You are on page 1of 3

Bibliothèque de l'école des

chartes

Les marques de la magistrature de Langres.


Auguste Vallet De Viriville

Citer ce document / Cite this document :

Vallet De Viriville Auguste. Les marques de la magistrature de Langres.. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1840,
tome 1. pp. 313-314;

doi : https://doi.org/10.3406/bec.1840.461632

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1840_num_1_1_461632

Fichier pdf généré le 23/03/2019


LES MARQUES
I)V. LA

MAGISTRATURE DE LANGRES

prépare
de
grandiose,
que
et
impatiemment
en
notre
de
qui
temps?
présenter,
qu'il
aelles
rattache
archives
L'auteur
pas
Voici
documents
les
philosophiques
ces
l'œuvre
effet
furent
puisse
pas
est
paru
la
époque,
premiers
institutions,
Mais
en
un
plus
àde
inédit;
municipales
embrasser
n'offriront-elles
ce
dans
tout
le
de
document,
traits
sipropre
dernier
grave
prix
moment,
relatifs
Lettres
que
le
attendus
àvolumes
son
et,
tableau
fait
enseignements,
celle
piquants?
du
de
quelque
peut-être
àl'historien,
ensemble,
indigne
àsur
sang
genre
ces
conquérir
de
au
d'un
l'histoire
oùpar
de
de
laprincipes
l'Histoire
pas
milieu
se
de
cette
ville
humble
de
ces
lous
intérêt
d'attention
dérouleront
et
nos
de
un
détails.
a institutions
du
la
d'universelles
de
vivement
œuvre
détails
les
combien
de
grave
pères
plus
Langres,
qu'en
de
tiers-état.
d'indépendance
fort
hommes
l'attente
France,
Nous
imposante
et
pittoresques
'.
spectacle
éminemment
circonscrit
soit
l'origine
aussi
frappé
qui
tout
àéclairés.
l'avoos
l'importance,
générale,
Cette
travers
sympathies
M.
sont
lesl'attention
nous
et
Augustin
des
parties
et
l'orgueil
un
et
ou
entreprise
du
trouvé
l'accroissement
les
Quelle
nationale
monographies
ne
une
porte
thème
de
reste,
siècles,
intérieures
révéleront-
au
sociabilité
collection
il
publique,
Thierry,
de
àdans
histoire
ne
sein
fécond
qui
croire
notre
nous
sont
doit
les
de
se

« g septembre 1717- — Cejourd'hui, neuf septembre mil sept cent dix-sept, raa-
« dame Boudrot, veuve de deffunct Boudrot 2 maire, a restitue' a MM. de ville le
« portrait du roy à présent re'gnant, avec un cadre dore 3; — plus quatre gondolles
« d'argent qui ont esté données à l'hostel de ville par feu monsieur de Charmoulue,
« lesquelles gondolles représentent le quatre vins, scavoir : vin de singe, vin
« de lyon, vin de mouton, vin de cochon; armoriées des armes dndit def-
1 Les archives municipales de la ville de Langres se composent d'un nombre
considérable de titres dont quelques-uns ne manquent pas d'importance et
remontent à une époque reculée, Elles sont confiées spécialement à la sollicitude
éclairée de M. Migneret, qui en a publié une partie dans l'histoire de cette ville ;
Histoire de Langres, 18З&, in 8°.
3 « 169Î. Louis Boudrot, président de l'élection, maire perpétuel.
« 1717. Etienne Delecey de Changey. id. »
(Extrait d'un catalogue des maires de Laugres ; Hisl. de Langres par M. Migneret.)
3 II existait autrefois à l'hôtel-de- ville de Langres une salle dite des rois de
France, où ces derniers étaient représentés soit en tableaux, soit en sculptures. J'ai
vu un certain nombre de ces portraits qui subsistent encore, mais qui sont dispersés
etpour la plupart relégués dans la poussière.
1. 21
314
« fund an fond desdites gondolles; ■ — treize cimaises », sçaroir : six de chacune
« trois pintes, trois de chacune deux pintes, et quatre de chacune une pinte on en-
« viron, lesquelles sont armoriées aux armes de la ville; — plus une petite cimaise,
« — un marteau de cuivre pesant environ une livre, pour servir à éveiller le guei;
« et garde , — un anneau auquel sont deux clefs , — un coffre de bois de chesne
« fermant à une serrure, dnns lequel sont, sçavoir : un devant d'autel en toille
« d'argent doublé d'une toille blanche, — le ciel en toilie d'argent avec sa frange
« d'or eL d'argent, — la manchette en toille d'argent, — une pièce en toille in-
« dienne pour servir de fond au dessus du days, — deux petits rideaux de toille
« d'argent pour mettre aux deux costes du days, — deux grosses pommes de raisin
« rouge et blanc pour servir à mettre sous le days, — une nappe ouvrée de quatre
« aulnes de long pour servir à l'autel, — six rubans rouges à rosettes. »
Ли dos est écrit : « Mémoire des marques d'honneur de la magistrature, que l'on
<i a coutume de porter chez M. le maire. »
(Archives de l'hôiel-de ville de Lan grès, 19e tiroir, liasse 17e, pièce 21e.)
Tels étaient donc, au commencement du dix-huitième siècle, les
insignes municipaux de la ville de Laogres. Comme on le voit, la plupart
des objets composant ces insignes, symboles de l'autorité du maire et
des échevins, trouvent dans le texte une interprétation facile. La cou-
tumede porter solennellement des vases remplis de vin ou d'un
breuvage quelconque, était usitée dans une foule^de cix'coustances analogues
à celles dont il s'agit ici. En Bourgogne et en Champagne où la culture
de la vigne constitue, pour maint endroit, le principal objet de la
fortune et de l'industrie publiques, cet emblème jouait un rôle à la fois
plus caractéristique et plus général. Il est constant que beaucoup de
petites villes appartenant aux anciens diocèses deLangres et deTroyes,
parmi lesquelles je citerai notamment Vendeuvre, se servaient de
pareils insignes, loi's des cérémonies municipales. A. Bar-sur-Aube, on
voit encore à l'hôtel-de-ville deux grandes cimares d'étain qui
portent la date du siècle dernier. Interrogez la tradition, elle vous dira
que la coutume antique, à l'entrée des princes ou des personnages
éminenls, était de leur offrir le vin dans ces vases.
Mais le lecteur n'aura pas manqué, sans doute, de remarquer les
singulières expressions que contient ce passage où il est question de
quatre gondoles représentant les quatre vins, savoir : vin de singe, vin
de lyon, vin de mouton, vin de cochon. C'est vainement que nous avons
tenté d'expliquer ces dénominations étranges. Aussi bien que pour
nous, cette phrase est restée une énigme pour l'historien de Langrés,
homme de goût et d'étude qui joint à la connaissance des témoignages
écrits celle des traditions locales. Il ne lui est jamais arrivé de
rencontrer, si ce n'est dans cette même pièce, la bizarre formule qu'on vient
de lire.

VALLET de V1RI VILLE.

1 Cette expression est encore connue dans l'ancienne province de Champagne.


La cimaise, appelée dans quelques localités cirnare, était, comme la gondole, une
urne ou vase destiné à recevoir un liauide.

You might also like