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iRECIST pour les nuls

iRECIST for the dummies

Laure S Fournier a (auteur correspondant), Alexandre Bellucci a , Caroline


Caramella b

a
Service de Radiologie, Hôpital Européen Georges Pompidou, Assistance Publique –

Hôpitaux de Paris, Université Paris Descartes, 20 Rue Leblanc 75015 Paris, France

laure.fournier@aphp.fr; alexandre.bellucci@aphp.fr
b
Service de Radiologie, Institut Gustave Roussy, Université Paris Sud, 114 Rue Edouard

Vaillant, 94800 Villejuif, France

caroline.caramella@gustaveroussy.fr

Auteur correspondant

Tel : +33 1 56 09 38 51

Email : laure.fournier@aphp.fr

Service de Radiologie, Hôpital Européen Georges Pompidou

20 Rue Leblanc 75015 PARIS

Titre

iRECIST pour les nuls

Title

iRECIST for dummies

© 2020 published by Elsevier. This manuscript is made available under the Elsevier user license
https://www.elsevier.com/open-access/userlicense/1.0/
Résumé
Introduction. L’arrivée des immunothérapies dans l’arsenal thérapeutique en oncologie a
entraîné l’apparition de nouveaux profils de réponse tumorale. Une augmentation initiale de la
taille des lésions ou l’apparition de nouvelles lésions peuvent être observées, suivie dans un
second temps d’une diminution de la taille des lésions. Ce profil est appelé la
pseudoprogression.

Messages principaux. Les principes de choix des lésions cibles et non cibles sur le scanner
pré-traitement sont identiques à ceux de RECIST 1.1. Les critères iRECIST ne s’appliquent
qu’à partir du moment où une progression selon RECIST 1.1 est observée et la catégorie de
réponse du patient devient iUPD (immune Unconfirmed Progressive Disease). Pendant le
reste du suivi, toutes les catégories de réponse du patient seront précédées d’un « i ». Un
contrôle rapproché (4-8 semaines) sera réalisé, sur lequel tout signe de progression
supplémentaire sera considérée comme une confirmation de la progression (iCPD ou immune
Confirmed Progressive Disease). En l’absence de confirmation, le traitement sera poursuivi.

Conclusion. Les critères iRECIST ont été développés pour évaluer certains types de réponses
atypiques constatées sous immunothérapie, les pseudoprogressions. Ils sont encore en cours
d’évaluation, et ont pour objectif le recueil homogène des réponses aux traitements.

Mots-clés : Immunothérapie, Imagerie Diagnostique, RECIST, réponse au traitement

Abstract
Introduction. The introduction of immunotherapies in oncology has led to the appearance of
new patterns of tumor response. An initial increase in the size of the lesions or the appearance
of new lesions can be observed, followed by a secondary decrease in the size of the lesions.
This profile is called pseudoprogression.

Main messages. The principles of choice of target and non-target lesions on the baseline CT
are identical to those of RECIST 1.1. The iRECIST criteria only apply when a progression
according to RECIST 1.1 is observed and the patient's response category becomes iUPD
(immune Unconfirmed Progressive Disease). During the remainder of the follow-up, all
patient response categories will be preceded by an ‘i’. A control CT (4-8 weeks) will be
performed, on which any sign of further progression will be considered as confirmation of
progression (iCPD or immune Confirmed Progressive Disease). In the absence of
confirmation, the treatment will be continued.

Conclusion. iRECIST criteria have been developed to evaluate certain types of atypical
responses observed under immunotherapy, namely pseudoprogression. They are still being
evaluated, and aim at a consistent record of responses to therapies.

Keywords: Immunotherapy, Diagnostic Imaging, RECIST, treatment response.

Introduction
L’imagerie joue un rôle essentiel dans l’évaluation objective de la réponse tumorale aux
traitements anticancéreux. Pour les tumeurs solides, les critères RECIST (Response
Evaluation Criteria in Solid Tumors) version 1.1 [1] sont devenus la référence. Ils classent les
réponses thérapeutiques en 4 catégories : réponse complète, réponse partielle, maladie stable
ou maladie progressive.

Au cours des dix dernières années, de nouvelles avancées thérapeutiques ont bouleversé les
aspects classiques de réponse aux traitements. Sous chimiothérapie conventionnelle, la
variation de taille était un bon marqueur de l'efficacité du traitement. Avec l’apparition des
immunothérapies dont le but est de stimuler la réponse immunitaire anti tumorale en contrant
l’action inhibitrice de certains éléments tumoraux [2], de nouveaux profils de réponse
tumorale sont apparus. Une augmentation initiale de la taille des lésions ou l’apparition de
nouvelles lésions peuvent être observées, possiblement liées à une infiltration cellulaire
immunitaire transitoire de la tumeur. On observe dans un second temps une diminution de la
taille des lésions ; on parle alors de pseudoprogression. Ce phénomène, initialement observé
chez les patients traités pour un mélanome par immunothérapie en 2009, se produirait chez 5
à 10% des patients traités par immunothérapie [3,4]. La difficulté majeure est que le
diagnostic de pseudoprogression ne peut être fait que rétrospectivement, chez les patients
pour lesquels la poursuite du traitement en dépit de la constatation d’une progression, a été
possible car aucun élément radiologique ni même clinique ou biologique n’est fiable pour
distinguer une vraie d’une pseudo-progression au moment où elle est observée pour la
première fois.

Afin de prendre en compte ces réponses atypiques, de nouveaux critères d’évaluation ont été
proposés appelés iRECIST [4]. Ils introduisent une nouvelle catégorie de réponse, la
progression non confirmée (immune unconfirmed progressive disease - iUPD), qui
correspond à la première constatation d’une progression radiologique. Celle-ci requiert une
confirmation et peut évoluer soit vers une progression confirmée (immune confirmed
progressive disease - iCPD) s’il s’agit d’une progression vraie (dans 90 à 95% des cas), ou
vers un statut classique (réponse complète (iCR), réponse partielle (iPR) ou stabilité (iSD)).

Définitions des lésions cibles, non cibles et suivi initial du


patient : application des critères RECIST 1.1
Les principes de choix des lésions cibles et non cibles sur le scanner pré-traitement sont
identiques à ceux de RECIST 1.1.

• Les lésions cibles sont définies comme des lésions dont le plus grand diamètre est ≥ 10
mm (ou petit axe ≥ 15 mm pour les ganglions) et dont les limites sont suffisamment bien
définies pour que leur mesure soit considérée comme fiable. La somme des plus grands
diamètres pré-traitement (SPD) de toutes les lésions cibles choisies sera calculée et
servira de référence ;

• Les lésions non cibles sont définies comme la liste exhaustive du reste des lésions, non
choisies comme cibles parce qu’elles étaient trop petites (< 10 mm), ou parce que leur
mesure est considérée comme non fiable car les limites sont difficiles à définir (lésions
osseuses, leptoméningées, ascite, épanchement pleural ou péricardique, lymphangite
carcinomateuse…). Tant que le patient n’a pas progressé, les critères RECIST sont
utilisés pour évaluer la réponse tumorale.

Les critères iRECIST ne s’appliquent qu’à partir du moment où une progression selon
RECIST 1.1 est observée.

Première observation d’une progression


Les critères de progression sont les mêmes que pour RECIST 1.1:

• augmentation ≥ 20% de la SPD des lésions cibles par rapport à la plus petite somme
mesurée au cours du suivi (dite « nadir ») ;

ET/OU

• « progression non équivoque » des lésions non cibles (évaluation qualitative) ;

ET/OU

• apparition de nouvelle(s) lésion(s).


La catégorie de réponse du patient devient alors par définition iUPD (immune Unconfirmed
Progressive Disease). Dorénavant, toutes les catégories de réponse du patient seront précédées
d’un « i » pour signifier qu’il y a eu une progression et que les critères iRECIST s’appliquent.

L’oncologue évaluera le patient cliniquement ; si son état clinique le permet, le traitement

sera poursuivi et un contrôle rapproché (4-8 semaines) sera réalisé. En cas de nouvelles

lésions, on définira :

• des nouvelles lésions cibles selon les mêmes critères que RECIST (maximum 5 au total
et 2/organe, plus grand diamètre ≥ 10 mm ou petit axe ≥ 15 mm pour les ganglions) ;

• de nouvelles lésions non cibles.

La somme des plus grands diamètres des nouvelles lésions cibles sera calculée mais ne sera
pas ajoutée à la somme des lésions cibles définies initialement.

Confirmation de la progression (fig. 1) : catégorie iCPD


(examen au temps T+1)
La progression sera confirmée (iCPD – immune Confirmed Progressive Disease) si on
observe, comparativement au scanner de iUPD, une progression supplémentaire sur le type de
lésion (cibles, non cibles ou nouvelle(s) lésion(s) qui avait défini l’iUPD . Cette progression
supplémentaire est définie de la manière suivante :

• pour les lésions cibles : une augmentation supplémentaire de leur somme ≥ 5 mm ;

• pour les lésions non cibles : une augmentation qualitative supplémentaire d’une ou
plusieurs lésions non cibles quelle qu’elle soit ;

• pour les nouvelles lésions cibles : une augmentation de leur somme ≥ 5 mm

• pour les nouvelles lésions non cibles : une augmentation qualitative supplémentaire
d’une ou plusieurs lésions non cibles quelle qu’elle soit ;

• l’apparition de « nouvelle(s) » nouvelle(s) lésion(s) ;

ET/OU

• une progression supplémentaire sur un autre type de lésion que celle(s) qui avai(en)t
défini l’iUPD, selon les mêmes critères de progression que RECIST 1.1 ;
En l’absence de confirmation de la progression (examen au
temps T+1)
Si aucun des arguments précédents n’est identifié sur le scanner de confirmation de
progression, alors les examens de référence (pré-traitement et nadir) restent les mêmes
qu’avant l’iUPD, et la somme des lésions cibles sera comparée à ces examens, comme dans
une évaluation RECIST habituelle. L’évaluation de la réponse sera :

• iCR si toutes les lésions cibles, lésions non cibles et nouvelles lésions disparaissent et
que tous les ganglions mesurent < 10 mm de petit axe ;

• iPR si la somme des lésions cibles diminue de plus de 30% par rapport à la somme pré-
traitement et que les lésions non cibles et nouvelles lésions ne remplissent pas/plus les
critères de progression ;

• iSD si les lésions cibles remplissent les critères de maladie stable par rapport aux
scanners pré-traitement et nadir (ni diminution de plus de 30% par rapport au scanner
pré-traitement, ni augmentation de plus de 20% par rapport au scanner nadir de la somme
des lésions cibles) et que les lésions non cibles et nouvelles lésions ne remplissent pas les
critères de progression ;

• iUPD si le patient reste en progression par rapport au scanner nadir, mais qu’il ne remplit
pas les conditions de la confirmation de progression ci-dessus.

Ainsi, un patient peut rester iUPD pendant un ou plusieurs cycles. Dans la suite du suivi
(examens T+2 et suivants) :

• Si le patient reste iUPD, toute progression supplémentaire comme définie ci-dessus le


mettra en confirmation de progression (catégorie iCPD).

• Si le patient est repassé en une catégorie de réponse « non-progressive », soit iCR, iPR
ou iSD, une nouvelle progression deviendra à nouveau une iUPD, qui devra alors être
confirmée.

Autrement dit, un patient ne peut être iCPD que s’il était iUPD au scanner précédent.

Conclusion
Les critères iRECIST ont été développés pour évaluer certains types de réponses atypiques
constatées sous immunothérapie, les pseudoprogressions. Ils sont encore en cours
d’évaluation, et ont pour objectif le recueil homogène des données permettant d’évaluer la
fréquence et les modes de présentation des réponses et progressions sous immunothérapies,
semblant dépendre des types de cancers et des molécules.

Points à retenir

Les critères iRECIST s’appliquent quand une progression selon RECIST est observée.

A la première progression, le statut du patient devient iUPD (progression non


confirmée).

Toute progression supplémentaire est une confirmation de progression, soit iCPD.

En l’absence de confirmation, le patient continue à être évalué selon RECIST.

Un « i » est ajouté devant le statut du patient pour indiquer que les critères iRECIST
s’appliquent.

Conflit d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
Références
1. Eisenhauer EA, Therasse P, Bogaerts J, Schwartz LH, Sargent D, Ford R, et al. New

response evaluation criteria in solid tumours: revised RECIST guideline (version 1.1).

Eur J Cancer 2009;45:228-47.

2. Solinas C, Porcu M, Hlavata Z, De Silva P, Puzzoni M, Willard-Gallo K, et al. Critical

features and challenges associated with imaging in patients undergoing cancer

immunotherapy. Crit Rev Oncol Hematol 2017;120:13-21.

3. Beaver JA, Hazarika M, Mulkey F, Mushti S, Chen H, He K, et al. Patients with

melanoma treated with an anti-PD-1 antibody beyond RECIST progression: a US

Food and Drug Administration pooled analysis. Lancet Oncol 2018;19:229-39.

4. Tazdait M, Mezquita L, Lahmar J, Ferrara R, Bidault F, Ammari S, et al. Patterns of

responses in metastatic NSCLC during PD-1 or PDL-1 inhibitor therapy: Comparison

of RECIST 1.1, irRECIST and iRECIST criteria. Eur J Cancer 2018;88:38-47.

5. Seymour L, Bogaerts J, Perrone A, Ford R, Schwartz LH, Mandrekar S, et al.

iRECIST: guidelines for response criteria for use in trials testing immunotherapeutics.

Lancet Oncol 2017;18:e143-52.


Légendes

Fig. 1. Principes de iRECIST. Avant progression, les critères RECIST s’appliquent. À


partir de la première observation de la progression, le patient a le statut de iUPD. Sur
l’examen suivant réalisé dans les 4-8 semaines, si le patient présente une progression
supplémentaire il sera en confirmation de la progression (iCPD), une stabilité des
lésions il sera une iUPD, une diminution il sera en iSD ou iPR par rapport aux examens
pré-traitement et nadir depuis le début du traitement. iUPD : immune Unconfirmed
Progressice Disease ; iCPD : immune Confirmed Progressive Disease ; iSD : immune
Stable Disease ; iPR : immune Partial Response ; iCR : immune Complete Response.

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