#1

ON L'APPELLE…
L’ENCADREUR
Il a créé 5 entreprises, vécu dans 3 pays,
et sa vie ressemble toujours à des montagnes russes.

SOUS LE FEU DES LES PROBLÈMES L’ART DE LA

PROJECTEURS DE TEMPS, PRODUCTIVITÉ
Esther Choup ÇA N’EXISTE PAS Onur Karapinar
Flora Douville

N° 1 - Mars 2020 Prix : 5,00 €

Numéro ISSN : en cours d’attribution
 ÉDITO
C’est la première fois que j’écris un édito. C’est normal, car c’est la première fois que
je coordonne la création d’un magazine. Je ne suis pas rédacteur en chef. Je ne suis
pas un expert. Je n’ai aucune prétention ou expérience passée. Je suis comme vous,
qui lisez ces lignes. J’entreprends, j’apprends, je découvre et j’explore, tel un aventu-
rier inexpérimenté qui débroussaille la jungle avec sa machette.

La machette s’aiguise, de page en page, en faisant. C’est comme ça que j’ai appris et
que vous avez ces pages entre vos mains. Et ça tombe bien, car c’est exactement le
souffle que l’on a voulu donner à Odyssées d’entrepreneurs. En tournant chaque
page, vous allez découvrir des histoires inspirantes, lire des conseils concrets, trou-
ver des solutions à vos problèmes…

Il existe grâce à vous, les premiers à s’être abonnés. Alors MERCI !

Nous sommes prêts à vous rendre la pareille par 1000. Prêts à vous aider, prêts à vous
accompagner, prêts à vous inspirer et à tenir notre promesse : Faire d’Odyssées votre
compagnon chaque mois pour entreprendre !

Bonne lecture.
Killian Talin

OURS DE CE NUMÉRO
Directeur de publication ILLUSTRATION CONTACT
Alexandre Dana Chloé Romengas, odyssees@livementor.com
Bruno Valasse
Rédacteur en chef IMPRIMERIE
Killian Talin PHOTOGRAPHIES SARL Agence Rectiligne
Thomas Lemarchand 1 rue des cordeliers
Directeur artistique 04300 FORCALQUIER
Rémi Israël MAQUETTE
Rémi Israël ODYSSÉES
RÉDACTION D’ENTREPRENEURS
Ilhem Ayad, Marion Darras, EN COUVERTURE EST ÉDITÉ PAR
Delphine Poirier, Chloé Patrice Tabouret, photogra- SA Learningshelter
Romengas, Mehdi Saoud, phié par Thomas Lemarchand LiveMentor
Mohamed Bensenouci, 10 rue de Penthièvre
Alexandre Dana, Killian Talin REMERCIEMENTS 75008 Paris
Patrice Tabouret, Jérôme RCS Paris 752 946 863
ONT CONTRIBUÉ Dumont, Esther Thabuy
À CE NUMÉRO Le Roux, Sonia Valente, Dépôt légal à parution
Marc Eisenhut, Estelle Olivier de Socialter, Florent ISSN : en cours
Haas, Flora Douville, Onur du Drenche, Olivier de
Karapinar, Florian Zorgnotti, PropulseLab
Justine Abecassis
 AU SOMMAIRE DE
CE NUMÉRO
LE DOSSIER DU MOIS
LES RUBRIQUES
RÉCURRENTES

LE TEMPS 26
Conseils de pros
Le business plan

Sous le feu
Le temps retrouvé 28 des projecteurs
7 3 compagnons du quotidien pour protéger
son temps À la rencontre de la géniale
Esther Choup
Le cordonnier bien chaussé
8 Voici comment le mec qui a vendu Montrer la voix
30 000 bouquins sur la productivité 30 Capter l’attention :
gère son temps l’étape fatale du pitch

Les effets composés Zéro truc, zéro astuce

10 Le secret des réussites à long terme : 32
les effets composés ou l’arme secrète Dompter le syndrôme de l’imposteur
de Tim Ferriss et Marie Kondo
Une journée galère…
L’encadreur : Patrice 38 Dans l’activité de Sonia Valente
14 Tabouret
L’entrepreneur des posters de Bruce Lee, L’art de la productivité
des perles Swarovski, des cartes postales 40
et des images encadrées à 100 millions de Comment être plus productif ?
francs.
Les 10 niveaux du SEO
Les problèmes de temps, 44 Par Florian Zorgnotti
22 ça n’existe pas
par Flora Douville Tenir en échec
45 Par Justine Abecassis
La question du coach
24 Suis-je efficace, efficient ou productif ?
La boîte à outils LiveMentor
46 Mailchimp, la solution
incontournable ?

Nos recommandations
47 Livres, podcasts, newsletters…

Journal intime
48 d’un entrepreneur
Par Chloé Romengas

49 Le courrier des lecteurs

5
 Quel meilleur dossier pour
un premier numéro que :

LE TEMPS ?
C’est la variable commune
à tous vos projets et à toutes
vos futures réussites.

Le comprendre, le dompter
et l’organiser est fondamental
pour mener vos idées à bien.

Mais difficile de savoir par où

commencer, quelle approche
adopter et comment en faire
un atout au quotidien quand
on court sans cesse derrière lui.

Alors bienvenue dans ce dossier

où histoires, interviews et articles
se mêlent pour vous aider à devenir
des meilleurs maîtres du temps !

6

« Ah ! J’ai l’impression
de n’avoir rien fait
aujourd’hui ! »
Et pourtant vous n’avez pas
chômé ! Alors, où est passé tout
ce temps ? On ne compte plus le
nombre d’articles nous poussant
à être toujours plus performants.
Mais quelle sensation désa-
gréable nous éprouvons après
leur lecture ! Quand ce n’est pas
la culpabilité qui pointe le bout
de son nez…
Le temps
retrouvé
La clé réside surtout dans le
fait de déceler les moments où
nous perdons notre temps, ceux
où nous nous éparpillons entre
3 outils quand 1 seul répondrait
à nos attentes, ceux où nous
nous laissons déconcentrer par
3 compagnons
quelque chose d’a priori plus
intéressant, mais rarement plus
important.
du quotidien
Nous avons répertorié pour vous
pour protéger
les trois meilleurs compagnons
pour optimiser votre temps. son temps
texte Ilhem Ayad

Ticktick Rescuetime StayFocusd

De nombreuses
solutions de todo list
sont disponibles sur le
marché, mais Ticktick
a quelques avantages
sur ses concurrents :
• une interface agréable
et facile d’utilisation
avec une vue d’ensemble
dès la page d’accueil ;
• la possibilité d’avoir
plusieurs listes
( jusqu’à 9 dans la
version gratuite) ;
• la création de dossiers
et de sous-tâches ;
• une sauvegarde sur
le cloud pour accéder
à ses listes n’importe
où, n’importe quand ;
• un pomodoro
personnalisable.
L’application est dispo-
nible sur Android,
Wear OS et iOS.
Le meilleur outil pour
répondre à la ques-
tion « Mais à quoi ai-je
passé ma journée ? » !
RescueTime est un petit
espion qui vous aide
à comprendre comment
vous utilisez votre temps.
Lorsque vous êtes sur
votre ordinateur, votre
téléphone ou votre
tablette, il travaille en
sous-marin pour vous
montrer, à l’aide de petits
graphiques, le temps exact
passé sur chaque activité.
Vous pensiez n’avoir
pris que 15 minutes pour
répondre à vos mails ? Et si
c’était plutôt 45 ? Là voilà,
la demi-heure qui vous
manquait aujourd’hui !
Savoir comment vous
utilisez votre temps
est indispensable pour
prendre les mesures
nécessaires et amélio-
rer votre productivité.
StayFocusd est une
extension disponible
sur Google Chrome,
très facile à utiliser.
C’est en quelque sorte
votre garde-fou contre
la déconcentration
et la procrastination.
Le principe ?
Vous prendre en main
en blacklisant vous-même
les sites sur lesquels vous
allez pour vous détendre,
pour souffler, pour vous
changer les idées…
On dit ça au hasard bien
sûr ! Car le fameux « Allez
juste 5 minutes » se
transforme rapidement
en 15 minutes, puis 25,
puis « Oh, mais il est
déjà cette heure-là ? »

RescueTime calcule égale-

ment les moments de la
journée où vous êtes le
plus productif, et ceux
où vous vous laissez faci-
lement déconcentrer.

7
 Le cordonnier
bien chaussé
Voici comment le mec
qui a vendu 30 000 bouquins
sur la productivité
gère son temps

texte Killian Talin

Jeudi 19 décembre 2019.

Il est 9 h 57. Je suis chez moi et j’ai rendez-vous dans

3 minutes avec Jérôme Dumont. Jérôme, c’est l’auteur
de La 25e heure, ce livre magnifique sur la productivité.
30 000 bouquins vendus en quelques mois, ce n’est pas rien !

Avant même notre rendez-vous, je me dis que ce n’est pas le

genre d’homme à rigoler avec l’organisation. Notre rencontre
en est la preuve : il m’a envoyé une invitation interactive via
MixMax (un logiciel que je ne connaissais pas), avec direc-
tement son calendrier et ses disponibilités dedans. Je me
dis que la discussion va être passionnante. J’ai hâte de
comprendre comment il gère son temps.

10 h. Jérôme se connecte sur Zoom, car la grève sévit

à Paris. On a décidé au dernier moment de se retrouver en
visioconférence.

On pourrait imaginer qu’un expert du temps est froid et carré.

Eh bien, je suis complètement à côté de la plaque. Imaginez-
vous plutôt un grand barbu, jovial et passionné. C’est Jérôme.
Il attaque d’entrée et m’explique qu’il a arrêté récemment de
bosser à son compte. Question de charge mentale. Il n’a plus
envie de se déconcentrer en permanence. Il veut faire ce qu’il
aime le plus.

Il me parle des débuts

de son entreprise

70 heures par semaine, week-end compris. Toujours beau-

coup de stress, de rendez-vous, de tâches très variées.
Il s’éclate à lancer son propre projet, mais 70 heures, ça reste
70 heures ! Les missions
défilent sans aucun bloc de
travail consistant : commer-
cial, RH, administratif…
Il me parle de sa vie multi
« Je ne peux
casquettes.
améliorer
Mais très vite, il arrive à un
point crucial constaté dès
que ce que
ses premiers mois d’activité :
l’importance d’évaluer ses
je mesure »
actions.

8
 Il faut adopter une certaine discipline pour aborder une tâche
après l’autre. D’autant plus difficile à acquérir quand on fonc-
tionne par association d’idées et qu’on a tendance à papillon-
ner ! Mais c’est le seul moyen pour avancer plus efficacement.

Le temps se gagne,
mais peut se faire voler

Le pire ennemi du temps, ce sont les sollicitations. Jérôme est

draconien avec ça. Mais ce n’est pas donné à tout le monde
de savoir dire non, surtout quand on est créatif et passionné.

Jérôme me parle de sa lutte avec son côté « Yes man ».

La bonne manière d’apprendre à dire non est d’expliquer
que ton emploi du temps est chargé en ce moment. Et de
demander des sollicitations écrites aux gens plutôt que des
Pendant 2 ou 3 semaines, il s’applique donc à noter le temps
rencontres physiques.
qu’il passe sur chaque tâche à la minute près. À la fin du mois,
son bilan est sans appel : il déteste l’administratif, mais il y
Alors, quelles sollicitations accepter ?
passe plus d’une demi-journée par semaine. « Le lendemain,
Jérôme se pose deux questions pour faire son choix :
je recrutais une directrice financière et administrative
en freelance pour m’aider. » C’était le seul moyen d’arrê-
ter d’étouffer. Et le gain pour lui n’était pas seulement d’une
demi-journée ! Plus de plaisir, moins de charge mentale, 1 Si j’étais malade, pourrait-il le faire sans moi ?
moins de stress au quotidien, donc plus d’efficacité sur le
reste.
Est-ce que cette sollicitation est alignée
2 avec mes objectifs ?
Jérôme gère son organisation avec
quelques grands principes clés Apprendre à préserver
la productivité de son entourage
Il cherche à protéger son temps au maximum pour avancer
efficacement.
Quand on fait grandir une entreprise, on est amené à travail-
ler avec des gens autour de nous qui ont des compétences que
Depuis plusieurs années, il a blacklisté la todo list au profit
l’on n’a pas : employés, freelances, stagiaires… Savoir s’en-
de son agenda, son outil central pour organiser son temps (là
tourer des bons experts est capital. Jérôme m’explique alors
où la todo list le remplit).
que dans ces situations, on a la fâcheuse tendance à vouloir
Il identifie en amont les
tout immédiatement. Taper sur l’épaule de quelqu’un permet
« On avance
éléments importants qu’il
d’avoir son attention rapide, mais cela casse la concentration
doit faire dans sa semaine
des autres.
seulement
et les met directement dans
son agenda. Ils sont bloqués.
« C’est plus pertinent de se recentrer sur ses propres tâches.
quand on est
Et personne ne peut venir
Maintenant, je fais ça par mail ou par des notifications en
« attaquer » son temps.
avance dans ma journée, pour qu’ils puissent me répondre
monotâche »
À côté de cet agenda, il
seulement quand ils le choisissent. »
utilise Trello et une colonne
« Backlog » dans laquelle il
écrit sans réfléchir dès qu’il Il y a un conseil
pense à une chose à faire.
qui a transformé sa vie
Chaque début de semaine, il trie ces tâches dans des colonnes
« à faire cette semaine » et « à faire ce mois » pour se concen-
trer uniquement sur celles qui lui apportent le plus de valeur

« Il vaut mieux prendre

ajoutée.

le mauvais chemin que

En observant Jérôme, je me dis bien évidemment qu’il a une
gestion rigoureuse de son temps. Mais il souligne bien que ce

de rester à l’intersection. »
n’était pas du tout inné pour lui.

Il a compris que sa journée était comme une table de salon :

plus il y a de place, plus on met de choses.
Trop souvent, on hésite entre plusieurs choix : quitter son
Il s’impose maintenant des limites de temps, pour ne pas la
job, entreprendre, attendre… On a peur de prendre cette déci-
remplir plus que de raison. Il s’applique donc simplement
sion. On la repousse, on procrastine et parfois on ne la prend
à respecter quelque chose qui est totalement contre-intuitif :
jamais. Si on accepte de se dire : « Ce n’est pas grave si je me
arrêter de penser qu’on est bon en multitasking.
plante », au moins on y va ! Rien n’est irréversible. Si ça ne
Un onglet. Une tâche. Une priorité. Sinon c’est la foire aux
fonctionne pas cette fois, tout peut à nouveau changer. •
mails, aux notifications Facebook, à l’appel à l’improviste
de son associé. Et il est très facile de se perdre. Killian Talin

9
 Les effets
composés
Le secret des réussites
à long-terme
texte Killian Talin illustration Bruno Valasse

Entreprendre, c’est avancer à 100 à l’heure.

Mais il ne faut pas oublier que les plus grands succès se
construisent sur le long terme. Nous sommes aujourd’hui
dans une situation paradoxale, qui nous pousse à aller vite
sans réfléchir assez à la construction d’atouts durables.
Comment devenir un professionnel des effets composés ?

10
 Connaissez-vous
le maître du stand-up
américain Jerry Seinfeld ?
Il utilisait un calendrier pour visualiser ses
avancées sur le chemin de l’humour. Chaque
jour où il écrivait au moins une blague, il
mettait une grosse croix rouge sur le jour en
question. « Après quelques jours, tu auras
une chaîne. Continue comme ça et la chaîne
grandira de jour en jour. Très régulière. À
partir de ce moment, ton seul boulot c’est de
ne pas briser cette chaîne. » C’est ce qu’il disait
à ses apprentis humoristes. Il n’émettait pas de
jugement sur les résultats, mais sur l’assiduité :
tous les jours, il fallait faire une blague.
L’assiduité, la discipline… Deux notions difficiles
à appliquer dans cette bulle permanente qui nous
entoure et qui valorise sans cesse l’immédiateté et la
rapidité. Il faut entreprendre vite, il faut grandir vite,
il faut répondre vite aux notifications… Il faut faire
comme tout le monde ! Être le plus rapide ! Avoir les
meilleurs résultats ! Tout de suite !
Mais cette rapidité est bien trop souvent l’écho des
médias qui cherchent sans cesse une histoire folle pour
attirer l’attention de leurs lecteurs, auditeurs ou spec-
tateurs. Ils simplifient malheureusement le trait pour
vendre du papier et des clics. Ils ne pensent jamais à l’in-
fluence qu’ils ont sur une génération d’entrepreneurs et de
passionnés confrontés à leurs grands discours. Pourtant,
je pense qu’il existe une autre approche de l’entrepre-
neuriat : celle du temps long. C’est l’approche de l’artisan.
C’est l’approche de celui qui vise de grands résultats, sans
sacrifier la qualité sur l’autel d’une croissance rapide.
Et s’il faut agir vite quelque part dans notre société, c’est sur
les effets composés.
Qu’est-ce que c’est que ça ?
Les effets composés, c’est l’art de tous les jours cocher la case
de la régularité pour vous rapprocher de l’objectif que vous
voulez atteindre. C’est choisir de planter une graine et de l’ar-
roser chaque jour pour avoir des résultats sur le long terme.
C’est un principe de vie.
Ne laissez pas passer un
jour sans faire quelque
chose qui vous sera
bénéfique dans une
décennie.
On cherche toujours à être grand aujourd’hui. Alors que
c’est bien plus sain de construire des habitudes qui vont
nous permettre d’être grands dans 10 ans. Comment puis-je
manger aujourd’hui pour avoir un corps en bonne santé dans
10 ans ?
Comment puis-je créer aujourd’hui des contacts qui donne-
ront une relation forte dans 10 ans ? Comment puis-je
apprendre aujourd’hui pour avoir une expertise dans 10 ans ?
Penser à long terme est une arme secrète utilisée par trop peu
d’entrepreneurs.
11
La discipline du professionnel en tête ce que vous voulez faire vous aidera à y parvenir. Cela
paraît simple ? Peut-être, mais mon expérience m’a montré
C’est la discipline qui crée une différence entre un entrepre- que même des gens talentueux avec des projets fascinants
neur amateur et un professionnel. ont souvent du mal à savoir pourquoi ils travaillent et ce qu’ils
veulent faire.
Si vous n’avez ni l’envie, ni la motivation de faire le travail
chaque jour, vous n’aurez jamais la régularité nécessaire pour
2 « NE BRISEZ PAS LA CHAÎNE »
atteindre l’objectif que vous visez. La capacité à chaque jour
se mettre au travail, chaque jour avancer, chaque jour s’effor-
Pour utiliser pleinement la force des effets composés, votre
cer de suivre ses objectifs, suffit à atteindre le succès que les
discipline et votre régularité seront vos meilleurs atouts. Et
amateurs n’auront jamais. J’en suis convaincu ! Et je le vois
il ne s’agit pas ici de noter vos résultats. Surtout pas ! Car en
dans mes expériences quotidiennes.
notant vos résultats, vous jugez votre investissement, au lieu
d’évaluer votre assiduité. Ce qu’il faut prendre en compte
Quand j’écris tous les jours, ma plume s’affine. Quand je
chaque jour, c’est votre régularité : Avez-vous fait votre action
réalise une vidéo tous les jours, mon ton progresse. Quand
du jour ?
j’enregistre une interview toutes les semaines, mes questions
s’améliorent. Mais être un professionnel demande d’être prêt
à endurer la souffrance qui va avec. Il y aura des jours où avoir
l’état d’esprit d’un entrepreneur sera difficile. Oui, être régu-
lier c’est faire l’effort d’aller à son bureau même quand c’est
difficile. On a tendance à le faire seulement quand c’est exci-
Vous n’avez pas besoin
tant ou passionnant ! Mais ce qu’il faut, c’est trouver la moti-
vation pour le faire quand c’est dur. Quand personne ne nous
d’être 10 fois meilleur.
regarde. Quand on est seul.

C’est le seul moyen d’atteindre un résultat remarquable. Être

un professionnel, c’est avoir la discipline de faire ce qui est
Juste un tout petit peu
important pour nous, au lieu de simplement clamer haut et
fort à qui veut l’entendre que c’est important.
plus investi que
les autres.
Alors, comment devenir un professionnel
des effets composés ?

1 DÉFINISSEZ VOTRE DOMAINE D’ACTION 3 LUTTEZ CONTRE LA PROCRASTINATION

J’imagine que si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez une
entreprise lancée, une envie de démarrer ou des projets de
changements dans la tête. La première chose à faire est de
définir votre résolution. Sur quel sujet cherchez-vous à deve-
nir le meilleur ? Quel projet voulez-vous mener à bien ? Quelle
expertise avez-vous envie de développer ? Avoir clairement
Je ne suis pas le seul à essayer de lutter chaque jour contre la
procrastination. Même en étant plein de bonnes résolutions,
c’est très facile de toujours repousser le moment fatidique
où il faut se mettre à son bureau pour avancer. J’essaie d’uti-
liser une méthode pour mieux repousser ce défaut : suppri-
mer ce qui déclenche ma mauvaise habitude. Il y a deux ans,

12

j’ai supprimé Facebook et Netflix de mon téléphone. J’aurais
pu me contenter d’essayer d’arrêter de les utiliser. Mais en
les supprimant, j’efface la possibilité de les utiliser. Je me
simplifie la tâche dans ma lutte contre la déconcentration.
Et cela me laisse évidemment plus de temps pour inves-
tir sur les tâches qui créent pour moi des effets composés :
apprendre de nouvelles choses, prendre du temps pour lire,
créer de nouvelles relations… Je sais que ce sont ces choses
sur lesquelles je dois me concentrer pour être plus grand dans
10 ans. Pas les séries sur Netflix ou les notifications inutiles de
mon téléphone.
4 UTILISEZ LA FORCE DE L’ENTOURAGE
Quand je me lance dans un nouveau projet, j’ai toujours l’im-
pression de faire partie d’une minorité de personnes qui
passent à l’action, et j’ai tendance à me sentir isolé. La plupart
de nos amis ou de nos familles n’ont pas les mêmes objec-
tifs. Et ce n’est pas toujours vers eux que je trouve une source
d’énergie pour avancer. Alors j’ai décidé de trouver un petit
groupe d’amis, de gens comme moi, qui ont décidé eux aussi
d’avancer sur leur chemin et d’avoir une attitude de profes-
sionnel. Je leur donne l’énergie d’avancer, et je tire de nos
interactions l’envie de progresser à mon tour. C’est une petite
clé qui apporte beaucoup. Le monde qu’on côtoie façonne
notre comportement. Trouvez quelqu’un, un petit groupe ou
même un inconnu qui jouera le rôle de co-mentor pour vous
tirer mutuellement vers le haut. La communauté LiveMentor
est pleine de gens motivés, profitez-en !
5 ACCEPTEZ D’ÊTRE IMPARFAIT
Être un professionnel, cela ne veut pas dire être un expert !
C’est le réflexe immédiat qu’on a lorsqu’on essaie de lancer
son projet : on veut que tout soit parfait dès le départ. On veut
être comme l’expert qu’on observe de loin et qui a déjà 10 ans
d’expérience derrière lui. Mais être parfait est l’ennemi de la
régularité. C’est le tout ou rien. Et c’est finalement la meil-
leure manière d’avoir peur et de ne rien faire. Vous ne serez
pas un expert du marketing, de la vente ou de la stratégie pour
votre entreprise, dès le premier jour. Mais si vous acceptez
cette imperfection, vous serez beaucoup plus enclin à vous
Avez-vous
fait votre
action
du jour ?
asseoir à votre bureau pour agir comme un professionnel.
Choisissez l’approche inverse : testez, progressez, faites des
erreurs, recommencez.
6 PRENEZ LE CONTREPIED DE LA DEADLINE
Nous sommes des êtres de résultats. Nous voyons toujours
l’objectif plutôt que le chemin pour y arriver. Nous nous
concentrons sur la date butoir. Tout objectif non atteint au
moment de la deadline est vu comme un échec. Mais il y a une
autre solution : au lieu de se fixer une deadline, il est bien plus
utile de se fixer un programme. Par quoi dois-je commencer ?
Comment avancerai-je demain et la semaine prochaine ?
Par exemple, si vous êtes rédacteur, un objectif indiquant
« 1 article par jour » plutôt que « 500 abonnés à ma newslet-
ter » sera plus approprié. Le programme permet de fixer un
cadre pour travailler avec consistance en direction du but
entrepreneurial fixé.
Le succès du jour au lendemain
est un mythe
Je maintiens ce que j’ai dit au début de cet article : il n’y a
pas de raccourci. Seuls les effets composés se cumulent pour
vous aider à atteindre le succès dans votre aventure entre-
preneuriale. Il faut se mettre au travail. Case après case. Jour
après jour. Action après action. Votre objectif, c’est de faire
tous les jours au moins 1 % de plus que les autres. Ces petites
différences de performances quotidiennes amènent à une
distribution complètement inégale de la réussite. Les entre-
preneurs et les projets qui font chaque jour un pas en avant,
de manière constante, sont plus à même de créer un fossé
avec ceux qui repoussent l’échéance ou qui travaillent par
intermittence. C’est mathématique. Ce petit avantage d’une
journée, multiplié par chaque journée de l’année, puis de la
décennie, aboutira à une première victoire, puis à une autre,
et cela, jusqu’à un écart conséquent sur le long terme.
C’est la règle des pourcentages. •
Killian Talin
13
L’ RUBRIQUE ROME NE S’EST
PAS FAITE EN UN JOUR

EN- -DREUR -CA texte Alexandre Dana

photos Thomas Lemarchand

14

Patrice Tabouret,
l’entrepreneur des posters
de Bruce Lee, des perles
Swarovski, des cartes postales
et des images encadrées
à 100 millions de francs.
L’histoire que vous allez découvrir est la saga d’une
discrète famille d’aventuriers. Elle débute à Troyes,
dans l’Aube en 1967. Toutes les générations y sont
représentées. Leur terrain de jeu préféré : le monde de
l’encadrement d’œuvres d’art, qui a fait d’eux des multi-
millionnaires en francs à une certaine époque. Mais ne
pensez pas que l’argent est leur principale motivation,
ils n’ont pas hésité à tout risquer (et perdre) à plusieurs
reprises. Ils sont quatre. Il y a eu des brouilles, bien sûr,
mais ils ne se sont jamais vraiment perdus de vue.
Revenons donc en 1967.
Une famille d’histoires
Le père Tabouret, Jean-Marc, un sacré bosseur, travaille alors
à l’usine. Il enfile des pulls sur des mannequins, un métier dur
et répétitif qui s’effectue à la chaîne. Marie-Jo, la maman de
Patrice est apprentie coiffeuse. L’usine de Troyes, on y rentre
à 20 ans ou à 30, mais tout le monde part en même temps, à la
retraite. Sauf que Jean-Marc et Marie-Jo ont le voyage dans
le sang. Leurs ancêtres viennent de Catalogne, de Sarde ou
encore d’Allemagne, et ils n’ont qu’une obsession : sortir de
leur situation et se créer une vie à la hauteur de leur ambition.
Alors que Patrice voit le jour, ils effectuent un premier chan-
gement de vie, en devenant représentants commerciaux pour
la série rouge de l’encyclopédie Tout l’Univers du groupe
Hachette, vendue par le biais du porte-à-porte. Ils font la
rencontre de leur premier mentor, qui les forme à l’art de
la vente. Le déclic est suffisamment fort pour leur donner
l’énergie nécessaire à un déménagement : cap vers Marseille
sans un sou en poche, une simple toile de tente, Patrice et son
biberon. Là-bas, on propose à Jean-Marc une activité pion-
nière : la vente de programmes informatiques ! Cela semble
risqué, le marché n’est pas prêt, il décline, et devient plutôt
distributeur des premières marques de posters français. C’est
l’époque des posters de chevaux, montés sur des panneaux de
contreplaqué. En 1970, associé à Marie-Jo, Jean-Marc lance
sa propre entreprise, sa première, centrée sur la commercia-
lisation de posters. C’est un moment pivot, le début d’une vie
de couple rythmée par le travail, les projets, les galères de la
vie d’entrepreneur.
« Mes parents, ils travaillaient 24 heures sur 24, ils
parlaient toujours du boulot. »
L’enfance de Patrice n’est pas celle d’un écolier classique. Lui,
il découvre la vie, au rythme du décollage de l’entreprise de
ses parents. Et ces derniers sont inarrêtables. Les posters,
cela fonctionne bien, car les Tabouret sont prêts à faire tous
les efforts pour y arriver. Ils montent dans leur camion, se
rendent sur les marchés, mais aussi dans un maximum de
magasins, de grandes surfaces, d’ateliers d’art…
Une étude de marché ? Un plan stratégique à 2 ans ? Très peu
pour les Tabouret, ils n’ont pas le temps pour ça ! Ils foncent,
sans réfléchir, et testent un maximum de choses. Patrice et
son frère dorment à l’arrière du camion. Leurs parents leur
laissent logiquement une grande indépendance ! « On se
garde nous-mêmes », se souvient Patrice.
Une indépendance, qui déborde d’ailleurs sur le plan-
ning de l’Éducation nationale, les parents n’hésitant jamais
à systématiquement retarder d’une semaine l’arrivée de
leurs enfants à la rentrée des classes de septembre ! Et oui,
car septembre, c’est la période des ateliers d’art dans les
années 1970 qui ont lieu à Paris. C’est un moment à ne surtout
pas rater pour une entreprise qui commercialise désormais
des posters, mais aussi de l’encadrement d’œuvres d’art et des
collections de tableaux. Aujourd’hui, ces ateliers d’art ont été
remplacés par un salon très connu : MAISON&OBJET (dont
la prochaine édition est prévue du 4 au 8 septembre 2020).
« Le poster, c’était pas un truc d’entrepreneurs, c’était
trop calme, c’est comme une librairie, et tu n’as même
pas le côté passionné du libraire… les parents voulaient
plus. »
Le rythme s’accélère encore quand les parents décident
d’investir « 10 briques » (soit 100 000 francs, 15 000 euros)
pour acheter un magasin dans la galerie marchande du
Carrefour de Vitrolles. C’est un coup de génie. Il s’agit alors
du seul hypermarché à des kilomètres. La clientèle accourt
de partout, c’est l’époque où les hypermarchés ressemblent
parfois à des petites villes entières. À partir du moment où les
parents Tabouret sont sortis de la simple activité de commer-
cialisation de posters pour intégrer le marché de l’encadre-
ment d’art, le développement devient beaucoup plus rapide.
400 000 francs de chiffre d’affaires pour leur première année,
c’est fou ! Personne ne les connaissait. En deuxième année,
ils deviennent leaders sur le marché, avec 1,5 million d’eu-
ros de chiffre d’affaires. La société se structure, et les parents
recrutent des représentants partout en France. On embauche
des vendeuses pour le premier magasin, puis pour les maga-
sins suivants. On compte bientôt 2 000 clients….
« Les parents ont toujours cherché à se dépasser,
à surmonter leurs limites. »
Patrice continue son apprentissage. Il traîne ses baskets à l’in-
térieur de la galerie marchande et surtout, il bosse pour aider
ses parents. Il démonte toutes les agrafes pour remonter les
posters, mais ne s’arrête pas là. Il est curieux de tout dans les
affaires de ses parents. Patrice me rappelle ici la biographie de
Michael Jackson par Randy Taraborrelli. Il retrace la curio-
sité insatiable du jeune prodige, qui faisait enfant avec ses
frères les premières parties de James Brown ou Diana Ross,
pour ensuite se cacher juste derrière la scène, épier chaque
mouvement des maîtres, et foncer les interroger dans leur
loge dès leur sortie de scène. Pour Patrice, il ne s’agissait pas
d’apprendre à faire le moonwalk, mais d’apprendre un art tout
aussi important : celui des affaires. Le monde délicieux, déli-
cat, passionné, dur parfois, souvent juste, des affaires entre
des hommes affairés. Il ne parle pas, mais il observe.
« Je regardais tout. Les employés de mes parents. Les
clients. Les comptes, aussi. Je donnais mon avis à 12 ans
à peine sur nos comptes ! »
La négociation avec les clients devient la passion de Patrice.
Il prend ceux que les représentants commerciaux ne veulent
pas, les plus difficiles à convaincre. Il prend un cahier, note les
commande et devient fort à ce petit jeu qui mélange compréhen-
sion, attitude, posture, et surtout recherche d’une bonne affaire,
à savoir « une affaire qui est bonne pour tout le monde ».
15
Et l’été arrive. « On pose la montre ». Durant plusieurs mois,
toute la famille de Patrice arrête complètement de travail-
ler. Il n’y a pas d’emails à l’époque ! Et le téléphone est éteint.
Surtout qu’une autre frénésie s’empare de la petite famille :
celle de la mer, avec un été qui se déroule toujours aux
commandes d’un voilier. À l’abordage ! La mer Méditerranée
est leur terrain de jeu et le voilier visite régulièrement l’Ita-
lie, la Grèce ou la Tunisie. L’énergie que dégage aujourd’hui
Patrice semble remonter à ces heures passées à regarder l’ho-
rizon, à scruter le vent, à descendre en plongée sous-marine,
à devenir un gentil pirate.
Les premières
entreprises de Patrice
En parallèle de sa trépidante vie familiale, Patrice fait ses
premiers essais en solo. Il veut être indépendant et n’envi-
sage pas de travailler avec ses parents. Tout commence par
une première création d’entreprise à l’âge de 13 ans : il s’agit
de vendre des boucles d’oreilles. Une machine est achetée,
une production est lancée, mais l’histoire tourne court. Alors
en 1984, on retente l’aventure. Patrice est alors en Seconde,
et tente de créer une société de bijouterie fantaisie, une
micro-entreprise au sein de son lycée, co-fondée avec ses
camarades de classe. Un conflit avec le professeur d’écono-
mie met fin au projet.
En parallèle, il décide de vendre des tee-shirts et des polos
dans le lycée.
« Tous les 15 jours, je descendais voir les grossistes à
Marseille, je payais en espèces pour 10 000 francs, et
je revendais un peu plus cher, ça me faisait mon argent
16
de poche gratuit pour pas mal de temps ! Je racontais aux
grossistes que ma maman avait une grande boutique pour
faire baisser les prix. »
C’est finalement en 1987 que Patrice trouve son « truc » :
vendre des cartes postales. Oui, vendre des cartes postales,
une activité qui découle d’une rencontre avec des artistes
peintres… Il fonde une SARL intitulée Art et Eau Postale, une
société d’édition et distribution de cartes postales, avec direc-
tement deux employés. Une commande pour 3 000 cartes
postales est passée, soit 100 000 francs. Patrice va voir les
kiosques et les papeteries autour de lui. Ces revendeurs ne
veulent même pas les regarder, ces cartes postales ! Il leur met
de force son classeur sous les yeux et fait tous les villages de
France.
« Quand tu te prends 25 refus par jour, ça fait réflé-
chir ! Mais bon, j’étais jeune, j’allais pas pleurer, je m’en
battais les flancs. Quand les factures de mes fournisseurs
sont arrivées, le banquier m’a demandé de payer. Je lui
ai répondu que c’était impossible, qu’il devait avancer
l’argent et que j’allais lui rendre l’argent après. Je me suis
donc retrouvé avec un découvert de 100 000 francs, sur le
compte de mon entreprise, à 20 ans. »
On peut donc galérer même si on a appris la négociation dès
petit sur les genoux de ses parents ! Mais Patrice rebondit vite.
Au bout de 15 jours de refus, il change d’approche, et passe à
la technique du dépôt-vente. Il ne demande plus aux kiosques
et papeteries d’acheter ses cartes postales. Il leur propose de
les exposer sur un présentoir qu’il apporte lui-même et de les
mettre en vente. Patrice ne touchera son argent que s’il y a
des ventes de la part du kiosque. Il fait ici un choix risqué, car
il dégrade terriblement son flux de trésorerie (il est payé en
dernier) !
Je vous passe certaines péripéties du Patrice, comme ce jour
où il se rend compte qu’il a fait produire 3 000 cartes postales
sur un format… qui n’existe pas ! Un format hors standard
qui ne rentre dans aucun présentoir. Néanmoins, la nouvelle
méthode fonctionne ! Les cartes postales se vendent très
bien, et Patrice retourne chez tous ses revendeurs pour faire
les comptes à la main… Une méthode de gestion comptable
artisanale, mais efficace !
« Je réalisais 300 000 francs de chiffre d’affaires à la fin
de l’été. Je m’étais acheté une Mercedes et je claquais tout
l’argent durant l’hiver. »
En 1990, Art et Eau Postale devient leader sur le marché de la
reproduction de paysages français d’artistes contemporains
sur des cartes postales ! Patrice s’est constitué un réseau de
revendeurs très important. Il se rend dans un maximum de
salons. Il court, encore et toujours. Il continue de produire en
Italie, un pays qu’il adore.
Le fils retrouvé
Je vous le disais en introduction : ils ne se sont jamais vrai-
ment perdus de vue, les Tabouret. En 1994, Patrice vient à la
rescousse de ses parents, dont la société est au bord de la fail-
lite après des années de gestion avec un niveau de prise de
risque très fort ! Les parents ont fortement développé leur
société, notamment en prenant un magasin de 2 000 mètres
carrés ! Un investissement énorme. On demande au fils de
venir filer un coup de main :
« Patrice, donne nous tes éditions, tu les fais sur cartes
postales, nous on va faire des affiches encadrées. On va les
vendre directement en grandes surfaces. On va les vendre à
Auchan. »
Patrice accepte, la tribu est reformée, et tout de suite les
ventes se mettent en marche. Auchan achète 10 000 affiches
encadrées ! Le problème, c’est la marge. La grande surface
casse les prix à chaque nouvelle commande ! C’est une tech-
nique classique (et horrible) des grandes surfaces que de
commencer à commander chez un petit fournisseur, pour vite
devenir son client le plus important… et ainsi le faire céder le
jour où on lui annonce un durcissement des conditions tari-
faires. Chers lecteurs, ne devenez pas dépendants d’un seul
client, quelle que soit sa taille !
« On n’a pas le choix, on doit accepter de se faire ouvrir
à chaque nouvelle commande d’Auchan. On doit faire
rentrer de l’argent en toute urgence, pour payer les
salaires des employés. »
Heureusement, Patrice a un as dans sa manche. Il connaît une
fille au fin fond de l’Italie. Il paraît qu’elle maîtrise une tech-
nique, le marouflage, qui consiste à fixer une surface légère
(papier, toile) sur un support plus solide et rigide (toile,
bois, mur) à l’aide d’une colle forte dite maroufle, qui durcit
en séchant. Patrice décide de faire un test et le résultat est
génial. Il peut désormais proposer des encadrements d’image
qui ressemblent à de vrais tableaux, pas des affiches. La marge
augmente fortement, car le prix passe à 105 francs, au lieu de
20 francs auparavant.
Le succès est au rendez-vous ! Mais la situation reste critique,
à cause des dettes.
« Quand tu as creusé un trou, c’est très dur de le combler. »
Les parents se retrouvent au tribunal de commerce. Ils
amènent avec eux des lettres d’Auchan qui s’engage à passer
des milliers de commandes garantissant l’avenir financier
de la société. Mais le tribunal ne veut rien savoir et liquide
la société en 1995 ! La liquidation, c’est le cauchemar de tous
les entrepreneurs, que j’ai failli connaître avec LiveMentor.
J’ai des sueurs froides en pensant à ce matin d’octobre où
je me suis rendu au tribunal de commerce, situé Île de la
Cité à Paris. De grands couloirs et un grand vestibule qui
donnent accès aux salles d’audience par un escalier dont l’as-
pect monumental et la riche décoration ne compensent pas
la raideur de ses marches… J’en tremble encore, alors que la
guillotine n’est finalement pas tombée. Petit joueur le Dana,
face aux Tabouret qui nous rappellent l’Hydre de Lerne ! On
leur coupe une tête, il en repousse deux.
Eh oui, quelques semaines après la liquidation, la famille crée
une nouvelle société intitulée La Picturale, spécialisée égale-
ment dans l’image encadrée. On prend des locaux gardés par
Patrice, et on garde les 10 employés. Le succès est fulgurant.
« On fait 10 millions de francs de chiffre d’affaires pour
la première année d’existence, en partant d’une trésore-
rie nulle, le succès est époustouflant avec 300 000 pièces
vendues. Toute la famille travaille jour et nuit. Mon frère
débarque dans les bars le soir et hurle qu’on recrute en
urgence à tous les mecs qui prennent leur bière au comp-
toir. En 1997, on passe à 20 millions de francs de chiffre
d’affaires et 25 employés. En 1998, c’est 40 millions et
nous sommes dans le clan des leaders européens. Auchan
est toujours notre plus gros client, on lui charge des
chariots entiers. C’était du jamais vu sur l’encadrement
d’œuvres d’art. En 2000, on a 130 employés et on réalise
60 millions de francs de chiffre d’affaires. »
17

En 5 ans, la famille Tabouret est donc passée de la liquida-
tion judiciaire à 130 employés. C’est absolument insensé.
Les enjeux deviennent énormes, mais ils tiennent bon ! La
famille Tabouret songe très sérieusement à l’introduction en
Bourse et à une expansion internationale. Un commissaire
aux comptes est même missionné pour ce projet.
Tout roule… jusqu’à ce jour d’août 2001.
Le jour où Patrice
a tout perdu
Nous sommes le 10 août 2001. Patrice est en vacances en
Espagne, à Mequinenza, dans une autre de ses sociétés qui
développe un nouveau produit d’affichage. Il est en train de
se baigner avec ses enfants et son chien, au bord de l’Ebro,
quand il reçoit un appel sur son téléphone portable. C’est
l’imprimeur italien situé à Cômes, avec qui Patrice travaille
depuis 1987.
« Allô, Patrice, je ne comprends pas, votre banque ne m’a
pas payé ma dernière facture, elle a été rejetée »
Patrice comprend tout de suite ce qui se passe : une des
nombreuses banques de La Picturale vient de refuser de
payer la facture d’un de leurs fournisseurs. Il est très inquiet,
la tempête arrive. On écourte les vacances pour rentrer
immédiatement dans le sud de la France avec toute la famille.
Le banquier a pris peur. Il faut comprendre qu’à l’époque un
18
conflit vient de voir le jour entre la famille Tabouret et leur
principal client, le groupe Auchan. Le groupe refuse de les
payer. Malgré son chiffre d’affaires prodigieux, la société
souffre d’un vrai souci de trésorerie, car Auchan paie tard,
vraiment tard. Le banquier prend peur, et d’une simple
facture non payée, c’est tout le système qui s’enraye. Plus
aucune banque ne veut soutenir La Picturale.
La situation s’emballe quand Auchan annonce ne pas vouloir
payer une grosse commande. On parle d’un montant de
18 millions de francs. Le jeu d’Auchan est simple : faire pres-
sion pour renégocier un contrat bien plus avantageux pour
eux…
« Ils nous ont broyés. Avec leur système juridique. C’est
allé très vite en haut, et puis en bas ! »
La société est arrêtée le 9 novembre 2001 avec l’annonce de
la liquidation judiciaire totale. En 3 mois, ils ont tout perdu.
Il ne reste à la famille Tabouret plus qu’un seul magasin de
vente d’encadrement d’œuvres d’art à Rognac dans le dépar-
tement des Bouches-du-Rhône.
À ce moment de l’interview, je marque une pause dans l’inter-
view. Je sens Patrice tendu. Son esprit n’est plus avec moi, il
revit intérieurement ces quelques semaines où le temps s’est
accéléré. J’imagine qu’il va reprendre son récit en me détail-
lant la pause nécessaire qu’il a dû prendre après une telle
secousse. Je connais bien mal Patrice Tabouret…
« Je n’ai pas voulu tergiverser trop longtemps. Mes
parents se sont mis sur le dernier magasin. Et moi, j’ai pris
la direction d’une société d’encadrement de moulures, à
la situation financière compliquée. »
Il est comme ça, le Patrice ! Il me raconte alors ces
années 2001-2005 où il rame professionnellement. C’est la
galère. Le dépôt de bilan est souvent proche, et Patrice part
souvent au Venezuela pour se ressourcer. Il réussit finale-
ment à fermer la société dans des conditions saines, après
avoir signé un tout dernier contrat à 350 000 euros qui épure
les dettes. Il ressort de cette aventure en décembre 2005 avec
exactement 10 000 euros dans sa poche.
Le Patrice artisan
Inarrêtable, il se lance immédiatement dans une nouvelle acti-
vité, à Vallauris, en créant une perlerie, la perlerie Étincelles,
spécialisée dans la distribution de perles Swarovski. Dans
un magasin de 12 mètres carrés, mais très bien situé en bas
de la rue principale de Vallauris ! Patrice réinvestit immédia-
tement les 10 000 euros qu’il lui reste dans l’achat d’un stock
de perles. Les débuts sont très difficiles, avec des journées à
100 euros de ventes. Patrice est seul dans son magasin l’essen-
tiel de la journée, mais il tient bon !
Au printemps 2006, la perlerie Étincelles est un carton. Une
cinquantaine de clientes constituent une file d’attente avant
l’ouverture chaque matin. On installe le système où chacune
peut prendre un numéro. Patrice réalise 1 500 euros de
chiffre d’affaires par jour, et se retrouve vite avec 4 vendeuses.
Il ne s’arrête pas aux perles Swarovski et se rend au Pérou,
en Tchécoslovaquie ou encore au Venezuela pour « sour-
cer » des perles de la meilleure qualité possible. Il ne reste
pas enfermé dans son magasin, et prend des stands dans des
salons de loisirs créatifs qui s’avèrent très rentables (20 000 €
en 2 jours !). On monte un site Internet également, inti-
tulé Crystal Vintage, et en 2010, Patrice étend sa gamme à la
céramique.
Je découvre à ce moment du récit un Patrice créateur, un
artisan passionné. Car oui, malgré les centaines de milliers
d’euros de chiffre d’affaires, c’est bien Patrice le créateur ! À
deux heures du matin, Patrice est encore en train de faire des
perles. À son réveil, son premier réflexe est d’aller ouvrir ses
fours à perles.
« J’ai un trésor tous les matins qui m’attend dans le four !
J’ai adoré cette activité. J’ai rêvé grand, je voulais séduire
les grands bijoutiers. Je suis monté les voir à Paris, ils ont
adoré mes créations. Ils m’ont proposé une collaboration,
mais en mettant comme prérequis une extension de mes
capacités de production. J’ai alors eu l’idée du Maroc. »
Nous arrivons désormais au mois d’octobre de l’année 2009.
La société de Patrice est saine, petite, mais très rentable !
L’entreprise envisage de créer un centre de production au
Maroc, pour répondre à des commandes de tous les plus
grands bijoutiers d’Europe et les meilleures perleuses de
France. Patrice trouve un endroit parfait à Essaouira ! Il crée
un compte en banque marocain, trouve une école pour son
enfant. Il est prêt à s’installer sur place pour contrôler parfai-
tement la mise en fonctionnement du centre de production.
Il rentre en France et s’apprête à déménager avec sa femme.
Sauf que… celle-ci ne veut plus déménager. Elle veut plutôt
divorcer et part avec la petite fille à Nîmes. C’est un coup de
massue qui plonge Patrice en dépression.
« Je n’arrive plus à rien faire, je ne peux plus continuer
mon chemin, je ne veux plus aller au Maroc, j’ai peur de
ne pas assez voir ma fille si je quitte la France, j’ai besoin
d’arrêter. J’ai perdu cette femme à cause de mon entre-
prise, j’ai oublié de la regarder, de lui donner du temps. Je
laisse la société en autogestion, mais je ne fais plus rien.
Je passe du canapé à la télé toute la journée. Le soir, je
ne pense qu’à sortir pour aller boire des verres avec des
collègues. Je passe presque un an à végéter. La boîte
commence à avoir des difficultés, car je la laisse mourir. »
En octobre 2010, au bout du rouleau, Patrice liquide la perle-
rie Étincelles et ferme son magasin.
Une renaissance
Cette fois, Patrice n’a pas juste perdu une entreprise. C’est
sa famille qui le quitte. Je découvre alors une autre facette
de l’entrepreneur. Peut-on ralentir quand on a été habitué
à vivre aussi vite ? Peut-on prendre le temps de recoller les
morceaux ? Patrice trouve ses réponses en partant sur son
bateau. Cette fois, il réagit en partant 15 jours en Colombie
tout seul. Il débarque en pleine élection de Miss Colombie et
revit !
« Je fais la fête à tout casser. Je suis au bord de l’infarc-
tus. Je passe 15 jours mémorables. Je me fais des copines
dans tous les sens. Je rentre en France au bout de 15 jours,
je liquide toutes mes affaires, et je retourne directement
en Colombie avec un aller simple le 16 janvier. Je n’ai pas
d’argent de côté, j’ai tout perdu. Le divorce a puisé dans
mes économies.
Mais j’y vais avec une motivation de dingue. »
19
J’ai la tête qui tourne en entendant autant d’aventures, mais
je m’accroche pour continuer ma prise de notes !
Cela me permet d’apprendre qu’en 2 ans, Patrice :
• devient photographe officiel du carnaval de Baranquilla,
un chef d’œuvre de l’humanité selon l’UNESCO ;
• trouve la femme avec qui il partage sa vie aujourd’hui,
Celenia ;
• prend la gérance d’un hôtel à Taganga, un petit village
de pêcheurs colombiens ;
• survit grâce à un petit soutien financier de ses parents,
qui sont là pour lui rendre l’ascenseur après les aventures
de La Picturale ;
• vit sa meilleure vie !
Le (deuxième)
retour du fils
En décembre 2012, les parents de Patrice passent un coup de
fil. Ils ont besoin d’un coup de main.
« Je suis triste de quitter la Colombie, car je sais que n’y
reviendrai jamais. La chaleur humaine va me manquer,
les émotions, les amis. La descente est dure : beaucoup de
20
boulot, 7 jours sur 7. Ma femme Celenia me suit et accepte
de quitter son pays natal. »
La mission de Patrice est d’aider son frère à relancer un maga-
sin d’encadrement d’art contemporain. Mais les temps sont
durs et l’équipe est fatiguée. Celenia lutte. Après 3 ou 4 ans de
travail acharné, le frère de Patrice lâche l’affaire.
« C’est une période difficile. C’est un coup d’arrêt à notre
expansion. Les attentats en France nous touchent. Notre
marché de niche, notre marché de luxe, peut être cham-
boulé à tout moment. On manque de moyens. On manque
de trésorerie. On manque de clients. On est morose.
Jusqu’à la fin de l’année 2018. Le changement vient des
hommes et des femmes : c’est nous qui avons changé. J’ai
arrêté de m’apitoyer sur mon sort. J’ai décidé de relan-
cer l’accélérateur. On est sorti d’une position de défense,
pour à nouveau regarder vers l’avant. »
Je fais la rencontre de Patrice à l’occasion d’une rencontre de
la communauté des entrepreneurs LiveMentor sur Paris en
février 2019. Je ne connais alors qu’une infime partie de son
exceptionnelle histoire, mais il me fait l’effet d’un boxeur qui
remonte sur le ring !
Aujourd’hui, Patrice et Celenia ont remis leur magasin
en ordre de marche. Comme tous les entrepreneurs, ils
connaissent leurs moments difficiles, mais ils ont réalisé de
superbes opérations commerciales à la fin de l’été 2019. Ils
ont des projets plein la tête pour les prochaines années !
Et maintenant
Aujourd’hui, Patrice habite avec sa femme, la mère de sa
femme et son fils, à Aix-en-Provence. Il se lève tôt, aux alen-
tours de 6 heures. Il pratique le trampoline, prépare ses jus de
pamplemousse, citron, gingembre et grenade. Il prend deux
œufs à la coq et commence sa méditation pour visualiser sa
journée. Il amène son fils à l’école. Il arrive à l’entreprise avec
sa femme entre 9 h 30 et 10 h. Ils travaillent non stop, jusqu’à
17 heures. Il a des rêves, toujours.
Je suis infiniment reconnaissant à Patrice d’avoir accepté de
me partager son histoire, de nous avoir reçus dans son (très)
grand magasin et son (tout) petit bureau pour une interview
à côté du trampoline sur lequel il saute tous les jours, « pour
maintenir le système en marche ».

C’est un homme humble, aimant, plein de gratitude, et qui est

L’AVENTURE.

Merci Patrice et Celenia pour votre accueil. •

Alexandre Dana

PS : JE VOUS LAISSE AVEC QUELQUES
DERNIERS MOTS DE CET ÉNERGUMÈNE :
« J’ai toujours été mon compte, parce qu’entreprendre,
c’est un espoir. On sort de sa zone de confort. C’est trop
ennuyeux pour moi, le salariat. Si rien ne doit changer, on
a plus qu’à rouler à 140 sur la nationale. »
« Dans 10 ans, je vivrai forcément au bord de la mer. Où
les personnes d’âge mûr seront très bien considérés. En
faisant de la voile. En apprenant un maximum de choses.
Je serai toujours entrepreneur. »
gamin, et que les parents ont monté leur premier atelier
à Salon de Provence, j’allais jouer au ping-pong avec mon
père. Je suis devenu champion de france en double. Mon
père ne m’a jamais laissé gagner dans aucun sport. On a
fait de la plongée ensemble.
Mais au final, c’est plutôt ma mère, le mentor de ma réus-
site. Mon père, c’est un taureau. Ma mère, c’est la séduc-
tion, la manipulation, etc...Elle va résister, elle va obtenir
ce qu’elle veut. Je l’ai vu réussir des négociations excep-
tionnelles. Mon père, c’est un fonçeur par contre. Leur
couple est formidable, et repose sur une complémentarité
exceptionnelle. »

« Je n’ai pas de peurs face à l’argent. Je n’ai pas beaucoup
de sous de côté. Je sais qui je suis. Je suis à même de trou-
ver à manger pour ma famille et moi. Demain, si je veux,
je vais à Panama et je vais bien trouver quelqu’un qui
aura besoin d’un coup de main pour son bateau »
« Les personnes qui m’inspirent aujourd’hui, ce sont les
géants comme Napoleon Hill, Dale Carnegie ou Robert
Kiyosaki. Un de mes premiers mentors, c’est Bernard
Tapie. Un type qui vit des aventures, qui monte tout en
haut, et descend très bas. J’aime les entrepreneurs qui ont
de l’énergie.
Mon père ne se rend pas compte à quel point il m’a poussé.
Cela a toujours été la lutte entre nous. Quand j’étais
« Longtemps, le Patrice créateur a dominé le Patrice
entrepreneur et c’est pour ça que je n’arrivais pas à gagner
ma vie. Le créateur est inarrêtable. Il veut toujours créer
et ça coûte cher la création. Les compétences de l’entre-
preneur sont antinomiques avec celles du créateur. J’ai
été éditeur d’art en cartes postales, je pouvais gagner
beaucoup d’argent, mais je ne m’arrêtais pas de créer. Je
continuais de créer encore et toujours. Sur le court terme,
c’est une stratégie perdante, mais sur le long terme, c’est
ce qui me permet d’être inattaquable ! »
« Dans le futur, J’aimerai m’associer avec quelqu’un en
dehors de ma famille. Je recherche un associé pour voir
beaucoup plus grand. Quelqu’un avec un grand sens de
l’humour ! Si l’ambiance est bonne, on peut tout faire. »

21
RUBRIQUE DÉVELOPPEMENT
PERSONNEL

Les problèmes
de temps,
ça n’existe
Dans une journée, il y a 24 h.
pas.
C’est comme ça pour tout le monde : par Flora Douville

pour toi, pour les gens qui galèrent

comme pour les gens qui réussissent
des choses fabuleuses.

Pense à 3 personnes que tu admires
particulièrement pour ce qu’elles
ont réalisé, achevé, créé :elles l’ont
fait dans ce monde, avec ces mêmes
contraintes de temps.
souhaitait faire, etc. Elle a listé ces
choses par ordre de priorité, dans sa
tête ou par écrit, peu importe. Elle est
au clair sur ce qui doit être fait, et dans
quel ordre.

Si tu es entrepreneur·e, tu es proba- Si aujourd’hui tu te sens coincé·e par le

blement souvent aux prises avec le
temps :pour livrer une prestation,
recevoir une commande et ne pas
prendre de retard dans ta production,
respecter les deadlines sur lesquelles
tu as engagé ton nom, ton entreprise,
ta marque…
temps, je te recommande de faire une
pause et de regarder les derniers jours
ou les dernières semaines. Quelles
activités ont occupé ton temps ? Ces
activités sont-elles alignées avec tes
objectifs ? Autrement dit, tes actions
démontrent-elles bien tes intentions ?

Quel est ton rapport au temps, Tu es peut-être en couple, avec des

aujourd’hui ? Compliqué ? Stressant ?
Excellent ? Insatisfaisant ? Et qu’est-ce
qui pourrait l’améliorer ? De com-
prendre que les problèmes de temps
n’existent pas :un problème de temps,
c’est en réalité un problème de priori-
tés.
Parce que le temps ne va pas rallonger
ou raccourcir. Tu ne vas pas subite-
ment en avoir plus que les autres. Le
temps, c’est une contrainte connue et
immuable. Tu sais de combien tu en
disposes et ça correspond rigoureu-
sement à ce dont les autres disposent
également.
enfants, des parents sous ta respon-
sabilité, un job alimentaire en plus
de ton activité qui démarre ? Si c’est
le cas, le sujet du temps est peut-être
encore plus sensible pour toi. Mais
attention :ce n’est pas une raison
pour rester dans une relation pourrie
avec le temps et justifier cela à coups
de « ouais, mais moi j’ai des enfants et
mon chien est malade, je ne peux pas
faire autrement ».

La grosse différence entre une per- Tout le monde

a des contraintes
sonne qui a un problème de temps et
une autre qui n’en a pas, c’est que la

et des besoins
deuxième a défini des priorités qui
sont compatibles avec le temps dont

particuliers.
elle dispose. Elle a fait le point sur tout
ce qu’elle devait faire, voulait faire,

22
Tout le monde a des contraintes et des
besoins particuliers. Pour changer ta
relation au temps et la mettre au ser-
vice de tes projets, il faut commencer
par regarder la réalité en face et mettre
au clair la direction dans laquelle tu
veux aller, ta vision, tes objectifs.
Oui, parce que si ta vision est claire,
alors tu verras mieux quelles actions
mettre en place pour avancer (ou tu
pourras te faire aider pour les voir).
Tu auras la motivation pour y aller,
pour rester concentré·e et pour
t’attaquer aux sujets prioritaires
parce que tu verras et tu sauras
au service de quoi tu fais ce que
tu fais. Tu pourras réguliè-
rement te demander :est-ce
que faire/accepter X est au
service de mes objectifs ? Oui
ou non ? Oui, j’y vais. Non, je
passe à autre chose.
De mon côté, je sais que quand j’ai l’im-
pression de courir après le temps, c’est
que j’ai laissé de la confusion s’installer
dans mes priorités, ou bien j’ai perdu
de vue à la fois mes objectifs et les
tâches en cours, et je suis en roue libre.
Quand c’est le cas, je m’arrête, pour
gagner du temps. Je reprends ma
vision à long terme et mes objectifs
pour l’année. Je regarde les impératifs
du moment et les tâches à réaliser à
court et moyen terme. En fonction
de ma vision, je les classe par ordre
de priorité. Et je me remets au tra-
vail avec beaucoup plus de calme et
de légèreté. •
Flora Douville

Flora Douville a créé la Meta® une méthode d'anti-conseil en image.

Elle propose ici un test pour découvrir l'élément le plus présent

dans sa personnalité et découvrir son rapport au temps :
https://floradouville.com/faire_le_test-2/

Le Chapelier protesta qu’on

ne pouvait pas parler du temps
comme d’une chose qu’on perd
ou qu’on gagne.

« Le Temps est une

personne »,déclara-t-il.

Et il ajouta :
« Le Temps et moi, nous nous sommes
disputés en mars dernier, juste avant
que celui-ci (de sa cuillère à thé,
il désignait le Lièvre de Mars) ne devînt
fou. Et depuis lors, le Temps ne veut plus
rien faire de ce que je lui demande.
Il est toujours six heures, désormais.
Il est toujours l’heure du thé. »
Alice au pays des merveilles
de Lewis Carroll
23
 Suis-je
efficace,
efficient
ou productif ?
par Alexandre Dana

LA QUESTION DU COACH
RUBRIQUE
Je me retrouve souvent
en coaching à remonter
assez loin dans le passé
de l’élève, pour tomber
sur le « traumatisme
du mauvais élève ».

Ce traumatisme est terriblement

simple. L’entrepreneur se dit :
« J’étais nul à l’école, en classe
on se moquait parfois de moi,
donc c’est sûr mon projet est
nul aussi, et je suis nul en tant
qu’entrepreneur ! »

24
Face à ce genre de situation, j’ai compris qu’il ne servait à
rien de répondre : « Mais si, tu peux le faire, t’es le meilleur,
fonce ! ». Aujourd’hui, je préfère répondre avec l’histoire du
bon élève.
Le bon élève n’a jamais eu de souci à l’école. Il a ce qu’on appelle
« des facilités ». En primaire, les notes sont satisfaisantes. Les
professeurs lui disent qu’il est intelligent. Ses parents aussi.
Le bon élève avance tranquillement d’année en année. Il n’a
pas besoin de s’interroger sur sa méthode de travail, puisque
tout va bien. Au collège et au lycée, pareil. Sauf qu’à l’approche
du baccalauréat, le stress commence à pénétrer le bon élève.
Ce n’est pas l’examen qui est en cause, mais ce qui vient après.
Que faire ? Pour la première fois, le bon élève doit se poser des
questions, et ça, il n’a pas l’habitude du tout. Que vais-je faire
plus tard ? Dois-je aller étudier à l’étranger ? Dois-je faire des
études de médecine ou des études de droit ?
Le bon élève n’aime pas sortir de sa zone de confort, alors il
referme vite le couvercle sur ces questions et choisit une voie
classique. Il a maintenant 20 ans et n’est pas très heureux
dans ses études supérieures. Bizarrement, les notes sont
moins bonnes qu’avant. Pour la première fois de sa vie, le
« bon élève » rencontre des difficultés et cela lui fait peur. Il
change d’orientation ou met en pause ses études.
Il commence à observer que ces anciens amis, parfois
mauvais élèves, parlent de projets ! Voyager, lancer une entre-
prise, développer une association, suivre des cours dans des
domaines nouveaux, etc.. Bref, autour de lui, les gens font des
expériences. Sauf que lui, il ne sait pas faire des expériences.
Il ne sait pas sortir de sa zone de confort. Il a une peur terrible
de l’échec. Il ne comprend pas ce qui lui arrive.
Le bon élève a maintenant 30 ans. Il a parfois une activité
professionnelle, mais qui ne le rend pas heureux. Il a perdu
l’habitude d’apprendre de nouvelles choses. Il n’a plus autour
de lui des personnes qui peuvent le tirer vers le haut. Il n’a
jamais lancé de projet. Alors oui, le bon élève n’a pas forcé-
ment connu l’échec. Mais le bon élève n’a pas connu grand-
chose tout court…
L’histoire du bon élève nous invite à préciser ce qu’est réelle-
ment l’efficacité d’un entrepreneur.
Jérôme Hoarau est médaille d’or du Championnat du monde
de mind mapping en 2018. Il cumule également les titres de
champion du Royaume-Uni en mind mapping et vice-cham-
pion du Royaume-Uni en lecture rapide. Nous avons tourné
ensemble une formation sur la productivité autour de
3 notions :
L’efficacité. C’est la capacité d’aller d’un point A à
un point B. Être efficace, c’est définir et atteindre
ses objectifs, peu importe les ressources utilisées.
L’efficience. C’est l’optimisation des ressources
dans le but d’être efficace, même si l’on n’atteint
pas ses objectifs.
La productivité. C’est la réalisation d’un maxi-
mum de tâches dans un laps de temps donné.
La meilleure des recettes est donc d’être à la fois efficace, effi-
cient et productif. Le bon élève, lui, ne se concentre que sur
la productivité. Il ne se demande jamais ce qu’il a vraiment
envie de faire et de créer. Il n’y a donc pas de place pour les
bons élèves dans le monde des entrepreneurs !
Il est vraiment essentiel de s’appuyer sur ces trois concepts
interdépendants pour améliorer ses résultats et faire avancer
son entreprise. Et pour cela, il faut partir d’une saine défini-
tion des priorités. Il existe de nombreuses pistes de réflexion,
mais j’aime retenir les 5 questions suivantes et encourager les
entrepreneurs à se les poser :
Qu’est-ce qui compte vraiment
1 dans mon projet ?
2 Qu’est-ce qui me plaît dans ce projet ?
Que dois-je arrêter de faire dès demain
3 pour cesser de perdre mon temps ?
La notion d’efficience, quant à elle, nous emmène encore plus
loin, en nous invitant à produire le moins d’efforts possible.
Pour agir efficacement, il faut savoir de quels moyens nous
avons besoin, et un bon plan d’action commence toujours
par une liste des ressources nécessaires pour mener à bien la
priorité du moment :
4 Que me faut-il pour atteindre cette priorité ?
Dois-je acquérir des compétences techniques
5 (par exemple savoir envoyer une newsletter
ou créer un site Internet) ?
Ai-je besoin d’un budget ? Si oui, quel montant ? Quelles sont
mes options ? Dois-je lever 50 000 euros auprès d’une banque
ou procéder à un crowdfunding ?
Eh oui, il va falloir prendre du recul et lever la tête du guidon
pour prendre les bonnes décisions ! Il ne s’agit pas d’y passer
des jours entiers, mais simplement d’adopter une saine
routine où, à intervalles réguliers, l’entrepreneur s’accorde
ces moments de réflexion.
La productivité n’intervient donc qu’en troisième temps.
Maintenant que vous avez identifié vos priorités, vous saurez
ne planifier dans votre calendrier que des actions concrètes
(et non une session « checker mes réseaux sociaux » !).
Utiliser un agenda permet de définir le cadre du plan d’action
choisi : on détermine les dates de début et de fin de chaque
projet, les deadlines, les étapes intermédiaires, on apprend à
se motiver tous les jours parce qu’on agit moins, mais mieux,
tout en étant efficace, efficient et productif.
Je conclus donc mon récit avec une question simple :
manquez-vous d’efficacité, d’efficience
ou de productivité ? •
Alexandre Dana
25
 RUBRIQUE CONSEILS
DE PROS

Le Business
Un business ?
Un plan ?
Vous avez dit…
Plan recherchée. Soudain, une avalanche de
Une idée, une envie,
un projet… un business !

La première, et certainement la plus

un business plan ?
par Mehdi Saoud et Mohamed Bensenouci
photo Thomas Lemarchand
Que vous soyez porteur de projet ou
serial entrepreneur, il y a des matins
comme ça où vous vous sentez animé
d’une fougue entrepreneuriale, car vous
avez enfin votre idée de business tant
questions vous viennent en tête dont
certaines d’ordre… financier ! Eh oui,
même si la finance fait peur, semble
rébarbative, voire décourageante, c’est
une dimension essentielle à l’activité
d’un entrepreneur.
Respirez donc un grand coup, et vulga-
risons ensemble un exercice incon-
tournable et passionnant qu’est le
business plan.
importante question à se poser est la
suivante : mon business est-il viable et
réaliste ?
Bien sûr, créer son entreprise,
travailler « pour soi » est un facteur
d’épanouissement personnel et profes-
sionnel. C’est déjà bien, mais ça ne fait
pas tout ! Encore faut-il que le business
soit rentable. Sinon, l’épanouissement
se transforme rapidement en cauche-
mar. Vous ne faites pas ça pour perdre
de l’argent, non ?

Pour ce faire, il faut analyser de

manière financière les éléments
constituant votre projet et vous poser
les bonnes questions.

Quelle est votre offre ? Y a-t-il une

demande suffisante pour y répondre ?
Votre offre a-t-elle le bon pricing ?
Est-ce un business viable sur le long
terme ?

C’est là qu’entre en scène… l’étude de

marché ! Elle définit votre environ-
nement et votre secteur. Son point
de départ ? Votre offre ! Votre produit
cible ce type de client, sur quel type de
marché devra-t-il entrer ? Avez-vous
accès à ce marché ? Est-ce un produit
en croissance ? Votre produit a-t-il de
l’avenir ? etc.

Voilà, vous avez désormais une vision

claire de votre potentiel chiffre d’af-
faires. On continue ?

Maintenant, qu’en est-il des coûts ?

Il faut en effet se questionner sur les
coûts associés. Votre offre, qu’elle
concerne un produit ou un service,
nécessite d’engager des coûts. Pour
les supporter, avez-vous besoin d’un
financement externe ? Ces coûts
permettent-ils de dégager une marge ?
Vous êtes au clair sur toutes ces ques-
tions ? Félicitations, votre projet est
défini ! Le business semble viable, avec
une vision à long terme. Maintenant,
place au plan !

26
Un plan, quèsaco ?
L’étude de marché et l’analyse des
coûts sont faites : vous avez une vision
précise de votre projet, qui s’exprime
également en chiffres. Il est temps de
tout mettre à plat. Le business plan
permet tout simplement de transcrire
sur papier votre idée et ainsi commu-
niquer dessus en interne et en externe :
En interne, car il est important d’avoir
un guide de référence pour avoir en
tête les objectifs .En externe, car il faut
être prêt à présenter son projet à des
1RE PARTIE :
PRÉSENTATION
GLOBALE DE VOTRE
ACTIVITÉ
Dressez le portrait de votre acti-
cité dans les grandes lignes, un
paragraphe ou deux devraient
suffire.
Quel est votre projet
et comment vous est venue
l’idée ?
Quelles sont les valeurs de
votre entreprise ?
Quelle est votre audience ?
Qui compose votre équipe ?
Quelle est votre valeur ajoutée ?
Quelles sont vos attentes ?
Votre objectif ici est l'écosys-
tème dans lequel vous souhai-
tez vous insérer et le rôle que
vous voulez y jouer.
Et maintenant, que vais-je faire ?
Le business plan vous permet d’avoir :
• une vision claire de votre projet ;
• une vision chiffrée ;
• une vision que vous pourrez
exprimer clairement, simplement
et factuellement.
On n’ira pas jusqu’à dire que c’est une
partie de plaisir, mais c’est en tout
fournisseurs, à des partenaires poten-
tiels et surtout à des investisseurs ! Eh
oui ! Obtenir une levée de fond ou un
prêt serait quand même un joli coup de
pouce pour le développement de votre
entreprise !
Votre business plan devra donc conte-
nir les éléments justifiant sa crédi-
bilité et sa faisabilité. Il sera le plus
réaliste possible, tout en racontant
une histoire. Les investisseurs doivent
ressentir les valeurs portées par votre
projet, ses atouts et surtout ses points
à améliorer. Le fait de présenter un
2E PARTIE :
LE BUSINESS MODEL
Ici, on parle plan d'action.
Quelles sont les conclusions
de votre étude de marché ?
Quelles stratégies marketing,
commerciale et de
communication allez-vous
mettre en place ?
Quels canaux utiliserez-vous
pour vous faire connaître ?
(stratégie marketing et
communication)
Comment allez-vous créer le
besoin auprès des clients ?
(stratégie commerciale)
Comment allez-vous générer du
chiffre d’affaires ?
Votre business model doit tenir
sur une page et expliquer le
processus de création de valeur
de votre entreprise.
cas un excellent moyen de poser les
choses et de donner corps à votre
vision du business. Et c’est indispen-
sable à la recherche d’investisseurs. En
conclusion, gardez bien en tête les trois
maîtres mots du business plan : la clarté,
la compréhension et le storytelling•
Mehdi Saoud
et Mohamed Bensenouci
business plan honnête et sincère fera
ressortir tout son potentiel.
De manière quantitative, la norme est
aux alentours de 30 pages, mais tout
dépend de vos ambitions et de votre
projet. Imaginez écrire le scénario
d’un film. Les premières minutes, les
premières images, les premiers mots
doivent capter l’attention du specta-
teur pour ne plus la lâcher pendant
2 h. Un business plan peut rapidement
devenir rébarbatif. Sortez du lot dès les
premières lignes !
3E PARTIE :
LE PLAN FINANCIER
Une partie composée, vous
vous en doutez, de tableaux
Excel ! Vous présenterez votre
plan financier sur 3 à 5 ans,
en détaillant :
les ventes ;
les coûts ;
le résultat ;
la trésorerie, avec les dépenses
et les encaissements.
Certes, on ne parle que de
chiffres dans cette partie,
mais elle n’en doit pas moins
être parfaitement lisible et
compréhensible.
Il n’y a pas que les mots qui
racontent une histoire, les
chiffres aussi !
« Ce qui se conçoit
bien s’énonce
clairement, et
les mots pour
le dire arrivent
aisément. »
Nicolas Boileau-Despréaux
27
RUBRIQUE SOUS LE FEU
DES PROJECTEURS

Donner de son
temps ne signifie
pas perdre son
temps
vu par Marion Darras

Si le nom d’Esther Thabuy Le Roux

ne vous dit rien, celui d’Esther Choup
vous est forcément familier. Disponible,
conciliante, dévouée, Esther a une
activité « multicasquettes ».

Pour ce 1er numéro, nous avons souhaité

apprendre à connaître la déléguée de la
communauté des élèves LiveMentor et
son secret pour être capable de répondre
à nos questions de façon éclairée
à 1 h du matin !

MEMBRE

Esther Thabuy Le Roux — 48 ans.

Auffay, Seine-Maritime — 1800 habitants.

www.choup.online

28

Esther, peux-tu poser
toutestes casquettes et nous
expliquer chacune d’entre
elles ? Que fais-tu dans la vie ?
En septembre 2017, j’ai fondé Choup.
online, un site de services destinés
aux petites associations et aux indé-
pendants de l’animation. Je m’oc-
cupe de la gestion de l’entreprise, de la
communication digitale et de l’accom-
pagnement des associations. Un déve-
loppeur web prend en charge la partie
technique.
Aujourd’hui, je ne vis pas encore
de mon entreprise, alors j’ai un emploi
salarié à côté. Je suis commerciale
pour une maison d’édition. Mais avec
cet emploi, j’ai moins de temps libre
pour avancer sur mon projet.
De plus, je suis présidente d’une asso-
ciation de loisirs créatifs qui compte
7 clubs, tous animés par des profes-
sionnels. Je m’occupe du management
et de la gestion administrative.
Comment en es-tu venue
à créer Choup.online ?
Quel a été ton déclic ?
Les galères rencontrées dans ma
propre expérience associative ! J’ai eu
envie de proposer des solutions utiles
à toutes les petites structures qui ont
du mal à se faire connaître, souvent
parce qu’elles ne savent pas comment
faire.
En lisant cela, je pense
que tout le monde se posera
la même question que moi : J’ai récemment lu un article
où trouves-tu l’énergie pour dans lequel une personne
mener toutes ces activités expliquait ne pas mettre
de front ? de barrière entre la vie pro
et la vie perso.
Pour elle, il y a la vie dans
Je dois dévoiler mon secret : je dors
très peu ! Je me suis amusée à faire son ensemble et tout est
un calcul : n’ayant besoin que de 6 h perméable. Te reconnais-tu
de sommeil par nuit, j’ai des semaines dans cette vision ?
de 8 jours et des années de 15 mois.
Je sais, ce n’est pas juste !
Je distingue mon temps perso et mon
temps pro, car c’est avec ma famille
J’ai également une autre force : je
que je recharge mes batteries. Quand
suis très organisée. Je segmente mon
je suis avec ma fille âgée de 14 ans,
temps. Par exemple, si le lundi matin
je ne m’occupe de rien d’autre. Nous
est dédié à l’écriture d’un article, je
sommes fusionnelles. Elle passe
n’empiète pas sur le lundi après-midi
toujours en premier, quoiqu’il arrive.
pour le finir, car j’ai prévu autre chose.
Je le terminerai le lundi matin suivant.
De plus, mon travail salarié a un Quelles difficultés rencontres-tu
rythme saccadé : j’ai plein de petits aujourd’hui ?
temps morts en journée. C’est généra-
lement dans ces phases d’attente que je
La bienveillance et l’affection que me
suis active sur les réseaux sociaux.
porte la communauté LiveMentor
compensent les difficultés d’aligne-
J’optimise vraiment mon temps et je le
ment et de souffrance que je rencontre
maîtrise. Je ne me laisse pas déconcen-
dans mon emploi salarié.
trer par des choses qui ne me servent
pas. Beaucoup se disent débordés,
mais ils se laissent en fait happer par
tout un tas de distractions. Je vous Quels sont les prochains
rassure, cela ne m’empêche pas d’avoir objectifs de ton entreprise ?
des moments de détente !
En vivre ! Actuellement, Choup.online
Grâce à tout cela, j’arrive à dédier 6 h
manque de visibilité auprès du public.
par semaine à mes loisirs : couture et
Depuis 6 mois, je travaille le SEO
broderie..
de mon site avec un consultant. Le
trafic a déjà été multiplié par 3. Je vais
également créer des formations grâce
Tu parlais des réseaux sociaux
au contenu déjà produit.
tout à l’heure. Tu es très active
dans le groupe Facebook J’aimerais faire de Choup.online LA
de LiveMentor. plateforme de référence des petites
structures associatives.
Dans mon village de Normandie, je
suis la seule entreprise du web. Avec
LiveMentor, je me sens entourée et Comment les lecteurs
j’apprends beaucoup. J’ai 80 numé- d'Odyssées peuvent-ils t’aider
ros d’élèves dans mon répertoire télé- à avoir plus de visibilité ?
phonique. Ce sont des personnes avec
lesquelles je discute très souvent.
Simplement en parlant autour d'eux
de Choup.online sur leurs blogs ou sur
À chaque déplacement profession-
nel ou personnel, j’essaie de rencon-
leurs réseaux sociaux ! •
trer des élèves. Ce sont toujours des
moments sympas ! Je mets aussi ma Marion Darras
casquette de déléguée pour faire passer
quelques messages à LiveMentor.
Le temps que cela me prend est large-
ment rentabilisé par le temps que
cela me fait gagner sur mon business.
« Réseauter » avec LiveMentor est plus
efficace pour moi que participer à des
apéros d’entrepreneurs à Rouen ou
Dieppe, notamment parce que j’atteins
plus de personnes.
29

L’ÉTAPE
FATALE
DU
PITCH
L’ATTENTION
Quand j’ai commencé
à coacher des élèves
de LiveMentor, on me
demandait sans arrêt
d’intervenir sur… le pitch.
Tous les entrepreneurs
m’appelaient pour ça, c’était
une obsession. Il fallait
de toute urgence pitcher
face à un banquier, un
fonds d’investissement, un
partenaire, un influenceur,
une journaliste, une cliente
ou face à sa maman…
en 2 minutes.
30
CAPTER
par Estelle Haas
Le pitch est un passage obligé, certes.
Mais je crois qu’il ne faut pas limiter
la prise de parole de l’entrepreneur au
pitch. Alors une bonne fois pour toutes,
finissons-en avec le pitch et voyons
comment le structurer.
Avant de se lancer, il est crucial de se
poser deux questions :
1 Quelle est mon audience ?
2
Quel est l'objectif que je
vise par ce pitch ?
Une fois que vous êtes au clair sur ces
deux questions, la première étape du
pitch est de capter l’attention.
Comme tout être humain normale-
ment constitué, vos interlocuteurs
seront probablement mentalement
absents. Il est possible qu’ils soient
plongés dans des pensées existen-
tielles comme ce qu’ils vont bien
pouvoir manger à midi.
C’est pour cela qu’il est essentiel d’atta-
quer fort pour sortir l’audience de ses
pensées et obtenir toute son attention.
Capter l’attention
en parlant du problème
Toutes les stratégies pour démarrer
un pitch parlent du problème auquel
vous répondez. J’observe de nombreux
entrepreneurs qui font l’erreur de
directement plonger dans l’explica-
tion de leur solution.
Attendez ! Vous voulez d’abord nous
convaincre que votre produit répond à
un besoin. Pour cela, il faut nous parler
du problème.
Allez, voici mes 4 stratégies préférées
pour capter l’attention. >>>
 STRATÉGIE 1 LE CHIFFRE « ÉMOTIONNEL »
Mettons les pieds dans le plat et commençons le pitch
par un chiffre marquant. En 2015, Julie de Pimodan
pitche son application Fluicity en commençant ainsi :
« 61 %.
61 % c’est le pourcentage de jeunes qui ne sont pas allés voter
aux élections municipales de l’an dernier. C’est un record.
Ce calcul ne compte pas les 3 millions de Français qui n’ont
même pas été s’inscrire sur les listes électorales.
Un silence comme celui-là est dangereux pour notre
démocratie. Si 1 jeune sur 2 ne va pas s’exprimer,
alors qui décidera de l’avenir de notre pays ? »
STRATÉGIE 2 LE VERBATIM
OU LA CITATION
Une autre façon de démarrer le pitch est d’attaquer
par une citation. Pourquoi aller chercher loin quand
Saint-Exupéry, Churchill ou -dans un autre genre-
Jeff Weiner (CEO de LinkedIn) ont déjà parfaitement
résumé le problème que nous traitons ?
C’est ce qu’a fait la startup Malt en intégrant une cita-
tion de Jeff Weiner dans ses slides pour lever des
fonds. Pour parler du problème, démarrer son pitch
par le verbatim d’un client/utilisateur lambda est très
efficace.
Un screenshot d’un tweet diffusé par un utilisateur
lambda. On appuie là où ça fait mal et c’est efficace.
Estelle Haas est comédienne et coach de prise de parole
en public. Découvrez ses accompagnements sur :
http://estellehaas.com/
STRATÉGIE 3 L'HISTOIRE
(LA VÔTRE, CELLE D'UN CLIENT…)
Commencer par une brève histoire est marquant.
En coachant l’équipe de la startup Ignition Program, il
était évident qu’il fallait commencer le pitch par l’his-
toire de sa fondatrice Caroline Pailloux. Voici comment
Caroline commence son pitch :
« Pendant des années, j’ai travaillé comme consultante. J’étais
entourée de cerveaux brillants, mais qui ne s’épanouissaient
pas dans leur quotidien. Beaucoup ne trouvaient pas de sens
à leur travail et se sentaient sous-utilisés dans leurs missions.
De l’autre côté, j’avais plein d’amis entrepreneurs qui
lançaient des projets porteurs de sens, avec des missions
responsabilisantes et à fort impact… mais qui n’arrivaient
pas à dénicher les bons profils. Vous imaginez ma frustration
d’assister à ça ! »
Quand Caroline commence son pitch ainsi, on sent son
émotion et son implication sincères : cela fonctionne à
merveille.
STRATÉGIE 4 LA QUESTION
Poser une question est une stratégie implacable pour
obtenir l’attention. C’est un risque à prendre, car vous
risquez aussi de faire chou blanc. Pour limiter les
risques, vous pouvez demander à l’audience de lever la
main pour répondre. La question rhétorique est astu-
cieuse, car elle n’attend pas de réponse.
Voici ici à titre d’exemple le pitch de l’inspirante CEO
de Lougage, Marine Deck. Je l’ai coachée lors d’un
concours de pitch chez Air France il y a quelques
semaines (et elle a gagné !). Pour débuter son pitch,
Marine a choisi de faire lever les mains de son audience.
Marine est sur scène, face à une salle pleine à craquer de
professionnels de l’expérience client (la Caisse des dépôts,
BNP, Chronopost, Hermès, Bouygues Immobilier…).
Son objectif : se faire reconnaître en tant qu’experte sur son
marché. Marine commence ainsi :
« Qui dans cette salle s’est déjà retrouvé, à la sortie de l’avion,
sans bagage ? C’est-à-dire sans vêtements, sans sous-vêtement,
sans déo… bref sans rien ? »
Vous pouvez maintenant vous amuser à tester ces
4 stratégies pour débuter votre pitch. Sélectionnez la
méthode avec laquelle vous êtes à l’aise à 100 %. Le plus
dur est fait ! Le reste du pitch est simple à structurer.
Je vous propose un modèle au prochain numéro !
31
 RUBRIQUE

ZÉRO TRUC, ZÉRO ASTUCE (MAIS DE VRAIES PISTES POUR AVANCER)

On en a marre des rubriques superficielles qui parlent des 4 ou miracle. Il faut trouver ses propres outils, ses propres méthodes,
5 astuces secrètes à connaître absolument. Pour entreprendre, ce qui nous convient. C’est pour cela qu’on vous propose zéro
il faut plus que des trucs ou des astuces. Il n’y a pas de recette truc, zéro astuce, mais de vraies pistes pour avancer !

Syndrome
de l’imposteur

Comment le dompter
ou mieux le gérer ?

texte Delphine Poirier

illustration Bruno Valasse

32
 « Le problème avec ce monde
est que les personnes intelligentes
sont pleines de doute, tandis que
les personnes stupides sont pleines
de confiance. »
Charles Bukowski

Ce coquin de syndrome peut prendre bien des formes.

L’ESSENTIEL À SAVOIR Souvenez-vous ! Il y a cette fois où vous avez laissé un
projet vous échapper en vous disant que vous ne seriez
AVANT DE S’ATTAQUER pas à la hauteur. Ou ce jour où certes, vous avez eu un
AU PROBLÈME bon résultat, mais vous êtes dit que vous aviez eu de
la chance. Ou encore ces moments durant lesquels
vous redoublez d’efforts pour compenser vos lacunes
On combat mieux (imaginaires).

ce qui nous freine quand Chaque fois, c’est lui. Et chaque fois, il appuie là où
ça fait mal : angoisse, culpabilité, honte… ça vous parle ?
on comprend ce à quoi
D’où ça vient ?
on a affaire. Voici quelques
explications pour apprendre, Plusieurs explications sont avancées :

comprendre et surtout • absence de valorisation des compétences

dédramatiser !
Le syndrome de l’imposteur,
c’est quoi exactement ?
L’expression date de 1978. On la doit à Pauline Rose
Clance et Suzanne Imes, deux psychologues. Selon
les travaux de Harvey et Katz (1985), il existerait trois
critères pour identifier le syndrome :
dans l’enfance ;
• à l’inverse, idéalisation de la part des parents
ou des professeurs ;
• grande facilité à accomplir certaines tâches,
en trouvant ça « normal ».
Pas de liste exhaustive cependant. C’est en se penchant
sur son histoire que chacun trouve des réponses.
C’est grave, docteur ?

• l’incapacité à s’attribuer une réussite ;
• le sentiment d’être surestimé par son entourage,
de le duper ;
• la peur d’être démasqué.
Sauf à ce qu’il soit invalidant, le syndrome de l’impos-
teur n’est pas une pathologie, mais juste un biais cogni-
tif. Nous sommes donc tous capables (oui, vous aussi !)
de déjouer ses pièges, et de mieux gérer les phases de
doute excessif.

33
 5 BONNES RAISONS POUR VOUS
(ET VOTRE BUSINESS) DE TORDRE LE COU
AU SYNDROME DE L’IMPOSTEUR
1 VOUS ÉPANOUIR
DANS VOTRE PROJET
Entreprendre, ça peut être
stressant. Alors, autant ne pas
en rajouter avec des angoisses
inutiles. Cerise sur le gâteau : si vous stressez moins,
vous allez aussi apprendre à savourer les petites vic-
toires, à en être fier. e. En un mot, à vous épanouir. C’est
bien à ça que ça sert d’entreprendre, non ?
2 GAGNER DU TEMPS
Le temps est l’un des biens les plus précieux pour un
freelance ou un entrepreneur. Alors, autant ne pas
le laisser filer dans de mauvaises habitudes, comme
vérifier trois fois la même chose, « trop » se préparer,
« trop » se renseigner… C’est épuisant, chronophage et
souvent inutile.
3 LIMITER LE RISQUE D’AUTO SABOTAGE
Parfois, on a tellement peur qu’on procrastine, on ne
s’investit pas vraiment. Le hic, c’est qu’en craignant
trop l’échec, on finit par l’anticiper, et par créer les
conditions idéales pour qu’il se réalise.
L’INFO RASSURANTE
À MÉDITER
Connaissez-vous l’effet Dunning-Kruger ? Il
s’agit d’un autre biais cognitif, mis en lumière
à la fin des années 90 par deux psychologues
(Dunning et Kruger). Comme le syndrome de
l’imposteur, il conduit à mal évaluer ses compé-
tences, mais en sens inverse : l’individu se
sent plus compétent qu’il ne l’est réellement.
34
4 MIEUX GÉRER VOS RELATIONS
PROFESSIONNELLES (ET VOTRE
PORTE-MONNAIE)
Quand on doute de soi, difficile de dire « non » à un
client qui tire les prix vers le bas, ou de tenir bon lors
d’une négociation (« je ne mérite pas ce que je demande,
la preuve, mon interlocuteur m’a démasqué.e »). En
sortant du sentiment d’imposture, vous serez au clair
sur votre valeur, et vendrez mieux vos compétences.
5 EXPLOITER VOTRE POTENTIEL ET ADOPTER
LE BON MINDSET
Les croyances limitantes nuisent à tout ce dont a besoin
un entrepreneur. Vous avez besoin d’avoir des idées,
des solutions, d’être à l’aise, d’avancer sans crainte.
Faites taire la petite voix de l’imposteur (ou diminuez
le volume) et vous verrez que vous gagnerez en créati-
vité, en motivation et en sérénité.
Le phénomène s’expliquerait par le fait de ne pas
avoir conscience de sa propre ignorance. Il est
très souvent interprété de la façon suivante : dans
un domaine, les vrais « bons » auraient tendance
à se sous-estimer, en ayant conscience de la diffi-
culté, alors que les « moins bons », par mécon-
naissance, auraient tendance à partir confiants.
Conclusion : l’imposture n’est pas forcément
là où vous croyez. Le doute peut aussi être une
manifestation de vos capacités !
 TÉMOIGNAGES D’ENTREPRENEURS :
ILS ONT RÉUSSI À METTRE KO LE SYNDROME
DE L’IMPOSTEUR (OU ILS Y TRAVAILLENT,
ET C’EST DÉJÀ PAS MAL !)
Nous sommes tous différents, alors à chacun sa méthode pour gérer ce fichu syndrome.
Développement personnel, passage à l’action, humour… toutes les pistes sont bonnes à explorer.

SE LANCER TRAVAILLER SUR SOI

« L’action génère plus de réussites que « Comme de nombreuses difficultés

d’échecs, et les rares échecs sont toujours
moins graves que ce qu’on craignait. »
Marjolaine Revel éditrice, porteuse
de projets, coach éditoriale et correctrice
freelance
OSER EN PARLER
« L’échange permet de mesurer l’écart entre
l’image qu’on a de soi et celle qu’on renvoie,
de se concentrer sur le positif et de prendre
conscience qu’on est capable de trouver des
solutions. »
rencontrées par l’être humain, le syndrome
de l’imposteur n’est pas une fatalité,
on peut s’en débarrasser avec un travail
sur soi sérieux et approfondi.
Pour comprendre comment en guérir,
il faut déjà commencer par comprendre
pourquoi on en souffre, en allant chercher des
réponses dans son éducation, ses expériences,
ses blessures. »
Nanou Álvarez coach-thérapeute

S’APPUYER SUR DES PERSONNES-RESSOURCES

Théo Nelson copywriter
« J’ai quelques bonnes personnes autour
de moi suffisamment enthousiastes pour
S’ENTRAÎNER À DÉTECTER SA PRÉSENCE valoriser ce que je leur présente, ou me dire
avec bienveillance quand je fais fausse route. »
« Avec le temps, j’ai appris à reconnaître les
situations dans lesquelles c’est le syndrome
Bernard Zirnhelt
qui parle, et à le tenir à distance avec un petit écrivain-conseil®
nom pas très sérieux (Maurice, parce qu’il
pousse le bouchon…) »

Cécile Bayard consultante

et coach business

35
NOS CONSEILS PRATICO-PRATIQUES
À TESTER DÈS MAINTENANT
En concevant cette rubrique, nous avons remarqué
que la plupart des articles sur le syndrome de l’impos-
teur ne donnent que des conseils abstraits
« Ne vous comparez pas aux autres »,
« Apprenez à reconnaître votre valeur »,
« Soyez gentil avec vous-même »…
POUR MIEUX SE CONNAÎTRE
Vous ressentez une forme de « déca-
lage », vous ne vous sentez pas à
votre place ?
Alors, vous rencontrez peut-être
un souci d’alignement. Dans ce cas,
prenez le temps de réfléchir à ce
qui vous anime, pour identifier le
problème et repenser votre acti-
vité. Vous pouvez le faire seul, faire
votre ikigaï, ou encore opter pour
un accompagnement/coaching
spécifique.
Le souci porte davantage sur la ques-
tion de savoir ce que vous valez ? Et
si vous commenciez par dénicher
vos 5 talents innés ? Le test Clifton
Sthrenghts, développé par l’Insti-
tut Gallup, vous en propose 34 sur
lesquels plancher. Le test est payant,
mais vous pouvez déjà consulter
la liste des talents sur internet et y
réfléchir, c’est un premier pas !
Enfin, pour travailler tout ça vrai-
ment à fond, pensez au bilan de
compétences, qui peut faire l’ob-
jet d’un financement au titre de la
formation professionnelle. Grâce à
des tests de personnalité poussés,
mais aussi très souvent à une enquête
menée auprès de l’entourage pro et
perso, cette démarche aide à chan-
ger la perception qu’on a de soi, en
prenant conscience de ses qualités et
points forts. Un sacré coup de boost
pour la confiance en soi ! Si l’expé-
rience vous tente, prenez le temps de
rencontrer 3 organismes, pour choi-
sir celui dont la méthodologie vous
conviendra le mieux.
36
Soyons clair : tout cela est juste, et nous non plus, nous
n’avons pas de recette miracle ou d’astuces qui marchent
à tous les coups. Mais nous avons des expériences
et des exercices à vous proposer pour mettre un
peu de concret dans tout ça… testez-les !
Et pour vous remettre de vos
émotions, prenez le temps, chaque
fin de semaine, de noter sur un
carnet vos réussites et les compli-
ments que vous avez reçus. Idéal
pour voir le verre à moitié plein !
POUR SE FAIRE VIOLENCE
DEMANDEZ DU FEEDBACK
(MAIS EN DOUCEUR)
Si vous ne sollicitez jamais l’avis
La peur est souvent irrationnelle, et
de vos partenaires et clients, c’est
retombe comme un soufflé quand on
le moment de vous y mettre. Après
l’affronte.
chaque prestation, envoyez un mail
ou passez un coup de fil, pour savoir
Vous passez un temps incroyable à
ce qui a été apprécié dans votre
préparer vos rendez-vous, vos prises
travail et ce qui peut être amélioré.
de parole en public, vos dossiers ?
Forcez-vous à diminuer ce temps.
Vous en tirerez deux bénéfices. Tout
Idem pour les terrains sur lesquels
d’abord, vous obtiendrez des mots
vous n’osez pas vous aventurer :
sur ce qui fait votre valeur. N’hésitez
essayez tout de même !
pas à creuser en posant des ques-
tions, vous serez surpris (et certaine-
Plus facile à dire qu’à faire ? C’est
ment fièr. e) des retours. Quant à ce
certain ! Mais rien ne vous oblige à
qui est moins bon, ne paniquez pas !
vous faire du mal, essayez donc la
Plutôt que fantasmer, vous aurez des
méthode des petits pas !
réponses objectives qui vous aide-
ront à délivrer un meilleur service.
Commencez par tester sur un petit
Au fil du temps, vous gagnerez en
projet, un projet qui ne fait pas trop
confiance. Mieux encore, vous
peur, ou sur lequel vous aurez l’im-
pouvez en profiter pour demander
pression d’avoir un filet de sécurité
des avis positifs à utiliser dans votre
(la date butoir est lointaine, vous
communication. De quoi montrer à
n’êtes pas seul sur le projet, etc.).
la terre entière que non, vous n’êtes
Analysez ensuite le résultat. Avez-
pas un imposteur ! •
vous été en difficulté ? Si oui,
avez-vous trouvé des solutions ? Delphine Poirier
Obtenez-vous les mêmes résultats
en passant moins de temps ? Vos
réponses vont vous permettre de
faire évoluer vos pratiques (et votre
état d’esprit), doucement, mais
sûrement.
ANNONCE PARTENAIRE

Lorsqu’on crée une entreprise,

on se concentre sur ce qui nous
Je démarre en passionne, pas sur la compta.
comptabilité, Et pourtant, il y a quelques
règles à connaître pour gagner
quels éléments du temps et payer moins
ne dois-je pas d’impôts. Xavier de Labarrière,
expert-comptable chez Sobeez
oublier ? nous les présente.

Faites-vous rembourser 100 % des dépenses Passez en comptabilité certaines dépenses

engagées avant la création de votre de votre logement.
entreprise.
Toutes les dépenses qui contribuent au développement de
votre entreprise peuvent être passées (au moins en partie) en
Toutes les dépenses que vous avez engagées personnelle-
comptabilité. Frais de téléphone, électricité, frais de dépla-
ment dans l’intérêt de votre entreprise et jusqu’à 6 mois
cement, bien sûr… Mais aussi : vos courses pour organiser un
avant sa création peuvent vous être remboursées. Il s’agit
diner professionnel chez vous, par exemple (en conservant
bien souvent des frais de constitution, mais ça concerne
la liste des invités et la nature du lien professionnel que vous
également le matériel et les achats que vous avez faits et qui
avez avec eux).
seront utiles à votre activité. Autre intérêt, ça va diminuer le
bénéfice imposable de votre entreprise et donc votre imposi-
tion. Vous pourrez même récupérer la TVA. Attention à bien
Baissez de 25 % votre impôt sur le revenu
conserver vos factures.
en adhérant à un centre de gestion agréé.

Faites-vous exonérer de TVA, même si vous Si vous êtes freelance en entreprise individuelle, imposé à
n’êtes pas micro-entrepreneur. l’impôt sur le revenu au régime normal, adhérez à un Centre
de Gestion Agréé. Vous éviterez la majoration de 25 % de
votre bénéfice pour le calcul de votre impôt sur le revenu.
Les entrepreneurs font souvent un amalgame entre l’impo-
En plus, vous pourrez bénéficier d’une réduction d’impôt
sition des bénéfices et le régime de TVA, alors qu’il s’agit de
( jusqu’à 915 €) pour payer vos frais comptables.
deux choses totalement différentes. Ainsi, vous pouvez être
soumis à un régime réel d’imposition (EI ou société) pour
pouvoir déduire la totalité de vos dépenses et bénéficier en
même temps de la franchise de TVA (exonération). Vous
bénéficiez alors des avantages des deux régimes : déduire
toutes vos dépenses et ne pas avoir de TVA à payer (comme
les micro-entrepreneurs !). Génial, non ?

Sobeez est le cabinet d’expertise-comptable qui simplifie

Déduisez jusqu’à 25 % de votre capital votre vie d’entrepreneur. Spécialiste des freelances : coachs,
formateurs, consultants… Sobeez est le seul à proposer dès
de votre impôt sur le revenu. la création de votre entreprise une garantie « 36 mois pour
réussir ou 100 % remboursés ».
Si vous avez créé une EURL, une SARL, une SAS (U), grâce
à la « réduction d’impôt pour investissement dans le capital En savoir plus sur : www.sobeez.fr
d’une entreprise », vous pouvez vous faire rembourser jusqu’à
25 % du montant de votre investissement. Pour en bénéfi-
cier, il faut respecter certaines règles et indiquer le montant
de votre investissement sur votre déclaration de revenus (la
case 7CF ou 7CU).

37
 RUBRIQUE UNE JOURNÉE
GALÈRE POUR…
Sonia
Valentepropos recueillis par Marion Darras
illustration Baptiste Dodane
Chaque mois,
nous proposons
à un entrepreneur
de nous expliquer
un blocage qu’il rencontre.
Pour apporter un maximum
d’idées et faire en sorte
que chacun tire des
enseignements concrets et
des idées pour progresser,
nous soumettons la
situation à la communauté
LiveMentor composée
de 4000 membres.
Enfin, la situation est
analysée par un mentor de
l’équipe, qui propose des
solutions pour aider notre
entrepreneur à débloquer
la situation et avancer.
38
Présentation
Sonia Valente est coach en reconversion
professionnelle depuis janvier 2019. À
peine 3 mois après s’être lancée, des
prospects la sollicitent pour avoir une
solution en ligne et clé en main, moins
coûteuse qu’un coaching personnalisé,
et qu’ils pourraient suivre eux-mêmes à
leur rythme. Sonia travaille sur la ques-
tion et conçoit un programme complet
avec un cahier d’exercices et des vidéos
en ligne. Son offre d’accompagnement
se construit désormais autour
de 3 formules :
Formule 1 : un programme en ligne
à faire soi-même sur 3 mois. Elle
précise qu’il est important de ne pas
aller trop vite, que certains exercices
ou certaines réflexions ont besoin de
temps pour mûrir.
Formule 2 : le programme en ligne +
quelques séances de coaching pour
démêler les points bloquants.
Formule 3 : coaching personnalisé
sur 3 à 4 mois en présentiel ou en visio,
comme elle le propose depuis le début.
Ses actions pour fair
connaître son programme
Une séquence de 7 mails diffusée
aux abonnés de sa newsletter.
> Résultat : 1 vente.
Un autre mail quelques mois plus tard,
en valorisant le retour positif de la
personne qui a suivi ce programme.
> Résultat : 2 ventes.
En 1 an, elle n’enregistre que 5 inscrip-
tions à son programme en ligne, alors
que son objectif est d’en faire 5 par
mois au minimum.Les canaux de
communication qu’elle utilise pour se
faire connaître :
+ sa newsletter
+ articles de blog et articles invités
+ LinkedIn
Ses questions
Est-ce un programme trop lourd pour
être effectué seul, sans séance de
coaching ?
Serait-il préférable de le scinder en
plusieurs thématiques (ex. : « Identifier
ses potentiels/ses points forts ») pour
proposer un programme plus léger et
moins cher ?
Quelles actions mettre en place pour
améliorer le taux de conversion et
atteindre son objectif ?
Les idées de la communauté

Mathilde Martin pas forcément besoin de tout qu’il manque quelque chose. Cela peut
l’accompagnement de choisir en effectivement être un accompagnement
fonction de leurs besoins :). individuel ou un éventuel découpage
Je suis dans un cas de
du programme en plusieurs parties.
figure similaire et moi
Si tu souhaites garder une formule avec Mais cela peut aussi être de donner une
aussi je propose des
ta formation complète, tu peux par disponibilité par mail, la création d’un
formules qui ressemblent
exemple y intégrer des sessions indivi- groupe Facebook pour que les inscrits
beaucoup aux tiennes, mais
duelles de coaching à des moments clés se sentent moins seuls et gardent la
dans une autre thématique. J’ai prévu
de ta formation, ou proposer un crédit motivation jusqu’au bout du parcours.
de modifier complètement mes formules
de sessions de coaching (5 sessions de
pour l’année prochaine car :
30 minutes à utiliser quand on en a
besoin), ou encore mettre en place des Myriam Costa
3 mois sans coaching c’est assez
check-points (ex : chaque semaine à la
long et tes élèves risquent de se
même heure un retour sur Messenger et
décourager s’ils n’ont pas de booster Est-ce que tu sais ce qui
tu aides le formé à mettre en place ses
ou au moins de temps en temps des a motivé les premières
objectifs pour la semaine suivante tu
objectifs à compléter et des check- personnes à s’ins-
vois. Cela te permet de rester présente.)
points pour voir qu’ils avancent :) crire ? Que mets-tu en
Réussir à être son propre coach avant dans tes mails qui
sur 3 mois c’est très compliqué et présentent ta formation ?
surtout quand cela fait appel à Sarah Hadou Est-ce qu’il y a des actions de commu-
une introspection, car souvent on nication que tu aimerais mettre en
n’a pas assez de recul seul pour se place, mais que tu n’oses pas mener
La question que je me
débloquer :). aujourd’hui ?
poserais serait : « Sur
les inscrits, combien
Tu peux effectivement découper
sont allés au bout du Marion Darras
si tu penses que c’est possible, car
programme ? » Si tu vois
cela permettrait à ceux qui n’ont
que personne ne va au bout, c’est

L’avis du coach
Sonia fait face aux problèmes classiques L’important ici est donc de se concentrer
que rencontrent les coachs : sur trois axes :

la confiance qu’on lui accorde ;
le temps de maturation du client.
On n’achète pas un coaching comme on pourrait
craquer sur un sac à main de manière impulsive, parce
qu’il est à -30 % pendant les soldes. Vous imaginez
l’impact d’une communication de ce genre pour un
coach de vie ? « Le programme “Changez de vie pour
vivre de vos rêves et devenir riche” est à -50 % pour les
10 premiers ! »
parler à ses clients pour valider ou invalider ses offres ;
créer une stratégie de contenu pyramidale ;
reproduire le succès avec sa séquence de mails.
Concernant la stratégie de contenu pyramidale : cela
revient à créer un contenu long (vidéo ou audio) qui
va être fragmenté en parties autonomes et dont on va
faire la promotion sur les réseaux sociaux pour attirer
du monde sur le blog de Sonia.

Pourquoi vouloir générer Dans ces articles de blog, elle devra ajouter un formu-
du trafic sur le blog ? laire pour capter le mail de ces prospects avec des exer-
cices gratuits de développement personnel. Elle pourra
ensuite vendre par e-mail comme elle l’a fait, mais avec
une grosse différence : les gens la connaîtront.

39
 L’art de la
productivité
écrit Onur Karapinar illustration Bruno Valasse

40
 Chaque mois, Onur Karapinar, entrepreneur
et fondateur de la publication Essentiel sur
Médium, vous propose trois conseils pour
améliorer votre productivité, issus de son
livre « Petites habitudes, Grandes réussites ».
CONSEIL NO1 :
APPRENEZ À PLANIFIER
VOTRE TEMPS
Pourquoi ?
Sara Robinson, journaliste, a rassemblé cent cinquante ans
de recherche pour démontrer qu’au-delà de 60 heures de
travail toutes les tâches exigeront deux fois plus de temps
que nécessaire pour les faire. Pour une concentration et une
énergie optimales, le nombre d’heures de travail hebdoma-
daires idéal varie entre 35 et 40 heures. La planification est
essentielle pour poser les fondations du système qui soutien-
dront la réalisation de vos objectifs et vous éviteront bien des
distractions au profit des activités qui vous sont chères.
Si vous ne planifiez pas, vous planifiez votre échec. Avec un
emploi du temps, vous connaissez vos objectifs du jour, vous
fixez vos priorités et établissez ainsi un équilibre harmonieux
entre vie personnelle et vie professionnelle.
« Chaque jour, à chaque
moment, je dois décider
de ce que je vais faire
le moment d’après,
et personne ne peut prendre
cette décision à ma place. »
José Ortega y Gasset philosophe, sociologue,
essayiste et homme politique
Comment ?
1 PLANIFIEZ TOUT CE DONT VOUS AVEZ BESOIN
EN BLOCS DE TEMPS
Commencez par votre sommeil et vos repas, puis par votre
travail et vos pauses et enfin votre temps libre (vie sociale,
loisirs). L’idée n’est pas de respecter le tout à la lettre, mais
de cultiver votre conscience sur la manière dont vous passez
votre temps plutôt que d’opérer en pilotage automatique. Par
exemple, vous pourriez vous assurer d’être de retour chez
vous à un moment donné. Si une urgence survient et ne peut
être reportée d’aucune façon, proposez un plan avec votre
patron pour compléter le projet depuis chez vous ou le termi-
ner avec lui.
2 ADAPTEZ-VOUS AU RYTHME DE VOTRE
HORLOGE BIOLOGIQUE
Pour connaître votre chronotype, répondez au question-
naire en ligne de Horne et Ostberg et découvrez si vous êtes
du matin ou du soir. Après avoir déterminé cela, réservez
les moments de la journée où vous vous trouvez au zénith
de votre énergie pour accomplir vos principales tâches de la
journée.
3 DÉTERMINEZ LES HEURES DE LA JOURNÉE QUI
VOUS CONVIENNENT LE MIEUX
Pour chaque heure, notez votre état énergétique entre 0 et 10.
Habituellement, le premier chiffre qui vous vient à l’esprit est
le bon. Après deux ou trois semaines de suivi, vous disposerez
ainsi d’un aperçu fiable de vos heures les plus productives. En
les identifiant, vous saurez quand placer des tâches plus diffi-
ciles, faire des tâches faciles ou prendre une pause.
> Ma recommandation : organisez
100 blocs de 10 minutes chacun
En supposant que nous dormions entre 7 heures et 8 heures
par nuit, le temps actif restant serait de 16 à 17 heures, soit
un peu moins de 1 000 minutes. Tim Urban, blogueur du site
Wait But Why, nous propose de fractionner notre temps en
100 blocs de 10 minutes et de les répartir sous les thèmes
suivants : travail, santé, développement personnel, passe-
temps, vie sociale, vie relationnelle, vie personnelle. Par
exemple, deux blocs de lecture (20 minutes) vous permet-
tront de lire quinze livres de plus par an. Vous aurez un
aperçu du déroulement de votre journée et saurez ce qui a
besoin d’être optimisé.
41
CONSEIL NO2 :
DÉFINISSEZ VOS
PRIORITÉS AVEC LA
MÉTHODE « ABCDE »

Pourquoi ?
Nous vivons dans un océan d’informations où il devient de
plus en plus difficile d’identifier et de distinguer nos véritables
priorités. Il y a beaucoup trop d’opportunités auxquelles nous
n’avons que peu de temps et de ressources à consacrer.

Parmi nous, il existe des personnes qui ont appris à s’orga-

niser et qui savent naviguer dans toutes les mers tandis que
d’autres surnagent et boivent la tasse, parce qu’ils se sentent
complètement dépassés par les événements et pensent
devoir tout faire.

Si vous vous réveillez chaque matin sans savoir quoi faire

en premier, alors vous manquez de clarté sur votre journée.
Après avoir défini vos priorités, vous aurez un chemin avec
des panneaux de signalisation qui vous guideront dans vos
prises de décision pour vous approcher de votre destination.
Vous saurez comment agir, confiant et serein.

l’avenir de l’humanité, s’informer sur la collapsologie, l’épui-

Comment ?
Dans son livre Avalez le crapaud, Brian Tracy propose un
guide simple et très pratique pour définir ses priorités avec la
méthode ABCDE.
1 DRESSEZ LA LISTE DE TOUTES LES TÂCHES À
EFFECTUER AU DÉBUT DE CHAQUE JOURNÉE
Ne vous encombrez pas de tâches complexes qui pourraient
vous frustrer avec une longue liste inachevée. Mieux vaut
faire de grands pas dans une seule direction que de se dépla-
cer d’un millimètre dans plusieurs.
sement des ressources de la planète et comment se préparer
à l’effondrement d’une civilisation quand il n’y aura plus de
pétrole.
Sous D, notez les tâches qui peuvent être déléguées à d’autres
afin que vous puissiez vous concentrer sur les tâches les
plus importantes. Exemples : faire des achats, passer une
commande, envoyer un colis, confier un dossier à un membre
de votre équipe.
Les tâches E ne sont pas essentielles à vos objectifs et doivent
être éliminées. Regarder le making-of d’un film ou aller sur
Instagram n’est ni important ni urgent ; cela n’a aucune inci-
dence sur nos objectifs. D’un autre côté, elles peuvent être
utilisées comme récompenses lorsque vous avez terminé
toutes vos tâches de niveau supérieur.

2 AFFECTEZ UNE LETTRE ALLANT DE A À E POUR

CHAQUE TÂCHE
> Ma recommandation : Préparez-vous la
La seule règle est de ne pas accomplir une tâche de valeur veille pour le lendemain.
inférieure avant de terminer toutes les tâches de valeur
supérieure.
À la fin de la journée, listez toutes les tâches importantes que
vous ferez le lendemain. Cela vous permettra de savoir exac-
Sous A, dressez la liste des tâches urgentes à accomplir
tement sur quoi vous travaillerez et dans quel ordre. Vous ne
— celles qui ont des conséquences importantes si elles ne
perdez plus de temps à penser à ce qu’il faut faire, vous agis-
sont pas accomplies : rédiger et envoyer votre proposition
sez immédiatement.
commerciale, prendre rendez-vous avec un docteur, payer
une facture, gérer une urgence ou des demandes de dernière

« Si vous ne priorisez pas votre vie,

minute.

quelqu’un d’autre le fera

Sous B, inscrivez vos tâches importantes qui ont de légères
conséquences si elles ne sont pas accomplies. Comme ce

à votre place. »
rapport pour une importante réunion stratégique la semaine
prochaine.

Sous C, notez les activités « agréables à faire », celles qui n’ont

aucune conséquence si elles ne sont pas accomplies. Lire Greg McKeown conférencier en leadership
un livre, écouter un podcast, regarder un documentaire sur
et auteur du livre « Essentialisme »

42
CONSEIL NO3 : 5 PRÉVOYEZ D’AJOUTER 50 % DU TEMPS DONT
VOUS PENSEZ AVOIR BESOIN POUR UNE TÂCHE
FIXEZ-VOUS TROIS AFIN DE TENIR COMPTE DES IMPRÉVUS

OBJECTIFS QUOTIDIENS Si vous pensez que la rédaction d’un article vous prendra
2 heures, prévoyez 3 heures dans votre calendrier. Si vous
estimez que vous allez prendre 30 minutes pour arriver à
Pourquoi ? un rendez-vous, prévoyez-en 45. Et ainsi de suite. Ce temps
supplémentaire vous laissera de la place pour rester serein et
ne pas paniquer en cas d’imprévu.
Toutes les tâches sont inégales, mais le temps passé dessus
est le même que pour Elon Musk, Mark Zuckerberg ou Oprah
Winfrey. Certaines tâches sont plus importantes que d’autres
et représentent vos actions prioritaires. Pour bien structurer
votre journée, concentrez-vous sur trois tâches principales
pour la rendre productive.

Ces trois tâches vous permettent de clarifier vos inten-

tions, de vous concentrer sur ce qui compte le plus sans vous
surcharger, d’être moins susceptible de repousser une tâche
qui pourrait être plus difficile en faveur d’un objectif plus
simple et de trouver la confiance pour être capable d’accom-
plir toutes les tâches que vous avez définies.

Comment ?
1 APPLIQUEZ LA RÈGLE DE TROIS POUR
ORGANISER VOTRE EMPLOI DU TEMPS
Pour rendre vos objectifs en étapes plus réalisables, réflé-
chissez en trois temps : quelles sont les trois choses que vous
voulez accomplir aujourd’hui ? Quelles sont les trois étapes
que vous souhaitez accomplir cette semaine ? Quels sont les
trois objectifs que vous espériez atteindre ce mois ou cette
année ? En répondant à la première question tous les jours,
vous vous assurez de tracer la trajectoire qui se rapportera à
vos tâches hebdomadaires, mensuelles et annuelles.

2 CHOISISSEZ LES TROIS TÂCHES PRIORITAIRES DE

VOTRE JOURNÉE.
Utilisez la méthode ABCDE (conseil no2) pour classer par
ordre de priorité vos prochaines tâches. Votre objectif est
d’accomplir vos trois tâches prioritaires le plus rapidement
possible — à moins que vous n’ayez une véritable urgence,
toutes les autres tâches peuvent attendre.
3 POUR CHAQUE ÉLÉMENT, DEMANDEZ-VOUS :
« Comment cette action me rapproche-t-elle
d’un de mes objectifs ? »
Si vous ne trouvez pas de réponse, alors c’est peut-être une
tâche que vous devriez planifier pour plus tard, déléguer ou
supprimer. Si un de vos objectifs hebdomadaires est d’écrire
un article, alors vous pourriez traduire trois objectifs quoti-
diens comme définir le sujet, faire des recherches et organi-
ser le plan.
4 AJOUTEZ LES TROIS TÂCHES DANS VOTRE
AGENDA
Après avoir défini ces trois tâches du jour, allouez-leur un
créneau dans votre emploi du temps, comme si vous preniez
rendez-vous avec vous-même.
> Ma recommandation : commencez par la
tâche la plus difficile
Lorsque vous parcourez votre liste de tâches, il est tentant de
choisir la plus petite et la plus facile à faire en premier. Si un
grand projet vous intimide, vous avez toutes les chances de le
reporter. En revanche, si vous commencez par effectuer cette
tâche difficile, vous aurez la sensation de vous sentir dyna-
misé quand vous saurez que l’élément le plus compliqué est
retiré de votre liste.
Vous serez plus léger et plus confiant pour entreprendre les
autres tâches. Je vous recommande de découper cette tâche
importante en sous-tâches simples et accessibles pour amor-
cer une dynamique de progression et vous motiver à avancer
pas-à-pas dans la bonne direction. •
Onur Karapinar
Abonnez-vous à la newsletter d'Onur pour recevoir
chaque semaine des ressources pour mieux vivre, mieux
penser et mieux travailler. Son livre sur les habitudes
publié chez Eyrolles est disponible sur :
www.bit.ly/oklivre

43
 LES DIX
NIVEAUX
1
Comprendre
le fonctionnement
de Google

Comme il est important d’ap-

DU SEO
par Florian Zorgnotti
7 Travailler
sur le long terme

Le référencement se tra­vaille
sur le long terme. L’objectif :

4
prendre à conduire avant du contenu de grande qualité et en
de prendre le volant, il est important de grande quantité. Cela passe par la rédac-
bien comprendre le fonctionnement tion d’articles de blog pour apporter
Architecture
de Google avant de se lancer dans une beaucoup de valeurs aux internautes.
et arborescence
stratégie SEO.Google, c’est 4 grands
piliers qu’il faut connaître.
Le paradoxe du choix, ça vous
parle ? C’est très simple :

L’aspect technique du site web :
ce qu’il y a sous le capot a-t-il été
assemblé correctement ?
L’UX : mon site internet offre-t-il
une bonne expérience utilisateur ?
Le contenu : mon site apporte-t-il
beaucoup de valeur ?
Les recommandations : mon site
plus on propose de choix à l’inter-
naute, moins il en fait. Il est donc
très important de bien travailler le
menu de son site web afin que celui-ci
parle immédiatement à l’internaute.
Un menu doit être simple, clair et
concis, et chaque page doit être facile-
ment accessible.
8
Multiplier les
recommandations
Pour Google, une recom-
mandation prend la forme
d’un lien. Plus nombreux
seront les sites web qui parleront de
vous, plus vous serez recommandés, et
plus Google vous récompensera. Votre

5
est-il populaire ? objectif ? Trouver un maximum de
Parle-t-on beaucoup de moi sur bonnes recommandations.
d’autres sites web ?
Penser UX

2 9
Connaître
les habitudes
des internautes
Google référence les pages
d’après les questions des internautes.
Une bonne stratégie SEO débute donc
par connaître les habitudes des inter-
nautes. Identifier les requêtes que
tapent les visiteurs dans un moteur
de recherche est crucial pour pouvoir
agir en conséquence. La connaissance
de son persona permet de définir une
liste de mots-clés qui sera utilisée dans
L’UX désigne l’« expérience
utilisateur ». C’est le credo de
Google depuis plusieurs années. Offrir
la meilleure expérience utilisateur
possible est un gage de bon référence-
ment naturel, mais aussi de popularité
et de conversion. Une bonne UX, c’est
par exemple :
un temps de chargement rapide ;
une version mobile parfaite ;
un slogan percutant ;
un site web ergonomique.
Suivre ses
performances
Analyser ses performances
est très important en SEO.
Cela vous permet de voir
où sont vos forces et vos faiblesses.
On analysera principalement trois
éléments :
les positions ;
le trafic généré par le SEO ;
les conversions.

6 10
le contenu du site web.

Travailler l’existant Agir

3 Faire le tri

Google classe également

un site web selon sa qualité
globale. Pour l’évaluer, le moteur
Avant de partir sur une stra-
tégie SEO à long terme, il faut
déjà travailler l’existant : les pages de
son menu. Chaque page doit respec-
ter les critères de Google. En voici
Analyser ses perfor-
mances permet par la
suite d’agir, de corriger le tir si le réfé-
rencement ne décolle pas et d’amé-
liorer le SEO si celui-ci est déjà bon.
quelques-uns : Une fois le référencement lancé, il est
de recherche se base sur la qualité
convient de mettre à jour les anciens
de chaque page composant le site.
du contenu, soit beaucoup contenus pour apporter toujours plus
Toutes les pages faibles en référen-
cement naturel sont jugées pénali-
de mots ; de valeur à l’internaute. •
santes, et même nocives pour les pages du maillage interne, soit beaucoup
qui sont, elles, bien référencées. Il faut de liens ;
Florian est consultant SEO. Vous
donc retirer du calcul toutes les pages
un balisage propre, c'est-à-dire des pouvez découvrir son travail sur :
faibles ou non pertinentes : mentions
balises title, une meta description, https://redback-optimisation.fr/
légales, pages inactives ou encore gale-
des balises Hn uniques, dans l’ordre
ries photos par exemple.
et bien travaillés ;
des mots-clés, c’est-à-dire
bien choisis et bien placés.

44
 TENIR EN
ÉCHEC
Quand j’étais en prépa, il fallait s’entraî- par Justine Abecassis
ner à la fameuse épreuve des entre-
tiens de personnalité. Bachotage
J’en ai fait, des erreurs. Des
des questions récurrentes,
tonnes même ! Des petites, des
pour être prête en toute
moyennes, des plus grosses.
circonstance.
Qui ont mené, inexorable-
ment, à l’arrêt de l’activité.
L’une de ces questions
Mais je n’en ai pas honte !
avait particulièrement
Au contraire, je suis fière
retenu mon atten-
d’avoir fait ces erreurs-là
tion. « Quel est votre
si tôt dans ma vie ! Je
plus gros échec ? »
sais maintenant que
C’est intime, comme
je ne referai pas les
question ! On n’a pas
mêmes bêtises. Une
envie d’en parler.
fois, mais pas deux.
On se sent vulné-
Je suis surtout fière de
rable. Surtout en
tout ce que cette aven-
France, où l’échec est
ture entrepreneuriale
vu comme une chose
m’a apporté. De nouvelles
honteuse qu’il faut abso-
connaissances et compétences,
lument cacher. Comme
qui ne s’envolent pas avec la liqui-
un secret lourd à porter, qu’on
dation de ma boîte. Des rencontres
a peur de dévoiler. Encore plus en
exceptionnelles.
entretien de personnalité, où les
gens en face décident si oui ou
Une meilleure connaissance de
non on est digne d’intégrer leur
moi-même. Et tellement d’autres
école.
choses encore ! Alors, impri-
mez-le bien dans votre tête :
Nous avions une consigne de
échouer, ça veut dire qu’on a
la part de nos professeurs :
osé. Échouer, ça veut dire
trouver un échec « positif »,
qu’on a appris. Échouer,
qui ne fait pas trop tache,
ça veut dire qu’on a
qui n’est pas trop dévalori-
grandi.
sant. Comme si personne
n’échouait. Jamais. Comme
Chérissez-les,
si c’était tabou.
ces souvenirs
où tout a
Il est temps que ça change !
foiré !
Je m’appelle Justine, j’ai
26 ans et j’ai planté ma boîte.
Voilà, c’est dit ! Est-ce que la
terre s’est arrêtée de tourner ?
Est-ce que vous avez refermé
Odyssées ? Est-ce que vous allez
vous précipiter sur mon LinkedIn
pour vous moquer de moi ?!

Non, bien sûr !

Ce sont eux
Ça n’a pas été facile. Fermer L’étiquette
qui préparent
a été la décision la plus dure de ma vie.
le terrain des plus
Il m’a fallu plusieurs mois pour m’en
belles réussites.
remettre, alternant les moments up où
je me lançais dans de nouveaux projets
et les moments down où je m’enfi- Justine est mentor
lais des pots de glace sous mon lit. Et chez LiveMentor
non, je n’ai pas honte de le dire ! Ça fait et ex-fondatrice
partie du processus pour avancer. de l'Etiquette

45
RUBRIQUE LA BOÎTE À OUTILS Quand on recherche un outil gratuit pour
envoyer des newsletters, le petit singe
de Mailchimp arrive généralement
en 1re position. Sa prédominance est telle
qu’on ne se pose pas vraiment la question
d’aller regarder ailleurs.

Mailchimp,
la solution
incontournable ?
texte Marion Darras photo Vincent vanZalinge sur Unsplash

Lancée en 2001, la plateforme améri-
caine a construit sa renommée sur la
variété des modèles d’emails dispo-
nibles et la simplicité de son inter-
face, à condition de comprendre un
minimum l’anglais. Jusqu’en mai 2019,
l’offre gratuite incluait 2000 contacts
répartis au maximum sur deux listes,
et l’envoi de 10 000 mails par mois. Il
était également possible de construire
des séquences automatisées compo-
sées de plusieurs mails.
En résumé, Mailchimp offrait une
solution d’emailing gratuite relative-
ment facile à prendre en main, pour les
utilisateurs à la recherche de fonction-
nalités basiques.
Mais ça, c’était avant ! Depuis le mois
de mai, tout nouvel inscrit ne peut
créer qu’une liste de contacts et une
séquence automatisée composée…
d’un mail. Certes, tout utilisateur à la
recherche d’un outil gratuit d’emailing
a besoin de peu de fonctionnalités.
Mais force est de constater que cette
offre gratuite remaniée limite gran-
dement les possibilités d’utilisation
et de personnalisation, qui sont l’es-
sence même d’une stratégie d’email
marketing. Nous nous sommes donc
intéressés aux solutions existantes sur
le marché, et avons sélectionné trois
plateformes : Mailjet et Sendinblue,
qui sont des entreprises françaises, et
MailerLite.

Mailjet Sendinblue MailerLite

Nombre d’emails 6000 mails par mois 300 mails 12 000 mails Verdict
200 mails par jour par jour par mois
jusqu’à
Contacts illimités x x 1000 contacts À en juger par ce comparatif,
Sendinblue et MailerLite
Éditeur d’emails proposent donc plus de
x x x
avancé
fonctionnalités dans leur
version gratuite, avec un
Statistiques avancées x avantage pour MailerLite
concernant le nombre de mails
Segmentation compris dans l’offre.
x x
avancée
Mais Mailjet a un autre atout
Marketing automation x x qui n’apparaît pas ici : elle est
la première entreprise certifiée
par l’AFNOR pour le respect
Assistance en ligne du RGPD. Mailjet promet donc
(chat, email ou email chat et téléphone email
téléphone) à ses clients un haut niveau de
sécurité et de confidentialité
de leurs données, qui sont,
A/B testing x
d’ailleurs, hébergées en France.
C’est un argument auquel
Éditeur de landing x x certains entrepreneurs sont
page de plus en plus sensibles…

Conformité au RGPD x x x

46
 NOS
RECOMMANDATIONS
texte Ilhem Ayad

PODCAST
LES CASCADEUSES
Voilà un podcast qui met en avant
des parcours de femmes qui osent,
qui créent et qui entreprennent. Ce
podcast retrace leurs histoires, les
difficultés qu’elles ont rencontré et ce
qui les motive à avancer au quotidien.

Ce sont des récits qui viennent démys-

tifier l’entrepreneuriat féminin et pour
faire prendre conscience à chacun
qu’entreprendre n’est pas réservé à une
élite ou à un genre. Qu’au contraire,
tout est possible pour celui qui ose
franchir le pas.
NEWSLETTER
JUSTIN JACKSON

LIVRE Justin Jackson est le co-fondateur

« L’ART SUBTIL
DE S’EN FOUTRE »
DE MARK MANSON
Mark Manson vient bousculer le
discours ambiant de “toujours faire
plus” et “toujours être plus” (heureux,
rapide, productif etc). Son livre nous
pousse à accepter le fait que tout
n’est pas toujours rose ou parfait et
que la réalité n’en est pas moins belle
ainsi. C’est une invitation à célébrer le
moment présent, le monde sans arti-
fices à travers des histoires vécues et
un humour bien à lui.
de Transistor.fm, une plateforme
d’hébergement de podcasts. C’est aussi
l’ancien dirigeant de MegaMaker (une
communauté pour les bootstrappers)
qui a écrit le livre “Marketing for
Developers”.
Ce que nous aimons dans la newsletter
de Justin Jackson, c’est qu’elle est très
riche en apprentissages. On y retrouve
des conseils concrets et du contenu
de qualité grâce à tout l’expérience
qu’il a cumulé et qu’il partage avec
plaisir.
justinjackson.co

47
RUBRIQUE JOURNAL INTIME
D'UNE ENTREPRENEURE
texte et illustration Chloé Romengas
Cher journal,
Aujourd’hui, j’ai encore dit oui. J’ai dit
oui pour rédiger cette chronique sur la
vie d’entrepreneur. J’ai dit oui, alors
que je sais pertinemment que je n’ai
pas le temps. Ces jours-ci, je dois m’oc-
cuper des commandes de mon livre,
comme chaque jour, des demandes
de libraires et de distributeurs qui
arrivent au compte-gouttes, de l’orga-
nisation d’un atelier pour les enfants,
de la préparation d’une conférence de
sensibilisation et de la création d’un
jeu de société pour une entreprise.
Ah ! Tiens, j’oubliais ! Le post-it rose
fluo en forme de cœur collé sur mon
ordinateur me rappelle que j’ai des
illustrations à envoyer à un éditeur et
un portrait à dessiner pour de futurs
mariés, avant vendredi.
En parallèle, je mène mes projets
d’écriture. J’y pense jour et nuit. Je suis
dans la phase d’enquête et de recherche
documentaire pour mon prochain
livre. Je navigue à droite à gauche, à
la rencontre de personnes inspirantes
qui feront mûrir ma réflexion sur le
sujet que j’ai choisi pour ce prochain
ouvrage. Je commence à avoir du mal
à tout faire en même temps.
On me dit souvent que je m’éparpille.
Je dis oui à tout, puis je me retrouve
débordée, et stressée. J’ai peur de ne
pas réussir à mener au bout tous ces
projets. J’ai peur de ne pas pouvoir
donner le meilleur de moi-même. J’ai
peur de décevoir mes clients. Ils ont
peut-être raison, je me disperse. Mais
c’est tellement difficile de dire non !
Il y a 3 ans, lorsque j’ai lancé mon acti-
vité, je ne savais pas trop où j’allais.
J’avais envie d’écrire, de dessiner, et
d’aider les gens. Je ne me sentais pas
totalement légitime dans ce nouveau
métier, je doutais beaucoup, alors je
restais discrète et j’avais du mal à me
faire connaître. Il y a 3 ans, j’aurais
tout donné pour qu’on me propose
des collaborations, qu’on pense à moi
pour un projet ou qu’on partage mon
travail. Alors aujourd’hui, quand une
opportunité se présente, je repense à
ce moment-là, et je dis oui.
Je dis oui, et c’est seulement en écri-
vant cela que je me rends compte que
depuis 3 ans, j’accepte des projets pour
de mauvaises raisons.
48
Pas tous, heureusement ! La plupart
me passionnent, les échanges sont
riches et les rencontres émouvantes.
Mais il faut vraiment que j’apprenne à
dire non.
Car parfois, je dis oui simplement par
compassion. Comme avec ce projet de
logo et d’affiches, la semaine dernière.
Je sais que je n’ai pas le temps, je sais
que ce n’est pas mon domaine, je ne
suis pas graphiste, je ne sais pas faire
d’identité visuelle, je n’ai pas les logi-
ciels, et puis je n’aime pas faire ça.
Mais l’association qui m’a contac-
tée a vraiment besoin de ce logo, de
ces affiches, et veut absolument que
je m’en occupe. Alors, j’ai dit oui pour
faire plaisir.
Il y a ce client aussi, auquel j’ai dit oui,
car j’étais mal à l’aise. Il avait tellement
l’impression de me faire un cadeau en
me proposant son projet que je n’ai pas
osé lui dire non. Il me disait qu’il aurait
pu contacter d’autres auteurs/dessina-
teurs, mais que c’est à moi qu’il avait
pensé en premier. Il me faisait une
fleur, comme il disait. Alors, comme si
j’étais redevable de quoi que ce soit, j’ai
dit oui. Avec du recul, je m’en veux.
Je dois vraiment apprendre à dire non,
ou bien je risque, en plus de m’épar-
piller, de complètement perdre de
vue mon objectif, mon activité, ce
que j’ai en tête et ce qui me tient vrai-
ment à cœur. Ce pour quoi je me suis
reconvertie. L’énergie et le temps sont
précieux et je n’ai plus envie de les
perdre sur des projets qui n’ont pas de
sens pour moi. Alors je vais essayer de
me questionner avant d’accepter. Ai-je
vraiment envie d’écrire cette chro-
nique ? Correspond-elle à mon activité
ou m’en éloigne-t-elle ?
Je crois que quand on est entrepreneur,
il faut vraiment apprendre à refuser un
projet sans culpabilité. Parce qu’il ne
correspond pas à notre activité, parce
qu’il n’est pas aligné avec nos valeurs,
parce qu’on ne le sent pas tout simple-
ment, parce que le client est toxique,
parce qu’on n’a pas le temps et que le
client ne peut pas le décaler. Ou pour
d’autres raisons. Apprendre à dire non.
Et puis parfois, comme aujourd’hui,
quand un projet se présente, qu’on ne
sait pas trop où il va nous mener, mais
qu’on a vraiment très envie de le faire,
on dit oui. Je dis oui. Parce que même
si je sais que je n’ai pas le temps, ce
projet de chronique sur la vie d’entre-
preneur m’inspire, et il est aligné avec
ce que je souhaite pour l’avenir de mon
activité. Savoir dire non, mais savoir
dire oui aussi.
Alors oui, cher journal, aujourd’hui,
j’ai encore dit oui. Mais cette fois-ci,
je ne le regrette pas, et le temps, je l’ai
trouvé !
Chloé
P.-S. — Désolée de te laisser si bruta-
lement mon petit journal, mais j’ai un
rendez-vous avec Alix, elle voulait me
voir pour parler d’un projet, elle cherche
une illustratrice. Je ne fais plus d’il-
lustrations en freelance, mais bon, elle
a insisté, c’est urgent, et puis elle est
sympa. J’essaierai de l’aider.
Chloé Romengas est auteure,
dessinatrice et entrepreneure.
Elle a publié récemment le livre
"Rayures et ratures" sur le thème
des surdoués et haut potentiels.
Le courrier
des lecteurs
Qui dit numéro 1, dit forcément… pas de courrier !

Pour montrer l’exemple, nous aurions pu inventer de fausses

lettres dithyrambiques de lecteurs anonymes, comme Alex D.,
Ilhem A.. ou Killian T.

Nous aurions pu également vous demander de réagir par

mail ou sur nos réseaux sociaux et rapporter ici une sélection
de messages.

Mais nous n’avons même pas pensé à faire tout ça.

Non, ce n’est pas notre façon de concevoir le courrier des

lecteurs.Cet espace vous est dédié pour réagir à nos sujets,
partager votre point de vue, nous proposer une suggestion,
une problématique à traiter. Vous pouvez aussi nous adresser
vos questions, sérieuses ou moins sérieuses !

Nous avons envie de tout savoir sur vous, car nous concevons
Odyssées comme un magazine fait d’histoires et de conseils
pour vous aider à atteindre la prochaine étape dans votre
entreprise.

Vous avez la parole. Prenez-la !

Pour apparaître dans les numéros suivants,

envoyez-nous vos réactions, vos idées,
vos questions par mail à

odyssees@livementor.com

49
UNE ANNÉE 50 €
(12 NUMÉROS)
AU LIEU DE 65 €
SOIT + DE 20 % D’ÉCONOMIES

Pour vous abonner en ligne :

http://bit.ly/magazine-livementor
 ANNONCE PARTENAIRE

Il faut rendre
leur liberté aux
freelances
Lorsqu’on demande aux freelances ce qui les a motivés
à passer le cap, « retrouver ma liberté » est l’une des
raisons qui reviennent le plus souvent. Ils veulent
devenir leur propre patron, choisir leurs missions,
reprendre le contrôle de leur emploi du temps.
Bref, ils veulent être libres de s’organiser comme
ils l’entendent.

Chez Shine, nous travaillons depuis 2 ans avec des dizaines

Mais la liberté acquise
est parfois très relative
Oui, en théorie, les freelances n’ont plus de patron. Ils peuvent
plus ou moins choisir leurs missions et travailler quand ils le
souhaitent. Mais dans les faits, beaucoup se retrouvent fina-
lement submergés par d’autres problèmes, et ne sont finale-
ment pas plus libres qu’avant.
Un freelance doit trouver de nouveaux clients, gérer sa
relation avec eux (devis, factures, relances…), s’occuper de
nombreux sujets administratifs (calcul de charges, TVA,
échanges avec l’administration…). Et la liste est loin d’être
exhaustive !
C’est seulement au milieu de toutes ces tâches, parfois très
chronophages, qu’ils peuvent se concentrer sur leur métier,
gagner de l’argent et, quand il leur reste du temps, profiter de
leurs week-ends et soirées.
Libérer les freelances grâce
à un meilleur accompagnement
de milliers d’indépendants pour créer un compte bancaire
pro qui les accompagne réellement, qui les libère de la charge
administrative qui pèse sur eux et qui leur permet d’avoir plus
de temps à consacrer à leur vrai métier.
C’est pour cette raison que nous avons voulu que Shine soit
bien plus qu’une banque, et que nous l’avons pensé comme un
copilote. Nous accompagnons les indépendants dès la créa-
tion de la société en proposant un guichet unique pour faci-
liter les démarches. Nous répondons en quelques minutes à
toutes leurs questions administratives, et nous leur propo-
sons des aides pour toutes les étapes du quotidien : création
de factures, calcul de charges, rappel des paiements de coti-
sation… Ce n’est bien sûr qu’un début, et il reste encore de
nombreux services à imaginer pour aller plus loin.
Même s’ils sont de plus en plus nombreux (plus de
3 millions !), les indépendants sont encore souvent négligés :
ni vraiment « grand public », ni vraiment « entreprises », ils
se retrouvent à jongler avec des solutions qui ne conviennent
jamais vraiment à leurs besoins. Il est temps de changer cela
pour leur permettre de retrouver cette liberté.

De nombreux services et collectifs se créent pour aider les

freelances dans leur quotidien. Que ce soit pour faciliter la
recherche de nouveaux clients, proposer des mutuelles adap-
tées à leurs besoins ou travailler en équipe et valoriser des
compétences complémentaires auprès de clients.

51
VOUS RÊVEZ
DE LANCER UN
PROJET UTILE ?
DE VIVRE D’UNE ACTIVITÉ QUI VOUS PASSIONNE ?
DE GÉRER VOTRE TEMPS COMME VOUS L’ENTENDEZ ?
DE CHOISIR VOS CLIENTS ?
D’ÉVOLUER ET D’APPRENDRE SANS CESSE ?

CE LIVRE VA
VOUS PERMETTRE
DE RÉVEILLER
L’ENTREPRENEUR
QUI EST EN VOUS !
12 étapes-clés pour construire pas
à pas le projet qui vous ressemble
avec, pour chaque étape :

un récit qui met en lumière un blocage

courant : obstacles, doutes, peurs,
croyances limitantes, etc.
un « coaching » façon LiveMentor :
des clés, des exercices et des conseils
pratiques pour débloquer la situation
et pouvoir passer à l’étape suivante.

Un guide indispensable pensé par

un entrepreneur pour les entrepreneurs,
les freelances, les artisans et tous ceux
qui rêvent de se réaliser en devenant
indépendants !

Disponible en avant-première
sur fnac.com

Alexandre Dana est le fondateur et CEO de

LiveMentor, la première communauté en ligne
pour entrepreneurs en France. LiveMentor a déjà
accompagné 6 000 entrepreneurs, et compte
aujourd’hui 200 000 abonnés à sa newsletter.