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Keynes Sous Emploi Et Demande
Keynes Sous Emploi Et Demande
Document 1
Le point de vue classique n'affirme, ni n'implique, que le plein emploi existe toujours [...]. Qu'est donc, en ré-
alité, ce point de vue ? C'est [...] que le plein emploi n'existe certes pas toujours, mais qu'il tend toujours à s'instau-
rer [...] : attendu que si le système n'était pas troublé, le plein emploi existerait toujours, dans la réalité, l'emploi, en
moyenne, reste au-dessous de ce niveau, et atteint un certain montant, attribuable aux troubles. [...] Bien entendu,
il y a des frictions et le travail n'a pas une mobilité complète [...]. Comme je l'ai dit dans ma Theory of Unem-
ployment 1, « si la libre concurrence parfaite joue parmi les travailleurs et que le travail soit parfaitement mobile
[...], il y aura toujours une forte tendance en action pour mettre le taux des salaires dans un rapport tel avec la de-
mande que tout le monde sera embauché [...]. Ceci implique que tout chômage quelconque a uniquement sa cause
dans le fait que des changements dans les conditions de la demande ont lieu sans cesse, et que les résistances de
frictions empêchent que l'ajustement des salaires appropriés ne s'effectue instantanément...»
Les tenants de ce point de vue seraient sans doute portés à décrire de la sorte le mécanisme dont ils pensent
qu'il joue plus ou moins : lorsque le pourcentage du chômage est élevé, la concurrence entre les salariés en vue de
se faire employer, entravée et retardée comme elle l'est par des frictions et des éléments de politique monopolisti-
que2 , tend alors à leur faire accepter des salaires en monnaie moins élevés ; d'autre part lorsque ce pourcentage est
faible, la concurrence entre employeurs en vue de se procurer une main-d'œuvre rare tend à relever les dits salaires
[...]. S'il n'y avait ni friction, ni immobilité, mais concurrence parfaite entre les salariés, ces ajustements correctifs
feraient que, pratiquement, toute la main-d'œuvre disponible serait toujours employée."
[Arthur-Cecil Pigou, La théorie générale de Keynes, cité in G-H Bousquet, A-C Pigou, Dalloz, 1958]
QUESTIONS :
Quel rapport s'établit entre les niveaux de salaire et l'emploi ?
Rappelez les mécanismes décrits par les néoclassiques ;
Comment, et sous quelles réserves, le jeu du marché doit-il instaurer le plein emploi ?
Document 2
Le modèle concurrentiel constitue le cœur de la théorie traditionnelle du marché du travail, telle qu'elle apparaît
à travers la plupart des manuels anglo-saxons. Le marché du travail, comme pour une marchandise quelconque, y
apparaît comme le lieu où par confrontation d'une offre et d'une demande indépendantes, s'établit un taux de salaire
et une quantité de travail échangée d'équilibre.
[...] Les courbes d'offre et de demandes globales de travail sont le résultat de la simple sommation des offres et
demandes individuelles. Elles sont généralement représentées comme respectivement croissantes et décroissantes
avec le taux de salaire.
1 En 1930.
2 IL s'agit principalement des syndicats qui se comporteraient au niveau de l'offre de travail comme le monopole au niveau de
celle de la production : ils empêcheraient la diminution des salaires au détriment de l'emploi.
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Dans la présentation la plus courante du marché du travail, la confrontation de l'offre et de la demande de tra-
W
vail détermine un taux de salaire d'équilibre , et un volume de travail T0.
p
Cette présentation est celle du modèle « classique » d'équilibre macroéconomique où le taux de salaire retenu
est le salaire réel. Il ne peut dans ce cadre y avoir de chômage involontaire. Supposons en effet que, pour un taux
W
de salaire (1) , l'offre T1 dépasse la demande T2 ce qui provoque un chômage T1 T2. Une baisse du salaire
p
W
réel à (0) ramène au point d'équilibre E. Dès lors ne demeurent chômeurs que les travailleurs qui exigent un
p
salaire supérieur à ce salaire d'équilibre : il s'agit de chômeurs volontaires qui ne se plient pas aux exigences du
marché."
L'analyse keynésienne John Maynard Keynes est né en 1883 à Cambridge. Il est le fils d'un
professeur d'Université qui enseignait la logique et l'économie politique. Il
est élevé au collège d'Eton, parmi les enfants de l'aristocratie britannique. Il remporte des prix en mathématiques,
en histoire, en dissertation anglaise. Il s'intéresse à de nombreux sujets : il pratique du sport (l'aviron), fait du
théâtre, lit énormément, devient érudit en poésie latine médiévale. En 1902, il entre au King's College, à Cam-
bridge.
A l'issue de ses études, il passe le concours de recrutement des Civil Servants (corps des hauts fonctionnaires).
Deux ans après il démissionne de son poste (peu intéressant) et devient maître de conférences en sciences écono-
miques puis membre du King's College.
En 1911 il devient directeur de l'Economic journal. En 1915 il est nommé au Trésor et joue un rôle important
dans la mise en place de l'économie de guerre de la Grande-Bretagne et des Alliés.
A la fin de la guerre, il démissionne de ses fonctions, estimant que les réparations demandées à l'Allemagne
auraient des répercussions déplorables. Il publie en 1922 Les conséquences économiques de la paix.
Ses occupations sont multiples : il donne des cours à Cambridge, il dirige une com-
pagnie d'assurances, il spécule en Bourse sur les devises et les marchandises (il fait
fortune), il est intendant du King's College et enfin, épouse une danseuse étoile du bal-
let Diaghilev !
En 1930, il publie Un traité de la monnaie. Cet ouvrage a pour but d'élucider le pro-
blème des dépressions économiques. La même année il est nommé président d'une
commission d'économistes chargée de proposer des solutions au problème du chômage.
En 1936, il publie son ouvrage majeur : La théorie générale de l'emploi, de l'intérêt
et de la monnaie. Mais, en 1937, il est victime d'une crise cardiaque.
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Durant la seconde guerre mondiale, Keynes reprend du service au Trésor, comme conseiller du gouvernement.
Il est anobli en 1942, devenant Lord Keynes, baron de Tilton. Il participe à de nombreux travaux : le rapport Be-
veridge, le Livre blanc sur la politique de l'emploi. Il appartient à la délégation britannique qui prépare la consti-
tution de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
Il meurt d'une nouvelle crise cardiaque en 1946.
Document 3
« Keynes accepte le « premier postulat » néo-classique, relatif à le demande de travail de la part des entrepri-
ses, selon lequel le salaire est égal à la productivité marginale du travail, c'est-à-dire au manque à gagner pour l'em-
ployeur si l'emploi diminuait d'une unité.
Pour l'offre de travail, deux différences essentielles séparent Keynes des néo-classiques ; tandis que ces der-
niers considèrent le taux de salaire réel, caractérisé par sa flexibilité, comme la seule référence pertinente, Keynes
estime, au contraire, que l'offre de travail dépend du taux de salaire nominal, qui est rigide à la baisse. »
[Bénédicte Reynaud, Les théories du salaire, La Découverte, 1994, page 19]
QUESTIONS :
Définir productivité marginale du travail. Rappelez le lien qui existe entre productivité marginale du
travail et salaire.
Rappelez la distinction entre salaire réel et salaire nominal ;
Document 4
Les salariés raisonnent en termes nominaux parce qu'ils sont victimes de l' « illusion monétaire ». C'est ainsi
qu'ils s'opposent plus fortement à une diminution des salaires réels, due à une baisse du salaire nominal, qu'à une
même réduction entraînée par une hausse du prix des biens de consommation. Au demeurant, s'il n'y avait pas d'il-
lusion monétaire, ils devraient moins travailler en cas de hausse des prix. Or Keynes constate qu' « alors que la
main-d’œuvre résiste ordinairement à la baisse des salaires nominaux, il n'est pas dans ses habitudes de réduire son
travail à chaque hausse des prix des biens de consommation ouvrière »3 .C'est pourquoi Keynes considère l'hypo-
thèse néo-classique comme « arbitraire » 4. « L'illusion monétaire » s'oppose au postulat traditionnel d'homogénéité
selon lequel la fonction d'offre de travail serait indépendante des prix nominaux (c'est-à-dire, en termes techniques,
serait homogène de degré zéro). Léontieff avait, dès 1936, clairement opposé « l'hypothèse fondamentale » de
Keynes - l'illusion monétaire - au « postulat d'homogénéité ».
Les négociations salariales entre employeurs et salariés portent donc sur le niveau des salaires nominaux. L'is-
sue de ces négociations dépend, en partie, de l'état du marché du travail. En effet, la résistance à la baisse des salai-
res réels est d'autant plus forte que le chômage est faible. « La main-d’œuvre ne demande pas un salaire nominal
beaucoup plus élevé lorsque l'emploi augmente ; et ; plutôt que de consentir à une très forte réduction de ce salaire,
elle préfère endurer un certain degré de chômage »5 . »
[Bénédicte Reynaud, op. cit., page 20]
QUESTIONS :
Qu'est-ce que l'illusion monétaire ?
Quels sont les effets de l'illusion monétaire ?
Document 5
« Le salaire réel dépend du volume d'emploi et de la demande effective.
Un certain niveau d'emploi se traduit en salaire, qui n'est pas considéré comme un coût mais comme un revenu.
Le niveau de l'emploi ne dépend pas des variations du salaire réel et nominal, mais de la demande effective. Celle-
ci dépend de la propension marginale à consommer, de la courbe d'efficacité marginale du capital et du taux d'inté-
rêt.
Comme pour les néo-classiques, une baisse du taux de salaire réel est associée à la croissance de l'emploi, par
application de l'égalité entre le salaire et la productivité marginale. Une hausse de l'emploi ne peut donc se pro-
3 J.M. Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, Petite Bibliothèque Payot, 1969. Page 34.
4 op. cit., page 39.
5 op. cit., page 258.
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duire sans baisse des salaires réels. Si Keynes semble admettre ainsi la courbe de demande de travail des néo-
classiques, la causalité est inversée : c'est l'augmentation de l'emploi qui implique une baisse des salaires réels6.
[...] Si Keynes bâtit une théorie du salaire et de l'emploi, c'est non seulement pour adresser une critique radicale
à l'école néo-classique, mais aussi pour en tirer des leçons pratiques pour lutter contre le chômage. A cet égard, il
s'est opposé finalement à la baisse des salaires nominaux, même si cela n'a pas été sans quelques hésitations. »
[Bénédicte Reynaud, op. cit., pages 22-23-25]
QUESTIONS :
En quoi Keynes s'oppose-t-il aux néoclassiques ?
Document 6
QUESTIONS :
Quels sont les déterminants de la demande effective ?
Pourquoi le niveau de production dépend-il de la demande effective ?
6 Keynes admet qu'en cas de reprise de l'embauche, celle -ci peut être bloquée par le niveau des salaires. Mais, dans ce cas, l'i n-
flation permet de dévaloriser les salaires réels beaucoup plus sûrement que de hasardeuses politiques d'austérité, et sans défavori-
ser les salariés par rapport aux autres catégories de revenus.
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dation des prévisions des entrepreneurs est ce qui rend possible des cercles vicieux déflationnistes, où le bas ni-
veau de l'activité s'auto-entretient.
La demande effective, opposée à la demande potentielle est ainsi celle qui est prévue par les entrepreneurs, et
Keynes établit qu'elle a tendance dans le capitalisme moderne, à s'essouffler parce que les consommateurs tendent
à consommer moins à mesure qu'ils s'enrichissent.
B. Gazier, Économie du travail et de l'emploi, coll. « Précis », Dalloz, 1992.
QUESTIONS :
Qu'est-ce que la déflation ?
Expliquez la phrase soulignée.
Quel lien Keynes établit-il entre la demande effective et le chômage involontaire durable ?
Document 10
Selon Keynes, l’emploi est déterminé dans le système de la demande ef-
fective (N, D, Z). L’emploi Nk est fixé par l’intersection des fonctions de
demande globale D et d’offre globale Z. L’effet sur le chômage est observa-
ble dans le système (N,W/P). Le chômage involontaire existe si, pour
l’emploi Nk, la productivité marginale P R est supérieure à la désutilité mar-
ginale du travail (DU) : l’emploi Nk est alors inférieure au plein-emploi Nc.
Michel Cabannes, Introduction à la macroéconomie, Armand Colin, 1995, page
33)
QUESTIONS :
Expliquez le schéma ci-contre.
QUESTIONS :
Avec quelles situations ne faut-il pas confondre le chômage involontaire au sens de Keynes ?
Expliquez la dernière phrase du texte.
A l'aide d'un schéma, représentez les effets économiques d'une augmentation de l'investissement et ses
conséquences sur l'emploi.
Quelle hypothèse sur le niveau de l'activité du pays est essentielle à l'analyse de Keynes.
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bas salaires. C’est aussi dans cet esprit que de nombreuses mesures vont chercher à accroître les gains financiers à
la reprise d’emploi.
[…]
Dès 1993, l’action publique en faveur de l’emploi s’était orientée vers des mesures générales de baisse du coût du
travail pour les non-qualifiés au voisinage du Smic par le biais d’allégements des cotisations sociales employeurs.
Ces allégements ont connu une évolution en trois temps. D’abord (jusqu’en 1997), il s’agit d’une démarche de
réduction du coût du travail au voisinage du Smic. Dans un deuxième temps (de 1998 à 2002), le champ des allé-
gements est étendu afin de compenser l’impact défavorable de la réduction du temps de travail sur le coût du tra-
vail des entreprises passées aux 35 heures. Enfin, la période la plus récente a vu l’extension des allégements de
charges aux entreprises restées aux 39 heures en vue de compenser l’effet défavorable de la convergence vers le
haut des Smics multiples sur leur coût du travail. Dès juillet 1993, est mis en place une exonération de cotisations
sociales d’allocations familiales, totale pour les salaires inférieurs ou égaux à 1,1 Smic, partielle (de 50 %) pour
les salaires compris entre 1,1 et 1,2 Smic. A partir de 1995, un allégement dégressif des cotisations patronales
d’assurance-maladie est introduit. En 1996 l’ensemble des dispositifs est fusionné dans un allégement dégressif de
cotisations sociales employeurs pour tous les salaires inférieurs à 1,33 Smic. La baisse du coût du travail au niveau
du Smic est de 12 % et, au total, plus de 5 millions de salariés ouvrent droit en 1997 à ces allégements. A partir de
1996, ces mesures représentent une dépense de plus de 6 milliards d’euros par an, soit plus que les aides à l’emploi
marchand ciblées sur des personnes en difficulté qui avaient été jusqu’alors le principal moyen d’action de la poli-
tique de l’emploi. A partir de 2000, l’allégement Aubry II se substitue à la ristourne bas salaires (RBS) pour les
entreprises passées à 35 heures. Cet allégement est dégressif, maximum au niveau du Smic (réduction de 26 points
de cotisations) et atteint un plancher de 610 €par an à environ 1,8 Smic et s'applique aux entreprises passées à 35
heures. L’allégement Fillon introduit en 2003, consiste en une réduction dégressive de cotisations sociales em-
ployeur de 26 points au niveau du Smic horaire et s'annulant à 1,7 Smic dans sa version finale. Le barème de l'allé-
gement Fillon a été modifié par la loi de finances de 2005 puisque les allégements de cotisations sociales patrona-
les s'annulent désormais à 1,6 Smic au lieu de 1,7.
Christine CHARPAIL, Frédéric LERAIS, Évaluation des politiques de l’emploi et du marché du travail en France(2000-
2004), DOCUMENT D’ÉTUDES, N° 114 Avril 2006, Dares.
QUESTIONS :
Quelles sont les 2 types de politiques évoquées dans le texte ? En quoi s’opposent-elles ?
Pourquoi alléger les cotisations sociales ?
Document 17
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Taux de chômage %
Allemagne 9,5
Autriche 5,2
Belgique 8,4
Chypre 5,3
Danemark 4,8
Questions :
Espagne 9,2 Analysez le graphique de la page pré-
Estonie 7,9 cédente
Finlande 8,4 comparez le graphique précédent au ta-
France 9,5 bleau ci-contre
Grèce 9,8
Hongrie 7,2
Irlande 4,3
Italie 7,7
Lettonie 8,9
Lituanie 8,3
Luxembourg 4,5
Malte 7,3
Pays-Bas 4,7
Pologne 17,7
Portugal 7,6
République tchèque 7,9
Royaume-Uni 4,7
Slovaquie 16,3
Slovénie 6,5
Suède p 7,8
UE à 25 8,7
Champ : France métropolitaine.
p : données provisoires
Source : Eurostat
La théorie des déséquilibres C'est une théorie qui tente de réinterpréter Keynes dans une optique large-
ment influencée par Walras. Elle démontre l'existence de prix de déséquilibre
aussi stables que les prix de l'équilibre général. Cette théorie suppose une rigidité des prix et des salaires et donc leur incapa-
cité à équilibrer les marchés.
La théorie du déséquilibre est apparue initialement aux États-Unis avec les travaux de R. Clower et A. Leijonhufvud et un
article de R.J. Barro et H.I. Grossman7. Toutefois, elle fut essentiellement développée par des économistes français parmi
lesquels on trouve Jean -Pascal Benassy et Edmond Malinvaud.
Document 18
La théorie du déséquilibre dans sa formulation la plus globale isole ainsi deux marchés, celui du travail et celui
des produits, et deux rationnements possibles sur chaque marché : soit l'offre est rationnée, soit la demande. Une
combinatoire élémentaire se dessine alors. En partant du marché du travail, de deux choses l'une : ou l'offre est
rationnée, c'est une situation de chômage, ou la demande est rationnée, cela signifie que les employeurs ne trou-
vent pas toute la main-d’œuvre qu'ils seraient disposés à embaucher aux conditions du marché. Si l'offre de travail
est rationnée, de deux choses l'une : ou sur le marché des produits les offreurs sont rationnés (cas n°1), ou ce sont
les demandeurs (cas n°2). Si la demande de travail est rationnée, de deux choses l'une à nouveau : ou sur le marché
des produits les offreurs sont rationnés (cas n°3) ou ce sont les demandeurs (cas n°4).
[...] Nous pouvons commencer par éliminer le cas n°3. En effet, il correspond à une situation économiquement
incohérente ou du moins très peu vraisemblable. Les entreprises dans ce cas sont rationnées quant à leurs ventes et
7 « A general disequilibrium model of income and employment », American Economic Review, 1971.
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aussi quant à leurs embauches. On comprend mal qu'elles puissent chercher de la main-d’œuvre additionnelle (sans
la trouver) alors qu'elles n'arrivent pas à écouler l'intégralité de leurs produits.
[...] Le cas n°4 ne peut pas ici retenir non plus durablement l'attention. En effet, il n'y a pas de chômage, au
contraire ce sont les entreprises qui sont rationnées sur le marché du travail, et ces mêmes entreprises ne peuvent
satisfaire la demande qui s'exprime sur le marché des produits. C'est ainsi une situation de pénurie avec manque de
travailleurs, une situation de « surchauffe » : il manque probablement des équipements, ou ceux qui sont installés
ne sont pas rentables. Ce cas est économiquement tout à fait crédible, et concrètement il évoque soit des économies
en reconstruction, soit encore des économies de type socialiste qui juxtaposent pénurie de main-d'oeuvre et pénurie
de produits.8
[...] Le cas n°1 est peu original : il y a chômeurs et mévente sur le marché des produits. C'est la situation banale
analysée par Keynes lorsqu'il démontrait le cercle vicieux dépressif qui instaure le sous-emploi : les entrepreneurs,
parce qu'ils ne vendent pas suffisamment, restreignent leurs embauches, et les travailleurs au chômage n'anticipant
pas de travail ni de salaire, restreignent quant à eux leurs achats. On retrouve ainsi, sur la base d'une typologie en
quatre cas, une configuration proche de ce que Keynes appelait l'équilibre de sous-emploi.
[...]Dans le cas n°2 il y a une demande forte et insatisfaite pour les produits, mais la production n'y répond pas
et donc les entrepreneurs limitent leurs embauches. C'est à nouveau du côté de leurs équipements qu'il faut cher-
cher les éléments d'interprétation économique. Les équipements peuvent manquer parce qu'ils n'ont pas été pro-
duits, ou parce qu'ils seraient trop chers à installer, ou encore les équipements sont vieillis et non rentables. Une
« barrière de rentabilité
» bloque cette configu-
ration, et génère l'insuf-
fisance en équipements.
Il y a ainsi coexistence
de chômage et d'une
demande insatisfaite sur
le marché des produits : cas non considéré par Keynes, qui a reçu le nom de « chômage classique » parce que la
rentabilité des capitaux engagés était une des préoccupations centrales des auteurs classiques de l'économie politi-
que."
[Bernard Gazier, op. cit., pages 280-281]
La typologie élémentaire que nous venons de démontrer oppose ainsi deux catégories de chômages aux sources
très différentes : l'un provient d'une insuffisance de la demande, et l'autre d'une insuffisance de rentabilité de l'of-
fre. En première analyse ces deux types de chômage paraissent mutuellement exclusifs. Toutefois un regard plus
attentif conduit à nuancer cette affirmation. Tout d'abord, il est hautement probable que selon les secteurs d'une
économie les situations pourront varier, et que coexistent des secteurs en situation classique, et d'autres en situa-
tion keynésienne. L'économie entière peut donc combiner, en proportions variables, du chômage classique et du
chômage keynésien. C'est ce que l'on peut appeler, à la suite de D. Taddei, le « chômage mixte » qui caractériserait
les difficultés durables du sous-emploi européen des années 1980."
[Bernard Gazier, op. cit., pages 281-282]
Questions sur les textes
Exposez les 4 cas présentés ;
Qu'est-ce que le chômage mixte ?
8 Ce cas est qualifié "d'inflation contenue". En effet, il existe une double pression à la hausse sur les salaires et les prix (donc la
situation est inflationniste), mais cette hausse est bloquée en raison de la rigidité des prix et des salaires.
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[...] Les entreprises peuvent ne pas trouver profitable de réduire les salaires en présence de chômage involon-
taire. Les modèles examinés sont des variantes de l'hypothèse de salaire d'efficience selon laquelle la productivité
du travail dépend du salaire réel payé par l'entreprise. Si les réductions de salaire nuisent à la productivité, alors
diminuer les salaires aboutira à une augmentation des coûts du travail. [...]
Dans la plupart des emplois, les travailleurs ont quelque liberté en ce qui concerne leur rendement. Les contrats
peuvent rarement spécifier de façon stricte tous les aspects du comportement du travailleur. Les salaires aux pièces
sont souvent impraticables parce que le contrôle est trop cher ou trop imprécis. Les salaires aux pièces peuvent
aussi être impraticables parce que les mesures sur lesquelles ils reposent ne sont pas vérifiables par les travailleurs
créant ainsi un problème de risque moral. Dans ces circonstances, le paiement d'un salaire supérieur au salaire
d'équilibre peut être une façon efficace pour les entreprises de fournir une incitation au travail plutôt qu'à la négli-
gence. 9
Janet YELLEN 10, « Modèles de chômage avec salaire d'efficience », La Macroéconomie après Lucas, Écono-
mica, 1998 (1984).
QUESTIONS :
Pourquoi une baisse des salaires peut-elle avoir des conséquences néfastes pour l'entreprise ?
Expliquez la phrase soulignée.
En quoi la théorie du salaire d'efficience est-elle un prolongement de l'analyse keynésienne ?
Document 20 Insiders/outsiders
La théorie, ou le modèle des insiders / outsiders est un modèle théorique néo-keynésien qui permet d'expliquer
certaines rigidités à l'embauche sur le marché du travail. Il est apparu dans les années 80, notamment avec les tra-
vaux des économistes Assar Lindbeck et Dennis Snower.
Ce modèle oppose d'une part les insiders, par exemple salariés avec un contrat stable (comme un CDI : contrat à
durée indéterminée) et de l'autre les outsiders, travailleurs précaires ou chômeurs. Il s'agit d'une représentation
commune du marché du travail en terme de marché interne et marché externe, basée sur l'idée du dualisme du mar-
ché du travail de Paul Osterman. Les outsiders dont il est question, souvent jeunes (tranche d'âge de 18-24 ans),
nouveaux venus sur le marché du travail, seraient prêts à travailler pour un salaire moins élevé que celui des insi-
ders alors qu'on ne leur en laisse pas la possibilité.
Ce modèle permet de dégager le fait qu'en plus du montant du salaire, une variable prise en compte par l'em-
ployeur dans sa décision d'embauche (la « demande » sur le marché du travail, qui dépend de la productivité mar-
ginale du travail) est le coût du turn-over, qui comprend par exemple le coût de licenciement de l'ancien personnel,
celui du recrutement, le coût d'adaptation de la main-d'œuvre au poste... Sans compter la réglementation nationale
qui peut fixer des seuils minimum de salaire, il s'agit déjà d'un désavantage relatif pour l'embauche d'outsiders.
L'analyse en terme d'insiders/outsiders insiste ainsi sur le rôle de l'action, et notamment de l'action syndicale,
des insiders. Ils profitent de cette façon d'une véritable rente de situation en vue d'augmenter le coût du turn-over et
surtout l'augmentation des salaires, au détriment de l'embauche de nouveaux salariés, réalisant leur profit indivuel
avant le « bien collectif »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_des_insiders-outsiders
Cluzeau : Les syndicats protègent-ils leurs adhérents au mépris de ceux qui cherchent du travail ?
Jean-Paul Fitoussi : Les syndicats ont très peu d'adhérents. Je crois que le nombre d'adhérents est nettement in-
férieur à 10 %. Il y aurait donc en France 8 % de priviligiés et 92 % de non-priviligiés. Mais la question signifie :
les salariés qui ont un emploi profitent-ils de leur pouvoir de négociation pour barrer l'accès au marché du travail
aux chômeurs qui leur feraient concurrence ? C'est une théorie maintes fois répétée, celle des "insiders-outsiders".
Les insiders étant dans le système, les outsiders étant ceux qui cherchent à y entrer : les chômeurs, les jeunes, les
populations aux marges du marché du travail. Cette théorie, en réalité, essaie de légitimer la réduction de la protec-
tion du travail. Parce que si les insiders ont un pouvoir, c'est qu'ils sont protégés, notamment par le coût des licen-
ciements. Et donc l'entreprise préférera garder le salarié plutôt que de le remplacer par un chômeur, même plus
9 Inciter le travailleur à être plus productif ne constitue pas la seule raison de verser .un salaire supérieur au salaire d'équilibre. La
volonté de fidéliser les salariés et d'éviter ainsi les coûts de rotation de la main-d’œuvre liés aux départs et aux embauches est une
autre explication possible de cette stratégie.
10 Janet YELLEN est un e économiste américaine née en 1946. Professeur à l'université de Berkeley, elle a travaillé sur de nom-
breux sujets tels que le marché du travail et les politiques fiscales et monétaires. Elle a fait partie du Conseil de la Réserve fédérale
américaine, et a été responsable du Council of Economic Advisers du Président Bill Clinton.
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Terminales ES Sous-emploi et demande
qualifié que ce salarié, parce qu'il en coûterait cher à l'entreprise de le licencier. Est-ce cela le problème du chô-
mage ? Ma conviction est que non. Une des preuves que j'apporterai à l'appui de ma conviction, c'est que les salai-
res ont plutôt stagné en France depuis un quart de siècle. Les salaires augmentent de moins de 1 % par an en
moyenne. Si les insiders avaient le pouvoir qu'on leur prête, ils auraient très probablement obtenu des augmenta-
tions bien plus dynamiques. Donc en réalité, il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, les salariés se battent le dos au
mur. Et s'ils se battent le dos au mur, c'est que le risque de chômage est devenu un risque important pour toute
personne active.
http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-3234,55-659543,0.html
QUESTIONS
Exposez la théorie des insiders/outsiders.
Quelle critique est faite par JP Fitoussi ?
Synthèse
SOUS-EMPLOI ET DEMANDE POUR KEYNES
Pour les néoclassiques, le chômage est forcément volontaire
Les néoclassiques refusent toute spécificité au marché du travail. Sur ce marché comme sur les autres se confrontent une offre
et une demande qui sont respectivement une fonction croissante et une fonction décroissante du salaire réel.
L’offre de travail provient des ménages qui comparent l'utilité apportée par le loisir (c'est-à-dire le non-travail) et l'utilité
apportée par le salaire (qui permet de consommer). Plus le salaire est élevé, plus il compense la perte de loisir et donc plus
l'offre de travail est forte. La demande de travail provient des entreprises qui comparent le salaire (c'est-à-dire le coût du
travail) et la productivité des salariés. Les néoclassiques postulent que la productivité marginale est décroissante, c'est-à-dire
que chaque nouveau salarié embauché a une productivité inférieure au précédent. L’intérêt de l'entreprise est alors d'embau-
cher tant que le salaire est inférieur à la productivité marginale du travail. Puisque le comportement rationnel de l'entre-
preneur tend à égaliser la productivité marginale et le salaire, la demande de travail est une fonction décroissante du salaire.
Lorsque le marché fonctionne convenablement, le salaire est parfaitement flexible et permet d'égaliser l'offre et la demande de
travail. Tous ceux qui souhaitent être embauchés au salaire d'équilibre peuvent l'être. L'économie est donc en situation de plein
emploi. La théorie néoclassique du marché du travail, reprise notamment par A. C. Pigou dans The Theory of unemployment,
stipule donc que le chômage est forcément volontaire.
Pour John Maynard Keynes, le chômage peut être involontaire
Keynes assiste à une manifestation de chômeurs aux États-Unis en 1932 ; les chômeurs ont manifestement besoin de trouver un
emploi ; comment peut-on affirmer alors que le chômage est forcément volontaire ?
La conception néoclassique du marché du travail doit être réfutée car les salariés sont victimes de l'illusion monétaire ; ils
n'ajustent pas leurs comportements aux variations du salaire réel comme l'affirment les néoclassiques, mais aux variations du
salaire nominal. L'équilibre potentiel existe, mais il n'y a aucune raison pour que les seules forces du marché y parviennent
puisque offre et demande de travail résultent de variables différentes (salaire nominal pour l'offre de travail et salaire réel pour
la demande de travail).
Selon Keynes, le niveau de l'emploi résulte de mécanismes macroéconomiques et non de mécanismes microéconomiques.
Le niveau de l'emploi n'est pas fixé sur le marché du travail, mais il résulte directement du niveau global de la production
qui lui-même résulte du niveau de la demande effective.
Les entreprises n'embauchent que si elles peuvent produire et ne produisent que si elles peuvent vendre.
Le chômage qui résulte de la différence entre le niveau de l'emploi et l'effectif de la population active peut donc être involon-
taire. Pour Keynes, une situation d'« équilibre de sous-emploi »> est donc possible ; il n'est pas nécessaire que l'économie soit
en crise et de connaître un déséquilibre sur le marché des biens et des services et être en situation de sous-emploi.
Le principe de la demande effective
L'offre ne crée pas la demande. Un postulat de l'analyse classique, développé par Jean-Baptiste Say, affirme que l'offre crée
sa propre demande. Ce qui suppose que, la production induisant une demande équivalente, l'épargne est égale à l'investissement
et que l'action de la monnaie n'a pas d'importance véritable. En revanche, pour Keynes, la monnaie joue un rôle central dans
l'équilibre économique et toute épargne est un manque à gagner pour la consommation.
La demande effective, qui englobe la consommation et l'investissement, est le moteur de l'économie.
Le niveau de la consommation résulte du revenu distribué et de la propension à consommer. Le principal déterminant de
la propension à consommer est le revenu. Keynes annonce ce qu'il appelle « la loi psychologique fondamentale » : « En
moyenne et la plupart du temps les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que le revenu croît, mais non d'une
quantité aussi grande que l'accroissement du revenu. » Autrement dit, lorsque le revenu augmente, la consommation augmente
aussi, mais la propension à consommer diminue. Les autres déterminants sont ceux qui incitent les agents économiques à épar-
gner plutôt qu'à consommer (se constituer une réserve pour des risques éventuels ou prévisibles, léguer une fortune, faire
preuve d'avarice...).
L'investissement dépend du taux d'intérêt et de l'efficacité marginale du capital. Les entreprises investissent tant que l'ef-
ficacité marginale du capital est supérieure aux taux d'intérêt. L'efficacité marginale du capital est le rendement escompté de
l'investissement et le taux d'intérêt résulte de la confrontation entre l'offre et la demande de monnaie. Keynes s'oppose donc aux
néoclassiques sur bien des points :
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Terminales ES Sous-emploi et demande
- Le niveau de l'emploi ne se fixe pas sur le marché du travail et ne résulte donc pas directement du salaire ; c'est au contraire
le salaire qui résulte du niveau de l'emploi.
- La demande ne procède pas de l'offre, mais c'est l'offre qui procède de la demande.
- La monnaie n'est pas neutre car une variation de la quantité de monnaie en circulation peut jouer sur l'économie réelle par le
biais du taux d'intérêt.
Les interventions de l'État sur la demande effective
Keynes pense que l'État doit soutenir la demande effective pour assurer le plein emploi. La politique principale sur laquelle
Keynes met l'accent est la politique monétaire. II faut créer de la monnaie afin de faire baisser les taux d'intérêt et encourager
l'investissement. Une politique de taux d'intérêt faible est donc toujours recommandée tant que le plein emploi n'est pas atteint.
Keynes préconise une « socialisation de l'investissement ». L'État doit favoriser l'investissement, en diminuant les taux d'in-
térêt pour favoriser l'investissement privé, ou bien en investissant lui-même, éventuellement grâce au déficit budgétaire. Keynes
pense que des grands travaux, en fournissant du travail et en distribuant des revenus sont des sources de richesse.
Une politique favorisant la consommation peut être favorable au plein emploi. Pour cela, il faut mettre en oeuvre une politi-
que de redistribution qui permettrait d'augmenter la propension à consommer et donc la demande effective.
ACTUALITE DE LA PENSEE DE KEYNES ET PROLONGEMENTS
L'actualité du débat sur les causes du chômage
Le salaire est à la fois un revenu qui agit sur la demande effective et un coût qui pèse sur les entreprises.
Selon la théorie libérale, le coût élevé de la main-d’œuvre est la cause principale du chômage. Le niveau trop élevé des
salaires réduirait la demande de travail et accroîtrait l'offre, entraînant du chômage. Une politique de lutte contre le chômage
passe donc par la diminution des rémunérations et des charges sociales pour que les entreprises embauchent davantage.
Dans une conception keynésienne, le niveau de l'emploi est lié au niveau de la production ; les périodes de croissance sont
donc des périodes de création d'emploi, alors que la crise, le ralentissement de la croissance et encore plus la baisse de la pro-
duction seraient facteurs de chômage. Les périodes de crise sont effectivement des périodes de chômage important ; ce fut le
cas pendant la crise des années 1930, c'est le cas de la crise actuelle. Au contraire, la période de croissance des Trente Glorieu-
ses fut une période de relatif plein emploi.
Les prolongements de la théorie keynésienne
Les théoriciens du déséquilibre, dont Edmond Malinvaud (1923-), tentent une intégration entre les théories néoclassique et
keynésienne du chômage. Ils considèrent que les déséquilibres proviennent de la rigidité à court terme des prix qui entrave
l'ajustement entre l'offre et la demande. E. Malinvaud distingue deux types de chômage qui requièrent des politiques différentes
: le chômage keynésien se caractérise par une offre supérieure à la demande sur le marché des biens et des services et sur le
marché du travail et nécessite une politique de relance de type keynésien ; le chômage classique provient d'un coût trop élevé
de la main-d’œuvre et nécessite une politique de réduction des coûts salariaux. À la fin des années 1970, le chômage classique
dominait, alors qu'en Europe, le chômage est, depuis le début des années 1990, surtout de type keynésien.
Les nouveaux économistes keynésiens pensent (contrairement à Keynes) que l'emploi est fixé sur le marché du travail, mais ils
pensent (comme Keynes) que le chômage peut être involontaire ; en effet, le marché du travail peut être en déséquilibre :
• Les salaires ne sont pas négociés au jour le jour en fonction du marché, mais ils le sont pour une période déterminée. Ainsi,
des contrats de travail signés pour un certain laps de temps créent des rigidités importantes.
• Les théories du salaire d'efficience montrent que l'entreprise peut avoir intérêt à offrir des salaires plus élevés que ceux du
marché afin :
- de diminuer le turn-over ;
- de motiver les salariés qui, par reconnaissance envers l'entreprise, sont plus productifs ;
- que les salariés hésitent à « tirer au flanc » par peur de perdre un salaire élevé en cas de licenciement ;
- d'attirer les salariés les plus qualifiés.
• La théorie « insiders/outsiders » affirme que les salariés en place dans l'entreprise, connaissant les coûts du turn-over, peu-
vent exiger des salaires plus élevés que ceux du marché.
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