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4-2 Les agrégats monétaires des indicateurs avancés de l’activité économique

Les agrégats monétaires sont considérés comme un indicateur économique avancé de l’activité
économique (à court et à long termes) et des prix (au moins à long terme). Les banques centrales
les utilisent comme des valeurs de références qui permettent d’évaluer les conditions de
fonctionnement de l’économie.
L’analyse de ces agrégats permet de détecter les éventuelles perturbations sur les marchés
financiers et à observer leurs effets sur le système bancaire.
Ce type d’analyse permet aussi de :
- se renseigner sur l’évolution de la dépense et de la production à travers l’étude de la
relation entre la monnaie au sens strict (monnaie de transaction) et le PIB ;
- prévoir l’évolution des prix à terme à partir de l’analyse de la dynamique de la monnaie
au sens strict (l’agrégat monétaire le plus étroit) ;
- se renseigner sur l’évolution future de la dépense et par conséquent sur celle de
l’inflation en se basant cette fois-ci sur les agrégats plus larges.
4-3 la circulation monétaire :
L’objectif principal pour lequel la monnaie a été créé c’est circuler dans l’économie pour
permettre de financer les transactions. Un même stock de monnaie, et sur une période donnée
peut effectuer un grand nombre de transactions, le nombre moyen de ces transactions
constituent un coefficient de rotation de la monnaie appelé « la vitesse de circulation de la
monnaie ».
En application de l’héritage quantitativiste, la mesure de la vitesse de circulation de la monnaie
se fait en se basant sur deux indicateurs : le premier est relatif à la masse monétaire et le
deuxième concerne l’activité économique (PIB).
V= PIB/ Masse monétaire (M3)
La vélocité de la monnaie permet de se renseigner sur le niveau de l’activité économique à
travers le volume des transactions, ainsi qu’il permet d’observer les fluctuations du niveau
général des prix.
La vitesse de circulation de la monnaie tend à varier en fonction des taux d’intérêt, des habitudes
de consommations, et des anticipations sur l’évolution des prix.
Exercice d’application 1
A la date du 30 septembre 2019, Bank Al Maghrib (BAM) a publié les statistiques monétaires
suivantes qui concernent le mois aout 2019 :
L’actif monétaire Le montant en MDH
Billets et monnaies mis en circulation 269 972
Dépôts à vue auprès de BAM 5 409
Titres OPCVM monétaires 54 524
Dépôts à terme auprès du Trésor 12 833
Comptes d'épargne auprès des banques 163 752
Dépôts à vue auprès des banques 557 252
Certificats de dépôts à durée résiduelle inférieure ou égale à 2 ans 29 188
Dépôts à vue auprès du Trésor 62 657
Dépôts en devises 44 114
Valeurs données en pension 8 714
Encaisses des banques 15 499
Emprunts contractés par les banques auprès des sociétés financières 3 351
Comptes à terme et bons de caisse auprès des banques 153 043

TAF
1- classer les actifs ci-dessus sous forme de sous agrégat et d’agrégat monétaire ;
2- calculer les agrégats monétaires M1, M2 et M3 ;
3- calculer les indicateurs suivants :
- le taux de préférence à la liquidité ;
- le taux de financiarisation ;
- le taux de scripturalisation.

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Exercice d’application 2
A la date du 30 septembre 2019, Bank Al Maghrib (BAM) a publié les statistiques monétaires
suivantes qui concernent le mois aout 2019 :
les actifs financiers Le montant en MDH
Titres émis par les OPCVM actions et les OPCVM diversifiés
11094
particuliers et MRE
Bons des trésors négociables d’autres sociétés financières 381968
Titres émis par les OPCVM contractuels particuliers et MRE 139
Billets de trésorerie 1300
Titres émis par les OPCVM actions et les OPCVM diversifiés des
2282
sociétés non financières
Titres émis par les OPCVM obligations particuliers et MRE 14100
Titres émis par les OPCVM contractuels d’autres sociétés financières 10
Bons de société de financement 13737
Titres émis par les OPCVM obligations des sociétés non financières 44585
Titres émis par les OPCVM actions et les OPCVM diversifiés
42369
d’autres sociétés financières
Titres émis par les OPCVM obligations d’autres sociétés financières 203386
Titres émis par les OPCVM contractuels des sociétés non financières 3687
Bons des trésors négociables des sociétés non financières 2807

TAF
1- classer les actifs ci-dessus sous forme de sous agrégat et d’agrégat de placements
liquides ;
2- calculer les agrégats de placement liquide PL1, PL2 et PL3.

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Chapitre IV : l’offre de la monnaie

Le développement de l’économie monétaire a contribué au changement des attributions


classiques des banques comme l’intermédiation monétaire. Aujourd’hui les banques ne sont
plus de simples intermédiaires qui prêtent des fonds à partir des dépôts reçus. Elles créent de la
monnaie lorsqu’elles accordent des crédits.
Avant, les banques ne peuvent prêter des fonds qu’à hauteur du montant de la monnaie
métallique détenue à leur actif. La durée du crédit dépend de la durée du dépôt, si par exemple
un dépôt en or a été effectué pour une durée d’un an, la durée du crédit distribué par la banque
doit être inférieure à un an.
Mais avec l’expérience, les banques s’aperçurent que les stocks de monnaies métalliques (or ou
argent) déposés par les épargnants ne descendaient pas au-dessous d’un seuil, d’où vient l’idée
de prêter une nouvelle fois ces encaisses à travers la distribution des crédits. Cela se fait sans
beaucoup de risque, puisque les dépôts se reconstituaient dans les comptes de nouveaux
emprunteurs. Ainsi les banques prêtaient plusieurs fois les mêmes sommes.
Les déposants considèrent leur dépôts comme disponible, alors qu’ils étaient à l’origine de
nouveaux crédits.
Actuellement, les banques n’ont pas besoin d’un minimum de dépôts préalable pour prêter.
Elles créent de la monnaie en accordant des crédits et ce sont ces crédits qui entrainent les
dépôts dans les banques.
Section 1 : la création monétaire
1- Définition :
La création de la monnaie c’est mettre à la disposition des agents économiques un nouveau
pouvoir d’achat, c’est une opération qui transforme les créances en moyens de paiement
directement utilisables dans l’économie.
La création monétaire se manifeste quantitativement par l’augmentation de la masse monétaire.
2- Le processus de création monétaire :
L’offre de la monnaie est influencée par les banques commerciales qui sont parmi les principaux
agents créateurs de la monnaie, cette influence se fait à travers la création monétaire. Pour
comprendre le processus de création monétaire et pour des raisons pédagogiques, on peut
imaginer une économie sans banque. Dans cette économie la liquidité est la seule forme de
monnaie existante. D’une manière concrète, on suppose que la quantité totale de monnaie mise
en circulation est 1000 DH, donc l’offre de monnaie est 1000 DH.

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1er cas : la banque place la totalité des dépôts en réserves :
Maintenant, on suppose qu’une banque introduit le circuit économique, la spécificité de cette
banque, c’est qu’elle n’est qu’une institution de dépôt, ça veut dire elle accepte les dépôts sans
distribuer les crédits. Le rôle principal de cette banque c’est de conserver l’argent des déposants
dans un coffre jusqu’à ce que le déposant vient la retirer ou la mobiliser par chèque.
Le bilan de cette banque se présente comme suit :
Bilan de la seule banque en économie
Actif Passif
Réserves 1000 DH Dépôts 1000 DH

Le montant de 1000 DH qui se trouve dans les réserves de la banque constitue la masse
monétaire de l’économie. L’actif de cette banque c’est le total des dépôts détenus et le passif
c’est le montant total des dettes de cette banque envers ses déposants.
Dans l’analyse de la création monétaire dans un système monétaire qui se compose d’une seule
banque, on peut remarquer que l’actif est le passif de cette banque s’équilibre exactement.
L’analyse de l’offre de monnaie dans ce cas permet de tirer les constats suivants :
- Avant l’ouverture de cette banque l’offre de monnaie dans cette économie est 1000 DH
détenus directement et sous sa forme liquide par les agents économiques ;
- Après l’introduction de cette banque dans l’économie, et après la réalisation des
opérations des dépôts, l’offre de monnaie correspond toujours à 1000 DH, mais sous
forme de dépôts à vue. Donc, il n’y aura pas de monnaie liquide en circulation, puisque
la totalité de la monnaie est placée dans les réserves de la banque ;
D’après tout ce qui précède, on peut dire que dans le cas d’un système monétaire avec une seule
banque (spécialisée dans le dépôt) chaque dépôt réduit la monnaie liquide en circulation et
augmente d’autre forme monétaire comme les dépôts à vue d’un montant égal, ce qui laisse la
quantité de monnaie en circulation inchangée. Donc si les banques placent la totalité des dépôts
en réserves, il n’y aura aucune influence de ces banques sur l’offre de la monnaie.
2ème cas : la banque crée de la monnaie avec les réserves bancaires partielles :
Dans ce cas la banque ne se spécialise pas dans les opérations de dépôts, elle décide de ne pas
laisser les dépôts stocker dans les coffres et elle s’oriente vers la distribution de ces dépôts sous
forme des prêts, pour dynamiser l’économie en finançant les investissements en contrepartie
d’un intérêt qui contribue au développement de son activité économique.

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L’utilisation des fonds des déposants comme des prêts doit être partielle, car à n’importe quel
moment les déposants veulent réaliser des retraits. Pour cela, la banque a besoin de garder en
réserves une fraction de dépôts qui correspond, approximativement, aux habitudes de retraits
des déposants, et utilise le reste comme des fonds à distribuer sous forme de prêts.
Ce système de gestion bancaire dans lequel la banque ne détienne qu’une fraction des dépôts
sous forme de réserves est appelé : système de réserves partielles.
La fraction de dépôt que la banque détienne sous forme de réserves est appelée ratio de
réserves.
En réalité le ratio de réserves est déterminé par la banque centrale, il est conçu comme un
minimum de fonds proportionnel au montant total des dépôts, qui doit être déposé dans le
compte des banques au sein de la banque centrale, afin de veiller au bon fonctionnement de
l’activité bancaire. Il s’agit de réserves obligatoires.
On suppose maintenant que la banque de notre cas est soumise à un ratio de réserves de 15%
du montant total des dépôts, ce qui permet à notre banque de distribuer le reste des dépôts sous
forme de prêts. Dans ce cas le bilan de cette banque se présente comme suit :
Bilan de la seule banque en économie
Actif Passif
Réserves 150 DH Dépôts 1000 DH
Crédits 850 DH

Dans le passif de la banque on trouve toujours les 1000 DH, cela se justifier du fait que l’octroi
des crédits ne modifie pas les obligations de cette banque auprès de ses déposants.
Dans l’actif de cette banque on trouve deux actifs : le premier c’est le montant des réserves qui
correspond au ratio de réserves qui est de 15% avec un montant de 150 DH. Le deuxième actif
c’est le montant des crédits octroyés qui est de 850 DH, ces crédits sont des dettes pour les
détenteurs qui peuvent être enregistrées dans leur passif et ils sont aussi des actifs pour la
banque puisqu’ils seront remboursés plus tard.
L’offre de monnaie dans ce cas a augmenté de 850 DH, car avant que la banque n’octroie les
crédits cette offre a été de 1000 DH, et après le montant de la monnaie en circulation devient
1850 DH. Autrement dit, après l’octroi des crédits les déposants ont toujours des dépôts à vue
de 1000 DH et les emprunteurs détiennent un montant de 850 DH en monnaie liquide ce qui
signifie que la masse monétaire dans notre économie fictive a augmenté de 850 DH pour qu’elle
soit 1850 DH.

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Donc, on peut dire que lorsque les banques créent de la monnaie en se basant sur le système
des réserves partielles, la masse monétaire augmente, ce qui signifie que les banques, dans ce
cas, influencent l’offre de la monnaie.
3- Le multiplicateur monétaire :
Dans tout ce qui précède on a supposé que le système monétaire se compose d’une seule banque,
dans la réalité il existe plusieurs banques, pour cela la création monétaire ne s’arrête pas à la
première banque.
On suppose maintenant que l’emprunteur utilise les 850 DH pour réaliser des achats auprès
d’un client d’une deuxième banque, le bilan de cette banque se présente comme suit :

Bilan de la deuxième banque


Actif Passif
Réserves 127,5 DH Dépôts 850 DH
Crédits 722,5 DH

Après le dépôt, le passif de cette deuxième banque augmente de 850 DH, on suppose que cette
banque a le même ratio de réserves que la première banque (15%), donc elle va mettre 127,5
DH en réserve et peut prêter 722,5 DH.
Si cette somme empruntée a été mise dans les comptes d’une troisième banque qui a aussi le
même ratio de réserve, dans ce cas le passif de cette banque va augmenter de 722,5 DH, elle va
conserver 108,375 DH et peut emprunter le reste 614,125 DH.

Bilan de la troisième banque


Actif Passif
Réserves 108,375 DH Dépôts 722,5 DH
Crédits 614,125 DH

De la même manière le processus de création monétaire continu en se basant sur le système des
réserves partielles. La question qui se pose à ce niveau c’est quelle est la somme totale de la
monnaie créée dans cette économie ?
Pour répondre il faut soit faire l’addition de la monnaie créée ou tout simplement multiplier le
montant du dépôt initial par le multiplicateur monétaire : 1/ ratio de réserves (1/R)

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Dépôt initial 1000 DH

Prêt de la première banque 850 DH

Prêt de la deuxième banque 722,5

Prêt de la troisième banque 614,125

Prêt de la quatrième banque 522

Le total de la monnaie créée 6666,67 DH

Dans notre cas le multiplicateur monétaire est 6,67 car le ratio de réserves est 15%. Donc on
peut dire que sur la base d’un dépôt de 1000 DH le système bancaire peut créer 6666,67 DH
grâce au multiplicateur monétaire (1/R). Ce multiplicateur monétaire peut être défini comme
la quantité de monnaie que le système monétaire créée par unité de réserves.

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