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14.les Alcools 2018
14.les Alcools 2018
LES ALCOOLS
2017/2018
PLAN DE TRAVAIL
I. Définition des alcools
A. Point d’ébullition
B. Hydrosolubilité
Remarque :
On connait aussi des composés dans lesquels un groupe hydroxyle OH est lié à un carbone
non saturé, mais ils ne sont pas des alcools :
Si un groupe OH est lié à l’un des carbones d’un cycle benzénique, il s’agit d’un phé -
nol.
Si un groupe OH est porté par l’un des deux carbones d’une double liaison, il s’agit
d’un énol, forme tautomére d’un aldéhyde ou d’une cétone.
Enol Phénol
L’alcool dérive d’un alcane par remplacement d’un hydrogène par OH. On
considère la chaine la plus longue contenant le carbone porteur de la fonction
OH. L’alcool est désigné en substituant la terminaison « -ol » à la terminaison
« -e » de l’alcane de même chaine carbonée. Le suffixe –ol est suivi de
l’indice de position du groupe OH, qui doit être le plus faible possible.
Exemples :
En tant que substituant, le groupe OH est appelé hydroxy, il faut faire appel à
ce préfixe lorsqu’un groupe fonctionnel de priorité supérieure est présent, tel
que les acides carboxyliques et les halogénoalcanes, comme le montre l’ordre
de priorité des fonctions sur le tableau suivant :
* Le radical RO-, monovalent est désigné par le terme alkyloxy pour un groupe R contenant
au moins cinq atomes de carbone. Pour les groupes les plus petits, le terme alcoxy désigne le
radical RO- comme méthoxy CH3-O- ou CH3-CH2-O- éthoxy.
* Dérivant également des alcools, les sels appelés alcoolates représentés par les ions RO -: .Ce
sont des alcoolates dans lesquels la terminaison ol de l’alcool est remplacée par la terminaison
olate
CH3-OH → CH3-O -:
Méthanol Méthanolate
Les alcools cycliques sont qualifiés de cycloalcanols, lesquels sont numérotés
de maniére à ce que le carbone porteur du groupe fonctionnel reçoive d’office
le numéro un :
Tableau 1
Le borohydrure de sodium peut réagir quatre fois sur des molécules carbonylées,
le groupe carbonyle fixe un ion hydrure et, immédiatement déprotone le solvant
pour former un alcool.
S’il est bien vrai que l’ion hydrure libre est une base puissante qui est
immédiatement protonnée par les solvant protiques, le fait qu’il soit fixé au bore
BH4- modère considérablement sa réactivité, ce qui permet ainsi d’employer ces
réactifs dans des solvants protiques tels que l’éthanol.
3.1.2 Réduction par l’hydrure de lithium aluminium :
L’hydrure de lithium aluminium AlLiH4 est plus réactif que NaBH4 en raison
d’une plus forte polarisation des liaisons Al-H, il réagit donc très violemment
avec les solvants protiques, en libérant de l’hydrogène, ces réactions ont donc
lieu dans un solvant anhydre aprotique.
Le AlLiH4 peut également réagir quatre fois avec des composés carbonylés, en
produisant un tétraalkoxyaluminate de lithium, qui, en présence d’eau, fournit
l’alcool attendu, l’hydroxyde d’aluminium et de l’hydroxyde de lithium.
Pour réaliser de telles réactions, il nous faut trouver un moyen d’obtenir des
nucléophiles à base de carbone « carbanions ».
Ce but peut être atteint grace aux réactifs organométalliques qui sont des
bases fortes et d’exellents nucléophiles ; de ce fait, elles sont extremement
utiles dans la synthèse organique comme le montre la réaction suivante:
+
Na+
Na
Elle fournit le même alcool que l’hydrolyse, mais elle n’est pas réversible,
puisque l’acide formé est neutralisé, et peut donc être totale. Cette réaction
doit son nom au fait que, appliquée aux esters particuliers que sont les corps
gras, elle sert à préparer les savons.
Les caractères physiques des alcools sont fortement modulés par la présence
dans la molécule de groupe fonctionnel hydroxyle. Son influence se manifeste
dans leur structure moléculaire, dans leur aptitude à participer à des liaisons
hydrogènes et celles-ci ont pour effet de faire élever leurs points d’ébullition et
d’augmenter leurs solubilités dans l’eau.
A. Point d’ébullition :
Les alcools ont des points d’ébullition plus élevés que les alcanes
correspondants, l’explication réside dans les liaisons hydrogènes.
Pour avoir l’ébullition, il faut apporter l’énergie nécessaire pour que le composé
passe de l’état liquide vers l’état gazeux. Mais dans le calcul de cette énergie, il
faut aussi compter l’énergie nécessaire à rompre les liaisons hydrogènes.
N.B : Notons que dans les alcanes, halogénoalcanes, ainsi que dans les éthers,
ces liaisons n’existent pas et donc les points d’ébullition sont moins élevés.
B. Hydrosolubilité :
L’aptitude à former des liaisons hydrogène présenté par les alcools est
responsable d’une autre propriété : de nombreux alcools sont sensiblement
solubles dans l’eau.
On peut donc conclure que toute augmentation dans la partie alkylique
(hydrophobe) d’un alcool diminue sa solubilité dans l’eau (Si nombre d’atome
de carbone <ou= 10, les alcools sont des liquides a T° et P ambiante. au-delà de
10 atomes de carbone sont des solides).
L’existence de deux doublets non liants sur l’atome d’oxygène est à l’ori-
gine de leurs caractères basique et nucléophile.
Toutes ces propriétés engagent les alcools dans plusieurs reactions qui de-
terminent leurs reactivité.
1
RO H + B- 2
RO- + BH
Cet équilibre est d’autant plus déplacé dans le sens 1 que la base B - est
plus fort, c'est-à-dire que le Pka du couple BH/B- est plus élevé.
Le Pka des alcools se situe entre 16, pour les alcools primaires, et 18,
pour les alcools tertiaires (ou encore, leurs constantes d’acidité K a se
situe entre 10-16 et 10-18). Leur réaction avec la soude en solution aqueuse
(Pka(H2O/OH-)= 15.7) est donc toujours très incomplète, puisque la base
RO- est notablement plus forte que la base OH-. A l’équilibre, il ne se
forme que très peu d’alcoolate :
Pour former effectivement les alcoolates, il faut faire intervenir des bases
plus fortes que RO-, comme NH2- (amidure de sodium NaNH2 :
Pka (NH3/NH2-)=35) qui donne une réaction pratiquement totale :
+
Les alcoolates qui résultent sont de bons nucléophiles qui pré-
sentent un intérêt considérable pour la préparation des éthers (R-O-R’)
Nb :
- Demi-équations réd/ox :
Na+ + e- Na(s)
L’ion OH- très basique et très réactif est un mauvais groupe partant
(nucléofuge). En revanche, si l’on travaille en milieu suffisamment
acide pour protoner l’alcool, le nucléofuge est alors de l’eau, base
tres faible et donc un bon groupe partant (équation 2) :
... Equation 1
Mauvais nucléofuge
... Equation 2
Bon nucléofuge
Action des
hydracides HX (HCl-HBr-HI):
Le traitement d’un alcool par un hydracide HX permet l’obtention
d’un halgénure d’alkyle via le passage le passage par un ion
alkyloxonium (ROH2+). Les alcools tertiaires réagissent facilement,
selon un mécanisme de type SN1. La réaction est d’autant plus
facile avec les alcools secondaires et encore plus avec les alcools
primaires, ces derniers évoluant selon un mécanisme SN2.
Mécanisme général : (X = Cl ou Br ou I)
HX
RC-OH RC-X + H2O
Il faut noter que les conditions acides utilisées dans cette réaction ne
permettent pas la substitution des alcools par des nuléophiles
moyennement ou fortement basiques (NC-, RCO2-, amines …)qui seraient
protonés dans le milieu. Pour pouvoir utiliser ces nucléophiles, il faut
transformer le groupement OH, autrement que par protonation, en un
bon groupe partant tel qu’un sulfonate.
Chauffés en milieu acide fort (H2SO4, H3PO4), les alcools subissent une
déshydratation intramoléculaire acido-catalysée. Le mécanisme est de
type E1 pour les alcools tertiaires et secondaires. Quand plusieurs
produits d’élimination peuvent etre obtenus, la formation majoritaire de
l’alcène le plus stable est observée, en accord avec la règle de Zaitsev,
éventuellement via une transposition du carbocation intermédiaire.
La déshydratation est une réaction d’élimination qui procède se-
lon un mécanisme E1 ou E2 en fonction de la catégorie à laquelle appar-
tient l’alcool (tertiaire, secondaire ou primaire) :
Réaction générale :
La déshydratation d’un alcool peut conduire à plusieurs alcènes :
Mécanisme détaillé :
Le carbocation secondaire formé engendre à son tour un carbocation tertiaire
plus stable par transposition d’un groupe méthyle :
Ils peuvent être déshydratés en milieu acide chauffé, mais à température plus
basse que précédemment. On obtiendra un alcène par mécanisme de type E2.
Ainsi, l’éthanol chauffé à 180 °C avec de l’acide sulfurique concentré conduit à
l’éthylène.
Les alcools réagissent avec les aldéhydes et les cétones, en présence d’un
catalyseur acide pour former respectivement des acétals RCH(OR’) 2 et des
cétals R’’ RC(OR’)2. L’addition nucléophile de R’OH sur le carbonyle, dont le
caractère électrophile est augmenté par l’acide, conduit à la formation d’un
hémicétal qui peut à son tour réagir avec une molécule d’alcool, après
élimination d’une molécule d’eau.
Mécanisme réactionnel :
1. L’estérification :
Réaction avec les acides carboxyliques :
Ici la rupture de
la liaison intervenant entre O et H, l’oxygène de l’alcool se retrouve dans la
molécule d’ester et non dans la molécule d’eau.
D’autre part, les alcools primaires où la liaison O—H est la plus polarisée,
s’estérifient plus facilement que les alcools tertiaires. Comme ordre de
grandeur, au cours de la réaction d’estérification, 66% de l’alcool primaire
réagit contre 5% pour un alcool tertiaire.
La réaction d’hydrolyse, inverse de la précédente, a lieu dans les mêmes
conditions : elle est catalysée par un acide.
Pour favoriser la formation d’ester on déplace l’équilibre dans le sens direct en
éliminant l‘eau formée.
H
Cl-
En milieu acide, un ester peut réagir avec un alcool pour donner un autre
ester : il s’agit d’une transestérification :
Mécanisme réactionnel :
1. La sulfonation :
Les alcools réagissent facilement avec les chlorures de sulfonyle (RSO 2Cl), en
présence d’une base de type amine, pour conduire aux esters sulfoniques
correspondants. Ainsi, à partir du chlorure de p-toluènesulfonyle, on obtient
des p-toluènesulfonates couramment appelés tosylates. La transformation d’un
alcool ROH en tosylate est un tres bon moyen d’augmenter le caractere
électrophile de l’alcool. Le groupement OH est ainsi transformé en un excellent
groupe partant, l’anion tosylate étant une base très faible.
Les tosylates peuvent subir des réactions de substitution nucléophile ou
d’élimination, tout comme les halogénures d’alkyle.
On peut également augmenter le caractère électrophile des alcools en les
transformant en mésylates (RO-SO2-Me, ROMs) ou en triflates
(RO-SO2-Me, ROTf).
IV.III. HALOGENATION DES ALCOOLS:PASSAGE DE ROH A RX:
L’halogénation des alcools en dérivés halogénés présente un enjeu important.
L’action des hydracides HX permet de transformer les alcools (en particulier
tertiaires) en halogénures d’alkyle via la protonation du groupement OH.
Une autre méthode de conversion des alcools en halogénures d’alkyle consiste
à activer leur caractère électrophile par l’emploi d’halogénures inorganiques
tels que PBr3, PCl3, PBr5, PCl5.
Un autre réactif très utile pour transformer les alcools en chlorures d’alkyle est
le chlorure de thionyle (SOCl2). Il se forme un intermédiaire, le chlorosulfite
d’alkyle qui élimine spontanément ou par chauffage, une molécule de SO 2. La
transformation du chlorosulfite en chlorure procède selon un mécanisme S N2
ou SNi (substitution nucléophile intramoléculaire) selon les conditions
opératoires. Ainsi par exemple, si on ajoute une amine telle que la pyridine
pour piéger le chlorure d’hydrogène HCl formé, on observe, pour un alcool
optiquement actif, une inversion de configuration qui résulte d’un processus de
type SN2. Si la réaction est en revanche menée en l’absence de base, dans un
solvant nucléophile tel que l’éther, la chloration s’effectue avec rétention de
configuration, selon un processus SNi au sein d’une paire d’ions stabilisée par
l’éther.
Mécanisme réactionnel :
+ +
IV.IV. OXYDATION DES ALCOOLS :
En présence d’un oxydant, les alcools primaires et secondaires subissent une
oxydation qui transforme le groupement CH-OH en C O. Les alcools tertiaires
ne réagissent normalement pas avec les oxydants. Les alcools secondaires sont
oxydés en cétones. Les alcools primaires sont oxydés en aldéhydes qui sont
rapidement suroxydés à leur tour en acides carboxyliques selon les conditions
utilisées.
L’utilisation d’oxydants forts tels que K2Cr2O7 en milieu acide ou CrO3, H2SO4
(oxydation de Jones) transforme les alcools secondaires en cétone et les alcools
primaires en acides carboxyliques (oxydation compète). Le Cr(VI) est réduit en
Cr(VI) :
Un autre mode de réactivité des carbocations, avant de passé par les processus
classiques SN1 et E1, consiste en des réarrangements provoqués par des
migrations d’hydrure ou de groupes alkyles.
Ces réarrangements conduisent à des carbocations plus stables qui vont par la
suite subir les mécanismes de substitution et d’élimination engendrant ainsi de
nouveaux produits.
Exemple :
Un autre type de réarrangement est celui qui affecte certains 1,2-diols, qui
fournissent des cétones en milieu acide.
C’est l’exemple du réarrangement pinacolique :
L’élongation de la liaison C–O des alcools est aussi caractérisée par la présence d’une bande
d’absorption dans la région comprise entre 1 300 cm-1 et 1 000 cm-1.
Elle permet de faire la distinction entre les alcools primaires, secondaires et tertiaires (Chaque
fois qu'une liaison C-C supplémentaire intervient, la résistance au mouvement de vibration
C-O s'accentue).
2,2-dichloro-N-[(1R,2R)-2-hydroxy-1-(hydroxymé-
thyl)-2-(4-nitrophényl)éthyl]acétamide
CHLORAMPHÉNICOL (antibiotique)
2-[4-[3-[(EZ)-2-(trifluorométhyl)-9Hthioxanthén-9-yli-
dène]propyl]pipérazin-1-yl]éthanol
FLUANXOL®
FLUPENTIXOL (antipsychotique, neuroleptique)
RS)-[2,8-bis(trifluorométhyl)quinoléin-4-yl][(2SR)-pipéri-
din-2-yl]méthanol.
LARIAM®
MÉFLOQUINE (antipaludique)
SIMVASTATINE (hypolipémiant )