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DUNOD Physique Tout en Un PSI PSI 2014
DUNOD Physique Tout en Un PSI PSI 2014
Physique
tout-en-un
Préface de Jean-philippe BourGoin
Avec la collaboration de :
anne-eMManuelle BadEl
FrançoiS ClauSSEt
bernard SalaMito
© Dunod, 2014
5 rue Laromiguière, 75005 Paris
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-071997-
Jean-Philippe B OURGOIN
Agrégé de Sciences Physiques
Directeur de la stratégie et des programmes du CEA
I Electronique 25
3 Oscillateurs quasi-sinusoïdaux 81
1 Présentation d’un oscillateur quasi-sinusoïdal . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
1.2 Montage étudié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2 Conditions théoriques d’auto-oscillation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
2.1 Condition sur le gain et la fréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
2.2 Énergie du signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3 Condition de démarrage des oscillations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.1 Condition d’instabilité du système bouclé . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.2 Complément : conditions initiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
4
TABLE DES MATIÈRES
5
TABLE DES MATIÈRES
II Thermodynamique 165
6
TABLE DES MATIÈRES
7
TABLE DES MATIÈRES
8
TABLE DES MATIÈRES
9
TABLE DES MATIÈRES
10
TABLE DES MATIÈRES
IV Électromagnétisme 463
11
TABLE DES MATIÈRES
12
TABLE DES MATIÈRES
13
TABLE DES MATIÈRES
14
TABLE DES MATIÈRES
15
TABLE DES MATIÈRES
16
TABLE DES MATIÈRES
17
TABLE DES MATIÈRES
18
TABLE DES MATIÈRES
19
TABLE DES MATIÈRES
20
TABLE DES MATIÈRES
21
TABLE DES MATIÈRES
22
TABLE DES MATIÈRES
23
Première partie
Electronique
25
1
Un système est décrit de manière équivalente par son équation différentielle ou sa fonction
de transfert. Ce point, déjà abordé en première année, est ici affirmé. On cherche ensuite un
critère de stabilité. Le lecteur est invité à réviser les bases de l’électricité dans S ALAMITO ,
C ARDINI , J URINE , S ANZ, Physique, tout-en-un, PCSI ou MPSI-PTSI, Collection J’intègre,
Dunod, 2013.
La notion de système est très générale. Ce peut être une vanne, dont l’entrée est l’angle d’un
robinet et la sortie un débit ; un moteur électrique, dont l’entrée est une tension de commande
et la sortie une vitesse de rotation ; une puce électronique, dont l’entrée et la sortie sont deux
tensions électriques. . .
CHAPITRE 1 – S TABILITÉ DES SYSTÈMES LINÉAIRES
Remarque
Un système n’est pas nécessairement monovariable, c’est-à-dire qu’il peut fort bien
manipuler plusieurs entrées et produire plusieurs sorties.
Un système numérique manipule et produit des signaux numériques, suites binaires de ni-
veaux logiques 0 et 1. Ce sont typiquement des puces électroniques qu’on trouve dans tous
les ordinateurs, téléphones, tablettes. . . Les signaux numériques sont transformés en signaux
continus avec un convertisseur numérique-analogique, connu sous l’acronyme CNA ; l’opé-
ration inverse, qui convertit un signal continu en un signal numérique, est assurée par un
convertisseur analogique-numérique, ou CAN.
⇒ λ e1 + µ e2 système λ s1 + µ s2
28
D ESCRIPTION D ’UN SYSTÈME ÉLECTRONIQUE
Les systèmes étudiés dans le cadre de ce cours sont linéaires, temporellement invariants
et manipulent des signaux continus.
i
R1 C
e R2 s e système s
Les tensions s et uc sont en convention récepteur. Attendu que le courant est le même dans
les deux dipôles :
duc
s = R2 i et i = C .
dt
La loi des mailles mène à :
de di duc
e = R2 i + uc + R1 i soit = (R1 + R2 ) + .
dt dt dt
de 1 ds s
= (R1 + R2) + ,
dt R2 dt R2C
On écrit finalement l’équation différentielle qui régit l’évolution du système sous forme ca-
nonique :
ds de
(R1 + R2)C + s (t) = R2C .
dt dt
Remarque
Tous les systèmes ne sont pas décrits par une équation différentielle. Par exemple, un
retard pur de τ est modélisé par s (t) = e (t − τ ), qui n’est pas une équation différentielle.
29
CHAPITRE 1 – S TABILITÉ DES SYSTÈMES LINÉAIRES
On définit dans le cours de Sciences industrielles pour l’Ingénieur une fonction de transfert,
issue d’une transformée intégrale de Laplace. Cette opération ne relève pas du présent cours,
mais l’identité des résultats avec le régime harmonique doit être soulignée. La variable p de
Laplace correspond au terme jω du régime harmonique à la pulsation ω :
p ←→ jω et p2 ←→ ( jω )2 .
Remarque
L’identité des représentations n’est pas fortuite mais provient d’une identité formelle
des tranformées intégrales de Fourier et de Laplace. Ce point sera développé ultérieu-
rement en École.
Ainsi :
La fonction de transfert de Laplace, ou transmittance de Laplace, d’un système, est
le lien entre la transformée de Laplace du signal de sortie S (p) et celle d’entrée E (p),
quel que soit le régime (harmonique ou autre) :
S (p)
H (p) = .
E (p)
Afin de simplifier le lien avec le cours de Sciences industrielles pour l’Ingénieur, la notation
H (p) sera utilisée et nommée fonction de transfert ou transmittance, sans autre référence.
On propose un exemple de fonction de transfert pour le système de la figure 1.3. La formule
du diviseur de tension mène à :
S (p) ZR2 R2 R2Cp
= = = .
E (p) ZR1 + ZC + ZR2 1 R1Cp + 1 + R2Cp
R1 + + R2
Cp
Finalement :
R2Cp
H (p) = .
1 + (R1 + R2 )Cp
30
STABILITÉ
Remarque
Le remplacement de jω par p simplifie aussi l’écriture des impédances : pour un
1
condensateur de capacité C, ZC = et pour une bobine d’inductance L, ZL = Lp.
Cp
d d2
p ←→ jω ←→ et p2 ←→ ( jω )2 ←→
dt dt 2
sur l’exemple précédent :
S (p) R2Cp
= donc ((R1 + R2 )Cp + 1)S (p) = R2CpE (p)
E (p) 1 + (R1 + R2 )Cp
ds de
donc (R1 + R2 )C + s (t) = R2C .
dt dt
ds
Équation différentielle ↔ jω s Fonction de transfert harmonique
dt
ds de s jR2Cω
(R1 + R2 )C + s = R2C =
dt dt e 1 + j (R1 + R2 )Cω
Remarque
ds ! "
L’équivalence entre la dérivée et la transformée de Laplace est ↔ pS (p)−s 0+ . La
dt
transmittance est toutefois toujours écrite en supposant les conditions initiales nulles.
3 Stabilité
3.1 Définition
Qu’est-ce qu’un système stable en électronique ? C’est un système dont la sortie reste limitée,
ne s’accroît pas indéfiniment. On propose donc une définition intuitive de la stabilité d’un
système.
31
CHAPITRE 1 – S TABILITÉ DES SYSTÈMES LINÉAIRES
Un système linéaire est stable si, et seulement si, pour une entrée bornée, la sortie reste
bornée.
Aucun système physique ne peut toutefois présenter de sortie infiniment divergente. Par
exemple l’intensité sonore d’un système audio est-elle limitée, tout comme la température
de l’eau d’un système de chauffage. Un sytème qui atteint sa valeur maximale et y reste,
quelle que soit la valeur de l’entrée, est saturé. Un système instable ne diverge donc pas en
pratique ; l’amplitude de la sortie augmente jusqu’à la saturation, le système ne fonctionne
plus linéairement.
H0
E (p) H (p) = S (p)
a + bp
Figure 1.5 – Système passe-bas du premier ordre.
32
STABILITÉ
Tel n’est pas toujours le cas pour la solution homogène, qui tend vers zéro quand t → ∞ si
a a
> 0, mais qui diverge si < 0. Le système est donc stable si et seulement si les coefficients
b b
du dénominateur de la fonction de transfert, a et b, pour les termes en p0 et p1 , sont de même
signe.
Exemple
2
Le système de transmittance H (p) = est stable. De même pour celui de trans-
2 + 3p
1
mittance H (p) = .
−1 − 2p
La solution particulière reste bornée si l’entrée est bornée. La stabilité est uniquement due à
dsh
la solution homogène, solution de l’équation homogène b + ash = 0, qui reste inchangée
dt
par rapport au cas précédent. La conclusion quant à la stabilité est donc identique.
Les termes différentiels caractéristiques de l’entrée, nuls dans l’équation homogène, ne jouent
aucun rôle dans la stabilité. Ils proviennent du numérateur de la fonction de transfert.
Le numérateur de la fonction de transfert ne joue aucun rôle dans la stabilité d’un sys-
tème linéaire.
H0
E (p) H (p) = S (p)
c + bp + ap2
Figure 1.6 – Système passe-bas du deuxième ordre.
33
CHAPITRE 1 – S TABILITÉ DES SYSTÈMES LINÉAIRES
d2 s ds
a 2
+ b + cs = 0,
dt dt
qui admet trois solutions suivant le signe du discriminant ∆ de l’équation réduite associée
ar2 + br + c = 0 : ∆ = b2 − 4ac. √
−b ± j 4ac − b2
Si ∆ < 0, alors les racines sont complexes r = et :
2a
& '( (√ ) (√ ))
b 4ac − b2 4ac − b2
sh (t) = exp − t s1 cos t + s2 sin t ,
2a 2a 2a
b
qui reste borné dès que l’exponentielle ne diverge pas, c’est-à-dire si > 0, et donc si a et
2a
2
b sont de même signe. De plus, attendu que ∆ < 0, 0 < b < 4ac et ainsi a et c sont de même
signe. La solution homogène reste donc bornée si a, b et c sont de même signe.
b
Si ∆ = 0, alors r = − est racine double et :
2a
& '
b
sh (t) = (s0 + µ t)exp − t ,
2a
Un système est stable si, et seulement si, sa solution homogène, c’est à dire physique-
ment son régime libre, s’annule quand t → ∞.
Ainsi, un système stable s’amortit en absence d’entrée. Il existe de plus un critère opérationnel
de stabilité très simple.
34
STABILITÉ
Exemple
On rappelle que seul le dénominateur de la fonction de transfert détermine la stabilité
du système :
1 1 1− p 1 − p + 2p2
Système stables , , ,
2+ p −1 − 2p 1 + 3p + 4p2 −4 − p − p2
1 p 1+ p 1 − p + 2p2
Systèmes instables , , ,
2− p −1 + p 1 − 3p + 4p2 4 + p − p2
35
CHAPITRE 1 – S TABILITÉ DES SYSTÈMES LINÉAIRES
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• stabilité d’un système du premier ou du deuxième ordre en fonction des signes des
coefficients de l’équation différentielle ou du dénominateur de la fonction de transfert
SAVOIR-FAIRE
• transposer la fonction de transfert du domaine harmonique (ou de Laplace) au domaine
temporel, et vice versa
• discuter la stabilité d’un système du premier ou du deuxième ordre
MOTS-CLÉS
• système linéaire et inva- par équation différentielle • stabilité
riant • description d’un système
• description d’un système par fonction de transfert
36
2
La rétroaction est couramment utilisée dans les circuits électroniques. Son étude théorique
relève du cours de Sciences industrielles pour l’Ingénieur, elle est ici menée en pratique sur
l’exemple de l’amplificateur linéaire intégré, plus connu sous le nom d’amplificateur opéra-
tionnel. Ce chapitre présente une première approche des circuits électroniques.
L’alimentation n’est toutefois pas représentée sur les schémas électriques, qui symbolisent
l’amplificateur opérationnel par un triangle, avec deux entrées et une sortie.
entrée inverseuse −
ε sortie
entrée non-inverseuse +
ε = v+ − v − .
La fonction de transfert, aussi appelée gain différentiel car il opère sur la différence v+ − v− ,
est, en première approche, un passe-bas du premier ordre :
S (p) A0 A0 ≃ 2.105
Ad (p) = = où
E (p) 1 + τ p τ ≃ 5.10−2 s.
Les valeurs numériques sont précisées dans les caractéristiques électriques de la datasheet,
figure 2.3. A0 est le large signal voltage gain, de 200 V/mV : quand on présente une tension
de 1 mV en entrée, l’amplificateur présenterait une sortie de 200 V, soit une multiplication
par 2.105 . La valeur de τ est calculée à la fin du paragraphe 2.5, page 46.
38
A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
TL081
TL081A - TL081B
GENERAL PURPOSE J-FET
SINGLE OPERATIONAL AMPLIFIERS
D
SO8
(Plastic Micropackage)
1- Offset null 1
2- Inverting input
3- Non-inverting input
4- VCC-
5- Offset null 2
6- Output
7- VCC+
8- N.C.
39
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
ELECTRICAL CHARACTERISTICS
VCC = ±15V, Tamb = +25°C (unless otherwise specified)
TL081I,M,AC,AI,AM,
TL081C
Symbol Parameter BC,BI,BM Unit
Min. Typ. Max. Min. Typ. Max.
Input Offset Voltage (Rs = 50Ω) mV
Tamb = +25°C TL081 3 10 3 10
TL081A 3 6
Vio TL081B 1 3
Tmin ≤ Tamb ≤ Tmax TL081 13 13
TL081A 7
TL081B 5
DVio Input Offset Voltage Drift 10 10 µV/°C
Input Offset Current - note 1)
Iio Tamb = +25°C 5 100 5 100 pA
Tmin ≤ Tamb ≤ Tmax 4 10 nA
Input Bias Current -note 1 nA
Iib Tamb = +25°C 20 200 20 400
Tmin ≤ Tamb ≤ Tmax 20 20
Large Signal Voltage Gain (RL = 2kΩ, Vo = ±10V) V/mV
Avd Tamb = +25°C 50 200 25 200
Tmin ≤ Tamb ≤ Tmax 25 15
Supply Voltage Rejection Ratio (RS = 50Ω) dB
SVR Tamb = +25°C 80 86 70 86
Tmin ≤ Tamb ≤ Tmax 80 70
Supply Current, no load mA
ICC Tamb = +25°C 1.4 2.5 1.4 2.5
Tmin ≤ Tamb ≤ Tmax 2.5 2.5
tr
Rise Time (Tamb = +25°C) µs
Vin = 20mV, RL = 2kΩ, CL = 100pF, unity gain 0.1 0.1
Overshoot (Tamb = +25°C) %
Kov
Vin = 20mV, RL = 2kΩ, CL = 100pF, unity gain 10 10
Gain Bandwidth Product (Tamb = +25°C) MHz
GBP
Vin = 10mV, RL = 2kΩ, CL = 100pF, f= 100kHz 2.5 4 2.5 4
Ri Input Resistance 1012 1012 Ω
3/10
Figure 2.3 – Extrait de datasheet d’amplificateur opérationnel. Les cadres gris sont
ajoutés par l’auteur.
40
A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
L’intensité du courant délivré en sortie est, elle aussi, limitée. On lit sa valeur de 40 mA sur
la datasheet, au milieu de la figure 2.3 ; on la nomme output short-circuit current en anglais,
elle est expérimentalement obtenue en court-circuitant la sortie avec un ampèremètre, afin de
faire débiter une intensité maximale qu’on mesure.
Résistance d’entrée La résistance que présentent les deux entrées de l’amplificateur opé-
rationnel, non-inverseuse et inverseuse, est de 1012 Ω, soit 1 T Ω, prononcé un téra ohm. Cette
valeur est lue sur la datasheet, en bas de la figure 2.3 ; on la nomme input resistance en an-
glais. On en déduit que l’intensité des courants d’entrée est quasi nulle, quels que soient les
potentiels des entrées.
i− = 0
−
is ̸= 0
Les intensités des courants d’entrée v− i+ = 0
d’un amplificateur opérationnel sont + s
nuls : i+ = i− = 0. v+
Vitesse de balayage ou slew rate Un amplificateur opérationnel, comme toute autre puce
électronique, admet une limitation non linéaire en fréquence, nommée vitesse limite de ba-
layage, plus connue sous l’appelation anglaise de slew rate. Son importance pratique ex-
plique la présence de sa valeur numérique parmi les caratéristiques essentielles, présentées
en première page d’une datasheet, sur la figure 2.2, ici 16 V.µ s−1 , et rappelée dans les carac-
téristsiques électriques, sur la figure 2.3.
Les unités du slew rate expliquent sa signification. Il représente la variation maximale de la
tension de sortie de l’amplificateur opérationnel en 1 µ s. Par exemple, la durée minimale pour
que la sortie varie de 12 V est de 0, 75 µ s.
Un exemple expérimental est présenté dans le chapitre 4, à la page 110.
41
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
u2
u1 i2
i1 i− R2
−
R1 i=0
ε
+ s
e
On aboutit donc finalement aux deux équations, écrites dans le formalisme de Laplace :
⎧
⎪ A0
⎨ S (p) = E (p)
1+τp
⎪ R1
⎩ E (p) = E (p) − S (p) ,
R1 + R2
42
É TUDE D ’UN MONTAGE À RÉTROACTION NÉGATIVE : L’AMPLIFICATEUR NON INVERSEUR
E A0
E + S
− 1+τp
R1
R1 + R2
Figure 2.6 – Schéma bloc associé à l’amplificateur non inverseur.
R1
En effet, le ⊖ de E (p) = E (p)⊖ S (p), est obtenu grâce au signe dans le comparateur.
R1 + R2
Un montage à amplificateur opérationnel se met sous la forme d’un système bouclé,
avec comparateur, chaîne directe et chaîne de retour.
43
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
& '
H0 R2 R2 τ
H (p) = où H0 = 1 + et τBF = 1+ .
1 + τBF p R1 R1 A0
GdB 1
= 4, 0.104 rad.s−1
τBF
60
bande passante à −3 dB
40
20 −2
0d
B/
d éca
0 de
! "
−20 ω rad.s−1
102 103 104 105 106 107 108
Figure 2.7 – Gain de l’amplificateur non inverseur (les asymptotes sont en gris).
44
É TUDE D ’UN MONTAGE À RÉTROACTION NÉGATIVE : L’AMPLIFICATEUR NON INVERSEUR
ϕ
0
−π /4
! "
−π /2 ω rad.s−1
102 103 104 105 106 107 108
Figure 2.8 – Phase de l’amplificateur non inverseur (les asymptotes sont en gris).
R1
Ce montage multiplie le signal d’entrée par 1+ ≃ 102 dans toute la zone de pulsation ω ≪
R2
1/τBF = 4.104 rad.s−1 , c’est-à-dire ω < 4.103 rad.s−1 , soit f < 4.103 /2π Hz ≃ 6, 4.102 Hz.
Au delà de cette fréquence, le gain chute et le système intègre le signal d’entrée.
Un système électronique ne réalise la fonction pour laquelle il a été conçu que dans une
zone limitée de fréquence.
45
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
d’amplification du montage ! On est donc amené à transiger : plus l’amplification est forte,
moins la gamme de fréquence utilisable est importante, et vice versa, moins l’amplification
est forte, plus la gamme de fréquence est étendue.
Il faut donc arbitrer entre une forte amplification et une gamme étendue de fréquence, ce qui
se traduit par un produit gain-bande passante constant. Dans cette expression, le gain doit
être compris comme le gain statique.
La bande-passante, bandwidth en anglais, représente la plage de fréquences utiles, effec-
tivement amplifiées par le montage, conformément à son cahier des charges. On utilise la
définition, vue en cours de Sciences industrielles pour l’Ingénieur, de la bande passante à −3
dB (on rencontre aussi, bien que plus rarement, −6 dB) :
soit :
1 1 1
% >√ d’où 2 > 1 + (τBF ω )2 puis ω < .
2 τBF
1 + (τBF ω )2
. /
1
La bande passante à −3 dB est donc l’intervalle de pulsations 0, , qu’on notera aussi
τBF
∆ω = 1/τBF . Plus la bande passante est étendue, plus la gamme de fréquences effectivement
amplifiées est large.
R2
Le gain du montage est H0 = 1 + . Le produit gain-bande passante vaut donc :
R1
& '
R2 1 A0
H0 × ∆ω = 1 + = = constante.
R1 τBF τ
Exemple
On lit, en bas de la datasheet présentée à la page 40, que la valeur typique du produit
gain bande passante, pour le type d’amplificateur opérationnel considéré, est de 4 MHz.
Avec A0 = 2.105, on en déduit τ = 5.10−2 s.
46
É TUDE D ’UN MONTAGE À RÉTROACTION POSITIVE : LE COMPARATEUR À HYSTÉRÉSIS
Remarque
Le choix de l’amplificateur opérationnel, donc de A0 , de τ et de la valeur du produit
gain-bande, est une étape importante dans la conception des circuits électroniques.
Un système réagit d’autant plus rapidement que sa bande passante est large.
Ce point est lié au contenu spectral d’un signal, vu en première année, où il avait été expliqué
que :
• les basses fréquences (valeur moyenne, fondamental et premières harmoniques) contien-
nent la forme générale du signal ;
• les hautes fréquences contiennent les brusques variations et les détails du signal.
Le lecteur pourra se reporter au chapitre 12 Filtrage linéaire, section 2 Contenu spectral
d’un signal, paragraphe 2.1 Décomposition de Fourier, dans S ALAMITO , C ARDINI , J URINE ,
S ANZ, Physique, tout-en-un, PCSI ou MPSI-PTSI, Collection J’intègre, Dunod, 2013.
Ainsi, plus la bande passante du système est large, plus il y a de fréquences et donc d’har-
moniques qui passent à travers et se retrouvent en sortie. Plus le signal de sortie est riche en
hautes fréquences, plus ses variations sont rapides, c’est-à-dire plus le système réagit rapide-
ment.
47
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Attendu que les signes des coefficients du dénominateur ne sont pas identiques, le montage,
bouclé sur l’entrée non inverseuse, est instable.
La rétroaction sur la borne non inverseuse, nommée rétroaction positive, est déstabili-
satrice.
Que vaut alors la sortie ? Le système est instable, donc sa solution homogène diverge. La ten-
sion de sortie ne pouvant croître indéfiniment, elle augmente jusqu’à la tension de saturation
±Vsat et y reste, quel que soit le signal d’entrée.
On en déduit que le montage n’est pas linéaire. En effet, la sortie restant à ±Vsat , elle n’est
plus proportionnelle à l’entrée.
Un montage comparateur à hystérésis, montage instable, n’est pas un système linéaire.
Remarque
Attendu que la sortie n’est plus proportionnelle à l’entrée en régime permament, on
ne peut plus tracer son diagramme de Bode, qui suppose une proportionnalité entre
l’entrée et la sortie, écrite en notation complexe.
48
L IMITE DU GAIN INFINI (RÉGIME LINÉAIRE )
R
R
−
ε
+
e
kR
R s
k " 1.
Si k " 1, alors la rétroaction stabilisatrice l’emporte. Dans le cas contraire, le montage est
instable et fonctionne en comparateur à hystérésis.
49
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Ceci n’est valable que dans le cas d’un fonctionnement linéaire de l’amplificateur opérationnel,
! c’est-à-dire quand la rétroaction négative l’emporte que qu’il ne sature pas.
Cette règle de calcul est maintenant utilisée afin d’établir les fonctions de transfert de mon-
tages classiques, tous bouclés sur la borne inverseuse de l’amplificateur opérationnel, afin
d’assurer la stabilité du montage.
50
L IMITE DU GAIN INFINI (RÉGIME LINÉAIRE )
5.4 Suiveur
Pour ce montage très simple, v+ (t) = e (t), v− (t) = s (t)
et v+ (t) = v− (t) implique donc :
−
s (t) = e (t) . i=0
i+
Sur la figure 2.13, on observe expérimentalement l’en- + s
trée et la sortie, dans le cas, à gauche, où la sortie ne e
dépasse pas la tension de saturation Vsat de l’amplifi-
cateur opérationnel, et dans celui, à droite, où elle est
Figure 2.12 – Suiveur.
écrêtée par Vsat .
1 1
2 2
Ce montage suiveur sert à transmettre une tension sans préléver de puissance. En effet, la
puissance délivrée par le générateur qui impose la tension e, parcouru par le courant d’inten-
sité i+ , vaut ei+ . Attendu que par construction de l’amplificateur opérationnel, i+ = 0, cette
puissance est nulle.
Cette conclusion est liée à l’impédance d’entrée du montage.
L’impédance d’entrée Ze d’un système est le rapport entre la tension d’entrée et l’in-
tensité du courant d’entrée.
Ie Is
E
Ze = E système S
Ie
Figure 2.14 – Impédance d’entrée d’un système.
51
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Dans le cas du suiveur, la tension d’entrée est e et le courant d’entrée est i+ = 0. On en déduit
que son impédance d’entrée est infinie.
− R1
s
i= ̸ 0
=
i+ Ru
+
s Ru e R2 s Ru
e
52
L IMITE DU GAIN INFINI (RÉGIME LINÉAIRE )
électronique
Rs
montage
s′ s Ru
La formule du diviseur de tension mène à une tension de sortie du montage qui diminue à
cause de la résistance d’utilisation Ru . :
Ru
s= s′ < s′ .
Ru + Rs
Dans le cas d’un amplificateur opérationnel, aucune chute de tension n’est observée. Il est
construit de manière à présenter une résistance de sortie quasi nulle. Cette observation est à
ce point systématique, que la valeur de la résistance de sortie ne figure pas une datasheet.
Ainsi, dans les montages suivants, la fonction de transfert reste la même, quelle que soit la
valeur de la résistance de sortie.
u2
u1 i2
i1 i− R2
−
R1 i=0
e
+ s
u1 u2 e − v − v− − s
= + 0 ou = .
R1 R2 R1 R2
Attendu que v− = v+ = 0 :
R2
s (t) = − e (t) .
R1
53
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Ce montage amplificateur inverseur sert à amplifier 4 une4 tension, en présentant un gain né-
4 R2 4
gatif. L’amplificateur opérationnel sature dès que 44 e44 > Vsat , comme le montre la figure
R1
2.18, à droite.
2
1 12
e e
L’impédance d’entrée du montage est Ze = . Attendu que u1 = R1 i1 = e − v− = e, i1 =
i1 R1
et donc :
Ze = R1 .
On retrouve simplement le gain statique du montage amplificateur non inverseur, déjà ob-
servé page 45.
54
L IMITE DU GAIN INFINI (RÉGIME LINÉAIRE )
4& ' 4
4 R2 4
L’amplificateur opérationnel sature dès que 44 1 + e 44 > Vsat , comme le montre la figure
R1
2.20 suivante, à droite.
2
1 12
e
L’impédance d’entrée du montage est Ze = . Attendu que i+ = 0, Ze est infinie.
i+
5.9 Intégrateur
Ce montage comporte un amplificateur opérationnel, une résistance et un condensateur. At-
tendu la présence d’un condensateur de capacité C, toutes les grandeurs seront écrites avec la
notation de Laplace, en majuscules, et avec p = jω .
uC
uR iC
iR i− C
−
R i=0
e
+ s
1
La loi des nœuds IR = IC + I − mène à, avec ZC = et I − = 0 :
Cp
UR E −V− ! "
= CpUC + 0 ou = Cp V − − S .
R R
55
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Attendu que V − = V + = 0 :
1
S (p) = − E (p) .
RCp
Est ainsiˆ réalisée une intégration. En effet, dans le domaine temporel, avec l’équivalence
1
←→ dt :
p
1
ˆ
s (t) = − e (t) dt.
RC
L’intégrateur est qualifié d’inverseur, à cause du signe moins. De plus, l’ensemble est ho-
mogène car le produit RC est en seconde, tout comme dt.
E E
L’impédance d’entrée du montage est Ze = . Attendu que UR = RiR = E −V − = E, IR =
IR R
et donc :
Ze = R.
On câble le montage avec R = 1 kΩ et C = 330 nF. On observe sur les figures 2.22 et 2.23
deux cas importants : l’entrée sinusoïdale et l’entrée en créneaux. On passe de l’une à l’autre
sans modifier ni l’amplitude, ni la période du signal d’entrée, juste en changeant la forme du
signal délivré par le GBF.
Si la fréquence ou la période du signal de sortie sont imposés par l’entrée, que valent les
amplitudes en sortie ?
On observe tout d’abord que le valeurs moyennes des signaux de sortie sont nuls. En effet, la
valeur moyenne du signal d’entrée est nul, il ne peut donc pas y en avoir en sortie.
E0
• Dans le cas où e (t) = E0 cos (ω0t + ϕ ), où E0 = 1 V, s (t) = − sin (ω0t + ϕ ), avec
RCω0
une constante d’intégration nulle car sa valeur moyenne est nulle. L’amplitude crête-à-crête
E0 E0
du signal de sortie est donc 2 × = = 0, 26 V.
RCω0 RCπ f
voie 1
freq
3.7 kHz
voie 1
2
1 C−C
2.0 V
voie 2
C−C
0.26 V
CH1 500mV CH2 50mV 100µ s
Figure 2.22 – Formes d’ondes des tensions d’entrée (voie 1 en noir) et de sortie
(voie 2 en gris). R = 1 kΩ, C = 330 nF.
56
L IMITE DU GAIN INFINI (RÉGIME LINÉAIRE )
• Dans le cas d’un signal d’entrée en créneaux, où e (t) = E0 = 1 V sur la première demi-
période, puis e (t) = −E0 = −1 V sur la seconde demi-période, on intégre l’équation dif-
férentielle sur la première demi-période :
& ' ˆ T /2 & '
T 1 T E0 T
s − s (0) = − E0 dt soit s − s (0) = − .
2 RC 0 2 2RC
E0 T E0 T
La valeur crête-à-crête du signal de sortie est = 0, 41 V, son amplitude .
2RC 4RC
voie 1
période
270 µ s
voie 1
2
1 C−C
2.0 V
voie 2
C−C
0.41 V
Remarque
Le montage intégrateur sature dès que le signal d’entrée présente une composante conti-
nue dans son spectre, aussi faible soit-elle. En effet, ce terme constant est intégré en un
signal proportionnel à t. Ainsi la tension de sortie atteint-elle nécessairement la satura-
tion.
On observe dans les deux cas que l’amplitude du signal de sortie est proportionnelle à la pé-
riode T ou inversement proportionnelle à la pulsation ω . L’amplificateur opérationnel sature
dans le cas de faibles pulsations ou de forte périodes. On limite ce phénomène en construisant
un intégrateur sur une zone limitée en fréquence.
57
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
uC
Attendu que V − = V+ =0: R′
iR′
S (p) R′ 1 iC
=− . uR
E (p) R 1 + R′Cp
iR i− C
On reconnaît un filtre passe-bas, −
de constante de temps τ = R′C, R i=0
qui se comporte en intégrateur e
dans une zone limitée en fré- + s
quence. Ce point est visible avec
un tableau asymptotique :
Figure 2.24 – Intégrateur limité en fréquence.
1 1
domaine de pulsations ω≪ ω≫
τ τ
dénominateur ≃ 1 R′Cp
R′ 1
T (p) ≃ − −
R RCp
pente nulle −20 dB/décade
π
phase 0 −
2
1 10
On retrouve le comportement intégrateur dans la zone ω ≫ ′ , soit ω > ′ . Dans la zone
RC RC
1
ω ≪ ′ , le gain reste borné et ne diverge plus quand ω tend vers 0 ; toutefois, le montage
RC
n’y est plus intégrateur.
Remarque
Pourquoi ne pas utiliser l’amplificateur non inverseur, dans sa zone intégratrice pour
1
ω≫ , vue au paragraphe 2.4 ? La grande différence entre les deux montages est
τBF
la pulsation à partir de laquelle ils intègrent : pour l’amplificateur non inverseur, elle
dépend des paramètres internes de l’amplificateur opérationnel, A0 et τ , qu’on ne peut
pas régler ; pour l’intégrateur limité en fréquence, elle ne dépend que de R′ et C, dipôles
ajoutés par l’utilisateur et dont on peut choisir précisément les valeurs. On préfère donc
un véritable intégrateur limité, et non un montage détourné de son but originel par un
défaut de l’amplificateur opérationnel.
58
L IMITE DU GAIN INFINI (RÉGIME LINÉAIRE )
?
H1 H2 ⇐⇒ H1 H2
Afin de comprendre que ce n’est pas toujours le cas, on expose d’emblée un contre exemple.
e1 R1 s1 e2 R2 s2
C1 C2
Avec les deux montages séparés de la figure 2.26, la formule du diviseur de tension mène à :
1
C1 p 1 1
H1 (p) = = et H2 (p) = .
1 1 + R1C1 p 1 + R2C2 p
R1 +
C1 p
Mais si on les associe en cascade, la formule du diviseur de tension pour le premier montage
n’est plus applicable, à cause du courant de sortie i′ :
iR i′
iC
e1 R1 R2 s2
C1 C2
s1 = e2
59
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Tout le problème provient du courant de sortie i′ du premier étage, qui est aussi le courant
d’entrée du second étage. On dit que le second étage charge le premier ; il modifie alors sa
fonction de transfert. Comment imposer un courant nul ? Il suffit que le second étage présente
une résistance d’entrée infinie ; il impose alors un courant nul, quelle que soit la tension. On
utilise alors un montage suiveur, étudié au paragraphe 5.4, comme le montre la figure 2.28
i+ = 0 R2
+ e2 C2 s2
e1 R1
C1 s1 = v+
On opère de même quand on met en cascade des montages à amplificateur opérationnel, par
exemple un amplificateur inverseur et un intégrateur. Il est expliqué au paragraphe 5.6 que,
attendu la nullité de l’impédance de sortie de l’amplificateur opérationnel, la fonction de
transfert du montage ne dépend pas de l’étage suivant. La fonction de transfert totale est alors
le produit des fonctions de transfert de chaque bloc.
60
L IMITE DU GAIN INFINI (RÉGIME LINÉAIRE )
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• modèle de l’ALI :
– résistance d’entrée infinie
– résistance de sortie nulle
– passe-bas du premier ordre
– saturation de la tension de sortie
– saturation de l’intensité de sortie
• gain statique de l’ALI A0 = 2.105
• temps caractéristique de l’ALI τ = 5.10−2 s
• produit gain-bande
• rétroaction sur la borne inverseuse stabilisatrice
• absence de rétroaction ou rétroaction sur la borne non inverseuse déstabilisatrice
• cas limite de l’ALI de gain statique infini en régime linéaire
SAVOIR-FAIRE
• représenter le système par un schéma-bloc constitué :
– d’un comparateur
– d’une chaîne directe passe-bas du premier ordre
– d’une chaîne de retour
• analyser la stabilité du régime linéaire
• établir la conservation du produit gain-bande sur l’exemple de l’amplificateur non-in-
verseur
• établir les lois entrée-sortie pour les montages :
– suiveur
– amplificateur non inverseur
– amplificateur inverseur
– intégrateur
• exprimer l’impédance d’entrée des montages précédents
• expliquer l’intérêt d’une forte impédance d’entrée et d’une faible impédance de sortie
pour une association en série de systèmes
MOTS-CLÉS
• amplificateur linéaire • amplificateur • produit gain-bande
intégré ALI opérationnel • rétroaction
61
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Exercices
S’ENTRAÎNER
−E0
5. Sur la forme d’onde de la sortie, tracée à la question précédente, apparaissent deux valeurs
particulières de tension, nommés état haut et état bas. Quelle est la durée de passage de l’un
à l’autre ?
62
S’ ENTRAÎNER
Exercices
2. De quel type de filtre s’agit-il (passe-bas,
haut, bande. . .) ? Dans quelle zone de fré- R
−
quence sert-il de dérivateur ? d’intégrateur ?
Que vaut alors la phase asymptotique dans C R
e
cette zone ? + s
3. Quelle est l’équation différentielle reliant
e à s?
4. On réalise un essai indiciel de hauteur E0 .
a. Que vaut s (0+ ) ?
b. Calculer et représenter graphiquement s (t).
c. Quelle est l’utilité d’un tel essai ?
GdB
20
−20
−40
! "
−20 ω rad.s−1
1 101 102 103 104 105 106
2.5 Passe-tout (⋆ )
63
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Exercices
R′
4. On alimente le circuit avec un échelon de − R′
hauteur E0 . Calculer et représenter la sortie
s (t). Commenter le phénomène observé en
t = 0 en liaison avec le contenu spectral d’un +
signal. R
e (t) C s (t)
ϕ
0
−π /2
! "
−π ω rad.s−1
102 103 104 105 106 107 108
APPROFONDIR
e R
E0 R R
M C2
−
e (t) C1
t + s (t)
64
A PPROFONDIR
Exercices
Commment choisir la valeur R de la résistance pour que la sortie soit un signal constant, dans
le cas où C1 = 22 nF et C2 = 330 nF ? Que vaut alors la sortie ?
1 ′
2 R Cp
1. Le montage ci-contre admet comme transmittance H (p) = − .
1 + RCp + 12 RR′C2 p2
Son diagramme de Bode est le suivant.
Les coordonnées des points A et B sont : C
R′
GdB (A) = 28, 0 R C
ωA = 4, 25.103 rad.s−1 −
GdB (B) = 14, 0
ωB = 4, 25.103 rad.s−1 .
e (t) R
+ s (t)
En déduire les valeurs de R′ et C, sa-
chant R = 1, 0 kΩ.
GdB
40
A
20
B
0
−20
! "
−40 ω rad.s−1
101 102 103 104 105
Préciser la phase qui correspond aux deux segments horizontaux asymptotiques sur le dia-
gramme page suivante.
65
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Exercices
! "
ω rad.s−1
10 101 102 103 104 105 106
2. On alimente le montage avec un signal d’entrée en créneaux, de période Te = 4, 4.10−3 s :
e
E0 & '
E0 4E0 1 t
e (t) =
2
+ ∑ n
π n=1,3,5...
sin n × 2 π
Te
t
GdB GdB
66
A PPROFONDIR
Exercices
4. On alimentage le circuit avec e (t) = E0 + E1 cos (2π fet), où E0 = E1 = 1 V et fe =
1, 6 kHz. Que vaut la sortie s (t) en régime permanent ?
5. Lors du câblage du circuit, la valeur de R2 n’a pas été exactement respectée, c’est-à-dire
(R1 + R2)C ≈ 10−1 s, alors que les valeurs de R1 et C sont bien celles de l’introduction,
R1C = 1, 00.10−3 s. On observe expérimentalement à l’oscilloscope les signaux suivant, avec
e (t) (en gris) et s (t) (en noir).
voie 1 voie 1
freq C−C
30.0 Hz 200 mV
2
1
voie 2 curseurs
C−C ∆t
3.56 V 7.0 ms
67
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Exercices
2. On observe que la réponse au signal d’entrée triangulaire ci-dessous est adoucie par rapport
au prévisions obentues avec un amplificateur opérationnel idéal : pas de pente infinie et s’y
rajoute parfois une composante alternative de pulsation ω0 .
e
E0 − R
T 0
t C
e
+ s
−E0
68
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
1. Attendu que i− = 0, le courant qui circule dans le dipôle C est le même que celui dans R.
Avec V − = V + = 0 :
0−S
Cp (E − 0) = ⇒ S (p) = −RCp E (p) ⇒ H (p) = −RCp,
R
d de
qui réalise bien une dérivation car p ←→ : s = RC .
dt dt
de
2. s (t) = RC = −E0 RCω sin (ω t). L’amplificateur sature, et donc ne fonctionne plus li-
dt
néairement, dès que l’amplitude de s atteint Vsat , soit pour E0 RCω " Vsat , ou ω " Vsat /E0 RC.
Ie
3. Aux bornes du condensateur, E −V − = . Avec un amplificateur qui ne sature pas, V − =
Cp
V + = 0 et Ie = CpE, soit ie (t) = jCω e (t) = jCω E0 exp ( jω t) = Cω E0 exp( j (ω t + π /2)).
D’où ie (t) = Cω E0 cos (ω t + π /2) = −Cω E0 sin (ω t).
La puissance appelée en entrée est p (t) = e (t) ie (t) = −Cω E02 sin (ω t) cos (ω t), de valeur
moyenne nulle. On en peut toutefois pas en conclure que le montage ne consomme rien, car
l’amplificateur consomme une certaine puissance pour fonctionner, au travers de son alimen-
tation +15 V/ − 15 V, non représentée.
T de E0 − (−E0 ) 4E0
4. De 0 à , la pente du signal d’entrée est constante, où = T
= . Dès
2 dt 2
T
lors :
s
RC
4E0
T
T
t
RC0
−4E0
T
69
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Exercices
Corrigés
5. L’état haut vaut 4E0 RC/T et l’état bas l’opposé. Le passage de l’un à l’autre n’est pas
instantané à cause du slew rate. La sortie varie de 8E0 RC/T avec une vitesse de variation de
sr V.µ s−1 , ce qui prend une durée θ = 8E0 RC/T sr.
1. Attendu que i− = 0, le courant qui circule dans le dipôle CR est le même que dans le dipôle
R. Avec v− = v+ = 0 :
E −0 0−S RCp
1
= ⇒ H (p) = − .
R + Cp R 1 + RCp
1
2. Passe-haut de pulsation caratéristique ω0 = dont on simplifie la transmittance dans un
RC
tableau asymptotique :
1 1
ω≪ ≪ω
RC RC
Dénom(p) ≃ 1 RCp
H (p) ≃ −RCp −1
π
phase − −π
2
pente +20 dB/décade 0
1 1
Le filtre est dérivateur dans la zone ω ≪ , soit ω < , et n’est jamais intégrateur. La
RC 10RC
phase dans la zone dérivatrice vaut, avec p = jω :
π π
ϕ = arg (−RC jω ) = arg(−1) + arg( jRCω ) = −π + =− .
2 2
ds de
3. RC + s (t) = −RC .
dt dt
! +" E0
4. a. s 0 = lim pS (p) = lim pH (p) = H (∞) E0 = −E0 .
p→∞ p→∞ p
ds
b. Pour t > 0, e (t) = E0 et l’équation différentielle devient RC + s (t) = 0, dont la solu-
# t $ dt #
t $
tion est s (t) = λ exp − . Avec s (0) = −E0 = λ : s (t) = −E0 exp − .
RC RC
s/E0
RC t
0
2 4 6 RC
−0.5
0, 63 × s (0+ )
−1.0
70
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
c. Un essai indiciel sert à mesurer la constante de temps RC du système, avec la méthode
du temps de variation à 63%.
1. Attendu que i− = 0, le courant qui circule dans le dipôle C1 R est égal à la somme de cux
qui circulent dans C2 et dans R. Avec V − = V + = 0 :
E −0 0−S C1 p S
= + C2 p (0 − S) soit E = − − C2 pS,
R + C11 p R 1 + RC1 p R
RC1 p
donc H (p) = − .
(1 + RC1 p) (1 + RC2 p)
2. Deux pulsations apparaissent sur le diagramme de Bode en amplitude, aux cassures des
asymptotes. On lit graphiquement 104 rad.s−1 et 40 rad.s−1 . À ce stade, on ne sait pas si
104 rad.s−1 = 1/RC1 et 40 rad.s−1 = 1/RC2 ou l’inverse. On simplifie alors la transmittance
dans les deux cas. Les deux tableau sont en fin d’exercice, page suivante.
On voit dans les deux cas que les pulsations de cassure, observées sur le diagramme de Bode,
correspondent bien à 1/RC1 et 1/RC2 , donc que C1 ̸= C2 . La partie centrale, de pente nulle,
étant à 0 dB, seul le premier cas convient : 104 rad.s−1 = 1/RC1 et 40 rad.s−1 = 1/RC2 , donc
RC1 = 10−4 s et RC2 = 2, 5.10−2 s.
1 1
3. Le montage est dérivateur pour ω ≪ , c’est-à-dire ω < ; il est intégrateur pour
RC1 10RC1
1 10
ω≫ , c’est-à-dire ω > .
RC2 RC2
4. Le courant
& ' d’entrée Ie est celui qui passe dans le dipôle RC1 . D’après la loi d’Ohm, E − 0 =
1 E 1
R+ Ie ; ainsi Ze = = R + .
C1 p Ie C1 p
1 1 1 1
ω≪ ≪ω ≪ ≪ω
RC1 RC1 RC2 RC2
1 + R1Cp ≃ 1 RC1 p RC1 p
1 + R2Cp ≃ 1 1 RC2 p
1
H (p) ≃ −RC1 p −1 −
RC2 p
π π π 3π
phase −π + =− −1 −π − =−
2 2 2 2
pente +20 dB/décade 0 −20 dB/décade
71
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Exercices
Corrigés
1 1 1 1
ω≪ ≪ω ≪ ≪ω
RC2 RC2 RC1 RC1
1 + R1Cp ≃ 1 1 RC1 p
1 + R2Cp ≃ 1 RC2 p RC2 p
C1 1
H (p) ≃ −RC1 p − −
C2 RC2 p
π π π 3π
phase −π + =− −1 −π − =−
2 2 2 2
pente +20 dB/décade 0 −20 dB/décade
2.5 Passe-tout
1. Stable car rétroaction uniquement négative sur l’amplificateur opérationnel. Attendu que
1
V+ Cp 1
i+ = 0, on reconnaît un pont diviseur : = 1
= . Attendu que i− = 0, le
E R + Cp 1 + RCp
courant qui circule dans les deux résistances R est identique :
E −V− V− − S E +S
= d’où V − = .
R′ R′ 2
Avec un amplificateur de gain infini, V + = V − et :
1 E +S
E= ⇒ 2E = (1 + RCp)E + (1 + RCp)S,
1 + RCp 2
1 − RCp
(1 − RCp)E = (1 + RCp)S ⇒ H (p) = .
1 + RCp
1 − jRCω
2. Le gain est le module de H ( jω ) = . Il vaut 1 car le numérateur et le dénomina-
1 + jRCω
teur sont
& des'complexes conjugués, de même & module.
'
1 1− j 1 π π
Et H j = , dont la phase est ϕ = arg(1 − j) − arg(1 + j) = − − =
RC 1+ j RC 4 4
π 1 4 −1 −5
− . On en déduit par lecture graphique = 3.10 rad.s donc RC = 3, 3.10 s.
2 RC
3. Ce montage laisse passer toutes les fréquences, d’où son nom de passse-tout, mais les
déphase ; c’est un passe-tout déphaseur.
ds de
4. L’équation différentielle qui régit l’évolution du circuit est RC + s = −RC + e. At-
dt dt #
ds t$
tendu que e (t > 0) = E0 , pour t > 0 : RC + s = E0 , qui s’intègre en : s (t) = µ exp − +
dt τ
E0 .
On trouve la constante d’intégration µ avec la condition initiale :
72
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
• la tension aux bornes du condensateur, initialement déchargé, est continue donc v+ (0+ ) =
E0 + s (0+ )
0 ; ainsi v− (0+ ) = = 0 et donc s (0+ ) = −E0 ;
2
E0
• théorème de la valeur initiale, avec E (p) = pour un échelon :
p
! " E0
s 0+ = lim pS (p) = lim pH (p) = H (∞) E0 = −E0 .
p→∞ p→∞ p
# # t $$
Finalement s (0+ ) = µ + E0 = −E0 donc µ = −2E0 et s () = E0 1 − 2 exp − .
RC
s/E0
1
t
2 4 6 RC
−1
La sortie est discontinue en 0 car le filtre laisse passer les hautes fréquences, c’est-à-dire
H (∞) ̸= 0. Ces hautes fréquences sont nécessaires pour construire de brusques variations du
signal.
73
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Exercices
Corrigés
ω ≪ ω0 ω0 ≪ ω
Dénom(p) ≃ 1 R2C1C2 p2
1
H (p) ≃ −1 −
R2C1C2 p2
π
phase −π −π − 2 × = −2π
2
pente 0 −40 dB/décade
! " π
Phase pour ω0 ≪ ω : ϕ = arg (−1) − arg R2C1C2 − 2 arg( jω ) = −π − 0 − 2 × .
2
∞
4. Le signal créneau se décompose en série de Fourier : e (t) = ⟨e⟩ + ∑ En cos (nωet + ϕn ),
n=1
2π
où ωe = . On souhaite un signal constant en sortie, c’est-à-dire que seule la valeur moyen-
Te
E0
ne ⟨e⟩ = doit passer à travers le filtre : le fondamental de pulsation ωe et les harmoniques
2
ωe
de pulsations nωe doivent être filtrées. C’est le cas dès que ω0 ≪ ωe , soit ω0 < . Numéri-
& '2 10
1 10 E0
quement, R > = 2, 2.105 Ω. la sortie vaut alors .
C1C2 ωe 2
V+ 2R 2RCp V− 2R′ 2
= 1
= et = ′ = .
E 2R + Cp 1 + 2RCp S 2R + R′ 3
3RCp
De plus, V + = V − impose H (p) = .
1 + 2RCp
E
2. On cherche Ze = . On calcule l’intensité de chaque courant en fonction de E :
Ie
IC 2RCp E
E −V+ = =E− E= ,
Cp 1 + 2RCp 1 + 2RCp
74
C ORRIGÉS
Exercices
iR
Corrigés
ie iC
+ R
1 E C
Au final Ie = IC + IR = et :
1 + 2RCp R
−
Ze = R + 2R2Cp = R + Lp.
e (t)
Labobine présente donc une résistance R′
r = R et une inductance L = 2R2C. 2R 2R′ s (t)
2ξ ωp0
1. C’est un passe-bande, de transmittance canonique H (p) = −H0 # $2 , donc
1 + 2ξ ωp0 + p
ω0
6
2
de pulsation caratéristique ω0 = . La transmittance est maximum en ω0 et vaut
RR′C2 & ′'
R′ R
H ( ω0 ) = − car 12 RR′C2 p2 = −1 pour p = jω0 ; d’où un gain de dB de 20 log . On
2R 2R
en déduit ω0 = ωA = 4, 25.103 rad.s−1 et :
& ′'
R
GdB (A) = 28, 0 = 20 log soit R′ = 50, 2 R = 50, 2 kΩ.
2R
On simplifie la transmittance dans un tableau asymptotique. On y lit directement les valeurs
des pentes et des phases des deux segments rectilignes :
ω ≪ ω0 ω0 ≪ ω
1 ′ 2 2
Dénom(p) ≃ 1 2 RR C p
1
H (p) ≃ − 12 R′Cp −
RCp
π π π 3π
phase −π + =− −π − = −
2 2 2 2
pente +20 dB/décade −20 dB/décade
75
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Exercices
Corrigés
6
2
Puis, avec ω0 = = 4, 25.103 rad.s−1 : C = 47 nF.
RR′C2
∞
2. Le signal créneau se décompose en série de Fourier : e (t) = ⟨e⟩ + ∑ En cos (nωet + ϕn ),
n=1
2π
où ωe = . Y a-t-il une harmonique qui soit de pulsation ω0 ? Il faut alors qu’il existe un
Te
2π
entier n tel que n = ω0 , soit n = 3, 0. L’harmonique 3 passe à travers le filtre avec un
Te
gain H (3ωe ) = H (ω0 ) = −25, alors que la valeur moyenne (composante de pulsation nulle),
le fondamental et toutes les autres harmoniques sont absorbées. Cette harmonique s’écrit
4E0 1 100E0
e3 (t) = × sin (3ωet). Il ne reste donc en sortie que s (t) = − sin (3ωet).
π 3 3π
1 1 1 1
ω≪ ≪ω ≪ ≪ω
(R1 + R2)C (R1 + R2 )C R1C R1C
Num (p) ≃ 1 (R1 + R2)Cp (R1 + R2 )C
Dénom(p) ≃ 1 1 R1Cp
R2
H (p) ≃ 1 (R1 + R2)Cp 1+
R1
π
phase 0 0
2
pente 0 +20 dB/décade 0
& ' & '
R2 (R1 + R2 )C ! "
20 log 1 + = 20 log = 20 log 102 = 40 dB.
R1 R1C
Les asymptotes sont en gris sur les diagrammes page suivante.
Attendu l’étroitesse de la zone asymptotique à π /2, la phase ne parvient pas à son expression
asymptotique.
1
Le montage accentue les pulsations ω ≫ en les multipliant par 100.
R1C
4. L’entrée est composée de deux signaux, l’un à la pulsation nulle, l’autre à ωe = 2π fe =
76
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
GdB
60
40
20 éc ade
/d
0 dB
+2
0
! "
−20 ω rad.s−1
10−1 1 101 102 103 104 105
ϕ
π /2
π /4
! "
0 ω rad.s−1
10−1 1 101 102 103 104 105
77
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Exercices
Corrigés
Le signal e (en gris) est en retard sur le signal s (en noir) car il passe après par 0.
S (p) 1 + (R1 + R2 )Cp
c. = donc (1 + R1Cp) S (p) = (1 + (R1 + R2)Cp) E (p). D’où
E (p) 1 + R1Cp
ds de
l’équation différentielle R1C +s = (R1 + R2 )C +e, qui devient, pour t > 0 où e (t) = E0 :
dt dt
& '
ds t
R1C + s = E0 ⇒ s (t) = E0 + λ exp − .
dt R1C
E0
t
0 1 2 3 4 5 6 7 R1C
2 +
Le signal de sortie de l’amplificateur opérationnel vaut 10 E0 en t = 0 . Afin qu’il ne sature
pas, il convient de garder :
VSAT
102 E0 < VSAT ⇒ E0 < = 1, 5.10−1 V.
102
A0
6. a. S (p) = Ad (p) E (p) = E (p), où A0 = 2.105 et τ ≈ 10−2 s.
1+τp
A0 ! + "
b. S (p) = V (p) − V − (p) donc :
1+τp
& '
A0 1 + R1Cp
S (p) = E (p) − S (p) .
1+τp 1 + (R1 + R2)Cp
78
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
D’où :
! "
S (p) 1 + A0 + (τ + R1C + R2C + A0 R1C) p + (R1 + R2 )Cτ p2 =
A0 (1 + (R1 + R2)Cp) E (p) ,
! "
Attendu que 1 ≪ A0 et τ = 10−2 s, R1C = 10−3 s, R2C = 10−1 s ≪ A0 R1C = 102 s :
! "
S (p) A0 + A0 R1Cp + (R1 + R2 )Cτ p2 = A0 (1 + (R1 + R2 )Cp) E (p) ,
& '
(R1 + R2)Cτ 2
S (p) 1 + R1Cp + p = (1 + (R1 + R2)Cp) E (p) ,
A0
qui se factorise en :
& '
(R1 + R2 ) τ
S (p) (1 + R1Cp) 1 + p = (1 + (R1 + R2 )Cp) E (p) ,
R1 A0
(R1 + R2) τ
R1C + = R1C.
0123 R1 A0
0 12 3
10−3 s
5.10−6 s
1 + (R1 + R2 )Cp
Finalement : H (p) = & '.
(R1 + R2) τ
(1 + R1Cp) 1 + p
R1 A0
c. Lors d’un essai indiciel, s (0+ ) = H (∞) E0 = 0 et la sortie reste continue en t = 0.
ds ! + " ! ! "" E0 A0
d. 0 = lim p pS (p) − s 0+ = lim p2 H (p) = E0 .
dt p→∞ p→∞ p τ
ds ! + " ! " R2
Numériquement, 0 = 2.107 E0 V.s−1 : la pente est très élevée, la montée de 0 à E0
dt R1
s’effectue en une durée très brève, on a l’impression visuelle de garder un signal discontinu.
S (p) A0
1. La fonction de transfert de l’amplificateur opérationnel est Ad (p) = = , où
E (p) 1 + τ p
E (p) = V + (p) −V − (p) = −V − (p). Il faut recalculer V − (p) car avec un amplificateur réel,
V + (p) ̸= V − (p) :
! " V− −S RCpE + S
Cp E − V − = ⇒ (1 + RCp)V − = RCpE + S ⇒ E =− .
R 1 + RCp
79
CHAPITRE 2 – A MPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ
Exercices
Corrigés
A0 RCpE + S
Alors : S = − ⇒ (1 + τ p)(1 + RCp)S = −A0 RCpE − A0S.
1 + τ p 1 + RCp
On en tire, avec A0 ≫ 1 : ( 1 + A0 + (τ + RC) p + τ RCp2 ) S = −RCpE.
0 12 3
= A0
−RCp
En divisant chaque terme par A0 : H (p) = . On reconnaît un passe-
RC + τ RCτ 2
1+ p+ p
A0 A0
bande d’ordre deux. De plus, si A0 → ∞, alors on tend vers H (p) = −RCp, qui est la fonction
de transfert dans le cas idéal.
2. a. Le système ne laisse pas passer les hautes fréquences, car H (∞) = 0 ; il est donc
impossible d’obtenir de brusques variations en sortie. La sortie est donc adoucie.
2ξ ωp0
b. Le passe-bande, dont la fonction de transfert s’écrit H (p) = H0 # $2 sous
1 + 2ξ ωp0 + ωp0
6
A0
forme canonique, est centré sur la pulsation ω0 = . C’est cette pulsation qui est la plus
RCτ
amplifiée et qui se voit, s’il y a résonance. C’est le cas si le coefficient d’amortissement ξ est
RC + τ 2ξ RC + τ
faible, c’est-à-dire ξ < 1. Or = donc ξ = √ < 1.
A0 ω0 2 A0 RCτ
De plus, pour que la pusaltion soit amplifiée, il faut qu’elle existe, c’est-à-dire qu’une harmo-
nique à ω0 existe dans le spectre de e. Or les harmoniques sont de pulsation multiple de celle
du fondamental, 2π /T . Il faut donc qu’il existe un entier n tel que n2π /T ≃ ω0 .
80
3
Il existe plusieurs grands types de montages électroniques qui délivrent des oscillations, sin-
susoïdales pour la génération de fréquences, rectangulaires pour les signaux d’horloge des
ordinateurs. . . Dans un premier chapitre, des oscillateurs, qui délivrent conditionnellement
un signal sinusoïdal, sont étudiés.
amplificateur
∼
/
∼
∼
/ passe-bande
R2
i2
R1
Amplificateur
i1 i−
−
v+ i+
+
s
C
iC
Passe-bande
iRC
iR
R C R
La tension s n’est pas la tension de sortie du montage. En effet, ce circuit bouclé n’a ni entrée,
ni sortie définie. L’observation expérimentale montre que lorsqu’il oscille, tous les points du
circuit oscillent à la même pulsation. Le signal peut être prélevé en tout point du circuit ; une
étude ultérieure montre que la tension v+ est « plus sinusoïdale » que la tension s.
On étudie maintenant chaque bloc séparément.
a) Amplificateur
La loi des nœuds, i1 = i2 + i− , exprimée en terme de potentiels, mène à :
0 −V− V − − S − R1
= +i donc, avec i− = 0, V − = S.
R1 R2 R1 + R2
S R2
= 1+ = A.
V+ R1
R2
Attendu que A = 1 + > 1, il s’agit bien d’un amplificateur.
R1
82
C ONDITIONS THÉORIQUES D ’AUTO - OSCILLATION
b) Passe-bande
La loi des nœuds, iC + iR + iRC = i+ = 0, exprimée en terme de potentiels, mène à :
! " 0 −V+ S −V+
0 − V + Cp + + 1
= 0.
R R + Cp
D’où :
& ' & '
Cp 1 Cp + RCp RCp
S = Cp + + V soit S = RCp + 1 + V +,
1 + RCp R 1 + RCp 1 + RCp 1 + RCp
ainsi :
# $ V+ RCp
RCp S = (1 + RCp)2 + RCp V + soit = .
S 1 + 3RCp + R2C2 p2
c) Montage bouclé
R2
1+
R1
V+ S
RCp
1 + 3RCp + R2C2 p2
Figure 3.3 – Schéma-bloc de l’oscillateur de Wien.
83
CHAPITRE 3 – O SCILLATEURS QUASI - SINUSOÏDAUX
Afin d’étudier l’apparition des oscillations, on cherche une équation différentielle à laquelle
obéit une tension du montage. On part de la fonction de transfert du passe-bande :
V+ RCp ! "
= donc R2C2 p2 + 3RCp + 1 V + = RCpS,
S 1 + 3RCp + R2C2 p2
84
C ONDITION DE DÉMARRAGE DES OSCILLATIONS
d 2 v+ dv+ ds
(RC)2 + 3RC + v+ (t) = RC .
dt 2 dt dt
& '
R2 +
Puis on utilise le lien entre v+ et s qu’impose l’amplificateur, s (t) = 1 + v (t). Alors :
R1
& '
d 2 v+ dv+ R2 dv+
(RC)2 + 3RC + v +
(t) = RC 1 + ,
dt 2 dt R1 dt
Remarque
Attendu que les tensions v+ et s sont proportionnelles, via l’amplificateur, s obéit à la
même équation différentielle.
R2
2− < 0 soit R2 > 2R1 .
R1
Pris indépendamment, l’amplificateur et le passe-bande sont tous les deux stables. C’est leur
! association qui forme un système bouclé instable.
On observe expérimentalement que le montage oscille pour R2 > 2R1 . Mais plus on s’éloigne
de la condition limite d’oscillation, R2 = 2R1 , moins les oscillations sont harmoniques et
d’une période plus grande que T0 = 2π /ω0, comme le montrent les relevés suivants, sur la
figure 3.4, où R = 1, 0 kΩ et C = 330 nF, soit T0 = 2π RC ≃ 2, 1 ms. L’amplitude des signaux
observés est analysée dans le paragraphe suivant.
85
CHAPITRE 3 – O SCILLATEURS QUASI - SINUSOÏDAUX
12 2
1
a b
CH1 5V CH2 5V 1 ms CH1 5V CH2 5V 1 ms
12 2
1
c d
CH1 5V CH2 5V 1 ms CH1 5V CH2 5V 1 ms
Figure 3.4 – Formes d’ondes des tensions s (voie 1 en noir) et v+ (voie 2 en gris).
On précise dans chaque cas le rapport des résistances R2 sur 2R1 , ainsi que la période mesurée.
Plus on s’éloigne du cas limite R2 = 2R1 , moins les oscillations sont sinusoïdales et plus la
période augmente :
cas a b c d
R2
1, 01 1, 03 1, 5 3
2R1
T (ms) 2, 1 2, 1 2, 4 3, 2
Les courbes peuvent être simulées grâce au programme suivant en langage Python, dans
lequel les tensions s et v+ sont notées s et v, où les caratéristiques H0 , ω0 et ξ du passe-bande
et A du l’amplificateur sont réglables. Le programme calcule les valeurs de s (t) et v+ (t),
en tenant compte de la saturation de l’amplificateur opérationnel à Vsat avec la commande
lineaire=abs(A*v)<Usat. Il affiche les résultats entre les dates tmin et tmax.
86
C ONDITION DE DÉMARRAGE DES OSCILLATIONS
Programme (python)
from pylab import *
from scipy.integrate import odeint
parametres=(A,H0,xi,w0,Usat,v0,tmin,tmax)=
(1.1,1/3,1.5,6,15,0.1,40,50)
Nmax=1000
t=linspace(0,tmax,Nmax)
Nmin=(tmin*Nmax)//tmax
def f(X,t):
s,v,sp,vp=X
lineaire=abs(A*v)<Usat
sp=A*vp*lineaire
vpp=2*xi*w0*(sp*H0-vp)-w0**2*v
spp=A*vpp*lineaire
return [sp,vp,spp,vpp]
X=odeint(f,[A*v0,v0,0,0],t)
(s,v)=transpose(X)[[0,1]]
subplot(211);title(’A=’+str(A)+’, xi=’+str(xi))
plot(t,v,t,s);xlim(tmin,tmax);grid()
show()
Ces harmoniques supplémentaires sont filtrées par le passe-bande, centré sur ω0 . La tension
prélevée à l’entrée non-inverseuse, v+ , apparaît donc « plus sinusoïdale » que celle en sortie
de l’amplificateur opérationnel, car moins riche en harmoniques.
87
CHAPITRE 3 – O SCILLATEURS QUASI - SINUSOÏDAUX
Ainsi, sur les cas a et b de la figure 3.4, alors que la tension s est légèrement écrêtée par Vsat ,
ce n’est pas le cas de v+ qui reste quasiment harmonique.
La tension la « plus sinusoïdale » est observée en sortie du passe-bande.
1
Vsat
3
Vsat
origine des dates ici ⇒ v+ (t) = sin (ω0t)
3
CH1 2V
Figure 3.5 – Diverses modélisations de la tension v+ .
1
On retrouve ainsi les enseignements du paragraphe 2, R1 = 2R2 et ω0 = , qui sont donc
RC
entièrement contenus dans l’équation différentielle sur une tension du montage.
88
C ONDITION DE DÉMARRAGE DES OSCILLATIONS
89
CHAPITRE 3 – O SCILLATEURS QUASI - SINUSOÏDAUX
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• réalisation d’un oscillateur en bouclant un passe-bande du deuxième ordre avec un am-
plificateur
SAVOIR-FAIRE
• exprimer les conditions théoriques (gain et fréquence) d’auto-oscillation sinusoïdale
d’un système linéaire boucle
• analyser sur l’équation différentielle la condition de démarrage des oscillations
• interpréter le rôle des non linéarités dans la stabilisation de l’amplitude des oscillations
MOTS-CLÉS
• oscillateur quasi-sinusoï- • condition d’oscillation • amplitude d’oscillation
dal • pulsation d’oscillation
90
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
R2
R1 −
M
L +
R
e C L s L
R
e C L s
cellule de Hartley
91
CHAPITRE 3 – O SCILLATEURS QUASI - SINUSOÏDAUX
Exercices
APPROFONDIR
X − R
AO3
+
− R1 − R2
R1 AO1 R2 AO2
+ +
C C
R1 R2
92
A PPROFONDIR
Exercices
4. Par quoi l’amplitude des oscillations est-elle limitée ?
5. Pour quelle valeur X0 de X a-t-on des oscillations quasi-sinusoïdales ? À quelle pulsation ?
6. Dans le cas des oscillations quasi-sinusoïdales, les trois signaux de sortie des amplifica-
teurs opérationnel ont-ils la même amplitude ? Sont-ils en phase ?
R1 C2
− C1 R2
−
+
C3 R3 +
1. Mettre le circuit sous forme d’un schéma-bloc dans lequel apparaissent trois bloc, dont on
établira les transmittances.
2. À quelle(s) condition(s) sur les Ri et les Ci le système est-il un oscillateur sinusoïdal ?
Quelle est alors la pulsation ?
3. Quelle est la limite supérieure à cette pulsation ? On répondra avec une expression littérale
de ωmax .
4. Dans ce fonctionnement, quel est le déphasage entre les deux tensions de sortie des ampli-
ficateurs opérationnels ? Justifier alors le nom du montage.
5. Les résistances du montage dissipent de l’énergie mais l’amplitude des oscillations ne
diminue pas. Qui fournit cette énergie ?
93
CHAPITRE 3 – O SCILLATEURS QUASI - SINUSOÏDAUX
Exercices
R
L Cb U (t) Cs −Rn
Justifier que l’on puisse remplacer les deux condensateurs par un seul de capacité Ceq dont
on donnera l’expression en fonction de Cb et Cs .
5. Montrer que la tension U (t) aux bornes de la boucle verifie une équation différentielle de
d2U dU
la forme a 2 + d + (1 − c)U = 0. Donner les expressions de a, b et c en fonction de L,
dt dt
Ceq , Rb et Rn .
6. Quelle est la condition nécessaire sur b pour que les solutions de l’équation différentielle
soient
7 sinusoïdales ? En déduire la valeur à fixer à Rn en fonction de Rb et Q, avec Q =
1 L
.
Rb Ceq
7. Montrer que les solutions sont effectivement des sinusoïde des Q > Qlim . En pratique, la
condition Q > Qlim n’est pas suffisante pour assurer une bonne stabilité et une bonne fiabilité
du montage. La valeur de Q minimale recommandée est de l’ordre de 8.
1 1
8. En déduire dans ce cas que l’on peut écrire la relation approchée f = 5 avec une
2π LCeq
erreur relative inférieur à 1%.
9. On désire que la fréquence d’oscillation f soit de 50 kHz avec une boucle ayant une
inductance L = 150 µ H, une capacité C = 10 nF et une résistance Rb = 0, 7 Ω.
Calculer la valeur de la capacité Cs à intégrer dans le circuit oscillant. La valeur de Q est-elle
satisfaisante ?
10. En pratique, la condition b = 0 ne permet pas l’amorçage des oscillations. Quel est le
signe de b permettant l’amorçage des oscillation ? Rn doit-il être plus petit au plus grand que
Q2 R b ?
11. Par quoi est limité l’amplitude des oscillations générées par le circuit ?
94
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
S (p) R RCp
1. Diviseur de tension : = 1
= . On reconnaît un filtre
E (p) R + Lp + Cp 1 + RCp + LCp2
passe-bande :
⎧
⎪ 1 1
⎪
⎨ LC = 2 ω0 = √ = 17.103 rad.s−1
ω0 LC
⇒ 6 et H0 = 1.
⎪
⎪ 2m R C
⎩ RC = m= = 1, 0.10−2
ω0 2 L
6
1 1 L
2. Q = = = 50 ≫ 1 : le filtre est sélectif, c’est-à-dire qu’il ne laisse passer que la
2m R C
fréquence ω0 et élimine toutes les autres.
3. a. Pour un amplificateur opérationnel idéal en fonctionnement linéaire, la loi des nœuds
mène à, avec i− = 0 :
0 − v− 0−e
= + i− ⇒ v− = xe = v+ .
xR (1 − x)R
Ainsi :
S (p) RCp d2 s ds de
= donc LC + RC + s = RC ,
E (p) 1 + RCp + LCp2 dt 2 dt dt
devient, avec s = v+ = v− = xe :
& '
d2 s ds RC ds d2 s 1 ds
LC 2 + RC + s = soit LC 2 + RC 1 − + s = 0.
dt dt x dt dt x dt
1
Le montage du deuxième ordre oscille spontanément dès qu’il est instable, soit pour 1 − <
x
0 : x < 1.
1
b. Les oscillations sont sinusoïdales si x −→ 1, à la pulsation ω0 = √ .
< LC
c. L’amplificateur opérationnel fixe l’amplitude des oscillations à VSAT , à un décallage
près de l’origine des temps pour éliminer le déphasage : e (t) = VSAT cos (ω0t). Ainsi :
95
CHAPITRE 3 – O SCILLATEURS QUASI - SINUSOÏDAUX
Exercices
Corrigés
S Lp 1
1. Soit VM le potentiel du nœud M. Avec un diviseur de tension, = = . De
VM Lp + Lp 2
plus, la loi des nœuds en M mène à :
E − VM VM − 0 2Lp
= Cp (VM − 0) + ⇒ VM = E,
R 2Lp R + 2Lp + 2RLCp2
L
S Rp
et ainsi : = .
E 1 + 2 RL p + 2LCp2
2. La cellule de Hartley impose :
L
S Rp d2 s L ds L de
= L
⇒ 2LC +2 +s = .
E 1 + 2 R p + 2LCp2 dt 2 R dt R dt
v− − 0 e − v− R2
= i− + ⇒ v− = e.
R2 R1 R1 + R2
R2
Pour un amplificateur opérationnel en régime linéaire, v+ = v− , qui vaut ici s : s = e.
R1 + R2
On élime une tension, par exemple e :
& ' & '
d2 s L ds L R1 ds d2 s L R1 ds
2LC 2 + 2 +s = 1+ soit 2LC 2 + 1− + s = 0.
dt R dt R R2 dt dt R R2 dt
R1
Le montage oscille dès qu’il est instable, c’est-à-dire pour 1 − < 0, donc R1 > R2 .
R2
d2 s
3. Oscillations sinusoïdales si R1 −→ R2 . L’équation différentielle devient alors 2LC 2 +
> dt
1
s = 0, qui est celle d’un oscillateur à la pulsation ωosc = √ .
2LC
On retrouve la pulsation du passe-bande. Toutes les autres fréquences sont filtrées, seule celle
à ωosc passe à travers le filtre.
4. L’amplitude des oscillations
& est'limitée par la tension de saturation de l’amplificateur opé-
t
rationnel : e (t) = Vsat cos √ , où le déphasage est pris nul via un décalage de l’origine
2LC
des temps. & '
R2 e Vsat t
De plus, quand R1 −→ R2 , s = e = , donc s (t) = cos √ .
> R1 + R2 2 2 2LC
1. Si l’impédance d’entrée du bloc de gain G est infinie, alors son courant d’entrée est nul.
96
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
2. Soit U la tension d’entrée du bloc de gain G ; celle de sortie vaut donc GU. La loi des
nœuds, en entrée du bloc de gain G, avec Ie = 0, mène à :
GU − U U −0 C1 p U
1
= C2 p (U − 0) + + Ie ⇒ (G − 1)U = C2 pU + .
R1 + C1 p R2 1 + R1C1 p R2
En multipliant par R2 :
R2C1 p
(G − 1)U = (1 + R2C2 p)U ⇒ (G − 1)R2C1 pU = (1 + R1C1 p) (1 + R2C2 p)U.
1 + R1C1 p
! "
On ordonne les termes : 1 + (R1C1 + R2C2 − (G − 1)R2C1 ) p + R1C1 R2C2 p2 U = 0.
# $
Attendu qu’aux bornes du dipôle R1C1 , GU −U = R1 + C11 p I, soit U = Zeq I, l’intensité du
courant I obéit à la même équation différentielle que la tension U :
d2 i di
R1C1 R2C2 + (R1C1 + R2C2 − (G − 1)R2C1 ) + i = 0.
dt 2 dt
3. Le montage est instable et oscille dès que (R1C1 + R2C2 − (G − 1)R2C1 ) < 0, soit 1 +
R1 C2
+ < G.
R2 C1
R1 C2
4. À la limite où G tend vers 1 + + par valeurs supérieures, on obtient un système
R2 C1
d2 i
décrit par R1C1 R2C2 2 + i = 0, c’est-à-dire un oscillateur sinusoïdal de pulsation ω =
dt
1 1
√ , donc de fréquence f = √ .
R1 R2C1C2 2π R1 R2C1C2
1. Chaque amplificateur opérationnel est rétroactionné sur sa borne inverseuse. Cette rétro-
action est stablisatrice.
2. L’amplificateur opérationnel 3 sert d’amplificateur et les 1 et 2 de cellules oscillantes.
Pour l’amplificateur opérationnel 1, un diviseur de tension mène à :
V1+ R1 R1Cp τ1 p
= = = .
S3 1
R1 + Cp 1 + R1Cp 1 + τ1 p
S3 − V1− V − − S1 S1 + S3
= I1− + 1 ⇒ V1− = .
R1 R1 2
Avec V1− = V1+ (à cause de la rétroaction négative et du démarrage linéaire des oscillations) :
τ1 p S1 + S3 S1 τ1 p − 1
S3 = ⇒ 2τ1 pS3 = (1 + τ1 p) S3 + (1 + τ1 p) S1 ⇒ = = H1 .
1 + τ1 p 2 S3 τ1 p + 1
97
CHAPITRE 3 – O SCILLATEURS QUASI - SINUSOÏDAUX
Exercices
Corrigés
S2 τ2 p − 1
De même : = = H2 . Quant à l’amplificateur opérationnel 3, la loi des nœuds à
S1 τ2 p + 1
l’entrée inverseuse, avec I3− = 0 et V3− = V3+ , mène à :
S3 − V3− V − − S2 S3 X
= I3− + 3 ⇒ = − = H3 .
X R S2 R
3. Le système se formalise sous forme de schéma-bloc :
H3
S3 S2
H1 H2
S1
On Cherche à quelle équation différentielle obéissent les des trois tensions s1 (t), s2 (t) ou
s3 (t). Par exemple, pour s3 (t) :
τ1 p − 1 τ2 p − 1 X
S3 (p) = H1 (p) H2 (p) H3 (p) S3 (p) ⇒ S3 (p) = − S3 (p) .
τ1Cp + 1 τ2 p + 1 R
Alors :
X! "
τ1 τ2 p2 S3 + (τ1 + τ2 )pS3 + S3 = − τ1 τ2 p2 S3 − (τ1 + τ2 )pS3 + S3 ,
R
En regroupant les termes :
& ' & ' & '
X 2 X X
τ1 τ2 1 + p S3 + (τ1 + τ2 ) 1 − pS3 + 1 + S3 = 0.
R R R
L’équation différentielle à laquelle obéit le montage est alors :
& ' & ' & '
X d2 s3 X ds3 X
τ1 τ2 1 + + (τ1 + τ2 ) 1 − + 1 + s3 = 0.
R dt 2 R dt R
X
Le montage complet est instable et oscille dès que 1 − < 0 soit X > R.
R
4. L’amplitude des oscillations est limitée par la tension maximale de sortie des amplificateur
opérationnel (tension de saturation).
d2 s3
5. À la limite où X tend vers R, l’équation différentielle devient τ1 τ2 2 + s3 = 0. D’où
dt
1 1
X0 = R et des oscillations sinusoïdales de pulsation ω0 = √ = √ .
τ1 τ2 C R1 R2
6. |H1 (p = jω0 )| = |H2 (p = jω0 )| = 1 et quand X = R, H3 (p = jω0 ) = −1. L’amplitude
des signaux reste identique pour chaque signal s1 , s2 et s3 : Vsat .
Toutefois ces trois signaux sont déphasés les uns par rapport aux autres. En effet, pour le bloc
3, arg (H3 (p = jω0 )) = −π et pour le 1 (idem pour le 2) :
arg (H1 (p = jω0 )) = arg ( jτ1 ω0 − 1) − arg( jτ1 ω0 + 1) ̸= 0.
Chaque bloc déphase le signal d’entrée.
98
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
3.5 Oscillateur sinus/cosinus
1. Le premier bloc est constitué de R1 , C1 et de l’amplificateur opérationnel de gauche, le
deuxième de R2 , C3 et de l’amplificateur opérationnel de droite, le troisième de R3 et C3 . On
note S1 et S2 les tensions de sortie des deux amplificateurs opérationnels.
S1
H1 H2
V1+ H3 S2
Pour le premier bloc, la loi des nœuds à l’entrée inverseuse, avec I1− = 0 et V1− = V1+ , mène
à:
0 − V1− ! " S1 1 + τ1 p
= I1− + C1 p V1− − S1 ⇒ H1 = + = (τ1 = R1C1 ) .
R1 V1 τ1 p
De même pour le deuxième bloc, avec I2− = 0 et V2− = V2+ = 0 :
S1 − V2− ! " S2 1
= I2− + C2 p V2− − S2 ⇒ H2 = =− (τ2 = R2C2 ) .
R2 S1 τ2 p
Quant au troisième bloc, c’est un pont diviseur de tension :
1
V1+ C3 p 1
= = = H3 (τ3 = R3C3 ) .
S2 1
C3 p + R3 1 + τ3 p
2. On établit l’équation différentielle à laquelle obésissent les tensions du circuit. Par exem-
ple, pour s1 (t), S1 (p) × H2 (p) × H3 (p) × H1 (p) = S1 (p) mène à :
1 + τ1 p 1 1
− S1 (p) = S1 (p) ⇒ − (1 + τ1 p) S1 (p) = τ1 τ2 p2 (1 + τ3 p) S1 (p) .
τ1 p τ2 p 1 + τ3 p
! "
On ordonne les termes : 1 + τ1 p + τ1τ2 p2 + τ1 τ2 τ3 p3 S1 (p) = 0.
On obtient un sysème du troisième ordre, pour lequel il n’existe pas de critère nécessaire et
suffisant de stabilité sur le signe des coefficients (il faudrait utiliser un tableau de Routh). On
suppose que le montage oscille à la pulsation ω ; alors p = jω et, avec s1 ̸= 0 et ω̸ = 0 :
8
!! " ! "" 1 − τ1 τ2 ω 2 = 0,
1 − τ1τ2 ω 2 + jτ1 ω 1 − τ2τ3 ω 2 s1 = 0 ⇒
1 − τ2 τ3 ω 2 = 0.
1
On déduit de la première équation ω = √ , qui implique dans la seconde équation τ1 = τ3
τ1 τ2
(on obtient les mêmes résultats en trouvant ω de la seconde équation).
3. La pulsation est limité par le slew rate de l’amplificateur opérationnel. L’amplitude des
oscillations est limité par la tension de saturation des amplificateurs opérationnels, donc
ds1
s1 (t) = Vsat cos (ω t + ϕ ) et = −ω Vsat sin (ω t + ϕ ). Le slew rate sr limite la vitesse de
dt
variation de la tension de sortie de l’amplificateur opérationnel ; on majore donc son maxi-
mum :
sr
ω Vsat < sr ⇒ ωmax = .
Vmax
99
CHAPITRE 3 – O SCILLATEURS QUASI - SINUSOÏDAUX
Exercices
Corrigés
1
4. Il y a le deuxième bloc entre les deux tensions de sortie : H2 (p) = − . Sa phase est :
τ2 p
π 3π
arg (H2 (p = jω )) = arg (−1) − arg( jτ2 ω ) = −π − =− .
2 2
& '
3π 3π
s2 est donc déphasé de − par rapport à s1 . Or cos x − = − sin (x) : si une tension
2 2
est modélisée par un cosinus, l’autre l’est par un sinus.
5. L’énergie est fournie par l’alimentation des amplificateurs opérationnels, qui n’est pas
représentée sur le schéma.
V0
I0
I
−I0
−V0
0 12 30 12 30 12 3
RR1
V = Vsat + RI V =− I V = −Vsat + RI
R2
100
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
5. D’après la loi des nœuds, la somme des courants « descendants », qui traversent les dipôles
LR, Cb , Cs et −Rn , est nulle :
U U
+ Cb pU + Cs pU + =0 ⇒ (Rn + RnCeq p (Lp + Rb) − (Lp + Rb))U = 0.
R + Lp −Rn
Puis on ordonne et on divise par Rn :
& & ' & ''
L Rb
LCeq p2 + RbCeq − p+ 1− U = 0,
Rn Rn
101
4
La chapitre précédent décrit des oscillateurs qui délivrent un signal sinusoïdal sous certaines
conditions. Il existe d’autres oscillateurs, qui oscillent systématiquement, sans condition, et
délivrent des signaux créneau ou triangulaire : les oscillateurs à relaxation.
−
ε
v−
+ s
v+
Ce montage# sature systématiquement. Dans le cas d’une tension ε constante, notée ε0 , s (t) =
t$
cste × exp − + A0 ε0 , qui tend vers A0 ε0 au bout de 5τ . Avec A0 = 2.105 , A0 ε0 atteint
τ
CHAPITRE 4 – O SCILLATEURS À RELAXATION
Vsat = 15 V dès que ε0 dépasse 75 µ V, ce qui est toujours le cas en pratique, ne serait-ce
qu’avec le bruit électrique. On en déduit que l’amplificateur est saturé, avec s (t) = Vsat dès
que ε > 0, et s (t) = −Vsat dès que ε < 0.
Un amplificateur opérationnel sans rétroaction sature.
2
1 2
On change la base de temps sur la figure 4.2 à droite, afin d’élargir le passage de +Vsat à
−Vsat . Ce passage n’est pas immédiat à cause du slew rate de l’amplificateur opérationnel,
introduit à la page 41 ; avec sr = 16 V.µ s−1 et Vsat = 15 V, il prend environ 2 µ s.
Remarque
Le slew rate de l’amplificateur opérationnel en fait un piètre comparateur. Il existe des
composants électroniques, conçues pour remplir le rôle de comparateur, avec un temps
de commutation largement inférieur à la µ s.
104
C OMPARATEURS À HYSTÉRÉSIS
ω0 fondamental de pulsation ω0
ω ω
0 5 ω0 10ω0 15ω0 0 5 ω0 10ω0 15ω0
Figure 4.3 – Spectres des signaux d’entrée et de sortie du comparateur.
2 Comparateurs à hystérésis
Il existe deux types de comparateurs, suivant le sens, trigonométrique positif ou négatif, dans
lequel est parcouru son cycle d’hystérésis.
− s (t)
e (t)
CH1 5V CH2 1V XY
Figure 4.4 – Montage comparateur dont le cycle tourne dans le sens négatif.
105
CHAPITRE 4 – O SCILLATEURS À RELAXATION
Ainsi :
R1
ε = v+ − v − = s − e.
R1 + R2
Pour un montage à amplificateur opérationnel saturé, la sortie vaut s = +Vsat si ε > 0, et vaut
s = −Vsat si ε < 0. Ainsi :
R1 R1
• ε > 0 et donc s = +Vsat , pour s − e > 0, soit e < Vsat ;
R1 + R2 R1 + R2
Vsat
R1 R1
• ε < 0 et donc s = −Vsat , pour s − e < 0, soit e > − Vsat .
R1 + R2 R1 + R2
−Vsat
s
Vsat
R1
Vsat
R1 + R2
On peut donc interpréter les valeurs
lues sur le cycle d’hystérésis : e
R1
− Vsat
R1 + R2
−Vsat
Figure 4.5 – Cycle d’hystérésis du comparateur « négatif ».
Sens de parcours des commutatrices Les commutatrices sont les segments verticaux du
cycle d’hystérésis.
R1
Si l’on part d’une tension e initialement supérieure à Vsat dont on diminue la valeur,
R1 + R2
R1
la sortie reste à −Vsat jusqu’à ce que e arrive à − Vsat , valeur pour laquelle ε passe
R1 + R2
par 0 et le montage bascule, ou commute, c’est-à-dire que s passe de −Vsat à +Vsat . La
commutatrice de gauche est donc parcourue de bas en haut.
R1
On raisonne de même en partant d’une tension e < − Vsat qu’on augmente. Le mon-
R1 + R2
R1
tage commute quand ε passe par 0, c’est-à-dire quand e atteint Vsat . La commutatrice
R1 + R2
de droite est parcourue de haut en bas.
Les commutatrices ne sont parcourues que dans un seul sens, à la différence des segments ho-
rizontaux, qui peuvent être parcourus dans les deux sens, suivant que e augmente ou diminue.
D’où le sens des flèches sur la figure 4.5.
Sens de parcours du cycle Lorsque le montage est alimentée par une entrée variable, par
exemple e (t) = E0 sin (ω t), le cycle est parcouru dans le sens trigonométrique négatif. Un
moyen mnémotechnique pour s’en souvenir est que l’entrée e est branchée à la borne ⊖.
106
C OMPARATEURS À HYSTÉRÉSIS
Remarque
R1
Il faut s’assurer que E0 dépasse Vsat , afin que le montage commute. Si ce n’est
R1 + R2
pas le cas, la sortie reste à ±Vsat .
Fonction mémoire . La sortie du comparateur peut / prendre deux valeurs différentes, −Vsat
R1 R1
ou +Vsat , quand e ∈ − Vsat , Vsat . Le montage conserve la valeur de la sor-
R1 + R2 R1 + R2
tie tant que e ne sort pas de cet intervalle. On parle alors de fonction mémoire.
e (t)
− s (t)
CH1 5V CH2 1V XY
Figure 4.6 – Montage comparateur dont le cycle tourne dans le sens positif.
107
CHAPITRE 4 – O SCILLATEURS À RELAXATION
Puis : Vsat
R2 e + R1 s R1
• ε > 0 et donc s = +Vsat , pour > 0, soit e > Vsat ;
R1 + R2 R2
−Vsat
R2 e + R1 s R1
• ε < 0 et donc s = −Vsat , pour < 0, soit e < − Vsat .
R1 + R2 R2
s
Vsat
R1
D’où un cycle qui tourne dans le sens − Vsat
R2
trigonométrique positif (on s’en sou-
vient en observant que l’entrée e est e
branchée sur l’entrée ⊕) : R1
Vsat
R2
−Vsat
Figure 4.7 – Cycle d’hystérésis du comparateur « positif ».
3 Générateur de signal
3.1 Schéma fonctionnel
Un oscillateur à relaxation est un système bou-
clé qui comporte deux blocs : comparateur
• un comparateur à hystérésis, élément non CH
v u
linéaire, conventionnellement repéré dans
un schéma bloc par une double barre à ˆ
gauche ;
• un intégrateur, étudié à la page 55. intégrateur
Chaque bloc produit un signal de sortie, en cré-
neaux pour le comparateur, triangulaire pour Figure 4.8 – Schéma fonctionnel
l’intégrateur. d’un oscillateur à relaxation.
108
G ÉNÉRATEUR DE SIGNAL
Le montage global n’a ni entrée, ni sortie. Mais le comparateur reçoit en entrée la tension
v (t) et délivre en sortie la tension u (t), alors que l’intégrateur reçoit en entrée la tension u (t)
et délivre en sortie la tension v (t).
R2 = 10 kΩ Intégrateur
R1 = 1 kΩ C = 470 nF
+ R = 1 kΩ
12
−
u
−
v
+
Comparateur
CH1 5V ; CH2 1V ; 50 µ s
Figure 4.9 – Montage oscillateur à relaxation et formes d’ondes des tensions de sortie
des amplificateurs opérationnels : u en noir, v en gris.
109
CHAPITRE 4 – O SCILLATEURS À RELAXATION
Remarque
On prend garde à placer la date t = 0 lors d’une commutation, afin de simplifier l’étude
ultérieure.
De même :
T T
dv R1
ˆ ˆ
RC dt = −Vsat dt implique T − τ = 2 RC.
t=τ dt t=τ R2
Finalement :
R1
T =4 RC,
R2
et la date τ correspond à une demi période.
Remarque
La durée de commutation, c’est-à-dire la du-
rée que met u à passer de +Vsat à −Vsat , est
2Vsat 1
de , comme expliqué à la fin du para-
sr
graphe 2.1. Les graphes sont tracés dans le
cas où cette durée est négligeable devant la
période d’oscillation. Si tel n’était pas le cas,
on verrait la pente du slew rate lors de la CH1 5V 1µ s
commutation, comme sur la figure 4.11 ci- Figure 4.11 – Forme d’onde de u si la
durée de commutation n’est pas
contre où sr = 16 V.µ s−1 et Vsat = 15 V.
négligeable devant la période.
110
G ÉNÉRATEUR DE SIGNAL
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• cas limite de l’ALI de gain statique infini en régime saturé
• lien entre la non linéarité du système et la génération d’harmoniques en sortie
SAVOIR-FAIRE
• établir le loi entrée-sortie du comparateur simple
• décrire le phénomène d’hystérésis en relation avec la notion de fonction mémoire
• établir le cycle d’un comparateur à hystérésis
• décrire les différentes séquences de fonctionnement d’un oscillateur
• exprimer les conditions de basculement
• déterminer la période d’oscillation
MOTS-CLÉS
• oscillateur à relaxation • générateur de signaux • intégrateur
• comparateur à hystérésis non sinusoïdaux
111
CHAPITRE 4 – O SCILLATEURS À RELAXATION
Exercices
S’ENTRAÎNER
R2
R1 C
+ R
u −
− v
+
C C
+ R − R
− +
R2 R2
R1 R1
1. Quel montage est un oscillateur à relaxation ? Celui de gauche ou celui de droite ? Expli-
quer sans calcul.
2. Identifier le comparateur à hystérésis et dessiner son cycle.
3. Identifier le pseudo-intégrateur ; établir sa fonction de transfert puis l’équation différen-
tielle qui régit son évolution.
112
A PPROFONDIR
Exercices
4. Dessiner a priori les formes d’onde des tensions de sortie de l’amplificateur opérationnel
et de l’entrée inverseuse.
5. Établir l’expression de la période T d’oscillation.
APPROFONDIR
A – O SCILLATEUR COMMANDÉ
a. Montrer que la tension de sortie s (t) ne peut garder une valeur constante (± E) en
régime établi indépendant du temps. On pourra raisonner par l’absurde.
113
CHAPITRE 4 – O SCILLATEURS À RELAXATION
Exercices
B – G ÉNÉRATEUR D ’ IMPULSIONS
13. Montrer comment, en plaçant en série un circuit M1 , un circuit M2 , puis un autre circuit
M1 , comme le montre la figure suivante :
114
A PPROFONDIR
Exercices
a (t) b (t)
E 1er M1 M2 2nd M1 c (t)
T1
T2
T3
115
CHAPITRE 4 – O SCILLATEURS À RELAXATION
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
Vsat R1 + R 2 R1
α =u − Vsat
α R2 R2
b
β R1 + R 2 R1
β =u + Vsat
−Vsat R2 R2
La tension constante u sert donc à décaler horizontalement le cycle d’hystérésis (vers la droite
si u > 0 et vers la gauche si u < 0).
3. Le second amplificateur opérationnel, entouré de la résistance R, du condensateur de capa-
cité C et de la tension v, est bouclé sur sa borne inverseuse. Il est donc stable, c’est l’élément
intégrateur du montage.
La loi des nœuds, appliquée à l’entrée inverseuse, mène, avec i− = 0 :
A −V− ! " A + RCp B
= I − + Cp V − − B ⇒ V− = .
R 1 + RCp
A + RCp B
L’amplificateur opérationnel fonctionne en régime linéaire oùv+ = v− : = V . En
1 + RCp
posant τ = RC, A + τ pB = (1 + τ p)V , et dans le domaine temporel, sachant que v est une
db dv db v − a
tension constante : a + τ = v + τ = v. Finalement : = , où a = ±Vsat .
dt dt dt τ
La tension constante v sert donc à modifier la rapidité d’évolution de la tension de l’intégra-
teur. Elle aura un effet sur la période du signal.
116
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
a
4. Traçons a priori les formes d’onde de a et
Vsat
b pour que le montage oscille. b varie entre
α et β , conformément au cycle d’hystérésis. t
Lors d’une commutation de −Vsat à +Vsat , −Vsat
b = β , et b = α lors d’une commutation de
+Vsat à −Vsat . b θ1 θ2
Les pentes de b sont différentes pour chaque
v − Vsat v + Vsat β
morceau de période : et .
τ τ t
Elles ne sont pas opposées.
α
db v − a α −β v − Vsat
Soit θ1 la durée pendant laquelle a = Vsat .= implique = . Soit θ2 la
dt τ θ1 τ
db v − a β −α v + Vsat
durée pendant laquelle a = −Vsat . = implique = .
dt τ θ2 τ
La période T du montage est T = θ1 + θ2 :
Vsat R1 Vsat 2
T = 2 (β − α ) τ = 2RC 2
.
(Vsat + v) (Vsat − v) R2 Vsat − v2
v sert donc à modifier la période (T est d’autant plus grande que |v| tend vers Vsat ) et u sert à
modifier les valeurs maximales et minimales de b.
5. Lorsque a = Vsat , la pente de b est bien négative si v − a < 0, c’est-à-dire v < Vsat . On
vérifie qu’alors la pente de b est bien positive quand a = −Vsat .
Lorsque a = −Vsat , la pente de b est bien positive si v − a > 0, c’est-à-dire v > −Vsat . On
vérifie qu’alors la pente de b est bien négative quand a = Vsat .
v est donc limité : −Vsat < v < Vsat .
La tension b est la sortie d’un amplificateur opérationnel, donc elle ne peut pas dépasser Vsat .
Ainsi ni α ni β de peuvent dépasser ±Vsat , sans quoi l’amplificateur opérationnel ne pourrait
pas commuter, le montage resterait saturé à ±Vsat . Quand u = 0 (cas classique), ce n’est
possible que si R1 < R2 . α > −Vsat implique :
R1 + R2 R1 R1 + R2 R1 − R2 R1 − R2
u − Vsat > −Vsat ⇒ u > Vsat ⇒ u > Vsat .
R2 R2 R2 R2 R1 + R2
117
CHAPITRE 4 – O SCILLATEURS À RELAXATION
Exercices
Corrigés
intégrateur
C R
pseudo-
contre. On reconnaît un comparateur « négatif »,
−
étudié à la page 106, d’entrée v et de sortie s, sor-
tie de l’amplificateur opérationnel. Son cycle est
ci-dessous.
−
comparateur à hystérésis
s
Vsat +
R1
Vsat
R1 + R2
v− R2
R1 R1
− Vsat
R1 + R2
−Vsat
118
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
4.3 Oscillateur à cycle décallé
e − v+ v+ − s R2 e + R1 s
= i+ + ⇒ v+ = .
R1 R2 R1 + R2
Commutation quand (s passe de +Vsat à −Vsat et vice versa) quand ε passe par 0. La sortie
de l’amplificateur opérationnel vaut s = ±Vsat : s
R2 e + R1 s
ε= − V0 = 0,
R1 + R2 Vsat
donc e = (1 + α )V0 ∓ α Vsat . On en (1 + α )V0 − α Vsat
e
déduit le cyle d’hystérésis, que V0 (1 + α )V0 + α Vsat
sert à décaller.
2. On propose l’intégrateur ci-con-
E 1 −Vsat
tre, pour lequel = − .
S RCp
3. Le montage bouclé est un oscilla- s − C
teur à relaxation. L’origine des dates
est prise lors d’une commutation de R e
s de −Vsat à Vsat . La tension s oscille +
entre −Vsat et Vsat .
Quant à e, on lit sur le cy-
cle d’hystérésis qu’elle va- Vsat
rie entre (1 + α )V0 − α Vsat (1 + α )V0 + α Vsat s
et (1 + α )V0 + α Vsat . e
T
Pour la période, on part de t
la transmittance de l’intégra- (1 + α )V0 − α Vsat
teur, RCp E = −S, qui im-
plique : −Vsat
ˆ T /2 ˆ T /2 ˆ T /2
de
RC dt = − s (t) dt = − Vsat dt,
0 dt 0 0
soit :
& & ' '
T T T
RC e − e (0) = − Vsat ⇒ −2RCα Vsat = − Vsat ⇒ T = 4α RC.
2 2 2
119
CHAPITRE 4 – O SCILLATEURS À RELAXATION
Exercices
Corrigés
1. E = Vsat ≈ 15 V.
2. La loi des nœuds implique, avec i+ = 0 :
−E − u+ e − u+ u+ − s + e+s−E
+ = +i ⇒ u+ = .
R R R 3
3. La loi des nœuds implique, avec i = 0 :−
0 −U− ! " U− − S 2S
+ Cp 0 − U − = I − + ⇒ U− = .
2R R 3 + 2RCp
du−
En notation temporelle, 2RC + 3u− = 2s, qui devient en régime établi indépendant du
dt
du− 2 s + 2E
temps, où = 0 : u− = s. Ainsi ε = u+ − u− = − . Attendu que s = ± E, ε < 0
dt 3 3
quelque soit la valeur de s donc : s = −E.
d s 2
4. a. En régime établi indépendant du temps où = 0, u+ = et u− = s. Ainsi ε =
dt 3 3
s
− . Si s = +E alors ε < 0 et la sortie bascule à s = −E. Mais alors ε > 0 et on rebascule. s
3
n’a pas de valeur fixe, on a un oscillateur astable. s
du− 2 +E
b. Déjà vu : τa + u− = s.
dt 3 E
s
c. ε = u+ − u− = − u− avec s = ± E. Le montage com- −
3 3
E u−
mute quand ε = 0, soit u = ± :
− E
3 3
d. Les valeurs de s(t) et de u− (t) montrent que t = 0 corres-
pond à une commutaion de −E à +E. −E
# t$ 2 E
Avec s = +E, u (t) = µ exp −
− + E. Attendu que u (0) = − , on obtient u− (t) =
−
& & '' τ 3 3
2 t
E − exp − . Cette solution reste valable tant que s reste à +E, c’est-à-dire tant
3 τa
E
qu’on ne commute pas en passant par u− = . u− augmente donc jusqu’à E/3, moment où
3
le montage commute : s passe à −E et u− décroît jusqu’à −E/3 où l’on commute et ainsi de
suite.
s, u−
e. Formes d’onde classiques d’un oscillateur à
+E s
relaxation : s en gras, u− en trait plus fin.
f. La demi-période est telle que :
& ' & & ''
− T E 2 T1 t
u = =E − exp − , E u−
2 3 3 2τa −
3
−E
donc T1 = 2τa ln 3.
5. Attendu que I + = 0, on reconnaît un diviseur de tension.
R RC′ p du+ de
U+ = 1
E= E ⇒ 3RC′ + u+(t) = RC′ .
3R + C′ p 1 + 3RC p
′ dt dt
120
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
d E
En régime établi indépendant du temps = 0, donc u+ = 0. Alors ε = u+ − u− = − < 0
dt 3
et finalment s = −E.
du+ τm de
6. Déjà vu : τm + u+ (t) = .
dt 3 dt
7. La tension aux bornes de C′ est continue. Donc si e(t) varie de +2E en t = 0, alors le
potentiel vM entre C′ et 2R augmente lui aussi de +2E. Avec un diviseur de tension :
R 2
u+ (t) = vM (t) ⇒ ∆u+ = E.
R + 2R 3
Autre méthode : on considère que c’est un essai indiciel. On pose e′ = e + E, alors e′ passe
de 0 à 2E. Puis, avec le théorème de la valeur initiale, pour un échelon de hauteur 2E :
! " 2E RC′ p 2E 2
u+ 0+ = lim pS (p) = lim pH (p) = lim p (p) = E.
p→∞ p→∞ p p→∞ 1 + 3RC′ p p 3
8. On précise dans la question précédente que le régime établi est atteint en t = 0. u+ (0− )
vaut donc la solution particulière (solution en régime permanent) de l’équation différen-
du+ τm de
tielle τm + u+ (t) = avec e (t < 0) = −E. Cette solution est u+ (t < 0) = 0, donc
dt 3 dt
u+ (0− ) = 0.
de
9. Pour t > 0, l’équation différentielle devient, avec e (t > 0) = +E, c’est-à-dire =0:
dt
& '
du+ 2 t
τm + u+(t) = 0 ⇒ u+ (t) = E exp − .
dt 3 τm
& '
2 t
10. ε (t) = u (t) − u (t) = E exp −
+ − donc, sur t ∈ [0, τm ln 2], ε > 0 et s(t) = +E ;
3 τm
pour t > τm ln 2, ε < 0 et s(t) = −E.
11. s est en trait gras noir, u+ en traits e, u+ , s
noirs plus fin et e en tirets gris. +E e
12. T2 correspond à la durée pendant la-
quelle ε > 0 : T2 = τm ln 2.
E
13. Le permier M1 délivre une tension
3 u+
a (t) créneau.
t
Pendant une faible durée, M2 délivre
b (t) = E et b (t) = −E pendant le reste
de la période.
Lorsque b (t) = E, alors le second M1 −E
oscille. c (t) = −E lorsque b (t) = −E. s
Ainsi le second M1 impose T3 , M2 impose T2 et le premier M1 impose T1 .
4
14. T1 = 2τa1 ln 3 = RC1 ln 3 donc C1 = 41 µ F, T2 = τm ln 2 = 3RC′ ln 2 donc C′ = 0, 19 µ F
3
4
et T3 = 2τa2 ln 3 = RC2 ln 3 donc C2 = 17 nF.
3
121
5
L’électronique vit depuis la fin du XXe siècle une révolution. Si la réalité physique continue
d’être appréhendée par l’intermédiaire de capteurs analogiques, qui transforment la grandeur
physique G (t) en un signal analogique uG (t), il n’en va plus de même de son traitement. À
l’aide d’un convertisseur analogique-numérique, le signal analogique est transformé en un
signal numérique. Celui-ci, qui n’est rien d’autre qu’un tableau de nombres, se prête alors à
un traitement informatique. Ce chapitre a pour but de préciser les conditions mathématiques
et expérimentales d’une bonne conversion, et de s’initier au traitement numérique du signal.
1 Échantillonage
1.1 Définition
Tout le monde a pu constater, en regardant un film où les véhicules possèdent des roues à
barreaux, que les roues ne tournent pas à la bonne vitesse, voire dans le mauvais sens. Cela
est du à une inadéquation entre la fréquence de rafraichissement des images (24 images par
seconde en général), la vitesse de rotation et le nombre de barreaux des roues.
b) Une expérience
L’expérience suivante est menée avec un signal possédant une seule fréquence. Les signaux
réels possèdent en général une spectre plus étalé. Par exemple la voix humaine produit un
signal dont le spectre est compris entre fmin = 200 Hz et fmax = 2000 Hz.
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
Expérience
Pour analyser ce phénomène , on considère un disque blanc avec un secteur noir,
1
en rotation à vitesse constante, à la fréquence f = . On observe ce disque dans
T
1
l’obscurité. Un stroboscope éclaire le disque par éclairs, à la fréquence fe = : Te
Te
représente la fréquence d’échantillonnage. Voilà ce que l’on observe :
T
• Pour Te = :
8
T
Figure 5.1 – 8 images d’un disque en rotation dans le sens horaire, Te = .
8
T
Figure 5.2 – 4 images d’un disque en rotation dans le sens horaire, Te = .
2
3T
Figure 5.3 – 4 images d’un disque en rotation dans le sens horaire, Te = .
4
124
SPECTRE D ’UN SIGNAL ÉCHANTILLONNÉ
Ce théorème s’énonce parfois à l’aide du critère de Shannon, qui est la condition nécessaire
à une bonne représentation :
Un exemple d’application de ce théorème est fourni par le format des CD musicaux. La fré-
quence d’échantillonnage a été fixée à 44 kHz, supérieure au double de la fréquence maximale
audible par une oreille humaine, qui est de l’ordre de 20 kHz.
125
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
Figure 5.4 – Spectre d’un signal de fréquence 1 kHz échantillonné à f e = 16 f (copie d’écran).
fe
Le spectre obtenu est cohérent, mais s’étend inutilement jusqu’à = 8 kHz ici : le spectre
2
est tassé sur la gauche.
Ce résultat est important lorsque l’on cherche à calculer un spectre numériquement :
fe
L’étendue du spectre calculé par l’algorithme FFT s’étale de 0 à .
2
On peut donc réduire donc réduire le nombre d’échantillons, jusqu’à 2,1 points par période
par exemple, comme sur la figure suivante :
1.0
amplitude
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0 200 400 600 800 1000 f (Hz)
126
SPECTRE D ’UN SIGNAL ÉCHANTILLONNÉ
1.0
0.5 s(t)
amplitude
0.0 s(kT e)
-0.5
-1.0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 t(ms)
1.0
amplitude
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0 100 200 300 400 f (Hz)
17
Figure 5.6 – Signal de fréquence 1 kHz échantillonné à Te = T.
16
127
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
donc :
! " ! "
π f − f ′ Te ≡ 0 [π ] ou π f + f ′ Te ≡ 0 [π ] .
1
Finalement, comme fe = , on trouve :
Te
f = |m fe ± f ′ |,
où m est un entier naturel : Chaque fréquence f est perçue comme sa distance à la fréquence
multiple de fe la plus proche. Par exemple, si fe = 1 kHz, des signaux de fréquence 900 Hz,
1100 Hz, 1900 Hz, 2100 Hz, 2900 Hz, 3100 Hz,. . . seront tous perçus comme un signal de
fréquence 100 Hz. Cette formule s’interprète bien géométriquement : tout se passe comme si
l’on avait dessiné le spectre sur un papier calque, et qu’on l’avait plié en accordéon tous les
fe
, comme le montre la figure suivante.
2
−→
Ainsi toutes les fréquences ne vérifiant pas le théorème de Shannon se retrouvent dans l’in-
fe
tervalle [0, [. Ce phénomène s’appelle le repliement du spectre. Il est responsable de
2
l’apparition de raies dans le spectre du signal échantillonné qui n’existent pas dans le spectre
du signal réel.
16
Sur l’exemple de la figure 5.6, fe = f = 941 Hz. f = 1 kHz se retrouve dans le troisième
17
′
« volet », et f = f − fe = 59 Hz, ce qui correspond bien au spectre calculé.
4A +∞ 1 # t$
sr (t) = ∑
π k=0 (2k + 1)
sin 2π (2k + 1)
T
,
Il est impossible de représenter rigoureusement le spectre d’un signal rectangulaire, car l’am-
plitude des harmoniques décroit lentement. On peut cependant en avoir une représentation
raisonnable en choisissant la fréquence d’échantillonnage fe très grande. Pour un signal d’
amplitude A = 1 et de fréquence 1 kHz, échantillonné à 256 kHz, on obtient :
128
SPECTRE D ’UN SIGNAL ÉCHANTILLONNÉ
1.0
amplitude
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 f (Hz)
Figure 5.8 – Spectre d’un signal rectangulaire de fréquence 1 kHz, f e = 256 f .
Ici fmax = 128 kHz. On peut être tenté de diminuer fe pour se concentrer sur les premières
harmoniques, en choisissant fe = 8192 Hz par exemple. On obtient alors le spectre suivant :
1.0
amplitude
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 f (Hz)
T
Figure 5.9 – Spectre d’un signal rectangulaire de fréquence 1 kHz, Te =
8, 192
(critère de Shannon non vérifié).
fe
Les raies associées au fondamental et à l’harmonique 3 sont les seules vérifiant f < ,
2
donc sont bien positionnées dans le spectre. Par contre toutes les autres (repérables par leur
amplitude) sont là, mais mal positionnées : l’harmonique 5 est à f5′ = fe − f5 = 3192 Hz,
l’harmonique 7 est à f7′ = fe − f7 = 1192 Hz, et ainsi de suite.
Le non respect de la condition de Shannon peut conduire à des spectres difficilement inter-
prétables.
Remarque
La pratique expérimentale conduit souvent à des situations où l’on doute de la nature
des raies. En augmentant la fréquence f du signal mesuré, on constate que certaines
raies se déplacent vers la gauche : ce sont des raies « repliées » qu’il ne faut pas prendre
en compte.
129
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
2.4 Stroboscopie
Il est cependant parfois utile de se placer hors condition du critère de Shannon. Cela permet
d’appréhender des phénomènes trop rapides pour être analysés directement en les transposant
à plus basse fréquence.
Le stroboscope a été inventé en 1917 à cet effet. Il s’utilise en général à des fréquences
proches de la fréquence du phénomène à observer.
Pour illustrer la méthode, on prend l’exemple d’un moteur asynchrone sur le rotor duquel on
a fixé un disque blanc possédant un secteur noir comme dans le paragraphe 1.2. Ces moteurs
tournent par conception à une vitesse n proche mais inférieure à leur vitesse de synchronisme
ns = 1500 tr/min. En éclairant ce disque à la cadence de ne = ns éclairs par minute (le critère
de Shannon n’est pas respecté), on verra le disque tourner au ralenti.
Si le disque semble faire n′ = 50 tours en une minute, ce qui se mesure aisément avec un
chronomètre, on en déduira sans peine que n = ne − n′ = 1450 tour/min, seule vitesse com-
patible ici : ne + n′ dépasse la vitesse de synchronisme. Par analogie avec la situation décrite
sur la figure 5.3, on peut même conclure que le sens réel de rotation est l’opposé du sens réel.
130
A NALYSE SPECTRALE EXPÉRIMENTALE
1.0 Ne=20
amplitude
0.8 Ne=100
0.6 Ne=1000
0.4
0.2
0.0
500 1000 1500 2000 2500 3000 f (Hz)
Figure 5.10 – Influence du nombre d’échantillons.
Figure 5.11 – Spectre d’un signal rectangulaire de 100 kHz (copie d’écran).
131
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
• la fréquence d’échantillonnage affichée : fe = 2,5 MSa (Mega Samples), qui est bien égale
au double de la précédente ;
• le temps d’acquisition : le nombre de points utilisé pour le calcul du spectre est Ne = 2048
Ne
d’après la notice de l’appareil. On en déduit le temps total d’acquisition : Ta = ≃
fe
900 µ s, soit environ 3,5 fois plus que le durée du signal affiché, qui vaut (12 carreaux ×
20 µ s = 240 µ s. Le pictogramme en haut de l’écran au centre fait apparaître le rapport
entre le contenu de la mémoire ( [∼∼∼∼∼∼∼∼∼∼∼]), sur lequel le spectre est calculé,
et la partie visualisée ∼∼∼ . On retrouve bien approximativement le rapport 3,5.
132
T RAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL
Un filtre numérique est un dispositif qui effectue des opérations mathématiques sur un
signal discret échantillonné.
Un filtre numérique n’est donc rien d’autre que l’implémentation d’un algorithme, travaillant
sur des nombres.
sk+1 = sk + 2π fc Te (ek − sk ) .
On constate que la valeur des coefficients dépend de la fréquence d’échantillonnage.
Remarque
L’ équation aux différences joue le rôle de l’équation différentielle pour un système
discret. On peut également transposer dans le domaine discret la notion de transformée
de Laplace qui prend alors le nom de transformée en z. Chaque filtre linéaire se verra
S (z)
ainsi associé une fonction de transfert H (z), tel que = H (z) . Ces notions sont
E (z)
hors du programme de PSI.
Pour vérifier le fonctionnement, on peut calculer les valeurs des différents échantillons, par
exemple avec une feuille de calcul. Ici on a choisi arbitrairement fe = 16 fc soit 2π fc Te =
π
, et un signal d’entrée unitaire de fréquence f = fc : e (t) = cos(2π fct) . On montre sans
8
peine que dans ces conditions, la réponse au filtre analogique en régime permanent est s (t) =
1 # π$
√ cos 2π f t − . elle est calculée dans la dernière colonne.
2 4
133
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
A B C D
1 t(ms) e_k s_k s_analogique
2 0 =COS(2*PI()*A2) 0 =COS(2*PI()*A2-PI()/4)/RACINE(2)
3 =A2+1/16 =COS(2*PI()*A3) =C2+PI()/8*(B2-C2) =COS(2*PI()*A3-PI()/4)/RACINE(2)
4 =A3+1/16 =COS(2*PI()*A4) =C3+PI()/8*(B3-C3) =COS(2*PI()*A4-PI()/4)/RACINE(2)
5 =A4+1/16 =COS(2*PI()*A5) =C4+PI()/8*(B4-C4) =COS(2*PI()*A5-PI()/4)/RACINE(2)
6 ... ... ... ...
A B C D
1 t(ms) e_k s_k s_analogique
2 0 1 0 0,500
3 0,063 0,924 0,393 0,653
4 0,125 0,707 0,601 0,707
5 0,188 0,383 0,643 0,653
6 0,250 0,000 0,541 0,500
7 ... ... ... ...
Figure 5.12 – Résolution de l’équation aux différences à l’aide d’une feuille de calcul.
Formules (en haut), puis valeurs (en bas).
1.0
entree
0.5
sorties
amplitude
0.0
−0.5
−1.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 t(ms)
On constate des comportements assez similaire même avec une fréquence d’échantillonnage
faible. Lorsque celle-ci augmente, le signal numérique tend vers le signal analogique.
Ceci valide la méthode de synthèse, et montre qu’il est facile de remplacer un filtre analogique
par un filtre numérique.
134
M ISE EN ŒUVRE CONCRÈTE
c) Influence de l’échantillonnage
Il est important que le théorème de Shannon soit bien vérifié pour que le filtre se comporte
comme le filtre analogique correspondant. En effet, si tel n’est pas le cas, le signal d’entrée
e (t) sera confondu avec un signal de plus basse fréquence e′ (t). C’est la réponse à ce dernier
qui sera générée par le filtre, et le signal de sortie n’aura pas la même fréquence que le
signal d’entrée : le comportement n’est plus linéaire. Là encore la présence d’un filtre anti-
repliement est une garantie contre cet artéfact.
Cette carte possède des entrées analogiques qui permettent la conversion analogique numé-
rique : le signal d’entrée est échantillonné à une fréquence fe qui peut aller jusqu’à 100 kHz,
avec un convertisseur numérique analogique 10 bits : la plage [0, 5V [ est convertie en un entier
de l’intervalle [0, 1023[.
135
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
Grâce à un logiciel dédié sous licence libre installé sur le micro ordinateur, on peut écrire des
programmes qui traitent ces données à l’envie et les télécharger sur la carte pour les exécuter
sur un processeur cadencé à 16 MHz, ce qui est très rapide à l’échelle de fe .
La carte possède également des sorties qui permettent la conversion numérique analogique,
sous la forme de modulation de largeur d’impulsion, notée PWM en anglais, acronyme de
Pulse Width Modulation. Le signal de sortie vs (t) de la carte est un signal haute fréquence fs ,
dont la valeur moyenne⟨vs (t)⟩ est proportionnelle à la valeur numérique de sortie. Un filtre
passe-bas de fréquence de coupure très inférieure à fs , placé à la sortie de la carte permet de
récupérer cette valeur moyenne. Ce filtre est sans rapport avec le filtre numérique.
Au final, un entier N tel que 0 $ N < 256 sera converti en une tension s (t) telle que :
N
s (t) = × 5 V.
256
Ordinateur
Générateur entrée(s)
Carte contrôleur PWM → s(t)
basse fréquence
sortie(s)
Oscilloscope
On se propose de réaliser un filtre passe-bas de fréquence 62,5 Hz avec une fréquence d’é-
chantillonnage de 1 kHz.
En tenant compte de l’étude du paragraphe 4.2, l’équation aux différences est, numérique-
ment :
sk+1 = sk + 0, 393 (ek − sk ) .
136
M ISE EN ŒUVRE CONCRÈTE
Programme (C)
/* filtre passe bas numerique */
int e; // le signal d’entree
int s=0; // le signal de sortie
int entree = A0; //la broche d’entree
int sortie = 9; // la broche de sortie
void setup()
{TCCR1B = 1;}//initialisation (PWM a 31KHz sur broche 9)
void loop() {
e=analogRead(entree)/4; // entrée ramenee sur 8 bits
s=s+101*(e-s)/256; // le fitre passe bas.
analogWrite(sortie,s);
delay(1); // Te = 1ms
}
On observe des réponses conformes à celles obtenues dans le cas analogique. La forme ha-
chée des signaux est due à une période d’échantillonnage faible : on peut l’élever au prix
d’une programmation plus élaborée.
On visualise pour finir un cas de repliement de spectre sur figure 5.17, sur laquelle le signal
d’entrée à 1033 Hz est pris pour un signal de 1033 − 1000 = 33 Hz. Ce dernier est dans la
bande passante du filtre, il est donc transmis sans atténuation.
137
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
s
5
4
e s 3
2
1
0
0 1 2 3 4 5 e
Lorsque l’entrée est au niveau bas, la sortie est au niveau haut et inversement. La sortie
bascule pour une tension de 2,5 V.
Un exemple simple d’oscillateur à i
porte logique est présentée sur la fi- C R
gure 5.19. Les chronogrammes sont
1 2
représentés sur la figure 5.20, avec s1 e2 s2 = e1
RC = 1 µ s.
Figure 5.19 – Oscillateur à porte inverseuse.
Le fonctionnement est le suivant : La sortie s2 ne peut prendre que deux valeurs, 0 V ou
5 V. On démarre avec e2 = 0 V. Alors s2 = 5 V et par conséquence, s1 = 0 V. Le courant i
circule uniquement dans R et C car les portes logiques ont des résistances d’entrée infinies.
Initialement, le signe de la tension au bornes de R impose i positif. C se charge donc, et e2
augmente. Lorsque e2 atteint 2,5 V, les portes basculent : s2 = 0 V et s1 = 5 V. Comme la
138
M ISE EN ŒUVRE CONCRÈTE
8
tension(V) 6 e2
4 s1
2
0
−2
0 1 2 3 4 5 6 t(µs)
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• échantillonnage
• théorème de Nyquist-Shannon
• repliement du spectre
• filtrage numérique
• oscillateur à porte logique
SAVOIR-FAIRE
• choisir la fréquence d’ échantillonnage en fonction du signal étudié
• choisir la durée d’acquisition ou le nombre de points en vue d’obtenir un spectre de
qualité
• simuler un filtre numérique à l’aide d’une feuille de calcul
• mettre en œuvre un convertisseur numérique analogique
MOTS-CLÉS
• échantillonnage • repliement du spectre • filtre numérique
• Shannon • étendue spectrale • CAN, CNA
• FFT • résolution spectrale
139
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
Exercices
S’ENTRAÎNER
140
A PPROFONDIR
Exercices
3. Pour s6 (t) , déterminer le temps d’acquisition minimum et le nombre d’échantillons mini-
mal pour pouvoir distinguer toutes les composantes du spectre.
20 +∞ 1
s(t) = ∑
π k=0 (2k + 1)
sin (2π × 1000 (2k + 1)t) .
1. Le critère de Shannon est il vérifié pour ce signal ? Donner les harmoniques pour lesquels
le critère est vérifié.
2. Pour chaque fréquence fk ne vérifiant pas ce critère, déterminer la fréquence parasite f ′ k
qui lui sera substituée (pour k $ 11).
3. Représenter ce spectre.
APPROFONDIR
5.6 Oscillogrammes (⋆ ⋆ ⋆)
Ci-dessous sont représentés deux oscillogrammes correspondant au même signal. L’un des
oscillogrammes vérifie le critère de Shannon, l’autre non. Les fréquence d’échantillonnage
sont données en Sa/s : échantillons(Samples) par seconde.
141
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
Exercices
1. Montrer en reprenant la démarche adoptée pour le filtre passe bas dans ce chapitre, que
l’équation aux différences peut se mettre sous la forme :
! " β
sk = 2sk−1 − sk−2 1 + β 2 + (ek−1 − ek−2 − sk−1 + sk−2 ) ,
Q
142
A PPROFONDIR
Exercices
1.0
0.5
amplitude
0.0
−0.5
−1.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 t(ms)
1.0
0.5
amplitude
0.0
−0.5
−1.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 t(ms)
143
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
5.1 Stroboscopie
1. Le disque fait respectivement 1, 5, 10 tours entre chaque éclair. Le secteur noir est donc
toujours en même position quand on l’observe. Dans le premier cas N0 = 50 Hz est supérieur
à 25 Hz : on a l’impression de voir un disque fixe. Dans les autre cas le secteur est clignotant.
1 1
2. Dans ce cas, le secteur fait respectivement tour puis de tour entre deux éclairs. on voit
2 3
donc respectivement 2, puis 3 secteurs fixes.
5 5
3. Dans ce cas, le secteur fait respectivement de tour puis de tour entre deux éclairs. Le
4 6
premier semble tourner dans le sens horaire, à 10 tr·s−1 . Le premier semble tourner dans le
sens anti-horaire, à 10 tr·s−1 .
50 50
4. Dans ce cas, le secteur fait respectivement de tour puis de tour entre deux éclairs,
51 49
soit un peu moins d’un tour dans le premier cas : le disque semble tourner à l’envers, dans
le sens anti-horaire. il revient à sa position initiale au bout de 51 éclairs, soit une vitesse de
rotation de 1 tr·s−1 . Dans le second cas : le disque semble tourner d’un peu plus d’un tour
entre deux éclairs. Il semble tourner dans le sens horaire. Il revient à sa position initiale au
bout de 49 éclairs, soit une vitesse de rotation de 1 tr·s−1 également.
1. Ns = 1500 tr·min−1 correspond à fs = 25 tr·s−1 . le disque est donc éclairé 4 fois par le
néon lors d’une révolution. On voit donc un disque avec 4 secteurs (une croix fixe).
2. Na = 1440 tr·min−1 correspond à fa = 24 tr·s−1 . Entre deux éclairs, le disque tourne de
24
tour, soit un peu moins d’un quart de tour. la «croix» semble donc tourner dans le sens
100
1 24 1
anti-horaire de − = de tour. Donc la croix semble tourner à 1 tour par seconde.
4 100 100
3. En reprenant le raisonnement précédent, on constate que la croix semble accélérer !
1. Voir cours.
2. • s1 (t) est de fréquence 1 kHz. Pour répondre au critère de Shannon, il faut deux échan-
tillons par période, soit fe " 2 kHz.
• Même réponse pour s2 (t). La phase n’intervient pas.
A
• s3 (t) = (1 + cos(2π × 2000t)) . La fréquence maximale de ce signal vaut 2 kHz, il faut
2
donc fe " 4 kHz.
1
• Le dernier harmonique non négligeable est l’harmonique 7, dont l’amplitude vaut 2 de
7
celle du fondamental. il faut donc fe " 14 kHz.
• Seule la plus grande fréquence limite pour s5 (t) : fe " 2 kHz.
144
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
A
• s6 (t) = cos(2π × 1010t) × cos(2π × 990t) après linéarisation. Donc fe " 2020 Hz.
2
3. Pour s6 (t) , il faut une résolution spectrale ∆ f = 10 Hz pour distinguer les raies spectrales
à 990 Hz et 1010 Hz du minimum en ∆ f = 1000 Hz. ceci correspond à un temps d’acquisition
1 Ta 2020
Ta = = 100 ms, et un nombre d’échantillons Ne = = = 202.
∆f Te 10
1. Le critère de Shannon ne peut être vérifié en toute rigueur pour un signal ayant une infi-
fe
nité d’harmoniques. Seuls les harmoniques dons la fréquence est inférieure à = 3,75 kHz
2
vérifient le critère de Shannon : il s’agit du fondamental et de l’harmonique 3.
2. On peut dessiner les fréquences sur un papier calque et les replier en accordéon pour voir
apparaitre le spectre. La méthode suivante conduit au même résultat : pour chaque fréquence,
fk
il faut calculer l’entier n le plus proche de . Ceci est récapitulé dans le tableau suivant :
fe
n◦ 1 3 5 7 9 11
fk
0,13 0,40 0,67 0,93 1,20 1,47
fe
n 0 0 1 1 1 1
fk′ = | fk − n fe | 1000 3000 2500 500 1500 3500
3. On observe :
1.4
1.2
amplitude
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 f (Hz)
Figure 5.22 – Spectre d’un signal rectangulaire de fréquence 1kHz, f e = 7.5 f .
Remarque : l’amplitude des raies n’est pas tout à fait exacte, car s’y ajoute l’amplitude des
raies des harmoniques de rang supérieur.
1. D’après la relation donnée, on déduit immédiatement que la fréquence de coupure est dix
fois plus faible que la fréquence d’échantillonnage, soit respectivement fc = 100 Hz, puis
fc = 1 kHz. Les filtres analogiques ne se comportent pas ainsi : la fréquence de coupure est
constante.
145
CHAPITRE 5 – É LECTRONIQUE N UMÉRIQUE
Exercices
Corrigés
2. On constate que ∀k, ek = 0, donc ∀k, sk = 0. Ce n’est pas étonnant, le critère de Shannon
n’étant pas respecté, tous les échantillons du signal d’entrée sont nuls, le filtre « voit » un
signal de fréquence nulle qu’il retransmet à la sortie.
3. Cette fois ∀k, ek = A. Après un régime transitoire, les échantillons de la sortie vérifient
s∞ = s∞ + 2πβ (A − s∞ ), soit s∞ = A. Le filtre « voit » un signal de fréquence nulle, mais de
valeur non nulle cette fois, qu’il retransmet également à la sortie.
4. Il faut utiliser une fréquence d’échantillonnage grande devant celle du signal.
5.6 Oscillogrammes
1. Lorsque le critère de Shannon n’est pas vérifié, on perçoit une fréquence plus faible que la
fréquence réelle. C’est donc le second oscillogramme qui est affecté par un mauvais réglage
de l’oscilloscope. La fréquence du signal est donc égale à fs ≃ 10,00 kHz, à la précision
de l’oscilloscope près. Le critère de Shannon impose fe > 2 fs = 20 kSa/s : Seul le premier
oscillogramme vérifie effectivement ce critère.
2. Pour le second oscillogramme, la fréquence perçue fs′ est différente de la fréquence réelle
fs . Les deux sont reliées par fs = n fe ± fs′ avec n entier. Ici fe = 2500 Sa/s et fs′ = 9,843 kHz.
soit fs = 2500 n ± 9, 843. Comme fs ≃ 10,00 kHz, seul n = 4 convient. les fréquences pos-
sibles du signal sont donc fs1 = 10 009,843 Hz ou fs2 = 9990,157 Hz. En tenant compte des
précisions annoncées et du fait que les erreurs peuvent se cumuler, il est sage de ne conserver
que 5 chiffres significatifs :
Remarque : le générateur affichait en réalité 10 010,000 Hz : On voit qu’il ne faut pas confondre
résolution (plus petite variation mesurable) et précision.
146
− 6
La modulation est une technique mise au point au début du XXe siècle afin de transmettre
la voix à l’aide d’ondes électromagnétiques. Son histoire est intimement liée à celles de la
radio et de la télévision. ADSL et Wifi sont deux exemples de technologies reposant sur la
modulation.
1 Modulation
1.1 Historique
Pendant longtemps, l’information fut transmise directement. L’oreille et la vue sont deux sens
qui nous permettent de recevoir des ondes sonores et lumineuses que le cerveau interprète.
En 1887, Heinrich Rudolf Hertz 1 découvre les ondes électromagnétiques, longtemps nom-
mées hertziennes, se propagent à la vitesse de la lumière. Il ne perçoit pas alors l’importance
pratique de sa découverte.
Les premières transmissions hertziennes ainsi que leur développement, sont dues à Guglielmo
Marconi 2 . L’information est codée dans la durée des phases d’émission : SOS est codé par
· · · − − − · · · par exemple (Code Morse).
La transmission de la voix par ondes hertziennes à été réalisée pour la première fois en 1906
par Reginald Fessenden 3 , selon le procédé de modulation-démodulation d’amplitude, que
l’on peut décrire ainsi :
• une onde électromagnétique haute fréquence est émise en continu, même en l’absence de
voix à transmettre. Cette onde est appelée la porteuse ;
• l’amplitude de l’onde est modifiée au rythme de la voix ;
• la démodulation est l’opération qui consiste à reconstituer la voix à partir du signal modulé.
Plus tard (1936) se sont développées les techniques de modulation de fréquence et de phase,
1.0
0.5
signal 0.0
−0.5
−1.0
modulation
de fréquence
modulation
d’amplitude
modulation
de phase
1.3 Utilisations
La modulation d’amplitude est la plus ancienne, elle est encore utilisée pour les émissions
en Grandes Ondes ou ondes AM (Amplitude Modulation). En France, la plage de fréquence
4. Edwin Howard Armstrong, 1890 − 1954, ingénieur et inventeur américain.
148
M ODULATION D ’AMPLITUDE
attribuée à la modulation d’amplitude est la plage 150 − 300 kHz. C’est la plus simple à
mettre en œuvre, elle sera étudiée en détail dans le prochain paragraphe. La modulation de
fréquence lui est souvent préférée de nos jours, du fait de sa meilleure immunité au bruit. Elle
est utilisée en radiophonie dans la bande FM (Frequency Modulation) ; la plage qui lui est
dévolue en France est la plage 87 − 108 Mhz.
Enfin, la téléphonie mobile et la technologie Wifi utilisent respectivement des bandes de
fréquence au voisinage de 900 MHz et 2, 4 GHz. Les signaux transmis sont numériques, et
les modulations angulaires.
2 Modulation d’amplitude
2.1 Expression mathématique
Comme on le voit sur la figure 6.1, on retrouve la forme du signal s (t) en considèrant
l’enveloppe de la porteuse modulée en amplitude : le signal est compris entre deux courbes
de la forme A p (1 + ks (t)) et −A p (1 + ks (t)) , où k est facteur dont la dimension est l’inverse
de celle de s (t).
On arrive donc à un signal modulé en amplitude par une opération de multiplication :
ce qui conduit à :
Un signal modulé en amplitude est le produit d’une porteuse par une modulante :
Ce résultat fait apparaître une propriété importante : la modulation est une opération non
linéaire : il apparaît dans le signal modulé des fréquences non présentes dans le signal initial.
149
CHAPITRE 6 – M ODULATION − D ÉMODULATION
s(t)
s p (t) × k
+ sAM (t)
m = k × Smax ,
En linéarisant, on arrive à :
# m m $
sAM (t) = A p cos (ω pt) + cos ((ω p − ωs )t) + cos ((ω p + ωs )t) ,
2 2
150
M ODULATION D ’AMPLITUDE
1.0
amplitude
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0 5 10 15 f (kHz)
1
Figure 6.3 – Spectre d’un signal modulé en amplitude ; f p = 10 kHz, f s = 2 kHz, m = .
2
1.0
amplitude
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0 5 10 15 0 5 10 15 f (kHz)
Figure 6.4 – Spectre d’un signal dont le spectre est dans l’intervalle [1 kHz, 4 kHz],
avant et après modulation (fréquence de la porteuse : 10 kHz).
151
CHAPITRE 6 – M ODULATION − D ÉMODULATION
La largeur de bande définit la plage de fréquence occupé par un signal modulé. La mo-
dulation d’amplitude occupe une largeur de bande de 2 fmax , indépendamment du taux de
modulation.
3 Démodulation
La démodulation est l’opération inverse de la modulation. Il s’agit de retrouver le signal s (t)
porté par le signal modulé sAM (t).
Si historiquement la méthode la plus utilisée à été la détection d’enveloppe, il est plus courant
aujourd’hui d’utiliser la démodulation synchrone.
1
A1 cos (ω1t) × A2 cos (ω2t) = A1 A2 (cos ((ω2 − ω1t)) + cos((ω2 + ω1t))) .
2
Cette formule montre que la multiplication de signaux fait apparaitre deux nouveaux signaux,
de fréquences respectives la somme et la différence des fréquences initiales. On peut donc par
ce moyen translater le spectre d’un signal.
Remarque
Les signaux A cos (ω t + φ ) et A cos(−ω t + φ ) ont même spectre, on ne considérera
dans la suite que les fréquences positives.
b) Détection synchrone
La détection synchrone est une application simple du changement de fréquence. Elle permet
d’isoler dans un signal une composante à une fréquence particulière, en la ramenant à la
fréquence nulle pour mieux la filtrer. On considère par exemple un signal décomposable en
série de Fourier :
+∞ & '
t
s (t) = S0 + ∑ Sn cos 2π n + ϕn .
n=1 T0
152
D ÉMODULATION
Ainsi :
+∞ & ' & '
t t
s (t) = S0 + ∑ an cos 2π n + bn sin 2π n .
n=1 T0 T0
& '
t
Puis on multiplie s (t) par le signal cos 2π k et on prend la valeur moyenne du résultat.
T0
Attendu que :
& ' & ' <
t t 0 si n ̸= k
< cos 2π n cos 2π k >= 1
T0 T0 si n = k,
2
et, quels que soient n et k :
& ' & '
t t
< sin 2π n cos 2π k > = 0,
T0 T0
an
le résultat de la valeur moyenne est . La détection synchrone consister à réaliser électri-
2
quement cette opération, la multiplication de signaux étant réalisée par un multiplieur, et la
valeur moyenne par un filtre passe-bas :
& '
t
cos 2π k
T0
1
Les produits de signaux sinusoïdaux font apparaître des signaux de fréquence |n ± k| . La
T0
composante du signal à la fréquence k est ramenée à la fréquence nulle, toute les autres sont
éliminées par le filtre passe-bas. On peut déterminer tous les coefficients an , les uns après les
autres, en augmentant graduellement k.
& '
t
De la même façon, la multiplication par sin 2π k permet de déterminer tous les coeffi-
T0
cients bn .
Remarque
& '
t
Lors de la prise de la valeur moyenne, un résultat non nul requiert que le signal cos 2π k
T0
soit exactement à la même fréquence qu’une harmonique du signal s (t), c’est-à-dire
que les signaux soient synchrones. L’adjectif synchrone, épithète du nom démodula-
tion, provient de cette remarque.
153
CHAPITRE 6 – M ODULATION − D ÉMODULATION
0.5
amplitude
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
fs 2fc f réquence
= >
sd (t) = k sAM (t) s′p (t) f iltrée
? #m m $ @
= k Ap cos ((ω p − ωs )t) + cos ((ω p + ωs )t) × A′p cos(ω pt + φ ) ,
2 2 f iltrée
154
A NALYSE DOCUMENTAIRE : LES TRANSMISSIONS HERTZIENNES
d’où :
#m m $
sd (t) = kA p A′p cos (ωst − φ ) + cos (ωst + φ )
2 2
= kA p A′p m cos (ωst) cos (φ ) ,
Soit finalement :
sd (t) = Ad cos (φ ) cos (ωst) .
Ici apparaît le sens de l’expression démodulation synchrone : le signal démodulateur s′p (t)
doit non seulement être de même # fréquence que la porteuse s p (t), mais de même phase. Si
π$
les signaux sont en quadrature |φ | = , sd (t) = 0.
2
Remarque
Au laboratoire, il est aisé de réaliser une démodulation synchrone car c’est le même
générateur qui est utilisé pour la modulation et la démodulation. En télécommunica-
tions, l’opération est plus délicate car on ne dispose pas de la porteuse à la réception.
La démodulation doit être précédée d’une opération de récupération de porteuse, qui
consiste à reconstituer un signal de même fréquence et de même phase que la porteuse.
En conclusion :
La démodulation synchrone consiste à multiplier un signal modulé en amplitude par
un signal de même fréquence et de même phase que la porteuse, et à filtrer le résultat
obtenu.
155
CHAPITRE 6 – M ODULATION − D ÉMODULATION
mètres est lui-même le siège d’étincelles, pour peu que ses dimensions soient adaptées.
Hertz prouve par la suite qu’il s’agit bien de propagation, et non seulement d’induc-
tion ou simplement d’action à distance, autres théories concurrentes de l’époque. Pour
se faire, il met en évidence les propriétés de réflexion, crée une onde stationnaire et en
déduit une longueur d’onde. Puis il montre que ces ondes se propagent à la vitesse de la
lumière.
Les tout premiers émetteurs radio utilisaient un éclateur pour produire des oscillations
aux fréquences radio dans l’antenne d’émission. Le signal généré par ces émetteurs à
étincelles consistait en de brèves impulsions d’oscillations aux fréquences radio qui dis-
paraissaient rapidement et qu’on appelait « ondes amorties ». Le problème des ondes
amorties est qu’elles produisaient des interférences électromagnétiques qui gênaient les
transmissions d’autres stations radio opérant sur des fréquences différentes. La très im-
portante largeur de bande d’une émission provenant d’une étincelle était filtrée par le cir-
cuit accordé que constituait le couple émetteur-antenne, mais l’ensemble étant construit
de façon assez rudimentaire le résultat était très mauvais et la bande restait relativement
large.
On essaya donc de produire des oscillations radio qui s’affaiblissaient moins vite. À
proprement parler une porteuse continue, non modulée, n’a pas de largeur de bande et
n’interfère pas avec d’autres signaux à d’autres fréquences, mais ne permet pas non plus
de transmettre d’information. Il est donc généralement admis que manipuler la porteuse
selon un mode on-off est indispensable. Cependant, pour que la largeur de bande du
signal résultant puisse être contrôlé, la génération et l’affaiblissement de l’enveloppe de
la fréquence radio doit être plus lente que dans les premiers systèmes à étincelles.
Après avoir augmenté la durée de chaque impulsion, le spectre électromagnétique gé-
néral du signal commence à ressembler à une oscillation entretenue sinusoïdale ; dans
le temps son amplitude varie entre zéro et la puissance maximale de la porteuse. C’est
pourquoi le mode de transmission qui utilise la largeur de bande la plus étroite à ce jour
est la CW (continuous wave, onde entretenue). Ce signal permet à plusieurs stations de
radio de partager la même bande de fréquence sans se gêner mutuellement.
Dans le cas d’une porteuse manipulée en mode on-off, si la manipulation est faite de
façon abrupte, la théorie des communications (théorème de Shannon-Hartley) montre
que la largeur de bande du signal sera importante. En revanche, si la commutation se
fait plus graduellement, la largeur de bande sera réduite. La largeur de bande d’un signal
manipulé en on-off est liée à la vitesse de transmission par la relation : Bn = BK, où Bn
est la largeur de bande nécessaire en hertz, B est la vitesse de manipulation du signal en
156
A NALYSE DOCUMENTAIRE : LES TRANSMISSIONS HERTZIENNES
bauds (le baud est l’unité de mesure du nombre de symboles transmissibles par seconde)
et K est une constante liée aux conditions de propagation estimées des ondes radioélec-
triques ; K = 1 lorsque le signal est difficile à décoder par une oreille humaine, K = 3
ou K = 5 en cas d’évanouissements (fading) ou de Multipath (lorsque l’onde emprunte
plusieurs chemins, plusieurs copies du message initial sont reçues) (. . . ).
Les premiers émetteurs capables de générer une onde entretenue, l’alternateur d’Alexan-
derson et les oscillateurs à tubes électroniques sont devenus courants après la Première
Guerre mondiale.
Les premiers émetteurs radio ne pouvaient pas être modulés pour transmettre la parole
ce qui fait que la radiotélégraphie en mode CW était le seul moyen de communication
possible. La CW est restée utilisée longtemps après que la radiotéléphonie soit apparue
en raison de la simplicité des émetteurs nécessaires et la très faible largeur de bande oc-
cupée par le signal qui permettait l’usage de filtres très étroits pour bloquer les émissions
parasites et le bruit atmosphérique qui auraient pu rendre le signal inintelligible.
Ce mode à onde entretenue était appelé radiotélégraphie par analogie avec le télégraphe
qui fonctionnait avec une simple commutation pour transmettre du code Morse, mais
au lieu d’interrompre un courant électrique dans un fil, on contrôlait l’émission d’un
émetteur radio. Ce mode reste très utilisé chez les radioamateurs.
157
CHAPITRE 6 – M ODULATION − D ÉMODULATION
4.4 Questions
Les réponses aux questions sont proposées après la synthèse du chapitre.
1. (⋆⋆) Déterminer la gamme de fréquence utilisée par Hertz, sachant que la longueur
d’onde est de l’ordre de grandeur de la taille du résonateur.
2. (⋆) Expliquer pourquoi une onde rigoureusement sinusoïdale ne peut transmettre au-
cune information.
3. (⋆) Expliquer le terme largeur de bande. Évaluer la largeur de bande dans le cas de la
rédaction d’un texto. Évaluer la largeur de bande associée à une station de radio FM.
Comparer et commenter.
4. (⋆⋆) Rappeler la gamme de fréquence perçues par l’oreille humaine, et celle émise la
voix humaine. Quelle est la nature des ondes associées ? Peut-on transformer ces ondes
en ondes électromagnétiques pour les émettre ?
5. (⋆⋆) Expliquer l’intérêt et la nécessité de la modulation.
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• définir un signal modulé en amplitude, en fréquence, en phase
• citer les ordres de grandeur des fréquences utilisées pour les signaux radio AM, FM, la
téléphonie mobile
SAVOIR-FAIRE
• interpréter le signal modulé en amplitude comme le produit d’une porteuse par une mo-
dulante
• décrire le spectre d’un signal modulé en amplitude
• justifier que la démodulation est une opération non linéaire
• expliquer le principe de la détection synchrone
MOTS-CLÉS
• modulation d’amplitude • modulation de phase • porteuse
• modulation de fréquence • signal modulé • détection synchrone
158
A NALYSE DOCUMENTAIRE : LES TRANSMISSIONS HERTZIENNES
159
CHAPITRE 6 – M ODULATION − D ÉMODULATION
Exercices
S’ENTRAÎNER
2. Mêmes questions.
160
A PPROFONDIR
Exercices
1.0
0.5
0.0
1 −0.5
−1.0
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
2 −0.5
−1.0
−1.5
6
4
2
3 0
−2
−4
APPROFONDIR
1. Le circuit de la figure 6.11 permet d’avoir des images de la tension et du courant passant
dans Z. Quelle tension permet d’accéder à la tension aux bornes de Z ? au courant dans Z ?
161
CHAPITRE 6 – M ODULATION − D ÉMODULATION
Exercices
Z
R0
−
e (t)
+ s (t)
2. Mesure de R(ω ). On insère ce circuit dans le montage suivant qui réalise une détection
synchrone.
s (t) g (t)
e (t) circuit 1 × passe-bas d (t)
Le signal d’entrée vaut e (t) = A cos (ω t) . La constante du multiplieur est notée k, et le filtre
passe-bas ne sélectionne que la composante continue. Déterminer la valeur de d (t). Exprimer
R (ω ) en fonction de la valeur efficace E de e (t) et des autres paramètres.
3. Mesure de L(ω ). On modifie le montage comme suit :
s (t) f (t)
e (t) circuit 1 × passe-bas q (t)
π
−
2
π π
Le bloc − introduit un retard de de sans modifier l’amplitude. Déterminer la valeur de
2 2
q (t). Exprimer L (ω ) en fonction de la valeur efficace de e (t) et des autres paramètres.
162
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
1. L’enveloppe supérieure de ce signal modulé en amplitude varie, avec les notation utili-
sée dans ce chapitre, entre A p (1 − m) et A p (1 + m). Sa valeur moyenne vaut A p . Des deux
premiers diagrammes on peut déduire que A p = 1. Ensuite :
• signal 1 : 1 + m = 1, 25 , donc m = 0, 25.
• signal 2 : 1 + m = 2 , donc m = 1.
• signal 3 : 1 + m = 6 , donc m = 5.
2. La démodulation synchrone est efficiente quelque soit le taux de modulation, elle sera
donc utilisable dans les trois cas.
163
CHAPITRE 6 – M ODULATION − D ÉMODULATION
Exercices
Corrigés
164
Deuxième partie
Thermodynamique
165
7
Toute l’électronique repose sur l’utilisation de circuits en silicium dopé, c’est-à-dire conte-
nant des inclusions d’autres atomes, comme le bore. Le dopage du silicium est un exemple
de diffusion de particules, phénomène analogue à celui d’une odeur qui se répend dans une
pièce. Ce chapitre a pour but de mettre en équation ce phénomène et d’en souligner les traits
caractéristiques.
Dans ce chapitre, les notations dt, dx et dr représentent de petites quantités finies.
1 Mouvement de particules
Deux phénomènes de transport de particules, nommé aussi transport de masse, coexistent : la
diffusion et la convection.
1.1 Diffusion
Quand on ouvre une bouteille de parfum dans une pièce dans laquelle l’air est immobile,
sans aucun courant d’air, l’odeur de parfum se répend graduellement. Au bout d’une certaine
durée, toute la pièce sent le parfum, les molécules odorantes se sont répendues dans tout
le volume accessible. Ce phénomène est aussi observé dans des liquides, par exemple avec
des molécules d’encre dans de l’eau immobile, et dans les solides, où des impuretés, par
exemple du bore ou du phosphore, se répandent dans un solide semiconducteur, par exemple
du silicium.
Ces expériences mettent en évidence le phénomène de diffusion de particules. Sans aucun
mouvement macroscopique observable, c’est-à-dire sans courant d’air ni de liquide, les mo-
lécules progressent des zones où elles sont fortement concentrées, vers les zones où elles
sont faiblement concentrées. Le phénomène s’arrête à l’équilibre, lorsque la concentration de
molécules est uniforme. De plus, les particules qui diffusent dans un gaz, dans un liquide ou
dans un solide, sont de concentration très inférieure à celle du milieu.
1.2 Convection
À la différence de la diffusion, où aucun mouvement macrosopique n’existe, la convection
caractérise le transport de particules entraînées par le mouvement d’un fluide, un courant
d’air ou de liquide.
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
L’étude de la convection relève de la mécanique des fluides ; elle ne sera pas étudiée dans ce
chapitre, sauf pour comparer son efficacité à celle de la diffusion.
ȷ ] = m−2 .s−1 .
[ #–
Remarques
• Le produit scalaire permet de prendre en compte l’inclinaison de #– ȷ par rapport à
#–
la surface d’aire dS. Par exemple, si #–ȷ et dS sont orthogonaux, alors δ N = 0 : les
particules passent de part et d’autre de la surface, aucune ne passe à travers. Ce point
est détaillé à la page 313.
#–
• On rencontre aussi la notation δ 2 N = #– ȷ · dS dt où l’exposant 2 souligne que le
nombre de particules est un infiniment petit du deuxième ordre attendu que dS et
dt sont des infiniment petits du premier ordre ; et même δ 3 N = #–
ȷ · d2 S dt si on consi-
dère que dS est un infiniment petit du deuxième ordre.
168
L OI DE FICK
δN
n= .
dτ
Cette définition implique une sérieuse difficulté si le volume dτ n’est pas correctement choisi.
En effet, si le volume dτ n’est « pas assez grand », il peut ne contenir aucune particule comme
quelques unes dans un très petit volume ; de plus, ce nombre varie dans le temps à cause de
l’agitation thermique des particules. Mais si le volume dτ est « suffisamment grand », alors le
nombre de particules est toujours le même ; on peut alors définir une valeur moyenne comme
la densité particulaire.
Ainsi, si l’on trace n en fonction de la distance ℓ, longueur de l’arête du cube de volume dτ ,
sur la figure 7.2, trois échelles spatiales apparaissent :
• l’échelle microscopique, siège de fortes fluctuations ;
• l’échelle mésoscopique à laquelle est définie la densité particulaire n, le volume corres-
pondant est alors nommé volume élémentaire représentatif ;
• l’échelle macroscopique, où la densité particulaire peut varier dans un milieu hétérogène.
3 Loi de Fick
3.1 Énoncé
On considère un volume dont la densité particulaire ne dépend que de l’abscisse x, de telle
manière que la densité particulaire n (x,t) a l’allure de la figure 7.3, page suivante.
On observe expérimentalement que les particules se déplacent des zones de forte concentra-
ȷ est donc orienté dans la direction du vecteur u#–x .
tion vers celles de faible concentration : #–
169
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
De plus, plus le déséquilibre en concentration est important, plus le nombre de particules dé-
placées est important. Ainsi #–ȷ est-il proportionnel à la dérivée de la densité particulaire par
∂n
rapport à la position. On tire de ces deux observations la modélisation : #–
ȷ = −D u#–x .
∂x
n
∂n
Le signe moins provient du signe négatif de :
∂x #–
#– #–
pour que ȷ soit in fine porté par plus u , il convient
x ȷ
d’ajouter un signe moins afin de modéliser correc-
tement le phénomène. D est un coefficient de pro- x
portionnalité nommé coefficient de diffusion.
Figure 7.3 – Exemple idéalisé de profil
de densité particulaire.
À trois dimensions, le lien entre le vecteur densité de courant de particules et la densité
particulaire est nommé loi de Fick 1 . Il s’agit d’une modélisation linéaire du phénomène
décrite par l’équation :
⎛ ⎞
∂n
⎜
⎜ ∂x ⎟
⎟
⎜ ∂n ⎟ # –
ȷ = −D ⎜
#–
⎜
⎟
⎟ soit #–
ȷ = −D grad (n) .
⎜ ∂y ⎟
⎝ ∂n ⎠
∂z
Remarque
Le coefficient de diffusion D dépend de la température et de la pression dans le cas
d’une phase gazeuse.
1. découverte expérimentalement en 1855 par Adolf Fick, 1829 − 1901, médecin allemand.
170
É QUATIONS DE CONTINUITÉ ET DE DIFFUSION
#–
ȷ (x,t) #–
ȷ (x + dx,t)
S
x
x x + dx
Remarque
Le vecteur densité de courant #–ȷ = j (x,t) u#–x , est ici représenté suivant ⊕u#–x . En effet,
les calculs sont menés avec des grandeurs algébrisées, afin de rester valable que j (x,t),
soit positif ou négatif.
171
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
Σ reçoit des particules en x, comptées positivement car reçues (elles entrent dans le volume
Σ), et en perd en x + dx, comptées négativement car perdues (elles sortent du volume Σ).
D’après le paragraphe 2.1 :
Le signe des différents termes est important. D’après la figure 7.4, le volume reçoit des par-
! ticules en x alors qu’il en perd en x + dx ; j (x,t) Sdt est donc affecté du signe ⊕, tandis que
j (x + dx,t) Sdt l’est du signe ⊖.
On en déduit :
∂n ∂j
(x,t) = − (x,t) .
∂t ∂t
Il est d’usage de simplifier la notation en éliminant les opérandes (x,t) des fonctions. L’équa-
tion de continuité s’écrit alors :
∂n ∂j
=− .
∂t ∂x
Remarques
• Le nombre de particules contenues dans Σ à la date t est n (x,t) Sdx. On peut se de-
mander pourquoi la densité particulaire est évaluée à l’abscisse x alors que le volume
est compris entre x et x + dx. Il faut se souvenir que dx tend vers zéro, ainsi, quelle
que soit l’abscisse où est évalué ce nombre de particules, entre x et x + dx, la densité
particulaire tend vers n (x,t) quand dx tend vers zéro.
• Et si la densité particulaire augmente avec l’abscisse x ? Le transport de particules
a lieu des zones de forte concentration vers celles de faible concentration, c’est-à-
dire suivant −u#–x . Le vecteur densité de courant semble orienté à l’opposé de ce que
présente la figure 7.4 ; la démonstration change-t-elle ?
Attendu que les grandeurs manipulées sont algébriques, la situation présentée, avec
#–
ȷ = ju#–x , représente déjà les deux cas possibles : si les particules se propagent dans le
sens des x croissants, alors j > 0, et si elles se propagent dans le sens des x décrois-
sants, alors j < 0. La relation #– ȷ = ju#–x reste alors valable dans les deux cas, ainsi que
la figure 7.4. La démonstration et le résultat ne changent donc pas.
172
É QUATIONS DE CONTINUITÉ ET DE DIFFUSION
Méthode avec des développements limités Il est d’usage de mener le calcul précédent
plus rapidement, en développant les expressions au premier ordre en dx et dt. Les termes
supplémentaires, qui sont des o (dx) et o (dt) tendent vers 0 avec dx et dt. Les deux étapes de
calcul sont :
et ainsi :
∂n ∂j ∂n ∂j
dt (x,t) Sdx = −dx (x,t) Sdt soit =− .
∂x ∂x ∂t ∂x
#– # – ∂n ∂n
ȷ = −D grad(n) = −D u#–x soit j = −D .
∂x ∂x
173
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
∂n ∂j ∂n ∂j
dt Sdx = −dx Sdt + α Sdxdt soit = − + α,
∂t ∂x ∂t ∂t
après simplification par dx dt. Puis, avec la loi de Fick :
∂n ∂ 2n
= D 2 + α.
∂t ∂x
174
É QUATIONS DE CONTINUITÉ ET DE DIFFUSION
r + dr
ℓ
#–
ȷ = ju#–r
u#–z
u#–
θ (M)
M u#–r (M)
Figure 7.5 – Diffusion de particules en géométrie cylindrique.
Remarque
Attendu que j est une grandeur algébrique, c’est-à-dire qu’elle peut être positive comme
négative, la démonstration reste inchangée quelle que soit la direction de la diffusion,
du centre vers la périphérie ou l’opposé.
Équation de continuité Comme dans les paragraphes précédents, le nombre N (t) de par-
ticules dans Σ varie de δ 2 N pendant dt. Au premier ordre en dt :
∂n
δ 2 N = dt dτ .
∂t
Le volume reçoit algébriquement pendant dt :
175
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
On ne développe surtout pas la dérivée de r j . Cette forme compactée est la plus simple pour
! intégrer par la suite.
Équation de la diffusion La phénomène de diffusion est caratérisé par la loi de Fick, ainsi
∂n
j = −D et on obtient l’équation de la diffusion :
∂r
& ' & '
∂n 1 ∂ dn ∂n D ∂ ∂n
=− −Dr + α soit = r + α.
∂t r ∂r dr ∂t r ∂r ∂r
∂n
! On ne développe surtout pas la dérivée de r . Cette forme compactée est la plus simple
∂r
pour intégrer par la suite.
176
É QUATIONS DE CONTINUITÉ ET DE DIFFUSION
O
r+
M dr
#– r
ȷ (M,t) =
j (r,t) u#–r (M)
Remarque
Attendu que j est une grandeur algébrique, c’est-à-dire qu’elle peut être positive comme
négative, la démonstration reste inchangée quelle que soit la direction de la diffusion,
du centre vers la périphérie ou l’opposé.
Équation de continuité Comme dans les paragraphes précédents, le nombre N (t) de par-
ticules dans Σ varie de δ 2 N pendant dt. Au premier ordre en dt :
∂n
δ 2 N = dt dτ .
∂t
Le volume reçoit algébriquement pendant dt :
δ 2 N = j (r,t) 4π r2 dt − j (r + dr,t) 4π (r + dr)2 dt + α dτ dt.
0 12 3 0 12 3
reçu en r perdu en r + dr
En effet, les particules entrent en r à travers la sphère intérieure de surface 4π r2, sortent en
r + dr à travers la sphère extérieure de surface 4π (r + dr)2 et sont créées dans tout le volume.
Afin de développer élégamment δ 2 N au premier ordre en dr, on introduit la fonction g : r 9→
r2 × j (r,t). dN s’écrit alors :
δ 2 N = 4π (g (r,t) − g (r + dr,t)) dt + α dτ dt.
0 12 3
∂g
g (r,t) + dr (r,t) + o (dr)
∂r
Au premier ordre en dr :
∂g ∂ ! 2 "
δ 2 N = −4π × dr × dt + α dτ dt = −4π dr r j dt + α dτ dt.
∂r ∂r
Finalement, en égalisant les deux expressions de d2 N :
∂n ∂ ! 2 " ∂n 1 ∂ ! 2 "
dt 4π r2 dr = −4π dr r j dt + α 4π r2 dr dt soit =− 2 r j + α.
∂t ∂r ∂t r ∂r
177
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
On ne développe surtout pas la dérivée de r2 j . Cette forme compactée est la plus simple
! pour intégrer par la suite.
Équation de la diffusion La phénomène de diffusion est caratérisé par la loi de Fick, ainsi
∂n
j = −D et on obtient l’équation de la diffusion :
∂r
& ' & '
∂n 1 ∂ 2 dn ∂n D ∂ 2 ∂n
=− 2 −Dr + α soit = 2 r + α.
∂t r ∂r dr ∂t r ∂r ∂r
∂n
! On ne développe surtout pas la dérivée de r2 . Cette forme compactée est la plus simple
∂r
pour intégrer par la suite.
4.5 Généralisation
On étudie un volume Σ, immobile et indéformable, de volume V , de surface S. Le nombre de
particules qu’il contient varie, car il en reçoit à travers ses frontières et, de plus, α particules
sont créées par unité de temps et de volume, en tout point à l’intérieur.
#–
M dSext (M)
V
178
R EMARQUES GÉNÉRALES
Le signe moins devant l’intégrale double est indispensable pour compter positivement les
! #–
particules qui entrent dans le volume, et négativement celles qui en sortent : dSext est orienté
vers l’extérieur alors que les particules sont comptées positivement lorsqu’elles se dirigent
#–
vers l’intérieur de Σ. Le sens positif se révèle être −dSext . Ainsi :
• si ȷ est orienté vers l’extérieur de Σ, alors le volume perd des particules et dN est négatif ;
#–
#–
or #–ȷ · dSext est alors positif, il faut donc ajouter un signe moins ;
• si ȷ est orienté vers l’intérieur de Σ, alors le volume gagne des particules et dN est positif ;
#–
#–
or #–ȷ · dSext est alors négatif, il faut donc ajouter un signe moins.
∂n
˚ ˚
dt (M,t) dτ = ȷ ) + α ) dτ dt.
(− div ( #–
V ∂t V
Attendu que cette égalité est vraie pour tout volume V , il y a égalité entre les fonctions
intégrées et on obtient l’équation de continuité :
∂n
ȷ ) + α.
= − div ( #–
∂t
# –
Le phénomène de diffusion est décrit par la loi de Fick #–
ȷ = −D grad(n) :
∂n # # – $
= − div −D grad (n) + α .
∂t
# –
Attendu que div grad(n) = ∆n, on obtient l’équation de la diffusion :
∂n
= D∆n + α .
∂t
Quand on compare aux résultats des paragraphes 4.1 à 4.4, on voit que les opérateurs diver-
gence et laplacien ont été développés dans les trois volumes de coordonnées classiques, dans
des cas ne dépendant que d’une seule coordonnée d’espace.
5 Remarques générales
5.1 Irréversibilité
L’équation de la diffusion n’est pas invariante par renversement du temps, c’est-à-dire l’opé-
ration t → −t, qui consiste à décrire l’écoulement du temps du futur vers le passé. En effet,
179
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
∂n ∂n
quand on y remplace t par −t, elle devient = D∆n, soit = −D∆n. L’équation
∂ (−t) ∂t
change : on ne repasse pas par les mêmes états lorsqu’on visionne à l’envers un phénomène
de diffusion. Ainsi, avec l’exemple du paragraphe d’introduction, les molécules de parfum ne
rentrent pas spontanément dans le bouteille de parfum : leur diffusion à travers la pièce est
irréversible.
Un phénomène de diffusion est irréversible.
ℓ M
O
source de parfum
Figure 7.8 – L’odeur de parfum arrive au point M en une durée τ .
n n ℓ2 √
∼D 2 soit τ ∼ ou ℓ∼ Dτ .
τ ℓ D
ℓ2
L’odeur parvient au point M au bout d’une durée en ordre de grandeur. Numériquement,
D
avec ℓ ≈ 1 m et D ≈ 10−5 2
m .s , τ ≈ 1 journée. En pratique, la convection accélère le
−1
180
R EMARQUES GÉNÉRALES
#–
dS
particule qui ne traverse
pas la surface
vdt
Figure 7.9 – Comptage des particules qui traversent dS pendant dt .
Les δ N particules qui traversent dS pendant la durée dt sont donc comprises à la date t dans
#–
le volume #–
v dt · dS (le produit scalaire tient compte du fait que la vitesse #–
v des particules
#–
peut ne pas être colinéaire au vecteur surface dS) :
# #–$
δ N = n × #– v dt · dS .
#–
En comparant avec δ N = #–
ȷ · dS dt, on en déduit le vecteur densité de courant de particules
convectif :
ȷ conv = n #–
#– v.
181
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
∥ #–
ȷ conv ∥ Uℓ
Pe = I
I #–
I = .
ȷ diff I D
Remarque
Le nombre de Péclet est l’analogue du nombre de Reynolds, défini en mécanique des
fluides. Celui-là caractérise le transport de masse, celui-ci le transport de quantité de
mouvement. Ces deux nombres adimensionnés sont construits de façon identique.
6 Du microscopique au mésoscopique
Les équations établies au paragraphe 4 modélisent macroscopiquement le phénomène de dif-
fusion. Mais quel est le comportement des particules au niveau moléculaire ?
182
D U MICROSCOPIQUE AU MÉSOSCOPIQUE
Le phénomène de diffusion dans les liquides est analogue, bien que le mouvement des parti-
cules soit plus contraint. Dans les solides, les particules passent de site en site.
Toutefois, ce mouvement brownien de la particule semble très éloigné du déplacement, ap-
paremment ordonné, décrit par le vecteur densité de courant de particule #– ȷ . En effet, on
n’étudie pas une unique particule mais le mouvement d’ensemble d’un très grand nombre de
particules. Chaque particule décrit une trajectoire brownienne, mais en moyenne, l’ensemble
des particules a un mouvement ordonné, des zones de forte concentration vers celles de faible
concentration.
Figure 7.11 – Suivi de particules diffusantes entre deux instants, séparés par 2000 chocs.
183
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
On trace sur la figure 7.11, pour chacune des 600 particules considérées, l’état initial à gauche
et l’état final à droite. Les deux figures sont séparées, pour chaque particules, par 2000 chocs
browniens avec les molécules du milieu dans lequel elles diffusent. On voit alors émerger
un mouvement d’ensemble de diffusion de la zone centrale de forte concentration vers la
périphérie de faible concentration, avec un vecteur densité de courant de particules radial.
Remarque
Le mouvement d’une particule, lors d’un mouvement brownien, est décrit par une équa-
d2 #–
v #–
tion réversible dans le temps, m 2 = F , au sens où elle reste inchangée par renver-
dt
sement du temps. Le phénomène de diffusion, quant à lui, est irréversible. L’irréver-
sibilité du phénomène semble donc contenu dans le passage d’une description indi-
viduelle à une description moyenne collective. La problématique générale de savoir
où est la source d’irréversibilité lors du passage du microscopique au mésoscopique,
est encore une question ouverte, largement débattue. Le lecteur intéressé pourra par
exemple consulter, parmis de nombreuses sources : Craig C ALLENDER, « Thermo-
dynamic Asymmetry in Time », The Stanford Encyclopedia of Philosophy, 2011, à
consulter sur <http://plato stanford edu/archives/fall2011/entries/time thermo>
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• citer les deux modes de transport de masse
• loi de Fick
• relier l’équation de la diffusion à l’irréversibilité temporelle de la diffusion
SAVOIR-FAIRE
• exprimer le débit de particules comme le flux du vecteur #–ȷ à travers une surface orientée
• établir un bilan de particules, dans toutes les géométries, avec ou sans terme de source
• établir l’équation de la diffusion, dans toutes les géométries
MOTS-CLÉS
• diffusion de particules de particules • bilan de particules
• convection • densité particulaire • équation de diffusion
• vecteur densité de courant • loi de Fick
. . - .
184
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
t = 0, 07 T
t = 0, 3 T
t =T
t = 5T
(T durée aribtraire)
185
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
Exercices
∞ ∞
6
π
ˆ ˆ
−α x2
3. Calculer N = n (x,t) Sdx connaissant e dx =
. Interpréter le résultat.
−∞ −∞ α
n (0,t)
4. La largeur à mi-hauteur est l’abscisse L telle que pour tout |x| < L, n (x,t) > . Établir
2
l’expression de L en fonction de t. Conclure.
! "
D m2 .s−1 0, 028 0, 083 0, 158 0, 180 0, 212 0, 421 0, 359 0, 174
T (K) 90 195 273 295 327 288 288 288
P (bar) 1, 00 1, 00 1, 00 1, 00 1, 00 0, 412 0, 485 1, 00
Montrer que ces données sont compatibles avec une loi D = AT α Pβ . Identifier α , β et A.
186
A PPROFONDIR
Exercices
#–
sort de cette cheminée, il est soumis à l’action du vent, de vitesse U = U u#–x , l’axe (Ox)
étant horizontal. La diffusivité du polluant dans l’air est Dx dans la direction Ox, Dy dans la
direction (Oy) et Dz dans la direction (Oz).
1. Établir l’équation aux dérivées partielles vérifiée par c (M,t). Justifier que le terme en
∂ 2c
Dx 2 soit négligeable devant les autres termes de l’équation.
∂x & '
qm y2 U (z − H)2U
2. La solution est c (x, y, z) = 5 exp − − en régime permanent,
2 π x Dy Dz 4Dy x 4Dz x
où qm est le débit massique d’émission du polluant. On précise qm = 32, 6 g.s−1 , U = 3 m.s−1 ,
H = 180 m, Dy = 36 m2 .s−1 et Dz = 9 m2 .s−1 .
Tracer l’allure de la courbe représentant la concentration en polluant au niveau du sol, dans
l’axe du panache, à la distance x de la cheminée, jusqu’à une distance de 100 km de celle-ci.
3. Pour le dioxyde de soufre, la concentration maximale admise est de 37, 6 µ g.m−3 . Quelle
est la hauteur minimale que doit avoir la cheminée pour que cette concentration maximale ne
soit pas atteinte ? Commenter.
187
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
Exercices
APPROFONDIR
188
A PPROFONDIR
Exercices
7.8 Taille critique d’une bactérie aérobie (d’après Centrale) (⋆ )
On étudie les conditions de survie d’une bactérie dans un lac de très grande taille à la tempé-
rature T0 = 297 K. Pour vivre, elle a besoin de consommer le dioxygène dissous dans l’eau
au voisinage de sa surface.
La bactérie est modélisée par une sphère de centre O fixe, de rayon R, de masse volumique µ
identique à celle de l’eau.
On se place en régime stationnaire et on note n (r) la densité particulaire, exprimée en m−3 ,
de O2 dissous à la distance r de O (r > R). La diffusion de O2 obéit à la loi de Fick avec
un coefficient de diffusion D = 2.10−9 USI. Loin de la bactérie, la concentration molaire
volumique de O2 dissous dans le lac vaut c0 = 0, 2 mol.m−3 .
La consommation en O2 de la bactérie est proportionnelle à sa masse. On introduit le taux
horaire a de consommation de O2 par unité de masse, mesuré en mol.kg−1.s−1 .
1. Rappeler la loi de Fick reliant le vecteur densité de courant particulaire jth = j (r) u#–r à la
densité particulaire n (r).
2. Quelles sont les unités de D ?
3. Établir l’équation de la diffusion de particules.
4. Exprimer le nombre φ (r) de molécules de O2 qui traversent par unité de temps une sphère
de rayon r (r > R) en fonction de j (r) et de r. Justifier que φ ne dépende pas du rayon r de
la sphère considérée.
5. Déterminer l’expression de la densité particulaire n (r) en O2 dissous dans l’eau. On ex-
primera les deux constantes d’intégration en fonction de D, φ , NA (nombre d’Avogadro) et
c0 . En déduire la densité particulaire nR en surface de la bactérie, en r = R.
6. En étudiant la consommation en O2 de la bactérie pendant la durée dt, exprimer φ en
fonction de a, NA , de la masse volumique µ de la bactérie et de son rayon R.
7. En déduire l’expression de nR en fonction de µ , NA , R, D, a et c0 . Commenter la variation
de nR en fonction du rayon R de la bactérie.
8. Quelle inégalité doit vérifier nR pour que la bactérie ne suffoque pas ?
En déduire l’expression du rayon critique RC d’une bactérie aérobie en fonction de D, c0 , µ
et a. Vérifier l’homogénéité du résultat.
Application numérique pour a = 0, 02 mol.kg−1.s−1 . Comparer ce résultat à la dimension
caractéristique R = 1 à 10 µ m d’une bactérie réelle.
9. Pour une bactérie sphérique de rayon critique RC , calculer la valeur numérique du nombre
total de molécules de O2 consommées par unité de temps.
189
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
Exercices
lai
µm
re
poumon
véole. Les alvéoles sont supposées sphériques, de rayon Ralv ≈ 00
−4
10 m. Le sang circule dans le capillaire à la vitesse moyenne 2
air
v ≈ 10−3 m.s−1 .
Calculer le temps de contact δ ts du sang avec l’alvéole.
3. Le rayon du capillaire est Rcap ≈ 10−5 m. Le coefficient de diffusion de l’oxygène dans
l’air est Dair ≈ 1, 8.10−5 m2 .s−1 .
Estimer le temps de diffusion d’une molécule d’oxygène par ce mécanisme, en convenant que
c’est la somme du temps de diffusion dans l’air (alvéole) et du temps de diffusion en milieu
aqueux (capillaire). Montrer que l’échange d’air entre l’alvéole et le sang a maintenant le
temps de s’établir.
4. L’alimentation d’un organe en un nutriment transporté par le sang s’effectue par échange
entre le sang et l’organe, à travers les parois des capillaires. Ces capillaires sont des tubes
cylindriques de rayon R et de longueur L, joignant une artériole à une veinule. On note C (z)
la concentration molaire en mol.m−3 d’un nutriment dans le capillaire et Corg (z) celle du
nutriment dans l’organe à proximité de la surface du capillaire. Le capillaire cède à l’organe
le nutriment avec une densité de courant molaire (flux surfacique) j = γ (C (z) − Corg (z)) où
γ est un paramètre constant. Déterminer la dimension de γ .
#–
ȷ
organe
a rt é r io le
ve i n u le
2R z
organe
capillaire
190
A PPROFONDIR
Exercices
où X et Y sont deux noyaux le plus souvent radioactifs.
Le nombre moyen de neutrons émis dans la désintégration d’un noyau d’U 235 est ν = 2, 5.
On voit ainsi la possibilité d’une réaction en chaîne, utilisable de manière contrôlée dans
une centrale nucléaire, ou de manière explosive dans une bombe. L’énergie libérée par la
désintégration d’un noyau d’U 235 est en moyenne de 170 MeV. Lorsque la masse du bloc
d’uranium devient supérieure à une valeur critique, la réaction en chaîne s’emballe et devient
explosive.
1. Quelle serait l’énergie libérée par la désintégration totale d’un kilogramme d’U 235 ?
2. L’énergie libérée par l’explosion d’une tonne de trinitrotoluène, un explosif chimique clas-
sique encore dénommé TNT, est de 4, 2.109 J. En déduire l’énergie libérée par la désinté-
gration supposée totale d’un kilogramme d’U 235, exprimée en équivalent tonnes de TNT.
Commenter le résultat.
3. Soit n (M,t) le nombre de neutrons par unité de volume, et jth le vecteur densité de flux de
neutrons. L’équation fondamentale de la neutronique est :
∂n ν −1
= − div #–
ȷ+ n.
∂t τ
a. Interpréter les deux termes situés à droite de l’égalité.
b. Quelle interprétation proposez-vous pour la constante τ ?
c. Expliquer pourquoi ν − 1 intervient dans le terme de droite, et non ν .
4. On cherche à déterminer la masse du bloc d’uranium (ou masse critique) pour laquelle la
réaction en chaîne peut s’emballer et devenir explosive. On étudie une sphère d’uranium 235
pur, de rayon R. La diffusion des neutrons dans cette sphère est
& radiale' et s’effectue avec un
1 d 2 dn 1 d2
coefficient de diffusion D. Dans cette géométrie : ∆n = 2 r = (rn).
r dr dr r dr2
On cherche dans le cas général une solution de la forme : n (r,t) = f (r) g (t).
a. Montrer que g est de la forme : g (t) = g0 e at , où a et g0 sont des constantes qu’on ne
demande pas de calculer.
Quelle est la différence fondamentale entre les cas a > 0 et a < 0 ?
b. Montrer que la fonction r → r f (r) est solution d’une équation différentielle très clas-
sique.
c. Dans la sphère, n (r,t) s’annule à tout instant en r = R, mais ne s’annule pas à l’intérieur
de la sphère. On pose : 7 & '
1 ν −1
k= −a .
D τ
Calculer f (r) à une constante multiplicative près notée f0 .
d. Exprimer le rayon minimal Rc tel qu’il puisse y avoir réaction en chaîne, en fonction de
ν , D et τ .
e. Pour U 235 de masse volumique ρ = 19.103 kg.m−3 : π 2 Dτ = 2, 2.10−2 m2 et ν = 2, 5.
Calculer la valeur Rc du rayon critique, ainsi que la masse critique mc (masse d’une sphère
d’uranium de rayon Rc ).
191
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
Exercices
5. Pour des raisons de sécurité, on ne peut pas stocker sans précautions une masse d’uranium
supérieure à la masse critique. Quelle disposition raisonnable pouvez- vous suggérer pour le
conditionnement d’une arme nucléaire, embarquée dans un missile ? Comment pourrait-on
déclencher l’explosion ?
192
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
∂c ∂ 2c
1. =D 2.
∂t ∂x
# x$ & '2 # x$
2π
2. Avec la solution proposée : 2π
f ′ (t) cos = −D f (t) cos 2π
λ λ λ
& '2
2π df
Cette équation est vraie ∀ x donc f ′ (t) + D f (t) = 0, qui s’écrit τ + f = 0 où
λ dt
λ 2 # t $ # t$
τ = 2 , et s’intègre en f (t) = µ exp − et avec f (0) = c1 : f (t) = c1 exp − .
4π D τ # x$ τ
τ est le temps caractéristique de diffusion du sucre dans l’eau. x 9→ cos 2π opère sur
λ
une variable adimensionnée et renvoie un nombre adimensionné. Ainsi [λ ] = m. De plus,
[D] = m2 .s−1 . D’où τ est en secondes.
3. On obtient les graphes :
t=0
t = 0, 5 τ
c0 t = 2τ
t→∞
∂n ∂ 2n
1. L’équation de la diffusion est = D 2 . On calcule :
∂t ∂x
& ' & 2 ' & '
∂n 1 N0 x2 x x2 N
=− √ exp − + exp − √ 0 .
∂t 2 4π D × t 3/2 4Dt 4Dt 2 4Dt 4π Dt
& '
∂n 2x N x2
Et avec =− √ 0 exp − :
∂x 4Dt 4π Dt 4Dt
& ' & ' & '
∂ 2n 1 N0 x2 2x N0 2x x2
= − √ exp − − √ − exp − .
∂ x2 2Dt 4π Dt 4Dt 4Dt 4π Dt 4Dt 4Dt
193
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
Exercices
Corrigés
∞ & '
SN0 x2 1
ˆ
3. N = √ exp − dx, où on reconnaît l’intégrale de l’énoncé avec α = :
4π Dt −∞ 4Dt 4Dt
SN0 √
N=√ 4π Dt = SN0 = constante.
4π Dt
N représente le nombre total de particules, qui reste une constante à tout instant. Les particules
diffusent, mais leur nombre reste constant.
& '
n (0,t) N0 x2 1 N0 5
4. n (x,t) > s’écrit √ exp − > √ , soit x < 4Dt ln (2). On a
5 2 4π Dt 4Dt 2 4π Dt
√
donc L = 4Dt ln (2) et l’étendue du phénomène de diffusion est proportionnelle à t.
194
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Remarque
Et si les données avaient été mesurée pour une pression P0 = 2, 00 bar ? Dans ce cas,
le terme en β ln (P) ne s’annulerait pas, ce qui serait problématique car β n’est pas
& 'α & 'β
T P
encore connu. On chercherait alors une loi de la forme D = D0 , soit
& ' & ' & 'T0 P0
T P P
ln (D) = ln (D0 ) + α ln + β ln : le terme en β ln s’annulerait pour
T0 P0 P0
P = P0 = 2, 00 bar et seules resteraient les variations avec T .
∂n
1. On démontre l’équation de continuité, dans le cas général, comme dans le cours : =
#– ∂t
− div ȷ . Le transport de particules est ici assuré, à la fois par de la diffusion et de la convec-
tion : #–
ȷ = #–
ȷ diff + #–
ȷ conv . Avec trois coefficients de diffusion différents suivant les trois axes :
∂ n #– ∂ n #– ∂ n #–
#–
ȷ diff = −Dx u x − Dy u y − Dz ȷ conv = nU u#–x .
uz et #–
∂x ∂y ∂z
& ' & ' & '
∂n ∂ ∂n ∂ ∂n ∂ ∂n
Alors = −Dx + nU + −Dy + −Dz , qui devient, en multi-
∂t ∂x ∂x ∂y ∂y ∂z ∂z
pliant cmaque terme par m, masse d’une particule de polluant (car c = nm) :
∂c ∂ 2c ∂ 2c ∂ 2c ∂c
= Dx 2 + D y 2 + D z 2 − U .
∂t ∂x ∂y ∂z ∂x
Cette équation se simplifie car dans la direction (Ox), la convection prédomine sur la diffusion
(dans les autres directions, il n’y a pas de convection). On retrouve le nombre de Péclet :
4 4 4 4
4 ∂ 2c 4 4 ∂ c 4
4Dx 4 ≪ 4U 4 ⇒ Dx c ≪ U c ⇒ Uℓ ≫ 1,
4 ∂ x2 4 4 ∂ x 4 ℓ2 ℓ Dx
c
cmax
x
xmax
195
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
Exercices
Corrigés
3. On voit sur le graphe ci-dessus que le teneur maximale autorisée est dépassée pour cette
H 2U 2qm Dz
cheminée. Le maximum est atteint en xmax = et cmax = 5 . Pour ne pas
4Dz π H U Dy Dz e
2
dépasser la concentration maximale autorisée, il faudrait une cheminée de 184 m de hau-
teur environ. Pour diminuer l’émission de SO2 , on peut mieux diminuer qm ou augmenter
la hauteur H de la cheminée, ce qui revient à étaler autant de polluant sur une plus grande
surface.
1. #– v lim = sω 2 rcu#–r .
ȷ conv = c #–
∂c
2. Démonstration classique avec la notation c au lieu de n pour la densité particulaire : =
# – ∂t
#– #– #–
− div ȷ . Or ȷ = ȷ + ȷ #– 2
= −D grad(c) + sω rcu . Ainsi :
#–
diff conv r
∂c # # – $
+ div sω 2 rc (r,t) u#–r − D gradc (r,t) = 0.
∂t
. /
∂c 1 ∂ 2 2 ∂c
3. + sω r c − Dr = 0.
∂t r ∂r ∂r
. /
1 d dc dc
4. sω 2 r2 c − Dr = 0 ⇒ sω 2 r2 c − Dr = α (α constante) .
r dr dr dr
dc
Déterminons α : j (rm ) = 0 = sω 2 rm c (rm ) − D (rm ), expression dans laquelle on reconnaît
dr
2 2 dc
α à un terme rm près : rm j (rm ) = sω rm c (rm ) − Drm (rm ) = α = 0.
dr
dc sω 2 dc sω 2
D’où = rc donc = r dr. Intégrons entre rm et r pour aboutir à : c (r) =
dr & D 'c D
2!
sω "
c (rm ) exp r2 − rm
2
.
2D
Plus on s’éloigne de l’axe de rotation, plus la concentration augmente. Cet effet est notable
2
attendu les variations en e r qui croît très vite.
# – ∂C C0 − Ce #–
ȷd = −D grad D = −D u#–z = D
Puis #– uz .
∂z e
196
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
C0 − Ce e2 e20
4. de = γ D dt ⇒ e de = γ D (C0 − Ce ) dt ⇒ − = γ D (C0 − Ce )t.
e 5 2 2
Si e (0) = e0 = 0 alors : e (t) = 2γ D (C0 − Ce )t.
5. On trace e2 en fonction de t. Les données sont alignées : la loi est vérifiée.
600
400
"
e2 µ m2
!
200
0
0 40 80 120 160 200
t (heures)
8
∆m2 2, 2.10−3 mg2 .h−1 à 1138 K,
6. α = =
t 1, 3.10−2 mg2 .h−1 à 1248 K.
! −6 "2
mg2 −3 10 kg
On passe en kg2 .s−1 avec : 2, 2.10−3 = 2, 2.10 , et ainsi :
h 3600 s
8
∆m26, 2.10−13 kg2 .s−1 à 1138 K,
α= =
t 3, 7.10−12 kg2 .s−1 à 1248 K.
& '
Ea
7. La loi d’Arrhénius est : α = A exp − .
RT
Supposons que Ea soit indépendante de T entre T1 = 1138 K et T2 = 1248 K. Alors :
& '
Ea α1
A exp − & & '' R ln
α1 RT1 Ea 1 1 α2
= & ' = exp − − ⇒ Ea = = 192 kJ.mol−1 .
α2 Ea R T1 T2 1 1
A exp − −
RT2 T2 T1
197
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
Exercices
Corrigés
Si R > RC alors la bactérie est trop grosse pour son milieu. Elle consomme tout le O2 avoisi-
nant, sans que cela soit suffisant. Elle meurt.
dNO2 4
9. = NA a π RC3 µ = 2, 3.1010 s−1 .
dt 3
∂n n n
1. L’équation de la diffusion = D∆n s’écrit en ordre de grandeur ∼ D 2 , où τ est le
∂t τ ℓ
ℓ2
temps caratéristique mis par O2 pour diffuser sur une distance ℓ : τ ∼ = 107 s ≈ 4 mois.
Deau
198
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
La diffusion est beaucoup trop lente pour alimenter les organes en oxygène, qui le sont par la
convection sanguine.
π Ralv
2. Le capillaire est en contact avec l’alvéole sur une distance π Ralv et donc : δ ts = =
v
0, 3 s.
R2 R2cap
3. τair ∼ alv = 5, 5.10−4 s et τaq ∼ = 0, 1 s. La durée totale de diffusion vaut donc
Dair Deau
τair + τaq = 0, 1 s < δ ts : l’échange a le temps de s’effectuer.
4. j est un flux molaire surfacique en mol.s−1 .m−2 et C est en mol.m−3 : γ est en m.s−1 .
5. On étudie un cylindre Σ d’épaisseur dz, comprise entre les cotes z et z + dz. Soit n (t) la
quantité de matière de nutriment dans Σ à la date t (attention, n n’est pas ici une densité
particulaire mais une quantité de matière, comme en chimie) : n (t) = C (z) Sdz. En régime
stationnaire, n (t) = n (t + dt). La quantité de matière de nutriment contenue dans Σ varie
donc de dn = 0 pendant dt.
Σ reçoit pendant dt des nutriments en z, à travers une section π R2 , par convection sanguine,
en perd en z + dz, encore à travers une section π R2 et par convection sanguine, en perd à
travers la surface latérale 2π R dz par diffusion vers les organes :
dn = jconv (z) π R2 dt − jconv (z + dz) π R2 dt − j 2π R dz dt.
d jconv 2
Au premier ordre en dz : dn = −dz π R dt − j 2π R dz dt.
dz
dC RvS dC
Attendu que jconv = C (z) vS : 0 = −vS π R2 − γ (C (z) − Corg (z)) 2π R, soit : +
dz 2γ dz
C (z) = Corg (z).
& '
RvS dC z
6. + C (z) = K s’intègre en C (z) = K + (C (0) − K) exp − .
2γ dz L0
& '
z RvS
7. L’inéquation devient exp − " 0, 3, soit : γ $ − ln (0, 3) = 1, 7.10−5 m.s−1 . L’or-
L0 2L
gane ne doit pas trop consommer de nutriment, ou alors doit être alimenté par plusieurs ca-
pillaires.
199
CHAPITRE 7 – D IFFUSION DE PARTICULES
Exercices
Corrigés
b. Temps moyen entre la date où le neutron incident est absorbé par le noyau d’uranium
et celle où il fissionne et ν neutrons sont relachés.
c. Un noyau d’uranium qui fissionne absorbe un neutron (−1) et en libère ν . Il y a donc
ν − 1 neutrons à la génération suivante. Donc (ν − 1)n neutrons sont créés par unité de vo-
lume en une durée τ . D’où un nombre de neutrons créés par unité de temps et de volume :
(ν − 1)n/τ .
∂n ν −1 D ∂2 ν −1 D d2 ν −1
a. = D∆n + n= (rn) + n devient : f g′ = g 2 (r f ) + f g.
∂t τ r ∂r 2 τ r dr τ
g′ D d2 ν −1
Divisons par f g ̸= 0 : = (r f ) + .
g r f dr2 τ
Le terme de droite est indépendant de t, celui de gauche de r, l’expression est donc constante :
g′ D d2 ν −1
= (r f ) + = a.
g r f dr 2 τ
Ainsi : g (t) = g0 exp (at). Si a > 0 alors la concentration de neutrons augmente, la réaction
nucléaire diverge, il y a explosion. Si a < 0 alors la concentration en neutrons diminue et
toute réaction s’arrète. & '
D d2 ν −1 d2 1 ν −1
b. (r f ) + =a ⇒ (r f ) + − a r f = 0.
r f dr2 τ dr2 D τ
c. Les conditions aux limites imposent : ∀t, n (R,t) = f (R) g (t) = 0 ⇒ f (R) = 0.
ν −1
Trois solution suivant le signe de −a :
τ
ν −1
• − a > 0 alors : r f (r) = a cos(kr) + b sin (kr). f ne diverge pas quand r → 0. Ainsi :
τ
⎧ a
⎪ lim cos (kr) → ∞
⎨ r→0 r
⇒ a = 0.
⎪ b
⎩ lim sin (kr) = 1
r→0 r
f0 # r$
Et : f (R) = 0 donc sin (kR) = 0 soit kR = pπ , p ∈ Z⋆ . Alors : f (r) = sin pπ .
r# $ R
f0 r
Comme f (r) ne s’annule pas entre 0 et R, p = 1 et finalement : f (r) = sin π .
r R
ν −1 b
• − a = 0 alors : r f (r) = ar + b ⇒ f (r) = a + . f ne diverge pas quand r → 0
τ r
donc b = 0. La CL implique a = 0. Pas de solution. 7 & '
ν −1 1 ν −1
• − a < 0 alors : r f (r) = a ch (α r) + b sh (α r) où α = a− . f ne
τ D τ
diverge pas quand r → 0 donc a = 0. La CL implique b = 0. Pas de solution.
d. Il y a réaction en chaîne
& si a > 0.'La valeur de k a été imposée par la CL à la question
2
π 1 ν −1
précédente : k2 = 2 = − a . a est positif :
R D τ
7
ν − 1 π 2D π 2 Dτ
a= − 2 >0 ⇒ R> = Rc .
τ R ν −1
200
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
4 3
e. Rc = 0, 12 m et mC = ρ π R = 1, 4.102 kg.
3 c
3. La charge d’uranium est scindée en deux hémisphères sous-critiques. Ils sont projetés l’un
contre l’autre pour former une sphère sur-critique juste avant l’explosion.
∂ ! 2 "
1. δ 2 Ne = j (r,t) 4π r2 dt − j (r + dr,t) 4π (r + dr)2 dt = −dr r j 4π dt.
∂r
2. En régime stationnaire, le nombre total de particules dans la couronne sphérique est une
dC
constante : δ 2 Ne = 0. Ainsi r2 j est une constante, notée Dβ : r2 j = −r2 D = Dβ donc
dr
β
C (r) = α + .
r
χ Pi β χ Pe
3. Les conditions aux limites imposent : C (∞) = α = , et : C (a) = α + = donc
kB T a kB T
χ (Pe − Pi ) a
β= .
kB T
4. Si le nombre de molécules de CO2 varie dans la bulle, c’est que des molécules traversent
l’interface avec le liquide en r = a. Pendant la durée dt :
dNg χ (Pi − Pe ) a
dNg = j (a) 4π a2 dt = −4π Dβ dt donc = 4π D .
dt kB T
4
5. Le nombre de molécule de CO2 dans la bulle est Ng (t) = π a (t)3 Cg (t). La concentration
3
en CO2 dans la bulle est uniforme ; la pression y vaut Pe et, d’après l’équation d’état des gaz
parfaits, Pe = Cg (t) kB T . Ainsi :
4 Pe dNg 4π Pe da χ (Pi − Pe ) a
Ng (t) = π a (t)3 donc = a (t)2 = 4π D .
3 kB T dt kB T dt kB T
& '
da Pi
Finalement : a (t) = Dχ −1 .
dt Pe
da
a est en m2 .s−1 , D en m2 .s−1 , χ et le rapport de pression sont sans unité. La relation est
dt
homogène.
& ' %
da d a2 a (t)2 − a20
6. a (t) =K= ainsi = K (t − 0), soit a (t) = a20 + 2Kt. Ainsi τ1 =
dt dt 2 2
a21 − a20
= 12, 4 ms.
2K
201
8
Le programme de première année de PCSI, qui sert de référence pour celui de PSI, a mis
l’accent sur le contenu physique des principes. Il a distingué les paramètres (T, P,V ) et fonc-
tions d’état (U, S, H) d’une part, et les transferts W et Q d’autre part, de natures physique et
mathématique très différentes. Les principes de la Thermodynamique ont été énoncés sous
une forme qui permet d’exprimer les variations des fonctions d’état(U,H,S,. . . ) entre un état
initial et un état final. Il est parfois possible et souvent fécond de suivre l’évolution de ces
fonctions continûment lors de la transformation. On peut également envisager un système
comme la réunion d’un grand nombre de systèmes élémentaires. Le but de ce chapitre est de
donner les outils pour une écriture mathématiquement rigoureuse de ces approches.
1 Calcul infinitésimal
1.1 Notations d et δ
Il est recommandé de se référer au paragraphe 1 du chapitre 33 à la fin de cet ouvrage pour
une introduction plus systématique à ces notions. Ne sont rappelées ici que les propriétés
principales.
a) Aspects mathématiques
tielle, où fx′ et fy′ représentent les dérivées partielles respectives de f par rapport à x et y.
Une quantité de la forme Adx + Bdy est appelé forme différentielle. Mais ce n’est pas force-
ment la différentielle d’une fonction : dans ce cas elle est qualifiée de forme différentielle non
exacte, notée traditionnellement δ g, en physique. Il n’existe alors pas de fonction g, écrire dg
est une faute mathématique.
b) Interprétation physique
À ces concepts mathématiques rigoureux, on peut associer des interprétations intuitives pour
lequel d f et δ g sont considérées comme des quantités infinitésimales (ou élémentaires) :
Par exemple, si f (x, y) est une fonction de deux variables, alors l’écriture
d f = fx′ dx + fy′ dy
∆ f ≃ fx′ ∆x + fy′ ∆y
204
C ALCUL INFINITÉSIMAL
C’est cette différence profonde de nature mathématique qui requiert de bien distinguer, en
particulier dans l’élaboration des modèles physiques, les quantités infinitésimales qui sont
des variations de celles qui ne le sont pas.
1.3 Exemples
Quelques exemples simples pour fixer ces notations délicates.
a) Masse : dm et δ m
On considère un récipient contenant un liquide qui s’évapore progressivement :
Variation globale : (Figure 8.1) entre deux instants t1 et t2 > t1 , la masse dans le récipient
a varié de m1 à m2 . La variation de masse entre ces deux instants est notée ∆m = m2 − m1 .
Elle est négative car il s’agit d’une diminution.
m1
m2
système à t1 système à t2
m(t)
m(t+dt) = m(t) + dm
Pendant la durée infinitésimale dt, c’est à dire entre les instants t et t + dt, la masse dans le
récipient a varié de m(t) à m(t + dt). La variation infinitésimale de masse entre ces deux
instants est notée dm = m(t + dt) − m(t).
205
CHAPITRE 8 – É CRITURE INFINITÉSIMALE DES PRINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE
Remarque
Même si les quantités sont infinitésimales, on exagère toujours leur taille sur les sché-
mas. Mais ils ne faut pas perdre de vue que les relations que l’on en déduit ne sont
rigoureuses qu’à la limite ou ces quantités tendent vers 0.
Systèmes infinitésimaux : (Figure 8.3) on considère un système non uniforme délimité par
un cylindre de section S, dont les propriétés (masse volumique µ (x), température T (x), . . . )
varient suivant l’abscisse x. Pour étudier ce système, on le décompose en tranches infinité-
simales. La tranche comprise entre les abscisses x et x + dx par exemple possède un volume
élémentaire δ V = base × hauteur = S × dx, et donc une masse infinitésimale que l’on notera
δ m = µ (x) δ V . δ m et δ V ne représentent pas des variations ici : les fonctions V (x) et m (x)
ne sont pas définies à priori, d’où la notation δ .
x x+dx
Remarque
On rencontre également souvent les notations dℓ, dS et dV pour des longueur, surface et
volume élémentaires, en contradiction avec les notations ci-dessus.
ˆ En particulier, dans
la tradition mathématique, une intégrale sur un chemin se note A dℓ, les intégrales
¨ ˚ Γ
de surface et de volume se notent respectivement B dS et C dτ . Il faut donc être
S V
pragmatique et s’adapter aux notations liées à la sensibilité de l’auteur.
δ W = −Pext dV.
206
É CRITURE DES PRINCIPES SOUS FORME INFINITÉSIMALE
dE = dU + dEc = δ W + δ Q,
puisque U, Ec et E sont des fonctions d’état, tandis que W et Q n’en sont pas.
Cette formulation plus souple que la forme vue en première année permet d’aborder des
transformations plus complexes. Elle sera utilisée dans les chapitres suivants.
Exemple
On considère une mole de gaz parfait qui passe de l’état A caractérisé par les variables
(P0 , T0 ,V0 ) à l’état B (2P0 , T0 ,V0 /2). On envisage deux modes opératoires (transforma-
tions) pour y arriver, et on supposera l’équilibre mécanique réalisé à chaque instant
(P = Pext ) :
C : 2P0 ,V0 , 2T0
ore isoba
isoch re
A : P0 ,V0 , T0 B : 2P0 , V20 , T0
isoba ore
re isoch
D: P0 , V20 , T20
207
CHAPITRE 8 – É CRITURE INFINITÉSIMALE DES PRINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE
TA = TB , on en déduit que ∆U = 0.
Le travail, lui dépend de la transformation, ce n’est pas une fonction d’état. Il n’y a pas
de travail associé aux états A et B. Le travail WA→B ne peut en général se calculer que
comme la somme des travaux reçu à chaque étape infinitésimale de la transformation :
• en passant par l’état C :
ˆ ˆ ˆ
WACB = −PdV = −PdV + −PdV = 0 − 2P0(V0 /2 − V0) = P0V0 ;
ACB AC CB
Finalement WADB < WACB . Le travail fourni au système dépend bien de la transforma-
tion envisagée. On constate ici que les transformations à basse température sont moins
couteuses en travail, ce qui est assez général.
En utilisant le premier principe, on en déduit immédiatement QACB = 2QADB = −P0V0 .
Également abordé en première année, le second principe stipule l’existence d’une fonction
d’état extensive S appelée entropie, telle que sa variation entre deux états soit donnée par :
∆S = Se + Sc ,
où :
• Se représente l’entropie échangée. Pour un système n’échangeant qu’avec une thermostat
Q
à la température T0 (transformation monotherme), Se = ;
T0
• Sc représente l’entropie créée. Sc " 0.
Le deuxième principe distingue les transformations réversibles, définies par Sc = 0, des trans-
formations irréversibles, pour lesquelles Sc > 0.
Ni Se ni Sc ne sont des fonctions d’état.
On en déduit naturellement :
δQ
dS = δ Se + δ Sc avec δ Se = et δ Sc " 0.
T0
Exemple
On considère les mêmes transformations que celle du paragraphe précédent, en suppo-
sant de plus que les transformations sont pilotées par la température : pour amener le
208
É CRITURE DES PRINCIPES SOUS FORME INFINITÉSIMALE
Par contre Se dépend du chemin suivi : on décompose donc SeACB en SeAC + SeCB , et
SeADB en SeAD + SeDB . D’où :
δQ δ Q QAC QCB Cv T0 C p T0 R 1 − 2γ
ˆ ˆ
SeACB = + = + = − = ,
AC 2T0 CB T0 2T0 T0 2T0 T0 2 γ −1
et :
T0 T0
δQ δ Q QAC QCB Cp Cv
2 = R 1 − 2γ .
ˆ ˆ
SeADB = + = + =− 2 +
AD T0 DB T0 T0 T0 T0 T0 2 γ −1
2 2 2
Les deux transformations ont la même entropie d’échange, ce qui n’est pas un fait gé-
néral.
Puis on utilise le second principe pour en déduire Sc :
& '
1 2γ − 1
Sc = ∆S − Se = R − ln 2 + > 0.
2 γ −1
Les réactions sont comme prévu irréversibles, puisque l’on met en contact deux corps à
des températures différentes.
209
CHAPITRE 8 – É CRITURE INFINITÉSIMALE DES PRINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• énoncer les principes de la thermodynamique pour une transformation élémentaire
• premier principe dU + dEC = δ W + δ Q
• deuxième principe dS = δ Se + δ Sc
δQ
• δ Se = pour une évolution monotherme
T0
SAVOIR-FAIRE
• exploiter les principes de la thermodynamique pour une transformation élémentaire
• utiliser avec rigueur les notations d et δ en leur attachant une signification
MOTS-CLÉS
• premier principe • transformation
• deuxième principe élémentaire
210
9
Les phénomènes de conduction thermique décrivent les échanges d’énergie qu’on appelle,
dans le langage commun, la chaleur. On en propose dans ce chapitre une mise en équation,
pour aboutir à des applications concrètes comme la thermique des bâtiments.
cire
Paroi chauffée
Paroi chauffée
Zn Zn
Al Al
Cu Cu
Qu’en déduire ?
• La cire fond car la tige dépasse la température de fusion de celle-là. Ainsi la température
dans la tige varie au cours du temps ; elle est plus grande dans la zone proche de la paroi
chauffée, plus faible à l’autre extrémité.
• La cire fond car de l’énergie lui est fournie. On observe donc un transfert d’énergie des
zones de plus forte température (ici la paroi chauffée) vers celles de plus faible température
(ici l’autre extrémité des tiges).
• Certains métaux s’opposent plus que d’autres au passage de l’énergie thermique ; ils lui
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
« résistent » plus.
2 Flux d’énergie
2.1 Flux thermique
Dans le cas de l’expérience décrite à la figure 9.1, de l’énergie se déplace de la gauche vers la
droite. Le phénomène est alors modélisé par un vecteur #– ȷth , nommé vecteur densité de cou-
rant thermique, dont la direction est celle du déplacement de proche en proche de l’énergie,
et dont la norme est d’autant plus grande que la quantité d’énergie déplacée est grande.
Le vecteur densité de courant
thermique est défini par l’éner- #–
dS
gie élémentaire δ E qui traverse
une surface orientée d’aire dS #–
ȷ
pendant la durée dt :
Remarque
On rencontre aussi la notation δ 2 E car cette énergie est le produit de deux infiniment
petits, dS et dt, au aussi δ 3 E en considérant que d2 S est un infiniment petit du deuxième
ordre.
Quelles sont les unités du vecteur densité de courant thermique ? Attendu que δ E est en J, dS
en m2 et dt en s, #–
ȷth s’exprime en J.s−1 .m−2 , c’est-à-dire en W.m−2 . Il représente donc une
puissance thermique surfacique. On en déduit que la puissance élémentaire δ P qui traverse
212
FLUX D ’ÉNERGIE
#–
une surface orientée d’aire dS est δ P = #–
ȷth · dS. Cette puissance élémentaire, qui s’exprime
en W, est aussi nommée flux thermique et notée dϕ .
Remarque
La valeur de la conductivité thermique des gaz et des liquides dépend de la température.
Elle augmente avec T pour les gaz alors qu’elle diminue avec T pour les liquides.
Toutefois, cette dépendance sera négligée dans ce cours afin de simplifier cette première
approche du phénomène de diffusion.
1. Joseph Fourier, 1768 − 1830, élève à l’École Normale Supérieure, professeur à l’École Polytechnique, par-
ticipa à la campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte puis fut préfet de l’Isère, où, en parallèle de son travail
administratif, il étudia la diffusion thermique pour laquelle il introduisit les séries trigonométriques qui portent son
nom. Historiquement, Fick s’inspira de la loi de Fourier pour formuler la loi de Fick.
213
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
#–
ȷth (x,t) #–
ȷth (x + dx,t)
S
x
x x + dx
Attendu que Σ reste immobile, son énergie cinétique est nulle. De plus, on considère que le
système reste indéformable, de volume constant ; ainsi δ W = −Pext dV = 0 car dV = 0.
214
É QUATION DE LA DIFFUSION THERMIQUE
∂u ∂ jth ∂u ∂ jth
dt ρ Sdx = dx Sdt soit ρ =− .
∂t ∂x ∂t ∂x
Remarque
Attendu l’analogie du formalisme, les trois observations effectuées dans le chapitre que
la diffusion de particules, à la page 171, sont encore pertinentes.
215
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
λ
On introduit la diffusivité thermique Dth = , afin que l’équation de la diffusion ther-
ρ cv
mique ait une forme rigoureusement analogue à celle de la diffusion de particules :
∂T ∂ 2T
= Dth 2 .
∂t ∂x
∂T ∂ 2T
Quelles sont les unités de Dth ? Attendu que est en K.s−1 et en K.m−2 , Dth s’ex-
∂t ∂ x2
prime en m2 .s−1 , comme le coefficient de diffusion dans le cas de la diffusion particulaire.
Dès lors, le premier principe, appliqué au système Σ entre les dates t et t + dt, devient :
∂u ∂ jth ∂u ∂ jth
dt ρ Sdx = −dx Sdt + Pv Sdx dt, soit ρ =− + Pv .
∂t ∂x ∂t ∂t
Puis, avec le lien entre l’énergie interne massique et le température, ainsi que la loi de Fourier :
∂T ∂ 2T ∂T ∂ 2 T Pv
ρ cv = λ 2 + Pv ou = Dth 2 + .
∂t ∂x ∂t ∂x ρ cv
216
É QUATION DE LA DIFFUSION THERMIQUE
217
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Dès lors, le premier principe, appliqué au système Σ entre les dates t et t + dt, devient :
∂T ∂
ρ cv dt 2π rℓdr = 2π ℓ dr (r jth ) dt + Pv 2π rℓdr dt,
∂t ∂r
soit :
∂T 1 ∂
ρ cv =− (r jth ) + Pv .
∂t r ∂r
Équation de la diffusion thermique La diffusion thermique est décrite par la loi de Fou-
∂T λ
rier, ainsi jth = −λ et, avec la diffusivité thermique Dth = :
∂r ρ cv
& ' & '
∂T 1 ∂ ∂T ∂T Dth ∂ ∂T Pv
ρ cv =− −rλ + Pv soit = r + .
∂t r ∂r ∂r ∂t r ∂r ∂r ρ cv
δ W + δ Q.
dU + dEC = 0123
0123
0 0
218
É QUATION DE LA DIFFUSION THERMIQUE
Équation de la diffusion thermique La diffusion thermique est décrite par la loi de Fou-
∂T λ
rier, ainsi jth = −λ et, avec la diffusivité thermique Dth = :
∂r ρ cv
& ' & '
∂T 1 ∂ ∂T ∂T Dth ∂ ∂T Pv
ρ cv =− 2 −r2 λ + Pv soit = 2 r2 + .
∂t r ∂r ∂r ∂t r ∂r ∂r ρ cv
4.5 Généralisation
On étudie un système fermé Σ, immobile et indéformable, constitué de la matière contenue
dans de volume V , de surface S. Le premier principe, appliqué à Σ entre les dates t et t + dt,
mène à : 8
dEC = 0 (Σ immobile),
dU + dEC = δ W + δ Q où
δ W = 0 (Σ indéformable).
#–
Soit U (t) l’énergie du système à la date t : M dSext (M)
V
˚
U (t) = u (M,t) ρ dτ , S
V
Figure 9.6 – Transport d’énergie
en géométrie quelconque.
219
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
U varie de dU pendant dt :
˚
dU = U (t + dt) − U (t) = (u (M,t + dt) − u (M,t)) ρ dτ
V
∂u
˚
= dt (M,t) ρ dτ au premier ordre en dt.
V ∂t
Le signe moins devant l’intégrale double est indispensable pour respecter les conventions
! #–
thermodynamiques : dSext est dirigé vers l’extérieur, alors que le transfert thermique est
compté positivement lorsqu’il entre dans le volume, c’est-à-dire lorsqu’il est dirigé suivant
#–
−dSext .
• si #–ȷth est orienté vers l’extérieur de Σ, alors le système perd de l’énergie et δ Q est négatif ;
#–
or #–
ȷth · dSext est alors positif, il faut donc ajouter un signe moins ;
• si ȷth est orienté vers l’intérieur de Σ, alors le système gagne de l’énergie et δ Q est positif ;
#–
#–
or #–
ȷth · dSext est alors négatif, il faut donc ajouter un signe moins.
Attendu que cette égalité est vraie pour tout volume V , il y a égalité entre les fonctions
intégrées et on obtient l’équation de continuité :
∂u
ρ = − div ( #–
ȷth ) + Pv .
∂t
∂u ∂T
Le système évolue à volume constant donc = cv ; le phénomène de diffusion est décrit
# – ∂t ∂t
par la loi de Fourier ȷth = −λ grad T :
#–
∂T # # – $
ρ cv = − div −λ grad T + Pv .
∂t
220
C ONDITIONS AUX LIMITES
# –
Attendu que div gradT = ∆T , on obtient l’équation de la diffusion thermique :
∂T ∂T Pv
ρ cv = λ ∆T + Pv ou = Dth ∆T + .
∂t ∂t ρ cv
On retrouve :
La distance parcourue par un phénomène de diffusion est proportionnel à la racine
carrée du temps écoulé.
Exemple
Pour un couteau de cuisine d’une longueur ℓ ∼ 10 cm, en acier de diffusivité thermique
Dth ∼ 2.10−5 m2 .s−1 , l’expérimentateur ressent l’augmentation de température au bout
d’une durée τ ∼ 5.102 s soit environ 8 minutes.
4.7 Irréversibilité
L’équation de la diffusion thermique est totalement analogue à celle de la diffusion de parti-
cules. Elle n’est pas invariante par renversement du temps.
221
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Le flux thermique se
x
conserve à travers une
interface. Figure 9.7 – Continuité du flux thermique.
Loi de Newton On considère par exemple un bol de thé chaud à l’air ambiant. À l’interface
liquide-air, les molécules d’eau sont à une température de 90◦ C, tandis que celle de gaz
restent à 20◦C. La température n’est pas continue à la traversée de l’interface. On modélise
les échanges thermiques à l’interface par la loi de Newton :
Le transfert thermique entre deux milieux est proportionnel à la différence de tempéra-
ture, à la surface de l’interface et à la durée de l’échange.
On comprend que plus la différence de température entre les deux milieux est grande, plus
le transfert thermique est important ; de même, plus la surface de l’interface et la durée de
transfert sont grandes.
Le transfert thermique à l’interface entre deux milieux de température T1 et T2 est donc, en
notant h le facteur de proportionnalité :
Remarque
La transition entre les températures T1 et T2 s’effectue sur une très courte distance,
nommée couche limite thermique.
222
C ONDITIONS AUX LIMITES
Remarque
Selon le programme, la loi de Newton doit être fournie dans les problèmes de concours,
en toutes lettres ou sous forme mathématique.
Exemple
Le coefficient h augmente d’un facteur 10 dans le cas de la convection forcé. Ainsi les
fours à chaleur tournante, où des mouvements d’air sont imposés par un ventilateur, sont
plus efficaces pour la cuisson des aliments.
Contact parfait Si l’on fait tendre h vers l’infini dans la loi de Newton, le transfert ther-
mique ne reste borné que si la différence de température tend vers zéro. La température à
l’interface entre deux milieux est alors continue. On parle alors de contact thermique parfait.
Un contact thermique parfait à l’interface entre deux milieux décrit la situation dans
laquelle la température est continue à l’interface.
Remarque
On est souvent amené à supposer que le contact thermique entre deux milieux est par-
fait, lorsqu’il manque une condition aux limites pour résoudre un problème de ther-
mique.
223
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
∂ T1 ∂ T2 ∂T
∀t, −λ1 (x0 ,t) = −λ2 (x0 ,t) ∀t, −λ (x0 ,t) = h (T (x0 ,t) − T0 )
∂x ∂x ∂x
λ1 λ2 λ T0
#–
ȷth #–
ȷth
x x
x0 x0
Figure 9.8 – Conditions aux limites entre deux milieux.
Remarque
Pour écrire correctement la loi de Newton, c’est-à-dire h (T (x0 ,t) − T0 ) et non pas l’op-
posé, on se place en convention récepteur, comme expliqué au paragraphe 6.3 : le vec-
teur densité de courant thermique #– ȷth est arbitrairement orienté dans le sens des x crois-
sants (« flèche vers la droite »), ainsi la différence de température est-elle T (x0 ,t) − T0
(« flèche vers la gauche »).
224
R ÉGIME STATIONNAIRE (SANS TERME SOURCE)
Attendu que le flux ne dépend pas du temps, on aboutit à ϕ (x) = ϕ (x + dx). On obtient ainsi,
de proche en proche, que le flux thermique est aussi indépendant de la position x. On dit qu’il
se conserve, c’est-à-dire qu’il garde la même valeur lorsque x varie.
On montrerait de même, en géométries cylindriques ou sphériques, ϕ (r) = ϕ (r + dr). Le
flux thermique est indépendant de la variable d’espace r, il se conserve.
En régime indépendant du temps, sans terme source, le flux thermique se conserve.
#–
ȷth
Lorsqu’on considère une sur-
!
face S fermée, le vecteur sur- #–
#–
face dSext est en tout point o- V #– ȷth
rienté vers l’extérieur de du vo-
#–
ȷth dS2
lume entouré par S.
#–
dS1
div ( #–
ȷth ) = 0 ⇔ #–
ȷth est à flux conservatif.
225
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
∂T ∂ 2T d2 T
= Dth 2 donc = 0.
∂t
0123 ∂x dx2
0
Remarque
La dérivée seconde de la température se note avec des d droits, car T ne dépend plus
que d’une unique variable d’espace.
Le problème est décrit par l’équation de la diffusion thermique (ED) et les deux conditions
aux limites en x = 0 (CL1 ) et x = L (CL2 ) :
⎧ 2
⎪
⎪ d T
⎪
⎨ =0 (ED) ,
dx2
⎪ T (0) = T1 (CL1 ) ,
⎪
⎪
⎩
T (L) = T2 (CL2 ) .
226
R ÉGIME STATIONNAIRE (SANS TERME SOURCE)
ϕ ϕ
dT = − dx d’où T (x) − T1 = − (x − 0).
λS λS
ϕ λS
T2 − T1 = − (L − 0) donc ϕ = (T1 − T2 ) ,
λS L
x
T (x) = (T2 − T1) + T1 .
L
Remarque
Les deux méthodes sont équivalentes en coordonnées cartésiennes. Toutefois, l’écriture
de la conservation du flux est beaucoup plus rapide en cylindriques et sphériques.
T1 − T2 = Rth ϕ .
227
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
T1 T2 V1 V2
ϕ I
Rth R
T1 − T2 = Rth ϕ loi d’Ohm : V1 − V2 = RI
Remarque
Dans les deux cas, thermique et électrique, les schémas sont en convention récepteur.
L L
T1 − T2 = ϕ donc Rth = .
λS λS
228
R ÉGIME STATIONNAIRE (SANS TERME SOURCE)
Remarque
R1 T1 − T2
Le flux thermique est orienté du centre
vers la périphérie, c’est-à-dire suivant
R2 ⊕u#–r . Ainsi, en convention récepteur, la
ℓ différence de température vaut-elle T1 −
#–
ȷth = jth u#–r T2 , représentée par une flèche orientée de
la périphérie vers le centre.
229
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Le système est invariant par rotation autour du centre de la sphère : le champ de température
est donc indépendant des coordonnées d’espace θ et φ , il ne dépend que de r. Le vecteur
densité de courant thermique est donc porté par u#–r :
# – dT #–
ȷth = −λ grad T (r) = −λ
#– ur .
dr
230
R ÉGIME STATIONNAIRE (SANS TERME SOURCE)
Loi de Newton Une discontinuité de température, à travers une interface de surface S, mo-
délisée par la loi de Newton, impose une résistance thermique. En effet, le flux thermique à
travers l’interface est donné par :
1
ϕ = hS (T1 − T2 ) donc Rth = .
hS
Exemple du double vitrage Il est constitué d’une couche d’air, d’épaisseur e et de conduc-
tivité thermique λa , comprise entre deux vitres en verre, d’épaisseur e, de surface S, de
conductivité thermique λv ≈ 102 λa , comme le montre la figure 9.14. La résistance thermique
de l’ensemble est alors :
& '
e e e λv
Rtot = 2Rv + Ra = 2 + = 2+ ≈ 102 Rv .
λv S λa S λv S λa
La résistance thermique du double vitrage est environ 100 fois supérieure à celle d’une vitre
isolée : les pertes thermiques sont divisées par 100.
e e
Rv Ra Rv
ϕ
ϕ
231
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Rv
béton
vitre ϕ
ϕ
Rb
Lb
Sans lucarne, le mur a une résistance thermique Rbéton seul = = 2, 2.10−2 K.W−1 . Avec
λb Sb
la lucarne, l’ensemble a une résistance thermique :
! "
1 1 1 λb Sb − a2 λv a2
= + = + soit Rtot = 1, 7.10−2 K.W−1 .
Rtot Rbéton Rvitre Lb Lv
Rbéton seul
= 1, 25 : les pertes thermiques augmentent de 25% à cause de la lucarne.
Rtot
232
R ÉGIME STATIONNAIRE (SANS TERME SOURCE)
T T T T
T1 t = 10 s T1
t = 10 s
t = 30 s
1s 103 s t = 30 s
t = 102 s t = 102 s
T1′ T1′
T2 T2
x x
0 L 0 L
Figure 9.16 – Évolution temporelle du profil de température (en noir, à la date t ) entre
les états initial et final (en gris) : à gauche hors ARQS ; à droite dans l’ARQS.
La notion de résistance thermique, introduite par une relation affine en géométrie cartésienne,
n’est donc valable que dans le cadre de l’ARQS thermique.
233
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
La notion de résistance thermique n’est valable qu’en régime permanent et dans le cadre
de l’ARQS thermique.
Exemple
Peut-on utiliser la notion de résistance thermique pour étudier les évolutions thermiques
d’un bâtiment, dont les murs, épais de L = 7 cm sont en béton de capacité thermique
volumique c = 2, 5.103 kJ.K−1 .m−3 , de conductivité λ = 9, 2.10−1 W.m−1 .K−1 ? Idem
pour une épaisseur L′ = 30 cm. Qu’en conclure ?
λ λ
Dans ce cas Dth = = = 3, 7.10−7 m2 .s−1 ; τ = 1, 3.104 s ≈ 4 heures
ρ cmassique cvolumique
et τ ′ = 2, 4.105 s ≈ 3 jours.
Pour des variations de température quotidiennes, T = 24 heures, l’ARQS s’applique
dans le premier cas et Rth existe, mais ne s’applique pas dans le second cas.
Dans ce second cas, le profil de température bouge peu dans le béton au cours de la
journée, l’isolation thermique s’en trouve renforcée.
air extérieur à T0
ϕ
mur
234
R ÉGIME STATIONNAIRE (SANS TERME SOURCE)
Le premier principe, appliqué à l’air intérieur, entre les dates t et t + dt, mène à :
0 car indéformable
2301
dU + dEC = δ W + δ Q.
0123
0 car immobile
Le transfert thermique reçu par le système pendant la durée dt vaut :
T0 − T (t)
δ Q = ϕ dt = dt.
Rth
T0 − T (t)
Comment écrire convenablement la loi ϕ = sans se tromper de signe ? Deux mé-
Rth
thodes :
• le flux thermique est orienté de l’extérieur vers le système (l’intérieur) donc, en convention
récepteur, la différence de température l’est de l’intérieur vers l’extérieur,
• si l’extérieur est plus chaud que l’intérieur (T0 − T (t) > 0), le système reçoit de l’énergie
par transfert thermique et δ Q est bien positif ; de même si l’extérieur est moins chaud que
l’intérieur (T0 − T (t) < 0), le système perd de l’énergie par transfert thermique et δ Q est
bien négatif.
Avec la capacité thermique totale (sous-entendu à volume constant) du système, dU = CdT
et :
T0 − T (t) dT
CdT = dt soit RthC + T (t) = T0 .
Rth dt
On reconnait un système thermique du premier ordre de constante de temps RthC ; la tem-
pérature varie donc exponentiellement :
& '
t
T (t) = T0 + (T (0) − T0 ) exp − .
RthC
235
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• citer les trois modes de transfert thermique
• expliquer que la diffusion est un déplacement d’énergie de proche en proche dans la
matière macroscopiquement immobile
• loi phénoménologique de Fourier
• terme source local et intégral de l’effet Joule
• définition de la résistance thermique par analogie avec l’électrocinétique
• conditions de validité de la notion de résistance thermique
SAVOIR-FAIRE
• exprimer le flux thermique comme le flux du vecteur #– ȷth à travers une surface orientée
• établir l’équation de continuité en coordonnées cartésiennes, cylindriques et sphériques
• établir l’équation de la diffusion, avec ou sans terme source
• analyser en ordre de grandeur l’équation de la diffusion
• relier l’équation de diffusion à l’irréversibilité
• exploiter la linéarité de l’équation de diffusion
• exploiter la continuité du flux thermique
• exploiter la continuité de la température dans le cas d’un contact parfait
• utiliser la relation de Newton
• traduire le contact avec une paroi calorifugée
• établir la résistance thermique d’un cylindre latéralement calorifugé
• exploiter les associations série ou parallèle des résistances thermiques
• mettre en évidence un temps caractéristique d’évolution de la température
• justifier l’ARQS thermique
• établir l’analogie avec un circuit électrique RC
MOTS-CLÉS
• diffusion que local • relation de Newton
• convection • loi de Fourier • résistance ou conductance
• rayonnement • équation de continuité (ou thermique
• vecteur densité de courant bilan local d’énergie) • ARQS thermique
thermique • équation de la diffusion
• équilibre thermodynami- • terme source
236
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
237
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
T1 T2
λ1 λ2
x
0
L1 L2
238
S’ ENTRAÎNER
Exercices
On note #– ȷélec le vecteur densité de courant électrique. L’intensité I du courant est le flux de
#–
ȷélec . On montre dans le cours d’électromagnétisme que la loi d’Ohm locale et la puissance
#–
délivrée par le champ électrique E par unité de volume sont :
#– dP #–
ȷélec = γ E
#– ȷélec · E = γ E 2 .
= P = #–
dV
1. Établir l’équation de la diffusion thermique. On l’exprimera en fonction de P, notation
qu’on gardera dans tout l’exercice.
2. L’intégrer dans le cas où la température en surface du fil vaut la température extérieure T0 .
Tracer T (r).
3. L’intégrer dans le cas où le flux thermique latéral à l’interface entre le fil et l’air extérieur
est modélisé par la loi de Newton : ϕ = hS (T (R) − T0 ). Tracer T (r).
239
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
4. Montrer qu’une telle solution est possible et acceptable si ge ≪ 2λ . Quelle est la constante
de temps τs de la fonction f ainsi trouvée ?
Suggestion : la forme donnée dans la question 3, insérée dans l’équation aux dérivées par-
tielles de la question 1, conduit pour f à l’équation différentielle f ′ (t) + φ (x) f (t) = 0, qui
n’a physiquement de sens que si φ (x) est une constante.
5. Valider l’hypothèse précédente et calculer τs et Tp (0) pour :
6. Calculer numériquement la date τe d’apparition des bulles de vapeur d’eau dans la nourri-
ture. Conclure.
240
S’ ENTRAÎNER
Exercices
9. Exprimer en fonction de Text , TS , h, e et R la puissance reçue par le polystyrène en R + e.
10. Calculer la résistance thermique RN à l’interface air-polystyrène en r = R + e.
11. Dessiner le schéma électrique équivalent de la situation. Doivent figurer : Rth , RN , TN2 ,
TS , Text et ϕ2 .
12. En déduire l’expression de TS et la valeur du flux ϕ2 à travers le polystyrène en fonction
de Text , TN2 , Rth et RN .
dm
13. Calculer numériquement ϕ2 et la masse d’azote qui s’évapore par unité de temps.
dt
Conclusion.
241
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
1. #–
ȷth = jth u#–x et jth > 0 : quelle est l’inégalité entre T1 et T2 ?
2. Quel est le flux thermique ϕ traversant une section droite de C ?
3. Quelle est la variation d’entropie dS de C pendant la durée dt ?
4. Quelle est l’entropie δ Séch échangée par C avec les sources extérieures à T1 et T2 pendant
dt ?
5. Quelle est l’entropie δ Scréée dans C pendant dt ? Conclure.
242
A PPROFONDIR
Exercices
La température TB (M,t) adns la barre dépend a priori du temps et du point M. On la consi-
dère toutefois homogène sur une section droite.
1. Soit ϕ (t) la puissance thermique traversant une section droite de B à la date t. Calculer
T1 (t) − T2 (t)
puis nommer le rapport .
ϕ (t)
2. Calculer T1 (t) et T2 (t). On pourra découpler le système différentiel obtenu avec le chan-
gement de fonction σ (t) = T1 (t) + T2 (t) et δ (t) = T1 (t) − T2 (t).
3. À quelle condition est-on dans l’ARQS thermique ?
APPROFONDIR
A − R ÉGIME STATIONNAIRE
On étudie la conduction thermique suivant u#–x , entre deux solides 1 et 2, de même section S,
portés aux températures extrémales T1 et T2 :
T1 λ1 λ2 T2
x
ℓ1 0 ℓ2
243
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
B − R ÉGIME VARIABLE
6. Sur quelle distance, en ordre de grandeur, la diffusion thermique a-t-elle modifié la répar-
tition de température au bout d’une durée τ ? On répondra en fonction de D.
Que valent alors lim T1 (x,t) et lim T2 (x,t) ?
x→−∞ x→+∞
7. Établir 4 équations portant sur a1 , a2 , b1 et b2 . 5
5l’expression de la température de jonction T0 , en fonction de T1 , T2 , E1 = ρ1 c1 λ1
8. Établir
et E2 = ρ2 c2 λ2 .
Application pour un contact 1/2 métal/peau puis bois/peau où :
Emétal = 14.103 USI Epeau = 1, 8.103 USI Ebois = 0, 4.103 USI
9. Quel modèle vous paraît le plus adapté pour répondre à la question posée en introduction ?
Celui du A ou du B ?
244
A PPROFONDIR
Exercices
ℓ
1. Énoncer la loi de Fourier.
2. Quelle est la signification physique de
Corps
cette loi ?
à T0
3. Quelle est l’unité du coefficient h ? dS a
4. Montrer que l’équation différentielle
vérifiée par la température T (x) de l’ai- e
0 x
lette peut se mettre sous la forme :
dx
d2 T T (x) − Ta
− = 0,
dx2 L2
où L est une longueur caractéristique à exprimer en fonction de λ , h et e.
5. Calculer la valeur numérique de L.
6. Justifier les deux conditions aux limites suivantes vérifiées par T (x) :
' # $
dT
T (0) = T0 et −λ = h T (ℓ) − Ta .
dx x=ℓ
245
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
246
A PPROFONDIR
Exercices
dξ
5. On désigne par vg = la vitesse de l’interface glace-eau.
dt
En raisonnant sur un cylindre vertical de section S, exprimer à l’aide de vg la masse d’eau dm
qui s’est transformée en glace entre les instants t et t + dt.
6. Que vaut la variation d’enthalpie de cette masse d’eau entre t et t + dt ? Effectuer un bilan
enthalpique de cette masse d’eau entre ces deux instants pour établir :
'
∂ Tg dξ
λg = ρg L .
∂ z ξ (t) dt
7. vg est suffisamment faible pour que la distribution de température dans la glace soit à tout
instant celle de l’état stationnaire (approximation quasi stationnaire).
Que devient l’équation de la diffusion thermique dans l’approximation quasi stationnaire ?
En déduire le profil Tg (z,t) puis le gradient de température au sein de la glace en fonction de
ξ (t), T0 et T f .
8. Déduire alors de la question 6 une équation différentielle sur ξ (t). Montrer qu’alors ξ (t) =
√
Dt, où D est une constante que l’on explicitera en fonction de λg , ρg , L, T f et T0 .
9. Application numérique : calculer D pour T0 = −30◦C puis l’épaisseur de glace formée
après un jour, une semaine, un mois, six mois.
9.14 Température terrestre (d’après ENS, École de l’Air, Agrégation de Chimie, École
Polyecthnique) (⋆)
La température T (r), à l’intérieur de la Terre, décroît avec le rayon r. La surface de la Terre
se situe au rayon r = R. La Terre a une conductivité thermique λ , une masse volumique ρ et
une capacité calorifique massique c, toutes trois uniformes dans ce problème. Elle contient
des sources radioactives qui dégagent une puissance thermique par unité de masse H (r) (en
W.kg−1 ) qui peut varier avec le rayon.
1. On note q la densité de flux thermique radial (en W.m−2 ) à la profondeur r et l’instant t.
Démontrer une équation différentielle reliant q, T et H.
2. En déduire l’expression de l’équation de la diffusion thermique. Donner les unités de toutes
les quantités apparaissant dans cette équation en unités de base c’est à dire en kg, K, s et m.
On se place en régime permanent. les sources radiocatives sont concentrées dans la croute :
il n’y a pas de sources radioactives de r = 0 à r = rm et H est uniforme entre les rayons rm et
R. La température en surface est T = T0 .
3. De combien de conditions aux limites a-t-on besoin pour calculer le champ de température
dans la Terre ? Quelles sont-elles ?
4. Si la Terre était en régime conductif permanent, avec tous ses éléments radioactifs contenus
dans la croûte (rm $ r $ R), la valeur du gradient de température dT /dr en K.km−1 près de
la surface de la Terre serait :
& ' 3
dT ρH ρ H rm
=− R+ ,
dr R 3λ 3 λ R2
et la tempétaure au centre de la Terre :
ρ H 2 ρ H 2 ρ H rm3
Tmathitcentre = T0 − rm + R + .
2λ 6λ 3λ R
247
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
248
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
d2 T0 d2 T1
1. Dans la pierre 2 = 0 et dans l’isolant 2 = 0. Attention ! il y a deux milieux différents
dx dt
dans le mur, donc deux champs de températures distincts. L’intégration des équations donne
T0 (x) = a0 x + b0 et T1 (x) = a1 x + b1.
2. Quatres constantes d’intégration donc quatre conditions aux limites à expliciter.
• en x = 0, T0 (0) = Ti = b0 ;
• en x = e0 , T0 (e0 ) = T1 (e0 ) donc a0 e0 + b0 = a1 e0 + b1 ;
∂ T0 ∂ T1
• en x = e0 , continuité du flux thermique, j0 (e0 ) S = j1 (e0 ) S : −λ0 (e0 ) = −λ1 (e0 ),
∂x ∂x
donc λ0 a0 = λ1 a1 ;
• en x = e0 + e1 = L, l’énoncé précise la loi de Newton, ϕ (L) = hS (T1 (L) − Te ), qui s’écrit
∂ T1
−λ1 (L) = hS (T1 (L) − Te ), donc −λ1 a1 = h (a1 L + b1 − Te ). Attention ! le flux est orienté
∂x
dans le sens des x croissants, donc la différence de température, en convention récepteur,
est orienté dans le sens des x décroissants, c’est bien T1 (L) − Te .
3. Trois résistances thermiques pour la pierre, l’isolant et la loi de Newton :
ϕ
ℓ1 ℓ2 1
Ti R0 = T0 R1 = TL RN = Te
λ1 S λ2 S hS
Ti − Te
4. Ti − Te = (R0 + R1 + RN ) ϕ donc ϕ = . Puis Ti − T0 = R0 ϕ implique T0 = Ti −
R0 + R1 + RN
R0 RN
(Ti − Te ). De même TL − Te = RN ϕ implique TL = Te + (Ti − Te ).
R0 + R1 + RN R0 + R1 + RN
249
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
Corrigés
L
c. T1 − T2 = Rth φ donc Rth = .
λS
L1 L2
2. a. Les deux barres sont en série : Rth = Rth 1 + Rth 2 = + .
N
λ1 S λ2 S
T − T j = Rth 1 φ Rth 2 T1 + Rth 1 T2
b. 1 ⇒ Tj = .
T j − T2 = Rth 2 φ Rth 1 + Rth 2
Attention ! Bien se mettre en convention récepteur pour écrire les « lois d’Ohm ».
3. a. Si Tparoi > Tp alors l’énergie va de la vitre vers la pièce, donc #– ȷth est bien porté par
#–
n . Elle va de la pièce vers la vitre si Tparoi < Tp et donc #– ȷth est bien porté par − #– n.
b. Il y a 5 éléments en série dans R1 :
1
• une interface vitre / air de la pièce de résistance thermique . En effet φ = jth S =
hS
1
hS (Tparoi − Tp) = (Tparoi − Tp ),
Rth
ev
• une 1ère vitre avec ,
λv S
ea
• une couche d’air sec avec ,
λa S
e v
• une 2nde vitre avec ,
λv S
1
• une interface vitre – air extérieur de résistance thermique .
hS
2 2ev ea
Au final : R1 = + + = 0, 967 K.W−1 .
hS λv S λa S
R1
Les 4 fenêtres sont en parallèle donc : R4 = = 0, 242 K.W−1 .
4
c. Le radiateur compense les pertes. En notant φ4 le flux thermique à travers les 4 fenêtres :
Tp − T0 = R4 φ4 . C’est la puissance à compenser par le radiateur (avec Tp − T0 = 23 K) :
Tp − T0
P= = 95 W.
R4
4. a. Le système est électrocinétiquement équivalent à :
φ4
R4
Tp (t) C T0
dTp dTp
Pour l’air contenu dans la pièce, C = −φ4 et Tp (t) − T0 = R4 φ4 impliquent R4C +
# dt $ & ' dt
t
Tp (t) = T0 . Ainsi Tp (t) = T0 + Tp (0) − T0 exp − .
R4C
b. On évalue C à l’instant initial où on connait la pression :
P0V R P0V
C = ncV m = = = 1, 26.105 J.K−1 .
RTp (0) γ − 1 (γ − 1) Tp (0)
250
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
c. Tp (τ ) = 286 K donc τ = 22, 4.104 s = 6 heures 14 minutes.
Il fait 13◦ C au bout de 6 heures d’arrêt de chauffage alors que la température extérieure est
de 2◦ C. Sans double vitrage, il ferait beaucoup plus froid dans la pièce.
PR
2h
T0 T0
r r
Question 2 Question 3
P 2
3. On a toujours T (r) = − r + α ln r + β , avec α = 0 car T ne diverge pas quand r → 0,
4λ
mais la condition aux limites en r = R change. On y écrit la continuité du flux :
& '
PR P 2
jth (R) Sdt = h (T (R) − T0 ) Sdt ⇒ =h − R + β − T0 ,
2 4λ
donc :
P 2 PR P ! 2 " PR
β= R + T0 + ⇒ T (r) = R − r2 + T0 + .
4λ 2h 4λ 2h
1. Appliquons le premier principe à une tranche d’épaisseur dx, avec u (x,t) l’énergie interne
massique :
# $
dU = U(t + dt) − U(t) = ρ Sdx u (x,t + dt) − u (x,t)
∂u ∂T
dU = ρ Sdx dt = ρ Sdxc dt
∂t ∂t
Comme dU = δ W + δ Q = δ Q (système indéformable) :
& ' & '
P ∂ jth dx
dU = jth (x,t) S − jth (x + dx,t)S + Sdx dt = − Sdx + P dt.
2eS ∂x 2e
251
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
Corrigés
∂T ∂T λ ∂ 2T P
Comme jth (x,t) = −λ : = + .
∂x ∂t ρ c ∂ x2 2eSρ c
#–
Continuité du flux thermique en x = ± e : ȷth (e,t) = − #– ȷth (−e,t) = g (Ts (t) − T0 ) u#–x .
On vérifie bien que si Ts (t) > T0 alors l’énergie est dirigée dans le sens des x croissants en
x = e et suivant −u#–x en x = −e.
d2 T P dT P
2. En régime indépendant du temps : 2 = − , donc =− x + c1 .
dx 2eSλ dx 2eSλ
P P
Or jth (e,t) = − jth (−e,t) donc e + c1 = e − c1 et ainsi c1 = 0.
2eSλ 2eSλ
Le système physique est symétrique par rapport à x = 0. Il ne peut donc pas y avoir dans
Tp (x) de terme facteur de x qui romprait cette symétrie.
P 2 P 2 P 2
Puis : T (x) = − x + c2 , et Tp (e) = − e + c2 , donc c2 = Tp (e) + e . Fina-
4eSλ 4eSλ 4eSλ
P ! "
lement : Tp (x) = Tp (e) + e2 − x 2 .
4eSλ
Tp (x)
Pe
4Sλ
Tp (± e)
x
−e e
Pe
On a immédiatement : Tp (0) = Tp (e) + .
4Sλ
P
La température de l’interface est continue : Ts = Tp (e) donc jth (e) = = g (Tp (e) − T0 ). Et
# $ 2S
P P ge
Tp (e) = T0 + donc Tp (0) = T0 + 1+ .
2Sg 2Sg 2λ
3. T (x, 0) = T0 = T0 + (Tp (x) − T0 ) × (1 − f (0)) donc f (0) = 1.
T (x, ∞) = Tp (x) = T0 + (Tp (x) − T0) × (1 − f (∞)) donc f (∞) = 0.
∂T ∂ 2T # $ d2 T
p
# $ P
4. = − [Tp (x) − T0] f ′ (t) et = 1 − f (t) = f (t) − 1 . L’équation de
∂t ∂ x2 dx2 2eSλ
P
la diffusion devient f ′ (t) + f (t) = 0. Où :
2eSρ c [Tp (x) − T0 ]
0 12 3
φ (x)
& '
1 2eSρ c P P 2 2
= T0 + + (e − x ) − T0
φ (x) P 2Sg 4eSλ
2eSρ c P # g $ eρ c & ge
&
x2
''
2 2
= 1+ (e − x ) = 1+ 1− 2 .
P 2Sg 2eλ g 2λ e
ge
φ (x) ne dépend pas de x dès que ≪ 1, c’est-à-dire ge ≪ 2λ .
2λ
252
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Attention ! On ne peut pas conclure à la 2ème ligne par un horrible g ≪ 2eλ car g et 2eλ ne
sont pas homogènes. Il faut la 3ème pour n’avoir que des termes adimensionnés.
& ' & '
′ g t t
Alors f (t) + f (t) = 0, dont la solution est f (t) = f (0) exp − = exp − où
eρ c τs τs
eρ c
τs = .
g
2λ P
5. ge = donc l’hypothèse est vérifiée. τs = 2.103 s ≈ 33 min et Tp (0) = T0 + =
20 2Sg
2793 K. La température au centre de la nourriture est très élevée ! Il y a vaporisation de l’eau
contenue avant.
6. D’après la solution du 3&et l’hypothèse
& précédente,
'' la température de la nourriture est don-
P t
née par T (t) = T0 + 1 − exp − . Les premières bulles de vapeur apparaissent
2Sg τs
pour T (τe ) = 373 K, soit : τe = 65 s. Il suffit d’attendre une minute pour réchauffer la nour-
riture.
1. [λ ] = W.m−1 .K−1 .
& '
∂T λ 1 ∂ 2 ∂T
2. Démonstration à connaître, page 218 du cours : = r .
∂t ρ c r2 ∂ r ∂r
4
3. m = π R3 ρN2 = 3, 35 kg.
3 & '
∂T d dT dT
4. En régime permanent indépendant du temps, = 0, alors r2 = 0, donc r2 =
∂t dr dr dr
a
a et T (r) = − + b.
r
Avec les conditions & aux limites
' T (R) = TN2 et T (R + e) = Text , on aboutit à T (r) = TN2 +
R+e R
(Text − TN2 ) 1− .
e r
∂T R (R + e)
5. ϕ1 = jth (r) S (r) = −λ 4π r2 = −4πλ (Text − TN2 ) .
∂r e
Remarque : on trouve bien que le flux se conserve (régime forcé continu sans terme de créa-
tion).
#–
Text > TN2 donc ϕ1 < 0. Comme dS est orienté suivant +u#–r , ϕ1 est orienté vers le centre du
ballon, N2 se réchauffe.
TN − Text e
Pour la résistance thermique : Rth = 2 = (remarque : on adapte les
ϕ1 4πλ (R + e)R
notations pour avoir Rth > 0).
6. Le flux thermique ϕ1 est la puissance reçue par l’azote. N2 reçoit l’énergie dH pendant la
durée dt : dH = −ϕ1 dt.
Remarque 1 : ⊖ car ϕ1 est perdu par le polystyrène mais gagné par N2 , on change de système.
Remarque 2 : l’énergie gagné est notée dU ou dH car les deux sont identiques pour une phase
condensée. On préfère toutefois dH car LV est une enthalpie massique.
L’énergie dH est utilisée pour vaporiser une masse dm : dH = dm LV .
253
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
Corrigés
dm ϕ1 R (R + e)
Ainsi =− = 4πλ (Text − TN2 ) .
dt LV eLV
dm
7. Applications numériques : ϕ1 = −29, 4 W et = 1, 47.10−4 kg.s−1 = 529 g.h−1 .
dt
8. [h] = W.m−2 .K−1 .
9. La puissance perdue par le polystyrène vaut ± jc 4π (R + e)2 .
Si Text > TS alors l’air est plus chaud que le polystyrène, qui reçoit alors de l’énergie :
P = 4π (R + e)2 h (Text − TS ) > 0.
Si Text < TS alors l’air est plus froid que le polystyrène, qui perd alors de l’énergie :
P = 4π (R + e)2 h (Text − TS ) < 0.
Rth RN
TN2 TS Text
254
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
4
3. P = 4πλ R (TC − T∞ ). Or le mammifère crée une puissance π R3 a. Il ne meurt pas de
3
froid si : 6
4 3 3λ (TC − T∞ )
π R a " 4πλ R (TC − T∞ ) ⇒ R " .
3 a
Il existe donc un rayon limite inférieur à la taille du mammifère. On voit que plus la tempé-
rature de l’eau, T∞ , est élevée, plus cette limite est faible.
Le raisonnement n’est pas valable dans l’air car la conductivité thermique de l’air est bien
moindre que celle de l’eau. d’autres facteurs entrent en jeu.
1. ℓ ≫ a : indépendant de z (on néglige les effets de bord, tout se passe comme si la barre
était infiniment longue). Invariance du problème par rotation autour de l’axe Oz : indépendant
de θ . & '
∂T λ 1 ∂ ∂T P
2. Démonstration à connaitre, page 217 du cours : = r + .
∂t ρ c r ∂&r ∂ r' ρc
∂ TNa λNa 1 ∂ ∂ TNa
Pas de terme de création dans le sodium : = r .
∂t ρNa cNa r ∂ r ∂r
& '
∂T λ d dT
3. En régime forcé continu = 0, donc avec des « d » droits, r + P = 0, qui
∂t r dr dr
P 2
s’intègre en T (r) = − r + α ln r + β .
4λ
P 2
T ne peut pas diverger quand r −→ 0 donc α = 0. La condition aux limites est Ta = − a +
4λ
P ! 2 "
β . Finalement T (r) = Ta + a − r2 .
4λ
La puissance thermique délivrée au sodium par unité de surface est le flux thermique par unité
dT aP
de surface en r = a, c’est-à-dire la valeur de jth en r = a : jth (a) = −λ (a) = = jth (a).
& ' dr 2
d dTNa
4. En régime forcé continu, r = 0 donc TNa (r) = γ ln r + δ .
dr dr
La condition aux limites en r = a + e impose T0 = γ ln (a + e) + δ .
En r = a, le flux thermique est continu, l’interface combustible/sodium ne garde aucune
énergie :
! " ! " dT dTNa aP γ
ϕ a− = ϕNa a+ ⇒ −λ 2π aℓ = −λNa 2π aℓ ⇒ = −λNa ,
dr dr 2 a
a2 P
et ainsi γ = − .
2λNa
a2 P a + e
Finalement : TNa (r) = ln + T0 .
2λNa r
dTNa a2 P
Puis : jNa (a + e) = −λNa (a + e) = = jNa (a + e).
dr 2 (a + e)
Le flux se conserve dans le sodium (régime indépendant du temps sans terme de création),
ainsi : jth (a) 2π aℓ = jNa (a + e)2π (a + e)ℓ.
255
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
Corrigés
dm P P π a2 ℓ
Avec le débit massique : Dm = = .
dt c (T2 − T1 ) c (T2 − T1 )
1. La diffusion thermique est orientée des zones de forte température vers celles de faible
température. Elle est ici dirigée dans le sens de sx croissants, donc T1 > T2 .
T1 − T2 λ S
2. ϕ = = (T1 − T2 ).
Rth ℓ
3. dS = S (t + dt) − S (t) = 0 en régime indépendant du temps (S ne dépend pas de t, elle est
identique en t et t + dt).
4. Le système gagne un transfert thermique δ Q1 = ϕ dt à gauche, avec la source de tempéra-
ture T1 . Il perd un transfert thermique δ Q2 = −ϕ dt à gauche, moins car perdu, avec la source
ϕ dt ϕ dt T2 − T1 λ S (T1 − T2 )2
de température T2 . Ainsi δ Séch = − = ϕ dt =− dt
T1 T2 T1 T2 ℓ T1 T2
λ S (T1 − T2 )2
5. dS = δ Séch + δ Scréée = 0 donc δ Scréée = −δ Séch = dt > 0. La diffusion
ℓ T1 T2 ,
thermique est irréversible.
256
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
On effectue la somme et la différence des équations puis on intègre, avec τ = RthV ρ c :
⎧ ⎧ # t$
⎪ dσ T10 + T20 T10 − T20
⎪
⎨ =0 ⎪
⎨ T1 = + exp − ,
dt 2 2 τ
⇒ # t$
⎪
⎪ d δ δ ⎪
⎩ T = T10 + T20 T10 − T 20
⎩ V ρc = −2 2 − exp − .
dt Rth 2 2 τ
3. La loi d’Ohm thermique est valable en régime permanent, ou au moins dans l’ARQS.
La température du système varie sur une durée τ . Lors d’une variation de T1 ou de T2 , la
température dans B arrive à au profil affine sur une durée θ :
∂T ∂ 2T T T ρ cℓ2
ρc =λ 2 ⇒ ρc ∼λ 2 ⇒ θ∼ .
∂t ∂x θ ℓ λ
On est dans l’ARQS si θ ≪ τ .
1. La démonstration de l’équation de la diffusion thermique est à savoir par cœur et, en ré-
∂ T1 ∂ 2 T1
gime stationnaire : ρ1 c1 = λ1 2 = 0 donc T1 (x) = a1 x + b1 . De même : T2 (x) =
∂t ∂x
a2 x + b2 .
Les conditions aux limites imposent :
• T1 (ℓ1 ) = T1 ⇒ a1 ℓ1 + b1 = T1 (1)
• T2 (ℓ2 ) = T2 ⇒ a2 ℓ2 + b2 = T2 (2)
• T1 (0) = T2 (0) = T0 ⇒ b1 = b2 = T0
• ϕ1 (0) = ϕ2 (0) ⇒ λ1 a1 = λ2 a2 . & '
λ1
Et : (1) − (2) ⇒ a1 ℓ1 − a2ℓ2 = T1 − T2 = a1 ℓ1 − ℓ2 .
λ2
λ2 λ1
D’où : a1 = (T1 − T2 ) et a2 = (T1 − T2 ) .
λ2 ℓ1 − λ1 ℓ2 λ2 ℓ1 − λ1 ℓ2
T2 λ2 ℓ1 − T1 λ1 ℓ2
Puis : b1 = b2 = .
λ2 ℓ1 − λ1 ℓ2
λ2 x T2 λ2 ℓ1 − T1 λ1 ℓ2
Finalement : T1 (x) = (T1 − T2 ) + ,
λ2 ℓ1 − λ1 ℓ2 λ2 ℓ1 − λ1 ℓ2
λ1 x T2 λ2 ℓ1 − T1 λ1 ℓ2
et T2 (x) = (T1 − T2) + .
λ2 ℓ1 − λ1 ℓ2 λ2 ℓ1 − λ1 ℓ2
Attention ! ℓ1 < 0
T2 λ2 ℓ1 − T1 λ1 ℓ2
2. T0 = .
λ2 ℓ1 − λ1 ℓ2
Méthode alternative plus rapide :
x
• on n’utilise pas la conservation du flux à la première question : T1 (x) = (T1 − T0 ) + T0 .
ℓ1
x
et T2 (x) = (T2 − T0 ) + T0 ;
ℓ2
T1 − T0 T2 − T0
• on écrit ϕ1 (0) = ϕ2 (0) lors de la deuxième question :λ1 = λ2 .
ℓ1 ℓ2
257
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
Corrigés
−ℓ1 ℓ2
T1 R1 = T0 R2 = T2
λ1 S λ2 S
(car ℓ1 < 0)
T1 λ1 + T2 λ2
3. Avec |ℓ1 | ≈ ℓ2, T0 = = 20◦C (contact métal/peau), 27, 5◦C (contact bois/peau).
λ1 + λ2
Le bois paraît plus chaud que le métal. Le métal est plus conducteur que le bois, donc nous
prélève plus facilement notre énergie thermique ; d’où l’impression de « fraicheur » relative
au toucher.
∂T ∂ 2T
4. =D 2 .
∂t ∂x . & ' /
2 2 x
5. Soit G une primitive de g : u 9→ e−u . Alors : f (x,t) = √ G √ − G (0) .
π 2 Dt
Ainsi :
& ' & '
∂f 2 ∂ x x
=√ √ g √
∂t π ∂ t 2 Dt 2 Dt
& ' & '
2 x x2 x x2
=− √ √ exp − =− √ exp −
π 4 Dt 3/2 4Dt 2 π Dt 3/2 4Dt
& ' & '
∂f 2 ∂ x x
=√ √ g √
∂x π ∂ x 2 Dt 2 Dt
& '
2 1 x2
= √ √ exp −
π 2 Dt 4Dt
2
& ' & '
∂ f 2 1 −2x x2 x x2
=√ √ exp − =− √ exp −
∂ x2 π 2 Dt 4Dt 4Dt 2D π Dt 3/2 4Dt
∂f ∂2 f
On a bien =D 2.
∂t ∂x
∂T ∂ 2T T T √
6. = D 2 s’écrit en ordre de grandeur ∼ D 2 donc : L ∼ Dt.
∂t ∂x τ L
Sur une durée finie (τ < ∞), la diffusion ne change donc pas la température à l’infini. Ainsi
lim T1 (x,t) = T1 et lim T2 (x,t) = T2 .
x→−∞ x→+∞
7. Les conditions aux limites imposent :
• lim T1 (x,t) = T1 = a1 − b1.
x→−∞
• lim T2 (x,t) = T2 = a2 + b2.
x→+∞
258
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
• T1 (0,t) = T2 (0,t) = T0 ⇒ a1 = a2 = T0 .
∂ f1 ∂ f2 λ1 b1 λ2 b2
• ϕ1 (0,t) = ϕ2 (0,t) ⇒ λ1 b1 (0,t) = λ2 b2 (0,t) c’est-à-dire √ = √ donc
∂x ∂x D1 D2
b 1 E1 = b 2 E2 . & '
E1 E2
8. T2 − T1 = b2 + b1 = b1 +1 ⇒ b1 = (T2 − T1 ) .
E2 E1 + E2
T1 E1 + T2 E2
T0 = T1 + b1 = = 22◦ C (contact métal/peau), 34◦ C (contact bois/peau).
E1 + E2
Le bois paraît plus chaud que le métal.
9. Le modèle A est en régime forcé continu, obtenu au bout d’un temps « très long » pour
arriver à l’équilibre thermique entre les deux corps. L’expérience du toucher d’un objet est
trop rapide pour arriver à l’équilibre thermique.
Le modèle du B est alors mieux adapté.
Toutefois, les corps ont une extension spatiale infinie dans ce modèle, ce qui est faux dans
l’expérience. Mais la durée Txp de l’expérience 5 de toucher permet à la diffusion thermique
de se faire sentir sur une distance d’environ DTxp qui n’est pas infinie. Ce modèle B reste
5
adapté tant que la profondeur des corps reste largement supérieure à DTxp .
259
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
Corrigés
⎧
⎨ T (0) = Ta + α = T0
⎪
& ' & ' & & ' & ''
α ℓ β ℓ h ℓ ℓ
⎪
⎩ sh + ch =− α ch + β sh
L L L L λ L L
⎧
⎪
⎪ α = T0 − Ta = 50 K
⎪
⎪ & ' & '
⎪
⎨ 1 ℓ h ℓ
sh + ch
L L λ L
⎪
⎪
⎪ β = (Ta − T0 ) & ' & ' = −26, 0 K
⎪
⎪ 1 ℓ h ℓ
⎩ ch + sh
L L λ L
T (K)
342
340
338
336
x (cm)
1 2
T (ℓ) − T0
8. T (ℓ) = 336 K donc = −2, 1.10−2. L’écart relatif entre la température du bout
T0
de l’ailette et la température ambiante est de 2, 1%.
9. P = h (T0 − Ta ) (2aℓ + 2eℓ + ae) ≃ 2aℓh (T0 − Ta ) = 9, 0 W.
En renonçant à l’hypothèse simplificatrice T (x) = T0 , pour une tranche d’épaisseur dx :
260
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Pour toute l’ailette, en n’oubliant pas les échanges thermiques en x = ℓ :
ˆ ℓ
P = 2ah (T (x) − Ta ) dx + h [T (ℓ) − Ta ] ae
0
ˆ ℓ# #x$ # x $$
= 2ah α ch + β sh
dx + h (T (ℓ) − Ta ) ae
0 L L
O #x$ # x $Pℓ
= 2ah α L sh + β L ch + h (T (ℓ) − Ta ) ae
L L 0
P = 8, 5 W.
Il est normal de trouver un résultat plus faible car la véritable température de l’ailette est
inférieure à T0 ; les échanges thermiques sont donc moins intenses.
10. P ′ = h (T0 − Ta ) ae = 0, 45 W.
P
11. η = ′ = 20 : l’ailette permet d’évacuer beaucoup plus d’énergie et donc d’abaisser la
P
température de la puce.
∂T ∂ 2T λ d2 T
1. Démonstration à connaître : = D 2 où D = donc 2 = 0 en régime station-
∂t ∂z ρc dz
naire.
2. [ρ ] = kg.m−3, [λ ] = W.K−1 .m−1 , [c] = J.K−1 .m−3 et [D] = m2 .s−1 .
3. On a immédiatement T (z) = az + b. La condition aux limites en z = 0 est T (0) = T0 = b.
De plus, la moitié de la puissance dégagée par les colis monte à la surface par diffusion
thermique, l’autre moitié descend :
dT N p0 dT N p0
ϕ (−L) = jth (−L) S = −λ (−L) S = ⇒ (−L) = − = a.
dz 2 dz 2λ S
N p0 N p0 L
Finalement T (x) = − z + T0 et T (−L) = + T0 .
2λ S 2λ S
N p0 L
4. T (−L) $ Tmax ⇒ S " = 7, 1.106 m2 = 7, 1 km2 .
2λ (Tmax − T0 )
5. Les déchets imposent un certain flux thermique, donc sont équivalent à une source de
N p0
courant I0 = (rappel : seule la moitié de la puissance dégagée par les déchets remonte
2
L LN p0
vers la surface) et R = . De plus T (−L) − T0 = Rϕ = RI0 donc T (−L) = T0 + .
λS 2λ S
ϕ
N p0 L
I0 = T (−L) R = λ S T (0)
2
261
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
Corrigés
∂ 2 Tg
7. Dans l’approximation quasi-stationnaire, l’équation de la diffusion thermique est =
∂ x2
T f − T0 ∂ Tg T f − T0
0, d’où, compte tenu des conditions aux limites : Tg (z,t) = z + T0 et = .
ξ (t) ∂z ξ (t)
! " dξ
8. On injecte dans l’équation du 6 : λg T f − T0 = ρg Lξ . En séparant les variables,
dt
λg ! " 2 2 λg ! "
ξ dξ = T f − T0 dt, s’intègre en ξ (t) − ξ (0) = T f − T0 (t − 0). Avec ξ (0) = 0,
ρg L ρg L
√ λg ! "
on trouve ξ (t) = Dt, où D = T f − T0 .
ρg L
9. D = 2, 18.10−7 m2 .s−1 et avec un mois de 30 jours et 182, 5 jours pour six mois :
t 1 jour 1 semaine 1 mois 6 mois
ξ 19, 4 cm 51, 4 cm 1, 06 m 2, 62 m
262
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
& ' & '
∂T ∂T λ ∂ ∂T
2. Avec la loi de Fourier q = −λ : ρ cp = 2 r2 + ρ H (r).
∂r ∂t r ∂r ∂r
1
Pour les unités des Joules, on passe par : EC = mv2 donc J = kg.m2 .s−2 . Ainsi :
2
[c p ] = J.K−1 .kg−1 = K−1 .m2 .s−2 −1
. =/W.kg = m .s
[H] 2 −3
λ
[λ ] = W.m−1 .K−1 = kg.m.s−3 .K−1 = m2 .s−1
ρ cp
[ρ ] = kg.m−3
3. On résoud successivement
& ' l’équation de la diffusion sur [0, rm ] puis [rm , R] :
d dT dT α
• 0 $ r $ rm : r2 = 0 ⇒ r2 = α ⇒ T (r) = − + β . Comme T ne
dr dr dr r
peut diverger en r = 0 : α = 0. Ainsi : T (r) = β .
• rm $ r $ R :
& '
λ d 2 dT dT ρH 3 ρH 2 γ
r = −ρ H ⇒ r2 =− r +γ ⇒ T (r) = − r − +δ.
r2 dr dr dr 3λ 6λ r
On a finalement 3 constantes d’intégrations, il faut donc 3 conditions aux limites :
− +
• continuité du flux thermique en r = rm : q (rm ) = q (rm );
• l’énoncé ne précise rien, on utilisera donc la continuité de la température en r = rm :
− ) = T (r+ ) ;
T (rm m
textbullet continuité de la température en r = R : T (R− ) = T0 .
& '
dT
4. = 10, 4 K.km−1, conforme aux mesures expérimentales.
dr R
Et Tmax = 447 K. La valeur de la température au centre de la Terre est totalement fausse, et le
gradient de température est 3 fois trop faible, cf question 11.
5. En régime forcé continu, la Terre évacue toute l’énergie dégagée par radioactivité. Le
4 ! "
transfert thermique en surface est donc Φ (R) = q (R) S (R) = π R3 − rm 3
ρ H.
3
On retrouve la même chose avec le calcul :
& '
dT 4 ! "
Φ (R) = q (R) S (R) = −λ 4π R2 = π R3 − rm 3
ρ H.
dr R 3
∂q λ ∂ 2q
= .
∂t ρ c p ∂ z2
263
CHAPITRE 9 – D IFFUSION THERMIQUE
Exercices
Corrigés
t0
3t0
10t0
264
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
9. La Terre était initialement à T0 (en t = 0, c’est-à-dire pour ξ → ∞) :
√
2A ∞ −s2 A π
ˆ
T (z, 0) = T0 = − e ds + B = − + B.
λ 0 λ
lim T (z,t) = TS = 0 + B.
t→∞
λ 1
Finalement B = TS et A = √ (TS − T0 ). Ainsi a = − √ .
π π
& '
A z2 dT
Remarque : q (z,t) = √ exp − = −λ (z,t). Ainsi :
Dt 4Dt dz
ˆ z ˆ z & '
q (x,t) A x2
T (z,t) − T (0,t) = − dx = − √ exp − dx
0 λ λ Dt 0 4Dt
x √
Changement de variable : s = √ donc dx = 2 Dt ds. De plus, si x = 0 alors s = 0 et si
√ 2 Dt
x = z alors s = z/2 Dt. D’où la formule du texte avec B = T (0,t) = TS .
10. En surface, pour z = 0 :
∂T λ (T0 − TS ) ∂T TS − T0
q (0,t) = −λ (0,t) = √ ⇒ (0,t) = √ .
∂z π Dt ∂z π Dt
( )2
1 T0 − TS
Ainsi t = .
πD ∂T
∂z(0,t)
Soit un age numérique de 1, 1.107 an à 4, 5.107 an (avec le gradient thermique en unités lé-
gales, c’est-à-dire 30.10−3 K.m−1 ).
11. Erreur d’un facteur 100 !
Lord Kelvin n’a pas pris en compte la radioactivité (indispensable au chauffage de la planète)
inconnue à son époque (elle sera découverte par Becquerel en 1896 puis étudiée par Marie
Curie). Mais précisons que dans son article « The secular cooling of the Earth », Trans. Roy.
Soc. Edin. (1864), Kelvin a explicitement écrit qu’il ne tenait compte d’aucun chauffage par
réaction chimique.
265
Troisième partie
267
10
Ce chapitre, qui figure au programme de première année PCSI, donnera l’occasion aux étu-
diants issus de cette filière, de consolider les compétences qui y sont associées ; il est aussi
destiné à mettre en place des notions et des notations qui seront reprises dans l’étude des
fluides en mouvement.
Dans tout le chapitre, le référentiel d’étude est supposé galiléen.
1 Introduction
1.1 Les différentes échelles importantes
Un fluide est un milieu matériel déformable, dans lequel les particules constitutives (atomes,
molécules, ions) peuvent se déplacer les unes par rapport aux autres sur de grandes distances
par rapport à leur taille caractéristique D.
Un fluide est qualifié de gaz lorsque les distances inter-particules sont grandes devant D (sauf
au moment des chocs) ; il occupe alors tout le volume mis à sa disposition.
Un fluide est qualifié de liquide lorsque les distances inter-particules sont comparables à D,
ce qui rend leurs interactions (forces de Van der Waals) importantes ; un liquide a un volume
propre.
Il existe des conditions de température et de pression (au-delà du point critique) pour les-
quelles les corps purs ne peuvent plus exister sous les deux formes, liquide et gaz ; on parle
alors simplement d’état fluide.
Comme cela est également dit au tout début du chapitre 7, les fluides peuvent être observés à
différentes échelles :
• l’échelle macroscopique, dont la dimension caractéristique, notée L, est celle de la zone
de fluide étudiée ;
• l’échelle microscopique, dont la dimension caractéristique, notée ℓ, est le libre parcours
moyen, c’est-à-dire la distance moyenne parcourue par une molécule entre deux chocs ;
• l’échelle mésoscopique, dont la dimension caractéristique, notée a, est intermédiaire (sauf
lorsque cela est impossible) entre l’échelle macroscopique et l’échelle microscopique :
ℓ ≪ a ≪ L.
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
À l’échelle microscopique, le fluide est un milieu discret. Afin de pouvoir malgré tout le
considérer comme un milieu continu, il est nécessaire de ne pas l’observer à cette échelle ;
c’est pourquoi on introduit cette notion d’échelle mésoscopique.
Exemple
Deux exemples fixent les idées :
• dans l’air, à 300 K, sous une pression
! de 1 bar,
" le libre-parcours moyen d’une mo-
lécule est de l’ordre de 70 nm ℓ ≈ 10−7 m ; si le système fluide étudié est l’air
contenu dans une salle de classe, dont la taille caractéristique est de quelques mètres
(L ≈ 1 m), on peut prendre par exemple a = 0, 1 mm, ou bien a = 1 mm ;
• dans un liquide, le libre-parcours moyen! est comparable
" au diamètre des molécules,
de l’ordre de quelques centaines de pm ℓ ≈ 10−10 m ; si le système fluide étudié est
l’eau contenue dans une cuve, dont la taille caractéristique est de quelques décimètres
(L ≈ 0, 1 m), on peut prendre par exemple a = 0, 01 mm, ou bien a = 0, 1 mm.
Remarque
Il n’est pas toujours possible de travailler à une échelle mésoscopique. Par exemple dans
les milieu très peu denses comme les hautes couches de l’atmosphère, le libre parcours
moyen ℓ devient comparable à la dimension caractéristique L du système fluide étudié
(par exemple le fluide entourant un engin spatial). Le fluide ne peut alors plus être
modélisé comme un milieu continu.
Une particule de fluide est un système fermé (donc de masse δ m constante au cours
du temps), correspondant au fluide situé à l’intérieur d’un volume dτ de taille mésosco-
pique.
Un tel volume contient un très grand nombre de molécules, ce qui permet d’y définir des
grandeurs intensives macroscopiques telles que la pression P, la température T .
Mais en même temps, ce volume est infinitésimal par rapport au volume macroscopique. On
peut donc considérer qu’il y existe un équilibre thermodynamique local, et que les grandeurs
macroscopiques intensives peuvent y être considérées comme uniformes à l’échelle mésosco-
pique (c’est-à-dire indépendantes des coordonnées d’espace). On parle de grandeurs locales.
P (M), T (M), sont la pression et la température du fluide dans la particule de fluide située au
voisinage du point M. Elles varient continument à l’échelle macroscopique.
Masse volumique La masse volumique d’un fluide est le rapport de la masse au volume
d’une particule de fluide ; c’est une grandeur intensive :
δm
µ (M) = (M) [µ ] = kg · m−3.
dτ
Un fluide est qualifié de compressible si sa masse volumique µ (M) est variable, c’est-à-dire
si une particule de fluide, de masse δ m, a un volume dτ (M) différent selon le point M où elle
270
FORCES DANS UN FLUIDE AU REPOS
se trouve.
Il est qualifié d’incompressible si sa masse volumique µ est une constante, caractéristique
de ce fluide. Un gaz, qui occupe toujours tout le volume mis à sa disposition, est un fluide
compressible. Un liquide, au sein duquel les molécules sont très proches, et interagissent
fortement, est peu compressible. En première approximation, un liquide peut être considéré
comme incompressible.
Remarque
Si on tient compte de la réalité microscopique d’un fluide, une particule de fluide n’est
pas un système fermé au sens strict. En effet, du fait de l’agitation thermique, il y a
en permanence des molécules qui entrent dans le volume mésoscopique dτ et d’autres
qui en sortent. Mais par définition de la particule de fluide, ces flux entrant et sor-
tant s’équilibrent, ce qui lui permet de conserver une masse δ m constante au cours du
temps. En statique des fluides, il n’y a pas d’écoulement, c’est-à-dire pas de mouve-
ment à l’échelle macroscopique, donc les particules de fluides sont immobiles. Et si les
grandeurs intensives sont invariables dans le temps, les particules de fluides conservent
leur forme et leur volume au cours du temps. Il n’en sera pas de même dans l’étude des
fluides en écoulement.
M dS
V fluide étudié
dτ
Les forces volumiques correspondent aux actions mécaniques de longue portée, et agissent
dans le cœur du fluide étudié.
En reprenant à nouveau les notations de la figure 10.1, on peut écrire la force élémentaire
271
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
#–
exercée en M sur le volume dτ du fluide δ F v (M) = ϕ
#– (M) dτ .
[ϕ ] = N.m−3 .
ϕ
#– (M) = µ (M) #–
pes g (M) ,
#–
ϕ
#– (M) = ρ (M) E
elm (M) ,
#–
ρ étant la densité volumique de charge et E le champ électrique ; on reconnait, dans l’ex-
pression ci-dessus, la loi de force de Lorentz, exprimée ici non pas pour une charge ponc-
tuelle mais pour une charge répartie en volume, cette charge étant fixe dans le cadre de la
statique des fluides.
#– #–
δ F pression (N) = −P(N) dS (N) = −P (N) dS #–
n (N) ,
#–
dS (N) étant, dans le voisinage de N, dirigé de l’intérieur du fluide vers l’extérieur, c’est-à-dire
selon la normale sortante #–n (N), conformément aux notations de la figure 10.1.
Puisque la force de pression traduit des actions de contact, elle est qualifiée de force surfa-
cique.
272
FORCES DANS UN FLUIDE AU REPOS
La pression est une grandeur scalaire. Ne pas la confondre avec la force de pression qui,
! elle, est une grandeur vectorielle, et qui est toujours normale à la surface sur laquelle elle
s’applique.
273
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
Quelle surface minimale Smin doit avoir une ventouse pour permettre à un individu de 70 kg
de se suspendre à un plafond ?
Si la ventouse, de surface S, est de bonne qualité, elle permet d’obtenir une pression P ≪ P0
dans la zone comprise entre elle et le plafond. Ainsi, la résultante des forces de pression
s’exerçant sur elle, est verticale ascendante et de norme (P0 − P) S ≃ P0 S. Afin d’équilibrer
le poids de l’individu de masse m, il faut Smin = mg/P ≃ 70 cm2 .
À ce sujet, on peut signaler que le vocabulaire de la vie courante est parfois maladroit : le
« vide », qu’il soit partiel ou total, n’exerce aucune force d’attraction sur quelque objet que
ce soit. Simplement, quand un système est en contact avec plusieurs fluides, dans lesquels
les pressions ne sont pas les mêmes, les forces de pression, par unité de surface, sont moins
importantes du côté du « vide » qu’ailleurs.
z
dz
y
dy
dx
M (x, y, z)
z
y
x
x
Figure 10.2 – Particule de fluide.
Cette particule de fluide est soumise aux forces de pression sur chacune de ses 6 faces. La
résultante de ces forces est :
#– ! "
δ F pression (x, y, z) = P (x, y, z) − P(x + dx, y, z) dy dz u#–x
! "
+ P (x, y, z) − P(x, y + dy, z) dz dx u#–y
! "
+ P (x, y, z) − P(x, y, z + dz) dx dy u#–, z
274
FORCES DANS UN FLUIDE AU REPOS
#– # –
δ F pression = − grad P dτ .
L’étude qui précède montre que, bien que les forces de pression soient de nature surfacique,
il est possible de les prendre en considération en introduisant une densité volumique de force
liée au gradient du champ de pression.
# –
Qualitativement, le signe moins s’interprète aisément : le vecteur grad P indique la direction
dans laquelle la pression augmente spatialement le plus. La résultante des forces de pression
s’exerçant sur un petit domaine est au contraire dirigée des zones de forte pression vers celles
de basse pression.
2.5 Résultante des forces de pression s’exerçant sur une surface fer-
mée dans le cas d’une pression uniforme
#–
P0 P0 dS = dS #–
n
P0
N S
dS
P0
V P0
P0
P0 P0
Figure 10.3 – Pression uniforme autour d’une surface fermée.
Soit un objet, de volume V , délimité par une surface S fermée, autour de laquelle règne
une pression P0 uniforme, comme le montre la figue 10.3. Par une expérience de pensée,
on pourrait ôter l’objet, et remettre à sa place le même fluide que celui qui l’entoure, à la
pression uniforme P0 . Dans le volume V de fluide remis en place, on a donc en tout point
# – #–
ϕ
#– = − grad (P) = 0 . La résultante des forces de pression P0 sur l’objet est alors :
˚
#– # – #–
F pression P0 = − grad(P) dτ = 0 .
V
275
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
P0 P0 #– P0
n2
P0
P0
P0
P0 P0
Figure 10.4 – Utilisation d’une surface plus simple.
Lorsque le champ de pression est uniforme, pour calculer la résultante des forces de
pression s’exerçant sur une surface ouverte S1 , délimitée par un contour plan Γ, on peut
« aplatir » cette surface pour la ramener dans le plan du contour et ainsi considérable-
ment simplifier le calcul.
Sur l’exemple de la figure 10.4, la résultante des forces de pression P0 s’exerçant sur l’exté-
rieur du bonnet à deux pointes est égale à celle de pression P0 s’exerçant sur la surface plane
# –
grisée, orientée dans le sens de dS2 . Et puisque cette surface est plane et que la pression P0
est uniforme, cette force vaut P0 S2 #–
n 2.
Ceci n’est vrai que si la pression régnant autour de la surface est uniforme, ou peut être
! considérée comme telle.
Remarques
• Cette loi est parfois appelée relation fondamentale de l’hydrostatique.
• La relation fondamentale de la statique des fluides est une loi locale. Elle n’est pas
attachée à un système matériel.
Dans des conditions ordinaires de température et de pression, la masse volumique d’un gaz
µgaz
est très inférieure à celle d’un liquide : ≪ 1. Typiquement, ce rapport est de l’ordre
µliquide
de 10−3. À titre d’exemple, µeau = 1, 0.103 kg.m−3 et, dans les conditions ordinaires de tem-
pérature et de pression, µair = 1,2 kg·m−3 .
Dans une situation mettant en présence à la fois des gaz et des liquides, on pourra
négliger l’évolution de la pression avec l’altitude dans le gaz, et ne la considérer que
dans le liquide.
277
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
P (z) = − µ gz + K.
P (z) = −µ gz + P(0) .
Une erreur de signe dans la relation P (z) est facilement décelable : plus on remonte vers la
! surface d’un liquide, plus la pression diminue. Ne pas oublier que l’axe (Oz) a été choisi ici
dans le sens ascendant.
Remarques
• La relation P (z) obtenue est assez bien vérifiée par les liquides, fluides très peu
compressibles.
• l’augmentation de la pression avec la profondeur est provoquée par le poids de la
colonne de fluide se trouvant au-dessus.
• il est important de noter qu’au sein d’un fluide incompressible homogène à l’équi-
libre, la pression ne dépend que de l’altitude. Sur la figure 10.5, les points A1 , B1 ,
C1 , D1 et E1 sont à la même pression P (z1 ). De même, A2 et B2 sont tous deux à la
pression P (z2 ) = P0 .
z
A2 P0 B2 P0
z2
A1 B1 C1 D1 E 1
z1
µ
#–
g
278
É VOLUTION DE LA PRESSION AU SEIN D ’UN FLUIDE INCOMPRESSIBLE DANS UN CHAMP DE PESANTEUR UNIFORME
Expérience
Application au baromètre de Toricelli Un tube, rempli de mercure est retourné
sur une cuve, contenant également du mercure, comme l’illustre la figure 10.6. L’at-
mosphère, qui exerce une pression P0 sur la surface libre du mercure dans la cuve,
empêche le tube de se vider. Si le tube a une hauteur de quelques dizaines de centi-
mètres, il est entièrement rempli de mercure. En revanche, si sa hauteur est supérieure
à 76 cm, une poche de « quasi-vide » se forme dans le tube au-dessus de la colonne
de mercure liquide, de hauteur h. La mesure de h donne accès à la pression P0 qui
s’exerce sur la surface libre et empêche le liquide de sortir du tube.
quasi-vide
C
zC
#–
g
P0 A B P0
zA et zB
Pourquoi utiliser le mercure plutôt que l’eau pour réaliser un baromètre de Toricelli ?
Prenons g = 9, 81 m.s−2 . Pour une pression P0 = 1, 0 bar, µmercure = 13, 5.103 kg.m−3
donne hmercure = 0, 76 m, tandis que µeau = 1, 0.103 kg.m−3 donne heau = 10 m. Il y
a donc un réel problème d’encombrement !
Application aux pompes aspirantes Avec une pompe aspirante, il est impossible de faire
monter de l’eau plus de 10 m au-dessus de sa surface libre, si celle-ci est à la pression at-
mosphérique. En effet, la masse volumique de l’eau étant µeau = 1, 0.103 kg.m−3, µeau gz
diminue de 105 Pa, c’est-à-dire de 1 bar pour une élévation de 10 m. Dès que l’altitude au-
dessus de la surface libre atteint une dizaine de mètres, la pression devient très faible, et l’eau
ne peut rester à l’état liquide (à température ordinaire, la pression de vapeur saturante de l’eau
est de 3,103 Pa). Pour pomper de l’eau sur un dénivelé important, il est donc nécessaire de
placer la pompe, non pas à l’altitude où on souhaite envoyer l’eau, mais à celle où se trouve
279
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
pistons
#–
FA
z
#–
g #–
FB
PA PB
A B
SA SB
On retrouve ici le principe de fonctionnement des circuits hydrauliques, qui permettent par
exemple d’exercer des forces importantes sur les mâchoires d’un disque de frein de véhicule,
bien que le conducteur n’exerce sur la pédale de frein qu’un effort bien moindre. Il s’agit
d’une démultiplication, semblable à celle que produit un ensemble d’engrenages. Bien évi-
demment, si on réduit la force à appliquer, on augmente en même temps le chemin à parcourir
lors d’un déplacement. Ceci se démontre par un raisonnement énergétique, le travail d’une
force colinéaire à un déplacement étant égal au produit de la force par le déplacement.
280
É VOLUTION DE LA PRESSION AU SEIN D ’UN GAZ PARFAIT ISOTHERME DANS UN CHAMP DE PESANTEUR UNIFORME
δm
de fluide de masse δ m occupe donc un volume dτ , avec Pdτ = RT .
M
La masse volumique du gaz parfait peut donc s’écrire :
δ m PM
µ= = .
dτ RT
En l’absence de forces volumiques autres que celle de pesanteur, la relation fondamentale de
dP
la statique des fluides conduit, comme dans le paragraphe précédent à = −µ g. En rempla-
dz
dP M g
çant µ par son expression fonction de la pression, il vient + P = 0, ce qui constitue
dz RT
une équation différentielle linéaire homogène, du premier ordre, à coefficients constants, que
l’on peut encore écrire :
dP 1
(z) + P (z) = 0,
dz H
RT
en introduisant une distance caractéristique H = , appelée hauteur d’échelle. La solu-
Mg
tion de cette équation différentielle est :
# z$ & '
M gz
P (z) = P (0) exp − = P (0) exp − .
H RT
Ce calcul n’est valable que si l’on adopte pour le gaz le modèle du gaz parfait, et si la tempé-
! rature est uniforme.
Remarques
• On pouvait également intégrer l’équation différentielle en séparant les variables :
dP Mg M gz
=− dz conduit à ln P (z) = − + ln P (0), puis au résultat obtenu plus
P RT RT
haut ;
• Dans le cas de l’air, M = 29 g.mol−1 et T = 273 K, donnent H ≃ 8 km. Avec ce
modèle simple d’atmosphère isotherme, à une altitude de 3H, c’est-à-dire environ 3
fois la hauteur de l’Everest, la pression vaut 1% de sa valeur au niveau de la mer.
Bien que la température varie avec l’altitude, ce modèle est assez satisfaisant jus-
qu’à environ 100 km d’altitude, où la pression est de l’ordre de 10−2 Pa. Au-delà, la
pression diminue moins vite avec l’altitude ;
• Dans un fluide compressible, à l’équilibre isotherme, la pression ne dépend que de
l’altitude.
281
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
& '
mgz R
Le facteur de Boltzmann est le terme exp − , où kB = = 1, 38.10−23 J.K−1
kB T NA
est la constante de Boltzmann.
6 Poussée d’Archimède
6.1 Notion
Il existe un certain nombre de grandeurs physiques, que l’on utilise fréquemment dans le
langage courant, et dont on a la sensation de bien connaître le sens... jusqu’à ce qu’on soit
sollicité pour en donner une définition. La poussée d’Archimède en fait certainement partie.
Pourquoi utiliser un nouveau vocabulaire pour parler des actions mécaniques dans un fluide
au repos, alors que l’inventaire des forces a déjà été dressé plus haut : forces surfaciques (de
pression) et forces volumiques (pesanteur et électromagnétique). Que représente la poussée
d’Archimède par rapport à tout cela ?
z dS
fluide
y objet
#–
g
O
Figure 10.8 – Forces pressantes exercées par un fluide en équilibre dans un champ
de pesanteur.
Au sein d’un fluide en équilibre dans un champ de pesanteur, la pression n’est pas uniforme ;
elle augmente à mesure que l’altitude diminue, comme on l’a vu aux paragraphes 4 et 5. Un
objet placé dans le fluide subit donc des forces pressantes plus importantes sur le dessous que
sur le dessus, comme le montre la figure 10.8.
Par une expérience de pensée, retirons l’objet, de volume V , et remplaçons-le par le fluide,
de même forme et de même volume V , occupant la même position, comme le montre le
282
C OMPLÉMENT : NOTION DE POIDS APPARENT
#– objet #–
fluide remis en place ΠA ΠA
z z fluide
fluide
dS dS
y A
#–
g y A
#–
g
O V O V
m f #–
g
Figure 10.9 – Remise en place du « fluide déplacé » afin de déterminer la poussée
d’Archimède.
schéma de gauche de la figure 10.9. Puisque l’ensemble du fluide est supposé en équilibre,
la portion de fluide remise en place l’est aussi. Soit m f la masse de ce volume V de fluide.
Dans le référentiel R du laboratoire, supposé galiléen, le principe fondamentale de la statique
conduit à :
#– #–
g + ΠA = 0 ,
m f #–
#–
Π A représentant la résultante des forces de pression s’exerçant aussi bien sur le fluide remis
en place que sur l’objet, c’est-à-dire la poussée d’Archimède.
Il vient donc :
#–
ΠA = −m f #–
g.
On peut alors énoncer le théorème d’Archimède :
Dans un référentiel galiléen, la résultante des forces de pression exercées par un fluide
au repos sur un objet immobile qu’il entoure, est verticale ascendante, et égale à l’op-
posé du poids du fluide déplacé. On la nomme poussée d’Archimède.
283
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
7.1 Applications
Stabilisation des plongeurs sous-marins Pour se maintenir « entre deux eaux », les plon-
geurs sous-marins utilisent, d’une part une ceinture de plomb, d’autre part, une sorte de veste
gonflable, appelée « stabilizing jacket », ou « veste de stabilisation ».
Sans la ceinture, ils auraient bien du mal à plonger car la combinaison de plongée est de
masse volumique faible, et un plongeur équipé a un poids apparent négatif. Le corps humain
étant un peu compressible, plus le plongeur descend, plus son volume diminue, tout comme
la poussée d’Archimède.
S’il veut pouvoir se maintenir à profondeur constante sans avoir besoin de faire des efforts
avec ses palmes, il doit s’arranger pour que son poids apparent global soit toujours nul. Il doit
pour cela ajuster en permanence la quantité d’air présente dans la veste de stabilisation, et
donc le volume de celle-ci.
Attention, l’équilibre du plongeur est instable : si une perturbation le fait monter, toutes les
parties gazeuses de son corps et de sa veste se dilatent, la poussée d’Archimède augmente, et
il remonte encore plus. Inversement, s’il descend, les gaz se compriment, la poussée d’Archi-
mède diminue, il coule encore plus. Il faut donc être très vigilant !
Ampoules à décanter Dans les ampoules à décantation, utilisées en chimie organique pour
séparer des produits, la phase dont la masse volumique est la plus faible se place toujours
au-dessus de celle dont la masse volumique est la plus grande, de la même façon que l’huile
se place au-dessus de l’eau.
Comment le justifier ?
Notons µ1 la masse volumique du fluide le plus dense et µ2 celle du moins dense : µ1 > µ2 .
Si une goutte de fluide 1 vient se placer dans le fluide 2, son poids apparent y est positif, et
elle descend. Si une goutte de fluide 2 vient se placer dans le fluide 1, son poids apparent y
est négatif, et elle monte.
284
C OMPLÉMENT : NOTION DE POIDS APPARENT
(V2 ) #–
(V ) ΠA
objet liquide 2 remis
z liquide 2 µ2 z liquide 2 µ2
#–
g #–
g
y C y C
liquide 1 µ1 A liquide 1 µ1
O O
liquide 1 remis
(V1 )
peut d’ailleurs établir des relations entre les 3 volumes et les 3 masses volumiques, en appli-
quant le principe fondamental de la statique à l’objet solide, dans le référentiel du laboratoire,
#–
supposé galiléen : − (µ1V1 + µ2V2 ) #–g + µ V #–
g = 0 . Et puisque V = (V1 + V2), il vient :
µ − µ2 µ1 − µ
V1 = V et V2 = V.
µ1 − µ2 µ1 − µ2
Ces expressions confirment que cette situation n’est possible que pour µ2 < µ < µ1 .
Le point A d’application de la poussée d’Archimède est le centre de masse de l’ensemble
formé par les liquides de volumes V1 et V2 . Dans le cas du dessin où l’objet est une sphère de
centre C, le centre de poussée A est situé plus bas que C, puisque µ2 < µ1 et que le centre de
masse serait en C pour µ2 = µ1 .
285
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
P0 P0
surface plane
P0 après retrait
P0 de la partie émergée
#–
P0
#–
ΠA ΠA
P0 P0 P0 P0 P0
Vimm Vimm
A #– A
g
mimm #–
g
Dans un référentiel galiléen, lorsqu’un objet flotte sur un liquide au repos, la poussée
d’Archimède est égale à l’opposé du poids du fluide déplacé, c’est-à-dire du poids du
fluide remplacé par la partie immergée de l’objet.
286
D IFFÉRENTES MÉTHODES POUR CALCULER LA RÉSULTANTE DES FORCES DE PRESSION S ’EXERÇANT SUR UNE PORTION
D ’ UN OBJET
Remarque
Les 3 méthodes qui suivent conviennent aussi bien pour des calculs de pression que de
surpression.
S
z gaz
P0 P0
zA
zB
liquide h
#–
g
0 cône
2a Saux
On considère une cône à base circulaire de rayon a, immergé dans un liquide, de masse
volumique µ comme le montre le schéma de gauche de la figure 10.12. On cherche
la résultante des forces de surpression exercées uniquement sur la surface S du dessus
du cône ; on peut ajouter la surface Saux pour constituer une surface fermée. On note
#– #–
F liq→S (pression) la force de pression exercée par le liquide sur S, et F liq→Saux (pression)
& '
π a2 h
celle exercée par le liquide sur Saux . On a, en notant V le volume du cône V = :
3
#– #– #–
F liq→S (pression) + F liq→Saux (pression) = ΠA = −µ V #–
g.
#–
Or, la force F liq→Saux (pression) est simple à calculer car la surface sur laquelle elle s’ap-
plique est un disque plan de rayon a, et la pression y est uniforme P0 + µ gzA. La force
recherchée est donc finalement :
#– µπ a2gh #–
F liq→S (pression) = + uz − (P0 + µ gzA ) π a2 u#–z .
3
287
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
Toutefois, lorsque le cône est retiré du liquide, il est entièrement soumis à la pression
P0 . Ce qui est intéressant, en général, c’est de connaître l’effet de la présence du liquide,
#–
donc seulement de la surpression. Soit F liq→S (P0 ) la force qui s’exercerait sur S si le
cône était retiré du liquide, c’est-à-dire si la pression P0 s’exerçait sur tout S. En vertu
de l’application pratique énoncée à la fin du paragraphe 2.2, on peut calculer cette force
#–
en « aplatissant » le cône pour qu’il devienne un disque : F liq→S (P0 ) = −P0 π a2 u#–z .
& '
#– #– #– 2 h
D’où F liq→S (surpression) = F liq→S (pression) − F liq→S (P0 ) = + µ gπ a − zA u#–z .
3
Remarque
Cette méthode, utilisant la poussée d’Archimède, n’est utilisable que si, en remettant
des fluides à la place de l’objet soumis aux forces pressantes, on obtient une situation
d’équilibre.
gaz gaz
#–
g #–
g
balle liquide liquide
gaz gaz
Dans le contexte du schéma de gauche de la figure 10.13, sur lequel une balle obstrue
ce qui pourrait être le tuyau d’évacuation d’un évier, si on retire la balle pour remettre
du liquide au-dessus du tuyau (schéma de droite), le liquide ne peut être en équilibre.
8.3 Deuxième méthode : utilisation d’un autre système que l’objet lui-
même
Une autre méthode consiste à isoler une certaine quantité de fluide, en contact avec l’objet, et
d’exprimer que ce système est à l’équilibre.
Exemple
On reprend l’exemple du schéma de gauche de la figure 10.12. On isole la colonne de
liquide se trouvant entre le dessus du cône et le gaz de pression P0 , comme le montre,
en noir, la figure 10.14, page suivante.
& '
2 π a2 h 2 h
Le volume de cette colonne est Vc = π a zA − = π a zA − . Dans le référentiel
3 3
du laboratoire, supposé galiléen l’équilibre de cette colonne s’écrit en faisant intervenir
son poids, la force exercée par le cône, et la force de pression exercée par le gaz :
#– #–
−µ Vc gu#–z + F S→liq − P0π a2 u#–z = 0 .
288
D IFFÉRENTES MÉTHODES POUR CALCULER LA RÉSULTANTE DES FORCES DE PRESSION S ’EXERÇANT SUR UNE PORTION
D ’ UN OBJET
En effet, les forces élémentaires de pression exercées par le fluide se trouvant tout autour,
sont horizontales, et se compensent deux à deux, par symétrie.
z P0 gaz P0
zA
zB
liquide
0 cône
2a
Figure 10.14 – Colonne de liquide au-dessus du cône.
Il vient donc :
& & ''
#– 2 h
F liq→S (pression) = −µ π a zA − gu#–z − P0π a2 u#–z .
3
Les forces de pression sont en tout point orthogonales à la surface du cône. Cependant,
il existe ici des symétries qu’il convient d’exploiter.
289
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
Soient N1 et N2 deux points de la surface du cône, symétriques par rapport à l’axe (Oz),
avec deux éléments de surface dS dans le voisinage de chacun, comme on peut le voir
sur le schéma de gauche de la figure 10.15. Les forces de pression élémentaires y étant
dirigées respectivement selon − #–
n (N1 ) et − #–
n (N2 ), leur résultante est selon −u#–z .
z
P0 gaz P0 r (z) α
zA
zB #–
n (N2 )
#–
n (N1 ) z + dz dz/ cos α h
dS dS #– z N
z g
N1 N2
dθ
0 cône liquide O θ y
2a x
2a
Figure 10.15 – Intégration sur la surface du cône.
Ainsi, en regroupant à chaque fois un élément de surface et son symétrique par rapport
à l’axe (Oz), on obtient une force de pression totale, portée par −u#–z .
On a donc :
¨ ¨
#–
F liq→S (pression) = − #– #– #–
P (N) ( n (N) · uz ) uz dS = − P (N) sin α dS u#–z .
S S
Sur le schéma de droite de la figure 10.15, l’élément de surface grisé a pour mesure :
dz
dS = r (z) dθ , avec pour tout z ∈ [0, h], r (z) = (h − z)tan α .
cos α
¨
#–
Et pour ce qui est de la surpression : F liq→S (surpression) = − (P (N) − P0 ) sin α dS u#–z
S
dz #–
¨
#–
F liq→S (surpression) = − (P (N) − P0 ) sin α (h − z)tan α dθ uz .
S cos α
D’après le paragraphe 4, la loi de pression dans le liquide, considéré incompressible, est
P (z) = P0 + µ g (zA − z). Il vient finalement :
¨
#–
F liq→S (surpression) = − µ g (zA − z) (h − z)(tan α )2 dθ dz u#–z
S
ˆ 2π ˆ h
= −µ g (tan α )2 (zA − z)(h − z)dzdθ u#–z
0 0
ˆ 0
= 2π µ g (tan α )2 (zA + u − h)(u) du u#–z ,
h
290
C OMPLÉMENT : NOTION DE POINT D ’APPLICATION DES FORCES DE PRESSION
a2 h ! 2 "
ˆ
#–
F liq→S (surpression) = −2π µ g 2 u + (zA − h)u du u#–z
h 0
& '
a2 h3 (zA − h)h2 #–
= −2π µ g 2 + uz ,
h 3 2
que l’on peut encore écrire :
& ' & '
#– h h
F liq→S (surpression) = µ gπ a2 −2 + (h − zA) u#–z = µ gπ a2 − zA u#–z .
3 3
On retrouve une fois de plus le même résultat, mais au prix de nombreux calculs.
On peut aussi exprimer cela de la façon suivante : soit O un point quelconque, choisi comme
#–
origine du repère
¨ cartésien (O, x, y, z), et soit F la résultante des forces de pression s’exerçant
#– #–
sur S : F = − P (N) dS.
S
Le point A d’application de cette résultante est celui pour lequel la somme des moments en O
#–
de toutes les forces élémentaires de pression est égal au moment en O de la force F appliquée
291
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
en A :
¨
# – #– # – #–
− ON ∧ P (N) dS = OA ∧ F .
S
Remarque
Le centre de poussée est aussi bien le point d’application des forces de pression que de
surpression.
Exemple
P0 z
P0
#–
g N dz #–
n (N)
dx y
A zA
O x
h
L
barrage
292
C OMPLÉMENT : NOTION DE POINT D ’APPLICATION DES FORCES DE PRESSION
¨ ˆ h! "
#– #–
soit encore : AN ∧ (P (N) − P0) dS = µ gL −z2 + zA z + hz − hzA dz u#–y .
S 0
h3 h2 zA h3 h
On cherche donc zA tel que − + + − h2zA = 0, dont la solution est zA = .
3 2 2 3
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• forces surfaciques, forces volumiques
dP
• statique dans le champ de pesanteur uniforme = −ρ g
dz
• facteur de Boltzmann
• résultante des forces de pression
• poussée d’Archimède
• équivalent volumique des forces de pression
• équation locale de la statique des fluides
• particule de fluide
• masse volumique
• pression
• éléments de statique des fluides
SAVOIR-FAIRE
• distinguer le statut des forces de pression et des forces de pesanteur
• connaître des ordres de grandeur de champs de pression dans le cas de l’océan et de
l’atmosphère
• exprimer l’évolution de la pression avec l’altitude dans le cas d’une fluide incompres-
sible et homogène et dans le cas de l’atmosphère isotherme dans le modèle du gaz parfait
• s’appuyer sur la la loi d’évolution de la densité moléculaire de l’air dans le cas de l’at-
mosphère isotherme pour illustrer la signification du facteur de Boltzmann
• exprimer la surface élémentaire dans un système de coordonnées adaptées
• utiliser les symétries pour déterminer la direction d’une force de pression
• expliquer le origines de la poussée d’Archimède
• exploiter la loi d’Archimède
• exprimer l’équivalent volumique de pression à l’aide d’un gradient
• établir l’équation locale de la statique des fluides
• définir la particule de fluide comme un système mésoscopique de masse constante
• citer les ordres de grandeur des masses volumiques de l’eau et de l’air dans les conditions
usuelles
• identifier la force de pression comme étant une action normale à la surface
# –
• utiliser l’équivalent volumique des forces de pression − gradP
• exprimer l’évolution de la pression avec l’altitude dans le cas d’un fluide incompressible
• exprimer l’évolution de la pression avec l’altitude dans le cas de l’atmosphère isotherme
dans le modèle du gaz parfait
293
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
• particule de fluide • loi d’Archimède • force surfacique
• masse volumique • équation locale de la sta- • équivalent volumique des
• force surfacique tique des fluides actions de pression
• force volumique • • pression
• facteur de Boltzmann • particule de fluide
294
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
295
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
Exercices
APPROFONDIR
10.7 Tuba (⋆ )
1. Question préliminaire.
On considère une demi-sphère de rayon a plongée dans un liquide de masse volumique ρ
(voir figure ci-dessous, à gauche)) et posée sur le fond du récipient. On note P(0) la pression
en O.
z
h
a
#–
dSM
θ
M
a
O
a. Exprimer la pression en M en fonction de P(0), a et cos θ .
b. Comment est dirigée la résultante des forces de pression ? Exprimer la projection sur
Oz de la force exercée sur une surface dSM autour de M, en fonction de θ , P(M) et dSM .
c. Sachant que la surface élémentaire de largeur angulaire dθ faisant le tour de la demi-
sphère est dS = 2π a2 sin θ dθ , calculer la force exercée sur la demi-sphère.
2. Un plongeur débutant utilise un tuba dont l’embout est fermé par une balle lorsqu’il plonge
sous l’eau. La balle repose alors sur le tube (voir figure ci-dessus, à droite). On suppose que
la moité inférieure de la balle est dans le tube et la moitié supérieure en contact avec l’eau.
Le rayon de la balle est noté a = 1 cm et, lors de la plongée, le sommet de la balle est à
une profondeur h = 10 cm. On prendra g = 10 m.s−2 et la pression atmosphérique égale à
P0 = 1 bar.
a. Déterminer la force exercée par l’eau sur la balle.
b. Pourquoi le plongeur doit-il souffler plus fort pour soulever la balle lorsqu’il plonge que
lorsqu’il est dans l’air ?
296
A PPROFONDIR
Exercices
10.8 Fermeture d’un bassin par une bille (⋆ ⋆ ⋆)
Une sphère de bois de masse volumique ρ et de rayon R est complètement immergée dans un
bassin d’eau (de masse volumique ρe ) de profondeur H de telle manière qu’elle bouche un
trou circulaire de rayon r. z
1. Calculer la force que la sphère exerce sur le air
fond du bassin.
2. Application numérique : ρ = 850 kg.m−3,
ρe = 1000 kg.m−3, H = 0, 7 m, R = 0, 2 m, eau H
r = 0, 1 m et g = 9, 8 m.s−2 . R
3. Si on baisse le niveau de l’eau dans le bas-
sin existe-t-il une hauteur d’eau pour laquelle
r
la sphère monte à la surface avant qu’elle
n’émerge ? air
10.9 Étude d’un ballon sonde (⋆⋆)
Si le premier ballon-sonde au dihydrogène est dû à Gustave Hermitte et Georges Besançon
(1892), c’est incontestablement à l’ingéniosité et à la ténacité de l’atypique Léon Teisserenc
de Bort (1855-1913) qu’on doit la mise au point des techniques d’investigation par ballon-
sonde et la première cartographie atmosphérique.
On note (Oz) l’axe vertical ascendant, z = 0 au niveau du sol.
1. Étude de la troposphère.
La troposphère est la partie de l’atmosphère terrestre inférieure à 10 km. La troposphère fut
dénommée ainsi en 1902 par Léon Teisserenc de Bort (1855-1913) à partir de la racine «
tropos », le changement. Il découvrit aussi la stratosphère. On la considère comme un gaz
parfait de pression p(z), de température T (z) et de volume massique v(z). Au sol, on a la
pression p0 et la température T0 . Elle est en équilibre thermodynamique et mécanique et
obéit à la loi polytropique empirique :
p−k (z).T (z) = p−k
0 .T0 avec k = 0, 15. (10.1)
a. Comment peut-on qualifier la transformation correspondant au cas k = 0 ?
b. Définir les mots homogène et isotrope. Caractérisent-ils la troposphère ?
c. Donner l’équation d’état d’un gaz parfait liant p(z), v(z), R, Mair et T (z).
dp
d. Exprimer la loi de la statique des fluides avec g, et v(z).
dz
dT (z)
e. On appelle gradient thermique la variation de la température par mètre : = −δ .
dz
Déduire δ en fonction de k, de la masse molaire de l’air Mair , de l’accélération de la pe-
santeur g et de la constante des gaz parfaits R. Calculer numériquement δ sachant que
Mair = 29 g.mol−1 , g = 9, 8 m.s−2 et R = 8, 32 J.K−1 .mol−1 .
f. Donner la loi de variation T (z) en fonction de T0 , δ et z.
g. On considère une quantité constante de n moles de gaz parfait à l’altitude z qui évolue
dans la troposphère. On note V (z) le volume qu’elle occupe à l’altitude z et V0 son volume au
V (z)
sol. Déterminer la loi en fonction de δ , z, T0 et k.
V0
297
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
Exercices
100
ionosphère
mésosphère
z(km)
stratosphère
0, 0 troposphère
−50 0, 0
T (◦ C)
On considérera dans tout le problème que le mélange gazeux est sec au sens où on ne tiendra
pas compte de la proportion variable de vapeur d’eau proportionnelle à la température et
responsable des phénomènes de condensation en pluie, brouillard ou neige de l’air chaud qui
s’élève et se refroidit.
On notera M la masse molaire de l’air, g le champ de pesanteur supposé uniforme, R la
constante des gaz parfaits, k la constante de Boltzmann, n′ le nombre de moles et n la densité
volumique de molécules à l’altitude z.
On admettra que l’air est un gaz parfait.
298
A PPROFONDIR
Exercices
1. Atmosphère isotherme :
On suppose dans un premier temps que la température est constante dans la troposphère.
a. Établir que la pression ne dépend que de l’altitude z. On prendra l’axe vertical orienté
vers le haut.
b. Déterminer l’expression de la pression P en fonction de l’altitude en supposant que
l’atmosphère est isotherme à la température T . On note P0 la pression à l’altitude z = 0.
c. Montrer que l’équation des gaz parfaits peut s’écrire sous la forme P = nkT .
& '
E(z)
d. En déduire l’expression de n sous la forme n0 exp − . On donnera les expres-
kT
sions de n0 et E(z).
e. Donner la signification physique de E(z) et kT .
P(z)
f. Calculer le rapport pour z = 10 km en supposant une atmosphère isotherme à la
P0
température T = 288 K.
g. Montrer que 70% de la masse totale de l’air est située en dessous de 10 km dans cette
hypothèse.
2. Atmosphère adiabatique et polytropique :
On renonce à l’hypothèse d’une atmosphère isotherme pour passer à une atmosphère adiaba-
tique.
5 7
a. Les capacités thermiques molaires de l’air sont CV = R et CP = R. Exprimer la
2 2
valeur du coefficient γ .
b. On rappelle que pour une transformation quasistatique adiabatique d’un gaz parfait, le
produit PV γ est constant. Montrer que le produit T x Py est constant et exprimer x et y en
fonction de γ .
dT dP
c. En déduire la relation donnant en fonction de et γ .
T P & '
dT
d. Établir l’expression du gradient de température adiabatique en fonction de
dz adia
γ , M, g et R. Donner sa valeur pour l’air.
e. À partir de la figure ci-dessus, donner& la valeur
' de la température à 10 km ainsi que
dT
la valeur du gradient de température réel . La comparer à la valeur du gradient
dz réel
adiabatique.
f. Les transformations réelles au sein de l’atmosphère ne sont ni isothermes ni adiaba-
tiques mais entre les deux. On les dit polytropiques et elles vérifient PV q constant avec
1 < q < γ . Donner la valeur de q à partir des données expérimentales.
g. En déduire la distribution correspondante de la température en fonction de l’altitude.
h. Même question pour la pression en fonction de la température.
i. Même question pour la pression en fonction de l’altitude.
j. En déduire la pression et la température à 10 km.
299
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
En supposant que le plongeur n’expire pas d’air pendant la remontée, le poumon contient
n moles d’air. Si on note V le volume à la profondeur h et V0 à la surface : nRT = PV =
P0V0 donc V0 = PVP0 = 1, 98V = 5, 94 L. Le poumon devrait doubler de volume, ce qui est
impossible.
300
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
10.4 Pression au sommet de l’Everest
1. D’après l’énoncé, la loi de température est T (z) = T0 − az avec T (0) = T0 = 293 K et :
T (8850) − T(0)
a=− = 6, 8 10−3 K.m−1
8850
m MP
2. L’équation de la statique des fluides s’écrit dP = −ρ gdz avec ρ = = . On en dé-
V RT
dP Mg dz
duit l’équation différentielle =− en tenant compte de la dépendance avec
P R T0 − az
l’altitude de la température. On intègre entre 0 où la pression est P0 et z et on obtient :
& ' Mg
az aR
P = P0 1 − .
T0
#– z
La force élémentaire dF exercée par l’eau sur la surface dS
(en trait gras sur la figure) est :
#– #– eau #–
dF = P(M)dS = P(M)dSu#–x M dF
h x
où u#–x est le vecteur unitaire de l’axe Ox et dS = ℓdz.
O
#–
Il faut donc calculer la pression en M avec la loi barométrique P(M) = P0 + ρ gz, soit : dF =
(P0 + ρ gz)ℓdze#–x . La force totale est obtenue en intégrant :
h
1
ˆ
F= (P0 + ρ gz)ℓdz = P0 hℓ + ρ gh2 ℓ.
0 2
301
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
Exercices
Corrigés
(sans gaz enfermé) est légèrement supérieure à celle de l’eau. Avec les poumons vides, la
force de poussée d’Archimède est de norme inférieure à celle du poids. Avec les poumons
pleins, c’est le contraire. Quand on descend sous l’eau, avec les poumons pleins (ce qui est
préférable pour tenter de battre un record), les parties compressibles du corps (essentiellement
les poumons, remplis de gaz) voient leur volume diminuer, sous l’action de la pression am-
biante qui s’accroît. La force de poussée d’Archimède diminue. À une certaine profondeur,
elle devient égale au poids et l’apnéiste est en situation d’impesanteur. Au-delà, même en
gardant les poumons remplis, le poids l’emporte sur la poussée d’Archimède et il coule. On
sait d’après les données expérimentales que la profondeur de l’impesanteur est de l’ordre de
15 m. On note µ la masse volumique de l’eau de mer (les compétitions d’apnée se déroulent
en mer), Vcv le volume du corps avec poumons vides et Vp0 le volume des poumons lorsque
l’apnéiste est hors de l’eau ou à la surface. L’ordre de grandeur du volume des poumons est
Vp0 ≃ 6 L. La masse volumique de l’eau de mer est légèrement supérieure à celle de l’eau
douce : µ = 1,02 kg·L−1 . On appele (Oz) l’axe vertical descendant, avec z = 0 au niveau
de la surface. Dans le référentiel terrestre, supposé galiléen, on applique le théorème de la
résultante cinétique à l’apnéiste à la profondeur zi où il est en impesanteur, en notant Vp (zi )
#–
le volume de ses poumons à cette profondeur : mgu#–z − µ (Vcv + Vp (zi )) gu#–z = 0 . À une pro-
fondeur z, la pression ambiante est P (z) = P (0) + µ gz. Le volume des poumons Vp (z) peut
s’estimer non pas au moyen d’une évolution adiabatique mais plutôt isotherme, car la tem-
P (0)
pérature au sein du corps est entretenue à une valeur quasiment constante. Vp (z) = Vp0 .
P(z)
En notant x le pourcentage du volume de l’apnéiste qui émerge à la surface, l’application du
#–
théoème de la résultante cinétique s’écrit à la surface : mgu#–z − (1 − x) µ (Vcv + Vp0) gu#–z = 0 .
Il vient après calculs,&et en notant P0 la
' pression P (0) à la surface, que l’on peut prendre égale
P0
µ Vp0 1 −
P + µ gzi
à 1 bar : x = & 0 ' = 4, 3%.
P0
m + µ Vp0 1 −
P0 + µ gzi
10.7 Tuba
1. a. On ne peut pas utiliser la poussée d’Archimède car la demi-sphère est posée au fond
d’un récipient. En appliquant la loi barométrique P(M) = P(O) − ρ g(zM − z0 ) = P(O) −
ρ ga cos θ .
b. L’axe Oz étant un axe de symétrie, les composantes horizontales des forces de pres-
sion s’annulent. La force résultante est portée par (Oz) et c’est pour cela qu’on projette
la force élémentaire sur l’axe (Oz). La force de pression exercée par le liquide en M est
#– #–
dF M = −P(M)dSM , soit en projection sur (Oz) : dFz = −P(M) cos θ dSM .
c. Avec l’expression de dSM et de P(M), on peut exprimer dFz :
302
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
2. a. On peut appliquer l’expression démontrée
& à la question
' précédente, sachant qu’alors
P0 ρ gh ρ ga
P(O) = P0 + ρ g(h + a) d’où : Fz = −2π a2 + + = −32 N.
2 2 6
b. S’il n’y avait que la pression atmosphérique, la force serait −π a2P0 . On voit d’après
l’expression précédente, que sous l’eau la force est plus importante (de 0.3 N).
La pression en un point de cote z dans l’eau est donnée par : P(z) = Pa + ρe g(H − z). En
fonction de l’angle θ des coordonnées sphériques, on obtient :
On trouve :
& & '
H! 2 " 1 1 1
Fz = ρe g2π R2 cos θ0 − 1 + R − cos θ0 + cos3 θ0 )
2 3 2 6
La force exercée par la sphère sur le fond du bassin est donc
& & & '''
#– ρe 3H ! 2 " 1 3 1
R = Mb g 1 − cos θ0 − 1 + R − cos θ0 + cos3 θ0 u#–z .
ρ 4 2 4 6
I #–I
2. L’application numérique donne I R I = 170 N.
303
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
Exercices
Corrigés
f. On en déduit : T (z) = T0 − δ z.
g. On applique la loi des gaz parfaits au niveau du sol et à l’altitude z : p(z)V (z) = nRT (z)
et p0V0 = nRT0 . On effectue le rapport de ces deux équations en utilisant la relation (10.1) :
& '1− 1
V (z) T (z) p(z) V (z) T (z) k
= ⇒ =
V0 T0 p0 V0 T0
& ' 1
V (z) T0 − δ z 1− k
d’où avec l’expression de T (z) = .
V0 T0
2. a. La force F est égale à la poussée d’Archimède moins le poids du dihydrogène. Étant
donné que l’on suppose les deux gaz parfaits, le gaz dans le ballon et l’air déplacé occupant
le même volume correspondent au même nombre de moles n0 : F = n0 (Mair − MH2 )g.
mB
b. Pour que le ballon décolle, il faut : F > mB g soit n0 > nmin avec : nmin = .
Mair − MH2
304
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
c. L’altitude maximale est atteinte lorsque le ballon aura atteint son volume maximal 10V0 .
En utilisant l’expression de la question 1.g, on en déduit l’altitude h correspondante :
( & ' k )
T0 10V0 k−1
h= 1− = 19, 2 km
δ V0
Cette altitude est au-delà de la limite supérieure de la troposphère donc le modèle utilisé n’est
plus valable.
305
CHAPITRE 10 – S TATIQUE DES FLUIDES
Exercices
Corrigés
e. La lecture de la température
& ' à 10 km donne −45◦ C. Le gradient obtenu par la pente de
dT
la courbe est donc ici = −5, 7.10−3K.m−1 . Cette valeur est supérieure à la valeur
dz réel
obtenue dans l’hypothèse adiabatique.
& f. ' La valeur de q est obtenue par une relation analogue à celle utilisée avec γ , à savoir
dT Mg (1 − q) Mg
= . On en déduit q = ! " = 1, 20.
dz réel Rq Mg + R dT dz réel
dT
g. La valeur est constante donc par intégration, on en déduit T = T0 − 5, 7.10−3z.
dz
h. Par une démonstration analogue à celle de question 2, on en déduit
& ' q
T q−1
P = P0
T0
306
11
Ce chapitre a pour vocation de mettre en place des outils et des notations qui permettront
d’appréhender les fluides en écoulement. Le champ des vitesses eulérien y est introduit ; il
sera utile pour effectuer des bilans de masse.
b) Trajectoires
À la description lagrangienne est associée la notion de trajectoire : la trajectoire d’une par-
ticule de fluide est l’ensemble des positions occupées successivement au cours du temps par
cette particule.
Expérimentalement, on peut les visualiser en injectant dans le fluide des traceurs (colorant,
poudre solide, bulles gazeuses) puis en prenant une photo avec un temps de pose très long.
L’équation de la trajectoire d’une particule P s’obtient en éliminant le temps entre les diffé-
rentes équations horaires du mouvement de cette particule. Par exemple, en utilisant le sys-
tème de coordonnées cartésiennes, il faut éliminer le temps t entre les expressions de xP (t),
1. Jospeh-Louis Lagrange, 1736−1813, mathématicien et physicien français, sucessivement professeur à l’École
d’artillerie de Turin, directeur des mathématiques à l’Académie des Sciences de Berlin, membre de l’Académie
des Sciences française à paris, où il participe à la création de l’École polytechnique. On lui doit de nombreuses
publications dans tous les domaines des mathématiques et de la mécanique.
2. Leonhard Euler, 1707 − 1783, mathématicien et physicien suisse, qui développa une œuvre considérable en
astronomie, sciences physiques et mathématiques, à Saint-Pétersbourg, en Russie.
308
D ESCRIPTIONS LAGRANGIENNE (COMPLÉMENT ) ET EULÉRIENNE
yP (t) et zP (t).
Exemple
Soit une particule de fluide dont les équations horaires du mouvement sont :
xP = 3 cos (5yP ) et zP = 5.
Dans la description eulérienne, les grandeurs physiques ne sont donc plus attachées
à des particules de fluide mais sont des fonctions à la fois de l’espace et du temps ; on
définit ainsi le champs eulérien des vitesses #–
v (M,t).
309
CHAPITRE 11 – D ÉBITS ET LOIS DE CONSERVATION
magnétique des chapitres 16 et 18 , on définit ici les lignes de champ des vitesses, appelées
lignes de courant.
À un instant t fixé, une ligne de courant est une courbe tangente en tout point M au
champ des vitesses #– v (M,t). Elle est orientée dans le sens du champ des vitesses.
#–
v (M1 ,t) #–
R v (M2 ,t)
M3
M2
M1 #–
v (M3 ,t)
Figure 11.1 – Ligne de courant.
Une ligne de courant est une courbe définie à un instant fixé, alors qu’une trajectoire est une
! courbe associée à une certaine durée : le temps nécessaire à la particule de fluide pour la
parcourir.
L’équation d’une ligne de courant, à t fixé, s’obtient en écrivant qu’en tout point M de la
courbe, le champ des vitesses #– v (M,t) est colinéaire au déplacement vectoriel élémentaire
# – # –
dOM le long de la courbe : #–v (M,t) = K dOM.
# – #–
Ceci peut s’écrire au moyen d’un produit vectoriel : #– v (M,t) ∧ dOM = 0 , qui conduit, à t
fixé, à des équations différentielles, qu’il faut intégrer pour relier les coordonnées spatiales
entre elles.
# –
En coordonnées cartésiennes, #– v (M,t) = K dOM conduit à vx = Kdx, vy = Kdy et vz = Kdz,
d’où :
dx dy dz
= = .
vx vy vz
Exemple
Soit un écoulement défini par le champ des vitesses défini en coordonnées cartésiennes
de la façon suivante :
x # t$
vx (x, y, z,t) = 2 , vy (x, y, z,t) = −v0 exp − et vz (x, y, z,t) = 0.
τ θ
# – dx dy dx # t$
#–
v (M,t) = K dOM conduit à = soit τ v0 exp − = −dy et dz = 0.
vx vy 2x θ
La dernière équation conduit à z = constante : les lignes de courant sont dans des plans
orthogonaux à l’axe Oz.
τ v0 # t$
La première équation, à t fixé, s’intègre en y = exp − ln x + K1 .
2 θ
Ainsi, à chaque instant, on obtient des lignes de courant en forme de fonctions logarith-
miques, qui se distinguent les unes des autres par le choix de la constante K1 .
310
D ESCRIPTIONS LAGRANGIENNE (COMPLÉMENT ) ET EULÉRIENNE
De la même façon que pour les tubes de champ électrique et les tubes de champ magnétique
dans les chapitres 16 et 18, on définit ici les tubes de champ des vitesses, appelés tubes de
courant.
À un instant t fixé, un tube de courant est l’ensemble des lignes de courant s’appuyant
sur un contour fermé donné. Le champ des vitesses #– v (M,t) est donc tangent en tout
point M à la surface du tube de courant.
contour
Γ
Figure 11.2 – Tube de courant.
P à t2
P à t1
sèche
cheveux
à t1
sèche
cheveux
à t2
On considère un écoulement simple, pour lequel les lignes de courant sont des droites paral-
lèles entre elles. Pour fixer les idées, imaginons qu’un tel écoulement puisse être obtenu à la
311
CHAPITRE 11 – D ÉBITS ET LOIS DE CONSERVATION
sortie d’un sèche-cheveux. Sur la figure 11.3, on représente ce sèche-cheveux à deux instants
distincts, t1 et t2 , avec t2 > t1 . Les lignes de courants sont en traits noirs à t1 , puis gris à t2 .
Entre ces deux instants, le sèche-cheveux a été lentement incliné pour le faire passer d’une
position à l’autre.
Une particule de fluide P est représentée en noir à t1 et en gris à t2 . Entre les deux instants,
elle a parcouru la trajectoire en pointillés qui rejoint ces deux points. Pour chacune des deux
positions de P, la trajectoire est tangente au champ des vitesses à l’instant considéré, donc
à la ligne de courant qui y passe. On voit clairement sur cet exemple la différence entre
les trajectoires et les lignes de courant. On admet que cette différence disparait pour des
écoulements stationnaires (cf paragraphe 7.1), c’est-à-dire indépendants du temps.
Lorsqu’un écoulement est stationnaire, les lignes de courants sont identiques aux tra-
jectoires.
dS
dS α2 dh1 α1
∥ #–
v (N1 ,t)∥ dt
N2 N1
∥ #–
v (N2 ,t)∥ dt
# –
α2 #–
v (N2 ,t) α1 dS1
#–
v (N1 ,t)
S # –
dS2
312
V ECTEUR DENSITÉ DE COURANT DE MASSE
V0 = S0 ℓ0 cos α0 .
# –
dV1 = #–
v (N1 ,t) · dS1 dt.
La masse de fluide traversant dS dans le voisinage de N1 par unité de temps, à l’instant t est
donc :
δ m1 δ V1 µ (N1 ,t) # –
(N1 ,t) = = µ (N1 ,t) #–
v (N1 ,t) · dS1 .
dt dt
S0 2€
2€
α0
h0 h0
ℓ0
Figure 11.5 – Volume d’un cylindre dont les génératrices ne sont pas normales à la base.
Le vecteur #–
ȷ masse a pour direction et pour sens ceux associés au mouvement local du fluide ;
sa norme représente, localement, la quantité de masse passant par seconde et par mètre carré
de section droite (c’est-à-dire de section orthogonale à #–
ȷ masse ).
313
CHAPITRE 11 – D ÉBITS ET LOIS DE CONSERVATION
δ m #– #–
= ȷ masse · dS.
dt
Remarque
#–
Sur le schéma de gauche de la figure 11.6, la composante selon dS de #– ȷ masse est po-
sitive ; le débit massique local est positif. En revanche, sur le schéma du centre, la
#–
composante selon dS de #– ȷ masse est négative ; le débit massique local est négatif.
#– N #–
ȷ masse dS
#– #–
N dS N dS #–
ȷ masse
#–
ȷ masse
S
4 Débit massique
Dans le paragraphe précédent, on a établi le débit massique local, pour une surface élémen-
taire dS. Le débit massique global s’obtient donc en intégrant sur toute la surface S, comme
celle du schéma de droite de la figure 11.6 :
¨ ¨
#– #–
Dm = #–
ȷ masse · dS = µ #–
v · dS [Dm ] = kg · s−1.
S S
Il est important de noter que le débit massique Dm est une grandeur algébrique, dont le signe
! dépend du sens qui a été choisi pour orienter la surface S. Le choix arbitraire du sens de
l’orientation de S est analogue au choix arbitraire du sens de la flèche associé à un courant
électrique i dans un fil. Le courant électrique i est un débit de charges, à travers la section du
fil, ce qui est tout-à-fait analogue à un débit de masse.
314
C ONSERVATION DE LA MASSE
5 Conservation de la masse
5.1 Équation locale de conservation de la masse en 1D
Commençons par une géométrie simple : un écoulement dans une canalisation, en forme de
cylindre circulaire, comme représenté sur la figure 11.7. Ce cylindre est supposé fixe dans
le référentiel R du laboratoire. On suppose que l’écoulement est unidimensionnel, parallèle
aux parois de la canalisation, c’est-à-dire que le champ des vitesses dans R prend la forme
v (x,t) u#–x en coordonnées cartésiennes.
En l’absence de réactions nucléaires, il ne peut y avoir de création de masse (à partir d’éner-
gie), ni de disparition. En revanche, il peut y avoir des échanges.
Pour effectuer un bilan de masse, on considère une surface fermée S, fixe dans R, à travers
laquelle le fluide s’écoule. Un telle surface, définie par un observateur à des fins d’analyse
porte le nom de surface de contrôle. Le volume qu’elle enferme porte le nom de volume de
contrôle.
On prend ici comme volume de contrôle le cylindre élémentaire compris entre x et x + dx. La
masse qui s’y trouve à l’instant t + dt est égale à celle qui s’y trouvait à t moins celle qui est
sortie à travers les différentes parois pendant dt, plus celle qui est rentrée à travers ces parois
pendant dt. Compte tenu de la forme de l’écoulement considéré ici, les échanges de masse ne
se font qu’à travers les faces de gauche et de droite ; il n’y a aucun échange à travers la paroi
latérale de la surface de contrôle.
La masse contenue dans le volume de contrôle à l’instant t est δ m (x,t) = µ (x,t) dSdx.
Celle qui y est contenue à l’instant t + dt est δ m (x,t + dt) = µ (x,t + dt)dSdx.
Sur la figure 11.7, on fait le choix d’orienter les faces de gauche et de droite de la surface
de contrôle vers la droite. Le flux du vecteur #–ȷ masse à travers la face de gauche sera donc un
débit entrant, et celui à travers la face de droite, un débit sortant. Pour ne pas surcharger la
figure, la légende concernant le vecteur #– ȷ masse n’apparait que sur les faces de gauche et de
droite.
dSu#–x #– #–
ȷ masse (x + dx,t)
dS ȷ masse (x,t) dSu#–x
x
x x + dx
Figure 11.7 – Échange de masse à travers les deux faces d’un cylindre.
#–
ȷ masse (x,t) · (dSu#–x ) dt = jx masse (x,t) dSdt.
315
CHAPITRE 11 – D ÉBITS ET LOIS DE CONSERVATION
L’équation locale de conservation de la masse s’écrit donc, après simplification par dSdz :
m (t + dt) − m (t)
" "
#– #– #– #–
m (t + dt) = m (t) − ȷ masse · dS dt, soit encore =− ȷ masse · dS.
S dt S
dm
" "
#– #–
=− #–
ȷ masse · dS = − µ #–
v · dS.
dt S S
On peut d’ailleurs partir de cette équation intégrale pour donner une nouvelle démonstration
de l’équation locale. L’équation ci-dessus peut encore s’écrire :
˚ ˚ "
#–
µ (x, y, z,t + dt)dτ = µ (x, y, z,t) dτ − #–
ȷ masse · dS dt,
V V S
soit :
! "
˚ "
#–
µ (x, y, z,t + dt) − µ (x, y, z,t) dτ + #–
ȷ masse · dS dt = 0.
V S
316
D ÉBIT VOLUMIQUE
∂µ ∂µ
˚ " ˚ "
#– #–
dtdτ + #–
ȷ masse · dS dt = 0 soit dτ + #–
ȷ masse · dS = 0.
V ∂t S V ∂t S
Ceci étant vrai quel que soit V , la fonction intégrée est nulle.
∂µ
= − div #–
ȷ masse .
∂t
6 Débit volumique
Pour calculer ce débit Dv , il faut tenir compte de tous les volumes élémentaires du type δ V1
(calculé dans le paragraphe 3.1 de la page 312) qui traversent les portions élémentaires dS de
la surface S pendant dt, diviser par la durée infinitésimale d’observation dt et intégrer sur la
surface S :
¨
#–
Dv = #–
v · dS et [Dv ] = m3 ·s−1 .
S
Remarque
On pourrait être tenté d’introduire un vecteur densité de courant de volume #– ȷ volume ,
puisque l’on s’intéresse ici à un transport de volume.
De la même façon que #– ȷ masse = µ #–
v , µ étant la masse volumique, c’est-à-dire la densité
volumique de masse, on aurait #– ȷ volume = 1 #–
v = #–
v , le 1 représentant la « densité volu-
mique de volume ». Le vecteur densité de courant de volume est donc tout simplement
le champ des vitesses lui-même.
7 Écoulements particuliers
Pour terminer ce chapitre, on étudie deux cas particuliers d’écoulements, rencontrés assez
fréquemment.
317
CHAPITRE 11 – D ÉBITS ET LOIS DE CONSERVATION
Ligne de courant de masse et tube de courant de masse De la même façon que l’on a
défini les lignes de courant et les tubes de courant associés au champ des vitesses (c’est-à-
dire la densité de courant de volume), on peut définir des grandeurs similaires pour le vecteur
densité de courant de masse :
À un instant t fixé, une ligne de courant de masse est une courbe tangente en tout point
M au vecteur densité de courant de masse #– ȷ masse (M,t) = µ #–
v . Elle est orientée dans
#–
le sens du champ ȷ masse (M,t).
À un instant t fixé, un tube de courant de masse est l’ensemble des lignes de courant
de masse s’appuyant sur un contour fermé donné. Le vecteur densité de courant de
ȷ masse = µ #–
masse #– v est donc tangent en tout point M à la surface du tube de courant de
masse.
Pour illustrer cela, on prend comme surface de contrôle un tube de courant de masse, comme
le montre la figure 11.8 page suivante. L’ensemble
" S = S1˚∪ S2 ∪ S3 constitue une surface
# –
fermée. D’après le théorème d’Ostrogradski, µ #–
v · dS = div (µ #–
v ) dτ .
" S V
#–
Ainsi, pour un écoulement stationnaire, µ #–
v · dS = 0, ce que l’on peut décomposer en :
¨ ¨ ¨ S
#– #– #– #–
µ v · dS1g +
#– µ v · dS2 +
#– µ v · dS3 = 0, le choix de dS1g étant imposé par le fait
#–
S1 S2 S3
que la surface S est fermée (choix de la normale sortante).
318
É COULEMENTS PARTICULIERS
#– S3
S1 dS3
µ2 #–
v2
#–
#– dS1d V
#–
dS2
dS1g
µ1 #–
v1
Dm1
tube de courant de masse Dm2 S2
#–
Par propriété du tube de champ, sur S3 , µ #–
v est orthogonal à dS3 . Il vient :
¨ ¨ ¨ ¨
#– #– #– #–
µ v · dS1g +
#– µ v · dS2 = 0, soit encore
#– µ v · dS1d =
#– µ #–
v · dS2 = 0, ce qui
S1 S2 S1 S2
exprime bien que le débit massique Dm1 entrant par la face de gauche du tube de courant est
égal au débit massique Dm2 sortant par la face de droite.
Application : « loi des nœuds » pour les débits massiques Lorsque l’écoulement est
stationnaire, et qu’un tube de courant de masse présente des bifurcations, donc l’équivalent
de nœuds en électricité, la conservation du débit massique établie ci-dessus permet d’écrire :
Les Dm i représentant les débits massiques à travers les surfaces ouvertes Si délimitant le tube
de courant, comme sur l’exemple de la figure 11.9.
En prenant l’exemple de la figure 11.9, cela donne : Dma − Dmb + Dmc = 0, ou bien encore
Dma + Dmc = Dmb .
319
CHAPITRE 11 – D ÉBITS ET LOIS DE CONSERVATION
Les débits massiques sont des grandeurs algébriques ; la valeur de αi = ±1 ne dépend que
! du choix, arbitraire, qui a été fait pour orienter la surface ouverte Si (c’est-à-dire le sens qui
#–
a été choisi pour dSi ), et ne préjuge en rien du caractère positif ou négatif de Dm i . Il en est
de même en électricité lorsque l’on choisit arbitrairement le sens de la flèche associée à un
courant électrique I : la quantité I est positive ou négative selon le sens que l’on a choisi pour
la flèche.
Lecture d’une carte de champ des vitesses d’un écoulement stationnaire Comme cela
est vu au paragraphe 2.3, lorsqu’un écoulement est stationnaire, les lignes de courant (qui
sont les mêmes à tout instant) sont identiques aux trajectoires des particules de fluide. Par
conséquent, une cartographie du champ des vitesses permet de prévoir le mouvement des
particules de fluide, mais aussi leur accélération. En effet, si entre t et t + dt, une particule
de fluide passe du point M au point M ′ , infiniment proche, l’accélération de la particule est
#– v (M ′ ,t + dt) − #–
#– v (M,t)
a (M,t) = , pour dt tendant vers 0. Or, l’écoulement étant station-
dt
v (M ′ ,t) − #–
#– v (M,t)
v (M ′ ,t + dt) = #–
naire, on a #– v (M ′ ,t). On a donc #–
a (M,t) = .
dt
y
M′
M
zoom
v (M ′ ,t)
#–
#–
a (M,t) dt
− #–
v (M,t)
O x
Figure 11.10 – Exploitation d’une carte de champ des vitesses d’un écoulement stationnaire.
La figure 11.10 suivante illustre ceci dans le cas d’un écoulement stationnaire autour d’un cy-
lindre circulaire. Pour évaluer l’accélération en M du schéma de gauche, on utilise M ′ , point
le plus proche de M dans la direction du champ des vitesses en M, et en effectuant la somma-
v (M ′ ,t) et de − #–
tion vectorielle de #– v (M,t), on accède à #–
a (M,t), au facteur multiplicatif dt
près, comme le montre le schéma agrandi à droite.
Remarque
Le caractère stationnaire d’un écoulement dépend du référentiel d’étude. Par exemple,
lorsqu’un navire avance lentement en direction d’un quai, un passager qui observe
l’écoulement d’eau autour de l’étrave voit un écoulement stationnaire, dans le réfé-
rentiel du bateau. En revanche, pour une autre personne, immobile sur le quai, l’écou-
lement n’est pas stationnaire, puisque la zone d’eau remuée par l’étrave se déplace en
direction du quai.
320
É COULEMENTS PARTICULIERS
Un fluide incompressible, c’est-à-dire dont la masse volumique est une grandeur invariable,
est nécessairement toujours en écoulement homogène et incompressible. Un fluide compres-
sible peut être en écoulement homogène et incompressible, ou non, selon les conditions dans
lesquelles il s’écoule.
Un liquide est quasiment toujours modélisé comme un fluide incompressible, donc en écou-
lement homogène et incompressible.
Un gaz, bien que compressible, sera en général considéré en écoulement homogène et incom-
pressible aux vitesses subsoniques, c’est-à-dire inférieures à la célérité des ondes sonores qui
peuvent s’y propager. En effet, si une perturbation fait naître une variation locale de la masse
volumique dans un gaz, celle-ci s’y propage à la célérité du son et s’éloigne très vite.
Remarques
• un écoulement est qualifié d’incompressible si chaque particule de fluide garde tou-
jours la même masse volumique au cours de son évolution (ce qui n’empêche pas
d’autres particules de fluide d’avoir une masse volumique différente) ;
• un écoulement est qualifié d’homogène si, à tout instant, la masse volumique est la
même en tout point du fluide, à t donné ;
• si un écoulement est homogène et incompressible, à un instant t quelconque, toutes
les particules de fluide ont la même masse volumique, et puisqu’elles la conservent
par la suite, on a bien ∀M, ∀t, µ (M,t) = constante ;
• par ailleurs, si ∀M, ∀t, µ (M,t) = constante, alors la masse volumique ne dépend
pas des coordonnées d’espace, donc l’écoulement est homogène ; de plus, toutes les
particules de fluide ayant la même masse volumique en tout point à tout instant,
chacune conserve la sienne, donc l’écoulement est incompressible ;
• Il y a donc équivalence entre le caractère homogène et incompressible d’un écoule-
ment, et la propriété ∀M, ∀t, µ (M,t) = constante.
321
CHAPITRE 11 – D ÉBITS ET LOIS DE CONSERVATION
#– S3
S1 dS3 #–
v2
#– #–
#– dS1d V dS2
dS1g #–
v1
Dv1
tube de courant Dv2 S2
Pour illustrer cela, on prend comme surface de contrôle un tube de courant fixe et indéfor-
mable, comme le montre la figure 11.11. ¨Une démonstration
¨ analogue à celle utilisée pour
#– #– #– #–
les écoulements stationnaires, conduit à v · dS = v · dS = 0, ce qui exprime bien
1d 2
S1 S2
que le débit volumique Dv1 entrant par la face de gauche du tube de courant est égal au débit
volumique Dv2 sortant par la face de droite.
Première application : lecture d’une carte de lignes de courant Soit un écoulement ho-
mogène et incompressible pour lequel les lignes de courant sont invariantes par toute transla-
tion selon Oz, et dont la figure 11.12 donne une représentation dans le plan xOy, à un instant
t fixé.
SA SC
A
y B
C
z x
O
Figure 11.12 – Exploitation d’une carte de lignes de courant d’un écoulement
homogène et incompressible.
322
É COULEMENTS PARTICULIERS
Le tube de courant délimité par les lignes de courant grises et par deux plans parallèles à
celui du dessin, présente une section d’entrée (près de A) de taille moyenne, puis devient très
étroite en B, et enfin assez évasée en C. On peut en déduire que le champ des vitesses est
de norme moyenne en A, importante en B, et faible en C ; la direction du champ des vitesses
étant indiquée par celle des lignes de courant.
Seconde application : lien entre les sections et les vitesses Dans des régions où les écou-
lements peuvent être considérés comme parfaits (cf chapitre 15), le champ des vitesses est
quasiment uniforme dans des sections droites comme les sections contenant le point A ou le
point C de l’exemple illustré sur la figure 11.12. En appelant vA la norme de la vitesse en A,
et SA la section droite en A, et en adoptant les mêmes notations pour C, on a : vA SA = vC SC .
323
CHAPITRE 11 – D ÉBITS ET LOIS DE CONSERVATION
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• particule de fluide
• champ eulérien des vitesses : vitesse de la particule de fluide
• masse volumique
• vecteur densité de courant de masse
• débit massique
• conservation de la masse
• écoulement stationnaire
• écoulement incompressible et homogène
• débit volumique
SAVOIR-FAIRE
• distinguer vitesse microscopique et vitesse mésoscopique
• définir la particule de fluide comme un système mésoscopique de masse constante
• citer les ordres de grandeurs des masses volumiques de l’eau et de l’air dans les condi-
tions usuelles
• définir le débit massique et l’écrire comme le flux du vecteur µ #–v à travers une surface
orientée
• écrire une équation bilan, globale ou locale traduisant la conservation de la masse
• définir un écoulement stationnaire et les notions de ligne de courant et de tube de courant
de masse
• exploiter la conservation du débit massique
• à partir d’une carte de champ des vitesses d’un écoulement stationnaire, décrire qualita-
tivement le champ des accélérations
• définir un débit volumique
• écrire le débit volumique comme le flux de #– v à travers une surface orientée
• justifier la conservation du débit volumique le long d’un tube de courant fixe et indéfor-
mable pour un écoulement homogène et incompressible
MOTS-CLÉS
• vitesse mésoscopique • tube de courant • conservation de la masse
• vitesse microscopique • vecteur densité de courant • écoulement stationnaire
• champ eulérien des vi- de masse • écoulement homogène et
tesses • débit massique incompressible
• ligne de courant • débit volumique
324
12
Dans le chapitre 10 sur la statique des fluides, on ne rencontre qu’un seul type de forces
surfaciques, c’est-à-dire d’actions de contact : les forces de pression. En présence d’écou-
lement, une autre action de contact apparait, du fait de la viscosité des fluides. Après avoir
introduit les lois de forces pour des fluides newtoniens, on étudiera des profils d’écoulements
visqueux. On reviendra également rapidement sur les forces volumiques, afin de généraliser
leurs expressions vues en statique.
S
#–
n
extérieur
N
fluide étudié #–
δ F st dS plan tangent
La densité surfacique de force, appelée aussi contrainte surfacique, est la force par unité
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
de surface :
#–
δ Fs
τ#–s (N,t) = (N,t) et [τs ] = Pa = N.m−2 .
dS
Elle se décompose en une contrainte surfacique normale et une contrainte surfacique tangen-
tielle :
τ#–s (N,t) = τ#s–n (N,t) + τ#st– (N,t) .
#– #–
δ F s pression (N,t) = −P (N,t) dS (N) = −P(N,t) dS #–
n (N) .
O O O
326
FORCE TANGENTIELLE DE VISCOSITÉ
Dans tous les cas, le point A, en contact avec le vase, a le même mouvement : il tourne avec
le vase, par rapport auquel il est immobile.
Du fait de la viscosité, cette première couche tend à entraîner dans son mouvement celle qui
lui est immédiatement intérieure ; celle-ci entraîne à son tour la suivante, et ainsi de suite.
Le mouvement se transmet de proche en proche, depuis la couche la plus externe, solidaire
du vase, jusqu’à l’axe Oz. Il y a diffusion de la quantité de mouvement, depuis les couches
externes de fluide, vers les couches les plus internes. Cette notion de diffusion de la quantité
de mouvement est reprise dans le chapitre 13.
On commence par un écoulement très simple : deux plaques solides, planes, parallèles, sont
distantes de a. Celle du bas est fixe dans le référentiel R = {O, x, y, z} du laboratoire ; l’autre
est animée d’une vitesse #– v constante, selon u#–z , comme le montre la figure 12.3. Un fluide
occupe l’espace entre les deux plaques ; il est mis en mouvement par celles-ci. L’écoulement
est homogène, incompressible et stationnaire ; avec des plaques infiniment longues, il est
appelé écoulement de Couette plan. Les grandeurs physiques (champ des vitesses, pression)
sont invariantes par toute translation selon Oz, du fait du caractère infini des plaques. Dans
ce paragraphe, l’écoulement est, de plus, stationnaire.
Ici encore, les couches le fluide directement en contact avec les plaques solides sont immo-
biles par rapport à elles.
Compte tenu des conditions de l’écoulement, le champ des vitesses se met sous la forme
#–
v (M,t) = vz (x,t) u#–z . Dans l’exemple choisi, à l’instant t correspondant au dessin, vz (x,t) est
une fonction croissante de x.
x #–
v0
plaque mobile
particule x+
x0 dx #–
g
dx
particule x−
y
O plaque fixe z
Figure 12.3 – Écoulement entre une plaque fixe et une mobile, dit de Couette plan.
Sur la figure 12.3, on repère 2 particules de fluide voisines, situées de part et d’autre du plan
x = x0 . Celle se trouvant dans le domaine x < x0 est baptisée « particule x− », et celle se
trouvant dans le domaine x > x0 , « particule x+ ».
Construisons une loi phénoménologique linéaire, pour rendre compte des actions de contact
entre ces deux particules de fluide, du fait de la viscosité. L’intuition permet de penser que :
• la particule la moins rapide tend à freiner l’autre, de la même façon que la plus rapide tend
327
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
#– #–
à entraîner l’autre, donc δ F x+ →x− est selon +u#–z et δ F x− →x+ est selon −u#–z (d’ailleurs le
#– #–
principe des actions réciproques permet d’écrire δ F x+ →x− = −δ F x− →x+ ;
• la force d’interaction est d’autant plus grande que la différence de vitesse entre les deux
∂ vz
particules est plus grande, donc δ Fx+ →x− et δ Fx− →x+ sont proportionnelles à (x0 ) ;
∂x
• la force, qui s’exerce à travers la surface de contact augmente avec la taille de cette surface,
donc δ Fx+ →x− et δ Fx− →x+ sont proportionnels à dS = dy dz ;
• la force dépend du fluide choisi, donc on introduit un coefficient η , caractéristique de
celui-ci.
L’expérience montre que tous ces points sont assez bien vérifiés pour un grand nombre de
fluides qualifiés de newtoniens.
#– ∂ vz #– ∂ vz
δ F x− →x+ = −η dy dz u#–z et δ F x+ →x− = +η dy dz u#–z .
∂x ∂x
La viscosité dynamique des fluides varie dans une gamme extrêmement étendue. Elle est
nulle pour l’hélium superfluide (Hélium II), et tend vers l’infini lorsque les fluides deviennent
solides. A 500°C, la viscosité du verre est de l’ordre de 1.1013 Pl. On donne, pour une tem-
pérature de 20°C et une pression de 1 bar :
328
FORCE TANGENTIELLE DE VISCOSITÉ
Les huiles utilisées pour la lubrification des moteurs thermiques sont en général caractérisées
par 2 nombres séparés par la lettre W, par exemple 10W40. Le premier nombre, placé avant
la lettre W, exprime la capacité du moteur à démarrer en hiver (W pour Winter), à basse
température : plus le nombre est faible, plus la température à partir de laquelle l’huile peut
s’écouler, est basse. Le second nombre exprime la viscosité à chaud, c’est-à-dire à 100°C.
Les valeurs numériques sont normalisées (norme SAE J300) mais ne correspondent pas du
tout à une viscosité exprimée en Pl.
La viscosité des gaz augmente avec la température, mais dépend peu de la pression. Même
les gaz parfaits présentent une viscosité.
Les liquides ont une viscosité qui diminue lorsque la température augmente, mais qui aug-
mente avec la pression. La viscosité de l’eau liquide évolue avec la température de la façon
suivante :
plaque fixe
particule r+
particule x+ dθ dr
dx P1
P2
P1 dx P2 r dz
particule x− particule r−
#–
g #–
g
x
x plaque fixe
tube fixe
y z z
O O L
y
Figure 12.4 – Écoulement de Poiseuille plan et de Poiseuille cylindrique.
329
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
de gauche de la figure 12.4. Cet écoulement, supposé ici horizontal, est assuré par une dif-
férence de pression entre l’entrée (P1 ) et la sortie (P2). Le champ des vitesses s’écrit ici
#–
v (M,t) = vz (x,t) u#–z .
Pour l’expression de la force de viscosité, c’est-à-dire de cisaillement, le contexte est similaire
à celui de l’écoulement de Couette plan, et on peut écrire :
#– ∂ vz #– ∂ vz
δ F x− →x+ = −η dy dz u#–z et δ F x+ →x− = +η dy dz u#–z .
∂x ∂x
#– ∂ vz #– ∂ vz
δ F r− →r+ = −η rdθ dz u#–z et δ F r+ →r− = +η rdθ dz u#–z .
∂r ∂r
330
PROFILS DE VITESSES DE CERTAINS ÉCOULEMENTS PARALLÈLES
#–
v (Ns ∈ solide,t) S
S η2
solide en mouvement
δ F 2→1 fluide 2
#–
x N x dS
! " fluide 1
δ F 1→2 N
#– fluide étudié #–
v N f ∈ fluide,t η1
y z y z
O O
Figure 12.5 – Interfaces fluide-solide et fluide-fluide.
Remarque
Dans le cadre de modèles très simplifiés, d’écoulements dits « parfaits », on peut être
amené à considérer que le fluide en contact avec le solide glisse sur ce dernier. Il n’y a
331
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
alors plus de condition d’adhérence sur les parois solides. Le modèle de l’écoulement
parfait est développé dans le chapitre 15.
#–
v 1 (M,t) = v1z (x) u#–z et #–
v 2 (M,t) = v2z (x) u#–z .
D’autre part, la force élémentaire, due à la viscosité, exercée à travers la surface élémen-
taire dydz par le fluide 1 sur le fluide 2, dans le voisinage de N, s’écrit :
#– ∂ v1z
δ F 1→2 (N) = −η1 (0) dy dz u#–z .
∂x
#– ∂ v2z
δ F 2→1 (N) = +η2 (0) dy dz u#–z .
∂x
#– #–
Le principe des actions réciproques δ F 2→1 (N) = −δ F 1→2 (N), conduit donc à la condi-
tion de raccordement, dans le plan x = 0 de l’interface :
∂ v2z ∂ v1z
η2 (0) = η1 (0) .
∂x ∂x
Remarque
Si l’un des deux fluides est beaucoup moins visqueux que l’autre (par exemple l’air,
bien moins visqueux que l’eau), le principe des actions réciproques peut prendre une
∂ v1z
forme simplifiée : dans le cas de l’exemple ci-dessus, η2 ≪ η1 conduit à (0) ≃ 0.
∂x
332
PROFILS DE VITESSES DE CERTAINS ÉCOULEMENTS PARALLÈLES
x + dx #–
dx g
x
dz
y z
O plaque fixe z
Figure 12.6 – Écoulement entre une plaque fixe et une mobile, dit de Couette plan.
On prend comme système une particule de fluide, de dimensions dx, dy, dz, située dans le
voisinage de M (x, y, z), comme représenté en grisé sur la figure 12.6. On la considère comme
un point matériel.
Les seules particules qui exercent des forces de viscosité sur celle considérée sont celles qui
ont une vitesse différente de la sienne, c’est-à-dire les deux représentées sur la figure en blanc.
Les actions mécaniques qui s’exercent sur la particule de fluide de volume dxdydz choisie
comme système sont donc :
• son poids − µ g dx dy dz u#–x ;
# –
• la résultante des forces de pression − grad P dx dy dz ;
dvz
• la force de viscosité exercée par la particule au-delà de x + dx, +η (x + dx)dy dz u#–z ;
dx
dvz
• la force de viscosité exercée par la particule en-deçà de x, −η (x) dy dz u#–z ;
dx
En appliquant la relation fondamentale de la dynamique à la particule de fluide, dans le réfé-
rentiel du laboratoire R, supposé galiléen, il vient :
# – dvz dvz #–
− µ g dxdy dz u#–x − gradP dx dy dz + η (x + dx)dy dz u#–z − η (x) dy dz u#–z = 0 .
dx dx
dvz dvz
La pression étant indépendante de z, la projection selon u#–z donne η (x + dx) − η (x) =
dx dx
2
d vz
0, d’où η 2 (x) = 0 puis après une double intégration, vz (x) = K1 x + K2 . Il ne reste plus
dx
333
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
qu’à déterminer les deux constantes en s’appuyant sur les conditions aux limites :
• la condition d’adhérence sur la plaque x = 0 permet d’écrire K2 = 0 ;
• la condition d’adhérence sur la plaque x = a permet d’écrire K1 a = v0 .
v0
Finalement, le champ des vitesses entre les deux plaques s’écrit #–
v (M) = xu#–z , ce qui est
a
conforme au profil dessiné en grisé sur la figure 12.6.
Une démarche similaire à celle utilisée pour l’écoulement de Couette plan conduit à :
# – dvz dvz #–
− µ g dx dy dz u#–x − gradP dx dy dz + η (x + dx)dy dz u#–z − η (x) dy dz u#–z = 0 .
dx dx
∂P
La projection selon u#–y de cette équation donne (x, y, z) = 0, donc P = P (x, z).
∂y
∂P
La projection selon u#–x donne (x, z) = − µ g, ce qui s’intègre en P (x, z) = − µ gx + K3 (z).
∂x
∂P d 2 vz d 2 vz dK3
La projection selon u#–z donne enfin − + η 2 (x) = 0, d’où η 2 (x) = (z).
∂z dx dx dz
Cette équation aux dérivées partielles a une forme particulière : le membre de gauche est une
fonction de x uniquement, donc est indépendant de z. Le membre de droite est une fonction
de z uniquement, donc est indépendant de x. Finalement, les deux membres sont à la fois
dK3
indépendant de x et de z et constituent une constante, que l’on note K4 : (z) = K4 . Ceci
dz
s’intègre en K3 (z) = K4 z + K5 , d’où P (x, z) = − µ gx + K4z + K5 .
Or, la pression est imposée dans le plan x = 0 à l’entrée et à la sortie du tunnel de longueur
L, d’où K5 = P1 et K4 L + P1 = P2 .
d 2 vz P2 − P1 P2 − P1 2
Finalement, η 2 (x) = K4 = , puis vz (x) = x + K6 x + K7 . Si les interfaces
dx L 2η L
334
PROFILS DE VITESSES DE CERTAINS ÉCOULEMENTS PARALLÈLES
a a
fluide-plaque se trouvent en x = − et x = , les conditions d’adhérence sur les plaques se
# a$ #a$ 2 2
P1 − P2 2
traduisent par vz − = vz = 0, d’où K6 = 0 et K7 = a .
2 2 8η L
Finalement, le champ des vitesses entre les deux plaques s’écrit :
! "
#– (P1 − P2 ) a2 − x2 #–
v (M) = uz ,
8η L
335
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
R
P1 P2
r
x
tube fixe
z
y O L
ce qui donne à nouveau un profil parabolique, mais cette fois avec une symétrie de révolution
autour de l’axe (Oz).
336
PROFILS DE VITESSES DE CERTAINS ÉCOULEMENTS PARALLÈLES
dθ
dr
P1 R
r P2
dz
r + dr
tube fixe
z
O L
yFigure 12.9 – Écoulement de Poiseuille cylindrique.
Les seules particules qui exercent des forces de viscosité sur celle considérée sont celles qui
ont une vitesse différente de la sienne, c’est-à-dire les deux représentées sur la figure en blanc.
Les actions mécaniques qui s’exercent sur la particule de fluide de volume rdrdθ dz choisie
comme système sont donc :
# –
• la résultante des forces de&pression − grad' P dr rdθ dz ;
dvz
• la force de viscosité +η (r + dr) (r + dr) dθ dz u#–z exercée par la particule au-delà
dr
de r + dr ; & '
dvz
• la force de viscosité −η (r) rdθ dz u#–z exercée par la particule en-deçà de r ;
dr
En appliquant le théorème de la résultante dynamique à une particule de fluide, dans le réfé-
rentiel du laboratoire R, supposé galiléen, il vient, en négligeant la pesanteur :
337
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
∂P ∂P
Les projections selon u#–r et u#–
θ donnent (r, θ , z) = 0 et (r, θ , z) = 0, donc P = P (z).
∂r & ∂θ
' & '
dP dvz dvz
La projection selon uz donne − (z) rdr + η
#– (r + dr) (r + dr) − η (r) (r) = 0,
dz dr dr
dvz dvz
dP η (r + dr) dr (r + dr) − r dr (r)
d’où (z) = .
dz r dr
dvz
On définit la fonction F1 de la variable r par : F1 (r) = r (r). Avec cette fonction F1 ,
dr
dP η F1 (r + dr) − F1 (r)
l’équation précédente peut s’écrire : (z) = , ce que l’on peut encore
dz r dr
dP η dF1
écrire, à l’ordre 1 en dr : (z) = (r).
dz r dr & '
dP η d dvz
En remplaçant F1 par son expression, il vient : (z) = r (r).
dz r dr dr
338
FORCES VOLUMIQUES DANS UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
#–
#– (M,t) = δ F v (M,t) étant la densité volumique de force en M, à la date t.
ϕ
dτ
En plus de la densité volumique de pesanteur ϕ
#– = µ #–
pes g , déjà rencontrée, on peut introduire
la densité volumique de force électromagnétique de Lorentz :
#– #–
ϕ
#– (M,t) = ρ (M,t) E
em (M,t) + #–
ȷ (M,t) ∧ B (M,t) ,
#–
où ρ est la densité volumique de charges, #–
ȷ la densité de courant volumique, E le champ
#–
électrique et B le champ magnétique.
Remarque
# –
Comme pour les forces de pression, avec l’équivalent volumique ϕ #– = − grad P,
pression
on montre que pour les forces de viscosité d’un fluide newtonien, il est également pos-
sible de définir un équivalent volumique de forces de viscosité, dont la densité volu-
#– #–
mique est ϕ
#–
visco = η ∆ v .
339
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• pression
• viscosité dynamique
SAVOIR-FAIRE
• identifier la force de pression comme étant une action normale à la surface
# –
• utiliser l’équivalent volumique des actions de pression − grad P
• exprimer la dimension du coefficient de viscosité dynamique
• citer l’ordre de grandeur de la viscosité de l’eau
• citer la condition d’adhérence à l’interface fluide-solide
• relier l’expression de la force surfacique de viscosité au profil de vitesse dans le cas d’un
écoulement parallèle
MOTS-CLÉS
• force surfacique • force tangentielle • profil de vitesse
• force de pression • action normale • écoulement parallèle
• viscosité dynamique • fluide newtonien • condition d’adhérence
340
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
12.1 Lubrification (⋆ )
Le solide parallélépipédique S de masse M, et de centre d’inertie G glisse sur un plan incliné
à vitesse constante v0 , sous l’effet de son poids. Son glissement est facilité par un couche
d’huile d’épaisseur constante e qui recouvre le plan incliné. L’huile est un fluide visqueux de
viscosité η = 1 Pl, incompressible. On néglige l’effet de la pesanteur sur l’huile.
S
#–
g
huile
G
α
zoom
#–
v
x
Figure 12.11 – Écoulement de l’huile.
a. Justifier qualitativement que la vitesse d’une particule d’huile située sous le pavé est
une fonction #–v = v (y) u#–x .
b. Après avoir tracé les lignes de champ du champ des vitesses sous le pavé, montrer que
l’accélération de la particule de fluide est nulle.
c. Établir le champ des vitesses. On fera l’approximation supplémentaire d’absence de
gradient de la pression dans l’huile le long de la pente du plan incliné.
#–
d. Exprimer alors la force Fh exercée par l’huile sur le pavé, on note S la surface du pavé
en contact avec l’huile.
2. On étudie désormais les actions qui agissent sur le pavé.
341
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
Exercices
APPROFONDIR
342
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
12.1 Lubrification
1. a. On néglige l’effet de la pesanteur sur l’huile, celle-ci est donc mise en mouvement
par le mouvement du pavé qui glisse. Or le pavé a une vitesse v0 selon u#–x . La mise en mou-
vement du fluide selon u#–x en découle. Il reste à justifier que la vitesse ne dépend que de y.
Pour le justifier, on peut considérer une particule de fluide sous le pavé, loin des bords, tout se
passe pour elle comme si le pavé était infini, le champ des vitesses est invariant par translation
selon u#–z et u#–x .
b. Les lignes de champ sont des droites parallèles à u#–x , le long desquelles y est constant.
L’accélération de la particule de fluide est donc nulle, puisque la vitesse de la particule de
fluide ne varie pas, ni en norme ni en direction.
c. On établit l’expression du champ des vitesses au paragraphe 4.2 pour un écoulement de
Couette plan. Les conditions aux limites que doit vérifier v (y) sont v (0) = 0 et v (e) = v0 . On
obtient :
#– y
v = v0 u#–x .
e
d. La force que l’huile exerce sur le pavé est une force de frottement visqueux :
#– ∂v v0
F h = −η S u#–x = −η S u#–x .
∂y e
#– #–
Fh N
#– x
P
Figure 12.12 – Bilan des actions mécaniques.
343
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
Exercices
Corrigés
3. Le modèle affirme que l’épaisseur est constante, sans donner sa valeur. L’étude de cette
épaisseur dépasse le cadre de cet ouvrage.
1. Le liquide qui est en-dessous est celui qui a la masse volumique la plus élevée. Cela a
été justifié dans le chapitre 10 en raisonnant sur une goutte d’un des deux fluides qui serait
insérée dans l’autre. Soumise à son poids et à la poussée d’Archimède, elle monte si elle est
constituée du fluide le moins dense et inversement dans le cas contraire. On a donc µ1 < µ2 .
2. Pour commencer, le caractère incompressible des liquides, donc homogène et incompres-
sible de l’écoulement, se traduit pour chaque liquide par div #– v = 0, comme on l’a vu à la
fin du chapitre 11. Puisque le champ des vitesses est de la forme #– v = v (x, z) u#–x , cela donne
∂v
= 0, d’où #–
v = v (z) u#–x . On prend comme système une particule de fluide, de l’un ou l’autre
∂x
des deux fluides (donc sans indice pour le moment), de dimensions dx, dy, dz, située dans le
voisinage de M (x, y, z). On l’assimile à un point matériel. Elle est soumise à (pesanteur né-
gligée) :
# –
• la résultante des forces de pression − grad P dxdydz ;
• les forces de viscosité exercées par les particules voisines ; ces forces de friction sont coli-
néaires au mouvement, donc à u#–x ;
Puisque le champ des vitesses est de la forme #– v = v (z) u#–x , les lignes de courant sont des
droites parallèles à (Ox). L’écoulement étant stationnaire, les trajectoires sont aussi des droites
parallèles à (Ox). L’accélération #– a d’une particule est nulle puisqu’elle se déplace en ligne
droite en occupant successivement des points pour lesquels le champ des vitesses est le même.
En appliquant la relation fondamentale de la dynamique à la particule de fluide, dans le réfé-
# – #– # –
rentiel terrestre, il vient : − grad P dτ + dFvisco u#–x = 0 . On en déduit que grad P est selon u#–x et
∂P ∂P
que = = 0, d’où P = P (x).
∂z ∂y
3. Les forces de viscosité qui agissent sur la particule de fluide sont :
dv
• celle exercée par la particule au-delà de z + dz , soit +η (z + dz)dxdyu#–x ;
dz
dv
• celle exercée par la particule en-deçà de z, soit −η (z) dxdyu#–x ;
dz
La relation fondamentale de la dynamique projetée selon u#–x donne :
dP d2 v dP d2 v
− dxdydz + η 2 dxdydz = 0, d’où =η 2.
dx dz dx dz
Le premier membre ne dépend pas de z, le second ne dépend pas de x, donc la quantité
dP Ps − Pe
commune est une constante K0 et = K0 conduit à K0 = . Dans le fluide 1, l’équa-
dx L
2
d v1 K0
tion différentielle = s’intègre (avec une notation qui facilite la détermination des
dz 2 η
& 1 ' & ' & '
dv1 K0 b K0 b 2 b
constantes) en = z− + A1 puis en v1 (z) = z− + A1 z − + B1 .
dz η1 2 2η1 2 2
& ' & '2 & '
dv2 K0 b K0 b b
Et de la même façon, = z+ + A2 puis v2 (z) = z+ + A2 z + +
dz η2 2 2η2 2 2
344
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
B2 . Les conditions d’adhérence sur les plaques en z = b/2 et z = & −b/2 permettent
' d’écrire
b2 K0 1 1 b
B1 = 0 et B2 = 0. La continuité de la vitesse en z = 0 donne − = (A1 + A2 ) ,
& ' 8 η1 η2 2
bK0 1 1
soit − = (A1 + A2 ). Il manque encore une équation pour pouvoir détermi-
4 η1 η2
ner l’ensemble des constantes. Celle-ci vient du principe des actions réciproques à l’inter-
face : la force de cisaillement exercée par le fluide 1 sur une surface dS du fluide 2 est
dv1
l’opposée de celle exercée par le fluide 2 sur la surface dS du fluide 1. η1 (0) dSu#–x =
& ' & ' & ' dz
dv2 K0 b K0 b
− −η2 (0) dSu#–x , soit η1 − + A1 = η2 + A2 . On en déduit :
dz 2η1 2η2
& ' & '
Ps − Pe b 2 b (Ps − Pe) (3η1 + η2 ) b
v1 (z) = z− + z−
2η1 L 2 4η1 L (η1 + η2 ) 2
& ' & '
Ps − Pe b 2 b (Pe − Ps ) (η1 + 3η2) b
et v2 (z) = z+ + z+ .
2η2 L 2 4η2 L (η1 + η2 ) 2
z η2 z η2 z η2
b =1 b = 10 b = 100
η1 η1 η1
2 2 2
x x x
0 0 0
b b b
− − −
2 2 2
1. a. Compte tenu de la forme du champ des vitesses, chaque tranche élémentaire de li-
quide comprise entre z et z + dz se déplace en bloc, parallèlement à (0x), comme si elle était
solide. Toutes les particules de fluide de cette tranche ont la même vitesse, donnée par le
∂v
champ des vitesse. Leur accélération est ainsi #– a (z,t) = (z,t) u#–x . La relation fondamentale
∂t
de la dynamique appliquée dans le référentiel du laboratoire, supposé galiléen, à une parti-
∂v # –
cule de fluide considérée comme un point matériel, s’écrit µ dτ (z,t) u#–x = − grad Pdτ +
#– ∂ t
µ #–
g dτ + dF visco . Les seules particules de fluide qui exercent des forces de viscosité sur celle
étudiée sont celles se trouvant en-deçà de z et au-delà de z + dz. Elles valent respectivement
∂v ∂v
−η (z,t) dxdyu#–x et +η (z + dz,t)dxdyu#–x . Il vient, après division par dτ et projection
∂z ∂z
∂v ∂P ∂ 2v
selon ux , µ
#– =− + η 2 . Puisque le dispositif est très étendu selon les deux axes (0x)
∂t ∂x ∂z
∂v ∂ 2v
et (0y), la pression est indépendante de x et de y. Il reste µ = η 2 . On reconnait une
∂t ∂z
345
CHAPITRE 12 – ACTIONS DE CONTACT SUR UN FLUIDE EN ÉCOULEMENT
Exercices
Corrigés
346
13
Le présent chapitre est limité aux écoulements homogènes et incompressibles. La masse vo-
lumique du fluide en écoulement sera donc une constante caractéristique du fluide. Après
l’introduction de la notion de vitesse débitante, ce chapitre aborde la description de diffé-
rents régimes d’écoulement, puis les deux modes de transport de la quantité de mouvement :
la diffusion et la convection. Ceci permet d’introduire le nombre de Reynolds, coefficient
adimensionné, utile pour classifier les écoulements. La chute de pression dans une conduite
horizontale est étudiée pour des faibles nombres de Reynolds, avec l’établissement de la loi de
Hagen-Poiseuille et la mise en place de la notion de résistance hydraulique. Pour des nombres
de Reynolds plus importants, seule la forme du profil des vitesses est abordée ; la chute de
pression sera étudiée dans le chapitre 15. Le présent chapitre est l’occasion de mettre en
place des coefficients adimensionnés, permettant d’établir des similitudes entre des systèmes
d’échelles différentes.
1 Vitesse débitante
Du fait de la viscosité, les écoulements dans des conduites présentent une répartition du
champ des vitesses non uniforme par rapport à un référentiel lié à celles-ci. La condition
d’adhérence sur les parois impose que la vitesse y soit nulle. Le champ des vitesse est donc
de norme plus importante dans le voisinage du centre des conduites qu’à la périphérie.
Il est intéressant de pouvoir caractériser l’écoulement dans la conduite par sa vitesse moyen-
ne, appelée aussi vitesse débitante.
On appelle vitesse débitante U d’un fluide dans une conduite le rapport du débit volu-
mique (en valeur absolue) dans la conduite |Dv | à la section droite Sd de la conduite.
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
C’est donc la vitesse moyenne du fluide calculée sur une section droite Sd de la conduite.
C’est une quantité scalaire, définie positive :
4¨ 4
4 #–4
4 v · dS44
#–
4
Sd
U= .
Sd
Exemple
P1 R P2
x
tube fixe
z
O L
y
Figure 13.1 – Profil de vitesse d’un écoulement de Poiseuille cylindrique.
Le débit volumique à travers une section droite Sd , d’aire π R2 , orientée dans le sens de
l’écoulement, est :
! "
(P1 − P2) R2 − r2 #– (P1 − P2) R 2π ! 2 "
¨ ˆ ˆ
Dv = uz · rdrdθ u#–z = R − r2 rdθ dr
Sd 4η L 4η L 0 0
ˆ R . 2
/R
π (P1 − P2) ! " π (P1 − P2) 2 r r4 π (P1 − P2 ) R4
Dv = R2 − r2 rdr = R − = .
2η L 0 2η L 2 4 0 8η L
1 (P1 − P2) R2
¨
La vitesse débitante est donc U = vz (r) dSd = .
S d Sd 8η L
La vitesse débitante n’est pas la moyenne de la vitesse calculée sur un rayon ou sur un
! 1
ˆ R
diamètre. Le calcul vz (r) dr donnerait tout autre chose.
R 0
348
É COULEMENTS LAMINAIRES ET TURBULENTS
permanganate de potassium
laminaire
eau
turbulent
vanne
Pour un diamètre de tuyau donné, lorsque la vanne est peu ouverte, et que donc l’écoulement
est lent, le filet de permanganate reste rectiligne, parallèle aux parois du tuyau horizontal.
On dit que l’écoulement est laminaire : les trajectoires sont lisses, régulières, parallèles les
unes aux autres. Si les conditions qui créent l’écoulement sont indépendantes du temps, ou
quasiment (comme c’est le cas pour l’expérience de Reynods), l’écoulement est stationnaire
en tout point.
Si des obstacles étaient présents, les particules de fluide les contourneraient, avec des trajec-
toires lisses, qui ne se croisent pas, puis redeviendraient rectilignes en aval.
Lorsque la vanne est plus ouverte, on constate que les trajectoires des particules deviennent
désordonnées, aléatoires, elles se croisent entre elles. Le filet de permanganate devient un
nuage diffus. Avec des moyens de visualisation modernes (traceurs formés de poudres ou de
micro-bulles, et photographies avec des temps de pose très courts), on peut observer que les
particules de fluide tourbillonnent, mais de façon non régulière, non reproductible. L’écoule-
ment, devenu instable, même chaotique, est qualifié de turbulent.
En répétant l’expérience après avoir modifié certains paramètres, on constate que la vitesse
n’est pas le seul qui influence le type d’écoulement observé : le diamètre du tuyau et le type
de fluide utilisé interviennent également.
1. Osborne Reynolds, 1842 − 1912, ingénieur et physicien irlandais, professeur d’ingénierie au Owens College,
qui deviendra l’Université de Manchester. Ses travaux portèrent sur l’hydrodynamique, où il introduisit, le premier,
le nombre de Reynolds.
349
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
Expérience du robinet Un expérience courante, bien plus simple à réaliser, permet d’ob-
server différents types d’écoulement : en ouvrant très peu un robinet de cuisine, par exemple,
on observe que les contours du jet d’eau sont bien lisses, réguliers. L’écoulement est par-
faitement stationnaire. Si on ouvre davantage le robinet, le contour du jet devient de forme
moins régulière, mais l’écoulement reste stationnaire. Jusque là, il est laminaire. Pour une
ouverture encore accrue, des gouttes commencent à être éjectées du jet, l’écoulement devient
chaotique : il est turbulent. Cette turbulence peut d’ailleurs se déceler au bruit que fait le jet
d’eau : les tourbillons aléatoires font vibrer l’air qui entoure le jet, ce qui provoque l’émission
de sons à différentes fréquences.
Pour l’écoulement de Couette plan de la figure 13.3, le champ des vitesses s’écrit sous la
forme : #–
v (M,t) = vz (x,t) u#–z .
Dans ce paragraphe, on établit l’expression du vecteur densité de courant de diffusion de
quantité de mouvement #–ȷ p diff .
350
É COULEMENTS LAMINAIRES ET TURBULENTS
Comme il est expliqué dans le chapitre précédent, la force élémentaire de viscosité exercée,
à travers la surface dydz, par une particule de fluide en x− sur une particule en x+ , est :
#– ∂ vz #– ∂ vz
δ F x− →x+ (x,t) = −η (x,t) dy dz u#–z , ou plus simplement δ F x− →x+ = −η dy dz u#–z .
∂x ∂x
Cette force élémentaire correspond à un transfert de quantité de mouvement élémentaire
#–
δ p = δ pu#–z pendant une durée dt, à travers dy dz, dans le sens +u#–x , puisque l’on a consi-
#– δ p #–
déré l’action de x− sur x+ : δ F x− →x+ = uz .
dt
Il y a ici transport par diffusion d’une grandeur vectorielle, la quantité de mouvement. Cette
! grandeur vectorielle est dirigée ici selon u#–z mais diffuse selon u#–x .
Dans tout phénomène de transport, le vecteur densité de courant associé à la grandeur phy-
sique transportée a pour direction et sens ceux du transfert, et pour norme la grandeur phy-
sique transportée par unité de temps et par unité de section droite.
x
v#–0 (t)
plaque mobile
#–
ȷ p diff
x dy dz
y
O plaque fixe z
δ p #– ∂ vz #–
Il vient : #–
ȷ p diff = ux = −η ux .
dt dy dz ∂x
Puisque l’écoulement est supposé dans ce chapitre homogène et incompressible, µ est une
∂ vz η ∂ ( µ vz ) η
constante et η = . On définit alors la viscosité cinématique : ν = , et la
∂x µ ∂x µ
# –
relation précédente peut encore s’écrire : #– ȷ p diff = −ν grad(µ vz ) .
Puisque η est en kg·m−1 ·s−1 et µ en kg·m−3 , la viscosité cinématique ν s’exprime en
m2 ·s−1 .
Remarque
L’eau est bien plus visqueuse que l’air (ηeau > 50ηair ), mais elle est aussi bien plus
dense (µeau > 800 µair ). Ainsi, dans des conditions ordinaires, bien que cela puisse
surprendre, la viscosité cinématique de l’air est quasiment 10 fois supérieure à celle
de l’eau : à 20°C et sous une pression de 1 bar, νeau = 1,0.10−6 m2 ·s−1 et νair =
1,5.10−5 m2 ·s−1 .
351
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
# –
On note que la relation #– ȷ p diff = −ν grad (µ vz ) est formellement similaire à d’autres lois de
diffusion : loi de Fick (chapitre 7), loi de Fourier (chapitre 9). À chaque fois, le vecteur densité
de courant associé à la grandeur physique transportée est proportionnel à un gradient, et à une
grandeur caractéristique du milieu dans lequel se fait la diffusion.
Remarque
Dans le cas de l’écoulement de couette plan, le champ des vitesses a un profil linéaire en
régime établi, comme cela est montré dans le chapitre 12, donc la diffusion de quantité
de mouvement se poursuit en permanence : on est dans une situation où le déséqui-
libre de quantité de mouvement est imposé à tout instant, en raison du mouvement
différent des deux plaques. En diffusion thermique, l’équivalent serait le maintien de
deux températures distinctes pour deux plaques en vis-à-vis. Ce maintien empêcherait
la température de devenir uniforme.
352
É COULEMENTS LAMINAIRES ET TURBULENTS
#–
ȷ p conv
x
dx dy
y
O plaque fixe z
La forme de cette relation est intéressante puisqu’on retrouve, comme dans d’autres phé-
nomènes de transport, que le vecteur densité de courant est le produit de la densité volu-
mique µ vz de la grandeurs physique transportée par le champ des vitesses. L’analogie avec
ȷ masse = µ #–
#– v est immédiate.
353
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
3 Nombre de Reynolds
Le paragraphe précédent a permis d’établir qu’il existe deux modes de transport de la quan-
tité de mouvement. La diffusion, c’est-à-dire la viscosité, tend à homogénéiser, à lisser les
écoulements. Au contraire, la convection, c’est-à-dire l’inertie, tend à rendre l’écoulement
plus agité.
Très schématiquement, si une perturbation communique à une particule de fluide une certaine
vitesse, la particule sera « retenue » par ses voisines si la diffusion l’emporte, mais elle «
continuera son chemin » si c’est la convection qui domine.
Comme le montre la figure 13.2, les écoulements laminaires, lisses et réguliers, sont ceux
pour lesquels la diffusion domine. Les écoulements turbulents sont ceux pour lesquels la
convection est prépondérante.
Pour prendre en compte les poids relatifs de la diffusion et de la convection de quantité de
mouvement, on introduit un coefficient sans dimension, appelé nombre de Reynolds 2 , noté
Re, qui est petit pour les écoulements laminaires et grand pour les écoulements turbulents.
∥ #–
ȷ conv ∥ UL µ UL
Re ∼ , on prend donc Re = = .
∥ #–
ȷ diff ∥ ν η
2. Le nombre de Reynolds fut introduit en 1908 par le physicien Sommerfeld, en hommage aux travaux d’Os-
borne Reynolds de la fin du XIXe siècle.
354
N OMBRE DE R EYNOLDS
355
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
Remarque
Dans ce chapitre, on ne s’intéresse qu’aux écoulements homogènes et incompressibles.
Dans une conduite cylindrique, à chaque instant, ce type d’écoulement admet une inva-
riance par toute translation parallèlement à l’axe de la conduite (du fait de la géométrie
cylindrique et de la conservation du débit volumique) sauf près de l’entrée. Les effets
d’entrée deviennent négligeables lorsque la conduite est longue par rapport au diamètre.
La longueur de la conduite n’a alors aucune influence sur l’écoulement.
Les expériences du type de celles menées par Osborne Reynolds en 1883 montrent que dans
une conduite circulaire, la transition entre le régime laminaire et le régime turbulent se produit
pour Re ≃ 2.103 . Pour Re ! 2.103, l’écoulement est laminaire, pour Re & 2.103 , il est en
général turbulent (il peut arriver toutefois qu’il reste laminaire jusque vers Re = 105 dans des
contextes particuliers).
La transition se fait aux environs de 2000 et non de 1, comme le laissait supposer la compa-
! raison des flux surfaciques ou des temps caractéristiques.
Exemples
• Un écoulement d’eau à 20°C dans un tuyau de diamètre D = 10 cm devient turbulent
pour une vitesse débitante U & 0,02 m·s−1 .
• Un écoulement d’eau à 20°C dans un tuyau de diamètre D = 1 cm devient turbulent
pour une vitesse débitante U & 0,2 m·s−1 .
• Un écoulement d’air à 20°C dans un tuyau de diamètre D = 10 cm devient turbulent
pour une vitesse débitante U & 0,3 m·s−1 , soit environ 1 km·h−1 .
En pratique, dans les conduites industrielles, les écoulements sont toujours turbulents.
Ceci est très utile pour réaliser des simulations sur maquettes à échelle réduite : pour une
échelle de 1/100, il faut multiplier la vitesse par 100 si on veut garder le même fluide, dans
les mêmes conditions de température et de pression. Les grandes vitesses n’étant pas simples
356
C HUTE DE PRESSION DANS UNE CONDUITE HORIZONTALE
à mettre en œuvre, il peut s’avérer utile de changer de fluide : pour une maquette à échelle
1/100, on peut se contenter de multiplier la vitesse par environ 10 si on remplace l’air par de
l’eau.
Toutefois, lors du dimensionnement des conditions expérimentales concernant une expé-
rience sur maquette à échelle réduite, le nombre de Reynolds n’est pas le seul coefficient
adimensionné à prendre en considération. Il en existe d’autres, baptisés nombres de Mach,
Peclet (cf chapitre 7), Prandtl, Froude, etc. Tous ne peuvent pas être conservés lors du passage
à l’échelle réduite ; il faut alors faire des choix en fonction des phénomènes physiques que
l’on veut privilégier.
357
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
π R4
DV = (P1 − P2) .
8η L
Expérience
P0 P0 P0 P0
x Aa Ab #–
g
Ac
ha Ad
hb liquide
hc hd immobile
Ba Bb Bc Bd
P1 2R P2
z
0 za zb zc zd
Figure 13.5 – Chute de pression le long d’un écoulement de Poiseuille cylindrique.
358
C HUTE DE PRESSION DANS UNE CONDUITE HORIZONTALE
(cf chapitre 10 page 4) : P (Ba ) = P (Aa ) + µ gha , et une relation analogue peut être
obtenue pour tous les autres couples de points situés sur un même axe vertical. Les
surfaces des tubes verticaux étant « libres », c’est-à-dire à une pression P0 imposée par
l’atmosphère, on a P (Aa ) = P (Ab ) = P (Ac ) = P (Ad ) = P0 , d’où P (Ba ) = P0 + µ gha,
et il en est de même avec les autres indices.
La continuité de la pression à l’interface entre les tubes verticaux et la conduite prin-
cipale permet d’écrire que les pressions aux points Bi , i ∈ {a, b, c, d}, sont aussi les
pressions au sommet de la conduite principale. De plus, l’écoulement étant homogène
et incompressible, le débit volumique est le même tout le long de la conduite. La loi
de Hagen-Poiseuille appliquée à cette conduite principale, conduit à :
8η (x j − xi )
P (Bi ) − P (B j ) = Dv , pour tout couple (i, j) ∈ {a, b, c, d}. Il vient donc
π R4
8η (x j − xi )
µ g (hi − h j ) = Dv , ce qui exprime bien que les niveaux des surfaces libres
π R4
8 η Dv
sont sur une même droite oblique, de coefficient directeur − 4 négatif, comme
πR µg
celle représentée en pointillés sur la figure.
Remarque
Dans cette expérience, on utilise des tubes verticaux pour mesurer la pression en diffé-
rents points de la canalisation principale. Cette technique, appelée parfois prise latérale
de pression, est souvent utilisée du fait de sa simplicité. Elle repose sur la continuité
de la pression aux points Ba , Bb , Bc et Bd , qui marquent la séparation entre le liquide
en écoulement et le liquide immobile. Cette continuité de la surpression est une consé-
quence du principe des actions réciproques. Notons par exemple PBa− la pression juste
en-dessous de Ba et PBa+ la pression juste au-dessus. Soit une surface élémentaire fic-
tive dS, orthogonale à Ox, dans le voisinage de Ba . La force exercée par le fluide se
# –
trouvant sous dS sur le fluide se trouvant au-dessus est δ F1 = PBa− dSu#–x . La force
exercée par le fluide se trouvant au-dessus de dS sur le fluide se trouvant au-dessous
# – # – # –
est δ F2 = −PBa+ dSu#–x . Le principe des actions réciproques s’écrit δ F2 = −δ F1 , d’où
PBa+ = PBa− .
tube fixe R
B
Rélec A1 dS1→2
IA→B P1 P2
x A2
A z
y O L
Figure 13.6 – Analogie entre résistance électrique et résistance hydraulique.
Par analogie avec l’électricité (voir chapitre 17), en associant l’écart de pression ∆P à la dif-
férence de potentiel ∆V , le débit volumique Dv au courant électrique I, on introduit la notion
359
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
Dans le cas d’un écoulement à bas nombre de Reynolds, dans une conduite cylindrique
horizontale de rayon R d’un fluide visqueux, la chute de pression ∆P, sur une longueur
L, est proportionnelle au débit volumique :
∆P = RhydDV ,
8η L
où la résistance hydraulique a pour expression : Rhyd = .
π R4
Remarques
• En électricité (voir chapitre 17, page 525), un cylindre homogène de longueur L, de
rayon R et de conductivité électrique γ (et de résistivité électrique 1/γ ), présente une
L
résistance électrique Rélec = . Il y a donc une différence importante entre la
γπ R2
résistance électrique qui dépend du rayon en R−2 et la résistance hydraulique pour
laquelle la loi d’évolution est en R−4 . Cette différence peut s’expliquer par le fait
qu’en électricité, la répartition du champ des vitesses des charges est uniforme dans
une section droite, alors qu’elle est parabolique pour les fluides.
• La section des conduites est quasiment toujours circulaire ; le cas des conduites rec-
tangulaires est abordé dans en exercice.
360
C HUTE DE PRESSION DANS UNE CONDUITE HORIZONTALE
Puissance dissipée par les frottements visqueux au sein de l’écoulement Peut-on encore
utiliser l’analogie avec l’électricité, et transposer la relation Pélec = Rélec I 2 aux écoulements
visqueux ?
On peut calculer la puissance Phyd que doit fournir le système (par exemple la pompe) qui
permet d’assurer l’écoulement. Pour une conduite horizontale de rayon R et de longueur L,
cette puissance est intégralement dissipée sous forme de chaleur. En effet, chaque particule
de fluide a un mouvement horizontal, donc garde en permanence la même énergie potentielle
de pesanteur. De plus, l’écoulement étant supposé homogène et incompressible, le débit volu-
mique se conserve tout le long de la conduite. Puisque cette conduite est de section uniforme,
le profil de vitesses est le même dans chaque section ; chaque particule de fluide conserve son
énergie cinétique tout le long de son parcours.
R
P1 P2
r
r + dr
x
z
O L
y
Figure 13.7 – Découpage du cylindre en couches d’épaisseur dr.
Pour calculer la puissance Phyd , on peut commencer par raisonner sur une pellicule cylin-
drique de fluide, de longueur L et de rayon compris entre r et r + dr. On se place dans le
référentiel de la conduite. Les forces de pression qui agissent sur les surfaces latérales se
compensent. En notant (P1 − P2) l’écart de pression entre l’amont et l’aval de ce système,
#–
la résultante des forces de pression qu’il subit est δ F = (P1 − P2) 2π rdru#–z. La puissance de
# – #–
cette force est δ Phyd = δ F · v .
Or, comme on on a vu au paragraphe 1, le champ ! des vitesses
" d’un écoulement de Poiseuille
#– (P1 − P2) R2 − r2 #–
cylindrique est donné par : v (r) = uz donc la puissance des forces de
4η L
pression est :
R2 − r 2
δ Phyd = (P1 − P2)2 2π rdr,
4η L
361
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
d’où :
π (P1 − P2 )2 R! " π (P1 − P2)2 R4
ˆ
Phyd = R2 r − r3 dr = .
2η L 0 8η L
(P1 − P2 )2
Cette relation peut encore s’écrire Phyd = = Rhyd D2v , en utilisant l’expression
Rhyd
de la résistance hydraulique vue plus haut. L’analogie avec l’électricité est donc également
valide pour le calcul de la puissance dissipée.
Pélec = Rélec I 2 ←
→ Phyd = Rhyd D2v .
a) Profil de vitesses
Les lois analytiques établies pour les écoulements laminaires ne sont plus valables. Dans une
conduite cylindrique de section circulaire, le profil de vitesse n’est plus parabolique mais
obéit à une loi empirique qui dépend du nombre de Reynolds.
Re = 4.103
P1 R P2
Re < 2000
Re < 2000
P1 R P2
Re = 4.103
P1 R P2
Re = 3.106
Re = 3.106
À titre indicatif, sans que ces connaissances ne soient exigibles, on donne la loi vz (r) pour
362
C HUTE DE PRESSION DANS UNE CONDUITE HORIZONTALE
# r $1/n
une conduite de rayon R : vz (r) = Vmax 1 − , la valeur de n dépendant du nombre de
R
Reynolds, selon le tableau ci-dessous
Cette loi empirique ne peut être utilisée pour calculer des forces de viscosité ; en particulier,
! elle conduirait à des forces d’interaction nulles entre le fluide et la conduite nulles puisque
∂ vz
(R) = 0.
∂r
La figure 13.8 montre des profils de vitesses obtenus pour différentes valeurs du nombre
de Reynolds, et les valeurs de n associées. Les différents tracés ont été réalisés pour une
même valeur de la vitesse maximale, donc pour un débit volumique différent. Le lien entre
le débit, la vitesse débitante et la vitesse maximale pour ces différents écoulements est étudié
en exercice.
Lorsque l’écoulement dans une conduite est turbulent, la loi de Hagen-Poiseuille ne s’ap-
plique plus. Il n’existe plus de loi analytique pour déterminer la chute de pression entre l’en-
trée et la sortie de la canalisation en fonction de ses dimensions, du fluide qui y circule, et du
débit. On peut alors utiliser des lois empiriques ou bien des abaques. Ceci est étudié en détail
dans la partie consacrée aux pertes de charge régulières du chapitre 15.
363
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• écoulement laminaire, turbulent
• vitesse débitante
• nombre de Reynolds
• chute de pression dans une conduite horizontale
• résistance hydraulique
SAVOIR-FAIRE
• décrire les différents régimes d’écoulement (laminaire et turbulent)
• relier le débit volumique à la vitesse débitante
• décrire qualitativement les deux modes de transfert de quantité de mouvement : convec-
tion et diffusion
• établir l’expression du temps caractéristique τdiff de la diffusion
• établir l’expression du temps caractéristique τconv de la convection
• interpréter le nombre de Reynolds comme le rapport de d’un temps caractéristique de
diffusion de quantité de mouvement sur un temps caractéristique de convection
• évaluer le nombre de Reynolds d’un écoulement
• utiliser le nombre de Reynolds pour caractériser un régime d’écoulement
• dans le cas d’un écoulement à bas nombre de Reynolds, établir la loi de Hagen-Poiseuille
• déterminer la résistance hydraulique d’une conduite à faible Reynolds
• exploiter un paramétrage adimensionné permettant de transposer des résultats expéri-
mentaux ou numériques sur des systèmes similaires réalisés à des échelles différentes
MOTS-CLÉS
• débit volumique • Poiseuille • Reynolds
• vitesse débitante • diffusion de quantité de • Hagen-Poiseuille
• laminaire mouvement • résistance hydraulique
• turbulent • convection • profil de vitesses
364
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
365
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
Exercices
La figure représente les quatre premières générations d’un arbre bronchique, à chaque gé-
nération chaque dimension longueur et rayon est multipliée par h, constante inférieure à un,
identique, pour les deux dimensions.
1. Déterminer le nombre N (p) de bronchioles à la pième génération en fonction de p.
2. Déterminer le rayon r p et la longueur ℓ p de la bronchiole de génération p en fonction de
p, h, r1 et ℓ1 , valeurs pour p = 1.
3. Calculer le volume Vp d’une bronchiole de génération p en fonction de V1 , h, et p. En
déuire le volume total Vpt de génération p. On posera X = 2h3 .
1 − Xn
Montrer que le volume de l’arbre supposé contient n génération est Vt = V1 .
1−X
4. Calculer la résistance hydraulique R p d’une bronchiole de génération p en fonction de R1
(résistance hydraulique pour p = 1) et p. En déduire la résistance hydraulique totale de la gé-
nération p. Déterminer la résistance hydraulique totale de l’arbre qui contient n générations.
5. Montrer que le volume total diverge quand n → ∞ pour h supérieur à une valeur critique
hc dont on précisera la valeur numérique. À quelle condition sur h la résistance hydraulique
diverge-t-elle ?
6. Pour l’homme h a été mesuré, h = 0, 85. Estimer la variation de pression entre l’entrée et
la sortie des 16 premières générations correspondant à une inspiration normale.
366
A PPROFONDIR
Exercices
c. Montrer qu’on peut établir une analogie entre l’écoulement dans une canalisation cy-
lindrique soumise à une différence de pression entre l’entrée et la sortie (Pe − Ps ) et la loi
d’Ohm. Définir puis exprimer la résistance hydraulique de la conduite.
2. Déterminer numériquement la vitesse débitante dans un capillaire et dans l’aorte.
3. Déterminer la perte de pression par unité de longueur dans l’aorte et dans un capillaire, en
supposant que le sang s’y écoule de façon laminaire. La viscosité du sang est η = 2.10−3 Pl.
4. Calculer le nombre de Reynolds de l’écoulement dans l’aorte, puis pour l’écoulement dans
le capillaire, commenter.
5. La viscosité du sang varie avec le rayon a du vaisseau selon une loi obtenue expérimen-
& '
d −2
talement : η = C 1 + , où d = 9.10−3 mm est le diamètre moyen d’une hématie,
a
C = 0, 00197 Pl une constante qu’on a mesurée.
a. Comment évolue la viscosité quand le rayon du vaisseau diminue ?
Pour interpréter ce phénomène, on indique que la viscosité dépend de nombreux paramètres
physiques, parmi lesquels la température, bien sûr, mais aussi les interactions de Van Der
Waals, qui sont des interactions attractives à distances qui existent entre toutes les particules
d’un fluide.
b. Expliquer l’évolution de la viscosité du sang dans les vaisseaux en fonction du rayon
et justifier que dans le cas de l’eau, à l’échelle des vaisseaux sanguin le phénomène cité
n’intervient pas.
13.5 Décomposition fictive d’une résistance hydraulique en une association parallèle
de deux résistances (⋆)
On considère un écoulement de Poiseuille cylindrique d’un fluide newtonien, de viscosité η ,
dans une conduite circulaire de longueur L, d’axe (Oz) et de rayon R. On impose à l’entrée
(en z = 0) une pression uniforme P1 et à la sortie (en z = L) une pression uniforme P2 < P1 .
Comme on l’a vu dans le chapitre 12, le champ&des ' vitesses est de la forme #–
v = v (r) u#–z . Et
d dv P2 − P1
v (r) est solution de l’équation différentielle r = r. On découpe par la pensée
dr dr ηL
la conduite en deux cylindres circulaires, de même axe (Oz). Le premier est plein, de rayon
a < R, et le second est creux, de rayon intérieur a et de rayon extérieur R. L’objectif de cet
exercice est de montrer que la résistance hydraulique de la conduite ne peut pas être consi-
dérée comme l’association en parallèle des résistances hydrauliques des deux compartiments
coaxiaux. Pour déterminer la résistance hydraulique de chacun des deux cylindres coaxiaux,
il faut les matérialiser, en insérant dans la conduite une cloison cylindrique de rayon a et
d’épaisseur négligeable.
1. On commence par le cylindre intérieur : quelle est sa résistance hydraulique Rhyd1 en
fonction de η , L et a ? Application numérique si le fluide est de l’eau avec L = 1,0 m et
a = 2,0 cm.
2. On s’intéresse à présent au cylindre creux, de rayon intérieur a et de rayon extérieur R.
Établir l’expression du champ des vitesses au sein de ce volume. En déduire celle de sa
résistance hydraulique Rhyd 2 . Application numérique pour R = 4,0 cm.
3. Comparer la résistance hydraulique Rhyd de la conduite à celle que l’on peut obtenir en
disant que les deux cylindres coaxiaux constituent des résistances en parallèle.
367
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
Exercices
APPROFONDIR
368
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
1. La pression au bas de la tour du château d’eau rempli d’eau est déduite de la loi de
# – # –
l’hydrostatique dans un liquide incompressible, grad P = µ0 #– g , soit gradP = − µ0 gu#–z donc
dP #–
uz = −µ0 gu#–z puis, en intégrant P (z) = − µ0 gz + K.
dz
En z = h, la surface de l’eau est à l’air libre, on néglige la variation de pression dans l’air sur
une hauteur de 25 m, donc la condition limite est P (z = h) = P0 , donc K = P0 + µ0 gh. La loi
de pression dans l’eau est donc : P (z) = P0 + µ0 g (h − z).
Au bas du château d’eau, z = 0, P (0) = P0 + µ0 gh. Numériquement : P(0) = Pe = 2, 5 bar.
2. L’écoulement étant supposé laminaire dans la canalisation cylindrique, on peut affirmer
que le fluide s’écoule sous l’effet de la différence de pression qui existe entre l’entrée et la
sortie de la canalisation. C’est un écoulement de Poiseuille! cylindrique," étudié paragraphe 4.4
(P − P ) R 2 − r2
e s
chapitre 12, pour lequel il a été établi : #–
v (M) = . La relation entre le débit
4η L
volumique et la différence de pression, ou loi de Hagen-Poiseuille a été vue au paragraphe 4.1
8η L
du présent chapitre : (Pe − Ps) = RH Dv , avec RH = , où R est le rayon de la canalisation
π R4
cylindrique.
Dv
Numériquement on trouve Dv = 10−3 m3 .s−1 , U = = 10 m.s−1 .
S
2 µ0UR
3. Le nombre de Reynolds de l’écoulement est Re = ≃ 1.105.
η
On en conclut que la loi de Hagen-Poiseuille n’est pas adaptée à l’écoulement dans cette
canalisation, puisque le nombre de Reynolds est supérieur à 2000, donc l’écoulement est
turbulent.
4. Pour augmenter le débit , on peut, en théorie agir sur la longueur de la canalisation et sur sa
section. Comme la longueur n’est pas modifiable, sauf à déplacer la baignoire... on peut agir
sur la section, en utilisant des tuyaux de plus grandes sections. Dans une maison ancienne
il est à craindre que des dépôts calcaires aient réduit la section de la canalisation et l’aient
rendue moins lisse, augmentant ainsi l’effet de baisse de pression. Il faut changer les tuyaux.
369
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
Exercices
Corrigés
8η ℓ1 8 η ℓ 2 R1 R1
4. On calcule R1 = , donc R2 = = 3 , et en généralisant, R p = .
π r14 π r24 h (h3 ) p−1
Les résistances sont montées en parallèle, on en déduit la résistance de la pième génération
R1 1
Rt p = p−1
= R1 p−1 , et la résistance totale :
3
N (p) (h ) X
5. On constate que quand n → ∞ le volume diverge pour h > hc tel que Xc = 2h3c = 1, soit
& '1
1 3
hc = = 0, 79 ; la résistance hydraulique, à l’inverse diverge pour h < hc .
2
6. Pour faire cette estimation, il faut évaluer un certain nombre de valeurs numériques qui ne
figurent pas dans l’énoncé :
Le volume d’air aspiré en une aspiration : le volume maximal des poumons étant de 5 L,
on estime ce volume à Va = 0.5 L. La durée ∆t d’une aspiration : ∆t = 3 s, donc le débit
volumique Dv = 2.10−4 m3 .s−1 .
Il faut aussi calculer Rt . R1 est la résistance de la trachée, on peut donner des ordres de
grandeur pour ℓ1 ≃ 30 cm et r1 = 1 cm. La viscosité dynamique de l’air est η ≃ 10−5 Pl,
on calcule R1 ≃ 1, 4.103 Pa.s.m−3 , et Rt ≃ 7, 1.103 Pa.s.m−3 , on trouve une différence de
pression d’environ 1 Pa.
1. Le débit volumique se calcule en effectuant le flux du champ des vitesses à travers une
section de la conduite. On prend une section droite, c’est-à-dire un disque circulaire S de
rayon R et d’axe (Oz). Puisqu’ici le champ des vitesses est en tout point selon u#–z , Dv =
¨
#–
ˆ 2π ˆ R # r $1/n
ˆ R#
r $1/n r
#–
v · dS = Vmax 1 − rdrdθ = 2π Vmax 1− rdr. On pose u = .
S 0 0 R 0 R R
ˆ 1
1/n
Il vient Dv = 2π Vmax R2 (1 − u) udu. On procède à une intégration par parties, en posant
0
1/n n (1 − u)(1+1/n) Dv
f = u et dg = (1 − u) du, d’où d f = du et g = − . On a donc =
n+1 2π Vmax R2
L M1 ˆ L M1
1
nu (1 − u)(1+1/n) n (1 − u)(1+1/n) n − (1 − u)(2+1/n)
− + du = 0 + .
n+1 0 n+1 n+1 2 + 1/n
0 0
n2
Finalement, Dv = 2π R2Vmax .
(n + 1)(2n + 1)
Dv U 2n2
2. La vitesse débitante est U = , d’où le rapport = . Applica-
π R2 Vmax (n + 1)(2n + 1)
U U
tion numérique : pour n = 6, = 0, 79 puis pour n = 10, = 0, 87. Dans le cas de
Vmax Vmax
370
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
(P1 − P2) R2
l’écoulement de Poiseuille cylindrique, on a obtenu dans le chapitre U = et
8η L
(P1 − P2) R2 U
Vmax = , d’où = 0, 50. Il n’est pas surprenant de voir que plus n est grand,
4η L Vmax
c’est-à-dire plus le profil de vitesse est « plat », plus la vitesse débitante se rapproche de la
vitesse sur l’axe, c’est-à-dire la vitesse Vmax .
1. a. L’écoulement est un écoulement de! Poiseuille, " on établit la loi de vitesse comme
#– (Pe − Ps) R2 − r2
dans le cours, on obtient v (M) = .
4η L
π (Pe − Ps ) R4 (Pe − Ps ) R2
b. Dv = et U = .
8η L 8η L
8η L
c. On établit la loi de Hagen Poiseuille (Pe − Ps) = RH Dv , avec RH = analogue de la
π R4
loi d’Ohm U = RI.
Qv
2. La vitesse débitante dans l’aorte est Ua = = 26 cm.s−1 ; et dans un capillaire
π a2aorte
Qv S
Ucap = = 0, 4 mm.s−1 , le nombre Ncap de capillaire étant égal Ncap = 2 .
Ncap π a2aorte π acap
8η
3. La résistance hydraulique par unité de longueur dans un capillaire est rHcap = , la
π (acap )4
perte de pression linéique y est (Pe − Ps)/L = rHcap Qvcap = 6, 6 Pa.m−1 ; dans l’aorte, rHao =
8η
, la perte de pression (Pe − Ps)/L = rHao Qvao = 33, 2 Pa.m−1 .
π (aao )4
Grâce à la mise en parallèle de multiples capillaires, la chute de pression linéique dans les
capillaires est limitée, puisque le débit très faible qui y circule limite l’effet de leur résistance
hydraulique très grande.
2acap µ0Ucap
4. On calcule les nombres de Reynolds REcap = = 0, 42 et REao = 2, 7.103 ,
η
l’écoulement dans l’aorte est donc turbulent, l’utilisation de loi de Hagen Poiseuille n’y est
pas légitime. Par contre, dans le capillaire, l’écoulement est bien laminaire.
5. a. Quand a diminue, le dénominateur augmente et la viscosité diminue.
b. Dans les capillaires, dont le rayon est très petit, la viscosité est plus faible, car l’hématie
est entourée d’un nombre moins grand d’autres hématies que dans l’aorte, du fait du plus
faible rayon. Dans le cas de l’eau, comme les molécules ont un rayon bien plus faible que les
hématies, le phénomène ne varie pas quand le rayon passe de celui d’une aorte à celui d’un
capillaire.
371
CHAPITRE 13 – É COULEMENTS HOMOGÈNES ET INCOMPRESSIBLES DANS UNE CONDUITE CYLINDRIQUE
Exercices
Corrigés
P2 − P1
2. On pose pour simplifier A = . L’équation différentielle qui régit le champ des vi-
η L& '
d dv dv
tesses dans ce cylindre creux est r = Ar. Une première intégration donne r =
dr dr dr
r2 dv r B r2
A + B, d’où = A + . Une nouvelle intégration donne v (r) = A + B ln (r) +C. Les
2 dr 2 r 4
P1 − P2 R2 − a2
conditions d’adhérence imposent v (a) = 0 et v (R) = 0. On en déduit B = et
( ) 4η L ln (R/a)
! 2 "
P1 − P2 R − a2 ln (a)
C= a2 − .
4η L ln (R/a)
ˆ R
Le débit volumique dans cette partie est Dv2 = 2π rv2 (r) dr. Un intégration par partie
. 4 /aR <. /R ˆ R Q
πA r r2 r
du terme contenant ln (r) conduit à Dv2 = + 2π B ln (r) − dr +
2 4 a 2 a a 2
! " P1 − P2
π C R2 − a2 . La résistance hydraulique est Rhyd 2 = , dont l’expression n’est pas
Dv2
3 −3
simple. Numériquement, Rhyd 2 = 7,9.10 Pa·s·m .
3. La résistance hydraulique Rhyd de la conduite (sans la cloison de rayon a) est Rhyd =
8η L
= 1,0.103 Pa·s·m−3 . En utilisant les règles d’association de résistances en parallèle,
π R4
Rhyd1 Rhyd 2
on aurait = 5,3.103 Pa·s·m−3 . Il n’est pas surprenant de trouver une résistance
Rhyd 1 + Rhyd2
plus grande en insérant une cloison, qui impose l’annulation du champ des vitesses sur sa sur-
face, donc un débit moindre pour la même différence de pression. Il faut simplement être bien
conscient qu’en isolant par la pensée deux portions « en parallèle » d’une même conduite, et
en calculant la résistance hydraulique de chacune séparément, on introduit dans les faits une
cloison supplémentaire, qui n’existe pas dans la réalité.
1. On prend comme système une particule de fluide, de dimensions dx, dy, dz, située dans le
voisinage de M (x, y, z). On la considère comme un point matériel. Les particules qui exercent
des forces de viscosité sur celle considérée sont celles qui ont une vitesse différente de la
sienne, c’est-à-dire les quatre voisines qui ont la même cote qu’elle selon (Oz).
Les actions mécaniques qui s’exercent sur le système sont donc, puisque le poids est négligé :
# –
• la résultante des forces de pression − grad P dxdydz ;
∂v
• la force de viscosité exercée par la particule au-delà de x+dx , soit +η (x + dx, y)dydzu#–z ;
∂x
∂v
• la force de viscosité exercée par la particule en-deçà de x, soit −η (x, y) dydzu#–z ;
∂x
∂v
• la force de viscosité exercée par la particule au-delà de y+dy , soit +η (x, y + dy)dxdzu#–z ;
∂y
∂v
• la force de viscosité exercée par la particule en-deçà de y, soit −η (x, y) dxdzu#–z ;
∂y
372
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
En appliquant la relation fondamentale de la dynamique à la particule de fluide, dans le réfé-
# – ∂v
rentiel du laboratoire R, supposé galiléen, il vient − grad P dxdydz+ η (x + dx, y)dydzu#–z −
∂x
∂v ∂v ∂v #–
η (x, y) dydzuz + η (x, y + dy)dxdzuz − η (x, y) dxdzuz = 0 .
#– #– #–
∂x ∂y ∂y
#– #– ∂P ∂P
Les projections selon ux et uy de cette équation donnent (x, y, z) = 0 et (x, y, z) = 0,
∂x ∂y
donc P = P (z).
dP ∂ 2v ∂ 2v
La projection selon u#–z donne = η 2 + η 2 . Le membre de gauche est une fonc-
dz ∂x ∂y
tion de z uniquement. Le membre de droite est une fonction de x et y uniquement. Finale-
ment, la quantité commune aux deux membres est une constante, donc P est une fonction
P2 − P1
affine de z : P (z) = z + P1 . Le champ des vitesse obéit à l’équation aux dérivées
L 4 2 4
2
∂ v ∂ v 2 P2 − P1 4∂ v4 v
partielles + 2 = . En ce qui concerne les ordres de grandeur, 44 2 44 ∼ 2
4 2 4 ∂ x 2 ∂ y η L ∂ x w
4∂ v4 v
et 44 2 44 ∼ 2 . Attendu que h ≪ w, on peut simplifier l’équation aux dérivées partielles en
∂y h
d2 v P2 − P1 P2 − P1 2
= , qui s’intègre en v (y) = y + Ay + B. Les conditions d’adhérence en
dy2 ηL 2η L & '
P1 − P2 h2 2
z = −h/2 et z = h/2 donnent A = 0 et v (y) = − y . Le débit volumique s’écrit
2η L 4
ˆ h/2 & 3 & 3 ''
P1 − P2 h h −h3 P1 − P2 3
Dv = w v (y) dy = w − − = wh .
−h/2 2 η L 4 24 24 12η L
P1 − P2 12η L
2. La résistance hydraulique de cette portion de conduite est Rhyd = = .
Dv wh3
373
14
On constate expérimentalement dans ce référentiel, que le champ des vitesses présente sou-
vent des fluctuations spatiales assez rapides dans une zone d’extension assez limitée, à proxi-
mité de l’obstacle. Une telle zone porte le nom de couche limite. Elle a en général une de ses
trois dimensions bien plus petite que les deux autres, d’où le terme de « couche ». On peut en
avoir un aperçu sur la figure 14.6
Remarque
On parle souvent de « fort gradient du champ des vitesses » dans la couche limite,
bien que l’opérateur gradient ne puisse agir que sur un champ scalaire et que le champ
des vitesses soit vectoriel. Il s’agit d’un abus de langage ; on devrait parler du gradient
d’une des composantes du vecteur champ des vitesses.
Pour des écoulements à bas nombre de Reynolds, la couche limite épouse la forme de l’obs-
tacle et marque la transition entre le fluide en contact avec l’obstacle, immobile, et le fluide
éloigné, où le champ des vitesses évolue lentement par rapport aux coordonnées d’espace,
pour retrouver la valeur #–
v ∞ loin de l’obstacle. On dit que la couche limite est « attachée » ou
« collée » à l’obstacle.
Pour des écoulements à haut nombre de Reynolds, la couche limite n’épouse la forme de
l’obstacle que sur une partie de celui-ci. Elle est qualifiée de « décollée ».
Pour des nombres de Reynolds très faibles, la couche limite devient épaisse et perd son intérêt.
L’intérêt de la notion de couche limite est qu’elle constitue la seule zone de l’espace où le
cisaillement est important, et par conséquent la seule zone où les forces de viscosité prennent
des valeurs importantes, puisque ces forces font intervenir les dérivées spatiales du champ des
vitesses, comme il est vu dans le chapitre 12. En conséquence, il est possible, en première
approximation, de considérer les écoulements comme parfaits en dehors de la couche limite,
comme dans le chapitre 15.
376
É COULEMENTS AUTOUR D ’UN CYLINDRE EN FONCTION DU NOMBRE DE R EYNOLDS
µ UL √
Compte tenu de l’ordre de grandeur de δ estimé ci-dessus, il vient : Recl ∼ √ ∼ Re.
η Re
Ainsi, la transition laminaire-turbulent s’opère dans la couche limite pour un nombre de Rey-
nolds global plus important que pour la transition laminaire-turbulent globale.
Re ≪ 1 Re ≃ 1, 5
Re ≃ 10 Re ≃ 30
Re ≃ 1, 5.102 Re ≃ 2.103
Figure 14.1 – Profils d’écoulements autour d’un cylindre circulaire.
L’intérêt de réaliser des observations autour d’un cylindre est que l’écoulement admet une
invariance par translation parallèlement à son axe : il est bidimensionnel. Sa visualisation
peut se faire dans un plan, orthogonal à l’axe du cylindre.
377
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
378
FORCE DE TRAÎNÉE SUBIE PAR UNE SPHÈRE
On note #–v s/fl = −vs/fl u#–x la vitesse de la sphère par rapport à Rfl . Pour simplifier l’étude, on
se place dans le référentiel R = {O, x, y, z}, lié à la sphère. Dans R, le fluide s’écoule, loin
de la sphère, avec un champ des vitesses uniforme #– v (M) = vs/fl u#–x , que l’on note #–v ∞ . Dans
le voisinage de la sphère, le champ des vitesses est bien entendu non uniforme ; sa forme
sera illustrée plus loin. Les visualisations d’écoulements autour de sphères sont bien plus
délicates à réaliser que celles autour de cylindres car, d’une part il faut parvenir à maintenir
les sphères sans trop perturber les écoulements ; d’autre part, il faut imposer un éclairage
uniquement dans un plan car le champ des vitesses n’est pas invariant par translation selon un
axe : l’écoulement est tridimensionnel. Il admet toutefois une symétrie de révolution autour
de l’axe l’écoulement tant que celui-ci est laminaire.
Les actions de contact exercées par le fluide sur la sphère sont de deux natures :
• des forces de pression, normales à la surface de la sphère ;
• des forces de cisaillement, dues à la viscosité, tangentes à la surface.
On a déjà étudié la résultante des forces de pression dans le chapitre 10 consacré à la statique
des fluides : lorsque la sphère est immobile dans un fluide au repos, la résultante des forces
de pression est la poussée d’Archimède, qui résulte de l’hétérogénéité du champ de pres-
sion, due à la pesanteur. En présence d’écoulement, la répartition de la pression autour de la
sphère change : elle est due non seulement à la pesanteur, mais aussi à la façon dont le fluide
s’écoule autour d’elle. Ce que l’on appelle la « force de traînée » s’exerçant sur un objet est la
projection selon la direction de l’écoulement (donc parallèlement à #– v ∞ ) de la résultante des
actions de contact dues uniquement au mouvement de l’objet par rapport au fluide, sans tenir
compte des effets de la pesanteur sur le champ de pression.
Expérimentalement, il n’est pas difficile de séparer l’action de la pesanteur de celle de l’écou-
lement : il suffit de créer un écoulement horizontal, donc orthogonal au champ de pesanteur.
#–
On appelle force de traînée F tr subie par un solide en mouvement rectiligne uniforme
par rapport à un fluide, la résultante des forces de pression et de cisaillement qu’exerce
sur lui le fluide parallèlement à la direction de l’écoulement, en ne considérant que les
forces de pression dues à l’écoulement.
379
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
b) Graphe Cx en fonction de Re
Le graphe de la figure 14.3, page suivante, est en échelle bilogarithmique. Pour plus de lisi-
bilité, ce sont les valeurs de Cx et de Re qui sont directement indiquées. Ce graphe rassemble
de très nombreux résultats expérimentaux obtenus avec des sphères lisses de tailles diffé-
rentes, des fluides variés et des vitesses d’écoulement plus ou moins importantes, comme le
symbolisent les petits cercles. Le fait de représenter une grandeur adimensionnée en fonc-
tion d’une autre permet précisément de rassembler des mesures obtenues dans des conditions
très variées, et d’obtenir une courbe globale : il y a similitude entre des systèmes d’échelles
différentes.
Domaine Re < 1 Pour des faibles nombres de Reynolds, le graphe de la figure 14.3 est
linéaire, donc on a une loi du type log (Cx ) = a log (Re) + b. Un examen approfondi du graphe
permet de voir que Cx passe environ de 230 à 2, 3 pour Re passant de 0, 1 à 10. Le coefficient
directeur de la droite est donc a = −1.
En remplaçant a par sa valeur, on obtient log (2, 3) = − log (10) + b, d’où b ≃ 1, 4.
Dans le domaine des bas nombres de Reynolds, le lien entre Cx et Re peut ainsi s’écrire
101,4 25
Cx ≃ = .
Re Re
380
FORCE DE TRAÎNÉE SUBIE PAR UNE SPHÈRE
400
200
100
40
20
10
Cx
4,0
2,0 Rec
1,0
0,4 0,45
0,2 0,14
0,1
0,1 0,2 0,4 1,0 2,0 4,0 10 20 40 102 2.102 103 2.103 104 2.104 105 2.105 106
Re
Figure 14.3 – Cx en fonction du nombre de Reynolds pour une sphère lisse.
I #– I 25η 1 2 2
En remplaçant dans la définition de Cx , cela donne I F tr I ≃ µv πR .
2 µ v∞ R 2 ∞
Attendu que 25/4 ≃ 6, et que la force de traînée est de même direction et même sens que #– v ∞,
donc de sens opposé à la vitesse de la sphère #– v s par rapport au fluide, on retrouve à peu de
choses près la loi de Stokes 1 pour la force de trainée d’une sphère à bas nombre de Reynolds.
Pour les nombres de Reynolds inférieurs à un, la force de traînée exercée par un fluide
sur une sphère est de norme proportionnelle à celle de la vitesse de la sphère par rapport
au fluide :
#–
F tr = −6πη R #–v s/fl .
Domaine 1 < Re < 2.103 Dans ce domaine, la courbe de la figure 14.3 ne présente pas de
comportement caractéristique particulier. On pourrait approcher la courbe par une loi mathé-
1. Cette loi a été établie de façon analytique par Georges Gabriel Stokes, 1819 − 1903, mathématicien et physi-
cien britannique ; son nom est aussi associé à l’équation de Navier-Stokes, équation locale de la dynamique pour les
fluides visqueux
381
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
v ∞ = − #–
#– v s/fl
Figure 14.4 – Écoulement dans un plan contenant le centre de la sphère pour Re < 1.
Domaine 2.103 < Re < 2.105 Dans ce domaine, on retrouve un comportement presque
linéaire : la courbe de la figure 14.3 est pratiquement une droite horizontale. Cx est quasiment
indépendant de Re. On retrouve ce type de comportement pour d’autres formes que la sphère.
On parle alors « du Cx » de l’objet, dont la valeur dépend de la forme. Par exemple, depuis
les années 1980, les voitures berlines ont un Cx de l’ordre de 0, 30, alors que les SUV actuels
ont un Cx plutôt voisin de 0, 38.
Pour les nombres de Reynolds compris entre 2.103 et 2.105, la force de traînée exercée
par un fluide sur une sphère est de norme proportionnelle au carré de la vitesse de la
382
FORCE DE TRAÎNÉE SUBIE PAR UNE SPHÈRE
#– 1 #–
v s/fl
F tr = − µ v2s/fl π R2Cx #– .
2 ∥ v s/fl ∥
Complément : chute brutale du Cx pour Re = Rec Pour une valeur critique Rec de Re, le
coefficient de traînée Cx chute brutalement. L’explication apparait très schématiquement sur
la figure 14.6 : pour Re < Rec , la couche limite est laminaire à l’endroit où elle se décolle de
la sphère. Le sillage est très large derrière la sphère. En conséquence, la traînée de forme est
importante. Pour Re > Rec , la couche limite est turbulente au point de décollement, et il se
trouve que la turbulence permet à la couche limite de décoller plus en aval, donc le sillage est
plus réduit, et la traînée de forme aussi. Bien sûr, la turbulence de la couche limite augmente
la traînée de frottement, mais l’effet sur la traînée de forme l’emporte.
Pour les sphères lisses, Rec est de l’ordre de 3.105. Il est possible de décaler cette valeur en
modifiant la rugosité de la sphère, comme on va le voir dans le paragraphe suivant.
383
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
Cx
0,6 sphère lisse
0,5
0,4
0,3 balle
0,2 de golf
0,1
Tennis
Sport Golf Tennis Baseball Football
de table
Diamètre D (cm) 4,3 6,5 7,4 22 4
! "
record de vitesse km·h−1 328 251 162 222 112
! "
vitesse vs ou v∞ km·h−1 200 150 100 60 70
On voit dans ce tableau que pour des phases de jeu ordinaires (de l’ordre de 60% de la vitesse
record, sauf pour le football où on a pris plutôt 30%), le nombre de Reynolds est comparable
à 2.105 . Le caractère non lisse permet d’augmenter sensiblement la portée, en divisant le Cx
par près de 2.
Lorsque la balle ralentit après avoir été frappée, le nombre de Reynolds diminue, et quand il
atteint la valeur critique Rec , le Cx augmente et la balle subit un ralentissement marqué, ce
qui peut perturber les joueurs concurrents.
La balle de tennis de table n’a pas d’intérêt à être non lisse, compte tenu des faibles dimen-
sions du terrain de jeu, et du fait des gammes de vitesse accessibles à un joueur moyen.
384
FORCE DE TRAÎNÉE SUBIE PAR DES OBJETS DE FORMES DIVERSES
Cx (échelle logarithmique)
#–
v L
∞
#–
v∞ L
#–
v∞ L
#– 2L
v ∞ = − #–
v obj/fl
102 103 104 105
1,0 10
Re
Figure 14.8 – Allure du coefficient de traînée pour des cylindres de différentes
sections.
On devine sur cette figure que pour des faibles nombres de Reynolds, les courbes tendent vers
des droites obliques. Pour les objets de forme non aplatie, les droites ont une même pente,
égale à −1, ce qui correspond à une force de traînée proportionnelle à la norme de la vitesse,
#–
comme pour la sphère : F tr = −α #– v obj/fl = +α #–
v ∞ , α étant une constante positive, dont la
valeur dépend de la forme et de la taille de l’objet.
Pour des nombres de Reynolds plus importants, on retrouve aussi (mais de façon plus ou
moins marquée selon la forme), un plateau horizontal, traduisant la proportionnalité de la
force de traînée avec le carré de la norme de la vitesse. Cela correspond au domaine dans
lequel l’objet peut être caractérisé par « son Cx » :
1 #–
v obj/fl 1 #–
v
I = + µ v2∞ SCx #–∞ .
#–
F tr = − µ v2obj/fl SCx I
I I
2 #–
v obj/fl 2 ∥ v ∞∥
Pour les cylindres circulaires, il existe, comme pour les sphères, un plateau Cx ≃ 1, 2 aux
nombres de Reynolds intermédiaires (300 < Re < 105 ), puis un nombre de Reynolds critique
Rec voisin de 3.105 , pour lequel Cx chute brutalement. Il existe également une nouvelle zone
en forme de plateau Cx ≃ 0, 6 pour Re > 3.106 .
Quelques ordres de grandeur de la vie quotidienne Pour fixer les idées, on évalue les
ordres de grandeur des nombres de Reynolds pour des écoulements d’air ou d’eau, dans des
conditions ambiantes de température et de pression, autour d’obstacles de la vie quotidienne.
385
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
La figure 14.9 donne les valeurs du Cx pour des obstacles bi ou tridimensionnels de formes
simples. On peut en déduire par exemple que le Cx d’un parachute circulaire est de l’ordre de
1, 4.
Obstacle 2D Cx Obstacle 3D Cx
cylindre
1,22 sphère 0,45
circulaire
demi-cylindre demi-sphère
1,16 0,42
circulaire plein pleine
demi-cylindre demi-sphère
1,20 0,38
circulaire creux creuse
demi-cylindre demi-sphère
2,3 1,42
circulaire creux creuse
ruban disque
plan
1,86 circulaire
1,14
cylindre
2,05 cube 1,05
carré
Les profils des ailes cylindriques les plus courants sont de type symétrique, biconvexe dissy-
métrique, ou concave-convexe, comme on peut le voir sur la figure 14.10.
386
T RAÎNÉE ET PORTANCE D ’UNE AILE D ’AVION À HAUT NOMBRE DE R EYNOLDS
Lenv
envergure
L
corde
Figure 14.11 – Vocabulaire spécifique pour les ailes d’avion.
L’allongement de l’aile est le rapport λ de l’envergure Lenv sur la corde L : λ = Lenv /L. Pour
une aile cylindrique, λ → ∞.
Sauf dans le paragraphe 5.5 où on étudiera l’influence des extrémités de l’aile, on suppose
que L ≪ Lenv , donc λ ≫ 1.
Pour l’étude du comportement aérodynamique des ailes d’avions, on se place dans le réfé-
rentiel R lié à l’aile. Dans ce référentiel, l’écoulement de l’air est considéré uniforme loin de
l’aile, avec un champ des vitesse #–v ∞ = v∞ u#–x .
387
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
L’angle d’incidence i est l’angle entre la direction de #– v ∞ et celle de la corde. C’est une
grandeur algébrique dont l’orientation est précisée sur la figure 14.11.
La figure 14.11 correspond au profil NACA4412. Le NACA est un organisme américain qui
a fusionné par la suite avec d’autres pour constituer la NASA. Le NACA a élaboré une base
de données concernant les profils d’ailes, avec différentes nomenclatures, comprenant 4 ou 5
chiffres. Dans la référence à 4 chiffres 4412, le premier 4 signifie que la cambrure est de 4%,
le second 4 qu’elle est placée à 40% de la corde, et que l’épaisseur relative est de 12%.
Une aile dont la corde est inclinée de l’angle d’incidence i par rapport à #– v ∞ subit :
#–
• la force de traînée Ftr exercée par l’air sur l’aile est la résultante des forces de contact
qu’exerce l’air sur elle, parallèlement à la direction de l’écoulement.
#–
• la force de portance Fpor exercée par l’air sur l’aile est la résultante des forces de
contact qu’exerce l’air sur elle perpendiculairement à la direction de l’écoulement,
comme le montre la figure 14.12.
#–
Fpor F #–
tot
#–
n
#–
t
#– α #– extrados
v∞ F tr
i
intrados
Remarque
Les forces de contact sont les forces de pression et de viscosité (cisaillement). Il n’est
pas nécessaire ici de préciser que l’on ne considère que les forces de pression liées à
l’écoulement. En effet, dans l’air, la poussée d’Archimède est négligeable pour tous
388
T RAÎNÉE ET PORTANCE D ’UNE AILE D ’AVION À HAUT NOMBRE DE R EYNOLDS
les engins volants autres que ceux qualifiés de « plus légers que l’air » comme les
montgolfières et les dirigeables.
#–
Soit t le vecteur unitaire de même sens et même direction que #– v ∞ , et #–
n le vecteur unitaire
#–
normal à t et aux génératrices de l’aile, et orienté de l’intrados vers l’extrados (figure 14.12).
Cx est défini positif car la force de traînée est toujours dans le sens de l’écoulement, mais Cz
peut être positif ou négatif selon l’angle d’incidence.
La portance n’est pas toujours une force verticale : sa direction est, par définition, orthogonale
! à la vitesse #–
v ∞ , mais celle-ci n’est horizontale que lors de certaines phases de vol. Elle ne
l’est pas par exemple au décollage, à l’atterrissage, lors d’un « cabré » ou d’un « piqué ».
Pour la plupart des phases de vol, l’angle d’incidence est assez faible, et la traînée d’une
aile cylindrique est essentiellement une traînée de frottement. Pour les fortes incidences en
revanche, l’écoulement est très décollé et la traînée de forme, c’est-à-dire de pression, (notion
définie sur la figure 14.5 à la page 382) devient également importante. On verra au paragraphe
5.5 que si on tient compte de l’envergure finie de l’aile, une troisième cause de traînée est à
prendre en compte : la traînée induite.
dépression
surpression
Figure 14.13 – Forces de pression sur une aile de profil donné.
La portance en revanche, est quasiment uniquement causée par les forces de pression. Grâce
à sa forme bombée, l’extrados est en dépression par rapport à la pression P∞ régnant loin
de l’aile. L’intrados est la plupart du temps en surpression. La figure 14.13 illustre ceci avec
la convention de représentation adoptée usuellement par les aérodynamiciens. Les flèches y
représentent non pas les forces de pression P mais les forces de surpression P − P0 , P0 étant
la pression de l’air en tout point éloigné de l’aile. On note #–
n la normale à la surface de l’aile
en un point N, orientée dans le sens fuyant l’aile. Pour une portion élémentaire dS de surface
de l’aile, la force élémentaire de pression − (P − P0) dS #– n est dirigée vers l’aile en cas de
surpression positive (P − P0 ) > 0, et dans le sens fuyant l’aile pour une dépression, c’est-à-
dire une surpression négative. Cette façon conventionnelle de représenter les choses ne doit
389
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
pas faire oublier que les forces de pression P (et non de surpression) exercées par l’air sur
l’aile sont toutes dirigées vers l’aile. Dans le même ordre d’idée, on lit parfois dans certains
ouvrages qu’une aile d’avion est « aspirée » par le dessus. Bien évidemment, la pression qui
s’exerce en un point de l’extrados n’est pas négative ; seule la surpression l’est.
Comme on peut le voir sur le graphe du milieu de la figure 14.14, le coefficient de traînée Cx
diminue quand Re augmente, et ceci à toute incidence. En revanche (graphe de gauche), le
coefficient de portance Cz augmente, et même très nettement pour Re voisin de 105 . Au-delà
de cette valeur, pour des incidence modérée, Cz n’augmente que lentement avec Re. On notera
que la valeur de Cz est souvent bien plus importante que celle de Cx .
Cz Cx Cz
0,12
Re=4,5.104 Re=2,5.105
1,0 1,0
Re=2,5.105 Re=2,5.105
0,8 0,10 0,8
Re=4,5.104 Re=4,5.104
0,6 0,08 0,6
0
0,02 Re=3.106 0
0
-0,2 -0,2
Cz
La finesse aérodynamique est le rapport de la portance sur la traînée : finesse = .
Cx
#–
En effet, si l’échelle est la même sur les deux axes, l’angle α entre la force de traînée F tr et
#–
la forces totale F tot a pour tangente la finesse : finesse = tan α .
Sur le dessin de gauche de la figure 14.15, page suivante, le point M1 , quelconque, correspond
à une incidence pour laquelle la finesse est tan α1 . Et la finesse maximale correspond à l’angle
αmax associé au point Mmax pour lequel OMmax est tangent à la polaire.
Le sens physique que l’on peut donner à la finesse est le suivant : soit un avion de type
390
T RAÎNÉE ET PORTANCE D ’UNE AILE D ’AVION À HAUT NOMBRE DE R EYNOLDS
#–
#–
F por F tot
Cz
Rplaneur α F
#–
tr
Mmax i A
G
M1 #–
v
#–
v∞
αmax B π
z −α m #–
g
O α1 Cx 2
O RTerre x
Figure 14.15 – Polaire d’Eiffel et finesse d’un profil.
planeur, de masse m, pour lequel on assimile les forces aérodynamiques qu’il subit à celles
exercées sur sa voilure seule. Supposons qu’il soit en vol stabilisé, à vitesse #– v constante par
rapport au sol, un jour sans vent. Le planeur est soumis à :
• son poids m #–g;
#–
• la force de portance F por ;
#–
• la force de traînée F tr .
En appliquant le théorème de la résultante dynamique au planeur dans le référentiel terrestre
#– #– #–
supposé galiléen, on a m #– g + F por + F tr = 0 , puisque le planeur évolue à vitesse constante.
#–
La résultante des forces aérodynamiques F tot est donc opposée au poids, comme le montre la
figure 14.15.
π
La force de traînée est donc inclinée d’un angle − α par rapport à l’horizontale (Ox). Or,
2
cette force est par définition parallèle à la vitesse #– v ∞ de l’air par rapport au planeur (loin de
celui-ci), qui est elle-même l’opposée de la vitesse #– v du planeur par rapport au référentiel
π
terrestre RTerre en l’absence de vent. Par conséquent, la vitesse du planeur fait un angle − α
2
avec l’horizontale. Le centre d’inertie G du planeur se déplace le long de la ligne pointillée
GB. Lorsque sa coordonnée horizontale aura varié de GA, son altitude aura chuté de AB, avec
#π $ AB GA
tan −α = , et finesse = tan (α ) = .
2 GA AB
La finesse aérodynamique correspond au rapport de la distance horizontale parcourue à
la perte d’altitude, en vol plané à vitesse constante, sans vent.
Remarques
π
• ne pas confondre l’angle d’incidence i entre #– v ∞ et la corde avec l’angle − α que
2
fait #–
v ∞ avec l’horizontal ;
• #–
v est la vitesse du planeur dans le référentiel terrestre et #–
v ∞ la vitesse de l’air dans
le référentiel lié au planeur ;
• un planeur (ou un parapente) peut avoir un vol à vitesse constante horizontale s’il y a
du vent présentant des lignes de courant inclinées vers le haut, comme cela se produit
391
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
392
T RAÎNÉE ET PORTANCE D ’UNE AILE D ’AVION À HAUT NOMBRE DE R EYNOLDS
dépression
surpression
winglets
Figure 14.17 – Tourbillons marginaux en bouts d’ailes et winglets pour les atténuer.
bouts d’ailes verticaux, les « winglets », qui permettent en quelque sorte aux ailes d’envergure
finie de se rapprocher des ailes d’allongement infini.
Soit une hélice tournant à la vitesse angulaire Ω par rapport à son axe (Oz), lié au référentiel
terrestre RTerre . Soient deux petites tranches de cette hélice, éloignées de l’axe respectivement
de R1 et R2 , comme le montre la figure 14.18. L’air s’écoule parallèlement à (Oz) en direction
de l’hélice avec une vitesse #– v air/RTerre . Du fait de la rotation de l’hélice autour de son axe, les
tranches sont animées de vitesses différentes #– v tr1/RTerre et #–
v tr2/RTerre par rapport à RTerre .
Ces vitesses ont pour norme vtr1/RTerre = ΩR1 et vtr2/RTerre = ΩR2 .
On se place à présent dans le référentiel lié à la tranche n°1.
Par composition des vitesses, l’air parvient sur la tranche de pale dans ce référentiel avec la
vitesse #–
v ∞ = #–
v air/RTerre + #–
v Terre/tr1 = #– v air/RTerre − #–
v tr1/RTerre .
393
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• force de traînée subie par une sphère solide en mouvement rectiligne uniforme
• coefficient de de traînée Cx
• graphe de Cx en fonction du nombre de Reynolds
• notion de couche limite
• forces de traînée et de portance d’une aile d’avion à haut Reynolds
SAVOIR-FAIRE
• décrire qualitativement la notion de couche limite
• associer une gamme de nombre de Reynolds à un modèle de traînée linéaire ou quadra-
tique
• définir et orienter les forces de portance et de traînée
• pour les écoulements à grand nombre de Reynolds décrire qualitativement la notion de
couche limite
• exploiter des graphes de Cx et Cz en fonction de l’angle d’incidence i
MOTS-CLÉS
• nombre de Reynolds • incidence • turbulent
• traînée • couche limite
• portance • laminaire
394
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
14.3 Finesse (⋆ )
On rappelle que la finesse d’un profil donné est le rapport Cz /Cx .
Pour les nombres de Reynolds correspondant aux conditions usuelles d’utilisations d’une
aile, la finesse est-elle fonction croissante ou décroissante du nombre de Reynolds ?
395
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
Exercices
14.5 Planeur (⋆ )
On considère un planeur de masse m = 0,17.103 kg. L’envergure totale de ses ailes est Lenv =
15 m , et la longueur moyenne de la corde est L = 0,70 m. Le profil est un NACA 4412.
On néglige les effets aérodynamiques du fuselage. Il vole à vitesse constante à une alti-
3
tude z = 6,0.10 m par rapport au niveau de la mer, où la masse volumique de l’air est
µ = 0,60 kg·m−3 . La viscosité de l’air est η = 1,8.10−5 Pl. Le vent est supposé négligeable.
1. Déterminer la finesse maximale du profil NACA 4412 pour les différentes valeurs du
nombre de Reynolds de la figure 14.14 de la page 390. En déduire, pour les deux valeurs
de Re les plus élevées, l’altitude qu’il aura perdue après avoir parcouru sur la carte en ligne
droite une distance D = 1 km.
2. Dans le cas particulier où la ligne de corde de l’aile du planeur est horizontale, relier la
finesse à l’angle d’incidence i. Compte tenu des différentes forces exercées sur le planeur,
établir une relation entre m, g, µ , L, Lenv , Cz , i et la norme v de la vitesse.
3. Application numérique : pour i = 1, 5° et Re = 7.105 , évaluer Cz , la finesse, et la norme v
de la vitesse. Le résultat est-il cohérent avec le nombre de Reynolds utilisé ?
396
S’ ENTRAÎNER
Exercices
2. On modélise l’ensemble des actions mécaniques qui s’opposent à l’avancement du char
(traînée aérodynamique du charriot, frottements dans les essieux, déformations des pneus,...)
#–
par une force F resist = −K (vvit )2 u#–x . Déterminer la valeur de K.
3. Pour la direction du mouvement choisie, orthogonale au vent, le pilote pourrait-il choisir
un meilleur angle α1 de réglage de sa voile ?
4. Compte tenu de l’ordre de grandeur du nombre de Reynolds associé à cette étude, le coef-
ficient de portance en dépend assez peu, comme le montre le schéma de gauche de la figure
14.14. Le pilote décide de régler l’angle α1 pour obtenir le coefficient de portance maximal,
dont on admet la valeur Cz = 1, 5, et l’angle d’incidence associé i ′ = 14°. On néglige la traî-
née de la voile. Effectuer un bilan des% actions mécaniques qui s’exercent sur le char puis
2 µ SCz
′
en déduire la relation v vit = vvent v2vent + v ′ 2vit vérifiée par la nouvelle vitesse v ′ vit du
2K
char. En déduire la valeur de cette vitesse puis l’angle α ′1 de réglage de la voile.
ligne de corde
#–
v vit α1
u#–x
#–
v vent
#– voile
v vit
α1
u#–x dérive ie
#–
v vent
397
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
Exercices
APPROFONDIR
1. Évaluer le nombre de Reynolds pour un skiff. En déduire la façon dont la force de traînée
dépend de la norme v de la vitesse.
2. Si on double la puissance développée par le (ou les) rameur(s), par combien v est-elle
multipliée ?
3. Une personne développant une puissance P = 250 W fait avancer son skiff à 14 km·h−1 .
Quelle est la puissance développée par le recordman du monde ?
4. En supposant, pour simplifier, que la partie immergée d’une embarcation pour 8 rameurs
est homothétique de celle d’une embarcation pour 1 seul, et en faisant toutes les hypothèses
qui vous semblent légitimes, établir un lien entre la vitesse d’un skiff et celle d’une embar-
cation à 8 rameurs. Commenter, compte tenu des records de vitesses pour les deux types de
bateaux.
398
A PPROFONDIR
Exercices
viscosité de l’air, même en altitude, sera prise égale à η = 1,8.10−5 Pl. Le vent est supposé
négligeable.
1. Déterminer la masse volumique de l’air, assimilé à un gaz parfait, à l’altitude du vol. On
suppose l’atmosphère isotherme à la température T = 273 K.
2. En utilisant les courbes de la figure 14.14 de la page 390, et en expliquant bien la démarche,
déterminer l’angle d’incidence i1 que doit avoir la voilure, l’angle β1 que doit faire la corde de
l’aile par rapport au plan horizontal, pour assurer un vol de croisière horizontal à une vitesse
de norme v1 = 200 km·h−1 .
3. Quelle doit être la puissance P1 de la force motrice, développée par le moteur pour assurer
ce vol ?
4. Juste après le décollage, pour prendre de l’altitude, le pilote décide d’adopter une trajec-
toire rectiligne inclinée d’un angle γ par rapport au plan horizontal. La piste de décollage est
au niveau de la mer. La norme de la vitesse de l’avion est constante durant cette phase de
vol : v2 = 100 km·h−1 . Représenter les différentes forces en présence sur un schéma, et écrire
les équations permettant de déterminer l’angle d’incidence i2 et la norme Fmot2 de la force
motrice que doit exercer le moteur. On ne demande pas de résoudre.
399
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
4
1. On note V le volume de la bille. V = π r3 . Sa masse est donc m = ρ V . La poussée d’Ar-
3 #–
chimède qui s’exerce sur elle a pour expression Π A = ρ0V gu#–z . Dans le référentiel terrestre
supposé galiléen, la relation fondamentale de la dynamique appliquée à la bille, assimilée à
d #–
v
un point matériel, s’écrit : ρ V #–
g − 6πη r #– v + ρ0V gu#–z = ρ V . La projection selon l’axe (Oz)
dt
dv dv
donne alors −ρ V g + 6πη rv + ρ0V g = −ρ V , soit ρ V + 6πη rv = ρ V g ′ . En introduisant
dt dt
ρV 2ρ r 2 dv v
la constante de temps τ = = , on obtient la forme canonique : + = g ′.
6πη r 9η dt τ
Sa solution est v (t) = g ′ τ + constanteexp(−t/τ ). Puisque v (0) = 0, constante = −g ′ τ et
2ρ g ′ r 2
v (t) = g ′ τ (1 − exp(−t/τ )) = (1 − exp(−t/τ ).
9η
2. Le temps caractéristique τ augmente avec le rayon de la sphère. Puisque τ = 6 ms pour
la plus grosse des sphères, tous les temps caractéristiques seront nettement inférieurs à la
seconde. La vitesse mesurée au bout d’une seconde est quasiment la vitesse limite : v1s ≃
2ρ g ′ r 2
. Les points expérimentaux sont sensiblement alignés, ce qui confirme la relation de
9η
proportionnalité entre v1s et r2 donnée par le modèle. En mesurant la pente a de la droite se
rapprochant au mieux de l’ensemble des points (régression linéaire), on peut accéder à η via
2ρ g ′
la relation η = .
9a
2ρ0 vr 2ρ g ′ r 2
3. Le nombre de Reynolds a pour expression Re = . Puisqu’ici v ≤ , pour
η 9η
4ρ0 ρ g ′ r 3
chaque sphère de rayon r, Re ≤ . Puisque Re = 0, 1 pour la plus grosse des sphères,
9η 2
il est inférieur à cette valeur pour les autres. Comme le montre la figure 14.3 de la page 381,
pour les faibles valeurs du nombre de Reynolds, le coefficient de traînée Cx varie en 1/Re,
1 η
donc la force de traînée Ftr est proportionnelle à ρ0 v2 π r2 , donc à η rv, ce qui justifie
2 2ρ0 vr
le modèle (loi de Stokes).
400
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
mentale de la dynamique appliquée à la bille, assimilée à un point matériel, s’écrit : m #– g+
1 2 d #–
v 1
µ v SCx u#–z + µ V gu#–z = m . La projection selon l’axe (Oz) donne alors −mg + µ v2 SCx +
2 dt & ' 2
dv µV dv
µ V g = −m . On pose g = g 1 − ′ ; l’équation différentielle devient alors =
dt m 7 dt
& '
µ v2 SCx dv v2 2mg ′
g′ − , soit = g ′ 1 − 2 , avec vℓ = .
2m dt vℓ µ SCx
7
2mg ′ dv
3. On voit qu’il existe une solution constante v = vℓ = , pour laquelle = 0.
µ SCx dt
dv
4. Pour résoudre cette équation différentielle non linéaire, on sépare les variables : 2 =
v − vℓ 2
g ′ v dw g ′
− 2 dt. On pose w = . Il vient 2
= dt, qui donne par intégration, argth(w) =
vℓ vℓ 1
& ′− w vℓ '
g′ g
t + constante puis v (t) = vℓ tanh t + constante . Si on suit fidèlement le modèle et le
vℓ vℓ & ′ '
g
contexte de l’énoncé, on prend v (0) = 0, d’où finalement v (t) = vℓ tanh t .
vℓ
5. Le modèle utilisé n’est pas réaliste car il considère que la force de traînée est en perma-
nence proportionnelle au carré de la vitesse. En réalité, au début de la chute, le nombre de
Reynolds est faible et la force de traînée est proportionnelle à v ; puis la bille va de plus en
plus, vite, la loi de force se modifie pour devenir finalement en v2 . Il faudrait modifier l’équa-
tion du mouvement pour le début de la chute. Avec un fluide très visqueux, la force reste
toujours proportionnelle à v2 , comme dans un des exercices de ce chapitre.
14.3 Finesse
Comme le montrent les graphes de gauche de la figure 14.14 à la page 390, pour tout angle
d’incidence, Cz est fonction croissante du nombre de Reynolds, tandis que Cx en est fonction
décroissante. Ainsi, la finesse augmente lorsque le nombre de Reynolds croît.
µ vL 1,0.103 × 70 × 0.40
1. Le nombre de Reynolds pour l’eau est Re = = = 7,8.106 . Si
η 3.6 × 1,0.10−3
le profil des foils est analogue au NACA 4412, l’ordre de grandeur du coefficient Cz est 0,5
pour un angle d’incidence ne dépassant pas quelques degrés. On a intérêt à garder un angle
d’incidence faible pour ne pas créer trop de traînée. Le théorème de la résultante cinétique
appliqué au bateau dans le référentiel terrestre, puis projeté sur l’axe vertical ascendant (Oz)
1 2Mg
donne −Mg + µ v2 SCz = 0. Il vient S = 2 = 0,61 m2 . C’est vraiment peu.
2 µ v Cz
2. En prenant à nouveau appui sur le profil NACA 4412, on constate que pour Re = 3.106 ,
le coefficient de traînée est de l’ordre de 8.10−3 pour une incidence de quelques degrés. Et
il diminue lorsque Re augmente. On peut donc estimer Cx voisin de 6.10−3 , et la force de
1
traînée sur les foils Ftr = µ v2 SCx ≃ o,7 kN. La puissance de cette force dans le référentiel
2
401
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
Exercices
Corrigés
14.5 Planeur
Cz Cx Cz
0,12
Re=4,5.104 Re=2,5.105
1,0 1,0
Re=2,5.105 Re=2,5.105
0,8 0,10 0,8
Re=4,5.104 Re=4,5.104
0,6 0,08 0,6
0
0,02 Re=3.106 0
0
-0,2 -0,2
Compte tenu de la figure 14.15 de la page 391 et des calculs s’y rapportant, pour Re =
D
2,5.105 , le planeur perdrait = 22 m au bout de D = 1 km, et pour Re = 3,0.106 , il perdrait
46
D
= 8,4 m. On peut remarquer que le modèle n’est pas réaliste car une finesse de plus de
119
100 ne se rencontre pas en pratique. Il faudrait prendre en compte la traînée du fuselage, et le
fait que l’allongement (rapport de l’envergure sur la corde) est fini.
402
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
π Cz
2. Si la ligne de corde de l’aile du planeur est horizontale, i = − α donc finesse = =
2 Cx
1
tan (α ) = . Le théorème de la résultante cinétique appliquée au planeur dans le réfé-
tan (i)
rentiel terrestre supposé galiléen donne, après projection sur l’axe vertical :
1 2mg
−mg + µ v2 LLenv (Cx cos (α ) + Cz sin (α )) = 0, d’où 2 = Cx sin (i) + Cz cos (i).
2 µ v LLenv
2mg
Compte tenu de la relation obtenue précédemment, cela peut encore s’écrire =
(& ) µ v 2 LL
env
'2
sin i 2mg Cz
Cz cos (i) + 1 , puis 2 = .
cos i µ v LLenv cos (i)
3. Application numérique : pour i = 1,65° et Re = 7.105 , on peut estimer d’après les graphes
2mg cos i
que Cz = 0, 57. On calcule alors v = = 30 m·s−1 , puis le nombre de Reynolds
µ LLenvCz
µ vL
Re = = 7,1.105 , ce qui est cohérent.
η
1. On se place dans le référentiel R lié au char à voile. Dans ce référentiel, le vent ressenti,
appelé « vent apparent » dans le monde de la voile, a pour vitesse la somme vectorielle
v app = #–
#– v vent + (− #–
v vit ), comme le montre la figure ci-dessous.
i ligne de corde
#–
v vit α1
− #–
v vit
#–
v vent #–
v app
u#–x α2
Le vecteur #– vrai » et (− #–
v vent est qualifié de « vent% v vit ) de « vent vitesse ». Le nombre de
! 2 "
µ vappL2 µ v vent + v 2 L
vit 2
Reynolds est donc Re = = = 2,8.106 . L’angle α2 entre le vent
η η & '
vvent
apparent et l’axe du char est donné par α2 = arctan . L’angle d’incidence est par
vvit
conséquent i = α2 − α1 = 6, 3°. On lit les valeurs des coefficients de portance et de traînée
sur les courbes caractéristiques du profil NACA 4412 : Cz = 1, 02 et Cx = 0, 012. Dans ces
#– 1
conditions, la force propulsive de la voile est F prop = µ v2appS (Cz sin (α2 ) − Cx cos (α2 )) u#–x ,
2
dont la norme vaut Fprop = 1,7.103 N. En négligeant la contribution de Cx à cette force, on
obtient une valeur de 1,72.103 N au lieu de 1,70.103 N. La différence est en effet négligeable.
On négligera la traînée de la voile dans les questions suivantes.
403
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
Exercices
Corrigés
14.7 Dériveur
µe ve Le
1. Le nombre de Reynolds pour l’eau est Ree = = 2,2.106 . Pour calculer celui pour
ηe
l’air, on se place dans le référentiel R lié au dériveur. Dans ce référentiel, le vent apparent a
pour vitesse la somme vectorielle #–v app = #– v vent +(− #–v e ), comme% cela a été vu dans l’exercice
! "
µa v2vent + v2e La
sur le char à voile. Le nombre de Reynolds est donc Rea = = 2,5.106 .
ηa
Les deux valeurs sont donc très proches l’une de l’autre.
2. La figure page suivante fait apparaître, dans le référentiel R lié au dériveur, les directions
dans lesquelles arrivent les deux fluides. L’air arrive avec une vitesse #– v app, faisant un angle
α2 avec l’axe du bateau. L’eau arrive avec une vitesse − #– v vit , faisant un angle ie avec l’axe
#–
du bateau, donc aussi avec la corde de la dérive. La force F a→v exercée par l’air sur la voile
se décompose en une force de traînée, de mêmes direction et sens que #– v app , et une force de
#–
portance, bien plus importante, normale à #– v app . La force F e→b exercée par l’eau sur le bateau
#– #–
se décompose en une force de traînée F tr e→d due à la dérive, une force de traînée F tr e→c
due à la coque, et une force de portance due à la dérive. Les deux forces de traînée sont
de mêmes direction et sens que − #– v vit , et la force de portance normale à − #– v vit . Les angles
d’incidence, ia pour la voile et ie pour la dérive étant assez proches en ordres de grandeurs,
404
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
#–
F a→v ia
#–
v vit
#– α1
F tr e→d #–
F tr e→c
ie
− #–
v vit
#–
v vent #–
v app #–
F e→b
u#–x α2
et les nombres de Reynolds étant voisins, les finesses Cz /Cx des deux ailes doivent être assez
#–
proches également. C’est dans cet esprit qu’a été dessinée F tr e→d . Enfin, pour que le bateau
navigue à vitesse constante, il est nécessaire que la somme vectorielle des forces soit nulle.
#–
La force de traînée due à la coque a été ajustée en norme de manière à rendre F e→b opposée
#–
à F a→v .
1
3. La question précédente a permis d’établir que la force de portance µe v2vit Lenv e LeCze due
2
à l’écoulement de l’eau sur la dérive doit être un peu inférieure, mais du même ordre de
1
grandeur que celle, µa v2appLenv a LaCza , due à l’écoulement de l’air sur la voile. Pour fixer les
2
idées, prenons un rapport 2 entre les deux. Et puisqu’en pratique, vvit est de l’ordre du tiers de
Lenv e Le µa
vapp , on en déduit µe Lenv e LeCze ≃ 5µa Lenv a LaCza , d’où : ≃ 5 ≃ 6.10−3 . Il faudrait
Lenv a La µe
alors pour la dérive une envergure de l’ordre de 20 cm, ce qui est sous-estimé d’un facteur
de l’ordre de 4. Il faut noter qu’à la différence de la voile, dont on peut régler l’incidence en
permanence pour optimiser le Cza , la dérive est fixe, et le Cze est quasiment toujours nettement
inférieur au Cza . De plus, les courbes des coefficients de traînée et de portance données dans
ce chapitre ne prennent pas en compte le caractère fini de l’envergure des ailes. Une dérive a
un allongement (envergure sur corde) très faible.
1. Comme cela a été vu au chapitre 10, la pression & dans une' atmosphère isotherme mo-
M gz
délisée par un gaz parfait s’écrit P (z) = P(0) exp − . Et la masse volumique de
& ' RT
P (z) M P0 M M gz
l’air est µ (z) = = exp − . Pour z = 5,5.103 m, T = 273 K et M =
RT RT RT
29 g·mol−1 , on obtient µ1 = 0,64 kg·m−3 .
2. On note S = L × Lenv la surface de référence de l’ensemble de la voilure. On suppose pour
commencer qu’en régime de croisière en vol horizontal, la corde de l’aile est très peu inclinée
par rapport au plan horizontal, donc que |β1 | ≪ 1 et cos (β1 ) ≃ 1. Le théorème de la résultante
cinétique appliqué à l’avion dans le référentiel terrestre, supposé galiléen, donne après pro-
1
jection sur l’axe (Oz) vertical ascendant : −Mg + µ1 v21 SCz (i1 ) = 0. Il vient Cz (i1 ) = 0, 42.
2
405
CHAPITRE 14 – É COULEMENT EXTERNE HOMOGÈNE ET INCOMPRESSIBLE AUTOUR D ’ UN OBSTACLE
Exercices
Corrigés
µ1 v1 L
Le nombre de Reynolds associé à la voilure est Re = = 3,0 × 1 06 . On peut donc uti-
η
liser la courbe de la figure 14.14 associée à cette valeur. On y voit que l’angle d’incidence est
très proche de i1 = 0°. L’angle β1 a la même valeur, β1 = 0° puisqu’on est en vol horizontal
et qu’il n’y a pas de vent. Cela confirme l’hypothèse formulée au début de cette question. On
note au passage que la force tractrice exercée par le moteur est parallèle à la corde de l’aile.
3. Soit Fmot1 la norme de la force tractrice exercée par le moteur au cours de cette phase
de vol. Le théorème de la résultante cinétique projeté selon l’axe horizontal (Ox) du vol :
1 ! "
− µ1 v21 SCx (i1 ) + S f Cx f + Fmot1 = 0. Pour i1 = 0°, on lit sur la courbe du profil NACA
2
4412 : Cx (0) ≃ 8 × 10−3 . La puissance de la force motrice, développée par le moteur pour
1 ! "
assurer ce vol est donc P1 = Fmot1 v1 = µ1 v31 SCx (0) + S f Cx f = 47 kW. Mais la puissance
2
fournie par le moteur doit être plus importante car une partie de celle-ci sert à communiquer
au jet d’air une puissance mécanique. Ainsi, le moteur d’un hélicoptère en vol stationnaire ne
fournit que de la puissance mécanique au jet d’air, comme le fait un moteur de soufflerie.
4. On commence par calculer la masse volumique de l’air à une altitude proche de 0 : µ1 =
µ2 v2 L
1,28 kg·m−3 . Le nombre de Reynolds est cette fois Re2 = mais on trouve la même
η
valeur 3,0 × 1 06 . Pour assurer une trajectoire de son centre de masse G selon une droite de
pente γ , avec une vitesse #– v 2 par rapport au référentiel terrestre, le pilote doit donner à l’axe de
l’hélice (et à la corde, dont on a montré qu’elle était parallèle à l’axe de l’hélice) une direction
inclinée d’une incidence i2 par rapport à la trajectoire. Cette dernière donne la direction dans
laquelle l’air arrive sur l’avion dans le référentiel de celui-ci, avec une vitesse − #– v 2 . Cela est
#–
indiqué sur la figure suivante. La force de portance F por2 est normale à la trajectoire. La force
#– #– #–
de traînée totale F tr tot , somme de la force de traînée de l’aile F tr 2 et celle du fuselage F tr f
#–
est colinéaire à la trajectoire. La force motrice F mot2 exercée par le moteur est parallèle à la
ligne de corde, comme cela a été vu à la question précédente.
#– ligne de corde
F por2
γ i2 trajectoire
#–
F mot2
− #–
v2
#–
F tr tot G γ + i2 γ
M #–
g
Puisque la vitesse est constante dans le référentiel terrestre, la somme de ces 3 forces et du
#– #– #– #–
poids est nulle : F por2 + F tr tot + F mot2 + M #– g = 0 En projetant selon la ligne de corde,
1 1 ! "
µ2 v22 SCz (i2 ) sin (i2 ) + Fmot2 − µ2 v22 SCx (i2 ) + S f Cx f cos (i2 ) − Mg sin (γ + i2 ) = 0. Et en
2 2
1
projetant sur l’axe du plan de la figure orthogonal à la ligne de corde, µ2 v22 SCz (i2 ) cos(i2 ) +
2
406
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
1 ! "
µ2 v22 SCx (i2 ) + S f Cx f sin (i2 ) − Mg cos (γ + i2 ) = 0. Cette seconde équation permet de
2
trouver l’angle d’incidence i2 , grâce aux courbes caractéristiques du profil. Une résolution
numérique serait nécessaire. La première équation permet alors de calculer la force motrice
du moteur.
1. Pour une vitesse de l’ordre de 20 km·h−1 , la largeur des embarcations étant de l’ordre
1.103 × (20/3, 6) × 1
du mètre, et la masse volumique de l’eau µ = 1,103 kg·m−3 , Re ≃ ≃
1.10−3
6
6.10 . Pour cet ordre de grandeur très élevé du nombre de Reynolds, on se trouve sur un
plateau de la courbe d’évolution du coefficient de traînée en fonction de Re. Ainsi, la force
I #– I 1
de traînée est en v2 : I F tr I = µ v2 SCx , S étant le maître-couple.
2
2. Soit P1 la puissance développée par 1 rameur, et v1 la vitesse associée. À vitesse constante
dans le référentiel terrestre, supposé galiléen, la somme des forces est nulle ; le rameur exerce
une force de même norme que celle de la force de traînée. La puissance développée par un
1
rameur est donc P1 = µ v31 SCx . Toutes choses étant égales par ailleurs, si on multiplie la
2
puissance par 2, la vitesse n’est multipliée que par 21/3 = 1, 3.
& ' & '
vrecord 3 17, 4 3
3. D’après la question précédente, Precord = P1 × = 250 × = 480 W.
v1 14
4. On note m1 la masse du skiff (avec son rameur) et m8 celle du bateau avec les 8 rameurs.
En ordre de grandeur, la masse des passagers étant certainement importante par rapport à
celle des embarcations, on peut dire que m8 ≃ 8m1 . Afin d’équilibrer le poids des bateaux
équipés, les forces de poussée d’Archimède qui s’exercent sur les deux embarcations doivent
être également dans un rapport 8. Les volumes d’eau déplacés sont aussi dans un rapport 8.
En admettant que les parties immergées des embarcations sont homothétiques, si les volumes
sont dans un rapport 8, c’est que le rapport est de 2 pour chacune des dimensions (largeur, lon-
gueur, hauteur. Les maître-couples sont donc dans un rapport 22 = 4 : S8 = 4S1 . En revanche,
les formes étant semblables, on peut supposer que le Cx est à peu près le même dans les deux
cas. En admettant que les 8 rameurs développent une puissance P8 = 8P1 , et compte tenu
& '
1 3 1 3 S 8 v8 3 v8
que P1 = µ v1 S1Cx , que P8 = µ v8 S8Cx , il vient 8 = , d’où = 21/3 = 1, 26.
2 2 S 1 v1 v1
21, 4
Il est intéressant de remarquer que = 1, 23, ce qui montre que le modèle, très simplifié,
17, 4
est tout de même assez réaliste. Le poids de l’embarcation n’est sans doute pas négligeable
mais il faut noter qu’en réalité, quand il y a 8 rameurs, il y a un barreur en plus, assez léger,
qui compense dans les calculs le fait que le bateau pour 8 a une masse inférieure à l’octuple
de celle d’un skiff.
407
15
Ce dernier chapitre de la partie mécanique des fluides présente un double objectif : faire le
lien avec la thermodynamique, et effectuer des bilans d’énergie, d’entropie, de quantité de
mouvement, et de moment cinétique, grâce à l’utilisation de systèmes fermés en écoulement.
Il est également l’occasion d’introduire la notion d’écoulement parfait, qui sert souvent de
premier modèle, puis de mettre en place des méthodes pour élaborer un modèle plus réaliste,
en prenant en compte les pertes de charge, régulières et singulières.
z
R
y
x O Σ2
Σ1
Σ0
Σ∗ à t
Σ∗ à t + dt
Figure 15.1 – Système fermé à deux instants très proches.
Soit Σ∗ le système fermé constitué à l’instant t de Σ1 ∪ Σ0 (t). À l’instant t + dt, il est constitué
de Σ0 (t + dt) ∪ Σ2 .
Remarques
• dans certains cas, il pourra être utile d’englober dans Σ0 le solide C , ou une partie de
lui ;
• il peut y avoir n entrées et m sorties, auquel cas Σ1 est à remplacer par la réunion
de tous les systèmes qui entrent Σ11 ∪ Σ12 ∪ ... ∪ Σ1n et Σ2 par tous ceux qui sortent
Σ21 ∪ Σ22 ∪ ... ∪ Σ2m ;
• il peut aussi n’y avoir que des entrées ou que des sorties, comme on le verra dans
l’exemple de la fusée.
1. Les travaux expérimentaux de James Prescott Joule, 1818 - 1889, permirent notamment de quantifier des
transformations d’énergie mécanique en énergie thermique ; William Thomson, devenu Lord Kelvin, 1824 - 1907,
travailla avec JP Joule en 1852 sur la détente qui porte leurs noms ; il fut aussi le premier à introduire la notion du
zéro absolu de température, et il établit une des formulations du Second Principe.
410
B ILANS THERMODYNAMIQUES D ’ÉNERGIE ET D ’ENTROPIE
S S
A A′ D D′
P1 Σ1
#– #–
z F1 F2 Σ2 P2
#– #–
R δ ℓ1 Σ0 Σ0 δ ℓ2
y B B′ C C′
O
x
Σ∗ à t
Figure 15.2 – Détente de Joule-Thomson.
Dans le contexte de cet écoulement, il n’y a pas de variation d’énergie potentielle de pe-
santeur (puisque la conduite est horizontale), et les énergies cinétiques macroscopiques sont
supposées négligeables. Conformément à ce qui a été établi dans le chapitre 8, le premier
principe de la thermodynamique appliqué dans R au système fermé Σ∗ sur une durée dt,
s’écrit UΣ∗ (t + dt) − UΣ∗ (t) = δ W + δ Q. Les parois étant adiabatiques, δ Q = 0.
On calcule à présent le travail δ W des forces de pression. On note S la surface de la section
#– #–
de la conduite, F 1 et F 2 les résultantes des forces de pression exercées par le fluide extérieur
respectivement sur les faces de gauche et de droite du système Σ∗ . On peut donc écrire le
#– #– #– #–
travail élémentaire δ W = F 1 · δ ℓ1 + F 2 · δ ℓ2 . Compte tenu du repère cartésien choisi, cela
peut encore s’écrire δ W = F1 uy · δ ℓ1 u#–y − F2 u#–y · δ ℓ2 u#–y , toutes les grandeurs scalaires étant
#–
ici des normes, donc positives. Par suite, δ W = F1 δ ℓ1 − F2 δ ℓ2 . En notant que F1 = P1 S et
F2 = P2 S, il vient δ W = P1 Sδ ℓ1 − P2 Sδ ℓ2 . En appelant δ V1 le volume Sδ ℓ1 de Σ1 et δ V2
celui, Sδ ℓ2, de Σ2 , on a finalement δ W = P1 δ V1 − P2 δ V2 . On reprend l’expression du premier
principe, en notant δ m1 et δ m2 les masses de Σ1 et Σ2 :
! " ! "
UΣ0 (t + dt) + δ m2 u2 − UΣ0 (t) + δ m1 u1 = P1 δ V1 − P2δ V2 .
En régime stationnaire, UΣ0 (t + dt) = UΣ0 (t). Par ailleurs, P1 δ V1 + δ m1 u1 est l’enthalpie
δ m1 h1 de Σ1 , et il en est de même pour les indices 2. Le premier principe appliqué à Σ∗
s’écrit donc δ m2 h2 − δ m1 h1 = 0.
En régime stationnaire, on a nécessairement δ m2 = δ m1 , sinon, il y aurait accumulation de
masse ou déstockage de masse dans la partie correspondant à Σ0 , ce qui serait incompatible
avec le caractère stationnaire. Un écoulement de Joule-Thomson est isenthalpique : h2 = h1 .
411
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
b) Cas général
On considère un fluide en écoulement homogène et incompressible. La surface de contrôle
Sc , représentée en pointillés sur la figure 15.3, est indéformable dans le référentiel d’étude.
Elle permet de définir un système fermé Σ∗ , constitué à l’instant t de Σ1 ∪ Σ0 (t), et à t +
dt, de Σ0 (t + dt) ∪ Σ2 . On note respectivement ec1 , e p1 , u1 les énergies cinétique massique,
potentielle massique et interne massique du fluide à l’entrée, et h1 son enthalpie massique. On
note δ V1 et δ m1 le volume et la masse de Σ1 . On utilise les mêmes notations, avec des indices
2 pour Σ2 . On suppose que le dispositif situé entre l’entrée et la sortie du fluide communique
pendant dt au système Σ0 un travail δ Wdisp→Σ0 et un transfert thermique δ Qdisp→Σ0 .
z2 h2 , ec2 , e p2
δ Wdisp→Σ0
δ m1 Σ2
Σ1
δ m2
z1 h1 , ec1 , e p1 Σ0
R dispositif
y δ Qdisp→Σ0
O
Surface de contrôle Sc
Et :
412
B ILANS THERMODYNAMIQUES D ’ÉNERGIE ET D ’ENTROPIE
On reporte les différents termes dans l’équation du premier principe : dUΣ0 + dEc Σ0 + dE p Σ0 +
δ m2 (u2 + ec2 + e p2) − δ m1 (u1 + ec1 + e p1 ) = P1 δ V1 − P2 δ V2 + δ Wdisp→Σ0 + δ Qdisp→Σ0 . Et
en faisant apparaître l’enthalpie massique comme dans la détente de Joule-Thomson, et en
indiçant avec un 0 les grandeurs relatives à Σ0 , pour alléger l’écriture,
Dans le cas particulier d’un régime stationnaire, c’est-à-dire indépendant du temps, l’expres-
sion du paragraphe précédent se simplifie beaucoup.
Si l’énergie potentielle est limitée à celle de pesanteur (ce qui sera quasiment toujours le cas),
e p = gz + constante, (Oz) étant l’axe vertical ascendant.
Dans le cas d’un axe (Oz) vertical ascendant et d’une énergie potentielle macroscopique
se limitant à celle de pesanteur, lorsqu’un fluide, en écoulement stationnaire, traverse
un dispositif lui fournissant un travail massique wu et un transfert thermique massique
413
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
∆h + ∆ec + ∆ (gz) = wu + q,
Remarques
• ce bilan d’énergie massique est la forme du premier principe de la thermodynamique
la plus adaptée à l’étude des machines thermiques en fonctionnement stationnaire ;
• on fera souvent l’approximation ∆ec = 0 et ∆ (gz) = 0, d’où l’équation approchée
∆h = wu + q, vue en classe de première année ;
• ce bilan est parfois exprimé en terme de puissances ; δ m étant la masse élémentaire
δm
entrant dans le dispositif pendant dt, et Dm = étant le débit massique, l’équation
dt
δ m wu δ m q
approchée précédente peut s’écrire Dm ∆h = + . Les deux termes du
dt dt
second membre représentent respectivement la puissance mécanique utile Pu et la
puissance thermique Pth reçues par le fluide en écoulement de la part du dispositif
traversé. Il vient Dm ∆h = Pu + Pth ;
• selon les exercices ou les problèmes, il peut être demandé, pour une des étapes d’une
machine thermique cyclique (passage dans le compresseur, ou bien le détendeur, ou
bien un échangeur thermique), soit de calculer les travaux (en prenant en compte les
variations d’énergie interne), soit de calculer les travaux utiles (en prenant en compte
les variations d’enthalpie. Le travail total Wcycle , pour le cycle complet, s’obtient
dans les deux cas, en sommant les travaux des différentes étapes. En effet, pour une
machine cyclique, les travaux de transvasement sont fournis par une partie du fluide
à une autre, et se compensent globalement.
Exemple
Une centrale thermique produit de l’électricité au moyen d’un moteur thermique qui
entraîne un alternateur. Le moteur thermique, de rendement ηm = 34%, produit une
puissance mécanique Pm = 1,0 GW. Sa source froide est de l’eau venant d’une rivière
et passant dans un échangeur thermique avec un débit volumique Dv = 4,0.102 m3 ·s−1 .
La capacité calorifique massique de l’eau est c p = 4,18.103 J·kg−1 ·K−1 . On se place en
régime stationnaire et on néglige l’énergie cinétique de l’eau et sa variation d’énergie.
On cherche l’écart de température de l’eau de la rivière entre son entrée dans l’échangeur
thermique et sa sortie.
On note Pth la puissance thermique reçue par l’eau dans l’échangeur thermique et µ la
masse volumique de l’eau. Pendant une durée dt, une masse d’eau µ Dv dt circule dans
l’échangeur et y reçoit un transfert thermique Pth dt. Le transfert thermique massique
Pth
reçu par l’eau est donc q = . Le premier principe pour l’eau en écoulement s’écrit
µ Dv
ici, en indiçant avec un 2 les grandeurs de sortie, et un 1 celles d’entrée : h2 − h1 =
414
B ILANS THERMODYNAMIQUES D ’ÉNERGIE ET D ’ENTROPIE
Pth Pth
, d’où T2 − T1 = . Par ailleurs, le rendement du moteur thermique s’écrit
µ Dv µ c p Dv
−δ W
ηm = , δ W et δ Qc étant le travail et le transfert thermique venant de la source
δ Qc
chaude, reçus par le fluide interne du moteur au cours d’un cycle, de durée dt. Le premier
principe de la thermodynamique appliqué à ce fluide interne au cours d’un cycle s’écrit
δ W + δ Qc + δ Q f = 0, δ Q f étant le transfert thermique reçu par le fluide interne de la
−δ W
part de la source froide au cours d’un cycle. Il vient ηm = . Le travail fourni
−δ W − δ Q f
par le moteur pendant dt est −δ W = Pm dt. Le transfert thermique fourni par le fluide
interne du moteur à l’eau de la rivière pendant dt est −δ Q f = Pth dt. Exprimé avec
Pm
les puissances, le rendement devient ηm = . Finalement, le réchauffement de
Pm + Pth
Pm (1 − ηm )
l’eau se traduit par l’écart de température T2 − T1 = = 1, 1◦ C.
µ c p Dv ηm
dS∗ = δ Se + δ Sc .
dS0 + δ m2 s2 − δ m1 s1 = δ Se disp→Σ0 + δ Sc .
415
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exemple
On revient sur la détente de Joule-Thomson étudiée plus haut. Puisque les parois sont ca-
lorifugées, se = 0. On suppose que le fluide en écoulement est un gaz parfait. Son entro-
R ! "
pie massique est par conséquent donnée par l’expression s = ln T γ P1−γ +
M (γ − 1)
constante. Le second principe pour ce gaz parfait en écoulement stationnaire s’écrit
R # # $ # $$
γ 1−γ γ 1−γ
s2 − s1 = sc , d’où sc = ln T2 P2 − ln T1 P1 , et puisque l’écoule-
M (γ − 1)
ment de Joule-Thomson est isenthalpique, il est aussi isotherme pour un gaz parfait :
T2 = T1 . On peut&donc ' exprimer l’entropie créée par kg de gaz parfait qui traverse le co-
R P1
ton : sc = ln . Cette quantité est nécessairement positive puisqu’il faut imposer
M P2
P1 > P2 pour faire s’écouler le gaz à travers le coton.
Le modèle de l’écoulement parfait est souvent utilisé comme premier modèle, du fait de la
simplicité des calculs qu’il engendre. Dans le cadre d’un modèle d’écoulement parfait, il n’y
a plus de condition d’adhérence sur les parois. La condition aux limites imposée par une
paroi est seulement que le champ des vitesses lui soit tangent. Le champ des vitesses d’un
écoulement parfait est uniforme dans les sections droites des conduites cylindriques.
Le modèle de l’écoulement parfait peut servir de premier modèle, pour dégager des
ordres de grandeur.
Le modèle de l’écoulement parfait peut aussi être utilisé dans une étude plus élaborée, si
on prend soin de délimiter les zones de l’espace où on le met en œuvre. Comme on l’a vu
dans le chapitre 12, les forces de viscosité dans les fluides newtoniens (modèle généralement
adopté) sont proportionnelles aux dérivées spatiales du champ des vitesses. La viscosité ne
se manifeste donc de façon significative que dans les régions de l’espace où le champ des
vitesses admet des fluctuations spatiales importantes, c’est-à-dire dans la couche limite.
On voit aussi dans le chapitre 14 que l’épaisseur d’une couche limite diminue lorsque le
nombre de Reynolds augmente. Ainsi, pour des nombres de Reynolds élevés, il est possible
d’adopter le modèle de l’écoulement parfait dans une grande partie des zones d’écoulement.
416
M ODÈLE DE L’ÉCOULEMENT PARFAIT
Lors de l’étude d’écoulements dans des conduites, le modèle d’écoulement parfait permet
d’effectuer des calculs simples et rapides pour évaluer des ordres de grandeur, dans le cas de
fluides peu visqueux comme l’air ou l’eau. La forme du champ des vitesse n’est réaliste que
si on ne se rapproche pas trop des parois.
En ce qui concerne les écoulements externes autour d’obstacles, lorsque la couche limite
n’est pas décollée, c’est-à-dire lorsqu’elle épouse la forme des obstacles qu’elle contourne,
le modèle de l’écoulement parfait peut être adopté quasiment jusqu’aux obstacles, en dehors
de la couceh limite.
P
L’énergie interne massique est liée à l’enthalpie massique par h = u + .
µ
417
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Dans un référentiel galiléen dont l’axe (Oz) est vertical ascendant, lorsqu’un écoule-
ment est parfait, stationnaire, homogène et incompressible et lorsque les seules forces
volumiques sont celles de pesanteur, considérée uniforme, la relation de Bernoulli est
vérifiée :
1
P + µ gz + µ v2 = KLdc ,
2
la constante KLdc étant attachée à une ligne de courant.
Les différents termes qui apparaissent dans le membre de gauche portent des noms particu-
liers :
1
• P + µ gz + µ v2 est appelée pression totale Ptot ;
2
• P + µ gz est appelée pression motrice Pmot (ou parfois pression statique).
1
• µ v2 est appelée pression dynamique Pdyn .
2
La pression totale représente l’énergie mécanique volumique du fluide au point considéré :
1 2
µ v est l’énergie cinétique volumique ; µ gz est l’énergie potentielle volumique de pesan-
2
teur ; P est une énergie potentielle volumique associée aux forces de pression.
Remarques
1
• la relation de Bernoulli peut encore s’écrire Pmot + µ v2 = KLdc , ou même Ptot =
2
KLdc ;
• on peut retrouver la relation de Bernoulli en utilisant le théorème de la puissance
cinétique, les puissances des actions extérieures étant limitées à celles du poids et
des forces de pression, et les puissances des actions intérieures étant nulles pour un
écoulement parfait et incompressible, ce qui est admis dans le cadre du programme.
On considère un écoulement stationnaire pour lequel le champ des vitesses est uniforme,
c’est-à-dire qu’il est le même en tout point de la zone d’étude, comme cela est schématisé
sur la figure 15.4, page suivante : #– v 0 dans le référentiel terrestre RTerre . Soit R ′ ,
v (M,t) = #–
le référentiel en translation par rapport à RTerre à la vitesse constante #–
v 0 . Puisque le fluide
s’écoule en bloc, sans se déformer, tel un solide, si on se place dans le référentiel R ′ , le
fluide est au repos. On peut donc y appliquer les lois de la statique des fluides. Si la seule
force volumique est celle de pesanteur, la relation fondamentale de la statique des fluides
# –
s’écrit µ #–
g = grad P, d’où P = − µ gz + constante. Ainsi, Pmot = P + µ gz est une constante.
418
M ODÈLE DE L’ÉCOULEMENT PARFAIT
z h/2 S
R′
RTerre #–
x
#–
v0 v0 #–
v0 #–
g
O y O′ #–
F g →d
−h/2
b) Effet Venturi
Section S1 Section S1
Section S2
#–
v1 A
z
P1 B
#–
v1
RTerre P2
x y
#–
v2
O
2. Giovanni Battista Venturi, 1746 − 1822 a réalisé de nombreux travaux dans le domaine de la dynamique des
fluides.
419
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Remarque
Comme on l’a vu au paragraphe a), la pression motrice est uniforme dans chacune des
sections S1 et S2 . Sa valeur est respectivement Pmot1 et Pmot2 . En utilisant une autre ligne
de courant que la ligne horizontale AB, on obtient une relation faisant intervenir les
altitudes des points ; ces altitudes étant prises en compte dans les pressions statiques,
1 ! "
on a : Pmot2 = Pmot1 + µ v21 − v22 . Les différences d’altitude étant le plus souvent
2
négligeables, on se ramène alors à la relation obtenue plus haut.
#–
T
#–
F p2
#–
F p1
RTerre
m #–
g
O
En réalité, comme l’écoulement n’est pas canalisé dans une conduite mais constitue un jet
libre, il s’agit ici de l’effet Coanda 3 . Le contournement de la balle induit une augmentation
de la vitesse, donc une diminution de la pression. Le jet d’air du sèche-cheveux, qui n’est pas
canalisé, est par conséquent dévié, les particules de fluide étant soumises à la différence de
pression entre l’extérieur du jet et sa partie au contact de la balle. La résultante des forces de
pression exercées sur une particule de fluide lui communique une accélération en direction
3. Henri Coanda 1886 - 1972, ingénieur roumain en aéronautique, pionnier dans le domaine de l’aviation et du
moteur à réaction.
420
M ODÈLE DE L’ÉCOULEMENT PARFAIT
#–
du centre de courbure de sa trajectoire. La résultante F p 1 des forces de pression s’exerçant
#–
sur la partie de la balle en contact avec le jet est de norme inférieure à celle de F p 2 s’exerçant
sur l’autre partie. Pour que la balle soit à l’équilibre sous l’action de ces deux forces, de son
#–
poids m #–
g et de la tension T du fil, cette dernière doit être inclinée comme le montre la figure.
c) Débitmètre de Venturi
Attendu que la dépression créée par effet Venturi dépend de la vitesse de l’écoulement, cer-
tains débitmètres exploitent cet effet. Le principe est le suivant : on insère un rétrécissement
dans la conduite au sein de laquelle on cherche à mesurer le débit, et on mesure la diffé-
rence de pression entre les deux zones de sections différentes. Si le fluide qui s’écoule est
un liquide, la mesure de la différence de pression peut se faire au moyen de simples tubes
verticaux, comme le montre le schéma de gauche de la figure 15.7. Si le fluide en écoulement
est un gaz, on peut utiliser un tube en « U », rempli d’un liquide, et relié par des tuyaux aux
deux zones de la canalisation, comme sur le schéma de droite.
P0 µ
∆h ′
z E z
P0 RTerre C RTerre
A3
∆h g x
#– y
µ ′ #–
g x y
B3 O O
A2 A2
A1 A1
B2 B2
#– B1 #–
v1 #– B1 #–
v1
v1 v1
µ #– µ #–
v2 v2
Section S2 Section S2
Section S1 Section S1 Section S1 Section S1
421
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
• on peut aussi prendre une ligne de courant horizontale et utiliser le fait que dans les
zones de section constante, P + µ gz est constant, comme cela a été montré dans le
préliminaire.
On s’intéresse à présent au dispositif du schéma de droite de la figure 15.7, pour & lequel 'la
1 2 S12
canalisation est parcourue par un gaz. On a encore Pmot (A2 ) − Pmot (B2 ) = µ v1 −1 .
2 S22
Comme on l’a vu dans le chapitre 10 à la page 277, en statique, les variations de pression
avec l’altitude au sein d’un gaz sont négligeables devant celles dans un liquide, donc on a
approximativement P (A2 ) − P (B2 ) = P (C) − P (E). De plus, dans les zones de section S1
et S2 , où les écoulements sont uniformes, la pression évolue avec z comme en statique. On
peut donc, là encore, négliger le terme de pesanteur et écrire Pmot (A2 ) − Pmot (B2 ) = P (A2 ) −
P (B2 ). La relation fondamentale de la statique des fluides appliquée au liquide dans le tube
en U donne P (C) − P(E) = µ ′ g∆h ′ . En égalisant les deux expressions de7P (C) − P (E), il
2 µ ′ gS2∆h ′ 2µ ′ g ∆h ′
vient v21 = ! 2 2 2" . Le débit volumique est Dv = v1 S1 d’où Dv = S1 S2 ! ".
µ S1 − S2 µ S12 − S22
Remarques
• un dispositif permettant de mesurer une différence de pression est appelé manomètre
différentiel ; le tube en U en est un exemple, mais il existe des capteurs plus précis ;
• en plaçant des tubes de prise latérale de pression tout le long de la conduite du schéma
de gauche de la figure 15.7, on pourrait tracer la courbe rejoignant les différentes
surfaces libres, c’est-à-dire les points de type A3 ou B3 . Cette courbe se nomme «
ligne piézométrique ». Elle permet de suivre l’évolution de la pression motrice le
long de la conduite ;
• dans le cadre du modèle de l’écoulement parfait, la pression motrice est la même tout
le long d’une conduite de section constante, même si elle présente des coudes. Cela
est illustré sur la figure 15.8 où le niveau est le même dans tous les tubes verticaux de
prise latérale de pression. La ligne piézométrique est ainsi une droite horizontale. Si
on prenait en compte la viscosité, la ligne piézométrique ne serait plus horizontale,
comme on le verra au paragraphe 4.2 ;
P0 P0
P0
A3 B3 C3
#–
g
A2
RTerre A1
B2
z #–
v1 B1
#–
v1
x y µ
O
Section S1 #–
v1 Section S1
Section S1
422
M ODÈLE DE L’ÉCOULEMENT PARFAIT
d) Tube de Pitot
Rendu tristement célèbres à la suite de l’accident d’un avion de ligne en 2009, entre Rio et
Paris, le tube de Pitot est un dispositif permettant de mesurer la vitesse d’un écoulement.
Son principe est schématisé sur la figure 15.9 : un tube pointu (représenté en noir) est percé
de deux orifices. L’un des deux est orienté face à l’écoulement (point B1 ) ; l’autre est orienté
perpendiculairement (point C2 ). Des tuyaux remplis de gaz (en général de l’air) relient ces
deux orifices à un manomètre différentiel (par exemple un tube en U contenant un liquide de
masse volumique µ ′ ), éventuellement situé nettement plus loin, comme le suggère le schéma
avec les deux lignes brisées.
On suppose que dans le référentiel R lié au tube de Pitot, un fluide de masse volumique µ est
en écoulement parfait, stationnaire, homogène et incompressible. Le point B1 est appelé point
d’arrêt. À sa droite, il n’y a pas d’écoulement : le fluide est statique entre C1 et D1 , du fait
de la présence du liquide dans le U, qui empêche le passage du gaz. En appliquant la relation
1
de Bernoulli sur la ligne de courant joignant A1 à B1 , on a P (A1 ) + µ v2 + µ gz (A1 ) =
2
1 2
P (B1 ) + 0 + µ gz (B1 ), d’où P (B1 ) = P (A1 ) + µ v . La relation de Bernoulli entre A2 et
2
B2 donne approximativement P (B2 ) = P(A2 ) puisque les deux points sont quasiment à la
même altitude et que le tube, très effilé, ne modifie quasiment la vitesse de l’écoulement
(v (B2 ) ≃ v (A2 ) = v). Du fait de la continuité de la pression, P (C2 ) = P (B2 ), P (C1 ) = P (B1 )
1
et P (A2 ) = P (A1 ). Il vient donc P (C1 ) = P (C2 ) + µ v2 . Conformément à ce que l’on a vu
2
dans le chapitre 10 à la page 277, les variations de pression au sein du gaz entre C2 et D2 et
entre C1 et D1 sont négligeables devant celle au sein du liquide, entre D1 et D2 . On peut donc
poser P (C1 ) = P (D1 ) et P (C2 ) = P (D2 ). Par ailleurs, le liquide étant à l’équilibre, on peut
y appliquer la relation fondamentale de la statique des fluides, qui conduit, conformément au
1
paragraphe 4 de la page 277 à P (D1 ) = P (D2 ) + µ ′ g ∆h. Finalement, il vient µ v2 = µ ′ g ∆h,
7 2
2µ ′ g ∆h
d’où v = .
µ
#– B2
v A2
µ A1 B1
C2
C1 D2
#– ∆h
z g
D1
R
x y
O µ′
423
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Remarque
Les tubes de Pitot sont aussi appelés sondes de Pitot ou tubes de Prandtl.
dh s5 O
(t) = − 2gh (t). section s B
dt S P0
v#–
s
La résolution de cette équation différen-
tielle non linéaire peut se faire en sépa- Figure 15.10 – Vidange d’un réservoir −
rant les variables. On note h0 la hauteur formule de Toricelli.
du liquide à l’instant t = 0.
L’équation différentielle peut s’écrire :
√ h(t) √ ˆ
dh s 2g dh s 2g t
ˆ
√ =− dt d’où √ =− dt,
h S h0 h S 0
qui s’intègre en :
6
5 5 s g gs2 2 s 5
h (t) = h0 − t ⇒ h (t) = t − 2gh0 t + h0 .
S 2 2S2 S
424
É COULEMENTS RÉELS : PERTES DE CHARGE DANS UNE CONDUITE
Ptot P v2
charge = = +z+ .
µg µg 2g
La charge est une quantité homogène à une hauteur, donc à une distance.
P 1
Attendu que + gz + v2 est l’énergie mécanique totale massique du fluide, la charge repré-
µ 2
sente l’énergie mécanique totale d’une masse de 1 kg de fluide, exprimée en altitude, c’est-à-
dire divisée par g.
Remarque
La charge d’un fluide réel n’est pas uniforme dans une section droite d’une conduite.
Tous les points d’une section droite ont la même pression motrice, mais les points
de la périphérie ont une pression dynamique nulle, ce qui n’est pas le cas des points
intérieurs. On définit alors parfois une charge moyenne, mais cette notion ne figure pas
au programme de la classe de PSI.
On distingue deux types de pertes de charges : celles qui se manifestent dans des
conduites cylindriques, c’est-à-dire de section constante, sont qualifiées de régulières.
Celles qui sont dues à des singularités, comme les coudes ou les changements de sec-
tions, sont dites singulières.
425
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Attendu que la charge d’un fluide est associée à son énergie mécanique, la perte de charge
est liée à une dissipation d’énergie mécanique, par frottements visqueux. Plus précisément,
∆Ptot
est l’énergie mécanique dissipée par kg de fluide qui s’écoule.
µ
Complément : coefficient de perte de charge Dans le même esprit que les coefficients
traînée Cx et de portance Cz , on définit un coefficient de pertes de charge λ , sans dimension.
Pour former un tel coefficient, il faut diviser la perte de charge par une distance, caracté-
ristique de l’écoulement. En notant U la vitesse débitante, on pourrait imaginer prendre la
1
µU 2
quantité 2 pour distance caractéristique mais elle ne traduit pas le fait que la perte de
µg
charge est a priori fonction croissante de la longueur L sur laquelle elle est calculée. La mul-
L
tiplication de la grandeur précédente par permet de pallier à ce défaut. La « formule de
D
Darcy » ou « équation de Darcy-Weisbach » 5 définit le coefficient de perte de charge par le
4
∆Ptot U 2L
rapport de sur .
µg 2gD
Pour une conduite de longueur L, de diamètre D, dans laquelle circule un fluide de vitesse
débitante U, le coefficient de perte de charge régulière est un coefficient sans dimension
défini par :
2D ∆Ptot
λ= .
µ LU 2
Comme les coefficients de traînée et de portance, le coefficient de pertes de charge dépend de
la nature de l’écoulement, donc du nombre de Reynolds. Il dépend également de la rugosité
de la conduite. Afin d’étudier l’influence de ces deux paramètres sur les pertes de charges,
Johann Nikuradse 6 réalisa de nombreuses expériences en collant des grains de sable calibrés,
de façon régulière, sur les parois d’une canalisation. Il caractérisa la rugosité par un paramètre
noté k, qui représentait le diamètre des grains. Dans les conduites industrielles, la rugosité
n’est pas aussi régulière, mais on peut toutefois définir une rugosité uniforme équivalente,
4. Henry Darcy, 1803 - 1858, hydraulicien français, polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées ; il a
conçu le réseau d’alimentation en eau de la ville de Dijon.
5. Julius Weisbach, 1806 - 1871, ingénieur hydraulicien allemand.
6. Johann Nikuradse, 1894 - 1979, chercheur au laboratoire Kaiser-Wilhelm de mécanique des fluide, publia en
1933 un article fondateur sur les pertes de charges dans des conduites rugueuses.
426
É COULEMENTS RÉELS : PERTES DE CHARGE DANS UNE CONDUITE
par référence aux travaux de Nikuradse. Afin d’obtenir un paramètre sans dimension, on
définit la rugosité relative d’une conduite kr en divisant la rugosité absolue par le diamètre de
k
la conduite : kr = .
D
La figure 15.11 montre un réseau de courbes traduisant la variation du coefficient de perte
de charge régulière λ en fonction du nombre de Reynolds Re, pour différentes valeurs de la
k
rugosité relative . Ces courbes traduisent des lois empiriques obtenues pour des conduites
D
industrielles, dont la rugosité absolue k est tabulée en fonction du matériau constituant la
conduite, selon le tableau ci-dessous.
ligne de
séparation
λ
0,60
Karman-Prandtl
0,40 Hagen-Poiseuille
k/D=0,3
0,20
k/D=0,2
k/D=0,1
0,10
0,08 k/D=0,05
0,06
k/D=0,01
0,04
pente −1 k/D=5.10-3
k/D=2.10-3
0,02
k/D=5.10-4
k/D=1.10-4
0,01 1
Blasius pente −
0,008 4 k/D=5.10-6
427
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
• pour 2.103 < Re < 4.103 , il n’y a pas de comportement caractéristique simple ; il s’agit de
la zone de transition, qui suit le régime laminaire ;
• pour 4.103 < Re < 105 , et pour des rugosités relatives inférieures à 10−4 (domaine de
1 1
Blasius), la courbe est une droite de pente − , donc λ varie en 1/4 ;
4 Re
• à droite du pointillé appelé « ligne de séparation » (domaine de Karman-Prandtl), c’est-à-
dire pour des nombres de Reynolds élevés (dont la valeur dépend de la rugosité), la courbe
est une droite horizontale, donc λ est indépendant du nombre de Reynolds ; cette zone est
qualifiée d’hydrauliquement rugueuse.
! "
Cas des faibles nombres de Reynolds Re < 2.103 La première partie linéaire du graphe
du coefficient de perte de charge (pour Re < 2.103) de la figure 15.11 correspond aux écou-
lements laminaires, c’est-à-dire aux écoulements de Poiseuille. Le graphe étant tracé en
échelle bilogarithmique, et la droite ayant un coefficient directeur égal à −1, on a une re-
constante2
lation du type log (λ ) = − log (Re) + constante1 , c’est-à-dire λ = . Cette relation
Re
peut se retrouver en reprenant l’étude de l’écoulement de Poiseuille du chapitre 13. La loi
8η L
de Hagen-Poiseuille, qui y a été établie au paragraphe 4.1, s’écrit : (P1 − P2) = Dv ,
π R4
R étant le rayon de la conduite circulaire cylindrique et Dv le débit volumique. En réalité,
comme cela avait annoncé dans les paragraphes 4.3 et 4.4 du chapitre 12, les calculs des
chapitres précédents étaient approchés : l’influence de la pesanteur était négligée. Un cal-
cul plus rigoureux aurait conduit à la même formule mais en remplaçant la pression par la
8η L
pression motrice : (P1 + µ gz1 − P2 − µ gz2 ) = Dv . En introduisant la vitesse débitante
π R4
Dv 8η LU
U= , il vient (P1 + µ gz1 − P2 − µ gz2) = . La conduite étant cylindrique, le champ
π R2 R2
des vitesses est le même tout le long d’une ligne de courant. Il en est donc de même de la
1 ∆Ptot 8η LU
pression dynamique µ v2 . Il vient = Le coefficient de perte de charge est alors
2 µg µ gR2
2D ∆Ptot 16η D 64η 64
λ= = = = .
µ LU 2 µ UR 2 µ UD Re
Pour un écoulement de Poiseuille d’un fluide de viscosité η , avec une vitesse débitante U
dans une conduite cylindrique circulaire de longueur L et de rayon R, la perte de charge
∆Ptot 8η LU 64
régulière a pour expression = . Le coefficient de perte de charge est λ = .
µg µ gR 2 Re
z P0 P0 P0 P0 P0 P0 P0 P0
#–
g
Pmot2
Pmot1 Pmot2
Pmot1
428
É COULEMENTS RÉELS : PERTES DE CHARGE DANS UNE CONDUITE
Remarques
• le résultat établi ci-dessus reste valide même si la conduite n’est pas horizontale,
puisque l’influence de l’altitude est prise en compte dans la pression motrice. Cela
est illustré sur la figure sur laquelle les deux tronçons de conduite sont soumis aux
mêmes pressions statiques en entrée et en sortie, Pmot1 et Pmot2 . Les niveaux dans les
quatre tubes verticaux y sont aux mêmes altitudes ;
• la courbe reliant ces niveaux est la « ligne piézométrique » ; elle aurait ici une forme
de droite de pente négative, alors qu’elle était horizontale dans la cadre du modèle
de l’écoulement parfait de la figure 15.8 ;
• les écoulements industriels sont quasiment toujours turbulents, donc en dehors de
cette zone de Hagen-Poiseuille ; la perte de charge se calcule alors à partir d’une
abaque comme celle de la figure 15.11.
∆Ptot sing
Une perte de charge singulière se produit en présence d’une singularité dans
µg
une conduite : coude, vanne, changement de section, etc.
Remarque
Tout comme la perte de charge régulière, une perte de charge singulière est associée à
une dissipation d’énergie mécanique.
Complément : coefficient de perte de charge singulière Dans le même esprit que pour les
pertes de charge régulières, mais sans faire intervenir la longueur L de la conduite, puisque
les singularités ont un caractère local, on définit un coefficient de perte de charge singulière
1
µU 2
ζ en divisant la perte de charge par la quantité 2 , U étant une vitesse débitante, soit :
µg
2 ∆Ptot
ζ= .
µ U2
Dans le cas d’un changement de section, U représente en général la vitesse débitante dans la
plus petite des deux sections.
Étant donnée la grande diversité des singularités possibles, il n’est pas possible d’en donner
une liste exhaustive. Le coefficient de perte de charge singulière s’estime à partir d’abaques
ou de logiciels spécialisés. À titre d’exemple, un exercice de la fin du chapitre permet de
déterminee l’expression de ζ pour une brusque augmentation de section.
Dissymétrie des écoulements dans les raccords de conduites Lorsqu’une conduite pré-
sente un changement de section brutal, la forme des lignes de courants change selon le sens
429
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
dans lequel le fluide circule. Les figures 15.13 et 15.14 montrent une même portion de ca-
nalisation, avec des sections S1 et S2 , l’écoulement se faisant dans un sens puis dans l’autre.
Lorsque la canalisation se rétrécit brusquement, il existe une zone annulaire morte dans l’en-
trée de la partie la plus étroite, ce qui y fait apparaître une section effective Sc , plus petite
que sa section réelle. C’est cette section effective qui intervient dans le coefficient de perte de
charge comme cela apparaîtra dans le tableau plus bas.
x y #– #–
v1 v2
O
section S1 section Sc
section S2
#–
v1 #–
v2
Quelques coefficients de perte de charge singulière La figure 15.15 montre quelques ex-
emples de singularités. Lorsqu’elles font intervenir des sections différentes à l’entrée et à la
sortie, S pt désigne la plus petite, et Sgd la plus grande. Le coefficient de perte de charge
2 ∆Ptot
singulière est ζ = , U représentant la vitesse débitante dans la section la plus petite
µ U2
S pt . Le tableau ci-dessous donne la valeur de ζ pour ces différentes singularités.
Sgd Sgd Sc S
Sgd
S pt S pt S pt #–
#– θ U S S
#– #– U
U U
#–
U s
diffuseur coude S
élargissement rétrécissement diaphragme
430
B ILANS MACROSCOPIQUES D ’ÉNERGIE MÉCANIQUE
Pour les diffuseurs, k dépend de l’angle θ : k = 0, 049 pour θ = 5°, k = 0, 12 pour θ = 10°,
k = 0, 39 pour θ = 20°. Pour les coudes, la valeur de ζ dépend du rayon de courbure.
Exemple
Le jet d’eau de Genève est un jet vertical, dont le point culminant est à une altitude
hmax au-dessus de la surface du lac. Il est alimenté par des pompes dont le débit total
volumique est Dv = 500 L·s−1 . On peut estimer la puissance mécanique minimale que
doivent fournir ces pompes en ne tenant pas compte des pertes de charge dans les ca-
nalisations ni des échauffements. On prend une surface de contrôle ayant son entrée au
niveau de la surface libre du lac (dans lequel l’eau est aspirée), et sa sortie au sommet du
jet d’eau. En ces deux points, la pression est celle de l’atmosphère P0 (en négligeant la
variation de pression dans l’air avec l’altitude), et la vitesse est nulle. Il vient P pompe =
431
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Cette relation est à décliner de différentes façons selon le contexte, c’est-à-dire le nombre
d’entrées et de sorties. Il n’y a pas de formule générale à mémoriser, mais une démarche à
retenir. Cette démarche est à présent illustrée sur deux exemples.
Exemple
On prend pour premier exemple un système dit « de masse variable », c’est-à-dire un
système qui éjecte de la matière ou bien en reçoit. L’exemple classique est celui de la
fusée, qui se propulse « par réaction » c’est-à-dire grâce à l’éjection de gaz brûlés.
Les hypothèses sont les suivantes :
• la fusée est, avec son contenu, de masse m0 à t = 0 ;
• elle expulse des gaz avec un débit massique supposé constant Dm pour chacun des
deux propulseurs, considérés identiques ;
• le gaz éjecté sort des propulseurs avec une vitesse #– u = −uu#–z, constante, par rapport
au référentiel lié à la fusée ;
• on ne s’intéresse qu’à la phase de décollage, donc on suppose que le champ de pesan-
teur est uniforme : #–g = −gu#–z ;
• on travaille dans le référentiel terrestre RTerre , que l’on considère galiléen ;
• on note #–v (t) = v (t) u#–z la vitesse de la fusée et de son contenu à l’instant t, en prenant
t = 0 au moment où l’éjection des gaz démarre, et v (0) = 0.
432
B ILANS DE QUANTITÉ DE MOUVEMENT ET DE MOMENT CINÉTIQUE
On cherche l’évolution de #–
v au cours du temps.
àt à t + dt
#–
v (t + dt)
#–
v (t)
Σ0 (t + dt)
Σ0 (t)
Σ21
Σ22
z
RTerre
#–
g δm δm
y x
O
#–
v (t) + #–
u #–
v (t) + #–
u
Figure 15.16 – Représentation de la fusée à t et à t + dt .
Pour cela, on prend comme système fermé Σ∗ la fusée et son contenu à l’instant t. Sa
masse est m (t) ; à l’instant t on a donc Σ∗ = Σ0 (t) (schéma de gauche de la figure 15.16).
À l’instant t + dt, ce système est composé de trois parties :
Σ∗ = Σ0 (t + dt) ∪ Σ21 ∪ Σ22 , c’est-à-dire la fusée et ce qui reste à l’intérieur à t + dt
et les deux masses δ m = Dm dt sorties des propulseurs pendant dt. Pour appliquer le
théorème de la résultante cinétique à Σ∗ , il faut déjà calculer sa quantité de mouvement
#–
p∗ à l’instant t puis à t + dt. À l’instant t, toute la masse m (t) est animée de la même
#–
vitesse, donc la quantité de mouvement est trivialement p∗ (t) = m (t) #– v (t).
À t + dt, la masse m (t) − 2δ m de la fusée et de ce qui y reste, a une vitesse #–v (t + dt)
par rapport à RTerre , mais les deux masses δ m ont une vitesse #– u par rapport à la fusée,
donc #–v (t) + #–
u par rapport à RTerre , d’où :
#–
p∗ (t + dt) = (m (t) − 2δ m) #–
v (t + dt) + 2δ m ( #–
v (t) + #–
u ).
Si on néglige les actions de l’air (traînée, poussée d’Archimède) sur la fusée, la seule
force extérieure qui s’applique à Σ∗ est son poids m (t) #–
g.
On a donc :
(m (t) − 2δ m) #–
v (t + dt) + 2δ m ( #–
v (t) + #–
u ) − m (t) #–
v (t)
= m (t) #–
g.
dt
433
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
d #–
v
À l’ordre 1 en dt, #–v (t + dt) = #–
v (t) + (t) dt. En négligeant le terme en δ mdt c’est-
dt
à-dire en Dm dt 2 , qui est un infiniment petit d’ordre 2, il vient :
d #–
v
m (t) (t) dt + 2δ m #–
u
dt = m (t) #–
g,
dt
soit :
d #–
v δ m #–
m (t) (t) = m (t) #–
g −2 u.
dt dt
δ m #–
On voit qu’en plus de la vraie force m #– g , il fait apparaître une force fictive, −2 u,
dt
due à l’éjection de matière. Elle est qualifiée de force de poussée.
Afin d’intégrer cette équation différentielle, il faut expliciter le lien entre δ m et la
fonction m (t). Puisque le débit massique des 2 propulseurs est constant et vaut Dm ,
dm δm
δ m = Dm dt, et m (t + dt) = m (t) − 2Dm dt, d’où (t) = −2Dm = −2 .
dt dt
dv#– dm #–
L’équation différentielle précédente devient : m (t) (t) = m (t) #– g+ u , et après
dt dt
dv −u dm
projection selon u#–z et division par m (t), (t) = −g + (t), ou plus simplement
dt m (t) dt
−u
dv = −gdt + dm.
m
ˆ v(t) ˆ t ˆ m(t)
dm
En intégrant ceci entre t = 0 et t, on obtient dv = −g dt − u , d’où
v(0) 0 m m
& ' 0
m0 dm
v (t) = −gt + u ln . Et puisque (t) = −2Dm , m (t) = m0 − 2Dmt. En rempla-
m (t) dt
çant dans l’équation précédente, on obtient les expressions scalaire et vectorielle :
& ' & '
m0 m0
v (t) = −gt + u ln et #– v (t) = #–g t − #–
u ln .
m0 − 2Dmt m0 − 2Dmt
Une erreur fréquente consiste à choisir un système ouvert, la fusée et son contenu à t , et à
! lui appliquer le théorème de la résultante cinétique pour les systèmes fermés.
Exemple
On prend un second exemple, celui d’un tuyau coudé, dont un tronçon est représenté sur
le schéma de gauche de la figure 15.17. Il est fixe dans le référentiel terrestre RTerre . On
cherche dans un premier temps la résultante des forces exercées par le fluide intérieur
sur le tronçon de tuyau, et dans un second temps la résultante des forces exercées à la
fois par le fluide intérieur et par l’atmosphère, de pression P0 qui règne autour.
Les hypothèses sont les suivantes :
• le tuyau est parcouru par un fluide en écoulement homogène et incompressible, sa
434
B ILANS DE QUANTITÉ DE MOUVEMENT ET DE MOMENT CINÉTIQUE
De même, soit δ m2 la masse de fluide qui sort du tronçon entre t et t + dt. Cela corres-
pond au système Σ2 représenté sur la figure ; δ m2 = Dm dt = δ m1 , que l’on notera δ m
par la suite, pour simplifier. Soit Σ0 le fluide se trouvant dans le tronçon de tuyau. On
note m0 sa masse, qui est une constante puisque l’on est en écoulement stationnaire.
On considère le système fermé Σ∗ , défini à t par Σ0 (t) ∪ Σ1
et à t + dt par Σ0 (t + dt) ∪ Σ2 .
Les action mécaniques exercées sur ce système fermé sont :
#–
• la force F ty→fl int exercée par le tuyau sur ce fluide intérieur ;
• le poids m0 #–
g;
#–
• la résultante des forces de pression à l’entrée F 1 = P1 S1 #– n1 ;
#–
• la résultante des forces de pression à la sortie F 2 = −P2 S2 #– n 2.
#– #–
La quantité de mouvement de Σ∗ à t est p∗ (t) = #– p Σ1 , et à t + dt, p∗ (t + dt) =
p Σ0 (t) + #–
#–
p Σ0 (t + dt) + #–
p Σ2 .
Puisque l’on est en régime stationnaire, la répartition de masse et de vitesse est la même
dans Σ0 à t et à t + dt, donc #– p Σ0 (t + dt) = #–
p Σ (t). Le théorème de la résultante ciné-
#–∗ 0 #–
p (t + dt) − p∗ (t) #–
tique, appliqué à Σ dans RTerre , s’écrit :
∗ = Σ F ext , d’où :
dt
435
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
#–
p Σ2 (t + dt) − #–
p Σ1 (t) #–
= F ty→fl int + m0 #–
g + P1S1 #–
n 1 − P2S2 #–
n 2.
0 dt
12 3
δ m #–
( v 2 − #–
v 1 ) , soit Dm ( #–
v 1 − #–
v 2)
dt
#– #–
D’après le principe des actions réciproques, F fl int→ty = − F ty→fl int . On peut donc ex-
primer la force exercée par le fluide intérieur sur le tuyau :
#–
F fl int→ty = m0 #–
g + P1 S1 #–
n 1 − P2S2 #–
n 2 + Dm ( #–
v 1 − #–
v 2) .
On peut en déduire la résultante des forces exercées par les fluides aussi bien intérieur
qu’extérieur sur le tronçon de tuyau :
#–
F fluides→ty = m0 #–
g + (P1 − P0) S1 #–
n 1 − (P2 − P0 ) S2 #–
n 2 + Dm ( #–
v 1 − #–
v 2) .
Remarques
• on voit que, puisque le tronçon de tuyau baigne dans l’atmosphère de pression
P0 , ce n’est pas les pressions P1 et P0 qui comptent, mais les surpressions P1 − P0
et P2 − P0 ;
#–
• si on néglige la pesanteur, et si P1 = P2 = P0 , alors F fluides→ty = Dm ( #–v 1 − #–
v 2 ),
ce qui exprime que la force due à l’écoulement de fluide dans le tronçon de
tuyau est dirigée selon ( #–v 1 − #–
v 2 ), c’est-à-dire vers l’extérieur du coude, ce qui
était prévisible.
#– # –
L O = OM ∧ (m #–
v ).
Un fluide de masse m peut regrouper des particules de fluide, de masse élémentaire, dont les
vitesses sont différentes les unes des autres. Connaissant le champ des vitesses #–
v (M,t) dans
R, on peut calculer le moment cinétique du fluide considéré, par rapport à un point O en
436
B ILANS DE QUANTITÉ DE MOUVEMENT ET DE MOMENT CINÉTIQUE
Si O est un point fixe de R, la loi du moment cinétique appliquée à un système fermé Σ∗ dans
#–
dL∗O # – ! #– "
le référentiel d’étude R (galiléen), par rapport à O, s’écrit : = ∑ MO F i ext . Dans la
dt i
limite où dt tend vers 0, on peut écrire la loi du moment cinétique par rapport au point fixe
O:
#– #–
L∗O (t + dt) − L∗O (t) # – ! #– "
= ∑ MO F i ext .
dt i
Dans le cas très fréquent d’une rotation par rapport à un axe (Oz) fixe dans R, on obtient, en
projetant sur cet axe, la loi scalaire du moment cinétique :
Comme pour la quantité de mouvement, cette relation sera à décliner de différentes façons
selon le contexte. Il n’y a pas de formule générale à mémoriser, juste une démarche à retenir.
Elle est illustrée sur un exemple.
Exemple
On considère une turbine Pelton, modélisée de façon très simplifiée par le schéma de la
figure 15.18 : des augets sont solidaires d’une roue, d’axe ∆ = (Oz), fixe, de rayon a,
supposé très grand devant la taille des augets. Du fait de la forme des augets, le jet d’eau
est dévié. De façon très schématique, le jet arrive tangentiellement à la roue et repart
aussi tangentiellement, mais dans une direction un peu différente, afin que l’eau puisse
s’évacuer dans une direction différente de celle du jet incident.
Les hypothèses sont les suivantes :
• la turbine est alimentée par un jet d’eau de débit massique Dm par rapport au référen-
tiel terrestre RTerre , constant dans le temps. Le champ des vitesses y est uniforme :
v 1 = v1 u#–x ;
#–
• le champ des vitesses dans RTerre pour le fluide sortant est #–v 2 = v2 #–
u θ , dans la base
vectorielle associée aux coordonnées cylindriques d’axe (Oz) ;
• la vitesse angulaire de la turbine par rapport à son axe est notée ω ;
• le moment d’inertie par rapport à ∆ de la turbine et de l’eau qui tourne avec elle est
noté J ;
• on néglige la pesanteur, la viscosité de l’eau et les frottements de l’air, ainsi que ceux
de l’axe de rotation ;
• une charge mécanique (par exemple un alternateur) est reliée à la turbine et on note Γ
le moment du couple qu’elle exerce sur elle. On a donc Γ < 0 ;
• on note µ la masse volumique de l’eau, supposée constante ;
437
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
y ∆
RTerre O
ω
z x a
O′
#–
v1
Σ1
jet de section S
P0 Σ0
#–
v2
Σ2
Figure 15.18 – Turbine Pelton schématisée de façon très simplifiée.
(J ω (t + dt) + δ m a v2 ) − (J ω (t) + δ m a v1 )
= Γ,
dt
dω
J + Dm a (v2 − v1) = Γ.
dt
438
B ILANS DE QUANTITÉ DE MOUVEMENT ET DE MOMENT CINÉTIQUE
Γ J dω
On en déduit l’expression de v2 : v2 = ω a + − . On voit que le signe
2Dm a 2Dm a dt
de v2 dépend de la valeur de Γ, qui est ici négatif. Le schéma de la figure a été réalisé
pour v2 < 0.
En reportant dans la loi scalaire du moment cinétique, on obtient l’équation différentielle
pour la vitesse angulaire de la roue :
& '
dω Γ J dω
J + Dm a ω a + − − v1 = Γ.
dt 2Dm a 2Dm a dt
439
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• système ouvert, système fermé
• bilans thermodynamiques
• modèle de l’écoulement parfait : adiabatique, réversible, non visqueux
• relation de Bernoulli
• effet Venturi
• pertes de charge régulière et singulière dans une conduite
• bilan macroscopique d’énergie mécanique
• loi de la quantité de mouvement pour un système fermé
• loi du moment cinétique pour un système fermé
SAVOIR-FAIRE
• à partir d’une surface de contrôle ouverte vis-à-vis des échanges, définir un système
fermé approprié pour réaliser un bilan de grandeur extensive
• exprimer les principes de la thermodynamique pour un écoulement stationnaire en vue
de l’étude d’une machine thermique
• utiliser le modèle de l’écoulement parfait pour un écoulement à haut Reynolds en dehors
de la couche limite
• énoncer et appliquer la relation de Bernoulli à un écoulement parfait, stationnaire, ho-
mogène et incompressible
• utiliser le fait admis que la puissance des actions intérieures est nulle pour un écoulement
parfait et incompressible
• décrire l’effet Venturi
• décrire un débitmètre à effet Venturi
• décrire un tube de Pitot
• relier qualitativement la perte de charge à une dissipation d’énergie mécanique
• effectuer un bilan d’énergie mécanique sur une installation industrielle : pompe ou tur-
bine
• faire l’inventaire des forces extérieures
• effectuer un bilan de quantité de mouvement
• effectuer un bilan de moment cinétique pour une turbine
MOTS-CLÉS
• système ouvert • relation de Bernoulli • quantité de mouvement
• système fermé • effet Venturi • énergie mécanique
• surface de contrôle • tube de Pitot • turbine
• volume de contrôle • débitmètre • pompe
• premier principe • charge • moment cinétique
• second principe • perte de charge singulière
• écoulement parfait • perte de charge régulière
440
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
grille
#–
g rétrécissement
Cb
diffuseur
z0
coude 2 turbine
On note P0 la pression atmosphérique, aussi bien au niveau de la retenue d’eau qu’au ni-
veau de la sortie de la turbine. La conduite Ca est de longueur La = 60 m, de diamètre in-
térieur Da = 0,30 m, et l’eau y a une vitesse débitante Ua = 1,2 m·s−1 . La conduite Cb est
de longueur Lb = 87 m, de diamètre intérieur Db = 0,20 m, et l’eau y a une vitesse débi-
tante Ub = 2,7 m·s−1 . On rappelle que le coefficient de perte de charge singulière est défini
2 ∆Ptot
par ζ = . Pour la grille, ζg = 1, 75. Pour le rétrécissement, ζr = 0, 079 (ramené à
µ U2
la vitesse débitante de la conduite Cb ). Pour les deux coudes, ζ1 = 0, 47 et ζ2 = 0, 55. La
sortie de la turbine comporte un diffuseur. Son diamètre d’entrée est Db et son diamètre
de sortie Dd = 0,3 m. Son coefficient de perte de charge singulière ramené à la petite sec-
tion est ζd = 0, 18. On donne la différence d’altitude entre la retenue d’eau et la turbine :
zh − z0 = 89 m. On prend pour l’eau µ = 1,0.103 kg·m−3 et η = 1,0.10−3 Pl. On donne
g = 9,8 m·s−2 .
1. Déterminer le débit volumique d’eau Dv dans les conduites. Peut-on utiliser la loi de
Hagen-Poiseuille ? on prendra pour la suite pour les deux conduites les coefficients de pertes
de charge régulière λa = 15.10−3 et λb = 16.10−3 . On rappelle que le coefficient de perte
2D ∆Ptot
de charge régulière est défini par λ = .
µ LU 2
2. Compte tenu des différentes données, déterminer l’altitude zch de l’eau dans la cheminée.
3. La turbine a un rendement ηt = 0, 82. Déterminer la puissance mécanique récupérable sur
son arbre.
4. Quel est le rôle du diffuseur ?
441
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exercices
442
S’ ENTRAÎNER
Exercices
15.5 Ajutage de Borda (⋆ )
On étudie la vidange d’un récipient par un petit orifice muni d’un ajutage rentrant, dit ajutage
de Borda :
p0 agrandissement
du jet de sortie
h Sf
S0
p0
443
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exercices
v#–2
2 o
∆
A2
e2 ℓ
1 com h #–
u
#–
n
G
e v#–0
α
x
A A′ α e3
A3
3
v#–3
15.8 Mascaret (⋆ )
Un mascaret est une onde solitaire qui remonte l’estuaire de certains fleuves lors de la marée
montante. On adopte un modèle unidimensionnel. Le fleuve de largeur L s’écoule vers la mer
dans la direction (Ox) (dirigée de l’amont vers l’aval) avec une vitesse constante et uniforme
v1 et une hauteur d’eau h1 en amont du mascaret. Le mascaret a un profil rectangulaire et
remonte l’axe (Ox) à la vitesse v. La vitesse du fleuve et sa hauteur assez loin en aval du
mascaret sont v2 et h2 . L’écoulement est incompressible et parfait, de masse volumique ρ .
On connait v1 , h1 et h2 et on souhaite calculer v et v2 .
444
S’ ENTRAÎNER
Exercices
#–
v
#–
v1 #–
v2 h2
h1
x
1. Effectuer un bilan de masse dans le référentiel Rm qui se déplace avec le front du mascaret
pour obtenir une relation entre v et v2 . Retrouver cette relation en travaillant dans le référentiel
fixe.
2. Effectuer un bilan d’impulsion dans Rm pour obtenir une relation entre v, v1 , v2 , h1 et h2 .
Attendu que l’écoulement est stationnaire, uniforme et horizontal, on admet que la pression
varie verticalement comme en statique des fluides.
3. Exprimer v en fonction de v1 , h1 et h2 . La vitesse du mascaret est-elle plus rapide au
moment des basses eaux ou au moment des crues ?
4. Exprimer v2 en fonction de v1 , h1 et h2 . Interpréter le changement de signe de v2 quand h2
augmente. Commenter.
Sur la surface S1 , la vitesse est uniforme et égale à v1 u#–x ; elle vaut v2 u#–x sur S2 .
Au voisinage de l’hélice, on considère deux sections S et S′ d’aire identique :
• sur la surface S, la vitesse est vu#–x et la pression est P ;
• sur la surface S′ , la vitesse est v′ u#–x et la pression est P′ .
Entre S et S′ , l’écoulement est perturbé, il existe une discontinuité de pression de part et
d’autre de l’hélice.
445
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exercices
446
A PPROFONDIR
Exercices
3. On précise : L = 5 cm, ρ = 103 kg.m−3 , c = 4, 18 J.kg−1 .K−1 et v = 0, 5 m.s−1 . Calcu-
ler numériquement D et comparer à L. Où la température varie-t-elle notablement dans la
conduite ?
APPROFONDIR
z
RTerre
x y #– Σ0 #–
v1 v2
O
section S1 section S2
zone morte
447
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
448
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
la puissance, on a
& & ' & ' '
U2 La U2 Lb U 2 D4 U2
P = ηt Dv P0 + µ gzh − µ a ζg + λa − µ b ζr + ζ1 + λb + ζ2 − P0 − µ gz0 − µ b 4b − µ b ζd .
2 Da 2 Db 2 Dd 2
( & ' ( ))
U2 La U2 L D4
Soit P = ηt Dv µ g (zh − z0 ) − a ζg + λa − b ζr + ζ1 + λb b + ζ2 + 4b + ζd . Nu-
2 Da 2 Db Dd
mériquement, P = 58 kW.
4. Le diffuseur sert à ralentir le l’eau à la sortie de la turbine. En effet, si la section de sortie
D2
était de diamètre Db , la vitesse de sortie serait Ub . Avec le diffuseur, elle vaut Ud = Ub 2b . Si
Dd
l’eau sort moins vite, la pression totale de sortie est plus faible, ce qui signifie que l’énergie
mécanique volumique du fluide qui sort de la turbine est plus faible, donc que la turbine reçoit
plus d’énergie. L’effet est amoindri par l’existence d’une perte de charge dû à l’élargissement,
mais si celui-ci n’est pas brutal, la perte de charge singulière reste modeste.
4Dv µ UDa
1. La vitesse débitante est U = = 1,1 m·s−1 et le nombre de Reynolds Re = =
π Da
2 η
k
2,2.105 . La rugosité relative est kr = = 0, 005. On lit sur la figure 15.11 page 427 :
Da
λ = 0, 03.
2. Soit A un point de la surface libre du bassin. Ptot A = P0 puisque la surface libre est im-
mobile et l’altitude est celle de l’origine
& du repère.' La pression totale en E, à l’entrée de la
µ U 2 λ La
pompe, est donc Ptot E = Ptot A − + ζa . Soit C un point de la surface libre du châ-
2 Da
teau d’eau. Ptot C = P0 + µ gzc puisque la surface libre y&est immobile.
' La pression totale en S,
µ U 2 λ Lr
à la sortie de la pompe, est donc Ptot S = Ptot C + + ζr . La puissance mécanique
2 Da
que doit fournir la pompe est
& & ''
U 2 λ La λ Lr
P = Dv (Ptot S − Ptot E ) = µ Dv gzc + + ζa + + ζr = 97 kW.
2 Da Da
3. La pompe aspire à son entrée et refoule à sa sortie. C’est à l’entrée de la pompe, donc au
point E qu’il y a le plus de
& risque de'cavitation. La 2pression en ce point est PE = Ptot E −
U2 µ U 2 λ La U
µ gz p − µ = P0 − + ζa − µ gz p − µ = 65 kPa. Il n’y a donc pas de risque
2 2 Da 2
de cavitation puisque cette pression est supérieure à la pression de vapeur saturante de l’eau.
449
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exercices
Corrigés
#–
• à l’instant t : p∗ (t) = (m0 + m(t))v(t)u#–x + Dm dt #– v pluie ,
#–∗
• à l’instant t + dt : p (t + dt) = (m0 + m(t + dt))v(t + dt)u#–x.
Il est soumis à son poids et à la réaction des rails.
Ces deux forces sont verticales. Le théorème de la résultante cinétique projeté sur la direction
m0
u#–x donne p∗x (t + dt) − p∗x (t) = 0, soit (m0 + Dmt)v(t) = cste = m0 v0 , d’où v(t) = v0 .
m0 + D m t
2. Sans le référentiel terrestre supposé galiléen, on effectue un bilan de quantité de mouve-
ment pour le système fermé constitué du wagon et du minerai qu’il contient à l’instant t. À
l’instant t + dt, il est constitué du wagon, du minerai qu’il contient et de la masse Dm dt qui
en est sortie, à la vitesse #– v (t) + #–
u par rapport au sol.
Sa quantité de mouvement est :
#–
• à l’instant t : p∗ (t) = (m0 + m1 − Dmt) #– v (t),
#–
• à l’instant t + dt : p∗ (t + dt) = (m0 + m1 − Dm (t + dt)) #– v (t + dt) + Dmdt ( #–
v (t) + #–
u ).
#– #– #–
avec u = −uux et v (t) = v(t)ux . #–
#–
Il est soumis à son poids, la réaction des rails et la force tractrice F = F u#–x .
Le théorème de la résultante cinétique projeté sur Ox donne : p∗x (t + dt) − p∗x (t) = Fdt soit,
dv
au premier ordre en dt : (m0 + m1 − Dmt) − Dm u = F.
dt
F + Dm u
À l’instant t , son accélération est donc : a(t) = , valable tant qu’il reste encore
m0 + m 1 − D m t
du minerai donc jusqu’à t1 = m1 /Dm . Au-delà de t1 , la masse du système reste constante et
a(t) = F/m0 .
& '
F + Dm u m0 + m1
Sa vitesse est v(t) = ln pour t ≤ t1 et
& Dm ' m0 + m 1 − D m t
F + Dm u m0 + m1 F
v(t) = ln + (t − t1 ) pour t > t1 .
Dm m0 m0
450
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
#– #– #–
F air→syst + p0 S (−u#–x − u#–y ) = 0 , d’où F air→syst = p0 S (u#–x + u#–y ). Le théorème de la résul-
tante cinétique donne (le poids étant compensé par la réaction de la table) µ Dv (v#–2 − v#–1 ) =
#– #–
# 2 . Il $vient donc la force F tuyau→coude = µ#–Dv (v2 − v1 ) +
(p0 − p1) S (u#–x + u#–y ) + F tuyau→coude #– #–
D
(p1 − p0) S (u#–x + u#–y ), soit µ Sv + p1 S (u#–y + u#–x ). La force est finalement F tuyau→coude =
# 2 $
µ DSv + (p1 − p0 )S (u#–y + u#–x ).
# 2 $√
D
L’application numérique donne : F = µ Sv + (p1 − p0 )S 2 = 22, 4 kN.
p0
Les forces de pression sur la surface du fluide se compensent partout sauf au niveau de la
section S0 . La pression p0 disparaît de la résultante puisqu’elle intervient sur une surface
fermée. Finalement :
#–
F p = (p(S0 ) − p0)S0 u#–x avec p(S0 ) = p0 + µ gh.
#–
Il reste : F p = µ ghS0u#–x . Le théorème de la résultante cinétique appliqué au système précé-
demment défini et projeté sur Ox donne : µ v2 S f = µ ghS0 . En utilisant la formule de Torricelli,
il vient : S f = S0 /2.
451
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exercices
Corrigés
z
com
2 p0
1
p0
h2 v#–2
v#–1
h1
x
x1 x2
#– #–
En régime permanent : p∗ (t + dt) − p∗(t) = µ Lh2 v2 dt v#–2 − µ Lh1v1 dt v#–1 (l’air est immobile).
Les actions mécaniques qui s’exercent sur ce système sont :
• son poids, vertical ;
ˆ h1
#–
• les efforts de pression en x = x : F = 1 1p (z)Ldzu#– + p (h − h )Lu#– (sur l’eau et sur
1 x 0 2 1 x
0
l’air) ;
ˆ h2
#–
• les efforts de pression en x = x2 : F 2 = p2 (z)Ldzu#–x ;
0
• les efforts de pression à la surface supérieure du système, de résultante verticale ;
• la réaction du fond du canal, verticale.
Dans le calcul de la résultante des efforts de pression sur les plans x = x1 et x = x2 , la pression
p0 disparaît (ses petites contributions se compensent deux à deux). Il reste :
#– #– h2 − h22 #–
F 1 + F 2 = µ Lg 1 ux .
2
Le théorème de la résultante cinétique appliqué à ce système et projeté sur Ox donne :
h21 − h22
µ Lh2 v22 − µ Lh1 v21 = µ Lg .
2
h21 − h22
Or la conservation du débit volumique implique h1 v1 = h2 v2 d’où : h1 v1 (v2 − v1 ) = g .
2
4. Les deux relations précédentes entre v1 , v2 , h1 et h2 donnent, après quelques calculs :
6 6
gh2 gh1
v1 = (h1 + h2) et v2 = (h1 + h2 ).
2h1 2h2
452
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
& '
h2 h1
De même, E p∗ (t + dt) − E p∗(t) = µ Dv dt g − .
2 2
Le travail des efforts de pression s’écrit :
ˆ h1 ˆ h2
δ Wpression = p1 (z)Ldz × v1 dt − p2 (z)Ldz × v2 dt.
0 0
h1 − h2
Tous calculs faits, on trouve : δ Wpression = µ gDv dt.
2
(h2 − h1 )3
Finalement, Pint = −µ gDv < 0.
4h1 h2
1. La plaque étant en rotation autour d’un axe fixe, on utilise le théorème scalaire du moment
cinétique par rapport à cet axe.
Définition du système :
Le système étudié Σ∗ est constitué, à l’instant t, de la plaque et du fluide situé entre la section
A et les bords de la plaque. A l’instant t + dt, ce système est constitué de la plaque, du fluide
compris entre la section A′ et les bords de la plaque et des masses 2 et 3 qui sont sorties entre
t et t + dt.
Bilan de moment cinétique :
La plaque étant immobile, son moment cinétique par rapport à l’axe ∆ est nul. Pour le fluide :
• à l’instant t, L∗∆ (t) = L∆,1 (t) + L∆,com (t)
• à l’instant t + dt, L∗∆ (t + dt) = L∆,com (t + dt) + L∆,2(t + dt) + L∆,3(t + dt)
Or le régime est stationnaire donc : L∆,com (t) = L∆,com (t + dt).
Finalement :
L∗∆ (t + dt) − L∗∆(t) = L∆,2 + L∆,3 − L∆,1
Le moment cinétique par rapport à l’axe ∆ de la partie 1 vaut : L∆,1 = −δ m1 hv0 avec δ m1 =
µ sv0 dt. Les moments cinétiques par rapport à l’axe ∆ des parties 2 et 3 sont très faibles
# –
puisque v#–3 est colinéaire à OA3 et que A2 est quasiment confondu avec O. On les considérera
comme nuls. Il reste :
L∗∆ (t + dt) − L∗∆(t) = − µ shv20 dt
Bilan des actions mécaniques :
Les actions mécaniques extérieures qui agissent sur ce système sont :
l
• le poids de la plaque, de moment par rapport à l’axe égal à M∆ = − Mg sin α ;
2
• la liaison d’axe de moment nul par rapport à l’axe car elle est supposée parfaite ;
• les efforts de pression ambiante. La surface du système est fermée et il est soumis à une
pression uniforme, le moment des forces de pression par rapport à l’axe ∆ est nul d’après
le paragraphe précédent.
Remarque
Le fait d’avoir inclus la plaque dans le système permet d’éliminer l’action de celle-ci
sur le fluide (action intérieure) et simplifie grandement le calcul du moment des forces
453
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exercices
Corrigés
454
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
15.8 Élargissement brusque
1. On s’appuie sur la figure 15.4. L’origine O est située à mi-hauteur. On suppose pour com-
mencer que S est de forme carrée, de largeur L selon (Ox) et de hauteur h selon (Oz). On a
montré au paragraphe 3.4 que la pression dans le fluide est donnée par P (z) = − µ gz + P(0).
ˆ h/2
#–
La force de pression cherchée s’écrit donc F g →d = (− µ gz + P(0)) Ldzu#–y = P (0) Lhu#–y .
−h/2
Or, avec le choix d’origine effectué pour z, la pression statique est P (z) + µ gz = P (0). On
#–
peut donc écrire la force de pression F g →d = Pstat Su#–y . Ce résultat peut être généralisé dans
des écoulement dont la section S est de forme quelconque, du moment que l’origine de l’axe
vertical ascendant est choisie au niveau du centre de masse d’une tranche élémentaire de
fluide située dans le voisinage de S.
2. On se place dans le référentiel terrestre RTerre , supposé galiléen. On appelle respectivement
Σ1 , Σ0 et Σ2 le fluide en écoulement (en excluant les zones mortes et les couches limites qui
y sont adjacentes) délimité par les surfaces de contrôle repérées sur la figure par ABA ′ B ′ ,
A ′ B ′CD et CDC ′ D ′ . On définit le système fermé Σ∗ , constitué à t par : Σ1 ∪ Σ0 , puis à t + dt
par Σ0 ∪ Σ2 .
zone morte
Σ2
CC ′
Σ1
z
RTerre A A′
x y #– Σ0 #–
v1 v2
O
B B′
section S1 section S2 DD′
zone morte
#–
3. La quantité de mouvement de Σ∗ à t est p∗ (t) = #– p Σ0 (t) + µ v1 S1 dt #–
v 1 . À l’instant t + dt,
#–∗
elle devient p (t + dt) = p Σ0 (t + dt) + µ v2S2 dt v 2 .
#– #–
Puisque l’on est en régime stationnaire (en moyenne du fait du caractère turbulent de l’écou-
lement), la répartition de masse et de vitesse est la même dans Σ0 à t et à t + dt, donc
p (Σ0 ,t + dt) = #–
#– p (Σ0 ,t). Le théorème de la résultante cinétique, appliqué à Σ∗ dans RTerre ,
#–
s’écrit : µ (v2 S2 v 2 − v1 S1 #–
#– v 1 ) = Σ F ext . Les forces agissant sur le système sont :
• le poids, compensé par les forces dues au gradient vertical de pression ;
• les forces de pression, de résultante Pmot1 S1 u#–y exercées par le fluide en amont, conformé-
ment à ce qui a été établi au paragraphe a)de la page 418 ;
• les forces de pression, de résultante −Pmot2 S2 u#–y exercées par le fluide en aval ;
#–
• les forces de pression, de résultante F zm exercées par le fluide de la zone morte ;
• les forces de viscosité exercées par les parois et le fluide se trouvant à la périphérie du
système choisi.
Les forces de viscosité sont négligeables car le système a été choisi en dehors des couches
limites qui le séparent des zones mortes. De plus, la pression motrice qui règne dans les zones
mortes est voisine de Pmot1 , puisqu’il y a continuité de la pression, et que la zone morte est
455
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exercices
Corrigés
presque une zone de statique des fluides : Pmot = constante. Ainsi, la force de pression exercée
#– #– #–
par! la zone morte " est F zm = Pmot1 (S2 − S1) uy . On peut donc écrire, après projection selon uy ,
2 2
µ v2 S2 − v1 S1 = (Pmot1 − Pmot2 ) S2 .
& ' & '
1 1
Pmot1 + µ v21 − Pmot2 + µ v22
∆Ptot 2 2 ∆Ptot
La perte de charge est = c’est-à-dire =
µg µg µg
2 2 2
v2 S 2 − v 1 S 1 v1 − v 2 2
+ . Le fluide étant en écoulement incompressible, le débit volumique se
gS2 2g & 2 '
∆Ptot v2 S S1 S2 ∆Ptot
conserve : v1 S1 = v2 S2 , d’où = 1 2 12 − 2 + 1 − 12 , soit finalement =
µg 2g S2 S2 S2 µg
& '
v21 S1 2
1− . Ainsi, pour un écoulement dans une conduite passant brusquement d’une
2g S2
& '
S1 2
section S1 à une section S2 , le coefficient de perte de charge singulière est ζ = 1 − .
S2
15.9 Mascaret
Dans le référentiel fixe, l’eau arrive de gauche à la vitesse v1 u#–x et repart suivant deux voies :
vers la droite à la vitesse v2 u#–x et vers la gauche à la vitesse −vu#–x (vague du mascaret). On
retrouve alorsle même résultat : v1 h1 L = v2 h2 L + v (h2 − h1) L.
2. On se place dans Rm car les calculs sont plus simples à mener (car il y a une entrée et une
seule sortie). Pour le système fermé Σ à cheval sur le mascaret :
Σ (t + dt)
Σ (t)
(v2 + v) dt u#–x
(v1 + v) dt u#–x
x
456
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Les quantités de mouvement de Σ à t et t + dt sont :
p (t) = ρ (v1 + v)2 dth1L u#–x + #–
#– p com (t) ,
2
p (t + dt) = ρ (v + v) dth L u + p
#–
2
#–
2
#–
x (t + dt).
com
#– #–′′
fP fP
x
457
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exercices
Corrigés
1. L’écoulement est parfait entre S1 et S, de même entre S′ et S2 . Ce n’est plus le cas entre S
et S′ car il y a une discontinuité de pression.
Appliquons le théorème de Bernoulli entre S1 et S sur la ligne de courant qui coincide avec
l’axe Ox :
1 1 1 ! "
Pa + ρ v21 = P + ρ v2 ⇒ P = Pa + ρ v21 − v2 .
2 2 2
1 ! "
De même P′ = Pa + ρ v22 − v′2 .
2
2. Effectuons un bilan d’impulsion pour le système fermé Σ, constitué uniquement de fluide
(l’hélice n’est pas dans Σ) :
S #– com S′
v v′
#–
x
P P′
Σ (t) Σ (t + dt)
d #–
px #– ! "
= F + S P − P′ u#–x .
dt
#– 1 ! "
Avec les résultats de la question 1 : F = ρ S v22 − v21 u#–x .
2
458
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
3. Pour le système fermé Σ′ :
S1
Slat
S2 #–
#–
v1 com v2 Pa
Pa x
Σ′ (t) Σ′ (t + dt)
Pa
459
CHAPITRE 15 – B ILANS MACROSCOPIQUES
Exercices
Corrigés
Le fluide reçoit de l’énergie de la part de l’hélice donc Phélice > 0 : v2 > v1 donc S2 < S1 .
Remarque : on retrouve le même résultat avec Σ′ :
dEc′ Dm ! 2 "
= v2 − v21 et ′
P pression = Pa S1 v1 − PaS2 v2 = 0.
dt 2
y
15.11 Voilier
Σ (t)
En régime permanent #– p com (t) = #–p com (t + dt) et #– p voile (t + dt). Avec cos α =
p voile (t) = #–
√ d #– p 2 S
sin α = 1/ 2 : = ρ V √ (uy − ux ) .
#– #–
dt 2
d #–
p
= ∑ f ext , où les forces extérieures sont (le poids est négligé) :
#–
Appliquons le PFD à Σ :
dt #–
• les forces de pression de l’air sur Σ, f p ;
#–
• la force du bateau sur Σ, f B→Σ , transmise via le mât.
#– #–
Comme Σ est entièrement entouré par de l’air à la pression P0 , f p = 0 . Ainsi :
#– S #–
f B→Σ = ρ V 2 √ (u#–y − u#–x ) = − f Σ→B .
2
⎛ ⎞
1
#– S
Finalement : f Σ→B = ρ V 2 √ ⎝ −1 ⎠ .
2 0
On trouve bien une force dirigée suivant +u#–x qui fait avancer le bateau.
2. La force suivant −u#– est compensée par l’action de l’eau sur la quille.
y
1. Menons un bilan d’énergie interne pour le système Σ de longueur dx. Avec u (x,t) l’enthal-
pie massique et S = π a2 :
460
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Σ(t) Σ(t + dt)
En régime permanent les grandeurs
locales ne dépendent pas du temps,
Ucom (t) = Ucom (t + dt) et : vdt
8 x
u (x,t) = h(x)
u (x + dx,t + dt) = u(x + dx)
x x + dx
U(t + dt) − U(t) du
Ainsi = ρ vS (u (x + dx) − u (x)). Avec dt → 0 : dU = ρ vS dx dt.
dt dx
Σ reçoit le transfert thermique δ Q pendant dt :
dj
δ Q = j (x) S dt − j (x + dx)S dt = −dx S dt
dx
d2 T dT
δQ = λ 2
S dx dt (via la loi de Fourier j = −λ ).
dx dx
dP
Σ reçoit le travail δ W pendant dt : δ W = P(x)vdtS − P(x + dx)vdtS = −dx vdtS.
dx
Ainsi, dU = δ W + δ Q devient, en faisant passer δ W du côté gauche de l’égalité :
& '
d P d2 T
ρ vS dxdt u+ = λ 2 S dx dt.
dx ρ dx
P
Avec l’enthalipe massique h = u + , et pour une phase condensée dh = c dT , on aboutit
ρ
dT d2 T
finalement en simplifiant par Sdxdt : ρ cv =λ 2.
. 2 / .dx / dx
λ d2 T dT d T dT λ
2. = et = K.m ,−2 = K.m−1 donc D = car [D] = m.
ρ cv dx2 dx dx2 dx ρ cv
dT dθ # x $ dT #x$
Posons θ (x) = . Ainsi D = θ donc θ = a exp = et T (x) = aD exp + b.
dx dx D dx
& ' D
L
Les conditions aux limies impliquent : aD + b = T1 et aD exp + b = T2 . Finalement :
D
T2 − T1 #x$ T2 − T1
T (x) = & ' exp − & ' + T1 .
L D L
exp −1 exp −1
D D
& ' & '
L L
3. D = 0, 3 µ m ≪ L donc exp − ≪ 1. Ainsi, avec (T2 − T1 ) exp − ≪ T1 : T (x) =
& ' D D
x−L
T1 + (T2 − T1 ) exp .
D
Le second terme est négligeable devant le 1er sauf pour x ≈ L, c’est-à-dire la température
reste presque égale à T1 sur toute la conduite, sauf tout à fait au bout, en x = L, où elle passe
à T2 sur une distance de quelques D.
461
Quatrième partie
Électromagnétisme
463
16
1 Charges électriques
1.1 Existence des charges électriques
Les expériences d’électrisation d’objets divers par frottements, ont mis en évidence deux
sorte de charges électriques : charges électriques positives ou charges électriques négatives,
selon la nature de l’objet frotté et de l’objet frottant. En effet les forces qui apparaissent entre
deux corps légers, chargés par les charges des deux natures, peuvent être attractives, si ce sont
des charges de même signe ou répulsives pour des charges opposées.
Remarque
La physique des particules envisage des particules dont la charge est une fraction de la
e 2
charge de l’électron. Les quarks par exemple, portent une charge ± et ± e.
3 3
Toutes les charges citées sont des particules animées d’un mouvement permanent d’agitation
microscopique. Or en électrostatique, on définit des charges stationnaires dans le référentiel
d’étude. Comment est-il possible d’obtenir des charges fixes à partir de porteurs de charge
en perpétuelle agitation ? La réponse est donnée par l’échelle de description de la matière
chargée.
(R)
O
dτ
Figure 16.1 – Volume élémentaire microscopique dτ contenant des ions de charge q.
466
C HARGES ÉLECTRIQUES
subies par les porteurs de charge). Le nombre δ N de particules contenues dans dτ varie
très peu, il y a quasiment autant de particules qui rentrent que de particules qui sortent de
dτ . Les fluctuations discrètes du nombre de charges contenues dans dτ , dues au mouvement
microscopique incessant des particules qui franchissent la frontière du volume dτ en entrant
et en sortant, sont négligeables.
(R)
O
dτ
Bien que les particules microscopiques franchissent sans cesse la frontière du volume dτ , en
" la quantité δ N de particules est indépendante du temps. On définit alors
régime stationnaire,
!
n, d’unité m−3 , densité des particules chargées au niveau du point M où se situe dτ :
δN
n= ,
dτ
L’unité d’une densité volumique de charge dans le système international est le coulomb par
mètre cube : C.m−3 .
467
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Remarques
• Si les porteurs de charges sont tous identiques, de densité volumique n et portant une
charge q, la densité volumique de charge est ρ = nq.
• S’il y a plusieurs types de porteurs différents, la densité volumique de charge est :
ρ = ∑ ni qi .
Exemple
Le gaz situé dans l’ionosphère (altitude 70 − 100 km), où les molécules d’air sont ioni-
sées par les particules de très haute énergie venues du Soleil, est un exemple de plasma.
Les molécules du gaz ont toutes perdu un électron, elles sont chargées positivement, et
les électrons, détachés de leur molécule d’origine, sont libres de se déplacer. La densité
n0 de particules de l’ionosphère est n0 = 1024 cm−3 . La charge positive totale contenue
dans un volume mésoscopique cubique dτ de côté égal à 1 µ m est :
δ Q = δ Q p + δ Qn = 0.
468
C HARGES ÉLECTRIQUES
δ Q = σ dS.
Remarques
• La modélisation surfacique est un passage à la limite. Une distribution surfacique
de charge a une épaisseur nulle, le passage de la distribution volumique (celle de
gauche) à la distribution surfacique (celle de droite) implique de faire tendre l’épais-
seur vers zéro et la densité volumique de charge vers l’infini. En un point de la dis-
tribution surfacique, la densité volumique de charge n’est pas définie.
• Assimiler une répartition volumique de charge d’épaisseur ε faible à une distribu-
tion surfacique est une question d’échelle. L’approximation n’est valable que si les
dimensions latérales de la distribution volumique sont très grandes par rapport à
l’épaisseur b ≫ ε et a ≫ ε , et si on considère le champ électrique créé en un point
M situé à l’extérieur de la distribution, d > ε .
Distribution linéique Lorsque les charges sont localisées dans un volume en forme de
tube de faible rayon r par rapport à sa longueur ℓ, et qu’on étudie le champ électrique créé
en un point M situé en dehors du tube, on modélise la distribution de charges comme une
distribution linéique de charges.
2r
M
d ρ M
d
δQ modélisé par δQ
dℓ dℓ
P ℓ
λ
P
La charge élémentaire portée par l’élément dℓ de la distribution peut être exprimée en fonction
de ρ , δ Q = ρ Sdℓ ou en fonction de la densité linéique de charges δ Q = λ dℓ avec λ = ρ S.
δ Q = λ dℓ.
469
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Remarques
• La modélisation linéique est un passage à la limite. Une distribution linéique de
charge a un rayon nul, le passage de la distribution volumique (celle de gauche) à
la distribution linéique (celle de droite) implique de faire tendre le rayon vers zéro,
la charge volumique tend donc vers l’infini. En un point d’une distribution linéique,
la densité volumique de charges n’est pas définie.
• Assimiler une répartition volumique de charge, située dans un tube de faible dia-
mètre, à une distribution linéique est une question d’échelle. L’approximation n’est
valable que si le rayon r de la distribution est très inférieur à sa longueur ℓ, et si on
considère le champ créé en un point M situé en dehors de la distribution, d > r.
Distribution ponctuelle Lorsque la charge δ Q est localisée dans un petit volume δ τ situé
en P et qu’on souhaite étudier le champ électrique en un point M situé en dehors du volume,
on modélise la distribution comme une distribution de charge δ Q ponctuelle située en P.
Remarques
• La modélisation ponctuelle est un passage à la limite. La distribution ponctuelle de
charge a un volume nul, le passage de la distribution volumique à la distribution
ponctuelle, alors que la charge δ Q est non nulle implique que le rayon du volume
qui contient la charge tende vers zéro, la densité volumique de charge tend donc vers
l’infini. En un point où se trouve une charge ponctuelle, la densité volumique de
charge n’est pas définie.
• Assimiler une répartition volumique de charge située dans un volume δ τ à une dis-
tribution ponctuelle est une question d’échelle. L’approximation n’est valable que si
on considère le champ créé en un point M situé à une distance d ≫ (δ τ )1/3 , très
supérieure au rayon du volume chargé.
470
FORCE ÉLECTRIQUE , DÉFINITION DU CHAMP ÉLECTRIQUE
Expérience
Le dispositif mis au point par Coulomb met en œuvre un pendule de torsion : un
fil de torsion O − A, fixé en son point supérieur A, relié à un axe horizontal M2 − C
susceptible de tourner autour de l’axe vertical.
Une charge q2 est fixée en M2 . En C est placé un contre-poids qui assure l’horizonta-
lité de la tige M2 −C. On place alors une charge q1 en M1 dans le plan horizontal. Le
signe de la charge q1 est identique à celui de q2 , la force électrique est répulsive.
La mesure de l’angle α que fait la tige horizontale par rapport à sa position au repos
permet de connaître le couple exercé sur le fil de torsion, dû à la force électrique
exercée sur la charge q2 par la charge q1 .
A α
Fil de
torsion Contre-poids
q1 C
M1
q2
O
M2 #–
F q1 → q2
471
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
# –
#– q1 q2 M1 M2
F q1 →q2 = .
4πε0 (M1 M2 )3 M2 #–
F q1 →q2
ε0 est une constante dimensionnée, ap- R q2
pelée permittivité électrique du vide. M1
Sa valeur dans le système international
d’unités est : q1
Une distribution de charges fixes Dch dans un référentiel R crée au point M un champ
#–
électrique E Dch , tel qu’une charge q placée en M subit la force électrique :
#– #–
F el = q E Dch .
Remarques
• Le champ électrique ne se révèle que par ses effets. Ainsi pour mesurer un champ
électrique en un point, il faut y placer une charge afin de mesurer la force qu’elle
subit du fait de l’existence du champ électrique.
• La force électrique est une grandeur qui ne dépend pas du choix que l’on fait de
472
FORCE ÉLECTRIQUE , DÉFINITION DU CHAMP ÉLECTRIQUE
En calculant le flux du champ créé par cette charge ponctuelle à travers la sphère S de rayon
r qui passe par M, comme le montre la figure 16.9, on établit sur un cas particulier d’une
propriété fondamentale du champ électrique.
#–
E
#–
E
M
Σ
Q r
O
#– #–
E E
473
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
# –
Q OM #–
" "
#– #–
E · dS = · dS
S 4πε0 (OM)
3
S
Q 1 #– #–
"
= u · ur rdθ r sin θ dϕ
2 r
S 4 πε0r
ˆ π ˆ 2π
Q Q Q
= sin θ dθ dϕ = × 2 × 2π = .
4πε0 0 0 ε0 ε0
#– #– Q
"
E · dS = .
S ε0
Cette propriété, établie dans le cas particulier d’une charge ponctuelle et d’une sphère dont
elle est le centre, est une propriété tout à fait générale du champ électrique, connue sous le
nom de théorème de Gauss.
3 Théorème de Gauss
3.1 Énoncé
On admet que le résultat précédent se généralise au cas d’une surface fermée quelconque, à
l’intérieur de laquelle se trouve une distribution de charge.
#– #–
Le flux du champ électrique E , à #– E
travers une surface fermée S qui dSext
délimite un volume V , est égal à la
charge intérieure au volume, divisé N
par ε0 : V
Qint
Qint
"
#– #–
E · dSext = . R
S ε0
474
T HÉORÈME DE G AUSS
• si le volume délimité par la surface de Gauss est vide de charge, le flux du champ électrique
sortant de ce volume est nul, on dit que le champ électrique est à flux conservatif dans les
zones vides de charges.
#–
F = m #–
g (M) .
Le flux du champ de gravitation #–g à travers une surface fermée S qui délimite un
volume V est égal à la masse intérieure au volume multipliée par la constante −4π G :
"
#–
g · dSext = −4π G Mint .
#–
S
Remarque
1
Il existe un analogue du théorème de Gauss pour tout champ en .
r2
475
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
TABLEAU D’ANALOGIES
#– m1
q1 q2 F el,1→2
#– M1 • m2
F el,2→1 •
• M2 #–
F gr,2→1 #– •M
M1 F gr,1→2 2
# – analogue de # –
#– q1 q2 M1 M2 #– M1 M2
F el,1→2 = F gr,1→2 = −G m1 m2
4πε0 M1 M2 3 M1 M2 3
q1 m1
1
−G
4πε0
1
−4π G
ε0
# – # –
#– q1 M1 M2 #– M1 M2
E (M2 ) = g (M2 ) = −G m1
4πε0 M1 M2 3 M1 M2 3
Qint
" "
#– #– #–
E · dSext = g · dSext = −4π G Mint
#–
ε0
δQ
δ Φ #–
E , dτ = .
ε0
476
É QUATIONS LOCALES DE L’ÉLECTROSTATIQUE
#–
E
Or, la définition intrinsèque de la divergence (voir
l’annexe mathématique où sont définis les diffé- dτ δ Q = ρ dτ
rents opérateurs d’analyse vectorielle) est : #–
R E
#–
δ Φ #–
E , dτ = div E dτ .
Figure 16.12 – Flux du champ
En égalant les deux expressions de δ Φ #–
E , dτ , il ap- électrique sortant d’un volume
paraît : mésoscopique dτ .
⎧
⎨ δQ
δ Φ #–
E , dτ = #– δQ #– ρ
ε #– ⇒ div E dτ = soit div E = .
⎩ δ Φ #– = div0 E dτ ε0 ε0
E , dτ
#–
L’équation de Maxwell Gauss relie le champ électrique E et la densité volumique de
charge ρ :
#– ρ
div E = ,
ε0
1
où ε0 = × 10−9 F.m−1 est la permittivité du vide.
36π
#– dE0 ρ
div E = =0= ⇒ ρ = 0.
dx ε0
477
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Le champ électrique peut être non nul en des points M dépourvus de charge.
478
É QUATIONS LOCALES DE L’ÉLECTROSTATIQUE
Remarque
#–
L’unité usuelle du champ électrique est le V.m−1 , elle découle de la relation E =
# –
− grad (V ) par analyse dimensionnelle.
Γ1
R
#– B
E
VA M VB
A
Γ2
Propriétés du potentiel :
• la circulation du champ électrique ne dépend pas du chemin suivi, elle sera la même le
long des courbes Γ1 ou Γ2 dès lors qu’elles joignent les mêmes points A et B ;
• le potentiel n’est défini qu’à une constante près. En effet, si V (M) est un potentiel, V ′ (M) =
# – #–
V (M) + K où K est une constante convient aussi, car grad K = 0 ;
• des développements mathématiques montrent que dans le cas de distributions surfaciques
ou volumiques, le potentiel V (M) est défini en tout point de l’espace, et qu’il est continu
et dérivable, mais il ne l’est pas en un point d’une distribution linéique ou ponctuelle.
Exemple
#–
On établit précédemment le champ électrique créé par une charge ponctuelle, E =
Q u#–r #– # –
. Le potentiel V (M) qui lui est associé vérifie E = − gradV . On en déduit
4πε0 r2
l’équation vectorielle suivante.
479
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
⎛ ∂V ⎞ ⎛
Q 1 ⎞
⎜
⎜ ∂r ⎟ ⎜ 4πε r2 ⎟
⎟ ⎜ 0
⎜ 1 ∂V ⎟ ⎜ ⎟
⎟
−⎜
⎜
⎟=⎜
⎟ ⎜ 0 ⎟,
⎜ r ∂θ ⎟ ⎝ ⎟
⎝ ⎠ ⎠
1 ∂V
r sin θ ∂ ϕ 0
∂V ∂V
soit = 0 et = 0, le potentiel ne dépend ni de θ , ni de ϕ , d’où :
∂θ ∂ϕ
dV Q Q
=− donc V (r) = ,
dr 4πε0r2 4πε0 r
Expérience
L’application du théorème de l’énergie cinétique à une particule de charge q, accé-
lérée par un champ électrique, permet de calculer la vitesse d’un porteur de charge.
Pour créer un faisceau d’électrons, on peut procéder de la façon suivante : dans une
enceinte fermée on dispose une plaque métallique, appelée cathode, chauffée à une
température telle que des électrons sont susceptibles de se détacher, avec une vitesse
qu’on considère nulle en x = 0.
Une différence de potentiel U est imposée entre les plaques par un générateur de
tension constante. En négligeant les effets de bord, les considérations de symétries,
étudiés ci-après, impliquent que l’ensemble des deux plaques impose un champ élec-
#– #–
trique E (x) = E (x) u#–x entre elles. Le potentiel V (x) est relié à E par :
#– # – dV
E = − gradV soit E (x) = − .
dx
#–
Les électrons qui quittent la cathode sont soumis au champ électrique E et subissent
480
É QUATIONS LOCALES DE L’ÉLECTROSTATIQUE
#– #–
la force électrique F el = −e E (on néglige le poids). Ils acquièrent une vitesse #–
v (x) =
#–
v (x) ex avec v (x) > 0, et parviennent ainsi à l’anode.
Cathode Anode
#–
E
−e #–
v U
0 x
Figure 16.14 – Création d’un faisceau d’électrons.
481
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
∆V = 0.
Remarque
La résolution de l’équation de Laplace ou de l’équation de Poisson requiert de connaître
la distribution de charges et les conditions aux limites imposées au potentiel.
Le théorème de superposition permet de calculer le champ électrique créé par des distribu-
tions faiblement symétriques, dès lors qu’elles sont la superposition de distributions possé-
dant une symétrie élevée, étudiées au paragraphe 5.5. Un exemple est traité en exercice.
Lorsque des causes produisent des effets, les symétries présentes dans les causes doivent
se retrouver dans celles des effets.
La réciproque n’est pas vraie, les effets produits peuvent être plus symétriques que les
causes.
482
SYMÉTRIES DU CHAMP ÉLECTRIQUE
Remarque
Le principe de Curie est résumé par la phrase : « il n’y a pas de génération spontanée
de dissymétrie. »
Π Dch Π
R
M1 R
M2 M1
′
Dch
Πs
Πs
M1 M2 M1 M2
483
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Πs Πs
#– #– #– # –
A (M1 ) A (M2 ) A′ (M1 ) A′ (M2 )
M1 M2 M1 M2
#– #–
Figure 16.20 – Champ A Figure 16.21 – Champ A′
#–
symétrique par rapport à Πs . symétrique de A par rapport à Πs .
Πa Πa
M1 M2 M1 M2
Πa Πa
#–′
A (M1 )
#–
A (M2 ) M2
M1
#– M2 M1 #–
A (M1 ) A′ (M2 )
#– #–
Figure 16.24 – Champ A Figure 16.25 – Champ A′
#–
antisymétrique par rapport à Πa symétrique de A par rapport à Πa
484
SYMÉTRIES DU CHAMP ÉLECTRIQUE
Remarque
#– #–
Le vecteur A (M1 ) est l’antisymétrique de A (M2 ) par rapport à Πa ; pour le construire à
#–
partir de A (M2 ), on construit le vecteur symétrique par rapport à Πa , puis on construit
l’opposé.
Πs2
#– #–
E5 E1
#–
M5 E4 M1
M4
M3 #–
E3
z
M2
#–
E2
y
Πs1 x
Remarque
Une telle carte de ligne de champs peut être obtenue expérimentalement en déplaçant
un dispositif sensible au champ électrique, successivement en divers points de l’espace
formant un maillage le plus complet possible de celui-ci et en relevant en chaque point
la direction et le sens du champ détecté.
La distribution présente notamment deux plans de symétrie : Πs1 , plan médiateur des charges
de direction (u#–x , u#–z ) et Πs2 , de direction (u#–x , u#–y ), qui contient les charges.
485
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Sur cette représentation, on observe les propriétés essentielles de symétrie du champ électro-
statique. On constate :
• en M1 et M5 qui sont symétriques par rapport à Πs1 , les champs sont symétriques par
rapport à Πs1 ; de même en M1 et M2 ;
• en M4 qui appartient au plan de symétrie Πs1 de la distribution de charges, le champ élec-
trique est son propre symétrique par rapport à Πs1 , il a donc une direction incluse dans la
direction du plan Πs1 . Il en est de même pour le point M3 , situé dans le plan de symétrie
Πs2 .
#– Πs
#– M4 E4
E1
M2
M1
#–
E2
#–
E5 M5
z
#–
E3
M3
y
Πa x
On constate :
• en M1 et M2 qui sont symétriques par rapport à Πa , les champs sont antisymétriques ;
• en M3 et M2 qui sont symétriques par rapport à Πs , les champs sont symétriques ;
• en M4 qui appartient au plan Πa d’antisymétrie de la distribution de charges, le champ
électrique est son propre antisymétrique par rapport à Πa , il a donc une direction perpen-
diculaire à Πa ;
• en M5 qui appartient au plan de symétrie Πs de la distribution de charge, le champ élec-
486
SYMÉTRIES DU CHAMP ÉLECTRIQUE
trique est son propre symétrique par rapport à Πs , il a donc une direction incluse dans la
direction de Πs .
• le champ électrostatique créé par une distribution de charge est symétrique par rap-
port à un plan de symétrie de la distribution de charge ;
• le champ électrique créé par une distribution de charge est antisymétrique par rapport
à un plan d’antisymétrie de la distribution de charge ;
• si le point M appartient à un plan de symétrie Πs de la distribution de charge, le
champ électrostatique en M a une direction incluse dans Πs ;
• est le point M appartient à un plan d’antisymétrie Πa de la distribution de charge, le
champ électrique en M est perpendiculaire à Πa .
On dit qu’une distribution de charges présente une symétrie élevée si l’étude des pro-
priétés de symétrie de la distribution permet de connaître la direction du champ élec-
trique en tout point de l’espace.
Lorsque la distribution de charge Dch est symétrique, sans que cette symétrie soit élevée,
l’étude des propriétés de symétrie ne permet de connaître la direction du champ électrique
qu’en certains points de l’espace.
Exemples
• Un exemple de distribution présentant une symétrie élevée est une charge ponctuelle
située en un point O. En effet l’analyse des symétries permet de montrer qu’en tout
# –
point M de l’espace, le champ créé par la charge ponctuelle est porté par OM.
• Un exemple de distribution symétrique, mais sans que cette symétrie soit élevée,
est donné par un disque portant une charge Q uniformément répartie sur sa surface.
487
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
L’analyse des symétries permet de prévoir la direction du champ électrique qu’il crée
en tout point de son axe, ou encore en tout point du plan auquel appartient le disque
lui-même, mais pas en n’importe quel point de l’espace.
électrique qui permettent d’interpréter les cartes de lignes de champ et de surfaces équipoten-
tielles.
• Une ligne de champ électrique est une courbe en tout point tangente au champ
électrique, orientée comme le champ électrique. Le long d’une ligne de champ :
#– #– #–
E ∧ dℓ = 0 .
• Une surface équipotentielle est une surface formée d’un ensemble de points aux
même potentiel, son équation est donnée par :
V (M) = V0 ,
où V0 est constant.
• en régime statique, le champ électrique est orienté vers les potentiels décroissants ;
• en régime statique, une ligne de champ électrique n’est pas fermée sur elle même.
#–
#– E
E
R Mmax
q0 Sphère V0 qui entoure Mmax
489
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Cela signifie que pour tous les points qui entourent Mmax , le potentiel est plus faible. Comme
le champ électrique est dirigé vers les potentiels décroissants, on peut représenter le champ
électrique en différents points voisins de Mmax , et si on place autour de Mmax un petit volume
sphérique V0 , le flux du champ électrique sortant de V0 est positif.
On déduit alors du théorème de Gauss que la charge contenue dans la sphère entourant Mmax
est strictement positive.
On peut reprendre un raisonnement rigoureusement identique en un point Mmin où le potentiel
présente un miminum relatif, on y trouve une charge négative.
En un point Mmax où le potentiel est un maximum relatif, se trouve une charge positive.
En un point Mmin où le potentiel est un minimum relatif se trouve une charge négative.
#–
E
V0
M
M′
490
PROPRIÉTÉS TOPOGRAPHIQUES DU CHAMP ÉLECTRIQUE ET DU POTENTIEL
# –
On constate que le champ électrique en M est perpendiculaire à tous les vecteurs MM ′ qui
sont tangents en M à la surface.
On en déduit :
Le champ électrique est perpendiculaire en tout point à la surface équipotentielle.
Les lignes de champ du champ électrostatique sont perpendiculaires aux surfaces équi-
potentielles.
Le flux du champ électrostatique sortant du tube de champ (pour la définition d’un tube de
champ d’un champ vectoriel on se consultera le chapitre 33 paragraphe b)
) de section variable
délimité par les sections S1 , S2 et la surface latérale Sℓ est :
Sℓ
R #– #–
E1 E2
S2
S1
Figure 16.30 – Tube de champ électrique dans une zone où ρ = 0.
" ¨ ¨ ¨
#– #– #– #– #– #– #– #–
E · dS = E · dS + E · dS + E · dS = −S1 E1 + S2 E2 + 0.
S1 S2 Sℓ
D’où :
0 = −S1 E1 + S2E2 .
E1 S2 S2 E1
On en déduit que = , donc si < 1 alors < 1.
E2 S1 S1 E2
Dans une zone vide de charges, là où les lignes de champ électrique se resserrent, le
champ électrique est plus intense.
491
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
plus, les lignes de champ électrique sont orientées depuis les surfaces de fort potentiel vers
celles de faible potentiel.
#–
B E (B)
#–
E (A)
A
On observe que :
• les lignes de champ sont radiales orientées du centre vers la périphérie ;
• les lignes de champ sont perpendiculaires aux équipotentielles ;
• le champ est plus intense en A car les lignes de champ sont plus resserrées au voisi-
nage de A qu’en B ;
• le champ est plus intense en A car, à écart de potentiel constant, les surfaces équipo-
tentielles sont plus resserrées en A qu’en B.
492
PROPRIÉTÉS TOPOGRAPHIQUES DU CHAMP ÉLECTRIQUE ET DU POTENTIEL
#–
E (A)
A
P2
P1
x
B
#–
E (B)
On trace sur la figure 16.33 les lignes de champ correspondantes, qui coupent perpendiculai-
rement les équipotentielles.
La figure 16.34 représente les surfaces équipotentielles et les lignes de champ électrique crées
par deux charges ponctuelles de signes différents. En gris clair les surfaces équipotentielles
de potentiel positif, le potentiel est nul à l’infini, les surfaces équipotentielles de potentiel
négatif sont représentées en gris foncé.
493
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Figure 16.34 – Surface équipotentielles et lignes de champ de deux charges ponctuelles de signes
différents, (positive à droite, négative à gauche).
On observe que :
• les lignes de champ partent de la charge positive et vont jusqu’à la charge négative ;
• la valeur absolue de la charge positive est supérieure à celle de la charge négative.
Si la surface équipotentielle Σ′ qui passe par M est fermée, elle convient comme surface
de Gauss Σ.
Si Σ′ n’est pas fermée, on construit la surface de Gauss Σ fermée, à partir d’un élément
#–
de Σ′ , auquel on ajoute des éléments de surfaces tels le champ E leur soit tangent, de
#–
sorte que le flux de E y soit nul.
494
C ALCULS DE CHAMPS ÉLECTRIQUES OU DE GRAVITATION CRÉÉS PAR DES DISTRIBUTIONS DE SYMÉTRIE ÉLEVÉE
8.2 Méthode
Lorsqu’on étudie un champ électrique créé par une distribution de charge donnée, on procède
par étapes :
495
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
λh #– λ #–
E (r) 2π rh = et E (M) = ur .
ε0 2π rε0
dSu#–z Σtran
Σ
z r
h M
λ
dSu#–r
O
Σlat r y
x θ
Figure 16.36 – Surface de Gauss pour le calcul du champ électrique d’un fil infini.
496
C ALCULS DE CHAMPS ÉLECTRIQUES OU DE GRAVITATION CRÉÉS PAR DES DISTRIBUTIONS DE SYMÉTRIE ÉLEVÉE
497
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
On en déduit :
G Mint
g (M) = − .
r2
Pour le calcul de la masse intérieure, on distingue deux cas :
r3
˚
si r>a alors Mint = m0 , et si r<a alors Mint = ρ0 dτ = Mint = m0 .
V a3
On en déduit :
⎧
⎪ u#–r
⎨ #–
g (r > a) = −G m0 2 pour r > a,
r
⎪
⎩ #– r
g (r < a) = −G m0 3 u#–r pour r < a.
a
La distribution de charges est invariante par toute translation selon (Ox) et selon (Oy), donc
la valeur du champ électrique ne dépend que de z :
#–
E (M) = E (z) u#–. z
498
C ALCULS DE CHAMPS ÉLECTRIQUES OU DE GRAVITATION CRÉÉS PAR DES DISTRIBUTIONS DE SYMÉTRIE ÉLEVÉE
z
u#–z
z Σ1
M
σ
O y
x −z
#–
dSlat
Σlat
M’
Σ2
−u#–z
Figure 16.39 – Surface d’intégation du théorème de Gauss pour le
champ d’un plan infini chargé uniformément.
#– #– Qint
"
On applique le théorème de Gauss : E · dS = .
Σ ε0
La charge intérieure est portée par le disque découpé par la surface de Gauss Σ sur le plan de
la distribution, Qint = σ S0 , on en déduit :
! " σ S0
¨ ¨ ¨
#–
E (z) u#–z · dSlat + E (z) u#–z · dSu#–z + E z′ u#–z · (−dSu#–z) = ,
Σlat Σ1 Σ2 ε0
donc :
σ S0 σ S0
0 + S0E (z) + S0 E (z) = soit 2S0 E (z) = .
ε0 ε0
On en déduit : ⎧
⎪ #– σ #–
⎨ Pour z > 0 E (M) = uz ,
2ε0
⎪ #– σ #–
⎩ Pour z < 0 E (M) = − uz .
2ε0
On constate que le champ électrique est discontinu au passage de la surface chargée :
#– ! " #– ! " σ
E z = 0+ − E z = 0− = u#–z .
ε0
499
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Cette propriété établie pour un plan chargé est valable pour toute surface chargée.
On considère une surface Σ portant une charge surfacique σ (N,t). On sait qu’au point N,
qui appartient à Σ, le champ électrique n’est pas défini. On considère deux points M − et M +
infiniment voisins de N situés de part et d’autre de la surface sur la normale (N, #–
n −+ ) :
n# −+
– M+
N
Σ
M−
500
C ALCULS DE CHAMPS ÉLECTRIQUES PAR APPLICATION DU PRINCIPE DE SUPERPOSITION
z
ρ
x
Figure 16.41 – Plaque chargée avec une cavité.
Les plans Π (O, u#–x , u#–z ) et Π (O, u#–y , u#–z ) sont plans de symétrie pour la distribution de charges.
On connaît la direction du champ électrique en tout point des axes du repère, mais pas en tout
point de l’espace
9.2 Étude du champ électrique dans une cavité d’une distribution volu-
mique de charges
Dans le cas particulier de l’exemple, la distribution est la superposition d’une plaque chargée
uniformément à ρ et d’une sphère chargée à −ρ .
Pour un point M situé dans la sphère, par exemple :
En négligeant les effets de bords, on peut calculer le champ créé par la plaque considérée
#–
infinie selon (Ox) et (Oy), soit E plaque (M) le champ créé en M, et la sphère crée en M
#– ρ # –
E sphère = − OM.
3ε0
D’où le champ total dans la cavité :
#– #– #–
E = E sphère + E plaque .
SYNTHÈSE
SAVOIRS
#– #–
• symétries pour le champ E , caractère polaire de E
• équations de Maxwell-Gauss et de Maxwell-Faraday en régime stationnaire
• charge électrique au niveau mésoscopique, densité volumique de charge
• potentiel scalaire électrique
• propriétés topographiques
• équation de Poisson
• théorème de Gauss
• calculs de champs électrique
• distribution surfacique de charge
• linéarité des équations de Maxwell
• régime stationnaire
501
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
SYNTHÈSE
SAVOIR-FAIRE
• passer d’une description microscopique des charges à une description mésoscopique ρ
• exploiter les symétries et invariances d’une distribution de charge pour en déduire les
#–
propriétés de E
• citer les équations de Maxwell-Gauss et de Maxwell-Faraday, et les particulariser en
régime stationnaire
• relier le champ électrique et le potentiel électrostatique et exprimer une différence de
potentiel comme une circulation du champ électrique
• relier l’évasement des lignes de champ électrique à l’évolution de la norme du champ
électrique
• représenter les lignes de champ connaissant les surfaces équipotentielles et inversement
• évaluer l’intensité du champ électrique à partir d’un réseau de surfaces équipotentielles
• établir l’équation du second ordre reliant le potentiel à la densité volumique de charges
• énoncer et appliquer le théorème de Gauss
• établir le champ électrique et le potentiel créés par une charge ponctuelle, une distribu-
tion à symétrie cylindrique, une distribution de charges à symétrie sphérique
• utiliser le modèle de la distribution surfacique de charge dans le cas d’une distribution
volumique de faible épaisseur devant l’échelle de description
• établir le champ électrique créé par un plan infini uniformément chargé en surface
• établir la relation E p = qV et appliquer la loi de l’énergie cinétique à une particule
chargée dans un champ électrique
• établir un tableau d’analogies entre les champs électrique et gravitationnel
MOTS-CLÉS
• échelle mésoscopique • potentiel scalaire • distribution surfacique
• échelle microscopique électrique • linéarité
• symétrie • équation de Poisson • analogie
• équations de Maxwell • théorème de Gauss
502
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
1. Comparer les normes des champs électrostatiques auxquels sont soumises les charges Q et
Q′ .
2. Même question pour les forces subies par les charges.
3. Comment peut-on rendre les champs égaux en plaçant une charge Q′′ sur l’axe MM ′ à une
distance l de Q ?
4. Si Q′′ est située entre les deux points M et M ′ , quelle est la valeur de Q′′ ?
#–
16.2 Plan de symétrie et plan d’antisymétrie (⋆) M E (M)
1. Tracer le champ électrostatique en M ′ , symé-
trique de M par rapport à Π, si Π est un plan de
Π
symétrie de la distribution de charges.
2. Même question si Π est un plan d’antisymétrie
de la distribution de charges. M′
1. On suppose qu’elle est uniformément chargée avec une densité linéique de charge λ . Dé-
terminer les éléments de symétrie du système.
2. On suppose que la densité linéique de charges vaut −λ pour x > 0 et +λ pour x < 0.
Étudier les symétries du système.
3. Quelles conclusions peut-on en déduire sur les variables dont dépend le champ électrosta-
tique créé par cette distribution et sur sa direction ?
1. On suppose qu’elle est uniformément chargée avec une densité surfacique de charge σ .
Déterminer les éléments de symétrie du système.
2. On munit l’espace d’un repère (O, u#–x , u#–y , u#–z ). On suppose que la densité surfacique de
charges vaut −σ pour x > 0 et +σ pour x < 0. Etudier les symétries du système.
3. Quelles conclusions peut-on en déduire sur les variables dont dépend le champ électrosta-
tique créé par cette distribution et sur sa direction ?
503
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Exercices
Le flux du champ électrostatique à travers cette sphère est-il modifié par le déplacement de la
charge q ?
Préciser celles qui peuvent correspondre aux lignes de champ d’un champ électrostatique.
504
A PPROFONDIR
Exercices
16.10 Flux du champ électrostatique à travers un cube (⋆ ) z
Dans la région de l’espace considérée règne un
#– a
champ électrostatique E (M).
Soit un cube de côté a représenté sur la figure ci-
contre. O a y
Calculer le flux du champ électrostatique à travers a
le cube et en déduire la charge totale dans le cube
si : x
#–
1. E (M) est uniforme,
#–
2. E (M) = Cxu#–x ,
#–
3. E (M) = Cx2 u#–x ,
#–
4. E (M) = C (yu#–x + xu#–y ).
Le but de l’exercice est d’étudier le champ électrique créé par cette distribution en tout point
de l’espace.
1. a. En appliquant un raisonnement par symétries et par invariances, déterminer la direc-
tion du champ électrique en tout point de l’espace, ainsi que les variables dont il dépend.
b. Après avoir justifié que le théorème de Gauss permet de calculer le champ électrique
créé par cette distribution, calculer le champ électrique en tout point.
c. Calculer le champ électrique par intégration de l’équation de Maxwell Gauss.
2. Montrer que pour un point M situé en dehors de la distribution de charges, le champ
électrique est le même que celui que créerait une distribution surfacique σ à déterminer.
16.12 Champ électrique et potentiel créés par une boule uniformément chargée (⋆)
Une boule de centre O , de rayon a est uniformément chargée, sa charge totale vaut Q.
1. Calculer le champ électrique en tout point de l’espace en détaillant le raisonnement.
2. Calculer le potentiel électrique en tout point, en prenant V = 0 pour r → ∞.
3. Tracer les évolutions de E (r) et V (r).
APPROFONDIR
505
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Exercices
1 Q2 1 Q2
1. f= 2. f=
4πε0 32b2 sin ϕ 4πε0 8b2 sin 2ϕ
1 Q2 1 Q2
3. f= 4. f=
4πε0 2b2 sin ϕ2 4πε0 16b2 sin2 ϕ2
1 Q2 1 Q2
1. sin2 ϕe = 2. sin2 2ϕe =
4πε0 16b2 mg 4πε0 8b2 mg
ϕe 1 Q2 ϕe 1 Q2
3. sin3 = 4. sin4 =
2 4πε0 32b2mg 2 4πε0 16b2 mg
3. Déterminer l’expression de l’intensité T de la tension du fil isolant OP à l’équilibre.
1 Q2
1. T = mg 2. + mg cos ϕe
4πε0 16b2 sin ϕ2e
ϕe 1 Q2
3. 2mg sin 4. cos ϕe
2 4πε0 2b2
4. En déduire la valeur de la charge Q.
1. 2, 0.10−7 C 2. 1, 6.10−13 C
3. 3, 2.10−16 C 4. 4, 0.10−17 C
506
A PPROFONDIR
Exercices
5. Calculer à une constante près l’énergie potentielle de P.
1 Q2 1 Q2
1. E p = + mgb cos ϕ 2. E p = − mgb cos ϕ
4πε0 4b sin ϕ 4πε0 8b sin ϕ
2 2
1 Q2 1 Q2
3. E p = + mgb sin ϕ 4. E p = − mgb cos ϕ
4πε0 16b cos ϕ 4πε0 32b sin ϕ
2 2
6. Qualifier l’équilibre.
507
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Exercices
#–
1. a. Montrer par des arguments de symétrie que, sur l’axe, le champ électrostatique E est
#– #– #–
porté par l’axe et prend la forme de E = E uz où uz est un vecteur unitaire porté par l’axe Oz.
b. Comparer E(z) et E(−z).
c. Est-il possible d’utiliser le théorème de Gauss pour calculer le champ électrique en un
point quelconque de l’axe ? (on ne demande pas de la calculer)
λ Rz
d. On donne l’expression de E (z) = . Tracer le graphe de la fonction E(z).
2ε0 (R2 + z2 )3/2
2. On s’intéresse maintenant au champ électrostatique au voisinage de l’axe. On calcule donc
le champ en un point M défini par des coordonnées cylindriques (r, θ , z).
#–
a. Montrer par des arguments de symétrie très précis, qu’en M, le champ E n’a pas de
composante orthoradiale Eθ .
b. Montrer que la norme de E ne dépend que de r et z.
#–
c. Montrer qu’au voisinage de l’axe, le flux du champ E est conservatif. Que peut-on dire
de sa circulation sur un contour fermé ?
#–
d. Calculer le flux de E à travers une surface fermée cylindrique d’axe Oz dont les bases
sont des disques de rayon r petit et de cotes z et z + dz (figure 16.43 page suivante). En
déduire :
r dEz (0, z)
Er (r, z) = −
2 dz
508
A PPROFONDIR
Exercices
Établir l’expression de Er (r, z).
e. Calculer de même la circulation du champ
électrostatique le long du petit rectangle de som-
mets M(r, z), N(r, z+ dz), P(r + dr, z+ dz) et Q(r + R
dr, z), en supposant r petit et dr et dz encore plus r
∂ Ez ∂ Er λ O
petits. En déduire = puis :
∂r ∂r z z+dz
Figure 16.43
r 2 d 2 Ez
Ez (r, z) = Ez (0, z) − (0, z).
4 dz2
Établir l’expression de Ez (r, z).
509
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
c)
′′
Q Q Q′
d
l
Q′ Q′′ Q Q′′
+ 2 = 2+
d 2 l d (l − d)2
& '
1 Q′ Q′′
• cas b) : en projection sur l’axe MM ′ , le champ en M vaut E(M) = + 2 et en
4πε0 d2 l
510
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
( )
1 Q Q′′
M′ E(M ′ ) = + , on veut E(M) = E(M ′ ) donc :
4πε0 d 2 (l + d)2
Q′ Q′′ Q Q′′
+ = +
d2 l2 d 2 (l + d)2
& '
1 Q′ Q′′
• cas c) : en projection sur l’axe MM ′ , le champ en M vaut E(M) = + 2 et en
( ) 4 πε0 d2 l
1 Q Q′′
M ′ E(M ′ ) = + , on veut E(M) = E(M ′ ) donc :
4πε0 d 2 (d − l)2
Q′ Q′′ Q Q′′
+ 2 = 2+
d 2 l d (d − l)2
On note qu’on trouve la même expression dans le cas a) et dans le cas c).
4. On se place dans le cas b). On déduit de l’égalité de la question précédente l’expression
(Q − Q′) l 2 (d − l)2
suivante pour Q′′ : Q′′ = .
d 3 (d − 3l)
Π
M′
#–
E ′ (M ′ )
#–
2. Le champ E ′ (M ′ ) en M ′ , symétrique de M par rapport à Π, correspond au champ créé par
la distribution de charges opposées puisque Π est un plan d’antisymétrie. Il est donc égal à
#–
l’opposé du symétrique par rapport à Π du champ E (M) créé en M soit :
#–
M E (M)
Π
#–
E ′ (M ′ )
M′
#–
C’est aussi le symétrique de E (M) par rapport à la normale au plan Π.
511
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Exercices
Corrigés
1. Soit P un plan contenant l’axe (Ox). L’image de l’axe (Ox) par la symétrie par rapport
à P est l’axe (Ox) lui-même et la densité linéique de charges est la même avant et après
symétrie. Le plan P est donc un plan de symétrie.
Soit P’ un plan perpendiculaire à l’axe (Ox). L’image de l’axe (Ox) par la symétrie par
rapport à P’ est l’axe (Ox) lui-même et la densité linéique de charges est la même avant et
après symétrie. Le plan P’ est donc un plan de symétrie.
2. Soit P un plan contenant l’axe (Ox). L’image de l’axe (Ox) par la symétrie par rapport
à P est l’axe (Ox) lui-même et la densité linéique de charges est la même avant et après
symétrie. Le plan P est donc un plan de symétrie.
L’image de l’axe (Ox) par la symétrie par rapport au plan (yOz) est l’axe (Ox) lui-même et la
densité linéique de charges après symétrie est égale à l’opposé de la densité de charges avant
symétrie. Le plan (yOz) est donc un plan d’antisymétrie.
#–
3. Pour le cas de la question 1, en coordonnées cylindriques, E ne dépend que de r du fait
#– #–
des invariances. Compte tenu des symétries, E est nul en un point de l’axe et E en un point
#–
quelconque est dirigé selon ur .
#–
Pour le cas de la question 2, E ne dépend, en coordonnées cylindriques, que de r et de x.
#– #–
Compte tenu des symétries, E en un point de l’axe est dirigé selon l’axe et E en un point du
plan (yOz) est dirigé selon la perpendiculaire à ce plan.
512
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
16.6 Flux nul, champ nul
#– #– #– #–
1. Φ = M∈S E (M) · dSM donc Φ = 0 si E = 0 .
˜
513
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Exercices
Corrigés
1. Tout plan passant par M et contenant la direction u#–x est plan de symétrie pour la distribution
de charge, et plan de symétrie pour le champ électrique. Or le champ électrique en un point
#–
qui appartient à un plan de symétrie a sa direction contenue dans le plan, donc : E (M) =
E (x, y, z) u#–x .
La distribution est invariante par translation selon u#–y ou u#–z , le champ électrique ne dépend
#–
que de x : E (M) = E (x) u#–x .
a. Il est possible d’utiliser le théorème de Gauss pour calculer ce champ, car la distribution
a une symétrie élevée, la direction du champ est connue en tout point de l’espace.
Détermination de la surface de Gauss : les surfaces équipotentielles sont les surfaces d’équa-
tion x = x0 , elles ne sont pas fermées.
Le plan Π (O, y, z) est plan de symétrie pour la distribution de charge, il est aussi plan de
symétrie pour le champ électrique, on en déduit que : E (x) = E (−x).
On construit alors la surface de Gauss Σ comme un cylindre de génératrice parallèle à u#–x
et de section S, passant par M (x, y, z) et par M ′ son symétrique par rapport à Π (O, y, z) :
M ′ (−x, y, z).
‚ #– #– Qint
Le théorème de Gauss s’écrit : E · dS = .
ε0
514
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
‚ #– #–
• Le flux du champ électrique sortant de Σ est E · dS = 2E (x) S.
• La charge intérieure dépend de la position de M.
⎧ ρ0 a
⎪
⎪ Pour x > a : Qint = ρ0 S2a ⇒ E (x) =
⎪
⎪
⎪ ε0
⎪ ρ x
⎨ Pour 0 < x < a : Qint = ρ0 S2x ⇒ E (x) = 0
⎪
ε0 .
⎪ ρ0 x
⎪
⎪ Pour − a < x < 0 : E (x) =
⎪
⎪ ε0
⎩ Pour x < −a : E (x) = − ρ0 a
⎪
⎪
ε0
Le champ électrique est nul en x = 0, ce qui était prévisible, puisqu’en tout point du plan
x = 0, il existe trois plans de symétrie pour la distribution de charge et donc pour le champ
électrique, l’intersection de ces trois plans qui donne la direction du champ électrique est
nécessairement le vecteur nul.
#– ρ
b. L’équation de Maxwell Gauss s’écrit : div E = . Pour déduire le champ par intégra-
ε0
tion de cette équation, il faut intégrer dans trois domaines différents :
⎧
⎪ #– dE
⎪
⎪ Pour x > a : div E = 0 donc = 0 ⇒ E (x) = E0
⎪
⎨ dx
#– ρ0 dE ρ0 ρ0
Pour − a < x < a : div E = donc = ⇒ E (x) = x = K
⎪
⎪ ε0 dx ε0 ε0
⎪
⎪ dE
⎩ Pour x < −a : div E #–
= 0 donc = 0 ⇒ E (x) = E1 .
dx
16.12 Champ électrique et potentiel créés par une boule uniformément chargée
Une boule de centre O , de rayon a est uniformément chargée, sa charge totale vaut Q.
515
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Exercices
Corrigés
Remarques
#–
• dans le cas où r < a le champ électrique peut s’écrire de façon intrinsèque : E =
ρ # –
OM,
3ε0
• dans le cas où r > a le champ électrique est le même que celui que créerait la charge
totale Q placée à l’origine du repère.
dV ( r )
2. On calcule le potentiel électrostatique V ( r ) en intégrant = −E ( r ), dans les
dr
deux domaines r < a et r > a.
dV ( r ) Q Q
• Pour r > a : =− soit avec un potentiel nul à l’infini, V ( r ) = .
dr 4πε0 r2 4πε0 r
516
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
dV ( r ) ρ0 r Q
• Pour r < a : =− en posant ρ0 = 4 3 .
dr 3ε0 π
3 a
ρ0 r 2
Soit V ( r ) = − + K où K est une constante d’intégration.
6ε0
Le potentiel est une grandeur qui est toujours continue, on calcule donc K en traduisant la
continuité de V (r) en r = a, V (a− ) = V (a+ ) :
& '
ρ0 a2 Q 3Q Q r2
− +K = ⇒ K= ⇒ V (r) = 3− 2 .
6ε0 4πε0 a 8πε0 a 8πε0 a a
3. Sur la figure suivante sont représentées l’évolution en fonction de r de la projection sur u#–r
du champ électrique et du potentiel électrostatique :
E (r) V (r)
Q
4πε0 a2
Q
·
4πε0 a
O a r O a r
1. La symétrie de la distribution n’est pas élevée, en effet elle est symétrique par rapport à
tout plan qui contient les deux points O1 et O2 , dont on sait qu’en tout point de l’axe O1 O2
le champ est porté par l’axe O1 O2 . Mais on ne peut pas prévoir la direction du champ en tout
point de l’espace.
2. La distribution de charges ne présente par de symétrie élevée, mais on peut la décomposer
en deux distributions Dch1 et Dch2 , présentant chacune une symétrie élevé, Dch1 est une boule
chargée à rho0 centrée en O1 et Dch2 est une boule chargée à −ρ0 centrée en en O2 .
#– #–
Soit M un point à l’intérieur de la cavité. Le champ en M est la somme des champs E 1 et E 2
créés par chacune des distributions.
Le calcul du champ à l’intérieur d’une boule uniformément chargée est fait dans l’exercice
#– ρ0 # – #– −ρ0 # –
9.2, on en déduit : E 1 = O1 M et E 2 = O2 M.
3ε0 3ε0
#– #– #– ρ0 # –
Finalement, E = E 1 + E 2 = O1 O2 : le champ est uniforme dans la cavité.
3ε0
16.14 Électromètre
1. La réponse est 1.
517
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Exercices
Corrigés
#– 1 q1 q2 # –
La force s’exprime par f = uA→P . Pour calculer la distance, on développe AP2 =
4πε0 AP2
#– #– ϕ 1 Q2
AO2 + OP2 + 2AO.OP = 4b2 sin2 donc pour la norme f = .
2 4πε0 16b2 sin2 ϕ
2
2. La réponse est 3.
A l’équilibre, la somme des forces est nulle soit en projetant sur la direction perpendiculaire
à OP mg sin ϕe = f sin α . Or 2α + ϕ = π . On en déduit en utilisant l’expression de f de la
ϕe 1 Q2
question précédente sin3 = .
2 4πε0 32mgb2
3. La réponse est 2.
On projette la nullité de la somme des forces parallèlement à OP et on en déduit la tension
1 Q2
T = mg cos ϕe + .
4πε0 16b2 sin ϕe
2
4. La réponse est 4.
6
ϕe
On déduit de la relation précédente Q = 4πε0 32mgb2 sin3 = 4, 0.10−7 C.
2
5. La réponse est 1.
L’énergie potentielle est la somme de la contribution du poids et de la force coulombienne
1 Q2
Ep = − mgb cos ϕ .
4πε0 8b sin ϕ
2
6. La réponse est 1.
dE p ϕ 1 Q2
Pour déterminer la position d’équilibre, on résout = 0 soit sin3 = . Pour
dϕ 2 4πε0 32mgb2
d2 E p
sa stabilité, il faut étudier le signe de . Ici le calcul de la dérivée seconde de l’énergie
d&ϕ 2 '
2 2ϕ 1 2ϕ
Q cos + sin
1 2 2 2
potentielle donne mgb cos ϕ + ϕ > 0 donc l’équilibre est stable.
4πε0 16b sin 3
2
518
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
x
M
x θ
A B
z
O
D C
y
√
#– 2q 2 x
E= u#–x .
πε0 (a2 + 2x2)− 32
4. Les plans AMC et BMD sont des plans de symétrie : le champ électrostatique appartient à
l’intersection de ces plans et est donc colinéaire à u#–x . On retrouve une partie du résultat de la
question précédente.
5. D’après la question précédente, on ne calcule(que la composante suivant l’axe (Ox) donc
# – # – # – # –)
#– q AM BM CM DM #–
on projette sur cet axe la relation : E = + + + , soit E =
4πε0 AM 3 BM 3 CM 3 DM 3
q 4 cos θ #– q x
ux = u#–x .
4πε0 AM 2 πε0 (a2 + 2x2 )− 23
6. Le plan du carré est un plan de symétrie de la distribution de charges donc le potentiel est
une fonction paire de x : V (x) = V (−x) et le champ une fonction impaire : E(x) = −E(−x).
7. Les figures sont ci-dessous.
V E
√ 4q
q 2 √
3 3πε0 3a2
− a2
a
2 x
x
− 3πε 4q√3a2
0
519
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Exercices
Corrigés
#– q #–
r ≪ a correspond à la limite r → 0 et E ≈ ur , ce qui est l’expression du champ créé
4πε0 r2
par une charge ponctuelle.
q # r$ # r$
3. Φ = 4π r2 E(r) = 1+ exp − . En appliquant le théorème de Gauss, on en
4πε0 a a
q # r$ # r$
déduit la charge contenue dans la sphère de rayon r : Qint = 1+ exp − . La dis-
4π a a
tribution de charges ne dépend que de r.
4. Quand r tend vers O, q(r) tend vers +q. Quand r tend vers l’infini, q(r) tend vers 0, la
charge −q est donc répartie dans tout l’espace. Elle représente la charge de l’électron.
5. Entre deux sphères de rayon r et r + dr, la charge est :
soit :
1 dQint 1 d # q # r$ # r $$
ρ= = 1 + exp −
4π&r2 dr 4π r2 dr
' 4π a a
q 1 1# r$ # r$ q # r$
= 2 − 1+ exp − =− exp −
r a a a a 4π a r
2 a
520
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
#–
b. Le champ E a les mêmes symétries que la distribution de charges, or le plan de la
#– #–
spire est plan de symétrie pour la distribution, donc plan de symétrie pour E . Ainsi E (−z) =
#–
− E (z).
c. Non, la symétrie de la distribution de charge n’est pas élevée, elle ne permet pas de
connaître la direction du champ électrique en tout point de l’espace. On ne peut pas appliquer
le théorème de Gauss pour déterminer le champ électrique en un point de l’axe.
d. On obtient :
E(z)
λ Rr(2z2 − R2 )
L’expression de Er au voisinage de l’axe est donc : Er (r, z) = .
4ε0 (R2 + z2 )5/2
521
CHAPITRE 16 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Exercices
Corrigés
#–
e. La circulation de E le long de ce contour est nulle. Elle
s’écrit : z
C = Ez (r, z)dz + Er (r, z + dz)dr − Ez(r + dr, z)dz − Er (r, z)dr z+dz N dr P
=0
z r
On en déduit, après développement limité et simplification par Q
M
∂ Ez ∂ Er
drdz : (r, z) = (r, z).
∂r ∂z
∂ Ez
En utilisant l’expression de Er (r, z) établie précédemment, on obtient l’équation : (r, z) =
∂r
r d 2 Ez r 2 d 2 Ez
− 2
(0, z), qui s’intègre (entre 0 et r) en Ez (r, z) = E0 (0, z) − (0, z).
2 dz 4 dz2
R EMARQUE
Le champ créé par la spire s’écrit donc :
#–
Sur l’axe : E (M) = Ez (0, z)u#–z = f (z)u#–z .
Au voisinage de l’axe :
#– r
• au premier ordre en r : E (M) = − f ′ (z)u#–r + f (z)u#–z
2 & '
#– r ′ #– r2 ′′
• au deuxième ordre en r : E (M) = − f (z)ur + f (z) − f (z) u#–z .
2 4
#–
1. On a invariance par toute rotation autour de O donc le champ E ne dépend que de r en
coordonnées sphériques.
#–
2. Tout plan passant par O et M est plan de symétrie donc le champ E est suivant u#–r .
#– # – #–
3. D’après la relation E = −gradV , on tire dV = − E · V
# –
dOM = Edr. Par intégration sur r, on en déduit V =
kR2
pour r > R (la constante d’intégration est nulle kR
2ε0 r
car le potentiel V est choisi nul pour r infini) et V = ε0
kR # r$
1− pour r < R (la constante d’intégration est kR
ε0 2
déterminée par continuité du potentiel en r = R). On 2 ε0
remarquera que E étant continu en r = R, le potentiel
ne présente pas de point anguleux en ce point-là.
R r
4. Schéma ci-contre.
k
5. On applique la relation fournie dans l’énoncé et on obtient ρ = pour r < R et nul pour
r
r > R.
6. Schéma page suivante.
522
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
ρ
k
R
R r
P # –
Etot
#–
a E
a
a
O A
1 q0
13. Le champ total s’écrit Etot = 2E cos60◦ = .
4πε0 a2
1 q0 1 −q0
14. Le potentiel total s’écrit Vtot = + = 0.
4πε0 a 4πε0 a
523
17
1 Courant électrique
1.1 Cas où les porteurs de charge sont tous identiques
a) Vitesse des porteurs de charge dans le référentiel d’étude
#–
v
On envisage ici des porteurs de charges identiques,
animés d’un mouvement d’ensemble dans le ré- q
férentiel R. Ce mouvement est caractérisé par le M
R
champ des vitesses #–
v (M,t) des porteurs de charge
de valeur q qui se trouvent au voisinage du point
M à l’instant t. En régime stationnaire, #–
v (M) ne
Figure 17.1 – Champ des vitesses des
dépend que de M. porteurs de charge.
Remarque
Ce champ de vitesse n’a de sens qu’au niveau mésoscopique, c’est la vitesse moyenne
par rapport à R des δ N porteurs de charges qui se trouvent dans un volume mésosco-
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
pique dτ autour de M :
δN
∑ v#–i
#– i=1
v = .
δN
δ 2Q
#–
dS
M LDC #–
v
#–
v
#–
v dt
Figure 17.2 – Tube de champ élémentaire du vecteur densité de courant électrique.
#–
On définit le courant électrique δ I à travers la surface dS fixe du référentiel R :
δ 2Q
δI = .
dt
Le courant électrique qui traverse une surface orientée est le débit de charges à travers
celle-ci.
526
C OURANT ÉLECTRIQUE
ȷ = ∑ ȷ#–ℓ = ∑ nℓ qℓ v#–ℓ = ∑ ρℓ #–
#– v ℓ.
ℓ ℓ ℓ
#– #–
Le courant δ I à travers la surface élémentaire dS est toujours : δ I = #–
ȷ · dS.
Dans le cas d’une solution ionique, uniformément mélangée, la densité volumique de charge
! totale ρ est nulle du fait de la conservation de la charge, alors ρ = 0. On veillera à ne pas
confondre la densité volumique de charge ρ avec les densités volumiques de charge des
différentes espèces chargées.
527
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
animés d’un mouvement d’ensemble dans le métal. On cherche alors à exprimer le vecteur
densité de courant électrique #–
ȷ dans le référentiel R, ainsi que #–
ȷ m , vecteur densité de courant
électrique dans le référentiel Rm lié au métal.
R
Rm
M
q #–
v m, Rm
conducteur #–
ve
Comme le solide métallique est localement neutre, la charge δ Q contenue dans un volume
mésoscopique dτ est nulle. Or dans le métal, il y a deux types de porteurs de charges :
• les porteurs mobiles, qui sont les électrons, de densité volumique de charge ρm = −ne,
densité volumique n et de charge −e ;
• les porteurs fixes, qui sont les atomes ionisés du métal, immobiles dans le référentiel Rm
lié au métal, de densité volumique de charge ρ f .
En considérant les charges contenues dans un volume mésoscopique de solide métallique, la
neutralité électrique locale se traduit par :
8
δQ = 0
⇒ ρm + ρ f = 0.
δ Q = ρm dτ + ρ f dτ
#–
ȷ m = ρm #–
#– v m, Rm + ρ f #–
v f , Rm = ρm #–
v m, Rm + ρ f 0 soit ȷ m = ρm #–
#– v m, Rm ,
ȷ = ρm #–
#– v m,R + ρ f #–
v f ,R ,
les charges fixes sont mobiles dans R leur vitesse est la vitesse d’entraînement #– v e en M, la
vitesse des porteurs mobiles dans R est #–
v m,R = #–
v m, Rm + #–
v e . On en déduit le vecteur densité
528
É QUATION DE CONSERVATION DE LA CHARGE
ȷ = ρm #–
#– v m, Rm = #–
ȷ m.
x x + dx
#–
ȷ (x + dx,t)
x
#–
ȷ (x,t)
QSdx
Figure 17.5 – Volume élémentaire fixe sur lequel on effectue le bilan
de charges électriques pendant dt .
Soit QSdx (t) la charge totale contenue dans le volume Sdx à l’instant t :
529
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
Soit QSdt (x) la charge qui traverse la section S située à l’abscisse x pendant la durée dt :
ȷ (x,t) · (Su#–x ) dt.
QSdt (x) = #–
Pour traduire la conservation de la charge sous forme d’équation, on écrit que la variation de
la charge dans le volume Sdx entre t et t + dt est égal à la quantité de charge qui rentre en
traversant la section S en x pendant dt moins la quantité de charge qui sort en x + dx :
QSdx ( t + dt ) − QSdx (t) = QSdt (x) − QSdt (x + dx).
La même relation écrite avec ρ et #–
ȷ :
ρ ( t + dt ) Sdx − ρ (t) Sdx = j (x) Sdt − j (x + dx)Sdt,
& ' & '
∂ρ ∂j
Sdx dt = −Sdt dx .
∂t ∂x
Après simplification par Sdxdt, on obtient l’équation locale de conservation de la charge à
une dimension :
∂ρ ∂j
=− .
∂t ∂x
S #–
dS
N
V
R M
dτ
530
C OURANT DANS UN MÉTAL : MODÈLE DE D RÜDE
∂ρ
= − div ( #–
ȷ ).
∂t
div #–
ȷ = 0.
S1
En régime stationnaire, le vecteur densité de ȷ#–1
ȷ est à flux conservatif.
courant électrique #– ȷ#–2 S2
2.4 Conclusion
Jusqu’ici on a défini le courant électrique et le vecteur densité de courant électrique sans se
préoccuper de la cause de ce courant. En pratique, on est amené à considérer les charges
et courants dans des matériaux particuliers : solutions ioniques en chimie, conducteurs et
semi-conducteurs en physique. Dans le paragraphe qui suit, on étudie le cas d’un conducteur
métallique, dans lequel les grandeurs ρ et #–ȷ sont reliées aux propriétés du métal. Enfin, on
relie le vecteur densité de courant électrique au champ électrique appliqué.
531
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
ainsi que Z électrons qui se répartissent sur les orbitales par ordre d’énergie croissante. Les
électrons qui correspondent au niveau d’énergie le plus haut sont les électrons de valence.
Structure microscopique du métal Lorsque les atomes sont réunis pour former un solide,
ils s’organisent selon une structure cristalline, les noyaux des atomes occupant les nœuds du
réseau. Chaque atome libère Ze électrons, parmi les électrons de valence.
La valeur de Ze dépend du métal, pour le cuivre Ze,Cu = 1, pour le zinc Ze, Zn = 2.
Ces électrons sont libérés, dans le sens où ils ne sont plus attachés à un atome particulier
du cristal, ils peuvent se déplacer dans le cristal. Ces électrons libres de se déplacer sont des
électrons de conduction.
Dans le modèle très simple proposé par Drüde 1 , les atomes du métal, qui ont perdu Ze élec-
trons de valence, forment une structure cristalline de charges positives + (Ze ) e, immobiles,
autour desquelles les électrons libérés peuvent se déplacer.
Électron libre
Pour modéliser le comportement des électrons dans le cristal, Drüde utilise le modèle de la
théorie cinétique des gaz, il parle du gaz d’électrons libres du métal.
Densité volumique des charges fixes, densité volumique des charges mobiles Dans cette
description du métal au niveau microscopique, il apparaît deux types de charges. Les charges
fixes qui correspondent aux atomes qui ont perdu Ze électrons, dont la densité volumique de
charge sera notée ρ f et les charges mobiles qui correspondent aux électrons, dont la densité
sera notée ρm . La neutralité électrique du métal se traduit par :
ρm = −ρ f .
Le tableau ci-dessous donne les valeurs de la densité n d’électrons libres, ainsi que la valeur
de Ze pour quelques métaux courants.
532
C OURANT DANS UN MÉTAL : MODÈLE DE D RÜDE
! "
Élément Ze n 1022 cm−3
Cu 1 8, 47
Au 1 5, 9
Fe 2 17, 0
Al 3 18, 1
Pour ces métaux, les densités moyennes de charges fixe ou mobile se déduisent du tableau :
ρm = −eZe n = −ρ f .
Modélisation du gaz d’électrons libres Par analogie avec la théorie cinétique des gaz,
la description du gaz d’électrons dans le référentiel lié au métal Rm comporte trois points
essentiels :
• un électron se déplace au cours du temps et subit une succession de collisions sur les ions
du réseau. Une collision est un évènement très bref, que l’on considère instantané. Entre
deux collisions successives, l’électron ne subit aucune force, il se déplace donc en ligne
droite ;
• la vitesse qu’acquiert un électron après une collision ne dépend pas de la vitesse qu’il avait
avant la collision. Cette vitesse a une direction aléatoire, et sa valeur dépend seulement de
la température au point où s’est produit la collision ;
• on note τ la durée moyenne entre deux collisions successives, on l’appelle parfois temps
de relaxation.
Avec ces hypothèses, lorsqu’un métal n’est soumis à aucun champ électrique, la vitesse
moyenne des électrons dans le référentiel du métal est nulle en tout point du métal.
Dans un métal qui n’est soumis à aucun champ électrique, la vitesse #–v des électrons,
dans le référentiel Rm lié au métal, a une valeur moyenne nulle. Le vecteur densité de
courant électrique est donc nul :
#– #–
< #–
v > = 0 donc #–
ȷ = 0.
Modèle statistique Les hypothèses précédentes sont conservées, sauf celle qui concerne la
force subie par l’électron entre deux collisions successives. Entre les deux collisions, l’élec-
#– #–
tron subit la force électrique F el = −e E . On représente figure 17.9 la trajectoire d’un élec-
tron, en marquant d’un point la position des collisions successives qu’il subit.
L’application du principe fondamental de la dynamique à un électron entre deux collisions
successives, numérotées (i) et (i + 1), dans le référentiel lié au métal que l’on suppose gali-
léen s’écrit :
533
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
#–
E
#–
v 0,i+1
#–
v 0,i
ti+1
ti
d #–
pe #– d #–
v #–
= F el soit me = −e E .
dt dt
Soit ti l’instant où se produit la première collision considérée. Attendu que le champ élec-
trique est stationnaire et uniforme, la vitesse v#–i de l’électron à l’instant ti+1 où se produit la
collision suivante s’exprime ainsi :
– + −e E
v#–i = v#0i
#–
(ti+1 − ti ) .
me
où v#0i
– est la vitesse de l’électron juste après la collision numéro (i), et m la masse de l’élec-
e
tron.
D’après les hypothèses du modèle, la moyenne des vitesses initiales est nulle :
#–
⟨v#0i–⟩ = 0 ,
La vitesse moyenne des électrons est calculée en effectuant la moyenne des vitesses v#–i sur
l’ensemble des trajets des électrons entre deux collisions successives, avec ⟨ti+1 − ti ⟩ = τ :
−e #–
⟨ v#–i ⟩ = E .τ .
me
Le vecteur densité de courant volumique s’en déduit :
n0 e2 τ #–
ȷ = (−n0 e)⟨ v#–i ⟩,
#– soit #–
ȷ = E.
me
534
C OURANT DANS UN MÉTAL : MODÈLE DE D RÜDE
L’action des collisions sur un électron en mouvement est équivalent, en moyenne à une
force phénoménologique de frottement fluide :
#– me
f = − #–v,
τ
où τ est le temps moyen entre deux collisions, me ma masse de l’électron et #–
v sa vitesse.
On identifie ainsi la conductivité γ , son unité est le siemens par mètre S.m−1 :
n 0 e2
γ= τ.
me
On utilise aussi souvent la résistivité ρ , inverse de la conductivité ρ = 1/γ , son unité est
l’ohm mètre Ω.m.
Attention à ne pas confondre la résistivité avec la densité volumique de charge pour laquelle
! la même lettre grecque est utilisée.
535
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
Remarque
La résistivité croît avec la température, en effet lorsque la température croît, le nombre
des collisions s’accroît, il en résulte une diminution du temps de relaxation et la durée
moyenne entre deux collisions.
#–
E
A #–
ȷ B
#–
Soumis au champ E , le conducteur est parcouru par un courant
#–
ȷ = γE.
#–
536
C OURANT DANS UN MÉTAL : MODÈLE DE D RÜDE
La puissance reçue par les porteurs d’un volume mésoscopique dτ s’écrit donc :
! #–"
δ P = n0 dτ −e E · #–
v.
ȷ = −n0 e #–
On reconnaît le vecteur densité de courant électrique #– v , on en déduit :
δP #–
pv = = #–
ȷ · E.
dτ
Remarque
On peut interpréter physiquement cette puissance cédée aux porteurs, dans le cadre du
modèle de Drüde. Cette énergie fournie aux porteurs par le champ électrique augmente
leur énergie cinétique microscopique entre deux collisions. Elle participe aux échanges
énergétiques microscopiques désordonnés, elle est transformée en chaleur ; il s’agit de
l’effet Joule.
τ ≃ 10−14 s.
537
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
Cette valeur est à retenir. En effet, en régime variable, si le temps typique de variation du
champ électrique est beaucoup plus grand que τ , on admet la validité de la loi d’Ohm. Le gaz
d’électrons a alors le temps de suivre les variations du champ électrique.
En notant fmax la fréquence maximale du régime variable envisagé, le modèle de Drüde est
valable à condition que :
1
fmax ≪ .
τ
a) Synthèse demandée
À partir des deux documents fournis, dégager les propriétés essentielles des semi conduc-
teurs, ainsi que les grandeurs physiques qui les caractérisent, en lien avec le cours sur la
conductivité.
538
C OURANT DANS UN MÉTAL : MODÈLE DE D RÜDE
Si Si Si Si Apport Si Si Si Si
Si Si Si d’énergie Si Si+ Si
Si Si Si Si Si Si Si Si
Figure 17.11 – Silicium monocristallin vu à plat.
Si+
1 Si Si Si Si+
2 Si Si Si Si+
3
Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si
Figure 17.12 – Déplacement des trous et des électrons dans un semi conducteur
intrinsèque sous l’effet d’un champ électrique.
539
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
Nc et Nv sont les densités effectives dans les bandes de conduction et de valence, Eg est
la largeur de la bande interdite, ni la concentration intrinsèque des porteurs, µn et µ p les
mobilités, ρi la résistivité.
! "
La conductivité, σi Ω−1 .m−1 , inverse de la résistivité ρi (Ω.m), d’un matériau intrinsèque
(un matériau intrinsèque est un monocristal non dopé) est donnée par la somme des contribu-
tions des électrons et des trous libres :
σi = ρi−1 = q (n µn + pµ p) ,
où q est la charge élémentaire, 1, 6 × 10−19 (C), n et p (m−3 ) sont les concentrations des
électrons et des trous, µn et µ p (m2 .V−1 .s−1 ) sont les mobilités des électrons et des trous.
Dans le cas d’un matériau intrinsèque, on a toujours, en désignant par ni la concentration
intrinsèque des porteurs :
n = p = ni .
En effet, électrons et trous sont créés simultanément, ou se recombinent simultanément (l’é-
lectron tombe dans un trou). On peut donc écrire :
540
C OURANT DANS UN MÉTAL : MODÈLE DE D RÜDE
suffisant pour être intrinsèques à température ordinaire. Pour les matériaux à large bande in-
terdite (Si, GaAs), il est impossible de les raffiner suffisamment pour les obtenir sous forme
intrinsèque à température ordinaire. En effet, les impuretés résiduelles électriquement actives
sont en concentration supérieure à ni,300K et donnent au matériau à cette température le com-
portement extrinsèque que nous allons maintenant étudier.
Matériau monocristallin dopé ou matériau
extrinsèque En diffusant, dans un matériau 1024
Si e Si Si Si 0, 5 1 1, 5 2 2, 5 3 3, 5
Apport ! "
d’énergie 1000/T K−1
P P+
Figure 17.14 – Concentration
Si Si Si Si intrinsèque en fonction de la
température.
Figure 17.13 – Dopage de type N, ou donneur.
Il en résulte que, pour des températures supérieures à quelques dizaines de kelvin, la plus
grande partie des atomes de phosphore aura donné son cinquième électron. On dit que le
phosphore est une impureté de type donneur du silicium. Par conséquent, dans ce type de
matériaux, entre quelques dizaines de kelvin et quelques centaines de degrés Celsius, prati-
quement les seuls porteurs libres sont les électrons donnés par les atomes de phosphore. On
a donc, Nd étant la concentration des atomes donneurs :
n ≃ Nd .
La conductivité σn d’un matériau extrinsèque de type N est égale à :
541
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
σn = qnµn = qNd µn .
Exemple de matériau P : silicium dopé au bore Supposons que des atomes de bore (B)
soient diffusés dans le réseau cristallin du silicium et qu’ils s’y placent en position substitu-
tionnelle.
Chaque atome de bore, entouré de 4 atomes voisins de silicium, ne va pouvoir satisfaire que
3 liaisons de valence ; la quatrième liaison, incomplète, comporte un seul électron.
Un faible apport d’énergie (quelques 10−2 eV) va faire passer un électron d’une liaison voi-
sine à la liaison B − Si incomplète :
Si Si Si Apport Si Si Si
B Si d’énergie B− Si+
Si Si Si Si Si Si
Figure 17.15 – Dopage de type P, ou accepteur.
conduisant à la création d’un ion B− fixe et d’un trou (ion Si+ ) mobile. On dit que le bore
est une impureté de type accepteur du silicium. Il en résulte que, pour ce matériaux, entre
quelques dizaines de kelvin et quelques centaines de degrés Celcius, pratiquement les seuls
porteurs mobiles sont les trous créés par les atomes de bore.
On a donc, Na étant la concentration des impuretés acceptrices :
p ≃ Na
σ p = qpµ p ≃ qNa µ p
Impuretés de dopage usuelles En règle générale, une impureté ayant un électron de plus
sur sa couche externe que l’atome de la matrice cristalline auquel elle se substitue dope N. Si
l’impureté a un électron de moins, elle dope P.
542
C OURANT DANS UN MÉTAL : MODÈLE DE D RÜDE
102
10
Type P
1
(bore)
ρ (Ω.m)
10−1
10−2
10−3
Type N
10−4 (phosphore)
10−5
10−6
1018 1019 1020 1021 1022 1023 1024 1025 1026 1027
! "
Ndopant m−3
Figure 17.16 – Résistivité du silicium dopé.
c) Deuxième document : extrait de D.L INCOT , J.F.G UILLEMOLES, P.R OCA, I. C ABARRO -
◦
CAS , L.E SCOUBAS , A.S LAOUI , L’électricité, fille du Soleil, Pour la Science n 69, Octo-
bre-Décembre 2010
En 1839, le physicien français Edmond Becquerel découvre l’effet photovoltaïque, c’est-à-
dire la conversion de la lumière en électricité. Aujourd’hui l’industrie photovoltaïque connaît
un développement accéléré associé à d’intenses recherches visant à augmenter les rendements
de conversion et diminuer les coûts de production afin de rendre cette source d’énergies de
plus en plus compétitive.
L’énergie solaire représente une ressource immense et renouvelable qui ne demande qu’à
être utilisée de façon plus importante. Un carré de 25 kilomètres de côté reçoit chaque année
l’équivalent de la production totale d’électricité en France, environ 550 milliards de kilowatt-
heure.
543
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
Séparer les électrons des trous Pour convertir les photons en électricité, on utilise des cel-
lules solaires constituées de semi-conducteurs. Ces matériaux sont dotés d’une bande d’éner-
gie interdite, nommée gap, dont la largeur dépend de la nature chimique et de la structure du
matériau. Ce gap, exprimé en électrons (eV), vaut 1,1 eV pour le silicium cristallin, de 1,7 à
1,9 eV pour le silicium amorphe hydrogéné, 1,5 eV pour l’arséniure de gallium (GaAs) ... Un
photon est absorbé par un semi-conducteur quand son énergie (également exprimée en eV)
est supérieure au gap, sinon il le traverse. Lorsque le photon est absorbé, il cède son énergie
à un électron qui passe de la bande de valence à la bande de conduction en laissant derrière
lui un « trou » : il crée une paire électron-trou.
Pour créer une puissance électrique, on doit séparer les électrons et les trous.
Pour cela, on utilise une jonction p − n constituée par le contact entre un semi-conducteur de
type p et un semi-conducteur de type n (voir figure 17.17).
Type n Type p
#–
Champ E Bande
de conduction
Bande
interdite
I I
Contact Contact
avant arrière
photon
Bande
de valence
1 à 200 micromètres
Figure 17.17 – Jonction PN.
Ces deux types sont obtenus en introduisant dans le silicium de petites quantités respecti-
vement de bore et de phosphore. Chaque atome de bore capte un électron et se charge né-
544
C OURANT DANS UN MÉTAL : MODÈLE DE D RÜDE
gativement en créant un trou positif dans la bande de valence, tandis que chaque atome de
phosphore libère un électron dans la bande de conduction et se charge positivement.
Au voisinage immédiat de la jonction, les porteurs libres diffusent vers la zone où leur concen-
tration est plus faible : les électrons de la zone n diffusent vers la zone p et les trous de la
zone p diffusent vers la zone n. Il se crée ainsi une zone globalement neutre, mais chargée
positivement du côté n et négativement côté p.
Ainsi, au contact des zones n et p, un champ électrique important s’installe, dirigé de la
zone n vers la zone p. Grâce à ce champ, les paires électron-trou créées par les photons sont
séparées : les électrons se dirigent vers la zone n, alors que les trous vont vers la zone p. Il
en résulte un courant électrique, on parle de photocourant, qui peut circuler dans le circuit
extérieur. La jonction fournit également une tension, dont la valeur idéale est proche de celle
correspondant au gap (exprimé en volts).
Produire de l’énergie électrique
Intensité (I)
Vco
Icc
Pour une telle cellule, on peut définir deux grandeurs fondamentales : la tension de circuit
ouvert Vco , qui correspond à la tension mesurée lorsqu’aucun courant ne circule, et le courant
de court-circuit Icc correspondant à l’intensité du courant pour une tension nulle.
Cependant, pour créer de la puissance, on doit maximiser le produit (tension par intensité)
entre les conditions de court-circuit et celle de circuit ouvert, ce qui définit un point de fonc-
tionnement optimal.
Rendement quantique Outre les matériaux de la cellule, le courant créé dépend de la lon-
gueur d’onde , comme le montre la réponse spectrale, c’est-à-dire la représentation du nombre
d’électrons collectés dans le circuit extérieur par photon absorbé, en fonction de la longueur
d’onde.
Dans la zone la plus efficace, ce rapport, nommé rendement quantique, est voisin de un,
les pertes étant dues à la réflexion de la lumière. La longueur d’onde λ des photons (en
nanomètres) est liée à leur énergie E (en eV) par la relation λ E = 1241. Ces principes de
fonctionnement d’une cellule solaire photovoltaïque sont exploités par quasiment la totalité
des cellules aujourd’hui commercialisées !
545
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
Longueur
0 d’onde
300 nm 1100 nm
Figure 17.19 – Rendement quantique.
Quand on s’intéresse à ces cellules en termes de rendement, on se rend compte que le para-
mètre fondamental est la largeur du gap : plus elle est faible et plus l’intensité du photocourant
est élevée et... plus la phototension est faible. On calcule que l’on a un optimum de la puis-
sance pour des valeurs de gap situées autour de 1,4 eV.
Le rendement, correspondant au rapport entre la puissance électrique et la puissance lumi-
neuse, possède alors un maximum théorique d’environ 30 % sous un éclairement standard et
peut atteindre près de 40 % quand la lumière est concentrée. Notons que le rendement maxi-
mum obtenu expérimentalement sous éclairement standard est de 25 % dans le cas d’une
cellule au silicium.
E E
BC
BC
Eg
BV BV
semi-conducteur métal
Figure 17.20 – Bandes d’énergies des semi-conducteurs et des métaux.
Cette relation fait intervenir le facteur de Boltzmann, ce qui est cohérent avec le fait que le
système constitué des électrons de valence du semi conducteur est un système à l’équilibre
thermique dont on étudie la répartition entre les niveaux d’énergie : haut (correspondant à la
bande de conduction) et bas (correspondant à la bande de valence).
Cette relation montre que la densité ni des porteurs libres croît avec la température. La figure
4 du document numéro 1 est la représentation linéarisée de cette relation, puisqu’elle porte
en abscisse 100/T et en ordonnée ln ni
Lorsqu’on applique un champ électrique à un semi conducteur intrinsèque à la température
#–
T > 0, il apparaît un courant. On a vu dans le cours la loi d’Ohm locale #– ȷ = γ E . La conduc-
tivité du milieu est notée σ dans le texte. On a aussi vu dans le cours que le vecteur den-
sité de courant électrique, dans un milieu où plusieurs types de porteurs se déplacent, est
ȷ = ∑ qα nα #–
#– v α.
Dans le semi-conducteur il y a deux types de porteurs : les électrons libres et les trous libres.
C’est pourquoi le vecteur densité de courant est la somme de deux termes #– ȷ = #–
ȷ n + #–
ȷ p , celui
des électrons libres et celui des trous libres. Les vecteurs densité de courants associés sont
#– #–
ȷ n = (−e) ni (− µn ) E pour les électrons libres et #–
#– ȷ p = eni µ p E pour les trous libres.
Les grandeurs µn et µ p appelées mobilités permettent de calculer la vitesse des porteurs en
#–
fonction du champ électrique appliquée, puisque #– v = µE.
Le tableau de la figure 3 montre que µ p < µn pour tous les semi conducteurs, par exemple
pour le le silicium, le rapport est de 0, 15/0, 045 ≃ 3.3, le courant de trous est donc trois fois
plus faible que le courant d’électrons.
On en déduit :
• que le courant de trous est indépendant du courant d’électrons ;
• que le passage d’un trou d’un atome de Si à son voisin est plus difficile, car cela suppose
l’arrachage d’un électron de valence qui est directement transféré sur son voisin.
La conductivité d’un semi conducteur intrinsèque est très dépendante de la température, on
voit grâce à la figure 4 que pour le silicium, ni varie de 2 × 1015 à 2 × 1018 m-3 entre 0°C et
100°C ce qui correspond à une conductivité multipliée par 103 , mais qui reste très inférieur à
la densité de porteurs libres apportés par le dopage, donc on en déduit que les fluctuations de
conductivité dues à la variations de densité de trous et électrons intrinsèques sera négligeable.
Les semi conducteurs sont intéressants quand ils sont dopés.
547
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
On peut doper le silicium avec du phosphore. Le phosphore est le voisin de droite du silicium
dans la classification périodique, il a un électron de valence de plus que Si. Lorsqu’un atome
de phosphore est inséré dans un cristal de silicium, il apporte un électron supplémentaire.
C’est un dopage donneur. La densité d’électrons libres est alors n = Nd où Nd est la densité
d’atomes donneurs introduits. Là où se situe l’atome de phosphore se trouve une charge
positive fixe.
On peut doper le silicium avec du bore. Le bore est située sur la colonne à gauche de Si,
il a donc un électron de valence de moins que Si. C’est un dopage accepteur. Lorsqu’un
atome de Bore est inséré dans un cristal de silicium, il manque un électron de valence, celui-
ci pourra être remplacé par un électron de valence d’un atome de Si voisin et générer ainsi un
trou, libre de se déplacer sous l’effet d’un champ électrique. Là où se trouve l’atome de Bore
se trouve une charge négative fixe.
Second document Ce second document porte sur une application possible des semi con-
ducteurs. Il expose le principe de la conversion photovoltaïque réalisée dans les panneaux
solaires photovoltaïques.
Lorsqu’un photon d’énergie supérieure à l’énergie de gap Eg arrive sur un semi conducteur,
un électron est propulsé de la bande de valence vers la bande de conduction, créant un trou
par la même occasion.
Pour que ces charges libres créées puissent former un courant, il faut un champ électrique.
Le dispositif qui crée ce champ est la jonction PN. En effet, lorsque deux pastilles de silicium
dopées P et dopées N sont accolées, il se crée au niveau de la jonction une zone, appelée zone
de charge d’espace, qui est vide des porteurs libres, car ceux-ci ont diffusé. Les électrons
libres de la zone N ont diffusé dans la zone P laissant une zone vide de porteurs libres, mais
de charge volumique positive ρd = Nd e ; simultanément, les trous libres de la zone P ont
diffusé vers la zone N laissant une zone vide de porteurs libres, mais de densité volumique
de charges ρa = −eNa négative.
Un champ électrique s’installe dirigé de la zone N vers la zone P.
Finalement la paire électron-trou créée par l’absorption d’un photon se déplace grâce au
#–
champ E , et, à condition que le circuit électrique soit fermé, un courant circule.
Pour caractériser une cellule photovoltaïque, on peut tracer sa caractéristique courant I en
fonction de la tension U à ses bornes, en convention récepteur, comme elle est donnée figure
3.
La différence deˆpotentiel entre les zones n et p est donnée par la circulation du champ
#– #– #–
électrique : U = E · dl elle est bien positive, puisque E est dirigée de n vers p.
n→p
On remarque que la caractéristique est dans le quatrième quadrant. La caractéristique est celle
d’un générateur de tension constante.
Une cellule photovoltaïque génère une énergie électrique continue, et non alternative.
La puissance sera maximale lorsque le produit UI sera maximal, cela se produit lorsque le
point de fonctionnement est au niveau du coude de la caractéristique.
548
C ONDENSATEUR PLAN CONSTITUÉ DE DEUX PLAQUES MÉTALLIQUES CONDUCTRICES À L’ÉQUILIBRE
Il en découle que si l’objet conducteur porte des charges celles-ci sont localisées en surface.
549
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
550
C ONDENSATEUR PLAN CONSTITUÉ DE DEUX PLAQUES MÉTALLIQUES CONDUCTRICES À L’ÉQUILIBRE
En dehors des armatures, l’espace entre les arma- Figure 17.24 – Repérage de l’espace
tures est vide de charge, l’équation de Maxwell pour l’analyse des symétries du
#– dE condensateur plan chargé.
Gauss s’écrit div E = 0 soit : = 0.
dx
e e e e
On en déduit que dans chacune des trois zones −∞ < x < − , − < x < + et + <
2 #– 2 #–2 2
x < +∞, le champ électrique est uniforme et vaut respectivement E 1 = E1 u#–x , E 0 = E0 u#–x et
#–
E = E u#–.
2 2 x
Pour déterminer E1 , E0 et E2 , on applique un raisonnement par superposition, en utilisant les
e
résultats établis au chapitre 16 paragraphe 8.5. Les plans définis par x = − chargé à σ , et
2
e #– #–
x = + chargé à −σ , créent respectivement les champs E σ et E −σ :
2
⎧ e #– σ #– ⎧ e #– σ #–
⎪
⎪ pour x > − Eσ = ux ⎪
⎪ pour x > + E −σ = − ux
⎨ 2 2ε0 ⎨ 2 2ε0
et
⎪
⎩ pour x < − e
⎪ #– σ #– ⎪
⎩ pour x < + e
⎪ #– σ #–
Eσ = − ux E −σ = + ux .
2 2ε0 2 2ε0
σ #– σ #– σ #–
− ux + ux + ux Champ créé
2ε0 A 2ε0 B 2ε0
par A seul
σ #– σ #– σ #–
+ ux + ux − ux Champ créé
2ε0 2ε0 2ε0
par B seul
e e x
− 0
2 2 Champ électrique
#– σ résultant
E = + u#–x
ε0
σ −σ
Figure 17.25 – Calcul du champ d’un condensateur plan par application d’une
raisonnement par superposition.
551
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
Finalement, on en déduit :
σ Q
E1 = E2 = 0 et E0 = = .
ε0 ε0 S
#– Q #–
E= n
ε0 S
entre ses plaques, le vecteur #–
n étant normal aux plaques, dirigée de la plaque portant
Q > 0 vers la plaque portant −Q. Le champ électrique est nul à l’extérieur.
Pour finir, on établit la relation entre la valeur du champ électrique E0 et la tension U entre
ses bornes, en calculant la circulation du champ électrique d’une armature à l’autre :
ˆ
#–
U = VA − VB = E · dxu#–x soit U = E0 e.
A→B
ε0 S
C= .
e
On peut identifier l’énergie contenue par le condensateur en calculant la puissance reçue par
le condensateur :
p = UI
dU C
p = UC
& dt ' I
d 1 2
p= CU .
dt 2
L’énergie contenue dans le condensateur est :
U
1
WC = C U 2 .
2
Figure 17.26 – Condensateur chargé.
Cette énergie est contenue dans le condensateur sous la forme d’énergie électrique, associée
au champ électrique qui règne entre les armatures. Comme ce champ électrique est uniforme,
on déduit de l’énergie WC la densité volumique we d’énergie électrique, en fonction de E0 :
552
C ONDENSATEUR PLAN CONSTITUÉ DE DEUX PLAQUES MÉTALLIQUES CONDUCTRICES À L’ÉQUILIBRE
1
WC CU2 1 SU 2 1 S(E0 e)2 1
we = = 2 = ε0 2 = ε0 soit we = ε0 E02 .
Se Se 2 Se 2 Se2 2
Ce résultat est cohérent avec celui déduit des équations de Maxwell, établi au chapitre 30.
ε0 εr S
C= .
e
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• vecteur densité de courant électrique
• bilan de charge
• régime stationnaire
• conducteur ohmique, loi d’ohm locale
• modèle de Drüde
• résistance d’un conducteur ohmique
• puissance électrique effet Joule
• condensateur, approche expérimentale du phénomène d’influence
• capacité d’un condensateur plan
• rôle des isolants
• densité volumique d’énergie électrique
553
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
SYNTHÈSE
SAVOIR-FAIRE
• passer d’une description microscopique (porteurs de charge, vitesse des porteurs) à la
grandeur mésoscopique #– ȷ
• décrire les différents porteurs, distinguer charge fixe et charge mobile
• écrire l’intensité comme le flux du vecteur densité de courant à travers une surface orien-
tée
• établir l’équation locale traduisant la conservation de la charge électrique en coordon-
nées cartésiennes à une dimension
• citer l’équation locale de conservation de la charge dans le cas tridimensionnel et inter-
préter chacun des termes
• définir une ligne de curant et un tube de courant
• en régime stationnaire exploiter le caractère conservatif du vecteur densité de courant
électrique et relier cette propriété à la loi des nœuds
• relier le vecteur densité de courant électrique au champ électrique dans un conducteur
ohmique
• citer l’ordre de grandeur de la conductivité du cuivre
• en régime stationnaire, établir une expression de la conductivité électrique à partir d’un
modèle microscopique
• établir l’expression de la résistance d’un câble cylindrique parcouru par un courant pa-
rallèle à son axe
• établir l’expression de la puissance volumique reçue par un conducteur ohmique
• interpréter l’effet Joule
• décrire qualitativement le phénomène d’influence
• exprimer le champ d’un condensateur plan en négligeant les effets de bord et en déduire
la capacité
• prendre en compte la permittivité du milieu dans l’expression de la capacité
• citer l’expression de la densité volumique d’énergie électrique et retrouver son expres-
sion dans le cas d’un condensateur plan
MOTS-CLÉS
• vecteur densité de courant de la charge teur
électrique • phénomène d’influence • densité volumique
• équation de conservation • capacité d’un condensa- d’énergie électrique
554
A PPROFONDIR
Exercices
S’ENTRAÎNER
APPROFONDIR
i
P N
xA 0 xD
Un semi conducteur dopé P possède NA accepteurs par unité de volume (un accepteur est un
atome de valence 3, introduit dans un cristal de silicium de valence 4, il capte un électron
d’un silicium et crée un ion Si+ , de charge +e ; un accepteur introduit donc un "trou", qui
se déplace de proche en proche et participe ainsi au courant). Un semi conducteur dopé N
possède ND donneurs par unité de volume (un donneur est un atome de valence 5, introduit
dans un cristal de silicium de valence 4, il cède un électron de charge −e au réseau de silicium,
il participe au courant ).
Lors de l’établissement de la jonction, des électrons de la zone N diffusent vers la zone P,
laissant place à une zone qui s’étend de x = 0 à xD , chargée positivement. De même les trous
555
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
Exercices
de la zone P diffusent vers la zone N, créant ainsi entre xA < 0 et x = 0 une zone chargée
négativement. Il s’établit ainsi un équilibre, puisque les charges volumiques créent un champ
électrique qui s’oppose au phénomène de diffusion.
La zone comprise entre xA et xD est appelée zone de dépletion, ou zone de charge d’espace,
en dehors de cette zone la densité volumique de charge ρ (x) est nulle .
#–
On admet que le champ électrique E = E (x) u#–x et le potentiel électrostatique V (x) ne dé-
pendent que de la variable spatiale x.
De plus, les équations de Maxwell dans le silicium sont identiques aux équations de Maxwell
dans le vide à condition de remplacer ε0 par ε = ε0 εr . On donne : ε0 = 8, 85.10−12 F.m−1 ;
εr = 11, 8.
1. Établir la relation entre xA , xD , ND et NA , qui traduit la neutralité globale de la zone de
dépletion.
2. On admet que le champ électrique est nul en dehors de la zone de charge d’espace. Cal-
culer le champ électrique en tout point, puis tracer le graphe de E(x). En déduire V (x), et
représenter l’évolution du potentiel en fonction de x.
3. Exprimer la différence de potentiel V0 = V (xD ) − V (xA ) en fonction de ε , e, NA , ND ,
xA et xD . Expérimentalement on mesure V0 = 0, 7 V, avec NA = 1, 00.1021 m-3 et ND =
2, 00.1023m-3. Calculer numériquement la largeur de la zone de charge d’espace w = xD − xA .
4. Lorsqu’on applique à la diode une tension V (voir schéma), la nouvelle différence de
potentiel entre les zones N et P est V0 − V . La zone de charge d’espace est modifiée, de
sorte que ses extrémités sont xA et xD ont varié par rapport au cas de la diode à l’équilibre, on
note V0 − V = V (xD ) − V (xA ). La diode est dite polarisée en inverse lorsque V = −U avec
U > 0.
Par la suite, on polarise la diode en inverse, avec une tension V = −U.
a. Décrire le comportement de la jonction ? Que vaut alors le courant dans la diode ?
b. Calculer les charges QA et QD des zones de charge d’espace.
c. On définit la capacité dynamique de la jonction :
δ QD
C=
δU
Exprimer cette capacité en fonction de U notamment. Calculer C.
d. Expliquer comment, avec une telle diode, on peut réaliser un filtre sélecteur de fré-
quence pour un poste radio.
556
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
alors pour un fil de rayon a = 1 mm, parcouru par un courant I = 1 A, la densité de courant
I j
électrique est j = 2 = 3, 2.105 A.m−2 et la vitesse des porteurs : v = = 23 µ m.s−1 .
πa ρm
Pour calculer la vitesse d’agitation thermique, on utilise l’expression de la vitesse quadra-
tique moyenne d’une particule dans un système à l’équilibre thermique, telle qu’elle a été
donnée dans le cours de première année, lors de l’étude de la théorie cinétique :
6
3kT
u⋆ = ,
me
1. La charge globale contenue dans la zone de dépletion est nulle NA S (−xA ) (−e) = ND xD Se,
soit NA xA = −ND xD .
#– ρ
2. Le champ électrique vérifie l’équation de Maxwell Gauss : div E = , dans la zone de
ε
charge d’espace avec ρ = −NA e pour xA < x < 0 et ρ = ND xD pour 0 < x < xD . Comme
#– #– dE
E = E (x) u#–x , on sait que div E = . On en déduit :
dx
⎧
⎪ dE <
⎨ xA < x < 0 : = −NA e/ε xA < x < 0 : E (x) = −NA e (x − xA) /ε
dx ⇒
⎪
⎩ 0 < x < xN : dE 0 < x < xN : E (x) = ND e (x − xD ) /ε
= ND e/ε
dx
557
CHAPITRE 17 – C OURANT-C ONDUCTEUR ÉLECTRIQUE
Exercices
Corrigés
#– # – dV
De plus, E = −gradV = − u#–x , on en déduit, après intégration :
dx
⎧
⎪
⎪ x < xA : V (x) = 0
⎪
⎪ N e
⎨ xA < x < 0 : V (x) = A (x − xA)2 + K1
⎪
2ε
⎪ ND e
⎪
⎪
⎪ 0 < x < xN : V (x) = − (x − xD )2 + K2
⎪
⎩ 2ε
xD < x : V (x) = K2
Le potentiel est défini à une constante près, et il est continu. On peut fixer V (xA ) = 0, soit
K1 = 0, alors K2 s’en déduit par continuité, finalement : Pour : xA < x < 0 : V (x) =
NA e ND e ND e NA e
(x − xA)2 et pour : 0 < x < xN : V (x) = − (x − xD )2 + (xD )2 + (xA )2 .
2ε 2ε 2ε 2ε
La représentation des ces grandeurs en fonction de x :
V (x)
VD
E (x)
xA xD
x x
xA xD
558
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
sions établies pour la diode à l’équilibre, en replaçant V0 par V0 + U, on obtient :
9 7
: 2ε (V + U) 2ε (V0 + U)ND NA
: 0
QD = −QA = SND e: & ' = Se .
; ND e (ND + NA )
ND e 1 +
NA
6 7
U 2ε (eV0 ) ND NA
b. On peut écrire QD = QD0 1 + avec QD0 = S . Lorsque U varie
V0 (ND + NA )
1
de δ U, on obtient, en appliquant le calcul différentiel : δ QD = QD0 6 δ U soit
U
2V0 1 +
V0
δ QD C0 QD0
C= =6 avec C0 = .
δU U 2V0
1+
V0
c. La diode obtenue se comporte donc comme un condensateur dont on peut commander la
capacité par une tension. Ainsi, en polarisant en inverse la diode et en appliquant à ses bornes
une tension V = −U, on fait varier la capacité du condensateur, et si on réalise à l’aide de
ce condensateur un circuit passe-bande avec une bobine d’inductance L, on sélectionne les
1
fréquences dans une bande voisine de f0 avec 2π f0 = 5 , en agissant sur U on agit
LC (U)
sur la fréquence sélectionnée par le filtre passe bande.
559
18
#– #–
le champ magnétique B (M) dépend de l’orientation de l’espace choisie, on dit que B
est un vecteur axial.
#– ! #–"
Pmag = F mag · #–
v = q #–
v ∧ B · #–
v = 0.
L’effet de la force magnétique sur une charge en mouvement est de dévier sa trajectoire,
elle ne fait pas varier la valeur du module de la vitesse (on se réfèrera au cours de première
année pour l’étude des trajectoires des particules chargées dans les champs magnétique et
électrique).
1 T = 1 kg.s−2 .A−1
1. Nikola Tesla, 1856 − 1943, scientifique et ingénieur très productif dans le domaine de l’électricité. On lui doit
les premiers alternateurs.
562
D ISTRIBUTION DE COURANTS
Dispositif B (T)
Champ magnétique terrestre, en surface 0, 47.10−5
Champ créé à 1 cm d’un fil rectiligne parcouru par 10 A 2.10−5
Champ créé à 1 mm d’un aimant permanent 0, 1 à 1
Électroaimant 10 à 100
Étoile à neutrons, en surface 1011
2 Distribution de courants
Le vecteur densité de courant électrique #–
ȷ est introduit au chapitre 17. Il est lié à l’intensité
qui traverse une surface orientée Σ par :
¨
#– #–
I= ȷ · dS.
Σ
563
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
∂ρ
L’équation de conservation de la charge dans le cas généralest + div #–
ȷ = 0. En régime
∂t
statique, elle se simplifie en :
div #–
ȷ = 0.
Le vecteur densité de courant électrique est un vecteur à flux conservatif, on en déduit que
le courant qui traverse une section d’un fil ne dépend pas de la position de la section le
long du fil. Une distribution filiforme de courant est alors déterminée par la forme donnée
au fil électrique qui est parcouru par le courant I, identique en tout point, d’après la loi de
conservation de la charge en régime stationnaire.
Exemple
La figure ci dessous représente un exemple de distribution filiforme de courant. Parcouru
par un courant stationnaire I dans le sens indiqué par la flèche, ce circuit crée un champ
magnétique en tout point de l’espace qui ne dépend que de la géométrie du circuit et est
nécessairement proportionnel à I qui est le même en tout point du circuit.
I
r
e
Figure 18.3 – Exemple de distribution filiforme.
L’équation de Maxwell Thomson est valable quel que soit le régime, stationnaire ou
non :
#– #–
div B = 0 ⇔ le champ B est à flux conservatif.
564
É QUATIONS LOCALES DE LA MAGNÉTOSTATIQUE
Caractère local des équations L’équation de Maxwell Ampère relie localement les déri-
vées premières des composantes du champ magnétique à la densité de courant électrique. Il
en résulte que le champ magnétique en un point M est le résultat d’un calcul intégral portant
sur l’ensemble de la distribution.
#–
À l’inverse, si on connaît le champ B (M) créé par une distribution Dmag source de champ
magnétique au point M en fonction des coordonnées de M, alors on peut remonter à la distri-
bution de courant #–ȷ en M.
Exemple
On adopte un repérage cylindrique d’axe (Oz). On considère une situation telle qu’il
#–
existe un champ B (r, θ , z) = B0 e#–z pour r < a dans un cylindre très long de rayon a et
#– #–
de génératrice confondue avec l’axe Oz, et nul partout ailleurs : B = 0 pour r > a.
#–
L’application de l’équation de Maxwell Ampère implique #– ȷ (r, θ , z) = 0 en tout point
M tel que r < a et r > a.
Le champ magnétique peut ne pas être nul en un point où le vecteur densité de courant
# – #– #–
électrique est nul, c’est à dire où rot B = 0 .
Le champ magnétique n’est pas défini en un point d’une distribution linéique courant.
565
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
La valeur du champ magnétique varie le long d’un tube de champ magnétique de section
variable, il s’accroît lorsque les lignes de champ se resserrent.
Il est impossible de créer un champ magnétique dont les lignes de champ partiraient toutes
d’un même point (comme le champ électrique d’une charge ponctuelle dont les lignes de
champ partent toutes de la charge, qui constitue alors un pôle de champ électrique), puisque
#–
cela signifierait que le flux B sortant d’un volume qui entoure ce point est non nul.
4 Théorème d’Ampère
4.1 Énoncé
Soient Dmag une distribution de courants permanents dans le référentiel R, qui crée un champ
#–
magnétique B en tout point M, et C un contour fermé orienté. Une surface S quelconque qui
s’appuie sur ce contour est orientée conjointement à C en suivant la règle de la main droite
rappelée ci-dessous. La normale #–
n à la surface est orienté comme le pouce de la main droite,
comme le montre la figure page suivante.
Le théorème d’Ampère s’énonce ainsi :
Étant donnée une distribution de courants stationnaire, la circulation du champ magné-
#–
tique B créé par cette distribution le long d’un contour fermé orienté est égal au produit
de µ0 par le courant enlacé par ce contour.
˛
#– # –
B · dOM = µ0 Ienlacé .
C
Le courant enlacé est le courant qui traverse une surface orientée qui s’appuie sur le
contour, orientée conjointement celui-ci.
566
T HÉORÈME D ’A MPÈRE
#–
n
Remarque
L’orientation du contour est une étape im-
portante de l’application du théorème d’Am-
père, à effectuer avant tout calcul.
i
Figure 18.5 – Règle de la main droite.
# – #–
En remplaçant rot B par µ0 #–
ȷ , d’après l’équation Maxwell Ampère, il vient :
˛ ¨
#– # – #–
B · dOM = µ0 #–
ȷ · d S = µ0 Ienlacé .
C S /C
#–
dS
S /C
#–
ȷ
R M
L.D.C. #–
ȷ
#–
B
Figure 18.6 – Contour et surface pour l’application du théorème d’Ampère.
Remarque
Pour une distribution quelconque, composée d’une partie de distribution volumique et
d’une partie de distribution linéique, le théorème d’Ampère est valable, un fil parcouru
par un courant passant nécessairement à côté ou à travers de la surface délimitée par
le contour. En effet un fil qui passe par le contour est à considérer dans le cadre d’une
distribution volumique de courant, puisque le contour d’intégration n’est pas situé à
grande distance du fil.
567
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
R
ȷ#–1 ȷ#–2
Πs
M1 M2
Lignes de courant de #–
ȷ
568
SYMÉTRIES DU CHAMP MAGNÉTOSTATIQUE
R
Πa
ȷ#–1
M1 M2
ȷ#–2
Lignes de courant de #–
ȷ
#–
5.2 Observation des symétries de B sur un cas particulier
On étudie les lignes de champ magnétique créées par une spire circulaire parcourue par un
courant stationnaire I.
On considère la distribution Dcour constituée par la spire circulaire parcourue par I, comme
le montre la figure 18.10. On a tracé quelques lignes de champ du champ magnétique créé
par Dcour , toutes contenues dans le plan de direction (u#–y , u#–z ) qui contient d’axe de la spire.
Remarque
Une telle carte de lignes de champ magnétique peut être obtenue expérimentalement en
utilisant de la limaille de fer qui a la propriété de s’aligner sur le champ magnétique du
lieu où se trouve le grain de limaille.
Le plan Πs qui contient la spire est un plan de symétrie pour la distribution de courant, et le
plan Πa qui contient l’axe de la spire, de direction (u#–x , u#–z ), est un plan d’antisymétrie pour la
distribution de courant.
On observe les symétries :
• Les points M1 et M2 sont symétriques par rapport à Πa , on constate que les champs ma-
#– #–
gnétiques B1 et B2 sont symétriques par rapport à ce plan.
• Les M2 et M3 sont symétriques par rapport à Πs , on constate que les champs magnétiques
#– #–
B2 et B3 sont antisymétriques par rapport à ce plan.
#– #–
• Les points M4 et M5 appartiennent au plan Πs , on observe que les champs B4 et B5 sont
perpendiculaires à ce plan.
#–
• Le point M6 appartient au plan Πa , on observe que les champs B6 a sa direction contenue
dans ce plan.
569
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
Πa
#–
#–
B1 B6 #–
B2
Πs
M6
M1 M2
M4
M5
#– z
B4 #–
B5
#– M3
B3 y
Figure 18.10 – Lignes de champ magnétique créées par une spire circulaire.
• Le champ magnétique créé par une distribution de courants permanents est antisy-
métrique par rapport à un plan de symétrie de la distribution de courants ;
• Le champ magnétique créé par une distribution de courants permanents est symé-
trique par rapport à un plan d’antisymétrie de la distribution de courants ;
• Si le point M appartient à un plan de symétrie de la distribution de courant, le champ
magnétique en M a une direction perpendiculaire à ce plan ;
• Si le point M appartient à un plan d’antisymétrie de la distribution de courant, alors
le champ magnétique en M a une direction incluse ce plan.
On dit qu’une distribution de courant présente une symétrie élevée si l’étude des pro-
priétés de symétrie de la distribution permet de connaître la direction du champ magné-
tique en tout point de l’espace.
570
C ALCULS DE CHAMPS MAGNÉTOSTATIQUES À L’AIDE DU THÉORÈME D ’A MPÈRE
Exemple
Un fil infini, parcouru par un courant I, confondu avec l’axe Oz a une symétrie élevée.
#–
L’analyse des symétries permet d’affirmer que le champ B (M) = B (M) u#– θ est orthora-
dial. Voir paragraphe 6.3.
Lorsqu’une distribution de courant est symétrique sans que cette symétrie soit élevée, ses
propriétés de symétrie permettent de déterminer la direction du champ magnétique qu’elle
crée en certains points particuliers.
Exemple
Dans le cas du champ créé par une spire, on ne connaît de façon exacte la direction du
champ magnétique que sur son axe et dans son propre plan.
#–
6.2 Méthode de calcul du champ B créé par une distribution de courant
présentant de fortes symétries
Seul le calcul du champ magnétique créé par une distribution de courants Dcour de symétrie
élevée est envisagé.
Pour mener une étude de ce type, on procède par étapes :
571
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
#–
champ magnétique B (M), en exploitant les symétries de Dcour . Il s’agit ici de
déterminer les plans de symétrie (ou d’antisymétrie) de la distribution de courant
qui passent par le point M. Lorsqu’un plan de symétrie de Dcour passe par M il
#–
permet de déterminer la direction du champ B (M), perpendiculaire à ce plan.
• Étude des invariances :
Si la distribution Dcour est invariante par translation selon un axe Oz, par exemple,
le champ ne dépend pas de la variable z.
Si la distribution Dcour est invariante par rotation autour d’un axe, le champ en M
ne dépend pas de la variable angulaire associée à cette rotation.
• Choix d’un contour d’Ampère, orientation du contour et utilisation du théo-
rème d’Ampère :
Sur la figure précédemment faite, on représente le contour Γ, choisi comme in-
diqué au paragraphe 6.1. On oriente alors ce contour, en plaçant une flèche sur
Γ, l’orientation de Γ oriente conjointement la surface sur laquelle s’appuie le
contour, à travers la quelle on calcule le courant enlacé.
Pour finir, on applique le théorème d’Ampère sur Γ, on en déduit la valeur du
champ magnétique en M.
6.3 Champ magnétostatique créé par un fil dans son voisinage : champ
d’un fil infini
La distribution envisagée est un fil infini, confondu avec l’axe (Oz) , parcouru par le courant
I constant, orienté selon u#–z .
z
a) Choix du repérage u#– z
Γ
Le repérage cylindrique est le mieux adapté à la z r
H u#–
θ
situation, d’axe (Oz) confondu avec le fil.
M u#–r
b) Étude des symétries et antisymétries I
y
Le plan (M, u#–r , u#–z ), qui contient M et l’axe (Oz),
est un plan de symétrie pour la distribution de cou-
rants. x θ
#–
On en déduit que le le champ magnétique B en M
est orthogonal à (M, u#–r , u#–z ), et s’écrit :
#–
B (M) = B (r, θ , z) u#–
θ Figure 18.11 – Choix du repérage
cylindrique.
c) Étude des invariances
La distribution est invariante par rotation autour de l’axe (Oz) et par translation selon l’axe
(Oz) , on en déduit que B (M) = B (r).
572
C ALCULS DE CHAMPS MAGNÉTOSTATIQUES À L’AIDE DU THÉORÈME D ’A MPÈRE
#– I #–
B ( M ) = µ0 uθ .
2π r Figure 18.12 – Champ magnétique
créé au voisinage d’un fil.
La première distribution de courant qu’on envisagera est celle d’un fil électrique très fin
parcouru par un courant I, et on cherche le champ magnétique créé par ce fil en un point M
situé près du fil.
I
M I
M
zoom
∞
573
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
La distribution est invariante par rotation atour de l’axe (Oz) et par translation selon l’axe
(Oz), on en déduit B (M) = B (r).
Le champ magnétique a la même valeur en tout point d’un cercle Γ de rayon r. Il est orthora-
dial.
On choisit donc le contour Γ, orienté dans le même sens que u#– θ pour appliquer le théorème
d’Ampère : ˛
#– # –
B · dOM = B (r) 2π r = µ0 Ienlacé .
Γ
Il faut distinguer les deux cas qui correspondent à M à l’extérieur du fil et M à l’intérieur,
comme le montrent les figures page suivante.
Lorsque M est à l’extérieur, le courant enlacé est le courant total, I alors :
#– I #–
B = µ0 uθ .
2π r
Lorsque M est à l’intérieur, le courant enlacé est Ienlacé = jπ r2 . Alors :
#– jr Ir #–
B = µ0 u#–
θ = µ0 uθ .
2 2π a2
574
C ALCULS DE CHAMPS MAGNÉTOSTATIQUES À L’AIDE DU THÉORÈME D ’A MPÈRE
∞ z ∞
z
Γ Γ
#–
#– B
B M
M #–
ȷ
#–
ȷ
y y
x x
∞
∞
Figure 18.15 – M à l’extérieur du fil. Figure 18.16 – M à l’intérieur du fil.
a) Solénoïde fini
Un solénoïde fini est une bobine consti-
tuée de l’enroulement régulier d’un fil
autour d’un cylindre. Lorsque le fil a en-
touré une fois le cylindre, il forme une I n, I I
spire, lorsqu’il entoure N fois le cylindre,
il forme N spires. Les spires ainsi consti- z
2a
tuées sont jointives.
Le solénoïde fini est caractérisé par le
nombre n de spires par unité de longueur
bobinées, son rayon a et par sa longueur ℓ
ℓ, n se déduit du nombre total de spires Figure 18.17 – Solénoïde fini.
N
N et ℓ : n = .
ℓ
Une telle distribution de courant permet de créer un champ magnétique intense à l’intérieur
du cylindre et très faible en dehors.
575
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
Programme (python)
from pylab import *
from scipy.integrate import odeint
from mpl_toolkits.mplot3d import Axes3D
NP,NS,R,H=2100,10,1,4
theta=linspace(0*NS, 2*pi*NS,NP)
#P=array([theta/2/pi*H/NS,R*sin(theta),R*cos(theta)]).T
# solenoide
P=array([int32(theta/2/pi)*H/NS,R*sin(theta),R*cos(theta)]).T
# NS spires
#dP=diff(P,axis=0);P=P[:-1]
dP=diff(P,axis=0)*[0,1,1];P=P[:-1]
ax=axes(projection=’3d’);axis(’off’)
ligne= odeint(ldc,[0,0.6,0.6],linspace(0,30*H,1000))
ax.plot(*ligne.T,color=’grey’)
ligne= odeint(ldc,[0,-.5,-0.5],linspace(0,30*H,1000))
ax.plot(*ligne.T,color=’grey’)
[ax.plot(*((P[:NP/NS]*[0,1,1]+[i*H/NS,0,0])).T,lw=2,color=’black’)
for i in range(NS)]
show()
Figure 18.18 – Simulation des lignes de Figure 18.19 – Simulation des lignes de
champ magnétique créées par dix spires champ magnétique pour un solénoïde
juxtaposées. hélicoïdal de 10 spires.
576
C ALCULS DE CHAMPS MAGNÉTOSTATIQUES À L’AIDE DU THÉORÈME D ’A MPÈRE
Pour calculer le champ magnétique créé loin de extrémités de la bobine, on modélise celle-ci
comme un solénoïde infini, on néglige ainsi les effets de bords.
Le solénoïde infini est un dispositif idéalisé qui présente des propriétés de symétries intéres-
santes, on admet qu’il impose un champ magnétique nul à l’extérieur :
#– #–
B ext = 0
#– #–
B ext = 0 . I
∞ ∞
Un solénoïde infini par- 2a
couru par un courant I z
crée un champ magné-
tique nul à l’extérieur de #– #–
celui-ci. B ext = 0
Figure 18.20 – Solénoïde infini.
Pour repérer les points dans l’espace, on adopte un repérage cylindrique d’axe (Oz).
#–
B (M) = B (M) u#–z .
577
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
4 3
(II)
4 3
r4,(I) r1,(I) (I) 1 2
2a 1 2 z
Le premier contour (I) est entièrement situé dans un plan contenant l’axe (Oz), entre les
rayons r1,(I) et r4,(I) .
On applique successivement le théorème d’Ampère sur les deux contours. Le courant enlacé
par le contour (I) est nul : ˛
#– # –
B · dOM = µ0 Ienlacé = 0,
(I)
donc : ! " ! "! "
B(r1,(I) ) z2,(I) − z1,(I) + 0 + B r4,(I) z1,(I) − z2,(I) = 0.
On en déduit que le champ magnétique est uniforme à l’intérieur du solénoïde infini.
#– ! " #– ! " #–
B r1,(I) = B r4,(I) = B int .
Le second contour (II) est situé dans le même plan. Il a un côté situé à l’extérieur du so-
lénoïde et un autre à l’intérieur. De longueur z2,(II) − z1,(II) , il enlace un courant d’intensité
! "
n z2,(II) − z1,(II) I :
! "
˛
#– # –
B · dOM = µ0 Ienlacé = n z2,(II) − z1,(II) I,
(II)
#– #–
donc, avec B ext = 0 :
! " ! " ! "
Bint z2,(II) − z1,(II) + 0 + Bext z1,(II) − z2,(II) = µ0 nI z2,(II) − z1,(II) .
578
C ALCULS DE CHAMPS MAGNÉTOSTATIQUES À L’AIDE DU THÉORÈME D ’A MPÈRE
Ainsi :
Bint = µ0 nI.
Un solénoïde infini possédant n spires par unité de longueur, parcouru par le courant
#– #–
d’intensité I, crée un champ nul à l’extérieur, B ext = 0 , et un champ uniforme à l’inté-
rieur :
#–
B int = µ0 nI u#–z ,
dont le sens est déduit du sens du courant par application de la règle de la main droite.
Le plan qui contient l’axe (Oz) et passe par le point M est plan de symétrie pour la distribution
de courants. Or le champ magnétique en un point d’un plan de symétrie de la distribution est
perpendiculaire à ce plan. On en déduit :
#–
B (M) = B (M) u#–
θ.
B (M) = B (r, z) .
579
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
z
Γ2 M2
Γ2
Γ1
Γ1 M1 M1 M2
B R + au#–
z
r u#–z
z u#–θ
R
M u#–r
θ
Figure 18.23 – Contour
Figure 18.24 – Coupe perpendiculaire à
d’Ampère dans le cas de la bobine
(Oz) de la bobine torique.
torique.
La circulation du champ magnétique sur le contour Γ1 est :
˛ ˛
#– # –
θ · rdθ uθ .
B (r, z) u#–
B · dOM = #–
Γ1 Γ1
Attendu que B (r, z) et r sont constants sur tout le contour, la circulation devient :
˛
B (r, z) r dθ = B (r, z) 2π r.
Γ1
#– NI #–
B (r) = µ0 uθ .
2π r
Le second contour Γ2 , représenté sur la figure 18.24, est le cercle passant par un point M2
situé à l’extérieur de la bobine torique.
Cette fois-ci le courant enlacé est nul. Même si M est situé dans un plan qui passe par le
tore, la somme des courants enlacés est nul, puisque dans ce cas le courant d’une spire passe
580
FORCE DE L APLACE EXERCÉE SUR DES CONDUCTEURS PARCOURUS PAR DES COURANTS
une fois positivement et une fois négativement à travers le disque qui s’appuie sur le contour
d’intégration du théorème d’Ampère :
˛
#– # –
B · dOM = µ0 Ienlacé d’où B (r, z) 2π r = 0.
Γ2
581
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
#– dτ
δ F Laplace
#–
dS
On en déduit : M #–
R ȷ
#– #–
ȷ ∧ B dτ
d F Laplace = #– #–
B
#– #– #–
= I dℓ ∧ B . dℓ
Figure 18.26 – Force de Laplace sur
un élément dℓ de fil.
#–
δ F Laplace
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• équations de Maxwell-Ampère et de Maxwell-Thomson
• conservation du flux magnétique
• théorème d’Ampère
• forces de Laplace
SAVOIR-FAIRE
• énoncer les équations de Maxwell-Thomson et de Maxwell-Ampère, les particulariser
dans le cas d’un régime stationnaire
• exploiter la conservation du flux magnétique et ses conséquences sur les lignes de champ
magnétique
• énoncer et appliquer le théorème d’Ampère
• établir l’expression du champ magnétique créé par un fil infini, un fil épais et infini, un
solénoïde infini en admettant que le champ à l’extérieur est nul, une bobine torique
• exprimer les forces de Laplace s’exerçant sur un conducteur filiforme, sur une distribu-
tion volumique de courant
MOTS-CLÉS
• théorème d’Ampère • bobine torique
• solénoïde • force de Laplace
582
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
Préciser celles qui peuvent correspondre aux lignes de champ d’un champ magnétique. Si
oui, proposer une distribution pouvant les avoir engendrées.
18.4 Tracé de lignes de champ magnétique (⋆ )
Tracer l’allure des lignes du champ magnétiques dans un plan perpendiculaire au(x) fil(s)
dans les situations suivantes :
1. deux fils parallèles distants de d et parcourus par des courants de même intensité et de
même sens ;
583
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
Exercices
2. deux fils parallèles distants de d et parcourus par des courants de même intensité et de sens
opposé ;
3. trois fils parallèles aux sommets d’un triangle équilatéral et parcourus par des courants de
même intensité et de même sens ;
4. la superposition d’un fil parcouru par un courant d’intensité I et d’un champ magnétique
uniforme perpendiculaire au fil.
APPROFONDIR
584
A PPROFONDIR
Exercices
1. a. Par analyse des invariances de la distri- u#–
θ
bution de courant, déterminer la dépendance du
#–
champ B en coordonnées cylindriques (r, θ , z), b r u#–r
pour un point P quelconque de l’espace. P
b. Par analyse des symétries de la distribution O u#–z
#–
de courant, déterminer la direction du champ B #–
J
dans la base cylindrique (u#–r , u#– #–
θ , uz ) pour un point
P quelconque de l’espace.
#–
2. a. Déterminer le vecteur champ magnétique B créé par ce courant en un point P exté-
rieur au cylindre, situé à la distance r de Oz.
b. Même question lorsque P est à l’intérieur du cylindre.
c. Donner une expression vectorielle intrinsèque (indépendante du système de coordon-
nées) du vecteur champ calculé dans la question précédente.
585
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
Exercices
1. Tout plan méridien du bobinage c’est-à-dire tout plan contant l’axe de révolution Oy est :
2. Il en résulte que les lignes de champ du champ magnétique passant par un point quelconque
M situé à l’intérieur de la bobine sont :
3. Calculer la norme du champ magnétique qui règne en un point M(x, y) quelconque du plan
xOy à l’intérieur du tore.
µ nI µ0 nI
A) B = 50 B) B =
2 π x2 + y2 2π x
µ0 nI µ nIx
C) B = D) B = 50
2π y 2 π x2 + y2
586
A PPROFONDIR
Exercices
4. Calculer le flux Φ du champ magnétique à travers la surface d’une spire dont la normale
est orientée dans le sens du champ.
µ0 nIa 2R + a µ0 nIa R + a
A) Φ = ln B) Φ = ln
2π 2R − a 2π R−a
µ0 nIa R + 2a µ0 nIa R
C) Φ = ln D) Φ = ln
2π 2R − 2a 2π a
5. On désigne respectivement par Bmin et Bmax les valeurs minimum et maximum du champ
magnétique à l’intérieur de la bobine. Calculer la valeur numérique du rapport a/R pour une
variation relative du champ de 10% :
a a
A) = 0, 100 B) = 0, 050
R R
a a
C) = 0, 075 D) = 0, 200
R R
587
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
Exercices
1. (a) r < R1
2. (b) R1 < r < R2
3. (c) R2 < r < R3
a. Vérifier que le champ magnétique est continu en r = R1 et en r = R2 .
b. Tracer le graphe de B(r).
18.13 Champ magnétique au voisinage de l’axe d’une spire (d’après Mines) (⋆⋆)
On donne une spire circulaire de rayon R, de centre O, d’axe Oz. Cette spire est parcourue
par un courant électrique d’intensité I constante.
#–
1. a. Montrer par des arguments de symétrie que, sur l’axe, le champ magnétostatique B
#–
est porté par l’axe et prend la forme de B = B(z)u#– où u#– est un vecteur unitaire porté par
z z
l’axe Oz.
b. Comparer B(z) et B(−z).
c. Le champ magnétique en un point M de coordonnée z sur l’axe (Oz) s’écrit sous la
µ0 I R2 z
forme B (z) = . Écrire B(z) sous la forme B0 f (u) où u = , identifier B0 et
2 (R2 + z2 )3/2 R
f (u).
d. Tracer l’allure du graphe de la fonction B(z).
2. On s’intéresse maintenant au champ magnétostatique au voisinage de l’axe. On calcule
donc le champ en un point M défini par des coordonnées cylindriques (r, θ , z).
#–
a. Montrer par des arguments de symétrie très précis, qu’en M, le champ B n’a pas de
composante orthoradiale Bθ .
#–
b. Montrer que la norme de B ne dépend que de r et z.
#–
c. Que peut on dire du flux de B à travers une surface fermée ?
#–
d. Montrer que la circulation de B au voisinage de l’axe est conservative.
#–
e. Calculer le flux de B à travers une surface fermée cylindrique d’axe Oz dont les bases
r dBz (z, 0)
sont des disques de rayon r petit et de cotes z et z + dz. En déduire : Br (r, z) = − .
2 dz
Calculer l’expression de Br (r, z).
f. Calculer de même la circulation du champ magnétique le long du petit rectangle de
sommets M(r, z), P(r, z + dz), Q(r + dr, z + dz) et R(r + dr, z), en supposant r petit et dr et dz
∂ Bz ∂ Br r 2 d 2 Bz
encore plus petits. En déduire = , puis Bz (r, z) = Bz (0, z) − (0, z).
∂r ∂r 4 dz2
g. On se place au voisinage du centre O d’une spire de rayon R. De combien peut-on
s’écarter dans le plan de la spire pour que la composante axiale du champ magnétique diffère
du champ B0 au centre de moins de 1% ?
& '& '−7/2
d2 B 3B0 z2 z2
On donne : 2 (z) = − 2 1 − 4 2 1+ 2 .
dz R R R
588
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
1. Tout plan passant par M et contenant le fil est un plan de symétrie : le champ magnétique
est perpendiculaire à ce plan. En coordonnées cylindriques d’axe le fil, le champ magnétique
est donc orthoradial.
On pourrait également dire que tout plan passant par M et perpendiculaire au fil est plan d’an-
tisymétrie : le champ magnétique appartient à ce plan. L’information est cependant moindre
que la précédente, on retiendra qu’il est préférable de chercher les plans de symétrie quand
on veut déterminer la direction d’un champ magnétique.
2. La réponse et les arguments sont les mêmes qu’à la question précédente.
3. Tout plan passant par M et perpendiculaire au fil est un plan d’antisymétrie : le champ ma-
gnétique appartient à ce plan. En coordonnées cylindriques d’axe le fil, le champ magnétique
n’aura donc pas de composante axiale.
Pour un point M contenu dans le plan défini par les deux fils, on peut ajouter que ce plan est
plan de symétrie des sources. Le champ magnétique est donc perpendiculaire à ce plan. En
coordonnées cylindriques d’axe parallèle aux fils, le champ magnétique est donc orthoradial.
L’étude des cas particuliers donne :
a. Si I1 = I2 alors le plan médiateur des deux fils est un plan de symétrie.
b. Si I1 = −I2 alors le plan médiateur des deux fils est un plan d’antisymétrie.
4. Tout plan passant par M et contenant l’axe ∆ est un plan d’antisymétrie : le champ magné-
tique appartient à ce plan. En coordonnées cylindriques d’axe ∆, le champ magnétique n’aura
donc pas de composante orthoradiale.
Le plan perpendiculaire à ∆ passant par le centre de la sphère est un plan de symétrie : le
champ magnétique en un point M de ce plan est donc perpendiculaire à ce plan. En coor-
données cylindriques d’axe parallèle aux fils, le champ magnétique sera dirigé selon l’axe
∆.
589
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
Exercices
Corrigés
par une nappe de courants, au champ magnétique créé par un fil, à un champ magnétique
uniforme et au champ magnétique créé par quatre fils.
Pour les cas (d) et (f), il suffit de calculer le flux à travers une sphère dont le centre est celui
des lignes de champ pour se convaincre que le flux n’est pas nul donc ces lignes de champ ne
sont pas celles d’un champ magnétique.
1 2
3 4
590
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
3. D’un point de vue magnétique, l’interaction est de même nature qu’à la question 1 à savoir
attractive. Il faut cependant tenir compte de l’interaction électrique qui est répulsive. On ne
peut pas conclure sur la nature de la résultante des interactions à partir des seules informa-
tions fournies car il faudrait pouvoir comparer les intensités des deux forces magnétique et
électrique.
4. D’un point de vue magnétique, l’interaction est de même nature qu’à la question 2 à savoir
répulsive. Il faut comme à la question précédente tenir compte de l’interaction électrique qui
est répulsive. On a donc une interaction globale répulsive.
5. On retrouve une situation analogue à celle de la question 2 car le sens du courant est
opposé au mouvement des électrons.
6. On retrouve une situation analogue à celle de la question 1 car le sens du courant est
opposé au mouvement des électrons.
1. Le système est invariant par translation selon les axes (Ox) et (Oy) : le champ magnétique
n’est donc fonction que de z.
Il n’y a pas d’invariance par rotation.
2. Tout plan parallèle au plan (xOz) est plan de symétrie des sources. En tout point, le champ
#–
magnétique est donc perpendiculaire à ces plans : il est dirigé selon (Oy) soit B (M) =
#–
By (z)uy .
Le plan (xOy) est également un plan de symétrie ; les champs magnétiques en un point d’al-
#– #–
titude z et en un point d’altitude −z vérifient : B (z) = − B(−z) soit By (z) = −By (−z).
3. On se place en z > 0. On applique le théorème d’Ampère sur le contour orienté représenté
sur
´ la figure ci-dessous.
#– #– #–
B d l = By (z)l − By (−z)l = 2By (z)l et d’après le théorème d’Ampère : contour B ·
´
contour ·
#–
d l = µ0 Ienlacé dont le calcul donne :
⎧ ⎧
e ⎪ e
⎨ µ0 j2zl si 0 < z < , ⎨ µ0 jz si |z| < ,
µ0 Ienlacé = 2 ⇒ By (z) = 2
⎩ µ0 jel e ⎪ µ je e
si z " . ⎩ signe(z) 0 si |z| " .
2 2 2
z
B
l µ0 je/2
#–
B (z) −e/2
z
e/2
y
− µ0 je/2
#–
B (−z)
591
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
Exercices
Corrigés
M1 M1
M1 #–
ȷ
M1 M2
M2 z
M2 #–
ȷ
M2
Premier cas, le contour est entièrement à l’intérieur du solénoïde : Ienlacé = 0, donc B(M1 ) =
B(M2 ). Le champ magnétique est uniforme à l’intérieur du solénoïde et on le note Bi .
Deuxième cas, les deux points sont à l’extérieur : Ienlacé = − j(b − a)ℓ + j(b − a)ℓ = 0 donc
on a encore B(M1 ) = B(M2 ). Le champ magnétique est uniforme à l’extérieur du solénoïde
et on le note Be
Troisième cas, le point M1 est à une distance r de l’axe, dans la zone de courant : Ienlacé =
− j(r − a)ℓ, le signe «-» est dû au fait que #–
ȷ est dans le sens négatif sur le dessin par rapport
au sens d’orientation du contour. On a B(M1 ) = Bi + µ0 j(a − r).
Enfin quatrième cas, c’est M2 qui est dans la zone de courant : Ienlacé = − j(b − r)ℓ. On a
Be = B(M2 ) − µ0 j(b − r).
Il subsiste donc deux inconnues Be et Bi . On utilise une propriété admise pour le solénoïde
infini : le champ extérieur Be est nul(Une autre méthode serait de calculer le champ sur l’axe
par empilement de spires). On trouve alors :
#– #–
Be = 0, B i = µ0 j(b − a)u#–z, B = µ0 j(r − a)u#–z pour a ≥ r ≥ b.
592
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
18.8 Distributions cylindriques
#–
1. a. La distribution de courant est invariante par rotation d’axe Oz, donc B est indépen-
#–
dant de θ . La distribution est invariante par translation selon Oz donc B est indépendant de
#–
z. Le champ B ne dépend que de r.
#–
b. Le plan contenant P et l’axe Oz est plan de symétrie de la distribution ; le champ B est
#– # –
donc perpendiculaire à ce plan et B est suivant uθ .
#–
2. a. Étant donnée la forme de B , on choisit comme contour d’Ampère des cercles de
#–
rayon r et d’axe Oz. Le vecteur déplacement élémentaire sur un cercle est dℓ = dℓu#– θ . La
#–
circulation de B sur ce contour fermé s’écrit :
˛ ˛ ˛
#– #–
C= B P · dℓP = B(r)u#– #–
θ · dℓuθ = B(r)dℓ = 2π rB(r).
C C C
Pour un point P extérieur au cylindre, le courant enlacé est celui qui parcourt le fil, donc
#– #–
c’est le flux de J à travers le disque de rayon R. D’autre part J est dans le sens positif par
2
rapport au contour orienté suivant u#– θ , donc Ienlacé = π R J. Le théorème d’ Ampère entraîne :
#– 2 #–
2π rB = µ0 π R J ⇒ B = µ0 JR
2
2r uθ .
b. Dans le cas où r < R seule la fraction du courant qui passe à travers le contour est
à prendre en compte donc Ienlacé = π r2 J. Le théorème d’Ampère entraîne 2π rB = µ0 π r2 J
#–
donc B = µ0 Jr2 u#–
θ.
#– #–
c. Avec #–r = ru#–r et J = J u#–z , on calcule J ∧ #– r ce qui donne Jru#–
θ . Le résultat précédent
#– µ 0 #– #–
peut donc s’écrire B = J ∧ r.
2
3. Les symétries et invariances sont les mêmes que dans les
questions précédentes. Le circulation sur un cercle fermé est
donc C = 2π rB.
b1
a. Pour la zone r < b2 , aucun courant ne traverse le contour,
#– #–
donc Ienlacé = 0 et B = 0 . b2
b. Pour la zone intermédiaire, on a grisé sur la figure la sur- O
r
face concernée pour le calcul de Ienlacé .
#–
Le flux de J est Ienlacé = J π (r2 − b22). Le théorème d’Ampère #–
J
& 2'
#– µ 0 J b
entraîne 2π rB = µ0 J π (r2 − b22 ) donc B = r − 2 u#– θ.
2 r
#–
4. On va superposer le champ magnétique B 1 créé par un cylindre d’axe O1 z, de rayon b1
#– #–
et de densité de courant J avec celui B 2 créé par un cylindre d’axe O2 z, de rayon b2 et de
#–
densité de courant − J . La superposition des densités de courant donne bien la distribution
proposée.
Un point P intérieur à la cavité est intérieur aux deux cylindres précédents. On utilise le
résultat intrinsèque déterminé à la question 2.c).
#– µ0 #– # – #– µ0 # – # – #– µ0 #– # – # –
B1 = J ∧ O1 P et B 2 = (−J) ∧ O2 P ⇒ B = J ∧ (O1 P − O2 P)
2 2 2
#– µ0 #– # –
On obtient un champ uniforme B = J ∧ O1 O2 .
2
593
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
Exercices
Corrigés
#–
B (P)
S S′ z
#–
B′ (P)
#– #–
Par superposition, B (P) + B′ (P) = µ0 nI u#–z . On en déduit, en projetant cette relation sur Oz :
1
Bz (P) = µ0 nI.
2
2. a. A l’intérieur du solénoïde, celui-ci apparaît comme infini, les lignes de champ sont
donc parallèles à l’axe Oz.
b. On considère la surface fermée constituée des cercles de rayon x et y (perpendiculaires
#–
à Oz) et du tube de champ qui s’appuie sur ces deux cercles. Le flux de B à travers cette
1 √
surface est nul d’où − µ0 nI π x2 + 0 + µ0 nI π y2 = 0 donc y = 2x.
2
594
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
On choisit un contour d’Ampère constitué de por- 4
tions de lignes de champ parallèles à l’axe (Oz) de 3
longueur h. #– M a
ȷ 1 2 z
Le champ à l’extérieur d’un solénoïde est nul, on en
déduit ici que le champ en M situé à une distance
r > a de l’axe est nul.
Pour un point M interne à la distribution, on applique le théorème d’Ampère sur le contour
(1, 2, 3, 4) : ˛ ˆ a
#–
B · dℓ = µ0 Ienlac = µ0 ρ0 ω0 rdrh,
r
2 2
a −r #– a2 − r 2 # –
donc B (r) h = µ0 ρ0 ω0 h puis B (M) = µ0 ρ0 ω0 uθ .
2 2
1. Les réponses (A) et (C) sont justes, les deux autres sont fausses.
#–
2. Puisque le champ B est perpendiculaire aux plans de symétrie de la distribution de courant,
il est orthoradial. Seule la réponse (A) est juste.
3. D’autre part, la distribution de courant est invariante par rotation d’axe Oy, donc le champ
B ne dépend que de la distance à l’axe que l’on note r et de y. D’après ce qui précède, on
choisit comme contour pour calculer la circulation des cercles de rayons r et d’axe Oy orienté
dans le sens trigonométrique (positif par rapport à l’orientation de Oy). La circulation sur ces
#–
contours, auxquels B est tangent et le long desquels il a une norme constante est C = 2π rB.
Dans le cas d’un point M du plan xOy d’abscisse x, on a r = x. Le courant enlacé par un cercle
intérieur au tore est celui des N spires (coté vertical à la distance R − a de Oy). Le courant
circule selon Oy donc dans le sens positif par rapport à l’orientation du contour. On a donc
µ0 nI µ0 nI
Ienlacé = nI et le théorème d’Ampère s’écrit 2π rB = µ0 nI donc B = = . La réponse
2π r 2π x
(B) est correcte.
4. Le flux du champ magnétique à travers la surface d’une spire est le même pout toutes les
spires que pour celui du plan xOy, il s’écrit :
y=a/2 x=R+a/2
#– #– µ0 nI dxdy µ0 nIa 2R + a
ˆ ˆ ˆ ˆ
Φ= B · dS = = ln .
2π y=−a/2 x=R−a/2 x 2π 2R − a
595
CHAPITRE 18 – É LECTROMAGNÉTISME EN RÉGIME STATIQUE : LE CHAMP MAGNÉTIQUE
Exercices
Corrigés
1. La surface S s’appuyant sur le contour fermé orienté est elle-même orientée par rapport à
#–
l’orientation du contour, selon la règle de la main droite. La circulation du champ B sur le
#–
contour C est égal au flux du vecteur densité de courant j à travers la surface S multiplié par
µ0 .
2. a. Le plan contenant le point M et l’axe Oz est plan de symétrie de la distribution de
#–
courant donc le champ B (M) est orthogonal à ce plan : il est orthoradial.
b. La distribution de courant est invariante par translation selon Oz et par rotation d’axe
#–
Oz donc B ne dépend que de r.
c. Les lignes de champ sont donc des cercles d’axe Oz.
3. a. On calcule la circulation du champ le long d’un cercle d’axe Oz et de rayon r orienté
dans le sens positif par rapport à Oz, c’est-à-dire suivant u#–θ . Avec ce qui précède, il vient :
˛
#–
θ = 2π rB(r).
B (M) · dℓu#–
cercle
Si r > R3 , le courant enlacé par le contour est nul car égal à I − I. Le théorème d’Ampère
donne alors 2π rB(r) = µ0 Ienlacé = 0 et donc B = 0.
b. L’intérêt d’un câble coaxial par rapport à un câble normal est la nullité du champ à
l’extérieur donc pas de parasites induits sur le reste du circuit.
4. L’intensité est le flux du vecteur densité de courant à travers la section du conducteur. Pour
r < R1 , on a en norme I = j1 π R21 et pour R2 < r < R3 , toujours en norme I = j2 π (R23 − R22 )
I #– #– I
soit avec les orientations : #– ȷ1 = uz et ȷ 2 = − u#–z .
π R1
2 π (R3 − R22)
2
5. Comme précédemment, on prend comme contour des cercles de rayon r et d’axe Oz, orien-
#–
tés dans le sens positif par rapport à Oz, c’est-à-dire suivant u#– θ . La circulation de B sur ces
contours est 2π rB.
#– #–
On doit maintenant calculer le flux de j 1 et j 2 à travers la surface du contour :
µ0 j1 r
• (a) r > R1 , Ienlacé = j1 π r2 soit B = .
2
µ0 j1 R21
• (b) R1 < r < R2 , Ienlacé = j1 π R21 soit B = .
2r
µ0 j1 R21 µ0 j2 (r2 − R22 )
• (c) R2 < r < R3 , Ienlacé = j1 π R21 − j2 π (r2 − R22) soit B = − .
2r 2r
B
6. La vérification de la continuité est immédiate.
7. La courbe B(r) est tracée sur la figure ci-contre.
r
R1 R2 R3
1. a. Tous les plans qui contiennent l’axe Oz sont plans d’antisymétrie de la distribution
de courant. Le champ magnétique appartenant à tous ces plans, il est porté par u#–z . Il prend
#–
dont la forme : B (M) = B(z)u#–z .
596
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
b. Le plan de la spire est plan de symétrie de la distribution de courant, c’est donc un plan
#– #–
d’antisymétrie pour le champ magnétique : B (−z) = B(z) donc B(−z) = B(z).
µ0 I R2 µ0 I
c. B(z) = peut être mis sous la forme B(z) = B0 f (u) avec B0 = B(0) =
2 (R2 + z2 )3/2 2R
et f (u) = (1 + u2)−3/2 avec u = z/R.
d. Le graphe ci-dessous représente l’évolution de la valeur du champ magnétique le long
de l’axe (Oz).
B (z)
∂ Br ∂ Bz
Un développement limité au premier ordre en drdz donne : = . En utilisant le résultat
∂z ∂r
de la question précédente et en intégrant la relation obtenue entre r = 0 et r, on en déduit :
r 2 d2 B
Bz (r, z) = B(0, z) − (0, z).
4 dz2
g. En utilisant les résultats précédents et les données de l’énoncé,
& on peut
' exprimer le
3r2
champ magnétique dans le plan de la spire (z = 0) : Bz (r, 0) = B0 1 + 2 . On cherche r
4R
Bz (r, 0) − B0 0, 2
tel que ≤ 10−2 , on obtient : r ≤ √ R = 0, 115R.
B0 3
597
19
Les chapitres précédents étudient les propriétés électromagnétiques d’un milieu dans lequel
existent des charges et des courants permanents. Cela signifie qu’en chaque point de l’espace
du milieu considéré, les distributions de charge et de courant sont indépendantes du temps.
Dans ce cas, le champ électrique est uniquement dû à la répartition des charges immobiles
dans le référentiel d’étude R et le champ magnétique, à celle des courants évalués dans R.
Ce chapitre aborde l’étude plus générale des régimes variables, pour lesquels les grandeurs
électromagnétiques évoluent dans le temps. Ces
! #– #–" régimes révèlent, en plus du lien de cause à
effet entre le champ électromagnétique E , B et les champs (ρ , #– ȷ ), une influence mutuelle
entre le champ électrique et le champ magnétique.
L’élaboration de cette théorie de l’électromagnétisme s’est échelonnée sur plusieurs siècles
avec des approches indépendantes des propriétés électromagnétiques. La théorie développée
par James Clerc Maxwell au XIXe siècle unifie toutes le théories antérieures en un ensemble
cohérent qui repose sur système d’équations encore utilisées aujourd’hui.
D’autre part, les régimes variables révèlent les phénomènes nouveaux suivants :
• en présence d’un champ magnétique non permanent, l’expérience montre que la circulation
du champ électrique le long d’un contour fermé n’est pas nécessairement nulle. Le carac-
# – #– #–
tère conservatif de la circulation du champ électrique, contenu dans l’équation rot E = 0 ,
est donc mis en défaut.
Ainsi, en présence de champ magnétique dépendant du temps, il est possible d’observer
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
#– ρ (P,t)
div E (P,t) = .
ε0
V #–
dSext (M)
M
P dτ (P)
S
ρ (P,t)
˚ ˚
#–
div E (P,t) dτ (P) = dτ (P) ,
P∈V P∈V ε0
q (t)
"
#– #–
E (M,t) · dSext (M) = .
M∈S ε0
600
L ES ÉQUATIONS DE M AXWELL EN RÉGIME VARIABLE
#–
div B (P,t) = 0.
On passe à la forme intégrée en intégrant l’équation locale sur un volume V immobile, puis
en utilisant le théorème d’Ostrogradski :
V #–
dSext (M)
M
P dτ (P)
S
˚ "
#– #– #–
div B (P,t)dτ (P) = 0 ⇒ B (M,t) · dSext (M) = 0.
P∈V M∈S
"
#– #–
! Ne pas confondre le flux magnétique à travers une surface fermée B · dSext , qui est nul,
¨ S
#– #–
et le flux à travers une surface quelconque ϕ = B · dS, qui n’est a priori pas nul.
S
#–
Attendu que B est à flux conservatif, à un instant t donné, le flux ϕ (t) du champ magnétique à
travers une section quelconque d’un tube de champ est indépendant de la section considérée,
mais peut éventuellement dépendre du temps.
#–
# – #– ∂ B (P,t)
rot E (P,t) = − .
∂t
601
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
On passe à la forme intégrée en intégrant l’équation locale sur une surface S immobile :
#–
dS (P)
S /C P
#–
dℓ (M)
C M
Figure 19.3 – Surface S qui s’appuie sur le contour C et théorème de Stokes.
#–
∂ B (P,t) #–
¨ ¨
# – #– #–
rot E (P,t) · dS (P) = − · dS (P) ,
P∈S P∈S ∂t
qui devient, avec le théorème de Stokes, en notant C le contour sur lequel s’appuie la surface
S , et en intervertissant les opérateurs dérivée temporelle et intégration spatiale :
d
˛ ¨
#– #– #– #–
E (M,t) · dℓ (M) = − B (P,t) · dS (P) .
M∈C dt P∈S /C
Remarques
#–
∂ B #– d
¨ ¨
#– #–
• · dS = B · dS car, à l’intérieur de le première intégrale, le champ
S ∂ t dt S
#–
magnétique B dépend a priori de l’espace et du temps, donc de deux variables ; mais
après intégration, le flux magnétique ne dépend plus que du temps, dans la seconde
intégrale, d’où les d droits.
• La forme intégrée de l’équation de Maxwell-Faraday est la loi de Faraday. Ce point
est approfondi dans le chapitre suivant.
( #– )
∂ρ ∂ ! ! #–"" ∂E
div #–
ȷ+ =0 ⇒ div #–
ȷ+ div ε0 E = 0 ⇒ div ȷ + ε0
#– = 0.
∂t ∂t ∂t
#–
∂E
En régime variable, le vecteur dont la divergence est nulle n’est plus #– ȷ + ε0
ȷ , mais #– .
∂t
L’étude mathématique des opérateurs vectoriels montre qu’un champ vectoriel dont la diver-
gence est nulle peut s’identifier à un champ de rotationnel. Ainsi, la formulation de l’équation
602
L ES ÉQUATIONS DE M AXWELL EN RÉGIME VARIABLE
#–
# – #– ∂ E (P,t)
rot B (P,t) = µ0 ȷ (P,t) + ε0 µ0
#– .
∂t
L’équation de Maxwell-Ampère indique que les sources du champ magnétique sont les
courants volumiques et les champs électriques variables dans le temps.
#–
∂E
Le terme ε0 est nommé courant de déplacement et noté #–ȷD . Il s’agit toutefois d’un
∂t #–
double abus de langage : ȷD représente une densité volumique de courant ; il n’est de plus
associé à aucun déplacement de matière.
On passe à la forme intégrée, qui constitue le théorème d’Ampère, en intégrant l’équation
locale sur une surface S immobile :
#–
dS (P)
S /C P
#–
dℓ (M)
C M
Figure 19.4 – Surface S qui s’appuie sur le contour C et théorème de Stokes.
#–
∂ E (P,t) #–
¨ ¨ ¨
# – #– #– #–
rot B (P,t) · dS (P) = µ0 ȷ (P,t) · dS (P) + ε0 µ0
#– · dS (P) ,
P∈S P∈S P∈S ∂t
qui devient, avec le théorème de Stokes, en notant C le contour sur lequel s’appuie la surface
S , en reconnaissant l’intensité du courant qui traverse la surface S , c’est-à-dire qui est
enlacé par le contour C , et en intervertissant les opérateurs dérivée temporelle et intégration
spatiale :
d
˛ ¨
#– #– #– #–
B (M,t) · dℓ(M) = µ0 IC (t) + ε0 µ0 E (P,t) · dS (P) .
M∈C dt P∈S /C
1.6 Synthèse
L’ensemble des postulats de l’électromagnétisme est donc contenu dans le système des quatre
équations suivantes :
603
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
#– ρ #–
div E = (Maxwell-Gauss) div B = 0 (Maxwell-Thomson)
ε0
#– #–
# – #– ∂B # – #– ∂E
rot E = − (Maxwell-Faraday) rot B = µ0 #–
ȷ + ε0 µ0 (Maxwell-Ampère)
∂t ∂t
∂ ! #–"
div #–
ȷ+ ε0 div E = 0,
∂t
et d’après l’équation de Maxwell-Gauss :
∂ρ
div #–
ȷ+ = 0.
∂t
L’équation de conservation de la charge est donc contenue dans les équations de Maxwell. La
théorie électromagnétique de Maxwell ne permet ni l’apparition, ni la disparition de charges.
Remarque
On rencontre, en mécanique quantique, la création de paires de particules chargées,
l’une positive, l’autre négative. Mais lors de ces évènements, la charge totale est conser-
vée, conformément à l’équation de conservation de la charge.
2 Propriétés de symétrie
2.1 Application du principe de Curie
L’analyse des équations de Maxwell a montré qu’en régime variable, les sources de champ
électromagnétique ne sont plus uniquement les charges et les courants, mais qu’un champ
électrique variable peut-être source d’un champ magnétique (équation de Maxwell-Ampère)
et qu’un champ magnétique variable peut-être source d’un champ électrique (équation de
Maxwell-Faraday).
604
PROPRIÉTÉS DE SYMÉTRIE
Compte tenu de ces nouvelles propriétés, il n’est plus possible, comme en régime permanent,
de séparer les propriétés de symétrie du champ électrique de celles du champ magnétique car
elles sont corrélées.
Néanmoins, les conclusions obtenues en régime permanent se reconduisent en régime va-
riable à condition de prendre en compte les plans de symétrie ou d’antisymétrie
! #– #–" communs
à l’ensemble des deux répartitions de charges et de courants. Les couples E , B et (ρ , #– ȷ)
solutions des quatre équations de Maxwell, vérifient les propriétés de symétries suivantes :
2.2 Exemple
On considère l’exemple de la répartition de charge et de courant représentée sur la figure
suivante, définie par une densité volumique de charge nulle en tout point et une densité volu-
mique de courant uniforme #– ȷ (t) = j (t) e#–z , où e#–z est le vecteur directeur de l’axe de symétrie
de révolution du cylindre de longueur finie.
Πs
Ligne de champ de
#–
#–
ȷ E
#–
B (M,t)
Ligne de champ de
#– M
B
#–
Πa E (M,t)
Le plan Πa , orthogonal à l’axe du cylindre et passant par le centre du cylindre, est un plan
ȷ . Le plan Πs , contenant l’axe du cylindre, est un plan de symétrie de #–
d’antisymétrie de #– ȷ.
#–
Au point M appartenant à l’intersection de ces deux plans, le vecteur E (M,t), ainsi que la
ligne de champ électrique, appartient à Πs et est orthogonal à Πa en M ; quant au champ
605
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
#–
magnétique B (M,t), il appartient à Πa , ainsi que sa ligne de champ, et est orthogonal à Πs
en M.
La présence d’un champ électrique non nul s’explique par le fait qu’en régime variable, l’exis-
tence d’un champ magnétique variable créé par #– ȷ (t), s’accompagne de celle d’un champ
#–
# – #– ∂B
électrique comme le prévoit l’équation de Maxwell-Faraday rot E = − .
∂t
Le champ magnétique n’agit que sur les porteurs en mouvement. Le porteur qi , se déplaçant
#– #–
v i ∧ B et donc, un élément dτ ,
v i dans le référentiel R, subit la force f m, i = qi #–
à la vitesse #–
contenant δ N = ∑ ni dτ porteurs de charge mobiles, subit la force magnétique :
δ f m = ∑ ni qi #–
#– #– #–
v i dτ ∧ B = #–ȷ ∧ B.
606
É NERGIE CÉDÉE AUX PORTEURS DE CHARGE
δ P = ∑ Pi ni dτ = ∑ ni qi dτ E · #–
#–
v i.
δP #–
= #–
ȷ · E.
dτ
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• citer les équations de Maxwell
• citer la densité volumique de force électromagnétique
• citer la puissance électromagnétique volumique cédée aux porteurs de charge
SAVOIR-FAIRE
• établir les formes intégrées des équations de Maxwell
MOTS-CLÉS
• équation de Maxwell Faraday • puissance électromagné-
Gauss • équation de Maxwell tique volumique cédée
• équation de Maxwell Ampère aux porteurs de charge
Thomson • densité volumique de for-
• équation de Maxwell ce électromagnétique
607
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
Exercices
S’ENTRAÎNER
19.1 Supraconducteur (⋆ )
Un supraconducteur a, entre autres, les caractéris- y
tiques suivantes : sa résistivité tombe à zéro et il ex-
pulse partiellement tout champ magnétique. La loi #– #–
d’Ohm est alors remplacée par la loi de London : B0 B0
#–
#– B
rot #–
ȷ =− . x
µ0 ℓ 2 d d
On étudie une lame supraconductrice à faces paral- −
2 supra- 2
lèles illimitées, d’épaisseur d, plongée dans un champ
#– conducteur
magnétique extérieur uniforme et constant B 0 , paral-
lèle à ses faces.
#–
1. Par quel vecteur B est-il porté dans la plaque ? De quelle(s) variable(s) dépend-il ?
#–
2. Quelle est l’équation sur B dans la lame ? On utilisera la formule d’analyse vectorielle
# – ! # – #–" # – ! #–" #– #–
rot rot B = grad div B − ∆ B .
#–
3. Calculer B puis #– ȷ dans la lame supraconductrice (privilégier l’écriture de la solution
avec des fonctions trigonométriques hyperboliques). On se place à une échelle telle que tous
les courants sont volumique, le champ magnétique est alors continu à l’interface entre le
supraconducteur et le vide (cette propriété sera explicitée en physique des ondes).
4. Représenter l’allure des courbes représentatives du champ magnétique et de la densité
de courant selon que d ≫ ℓ ou non. Sur quelle distance le champ magnétique et le courant
sont-ils non nuls dans la plaque ?
608
S’ ENTRAÎNER
Exercices
19.3 Décharge d’une boule conductrice dans l’air (⋆⋆)
Une boule conductrice, de centre O et de rayon R, porte initialement la charge Q0 uniformé-
ment répartie en surface. Elle est abandonnée dans l’air supposé légèrement conducteur, de
conductivité γ . À l’instant t, la boule porte la charge Q(t).
#– #–
On cherche le champ électromagnétique ( E (M,t), B (M,t)) en un point M de l’espace repéré
par ses coordonnées sphériques de centre O.
#– #–
1. Déterminer B (M,t) et E (M,t) à l’extérieur de la boule.
2. Établir l’équation différentielle vérifiée par Q(t). La résoudre. Commenter.
3. Calculer de deux façons différentes l’énergie totale dissipée dans le milieu. Commenter.
609
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
Exercices
APPROFONDIR
Exercices
7. Établir l’expression de σ2 (t).
8. Calculer la résistance électrique R vue entre les deux sphères S1 et S2 .
sphères métalliques
chargées positivement
I
disque en plastique
611
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
19.1 Supraconducteur
#– #– #–
1. On cherche B au point M. Le champ extérieur B 0 , source du champ B dans la plaque
#– #–
est orthogonal au plan Mxz. C’est un plan de symétrie. Donc B lui est orthogonal : B (M) =
#–
B(M)uy .
Invariance par translation suivant y et z : B(M) = B(x).
#–
Finalement : B = B(x)u#–y .
#– #–
2. Pour trouver l’équation sur B , il faut prendre le rot de l’équation de Maxwell-Ampère :
#–
# – ! # – #–" # – #– ∂ E
rot rot B = rot( µ0 #–
ȷ ) + ε0 µ0 rot .
∂t
#–
∂E
En régime stationnaire, = 0. Donc :
∂t
( #– ) #–
# – ! #–" #– #– # – #– B #– #– B
grad div B − ∆ B = µ0 rot ȷ = µ0 − ⇒ ∆ B = 2.
0 12 3 µ0 ℓ 2 ℓ
0
d2 B B(x)
3. On projette sur y pour obtenir l’équation différentielle sur B(x) : 2 − 2 = 0, dont la
#x$ #x$ dx ℓ
solution est B(x) = α cosh + β sinh .
ℓ ℓ
#–
Attendu que B est continu à l’interface :
⎧ & ' ⎧ & ' & '
⎪ d ⎪ d d
⎪
⎨ B − = B0 ⎪
⎨ α cosh − + β sinh − = B0
2 2ℓ 2ℓ
& ' ⇒ & ' & '
⎪
⎪ d ⎪
⎪ d d
⎩ B = B0 ⎩ α cosh + β sinh = B0
2 2ℓ 2ℓ
B0
Comme cosh (a) = cosh (−a) et sinh (a) = − sinh (−a) : α = & ' et β = 0. Ainsi :
d
cosh
#x$ 2ℓ
cosh
& ℓ '.
#– #–
B = B0
d
cosh
2ℓ
1 # – #–
Quant à #–
ȷ , avec l’équation de Maxwell-Ampère en régime stationnaire : #–
ȷ = rot B , qu’on
µ0
612
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
développe en coordonnées cartésiennes :
⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞
∂ 0 0
⎜ ∂x ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ #x$
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ sinh
1 ⎜ ∂ ⎟ ⎜ 1 ⎜ ⎟
#–
ȷ = ⎜ ⎟ ∧ ⎜ B(x) ⎟
⎟= ⎜ 0 ⎟ = B0 & ℓ ' u#–z .
µ0 ⎜
⎜ ∂y ⎟ ⎜
⎟ ⎝ ⎟ µ0 ⎜
⎜
⎟ µ0 ℓ
⎟ d
⎝ ⎠ ⎠ ⎝ dB ⎠ cosh
∂ 2ℓ
0
∂z dx
d d
4. En trait simple le cas = 20 et en tirets = 4 :
ℓ ℓ
B
j
B0 B0
µ0 ℓ
d
−
2
x
d
2
x
d d B0
− −
2 2 µ0 ℓ
Plus d est grand devant ℓ, plus B et j sont tassés sur les bords de la lame et nuls ailleurs. En
définitive, le champ magnétique entre sur quelques ℓ dans la lame.
1. La distribution de courant est invariante par toute translation selon Ox et Oy donc le champ
magnétique ne dépend que de z. Le plan (Mxz) est plan de symétrie de la distribution de
courant donc le champ magnétique au point M est orthogonal à ce plan. Nous en déduisons :
#–
B (M) = B(z)u#–y De plus, le plan (Oxy) est plan de symétrie de la distribution de courant
donc :
z
#–
M(z) B (M)
x y
#– ′
B (M ) M ′ (−z)
613
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
Exercices
Corrigés
z
#– M
La circulation de B le long de ce contour est C = z
2B(z)h.
L’intensité des courants enlacés par ce contour #–
est : Ienlacé = − jah si z > a2 et Ienlacé = − j2zh si j y
0 < z < a2 (attention à l’orientation relative du vec-
teur surface et de la densité de courant).
Le théorème d’Ampère permet d’écrire : −z
h
⎧
⎪ a #– j
⎪
⎪
⎪ pour z > , B = − µ0 au#–y
⎪
⎨ 2 2
a a #–
pour − < z < , B = −µ0 jzu#–y
⎪
⎪ 2 2
⎪
⎪ a j
⎪
⎩ pour z < − , #–B = µ0 au#–y
2 2
# – #–
3. L’équation de Maxwell-Ampère en régime statique s’écrit : rot B = µ0 #– ȷ . Compte tenu
de l’étude des symétries et des invariances effectuée précédemment, cette équation devient :
dB a dB a
= −µ0 j pour |z| < et = 0 pour |z| > . Ces équations s’intègrent en :
dx 2 dx 2
⎧ a
⎪
⎪ pour z > , B = b1
⎪
⎪ 2
⎨ a a
pour − < z < , B = −µ0 jz + b2
⎪
⎪ 2 2
⎪
⎩ pour z < − a , B = b3
⎪
2
où b1 , b2 et b3 sont des constantes. La fonction B(z) est impaire donc B(0) = 0, d’où b2 = 0.
Le champ magnétique est continu en z = ± a2 , donc b1 = −b3 = − µ0 2j a. On retrouve le
résultat établi à la question précédente.
#– Q(t) #–
E (M,t) = ur .
4πε0 r2
À l’intérieur de la boule, le champ est nul (les charges sont sur la surface de la boule).
614
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
#–
2. Le vecteur(densité volumique de courant dans l’air est #– ȷ = γ E . L’équation de Maxwell-
#– ) #– #–
#– B ∂E #– #– ∂E
Ampère, rot ȷ + ε0
= #– , s’écrit ici : 0 = γ E + ε0 , soit, après simplification :
µ0 ∂t ∂t
dQ
γ Q(t) + ε0 = 0.
dt # t$ ε0
La charge Q(t) est donc égale à : Q(t) = Q0 exp − où τ = .
τ γ
La boule se décharge d’autant plus vite que la conductivité est grande. Donc, plus l’air est
humide, plus elle se déchargera vite (et plus, il sera difficile de faire des expériences d’élec-
trostatique).
∂Q
Q(r + dr,t) − Q(r,t) = dr = 4π r2 drρ (r,t).
∂r
& '
r
Or nous avons vu dans la première question que Q(r,t) = q t − . Nous en déduisons :
v0
& & ''
q0 1 r
ρ (r,t) = exp − t −
4 π r 2 τ v0 τ v0
615
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
Exercices
Corrigés
#–
∂ρ #– ∂E
3. Il suffit de calculer pour vérifier que div #–
ȷ+ ȷ + ε0
= 0 et que 0 = #– (équation de
∂t ∂t
Maxwell-Ampère).
#–
1. En régime permanent, J est un champ à flux conservatif, sa divergence est nulle. Comme
il est porté par Ox, il ne dépend pas de x, il est donc uniforme.
#– # –
2. La combinaison de l’équation de Maxwell-Gauss et de la relation E = − gradV donne
ρ (x) 2
d V ρ (x)
l’équation de Poisson vérifiée par le potentiel V : ∆V (x) + = 0, soit ici : 2 + = 0.
ε0 dx ε0
La conservation de l’énergie mécanique d’un ion entre la plaque d’émission et un point d’abs-
1
cisse x s’écrit : mv2 (x) + eV (x) = 0 puisque v et V sont nuls à l’émission. Le potentiel V (x)
2
est nécessairement négatif.
La définition du vecteur densité de courant donne : J(x) = ρ (x)v(x) = J0 .
3. En éliminant ρ (x) et v(x) entre ces trois équations, nous obtenons l’équation vérifiée par
V (x) :
6
d2V J0 m
=− .
dx 2 ε0 −2eV (x)
& ' 6
dV 1 dV 2 J0 m 5
On la multiplie par avant de l’intégrer. Il vient : =2 −V (x) + K.
dx 2 dx ε0 2e
où K est une constante. Dérivons par rapport au temps l’équation traduisant la conserva-
dv e dV dv
tion de l’énergie : v = − . Or, en x = 0, reste fini et v tend vers zéro. Fina-
dx m dx dx
dV dV
lement, (x = 0) = 0 donc K = 0. L’équation différentielle sur V s’écrit alors : =
7 dx dx
6
J0 m 1
− 4 (−V (x)) 4 .
ε0 2e
Attention au signe : V (x) est négatif, il vaut zéro en x = 0, donc il diminue quand x augmente.
⎛ 7 ⎞4
6 3
3 J0 m ⎠
Cette équation, à variables séparables, s’intègre en : V (x) = − ⎝ x , puisque
2 ε0 2e
V (0) = 0.
6
4 ε0 2e 3
4. En x = d0 , V = V2 d’où : J0 = (−V2) 2 . L’application numérique donne : J0 =
9 d02 m
3
0, 86 .10−6 (−V2 ) 2 , en ampère par mètres carrés, V2 étant exprimé en volts. L’allure de la
courbe est la suivante :
616
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
J0 (en kA.m−2 )
8
6
4
2
0 V2 (en MV)
0 1 2 3 4 5
617
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
Exercices
Corrigés
D’autre part, la charge contenue à l’intérieur de ce volume est égale à Qint = ρ (r) × 2π rhdr.
Le théorème de Gauss donne :
d(rE) 1
2π h dr = ρ (r) × 2π hrdr
dr ε0
2
Le courant I est indépendant de r donc α = .
3
Pour déterminer V0 , il suffit d’écrire que V (R) = E0 .
618
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
5. Théorème de Gauss avec r → R+
1 :
σ1 (t) 4π R21 # t$
E (R1 ,t) 4π R21 = ⇒ σ1 (t) = ε0 E (R1 ,t) = σ0 exp − .
ε0 τ
σ1 (t) 4π R21 + q
6. Théorème de Gauss : E (r,t) 4π r2 = , où q est la charge du gaz dans une
ε0
sphère de rayon r : q = ε0 E (r,t) 4π r2 − σ1 (t) 4π R21 = 0 et le gaz reste neutre.
7. Conservation de la charge :
# # t $$ & R '2
1
σ0 4π R21 = σ1 (t) 4π R21 + σ2 (t) 4π R22 ⇒ σ2 (t) = σ0 1 − exp − .
τ R2
#– # –
8. E = − gradV en régime indépendant du temps, pour lequel on calcule R. L’intensité du
courant électrique qui passe de S1 à S2 ne dépend pas de r :
dV I dr
I = j (r) 4π r2 = γ E (r) 4π r2 = −γ 4π r 2 ⇒ dV = − ,
dr 4πγ r2
& '
I 1 1
qui s’intègre en V2 − V1 = − . En convention récepteur, V1 − V2 = RI donc
& ' 4 πγ R2 R1
1 1 1
R= − .
4πγ R1 R2
619
CHAPITRE 19 – É QUATIONS DE M AXWELL
Exercices
Corrigés
3. Nous pouvons maintenant appliquer le théorème scalaire du moment cinétique par rapport
à l’axe Oz à la sphère. Le poids de la sphère étant appliqué en O, son moment par rapport à
l’axe Oz est nul. La liaison avec l’axe de rotation est sans frottement donc son moment par
rapport à l’axe Oz est nul. Finalement, la seule action mécanique qui a un moment non nul
dω 1 dB0
par rapport à l’axe est la force électrique, d’où : J = MOz = − Qa2 .
dt 3 dt
2
Qa B0
En intégrant cette équation entre t = 0 et t = τ , nous obtenons : ω f = − .
3J
4. ε0 E s’exprime en C.m , B s’exprime par exemple en N.A .m (voir l’expression de
−2 −1 −1
la force de Laplace), donc g s’exprime en C.m−2 .N.A−1 .m−1 soit en N.s.m−3 ou encore en
kg.m.s−1 .m−3 : c’est bien homogène à une quantité de mouvement par unité de volume.
Q #–
5. Le champ électrique créé par la sphère chargée est nul pour r < R et égal à ur pour
4πε0 r2
r > R.
# – 2π a3B0 #–
6. Le champ créé par le dipôle de moment magnétique M = uz est égal à :
µ0
#– µ0 2 π a 3 B 0
B= (2 cos u#–r + sin θ u#–
θ)
4 π r 3 µ0
en coordonnées sphériques.
3
a B0 Q sin θ # –
#–
À l’intérieur de la sphère, #– g = 0 . À l’extérieur de celle-ci, #–
g= uϕ . La densité
8π r 5
volumique de moment cinétique par rapport à l’axe Oz associée au champ électromagnétique
a3 B0 Q sin2 θ
est donc : lOz = ( #–
r ∧ #–
g ) · u#–z = . Le moment cinétique par rapport à l’axe Oz du
8π r 4
champ électromagnétique est :
a3 B0 Q sin2 θ
˚ ˚
LOz = lOz dτ = ⎧ dr rdθ r sin θ dϕ .
R3
⎪
⎪
⎨ r ∈ [a, +∞] 8π r 4
⎪
θ ∈ [0, π ]
⎪
⎩ ϕ ∈ [0, 2π ]
Qa2 B0
Tous calculs faits, nous trouvons : LOz = .
3
À l’instant initial, le moment cinétique par rapport à l’axe Oz total {sphère + champ électro-
magnétique} est nul. À l’instant final, il l’est aussi, le moment cinétique acquis par la sphère
est prélevé au champ électromagnétique.
7. Les petites sphères créent un champ électrique dirigé vers Oz. La bobine peut être assi-
milée à un dipôle magnétique et crée un champ magnétique dont la composante selon Oz
est positive. Le moment cinétique initial du champ électromagnétique par rapport à l’axe Oz
est positif. Quand on supprime le courant dans la bobine, on annule le moment cinétique
du champ électromagnétique. Le disque doit donc acquérir un moment cinétique positif par
rapport à l’axe Oz pour assurer la conservation du moment cinétique total. Il se met donc à
tourner dans le sens positif de l’axe Oz.
620
20
Ce chapitre aborde plus particulièrement l’étude des régimes lentement variables qui se diffé-
rencient des régimes permanents, mais pour lesquels le phénomène de propagation est quasi
instantané et donc non perceptible.
L’induction électromagnétique se situe typiquement dans le cadre de cette étude et les résul-
tats obtenus dans le cours de première année concernant les courants induits dans des circuits
filiformes sont, dans ce chapitre, élargis au cas des courants induits dans des conducteurs
massifs nommés courants de Foucault.
Afin de comprendre ces phénomènes, il convient d’abord d’analyser le rôle du temps et de
l’espace puis, sous certaines conditions, de simplifier la forme des équations de Maxwell.
Ces conditions permettent de définir le cadre de l’Approximation des Régimes Quasi Sta-
tionnaires, connu sous son acronyme ARQS.
naires (ou quasipermanents). On essaiera, entre autres, de comprendre pourquoi il est pos-
sible d’utiliser la loi des noeuds lors de l’étude d’un circuit électrique évoluant par exemple
en régime sinusoidal, alors que l’équation locale de conservation de la masse montre, qu’en
régime variable, la densité volumique de courant #– ȷ n’est pas à flux conservatif.
On considère un dispositif électrique, dont la taille caractéristique notée a, peut prendre des
valeurs allant de quelques centimètres dans le cas d’un circuit électronique à quelques di-
zaines de mètres pour une installation domestique ou industrielle.
On note de façon symbolique S un point baptisé « source », qui soit porte une charge locale
dρ (S,t), soit est le siège d’un courant de densité volumique locale #– ȷ (S,t). Dans le cadre de
l’analyse en cours, la nature du modèle décrivant les répartitions de charges et de courants,
n’a pas d’importance.
On note
! #–de même#–M, un "point baptisé « observateur », où est détecté le champ électromagné-
tique E (M,t) , B (M,t) résultant de l’existence des sources dans le circuit.
Les points S et M appartenant tous deux au circuit étudié, l’échelle de distance caractéristique
entre S et M est notée a.
Par exemple, le point S étant situé à la sortie
d’un générateur de tension, on définit le point M I I
I # –I
comme étant la position où une sonde de mesure a = ISM I
détecte la tension. M
En régime variable, les grandeurs électromagné-
tiques varient avec le temps. On désigne par T , le
temps caractéristique associé à l’évolution tempo- S
relle de la répartition de charges et de courants en
S. Dans le cas d’une évolution périodique, on peut Dispositif électrocinétique
adopter pour T la période temporelle, pour un ré-
gime transitoire, on adopte la durée caractéristique Figure 20.1 – Définition de
l’échelle spatiale
de ce régime.
L’étude du phénomène de propagation montre qu’une évolution survenant au point S, se pro-
page et s’observe au point M avec un temps de retard qui dépend de la célérité de l’onde et
de la distance a entre S et M. Le chapitre 30, portant sur les ondes électromagnétiques, établit
l’expression de leur célérité c. Ainsi, le temps de retard, noté τ , vaut τ = a/c.
622
H YPOTHÈSES DE L’ARQS MAGNÉTIQUE
I #– I I #– I
I∂ E I E I∂ B I B
I I I I
I I∼ et I I∼ .
I ∂t I T I ∂t I T
Les équations de Maxwell relient ces ordres de grandeur selon les relations :
#–
# – #– ∂B E B
rot E = − ⇒ ∼ ,
∂t a T
et : #–
# – #– 1 ∂E B 1 E
rot B = µ0 #–
ȷ+ 2 ⇒ ∼ µ0 j + 2 ,
c ∂t a c T
où j désigne un ordre de grandeur des composantes scalaires du vecteur #–ȷ.
623
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
Cela signifie que le temps τ nécessaire à la propagation des signaux temporels associés aux
grandeurs électromagnétiques, de S jusqu’au point d’observation M, est suffisamment faible
devant T , temps caractéristique décrivant l’évolution temporelle de ces signaux, pour que le
phénomène de propagation puisse être considéré comme instantané.
Toute modification temporelle en S, étant perçue instantanément en M, tout se passe comme
#–
si le lien entre #–
ȷ et B n’était pas affecté par le phénomène de propagation.
Il existe cependant une différence entre ce régime et le régime permanent de la magnétosta-
a
tique qui s’observe au niveau du champ électrique. En effet, la relation E ∼ B montre que,
#– T
contrairement au régime permanent, E n’est pas nul.
Remarques
2π
• Dans le cas du régime sinusoïdal de pulsation temporelle ω = , la condition
T
τ
précédente ≪ 1 portant sur les grandeurs temporelles peut se traduire en terme
T
de grandeurs spatiales. En effet en faisant intervenir la longueur d’onde λ = cT de
l’onde électromagnétique, il vient :
8
λ = cT τ a
⇒ = .
a = cτ T λ
τ a
Ainsi, la condition temporelle ≪ 1 s’écrit aussi ≪ 1. Dés lors que la taille du
T λ
dispositif électrocinétique est très faible devant la longueur d’onde électromagné-
tique engendrée par les signaux électriques à la pulsation ω , le système évolue dans
le cadre de l’ARQS.
À titre d’exemple, on peut appliquer cette dernière condition au cas d’un câble co-
axial utilisé en laboratoire afin de raccorder un générateur et un dipôle. Si le géné-
rateur délivre un signal de fréquence f = 100 kHz, la longueur d’onde vaut alors
c
λ = = 3 km. Les longueurs usuelles des câbles coaxiaux en laboratoire, de l’ordre
f
de quelques mètres, sont faibles devant 3 km. On peut donc conclure que le phéno-
mène de propagation est instantané entre l’entrée et la sortie du câble.
τ 1
• La condition ≪ 1 peut aussi se reporter sur la fréquence f = du régime sinu-
T T
soïdal, soit :
1 c
f≪ = .
τ a
Les regimes régis par l’ARQS sont ainsi qualifiés de régimes basses fréquences ou
lentement variables.
624
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS UN CONDUCTEUR MASSIF
#– ρ #–
div E = (Maxwell-Gauss) div B = 0 (Maxwell-Thomson)
ε0
#–
# – #– ∂B # – #–
rot E = − (Maxwell-Faraday) rot B = µ0 #–
ȷ (Maxwell-Ampère)
∂t
b) Conservation de la charge
La forme simplifiée de l’équation de Maxwell-Ampère montre que :
( # – #– )
#– rot B
div ȷ = div = 0.
µ0
Dans l’ARQS, la densité de courant électrique #– ȷ est à flux conservatif, et vérifie donc,
à un instant t, les propriétés suivantes :
• le flux φ (t) de #–
ȷ à travers toute surface fermée est nul ;
• l’intensité IΣ (t) traversant une section Σ d’un tube de champ du vecteur #– ȷ est indé-
pendante de la section Σ. Il suffit donc de la noter I (t) ;
• l’intensité électrique vérifie la loi des nœuds.
c) Théorème d’Ampère
L’équation de Maxwell-Ampère garde, dans l’ARQS, la même forme que celle du régime
permanent. On peut donc reconduire à l’instant t le même raisonnement permettant d’établir
le théorème d’Ampère.
On peut donc étendre à l’ARQS les expressions des champs magnétiques, établies dans le cas
statique.
625
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
inducteur également variable, engendre la présence d’un champ électrique nommé champ
électrique induit.
a
Les hypothèses de l’ARQS magnétique, conduisant à la condition E ∼ B ≪ cB, assurent
T
que le champ électrique induit est suffisamment faible pour ne pas affecter le champ magné-
tique inducteur qui ne dépend ainsi que des courants inducteurs.
On peut s’interroger sur la validité de cette dernière propriété en milieu conducteur. En effet,
la présence d’un champ électrique dans un milieu conducteur engendre un déplacement de
charges et l’apparition d’un courant. Un tel courant, créé par un champ électrique induit porte
le nom de courant induit.
Ce courant induit crée, au même titre que le courant inducteur, un champ magnétique induit
qui se superpose au champ inducteur.
Selon la taille, la conductivité du conducteur et la fréquence du régime, le champ magnétique
induit peut êtres négligeable devant le champ inducteur, ce qu’on suppose dans la suite. Ce
critère introduit une nouvelle condition étudiée au paragraphe 3.6.
Source de Courant
i0 (t) Solénoïde
tension inducteur
inducteur
sinusoïdale
Conducteur
h R1
métallique
ℓ
O z
Lignes de champ
magnétique
Le courant inducteur noté i0 (t), égal à i0 (t) = Im cos (ω t), circule dans les N spires du so-
lénoïde et crée le champ magnétique inducteur quasi uniforme au voisinage de O, égal à
626
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS UN CONDUCTEUR MASSIF
#– µ0 N
B = Bu#–z où B = Im cos (ω t), que l’on notera par la suite B = B0 cos (ω t) et u#–z désigne
L
un vecteur unitaire de l’axe (Oz).
Dans ce champ magnétique inducteur, on place un cylindre en métal, de conductivité élec-
trique γ , de rayon ℓ et de longueur h. De plus, L est suffisamment grand pour que le champ ma-
#–
gnétique inducteur reste uniforme sur tout le volume du conducteur égal à B = B0 cos (ω t) u#–z .
Le conducteur soumis au champ magnétique variable devient le siège de courants induits
circulant dans toute la masse du conducteur, les courants de Foucault.
627
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
Finalement :
#–
E (M,t) = E (r,t) u#–
θ (M) .
#– Cylindre
# – #– ∂B conducteur
Or, on observe d’une part que rot E = − =
∂t
B0 ω sin (ω t) uz est uniforme sur toute la sur-
#–
#– Figure 20.4 –
face, d’autre part, que E est toujours tangent au
Théorème de
contour et que sa projection sur e#– est uniforme.
θ
Stokes-Ampère.
Il vient donc :
¨
2π rE (r,t) = B0 ω sin (ω t) u#–z · dS e#–z = B0 ω sin (ω t) π r2 .
ΣΓ f
On en déduit donc :
#– 1 1
E (r,t) = B0 ω r sin (ω t) u#–
θ et ȷ#–i (r,t) = γ B0 ω r sin (ω t) u#–
θ.
2 2
#– 1
p (r,t) = ȷ#–i · E = γ B20 ω 2 r2 sin2 (ω t) ,
4
de valeur moyenne temporelle égale à :
1 A B 1
pmoy (r) = ⟨p (r,t)⟩t = γ B20 ω 2 r2 sin2 (ω t) t = γ B20 ω 2 r2 ,
4 8
628
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS UN CONDUCTEUR MASSIF
et la puissance moyenne dissipée dans tout le cylindre, Pmoy , s’obtient en intégrant pmoy (r)
sur tout le volume du cylindre :
2π h & '
ℓ
γ B20 ω 2 r2 γ B2 ω 2 ℓ4 πγ B20 ω 2 hℓ4
ˆ ˆ ˆ
Pmoy = dr rdθ dz = 0 2π h = .
r=0 θ =0 z=0 8 8 4 16
Ce phénomène est utilisé dans certains dispositifs comme des fours à induction ou des
plaques à induction, où l’on utilise cette puissance Joule pour échauffer le métal. Dans le cas
des fours à induction, cet échauffement provoque la fusion du métal, pour celui des plaques à
induction, la chaleur dissipée dans le fond métallique des ustensiles de cuisine chauffent les
aliments. Ces dispositifs sont donc agencés pour organiser au mieux les courants de Foucault
afin de les rendre les plus intenses possibles.
A contrario, ce phénomène peut se révéler très gênant comme dans le cas des transforma-
teurs ou des machines électriques étudiés dans la partie conversion de puissance, car cette
puissance consommée par effet Joule contribue d’une part à l’échauffement indésirable des
dispositifs et d’autre part, réduisent la part de puissance utile délivrée par ces dispositifs.
Ainsi, ces derniers sont agencés pour minimiser, voire annuler, les courants de Foucault.
# – #– Bi
rot B i = µ0 #–
ȷi ⇒ ∼ µ0 ji ∼ µ0 γω ℓB.
ℓ
Le champ magnétique induit est négligeable devant le champ magnétique inducteur dès que :
Bi 1
≪1 ⇒ µ0 γω ℓ2 ≪ 1 ⇒ ℓ2 ≪ .
B µ0 γω
629
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
6
2
En notant la distance caractéristique δ = , nommée épaisseur de peau, la condition
µ0 γω
précédente devient :
Bi
≪1 ⇒ ℓ ≪ δ.
B
Remarque
La distance caractéristique δ intervient dans d’autres domaines que l’ARQS et en par-
ticulier lors de l’étude des ondes électromagnétiques dans un conducteur. Le facteur 2
introduit, sans importance au niveau de l’analyse en ordre de grandeur, permet d’adop-
ter, pour cette grandeur caractéristique, une expression plus générale.
Remarque
Dans l’exemple précédent, lorsque les courants de Foucault sont destinés à chauffer
le métal, il est intéressant d’ajuster les divers paramètres afin de rendre la puissance
électromagnétique reçue maximale. Pour l’exemple traité, en notant V le volume du
cylindre, la puissance volumique moyenne vaut :
B0 ω ℓ 2
p(vol, moy) = .
8 µ0 δ 2
3.7 Généralisation
Le dispositif étudié, ayant permis de mettre en évidence l’existence des courants de Foucault,
décrit la géométrie caractéristique des fours à induction. Cette géométrie n’est pas unique et
pour un courant inducteur donné, elle se déduit des équations de Maxwell et des propriétés
630
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS UN CIRCUIT ÉLECTRIQUE FILIFORME
631
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
5 Énergie magnétique
5.1 Inductance propre et mutuelle inductance
On établit, dans le cours de première année, deux résultats.
L’énergie magnétique de deux circuits 1 et 2, couplés par mutuelle induction décrite par
le coefficient d’inductance mutuelle M, est :
1 1
Em = L1 i21 + L2 i22 + Mi1 i2 .
2 2
Soit n = N/ℓ le nombre de spire par unité de longueur de la bobine. Alors le champ magné-
tique créé dans la bobine a pour expression :
#– N
B = µ0 niu#–x = µ0 iu#–x .
ℓ
632
É NERGIE MAGNÉTIQUE
N2
ϕ p = N ϕ1 spire = µ0 iS.
ℓ
On identifie alors l’expression de l’autoinductance :
N2 N2
ϕ p = Li = µ0 iS donc L = µ0 S.
ℓ ℓ
On reconnaît, dans cette expression, la norme du champ magnétique créé dans la bobine,
#– N
B = µ0 iu#–z . Ainsi :
ℓ
B2
Emagné = Sℓ.
2 µ0
On en déduit l’énergie magnétique par unité de volume, ou densité volumique d’énergie
magnétique :
B2
wm = .
2 µ0
Remarque
Ce point n’est pas évident a priori, car le signe de M est quelconque ; il dépend de
l’orientation relative des deux circuits en interaction.
633
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
M 2 − L1 L2 $ 0 ⇒ M 2 $ L1 L2 .
Le cas minimum M = 0 représente une absence√de couplage magnétique entre les deux cir-
cuits. On en déduit que le cas maximum |M| = L1 L2 représente un couplage total entre les
deux circuit : toutes les lignes de champ créées par un circuit, passent à travers l’autre ; on
parle de couplage parfait. Entre ces deux cas extrèmes, se situent le couplage partiel, où
seulement certaines lignes de champ créées par un circuit, passent dans l’autre.
Remarque
Ce paragraphe, totalement théorique, trouve son application pratique dans le cas du
transformateur, où, par construction, le couplage entre le primaire et le secondaire est
parfait.
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• simplifier les équations de Maxwell dans l’ARQS
• étendre à l’ARQS le domaine de validité des expressions des champs magnétiques ob-
tenues en régime stationnaire
• énergie magnétique d’une bobine seule ou de deux bobines couplées en fonction des
coefficients d’inductance et des intensités
• expression de la densité volumique d’énergie magnétique
SAVOIR-FAIRE
• décrire la géométrie des courants de Foucault dans le cas cylindrique
• exprimer la puissance Joule dissipée par les courants de Foucault
• retrouver la densité volumique d’énergie magnétique dans le cas d’une bobine dont on
1
néglige les effets de bord à partir de Emagné = Li2
#– 2
• relier la circulation de E à la dérivée temporelle du flux magnétique (loi de Faraday)
• établir l’inégalité M 2 $ L1 L2 dans le cas de deux bobines couplées
634
É NERGIE MAGNÉTIQUE
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
• ARQS • densité volumique • courants de Foucault
• Induction électromagnéti- d’énergie magnétique • couplage partiel ou par-
que • loi de Faraday fait
635
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
Exercices
S’ENTRAÎNER
636
A PPROFONDIR
Exercices
3. Montrer que lorsque R ≫ a, on peut considérer que le champ est uniforme sur une section
droite et déterminer sa valeur.
4. Calculer l’énergie électromagnétique volumique puis l’énergie totale stockée dans tout
l’espace et donner son expression en fonction de L et i (t). Commenter le résultat obtenu.
1
On donne les expressions de la densité volumique d’énergie électrique we = ε0 E 2 , de la
2
1 2
densité volumique d’énergie magnétique wm = B , qui sont démontrées dans le chapitre
2 µ0
sur les ondes électromagnétiques.
i (t)
z
∆
T
L
i (t) bobine
U D O
tige
R
1. Établir l’expression de l’intensité du courant dans la bobine pour t < 0 puis t > 0.
2. Établir l’expression du champ électrique dans le solénoïde.
3. Calculer la vitesse angulaire ω
#– (t) = ω (t) u#– de la tige considérant qu’elle est immobile en
z
t = 0.
APPROFONDIR
637
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
Exercices
638
A PPROFONDIR
Exercices
1. Par analogie avec l’ARQS magnétique, définir l’ARQS électrique, et donner les équations
de Maxwell que vérifie le champ électromagnétique entre les deux armatures du condensa-
teur.
2. En électrostatique, il a été établi qu’un condensateur plan de capacité C, identique à celui
#– σ
considéré ici, soumis à la tension U, crée un champ électrique E 0 = u#–z entre ses plaques,
ε0
Q
le champ électrique étant nul partout ailleurs. Avec σ = 2 et Q = CU. Que vaut la charge
πa
Q (t) du condensateur considéré ? On fera un schéma du montage, en faisant figurer la diffé-
rence de potentiel U (t) et la charge (t).
3. Déterminer le champ magnétique dans le condensateur. On justifiera qu’il est de la forme
#–
B (M,t) = B(r, z,t)u#– θ.
4. Calculer les contributions électrique et magnétique Ee et Em à l’énergie électromagnétique,
ainsi que leur rapport que l’on exprimera en fonction de a et de λ = cτ . Montrer qu’en
régime suffisamment lentement variable, le condensateur peut être considéré comme un objet
purement électrique.
1
On donne les expressions de la densité volumique d’énergie électrique we = ε0 E 2 , de la
2
1 2
densité volumique d’énergie magnétique wm = B , ainsi que du vecteur de Poynting
2 µ0
#– #–
#– E∧B
Π em = , qui sont démontrées dans le chapitre sur les ondes électromagnétiques.
µ0
5. Calculer le vecteur de Poynting en un point intérieur au condensateur, exprimer son flux à
travers la surface S du cylindre qui délimite le condensateur, conclure.
639
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
ℓ3
N= ∼ 5.104 .
(2r)3
Le nombre effectif d’atomes nécessaire à la constitution d’un boucle élémentaire est propor-
tionnel à N. Le facteur de proportionnalité dépend du nombre d’atomes par maille et de la
taille ell choisie. On peut donc proposer un encadrement de ce nombre et estimer qu’il est
compris entre 104 et 106 atomes.
640
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Les lignes de champ, sont des cercles centrés sur l’axe Oz.
Dans le cadre de l’ARSQ, les équations locales satisfaites par le champ magnétique sont :
# – #– #–
rot B (M,t) = µ0 #–
ȷ (M,t) et div B (M,t) = 0.
Ces équations étant identiques à celle de la magnétostatique, on peut donc appliquer le théo-
rème d’ampère pour calculer le champ magnétique en tout point M. En prenant pour contour
fermé Γ, le cercle passant par M de coordonnées (r, θ , z), orienté selon u#–
θ , il vient :
˛
#– #–
B · dl = B2π r = µ0 I,
Γ
où I désigne le courant algébrique enlacé orienté selon u#–z , normale conjointe au contour Γ.
Lorsque le point M est situé à l’extérieur du tore, l’intensité I courant total traversant le
contour est toujours nul. Dans ce cas, le champ magnétique est donc nulle.
#– µ0 Ni (t) #–
Lorsqu’il est à l’intérieur du tore, le courant enlacé vaut Ni (t). Il vient donc B = uθ .
2π r
2. Le flux ϕ à travers une spire de section carrée s’écrit :
R+ a2 & '
a
µ0 Ni (t) R + a2
ˆ ˆ
ϕ= drdz = µ0 Ni (t) a ln ,
r=R− a2 z=0 r R − a2
641
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
Exercices
Corrigés
E
Or dans le cadre de l’ARQS magnétique, E ≪ cB et est un infiniment petit du premier
cB
ordre, donc au second ordre près, wem ≃ 21µ0 B2 .
Le champ magnétique est nul en tout point de l’espace sauf à l’intérieur du tore. L’énergie
électromagnétique stockée a donc pour expression :
ˆ a ˆ R+ a
B2 µ0 N 2 i(t)2 2π 2 2 1
˚ ˆ
Eem = dτ = drdθ dz
Tore 2 8π 2
θ =0 z=− 2a r=R− a2 r
& '
µ0 N 2 ai (t)2 R + a2 1
= ln = L i (t)2
4π 1 − a2 2
1
Ainsi, l’énergie L i (t)2 stockée dans l’inductance est stockée sous forme magnétique. Le
2
courant d’intensité i circulant dans le circuit engendre en tout point M de l’espace, la présence
1
d’un champ magnétique. L’énergie L i (t)2 est donc répartie dans tout l’espace où le champ
2
magnétique n’est pas nul, selon la densité volumique 21µ0 B2 .
1. Pour t < 0, on a un dipôle RL soumis à une tension constante U. Il est décrit par l’équation
di U
différentielle L + Ri = U, qui admet comme solution en régime permanent i = . Seul le
dt R
régime permanent est intéressant, car la solution homogène est arrivée à zéro.
di # t$
Pour t > 0, le dipôle RL est court-circuité, L + Ri = 0 et donc i (t) = i (0) exp − , où
L
dt
U U #τ t $
τ = . Attendu que le courant est continu dans une bobine, i (0) = et i (t) = exp − .
R R R τ
2. La géométrie est rigoureusement identique à celle du cours, mais sans cylindre métallique
dans le solénoïde. La démarche et la suite de calcul qui mène au résultat doivent être connus :
#– r dB #– #– #–
E (r,t) = − ur . Le champ magnétique dans un solénoïde est B = µ0 niu#–z donc E (r,t) =
2 dt
r di #–
− µ0 n ur .
2 dt
642
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
3. La force magnétique n’influe pas sur la rotation. En effet, la vitesse d’un point de la tige
#–
est orthoradiale, suivant le vecteur u#– #–
θ , B est suivant uz , donc la force magnétique est radiale,
#–
suivant ur , elle ne peut donc pas entraîner en rotation la tige.
La force électrique est orthoradiale, donc permet d’entraîner la tige en rotation. Attendu que
le champ électrique dépend de r, on calcule le moment élémentaire sur une longueur dr de
tige, puis on intègre.
#– #–
La force sur une longueur dr de tige est δ f e = λ dr E (r,t) u#– θ . Son moment par rapport à O,
centre de rotation est :
#– # – #– #– #–
δ M O = OM ∧ δ f e = ru#–r ∧ λ dr E (r,t) u#–
θ = λ E (r,t) r druz .
#–
On applique le théorème du moment dynamique en O à la tige (la laison pivot est parfaite, le
poids, dirigé suivant −u#–z , n’intervient pas dans la rotation) :
dω #– # – µ0 nλ b3 di #–
J uz = M O = − uz ,
dt 6 dt
qui s’intègre en :
µ0 n λ b 3 µ0 nλ b3U # # t $$
J (ω (t) − ω (0)) = − (i (t) − i (0)) ⇒ ω = (t) 1 − exp − .
6 6JR τ
643
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
Exercices
Corrigés
#–
b. La sphère étant conductrice, la présence du champ électrique E (M) = E (r) u#–r engendre
#–
l’existence d’un courant de charge de densité ȷ (M) = γ E (M) qui provoque un déplacement
#–
de charges vers la périphérie du conducteur. Ainsi, cette distribution de charge n’est pas
compatible avec une densité de courant de charge nulle caractéristique de l’état d’équilibre
électrique.
#–
2. a. En combinant la loi d’Ohm locale #–ȷ = γ E avec les équations locales de Maxwell-
∂ρ
Gauss et de conservation de la charge div #–
ȷ+ = 0, il vient :
∂t
⎧
⎪ #– ∂ ρ
⎨ γ div E + =0 ∂ρ γ
∂t ⇒ + ρ = 0 (1)
⎪ #–
⎩ div E = ρ ∂ t ε 0
ε0
À l’instant t = 0, la charge étant uniformément répartie sur toute la sphère, la densité volu-
3Q
mique de charge vaut en tout point M, ρ (M,t = 0) = ρ0 = . À M fixé, la résolution de
# t$ 4 π R3
ε0
l’équation (1) conduit à ρ (M,t) = ρ0 exp − , où τ = représente le temps de relaxation
τ γ
de la charge dans le conducteur.
La sphère étant isolée, sa charge totale reste égale à Q, or la charge répartie dans son volume à
4 π R3 ρ 0 # t$ # t$
l’instant t étant égale à Qv (t) = exp − = Q exp − , la différence Q−Qv (t) =
# # t $$ 3 τ τ
Q 1 − exp − est nécessairement répartie sur la surface de la sphère.
τ
Cette migration des charges est due à l’existence d’un courant de charge de densité #– ȷ dans
#–
la sphère de conductrice vérifiant #– ȷ = γ E , porté par u#–. La géométrie isotrope du vecteur
r
densité de courant de charge engendre une répartition surfacique de charge σ homogène sur
toute la surface de la sphère. On peut donc écrire :
# # t $$ Q # # t $$
σ 4π R2 = Q − Qv = Q 1 − exp − ⇒ σ= 1 − exp − .
τ 4 π R2 τ
b. Le champ électrique se déduit du théorème de Gauss qui s’applique de la même manière
qu’en question 1.. En conservant la même surface de Gauss, il vient :
ρ0 4π r 3 # t$
• si M est à l’intérieur de la sphère, Qi (t) = exp − et donc :
3 τ
ρ0 r # t$ Qr # t$
E (r,t) = exp − = exp − .
3ε0 τ 4πε0 R 3 τ
Q
E (r,t) = .
4πε0 r2
Il apparaît que le champ électrique à l’extérieur n’est pas affecté par la relaxation de la sphère
et reste indépendant du temps.
644
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Le calcul du champ magnétique nécessite l’analyse des symétries de la densité de courant de
charge qui s’écrit sous la forme #–ȷ = j (r) u#–r . On remarque qu’en régime variable, les lignes
#–
de champ du vecteur ȷ ne sont pas nécessairement fermées, ce qui signifie qu’il existe des
lieux où la charge s’accumule.
Pour un point M quelconque, tous les plans contenant les points O et M sont des plans de
#–
symétrie de la distribution de courant. Le champ magnétique, B (M,t), est orthogonal en M à
tous ces plans dont l’intersection et la droite passant par O, de vecteur directeur u#–r . Ceci n’est
#– #–
possible que si B (M,t) = 0 .
Au cours de la relaxation de la sphère, le vecteur densité de courant de charge, égal à :
#– γ Qr # t$
ȷ (r,t) = γ E (r,t)
#– exp − u#–r ,
4πε0 R3 τ
décroît au cours du temps et s’annule au bout d’un temps infini.
La sphère atteint donc l’équilibre électrique au bout d’un temps infini. Toute la charge Q
Q
est alors répartie en surface, selon la distribution surfacique σ∞ = , le champ magné-
4 π R2
#– Q #–
tique est nul, le champ électrique est nul à l’intérieur de la sphère et vaut E ∞ = ur à
4πε0 r2
l’extérieur de la sphère.
À l’équilibre, le champ électrique étant nul à l’intérieur de la sphère, les charges, soumises à
aucune force, restent immobiles.
c. Le champ magnétique étant toujours nul, l’énergie électromagnétique est égale à l’éner-
gie électrique :
ε0 E 2
˚
Eem (t) = dτ .
Espace 2
ε0 E (t = 0)2
˚
Eem (t = ∞) − Eem (t = 0) = − dτ .
Sphère 2
Qr
D’après la question 1., pour tout point à l’intérieur de la sphère E (r) = . Il vient
4πε0 R3
donc :
R
Q2 Q2
ˆ
Eem (t = ∞) − Eem (t = 0) = − r2 4π r2 dr = − .
16π 2ε0 R6 r=0 20πε0R
d. Le champ magnétique étant toujours nul, il en est de même pour le vecteur de Poynting.
L’équation locale de conservation de l’énergie électromagnétique s’écrit alors :
∂ wem #– #–
+ div Π em = − #–
ȷ · E,
∂t 0 12 3
0
645
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
Exercices
Corrigés
dEem
˚ ˚
#–
=− ȷ · E dτ = −
#– γ E 2 dτ .
dt Sphère Sphère
#– ρ #–
Maxwell Gauss div E = = 0 et Maxwell Thomson div B = 0,
ε0
# – #– #– # – #– ∂E
Maxwell Faraday rot E = 0 et Maxwell Ampère rot B = µ0 εO ,
∂t
l’équation de Maxwell Faraday est cohérente avec un champ électrique uniforme, mais ne
#– #–
rend plus compte du lien entre E et B , alors que l’équation de Maxwell Ampère rend comte
#– #–
de l’existence d’un champ B du aux variations temporelles de E .
2. Comme le champ électrique est uniforme, et que l’étude est faite dans le cadre de l’ARQS,
le champ électrique dans le condensateur est le même qu’en régime stationnaire, mais avec
Q σ Q
σ (t) qui dépend du temps : σ = 2 et E (t) = , donc 2 = ε0 E (t),
πa ε0 πa
Q (t) = π a2 ε0 E (t) .
Le schéma du montage pendant la décharge est représenté ci-après, le champ électrique est
dQ
orienté selon les potentiels décroissants, le courant i (t) = est orienté vers l’armature qui
dt
porte Q.
646
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
z
−Q
0 U #–
E R
Q
i
3. Les sources du champ électromagnétique sont les charges que portent les armatures du
condensateur. Tout plan contenant l’axe du condensateur est plan de symétrie pour la distri-
bution de charges. En un point M situé entre les armatures, le champ magnétique est per-
pendiculaire au plan qui passe par l’axe du condensateur, parallèle à u#–z et qui contient M,
#–
le champ B (M) = B (r, θ , z) u#–
θ . La distribution est invariante par rotation autour de l’axe du
#–
condensateur, donc B (M) = B (r, z) u#– θ.
#–
On peut utiliser le théorème de Stokes, en intégrant la circulation de B sur le cercle de rayon
r centré sur l’axe du condensateur :
#–
#– #– ˜ ∂ E #–
B dℓ ε µ
disque 0 0 ∂ t · dS
¸
cercle · =
& ' & '
2 −1 −t
B (r, z) 2π r = ε0 µ0 π r E0 exp
τ τ
& ' & '
#– −ε0 µ0 rE0 −t
d’où : B (r, z) = exp u#–
θ.
2τ τ
647
CHAPITRE 20 – A PPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI - STATIONNAIRES
Exercices
Corrigés
Ee c2 τ 2
=8 2 ,
Em a
on en déduit que le rapport des deux énergies est comparable pour des temps τ de l’ordre de
a
τmax ≃ √ , or a est de l’ordre du centimètre, τmax ≃ 10−11 s.
2 2c
Conclusion en régime lentement variable, dont les temps caractéristiques τ sont très large-
ment supérieurs& à τmax
', le condensateur se comporte comme un objet purement électrique,
Ee τ
puisque = ≫ 1.
Em τmax
#– #–
E∧B
5. Comme Πem = , en un point situé à l’intérieur du condensateur :
µ0
#– E (t) u#–z ∧ B (t) u#–
θ E (t) B (t) #–
Πem = =− ur
µ0 µ0
& '
#– E02 r −2t #–
Πem = exp ur ,
2 τ µ 0 c2 τ
on en déduit la puissance qui traverse un cylindre de rayon r et de hauteur e pendant la durée
dt :
#– #–
δ Eem = Π em · dSdt
˜
cyl
& '
E02 −2t
δ Eem = exp dt 0→e r2π rdz
´
2 τ µ0 c 2 τ
& '
ε0 E02 −2t
δ Eem = exp dt2π r2 e,
2τ τ
la puissance qui traverse la surface du cylindre qui délimite le condensateur est :
& '
δ Eem ε0 E02 −2t
P= = exp π a2 e
dt τ τ
positive, cela correspond au fait que l’énergie électromagnétique diminue dans le condensa-
teur, lorsqu’on l’intègre entre t = 0 et t = ∞, on obtient l’énergie qui était initialement dans
le condensateur : ˆ ∞
1
Pdt = ε0 E02 π a2e.
0 2
648
Cinquième partie
Conversion de puissance
649
21
1 Définitions générales
1.1 Les différents régimes de fonctionnement
Selon l’évolution des tensions et courants en fonction du temps on distingue différents ré-
gimes :
• en régime permanent courants et tensions sont indépendants du temps : u (t) = U0 , i (t) =
I0 ; u (t)
• en régime périodique de période T , les tensions
vérifient u (t) = u (t + T ) pour tout t, de même
pour les courants, on les exprime comme une Umoy
somme de termes d’une série de Fourier :
& ' t
∞
2π O t0 t0 + T
u (t) = Umoy + ∑ Un cos n t + ϕn ,
n=1 T
Figure 21.1 – Régime périodique.
où Umoy est la composante continue ou valeur moyenne, U1 est l’amplitude du fondamental,
Un (n " 2) est l’amplitude de l’harmonique de rang n, ϕn la phase à l’origine de l’harmo-
nique de rang n ;
• en régime sinusoïdal avec une composante constante, la tension s’écrit : où
2π
Umax est la valeur maximale, ω = 2π f = la pulsation, ϕu la phase à l’origine et Umoy
T
CHAPITRE 21 – P UISSANCE ÉLECTRIQUE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
la valeur moyenne ;
Remarque u (t)
Le signal est modélisé par un développe-
ment en série de Fourier qui ne contient
que la valeur moyenne et le fondamental.
t
• enfin, on rappelle qu’au démarrage, le régime est O t0 t0 + T
transitoire, mais ce régime ne nous intéresse pas
en tant que tel dans ce chapitre. Figure 21.2 – Régime sinusoïdal.
On s’intéresse dans la suite uniquement aux régimes périodiques, et plus particulièrement
au régime sinusoïdal.
Exemple
Le cas des signaux sinusoïdaux de valeur moyenne nulle est particulièrement important.
Pour u (t) = Umax cos (ω t + ϕu ) on calcule :
• ⟨u⟩ = U7 moy = 0, la valeur moyenne est nulle ;
1 t0 +T Umax
ˆ
• Ueff = (Umax cos (ω t + ϕu ))2 dt = √ .
T t0 2
Si
√ le signal n’est pas sinusoïdal, le lien entre la valeur efficace et l’amplitude n’est plus égal à
! 2.
652
PUISSANCE REÇUE PAR UN DIPÔLE
Interprétation physique Pendant la durée dt, le dipôle D est traversé par une petite quan-
tité de charges, δ q = idt. Le travail électrique que doit fournir le circuit au dipôle est :
Ainsi apparaît le lien entre la puissance reçue par le dipôle et l’énergie transferée du circuit
vers le dipôle pendant dt :
δ Wélec uδ q
p (t) = = = ui.
dt dt
t0 +T
1
ˆ
P = ⟨p⟩ = u (t) × i (t) dt.
T t0
1
car en régime périodique, Ec = Cu2 est périodique. On explique physiquement ce fait par la
2
capacité qu’a un condensateur d’emmagasiner puis restituer l’énergie électrique, en régime
périodique, la puissance instantanée reçue par un condensateur est alternativement positive et
négative.
653
CHAPITRE 21 – P UISSANCE ÉLECTRIQUE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
1
car en régime périodique EL = Li (t)2 est périodique. On explique physiquement ce fait
2
par la capacité qu’a une bobine d’emmagasiner puis restituer l’énergie magnétique. En ré-
gime périodique, la puissance instantanée reçue par une bobine est alternativement positive
et négative.
Une bobine d’inductance L reçoit une puissance moyenne nulle en régime périodique :
PL = ⟨pL ⟩ = 0.
Remarque
Dans le chapitre 26, on exploite le fait que les interrupteurs idéaux sont aussi des com-
posants qui ne consomment pas de puissance. En effet, la puissance instantanée reçue
par un interrupteur K est nulle : pK = uK iK = 0. Attendu qu’un interrupteur est soit
ouvert iK = 0 donc pK = 0, soit fermé uK = 0 donc pK = 0.
Une résistance a la propriété de convertir toute la puissance qu’elle reçoit en puissance ther-
mique par effet Joule.
Dans un réseau électrique complexe constitué de bobines, de condensateurs et de résistances
Ri , la puissance totale reçue par le réseau est la somme des puissances reçues par les résis-
tances : Ptot = ∑i PRi .
654
PUISSANCE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
Dipôles réels Tous les dipôles réels consomment de la puissance, car ils contiennent tous
dans leur modèle au moins une résistance en série.
La grandeur complexe u (t), associée à u (t) = Umax cos (ω t + ϕu ), est telle que u (t) =
Re (u (t)), avec :
Figure 21.5 – Impédances complexes des dipôles de base en régime sinusoïdal forcé.
Une impédance se représente dans le plan complexe, avec l’affixe de son impédance, comme
655
CHAPITRE 21 – P UISSANCE ÉLECTRIQUE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
Z Im
Im
ϕ
Re
Re O ϕ
O
Z
I 1
Admittance complexe L’admittance complexe d’un dipôle linéaire est Y = = , son
U Z
unité est le siemens, noté S.
À partir de l’expression de i (t) = Imax cos (ω t + ϕi ), on déduit celle de u (t) à l’aide de l’im-
pédance Z :
1 t0 +T
ˆ
P = ⟨p⟩ = Umax cos (ω t + ϕu ) Imax cos (ω t + ϕi ) dt
T t0
ˆ t0 +T
1
= (Umax Imax (cos (ϕu − ϕi ) + cos(2ω t + ϕu + ϕi ))) dt
2T t0
Umax Imax
= cos (ϕu − ϕi ) .
2
656
PUISSANCE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
cos ϕ est appelé facteur de puissance du dipôle, ϕ est égal au déphasage de la tension
par rapport au courant, ou encore à l’argument de l’impédance complexe du dipôle.
D’autres expressions de la puissance moyenne reçue par un dipôle sont fort utiles, elles dé-
coulent de la définition de l’impédance :
2 cos ϕ , soit :
• de P = Ueff Ieff cos ϕ , on déduit P = |Z|Ieff
2
P = Re (Z)Ieff ;
Cas des dipôles purement réactifs Un dipôle purement réactif, par exemple une bobine
ou un condensateur, a une impédance Z = jX imaginaire pure. Dans ces deux cas, le facteur
de puissance est nul, cos ϕ = 0, la puissance moyenne consommée est nulle.
Puissance moyenne consommée par le dipôle P = Ueff Ieff cos ϕ est la puissance moyenne
consommée par le dipôle. On constate que pour une valeur donnée de P et de Ueff , lorsque ϕ
π
se rapproche de − le courant est très important.
2
657
CHAPITRE 21 – P UISSANCE ÉLECTRIQUE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
u et i
U
t
−ϕ
I
Cas des dipôles purement réactifs un dipôle purement réactif, par exemple une bobine ou
un condensateur, a une impédance Z = jX imaginaire pure. C’est le cas d’un condensateur ou
d’une inductance. Dans ces deux cas le facteur de puissance est nul cos ϕ = 0, la puissance
consommée est nulle.
Un dipôle purement réactif ne consomme pas de puissance moyenne en régime sinusoï-
dal.
u et i
π
+
I 2
I −π
U= et ϕ = t
jCω 2 U
π
On constate que le courant (sinusoïde de faible amplitude) est en avance de sur la tension.
2
658
PUISSANCE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
i
i1 i2
u D1 D2
Pour calculer la puissance consommée par le circuit : P = Ueff Ieff cos ϕ , il faut calculer Ieff et
ϕ . Le diagramme de Fresnel des courants permet de construire, puis de calculer simplement
Ieff . L’origine des phases est celle de la tension.
La valeur efficace du courant i n’est pas égale à la somme des valeurs efficaces des courants
! des différentes branches.
−ϕ1 −ϕ
I
I1
I2 −ϕ2
P1
Les intensités efficaces I1 eff et I2 eff se déduisent des puissances I1 eff = et I2 eff =
Ueff cos ϕ1
P2
.
Ueff cos ϕ2
On calcule alors l’intensité efficace absorbée par l’ensemble des deux dipôles :
%! "2 ! "2
Ieff = I1 eff cos ϕ1 + I2 eff cos ϕ2 + I1 eff sin ϕ1 + I2 eff sin ϕ2 ,
659
CHAPITRE 21 – P UISSANCE ÉLECTRIQUE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
i
i1 i2
iC
u D1 D2
C
On utilise à nouveau le diagramme de Fresnel avec pour origine des phases celle de la tension
u (t) :
U I
jCω U
I1
I2
Figure 21.13 – Choix d’un condensateur pour relever le facteur de puissance d’une
installation inductive.
On voit sur le diagramme de Fresnel que le module du courant | jCω U| dans le condensateur
est égal à l’opposé de la somme des projections des courants I 1 et I 2 sur l’axe des ordonnées.
Pour relever le facteur de puissance à 1, il faut choisir un condensateur de capacité C telle
que :
Cω Ueff = I1 eff sin ϕ1 + I2 eff sin ϕ2 .
660
PUISSANCE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
La puissance d’un signal, décomposé en série de Fourier, est la somme des puissances
de chaque harmonique.
La puissance moyenne reçue par un dipôle, soumis à une tension non sinusoïdale, est la
somme des puissances moyennes correspondant à chaque harmonique.
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• puissance moyenne, facteur de puissance
• puissance moyenne absorbée par une impédance
SAVOIR-FAIRE
• définir le facteur de puissance, faire le lien avec la représentation des tensions et des
courants sur un diagramme de Fresnel
• citer et exploiter la relation P = Ueff Ieff cos ϕ
2 et P = Re (Y )U 2
• citer et exploiter les relations P = Re (Z) Ieff eff
• justifier qu’un dipôle purement réactif n’absorbe aucune puissance
MOTS-CLÉS
• puissance moyenne • diagramme de Fresnel
• facteur de puissance • dipôle réactif
661
CHAPITRE 21 – P UISSANCE ÉLECTRIQUE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
Exercices
S’ENTRAÎNER
Mode F I II
Puissance moyenne absorbée (W ) 520 2800 10000
Déphasage de la tension par rapport au courant total ϕF ϕI ϕII = 49 °
R ∞ RI RII
662
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
1. Le schéma de l’installation est page suivante, ainsi que les courants construits avec le
diagramme de Fresnel.
On en déduit le courant total :
%
! "2 ! "2
Ieff = ILeff + I1eff cos ϕ1 + I2eff cos ϕ2 + I1eff sin ϕ1 + I2eff sin ϕ2 ,
PL P1 P2
avec ILeff = , I1eff = et I2eff = .
Ueff Ueff cos ϕ1 Ueff cos ϕ2
663
CHAPITRE 21 – P UISSANCE ÉLECTRIQUE EN RÉGIME SINUSOÏDAL
Exercices
Corrigés
i (t)
u (t) L M1 M2
IL
Origine des phases : u
I1
−ϕ1
I2
I
−ϕ2
664
22
De la même manière qu’une canalisation conduit l’eau, ou qu’un fil électrique conduit le
courant électrique, il existe des matériaux, qualifiés de ferromagnétiques, qui conduisent le
champ magnétique. Ils permettent de construire de véritables circuits magnétiques, très large-
ment utilisés pour changer la présentation de l’énergie électrique, grâce à des transformateurs.
Les lignes de champ d’un aimant ou d’une bobine sont identiques à grande distance, c’est-
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
#–
M
O M
#–
B (M)
µ0 2 cos θ µ0 sin θ
Br = M , Bθ = M 3 et Bφ = 0,
4π r3 4π r
où µ0 = 4π 10−7 H.m−1 est la perméabilité du vide. Les lignes de champ sont celles tracées
sur la figure 22.2.
666
M OMENT MAGNÉTIQUE D ’UN AIMANT PERMANENT
1
On observe que le champ ainsi créé décroît rapidement, en .
r3
La formule des composantes du champ magnétique du dipôle permet de calculer la norme
du champ géomagnétique au centre de la France métropolitaine, où r = 6300 km et θ = 42◦ .
Ce champ géomagnétique est créé dans le noyau ferreux de la Terre ; il est assimilable, en
première approximation, à celui d’un dipôle, dirigé du pôle nord géographique vers le sud-
I #–I %
géographique. La norme du champ magnétique est B = I B I = B2r + B2θ + B2φ . On calcule
B = 5, 1.10−5 T. Cette valeur est le bon ordre de grandeur expérimental.
α #– rotation
M de l’aimant
u#–z
Dans la configuration de la figure, le couple exercée par le champ magnétique sur l’aimant
#–
est Γ = M B sin α u#–z . Ce couple est porté par +u#–z , il tend donc à faire tourner l’aimant dans
le sens positif lié à u#–z , indiqué par la règle de la main droite. L’influence du couple est donc
d’aligner l’aimant sur le champ magnétique. Lorsque l’aimant est parallèle au champ ma-
gnétique, l’angle α est nul, le couple s’annule, l’aimant ne tourne plus et reste dans cette
position.
# – #–
De plus, ce résultat est cohérent avec l’examen de l’énergie potentielle E p = −M · B ext , qui
# – #–
est bien minimale quand M et B ext sont colinéaires et pointent dans la même direction. La
667
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
position α = 0 est donc une position d’équilibre stable. La position α = π est une position
d’équilibre instable, car l’énergie potentielle y est maximum : à la moindre perturbation,
l’aimant tourne pour s’aligner sur la position α = 0.
#–
Le couple magnétique exercé par un champ magnétique extérieur B ext sur un aimant de
#– #– #–
moment magnétique M tend à aligner le vecteur M sur le vecteur B ext .
#– # – # # – #– $
La force magnétique f = grad M · B ext ne se révèle que dans un champ extérieur hété-
#–
rogène, c’est-à-dire un champ B ext dont la valeur dépend de l’espace, et dont les dérivées
statiales, dues aux coordonnées du gradient, ne sont pas nulles.
On se place dans la cas simplifié de la figure 22.4 suivante. Le champ magnétique extérieur
#–
n’a qu’une composante suivant u#–x qui croît avec x. Un aimant de moment magnétique M =
M u#–x est placé dans ce champ, au point P. Il subit la force :
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
M Bext (x)
# – #– #– ∂ Bext #–
M · B ext = ⎝ 0 ⎠ · ⎝ 0 ⎠ = M Bext (x) ⇒ f =M ux .
0 0
∂x
Attendu que Bext croît avec x, la force est exercée dans le sens des x croissants.
#–
#– B ext
M
x
P
#–
La force magnétique exercée par un champ magnétique extérieur B ext sur un aimant de
#–
moment magnétique M tend à attirer l’aimant vers les zones de fort champ magnétique.
On a décrit les actions que subit un aimant et le champ qu’il crée ; mais comment le consti-
tuer ? avec quel matériau ?
2.1 Aimantation
#–
On considère un milieu aimanté, caractérisé par son moment magnétique M . Le vecteur
#–
aimantation M est le moment magnétique par unité de volume.
668
É QUATIONS DE M AXWELL DANS UN MILIEU MAGNÉTIQUE , DANS L’ARQS
#–
En notant δ M le moment magnétique contenu dans le volume dτ :
#–
#– δ M
M= .
dτ
#– # – #–
ȷ lié = rot M,
où l’indice « lié » signifie que ces courants sont liés au matériau, c’est-à-dire que ce ne
sont pas de vrais courants, constitués d’électrons et extractibles du matériau, mais qu’ils
représentent mathématiquement le phénomène d’aimantation.
L’équation obtenue, très simple, pousse à définir un nouveau champ de vecteur, nomme ex-
#–
citation magnétique, noté H et défini par :
#–
#– B #–
H= − M.
µ0
1. André-Marie Ampère, 1775 − 1836, chimiste, mathématicien et physicien français. Il introduisit l’usage des
mathématiques en physique et contribua au développement de l’électromagnétisme. Il fait partie des 72 scientifiques
français des XVIIIe et XIXe siècles dont le nom est inscrit en lettres d’or au premier étage de la tour Eiffel, à Paris.
669
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
#– #–
Ce champ H a les mêmes unités que l’aimantation M : [H] = A.m−1 .
L’équation de Maxwell-Ampère dans l’ARQS se simplifie et porte le nom d’équation de
Maxwell-Ampère dans un milieu magnétique :
# – #–
rot H = #–
ȷ libre .
Remarque
#–
Le champ H est parfois connu en ingénierie électrique sous le nom de champ magné-
#–
tique, B étant alors nommé induction magnétique. Ce vocabulaire ne sera pas employé
dans le présent ouvrage.
b) Loi de Faraday
#–
# – #– ∂B
L’équation de Maxwell-Faraday, rot E = − , reste aussi inchangée. Elle mène à la loi de
∂t
dϕ
Faraday, e = − , qui caractérise les phénomènes d’induction, de la même manière que dans
dt
les milieux amagnétiques.
c) Théorème d’Ampère
# – #–
Ce théorème est la forme intégrée de l’équation de Maxwell-Ampère, qui devient rot H =
#–
ȷ libre dans un milieu magnétique, dans l’ARQS. En multipliant scalairement par le vecteur
#–
surface dS, normal à la surface S , qui s’appuie sur le contour fermé et orienté C :
¨ ¨
# – #– #– #– #–
rot H · dS = ȷ libre · dS = ilibre, S ,
S S
où ilibre, S est l’intensité du courant enlacé par le contour C . Avec le théorème de Stockes,
on aboutit au théorème d’Ampère dans un milieu magnétique, dans l’ARQS.
#–
dS (P)
S /C P
#–
dℓ (M)
C M
Figure 22.5 – Contour d’Ampère.
670
M ILIEU FERROMAGNÉTIQUE
#–
La circulation de l’excitation magnétique H, sur un contour fermé et orienté C , est égal
au courant libre enlacé par ce contour :
˛
#– #–
H · dℓ = ilibre, S .
C
Remarques
#–
• On retrouve les unités de l’excitation magnétique H avec le théorème d’Ampère :
[H] = A.m−1 .
• L’équation de Maxwell-Gauss reste inchangée, mais est inutile dans un milieu ma-
gnétique, qui reste électriquement neutre.
Remarque
#–
Les variations temporelles d’un champ électrique E créent un champ magnétique, mais
uniquement hors ARQS. Cet effet n’est donc pas abordé dans ce chapitre.
3 Milieu ferromagnétique
3.1 Qu’est-ce qu’un matériau ferromagnétique ?
On crée facilement un champ magnétique en imposant le parcours d’un courant à travers une
bobine, comme le montre la figure 22.6. Ce champ magnétique décroît rapidement hors de la
bobine, il est le plus intense à l’intérieur et aux deux extrémités, nord et sud, de la bobine.
Lorsqu’on ajoute un noyau de fer, le champ magnétique aux extrémités de la bobine augmente
considérablement, d’un facteur qui peut atteindre 105 !
Un tel matériau est qualifié de ferromagnétique. Ce mot, à la fois adjectif et substantif, est
forgé de ferro, car lors des premières observations, les substances qui présentaient de tels
effets étaient composées de fer, et magnétique, car les effets sur le champ magnétique sont
spectaculaires.
Les principaux corps simples ferromagnétiques sont le fer Fe, le cobalt Co et le nickel Ni. Il
671
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
existe de nombreux alliages ferromagnétiques. L’invention d’alliages, dont les effets magné-
tiques sont de plus en plus importants, est un domaine actuel de recherche.
i z
Remarque
Les propriétés ferromagnétiques disparaissent dès que la température du matériau dé-
passe une limite, nommée température de Curie a . Elle vaut 1043 K pour Fe, 1388 K
pour Co, 627 K pour Ni, et est plus basse pour les alliages.
a. Découvert en 1895 par Pierre Curie, 1859 − 1906, physicien français, dont les travaux portèrent sur la
radioactivité, le magnétisme et la piézoélectricité. Il a partagé le prix Nobel de Physique en 1903 avec son
épouse, Marie Curie, et Henri Becquerel, pour leurs recherches sur la radioactivité.
672
M ILIEU FERROMAGNÉTIQUE
M B
Msat
Mr Br
−Hc −Hc
H H
Hc Hc
−Mr −Br
−Msat
Remarque
En tout rigueur, les valeurs de l’excitation coercitive, qui annulent l’aimantation et le
champ magnétique, ne sont pas exactement identiques. Elles sont toutefois expérimen-
talement suffisamment proches pour les confondre.
Si l’on diminue encore plus le courant, donc H, on parvient à la saturation négative. Lors
de la remontée de H, on ne repasse par les mêmes états, c’est le phénomène d’hystérésis,
mot issu du grec husterein, « être en retard » (à la remontée, pour une même valeur de H,
l’aimantation n’est pas aussi forte qu’à la descente, d’où l’image de retard).
Lorsque la ferromagnétique est saturé, B augmente avec H, mais avec une très faible pente
par rapport à celles du cycle. En effet, à saturation, l’aimantation est une constante Msat et
alors :
#– ! #– #–" dB
B = µ0 H + M ⇒ = µ0 = 4π 10−7 H.m−1 .
dH
Les unités de µ0 sont établies au paragraphe 3.3 suivant.
Le montage expérimental qui permet de relever la courbe B (H), puis d’en déduire celle de
M (H), est présenté au paragraphe 5.10.
673
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
B B
B = µH
zone
H H
linéaire
Figure 22.8 – Cycle d’hystérésis d’un matériau dur, à gauche ; d’un matériau doux, à droite.
Un matériau doux est un ferromagnétique dont le cycle d’hystérésis est étroit. Il est d’autant
plus étroit que la matériau est doux.
On peut citer par exemple les Permalloy, famille d’alliages composés d’environ 15% de Fe,
80% de Ni et d’autres métaux.
Leur cycle d’hystérésis est très étroit, quasiment confondu avec la courbe de première aiman-
tation.
Dans la zone centrale du cycle, le lien entre B et H est modélisable par une relation linéaire.
Certains milieux doux sont très linéaires dans cette zone, d’autres le sont moins, c’est alors
un modèle simple que l’on construit. Le facteur de proportionnalité est nommé perméabilité
µ:
B = µ H.
[B] T H.A.m−2
[µ ] = = = = H.m−1 soit des henry par mètre.
[H] A.m −1 A.m−1
674
M ILIEU FERROMAGNÉTIQUE
Un milieu ferromagnétique doux, non saturé, est décrit par la relation linéaire B =
µ H = µ0 µr H, où µ0 = 4π 10−7 H.m−1 est la perméabilité du vide et µr ∼ 105 est la
perméabilité relative.
Remarque
Une relation analogue existe dans l’air, milieux qui n’est pas aimantable, et donc où
#–
#– #– #– B air #– #– #–
M = 0 . Alors, H air = − 0 , soit B air = µ0 H air .
µ0
Lorsqu’on présente une excitation magnétique aux petits domaines, ils s’orientent dans la
direction de l’excitation. Mais ce déplacement s’effectue par à-coups, les grains ne peuvent
se déplacer que pour une valeur suffisante de l’excitation. Une analogie classique serait de
dire que les domaines doivent vaincre les frottements pour s’orienter. On pourrait ainsi voir
un cycle d’hystérésis du type de la figure 22.10, en regardant à petite échelle.
Le premier enseignement est qu’il faut fournir de l’énergie pour déplacer les domaines, c’est-
à-dire que le parcours du cycle d’hystérésis consomme de l’énergie. Ce point est approfondi
au paragraphe 4.4.
675
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
Le deuxième enseignement est que, lorsque tous les domaines pointent dans la même direc-
tion, la matérieu est saturé, son aimantation est maximale, comme le montre la figure 22.9, à
droite.
De plus, le déplacement d’une paroi
dans un sens, puis dans l’autre, ne B
ramène pas au même état. On peut
exploiter l’analogie mécanique d’un
objet posé sur le sol, qu’on déplace
en le poussant dans un sens, puis Br
qu’on repousse dans l’autre, mais −Hc
pas exactement à la même place. Là H
Hc
se loge le phénomène d’hystérésis.
Le lecteur désireux de lire une pré- −Br
sentation plus approfondie de ce pa-
ragraphe pourra se reporter à F EYN -
MAN , L EIGHTON , S ANDS , Le cours
de physique de Feynman, Électro- Figure 22.10 – Zoom sur le cycle d’hystérésis.
magnétisme 2, Dunod.
4 Circuit magnétique
Un circuit magnétique est analogue à un circuit électrique. Dans celui-ci, une force électro-
motrice fait circuler un courant électrique, flux du vecteur densité de courant électrique #–ȷ,
dans un fil de cuivre. Dans celui-là, un courant fait circuler un flux magnétique, flux du vec-
#–
teur champ magnétique B , dans un circuit ferromagnétique, qui canalise les lignes de champ
magnétique. Cette propriété est justifiée au paragraphe 4.2.
676
C IRCUIT MAGNÉTIQUE
dϕ
! On utilise, dès le cours de première année, la loi de Faraday e = − . Dans le cas d’un
dt
système siège d’un phénomène d’induction, la f.é.m. e et le courant d’intensité i sont orientés
dans le même sens, en convention générateur. Ainsi, dans la bobine, la f.é.m. est-elle dirigée
« vers le bas » et v = −e.
On en déduit donc, avec une condition initiale nulle, le champ magnétique dans le ferroma-
gnétique :
V0
B (t) = sin (ω t) .
NSω
Quel est le courant absorbé ?
La réponse à cette question passe par le rôle du ferromagnétique. On applique le théorème
d’Ampère à une ligne de champ C , de longueur ℓ :
˛
#– #–
H · dℓ = ilibre, S .
C
Une ligne de champ est, par définition, colinéaire en tout point au champ ; ainsi la circulation
de l’excitation vaut-elle simplement Hℓ.
#–
La ligne de champ C est orienté de telle manière, que le vecteur surface dS, associé à la
surface S qui s’appuie sur C , rentre dans la feuille, comme le montre la figure 22.11. Le
courant d’intensité i, qui est un courant libre, traverse N fois la surface S , dans le même sens
#–
que dS. Le courant libre total, enlacé par C , vaut donc Ni.
Le théorème d’Ampère mène donc à :
Hℓ = Ni.
Hℓ
t i=
t1 t2 t3 t4 i4 i1 i2 i3 N
677
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
i
i3
i2
i1 t4
t
i4 t1 t2 t3
On observe un pic de courant à la date t3 , qui peut être très important si l’amplitude de B est
importante. Afin de ne pas dépasser l’intensité limite, à partir de laquelle l’alimentation du
V0
laboratoire disjoncte, il faut limiter l’amplitude de B, en pratique, diminuer V0 .
NSω
L’inductance propre L de la bobine à noyau de fer doux non saturé, de section droite S,
de longueur moyenne ℓ, de perméabilité µ , est :
N 2Sµ
L= .
ℓ
L’inductance L est proportionnelle à µ . Attendu que µ peut atteindre 5.105, on voit que la
valeur de L est considérablement renforcée par l’introduction d’un noyau de fer doux.
c) Milieu doux non saturé : énergie magnétique et densité volumique d’énergie magné-
tique
L’établissement du courant se simplifie grandement dans le cas d’un milieu doux non saturé.
En effet, le cycle d’hystérésis est remplacé par la relation B = µ H. Dès lors :
V0 V0 V0 ℓ
B (t) = sin (ω t) ⇒ H (t) = sin (ω t) ⇒ i (t) = sin (ω t) .
NSω µ NSω µ N 2 Sω
678
C IRCUIT MAGNÉTIQUE
V02 ℓ
P = < vi > = < sin (ω t) cos (ω t) > = 0.
µ N 2 Sω
1 2
Em = Li .
2
Avec les expressions de L et de i :
On reconnaît :
B2
Em = × volume du ferromagnétique.
2µ
B2 B2
La quantité = représente donc la densité volumique d’énergie magnétique dans
2µ 2 µ0 µr
un milieu magnétique doux, non saturé.
B2
˚
Em = dτ .
V 2 µ0 µr
Remarque
B2
Par rapport au vide, où la densité volumique d’énergie magnétique est , on a rem-
2 µ0
placé dans le milieu ferromagnétique µ0 par µ .
679
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
Ni
ϕ f = µ0 Sf .
ℓf Figure 22.14 – Flux de fuite dans un
tore ferromagnétique.
On obtient le rapport :
ϕf µ0 S ℓ f 1 S ℓf
= = ≪ 1 car µr ≫ 1.
ϕ µ Sf ℓ µr S f ℓ
4.3 Électroaimant
Un électroaimant est un circuit magnétique, alimenté par un bobine enroulée autour du fer-
romagnétique. Le circuit magnétique est interrompu par une ou plusieurs zone nommée en-
trefer. Les électroaimants sont utilisés pour créer un champ magnétique bien déterminé dans
l’entrefer (cas de gauche sur la figure 22.15), ou pour lever ou attirer des masses ferromagné-
tiques (cas de droite sur la figure 22.15) ; le principe de fonctionnement est le même dans les
deux cas.
v
i
i #– N
B
v N e entrefer
C
C
La force d’attraction est établie dans le chapitre 23, aussi se concentre-t-on dans ce para-
graphe sur le calcul de la valeur du champ magnétique dans l’entrefer.
680
C IRCUIT MAGNÉTIQUE
#– #–
L’entrefer est constitué d’air amagnétique, donc B e = µ0 H e . Avec cette équation et l’égalité
des champs magnétiques dans le ferromagnétique et l’entrefer :
Be e
ℓH f + eHe = Ni ⇒ ℓH f + e = Ni ⇒ ℓH f + B f = Ni.
µ0 µ0
Le problème est résolu dès que l’on connait la relation qui unie B f à H f .
Milieu doux non saturé linéaire Dans ce cas, le cycle d’hystérésis est tellement étroit qu’il
est réduit à sa courbe de première aimantation. Tant que le matériau n’est pas saturé, on a la
relation B f = µ H f . Il existe alors une solution analytique unique :
< e
ℓH f + B f = Ni Ni µ0 Ni
µ0 ⇒ Bf = ℓ e
= ℓ .
B f = µHf µ + µ0 µr + e
µ0 Ni
Bf = = Be .
e
Cas général La relation qui unie B f à H f est le cycle d’hystérésis. La résolution n’est
donc pas algébrique, mais uniquement graphique. On cherche le point de fonctionnement du
681
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
circuit, qui est à l’intersection des deux courbes qui relient B f à H f : le cycle d’hystérésis et
e
la droite d’équation ℓH f + B f = Ni, tracées sur la figure 22.16.
µ0
Trois cas sont à envisager, qui dépendent du passé du ferromagnétique. On lit à chaque fois
la valeur de B f , on en déduit celle de Be , identique.
Bf
Si on utilise un ferromagnétique vierge de toute µ0 Ni
aimantation, on suit la courbe de première aiman- e a
tation et on obtient la solution b. Si le courant i
a fortement augmenté puis diminué jusqu’à la va- i=0 b
c
leur d’utilisation, la solution est a. Et si le courant d
était faible et qu’il remonte jusqu’à sa valeur ac- Hf
tuelle, la solution est c. e Ni
Si le circuit électrique est ouvert, le courant est ℓ
nul. La droite reliant B f à H f est translatée à la
position repérée par i = 0 sur la figure 22.16. L’ai-
mantation rémanente crée un champ dans l’entre-
fer. Si on a diminué i pour l’annuler, on est en d ;
si on l’a augmenté pour l’annuler, en e. Figure 22.16 – Valeur du champ dans
l’entrefer d’un électroaimant.
4.4 Pertes
On se place dans le cas d’une bobine à noyau de fer, décrite par la figure 22.11, page 676. On
fait la liste de toutes les pertes, développées dans le ferromagnétique (pertes fer), ou dans les
fils de cuivre (pertes cuivre).
dB
v = NS et Hℓ = Ni.
dt
On en déduit la puissance électrique instantanée p consommée, et sa moyenne P sur une
période :
dB Sℓ T dB Sℓ T
ˆ ˆ
p = vi = Sℓ H et P = H dt = HdB.
dt T 0 dt T 0
En une période, on parcourt l’intégralité du cycle et l’intégrale représente l’aire A du cycle
d’hystérésis, comme le montre la figure 22.17 page suivante. Attendu que la fréquence f est
l’inverse de la période T , la puissance moyenne absorbée est :
P = Sℓ f A .
682
C IRCUIT MAGNÉTIQUE
Alimenté par un tension variable, le matériau ferromagnétique est soumis à un champ ma-
gnétique variable. Des f.é.m. sont donc induites dans le volume. Attendu que le matériau est
conducteur, des courants induits apparaissent. Ces courants, qui circulent dans la masse du
ferromagnétique, sont nommés courants de Foucault 2 , ou eddy currents en anglais.
Les courants de Foucault sont responsables de pertes par effet Joule, nommées pertes par
courant de Foucault. Développées dans le ferromagnétique, elles font partie des pertes fer.
Afin de les minimiser, voire même de les supprimer pour les fréquences industrielles, on
feuillette le matériau ferromagnétique en le constituant de tôles minces, jusqu’à 0, 3 mm
d’épaisseur, séparées par une couche isolante aussi mince que possible, 10−2 mm ou moins.
La couche isolante bloque la circulation du courant et diminue les pertes Joule. On peut aussi
utiliser, en haute fréquence, des matériaux ferromagnétiques isolants, comme les ferrites.
Les pertes par courants de Foucault sont supprimées dans un ferromagnétique en feuille-
tant le matériau, ou en utilisant un milieu isolant.
c) Pertes cuivre
Les pertes cuivre sont les pertes par effet Joule dans les fils de cuivre de la bobine.
2. En l’honneur de leur découvreur, le français Léon Foucault, 1819 − 1868. Léon Foucault est très célèbre pour
son expérience dite du pendule de Foucault, réalisée sous la coupole du Panthéon, à Paris, en 1851, grace à laquelle
il démontra l’influence de la rotation de la Terre sur le mouvement d’un pendule pesant. On lui doit aussi une mesure
de la vitesse de la lumière.
683
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
5 Transformateur
5.1 Constitution
Un transformateur est un appareil qui modifie l’amplitude de tensions et de courants alter-
natifs.
Il se compose d’un circuit magnétique fermé, constitué d’une carcasse ferromagnétique, et
de deux enroulements. Le matérieu ferromagnétique est choisi pour sa capacité à canaliser
les lignes de champ magnétique. Ainsi, il n’existe de champ magnétique qu’à l’intérieur du
circuit magnétique. Les enroulements sont constitués de fils de cuivre, bobinés autour du
circuit magnétique.
#–
B
i1 #– i2
dS
v1 N1 N2 v2
primaire secondaire
L’enroulement primaire, ou plus simplement le primaire, ici constitué de N1 spires, est celui
qui reçoit l’énergie électrique, que restitue à la charge l’enroulement secondaire, ou secon-
daire, constitué de N2 spire.
La signification des points sera abordée au paragraphe 5.6.
684
T RANSFORMATEUR
canalise parfaitement le champ magnétique, le flux à travers les N1 spires du primaire est
ϕ1 (t) = N1 B (t) S ; de même à travers les N2 spires du secondaire ϕ2 (t) = N2 B (t) S, avec le
même champ magnétique. Ainsi :
dB dB
e1 (t) = −N1 S et e2 (t) = −N2 S .
dt dt
Le schéma électrique équivalent est donc, en se souvenant bien que les f.é.m. induites sont
dans le même sens que les courants :
i1 (t) i2 (t)
dB dB
v1 (t) e1 (t) = −N1 S e2 (t) = −N2 S v2 (t)
dt dt
dB
Ainsi v1 = −e1 et v2 = −e2 . Attendu que B (t) est variable, est différent de 0 :
dt
⎧ dB
⎪
⎨ v1 (t) = N1 S
dt v2 (t) N2
implique = = m.
⎪
⎩ v (t) = N S dB v1 (t) N1
2 2
dt
où m est le rapport de transformation.
Le formule précédente n’est valable que pour des tensions alternatives. En régime indépen-
! dant du temps, v2 = 0 : un transformateur ne laisse pas passer le continu.
v2 (t) N2
= = m.
v1 (t) N1
685
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
s’appuie sur C , rentre dans la feuille. Les courants d’intensité i et i2 traversent N1 et N2 fois
#–
la surface S , dans le même sens que dS. Le courant libre total, enlacé par C , vaut donc
N1 i1 + N2 i2 .
On justifie au paragraphe 5.7, que le ferromagnétique d’un transformateur est un milieu doux.
Dans le cas où il n’est pas saturé, le champ et l’excitation sont reliés par la perméabilité,
B = µ H. Le plus à trvers une section droite, de surface S, est ϕ = BS. Ainsi :
B ℓ
N1 i1 + N2 i2 = Hℓ = ℓ= ϕ.
µ Sµ
Attendu que pour un bon milieu doux, µr ∼ 105 , le second terme est négligeable devant les
deux autres. Ainsi :
i2 1
N1 i1 + N2 i2 ≃ 0 ⇒ =− .
i1 m
On obtient ainsi la loi de transformation des courants.
La formule précédente n’est valable qu’en charge, c’est-à-dire quand un courant secondaire
! est débité, et est d’autant plus vraie que le courant secondaire est important. Elle est évidem-
ment fausse à vide par exemple, où i2 = 0, mais i1 ̸= 0.
i2 (t) N1 1
=− =− .
i1 (t) N2 m
686
T RANSFORMATEUR
Un transformateur idéal est symbolisé par le schéma normalisé de la figure suivante, où ap-
paraissent les lois de transformation des tensions et des courants.
i1 i2
v2 N2 i2 N1 1
= =m =− =−
v1 N1 v1 v2 i1 N2 m
(en alternatif) (en charge)
m
Figure 22.20 – Schéma normalisé d’un transformateur et lois de transformation.
Quant au théorème d’Ampère, le signe des intensités des courants varie. En effet, la ligne
#–
de champ est orienté de telle manière, que le vecteur surface dS, associé à la surface S
qui s’appuie sur C , rentre dans la feuille. Mais le courant d’intensité i2 traverse N2 fois la
687
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
#– #–
S1 S2
ϕ
i1 i2
v1 N1 N2 v2
primaire secondaire
#–
surface S , dans la direction opposée à que dS. Le courant libre total, enlacé par C , vaut donc
N1 i1 − N2 i2 , et Hℓ = N1 i1 − N2 i2 . On en déduit pour un milieu doux de forte perméabilité :
i2 N1 1
= = .
i1 N2 m
i1 i2
v2 N2
=− = −m,
v1 N1
v1 v2
i2 1
=+ .
i1 m
m
Figure 22.22 – Gestion des points avec le schéma normalisé d’un transformateur.
Il convient donc de vérifier le câblage du transformateur pour utiliser correctement les lois de
transformation. Dès qu’une tension ne « pointe » pas vers le point, ou qu’un courant n’entre
par un point, un signe moins s’ajoute.
5.7 Pertes
Les pertes sont inhérentes au cuivre dont sont réalisés les enroulements primaire et secon-
daire, et au ferromagnétique. Elles sont identiques à celles de la bobine à noyau, listées au
paragraphe 4.4, qu’on récapitule.
Les pertes cuivre sont dues à l’effet Joule dans les bobinages primaire et secondaire.
Les pertes fer se répartissent en :
• pertes par hystérésis, dues au parcours du cycle d’hystérésis, réduites en utilisant un mi-
lieu doux ;
• pertes par courant de Foucault, dues à l’effet Joule dans la masse du ferromagnétique,
réduite en feuilletant le milieu ou en utilisant un milieu isolant.
La minimisation des pertes pemet d’atteindre des rendements de l’ordre de 95% pour des
688
T RANSFORMATEUR
transformateurs de quelques dizaines de kW, et supérieur à 99% pour de très grosses unités.
Le modèle du transformateur idéal s’en trouve légitimé.
B2
˚
Em = dτ .
V 2 µ0 µr
Attendu que l’énergie ne peut pas être crée ou disparaître subitement, Em est une grandeur
continue, au sens mathématique du terme. On en déduit que B2 aussi, donc B et le flux à tra-
vers une section droite du ferromagnétique, et, pour finir, l’excitation magnétique H, d’après
le cycle d’hystérésis.
D’après le théorème d’Ampère, la grandeur N1 i1 + N2 i2 est donc aussi continue. On en déduit
que i1 peut brutalement s’annuler, bien que ce soit le courant dans un bobine, à condition que
i2 augmente tout aussi brutalement afin de conserver la valeur de la somme N1 i1 + N2 i2 .
Cette remarque est utilisée dans l’étude de certains convertisseurs statiques, comme les ali-
mentation flyback, étudiée en exercice dans le chapitre 26.
i1 i2
R1
e1 v1 v2 R2
m
Figure 22.23 – Transfert d’impédance.
v2 i2 1
Avec les rapports de transformation = m et = − , la loi d’Ohm au secondaire :
v1 i1 m
i1 R2
v2 = −R2 i2 devient mv1 = R2 soit v1 = i1 .
m m2
Vu du primaire, l’ensemble {transformateur, secondaire} est équivalent à un unique dipôle de
R2
résistance 2 , comme le schématise la figure 22.24. On a ramené le secondaire au primaire.
m
On peut, de même, ramener le primaire au secondaire. Avec les rapports de transformation,
689
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
R1 m2 R 1
R2
e1 v1 me1 v2 R2
m2
i1 i2
ˆ ˆ
v1 N1 N2 v2 y= v2 dt
R
ferromagnétique
x = Ri1
690
T RANSFORMATEUR
5.11 Utilisations
a) Isolement
Un transformateur permet d’isoler électriquement deux circuits. On l’utilise en transforma-
teur d’isolement pour lequel le rapport de transformation est m = 1. La tension secondaire
est une copie conforme de la tension primaire alternative. Les circuits primaire et secondaire
n’ont aucun lien électrique. Ils peuvent en particulier avoir deux masses différentes, sans
risquer de court-circuit.
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• citer l’ordre de grandeur du champ géomagnétique en France
• définir l’aimantation
• associer à une distribution d’aimantation la densité de courant liés équivalente
• définir l’excitation magnétique
• écrire l’équation de Maxwell-Ampère dans un milieu magnétique dans l’ARQS
#–
• savoir que les sources de H sont les courants électriques libres
#–
• savoir que les sources de B sont les courants électriques libres et l’aimantation (et un
champ électrique dépendant du temps)
• représenter l’allure des cycles d’hystérésis
• distinguer et citer des milieux durs et doux
• modéliser un milieu doux par une relation linéaire
• définir la perméabilité relative µr
• donner des ordres de grandeurs de µr
• savoir que les lignes de champs sortent orthogonalement à l’interface d’une ferromagné-
tique
• citer les hypothèses du transformateur idéal
691
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
SYNTHÈSE
SAVOIR-FAIRE
• décrire le champ créé à grande distance par un dipôle magnétique
• tracer qualitativement les lignes de champ à grande distance du dipôle magnétique
• utiliser les expressions de l’énergie potentielle, de la force, du moment subis par un
dipôle magnétique dans un champ magnétique extérieur
• décrire l’allure des lignes de champ dans un circuit magnétique
• exprimer le champ magnétique produit dans l’entrefer d’un électroaimant
• établir l’pexression de l’inductance propre de la bobine à noyau de fer
• vérifier l’expression de l’énergie magnétique sur l’exemple de la bobine à noyau de fer
• exprimer le lien entre l’aire du cycle et la puissance moyenne absorbée
• décrire les différents termes de perte d’une bobine à noyau de fer doux
• décrire les solutions qui réduisent les pertes
• établir les lois de transformation des tensions
• établir les lois de transformation des courant
• relier le transfert instantané et parfait de puissance à une absence de pertes et à un sto-
ckage nul de l’énergie dans le transformateur
• expliquer le rôle du transformateur pour l’isolement
• établir le transfert d’impédance entre primaire et secondaire
MOTS-CLÉS
• aimant permanent • milieu doux ou dur • pertes cuivre
• aimantation magnétique • électroaimant • transformateur
• excitation magnétique • bobine à noyau de fer • primaire
• milieu ferromagnétique doux • secondaire
• circuit magnétique • pertes fer (par courants de • rapport de transformation
• entrefer Foucault et hystérésis)
692
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
i1 i2
R1
e v1 v2 R2
R0
i1 i2
e R1 v1 R2
1. Calculer v1 en fonction de e, R0 , R1 , R2 et m.
2. En déduire i2 en fonction de e, R0 , R1 , R2 et m.
3. Application numérique : que vaut i2 dans le cas où R0 = R1 = R2 = 102 Ω, e = 2 V =
constante et m = 10 ?
693
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
Exercices
694
S’ ENTRAÎNER
Exercices
R y
i1
e u1 u2 C
i2
R0 x
Le générateur de f.é.m. e (t) = E cos (ω t) est une source de tension sinusoïdale de fréquence
f = 50 Hz.
La résistance R = 100 kΩ est telle que le produit n2 i2 est négligeable devant le produit n1 i1 .
1. Pourquoi est-il judicieux de choisir un tore ?
2. Dans ce montage, le circuit RC (entrée u2 , sortie vy ) fonctionne en intégrateur. Quelle
condition la capacité C doit-elle satisfaire pour cela ? Quelle(s) valeur(s) peut-on choisir pour
C parmi les valeurs usuelles suivantes : 10 nF, 47 nF, 100 nF, 1 µ F et 4, 7 µ F ?
3. Exprimer H en fonction de vx puis B en fonction de vy et expliquer pourquoi le montage
permet de visualiser le cycle d’hystérésis.
4. Applications numériques : ℓ = 50 cm, S = 20 cm2 , C = 1 µ F, R0 = 5 Ω, n1 = n2 = 50.
Donner, en précisant les unités, les expressions de H en fonction de vx puis de B en fonction
de vy .
On obtient l’oscillogramme suivant. vy est en ordonnée (1 graduation représente 2 V). vx est
en abscisse (1 graduation représente 1 V).
5. Déduire de cet oscillogramme les valeurs approximatives (à 20 % près) du champ magné-
tique rémanent Br , de l’aimantation rémanente Mr et du champ coercitif Hc .
Dans le schéma du montage, on peut raisonnablement négliger la puissance dissipée par effet
Joule dans les enroulements primaire et secondaire. Pour simplifier, on suppose également
695
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
Exercices
négligeables les pertes dues aux courants de Foucault dans le tore. Dans ces conditions, la
puissance pH = u1 i1 dissipée est uniquement due aux propriétés ferromagnétiques du noyau.
6. Établir la relation liant PH , valeur moyenne de pH , à l’aire A du cycle d’hystérésis repré-
sentant l’évolution de B en fonction de H.
7. Sur l’oscillogramme, on évalue l’aire du cycle à 6 carreaux. En déduire la valeur de la
puissance moyenne PH dissipée à cause du phénomène d’hystérésis dans l’ensemble du tore
dans l’essai réalisé.
8. A-t-on intérêt pour la fabrication des transformateurs à utiliser un matériau ferromagné-
tique ayant un champ coercitif important ou faible au contraire ? Justifier.
APPROFONDIR
696
A PPROFONDIR
Exercices
b
2
e
Bsat
ip −H1
Np is Ns h
Hsat
1 3
e
−B1
4
#–
• pour la circulation du champ h , on prend, pour chaque tronçon, la longueur de la ligne de
champ moyenne.
N OTATIONS
1. À quelle condition peut-on négliger les pertes par hystérésis ? par courant de Foucault ?
Est-ce le cas ?
2. Quelles relations peut-on écrire entre b1 , b2 et be ?
3. Écrire le théorème d’Ampère pour ce circuit pour obtenir une relation liant h1 ℓ1 , h2 ℓ2 , he e
et la force magnétomotrice ε définie par ε = N p i p ± Ns is . On indiquera clairement le signe à
retenir pour Ns is .
(1)
4. Le tronçon 1 commence à saturer quand b1 = Bsat = Bsat . Donner l’expression et la valeur
(2)
numérique de Bsat , valeur de b1 pour laquelle le tronçon 2 (ou 4) commence à saturer.
697
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
Exercices
Bsat
5. Que représente physiquement le rapport a = = 2.10−3 H.m−1 ?
Hsat
(1)
6. Pour cette question : 0 $ b1 $ Bsat
Donner l’expression de ε en fonction de ϕ = S1 b1 . On exprimera la réluctance R, définie par
ε = R ϕ , en fonction de ℓ1 , ℓ2 , e, S1 , S2 , µ0 et a.
Vérifier que R s’exprime en H−1 (inverse du Henry) puis calculer sa valeur numérique.
(1) (2)
7. Pour cette question : Bsat $ b1 $ Bsat .
Préciser l’état de saturation de chacun des tronçons.
Lorsque |h| " Hsat , on lit graphiquement b = Ch + D. Préciser les unités de C et D. Calculer
l’expression littérale de ε (ϕ ) en fonction de C, D, µ0 , a et de grandeurs géométriques.
L’application numérique, non demandée, mène à ε = 1, 06.106ϕ − 4, 87(2).103 USI.
(2)
8. Pour cette question : b1 " Bsat .
Donner l’expression littérale de ε (ϕ ).
L’application numérique, non demandée, mène à ε = 1, 60.106ϕ − 8, 37(1).103 USI.
9. Tracer l’allure de la caractéristique ϕ (ε ). Préciser les valeurs numériques des coordonnées
des points anguleux.
10. On impose ϕ (t) = ϕ0 cos(ω t) où ϕ0 = 6.10−3 Wb. On se place à vide, c’est-à-dire pour
is = 0.
Comment imposer ce flux dans le circuit ?
Tracer l’allure du courant primaire i p (t). On expliquera la construction qui permet d’arriver
à i p . Préciser la valeur maximale i p0 de i p (t).
II − É TUDE ÉNERGÉTIQUE
i p (t) is (t)
v p (t) vs (t) R
11. Expliquer pourquoi le flux ϕ dans le circuit magnétique est lui aussi sinusoïdal.
12. Que vaut alors le courant secondaire is (t) ? Le courant primaire i p (t) est-il sinusoïdal ?
13. En considérant le développement de Fourier du courant primaire :
∞
i p (t) = ∑ in cos (nω t + ψn) ,
n=0
698
A PPROFONDIR
Exercices
14. Le secondaire est en circuit ouvert. Il n’y a aucune perte, ni par courant de Foucault, ni
par hystérésis, ni par effet Joule dans les fils.
Quelle est alors la puissance moyenne absorbée par le transformateur ? Quel est le déphasage
entre la tension primaire et le fondamental du courant ?
15. Tracer l’allure d’un cycle d’hystérésis M (h) pour préciser les notions de champ coercitif
et d’aimantation rémanante.
Un transformateur doit-il être être construit avec un matériau dur ou doux ? Expliquer.
Les pertes ne sont désormais plus négligeables. On mène une mesure du rendement du trans-
formateur. On distingue les pertes cuivres, ou pertes ohmiques par effet Joule dans les fils
électriques, pJ , et les pertes fer, p f , constituées des pertes par hystérésis et par courant de
Foucault dans le ferromagnétique.
16. Essai à vide : le secondaire est ouvert. La puissance moyenne consommée par le trans-
formateur est Pp0 = 80 W.
Sachant que la puissance consommée dans l’enroulement primaire est négligeable, à quoi
correspond la puissance consommée par le transformateur ?
17. Essai en court-circuit : le secondaire est en court-circuit. On applique une tension pri-
maire très faible. Le transformateur absorbe une puissance moyenne Pp CC = 75 W. Le pri-
maire est parcouru par un courant d’intensité efficace Ieff = 7 A.
Expliquer pourquoi les pertes fer sont presque nulles dans cet essai. En déduire la résistance
équivalente au primaire du transformateur, ρ1 .
Quel est le lien entre la résistance du transformateur vue du primaire, ρ1 , et la résistance du
transformateur ramenée au secondaire, ρ2 ?
18. Essai en charge : le transformateur est branché sur une charge résistive qui consomme
une puissance moyenne Ps = 2 kW. Le courant efficace au secondaire vaut Is eff = 10 A.
Déduire des trois essais le rendement η du transformateur, définit comme le rapport entre la
puissance disponible au secondaire sur la puissance injectée au primaire.
699
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
i2
m2 R 1
me v2 R2
me
L’intensité du courant est i2 = − (attention au signe moins). La puissance ins-
R 2 + m2 R 1 & '2
2 2 m
tantanée absorbée par R2 est p2 = R2 i2 = R2 e . Elle est maximum quand la
R 2 + m2 R 1
m
grandeur f = est maximum. On dérive pour chercher l’extremum de f en fonc-
R 2 + m2 R 1 6
df R2 + m2 R1 − 2m2R1 R2
tion de m : = 2
, nul quand m = . Un tracé rapide, par exemple à
dm 2
(R2 + m R1 ) R1
la calculatrice, montre que c’est bien un maximum.
R2
e R1 v1
m2
e − v 1 v1 − 0 v1 − 0 e
D’après la loi des nœuds : = + , et v1 = = v1 .
R0 R1 R2 R0 2 R0
1+ +m
m2 R1 R2
v2 mv1 me
2. i2 = =− donc i2 = − .
R2 R2 R0 R2
R2 + + m2 R 0
R1
3. Le transformateur ne laisse pas passer le continu. Si e est constante, alors v1 l’est aussi et
donc v2 = 0. Dans ce cas i2 = 0 !
700
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
22.3 Champ dans l’entrefer d’un électroaimant
1. Un bon aimant permanent présente un fort champ magnétique (champ rémanent Br grand)
et résiste à la désaimantation (champ coercitif Hc grand). Il doit donc présenter le cycle le
plus large possible tant en hauteur (Br le plus grand possible) qu’en largeur (Hc le plus grand
possible). On utilise donc un matériau dur.
C’est le contraire pour un transformateur où l’on veut réduire au maximum les pertes par
hystérésis (et donc l’aire du cycle). On utilise donc un matériau doux pour un transformateur.
#– #–
2. Le fer doux est linéaire, isotrope, homogène et transparent donc B = µ H. Comme B ne
peut pas diverger, H est nécessairement nul quand µ tend vers l’infini.
3. L’équation de Maxwell-flux impose la conserva-
tion du flux magnétique : Ba S = Be S = Bfer S donc Ba
Ba = Be .
L’équation de Maxwell-Ampère impose le théorème
d’Ampère. Sans courant d’alimentation : Ha a +
He e = 0. i=0
#–
L’entrefer est constitué d’air caractérisé par : Be = a
#–
µ0 He . Ha
a
Des trois dernières équations, on tire Ba = −µ0 Ha . b
e
Le point de fonctionnement de l’aimant est graphi-
quement donné par l’intersection de cette droite et
du cycle d’hystérésis. On obtient deux solutions op-
posées a et b. On passe de l’une à l’autre en retour-
nant l’aimant.
Be
Connaissant Ba et Ha , on en déduit Be = Ba et He = .
µ0
He
4. Le volume Va de l’aimant vaut : aS Va = −e a.
Ha
He Be µ0 He2
Comme Ba = Be , on a Va = −ea = −ea .
Ha Ba BaHa
À e et He donnés, le volume de l’aimant est d’autant plus faible que Ba Ha est grand.
Remarque : Va > 0 car Ba et Ha sont de signe opposé.
701
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
Exercices
Corrigés
8. Pour diminuer les pertes par hsytérésis, il faut diminuer l’aire du cycle, donc utiliser un
milieu doux d’excitation coercitive la plus faible possible.
702
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
22.7 Pince ampèremétrique
µ I (r,t) #a $
À travers les N spires, φI = −N a ln +1 .
2π b
#– #–
2. Il faut calculer H i et B i créés par i. Les symétries sont les mêmes, l’excitation est toujours
orthoradiale.
On applique le théorème d’Ampère sur un cercle C de rayon r et d’axe le fil, figuré en gris
ci-dessous, à droite. On oriente C d’après la règle de la main droite afin que la surface qui
s’appuie sur C soit dirigée suivant +u#–z (le vecteur surface figure en gris sur la figure). Cette
surface est traversée N fois ˛par le courant d’intensité i (t), mais dans le sens négatif, comme
#– #–
le montre le schéma. Ainsi H i · dℓ = 2π rHi (r,t) = −Ni (t).
C
I (t)
⊗
⊗
⊗
⊗
⊗
u#–z
⊗
⊗
⊗
#– ⊗ ⊗
HI ⊗
⊗
⊗
⊗
⊗
⊗
#– ⊗
dS ⊗
⊗
⊗
⊗
⊗
⊗
⊗
⊗
⊗
i (t)
⊗
⊗
⊗
#– #– Ni (t)
D’où B i = µ H i = −µ , dont le flux à travers une section droite est :
2π r
ˆ a+b ˆ a ˆ a+b ˆ a ˆ a+b ˆ a
#– #– Ni (t)
B i · dS = # – # –
Bi uθ · (−dr dz uθ ) = µ dr dz,
r=b z=0 r=b z=0 r=b z=0 2π r
µ Ni (r,t) #a $ µ N 2 i (r,t) #a $
soit a ln + 1 . À travers les N spires, φi = a ln +1 .
2π b 2π b
703
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
Exercices
Corrigés
3. Les flux φi et φI induisent deux f.é.m. dans le bobinage, orientées dans le sens du courant :
R
i
u dφi dφI
− −
dt dt
dφi dφI µ N 2a # a $ di µ Na # a $ dI u
Ainsi u = − − , soit u = − ln +1 + ln +1 . Avec i = ,
dt dt 2π b dt 2π b dt R
µ N2a # a $ du µ Na # a $ dI
on aboutit à ln +1 +u = ln +1 .
2π R b dt 2π b dt
µ N2a # a $
On reconnaît un système du premier ordre de constante de temps τ = ln + 1 , alors
2π R b
du Rτ dI
τ +u = .
dt N dt
Rτ
4. La transformée de Laplace de l’équation différentielle est (τ p + 1)U (p) = pI (p), d’où
N
R τp 1
H (p) = , qui est un passe-haut du premier ordre, de pulsation caratéristique .
N 1+τp τ
1 R
Pour ω ≫ , alors H ( jω ) = et la tension est directement proportionnelle au courant I à
τ N
mesurer. Il faut donc s’assurer que τ , qui dépend de N, a, b, R et µ , soit tel que la pulsation
1
des courants à mesurer vérifie bien ω ≫ .
τ
704
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
(1)
6. 0 $ b1 $ Bsat : aucun tronçon n’est saturé.
Dans la zone linéaire (segment de la courbe d’hystérésis passant par l’origine) : b1 = ah1 et
b2 = ah2 .
Dans les entrefers : be = µ0 he .
ϕ ϕ ϕ
Avec ϕ = S1 b1 = S2 b2 = S1 be : h1 = , h2 = et he = .
aS1 & aS2 µ0 S1'
ℓ1 ℓ2 2e
Le théorème d’Ampère s’écrit alors : ε = 2 + + ϕ.
& aS 1
' aS 2 µ 0 S1
ℓ1 ℓ2 2e
La réluctance vaut : R = 2 + + = 1, 37.105 H−1 .
aS1 aS2 µ0 S1
[ε ] [i]
Dimension de R : [R] = = . Ce rapport est bien l’inverse de celui d’une inductance
[ϕ ] [ϕ ]
en H.
(1) (2)
7. Bsat $ b1 $ Bsat : les tronçons 1 et 3 sont saturés, mais pas le 2 ni le 4.
ϕ ϕ
On a toujours : h2 = et he = .
aS2 µ0 S 1
ϕ D
La saturation des tronçons impairs est décrite par S1 b1 = S1Ch1 + S1 D donc h1 = − ,
S1C C
où : [C] = H.m−1 (comme µ ) et [D] = &T. '
ℓ1 ℓ2 2e 2Dℓ1
Le théorème d’Ampère devient : ε = 2 + + ϕ− .
S1C aS2 µ0 S1 C
(2) ϕ D
8. b1 " Bsat : tous les tronçons ferromagnétiques sont saturés. Alors h1 = − , h2 =
S1C C
ϕ D ϕ
− et he = .
S 2C C µ0 S 1 & '
ℓ1 ℓ2 2e 2D (ℓ1 + ℓ2)
Le théorème d’Ampère devient ε = 2 + + ϕ− .
S 1 C S 2 C µ0 S 1 C
9. On récapitule graphiquement, avec les points anguleux :
ϕ (mWb)
4 ϕ (Wb) ε (A)
5, 28.10−3 = S1 Bsat 723
2 6, 48.10−3 = S2 Bsat 1997
0 ε (A)
0 1000 2000 3000
dϕ
v p = Np = −N p ωϕ0 sin (ω t) .
dt
705
CHAPITRE 22 – M ILIEUX FERROMAGNÉTIQUES ET TRANSFORMATEUR
Exercices
Corrigés
& '
dΦtot
En effet, v p = −e = − − , avec e dans le même sens que i p .
dt
ϕ ϕ
ip
t ε
vp is = 0
∞
En valeur moyenne P = < p >= v p0 < ∑ in cos (nω t + ψn) cos (ω t) >, soit :
n=0
∞
1
v p0 ∑ in 0< cos (nω t +12ψn) cos (ω t) >3 = 2 v p0 i1 cos ψ1.
n=0
cos ψ1
0 si n ̸= 1, si n = 1
2
706
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
16. Mr est l’aimantation rémanente, c’est-à-dire l’aimantation que présente le matériau hors
de toute source de h.
hc est l’excitation coercitive, valeur de h pour laquelle le matériau n’est pas aimanté.
Un transformateur doit présenter les pertes par hystérésis les plus faibles possibles. Il doit
donc être construit avec un matériau doux, de cycle étroit.
Mr
−hc
h
hc
−Mr
17. Pas de pertes Joules au secondaire (is = 0), pertes Joule au primaire négligeables : la
puissance consommée compense les pertes fer p f .
18. La tension d’alimentation est très faible : le flux ϕ dans le transformateur aussi, donc le
cycle d’hystérésis parcouru a une aire faible. De plus, les courants de Foucault sont limités
#–
car b dans le transformateur est faible (faible tension d’alimentation).
√
On connaît la valeur efficace Ieff du courant primaire : i p (t) = Ieff 2 cos (ω t)
La puissance absorbée vaut Pp CC = < ρ1 i2p > = ρ1 Ieff
2 2 < cos2 (ω t) > = ρ I 2 .
1 eff
Pp CC
D’où ρ1 = 2 = 1, 5 Ω puis ρ2 = m2 ρ1 = 0, 75 Ω.
Ieff
19. Puissance disponible au secondaire : Ps = 2 kW.
Puissance injectée au primaire : Pp = Ps + p f + pJ = Ps + p f + ρ2Is2eff .
2.103
Ainsi : η = = 0, 93.
2.103 + 80 + 0, 75 × 102
707
23
comporte comme un électroaimant, elle attire la partie mobile, ce qui permet de rompre le
contact.
On néglige les frottements mécaniques et l’action de la pesanteur.
Conducteur Conducteur
fixe mobile
a
#– i
n
e
x ℓ x N u
O P Fem spires
Partie mobile Partie
mobile
L
Support fixe
Noyau magnétique
710
E XEMPLE INTRODUCTIF : ÉTUDE D ’UN CONTACTEUR ÉLECTROMAGNÉTIQUE
frottement.
L’application du théorème de l’énergie cinétique à ce système, pendant une évolution d’une
durée dt, mène à :
dEc = δ Wméca + δ Wem .
c) Circuit électrique
Le circuit est constitué en série d’un générateur de f.é.m. u, d’une résistance R qui modélise
les pertes Joules et d’une f.é.m. induite dans l’ensemble des spires entourées autour du noyau
dϕ
ferromagnétique, e = − , où φ est le flux magnétique à travers l’ensemble des spires.
dt
En prenant garde à orienter la f.é.m. induite e et le courant d’intensité i dans le même sens, le
circuit est électriquement équivalent à :
dϕ R
e=− u
dt
i
Ainsi :
dφ d
u = Ri + = Ri + (Li) .
dt dt
La puissance instantanée délivrée par le générateur vaut donc :
d
p = ui = Ri2 + i (Li) ,
dt
et le travail fourni pendant une durée dt vaut donc :
δ Wélec = p dt = Ri2 dt + id (Li) .
711
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
soit :
i2
δ Wem = dL.
2
La partie mobile est animée d’un mouvement de translation selon l’axe (Ox). On repère son
extrémité P par la distance algébrique OP = x. Le travail de la force qu’elle subit vaut donc
par définition :
i2
δ Wem = Fem dx donc Fem dx = dL,
2
1 2
où l’on reconnaît finalement, avec Eem = Li :
2
& '
∂ Eem
Fem = .
∂x i
712
E XEMPLE INTRODUCTIF : ÉTUDE D ’UN CONTACTEUR ÉLECTROMAGNÉTIQUE
noyau magnétique est identique à celle d’une spire, soit S = a2 , et dans les entrefers ainsi que
la partie mobile du noyau est égale à Sa = ax. La conservation du flux magnétique permet
d’établir l’équation :
a
Ba ax = B′ a2 = Bax ⇒ Ba = B = B′ .
x
µ0 N 2 ax
L= .
2e
On observe bien que l’inductance du circuit ne dépend que sa géométrie et particulier de la
position de la partie mobile par l’intermédiaire du paramètre x.
La force électromagnétique se déduit par dérivation :
1 dL µ0 a 2 2
Fem = i2 ⇒ Fem = N i .
2 dx 4e
Remarques
#–
• L’expression de Fem obtenue est la projection algébrique de F em sur u#–x . L’expression
vectorielle de la force est donc :
#– µ0 a 2 2 #–
F em = N i ux .
4e
On constate que, quel que soit le signe de l’intensité i, la force électromagnétique est
toujours dirigée dans le même sens, tendant à déplacer la partie mobile dans le sens
des x croissants, c’est à dire dans le sens d’augmentation de l’inductance.
713
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
• La force électromagnétique est d’autant plus importante que l’entrefer est étroit.
• La force électromagnétique est d’autant plus importante que l’intensité est grande.
Application numérique : pour i = 1 A, a = 5 cm, e = 5.10−1 mm , N = 1.103, on
obtient Fem ≃ 3.101 N.
Ce dispositif produit donc une force de l’ordre de 30 newton par ampère, suffisam-
ment importante pour servir d’actionneur dans de nombreuses situations.
WJ Wf
Sources Récepteur
Conversion
électriques W
e Wem Wm Wu mécanique
Énergie stockée
Eem +Ec
Convertisseur
714
C OMPLÉMENT : GÉNERALISATION DES ÉCHANGES D ’ÉNERGIE
E = Ec + Eem .
Les générateurs délivrent le travail électrique total We . Après avoir retranché l’énergie WJ
dissipée par effet Joule, la partie restante impliquée par la conversion vaut Wem = We − WJ .
La loi d’Ohm généralisée appliquée à chaque circuit du système permet de montrer, comme
dans les exemples étudiés aux paragraphes suivants, que Wem représente le travail développé
par tous générateurs représentants les forces électromotrices d’induction dans chaque circuit.
Dans le contexte de l’étude des machines électromagnétiques, la puissance associée à l’éner-
gie Wem , notée Pem , se nomme la puissance électromagnétique.
Lors d’une transformation élémentaire du système à température constante, la conservation
de l’énergie permet d’égaler la variation d’énergie du système aux énergies reçues, soit :
où, δ Wmext = −δ Wu , est égal au travail mécanique exercé par le récepteur mécanique sur la
partie mobile du système et δ Q, le transfert thermique que le système cède au dispositif de
régulation thermique. On remarquera que la convention choisie impose, lorsque le système
surchauffe, δ Q > 0.
715
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
dEc = δ Wmext + δ Wm − δ W f ,
où δ Wm représente le travail mécanique exercé sur la partie mobile du système produit par la
conversion d’une partie de l’énergie électrique et −δ W f le travail des forces de frottement dû
à l’action des liaisons mécaniques. On remarquera que la convention choisie impose δ W f > 0.
Conversion
δ WJ Partie fixe
δ Wm d’énergie
δ We δ Wem δ Wmext
Partie mobile
Source Récepteur
électrique mécanique
−δ W f
Par ailleurs, un bilan d’énergie thermique appliqué au système en régime permanent de tem-
pérature montre que δ Q = δ WJ + δ W f et ainsi l’équation précédente se résume à :
δ Wem = dEem + δ Wm .
On observe que l’énergie δ Wem entrant dans le convertisseur est d’une part convertie sous
forme d’énergie mécanique transmise à la partie mobile, d’autre part convertie sous forme
d’énergie électromagnétique et se retrouve stockée dans le volume du convertisseur. La partie
stockée dEem n’est pas représentée sur la figure 23.6.
Parmi les dispositifs fonctionnant selon ce schéma, on étudiera les machines synchrones et
à courant continu qui sont des dispositifs à double excitation et dans ce chapitre, l’exemple
d’actionneurs électromagnétiques à excitation simple.
716
C OMPLÉMENT : GÉNERALISATION DES ÉCHANGES D ’ÉNERGIE
La figure 23.2 représente un exemple de dispositif dont une partie du noyau magnétique est
fixe, et l’autre peut se déplacer selon un mouvement de translation selon l’axe (Ox).
Le bobinage est alimenté par un générateur apportant la puissance électrique qui impose la
tension u à ses bornes. Le circuit électrique équivalent au bobinage est représenté en figure
23.7. On désigne par R la résistance électrique du bobinage et i l’intensité du courant tel
que le couple (u, i) soit orienté en convention récepteur. L’orientation de ce courant définit
l’orientation du circuit.
i
R
u
En notant φ le flux à travers une surface orientée conjointement au circuit formé par le bobi-
nage et s’appuyant sur ce circuit, la force électromotrice d’induction et la loi d’Ohm généra-
lisée s’écrivent :
⎧
⎨ u = Ri − e dφ
u = Ri +
⎩ e = − dφ
⇒ .
dt
dt
Le travail électrique δ We fourni par le générateur entre t et t + dt vérifie :
De plus, l’énergie électromagnétique volumique est stockée sous forme magnétique, de den-
B2
sité volumique wm = . Comme cela est expliqué au chapitre 22, l’énergie magnétique
2 µ0 µr
stockée dans le circuit du dispositif s’exprime en fonction de son inductance propre :
1
Eem = Li2 .
2
717
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
b) Cas de la translation
La partie mobile reçoit le travail mécanique δ Wm et dans le cas d’un mouvement de transla-
tion selon la direction u#–x , la projection sur u#–x de la force développant ce travail est telle que
δ Wm = Fem dx. Cette force, résultant de la conversion d’énergie électromagnétique en énergie
mécanique se nomme la force électromagnétique.
D’après le bilan d’énergie, il vient :
Dans le cas où le bobinage est enroulé sur un noyau fait de matériau magnétique linéaire,
l’inductance ne dépend que de la géométrie du circuit et donc du paramètre x. On note ainsi
L = L (x).
Lors d’une transformation élémentaire, il vient :
⎧ ⎧
φ = L (x) i ⎪ dL
⎪
⎪ ⎪
⎪ dφ = i dx + Ldi
⎪
⎨ ⎪
⎨ dx
1 1 dL
⎪ Eem = L (x) i2 ⇒
⎪ dEem = i2 dx + Lidi
⎪
⎪ 2 ⎪
⎪ 2 dx
⎩ ⎪
⎩
Fem dx = idφ − dEs Fem dx = idφ − dEem ,
1 dL 1 dL
donc Fem dx = i2 dx, et et par identification, on obtient : Fem = i2 .
2 dx 2 dx
1
De plus, l’énergie électromagnétique stockée étant égale à Eem = L (x) i2 , la force électro-
& ' 2
∂ Eem
magnétique s’écrit aussi Fem = .
∂ x i=cte
La dérivation de Eem par rapport à x, à intensité i constante, ne signifie pas que l’intensité
! doive nécessairement être indépendante du temps.
Cette notation sous entend que l’on appréhende l’énergie sour la forme Eem (x, i) d’une fonc-
tion des deux variables x et i, et que cette fonction est dérivée en considérant i comme un
paramètre fixé.
Cette expression reste valable même si l’intensité dépend du temps.
718
C OMPLÉMENT : GÉNERALISATION DES ÉCHANGES D ’ÉNERGIE
c) Cas de la rotation
La partie mobile, recevant le travail δ Wm , est animée d’un mouvement de rotation d’angle
#– dθ #–
θ autour d’un axe fixe de vecteur directeur u#–z , caractérisé par le vecteur rotation Ω = uz .
dt
La projection du moment du couple Γem développant ce travail, est telle que δ Wm = Γem dθ .
Ce couple, résultant de la conversion d’énergie électromagnétique en énergie mécanique se
nomme le couple électromagnétique.
D’après le bilan d’énergie, il vient :
Dans le cas où le bobinage est enroulé sur un noyau fait de matériau magnétique linéaire,
l’inductance ne dépend que de la géométrie du circuit et donc du paramètre θ . On note ainsi
L = L (θ ).
Lors d’une transformation élémentaire, il vient :
⎧
⎧ ⎪ dL
⎪ φ = L (θ ) i ⎪
⎪ dφ = i dθ + Ldi
⎪
⎨ ⎪
⎨ dθ
1 1 dL
Eem = L (θ ) i2 ⇒
dEem = i2 dθ + Lidi
⎪
⎪
⎩ 2 ⎪
⎪
⎪ 2 dθ
Γem dθ = idφ − dEem ⎪
⎩
Γem dθ = idφ − dEem .
1 dL 1 dL
Donc Γem dθ = i2 dθ et par identification, on obtient Γem = i2 .
2 dθ 2 dθ
1
De plus, l’énergie électromagnétique stockée étant égale à Eem = L (θ ) i2 , le couple électro-
& ' 2
∂ Eem
magnétique s’écrit aussi Γem = .
∂ θ i=cte
719
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
Figure 23.9 – Influence de la rotation du rotor sur les lignes de champ magnétique.
On observe bien que les lignes de champ restent confinées dans le dans le matériau magné-
tique de grande perméabilité, même au voisinage des entrefers. Ainsi, lorsque le rotor tourne,
les lignes de champ qui ont tendance à rester alignées selon la grande longueur du rotor, se
déforment.
Elles présentent une longueur minimale pour θ = 0 (figure 23.9 page suivante) et maximale
720
C OMPLÉMENT : GÉNERALISATION DES ÉCHANGES D ’ÉNERGIE
π
pour θ = (figure 23.10).
2
Ainsi, le champ magnétique et le flux tra-
versant chaque section du circuit magné-
tique, atteignent leur valeur maximale
π
pour θ = 0 et minimale pour θ = .
2
Cette propriété se reporte sur l’induc-
tance.
Afin de rendre compte de l’influence
de l’angle θ , on adopte comme modèle
simple pour l’inductance : π
Figure 23.10 – Lignes de champ pour θ = .
L (θ ) = L1 + L2 cos (2θ ) , 2
où L1 et L2 sont deux constantes positives, homogènes à une inductance.
Le couple électromagnétique se déduit par dérivation :
1 dL
Γem = i2 ⇒ Γem = −L2 i2 sin (2θ ) .
2 dθ
Lorsque θ varie en fonction du temps, le signe du couple instantané change. Pour obtenir un
fonctionnement moteur moyen, il faut que la valeur moyenne temporelle du couple soit non
nulle. Cette valeur dépend de l’évolution temporelle du courant.
• Si le courant est permanent, le couple est une fonction périodique de θ , de période 2π . Le
couple moyen Γmoy s’exprime donc par :
2π 2π
1 1
ˆ ˆ
Γmoy = Γem (θ ) dθ = −L2 i2 sin (2θ ) dθ = 0.
2π 0 2π 0
2π 2π
et sa valeur moyenne sur une durée τm telle que τm ≫ et τm ≫ , s’obtient par
ω Ω
l’intégrale :
1 τm
ˆ
Γmoy = −2L2 I 2 cos2 (ω t) sin (2 (Ωt + α ))dt.
τm 0
721
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
1 + cos(2ω t)
En remarquant que cos2 (ω t) = , il vient :
2
1 + cos(2ω t)
cos2 (ω t) sin (2 (Ωt + α )) = sin (2 (Ωt + α ))
2
sin (2 (Ωt + α )) sin (2 ((ω + Ω)t + α ))
= +
2 4
sin (2 ((ω − Ω)t − α ))
+ .
4
1
Γmoy = L2 I 2 sin (2α ) .
2
722
C OMPLÉMENT : GÉNERALISATION DES ÉCHANGES D ’ÉNERGIE
généralisée s’écrivent :
⎧ ⎧
⎨ u1 = Ri1 − e1 dφ1 ⎨ u2 = Ri2 − e2 dφ2
d φ1 ⇒ u1 = Ri1 + et d φ2 ⇒ u2 = Ri2 + .
⎩ e1 = − dt ⎩ e2 = − dt
dt dt
Comme cela est expliqué au chapitre 20, l’énergie magnétique stockée dans deux circuits cou-
plés parcourus par les courants d’intensité i1 et i2 , s’exprime en fonction de leur inductance
propre L1 et L2 , ainsi que de la mutuelle inductance des deux circuits M, sous la forme :
1 1
Eem = L1 i21 + L2 i22 + Mi1 i2 .
2 2
Le rotor, recevant le travail δ Wm , est animé d’un mouvement de rotation d’angle θ autour
#– dθ #–
d’un axe fixe de vecteur directeur u#–z , caractérisé par le vecteur rotation Ω = uz . La projec-
dt
tion sur u#–z du moment du couple électromagnétique Γem développant ce travail est telle que
δ Wm = Γem dθ .
D’après le bilan d’énergie, il vient :
Les inductances L1 et L2 , ainsi que la mutuelle inductance des deux circuits M, ne dépendent
que de la géométrie du circuit et donc du paramètre θ . On les note ainsi L1 (θ ), L2 (θ ) et
M (θ ).
Pour un dispositif à matériau magnétique linéaire, lors d’une transformation élémentaire, il
vient : <
φ1 = L1 (θ ) i1 + M (θ ) i2
et Γem dθ = i1 dφ1 + i2 dφ2 − dEem .
φ2 = L2 (θ ) i2 + M (θ ) i1
1 1
L’expression de dEem se déduit de Eem = L1 i21 + L2 (θ ) i22 + M (θ ) i1 i2 , il vient
2 2
& '
1 2 dL1 1 2 dL2 dM
dEem = (L1 i1 + Mi2 ) di1 + (L2 i2 + Mi1 ) di2 + i1 + i2 + i1 i2 dθ .
2 dθ 2 dθ dθ
723
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
Dans les machines à pôles lisses, à excitation double, les couples électromagnétiques
de réluctance statorique et rotorique sont nuls.
dM
Le dernier couple i1 i2 , se nomme couple de mutuelle et traduit l’interaction des deux
dθ
champs magnétiques créés par les deux courants d’excitation.
724
C ONVERTISSEURS ÉLECTROMÉCANIQUES
3 Convertisseurs électromécaniques
Le contacteur et la machine à reluctance variable présentés dans ce chapitre sont des exemples
de convertisseurs électromécaniques transformant l’énergie électromagnétique en énergie
mécanique.
3.1 Réversibilité
On dit qu’un convertisseur est réversible lorsqu’il assure la conversion d’énergie électroma-
gnétique en énergie mécanique dans les deux sens.
Les deux chapitres suivants étudient les cas de la machine synchrone et de la machine à
courant continu qui constituent deux convertisseurs électromagnétiques réversibles . On peut
mentionner également la machine asynchrone, plus répendue, non réversible en général, mais
qui ne sera pas étudiée.
725
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
Taille Puissance
Microsystèmes < 1 mm 0, 1 à 1 mW
Micromécanismes 0, 1 à 1 cm quelques mW à 1 W
« Grand public » 1 à 10 cm quelques W à quelques kW
Usage industriel 10 cm à 1 m quelques kW à 10 MW
Machines de production 1 m à quelques m 10 MW à 1 GW
Cette conversion de puissance peut atteindre de très bons rendements allant jusqu’à plus de
95 %, en particulier pour les dispositifs véhiculant une grande puissance, car la partie de la
puissance non convertie sous forme utile génère des échauffements du dispositif. Lorsque la
puissance non convertie devient trop importante, il est nécessaire de prévoir un système de
refroidissement destiné à limiter cet échauffement.
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• exprimer l’énergie magnétique d’un enroulement enlaçant un circuit magnétique pré-
sentant un entrefer variable
• sur l’exemple du relais, expliquer le fonctionnement d’un contacteur électromagnétique
SAVOIR-FAIRE
• calculer la force s’exerçant
& ' sur une partie mobile en translation en appliquant l’expres-
∂ Em
sion fournie F =
∂ x i=cst
MOTS-CLÉS
• énergie • force électromagnétique
électromagnétique • relais
726
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
727
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
Exercices
1. La bobine est alimentée par un source de tension délivrant la tension U0 constante qui
assure la circulation d’un courant d’intensité I = 1 A. Calculer la masse maximale que peut
soulever cet électroaimant.
2. La masse de la pièce à soulever vaut 4 kg, calculer, à l’équilibre, l’épaisseur de l’entrefer.
Analyser l’évolution de l’épaisseur de l’entrefer lorsque la masse augmente.
3. On approche l’électroaimant précédent de plusieurs pièces de forme comparable à celle
étudiée, ces pièces étant en aluminium, en cuivre, en acier. L’électroaimant est sans effet sur
certaines pièces et en soulève d’autres de masse égale à 20 kg. Expliquer les phénomènes
observés.
728
S’ ENTRAÎNER
Exercices
a. L’énergie E du condensateur étant égale à la somme de son énergie cinétique Ec et de
son énergie électromagnétique Eem , montrer qu’un bilan d’énergie appliqué au système au
cours de la transformation conduit à l’égalité δ We = δ Wm + dEem .
b. Exprimer la relation entre δ Wm et F puis montrer qu’au cours de cette transformation,
la source de tension fournit au condensateur le travail δ We = udq.
c. En déduire que la force F se déduit de l’énergie électromagnétique par la relation :
& '
∂ Eem
F= ,
∂ x u=constante
et calculer F en fonction de x.
3. Montrer que lorsque u reste inférieure à une valeur maximale à déterminer, il existe deux
positions d’équilibre de l’armature mobile. Étudier la stabilité de chacune de ces positions.
x 1 1 ε0 S Ep0
On posera X = , Ep0 = ke20 , Eem0 = C0 u2 où C0 = et α = 2 .
e0 2 2 e0 Eem0
1
De plus, la droite tangente à la courbe d’équation Y (X) = passant également par
(1 − X)2
27 1
l’origine a pour équation Y = X . Cette droite est tangente à la courbe en X = .
4 3
4. Quelle est la condition sur u pour que la position d’équilibre stable se rapproche de x = 0 ?
Donner alors la forme simplifiée des relations exprimant u et F en fonction de xeq , abscisse
de la position d’équilibre stable.
Pour une pression de 1 bar, et une épaisseur de e0 = 1.10−3 m, la tension de claquage du
condensateur est de l’ordre de 10 V. Calculer l’ordre de grandeur de la force maximale par
cm2 que peut développer cet actionneur puis analyser ses performances.
729
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
Exercices
1. Rappeler l’expression de la capacité d’un condensateur plan. Par analogie avec le conden-
sateur plan, justifier (en précisant les approximations éventuelles) que l’expression de la ca-
pacité de l’actionneur soit :
2ε0 hx
C= .
e0
2. À l’aide d’un bilan d’énergie, calculer la force F exercée par la partie fixe sur la partie
mobile et faire une application numérique.
3. Afin d’obtenir une force plus importante, on associe entre eux plusieurs éléments iden-
tiques à celui représenté en figure 23.14. Définir l’association permettant d’obtenir une force
totale agissant sur la partie mobile égale à la somme des forces dues à chaque élément.
4. Combien faut-il associer d’éléments pour obtenir une force totale de 1.10−6 N ?. En négli-
geant la largeur des armatures devant e0 , calculer la taille totale de ce microactionneur.
Comparer ses performances à celles de celui étudié dans l’exercice précédent.
θ x
Armature
z
fixe
O y y
x
θ Armature mobile
Chaque conducteur constituant une armature d’un condensateur comprend deux quarts de
disque de rayon R diamétralement opposés, reliés au point O. Les deux armatures sont iden-
tiques. Celle située en dessous est fixe et celle située au dessus est suspendue à un fil de torsion
confondu l’axe Oz et peut tourner d’un angle θ autour de cet axe. Le couple de torsion exercé
par le fil sur l’armature mobile vaut Γ = −kθ .
Les deux plans portant chaque armature sont parallèles et distants de e.
Une source de tension non représentée sur la figure impose une différence de potentiel u aux
bornes des deux armatures, le pôle « + » étant l’armature inférieure qui porte la charge q.
Dans toute l’étude, on négligera les effets de bord.
730
A PPROFONDIR
Exercices
1. Rappeler l’expression de la capacité d’un condensateur plan puis exprimer la capacité de
ce condensateur ainsi que l’énergie électromagnétique qu’il stocke.
2. À l’aide d’un bilan d’énergie calculer le couple électromagnétique que subit l’armature
mobile. On négligera les énergies dissipées par effet Joule et par frottement mécanique.
3. Étudier le(s) position(s) d’équilibre.
APPROFONDIR
(α ) (β )
(γ ) (δ )
Figure 23.16 – Lignes de champ en fonction de la position du projectile.
L’espace est repéré par le système de coordonnées cylindriques (O, u#–r , u#– #–
θ , uz ), Oz étant l’axe
de symétrie de révolution du système. L’origine O est fixée à l’entrée du solénoïde et le
projectile se déplace selon z croissant.
Le solénoïde, de longueur ℓ et de rayon R, comporte N spires parcourues par un courant
d’intensité i orientée selon u#–
θ . La figure 23.16 représente quelques lignes de champ magné-
tique dans un plan de coupe passant par l’axe de symétrie de révolution Oz, en fonction de la
position z du projectile.
Le projectile, de masse m, assimilé à un cylindre de longueur a et de rayon assimilé à R, est
fait d’un matériau ferromagnétique de haute perméabilité magnétique relative. On prendra
pour les applications numériques : m = 5 g, ℓ = 5 cm, R = a = 6 mm, N = 200.
731
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
Exercices
732
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
∂ Eem
Γem = = −µ0 nSII ′ sin θ .
∂θ
4. Le flux traversant la spire est maximal lorsque sa normale #– n est parallèle à u#–x . Le couple
obtenu, proportionnel à − sin θ , s’annule dans la position de flux maximal, et présente un
signe opposé à l’écart angulaire θ . Ainsi, l’effet de ce couple tend à faire diminuer l’écart
angulaire entre la position de la spire et la position de flux maximal, ce qui est bien conforme
à la règle énoncée.
1. Pour déterminer la masse maximale que peut soulever l’électroaimant, il faut évaluer la
force électromagnétique qu’il développe. On adoptera la méthode suivante :
• Calcul de l’inductance du circuit en fonction de l’épaisseur de l’entrefer.
• Calcul de l’énergie électromagnétique et détermination de la force électromagnétique par
dérivation.
La détermination l’inductance requiert d’analyser la carte des lignes de champ afin de mo-
déliser le champ magnétique. La carte de lignes de champ fournie dans l’énoncé montre que
dans l’entrefer, la section où les lignes restent parallèles est pratiquement égale à S. Les lignes
qui s’écartent du flux principal véhiculent un flux de fuite d’autant plus faible qu’elles sont
écartées. On modélise donc le flux dans l’entrefer par un tube de champ de section S.
Par ailleurs, les lignes restent suffisamment parallèles pour que l’on puisse considérer le
champ comme uniforme sur une section. On note donc Ba S le flux dans les deux entrefers,
B p 2S, celui dans la pièce à lever et Bn S celui dans le noyau de l’électroaimant. La conserva-
tion du flux magnétique impose Bn S = B p 2S = Ba S + φ f , où φ f désigne le flux de fuite que
l’on considérera comme négligeable par la suite.
On calcule le champ magnétique dans l’entrefer en appliquant le théorème d’Ampère à une
ligne moyenne du noyau orientée selon la normale conjointe à l’orientation du courant d’in-
tensité I. En notant x la position de la pièce définie sur la figure 23.18, Le théorème d’Ampère
s’écrit Hn l1 + H pl2 + 2xHa = NI.
733
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
Exercices
Corrigés
µ0 NI l1 l2
soit Ba = , où e = + .
le + 2x µr1 2µr2
En exprimant cette égalité à l’aide du champ
l1 l2 x
Ba , on obtient Ba + Ba + 2xBa =
µr1 2µr2
µ0 NI l1 l2
µ0 NI, soit Ba = , où e = + . Figure 23.18 – Ligne moyenne.
le + 2x µr1 2µr2
µ0 NIS
Le flux à travers une section a donc pour expression ϕ = Ba S = , et celui traversant le
le + 2x
µ0 N 2 IS
circuit électrique φ = N ϕ = .
le + 2x
µ0 N 2 S
L’inductance L du circuit, telle que φ = L I, égale à L = , permet de déterminer
le + 2x
1 µ0 N 2 S 2
l’énergie électromagnétique Eem = I .
2 le + 2x
La force électromagnétique s’obtient alors par la dérivée :
& '
∂ Eem µ0 N 2 SI 2
F= =− .
∂ x I=constante (le + 2x)2
On obtient bien, quel que soit le signe de I, une force attractive qui, lorsque le dispositif est
vertical, s’oppose au poids de la pièce à lever.
En appliquant la loi de la résultante dynamique à la pièce en équilibre, il vient :
µ0 N 2 SI 2 µ0 N 2 SI 2
mg − =0⇒m= .
(le + 2x)2 g (le + 2x)2
La valeur limite maximale que peut soulever cet aimant est atteinte pour x = 0 soit, mmax =
µ0 N 2 SI 2
≃ 8 kg.
gle2
µ0 N 2 SI 2
2. Pour m = 4 kg, la condition d’équilibre m = est satisfaite pour x = 0,18 mm.
g (le + 2x)2
Cette épaisseur décroît avec la masse accrochée car la force électromagnétique doit nécessai-
rement augmenter afin d’assurer l’équilibre.
3. Bien que la forme de la pièce influe légèrement sur la force électromagnétique exercée par
l’électroaimant, le facteur principal qui intervient dans l’observation décrite par l’énoncé est
la perméabilité magnétique relative du matériau. En effet l’inductance de la bobine dépend
de la géométrie des lignes de champ magnétique. Si l’approche de la pièce à lever ne modifie
pas cette géométrie, la valeur de l’inductance reste indépendante de la position de cette pièce
et la force électromagnétique reste nulle.
734
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Le matériau de la pièce n’affecte la forme des lignes de champ magnétique que si sa perméa-
bilité magnétique est suffisamment élevée. Donc, l’aimant n’a aucun effet sur le cuivre et de
l’aluminium, matériaux non magnétiques.
En ce qui concerne les aciers, la masse maximale soulevée dépend de la perméabilité du
matériau. En reprenant l’application numérique donnant la masse maximale que peut soulever
µ0 N 2 SI 2
l’aimant pour une valeur de µr2 = 1000 supérieure à 500, on obtient mmax = ≃
gle2
22 kg. Donc il n’est pas étonnant que l’électroaimant puisse soulever des pièces plus lourdes
que 8 kg, si elle sont faites d’un matériau de haute perméabilité magnétique.
1. La capacité d’un condensateur plan dont les armatures présentent une surface en regard
ε0 S
S et sont distantes de e, a pour expression C = . Lorsque l’armature mobile est située à
e
ε0 S
l’abscisse x, la distance entre les plaques vaut e = e0 − x, et C devient C = . L’énergie
e0 − x
électromagnétique stockée s’exprime en fonction de la tension u aux bornes du condensateur
1 q2 1 1 ε0 S 2
selon la relation Eem = = Cu2 = u .
2C 2 2 e0 − x
2. a. La conservation de l’énergie permet d’égaler la variation d’énergie du système aux
énergies reçues. Les énergies dissipées par effet Joule et par frottement mécanique étant
supposées nulles, il vient donc dE = δ We + δ Wmext . Par ailleurs, le théorème de l’énergie
cinétique appliqué à la partie mobile s’écrit dEc = δ Wmext + δ Wm et par définition, dE =
dEem + dEc. En tenant compte de ces deux égalités, l’équation du bilan d’énergie se simplifie
selon :
δ We = δ Wm + dEem .
735
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
Exercices
Corrigés
1 ε0 S 1 ε0 S 1
kx = u2 2
⇒ ke0 X = u2
2 (e0 − x) 2 e0 e0 (1 − X)2
1 1
⇒ 2Ep0 X = Eem0 2
⇒ αX = (1)
(1 − X) (1 − X)2
Les valeurs de X associées à une position d’équilibre, solutions de l’équation (1) ,sont telles
1
que les courbes représentant les fonction Y1 (X) = α X et Y (X) = , se coupent aux
(1 − X)2
points d’abscisse X.
Y (X)
Y (X) Y1 = α1 X
27
Y= X
4
Y1 = α2 X
X
O X1 1 X2
3
La figure 23.19 représente en trait plein les variations de Y (X) en fonction de X, et en traits
27
pointillées, la tangente à cette courbe passant par l’origine d’équation Y = X. Selon les
4
valeurs de α , la courbe Y1 (X) coupe ou non celle de Y (X). La figure 23.19 représente la
27 27
courbe Y1 (X) pour deux valeurs de α , l’une α1 > et l’autre α2 < .
4 4
27
On observe que Y1 (X) et Y (X) se coupent en deux points uniquement dans le cas où α >
7 4
2
27 8 ke0
soit Ep0 > Eem0 . En reportant cette condition sur u, on obtient u < umax = .
8 27 C0
On désigne par X1 et X2 les deux points d’intersections tels que X1 < X2 . En observant la
position relative des courbes, on peut déterminer le signe la force totale au voisinage des ces
positions. On obtient :
• Si X < X1 ⇔ x < X1 e0 alors Ftot > 0 et si X > X1 ⇔ x > X1 e0 alors Ftot < 0 : l’équilibre est
stable
• Si X < X2 ⇔ x < X2 e0 alors Ftot < 0 et si X > X2 ⇔ x > X2 e0 alors Ftot > 0 : l’équilibre est
instable.
736
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
4. D’après la figure 23.19, la valeur de X1 est d’autant plus proche de 1 que celle de α est
27
grande devant . Cette condition impose u ≪ umax . Dans ce cas la condition X ≪ 1 permet
4
de simplifier l’équation (1) selon :
1 1 C0 u2
αX = ≃1 ⇒ x≃ .
(1 − X)2 2 ke0
1 2 ε0 S
La condition X ≪ 1 ⇔ x ≪ e0 permet de simplifier la force selon F = u ≃
2 (e0 − x)2
1 2 ε0 S
u . La tension u doit nécessairement rester inférieure à la tension de claquage, la force
2 e20
maximale est dont atteinte lorsque u = 10 V.
Application numérique pour S = 1 cm2 : F ≃ 4.10−8 N.
La taille du dispositif et l’ordre de grandeur de la force développée classe cet actionneur dans
la catégorie des microactionneurs. Ce type d’actionneur présente l’avantage d’être simple à
mettre ne œuvre mais aussi un certain nombre d’inconvénients. En effet, il ne peut générer
que des forces attractives, la plage de déplacement de l’armature mobile est limitée et la force
par unité de surface étant étant assez faible, il est nécessaire de cumuler les effets de plusieurs
actionneurs sur la partie à déplacer.
L’exercice suivant propose une amélioration de ce dispositif.
ε0 S
1. La capacité d’un condensateur plan s’écrit C p = , où S et e désignent respectivement
e
la surface en regard des deux armatures et la distance qui les sépare.
Lorsque la position de l’armature mobile est
repérée par x, la surface en regard des deux ar- Armature fixe
matures vaut hx et elles sont séparées de la dis-
x
tance e0 . Chaque paire d’armatures présente
ε0 hx x −q −q
donc la capacité C0 = .
e0 u u q u
La charge totale portée par chaque conducteur O q
est la somme des charges de chaque armature, e0
soit 2q pour le conducteur fixe et −2q pour le Armature mobile
conducteur mobile. Par ailleurs, la différence
de potentiel entre les deux condensateurs for- Figure 23.20 – Répartition des
més par chaque paire en regard est identique. charges.
Ainsi, l’élément étudié est égal à l’association parallèle des condensateurs engendrés par
chaque paire d’armatures en regard. La capacité résultante est la somme des deux capacités
2ε0 hx
de chaque paire, soit C = 2C0 = .
e0
Pour obtenir ce résultat, on néglige la capacité correspondant aux plans des armatures séparés
d’une distance e1 , qu’on peut supposer très supérieure à e0 , sa capacité, à mettre en parallèle
avec C est donc négligeable.
737
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
Exercices
Corrigés
738
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
L’énergie électromagnétique stockée s’exprime en fonction de la tension u aux bornes du
1 q2 1 1 ε0 R2 θ 2
condensateur selon la relation Eem = = Cu2 = u .
2C 2 2 2e
2. La conservation de l’énergie permet d’égaler la variation d’énergie du système aux éner-
gies reçues. Les énergies dissipées par effet Joule et par frottement mécanique étant supposées
nulles, il vient donc dE = δ We + δ Wmext . Par ailleurs, le théorème de l’énergie cinétique ap-
pliqué à la partie mobile s’écrit dEc = δ Wmext + δ Wm et par définition, dE = dEem + dEc . En
tenant compte de ces deux égalités, l’équation du bilan d’énergie se simplifie selon :
δ We = δ Wm + dEem .
1. La Figure 23.16 montre que la présence du projectile ferromagnétique modifie les lignes de
champ dont la géométrie dépend de sa position. Ainsi, l’inductance de la bobine et l’énergie
magnétique deviennent fonction de la position z de la partie mobile du circuit magnétique
ainsi constitué, ce qui justifie l’existence d’une force électromagnétique.
2. a. Quelle que soit la position du projectile, le champ magnétique dans l’air est intense
dans le solénoïde et l’écartement des lignes de champ en sortie du solénoïde indique qu’il
devient négligeable. Ainsi, sur une ligne de champ fermée passant à l’intérieur du solénoïde,
#–
on peut négliger la circulation de H sur la partie de la ligne située dans l’air à extérieur du
solénoïde et celle sur la partie située dans le matériau de haute perméabilité magnétique.
739
CHAPITRE 23 – I NTRODUCTION À LA CONVERSION ÉLECTRO - MAGNÉTO - MÉCANIQUE
Exercices
Corrigés
Ainsi, à l’aide de ce modèle simple, le théorème d’Ampère appliqué à une ligne passant dans
le solénoide permet de réaliser une étude de cas.
µ0 Ni
• Si z < a (cas (α ),(β ),(γ )), alors B (z) (ℓ − z) = µ0 Ni ⇒ B (z) = . Au cours de cette
ℓ−z
phase, le champ magnétique augmente.
µ0 Ni
• Si z > a (cas (δ )), alors B (z) (ℓ) = µ0 Ni ⇒ B (z) = . Au cours de cette phase, le
ℓ−a
champ magnétique reste constant.
Lorsque le projectile atteint l’autre extrémité du canon, on obtient un profil symétrique par
ℓ
rapport au plan d’équation z = .
2
Ce modèle donne une allure approximative de champ magnétique compatible avec le profil
proposé.
On peut donc compléter l’échelle de distance sur le profil de champ magnétique :
0 a ℓ/2 ℓ−a z
ℓ
1 ∂ L (z)
b. La force électromagnétique a pour expression F (z) = i2 , où L (z) représente
2 ∂z
l’inductance du solénoïde en fonction de la position z du projectile qui se déduit de la relation
φ = NBπ R2 = L (z) i. Il apparaît donc que, pour une intensité i fixée, les variations de L (z)
en fonction de z présentent le même profil que celles de B en fonction de z.
Le profil de la force électromagnétique en fonction de z est donc celui de la dérivée du champ
magnétique par rapport à z.
On constate bien que F (z) est positive lorsque B croît et négative lorsque B décroît puis
s’annule lorsque B est constant. La force est donc propulsive à l’entrée du canon mais freine
le projectile à la sortie.
c. D’après le profil de F (z) proposé, il faut placer le projectile à l’entrée du canon de telle
sorte que la position de son centre sont confondue avec celle de maximun de F (z). Étant
soumis à cette force positive, le projectile est accéléré. Cependant lorsqu’il arrive au bout
du canon, si l’intensité i était maintenue, il serait alors freiné. Pour éviter cela, il nécessaire
de couper le courant dans le circuit de telle sorte que lorsque le projectile arrive au bout du
canon, ce dernier soit nul.
Le courant doit être émis sous forme d’impulsion de durée adaptée au déplacement du dispo-
sitif.
1
3. Si l’on place le centre du projectile en z = a, la force moyenne qu’il reçoit est, à un
2
740
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
facteur correctif près voisin de l’unité dû à l’étalement spatial du projectile, égale à :
⎛ ⎞
ˆ a ˆ a
1 1 ∂ L (z) 1 ⎜ ⎟
Fmoy ≃ F (z) dz = i2 dz = i2 ⎝L (a) − L (0)⎠ .
a 0 2a 0 ∂z 2a 0 12 3 0 12 3
Lmax Lmin
Bmax SN µ0 N 2 π R2 Bmin SN µ0 N 2 π R2
En prenant Lmax ≃ ≃ et Lmin ≃ ≃ , on obtient la force
i ℓ−a i ℓ
2 2 2
µ0 N i π R
moyenne, pour i ∼ 10 A utilisé en question suivante, Fmoy ≃ ≃ 0,13 N.
2ℓ (ℓ − a)
La force s’appliquant sur tout le volume du projectile, l’expression précédente est sous esti-
mée, on adoptera l’ordre de grandeur Fmoy ∼ 0,2 N.
4. En adoptant les équations classiques d’un mouvement uniformément accéléré, d’accé-
Fmoy 2Fmoy
lération , on obtient la relation entre la vitesse et le déplacement v2 = z. Pour
m m
−1
z = a = 6 mm, on obtient v ∼ 0,7 m·s .
Le projectile atteint une vitesse voisine de v ∼ 1 m·s−1 .
5. L’intensité du courant doit s’annuler dès que le projectile sort de la zone d’accélération,
ℓ
soit au bout d’un temps maximal égal à τ ∼ ∼ 2.10−2 s.
2v
741
24
La machine synchrone est un exemple de convertisseur électromagnétique réversible, fonc-
tionnant en moteur ou en générateur. Les alternateurs, machines synchrones génératrices,
sont utilisés dans la production d’énergie électrique sous forme de courant alternatif ou bien
dans des utilisations de moindre puissance plus courantes comme, par exemple, les véhicules
automobiles.
Le moteur synchrone qui présentait des difficultés d’adaptabilité en vitesse est désormais
d’utilisation beaucoup plus souple grâce aux interfaces de commandes électroniques de puis-
sance qui lui permettent de fonctionner en vitesse variable. À l’heure actuelle, le moteur
synchrone auto-piloté, c’est-à-dire l’ensemble formé par le moteur muni de tout le dispositif
électronique de commande, fait partie des moteurs de traction les plus performants.
C1
θr
C2 x
Rotor
Les circuits statoriques C1 et C2 sont disposés afin de générer en un point M situé dans
l’entrefer, un champ magnétique égal à une fonction sinusoïdale de la position angulaire
θ de ce point.
y
Chaque circuit se présente sous la forme
de spires rectangulaires contenues dans Stator
un plan contenant l’axe 0z. On étudie le L
i
champ magnétique créé par l’une de ces M′ M
spires.
Le repère de coordonnées cartésiennes θ
x
(O, u#–x , u#–y , u#–z ) permet définir le repère de
coordonnées cylindrique (O, u#–r , u#– #– O
θ , uz ) au-
tour de (Oz), axe de rotation du rotor.
La figure 24.2 représente un plan de coupe
de la machine orthogonal à l’axe (Oz).
Seules les portions de la spire parallèles Rotor Entrefer
à l’axe (Oz) apparaissent et définissent le
sens de l’orientation du courant i. Figure 24.2 – Spire du stator
L’épaisseur de l’entrefer e étant très faible devant le rayon R du rotor, on considérera que les
points dans l’entrefer sont situés sur le cercle de centre O, représenté sur la figure 24.2 dont
on assimilera le rayon à R.
744
E TUDE DES CIRCUITS STATORIQUES
Par ailleurs, le plan (O, y, z) de la spire, est un plan de symétrie de la répartition de courant.
Les lignes de champ magnétique coupent orthogonalement le plan de la spire.
Enfin, la perméabilité magnétique relative du matériau formant le stator et le rotor étant infi-
nie, la réfraction des lignes de champ sur la surface cylindrique séparant l’air de l’entrefer et
le matériau magnétique du stator ou du rotor s’effectue de telle sorte que les lignes de champ
dans l’air de l’entrefer soient orthogonales aux cylindres de rayon R et R + e. On pourra
se reporter à l’étude de la réfraction des lignes de champ à l’interface de deux milieux de
perméabilité magnétique différentes menée au chapitre 22. y
745
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
P π πO ˛
#– #– B (θ ) µ0 i
pour θ ∈ − , , H · dℓ = 2e ⇒ B (θ ) = ,
2 2 L µ0 2e
et par symétrie,
/ .
π 3π µ0 i
pour θ ∈ , , B (θ ) = − .
2 2 2e
La figure 24.4 représente le profil du champ magnétique radial dans l’entrefer.
B (θ )
θ
3π π O π 3π
− −
2 2 2 2
À l’instant t, le champ radial crée dans l’entrefer par une seule spire n’est pas fonction sinu-
soïdale de θ . Afin d’obtenir une dépendance sinusoïdale en θ , on réalise un bobinage enroulé
sur plusieurs spires identiques mais décalées d’un angle ϕ . La figure 24.5 montre le champ
π
obtenu en utilisant trois spires alimentées en série, décalées de ϕ = .
3
π B (θ ) π
Spire décalée de − Spire décalée de +
3 3
θ
3π π O π 3π
− −
2 2 2 2
Champ total
π
Figure 24.5 – Champ créé par trois spires décalées de .
3
La figure 24.6 page suivante représente les trois spires alimentées en série, parcourues par le
746
E TUDE DES CIRCUITS STATORIQUES
π π
même courant, l’une décalée de ϕ = + , l’autre de ϕ = − par rapport à la spire située
3 3
dans le plan (O, y, z).
π
Sur la figure 24.5, le champ crée par la spire décalée de ϕ = + est représenté en traits
3
pointillés légèrement translaté vers le haut afin de le discerner, celui créé par la spire décalée
π
de ϕ = − est représenté en traits pointillés légèrement translaté vers le bas. Le champ
3
créé par la spire dans le plan (O, y, z) est représenté en trait plein et non translaté. Le champ
magnétique total dans l’entrefer généré par ces trois spires s’obtient en sommant les trois
champs précédents.
La forme obtenue se rapproche de la sinusoïde représentée sur la figure 24.5 d’équation :
3 µ0 i
Bsin (θ ) = cos θ .
2e
La fonction en escalier ainsi constituée se rapprochera d’autant plus de la fonction sinusoïdale
précédente que le nombre de spires rajoutées est grand est que ϕ est faible.
Le raisonnement précédent se reconduit pour tout entier n, dans le cas de 2n + 1 spires répar-
π
ties symétriquement autour de la spire centrale, décalées l’une de l’autre de ϕ = . En
2n + 1
augmentant n, le champ magnétique radial dans l’entrefer devient une fonction sinusoïdale
de θ .
y
Le bobinage de chaque phase sur le stator
se répartit sur des spires positionnées de π π
telle sorte que le champ magnétique créé − i
3 3
dans l’entrefer, en un point M repéré par
l’angle θ , soit de la forme i i
#– x
B = B0 cos θ u#–r , O
où B0 dépend de la géométrie de la ma-
chine, du nombre de spires et de leur ré-
partition.
Lorsque B0 > 0, la position θ = 0 définit
le pôle nord et θ = π définit le pôle sud.
Figure 24.6 – Spires du stator
Remarque
L’obtention d’une répartition spatiale sinusoïdale du champ magnétique radial dans
l’entrefer relève de la technologie de fabrication des enroulements de chaque phase.
Dans un soucis de simplification, le seul facteur évoqué ici est la position des spires. Il
existent d’autres paramètres tels que la forme des spires, leur imbrication, le nombre de
tours par spire, etc.
En optimisant tous les facteurs, il est possible d’obtenir avec une très bonne précision,
une réparation spatiale sinusoïdale du champ magnétique radial dans l’entrefer.
747
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
f (θ )
+1
θ
−π π π π
−
2 −1 2
#– 2 µ0 Ns i1
B 1 (θ ) = cos (θ ) u#–r .
πe
2µ0 Ns
En posant k = , on notera ce champ sous la forme :
πe
#–
B 1 (θ ) = ki1 cos (θ ) u#–r .
748
E TUDE DES CIRCUITS STATORIQUES
Les deux bobinages constituant chacune des phases sont enroulés sur le stator de telle sorte
que le champ total dans l’entrefer soit glissant.
Par définition, un champ glissant à la pulsation ω se présente sous la forme :
#–
B (θ ,t) = B0 cos (ω t − θ ) u#–r ,
#–
Le champ glissant définit par B (θ ,t) = B0 cos (ω t − θ ) u#–r se déplace à la vitesse angu-
laire ΩB = ω .
Remarque
Dans le cas plus général où les bobinages présentent plusieurs paires de pôles par phase,
si p désigne le nombre paires de pôles alors la forme générale du champ glissant s’écrit :
#–
B (θ ,t) = B0 cos (ω t − pθ ) u#–r ,
ω
et la vitesse angulaire de déplacement du champ vaut alors ΩB = .
p
De même l’intensité i2 (t) du courant circulant dans le second bobinage, génère un champ
#– π
magnétique radial qui se déduit de B2 par rotation de .
2
749
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
y
Ainsi, comme le montre la figure 24.8,
le champ magnétique généré par C2
dans l’entrefer s’écrit : π
θ−
# 2
#– π $ #– i1
B2 (θ ,t) = ki2 (t) cos θ − ur
2 M
= ki2 (t) sin θ u#–r .
θ
Circuit x
Le champ magnétique radial créé i2
O C2
dans l’entrefer par les deux cir-
cuits statoriques parcourus par
les courants d’intensités respec-
tives i1 (t) et i2 (t), s’écrit :
Circuit C1
#– #– #–
Bs (θ ,t) = B1 + B2
= k (i1 (t) cos θ + i2 (t) sin θ ) u#–r .
Figure 24.8 – Positions relatives de C1 et C2 .
c) Courants statoriques
Les courants alimentant les deux phases du stator sont sinusoïdaux de pulsation ω . Pour ne
pas rompre les propriétés de symétries, il faut que les valeurs efficaces des intensités des deux
courants circulant dans chacun des circuits soient identiquement égales à une même valeur I.
En choisissant i1 (t) comme origine des phases, et en désignant par γ le déphasage entre i2 (t)
et i1 (t), les intensités ont pour expression :
√ √
i1 (t) = I 2 cos (ω t) et i2 (t) = I 2 cos (ω t + γ ).
le champ magnétique radial créé dans l’entrefer est un champ glissant qui s’écrit
#– √
Bs (θ ,t) = kI 2 cos (ω t − θ ) u#–r .
Remarque
L’étude de la machine synchrone diphasée a montré que la production d’un champ
π
glissant statorique dans l’entrefer nécessite de décaler la position des spires de et de
2
750
É TUDE DU CIRCUIT ROTORIQUE
π
déphaser l’intensité des courants dans chaque phase de .
2
2π
Dans le cas d’une machine triphasée, on montre le décalage des spires doit être de et
3
2π
que les intensités des courants dans chaque phase doit être déphasées de . Ce résultat
3
2π
se généralise, en décalant et déphasant de , n circuits d’une machine comportant n
n
phases.
y
3 Étude du circuit rotorique θ − θr
M
Le bobinage enroulé sur le rotor est parcouru X
par le courant d’excitation permanent d’inten- Ie θ
#–
n θr
sité Ie . La géométrie du bobinage est, comme
x
dans le cas des enroulements statoriques, tra- O
vaillée pour produire en un point M de l’entre-
fer repéré par l’angle θ , un champ magnétique
radial fonction sinusoïdale de θ . Cependant,
contrairement aux circuits statoriques qui sont
fixes, le bobinage du rotor est entraîné par le
mouvement de rotation du rotor. Figure 24.9 – Bobinage rotorique.
Bien que le bobinage rotorique comporte plusieurs spires, la figure 24.9 représente symbo-
liquement la spire rectangulaire permettant de déterminer la position des pôles. La normale
#–
n orientée conjointement au sens de parcours du courant Ie dans la spire est parallèle à l’axe
(Ox) et dirigée du pôle sud vers le pôle nord.
La position du rotor est définie par l’angle θr et l’angle entre l’axe des pôles et le point M
dans l’entrefer, toujours repéré par l’angle θ , est alors égal à θ − θr .
En reportant les résultats obtenus pour les circuits statoriques, on obtient pour le champ ma-
#–
gnétique radial Br crée par le courant d’excitation du bobinage rotorique, en un point M dans
l’entrefer, repéré par l’angle θ , la forme :
#–
Br = k′ Ie cos (θ − θr ) u#–r ,
2 µ0 Nr
où la constante de proportionnalité k′ a pour expression : k′ = , Nr désignant le
πe
nombre de spires enroulées sur le cadre du rotor.
4 Couple électromagnétique
4.1 Énergie électromagnétique
Le rotor, animé d’un mouvement de rotation paramétré par l’angle θr , est soumis au couple
électromagnétique Γem qui s’exprime en fonction de l’énergie électromagnétique Eem du dis-
positif, égale à :
751
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
˚
Eem = wem (M,t) dτ ,
M
M appartenant aux domaines où l’énergie volumique wem (M,t) est non nulle.
Le régime électromagnétique de la machine synchrone s’inscrit dans le cadre de l’ARQS
magnétique et donc l’énergie électromagnétique volumique se réduit à l’énergie magnétique,
B2
soit wem = .
2 µ0 µr
Par ailleurs, la machine constitue un circuit magnétique idéal avec une géométrie telle que
toutes les lignes de champ magnétique restent confinées soit dans le fer soit dans l’entrefer.
Le matériau constituant ce circuit magnétique étant modélisé par un matériau magnétique
B2
idéal, l’énergie volumique en tout point M du fer est nulle et l’énergie volumique est
2 µ0 µr
non nulle uniquement dans l’entrefer.
B2
˚
Eem = dτ .
entrefer 2 µ0
2π
k′ 2 Ie 2 Reh k′ 2 Ie 2 Reh
ˆ
cos2 (θ − θr ) dθ = ,
2 µ0 4 µ0
00 12 3
1/2
pour le premier,
2π
k2 I 2 Reh k2 I 2 Reh
ˆ
cos2 (ω t − θ ) dθ = ,
µ0 2 µ0
00 12 3
1/2
752
C OUPLE ÉLECTROMAGNÉTIQUE
pour le deuxième,
√ 2π
2kk′ IIe Reh
ˆ
cos (ω t − θ )cos (θ − θr ) dθ
µ0 0
⎛ ⎞
√ ′
2kk IIe Reh ⎜ ⎟
ˆ 2π ˆ 2π
⎜ ⎟
= ⎜ cos (ω t − θr ) d θ + cos (ω t + θr − 2θ )d θ ⎟
2 µ0 ⎝ 0 ⎠
0 12 3 00 12 3
2π cos(ω t−θr ) 0
√
2π kk′ IIe Reh
= cos (ω t − θr ) ,
µ0
pour le troisième. On obtient donc :
√
k′ 2 Ie 2 Reh k2 I 2 Reh 2π kk′ IIe Reh
Eem (I, Ie , θr ) = + + cos (ω t − θr ) .
4 µ0 2 µ0 µ0
On constate que l’utilisation de l’énergie volumique pour calculer l’énergie magnétique per-
met de s’affranchir du calcul délicat des mutuelles inductances entre les trois circuits.
Par ailleurs, les courants i1 et i2 des circuits statoriques ne sont pas indépendants car ils
possèdent la même valeur efficace et sont en quadrature, c’est pour cela que seule l’intensité
efficace I intervient.
Chaque terme a une signification :
k2 I 2 Reh
• le terme , représente l’énergie magnétique « propre » des deux circuits statoriques
2 µ0
seuls ;
k′ 2 Ie 2 Reh
• le terme , celle du circuit rotorique seul ;
√ 4 µ0 ′
2π kk IIe Reh
• le terme cos (ω t − θr ), l’énergie magnétique de couplage entre les circuits
µ0
statoriques et le circuit rotorique.
Le rotor est animé d’un mouvement de rotation autour de l’axe (Oz) paramétré par l’angle θr .
Le couple électromagnétique Γem se déduit par dérivation de l’énergie électromagnétique :
& '
∂ Eem
Γem = ,
∂ θr I,Ie =ctes
√
2π kk′ IIe Reh
soit Γem = sin (ω t − θr ).
µ0
753
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
b) Rôle de l’angle α
Sur l’axe (Ox) des pôles du bobinage parcouru par le courant d’intensité i1 , correspondant à
la position θ = 0 dans l’entrefer, la composante
√ radiale du champ glissant √dans l’entrefer, qui
#–
s’exprime Bs (θ ,t) = Bs (θ ,t) · u#–r = kI 2 cos (ω t − θ ), vaut Bs (0,t) = kI 2 cos(ω t).
A t = 0, Bs est maximal en θ = 0 et la position de ce maximum tourne dans l’entrefer à la
#–
vitesse angulaire ω . On dira ainsi que le champ Bs « tourne », et on repérera sa position par
celle de son maximum à laquelle on attribue le vecteur unitaire n#–s . Ainsi, à t = 0, n#–s est porté
par Ox.
La position du rotor étant θr = ω t − α , à t = 0, l’axe polaire (Ox) du rotor, de vecteur unitaire
#–
n , est situé à θr = −α . Le rotor tournant à la même vitesse que Bs , l’angle entre #–
#– n et n#–s reste
constant, égal à l’angle initial −α . La figure 24.10 représente les positions relatives de n#–s
n aux instant t = 0 et t quelconque. L’angle α intervient dans le couple selon la relation
et #–
Γmoy = KIIe sin α = Γmax sin α .
754
C OUPLE ÉLECTROMAGNÉTIQUE
Sens de rotation X
−α
n#–s #–
n
n#–s
x x
O O
#–
n −α
X
Instant t = 0 Instant t
#–
Figure 24.10 – Position relative du rotor et de Bs .
755
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
Soient L1 et L2 , les inductances propres respectives des circuits C1 et C2 , puis φ1 (t) et φ2 (t),
les flux magnétiques respectifs traversant C1 et C2 , algébrisés conjointement aux orientations
de i1 (t) et i2 (t).
Le circuit d’excitation C (circuit inducteur) crée dans chacun des circuits induits C1 et C2 ,
756
É QUATION ÉLECTRIQUE DU MOTEUR SYNCHRONE
et les forces électromotrices induites dans chaque circuit, déduites de la loi de Faraday, ont
pour expression :
dφ1 dφ2
e1 = − et e2 = − .
dt dt
La loi d’Ohm généralisée conduit aux deux égalités :
⎧
< ⎪ di1 dφe1
u1 = R1 i1 − e1 ⎨ u1 = R1 i1 + L1 +
soit dt dt
u2 = R2 i2 − e2 ⎩ u = R i + L di2 + dφe2
⎪
2 2 2 2
dt dt
dφe1 dφe2
Dans la suite, on notera E1 = et E2 = , les opposés des forces électromotrices
dt dt
d’induction, nommées forces contre-électromotrices, produites par le courant d’excitation
dans les circuits statoriques.
Pour chaque phase n ∈ {1, 2}, les grandeurs électriques instantanées vérifient les équa-
tions : ⎧
⎪ di1
⎨ u1 = R1 i1 + L1 + E1 ,
dt
⎩ u = R i + L di2 + E .
⎪
2 2 2 2 2
dt
Toutes ces grandeurs sont sinusoïdales de pulsation ω . En effet, le champ magnétique créé
par le rotor, en un point M de l’entrefer repéré par l’angle θ , a pour expression (figure24.9) :
#–
Br = k′ Ie cos (θ − θr ) u#–r avec θr = ω t − α , soit
#–
Br = k′ Ie cos (θ + α − ω t) u#–r ,
et engendre dans une spire du circuit C1 , de normale conjointe u#–x , le flux :
ˆ π
2
1
φe1 (t) = k′ Ie cos(θ − (ω t − α )) Rhdθ
− π2
# #π $ # π $$
= k′ Ie Rh sin + α − ω t − sin − + α − ω t ,
2 2
757
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
soit
1
φe1 = 2k′ Ie Rh cos(ω t − α ) .
En effet, le flux du champ magnétique étant conservatif, on choisit pour calculer φe1 la surface
s’appuyant sur C1 , formée du demi-cylindre de rayon R situé dans l’entrefer, compris entre
π π
θ = − et θ = , de hauteur h égale à celle du rotor. La normale en chaque point de ce
2 2
demi-cylindre vaut #– n = Rdzdθ u#–r . On complète ce demi-cylindre par des portions de tube de
champ formées des deux demi-disques orthogonaux à l’axe, situés aux deux extrémités du
rotor, à travers lesquels le flux du champ magnétique est nul.
Le flux traversant une spire du circuit C2 s’obtient de la même manière en choisissant un
demi-cylindre semblable compris entre θ = 0 et θ = π . Il vient :
ˆ π
1
φe2 (t) = k′ Ie cos (θ − (ω t − α )) Rhdθ
0
= k Ie Rh (sin (π − (ω t − α )) + sin (ω t − α ))
′
= 2k′ Ie Rh sin (ω t − α ) ,
soit :
# π$
1
φe2 = 2k′ Ie Rh cos ω t − α − .
2
Chacun des circuits C1 et C2 comportent Ns spires, donc le flux total traversant chaque circuit
a pour expression :
1 1
φe1 = Ns φe1 et φe2 = Ns φe2 .
2k′ Ns Ie Rh
En posant φ0 = √ , constante homogène à un flux, dépendant de la géométrie
2
de la machine, du bobinage et du courant d’excitation, les flux crées par le courant
d’excitation à travers les circuits C1 et C2 ont pour expression :
⎧ √
⎨ φe1 (t) = φ0 2 cos (ω t − α ) ,
# $
⎩ φe2 (t) = φ0 2 cos ω t − α − π .
√
2
b) Équations complexes
Toutes les grandeurs étant sinusoïdales de pulsation ω , on associe à chacune d’elle sa repré-
sentation complexe et on choisit selon l’usage en électrotechnique, d’utiliser les complexes
efficaces.
√
L’origine des temps étant imposée par i1 (t) = I 2 cos (ω t), de représentation complexe I = I,
dφe1
le flux φe1 (t) et E1 = ont pour représentation complexe respective φe1 = φ0 exp(− jα )
dt
et E1 = jωφe1 = jωφ0 exp (− jα ).
758
É QUATION ÉLECTRIQUE DU MOTEUR SYNCHRONE
U1 = R1 I1 + jL1 ω I1 + E1.
dφe2
De même, toutes les grandeurs i2 (t), u2 (t), φe2 (t) et E2 = , de représentation complexe
dt
respective I2 = − jI, U2 , φe2 = − jφ0 exp (− jα ) et E2 = jωφe2 = ωφ0 exp (− jα ), associées
au circuit C2 , sont liés par l’équation :
U2 = R2 I2 + jL2 ω I2 + E2.
Les tensions U1 et U2 sont imposées par les sources qui alimentent les circuits statoriques, et
les forces contre-électromotrices E1 et E2 par la source alimentant le circuit rotorique ainsi
que la position α du rotor par rapport au champ tournant statorique.
759
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
Im
La norme des vecteurs est ici arbitraire (les gran-
deurs représentées étant de natures différentes), E
l’analyse de cette représentation concerne unique-
ment sur les positions angulaires relatives.
ψ
On constate donc que l’ajustement de la valeur de
ψ permet d’ajuster celle de α . L’angle ψ porte le I
nome d’angle de pilotage. En effet, contrairement Re
à α qui dépend de la position du rotor, l’angle ψ − α
φe
dépend du déphasage entre deux grandeurs élec-
triques, E et I. Les dispositifs de commande du mo-
teur sont donc conçus pour permettre le réglage de Figure 24.13 – Diagramme
cet angle. de Fresnel préliminaire.
Le diagramme de Behn Eschenburg consiste à tracer le diagramme de Fresnel des tensions
électriques intervenant dans une phase, en prenant pour origine des phases la force contre-
électromotrice E.
Le vecteur associé à E est donc confondu Im
avec l’axe réel et l’angle de déphasage de
E par rapport à I vaut ψ .
La direction de jI s’obtient par rotation de
π
+ à partir de celle de I. D’après la rela- jI U
2
tion, U = RI + jLω I + E, le vecteur asso- jLω I
cié à U s’obtient en sommant les vecteurs
associés à chacun des complexes interve-
nant dans la somme.
Re
Le diagramme montre que le déphasage ϕ E
du courant par rapport à la tension, noté ψ RI
ϕ , est négatif dans le cas particulier de
la figure 24.13. Donc sur cet exemple, le I
courant présente un retard de phase par
Figure 24.14 – Diagramme de Behn
rapport à la tension.
Eschenburg.
pe (t) = u1 i1 + u2i2 + Ue Ie .
En reportant les expressions des tensions issues de la loi d’Ohm généralisée, les équations :
di1 di2
u1 = Ri1 + L + E1 , u2 = Ri2 + L + E2 et Ue = rIe ,
dt dt
760
R ENDEMENT DU MOTEUR SYNCHRONE
Re (I E ∗ ) = Re (I φ0 ω exp ( jψ )) = I φ0 ω cos ψ .
Le module des représentations complexes étant par convention la valeurs efficace, la puis-
sance active s’obtient par l’une ou l’autre des égalités :
P = Re (I E ∗ ) = Re (I ∗ E) .
Pem = Γmoy ω .
dEem
Pem = Pm + .
dt
761
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
En régime permanent de vitesse, l’énergie Eem stockée est indépendante du temps donc le
bilan de puissance se résume à :
Pem = Pm = Γmoy ω .
Toute la puissance électromagnétique, égale à la puissance développée par les forces électro-
motrices d’induction, est convertie en puissance mécanique.
Pem = Γmoy ω .
762
M OTEUR SYNCHRONE EN VITESSE VARIABLE
Pertes Joule
Pertes mécaniques
PJ = 2RI 2 +rIe2
Pf =Γf ω
P
Puissance Puissance
électrique électromagnétique
Pu P f + PJ
ρ= = 1− .
Pe Pe
Ce rendement est d’autant plus proche de 1 que les puissances perdues par frottement et
par effet Joule sont faibles. La résistance des fils dépendent de leur longueur, généralement
grande, car les nombres de spires Ns et Nr doivent être suffisamment grands afin que le couple
électromagnétique puisse entraîner les charges mécaniques. Ainsi, pour une puissance nomi-
nale de fonctionnement, le rendement restera forcément limité, mais peut attendre des valeurs
de l’ordre de 0, 9.
Remarque
Ce bilan de puissance est relatif au moteur synchrone satisfaisant les hypothèses énon-
cées en début de chapitre. En particulier, le matériau constituant la machine étant un
matériau magnétique idéal, il n’existe, dans ce modèle, aucune perte due au ferroma-
gnétisqme du matériau.
763
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
Ωc Traitement θr
électronique
L’onduleur de courant agit sur une source de courant continue alimente le stator de la machine
par en courant sinusoidal dont la fréquence dépend de la commande de l’onduleur.
La source de courant est constituée d’un montage redresseur suivi d’une inductance de lis-
sage. Cette association permet de disposer d’un courant continu de valeur réglable grâce à la
commande du redresseur.
Par ailleurs, le capteur de position indique la position du rotor dont dépendent les angles α
et ψ . En comparant la vitesse à une valeur à une consigne, le circuit électronique de pilotage
qui génère la commande des interrupteurs présents dans les convertisseurs de puissance peut
agir sur l’angle ψ et sur le couple moteur de la machine.
L’ensemble permet commander la vitesse du moteur synchrone.
Ue = rIe , lorsque le rotor est entraîné par un actionneur mécanique à la vitesse ω , le couple
Γem étant subi, devient alors négatif.
La conversion de puissance s’effectue alors dans l’autre sens, la puissance électromagnétique
Pem obtenue après conversion, vérifiant Pem = Pm = Γem ω , devient donc négative. Ainsi
les circuits induits, recevant une puissance négative, se comporte en générateur et la machine
fonctionne en alternateur.
Dans un fonctionnement en alternateur, le rotor de la machine synchrone est entraîné par
moteur extérieur qui lui apporte de la puissance mécanique et les dipoles de sortie des
circuits électriques statoriques alimentent une charge électrique à laquelle il délivrent
de la puissance électrique.
Lorsque chaque phase du stator alimente une charge électrique identique, on dit que le fonc-
tionnement de la machine est équilibré.
Dans la suite de l’étude du fonctionnement en alternateur, on n’envisagera que le cas équilibré
dans lequel la même impédance de charge Zc est connectée aux bornes des circuits induits.
La condition de synchronisme est ici réalisé naturellement car l’alternateur impose à la charge
électrique un régime sinusoïdal forcé à la pulsation ω .
Remarque
Les alternateurs sont utilisés pour la production de puissance électrique alternative sui-
vant un schéma récurrent. Un dispositif permet de produire de la puissance mécanique
utilisée pour entraîner l’alternateur qui génère la puissance électrique redistribuée en-
suite aux utilisateurs.
Dans le cas des centrales hydro-électriques, une chute d’eau entraîne une turbine dont
l’arbre est solidaire au rotor de l’alternateur, alors que la turbine des centrales ther-
miques est entraînée par de la vapeur haute pression produite dans les chaudières.
765
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
Les flux φe1 et φe2 restent ceux définis lors de l’étude du cas moteur.
EG = RI + jLω I + UC .
766
FONCTIONNEMENT DE LA MACHINE SYNCHRONE EN ALTERNATEUR
Im
EG
jI
jLω I
UC
Re
ψ
ϕ
RI
I
Figure 24.19 – Diagramme de Fresnel des tensions pour une phase.
767
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• décrire la structure d’un moteur synchrone diphasé et bipolaire : rotor, stator, induit,
inducteur
• justifier la condition de synchronisme entre le champ statorique et le champ rotorique
afin d’obtenir un moment moyen non nul
• discuter qualitativement la stabilité du système en fonction du déphasage entre les deux
champs glissants
• identifier la difficulté du démarrage d’un moteur synchrone, décrire qualitativement le
principe de l’autopilotage
• décrire les conditions d’utilisation de la machine synchrone en alternateur
• citer des exemples d’application de la machine synchrone
SAVOIR-FAIRE
• pour une machine de perméabilité infinie à entrefer constant, exprimer le champ magné-
tique dans l’entrefer, généré par une spire passant dans deux encoches opposées
• expliquer qualitativement comment obtenir un champ dont la dépendance angulaire est
sinusoïdale dans l’entrefer en associant plusieurs spires décalées
• justifier l’existence d’un champ glissant statorique lorsque deux phases sont alimentées
en quadrature
• justifier l’existence d’un champ glissant rotorique associé à la rotation de l’inducteur
• exprimer l’énergie magnétique totale stockée dans l’entrefer en fonction de la position
angulaire du rotor
• calculer le moment
& 'électromagnétique s’exerçant sur le rotor en exploitant l’expression
∂ Em
fournie Γ =
∂θ
• en admettant les expressions des coefficients d’inductance, établir les équations élec-
triques vérifiées par les phases de l’induit et donner les représentations de Fresnel asso-
ciées
• à l’aide d’un bilan énergétique où seules les pertes cuivre sont envisagées, justifier l’éga-
lité entre la puissance électrique absorbée par les fcem et la puissance mécanique fournie
MOTS-CLÉS
• moteur synchrone • entrefer constant • condition de
• rotor • champ glissant statorique synchronisme
• stator • champ glissant rotorique • modèle électrique de l’in-
• induit • moment duit
• inducteur électromagnétique
768
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
769
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
Exercices
permettent de déterminer toutes les propriétés du courant dans chaque phase. Un calculateur
inclus dans le dispositif d’autopilotage, non étudié, analyse ces données et génère la com-
mande adéquate de l’onduleur de courant permettant de fixer l’angle d’autopilotage ψ .
On supposera en outre que les matériaux magnétiques constituants la machine sont idéaux.
1. Le véhicule électrique est une navette de masse voisine de 800 kg, qui doit être capable de
monter une pente de 10% à la vitesse constante de 50 km·h−1 . En supposant que la puissance
perdue à cause des frottements de l’air et des pertes dans les transmissions mécaniques à
cette vitesse est de l’ordre de 3 kW, estimer la puissance que doit développer le moteur afin
de maintenir la vitesse du véhicule constante.
2. a. On désigne par L, l’inductance d’une phase et on néglige la résistance des enroule-
ments. En régime permanent de rotation, on note U, la représentation complexe de la tension
d’alimentation de la phase, I, celle de l’intensité du courant et E, celle de la force contre-
électromotrice. Rappeler le schéma électrique d’une phase, en fonctionnement moteur.
b. En régime permanent de rotation à la vitesse Ω, on rappelle que l’angle d’autopilotage
ψ représente de déphasage de E par rapport à I.
On adopte les constantes de la machine déterminées lors des deux essais décrits dans l’exer-
cice intitulé « Détermination des paramètres d’un moteur synchrone ». On a ainsi E = φ ω
avec φ = 1,9.10−1 Wb et L = 1,6.10−3 H.
On étudie un régime nominal de rotation du moteur à la vitesse 6,0.103 tr/min. Lors de ce
π
régime, la commande de l’onduleur impose ψ = − et le moteur doit développer une puis-
3
sance mécanique nominale de Pm = ΓN ΩN = 15 kW, où ΓN désigne le couple électroma-
gnétique nominal. Déterminer la puissance électromagnétique et en déduire la valeur efficace
de l’intensité du courant dans chaque phase.
c. À l’aide du diagramme de Behn Eschenburg, déterminer la valeur efficace de la tension
d’alimentation.
3. À 6,0.103 tr/min, le couple utile délivré à la charge mécanique vaut Γut = 23 N·m. Cal-
culer le rendement du moteur.
770
S’ ENTRAÎNER
Exercices
On supposera en outre que les matériaux magnétiques constituants la machine sont idéaux.
1. Le véhicule électrique est une navette de masse voisine de 800 kg, qui se déplace à vitesse
constante de 50 km·h−1 . À cette vitesse, le moteur tourne à sa vitesse nominale de 6,0.103
tours par minute (tr/min). Le véhicule aborde un pente de 10% qu’il dévale à vitesse constante
de 50 km·h−1 . Estimer la puissance de freinage que la machine synchrone doit appliquer au
véhicule afin de maintenir sa vitesse constante en supposant que la puissance consommée
par les frottements de l’air et les transmissions mécaniques, à cette vitesse, est de l’ordre de
3 kW.
2. a. On désigne par L, l’inductance d’une phase et on néglige la résistance des enroule-
ments. En régime permanent de rotation, on note U, la représentation complexe de la tension
aux bornes de la phase, I, celle de l’intensité du courant et E, celle de la force électromotrice.
Rappeler le schéma électrique d’une phase, en fonctionnement générateur.
b. En régime permanent de rotation à la vitesse Ω, on rappelle que l’angle d’autopilotage
ψ représente de déphasage de E par rapport à I.
On adopte les constantes de la machine déterminées lors des deux essais décrits dans l’exer-
cice intitulé « Détermination des paramètres d’un moteur synchrone ». On a ainsi E = φ ω
avec φ = 1,9.10−1 Wb et L = 1,6.10−3 H.
On étudie un régime nominal de rotation de la machine à la vitesse 6,0.103 tr/min. Lors de ce
π
régime, la commande de l’onduleur impose ψ = et la machine consomme une puissance
3
mécanique 8 kW. Déterminer la puissance électromagnétique que fournit l’alternateur à sa
charge électrique et en déduire la valeur efficace de l’intensité du courant dans chaque phase.
c. À l’aide du diagramme de Behn Eschenburg, déterminer la valeur efficace de la tension
délivrée par chaque phase de l’alternateur.
3. On souhaite récupérer la puissance électrique délivrée par l’alternateur et stocker l’énergie
électrique ainsi obtenue dans une batterie. Proposer un dispositif permettant de réaliser ce
transfert de puissance.
771
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
U E U E
772
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
24.2 Traction d’un véhicule électrique par machine synchrone
773
CHAPITRE 24 – M ACHINE SYNCHRONE
Exercices
Corrigés
774
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Re jI
π
O 2 A E
π Im
6 U B − jLω I
π
ψ=
3
I
Figure 24.25 – Diagramme de Behn Eschenburg.
775
25
778
É TUDE DU CIRCUIT ROTORIQUE
On considère dans un premier temps un circuit rotorique formé par une seule spire rectangu-
laire enroulée selon un diamètre du rotor.
Afin de définir les orientations du courant dans la spire, on considère le fonctionnement tel
que le circuit inducteur du stator soit alimenté par une source de tension délivrant la tension
permanente Ue et parcouru par le courant Ie qui génère le flux magnétique inducteur.
Le circuit du rotor, assimilé dans un premier temps à une spire, est alimenté par une source de
tension délivrant la tension permanente U et parcouru par le courant permanent d’intensité I.
Le pôle « + » du circuit rotorique constitue la borne d’entrée du circuit rotorique de potentiel
le plus élevé.
779
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
y I
Sens de +
rotation Ie
θ
U
x
Représentation
Représentationdu circuit statorique
du circuit rotorique
dφ
e=− = −SB0s Ω sin θ .
dt
Lorsque la spire effectue un tour complet, la force électromotrice aux bornes de cette spire,
dont les évolutions en fonction de θ sont représentées en figure 25.6 page suivante, est pé-
riodique et de valeur moyenne nulle. Elle s’annule à chaque passage de la spire dans le plan
(O, y, z)), pour θ = 0 et θ = π . De ce fait, l’axe Oy se nomme la ligne neutre.
Comme le montre l’étude menée dans le chapitre 24, l’interaction d’un champ magnétique
statorique tournant et d’un circuit rotorique parcouru par un courant permanent ne peut pro-
780
É TUDE DU CIRCUIT ROTORIQUE
duire de couple que si champ tournant créé par le(s) circuit(s) statorique(s) et le rotor vérifient
la condition de synchronisme (ce point est abordé en exercice). Dans le cas de la machine à
courant continu, le champ magnétique inducteur permanent constitue le cas particulier d’un
champ tournant à vitesse nulle. Ainsi, l’existence d’un couple maximal nécessite que l’axe
polaire du champ créé par le circuit rotorique soit également fixe, positionné orthogonalement
à l’axe polaire du circuit inducteur.
La présence de la force électromotrice d’induc-
tion, égale à e = −SB0s Ω sin (θ ), et la rotation de e (θ )
la spire parcourue par le courant I, rendent l’axe
polaire magnétique de cette spire dépendant du
temps. Il est donc nécessaire d’organiser la circu- θ
lation du courant I dans le circuit rotorique de telle 0 π 2π
sorte que le champ magnétique global généré par
le rotor soit selon u#–y , ce qui serait réalisé si (O, y, z)
devenait un plan d’antisymétrie de la distribution Figure 25.6 – Variations de e (θ ).
de courant rotorique.
Comme dans le cas de la machine synchrone, selon que ce champ soit selon +u#–y ou −u#–y ,
le couple est soit un couple moteur, soit un couple de frein, ce qui permet de différencier le
fonctionnement de la machine en moteur ou en générateur.
Le dispositif permettant d’assurer une telle répartition se nomme le collecteur.
Le collecteur, fixé au sommet du rotor, permet de raccorder, selon la position de la spire, les
bornes de la source de tension à des extrémités différentes de la spire.
Il comporte un ensemble de lames conductrices, électriquement isolées entre elles, situées
en tête de rotor, dont le nombre dépend du nombre de spires. Chaque lame est fixée à une
extrémité des spires bobinées sur rotor. L’ensemble de ces lames sont positionnées sur un
cylindre isolant fixé au sommet du rotor, tournant à la même vitesse que le rotor. Lorsqu’il
n’existe qu’une seule spire, représentée en figure 25.7, le collecteur est formé de deux lames.
Spire
Lames conductrices
Figure 25.7 – Collecteur.
Le contact entre les lames et le générateur qui alimente le circuit est assuré par deux pa-
tins conducteurs fixes (liés au stator), glissant sur les lames du collecteur, qui se nomment
« balais ». Lorsque le collecteur tourne avec le rotor, les balais sont au contact de lames
différentes.
781
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
La position des balais n’est pas quelconque. La figure 25.8 représente cette position ainsi que
π
celle des lames conductrices dans le cas où θ = .
2
Les balais étant ainsi positionnés, pen-
y
dant la phase où la valeur de θ est com-
prise entre 0 et π , chaque balai reste en
+ π Rotor
θ=
contact avec la même lame et assure le 2
Balais
passage du courant I dans le conducteur
de la spire raccordé à la lame du collec- I I
teur en contact avec le pôle «+». x
Lorsque θ atteint la valeur π , la rotation Spire
du collecteur permet de changer la lame
du collecteur en contact le balais situé au I
pôle «+» et on observe alors l’inversion Lames
+ − du collecteur
de polarité de la spire.
Pendant la phase où la valeur de θ est
comprise entre π et 2π , on retrouve une U
situation analogue à celle de la première
Figure 25.8 – Position des balais.
phase.
La figure 25.9 montre les positions relatives des lames du collecteur, des balais et de la spire
π π
lorsque θ varie de − à + .
4 4
y Sens y y
Spire
θ de rotation θ
I I
x x x
+ − + − + −
π π
θ =− θ =0 θ =+
4 4
Figure 25.9 – Positions de la spire.
Lorsque θ atteint les valeurs 0 ou π , la f.é.m. d’induction, égale à e = −SB0sΩ sin θ , s’annule
(figure 25.6) et la spire est alors, à cet instant, assimilable à un court circuit. Le balai réalise
alors un court circuit aux bornes de cette spire dont la tension aux bornes est déjà nulle et donc
cette commutation ne génère aucun courant supplémentaire au sein du balai. Cette position
remarquable correspond au passage de la spire dans le plan (O, y, z) d’antisymétrie du champ
magnétique inducteur.
Pour un rotor ne portant qu’une seule spire, dans chaque phase, la tension U s’identifie à
l’opposée de la force électromotrice, soit à la force contre-électromotrice. Les commutations
du collecteur conduisent à une variation périodique de U en fonction de θ , de période π , et
782
É TUDE DU CIRCUIT ROTORIQUE
π θ
0 2π
Figure 25.10 – Variations de U (θ ).
Afin d’obtenir une tension U moins fluctuante, on place plusieurs spires sur le rotor et on
augmente le nombre de lames sur le collecteur.
+ − + −
3 2′ 3 2′
3′ 2 θ 3′ 2
+−
1′ +− 1 4
4′ 1 4′
1′ 4
3′ 2′ 3 2
+ −
3 2′
3′ 2
Figure 25.11 – Exemple d’enroulement.
783
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
Il existe plusieurs possibilités d’assemblage de ces conducteurs, on parle alors de type d’en-
roulement. La figure 25.11 détaille un type possible d’enroulement lorsque le collecteur porte
huit conducteurs, groupés deux par deux, placés dans quatres encoches diamétralement oppo-
sées et non représentées sur la figure 25.11, dans le but de constituer deux spires orthogonales.
Le collecteur porte quatre lames et les connexions entre les conducteurs s’effectuent en tête
de rotor grâce aux lames du collecteur et en base de rotor grâce à des court-circuits pour
fermer l’enroulement.
L’enroulement proposé associe deux spires en sé-
rie et deux circuits identiques en parallèle, l’as- +
I
sociation équivalente étant représentée en figure
25.12. La connexion complète étant située au
centre de la figure 25.11, celle contenant la mise
en série de e1→2 et e3→4 est à droite et celle conte- e3′ →4′ e1→2
nant la mise en série de e3′ →4′ et e1′ →2′ est à
gauche.
U
Cette connexion doit respecter certaines règles, la
principale étant que deux lames voisines du col- e1′ →2′ e3→4
lecteur soient connectées à des conducteurs dia-
métralement opposés afin que la commutation de
ces deux lames sur le balai s’effectue lorsque la
spire formée par ces deux conducteurs passe par le −
plan (O, y, z), position dans laquelle la force élec-
Figure 25.12 – Circuit équivalent.
tromotrice d’induction est nulle.
Les commutations liées au fonctionnement de l’ensemble formé par l’association du collec-
π
teur et des balais, sont telles que les positions du rotor associées à θ et θ + engendrent la
2
même valeur de U et de I.
π
Ainsi, les variations de U en fonction de θ sont périodiques de période . La valeur de U est
2 # π$
égale à la somme U = −e1→2 (θ )− e3→4 (θ ) et en remarquant que e3→4 (θ ) = e1→2 θ + ,
2
avec e = −SBiΩ sin θ , on obtient les variations de la tension U représentées en figure 25.13,
où les courbes en traits pointillés sont associées à −e1→2 (θ ) et −e3→4 (θ ).
θ
0 π 2π
Figure 25.13 – Tension U aux bornes des balais.
On observe que l’ajout d’une spire a permis d’obtenir une tension U qui ondule moins que
dans le cas d’une seule spire.
On peut généraliser cette démarche en rajoutant un grand nombre des spires sur le rotor ainsi
784
É TUDE DU CIRCUIT ROTORIQUE
que des lames sur le collecteur. Cela aura pour effet de réduire l’ondulation de telle sorte que
la tension U reste pratiquement constante lorsque la spire tourne et de rendre la répartition
des courants pratiquement invariante lorsque le rotor tourne.
En envisageant un modèle où les spires sont
jointives, représenté en figure 25.14, l’en- y Sens de
semble collecteur-balais assure une répar- rotation
tition du courant indépendante de la posi-
tion du rotor. L’axe polaire magnétique de
cette répartition du courant est confondu
avec l’axe Oy et la position du pôle nord dé- #–
Br I <0
pend du signe de l’intensité I du courant. En
désignant par B0r la norme du champ magné- #– x
tique sur l’axe polaire, au centre du rotor, on Br I >0
obtient :
< #–
si I > 0, Br = −B0r u#–y ,
#– #–
si I < 0, Br = B0r u#–y . Figure 25.14 – Axe polaire de Br .
Lorsque le nombre de spires bobinées sur le rotor est suffisamment grand, l’ensemble
collecteur-balais où les balais sont placés parallèlement à l’axe polaire magnétique
du circuit inducteur, permet de réaliser un champ magnétique rotorique permanent
dirigé orthogonalement à l’axe polaire du circuit inducteur. Son sens dépend du signe
de l’intensité I et donc du mode de fonctionnement moteur ou générateur de la machine.
L’action de l’ensemble collecteur-balais maintient une répartition des courants admet-
#–
tant le plan (O, y, z) comme plan d’antisymétrie. Le champ magnétique Br est donc
contenu dans ce plan.
785
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
N
En notant φ0 = SBi , constante homogène à un flux magnétique et proportionnelle au
π
flux magnétique inducteur, la force contre électromotrice apparaissant aux bornes du
circuit induit prélevée par les balais s’écrit :
U = Ecem = φ0 Ω.
4 Bilan d’énergie
On considère le système inclus dans la
I Ie
cellule en pointillés représentée en figure +
25.15, comprenant le stator et son bobi-
nage puis le rotor et son bobinage.
On désigne par Rs et Rr les résistances U Ω
Us
électriques respectives des bobinages du
stator et du rotor. Ce système échange
de l’énergie avec l’extérieur. Au cours −
d’une évolution élémentaire, on recense
les échanges d’énergie suivants :
• la source de tension alimentant le cir- Système
cuit l’inducteur lui apporte le travail Figure 25.15 – Définition du système.
électrique δ WGS ;
• la source de tension alimentant le circuit induit lui apporte a travail électrique δ WGR ;
• le système évacue le transfert thermique δ Q ;
• le système mécanique que constitue le rotor reçoit de l’extérieur le travail mécanique
δ Wmext , positif lors d’un fonctionnement en génératrice et négatif lors d’un fonctionne-
ment en moteur.
La répartition spatiale du champ magnétique dans la machine étant indépendante du temps, la
force électromotrice d’induction est nulle pour le circuit statorique fixe et égale à E = −Ecem
pour le circuit rotorique. La loi d’Ohm généralisée appliquée à chaque circuit conduit aux
relations :
Us = Rs Ie et U = Rr I − E,
grâce auxquelles on peut exprimer le travail électrique total reçu par le système :
<
δ WGS = Rs Ie2 dt = δ WJ S
soit δ WG = δ WJ + E ′ Idt,
δ WGR = Rr I 2 dt − EIdt = δ WJ R + Ecem Idt
où δ WG représente le travail électrique total fourni par les sources de tension et δ WJ , l’énergie
dissipée par effet Joule dans les deux circuits électriques.
En régime permanent de température, l’énergie du système E est égale à la somme de son
énergie cinétique Ec et de son énergie électromagnétique stockée Eem , soit :
E = Ec + Eem .
786
SCHÉMA ÉLECTRIQUE DE LA MACHINE
dEc = δ Wm ext + δ Wm − δ W f ,
Pour une machine à courant continu à pôles lisses, en régime permanent de fonctionnement, la
répartition de champ magnétique étant indépendante du temps, Eem est constante et dEem = 0.
De plus, un bilan d’énergie thermique montre que le transfert thermique à évacuer au cours
de ce fonctionnement vaut δ Q = δ WJ + δ W f .
Ainsi, l’énergie mécanique due à la conversion d’énergie électromagnétique s’écrit sous la
forme :
δ Wm = Ecem Idt = −EIdt,
δ Wm
Pm = = Ecem I.
dt
Cette puissance est associée au couple électromagnétique Γem , vérifiant Pm = Γem Ω, qui, en
tenant compte de la relation Ecem = φ0 Ω, s’écrit :
Γem = φ0 I .
787
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
Im
Remarque +
788
R ENDEMENT DE LA MACHINE À COURANT CONTINU
5.3 Synthèse
Saturation Lorsque l’intensité du courant Ie circulant dans le circuit inducteur est trop
importante, le champ magnétique inducteur ainsi que le flux inducteur φ0 atteignent leur
valeur à saturation. La tension d’induit à vide, lorsque I = 0, qui s’exprime U = φ0 Ω, n’est
alors plus proportionnelle à Ie .
789
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
On appelle pertes fer, les puissances dissipées dans le matériau ferromagnétique dues
d’une part au phénomène d’Hysteresie magnétique, d’autre part à la circulation des
courants de Foucault.
On appelle pertes cuivre, la puissance dissipée par effet Joule dans les conducteurs
constituant les bobinages de la machine.
Pertes Joule
PJ = Rs Ie2 +Rr Im2 Pertes fer
Pertes mécaniques
P f er
Pf =Γf Ω
P
Puissance Puissance
électrique Puissance
électromagnétique
mécanique
Pe =UIm +Us Ie Pem = Ecem Im Pm = Γem Ω Puissance utile Put = Γut Ω
Conversion de puissance
Alors que, dans le cas d’un moteur idéal, la puissance électromagnétique Pem = Ecem Im
est entièrement convertie en puissance mécanique Pm = Γem Ω, il faut, dans le cas d’un
moteur réel, prendre en compte les pertes fer qui consomment une partie de la puissance
électromagnétique. Il vient donc :
Pem = Pm + P f er .
Put = Pm − P f .
790
R ENDEMENT DE LA MACHINE À COURANT CONTINU
Put = Γut Ω = Pe − PJ − P f er − P f .
P f er + P f
On définit alors le couple total de pertes par Γ p = , et on obtient alors l’expression
Ω
du couple utile :
Γut = Γem − Γ p .
Put PJ + P f er + P f
η= = 1− ,
Pe Pe
qui s’exprime aussi en fonction des couples :
Rs Ie2 + Rr I 2 + Γ pΩ
η = 1− .
UIm + UsIe
Puissance Puissance
mécanique Puissance
d’entraînement
électrique
Pmec = Γmec Ω Pm = Γem Ω Pem = EG IG Puissance utile Put =UIG
Conversion de puissance
791
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
En conservant les notations introduites dans le cas moteur pour le couple de perte, on obtient
par un raisonnement analogue :
⎧
⎨ Pmec = Pm + P f
⎪
Pm = Pem + P f er ⇒ Put = Pmec − P f − P f er − PJ .
⎪
⎩
Pem = PJ + Put
Rs Ie2 + Rr I 2 + Γ pΩ
η = 1− .
Γmec Ω
En éliminant Im , on obtient :
φ φ2
Γem = U − Ω.
Rr Rr
À tension d’induit constante, le couple Γem est une fonction affine de la vitesse de rotation Ω.
La figure 25.20, page suivante, représente les deux droites affines du couple pour deux ten-
sions d’induit U1 < U2 . Il apparaît que lorsque le moteur est à l’arrêt (Ω = 0), le couple n’est
φ
pas nul et vaut U. Le démarrage du moteur dépend donc du couple de charge résistant noté
Rr
ΓR . Lorsque le couple résistant est supérieur au couple développé par le moteur, celui-ci ne
démarre pas.
792
M OTEUR À COURANT CONTINU EN RÉGIME TRANSITOIRE
793
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
ΓR (p)
U (p)+ 1 I (p) + 1 Ω (p)
φ0
− Lp + Rr + Jp+ f
φ0
794
M OTEUR À COURANT CONTINU EN RÉGIME TRANSITOIRE
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• décrire la structure d’un moteur à courant continu bipolaire à excitation séparée : rotor,
stator, induit, inducteur
• par analogie avec le moteur synchrone, expliquer que le collecteur établit le synchro-
nisme entre le champ statorique stationnaire et le champ rotorique quelle que soit la
position angulaire du rotor
• citer l’expression du moment du couple Γ = Φi
• décrire qualitativement les pertes existant dans une machine réelle : pertes cuivre, pertes
fer, pertes mécaniques
• décrire les conditions d’utilisation de la machine à courant continu en génératrice
• citer des exemples d’application de la machine à courant continu
SAVOIR-FAIRE
• établir l’expression de la fcem induite e = ΦΩ par un argument de conservation énergé-
tique
• établir les équations électrique et mécanique
• tracer la caractéristique (Ω, Γ) à tension d’induit constante
• analyser le démarrage d’un moteur entraînant une charge mécanique exerçant un mo-
ment − f Ω
• choisir des conventions d’orientation adaptées
MOTS-CLÉS
• moteur à courant continu • induit • pertes cuivre
bipolaire à excitation sé- • inducteur • pertes fer
parée • collecteur • pertes mécaniques
• roto • couple
• stator • fém
795
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
Exercices
S’ENTRAÎNER
25.1 Associations de MCC : étude des régimes permanents (d’après Centrale) (⋆⋆)
Deux machines à courant continu M1 et M2 à aimants permanents, identiques, sont associées
sur le même arbre mécanique, selon le schéma suivant. La constante électromécanique entre
les grandeurs mécaniques (couple et vitesse) et les grandeurs électriques (courant et tension)
est notée φ0 .
i1 K1 K2 i2
R1 R2
M1 M2
e1 ω e2
La vitesse de rotation de l’arbre est notée ω (t). Elle est positive quand M1 fonctionne en
moteur (et développe une f.é.m. e1 (t) positive) et M2 en génératrice.
On néglige dans cette partie les pertes fer et les pertes mécaniques (sauf indication contraire).
1. On s’intéresse au régime permanent dans lequel les deux interrupteurs K1 et K2 sont fermés
et les forces électromotrices e1 et e2 ont pour valeur respective E1 et E2 avec E1 > E2 > 0.
a. Quels sont, en fonction des courants i1 et i2 orientés comme sur la figure ci-dessus, les
couples électromagnétiques T1 et T2 appliqués sur l’arbre commun par les deux machines ?
b. Soit J le moment d’inertie des parties mobiles des deux machines à courant continu
et de l’arbre commun de rotation. Quelle est l’équation mécanique de l’ensemble ? Quelle
relation relie i1 et i2 en régime permanent ?
c. On note R′1 = R1 + R et R′2 = R2 + R. Que valent i1 , i2 , u1 , u2 et ω en fonction des
éléments du montage ?
2. Dans les questions suivantes, on s’intéresse aux régimes permanents consécutifs à chaque
suite d’opérations. e1 est constante et vaut E1 . Les deux machines sont initialement au repos.
a. À l’instant t = 0, on ferme l’interrupteur K1 . K2 reste ouvert dans toute cette question.
Quelles sont les valeurs en t = 0+ , immédiatement après le fermeture de K1 , de i1 , i2 , u1 , u2
et ω ?
Quelles sont les valeurs en régime permanent de i1 , i2 , u1 , u2 et ω (dont la valeur est notée
Ω1 ) ? Les machines à courant continu sont-elles motrices ou génératrices ?
b. Dans cette question, e2 = 0. À partir du régime permanent de la question précédente,
on ferme l’interrupteur K2 .
796
S’ ENTRAÎNER
Exercices
Quelles sont les valeurs en régime permanent de i1 , i2 , u1 , u2 et ω (dont la valeur est notée
Ω2 ) ? Qui de Ω1 ou de Ω2 est le plus grand ?
c. À la suite du régime permanent précédent, on augmente e2 jusqu’à E2 < E1 . Quelle est
la valeur en régime permanent de ω (noté Ω3 ) ? Classer par ordre décroissant Ω1 , Ω2 et Ω3 .
d. On impose alors e2 = E2 = E1 .
Quelles sont les valeurs en régime permanent de i1 , i2 , u1 , u2 et ω ?
e. On augmente e2 jusqu’à une valeur E2 > E1 .
Quels sont en régime permanent les signes de i1 et i2 ? On note Ω4 la valeur de ω en régime
permanent. Qui de Ω1 ou de Ω4 est le plus grand ? Les machines à courant continu sont-elles
motrices ou génératrices ?
f. On diminue e2 jusqu’à la valeur E2 = E1 . On prend en compte un couple de perte −Tp
avec Tp > 0.
Dans le cas particulier où R′1 = R′2 = R′ , calculer les valeurs en régime permanent de i1 et i2 .
Les machines à courant continu sont-elles motrices ou génératrices ?
797
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
Exercices
Essai 3 : essai de lâché. ω vaut initialement 1770 tr.min−1 . On ouvre alors K1 et K2 . ω (t)
diminue jusqu’à 850 tr.min−1 en 6,9 s.
Essai 4 : essai indiciel. Les machines à courant continu sont initialement au repos et e1 =
0, 0 V. On ferme les interrupteurs K1 et K2 . Puis on applique pour e1 un échelon de tension
d’amplitude E1 = 3, 0 V. On observe expérimentalement i1 (t) et ω (t) :
0,5 100
0,4 80
0,3 60
w i(A)
0,2 40
0,1 20
0 0 0,1 0,2
0,1 0,2
t(s) t(s)
ω (t) i1 (t)
798
S’ ENTRAÎNER
Exercices
K
L i1
E K′ uK ′
M1
R = 6 Ω, φ0 = 3, 3.10−2Wb, f = 1, 0.10−6USI.
799
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
1. a. Le courant i1 (t) est orienté en convention récepteur donc T1 = φ0 i1 (le couple élec-
tromagnétique disponible est positif, la machine à courant continu est motrice si i1 > 0). Le
courant i2 (t) est orienté en convention générateur donc T2 = −φ0 i2 (le couple est résistant car
la machine est génératrice si i2 > 0).
b. Le théorème du moment cinétique projeté sur l’axe de rotation mène à : J ddtω = T1 + T2 .
dω
En régime permanent = 0 donc i1 = i2 .
dt <
E1 = R′1 i1 + φ0 ω
c. La loi des mailles implique . Comme i1 = i2 , nous obtenons :
E2 = −R′2 i2 + φ0 ω
E1 − E2 R′ E +R′ E
i1 = i2 = ′ ′ et ω = φ2 (R1 ′ +R1 ′ )2 .
R1 + R2 0 1 2
⎧
< ⎪
⎪ (R + R′2)E1 + R1E2
⎪
⎨ u 1 =
u1 = E1 − R1i1 = Ri1 + φ0 ω R′1 + R′2
Et donc
u2 = E2 + R2i2 = Ri2 + φ0 ω ⎪
⎪
⎪ R2 E1 + (R + R′1)E2
⎩ u2 =
R′1 + R′2
1
2. • À t = 0+ : l’énergie cinétique J ω 2 ne pouvant pas subir de discontinuité, ω (0+ ) =
2
0.
E1 R
Donc E1 = R′1 i1 + φ0 ω ⇒ i1 (0+ ) = ′ et u1 = Ri1 + φ0 ω ⇒ u1 (0+ ) = E1 .
R1 R + R1
L’interrupteur K2 est ouvert donc i2 (0 ) = 0 et u2 = −Ri2 + φ0 ω d’où u2 (0 ) = 0.
+ +
• En régime permanent :
i1 = i2 , l’interrupteur K2 est toujours fermé donc i1 (∞) = i2 (∞) = 0.
E1
E1 = R′1 i1 + φ0 ω et ω (∞) = Ω1 = .
φ0
Comme u1 = Ri1 + φ0 ω ,u1 (∞) = E1 et comme u2 = −Ri2 + φ0 ω ,u2 (∞) = E1 .
La machine M1 est motrice mais développe un couple nul et la machine M2 est généra-
trice mais débite un courant nul.
a. L’interrupteur K2 est fermé donc i2 ̸= 0. D’après la question 1.c, avec E2 = 0 :
E1 R′2 E1 (R + R′2)E1 R2 E1
i1 = i2 = , Ω 2 = , u 1 = et u2 = .
R′1 + R′2 φ0 (R′1 + R′2) R′1 + R′2 R′1 + R′2
R′2
Or Ω2 = Ω1 donc Ω2 < Ω1 . Comme on charge la seconde machine à courant continu
R1 + R′2
′
sur une résistance, il y a moins de puissance disponible sur l’axe de rotation (mais plus de
puissance dissipée par effet Joule dans R′2 ). Il est normal de voir la vitesse baisser.
800
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
R′2 E1 + R′1 E2
b. D’après la question 1.c : Ω3 = .
φ0 (R′1 + R′2 )
R′1 E2 R′2 E1 + R′1 E1
Ω3 = Ω2 + > E 2 et comme E 2 < E 1 : Ω 3 < < E1 .
φ0 (R′1 + R′2 ) φ0 (R′1 + R′2 )
Ainsi : Ω2 < Ω3 < Ω1 . La force électromotrice E2 diminue la valeur du courant i2 donc
diminue la puissance dissipée par effet Joule dans R′2 . La puissance cinétique disponible sur
l’arbre mécanique est plus grande, la vitesse augmente tout en restant inférieure à la vitesse à
vide (aucune perte Joule).
E1
c. i1 = i2 = 0, u1 = u2 = E1 = E2 et ω = Ω1 = .
φ0
On annule le courant i2 avec la force électromotrice E2 . Il n’y a plus de perte Joule, toute la
puissance est disponible sur l’arbre de rotation : la vitesse retrouve sa valeur à vide.
d. D’après le 1.c, i1 = i2 < 0. La machine M1 débite du courant, elle est génératrice et la
machine M2 en absorbe, elle est motrice. Ω4 > Ω1 car E2 > E1 .
e. Le théorème du moment cinétique projeté sur l’axe de rotation mène à
dω
J = φ0 (i1 − i2 ) − Tp .
dt
dω Tp
En régime permanent = 0 donc i1 − i2 = .
dt < φ0
E1 = R′ i1 + φ0 ω
La loi des mailles impose donc E1 = E2 ⇒ i1 = −i2 .
E2 = −R′ i2 + φ0 ω
Tp
Finalement : i1 = −i2 = 2 .
φ0
Les deux machines à courant continu absorbent du courant, elles sont toutes les deux motrices
et délivrent un couple qui compense les pertes mécaniques.
dω φ2
J = T1 + T2 − Tp = φ0 i1 − 0′ ω − f ω = φ0 i1 − fT ω
dt R2
φ02
où : fT = f + .
R′2
b. La loi des mailles implique : e1 = φ0 ω + Ri1.
801
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
Exercices
Corrigés
<
E1 (p) = φ0 Ω(p) + RI1(p)
c. Des transformées de Laplace des équations précé-
(J p + fT )Ω(p) = φ0 I1 (p)
dentes, nous déduisons les transmittances :
J p + fT φ0
Hi (p) = HΩ (p) =
JRp + (φ02 + R fT ) JRp + (φ02 + R fT )
JR
3. a. Posons τ = . L’équation différentielle régissant l’évolution de i1 (t) est :
φ02 + R fT
& '
di1 1 de1
τ + i1 (t) = 2 J + fT e1 (t)
dt φ0 + R fT dt
di1 fT
qui devient, pour t > 0 où e1 (t) = E1 : τ + i1 (t) = 2 E1 , dont la solution est :
dt φ0 + R fT
fT # t$
i1 (t) = E 1 + λ exp − .
φ02 + R fT τ
Il n’est pas nécessaire de calculer la constante λ mais on peut la trouver, à titre d’exercice,
via i1 (0+ ) en modélisant l’échelon par une fonction de classe C 2 et en intégrant l’équation
différentielle sur l’intervalle [0− , θ ] puis en faisant tendre θ vers 0 (méthode vue dans le cours
d’électronique) :
! " 1
τ i1 (0+ ) − 0 + 0 = 2 (J(E1 − 0) + 0)
φ0 + R fT
fT 1 JE1 φ2 E1
d’où : i1 (0+ ) = E1 + λ = , soit λ = 0 2 .
φ0 + R fT
2 τ φ0 + R fT
2 R φ0 + R fT
Le courant i1 (t) théorique est donc la réponse d’un filtre du premier ordre : la pente de la
tangente est non nulle en t = 0, i1 (0+ ) = Hi (∞)E1 et i1 (∞) = Hi (0)E1 . Cette évolution est
expérimentalement confirmée sauf pour t < 0, 01 s. Ceci est dû à l’inductance de la machine
à courant continu qui a été négligée.
b. L’allure de ω (t) est celle de la réponse indicielle d’un filtre passe-bas du premier ordre :
pente de la tangente non nulle en t = 0, croissance de HΩ (∞)E1 = 0 vers la valeur finale
φ0
HΩ (0)E1 = 2 , ce que confirme la théorie.
φ0 + R fT
4. Analysons chaque essai :
E1
• Essai 1 à rotor bloqué : E1 = Ri1 + φ0 ω donc R = quand ω = 0.
R
En moyenne sur les 3 essais : R = 6, 0Ω.
dω
• Essai 3 de laché (i1 = i2 = 0 car K1 et K2 ouverts) : J = − f ω donc
dt
& '
Jt
ω (t) = ω (0) exp − .
f
802
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
• Essai 2 où seul l’interrupteur K2 est ouvert : le courant i2 est nul et la machine à courant
continu M2 ne débite aucun courant. Il n’y a donc pas de couple supplémentaire sur l’arbre
de rotation. L’équation différentielle sur ω (t), issue de HΩ devient alors (notons qu’on a f
et non fT ) :
dω
JR + (φ02 + R f )ω (t) = φ0 e1 (t).
dt
dω
En régime permanent où = 0 et e1 (t) = E1 , nous obtenons une équation du second de-
dt
2
gré en φ0 : (φ0 + R f )ω = φ0 E1 , dont les solutions sont : φ0 = 0, 03Wb et φ0 = 1, 8.10−4 Wb.
À vide, sans perte, ω = φ0 E1 . Numériquement nous obtenons φ0 ≃ 0, 03 Wb. Avec des
pertes, ω est plus faible pour la même valeur de E1 ; la valeur φ0 = 1, 8.10−4 Wb, amenant
une vitesse supérieure, est donc impossible. Nous en déduisons : φ0 = 0, 03Wb.
803
CHAPITRE 25 – M ACHINE À COURANT CONTINU
Exercices
Corrigés
Ω
200
100
–200
(1 − 2α )E − φ0 Ω
c. Nous déduisons du système précédente : I1 = .
R
3. Soit PS la puissance électrique moyenne reçue par la machine à courant continu M1 :
PS = ⟨u1 (t)i1 (t)⟩ = ⟨u1 (t)⟩ I1 .
di1
En valeur moyenne,uK ′ (t) = L + u1(t) devient (1 − 2α T )E = 0 + ⟨u1 (t)⟩. Ainsi :
dt
PS = (1 − 2α )EI1 = PS .
Soit PE la puissance électrique moyenne fournie par E : PE = (1 − 2α )EI1 = PS .
Nous trouvons η = 1. Les interrupteurs, parfaits, ne prélèvent aucune puissance, de même
que la bobine en moyenne.
4. Traçons les contraintes sur les interrupteurs dans le plan courant/tension :
i i1
u u1
i i1
u u1
804
26
On rappelle que leur moyenne temporelle d’une grandeur s (t) périodique de période
✎ T est définie par :
1 t0 +T
ˆ
⟨s⟩ = s (t) dt.
T t0
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Utilisation d’énergie électrique alternative L’énergie électrique qui arrive dans les habi-
tations est sous forme alternative, ses utilisations dans la vie de tous les jours sont connues,
chauffage, éclairage...
⟨u⟩ ̸= 0 et ⟨i⟩ =
̸ 0.
Production d’énergie électrique continue Les centrales photovolaïques, les piles électro-
chimiques et les accumulateurs produisent de l’énergie électrique qui se présente sous forme
continue.
806
G ÉNÉRALITÉS SUR LES CONVERTISSEURS ÉLECTRONIQUES STATIQUES DE PUISSANCE .
En sortie d’une centrale de production, la tension vaut 24 kV (pour une puissance 1 GW) sous
forme alternative, pour charger la batterie d’un téléphone portable il faut une tension continue
de 12 V (pour une puissance 10 W) sous forme continue ; entre les deux, de multiples étapes
sont nécessaires pour réaliser la conversion et le transport de l’énergie électrique. L’électro-
technique intervient à chacune de ces étapes : conversion électromagnétique de puissance par
des transformateurs, étudiés au chapitre 22 ; conversion électronique de puissance qui réalise
la conversion d’une présentation d’énergie à une autre.
Commande
GÉNÉRATEUR
RÉCÉPTEUR
CONVERTISSEUR
Énergie Énergie
électrique STATIQUE électrique
807
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Remarque
Comme vu par la suite, ces convertisseurs utilisent des interrupteurs commandés. C’est
pourquoi on a représenté une entrée « commande » sur le convertisseur représenté figure
26.1.
Il faut bien faire la distinction entre le circuit de puissance, par où passe la puissance
qui est convertie, qu’on étudie ici, et le circuit de commande qui a pour but de générer
des signaux de commande de l’état des interrupteurs ; seule compte l’information qu’il
génère, il ne consomme pas de puissance ; son étude ne relève pas du présent ouvrage.
GRADATEUR Alternative
Alternative
REDRESSEUR Continue
ONDULEUR Alternative
Continue
HACHEUR Continue
808
G ÉNÉRALITÉS SUR LES CONVERTISSEURS ÉLECTRONIQUES STATIQUES DE PUISSANCE .
tension U constante aussi, mais différente de E, on souhaite de plus pouvoir régler la valeur
U simplement.
R u E R u
TI
E r2
ER
V
N
CO
La tension u s’écrit :
Rr2 R
k
R + r2 R + kr0
u=E =E .
Rr2 R
r1 + (1 − k) + k
R + r2 R + kr0
809
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
K iK
iK
uK P
B uK
B O
P
La deuxième solution envisagée est l’utilisation d’un interrupteur, noté K, dont le fonction-
nement est caractérisé par sa période T et son rapport cyclique α :
R
EU
K
SS
E R u E R u
TI
ER
V
N
CO
u (t)
E
<u>
t
O αT T
La tension obtenue aux bornes de la résistance R a une valeur moyenne qui dépend du temps
1´
de fermeture de l’interrupteur pendant chaque période : ⟨u⟩ = u (t) dt = α E.
T
Ce montage présente un avantage par rapport au précédent :le convertisseur à un interrupteur
ne consomme pas de puissance. Par contre il présente un défaut : la tension u (t) varie de façon
discontinue à chaque changement d’état de l’interrupteur. Si aux bornes d’une résistance ce
n’est pas bien grave, aux bornes d’une machine à courant continu qui présente un caractère
inductif, il est impossible d’avoir des variations discontinues de tension.
810
D IPÔLES TYPE SOURCE DE TENSION OU DE COURANT
Remarque
Une source idéale de tension peut être alternative ou continue, selon la valeur de sa
force électromotrice E. Si E est constante , elle est continue, si E = Em cos ω t, elle est
alternative.
811
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
RC
Si on choisit une valeur de la capacité C du condensateur telle que ≫ 1, alors la variation
∆t
de tension due à la variation de courant ∆i est bien plus faible avec le condensateur que sans
lui.
En électronique de puissance on qualifie de dipôle type source de tension ou parfois source
de tension une branche de circuit qui présente à ses bornes un condensateur de forte capacité,
car la présence de la capacité assure la continuité de la tension aux bornes de la branche, et
si la capacité est bien choisie par rapport aux caractéristiques du circuit, elle assure que les
variations de tensions dues aux variations de courant dans la branche soient faibles.
En électronique de puissance on appelle dipôle type source de tension ou source de
tension, un dipôle aux bornes duquel la tension est une fonction continue du temps et
qui varie très peu autour de sa valeur moyenne.
812
D IPÔLES TYPE SOURCE DE TENSION OU DE COURANT
Pour transformer une branche d’un circuit en dipôle type source de tension, on branche
en parallèle sur celle-ci un condensateur de forte capacité, on l’appelle condensateur de
lissage. Ci dessous deux exemples : circuit (a), on transforme une source réelle de tension
en dipôle type source de tension ; circuit (b) une simple résistance en dipôle type source de
tension.
e
r r
C i C i
u u
(a) (b)
Figure 26.11 – Transformation d’une branche en dipôle type source de tension.
813
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
LG
Si on choisit une valeur de l’inductance L de la bobine telle que ≫ 1, alors la variation
∆t
de courant due à une variation de tension ∆u est bien plus faible avec la bobine que sans elle.
En électronique de puissance on qualifie de dipôle type source de courant ou parfois source
de courant une branche de circuit qui comporte en série une bobine de forte inductance,
appelée bobine de lissage, car la présence de la bobine assure la continuité du courant dans
sa branche, et si l’inductance est bien choisie par rapport aux propriétés du circuit, elle fait en
sorte que les variations de courant dues aux variations de tensions aux bornes de sa branche
soient faibles.
En électronique de puissance on appelle dipôle type source de courant ou source de
courant, un dipôle dont le courant qui le traverse est une fonction continue du temps,
et qui varie très peu autour de sa valeur moyenne.
Pour transformer une branche en dipôle type source de courant, on place en série avec
cette branche une bobine de forte inductance, appelée bobine de lissage. Ci-dessous deux
814
D IPÔLES TYPE SOURCE DE TENSION OU DE COURANT
exemples : circuit (a), on transforme une source réelle de tension en dipôle type source de
courant ; circuit (b), une simple résistance en dipôle type source de courant.
e
L i L i
r r
u u
(a) (b)
Figure 26.15 – Transformation d’une branche en dipôle type source de courant.
Un dipôle type source de tension est dit réversible en courant si, pour une valeur donnée de
la tension à ses bornes, il peut être traversé par un courant de signe quelconque.
De même un dipôle type source de courant est dit réversible en tension, si la tension à ses
bornes peut prendre un signe quelconque, pour une valeur donnée du courant dans la branche.
De tels dipôles peuvent être générateur ou récepteur.
b) Réversibilité en puissance
Un dipôle est dit réversible en puissance s’il peut se comporter comme un récepteur ou
comme un générateur.
Exemple
Une machine à courant continu peut être considéré comme un dipôle :
• réversible en tension si on l’utilise en moteur et génératrice en changeant son sens de
rotation ;
• réversible en courant si on l’utilise en moteur et génératrice, sans changer son sens de
rotation ;
• réversible en puissance, lorsqu’on l’utilise en moteur et en génératrice.
815
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
On cherche la structure d’une convertisseur électronique de puissance, dont on sait qu’il est
constitué d’interrupteurs, et qu’il transfère la puissance électrique d’une source à une autre.
Les fermetures et ouvertures des interrupteurs connectent ou déconnectent les sources entre
elles. Toutes les combinaisons d’ouvertures et de fermetures ne sont pas possibles.
E E′ I I′ E u I
• on ne doit pas interconnecter deux dipôles type source de tension différents (voir 26.17(a)).
En particulier, un dipôle type source de tension (ou source de tension) ne doit pas être
court-circuitée au cours des phases de commutation ;
• on ne doit pas interconnecter deux dipôles type source de courant différents (voir 26.17(b)).
En particulier, un dipôle type source de courant (ou source de courant) ne doit pas se
816
R ÈGLES D ’ASSOCIATION DES SOURCES ET STRUCTURE DU CONVERTISSEUR À DEUX INTERRUPTEURS
K1 is
i1
u1
On obtient alors le montage de K2
la figure 26.19 ci-contre, connu E u2 I
sous le nom de cellule élémen- ue us
taire de commutation. ie i2
817
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
K iK
iK
uK P
B
uK
B O
P
La caractéristique est dite statique, car on l’a tracée point par point, lors de la commutation,
comme expliqué dans le paragraphe suivant. Le point de fonctionnement emprunte un chemin
qui ne passe pas nécessairement par la caractéristique statique.
On dit que l’interrupteur commute lorsqu’il passe d’un état ouvert à un état fermé ou inver-
sement.
On distingue alors la commutation spontanée, qui se produit lorsque le circuit de puissance
dans lequel est inséré l’interrupteur lui impose la commutation ; et la commutation com-
mandée, qui requiert une commande extérieure au circuit de puissance.
Les interrupteurs sont des récepteurs, on en déduit :
Le point de fonctionnement d’un interrupteur ne peut jamais passer dans les quadrants
2 et 4 (iK > 0 et uK < 0 ou iK < 0 et uK > 0), c’est pourquoi les deux quadrants sont
hachurés sur le graphe de la caractéristique.
818
L ES INTERRUPTEURS ÉLECTRONIQUES
iD
P
K
iD
uD
B
uD
Cet interrupteur est à commutation spontanée. La diode passera de l’état bloqué à l’état pas-
sant dès que le courant qui la traverse devient positif. De plus, on observe que le chemin
emprunté par le point de fonctionnement au cours de la commutation emprunte les segments
de la caractéristique (les flèches sur la caractéristique représentent le chemin emprunté lors
de l’ouverture de la diode, lorsque le circuit extérieur lui impose une tension uD < 0). La
puissance instantanée reçue par la diode est nulle au cours de la commutation.
Une diode idéale est un interrupteur qui commute spontanément, et qui ne consomme
pas de puissance au cours de la commutation.
Remarques
• Une diode idéale commute de façon instantanée.
• Une diode peut aussi être branchée en inverse, sa caractéristique est alors symétrique
de la précédente par rapport à l’origine du repère :
iD
iD B uD
uD P
819
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Remarques
• Le transistor peut être branché en inverse, sa
caractéristique est alors symétrique par rap-
port à l’origine de la précédente, comme le iT
montre la figure ci-contre.
• Les transistors réels commutent de façon non
T
instantanée, or au cours de la commutation le iT
uT
chemin emprunté par le point de fonctionne- B
ment du transistor peut traverser le premier uT
quadrant, la puissance instantanée n’est pas P
nulle au cours de la commutation, le transis-
tor chauffe. C’est pourquoi les transistors de Figure 26.24 – Transistor branché
puissance sont toujours placés sur des sup- en inverse.
ports qui dissipent la chaleur, appelés radia-
teurs.
Le tableau ci-dessous donne les caractéristiques des transitors de puissance actuels utilisés
dans l’industrie, dans lequel IGBT signifie Insulated Gate Bipolar Transistor et MOSFET
signifie Metal Oxyde Semiconducteur Field Effect Transistor.
Les figures 26.25 et 26.26 représentent les symboles d’un IGBT et d’un MOSFET. Ces sché-
mas font référence à la technologie employée lors de la fabrication de ces transistors. La
820
L ES INTERRUPTEURS ÉLECTRONIQUES
iT iT
uT uT
iK
K P
iK B uK
P
uK
821
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
On montre au paragraphe 4.2 que le convertisseur direct doit comporter deux interrupteurs
(cf. figure 26.28).
ie K1 is
i1 u1
ue K2 us
E u2 I
i2
Figure 26.28 – Convertisseur direct à deux interrupteurs entre une source de tension
E et un récepteur type source de courant I .
ie is
ue us
822
H ACHEUR SÉRIE OU HACHEUR DÉVOLTEUR
ments des deux interrupteurs complémentaires, afin de respecter les règles d’associations des
sources :
K1 K2
0 < t < αT fermé ouvert
αT < t < T ouvert fermé
• L’interrupteur K1 est fermé sur l’intervalle [0, α T ], alors l’interrupteur K2 est ouvert sinon
la source de tension E est court-circuitée.
• L’interrupteur K1 est ouvert sur l’intervalle [α T, T ], alors l’interrupteur K2 est fermé sinon
la source de courant I serait en circuit ouvert.
Les chronogrammes, aussi appelés formes d’onde, des tensions et des courants sont repré-
sentés sur la figure 26.30, page suivante.
ie (t) ue (t)
I E
t t
O αT T O αT T
is (t) us (t)
I E
t t
O αT T O αT T
823
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
i1 i2
I I
0 E u1 −E 0 u2
us (t)
K1
ie is aire : E × α T
E
E ue K2 us I
t
O αT T
d) Valeurs moyennes
T
1 aire sous la courbe sur une période
ˆ
⟨s⟩ = s (t) dt = .
T 0 T
Par exemple, on exprime les valeurs moyennes ⟨us ⟩ de la tension de sortie et ⟨ie ⟩ du courant
d’entrée ie , grâce à la figure 26.33 ci-dessus :
T T
1 αT E 1 αT I
ˆ ˆ
⟨us ⟩ = us (t) dt = = αE et ⟨ie ⟩ = ie (t) dt = = α I.
T 0 T T 0 T
⟨us ⟩ ⟨ie ⟩
= = α.
E I
824
H ACHEUR SÉRIE OU HACHEUR DÉVOLTEUR
Le rapport des tensions est égal à celui des courants et vaut le rapport cyclique α . Celui-ci
étant inférieur à un, la tension moyenne en sortie est inférieure à celle de l’entrée. Le hacheur
série est aussi appelé hacheur dévolteur. Le rapport cyclique étant réglable, il est possible
de régler la tension moyenne en sortie.
e) Bilan de puissance
La puissance moyenne Pe = ⟨ue ie ⟩ fournie par la source d’entrée vérifie :
α ET
⟨ue ie ⟩ = ⟨Eie ⟩ soit ⟨ue ie ⟩ = E⟨ie ⟩ = E ⇒ Pe = α IE.
T
La puissance moyenne Ps = ⟨us is ⟩ reçue par la sortie vaut :
α IT
⟨us is ⟩ = ⟨us I⟩ soit ⟨us is ⟩ = I⟨us ⟩ = I ⇒ Ps = α IE.
T
Ps
Le rendement η = est de 1 c’est à dire 100%. Ce résultat était attendu, en effet les inter-
Pe
rupteurs sont idéaux et ne consomment aucune puissance.
a) Le montage
On commence par transformer la branche qui comporte le résistor r en dipôle type source de
courant, en insérant une bobine de lissage d’inductance L.
T
ie is
L
E ue D us
r ur
825
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
8
0 < t < α T, T est fermé, uT = 0,
α T < t < T, T est ouvert, iT = 0.
La commande de T induit l’état de fonctionnement de la diode D :
• quand T est fermé, us = −E < 0, la diode D est bloquée,
• quand T est ouvert, is qui est positif et ne peut s’annuler par continuité du courant dans la
bobine de lissage ferme la diode qui se met à conduire us = 0.
On en déduit les équations différentielles vérifiées par ur pendant ces deux phases de fonc-
tionnement :
⎧ L dur
⎪
⎨ T fermé, + ur = E,
r dt
⎩ T ouvert, L dur + u = 0.
⎪
r
r dt
Remarque
L
Dans les équations différentielles établies, le paramètre apparaît, homogène à un
r
L
temps. On pose τ = , qui est la constante de temps du dipôle r − L.
r
826
H ACHEUR SÉRIE OU HACHEUR DÉVOLTEUR
αE
t
O
αT T nT (n + 1)T
ur (t)
T
α = 0, 3 et τ =1
αE
t
O
αT T nT (n + 1)T
ur (t)
T
α = 0, 3 et τ = 0, 1
αE
t
O
αT T nT (n + 1)T
On constate qu’à condition de bien choisir la bobine de lissage, la tension aux bornes de la
résistance r ( ou le courant dans la branche r − L ) varie très peu autour de sa valeur moyenne
en régime périodique.
827
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Lorsqu’on utilise un hacheur série pour alimenter une résistance r en régime continu on
obtient un bon lissage du courant dans la charge à condition de choisir L et T la période
de hachage de sorte que :
L
≫ T.
r
L
≫ T.
r
Le courant is (t) est une fonction affine par morceau, qui varie entre sa valeur minimale Im et
sa valeur maximale IM . On définit l’ondulation ∆is de is :
∆is = IM − Im .
On ne connaît pas encore les valeurs de IM et Im , mais, dans le cadre des approximations on
les détermine sans avoir à résoudre les équations différentielles citées plus tôt.
Im
t t t
O αT T O αT T O αT T
828
H ACHEUR SÉRIE OU HACHEUR DÉVOLTEUR
is (t)
IM
Im
t
O αT T
Remarque
À ce stade, on a calculé les valeurs moyennes des courants ie et is en fonction des valeurs
extrêmes du courant de sortie, Im et IM , mais on ne connaît pas encore ces valeurs, il
reste donc à les déterminer.
Lien entre ⟨us ⟩ et ⟨is ⟩ Les grandeurs us (t) et is (t) sont reliées à tout instant par l’équation :
dis
us = L + ris , en passant à la valeur moyenne, on obtient :
dt
dis dis
⟨us ⟩ = ⟨L + ris ⟩ soit ⟨us ⟩ = L⟨ ⟩ + r⟨is ⟩,
dt dt
829
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
or :
T is (T )
dis 1 dis dis 1
ˆ ˆ
⟨ ⟩= dt soit ⟨ ⟩= dis ,
dt T 0 dt dt T is (0)
dis
On en déduit finalement le lien entre ⟨us ⟩ et ⟨is ⟩ : ⟨us ⟩ = L⟨ ⟩ + r⟨is ⟩ puis ⟨us ⟩ = r⟨is ⟩, et
dt
une autre expression de la valeur moyenne du courant de sortie :
Im + IM αE
⟨is ⟩ = α = .
2 r
Calcul de l’ondulation ∆is du courant dans la charge Par définition, l’ondulation ∆is du
courant est ∆is = IM − Im .
Dans le cadre de l’approximation affine par morceau d’une part et du bon lissage, on peut
dis
calculer ∆is en exploitant l’équation différentielle vérifiée par is , L + ris = us écrite à
dt
différents instants, avec |ε | ≪ T :
⎧
∆i
⎨ à t = α T − ε : L s + rIM = E
⎪
∆is
&
1 1
'
αT ⇒ L + = E.
⎪ ∆is T α 1−α
⎩ à t = αT + ε : − L + rIM = 0
(1 − α )T
Finalement :
ET
∆is = α (1 − α ) .
L
On constate :
• l’ondulation du courant est une fonction décroissante de l’inductance de la bobine de lis-
sage ;
• on peut choisir la valeur de L pour avoir une ondulation de courant donnée.
< E E
IM + Im E 2α + ∆is 2α − ∆is
=α r r
2 r ⇒ IM = et Im = .
IM − Im = ∆is r 2 2
830
H ACHEUR SÉRIE OU HACHEUR DÉVOLTEUR
Puissance transférée La puissance moyenne délivrée par la source est définie par Pe =
⟨Eie ⟩, la puissance moyenne reçue par la charge par : Ps = ⟨us × is ⟩.
Remarque
La puissance reçue par la charge correspond au produit de la tension us par le courant
is qui sont orientés en convention récepteur vis à vis de la charge ; alors que ue et ie ,
dans la puissance délivrée par la source sont vus en convention générateur vis à vis de
la source.
La puissance délivrée par le source est :
IM + Im
Pe = ⟨E × ie ⟩ = E × ⟨ie ⟩ = α E .
2
Quant à la puissance absorbée par la charge, elle vaut :
1 T
ˆ
Ps = ⟨us × is ⟩ = us is dt.
T 0
Or us vaut E entre 0 et α T , et est nulle entre α T et T . L’intégrale se simplifie en :
1 αT E αT Ai IM + Im
ˆ ˆ
Ps = Eis dt = is dt = e = E⟨ie ⟩ = α E .
T 0 T 0 T 2
831
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
T
ie is
L uL
uT us
E ue uD
D ER
iD
Figure 26.37 – Phase de traction d’une machine à courant continu dont la résistance de l’induit
est négligée. L est la somme de l’inductance du moteur et de l’inductance de lissage.
a) Formes d’onde
1 T diL 1
ˆ
⟨uL ⟩ = L dt = L (iL (T ) − iL (0)) = 0.
T 0 dt T
Remarque
On retrouve la fait que la valeur moyenne de la dérivée d’un signal périodique est nulle,
et que tout signal qui s’exprime comme la dérivée d’un autre signal périodique a une
valeur moyenne nulle.
832
H ACHEUR SÉRIE OU HACHEUR DÉVOLTEUR
uL (t)
E
uT E − ER
αT T O αT T
t t
O −ER
uD
−E
is (t) ie (t)
IM
IM
Im
t t
O αT T O αT T
b) Expression de ER en fonction de E
D’après la loi des mailles, il vient :
u s = u L + ER .
⟨uD ⟩ = ⟨uL ⟩ + ER .
c) Rendement
La puissance moyenne Pe fournie par la source d’entrée est :
Pe = ⟨Eie ⟩ = E⟨ie ⟩.
Or, la valeur moyenne ⟨ie ⟩ du courant ie peut être déterminée graphiquement à partir du
chronogramme du courant ie en calculant l’aire sous la courbe sur une période T . On obtient :
& '
1 (IM − Im ) IM + Im
⟨ie ⟩ = αT + α T Im = α .
T 2 2
833
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
La valeur moyenne ⟨is ⟩ du courant is dans la bobine se calcule à l’aide de l’aire sous la courbe,
on obtient :
IM + Im
⟨is ⟩ = .
2
On en déduit donc que la puissance fournie Pe est égale à la puissance PR reçue par le récep-
teur. Le rendement est de 1.
La bobine n’accumule pas d’énergie en moyenne. Lorsque que l’interrupteur T est fermé,
elle stocke de l’énergie, son énergie augmente car iL croît. Lorsque l’interrupteur T est ou-
vert, elle restitue cette énergie à la charge. Au total, sur une période, elle ne consomme pas
d’énergie. D’autre part, les interrupteurs étant parfaits, toute la puissance fournie par le gé-
nérateur est transmise au récepteur. On a considéré un cas idéalisé où la résistance de l’induit
du moteur a été négligée. Dans la pratique, le rendement est moindre, puisqu’il y a nécessai-
rement des pertes dans les interrupteurs au moment de la commutation, mais reste néanmoins
très bon.
d) Ondulation de iL
On calcule l’ondulation ∆iL du courant iL , comme on l’a fait pour le hacheur sur charge rL
dans le cas du bon lissage : À l’instant t = α T − ε : iL = IM = E−E
L α T + Im , or ER = α E, on
R
en déduit :
ET
∆iL = α (1 − α ) .
L
Plus l’ondulation de iL est faible, plus l’induit du moteur se comporte comme une source
idéale de courant. On constate :
ET
• ∆iL est maximal lorsque le rapport cyclique α vaut 0, 5, ∆IL, max = ;
4L
• ∆iL diminue si L augmente : plus l’inductance de lissage est importante, plus le courant est
« lisse », c’est-à-dire d’ondulation faible ;
1
• ∆iL diminue si la fréquence de commutation f = augmente.
T
7 Redresseur
On envisage ici un autre convertisseur, à savoir un redresseur, qui convertit de la puissance
électrique disponible sous forme alternative en énergie électrique sous forme continue.
Les redresseurs sont présents partout. Si on ouvre un chargeur de téléphone portable (ce qui
est déconseillé, car l’alimentation risque de ne plus fonctionner ensuite...) on verra que le
premier étage de transformation est un redressement de la tension fournie par le réseau. En
effet, à partir de cette tension continue, le chargeur effectue une conversion continu/continu
de l’énergie électrique de façon à obtenir de l’énergie électrique sous la forme adaptée dispo-
sitif alimenté par le chargeur (un accumulateur généralement), au moyen d’une alimentation
à découpage.
834
R EDRESSEUR
ie is
ue us
uc (t) = |e (t)| .
e (t) uc I
On réalise généralement le convertis-
seur suivant, composé de quatre in- uK3 K3
K4 uK4
terrupteurs, (on parle d’une structure
en pont), comme le pont de Graetz a .
iK3 iK4
a. Léo Graetz (1856-1941) physicien al-
lemand, a travaillé entre autre sur le magné- Figure 26.40 – Convertisseur en pont.
tisme, l’électricité et les modèles atomiques.
Les séquences de fonctionnement des interrupteurs dépendent du signe de e (t). Les interrup-
teurs fonctionnent par paire, d’état de conduction complémentaire :
K1 K2 K3 K4
e>0 fermé ouvert ouvert fermé
e<0 ouvert fermé fermé ouvert
e (t) uc (t)
Si la tension d’entrée est si-
nusoïdale, et les interrup-
O
teurs parfaits, le convertis- t t
seur réalise la conversion de t0 T + t0
tension ci-contre.
835
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Remarque
On constate que la tension obtenue a une valeur moyenne strictement positive. Sa dé-
composition en série de Fourier fait apparaître une valeur moyenne et des harmoniques
2n T
de fréquence : fn = , car la période de la tension redressé est .
T 2
P1 P4
O B2 O B3
B1 uK1 B4 uK4 uK2 uK3
O O P2 P3
7.3 Formes d’ondes dans le cas d’un redressement d’un tension sinu-
soïdale avec une charge r − L
On a pas encore envisagé de décrire plus précisément la charge, on on étudie un convertisseur
de puissance. On envisage ici une charge type source de courant réalisée par une association
836
R EDRESSEUR
i (t)
D1 D2 D1 D2 L
e (t) uc I e (t) uc
r ur
D3 D4 D3 D4
1 τ
Le filtrage est de type passe-bas, la fréquence f = sera coupée ou atténuée si ≫ 1.
T T
On représente ce-dessous les tensions uc (en gris clair) et ur (en noir) pour une valeur du
T
rapport = 100.
τ
ur (t)
On note que :
• la tension aux bornes de la résistance et par suite le courant dans la branche de la charge
⟨|e|⟩ di
fluctuent faiblement autour de leur valeur moyenne : ⟨ur ⟩ = , puisque ⟨L ⟩ = 0, i (t)
r dt
étant une fonction périodique ;
• l’ondulation du courant est d’autant plus faible que la pulsation de coupure du filtre r − L
que constitue la charge est faible.
837
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
8 Onduleur
Pour finir ce chapitre, on étudie un onduleur, qui réalise la conversion de puissance électrique
depuis la forme continue vers la forme alternative.
Son symbole est le suivant :
ie is
ue us
i (t)
iK1 iK2
K1
uK1
K2
uK2 L
u (t)
E
K3 r ur
uK3 uK4
K4
iK3 iK4
838
O NDULEUR
Pour assurer une tension u (t) alternative, les séquences de fonctionnement des interrupteurs
pendant une période sont :
K1 K2 K3 K4 u (t)
T
0<t < fermé ouvert ouvert fermé E
2
T
<t <T ouvert fermé fermé ouvert −E
2
⎧ L du
⎪ r
⎨ + ur = u
r dt
⇒ ⟨ur ⟩ = ⟨u⟩ = 0.
⎩ ⟨ dur ⟩ = 0
⎪
dt
et exploiter la périodicité du régime. On établit ainsi après quelques calculs, que la tension ur
varie entre les valeurs extrêmes UM et −UM , où :
839
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
& '
T
cosh −1
2τ
UM = E & ' .
T
sinh
2τ
T
Le chronogramme obtenu pour ≃ 3 est :
τ
ur (t)
E
T
t
O
T
2
t0
On note :
• la tension ur (t) est alternative, de période T imposée par la commande des interrupteurs ;
• le fondamental de ur (t) se déduit du fondamental de u (t), et de la fonction de transfert du
filtre passe bas constitué par le circuit rL ;
L
• le choix de la constante de temps τ = du circuit r − L par rapport à la période T est un
r
r 1 r
compromis, il faut > pour laisser passer le fondamental, mais de doit pas être
2π L T L
trop grand, afin de supprimer le plus possible les harmoniques.
Nature des interrupteurs Pour déterminer la nature des interrupteurs, on place leurs di-
vers points de fonctionnement sur une caractéristique courant-tension afin de déterminer les
segments utiles. On étudie K1 , l’étude des autres interrupteurs sera similaire.
En observant le graphe de la figure 26.50, attendu que le courant dans la branche r − L a le
T
signe de ur , on établit, avec t0 l’instant compris entre t = 0 et t = où u (t) = 0 :
2
840
O NDULEUR
T T T T
0 < t < t0 t0 < t < < t < + t0 + t0 < t < T
2 2 2 2
K1 fermé fermé ouvert ouvert
iK1 − + 0 0
uK1 0 0 + +
point de fonctionnement P2 P1 B B
iK
P1 iT
B uK iK
O
P2 iD
uK
Figure 26.51 – Points de fonctionnement de K et réalisation de K .
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• formes continue et alternative de la puissance électrique
• structure d’un convertisseur
• fonction de commutation spontanée
• fonction de commutation commandée
• sources
• réversibilités
• interconnexion
• cellule de commutation élémentaire
• hacheur
• redressement double alternance réalisé avec un pont de diodes
• onduleur
841
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
SYNTHÈSE
SAVOIR-FAIRE
• citer les exemples illustrant la nécessité d’une conversion de puissance électrique
• décrire l’architecture générale d’un convertisseur électronique de puissance : générateur,
récepteur, processeur de puissance utilisant des interrupteurs, commande des fonctions
de commutation
• décrire la caractéristique idéale courant-tension de la diode
• décrire la caractéristique idéale courant-tension du transistor
• définir les notions de sources de courant et de tension
• expliquer le rôle des condensateurs et bobine comme élément de stockage d’énergie
assurant le lissage de la tension ou de l’intensité à haute fréquence
• caractériser les sources par leur réversibilité en tension, en intensité, en puissance. Citer
des exemples
• citer les règles d’interconnexions entre sources
• expliquer le fonctionnement d’une cellule élémentaire à deux interrupteurs assurant le
transfert d’énergie entre une source de courant et une source de tension
• tracer les chronogrammes, exploiter le fait que la moyenne d’une dérivée est nulle en
régime périodique établi, calculer des moyennes de fonctions affines par morceaux, uti-
liser un bilan de puissance moyenne pour établir des relations entre les tensions et les
intensités
• justifier le choix des fonctions de commutation pour un hacheur série assurant l’alimen-
tation d’un moteur à courant continu à partir d’un générateur idéal de tension continue
• exprimer les valeurs moyennes des signaux
• calculer l’ondulation en intensité dans l’approximation d’un hachage haute fréquence
réalisant une intensité affine par morceaux
• pour un générateur de tension sinusoïdal et une charge assimilable à une source continue
de courant, décrire les différentes séquences de commutation des diodes
• décrire la structure en pont à quatre interrupteurs et les séquences de commutation pour
une fréquence de commutation fixe
MOTS-CLÉS
• forme continue de la puis- • commutation spontanée • redressement double al-
sance électrique • commutation commandée ternance
• forme alternative de la • réversibilité d’une source • onduleur
puissance électrique • hacheur
• interrupteur électronique • redresseur
842
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
K K
r r
R u R
E E C
(a) (b)
843
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
APPROFONDIR
844
A PPROFONDIR
Exercices
T D
iC iR
E v1 v2 C R vR
i1 i2
3. À quelle(s) condition(s) sur C la tension vR est-elle constante ? Cette condition est réalisée
dans toute la suite : vR = constante > 0.
On se place sur [0, α T ] pour les questions 4 à 6.
4. Calculer v2 en fonction de E, n1 et n2 .
5. Dans quel état est la diode ?
6. Calculer i1 (t) en fonction de E et L1 . On notera i10 sa valeur en t = 0. Que vaut sa valeur
i1α en t = α T ?
On se place sur [α T, T ] pour les questions 7 et 8.
7. Pourquoi la somme n1 i1 + n2i2 est-elle continue ? En déduire qu’il apparaît un courant i2
dans l’enroulement secondaire en t = α T . Exprimer sa valeur en t = α T , i2α , en fonction de
n1 , n2 et i1α .
8. Calculer i2 (t) en fonction de vR , L2 et i2α .
n2
9. Exprimer vR en fonction de E, m = et de α .
n1
10. Expliquer pourquoi on parle de convertisseur à accumulation.
11. Tracer les formes d’ondes de i1 , i2 , φ , v1 et v2 .
12. Calculer la valeur moyenne de i1 en fonction de i10 et i1α .
13. Calculer les valeurs moyennes de v1 et de v2 .
14. Calculer le rendement η du convertisseur sur une période, la sortie étant la charge (R,C)
parallèle.
É TUDE DE LA MCC u
845
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
1. Rappeler les relations (expressions littérales puis numériques) existant entre les grandeurs
e et Ω puis i et C (couple moteur). On précisera les unités dans les relations numériques.
2. Déterminer la valeur de la résistance d’induit R.
3. On considère un fonctionnement à couple moteur constant (C = 60 N.m) et on étudie la
phase de démarrage sur route horizontale. Le moment du couple résistant varie suivant une
loi du type :
! "
Cr = a Ω + b où a = 10−2 (N.m) / rad.s−1 et b = 5 N.m
846
A PPROFONDIR
Exercices
La voie 1 représente la tension V . La voie 2 représente la tension obtenue par une sonde de
courant : cette tension est proportionnelle à l’intensité i traversant le moteur (sensibilité de la
sonde : 1 V.A−1 ).
On s’intéresse au fontionnement sur une période entre les instants t = 0 et t = T . On note α T
l’instant de commutation à partir duquel la tension V vaut 0 (V = 0 pour α T < t < T ).
7. Représenter le circuit électrique (comprenant la MCC) qui équivaut au montage de la
figure 2 dans chaque phase de fonctionnement (0 < t < α T d’une part et α T < t < T d’autre
part).
8. Écrire les équations d’évolution de l’intensité i(t) du courant (on notera Im et IM les valeurs
minimale et maximale) pour 0 < t < α T puis α T < t < T .
9. Représenter les graphes de iJ1 et iJ2 en fonction du temps.
10. Déduire de l’oscillogramme de la figure 3 et des conditions de réalisation de l’essai cor-
respondant, défini dans le préambule à la question 2.4), les valeurs de :
• E0 , α , e, L ;
• < iJ1 >, valeur moyenne du courant débité par le source E0 ;
• < i >, valeur moyenne du courant dans l’induit.
11. Dans le cas d’une MCC réelle (dont on prend en compte la résistance R), pourquoi a-t-on
intérêt, pour augmenter le rendement, à limiter l’ondulation du courant dans l’induit ? On
pourra calculer la puissance moyenne perdue par effet Joule et séparer le courant en valeur
moyenne plus ondulation.
847
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
u (t)
t
t1 T0 T0
2
D1 R
E uC
D2
E′
iS iC
K2
• E est une source de tension continue (E > 0) pouvant fonctionner aussi bien en générateur
(iS >0) qu’en récepteur (iS <0).
• D1 et D2 sont deux diodes supposés parfaites.
• K1 et K2 sont des interrupteurs de rapport cyclique α : ils sont fermés pour 0 < t < α T et
ouverts le restant de la période. On fera varier α .
• L est une bobine d’inductance L.
• La charge est une machine à courant continu modélisée par une résistance R et une force
électromotrice E ′ en série (cf figure ci-dessus).
1. Première partie : régime de conduction continue
On suppose dans toute cette partie que le courant iC (t) ne s’annule jamais et est toujours
positif. De plus, on fait l’hypothèse E ′ < E.
848
A PPROFONDIR
Exercices
a. Les interrupteurs K1 et K2 sont fermés (0 < t < α T ).
1. Montrer que les diodes sont ouvertes.
2. Établir l’équation différentielle régissant l’évolution de iK (t).
3. Donner la solution générale de cette équation en notant i0 la valeur de iK en t = 0. On
L
considère T ≪ (cette condition est vérifiée dans toute la suite du problème). Expliquer
R ′
soigneusement qu’on puisse alors écrire iK (t) = i0 + E−E
L t.
b. Les interrupteurs K1 et K2 sont ouverts (α T < t < T ).
1. Identifier les interrupteurs K1 et K2 .
2. Quel est la valeur du courant iC (t) juste après l’ouverture des interrupteurs ?
3. Montrer que l’équation différentielle régissant l’évolution de iD (t) est analogue à celle
vue précédemment.
c. Représenter graphiquement l’évolution de la tension uC (t) et des courants iC (t), iD (t)
et iK (t).
d. Calculer l’ondulation (différence entre les valeurs maximale et minimale) ∆iC du cou-
rant dans la charge en fonction de E, E ′ , α , T et L.
e. Calculer :
1. la valeur moyenne UC de la tension uC (t) en fonction de α et E ;
2. le courant moyen IC dans la charge en fonction de α , E, E ′ et R ;
3. la puissance moyenne P′ reçue par la force électromotrice E ′ en fonction de E ′ et IC . On
pourra calculer la valeur moyenne de iS (t) en fonction de IC ;
4. la puissance moyenne P fournie par le générateur en fonction de IC , α et E ;
5. la puissance moyenne PU reçue globalement par la charge ; que vaut alors le rendement ?
6. la puissance moyenne PL absorbée par l’inductance.
2. Deuxième partie : régime de conduction discontinue
On suppose maintenant que le courant iC (t) s’annule à un instant t1 compris entre α T et T .
a. Représenter graphiquement l’évolution de la tension uC (t) et des courants iC (t), id (t) et
iK (t).
b. Calculer :
1. iK (t) pour 0 < t < α T . En déduire la valeur maximale iCMAX de iC (t).
2. iD (t) pour α T < t < T . En déduire la condition liant α , E, E ′ pour obtenir une conduction
discontinue.
3. t1 et vérifier qu’on a bien : t1 < T .
849
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
850
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
R
1. a. Entre 0 et α T , K est fermé, uR = E ; entre α T et T , uR = 0, on en déduit :
r+R
R
⟨uR ⟩ = α E .
r+R
PR
b. Le rendement en puissance η du dispositif est défini par : η = , où PR est la puissance
PE
moyenne reçue par la résistance de charge R et PE la puissance moyenne délivrée par la
& '2
E2 2 E R
source. PE = ⟨Ei⟩ = E⟨i⟩ = α et PR = ⟨Ri ⟩ = Rα , donc : η = .
r+R r+R r+R
2. a. On examine tout d’abord les valeurs des constantes de temps et on les compare à
la période T . rC = 0, 5 m.s, RC = 1 m.s, ces deux constantes de temps sont très supérieures
à T d’un facteur 50 et 100 respectivement, on fait alors l’approximation que la tension aux
bornes du condensateur fluctue très peu autour de sa valeur moyenne, la tension est très bien
E −U
lissée u ≃ U (Cste). On en déduit ir ≃ . Le courant dans la résistance, par contre vaut
r
U U
alternativement entre 0 et α T et O entre α T et T . On en déduit ⟨uR ⟩ = α .
R R
Pour calculer U, on traduit le fait que le courant iC dans le condensateur a une valeur moyenne
nulle, puisque c’est la dérivée d’une fonction périodique. (Ici, on considère les fluctuations
de la tension u, qui bien que faibles justifient un courant alternativement positif et négatif
U
dans le condensateur). iC = ir − iR et en passant à la moyenne : ⟨ic ⟩ = 0 = ir − α , on établit
R
R
ainsi : U = E .
R + αr
PR R
b. Le nouveau rendement en puissance est : η = = . Ce rendement dépend de
PE R + αr
α , comme α > 0, le nouveau rendement se rapproche de 1, il ne peut pas être nul, car il y
a toujours des pertes dans la résistance r, l’ajout du condensateur a stabilisé la tension aux
bornes du générateur de tension.
851
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
Corrigés
iK1 iK2
uK1 uK2
i0 + iα
donc I = α T = α IL .
T iK2
Et :
& '
A′ B 1 iα − i0
i (t) = i0 (T − α T ) + (T − α T ) ,
T 2 t
i0 + iα
donc I ′ = (T − α T ) = (1 − α )IL.
T
I′ 1−α
5. a. En éliminant IL , nous obtenons : = .
I α
Nous trouvons bien que lorsque α = 1, I ′ = 0 car le transistor est toujours fermé et la diode
toujours ouverte. Mais le courant iL (t) ne peut diverger. La mise en équation du système
doit changer et tenir compte des résistances jusqu’alors négligées. Ce cas est inintéressant du
point de vue du
852
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
b. La puissance moyenne PE cédée (convention générateur) par la source d’entrée est :
La puissance consommée par les interrupteurs parfaits est nulle comme celle absorbée en
moyenne par la bobine :
R S R & 'S
diL d 1 2
PL = ⟨uL (t)iL (t)⟩ = L iL (t) = Li = 0.
dt dt 2 L
car iL (t) est T -périodique. Une inductance ne consomme aucune puissance en moyenne. Nous
U I′ 1−α
en déduisons PE = PS et ′ = = .
U I α
c.
6. Si le courant iL (t) était négatif, les caratéristiques courant-tension seraient :
iK1 iK2
uK1 uK2
On utiliserait alors pour chaque interrupteur une diode et un transistor tête-bêche en parallèle.
uK1 uK2
853
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
Corrigés
1#
⟨uC (t)⟩ = u0 T
T
uα − u0 $
t
+ ((T − α T ) + (α T − 0)) ,
2
ui0 + uα uK2
donc IL = .
T t
De même :
& '
1 uα − u0
⟨u(t)⟩ = u0 α T + αT ,
T 2
u0 + uα
donc U = α T = α UC . uK1
T
Et :
& '
1 uα − u0
⟨u(t)⟩ = u0 (T − α T ) + (T − α T ) ,
T 2 t
u0 + uα
donc U = (T − α T ) = (1 − α )UC .
T
U′ α
5. a. En éliminant UC , on obtient : = .
U 1−α
Cette formule n’est plus valable quand α = 1 car le transistor est toujours fermé et la diode
toujours ouverte. Il n’y a plus aucun lien entre les deux sources, aucun transfert de puissance,
aucun régime périodique.
b. La puissance moyenne PE cédée (convention générateur) par la source d’entrée est :
La puissance consommée par les interrupteurs parfaits est nulle comme celle absorbée en
854
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
moyenne par le condensateur :
R S R & 'S
duC d 1 2
PC = ⟨uC (t)iC (t)⟩ = uC (t)C = CuC = 0.
dt dt 2
iK2 iK1
uK2 uK1
1. La transformateur est sans pertes fer si le ferromagnétique constitutif est très doux (pas de
perte par hystérésis) et feuilleté ou isolant (pas de perte par courant de Foucault). On suppose
de plus que les pertes cuivres, dans les enroulements, sont négligeables devant les puissances
transférées du primaire au secondaire.
2. On considère que seul le primaire est alimenté par la tension alternative v1 . Le flux total
à travers les n1 spires du primaire est ϕ1 = n1 BS, où S est la section du ferromagnétique.
n1 i1
Avec les hypothèses de l’énoncé, B = µ H = µ avec le théorème d’Ampère, où ℓ est la
ℓ
µS
longueur moyenne du tore ferromagnétique. Alors ϕ1 = n21 i1 . On en déduit l’inductance
ℓ
µ S µ S L 2
primaire L1 = n21 . De même au secondaire L2 = n22 et = m2 .
ℓ ℓ L1
Ce rapport est indépendant de µ , il reste donc valable même si le ferromagnétique sature.
3. L’association en parallèle de R et C forme une source de tension, dont l’ondulation de
tension est d’autant plus faible que C est « grand ». Pour un fonctionnement T −périodique,
il faut donc que la tension vR n’ait pas le temps de varier, c’est à dire RC ≫ T , où RC est le
T
temps caractéristique de variation du système R et C en parallèle. On propose donc C ≫ .
R
n2
4. Le transistor est fermé, v1 = E. Alors v2 = −mE = − E. Attention ! v2 ne pointe pas vers
n1
le point, il y a donc un signe moins qui s’ajoute dans la loi de transformation des tensions.
5. Soit uD la tension aux bornes de la diode, en convention récepteur. uD = v2 − vR < 0 car
v2 < 0 et vR > 0. La diode est bloquée.
di1 E E
6. v1 = E = L1 donc i1 (t) = t + i10 et i1 (α T ) = i1α = α T + i10.
dt L1 L1
855
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
Corrigés
7. Comme expliqué dans le cours à la page 5.8, l’énergie magnétique est une grandeur conti-
nue, donc B2 aussi, donc B puis H via la cyle d’hystérésis. Avec le théorème d’Ampère
Hℓ = n1 i1 + n2 i2 (avec des signes plus car les deux courants entrent par les points), donc si
H est continu, alors n1 i1 + n2i2 aussi.
Lors de la commutation en α T , le transistor s’ouvre et i1 chute brutalement à 0. Apparaît
donc un courant secondaire i2 :
! " ! " ! " ! " n1
n1 i1 α T − + n2 i2 α T − = n1 i1 α T + +n2 i2 α T + ⇒ n1 i1α = n2 i2α ⇒ i2α = i1α .
0 12 3 0 12 3 n2
0 0
di2
8. La diode est fermée donc v2 = vR et v2 = −L2 . Attention ! v2 et i2 sont tous les deux
dt
orientés « vers le haut », donc en convention générateur, un signe moins arrive l’équation, qui
vR
s’intègre en i2 (t) = − (t − α T ) + i2α . Attention ! La condition initiale est en t = α T .
L2
9. On exprime la continuité de n1 i1 + n2 i2 à la fin de la période (on retrouve en t = T + les
valeurs en t = 0) :
! " ! " ! " ! " ! "
n1 i1 T − +n2 i2 T − = n1 i1 T + + n2 i2 T + ⇒ n1 i10 = n2 i2 T − ,
0 12 3 0 12 3
0 0
vR vR E
soit n1 i10 = −n2 (1 − α )T + n1 i1α = −n2 (1 − α )T + n1 α T + n1 i10 . Finalement
L2 L2 L1
L2 n1 α α
vR = E =m E.
L1 n2 1 − α 1−α
10. Sur [0, α T ], le transistor est passant, le tranformateur accumule de l’énergie magnétique,
qu’il restitue au secondaire sur [α T, T ], quand la diode est passante.
v2
11. Sur [0, α T ], v1 = E et donc v2 = −mv1 . Sur [α T, T ], v2 = vR et donc v1 = − .
m
v1 v2
vR
E
t t
0 αT T 0 αT T
−mE
vR
−
m
i1 i2
i1α i2α
i10
t t
0 αT T 0 αT T
856
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Quant au flux à travers une section droite du ferromagnétique de section S, il vaut ϕ = BS,
µS
soit ϕ = µ HS et avec le théorème d’Ampère, ϕ = (n1 i1 + n2i2 ). Le flux est continu lors
ℓ
des commutations.
ϕ
n1 i1α
n1 i10
t
0 αT T
& '
i1α − i10 i1α + i10
12. L’aire sous la courbe de i1 est (i10 × α T ) + × αT = α T , d’où une
2 2
i1α + i10
valeur moyenne < i1 > = α.
2
vR α
13. L’aire sous la courbe de v1 est A1 = E × α T − (T − α T ). Or vR = m E, donc
m 1−α
A1 = 0 et < v1 > = 0.
De même, A2 = −mE α T + vR (T − α T ) = 0 et < v2 > = 0.
14. La puissance instantanée délivrée par la source de tension en entrée est pE = Ei1 . En
i1α + i10
moyenne PE = E < i1 >= E α.
2
La puissance instantanée consommée par la source de tension en sortie est pS = v2 i2 . Or i2
est nul sur [0, α T ] donc la forme d’onde de pS est analogue à celle de i2 , avec une puissance
qui varie de vR i2α en t = α T à vR i2 (T − ) en t = T . L’aire sous la courbe vaut donc :
vR i2α + vR i2 (T − ) i2α + i2 (T − )
AS = (1 − α )T = mα E T,
2 2
α n1 n1 i1α + i10
car vR = m E. Avec i2α = i1α et i2 (T − ) = i10 , on trouve AS = E αT ,
1−α n2 n2 2
i1α + i10
donc PS = E α = PE . Le rendement η vaut 1, ce qui est normal car il n’y a aucune
2
perte.
1. e = Φ Ω et C = Φ⎧i.
⎪ e 100
⎨ Φ= = = 0, 298 V.rad−1.s (Wb)
Ω 3200 × 260π
Suivant les unités :
⎩ Φ = e = 100 = 3, 125.10−2 V.tour−1 .mn
⎪
Ω! 3200 " ! "
D’où e (V) = 3, 125.10−2 Ω tour.mn−1 ou e (V) = 0, 298 Ω rad.s−1 , et pour le couple
C (N.m) = 0, 298 i (A).
dΩ Cr
2. À vitesse constante : J = C − Cr = 0 ⇒ i =
dt Φ
Loi des mailles : u = e + Ri
857
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
Corrigés
Φ (u − e)
En unités légales, i.e. avec Φ = 0, 298 V.rad−1.s : R = = 0, 100 Ω.
Cr
dΩ J dv C−b
3. J = C − Cr = C − aΩ − b ⇒ +v =
dt a dt aλ
C−b O # at $P
v (0) = 0 ⇒ v (t) = 1 − exp −
aλ J
103 2π 60
Avec v1 = 50 × = 833 m.s et λ = 35 ×
−1
× 3 = 0, 22 rad.m−1, on trouve ∆t1 =
& 60
' 60 10
J a λ v1
− ln 1 − = 5, 08 s.
a C−b
4. Interrupteur idéal : dont la caractéristique i = f (u) suit les axes, donc qui ne consomme
aucune puissance.
5. La bobine d’inductance L sert à transformer le dipôle (R, e) en source de courant. Plus L
est grand, plus l’ondulation du courant est faible : c’est une inductance de lissage.
6. Commande complémentaire :
• J1 et J2 ne peuvent pas être simultanément fermés, la source de tension serait court-circuitée,
• J1 et J2 ne peuvent pas être simultanément ouverts, la source de courant serait en circuit
ouvert.
7. « La chute de tension aux bornes de la résistance d’induit est négligeable devant tout autre
tension » : pas de R.
L L
E0 e e
i i
0<t <αT αT <t <T
di E0 − e
8. Sur 0 < t < α T , L = E0 − e et donc i = Im + t.
dt L
di e
Sur α T < t < T , L = −e et i = IM − (t − α T ).
dt L
9.
iJ1 iJ2
IM IM
Im Im
t t
αT T αT T
10. • V = E0 sur [0, α T ]. Avec la figure 3 : E0 = 120 V.
2
• α = = 0, 4.
5
858
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
di di
•V =L + e en valeur moyenne : < V >= α E0 = < L > + < e >3 donc e = α E0 = 48 V.
0 12
dt dl
0 12 3 e
0
Autre méthode via l’ondulation du courant
⎧ ⎧ :
⎪ E0 − e ⎪ E0 − e
⎨ IM = Im + αT ⎨ ∆i = αT
L ⇒ L ⇒ e = α E0 = 48 V.
⎪ e ⎪ e
⎩ Im = IM − (T − α T ) ⎩ ∆i = (1 − α )T
L L
e (1 − α )T
Avec ∆i = 0, 2 A, lu sur la figure 3 : L = = 0, 576 H.
∆i
Attention ! En mode AC, on ne visualise que l’ondulation de i ; il est donc impossible de
lire sur le graphe les valeurs de Im ou IM .
P
• P =< E0 iJ1 >= E0 < iJ1 > ⇒ < iJ1 >= = 25 A.
⎧ E 0
⎪ < i >= aire sous la courbe = Im + IM
⎨
• T 2
⎪
⎩ < i >= α Im + IM
J1
2
P
Donc : < i > = = 62, 5 A (même remarque sur le mode AC).
α E0
11. La puissance moyenne perdue par effet Joule dans R est PJ = R < i2 (t) >. Or i(t) =
I + ı̃(t), où I !est la valeur moyenne de i(t) "et ı̃(t)!représente l’ondulation,
" avec < ı̃(t) >= 0.
Ainsi PJ = R I 2 + 2I < ı̃(t) > + < ı̃2 (t) > = R I 2 + < ı̃2 (t) > . PJ est d’autant plus faible,
et donc le rendement plus grand que < ı̃2 (t) > est faible, c’est-à-dire que l’ondulation du
courant est faible, grâce à L grand.
K1 K2 K3 K4
0 < t < t1 F F O O
T0
t1 < t < − t1 F O O F
2
T0 T0
− t1 < t < + t1 O O F F
2 2
T0
+ t1 < t < T0 − t1 O F F O
2
T0 − t1 < t < T0 F F O O
3. a. La tension u (t) est impaire, c’est pourquoi les coefficients de la série en cosinus sont
tous nuls, de plus on constate que la tension u (t) présente une symétrie de glissement, ce qui
se traduit par l’absence de cœfficients pairs dans les coefficients de la série en sinus.
b. Pour obtenir une fonction qui se rapproche au mieux d’une sinusoïde, il faut minimiser
les harmoniques. Or les harmoniques ont une amplitude qui décroît avec leur ordre. En choi-
π T0
sissant t1 de sorte que cos (3α ) = 0, soit α = et t1 = , on annule l’harmonique de rang
6 12
859
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
Corrigés
trois, c’est à dire l’harmonique de poids le plus important après le fondamental. Les deux
premières composantes sont les harmoniques & de ' rang 1 et 5. Le rapport des amplitudes des
5π
cos
b5 6 1
harmoniques de rang 5 et 1 est : = # π $ = − . On peut comparer ce résultat à celui
b1 5 cos 5
6
1
qu’on obtient quand on compare les deux premières harmoniques d’un créneau qui vaut .
3
4. Pour exprimer la tension aux bornes de la résistance r, on utilise un raisonnement par
superposition. Si on se limite aux deux premiers termes du développement en série de Fourier,
la tension
& u est'la somme des harmoniques
& ' de rang 1 et 5 d’amplitudes respectives b1 =
4E t1 4E t1 r
cos 2π et b5 = cos 10π On obtient, en posant ωc = :
π T0 5π T0 L
& & ''
1 4E t ω0
ur (t) ≃ | |
ω0 π cos (α ) sin 2 π − arctan
1+ j T 0 ωc
ωc
4 4
4 4
4 4 & & ''
4
4 1 4 4E
4 t 5 ω0
+4 cos (5α ) sin 10π − arctan .
4 1 + j 5 ω0 4 5 π
4 T0 ωc
4 ωc 4
Comme r est fixée, on choisit la valeur de L de sorte que la fréquence du fondamental ne soit
pas atténuée par le filtre que constitue le dipôle rL , et que toutes les harmoniques suivantes
disparaissent. Or le filtre est un passe bas du premier ordre, la condition voulue ne peut donc
pas être parfaitement réalisée. En choisissant fc comprise entre f0 et 5 f0 , proche de f0 par
valeur supérieure, on réalise au mieux possible la condition.
5. On peut prendre par exemple fc ≃ 1, 5 f0 , on obtient alors le graphe ci-dessous :
ur (t) u (t)
t
t1 T0 T0
2
860
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
diK
2. iK (t) = iC (t) donc E = E ′ + RiK + L .
dt
E − E′ # t$ L
3. Intégrons : iK (t) = + constante × exp − où τ = . En notant i0 la valeur de
R
E − E′
&
E − E′
' #τ t $ R
iK (t = 0), iK (t) = + i0 − exp − .
R R τ
& '
T t E − E′ E − E′ # t$
Si ≪ 1, ≪ 1 car t < T . Donc iK (t) = + i0 − 1 − , soit iK (t) =
τ τ R R τ
# t $ E − E′ t E − E′
i0 1 − + , donc iK (t) = i0 + t.
τ R τ L
Tout se passe comme si on avait R tendant vers 0. On montre en mathématiques que le
résultat est identique si l’on impose R = 0 dans l’équation différentielle puis qu’on la
résout ou si on résout l’équation différentielle complète puis qu’on fait tendre R vers 0
dans la solution.
uC
E
b. 1. Les diodes sont passantes, VD1 = VD2 = 0. t
Donc VK1 = VK2 > E. Les interrupteurs K1 et K2
doivent donc bloquer des tensions positives, ce sont −E
des transistors.
iC
2. Le courant est continu dans la bobine donc
E −E ′
iC (α T ) = i0 + αT . t
T
di D
3. −E = E ′ + RiD + L . iD
dt
c. On obtient les graphes ci-contre.
E − E′ t
d. ∆iC = iC (α T ) − i0 donc ∆iC = α T . On re-
L
trouve que le courant est d’autant plus lisse que la fré- iK
quence de hachage est élevée.
t
T
1 aire sous la courbe E α T − E(1 − α )T
ˆ
e. 1. UC = uC (t)dt = = , et donc UC =
T 0 T T
(2α − 1)E.
diD
2. L’équation différentielle uC (t) = E ′ + RiD (t) + L est vraie pour tout instant t ∈ [0, T ].
dt
Prenons-en la valeur moyenne sur une période : (2α − 1)E = E ′ + RIC + 0.
R S
diC 1 T diC iC (T ) − iC (0)
ˆ
En effet, = dt = = 0 car iC (t) est T -périodique. D’où
dt T 0 dt T
(2α − 1)E − E ′
IC = .
R
3. P′ = ⟨E ′ iC (t)⟩ = E ′ ⟨iC (t)⟩ id est P′ = E ′ IC .
4. P = ⟨EiS (t)⟩ = E ⟨iS (t)⟩.
iS (t) = iC (t) sur [0, α T ] et iS (t) = −iC (t) sur [α T, T ]. On en déduit la forme d’onde de
861
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
Corrigés
iS (t) :
iS
iα
i0 t
−i0
−iα
αT T
Calculons ⟨iS (t)⟩ en sommant les aires des rectangles de base et des triangles :
& '
1 iα − i0 iα − i0 i0 + iα
⟨iS (t)⟩ = i0 α T + α T − i0 (T − α T ) − (T − α T ) = (2α − 1)
T 2 2 T
862
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
uC
E
E′ t
−E
iC
iD
iK
t
αT t1 T
863
CHAPITRE 26 – C ONVERSION ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Exercices
Corrigés
Or :
<
vK (t) = E ′ sur [α T, T]
⇒ ⟨vK (t)⟩ = (1 − α )E ′ .
vK (t) = 0 sur [0, α T]
E
Finalement : E ′ = .
1−α
Le résultat est faux quand α = 1. Dans ce cas, l’interrupteur commandé est toujours fermé, il
n’y a plus aucun lien entre uK (t) et E ′ .
Autre méthode :
E
On écrit la continuité de iL (t) en t = α T soit α T + Imin = Imax .
L
E − E′
On écrit la continuité de iL (t) en t = T soit (T − α T ) + Imax = Imin .
L
En écrivant Imax des deux façons :
E E − E′
α T + Imin = Imin − (T − α T ) et E α = (E ′ − E)(1 − α ),
L L
E
d’où E ′ = 1−α .
E E EαT
4. a. ∆i = iL (α T ) − iL (0) = α T + Imin − Imin = α T soit Lmin = ∆i = 5mH.
L L max
864
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
⎧ ⎧ & '
⎪ 2P ⎪
⎪ 1 2P
⎨ Imin + Imax = ⎨ Imax = + ∆i = 3, 15 A,
E 2& E '
⇒
⎩ Imax − Imin = ∆i = E α T
⎪ ⎪
⎪ Imin =
⎩
1 2P
− ∆i = 2, 85 A.
L 2 E
c. On a les graphes :
iK iK ′
uK uK ′
865
Sixième partie
867
27
1 La corde vibrante
1.1 Cadre de l’étude
On étudie les petites vibrations d’une corde, de masse linéique µ , en kg.m−1 . La corde est
souple, c’est-à-dire qu’elle n’oppose aucune résistance à sa déformation. Elle est tendue entre
ses deux extrémités, comme une corde de guitare ou de violon, avec une tension suffisamment
forte pour négliger l’effet de la pesanteur devant celui de la tension.
A B
Figure 27.1 – Corde tendue entre deux points A et B.
1. Jean le Rond d’Alembert, 1717 − 1783, physicien, mathématicien et philosophe français très fécond, membre
de l’Académie des Sciences et de l’Académie française, dont il sera Secrétaire perpétuel, figure incontournable des
Lumières françaises.
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Attendu que le déplacement y de la corde ne dépend que d’une unique variable cartésienne x,
la propagation est qualifiée d’unidimensionnelle.
On étudie les ondes de faible amplitude ; l’angle α que fait la corde avec la position au repos
reste faible : |α (x,t)| ≪ 1.
#–
y Td (x + dx,t)
#–
u (x,t)
α (x,t) α (x + dx,t)
α (x,t)
y (x,t)
x
x #–
Tg (x,t) x
x x + dx
Figure 27.2 – Déplacement transversal d’une corde et forces exercées sur un élément
infinitésimal de corde.
870
L A CORDE VIBRANTE
∂ 2y ∂α
µ =T .
∂ t2 ∂x
Le lien entre l’angle α et le déplacement y de la corde à un instant t se déduit du schéma
suivant :
y
Au premier ordre en α : de
∂y cor dy
tan α = = α + o (α ) . α
∂x dx x
Figure 27.3 – Lien entre l’angle α et la position y.
Ainsi :
∂ 2y ∂ 2y ∂ 2y µ ∂ 2y
µ = T soit − = 0.
∂ t2 ∂ x2 ∂ x2 T ∂ t 2
L’équation obtenue est nommée équation de d’Alembert unidimensionnelle. Attendu que
∂ 2y 2
−1 et ∂ y en m.s−2 , le rapport µ est en s2 .m−2 et représente donc l’in-
s’exprime en m
∂ x2 ∂ t2 T
6
T
verse d’une vitesse au carré. En notant c = cette vitesse, nommée célérité, on obtient
µ
la forme générale de l’équation d’onde de l’Alembert unidimensionnelle, qui modélise de
nombreux phénomènes de propagation :
∂ 2y 1 ∂ 2y
− = 0.
∂ x2 c2 ∂ t 2
L’équation de d’Alembert est une équation aux dérivées partielles, ou EDP, car la fonction
y (x,t) y est dérivée selon ses différentes variables.
Remarque
L’élément de corde semble s’allonger sous l’effet de l’onde. Sa longueur, lors du pas-
sage de l’onde, s’écrit :
7
5 & '2 5
∂y
ds = dx2 + dy2 = dx 1 + = dx 1 + α 2 = dx (1 + o (α )) .
∂x
871
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Attendu que l’équation de d’Alembert est linéaire, toute combinaison linéaire de solutions
est encore solution.
La solution générale de #l’équation de
# d’Alembert peut s’écrire y (x,t) = F (x − ct) +
x$ x$
G (x + ct) ou y (x,t) = f t − +g t + .
c c
Attendu qu’elle progresse dans le sens des x croissants ou décroissants, on parle d’onde
progressive.
Une onde est progressive quand # sa grandeur
# vibrante s’écrit sous la forme y (x,t) =
x$ x$
F (x − ct), ou G (x + ct), ou f t − , ou g t + .
c c
872
SOLUTIONS PROGRESSIVES DE L’ÉQUATION DE D ’A LEMBERT
Dans cette notation, ω est la pulsation de l’onde, en rad.s−1 , liée à la période de l’onde,
notée T , en s, et à la fréquence f de l’onde, en Hz. Quant à k, on le nomme pulsation
spatiale. Il s’exprime en m−1 et est relié à la longeur d’onde λ , en m :
2π 2π
ω= |k| = .
T λ
y (x,t) y (x,t)
λ T
x t
Notation complexe La grandeur vibrante complexe y est liée à la grandeur vibrante réelle
! "
y par y = Re y . Ainsi :
En notant y0 = y0 exp ( jϕ0 ) l’amplitude complexe : y (x,t) = y0 exp ( j (ω t − kx)). Les calculs
de dérivées sont alors simplifiés :
∂y ∂y ∂ ∂
= jω y et = − jky. Formellement : ↔ jω et ↔ − jk.
∂t ∂x ∂t ∂x
Remarque
Attendu que y (x,t) = y0 cos (ω t − kx + ϕ0) = y0 cos (kx − ω t − ϕ0 ), on rencontre aussi
∂
la notation complexe y (x,t) = y0 exp (− jϕ0 ) exp ( j (kx − ω t)). Dans ce cas : ↔ − jω
∂t
∂
et ↔ jk.
∂x
873
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
# ω $2 # ω $2
−k2 + =0 donc = c2 .
c k
Ce résultat constitue l’équation de dispersion ; elle relie les pulsations temporelle et spatiale
de toutes les ondes progressives harmoniques solutions de l’équation de d’Alembert. Deux
solutions sont possibles :
ω
• k = + qui modélise une onde qui se propage dans le sens des x croissants,
c
ω
• k = − qui modélise une onde qui se propage dans le sens des x décroissants.
c
L’équation de dispersion est le lien entre les pulsations temporelle ω et spatiale k pour
une onde qui vérifie l’équation de propagation.
Si l’onde étudiée n’est pas une onde progressive harmonique, ou si l’équation de propagation
! n’est pas l’équation de d’Alembert, le lien entre ω et k change.
874
SOLUTIONS PROGRESSIVES DE L’ÉQUATION DE D ’A LEMBERT
y
x ω
vϕ = = . x
t − t′ k y0 cos (ω t)
La vitesse de phase est la vitesse à laquelle la phase d’une onde progressive harmonique
ω
se propage. Elle est donnée par la relation vϕ = .
k
Si l’onde étudiée n’est pas une onde progressive harmonique, ou si l’équation de propagation
! n’est pas l’équation de d’Alembert, la valeur de vϕ peut être différente de c.
cτ pas d’onde
La figure 27.6 montre la génération d’une onde progressive harmonique, mais elle peut être
de toute forme, suivant l’excitation imposée.
Si l’excitation s’arrête au bout d’une durée τ , on obtient une onde progressive localisée, dont
l’étendue spatiale est la distance cτ .
875
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Toutefois, une onde progressive harmonique, ou une série de Fourier d’ondes progressives
harmoniques, est mathématiquement définie depuis la date t → −∞ et le reste jusqu’à t →
+∞ : elle est d’extension temporelle infinie, sans début ni fin. Ce problème existe aussi pour
les ondes stationnaires, que le lecteur a rencontré en première année, et dont l’étude est ap-
pronfondie au paragraphe 3 suivant. De plus, elle a une extension spatiale infinie, car elle est,
de même, définie pour tout x.
Comment localiser une onde dans l’espace et le temps ?
La réponse à cette question requiert l’utilisation d’une intégrale de Fourier, nommée trans-
formée de Fourier en cosinus :
ˆ ∞ ˆ ∞ # # x$ $
y (x,t) = A (ω ) cos (ω t − kx + ϕ (ω )) dω = A (ω ) cos ω t − + ϕ (ω ) dω ,
0 0 c
876
SOLUTIONS STATIONNAIRES DE L’ÉQUATION DE D ’A LEMBERT
⎧ 2 2 y
⎨ ∂ y− 1 ∂ y =0
⎪ (EA)
∂ x2 c2 ∂ t 2
⎪
⎩ ∀t, y (0,t) = 0 x
(CL) 0
On observe expérimentalement que si une onde se propage dans le sens des x décroissants,
elle se réfléchit en x = 0, pour donner naissance à une onde qui se propage dans le sens des
x croissants. On modélise donc le phénomène par la superposition de ces deux ondes, dont
les pulsations temporelles et spatiale sont a priori différents. En notation complexe, avec
l’indice i pour l’onde incidente, qui se propage dans le sens des x décroissants, et l’indice r
pour l’onde réfléchie, qui se propage dans le sens des x croissants :
y (x,t) = y+
0
exp( j (ωit + ki x)) + y−
0
exp ( j (ωr t − kr x)) .
Chacune des deux ondes vérifie indépendamment l’équation de propagation (EA) ; l’équation
de dispersion est donc vérifiée :
ωi ωr
= c et = c.
ki kr
La condition aux limites (CL) impose, en notation complexe :
∀t, y+
0
exp ( jωi t) + y−
0
exp ( jωr t) = 0.
Cette équation est vraie pour tout t, on en déduit que les ondes incidente et réfléchie ont
la même pulsation : ωi = ωr , notée ω . Les pulsations spatiales sont donc aussi identiques,
ω
ki = kr = , noté k, via l’équation de dispersion. Les conditions aux limites deviennent,
c
après simplification par exp( jω t) : y+
0
+ y−
0
= 0.
y (x,t) = y+
0
exp ( j (ω t + kx)) + y−
0
exp ( j (ω t − kx))
−y+
0
d’après (CL)
= y+
0
exp ( jω t) (exp ( jkx) − exp(− jkx))
= 2 jy+0
exp ( jω t) sin (kx)
# # π $$
= 2y+0
exp j ω t + sin (kx) ,
2
877
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
# $
et, en notant arg y+
0
= ϕ et 2|y+
0
| = Y0 , l’onde est décrite en notation réelle par :
Remarque
π
Avec ϕ = ψ + , l’amplitude de l’onde s’écrit aussi y (x,t) = Y0 cos (ω t + ψ )sin (kx).
2
Avec un décalage de l’origine des temps, on peut arbitrairement imposer ϕ = 0, ϕ = π
ou ψ = 0. En effet, si on observe la réprésentation temporelle de l’onde harmonique,
on peut la modéliser de différente manière, suivant le choix arbitraire de l’origine des
temps.
t
origine des temps en ce point ⇒ y (x,t) = Y0 sin (ω t) sin (kx)
Figure 27.9 – Diverses modélisations d’une onde harmonique, à x fixé.
Une telle solution, pour laquelle les variables temporelle et spatiale, t et x, opèrent dans deux
fonction séparées, est une onde stationnaire. Elle ne se propage pas, comme le montre la
figure 27.10.
y λ /2
ventre nœud
0
x
Figure 27.10 – Corde vibrante attachée à une extrémité à différentes dates (une
position à une date donnée est représentée en gris).
Une onde stationnaire harmonique est la somme de deux ondes progressives, de même
pulsation, de même amplitude, qui se propagent en sens opposé.
878
SOLUTIONS STATIONNAIRES DE L’ÉQUATION DE D ’A LEMBERT
Figure 27.11 – Corde vibrante attachée à deux extrémités à différentes dates (une
position à une date donnée est représentée en gris).
Attendu que la distance entre deux nœuds successifs d’une onde stationnaire est d’une demi
longueur d’onde, on observe un nombre entier de demi longueurs d’onde entre les deux ex-
trémités de la corde :
λ 2π nπ
∃ n ∈ N⋆ , ℓ = n soit, avec k = : k= .
2 λ ℓ
ω πc
Avec, comme au paragraphe précédent, = c, ω = n , n ∈ N⋆ .
k ℓ
Ces valeurs remarquables, auxquelles la corde vibre naturellement, sont nommés pulsations
propres de vibration. Tant la pulsation spatiale k que la pulsation temporelle ω sont alors
quantifiées ou discrètisées.
Les pulsations temporelle et spatiale sont quantifiées, ou discrètisées, dès que le système
est confiné par deux conditions aux limites.
Chaque entier n décrit un mode propre de vibration, c’est-à-dire un état de la corde, pour
lequel l’amplitude de l’onde est :
# πc $ # x$
yn (x,t) = Yn sin n t + ϕn sin nπ .
ℓ ℓ
879
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Remarque
Il existe une méthode mathématiquement élégante pour retrouver la condition de quan-
tification de la pulsation spatiale k, imposée par les deux conditions aux limites.
La situation est décrite par l’équation de propagation, c’est-à-dire l’équation de d’A-
lembert, et deux conditions aux limites, qui traduisent l’immobilité de la corde en x = 0
et x = ℓ :
⎧ 2 y
⎪
⎪ ∂ y 1 ∂ 2y
⎪
⎪ − = 0 (EA)
⎨ ∂x c2 ∂ t 2
⎪ 2
y (x,t) = y+
0
exp ( j (ωit − ki x)) + y−
0
exp ( j (ωr t + kr x)) .
La condition aux limites (CL1 ) impose, comme au paragraphe 3.1, que les pulsations
temporelles des deux ondes soient identiques, ωi = ωr = ω et que les pulsations spa-
tiales le soient aussi, ki = kr = k, via l’équation de dispersion.
Les conditions aux limites deviennent, après simplification par exp( jω t) :
8 +
y0 + y−0
=0 (CL1 ) ,
y+ exp (− jkℓ) + y− exp ( jkℓ) = 0 (CL2 ) .
0 0
# $
Ce système n’a de solution en y+ , y − différente de (0, 0) que si :
0 0
4 4
4 1 1 4
4 4 = 0.
4 exp (− jkℓ) exp( jkℓ) 4
880
SOLUTIONS STATIONNAIRES DE L’ÉQUATION DE D ’A LEMBERT
Il n’y a donc pas d’onde. Donc, si on observe une onde, alors la matrice M n’est pas
inversible et det(M) = 0. Ce résultat peut être directement affirmé, sans démonstration,
lors de la résolution d’un problème de physique. Ainsi :
ω πc
kℓ = nπ , n ∈ N ou, avec = c, ω =n , n ∈ N.
k ℓ
n=1 n=2
n=3 n=4
Figure 27.13 – Modes propres d’une corde vibrante attachée à deux extrémités à
différentes dates (une position particulière est représentée en gris).
Remarque
Les modes propres d’ordre n « très élevé » ne représentent rien physiquement. En effet,
2π 2ℓ
ils sont de période spatiale λn = = , qui n’a plus de sens dès que λn n’est pas très
kn n
supérieur à la distance entre les molécules qui constituent la corde.
881
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Remarque
L’équation de d’Alembert est ici intégrée pour les points où f (x) g (t) ne s’annule pas.
On prolongera cette solution par continuité pour qu’elle soit définie sur tout [0, ℓ]× R+ .
f ′′ g′′ f ′′
L’ensemble est égal à une valeur A : = 2 = A, qui est une constante. En effet, est in-
f c g f
g′′
dépendant de t, donc A aussi, est indépendant de x, donc A aussi ; ainsi A est indépendant
c2 g
tant de x que de t, c’est une constante, dont le signe est pour l’instant quelconque. L’équation
de d’Alembert est donc remplacée par deux équations différentielles :
8 ′′
f (x) − A f (x) = 0,
g′′ (t) − Ac2g (t) = 0.
Quant aux conditions aux limites, elles deviennent, attendu que g n’est pas identiquement
nulle : 8 8
∀t, y (0,t) = f (0) g (t) = 0, f (0) = 0,
⇒
∀t, y (ℓ,t) = f (ℓ) g (t) = 0, f (ℓ) = 0.
882
SOLUTIONS STATIONNAIRES DE L’ÉQUATION DE D ’A LEMBERT
Solution finale On obtient une onde stationnaire, identique à celle du paragraphe 3.2, en
posant β g0 = y0 :
# x$ # nπ c $
y (x,t) = y0 sin nπ cos t +ϕ .
ℓ ℓ
y
anneau
x
0 tige
fixe
Figure 27.14 – Corde attachée à une extrémité et libre à l’autre.
Le lecteur est invité à établir les pulsations propres de ce système en exercice. Elles diffèrent
de celle de la corde attachée aux deux extrémités.
Les modes propres et les pulsations propres dépendent des conditions aux limites.
883
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Le mouvement de la corde est imposé en x = 0 : une onde, qui se propage dans le sens des x
croissants, se réfléchit en x = ℓ pour donner naissance à une onde qui se propage dans le sens
des x décroissants, de même puslation que l’onde incidente. On modélise donc le phénomène
par la superposition de ces deux ondes ; en notation complexe :
y (x,t) = y+
0
exp ( j (ω t − kx)) + y−
0
exp ( j (ω t + kx)) .
∀t, y+
0
exp( jω t) + y−
0
exp( jω t) = a0 exp ( jω0t) .
Cette équation est vraie pour tout t, on en déduit que la pulsation des ondes incidente et
réfléchie est imposée par la condition aux limites en x = 0 : ω = ω0 . La pulsation spatiale est
donnée par l’équation de dispersion : k = ω0 /c. Les conditions aux limites deviennent, après
simplification par exp ( jω0t) :
8 +
y0 + y−0
= a0 (CL1 ) ,
y+ exp (− jkℓ) + y− exp ( jkℓ) = 0 (CL2 ) ,
0 0
884
É QUIVALENCE ONDES PROGRESSIVES – ONDES STATIONNAIRES
sin (k (ℓ − x))
y (x,t) = a cos (ω0t) .
sin (kℓ)
De plus, elle entre en résonance, c’est-à-dire que son amplitude diverge, dès que sin (kℓ)
s’annule, soit pour un mode propre :
ω0 πc
kℓ = nπ , n ∈ N ou, avec = c, ω0 = n , n ∈ N.
k ℓ
885
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
S’il y a formellement équivalence entre les deux types de modélisation, laquelle choisir ?
• si on étudie une onde qui se progage dans un milieu infini, l’onde progressive est la plus
adaptée,
• si on étudie une onde localisée entre deux points, soumise à deux conditions aux limites,
l’onde stationnaire est la plus adaptée.
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• définir une onde longitudinale ou transversale
• définir une onde progressive et une onde stationnaire
• définir le pulsation spatiale
• définir la longueur d’onde
• définir la vitesse de phase
• définir les modes propres
• associer mode propre et résonance en régime forcé
SAVOIR-FAIRE
• identifier une équation de d’Alembert
• établir l’équation de d’Alembert pour une corde vibrante
• exprimer la célérité en fonction des paramètres du milieu
• établir la relation de dispersion
• établir la vitesse de phase
• utiliser la notation complexe
• retrouver la distance de λ /2 entre deux nœuds ou deux ventres consécutifs pour une
onde stationnaire
• décomposer une onde stationnaire en ondes progressives et vice versa
• justifier et exploiter des conditions aux limites
• construire une solution stationnaire en superposant les modes propres
MOTS-CLÉS
• corde vibrante • célérité d’une onde • pulsation spatiale
• onde longitudinale • onde progressive • vitesse de phase
• onde transversale • onde stationnaire • mode propre
• équation de d’Alembert • relation de dispersion
886
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
y
anneau
ℓ
x
0 tige
fixe
x
0
Une onde harmonique incidente se déplace dans le sens des x croissants sur la corde 1. On
observe qu’en x = 0, elle donne naissance à une onde réfléchie sur la corde 1, et à une onde
transmise sur la corde 2. On modélise ces trois ondes par :
yi (x,t) = y0i exp ( j (ωi t − ki x)) , yr (x,t) = y0r exp ( j (ωr t + kr x)) ,
yt (x,t) = y0t exp( j (ωt t − kt x)) .
887
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Exercices
Une onde harmonique incidente se déplace dans le sens des x croissants sur la corde. On
observe qu’au niveau de la perle, elle donne naissance à une onde réfléchie et à une onde
transmise. On modélise ces trois ondes par :
yi (x,t) = y0i exp ( j (ω t − kx)) , yr (x,t) = y0r exp ( j (ω t + kx)) ,
yt (x,t) = y0t exp( j (ω t − kx)) .
1. Pourquoi les pulsations temporelle et spatiale sont-elles identiques pour les trois ondes ?
2. On définit les petits angles α0+ et α0− que fait la α + (0,t)
+ −
α − (0,t)
corde au repos en x = 0 et x = 0 par rapport à l’hori-
zontale (ils sont très exagérés sur la figure). Établir une α0− α0+
relation entre mg, la tension T de la corde, α0+ et α0− . perle
3. Les angles α + (0,t) et α − (0,t) sont ceux que fait la corde par rapport à la position d’équi-
libre, lors du passage de l’onde. Établir les expressions des coefficients de réflexion et de
transmission en amplitude, r = y0r /y0i et t = y0t /y0i .
888
A PPROFONDIR
Exercices
où c est une constante à exprimer en fonction des données.
#πx $
2. On cherche une solution en z (x,t) = z0 sin + ψ cos (ω t + ϕ ) en régime sinusoïdal
L
forcé. Commenter le choix de cette expression.
3. Déterminer l’expression de z0 . Que se passe-t-il quand ω tend vers π c/L ? la modélisation
du phénomène est-elle toujours valable ? Expliquer.
APPROFONDIR
P x
k T0
1. Étudier le mouvement du point P. On posera ω02 = et λ = , où c est la célérité
m 2mω0 c
des ondes sur la corde. On pourra se limiter au cas λ < 1.
2. Dessiner la corde à quelques instants différents, afin de montrer la propagation de l’onde.
1. Préciser les formes mathématiques des ondes incidente et réfléchie à l’absisse x, à la date
t.
2. Déterminer r et ϕ en fonction de T0 , c et f .
889
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Exercices
3. Montrer que l’on peut choisir le coefficient de frottement f pour qu’il n’y ait pas d’onde
réfléchie.
4. Dans cette question, on ne néglige plus la masse M de l’anneau. Montrer que si on ajoute
#–
un ressort exerçant sur l’anneau la force F = −KY (t) u#–y , il existe une unique pulsation (à
déterminer) pour laquelle il n’y a pas d’onde réfléchie.
890
A PPROFONDIR
Exercices
a. Proposer une représentation graphique de l’état de déformation de la corde en visua-
lisant le fondamental (n = 1) et les harmoniques n = 2 et n = 3 à des instants distincts t
judicieusement choisis.
On admet que toute solution de l’équation de d’Alembert, compte tenu des conditions aux
limites, s’écrit comme une superposition des modes propres :
∞ # # nπ v $ # nπ v $$ # nπ x $
y (x,t) = ∑ an cos
L
t + bn sin
L
t sin
L
.
n=1
Cette solution montre que le mouvement le plus général de la corde se compose d’un mode
fondamental (n = 1) et d’harmoniques (n ≥ 2).
b. La résolution de cette question ne requiert aucune connaissance musicale particulière.
L’élaboration de la gamme musicale dite naturelle repose sur trois intervalles consonants
(c’est-à-dire agréables à l’oreille) et qui constituent l’accord parfait majeur complété par
l’octave. Ainsi dans la suite do - mi - sol - do , les rapports des fréquences sont :
• pour la tierce do - mi : 5/4 ;
• pour la quinte do - sol : 3/2 ;
• pour l’octave do - do : 2.
Il apparaît donc que si le fondamental est do, l’harmonique n = 2 est également do, mais à
3
l’octave, et l’harmonique n = 3 = × 2 est le sol de l’octave supérieure.
2
Trouver les notes correspondant aux harmoniques n = 4, n = 5, n = 6.
Montrer que l’harmonique n = 7 ne rentre pas dans schéma tierce - quinte - octave (les musi-
ciens disent de ce fait qu’il est dissonant).
Quelle est la note correspondant à l’harmonique n = 8 ? Est-elle consonante ou dissonante ?
4. Intermède musical.
Pour aller plus loin, quelques notions sur la gamme sont nécessaires. Parmi les qualités que
l’on attribue aux sons (durée, hauteur, timbre et intensité), la hauteur et plus précisément
les écarts de hauteur peuvent être évalués à partir des notions de gamme et d’octave. Le
doublement de fréquence d’un son s’accompagne d’un changement d’octave. La gamme dite
tempérée (la plus simple et la plus utilisée) divise l’octave en 12 intervalles égaux, appelés
demi-tons. Les fréquences successives Np des notes espacées par ces demi-tons forment une
suite géométrique, vérifiant la loi générale N p = 2 p/12N où p ∈ [1, 12] (p entier). Dans une
octave, la succession des notes est la suivante :
do, do♯ (ou ré♭), ré, ré♯ (ou mi♭), mi, fa,
fa♯ (ou sol♭), sol, sol♯ (ou la♭), la, la♯ (ou si♭), si, do.
Les symboles dièse (♯) et bémol (♭) rehaussent ou rabaissent respectivement les sons consi-
dérés d’un demi-ton. La base de fréquence de la gamme tempérée est le la3 (la de la troisième
octave) dont la fréquence vaut 440 Hz. Pour exprimer l’écart entre deux sons, on introduit
une unité associée au pouvoir séparateur de l’oreille, le savart : deux fréquences N1 et N2 sont
séparées de 1000 logN2 /N1 savart.
Les fréquences fondamentales des cordes d’une guitare sont mi1 , la1 , ré2 , sol2 , si2 , mi3 , l’in-
dice étant le numéro de l’octave considérée.
a. Déterminer la fréquence fondamentale de chacune des six cordes.
891
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Exercices
a. Trouver une application musicale du fait que les coefficients de la série de Fourier dé-
pendent de a. Que faut-il faire pour supprimer le premier harmonique dissonant défini par
n = 7 ? Commenter.
b. Dans le cas a = L/2, quels sont les harmoniques présents dans le son émis par la corde
frappée ? Ce résultat était-il physiquement prévisible ? Donner l’expression de y (x,t). Expri-
mer les rapports des amplitude des harmoniques à l’amplitude du fondamental en fonction de
n.
892
A PPROFONDIR
Exercices
de piano, nous nous limiterons au cas a = L/2. La position initiales de la corde est alors
définie par la fonction triangle y (x, 0) = a (x) :
⎧ 2h L
⎪
⎨ a(x) = x pour 0 $ x $ ,
L 2
⎩ a(x) = 2h (L − x) pour L $ x $ L.
⎪
L 2
On cherche toujours une solution y (x,t) sous la forme d’un développement en série de Fou-
rier :
∞ # nπ v $ # nπ x $ 8h (−1)n
y (x,t) = ∑ an cos t sin , où a2n+1 = 2 et a2n = 0.
n=1 L L π (2n + 1)n
a. Quelles sont les fréquences des harmoniques obtenus ? Suivant quel rapport décroissent
leurs amplitudes ?
b. Comparer les spectres d’une corde de piano et d’une corde de clavecin et apprécier
objectivement la différence de timbre sonore dans le cadre des études ci-dessus.
7. Aspect énergétique.
La corde est fixée en ses deux extrémités A et B.
a. Exprimer, sous forme d’une intégrale, l’énergie cinétique Ec de la corde en mouvement.
b. On étudie la portion de corde située au repos entre les abscisses x et x + dx. De quelle
distance ce brin de corde s’alonge-t-il lors du passage de l’onde ? En déduire le travail qu’il
faut lui fournir. En déduire que l’expression de la densité linéique d’énergie potentielle de
# $2
la corde est eP (x,t) = 12 T ∂∂ yx , en prenant l’énergie potentielle nulle quand la corde est
immobile.
c. On étudie la corde dans le mode propre n. On écrit yn (x,t) sous la forme yn (x,t) =
cn sin (ωnt + ϕn ) sin (kn x). Montrer que l’énergie totale de la corde dans ce mode n s’écrit
2
En = n2 c2n π4L T .
d. On écrit y(x,t) sous la forme d’une série de Fourier. L’énergie E de la corde est E =
∑∞n=1 En , où les En sont les énergies du fondamental et de chaque harmonique. Commenter.
e. On reprend l’exemple de la corde frappée avec a = L/2. Déterminer l’énergie du mode
n et étudier ses variations avec n. Même question pour la corde pincée. Préciser alors les
différences de timbre entre le piano et le clavecin.
893
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
894
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
3. La jonction est l’interface entre les deux cordes, elle a donc une masse nulle. Elle est
soumise aux deux tensions de la part des deux cordes :
#–
#– #– #– T2 (0,t)
0 = T1 (0,t) + T2 (0,t) . α2 (0,t)
8
0 = −T cos α1 (0,t) + T cos α2 (0,t) , α1 (0,t)
En projection : #–
0 = −T sin α1 (0,t) + T sin α2 (0,t). T1 (0,t)
Au premier ordre en α1 et α2 :
∂ y1 ∂ y2 ∂ yi ∂ yr ∂ yt
α1 (0,t) = α2 (0,t) ⇒ (0,t) = (0,t) ⇒ (0,t) + (0,t) = (0,t) .
∂x ∂x ∂x ∂x ∂x
Après simplification par exp ( jω t) :
ω ω ω
− jki y0i + jkr y0r = − jkt y0t ⇒ − y0i + y0r = − y0t .
c1 c1 c2
Avec le résultat final de la question précédente, on aboutit au système, en divisant par y0i :
⎧ c 2 − c1
< ⎪
1+r = t ⎨ r= ,
c2 + c1
⇒
c2 (1 − r) = c1t ⎩ t = 2c2 .
⎪
c2 + c1
1. L’onde incidente a une pusaltion temporelle ω ; elle fait vibrer la perle à cette pulsation.
La vibration de la perle à ω crée les ondes réfléchie et transmise à cette même pulsation.
2. L’influence du poids de la corde est négligée devant celle de la tension. La perle est au
repos, la somme des forces qui s’exercent sur elle est nulle. En projection sur la verticale :
mg = T0+ sin α0+ − T0− sin α0− . #– #–
T0− T0+
Sur l’horizontale : T0+ = T0− = T. α0− α0+
α0− < 0 donc sin α0− < 0 et −T0− sin α0− > 0. m #–
g
!
3. La position de la perle est la même, vue de la partie gauche ou droite de la corde :
y+ (0,t) = y− (0,t) ⇒ yi (0,t) + yr (0,t) = yt (0,t) ⇒ y0i + y0r = y0t .
895
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Exercices
Corrigés
∂ 2 yt ! " ! "
m = −mg + T α0+ − α0− + T α + (0,t) + α − (0,t) .
∂ t2 0 12 3
0
∂ y+ ∂ yt ∂ y− ∂ yi ∂ yr
Avec α + (0,t) = (0,t) = (0,t) et α − (0,t) = (0,t) = (0,t) + (0,t) :
∂x ∂x ∂x ∂x ∂x
# $
−mω 2 y0t = T − jky0t − jky0i + jky0r .
u (x,t) u (x + dx,t)
x
x x + dx
#–
∂ 2u #– #– ∂F ∂ 2u #–
δm (x,t) #– = − F
u x (x,t) + F (x + dx,t) = −dx (x,t) = −ESdx ux .
∂ t2 ∂x ∂ x2
Le signe ⊖ provient du principe des actions réciproques : la force exercée par la partie gauche
de la tige sur le système, est égale à l’opposé de la force exercée par la partie droite (c’est-à-
dire le système) sur la gauche.
6
∂ 2u 1 ∂ 2u E
On obtient ainsi une équation de d’Alembert 2 − 2 2 = 0, où c = .
∂x c ∂t µ0
3. c = 4, 8.103;m.s−1 .
#–
4. La tension s’identifie ici à la force F . Attendu que la solution générale de l’équation
#–
de d’Alembert est u (x,t) = f (x − ct) + g (x + ct), on en déduit : F · u#–x = ES f ′ (x − ct) +
ESg′ (x + ct). la tension dépend donc du temps et de l’espace.
896
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
27.5 Corde vibrante conductrice
∂ 2 z #– #– #– #–
δm uz = T (x + dx,t) − T (x,t) + i (t) dx u#–x ∧ B (x) .
∂ t2
∂ 2z
En projection sur (Oz) : δ m = (T sin α ) (x + dx,t) − (T sin α ) (x,t) + i (t) dxB (x) .
∂ t2
Avec δ m = µ dx, l’équation devient, au premier ordre en α :
∂ 2z ∂α ∂ 2z # πx$
µ = T + i (t) B (x) = T + i B
0 0 cos (ω t) sin .
∂ t2 ∂x ∂ x2 L
6
T
C’est l’expression recherchée avec c = .
µ
2. La pulsation temporelle du# phénomène ondulatoire est imposé par le courant d’intensité
πx $ π
i (t). De plus, le terme en sin impose une pulsation spatiale . On retrouve ces pulsa-
L L
tions dans l’expression de l’onde.
3. Les conditions aux limites, ∀t, z (0,t) = z (L,t) = 0, imposent ψ = 0. Puis on remplace
z (x,t) par son expression dans l’équation aux dérivées partielles :
# πx$ # π c $2 # πx$ i0 B0 #πx $
−ω 2 z0 sin cos (ω t + ϕ ) + z0 sin cos (ω t + ϕ ) = sin cos (ω t) .
L L L µ L
i B
On en déduit que ϕ = 0 et z0 = &# 0$ 0 ' (on retrouve aussi ψ = 0 si on l’avait
πc 2
µ − ω2
L
gardé).
Il y a résonance que ω tend vers π c/L, qui est une puslation propre d’une corde attachée aux
deux extrémités. Dans ce cas, z0 diverge, mais la modélisation est alors mise en défaut car
des non-linéarités limitent l’amplitude des oscillations.
1. L’oscillation de P entre les deux ressorts met en mouvement la corde : une onde se déplace
dans le sens des x croissants. On nomme y (x,t) l’élongation de la corde et Y (t) = y (0,t) la
position du point P.
La corde répercute le mouvement du point P, puis le phénomène se propage à la vitesse c.
Un point de la crode, situé en x, répercute à la date t le mouvement du point P, qui a eu lieu
897
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Exercices
Corrigés
! "
une durée xc avant. Ainsi y (x,t) = Y t − xc . De plus, y (x,t) = 0 pour x > ct, car les points de
la corde, situés au delà de x = ct, n’ont pas encore été atteints par la déformation.
On applique le principe fondamental de la dynamique au point P, projeté sur l’axe (Oy) :
d2Y ∂y
m = −2kY (t) + Ty (0,t) = −2kY (t) + T0 (0,t) .
dt 2 0 12 3 0 12 3 ∂x
ressorts corde
En effet, pour les ressorts, en notant a la distance entre O et le bâti, les longueurs des deux
ressorts sont a −Y pour celui du haut et a +Y pour celui du bas. Les élongations sont respecti-
vements a −Y − l0 et a +Y − l0 ; les forces sont (a − Y − l0 ) u#–y et − (a + Y − l0 ) u#–y . On vérifie
la cohérence des signes en visualisant dans quelle direction est dirigée la force, par exemple
dans la configuration du schéma de l’énoncé.
! " ∂y 1
Or y (x,t) = Y t − xc implique (0,t) = − Y ′ (t). Finalement, Y (t) vérifie l’équation dif-
∂x c
férentielle :
1 d2Y 2λ dY
+ + Y = 0,
ω02 dt 2 ω0 dt
qui s’intègre, compte tenu λ < 1 et des conditions initiales Y (0) = 0 et Ẏ (0) = v0 , en :
v0 ! " √
Y (t) = exp (−λ ω0t) sin ω0′ t , où ω0′ = ω0 1 − λ 2. L’élongation de la corde est donc :
ω0
v0 # # x $$ # # x $$
y (x < ct,t) = exp −λ ω0 t − sin ω0′ t − et y (x > ct,t) = 0.
ω0 c c
t = t0
t = 2, 5t0
t = 5t0
1. L’onde incidente se propage dans le sens des x décroissants, l’onde réfléchie dans le sens
des x croissants. En un point d’abscisse
# # x, elles s’écrivent :
x $$
• onde incidente : yi (x,t) = y0 sin ω t + ;
# # Lx $ $
• onde réfléchie : yr (x,t) = ry0 sin ω t − +ϕ .
L
898
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
2. La continuité de l’élongation en x = 0 permet d’écrire le déplacement de l’anneau sous la
forme : Y (t) = yi (0,t) + yr (0,t) = y0 sin (ω t) + ry0 sin (ω t + ϕ ). Le principe fondamental de
la dynamique appliqué à l’anneau de masse négligeable et projeté sur l’axe (Oy) mène à :
dY ∂ (yi + yr ) dY
0 = Ty (0,t) − f = T0 (0,t) − f ,
dt ∂x dt
soit, après passage en complexes, en posant r = r exp (iϕ ) :
T0 T0 − f c
0= (1 − r) − f (1 + r) donc r = = r exp (iϕ ) .
c T0 + f c
T0 − f c
On choisit par exemple ϕ = 0 et, dans ce cas, r = .
T0 + f c
T0
3. Il n’y a pas d’onde réfléchie si f =.
c
4. Le principe fondamental de la dynamique appliqué à l’anneau et projeté sur l’axe (Oy)
s’écrit maintenant :
d2Y dY ∂ (yi + yr ) dY
M = Ty (0,t) − f = T0 (0,t) − f − KY (t) .
dt 2 dt ∂x dt
En procédant comme à la question précédente, on obtient l’équation vérifiée par r :
! " iω
K − M ω 2 + iω f (1 + r) = T0 (1 − r) .
c
6
K T0
Il n’y a pas d’onde réfléchie si r = 0, soit ω = et f = .
M c
899
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Exercices
Corrigés
# πx$ ! " λn
c. yn (x,t) = y0 sin n cos n πLvt + ϕn . Les points situés en x p = p sont immobiles :
L 2
ce sont les nœuds de vibration. Dans le mode propre n, il y a n − 1 nœuds en dehors des deux
λn λn
extrémités. Entre deux nœuds, < x < (p + 1) donc yn (x,t) garde le même signe à t
2 2
fixé : tous les points compris entre deux nœuds vibrent en phase. Deux points situés entre les
nœuds x p et x p+1 oscillent en opposition de phase avec les points situés entre les nœuds x p−1
et x p . Deux points vibrent en phase si ils sont séparés par un nombre pair de nœuds.
3. a. Voir cours.
b. Pour n = 4, la note est un do, deux octaves au-dessus du fondamental. Pour n = 5, la
5
fréquence est égale à × 4 multiplié par la fréquence du fondamental (do) : c’est un mi, dans
4
la troisième octave au-dessus du fondamental. Enfin, pour n = 6, la fréquence est égale à
3
× 4 multiplié par la fréquence du fondamental (do) : c’est un sol, dans la troisième octave
2
au-dessus du fondamental.
5 3
n = 7 n’est pas un multiple de , de ou de 2, il ne rentre pas dans le schéma tierce - quinte
4 2
- octave.
Pour n = 8, la note est un do, trois octaves au-dessus du fondamental.
4. a. Entre le la3 et le mi1 , il y a 2 octaves et 5 demi-tons, soit 12 + 12 + 5 = 29 demi-tons.
La fréquence du mi1 est donc égale à Nmi1 = 2−29/12Nla3 = 82 Hz.
Nla3
De même : Nla1 = 4 = 110 Hz.
Entre le la3 et le ré2 , il y a 1 octave et 7 demi-tons d’où Nré2 = 2−19/12Nla3 = 147 Hz.
Entre le la3 et le sol2 , il y a 1 octave et 2 demi-tons d’où Nsol2 = 2−14/12Nla3 = 196 Hz.
Entre le la3 et le si2 , il y a 10 demi-tons d’où Nsi2 = 2−10/12Nla3 = 247 Hz.
Enfin, entre la3 et le mi3 , il y a 5 demi-tons d’où Nmi3 = 2−5/12Nla3 = 330 Hz (ce qui corres-
pond à 4 × Nmi1 ).
D2
b. La tension de la corde est liée à la vitesse de propagation de l’onde par T = µ v2 = ρπ v2
4
(ρ est la masse volumique de la corde). Or la longueur de la corde est égale à la moitié de la
v
longueur d’onde du fondamental, soit L = (N1 est la fréquence du fondamental). Finale-
2N1
ment : T = ρπ (LDN1 )2 .
Corde n◦ 1 2 3 4 5 6
T (en newtons) 82,8 93,2 102,7 113,4 72,6 66,0
Quand la masse volumique du matériau augmente, la tension de la corde augmente. Pour la
corde n◦ 4 par exemple , à diamètre constant : si elle est en acier, T = 114, 4 N ; si elle est en
nylon, T = 17, 1 N et si elle est en boyau, T = 14, 1 N.
∆T ∆N1
c. La relation T = ρπ (LDN1 )2 se différentie en =2 . On veut une variation de
T N1
∆N1 ∆N1
fréquence inférieure à 5 savarts. Il faut donc que N1 − ≤ N1 ≤ N1 + avec
2 2
∆N1
N1 + 2 ∆N1 ∆N1
1000 log ∆N1
= 5, soit, en développant le logarithme au premier ordre en : =
N1 − N1 N1
2
900
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
5
ln 10 ≃ 1, 15 10−2 (attention, c’est un logarithme décimal et non népérien dans la dé-
1000
finition du savart). Nous en déduisons que la variation relative qui peut être tolérée sur la
tension de la corde est de 2, 3%, la même pour toutes les cordes.
6
T 1
d. Entre le sol2 et le la2 , il y a 2 demi-tons d’où Nsol2 = 2 −2/12 Nla2 . Or N = donc
ρπ LD
Nsol2 L + ∆L
= . Finalement, ∆L = L(1 − 2−2/12) = −6, 9 cm. C’est négatif, c’est normal (on
Nla2 L
raccourcit la corde !). L’ordre de grandeur est bon mais la valeur semble un peu grande (ça
doit correspondre à 2 cases sur le manche de la guitare).
e. Quand la température augmente, les cordes se dilatent donc leur longueur augmente.
Or la fréquence du fondamental est inversement proportionnelle à la longueur de la corde
comme nous venons de la voir. La fréquence du fondamental (et des harmoniques) diminue
quand la température augmente, le son est plus grave.
5. a. Le choix de a, c’est-à-dire de l’endroit où la corde est frappée, permet de déterminer
l’amplitude de chaque harmonique. ! "En particulier, si on veut supprimer l’harmonique 7, il
faut que b7 = 0 donc que sin 7π La = 0, ce qui suppose que a = pL/7 où p est un entier
(variant de 1 à 6). En fait, il faut frapper la corde sur un nœud de vibration, c’est-à-dire sur
un point où elle reste immobile, pour éliminer l’harmonique correspondant.
p
b. Si a = L2 , b2p = 0 et b2p+1 = 2eu (−1)
π v 2p+1 . Il ne reste que les harmoniques impairs car ce
sont les seuls qui possèdent un ventre de vibration au milieu de la corde. Les harmonique
pairs qui présentent un nœud de vibration en x = L/2 ne sont pas excités d’après ce que nous
venons de voir. Alors :
& ' & '
2eu ∞ (−1) p (2p + 1)π vt (2p + 1)π x
y(x,t) = ∑ 2p + 1 sin
π v p=0 L
sin
L
1
Le rapport entre l’amplitude de l’harmonique n (impair) et celle du fondamental est donc .
n
1
6. a. Seuls les harmoniques impairs sont présents. Leur amplitude décroît en 2 .
n
b. Pour un instrument à cordes pincées, les amplitudes des harmoniques décroissent plus
vite que pour un instrument à cordes frappées : le son émis par un instrument à cordes pincées
est plus proche d’un son pur, celui d’un instrument à cordes frappées est plus riche.
# $2
a. L’énergie cinétique de la corde est égale à Ec (t) = 0 12 µ ∂∂ yt (x,t) dx.
´L
7.
b. La longueur de l’élément de corde {x, x + dx} passe de dx au repos à ds en présence de
% & '
2 2
1 ∂y 2
l’onde,avec ds = (dx) + (dy) ≃ dx + dx. La tension de la corde est constante,
2 ∂x
égale à T0 , donc le travail que doit fournir un opérateur pour faire passer la corde de l’état
ˆ L ˆ L & '2
1 ∂y
de repos à un état perturbé est : Top = T0 (ds − dx) = T0 (x,t) dx. Ce travail
0 0 2 ∂x
est égal à l’énergie potentielle de la corde dans l’état perturbé si on la prend nulle au repos,
& '2 & '
T0 ∂ y 2
ˆ L ˆ L
1 ∂y
donc : EP (t) = T0 (x,t) dx = eP (x,t) dx avec eP = .
0 2 ∂x 0 2 ∂x
901
CHAPITRE 27 – É QUATION DE D ’A LEMBERT UNIDIMENSIONNELLE
Exercices
Corrigés
Dans le mode propre n, yn (x,t) = cn sin (ωnt + ϕn ) sin (kn x). L’énergie En de la corde est
donc :
ˆ L& '
1 2 2 2 1
En (t) = µ cn ωn cos (ωnt + ϕn ) sin2 (kn x) + T c2n kn2 sin2 (ωnt + ϕn ) cos2 (kn x) dx
0 2 2
L 2 2 2 L 2 2 2
= µ cn ωn cos (ωnt + ϕn ) + T cn kn sin (ωnt + ϕn )
4 4
2
Or µωn2 = T kn2 , donc En (t) = L2 c2n T kn2 = n2 c2n π4L T .
d. L’énergie de la corde est la somme des énergies de chaque mode propre.
& '
! 2ue "2 2 # π a $ T L 2ue 2 T
e. Pour une corde frappée : En = v sin n . Si a = , E2p+1 = 4L et
L 4L 2 v
E2p = 0.
& '2
8h T
Pour une corde pincée, E2p+1 = 4L et E2p = 0.
(2p + 1)π
Pour un instrument à cordes frappées, l’énergie du mode n ne dépend pas de n, tous les
harmoniques participent à l’énergie de la même façon ce qui explique en partie la richesse
du son d’un piano. Pour un instrument à cordes pincée, l’énergie des harmoniques décroît en
1
: le son est plus pur, plus cristallin.
n2
902
28
Les câbles coaxiaux sont présents dans notre environnement pour transmettre les signaux de
nature électrique, par exemple pour les signaux télévisuels. On étudie leur propagation et
la condition à laquelle ils sont absorbés par le récepteur et non pas réfléchis et renvoyés à
l’émetteur.
1 Présentation
Un câble coaxial est formé d’un conducteur extérieur, ou gaine, porté à la masse, séparé par
un isolant du conducteur central, ou âme, qui transmet le signal.
Une tranche infinitésimale de longueur dx de câble présente une certaine inductance et une
certaine capacité. Afin de s’affranchir de la longueur du câble, variable suivant les utilisations,
on introduit l’inductance linéique Λ, en H.m−1 , et la capacité linéique Γ du câble, en F.m−1 ,
typiquement Λ ≃ 0, 25 µ H.m−1 et Γ ≃ 100 nF.m−1 .
i (x,t) Λdx i (x + dx,t)
âme
isolant
âme u (x,t) Γ dx u (x + dx,t)
gaine
gaine
Figure 28.1 – Câble coaxial et modèle électrique.
Le câble ne présente aucune perte, tous les éléments résistifs sont négligés. Une présentation
d’un câble réel, avec des pertes ohmiques, se trouve en exercice, à la page 1050.
2 Mise en équation
On établit d’abord deux équations couplées sur la tension et l’intensité du courant, en étudiant
une tranche infinitésimale du câble, de longueur dx, comme le montre la figure 28.1.
Attendu que la tension aux bornes de la bobine équivalente d’inductance Λdx est uL = Λdx ×
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
∂i
, avec des « d ronds » ∂ car i (x,t) est une fonction de deux variables, la loi des mailles
∂t
impose :
∂i u (x,t) − u (x + dx,t) ∂i
u (x,t) = u (x + dx,t) + Λdx (x,t) soit = Λ (x,t) .
∂t dx ∂t
À la limite où dx tend vers 0, on reconnaît la dérivée partielle par rapport à x :
∂u u (x + dx,t) − u (x,t)
(x,t) = lim .
∂x dx→0 dx
Alors, en omettant les variables (x,t) afin de simplifier l’écriture :
∂u ∂i
− =Λ . (28.1)
∂x ∂t
∂u
Le courant qui traverse le condensateur équivalent de capacité Γ dx est iC = Γ dx × , avec
∂t
des « d ronds » ∂ car u (x,t) est une fonction de deux variables. La loi des nœuds impose :
∂u i (x,t) − i (x + dx,t) ∂u
i (x,t) = i (x + dx,t) + Γ dx (x + dx,t) soit =Γ (x + dx,t).
∂t dx ∂t
À la limite où dx tend vers 0, on reconnaît la dérivée partielle par rapport à x pour le premier
terme, et le second terme se simplifie :
∂i i (x + dx,t) − i (x,t) ∂u ∂u
(x,t) = lim et lim (x + dx,t) = (x,t) .
∂x dx→0 dx dx→0 ∂t ∂t
Alors, en omettant les variables (x,t) afin de simplifier l’écriture :
∂i ∂u
− =Γ . (28.2)
∂x ∂t
∂ 2u ∂ 2u ∂ 2u 1 ∂ 2u 1
− ΛΓ 2 = 0 soit − =0 où c= √ .
∂x 2 ∂t ∂ x2 c2 ∂ t 2 ΓΛ
904
IMPÉDANCE CARACTÉRISTIQUE
( jω )2 # ω $2
(− jk)2 u − u=0 donc k2 = car u n’est pas identiquement nulle.
c2 c
ω
On a trouvé l’équation de dispersion et la vitesse de phase vϕ = = c de l’onde électrique.
k
L’intensité du courant obéit à la même équation :
⎧ ⎧
⎪
⎪ ∂ (28.1) ⎪
⎪ ∂ 2u ∂ 2i
⎨ ⎨ − =Λ 2
∂t ∂t ∂x ∂t ∂ 2i 1 ∂ 2i
⇒ ⇒ − 2 2 = 0.
⎪
⎪ ∂ (28.2) ⎪
⎪ ∂ 2i ∂ 2u ∂x 2 c ∂t
⎩ ⎩ − = Γ
∂x ∂ x2 ∂x∂t
3 Impédance caractéristique
La tension et l’intensité du courant obéissent à deux équations de d’Alembert identiques.
Toutefois, on ne peut les résoudre indépendamment l’une de l’autre, car ces deux grandeurs
restent couplées par les équations 28.1 et 28.2. Ainsi, toute solution sur u mène à une solution
sur i et inversement. Quel est alors le lien entre u (x,t) et i (x,t) ?
Une onde progressive harmonique, qui se propage dans le sens des x croissants, est décrite
par :
u+ (x,t) = u+ 0 exp ( j (ω t − kx)) .
L’équation (28.1) mène à :
6
u+ ω Λ
− (− jk) u = Λ jω i
+ +
soit = Λ = Λc = = ZC .
i+ k Γ
ZC est l’impédance caratéristique du câble coaxial. Elle représente le lien entre l’onde de
tension et celle de courant. Rapport d’une tension sur un courant, elle s’exprime en ohms.
Avec les valeurs typiques de Λ et Γ vues au paragraphe 1 : ZC = 50 Ω.
Pour une onde progressive harmonique, qui se propage dans le sens des x décroissants, décrite
0 exp ( j (ω t + kx)), l’équation (28.1) mène à :
par u− (x,t) = u−
6
u− ω Λ
− ( jk) u = Λ jω i
− −
soit = −Λ = −Λc = − = −ZC .
i− k Γ
Un signe moins apparaît entre les ondes de tension et de courant ; il est lié à l’orientation du
courant dans le sens opposé à celui de la propagation.
Quel que soit le sens de propagation, la tension complexe et l’intensité du courant complexe
sont reliés par une grandeur réelle. La même relation existe donc pour les grandeurs réelles,
en prenant la partie réelle.
905
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
5
L’impédance caractéristique du câble coaxial est ZC = Λ/Γ. Elle relie les expres-
sions des ondes progressives de tension et de courant, différemment suivant leur sens
de propagation :
Le résultat précédent est faux si l’onde n’est pas progressive. Le calcul n’est effectué que
! pour des ondes en exp ( j (ω t ± kx)), c’est-à-dire progressives.
Les relations restent vraies pour des ondes progressives qui ne sont pas harmoniques. En effet,
de telles ondes sont décomposables en série de Fourier. Le fondamental et les harmoniques
sont des ondes sinusoïdales pour lesquelles le calcul précédent s’applique. Chaque compo-
sante, fondamental et harmonique, de la tension et de l’intensité du courant, est relié par la
même relation avec ZC . Les deux séries de Fourier de la tension et de l’intensité du courant
sont donc reliées par la même relation.
onde réfléchie
Z
onde incidente
x
0
Figure 28.2 – Câble coaxial semi-infini.
L’onde progressive harmonique qui se propage vers l’impédance, nommée onde incidente,
est dirigée dans le sens des x croissants et notée :
Cette onde arrive sur l’impédance et s’y réfléchit, pour donner naissance à une onde réfléchie,
906
R ÉFLEXION EN AMPLITUDE SUR UNE IMPÉDANCE TERMINALE
4.1 Court-circuit
La câble est court-circuité en x = 0, l’impédance terminale est équivalente à un fil, ce qui
impose la condition aux limites u (0,t) = 0 (∀t).
Il n’y a aucune condition aux limites sur l’intensité du courant en x = 0. L’impédance caracté-
! ristique ZC relie la tension et le courant pour une unique onde progressive harmonique. Ce
n’est ici pas le cas, l’onde étant la superposition de deux ondes de sens opposés, c’est-à-dire
une onde stationnaire, comme le montre la suite.
Onde de tension La condition aux limites s’écrit, avec les ondes de tension u+ et u− :
0 exp ( j ωi t) + u0 exp ( j ωr t) = 0.
−
∀t, u+
Cette équation est vraie pour tout t, ainsi les ondes incidente et réfléchie ont la même pulsa-
tion : ωi = ωr , notée ω . D’après l’équation de dispersion, les vecteurs d’onde sont donc aussi
identiques, ki = kr = ωc , noté k.
On en déduit après simplification par exp ( jω t) : u− +
0 = −u0 . L’onde de tension devient alors :
Onde de courant Deux méthodes existent pour parvenir à l’expression de i (x,t). La pre-
mière est la sommation de deux ondes progressives harmoniques construites avec l’impé-
dance caractéristique du câble :
907
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
u+
0
0 exp ( j (ω t − kx)) =
i+ (x,t) = i+ exp ( j (ω t − kx)) ,
ZC
• l’onde réfléchie de courant est :
u−
0
0 exp ( j (ω t + kx)) = −
i− (x,t) = i− exp( j (ω t + kx)) .
ZC
Attention au signe ⊖ entre la tension et le courant pour une onde qui se propage dans le sens
! des x décroissants.
u+
0 u−
i (x,t) = exp ( j (ω t − kx)) − 0 exp ( j (ω t + kx))
ZC ZC
u+
= 0 exp ( jω t) (exp(− jkx) + exp( jkx))
ZC
u+ u+
= 0 exp ( jω t) 2 cos (kx) = 2 0 exp ( jω t) cos (kx) ,
ZC ZC
! +"
soit en notation réelle, avec arg u0 = ϕ et 2|u+ 0 | = U0 :
U0
i (x,t) = cos (ω t + ϕ ) cos(kx) .
ZC
La seconde méthode est l’utilisation directe de l’équation (28.1), vue page 904 :
∂u ∂i ∂i k
− =Λ ⇒ = − U0 sin (ω t + ϕ ) cos (kx) ,
∂x ∂t ∂t Λ
ainsi :
k
i (x,t) = U0 cos(ω t + ϕ )cos (kx) + f (x) ,
ωΛ
où f est une « constante » d’intégration prise arbitrairement nulle, car une fonction indépen-
dante de t ne représente pas une onde.
6
k 1 Γ 1
Avec = = = , on retrouve :
ω Λ cΛ Λ ZC
U0
i (x,t) = cos (ω t + ϕ ) cos(kx) .
ZC
L’intensité du courant n’est pas identiquement nulle en x = 0, bien que la tension y soit nulle :
u (0,t) = 0 (∀t). La formule qui relie la tension au courant par l’impédance caractéristique
n’est valable que pour des ondes progressives, pas pour une onde stationnaire.
908
R ÉFLEXION EN AMPLITUDE SUR UNE IMPÉDANCE TERMINALE
Comparaison des ondes de tension et de courant Ces deux ondes sont en quadratures
spatiale et temporelle. La quadrature spatiale est évidente lorsqu’on trace les valeurs de u (x,t)
et de i (x,t) à différents instant.
x
0
Figure 28.3 – Ondes de tension (en noir) et de courant (en gris), à différents instants.
Pour une onde stationnaire, les nœuds de tension correspondent aux ventres de courant,
et inversement.
Puissance La puissance instantanée transportée par l’onde électrique, donc reçue par la par-
tie de câble en aval de l’abscisse x (où la tension et le courant sont en convention récepteur),
ou délivrée par la partie de câble en amont de l’abscisse x (où la tension et le courant sont en
convention générateur), est :
U02
p (x,t) = u (x,t) i (x,t) = cos (ω t + ϕ ) sin (ω t + ϕ )cos (kx) sin (kx) .
ZC
En moyenne temporelle :
P = ⟨p⟩ = 0.
Aucune puissance ne se propage en moyenne, ce qui est caratéristique d’une onde station-
naire.
Une onde stationnaire ne transporte aucune puissance en moyenne.
Attendu que les nœuds de tension ou de courant sont des points où la puissance instantanée
est nulle, quel que soit t, la puissance se retrouve piégée entre deux nœuds consécutifs.
Les calculs sont identiques à ceux du paragraphe 4.1 précédent, en intervertissant la tension
et l’intensité du courant.
909
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
Onde de courant La condition aux limites s’écrit, avec les ondes de tension i+ et i− :
0 exp ( j ωi t) + i0 exp ( j ωr t) = 0.
−
∀t, i+
Par le même raisonnement que précédemment, on aboutit à une onde stationnaire et harmo-
nique :
i (x,t) = I0 sin (ω t + ϕ )sin (kx) .
u (0,t) u+ + u− R − ZC +
R= = ZC 0+ 0
donc u−
0 = u .
i (0,t) u0 − u−
0 R + ZC 0
u− (0,t) u− R − ZC
ru = = 0+ = .
u (0,t) u0
+ R + ZC
Il n’y a pas d’onde réfléchie dès que R = ZC . On parle alors de charge adaptée ou d’adaptation
d’impédance.
910
R ÉFLEXION EN AMPLITUDE SUR UNE IMPÉDANCE TERMINALE
R ZC
u (x,t) = U0 cos (kx) cos (ω t + ϕ ) + U0 sin (kx) sin (ω t + ϕ ).
R + ZC R + ZC
Cette expression, qui n’a que peu d’intérêt en soi, montre que l’onde de tension est la somme
de deux ondes stationnaires d’amplitudes différentes.
Lorsque R = 0, on retrouve l’expression de l’onde de tension dans le cas du court-circuit. On
retrouve de même le cas du court-circuit lorsque R → ∞.
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• décrire le modèle du câble coaxial
SAVOIR-FAIRE
• établir les équations couplées de propagation
• établir l’équation de d’Alembert
• établir l’expression de l’impédance caractéristique d’un câble coaxial
• étudier la réflexion en amplitude pour une impédance terminale nulle, infinie ou résistive
MOTS-CLÉS
• câble coaxial • onde stationnaire • impédance
• équation de d’Alembert • relation de dispersion caractéristique
• célérité • vecteur d’onde
• onde progressive • vitesse de phase
911
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
Exercices
S’ENTRAÎNER
L
vC C câble coaxial
i z=0 z→∞
1. Rappeler le lien entre la tension et l’intensité du courant pour une onde qui se déplace
dans le sens des x croissants dans un câble coaxial. Cette relation dépend-elle de la forme de
l’onde ?
2. Montrer que le circuit est équivalent à un circuit R, L, C série pour lequel les éléments
seront précisés.
3. Établir que la tension vC (t) aux bornes du condensateur satisfait à une équation différen-
tielle qui sera exprimée sous la forme :
d2 vC dvC
2
+ 2mω0 + ω02vC = 0.
dt dt
Préciser l’expression de la pulsation caractéristique ω0 et du facteur d’amortissement m.
4. Résoudre cette équation dans le cas où m < 1. Tracer l’allure de la tension vC (t) pour
m = 10−2 . À partir de quel temps caractéristique tc , la tension vC (t) est-elle inférieure à
U/100 ?
ctC
5. La figure suivante représente v (z,tC ) pour 0 < z < . Expliquer cette courbe et préciser
4
l’ordre de grandeur de la valeur maximale. En déduire l’allure de v (z,tC ) pour 0 < z < 2ctC .
v (z,tC )
ctC
4
z
6. Que se passe-t-il si le câble n’est pas infini ? Que pourrait-on observer en pratique ?
912
S’ ENTRAÎNER
Exercices
28.2 Signaux impulsionnels (d’après ENSAM) (⋆ )
Un câble coaxial, de longueur ℓ, d’impédance caractéristique RC , est alimentée en z = 0 par
un générateur de tension, modélisé à l’aide d’une force électromotrice variable e (t) en série
avec une résistance RG , telle que pour t < 0, (t) = 0 et pour t " 0, e (t) = E. Le câble est
fermé en z = ℓ sur une résistance RU .
ie (t) is (t)
RG
e (t) ve (t) câble coaxial RU vs (t)
z=0 z=ℓ
On note v1 (z,t) l’onde de tension qui se propage dans le câble, dans le sens des x croissants,
et v2 (z,t) celle dans les sens des z décroissants. Ces deux ondes se déplacent à la célérité c.
1. En écrivant quatre relations en z = ℓ, à savoir :
• une relation (Ra ) entre vs (t), RU&et is (t) '; & '
ℓ ℓ
• une relation (Rb ) entre vs (t), v1 t − et v2 t + ;
& c' & c'
ℓ ℓ
• une relation (Rc ) entre is (t), i1 t − et i2 t + ;
& c ' & c'
ℓ ℓ
• une relation (Rd ) entre is (t), v1 t − , v2 t + et RC ;
& ' & c
' c
ℓ ℓ ℓ
montrer que : v2 t + = α v1 t − pour t " , où α est une constante à déterminer.
c& ' c c
2ℓ
En déduire v2 (t) = α v1 t − .
c
Quelle est la signification physique de α ? Calculer α pour RU = 0, RU = RC et RU → ∞.
2. De même, en écrivant quatre relations en z = 0, à savoir :
• une relation !(Re )"entre ve (t), E, RG et ie (t) ;
• une relation R f entre ve (t), v1 (t) et v2 (t) ;
• une relation (Rg ) entre ie (t), i1 (t) et i2 (t) ;
• une relation (Rh ) entre ie (t), v1 (t), v2 (t) et RC ;
E
montrer que : v1 (t) = pour t > 0, dans le cas RG = RC .
2
3. Dans le cas RG = RC , tracer les graphes des tensions ve (t) et vs (t) pour les valeurs sui-
vantes de RU : RU = 0, RU = RC et RU → ∞ (pour chacun de ces graphes, placer les instants
ℓ/c et 2ℓ/c).
4. En reprenant l’étude précédente pour RG et RU quelconques, donner l’expression de ve (0)
et ve (∞) en fonction de RG et RU . Quel est le schéma électrique équivalent en régime établi ?
Décrire qualitativement le fonctionnement du circuit pendant le régime transitoire.
5. On reprend l’étude avec une « impulsion » définie par :
ℓ ℓ
e (t) = 0 pour t < 0, e (t) = E pour 0 < t $ , e (t) = 0 pour t > .
c c
913
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
Exercices
Dans le cas RG = RC , étudier et tracer le graphe de ve (t) pour les valeurs suivantes de RU :
RU = 0, RU = RC et RU → ∞ (pour chacun de ces graphes, placer les instants ℓ/c, 2ℓ/c et
3ℓ/c).
6. Que se passe-t-il si la durée de l’impulsion est supérieure 2ℓ/c ?
APPROFONDIR
É QUATIONS GÉNÉRALES
1. Établir deux équations aux dérivées partielles reliant les dérivées premières de u (x,t) et
de i (x,t).
2. Découpler ces équations pour obtenir les équations de propagation pour u (x,t) et i (x,t).
Préciser la vitesse c intervenant puis nommer l’équation obtenue.
914
A PPROFONDIR
Exercices
On étudie une onde décrite par u (x,t) = u+ (x,t) + u− (x,t) où u+ (x,t) = u+ 0 exp ( j (ω t − kx))
et u− (x,t) = u− 0 exp ( j ( ω t + kx)).
3. Que représentent ces deux ondes ?
4. Quel est le lien entre ω et k pour qu’une telle onde soit solution ?
À l’onde de tension u+ (x,t) correspond l’onde de courant i+ (x,t), et à u− (x,t) correspond
i− (x,t).
5. Montrer : u+ (x,t) = ZC i+ (x,t) et u− (x,t) = −ZC i− (x,t).
Préciser la valeur de ZC en fonction de λ et γ .
Dans quelle(s) autre(s) domaine(s) de la physique existe-t-il des relations similaires (impé-
dance changeant de signe suivant le sens de propagation de l’onde) ?
0 , u0 et de exp ( j (ω t ± kx)).
−
6. En déduire l’expression de i (x,t) en fonction de ZC , u+
u (x,t)
7. Montrer que l’impédance Z (x) = à l’abscisse x s’exprime en fonction de ZC , u+ 0,
i (x,t)
u−
0 , exp ( jkx) et exp (− jkx).
915
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
1. Pour une onde qui se déplace dans le sens des z croissants, u (z,t) = ZC i (z,t). L’impédance
caractéristique ZC est indépendante de la pulsation ω ; la relation est donc vraie quelque soit
l’harmonique considérée dans le cas d’un signal non harmonique, elle est donc vraie pour
l’onde dans son ensemble, quelque soit sa forme.
2. La décharge du condensateur envoie un signal électrique sur la ligne. Une onde électroci-
nétique se propage sur la ligne. La ligne est infinie, il n’y a pas de terminaison sur laquelle
l’onde puisse se réfléchir : il n’y a pas d’onde réfléchie. Comme u (0,t) = ZC i (0,t), la ligne
est équivalente à une résistance ZC . Le système est donc équivalent au schéma ci-après.
i (0,t)
L
vC C ZC u (0,t)
⎧
⎪ di
⎨ vC = Ri + L dvC d2 vC
3. On a un circuit (ZC , L,C) série : dt ⇒ vC + RC + LC 2 = 0.
⎩ i = −C dvC
⎪ dt dt
dt
Attention ! vC et i sont orientés dans le même sens, ils ne sont pas en convention récepteur,
d’où le signe ⊖.
6
1 ZC C
On identifie avec la forme proposée : ω0 = √ et m = .
LC 2 L
4. L’équation réduite associée est :
%
−mω0 ± m2 ω02 − ω02 5
r2 + 2mω0 r + ω02 = 0 ⇒ r = = −mω0 ± ω0 m2 − 1.
1
√
Le système est peu amorti (m < 1), donc r = −mω0 ± jω0 1 − m2 et les solutions sont :
# # 5 $ # 5 $$
vC (t) = α e r1t + β e r2t ou vC (t) = e −mω0t λ cos ω0t 1 − m2 + µ sin ω0t 1 − m2 .
dvC 5 m
i(0) = C (0) = 0 = −mω0 λ + ω0 1 − m2 µ ⇒ µ=√ U.
dt 1 − m2
916
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
& # $ # 5 $'
√ m
Finalement : vC (t) = Ue −mω0t cos ω0t 1 − m2 + √ sin ω0t 1 − m2 .
1 − m2
vC
U 1 ln(100)
|vC | < pour t > tC tel que : e −mω0 tC = ⇒ tC = .
100 100 mω0
5. v (z,tC ) est la tension de l’onde sur la ligne à la cote z à la date tC . Le graphe représente la
tension sur la ligne à la date tC :
• l’onde se propage à la vitesse c. Au bout d’une durée tC , elle a parcouru une distance ctC .
On a donc v ̸= 0 pour z < ctC et v = 0 pour z > ctC (l’onde n’y est pas encore parvenue),
• le condensateur se décharge, donc la tension en z = 0 diminue et est donc moins grande
qu’en z > 0 ; d’où la forme croissante de v (z,tC ),
ctC tC
• la valeur de v en z = à la date tC est la même que la valeur en z = 0, avant, i.e. à la
4 4
3tC
date :
4 & ' & ' & '
3tC 3tC dvC 3tC
v 0, = ZC i = ZCC
4 4 dt 4
√
−2 2
Avec m = 10 , 1 − m = 1 et le terme en sin est négligeable devant celui en cos :
J K
v (0,t) = RCU e −mω0t ω0 sin (ω0t) − mω0 e −mω0t cos (ω0t) ≈ ZCCUe −mω0t ω0 sin (ω0t) ,
& ' & ' & '
3tC 3tC 3tC
donc v 0, ≈ ZCCU exp −mω0 ω0 sin ω0 . D’où l’ordre de grandeur du
4 4 4
maximum, avec un sin valant 1 au maximum :
& ' & '
3tC 3tC
v 0, ≈ ZCCω0U exp −mω0 .
4 max 4
Au final :
v (z,tC )
z
ctC 2ctC
917
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
Exercices
Corrigés
6. Si la ligne n’est pas infinie, l’onde se réfléchit en bout de ligne, et il faut ajouter une onde
réfléchie à l’onde incidente.
918
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
• pour RU = 0 : vS = RU is = 0 (∀ is )
E E
v1 = (onde incidente) et v2 = − (α = −1) (onde réfléchie). Lorsque l’onde réfléchie
2 2
ℓ
atteint z = 0 en t = 2 , ve = v1 + v2 = 0.
c
ve
E
2
ℓ/c 2ℓ/c
t
vs
ℓ
• pour RU = RC : α = 0, pas d’onde réfléchie. L’onde incidente arrive en sortie en , vs
c
devient non nulle.
ve
E
2
ℓ/c 2ℓ/c
t
E vs
2
t
E ℓ
• pour RU → ∞ : α = 1. L’onde réfléchie vaut , elle arrive en entrée en 2 .
2 c
ve
E
E
2
ℓ/c 2ℓ/c
t
vs
E
919
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
Exercices
Corrigés
& '
dv
• les courants dans les capacités C0 dz de la ligne sont nulles i = C0 dz = 0 : de proche
dt
en proche, ie = is ; & '
di
• les tensions aux bornes des inductances L0 dz de la ligne sont nulles uL = L0 dz = 0 :
dt
de proche en proche, ve = vs .
La ligne est donc une équipotentielle, équivalente à un fil :
e RG ve vs RU
RU
On reconnaît un diviseur de tension : ve (∞) = E.
RU + RG
Pendant le régime transitoire, on a les tensions ve et vs qui varient à chaque fois qu’une onde
ℓ
a parcouru la ligne, tous les .
c
5. Même raisonnement qu’au 3 :
ℓ E
• initialement, entre t = 0 et t = , ve = , puis ve = 0 (car e = 0) ;
c 2
ℓ
• l’onde se propage sur la ligne et arrive en z = ℓ. On a alors vs à partir de t = et l’onde et
c
réfléchie (naissance de v2 ) ;
ℓ
• l’onde réfléchie arrive en z = 0 à la date 2 , ve varie alors.
c
ℓ
Les formes d’onde ne se maintiennent que pendant une durée , durée de l’impulsion.
c
Ainsi :
• pour RU = 0 : vS = RU is = 0 (∀ is )
E E
v1 = (onde incidente) et v2 = − (α = −1) (onde réfléchie).
2 2
ve
E
2
2ℓ/c 3ℓ/c
t
vs ℓ/c
920
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
ve
E
2
ℓ/c 2ℓ/c 3ℓ/c
t
E vs
2
t
E ℓ
• pour RU → ∞ : α = 1. L’onde réfléchie vaut , elle arrive en entrée en 2 .
2 c
ve
E
2
ℓ/c 2ℓ/c 3ℓ/c
t
vs
E
t
6. L’onde réfléchie arrive avant que l’onde incidente n’ait complètement disparu. Les signaux
sont modifiés.
921
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
Exercices
Corrigés
i0r 1
On en déduit : ri = = .
i0i 3
3. Le court-circuit en x = ℓ, donne naissance à une onde transmise et une onde réfléchie. On
se retrouve donc avec deux ondes entre x = 0 et x = ℓ, une dans le sens des x croissants,
l’autre dans le sens des x décroissants :
ainsi : ! "
0 exp ( j (ω t − kx)) − i0 exp ( j (ω t + kx)) .
−
x ∈ [0, ℓ] : u (x,t) = ZC i+
− −
Le court-circuit en x = ℓ impose u (ℓ,t) = 0, soit i+
0 exp (− jkℓ) − i0 exp ( jkℓ) = 0. Ainsi i0 =
+
i0 exp(−2 jkℓ) et :
∂u ∂i ∂i ∂u
1. Voir cours : − =λ et − =γ .
∂x ∂t ∂x ∂t
∂ 2u 1 ∂ 2u ∂ 2i 1 ∂ 2i
2. Voir cours. On obtient des équations de d’Alembert, 2 − 2 2 = 0, et 2 − 2 2 =
∂x c ∂t ∂x c ∂t
1
0, où c = 5 .
γλ
3. u représente une onde de tension qui se propage dns le sens des x croissants ; u− dans le
+
922
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
5. Pour les ondes dans le sens des x croissants :
7
∂u ∂i u+ ω λ
− =λ ⇒ −(− jk)u+ = λ jω i+ ⇒ + = λ = λ c = = ZC .
∂x ∂t i k γ
1 = + >
6. i(x,t) = u0 exp[ j(ω t − kx)] − u− 0 exp [ j(ω t + kx)] .
ZC
u+ exp [ j(ω t − kx)] + u− 0 exp [ j(ω t + kx)]
7. Z(x) = ZC 0+
u0 exp [ j(ω t − kx)] − u− 0 exp [ j(ω t + kx)]
u+ exp (− jkx) + u− 0 exp ( jkx)
En simplifiant chaque terme par exp ( jω t) : Z (x) = ZC 0+ .
u0 exp (− jkx) − u− 0 exp ( jkx)
8. u (0,t) = 0 et i (L,t) = 0.
9. En x = 0 : u+ j ωi t + u− e j ωr t = 0. Vrai ∀t donc : ω = ω = ω , et avec l’équation de
0e 0 i r
ω −
dispersion, ki = kr = k = . Il reste u+ 0 + u 0 = 0.
c
+ −
u u
En x = L : 0 e − jkL − 0 e jkL = 0.
! Z C " ZC
Solution u+ 0 , u−
0 ̸
= (0, 0) si −e jkL − e − jkL = 0 (la justification de ce passage est dans le
(2n + 1) π
cours, page 880), soit −2 cos(kL) = 0 donc k = , n ∈ N.
2L
(2n + 1) π c
D’où les pulsations propres : ω = , n ∈ N.
2L
10. u (0,t) = e (t) et u (L,t) = Ri (L,t).
0 exp ( j ω t) + u0 exp( j ω t) = E exp ( j ω t). On en déduit que les ondes inci-
−
11. En x = 0 : u+
−
dente et réfléchie ont la même pulsation que le générateur et u+ 0 + u0 = E.
+ −
u (L,t) u exp(− jkL) + u0 exp ( jkL)
En x = L, avec 7 : R = = Z(L) = ZC 0+ .
i (L,t) u0 exp(− jkL) − u− 0 exp ( jkL)
On résoud en u+ 0 :
# ! " jkL $ # ! " jkL $
− jkL − jkL
R u+ 0e − E − u+ 0 e = ZC u+ 0e + E − u+ 0 e ,
soit : # $ # $
− jkL
u+
0 Re + Re jkL − ZC e − jkL + ZC e jkL = E Re jkL + ZC e jkL ,
E e jkL (R + ZC ) E e − jkL (R − ZC )
Ainsi u+
0 = , puis u− +
0 = E − u0 = .
2 R cos(kL) + jZC sin (kL) 2 R cos (kL) + jZC sin (kL)
923
CHAPITRE 28 – O NDES DANS UN CÂBLE COAXIAL SANS PERTE
Exercices
Corrigés
−
u+
0 exp (− jkx) + u0 exp ( jkx)
12. D’après 7, Z (x) = ZC − .
u+
0 exp (− jkx) − u0 exp ( jkx)
− E
Les dénominateurs de u+
0 et de u0 se simplifient partout, ainsi que . Il reste :
2
D’où a1 = R et a2 = ZC .
−
13. On remplace u+0 et u0 par leurs valeurs :
Ee jω t e jk(L−x) (R + ZC ) + e − jk(L−x) (R − ZC )
u (x,t) =
2 R cos (kL) + jZC sin (kL)
R cosk (L − x) + jZC sin k (L − x)
= Ee jω t .
R cos (kL) + jZC sin (kL)
Ee jω t e jk(L−x) (R + ZC ) − e − jk(L−x) (R − ZC )
i (x,t) =
2ZC R cos (kL) + jZC sin (kL)
Ee jω t R cosk (L − x) + jZC sin k (L − x)
= .
ZC R cos (kL) + jZC sin (kL)
t est dans une fonction, x dans une autre : ce sont des ondes stationnaires.
14. La puissance transmise est maximale quand toute l’onde est absorbée, c’est-à-dire quand
il n’y a pas d’onde réfléchie. Ce cas est obtenu pour u−0 = 0 : ZC = R. Alors Z (x) = ZC . Il y
a adaptation d’impédance.
15. Si la ligne est ouverte en x = L alors R −→ ∞. Ainsi :
cos k (L − x) Ee jω t sin k (L − x)
u (x,t) = Ee jω t i (x,t) = .
cos(kL) ZC cos (kL)
cos k (L − x) E sin k (L − x)
En notation réelle, u (x,t) = E cos (ω t) et i (x,t) = cos (ω t) .
cos (kL) ZC cos (kL)
Les ventres de i sont les nœuds de u et vice versa.
Il y a résonance quand cos (kL) = 0, c’est-à-dire pour un ω du générateur égal aux modes
propres du 9, ce qui est résultat général en physique des ondes.
924
29
Le son fait parti de l’expérience quotidienne. On en présente ici un modèle, adapté à l’ampli-
tude des ondes entendues par l’oreille humaine.
1 Le son
Le son est une onde mécanique qui se propage à travers un milieu matériel. Cette onde est
transmise par changement de pression du milieu. Lorsqu’un son est émis, le milieu proche
est comprimé, puis comprime à son tour le fluide un peu plus loin, et ainsi de suite, dans la
direction de propagation de l’onde.
Les variations de pression dues à l’onde sonores sont extrèmement faibles, de l’ordre de 10−4
à 10−2 Pa, très inférieures à la pression atmosphérique au repos, 105 Pa. Les équations qui
modélisent le phénomène sont donc simplifiées, pour tenir compte de ces ordres de gran-
deurs ; c’est l’approximation acoustique.
Comment produire un son ? La vibration d’un objet (corde de violon, peau de tambour, la-
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
rynx, paroi mobile d’un microphone. . .) provoque le déplacement des particules de fluides
qui l’environnent. Une onde sonore se propage alors de proche en proche, à la fréquence de
vibration de l’objet.
Comment entendre un son ? Cela signifie qu’on dispose d’un récepteur sensible aux très
faibles variations de pression, dues à l’onde sonore. Un capteur sonore est constitué d’une
surface, mise en mouvement par la force de pression, qui transforme ensuite le déplacement
en signal électrique (microphone, tympan. . .)
2 Approximation acoustique
2.1 Présentation
On se place dans le référentiel où le fluide est au repos sans onde. Le fluide y est décrit par
#–
les champs de pression, de masse volumique et de vitesse, notés P0 , µ0 et 0 , car le fluide est
immobile au repos. Lorsqu’une onde se propage, ces champs sont modifiés :
P (M,t) = P0 + P1 (M,t)
µ (M,t) = µ0 + µ1 (M,t)
#– #– #–
v (M,t) = 0 + v 1 (M,t)
repos onde
La grandeur P1 (M,t) est appelée surpression, afin de ne pas la confondre avec la pression
totale P (M,t) = P0 + P1 (M,t).
Les grandeurs indicées par 1 décrivent l’onde sonore. Attendu que les ondes entendues par
l’oreille humaine sont de très faible amplitude, les trois champs qui décrivent l’onde sont des
infiniment petits d’ordre un, c’est-à-dire :
|P1 | ≪ P0 et |µ1 | ≪ µ0 .
Il est de plus expliqué dans la suite, au paragraphe 5.6, qu’il faut ajouter :
|v1 | ≪ c et a ≪ λ ,
Des exemples de valeurs numériques sont présentés au paragraphe 5.7, page 939. De plus,
l’influence de la pesanteur est négligée.
|P1 | ≪ P0 , | µ1 | ≪ µ0 , |v1 | ≪ c, a ≪ λ,
926
A PPROXIMATION ACOUSTIQUE
# –
pression, de résultante volumique − gradP. Le principe fondamental de la mécanique mène
à (l’écriture de l’accélération est justifiée en fin de paragraphe) :
∂ #–
v # –
µ dτ = − grad P dτ .
∂t
Lors du passage de l’onde :
∂ #–
v1 # –
( µ0 + µ1 ) = − grad (P0 + P1) .
∂t
# – # – # – # –
Attendu que grad (P0 + P1) = grad P0 + gradP1 = grad P1 car P0 est uniforme, il reste :
∂ #–
v1 ∂ #–
v1 # –
µ0 + µ1 =− grad P1 .
∂t ∂t
infiniment petit d’ordre : 1 2 1
∂ #–
v1
Le terme µ0 est le produit d’un terme constant, µ0 , par un infiniment petit du premier
∂ t
∂ v1
#– ∂ #–
v1
ordre, ; c’est donc un infiniment petit du premier ordre. Le terme µ1 est le pro-
∂t ∂t
duit de deux infiniment petits du premier ordre ; c’est un infiniment petit du second ordre.
L’amplitude de l’onde est suffisamment faible pour ne tenir compte que des termes du pre-
mier ordre. On obtient alors, au premier ordre, le principe fondamental de la dynamique
linéarisé :
∂ #–
v1 # –
µ0 = − gradP1 .
∂t
Remarque
Avec les notations choisies, l’ordre de petitesse d’une expression est simplement la
somme des indices des différents termes intervenant dedans.
#– ∂v
v (M + #–
v dt,t + dt) − #–
v (M,t + dt) = v dt (x,t + dt) u#–x + o (v dt) u#–x ,
∂x
927
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
soit :
#–
v (M + #–
v dt,t + dt) − #–
v (M,t + dt) ∂v
lim = v (x,t + dt) u#–x .
dt→0 dt ∂x
∂ v1 #–
Lors du passage d’une onde, ce dernier terme s’écrit v1 ux ; c’est donc un infiniment petit
∂x
∂ #–
v1
du deuxième ordre, dont la norme est négligeable devant celle de . Ce point est appro-
∂t
fondi au paragraphe 5.6, page 939.
∂ µ1
=− µ0 div #–
v 1 −div (µ1 #–
v 1) .
∂t
infiniment petit d’ordre : 1 1 2
∂ µ1
= −µ0 div #–
v 1.
∂t
L’évolution des particules de fluides, mises en mouvement par l’onde sonore, est adia-
batique et réversible, donc isentropique.
Lorsqu’une onde se propage dans un fluide, la pression P varie localement, sa masse volu-
mique µ change. Le lien entre les variations de ces deux grandeurs est donné par un coeffi-
cient thermoélastique, nommé compressibilité isentropique du fluide, noté χS :
'
1 ∂µ
χS = .
µ ∂P S
Quelle est sa valeur lors du passage d’une onde ? Comme le montre le graphe de la figure 29.2,
µ varie avec P. Lorsque la pression varie d’une petite valeur dP, qui représente la surpression
P1 , µ varie de d µ , noté µ1 . Attendu la faiblesse des variations, on associe la dérivée au taux
de variation.
928
É QUATION DE PROPAGATION
µ
d µ = µ1
∂µ µ1 1 µ1
= ainsi χS = . µ0
∂P P1 µ P1
dP = P1
P
P0
Figure 29.2 – Évaluation de χS lors du passage de l’onde (point blanc au repos, point
noir avec l’onde).
1 µ1
Avec µ = µ0 + µ1 , χS = et donc :
µ0 + µ1 P1
χS µ0 P1 +χS µ1 P1 =µ1 .
infiniment petit d’ordre : 1 2 1
µ1 = χS µ0 P1 .
Remarque
Il existe un autre coefficient de compressibilité, qui est quant à lui isotherme. Attendu
que l’évolution est isentropique, il convient d’utiliser χS .
3 Équation de propagation
La propagation des ondes sonores est modélisée in fine par deux équations couplées, qui
relient la surpression au champ des vitesses. Ces équations sont le principe fondamental de
la dynamique linéarisé et l’équation de conservation de la masse, dans laquelle on remplace
la masse volumique au profit du champ de pression :
<
∂ µ1 ∂ P1
= −µ0 div #–
v1 χS = − div #–
v 1.
∂t ⇒
∂t
µ1 = χS µ0 P1
∂ v1 ∂ P1 ∂ P1 ∂ v1
µ0 =− et χS =− .
∂t ∂x ∂t ∂x
929
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
∂ 2 v1 ∂ 2 v1
D’après le théorème de Schwarz, = , et on aboutit à une équation de d’Alem-
∂ x∂ t ∂ t∂ x
bert :
∂ 2 P1 1 ∂ 2 P1 1
− 2 =0 où c= √ .
∂ x2 c ∂ t2 µ0 χ S
Remarque
Le champ des vitesses v1 obéit à la même équation. On l’établit en dérivant le principe
fondamental de la dynamique par rapport au temps et l’équation de conservation de la
masse par rapport à l’espace :
⎧
⎪ ∂ 2 v1 ∂ 2 P1
⎨ µ0 2 = −
⎪
∂ 2 v1 1 ∂ 2 v1
∂t ∂ t∂ x
⇒ − = 0.
2 2 ∂ x2 c2 ∂ t 2
⎩ χS ∂ P1 = − ∂ v1
⎪
⎪
∂ x∂ t ∂ x2
1 ∂ 2 P1 1
∆P1 − =0 où c= √ ,
c2 ∂ t 2 µ0 χ S
∂ 2 P1 ∂ 2 P1 ∂ 2 P1
dans laquelle ∆P1 = + + représente le laplacien de la surpression.
∂ x2 ∂ y2 ∂ z2
930
É QUATION DE PROPAGATION
3.3 Célérité
La propagation des ondes sonores est modélisée par une équation de d’Alembert. Très classi-
quement, celle-ci fait intervenir la célérité c des ondes, en m.s−1 , qu’on cherche à calculer. Le
terme célérité est employé au détriment de celui de vitesse, afin de ne pas confondre la célérité
c de l’onde et la vitesse v1 des particules de fluides, qui sont deux grandeurs différentes.
Gaz parfait On utilise le modèle du gaz parfait pour décrire le milieu de propagation, l’air
atmosphérique par exemple.
'
1 ∂µ
On cherche tout d’abord à évaluer le coefficient de compressibilité χS = . Le gaz
µ ∂P S
est parfait, la transformation est isentropique, la loi de Laplace s’applique donc. En notant V
et m le volume et la masse d’une particule de fluide :
& 'γ
m
PV γ = constante ⇒ P = constante ⇒ Pµ −γ = constante′ ,
µ
dont la différentielle logarithmique est :
'
dP dµ 1 ∂µ 1
−γ = 0 soit χS = = .
P µ µ ∂P S γP
Remarque
'
dµ ∂µ
La dérivée est notée , suivant les usages de la thermodynamique, où l’on
dP ∂P S
précise avec un d rond ∂ que µ dépend de plusieurs variables et que la dérivée est
évaluée à entropie S constante.
6 6
γP γ P0
Ainsi c = = car P = P0 + P1 et |P1 | ≪ P0 . L’équation d’état des gaz parfaits
µ0 µ0
implique, avec m la masse de la particule de fluide de volume V , qui contient n moles, de
masse molaire M :
V n P RT
PV = nRT ⇒ P = RT ⇒ = .
m m µ M
Finalement :
6
γ RT0
c= .
M
931
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Remarque
Comment établir la masse molaire équivalente de l’air atmosphérique ? Il est constitué
de 20% de O2 , de masse molaire MO2 = 2 × 16 g.mol−1 et 80% de N2 , de masse
molaire MN2 = 2 × 14 g.mol−1. Ainsi M = 0, 2 MO2 + 0, 8 MN2 = 28, 8 g.mol−1, d’où
M ≃ 29.10−3 kg.mol−1.
Liquide Le coefficient de compressibilité χS d’un liquide est presque constant. Dans le cas
de l’eau, χS = 5.10−10 Pa−1 et µ0 = 1, 0.103 kg.m−3 , alors c = 1, 4.103 m.s−1 .
4 Étude énergétique
4.1 Vecteur densité de courant énergétique
L’onde sonore, lors de sa propagation, transporte avec elle une certaine puissance. Le sens et
la direction de ce transport sont décrits par un vecteur, nommé vecteur de Pyonting acous-
#–
tique 1 , ou vecteur densité de courant énergétique acoustique, noté Π. Plus sa norme est
importante, plus la puissance transportée l’est aussi. Par définition, l’énergie sonore δ 2 E qui
traverse une surface orientée dS pendant la durée dt est :
#–
Π#–
#– #–
δ 2 E = Π · dS dt. dS
932
É TUDE ÉNERGÉTIQUE
#– #–
surpression caractérise l’onde sonore. La puissance de cette force est δ P = δ f · #– v 1 = P1 dS ·
2 #– #–
v 1 . L’énergie qui traverse dS pendant dt est donc δ E = P1 dS · v 1 dt. Par identification :
#–
#–
Π = P1 #–
v 1.
1 1
ec = µ0 v21 et ep = χS P12 .
2 2
On peut montrer que, comme dans tous les cas où on observe le transport d’une grandeur, il
existe une équation de continuité :
∂e #–
= − div Π où e = ec + e p .
∂t
I =< Π > .
Toutefois, l’oreille humaine est un détecteur logarithmique. En effet, quand l’intensité sonore
est multipliée par 10, la sensation sonore ressentie n’est multipliée que par 2. On a donc
933
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
I0 est fixé conventionnellement à cette valeur, qui correspond au seuil d’audibilité de l’oreille
humaine. De nombreuses applications gratuites sur smartphone permettent de mesurer le ni-
veau sonore.
Quelques ordres de grandeurs :
Le minimum d’audition de l’oreille humaine est d’environ 0 à 10 dB. Le seuil de douleur est
atteint vers 120 dB. On présente l’allure du diagramme d’audition de l’oreille humaine ; il
varie considérablement suivant les individus et l’âge.
IdB
120
80
fréquences
audibles
40
0 f (Hz)
10 102 103 104 105
Figure 29.3 – Allure du seuil d’audition humaine.
L’oreille est capable d’entendre des sons de fréquence comprise entre 20 Hz et 20 kHz.
Les sons de fréquences supérieures à 20 kHz sont des ultrasons, qu’entendent les chiens et
dont se servent les chauve-souris pour s’orienter.
2. nommé en l’honneur d’Alexandre Graham Bell, 1847 − 1922, professeur de phonologie à l’université de
Boston, qui déposa le brevet du téléphone en 1876.
934
O NDES PLANES PROGRESSIVES HARMONIQUES (OPPH)
Remarque
La puissance électrique dissipée dans une résistance R, soumise à une tension U, est P =
U2 U2
. En définissant une puissance de référence par P0 = 0 , le rapport de puissances
R R
en décibel s’exprime par :
& 2' & '
U U
10 log = 20 log .
U02 U0
L’onde sonore existe dans tout le volume de l’espace. À une date t donnée, la supression
est identique dans tout un plan défini par x = constante, perpendiculaire à la direction de
propagation, quelles que soient les valeurs de y et z. Les surfaces d’onde, c’est-à-dire les
surfaces où la valeur de la surpression est la même à une date t fixée, sont des plans, on parle
alors d’onde plane.
Une onde est plane s’il existe un repère cartésien tel que la grandeur vibrante ne dépende
que d’une unique variable d’espace.
Sur la figure 29.4 suivante, la surpression est identique pour tous les points M appartenant
au même plan, P1 ne dépend que de la variable x. Or, l’abscisse x est aussi la projection du
# – # –
vecteur position OM sur l’axe Ox : x = OM · u#–x .
M #–
k
x
O x
#– #–
On introduit le vecteur d’onde k , lié à la pulsation spatiale k par : k = ku#–x . Le vecteur
#–
d’onde k montre la direction et le sens de propagation de l’onde. Avec cette notation, l’onde
935
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
plane progressive harmonique, dont l’acronyme usuel est OPPH, est alors notée :
# # #– # –$$
P1 (M,t) = P10 exp j ω t − k · OM .
Remarque
On note parfois #–
r le vecteur position. Cette notation n’impose en rien des coordonnées
cylindrique ou sphérique. Alors :
# # #– $$
r ,t) = P10 exp j ω t − k · #–
P1 ( #– r .
Dérivations On montre, dans l’annexe mathématique, que les dérivées temporelles et spa-
tiales pour une OPPH à 3 dimensions sont :
∂ P1 # – #– #–
= j ω P1 grad P1 = ∇P1 = − j k P1
∂t # #–$2
#– #– #–
div v#–1 = ∇ · v#–1 = − j k · v#–1 ∆P1 = ∇ 2 P1 = − j k P1 = −k2 P1
Cette caractéristique, vraie pour toute fréquence, se généralise donc à tout type d’onde par
sommation de Fourier.
936
O NDES PLANES PROGRESSIVES HARMONIQUES (OPPH)
P1 (M,t) P1 (M,t)
Z= ou Z= .
v1 (M,t) Sv1 (M,t)
On privilégie dans la suite la première définition et on se place dans le cas d’une onde plane
progressive harmonique.
#–
Le paragraphe précédent mène à µ0 ω v#–1 = P1 k . On construit un axe orienté (Ox) dirigé par
#–
k . Avec v#–1 = v1 u#–x , la projection de l’équation sur u#–x mène à deux cas :
#–
• pour une onde qui se propage dans le sens des x croissants, k = ku#–x (k > 0) et :
P+
1 (M,t) ω
+ = µ = µ0 c.
v1 (M,t) k
#–
• pour une onde qui se propage dans le sens des x décroissants, k = −ku#–x (k > 0) et :
P−
1 (M,t) ω
− = − µ = −µ0 c.
v1 (M,t) k
On retrouve ces résulats pour des OPPH décrites sans le vecteur d’onde, avec le principe
∂ v1 ∂ P1
fondamental de la dynamique, projeté sur u#–x , µ0 =− , qui devient :
∂t ∂x
• pour une onde en exp ( j (ω t − kx)), qui se propage dans le sens des x croissants :
P+
1 ω
µ0 j ω v+ +
1 = − (− jk) P1 donc + = µ0 k = µ0 c,
v1
• pour une onde en exp ( j (ω t + kx)), qui se propage dans le sens des x décroissants :
P−
1 ω
µ0 j ω v − −
1 = − (+ jk) P1 donc = −µ0 = −µ0 c.
v−
1 k
Quel que soit le sens de propagation, la surpression complexe et le champ des vitesses com-
plexe sont reliés par une grandeur réelle. La même relation existe donc pour les grandeurs
réelles, en prenant la partie réelle.
Et si l’onde est plane, progressive, mais n’est pas harmonique, de forme quelconque ? Le lien
est encore valable. En effet, une telle onde se décompose en somme de Fourier, éventuelle-
ment continue, d’OPPH. Le lien entre la surpression et le champ des vitesses est identique
pour chaque composante de Fourier. On en déduit que ce lien est toujours valable pour la
somme ou l’intégrale de Fourier.
937
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
P1+ (x,t) = +Z v+
1 (x,t) dans le sens des x croissants,
P1 (x,t) = −Z v−
−
1 (x,t) dans le sens des x décroissants.
Le signe change suivant le sens de propagation, comme pour les ondes dans un câble co-
! axial, vu à la page 905
P1 λ = c/ f
ω 2π λ λ
=c= = . x
k T 2π T
C’est le cas de la température dans le fluide, qui n’est pas homogène, ce qui crée des transferts
thermiques par diffusion. Une particule de fluide de volume dτ reçoit pendant une durée
dt le transfert thermique (en notant κ le coefficient de diffusion thermique, pour ne pas le
confondre avec la longueur d’onde) :
T
δ 2 Q = κ ∆T dτ dt ∼ κ dτ dt en ordre de grandeur.
λ2
Pendant la même durée, l’énergie interne de la particule de fluide varie de (en notant f la
fréquence de l’onde, afin de ne pas confondre la période avec la température) :
∂T
d2U = µ c dτ dt ∼ µ c f T dτ dt en ordre de grandeur.
∂t
κ
On compare les deux termes, en introduisant la diffusivité thermique Dth = :
µc
δ 2Q κ 1 Dth f
∼ ∼ 2 .
d2U µc f λ 2 c
Pour l’air atmosphérique, Dth = 2.10−5 m2 .s−1 , c = 340 m.s−1 et à la limite de l’audible
f < 20 kHz. Quant à l’eau, Dth = 10−7 m2 .s−1 et c = 1, 5.103 m.s−1 . Ainsi :
' '
δ 2Q −6 δ 2Q
< 3, 5.10 ≪ 1 et < 9.10−10 ≪ 1.
d2U air d2U eau
938
O NDES PLANES PROGRESSIVES HARMONIQUES (OPPH)
Le transfert thermique est totalement négligeable, d’autant plus que la fréquence est faible.
L’évolution est adiabatique.
De plus, l’évolution des particules de fluide est réversible. En effet, l’équation du mouve-
ment, c’est-à-dire le principe fondamental de la dynamique, est invariante par renversement
du temps, c’est-à-dire changement de t en −t.
L’évolution est finalement adiabatique réversible, donc isentropique.
De plus, en notant a (M,t) le déplacement des particules de fluides sous l’effet de l’onde,
∂a
v1 = :
∂t
ω λ
v1 = ω a donc aω ≪ soit a ≪ .
k 2π
Le terme 2π n’est pas pertinent en ordre de grandeur, ainsi ne garde-t-on que a ≪ λ .
∂a
Le déplacement a des particules de fluides est lié au champ des vitesses par v1 = , soit
∂t
v10
a (x,t) = sin (ω t − kx) = a10 sin (ω t − kx) (la constante d’intégration est prise nulle, car
ω
un terme indépendant de t ne réprésente donc pas une onde) :
v10 c
a10 = et λ = .
2π f f
939
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
! "
IdB f (Hz) v10 m.s−1 P10 (Pa) λ (m) a10 (m)
60 1, 0.102 7.10−5 2, 8.10−2 3, 4 1, 1.10−7
60 1, 0.103 7.10−5 2, 8.10−2 3, 4.10−1 1, 1.10−8
60 1, 0.104 7.10−5 2, 8.10−2 3, 4.10−2 1, 1.10−9
120 1, 0.103 7.10−2 2, 8.101 3, 4.10−1 1, 1.10−5
Dans tous les cas, P10 ≪ P0 , v10 ≪ c et a10 ≪ λ . Dans le cas de l’audition humaine, le tympan
est sensible à des vibrations d’amplitude extrèment faible, inférieure à la taille des atomes !
Remarque
Comment retrouver la valeur numérique de la masse volumique de l’air atmosphérique ?
De la même manière qu’au paragraphe 3.3, page 931, on le décrit comme un gaz par-
P0 M
fait : µ0 = , où P0 = 105 Pa, M = 29.10−3 kg.m−3, R = 8, 31 J.K−1 .mol−1 et
RT
T = 293 K.
940
O NDES SPHÉRIQUES PROGRESSIVES HARMONIQUES
∂ 2 (rP1 ) 1 ∂ 2 (rP1 )
− 2 = 0.
∂ r2 c ∂ t2
La fonction r 9→ r P1 (r,t) obéit donc a une équation de d’Alembert classique à une dimension,
dont les solutions sont :
f (r − ct) g (r + ct)
r P1 (r,t) = f (r − ct) + g (r + ct) soit P1 = + .
r r
Le premier terme représente une onde sphérique qui se propage dans le sens des r croissants,
et le second une onde sphérique qui se propage dans le sens des r décroissants.
∂ 2 (rP1 ) 1 ∂ 2 (rP1 ) 2 ω2 ω
− = 0 = −k + donc = c.
∂ r2 c2 ∂ t 2 c2 k
L’équation de dispersion et la vitesse de phase pour une onde sphérique sont identiques à
celle d’une onde plane.
941
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
L’amplitude de l’onde sphérique diminue avec r. Toutefois, elle n’est pas absorbée par le
milieu de propagation. En effet, aucun phénomène dissipatif n’est pris en compte dans les
équations du mouvement. Si l’amplitude diminue, c’est que la puissance de l’onde, qui reste
constante, est répartie sur une surface de plus en plus grande, comme le montre la figure
29.6, où les surfaces d’ondes, de surfaces croissantes lors de la propagation, figurent en gris ;
l’amplitude diminue donc localement.
De plus, attendu que la surface d’une sphère est 4π r2 , la surface atteinte par l’onde sphérique
augmente en r2 . La puissance de l’onde reste constante, donc la puissance surfacique, c’est-
à-dire la norme du vecteur de Poynting, diminue en 1/r2 .
L’amplitude d’une onde sphérique diminue lors de la propagation car une puissance
constante s’étale sur une surface de plus en plus grande.
M
front d’onde
front d’onde plan
sphérique
Complément : de plus, une source sonore S ponctuelle émet dans toutes les directions une
onde sonore sphérique, dont on représente une surface d’onde sur la figure 29.7. On peut
tracer une onde plane tangente en chaque point de la surface d’onde. On peut alors construire
une onde sphérique progressive, ou toute forme d’onde progressive, en sommant des ondes
planes progressives de vecteurs d’ondes différents. Ce point, fondamental dans le traitement
3D des signaux, légitime l’étude des ondes planes progressives.
942
R ÉFLEXION ET TRANSMISSION SUR UNE INTERFACE PLANE
Z1 Z2
onde réfléchie (ωr )
onde transmise (ωt )
onde incidente (ωi )
x
0
Figure 29.8 – Interface entre deux fluides.
En effet, dans le milieu 1 se propagent les ondes incidentes et réfléchies, donc la supression
totale est la somme des surpressions dues à ces deux ondes. Ainsi :
Pi (0,t) + Pr (0,t) = Pt (0,t) soit Z1 v0i exp ( jωi t) − Z1 v0r exp ( jωr t) = Z2 v0t exp ( jωt t) .
Cette équation est vraie pour tout t, ainsi les pulsations des trois ondes sont identiques : ωi =
ωr = ωt , notée ω . L’onde incidente fait vibrer l’interface à la pulsation ωi ; cette vibration crée
les ondes réfléchie et transmise à cette même pulsation. En simplifiant par l’exponentielle
complexe :
Z1 v0i − Z1 v0r = Z2 v0t .
Les fluides ne sont pas miscibles, ils ne se mélangent pas. Si les molécules du fluide 1 bougent
à une certaine vitesse, ils poussent les molécules du fluide 2 à la même vitesse. Les champs
des vitesses sont donc continus :
vi (0,t) + vr (0,t) = vt (0,t) soit v0i + v0r = v0t .
943
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
ξ (t)
x
0
interface
Figure 29.9 – Vibration de l’interface.
Toutefois, si on écrit les valeurs des champs en ξ (t), par exemple pour une supression, on
obtient :
∂ Pi
Pi (ξ ,t) = Pi (0,t) + ξ (0,t) + o (ξ ) .
∂x
Quand on considère une particule de fluide au contact de l’interface, son déplacement a est
identique à celui de l’interface. Attendu que a ≪ λ , on en déduit ξ ≪ λ et donc ξ est un infi-
∂ Pi
niment petit du premier ordre, tout comme la supression Pi . Dès lors, ξ est un infiniment
∂x
petit du deuxième ordre ; dans l’approximation acoustique, où l’on ne garde que les termes
du premier ordre :
Pi (ξ ,t) = Pi (0,t) ,
ξ
Attendu que ξ ≪ λ , 2π ≪ ω t et tout se passe comme si les conditions aux limites étaient
λ
écrites en x = 0.
944
R ÉFLEXION ET TRANSMISSION SUR UNE INTERFACE PLANE
On les calcule en résolvant le système de deux équations issues des conditions aux limites,
qu’on divise par v0i pour faire apparaître rv et tv :
⎧ ⎧ Z1 − Z2
⎨ v0i + v0r = v0t ⎨ 1 + rv = tv rv = ,
Z1 + Z2
donc soit
⎩ Z v −Z v = Z v ⎩ Z (1 − r ) = Z t 2Z1
1 0i 1 0r 2 0t 1 v 2 v tv = .
Z1 + Z2
Il y a adaptation d’impédance entre deux fluides lorsque l’onde incidente est totale-
ment transmise dans le second fluide. Elle a lieu pour l’égalité des impédances.
Les coefficients de réflexion et de transmission sont calculés dans le cas d’ondes planes pro-
gressives harmoniques. Mais si les ondes sont planes, progressives, mais ne sont pas de forme
harmonique ? Les formules ne changent pas.
En effet, une onde de forme quelconque est développée en somme de Fourier, éventuellement
continue. Le fondamental et chaque harmonique vérifie les relations ci-dessus, qui sont les
mêmes quelle que soit la fréquence. Les formules restent donc valables pour la somme de
Fourier dans son ensemble.
945
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
On en déduit :
& '2
Z1 − Z2 Z2 2 4Z1 Z2
R = rv2 = et T= tv = .
Z1 + Z2 Z1 (Z1 + Z2 )2
Z1 v0i exp ( j (ωit − ki x)) × v0i exp ( j (ωit − ki x)) = Z1 v20i exp(2 j (ωit − ki x)) ,
dont la partie réelle est Z1 v20i cos (2ωit − 2ki x), qui ne représente en rien le vecteur de
Poynting.
• On accède à la valeur moyenne temporelle d’un produit depuis les représentations
complexes, avec la formule :
Pi v⋆i
< Pi vi >= (où v⋆i est le conjugué de vi ).
2
En effet : Pi v⋆i = Z1 v0i exp ( j (ωit − ki x)) × v0i exp (− j (ωit − ki x)) = Z1 v20i .
T
1
0, 5
Z2
0
10−3 10−2 10−1 1 101 102 103 Z1
Figure 29.10 – Coefficient de transmission en puissance.
Exemple
Pour l’air atmosphérique Zair = 440 kg.m−2.s−1 , pour l’eau Zeau = 1, 4.106 kg.m−2.s−1 .
À l’interface entre l’air et l’eau, T = 1, 3.10−3 ; une onde sonore n’y est presque pas
transmise, on n’entend pas les bruits aériens quand on plonge la tête sous l’eau.
946
R ÉFLEXION ET TRANSMISSION SUR UNE INTERFACE PLANE
947
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
En considérant l’interface entre l’air et un tissu biologique standard, montrer qu’il faut
absolument éviter la présence d’une couche d’air entre le transducteur et la peau lors
de l’échographie.
En pratique, un gel est utilisé comme contact entre l’appareil et la peau. Donner une
estimation de son impédance acoustique.
3. La figure 29.11 est une image obtenue lors d’une échographie fœtale. À quoi corres-
pondent les zones blanches ?
4. Est-il possible de réaliser une échographie d’un poumon ? du cerveau ?
5. En plus des effets analysés dans les questions précédentes, il existe d’autres artéfacts
qui rendent délicate l’analyse d’une image échographique, comme par exemple la for-
mation d’images en miroir à proximité d’une zone où l’impédance acoustique est très
différente de celle de la partie à étudier. Interpréter ce phénomène.
6. Attendu que la distance caractéristique d’absorption d’une onde sonore, due aux effets
visqueux, est inversement proportionnelle à sa fréquence au cube, commenter le choix
de la fréquence pour étudier les tissus superficiels ou profonds.
7. Expliquer en quoi l’augmentation de la fréquence permet de mieux voir les détails.
Les réponses aux questions sont présentées page 951.
948
M ESURE DE VITESSE PAR EFFET D OPPLER
L’onde incidente se propage parallèlement à u#–x et est décrite par son champ des vitesses :
Quant à l’onde réfléchie, elle est réémise par l’obstacle en mouvement. Son champ des vi-
tesses par rapport à l’obstacle est v0r cos (ωr t + kr x) et donc, par rapport à la source sonore
immobile, d’après la loi de composition des vitesses :
Les deux ondes vérifient l’équation de propagation de d’Alembert, donc l’équation de disper-
sion :
ω0 ωr
= c et = c.
k0 kr
L’onde totale, somme des ondes incidente et réfléchie, ne peut pas passer à travers l’obstacle
en x = −ut, qui bouge à la vitesse −uu#–x . Le champ des vitesses y est continu :
D’où : # ω0 $ # ωr $
∀t, v0 cos ω0t + ut + v0r cos ωr t − ut = 0.
c c
Cette équation est vraie pour tout t, ainsi :
ω0 ωr 1 + uc
ω0 + u = ωr − u donc ωr = ω0 .
c c 1 − uc
u
Attendu que u ≪ c = 340 m.s−1 ≃ 1200 km.h−1 , au premier ordre en :
c
# u$ u
ωr = ω0 1 + 2 soit ∆ω = ωr − ω0 = 2ω0 .
c c
Remarque
La pulsation ne varie pas lorsque l’obstacle est au repos, comme expliqué aux pages
943 et 877, dans le cas d’une corde vibrante.
949
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
m (t)
r (t) = r0 cos(ωr t + ϕr ) × passe-bas s (t)
Un capteur mesure la surpression de l’onde réfléchie et délivre un signal r (t) qui lui est
proportionnel, donc de pulsation ωr . Ce signal est multiplié par celui de l’oscillateur local
qui alimente l’émetteur, p (t), donc de pulsation ω0 . La sortie du multiplieur est :
Remarque
Le gain K du multiplieur est en V−1 , car sa sortie m est une tension en V.
Le passe-bas sert à éliminer la composante à 2ω0 . Par exemple, avec un émetteur ultrasonore
à ω0 = 2π × 40 kHz et un obstacle de vitesse u < 20 km.h−1 :
u
2 ω0 ! 8, 2.103 rad.s−1 et 2ω0 ≃ 50.105 rad.s−1 .
c
On construira donc un passe-bas de fréquence coupure ωc d’au plus 50.103 rad.s−1 , et large-
ment moins si u est plus faible en TP. On note H son gain et ϕ son déphasage à la pusaltion
u
2ω0 . On observe alors le signal final :
c
Kr0 p0 ! u "
s (t) = H cos 2ω0 t + (ϕr − ϕ p + ϕ ) ,
2 c
dont la mesure de la fréquence, par observation directe sur un oscilloscope, renseigne sur la
valeur de u.
950
M ESURE DE VITESSE PAR EFFET D OPPLER
On voit donc très nettement les réflexions sur les os, avec un coefficient de réflexion
de 0, 42. On peut alors décrire la figure 29.14, qui représente un fœtus d’environ 4 à 5
mois, où les os du crâne et du menton se détachent en blanc.
nez
lèvre supérieure
lèvre inférieure
menton
front
placenta
4. Un poumon est empli d’air, donc l’onde ultrasonore progresse dans le corps du patient,
puis se réfléchit totalement à l’interface tissu/air dans les poumons, car R ≃ 1. Le
poumon est très blanc sur l’écran.
951
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Quant au cerveau, il est situé derrière les os du crâne, qui réfléchissent fortement l’onde
ultrasonore. L’onde reçue par réflexion sur le cerveau est beaucoup plus faible, son
amplitude est négligeable devant celle issue de la réflexion sur les os ; on ne parvient
pas à voir le cerveau.
5. Une partie de l’onde peut fortement se réfléchir sur une zone d’impédance très diffé-
rentes et donc renvoyer un signal supplémentaire au capteur, qui ne provient pas de
l’organe étudié.
6. Soit δ la distance caratéristique d’absorption de l’onde : δ ∝ f −3 . La gamme 10 − 18
Mhz est donc atténuée sur une distance environ 40 fois plus faible que la gamme 3 − 5
MHz (le 40 provient de 10/3 ≃ 3, 3 et 18/5 ≃ 3, 6, soit une gamme environ 3, 5 fois plus
haute que l’autre, d’où une distance caratéristique d’absorption divisée par un facteur
3, 53 ≃ 40).
Un examen en profondeur s’effectue avec des fréquences plus faibles qu’un examen
superficiel.
7. La longueur d’onde est λ = c/ f . Avec c ≃ 1, 4.103 m.s−1 :
f (MHz) 3 5 10 18
λ (mm) 4, 7.10−1 2, 8.10−1 1, 4.10−1 7, 8.10−2
L’onde est diffractée par des obstacles de largeur caratéristique la longueur d’onde. Les
directions de propagation sont alors éparpillées, le fraction qui revient vers le capteur
est alors beaucoup trop faible pour être vue. Plus f augmente, plus λ diminue et plus
on peut dicerner de fins détails sans diffraction.
952
M ESURE DE VITESSE PAR EFFET D OPPLER
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• classer les ondes par domaines fréquentiels
• citer les ordres de grandeur de la célérité pour l’air et l’eau
• expression du veteur de Poynting acoustique
• expressions des densités volumique d’énergie cinétique et potentielle
• définir l’intensité acoustique
• définir le niveau acoustique
• citer les ordres de grandeur de niveau acoustique
• relier l’adaptation des impédances au transfert maximum de puissance
SAVOIR-FAIRE
• écrire et linéariser le principe fondamental de la dynamique
• écrire et linéariser l’équation locale de conservation de la masse
• écrire et linéariser l’équation thermodynamique d’évolution isentropique
• établir l’équation de d’Alembert dans le cas unidirectionnel cartésien
• établir la célérité en fonction de T pour un gaz parfait
• établir le caractère longitudinal de l’onde sonore
• établir et utiliser l’impédance acoustique
• utiliser le principe de superposition
• commenter l’expression de la surpression pour une onde sphérique progressive harmo-
nique
• mettre en œuvre une détection hétérodyne pour mesurer une vitesse par décalage Dop-
pler
• expliciter des conditions aux limites à une interface
• établir les expressions des coefficients de réflexion et de transmission en amplitude
• établir les expressions des coefficients de réflexion et de transmission en puissance
MOTS-CLÉS
• approximation acoustique • équation de d’Alembert • niveau acoustique
• PFD linéarisé • célérité • onde longitudinale
• équation locale de conser- • vecteur de Poynting • impédance acoustique
vation de la masse linéari- • énergie volumique ciné- • onde sonore sphérique
sée tique • effet Doppler
• équation thermodynami- • énergie volumique poten- • détection hétérodyne
que d’évolution isentro- tielle • réflexion, transmission
pique linéarisée • intensité acoustique • adaptation d’impédance
953
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
S’ENTRAÎNER
1. Établir le lien entre les vecteurs d’ondes et les pulsations, puis entre les pulsations des
ondes.
2. Établir l’équation donnant les modes propres de vibration (on éliminera les amplitudes des
surpressions dans les équations qui traduisent les conditions aux limites).
954
S’ ENTRAÎNER
Exercices
1. En plus de l’onde incidente, on modélise le phénomène par deux ondes dans le milieu 1,
compris entre −a et a, une dans le sens des x croissants, l’autre dans le sens des x décroissants,
et finalement par une onde dans le sens des x croissants pour x > a.
Expliquer ces choix. Proposer des expressions pour les champs des vitesses, puis pour les
surpressions.
2. À quelle condition sur a n’y a-t-il aucune onde réfléchie dans la zone x < −a ? On expri-
mera le résultat en fonction de ω , c1 et d’un entier convenable.
955
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
ξ (x,t) ξ (x + dx,t)
x
x x + dx
1. Établir l’expression du volume occupé par une tranche de fluide, initialement de largeur
dx, lors du passage de l’onde.
' En déduire un lien entre le coefficient de compressibilité isen-
1 ∂V ∂ξ
tropique χS = − , P1 (x,t) et .
V ∂P S ∂x
2. Établir l’équation de propagation sur ξ (x,t), en appliquant le principe fondamental de la
dynamique à une tranche de fluide, initialement de largeur dx. Conclure.
956
A PPROFONDIR
Exercices
P
6. Établir la valeur de l’impédance acoustique Z = dans le cas où r ≫ λ .
v
957
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
APPROFONDIR
σ
onde réfléchie (ωr )
ξ (t) onde transmise (ωt )
onde incidente (ωi )
x
0
L’onde se déplace dans un fluide de masse volumique au repos ρ0 et de pression P0 , des deux
cotés de la membrane. La célérité des ondes sonores y vaut c. L’effet de la pesanteur est
négligé. On se place dans le cadre de l’approximation acoustique.
1. Calculer les coefficients de réflexion 20
et de transmission en amplitude de l’on-
de sur la membrane, r et t.
0
2. On trace ci-contre 20 log |t| en fonc-
tion de ω (en rad.s−1 ), en échelles semi-
logarithmiques. Identifier la valeur nu- −20
mérique de σ , connaissant Z = ρ0 c =
408 m−2 .kg.s−1 . −40
Quels sont les sons qui traversent le
mieux la membrane ? les graves ou les
−60
aigus ? 10−2 10−1 1 101 102 103 104
3. La masse volumique de la membrane est ρ = 1200 kg.m−3. En déduire l’épaisseur d de
celle-ci. La membrane peut-elle encore être considérée comme infiniment mince (la vitesse du
son dans l’épaisseur de la membrane est cs = 5.103 m−1 ) ? Si oui, jusqu’à quelle fréquence ?
958
A PPROFONDIR
Exercices
Lors du passage de l’onde, m
la pression varie de P1 (x,t)
onde réfléchie (ω ) α
à gauche du piston, mais
reste égale à P0 à droite. onde incidente (ω )
1. Calculer le coefficient de Pg = P0 + P1 (x,t) Pd = P0
réflexion en amplitude de x
l’onde sonore sur le piston. ξ (t)
2. On ferme le tuyau avec une paroi immobile et rigide en x = −ℓ. Établir l’équation réelle
donnant les modes propores de la cavité ainsi formée (on ne demande pas de la résoudre).
Au repos, la pression vaut P0 et la masse volumique ρ0 dans le fluide de la flûte. Les effets de
la pesanteur sont négligés. On se place dans l’approximation acoustique.
Le musicien injecte à une extrémité du tuyau une onde sonore plane, progressive, harmo-
nique, qui se propage dans le sens des x croissants et dont la supression est P1 (x,t) =
P10 exp( j (ω1t − k1x)). Cette onde se réfléchit à une extrémité dans le tuyau.
Remarque
Le musicien ne souffle pas directement dans la flûte : l’air injecté par le bec ressort
par une ouverture. C’est ce mouvement d’air à une extérmité, qui fait vibrer le fluide
compris dans la flûte. Ainsi, dans le modèle le plus simple de la flûte de Pan, le musicien
souffle perpendiculairement au tuyau.
1. Quelles sont les deux conditions aux limites imposées par l’atmosphère ?
2. En considérant l’onde incidente et l’onde réfléchie, établir quelles pulsations peuvent être
jouées avec cet instrument.
3. Une flûte émet un do à 264 Hz quand tous ses trous sont bouchés et que la température de
l’air est de 20◦ C. Quelle est la longueur ℓ de la flûte (la longueur du tuyau est celle entre le
bec et l’autre extrémité), sachant que seul le mode fondamental est excité ?
4. Quelle est la fréquence de la note émise si la température de l’air est maintenant de 10◦ C
et que tous les trous sont maintenus bouchés ?
5. Où placer un trou pour jouer un ré à 294 Hz, dans une atmosphère à 20◦ C ?
6. Établir l’expression du champ de surpression total dans le tuyau. Quel type d’onde obtient-
on ?
7. Établir l’expression du champ des vitesses dans le tuyau.
959
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
Au repos, la pression vaut P0 et la masse volumique ρ0 dans le fluide de la flûte. Les effets de
la pesanteur sont négligés. On se place dans l’approximation acoustique.
Le musicien injecte à une extrémité du tuyau une onde sonore plane, il s’établit alors une
onde stationnaire modélisée par P (x,t) = P0 cos (ω t) cos (kx).
Remarque
Le musicien ne souffle pas directement dans la clarinette : l’air injecté par le bec ressort
par une ouverture. C’est ce mouvement d’air à une extrémité, qui fait vibrer une anche
créant l’onde sonore.
960
A PPROFONDIR
Exercices
1. Comparer |µ | à ρ0 et |p| à P0 dans l’approximation acoustique.
On s’intéresse à l’air compris entre les sections d’abs-
cisses x et x + dx. S (x + dx)
2. Exprimer la masse dm (t) de ce système à l’instant t en x
x x + dx
fonction de S (x) notamment. Même question pour l’ins-
tant t + dt.
3. Exprimer la masse δ me de fluide entrant dans le système pendant la durée dt en fonction de
p (x,t), S (x) et u (x,t). Exprimer de même la masse δ ms de fluide sortant du système pendant
la même durée.
4. En se limitant à des termes du premier ordre, montrer que l’on obtient l’équation de conser-
∂ρ ∂ uS
vation de la masse suivante : S (x) = −ρ0 .
∂t ∂x
5. En combinant l’équation précédente avec le PFD linéarisé et l’équation thermodynamique
linéarisée, montrer :
& 2 & ''
∂2p 2 ∂ p 1 dS ∂ p
=c + .
∂ t2 ∂ x2 S dx ∂ x
Préciser l’expression de la constante c en fonction de P0 et χS .
6. Calculer la section S (x) en fonction de x et de α .
∂ 2 p c2 ∂ 2 (xp)
7. Montrer alors que l’équation sur la surpression se simplifie en = .
∂ t2 x ∂ x2
8. On effectue le changement de variable Π (x,t) = xp (x,t) (attention ! Π n’est pas le vecteur
de Poynting). Préciser l’équation vérifiée par Π (x,t). Quelles sont les conditions aux limites
en x = 0 et x = ℓ ?
9. On recherche une solution stationnaire pour Π (x,t) sous la forme h (x) cos (ω t).
Préciser l’équation vérifiée par h (x).À partir des conditions aux limites, montrer que h (x) est
de la forme h (x) = E sin (kx).
En déduire que seules des ondes stationnaires de pulsations particulières à déterminer peuvent
être engendrées dans le saxophone de longueur utile ℓ.
961
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
#–
2. Développer le produit scalaire k i · #– r . Calculer le champ des vitesses associé #–
v i.
#– #– #– #–
3. Développer de même les produits scalaires k r · r et k t · r . Ils seront exprimées en fonc-
tion de ω , c1 ou c2 , x et z.
4. Quelle est la condition aux limites sur la surpression à l’interface en z = 0 ? En déduire les
sin i sint
lois de Descartes r = −i et = .
c1 c2
La célérité c du son dépend de la température et de la pres-
S
sion de l’eau. La vitesse c du son dans les océans commence 0 x
par diminuer avec la profondeur puis réaugmente, comme le α0
montre le graphe page suivante.
Une source sonore S est immergée en surface de l’océan. Elle
M
émet une onde sonore qui suit le trajet SM, incliné d’un angle α dz
α0 par rapport à la verticale.
Le milieu de propagation est découpé en une succession de M′
tranches horizontales, d’épaisseur dz infiniment petite. La cé- α′
lérité de l’onde est uniforme dans une tranche. z
sin α (z)
5. Montrer que la quantité demeure invariante le long du trajet du faisceau sonore.
c (z)
962
A PPROFONDIR
Exercices
6. Expliquer pourquoi le faisceau sonore se rapproche de l’horizontale lorsque c est une fonc-
tion croissante de la profondeur, pourquoi il se rapproche de la verticale lorsque c est une
fonction croissante.
7. La vitesse du son en fonction de la profondeur est tracée ci-dessous. La couche où se situe
le minimum de vitesse est appelée canal SOFAR, acronyme anglais de SOund Fixing And
Ranging channel, aussi nommé Deep Sound Channel.
Représenter l’allure des trajectoires des ondes sonores émises à ce niveau. Quel est l’analogue
optique de ce canal ?
Les habitants du littoral entendaient parfois le bruit de batailles navales distantes de plusieurs
milliers de kilomètres. De nombreuses légendes en sont nées. Expliquer physiquement.
8. La célérité du son dans l’eau de mer évolue
1450 1500 1550
avec la profondeur z. On adopte un modèle 0
simplifié où c (z) = c0 (1 − β z).
Avec le graphe de c (z), proposer un ordre de
1
grandeur de β pour z < 1, 3.103 m et pour
Profondeur (km)
z > 1, 3.103 m. Comparer |β z| à 1 pour les
profondeurs considérées. 2
9. Une onde est émise à la surface de l’océan
en x = 0 et z = 0 sous un angle α0 = 45◦ par 3
rapport à la verticale.
dz
Exprimer la pente du faisceau en M quel- 4
dx & '2
dz
conque, puis la quantité en fonction 5
dx ! "
de l’angle α . Vitesse du son m.s−1
1 1
En se servant de la relation 1 + 2 = , montrer que l’équation différentielle de la
tan θ & sin 2
'2 θ
dz 2
trajectoire de l’onde sonore s’écrit 1 + = . Montrer qu’elle se simplifie en :
dx (1 − β z)2
dz
= 1 + 2β z.
dx
10. Déterminer l’équation de la trajectoire de l’onde sonore pour z < 1, 3.103 m, puis pour
z > 1, 3.103 m.
11. Au début de la seconde guerre mondiale, la marine américaine équipa de nombreux na-
vires de guerre de sonars pour la détection de sous-marins. Au cours d’essais à Guantanamo,
on se rendit compte que ces sonars perdaient beaucoup de leur efficacité l’après-midi, par-
venant en pratique à ne détecter que les bâtiments qui se trouvaient exactement sous eux.
Expliquer.
963
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
964
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
La deuxième condition aux limites est la nullité de la vitesse en x = −ℓa , ∀t, ua (−ℓa ,t) = 0 :
P10 P20
exp ( j (ω1t + k1ℓa )) − exp ( j (ω2t − k2 ℓa )) = 0.
Za Za
En simplifiant par exp ( jω t) : P10 exp ( jka ℓa ) = P20 exp (− jka ℓa ).
Idem en x = ℓb pour la troisième condition aux limites, ∀t, ub (ℓb ,t) = 0 :
P30 P40
exp ( j (ω3t − k3ℓb )) − exp ( j (ω4t + k4 ℓb )) = 0.
Zb Zb
En simplifiant par exp ( jω t) : P30 exp (− jkb ℓb ) = P40 exp ( jkb ℓb ).
La quatrième condition aux limites est la continuité de la vitesse en x = 0, ∀t, ua (0,t) =
ub (0,t) :
P10 P20 P30 P40
exp ( jωat) − exp ( jωat) = exp( jωbt) − exp( jωbt) .
Za Za Zb Zb
P10 − P20 P30 − P40
En simplifiant par exp ( jω t) : = .
Za Zb
On déduit des 4 conditions aux limites :
⎧
⎨ P10 (1 + exp(2 jka ℓa )) = P40 (1 + exp(2 jkb ℓb ))
⎪
tan (ka ℓa ) tan (kb ℓb )
P P ⇒ =− .
⎩ 10 (1 − exp(2 jka ℓa )) = 40 (−1 + exp(2 jkb ℓb ))
⎪ Za Zb
Za Zb
965
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
Corrigés
On élimine v0 :
−
(Z1 − Z0 ) v+
10 exp ( jk1 a) = (Z1 + Z0 ) v10 exp (− jk1 a) .
On procède de même en x = a :
−
(Z1 − Z0 ) v+
10 exp (− jk1 a) = (Z1 + Z0 ) v10 exp ( jk1 a) .
−
On élimine v+ 10 et v10 ; il reste exp (2 jk1 a) = exp (−2 jk1 a), soit sin (2k1 a) = 0. Ainsi ∃ n ∈ N ,
⋆
n π c1
2k1 a = nπ , ou a = .
2ω
1. la piston vibre à la pulsation ω0 , donc l’onde sonore qu’il crée est aussi à la pulsation ω0 .
2. L’onde sonore créée par le piston est décrite par son champ des vitesses et de surpression :
dξ
v1 (ξ ,t) = v piston (t) = (t) .
dt
Dans l’approximation acoustique, tout se passe comme si la aux limites était en x = 0 (page
944) :
dξ
v1 (0,t) = (t) ⇒ u0 exp ( jω t) = ω0 ξ0 exp ( jω0t) .
dt
Vrai pour tout t donc on retrouve ω = ω0 puis u0 = ω0 ξ0 .
Dans l’approximation acoustique, la pression à droite du piston est :
966
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Dans l’approximation acoustique :
ω02 ξ02
v piston (t) ≃ v1 (0,t) = ω0 ξ0 cos(ω0t) ⇒ < v2piston > = .
2
Ainsi P = −ZS < v2piston >. Et pour une force de frottement fluide :
#– #–
f = −α #–
v ⇔P = f · #–v = − α v2 .
#–
Finalement, la force moyenne modélisant l’émission sonore est : f = −ρ0 cS #–
v.
dv m dv
3. PFD au piston : m = −ρ0cS v, soit + v = 0. Le temps caractéristique d’arrêt du
dt ρ0 cS dt
m
piston est donc τ = .
ρ0 cS
1. L’évolution du gaz parfait est isentropique, lors du passage d’une onde sonore, la loi de
Laplace PV γ = constante est donc vérifiée. De plus, PV = nRT pour un gaz parfait et donc
dP dT
P1−γ T γ = constante′, dont la différentielle logarithmique est (1 − γ ) +γ = 0. dP re-
P T
présente la faible variation de pression lors du passage de l’onde, c’est-à-dire P1 = P − P0 ; de
γ − 1 P1
même dT = T1 = T − T0 . D’où T1 = T0 . On remarque qu’on a pris la valeur P0 pour
γ P0
P, car P = P0 + P1 ≃ P0 ; idem pour T .
I
2. IdB = 10 log où I =< P1 v1 >. On se place dans le cas d’une OPPH où :
I0
2
P10
P10
P1 = P10 cos (ω t − kx) et v1 = cos (ω t − kx) donc I = .
Z 2Z
Numériquement, avec I0 = 10−12 W.m−2 , I = 10−6 W.m−2 et Z = µ0 c = 408 kg.m−2 .s−1 ,
donc P10 = 2, 9.10−2 Pa. On en déduit T10 = 2, 4.10−5 K. L’élévation de température est
négligeable devatn la température au repos.
1. La tranche de fluide a un volume initial Vei = Sdx. Lors du passage de l’onde, son volume
devient, au premier ordre en dx :
& '
∂ξ
Ve f = S (x + dx + ξ (x + dx,t) − x − ξ (x,t)) = Sdx 1 + (x,t) .
∂x
∂ξ
D’où une variation de volume δ V = Ve f − Vei = Sdx (x,t). La variation de pression est
∂x
δ P = Pe f − Pei = P0 + P1 (x,t) − P0 = P1 (x,t). D’où :
∂ξ
1 Sdx ∂ x (x,t) 1 ∂ξ
χS = − =− .
Sdx P1 (x,t) P1 ∂ x
967
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
Corrigés
2. La tranche de fluide, initialement de largeur dx, a une masse δ m = Sdxµ0 . Attendu que la
système étudié est fermé, sa masse ne varie pas lors du passage de l’onde.
Les forces létarales se compensent deux à deux. Le principe fondamental de la dynamique,
appliqué à la tranche de fluide, mène, en projection sur l’axe (Ox), à :
∂ 2ξ ∂ P1
δm = S (P0 + P1 (x,t) − P0 − P1 (x + dx,t)) = −Sdx .
∂ t2 ∂x
1 ∂ξ ∂ P1 1 ∂ 2ξ
Or P1 = − , donc =− et :
χS ∂ x ∂x χ S ∂ x2
∂ 2ξ Sdx ∂ 2 ξ ∂ 2ξ ∂ 2ξ
Sdxµ0 = ⇒ − µ0 χS 2 = 0.
∂t 2 χ S ∂ x2 ∂x 2 ∂t
1
On reconnaît une équation de d’Alembert de célérité c = √ .
µ0 χ S
1. On a bien une décroissance en 1/r de l’amplitude. De plus, on étudie une onde harmonique
attendu qu’on forme toute onde par sommation de Fourier d’ondes harmoniques.
∂ 2 (rP) 1 ∂ 2 (rP) 2 ω2 k
2. − = 0 = −k + ⇒ = c.
∂ r2 c2 ∂ t 2 c2 ω
∂v
#– # –
3. Le PFD linéarisée, ρ0 = − grad P1 , devient sur u#–r , en notation complexe :
∂t
∂P A A
ρ0 j ω v = − = 2 exp ( j (ω t − kr)) + jk exp ( j (ω t − kr)) .
∂r r r
D’où :
j A k A
v=− exp ( j (ω t − kr)) + exp ( j (ω t − kr)) .
ρ0 ω r 2 ρ0 ω r
Le premier terme domine le second quand :
1 A k A 1 λ
≫ ⇒ r≪ = .
ρ0 ω r 2 ρ0 ω r k 2π
Finalement :
j A
• r ≪ λ : #–
v =− exp ( j (ω t − kr)) u#–r .
ρ0 ω r 2
1 A
• r ≫ λ : #–
v = exp ( j (ω t − kr)) u#–r .
ρ0 c r
dR
4. La vitesse radiale est continue en r = R (t) : v (R (t) ,t) = .
dt
Dans l’approximation acoustique, l’amplitude du déplacement des particules de fluides est
très inférieure à λ , en particulier pour celles au contact de la sphère. Ainsi tout se passe
dR
comme si la condition aux limites était en r = R0 : v (R0 ,t) = .
dt
968
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Comme R0 ≪ λ :
j A 1 A # # π $$
v (R0 ,t) = − exp ( j ( ω t − kR 0 )) = exp j ω t − kR 0 − ,
ρ0 ω R20 ρ0 ω R20 2
1 A
v (R0 ,t) = sin (ω t − kR0 ) .
ρ0 ω R20
dR 1 A
v (R0 ,t) = devient : sin (ω t − kR0 ) = −ω R1 sin (ω t).
dt ρ0 ω R20
R0
Mais kR0 = 2π ≪ 2π , ce terme est négligeable dans le sinus devant ω t :
λ
1 A
sin (ω t) = −ω R1 sin (ω t) ⇒ A = −ρ0 ω 2 R1 R20 .
ρ0 ω R20
⎧
⎪ A
⎨ P (r,t) = cos (ω t − kr) ,
⎪
r
5. Pour r ≫ λ :
⎪
⎪ k A 1 A
⎩ v (r,t) = cos (ω t − kr) = cos (ω t − kr).
ρ0 ω r ρ0 c r
& '2 & '2
#– k A 2 #– 1 A
Π =Pv =
#– cos (ω t − kr) ur ⇒ < Π > =
#– u#–r .
ρ0 ω r 2ρ0 c r
La puissance moyenne rayonnée à travers une sphère S de rayon r ≫ λ est :
& '2
1 A 2π A2 2πρ0ω 4 R21 R40
"
#– #–
P= < Π > · dS = × 4π r 2 = = .
S 2ρ0 c r ρ0 c c
P reste une constante, l’onde n’est pas absorbée.
P est proportionnel à (ω R0 )4 , donc pour obtenir une même puissance pour toute fréquence,
R0 doit être d’autant plus grand que le son est grave (ω faible).
Une source émet une onde sphérique, ou une portion d’onde sphérique (une demi-sphère
dans le cas d’un émetteur à la surface de la Terre). Plus l’onde progresse, plus sa puissance
se répartie sur une surface importante. Localement, la puissance surfacique, c’est-à-dire la
#–
norme de Π, diminue. Le son perçu est donc d’intensité plus faible.
6. Pour r ≫ λ , Z = ρ0 c. Attention ! cette relation est fausse pour r ≪ λ .
969
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
Corrigés
j A j A
v=− exp ( j (ω t − kr)) + exp ( j (ω t + kr))
ρ0 ω r 2 ρ0 ω r 2
1 A 1 A
+ exp ( j (ω t − kr)) + exp ( j (ω t + kr)) ,
ρ0 c r ρ0 c r
soit :
j A
v=− exp ( jω t) (− exp(− jkr) + exp( jkr))
ρ0 ω r 2
1 A
+ exp ( jω t) (exp (− jkr) + exp( jkr)) ,
ρ0 c r
puis :
2A 2A
v=− sin (kr) exp ( jω t) + cos (kr) exp ( jω t) .
ρ0 ω r 2 ρ0 cr
A
Remarque : P (r,t) = −2 j sin (kr) exp ( jω t).
r #ω $ ω
ω
4. v (R,t) = 0 implique tan (kR) = R donc tan R = R. On résoud graphiquement en
#ω $ c c c
ω
traçant les fonctions ω 9→ tan R (en noir) et ω 9→ R (en gris). Les pulsations propres
c c
sont les valeurs de ω aux intersections.
ω
R
c
970
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
S et G sont alors distants de L. La vitesse de l’onde par rapport à G est c +V (car #– c onde/G =
#– L
c onde/S + #– v S/G = #–
c onde/S − #– v G/S ). La durée du trajet est donc et la date de réception
c +V
L L
par G est t1 = t0 + = .
c +V c +V
Puis G réémet l’onde vers S à la date t1 . G a bougé, donc la distance entre S et G a diminué,
L c
elle vaut L − V =L . La vitesse de l’onde par rapport à S est c. La durée du trajet
c +V c +V
L c L L 2L
est donc = . L’onde arrive en S à la date t2 = t1 + = .
c c +V c +V c +V c +V
Un deuxième bip est envoyé par S au bout d’une période T , à la date t0′ = T . Attendu que G
a bougé, S et G sont distants d’une distance L −V T . L’onde se propage à la vitesse c +V par
rapport à G, donc la durée du trajet entre S et G est θ01 ′ = L − V T et la date de réception par
c +V
′ ′ L −VT L + cT
G est t1 = t0 + = .
c +V c +V
Puis G réémet l’onde vers S à la date t1′ . G a bougé, donc la distance entre S et G a diminué,
elle vaut L − V T − V θ01 ′ = L − V T − V L − V T = (L − V T ) c . La vitesse de l’onde par
c +V c +V
1 c L −VT
rapport à S est c. La durée du trajet est donc (L − V T ) = . L’onde arrive en S
c c +V c +V
L −VT 2L c −V
à la date t2′ = t1′ + = +T .
c +V c +V c +V
c −V
Les deux bip consécutifs reçus par S sont séparés d’une durée t2′ − t2 = T , d’où une
c +V
1 c +V 1 + Vc
fréquence fr = = fi .
T c −V 1 − Vc
On retrouve la formule établie à la page 948, plus laborieusement mais hors de toute consi-
dération de physique ondulatoire.
& '& & '' & & ''
1 + Vc V V V V V
2. fr = fi V
= fi 1 + 1+ +o = fi 1 + 2 + o .
1− c c c c c c
V V
Au premier ordre en , fr − fi = 2 fi .
c c
3. Seule la composante V cos α de la vitesse suivant l’axe (Ox) intervient dans le raisonne-
V cos α
ment précédent. On a donc : fr − fi = 2 fi .
c
4. V = 3, 7.10 m.s .
−1 −1
1. Avec Z = ρ0 c, on modélise les ondes par les champ des vitesses et ceux de surpression :
⎧ ⎧
⎨ ui (x,t) = u0 exp ( j (ωit − ki x)) ⎨ pi (x,t) = Zu0 exp ( j (ωit − ki x))
u (x,t) = u0r exp ( j (ωr t + kr x)) ⇒ p (x,t) = −Zu0r exp( j (ωr t + kr x))
⎩ r ⎩ r
ut (x,t) = u0t exp ( j (ωt t − kt x)) pt (x,t) = Zu0t exp ( j (ωt t − kt x))
971
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
Corrigés
1 1
ω≪ ≪ω
τ τ
Dénom(p) ≃ 1 jτω
1
H (p) ≃ 1
jτω
π
phase 0 −
2
pente 0 −20 dB/décade
La coupure entre les deux comportement est la pulsation 1/τ où se joignent les deux asymp-
1
totes. On lit graphiquement = 2 rad.s−1 Hz. D’où σ = 2Z τ = 4, 1.102 kg.m−2 .
τ
972
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Les sons graves, de plus faible fréquence, sont donc mieux transmis que les sons aigus, car
moins absorbés.
σ
3. La masse de la membrane, de surface S, est m = ρ dS ou m = σ S. D’où d = = 0, 34 m.
ρ
La membrane reste fine si son épaisseur est négligeable devant la longueur caratéristique du
phénomène ondulatoire, c’est-à-dire la longueur d’onde λ du son :
λ cm cm
d≪λ ⇒ d< = ⇒ f< = 1, 5 kHz.
10 10 f 10 d
La membrane est décrite comme infiniment fine jusqu’à une fréquence de 1, 5 kHz. Cette
modélisation est mise en défaut ensuite.
1. Les ondes sont décrites par leur champ des vitesses et de pression :
8 8
ui (x,t) = u0 exp ( j (ω t − kx)) pi (x,t) = Zu0 exp ( j (ω t − kx))
⇒
ur (x,t) = u0r exp ( j (ω t + kx)) pr (x,t) = −Zu0r exp ( j (ω t + kx))
La condition aux limites est le PFD appliqué au piston. La position d’équilibre est en x = 0,
la compression du ressort vaut donc ξ et la force de rappel −αξ :
d2 ξ
m = Pg S − Pd S − αξ = P1 (ξ ,t) S − αξ .
dt 2
Dans l’approximation acoustique, tout se passe comme si la CL était en x = 0 (page 944) :
d2 ξ
m = P1 (0,t) S − αξ .
dt 2
Mais attention ! On néglige ξ devant λ pour écrire cette condition aux limites en x = 0, or le
terme −αξ n’est jamais comparé à λ , il ne peut pas être négligé.
dξ
De plus, = v piston (t) = u (ξ ,t) ≃ u (0,t) dans l’approximation acoustique. Donc :
dt
∂u
m (0,t) = P1 (0,t)S − αξ .
∂t
En complexes :
α
m jω (u0 + u0r ) exp ( jω t) = SZ (u0 − u0r ) exp ( jω t) − (u + u0r ) exp ( jω t) ,
jω 0
d’où : α
u0r jmω + jω − SZ p0r
r= =− α =− .
u0 jmω + jω + SZ p0
Si m → ∞ ou α → ∞, alors on retrouve r → −1, car la paroi devient immobile.
973
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
Corrigés
P (x,t) = P1 (x,t) + P2 (x,t) = P10 exp ( j (ω1t − k1 x)) + P20 exp ( j (ω2t + k2 x)) .
Cette relation est vrie pour tout t donc ω1 = ω2 , notés ω et ainsi, avec l’équation de disper-
ω
sion, k1 = k2 = . De plus, P10 + P20 = 0.
c
La seconde condition aux limites en x = ℓ impose :
On en déduit P10 exp (− jkℓ) + P20 exp ( jkℓ) = 0, puis, avec P20 = −P10 : −P10 sin (kℓ) = 0.
nπ nπ c
Attentu que P10 ̸= 0, sin (kℓ) = 0 et donc ∃ n ∈ N⋆ , k = ou ω = .
ℓ ℓ
Remarque
On aurait pu précéder comme à la page 880 et affirmer :
⎧
⎨ P10 + P20 = 0
P10 exp (− jkℓ) + P20 exp ( jkℓ) = 0 ⇒ exp ( jkℓ) − exp(− jkℓ) = 0.
⎩
(P10 , P20 ) ̸= (0, 0)
nπ nπ c
On retrouve le même résultat : sin (kℓ) = 0 et donc ∃ n ∈ N⋆ , k = ou ω = .
ℓ ℓ
974
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Autre méthode : attendu que le milieu de propagation est confiné entre deux conditions aux
limites, on peut chercher directement une solution stationnaire, comme expliqué à la page
885. Chaque extérmité est un nœud de surpression (c’est-à-dire qu’elle y est nulle) ; deux
nœuds consécutif sont distants d’une demi-longueur d’onde (vu à la page 879) ; on a ainsi un
nombre entier de demi-longeurs d’onde entre les deux nœuds extrèmes :
λ π nπ nπ c
n =ℓ ⇒ n =ℓ ⇒ k= ⇒ ω= .
2 k ℓ ℓ
6
πc 1 γ RT
3. Le fondamental est à ω = = 2π f : ℓ = = 65 cm.
ℓ 2f M
6
c 1 γ RT
4. f = = = 259 Hz.
2ℓ 6 2ℓ M
1 γ RT
5. ℓ = = 58 cm. Il faut donc placer un trou à 7 cm de l’embouchure de la flûte.
2f M
6. La champ de surpression est :
975
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
Corrigés
2kP10
ainsi v (x,t) = cos(ω t) cos(kx) + f (x), où f est une « constante » d’intégration prise
ρ0 ω
arbitrairement nulle, car une fonction indépendante de t ne représente pas une onde.
k 1 1 2P10
Avec = = , on retrouve v (x,t) = cos (ω t) cos (kx).
ρ0 ω ρ0 c Z Z
#–
8. Le vecteur de Poynting est Π = Pvu#–x :
#– 4P2 #– #–
Π = 10 cos (ω t) sin (ω t) cos (kx) sin (kx) u#–x ⇒ < Π > = 0.
Z
Une onde stationnaire ne transporte aucune puissance en moyenne.
1. Attendu que le milieu de propagation est confiné entre deux conditions aux limites, on
peut chercher directement une solution stationnaire, comme expliqué à la page 885.
∂v ∂P ∂ v kP0
2. On utilise le PFD linéarisé, ρ0 = − , soit = cos (ω t) sin (kx), ainsi v (x,t) =
∂t ∂x ∂t ρ0
kP0
sin (ω t) sin (kx) + f (x), où f est une « constante » d’intégration prise arbitrairement
ρ0 ω
nulle, car une fonction indépendante de t ne représente pas une onde.
k 1 1 P0
Avec = = : v (x,t) = sin (ω t) sin (kx). P (x,t) ̸= Zv (x,t) car l’onde n’est pas
ρ0 ω ρ0 c Z Z
progressive.
3. L’extrémité fixe en x = 0 impose la nullité de la vitesse : v (0,t) = 0. L’atmosphère impose
une pression P0 en x = ℓ, c’est à dire une surpression nulle : P (ℓ,t) = 0.
4. v (0,t) = 0 est vérifié. P (ℓ,t) = P0 cos (ω t) cos (kℓ) = 0 implique :
π (2n + 1) π (2n + 1) π c
cos(kℓ) = 0 ⇒ ∃ n ∈ N, kℓ = + nπ = ⇒ ω= .
2 2 2ℓ
πc
5. La fondamental de la clarinette est à ω f = , inférieur à celui de la flûte. Le son d’une
2ℓ
clarinette est plus grave que celui d’une flûte de même longueur.
6. Le trou ouvert au milieu impose P0 . On se retrouve avec
6 un tuyau de 32, 5 cm de longueur
& '
ℓ ω 1 πc c 1 γ RT
effective ℓeff = :f= = = = = 264 Hz.
2 2π 2π 2ℓeff 2ℓ 2ℓ M
1. |µ | ≪ ρ0 et |p| ≪ P0 .
2. dm (t) = ρ (x,t) S (x) dx = (ρ0 + µ (x,t)) S (x) dx.
dm (t + dt) = ρ (x,t + dt)S (x) dx = (ρ0 + µ (x,t + dt))S (x) dx.
#–
3. δ me = #–ȷ (x,t) · dS dt = ρ (x,t) u (x,t) S (x) dt.
#–
δ ms = #–ȷ (x + dx,t) · dS dt = ρ (x + dx,t)u(x + dx,t)S(x + dx)dt.
976
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
∂µ ∂ (ρ uS)
4. dm(t + dt) − dm (t) = δ me − δ ms ⇒ dt S (x) dx = −dx dt.
∂t ∂x
∂µ ∂ρ
Or = car ρ0 est une constante et au 1er ordre : (ρ0 + µ )u = ρ0 u.
∂t ∂t
∂ρ ∂ (uS)
Finalement S (x) = −ρ0 .
∂t ∂x
∂u ∂p µ
5. Le PFD linéarisé est ρ0 =− et l’équation thermodynamique linéarisée χS = .
∂t ∂x ρ0 p
∂p ∂ (uS) dS ∂u
On a χS S = − = −u − S . En dérivant par rapport à t :
∂t ∂x dx ∂x
∂2p 1 dS ∂ u ∂ 2u 1 dS 1 ∂ p 1 ∂2p
χS = − − = +
∂ t2 S dx ∂ t ∂ x∂ t S dx ρ0 ∂ x ρ0 ∂ x2
& & ' '
1 ∂2p ∂2p 1 dS ∂ p
Avec c = √ : 2 = c2 + .
ρ0 χS ∂ t ∂ x2 S dx ∂ x
#α $ #α $
6. Le rayon d’une section droite est r (x) = x tan donc S (x) = π x2 tan2 .
& 2 2 ' 2
1 dS dln S 2 2
∂ p ∂ p 2∂p
7. = = ⇒ = c2 + .
S dx dx x ∂t 2 ∂ x2 x ∂ x
& '
∂ 2 (xp) ∂ ∂p ∂2p ∂p ∂ 2 p c2 ∂ 2 (xp)
Or = x + p = x + 2 , ainsi = .
∂ x2 ∂x ∂x ∂ x2 ∂x ∂ t2 x ∂ x2
∂ 2Π ∂ 2Π
8. x est indépendant de t donc = c2 2 .
∂t 2 ∂x
∀t, Π (0,t) = 0 car x = 0 et Π (ℓ,t) = 0 car p (ℓ,t) = 0.
d2 h
9. L’équation aux dérivées partielles devient −ω 2 cos(ω t) h (x) = c2 2 cos (ω t), soit, at-
dx
d2 h # ω $2
tendu que cos (ω t) n’est pas identiquemet nul, 2 + h = 0, qui s’intègre en h (x) =
#ω $ #ω $ dx c
D cos x + E sin x .
c c
∀t, Π (0,t) = 0 = h (0) cos (ω t) ⇒ h (0) = 0 ⇒ D = 0.
ω
En posant k = : h (x) = E sin (kx).
c
mπ
∀t, Π (ℓ,t) = 0 = h (ℓ) cos (ω t), donc h (ℓ) = 0, soit sin (kℓ) = 0. Alors ∃ m ∈ N⋆ , k = ou
ℓ
mπ c
ω= .
ℓ
1 ∂ 2 p1
1. On part de l’équation de propagation ∆p1 − 2 = 0, puis on généralise la méthode à
c ∂ t2
variables séparables. L’équation de d’Alembert devient :
# ω $2 f ′′ g′′ h′′ # ω $2
f ′′ gh + f g′′h + f gh′′ + f gh = 0 d’où + + + = 0.
c f g h c
977
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
Corrigés
f ′′ g′′ h′′ # ω $2
=− − − = A : A est une constante car le terme de gauche est indépendant de
f g h c
y, z et t, donc A aussi, et le terme de droite est indépendant de x, donc A aussi ; A ne dépend
d’aucune variable donc est bien une constante. On en déduit f ′′ = A f .
On procède de même pour g et h : g′′ = Bg et h′′ = Ch. Les constantes A, B et C sont diffé-
rentes.
∂ #–
v1 # –
2. Le PFD linéarisé µ0 = − grad p1 mène à #– v1 :
∂t
⎛ ′ ⎞
f (x) g (y) h (z) exp(iω t)
∂ #–
v1
µ0 v 1 = − ⎝ f (x) g′ (y) h (z) exp(iω t) ⎠ .
= jω µ0 #–
∂t f (x) g (y) h′ (z) exp(iω t)
3. Attendu que le fluide ne passe pas à travers une paroi, la composante normale de #– v est
nulle sur les faces du parallélépipède. Par exemple dans le plan x = 0, vx (0, y, z,t) = 0 ; ce qui
implique f ′ (0) = 0. De même : f ′ (x0 ) = g′ (0) = g′ (y0 ) = h′ (0) = h′ (z0 ) = 0.
Remarque
Attendu que toute viscosité est négligée dans la présentation des ondes sonores, la vi-
tesse n’a aucune raison d’être nulle sur les parois. Le lecteur pourra vérifier que la
composante tangente du champ des vitesses ne s’annule pas sur les faces du parallélé-
pipède.
f (x) = a cos (kx x) + b sin (kx x) ⇒ f ′ (x) = −kx a sin (kx x) + kx b cos (kx x) .
978
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
29.16 Lois de Descartes et acoustique géométrique
979
CHAPITRE 29 – O NDES SONORES DANS LES FLUIDES
Exercices
Corrigés
littoral. Notons que les impédances de l’eau et de l’air étant dissemblables, les ondes sonores
entrent ou sortent mal dans l’eau, le bruit entendu est alors étouffé.
8. Pour z < 1, 3.103 m, on passe par c = 1525 m.s−1 en z = 0 et c = 1490 m.s−1 en z = −103
m. On en déduit c0 = 1525 m.s−1 et β = 2, 3.10−5.
Pour z > 1, 3.103 m, on passe par c = 1540 m.s−1 en z = 5.103 m et, en prolongeant la courbe,
c = 1460 m.s−1 en z = 0 m. On en déduit c0 = 1460 m.s−1 et β = −1, 1.10−5.
Dans les deux cas, |β z| ≪ 1 pour z < 5.103 m.
9.
& '2
dx dx
10. = tan α donc = tan2 α .
dz dz
& '2 & '2
1 1 dz c2 1 dz
Puis 1 + 2 = 2 implique 1 + = 2 02 . Avec sin θ0 = √ , 1 + =
tan α sin α dx c sin α0 2 dx
2
.
(1 − β z)2
On effectue un développement limité au premier ordre en β z ≪ 1 :
& '2
dz dz
= 2 (1 + 2β z) − 1 = 1 + 4β z ⇒ = 1 + 2β z.
dx dx
dz
11. On sépare les variables : = dx. Puis on intègre entre (0, 0) et (x, z) pour z <
1 + 2β z
1 1
1, 3.103 m : [ln (1 + 2β z)]z0 = x − 0, soit ln (1 + 2β z) = 2β x, ou z = (exp (2β x − 1)).
2β βz
Dès qu’on attend zℓ = 1, 3.103 m, en xℓ ≃ 1, 3.103
x
m, la valeur de β change. On intègre entre (xℓ , zℓ )
ln (1 + 2β z)
et (x, z) pour z > 1, 3.103 m : =
ln (1 + 2β zℓ)
2β (x − xℓ).
L’allure de la trajectoire est ci-contre, sans toute-
fois marquer de point anguleux à la limite, car le z
passage d’une zone à l’autre est progressive.
L’allure de la trajectoire est la suivante, sauf toutefois marquer de point anguleux à la limite,
car le passage d’une zone à l’autre est progressive.
12. L’allure de la trajectoire montre que les rayons acoustiques ne se propagent pas en ligne
droite, mais sont fortement incurvés. Plus la variation de célérité est importante, c’est-à-dire la
valeur de β , plus les rayons s’écartent fortement de la verticale. Ce phénomène est maximum
quand le gradient thermique de l’eau est maximum, en début d’après-midi.
dx
Pour un rayon acoustique émis à la verticale, tan α0 = 0 et ainsi = 0 : trajectoire verticale
dz
du rayon. C’est le seul cas où le rayon acoustique n’est pas dévié.
980
30
La densité volumique d’énergie électromagnétique, notée wem (M,t) , est telle que dans
un volume élémentaire mésoscopique dτ situé en un point M du référentiel R, l’énergie
électromagnétique δ Eem s’exprime par :
b) Vecteur de Poynting
#–
Le vecteur de Poynting au point M à l’instant t, noté Πem (M,t) , permet d’exprimer la
#–
quantité δ 2 E d’énergie électromagnétique qui traverse une surface élémentaire dS pendant la
durée dt :
#– #–
δ 2 E = Π em · dS dt.
Pour établir l’équation locale de Poynting qui traduit un bilan d’énergie électromagnétique,
on considère un cas général, où l’onde évolue dans un milieu matériel dans lequel elle est
susceptible de céder de l’énergie aux porteurs. Il est établi
! #–dans le chapitre 19 , l’expression
#–"
de la puissance volumique cédée au milieu par le champ E , B :
Σ
#–
dP #– dS
p (M,t) = = #–
ȷ (M,t) · E (M,t) . N
dτ V
R dτ
Pour effectuer le bilan d’énergie électroma-
gnétique, on raisonne sur un volume V de M
l’espace, fixe dans le référentiel dans lequel
est défini le champ électromagnétique étudié.
Figure 30.1 – Volume fixe V ,
On applique à l’énergie électromagnétique le
délimité par la surface fermée Σ,
même raisonnement que pour effectuer un bi-
sur lequel on effectue le bilan
lan de charge, de masse, de particules. . . d’énergie électromagnétique.
On note :
• Eem,V (t) l’énergie électromagnétique contenue dans le volume V à l’instant t ;
• Φem,Σ le flux d’énergie électromagnétique qui sort du volume V en traversant Σ ;
• Pport la puissance cédée aux porteurs par le champ électromagnétique.
L’énergie contenue dans V varie pendant la durée dt d’une quantité Eem,V (t + dt)− Eem,V (t).
Cette énergie varie, car une partie −Φem,Σ dt en a été rayonnée pendant la durée dt et une
autre, −Pport dt, en a été cédée aux porteurs de charge. Ainsi :
#–
On exprime alors les différents termes à l’aide du vecteur de Poynting Π em et de la densité
982
D ENSITÉ D ’ÉNERGIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ET ÉNERGIE TRANSPORTÉE
Comme le volume V est quelconque, la nullité de la dernière intégrale n’est possible que
si la grandeur que l’on intègre est nulle en tout point, on en déduit l’équation locale de
conservation de l’énergie électromagnétique, aussi appelée équation de Poynting :
∂ wem #– #–
= − div Πem − #–
ȷ · E.
∂t
#– ρ #–
MG : div E = MT : div B = 0
ε0 #– #–
# – #– ∂B # – #– ∂E
MF : rot E = − MA : rot B = µ0 #–
ȷ + µ0ε0 ,
∂t ∂t
#– #–
ȷ et ρ dépendent de M et t.
où toutes les grandeurs, E , B , #–
#–
On exprime alors le vecteur #–ȷ , que l’on multiplie scalairement par − E :
#– #–
1 # – #– ∂E #– #– ∂ E 1 #– # – #–
#–
ȷ = rot B − ε0 soit ȷ · E = ε0 E ·
− #– − E · rot B .
µ0 ∂t ∂t µ0
! #– #–" # – #– #– #– # – #–
On utilise la relation d’analyse vectorielle, div E ∧ B = rot E · B − E · rot B , qui n’est pas
exigible aux concours :
983
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
#–
#– #– ∂ E 1 ! # – #– #– ! #– #–""
ȷ · E = ε0 E ·
− #– − rot E · B − div E ∧ B ,
∂t µ0
soit, avec l’équation de Maxwell Faraday :
#– ( #– )
#– #– ∂ E 1 ∂ B #– ! #– #–"
− ȷ · E = ε0 E ·
#– − − · B − div E ∧ B .
∂t µ0 ∂t
#– ∂ wem #–
− #–
ȷ ·E = + div Π em .
∂t
! #– #–"
On conclut qu’en un point M où règne le champ électromagnétique E , B , la densité
d’énergie électromagnétique wem est :
ε0 E 2 B2
wem = + ,
2 2 µ0
#–
et le vecteur de Poynting Π em est :
#– #–
#– E∧B
Πem = .
µ0
984
D OMAINES DE FRÉQUENCE DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES
2.1 Radiofréquences
Les ondes sont appelées ondes radio lorsque leur fréquence est située dans un intervalle
allant de 3 Hz à 300 MHz. Cette plage de fréquence est gigantesque, aussi, on la sépare un
plages intermédiaires, qui correspondent à des domaines d’application particuliers.
Dans le tableau suivant, on ne retient que les domaines d’application les plus courants.
Longueurs
Bandes Fréquences Applications
d’ondes
SLF
30 Hz à 103 km à Ondes des lignes électriques,
Super Low
300 Hz 104 km EDF, induction industrielle
Frequency
MF
300 kHz à 100 m à Radionavigation,
Medium
3 MHz 1 km ADSL, radioamateurs
Frequency
HF
3 MHz à 10 m à
High Radiodiffusion
30 MHz 100 m
Frequency
VHF
30 MHz à 1mà Radiodiffusion, télédiffusion,
Very High
300 MHz 10 m satellites météo
Frequency
Télédiffusion et radiodiffusion
UHF numériques, liaisons satellites,
300 MHz à 1 cm à
Ultra High téléphonie mobile, Wi-Fi,
30 GHz 1m
Frequency Bluetooth, radar,
fours à micro-ondes
EHF
30 GHz à 1 mm à Faisceau hertzien terrestre
Extremly High
300 GHz 1 cm et satellite
Frequency
Tableau des radiofréquences.
Longueurs
Bandes Fréquences Applications
d’onde
IR 300 GHz à 0, 78 µ m à
ondes infrarouges
Infrarouge 384 GHz 1 mm
Spectre 384 THz à 380 nm à
ondes lumineuses visibles
visible 789 THz 780 nm
UV 850 THz à 315 nm à
UVA
Ultra Violet 952 THz 400 nm
UV 952 THz à 280 nm à
UVB
Ultra Violet 1071 THz 315 nm
Tableau des fréquences optiques.
985
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Longueurs
Bandes Fréquences Applications
d’onde
THF
3 × 1017 Hz à 10 pm à
Tremendous High rayons X
3 × 1020 Hz 10 nm
frequency
THF
3 × 1015 Hz à 1 pm à
Tremendous High rayons γ
300 × 1025 Hz 10 pm
frequency
Tableau des rayonnements ionisants.
#– #–
div E = 0 (Maxwell Gauss) div B = 0 (Maxwell Thomson)
#– #–
# – #– ∂B # – #– ∂E
rot E = − (Maxwell Faraday) rot B = ε µ0 (Maxwell Ampère)
∂t ∂t
#– #–
Les équations de Maxwell Faraday et Maxwell Ampère montrent que E et B sont couplées.
#–
On les découple afin d’en déduire une équation aux dérivées partielles vérifiée par E seul ou
#–
par B seul.
986
É QUATIONS DE PROPAGATION DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
#– #–
3.2 Équation de propagation vérifiée par E ou B
#–
a) Équation vérifiée par B
#–
b) Équation vérifiée par E
On applique l’opérateur rotationel à l’équation de Maxwell Faraday :
( #– )
# – ! # – #–" # – ∂B
rot rot E = rot − ,
∂t
# – ! # – #–"
puis on développe rot rot E et, d’après le théorème de Schwarz, on inverse l’ordre des
∂ #–
dérivations temporelle et spatiale rot :
∂t
# – #–
# – ! #–" #– ! #–" ∂ rot B
grad div E − ∆ E = − .
∂t
#–
#– # – #– ∂E #–
Or, dans le vide, div E = 0 et rot B = ε0 µ0 . On obtient alors l’équation vérifiée par E :
∂t
#–
#– #– ∂2E
∆ E = ε0 µ0 2 .
∂t
987
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
deux par rapport aux coordonnées d’espace. L’équation de d’Alembert en dimension 3 est
une équation différentielle linéaire, aux dérivées partielles.
On introduit la célérité afin d’écrire ces équations sous une forme analogue à l’équation de
propagation d’une onde sonore :
#–
#– #– 1 ∂ 2 E #–
∆E − 2 2 = 0,
c ∂t
1
c= √ ≃ 3 × 108 m.s−1 ,
ε0 µ0
1
où ε0 ≃ F.m−1 et µ0 = 4π 10−7 H.m−1 .
36π 109
988
STRUCTURE DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES PROGRESSIVES ET HARMONIQUES DANS LE VIDE
Direction
b) Onde sphérique de propagation
Surface
On définit une onde sphérique comme R d’onde
une onde dont les surfaces d’onde sont des M
sphères concentriques. S
Une telle onde modélise l’onde émise par
une source localisée au point S et qui
rayonne dans toutes les directions.
Figure 30.3 – Onde sphérique.
c) Onde plane
On définit une onde plane comme une onde dont les surfaces d’onde sont des plans. Sur
la figure 30.4 on représente des portions de plans d’onde, perpendiculaires à la direction de
propagation.
Une onde plane modélise l’onde émise par
une source à l’infini. Elle est considérée à ∆
très grande distance de la source, les por-
tions de plans d’onde sont tangents à des
sphères dont le centre S est situé à l’infini. M
R
Dans la suite on étudie une onde électro-
magnétique plane progressive harmo- #–
u
nique, qui modélise localement une onde
électromagnétique vue à grande distance Surfaces d’onde successives
de la source, c’est-à-dire à une distance
D ≫ λ. Figure 30.4 – Onde plane.
989
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Une onde est plane quand il existe un repère cartésien tel que sa grandeur vibrante ne
dépende que d’une unique coordonnée.
z
#–
B
y
Une onde électromagnétique
M fronts d’onde
plane, qui se propage dans
le vide infini, est une onde successifs
#–
transverse, car les champs E
#–
et B sont perpendiculaires à x #–
E
la direction de propagation. direction de propagation
990
STRUCTURE DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES PROGRESSIVES ET HARMONIQUES DANS LE VIDE
L’acronyme d’une telle onde est OEPPH. Les expressions réelle et complexe de son champ
ω
électrique sont données ci-après, avec k = :
c
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
0 0
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
#–
E (M,t) = ⎜ E cos (ω t − kx + ϕy) ⎟ , #–
E (M,t) = ⎜ E exp (i (ω t − kx)) ⎟ ,
⎝ 0y ⎠ ⎝ 0y ⎠
E0z cos (ω t − kx + ϕz) E 0z exp (i (ω t − kx))
#– ! #–"
de sorte que E = Re E , avec E 0y = E0y exp(iϕy ) et E 0z = E0z exp(iϕz ).
Remarque
La vitesse de phase vϕ de l’OEPPH est vϕ = c, (ω t − kx) constitue la phase de l’onde.
L’onde est polarisée rectilignement si son champ électrique a une direction invariable
au cours du temps. La direction du champ électrique est appelée direction de polari-
sation de l’onde électromagnétique.
Soit u#–y la direction de polarisation de l’onde OEPPH polarisée rectilignement, son champ
#–
électrique s’écrit : E (M,t) = E0y cos ((ω t − kx) + ϕy ) u#–y , et sa représentation complexe est :
#–
E (M,t) = E 0 u#–y exp (i (ω t − kx)) .
# –
En notant que dans cette expression, le terme dépendant de x peut s’écrire kx = ku#–x · OM, et en
#– #–
posant k = ku#–x , la représentation complexe du champ électrique s’écrit aussi : E (M,t) =
## #– # – $$
E 0 u#–y exp i ω t − k · OM .
991
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Les ondes qui composent la lumière naturelle sont des OEPPH non polarisées recti-
lignement. Elles sont la superposition de deux ondes polarisées selon deux directions
perpendiculaires à la direction de propagation.
Il existe des dispositifs qui polarisent la lumière, nommés polariseurs, qui ne laissent passer
qu’une composante du champ électrique.
#– #–
5.4 Couplage entre les champs E et B d’une OEPPH polarisée rectili-
gnement
L’expression complexe du champ électrique de l’onde électromagnétique envisagée est :
#– ## #– # –$$
E (M,t) = E 0 u#–y exp i ω t − k · OM .
Dans le chapitre outils mathématiques, on établit que pour un tel champ, les opérateurs diver-
gence et rotationnel s’écrivent :
#– #– #– # – #– #– #–
div E = −i k · E et rot E = −i k ∧ E ,
#–
∂E #–
et de plus = iω E .
∂t
Les équations de Maxwell dans le vide :
#– #–
MG : div E = 0 MT : div B = 0
#– #–
# – #– ∂B # – #– ∂E
MF : rot E = − MA : rot B = ε0 µ0 ,
∂t ∂t
deviennent alors :
#– #– #– #–
MG : −i k · E = 0 MT : −i k · B = 0
#– #– #– #– #– #–
MF : −i k ∧ E = −iω B MA : −i k ∧ B = iω µ0 ε0 E .
992
STRUCTURE DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES PROGRESSIVES ET HARMONIQUES DANS LE VIDE
#– #– #–
Les vecteurs d’onde k , champ électrique E et champ magnétique B d’une OEPPH de
pulsation ω forment un trièdre direct et :
#– #–
#– k ∧E
B= .
ω
Remarques
#– ω #– #–
• Dans le vide, avec k = u#– ∆ . La relation de couplage entre E et B peut donc
#– c
# –
#– u∆ ∧ E
s’écrire : B = .
c #– #–
#– #– #– #– c2 k ∧ B
• L’équation de Maxwell Ampère −i k ∧ B = iω µ0 ε0 E mène à E = , soit
#– #– ω
E = cu#–∆ ∧ B .
#–
#– #– 1 ∂ 2 E #–
vérifie l’équation de propagation ∆ E − 2 2 = 0 si :
c ∂t
# #–$2 #– 1 #– #–
− j k E − 2 ( jω )2 E = 0 .
c
#–
Attendu que le champ E n’est pas identiquement nul :
# ω $2
k2 = .
c
993
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
soit :
#– ! #–" #– ω 2 #–
+k2 E = −iω iω µ0 ε0 E ⇒ k2 E = 2 E ,
c
et finalement :
# ω $2
k2 = .
c
ω
On retrouve ainsi la relation entre k et ω utilisée dès le paragraphe 5.2, k = et la vitesse de
c
phase :
ω
vϕ = = c.
k
y #–
B
#–
E
#–
k
x
Figure 30.6 – Onde progressive à un instant t .
994
STRUCTURE DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES PROGRESSIVES ET HARMONIQUES DANS LE VIDE
Lorsqu’on étudie l’énergie et la puissance transmise, on a affaire à des grandeurs qui sont des
produits des champs, il faut donc veiller à utiliser les expressions réelles des champs.
Quand on étudie la puissance ou l’énergie, on utilise les expressions réelles des champs.
!
#– #–
Les expressions réelles des champs E et B d’une OEPPH polarisée rectilignement selon u#–y
qui se propage selon u#–x sont :
#– #– E0
E = E0 cos (ω t − kx) u#–y et B= cos (ω t − kx) u#–z .
c
En tout point M à tout instant t, la densité volumique d’énergie électrique de l’OEPPH est
égale à sa densité volumique d’énergie magnétique.
Dans un volume dA τ de l’espace,
B l’énergie moyenne contenue dans le champ électromagné-
tique est δ Eem = wel + wmag dτ , soit :
Le vecteur de Poynting associé à l’OEPPH est aussi calculé à partir des expressions réelles
des champs :
#– #–
#– E∧B #– E 2 #– E2
Πem = ⇒ Π em 0 cos2 (ω t − kx) u#–x soit ⟨ Πem ⟩ = 0 u#–x .
µ0 c µ0 2cµ0
995
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exemple
Un laser est une source de lumière monochromatique, qui émet des photons dans un fais-
ceau quasi cylindrique. Une modélisation simple de l’onde émise par le laser consiste à
assimiler l’onde à une OEPPH limitée spatialement à la surface du cylindre du faisceau.
Un laser à gaz de laboratoire de physique, par exemple, émet un faisceau de diamètre
d = 0, 75 mm, de longueur d’onde λ = 632, 8 nm, avec une puissance P = 2 mW.
#– #– # #– # –$
Le champ électrique de l’onde émise par ce laser est E = E0 cos ω t − k · OM , son
#– #–
#– k ∧E
champ magnétique B = . Le vecteur de Poynting de l’onde est donc :
ω
#– #– #–
#– E ∧ B ! #–"2 k
Π= = E .
µ0 ω µ0
La puissance moyenne P qui traverse une section du faisceau laser est reliée au vecteur
T #– U π d 2 kπ d 2
de Poynting par P = ∥ Π∥ , soit, en fonction de E0 , P = E02 , et en rempla-
4 8 ω µ0
ω
çant k par :
c
π d2
P = E02 .
8cµ0
996
STRUCTURE DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES PROGRESSIVES ET HARMONIQUES DANS LE VIDE
propagation de l’onde en M :
E02
2cµ0 #–
v#–e = u∆ = cu#–∆ .
ε0 E02
2
On constate que la vitesse de déplacement de l’énergie est égale à la célérité de l’onde
électromagnétique.
997
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
#– ω
Son vecteur d’onde est ki = u#–x . Le champ magnétique associé est couplé au champ élec-
#– c
#– k #– #– k
trique par Bi = ∧ E i soit Bi = E0 exp (i (ω t − kx)) u#–x ∧ u#–y :
ω ω
#– E0
Bi = exp (i (ω t − kx)) u#–z .
c
y
x
998
R ÉFLEXION D ’UNE OEPPH SUR UN PLAN CONDUCTEUR PARFAIT EN INCIDENCE NORMALE
#–
Dans ce cas, le vecteur densité de courant, lié au champ électrique par la loi d’Ohm #–ȷ = γE,
#–
#– # – #– ∂B
ne reste borné que si E tend vers zéro. L’équation de Maxwell Faraday, rot E = − montre
∂t
que le champ magnétique est indépendant du temps, ce qui ne peut représenter une onde. On
#– #–
choisit alors B = 0 .
#–
# – #– ∂E
L’équation de Maxwell Ampère, rot B = µ0 ȷ + µ0 ε0
#– implique alors que le vecteur den-
∂t
sité de courant électrique #–
ȷ soit nul dans le conducteur.
#– #–
Dans un conducteur parfait, défini par γ → ∞, tous les champs E , B et #–
ȷ sont nuls.
σ (N, T ) et #–
ȷ s (N, T ) .
Remarque
La notion de distribution surfacique de charge est introduite dans le chapitre 16. La
notion de courant surfacique, par contre n’a pas encore été introduite elle le sera au
paragraphe b).
On considère une surface Σ portant une charge surfacique σ (N,t). On sait qu’au point N,
qui appartient à Σ, le champ électrique n’est pas défini. On considère deux points M − et M +
infiniment voisins de N situés de part et d’autre de la surface de discontinuité, sur la normale
(N, #–
n −+ ) :
n# −+
– M+
N
Σ
M−
999
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Remarques
• En présence d’une distribution surfacique de charges , cette relation de passage se
substitue aux équations de Maxwell.
• La relation de passage admise pour le champ électrique est démontrée à l’aide des
équations de Maxwell, en considérant une distribution volumique de charges de
faible épaisseur et en effectuant un passage à la limite.
δ I = jε dℓ = js dℓ.
M M
d d
a #– ȷ#–s
ȷ ε N
N
dℓ
δI δI
dℓ
modélisé par :
b
Figure 30.11 – Distribution surfacique de courant.
1000
R ÉFLEXION D ’UNE OEPPH SUR UN PLAN CONDUCTEUR PARFAIT EN INCIDENCE NORMALE
Remarques
• La modélisation surfacique d’une distribution de courant est en fait un passage à
la limite. En effet le passage d’une distribution volumique (celle de gauche) à une
distribution surfacique, (celle de droite), alors que le courant δ I est le même im-
plique que l’épaisseur de la distribution tende vers zéro, donc que le vecteur densité
de courant électrique tende vers l’infini. En un point d’une distribution de courant
surfacique, le vecteur densité de courant volumique n’est pas défini.
• Assimiler une distribution volumique de courant de faible épaisseur ε , à une distri-
bution surfacique, est une question d’échelle, l’approximation n’est valable que si
les dimensions latérales de la nappe sont très supérieures à son épaisseur, a ≫ ε et
b ≫ ε , et si on étudie le champ électromagnétique en un point M situé à l’extérieur
de la distribution, d > ε .
On considère une surface Σ parcourue par une densité surfacique #– ȷ s (N,t). On sait qu’au
point N, qui appartient à Σ, le champ magnétique n’est pas défini. On considère deux points
M − et M + infiniment voisins de N situés de part et d’autre de la surface sur la normale
(N, #–
n −+ ) :
n# −+
–
M+
Σ
N #–
ȷs
#–
t
M−
Remarques
• En présence d’une distribution surfacique de courants, la relation de passage se sub-
stitue à l’équation de Maxwell Ampère qui n’est pas définie en un point de la distri-
bution surfacique.
1001
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
En effet :
• la pulsation du champ réfléchi est la même que celle du champ incident, car les charges qui
oscillent sur le plan x = 0 oscillent à la pulsation ω imposée par le champ incident ;
• l’exponentielle présente dans l’expression de l’onde réfléchie est exp(iω t + kx), elle traduit
la progression de l’onde réfléchie dans la direction −u#–x ;
• la direction de polarisation du champ électrique de l’onde réfléchie est la même que celle de
l’onde incidente, du fait de la continuité de la composante tangentielle du champ électrique.
Remarque
Les charges qui oscillent dans le plan x = 0 créent aussi un champ électrique qui se
propage dans le métal, mais celui-ci s’annule avec celui de l’onde incidente.
L’onde électromagnétique résultante dans le demi-espace x < 0 est la superposition des deux
ondes :
#–
E = E0 exp (i (ω t − kx)) u#–y + E r exp (i (ω t + kx)) u#–y .
La condition de passage impose :
#– ! " #–
E x = 0− = 0 ,
soit E0 + E r = 0. Le champ électrique de l’onde réfléchie est donc :
#–
E r = −E0 exp (i (ω t + kx)) u#–y .
1002
R ÉFLEXION D ’UNE OEPPH SUR UN PLAN CONDUCTEUR PARFAIT EN INCIDENCE NORMALE
#– #– #– #–
#– ki ∧ E i #– k r∧ Er
Bi = et Br = .
ω ω
Demi-espace
On obtient les champs en notation com- y conducteur parfait
plexe : #–
Ei
< #– #– x
E i = E0 exp (i (ω t − kx)) u#–y ki
#– E0
Bi = exp(i (ω t − kx)) u#–z , #–
c Bi O
z
et
#– #–
< #– kr Br
E r = −E0 exp (i (ω t + kx)) u#–y #–
Er
#– E0
Br = exp (i (ω t + kx)) u#–z . Figure 30.13 – Champ incident et
c
champ réfléchi.
On déduit alors les champs totaux :
< #–
E tot = E0 exp (iω t) (exp (−ikx) − exp(ikx)) u#–y
#– E0
B tot = exp (iω t) (exp (−ikx) + exp(ikx)) u#–z ,
c
soit : < #–
E tot = E0 exp(iω t) (−2i sin (kx)) u#–y
#– E0
B tot = exp(iω t) (2 cos(kx)) u#–z .
c
# π$ ## π $$
Or −i exp (iω t) = exp −i exp (iω t), soit −i exp (iω t) = exp i ω t − ; les champs,
2 2
en notation réelle, sont alors :
#– #– E0
E tot = 2E0 sin (ω t) sin (kx) u#–y et B tot = 2 cos (ω t) cos (kx) u#–z .
c
Les nœuds du champ électrique sont les ventres du champ magnétique et vice versa.
1003
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
λ
y
2
2π
Les positions xn des nœuds du champ électrique vérifient sin (kxn ) = 0, avec k = :
λ
2π λ
kxn = nπ soit xn = n π finalement xn = n .
λ 2
λ
La distance entre deux nœuds consécutifs est donc xn+1 − xn = .
2
L’onde totale qui résulte de la réflexion sur un plan conducteur parfait d’une OEPPH
incidente est une onde stationnaire, son champ électrique s’écrit :
#–
E tot = 2E0 sin (ω t) sin (kx) u#–y .
Elle présente des nœuds et des ventres. Deux nœuds consécutifs, ou deux ventres consé-
cutifs sont distants de λ /2, où λ est la longueur d’onde de l’onde.
La figure 30.14 ci-dessus représente les enveloppes extrêmes des vecteurs champ électrique
et champ magnétique de l’onde stationnaire.
#–
#– #–
E tot ∧ B tot #– E2 T #– U #–
Π em = soit Πem = 0 sin (2ω t)sin (2kx) u#–x donc Πem = 0 .
µ0 4 µ0 c
On constate que :
• le vecteur de Poynting est nul aux nœuds des champs électrique et magnétique à tout ins-
tant ;
• la valeur moyenne temporelle du vecteur de Poynting est nulle en tout point.
1004
R ÉFLEXION D ’UNE OEPPH SUR UN PLAN CONDUCTEUR PARFAIT EN INCIDENCE NORMALE
z2 z4
E0
˛ ˆ ˆ
#– #– #– #–
B tot · dℓ = B tot (x = −ε ) · u#–z dz + B tot (x = +ε ) · u#–z dz = 2 cos ω t × l.
C z1 z3 c
ȷ s densité
Ce courant I se déplace en surface du conducteur parfait, on définit le vecteur #–
surfacique de courant électrique sur le plan conducteur :
I 2E0
ȷ s = u#–y =
#– cos (ω t) u#–y .
l c µ0
Avec le vecteur densité surfacique de courant, le courant δ I qui traverse un segment dz u#–y est
δ I = ȷ#–s · u#–y dz.
1005
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
ȷ#–s x
#–
B tot
Figure 30.16 – Courants surfaciques sur le plan conducteur.
#–
La relation vectorielle qui lie le champ magnétique en x = −ε , B tot (x = −ε , y, z,t), le champ
#– #– #–
magnétique en x = +ε , B tot (x = +ε , y, z,t) = 0 et ȷ s (x = 0, y, z,t) est :
#– #–
B tot (x = −ε , y, z,t) − B tot (x = +ε , y, z,t) = µ0 #–
ȷ s (x = 0, y, z,t) ∧ (−u#–x ) .
Tout le monde fait la différence entre la lumière émise par un faisceau laser et la lumière émise
par une lampe. La distinction se fait instantanément grâce aux caractéristiques essentielles du
laser :
• le faisceau émis par un laser est très fin, il ne se manifeste que par la tache qu’il fait sur un
mur qui l’arrête, ou encore par les poussières qui sont en suspension dans l’air traversé par
le faisceau. Cette première propriété est appelés cohérence spatiale du laser ;
• la couleur de la lumière est le plus souvent pure. Cette deuxième propriété est appelée
1006
A PPROCHE DOCUMENTAIRE : LE LASER
N photons 2 N − 1 photons 2
1 photon émis dans
0 photons une direction
aléatoire
1 1
Figure 30.17 – Processus Figure 30.18 – Processus
d’absorption. d’émission spontanée.
1007
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Dans un article publié en 1917, Einstein a introduit un troisième processus, l’émission stimu-
lée : figure 30.19. Il s’agit du processus inverse de l’absorption, se produisant, comme elle en
présence d’un rayonnement incident résonant avec la fréquence de transition. Sous l’effet de
celui-ci, l’atome passe de l’état excité à son état fondamental en émettant un photon.
Ce processus est cohérent : si les pho- 2
N photons N + 1 photons
tons incidents sont dans un mode donné
du rayonnement, alors le photon émis
l’est dans ce même mode, c’est à dire
que l’onde émise est émise avec la même
fréquence, la même phase que l’onde in-
cidente et dans la même direction que 1
l’onde incidente. L’onde est donc ampli-
fiée. Figure 30.19 – Émission stimulée.
Si l’émission stimulée a pour effet d’amplifier la lumière, dans le même temps, l’absorption
a pour effet de l’atténuer. Peut-on rendre l’émission stimulée prépondérante ? En pratique, on
n’a pas un seul atome en présence du rayonnement, mais un grand nombre d’atomes. Parmi
eux, certains sont dans l’état 1, et d’autres dans l’état 2. Einstein a montré qu’absorption et
émission stimulée se produisent avec des probabilités données par la même expression, la
seule différence étant que la première est proportionnelle au nombre d’atomes par unité de
volume dans l’état 1 (appelé population de l’état 1 et noté n1 ), tandis que la seconde l’est à
la population n2 de l’état excité. Pour que l’émission stimulée l’emporte sur l’absorption, il
faut donc que l’on ait n2 > n1 ; c’est ce qu’on appelle réaliser une inversion de population.
Cette condition n’est pas facile à obtenir car, laissé à lui-même, un atome se trouve naturel-
lement dans son état fondamental de plus basse énergie, dans lequel l’émission spontanée le
ramène toujours. C’est son état d’équilibre. Pour imposer à l’atome d’être dans un état hors
d’équilibre, il faut lui fournir de l’énergie qui le portera dans son état excité afin de réaliser
la condition n2 > n1 , soit de façon transitoire, soit de façon permanente. C’est ce qu’on ap-
pelle le pompage. Une partie de cette énergie fournie aux atomes sera restituée sous forme de
rayonnement à la fréquence ν lors de l’amplification.
Différentes méthodes de pompage sont possibles : électrique, chimique, optique. De même,
des milieux amplificateurs divers peuvent être utilisés : des ions de chrome dans une matrice
solide comme c’est le cas pour le laser à rubis, mais aussi, par exemple, des gaz ou des
semi-conducteurs.
Grâce à l’émission stimulée, il est possible par pompage de réaliser une inversion de popu-
lation, de sorte que les atomes amplifient la lumière. Cependant, un laser est une source de
lumière et non pas un amplificateur. Pour réaliser un laser, il faut donc transformer notre am-
plificateur de lumière en oscillateur. Une telle transformation est obtenue couramment dans
le domaine de l’électronique : en reliant la sortie d’un amplificateur à l’une de ses entrées,
le système se met à osciller. C’est aussi elle qui intervient en acoustique dans l’effet Larsen.
Dans les deux cas, l’oscillation démarre sur le bruit (électrique ou sonore), c’est-à-dire sur
1008
A PPROCHE DOCUMENTAIRE : LE LASER
des fluctuations de l’environnement. Pour le laser, c’est l’émission spontanée qui jouera le
rôle de « bruit ». La figure 30.20 représente l’intérieur d’un laser à rubis. Le milieu amplifica-
teur est un cristal de rubis, la cavité est limitée par deux miroirs l’un totalement réfléchissant,
l’autre partiellement, et l’excitation initiale est apportée par un flash, le tout est protégé de
l’extérieur par un tube en acier opaque percé d’un trou par où sort le faisceau laser.
flash interrupteur
cristal de rubis
alimentation
électrique
miroir miroir
partiellement totalement
réfléchissant réfléchissant
Pour réaliser un laser, il faut donc renvoyer la lumière dans le milieu amplificateur grâce
à un jeu de miroirs, en réalisant une cavité optique. La figure représente le cas d’une ca-
vité simple, constituée de deux miroirs se faisant face. On parle de cavité Fabry-Perot, bien
connue en interférométrie. Dans une telle cavité, l’un des miroirs, parfaitement réfléchissant,
réfléchit totalement la lumière à la longueur d’onde considérée. L’autre, le miroir de sortie,
transmet une petite fraction de la puissance lumineuse présente dans la cavité ; l’onde trans-
mise constitue le faisceau laser. La lumière, réfléchie successivement par les deux miroirs,
fait des allers-retours dans la cavité.
Pour que la lumière vienne, à chaque pas-
Miroir parfait Miroir de
sage dans l’amplificateur, renforcer l’onde
Amplification sortie
lumineuse qui circule dans le laser, il faut
que ces ondes soient en phase. Le trajet de
l’onde dans la cavité, correspondant à un
aller-retour, doit être égal à un nombre entier
de fois la longueur d’onde. C’est la condi-
λ ℓ
tion de résonance : 2L = pλ , soit L = p , où
2 L
L est la distance séparant les deux miroirs,
λ la longueur d’onde de la lumière et p un Figure 30.21 – Cavité laser.
nombre entier.
Pour une longueur L fixée, seules les longueurs d’onde vérifiant la relation ci-dessus pourront
donc être présentes dans le faisceau laser. Les modes associés aux différentes valeurs de p
vérifie cette relation sont appelés modes longitudinaux de la cavité. L’écart en fréquence entre
c
deux modes voisins est donné par f = , où c est la vitesse de la lumière. En pratique, l’un
2L
au moins des miroirs de la cavité doit être concave, afin de concentrer la lumière latéralement
pour qu’elle soit recueillie entièrement par les miroirs et limiter ainsi les pertes par diffraction.
Les éléments constitutifs d’un laser sont donc : un milieu amplificateur, pompé dans un état
1009
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
où il peut émettre de la lumière par émission stimulée, et ceci, dans une de fréquences carac-
téristique du milieu ; une source d’énergie assurant le pompage du milieu amplificateur ; une
cavité optique qui permet le bouclage du dispositif et impose au faisceau émis ses caractéris-
tiques spatiales (direction, divergence) et temporelles (spectre de fréquences).
Une partie de l’énergie lumineuse présente dans la cavité s’en échappe : c’est l’émission du
faisceau laser.
Gain Gain
Pertes Pertes
ν ν
(a) (b)
Figure 30.22 – Condition d’oscillation du laser.
L’égalité donne le seuil d’oscillation. En dessous du seuil, l’intensité de l’onde dans la cavité
est négligeable ; au-dessus du seuil, un faisceau laser est émis. Cependant, l’intensité lumi-
neuse dans la cavité, et donc l’intensité émise par le laser à travers son miroir de sortie, ne
croissent pas indéfiniment au cours du processus d’amplification. En effet, lorsque l’intensité
augmente, des phénomènes de saturation ont pour effet de diminuer le gain de l’amplification.
En régime stationnaire, le point de fonctionnement du laser est atteint pour une intensité lu-
mineuse dans la cavité telle que le gain est égal aux pertes. La condition d’oscillation dépend
(i) de la longueur d’onde par l’intermédiaire du gain du milieu amplificateur, l’amplifica-
tion par émission stimulée n’étant possible que dans la gamme de fréquences caractéristique
du milieu, et (ii) des coefficients de réflexion des miroirs. De plus, la cavité optique n’est
1010
A PPROCHE DOCUMENTAIRE : LE LASER
résonante que pour certaines longueurs d’onde bien particulières, associées aux modes longi-
tudinaux de la cavité : figure 7.2. On va donc éventuellement avoir plusieurs modes vérifiant
la condition « gain supérieur aux pertes », chacun pour sa longueur d’onde. On dit dans ce
cas que le laser fonctionne en multimode (a) : il émet plusieurs fréquences voisines, séparées
c
de . Si, au contraire, un seul mode vérifie la condition, le laser fonctionne en monomode
2L
(b) et n’émet qu’une seule fréquence.
Pour certaines applications, il est nécessaire de disposer d’un laser monomode. Pour passer
de la configuration multimode à la configuration monomode, on peut sélectionner un mode en
insérant à l’intérieur de la cavité laser un élément optique sélectif en fréquence, par exemple
une sous-cavité plus courte de type Fabry-Perot (une simple lame de verre peut jouer ce rôle) ;
ceci revient à imposer une nouvelle condition de résonance, qui n’est satisfaite que par un seul
mode.
1011
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• densité volumique d’énergie électromagnétique et vecteur de Poynting. Équation locale
de Poynting
#– #–
• propagation de E et B dans une région sans charge ni courant
• structure d’une onde plane progressive harmonique
• polarisation rectiligne
• relations de passage pour le champ électromagnétique en présence d’une distribution
surfacique de charge ou de courant
• réflexion d’une onde électromagnétique polarisée rectilignement sur un conducteur par-
fait, en incidence normale
SAVOIR-FAIRE
• identifier les différents termes de l’équation locale de Poynting
• interpréter le vecteur de Poynting comme le vecteur densité de flux de puissance élec-
tromagnétique
• citer les domaines du spectre des ondes électromagnétiques et leur associer des applica-
tions
• établir les équations de propagation
• utiliser la notation complexe
! #– #–"
• Représenter le trièdre #– u,E, B
• établir la relation entre les amplitudes des champs
• associer la direction du vecteur de Poynting et la direction de propagation de l’onde.
Associer le flux du vecteur de Poynting à un flux de photon en utilisant la relation de
Planck-Einstein
• citer quelques ordres de grandeurs de flux énergétiques surfaciques moyens (laser hé-
lium néon, flux solaire, téléphonie. . .) et les relier aux ordres de grandeurs des champs
électriques associés
• utliser le principe de superposition d’ondes planes progressives harmoniques
• identifier l’expression d’une onde électromagnétique plane progressive harmonique po-
larisée rectilignement
• interpréter le vecteur densité de courant surfacique comme un modèle pour décrire un
déplacement de charges à travers un domaine d’épaisseur faible devant l’échelle de des-
cription
• utiliser les relations de passages fournies
• exploiter la continuité de la composante tangentielle du champ électrique pour justifier
l’existence d’une onde réfléchie et calculer celle-ci
• calculer le champ magnétique dans le vide, en déduire le courant surfacique sur le
conducteur
• calculer le coefficient de réflexion en puissance
1012
A PPROCHE DOCUMENTAIRE : LE LASER
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
• équation locale de Poyn- • onde progressive • conducteur parfait
ting • onde harmonique • vecteur densité de courant
• vecteur de Poynting • structure d’une OEPPH surfacique
• onde plane • polarisation rectiligne
1013
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exercices
S’ENTRAÎNER
1014
A PPROFONDIR
Exercices
où α est complexe et k0 positif.
1. Déterminer α et k0 en fonction de E0 , ω , a et c.
#–
2. Déterminer le champ magnétique B de cette onde.
3. Cette onde est-elle plane ? progressive ? harmonique ? transverse électrique ? transverse
magnétique ?
4. Calculer le vecteur de Poynting et sa valeur moyenne dans le temps.
30.4 Cavité electromagnétique à une dimension (⋆ )
On considère un espace vide compris entre deux plans infiniment conducteurs d’équation
x = 0 et x = a. On y étudie le champ électromagnétique.
#–
1. Établir l’équation de propagation pour E dans le vide.
#–
On cherche des solutions à variables séparables : E = f (x) g (t) u#–y .
y
#–
E
x
0 a
vide
2. Établir les équations différentielles f ′′ (x) = α f (x) et g′′ (t) = α c2 g (t), où α est une
constante inconnue à ce stade.
3. Quelles sont les conditions aux limites ?
4. Calculer f (x). L’exprimer sous la forme d’une fonction de kx où k est une constante qui
dépend de a et d’un entier n.
#–
5. En déduire l’expression de E à une constante multiplicative près, notée E0 .
Quel est l’analogue mécanique simple de ce problème électromagnétique ?
APPROFONDIR
30.5 Réception d’un signal radio émis depuis la côte, par un bateau (⋆ )
Un bateau navigue en mer à D = 10 km de la cote. À bord du bateau, on souhaite capter une
émission radio FM de fréquence f0 = 100 MHz à l’aide d’une antenne réceptrice placée sur
le mat du bateau.
Un émetteur situé sur la côte, à une hauteur H au niveau du niveau de la mer, émet une
onde électromagnétique plane progressive polarisée rectilignement selon u#–z , d’amplitude E0 ,
l’onde émise se propage selon une direction qui fait un angle α avec la direction u#–x . L’onde
émise, provenant de l’émetteur situé sur la côte se réfléchit en partie sur la mer, mais parvient
aussi directement sur le récepteur situé sur le mat du bateau.
Par temps calme et mer plate, la surface de la mer se comporte comme un miroir parfaitement
réfléchissant pour les ondes électromagnétiques.
1015
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exercices
z
#–
ki
O x
1. Estimer l’angle α , et donner les expressions des vecteurs d’ondes de l’onde qui arrive
directement sur le bateau et celui de l’onde qui arrive sur le bateau après réflexion.
2. Montrer que si on assimile la mer à un conducteur parfait, le coefficient de réflexion en am-
plitude de champ électrique est égal à −1. En déduire les expressions des champs électriques
des deux ondes.
3. Donner l’expression du champ électrique reçu par le détecteur situé à une altitude y au
dessus du niveau de la mer sur le mat. Montrer que le détecteur doit être placé suffisamment
haut sur le mat pour que le signal émis soit reçu. On pourra s’appuyer sur une application
numérique effectuée pour H = 10 m et pour H = 100 m.
4. Interpréter cette situation en terme d’interférences.
1016
A PPROFONDIR
Exercices
permet de visualiser une portion des plans conducteurs, alors qu’ils s’étendent à l’infini selon
u#–y et u#–z , dans notre modèle.
x
a
#– O z
E
On souhaite que l’onde, et son énergie ou l’information qu’elle transporte se propage dans
la direction de l’axe (Oz) selon les z croissants. On envisage une onde transverse électrique,
c’est à dire une onde dont le champ électrique est polarisé perpendiculairement à la direction
de propagation choisie, donc de la forme :
#–
E = u#–y f (x, y) exp (i (ω t − kz)) .
#– #–
1. Rappeler l’équation de propagation vérifiée par les champs E et B dans le guide d’onde.
2. Montrer que f (x, y) ne peut pas dépendre de y.
3. Étude du champ électrique :
a. Rappeler les conditions limites que doit vérifier le champ électrique au niveau des plans.
b. Établir l’équation différentielle que vérifie f . Déduire de la question précédente que la
fonction f est nécessairement sinusoïdale, et qu’il existe un ensemble discret de solutions
possibles qu’on notera fn (x). Chaque solution correspond à une mode particulier de propa-
#–
gation. Donner l’expression de E n .
c. Établir l’équation de dispersion, en déduire les expressions de la vitesse de phase et de
la vitesse de groupe. Commenter le résultat obtenu.
4. Étude du champ magnétique :
#– #–
a. Déduire le champ B n du champ E n .
b. Commenter le résultat.
5. Pour finir, on étudie l’aspect énergétique.
#–
a. Établir les expressions du vecteur de Poynting Πem et de la densité volumique d’énergie
électromagnétique wem à l’instant t en un point M situé dans le guide d’onde. Calculer leurs
valeurs moyennes temporelles. Commenter.
b. Calculer la vitesse #– v e = ve u#–z de déplacement de l’énergie, en considérant une section
droite S = ab du guide d’onde pendant une durée dt, et en reliant l’énergie qui la traverse
entre t et t + dt à l’énergie
ˆ a # contenue dans un volume δ V = #–
v e · u#–z dtab à l’instant t. Comparer
nπ x $ 2 a
ve et vg . On donne sin dx = .
0 a 2
1017
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exercices
30.8 Modes propres d’une cavité sans pertes (d’après Centrale) (⋆)
Une cavité sans pertes d’axe Ox et de longueur l est constituée par l’association de deux mi-
roirs métalliques parfaits confondus respectivement avec les plans x = 0 et x = L. On suppose
qu’à l’intérieur de la cavité le champ électrique d’une onde monochromatique polarisée selon
e#–z a pour représentation complexe :
#–
E (x,t) = E1 exp(i(ω t − kx)e#–z + E2 exp(i(ω t + kx)e#–z
1. Quelles sont les conditions aux limites imposées par la présence d’un métal parfait en
x = 0 et x = L ?
2. En déduire l’expression de E2 en fonction de E1 et la suite fn des valeurs possibles de
la fréquence de telles ondes pouvant exister dans la cavité. On exprimera fn en fonction
d’une entier naturel n non nul et d’une fréquence particulière f1 dépendant de L et de c. Ces
fréquences correspondent aux modes propres de la cavité.
#–
3. a. Établir l’expression En (x,t) du champ électrique dans la cavité à la fréquence fn en
fonction de E1 , n, x, L et c.
b. Justifier l’expression d’onde stationnaire qu’on donne à ce type d’onde.
c. Montrer qu’il existe des abscisses x p où le champ électrique est constamment nul. Don-
ner la distance entre deux valeurs consécutives de x p .
#–
d. En déduire le champ magnétique Bn (x,t) associé à cette onde. Expliciter les abscisses
x′p des points où le champ magnétique est constamment nul.
1018
A PPROFONDIR
Exercices
3. a. L’onde est maintenant absorbée par une sphère de rayon a, bien inférieur au rayon
#–
du faisceau. Quelle est, en fonction de E , a et c la force F subie par la sphère ?
b. Le Soleil donne au voisinage de la Terre (juste au-dessus de l’atmosphère terrestre)
l’éclairement E = 1, 4.103 W.m−2 . L’émission est isotrope, la distance Terre-Soleil est égale
à D = 150.106 km et sur une surface de dimensions petites devant D, l’onde arrivant du Soleil
est quasi-plane.
Quelle est la puissance P0 émise par le Soleil ?
Un objet sphérique, de rayon a, de masse volumique µ , est, dans le vide interplanétaire, à
la distance r du Soleil et absorbe totalement le rayonnement solaire. Évaluer le rapport entre
la force due à l’absorption du rayonnement solaire et la force gravitationnelle exercée par le
Soleil sur ce objet dans les deux cas suivants :
• cas d’une météorite : µ = 3, 0.103 kg.m−3 et a = 1 m,
• cas d’une poussière interstellaire : µ = 1, 0.103 kg.m−3 et a = 0, 1 µ m.
Commenter.
On donne la constante de la gravitation universelle G = 6, 67.10−11 N.m2 .kg−2 et la masse
du Soleil : MS = 2, 0.1030 kg.
1019
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
#– k
1. Le vecteur d’onde est k = (2u#–x + 2u#–y + u#–z ). Sa norme est égale à k. La relation de
3
2π
dispersion étant ω = kc, les définitions λ = et ω = 2π f donnent : f = λc = 5.1014 Hz.
k
2. L’onde fait partie du domaine visible.
2π
3. k = = 10, 5.106 m−1 .
λ
4. Un plan d’onde est un plan équiphase donc l’équation des plans d’onde est 2x + 2y + z =
#–
cste (on vérifie que les plans d’onde sont orthogonaux au vecteur k ).
#–
5. Le champ électrique vérifie l’équation de Maxwell-Gauss dans le vide : div E = 0, soit
∂ Ex ∂ Ey
+ = 0, ce qui donne, tous calculs faits, Ey = −Ex .
∂x ∂y
6. L’onde est plan progressive, on peut donc appliquer la relation de structure :
#– #–
#– k ∧E Ex #– #–
B= = (ux + uy − 4u#–z) .
ω 3c
1
7. ⟨uem ⟩ = ε0 cE02
2
1020
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
( #– )
T #–U 1 #– B∗ 1
8. Π = Re E ∧ = ε0 cE02 #–
u où #–
u est le vecteur unitaire dans le sens de propa-
2 µ0 2
T #–U
gation de l’onde. La relation Π = c ⟨uem ⟩ #– u traduit le fait que l’énergie se déplace à la
#–
vitesse c dans la direction u .
#– #–
#–
B réel πω # πy$ # πy$
Π = E réel ∧ = 2 2 E02 cos sin cos(ω t − k0 z) sin(ω t − k0 z)u#–y
µ0 ak0 c µ0 a a
ω # $
2 2 πy
+ E 0 cos cos2 (ω t − k0 z)u#–z .
k0 c2 µ0 a
T #–U ω # $
2 2 π y #–
Sa valeur moyenne est Π = E cos uz . En moyenne, l’énergie se déplace
2k0 c2 µ0 0 a
dans le sens de propagation de l’onde.
1021
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exercices
Corrigés
3. Le champ électrique est nul dans le métal parfait. Le champ électrique dans le vide est
tangent à l’interface, la relation de passage en x = 0 est :
#– #– #–
∀t, E vide (0,t) = E métal (0,t) = 0 ⇒ f (0) = 0.
De même : f (a) = 0.
4. f doit s’annuler deux fois sur R. Si α " 0, on obtient des solutions en :
! √ " ! √ "
f (x) = a1 cosh x α + a2 sinh x α ou f (x) = a3 x + a4,
30.5 Réception d’un signal radio émis depuis la côte, par un bateau
& '
H H
1. α = arcsin ≃ . L’onde électromagnétique émise arrive en incidence oblique sur
D D
la mer et est polarisée perpendiculairement au plan d’incidence, selon u#–z .
#– 2π
Le vecteur d’onde de l’onde incidente supposée plane est k i = (cos α u#–x − sin α u#–y ). Le
λ0
#– #–
vecteur d’onde de l’onde réfléchie est k r = kx u#–x + ky u#–y . On commence
# # par déterminer
$$ k r.
#– #– # –
L’onde réfléchie est aussi polarisée selon uz , soit E r = E 0r exp j ω t − k r · OM . On note
#–
2π
k0 = .
λ0
L’eau de mer étant assimilée à un conducteur parfait, les champs électrique et magnétique
y sont nuls. Attendu que la composante
! #– tangentielle du champ "électrique est continue sur la
#–
surface de la mer en y = 0 : u#–z · E i (y = 0+ ,t) + E r (y = 0+ ,t) = 0, soit :
#– ! "
E0 exp ( j (ω t − k0 cos α x)) + E0r exp ( j (ω t − kx x)) = u#–z · E tot y = 0− = 0.
1022
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Comme cette relation est vérifiée pour tout x, on en déduit : kx = k0 cos α . Par ailleurs, l’onde
réfléchie vérifie l’équation de d’Alembert vérifiée par les ondes comme l’onde réfléchie pro-
ω2
gresse dans le milieu y > 0, l’équation de dispersion est kr2 = 2 , soit kr = ±k0 sin α , finale-
c
ment kr = k0 sin α ,
#–
k r = k0 (cos α u#–x + sin α u#–y ) .
#–
Ei
y
#– #–
Ei Er
α
O x
#–
2. De la continuité de la composante tangentielle de E , on déduit aussi E0 + E0r = 0, le co-
E0r
efficient de réflexion en champ électrique est r = = −1. Finalement les champs incident
E0
et réfléchis sont : ⎧ # #
#–
⎨ E #– exp j ω t − #– # –$$
i = E u
0 z k i · OM
#– # # #– # –$$
⎩ E = −E u exp j ω t − k · OM
r
#–
0 z r
3. Au niveau du récepteur, le champ électrique total est la somme des deux champs, le champ
incident qui arrive directement et le champ réfléchi par la mer, qui arrive en M après réflexion.
Comme les deux champs sont portés par u#–z , le champ résultant est aussi porté par u#–z , par
ailleurs, le bateau est situé en x = 0, on obtient :
#–
E tot (x = 0, y, z,t) = E0 u#–z exp( jω t) (exp ( jk0 sin α y) − exp(− jk0 sin α y))
#–
E tot (x = 0, y, z,t) = 2 jE0 u#–z exp( jω t) sin (sin α k0 y) .
On peut chercher la valeur ymax telle que le champ électrique soit maximal pour la première
π λ0
fois quand y croit à partir de y = 0. Soit ymax sin α k0 = , soit ymax = . Numérique-
2 4 sin α
ment : pour H = 30 m on trouve ymax = 250 m et pour H = 300 m, ymax = 25 m. On en déduit
que si on place le récepteur sur le mat du bateau, dans le premier cas, le signal obtenu sera
est très faible, quasiment nul comme en y = 0, alors que dans le deuxième cas, le signal reçu
est plus fort, car plus proche de la position du maximum.
4. On peut interpréter cette situation comme résultant d’interférences entre deux OEPPH,
l’onde incidente d’une part et l’onde réfléchie d’autre part. En (x = 0, y = 0) les ondes inter-
fèrent de façon destructive, les champs sont déphasés de π , en ymax les champs interfèrent de
façon constructive, le déphasage entre le champ incident et le champt réfléchi est égal à 2π .
1. Le champ électromagnétique est nul dans le conducteur parfait donc la composante tan-
#– #–
gentielle de E et la composante normale de B sont nulles en tout point du plan z = 0. L’axe
(Oy) est choisie de telle sorte que le plan d’incidence soit le plan (y0z). En un point de la
1023
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exercices
Corrigés
#–
surface métallique, E = E0 exp(i(ω t − k0y y)) #–
u . Sa composante tangentielle n’est pas nulle.
Pour assurer les relations de passage, il faut qu’il existe une onde réfléchie.
2. Si #–
u est dans le plan d’incidence :
z
#–
Ei
#–
Bi #– #–
Er kr
z #–
ki #–
α Br
x y
Dessinons le champ électrique de l’onde incidente. Le champ magnétique s’en déduit par
la relation de structure des OPP. Le vecteur d’onde de l’onde réfléchie est symétrique de
celui de l’onde incidente par rapport à l’axe Oz. Le champ électrique réfléchi est dans le
#–
plan d’incidence, orthogonal à kr . La continuité de la composante tangentielle de E n’est
vérifiée sur le plan z = 0 que si le champ réfléchi pointe vers la gauche (voir figure). Nous en
déduisons le champ magnétique. La réflexion métallique change le signe de la composante
#–
tangentielle de E et ne change pas les autres : elle s’accompagne d’un déphasage de π pour
#–
la composante tangentielle de E et par aucun déphasage pour les composantes tangentielles
#– #–
de E et de B .
Si #–
u est perpendiculaire au plan d’incidence :
#–
Ei #– #–
#– Br kr
z Bi #–
ki #–
Er
α
x y
On procède comme dans le cas précédent : on dessine le champ électrique de l’onde incidente,
on en déduit le champ magnétique par la relation de structure des OPP. Le vecteur d’onde de
l’onde réfléchie est symétrique de celui de l’onde incidente par rapport à l’axe Oz. Le champ
électrique réfléchi est perpendiculaire au plan d’incidence. La continuité de la composante
#–
tangentielle de E ou celle de la composante normale de B n’est vérifiée sur le plan z = 0
que si le champ réfléchi pointe vers le fond (voir figure) ou si le champ magnétique pointe
#–
vers la gauche. La réflexion métallique change le signe de la composante tangentielle de E
#–
et celui de la composante normale de B : elle s’accompagne d’un déphasage de π pour la
1024
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
#– #–
composante tangentielle de E et pour la composante normale de B et par aucun déphasage
#– #–
pour les composantes tangentielles de E et de B .
3. Sur les figures précédentes, on lit : ! "
#– #–
u est dans le plan d’incidence : u#–z · Ei (y, z = 0,t) + Ei(y, z = 0,t) = 2E0 cos α exp(i(ω t −
Si #–
σ (y) ! #– #– "
k0 sin α y)) = , et u#–z ∧ Bi (y, z = 0,t) + Bi(y, z = 0,t) = 2Ec 0 exp(i(ω t − k0 sin α y))u#–x =
ε0
µ0 #–
ȷ s (y,t). ! #– "
#–
Si #–
u est perpendiculaire au plan d’incidence : u#–z · Ei (y, z = 0,t) + Ei(y, z = 0,t) = 0 =
σ (y) #– ! #– #– "
, uz ∧ Bi (y, z = 0,t) + Bi(y, z = 0,t) = 2Ec 0 cos α exp(i(ω t − k0 sin α y))u#–x = µ0 #–ȷ s (y,t).
ε0
L’équation différentielle vérifiée par f est une équation différentielle linéaire du second ordre
à coefficient constants,
& dans
' terme de dérivée première.
& On 2sait' que la solution est soit ex-
ω 2 ω
ponentielle, si k2 − 2 > 0, soit sinusoïdale si k2 − 2 < 0. Si la solution était ex-
c c
ponentielle, il serait impossible de vérifier les conditions aux limites f (a) = 0 et f (0) = 0,
1025
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exercices
Corrigés
& '
ω2
on en déduit que f est nécessairement sinusoïdale, soit k − 2 = −α 2 avec α > 0 une
2
c
constante positive, et f (x) = f0 sin (α x + ϕ ).
ω 2 # nπ $2
k2 = −
c2 a
.
Il apparaît une condition sur la valeur de la pulsation pour que l’onde puisse se propager selon
ω 2 # nπ $2
l’axe (Oz), en effet pour qu’il en soit ainsi il faut que k soit réel, donc que 2 > soit
c a
ω nπ ncπ
> , ou encore ω > ωcn avec ωcn = la pulsation de coupure basse du guide d’onde,
c a a
puisque seule une onde de pulsation ω > ωnc peut se propager dans le guide sous la forme
#–
d’un mode transverse électrique de champ E n .
Lorsqu’il en est ainsi, ω > ωnc , la valeur de kn est :
7
ω n 2 c2 π 2
kn = 1− 2 2 .
c a ω
ω 1
La vitesse de phase s’en déduit : vnϕ = = c6 .
kn n 2 c2 π 2
1− 2 2
a ω
dω
La vitesse de groupe est définie par vgn = , or si on différentiel l’équation de dispersion,
dkn
nπ dω
étant constant, on obtient : 2kdk = 2ω 2 , soit
a c
7
dω c 2 n 2 c2 π 2
vgn = = = c 1− 2 2 .
dkn vn ϕ a ω
On constate que vnϕ > c et vng < c ce qui respecte la condition de la mécanique relativiste
selon laquelle l’énergie ne peut pas se déplacer plus vite que la vitesse de la lumière.
1026
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
4. Étude du champ magnétique :
#–
#– #– # – #– ∂ Bn
a. Le champ B n est relié à E n par l’équation de Maxwell Faraday rot E n = − , soit
#– ∂t
#– #– ∂ Bn
▽ ∧E n = − .
∂t
Il faut prendre garde à ne pas utiliser les relations de structures des OEPPH, qui ne sont pas
! valables ici, puisque l’onde n’est pas plane.
#– #– ∂ ∂
▽ ∧En = u#–x ∧ E y u#–y + u#–z ∧ E y u#–y
∂x ∂z
#– #– ∂ E y #– ∂ E y
▽ ∧En = u#–z − ux
∂x ∂z
#– #– nπ nπ x nπ x
▽ ∧En = u#–z E0 cos exp ( j (ω t − kz)) + jku#–x sin exp ( j (ω t − kz)) .
a a a
#–
On en déduit les équations différentielles vérifiées par les composantes du champs B n :
⎧ ⎧
− jk nπ x
⎨ − ∂ Bnx = jk sin nπ x exp ( j (ω t − kz))
⎪ ⎪
⎨ Bnx = sin exp( j (ω t − kz)) ,
∂t a ⇒ j ω a
−1 nπ nπ x
⎩ − ∂ Bnz = nπ E0 cos nπ x exp ( j (ω t − kz))
⎪ ⎪
⎩ Bnz = E0 cos exp ( j (ω t − kz)) ,
∂t a a jω a a
et les expressions réelles des champs :
⎧
⎪ −k nπ x
⎨ Bnx = En0 sin cos (ω t − kz)
ω a
⎩ Bnz = −nπ En0 cos nπ x sin (ω t − kz) ,
⎪
aω a
b. On remarque que le champ magnétique n’est pas transverse, ce qui est cohérent avec le
fait que l’onde qui se propage dans le guide n’est pas une onde plane. Par contre, si on calcule
#– ∂ Bx ∂ Bz #–
div B = + , on obtient bien div B = 0.
∂x ∂z
5. Pour finir, on étudie l’aspect énergétique.
#– #–
#– E∧B #– Eny u#–y ∧ (Bnx u#–x + Bnz u#–z )
a. Le vecteur de Poynting est Π em = , soit Π em = , c’est-
µ0 µ0
#– #– #–
−Eny Bnx uz + Eny Bnz ux
à-dire Πem = , le vecteur de Poynting a deux composantes, celle se-
µ0
x −k nπ x
lon u#–z est Πnz = −E0n sin nπ cos (ω t − kz) En0 sin cos (ω t − kz), ou encore Πnz =
a ω a
+k # nπ x $2
En0 sin cos (ω t − kz) et celle selon u#–x est
µ0 ω a
nπ 2 nπ x nπ x
Πnx = E sin cos cos (ω t − kz) sin (ω t − kz) .
µ0 aω n0 a a
1027
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exercices
Corrigés
On constate que le vecteur de Poynting n’est pas nul en valeur moyenne selon u#–z , l’énergie
se propage bien selon la direction u#–z .
On calcule la densité volumique d’énergie électromagnétique :
& '2
1 # nπ x $2 1 −kn nπ x
wem = ε0 En0 sin cos (ω t − kn z) + En0 sin cos (ω t − kn z) +
2 a 2 µ0 ω a
& '2
1 −nπ nπ x
En0 cos sin (ω t − kn z) , )
2 µ0 aω a
x
a v#–e dt
O z
b
y
Figure 30.24 – Section traversée par l’énergie.
#– ´ a # nπ x $2
on découpe cette section en surfaces élémentaires dS = dxbu#–z , alors avec 0 sin dx =
a
a
, et on intégre le flux du vecteur de POynting sur la section :
2
+kn # nπ x $2
δ Etr = 0→a ⟨Πz ⟩tempo dtbdx = E sin dtbdx
´ ´
0→a 2 µ ω n0
0 a
2 ba kn
δ Etr = En0 dt.
2 2 µ0 ω
1028
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
On calcule l’énergie δ Econt contenue dans la tranche de volume δ = ve dtab :
& & ' # '
1 2 # nπ x $2 nπ x $2 n2 π 2
ˆ a
kn2
δ Etr = ve dtb En0 sin ε0 + + cos dx
'µ0 ω a2 ω 2
2
0 4& a a
ab 2 k 2 n π2 2 kn2 2
n π 2 1
δ Etr = ve dt En0 ε0 + n 2 + or + 2 2= 2
8 & µ ω
0 ' µ 0 a 2ω 2 ω 2 a ω c
ab 2 1 ab 2
δ Etr = ve dt En0 ε0 + = ve dt En0 (2ε0 ) ,
8 µ0 c2 8
en égalant les deux expressions δ Etr et δ Econt , il vient :
2 ba kn ab 2
En0 dt = ve dt En0 (2ε0 )
2 2 µ0 ω 8
kn k n
= ve ε0 soit ve = c2 .
µ0 ω ω
c2
La vitesse de déplacement de l’énergie, selon la définition de cet énoncé est : ve == vg .
vϕ
On justifie ainsi sur cet exemple l’interprétation de la vitesse de groupe comme celle du
déplacement de l’énergie.
1029
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exercices
Corrigés
1. L’éclairement est le flux moyen du vecteur de Poynting à travers une surface d’aire unité
orthogonale à la direction de propagation. Tous calculs faits, nous obtenons : E = 12 ε0 cE02
(voir cours).
2. a. Chaque photon a une énergie hν donc l’énergie qui traverse la surface S pendant la
durée dt est égale δ E = N0 hν Sdt. Elle est d’autre part égale à δ E = E Sdt. Nous en dédui-
E
sons : N0 = .
hν
b. La quantité de mouvement du photon incident est p#–i = hcν u#–x . Le photon rebondit sur la
surface, la quantité de mouvement du photon réfléchi est donc p#–r = − hcν u#–x . La paroi reçoit
donc la quantité de mouvement δ #– p photon = 2 hcν u#–x .
p paroi = −δ #–
Entre t et t + dt, il y a N0 Sdt photons qui arrivent sur la paroi, celle-ci reçoit donc la quantité
p = N0 S 2hcν dt u#–x = F dt. La force subie par la paroi est : F = N0 S 2hcν dt u#–x =
#– #–
de mouvement ∆ #–
2E Sc u#–x . La pression subie par la paroi est donc : p = 2 Ec = ε0 E02 .
c. Si la paroi est totalement absorbante, elle reçoit la quantité de mouvement hν u#– au cours
c x
d’un choc donc p = Ec = 12 ε0 E02 .
P 4P
d. E = = ≃ 5 MW.m−2 , E0 = 61939 V.m−1 et p = 0, 034 Pa.
S π d2
dθ
θ
#–
p
3. a. La couronne circulaire vue du centre sous un angle compris entre θ et θ +dθ reçoit la
quantité de mouvement δ #–p = hcν 2π a sin θ dθ N0 dt u#–x entre t et t + dt. Seule une demi-sphère
est éclairée donc la sphère reçoit la quantité de mouvement : ∆ #– p = N0 hcν 2π a2 dt u#–x , ce qui
#– hν 2
correspond à la force F = N0 c 2π a ux .
#–
b. P0 = E 4π D2 = 4 1026 W.
La force gravitationnelle subie par la météorite est : Fgrav = G 43 π a3 µ Mr2S . Elle est dirigée vers
le Soleil.
A la distance r du Soleil, l’éclairement est E (r) = 4P 0
π r2
, donc la force due à l’absorption du
2
rayonnement solaire s’écrit : Fabs = 2π a2 E c(r) = 2ra P0
2 c , dirigée en sens inverse de la force
gravitationnelle.
Le rapport des deux vaut α = 8cG3P MS π a µ . L’application numérique donne : α ≃ 4 10
0 −7 dans
1030
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
météorite, la force due à l’absorption solaire est tout à fait négligeable devant l’attraction
gravitationelle. En revanche, dans le cas d’une poussière interstellaire, elle peut devenir plus
importante que celle-ci et la résultante des forces sur la poussière est dirigée à l’opposé du
Soleil, elle le fuit. C’est ce qui perment par exemple d’interpréter l’orientation de la queue
des comètes vers l’extérieur de leur trajectoire autour du Soleil.
# – #– ∂B
1. Pour déterminer, on utilise l’équation de Maxwell Faraday rot E = − , l’opérateur ro-
#– ∂t
tationnel en cylindriques appliqué à un champ A :
⎛ ⎞
1 ∂ Az ∂ Aθ
⎜ − ⎟
⎜ r ∂θ ∂z ⎟
⎜ ⎟
⎜ ∂ Ar ∂ Az ⎟
# – #– ⎜ ⎟
rot A = ⎜ − ⎟,
⎜ ∂z ∂r ⎟
⎜ & ⎟
⎜ 1 ∂ (rA ) ∂ A ' ⎟
⎝ θ r ⎠
−
r ∂r ∂θ
#–
comme le champ E = E z (r,t) u#–z , on déduit :
& '
# – #– ∂ E z #– dE
rot E = − uθ = ikE (r) exp (i (ω t − kr)) − exp (i (ω t − kr)) u#–
θ,
∂r dr
∂ Bθ
le champ magnétique est porté par u#– θ , il reste à intégrer − = ikE (r) exp (i (ω t − kr)) −
& ' ∂t
dE k 1 dE
exp (i (ω t − kr)), soit Bθ = − E (r) + exp (i (ω t − kr)) , et :
dr ω iω dr
& '
#– k − dE
B = − E (r) + exp (i (ω t − kr)) u#–
θ.
ω iω dr
On constate que le champ magnétique de l’onde est transverse, il se propage selon le rayon,
son amplitude varie avec la distance à l’axe r.
2. Pour calculer le vecteur de Poynting, on exprime d’abord les champs réels :
⎧ #–
⎪
⎪ E = u#–z E(r) cos (ω t − kr)
⎪
⎨
& ' ⇒
⎪
⎪ #– #– k 1 dE
⎩ B = uθ − E (r) cos (ω t − kr) +
⎪ sin (ω t − kr)
ω ω dr
#– #– & '
#– E∧B k 2 1 dE
Π em = = (E (r) cos (ω t − kr)) − E (r) cos (ω t − kr) sin (ω t − kr) u#–r
µ0 µ0 ω µ0 ω dr
#– 2
En moyenne temporelle ⟨ Πem ⟩ = 12 kE2µ(r)
0
u#–r .
1031
CHAPITRE 30 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Exercices
Corrigés
ω2
k2 = .
c2
ω2 ω
k2 = 2 donc k = . C’est normal, à grande distance l’onde se propage dans le vide comme
c c
une onde plane.
1032
31
Les chapitres précédents traitent des ondes dans des milieux où l’équation de propagation
est une équation de d’Alembert : onde mécanique sur une corde idéale, onde électrociné-
tique sur un câble coaxial sans pertes, onde sonore dans l’approximation acoustique, onde
électromagnétique dans le vide.
On envisage désormais des ondes qui se propagent dans des milieux où l’énergie de l’onde
diminue.
La théorie de Fourier affirme que toute onde peut être considérée comme une superposition
d’ondes sinusoïdales, on étudie donc la propagation d’une onde plane harmonique de pulsa-
tion ω dans un milieu illimité.
températures dans le sol ne dépend alors que de x : T (M,t) = T (x,t). La situation est unidi-
rectionnelle dans la direction u#–x .
La variation périodique de la température en surface est modélisée par une condition limite
imposée au champ des températures :
T (x = 0,t) = T0 + θm cos (ω t) ,
où T0 est la température moyenne à l’extérieur et θm l’amplitude des fluctuations autour de
cette valeur moyenne. Par exemple, pour la température terrestre, T0 = 15◦ C et θm = 4◦ C au
printemps.
Cette équation est une équation différentielle aux dérivées partielles linéaires. Elle n’admet
pas de solution unique, on doit choisir une forme de solution qui satisfasse aux conditions
aux limites.
Pour simplifier les calculs, on utilise une fonction intermédiaire complexe : θ (x,t) telle que
θ (x,t) = Re (θ (x,t)), avec :
θ (x,t) = F (x) exp(iω t) .
1034
E XEMPLE INTRODUCTIF : ONDE THERMIQUE EN GÉOMÉTRIE UNIDIRECTIONNELLE
Comme exp (iω t) est non nul, on en déduit, en simplifiant par exp (iω t), l’équation différen-
tielle vérifiée par F (x) :
d2 F iω
= F.
dx2 K
Cette équation est une équation différentielle linéaire à coefficients constants
# π $ du deuxième
ω
ordre, d’équation caractéristique : r2 = i . En remplaçant i par exp i , il apparaît :
Dth 2
& # π $ 6 ω '2 # π $ 1+i
r2 = ± exp i . Puis, attendu que exp i = √ :
4 Dth 4 2
6
1+i 2Dth
r=± avec δ= .
δ ω
puis θ :
& & ' & ''
1+i 1+i
θ (x,t) = A exp x + B exp − x exp (iω t) .
δ δ
• la condition limite en x = 0, s’écrit en complexe θ (x = 0,t) = θm exp (iω t). Or, à l’interface
entre l’atmosphère et le sol, θ (x = 0,t) = B exp (iω t). On identifie : B = θm .
En conclusion, l’évolution de la température dans le sol, est pour x > 0 :
# x$ ## x $$
θ (x,t) = θm exp − exp i ω t − .
δ δ
En prenant la partie réelle de cette expression, θ (x,t) = Re (θ (x,t)), on obtient le champ de
température dans le sol, qui modélise l’onde thermique :
# x$ # x$
θ (x,t) = θm exp − cos ω t − .
δ δ
1035
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
θ (x,t0 )
x
Figure 31.2 – Évolution de la fluctuation de température en fonction de la position dans
# le$milieu : en
x
noir à t = 0, en pointillés noirs à t = T /10, en gris à t = T /5 ; l’enveloppe θm exp − est en
δ
pointillés gris.
On constate :
• la distance δ donne un ordre de grandeur de l’épaisseur de milieu dans laquelle la tempé-
rature fluctue de façon importante, δ est appelé épaisseur de peau #thermique ;
x$
• le point d’intersection de θ (x,t) avec la courbe enveloppe θm exp − , repéré par des
δ
points sur
# le graphe,
$ se déplace avec une vitesse vϕ au cours du temps. Ce point est tel
x
que cos ω t − = 1. Il se déplace alors de ∆x pendant la durée ∆t à condition que :
& ' δ
∆x
ω ∆t − = 0, soit :
δ
∆x
vϕ = = ωδ .
∆t
vϕ est &
appelée vitesse
' de phase de l’onde thermique, c’est la vitesse de déplacement de la
∆x
phase ω ∆t − .
δ
0 T θ (πδ ,t)
t
θ (1, 5 δ ,t)
θ (0,t)
Figure 31.3 – Évolution de la fluctuation de température en fonction du temps en différents points.
1036
E XEMPLE INTRODUCTIF : ONDE THERMIQUE EN GÉOMÉTRIE UNIDIRECTIONNELLE
On constate :
• en un point d’abscisse x = πδ , les variations temporelles de températures sont exactement
en opposition de phase par rapport aux variations temporelles de la température en surface ;
• l’amplitude des variations de température décroît avec la distance.
d) Ordres de grandeurs de δ
On peut calculer δ pour différents types de matériaux et pour différentes valeurs de la période
de variation des températures de surface.
Ainsi, une cave, profondément enterrée, reste insensible à l’alternance diurne de température,
et est peu sensible à l’alternance annuelle. Sa température reste donc constante.
1037
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
∂θ ∂ 2θ
milieu conducteur thermique = Dth 2
∂t ∂x
∂ 2 p1 1 ∂ 2 p1 ν ∂ 3 p1
fluide visqueux − 2 =− 2 2
∂x 2 c ∂t 2 c ∂ x∂ t
∂ 2y 1 ∂ 2y λ ∂y
corde avec frottement − 2 2 =
∂x 2 c ∂t T0 ∂ t
∂ 2u 1 ∂ 2u ∂u
câble coaxial avec pertes − 2 2 = (rΓ + Λg) + rgu
∂x 2 c ∂t ∂t
#– #–
#– #– 1 ∂ 2 E ∂E
plasma ∆ E − 2 2 = µ0 γ
c ∂t ∂t
1038
D ISPERSION ET ABSORPTION DANS LES MILIEUX RÉGIS PAR UNE ÉQUATION DE PROPAGATION LINÉAIRE
Comme l’équation est linéaire, pour faciliter les calculs, on commence par étudier la grandeur
complexe attachée à g (x,t), et on choisit une solution qui a la forme générique suivante :
∂ 2y ∂ 2y ∂y
µ = T0 −λ ⇒ (iω )2 µ y = (ik)2 T0 y − iωλ y,
∂t 2 ∂x 2 ∂t
soit :
! "
−ω 2 µ y = −k2 T0 − iωλ y.
−ω 2 µ = −k2 T0 − iωλ
1039
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
g (x,t) = g0 exp (i (ω t − (kr + iki ) x)) soit g (x,t) = g0 exp (ki x) exp (i (ω t − kr x)) ,
Remarque
Il existe des milieux amplificateurs, à la traversée desquels l’onde reçoit de l’énergie
lorsqu’elle progresse. Alors Im (k) > 0 et Re (k) > 0. Le milieu actif, au cœur d’une
cavité laser, en est un exemple, comme l’explique l’approche documentaire sur le laser.
1040
PROPAGATION D ’UN PAQUET D ’ONDE DANS UN MILIEU DISPERSIF NON ABSORBANT
g (x,t) = g0 cos(ω t − kr (ω ) x) ,
ω
sa vitesse de phase est : vϕ = .
kr (ω )
Une onde plane parfaitement monochromatique a une extension temporelle infinie, elle
est définie pour −∞ < t < ∞ et une extension spatiale infinie, elle est définie pour
−∞ < x < ∞.
Remarque
Aucune onde n’emplit tout l’espace, ni ne dure une éternité. L’onde plane monochro-
matique n’est donc pas physique, c’est juste un modèle utile.
On définit un paquet d’onde comme une onde plane dont le spectre est très fin, de
largeur ∆ f centré sur f0 . Un paquet d’onde est donc une superposition d’ondes dont la
fréquence varie continûment dans un intervalle de largeur ∆ f autour de f0 .
1041
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
g 2
T0 =
f1 + f2
2π
Tlent =
∆ω
Figure 31.4 – Superposition de deux ondes de fréquences voisines ; l’enveloppe est en pointillés gris.
Dans cette expression, les fréquences des deux ondes superposées sont très voisines :
∆ ω ≪ ω0 et ∆kr ≪ kr0 .
1042
PROPAGATION D ’UN PAQUET D ’ONDE DANS UN MILIEU DISPERSIF NON ABSORBANT
g (x,t = t0 )
dω
vg = (ω0 ) .
dkr
1043
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
b) Milieu dispersif
Un milieu est dispersif lorsque la vitesse de phase de l’onde dépend de la pulsation ω .
Dans un milieu dispersif les différentes composantes spectrales ne se propagent pas à la
même vitesse. Il en résulte généralement une déformation des signaux que l’on souhaite
transmettre à travers le milieu.
c) Première simulation d’un paquet d’onde qui se propage à travers un milieu non dis-
persif
Un paquet d’onde est une onde qui résulte de la superposition d’ondes dont les pulsations ω
sont situées dans un intervalle de largeur ∆ω qui entoure ω0 , avec ∆ω ≪ ω0 .
Si un milieu est régi par une équation de d’Alembert unidimensionnelle, dont la relation de
dispersion est :
# ω $2 ω
k2 = soit k = ± ,
c c
les vitesses de phase et de groupe sont :
ω dω
vϕ = = c et vg = = c,
k dk
et un tel milieu est un milieu non dispersif.
On représente ci-dessous une superposition de 10 ondes de fréquences voisines, à deux ins-
tants t0 et t0 + ∆t, on observe bien un paquet d’ondes qui progresse de ∆x = c∆t pendant la
durée ∆t.
f (x,t0 )
f (x,t1 > t0 )
Figure 31.6 – Paquet formé de dix ondes, se propageant dans un milieu non dispersif.
On observe que :
• le paquet d’onde est localisé spatialement le long de l’axe (Ox) ;
• le paquet d’onde n’est pas déformé, l’enveloppe se déplace à la même vitesse que la phase.
Toutes les composantes spectrales du signal progressent à la même célérité.
1044
PROPAGATION D ’UN PAQUET D ’ONDE DANS UN MILIEU DISPERSIF NON ABSORBANT
Remarques
• La simulation précédente du paquet d’onde est rudimentaire, car en sommant N
ondes dont les fréquences sont comprises dans l’intervalle [ f0 − ∆ f /2, f0 + ∆ f /2],
on décrit assez mal un paquet d’onde qui est une superposition d’une infinité d’ondes
dont les fréquences sont réparties de façon continue dans l’intervalle [ f0 − ∆ f /2, f0 +
∆ f /2].
• On observe ici que le paquet d’onde ne se déforme pas lorsqu’il se déplace dans le
milieu.
On réalise une simulation avec animation d’un paquet d’onde gaussien (l’enveloppe du paquet
d’onde a la forme d’une gaussienne) qui se propage dans un milieu dispersif régi par une
équation de Klein Gordon (équation de dispersion du plasma, en haute fréquence) :
t=0
t=7
t=15
t=22
Figure 31.7 – Paquet d’onde à divers instants successifs dans un milieu dispersif.
1045
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
w=linspace(15,35,Nw)
w0=25;dw=w0/8;c=exp(-((w-w0)/dw)**2/2) # spectre gaussien
def k(w):return sqrt(w**2-15**2) #equation de dispersion
def s(t):return sum(c*cos(w*t-outer(x,k(w))),axis=1) # onde
frames=array([s(ti) for ti in t])
line = plot(x,frames[::Nt/5].T)[0] # scène initiale
def animate(i): line.set_ydata(frames[i]);return [line]
ani=FuncAnimation(line.figure, animate, arange(Nt)
,interval=25,blit=True);
grid(); show()
On observe que le paquet d’onde se déforme en traversant le milieu : il s’étale et les fré-
quences les plus élevées arrivent avant les fréquences les plus faibles, ce qui s’observe
bien dans l’allure du paquet.
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• relation de dispersion pour les ondes thermiques
• effet de peau thermique
• forme générique des solutions progressives sinusoïdales y = y0 exp (i (ω t − kx))
• superposition de deux ondes de fréquences proches dans un milieu non absorbant et
dispersif
• domaine spectrale d’un paquet d’onde de durée finie
SAVOIR-FAIRE
• établir la relation de dispersion des ondes thermiques en géométrie unidirectionnelle
• mettre en évidence le déphasage lié à la propagation
• établir une distance caractéristique d’atténuation
• identifier le caractère linéaire d’une équation aux dérivées partielles de propagation
• établir la relation de dispersion
• lier la partie réelle de k à la vitesse de phase et la partie imaginaire de k à une dépendance
spatiale de l’amplitude
• définir la notion de milieu dispersif
• calculer la vitesse de groupe à partir de la relation de dispersion
• associer la vitesse de groupe à la propagation de l’enveloppe du paquet d’ondes
• énoncer et exploiter la relation entre les ordres de grandeur de la durée temporelle d’un
paquet d’onde et la largeur fréquentielle du spectre
MOTS-CLÉS
• relation de dispersion • vitesse de groupe • effet de peau thermique
• vitesse de phase • paquet d’onde
1046
S’ ENTRAÎNER
Exercices
S’ENTRAÎNER
∂ v1 ∂ P1 4 ∂ 2 v1
ρ0 =− + η 2.
∂t ∂x 3 ∂x
2. Établir l’équation de propagation de l’onde sonore pour la surpression (on n’utilisera que
1
des équations projetées sur u#–x ). On utilisera la célérité c, telle que c2 = , afin de ne pas
ρ0 χS
employer le coefficient de compressibilité isentropique.
3. L’onde est harmonique de fréquence f = 1, 0.103 Hz. Pour l’air à 20◦ C, on précise η /ρ0 =
2, 0.10−5 m2 .s−1 .
Établir l’équation de dispersion et la distance caractéristique d’atténuation de l’onde, en te-
nant compte des approximations numériques.
4. Est-ce la raison pour laquelle on entend moins bien un son quand on s’éloigne de la
source ?
1047
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
Exercices
APPROFONDIR
0 z1 z2
Par exemple, la figure 1 ci-dessous représente les graphes des fonctions T (z1 ,t) et T (z2 ,t)
avec z1 = 8 cm et z2 = 16 cm.
1048
A PPROFONDIR
Exercices
1. Mesurer sur cette figure les amplitudes Figure 1
49
θm (z1 ) et θm (z2 ) ainsi que le déphasage
∆φ = φ (z2 ) − φ (z1 ) exprimé en radians.
2. Mettre la puissance électrique dissipée 47
dans la résistance chauffante sous la forme
p (t) = P0 + P0 cos(ω t) en explicitant P0 en
T (◦ C)
45
fonction de U0 et R. Relier ω et Ω. Quelle
est la fréquence de la tension aux bornes du 43
générateur dans l’expérience dont les résul-
tats sont présentés ci-contre ?
3. Justifier que la fonction : 41
θ (z,t) = θm (z) cos(ω t + φ (z)) ,
vérifie l’équation différentielle de la diffu- 39
sion thermique. 0 200
400 600 800 1000
t (s)
Afin de déterminer les fonctions θm (z) et φ (z), on utilise la représentation complexe pour
θ (z,t) en posant θ (z,t) = A exp ( j (ω t − Kz)). On pourra utiliser l’équation de la diffusion
thermique sans la démontrer.
4. Écrire l’équation vérifiée par le nombre complexe K et montrer qu’il peut se mettre sous
1− j
la forme K = ε où ε = ±1. Exprimer δ en fonction de λ , ρ , c et ω .
δ
5. Préciser la valeur de ε sachant que la barre de cuivre peut être considérée comme semi-
infinie pour le signal sinusoïdal. En déduire les expressions de θm (z) et φ (z).
6. Déterminer à partir des résultats expérimentaux de la figure 1, la valeur numérique de δ de
deux manières différentes. Une longueur de barre de ℓ = 50 cm vous semble-t-elle suffisante
pour que l’approximation de la question 5) soit valable ?
7. On utilise souvent le terme d’ondes thermiques à propos de ce type d’expérience. Quels
adjectifs utiliseriez-vous pour caractériser cette onde ?
À l’interface de deux matériaux présentant des paramètres thermiques différents, des phéno-
mènes de réflexion et de transmission d’ondes thermiques peuvent se produire. Nous nous
limiterons à une analyse monodimensionnelle largement suffisante dans nos conditions expé-
rimentales. Dans ce contexte, nous considérons trois ondes θi (z,t), θr (z,t) et θt (z,t) respec-
tivement incidente, réfléchie et transmise. En l’absence d’ondes thermiques, la température
est uniforme.
λ 1 , ρ 1 , c1 λ 2 , ρ 2 , c2
z
milieu 1 milieu 2
1049
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
Exercices
1
u (x,t) γ dx u (x + dx,t)
gdx
1. Établir une première relation entre γ , g, u (x,t), i (x,t) et (ou) leurs dérivées premières.
2. Établir une deuxième relation entre λ , r, u (x,t), i (x,t) et (ou) leurs dérivées premières.
3. En déduire que u (x,t) satisfait à l’équation dite des télégraphistes :
∂ 2u ∂ 2u ∂u
− α −β − µ u (x,t) = 0.
∂x 2 ∂t 2 ∂t
Préciser l’espression de α , β et µ en fonction de λ , γ , r etg (remarque : i (x,t) obéit à la
même équation).
1050
A PPROFONDIR
Exercices
On considère une onde qui se déplace dans le sens des x croissants :
0 exp ( j (ω t − kx)) .
u+ (x,t) = u+
1V
1 µs
Montrer que la décroissance du signal est exponentielle. En déduire la valeur de |k′′ | ainsi que
l’absorption du câble, en dB.km−1 .
8. L’équation de dispersion permet de tracer le graphe de |k′′ | en fonction de ω .
|k′′ |
106
104
102
! "
0 ω rad.s−1
102 103 104 105 106 107 108
1051
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
Exercices
1052
A PPROFONDIR
Exercices
5. En déduire l’équation aux dérivées partielles régissant les mouvements de la corde.
6. On s’intéresse à l’influence de la raideur sur les fréquences propres de la corde. On se
place donc dans un mode propre de vibration et on suppose y (x,t) = y0 cos (kx + ψ )cos (ω t).
a. Établir la relation de dispersion ω (k) d’un tel mode.
b. Calculer les fréquences propres de la corde tendue entre ses extrémités fixées en x = 0
c 5 E π 3 r4
et x = L. On précise fn = n 1 + Bn2, avec B = 2 .
2L 4L T0
Pouvez-vous en déduire un des avantages présentés par un piano à queue par rapport à un
piano droit ?
c. Tracer sur un même graphique les courbes représentatives de fn en fonction de n pour
une corde sans raideur et pour la même corde avec raideur. Commenter.
( fn − fn◦ )
d. Donner l’expression de l’inharmonicité Inh définie par le rapport Inh = , où
fn◦
fn◦ désigne la fréquence du nième mode propre pour la corde sans raideur.
e. À partir de quel rang n la fréquence propre fn de la corde avec raideur est-elle plus
élevée d’un demi-ton que celle de la corde idéale, fn◦ ?
Donnée : deux notes séparées d’un demi-ton ont des fréquences fondamentales qui sont dans
un rapport 21/12.
La corde est une corde en acier, pour laquelle : L = 0, 65 m, r = 0, 55 mm, T0 = 850 N.
les miroirs ne sont pAs des conducteurs parfaits. On définit leur pouvoir réflecteur R par
puissance réfléchie
R= , identique pour les deux miroirs. Les miroirs sont hautement réflé-
puissance incidente
chissants donc R est très voisin de l’unité. Ils sont supposés infiniment minces.
La cavité est éclairée, sur l’ensemble de sa surface utile S, par un faisceau d’intensité constan-
te que l’on assimilera à une onde plane progressive monochromatique de longueur d’onde λ .
L’amplitude complexe du champ électrique de l’onde plane incidente, supposée polarisé rec-
#–
tilignement selon e#–z s’écrit, pour x ≤ 0 : E (x,t) = E0 exp(i(ω t − kx))e#–z . La réflexion sur un
miroir conserve la polarisation de l’onde √mais entraîne un déphasage de π et√une diminution
de l’amplitude, d’où √ : Eréfléchi (0,t) = − REincident (0,t) et Eréfléchi (L,t) = − REincident (L,t).
Par ailleurs, on note T le coefficient de transmission en amplitude d’un miroir, la transmis-
sion n’entraînant aucun déphasage.
1. a. On considère tout d’abord l’onde qui a subi un nombre pair (2m) de réflexions dans
la cavité. Préciser son sens de propagation et expliciter l’amplitude complexe du champ élec-
trique de cette onde en un point M d’abscisse x de la cavité.
1053
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
Exercices
1054
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
∂ 2 P1 ∂ 2 P1 4 ∂ 2 ∂ v1 ∂ 2 P1 4 ∂ 3 P1
D’où ρ0 χS = − η = + η χ S .
∂ t2 ∂ x2 3 ∂ x2 ∂ x ∂ x2 3 ∂ x2 ∂ t
1 2
∂ P1 1 ∂ P1 2 4 η ∂ P1 3
Avec c2 = : − 2 =− .
ρ0 χS ∂ x 2 c ∂t 2 3 ρ 0 c2 ∂ x2 ∂ t
3. Une OPPH P1 = P0 exp ( j (ω t − kx)) est solution si :
ω2 4 η 2 ω2 1
−k2 + = j k ω ⇒ k2 = .
c2 3 ρ 0 c2 c2 4ηω
1+ j
3 ρ 0 c2
& '
4ηω −6 ω 2ηω
Avec c = 340 m.s−1 , = 1, 5.10 ≪ 1 donc k = ± 1 − j (on a effectué un
3 ρ 0 c2 c 3 ρ 0 c2
développement limité).
& ' # #
2ηω 2 ω $$
L’OPPH devient P1 = P0 exp ( j (ω t − kx)) = P0 exp ∓ x exp j ω t ∓ x .
3ρ0 c 3 c
L’onde se déplace dans le sens des x croissants et est amortie, les signes du haut sont solution
et :
# x$ # # x $$ 3 ρ 0 c3
P1 = P0 exp − exp jω t − où δ = = 75 km.
δ c 2ηω 2
1055
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
Exercices
Corrigés
4. Le son est absorbé par viscosité sur une distance caractéristique δ . Ce n’est pas la cause
usuelle de diminution de l’amplitude sonore (l’ordre de grandeur n’est pas bon). Un son est
de moins en moins entendu car des ondes sphériques sont émises, l’énergie s’étale sur une
surface de plus en plus grande.
1056
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
31.3 Corde verticale
1. La mise en équation est analogue à celle du cours ; seul le poids s’ajoute. Avec les notations
∂ 2y #– #–
du cours, pour une tranche d’épaisseur dz : µ dz 2 u#–y = T d (z + dz,t) + T g (z,t) + µ dx #–
g.
∂#–
t #– #–
D’après le principe de l’action et de la réaction, T g (z,t) = − T d (z,t), et on note T d (z,t) =
#–
T (z,t) la tension dans la corde. En divisant par dz et à la limite où dz tend vers 0 :
⎧ 2
2
∂ y #– ∂ T
#– ⎨ sur u#–y : µ ∂ y = ∂ (T (z,t) sin α (z,t)) ,
⎪
µ 2 uy = + µ #–
g ⇒ ∂ t2 ∂z
∂t ∂z ⎩ sur u#–z : 0 = ∂ (T (z,t) cos α (z,t)) + µ g.
⎪
∂z
Dans le cas de mouvement de faible amplitude, α ≪ 1 et donc, au premier ordre en α :
∂ T (z,t)
= −µ g ⇒ T (z,t) = µ g (L − z) ,
∂z
car la condition aux limites est T (L,t) = 0, il n’y a plus de corde pour z > L. Dès lors, avec
∂y
tan α = = α au premier ordre en α :
∂z
& '
∂ 2y ∂ ∂y ∂ 2y ∂y
µ 2 = µ g (L − z) (z,t) = µ g (L − z) 2 (z,t) − µ g (z,t) ,
∂t ∂z ∂z ∂z ∂z
∂ 2y ∂ 2y ∂y
soit − g (L − z) +g = 0.
∂ t2 ∂ z2 ∂z
2
∂ y 2
∂ y ∂y
2. Quand z ≪ L, 2 − gL 2 + g = 0. Une onde en y (z,t) = y0 exp ( j (ω t − kz)) est
∂t ∂z ∂z
solution de l’équation de propagation si ( jω )2 − gL (− jk)2 − g jk = 0, soit gLk2 − jgk − ω 2 =
0, dont la solution est :
5 5
jg ± −g2 + 4gLω 2 g (4Lω 2 − g) 1
k= =± +j = ±k′ + jk′′ .
2gL 2gL 2L
On remarque que numériquement 4Lω 2 > g et donc k′ est bien réel. Seul le signe ⊕, qui
représente une onde qui se déplace dans le sens des z croissants, est à prendre en compte.
L’onde devient y (z,t) = y0 exp ( j (ω t − (k′ + jk′′ ) z)) = y0 exp (k′′ z) exp ( j (ω t − k′ z)). L’am-
1
plitude de l’onde croît exponentiellement sur une distance caratéristique δ = ′′ = 2L.
k
1057
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
Exercices
Corrigés
U (t)2 2U 2 U2 U2 U2
2. p = Ui = = 0 cos2 (Ωt) = 0 + 0 cos (2Ωt) ⇒ P0 = 0 et ω = 2Ω.
R R R R R
2π Ω 1
Lecture graphique : T = 400 s donc ω = et f = = −3
= 1, 25.10 Hz.
T 2π 2T
3. p contient deux termes donc impose deux ondes thermiques. P0 mène à Tp (z) et P0 cos(ω t)
mène à θm (z) cos(ω t + φ (z)).
L’équation de propagation (équation de diffusion) est linéaire donc Tp (z) est solution ainsi
que θ (z,t).
∂θ ∂ 2θ
4. θ (z,t) vérifie l’équation de propagation ρ c = λ 2 si ρ c jωθ = −λ K 2 θ . θ ̸= 0
∂t ∂z
donc : 6 6
& '2 & '2
2 ρ cω − j π /4 ρ cω 1 − j ρ cω
K = −j = e = √
λ λ 2 λ
7
1− j 2λ
K=ε où δ = .
δ ρ cω
# # z $$ # z$ # # z $$
5. θ (z,t) = A exp j ω t − ε (1 − j) = A exp −ε exp j ω t − ε .
δ δ δ
# z $les z croissantszet se déplace dans le sens des z croissants si ε = +1
L’onde est atténuée suivant
puis : θm (z) = A exp − et φ (z) = − .
δ δ
6. À partir des amplitudes :
& '
θm (z1 ) z1 − z2 z2 − z1
= exp − ⇒ δ= = 11, 5 cm.
θm (z2 ) δ θm (z1 )
ln
θm (z2 )
À partir du déphasage :
z1 − z2 z1 − z2
∆φ = φ (z2 ) − φ (z1 ) = ⇒ δ= = 11, 9 cm.
δ ∆φ
La différence entre les deux valeurs vient de l’erreur de lecture graphique lors de la mesure
de ∆&φ . '
ℓ
exp − = 1, 3.10−2 : l’onde est complètement absorbée au bout de la barre : tout se passe
δ
comme si celle-ci était semi-infinie. 7
2λ ω
7. Le milieu est absorbant et dispersif (vϕ = ωδ = dépend de ω ). L’onde est pro-
ρc
gressive.
8. Continuité de la température : θ1 (0,t) = θ2 (0,t) donc θi (0,t) + θr (0,t) = θt (0,t).
9. Continuité du flux thermique à l’interface :
∂ θi ∂ θr ∂ θt
#–
ȷ th 1 (0,t) = #–
ȷ th 2 (0,t) ⇒ − λ1 (0,t) − λ1 (0,t) = −λ2 (0,t) .
∂x ∂x ∂x
1058
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
10. Les ondes se mettent sous la forme trouvée au 5). Elles sont amorties dans le sens de leur
propagation.
11. Équation de propagation linéaire (aucun terme au carré par exemple, qui impose de rester
en réel pour les puissances).
8
Ai + Ar = At ,
12. Écriture des conditions au limites : qui deviennent avec k =
λ1 k1 (Ai − Ar ) = λ2 k2 At ,
1−i λ1 λ2
, Ai + Ar = At et (Ai − Ar ) = A.
δ δ1 δ2 t
⎧ λ1 λ2 λ1
⎨ 1+r = t − 2
δ1 δ2 δ1
13. λ λ ⇒ r= et t = .
⎩ 1 (1 − r) = 2 t λ1 λ2 λ1 λ2
δ1 δ2 + +
6 δ1 δ2 δ1 δ2
6
λ ρ cωλ ω e 1 − e2 2 e1
= =e ⇒ r= et t = .
δ 2 2 e1 + e2 e1 + e2
8
r = −1
14. e1 ≪ e2 ⇒ Onde totalement réfléchie.
t≪1
8
r=1
e1 ≫ e2 ⇒ Onde transmise.
t=2
∂u
1. Loi des nœuds : i (x,t) = i (x + dx,t) + γ dx + gdx u (x + dx,t). En divisant par dx et à la
∂t
∂i ∂u
limite où dx tend vers 0 : − =γ + gu (x,t).
∂x ∂t
∂i
2. Loi des mailles : u (x,t) = u (x + dx,t) + λ dx + rdx i (x,t). En divisant par dx et à la
∂t
∂u ∂i
limite où dx tend vers 0 : − = λ + ri (x,t).
⎧ ∂x ∂t
⎪
⎪ ∂ 2i ∂ 2u ∂u & 2 '
⎨ − = γ 2 +g ∂ 2u ∂ u ∂u ∂i
3. ∂x∂t ∂t ∂t ⇒ − = − λ γ + g +r .
⎪
⎪
2
∂ u 2
∂ i ∂i ∂x 2 ∂t 2 ∂t ∂x
⎩ − =λ +r
∂ x2 ∂x∂t ∂x
∂i ∂u ∂ 2u ∂ 2u ∂u
Avec = −γ − gu (x,t) : 2 − λ γ 2 − (gλ + rγ ) − gru (x,t) = 0.
∂x ∂t ∂x ∂t ∂t
4. Une OPPH en e j(ω t−kx) est solution si (− jk)2 − λ γ ( jω )2 − (gλ + rγ ) jω − gr = 0, soit
k2 = λ γω 2 − gr − j (gλ + rγ ) ω .
5. k complexe : onde absorbée dans l’espace.
6. u (x,t) = u+ j (ω t−k′ x− jk′′ x)
= u+ k′′ x e j (ω t−k′ x) . Ainsi v = ω et δ = − 1 .
0e 0e ϕ
k′ k′′
Pour une onde qui se déplace dans le sens des x croissants : k′ > 0.
δ est la distance caratéristique d’absorption de l’onde, nécessairement positive, donc k′′ < 0,
d’où le signe moins dans δ .
1059
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
Exercices
Corrigés
−0, 5
−1
1060
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
g r
Au second ordre en ou , en ne gardant que la solution affectée du signe ⊕ :
γω λω
( & ' & ' )
5 gr j g r 1 g r 2
k = ω λγ 1− − + + + .
2λ γω 2 2 γω λ ω 8 γω λ ω
1
Le ⊕ devant vient de j2 = −1. Il n’y a pas d’autres termes dans ε 2 , car ils sont d’ordres
8
supérieurs à 2. Ainsi :
5 & gr 1
& 2
g r2 2gr
'
j
&
g r
''
k = ω λγ 1− + + + − +
2λ γω 2 8 γ 2 ω 2 λ 2 ω 2 λ γω 2 2 γω λ ω
& & 2 ' & ''
5 1 g r2 2gr j g r
k = ω λγ 1+ + − − +
8 γ ω2 2 λ ω
2 2 λ γω 2 2 γω λ ω
( & '2 & ')
5 1 g r j g r
k = ω λγ 1+ − − + .
8 γω λ ω 2 γω λ ω
Finalement :
( & '2 )
ω 1 1 ω 1 1 g r
vϕ = ′ = 5 & '2 = ′ = 5 1− − .
k λγ 1 g r k λγ 8 γω λ ω
1+ −
8 γω λ ω
Le signal n’est pas déformé si le milieu n’est pas dispersif, c’est-à-dire si vϕ est indépendant
1 g r
de ω . C’est le cas si le terme facteur de est nul : = ⇒ gλ = r γ .
8 γω λω
jk
10. La loi des nœuds mène à − (− jk) i+ = γ jω u+ + gu+ , donc ZC = .
g + jγω
r + jλ ω
La loi des mailles mène à − (− jk) u+ = λ jω i+ + ri+ , donc ZC = .
7 jk
r + jλ ω r + jλ ω
Ainsi ZC2 = et ZC = .
g + jγω g + jγω
g r
11. Les pertes sont négligeables si k′′ −→ 0, c’est-à-dire ≪ 1 et ≪ 1.
γω λω
1. L’unité de E est le pascal, c’est une pression, c’est aussi N.m−2 . L’unité de Γ est N.m ;
π r4 ∂ 2 y
celle de E est m4 N.m−2 m−1 = N.m, la relation est bien homogène.
4 ∂ x2
2. La portion de corde 7 de longueur dx au repos a pour longueur
& '2 & '2
5
2 2
∂y ∂y
ds = dx + dy = dx 1 + , or est un infiniment petit du deuxième ordre,
∂x ∂x
on le néglige, soit : ds = dx.
1061
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
Exercices
Corrigés
1062
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
b. La corde est attachée aux extrémités, les conditions limites imposent :
8 8
en x = 0, y (0,t) = 0 cos (ψ ) = 0
⇒
en x = ℓ, y (ℓ,t) = 0 sin (kℓ) = 0.
π
On choisit arbitrairement ψ = − donc y = y0 sin (kx) cos (ω t). Les valeurs possibles de k
2
π
sont discrètes : kn = n , en remplaçant k par kn dans l’équation de dispersion on établit
7 ℓ
πr 4 cπ √ π 2 r4
ωn = ckn 1 + Ekn2 = n 1 + An2, en posant A = E.
4T0 ℓ 4T0 ℓ2
Les cordes d’un piano à queue sont plus longues que celles d’un piano droit, or la constante A
1
varie comme 2 , elle est plus faible pour un piano à queue, pour une corde donnée, donc pour
ℓ
une note donnée, les fréquences des harmoniques sont bien proportionnelles au fondamental.
c. On représente sur la figure suivante les évolutions de fn et fn◦ en fonction de n, la courbe
donnant fn◦ est en gris.
fn , fn◦
n
1 2 3 4 5
1. a. L’onde qui a subi 2m réflexions se propage dans le sens positif de l’axe Ox. Elle a
subi également une transmission pour rentrer dans la cavité. Son amplitude est donc égale
√ ! √ "2m
à T − R , le déphasage résultant des m allers et retours étant de 2kmL (avec k = ωc ).
Finalement, son amplitude complexe est :
√ # √ $2m
E 2m (x,t) = T − R E0 exp(i(ω t − k(x + 2mL))
√ m
= T R E0 exp(−2ikmL) exp(i(ω t − kx)).
1063
CHAPITRE 31 – O NDE THERMIQUE . D ISPERSION ABSORPTION
Exercices
Corrigés
b. L’onde qui a subi 2m + 1 réflexions se propage dans le sens négatif de l’axe Ox. Après
la dernière réflexion, elle parcourt la distance L − x donc :
√ # √ $2m+1
E 2m+1 (x,t) = T − R E0 exp(i(ω t − k(L − x + (2m + 1)L))
√ √ m
= − T RR E0 exp(−ik(2m + 1)L) exp(i(ω t + k(x − L))).
c. L’onde qui se propage dans le sens des x croissants est la somme des ondes ayant subi
2m réflexions :
+∞ √ m
E (+) (x,t) = ∑ T R E0 exp(−2ikmL) exp(i(ω t − kx))
m=0
√ 1
= T E0 exp(i(ω t − kx)).
1 − R exp(−2ikL)
De même, l’onde qui se propage dans le sens des x décroissants a pour amplitude complexe :
+∞ √ √ m
E (−) (x,t) = − ∑ T RR E0 exp(−ik(2m + 1)L) exp(i(ω t + k(x − L))
m=0
√ √ 1
= − T RE0 exp(i(ω t + k(x − 2L))).
1 − R exp(−2ikL)
√
En x = L, E(−) (L,t) = − RE(+) (L,t). C’est normal puisque l’onde qui se propage dans le
sens des x décroissants a subi une réflexion de plus que celle qui se propage dans le sens des
x croissants.
d. Dans la cavité, le champ électrique de l’onde est la superposition des deux champs
calculés ci-dessus, d’où :
E(x,t) = E (+) (x,t) + E (−) (x,t)
√
√ exp(−ikx) − R exp(ik(x − 2L))
= E0 exp(iω t) T .
1 − R exp(−2ikL)
C’est bien l’expression demandée par l’énoncé.
#– # – #–
e. Le champ magnétique s’obtient par l’équation de Maxwell-Faraday : −iω B = rot E ,
soit : √
#– E0 R # √ $
B =− exp(−ikx) + R exp(ik(x − 2L)) e#–y .
c 1 − R exp(−2ikL)
f. En x = L, le champ électrique de l’onde transmise est :
#– √ #– exp(i(ω t − kL)) #–
E transmis (L,t) = T E (+) (L,t) = T E0 ez .
1 − R exp(−2ikL))
ε0 ε0 E02
2. a. ⟨we (x)⟩ = Re (E E ∗ ) = |H|2 . Tous calculs faits, nous trouvons :
2 2
√
ε0 T E02 1 + R − 2 R cos(2k(x − L))
⟨we (x)⟩ = .
4 1 + R2 − 2R cos(2kL)
1064
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
b. La densité moyenne d’énergie électrique est maximale quand& cos(2k(x ' − L)) = −1
1 λ
et minimale quand cos(2k(x − L)) = 1. On en déduit xmax = L + p + et de plus
2 2
λ
xmin = L + p où p est un nombre entier négatif. Entre deux maximum, la distance est d’une
2
demi longueur d’onde, comme à l’exercice précédent.
1
c. De même, ⟨wm (x)⟩ = Re (B B∗ ). Tous calculs faits, nous trouvons :
2 µ0
√
T E02 1 + R + 2 R cos(2k(x − L))
⟨wm (x)⟩ = .
4 µ0 c2 1 + R2 − 2R cos(2kL)
Les minima d’énergie électrique correspondent aux maxima d’énergie magnétique et récipro-
quement.
d. Pour que ⟨we (x)⟩ présente un minimum simultanément sur les deux miroirs, il faut que
la longueur L soit un multiple entier de la demi longueur d’onde, ou encore que kL = nπ où
n est un nombre entier.
e. La densité volumique moyenne d’énergie ⟨wem (x)⟩ est égale à :
ε0 T E02 1+R
⟨wem (x)⟩ = ⟨we (x)⟩ + ⟨wm (x)⟩ = 2
.
2 1 + R − 2R cos(2kL)
1065
32
On étudie dans ce chapitre la propagation des ondes électromagnétiques planes dans des mi-
lieux conducteurs, c’est-à-dire des milieux dans lesquels des porteurs de charges sont mis
en mouvement par la présence du champ électromagnétique. On envisage ainsi les interac-
tions entre le champ électromagnétique et la matière. Deux cas sont étudiés ici, celui des
conducteurs ohmiques décrits par le modèle de Drüde, et celui des plasmas peu denses.
y
x > 0 : métal
x
x < 0 : vide
O
z
#–
#– ki
Ei
#–
Bi
Figure 32.1 – Onde incidente qui se déplace vers un demi-espace
conducteur en incidence normale.
n 0 e2
où γ0 = τ , avec n0 (en m−3 ) est la densité volumique des électrons libres dans le métal,
me
e (en C) la valeur absolue de la charge élémentaire de l’électron, me (en kg) la masse de
l’électron et τ (en s) le temps de relaxation, interprété comme la durée moyenne du libre
parcours moyen d’un électron entre deux collisions.
On rappelle que pour le cuivre, de conductivité γ0 = 5, 7 × 107 S.m−1 , le temps de relaxation
τ est de l’ordre de 10−14 s.
Le modèle de Drüde est à revoir lorsqu’on envisage une onde électromagnétique dans un
métal, pour deux raisons :
• l’onde électromagnétique est composé d’un champ électrique et d’un champ magnétique.
Le champ magnétique a un effet sur la trajectoire de l’électron, à travers la force de Lo-
rentz :
#– ! #– #–"
F = −e E + #– v ∧B ;
• le champ électrique est uniforme et constant dans le modèle de Drüde, ce qui n’est pas le
cas avec le champ d’une onde électromagnétique qui dépend du temps et des coordonnées
spatiales.
Cependant, on peut discuter successivement de ces deux points :
#–
• B est le champ magnétique associé au champ électrique de l’onde électromagnétique qui se
propage. On évalue en ordre de grandeur ce champ magnétique en utilisant la connaissance
qu’on a d’une onde électromagnétique dans le vide, comme vu à la page 994 :
E
B≃ avec vϕ ≃ c.
vϕ
On compare alors en ordre de grandeur les deux termes qui interviennent dans la force de
Lorentz : I #– #–I
I v ∧ B I vB v
I #–I $ $ .
IE I E c
1068
PROPAGATION D ’UNE ONDE PLANE HARMONIQUE DANS UN CONDUCTEUR OHMIQUE
Ainsi, pour des électrons non relativistes, la force à laquelle est soumis un électron dans le
métal est :
#– #–
F = −e E (M,t) ;
• le deuxième point impose une limite supérieure à la fréquence de l’onde envisagée dans
le métal. En effet, si on veut pouvoir estimer que le champ électrique est uniforme et
permanent entre deux collisions successives d’un électron dans le métal, il faut que le libre
parcours moyen soit très inférieur à la longueur d’onde et la durée du libre parcours moyen
très inférieur à la période de variation du champ électrique.
On admettra comme valide la loi d’Ohm locale tant que la fréquence de l’onde est très
inférieure 1014 Hz.
En présence d’une onde électromagnétique, la conduction électrique dans un métal est
bien décrite par la loi d’Ohm :
#–
ȷ = γ0 E ,
#–
n 0 e2 τ
avec γ0 = , à condition que la fréquence f de l’onde vérifie f ≪ 1014 Hz dans un
me
métal tel que le cuivre.
Pour une fréquence quelconque il faut revoir le modèle de conduction dans un conducteur
métallique. La conductance complexe d’un métal à haute fréquence est établie en exercice.
On commence par étudier l’effet d’un champ électrique variable sur les porteurs libres du
conducteur.
L’équation locale de conservation de la charge écrite en un point quelconque du métal,
∂ρ #– ρ #–
+ div #–
ȷ = 0, l’équation de Maxwell Gauss, div E = ȷ = γ0 E ,
et la loi d’Ohm locale, #–
∂t ε0
permettent d’établir l’équation vérifiée par ρ :
∂ρ #– ∂ ρ γ0
+ div γ0 E = 0 soit + ρ = 0,
∂t ∂ t ε0
1069
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
qui s’intègre en :
# t$ ε0
ρ = ρ0 exp − avec τ = .
τ γ0
Dans un métal tel que le cuivre τ ≃ 10−18 s. Donc pour une onde de fréquence f très inférieure
à 1014 Hz, la période vérifie toujours τ ≪ T .
On interprète cela physiquement : en basse fréquence, les électrons ne peuvent former des
amas sous l’effet d’un champ électromagnétique car le milieu est conducteur et disperse
les charges. La charge volumique du milieu reste nulle, la charge volumique électronique
équilibrant en tout point la charge volumique du réseau.
on constate qu’aux fréquences envisagées, f ≪ 1014 Hz, le courant de conduction est très
supérieur au courant de déplacement, l’équation de Maxwell Ampère se simplifie :
# – #–
rot B = µ0 #–
ȷ.
#–
c) Équation de propagation vérifiée par E
Remarques
#–
• Le champ B vérifie la même équation ;
1070
PROPAGATION D ’UNE ONDE PLANE HARMONIQUE DANS UN CONDUCTEUR OHMIQUE
• L’équation de propagation n’est pas une équation de d’Alembert, mais une équation
de diffusion.
d) Équation de dispersion
#– #–
En remplaçant E par son expression E0 exp (i (ω t − kx)) dans l’équation de propagation, on
établit :
#– #–
(−ik)2 E = iω µ0 γ E ,
#–
après simplification par E , on obtient l’équation de dispersion :
ik2 = ω µ0 γ0 .
#– #–
MG : − iku#–x · E = 0 MT : − iku#–x · B = 0
#– #– #– #–
MF : − iku#– ∧ E = −iω B
x MA : − iku#–x ∧ B = µ0 γ0 E .
On déduit des équations de Maxwell Thomson et de Maxwell Gauss que l’onde élec-
tromagnétique est transverse.
#–
#– #– ku#–x ∧ E
Puis on remplace B par B = dans l’équation de Maxwell Ampère :
ω
( #– )
ku#–x ∧ E #– #– #–
−iku#–x ∧ = µ0 γ0 E soit ik2 E = ω µ0 γ0 E .
ω
1071
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
On écarte le signe moins, car l’onde se propage dans le sens des x croissants et est amortie
dans le même sens. Si elle se propageait dans l’autre sens on garderait le signe moins.
Finalement : 7
1−i 2
k=+ avec δ = .
δ µ0 γ0 ω
Les champ électrique et magnétique qui se propagent dans le conducteur dans la direction e#–x
s’écrivent donc :
#– #– # x$ ## x $$ #– k #– # x$ ## x $$
E = E0 exp − exp i ω t − et B = u#–x ∧ E0 exp − exp i ω t − .
δ δ ω δ δ
On pourra se reporter au chapitre 31 pour la représentation de l’évolution du champ électrique
en fonction de x au voisinage de la surface du conducteur.
δ est l’épaisseur de peau. L’onde électromagnétique pénètre ensurface du conducteur sur une
distance caractéristique de quelques δ . Dans le tableau suivant, on donne quelques valeurs de
δ pour un métal dont la conductivité est γ0 = 6 × 107 S.m−1 .
On conclut que les ondes électromagnétiques pénètrent peu dans les métaux, et que plus la
fréquence de l’onde est élevée, plus faible est l’épaisseur de peau.
Par contre, à très basse fréquence, à 50 Hz, les champs électriques et magnétiques variables
sont bien présents dans les fils électriques dont le diamètre est généralement inférieur à 9 mm.
Le champ électrique réel dans le conducteur s’écrit, avec #– u le vecteur directeur qui porte le
champ électrique, perpendiculaire à u#–x :
#– I #–I # x$ # x ! "$
E = IE0 I #–u exp − cos ω t − + arg E0 ,
δ δ
6
ω 2ω
qui représente une onde progressive à la vitesse de phase vϕ = = ωδ = , dont
1/δ µ0 γ0
l’amplitude s’atténue sur une distance caractéristique δ . Le milieu est donc dispersif et ab-
sorbant.
La périodicité spatiale de la progression est λcond = 2πδ , elle n’a rien à voir avec la longueur
d’onde λ0 de l’onde incidente dans le vide. Pour une fréquance de 50 Hz, par exemple, λ0 =
6 × 106 m et λcond = 6 cm.
g) Interprétation énergétique
Pour établir une interprétation énergétique,
√ on calcule le vecteur de Poynting de l’onde élec-
2 # π$ # π$
tromagnétique. On note que k = + exp −i = |k| exp −i . De plus on choisit l’ori-
δ 4 4
1072
O NDE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS UN PLASMA
#– #–
gine des temps de sorte que E0 = E0 soit réel :
#– #– # x$ # x$ #– |k| #– #– # x$ # x π$
E = E0 exp − cos ω t − et B = ux ∧ E0 exp − cos ω t − − .
δ δ ω δ δ 4
#– #–
#– E∧B
On calcule alors le vecteur de Poynting Πem = :
µ0
& ' #
#– |k| #– 2 2x x π$ # x$
Π em = ux E0 exp − cos ω t − − cos ω t − ,
µ0 ω δ δ 4 δ
#–
sa moyenne temporelle ⟨ Π em ⟩ :
& ' #
#– |k| #– 2 2x x π$ # x$
⟨ Πem ⟩ = ux E0 exp − ⟨cos ω t − − cos ω t − ⟩,
µ0 ω δ δ 4 δ
& ' #
#– |k| #– 2 2x 1 x π$ #π $
soit ⟨ Π em ⟩ = ux E0 exp − ⟨cos 2ω t − 2 − + cos ⟩, finalement :
µ0 ω δ 2 δ 4 4
& '√
#– |k| #– 2 2x 2
⟨ Π em ⟩ = ux E0 exp − .
µ0 ω δ 4
On en déduit que l’onde transporte de moins en moins d’énergie au fur et à mesure que x
croît, ce qui s’interprète par l’absorption de l’énergie par effet Joule.
1073
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Le plasma reste localement neutre lors de la propagation d’une onde transversale élec-
trique.
L’onde électromagnétique est composé d’un champ électrique et d’un champ magnétique.
Une charge quelconque (cation ou électron) du plasma subit la force de Lorentz :
#– ! #– #–" #–
F = q E + #–
v ∧ B ≃ qE ,
Contrairement au cas du conducteur, lorsque l’électron se déplace dans l’ionosphère, gaz peu
dense, il ne subit pas de collisions, il n’y a donc pas de force de freinage.
Le plasma est suffisamment dilué pour négliger les interactions entre particules char-
gées.
1074
O NDE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS UN PLASMA
d #–
v #– #– −e #–
me = −e E soit me × iω #–
v = −e E donc #–
v = E,
dt iω me
dv #– # –
! La dérivée = iω v est cohérente avec le choix de l’expression de E = E0 exp (i (ω t − kx)).
dt
#– # – dv
Si on avait choisi E = E0 exp (i (kx − ω t)), on aurait dû écrire : = −iω v.
dt
#– −e #– n0 e2 #–
ȷ = −n0 e #–
v = −n0e E = −i E,
iω me ω me
n 0 e2
γ = −i .
ω me
Remarque
La conductivité imaginaire pure s’interprète d’un point de vue énergétique. En effet, on
sait que la puissance cédée aux porteurs d’un volume mésoscopique dτ est :
#–
δ P = #–
ȷ · E dτ .
#–
Le fait que γ soit imaginaire pur entraîne que E et #–
ȷ sont en quadrature. Si on suppose
#–
qu’au point considéré E = E0 u cos (ω t + ϕ0 ), alors :
#–
n0 e 2
ȷ = γ E0 #–
#– u exp (i (ω t + ϕ0 )) = −i u exp (i (ω t + ϕ0 ))
E0 #–
ω me
n0 e2 #– ## π $$
#–
ȷ = E0 u exp i ω t + ϕ0 − ,
ω me 2
soit :
n0 e2 #–
#–
ȷ = E0 u sin (ω t + ϕ0 ) .
ω me
On en déduit la puissance cédée en moyenne aux porteurs du volume dτ du plasma peu
1075
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
dense :
#– n 0 e2 2
⟨δ P⟩ = ⟨ #–
ȷ · E dτ ⟩ = ⟨ E sin (ω t + ϕ0 ) cos (ω t + ϕ0 ) dτ ⟩
ω me 0
⟨δ P⟩ = 0.
#– ρ
#– #–
# – #– ∂B # – #– ∂E
div E = = 0, rot E = − et rot B = µ0 #–
ȷ + µ0ε0 .
ε0 ∂t ∂t
#–
ȷ par γ E dans l’équation de Maxwell Ampère :
On remplace #–
#–
# – #– #– ∂E
rot B = µ0 γ E + µ0 ε0 .
∂t
#–
On applique l’opérateur rot à l’équation de Maxwell Faraday :
⎧ # – ! # – #–" # – ! #–" #– #– #– #–
⎪
⎪ rot rot E = grad div E − ∆ E = − ∆ E
⎨
( #– ) #–
⎪ # – ∂ B
# – #–
∂ rot B ∂ µ0 γ E ∂2E
#–
⎪
⎩ rot − =− =− + µ0 ε0 2 .
∂t ∂t ∂t ∂t
D’où :
#– #–
#– #– ∂E 1 ∂2E 1
∆ E = µ0 γ + 2 2 , avec ε0 µ0 = .
∂t c ∂t c2
#– #– n 0 e2
Il reste à remplacer E par E0 exp (i (ω t − kx)) et γ par −i dans l’équation de propa-
ω × me
gation pour en déduire l’équation de dispersion :
#– #– 1 #– n 0 e2 1
(−ik)2 E = iωγ µ0 E + 2 (iω )2 E soit (−ik)2 = −i2 µ0 + 2 i2 ω 2 ,
c me c
ω2
en factorisant par :
c2 & '
ω2 n 0 e2
k2 = 1− 2 .
c2 ω me ε0
1076
O NDE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS UN PLASMA
n 0 e2
On pose ω p 2 = , alors l’équation de dispersion s’écrit :
me ε0
& '
ω2 ω p2
k2 = 1− 2 .
c2 ω
7
n 0 e2
La constante ω p = , qui s’exprime en rad.s−1 , est appelée pulsation plasma.
me ε0
1077
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
vϕ
c •
vg
•
ωp ω
Un paquet d’onde qui traverserait un tel milieu serait déformé, en effet les différentes com-
posantes spectrales du paquet d’onde ne traversent pas le milieu à la même vitesse, le paquet
d’onde s’étale.
Remarque
On constate que la vitesse de phase de l’onde est toujours supérieure à la vitesse de la
lumière dans le plasma. Par contre la vitesse de groupe est inférieure à la vitesse de la
lumière.
Il n’y a pas ici de contradiction avec le principe de la mécanique relativiste selon la-
quelle la vitesse de la lumière n’est pas dépassable. En effet, la vitesse de groupe est la
vitesse de déplacement de l’énergie, qui ne peut dépasser c . Elle est bien inférieure à c.
La vitesse de phase n’est pas la vitesse de déplacement de l’énergie ou de l’information.
#–
δ Eem = ⟨ Πem ⟩ · u#–x Sdt et δ Eem = ⟨w (M,t)⟩ (ve u#–x dt) · u#–x S,
où ve u#–x est la vitesse de propagation de l’énergie dans le plasma et ⟨w⟩ la valeur moyenne
temporelle de la densité volumique de l’énergie w (M,t) en M, dont l’expression est :
1 1 2 1
w = ε0 E 2 + B + n 0 me v 2 .
2 2 µ0 2
Il faut prendre en compte l’énergie cinétique des électrons mis en mouvement par l’onde.
Elle fait bien partie l’énergie électromagnétique, puisque c’est l’onde qui met en mouvement
1078
O NDE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS UN PLASMA
les électrons. Cette énergie n’est pas absorbée, il n’y a aucun phénomène dissipatif. Or, on a
#– e #–
établi au paragraphe 2.3 le lien entre #–
v et E , #–
v =− E , l’expression réelle de la vitesse,
iω me
puis l’énergie cinétique s’en déduisent s’en déduisent :
#–
eE 0 1 E 2 n 0 e2
#–
v =− sin (ω t − kx) puis ⟨ n0 me v2e ⟩ = 0 .
me ω 2 2 ω me
k2 1 ω p2
D’après l’équation de dispersion = − , d’où :
ω 2 c2 c2 ω 2
2k
c2 k c2
ve = ω soit ve = = = vg .
2 ω vϕ
c2
On a ainsi montré que la vitesse de groupe est égale à la vitesse de propagation de l’énergie,
elle ne peut pas dépasser c.
L’onde dans le plasma est une onde stationnaire. Elle ne progresse plus.
Le vecteur de Poynting de cette onde est donné par :
#– #–
#– E∧B
Πem = .
µ0
#–
#– ke#–x ∧ E
Avec B = , où k = −iki (ω ) est un imaginaire pur, on obtient :
ω
#–
#– ki e#–x ∧ E0
B= exp (−ki x) sin (ω t + ϕ0 ) ,
ω
1079
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
puis :
#–
#– ki |E0 |2
Π em = exp (−2ki x) cos (ω t + ϕ0 ) sin (ω t + ϕ0 ) ,
µ0 ω
et en valeur moyenne :
#– #–
< Πem > = 0 .
L’onde ne transporte pas d’énergie dans le plasma. Une telle onde est appelée onde évanes-
cente.
Si on imagine un demi-espace x > 0 occupé par un plasma, et une onde incidente dans le
milieu demi infini x < 0 qui se dirige en incidence normale vers le plasma, alors l’onde de
pulsation inférieure à ω p ne peut pas traverser le plasma. Comme celui-ci n’absorbe pas
d’énergie, la mise en mouvement des charges du plasma crée une onde réfléchie dans le
milieu x < 0.
c) Conclusion
Un plasma peu dense est un filtre passe haut pour les OEPPH, il est transparent pour les
OEPPH dont la fréquence est supérieure à la fréquence plasma f p , et ne laisse pas passer les
ondes dont la fréquence est inférieure à la fréquence plasma. Ainsi, l’ionosphère agit comme
un miroir pour les ondes radios de fréquence inférieure à f p . L’ordre de grandeur de f p est
1 MHz. C’est en utilisant ce phénomène qu’ont été réalisées les premières communications
hertziennes transatlantiques. Par contre, pour communiquer avec un satellite situé au-delà de
l’ionosphère, la fréquence du signal doit être supérieure à f p .
1080
O NDE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS UN PLASMA
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• onde dans un conducteur ohmique : effet de peau
• modèle du conducteur parfait en présence d’un champ électromagnétique variable
• interaction entre une onde plane progressive harmonique et un plasma localement neutre
peu dense
• conductivité imaginaire pure. Interprétation énergétique
• équation de propagation dans le plasma
• onde plane progressive harmonique dans le plasma
• onde évanescente dans le domaine réactif ; absence de propagation de l’énergie
SAVOIR-FAIRE
• repérer une analogie formelle avec les phénomènes de diffusion
• établir la relation de dispersion
• associer l’atténuation de l’onde à une dissipation d’énergie
• citer l’ordre de grandeur de l’épaisseur de peau du cuivre à 50 Hz
• justifier que les champs électrique et magnétique sont nuls dans un conducteur parfait
• décrire le modèle de la conduction électrique dans un plasma
• construire une conductivité complexe en justifiant les approximations
• associer le caractère imaginaire pur de la conductivité complexe à l’absence de puissance
échangée entre le champ et les porteurs
• établir la relation de dispersion dans le plasma.
• identifier une onde évanescente (onde stationnaire spatialement amortie)
• expliquer la notion de fréquence de coupure et donner son ordre de grandeur dans le cas
de l’ionosphère
MOTS-CLÉS
• effet de peau • conductivité imaginaire • pulsation de coupure du
• plasma • onde évanescente plasma
1081
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Exercices
S’ENTRAÎNER
1082
A PPROFONDIR
Exercices
2. Établir deux équations vérifiées par le vecteur densité de courant électrique #–
ȷ . En déduire
l’équation de dispersion, et commenter le résultat obtenu.
3. Effectuer un bilan d’énergie sur un volume élémentaire fixe dans le référentiel d’étude, et
interpréter physiquement la propagation de l’onde envisagée dans le plasma.
APPROFONDIR
1083
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Exercices
6. Quelles sont les conditions de passage pour le champ électromagnétique7 à cette interface ?
a δω 2 ωε0
En déduire r et t qu’on exprimera en fonction de α = où a = = .
1− j c γ
7. Déduire des résultats précédents l’expression complète du champ électromagnétique trans-
mis en faisant apparaître un facteur d’atténuation et un facteur de propagation. Préciser la
vitesse de phase.
#–
8. Déterminer la moyenne temporelle du vecteur de Poynting P de l’onde transmise en fonc-
tion de ε0 , c, a, E0 et z/δ .
#– #– 1 # #– #–⋆ $
On pourra utiliser la formule < E ∧ B > = Re E ∧ B .
2
9. En déduire le facteur de transmission en énergie T en fonction de a. Donner la valeur
< P (z,t) >
numérique de à une profondeur z = 10 m pour des ondes de fréquences 1, 0 kHz
< P (0,t) >
et 1, 0 MHz. Conclure.
1084
A PPROFONDIR
Exercices
L’onde est de faible amplitude : tous les calculs seront menés au 1er ordre, les termes indicés
par 1 étant des infiniment petits d’ordre 1. L’influence de la pesanteur est négligée.
1. Pourquoi ne tient-on pas compte du mouvement des protons ?
2. On se place dans l’approximation acoustique. En rappeler le contenu.
3. Quel est le lien entre la masse volumique électronique ρe , la densité particulaire électro-
nique ne et m ?
4. Sachant que le gaz d’électrons reste isentropique lors du passage de l’onde, établir l’équa-
tion thermodynamique linéarisée reliant n1 , n0 , p1 , P0 et γ , rapport des capacités thermiques
à pression et volume constants.
5. À quelle condition la force magnétique est-elle négligeable devant la force électrique pour
un électron ?
Écrire la force électrique s’exerçant sur les électrons dans un volume dV de plasma. En dé-
#–
duire le principe fondamental de la dynamique linéarisé, reliant #– v 1 , p1 et E 1 . On rappelle
que le principe fondamental de la dynamique linéarisé s’écrit pour le gaz électronique :
∂ #–
v # – # –
ρe = − gradPe + autres forces volumiques.
∂t
6. Écrire l’équation de continuité linéarisée, reliant n0 , n1 et #–
v 1.
#–
7. Écrire l’équation de Maxwell-Gauss linéarisée reliant E 1 à n1 (ne pas oublier les protons).
8. Déterminer l’équation aux dérivées partielles vérifiée par p1 (M,t) sous la forme :
1 ∂ 2 p1
∆p1 − = f (ω0 , c) p1 ,
c2 ∂ t 2
6 7
γ P0 n 0 e2
où f est une constante à exprimer en fonction de c = et ω0 = .
mn0 mε0
9. Établir l’équation de dispersion. À quelle condition l’onde se propage-t-elle ?
Calculer alors les vitesses de phase et de groupe ; les tracer en fonction de ω .
On étudie la propagation dans le plasma d’une onde de la forme :
#–
p1 (x,t) = p10 exp ( j (ω t − kx)) et E 1 (x,t) = E 10 u#–x exp ( j (ω t − kx)) .
#–
10. Le champ électrique est-il transverse ou longitudinal ? E serait-il polarisé de la même
façon dans le vide ?
p10
11. Calculer n1 (x,t). On exprimera n10 en fonction de n0 et .
γ P0
ω p10
12. Montrer que #– v 1 est porté par u#–x ; calculer #–
v 1 et exprimer v10 en fonction de et .
k γ P0
#–
13. Calculer B 1 .
en0 p10
14. Exprimer E 10 en fonction de et .
kε0 γ P0
15. Calculer le vecteur de Poynting électromagnétique puis le vecteur de Poynting acoustique
ω p2
en fonction de et 10 .
k γ P0
1085
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Exercices
16. Les calculs des questions suivantes peuvent paraître fastidieux mais restent simples.
Calculer l’énergie cinétique par unité de volume ec transportée par l’onde puis sa valeur
ω p2
moyenne en fonction de et 10 .
ck γ P0
17. Calculer l’énergie potentielle par unité de volume e p transportée par l’onde puis sa valeur
moyenne en fonction du coefficient de compressibilité isentropique χS et de p210 .
p2
Exprimer χS en fonction de γ P0 et en déduire < e p > en fonction de 10 .
γ P0
18. Calculer l’énergie électrique par unité de volume ee transportée par l’onde puis sa valeur
ω0 p2
moyenne en fonction de et 10 .
ck γ P0
19. En déduire l’énergie totale moyenne par unité de volume < e > transportée par l’onde en
ω p2
fonction de et 10 .
ck γ P0
<Π>
20. Calculer la vitesse de l’énergie ve en montrant ve = .
<e>
1. Que représente τ ?
2. En appliquant le principe fondamental de la dynamique à un électron, donner l’équation
différentielle vérifiée par #–
v (M,t).
1086
A PPROFONDIR
Exercices
On se place pour toute la suite dans le cas d’un régime sinusoïdal forcé de pulsation ω :
#– v (M,t)) avec #–
v (M,t) = Re ( #– v (M) e jω t .
v (M,t) = #–
#–
3. Donner l’expression de #– v (M,t) en fonction du champ électrique complexe E (M,t).
#–
4. Justifier que la contribution des ions au vecteur densité de courant électrique J (M,t) soit
négligeable.
#– #– σ0
5. Montrer que l’on peut écrire J (M,t) = σ E (M,t) avec σ = , où σ0 est une
1 + jωτ
constante réelle à exprimer en fonction des données. À quoi correspond σ0 ?
6. On donne : masse volumique de l’or µ = 19300 kg.m−3, masse molaire de l’or M =
197 g.mol−1 et σ0 = 4, 5.107 S.m−1 .
En supposant que chaque atome donne un électron libre, calculer la densité d’électrons n dans
l’or ainsi que la constante τ .
Montrer, en tenant compte des applications numériques précédentes, que l’on peut simplifier
nq2
l’expression de la conductivité à σ = − j .
mω
On suppose que le milieu n’est pas magnétique et qu’à tout instant et en chaque point la
densité volumique de charge électrique est nulle.
7. Écrire les équations de Maxwell vérifiées par les champs électrique et magnétique dans le
conducteur.
8. En déduire l’équation d’onde vérifiée par le champ électrique.
#–
On cherche à étudier la propagation d’un champ de la forme E (M,t) = E 0 e j(ω t−kz) u#–x .
9. Dans quelle direction l’onde se propage-t-elle ? Comment est-elle polarisée ?
ω 2 − ω p2
10. Montrer que k doit être solution de k2 = , où c est la vitesse de la lumière dans
c2
le vide et ω p une constante caractéristique du matériaux dont on donnera l’expression.
11. Calculer ω p et montrer que ω 2 est négligeable devant ω p2 .
12. En déduire k en fonction de ω p et c ainsi que les expressions des champs électrique et
magnétique. Quelle est la nature de l’onde ?
13. Calculer numériquement la distance caractéristique sur laquelle les champs sont non né-
gligeables. Justifier l’hypothèse milieu semi-infini.
Les champs électriques des ondes incidente et réfléchie dans le vide sont respectivement :
E (z,t) = E e jω (t−z/c) u#– et E (z,t) = rE e jω (t+z/c) u#–,
#– #–
i 0 x r 0 x
1087
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Exercices
Les électrons accélérés risquent d’ioniser par impact les atomes voisins, l’équilibre de la
matière ainsi rompu provoque l’éjection de particules hautement ionisés et la destruction du
dépôt.
19. Sachant que l’or a pour numéro atomique Z = 79 et un rayon atomique r = 140 pm,
estimer l’ordre de grandeur de l’énergie nécessaire pour provoquer une ionisation. Calculer
cette énergie.
En fait les tables donne une énergie de l’ordre de 9 eV. Comment peut-on expliquer l’écart
entre les deux valeurs ? On prendra la valeur tabulée pour la suite des calculs.
20. En supposant que lors d’un choc électron-ion toute l’énergie cinétique de l’électron est
transmise à l’ion, quelle est l’ordre de grandeur de la vitesse susceptible de créer une ionisa-
tion supplémentaire ?
21. Quelle est l’amplitude du champ électrique de l’onde incidente susceptible de donner lieu
à une telle vitesse ?
22. Calculer le vecteur de Poynting de l’onde incidente. Quelle est la puissance moyenne de
cette onde sachant que la section du faisceau est de l’ordre de 260 cm2 ?
23. Expérimentalement, pour une impulsion de une picoseconde, on mesure un seuil d’en-
dommagement de 0, 5 J.cm−2 . Comparer au résultat précédent et commenter la pertinence du
modèle.
D − D ONNÉES
1088
A PPROFONDIR
Exercices
32.8 Ondes magnétohydrodynamiques dans un plasma (d’après Mines) (⋆⋆)
Le couplage entre le mouvement des particules chargées dans un plasma et le champ électro-
magnétique régnant dans ce dernier peut, dans certaines conditions, aboutir à la propagation
d’ondes dites magnétohydrodynamiques. De telles ondes ont été étudiées pour la première
fois par le physicien suédois Hannes Alfvén en 1942. Elles sont fondamentales pour l’étude
des plasmas astrophysiques tels que ceux qui entourent les étoiles. Pour cette découverte et
les découvertes conséquentes, Alfvén obtint le prix Nobel en 1970.
Le plasma étudié ici sera considéré comme très bon conducteur, de conductivité γ → ∞. Dans
ce contexte, l’équation simplifiée de la dynamique dans une unité de volume du plasma, qui
∂ #–
v #–
reste neutre, s’écrit nm = #–
ȷ ∧ B , où n est la densité particulaire et m la masse d’un ion.
∂t
1. Expliquer d’où provient l’équation du mouvement et pourquoi seuls les ions sont pris en
compte dans l’accélération.
#– #–
On étudie un mode particulier d’oscillations du plasma dans lequel B = IB0 u#–zI+ b 1 (z,t), où
#– I #– I
B0 u#–z est un champ statique intense et b 1 une onde de faible amplitude, I b 1 I ≪ B0 , qu’on
décrira en notation complexe comme une onde plane progressive et monochromatique :
#– #–
b 1 = b 10 exp (i (ω t − kz)) .
#–
2. En utilisant l’équation de Maxwell-flux, montrer que b 10 · u#–z = 0.
3. À quelle condition sur γ et ω le courant de déplacement est-il négligeable devant le courant
de conduction ? Exprimer alors, en notation complexe, la densité volumique de courant jth
#–
sous forme d’un produit vectoriel fonction de b 1 , k et de la perméabilité du vide µ0 .
#–
4. En se limitant aux termes du premier ordre en b 1 , montrer que la vitesse d’ensemble #– v
B0 k #–
du plasma est aussi une onde plane, v = v 0 exp([i (ω t − kz)) où v = −
#– #– #– b 1.
ω µ0 nm
On rappelle : # #– $
#– #– # #–$ #–
a ∧ b ∧ #– c = ( #–
a · #–
c ) b − #–a·b c
La conductivité du plasma est telle que γ → ∞. On montre alors, en examinant la loi d’Ohm
#– #–
locale : E = − #–
v ∧ B.
5. En écrivant l’équation de Maxwell-Faraday montrer que les ondes étudiées se propagent
sans dispersion à la célérité cA (vitesse d’Alfvén) que l’on exprimera en fonction de B0 , µ0 et
de la masse volumique ρ du plasma.
! "
6. Le plasma étudié est du mercure liquide ρ = 1, 4.104 kg.m−3 dans un champ magné-
tique B0 = 0, 5 T. Calculer cA .
1089
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Exercices
Corrigés
CORRIGÉS
d #–
v #–
1. Le principe fondamental de la dynamique appliqué à un électron donne : m = −e E ,
#– dt
soit en régime forcé : imω #– v = −e E . Le vecteur densité de courant étant égal à #– ȷ = −ne #– v,
2
#– −in0 e #–
nous en déduisons : j = E . On peut donc associer au plasma la conductivité com-
mω
−in0 e 2
plexe : γ = .
mω
2. Maintenant, le champ électrique s’accompagne d’un champ magnétique. L’équation du
d2 #–
r #– d #–
r #– #–
mouvement d’un électron devient : m 2 = −e E ( #– r ,t) − e ∧ B( r ,t).
dt dt
Comme dans l’étude du modèle de l’électron élastiquement lié, cette équation se simplifie
car les électrons ne sont pas relativistes :
• l’action du champ magnétique de l’onde est négligeable devant celle du champ électrique,
• le champ électrique apparaît comme uniforme à l’échelle du déplacement des électrons.
#–
#– #– kE k ∥ F m∥ v
En effet, ∥ F m ∥ ∼ evB, or ∥ B∥ ∼ avec ∼ c, donc #– ∼ ≪ 1.
ω ω ∥ F e∥ c
#–
∥r∥ v kv v #–
Et ∼ ∼ ∼ ≪ 1, donc le terme k . #– r peut être considéré comme constant et
λ ωλ ω #–c
inclus dans la phase de E 0 .
2 #– #–
L’équation du mouvement devient : m ddt 2r = −e E 0 exp iω t. C’est la même qu’à la question
précédente. Le résultat de la question 1 est donc encore valable.
Il reste à étudier la densité volumique de charges. En combinant l’équation de Maxwell-
#– #–
Gauss, l’équation locale de conservation de la charge et la relation entre j et E établie
#–
précédemment et en recherchant ρ sous la forme d’onde plane ρ = ρ 0 exp(i(ω t − k · #– r )),
& ' 7
ω2 n 0 e2
nous obtenons : iω 1 − P2 ρ 0 = 0 où ωP = . Si ω ̸= ωP (ce que nous supposerons
ω mε0
dans la suite), ρ = 0.
#– #–
Les équations de Maxwell en notations complexes dans le plasma s’écrivent&donc i k · ' E = 0,
#– #– #– #– #– #– #– #– #– γ #–
−i k · B = 0, −i k ∧ E = −iω B et −i k ∧ B = µ0 j + iωε0 E = iω µ0 ε0 +1 E =
& ' i ε0 ω
#– ωP2
iω µ0 ε E , où ε = ε0 1 − 2 . Elles prennent la même forme que dans le vide à condition
ω ! "
de remplacer ε0 par ε . La relation entre k et ω est donc : k2 = ε µ0 ω 2 = c12 ω 2 − ωP2 .
%
Pour ω > ωP : le module d’onde k est réel. Il s’écrit : k = 1c ω 2 − ωP2 . Pour ω < ωP : le
%
vecteur d’onde est imaginaire pur, de la forme k = ±ik” avec : k” = 1c ωP2 − ω 2 . L’onde ne
se propage pas.
1090
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
32.2 Réflexion - transmission d’une onde à la surface d’un plasma
1. Les équations étant linéaires, les ondes incidente, réfléchie et transmise ont même pulsa-
tion. Elles s’écrivent :
#– #–
• Onde incidente : E i = E0 exp(i(ω t − kx)) e#–y et Bi = ωk E0 exp(i(ω t − kx)) ;
#– #–
• Onde réfléchie : E r = rE0 exp(i(ω t + kx))e#–y et Br = − ωk rE0 exp(i(ω t + kx))e#–z ;
#– #–
• Onde transmise : E t = tE0 exp(i(ω t − kPx))e#–y et Bt = kωP tE0 exp(i(ω t − kPx))e#–z ;
ω 1 ! "
avec k = (dans le vide) et kP2 = 2 ω 2 − ωP2 (dans le plasma).
c c
Le champ électrique est tangentiel, il est donc continu en x = 0. Le plasma est siège d’un
courant volumique, il n’y a donc pas de densité surfacique de courant à l’interface et le champ
magnétique est continu en x = 0. On en déduit :
8
1+r = t k − kP 2k
⇒ r= t= .
k(1 − r) = kPt k + kP k + kP
%
Pour ω > ωP : kP est réel, égal à 1c ω 2 − ωP2 . Les coefficients de réflexion et de transmission
%
ω − ω 2 − ωP2 2ω
sont réels : r = % et t = % . Les champs électriques réels des
ω + ω 2 − ωP2 ω + ω 2 − ωP2
#– #–
ondes réfléchie et transmise s’écrivent Er = rE0 cos(ω t + kx)e#–y et Et = tE0 cos(ω t − kP x)e#–y .
%
i
Pour ω < ωP : kP est imaginaire pur, égal à ±ik” = ± ωP2 − ωP . On choisi le signe +
c
car l’onde doit d’atténuer au fur et à mesure de sa pénétration dans le plasma (l’amplitude
des champs est en%exp(∓k”x). Les coefficients de réflexion et de transmission sont com-
ω − i ωP2 − ω 2 2ω
plexes : r = % et t = % . Le coefficient r est de module 1, on
ω + i ωP2 − ω 2 ω + i ωP2 − ω 2
l’écrit r = exp(iφr ), le coefficient t peut se mettre sous la forme t = |t| exp(iφt ). Les champs
#–
électriques réels des ondes réfléchie et transmise s’écrivent Er = E0 cos(i(ω t + kx + φr ))e#–y
#–
et Et = |t| E0 exp(−k”x) cos(ω t + φt )e#–y . Dans le plasma, le champ ne se propage pas ; son
amplitude décroît exponentiellement avec x.
2. Les flux moyens des vecteurs de Poynting des ondes incidente, réfléchi et( transmise) peuvent
T #–U 1 #–
#–∗
B #–
se calculer à partir des champs réels ou à partir de la formule : Π = Re E ∧ = 0.
2 µ0
& ∗'
k
On trouve : R = r.r ∗ = |r|2 et T = t.t ∗ Re P .
k
⎛ % ⎞2
ω − ω 2 − ωP2 4ω 2
Pour ω > ωP , R = ⎝ % ⎠ et T = &
% '2 : R + T = 1.
ω + ω 2 − ωP2 ω + ω − ωP2 2
& ∗'
k
Pour ω > ωP , R = 1 et T = 0 car Re P = 0) : le plasma se comporte comme un miroir
k
parfait.
1091
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Exercices
Corrigés
1092
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
On applique le principe fondamental de la dynamique à l’électron dans le référentiel du réseau
d #–
v −me #– #–
métallique, que l’on suppose galiléen me = v − e E , qui s’écrit en complexe :
dt τ
& '
−me #– #– 1 #– #– −e #–
me × iω v =
#– v − e E ⇒ me iω + v = −e E ⇒ #– v = & ' E.
τ τ 1
me iω +
τ
2. De l’expression de v on déduit le vecteur densité de courant électrique complexe :
#–
n e2
& 0
#–
ȷ = −n0 e #–
#– v = ' E.
1
me iω +
τ
#– γ0
ȷ = γE : γ =
On en déduit la conductivité complexe du conducteur, telle que #– ω , où
1+i
ω0
n 0 e2 τ 1
γ0 = , ω0 = est une pulsation seuil.
me τ
3. La valeur de τ peut être déduite de la conductivité du cuivre en régime stationnaire, qui
vaut γ0 = 107 S.m−1 . On connaît e = 1, 6.10−19 C et me = 9, 1.10−31 C, l’application numé-
rique donne τ = 10−14 s. On en déduit que la conductivité peut être assimilée à sa valeur en
régime stationnaire, pour des fréquences très inférieures à f0 .
& '
! #–" ρ γ
4. iωρ + γ div E = 0, soit iωρ + γ = 0 et donc ρ iω + = 0.
& ' ε0 ε0
γ
Comme iω + ̸= 0, on en déduit qu’en tout point du conducteur : ρ = 0.
ε0
1093
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Exercices
Corrigés
#ω $
3. L’onde se déplace dans le sens des z croissants dans le vide illimité =c :
k
#– #–
#– kuz #– E0 #– E0
E = E0 u#–x exp( j (ω t − kz)) ⇒ B = ∧ E = uy exp( j (ω t − kz)) ; ⇒ B0 = .
ω c c
#– #–
#– E ∧ B E2 #– ε0 E02 #–
4. P = = 0 u#–x cos2 (ω t − kz) u#–z ⇒ < P > = cu z .
µ0 µ0 c 2
#– #– # π$
5. (− jkt )2 E t = µ0 γ jω E t ⇒ kt2 = − jω µ0 γ = ω µ0 γ exp − j
2
√ 1− j 1− j
kt = ± ω µ 0 γ √ = ±
#– #–
2 #δ z $ # # z $$
#–
E t devient E t = t E0 ux exp ∓ exp j ω t ∓ .
δ δ
1− j
L’onde est amortie et se propage suivant les z croissants si kt = .
δ
#– #– #– #–
6. E est tangent à l’interface donc est continu. E (0,t) + E r (0,t) = E t (0,t) implique 1 + r =
t.
#– #– #– #–
L’eau n’a pas une conductivité infinie donc #– ȷ S = 0 ; B est continu : B (0,t) + B r (0,t) =
#– #– #–
kux #– r E0 #–
B t (0,t), où B r = − ∧ Er = − uy exp ( j (ω t + kz)) et
#– ω c
#– k ux #– k
B t = t ∧ E t = t E0 t u#–y exp( j (ω t − kt z)).
ω ω
Remarque : kr = k car les ondes sont de même pulsation ω dans le même milieu (même
équation de dispersion).
k c t α −1 2α
Ainsi 1 − r = t t c = t (1 − j) = et finalement r = et t = .
ω δω α α +1 α +1
#– 2α # z$ # # z $$
7. E t = E0 u#–x exp − exp j ω t − et vϕ = ωδ .
α +1 δ δ
#– 2α 1 − j #– # z$ # # z $$
Bt = E0 uy exp − exp j ω t − .
α +1 δω δ δ
4 42 # 4 4 4 4
#– #–⋆ 44 2α 44 2 1 + j #– z $ 44 2α 442 44 2a 442 4a2
8. E t ∧ B t = 4 4 E0 uz exp −2 où 4 4 =4 4 = .
α +1 δω δ α +1 a+1− j (a + 1)2 + 1
#– #–⋆ 4a2 1 + j #– # z$
E t ∧ Bt = 2 E02 uz exp −2 .
a + 2a + 2 ac δ
#– #– 1 # #– #–⋆ $ 2a E02 #– # z$
< E t ∧ B t > = Re E t ∧ B t = 2 uz exp −2 .
2
#
a + 2a + 2 c δ
#– 2a 2 #– z$
< Pt > = 2 ε0 E0 cuz exp −2 .
a + 2a + 2 δ
< Pt (0,t) > 4a
9. T = = .
< Pi (0,t) > a2 + 2a + 2
f (Hz) 103 106
< Pt (z,t) > # z$ δ (m) 8, 0 0, 25
= −2 donc
< Pt (0,t) > δ < Pt (10,t) >
8, 1.10−2 3, 0.10−35
< Pt (0,t) >
1094
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
Les ondes électromagnétiques utiles en communication, autour du MHz, sont totalement ab-
sorbées par l’eau de mer. Les communications directes avec un sous-marin en plongée sont
impossibles. Il faut soit monter en surface, soit passer par des ondes ultrasonores.
Remarque : µ0 = 4π 10−7 H.m−1
1. Les protons sont 2000 fois plus lourds que les e − alors qu’ils sont soumis à une force
électromagnétique de même norme que les e − (ils portent la même charge en valeur absolue).
Les protons ne ressentent donc pas le champ électromagnétique.
2. Tous les calculs sont menés à l’ordre un et |p1 | ≪ P0 , |n1 | ≪ n0 et |v1 | ≪ c (dont la valeur
reste à préciser) ou a ≪ λ (a est l’amplitude du déplacement des particules de fluides).
3. ρe = mne .
4. Loi de Laplace (évolution isentropique d’un gaz parfait d’électrons) :
Pe P0 P0 P0 + p1
γ = constante = γ = γ = γ .
ρe ρ0 (mn0 ) m (n0 + n1)γ
0 12 3 0 12 3
au repos avec onde
& ' & '
n 1 −γ n1 n1
Ainsi P0 = (P0 + p1) 1 + = (P0 + p1 ) 1 − γ . Au 1er ordre P0 = P0 + p1 −P0 γ
n0 n0 n0
n1
donc p1 = P0 γ .
n0
Pe dPe dne p1 n1
Autre méthode (plus proche du cours) : γ = constante donc −γ = 0 et =γ .
ρe Pe ne P0 n0
#–
5. La force magnétique est négligeable devant la force électrique f élec pour des électrons non
relativistes.
La force électrique par unité de volume est :
#– #– #– #–
d f élec = −e ne dV E 1 = −e (n0 + n1) E 1 dV = −en0 E 1 dV .
0 12 3
au 1er ordre
∂ #–
v1 # – #–
Au 1er ordre : mn0 = − grad p1 − n0 e E 1 .
∂t
∂ ρe ∂ n1
6. = − div (ρe #– v 1) ⇒ = −n0 div #– v 1 (après division par m).
∂t ∂t
#– ρe + ρ p −e (n0 + n1) + en0 #– en1
7. div E 1 = = ⇒ div E 1 = − .
ε0 ε0 ε0
∂ # – #–
8. div (PFD) ⇒ mn0 div #– v 1 = − div grad p1 − n0 e div E 1 .
∂t
Ainsi :
∂ 2 n1 e2 n 0 n 1 mn0 ∂ 2 p1 e2 n20
−m 2 = −∆p1 + donc ∆p1 − = p1 .
∂t ε0 γ P0 ∂ t 2 γ P0 ε0
6 7
γ P0 n 0 e2 1 ∂ 2 p 1 # ω0 $ 2
Avec c = et ω0 = : ∆p1 − 2 = p1 .
mn0 mε0 c ∂ t2 c
1095
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Exercices
Corrigés
# # #– $$
9. Une OPPH en p1 = p10 exp j ω t − k · #–
r est solution si :
# & '2 # $
#–$2 jω ω0 2 ω 2 − ω02
−j k − = ⇒ k2 = .
c c c2
L’onde est amortie si ω < ω0 et se propage si ω > ω0 . Dans ce dernier cas :
ω c
vϕ = =6 # ω $2 .
k 0
1−
ω
Le milieu est dispersif et pour la vitesse de groupe,
6 c2 k2 = ω 2 − ω02 , donc c2 2 k dk = 2 ω dω −
dω c 2 # ω0 $ 2
0, ainsi vg = = et finalement vg = c 1 − .
dk vϕ ω
vϕ
vg
ω
ω0
#–
10. E est longitudinal. Une OPPH dans le vide serait transverse. La différence est que dans
le plasma, ρ ̸= 0.
p10
11. n1 (x,t) = n0 exp ( j (ω t − kx)) .
γ P0
# – #–
12. grad p1 et E sont portés par u#–x donc #–v 1 l’est aussi (PFD linéarisé) et :
∂ n1 ω p10
= −n0 div #–
v1 ⇒ jω n1 = n0 jkv1 ⇒ #–
v 1 (x,t) = exp ( j (ω t − kx)) u#–x .
∂t k γ P0
#–
#– #– #– k #– k #– #–
13. k et E 1 sont colinéaires : B 1 = ∧ E 1 = u#–x ∧ E 1 = 0 .
ω ω
#– en1 en1 en0 p10
14. div E 1 = − ⇒ − jkE 1 = − ⇒ E 10 = − j .
ε0 ε0 kε0 γ P0
#– #–
15. Le vecteur de Poynting électromagnétique est nul car B 1 = 0 .
Le vecteur de Poynting acoustique est :
#– ω p10
v 1 = p10 cos (ω t − kx) ×
Π = p1 #– cos (ω t − kx) u#–x
k γ P0
#– ω p210 #– 1 ω p210 #–
Π= cos2 (ω t − kx) u#–x ⇒ < Π >= ux .
k γ P0 2 k γ P0
1096
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
# ω $2 & '2
1 1 p10
16. Énergie cinétique : ec = ρ0 v21 = mn0 cos2 (ω t − kx). Donc :
2 2 k γ P0
# ω $2 & '2
1 p10 1 # ω $2 p210
< ec > = mn0 = .
4 k γ P0 4 ck γ P0
1 1 1
17. Énergie potentielle : e p = χS p21 = χS p210 cos2 (ω t − kx) donc < e p > = χS p210 .
' 2 2 4
1 ∂ρ 1 ρ1 1 mn1 1 n1
Or χS = = = = . Avec la loi de Laplace linéarisée :
ρ ∂ P S ρ0 p1 mn0 p1 n0 p1
1 1 p210
χS = ⇒ < ep > = .
γ P0 4 γ P0
& '2
ε0 E12 1 # en0 $2 p10
18. Énergie électrique : ee = = sin2 (ω t − kx)
2 2ε0 k γ P0
& ' & '
1 # en0 $2 p10 2 1 n0 e2 1 p10 2
< ee > = = mn0
4ε0 k γ P0 4 mε0 k2 γ P0
1 mn0 # ω0 $2 p210 1 # ω0 $2 p210
< ee > = = .
4 γ P0 k γ P0 4 ck γ P0
#–
dS = dSu#–x
#–
Π
ve dt
1097
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Exercices
Corrigés
#– m eτ 1 #–
3. m jω #– v = −e E − #– v ⇒ #– v =− E.
τ m 1 + jτω
4. Dans un métal, les ions sont fixes alors que les e − sont mobiles.
#– ne2 τ 1 #– ne2 τ
5. J = n (−e) #– v = E ⇒ σ0 = . σ0 est la conductivité électrique
m 1 + jτω m
statique.
µ mσ0
6. n = NA = 5, 9.1028 m−3 ⇒ τ = = 2, 7.10−14 s.
M ne2
ω ωλ
Dans le vide, = c = , ainsi, avec λ = 1050 nm (cf introduction) ω = 1, 8.1015 rad.s−1 .
k 2π
ne2 τ 1 nq2
D’où ωτ = 4, 9.101 ≫ 1, donc σ = = −j .
m jτω mω
#– #–
div E = 0 div B = 0
7. # – #– #– #–
∂B # – #– ∂E
rot E = − rot B = µ0 jth + ε0 µ0
∂t ∂t
#– #–
# – # – #– ∂ # – #– # – #– #– ∂E ∂2E
8. rot rot E = − rot B ⇒ graddiv E − ∆ E = −µ0 σ − ε0 µ0 2 .
∂t #– #– ∂t ∂t
#– #– 1 ∂2E ∂E
Avec div E = 0, ∆ E − 2 = = µ0 σ .
c ∂ t2 ∂t
9. L’onde se propage dans le sens des z croissants ; elle est polarisée rectilignement suivant
u#–x .
10. Le champ proposé est solution de l’équation de propagation si :
#– ω 2 #– #– µ0 ne2 #–
−k2 E + 2 E = µ0 σ jω E = E.
c m
7
#– #– ω 2 µ0 ne2 ω 2 1 ne2 ω 2 − ω p2 ne2
Avec E ̸= 0 , k2 = 2 − = 2 − 2 et donc k2 = où ω p = .
c m c c mε0 c2 mε0
11. ω p = 1, 4.1016 rad.s−1 ≫ ω = 1, 8.1015 rad.s−1 .
ω p2 ω p #– # ω $
#– p
12. k2 = − 2 ⇒ k = ±j et E devient E (M,t) = E 0 exp( jω t) exp ± z u#–x .
c c c
L’onde doit être amortie quand x croît, ainsi :
ωp # ω $
#– p
k = −j et E (z,t) = E 0 exp ( jω t) exp − z u#–x .
c c
#– ku#–z #– ωp E0 # ω $
p
On manipule une OPPH où k ∈ C : B = ∧ E = −j exp ( jω t) exp − z u#–y .
ω ω c c
On obtient une onde évanescente.
c
13. L’onde est amortie sur une distance caratéristique : δ = = 2, 2.10−8 m. Au delà de
ωp
5δ , il n’y a plus d’onde. Tout se passe comme si le métal était infini suivant u#–z .
ω
14. On manipule des OPPH avec k = :
c
#– #–
kuz #– E0 jω (t−z/c) #– #– ku#–z #– rE0 jω (t+z/c) #–
Bi = ∧ Ei = e uy Br = − ∧ Er = − e uy .
ω c ω c
1098
C ORRIGÉS
Exercices
Corrigés
#– #– #– #–
15. E est tangent à l’interface : ∀t, E i (0,t) + E r (0,t) = E t (0,t).
#–
B est tangent à l’interface. La conductivité du métal n’est pas infinie, il n’y a donc pas de
#– #– #–
courant surfacique et : ∀t, B i (0,t) + B r (0,t) = B t (0,t).
# $
ω p #– #– ω p tE0 # ω $
#– p
16. E t = tE0 exp ( jω t) exp − z ux , B t = − j exp ( jω t) exp − z u#–y (d’après
c #– ω c c #–
la question 12). tE0 est l’amplitude de E t , afin de ne pas confondre avec celle de E i . Les
relations de passage deviennent :
< ω
1+r =t 1 + j ωp
ωp ⇒ r= ωp .
1−r = −j t 1 − j
ω ω
#– #–
|r| = 1 donc E i et E r ont même amplitude.
#– #– #–
17. E (0) est l’amplitude de E i (0,t) + E r (0,t) ou de E t (0,t) :
2 2 ω
E (0) = |1 + r| E0 = 4 4E = %
41 − j ω p 4 0 ! ω p "2 E0 = 2 ω p E0 .
ω 1+ ω
car ω p ≫ ω .
ne2 #– e #–
18. D’après la question 6 : jth = −ne #–
v = −j E donc #–
v =j E.
mω mω
L’amplitude du champ électrique est maximale en z = 0. En module :
6
e 2e ε0
v0 = E (0) = E0 = 2E0 .
mω mω p nm
1099
CHAPITRE 32 – O NDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES DANS LES MILIEUX CONDUCTEURS
Exercices
Corrigés
1. • Seuls les ions sont pris en compte dans l’accélération car la masse des e − est 1836 fois
plus faible ;
• Pas de force électrique car plasma neutre ;
#– #–
• Force magnétique sur un élémente de volume dτ du plasma : d F = #– ȷ dτ ∧ B .
#– #– #– #–
2. div B = div (B0 u#–z ) + div b 1 = −iku#–z · b 1 = 0 ⇒ u#–z · b 10 = 0.
0 12 3
I 0
I #– I
I
I ∂EI
Iε0 µ0 I
I ∂ t I ε0 ω # – #– # – # – #–
3. = −→ 0. Alors rot B = rot(B0 u#–z ) + rot b 1 = µ0 #–
ȷ implique
∥µ0 jth ∥ γ γ →∞ 0 12 3
#–
0
#–
#– iku#–z ∧ b 1
ȷ =− .
µ0
# #– $
4. Le PFD linéarisé devient nm iω #– ȷ ∧ B0 u#–z + b 1 , soit :
v = #–
( ) ( )
ik u#– ∧ #– b ik #– ∧ #–
u b
z 1 z 1 #–
nm iω #– v =− ∧ B0 u#–z − ∧ b 1.
µ0 µ0
0 12 3
ordre 2 en b1
#– ik # #– $
Au premier ordre en b 1 : nm iω #– v = B0 u#–z ∧ u#–z ∧ b 1 , d’où :
µ0
ik ! #– # #– $ " B0 k #–
nm iω #–
v =− (B0 u#–z · u#–z ) b 1 − u#–z · b 1 B0 u#–z = − b 1.
µ0 0 12 3 ω µ0 nm
0, question 2
#–
∂B
#–
∂ B0 u#–z ∂ b 1 #– # #– $
# – #–
5. rot E = − =− − = −iω b 1 . Au 1er ordre en b1 #– v ∧ b 1 est d’ordre 2 :
∂t ∂t ∂t
# – #– #–
rot E = − rot( #– v ∧ B u#–) = jku#– ∧ ( #–
0 z z v ∧ B u#–)
0 z
# – #–
rot E = ( jku#–z · B0 u#–z ) #– v ) B0 u#–z
v − ( jku#–z · #–
0 12 3
0
#– B0 k #– #–
ku#–z · #–
v = 0 car d’après la question 2, ku#–z · b 1 = 0. Puis : − jkB0 b 1 = −iω b 1 .
ω µ0 nm
#– #– ω2 B2 B0
b 1 ̸= 0 donc 2 = 0 et vϕ = √ = cA . vϕ est indépendante de ω donc le milieu n’est
k µ0 ρ µ0 ρ
pas dispersif.
6. cA = 3, 8 m.s−1 .
1100
Septième partie
Annexe mathématique
1101
33
Ce chapitre aborde une présentation des outils mathématiques nécessaires pour l’étude du
programme de physique de deuxième année PSI. Il complète les outils mathématiques déjà
rencontrés dans l’étude du cours de physique de première année.
1 Calcul différentiel
Bien souvent les phénomènes physiques que l’on étudie mettent en jeu de nombreux facteurs
d’influence. Les lois de la physique permettront alors d’exprimer une grandeur physique, ici
notée f comme une fonction de plusieurs autres grandeurs, soit :
f (x, y, z, ...)
d fx : h 9→ f ′ (x) h.
Remarque
La notion de différentielle est bien sûr compatible avec la notation de la dérivée.
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
4
3
−1 2
0 1
1
2 0
3
4 −1
b) Dérivation partielle
Dériver partiellement f (x, y) par rapport à la variable x, c’est dériver la fonction par rapport
à la variable x, en considérant y comme une constante.
∂f
La dérivée partielle de la fonction f (x, y) par rapport à la variable x, que l’on note est
∂x
définie de la façon suivante :
∂f f (x + h, y) − f (x, y)
= lim .
∂ x h→0 h
De même, la dérivée partielle de la fonction f (x, y) par rapport à la variable y, que l’on note
1104
C ALCUL DIFFÉRENTIEL
∂f
est définie de la façon suivante :
∂y
∂f f (x, y + k) − f (x, y)
= lim .
∂ y k→0 k
Remarques
∂
• Le symbole de dérivation partielle est , numérateur et dénominateur sont indis-
∂x
sociables. On utilise d’autres notations pour noter la dérivée partielle d’une fonction
∂f
de plusieurs variables : ∂x f ou encore fx′ à la place de .
∂x
∂f ∂f
• Les deux fonctions ainsi obtenues et sont encore des fonctions de (x, y).
∂x ∂y
Exemple
On reprend ici la fonction f (x, y) dont la représentation sous forme d’une surface est
donnée figure 33.1. Étudier la dérivée partielle de la fonction f par rapport à y pour une
valeur donnée de x, c’est observer les variations de la courbe obtenue par intersection
entre la surface de la figure 33.1 et le plan de coupe # d’équation x = constante.
$ En x = 2la
2 2 2
dérivée partielle de la fonction f (x, y) = e −(x−1) 2e −(y−1) +e −(y−3) par rapport à y
est : # $
∂f 2 2 2
= e−(x−1) −4 (y − 1)e−(y−1) − 2 (y − 3)e−(y−3) .
∂y
∂f f (x = 2, y)
(x = 2, y)
∂y
0, 2
y
1
c) Théorème de Schwarz
Le théorème de Schwarz s’énonce ainsi dans le cas d’une fonction de deux variables :
1105
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
e) Propriétés
Les notions de différentielle et de dérivée étant intimement liées, on admettra sans difficulté
les propriétés suivantes :
• d ( f + g) = d f + dg ;
• d ( f g) = gd f + f dg ;
• si f admet un extremum en un point M , alors d f (M) = 0 ;
• si d f = 0 en tout point, f est constante ;
• d ln f = d f / f ;
• si f = g × h, alors d f / f = dg/g + dh/h (dérivée logarithmique).
1106
C ALCUL DIFFÉRENTIEL
d f = Pdx + Qdy,
on dit alors que la forme différentielle est une forme différentielle exacte.
ˆ B
d f = f (B) − f (A) .
A
Elle ne dépend pas du chemin suivi, uniquement des points de départ et d’arrivée. elle
représente la variation de f entre A et B, notée ∆AB f .
• Soit δ g une forme différentielle. L’intégrale de δ g sur Γ est notée gΓ = Γ δ g. Elle dépend
´
du chemin suivi en général.
∂f
ˆ
s’intègre en f (x, y) = Q (x, y) dy + K(x).
∂x
∂f ∂f
Si on connaît les deux dérivées partielles de f , et , alors on peut déterminer f à une
∂x ∂y
constante près par intégration :
⎧
⎪
⎪ ∂f
⎨ (x, y) = P (x, y) (1)
∂x
⎪∂f
⎪
⎩ (x, y) = Q (x, y) (2)
∂y
1107
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
Exemple
Soit le système d’équations aux dérivées partielles, vérifié par la fonction f (x, y) des
variables réelles positives x et y :
⎧
⎪ ∂f 3
⎪
⎨ = 15x2 y2 + (1)
∂x x
⎪
⎪ ∂f 2
⎩ = 10x3 y + (2)
∂y y
∂ ! 3 2 " dK 2
5x y + 3 lnx + = 10x3 y + ,
∂y dy y
soit :
dK 2
= .
dy y
On en déduit K(y) = 2 ln y + f0 , où f0 est une constante d’intégration indépendante
de x et y ;
• en conclusion : f (x, y) = 5x3 y2 + 3 lnx + 2 lny + f0 .
1108
N OTIONS DE QUANTITÉ INFINITÉSIMALE ET D ’INFINIMENT PETIT
1109
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
Quelques exemples :
• La force élémentaire subie par la surface élémentaire δ S (noté parfois dS) est notée δ F =
Pδ S (ou PdS).
• Le transfert thermique reçu par un volume élémentaire δ V dont la température varie de
dT est un infiniment petit d’ordre 2, et s’écrit δ 2 Q = cδ V dT , ou c représente la capacité
calorifique volumique.
3 Analyse vectorielle
3.1 Champ scalaire, champ vectoriel
Un champ est une grandeur physique qui est fonction de la position du point M où on la
considère, et éventuellement du temps. Un champ peut être scalaire, on le note V (M,t), ou
#–
vectoriel, on le note A (M,t).
Un champ est stationnaire s’il ne dépend que de la position ; il est uniforme s’il ne dépend
pas de la position.
a) Champ scalaire
Pour caractériser spatialement un champ scalaire V (M,t), à un instant t donné, on définit les
surfaces iso-V, d’égale valeur du champ scalaire V à l’instant t.
Citons quelques exemples de champs scalaires.
• le champ T (M,t) de la température dans l’atmosphère. Les surfaces isotherme, considérées
à l’échelle humaine sont très complexes ;
• le champ P (M,t) de la pression dans l’atmosphère. Localement à la surface de la Terre,
les surfaces à peu près planes et horizontales ;
• dans l’espace de dimension 2 que constitue une carte de randonnée, on peut définir le
champ h (x, y) des altitudes. Une courbe iso-h est alors une courbe de niveau. L’observation
de la carte permet d’avoir une estimation de la dénivelée en un point, en effet entre deux
courbes de niveau successives, la variation d’altitude est toujours la même, soit ∆h. Ainsi
plus les courbes sont proches, plus la pente est importante.
b) Champ vectoriel
Le tracé des lignes de champ, notées LDC #– sur la figure 33.3 du champ vectoriel, à t fixé
#– A
permet de caractériser géométriquement A (M,t). #–
A (M1 ,t) #–
A (M2 ,t)
En tout point M d’une ligne de
M1 M2
champ, le champ de vecteur est
tangent à la ligne de champ. La M3 #– A (M3 ,t)
valeur du champ (son module), R
peut varier le long de la ligne de LDC #–
A
champ. Figure 33.3 – Lignes de champ.
Une ligne de champ est une courbe formée, à l’instant t, d’un ensemble de points tel
qu’en chaque point de la courbe, à l’instant t, la ligne de champ y soit tangente au
champ vectoriel.
1110
A NALYSE VECTORIELLE
1111
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
#–
A (M,t)
La circulation du champ vectoriel R B
#–
A (M,t), le long du chemin orienté ΓAB , # –
dOM
est :
ˆ
#– # – A
C #–
A , ΓAB = A(M,t) · dOM.
ΓAB Figure 33.7 – Circulation du
#–
champ A de A à B.
#–
#– A (M,t)
La flux du champ vectoriel A (M,t) à
travers une surface orientée S est : R #–
¨ dS
#– #–
ϕ #–
A, S = A (M,t) · dS. M
S S
1112
A NALYSE VECTORIELLE
l’on montre que les lignes de champ électrique sont perpendiculaires aux surfaces équipo-
tentielles.
1113
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
#–
3.4 Divergence d’un champ vectoriel A (M,t)
a) Définition intrinsèque de la divergence
#–
On note δ ϕ #–
A , dτ le flux de A sortant du volume dτ .
LDC #–
A
R
M
dτ
#–
La définition intrinsèque de la divergence div A au point M est donnée dans l’encadré suivant.
#– #–
Le flux de A sortant du volume élémentaire dτ est égal au produit de div A par dτ .
#–
δ Φ #–
A , dτ = div A (M,t) dτ .
#– #–
La divergence de A est le flux de A par unité de volume.
#–
En intégrant la relation précédente sur un vo- dS #–
lume non élémentaire V quelconque, entouré A (M,t)
R
par la surface fermée S , on en déduit : S
V
théorème de Green Ostrogradski : dτ
" ˚
#– #– #–
A · dS = div A dτ .
S V Figure 33.10 – Théorème de
Green Ostrogradski.
#–
Pour établir l’expression de div A , on établit l’expression de δ Φ #–
A , dτ , pour le volume élémen-
taire cartésien dτ = dx, dy dz, qui s’appuie sur le point M (x, y, z).
On considère des deux faces orientées selon ±u#–z , et de section dxdy. La face du dessus orien-
tée selon +u#–z est située à z + dz, la face du dessous, orientée selon −u#–z est située à z.
1114
A NALYSE VECTORIELLE
u#–z
dτ
#–
Les flux élémentaires de A sortant de dτ par ces deux faces sont :
#– #–
A (x, y, z + dz,t) · dx dy u#–z + A (x, y, z,t) · dx dy (−u#–z )
= Az (x, y, z + dz,t) dx dy − Az (x, y, z,t) dx dy
∂ Az
= (x, y, z,t) dz dx dy.
∂z
En sommant les flux sortant de dτ par les six faces, on obtient :
∂ Ax ∂ Ay ∂ Az
δ Φ #–
A , dτ = dx dz dy + dy dx dz + dz dx dy.
∂x ∂y ∂z
#– δ Φ #–
A , dτ
Comme div A = , on déduit l’expression de la divergence en cartésiennes :
dτ
#– ∂ Ax ∂ Ay ∂ Az
div A = + + .
∂x ∂y ∂z
#–
3.5 Rotationnel d’un champ vectoriel A
a) Définition intrinsèque du rotationnel d’un champ vectoriel
#–
On note δ C #–
A , dS la circulation du champ A le long d’un contour élémentaire fermé qui déli-
#–
#–
mite une surface élémentaire dS.
1115
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
LDC #–
A
#–
dS
R
# – #– #–
La définition intrinsèque du rotationnel, rot A , du champ vectoriel A (M,t) en M est donnée
par l’encadré suivant.
#–
La circulation de A le long du contour élémentaire orienté qui délimite la surface élé-
#– # – #– #–
mentaire orientée dS est égale au produit scalaire de rot A et dS :
# – #– #–
δ C #–
A , dS = rot A · dS.
#–
En intégrant la relation précédente sur une surface non élémentaire quelconque S orientée
qui s’appuie sur un contour Γ, qui est orienté conjointement à l’orientation de S , on en
déduit :
#–
A (M,t)
R M
théorème de Stokes : S /Γ
˛ ¨
#– # – # – #– #–
A · dOM = rot A · dS.
Γ S /Γ #–
dS
Γ
Figure 33.13 – Théorème de Stokes.
Lorsqu’on calcule une circulation le long d’un contour orienté, c’est en définis-
✎ sant correctement les bornes d’intégration qu’on impose que le déplacement infi-
# –
nitésimal dOM soit bien défini dans le sens de l’orientation, comme sur l’exemple
ci-dessous.
Exemple
#–
On définit un champ de vecteur A = cos (kx − ω t) u#–y . On souhaite calculer sa circulation
le long du segment [M1 , M2 ] orienté de M1 vers M2 donc selon −u#–y :
ˆ M2 ˆ y2
#– # – #–
A · dOM = A · dyu#–y .
M1 y1
1116
A NALYSE VECTORIELLE
y
M1
y1
y2
z M2
x
O x0
Figure 33.14 – Exemple de calcul de circulation entre deux points.
1117
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
⎛ ⎞
∂ Az ∂ Ay
−
⎜
⎜ ∂y ∂z ⎟
⎟
# – #– ⎜ ∂ Ax ∂ Az ⎟
rot A = ⎜ − ⎟.
⎜ ∂z ∂x ⎟
⎝ ∂ Ay ∂ Ax ⎠
−
∂x ∂y
1118
A NALYSE VECTORIELLE
1119
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
L’expression du laplacien scalaire qui agit sur le champ scalaire V (x, y, z,t) est donc :
∂ 2V ∂ 2 V ∂ 2V
∆V = + 2 + 2.
∂ x2 ∂y ∂z
Coordonnées cylindriques
V (r, θ , z)
& '
1 ∂ ∂V 1 ∂ 2V ∂ 2V
∆V = r + 2 + 2
r ∂r ∂r r ∂θ2 ∂z
Coordonnées sphériques
V (r, θ , ϕ )
& ' & '
1 ∂ ∂V 1 ∂ ∂V 1 ∂ 2V
∆V = r2 + 2 sin θ + 2 2
r2 ∂ r ∂r r sin θ ∂ θ ∂θ r sin θ ∂ θ 2
Cette expression de l’opérateur laplacien vectoriel en cartésienne est un cas particulier d’une
#– #– #–
définition intrinsèque du laplacien vectoriel ∆ A qui agit sur un champ vectoriel A :
#– #– # – # #–$ # – # # – #–$
∆ A = grad div A − rot rot A .
1120
A NALYSE VECTORIELLE
Une deuxième combinaison qui rend un résultat nul, est celle qui consiste à appliquer l’opé-
rateur rotationnel au gradient d’un champ scalaire. À l’aide de l’opérateur nabla, on écrit
#– # #– $ #–
∇ ∧ ∇V = 0 .
# $ #–
#– # –
rot gradV = 0 .
##– $
d) Cas des champs proportionnels à exp iω t − i k · #–
r
Lorsqu’on étudie des#ondes planes$sinusoïdales dans des milieux linéaires, les champs sont
#– #–
proportionnels à exp iω t − i k · #– r où k est un vecteur constant et #–
r est le vecteur position,
#– # –
r = OM.
On calcule des expressions obtenues pour les différents opérateurs en cartésiennes en notant
# – #–
OM = xu#–x + yu#–y + zu#–z et k = kx u#–x + ky u#–y + kz u#–z . Ainsi :
#– #–
k · r = kx x + ky y + kz z.
#–
L’application de l’opérateur ∇ au champ V = V 0 exp (iω t − i (kx x + ky y + kzz)) :
#– ∂ V #– ∂ V #– ∂ V
∇V = u#–x + uy + uz
∂x ∂y ∂z
= u#–x (−ikxV ) + u#–y (−ikyV ) + u#–z (−ikzV )
= −i (kx u#–x + ky u#–y + kz u#–z )V ,
Finalement :
# – #–
gradV = −i k V .
#– #–
∇ ↔ −i k .
1121
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
#– #–
Ainsi la divergence du champ vectoriel A = A0 exp (iω t − i (kx x + ky y + kz z)) est :
#– #– #– #– #–
div A = ∇ · A = −i k · A ,
#– #–
et le divergence du champ vectoriel A = A0 exp (iω t − i (kx x + ky y + kz z)) :
# – #– #– #– #– #–
rot A = ∇ ∧ A = −i k ∧ A .
Équation de Laplace Étant donné une fonction V (M,t) scalaire, elle vérifie l’équation de
Laplace si :
∆V = 0.
Équation de diffusion Étant donné une fonction V (x,t) scalaire, elle vérifie l’équation de
diffusion si :
& 2 '
∂V ∂V ∂ V ∂ 2V ∂ 2 V
= K∆V soit =K + 2 + 2 ,
∂t ∂t ∂ x2 ∂x ∂x
où K est une constante dimensionnée.
Équation de d’Alembertn Étant donné une fonction V (x,t) scalaire, elle vérifie l’équation
d’Alembert si :
1 ∂ 2V ∂ 2V ∂ 2V ∂ 2V 1 ∂ 2V
∆V − =0 soit + 2 + 2 − 2 2 = 0,
c2 ∂ t 2 ∂x 2 ∂x ∂x c ∂t
De même qu’il faut préciser les conditions initiales pour intégrer une équation différentielle
temporelle, il faut préciser les conditions aux limites,pour une équation aux dérivées par-
tielles, c’est-à-dire la valeur du champ cherchée en certains points. Par ailleurs, comme il
n’existe pas de solution unique aux équations aux dérivées partielles, le plus souvent, on
impose une forme à la solution cherchée.
1122
A NALYSE VECTORIELLE
Exemple
Dans certaines situations unidimensionnelles où se produisent des phénomènes de dif-
∂V ∂ 2V
fusion, on cherchera une solution de l’équation = K 2 sous la forme V (x,t) =
& ' ∂t ∂x
x x
f √ , f étant une fonction de la variable u = √ à déterminer, qui doit vérifier les
t t
conditions aux limites.
+∞ & '
n
s (t) = S0 + ∑ sn cos 2π t + ϕn .
1 T0
• S0 est la valeur moyenne de la fonction s (t), pour la suite on pose s′ (t) = s (t) − S0 ;
• si s′ (t) est paire alors ϕn = 0 ou π pour tout n, la synthèse de Fourier est une somme
de cosinus ;
π
• si s′ (t) est impaire alors ϕn = ± pour tout n, la synthèse de Fourier de s est une
2
somme & de sinus' ;
T0
• si s′ t + = −s′ (t), on dit alors que la fonction vérifie une symétrie de glis-
2
sement. T tous les coefficients pairs de la série de Fourier sont alors nuls, seuls les
coefficients d’indice impairs, n = 2p + 1, sont non nuls.
1123
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
La linéarité du système implique qu’on peut construire le signal de sortie par superposition
des réponses du système à toutes les composantes de la série de Fourier su signal d’entrée :
+∞ & '
n
s (t) = H0 E0 + ∑ en |H ( jnω0 ) | cos 2π t + ϕn + arg(H ( jnω0 )) .
1 T0
Remarque
la conservation de la puissance, entre le signal et son développement en série de Fourier,
implique la relation de Parseval :
1 t0 +T0
1 ∞ 2
ˆ
2∑
s (t)2 dt = S02 + sn .
T0 t0 1
On considère une fonction s (t) non périodique. De façon très similaire à la synthèse de Fou-
rier d’une fonction T0 -périodique, la théorie de Fourier établit que toute fonction s (t) peut
s’écrire comme une somme continue de termes sinusoïdaux :
ˆ +∞
s (t) = sV( f ) exp (−i2π f t) d f .
−∞
1124
É QUATIONS TRIGONOMÉTRIQUES DE LA PHYSIQUE DES ONDES
s (t)
−τ /2 τ /2 t
1
sV( f ) ∆f =
τ
f0 f
1125
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
• •
• u • u
x1 u1 x2 u2 u1 x1 u2 x2
u1 u2 •
u
x• 1 x2 • u
• u2 u1 x1 x2
f7 (u) f6 (u)
•
•
• • u
u
x1 x x1 x2
u1 u22 u1 = x1
λ u2 = x2
λ
1126
T RANSFORMATION GÉOMÉTRIQUE DU GRAPHE D ’UNE FONCTION
SYNTHÈSE
SAVOIRS
• fonctions de plusieurs variables à valeurs réelles
• dérivées partielle
• théorème de Schwartz
• intégration de l’expression d’une dérivée partielle
• analyse vectorielle : gradient, divergence, rotationnel, laplacien d’un champ scalaire,
d’un champ de vecteurs # #– $
• cas des champs proportionnels à exp iω t − k · #– r
• synthèse spectrale d’une fonction périodique
• synthèse spectrale d’une fonction non périodique
• exemples d’équations aux dérivées partielles : équation de Laplace, équation de diffu-
sion, équation de d’Alembert
SAVOIR-FAIRE
• relier la différentielle et les dérivées partielles
• utiliser le théorème de Schwartz admis
∂U
• intégrer une expression de la forme = g (x, y) à y fixé en introduisant une fonction
∂x
φ (y) inconnue comme constante d’intégration
• relier le gradient à la différentielle d’un champ scalaire à t fixé. Exprimer les compo-
santes du gradient en coordonnées cartésiennes
• citer et utiliser le théorème d’Ostrogradski
• exprimer la divergence en coordonnées cartésiennes
• citer et utiliser le théorème de Stokes
• exprimer le rotationnel
# # – en$ coordonnées cartésiennes
• définir ∆ f = div grad f . Exprimer le laplacien en coordonnées cartésiennes
• exprimer me laplacien d’un champ de vecteurs en coordonnées cartésiennes
• exprimer l’action des opérateurs d’analyse vectorielle sur un tel champ à l’aide du vec-
#–
teur k
• utiliser un développement en série de Fourier fourni
• utiliser un raisonnement par superposition
• citer et utiliser la relation liant en ordre de grandeurs la largeur spectrale ∆ f et la durée
caractéristiques∆t d’un signal non périodique
• identifier une équation aux dérivées partielles connue
• transposer une solution familière dans un domaine de physique à un autre domaine
• obtenir des solutions de forme donnée par substitution
• utiliser les conditions initiales et les conditions aux limites
1127
CHAPITRE 33 – O UTILS MATHÉMATIQUES
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
• gradient • synthèse spectrale • équation aux dérivées
• divergence • théorème d’Ostrogradski partielles
• rotationnel • théorème de Stokes
• laplacien • théorème de Schwarz
1128
échantillonnage, 123 équation de la diffusion, 171
échelle mésoscopique, 169, 269 équation de la diffusion thermique, 215
échelle macroscopique, 169, 269 équation globale de conservation de la masse,
échelle microscopique, 169, 269 316
échographie, 947 équation locale de conservation de l’énergie,
écoulement, 307 215
écoulement de Couette plan, 327 équation locale de conservation de l’énergie
écoulement de Poiseuille cylindrique, 330 électromagnétique, 983
écoulement de Poiseuille plan, 329 équation locale de conservation de la charge,
écoulement homogène et incompressible, 321 530, 531
écoulement parfait, 416 équation locale de conservation de la masse,
écoulement stationnaire, 318, 413, 415 317
électroaimant, 680 équation thermodynamique linéarisée, 929
électrons de conduction, 532 étendue du spectre, 126
énergie cinétique volumique sonore, 933
symétrie élevée, 487
énergie interne massique, 214
énergie magnétique, 632
adaptation d’impédance, 911, 945
énergie potentielle volumique sonore, 933 aimantation à saturation, 672
épaisseur de peau, 630, 1072 aimantation rémanente, 672
épaisseur de peau thermique, 1036 ALI idéal, 50
équation aux dérivées partielles, 871 alternateur, 755
équation aux différences, 133 amplificateur inverseur, 54
équation d’onde de l’Alembert, 871 amplificateur linéaire intégré, 37
équation de Maxwell Faraday, 478 amplificateur non inverseur, 42, 54
équation de Maxwell Gauss, 477 amplificateur opérationnel, 37
équation de Poynting, 983 angle d’incidence, 388
équation de conservation de la masse linéari- angle de pilotage, 760
sée, 928 approximation acoustique, 926
équation de continuité, 171, 215, 317, 933 ARQS, 621
équation de d’Alembert, 930 ARQS thermique, 233
équation de d’Alembert en dimension 3, 987 auto pilotage, 756
équation de diffusion de la quantité de mou- autopiloté, 764
vement, 352
équation de dispersion, 874 balais, 781
1129
INDEX
1130
INDEX
1131
INDEX
1132
INDEX
1133
INDEX
1134