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RESPIRER

Nécessité de l'être humain qui consiste à capter l'oxygène indispensable à la vie cellulaire et à
rejeter le gaz carbonique produit par la combustion cellulaire.

1) MODIFICATION DU COEUR

a) Modifications anatomiques

• Oreillettes

On observe un amincissement des parois auriculaires réalisant une augmentation des


diamètres auriculaires avec dilatation des cavités. Ce phénomène de distension-dilatation
explique en partie la fréquence de la survenue des troubles du rythme auriculaire du sujet
âgé. L'arythmie complète par fibrillation auriculaire idiopathique existe chez 20% des
personnes âgées.

• Ventricules

Les études anatomopathologiques notent une hypertrophie pariétale globale et progressive du


myocarde au cours du vieillissement. Cette hypertrophie est modérée. Elle est visualisée à
l'échocardiographie mais ne donne aucun signe ni à l'électrocardiogramme ni sur la
radiographie thoracique.

• Modifications tissulaires

Les myocytes, cellules de base du myocarde, s'hypertrophient mais diminuent en nombre, le

premier phénomène compensant le second.

Les modifications du tissu interstitiel sont multiples (augmentation du tissu collagène, dépôt

de lipofùscine, parfois dépôts de substance amyloïde, surtout au niveau auriculaire).

Elles entraînent une augmentation de la rigidité myocardique.

• Valves
Les remaniements valvulaires touchent surtout les valves mitrales et aortiques. Il s'agit
essentiellement d'une calcification des anneaux mitral et aortique et du tissu collagène avec
pour conséquence une perte de la souplesse naturelle des valves. Ceci explique les différents
souffles mitroaortiques du sujet âgé et les calcifications valvulaires visualisée sur une
radiographie pulmonaire standard, sans qu'il existe pour autant une cardiopathie sous-
jacente.

· Tissu nodal
 le nœud sinusal : le nombre de ses cellules diminue avec l'âge parallèlement à la
diminution des cellules musculaires auriculaires.
 le nœud auriculo-ventriculaire : la réduction cellulaire est moindre.

 le faisceau de His : son fonctionnement peut être altéré par les «coulées calcaires» à
point de départ mitral ou aortique. La branche droite est très sensible à la fibrose
sénile d'où la fréquence des blocs de branche droits.

b) Variations du débit cardiaque

Le débit cardiaque (DC) est égal au produit de la fréquence cardiaque (FC) par le volume

d'éjection systolique (VES).

Les variations du débit cardiaque sont différentes à l'effort ou au repos. Elles dépendent :

 de la fonction systolique (ou contraction des ventricules assurant l'éjection en systole) ;


 de la fonction diastolique (ou relaxation ventriculaire permettant le remplissage) ;
 du système nerveux autonome (SNA).

· Débit cardiaque au repos

 la fréquence cardiaque et le volume d'éjection systolique n'étant pas modifiés par l'âge,
il n'y a pas de variation du débit cardiaque au repos.
 La fonction diastolique s'altère considérablement sous l'effet du vieillissement du fait
de la perte d'élasticité secondaire à la fibrose (trouble de la compliance) et d'une
diminution de 50% du remplissage passif en raison d'une relaxation incomplète des
fibres myocardiques. Cette diminution est compensée par l'accélération de la systole
auriculaire, ce qui fait que le débit cardiaque au repos ne se modifie pas avec l'âge.

· Adaptation du débit cardiaque à l'effort


Tout effort entraîne une tachycardie par mise en jeu du SNA : le débit cardiaque augmente à
l'effort par accélération de la fréquence cardiaque. Chez le sujet âgé, le fonctionnement du
système nerveux autonome est altéré, l'accélération de la fréquence cardiaque est réduite, non
compensée puisqu'il existe un trouble de la compliance et le la relaxation ventriculaire-

(L'adaptation du débit cardiaque au cours de l'effort est donc retardée chez le sujet âgé mais
se fait chez le sujet âgé indemne de pathologie cardiaque).

II) VIEILLISSEMENT VASCULAIRE

II modifie la structure et le fonctionnement artériel. D'autre part, l'hypertension artérielle est,


mais de façon moindre, très fréquente dans la population âgée est responsable de
modifications analogues. Il est difficile de faire la part des choses entre les deux mécanismes.

a) Système artériel

· Facteurs de vieillissement expliquant l'artériosclérose

Le phénomène débute dès l'âge de 20 ans et constitue «l'artériosclérose» physiologique :

 constitution d'une intima épaisse et fibreuse ;


 amincissement et perte d'élasticité de la média ;
 fibrose de l'adventice.

Ces modifications aboutissent à des artères rigides, à lumière artérielle réduite, siège de
calcifications. Ce vieillissement est précoce au niveau des artères coronaires. Les artères des
membres inférieurs involuent plus précocement que les artères des membres supérieurs. Les
artères cérébrales vieillissent les dernières en conservant longtemps intacte leur intima.

· Les facteurs aggravant l'athérosclérose.

Lorsque ce vieillissement artériel devient prononcé et se complique de dépôts lipidiques à la

jonction intima-média de la paroi artérielle, on parle d'athérosclérose ou artériosclérose

maladie.

Cet athérome est favorisé par l'hypertension artérielle, les dyslipidémies, le tabagisme,

l'obésité et le diabète.

b) Système veineux

Le vieillissement entraîne une perte de l'élasticité de la paroi veineuse d'où dilatation et stase

veineuse favorisant l'apparition des varices.

Cela se traduit pour la personne par une sensation de lourdeurs des jambes, un oedème dont
la particularité est qu'il disparaît lorsque les jambes sont allongées.

Une bonne mesure d'hygiène de vie est de garder les jambes allongées sur un «pouf» dès que

l'on reste assis !

III) MODIFICATIONS ANATOMIOUES DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE

a) Cage thoracique

L'accentuation de la cyphose dorsale, l'augmentation du diamètre antéropostérieur


thoracique, sont responsables de l'aspect en «tonneau» de la cage thoracique du sujet âgé. La
calcification des cartilages costaux, l'atrophie des muscles respiratoires dont la force
contractile diminue également, transforment la cage thoracique en une structure plus rigide et
moins expansive.

b) Parenchyme pulmonaire

Le poumon est plus flasque et plus distensible. Si le poumon sénescent conserve globalement
son architecture, il est aussi caractérisé par la dilatation des canaux alvéolaires et des
bronchioles respiratoires, ce qui se traduit par la diminution du nombre d'alvéoles et de la
surface alvéolaire utile (environ 2,7m2 par décennie).

La mobilité des cils vibratiles diminue. Associée à la baisse de l'efficacité de la toux du fait de
la rigidité de la cage thoracique, on comprend aisément la gravité de l'infection pulmonaire et
l'intérêt de la kinésithérapie respiratoire.

c) Vascularisation
La paroi artérielle pulmonaire s'épaissit avec l'âge.

Il existe une réduction du lit capillaire pulmonaire.

Ces modifications anatomiques couplées à d'autres facteurs comme la perte de la tonicité de la


paroi abdominale et l'obésité sont responsables des troubles de la mécanique ventilatoire du
sujet âgé.

IV) VIEILLISSEMENT DE LA FONCTION RESPIRATOIRE

a) Capacité pulmonaire totale ; CPT

C'est le volume de gaz contenu dans les poumons après un effort inspiratoire maximal : il ne
varie pas avec l'âge.

b) Volume résiduel : VR

C'est le volume de gaz restant dans les poumons après un effort expiratoire maximal. Il
dépend de l'importance de la cyphose, de la force des muscles expiratoires. Il augmente de 7 à
22 ml/ an dès l'âge de 20 ans.

c) Capacité vitale ;CV

C'est le volume de gaz expiré lors d'une expiration forcée suivant une expiration maximale :

CV=CPT-VR

Elle diminue donc avec l'âge puisque le VR augmente et que la CPT reste constante.

d) Capacité résiduelle fonctionnelle : CRF

C'est le volume de gaz présent dans les poumons à la fin de l'expiration normale. Elle
augmente avec l'âge

e) Volume d*expiration maximal/seconde : VEMS

Le volume maximal expiré par seconde diminue avec l'âge, secondairement à la diminution de
la compliance thoracique, à la faiblesse des muscles expirateurs et à la tendance à se collaber
des voies aériennes supérieures chez le sujet âgé.

V) VARIATION DES ECHANGES GAZEUX

La pression artérielle en oxygène (Pa02) diminue progressivement avec l'âge (elle passe de

95 torrs à 20 ans à 75 torrs à 70 ans). Elle diminue aussi en décubitus dorsal.

Cette hypoxémie est liée à la perte de la surface alvéolaire, à l'altération de la circulation

pulmonaire et aux modifications de la cage thoracique.

Elle est d'autant majorée qu'il existe une mauvaise ventilation liée à une obésité, à un

tabagisme ou une bronchite chronique.


VI) ADAPTATION A L’EXERCICE
Elle diminue avec l'âge. Cette diminution est due aux modifications vues plus haut ainsi qu'à
l'adaptation retardée du débit cardiaque.

Par contre, l'entraînement physique régulier peut permettre d'améliorer les capacités
respiratoires du sujet âgé.

(Les modifications de l'appareil respiratoire n'entraînent pas de réduction des capacités


empêchant la personne âgée de mener une vie normale mais, il y a une réduction du «luxe» de
la fonction qui fait que dès qu'une pathologie pulmonaire ampute quelques litres de la réserve
fonctionnelle qui lui reste, le sujet âgé sera précipité dans l'insuffisance respiratoire, d'où
l'intérêt majeur de la régularité d'un exercice physique et des vaccinations, en particulier
antigrippales).

Nous avons donc vu que les systèmes cardiaque et respiratoire connaissaient une altération
avec le vieillissement de l'organisme. Nous pouvons donc en conclure que le vieillissement
physiologique pourra altéré le besoin de respirer à un âge avancé.

Rôle IDE

• Face à une personne qui a une activité physique

II faudra que cette dernière ait une activité qui reste douce (natation, marche, gymnastique

douce... ) sans fournir d'efforts trop intenses car elle aura un temps de récupération plus long

qu'une jeune personne. Si elle fourni un effort plus important, elle doit le faire

progressivement et l'arrêter progressivement également.

Pour les gestes de la vie courante, il n'y aura pas de changement brusque des capacités mais

un essoufflement plus accentué qu'auparavant.

La répartition judicieuse des activités courantes sur l'ensemble de la journée économise

l'énergie de la personne âgée et lui évite une fatigue intense en lui assurant une meilleure

oxygénation.

Il faut néanmoins être plus attentif à d'éventuelles infections pulmonaires.

• Face à une personne étant alitée pour une quelconque raison

* Fonction respiratoire

Le décubitus dorsal contribue à la diminution de l'amplitude respiratoire : le thorax offre une

large surface à l'activité de la pesanteur, à laquelle vient s'ajouter la pression des organes

abdominaux au niveau du diaphragme.


La respiration devient superficielle, il y a une stase des sécrétions; les expectorations sont plus

difficiles, ce qui entraîne des surinfections (bronchites, pneumopathies, mauvaise oxygénation

du sang...).

De ce fait, plusieurs mesures sont à prendre : il faut que la personne se mobilise le plus

possible; si la mise au fauteuil est possible, le faire régulièrement; la position demi-assise est à

privilégier car elle permet une meilleure respiration.

Les exercices respiratoires ont un rôle important : l'inspiration forcée favorise l'hématose;

l'apprentissage de la respiration diaphragmatique est nécessaire; la personne doit cracher si


elle est encombrée; le kinésithérapeute peut faire du clapping aux personnes qui en ont
besoin; enfin, sur avis médical, les personnes peuvent bénéficier d'aérosols qui permettront de
décoller le mucus des bronches et faciliteront ainsi la respiration.

Les signes à rechercher si le besoin de respirer semble altéré sort :

 une toux
 une dyspnée

 un encombrement bronchique

 une hyperthermie

 une cyanose

 une respiration artificielle

* Fonction circulatoire

Le défaut d'activité musculaire entraîne une diminution du flux sanguin et donc une stase
veineuse.

Au niveau des membres inférieurs le risque est la phlébite (thrombus au niveau de la veine).

Des soins préventifs sont alors nécessaires :

 mobilisation activé (la personne se mobilise elle-même) ou passive (une tierce


personne mobilise la personne qui n'est plus en état de bouger plusieurs fois par
jour).

 Améliorer la circulation locale (massages à type d'effleurage dans le sens de la


circulation pour permettre une irrigation des vaisseaux comprimés).

 Surélever les membres inférieurs


BOIRE ET MANGER

Nécessité pour tout être humain d'ingérer des aliments et des boissons de bonne qualité et en
quantité suffisante pour assurer sa croissance, l'entretien de ses tissus et maintenir l'énergie
indispensable à son bon fonctionnement

a) LE NEZ ET L’ODORAT

Avec l'âge, on observe :

 une atrophie des organes olfactifs ;

 une augmentation du nombre de poils dans les narines ;

 une diminution des sécrétions des muqueuses rhino-pharyngées.

L'ensemble de ces modifications entraîne une diminution de l'olfaction constante, mais qui est
rarement considérée spontanément comme une gêne.

b) LA BOUCHE ET LE GOUT

La bouche subit des modifications morphologiques au cours du vieillissement. Tout d'abord,


les papilles gustatives sont moins nombreuses et s'atrophient. Les récepteurs de goût sont eux
aussi moins nombreux et des troubles de l'ouverture des pores gustatifs apparaissent par
carence en nickel, zinc et cuivre.

Les glandes salivaires sont aussi modifiées :

 le parenchyme salivaire devient siège de sclérose, d'adipose et de


calcifications ;

 le système sécrétoire subit des changements quantitatifs (baisse de la


sécrétion salivaire) et qualitatifs (appauvrissement en substances
tampons, en amylase, en immunoglobulines A).

Le pH buccal devient acide.

Suite à ces changements, le goût est modifié et on observe généralement des hypoagueuesies*
avec diminution du seuil de perception de la saveur salée et sucrée. L'amer persiste ainsi que
les autres saveurs mais ceci est variable d'une personne à l'autre. C'est donc pour cela que les
personnes âgées préfèrent les plats très sucrés ou qu'elles « resalent » systématiquement.

D'autres troubles fonctionnels apparaissent tels que la sécheresse buccale. Elle se révèle peu
gênante lorsqu'elle est liée à la sénescence. Par contre associée à l'acidité buccale, elle va
favoriser la prolifération des germes, augmentant le risque de survenue des caries dentaires et
des candidoses.

c) LES DENTS

Les dents subissent aussi des modifications :


 discoloration brune ;
 modification des tissus dentaires ;

 diminution de leur innervation et de leur vascularisation ;

 diminution du volume de l'émail et de la dentine ;

 parodontolyse* provoquant la chute d'une ou de plusieurs dents ;

 déchaussement et retrait gingival.

Ces modifications fragilisent les dents qui se cassent ou tombent. La mise en place de
prothèses dentaires permet de compenser ce problème. Ces prothèses ont un bénéfice
nutritionnel puisqu'elles permettent à la personne de se nourrir normalement.

d) L’ŒSOPHAGE

Avec l'âge le péristaltisme de l'œsophage diminue. Une achalasie (perte de coordination


des sphincters) s'installe. De plus le phénomène de déglutition se détériore chez la
personne âgée sans qu'il y ait pour autant la présence d'une pathologie.

Ainsi, le risque majeur lié à ses modifications est celui des fausses routes en cours
d'alimentation.

e) L’ESTOMAC

Le vieillissement entraîne :

 une atrophie de la muqueuse gastrique et de la sécrétion des sucs digestifs (lipase)

 une diminution de l'acide chlorhydrique (60%) et de la pepsine ;

 une diminution du tonus et de la motilité gastrique engendrant une diminution de la


vidange gastrique et du péristaltisme.

Ainsi toutes ces modifications sur la fonction gastrique impliquent des difficultés de digestion.

f) L’INTESTIN GRÊLE

Au niveau de l'intestin grêle l'absorption des glucides, des lipides et des protéines est moins
rapide. Sa motricité est diminuée aussi, entraînant un ralentissement à la digestion.

g) LE GROS INTESTIN

II subit une atrophie et une diminution de sa motilité. Ces changements induisent un retard
d'évacuation et donc un ralentissement de la digestion.

h) LE PANCREAS

Le vieillissement entraîne une diminution de la synthèse du suc pancréatique ce qui engendre


une digestion lente. H y a aussi diminution de la sécrétion d'insuline ce qui provoque des
troubles du métabolisme du glucose.
i) LE FOIE

Avec l'âge, le foie subit

 une diminution légère de son poids et de ses cellules fonctionnelles (hépatocytes) ;

 une diminution de sa sécrétion d'enzymes hépatiques et de son action antitoxique.

j) HYDRATATION

Pendant la vieillesse, il est fréquent que l'eau corporelle totale soit réduite (le compartiment
intracellulaire est celui qui subit les pertes les plus importantes), car la masse musculaire
diminue et la quantité de tissu adipeux augmente. De plus, la sensation de soif est diminuée
chez le sujet âgé, ce qui rend le risque de déshydratation important à cet âge par manque
d'apport en eau.

k) NUTRITION

Avec l'âge s'installe un déséquilibre énergétique entre les apports et les dépenses :

- soit par insuffisance des apports alimentaires ;

- soit par pertes caloriques (mauvaise absorption, hyper-catabolisme) ;

Ce déséquilibre énergétique se traduit le plus souvent par une perte de poids progressive.

Rôle IDE

- Veiller à ce que la personne ait des couverts et un verre adapté (ex : canard) à son
autonomie, sinon lui conseiller de consulter un ergothérapeute ou de se renseigner auprès de
son médecin traitant ou de sa pharmacie

- Se peser 2 fois par mois, établir une courbe de poids, et la montrer au médecin en cas d'
amaigrissement important

• Hydratation

• Boire environ un litre et demi d'eau par jour, par exemple essayer de boire un verre d'eau
toutes les heures ( le volume conseillé étant de 30 ml/kg/24H)

• Expliquer à la personne et à son entourage que la sensation de soif diminue avec l'âge et qu'il
faut boire même quand on n'a pas soif, surtout par temps chaud

• Proposer une variété de boissons répondant aux goûts de la personne âgée ; l'eau seule ne
peut pas présenter un grand attrait

• Fournir des tasses, des verres et des carafes qui ne sont pas trop lourds

• Rappeler à la personne que la caféine est un diurétique et qu'il faut compenser les pertes par
des boissons non caféinées. Boire un verre d'eau pour chaque tasse de café consommée.

• Veiller à ce que la personne ait toujours des boissons à porter de main


• Evaluer journalièrement la quantité bue, par exemple en prenant une bouteille pour soi-
même et en faisant un trait sur la bouteille ; et en reportant chaque jour la quantité sur une
feuille de surveillance

• En cas d'hospitalisation, l'infirmière doit évaluer la diurèse (1000 à 1500 ml/24h), et la


comparer à la quantité de liquide ingéré. Elle doit aussi surveiller la couleur des urines qui
doivent être claires. Elle doit aussi surveiller les résultats de laboratoire ; par exemple une
perte d'électrolytes peut être le signe d'une déshydratation

•La fièvre peut entraîner une transpiration abondante, perte d'eau corporelle qu'il faut
compenser

• Se rappeler que des selles très molles ou semi liquides sont indicatrices d'une perte d'eau
corporelle qu'il faut compenser

• Surveiller les signes de déshydratation : muqueuses sèches, désorientation, augmentation du


pouls et de la respiration, baisse de la pression artérielle, fièvre

• Expliquer à la famille qu'elle doit consulter un médecin dès que la personne âgée est prise de
vomissements ou de diarrhée ou qu'elle cesse de boire, car il faut prévenir une
déshydratation

• Au besoin, demander qu'on prescrive un soluté à la personne qui ne peut pas boire
suffisamment, car c'est une personne à risque

• Si troubles de la déglutition, boire par petite gorgées et lentement ou il y a possibilité de


demander au médecin la prescription d'eau gélifiée

• Nutrition

· Varier l'alimentation afin de ne pas se lasser Pratiquer des exercices physiques et des

promenades extérieures afin de stimuler l'appétit

· Prendre 3 repas par jour plus une collation, manger dans un environnement
favorable, calme et agréable

· Manger lentement en mâchant correctement les aliments

· Conseiller la personne sur son régime alimentaire en fonction de son état dentaire et
neurologique :

- Mauvaise état dentaire : régime mouliné

- Troubles de la déglutition : régime semi-liquide

· Manger équilibré en quantité et en qualité : 3500 à 4000 kcalories par jour pour une
personne en activité, 1800 à 2200 kcalories par jour pour une personne au repos

· Prioriser les protéines : II faut consommer chaque jour une quantité suffisante de
protéines. Le besoin quotidien en protéines est estimé à un gramme de protéines par
kilogramme de poids.

La viande n'est pas la seule source de protéines. On peut également en trouver aussi
bien dans le poisson, les œufs ou les produits laitiers. Les légumes secs et les céréales en
contiennent aussi.
Pour exemple, 100 g de viande apportent 18 à 20 grammes de protéines, de même que :

- 100 g de poisson

- 100 g d'abats ou de volaille

- 2 œufs

- '/a litre de lait

- 4 yaourts

- 180 g de fromage blanc

- 70 g d'emmental

- 90 g de camembert

· Essayer d'avoir une alimentation riche en vitamines :

o Vitamine C : on la trouve essentiellement dans les légumes et les fruits, dont


une partie doit être consommée crue.

o Vitamine A : On la trouve également dans les légumes et les fruits. Mais cela ne
suffit pas. Il faut ajouter un apport en foie de poisson ou de boucherie, en œufs,
en produits laitiers non écrémés et surtout en beurre qui en contient beaucoup.

o Vitamines B : Seule l'alimentation très variée peut les procurer toutes. Surtout
dans les légumes, fruits frais, céréales, légumes secs, viandes, poissons, abats,
lait, laitages, fromages, etc.

· Absorber des aliments contenant du fer :Les végétaux comme les épinards et les
légumes secs sont riches en fer. Mais ce fer est moins bien assimilé que celui des
produits animaux : viandes, poissons, œufs.

· Prioriser le calcium afin de prévenir l'ostéoporose :

- pour les femmes, la quantité de calcium nécessaire est de 1200 mg à 1500 mg/jour
après la ménopause selon l'absorption d'un traitement hormonal

- pour les hommes, la quantité de calcium nécessaire est de 1200 mg/jour.

Les aliments riches en calcium sont :

- Les produits laitiers : lait yaourts, fromages et autres dérivés du lait

- Les fruits et légumes qui en contiennent en plus petite quantité et il est moins bien
assimilé

Un bol de lait (environ 250 ml) apporte 300 mg de calcium. C'est autant que :

- 2 yaourts

- 10 petits-suisses

- 300g de fromage blanc


- 30g d'emmental

- 80 à 100g de camembert

- 1 kg d'orange

- 850g de chou

· Prioriser les fibres : fruits, légumes, céréales, pain complet

· Quelques erreurs à éviter :

o L'abus de sucreries : elles font grossir, coupent souvent l'appétit au détriment


des aliments riches en protéines, vitamines, minéraux ;

o L'abus de graisses : afin d'avoir une meilleure digestion, limiter les plats en
sauce, les fritures et les charcuteries. De plus, les graisses en excès iàvorisent
l'obésité chez les sujets prédisposés et font monter le taux de cholestérol. Mais il
ne faut pas condamner les graisses car après 65 ans, l'organisme ne sait plus en
fabriquer certaines, indispensables, et que l'on trouve dans la viande, le poisson,
les œufs, le beurre et les fromages. En pratique la majorité des graisses sont «
cachées » dans les aliments : charcuteries, viandes grasses, fritures, pâtisseries,
n faut donc les consommer sans excès et éviter de grignoter trop souvent chips,
cacahuètes, biscuits apéritifs... (50g de chips == 2 cuillères à soupe d'huile).

o L'abus de boissons alcoolisées : sans priver la personne d'un verre entre amis, il
est préférable d'adopter une consommation modérée. De l'ordre d'un ou deux
verres de vin par repas.

 Exemple de répartition dans la journée :


o Petit déjeuner

- 1 grand bol de lait + 1 ou 2 sucres

- 1/5 de baguette + 1 noix de beurre + 2 cuillères à café de confiture

- 1 yaourt + 2 cuillères à café de sucre

o Déjeuner

- 80 g de crudités + 1 cuillère à soupe d'huile

- 100g de viande ou poisson ou 2 œufs + 1 noix ou 1 cuillère à soupe de matières grasses de


cuisson

- 2 pommes de terre + 1 noisette de beurre ou 150g de légumes cuits + 1 noisette de beurre

- 35g de fromage + 2 tranches de pain

- 1 fruit moyen cuit ou cru

- boisson

o Collation
- Entremets à base de lait (1 bol) + 2 cuillères à café de sucre

- 20g de céréales

- boisson

o Dîner

- Potage de pomme de terre + 70g de légumes

- Viande, poisson ou œufs s'ils n'ont pas été consommés au déjeuner

- 2 pommes de terre moyennes + 1 noisette de beurre ou 150g de légumes cuits + 1 noisette de


beurre selon le choix du déjeuner

- 1 yaourt + 2 cuillères à café de sucre

- 2 tranches de pain

- 1 fruit moyen cru

- boisson

 Conserver une bonne hygiène buccale : bains de bouche, prothèses dentaires,


consultations stomatologiques et dentaires si nécessaire
 Signaler tous troubles tels que nausées, vomissements, diarrhée, constipation, perte
d'appétit au médecin traitant
 Si la personne présente une baisse d'autonomie entraînant une gêne pour la
préparation de ses repas, elle peut demander qu'on lui apporte ses repas à domicile si
ce service existe dans sa commune.

ELIMINER

Nécessité pour tout organisme de se débarrasser de ses substances nuisibles et inutiles qui
résultent des différents métabolismes. L'excrétion des déchets s'opère principalement par
l'urine, les fèces, la transpiration, l'expiration pulmonaire et les menstruations.

1) ELIMINATION RENALE :

a) Les reins

A partir de 50 ans, les reins s'atrophient. Le vieillissement entraîne une

diminution de la filtration glomérulaire :

- en induisant une ischémie et une sclérose des artères et des artérioles rénales ;

- en entraînant une réduction et une atrophie des néphrons ;

- en rendant les tissus glomérulaires scléreux, ainsi la surface d'échange et la


perméabilité des capillaires sont diminuées.
Ainsi le débit de filtration glomérulaire d'une personne de 80 ans est deux fois moindre que
celui d'une personne d'âge moyen, en effet, il passe de 140 mL/min à 20 ans à 80 mL/min à 80
ans. Et donc la capacité de filtre sanguin du rein est diminuée. Cette diminution du taux de
filtration entraîne une diminution de la diurèse.

Le vieillissement induit aussi une diminution de la production de la créatinine puisqu'il y a


une diminution de la masse musculaire, ainsi qu'une diminution de l'excrétion de la créatinine
liée à la réduction néphronique.

b) Appareil vésico-sphinctérien

II se compose de 4 éléments essentiels dépendants les uns des autres : la vessie, l'urètre, le

système d'amarrage et de soutien ligamentaire et musculaire.

Le vieillissement physiologique entraîne d'autres modifications telles que :

- raréfaction des fibres musculaires ;

- augmentation des fibres collagènes et des cellules graisseuses. Ces modifications entraînent
une perte de la distensibilité et de la contractibilité vésicale. Ainsi, la vessie d'une personne
âgée est rétrécie, et sa capacité est deux fois moins grande que celle d'un jeune adulte (250 mL
par opposition à 600 mL) ; la perte du tonus vésicale cause de fréquentes mictions.

Les sphincters et le périnée perdent aussi leur tonus.

Chez la femme, la carence oestrogénique de la ménopause entraîne une atrophie des tissus de
la vessie, de l'urètre, du vagin, une diminution de la résistance et de l'élasticité des tissus
musculaires. La faiblesse du plancher pelvien peut entraîner une modification des rapports
anatomiques et altérer le mécanisme de transmission des pressions abdominales.

Chez l'homme, l'hypertrophie et le durcissement prostatique peuvent masquer l'incontinence,


entraînant une atrophie du sphincter strié par manque d'utilisation de ce dernier.

Le contrôle sensitivo-moteur est moins efficace : la sensation de besoin se modifie et


s'émousse, c'est à dire que le besoin est senti plus tardivement

Le déséquilibre du rythme nycthéméral (espace de temps de 24 heures, comprenant la


succession d'une nuit et d'un jour, ou d'un jour et d'une nuit) entraîne une polyurie nocturne
(ou nycturie).

2) ELIMINATION FECALE :

Le gros intestin

Avec l'âge, le gros intestin s'atrophie.

L'émission de selles rares et dures est fréquente chez la personne âgée. Ce


phénomène résulte :

- d'une diminution du péristaltisme intestinal liée au vieillissement

- d'une diminution de la musculature abdominale d'où un ralentissement du transit

- d'une diminution du réflexe de défécation liée au vieillissement du système neuro-


sphinctérien. Ainsi le vieillissement peut
entraîner une constipation.

Le vieillissement provoque aussi une perte de la tonicité sphinctérienne qui engendre des
pertes incontrôlées de selles.

3) ELIMINATION MENSTRUELLE :

Chez la personne âgée, les menstruations n'apparaissent plus suite à la ménopause.

4) ELIMINATION PAR LA TRANSPIRATION :

Les glandes sudoripares

Les glandes sudoripares diminuent généralement en volume et en nombre avec l'âge. Les
canaux des glandes eccrines, qui évacuent la sueur à la surface de la peau, sont remplacés par
du tissu fibreux, ce qui réduit leur capacité sudoripare. De plus, le seuil thermique pour la
transpiration s'élève, éventuellement en raison d'un appauvrissement de la vascularisation
sanguine et du nombre de cellules nerveuses dans le voisinage des glandes, ce qui permet au
corps de s'adapter aux variations de température.

Rôle IDE • Elimination rénale :

Boire environ un litre et demi à deux litres d'eau par jour, cela permet de diluer le calcium
présent dans les urines et évite la formation de cristaux, et cela permet aussi l'élimination des
bactéries et évite les infections

Assurer une hygiène intime au savon de Marseille ou gynécologique 2 à 3 fois par jour afin
d'éviter toute infection

Pour la femme, exercer le pipi-stop afin de fortifier les muscles du périnée et le système de
verrouillage des sphincters

Eviter de boire durant les deux heures qui précèdent le coucher

Aller aux toilettes avant d'aller se coucher

Avoir des toilettes près de la chambre afin d'éviter tout incident la nuit

Installer une rampe près des toilettes afin d'aider la personne à se relever

Consulter un médecin s'il y a apparition de douleurs à la miction, les urines sont troubles et
ont une odeur particulière, la diurèse diminue (inférieure à 800 ce/jour)

Consulter un urologue si nécessaire, surtout pour les hommes pour la prostate

• Elimination fécale :

Boire environ un litre et demi à deux litres d'eau par jour

Boire et manger beaucoup de fibres : jus de fruits, légumes verts

Faire de l'exercice ou de la marche afin de stimuler le transit


En cas de constipation légère, prendre des laxatifs naturels tels que les pruneaux, ou consulter
le médecin traitant .

MOUVOIR ET MAINTENIR UNE BONNE POSTURE

Nécessité absolue pour tout individu de pouvoir mobiliser toutes les parties de son corps afin
d'accomplir des mouvements coordonnés et contrôler indispensables à son bien-être.
Maintenir une bonne posture: nécessité de maintenir en position anatomique les différentes
parties du corps en mouvement ou au repos afin que les diverses fonctions de l'organisme
puissent s'accomplir efficacement (ex : personne silicosée : se redresser pour pouvoir
respirer).

Le vieillissement physiologique de l'appareil locomoteur diminue la validité du sujet âgé. La


distinction entre le vieillissement normal et le vieillissement pathologique est particulièrement
difficile car il y a continuité entre les modifications induites par le vieillissement et des
pathologies d'apparition insidieuses, dont la fréquence augmente au fur et à mesure que l'on
avance en âge

I) LES MUSCLES

•Masse musculaire

La masse musculaire diminue avec l'âge (30 à 40% de 20 à 70 ans). Cette involution
musculaire est due à une diminution en nombre et en volume des fibres musculaires. Elle
porte sur l'ensemble des muscles de l'organisme mais prédomine sur les membres inférieurs et
sur les muscles des ceintures.

• Force musculaire

La force musculaire est maximale à 30 ans puis décroît avec l'âge. Elle baisse de 1% par an

entre 45 et 55 ans, puis de 2% par an au-delà de 65 ans pour atteindre à 80 ans la moitié de ce

qu'elle était à 20 ans. Si la force musculaire du biceps et des muscles extenseurs et

fléchisseurs du genou baisse, celle des petits muscles de la main reste stable.

Mais la poursuite d'une activité physique régulière permet de limiter cette perte. Par ailleurs,

la reprise d'une activité permet à tout âge un certain degré de récupération de cette force

musculaire.

• Elasticité et tonus musculaire

La capacité d'étirement des muscles diminue, ce qui explique le manque de souplesse et la


diminution d'amplitude des gestes

II) LES OS
•Masse osseuse

L'âge est responsable d'une ostéopénie, c'est-à-dire d'une diminution progressive de la masse

osseuse.

La valeur maximale de la masse osseuse est atteinte entre 20 et 25 ans chez la femme, entre

25 et 30 ans chez l'homme.

Elle reste stable dans les deux sexes jusqu'à 40 ans puis diminue.

 chez l'homme : la diminution est progressive, régulière avec une perte de 0,5 à 1% de
la masse osseuse par an.
 chez la femme : la diminution est progressive jusqu'à la ménopause, puis s'accélère
rapidement avec une perte de 2 à 2,5% par an. La femme perd 20 à 25% de la masse
osseuse pendant les dix années qui suivent sa ménopause que celle-ci soit naturelle ou
artificielle.

•Résistance osseuse

Cette ostéopénie s'accompagne d'une augmentation de la fragilité osseuse qui explique


la fréquence des tassements vertébraux et des fractures du col fémoral
chez le sujet âgé en dehors de toute pathologie ostéopéniante.

III) LES ARTICULATIONS

•Cartilage et synoviale

Dès l'âge de 20 ans, on observe des fissurations superficielles du cartilage qui perd son aspect
blanc nacré pour une coloration jaunâtre. Microscopiquement, on note une diminution du
nombre de chondrocytes et de leur activité. Cependant, malgré ces modifications, le cartilage
sénescent reste un tissu sain et résistant. Des hyperplasies plus ou moins congestives de la
synoviale peuvent être responsables de douleurs.

•Structures capsulo-ligamentaires

On observe une rétraction capsulaire et ligamentaire réduisant l'amplitude articulaire à celle


utilisée pour les gestes usuels. Ceci est essentiellement dû à la non-utilisation de toute
l'amplitude articulaire.

•Arthrose et vieillissement physiologique

L'arthrose, même si sa fréquence augmente au fur et à mesure que l'on avance en âge, est une
pathologie de l'articulation et non le vieillissement physiologique articulaire.

IV) L’EQUILIBRE

La fonction d'équilibre est une fonction complexe dépendant au moins de trois systèmes :

vestibulaire, visuel et proprioceptif.

Le vieillissement de ces trois systèmes, à des degrés divers, fragilise donc cette fonction. La
survenue d'une pathologie touchant l'un d'eux sera ainsi plus difficilement compensée par les
deux autres que chez l'adulte jeune. La conséquence est un risque accru de chutes. A mesure
que l'âge avance, ce risque augmente, et ceci pour des circonstances de plus en plus minimes.
(compte-tenu de la gravité potentielle, toute chute doit être considérée comme un fait
pathologique grave à explorer).

• Le vieillissement vestibulaire (presby-vestibulie) est une réalité histologique comme en


témoigne la baisse du nombre de cellules ciliées vestibulaires. Mais il ne s'exprime
guère chez les sujets âgés sains que par des signes discrets tels l'élargissement modéré
du polygone de sustentation, la difficulté de l'appui monopodal soutenu et l'altération
des réflexes posturaux, en particulier la réponse à la poussée.

• Le vieillissement proprioceptif joue aussi un rôle considérable. En effet, il existe chez


toute personne âgée une neuropathie physiologique, responsable du ralentissement de
la conduction nerveuse et d'un trouble de la sensibilité profonde du sens de la position
des segments des membres et des segments rachidiens.

• La vue joue un rôle minime chez un sujet sain. Elle est considérée comme une "béquille"
essentielle à l'équilibre, intervenant comme mécanisme de suppléance d'une atteinte
vestibulaire.

A l'atteinte de ces trois systèmes peuvent se rajouter des causes banales de déséquilibre chez le
sujet âgé : déformation rhumatologique des membres inférieurs ou des pieds (hallux valgus,
cors, pieds plats... ). L'anxiété de la chute peut à elle seule favoriser les déséquilibres.

La marche, comme l'équilibre, est une activité complexe, requérant une fonction correcte des
structures qui s'étagent de la périphérie (peau, articulations, muscles) jusqu'aux centres
corticaux en empruntant le système nerveux périphérique, la moelle, le tronc cérébral et le
cervelet. La marche étant aussi dépendante de l'équilibre, elle nécessite l'intégrité de la
proprioception des fonctions vestibulaire et visuelle.

La marche du sujet âgé traduit donc, d'une certaine façon, le vieillissement physiologique du
système neurolocomoteur. La marche est plus lente, les pas se réduisent en hauteur et en
longueur. Il existe une diminution des amplitudes articulaires au niveau des membres
inférieurs (chevilles, genou, hanches) et au niveau des membres supérieurs. Les mouvements
du tronc sont plus raides (tronc penché en avant) et le balancement des membres supérieurs
est moins ample. La phase d'appui au sol est plus longue, et la trajectoire peut être plus
irrégulière, le tout réalisant les caractéristiques de la marche du sujet âgé. Certaines
personnes perdent confiance en leur corps. Elles ont, par exemple, peur de chuter, alors elles
évitent de marcher, elles ne sortent plus de chez elles, ne bougent plus.

Nous pouvons donc en déduire que le besoin de se mouvoir et de maintenir une bonne posture
peut être altéré à un âge avancé et ceci pour les gestes de la vie courante ( marche, réaliser sa
toilette...). Notons également que cette baisse d'activité peut entraîner d'importantes
répercussions (atrophie des muscles, ankylose articulaire pouvant s'accompagner de
déformations vicieuses, ostéoporose...) qui peuvent néanmoins être limiter par la reprise d'une
activité physique régulière adaptée.

Rôle IDE
Nous aurons pour objectif de favoriser la mobilisation de toutes les articulations et l'entretien
du tonus musculaire pour conserver une amplitude articulaire maximale et une puissance
musculaire.
 Informer les personnes concernées sur les activités qu'elles peuvent poursuivre pour
maintenir leur fonction musculaire : marche douce, gymnastique douce (mouvements
d'étirements) natation.

 Si une personne doit être alitée plusieurs jours pour une raison quelconque, lui
conseiller de faire un minimum de mouvements pour éviter toute perte de ses facultés.

 Vérifier que la personne a des chaussures adaptées pour la marche et qu'elle est ainsi
dans de bonnes conditions pour une activité physique (même légère).

 Si possible, la personne âgée évitera de monter ou descendre les escaliers trop souvent
(intérêt d'habiter un plein-pied).

 Laisser à la personne le plus d'autonomie possible dans la réalisation des gestes


quotidiens (même si elle le fait plus lentement).

 Vérifier également que la personne a une vision suffisante; si elle porte des lunettes, il
faut vérifier qu'elles sont bien adaptées et il faut les nettoyer régulièrement

Si la personne a peur de chuter, il faut absolument la rassurer, l'inciter à marcher avec


notre aide si nécessaire et prendre plusieurs mesures pour la vie quotidienne :

• aides techniques

 cannes simples, cannes tripodes, déambulateur avec ou sans roues doivent


être donnés à la personne après avis du kinésithérapeute ou du médecin et
sans oublier de les régler à la hauteur adaptée.

 Les lits à hauteur variable sont l'idéal mais il est possible de modifier la
hauteur soit en mettant des cales soit en sciant les pieds.

 On privilégiera les fauteuils dont l'assise est droite et suffisamment haute (65
cm) et qui disposent d'accoudoirs permettant à la personne de se lever seule.
On bannira toute "banquette".

• aménagement de l'environnement

 installer des barres d'appui dans la salle de bain et dans les WC


 mettre un surélévateur dans les WC

 mettre un tapis anti-dérapant dans la baignoire

 installer un siège pliable sous la douche

 bien sécher le sol

 pour les couloirs ou escaliers : installer de bonnes conditions d'éclairage ;

 installer une rampe ou une balustrade dans les escaliers ; faire poser une
bande anti-dérapante sur les marches, surtout sur la dernière ; faire réparer
les irrégularités.
DORMIR ET SE REPOSER

Nécessité pour tout être humain de prendre suffisamment de sommeil et de repos dans de
bonnes conditions afin de permettre à l'organisme de trouver l'énergie nécessaire à ses
activités quotidiennes et à son bien-être psychologique.

Les principales modifications du sommeil sont :

- une diminution de temps de sommeil nocturne ;

- une altération de sa continuité ;

- une modification progressive de son architecture.

• La réduction du temps de sommeil nocturne est en partie compensée par les « siestes » selon
l'individu et sa culture. La sieste n'a aucun caractère systématique lié à l'âge.

• L'altération du temps de continuité se caractérise par l'apparition d'éveils nocturnes de


quelques secondes mais de plus en plus nombreux : la capacité du sujet à rester endormi
diminue avec l'âge.

• II y a moins de sommeil lent*, donc une capacité de récupération moindre. Le sommeil


paradoxal** est également diminué.

*Sommeil lent(ou profond): il s'accompagne d'une réduction des principales activités


physiologiques, permettant ainsi une bonne récupération physique.

** Sommeil paradoxal (ou rapide): sommeil pendant lequel l'activité onirique (les rêves) est
très intense. Il s'accompagne, à l'inverse du sommeil lent, d'une hyperactivité végétative.

Rôle IDE
Réduire les facteurs de stress possibles Avant d'aller dormir :

 Eviter les repas trop lourds et trop gras le soir


 Essayer de dîner 3 heures avant le coucher ainsi la digestion sera
terminée
 Boire une tisane ou un verre de lait
 Veiller à ce que la chambre soit propre et agréable (couleurs pastelles,
pas de tons agressifs)
 Veiller à ce que la pièce soit à bonne température (18°C)
 S'assurer que le lit soit propre, fait correctement
 Eviter les excitants tels que le tabac, l'alcool, le café et le thé avant
d'aller dormir
 Combiner plusieurs formes de relaxation dont le massage, la méditation,
le bain chaud, la lecture et l'écoute de musique
 Instaurer un rituel du sommeil
 Eviter de boire deux heures avant le coucher
 Aller aux toilettes avant d'aller se coucher
 Faire une sieste d'environ 1 heure l'après-midi afin de se reposer un
peu, mais essayer de se limiter afin de ne pas avoir de difficulté à
l'endormissement le soir

• Si tous ces conseils n'aboutissent à aucune amélioration, consulter le médecin traitant qui
pourra éventuellement prescrire des hypnotiques en derniers recours

SE VETIR ET SE DEVETIR

Nécessité propre à l'individu de porter des vêtements adéquats à ses activités pour maintenir
la température de son corps et protéger ses téguments et préserver sa pudeur.

La sénescence entraîne des modifications physiologiques qui peuvent altérer sensiblement la


satisfaction de ce besoin. La plupart des adultes ont du mal à atteindre une fermeture à
glissière dans le dos et doivent prendre leur temps pour engager des petits boutons dans leur
boutonnière. Mais pour les personnes âgées chez qui la coordination, la mobilité articulaire, la
motricité fine et l'équilibre sont diminués, ces difficultés peuvent devenir des véritables
obstacles à l'autonomie.

Sur le plan psychologique, les multiples atteintes au concept de soi, comme la perte du rôle et
de statut social, la détérioration de l'apparence et la perte de capacités physiques, rendent la
satisfaction du besoin encore plus importante chez la personne âgée. L'habillement devient un
moyen privilégié de maintenir ou de rehausser l'estime de soi.

a) REDISTRIBUTION DES PRINCIPALES COMPOSANTES DE L'ORGANISME

Les différentes modifications apportées avec l'âge à l'apparence physique sont :

 déplacement de la graisse vers les hanches, l'abdomen et le tour de taille

 cyphose

 diminution de la taille par tassement vertébral

 ptôse mammaire rétrécissement des épaules

Ces changements modifient la silhouette des personnes âgées et rendent certains vêtements
moins seyants. Ainsi, elles créent de nouveaux impératifs dans le choix des vêtements. Du fait
de la diminution de la masse musculaire et du tissu adipeux sous-cutané, les personnes âgées
sont plus frileuses et tendent à privilégier le port de vêtements chauds. La perte de tissu
adipeux sous-cutané augmente aussi l'évaporation tissulaire, ce qui contribue à rendre la peau
plus sèche et oblige les personnes âgées à choisir des tissus plus doux. Aux pieds, la perte des
tissus mous protecteurs rend les proéminences osseuses plus visibles et plus sensibles, ce qui
complique la recherche de chaussures confortables.

b) MODIFICATION DE LA STATURE ET DE LA POSTURE

La cyphose et le tassement vertébral entraînent une réduction de la taille estimée à environ 4


cm chez les personnes de 65 à 74 ans et pouvant aller jusqu'à 7.5 cm chez celles de 85 à 95 ans.
Comme il ne se produit pas de changement dans les os longs, la longueur des bras et des
jambes devient alors démesurée par rapport à celle du torse. La perte d'équilibre entraîne des
difficultés à se vêtir et à se dévêtir en position debout.

c) ALTERATIONS NEUROMUSCULOSQUELETTIOUES

Le vieillissement des systèmes nerveux, musculaire et ostéoarticulaire amène des changements


qui peuvent compromettre la satisfaction du besoin de se vêtir et se dévêtir.

Ainsi la réduction de l’amplitude des mouvements et la rigidité musculaire limitent la capacité


d'attacher et de détacher tes vêtements qui se ferment dans le dos, ou d'enfiler des robes et
des chandails ajustés ainsi que des vestes ä manches étroites.

Le ralentissement de la motricité fine nuit aux gestes qui demandent de la précision, comme
boutonner un vêtement, monter une fermeture à glissière ou agrafer la ceinture d'un pantalon
ou d'une jupe.

Le relâchement des ligaments, qui cause I'élargissement du pied et l'affaissement de son


arche, oblige les personnes âgées ä choisir des chaussures d'une pointure supérieure.

Enfin le tremblement des mains, de même que les problèmes de contrôle vésical, augmentent
les risques de souiller les vêtements, sans compter qu'ils alourdissent la tâche de la personne
âgée qui doit entretenir ceux-ci.

d) TROUBLES VISUELS

Le vieillissement de la fonction visuelle peut créer des difficultés ä mettre les vêtements dans
le bon sens, à évaluer leur propreté et à coordonner les couleurs-

e) TROUBLES COGNITIFS

Les troubles de la perception, d'attention, de mémoire ou de jugement causent des incapacités


spécifiques qui peuvent nuire aux activités d'habillage. Une personne ayant une apraxie
idéatoire (incapacité de concevoir les mouvements des étapes successives qui permettent
d'atteindre le but poursuivi) peut éprouver de la difficulté à suivre une séquence d'habillage
logique, alors qu'une personne atteinte d'apraxie idéomotrice (incapacité d'adapter le
mouvement au but propose) peut se révéler incapable d'exécuter les mouvements appropries
ou d'obéir ä des instructions verbales. La personne souffrant d'agnosie (perte de la
reconnaissance des objets) peut être incapable de reconnaître tel ou tel vêtement. Les
déficiences cognitives de perturber la capacité de choisir les vêtements, de les enfiler
correctement, de tes mettre dans le bon sens ou de s'habiller selon une séquence logique.
Quelquefois, les troubles cognitifs provoquent la perte des inhibitions: la personne ne ressent
plus de pudeur.
Rôle IDE

Informer la personne sur les règles d'hygiène vestimentaire ä respecter (cf rôle
infirmier pour la régulation de la température corporelle)

Pour le vieillissement de l'appareil locomoteur, conseiller à la personne de maintenir un


minimum d'activité physique pour faire les principaux mouvements nécessaires ä la
satisfaction de ce besoin- Si la personne ne peut y parvenir, l'aider dans ce domaine

 Choisir de préférence des vêtements qui se ferment devant, avec de longues


ouvertures ; privilégier les vêtements à manches amples ; lorsque la jupe ou le soutien-
gorge se ferment dans le dos ; les pull-overs et t-shirts doivent être facilement
extensibles et avoir une encolure large.
 Choisir des vêtements qui se ferment au moyen de fermetures à glissière ou de bandes
velcro ; éviter les boutons-pression et les agrafes ; privilégier les chemises à bouton
plus gros et à boutonnières plus larges ; les boutons peuvent être cousus à l'aide de fil
élastique, ce qui rend leur manipulation plus facile ; coudre des élastiques souples à
l'intérieur des poignets de chemises ou de robes en conservant la boutonnière et le
bouton comme ornements extérieurs.

 S'asseoir avant d'enfiler son pantalon, bas, chaussettes et chaussures ; porter des
chaussures à semelles antidérapantes et à talons plats ou à petits talons suffisamment
larges ; veiller à ce que les tuniques, chemises de nuit, robes de chambre, pantalons,
jupes et robes soient suffisamment courts pour ne pas risquer de provoquer des chutes

 S'asseoir et croiser le pied à chausser sur le genou de la jambe opposée ; si ce


mouvement est impossible, utiliser un petit banc pour rapprocher le pied ; suggérer
l'achat de chaussures à bandes velcro ou à lacets élastiques qui permettent de se
chausser sans se pencher

 Porter des tissus doux et confortables tels que le coton, la flanelle, la jersey de coton et
le velours acrylique, et éviter les tissus entièrement synthétiques ou la laine rude, qui
peuvent causer des irritations

 Acheter des chaussures en fin d'après-midi, lorsque les pieds sont gonflés ; le choix de
la pointure devrait se faire en fonction de celle du pied plus large ; si le dernier achat
de chaussures remonte à un certain temps, faire mesurer le pied de nouveau ; les
modèles plus fermés assurent un meilleur soutien, conseiller l'achat de chaussures
légères

 Privilégier les vêtements qui se retirent facilement. Le pantalon à taille élastique ou qui
se ferme par une bande velcro se descend plus vite et plus facilement, il en est de même
pour les jupes portefeuille et les jupes munies d'un élastique

 Dire à la personne qu'il existe du matériel afin d'aider à l'habillement : bâton


d'habillage, crochet pour fermeture à glissière et à bouton, chausse-pied à long
manche...

 Conseiller de protéger les vêtements pendant les repas.

 Préférer les tissus qui s'entretiennent facilement, c'est à dire qu'on peut laver et sécher
en machine
 S'assurer qu'il y a, à l'intérieur du vêtement, une étiquette ou une griffe facilement
palpable qui indique le sens dans lequel il doit être enfilé ou endossé

 Faire ranger les vêtements toujours au même endroit et dans des piles bien distinctes

 Préparer des tenues à la personne, les suspendre à un cintre, ou placer des vêtements à
plat sur le lit selon la séquence d'habillage préconisée

 Guider la personne dans l'ordre et la façon de se vêtir et de se dévêtir ; utiliser un


langage concret ; procéder par étapes, en utilisant une indication verbale à chaque
étape ; limiter la conversation à l'habillage ; vêtir d'abord le bas puis le haut ;

 présenter les vêtements dans le bon sens

 Stimuler les personnes qui ont tendance à se laisser aller pour qu'elles fassent l'effort
de se vêtir correctement (à ce sujet, essayer de comprendre pourquoi la personne est
"contrariée" et parler avec elle de son ressenti, de ces craintes; trouver avec elle des
raisons pour qu'elle retrouve l'envie d'être bien vêtue. Notons que la vieillesse entraîne
parfois une altération de l'image de soi qui peut expliquer ce phénomène.

MAINTENIR LA TEMPERATURE CORPORELLE DANS LES LIMITES DE LA


NORMALE

Nécessité pour l'organisme de conserver une température constante et normale pour éprouver
du bien être.

Pour comprendre les répercussions du vieillissement sur ce besoin, il semble nécessaire de


rappeler quelques points de physiologie de la régulation de la température corporelle.

a) VITESSE DU METABOLISME ET PRODUCTION DE CHALEUR

C'est la dépense énergétique de l'organisme ou l'utilisation d'énergie par quantité de temps.


Le métabolisme basai indique la quantité d'énergie nécessaire pour effectuer les activités les
plus essentielles, comme la respiration et le maintien des fonctions nerveuses, cardiaques,
hépatiques et rénales à l'état de repos, (de nombreux facteurs influent sur le métabolisme
basai, comme la surface corporelle, l'âge, le sexe, le stress et les hormones). Pendant la
vieillesse, le métabolisme basai chute de façon spectaculaire alors que les muscles
squelettiques commencent à s'atrophier (cela explique également pourquoi les personnes
âgées qui ne réduisent pas leur apport énergétique deviennent facilement obèses).

b) REGULATION DE LA TEMPERATURE CORPORELLE

La température corporelle est le résultat de l'équilibre entre la production et la perte de


chaleur. Tous les tissus produisent de la chaleur; lorsque l'organisme est au repos, la majeure
partie de la chaleur est générée par le foie, le cœur, le cerveau et les glandes endocrines; les
muscles squelettiques inactifs fournissent 20 à 30% de la chaleur corporelle. Cette situation
change cependant sous l'effet de modifications, même légères, du tonus musculaire; au cours
d'une activité intense, la quantité de chaleur produite par les muscles squelettiques peut être
de 30 à 40 fois supérieure à celle qui est produite par le reste de l'organisme. Pour cette
raison, un changement de l'activité musculaire est un des moyens les plus importants de
modifier la température corporelle.

c) MECANISME DE THERMOGENESE

Lorsque la température environnante est froide (ou que la température du sang circulant
baisse), le centre hypothalamique de la thermogenèse est activé. H déclenche à son tour un ou
plusieurs mécanisme pour maintenir ou augmenter la température centrale du corps :

vasoconstriction des vaisseaux sanguins cutanés. (le sang est ainsi restreint aux régions
profondes du corps et presque entièrement détourné des réseaux capillaires de la peau; la
déperdition de chaleur est très réduite et limitée à la surface)

Augmentation de la vitesse du métabolisme

Frisson : les centres de l'encéphale qui règlent le tonus musculaire s'activent -ce qui augmente
la production de chaleur- et, lorsque le tonus musculaire a atteint un niveau suffisant pour
stimuler alternativement les mécanorécepteurs dans les muscles antagonistes, les contractions
involontaires des muscles squelettiques commencent. Le frisson augmente la température
corporelle parce que l'activité musculaire produit de grandes quantités de chaleur

Augmentation de la libération de thyroxine (l'hypothalamus libère la thyreolibérine —


TRH-;cela active l'adénohypophyse qui secrète de la thyréostimuline -TSH-. Cette hormone
stimule à son tour la glande thyroïde, qui libère une plus grande quantité de thyroxine dans le
sang. Cette dernière fait augmenter la vitesse du métabolisme et, par conséquent, la
production de chaleur corporelle et la capacité de maintenir une température corporelle
constante dans les températures environnantes froides).

d) MECANISME DE THERMOLYSE

Le corps est protégé des températures excessives par l'activation de ses mécanismes de
thermolyse. La majeure partie de la déperdition de chaleur s'effectue par La peau au moyen
des mécanismes physiques d'échange de chaleur.

Chaque fois que la température centrale du corps s'élève au-dessus de la normale, le centre
hypothalamique de thermogenèse est inhibé. Simultanément, le centre de thermolyse est
activé et déclenche de la sorte l'une ou l'autre des réactions suivantes :

- vasodilatation des artérioles cutanées (lorsque les vaisseaux de la peau sont gorgés de
sang chaud, la chaleur se dissipe à la surface de la peau par rayonnement, conduction
et convection).

- Augmentation de La transpiration : les glandes sudoripares sont fortement stimulées par


les neurofibres du système sympathique et excrètent de grandes quantités de sueur.
L'évaporation de la sueur est un moyen efficace de débarrasser Le corps d'un excès de
chaleur pourvu que l'air soit sec.

Nous pouvons donc remarquer que la régulation de la température corporelle doit se faire
plus difficilement chez le sujet âgé à cause du vieillissement physiologique de l'organisme. Si
l'on prend, par exemple le mécanisme de la thermogenèse, on se rend compte que les
conditions nécessaires à son activation ne peuvent pas toutes être réunies :

- la vitesse du métabolisme diminue avec l'âge

- les frissons nécessitent un bon tonus musculaire et une bonne activité musculaire; or, le
tonus et la masse musculaire diminuent avec l'âge (cf. vieillissement de l'appareil
locomoteur)

- de plus, beaucoup de personnes âgées ont une baisse d'activité physique qui ne permet
pas de produire beaucoup de chaleur.

Rôle IDE
Tout d'abord, il s'agira d'être particulièrement attentif aux réactions des personnes âgées face
aux changements de température et aux éventuelles plaintes de leurs parts quant à leurs
sensations de chaud ou de froid.

Plusieurs choses sont à savoir et à appliquer dans les deux cas :

• Face à une personne ayant froid


 porter plus de vêtements ou des vêtements plus chauds pour empêcher la déperdition
de chaleur (en veillant à ce que la personne ne se "sur-couvre" pas)
 boire des liquides chauds
 vérifier la température corporelle de la personne
 changer de posture pour réduire la surface corporelle exposée (se courber ou croiser
les bras autour de la poitrine)
 augmenter l'activité musculaire volontaire pour générer plus de chaleur
 si la personne est inactive veiller à ne pas sur-chauffer la pièce (rester dans des
températures moyennes : 19 à 21° par exemple car une trop forte chaleur ne facilite
pas la respiration et entraîne une sensation d'étouffement.
 avoir une alimentation équilibrée

• Face à une personne ayant trop chaud

 rechercher un environnement plus frais à l'abri de la lumière : baisser un peu


les volets par exemple.
 vérifier la température corporelle de la personne
 porter des vêtements amples, légers de couleurs claires qui réfléchissent
l'énergie radiante et réduisent le gain de chaleur si l'on est à l'extérieur
 limiter son activité physique
 utiliser éventuellement un ventilateur que l'on mettra dans la pièce mais pas
trop près de la personne.
 éviter de faire des courants d'air si la personne a transpiré car elle s'exposera à
attraper un rhume.
 penser à hydrater régulièrement .
ETRE PROPRE, SOIGNE ET PROTEGER SES TEGUMENTS

Nécessité propre à l'individu de porter des vêtements adéquats selon ses activités pour
maintenir la température du corps, protéger ses téguments et de préserver sa pudeur ;

a) LES CELLULES
En règle générale, les modifications cellulaires qui accompagnent le vieillissement se
traduisent par une diminution marquée du nombre de cellules, par leur remplacement
ralenti, et par un dérèglement fonctionnel des cellules restantes. Le processus du
vieillissement agit aussi sur le développement de la cellule, selon le type de cellule considéré.

Ainsi, les principaux changements qui surviennent sur le plan cellulaire viennent perturber :

1 ° la structure de la cellule

2° le nombre des cellules

3° la composition de la cellule

Enfin, le vieillissement entraîne également une modification de la fonne(hypertrophie)des


cellules de pigmentation. La capacité des mélanocytes à poursuivre la distribution
pigmentaire de façon uniforme provoque l'apparition de tâches brunes(hyper
pigmentation)dans les régions exposées. Ces lésions bénignes chez la personne âgée se
nomment lentigo sénile.
b) LES TISSUS

Le vieillissement entraîne certaines altérations tissulaires. Le tissu épithélial se fragilise et


s'amincit avec l'âge. La perte de tissu sous-cutané de soutien accentue la fragilité capillaire et
réduit l'irrigation sanguine dans la peau.

En ce qui a trait au tissu conjonctif, le nombre et la dimension des protéines fibreuses qui le
composent (collagène et élastine) augmentent, et leur structure devient plus rigide. Ces
protéines perdent aussi de leur élasticité, de leur extensibilité et de leur flexibilité, ce qui a
pour effet de modifier leurs propriétés mécaniques ; par ailleurs, sans compter que l'extension
de ces protéines fibreuses demande plus de force. Ces modifications du tissu conjonctif se
traduisent par une perte d'élasticité de la peau et une augmentation de la rigidité articulaire.
De plus, l'élastine s'épaissit, se fragmente et acquiert avec l'âge plus d'affinité pour le calcium,
d'où la rigidité accrue de la peau.

Par ailleurs, dans le tissu conjonctif, qui forme la matrice osseuse, il se produit d'autres
changements reliés au vieillissement, dont le principal est la déminéralisation. Le diamètre
externe de l'os augmente, alors que sa paroi s'amincit. A l'intérieur de l'os, il se forme des
dépôts de tissu fibreux et adipeux, conjugués à une décalcification. Les os deviennent plus
poreux et moins denses, ce qui prédispose à l'ostéoporose et aux fractures.

Quant au tissu musculaire, il perd progressivement de son élasticité et de sa flexibilité à la


suite de l'accumulation de lipofuscine dans les cellules musculaires et de l'augmentation des
lipides. Il en résulte une atrophie du muscle qui provoque à son tour une perte de force
musculaire, un ralentissement des déplacements et une baisse des mouvements qui nécessite
une contraction- La diminution du nombre de fibres musculaires entraîne une baisse de la

force physique, ce qui fait qu'un individu devra déployer plus d'efforts pour soulever un objet
lourd, par exemple.

Enfin, le vieillissement entraîne des modifications au tissu nerveux. Les changements les plus
notables sont une baisse de l'efficacité de transmission des influx nerveux et de la
concentration des neurotransmetteurs.

c) LA PEAU

Les modifications qui accompagnent le processus de vieillissement altèrent à la fois les


fonctions et l'aspect de la peau. Les changements les plus visibles, tels que les rides et
l'affaissement de l'hypoderme, marquent le passage du temps.

En avançant en âge, le derme et l'épidémie s'amincissent, ce qui explique la quasi-


transparence de la peau chez certaines personnes âgées. De plus, le processus de
renouvellement des cellules épithéliales et la migration des cellules de la couche basale vers la
surface de l'épidémie ralentissent, ce qui rend la peau plus sujette aux contusions et aux
lacérations. Les fibres élastiques diminuent en nombre et dégénèrent en perdant de leur
élasticité et en s'épaississant, s'agglutinant et s'effilochant. Les fibres collagènes diminuent,
perdent de la souplesse, se durcissent et se décomposent en s'enchevêtrant. Le tissu adipeux
sous-cutané diminue, surtout dans les membres.

Le vieillissement produit par ailleurs une diminution de la vascularisation de la peau, mise en


évidence par une diminution du nombre de cellules épithéliales et de vaisseaux sanguins.

d) LES POILS ET LES CHEVEUX


La croissance des poils commence à ralentir vers la quarantaine en raison d'une atrophie
naturelle des follicules pileux. A cet âge, les cheveux commencent à se faire plus rares
puisqu'ils ne sont plus remplacés à mesure qu'ils tombent, et une calvitie apparaît chez les
deux sexes. Ce phénomène, qui est moins apparent chez la femme, débute au niveau de la
ligne frontale des cheveux, qui recule graduellement. Les poils pubiens et axillaires
s'estompent avec l'âge, et disparaissent même dans certains cas. En revanche, des femmes
voient apparaître des poils sur leur menton et leur visage, tandis qu'elles observent une
dépilation au niveau des bras et des jambes. Cet état est causé par une moins grande
production d'androgènes. Chez l'homme, les poils de la barbe diminuent en nombre et en
épaisseur, cependant que ceux des narines et des oreilles augmentent. Les cheveux blancs sont
le résultat d'une insuffisance en mélanine, laquelle est remplacée par des bulles d'air dans la
tige pilaire.

e) LES ONGLES

Avec l'âge, la croissance des ongles ralentit de 30 à 50 %, et ceux-ci deviennent plus épais,
jaunes, cassants, durs et ternes. La plupart de ces changements sont causés par la diminution
de l'apport sanguin.

f) LES GLANDES CUTANEES

Avec l'âge, la taille des glandes sébacées augmente, de même que celle des pores sébacés.
Malgré cette augmentation de volume, on note une baisse de sécrétion sébacée d'environ 40 à
50 % chez la personne âgée. La peau devient alors plus sèche, elle prend un aspect écaillé et
elle oppose moins de résistance aux agents infectieux. Cette sécheresse prédispose davantage
la personne âgée aux démangeaisons et aux irritations cutanées. Les glandes sudoripares
diminuent en volume et en nombre avec l'âge. On observe par ailleurs une diminution des
sueurs apocrines, qui se traduisent par une baisse des odeurs corporelles. La personne âgée
peut ainsi réduire l'usage qu'elle fait des désodorisants.

g) L’IMAGE CORPORELLE

Les multiples changements physiologiques associés au vieillissement, lesquels ont une


incidence sur l'apparence corporelle, sur les activités et sur les habitudes de vie, peuvent
modifier l'image corporelle de certaines personnes. La perte et le grisonnement des cheveux,
la ptôse mammaire, la cyphose, les veines variqueuses et les rides sont au nombre des
altérations physiologiques visibles qui sont associées au vieillissement. Ces altérations sont
plus sujettes à modifier l'image corporelle des femmes que celles des hommes. Il existe
d'autres menaces à l'image corporelle chez la personne âgée telles que l'hémiplégie, le
parkinsonisme, la mastectomie... Certaines aides techniques peuvent aussi altérer l'image
corporelle, comme l'obligation de se déplacer avec une canne, ou dans un fauteuil roulant.

Rôle IDE

 Prendre un bain ou une douche tous les deux ou trois jours seulement ; les
autres jours, faire une toilette du visage, des aisselles et de la région génitale.

 Laver le corps à l'eau tiède de préférence à l'eau chaude (risque de brûlure, de


troubles circulatoires et cardiaques, etc). Idéalement, la température de l'eau
devrait se situer entre 37,7 et 40,5 °C, et on devrait toujours la vérifier avant
que la personne s'engage dans la baignoire ou sous la douche
 Eviter dans la mesure du possible les savons trop parfumés ou irritants, les
lotions alcoolisées, de même que tout les autres produits (eau de toilette, savon à
base d'hexachlorophène, etc) qui assèchent la peau. En cas d'hyperthermie,
appliquer une lotion émolliente froide. L'utilisation d'un savon doux et gras et
conseillée, de même que des lotions à base d'huile et d'émollients topiques.

 On peut appliquer une lotion émolliente quotidiennement. Celle-ci aide à


atténuer la sécheresse de la peau et à la protéger contre l'évaporation et contre
les effets néfastes de l'environnement (froid, vêtements rugueux, etc). La
personne doit toutefois prendre garde de ne pas en laisser trop sur la plante des
pieds, afin d'éviter de glisser

 L'huile de bain est déconseillée aux personnes qui ont tendances à chuter dans la
baignoire. On peut l'appliquer directement sur la peau à la sortie du bain.

 Le talc ne devrait pas être utilisé car il assèche la peau en absorbant l'humidité
naturelle. De plus, lorsqu'on l'applique dans la région génitale, il favorise la
croissance bactérienne et est très difficile à enlever; Un bon lavage des parties
génitales suffit généralement à éliminer les odeurs et évite les infections.

 Les produits cosmétiques, si la personne en fait usage, doivent être non-allergèness


et non parfumés, de façon à ne pas irriter et assécher davantage la peau

 Après le bain, la douche ou la toilette, il faut bien assécher la peau (tout en évitant
de la frictionner trop vigoureusement) principalement dans les plis ou dans les
parties du corps plus difficiles à atteindre, comme les aisselles, les aines, sous les
seins, les parties génitales et entre les orteils

 Pour prévenir la friction ou l'irritation de la peau, il est recommandé d'utiliser des


tissus doux (serviettes en coton), et d'éviter les détersifs forts et l'eau de Javel, de
même que l'amidon au moment de la lessive

 Lors d'un massage à l'aide d'une lotion émolliente, éviter d'égratigner la peau avec
des mains rugueuses ou des bagues ; une montre-bracelet risque aussi d'érafler la
peau lors du massage du dos
 Recommander du papier hygiénique doux afin d'éviter l'irritation des muqueuses
fragiles

 Ne pas créer d'irritation mécanique en faisant porter des vêtements trop ajustés.
Les frictions de ces derniers ajoute à la sécheresse de la peau

 L'humidité de l'air ambiant devrait se situer autour de 40 % ; des hygromètres


sont vendus en pharmacie. La température des pièces devrait être agréable, tout en
étant la plus basse possible. La température idéale se situe entre 20 et 22 °C le jour,
et à 20 °C la nuit. Eviter l'exposition au froid et au vent afin de conserver
l'humidité naturelle de la peau

 Favoriser un régime alimentaire équilibré comprenant les vitamines et les


nutriments essentiels au maintien de l'intégrité des téguments. Les vitamines A et C
et les protéines sont nécessaires au métabolisme des cellules et des tissus de soutien
( voir Rôle IDE dans le besoin de Boire et Manger)

 Eviter les brûlures et les engelures en portant une attention particulière aux
bouillottes remplies de glace ou d'eau chaude et aux coussins chauffants,
notamment chez les personnes ayant des problèmes circulatoires ; l'altération des
récepteurs situés aux terminaisons nerveuses fausses fausse la perception du froid
et du chaud
 L'incontinence constitue aussi une menace à l'intégrité de la peau, puisque les fèces
et les urines irritent la peau et accélèrent la prolifération bactérienne. Après
chaque émission de selles ou d'urine, il importe de bien laver la région génitale avec
un savon qui n'altère pas le pH de la peau, de la rincer et de bien l'assécher. Par la
suite, il y a lieu d'appliquer une pommade protectrice pour éviter que les urines ou
les selles n'entrent en contact avec la peau et ne l'irritent

 La douche, au lieu du bain, peut être indiquée pour certaines personnes, afin
d'éviter que les bactéries ne pénètrent dans l'urètre. De plus, il est recommandé aux
femmes de s'essuyer de l'avant vers l'arrière après chaque selle

 Enseigner à la personne la façon d'examiner ses pieds régulièrement de manière à


détecter des plaies, un changement de coloration ou de température de la peau, ou
un changement dans l'aspect des ongles. Si la personne est incapable de se pencher,
lui recommander de se servir d'un miroir

 Suggérer à la personne de ne pas s'asseoir les jambes croisées ni de porter des bas,
des chaussettes, et des jarretières trop serrées ou des chaussures trop étroites ;
encourager le port de bas ou de chaussettes en coton ou en laine qui ne serrent ni le
pied ni la jambe et qui absorbent la sueur

 Eviter d'appliquer du ruban adhésif sur les pieds (pour des pansements ou autres),
car la peau d'une personne âgée est plus mince et plus fragile

 Valoriser la personne et établir une relation d'aide afin de favoriser une image
corporelle positive

 Si la personne n'est plus capable d'effectuer sa toilette seule, lui dire qu'elle peut
avoir une aide à domicile

EVITER LES DANGERS

Nécessité pour l'être humain de se protéger contre toute agression d'origine interne ou
externe pour maintenir sa santé.

1) SYSTEME IMMUNITAIRE
Le système immunitaire possède une organisation complexe comprenant les organes
lymphoïdes centraux et périphériques.

a) Les organes lymphoïdes centraux.


Il s'agit du siège de la différenciation et de la maturation des cellules lymphoïdes : thymus et
moelle osseuse.
Thymus
II commence à involuer dès la puberté entre 10 et 15 ans.
Cette atrophie touche surtout le cortex.
L'espace lymphocytaire et vasculaire est remplacé progressivement par du tissu adipeux. Il en
résulte une diminution de sécrétion des hormones thymiques qui pourrait être impliquée dans
le vieillissement immunitaire.
Moelle osseuse
Elle fournit les précurseurs des cellules immunologiques pendant toute la vie. Ses
modifications avec l'âge sont peu connues chez l'homme.
b) Organes Iymphoïdes périphériques
Ce sont les sièges de la réponse immunitaire : rate, ganglions lymphatiques et follicules
lymphoïdes. Leurs modifications avec l'âge sont également inconnues.

c) Immunité cellulaire
Elle est le fait de deux types de cellules :
• Les macrophages
Ils proviennent de la moelle osseuse. Ils interviennent en particulier dans l'inflammation, dans
l'activité bactéricide, dans l'initiation de la réponse immunitaire, et en tant que cellules
effectrices et régulatrices de la réponse immunitaire. Leurs fonctions sont conservées avec
l'âge.

• Les lymphocytes T

Ils sont responsables de l'immunité cellulaire. Issus de la moelle osseuse, ils regagnent le
thymus pour y subir une maturation qui les différencie en plusieurs sous populations :
• les cellules T impliquées dans la régulation de la réponse immunitaire : les lymphocytes T
auxiliaires l'amplifient, les lymphocytes T suppresseurs l'atténuent ;
• les cellules T mémoires à durée de vie longue qui supportent la mémoire immunologique ;
• les cellules T effectrices cytotoxiques et impliquées dans l'hypersensibilité retardée.
Les lymphocytes T sont capables de produire des interleukines qui vont augmenter la réponse
proliférative des lymphocytes B et T.
Avec l'âge, le nombre de lymphocytes T diminue. On note une diminution modérée des
lymphocytes T totaux avec une baisse plus importante de la sous-population CD 8 par rapport
aux CD 4.
Il semble également exister des lymphocytes T circulants moins matures.
Les fonctions des lymphocytes T sont aussi diminuées avec l'âge :
• Capacité prolifératives : Elles commencent à décroître progressivement chez l'adulte jeune
et deviennent fortement diminuées chez le sujet âgé ;
• Capacité de synthèse de lymphokines : Elle baisse mais cela ne semble pas atteindre toutes
les interleukines ;
• Fonctions auxiliaires et suppressives : Elles diminuent ;
• Réactions d’hypersensibilité retardée : Elles sont perturbées. Cependant, il semble que se
sont plus les capacités d'induction d'une nouvelle réponse immunitaire qui sont atteintes que
la réponse des cellules T mémoires car celles-ci pourraient répondre à un test cutané de
rappel plusieurs années.
Cette légère lymphopénie et cette immaturité auraient peu de répercussion chez le sujet âgé
sains.
Ces anomalies peuvent par contre s'amplifier à l'occasion d'une pathologie associée comme un
épisode infectieux et conduire à une importante lymphopénie.

d) Immunité humorale

Elle est le fait des lymphocytes B. Ils sont issus de la moelle osseuse : ils y subissent une
maturation puis regagnent les organes lymphoîdes périphériques. Ils possèdent des capacités
prolifératrices et produisent des anticorps lorsqu'ils sont activés. Ils sont responsables de
l'immunité humorale. Le nombre de lymphocytes B est stable avec l'âge.
Pour ce qui est de leurs fonctions :
• Leurs capacités prolifératives sont préservées ;
• Les capacités de réponse des lymphocytes B aux facteurs T suppresseurs auxiliaires sont
conservées ;

• Les taux d'immunoglobulines sont modifiés avec :


l'augmentation des IgG et des IgA ;
la baisse des IgE ;
l'IgM reste stable.

• Les anticorps spécifiques :


les autoanticorps : leur taux augmente avec l'âge ;
les anticorps dirigés contre un antigène extérieur. Leur taux est variable.
En conclusion nous pouvons constater que les personnes âgées ont moins de défense
immunitaire et ainsi, elles sont plus sensibles aux infections.

2) SYSTEME NERVEUX

Etant donné que le nombre de neurones est plus faible, ce qui entraîne une réduction des
fibres et des faisceaux nerveux, la capacité de transmettre des impulsions au cerveau ou d'en
recevoir se trouve diminuée. La rapidité avec laquelle le corps réagit au stimuli, ou le temps
de réaction, ralentit, ce qui est dû entre autres, chez le sujet âgé, à la diminution de l'activité
physique qui provoque un relâchement du tonus musculaire. Ainsi, par exemple, un temps de
réaction plus lent comporte des difficultés pour un chauffeur automobile âgé, et celui-ci
devrait évaluer avec réalisme son habileté à faire face aux dangers imprévisibles de la route.
Les nerfs et les fibres nerveuses servent à relayer les impulsions au cerveau- L'habileté des
nerfs à transmettre des messages s'amoindrit avec la vieillesse, et les terminaisons nerveuses
peuvent moins bien répondre aux stimuli, ainsi nous pouvons constater que la personne âgée a
des difficultés à réagir face à une bouillotte trop chaude, ou elle risque de réagir à l'odeur de
fumée trop tard. Les nerfs moteurs qui font se contracter les muscles et permettent ainsi de
remuer une partie du corps sont également atteints ; le tonus musculaire c'est à dire l'état
d'un muscle qui est prêt à se contracter complètement, est également amoindri. La personne
âgée doit être consciente de la diminution de sa conduction sensorielle et motrice, et faire
attention aux situations qui demandent manifestement des réactions rapides.
La perte de la vision périphérique peut véritablement compliquer certaines situations de tous
les jours. Ainsi les piétons âgés doivent être prudents et ne pas compter sur leur vision
latérale, mais tourner h tête de chaque côté avant de traverser la rue.

3) LA PEAU

Au début de la vieillesse, le processus de renouvellement des cellules épidermiques ralentit, la


peau s'amincit et se trouve davantage sujette aux contusions et autres types de blessures. Le
vieillissement produit par ailleurs une diminution de la vascularisation de la peau, mise en
évidence par une diminution du nombre de cellules épithéliales et de vaisseaux sanguins. Les
parois des vaisseaux sanguins du derme s'épaississent et deviennent moins perméables. La
fragilité des vaisseaux et des cellules ralentit le processus de cicatrisation, d'où une plus
grande incidence de plaies de pression et une guérison plus lente des tissus affectés.
Le nombre et l'activité des mélanocytes décroissent et, la protection aux radiations
ultraviolettes s'affaiblit. Ainsi, les personnes âgées sont plus sujettes aux « coups de soleil »,
c'est à dire aux brûlures occasionnées par les ultraviolets.

4) IMMOBILITE

La mobilité de la personne âgée peut se trouver réduite par des facteurs inhérents à elle-même
ou reliés à son environnement. Son état de santé, ses capacités de perception et sensorielle, ses
habiletés motrices, sa capacité cognitive et la force de son « moi » sont des exemples de
facteurs propres à la personne âgée qui peuvent contribuer à restreindre sa mobilité. Mais la
maladie, la douleur, la malnutrition, la crainte de tomber, les déficits sensoriels et la présence
d'obstacles dans l'environnement (revêtements de sols cirés, obstructions dans les couloirs,
seuil de porte, etc.) peuvent aussi limiter un individu dans ses mouvements.

Sur le plan physiologique, l'immobilité peut entraîner :


• perte de jeu articulaire
• perte de masse et de résistance osseuse
• perte de masse et de force musculaire
• troubles cardiovasculaires
• troubles respiratoires
• troubles métaboliques
• troubles rénaux
• troubles gastro-intestinaux
Sur le plan psychologique, l'immobilité peut entraîner :
• dépression
• isolement
• anxiété
• altération de la perception.

Rôle IDE

• Vérifier l'acuité visuelle et auditive de la personne en la faisant consulter un médecin ou


spécialiste
• Vérifier que les lunettes de la personne soient encore adaptées à la vue de la personne,
vérifier que la personne les porte en temps voulu et qu'elles soient propres.
• Conseiller à la personne de se renseigner sur les appareils auditifs si elle en a besoin, et si elle
en porte déjà un, vérifier que les piles fonctionnent toujours et que le son soit correctement
régler
• Apprendre au personne à se lever en plusieurs étapes
• Avoir des chaussures adaptées :
éviter les lacets sinon bien serrer les nœuds
éviter les mules et préférer les chaussures fermées avec un talon pas trop haut
préférer les semelles anti-dérapantes
• Conseiller à la personne, si elle en a la nécessité, de consulter son médecin ou son
kinésithérapeute afin d'obtenir un appareil adapté à son besoin et à sa hauteur tel que : canne
simple, canne tripode, déambulateur avec ou sans roues

• Les accidents à domicile


• Aménager l'environnement de la personne :
veiller à ce que toutes les pièces de la maison soit suffisamment éclairées et que les boutons
d'allumage soient faciles d'accès (à bonne hauteur, à l'entrée et à la sortie de chaque pièce... )
prévoir une lampe de chevet assez près du lit afin que la personne puisse l'allumer tout en
étant toujours allongée
veiller aussi à conserver la même disposition du mobilier afin que les personnes malvoyantes
gardent leur repères, préférer les couleurs vives aux couleurs pastels afin de les aider à mieux
distinguer les éléments
installer des barres d'appui dans la salle de bains et dans les WC et les couloirs
évaluer si la personne et incontinente ou pas. Si oui, la mettre au courant des moyens de
protection adaptés qui permettront d'éviter les « glissades » qui sont fréquentes, surtout la
nuit. L'éloignement des toilettes pourra être compensé par la mise à disposition d'une chaise
percée à côté du lit, ou de l'installation du bassin telle que la personne peut prendre et le
reposer seule
préférer un lit à hauteur variable, ou mettre des cales ou scier les pieds afin qu'il ne soit ni
trop haut, ni trop bas
préférer les fauteuils dont l'assise est droite et suffisamment haute (65cm) et qui dispose
d'accoudoirs permettant à la personne de se lever seule ; éviter les banquettes
si la personne est en fauteuil roulant, lui rappeler de bien mettre les freins à chaque fois
qu'elle reste immobile et surtout si elle veut faire un transfert dans un autre siège
mettre un fauteuil au milieu des couloirs trop longs afin de permettre à la personne de faire
une pause à mi-chemin
mettre un surélévation sur les WC
mettre un tapis anti-dérapant dans la baignoire
installer un siège pliable sous la douche
prévoir un siège près du lavabo
bien laisser sécher le sol avant de marcher dessus
installer une rampe ou une balustrade dans les escaliers
faire poser des bandes antidérapantes sur les marches surtout sur la dernière
faire réparer les irrégularités du sol (barre de seuil dévissée, lino décollé... )
éviter les tapis au sol, les objets qui traînent et les fils
éviter les parquets cirés
préférer un téléphone sans fil afin de pouvoir l'emporter partout
mettre les numéros des personnes à appeler en cas de problème dans la mémoire du
téléphone, mettre en évidence sur une feuille les personnes qui correspondent aux chiffres et
expliquer le fonctionnement des touches
mettre en place le système du télé-alarme, veiller à ce que la personne a bien compris son
fonctionnement et qu'elle porte son boîtier en permanence
préférer le gaz de ville aux bouteilles
veiller à ce que le système électrique de la maison soit en bon état (prises de courant...)
ne pas mélanger les produits d'entretien, ne pas les déconditionner ni les mettre dans des
bouteilles d'eau
veiller à ce que la personne connaisse les différents entretiens de la chaudière, gaz...
préparer les comprimés de la personne pour la semaine ou pour la journée dans un pilulier ou
semainier, ou lui inscrire le nom des médicaments et leur posologie avec une écriture lisible,
des caractères suffisamment grands et gros afin que la personne n'ait pas de difficulté à les
lire
Expliquer à la personne chaque médicament et ses effets indésirables
Eviter de monter sur des chaises, escabeau

• Les brûlures

• Les détecteurs de fumée diminuent considérablement les risques d'accidents mortels, pour
autant qu'ils soient maintenus en bon état de marche. Au moment d'installer un appareil de
détection, il y a lieu de considérer l'état des facultés visuelles olfactives et auditives de la
personne âgée, ainsi qu'un éventuel déficit cognitif
• Si la personne fume, lui conseiller de vérifier que ses cigarettes soient correctement éteintes
• Le réglage du chauffe-eau à une température plus basse peut contribuer à la prévention des
brûlures au lavabo. Une couleur vive peut également servir à identifier clairement le robinet
d'eau chaude
• Une attention particulière doit être portée à l'entreposage des matières inflammable et à la
sécurité du système de chauffage. La personne âgée qui vit seule peut parfois chercher à faire
des économies en se servant d'une chaufferette qui présente des risques pour sa sécurité
• Dans la cuisine, la personne âgée ne devrait pas porter de vêtements amples
• des manches très larges risques de s'enflammer au contact des éléments chauffants de la
cuisine, notamment lorsque l'on tente d'atteindre des articles (épiées, ustensiles, etc.) ou une
prise de courant placée derrière la cuisinière. Ainsi il faut conseiller à la personne âgée de
ranger cet article ailleurs, de se servir des éléments électriques du devant, plutôt que ceux
derrière, d'employer des casseroles légères, et de prendre garde que les manches de celles-ci
soient tourner vers l'intérieur de la cuisinière.

Les accidents de la route


• Vérifier les capacités de réflexe de la personne et ses capacités sensorielles (vue et ouïe)
• Si la personne ne veut pas admettre qu'elle ne peut plus conduire, lui faire comprendre et lui
exposer les dangers qu'elle induit dans la circulation pour elle et pour les autres conducteurs
• Conseiller à la personne de bien regarder à droite et à gauche avant de traverser la route et
de ne pas se fier à sa vue latérale et son ouïe

Les expositions au soleil

• Eviter les expositions entre 12 H et 14 H


• S'exposer progressivement au soleil
• Mettre de la crème solaire à fort indice (30, voire écran total) pour protéger la peau

• Mettre du lait ou de la crème après l'exposition afin d'hydrater la peau.

Les infections
• Nettoyer et désinfecter toute plaie quelque soit son importance avec un savon et une solution
antiseptique
• Vérifier que les vaccinations soient à jour surtout pour le tétanos
• Conseiller le vaccin contre la grippe car c'est un virus très violent qui peut affaiblir
fortement une personne âgée
• Veiller à ce que la personne ait une hygiène corporelle satisfaisante
• Une hygiène périnéale méticuleuse est recommandée : il faut enseigner aux femmes à
s'essuyer, après chaque miction ou selle, de l'avant vers l'arrière, de manière à ne pas
contaminer le méat urétral de sécrétions vaginales ou de matières fécales
• Recommander de boire environ 30 ml/kg/24h afin d'éviter les infections urinaires
• Consulter un médecin dès qu'une douleur, une rougeur, une inflammation, ou une
hyperthermie (supérieure à 37.5°c) apparaissent

Perte de jeu articulaire, perte de masse et de résistance osseuse, perte de masse et de force
musculaire liées à l'immobilité
• Prévoir des séances de kinésithérapie afin de faire fonctionner les différentes articulations,
muscles et os par différents exercices
• Conseiller à la personne de faire des mouvements par elle-même selon ses capacités
• Faire participer la personne au maximum de ses capacités lors des soins d'hygiène et de
confort et lors des soins techniques, ou selon son degré d'autonomie, lui conseiller de
participer à des activités extérieures. Se mobiliser et mobiliser la famille afin d'encourager la
personne âgée à faire des déplacements qu'elle soit seule ou accompagnée.

Troubles gastro-intestinaux liés à l'immobilité


(Voir le rôle IDE du besoin de Boire et Manger)

• Si la personne est alitée, les mouvements de flexion et d'extension de la hanche


s'accompagnent d'une certaine contraction de la musculature abdominale et favorisent
l'élimination intestinale

Troubles urinaires liés à l'immobilité

• Offrir une bonne hygiène corporelle à la personne âgée alitée, surtout au niveau des parties
génitales pour préserver le bien-être et l'estime de « soi » de la personne, mais aussi pour
éviter les infections
• Boire 30 ml /kg/24h de liquide afin d'éviter les calculs rénaux et les infections

Plaies de pression

• Faire des changements de positions réguliers toutes les 2 ou 3 heures ; la personne doit être
installée au fauteuil quand cela est possible ; prévoir de la kinésithérapie motrice quotidienne
• Indiquer à la personne les mouvements à faire pour varier les positions
• Effleurer les points d'appui afin de rétablir et d'activer la circulation sanguine aux points de
pression ; ils doivent être suffisamment longs pour être efficaces (au moins 5 min) ; ils sont à
réaliser lors des soins d'hygiène et de conforts et des changements de position, sur une peau
propre, à mains nues ; il faut éviter l'alcool qui irrite la peau et modifie les conditions
d'équilibre de la flore cutanée
• L'hydratation doit être suffisante (30ml/kg/24h)
• Conseiller un régime hypercalorique et hyperprotidique
• Avoir du matériel adapté : matelas à eau, pneumatique, mousse ; petit coussins gélifiés,
poche remplie d'eau, cerceau
• Garder un lit et des vêtements propres et secs
• Eviter l'éosine qui masque l'érythème et le talc

COMMUNIQUER

Nécessité pour l'être humain d'échanger avec les autres et avec l'environnement sur un mode
verbal ou au niveau sensorimoteur, intellectuel et affectif dans le but de partager ses idées, ses
sentiments, ses expériences, ses sensations d'exprimer ses besoins et de comprendre ceux de
son entourage.

1) RELATION DANS LE COUPLE AGE

Très souvent, les couples âgés doivent réapprendre à communiquer à partir de la retraite ; la
relation conjugale se modifie et chacun doit se retrouver un rôle propre différent de celui du
temps d'une activité professionnelle.

2) LA SEXUALITE

a) Appareil génital masculin

Avec l'âge, il subit plusieurs modifications qu'elles soient morphologiques ou physiologiques :

• les testicules sont moins fermes et leur taille diminue ;


• les poils de la région pubienne s'amincissent ;
• la prostate s'hypertrophie ;
• la production de testostérone diminue ;
• le nombre des spermatozoïdes chute ;
• l'énergie sexuelle et la force musculaire sont amoindries.

b) Appareil génital féminin

La plupart des femmes atteignent le sommet de leurs capacités reproductrices vers la fin de la
vingtaine. La fonction ovarienne diminue graduellement par la suite, probablement parce que
les ovaires répondent de moins en moins aux signaux de la FSH et la LH. A cause de la
diminution des oestrogènes, les cycles sont souvent anovulatoires et irréguliers, et la période
menstruelle est plus courte. L'ovulation et la menstruation finissent par cesser définitivement.
Ainsi, privés de la stimulation exercée par les oestrogènes, les organes génitaux et les seins
commencent à s'atrophier. Le corps et le col de l'utérus régressent. Le vagin s'assèche : les
rapports sexuels peuvent devenir douloureux (surtout s'ils sont peu fréquents) ; les infections
vaginales sont plus fréquentes. Les grandes et les petites lèvres s'aplatissent et les seins
s'affaissent, ils sont moins fermes.
Les sécrétions des glandes de Bartholin diminuent. L'arrêt de la sécrétion d’œstrogènes peut
également provoquer d'autres changements : irritabilité et troubles de l'humeur (dépressions
chez certaines) ; vasodilatation importante des vaisseaux sanguins de la peau qui cause des
désagréables bouffées de chaleur accompagnées de sueurs abondantes ; amincissement
graduel de la peau et perte de masse osseuse ; augmentation progressive du taux de
cholestérol sanguin, qui accroît le risque de troubles cardio-vasculaires.
Il existe aussi un relâchement des muscles pelviens pour les dames qui ont vécu des
accouchements.

c) Changements de l'activité sexuelle chez la femme


Lors de l'excitation :
• la lubrification est plus lente et moins abondante ;
• les grandes lèvres ne s'étendent plus autant ;
• la vaso-congestion des petites lèvres diminuent ;
• diminution de l'expansion involontaire du vagin ;
• les seins sont moins engorgés ;
• les mouvements de l'utérus sont plus lents ;
• la tension musculaire diminue ;
• l'orgasme est moins important ;

d) Changements de l'activité sexuelle chez l'homme


• Les érections sont plus lentes et plus longues à obtenir.
• La vasocongestion du scrotum diminue.
• La tension musculaire diminue.
• L'érection des mamelons est moins fréquente.
• L'élévation des testicules retarde et diminue.
• La contraction du pénis diminue.
• Le volume et la viscosité du liquide séminal diminuent.
e) Psychologie

S'il y a une baisse des fonctions organiques, il n'y a pas de baisse de l'affectivité. Si les
emballements affectifs sont plus rares, les réactions sont plus profondes et plus durables. Le
problème qui se pose est que la personne âgée ne peut souvent exprimer sa libido du fait des
tabous moraux, religieux et sociaux et renonce à exprimer ses pulsions sexuelles. De plus, il
n'est pas rare de constater que la sexualité soit entravée par la perception dévalorisée de la
puissance chez l'homme et de la perception dévalorisée de la séduction chez la femme.
On peut enfin évoquer la conscience aigue de la perte du désir dans le regard du conjoint. Le
regard de l'autre est depuis le premier jour ce qui constitue la personne et la soutient comme
sujet. Si le sujet âgé pense (réellement ou imaginairement) que celui-ci se modifie, il subit en
retour une menace narcissique de son sentiment d'existence, de son identité de sujet vivant et
désirant.

3) DEUIL

Le décès du conjoint implique une modification d'état civil, le décès des enfants rompt l'ordre
de la logique, le décès des amis réduit les échanges de la communauté d'âge. Toutes ces pertes
d'êtres chers génèrent, outre une solitude physique, un désordre affectif intense. De ceux avec
qui une vie a été partagée, il ne reste que le souvenir et la douloureuse absence... Ainsi qu'un
deuil à faire qui ne lasse pas d'interroger sur sa propre finitude.

Rôle IDE
• Favoriser les échanges entre la personne âgée et ses êtres chers
• Dire à la personne de fréquenter les lieux publics (parcs, marchés, centre ville) afin d'y
rencontrer des connaissances
• Discuter avec la personne de la sexualité sans trop la brusquer afin qu'elle ne se sente pas
gênée
• Valoriser la personne sur son apparence, son habillage afin de rehausser son estime de soi
• Utiliser le vouvoiement, et appeler la personne par Mme ou M. et son nom de famille
• Questionner la personne sur son histoire
• Faire extérioriser la tristesse de la personne face à son deuil, l'écouter et la soutenir

AGIR SELON SES VALEURS ET SES CROYANCES

Nécessité pour l'être humain de conformer sa vie et ses pratiques à ses convictions et ses
valeurs.

Sur le plan physiologique, des dysfonctionnements peuvent altérer chez les personnes âgées la
satisfaction du besoin d'agir selon ses croyances spirituelles. Ainsi, la personne frappée d'une
déficience cognitive demeure un être spirituel même si elle est incapable d'interpréter ou de
communiquer ce qu'elle croit et ressent. N'ayant plus d'accès à son système de valeurs ou de
croyances, elle ne distingue plus, dans ses comportements, ce qui est acceptable de ce qui ne
l'est pas, tout en ayant conscience que quelque chose ne va pas.
Une perte de vision peut empêcher à la personne âgée de lire des textes religieux qui lui
procureraient détente et paix. Par ailleurs, la satisfaction du besoin peut être liée à l'intégrité
des systèmes neuromusculosquelettiques. C'est le cas notamment, chez les personnes qui
accordent une grande importance à l'observance des rites (s'agenouiller, se prosterner, etc.)
de leur culte ou de celles qui se ressourcent en faisant du bénévolat ou en se promenant de la
nature.
Sur le plan psychologique, la personne âgée a souvent vécu plusieurs pertes (relations
affectives, autonomie physique, milieu de vie, etc.) qui l'ont obligée à renoncer à certaines
valeurs qui donnaient un sens à sa vie, comme s'entourer d'êtres chers, assumer des
responsabilités et rester maîtresse de ses choix. L'accumulation des difficultés peut soit
ébranler les croyances religieuses de cette personne, soit stimuler sa croissance spirituelle.
Sur le plan social, la personne âgée peut avoir à maintenir ses croyances dans un contexte
social et culturel qui les rejette. Les aînés sont souvent témoins de la contestation de leurs
croyances religieuses par les générations les plus jeunes. Des valeurs immuables aux yeux de
bon nombre d'entre elles, comme le caractère sacré de la vie dès la conception et
l'indissolubilité du mariage, ne recueillent plus le consensus social. L'avancement des sciences
et techniques a fait surgir des questions éthiques nouvelles : l'avortement thérapeutique en cas
d'anomalie génétique, le droit des femmes à l'avortement, l'insémination artificielle, la
fertilisation in vitro, l'acharnement thérapeutique, le maintien artificiel de la vie et
l'euthanasie. L'accès des femmes au marché du travail, de même que l'éclatement et la «
reconstitution » des familles sont venus modifier considérablement le tissu familial. Enfin les
nombreux scandales mettant en cause l'intégrité morale et religieuse ont pu ébranler la
personne âgée dans leurs valeurs et croyances.

Rôle IDE
• Organiser les soins en fonctions des rituels religieux de la personne âgée
• Demander à la personne quelle religion elle pratique, s'il y a un régime particulier associé,
habillements ou hygiène
• Permettre à la personne d'avoir les objets correspondants à sa religion (bible, crucifix... )
• Lire un chant ou une prière à la personne qui ne peut plus le faire et qui le désire fortement

S'OCCUPER EN VUE DE SE REALISER

Nécessité pour tout être humain d'accomplir des activités psychologiques, intellectuelles,
affectives, spirituelles qui lui permettent de satisfaire ses aspirations, de se valoriser et /ou
d'avoir le sentiment d'être utile.

Les dimensions biophysiologiques (intégrité des fonctions sensorielles et physiologiques) et


psycho socioculturelles (goûts personnels, normes culturelles) du besoin de s'occuper de
manière à se sentir utile peuvent se modifier avec l'âge, mais la satisfaction du besoin reste
une condition essentielle à la globalité de l'individu sa vie durant.

1) L’OEIL
De nombreuses modifications anatomiques surviennent progressivement avec l'âge au niveau
de l'œil. La précocité de leur apparition et leur importance sont fonction de l'hérédité et de
l'environnement. Elles sont responsables d'une baisse de la fonction visuelle.
a) Paupières
Les modifications du tissu cutané (perte d'élasticité, atrophie cutanée) peuvent entraîner :
• un entropion qui correspond à une bascule à l'intérieur du bord ciliaire inférieur mettant en
contact les cils avec la cornée d'où irritation permanente. Le traitement est chirurgical.
Lorsqu'il est impossible, on éversera la paupière et on la maintiendra éversée par un stéristrip
évitant ainsi l'irritation de la cornée.
• un ectropion qui à l'opposé correspond à une bascule en dehors du bord ciliaire inférieur. H
en résulte une irritation répétée de la conjonctive palpébrale et un larmoiement par éversion
en dehors du point lacrymal inférieur. Le traitement est chirurgical.
• un blépharo-chalazis qui constitue un pli recouvrant la marge palpébrale et pouvant plus ou
moins obturer la fente palpébrale.
b) Orbite
La graisse qui tapisse l'orbite de l'œil diminue, donnant l'impression que les yeux sont
enfoncés dans les orbites.
Cette énophtalmie peut s'accompagner d'un certain degré de ptôsis (chute des paupières).
c) Glandes lacrymales
Leur atrophie progressive est responsable d'une sécheresse oculaire qui explique les
picotements ou brûlures souvent ressentis par les personnes âgées et l'apparence terne de
l'œil. Le traitement consiste en l'instillation pluriquotidienne de larmes artificielles.
d) Conjonctive
Elle subit également des altérations, en particulier une dégénérescence des fibrilles élastiques
responsables d'une affection fréquente et banale : la penguecula. Il s'agit d'une petite masse
en relief de coloration jaunâtre qui siège près du limbe dans l'ouverture de la fente
palpébrale.
e) Cornée
L'âge est responsable de modifications :
• l'arc sénile ou gérontoxon qui atteint 100% des sujets entre 60 et 70 ans. Il est constitué de
dépôts lipidiques et n'a pas de relation constante avec l'hypercholestérolémie;
• une diminution de transparence;
• un astigmatisme par perte d'élasticité de la cornée qui tend à devenir plus sphérique.
f) Sclère
Des tâches jaunâtres apparaissent souvent, contrastant avec le blanc de la sclère normale. Il
s'agit des plaques hyalines séniles, plages localisées d'atrophie sclérale.
g) Iris, pupille, angle irido-coméen
Iris et pupille
L'iris s'amincit, s'atrophie et se dépigmente, il en résulte :
• des granulations brunâtres à sa surface;
• un liseré papillaire irrégulier et décoloré;
• un rétrécissement du diamètre pupillaire ou myosis qui diminue la quantité de la lumière qui
parvient à la rétine;
• une moins bonne efficacité des réponses de contraction et de dilatation pupillaire aux
changements d'éclairage.
Angle irido-cornéen
Le glaucome survient quand il existe un obstacle à l'écoulement de l'humeur aqueuse sécrétée
par le corps ciliaire. H n'est pas l'apanage du sujet âgé mais sa fréquence augmente très
nettement après 50 ans. Il met en jeu le pronostic fonctionnel car l'hyperpression intra-
oculaire qui en résulte peut entraîner une cécité définitive par souffrance rétinienne.
h) Cristallin
Cette lentille située entre l'iris en avant et le vitré en arrière subit d'importantes modifications
touchant ses trois propriétés fondamentales nécessaires à une bonne vision : l'élasticité, la
focalisation et la transparence.
• Vers 45 ans apparaît une perte progressive de l'élasticité du cristallin responsable de la
diminution puis de la perte (au-delà de 60 ans) de l'accommodation- La réduction de
l'accommodation se manifeste par une gêne pour voir de près. C'est la presbytie.
• La modification de la perception des couleurs est en rapport avec le jaunissement du
• cristallin. Les couleurs varient : le jaune, le rouge, l'orangé sont mieux captées que le bleu, le
violet ou le vert. En fait, ces modifications n'ont pas nécessairement de répercussions
majeures sur la fonction visuelle.
• Le cristallin a tendance à s'opacifier avec l'âge, ce qui entraîne une baisse progressive de
l'acuité visuelle. On parle de cataracte sénile. Seul le traitement chirurgical peut améliorer la
fonction visuelle; le traitement médical (collyre) ne peut que freiner l'évolution.
i) Vitré
C 'est un corps visqueux transparent qui subit des modifications de structure avec l'âge,
entraînant une liquéfaction du milieu responsable de l'éblouissement à la lumière et des corps
flottants (résidu de collagène agglomérés). Ils se manifestent par des tâches sombres, mobiles
en tous sens, qui virevoltent et parasitent la vision d'un ou des deux yeux. Ces « mouches
volantes » sont surtout perçues quand la personne regarde un plafond clair, le ciel ou une
page blanche.
j) Rétine
Elle est le siège de lésions dégénératives (augmentation relative du tissu de soutien : cellules
gliales par rapport au tissu noble : photorécepteurs, cellule de l'épithélium pigmentaire) et de
lésions d'origine vasculaire (sclérose des vaisseaux rétiniens) avec pour conséquences la
dégénérescence maculaire. C'est la cause la plus fréquente de baisse d'acuité visuelle
permanente dans les pays industrialisés chez les patients de plus de 50 ans. Elle peut atteindre
les deux yeux. Silencieuse au stade de début, elle se manifeste au stade d'état (présence de néo-
vaisseaux qui détruise la rétine maculaire) par une diminution de l'acuité visuelle centrale et
par des métamorphosies (déformation des images)
Une personne atteinte de dégénérescence maculaire voit :
• Au début : flou visuel;
• Les objets sont déformés, les lignes droites sont ondulées ou brisées : ceci entraîne peu à peu
une incapacité à lire, à écrire ou même à regarder la télévision;
• Au stade ultime : la personne ne voit plus du tout en vision centrale mais comme elle garde
une vision périphérique, elle ne devient pas aveugle : elle voit suffisamment pour se déplacer
et s'occuper d'elle-même.

2) l’OREILLE
a) Modifications morphologiques
Elles touchent toutes les structures de la chaîne auditive et particulièrement l'oreille interne.
Elles surviennent progressivement et sont dues également à d'autres facteurs tels que
l'exposition au bruit, des facteurs génétiques, toxiques ou vasculaires.
Niveau de l'oreille externe
• Réduction de production de cérumen
• Epaississement et sclérose du tympan
Niveau de l'oreille moyenne
• Accroissement de la rigidité et ostéoporose des osselets
Niveau de l'oreille interne
• Perte des propriétés contractiles des cellules ciliées externes
• Dégénérescence des cellules sensorielles cochléaires et vestibulaires
• Altération des structures de soutien
Niveau des voies et des centres nerveux de l'audition
• Atrophie du nerf auditif
• Perte neuronale
• Altération des connexions synaptiques

b) Troubles fonctionnels
Presbyacousie
Elle est considérée comme l'un des premiers handicaps des sujets de plus de 70 ans. En fait,
elle peut être décelée dès l'âge de 30 ans sur les audiogrammes, mais elle n'entraîne pas de
gêne décelable avant 50 et souvent 60 ans.
Il s'agit d'un déficit de perception irréversible en rapport avec la sénescence de l'oreille
interne. Il est bilatéral, symétrique et n'atteint pas tous les individus au même degré.
Il prédomine chez l'homme. L'exposition au bruit joue un rôle important, en particulier les
bruits professionnels et les sons musicaux exagérés.
La presbyacousie est caractérisée par :
• Une atteinte de la perception des sons aigus (hautes fréquences)
• Une gêne dans le bruit (difficulté à comprendre les paroles en milieu bruyant)
• Une moins bonne perception des consonnes (situées à une fréquence plus élevée que les
voyelles)
Acouphènes
Ce sont des sensations auditives anormales comme des bourdonnements, des sifflements ou
autres bruits divers.
Ils peuvent ou non accompagner une surdité mais leur constatation fera rechercher une
pathologie associée : pathologie vasculaire ou otologique.
Ils sont déclenchés par certaines situations que décrit la personne mais ils peuvent être
permanents, représentant alors une gêne majeure dans la vie quotidienne. Le problème
majeur des acouphènes est leur tolérance, d'autant que les différents traitements sont souvent
décevants.
Vertiges
Le vieillissement de la fonction d'équilibration qui fait intervenir entre autres le système
labyrinthique et vestibulaire est responsable d'une presby-vestibulie. Elle se traduit par des
troubles de l'équilibre avec sensations d'instabilité survenant surtout à la marche et dans
certaines positions. Il s'agit plus de sensations vertigineuses que de vertiges francs, mais elles
sont souvent sources d'angoisse et limitent la personne âgée dans ses déplacements.
Les traitements médicamenteux sont, là aussi, assez limités et il faut surtout régulièrement
vérifier l'absence de bouchons de cérumen, ceux-ci aggravant la symptomatologie.
Par contre, la rééducation vestibulaire, faite par des kinésithérapeutes spécialisés, a des
résultats tout à fait encourageants en optimisant la compensation des autres organes
sensoriels responsables de l'équilibre ; elle permet à la personne de reprendre confiance en
elle.
3 ) LE TOUCHER
Les modifications qui surviennent au cours du vieillissement au niveau du système vasculaire
et neurologique (diminution en nombre et atrophie des terminaisons nerveuses) retentissent
sur la perception :
• de la température (chaud ou froid)
• de la douleur
• de la pression.
Cet appauvrissement de sensations peut être responsable de blessures avant que la personne
âgée n'en prenne conscience.
Les modifications morphologiques des organes sensoriels dues à la sénescence auront une
répercussion fonctionnelle variable en fonction des individus.
Nous pouvons donc estimer que le besoin de communiquer peut être plus ou moins altéré ; le
fait de percevoir plus difficilement l'environnement ou les différents interlocuteurs ainsi que
le fait d'avoir des déficiences auditives peut limiter les échanges entre les individus.
N'oublions pas que le toucher est un élément important dans la communication et qu'il ne faut
pas l'occulter ; ce dernier reste tout à fait accessible malgré le vieillissement
La diminution de l'acuité sensorielle influe sur la satisfaction de tous les besoins de la
personne vieillissante, car cette dernière peut devoir, dès les premières pertes, changer ses
façons habituelles de communiquer, de se récréer et de manger. Le déclin de l'acuité
sensorielle peut aussi modifier sensiblement ses moyens courants de s'occuper de manière à se
sentir utile, et compliquer d'autant la recherche de nouvelles façons d'assouvir ce besoin.

4) LA RETRAITE
La mise à la retraite longtemps attendue par le sujet, est perçue, au moment où elle survient,
d'une manière plus ambivalente. Elle permet certes une plus grande disponibilité pour soi,
pour les autres et pour tout ce qui n'a pu être fait auparavant. Mais elle peut aussi marquer
une baisse des revenus, par un changement de lieu de vie, diminuant les possibilités de choix
et entravant la réalisation de projets.
L'importance qu'on accorde généralement au travail semble être à l'origine des attitudes
négatives que la population entretient à l'endroit de la retraite. En fait le travail est la
principale activité humaine autour de laquelle gravitent toutes les autres activités. On
comprend dès lors que la fin d'un travail entraîne des bouleversements dans l'organisation
globale de la vie du retraité, dans son réseau social et familial, ainsi que dans sa perception de
lui-même. Les bouleversements amenés par une retraite imposée peuvent donc être bien
différents de ceux qu'entraîne une retraite volontaire et planifiée. La planification permet à la
personne de préparer la façon dont elle emploiera son temps une fois à la retraite et de se
faire progressivement à l'idée que certains aspects de sa vie sociale et familiale sont appelés à
changer. Par contre, la personne à qui l'on impose une retraite se retrouve soudainement aux
prises avec un bouleversement radical de tous les aspects de sa vie. Les bouleversements
survenant avec le départ à la retraite seront d'autant moins dramatiques que l'individu aura
su cultiver des intérêts, des loisirs et des amitiés hors du cadre du travail.
Rôle IDE
Face à la baisse d'acuité visuelle
• Il s'agira tout d'abord d'être attentif aux réactions de la personne
• S'assurer que la personne a déjà consulté un ophtalmologue ou qu'elle a pris un rendez-vous
(éventuellement le faire pour elle si elle ne peut le faire seule). A ce sujet encourager le port de
verres propres et intacts.
• Conseiller d'adapter son matériel par rapport à la baisse d'acuité visuelle (cadran
téléphonique à gros caractères par exemple)
• Promouvoir un éclairage suffisamment intense (dans les escaliers, au coin de lecture... ).
• Conseiller à la personne d'éviter de conduire la nuit et de fixer les phares des autres voitures
• Aider la personne à se repérer dans son environnement pour qu'elle puisse continuer à se
déplacer et à garder un minimum d'autonomie.
• En cas d'alitement prolongé pour une raison quelconque, positionner les objets
indispensables à la personne (téléphone livres ... ) au bon endroit en fonction de sa vue.
Face aux déficiences auditives
Pour pouvoir communiquer avec une personne âgée malentendante, plusieurs points sont à
retenir :
• Choisir un environnement calme (portes et fenêtres fermées, réduire le volume de la radio
ou de la télévision)
• S'approcher et se placer face à la personne dans la lumière pour faciliter la lecture labiale
• Parler à voix normale, un peu grave ou en élevant légèrement la voix mais sans crier
• Parler distinctement et un peu plus lentement mais sans trop accentuer l'articulation.
• Si la personne porte un appareil auditif, vérifier que les piles fonctionnent, que le son soit
correctement régler et qu'il soit correctement mis
• Au besoin s'aider d'un crayon et d'un bloc-note
Face à la retraite
conseiller à la personne de préparer la retraite, en prévoyant des activités seule, en famille ou
entre amis

SE DIVERTIR / SE RECREER

Nécessité pour l'être humain de se récréer par une occupation agréable dans le but d'obtenir
détente et plaisir psychique, intellectuel, psychoaffectif et spirituel.
La retraite est souvent décrite comme une succession sans fin de loisirs ou de vacances. On a
l'impression que la personne âgée satisfait de façon automatique son besoin de se divertir et
que, par conséquent, il ne vaut pas la peine d'en parler. Or, cette attitude, qui ne colle pas à la
réalité d'un grand nombre de gens, repose sur les croyances que la satisfaction du besoin de se
récréer est garantie par le simple fait que le retraité à enfin « le temps de vivre ».
Une fois libérée des contraintes du travail qui l'empêchait éventuellement de se divertir, la
personne âgée bute contre un bon nombre d'obstacles : l'ennui et l'isolement. Ce n'est pas que
le temps lui manque pour s'amuser, mais elle n'a pas toujours su pratiquer des loisirs et avoir
des centres d'intérêt en dehors de son travail.
Chez certaines personnes, le manque de moyens financiers, la maladie, des troubles
cardiorespiratoire, la douleur, le fractionnement du sommeil, la limitation des mouvements et
la diminution de l'acuité sensorielle les empêchent de poursuivre leurs activités récréatives.
De même, les sources habituelles de divertissement doivent souvent céder la place à de
nouvelles activités : les goûts peuvent avoir évoluer avec le temps, et les moyens de distraction
sont souvent plus réduits.

Rôle IDE
• Mettre en place les moyens nécessaires afin de palier aux pertes d'acuité sensorielles
(voir Rôle IDE « S'OCCUPER EN VUE DE SE REALISER »)
• Passer du temps avec la personne, en silence ou en lui parlant
• Conseiller et renseigner la personne sur les possibilités d'activités, de clubs, de transports
s'organisant dans la ville selon ses goûts, ses capacités et selon ses possibilités financières
• Conseiller de continuer à fréquenter des personnes, de se promener où il y a du monde
( marché par exemple)
• Faciliter la communication entre la personne et les êtres qui lui sont chers
• Si la personne émet un sentiment de solitude qui entraverait son besoin de se récréer, lui
conseiller de se procurer un animal de compagnie (un chien, par exemple, cela lui créerait une
présence et elle sortirait pour le promener)

APPRENDRE

Nécessité pour l'être humain d'acquérir des connaissances et des attitudes afin d'obtenir des
comportements favorables au maintien ou au recouvrement de la santé.
1) LE SYSTEME SENSORIEL
Le vieillissement des organes sensoriels peut parfois rendre plus difficile l'apprentissage selon
les cas suivants, par exemple:
• Une personne qui a une baisse importante de l'acuité visuelle ne peut plus lire comme elle le
faisait avant et donc ne peut plus apprendre grâce aux livres, revues... comme elle le voudrait
• Une personne qui a une baisse importante de l'audition est également limitée pour écouter
des éléments nouveaux que pourraient lui apporter certaines personnes (que se soient des
personnes de l'entourage ou que se soient des émissions à visées culturelles à la radio ou à la
télévision).
2) LE SYSTEME NERVEUX CENTRAL
Le vieillissement du SNC s'accompagne d'une perte de la masse et du volume du cerveau-La
diminution de neurones peut altérer la capacité du cerveau à envoyer et à recevoir des influx
nerveux mis en œuvre dans l'apprentissage.
3) L’ENCEPHALE
Les lobes frontaux : en plus de ses fonctions complexes dans le jugement et de son importance
dans certains aspects de la mémoire, le lobe frontal, plus précisément le cortex, comprend
l'aire motrice d'où partent toutes les voies motrices pyramidales. Ainsi l'air prémotrice régit
la contraction des muscles nécessaires aux mouvements répétitifs comme l'écriture, et l'aire
oculomotrice règle le mouvement de balayage des yeux qui est nécessaire, par exemple, au
repérage d'un mot dans un dictionnaire.
Les lobes temporaux : ils contiennent plusieurs centres de la mémoire à long terme, ainsi que
les aires sensitives olfactives
L’hippocampe : il est le siège de certains centres de la mémoire à court et long terme

Le cervelet : il assure la coordination des mouvements volontaires (la marche et les


mouvements de précision requis pour jouer du piano notamment) et involontaire (posture,
équilibre). Il régit aussi la proprioception, soit la capacité de connaître, sans regarder, la
position respective de deux parties du corps l'une par rapport à l'autre.
La perte de neurone dans chaque partie de l'encéphale, occasionnée par le vieillissement,
altère donc les capacités de mémorisation de la personne âgée.

4) CIRCULATION SANGUINE CEREBRALE


Le débit sanguin cérébral, qui, entre les âges de 10 à 30 ans, est de 100 à 60 ml par 100 g de
tissu par minute, descend jusqu'environ 50-55 ml/1OO g/min à un âge plus avancé.
5) DEFICIENCES COGNITIVES
Le sujet âgé, s'il ne présente pas de pathologie neurologique peut apprendre au même titre
que toute autre personne dans le but de maintenir ou de recouvrir la santé. Cependant, il peut
rencontrer quelques difficultés dues par exemple au vieillissement des fonctions cognitives.
Ces fonctions permettent la connaissance, la reconnaissance, l'analyse et la compréhension de
soi-même et du monde environnant. Elles comprennent classiquement la mémoire, le langage,
les gnosies, les praxies et le jugement. Elles sont étroitement liées à la vigilance, l'attention, les
fonctions sensitives et sensorielles.
Seule la mémoire s'altère physiologiquement avec l'âge comme en témoignent les tests
psychométriques pratiqués par les neuropsychologues. Cette altération reste toujours
minimes dans le vieillissement normal et ne s'accompagne d'aucune altération significative
des autres fonctions cognitives.
La plainte mnésique porte sur les noms propres, numéros de téléphone ou sur les faits récents
(appelé mémoire épisodique) peu important alors que la mémoire des faits plus anciens (dite
mémoire sémantique, procédurale ou autobiographique) est correcte. Ces troubles peuvent
être gênants mais n'entraînent aucune gêne notable dans la vie sociale ou relationnelle. On
parle d'oublis bénins de la sénescence ou de troubles de la mémoire liés à l'âge. Ces faits
peuvent entraver légèrement l'apprentissage dans la mesure où il peut se faire plus lentement
et avec plus de difficultés (difficultés de retenir trop de nouvelles choses).
En principe, si une personne veut apprendre, la volonté pourra suffire, il faudra trouver des
moyens propres à chacun pour y parvenir. L'âge ne doit pas représenter de "barrière" à un
quelconque apprentissage.
Rôle IDE
• Pallier aux difficultés dues au vieillissement des organes sensoriels
(cf. Rôle IDE « S'OCCUPER EN VUE DE SE REALISER »)
• Par rapport à la mémoire:
vérifier les repères temporo-spaciaux de la personne; s'ils sont altérés, la resituer dans le
temps et l'espace par des questions ou paroles à propos de la date actuelle, de l'heure qu'il
est ...(ceci pour des personnes qui ont des troubles plus importants)
stimuler la mémoire en posant des questions, en regardant des photos anciennes, en faisant
des jeux ou activités permettant de faire travailler cette fonction
si des troubles importants apparaissent, contacter le médecin traitant ou un spécialiste pour
que la personne concernée le voit en consultation.

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