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Amende historique pour Facebook


en Europe
Et aussi: Alibaba quitte le cloud - La Chine riposte aux sanctions
américaines

MAY 23

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Facebook condamné à une amende


record de 1,2 milliard d’euros
Hasard du calendrier: quasiment cinq ans jour pour jour après l’entrée en
vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD), Meta
s’est vu infliger lundi une amende record par la DPC, la Cnil irlandaise. Son
montant: 1,2 milliard d’euros. La maison mère de Facebook, Instagram et
WhatsApp est sanctionnée pour avoir continué à transférer des données
personnelles aux États-Unis, malgré l’invalidation du Privacy Shield en juillet
2020. Elle dispose désormais d’un délai de cinq mois pour interrompre ces
pratiques. Et d’un délai de six mois pour supprimer l’ensemble des données
déjà envoyées. En pratique cependant, il est peu probable que Meta suivent
ces injonctions, car un nouvel accord transatlantique doit entrer en vigueur
cet été.

“Clauses contractuelles” – À l’origine de cette amende historique: la


décision de la Cour de justice de l’Union européenne de retoquer le Privacy
Shield, un mécanisme juridique, adopté en 2016, qui encadrait les transferts
de données vers les États-Unis. Saisie par l’activiste autrichien Max
Schrems, la plus haute juridiction du continent avait alors estimé que ce
texte ne garantissait pas un niveau de protection suffisant dans le cadre du
RGPD. Pour continuer à opérer en Europe, Meta a depuis recours à une
alternative, les “clauses contractuelles types”. Si la justice européenne les
avait validées, elle réclamait également un haut niveau de garanties. Ce qui
n’est pas le cas sur Facebook, a estimé le Comité européen de la protection
des données, qui a contraint la DPC à prononcer des sanctions.

2,5 milliards d'euros - C'est la cinquième fois que Meta est sanctionné
depuis 2018, accumulant près de 2,5 milliards d'euros d'amende. La société
de Menlo Park s'estime injustement ciblée, alors que d'autres grands
groupes américains utilisent les mêmes "clauses contractuelles". De fait,
hormis Amazon, condamné à verser 746 millions d’euros par le régulateur
luxembourgeois - le précédent record –, aucune autre entreprise a dû payer
plus de 50 millions d’euros d'amende dans le cadre du RGPD. Meta a déjà
annoncé son intention de faire appel de cette décision "injustifiée", alors
que l'Europe et les États-Unis doivent adopter un nouveau cadre juridique,
dont les bases ont été posées l'an passé. Comme ces deux prédécesseurs,
celui-ci sera très probablement attaqué devant la justice des Vingt-Sept.

Un silo pour les Européens – Cet accord prévoit de nouvelles garanties


pour les citoyens européens face à la législation américaine… qui risquent
de ne pas être suffisantes face au RGPD. Sans réforme plus poussée, Meta
pourrait se retrouver dans la même situation dans quelques années. Le
groupe, qui n’a pas l’intention de quitter l’Europe, ferait alors face un
véritable casse-tête technique. Il sera probablement contraint de repenser
son infrastructure, aujourd’hui basée sur un flux permanent des données
personnelles, afin de créer un silo dans lequel seraient conservées celles de
ses utilisateurs européens. Il devra aussi déterminer ce qui peut être
considéré comme un “transfert nécessaire” et donc autorisé – par exemple,
l’emploi d’un message à un ami basé aux Etats-Unis – de ce qui ne peut pas
l’être.

Pour aller plus loin:


– L’Europe remet en cause les pratiques publicitaires de Facebook
– Meta encore sanctionné pour violation du RGPD

Pourquoi Alibaba quitte le marché du


cloud

Le cloud d'infrastructures devait représenter un formidable relais de


croissance pour Alibaba. Mais treize ans après le lancement de son offre, le
géant chinois du commerce en ligne s'apprête à quitter ce marché. La
semaine dernière, il a en effet officialisé la prochaine "scission intégrale" de
intègre également DingTalk, la plateforme de communication et de
collaboration en entreprises, l’équivalent chinois de Slack, semblait devoir
occuper une position importante. Elle devait en effet être dirigée par Daniel
Zhang.

Faibles profits -Alibaba a lancé sa plateforme de cloud en 2010, suivant la


voie ouverte par Amazon. La société a beaucoup investi pour développer
son infrastructure et son offre. Ses efforts lui ont permis de capter une part
de marché de 40% en Chine. Elle est aussi bien implantée dans les autres
pays asiatiques, sauf au Japon, et demeure un acteur mineur en Europe et
aux États-Unis. Mais les profits se sont longtemps fait attendre. Et ils
restent encore assez faibles: seulement 1,4 milliard de yuans (187 millions
d’euros) au cours des douze derniers mois. Surtout, sa division cloud a
connu un très net ralentissement de la croissance de ses recettes. Une
situation qui pourrait perdurer: en avril, la société a en effet dû consentir à
d'importantes baisses de prix en Chine pour tenter de regagner des parts
de marché.

Pour aller plus loin:


- Après deux années noires, Alibaba se scinde en six sociétés
- Onze ans après, le cloud de Google est enfin rentable

En sanctionnant Micron, la Chine


riposte aux mesures américaines
L’issue ne faisait guère de doute. Dimanche, la puissante administration
chinoise du cyberespace a sanctionné Micron, interdisant l’utilisation de ses
puces mémoires dans les “infrastructures essentielles”. Officiellement, les
composants du fabricant américain présentent “d’importants risques de
sécurité”, qui avaient déclenché l’ouverture d’une enquête fin mars. Même
si Pékin s’en défend, cette mesure ressemble fortement à des représailles
contre les sanctions américaines sur le marché des semi-conducteurs,
visant à limiter l’exportation vers la Chine de puces avancées et des
équipements nécessaires à leur production. Victime collatérale de cette
bataille géopolitique, Micron s’en sort pas trop mal, car il pourra toujours
vendre des puces mémoires aux fabricants chinois de smartphone. Le
groupe anticipe une baisse d’environ 5% de son chiffre d’affaires, alors qu’il
traverse déjà une période difficile, sur un secteur touché par une crise de
surproduction.

Pour aller plus loin:


– Micron, victime collatérale du conflit entre les États-Unis et la Chine
– Les Pays-Bas et le Japon s’alignent sur les sanctions américaines

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Crédit photos: Unsplash / Solen Feyissa - Alibaba

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