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Introduction
La vaccination est l’un des grands succès de santé publique de l'histoire de
l'humanité. Les vaccins utilisés dans les programmes nationaux de vaccination
sont considérés comme sûrs et efficaces quand ils sont utilisés correctement.
Toutefois, les vaccins ne sont pas sans risque et des réactions indésirables
peuvent parfois survenir suite à la vaccination. La confiance du public dans la
sécurité des vaccins est la clé du succès des programmes de vaccination.
Chaque année, les vaccins permettent de prévenir plus de 2,5 millions de décès
dans le monde. Deux millions de décès d’enfants supplémentaires pourraient
être évités grâce à l’immunisation par les vaccins existants.
Intérêts
Ils contribuent à la promotion de la santé : contrairement à de
nombreuses autres mesures sanitaires, ils aident les personnes à rester
en bonne santé, éliminant un obstacle majeur au développement
humain.
VACCINOLOGIE DR ABESSOLO ABESSOLO HERMINE
cours mASTER 1 . UNIVERSITE DE NGAOUNDERE/ FMBS GAROUA
Les vaccins ont une vaste portée : ils protègent les personnes, les
communautés et les populations entières.
Les vaccins ont un impact rapide : l’impact de la plupart des vaccins sur
les communautés et les populations est presque immédiat. Par exemple,
entre 2000 et 2008, la vaccination a réduit de 78 % le nombre de décès
dans le monde dus à la rougeole (de 750 000 décès à 164 000 décès par
an).
Les vaccins sauvent des vies et permettent de faire des
économies : récemment, un groupe d’éminents économistes a placé la
couverture vaccinale des enfants via les programmes nationaux de
vaccination à la quatrième place sur la liste des 30 moyens
rentables permettant d'améliorer le bien-être mondial
I- DEFINITIONS
La vaccination consiste à immuniser une personne contre une maladie
infectieuse, généralement en lui administrant un vaccin. Les vaccins, qui
stimulent le système immunitaire, prémunissent la personne d’une infection ou
d’une maladie.
Un vaccin est une préparation biologique administrée à un organisme vivant
afin d'y stimuler son système immunitaire et d'y développer une immunité
adaptative protectrice et relativement durable contre l'agent infectieux d'une
maladie particulière. La substance active d’un vaccin est au moins un agent
antigénique à pathogénicité atténuée par une forme tuée ou affaiblie du micro-
organisme pathogène, par une de ses protéines spécifiques.
Il existe 6 grands types de vaccins, classés selon l'antigène utilisé pour leur
préparation. Leur formulation a une incidence sur la façon dont ils sont utilisés,
stockés et administrés.
Réponse immunitaire
Les VVA déclenchent une excellente réponse immunitaire presqu’aussi efficace
que celle due à une infection par un agent pathogène de type sauvage.
Les microorganismes vivants entrainent une stimulation antigénique
continuelle, ce qui laisse suffisamment de temps pour la production de cellules
mémoire.
Dans le cas de virus ou de microorganismes intracellulaires pour lesquels une
immunité à médiation cellulaire est généralement souhaitée, des agents
pathogènes atténués sont capables de se répliquer dans les cellules hôtes.
Sécurité et stabilité
Étant donné que les VVA contiennent des organismes vivants, il existe un
certain degré d'imprévisibilité soulevant quelques soucis de sécurité et de
stabilité.
o Certains VVA sont sous forme lyophilisée (poudre). Ils doivent être
reconstitués avec un diluant spécial avant l'administration, ce qui
peut entraîner des erreurs de vaccination en cas d'utilisation du
mauvais diluant ou produit.
o Pour de nombreux VVA, il est important de respecter
scrupuleusement la chaîne du froid pour qu’ils restent actifs.
Réponse immunitaire
Les vaccins à germes entiers inactivés risquent de ne pas toujours induire
une réponse immunitaire et la réponse peut être de courte durée.
Plusieurs doses de vaccin à germes entiers inactivés peuvent être
nécessaires pour induire une réponse immunitaire suffisante.
Sécurité et stabilité
Les vaccins à germes entiers inactivés ne présentent aucun risque
d'induire la maladie contre laquelle ils protègent car ils ne contiennent
pas de composants vivants.
Ils sont considérés comme étant plus stables que les vaccins vivants
atténués.
Les réactions indésirables rares et sévères de ces vaccins sont évoquées dans le
tableau suivant. La fréquence des réactions indésirables donne une idée de la
probabilité faible ou élevée d’un événement indésirable. Lisez également les
Commentaires pour comprendre les détails supplémentaires concernant le
contexte des événements indésirables.
Certaines bactéries, lorsqu'elles infectent les humains, sont protégées par une
capsule polysaccharidique (sucre) qui leur permet d’échapper aux systèmes de
défense de l’organisme, en particulier chez les nourrissons et les jeunes
enfants.
1. Ne pas être efficaces chez les nourrissons et les jeunes enfants (de moins
de 18–25 mois),
2. Induire seulement une immunité à court terme (réponse immunitaire
lente, lente augmentation du taux d'anticorps, absence de mémoire
immunitaire).
Les exemples de vaccins polysaccharidiques sont des vaccins anti-
méningococciques contre Neisseria meningitis groupe A, C, W135 et Y ainsi que
des vaccins anti-pneumococciques.
L'OMS recommande que les enfants reçoivent les vaccins conjugués anti-
Haemophilus influenzae type b (Hib) et anti-pneumococciques. Le vaccin
antiméningococcique A est également un vaccin sous-unitaires conjugué.
Réponse immunitaire
Les vaccins sous-unitaires, comme les vaccins à germes entiers inactivés,
ne contiennent pas de composants vivants de l'agent pathogène. Ils
diffèrent de ces derniers, en contenant uniquement des fragments
antigéniques de l’agent pathogène. Ces fragments sont nécessaires pour
induire une réponse immunitaire protectrice.
Cette précision a un coût, car les propriétés antigéniques de différentes
sous-unités d'un agent pathogène doivent être examinées en détail pour
déterminer les combinaisons particulières qui vont induire une réponse
immunitaire efficace.
Souvent une réponse peut être déclenchée, mais il n'y a aucune garantie
qu'une mémoire immunologique soit correctement créée.
Sécurité et stabilité
Comme les vaccins inactivés, les vaccins sous-unitaires ne contiennent pas de
composants vivants et sont considérés comme étant très sûrs.
Sécurité et stabilité
Les vaccins à base d’anatoxine sont sûrs parce qu’ils ne peuvent pas provoquer
les maladies qu’ils sont sensés prévenir et il n’y a pas de possibilité de revenir à
la virulence. Les antigènes vaccinaux ne se multiplient pas activement et ne se
propagent pas chez le sujet immunisé. Ils sont stables, puisqu’ils sont moins
sensibles aux changements de température, d’humidité et de lumière.
Les vaccins combinés se composent d’au moins deux antigènes dans la même
préparation. Les produits combinés simplifient l’administration et permettent
l’introduction de nouveaux vaccins sans nécessiter de visite au dispensaire ni
d’injections supplémentaires.
III-1. Antigènes
Les antigènes sont les composants dérivés de la structure des organismes
provoquant la maladie, qui sont reconnus comme « étrangers » par le système
immunitaire et déclenchent une réponse immunitaire protectrice au vaccin.
III-2. Stabilisants
Les stabilisants sont utilisés pour préserver l'efficacité du vaccin pendant le
stockage. La stabilité des vaccins est essentielle, en particulier lorsque la chaîne
du froid n'est pas fiable. L’instabilité peut entraîner la perte de l’antigénicité et
une baisse de l’infectivité des vaccins vivants atténués. Les facteurs ayant une
influence sur la stabilité sont la température et l’acidité ou l'alcalinité du vaccin
(pH). Les vaccins bactériens peuvent devenir instables en raison de l’hydrolyse
et de l’agrégation des molécules de protéines et d’hydrates de carbone. Parmi
les stabilisants, on trouve MgCl 2 (pour le VPO), MgSO4 (pour l’antirougeoleux),
lactose-sorbitol et sorbitol-gélatine.
III-3. Adjuvants
Des adjuvants sont ajoutés aux vaccins pour stimuler la production d’anticorps
contre le vaccin et renforcer son efficacité. Exemples des sels d’aluminium
Les adjuvants sont utilisés depuis des décennies pour améliorer la réponse
immunitaire aux antigènes des vaccins, le plus souvent dans les vaccins
inactivés (tués). Pour les vaccins traditionnels, l'ajout d'adjuvants dans les
formulations vise à renforcer, accélérer et prolonger la réponse immunitaire
spécifique aux antigènes vaccinaux. Les vaccins de synthèse ou sous-unitaires
purifiés récemment développés par des techniques biosynthétiques, de
recombinaison et autres techniques modernes contiennent peu d'antigènes
vaccinaux et ont besoin d’adjuvants pour induire la réponse immunitaire
souhaitée.
Sur le plan chimique, les adjuvants sont un groupe de composants très
hétérogène avec un seul point commun : leur capacité à induire la réponse
III-4. Antibiotiques
Des antibiotiques (à l’état de trace) sont utilisés pendant la fabrication pour
prévenir la contamination bactérienne des cellules en cultures tissulaires dans
lesquelles les virus sont produits. Généralement, seules des traces apparaissent
dans les vaccins, par exemple, le vaccin ROR et VPI contiennent chacun moins
de 25 microgrammes de néomycine par dose (moins de 0,000025 g). Les
personnes allergiques à la néomycine doivent être surveillées de près après la
vaccination afin de pouvoir traiter immédiatement toute réaction allergique.
Ils sont utilisés pendant la fabrication pour prévenir la contamination
bactérienne des cellules des cultures tissulaires dans lesquelles les virus
sont produits.
Généralement seules des traces apparaissent dans les vaccins, par
exemple, le vaccin ROR et VPI contiennent chacun moins de 25
microgrammes de néomycine par dose.
Les personnes allergiques à la néomycine doivent être surveillées de près
après la vaccination afin de pouvoir traiter immédiatement toute
réaction allergique.
III-5. Conservateurs
Des conservateurs sont ajoutés aux vaccins multidoses pour prévenir la
prolifération bactérienne et fongique. Il existe différentes substances, dont le
thiomersal, le formaldéhyde ou des dérivés du phénol.
Thiomersal
Conservateur très souvent utilisé. Le thiomersal est un composé
contenant de l’éthylmercure,
Il est utilisé depuis les années 1930 et aucun effet nocif n’a été signalé
pour les doses utilisées en vaccination, sauf des réactions mineures (p.
ex. rougeur, gonflement au site d’injection),
Il est utilisé dans les flacons multidoses et pour les flacons unidoses dans
de nombreux pays car il permet de réduire les besoins/coûts de
stockage,
Le thiomersal est surveillé de très près, car il contient de l'éthyl-mercure.
Le Comité consultatif mondial de sécurité vaccinale surveille en
permanence la sécurité du thiomersal. À ce jour, rien n'indique une
toxicité lors de l'exposition au thiomersal dans les vaccins. Même à l'état
de traces, le thiomersal ne semble avoir aucune influence sur le
développement neurologique des nourrissons.
Formaldéhyde
Il est utilisé pour inactiver les virus (p. ex. VPI) et détoxifier les toxines
bactériennes, comme celles utilisées pour produire les vaccins à base
d’anatoxine diphtérique et tétanique,
Lors de la production, un processus de purification élimine la quasi-
totalité du formaldéhyde dans les vaccins,
La quantité de formaldéhyde dans les vaccins est plusieurs centaines de
fois inférieure à celle nocive pour les humains, même les nourrissons. Par
exemple, le vaccin « 5-en-1 » DTC-HepB + Hib contient moins de 0,02 %
de formaldéhyde par dose, ou moins de 200 parties par million.
V- Effets secondaires
Par définition : un événement indésirable après la vaccination est tout incident
médical fâcheux qui suit la vaccination et qui n'a pas nécessairement un lien de
causalité avec l'utilisation du vaccin. L'événement indésirable peut être une
manifestation défavorable ou non intentionnée, un résultat de laboratoire
anormal, un symptôme ou une maladie (Rapport du Groupe de travail CIOMS /
OMS sur la pharmacovigilance des vaccins, 2018).