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Commission sécurité alimentaire - Mai 2019

Une « nouvelle thérapie » : le jeûne

Le jeûne reste peu pratiqué et fait parfois (un peu) sourire. Pourtant, depuis toujours les animaux et les
hommes se sont soignés, voire guéris, en jeûnant et les recherches scientifiques récentes vérifient et
confirment la valeur thérapeutique de cette pratique. Alors, après lecture de ces quelques lignes, vous
laisserez-vous tenter ?

L'Histoire appuie cette pratique

Dès le 19ème siècle des médecins américains avaient expérimenté puis soignaient couramment leurs
malades par des jeûnes. Cette pratique a perduré jusqu’au début du 20ème siècle, aussi en Europe, mais
elle a alors été mise au ban par l’établissement médical.
C’est en Russie que la pratique du jeûne thérapeutique avait repris vigueur à partir de 1950 ; dès 1970
cette pratique est reconnue, et en 1973 un vaste programme d’étude des effets du jeûne est lancée à
l’échelle soviétique. Le jeûne y a soigné des milliers de patients.
Aux États Unis, quelques pionniers comme le Dr Valter Longo reprennent des expériences novatrices
sur les effets du jeûne à partir de 2010 et procèdent à des expérimentations dans leurs hôpitaux.
Le cas de l’Allemagne est singulier : elle a été dès 1905 un pays d’avant-garde dans la pratique du
jeûne, tolérée puis acceptée. Des médecins y ont établi des centres de soins et des écoles, et
aujourd’hui 17% des Allemands déclarent avoir jeûné au moins une fois dans leur vie.
En France le jeûne thérapeutique a fait l’objet d’une émission sur Arte le 29 mars 2012 dans laquelle
les documentalistes Sylvie Germain et Thierry de Lestrade présentaient le résultat de leur longue
enquête sur l’histoire et les résultats de la thérapie du jeûne, ainsi que de nombreux témoignages (cf.
Documents ci-dessous).
Initialement la pratique du jeûne était employée pour soigner les malades, puis c’est devenu une
méthode pour « régénérer » les bien portants.

Les bienfaits du jeûne chez une personne bien-portante

· Le jeûne permet de corriger la surabondance de nourriture ; c’est un moyen de se « nettoyer ».


· C’est un des seuls moyens biologiques efficaces qui permette d’éliminer les toxines accumulées
dans un environnement polluant.
· Le jeûne aide à se débarrasser de la pharmacodépendance et de celle engendrée par les
stimulants.
· Le jeûne agit nettoie et embellit la peau.
· Le jeûne est un moyen préventif de conserver ses capacités physiques et intellectuelles.
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· Il ne peut éviter le vieillissement biologique mais il permet d'arrêter le processus de sénescence


prématurée.
· Le jeûne précoce peut contribuer à éviter des maladies graves.
· Le jeûne est un moyen rapide et inoffensif de perdre les kilos superflus.

Pour une personne malade.

Il s’agit alors d’un jeûne curatif clinique, réalisé en clinique sous contrôle médical. La littérature indique
que de nombreux malades ont déjà été guéris par ce traitement (obésité, diabète, arthrite, hépatite
chronique, troubles de la circulation, maladies chroniques diverses, cancers). Il est même signalé des
cas de guérison de maladies nerveuses ou mentales (Alzheimer, Parkinson, épilepsie).

En quoi consiste un jeûne ?

C’est rester une période variable - jusqu'à 40 jours - en ne consommant que de l’eau, et 2 à 3 fois par
jour une tisane, un jus de fruit ou de légumes, à l’exclusion de tout aliment solide.

Par quels mécanismes l’organisme se nourrit-il ?

Il y a deux programmes énergétiques de l’organisme :


· Le 1e, habituel, c’est se nourrir d’aliments qui après digestion, entrent dans le métabolisme
pour produire force et chaleur.
· Le 2ème, est celui qui se met en route de lui-même en cas de jeûne, à savoir se nourrir sur ses
réserves ; l’organisme utilise ses réserves de graisses et de protéines qu’il métabolise, puis
élimine pour produire force et la chaleur.
Les chercheurs distinguent 3 phases dans un jeûne :
· l’entrée dans le jeûne (3 à 5 jours) : l’organisme après avoir épuisé en 24 heures sa réserve de
glucose, en fabrique immédiatement à nouveau en utilisant en partie des protéines des
muscles.
· Cette situation ne pouvant perdurer (risque de perte de réserve protéique), l’organisme va
fabriquer automatiquement du glucose à partir de sa réserve de lipides ; ceci se passe dans le
foie qui fabrique des substituts au glucose appelés corps cétoniques. Ce sont eux qui vont
nourrir les muscles et les organes vitaux (le cerveau, le système nerveux). Curieusement le
jeûneur ne ressent aucune faim et conserve toute son énergie, pour autant qu’il pratique un
exercice régulier.
Remarque : si le jeûne se prolongeait, une 3ème phase serait déclenchée par « un signal d’alerte » : lorsque le
stock de lipides tombe autour de 80%, l’homme qui a jeûné jusque là ressent soudain une « faim de loup » qui le
pousse à manger à nouveau. En pratique ce signal ne se produit pas avant une quarantaine de jours, ce qui fait
que l’homme peut jeûner sans risque une semaine et même plus longtemps.
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Comment jeûner chez soi

Chacun peut jeûner chez soi 1, 2, 3, 10 jours, tout en continuant ses activités normalement.

Témoignage d'un « jeûneur » convaincu :

"Je pratique le jeûne à la maison depuis de nombreuses années, d’une durée de 8 à 11


jours, 2 fois par an, au printemps et à l’automne.
J’ai 88 ans, quasi végétarien depuis toujours, et je me porte bien : pas de problème de
cœur, de foie, de rein, de circulation, d’arthrose, de cataracte, de prostate… Je fais ces
périodes de jeûne car je suis persuadé qu’elles me permettront de mourir en bonne santé.
Pour moi, le plus difficile est de prévoir à l’avance la date de mon prochain jeûne et de
réserver cette période de façon à ne pas avoir à refuser des sollicitations extérieures
perturbantes comme un repas entre amis ou en famille !
La veille, je limite ma nourriture à des crudités, des légumes, des fruits, du pain grillé, un
yaourt, le tout sans excès.
Ensuite, j'applique le mode d’emploi pratique et assez facile du guide « Le jeûne » de
Hellmut Lützner. Voici le menu type d’un jour de jeûne :
· Matin : Tisane (camomille, fenouil, mélisse…), ou thé léger au citron, avec au besoin
une cuillère à café de miel
· Midi : un quart de litre de bouillon de légumes, ou de jus de légumes frais, ou jus de
légumes en bouteilles dilué dans de l’eau froide ou chaude
· Après-midi : une ou deux tasses de tisane, avec au besoin une cuillère à café de miel
· Soir : un quart de litre de jus de fruit, dilué dans de l’eau minérale froide ou chaude, ou
bien comme à midi
· En dehors : de l’eau minérale ou de l’eau du robinet à volonté, avec de temps en temps
une rondelle de citron.
Je témoigne que pendant la cure de jeûne je n’ai nullement faim. Toutefois, j'ai un passage
difficile le 3ème jour, avec une sorte de mal au cœur et une certaine lassitude ; c’est normal
et ça passe comme c’est venu ; éventuellement je me couche un moment avec une
bouillotte chaude sur le ventre. A partir du 4ème jour, je me sens de mieux en mieux
chaque jour.
Tous les jours, je fais un entraînement physique faisant travailler tous mes muscles et je
vais quotidiennement une ou deux fois jusqu’aux limites de mes capacités.
Je perds en 10 jours environ 6 à 7 kg (à suivre le matin sur la balance), qui seront repris
petit à petit dans les mois qui suivent la fin du jeûne.
Le plus important, c’est le régime de reprise à l’issue d’un jeûne. Il faut se ménager au
moins 5 jours de « reprise »(entre un tiers et la moitié du temps de jeûne), pendant
lesquels il faut manger lentement, bien mastiquer et manger en silence.
Le 1er jour de reprise : seulement le matin une pomme, une tisane, à midi, une assiette de
soupe, le soir une assiette de soupe, un yaourt et une tranche de pain grillé. Le 2ème jour,
le matin 2 fruits secs trempés, 2 tranches de pain grillé et un peu de beurre, à midi et le
soir, une crudité ,2 pommes de terre en robe des champs, un légume cuit. Puis le 3èmejour,
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un peu comme le 2ème et toujours en quantité réduite, seulement fruits, légumes, pain
grillé et quelques oléagineux, sans féculents et sans viande.
Ainsi, je reprends très progressivement et j'en profite pour réfléchir sur mes habitudes
alimentaires.
Si un jour je devais être atteint d’une maladie grave, je pense que je complèterais le
traitement médical par un jeûne de plus longue durée, au besoin dans un établissement
spécialisé. Saisir les occasions de jeûner, même pour une courte durée, c’est le mieux que
je puisse recommander à mes lecteurs.
NB : on peut jeûner aussi sans quitter son travail si l’on peut suivre les recommandations
des pages 28 et 29 du guide.
Dietrich

Il existe aussi des lieux un peu partout en France qui proposent des séjours de jeûne de l’ordre d’une
semaine, incluant des randonnées.
Pour terminer, il est à souhaiter que les recherches et les expérimentations se multiplient pour que la
thérapie par le jeûne soit adoptée par un nombre croissant de médecins. Ceci pourrait être une source
d’économies fantastiques pour l’assurance maladie, et nul doute que cela contribuerait à faire reculer
les maladies de notre civilisation (allergies, obésité, diabète, cancers, Alzheimer…).

Documents
-« Le jeûne - maigrir, éliminer, se désintoxiquer » par Helmut Lützner.
Édition Terre Vivante à 38710 Mens (8,10 €) 94 pages

« Le jeûne, une nouvelle thérapie » par Thierry de Lestrade


édition la Découverte 75013 Paris (19,00 €) 218 pages.

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