…………………….p.97 porter du maquillage, peut avoir un impact positif
La construction d'un monde plus durable et sur vous, vous me croyez ?
pacifique commence sur les bancs des écoles. La première étude que j’ai trouvée dans ce
L’Éducation à la citoyenneté mondiale s'appuie sur domaine, elle a été publiée en 2012. Pour cette
des aspirations communes à travers le monde pour étude, une équipe de chercheurs a sélectionné deux
fournir aux apprenants les connaissances, les groupes de participants, et ils les ont recrutés pour
compétences, les valeurs et les attitudes pour vivre faire une tâche que l’on reconnait tous : le jeu des
ensemble et construire un monde plus durable et différences. Vous avez ces deux images presque
pacifique. Partout, les sociétés ont mis au point des semblables. Il y a quelques différences. Les
manières de penser et d'agir pour aider leurs participants devaient venir au laboratoire pour
membres à s'épanouir durablement et à vivre en réaliser cette tâche sur une série de photos. Le but
paix. Nous devons tirer le meilleur parti de ces est de trouver, dans un temps donné, un maximum
connaissances pour notre bien à tous. Tout découle de différences. Le premier groupe devait réaliser
des valeurs de longue date qui aident déjà les cette tâche en leur tenue vestimentaire habituelle,
communautés à s'épanouir. Par exemple, en Bolivie, quant au deuxième groupe, on leur a demandé de
la population vit selon le principe du Buen vivir qui porter une blouse blanche, une blouse de docteur.
s'articule autour de la solidarité, de la générosité et La seule différence entre les deux groupes était de
de la justice sociale qui sont enseignées à l'école. porter ou non une blouse blanche pendant quelques
Au Canada, le principe du respect de la diversité dizaines de minutes. Vous savez quoi ? le groupe de
culturelle se reflète dans la fierté que les Canadiens participants portant une blouse blanche a été deux
ont à l'égard de leurs ancêtres, quelle que soit leur fois plus performant que ceux qui ne portaient pas
origine, en tant que source de force et d'identité de blouse. Les chercheurs ont expliqué que les
communes, un principe à apprendre et à enseigner. participants ont intériorisé le fait d’être un médecin
En Afrique du Sud, le concept d'Ubuntu, avec sa et donc d’être plus performant. En 2018, une équipe
conception centrale d'humanité partagée, est au de chercheurs a recruté trois groupes de
cœur des approches éducatives. participantes, seulement des femmes, ils ont
Pour l'Unesco, l'éducation à la citoyenneté demandé à ces trois groupes de venir au laboratoire
mondiale s'inspire des valeurs fondamentales des sans maquillage pour réaliser une tâche de quinze
sociétés du monde entier qui reflètent l'ADN de minutes, le premier groupe devait réaliser une tâche
l'humanité. Notre engagement en faveur du respect, de quinze minutes d’écoute de musique classique.
de la diversité, de la solidarité et d'une humanité Le deuxième groupe devait réaliser une tâche de
partagée. Il y a des variations locales qui mettent coloriage pendant quinze minutes, quant au
l'accent sur les relations sociales pacifiques, troisième groupe, les étudiantes devaient réaliser
l'hospitalité, la générosité, le développement une tâche pendant quinze minutes de maquillage,
équitable et l'harmonie avec la nature. elles avaient quinze minutes pour se maquiller
Par l'éducation à la citoyenneté mondiale, comme si elles allaient en soirée. A la fin de ces
L'UNESCO cherche à montrer que, bien que nous quinze minutes, toutes devaient lire un chapitre de
ayons des manières différentes de nous exprimer, livre et compléter un QCM en lien avec cette
nous partageons une aspiration commune à vivre en lecture, et le QCM était noté. Devinez qui a eu la
paix. C'est pourquoi l'éducation à la citoyenneté meilleure note. Le groupe maquillage, et les
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chercheurs ont expliqué ce résultat par une nous cueillir à un moment donné où on est disposé
meilleure confiance en soi. Donc j’espère vous à recevoir des informations supplémentaires et
avoir convaincu que la mode peut être utilisée inutiles. Ce qui veut dire qu’à l’époque, pas sûr que
comme un outil de performance, et vous allez voir ça ait changé depuis, TF1 fabriquait des
que ce n’est pas le seul impact positif de la mode. programmes qui nous mettaient dans un
On est allé un peu plus loin pour une autre étude qui conditionnement un petit peu végétatif pour qu’on
va être publiée prochainement, nous avons puisse accueillir la publicité. Laisse la publicité
sélectionné trois groupes de participants ; Un rentrer en toi. Quand on regarde le mode de
premier groupe devait venir dans notre laboratoire consommation d’une population, on se rend compte
dans leur tenue vestimentaire habituelle, quant au que la publicité fonctionne. Un des premiers leviers,
deuxième groupe, on leur a demandé de porter un c’est la comparaison sociale, la jalousie. Dans une
tee-shirt éthique, fait en respect avec de leurs chansons, Tryo disait « ce qui ne sert à rien
l’environnement ; quant au troisième groupe on leur et rend envieux le voisin ». C’est tout à fait ça.
a demandé, à ses participants, de porter un tee-shirt Qu’est-ce qui va rendre envieux le voisin et qu’est-
non éthique fast fashion. En vrai les tee-shirts des ce qui nous rend envieux nous ? La plupart des
deuxièmes et troisièmes groupes étaient similaires, personnes ont envie d’être dans la norme, qu’elles
et les participants ne le savaient pas ça, seulement la l’admettent ou pas. Au-delà d’être dans la norme,
présentation était différente, était modifiée. Au bout elles ont envie d’être au-dessus de la norme, d’être
de deux heures, nous avons mesuré le degré de unique, d’être complètement différent, et ça, les
bien-être chez tous les participants. Au bout de publicitaires l’ont bien compris. Un autre levier qui
seulement deux heures un des groupes a montré une fonctionne bien, c’est le rappel. C’est le fait de
baisse de bien-être ; ceux qui portaient un tee-shirt revoir une marque, un logo ou un slogan sous
non éthique. Au bout de seulement deux heures, un différentes formes et à différents endroits. Par
des groupes a montré une hausse de bien-être ; le exemple, dans un magazine, dans la publicité télé,
groupe qui portait le tee-shirt éthique. Donc en plus jusqu’à revoir le produit en tête de gondole dans un
d’être un outil de performance, la mode peut être magasin. Vous l’aurez vu souvent. Il aura fait partie
également utilisée comme un outil de bien-être. La de votre quotidien. Vous le connaissez, voir même
mode éthique peut être utilisée comme un outil de vous le reconnaissez, et vous avez peut-être déjà
bien-être et de bonheur. Et en parlant de bien-être, établi un petit lien de confiance parce que si on le
de bonheur, il y a une phrase qui revient dans voit partout, c’est qu’il y a bien une raison. Tout le
chacune de mes recherches. Pour mes recherches, marketing et le marchandising de la publicité joue
j’ai rencontré des centaines et des centaines de sur un troisième levier qui est l’égocentrisme. Vous
participants. La même phrase revient dans mes allez être plus fort, vous allez être plus puissant,
questionnaires, dans mes entretiens, dans toutes vous allez être plus attirant, vous allez être plus
mes études. La clé du bonheur que l’on peut utiliser efficace. Vous allez être plus quelque chose
grâce à la mode peut se résumer en une phrase : être qu’apparemment vous êtes déjà. Si vous allez être
soi. encore plus beau, ça signifie qu’aujourd’hui, vous
Unité 5 Séquence 2 : A quoi sert la publicité ? êtes déjà beau. On flatte l’égo et on nous fait croire
………………………………………..…….p.126 qu’on va être encore mieux. Mais n’oubliez jamais
A quoi sert la publicité ? que nous ne sommes pas ce qu’on possède. Donc ce
La publicité, ça ne marche pas sur moi. Vous avez qu’on possède ce n’est pas ce qu’on est. Ce n’est
tout à fait raison. C’est même pour ça qu’on pas le fait d’acheter un produit qui va vous rendre
dépense tous les ans des milliards dans la publicité. cool. Un produit n’a jamais rendu cool personne.
Pour ce jeudi du hors-sujet, j’avais envie de voir Ou t’es cool ou t’es pas cool. Pareil pour
pourquoi la publicité ça fonctionne sur nous, sur l’intelligence, la beauté, le courage, ce que vous
quel point ça se base. En 2004, quand Lelay était le voulez. On ne peut pas acheter des valeurs. On ne
PDG de TF1, il avait déclaré dans une interview : peut pas acheter un état d’esprit. Ça peut être cool
« nous vendons des tonnes de cerveaux disponible à de posséder quelque chose, mais le fait de posséder
Coca-cola ». Et c’est tout à fait l’idée. Ils veulent la chose ne nous rend pas cool. Un autre levier que
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nos amis publicitaires aiment utiliser avec plaisir,
force et conviction, c’est le conditionnement
associatif et l’appartenance. Appartenir à un groupe,
à une communauté, on est comme ça. Nous les êtres
humains, on aime bien former des clans, on aime
bien former des teams. On aime bien se regrouper.
Donc, ils vont essayer de nous faire croire qu’on va
faire partie d’un groupe intéressant en possédant ce
qu’ils voulaient nous vendre. Il y a quelques années
peut être moins aujourd’hui, il y avait vraiment les
« Apple » et les « Windows ». Il y avait vraiment
un petit groupe : Moi je travaille sur mac, ouais.
C’est un autre monde, on se sent, hein. Plus libres.
Puis, ça ne plante jamais parce qu’il n’y jamais de
virus, c’est tu vois, c’est euhh. C’est …. C’est cher
surtout ! c’était très cher, mais les arguments étaient
vendus eux-mêmes par les utilisateurs. Ils étaient
tellement fiers d’appartenir à ce groupe, fiers de
leur appartenance qu’ils faisaient le job de
commercial derrière. Et c’est un serpent qui se
mord complètement la queue, puisque, quand la
personne parle de la marque ou de l’objet qu’elle a
acheté que lui vendait la publicité, elle va elle-
même défendre des valeurs qui étaient encore plus
fortes que les valeurs initiales de la marque.
Pourquoi ? Parce que ça améliore le message
qu’elle renvoie d’elle-même. On se fait tous avoir, à
petite, ou à haute dose, mais personne ne peut dire
« je résiste à 100% au message des publicitaires.
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