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Prosper Mérimée, La Venus d’Ille : résumé,

personnages et analyse

La Vénus d’Ille est une nouvelle écrite par Prosper Mérimée au XIXème siècle. Le genre littéraire
choisi par l’auteur est le fantastique, qui se caractérise par la présence à la fois du rationnel et de
l’irrationnel. Le lecteur recherche une explication rationnelle aux événements étranges qui
surviennent tout au long du récit. L’originalité de La Vénus d’Ille est le récit fait par un narrateur
qui n’est pas le personnage victime de ces événements, mais un spectateur témoin des faits qui
parvient à nous transmettre le message de l’auteur : le respect de l’amour.

Résumé
Le cadre de l’histoire se passe dans une petite ville du Roussillon, Ille, qui est éponyme à la nouvelle.
Le narrateur est un archéologue qui, accompagné de son guide, se rend dans la ville pour rencontrer
un vieil antiquaire, du nom de Monsieur de Peyrehorade. Ce dernier est en possession de ruines
antiques qu’il doit présenter à l’archéologue et son guide.

Sur le chemin vers les ruines, le guide apprend au narrateur que Monsieur de Peyrohade doit
bientôt marier son fils Alphonse à Mademoiselle de Puygarrig, une jeune fille fortunée de la région.
Il l’informe également de l’étonnante découverte de l’antiquaire dans son jardin : une statue de
Vénus qui daterait de l’époque romaine. Le guide ajoute des faits inquiétants attribués à la fameuse
statue : un aspect étrange, des yeux blancs effrayants et même un accident. La statue s’est effondrée
sur Jean Coll, un jeune homme qui a participé à sa découverte et lui a brisé la jambe.

Le discours du guide s’arrête là pour le moment. Mais le soir venu, l’antiquaire invite le narrateur
chez lui et, à son tour, lui raconte fièrement l’histoire de la statue qui trône dans son jardin et
propose de la lui montrer le lendemain matin. Le narrateur accepte et décide d’aller se coucher. Une
fois seul, il ouvre sa fenêtre et aperçoit la statue. Il assiste alors à une scène étrange : deux jeunes
garçons provoquent la statue. L’un d’eux lui lance une pierre. Celui-ci rebondit et frappe le gamin en
retour au front. Ce dernier, effrayé, prend la fuite en hurlant.

Le lendemain matin, l’antiquaire vient réveiller l’archéologue pour lui montrer la statue. Cette
dernière a un visage d’une beauté exceptionnelle, mais qui semble exprimer une certaine dureté.
L’antiquaire montre à son visiteur l’étrange inscription sur le socle : « Cave amantem ». Le
narrateur la traduit par : « Prends garde à toi si elle t’aime ». Les deux hommes s’efforcent de
traduire d’autres inscriptions qui figurent sur la statue, notamment celle sur son bras droit. La
discussion bat son plein. L’antiquaire émet des arguments quelque peu fantaisistes, comme quoi un
sort habiterait la statue. L’archéologue, lui, reste beaucoup plus terre à terre et se contente
d’admirer sa beauté.

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Après le déjeuner, Alphonse discute avec le narrateur, parle amoureusement de sa future épouse et
montre la jolie bague sertie de diamants qu’il lui a réservée.

Le soir venu, le diner se déroule chez les « Puygarrig », les parents de la fiancée. Le narrateur
admire la beauté et la grâce de cette dernière, mais note aussi une attitude malicieuse. De retour à
Ille, chez l’antiquaire, la discussion porte sur le mariage qui va avoir lieu le lendemain. Le narrateur
fait remarquer à ses hôtes que c’est un vendredi, jour déconseillé par la superstition pour un
mariage. L’antiquaire réplique que c’est le jour de Vénus, déesse de l’amour et de la beauté.

Le jour du mariage arrive. Le narrateur dessine le portrait de la statue, l’antiquaire dépose des roses
aux pieds de la déesse en offrande, le futur marié arrive, déjà habillé pour la noce. Il regarde une
partie de jeu de paume qui oppose l’équipe locale à une équipe d’espagnols. Ces derniers étant sur
le point de gagner, Alphonse décide de venir au secours des siens et se jette dans la partie.
Cependant, sa bague le gêne, il l’enlève et la passe au doigt de la statue pour ne pas la perdre.
L’équipe locale finit par gagner. L’équipe espagnole est furieuse et lance à Alphonse : « Me lo
pagaras », ce qui signifie : « Tu me le paieras ».

Alphonse se met en route pour rejoindre sa fiancée. Il réalise qu’il a oublié la bague, mais n’envoie
personne la chercher par peur du ridicule. Une autre bague ira. Après la cérémonie, déjeuner chez
les « Puygarrig ». Le soir, réception chez les « Peyrehorade ». Le narrateur s’étonne de l’ambiance
débridée. Alphonse, angoissé, lui confie qu’il a passé la bague au doigt de la statue et n’arrive plus à
la retirer. Devant le scepticisme du narrateur, il l’invite à aller vérifier ses dires. Mais ce dernier
préfère aller se coucher.

La nuit est agitée. Le narrateur entend des bruits de pas légers qu’il attribue à la mariée, puis
pesants qu’il pense être ceux d’Alphonse. Il se rendort. Au petit matin, il entend de nouveau ces pas,
suivis de cris et de plaintes. Il court aux nouvelles et découvre le corps sans vie, couvert de
contusions d’Alphonse sur le lit nuptial et sa femme en proie à une crise d’hystérie. Les soupçons du
narrateur portent instantanément sur les espagnols, mais sans preuve. Puis, il découvre sur le tapis
la bague qui aurait normalement dû se trouver au doigt de la statue. Par ailleurs, les seules
empreintes existantes mènent à la statue.

Le narrateur apprend ensuite qu’on déclare la mariée folle, car elle persiste à dire que c’est la statue
qui a étouffé son mari. Pour les autres personnes, les soupçons portent toujours sur les espagnols,
malgré leur alibi de fer.

Le narrateur rentre à Paris après l’enterrement d’Alphonse. Il apprend peu de temps après la mort
de l’antiquaire. Sa femme a fait fondre la statue pour en faire une cloche pour l’église du village.
Mais depuis que cette cloche sonne, les vignes d’Ille ne cessent de geler sans raison. Serait-ce la
malédiction qui persiste ?

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Contexte de l’écriture
La Vénus d’Illeest une nouvelle que Prosper Mérimée a écrite en 1835 et publiée en 1837. Il en a eu
l’idée lors de son voyage dans le Roussillon en 1834, pendant lequel il a visité la petite ville d’Ille-
sur-Têt. Son inspiration vient de la découverte d’un site antique dans la région. Dans ce site, des
fouilles archéologiques ont mis à jour un temple antique dédié à Vénus.

En tant qu’archéologue et inspecteur général des Monuments Historiques, Prosper Mérimée n’a pas
hésité à mêler son érudition à son imagination pour nous offrir l’une des plus célèbres de ses
novelles fantastiques avec La Vénus d’Ille.

Présentation des personnages


Le narrateur

Jamais désigné dans l’histoire, cet archéologue parisien est venu demander à Monsieur de
Peyrehorade de lui servir de guide pour découvrir les monuments dans l’Ille-sur-Têt et ses environs.
Il considère les riverains avec un certain dédain et une certaine complaisance malgré leur accueil
convivial. Néanmoins, c’est lui qui aidera à traduire l’inscription latine marquée sur le support de la
statue. Témoin contre son gré des évènements existants, il ne croit pas du tout au pouvoir maléfique
de la Vénus, avant d’être gagné par le doute à son tour. Alors qu’il désirait faire quelques fouilles
archéologiques, il devient, lui aussi, un « acteur » du drame.

Monsieur de Peyrehorade

Antiquaire de la ville, Monsieur de Peyrehorade est réputé être un homme de bonne compagnie,
jovial et chaleureux. Son seul problème c’est que ce notable un peu bourgeois sur les bords se prend
trop souvent pour un savant. C’est lui qui a découvert la statue de Vénus dans ses terres.
Évidemment, il en est devenu le propriétaire. Passionné par sa découverte, il lui voue une admiration
sans faille qui se transforme peu à peu en amour obsessionnel. Il mourra quelques temps après que
son fils décède, sans doute à cause de son chagrin.

Madame de Peyrehorade

La quarantaine, bonne ménagère et grassouillette, elle n’est pas très visible dans le récit. On entend
seulement ses avis sur ce que dit son mari. Comparée à lui, elle n’aime pas la Vénus, elle s’en méfie.
Quand ce dernier trépasse, elle a fait fondre la statue en cloche de bronze la considérant comme un
oiseau de mauvais augure, vu que Madame de Peyrehorade est très attachée à ses croyances
superstitieuses.

Alphonse de Peyrehorade

Fils de Monsieur et Madame Peyrehorade, ce jeune homme de 26 ans, beau, musclé et élégant ne

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laisse paraître aucune émotion sur son visage. L’argent fait son bonheur, les sentiments sont à la
traine. Il doit épouser Mademoiselle de Puygarrig, une riche héritière de la région, le lendemain de
l’arrivée du narrateur. Il accorde bien plus d’importance au jeu de paume qu’à sa fiancée. Il meurt le
jour de son mariage en passant imprudemment sa bague de fiançailles au doigt de la statue.

Mademoiselle de Puygarrig

Cette jeune fille fortunée et noble de 18 ans est belle, séduisante et raffinée : elle a des traits
identiques à ceux de la Vénus. Promise d’Alphonse, elle est pleine de générosité et d’une nature très
discrète. Elle perdra pendant la nuit de noces son mari et selon les témoins de la tragédie, sa
stabilité mentale aussi.

La tante de Mademoiselle de Puygarrig

Elle fait office de mère pour Mademoiselle de Puygarrig. C’est une femme d’âge avancé et très
pieuse. Après sa mort, la jeune fille hérite une grosse fortune de sa part.

Le guide

Cette personne a conduit le narrateur à Ille-sur-la-Têt. C’est aussi elle qui a sorti la statue de terre.
Enfin, c’est cette même personne qui a indiqué le chemin de la maison de Monsieur de Peyrohade au
narrateur.

Jean Coll

C’est l’individu qui a découvert la statue en premier et c’est également sa première victime. Par
accident, il lui a donné un coup de pelle en creusant. Après cela, la Vénus est tombée sur sa jambe,
alors qu’il prêtait main forte à Monsieur de Peyrehorade pour la déterrer.

Analyse de l’œuvre
La Vénus d’Ille de Prosper Mérimée est considérée comme la nouvelle fantastique phare de la
littérature française. Cette œuvre associe le sens de l’au-delà, du mystère et les forces mystérieuses
contenus dans l’Univers. Les lignes du livre mêlent imaginaire, amour et intérêt, le passé historique
du Roussillon et ses vestiges antiques, les quêtes archéologiques et aussi la différence entre les
provinciaux et les parisiens. On ressent également du rejet et de la crainte envers les étrangers par
les remarques avancées et les comportements.

Ce livre est adapté aux lecteurs de tout âge qui aiment ce genre d’histoire. De plus, le vocabulaire
n’est pas complexe, ce qui permet aux liseurs les plus jeunes d’apprécier son contenu.

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