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BANQUE CENTRALE DE TUNISIE

45ème R A P P O R T D ’A C T I V I T E

Exercice 2003

Présenté à
Monsieur le Président de la République

au nom du Conseil d’Administration


de la Banque Centrale de Tunisie

Par

Monsieur Taoufik BACCAR, Gouverneur


SOMMAIRE

LETTRE introductive présentée à Monsieur le Président de la


République par Monsieur Taoufik BACCAR, Gouverneur

L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

I. - La conjoncture internationale………………………………… 6
II. - Les marchés internationaux des changes et de l’or…………. 15
III. - Les marchés internationaux de capitaux…………………….. 27
IV. - Le marché mondial des produits de base……………………. 35

L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE TUNISIENNE

EVOLUTION GENERALE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE…. 44

I. - L’activité agricole………………………………………………….. 48
II. - L’activité industrielle……………………………………………… 62
III. - Les services………………………………………………………… 78
IV. - Les prix…………………………………………………………….. 96
V. - L’emploi et les salaires……………………………………………. 101
VI. -Les investissements………………………………………………… 107
VII. -Le commerce extérieur……………………………………………. 117
VIII. -Les paiements extérieurs…………………………………………. 143
IX. -Le marché des changes……………………………………………. 168
X. -Les finances publiques……………………………………………. 174

L’EVOLUTION MONETAIRE ET LA DISTRIBUTION DU CREDIT

I. - Les principales mesures prises dans les domaines


économique, monétaire et financier…………………………... 186
II. - La liquidité et l’équilibre du système bancaire………………. 200
III. - Les agrégats monétaires et leurs contreparties……………….. 226
IV. - L’endettement total…………………………………………….. 234
V. - La distribution du crédit……………………………………….. 237
VI. - Le marché financier…………………………………………….. 248

LA GESTION DE LA BANQUE CENTRALE……………………….. 256


Lettre introductive au 45ème Rapport annuel

de la Banque Centrale de Tunisie

sur l’activité économique, monétaire

et financière de la Tunisie en 2003

présentée à

Monsieur le Président de la
République Tunisienne

au nom du Conseil d’Administration de la

Banque Centrale de Tunisie

Par

Monsieur Taoufik BACCAR


Gouverneur
de la Banque Centrale de Tunisie
Monsieur le Président de la République,

J’ai l’honneur de vous présenter le quarante-cinquième


rapport annuel de la Banque Centrale de Tunisie relatif à
l’exercice 2003.
Après un aperçu sur les faits saillants ayant caractérisé la
conjoncture internationale, ce rapport analyse l’évolution de la
situation économique et financière du pays et présente les
résultats de gestion de l’Institut d’Emission.

Monsieur le Président,

L’année 2003 a été marquée, à partir du second semestre,


par une reprise de la croissance économique mondiale. Cette
évolution aurait été plus soutenue n’eût été la conjoncture
internationale difficile qui a prévalu, sous l’effet de la détérioration
du contexte géopolitique suite, notamment, au déclenchement de
la guerre en Irak et ses répercussions sur la confiance des
opérateurs et les marchés boursiers, ainsi qu’à l’apparition, en
Asie, de la maladie du syndrome respiratoire aigu.

Face à la morosité de la situation économique, durant la


première moitié de l’année, des politiques de relance ont dû
être mises en oeuvre dans les pays développés à travers,
notamment, l’assouplissement des politiques monétaires et
fiscales ; ce qui a contribué, la fin de la guerre aidant, à créer
de meilleures conditions pour la reprise de l’activité.

Ainsi, un regain de dynamisme a été enregistré, à partir du


second semestre de l’année, portant le taux de croissance de
l’économie mondiale à 3,9% en moyenne contre 3% en 2002.
II
Toutefois, cette expansion ne s’est pas répandue au
même rythme aux différentes régions du monde. En effet, les
Etats-Unis d’Amérique sont demeurés le moteur de la
croissance, bien que cette reprise ait été accompagnée par une
aggravation des déséquilibres macroéconomiques illustrés par
les niveaux croissants des déficits jumeaux des paiements
courants et du budget de l’Etat fédéral.

Dans ce pays, la croissance économique, soutenue par la


reprise des investissements des entreprises et de la
consommation des ménages s’est élevée, en effet, à 3,1% en
2003 contre 2,2% l’année précédente.

Au Japon, la croissance économique a été également


positive, atteignant 2,7% contre une baisse de 0,3% une année
auparavant, bénéficiant du dynamisme de la demande
extérieure, notamment américaine et chinoise, et de la relance
des investissements des entreprises après plusieurs années de
restructuration.

Dans la Zone Euro, la croissance a continué, en revanche,


à se ralentir revenant, d’une année à l’autre, de 0,9% à 0,4%,
en raison, surtout, de la faible progression de la consommation
et des investissements privés.

L’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du


commerce a profité pleinement à son économie qui a enregistré
l’un des taux de croissance les plus élevés dans le monde, soit
9,1% contre 8% l’année précédente.

Au niveau du commerce international, les échanges


mondiaux de biens et services se sont redressés, à partir de la
deuxième moitié de l’année, pour enregistrer un taux de
croissance de 4,5% en volume. Parallèlement, les flux
d’investissements directs étrangers ont connu en 2003 une
légère reprise de 0,3%, contre une baisse sensible de 21% une
III
année auparavant, pour atteindre environ 653 milliards de
dollars.

Sur un autre plan, les marchés des changes


internationaux ont été caractérisés par la forte appréciation de
l’euro et la remontée du yen japonais vis-à-vis du dollar
américain, malgré les interventions massives et répétées de la
Banque du Japon. L’évolution de ces marchés a été marquée
par une forte volatilité, au cours du quatrième trimestre 2003.

Le redressement induit de la demande mondiale et la


hausse des cours des principaux produits de base, en
particulier le pétrole brut, ont suscité un certain regain de
l’inflation, quoique celle-ci est demeurée sous contrôle. Aux
Etats-Unis, la hausse des prix à la consommation a atteint 2,3%
en 2003 contre 1,6% l’année précédente. Dans la Zone Euro,
l’inflation s’est plutôt ralentie, se situant à 2,1%, sous l’effet
conjugué de la faible évolution de la demande intérieure et de
l’appréciation de l’euro.

Au Japon, la situation déflationniste prévalant depuis


1999, s’est quelque peu atténuée en 2003, avec un repli du
niveau général des prix à la consommation de 0,3% contre une
baisse de 0,9% en 2002.

Monsieur le Président,

Dans un environnement international instable et


imprévisible, l’économie nationale a renoué, en 2003, avec les
taux de croissance habituels, soit 5,6% en termes réels, suite
notamment à l’importante reprise du secteur agricole et à
l’affermissement de l’expansion de certaines branches des
industries manufacturières, en particulier les industries
mécaniques et électriques et celles agro-alimentaires.
IV
En conséquence, le revenu national par habitant s’est
amélioré de 7,3% en 2003, pour dépasser 3.300 dinars, sous
l’effet conjugué de l’affermissement du rythme de la croissance
économique et de la maîtrise du croît démographique.

Cette croissance s’est accompagnée par une plus grande


stabilité du cadre macroéconomique. Ainsi, la consolidation des
paiements courants s’est poursuivie, pour la deuxième année
consécutive, avec un déficit revenant, d’une année à l’autre, de
3,5% à 2,9% du PIB grâce, notamment, à l’accroissement des
exportations de biens à un rythme plus rapide que celui des
importations. Corroborant cette évolution positive, le ratio du
service de la dette extérieure a été ramené de 14,9% des
recettes courantes en 2002 à 13,1% en 2003, niveau modéré à
l’égard des normes observées à l’échelle internationale.

Dans le domaine des finances publiques, le déficit


budgétaire hors privatisation s’est situé, en 2003, à 3,2% du
PIB, niveau presque inchangé en comparaison avec celui de
l’année précédente.

Quant à l’inflation, elle s’est maintenue à son niveau


modéré de 2002, soit 2,7%. Dans ce contexte, la politique
monétaire a été assouplie, au cours du premier semestre de
2003, en vue de relancer l’activité économique et
l’investissement. Le taux d’intérêt directeur de la Banque
Centrale de Tunisie a été, en effet, abaissé à deux reprises de
0,375 et 0,5 point de pourcentage, pour être ramené, ainsi, de
5,875% à 5%.

Le secteur bancaire a continué à concourir au financement


de l’économie et à soutenir l’entreprise, comme en témoigne
l’augmentation des concours à l’économie de 4,6%. Toutefois,
la persistance de difficultés au niveau de certains secteurs,
notamment le tourisme, n’a pas été sans impact sur les
indicateurs financiers des établissements de crédit, nécessitant
V
ainsi un important effort de provisionnement, en plus du soutien
des actionnaires.

Monsieur le Président,

Les performances enregistrées au cours des dernières


années, la réactivité de l’économie et sa capacité à contenir les
chocs exogènes reflètent la plus grande diversification de
l’appareil de production et la pertinence des réformes
structurelles introduites au double plan économique et financier.

Sur le plan économique, la mise en place de l’Accord


d’association avec l’Union européenne avance selon le
calendrier établi et le démantèlement tarifaire a été élargi à
d’autres pays dans le cadre de la plus grande ouverture de
l’économie sur l’extérieur. Le Programme de mise à niveau a
été accéléré et, étendu au secteur des services et renforcé par
celui de la modernisation de l’industrie. De même, le processus
de privatisation s’est accéléré avec la réalisation de nouvelles
opérations concernant le secteur des services.

Sur le plan financier, les réformes du secteur bancaire se


sont poursuivies en 2003, notamment en matière de
restructuration avec la transformation des banques de
développement en banques universelles, l’engagement de
nouvelles opérations de privatisation, après celle de l’Union
internationale de banques, la promulgation de la loi sur la
pension livrée et l’adoption de nouvelles mesures pour la
promotion de l’épargne longue, notamment, la bancassurance.

Par ailleurs, l’engagement de la Tunisie sur la voie du


renforcement des politiques de transparence a été consolidé.
Ainsi, et après son adhésion à la Norme Spéciale de Diffusion
des Données et au Programme d’Evaluation du système
financier, le pays vient d’adhérer à l’Exercice coordonné
d’élaboration des indicateurs de solidité financière.
VI
Parallèlement, plusieurs organisations de renommée mondiale
classent la Tunisie dans le peloton des pays qui, grâce à la
bonne gouvernance, ont réussi à garantir un financement sain
et transparent de leur œuvre de développement.

Dans le même sillage, la crédibilité du pays auprès des


marchés de capitaux internationaux a été renforcée, comme
l’illustre l’intérêt suscité par la dernière émission obligataire sur
le marché européen des capitaux.

Monsieur le Président,

Les profondes mutations structurelles qui caractérisent la


scène internationale, avec l’accélération du processus de la
mondialisation, l’élargissement de l’Union européenne et le
démantèlement des Accords multifibres régissant le secteur du
textile, exacerbent la concurrence et posent de nouveaux défis
à l’économie nationale.

Afin de réunir les meilleures conditions pour une


intégration réussie à l’économie mondiale et assurer une
croissance économique soutenue et durable à même de
réduire de façon significative le taux de chômage, il importe de
poursuivre l’élan des réformes et leur apporter, à temps, les
ajustements nécessaires.

Pour répondre au mieux aux exigences du nouvel


environnement et renforcer la contribution du secteur privé, la
poursuite de l’amélioration du cadre institutionnel et
réglementaire, en particulier, le renforcement de la libéralisation
économique et financière et des règles de concurrence, ainsi
que de l’assouplissement des procédures administratives, sont
autant de leviers à même de consolider la compétitivité et
d’améliorer la visibilité des investisseurs.
VII
De même, le renforcement de la stabilité macro-
économique et des équilibres fondamentaux contribuera à la
consolidation de la compétitivité de l’entreprise et au
développement du climat des affaires.

Dans un contexte marqué par les pressions du


démantèlement tarifaire, les besoins accrus du développement
de l’infrastructure et la volatilité des prix du pétrole, la maîtrise
durable de l’équilibre des finances publiques nécessite la
persévérance dans les efforts visant la poursuite des réformes
initiées dans ce domaine, ainsi que la modernisation du
système fiscal.

Le meilleur recouvrement fiscal, le ciblage adéquat des


avantages fiscaux et financiers en fonction des nouvelles
priorités induites par les changements structurels de l’économie
et le rapprochement progressif entre les régimes fiscaux, sont
autant de domaines d’action pour l’étape prochaine. Par
ailleurs, la mise en place de la gestion budgétaire par objectif
devrait favoriser une plus grande rationalisation des dépenses
publiques et une meilleure allocation des ressources.

Monsieur le Président,

Le secteur privé qui occupe, désormais, une position


privilégiée est appelé à assumer un rôle plus agissant en matière
d’investissement en vue d’accélérer le rythme de la croissance
économique et d’intensifier les créations d’emplois de qualité.

Tout en s’attachant à développer les domaines d’activité


pour lesquels la Tunisie dispose d’avantages compétitifs, les
investisseurs gagneraient à étendre leurs champs d’intervention
à d’autres créneaux porteurs et à haute valeur ajoutée.

Dans ce cadre, les nouvelles technologies d’information et


de communication se présentent comme des domaines
VIII
d’activité à fort levier de développement, compte tenu de leurs
rendements élevés et de leurs retombées sur la compétitivité
de l’économie dans son ensemble. De même, les activités liées
aux services informatiques et à l’Internet, ainsi que celles
relatives aux transports, à la santé, à l’environnement et à
l’enseignement supérieur, recèlent un potentiel de croissance
indéniable et méritent d’être davantage développées.

En appui aux initiatives du secteur privé, la poursuite des


efforts en matière d’élaboration et d’actualisation des études
stratégiques, aboutissant à l’identification de viviers de projets
innovants tenant compte des nouvelles exigences en matière
de compétitivité, devrait concourir à soutenir les actions des
investisseurs et à contribuer à l’émergence d’une nouvelle
génération de promoteurs.

De même, les programmes de recherche et la généralisation


des pépinières d’entreprises et des parcs technologiques
devraient être mis à profit par les promoteurs pour orienter leurs
investissements vers les projets rentables et innovants. Dans cet
ordre d’idées, l’accélération de la mise en place des instruments
créés, à cet effet, notamment le fonds d’amorçage, la technique
d’essaimage et le développement du capital-risque, devrait faciliter
la concrétisation de cette nouvelle orientation.

La mise en place d’un partenariat plus actif entre les


entreprises et les organisations professionnelles, d’une part, et les
universités et les centres techniques, de formation et de recherche,
d’autre part, devrait permettre de mieux adapter les programmes
d’enseignement et de formation aux qualifications et nouveaux
métiers requis par les entreprises et le marché de l’emploi.

De surcroît, les récentes mesures, portant sur la


suppression des autorisations pour certaines activités et leur
remplacement par un contrôle ultérieur de conformité, la
réduction des délais d’enlèvement des marchandises et la
IX
limitation du contrôle technique à l’importation à quinze jours,
répondent à cette vision prospective constamment à la recherche
du meilleur environnement possible, qui soit favorable au
développement de l’entreprise et de l’investissement.

Afin de relever les défis imposés par le démantèlement


des Accords multifibres, l’accélération de la réalisation du
programme de modernisation du secteur industriel, qui vient
compléter et renforcer le programme de mise à niveau, devrait
permettre à ce secteur de sauvegarder, voire consolider, sa
position dans le tissu économique et sa contribution dans la
promotion des exportations.

En effet, les principaux axes de la stratégie à mettre en


oeuvre, en l’occurrence l’orientation vers des modes de
production à forte composante technologique et axés sur la
co-traitance et une plus grande implication dans les
caractéristiques techniques du produit fini, le renforcement de
l’investissement immatériel et de la modernisation des
méthodes de gestion où le contrôle de la qualité occupe une
place importante, peuvent contribuer à améliorer la
compétitivité hors-prix et permettre aux entreprises de
préserver, voire renforcer, leurs parts de marché.

Parallèlement, le programme de modernisation du secteur


touristique, axé notamment sur l’amélioration de la qualité des
prestations tenant compte d’une clientèle plus exigeante et sur
une politique commerciale appropriée, facilitée par le
regroupement des professionnels du secteur pour disposer
d’une meilleure capacité de négociation en matière de prix, est
de nature à conférer à ce secteur une nouvelle dimension et lui
permettre de faire face aux difficultés conjoncturelles et
d’améliorer sa compétitivité et ses paramètres financiers.

Au regard des impératifs d’une présence régulière et


affirmée sur les marchés extérieurs, le tissu économique du
X
pays demeure caractérisé par la prédominance des entreprises
de petite et moyenne tailles. Le positionnement concurrentiel
des entreprises tunisiennes nécessite, de ce fait, des actions
de rapprochement et de regroupement pour bénéficier des
économies d’échelle, renforcer leurs capacités financières et
commerciales et acquérir une nouvelle dimension en matière
de compétitivité, basée notamment sur un plus grand respect
des normes et des méthodes de gestion modernes.

L’effort doit être, également, poursuivi pour attirer davantage


d’investissements directs étrangers, moyennant un partenariat
plus actif des entreprises tunisiennes avec les grands groupes
mondiaux en vue d’un meilleur transfert technologique et de
savoir-faire et un accès accru aux marchés internationaux.

Monsieur le Président,

L’effort d’investissement requis, pour répondre aux


besoins d’une croissance soutenue et durable nécessite une
mobilisation accrue de l’épargne nationale dans le but d’assurer
un schéma de financement sain et de préserver un niveau
d’endettement extérieur soutenable.

A cet égard, l’innovation financière en matière de produits


d’épargne capables d’attirer l’épargnant occupera une place
privilégiée dans la stratégie des institutions financières et,
particulièrement, des établissements de crédit. Face à des
besoins en constante évolution, ces dernières devraient axer
davantage leurs politiques de commercialisation sur la
motivation et les méthodes de marketing adaptées.

Les nouvelles réformes introduites récemment, à l’instar


de la bancassurance et le renforcement du régime d’assurance-
vie, à travers l’exonération des rentes viagères de l’impôt sur le
revenu, devraient être mises à profit pour mobiliser des
ressources d’épargne longue, dans la mesure où ce segment
XI
de marché demeure peu développé et son potentiel
insuffisamment exploité.

Afin de faire connaître les mérites et les avantages de ces


nouveaux produits auprès du large public, la campagne
d’information et de sensibilisation engagée mérite d’être relayée
par les professionnels des institutions bancaires et financières.

Par ailleurs, et en vue de renforcer davantage l’assise


financière et la compétitivité des banques pour les hisser au
niveau des standards internationaux, l’accent sera mis sur la
qualité des prestations et les méthodes de gestion modernes
adossées à des ressources humaines valorisées et à des
systèmes d’information intégrés et fiables. Le potentiel des
nouvelles technologies d’information et de communication, en
tant qu’outil transactionnel, devrait être davantage mis à profit
pour rapprocher les prestations bancaires de la clientèle et les
hisser au niveau requis. En particulier, l’effort conjugué de tous
les intervenants qu’ils soient, banquiers, commerçants, services
publics ou entreprises prestataires de services, devra permettre
de développer la monétique en tant que support de paiement
moderne. L’accent sera également mis sur une plus grande
communication, une meilleure information de la clientèle et un
suivi plus rapproché de la qualité des prestations.

Ces efforts resteraient, cependant, incomplets s’ils n’étaient


pas accompagnés d’une culture de crédit plus enracinée de
l’entreprise, tant au niveau du schéma de financement initial, qui
devrait accorder à l’auto-financement la place qui lui incombe,
qu’à celui du respect de ses engagements.

En outre, une meilleure contribution du marché financier à


la mobilisation de l’épargne et au financement du secteur privé
nécessite la persévérance dans les efforts déployés, du côté
aussi bien de l’offre que de la demande.
XII
La dynamisation du marché financier, soutenue par les
récentes mesures, exige l’émergence d’une culture financière
appropriée, privilégiant, d’une part, le rendement sur le moyen
et le long termes et, d’autre part, une plus grande ouverture de
l’entreprise sur le marché boursier.

Les récentes décisions, en l’occurrence l’ouverture des


émissions de l’Etat aux investisseurs non-résidents, la loi sur la
pension livrée, la promotion du régime des comptes épargne en
actions, sont autant de nouvelles mesures importantes pour
dynamiser le marché des capitaux, mobiliser l’épargne longue
et renforcer la crédibilité du marché financier national. Elles
devraient être complétées par la promulgation de la loi sur la
sécurité financière.

Monsieur le Président,

Le processus de réformes qui revêt un caractère


permanent appelle, dans un espace ouvert et de plus en plus
concurrentiel, la conjugaison de l’ensemble des efforts des
acteurs économiques privés et publics, afin de renforcer les
capacités de l’économie à croître à des taux suffisamment
soutenus et durables et réussir l’intégration dans la sphère
économique mondiale.

La Banque Centrale de Tunisie veillera, pour sa part, à ce


que la politique monétaire soit constamment adaptée aux besoins
d’une évolution soutenue et harmonieuse de l’économie,
privilégiant à cette fin une péréquation judicieuse entre les
différents instruments monétaires en vue d’assurer un
financement sain de l’économie et une stabilité monétaire durable.

LE GOUVERNEUR

Taoufik BACCAR
L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
I. – LA CONJONCTURE INTERNATIONALE

L’environnement international a été marqué, au cours du premier semestre de 2003, par


un ralentissement quasi-général de l’activité économique, accompagné d’une montée des
taux de chômage dans la plupart des pays industrialisés, sous l’effet notamment de la guerre
en Irak et de ses répercussions sur les prix du pétrole brut, les marchés boursiers et surtout la
confiance des opérateurs économiques.

Face à cette situation, des politiques de relance ont été mises en oeuvre dans plusieurs
pays développés à travers, notamment, l’assouplissement des politiques monétaires. La réduction
des taux d’intérêt directeurs des banques centrales opérée à ce titre a permis une reprise
graduelle des marchés financiers et, en conséquence, une amélioration des conditions de
financement des entreprises, tandis que les allègements fiscaux, en soutenant le revenu
disponible des ménages, ont contribué à atténuer l’impact de la détérioration du marché du travail.
Ces mesures ont été de nature à favoriser le redémarrage de la machine économique,
entraînant un redressement progressif des investissements et de la production. De leur côté, les
pays en développement ont bénéficié de la reprise de la demande dans les pays industrialisés et
du retour des flux de capitaux privés, en rapport avec l’atténuation de l’aversion aux risques
encourus par les investisseurs et l’abondance des liquidités au niveau mondial.

EVOLUTION DE CERTAINS INDICATEURS DE LA CONJONCTURE INTERNATIONALE

14 14

12 12

10 10

8 8
En pourcentage

6 6

4 4

2 2

0 0

-2 -2
1999 2000 2001 2002 2003

Croissance mondiale Inflation mondiale Commerce mondial de biens en volume

Ainsi, un regain de dynamisme de l’activité économique a été enregistré dans plusieurs


pays, à partir de la deuxième moitié de 2003, portant le taux de croissance de l’économie
mondiale, exprimé en termes réels, à 3,9% pour l’ensemble de l’année contre 3% en 2002.
Toutefois, cette reprise n’a pas été bien répartie entre les différentes régions du monde.
En effet, les Etats-Unis d’Amérique, avec près du cinquième du PIB mondial, ont été le
moteur de la reprise de l’activité dans le monde et ce, malgré les énormes déséquilibres
macro-économiques illustrés, en particulier, par les niveaux élevés des déficits jumeaux du
compte des paiements extérieurs courants et du budget de l’Etat.
6
De leur côté, les pays asiatiques, notamment la Chine, ont consolidé leur contribution à
la croissance économique mondiale, alors que plusieurs pays européens ont frôlé la
récession. En nette reprise, l’économie japonaise est, toutefois, demeurée fragile, en raison
de la persistance de ses difficultés structurelles, en particulier l’atonie de la demande
intérieure et la déflation persistante qui en découle, illustrée par la baisse de l’indice général
des prix à la consommation depuis plusieurs années.

Par ailleurs, les échanges internationaux de biens et services ont pâti de l’affaiblissement
de la demande au début de l’année 2003, ainsi que de l’épidémie du syndrome respiratoire
aigu sévère (SRAS) apparue dans certains pays asiatiques. L’affermissement de la demande
internationale intervenu, à partir du deuxième semestre, suite notamment à la dissipation des
incertitudes géopolitiques, a réorienté à la hausse les prix des produits de base et, en premier
lieu, ceux du pétrole brut.

Sur un autre plan, les flux d’investissements directs étrangers ont connu une légère
reprise en 2003, en augmentant de 0,3% contre une baisse de 21% une année auparavant,
pour totaliser une enveloppe de l’ordre de 653 milliards de dollars.

De même, les investissements de portefeuille ont enregistré un redressement comme en


témoigne, en particulier, la nette augmentation des indices boursiers sur les principales places
financières, surtout vers la fin de l’année, et ce, après avoir atteint leurs plus bas niveaux vers
la mi-mars 2003.

Concernant les marchés des changes internationaux, ils ont été caractérisés, au cours
de l’année 2003, par la forte appréciation de l’euro vis-à-vis du dollar, en se situant à des
niveaux records jamais atteints depuis son entrée en vigueur en janvier 1999.Egalement, le
yen japonais a connu une remontée face au billet vert, malgré l’intervention massive de la
Banque du Japon sur le marché des changes local pour en enrayer la hausse, dépensant à
ce titre environ 175 milliards de dollars.

1) La croissance économique dans le monde

En raison du ralentissement de l’activité économique, au cours du premier semestre de 2003,


en particulier dans les pays industrialisés, des politiques monétaires et budgétaires expansionnistes
ont dû être adoptées dans les principaux pôles de développement. Elles ont contribué à susciter la
relance de l’économie mondiale à partir du troisième trimestre de la même année.

Ainsi, aux Etats-Unis, la conjonction de plusieurs facteurs positifs a permis de réaliser


une croissance record de 8,2%, en rythme annuel, durant la période juillet-septembre 2003,
contre 3,1% au cours du trimestre précédent, portant le taux de croissance, pour toute
l’année, à 3,1% contre 2,2% l’année précédente.

Les allègements fiscaux et la hausse des cours boursiers ont stimulé tant les
investissements des entreprises que la consommation des ménages demeurée, faut-il le
souligner, le principal moteur de la croissance économique, en dépit de son ralentissement
enregistré au cours du dernier trimestre de l’année vu le poids du chômage. Pour leur part, les
investissements des entreprises ont été impulsés par l’assouplissement des conditions de
financement et la publication de résultats financiers en nette amélioration ; la forte
dépréciation du dollar ayant, par ailleurs, dopé les cotations de la bourse et consolidé la
compétitivité. En outre, l’accroissement des dépenses publiques qui s’est traduit par un
élargissement du déficit budgétaire a contribué à soutenir la croissance économique.

7
Dans la Zone Euro, l’activité économique a continué à se ralentir en 2003, en raison de
la faible progression de la consommation des ménages, affectée par la poursuite de la
restructuration des entreprises et l’ajustement du niveau de l’emploi. En outre, les
investissements privés se sont ressentis de l’environnement extérieur défavorable.
En revanche, les exportations de biens se sont globalement bien comportées, surtout
vers la fin de l’année, tirées par la vigueur de la demande internationale qui a plus que
compensé l’effet de l’appréciation de l’euro. En définitive, le PIB réel de l’ensemble de la Zone
Euro n’a progressé que de 0,4% en 2003 contre 0,9% l’année précédente, évolution reflétant
en particulier la récession en Allemagne, première économie de la région, et la décélération
de l’activité économique en France.

Afin de contrecarrer le ralentissement de l’activité et assurer sa relance, la Communauté


européenne a adopté, en décembre 2003, l’initiative de l’Allemagne, la France et l’Italie, relative à
un programme d’investissement dans l’infrastructure et ce, en dépit des difficultés persistantes
quant à l’application du pacte de stabilité et de croissance pour les deux premiers pays indiqués
au niveau de la limitation du déficit des finances publiques à 3% du PIB.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS LES PAYS


DEVELOPPES
Inflation (varia- Chômage
Croissance Solde tion des prix Taux d’intérêt (en % de la
Désignation économique (en budgétaire
à la consom- (en %)2 population
volume et en %) (en% du PIB) active)
mation en %)1
2002 2003 2002 2003 2002 2003 2002 2003 2002 2003
Total pays
développés 1,7 2,1 -3,1 -4,0 1,5 1,8 6,4 6,6
dont :
Etats-Unis 2,2 3,1 -3,3 -4,9 1,6 2,3 1,24 0,98 5,8 6,0
Japon -0,3 2,7 -7,9 -8,2 -0,9 -0,3 0,0 0,0 5,4 5,3
Canada 3,3 1,7 0,8 1,2 2,3 2,8 2,74 2,75 7,7 7,6
Union européenne 1,1 0,8 -2,0 -2,6 2,1 2,0 7,7 8,2
dont :
-Zone Euro 0,9 0,4 -2,3 -2,7 2,3 2,1 2,95 2,09 8,4 8,8
dont :
*Allemagne 0,2 -0,1 -3,5 -3,9 1,3 1,0 3,07 2,01 8,6 9,9
*France 1,2 0,2 -3,2 -4,1 1,9 2,2 3,00 2,25 8,8 9,3
*Italie 0,4 0,3 -2,3 -2,4 2,6 2,8 2,96 2,14 9,0 8,7
-Royaume-Uni 1,7 2,3 -1,6 -3,2 1,3 1,4 4,69 3,31 5,2 5,0
Sources : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI et Eurostat

Au Japon, et de façon imprévue, la croissance économique a été nettement positive en


2003 (2,7% contre -0,3% l’année précédente), bénéficiant du dynamisme accru de la
demande extérieure, notamment américaine et chinoise. Cette évolution a favorisé la relance
des investissements des entreprises, après plusieurs années de restructuration, encouragées
à ce titre par l’amélioration de leurs situations financières. A l’inverse, la faiblesse de la
consommation des ménages a persisté, en rapport avec le niveau assez élevé du chômage,
la baisse des salaires et le relèvement de certaines taxes.

Les pays de l’Asie du Sud-Est ont enregistré, dans l’ensemble, une décélération de leur
expansion économique en 2003, évolution liée surtout à l’épidémie du syndrome respiratoire

1
Base 100 en 1995.
2
Taux du marché monétaire du mois de décembre de chaque année sauf pour la France (taux d’intérêt sur
dépôts).
8
aigu sévère (SRAS) qui a entraîné un tassement de l’activité touristique et un affaiblissement
des dépenses des ménages, par souci de précaution, au courant du premier semestre.

Touchant presque l’ensemble des pays de la région, ce ralentissement a été plus


accentué au Singapour (1,1% contre 2,2% en 2002) et, surtout, en Corée du Sud (3,1%
contre 7%), pays largement affectés par l’épidémie du SRAS. La Corée a subi, en outre, les
effets des tensions politiques avec son voisin du Nord et ceux de la décision prise par le
gouvernement, vers le milieu de 2002, de freiner les crédits consentis aux ménages. Aussi, la
Banque Centrale coréenne a-t-elle été amenée à assouplir, à deux reprises, sa politique
monétaire pour éviter la récession.

En Chine, l’ouverture croissante aux flux commerciaux et financiers internationaux, suite


à son adhésion à l’OMC, a profité pleinement à l’économie. Celle-ci a, ainsi, continué en 2003
à enregistrer l’un des taux de croissance les plus élevés dans le monde, soit 9,1% contre 8%
en 2002, tirée essentiellement par les exportations qui ont progressé de 35%, en rapport avec
l’affermissement de la demande mondiale, notamment celle des Etats-Unis.

De même, la demande intérieure est demeurée robuste, stimulée par une politique
souple en matière de distribution des crédits. Ainsi, les investissements des entreprises ont
progressé de 27%, soutenus par les importants flux d’investissements directs étrangers qui
ont augmenté, d’une année à l’autre, de 8,2% en s’élevant à 57 milliards de dollars, attirés par
la taille encourageante du marché intérieur et les faibles coûts du facteur travail.
EVOLUTION DE CERTAINS INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS QUELQUES
PAYS EMERGENTS ET EN DEVELOPPEMENT ET DE L’UNION EUROPEENNE
Inflation (variation
Croissance du PIB Solde budgétaire
Désignation des prix à la consom-
(en volume et en %) 1 (en % du PIB)
mation en %)
2002 2003 2002 2003 2002 2003
Pays de l’U.E 1,1 0,8 2,1 2,0 - 2,0 - 2,6
dont :
Espagne 2,0 2,4 3,6 3,1 0,0 0,3
Portugal 0,5 - 1,3 3,7 3,3 - 2,7 - 2,8
Grèce 3,8 4,2 3,6 3,6 - 1,4 - 1,7
Pays émergents et en
développement 4,6 6,1 6,0 6,1 - 4,8 - 4,1
dont :
Tunisie 1,7 5,6 2,7 2,7 - 2,0 - 2,6
Maroc 3,2 5,5 2,8 1,2 .. ..
Algérie 4,1 6,7 1,4 2,6 .. ..
Egypte 3,2 3,1 2,4 3,2 .. ..
Afrique du Sud 3,6 1,9 8,9 6,0 .. ..
Turquie 7,9 5,8 45,0 25,3 .. ..
Argentine -10,9 8,7 25,9 13,4 .. ..
Chili 2,2 3,3 2,5 2,8 .. ..
Sources : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI, Eurostat et
Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS pour la Tunisie

Pour leur part, les économies de la région de l’Amérique latine ont connu une reprise en
2003 suite, notamment, à la sortie de l’Argentine de la récession grâce aux efforts déployés
en matière d’assainissement macro-économique et de création d’un climat favorable à
l’investissement. Ainsi, le PIB réel de cette région a progressé de 1,7%, après un léger repli
de 0,1% en 2002.

1
Base 100 en 1995 sauf pour la Tunisie (base 100 en 2000).
9
Les pays d’Afrique1 ont, également, enregistré une consolidation de leur croissance
économique dont le taux est passé de 3,5% en 2002 à 4,1% en 2003, appuyée, en particulier,
par la consommation privée. Celle-ci a été favorisée par l’amélioration des revenus, grâce à la
réalisation de bonnes campagnes agricoles. De même, les dépenses d’investissement ont
augmenté suite, en partie, à l’exécution de projets économiques inscrits dans certains pays
dans le cadre de la stratégie de réduction de la pauvreté.
Cette amélioration a concerné, en particulier, les pays de l’Union du Maghreb Arabe
(UMA) où la croissance économique s’est nettement accélérée au Maroc et en Tunisie (5,5%
et 5,6%, respectivement, contre 3,2% et 1,7% en 2002), suite notamment à une bonne saison
agricole, à l’affermissement des exportations de marchandises et à la reprise graduelle de
l’activité touristique. Plus soutenue en Algérie (6,7% contre 4,1% un an plus tôt), en rapport
avec le plan de relance triennal initié en 2001, la croissance économique a bénéficié, par
ailleurs, d’une importante hausse des recettes d’exportation des hydrocarbures.
Les pays de l’Europe centrale et orientale ont enregistré, pour leur part, un léger
raffermissement de leur expansion économique en 2003, soit 4,5% contre 4,4% en 2002. Ceci
s’explique par le bon comportement de la demande intérieure, notamment la consommation des
ménages stimulée par des mesures budgétaires expansionnistes, ce qui a permis de relayer la
chute des exportations vers la Zone Euro, principal partenaire commercial de la région.
En Russie, la croissance économique a connu une forte accélération (7,3% contre 4,7%
en 2002), liée au dynamisme du secteur pétrolier et de ses exportations (50% des
exportations totales), ainsi qu’à la vigueur de la demande intérieure. Celle-ci a été stimulée,
d’une part, par la hausse des salaires et la baisse du chômage et de l’inflation et, d’autre part,
par l’accroissement considérable des investissements directs étrangers (5,2 milliards de
dollars contre 2,4 milliards en 2002).
2) Le commerce mondial
Les échanges internationaux de biens et services se sont ressentis, au cours du premier
semestre de 2003, de la morosité de l’activité économique enregistrée presque partout dans
le monde, des tensions géopolitiques dans la région du Moyen-Orient, avec le déclenchement
de la guerre en Irak, et de l’épidémie du SRAS qui a fortement affecté, sur le plan commercial,
l’Asie du Sud-Est à l’exception de la Chine. Néanmoins, le regain d’activité à partir de la
deuxième moitié de l’année, particulièrement aux Etats-Unis et dans les pays asiatiques, s’est
traduit, en définitive, par un accroissement soutenu du volume du commerce mondial de
biens, soit 5,2% en 2003 contre 3,1% l’année précédente.
La hausse généralisée des prix des produits de base, notamment le pétrole brut,
conjuguée à la dépréciation du dollar, a contribué à la forte augmentation en valeur des
exportations de biens exprimées en cette devise, soit 17,2% contre 4,4% en 2002, pour
totaliser 7.370 milliards de dollars.
Les termes de l’échange se sont améliorés pour les pays développés (1,3% contre
1,1% en 2002) et, dans une moindre mesure, pour ceux émergents et en développement
(0,2% contre 1,1%).
Le commerce international de services a connu également une nette amélioration en
termes nominaux, au cours de 2003, avec une progression de 14,1% contre 6% l’année
précédente, pour atteindre 1.858 milliards de dollars. La hausse des indices boursiers sur les
principales places financières à partir de la mi-mars et le regain d’activité progressif au niveau
du tourisme et du transport aérien à travers le monde, dès le second semestre, sont à l’origine
de cette importante évolution.

1
Hors Egypte et Libye classées par le FMI dans la région du Moyen-Orient.
10
3) L’inflation
Le redressement de la demande internationale, enregistré à partir de la deuxième moitié
de 2003, et la hausse des prix des produits de base, en particulier le pétrole brut et ses
dérivés, ont suscité un certain regain de l’inflation dans le monde avec une moyenne de 3,6%
contre 3,4% en 2002.
Dans les pays développés, l’affermissement de la demande intérieure au second
semestre de 2003, notamment la consommation des ménages, et l’augmentation des coûts
de production ont engendré certaines tensions inflationnistes. L’accroissement des prix à la
consommation a, en effet, atteint 1,8% en 2003 contre 1,5% l’année précédente.
Aux Etats-Unis, le taux d’inflation est passé, d’une année à l’autre, de 1,6% à 2,3%, en
relation avec la vigueur de la consommation des ménages, conjuguée au léger ralentissement
de la productivité du travail (4,2% contre 4,9% en 2002).
Dans la Zone Euro, l’inflation a été plutôt moindre (2,1% contre 2,3% un an plus tôt), sous
l’effet conjugué de la faible évolution de la demande intérieure et de l’appréciation de l’euro. Son
niveau s’est, ainsi, approché de l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne.
Au Japon, la situation déflationniste prévalant depuis 1999 a été atténuée en 2003, avec une
baisse du niveau général des prix à la consommation. Celui-ci a diminué de 0,3% contre 0,9% en
2002, sous l’effet notamment de la vigueur de l’activité économique et du relèvement des frais de
santé, des prix de l’électricité et de certaines taxes. Toutefois, la faiblesse de la consommation des
ménages et l’appréciation du yen ont continué à nourrir les risques de déflation.
Les pays émergents et en développement ont enregistré, pour leur part, une légère
accélération de l’inflation au cours de 2003, soit 6,1% en moyenne contre 6% l’année
précédente, due entre autres à la hausse des cours des produits de base et à l’impact des
fluctuations des taux de change.
4) Les politiques budgétaire et monétaire
Le ralentissement de l’activité économique dans les pays industrialisés, au cours du
premier semestre de 2003, conjugué aux allègements des impôts opérés par certains d’entre
eux, a engendré une forte détérioration des finances publiques. Dans l’ensemble de ces pays,
le déficit budgétaire global s’est, en effet, élevé, d’une année à l’autre, de 3,1% à 4% du PIB.
Aux Etats-Unis, le déficit est passé de 3,3% à 4,9% du PIB. C’est que la réduction des
recettes fiscales, liée au ralentissement économique durant le premier semestre de 2003, et la
baisse des impôts décidée au mois de mai de la même année se sont conjuguées à l’augmentation
des dépenses publiques, notamment dans les domaines de la défense et de la sécurité intérieure.

Dans la Zone Euro, le déficit budgétaire est passé, d’une année à l’autre, de 2,3% à
2,7%, sous l’effet du faible niveau de la croissance économique mais, aussi, des réductions
d’impôts, de l’augmentation des allocations de chômage et des dépassements persistants
des dépenses en matière de santé, notamment en France et en Allemagne.

Pour ces deux pays, le déficit budgétaire s’est, d’ailleurs, situé au-dessus du seuil de
3% fixé dans le pacte de stabilité et de croissance et ce, pour la deuxième année consécutive,
ce qui a amené la Commission européenne à déclencher contre eux la procédure de sanction
pour déficit excessif. Celle-ci a été, toutefois, levée temporairement, lors de la réunion des
Ministres européens des Finances, tenue les 24 et 25 novembre 2003, contre l’engagement
pris par les deux pays en question de ramener leurs déficits budgétaires sous le seuil requis
de 3% en 2005 tout en réduisant les déficits structurels de 0,8 point de pourcentage pour la
France et de 0,6 point pour l’Allemagne en 2004.

11
Au Japon, le déficit public a continué à s’élargir (8,2% du PIB en 2003 contre 7,9% en
2002) dans un contexte déflationniste peu générateur de recettes fiscales. Cette situation
s’explique, notamment, par les importantes charges d’une dette publique se situant à 150%
du PIB, ainsi que par l’accroissement des dépenses liées à la retraite corrélativement avec le
vieillissement de la population. Ces deux postes représentent, à eux seuls, près de la moitié
des dépenses budgétaires.

Concernant les politiques monétaires, elles ont connu un assouplissement, durant la première
moitié de 2003, dans la plupart des pays industrialisés, afin de relancer l’activité économique.

Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale a réduit, le 25 juin 2003, son principal taux directeur
(taux des fonds fédéraux) de 25 points de base, en le fixant à 1%, soit son plus bas niveau
depuis environ 45 ans.
TAUX DES FONDS FEDERAUX AUX ETATS-UNIS (en %)
2,00
1,75
1,75

1,50 1,25
1,25
1,00
1,00

0,75

0,50
01

02

03
2/20

1/20

6/20
11/1

06/1

25/0
De son côté, la Banque centrale européenne a abaissé son taux de refinancement
(REFI) à deux reprises, le 6 mars et le 5 juin, de 25 points et 50 points de base,
respectivement, pour le ramener ainsi à 2%.

TAUX DE REFINANCEMENT (REFI) DANS LA ZONE EURO (en %)

3,50 3,25
3,25
2,75
3,00
2,50
2,75

2,50
2,00
2,25

2,00

1,75

1,50
01

02

03

03
1/20

2/20

3/20

6/20
08/1

05/1

06/0

05/0

12
Au Japon, la Banque centrale a plutôt procédé, face à l’inefficacité de la politique du
taux d’intérêt «zéro» dans un contexte déflationniste, au relèvement à trois reprises de la
limite supérieure imposée aux banques commerciales pour leurs réserves en compte courant
détenues auprès d’elle, pour la faire passer de 17.000 milliards de yens à 32.000 milliards
entre le 30 avril et le 10 octobre 2003. Cette action, tout en visant à relancer l’activité
économique, par l’injection supplémentaire de liquidités sur le marché monétaire, devait
contribuer à soutenir l’assainissement du secteur bancaire.

Ces mouvements de baisse des taux courts ont influé sur l’évolution des taux d’intérêt à
long terme qui ont poursuivi, au cours du premier semestre de 2003, leur tendance à la
baisse, portant certes la marque des risques inhérents aux incertitudes sur le plan
géopolitique. Cette tendance s’est inversée, à partir de la deuxième moitié de l’année, suite
notamment à l’amélioration des perspectives économiques qui a stimulé les placements en
actions. La baisse de la demande pour les obligations, qui en a résulté, a permis ainsi
d’accroître leurs taux de rendement.

5) L’emploi

Le taux moyen de chômage dans le monde s’est maintenu à un niveau élevé en 2003,
soit 6,2% contre 6,3% une année auparavant, en raison du ralentissement économique quasi-
général durant la première moitié de l’année et des effets de l’épidémie du SRAS et de la
guerre en Irak qui ont sévèrement touché l’emploi, particulièrement dans les services comme
le tourisme et le transport aérien.

Dans les pays développés, le taux de chômage s’est légèrement accru, atteignant 6,6% en
moyenne contre 6,4% en 2002, en raison de la lenteur de la reprise de l’activité et du décalage
temporel entre la croissance économique et la création d’emplois, surtout avec les progrès
réalisés en matière de productivité et la restructuration des entreprises.

Aux Etats-Unis, le nombre des sans-emploi a atteint 6% de la population active contre


5,8% en 2002, en relation avec le ralentissement de l’activité économique au premier
semestre de 2003.

Cette situation a concerné également la Zone Euro où le taux de chômage est passé,
d’une année à l’autre, de 8,4% à 8,8%.

Au Japon, par contre, le taux de chômage a légèrement reculé. Il s’est situé à 5,3% contre
5,4% en 2002, suite à la reprise de l’activité économique et à la baisse du nombre des faillites
d’entreprises de 14,6%, grâce aux crédits accordés aux petites et moyennes entreprises.

S’agissant des pays émergents et en développement, ils ont connu, dans l’ensemble,
une détérioration de la situation de l’emploi, notamment en Asie, affectée par l’épidémie du
SRAS et fortement marquée par la restructuration en cours de l’économie chinoise. Il est à
noter que le taux de chômage le plus élevé a continué à être enregistré dans la région du
Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, soit 12,2% contre 11,9% en 2002, en rapport avec la
restructuration de l’emploi dans le secteur public et la forte croissance de la population active.

6) La coopération internationale

Dans un climat d’incertitude, la communauté internationale a réaffirmé son attachement


à une étroite coopération pour renforcer la confiance et favoriser la réalisation d’une reprise
économique vigoureuse, durable et largement répartie. L’objectif recherché vise, notamment,

13
la création d’un environnement économique et financier stable, l’avancement des
négociations commerciales à caractère multilatéral et la réduction de la pauvreté.

Dans ce cadre, le Fonds monétaire international (FMI) a continué à soutenir les pays à
faibles revenus, par le biais de ses conseils et de son assistance financière, les aidant ainsi à
faire face à leurs problèmes accentués en matière d’endettement extérieur. Les pays
débiteurs devraient parvenir à réaliser une croissance durable, assurer la viabilité de leurs
balances des paiements et accéder aux marchés financiers internationaux pour la
mobilisation des ressources nécessaires.

Les nouveaux engagements du FMI ont atteint l’équivalent de 39,4 milliards de dollars
au cours de l’exercice 2003 contre 49,6 milliards l’an passé, bénéficiant pour l’essentiel à
l’Argentine, au Brésil, à l’Indonésie, à la Turquie et à l’Uruguay. Ces engagements ont porté
l’encours des prêts du FMI à un niveau record de 88,4 milliards de dollars, à la fin de
l’exercice 2003, soit 18,6 milliards de plus que l’exercice précédent.

En outre, le FMI a allégé, en collaboration avec la Banque mondiale, la dette de 27 pays


pauvres, dont 23 africains, pour une enveloppe totale de 51 milliards de dollars. Ces pays font
partie des 38 bénéficiaires potentiels de l’initiative de l’allègement de la dette des pays
pauvres très endettés (PPTE) mise en place par les deux institutions en 1999. Il est à
signaler, toutefois, que cette initiative a souffert d’une certaine lenteur liée aux délais de
préparation des projets et programmes de réduction de la pauvreté, aux difficultés pour
parvenir à la stabilité macroéconomique et à la mise en œuvre plus lente que prévu des
mesures sociales et structurelles nécessaires dans les pays concernés.

Ainsi, et pour activer davantage ladite initiative, un allègement de la dette,


complémentaire et à titre exceptionnel, est envisageable pour les pays ayant bénéficié de
l’initiative mais qui continuent d’être surendettés en raison de facteurs exogènes.

Par ailleurs, le FMI et la Banque mondiale continuent à collaborer avec l’Organisation


mondiale du commerce (OMC) pour promouvoir le commerce international et assurer, ainsi,
une croissance mondiale solide et durable à même de réduire la pauvreté. Aussi, les deux
premières institutions internationales se sont-t-elles engagées, après l’échec de la conférence
de l’OMC à Cancun (Mexique) au mois de septembre 2003, de fournir aux pays en
développement et aux pays émergents un appui financier qui leur permettrait de faire face aux
effets temporaires des réformes commerciales nécessaires pour libéraliser leurs échanges
dans le cadre de leurs engagements au titre du cycle de Doha.

Sur un autre plan et dans le cadre de l’élargissement de l’Union européenne, un traité


d’adhésion de dix nouveaux pays membres, à partir du 1er mai 2004, a été signé le 16 avril
2003 à Athènes. Il s’agit de Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la
Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie.

14
II. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DES CHANGES ET DE L’OR

L’année 2003 a été marquée par la grande volatilité des marchés internationaux des
changes et de l’or, dans un contexte géopolitique instable et un environnement économique
peu propice.

Cette année a, en particulier, enregistré une ascension fulgurante de l’euro par rapport
aux principales monnaies internationales, notamment le dollar américain, puisque la
monnaie unique a grimpé de plus de 20% par rapport à la devise américaine, consolidant
ainsi la hausse de 18% qu’elle a déjà réalisée à ce titre en 2002.

La faiblesse du dollar a également profité au yen japonais et à la livre sterling, dans un


contexte de reprise tangible de l’activité au Japon et au Royaume-Uni.

L’attention des opérateurs sur les marchés des changes s’est focalisée, en outre, sur
d’autres facteurs, notamment :

x les risques de déflation aux Etats-Unis, surtout au premier semestre 2003 ;


x les déséquilibres persistants des soldes extérieur et budgétaire aux Etats-Unis ;
x les signes de reprise de l’économie mondiale.

Sur l’ensemble de l’année, les rapports monétaires ont oscillé entre 1,0332 et 1,2647 pour
l’euro/dollar, 124,03 et 140,91 pour l’euro/yen, et 106,75 et 121,87 pour le dollar/yen.

Dans les pays émergents, la plupart des monnaies nationales se sont nettement
appréciées en 2003 par rapport au dollar américain. Les perspectives de taux de croissance
faibles au sein des pays développés et les niveaux bas de leurs taux d’intérêt ont orienté les
investisseurs en quête de rendements élevés vers les actifs des pays en développement.
L’afflux de capitaux étrangers, associé à la flambée des prix de l’énergie, ont généré de
fortes pressions à la hausse sur les devises de pays émergents et contraint nombre de
banques centrales à baisser leurs taux d’intérêt directeurs voire à intervenir directement sur
les marchés des changes pour stabiliser leurs monnaies.
AMPLITUDES DE VARIATION DES PRINCIPAUX RAPPORTS MONETAIRES
Année 2002 2003
Taux de Ouver- Ouver-
Plus bas Plus haut Clôture Plus bas Plus haut Clôture
change ture ture
0,856 1,0503 1,0332 1,2647
EUR/USD 0,8892 1,0496 1,049 1,2578
(01/02/02) (31/12/02) (02/01/03) (31/12/03)
111,21 125,65 124,03 140,91
EUR/JPY 116,95 124,63 124,51 135,10
(07/03/02) (05/12/02) (02/01/03) (30/05/03)
115,34 135,15 106,75 121,87
USD/JPY 131,55 118,74 118,69 107,31
(16/07/02) (31/01/02) (9/12/03) (21/03/03)

Le marché de l’or a vu en 2003 la poursuite de son mouvement haussier entamé en


2001. Cette hausse est venue en réponse à la baisse du dollar, aux tensions géopolitiques et
aux doutes concernant la reprise mondiale. Outre son attrait en tant que valeur refuge, le
métal jaune a bénéficié de facteurs spécifiques notamment la stabilité de la production et la
hausse de la demande des investisseurs institutionnels.

15
I – MARCHES DES CHANGES

PAYS INDUSTRIALISES

Les marchés des changes internationaux ont été caractérisés, en 2003, par la
poursuite de la correction à la baisse du dollar américain contre les principales devises,
entamée depuis la mi-2001. Le dollar a souffert des incertitudes géopolitiques liées
principalement au conflit américano-irakien, ainsi qu’aux signaux mitigés véhiculés par
l’économie américaine, qui ont affecté la confiance des investisseurs quant à la vigueur de la
reprise aux Etats-Unis.

1) Evolution de l’ EUR/USD

Le début de l’année a été marqué par l’appréciation de la devise européenne contre le


dollar américain, sur fond de fortes incertitudes économique et géopolitique.

La publication d’indicateurs économiques américains plus faibles que prévu et le


creusement des déficits courant et budgétaire américains ont été autant de facteurs négatifs
qui ont désintéressé les investisseurs de la devise américaine. D’un niveau de 1,049 USD en
début d’année, l’euro a atteint 1,0938 au début du mois de février.

Après une période de relative stabilité sur le mois de février, l’euro a repris sa tendance
haussière contre le dollar, soutenu d’une part par la décision de la BCE, le 6 mars, de
réduire ses taux directeurs de 25 points de base à 2,5%, ainsi que par l’exacerbation des
tensions et des incertitudes concernant l’affaire irakienne. L’euro a atteint son plus haut
niveau du premier trimestre le 11 mars, à 1,1084 USD. Cependant, les efforts diplomatiques
de Washington visant à obtenir une majorité au Conseil de Sécurité en faveur d’une
intervention militaire et l’embellie de Wall Street suite à une vague d’achats ont soutenu la
devise américaine juste avant le déclenchement de la guerre, qui a finalement eu lieu le
20 mars. Cet événement a entraîné une vague de prises de profits qui a propulsé le dollar à
un niveau de 1,0498 USD pour un euro le 21 mars.

Les espoirs d’une guerre courte ont momentanément donné du soutien à la devise
américaine. Toutefois, sur des nouvelles contradictoires, la résurgence des doutes parmi les
opérateurs du marché quant au risque d’enlisement des forces alliées, a fragilisé de nouveau
le dollar et a entraîné une période de volatilité sur les marchés des changes.

La fin officielle de la guerre en Irak, bien qu’elle ait réduit les incertitudes géopolitiques,
n’a pas pour autant marqué un terme à la baisse de la devise américaine. En effet, les
marchés ont commencé à se focaliser sur les fondamentaux économiques, notamment les
déficits courant et budgétaire des Etats-Unis. Des indicateurs économiques américains
mitigés montrant une activité manufacturière plutôt molle et une faiblesse du marché du
travail, alors qu’ils confirmaient en même temps la robustesse de la consommation des
ménages, ont donné du soutien à la devise européenne et ce, malgré la persistance de la
faiblesse des indicateurs économiques en Europe. L’EUR/USD a clôturé le mois d’avril à
1,1181 USD.

La devise européenne a poursuivi, par la suite, sa hausse contre dollar, profitant de


l’aggravation des déficits courant et budgétaire américains, des craintes de déflation aux
Etats-Unis et de la persistance du différentiel d’intérêt en sa faveur. L’euro a dépassé pour la
première fois, depuis quatre ans, le niveau de 1,17 USD et a atteint, le 27 mai, son plus haut
niveau du premier semestre, soit 1,1932 USD.

16
Malgré la décision de la BCE, le 5 juin, de réduire son taux directeur de 50 points de
base à 2%, l’euro/dollar est resté relativement stable sur les trois premières semaines de
juin, en raison notamment de la persistance de signaux mitigés véhiculés par l’économie
américaine. La poursuite de la faiblesse du marché du travail contraste, en effet, avec
l’amélioration de la confiance des ménages et des chefs d’entreprises.

A partir de la fin juin, l’euro a subi un renversement de sa tendance haussière,


accusant une baisse qui s’est poursuivie jusqu’à la fin du mois d’août.

En effet, la décision du Comité de Politique Monétaire de la Réserve Fédérale, lors de


sa réunion des 24 et 25 juin, de réduire le taux d’intérêt directeur de 25 points de base à 1%
et les commentaires plutôt positifs de la Fed ont contribué à la révision à la hausse des
anticipations du marché quant au rythme de la reprise économique aux Etats-Unis pour la
seconde moitié de l’année. L’euro a baissé d’un niveau de 1,17 USD le 20 juin à 1,12 USD à
la fin juillet.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE EUR/US D EN 2003

1,3000 1,3000

1,2500 1,2500
Taux de change

1,2000 1,2000

1,1500 1,1500

1,1000 1,1000

1,0500 1,0500

1,0000 1,0000
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

La devise européenne a continué son repli au mois d’août sur l’optimisme croissant des
opérateurs de marché concernant la vigueur de la reprise de l’économie américaine. Cet
optimisme a été renforcé par des indicateurs économiques montrant la poursuite de la
vigueur des dépenses de consommation, un marché de l’immobilier dynamique et des
signes d’amélioration des dépenses d’investissement. Cet optimisme a mis au second plan
les inquiétudes relatives à la persistance des déficits courant et budgétaire américains.

L’euro a atteint le 26 août son plus bas niveau de 4 mois, à 1,0789 USD et a clôturé le
mois à 1,0977 USD.

En septembre, l’euro a connu un rebond, associé, en particulier, à la publication des


chiffres de l’emploi US qui ont déçu le marché. Les perspectives d’une reprise économique
sans création d’emploi et son impact sur les dépenses de consommation et les recettes
fiscales ont ébranlé à nouveau la confiance des investisseurs dans l’économie américaine.

L’euro est passé de 1,0984 USD au début du mois de septembre à 1,1857 USD le
24 octobre. Après ce fort rebond, l’euro s’est stabilisé sur le reste du mois d’octobre, autour
de 1,17 USD.

17
Cette stabilisation a été suivie par un léger raffermissement du dollar au début de
novembre qui trouve son origine dans la création de 57 000 emplois non agricoles en
septembre pour la première fois en huit mois, alors que les anticipations tablaient sur une
perte de 30 000 emplois. Ce mouvement a été conforté par la publication d’une hausse
impressionnante du PIB américain au troisième trimestre (7,2% révisé par la suite à 8,2%)
qui a porté le dollar à 1,1375 USD vis-à-vis de l’euro au début du mois de novembre.

Cependant, des indicateurs américains mitigés, les craintes du regain du protection-


nisme, après la décision du département américain du Commerce de limiter les importations
textiles chinoises, et la dégradation de l’environnement géopolitique international, suite à un
nombre d’attentats au Proche Orient ont conduit les marchés à douter, une nouvelle fois, de
la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis, affectant ainsi la devise américaine.

Ces facteurs, associés à l’intensification des inquiétudes relatives aux déficits structurels
américains en fin d’année, ont ramené le dollar à ses plus bas niveaux historiques atteints
jusque-là contre l’euro. La monnaie unique a clôturé l’année à 1,2578 USD.

Sur l’ensemble de l’année, l’euro s’est apprécié de près de 20% contre le dollar américain.

2) Evolution de l’USD/JPY

Le rapport USD/JPY a connu deux phases majeures en 2003. La première, s’étalant


pratiquement sur le premier semestre, durant laquelle le rapport USD/JPY a évolué dans une
fourchette relativement étroite de 115-122 JPY et une deuxième phase qui s’est étalée sur le
reste de l’année, pendant laquelle, le dollar s’est fortement déprécié contre la devise
nippone, perdant plus de 14% par rapport à son plus haut niveau de l’année.

Au cours du mois de janvier, la baisse du dollar américain liée aux tensions


géopolitiques a profité à la devise nippone qui a atteint 117,37 JPY le 17 janvier contre
118,69 JPY en début d’année.

L’appréciation du yen a contraint la BoJ à intervenir sur les marchés des changes en
février pour freiner la hausse de sa devise, la ramenant au-dessus de 121 JPY.

La victoire du Premier Ministre japonais à la présidence du Parti Libéral Démocratique, la


publication d’un chiffre du PIB japonais meilleur que prévu (+0,5% au 4ème trimestre 2002) et les
rapatriements de capitaux en prévision de la fin de l’année fiscale au Japon ont renforcé la
devise nippone qui est remontée à 116,34 JPY le 7 mars. L’intervention américaine en Irak et les
espoirs d’une fin rapide de la guerre ont favorisé de nouveau le dollar dont le rapport au yen est
remonté à 121,87 le 21 mars. L’accélération des sorties de capitaux japonais après la fin de
l’année fiscale a contribué à maintenir le dollar autour de 120 JPY sur une grande partie du mois
d’avril. De plus, les opérateurs du marché craignaient une intervention des autorités monétaires
japonaises en cas de hausse rapide de leur devise.

Le yen s’est apprécié au cours des premières semaines du mois de mai, les
intervenants jugeant que la volonté de l’administration américaine à affaiblir le dollar devait
limiter la capacité des autorités japonaises à freiner la hausse du yen pour protéger leurs
exportations. Le rapport USD/yen est ainsi passé de 118,84 à fin avril, à 115,03 le 19 mai.

La BoJ est intervenue le 20 mai afin de limiter la hausse du yen. La devise nippone a
atteint à la fin du mois 119,63 JPY pour un dollar.

18
EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE US D/JPY EN 2003

125,00 125,00

120,00 120,00
Taux de change

115,00 115,00

110,00 110,00

105,00 105,00
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

Pendant les mois de juin et de juillet, le yen a fluctué dans une marge étroite contre le
dollar, les craintes d’intervention de la BoJ et l’appréciation du dollar suite à l’optimisme
relatif quant à la reprise de l’économie américaine ont atténué les effets des bonnes
nouvelles économiques qui commençaient à parvenir du Japon. Le yen a clôturé le mois de
juillet à 120,51 JPY pour un dollar.

A partir du mois d’août, la devise nippone a repris sa tendance haussière contre le


dollar, évolution qu’elle a gardée jusqu’à la fin de l’année. Cette évolution s’explique par une
succession d’indicateurs économiques nippons traduisant de meilleures perspectives pour
l’économie japonaise illustrées par la hausse des dépenses des consommateurs et
l’amélioration des principaux indicateurs précurseurs. Dans ce contexte, les prix des actions
japonaises ont significativement augmenté, ce qui a intensifié les flux de capitaux à
destination du Japon, renforçant davantage la devise nippone. Le yen a clôturé le mois
d’août à 116,89 JPY pour un dollar.

L’appréciation du yen s’est amplifiée pendant le mois de septembre. Outre


l’amélioration des perspectives économiques nippones et la faiblesse du dollar américain, le
yen a tiré profit de l’absence d’un message clair contre son appréciation après la réunion du
G7 le 20 septembre, ce qui a encouragé le marché à tester la devise japonaise encore à la
hausse. Elle est passée de 116,76 JPY pour un dollar au début du septembre à 111,48 JPY
à la fin du même mois, soit une hausse de plus de 4,7%.

La tendance haussière du yen a persisté jusqu’à la fin de l’année, bien qu’à un rythme
moins soutenu que celui enregistré en septembre, sous l’effet de signes positifs en faveur du
redressement de l’économie japonaise, ainsi que de la faiblesse intrinsèque du dollar américain.

La devise japonaise a clôturé l’année à 107,31 JPY pour un dollar, soit une
appréciation de plus de 10% par rapport à son niveau de début d’année.

3) Evolution de l’EUR/JPY

Le yen a connu trois tendances majeures contre l’euro en 2003. Une phase baissière
s’étalant de janvier à mai, une phase globalement haussière sur la période s’étalant de juin à
octobre et, enfin, un revirement à la baisse sur les deux derniers mois de l’année.

19
Au début de l’année, le yen s’est déprécié contre l’euro, en raison des faibles
perspectives de reprise économique au Japon. D’un niveau de 124,51 JPY pour un euro
enregistré au début du mois de janvier, le yen est passé à 130,78 à la mi-février.

Il s’est redressé contre la monnaie unique à partir de la troisième semaine de février,


atteignant 126 JPY le 27 février, en raison, notamment, de la publication d’un chiffre du PIB
nippon du quatrième trimestre 2002 plus fort que prévu. Cette appréciation a été, cependant,
de courte durée. En effet, et au début du mois de mars, le yen s’est déprécié de nouveau
contre la devise européenne, portant la marque des craintes des implications négatives
d’une croissance mondiale faible sur l’économie japonaise. Le yen est retombé à
129,65 pour un euro le 12 mars.

A partir du mois d’avril, le yen a connu une phase baissière vis-à-vis de l’euro qui s’est
poursuivie jusqu’à la fin du mois de mai. Il a été essentiellement affecté par les craintes que
le ralentissement de la demande mondiale ne pèse sur les exportations japonaises, principal
moteur de la croissance nippone. Le yen a atteint le niveau de 140,91 pour un euro le
30 mai, soit son plus haut niveau de l’année contre la monnaie unique.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE EUR/JPY EN 2003

145,00 145,00

140,00 140,00
Taux de change

135,00 135,00

130,00 130,00

125,00 125,00

120,00 120,00

115,00 115,00
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

Au cours de la première moitié du mois de juin, le yen est resté pratiquement stable
contre l’euro autour de 139 JPY. Une hausse significative de la Bourse de Tokyo sur fond de
bonnes nouvelles économiques nippones a, cependant, soutenu la devise nippone à partir
de la mi-juin, portant la devise japonaise à 130,53 JPY le 15 juillet. Sur la seconde moitié du
mois de juillet, la demande sur le yen s’est modérée, se traduisant par un revirement à la
baisse du yen, qui a été coté à 137,55 JPY pour un euro le 29 juillet.

Au mois d’août, le yen s’est apprécié fortement contre l’euro, profitant d’un ensemble
d’indicateurs économiques augurant des perspectives économiques positives au Japon. Les
prix des actions japonaises ont fortement augmenté sur des entrées de flux qui ont poussé le
yen à 125 JPY pour un euro le 3 septembre. Sur les deux premières semaines de
septembre, les bonnes nouvelles économiques japonaises ont été atténuées par des
interventions de la BoJ. Le yen est retombé à 132,85 JPY pour un euro le 15 septembre.

Le yen a repris par la suite sa tendance à la hausse, soutenue, notamment, par les
efforts de Washington pour convaincre la Chine d’assouplir sa politique de change. Les
critiques adressées par Washington à Tokyo concernant ses interventions massives sur le

20
marché des changes ont également profité à la devise nippone qui a progressé à
124,08 JPY pour un euro le 10 novembre.

Toutefois, le yen a repris son mouvement à la baisse contre l’euro vers la fin de
l’année, affaibli par la vigueur de l’euro, ainsi que par la poursuite des actions d’intervention
de la Banque du Japon. Le yen a clôturé l’année à 135,10 JPY pour un euro.

Sur l’ensemble de l’année, le yen s’est déprécié de près de 8% contre l’euro.

4) Evolution du GBP/USD

Tout comme l’euro, la livre sterling s’est renforcée face au dollar tout au long de
l’année. Outre les inquiétudes du marché quant au financement du déficit courant américain,
le différentiel de taux d’intérêt a été un autre facteur important jouant en faveur de la devise
britannique. En effet, le taux d’intérêt directeur de la Banque d’Angleterre est resté tout au
long de l’année au-dessus de 3,5%, alors que le taux des fonds fédéraux de la Réserve
Fédérale a été ramené à 1% dès le milieu de 2003.

Sur la première partie de l’année, le potentiel d’appréciation de la livre vis-à-vis du


dollar a, néanmoins, été limité à cause de la participation du Royaume Uni au conflit irakien.
L’appréciation a ensuite été plus marquée à partir de l’été, favorisée par l’accélération de la
croissance au Royaume-Uni.

En dépit de perspectives de croissance plus favorables et de taux d’intérêt plus élevés


que dans la zone euro, l’appréciation du sterling contre dollar sur l’ensemble de l’année est
restée plus contenue que celle de l’euro. Sur toute l’année 2003, le sterling est passé de
1,6107 à 1,785 USD, soit une appréciation de plus de 10%.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE GBP/US D EN 2003

1,8000 1,8000
Taux de change

1,7000 1,7000

1,6000 1,6000

1,5000 1,5000
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

5) Evolution de l’USD/CHF

La Suisse a connu une situation économique difficile en 2003. La croissance du PIB


était négative au cours des deux premiers trimestres de l’année tout comme le dernier
trimestre de 2002. L’évolution du franc suisse contre dollar a, toutefois, reflété son statut de
valeur refuge et a été quasiment symétrique à celle de l’euro contre dollar.

21
La devise helvétique a connu, en effet, en début d’année une phase d’appréciation
contre le dollar, profitant de son statut de valeur refuge face à l’amplification des incertitudes
économiques et géopolitiques qui ont affecté le dollar américain. Le franc suisse s’est vu
ainsi apprécier de près de 5% sur le premier trimestre, passant de 1,3852 CHF en début
d’année à 1,32 CHF vers le milieu du mois de mars contre la monnaie américaine.
Les autorités monétaires suisses, dans leur effort de circonscrire la hausse de leur
devise qui pesait sur la relance d’une économie déjà faible, ont procédé le
6 mars 2003 à une baisse de leur fourchette-objectif du taux Libor à 3 mois de 50 points de
base, soit (0,25% - 1,25%) à (0 % - 0,75%).
Cette baisse n’a pas eu d’impact significatif sur le change, surtout dans un contexte
géopolitique marqué par l’exacerbation des incertitudes à la veille de l’intervention militaire
américaine en Irak. L’appréciation du dollar après le déclenchement des hostilités en Irak a
suscité par contre une forte correction à la baisse du franc suisse qui est retombé en
quelques jours à 1,40 CHF pour un dollar.
Le rapport USD/CHF a affiché une certaine volatilité tout au long de la guerre, reflétant
les incertitudes qui ont accompagné ce conflit. Toutefois, la forte dépréciation du dollar au
deuxième trimestre à cause du pessimisme qui entourait la reprise de l’économie américaine
s’est traduite par une appréciation de la devise helvétique qui est passée de 1,4011 le
11 avril à 1,28 CHF pour un dollar à la fin mai.
A partir de cette date et jusqu’au mois de septembre, le dollar a connu un regain d’intérêt
pour les investisseurs, suite à l’amélioration des perspectives de croissance et d’emploi aux
Etats-Unis, ramenant le rapport USD/CHF au niveau de 1,42 CHF en septembre.
Toutefois, le regain des craintes du marché concernant les déficits américains qui a
pesé jusqu’à la fin de l’année sur le dollar a profité au franc suisse, qui est revenu en fin
d’année à 1,24 CHF pour un dollar.
Sur l’ensemble de l’année, le franc suisse s’est apprécié de plus de 11% contre le dollar.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE US D/CHF EN 2003

1,4500 1,4500
Taux de change

1,4000 1,4000

1,3500 1,3500

1,3000 1,3000

1,2500 1,2500

1,2000 1,2000
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

PAYS EMERGENTS

En 2003, les pays émergents ont été diversement touchés par les développements
géopolitiques, économiques et financiers qui se sont produits à travers le monde. L’Amérique
latine a retrouvé le chemin de la croissance. L’Asie a, quant à elle, souffert de la morosité de
l’activité commerciale induite par les perturbations géopolitiques et les répercussions de
22
l’épidémie de SARS. La vigueur de l’économie chinoise a, néanmoins, permis de soutenir la
croissance dans la région. Enfin, l’Europe de l’Est, bien qu’affectée par l’atonie de la
croissance dans la zone euro, a bénéficié d’une relative stabilité économique grâce à la
vigueur de la demande intérieure.

Après avoir enregistré une croissance presque nulle en 2001 et négative en 2002,
l’Amérique latine a, dans son ensemble, renoué avec la croissance positive en 2003 (environ
1,2%). Outre la sortie de l’Argentine de la crise, la zone a bénéficié de la remontée des prix
des matières premières et d’un afflux important de capitaux étrangers.

Au Brésil, l’activité a été soutenue par la reprise des exportations, grâce à la flambée des
cours des matières premières. De plus, l’apaisement des tensions socio-politiques et la
normalisation des relations avec les bailleurs de fonds ont favorisé le retour des investisseurs.
Outre le crédit dont jouissait le gouvernement brésilien après l’élection du nouveau Président, les
relèvements des taux d’intérêt consécutifs introduits par la Banque Centrale pour juguler
l’inflation et les discussions en vue de renforcer son indépendance ont rassuré quant à
l’engagement des autorités à poursuivre les réformes structurelles. Le réal brésilien a profité de
l’intérêt accru des investisseurs étrangers vis-à-vis du marché brésilien ainsi que de la forte
hausse des recettes générées par les exportations énergétiques. Le réal s’est apprécié de plus
de 22% sur l’année contre le dollar passant de 3,53 à 2,89 BRL pour un dollar.

L’Argentine est sortie en 2003 de la crise politico-économique. L’économie a renoué


avec une forte croissance estimée à 5,5% contre une régression de 10,9% en 2002. La
consommation a constitué le principal moteur de la reprise économique dans le pays. Le
peso argentin a réussi à se raffermir, grâce à la stabilisation de la situation
macroéconomique et à l’arrangement du problème des arriérés envers le FMI. La monnaie
argentine a récupéré plus de 15% de sa valeur contre le dollar, terminant l’année à 2,92 ARS
pour un dollar contre 3,36 en début d’année.

A cause de la dépendance économique du Mexique vis-à-vis des Etats-Unis (plus de


85% des exportations sont destinées au marché américain), le peso a tendance à être
sensible à l’évolution de l’économie américaine. Par conséquent, durant la majeure partie de
l’année, le ralentissement de la consommation américaine a pesé sur l’activité dans le
secteur manufacturier mexicain et a exercé des pressions à la baisse sur le peso. Soucieuse
des répercussions inflationnistes d’une forte dépréciation de sa monnaie, la Banco de
Mexico a été contrainte à relever son taux d’intérêt directeur à plusieurs reprises. Sur
l’année, le peso s’est déprécié d’environ 7,5% contre le dollar, passant de 10,38 à
11,22 MXN pour un dollar.

En Asie, la croissance a été affectée, au cours de la première moitié de l’année, par le


fléchissement de la demande mondiale, suite à l’intensification des risques géopolitiques,
notamment le conflit américano-irakien, la forte hausse des prix du pétrole qui s’en est suivie
et la propagation de l’épidémie de SARS. Au second semestre, les conditions de croissance
se sont améliorées progressivement. Le SARS a été circonscrit, l’économie américaine a
montré des signes de redressement, alors que l’économie chinoise gardait un rythme
soutenu de croissance. La croissance dans la région s’est ainsi maintenue en 2003 proche
de son niveau de 2002, soit environ 6%.

Sur le plan du change, la plupart des monnaies de la région ont connu de fortes
pressions à la hausse induites par la chute du dollar américain. Les autorités monétaires
asiatiques se sont employées, d’ailleurs, à freiner la hausse de leurs monnaies afin d’éviter
une perte de compétitivité-prix qui aurait résulté d’une appréciation unilatérale de leurs
devises, alors que le yuan chinois serait resté fixe par rapport au dollar. Les Banques
23
Centrales asiatiques ont été ainsi contraintes à opérer des baisses répétitives de leurs taux
d’intérêt directeurs et à intervenir massivement sur les marchés des changes.

Ces actions ont permis de stabiliser l’évolution des principales devises de la région
dans des marges relativement étroites. Les autorités monétaires malaisiennes ont réussi à
maintenir la valeur d’ancrage de leur monnaie au dollar à environ 3,80 MYR. Le Won Coréen
est resté pratiquement stable sur l’année passant de 1.188 KRW pour un dollar à
1.192, tandis que le Baht Thaïlandais s’est apprécié légèrement contre le dollar à 39,5 THB
en fin d’année contre un niveau d’ouverture de 43.

En Chine, l’année 2003 a été particulièrement marquée par le désaccord avec


Washington sur la question du niveau souhaitable du yuan par rapport au billet vert. La sous-
évaluation du yuan a été l’une des principales raisons du mouvement de désindustrialisation
dans les pays développés constituant une source de déflation au niveau international.
Malgré les critiques de la communauté internationale de la politique du taux de change suivie
par les autorités monétaires chinoises, celles-ci se sont employées à maintenir la valeur
d’ancrage de leur monnaie à environ 8,28 CNY pour un dollar.

Après avoir enregistré des performances économiques hétérogènes au cours des


années précédentes, les principaux pays d’Europe de l’Est ont connu une consolidation de
leur activité en 2003. La Hongrie, la Pologne et la République Tchèque ont ainsi réalisé des
progressions de leurs PIB assez comparables, proches de 3%, grâce à la vigueur de la
consommation intérieure et ce, malgré l’atonie de la croissance dans l’UE. La poursuite des
flux d’IDE, bien qu’à un rythme plus modéré en raison de la fin de la période de privatisation,
a constitué un autre facteur de soutien à l’activité économique dans la région.

Sur le plan du change, deux mouvements ont marqué l’évolution des principales
devises de la région contre l’euro. D’un côté, la couronne tchèque a fait face à la vigueur de
l’euro et n’a perdu qu’environ 2% de sa valeur, passant sur l’année de 31,50 à 32,20 CZK
pour un euro. De l’autre, le zloty et le forint ont dérapé contre l’euro. Ces devises ont ainsi
perdu près de 15% et 9% de leurs valeurs, passant sur l’année respectivement de 4 à
4,70 PLN et de 237 à 261 HUF pour un euro. Ces évolutions s’expliquent essentiellement
par un fort déficit de confiance vis-à-vis des gouvernements polonais et hongrois, en raison
du creusement des déficits budgétaires (supérieurs à 5% du PIB pour les deux pays) et du
manque de viabilité des projets de réduction de ces déficits qui affaiblit l’aptitude de ces pays
à satisfaire l’ensemble des critères de convergence d’ici l’an 2008, date prévue pour leur
adhésion à l’UEM.

Contre le dollar, les évolutions de la couronne tchèque, du forint hongrois et du zloty


polonais ont été les reflets du rapport euro/dollar. Sur l’ensemble de l’année, la couronne
tchèque, le forint hongrois et le zloty polonais se sont appréciés contre le dollar
respectivement de 20%, 7,69% et 2,68%, passant de 30 à 25 CZK, de 224 à 208 HUF et de
3,83 à 3,73 PLN.

En Russie, l’activité est demeurée soutenue en 2003 grâce au dynamisme des


exportations, notamment de produits énergétiques, sous l’effet de la forte hausse des prix du
pétrole. La poursuite de la vigueur de la consommation privée a constitué un facteur
supplémentaire de soutien à la croissance. Pour l’ensemble de l’année, celle-ci a dépassé
les 6%. De plus, les finances publiques étaient solides, la dette extérieure avait chuté à un
niveau gérable et l’inflation était à la baisse. Les performances économiques de la Russie
ont renforcé la confiance des investisseurs qui semblaient, depuis, convaincus que le pays
est parvenu à asseoir son développement sur des bases saines. Ceci a permis d’endiguer
l’exode de capitaux et d’inverser les flux d’investissement. Eu égard à la forte hausse de la
24
demande tant nationale qu’internationale sur le rouble russe, celui-ci s’est inscrit, tout au
long de l’année, sur une note haussière contre le dollar, ce qui a contraint la Banque centrale
russe à intervenir massivement sur le marché des changes pour freiner la hausse de sa
monnaie. Le taux de change du rouble contre le dollar est passé sur l’année de 31,90 à
29,20 RUB pour un dollar, soit une appréciation de plus de 9%.

Depuis la fin de la guerre en Irak, la Turquie a retrouvé une stabilité financière grâce,
en partie, au soutien fort du FMI et à la détente des taux d’intérêt domestiques, confortée par
de bons résultats en matière de croissance et d’inflation avec des taux respectifs de 5,3% et
18,9% environ en 2003 contre 7,6% et 29,7% en 2002. La livre a réussi à se raffermir contre
le dollar, rejoignant son niveau de la mi-2002 à 1.400.000 contre 1.650.000 en début
d’année, ce qui correspond à une appréciation de plus de 18%.

En Egypte, les retombées de la guerre en Irak sur le tourisme et le commerce extérieur ont
entraîné une forte dépréciation de la livre de près de 23%, passant de 4,60 EGP en début
d’année à 6 EGP pour un dollar à la fin du premier semestre. La livre s’est toutefois stabilisée au
cours de la seconde moitié de l’année, grâce à l’apaisement des tensions géopolitiques ainsi
qu’aux recettes élevées obtenues sur les droits de passage du Canal de Suez et sur les
exportations d’hydrocarbures. La livre a terminé l’année à 6,15 EGP pour un dollar.

Le Maroc connaît depuis 2001 une période exceptionnelle de conditions climatiques


favorables qui ont contribué à stabiliser la croissance du PIB. En 2003, et malgré l’incidence
sur le tourisme des attentats de Casablanca, la croissance a été dynamique tirée par la
demande intérieure pour l’essentiel (5,5%). Sur le plan du change, l’évolution du dirham
contre le dollar a été corrélée à celle de l’euro/dollar. Le dirham s’est apprécié de plus de
16% contre le dollar sur l’ensemble de l’année, passant de 10,23 à 8,79 MAD pour un dollar.
En revanche, le dirham a évolué en baisse contre l’euro, bien qu’à un rythme modéré,
passant sur l’année de 10,63 à 11,06 MAD pour un euro.

II – MARCHE DE L’OR

L’année 2003 a connu une poursuite du mouvement haussier de l’or en raison,


notamment, de l’affaiblissement du dollar. L’or a souvent représenté une forme de
couverture contre les risques de baisse de la devise américaine.

L’année a commencé avec une forte hausse du prix de l’or, face aux risques croissants
de guerre en Irak. Le prix de l’once est ainsi passé de 346 USD en début d’année à
388,5 USD le 5 février, pour retomber par la suite à 318,75 USD le 7 avril avec la fin de la
guerre devenue imminente.

Depuis, les mouvements du prix de l’or ont reflété l’évolution du dollar américain avec,
toutefois, en août et septembre, une hausse traduisant la fermeté de la demande d’or et
l’intérêt croissant des fonds spéculatifs et autres investisseurs institutionnels à détenir de l’or.

Outre la baisse du dollar, les tensions géopolitiques et les doutes concernant la reprise
mondiale, le métal jaune a bénéficié de facteurs spécifiques, notamment :

x les anticipations du marché d’une stabilisation de la production ;

x la clôture de positions de couverture par les producteurs qui a eu pour effet de


restreindre la quantité d’or offerte sur le marché ;

25
x la fermeté de la demande malgré la hausse des prix. En 2003, la quantité
demandée a été en hausse de 4% par rapport à 2002, soit la hausse la plus forte
venant de la part des investisseurs institutionnels ;

x les anticipations par les opérateurs de la reconduction de l’accord conclu en 1999


entre les banques centrales européennes. Cet accord avait instauré une limitation sur
les ventes d’or par les banques signataires (les ventes ne devaient pas excéder
400 tonnes par an, avec une limite globale de 2000 tonnes sur la période de 5 ans de
l’accord). Cet accord qui expire en septembre 2004, a été effectivement reconduit en
mars 2004 pour une période de 5 ans. Les nouvelles conditions stipulent que les
ventes annuelles ne devraient pas dépasser les 500 tonnes et le volume global sur les
cinq années ne devrait pas dépasser les 2500 tonnes.

L’or a clôturé l’année à 414,80 USD, soit une appréciation de plus de 19% par rapport
à son niveau atteint au début de l’année.

EVOLUTION DU PRIX DE L'OR EN 2003

450,00 450,00

400,00 400,00
Prix

350,00 350,00

300,00 300,00
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

26
III. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DE CAPITAUX

Après un début morose, nourri par l’incertitude géopolitique persistante et l’absence de


reprise économique ferme aux Etats-Unis et, surtout, en Europe, l’année 2003 a affiché, dès la
fin de la guerre en Irak, les signes d’un rétablissement progressif de la confiance des
opérateurs économiques et financiers. En effet, l’économie US a aussitôt commencé à se
redresser sans création induite de postes d’emploi, suscitant, toutefois, un regain de confiance
dans les actifs risqués, comme en témoigne la nette reprise des indices Dow Jones et Nasdaq
et la remontée des rendements obligataires au cours de la deuxième moitié de l’année.
Quant à l’activité bancaire, elle a enregistré une évolution mitigée sur l’ensemble de l’année,
la contraction des transactions interbancaires s’étant accompagnée d’une augmentation des
crédits aux secteurs non bancaires. En revanche, l’affermissement observé sur les marchés des
produits dérivés s’est davantage renforcé, dans un contexte de risques de marché accrus.
I – LES MARCHES BOURSIERS

Après avoir absorbé une succession de chocs majeurs au cours des trois dernières
années, suite à l'éclatement de la bulle spéculative dont les effets ont été aggravés par les
attentats du 11 septembre 2001 survenus aux Etats-Unis, les marchés boursiers ont, en
2003, continué à faire preuve de résistance, les principaux indices y afférents ayant gagné
entre 15% et 50%.
Au premier trimestre, les bourses mondiales ont enregistré leurs plus bas niveaux de
l’année, dans un marché plombé par la menace grandissante d'un conflit en Irak, par
l'incertitude persistante quant à la reprise de l’économie mondiale et par des perspectives
peu encourageantes concernant les résultats des entreprises.
En mars, le Dow Jones et le Nasdaq Composite se sont situés à leurs planchers de
l’année, soit, respectivement, 7.416 points et 1.253 points. En même temps, l’économie
européenne continuait à s'enfoncer, frôlant même la récession au cours des six premiers
mois de l'année. Dans ce contexte, les bourses de Paris, de Londres et de Francfort ont
touché, en mars 2003, leurs plus bas niveaux depuis sept ans. Les indices CAC 40 et DAX
se sont limités à 2.401 et 2.203 points, respectivement.
EVOLUTION DU CAC 40 ET DU NASDAQ COMPOSITE EN 2003

4 000

3 500

3 000

2 500

2 000

1 500

1 000
2/1 2/2 2/3 2/4 2/5 2/6 2/7 2/8 2/9 2/10 2/11 2/12

Nasdaq Composite CAC 40

27
Mais la fin précipitée de la guerre en Irak a favorisé la reprise au sein des marchés des
actions, desquels s'étaient détournés les investisseurs au cours des trois dernières années.
A partir de la mi-mars cette évolution a été stimulée, par ailleurs, par des politiques
monétaires accommodantes, une accélération de la croissance des bénéfices des
entreprises et des niveaux de valorisation attractifs.
Au deuxième trimestre, la croissance économique américaine a atteint 3,3% avant de
doubler au cours des trois mois suivants, ravivant la confiance des investisseurs dans les
placements boursiers.

En septembre, les bourses ont enregistré une baisse généralisée, plus prononcée en
Europe, du fait notamment du renforcement de la compétitivité-prix des entreprises
américaines à l’exportation suite, à l’affaiblissement prolongé du dollar. Ainsi, les bourses
européennes ont connu une dégradation à fin septembre, notamment pour les valeurs
industrielles les plus exposées à l’appréciation de l’euro.

Dès le début du quatrième trimestre, la situation s’est partout améliorée avec la


publication par des entreprises européennes et américaines de résultats meilleurs que
prévu, l’annonce d’indicateurs macroéconomiques affermis de part et d’autre de l’Atlantique
et la réalisation d’importantes opérations de fusion et d’acquisition.

Sur l’ensemble de l’année, le Dow Jones et le Nasdaq ont gagné 25% et 50% s’élevant
à 10.454 et 2.010 points respectivement.

EVOLUTION DU NIKKEI ET DU DOW JONES EN 2003

11 500

11 000

10 500

10 000

9 500

9 000

8 500

8 000

7 500

7 000
2/1 2/2 2/3 2/4 2/5 2/6 2/7 2/8 2/9 2/10 2/11 2/12
Dow Jones Nikkei

La bourse de Paris a mis fin en 2003 à trois années consécutives de baisse, en


progressant de 16%. En effet, en 2002, le CAC 40 avait perdu 34,6%, après une chute de
22 % en 2001 et l'amorce de l'explosion de la bulle spéculative en 2000. En 2003, Londres et
Francfort ont de leurs cotés enregistré des progressions respectives de 13% et 38%.

Au Japon où sont apparus les premiers signes de reprise économique, après plus de
dix ans de stagnation, la restructuration des entreprises, conjuguée à la stabilisation du
système financier, grâce à l’aide financière du Gouvernement a contribué à soutenir le
marché nippon. L’indice Nikkei a ainsi gagné sur toute l’année 24,5%, situation marquant la
fin d'une dégringolade de trois ans entamée en 2000 avec l'éclatement de la bulle Internet.

28
II – LES MARCHES OBLIGATAIRES

Face à la montée des risques géopolitiques et au manque de visibilité quant aux


perspectives économiques dans les principaux pays industrialisés, les marchés obligataires
ont connu une dépréciation au cours du premier semestre 2003, illustrée, en particulier, par
la nette baisse des rendements, ramenés à leurs niveaux historiques les plus bas vers la mi-
juin. Un retournement de conjoncture s’est, toutefois, produit dés le début du semestre
suivant. Les principaux marchés ont été caractérisés par une remontée sensible des
rendements qui ont, dans l’ensemble, clôturé l’année à des niveaux supérieurs à ceux
observés à la fin 2002.

Les trois premiers mois de l’année se sont caractérisés par de faibles perspectives
économiques et une grande agitation géopolitique. En effet, pendant la première quinzaine de
l’année, les incertitudes quant à l’éclatement de la guerre en Irak ont pesé lourdement sur les
marchés. A la fin de janvier et au cours du mois suivant, le rebond des émissions nettes s’est
accompagné d’un tassement des rendements sur les obligations d’Etat à long terme.

Après le déclenchement de la guerre, un retournement brutal de tendance a eu lieu.


Sur le marché américain et celui de la zone euro, les rendements se sont accrus de près de
40 points de base.

Néanmoins, ce mouvement fut de courte durée. Les rendements ont rapidement


retrouvé leur tendance baissière qui s’est nettement accélérée entre mai et juin. En effet, les
résultats macroéconomiques décevants de la zone euro, les risques accentués de déflation
aux Etats-Unis et les fortes divergences sur les perspectives de croissance mondiale ont, de
nouveau, tiré les taux à la baisse. Les taux longs américains se sont retrouvés à fin juin à
leurs plus bas niveaux depuis cinquante ans.

Les marchés obligataires ont enregistré un changement de tendance au courant de


l’été, marqués par la baisse du taux de la BCE de 50 points de base et celle du taux des
«fonds fédéraux» de 25 points de base, intervenues durant le mois de juin. Ainsi, entre la
mi-juin et le début du mois de septembre, les taux des obligations d’Etat à 10 ans aux Etats-
Unis sont passés de 3,1% à 4,6%, entraînant dans leur sillage ceux de la zone euro qui se
sont élevés dans le même intervalle de temps, de 3,4% à 4,3%. Cette situation est
imputable, essentiellement, au déséquilibre persistant entre une demande excessive et une
offre réduite sur les marchés considérés dû principalement à l’ampleur du déficit budgétaire
américain qui a culminé à près de 5% du PIB en 2003.

Enfin, après avoir tant délaissé les marchés boursiers avec leurs investissements à
long terme rémunérateurs mais relativement risqués, attirés beaucoup plus par les
placements opérés sur les marchés obligataires, de nombreux grands investisseurs
institutionnels y sont retournés, à partir du mois de septembre. Après une correction sensible
en septembre et octobre, les taux américains et ceux de la zone euro se sont stabilisés
autour de 4,3% jusqu’à la fin de l’année.

A l’instar des marchés obligataires européen et américain, celui du japon a connu, en


2003, deux phases distinctes. Au cours du premier semestre, les rendements des fonds
d’Etat japonais ont évolué dans le sillage des deux principaux marchés, observant une
baisse presque continue, entrecoupée par une brève remontée en février. Le rendement du
JGB à 10 ans a atteint son plus bas niveau de l’année à la mi-juin, perdant ainsi plus de
45 points de base par rapport au début de l’année.

29
EVOLUTION DES TAUX DE RENDEMENT DES BUNDS ET UST A 10 ANS

4,6
25 juin 03 : baisse des taux
4,4 directeurs US de 25 pb

4,2

4,0
5 juin 03 : baisse
des taux directeurs
3,8 européens de 50 pb

3,6

3,4

3,2

3,0
31/12 31/1 28/2 31/3 30/4 31/5 30/6 31/7 31/8 30/9 31/10 30/11 31/12

Zone Euro 10 ans Etats-Unis 10 ans

La conjonction de facteurs techniques et de projections macroéconomiques favorables


a, depuis, déclenché un accroissement substantiel des rendements en yen. L’accueil mitigé
réservé le 17 juin à l’adjudication de titres japonais à 20 ans ainsi que le mouvement des
prises de bénéfices par les banques nippones et les ventes de la part de fonds spéculatifs
ont entraîné une hausse rapide des rendements. Ainsi, pour la seule journée du 19 juin, le
rendement des obligations à 10 ans a gagné 16 points de base, pour s’établir à 0,69% .

La montée des rendements en yen s’est nettement accentuée, après la publication, le 1er
juillet, du rapport relatif à l’enquête trimestrielle Tankan qui a relaté une situation économique
meilleure que prévu. Elle s’est poursuivie après l’accueil mitigé réservé à l’adjudication de titres à
10 ans, le 3 juillet. Le lendemain, la volatilité intra-journalière a culminé, le rendement à 10 ans
ayant enregistré 1,4% en séance, avant de revenir à 1,05% à la clôture.

Les mesures prises par les autorités japonaises visant à réduire la volatilité,
notamment les opérations de préadjudication et de rachat de titres à 5 ans, ont contribué à la
stabilisation du marché du yen. La corrélation entre les variations quotidiennes en
pourcentage des rendements sur les trois marchés japonais, allemand et américain s’est, en
conséquence, fortement atténuée après le 15 juillet.

Suite à la publication de données meilleures qu’anticipé (forte croissance du PIB au


deuxième trimestre et très bons niveaux des commandes industrielles), le rendement du titre
d’Etat à 10 ans a grimpé de plus de 55 points de base, en culminant à 1,47% vers la fin du
mois d’août. Depuis, l’espoir accru des investisseurs, quant à la reprise de l’économie
mondiale, a dynamisé le marché obligataire japonais et, par conséquent, les rendements ont
fortement baissé revenant à 0,97% pour le 10 ans, vers la fin de septembre. Ils y ont
enregistré quelques brèves hausses en octobre-novembre.

30
RENDEMENT DU JGB A 10 ANS EN 2003

1,5500

1,3500

1,1500

0,9500

0,7500

0,5500

0,3500
31/12 31/1 28/2 31/3 30/4 31/5 30/6 31/7 31/8 30/9 31/10 30/11 31/12

Sur l’ensemble de l’année, les rendements sur les marchés obligataires ont
globalement augmenté. Ils ont gagné environ 35 points de base pour le «10 ans américain»
et près de 11 points de base pour le «10 ans allemand» qui sont passés de 3,81% à 4,25%
et de 4,18% à 4,29% respectivement.

Le rendements du JGB à 10 ans a, à son tour, augmenté, de 10 points de base en


passant de 0,90% à 1%.

Le montant net des émissions de titres internationaux a atteint son record historique de
$460,3 milliards au quatrième trimestre 2003, contre $183,7 milliards à la même période de
2002. Pour toute l’année, il s’est situé à $1.467 milliards contre $1.010,8 milliards en 2002,
soit une progression de près de 45%, grâce essentiellement à la présence fortement accrue
d’intervenants issus de la zone euro ($224,5 milliards) et ce, tant sur les obligations à moyen
et long termes que sur le papier commercial. Les établissements financiers et les entreprises
ont intensifié leurs opérations, tandis que les souverains ont accusé un certain repli. L’année
a été marquée par une expansion notable des émissions de titres libellés en euro, à la fois
en valeur absolue et par rapport aux autres marchés. Les emprunteurs des économies
émergentes ont continué à collecter de gros volumes. Ce dynamisme est dû à l’engouement
des investisseurs internationaux, en quête de rendements accrus, dans un contexte de
rétrécissement persistant des marges de crédit.

EMISSIONS NETTES EN 2003 (En milliards $US)


4ème trim.
Emetteur 1er trim. 2ème trim. 3ème trim. Total
(est.)
PAYS DEVELOPPES 330,7 316,2 279,9 437,1 1.363,9
ZONES FRANCHES 2,8 4,1 0,4 9,1 16,4
INSTITUTIONS INTERNATIONALES 9,4 15,3 2,0 - 4,2 22,5
PAYS EMERGENTS 13,7 13,3 18,9 18,3 64,2
TOTAL 356,6 348,9 301,2 460,3 1.467,0
Source : BRI

En Asie, le gouvernement et les établissements financiers chinois ont intensifié leurs


opérations nettes, tandis que les établissements russes et l’Etat polonais ont été les plus
31
actifs en Europe orientale. En Amérique latine, le Brésil a été le principal émetteur sur ce
segment du marché financier.

III – LES MARCHES BANCAIRES

Les marchés bancaires ont connu, sur l’ensemble de l’année 2003, une évolution
mitigée. L’activité bancaire a poursuivi globalement, au cours du premier semestre 2003, sa
tendance à la hausse amorcée au cours du troisième trimestre de l’année précédente,
situation cachant, toutefois, des divergences entre les secteurs bancaire et non bancaire. Un
renversement de tendance a été enregistré pendant le troisième trimestre au cours duquel
l’activité bancaire globale a accusé une forte régression due, essentiellement, à une
contraction record du compartiment de l’interbancaire ainsi qu’à une stagnation des créances
transfrontalières.

Le premier trimestre de l’année 2003 a été caractérisé par une tendance haussière de
l’activité bancaire, prise globalement, portant la marque de l’affermissement des créances en
faveur du secteur non bancaire, notamment à l’échelle transfrontalière et ce, en dépit des
réaménagements de portefeuille opérés par certaines grandes banques. Les créances sur le
secteur non bancaire ont atteint, au cours de la période considérée, USD 212 milliards
contre USD 303 milliards pour toute l’année précédente.

Ces opérations ont pris la forme, principalement, de pensions, concours intra-groupes


et crédits aux Etats qui ont représenté les deux tiers de l’ensemble des prêts bancaires et ce,
au détriment des prêts consentis aux entreprises et autres composantes du secteur privé
non bancaire.

Le deuxième trimestre a, par contre, été marqué par un mouvement en dents de scie
pour les créances sur Etats et celles sur l’interbancaire qui ont enregistré un pic au cours de
ce trimestre dû en grande partie à l’importance des opérations intra-groupes, des
placements en titres émis par d’autres banques et des opérations en pension. En effet, les
créances transfrontières des banques ont atteint USD 308 milliards contre USD 123 milliards
au cours du trimestre précédent. Cette tendance a surtout profité aux économies
développées notamment au sein de la zone euro et aux USA qui se sont réservés,
respectivement, 67,6 milliards et 60 milliards de dollars contre 3,3 milliards de dollars
seulement pour les économies émergentes constituées essentiellement de dépôts. Des
opérations de natures différentes ont été relevées au niveau de cette zone et ont pris la
forme à titre d’exemple d’entrées nettes pour des pays d’Europe et de certaines régions
d’Asie pacifique et de rapatriements de dépôts pour des pays d’Amérique Latine.

Les créances sur les banques ont accusé, au cours du troisième trimestre, un net repli
de l’ordre de USD 259 milliards. La zone euro, les Etats-Unis et le Japon ont été les plus
touchés par cette contraction. Par ailleurs, le secteur non bancaire a bénéficié d’un
accroissement des créances sous l’effet de l’augmentation de la demande des entreprises.

Les Etats-Unis d’Amérique ont fortement bénéficié de cette tendance, les créances
bancaires, essentiellement en faveur du secteur privé non bancaire, s’étant accrues de
65,6 milliards de USD, atteignant ainsi leur niveau le plus élevé depuis le 4ème trimestre 2001.

Les économies émergentes ont, quant à elles, connu des évolutions divergentes selon
les régions. Les mouvements de fonds les plus denses ont intéressé les économies les
mieux notées, notamment celles des pays de l’Europe de l’Est qui ont enregistré des entrées
nettes de capitaux, alors que celles d’Asie-Pacifique et d’Amérique latine ont connu plutôt

32
des sorties nettes de capitaux, ce qui traduit un désengagement des grandes banques de
cette zone et une volonté de rééquilibrage de leurs portefeuilles.

EVOLUTION DES CREANCES TRANSFRONTIERES ENVERS LES


SECTEURS BANCAIRE ET NON BANCAIRE

400 600

300 500

400
200

300
100
200
0
2002 2002 2002 2003 2003 2003 100

-100 t2 t3 t4 t1 t2 t3
0

-200 -100

-300 -200
secteur bancaire secteur non bancaire Total

IV – LE MARCHE DES PRODUITS DERIVES

Les marchés organisés et ceux de gré à gré ont continué à progresser en 2003.

Après une année 2002 marquée par une progression de 17%, le volume des contrats
financiers traités sur les marchés organisés a augmenté de 26% l’année suivante en
s’élevant à 874.000 milliards de dollars. Cette hausse a touché tous les instruments, à savoir
les contrats sur taux, les contrats sur indices et les contrats sur devises.

Les contrats sur taux, principal compartiment des marchés organisés avec une part
représentant plus de 90% du volume global, ont atteint 794.000 milliards de dollars en 2003,
soit une hausse de l’ordre de 26,6% par rapport à leur niveau de l’année précédente.

Cette hausse trouve essentiellement son origine dans l’expansion exceptionnelle des
instruments monétaires (options et contrats à terme) en Europe, principalement pour les contrats
Euribor qui ont augmenté de 64%, à USD 278.000 milliards (contre une hausse de 7% en
Amérique du Nord, à USD 369.000 milliards). L’anticipation des intervenants, quant à un
revirement de la politique monétaire dans la zone euro et l’abondance de la liquidité des dérivés
de gré à gré représentent les principaux facteurs de l’évolution de ce segment. Les contrats sur
taux longs ont été également en hausse. En effet, les mouvements distincts des marchés
obligataires durant les premier et deuxième semestres de 2003 ont été à l’origine du recours
actif, notamment des établissements financiers, aux contrats à terme et options sur taux.

En 2003, les contrats sur indices ont progressé de 20%, à 75.500 milliards de dollars.
De nouveau, ce sont les options sur l’indice de la bourse coréenne qui ont le plus contribué à
cette progression, avec une hausse de 49% à 21 000 milliards de dollar.

33
VOLUME DES ECHANGES SUR LES MARCHES ORGANISES
Montant Notionnel
Désignation (en milliards de dollars)
2002 2003
Contrats sur taux 627.000 794.000
Contrats sur devises 3.000 4.400
Contrats sur indices 64.000 75.500
Total 694.000 873.900
Source : BRI

Quant au marché de gré à gré, il s’est développé plus vite que les marchés organisés
durant la première moitié de l’année 2003. Cependant, cette progression était moins
régulière sur toute l’année. En effet, les opérations de couverture ou de positionnement sur
le gré à gré impliquent la signature de nouveaux contrats, ce qui conduit à l’accroissement
progressif de l’encours notionnel. Les intervenants du gré à gré ont, cependant, pris toute
une série de mesures afin de mieux gérer les expositions au risque de contrepartie,
notamment par un recours aux sûretés et aux accords de compensation bilatérale.

Les transactions sur le marché de gré à gré ont augmenté de 19,7% à USD
170 milliards sur la première moitié de l’année, comparé à un accroissement de 11% une
année auparavant.

Les contrats sur devises (deuxième catégorie des risques de marché) ont également
progressé dans l’ensemble de 19,7%, les options s’étant accrues au taux élevé de 42%. Les
instruments de taux qui représentent plus de 70% de l’activité sur ces marchés ont
progressé d’environ 20%. Quant aux instruments sur actions qui se caractérisaient durant les
périodes récentes par une activité morose, ils ont renoué avec la croissance (+21,2%),
tandis que les contrats sur marchandises ont enregistré un accroissement de 12,7%.

EVOLUTION DE L’ENCOURS DES INSTRUMENTS DERIVES DE GRE A GRE (En milliards USD)
Montant notionnel
Désignation
Fin juin 2002 Fin décembre 2002 Fin juin 2003
A. instruments sur devises 18.068 18.460 22.088
Terme sec et swaps cambistes 10.426 10.719 12.332
Contrats d’échange 4.215 4.503 5.159
Options 3.427 3.238 4.597
B. Instruments de taux 89.955 101.658 121.800
Terme 9.146 8.792 10.271
Contrats d’échange 68.234 79.120 94.583
Options 12.575 13.746 16.946
C. Instruments liés aux actions 2.214 2.308 2.799
Contrats à terme et d’échange 386 364 488
Options 1.828 1.944 2.311
D. Instruments sur marchandises 777 923 1.040
Or 279 315 304
Autres 498 608 736
Contrats à terme et d’échange 290 402 458
Options 208 206 279
E. Autres 16.496 18.330 21.952
Total général 128.008 142.287 170.416
Source : BRI

34
IV. – LE MARCHE MONDIAL DES PRODUITS DE BASE

Sous l’effet conjugué de l’affermissement de l’activité économique dans les pays


industrialisés à partir du deuxième semestre, de la vigueur continue de l’économie chinoise et,
partant, de la hausse de la demande internationale, les cours mondiaux des produits de base
ont connu une flambée, en 2003, notamment en ce qui concerne l’énergie et les matières
premières industrielles, atteignant même des niveaux records pour certains produits.

Aussi, l’indice général des prix y afférents (base 100 en 1995) s’est-il inscrit en
accroissement de 13,1%, contre une quasi-stagnation (-0,2%) l’année précédente et une
baisse de 8,8% en 2001. Hors énergie, la hausse a atteint 7,1% contre 0,5% une année
auparavant et elle a touché, en particulier, les métaux (11,9% contre -2,7%) et les produits
alimentaires (5,9% contre 0,7%).

Cette tendance haussière s’est poursuivie durant les premiers mois de 2004, d’autant
que les perspectives de croissance sont devenues plus favorables. En particulier, la Chine,
qui a continué à réaliser des performances en matière de croissance économique, a
augmenté substantiellement ses importations de produits de base pour satisfaire les
besoins ayant trait au fonctionnement de son économie. Ce pays a stimulé, par sa forte
demande, les cours mondiaux de la quasi-totalité des produits occupant, ainsi, les premiers
rangs d’importateur dans le monde pour plusieurs matières premières de base, en
particulier l’acier, le minerai de fer, le cuivre, le zinc, le platine, l’aluminium et le pétrole.

EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DES PRODUITS DE BASE (en %)

10 10

5 5

0 0

-5 -5

-10 -10

-15 -15

-20 -20
1998 1999 2000 2001 2002 2003

Indice global hors énergie Indice des matières premières agricoles

Par ailleurs, la forte dépréciation du dollar américain, principale devise de facturation


et de règlement, par rapport à l’euro et au yen japonais de 16,8% et 9,7% d’une fin d’année
à l’autre, a contribué à la hausse des prix des produits de base, au cours de l’année 2003.
35
I – PRODUITS ALIMENTAIRES

Les cours des produits alimentaires ont enregistré, en 2003, une hausse sensible pour
la plupart des produits, surtout à partir de l’été, et ce, en fonction de l’évolution des
productions agricoles comparée à celle de la demande internationale. Le renchérissement a
résulté de la faiblesse des stocks et du recul des récoltes dans certaines régions, sous
l’effet de la sécheresse.

Après avoir baissé en 2002, la production mondiale de céréales s’est, de nouveau,


inscrite en augmentation de 1,8%, pour atteindre environ 2.068 millions de tonnes. La
régression de la récolte de blé a été compensée et au-delà par l’accroissement des
productions de riz et de céréales secondaires, en particulier le maïs.

EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE CEREALES (En millions de tonnes)


Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Total 2.107,9 2.031,5 2.067,6 - 3,6 1,8
- Blé 590,3 572,7 557,3 - 3,0 - 2,7
- Céréales secondaires 919,8 883,4 925,3 - 4,0 4,7
dont : *Maïs 614,8 604,4 635,7 - 1,7 5,2
*Orge 144,1 135,7 139,4 - 5,8 2,7
- Riz 597,8 575,4 585,0 - 3,7 1,7
Source : Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

Estimée à 557,3 millions de tonnes en 2003, la production de blé a accusé une baisse
presque au même rythme que l’année précédente, soit 2,7% contre 3%, suite notamment
aux effets des mauvaises conditions climatiques dans les grandes régions concernées,
telles que l’Europe occidentale, en particulier la France et l’Allemagne, et les pays
asiatiques comme l’Inde et la Chine. Ce dernier pays demeure, faut-il le noter, le premier
producteur et consommateur mondial de blé.

EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX


MONDIAUX DU BLE
(en $ EU la tonne)
2002
200 200

175 175

150 150

2003
125 125

100 100
Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

De ce fait, les prix ont enregistré une augmentation de l’ordre de 14% au cours du
premier semestre de 2003, par rapport à la même période de l’an passé. Néanmoins, leur
tendance a été à la baisse par rapport aux niveaux enregistrés durant les derniers mois de
2002. A partir de l’été, les cours se sont orientés à la hausse, en dépit de la régression des
importations des pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) qui ont réalisé de bonnes
récoltes céréalières, sous l’effet de la demande soutenue d’autres pays tels que le Japon,

36
l’Egypte et le Brésil. En moyenne, les prix du blé ont diminué de 2% en 2003, contre une
hausse de 17,3% l’année précédente.

Pour les céréales secondaires, la production a augmenté de 4,7%, en 2003, contre


une baisse de 4% une année auparavant, pour atteindre 925,3 millions de tonnes. Cette
progression a concerné, surtout, le maïs (5,2% contre -1,7%) qui représente plus des deux
tiers du total.

Malgré cette évolution, les prix du maïs ont enregistré une hausse, passant de
106 dollars la tonne en janvier 2003 à 112 dollars en décembre de la même année, contre
100 dollars un an plus tôt, sous l’effet d’une demande internationale soutenue. En termes de
moyennes annuelles, ils ont augmenté de 12,9% en 2003 contre 10,7% l’année précédente.

Pour le riz, les cours ont fortement baissé entre décembre 2002 et février 2003,
revenant de 321 dollars la tonne à environ 230 dollars, sous l’effet notamment du fléchisse-
ment de la demande et de la concurrence aiguë entre les pays producteurs asiatiques.
Depuis, les prix se sont redressés progressivement pour clôturer l’année au niveau de
270 dollars, suite à la limitation de l’offre par les principaux pays producteurs.

La production mondiale d’oléagineux a augmenté à un rythme soutenu en 2003, soit


5,7% contre 2,1% l’année précédente, atteignant 121 millions de tonnes. Cependant, la
vigueur de la demande et la contraction de l’offre, en raison des niveaux des stocks
historiquement bas, ont entraîné un net affermissement des prix de l’ensemble des variétés
d’huiles végétales, notamment à partir du mois de septembre 2003.

EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE MATIERES GRASSES D’ORIGINE VEGETALE


(En millions de tonnes)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Total 112,1 114,5 121,0 2,1 5,7
dont :
- Huile de soja 25,3 26,7 30,0 5,5 12,4
- Huile de palme 24,2 26,1 27,8 7,9 6,5
- Huile d’arachide 5,3 5,2 5,8 - 1,9 11,5
- Huile d’olive 2,8 2,4 2,7 - 14,3 12,5
Source : Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

Pour l’huile d’arachide et malgré l’accroissement de la production de 11,5%, les cours


ont augmenté d’une façon vertigineuse, atteignant 1.142 dollars la tonne en décembre 2003
contre 854 dollars le même mois de l’année précédente. En termes de moyennes annuelles,
la hausse des prix a atteint environ 82% contre 2,4% en 2002.

Concernant les huiles de soja et de palme, les cours ont continué de croître, mais à un
rythme moins rapide qu’en 2002 (22,2% et 13,6% en moyenne, respectivement, contre
28,5% et 36,4%), sous l’effet de la forte augmentation des achats de la Chine.

Après une régression de 14,3% l’année précédente, la production d’huile d’olive a


connu une reprise de 12,5% en 2003, atteignant 2,7 millions de tonnes, dont 1,2 million ou
environ 44% ont été produites par l’Espagne. Ce niveau reste, cependant, inférieur à la
demande qui a continué à progresser à un rythme soutenu dans les pays industrialisés. Il en
est résulté une hausse sensible des prix de l’ordre de 30%, en termes de moyenne, par
rapport à l’année 2002.

37
Pour le sucre, les cours ont poursuivi, en 2003, leur tendance à la baisse mais à un
rythme modéré (-1,3% contre -22,9% en 2002), sous l’effet de l’abondance de l’offre malgré
le ralentissement de la production mondiale (1,8% contre 9,7%), qui s’est située à
148 millions de tonnes.

Au niveau du café, la production mondiale a baissé de près de 15% en 2003,


notamment au Brésil et en Côte d’Ivoire, pour revenir à 102,4 millions de sacs de
60 kilogrammes. La demande étant estimée à 112 millions de sacs, les prix ont connu une
orientation à la hausse, pour atteindre 1.430 dollars la tonne en décembre de la même
année contre 1.406 dollars un an plus tôt. Pour l’ensemble de l’année, l’accroissement des
prix s’est établi à 6,1% contre un repli de 2,2% une année auparavant.

PRIX MOYENS DES PRODUITS ALIMENTAIRES (En dollars la tonne)


Moyennes de décembre Moyennes annuelles
Variat. Variat.
Produits Places de cotation 2002 2003 2003/2002 2002 2003 2003/2002
en % en %
Blé Ports du Golfe des Etats-Unis 168 166 -1,2 149 146 -2,0
Maïs Ports du Golfe des Etats-Unis 100 112 12,0 93 105 12,9
Riz Nouvelle-Orléans (Etats-Unis) 321 270 -15,9 302 255 -15,6
Huiles :
.Soja Ports hollandais 582 640 10,0 455 556 22,2
.Palme Malaisie/Europe du Nord 467 511 9,4 390 443 13,6
.Arachide Europe 854 1.142 33,7 688 1250 81,7
.Olive1 Milan 2,61/ 3,70/ 40,4/ 2,34/ 3,05/ 29,9/
2,72 3,82 41,8 2,44 3,17 30,3
Sucre Brésil 161 140 -13,0 155 153 -1,3
Café New York 1.406 1.430 1,7 1.331 1.412 6,1
Cacao Londres et New York 2.027 1.647 -18,7 1.779 1.753 -1,5
Thé Londres 1.837 2.052 11,7 1.792 1.943 8,4
Source : Statistiques financières internationales du FMI

Après avoir fortement augmenté l’année précédente (63,1%), les cours du cacao ont
accusé un léger fléchissement en 2003 (-1,5%), sous l’effet de l’amélioration du niveau de la
production mondiale de 7% et de la baisse de la demande, situation ayant généré un
excédent de 75 mille tonnes contre un déficit de 45 mille en 2002.

Pour le thé, les prix moyens ont enregistré une hausse de 8,4% en 2003 contre une
baisse de 9,5% l’an passé, en raison d’une demande internationale plus soutenue que la
production.

II – MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES

L’amélioration du rythme de l’activité économique mondiale, observé à partir du second


semestre de 2003, notamment dans les pays industrialisés comme les Etats-Unis et le Japon,
ainsi que la Chine et autres pays asiatiques, a entraîné un redressement de la demande
internationale et, partant, une hausse sensible des prix des matières premières industrielles.

Ainsi, les cours du coton se sont accrus de 37,2% en moyenne, en 2003, contre une baisse
de 3,6% une année auparavant, sous l’effet, principalement, de l’intensification des importations

1
Cotation en dollars E.U le litre d’huile d’olive extra-vierge obtenue par l’application des taux de change croisés
(euro, dinar tunisien et dollar) et selon la revue des Marchés Tropicaux.
38
de la Chine en raison de la baisse de sa production et de l’augmentation de la demande du
secteur textile dans ce pays, premier producteur et consommateur mondial de coton.

La forte hausse de la demande de caoutchouc, émanant aussi de la Chine, et les


perturbations de l’offre en provenance de la Thaïlande, premier producteur mondial, suite
aux mauvaises conditions climatiques, ont exercé une pression sur les cours de ce produit.
Ceux-ci ont poursuivi, en effet, leur hausse à un rythme soutenu en 2003, soit 37% contre
28% l’an passé.

PRIX MOYENS DES MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES (En dollars la tonne)


Moyennes de décembre Moyennes annuelles
Places de
Variations Variations
Produits cotation
2002 2003 2003/2002 2002 2003 2003/2002
en % en %
Coton Liverpool 1.217 1.622 33,3 1.020 1.399 37,2
Caoutchouc naturel Singapour 824 1.227 48,9 770 1.055 37,0
Cuivre Londres 1.595 2.202 38,1 1.561 1.779 14,0
Etain Londres 4.226 6.058 43,4 4.061 4.890 20,4
Zinc Londres 795 977 22,9 779 828 6,3
Plomb Londres 441 690 56,5 452 514 13,7
Phosphate Casablanca 38 38 0 40 41 2,5
Source : Statistiques financières internationales du FMI

S’agissant des métaux de base, leurs prix ont connu un accroissement plus au moins
sensible, à l’instar des autres matières premières, sous l’effet de la vigueur de l’activité
industrielle dans plusieurs pays industrialisés et des limites de l’offre dans les principaux
pays producteurs, ainsi que des faibles niveaux des stocks.

De ce fait, les cours du cuivre ont augmenté de 14%, en moyenne, contre une baisse de
1,2% en 2002, pour atteindre 1.779 dollars la tonne, en rapport notamment avec l’expansion
économique soutenue aux Etats-Unis, la vigueur de l’activité en Chine et, partant, de ses
achats, ainsi qu’une offre insuffisante en raison, essentiellement, de la grève des miniers au
Chili, premier producteur mondial.

EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX MONDIAUX DU CUIVRE


(en $ EU la tonne)
2250 2250

2003
2000 2000

1750 1750

1500 1500
2002

1250 1250
Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

Egalement, les prix mondiaux de l’étain ont enregistré une forte hausse, en 2003, soit
20,4% contre un fléchissement de 9,5% l’année précédente, pour se situer à 4.890 dollars
la tonne.

39
Atteignant 828 dollars la tonne en moyenne, les cours du zinc se sont accrus de 6,3%
en 2003, contre une baisse de 12,2% une année auparavant, sous l’effet de la fermeté de la
demande internationale, notamment celle de la Chine.

Pour leur part, les prix du plomb ont connu une reprise de 13,7% contre un repli de 5%
en 2002, en relation avec l’amélioration du rythme de l’activité au niveau mondial.

Concernant les prix du phosphate, ils ont, de nouveau, repris en 2003, soit 2,5% en
moyenne contre une baisse de 4,8% l’an passé, pour atteindre 41 dollars la tonne, en
rapport surtout avec l’accroissement de la demande des pays asiatiques.

III – PETROLE BRUT

Amorcée au cours des derniers mois de 2002, la reprise des cours du pétrole brut
s’est davantage affermie en 2003, atteignant même des niveaux records. Aussi, les prix du
baril de Brent ont-ils varié, en termes de moyennes annuelles, entre un minimum de
25,02 dollars en avril 2003 et un maximum de 32,65 dollars en février de la même année,
avec un sommet de 33,73 dollars atteint le 7 mars. Pour l’ensemble de l’année, le cours
moyen du baril de cette qualité de brut a atteint 28,85 dollars, en hausse de 15,5% contre
un accroissement de 2,3% une année auparavant.

Cette évolution est imputable à la conjugaison de plusieurs facteurs, dont notamment


le déclenchement de la guerre en Irak qui a causé un quasi-arrêt de sa production, la
perturbation de l’extraction pétrolière au Nigeria et au Venezuela, la solidarité des pays de
l’OPEP pour préserver leurs intérêts, la faiblesse des stocks aux Etats-Unis et la
dépréciation du dollar.

EVOLUTION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE PETROLIERES MONDIALES


(En millions de barils par jour)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Offre de pétrole 76,8 76,6 79,3 - 0,3 3,5
*OPEP 30,2 28,6 30,4 - 5,3 6,3
*Hors OPEP 46,6 48,0 48,9 3,0 1,9
Demande de pétrole 76,8 76,9 78,4 0,1 2,0
*OCDE 47,8 47,7 48,5 - 0,2 1,7
*Hors OCDE 29,0 29,2 29,9 0,7 2,4
Ecart : offre-demande 0,0 - 0,3 0,9
Source : Revue “Le Pétrole et le gaz arabes”

Par ailleurs, l’amélioration du rythme de l’activité économique mondiale, à partir du


second semestre de 2003, a soutenu l’évolution de la demande internationale de pétrole qui
s’est accrue de 1,5 million de barils par jour ou 2%, contre une quasi-stagnation l’année
précédente (+0,1%). Néanmoins, cet accroissement de la demande a été largement couvert
par l’affermissement de l’offre de brut (2,7 millions de barils par jour ou 3,5%), suite
essentiellement à la progression de la production des pays de l’OPEP (6,3%).

40
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX DU BRENT SUR LE MARCHE
PETROLIER INTERNATIONAL
(en $ EU le baril)
35 35

2003
30 30

25 25

2002

20 20

15 15
Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

IV – IMPACT DE L’EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE


BASE SUR LA BALANCE COMMERCIALE DE LA TUNISIE

Contrairement à l’année 2002, l’évolution des cours des produits de base sur le
marché international a engendré, en 2003, un impact négatif sur la balance commerciale de
la Tunisie, en raison du renchérissement des prix de la majorité des produits importés, en
particulier l’énergie, les intrants de l’industrie de transformation des phosphates et les
fontes, fers et aciers.

En effet, sur la base d’un échantillon de produits échangés, représentant environ 16%
des exportations et 25% des importations, le solde de la balance commerciale s’est aggravé
de 228 MDT ou 6,6% en comparaison avec une situation de maintien des prix pour les
produits concernés.

La plus-value de 95,2 MDT réalisée au niveau des recettes d’exportation, dont


50,7 MDT au titre du pétrole brut et 30,9 MDT pour les produits de la mer, a été largement
épongée par la hausse de la facture des importations à concurrence de 323,2 MDT.
L’essentiel de ce renchérissement a touché les achats de pétrole brut (88,7 MDT), de
gas-oil (48,8 MDT), de soufre non raffiné (45,8 MDT) et d’ammoniac (35,5 MDT).

41
IMPACT DE L’EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE BASE SUR LA BALANCE
COMMERCIALE DE LA TUNISIE (Quantité en 1.000 tonnes et prix en dinars la tonne)
2002 2003 Variations
Prix Valeur en Prix Valeur en Prix Impact
Quantité Quantité
unitaire MDT1 unitaire MDT1 unitaire en MDT
Exportations 1.738,8 1.679,8 95,2
Huile d’olive 2.480 22,5 55,8 2.865 39,9 114,3 385 15,4
Produits de la mer 7.691 17,5 134,6 9.777 14,8 144,7 2.086 30,9
Dattes 2.327 41,9 97,5 2.566 37,1 95,2 239 8,9
Farines de céréales 363 91,8 33,3 333 11,1 3,7 - 30 - 0,3
Pétrole brut 244 2.932,5 715,2 265 2.414,9 640,2 21 50,7
Phosphate de chaux 41 1.113,9 45,7 38 865,3 33,1 -3 - 2,6
Superphosphate triple 175 785,6 137,3 184 774,9 142,8 9 7,0
DAP 219 1.217,8 267,3 228 1.304,8 297,3 9 11,7
Acide phosphorique 207 1.037,0 214,3 183 863,4 158,3 - 24 - 20,7
Ciments 67 562,0 37,8 60 831,5 50,2 -7 - 5,8
Importations 3.372,2 3.506,5 323,2
Laits et dérivés 1.483 23,4 34,7 1.436 29,1 41,8 - 47 - 1,4
Blé dur 254 801,8 203,5 265 472,4 125,1 11 5,2
Blé tendre 171 1.013,9 172,9 178 773,6 137,9 7 5,4
Maïs 165 884,3 145,6 167 606,0 101,2 2 1,2
Orge 150 825,3 124,0 149 75,1 11,2 -1 - 0,1
Café 1.206 12,6 15,2 1.054 5,6 5,9 -152 - 0,9
Thé 2.168 9,5 20,6 1.587 9,2 14,6 -581 - 5,3
Sucre 323 342,9 110,7 269 326,2 87,7 - 54 - 17,6
Huiles végétales 594 185,2 110,1 686 199,4 136,8 92 18,3
Pétrole brut 213 1.434,9 305,2 287 1.199,3 343,6 74 88,7
2
GPL 374 265,8 99,5 401 157,7 63,2 27 4,3
Fuel-oil2 196 474,9 93,3 207 728,8 150,9 11 8,0
Gas-oil2 311 1.101,9 342,7 353 1.161,2 410,2 42 48,8
Kérosène2 335 236,1 79,1 371 227,5 84,3 36 8,2
Gaz naturel 113 726,5 82,3 126 814,3 102,8 13 10,6
Soufre non raffiné 47 1.715,3 81,1 72 1.833,2 131,2 25 45,8
Ammoniac 162 372,8 60,5 249 407,6 101,5 87 35,5
Bois et ouvrages 489 331,7 162,1 521 309,7 161,2 32 9,9
Coton en masse 1.407 24,8 34,9 1.567 20,3 31,8 160 3,2
Pâte à papier 624 68,9 43,0 623 60,0 37,4 - 1 - 0,1
Caoutchouc naturel 1.817 14,2 25,8 1.776 14,3 25,4 - 41 - 0,6
Tabac brut 3.855 5,5 21,2 3.386 7,0 23,7 -469 - 3,3
Mat.prem.en plastique 1.199 238,3 285,7 1.277 232,5 296,9 78 18,1
Ouvrag.en plastique 5.199 53,7 279,2 5.363 53,5 286,9 164 8,8
Fontes, fers et aciers 418 652,7 272,8 451 939,1 423,5 33 31,0
Cuivre et ouvrages 2.990 31,5 94,2 2.975 31,8 94,6 - 15 - 0,5
Aluminium&ouvrages 4.304 16,8 72,3 4.424 17,0 75,2 120 2,0
Incidence globale -228,0
Source : INS, STIR et BCT

1
Chiffres arrondis et conformes aux données du chapitre relatif au commerce extérieur.
2
Importations réalisées par la STIR.
42
L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE

ECONOMIQUE TUNISIENNE
EVOLUTION GENERALE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE

L’année 2003 a été marquée, à l’échelle mondiale, par une amélioration de la


croissance économique globale, favorisée notamment par les bons résultats enregistrés aux
Etats-Unis et au Japon mais contrastant avec le ralentissement poursuivi dans la Zone Euro.
Cette évolution aurait pu être plus soutenue n’eût été la détérioration de la conjoncture
internationale au cours du premier semestre, sous l’effet des tensions géopolitiques liées,
surtout, à la guerre en Irak et à l’apparition en Asie de la maladie du syndrome respiratoire
aigu sévère (SARS).

Plusieurs pays émergents et en développement ont, également, enregistré des niveaux


de croissance importants, particulièrement la Chine et les pays exportateurs de pétrole et
autres matières premières, qui ont bénéficié de l’augmentation des cours mondiaux des
produits de base et du redressement progressif de la demande internationale.

Dans ce contexte, et à l’instar des autres pays, la Tunisie a bénéficié de la reprise


économique enregistrée ailleurs à partir du second semestre de 2003, notamment au niveau
de ses exportations de marchandises et des recettes touristiques. En outre, la bonne
pluviosité, qui a succédé à quatre années successives de sécheresse, a permis d’enregistrer
une augmentation appréciable de la valeur ajoutée du secteur de l’agriculture et de la pêche.

Ainsi, la croissance économique s’est élevée, en 2003, à 5,6% en termes réels contre
1,7% l’année précédente. Cette nette amélioration est imputable, en premier lieu, à
l’importante reprise du secteur agricole et de la pêche (21,5% contre -11% en 2002). En
particulier, la réalisation d’une récolte céréalière record de 29 millions de quintaux s’est
conjuguée à une augmentation notable de la production d’olives à huile. La croissance de
l’économie a été, par ailleurs, tirée par l’affermissement de l’expansion des industries
mécanique et électrique (5,1% contre 3,5% un an plus tôt) et par la reprise des industries
agro-alimentaires (3% contre -0,5%), suite au bon comportement aussi bien de la production
que des exportations.

En outre, l’activité touristique et celle du transport aérien se sont consolidées, à partir de


l’été 2003, avec la stabilisation de l’environnement international et l’amorce de la reprise
économique au niveau mondial.

Hors agriculture et pêche, le taux de croissance de l’économie s’est pratiquement


maintenu en 2003 à son niveau de l’année précédente, soit en termes réels 3,6% contre 3,5%.

Portant sur une enveloppe de 7.520 MDT, dont environ 56% ont été l’œuvre du secteur
privé, la formation brute de capital fixe (FBCF) a baissé, toutefois, de 0,3% contre une quasi-
stagnation (+0,2%) en 2002. Cette situation cache des évolutions divergentes selon les
secteurs avec, notamment, une progression dans les industries manufacturières (4,6%) et les
communications (18%) et une baisse dans l’agriculture et pêche (-5,1%), le tourisme (-5,9%)
et la branche des hydrocarbures (-26,6%).

Ainsi, le taux d’investissement a continué à diminuer, revenant de 25,2% à 23,3% du


PIB, d’une année à l’autre.

44
Encore faut-il signaler la baisse des investissements directs étrangers (IDE) de 35,6%
pour revenir à 752 MDT, contre une progression importante de 66,7% en 2002, en raison de
l’absence d’opérations de privatisation d’envergure à l’instar de l’année précédente.

En revanche, l’épargne nationale a connu une reprise importante de l’ordre de 10% en


2003 contre une baisse de 4,3% une année auparavant, pour s’élever à 7.109 MDT. Elle a
représenté, ainsi, 95% environ du total de la FBCF contre 86% en 2002. Corrélativement, le
taux d’épargne s’est amélioré de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 21,8% du Revenu
national disponible brut (RNDB), contre une diminution de 2 points un an plus tôt.

Après une année de régression de près de 10%, imputable notamment au


ralentissement de la croissance économique et des investissements, les créations d’emplois
dans les activités non agricoles ont, de nouveau, progressé en 2003, portant sur 65 mille
postes contre 62,6 mille en 2002 et 69,3 mille en 2001. Les parts des industries
manufacturières et du commerce et services divers sont demeurées prépondérantes, avec
respectivement 28,3% et 37,9% du total.

Ainsi, le taux de couverture de la demande additionnelle s’est amélioré, passant de


76,4% à 78,4%, d’une année à l’autre, ce qui a permis de ramener, dans le même intervalle,
le taux de chômage de 14,9% à 14,3% de la population active.

La réalisation d’un taux de croissance assez élevé s’est accompagnée d’une


stabilisation du niveau de l’inflation. La hausse des prix à la consommation familiale, en
termes de moyennes annuelles, s’est maintenue, en effet, à son niveau de l’année
précédente, soit 2,7%. Ce résultat a été obtenu, malgré le renchérissement conjoncturel de
certains produits alimentaires lié, notamment, aux périodes de soudure entre les saisons
agricoles, à l’accroissement soutenu de la consommation, aux inondations survenues dans
certaines régions au début de 2003 et en automne de la même année et à la persistance des
effets de la sécheresse des années précédentes.

Au niveau du secteur extérieur, l’accroissement des exportations de biens à un rythme


plus rapide que celui des importations, soit 6,1% et 3,9%, respectivement, et la limitation de la
baisse des recettes touristiques à 5,8% contre une régression de 13,7% en 2002 ont permis
de comprimer davantage le déficit courant. En se situant à 941 MDT, celui-ci n’a représenté,
en effet, que 2,9% du PIB contre 1.060 MDT et 3,5% une année auparavant.

Parallèlement, l’excédent traditionnel de la balance des opérations en capital et


financières s’est accru de 170 MDT, pour s’élever à 1.477 MDT, grâce à l’affermissement de
l’excédent de la balance des prêts-emprunts de 629 MDT. La contraction des dépenses
d’amortissement de la dette à moyen et long termes, revenues de 1.575 MDT à 1.376 MDT,
d’une année à l’autre, s’est conjuguée à la réalisation de nouveaux tirages au sein du marché
financier international et dans le cadre du troisième programme d’appui à la compétitivité de
l’économie (PACE III).

Au total, la balance générale des paiements s’est soldée, en 2003, par un excédent de
493 MDT contre 199 MDT seulement l’an passé.

En conséquence, les avoirs nets en devises ont continué à augmenter, pour s’établir à
3.503 MDT, à la fin de l’année 2003, soit l’équivalent de 90 jours d’importation contre 80 jours
au terme de 2002.

Ces résultats positifs se sont accompagnés d’une amélioration des paramètres de la


dette extérieure. En effet, aussi bien le taux d’endettement que le coefficient du service de la
45
dette ont été ramenés, respectivement et d’une année à l’autre, de 53,6% à 53,3% du RNDB
et de 14,9% à 13,1% des recettes courantes.

Sur le plan monétaire, l’agrégat M3 s’est accru de 6,3% en 2003 contre 5,2% l’an passé.
Comme le PIB nominal a progressé à un rythme plus rapide (7,9% contre 4%), le taux de
liquidité de l’économie est revenu, d’une année à l’autre, de 59,2% à 58,8% du PIB.

S’agissant des contreparties des ressources monétaires, elles ont été marquées par la
consolidation notable des avoirs extérieurs nets qui sont passés, d’une année à l’autre, de
1.909 MDT à 2.279 MDT, corrélativement avec l’amélioration de la balance générale des
paiements.

Les concours à l’économie ont progressé, en 2003, à un rythme modéré (4,6% contre
4,7% en 2002) pour atteindre 21.912 MDT, suite essentiellement à la hausse des crédits sur
ressources ordinaires, en relation avec la reprise de l’activité économique, conjuguée à la
baisse des crédits sur ressources spéciales.

En revanche, les créances nettes sur l’Etat ont continué à diminuer (-103 MDT contre
-81 MDT en 2002), pour se situer à 3.288 MDT. Le solde du compte courant du Trésor s’est
nettement affermi suite, notamment, à l’accroissement des recettes fiscales et des
souscriptions nettes en bons de Trésor, ainsi qu’à la mobilisation par l’Etat de nouvelles
ressources extérieures.

Dans le domaine des finances publiques, les recettes fiscales ont augmenté de 3,5% en
2003, pour atteindre 6.653 MDT, ce qui correspond à une pression fiscale de 20,6%. Cette
progression a intéressé beaucoup plus les impôts directs (7,5%) que ceux indirects (1,1%).

A l’inverse, les recettes non fiscales ont diminué, en 2003, de 18%, pour revenir à
1.167 MDT. La contraction des recettes au titre des dons et du remboursements de prêts s’est
conjuguée à la quasi-absence d’opérations de privatisation qui avaient généré l’année
précédente des recettes de l’ordre de 339 MDT.

Concernant les dépenses de l’Etat, elles ont baissé, en 2003, de 3,1% par rapport à
l’année précédente, pour s’établir à 11.068 MDT, dont près de la moitié a été consacrée aux
dépenses de fonctionnement de l’Administration. Cette baisse s’explique, surtout, par la forte
contraction du service de la dette qui est revenu, d’une année à l’autre, de 3.907 MDT à
3.119 MDT, suite essentiellement à la diminution des dépenses d’amortissement du principal
dont le montant est passé de 2.992 MDT à 2.214 MDT.

Compte tenu de ces évolutions, le déficit budgétaire net du remboursement du principal


de la dette et y compris les revenus de privatisation s’est établi, en 2003, à 3,2% du PIB
contre 1,9% une année auparavant.

46
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE L’ECONOMIE TUNISIENNE
(En MDT sauf indication contraire)
Variation en %
Désignation 2000 2001 2002 2003
2002/01 2003/02
Comptes nationaux
-PIB (aux prix constants de 1990) 17.181 18.017 18.318 19.339 1,7 5,6
*PIB hors agriculture et pêche 14.898 15.780 16.327 16.920 3,5 3,6
*Valeur ajoutée de l’agriculture et pêche 2.283 2.237 1.991 2.419 -11,0 21,5
-PIB (aux prix courants) 26.685 28.741 29.890 32.261 4,0 7,9
-Déflateur du PIB (1990=100) 155,3 159,5 163,2 166,8 2,3 2,2
-PNB par habitant (en dinars) 2.670 2.831 2.918 3.131 3,1 7,3
-Revenu national disponible brut (RNDB) 26.507 28.793 30.090 32.588 4,5 8,3
-Consommation nationale totale 20.346 22.036 23.625 25.479 7,2 7,9
*Consommation publique 4.165 4.528 4.926 5.359 8,8 8,8
*Consommation privée 16.181 17.508 18.699 20.120 6,8 7,6
-Propension moyenne à consommer
(consommation/RNDB) : en %1 76,8 76,5 78,5 78,2 2,0 -0,3
-Epargne nationale brute 6.160 6.757 6.466 7.109 -4,3 9,9
-Taux d’épargne nationale (en % du RNDB)1 23,2 23,5 21,5 21,8 -2,0 0,3
-Formation brute de capital fixe 7.020 7.527 7.540 7.520 0,2 -0,3
*Secteur public 3.145 3.350 3.393 3.310 1,3 -2,4
*Secteur privé 3.875 4.177 4.147 4.210 -0,7 1,5
-Taux d’investissement (en % du PIB) 1 26,3 26,2 25,2 23,3 -1,0 -1,9
Prix
-Indice des prix de vente industriels (base 100 en 1990) 142,0 144,5 148,2 151,8 2,6 2,4
-Indice des prix à la consommation (base 100 en 2000) 100,0 102,0 104,8 107,6 2,7 2,7
. Produits alimentaires 100,0 102,0 106,1 109,7 4,0 3,4
. Produits non alimentaires et services 100,0 102,0 104,0 106,4 2,0 2,3
Emploi
-Créations d’emplois (en mille postes) 2 67 69,3 62,6 65,0 -9,7 3,8
-Taux de couvert. de la demande addition. (en %)1 94,4 91,2 76,4 78,4 -14,8 2,0
-Taux de chômage en %1 15,6 15,0 14,9 14,3 -0,1 -0,6
Paiements extérieurs
1
-Taux de couverture (Export/Import en %) 68,2 69,6 72,2 73,7 2,6 1,5
-Déficit de la balance commerciale (FOB/CAF) 3.733 4.161 3.762 3.696 -9,6 -1,8
-Recettes touristiques 2.095 2.341 2.021 1.903 -13,7 -5,8
-Revenus du travail 1.091 1.334 1.522 1.611 14,1 5,8
- Déficit courant3 1.126 1.209 1.060 941 -149 -119
. En % du PIB1 4,2 4,2 3,5 2,9 -0,7 -0,6
-Entrées nettes de capitaux3 835 1.618 1.307 1.477 -311 170
- Solde de la balance générale des paiements3 -333 +374 +199 +493 -175 294
-Coefficient du service de la dette extérieure (en%)1 19,4 13,3 14,9 13,1 1,6 -1,8
-Taux d’endettement extérieur (en% du RNDB)1 51,7 52,2 53,6 53,3 1,4 -0,3
Finances publiques
-Pression fiscale (en % du PIB)1 21,3 21,6 21,5 20,6 -0,1 -0,9
-Dépenses d’équipement et d’octroi de prêts 2.272,8 2.500,5 2.505,1 2.613,5 0,2 4,3
-Déficit budgétaire en % du PIB1 2,4 3,5 1,9 3,2 -1,6 1,3
-Endettement total de l’Etat/PIB (en %)1 60,7 61,9 61,1 59,8 -0,8 -1,3
Monnaie et ses contreparties4
-Masse monétaire M3 15.634 17.402 18.301 19.453 5,2 6,3
.Taux de liquidité de l’économie(M3/PIB): en %1 53,4 56,8 59,2 58,8 2,4 -0,4
-Avoirs extérieurs nets3 1.408 1.597 1.909 2.279 312 370
dt : .Avoirs nets en devises3 2.423 2.810 3.011 3.503 201 492
.En jours d’importation5 74 74 80 90 6 10
-Créances nettes sur l’Etat3 4.091 3.472 3.391 3.288 -81 -103
-Concours à l’économie 18.315 20.018 20.954 21.912 4,7 4,6
Sources:BCT, Ministère du Développement et de la coopération internationale, Ministère des Finances et INS
1 Variations en points de pourcentage. 3 Variations en MDT.
2 Dans les activités non agricoles. 4 Système financier.
5 Variations exprimées en jours.

47
I. – L’ACTIVITE AGRICOLE

La stratégie de promotion du secteur de l’agriculture et de la pêche a continué, en


2003, à consolider et à concilier ses dimensions économique, sociale et environnementale,
en vue d’assurer le développement harmonieux du secteur et accroître sa contribution dans
l’économie du pays. Dans ce cadre, et outre l’optimisation de l’exploitation des ressources
naturelles, l’accent a continué à être mis sur la modernisation des méthodes culturales et de
gestion, le renforcement du savoir-faire technique et la mise à profit des résultats de la
recherche scientifique entreprise dans le domaine agricole. Cette stratégie a poursuivi, par
ailleurs, la réalisation de l’objectif de l’autosuffisance alimentaire pour les produits
stratégiques, placé parmi les premières priorités nationales.

Avec l’achèvement, en 2003, de l’étude relative aux cartes régionales de la production


agricole, les agriculteurs seront mieux éclairés sur les activités à promouvoir efficacement
sur la base de données objectives sur les plans climatique et économique, spécifiques à
chaque région. Cette nouvelle approche est de nature à permettre d’exploiter de façon
optimale les potentialités naturelles disponibles et, partant, d’améliorer les rendements et la
production et, par là-même, la compétitivité du secteur de l’agriculture, condition sine qua
non pour relever le défi de la concurrence internationale sans cesse accrue.

Sur un autre plan, les pouvoirs publics ont poursuivi la protection du cheptel national
veillant, à ce titre, à lutter en temps opportun contre les maladies éventuelles à travers le
renforcement des opérations de contrôle sanitaire à l’importation et l’intensification des
campagnes de vaccination du bétail.

Pour améliorer davantage les conditions de fonctionnement des entreprises et exploitations


agricoles, l’attention a continué à porter sur la promotion des investissements requis, outre
l’assainissement et la restructuration des groupements interprofessionnels, structures fonda-
mentales pour la régularisation de l’offre et la commercialisation des produits agricoles.

De même, de nouvelles mesures ont été prises pour promouvoir davantage le


secteur de la pêche. Le parachèvement de l’assise réglementaire s’est accompagnée d’une
rationalisation accrue en matière d’exploitation des richesses halieutiques, avec l’interdiction
de la pêche au chalut. Par ailleurs, un système évolué de suivi par satellites de l’activité des
bateaux de pêche a été expérimenté, dans le but de garantir la sécurité des marins et
d’assurer, en même temps, le cas échéant leur sauvetage dans les meilleures conditions.

Toutefois, le secteur agricole et de la pêche a continué, en 2003, à se ressentir des


effets de la sécheresse des années antérieures, notamment dans les domaines de l’élevage
et de certaines cultures maraîchères.

En vue de faire face à cette situation, une série de mesures a été prise afin d’améliorer
l’environnement général du secteur, inciter davantage les agriculteurs, réglementer la
profession et faire face aux difficultés climatiques.

Le premier volet de mesures, annoncé le 12 mai 2003 à l’occasion de la fête nationale


de l’agriculture, a porté notamment sur :

- la définition d’un cadre juridique unifié pour le secteur de l’élevage, à la fois exhaustif
et moderne, permettant de sauvegarder l’authenticité des races, d’assurer la protection

48
sanitaire du cheptel, de préserver les ressources génétiques du pays et d’encourager le
développement et la diversité des pâturages ;

- le démarrage du processus de mise à niveau des divers laboratoires opérant dans le


domaine agricole ;

- la mise à la disposition des agriculteurs des cartes régionales agricoles. La référence


à ces cartes, qui sont de nature à orienter les agriculteurs vers les activités les mieux
adaptées aux spécificités naturelles et aux avantages productifs de chaque région,
permettra de conférer aux encouragements de l’Etat accordés en faveur des investisse-
ments agricoles et au financement du secteur de l’agriculture l’efficience requise ;

- L’institution de concours pour les principaux produits du secteur agricole de nature à


favoriser la compétition entre les agriculteurs concernés.

Ces différentes mesures ont été suivies, au début de la campagne 2003-2004, de


nouvelles incitations, dont notamment :
- l’augmentation des crédits de campagne ;
- l’aide directe octroyée à 30 mille petits agriculteurs sous forme d’engrais ;
- la constitution d’un stock stratégique de semences ;
- le maintien des prix et des taux d’échange des semences sélectionnées.

Dans ce contexte, le secteur de l’agriculture et de la pêche a connu, au cours de


2003, une nette amélioration de la production dans la plupart des branches d’activité, en
particulier la céréaliculture et l’oléiculture. Aussi, sa valeur ajoutée s’est-elle accrue de
21,5%, en termes réels, contre une régression de 11% en 2002, grâce à la bonne pluviosité
après quatre années successives de sécheresse, mais aussi suite aux effets des diverses
mesures prises qui ont stimulé les agriculteurs à doubler d’efforts. La contribution du secteur
à la croissance économique est devenue ainsi positive, atteignant 42% ou 2,3 points de
pourcentage contre -81,6% ou -1,4 point une année auparavant.

TAUX DE CROISSANCE DE LA V.A DE L'AGRICULTURE ET PECHE ET CONTRIBUTION A LA


CROISSANCE ECONOMIQUE (en prix constants)
35 60

30 45

25 30

20 15
Contribution en pourcentage
Taux de croissance
en pourcentage

15 0

10 -15

5 -30

0 -45

-5 -60

-10 -75

-15 -90
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Taux de croissance du secteur agricole et de la pêche
Contribution à la croissance économique

49
A l’inverse, les investissements ont accusé une baisse de 5,1% contre -11,6% en 2002,
pour s’établir à 780 MDT, représentant 10,4% du total de la formation brute de capital fixe et ce,
en dépit de l’amélioration des conditions climatiques, au cours de la campagne 2002-2003, qui
a stimulé la promotion de plusieurs projets dans différentes branches d’activité. Les
investissements privés, en particulier, ont été encouragés par la réduction ou la suspension des
droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée pour certains produits agricoles. Ils ont
concerné, essentiellement, l’irrigation agricole, l’élevage, la pêche, l’arboriculture et l’acquisition
de machines et équipements nécessaires. Leur part dans le total des investissements du
secteur agricole et de la pêche s’est élevée à 54,6% contre 46,5% en 2002.

Sur le plan des échanges commerciaux avec l’extérieur, le déficit de la balance


alimentaire s’est contracté notablement, en 2003, atteignant 328,5 MDT contre 586,5 MDT
l’année précédente. Le taux de couverture des importations par les exportations s’est, ainsi,
amélioré sensiblement passant, d’une année à l’autre, de 48,7% à 63,3%. La contraction du
déficit a été favorisée, principalement, par la baisse des importations de céréales et
l’accroissement des exportations d’huile d’olive suite, surtout, à l’effet-quantité.

Parallèlement, l’approvisionnement du marché intérieur en produits agricoles a été,


dans l’ensemble, satisfaisant sauf pour quelques produits sensibles comme la pomme de
terre, la tomate et l’oignon. Pour remédier à cette situation, l’on a eu recours aux stocks
régulateurs, mais également à l’importation de manière à maîtriser la hausse des prix et
sauvegarder le pouvoir d’achat des consommateurs.

FBCF ET CREDITS AU SECTEUR AGRICOLE ET DE LA PECHE

1000 1000

900 900

800 800
en MDT

700 700

600 600

500 500

400 400
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

FBCF agricole et de la pêche Encours des crédits bancaires à MLT

I – CULTURES ANNUELLES

La conjugaison d’un certain nombre de facteurs favorables et les multiples mesures


d’encouragement prises en faveur des agriculteurs ont permis de réaliser des récoltes en
hausse plus ou moins sensible pour la plupart des produits, particulièrement les céréales et
les légumineuses.

50
A – GRANDES CULTURES
1) Céréaliculture
Les bonnes conditions climatiques qui ont prévalu, au cours de la campagne
2002-2003, après quatre années successives de sécheresse, ont encouragé les
céréaliculteurs à effectuer à temps les travaux de labour et de semailles, sur de plus
grandes superficies, tirant profit des mesures incitatives prises en leur faveur. Aussi, les
superficies emblavées en céréales ont-elles progressé de 9,4% par rapport à la moyenne
du IXème Plan et de 30,9% en comparaison avec celles réalisées au titre de la campagne
précédente, pour atteindre 1.519 mille hectares dont 794 mille ou plus de la moitié ont été
réservés au blé dur. Ces emblavures correspondent à 94% des superficies programmées.

CEREALES : SUPERFICIES EMBLAVEES, PRODUCTIONS ET RENDEMENTS


Rendements
Superficies emblavées Productions
(en quintaux par
(en mille hectares) (en millions de quintaux)
Campagne hectare)
Blé Blé Blé Blé 1 Blé Blé
Orge 1
Total Orge Total Orge1
dur tendre dur tendre dur tendre
1996-1997 673 142 311 1.126 7,2 1,6 1,7 10,5 10,7 11,3 5,5
1997-1998 822 144 480 1.446 10,9 2,6 3,1 16,6 13,3 18,1 6,5
1998-1999 850 148 520 1.518 11,4 2,5 4,2 18,1 13,4 16,9 8,1
1999-2000 857 134 597 1.588 7,1 1,4 2,4 10,9 8,3 10,4 4,0
2000-2001 705 119 437 1.261 9,4 1,8 2,3 13,5 13,3 15,1 5,3
2001-2002 639 117 404 1.160 3,7 0,5 0,9 5,1 5,8 4,3 2,2
2002-2003 794 133 592 1.519 16,4 3,4 9,2 29,0 20,7 25,6 15,5
Source : Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

L’utilisation accrue de semences sélectionnées, le recours aux engrais et l’application


du désherbage chimique sur une superficie plus étendue qu’un an auparavant ont contribué à
l’amélioration des rendements et, partant, à la réalisation d’un niveau record de production,
soit 29 millions de quintaux contre 5,1 millions seulement en 2002. Les rendements à l’hectare
ont atteint, en effet, 19,1 quintaux en moyenne contre 4,4 quintaux une année auparavant.
S’agissant, en particulier, des superficies irriguées, elles ont couvert 80 mille hectares
ou 5,3% du total. Elles ont permis de dégager, en moyenne, 34,8 quintaux à l’hectare contre
32 quintaux la campagne précédente. Pour la réalisation de meilleurs résultats, un système
de tarification préférentiel a été institué pour les eaux d’irrigation, contribuant à en réduire la
facture de 50% environ.
Quant aux quantités collectées par l’Office des céréales et les coopératives agréées,
elles se sont élevées à 12,2 millions de quintaux ou 42% environ de la production totale,
contre 2,4 millions de quintaux et 47% une année auparavant.
Les prix à la production, au titre de la campagne de commercialisation 2003-2004, ont
été maintenus à leurs niveaux de la campagne précédente, soit 29,5 dinars le quintal pour
le blé dur, 26 dinars pour le blé tendre et 17 dinars pour l’orge et le triticale.

EVOLUTION DES PRIX A LA PRODUCTION DE CEREALES (En dinars le quintal)


1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Blé dur 28,5 28,5 28,5 28,5 29,5 29,5 29,5 29,5
Blé tendre 25 25 25 25 26 26 26 26
Orge 17 17 17 17 17 17 17 17
Triticale 17 17 17 17 17 17 17 17
Source : Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

1 Y compris le triticale.
51
Suite à l’accroissement notable de la production, les importations de céréales ont
nettement diminué en 2003, totalisant 19,5 millions de quintaux pour une valeur de 381,9 MDT
contre 35,4 millions de quintaux et 650,5 MDT l’an passé. Cette baisse a concerné,
essentiellement, le blé dur et l’orge dont les volumes importés sont revenus, d’une année à
l’autre, de 801,8 mille à 472,4 mille tonnes et de 825,3 mille à 75,1 mille tonnes, respectivement.

PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE BLE TENDRE

4000 12000

3500
10000

3000

Importations en mille quintaux


Production en mille quintaux

8000
2500

2000 6000

1500
4000

1000

2000
500

0 0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Production Importations

Les achats de céréales à l’étranger ont été destinés à couvrir, surtout, les besoins du
pays au cours de la première moitié de l’année 2003. Les prix y afférents ont accusé une
hausse sensible, sous l’effet, notamment, de la diminution de l’offre mondiale, soit en
moyenne 10,8% pour le blé dur, 16,9% pour le blé tendre et 4,9% pour l’orge. Ils se sont
situés, respectivement, à environ 202, 139 et 113 dollars la tonne.

EVOLUTION DES PRIX MOYENS A L'IMPORTATION DE CEREALES (En dollars la tonne)


Variations en %
2000 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Blé dur 139,00 164,36 182,41 202,02 11,0 10,8
Blé tendre 115,64 124,51 119,25 139,42 -4,2 16,9
Orge 116,00 115,11 107,33 112,64 -6,8 4,9
Source : Office des céréales

S’agissant de la campagne de production céréalière 2003-2004, elle a bénéficié,


d’une part, des pluies importantes enregistrées, à partir de l’automne, sur l’ensemble des
régions et, d’autre part, des encouragements accordés aux agriculteurs, particulièrement
en matière de semences, d’engrais et de crédits saisonniers. Les superficies emblavées ont
couvert, ainsi, plus de 1,6 million d’hectares, dont 82 mille en irrigué et un total de 855 mille
hectares ou 55% environ dans le Nord, ce qui est de nature à permettre la réalisation des
prévisions initiales de production fixées à 17 millions de quintaux, voire à les dépasser,
surtout avec les conditions climatiques favorables qui ont prévalu au printemps.

52
2) Légumineuses

Les superficies consacrées à la culture de légumineuses ont, comme pour les


céréales, connu une augmentation importante au titre de la campagne agricole 2002-2003,
en passant de 60 mille à 66 mille hectares. De ce fait, et suite à l’amélioration des
rendements ayant trait à toutes les variétés, exceptés les haricots, la production totale s’est
accrue d’environ 89%, d’une campagne à l’autre, pour s’élever à 62,5 mille tonnes réparties
entre 54,2 mille pour les légumineuses d’hiver, essentiellement les fèves et féveroles et les
petits pois, et 8,3 mille tonnes pour les légumineuses de printemps constituées de pois
chiches et d’haricots.

B – CULTURES MARAICHERES

Les superficies réservées aux cultures maraîchères, au titre de la campagne agricole


2002-2003, ont atteint 110 mille hectares contre 103,4 mille la campagne précédente.
Toutefois, la production s’est inscrite en régression pour la plupart des variétés cultivées, à
l’exception de la tomate.

Il en est résulté une insuffisance de l’offre de quelques produits sensibles, en


particulier la pomme de terre et l’oignon, se traduisant, durant le quatrième trimestre de
l’année 2003, par des perturbations de l’approvisionnement du marché intérieur et par une
hausse sensible des prix de ces produits.

Atteignant 992 mille tonnes, la récolte de tomate s’est accrue de 85 mille tonnes par
rapport à celle de 2002, suite à l’amélioration des conditions climatiques, à l’extension des
superficies cultivées qui ont atteint 26,3 mille hectares dont 18,6 mille pour la culture de
saison, ainsi qu’à l’utilisation accrue de la technique d’irrigation «goutte à goutte». Le niveau
de la production aurait pu être plus élevé n’eût été la hausse excessive des températures
en été qui a eu un effet négatif sur la qualité des tomates et sur les rendements.

Les quantités de tomate fraîche livrées aux industries de conserves se sont élevées à
620 mille tonnes dont la transformation a dégagé 106 mille tonnes de double concentré de
tomate (DCT), contre 560 mille et 98 mille tonnes, respectivement, en 2002. Le prix
plancher de cession des tomates aux conserveries a été maintenu à 95 millimes le
kilogramme, niveau en vigueur depuis plusieurs années.

Compte tenu des besoins de la consommation locale, soit environ 80 mille tonnes, le
surplus exportable s’est élevé à 26 mille tonnes dont 5,5 mille ont été effectivement
exportées pour une valeur de 8,4 MDT, contre 25,8 mille tonnes et 37,6 MDT en 2002.

Pour le piment, et malgré l’accroissement des superficies cultivées, passées de


16,9 mille à 18,2 mille hectares, la récolte est revenue, d’une année à l’autre, de 210 mille à
193 mille tonnes. Cette évolution traduit une baisse des rendements dont le niveau moyen
est passé, dans le même intervalle, de 12,4 à 10,6 tonnes à l’hectare.

La transformation de piments frais a démarré, à la fin du mois d’août 2003, portant sur
30 mille tonnes contre 34 mille en 2002, avec un prix plancher de cession aux conserveries
variant entre 170 et 350 millimes le kilogramme. Elle a permis de produire environ 21 mille
tonnes d’harissa contre 17 mille l’an passé et d’affermir, ainsi, le rythme des exportations.
Celles-ci ont, en effet, atteint 5,2 mille tonnes contre 2,9 mille seulement une année
auparavant, sachant que le stock de report d’harissa au début de la campagne de
commercialisation s’est élevé à 760 tonnes.

53
Au cours de la campagne 2002-2003, les superficies cultivées en pomme de terre ont
pratiquement stagné, se situant à 22,3 mille hectares, au même titre que la récolte qui s’est
élevée à 310 mille tonnes. La baisse de la production de saison (145 mille tonnes contre
160 mille un an plus tôt) a été compensée par l’accroissement de celle d’arrière-saison
(135 mille tonnes contre 120 mille), alors que la récolte des primeurs est restée inchangée
au niveau de 30 mille tonnes.
Pour combler le déficit de la production durant la période de soudure et satisfaire une
demande intérieure soutenue, il a été procédé, au cours de 2003, à l’importation de
36,6 mille tonnes de pomme de terre destinées, surtout, à la consommation pour une valeur
totale de 20,8 MDT contre 46,2 mille tonnes et 25,6 MDT en 2002.

PRODUCTION MARAICHERE (En mille tonnes)


1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Tomate 700 500 663 930 950 750 907 992


Piment 190 186 189 185 190 214 210 193
Melons et pastèques 370 315 300 350 370 380 375 365
Pomme de terre 270 289 295 320 290 330 310 310
Oignon 238 246 270 241 272 259 399 350
Artichaut 21 24 23 19 17 18 16 10
Sources : Groupement interprofessionnel des légumes et Ministère de l'Agriculture, de l’environnement
et des ressources hydrauliques

Malgré l’élargissement en 2003 des superficies cultivées de 11,2% pour s’étaler sur
22,8 mille hectares, la production de melons et pastèques a accusé une baisse de 2,7%,
pour se situer à 365 mille tonnes. Ce repli est imputable à la baisse de 12,6% des
rendements qui n’ont atteint, en moyenne, que 16 tonnes à l’hectare.

Quant aux productions des autres cultures maraîchères, constituées essentiellement


d’oignon et d’artichaut, elles ont enregistré des baisses respectives d’environ 12% et 35%
par rapport à 2002, pour s’établir à 350 mille et 10 mille tonnes.

Le recul de la production d’oignon est imputable, principalement, aux inondations qui


ont eu lieu dans certaines régions. L’insuffisance de l’offre, qui a engendré une flambée des
prix, a nécessité, ainsi, l’importation de 850 tonnes.

II – ARBORICULTURE

La production arboricole a connu, au cours de la campagne 2002-2003, des évolutions


divergentes selon les produits. En effet, si les récoltes d’olives à huile, d’amandes,
d’abricots et de grenades ont enregistré des progressions plus ou moins sensibles, celles
d’agrumes, de dattes et de raisins de cuve ont plutôt régressé.

A – OLIVES A HUILE

Atteignant 350 mille tonnes, au cours de la campagne 2002-2003, la production


d’olives à huile a plus que doublé. La trituration de ces quantités a permis de produire
72 mille tonnes d’huile contre 30 mille une année auparavant. Un tel niveau est resté,
toutefois, nettement en deçà des prévisions du Xème Plan qui tablent sur une production
annuelle moyenne de 183 mille tonnes.

Les niveaux plus bas des prix proposés par l’Office national de l’huile (ONH) par
rapport à ceux des opérateurs privés ne lui ont permis de collecter que 182 tonnes contre
286 tonnes la campagne précédente. Les avances servies par l’Office ont atteint 1,950 dinar
54
le kilogramme pour l’huile super-extra et 1,650 dinar le kilogramme pour l’huile lampante, en
hausse de 250 et 200 millimes, respectivement, par rapport à leurs niveaux de la campagne
2001-2002. Quant aux prix de vente appliqués par les huileries au public, ils ont varié entre
2,6 et 3,5 dinars le litre.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'HUILE D'OLIVE (En mille tonnes)
1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004

Production 310 90 180 225 115 30 72 270


Exportations 115 100 172 114 95 22 39 1801
Source : Office national de l'huile

Compte tenu d’un stock de report de 8 mille tonnes détenu par l’ONH, les
disponibilités totales d’huile d’olive se sont élevées à 80 mille tonnes, dont 39 mille tonnes
environ ont été exportées au titre de la campagne 2002-2003, essentiellement par les
privés, contre 22 mille la campagne précédente.

PRODUCTION, EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS D'HUILES


350 350

300 300

250 250
En mille tonnes

200 200

150 150

100 100

50 50

0 0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Product. d'huile d'olive Export. d'huile d'olive Import. d'huiles végétales

Concernant la campagne oléicole 2003-2004, les précipitations enregistrées à la veille


de la floraison et pendant la maturité des olives ont été bénéfiques. Aussi, la récolte d’olives
à huile a-t-elle connu une nette progression, ce qui a permis de réaliser une production
d’huile estimée à 270 mille tonnes.

Dans ce contexte, et compte tenu d’une consommation intérieure de l’ordre de 70 mille


tonnes, il est prévu d’exporter 180 mille tonnes d’huile d’olive.

EVOLUTION DES PRIX D'INTERVENTION DE L'ONH (En dinars par kilogramme)


1996-97 1997-98 1998-99 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004

Avance minimale 1,420 1,420 1,005 2,000 1,450 1,450 1,650 1,750
Avance maximale
(huile super extra) 1,800 1,800 1,300 2,300 1,700 1,700 1,950 2,100
Complément de prix2 0 0 0,600 0 0 0 0 ..
Source : Office national de l'huile

1 Prévisions.
2 Le complément de prix est déterminé à la fin de la campagne de commercialisation.
55
B – AGRUMES

En affectant la nappe phréatique, la sécheresse, qui s’est prolongée durant quatre


années successives, a augmenté la salinité des eaux d’irrigation exerçant, ainsi, des effets
négatifs sur l’état des vergers. En conséquence, la production d’agrumes n’a atteint que
225 mille tonnes, au cours de la campagne 2002-2003, contre environ 236 mille une année
auparavant. Cette régression a touché, notamment, les mandarines (-8%), les oranges
maltaises (-10%) et les clémentines (-31%). Néanmoins, la qualité de la production a été,
dans l’ensemble, bonne avec une part accrue des fruits de grand calibre, de l’ordre de 52%
contre 37% une année auparavant.

Ainsi, et compte tenu d’une demande intérieure soutenue, les exportations n’ont porté
que sur 17,2 mille tonnes, au cours de la campagne 2002-2003, contre 22,1 mille tonnes
enregistrées la campagne précédente.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AGRUMES (En mille tonnes)
1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004

Production 211 229 211 226 240 236 225 209


Exportations 16,1 22,8 21,2 27 23,5 22,1 17,2 18-201
Source : Groupement interprofessionnel des agrumes et des fruits(GIAF)

Pour la campagne 2003-2004, la production d’agrumes a continué à diminuer (-7%), pour


se situer à environ 209 mille tonnes, sous l’effet de la chute des fruits engendrée par les fortes
pluies au cours des mois de septembre et octobre 2003. Le volume des exportations, escompté
pour la campagne de commercialisation en cours, se situera entre 18 mille et 20 mille tonnes,
constituées essentiellement, comme par le passé, d’oranges maltaises.

C – DATTES

La récolte de dattes de l’année 2003 a atteint 111 mille tonnes dont 69 mille tonnes de
Déglet nour, niveaux en baisse, respectivement, de 3,5% et 4,2% par rapport à ceux de
l’année précédente, en raison de l’irrégularité des conditions climatiques pendant la période
de pollinisation.

Cependant, et malgré la chaleur excessive enregistrée, en août et au début du mois


de septembre 2003, notamment dans les nouvelles plantations, entravant le développement
des fruits, la qualité a connu une amélioration grâce aux efforts déployés pour le nettoyage
des plantations et la protection des régimes de dattes contre les intempéries.

PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE DATTES (En mille tonnes)


1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004

Production 74 95 103 103 104 105 115 111


dont:Déglet nour 49 65 69 65 70 65 72 69
Exportations 20,6 25,2 29 25,7 36 38 42 421
Source : Groupement interprofessionnel des dattes

Du début de la campagne en cours et jusqu’au 31 mai 2004, les exportations de dattes


ont atteint 28 mille tonnes pour une valeur de 74 MDT contre 33,2 mille tonnes et 76 MDT
durant la même période de la campagne précédente.

1 Prévisions.
56
D – VIGNE

La récolte de raisins de cuve, au titre de la campagne 2003-2004, a accusé une


régression de 6,7% par rapport à la campagne écoulée, pour se situer à 35 mille tonnes. La
transformation de cette quantité a dégagé 240 mille hectolitres de vins contre 271 mille
hectolitres une année auparavant.

De ce fait, et compte tenu d’un stock de report d’environ 255 mille hectolitres, les
disponibilités de vins se sont élevées à 495 mille hectolitres, dont 117 mille destinés à
l’exportation contre 170 mille hectolitres enregistrés pour la campagne de commercialisation
2002-2003.

PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE VINS (En mille hectolitres)


1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004

Production 221 372 352 469 411 321 271 240


Exportations 64 91 80 87 137 73 170 1171
Source : Office national de la vigne

Pour les raisins de table, la production a notablement progressé, en 2003, pour atteindre
environ 90 mille tonnes contre 70 mille l’année précédente, dont la grande partie a été assurée
par les gouvernorats de Ben Arous (40 mille tonnes) et de Nabeul (10 mille tonnes).

E – AUTRES FRUITS

Les productions de fruits de printemps ont connu des évolutions favorables, en 2003,
particulièrement pour les amandes en coques sèches. En effet, la récolte de ce produit a
doublé, pour s’établir à 36 mille tonnes, ce qui a permis de satisfaire la demande intérieure
dans de meilleures conditions.

Les exportations d’amandes, encore marginales, n’ont porté que sur 144 tonnes en
2003, écoulées essentiellement sur le marché français, contre 75 tonnes une année
auparavant.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AMANDES EN COQUES SECHES (En mille tonnes)
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Production 42 51 55 58 60 30 18 36
Exportations 0,2 0,1 0,5 0,3 0,2 0,4 0,1 0,2
Sources : GIAF et Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

Quant à la production d’abricots de l’année 2003, elle n’a que légèrement progressé par
rapport à son niveau de l’an passé, pour s’élever à 26 mille tonnes. La qualité des fruits s’est
améliorée avec une prédominance des variétés précoces, ce qui a stimulé les exportations.
Celles-ci ont atteint 180 tonnes, expédiées principalement vers le marché français et ceux des
pays du Golfe, contre 143 tonnes en 2002. Par ailleurs, la campagne de transformation des
abricots a dégagé 820 tonnes de conserves contre 808 tonnes un an plus tôt.

PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'ABRICOTS (En mille tonnes)


1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Production 25 26 27 31 30 25 25 26
Exportations 0,1 0,2 0,4 0,4 0,2 0,1 0,2 0,2
Source : GIAF et Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

1 Prévisions.
57
Pour les fruits d’été et d’automne, et à l’exception des poires et des pommes dont les
productions ont accusé des baisses de 11,8% et 1%, respectivement, les récoltes ont
progressé, grâce à l’entrée en production de nouvelles plantations et aux bonnes conditions
climatiques. En particulier, les productions de pêches et de grenades se sont accrues de 12,2%
et 6,3%, respectivement, pour atteindre 92 mille et 67 mille tonnes. Ces évolutions ont permis
de satisfaire la demande intérieure, alors que les excédents exportables demeurent limités.

III – CULTURES INDUSTRIELLES

Après l’arrêt de la production de betterave à sucre à partir de 2001, en raison de


l’insuffisance de rentabilité, les cultures industrielles se sont limitées, essentiellement, au
tabac, à l’alfa et au liège.

S’agissant, d’abord, de la culture du tabac, elle a couvert 2 mille hectares en 2003


contre 2,9 mille l’an passé, poursuivant ainsi son déclin amorcé au cours des années
précédentes. De ce fait, la production de tabac brut a diminué de près de 29%, pour revenir
à environ 2 mille tonnes dont 1,8 mille tonnes de tabac à fumer. Vu que le niveau actuel de
la production n’arrive plus à couvrir entièrement les besoins des usines de transformation,
celles-ci ont continué à recourir à l’importation. En effet, les achats à l’étranger de tabac brut
sont passés, d’une année à l’autre, de 5,5 mille tonnes pour une valeur de 21,2 MDT à
7 mille tonnes et 23,7 MDT.

Dans le domaine de l’alfa, les bonnes conditions climatiques qui ont prévalu au cours
de la campagne 2002-2003 et, surtout, la pluviosité importante enregistrée au printemps ont
favorisé la reconstitution de la nappe alfatière. Les opérations de cueillette ont permis de
récolter 40 mille tonnes d’alfa vert, niveau en progression de 14,3% par rapport à celui de la
campagne précédente. Encore faut-il noter la hausse importante du prix de cession de cette
matière première à l’industrie de transformation, qui est passé de 65 à 80 dinars la tonne.

Les chênes-lièges existant dans les forêts du nord du pays s’étendent actuellement sur
environ 80 mille hectares, dont 60 mille sont en phase de production. Leur exploitation qui
s’effectue, dans le cadre de la rotation nécessaire pour la reconstitution de l’écorce des arbres,
a permis de produire 5,2 mille tonnes de liège en 2003 contre 5,6 mille tonnes en 2002.

IV – ELEVAGE

L’amélioration du couvert végétatif des terres de parcours, engendrée notamment par


les abondantes pluies enregistrées au cours de l’hiver 2003, et l’accroissement de la
production fourragère d’environ 85% ont permis aux éleveurs de retrouver les conditions
normales pour l’alimentation du bétail. Leur moindre recours aux aliments concentrés, qui
s’est traduit par une nette baisse des importations de produits destinés au bétail tels que les
tourteaux de soja , l’orge et le maïs, a permis d’alléger notablement le coût de production,
notamment au niveau de l’élevage extensif.

Parallèlement, le cheptel a bénéficié des campagnes de vaccination menées pour


assurer sa protection sanitaire et prévenir les maladies éventuelles.

EFFECTIF DU CHEPTEL DE REPRODUCTION (En mille têtes)


1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Bovins 409 430 459 480 482 484 485 415
Ovins 3.980 3.972 3.943 3.962 4.053 4.110 3.990 3.924
Caprins 834 788 733 782 829 829 798 801
Source : Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

58
Quoi qu’il en soit, l’effectif du cheptel de reproduction a accusé des régressions
d’environ 14% et 2%, respectivement, pour les bovins et les ovins et a presque stagné pour
les caprins (+0,4%), en se situant à 415 mille, 3.924 mille et 801 mille têtes, respectivement.

Concernant la production de viandes rouges, elle a progressé de 3,5% pour atteindre


environ 131 mille tonnes. Cette évolution a été favorisée par l’encouragement des éleveurs
à promouvoir davantage ce produit stratégique, notamment par le recours accru à
l’engraissement des veaux et une plus grande sélection des races productives.

PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE VIANDES

14,0

220 12,0

10,0

Importations en mille tonnes


Production en mille tonnes

195
8,0

6,0
170
4,0

2,0
145

0,0

120 -2,0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Production Importations

Cependant, l’approvisionnement du marché intérieur n’a pas été régulier, en raison du


phénomène de la rétention du cheptel par les éleveurs en période d’abondance des
fourrages, ce qui s’est traduit par une hausse sensible des prix et le recours , de nouveau, à
l’importation de viandes rouges, après son arrêt en novembre 2000. Le volume importé de
viandes s’est élevé à 1,4 mille tonnes pour une valeur de 4,7 MDT, destinées essentielle-
ment au secteur touristique.
PRODUCTION DE VIANDES ROUGES ET DE LAIT (En mille tonnes)
Structure en %
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2002 2003

Viandes1 106,0 112,0 120,2 123,1 125,5 126,8 131,2 100,0 100,0
-bovine 51,7 52,9 57,5 59,8 60,3 59,8 62,7 47,2 47,8
-ovine 46,6 49,9 52,9 54,1 55,9 57,5 59,0 45,3 45,0
-caprine 7,7 9,2 9,8 9,2 9,3 9,5 9,5 7,5 7,2
Lait frais 657 734 817 887 930 943 941
Source : Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

Les effets de la sécheresse des dernières années ont, toutefois, affecté la production de
lait frais, qui n’a pratiquement pas évolué en 2003 (-0,2%), en se situant à 941 mille tonnes.

Les quantités collectées de lait frais destiné aux centrales laitières ont même diminué
de près de 10%, atteignant 406 mille tonnes ou 43% de la production nationale, contre
450 mille tonnes et 47,7% en 2002. La baisse induite de 6,6% de la production de lait

1 Il s’agit des viandes nettes et abats.


59
industriel, qui n’a atteint que 312 millions de litres, s’est traduite par des importations
accrues, portant sur 29,1 mille tonnes de lait et dérivés pour une valeur de 41,8 MDT contre
23,4 mille tonnes et 34,7 MDT une année auparavant.

Le déséquilibre persistant entre l’offre et la demande de lait survenu, surtout à la fin de


l’année 2003, en rapport avec une consommation soutenue au cours du mois de Ramadan,
a nécessité le recours au stock régulateur pour 20,5 millions de litres, en plus de
l’importation de 17 millions de litres de lait stérilisé.

S’agissant de la production de viande avicole, elle s’est accrue d’environ 7% en 2003, en


s’élevant à 82,4 mille tonnes. Elle a permis d’approvisionner le marché d’une façon régulière
malgré l’apparition de quelques perturbations, notamment pendant les mois de juillet et août,
suite aux vagues de chaleur. Cette situation a nécessité la ponction de 342 tonnes de poulets
de chair à partir du stock régulateur et l’importation de 750 mille œufs.

PRODUCTION AVICOLE
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Viande de volaille
(en 1000 tonnes) 55,5 63,7 74,2 81,0 87,0 91,0 77,1 82,4
Oeufs (en millions
d’unités) 1.270 1.400 1.407 1.523 1.476 1.434 1.487 1.399
Sources : Groupement interprofessionnel des produits avicoles (GIPA) et Ministère de l'Agriculture,
de l’environnement et des ressources hydrauliques

V – PECHE

Le secteur de la pêche a bénéficié, en 2003, de la poursuite de la stratégie de


modernisation de la flotte, de l’infrastructure portuaire et des équipements frigorifiques,
parallèlement à la rationalisation de l’exploitation des ressources halieutiques, notamment
dans le golfe de Gabès.

Par ailleurs, et afin de promouvoir davantage la production et garantir la sécurité des


pêcheurs, un programme de contrôle de l’activité de pêche par satellites a été adopté, lors
du Conseil ministériel du 22 janvier 2003. De même, de nouvelles mesures ont été prises au
niveau de la réglementation des mouvements de bateaux dans le golfe de Gabès,
consistant en l’identification des zones biologiques dans lesquelles la pêche est interdite.

PRODUCTION HALIEUTIQUE (En mille tonnes)


Variations en %
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2002/ 2003/
2001 2002
Pêche côtière 31,5 28,5 26,6 26,0 26,1 27,0 26,3 3,4 -2,6
Pêche au feu 30,8 32,8 36,4 37,6 37,8 35,5 35,7 -6,1 0,6
Pêche au chalut 22,1 24,1 25,0 24,7 26,2 26,5 27,7 1,1 4,5
Divers 4,6 4,6 5,2 6,8 8,5 7,7 4,8 -9,4 -37,7
Total 89,0 90,0 93,2 95,1 98,6 96, 7 94,5 -1,9 -2,3
Source : Direction générale de la pêche et de l’aquaculture au Ministère de l’Agriculture, de
l’environnement et des ressources hydrauliques

Toutefois, la production halieutique a continué, en 2003, à régresser et ce, pour la


deuxième année consécutive. Elle n’a atteint que 94,5 mille tonnes, sous l’effet conjugué
des mauvaises conditions climatiques en mer et de la baisse des richesses poissonneuses
dans certaines zones.

60
Par mode de production, la baisse a touché la pêche côtière (-2,6%) et les modes de
pêche divers (-37,7%). En revanche, la pêche au chalut a connu une amélioration de 4,5%,
alors que la pêche au feu s’est presque stabilisée au niveau de l’année 2002.

Par région, la production a progressé dans les gouvernorats de Monastir, Ariana et


Jendouba, mais a régressé dans ceux de Gabès et Sfax et la région de Tunis-Ben Arous.

Sur le plan de la commercialisation, et en raison de l’augmentation soutenue de la


demande intérieure, surtout avec la reprise de l’activité touristique à partir de l’été 2003, les
exportations ont enregistré une baisse de 15,4% en volume, compensée néanmoins par
une hausse en valeur de 7,5%, se situant à 14,8 mille tonnes pour un montant de
144,7 MDT. Cette évolution est en rapport avec une amélioration des prix moyens à
l’exportation des crustacés et mollusques.

De leur côté, les importations de poissons, essentiellement sous forme de thon


congelé destiné à l’industrie des conserves, ont atteint 27,1 mille tonnes pour une valeur de
44,3 MDT contre 16 mille tonnes et 23,4 MDT en 2002.

61
II. – L’ACTIVITE INDUSTRIELLE

La stratégie de développement du secteur industriel a continué, en 2003, à être axée,


fondamentalement, sur l’exécution du Programme de mise à niveau, lancé au début de
1996, et la réalisation de différents autres plans d’actions portant, en particulier, sur la
privatisation des entreprises publiques. Les efforts entrepris portent, en particulier, sur
l’amélioration de la qualité des produits, l’adoption et la certification des normes pour se
conformer aux exigences internationales, ainsi que le renforcement de la compétitivité.

Cette politique, qui vise à moderniser le secteur pour lui permettre de faire face aux
défis de la libéralisation des échanges internationaux et d’affronter, dans de bonnes
conditions, la concurrence extérieure, met l’accent, en outre, sur deux vecteurs essentiels, à
savoir la promotion des investissements étrangers et en partenariat et le développement
des exportations pour consolider les équilibres financiers externes du pays.

Le Programme de mise à niveau, qui concerne les industries manufacturières, a


enregistré l’adhésion de 2.818 entreprises, au terme de 2003, dont 1.649 unités ont obtenu
l’approbation de leurs dossiers par le Comité de pilotage (COPIL) pour un montant global
d’investissement de 2.646 MDT. Les primes accordées par l’Etat se sont élevées à
376,3 MDT, alors que les investissements immatériels ont atteint 336,8 MDT, soit respec-
tivement 14,2% et 12,7% de l’enveloppe totale approuvée.

Les mesures prises, pour simplifier les formalités et mieux assister et encadrer les
entreprises dans les différentes phases de leur mise à niveau, ont encouragé celles-ci à
adhérer davantage à ce programme. En effet, 304 entreprises ont obtenu, en 2003,
l’approbation de leurs plans de mise à niveau contre 247 l’année précédente, avec une
enveloppe induite d’investissement passant, d’une année à l’autre, de 243 MDT à 335 MDT,
soit un accroissement d’environ 38%.

Parallèlement, le Programme de mise à niveau des services liés à l’industrie, qui a été
lancé dès février 2000, a bénéficié, au terme de 2003, à 164 entreprises dont 65 ont obtenu
l’approbation de leurs dossiers pour un investissement total de 26 MDT et des primes
accordées par l’Etat s’élevant à 8 MDT.

Par ailleurs, et eu égard au rôle de premier plan dévolu à l’environnement de


l’entreprise, un programme de modernisation industrielle (PMI) réalisé avec l’appui financier
de l’Union européenne pour un coût total de 50 millions d’euros et s’étalant sur cinq années
(2003-2008) a été mis en œuvre. Ce programme a pour objectif principal de soutenir les
efforts de restructuration et de modernisation industrielle de la Tunisie à travers l’appui au
processus de mise à niveau des entreprises. Il comporte quatre composantes essentielles,
à savoir le développement par l’innovation et la créativité, la consolidation de la qualité, de
la métrologie et de la normalisation, la promotion de la propriété industrielle et l’amélioration
et la facilitation à l’accès au financement des petites et moyennes entreprises.

Dans ce cadre, et compte tenu du ralentissement de l’économie mondiale, au cours de


la première moitié de l’année, notamment au sein de l’Union européenne, principal
partenaire de la Tunisie, la croissance du secteur industriel a connu, dans l’ensemble, une
décélération en 2003, se situant à 0,9%, en termes réels, contre 3,2% l’année précédente.

62
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE EN TERMES REELS (En %)

Désignation 1999 2000 2001 2002 2003

Mines 5,7 5,0 1,0 -2,0 3,1


Energie 2,9 -1,0 1,4 5,7 -0,5
dont : Hydrocarbures 0,8 -3,4 -1,0 6,5 -3,5
Industries manufacturières 5,6 6,6 6,9 1,9 0,7
Bâtiment et génie civil 5,5 10,2 7,0 6,0 3,1
Ensemble du secteur industriel 5,0 5,5 5,7 3,2 0,9
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Cette évolution reflète, en particulier, celle des industries manufacturières exporta-


trices, le ralentissement de la demande extérieure émanant notamment de l’Europe
occidentale s’étant conjugué à la dépréciation du dollar américain vis-à-vis de l’euro, qui
s’est traduite par une certaine perte de compétitivité à l’égard de certains pays concurrents.
En outre, la croissance du secteur énergétique a été négative (-0,5% contre 5,7% en 2002),
suite essentiellement à la contraction de la production de pétrole brut de plus de 9% et à la
faible évolution de celle de gaz naturel (0,8%).

EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DU SECTEUR INDUSTRIEL


(aux prix constants de 1990)
8 8

6 6

4 4
En pourcentage

2 2

0 0

-2 -2
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Ensemble du secteur de l'industrie Ind. manufacturières Energie

Quant aux investissements réalisés dans le secteur, ils ont connu une baisse de 3,5%
en 2003, pour s’établir à 1.903 MDT ou 25,3% du total contre 26,2% en 2002. Ce repli est
imputable, surtout, à la contraction enregistrée dans le domaine des hydrocarbures.

Parallèlement, les créations d’emplois dans le secteur industriel ont enregistré une
reprise de 2,2% pour se situer à 23,5 mille postes, soit plus de 36% du total, pour la
deuxième année consécutive.

Sur le plan des échanges extérieurs, les exportations et les importations ont progressé
presque au même rythme, soit 6,3% et 6% respectivement, contre 2,5% et -2,8% en 2002,
63
atteignant 97,1% et 95,5% du total. Ceci s’est traduit par un élargissement du déficit
commercial relatif au secteur, qui est passé, d’une année à l’autre, de 3.198,4 MDT à
3.307,6 MDT, soit 89,5% du déficit global de la balance commerciale.

Les exportations demeurent prédominées par les ventes du secteur du textile et


habillement et des cuirs et chaussures et celles des industries mécaniques et électriques,
avec des accroissements respectifs de 3,1% et 13,9% contre 2,6% et 6,2% une année
auparavant. Ces mêmes secteurs ont continué, également, à accaparer la plus grande part
des importations réalisées par l’ensemble du secteur industriel avec une progression de
2,6% et 6,7%, respectivement, après des baisses de 0,9% et 6,7% en 2002.

PART DU SECTEUR DANS LE PIB AUX PRIX COURANTS (En %)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Industries non manufacturières 10,1 10,4 10,4 10,7 10,3
Mines 0,8 0,9 0,8 0,8 0,8
Energie 4,7 4,8 4,7 4,8 4,5
-Hydrocarbures 2,8 3,0 2,9 2,9 2,7
-Electricité 1,4 1,4 1,4 1,4 1,4
-Eau 0,5 0,4 0,4 0,5 0,4
Bâtiment et génie civil 4,6 4,7 4,9 5,1 5,0
Industries manufacturières 18,1 18,2 18,5 18,6 17,8
Industries agro-alimentaires 3,3 3,4 3,1 3,1 3,0
Industries manufacturières
autres qu’agro-alimentaires 14,8 14,8 15,4 15,5 14,8
-Matériaux de construction,
céramique et verre 1,7 1,7 1,7 1,7 1,7
-Ind. mécaniques et électriques 2,5 2,5 2,7 2,8 2,8
-Chimie et caoutchouc 2,0 2,0 1,9 2,0 1,9
-Textile, cuirs et chaussures 6,3 6,3 6,7 6,6 6,1
-Industries diverses 2,3 2,3 2,4 2,4 2,3
Ensemble du secteur industriel 28,2 28,6 28,9 29,3 28,1
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

I – ACTIVITE MINIERE

Après deux années marquées par une quasi-stagnation, voire une régression pour
certaines branches, l’activité minière a connu, au cours de 2003, une augmentation de sa
valeur ajoutée, exprimée en termes réels, de 3,1% contre une baisse de 2% l’année
précédente. Cette évolution a été favorisée, principalement, par l’accroissement des
productions de phosphate de chaux, de sel marin et de fluorure d’aluminium, qui a
contrasté, notamment, avec la forte régression de la production de minerai de fer.

PRODUCTIONS MINIERES
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003
en%
Phosphate de chaux 8.006 8.301 8.144 7.461 7.873 5,5
Minerai de fer 222 183 204 202 164 -18,8
Minerai de plomb 10 11 11 8 8 0,0
Minerai de zinc 89 75 73 64 66 3,1
Barytine 4 5 4 6 3 -50,0
Fluorure d’aluminium 39 43 44 39 45 15,4
Sel marin 455 620 654 659 700 6,2
Source : Direction générale des mines (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)
.
64
A – PHOSPHATE DE CHAUX

L’extraction de phosphate brut a, de nouveau, progressé en 2003, portant sur


12 millions de tonnes contre 11,6 millions en 2002. L’essentiel de ce tonnage a continué à
être extrait à partir des carrières à ciel ouvert exploitées par la Compagnie des phosphates
de Gafsa (CPG), soit 11,4 millions de tonnes (+14%), dont 3,2 millions par le Complexe
minier de Kef Eddour, 3 millions par la mine de Kef Eschfaïr et 1,7 million de tonnes par
celle de Jallabia.

Devenue marginale, l’extraction de phosphate brut à partir des mines souterraines a


pratiquement stagné, en 2003, se situant à environ 148 mille tonnes totalement assurées
par la mine de Redeyef.

Pour sa part, l’extraction de phosphate par le recours à la sous-traitance a accusé une


nette contraction, portant sur moins de 0,5 million de tonnes contre 1,5 million un an plus tôt.

Le traitement de phosphate extrait au niveau des laveries a permis de dégager une


production de phosphate de chaux marchand de l’ordre de 7,9 millions de tonnes, niveau en
progression de 5,5% par rapport à celui de 2002, les rendements étant passés, d’une année
à l’autre, de 64,4% à 65,7%. Comme par le passé, la majeure partie de cette production a
été assurée par les laveries de Metlaoui, M’dhilla et Kef Eddour et ce, à hauteur de 28%,
26% et 24%, respectivement.

Sur le plan commercial, les ventes totales de phosphate de chaux ont diminué de
1,2% en 2003, pour s’établir à 7,5 millions de tonnes. Ce fléchissement est imputable à la
baisse du volume des exportations qui sont revenues, d’une année à l’autre, de plus de
1,1 million à 865 mille tonnes, alors que les livraisons de phosphate aux usines de
transformation relevant du Groupe chimique tunisien se sont accrues de 2,8% pour
atteindre 6,7 millions de tonnes.

La contraction des exportations est due, en particulier, au recul des ventes aux
principaux pays clients, tels que la Pologne et la Turquie, en raison non seulement de la
concurrence aiguë de certains pays comme la Jordanie et le Maroc, mais également de
l’arrêt des expéditions de ce produit à destination de l’Ukraine. Cette situation a entraîné
une augmentation des stocks, au terme de 2003, s’élevant à 2,8 millions de tonnes pour le
phosphate marchand et à 631 mille tonnes pour le phosphate brut.

B – MINERAI DE FER

En raison de l’épuisement des réserves, la production de minerai de fer a poursuivi, en


2003, sa tendance à la baisse, revenant à 164 mille tonnes contre 202 mille l’an passé.
Cette régression a touché le principal gisement de Djerissa (gouvernorat du Kef) qui a fourni
environ 115 mille tonnes contre 142 mille une année auparavant. Le reliquat de la
production, sous forme entièrement d’hématite, a été assuré par la mine de Tamera dans la
région de Sedjnane (gouvernorat de Bizerte), soit 49 mille tonnes contre 60 mille en 2002.

Les ventes de minerai de fer sur le marché local, destinées pour l’essentiel à l’usine
sidérurgique de la Société El Fouladh à Menzel Bourguiba, sont revenues d’environ
177 mille tonnes en 2002 à 159 mille en 2003. Comme la production locale, tant de minerai
que de produits finis, demeure insuffisante pour satisfaire les besoins sans cesse
croissants, l’on a continué à recourir à l’importation. C’est ainsi que les importations de
fontes, fers, aciers et ouvrages ont augmenté, en 2003, de l’ordre de 37% en quantité et de
31% en valeur, pour s’élever à environ un million de tonnes et 662,4 MDT.
65
C – METAUX NON FERREUX

Revêtant un caractère marginal, en raison de l’insuffisance des réserves et de leur


épuisement, l’extraction des métaux non ferreux a été marquée, en 2003, par une
progression des productions de minerai de zinc et de fluorure d’aluminium de 3,1% et
15,4%, respectivement, pour atteindre 66 mille et 45 mille tonnes. En particulier, la mine de
Bougrine, principal gisement, a produit 64 mille tonnes de concentré de zinc contre
61,6 mille une année auparavant, alors que celle de Fej-Lahdoum n’en a fourni que 1,8 mille
tonnes contre 2,4 mille en 2002.

S’agissant de la production de minerai de plomb, elle est restée stationnaire au niveau de


8 mille tonnes, provenant en majeure partie de la mine de Bougrine (85% environ). Pour la
barytine, extraite à partir de la mine de Boujabeur, la production est demeurée très faible,
accusant même une forte baisse, en revenant de 6 mille à 3 mille tonnes, d’une année à l’autre.

D – SEL MARIN

Après une quasi-stagnation, l’année précédente (+0,8%), la production de sel marin a


connu, en 2003, une reprise de 6,2%, pour s’élever à 700 mille tonnes. La majeure partie de
cette production a été écoulée, comme par le passé, sur les marchés extérieurs et
essentiellement en vrac, soit environ 674 mille tonnes contre 537 mille un an plus tôt. Quant
aux ventes locales, elles ont porté sur près de 81 mille tonnes, niveau en accroissement de
3,1%, d’une année à l’autre.

II – ENERGIE

Les ressources nationales d’énergie primaire se sont inscrites en régression de l’ordre


de 4%, en 2003, pour s’établir à 6.187 mille tonnes d’équivalent-pétrole, sous l’effet de la
baisse de la production de pétrole brut. De son côté, la consommation d’énergie primaire
s’est accrue à un rythme très faible de 1%, en rapport avec le repli des quantités
consommées de dérivés de pétrole.

En conséquence, la balance d’énergie primaire a continué à dégager un déficit, dont le


niveau est passé, d’une année à l’autre, de 410 mille à environ 739 mille tonnes équivalent-
pétrole. Ceci est, d’ailleurs, illustré par le déficit de la balance commerciale énergétique
avec l’extérieur qui a atteint 423,6 MDT en 2003 contre 315,2 MDT une année auparavant.

Dans ce contexte, la croissance du secteur énergétique a été légèrement négative


(-0,5% en termes réels), contre un accroissement de 5,7% en 2002, suite principalement à
la baisse de la valeur ajoutée des hydrocarbures de 3,5% contre une progression de 6,5%
un an plus tôt.

A – ELECTRICITE

Malgré la faible augmentation de l’apport de la Société tunisienne de l’électricité et du


gaz (STEG), principal opérateur dans cette branche d’activité, la production nationale
d’énergie électrique a progressé, en 2003, à un rythme soutenu, soit 4,9% contre 3,9% l’an
passé, pour totaliser 11.830 millions de kWh.

La production d’électricité assurée par la STEG a connu une légère reprise en 2003
(+0,4%), après une année de baisse sensible (-15,5%), pour s’élever à 8,3 milliards de kWh,
dont l’essentiel (97,6%) a continué à être le fait des centrales thermiques.

66
PRODUCTION ET CONSOMMATION D’ELECTRICITE
En millions de kWh Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003
en %
Production STEG 8.639 9.222 9.787 8.270 8.302 0,4
.Thermique 8.549 9.135 9.709 8.176 8.103 -0,9
.Hydraulique 90 64 54 64 166 159,4
.Eolienne 0 23 24 30 33 10,0
Production indépendante privée (PIP) 0 0 161 2.070 2.599 25,6
Auto-producteurs 886 874 906 941 929 -1,3
Production nationale 9.525 10.096 10.854 11.281 11.830 4,9
Echanges nets avec l’Algérie 2 1 10 -20 5 -125,0
Total énergie émise en Tunisie 9.527 10.097 10.864 11.261 11.835 5,1
Consommation haute & moy.tensions 5.310 5.648 6.062 6.170 6.308 2,2
.Industries extractives 605 619 671 661 669 1,2
.Industries sidérurg. & métallurgiques 216 217 220 209 181 -13,4
.Indust. chimiques & du pétrole 630 637 641 652 664 1,8
.Matériaux de construction 916 998 1.030 1.032 1.083 4,9
.Industries du papier et édition 123 135 137 137 157 14,6
.Indus.textiles, cuirs & chaussures 380 425 496 510 534 4,7
.Industries alimentaires 407 421 433 457 461 0,9
.Industries diverses 376 420 467 535 545 1,9
.Autres secteurs 1.657 1.776 1.967 1.977 2.014 1,9
Consommation basse tension 3.175 3.340 3.544 3.792 4.102 8,2
Total consommation nationale 8.485 8.988 9.606 9.962 10.410 4,5
Exportations 0 0 3 38 25 -34,2
Pertes et énergies en compteurs 1.042 1.109 1.255 1.261 1.400 11,0
Source : Société tunisienne de l’électricité et du gaz

L’électricité d’origine éolienne et surtout celle hydraulique, fournies par cette société,
ont connu une progression sensible, tout en demeurant marginales, atteignant 166 millions
et 33 millions de kWh, respectivement.
Pour sa part, la production indépendante privée s’est inscrite en progression de
25,6%, suite à la contribution importante de la centrale électrique Radès II et au démarrage
de celle d’El Bibène qui a produit 139 millions de kWh en 2003.

PRODUCTION ET CONSOMMATION NATIONALE D'ELECTRICITE

12000 12000

9000 9000
En millions de kWh

6000 6000

3000 3000

0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Production Consommation

67
Les échanges d’électricité avec l’Algérie se sont soldés par un transfert net en faveur
de la Tunisie de 5 millions de kWh, contre un niveau négatif de 20 millions de kWh en 2002.

Aussi, le volume total d’énergie électrique émise en Tunisie s’est-il accru de 5,1% en
2003 contre 3,7% l’année précédente, pour atteindre 11,8 milliards de kWh. Ce niveau a été
utilisé, d’abord, au titre de la consommation de haute et moyenne tensions par les différents
secteurs d’activité et, en premier lieu, l’industrie, suivie par les services et le pompage
agricole, soit 6,3 milliards de kWh ou 53,3% du total. A l’exception des industries
sidérurgiques et métallurgiques (-13,4%), tous les secteurs ont connu un accroissement
plus ou moins sensible de leurs consommations électriques.

Concernant la consommation d’électricité de basse tension, et corrélativement avec


l’augmentation soutenue du nombre des abonnés, elle a continué à augmenter à un rythme
soutenu (4,5% contre 3,7% en 2002), atteignant 4,1 milliards de kWh contre 3,8 milliards
une année auparavant.

B – PETROLE BRUT

La production de pétrole brut a régressé, en 2003, de 9,4% par rapport à son niveau
de l’année précédente, pour se situer à 3,2 millions de tonnes. Ce déclin a touché la plupart
des gisements, en particulier ceux d’El Borma, d’Ashtart, de Didon et d’Isis, dont les
productions ont diminué de 9,8%, 4,2%, 31,6% et 21,1% respectivement. D’ailleurs,
l’exploitation du gisement de Didon a été arrêtée, à partir du 27 octobre 2003, pour des
raisons d’entretien.

PRODUCTION DE PETROLE BRUT PAR GISEMENT


En milliers de tonnes Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003
en %
El Borma 996 825 759 683 616 -9,8
Ashtart 842 739 681 669 641 -4,2
Autres gisements (Sidi El Kilani,
Ezzaouia, Tazarka, etc.) 2.103 2.098 1.888 2.134 1.901 -10,9
Total 3.941 3.662 3.328 3.486 3.158 -9,4
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)

Sur le plan de la commercialisation, si les livraisons de brut à la Société tunisienne des


industries de raffinage (STIR) sont passées de 1,7 million à 1,8 million de tonnes, d’une
année à l’autre, les exportations ont enregistré une baisse de 17,7% pour revenir à
2,4 millions de tonnes, au même titre que les importations qui, en diminuant de l’ordre de
16%, ont atteint 1,2 million de tonnes.

C – GAZ NATUREL

Représentant environ 64% de la consommation intérieure, la production nationale de


gaz naturel, assurée essentiellement par le gisement de Miskar, a pratiquement stagné en
2003 (+0,8%), pour s’établir à 2.167 millions de mètres cubes, contre une baisse de 4,7%
l’année précédente. Pour sa part, et après deux années de repli, la redevance totale, perçue
par l’Etat au titre du passage du gaz algérien à travers le territoire national, a enregistré une
reprise de 3,2%, passant à 1.080 millions de mètres cubes. Par conséquent, les
disponibilités de gaz naturel se sont accrues de 3,9%, pour atteindre 3.876 millions de
mètres cubes, et la part de ce produit dans le total des ressources d’énergie primaire s’est
améliorée de 2,6 points de pourcentage, pour s’établir à 47,2%.
68
S’élevant à 3.381 millions de mètres cubes, la consommation nationale de gaz naturel
a progressé de 5,4% en 2003 contre une stagnation l’année précédente. Sur ce total,
2.617 millions de mètres cubes ont été destinés à la production d’électricité, dont près de
82% ont été consommés par les centrales électriques de la STEG. Le reliquat a été utilisé
par la centrale privée Radès II qui a consommé 482 millions de mètres cubes contre
406 millions une année auparavant.
BILAN GAZIER
En millions de mètres cubes Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003 en %
Production 1.817 1.985 2.254 2.149 2.167 0,8
dont : Miskar 1.622 1.719 1.805 1.739 1.763 1,4
Redevance totale 1.200 1.277 1.117 1.047 1.080 3,2
Achats 721 459 467 533 629 18,0
Total des disponibilités 3.738 3.721 3.838 3.729 3.876 3,9
Consommation 2.719 2.882 3.209 3.208 3.381 5,4
-Producteurs d’électricité 2.143 2.240 2.532 2.515 2.617 4,1
. STEG 2.143 2.240 2.490 2.109 2.135 1,2
. PIP 0 0 42 406 482 18,7
-Autres (clients industriels
et secteurs résidentiel et
tertiaire) 576 642 677 693 764 10,2
Exportations 1.019 839 629 521 495 -5,0
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)

Concernant la consommation de gaz naturel par les autres secteurs, elle s’est accrue
de 10,2% en relation, notamment, avec l’accroissement continu du nombre des abonnés
des secteurs résidentiel et tertiaire.
D – CARBURANTS
Compte tenu du plafonnement des capacités nationales de raffinage, la production de
carburants n’a progressé, en 2003, que de 1,2% contre 0,7% l’an précédent, pour
s’approcher de 2 millions de tonnes. Cette situation est imputable, surtout, à la baisse des
quantités produites de gaz de pétrole liquéfié (GPL) et de pétrole lampant, qui a été
compensée et au-delà par l’accroissement des productions de certains carburants, en
particulier l’essence super et sans plomb, le gas-oil et le virgin naphta.
PRODUCTION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003
en %
Gaz de pétrole liquéfié 111 110 102 113 103 -8,8
Essence super et sans plomb 262 292 338 325 348 7,1
Essence normale 101 95 94 71 74 4,2
Pétrole lampant 155 168 203 207 165 -20,3
Gas-oil 511 537 468 469 506 7,9
Fuel-oil 623 653 593 604 609 0,8
Virgin naphta 141 80 80 104 112 7,7
Gazoline 31 27 31 28 28 0,0
White spirit1 6 7 7 8 8 0,0
Total 1.941 1.969 1.916 1.929 1.953 1,2
- En % de la consommation 53,6 53,1 50,9 51,0 52,6 1,6 point
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie et de l’énergie), STIR et INS

1
Produit raffiné intermédiaire entre l’essence et le kérosène et servant comme diluant de peinture.
69
De son côté, la consommation nationale de carburants a régressé, d’une année à
l’autre, de 1,8% contre une augmentation de 0,4% un an plus tôt, pour revenir à 3,7 millions
de tonnes. Hors fuel-oil, elle s’est presque maintenue inchangée, pour la troisième année
consécutive, au niveau de 3 millions de tonnes environ. Le mouvement de baisse a touché la
plupart des combustibles, à l’exception du GPL, de l’essence super sans plomb et du gas-oil
dont les quantités consommées se sont accrues de 3,9%, 11,5% et 1,1%, respectivement.
CONSOMMATION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003
en %
Gaz de pétrole liquéfié 370 381 397 415 431 3,9
Essence super 196 188 178 163 147 -9,8
Essence super sans plomb 69 106 144 182 203 11,5
Essence normale 100 97 91 82 68 -17,1
Pétrole lampant 197 195 203 201 187 -7,0
Kérosène 319 277 264 218 200 -8,3
Gas-oil 1.560 1.640 1.711 1.705 1.723 1,1
Total hors fuel-oil 2.811 2.884 2.988 2.966 2.959 -0,2
Fuel-oil 811 821 779 815 753 -7,6
dont : STEG 101 84 54 59 22 -62,7
Total général 3.622 3.705 3.767 3.781 3.712 -1,8
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)

Le taux de couverture des besoins intérieurs par la production nationale n’a que
légèrement évolué passant, d’une année à l’autre, de 51% à 52,6%. Pour combler ce déficit,
les importations de produits raffinés ont dû être fortement augmentées en 2003 tant en
quantité qu’en valeur, soit 17,8% et 19,5% respectivement, pour atteindre 3,3 millions de
tonnes et environ 999 MDT.

III – INDUSTRIES MANUFACTURIERES


L’activité des industries manufacturières a continué à enregistrer un ralentissement en
2003, sous l’effet de l’affaiblissement de la demande extérieure émanant, en particulier, de
l’Union européenne, notamment en produits textiles. En effet, le taux de croissance de leur valeur
ajoutée, exprimée en termes réels, est revenu de 6,9% en 2001 à 1,9% en 2002 puis à 0,7% en
2003. Néanmoins, la régression du secteur textile et habillement et des cuirs et chaussures a
contrasté avec la reprise des industries agro-alimentaires et la croissance soutenue des
industries mécaniques et électriques. De ce fait, la part du secteur manufacturier dans le
PIB exprimé en prix courants a accusé un repli, pour se situer à 17,8% en 2003 contre
18,6% l’année précédente. Hors industries agro-alimentaires, cette part est revenue, dans le
même intervalle, de 15,5% à 14,8%.
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DES INDUSTRIES MANUFACTURIERES EXPRIMEE EN TERMES
REELS (En %)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Industries agro-alimentaires 12,8 7,6 -2,5 -0,5 3,0
Ind.manufact. autres qu’agro-alimentaires 4,1 6,4 9,2 2,4 0,2
-Matériaux de construction, céramique et verre 4,9 7,8 4,5 4,0 1,1
-Industries mécaniques et électriques 6,3 6,8 14,0 3,5 5,1
-Chimie et caoutchouc 3,4 5,0 2,5 3,5 0,3
-Textile, cuirs et chaussures 2,6 6,3 12,0 0,5 -3,7
-Industries diverses 5,2 6,1 6,0 4,0 3,5
Ensemble des industries manufacturières 5,6 6,6 6,9 1,9 0,7
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

70
A – INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES

Bénéficiant, notamment, de l’accroissement de la production d’huile d’olive, le secteur


des industries agro-alimentaires a connu, en 2003, une reprise de sa valeur ajoutée,
exprimée en termes réels, de 3% contre une régression de 0,5% une année auparavant.

Les dérivés de céréales ont été marqués par une progression des productions de
farine boulangère et de couscous, qui a contrasté avec la baisse de celles de semoule et de
pâtes alimentaires, ainsi que des quantités produites d’aliments de bétail.

PRINCIPALES PRODUCTIONS DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES


(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003 2003/2002
en %
Dérivés de céréales
Farine boulangère 628 656 648 644 656 1,9
Semoule 623 634 640 650 594 -8,6
Pâtes alimentaires 137 140 142 150 145 -3,3
Couscous 47 45 46 48 49 2,1
Aliments de bétail (concentrés) 1.260 1.360 1.552 1.425 1.300 -8,8
Lait et dérivés
Lait industriel (en 1000 hl) 2.670 3.190 3.090 3.340 3.120 -6,6
Yaourt (en millions de pots) 670 740 750 840 784 -6,7
Fromage 11,2 12,9 13,5 14,4 14,2 -1,4
Conserves alimentaires
Concentré de tomate 124 127 77 98 106 8,2
Harissa 9,2 13,4 12,7 17 21 23,5
Conserves de légumes et fruits 23 30 15,9 16,7 18,3 9,6
Conserves de poisson 5,2 6,3 8,9 8,5 10,3 21,2
Sucre et sucreries
Sucre en poudre 123 104 102 126 131 4,0
Sucre aggloméré 21 14 14 15 15 0,0
Confiserie 31 33 36 38 39 2,6
Chocolaterie 5,2 5,3 6,8 7,4 8,2 10,8
Huiles et corps gras
Huile d’olive 180 225 115 30 72 140,0
Margarine et graisses végétales 29,2 32,3 29,1 35,9 43,2 20,3
Huile de graines conditionnée 75 80 86 97 101 4,1
Boissons
Eaux minérales (en millions de
litres) 274 283 303 321 351 9,3
Boissons gazeuses (en 1000 hl) 3.200 3.450 3.700 3.800 4.000 5,3
Bière (en 1000 hl) 912 1.066 1.089 1.100 996 -9,5
Vin (en 1000 hl) 469 411 321 271 240 -11,4
Source : INS, Ministère de l’Industrie et de l’énergie et organismes concernés

Concernant l’industrie laitière, elle a accusé, en 2003, une baisse pour l’ensemble des
produits, contrairement à l’année précédente. Cette régression a été particulièrement
sensible pour le lait industriel (-6,6%) et le yaourt (-6,7%), avec des productions respectives
de 3,1 millions d’hectolitres et 784 millions de pots.

Au niveau des conserves alimentaires, la production a connu une progression


importante pour tous les produits. En effet, elle a enregistré une reprise pour les conserves
de poissons et a continué à s’accroître pour le concentré de tomate, les conserves de
légumes et de fruits et surtout l’harissa. Cette évolution favorable est en rapport avec une
71
bonne campagne agricole, la réalisation de récoltes accrues s’étant traduite, en effet, par un
approvisionnement soutenu des usines concernées.

Pour sa part, l’industrie du sucre et des sucreries a poursuivi, dans l’ensemble, sa


progression quoique à un rythme modéré, sauf pour la chocolaterie dont la production a
augmenté de plus de 10% par rapport à 2002.

En s’élevant à 72 mille tonnes au titre de la campagne agricole 2002-2003, la production


d’huile d’olive a plus que doublé par rapport à son niveau de la campagne précédente. Par
ailleurs, la production de margarine et de graisses végétales a continué à connaître une nette
progression (20,3% contre 23,4% en 2002), alors que celle d’huile de graines conditionnée
s’est accrue à un rythme moins rapide qu’en 2002 (4,1% contre 12,8%).

Quant à la branche des boissons, elle a été caractérisée par une évolution différenciée
selon les produits. En effet, l’accroissement des productions d’eaux minérales et de
boissons gazeuses a contrasté avec la baisse de celles de bière et de vin.

B – INDUSTRIES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE LA CEREAMIQUE ET


DU VERRE

Sous l’effet, notamment, du tassement de la production de liants, la valeur ajoutée de


ce secteur a accusé, en 2003, un ralentissement de son rythme de croissance, soit 1,1% en
termes réels contre une progression de 4% l’année précédente. En effet, la production de
ciment a presque stagné (+0,3%) contre un accroissement de 5,3% en 2002, pour se situer
à environ 6 millions de tonnes. Sur ce total, 270 mille tonnes de ciment blanc ont été
produites par l’usine de la Société tuniso-algérienne de ciment blanc (SOTACIB) implantée
à Feriana (gouvernorat de Kasserine), contre 259 mille tonnes une année auparavant.
Quant à la production de chaux, elle a diminué de 4,9%, pour revenir à 446 mille tonnes.

Sur le plan commercial, et en raison surtout du léger repli des investissements, la


consommation intérieure de ciment ordinaire s’est contractée de l’ordre de 6% en 2003,
pour se situer à 5,3 millions de tonnes. Quant aux exportations totales de ciment, elles ont
enregistré une progression de 48% en quantité et de 32,8% en valeur, atteignant 831,5 mille
tonnes et 50,2 MDT, alors que les importations de ce produit, constituées essentiellement
de clinker (produit intermédiaire pour la fabrication de ciment ordinaire et de chaux), n’ont
porté que sur environ 6 mille tonnes.

PRODUCTION DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE LA CERAMIQUE ET DU VERRE


(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003 2003/2002
en %
Ciment 4.864 5.657 5.721 6.022 6.038 0,3
dont : Ciment blanc 192 250 247 259 270 4,2
Chaux 475 517 467 469 446 -4,9
Produits rouges 3.710 3.930 4.200 4.370 4.550 4,1
Carreaux de mosaïque (en mille m2) 17.200 18.100 19.400 20.150 20.800 3,2
Carreaux de faïence (en mille m2) 9.365 9.945 10.650 11.200 11.500 2,7
Bouteilles et gobelets 44 46 49 50 52 4,0
Source : INS pour les liants et Ministère du Développement et de la coopération internationale pour les autres produits

72
Au niveau des produits rouges, la production a continué à croître, en 2003, au même
rythme que celui de l’an passé, soit environ 4%, pour s’approcher du niveau de 4,6 millions
de tonnes. De même, les quantités produites de carrelages (carreaux de mosaïque et de
faïence) ont continué à progresser, compte tenu d’une demande intérieure soutenue.

En revanche, les exportations de produits céramiques ont légèrement régressé,


revenant à 133 mille tonnes pour une valeur de 66,9 MDT contre environ 135 mille tonnes et
70,6 MDT en 2002.

PRODUCTION DES PRINCIPAUX MATERIAUX DE CONSTRUCTION

7000 7000

6000 6000

5000 5000
En mille tonnes

4000 4000

3000 3000

2000 2000

1000 1000

0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Ciment produits rouges chaux

Dans le domaine du verre, la production de bouteilles et gobelets a augmenté, d’une


année à l’autre, de 4%, pour totaliser 52 mille tonnes. Encore faut-il signaler que
l’importation de verres et ouvrages a porté, en 2003, sur 45,6 mille tonnes pour une valeur
de 47,9 MDT, soit +11,2% et -4,6% respectivement par rapport aux niveaux enregistrés
l’année précédente.

C – INDUSTRIES MECANIQUES ET ELECTRIQUES

Bénéficiant de l’affermissement de la demande aussi bien intérieure qu’extérieure, les


industries mécaniques et électriques ont consolidé, en 2003, leur rythme de croissance qui a
atteint, en effet, 5,1% en termes réels contre 3,5% l’année précédente. Cette évolution cache,
cependant, des divergences entre les principales branches d’activité, en particulier une
régression quasi-continue au niveau de l’industrie sidérurgique et une progression soutenue
pour les industries électriques et électroniques et la fabrication d’appareils électro-ménagers.

L’activité sidérurgique, assurée principalement par la société El Fouladh, a accusé une


régression pour tous les produits, à l’exception des tréfilés dont la production a été stimulée
par la bonne saison agricole 2002-2003. La production a diminué très sensiblement pour les
produits intermédiaires constitués par la fonte (-76,3%) et les billettes (-57%), en raison de
l’arrêt du haut fourneau à partir du mois de mai 2003. Concernant les produits finis, ils ont
régressé de 19,5% pour le fer rond à béton destiné au secteur du bâtiment et de 20% pour
les structures métalliques, essentiellement les pylônes électriques utilisés par la STEG.
73
PRODUCTION DE LA SIDERURGIE
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003
en %
Fonte 180 195 192 152 36 -76,3
Billettes 231 237 239 200 86 -57,0
Fer rond à béton 247 259 228 185 149 -19,5
Tréfilés 21 20 24 19 20 5,3
Structures métalliques 11 9 9 10 8 -20,0
Source : Société El Fouladh

Dans les industries de montage de véhicules, la production s’est accrue pour les voitures
particulières et les camionnettes, atteignant environ 1.500 et 3.600 unités, respectivement,
contre 1.200 et 3.000 unités en 2002. S’agissant des productions de camions et d’autobus et
autocars, elles ont stagné aux environs de 1.400 et 350 unités, respectivement.

Au niveau des industries électriques et électroniques, elles ont continué à connaître


des progrès soutenus, renforçant ainsi leur contribution dans la satisfaction des besoins du
marché local, outre l’accroissement des exportations, notamment de fils et câbles
électriques, d’interrupteurs et disjoncteurs et de transformateurs électriques. Encore faut-il
signaler l’augmentation de la production d’appareils électroménagers, en particulier les
réfrigérateurs (4% environ) et les climatiseurs (25%), avec respectivement 125 mille et
50 mille unités produites en 2003.

D – INDUSTRIES CHIMIQUES

Sous l’effet de la concurrence internationale accrue, conjuguée au ralentissement de


la demande extérieure pour certains dérivés du phosphate et, partant, de leurs exportations,
surtout en ce qui concerne l’acide phosphorique, ce secteur a enregistré, en 2003, une
décélération de son rythme de croissance qui n’a atteint que 0,3%, en termes réels, contre
3,5% l’année précédente.

PRODUCTION DE DERIVES DE PHOSPHATE


En milliers de tonnes Variat.
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003 en %
Acide phosphorique 1.208 1.125 1.144 1.216 1.164 -4,3
Superphosphate triple 812 794 782 791 875 10,6
Diammonium phosphaté (DAP) 1.048 1.113 1.125 1.315 1.324 0,7
Ammonitre 172 182 170 127 164 29,1
Superphosphate simple 14 12 8 9 9 0,0
Hyperphosphate (granulés) 40 35 34 32 18 -43,7
Engrais composés 7 18 11 21 30 42,9
Phosphate bicalcique (DCP) 102 97 116 113 67 -40,7
Tripolyphosphate de soude (TPPS) 73 100 118 119 119 0,0
Source : Direction générale des mines (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)

Principale branche du secteur, l’industrie de transformation du phosphate a accusé


des baisses d’ampleur variée au niveau des productions d’acide phosphorique (-4,3%), de
phosphate bicalcique (-40,7%) et d’hyperphosphate (-43,7%), au moment où les quantités
produites ont stagné pour le superphosphate simple et le tripolyphosphate de soude
(TPPS). Seules les productions de diammonium phosphaté (DAP), de superphosphate triple
et surtout d’ammonitre ont progressé de 0,7%, 10,6% et 29,1%, respectivement, par rapport
aux niveaux enregistrés en 2002.

74
En conséquence, les exportations totales de dérivés du phosphate ont continué à
enregistrer une baisse en 2003 (-4,8% contre -5% un an plus tôt et un accroissement de
7,8% en 2001).

PRODUCTION DE DERIVES DE PHOSPHATE

1400 1400

1200 1200

1000 1000
En mille tonnes

800 800

600 600

400 400

200 200

0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Acide phosphorique DAP Superphosphate triple

Au niveau des autres branches d’activité, celle de la parachimie, en particulier, a


connu une progression pour les productions d’huile de lin, ainsi que de peintures, vernis et
encres, de l’ordre de 12% et 3% respectivement, ce qui a contrasté avec la stagnation de la
production de savons.

E – INDUSTRIES DU TEXTILE ET HABILLEMENT ET DES CUIRS ET CHAUSSURES

Ce secteur a été affecté, en 2003, par le ralentissement de la demande extérieure,


provenant essentiellement de l’Union européenne, ainsi que par le durcissement de la
concurrence internationale découlant, surtout, de l’adhésion de la Chine à l’Organisation
mondiale du commerce (OMC) et de l’arrivée à sa phase finale du démantèlement des
Accords multifibres régissant les produits textiles, qui prendront fin au début de 2005. Ainsi,
l’ensemble du secteur a accusé une régression de 3,7% de sa valeur ajoutée, exprimée en
termes réels, contre une quasi-stagnation en 2002 (+0,5%) et une expansion importante de
12% en 2001. D’ailleurs, les exportations de ce secteur, toujours prédominantes dans le
total, soit 47,2% en 2003 contre 48,6% l’année précédente (environ 41% pour le textile et
habillement contre 42,5%), ont enregistré une faible progression pour la deuxième année
consécutive. Elles ne se sont accrues, en effet, que de 3,1% contre 2,6% en 2002 et
environ 24% deux années auparavant.

De ce fait, la part du secteur dans le PIB exprimé en prix courants a diminué revenant,
d’une année à l’autre, de 6,6% à 6,1%. En revanche, les investissements dont il a bénéficié
se sont accrus, dans le même intervalle, de 5,4% après une régression sensible de l’ordre
de 30% en 2002.

Les principales actions menées en vue de préserver la position du secteur, face aux
défis de la concurrence internationale, ont porté, principalement, sur l’accélération du
75
programme de mise à niveau au profit des petites et moyennes entreprises et l’attraction
des investissements extérieurs pour, à la fois, moderniser le tissu productif et s’intégrer
davantage dans les marchés mondiaux.

Sur le plan de la production, la branche de la filature, maillon fragile du secteur textile


qui souffre d’une faible intégration à ce niveau, en raison du manque de matières premières
locales, a été caractérisée par une lente évolution, avec une progression de 0,8% et 1,1%
seulement pour les productions de filés de coton et ceux de laine, respectivement. En
revanche, la production de tissus s’est accrue à un rythme plus rapide qu’en 2002 (4,7%
contre 0,4%), alors que le finissage a accusé une stagnation, portant sur 70 millions de
mètres ou un peu plus du tiers des quantités totales de tissus produites.

Quant aux productions relatives aux branches de la confection et de la bonneterie,


dans lesquelles la Tunisie a connu, certes, des progrès importants, notamment la diversité
de la gamme des articles produits et leur qualité soignée, elles ont enregistré, en 2003, une
progression de 2,6% et 1,1%, respectivement, contre -3,5% et 7,9% une année auparavant.

PRODUCTION DES PRINCIPAUX ARTICLES DU SECTEUR DU TEXTILE ET HABILLEMENT ET DES


CUIRS ET CHAUSSURES (En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003 2003/2002
en %
Filés de coton 24,6 24,8 24,6 24,8 25,0 0,8
Filés de laine 8,2 8,4 8,6 8,8 8,9 1,1
Tissus (millions de mètres) 151,4 169,7 195,1 195,8 205,1 4,7
Finissage (millions de mètres) 46,3 60,0 65,0 70,0 70,0 0,0
Confection (millions de pièces) 201,4 210,0 237,3 229,0 235,0 2,6
Bonneterie 27,5 30,0 33,0 35,6 36,0 1,1
Tapis 2,9 2,9 3,0 3,1 3,2 3,2
Chaussures (millions de paires) 38,8 44,5 50,0 51,5 51,7 0,4
Accessoires de chaussures 4,5 4,6 6,0 6,5 6,5 0,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Les exportations de l’industrie textile et de l’habillement continuent à être prédominées


par les vêtements et accessoires et les articles de bonneterie qui ont représenté, ensemble,
plus de 91% du total. Concernant les importations de ce secteur, elles sont surtout
constituées de tissus (environ 58%), suivis des vêtements et accessoires (18,4%) et des
articles de bonneterie (10,9%), les achats de fils et filés textiles à l’étranger ayant
représenté moins de 7% du total.

Quoi qu’il en soit, le secteur du textile et habillement, qui doit réaliser sa profonde
mutation par l’exécution du Programme de mise à niveau et la modernisation de ses
entreprises, à même d’améliorer davantage sa compétitivité pour faire face aux défis de la
concurrence internationale et sauvegarder, voire consolider, sa position sur le marché
intérieur et ses parts de marchés extérieurs, a dégagé en 2003 un excédent affermi au
niveau de ses transactions commerciales avec l’extérieur. Cet excédent s’est élevé, non
compris les achats de biens d’équipement nécessaires pour l’investissement, à environ
1.308 MDT, en accroissement de 6,2% par rapport à 2002.

Après la progression soutenue qu’elle a connue, au cours des dernières années,


l’industrie des cuirs et chaussures a accusé une quasi-stagnation en 2003, avec notamment
un accroissement de la production de chaussures de 0,4% seulement contre 3% une année
auparavant. Néanmoins, aussi bien les exportations que les importations ont progressé à un

76
rythme plus rapide qu’en 2002, soit 5,9% et 12,7% respectivement contre 0,9% et une
stagnation un an plus tôt.

F – INDUSTRIES MANUFACTURIERES DIVERSES

Couvrant une gamme d’activités diverses, ce secteur a connu, en 2003, une


croissance proche de celle réalisée une année auparavant, soit 3,5% en termes réels contre
4%, niveau inférieur à l’expansion de l’ordre de 6% enregistrée pour chacune des années
2000 et 2001. Cependant, sa part dans la valeur ajoutée totale des industries
manufacturières, exprimée en prix courants, s’est affermie passant, d’une année à l’autre,
de 12,8% à 13,2%.

En particulier, la production relative à l’industrie du bois et du liège et ameublement a


progressé de 4,6% pour la menuiserie du bâtiment, 4,7% pour les meubles et 4,5% pour les
articles de liège, contre des accroissements respectifs de 5,6%, 5,4% et 4% une année
auparavant.

De même, la production a progressé de 3,5% pour l’industrie du papier et de 4% pour


celle du plastique, contre 3,2% et 1,9% en 2002.

IV – BATIMENT ET GENIE CIVIL

Portant la marque de la quasi-stagnation du niveau des investissements, pour la


deuxième année consécutive, le secteur du bâtiment et génie civil a continué, en 2003, à
connaître une décélération, sa croissance n’ayant atteint que 3,1%, en termes réels, contre
6% en 2002.

Parallèlement, les investissements réalisés dans le secteur ont légèrement diminué,


pour revenir de 150 MDT à 145 MDT, sans toutefois affecter les créations d’emplois qui se
sont plutôt consolidées pour passer, d’une année à l’autre, de 4.770 à 4.850 postes ou 7,5%
du total des emplois créés.

Le regain attendu des investissements et l’évolution soutenue de la construction de


logements sont de nature à stimuler davantage l’activité du secteur, ce qui engendrera des
effets positifs tant sur les créations d’emplois que sur le rythme de la croissance économique.

77
III. – LES SERVICES

Les services marchands ont consolidé, en 2003, leur croissance qui s’est située à
6,3% en termes réels contre 3,7% l’année précédente, suite à la reprise des secteurs des
transports et du tourisme et à l’expansion soutenue de celui des communications. Leur
contribution à la croissance économique globale a, ainsi, atteint 2,4 points de pourcentage
ou environ 44%.

Parallèlement, les investissements engagés dans ces services ont continué à


s’accroître mais à un rythme moins rapide qu’en 2002, soit 2% contre 4,9%, pour totaliser
3.993 MDT ou 53,1% du total de la formation brute de capital fixe. L’essentiel de cette
enveloppe a été réservé au transport routier pour le développement de l’infrastructure de
base et la modernisation des moyens de transport.

I – LES TRANSPORTS

Le programme de réformes mis en œuvre en vue de permettre au secteur des


transports de mieux s’adapter aux mutations profondes intervenant aussi bien à l’échelle
nationale qu’internationale et d’offrir des services de qualité au moindre coût s’est poursuivi
activement en 2003. Les actions engagées sur les plans réglementaire, institutionnel et
technique devraient contribuer à améliorer notablement la compétitivité du secteur et lui
permettre ainsi de relever les défis de la concurrence étrangère accrue, avec l’ouverture
poursuivie de l’économie tunisienne sur l’extérieur.

Dans ce cadre, l’accent est mis, essentiellement, sur le développement et l’aménage-


ment des infrastructures de base, la modernisation du matériel roulant, ainsi que le
renforcement des moyens logistiques en vue d’une amélioration substantielle de la qualité
des prestations et d’une compression significative des coûts y afférents.

Dans le domaine du transport aérien, les efforts entrepris ont concerné, notamment, la
préparation de la phase préliminaire relative au projet de l’aéroport du Centre-Est qui sera
installé à Enfidha, outre la restructuration de Tunisair, dans le but d’améliorer sa productivité et
de maîtriser l’évolution de ses investissements à travers la concession d’une partie de son
activité à des sociétés de services, tels que l’entretien et la maintenance et l’informatique.

Au niveau du transport ferroviaire, l’accent a été mis sur l’assainissement financier de


la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), la poursuite de la réalisation de
certains projets d’infrastructure, comme le réaménagement de la ligne ferroviaire dans la
ville de Sousse et le renforcement de la ligne Tunis-Ghardimaou, ainsi que l’amélioration de
la qualité des services rendus aux usagers. Par ailleurs, et en vue de consolider l’infras-
tructure du transport en commun suburbain, les études relatives à l’extension du réseau
ferroviaire du Grand-Tunis ont été entamées, portant notamment sur la création d’une voie
ferrée reliant la capitale au Campus universitaire de la Mannouba et l’électrification de la
ligne de la banlieue Sud.

Des efforts ont été également poursuivis sur les plans de la mise à niveau des stations
du transport terrestre, du rapprochement des services de la visite technique des moyens de
transport et de l’amélioration de la qualité des prestations. En outre, et dans le but
d’améliorer le cadre réglementaire, une loi a été promulguée pour réorganiser l’activité du
transport terrestre et unifier les conditions de promotion des projets concernant aussi bien le
transport intérieur qu’international de marchandises. Par ailleurs, il a été procédé, au cours
78
de 2003, à la fusion de la Société nationale des transports (SNT) et de la Société du métro-
léger de Tunis (SMLT), afin de conférer à leurs activités plus d’efficacité et d’efficience et
d’améliorer davantage les services rendus aux usagers.

Dans ce contexte, la valeur ajoutée du secteur des transports s’est accrue, en 2003, de
2,2% en termes réels contre une baisse de 3,8% en 2002, suite notamment à la reprise du
transport aérien à partir de l’été. Ainsi, la contribution de ce secteur à la croissance économique
globale a été positive mais très faible, atteignant 0,1 point de pourcentage ou 2,1%.

Quant aux investissements effectués dans le secteur, ils ont diminué de 2,8% pour
revenir à 1.050 MDT ou 14% du total de la formation brute de capital fixe. Cette enveloppe a
été réservée, essentiellement, au renforcement de l’infrastructure de base et à la
modernisation du parc du transport terrestre.

A – TRANSPORT MARITIME

Les ports nationaux de commerce ont accueilli, en 2003, un nombre de navires moins
élevé de 4,4% qu’une année auparavant, soit 6.643 unités totalisant une jauge brute de
67,3 millions de tonneaux1 contre 65,2 millions en 2002. Cette régression a touché, en
particulier, les ports de Sousse (-15,9%), de Radès (-13,1%) et de Bizerte (-10,7%).

Cette tendance globale cache, toutefois, des évolutions divergentes par catégorie de
trafic. En effet, la progression des parts des car-ferries, des paquebots croisiéristes et des
gaziers, avec respectivement 9,7%, 4,7% et 2,1% du total, a contrasté avec la baisse de
celles des navires conventionnels, des rouliers, des vraquiers et des porte-conteneurs qui
se sont situées à 23,4%, 14,8%, 14,5% et 8% respectivement. Quant à la part des pétroliers,
elle s’est stabilisée au niveau de 3,7%, alors que celle des navires spéciaux s’est affermie
pour se situer à 19,1%.

NOMBRE DE NAVIRES ENTRES DANS LES PORTS NATIONAUX (En unités)


Variations en %
Désignation 2000 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Tunis-Goulette-Radès 3.139 3.283 3.017 2.774 -8,1 -8,1
dont : Radès 1.672 1.735 1.727 1.501 -0,5 -13,1
Sfax 1.096 1.411 1.476 1.547 4,6 4,8
Bizerte 575 569 569 508 0,0 -10,7
Gabès 646 686 662 616 -3,5 -6,9
Sousse 454 524 661 556 26,1 -15,9
Zarzis 274 283 564 642 99,3 13,8
Total 6.184 6.756 6.949 6.643 2,9 -4,4
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

Le trafic de marchandises s’est inscrit en régression de 9,2% à l’entrée et de 2,9% à la


sortie contre, respectivement, des accroissements de 2,1% et 1,7% un an plus tôt. Cette
contraction est due au recul du trafic international des marchandises débarquées de 11,5%,
notamment en ce qui concerne les céréales, le pétrole brut, les matières plastiques et le
bois. De même, le volume des marchandises embarquées a diminué de 6%, en raison
essentiellement de la baisse des quantités exportées d’hydrocarbures et de phosphates.

Concernant l’activité du cabotage national, qui porte dans sa quasi-totalité sur le


transport des hydrocarbures, elle a connu une reprise importante de 37,8%, avec un

1
Unité internationale de volume pour le jaugeage des navires équivalente à 2,83 mètres cubes.
79
tonnage réalisé de 987 mille tonnes. Cette augmentation a concerné, surtout, les ports de
la Goulette-Radès et de Bizerte, à l’entrée, et ce dernier port et celui de la Skhira à la sortie.

EVOLUTION DU TRAFIC MARITIME DE MARCHANDISES (En mille tonnes)


2002 2003 Variations en %
Désignation
Entrées Sorties Entrées Sorties Entrées Sorties
Trafic international 14.571 9.380 12.895 8.819 -11,5 -6,0
Ports de Tunis-Goulette-Radès 4.647 909 4.263 890 -8,3 -2,1
dont : Port de Radès 3.520 841 3.431 860 -2,5 2,3
Port de Sfax 2.494 2.335 2.192 2.240 -12,1 -4,1
Port de Bizerte 3.494 911 2.909 981 -16,7 7,7
Port de Gabès 2.544 1.828 2.178 1.724 -14,4 -5,7
Port de Sousse 1.173 254 1.138 234 -3,0 -7,9
Port de Zarzis 219 322 215 422 -1,8 31,1
Port de Skhira et plate-formes
1
de gisements off shore 0 2.821 0 2.328 -17,5
2
Cabotage 716 716 987 987 37, 8 37,8
Ports de Tunis-Goulette-Radès 64 0 269 0 320,3
dont : Port de Radès 64 0 269 0 320,3
Port de Sfax 30 29 24 29 -20,0 0,0
Port de Bizerte 569 142 620 201 9,0 41,5
Port de Gabès 31 0 54 0 74,2
Port de Zarzis 22 0 14 0 -36,4
Port de Skhira et ports
secondaires 0 545 6 757 38,9
Total 15.287 10.096 13.882 9.806 -9,2 -2,9
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

La flotte nationale mise en exploitation, en 2003, a été composée de 17 bateaux


répartis entre 7 unités appartenant à des sociétés privées qui opèrent dans le domaine du
transport des hydrocarbures et de l’acide phosphorique, 5 unités exploitées par la Société
nouvelle de transport de Kerkennah et 5 bateaux détenus par la Compagnie tunisienne de
navigation (CTN).

Le volume de marchandises transportées par la CTN s’est accru de 4%, pour se situer
à 1.274 mille tonnes ou 6% du trafic maritime global, dont 710 mille tonnes ont été assurées
par des moyens propres. Le tonnage transporté sur les lignes régulières, qui a représenté
environ 80% du total, a légèrement augmenté pour atteindre 1.023 mille tonnes dont près
de 55% ont été réalisés par des moyens affrétés. La part de cette compagnie dans le trafic
régulier, qui concerne les lignes desservant le bassin méditerranéen, s’est élevée à 19%
contre 20% en 2002.

S’agissant du tonnage des marchandises transportées par les sociétés privées, il a


enregistré une baisse de l’ordre de 38%, pour revenir à 1.417 mille tonnes. Le groupe
constitué par la Compagnie générale maritime (COGEMAR) et la Société tunisienne de
navigation pétrolière (PETRONAV), spécialisé dans le transport de produits pétroliers et de
bitumes, a transporté environ 273 mille tonnes, en 2003, contre 964 mille l’année
précédente. La flotte utilisée par ce groupe a été renforcée par l’acquisition, en juin 2003,
d’un navire neuf destiné au transport de bitumes pour une capacité de 4.500 tonnes et ce,
en vue d’obéir aux nouvelles règles régissant le transport des produits considérés à
caractère dangereux.

1
Il s’agit uniquement du trafic de pétrole brut.
2
L’activité du cabotage intéresse ici exclusivement les ports nationaux de commerce. Mais comme les entrées
de marchandises dépassent les sorties, l’écart figure dans le poste «Port de Skhira et ports secondaires».

80
L’activité de la société Gabès Marine Tankers (GMT) a été marquée par une
augmentation de 21% du volume des marchandises transportées qui s’est élevé à 527 mille
tonnes. Quant au trafic effectué par la société Gaz Marine, qui opère dans le domaine du
transport gazier, il a accusé un recul très sensible de 81,6%, revenant à 19,6 mille tonnes.

TRAFIC INTERNATIONAL MARITIME DE MARCHANDISES PAR PORT

1993 Tunis-Goulette- 2003


23,6% Radès 20,4%
22,5% Sfax
15,1%
23,7%
Bizerte 17,9%

Gabès

Autres
22,6% 20,0% 18,0%
16,2%

En ce qui concerne le trafic maritime de passagers, enregistré à l’entrée et à la sortie


des ports nationaux, il s’est accru de 10,7% pour totaliser 529 mille voyageurs, dont
526 mille sont passés par le port de la Goulette. Les ports de Bizerte, de Sousse et de Sfax
ont également assuré une partie du trafic de passagers et ce, lors du retour des Tunisiens
résidant à l’étranger pendant les vacances d’été, soit 2,8 mille personnes à l’arrivée contre
4,6 mille une année auparavant.

NOMBRE DE PASSAGERS ENREGISTRES AU PORT DE TUNIS-GOULETTE


(En milliers de personnes)
Variations en %
Désignation 2000 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Passagers entrés 221 233 249 275 6,9 10,4
Passagers sortis 191 214 225 251 5,1 11,6
Total 412 447 474 526 6,0 11,0
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

Parallèlement, le trafic auto-passagers a progressé de 5,1% par rapport à l’année


2002, pour s’établir à 184 mille véhicules, soit 100,1 mille à l’entrée et 83,9 mille à la sortie.
Ainsi, l’écart entre les entrées et les sorties, qui correspond, essentiellement, au nombre de
voitures importées sans transfert de devises par les travailleurs tunisiens à l’étranger, a
atteint 16,2 mille unités contre 21,3 mille un an plus tôt.

La part de la CTN dans le trafic de voyageurs et d’auto-passagers a accusé une


baisse revenant, d’une année à l’autre, de 55% et 59%, respectivement, à 50% et 55%
environ avec 267 mille passagers et 100,8 mille véhicules transportés.

En matière de croisières touristiques, le trafic a pris de l’ampleur durant l’année 2003,


enregistrant une progression importante de 33%, suite à l’intégration du Port de Sfax dans
ce trafic et à l’accroissement de l’effectif des croisiéristes ayant fréquenté les ports de
Gabès (45%) et de la Goulette (37%). Ce dernier port a continué à être la destination
principale des croisiéristes avec 93% du total.

81
B – TRANSPORT AERIEN

La poursuite de la baisse du nombre des touristes européens, quoique à un degré


sensiblement moindre qu’en 2002, a affecté le trafic aérien qui a continué à connaître,
également, une régression en 2003. En témoigne le recul du nombre d’avions et celui de
passagers enregistrés dans l’ensemble des aéroports.
Le trafic aérien de passagers s’est inscrit en régression de 2,1% en 2003 contre 9,6%
l’année précédente, pour revenir à 7,9 millions dont plus de la moitié a concerné les vols
charters internationaux. Ces derniers ont, néanmoins, connu une légère progression de
0,3%. Par contre, Le trafic international régulier et les vols intérieurs ont diminué, d’une
année à l’autre, de 2,7% et 3,9%, respectivement.
Contrairement aux aéroports de Tunis-Carthage, de Monastir-Skanès et de Tozeur-
Nefta dans lesquels le trafic de passagers a connu une baisse, les autres aéroports ont
enregistré des progressions plus ou moins sensibles allant de 1,2% pour l’aéroport de
Djerba-Zarzis à 11,6% pour celui de Tabarka.

TRAFIC COMMERCIAL DES AVIONS ET DES PASSAGERS DANS LES AEROPORTS


INTERNATIONAUX (En mille unités)
Variations
2002 2003
Désignation 2003/2002 en %
Avions1 Passagers2 Avions1 Passagers2 Avions1 Passagers2
Tunis-Carthage 35,9 3.194,7 34,4 3.047,0 -4,2 -4,6
Monastir-Skanès 22,6 2.876,6 22,4 2.847,6 -0,9 -1,0
Djerba-Zarzis 17,6 1.782,7 17,9 1.803,5 1,7 1,2
Sfax-Thyna 4,0 71,5 4,1 75,4 2,5 5,5
Tozeur-Nefta 1,6 91,3 1,4 69,9 -12,5 -23,4
Tabarka 7 novembre 0,6 50,8 0,6 56,7 0,0 11,6
Gafsa-Ksar 0,4 10,9 0,5 11,8 25,0 8,3
Total 82,7 8.078,5 81,3 7.911,9 -1,7 -2,1
Source : Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA)

Dans l’ensemble, l’activité de la Société tunisienne de l’air (Tunisair) s’est contractée


en 2003, sous l’effet, notamment, du ralentissement du secteur touristique à l’échelle
mondiale et, par voie de conséquence, en Tunisie, surtout durant le premier semestre. En
effet, avec 74,3 mille heures de vol, soit une baisse de 2,5%, le trafic de passagers réalisé
par cette société a régressé de 3,2%, pour revenir à environ 3 millions. Le trafic régulier et
les vols supplémentaires, qui ont représenté 58% du total, ont diminué de 3,9%, en se
situant à 1,7 million de passagers. Pour sa part, le trafic charter a accusé une régression de
9,4%, revenant à 1,2 million de passagers ou environ 41% du total contre 42,7% en 2002.
Aussi, la part de Tunisair dans le trafic international de passagers, toutes activités
confondues, a-t-elle baissé de 2 points de pourcentage, pour s’établir à 40%. La part du
trafic sur les lignes régulières, y compris les vols supplémentaires, a connu une
augmentation de 1 point de pourcentage, alors que celle des vols charters a diminué de
3 points, revenant respectivement à 60% et 27%.
La société Nouvelair, spécialisée dans les vols charters, a assuré en 2003 le transport
de 928 mille passagers, niveau en accroissement de 7,8% par rapport à celui de l’année
précédente. L’essentiel de ce trafic a été réalisé sur les marchés français, allemand, italien
et britannique, à travers la mise en exploitation d’une flotte accrue, surtout en été.

1
Il s’agit du nombre des avions enregistrés à l’arrivée et au départ.
2
Il s’agit du nombre des passagers enregistrés à l’arrivée, au départ et en transit.
82
Ainsi, la part de Nouvelair dans le trafic charter global effectué sur la Tunisie s’est
améliorée, passant de 18% en 2002 à 22% en 2003.

TRAFIC COMMERCIAL DE PASSAGERS PAR AEROPORT

1993 2003
18,9% 22,8% 2,7%
2,3%
Tunis-Carthage

Monastir-Skanès

Djerba-Zarzis

Autres

38,5%
36,3% 42,5% 36,0%

Quant au trafic de passagers réalisé par la société Tuninter, il a régressé de 2,5%,


pour revenir à environ 300 mille voyageurs. Compte tenu de la baisse du nombre d’heures
de vol de l’ordre de 9%, le taux de remplissage des avions s’est amélioré atteignant, pour
les vols réguliers, 70,7% contre 64,9% une année auparavant.

Au total, la part des sociétés tunisiennes dans le trafic commercial global de passagers
s’est stabilisée aux environs de 53%.

Au niveau du fret commercial, il a connu une baisse de l’ordre de 6% en 2003, pour


revenir à 20,5 mille tonnes, dont l’essentiel (environ 95%) a continué à concerner l’aéroport
international de Tunis-Carthage.
C – TRANSPORT TERRESTRE

1) Transport ferroviaire

Le transport ferroviaire de marchandises, assuré par la Société nationale des chemins


de fer tunisiens (SNCFT), s’est inscrit en baisse de 3,4% par rapport à 2002, pour s’établir à
2,2 milliards de tonnes-kilomètres correspondant à 11,6 millions de tonnes transportées.

MARCHANDISES TRANSPORTEES PAR VOIE FERREE (En millions de tonnes-kilomètres)


Variations en %
Désignation 2000 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Phosphate 1.565 1.613 1.661 1.614 3,0 -2,8
Minerais1 47 44 35 19 -20,5 -45,7
Matériaux de construction 204 203 124 134 -38,9 8,1
Engrais et soufre 320 281 279 293 -0,7 5,0
Céréales 45 64 85 61 32,8 -28,2
Energie 14 1 0 0 -100,0
Autres 88 80 67 53 -16,3 -20,9
Total 2.283 2.286 2.251 2.174 -1,5 -3,4
Source : SNCFT

1
Il s’agit du fer, du plomb et du zinc.
83
Cette régression est due, notamment, à une concurrence de plus en plus vive exercée
par les autres modes de transport, en particulier le transport privé routier. A l’exception des
matériaux de construction et des engrais et soufre dont le transport a enregistré une
progression de 8,1% et 5% respectivement, les autres produits ont accusé une régression
plus ou moins sensible de leur trafic, plus particulièrement les minerais de fer, de zinc et de
plomb avec une baisse totale de 45,7%. Le transport des céréales s’est également replié
d’environ 28%, alors que celui du phosphate a diminué de 2,8%. Le tonnage transporté,
pour ce dernier produit, qui continue à représenter la majeure partie du trafic, soit 71%
environ, s’est inscrit en baisse de 1,3% pour s’établir à 8,2 millions de tonnes. Ce léger
fléchissement est dû, essentiellement, au recul de 22,1% des quantités acheminées vers le
port de Sfax, en revenant à 945 mille tonnes.

En ce qui concerne le trafic ferroviaire de voyageurs assuré par la SNCFT, il a


diminué, en 2003, de 2,2% par rapport à l’année précédente, se situant à 35,7 millions.
Cette diminution a touché aussi bien les lignes de longue distance (-5,7%) que celles de la
banlieue sud de la capitale (-2,4%).

EVOLUTION DU TRANSPORT FERROVIAIRE DE VOYAGEURS (En millions de voyageurs)


Variations en %
Désignation 2000 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Société nationale des chemins
35,3 43,0 36,5 35,7 -15,1 -2,2
de fer tunisiens (SNCFT)
-Lignes de longue distance 5,4 5,7 5,3 5,0 -7,0 -5,7
-Lignes de courte distance 29,9 37,3 31,2 30,7 -16,4 -1,6
Société du métro-léger de Tunis
116,4 118,1 122,1 119,7 3,4 -2,0
(SMLT)
-Lignes du Métro 98,1 99,7 103,9 102,1 4,2 -1,7
-Ligne Tunis-Goulette-Marsa 18,3 18,4 18 ,2 17,6 -1,1 -3,3
Source : SNCFT et SMLT

De même, le transport ferroviaire urbain, réalisé par la Société du métro-léger de


Tunis (SMLT), a régressé de 2% contre une progression de 3,4% une année auparavant. Il
est revenu à 119,7 millions de voyageurs dont plus de 102 millions ou 85% environ ont
utilisé les lignes du métro. Le trafic sur la ligne de Tunis-Goulette-Marsa (TGM) a baissé,
pour sa part, de 3,3%, portant sur 17,6 millions de voyageurs.

2) Transport routier

Le trafic routier de voyageurs effectué, en 2003, par les sociétés publiques et privées
s’est inscrit en régression de 1,4%, revenant à environ 692 millions. Sur ce total,
351,2 millions de voyageurs ont été transportés par les sociétés régionales contre
337,7 millions en 2002. Le parc exploité par l’ensemble des sociétés de transport s’est élevé
à 3.370 bus et autocars, dont la majeure partie appartient aux sociétés régionales
(2.062 unités ou plus de 60% du total).

Atteignant 331millions, l’effectif des voyageurs transportés par la Société nationale


des transports (SNT) a reculé de 6,1% par rapport à son niveau de 2002, baisse ayant
touché, en particulier, le transport des élèves et étudiants (-2,2%) qui a représenté environ
47% du total. Le trafic assuré par la Société nationale de transport interurbain (SNTRI) a
diminué, quant à lui, de 5,3% pour revenir à 3,6 millions de voyageurs, avec un parc mis en
exploitation de 194 bus contre 224 une année auparavant.

Le transport collectif privé en commun, réalisé par la société de Transport en commun


de voyageurs (TCV) et la société de Transport urbain de Tunisie (TUT), a enregistré dans
84
l’ensemble une régression de 4,9%, pour revenir à 5,6 millions de voyageurs. La société
TCV, qui exploite six lignes, a transporté 3,2 millions de voyageurs dont 42,2% ont été
enregistrés sur la ligne Tunis-Marsa contre, respectivement, 3,1 millions de voyageurs et
39,3% une année auparavant. Pour sa part, et malgré l’accroissement du nombre des bus
exploités, passé de 30 à 32 unités, la société TUT a transporté 2,4 millions de voyageurs,
niveau en baisse de 15% par rapport à l’année 2002. Cette régression s’explique, entre
autres, par le changement d’itinéraire suite à la fermeture de l’avenue Habib Bourguiba à la
circulation des bus à partir de 2001.

S’agissant du transport de voyageurs par le secteur privé, il n’a cessé de connaître


des progrès soutenus au fil des ans. En témoigne l’octroi de nombreux nouveaux permis
d’exploitation, soit 1.050 pour les de taxis, 400 pour les voitures de louage et 470 pour le
transport rural, dont les nombres se sont, ainsi, élevés à 21.450, 7.400 et 7.770, respective-
ment, au terme de 2003.

Le transport routier de marchandises pour le compte d’autrui, qui est entièrement assuré par
les privés, a continué à se développer comme l’illustre l’évolution du nombre des autorisations
d’exploitation. Ce dernier est passé, en effet, de 1.113 en 2002 à 1.180 unités en 2003,
correspondant à une charge utile de 118,4 mille tonnes contre 114,2 mille l’année précédente.

Pour le transport international routier (TIR), le nombre des autorisations d’exploitation


s’est maintenu, au terme de 2003, à 57 représentant une charge utile proche de 9 mille
tonnes contre 12,3 mille une année auparavant.

II – LE TOURISME

A – EVOLUTION DU TOURISME DANS LE MONDE

L’année 2003 a été particulièrement difficile pour le tourisme international, qui s’est
fortement ressenti de la conjonction de trois facteurs défavorables. Il s’agit de la guerre en
Irak, de l’apparition de l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) dans
certains pays de l’Asie de l’Est et du ralentissement quasi-général de l’économie mondiale
au cours du premier semestre.

L’amélioration de la conjoncture économique, au cours du second semestre, n’a pas


permis de redresser la situation. En définitive, le tourisme mondial a accusé, au terme de
l’année, une régression de 1,2% du nombre des arrivées internationales contre une hausse
de 2,7% en 2002, en se limitant à 694 millions de touristes. Toutefois, cette baisse cache
des évolutions divergentes selon les régions, voire les pays.

L’Europe qui a conforté sa place en tant que première destination touristique, avec
une part de marché accrue de 57,8% contre 56,9% l’année précédente, a enregistré une
quasi-stagnation des arrivées de touristes internationaux (0,4% contre 2,3% un an plus tôt).
Ce ralentissement est dû, essentiellement, au repli observé en Europe occidentale (-1,4%),
compte tenu des effets conjugués de la faiblesse des économies des principaux pays
émetteurs de touristes et de la forte appréciation de l’euro.

La région de l’Asie de l’Est et du Pacifique, touchée sévèrement par l’épidémie du


SRAS apparue au cours de la première moitié de l’année, a connu une diminution des
arrivées touristiques de 10,4% après une augmentation de 8,8% une année auparavant.
D’une année à l’autre, la part de cette région dans le tourisme mondial est revenue, ainsi,
de 17,9% à 16,2%. En revanche, les pays de l’Asie du Sud ont enregistré un accroissement

85
de 15,3% des arrivées contre 1,7% seulement en 2002, en relation avec l’essor économique
que connaît cette région.

Dans le continent américain, la tendance baissière s’est poursuivie pour la troisième


année consécutive (-2,1% en 2003 contre -4,4% un an plus tôt), notamment en Amérique
du Nord (-6,7% contre -3,3%), sous l’effet de la faiblesse de l’activité économique dans la
plupart des pays émetteurs d’Europe et, surtout, du climat d’insécurité prévalant depuis le
11 septembre 2001. Ce repli a été partiellement compensé par la progression enregistrée
en Amérique du Sud (13,6%), favorisée par la reprise de l’activité économique dans certains
pays comme l’Argentine, ainsi qu’aux Caraïbes (7,5%) et en Amérique centrale (4,3%).

Les destinations touristiques du Moyen-Orient ont confirmé leurs bonnes performances,


malgré la décélération des arrivées qui ont augmenté de 10,1% contre 16,9% en 2002.
C’est que les voyages intra-régionaux n’ont cessé de croître, au profit notamment des
Emirats arabes Unis, de la Syrie et du Liban. La part de cette région dans le tourisme
mondial est passée, par conséquent, de 3,9% en 2002 à 4,4% en 2003.

EVOLUTION DES ARRIVEES DE TOURISTES DANS LE MONDE


En millions de
Part en % Variations en %
Régions touristes
2002 2003 2002 2003 2002/2001 2003/2002
Europe 399,7 401,5 56,9 57,8 2,3 0,4
Amériques 114,9 112,5 16,4 16,2 -4,4 -2,1
Asie de l’Est et Pacifique 125,4 112,3 17,9 16,2 8,8 -10,4
Afrique 29,1 30,5 4,1 4,4 2,8 4,8
Moyen-Orient (y compris
Egypte) 27,6 30,4 3,9 4,4 16,9 10,1
Asie du Sud 5,9 6,8 0,8 1,0 1,7 15,3
Total 702,6 694,0 100,0 100,0 2,7 -1,2
Source : Organisation mondiale du tourisme

Le continent africain a été visité, en 2003, par plus de 30 millions de touristes, niveau
en accroissement de 4,8% par rapport à celui de l’année précédente. Ces flux touristiques
se répartissent entre l’Afrique subsaharienne (19,7 millions) et l’Afrique du Nord
(10,8 millions). Ces deux régions ont enregistré presque le même rythme de progression,
soit 4,8% et 4,9% respectivement.

Le classement mondial des destinations touristiques a, encore une fois, consacré la


France au premier rang avec 75 millions de visiteurs étrangers (-2,6% par rapport à 2002),
suivie par l’Espagne avec 52,5 millions de touristes (+0,3%).

La baisse des flux touristiques internationaux, en 2003, a eu un impact négatif sur le


transport aérien et sur les autres secteurs tributaires du tourisme. Conséquence directe de
la persistance du climat d’insécurité et de l’exacerbation de la concurrence, conjuguées au
ralentissement économique qu’ont connu plusieurs pays émetteurs, notamment en Europe
occidentale, cette évolution s’est avérée d’autant plus contraignante que le phénomène des
réservations tardives s’est encore accentué, exerçant une forte pression sur les tarifs de
commercialisation et affectant le choix des destinations touristiques et des établissements
d’hébergement, ce qui a pesé lourdement sur le niveau des recettes.

86
B – ACTIVITE TOURISTIQUE EN TUNISIE

1) Evolution générale

En dépit d’une concurrence internationale accrue, conjuguée aux tensions géopolitiques


persistantes et à une morosité de la situation économique dans les principaux pays
émetteurs européens, le secteur touristique tunisien s’est globalement bien comporté, en
2003, parvenant à améliorer ses principaux paramètres d’activité ou, du moins, à en limiter
nettement la baisse. C’est le cas, notamment, du nombre de touristes (1% contre -6% en
2002), des nuitées des non-résidents (-2,3% contre -21,5%) et des recettes en devises du
secteur (-5,8% contre -13,7%).

Cette évolution s’est traduite par une augmentation de la valeur ajoutée du secteur de
2,3%, en termes réels, contre une régression de 4,5% une année auparavant. Néanmoins, sa
part dans le PIB exprimé en prix courants est revenue, d’une année à l’autre, de 5,7% à 5,5%.

PRINCIPAUX INDICATEURS TOURISTIQUES


Variations en %
Désignation Unité 2001 2002 2003 2002/ 2003/
2001 2002
% 2,5 -4,5 2,3
Taux de croissance réelle
Valeur ajoutée en prix courants/PIB % 6,0 5,7 5,5
Investissements
-En valeur MDT 360 340 320 -5,6 -5,9
-En % de la FBCF globale 4,8 4,5 4,3
Capacité d’hébergement disponible
-Fin de période 1000 lits 206 214 222 3,9 3,7
-Moyenne mensuelle 1000 lits 202 211 217 4,5 2,8
Capacité d’hébergement mise en
exploitation (moyenne mensuelle) 1000 lits 175 177 183 1,1 3,4
Entrées des non-résidents
étrangers 1000 pers. 5.387 5.064 5.114 - 6,0 1,0
Nuitées des non-résidents
étrangers 1000 unités 33.006 25.897 25.301 -21,5 -2,3
Nuitées des résidents 1000 unités 2.328 2.622 2.809 12,6 7,1
Taux d’occupation1
-Absolu % 47,1 36,5 35,0
-Relatif % 55,2 44,0 42,0
Durée moyenne de séjour Jour 6,1 5,1 4,9 -16,4 -3,9
Recettes brutes en devises
-En valeur MDT 2.341 2.021 1.903 -13,7 -5,8
-En % des recettes courantes 15,3 13,2 11,9
Dépenses par nuitée Dinar 71 78 75 9,9 -3,8
dont : hors Maghrébins Dinar 65 69 66 6,2 -4,3
Dépenses par touriste Dinar 435 399 372 -8,3 -6,8
dont : hors Maghrébins Dinar 564 577 551 2,3 -4,5
Source : Office national du tourisme tunisien, Ministère du Développement
et de la coopération internationale et BCT

Le redressement progressif de l’activité touristique, enregistré à partir de l’été 2003,


qui s’explique essentiellement par l’amélioration concomitante du rythme de l’économie
mondiale, a été, certes, stimulé par les nouvelles mesures prises en faveur du secteur,
telles que celles visant à renforcer les actions de promotion et de commercialisation.

1
Le taux d’occupation absolu est calculé par référence aux nuitées globales et à la capacité d’hébergement
disponible, alors que le taux d’occupation relatif est déterminé en fonction des mêmes nuitées et de la capacité
d’hébergement mise en exploitation.
87
L’enveloppe allouée à la promotion et à la commercialisation s’est élevée à 42 MDT en
2003 contre 38,5 MDT l’année précédente, soit 2,2% et 1,9% respectivement des recettes
touristiques. Les actions menées, à ce titre, se sont concrétisées, principalement, à travers
la publicité sur le marché national (16,6 MDT), la promotion de la commercialisation
(9,8 MDT) et différentes manifestations organisées à l’étranger (8 MDT).

En matière d’investissement, l’enveloppe engagée dans le secteur a, toutefois, continué


à diminuer, pour la deuxième année consécutive (-5,9% contre -5,6% en 2002), pour revenir
à 320 MDT ou 4,3% du total de la formation brute de capital fixe. Elle a, comme par le
passé, concerné essentiellement la construction de nouveaux hôtels, portant ainsi la
capacité d’hébergement disponible à plus de 222 mille lits, à la fin de décembre 2003.

La capacité additionnelle, de l’ordre de 7.700 lits, se répartit, surtout, entre les zones
touristiques de Djerba-Zarzis (2.164 lits), Tunis-Zaghouan (1.729 lits), Monastir-Skanès
(1.664 lits) et Yasmine-Hammamet (1.220 lits).

EVOLUTION DE LA CAPACITE D’HEBERGEMENT DISPONIBLE PAR ZONE TOURISTIQUE


Nombre de lits (en unités) Structure en %
Zones Variations
2002 2003 2002 2003
2003/2002 en %
Nabeul-Hammamet 44.458 44.550 0,2 20,7 20,1
Yasmine-Hammamet 12.157 13.377 10,0 5,7 6,0
Djerba-Zarzis 47.153 49.317 4,6 22,0 22,2
Sousse-Kairouan 37.780 38.252 1,2 17,6 17,2
Tunis-Zaghouan 20.746 22.475 8,3 9,7 10,1
Monastir-Skanès 21.871 23.535 7,6 10,2 10,6
Mahdia-Sfax 11.553 11.657 0,9 5,4 5,3
Gafsa-Tozeur 10.341 10.395 0,5 4,8 4,7
Sbeitla-Kasserine 541 541 0,0 0,3 0,2
Tabarka-Aïn Draham 5.070 5.220 3,0 2,4 2,4
Bizerte-Béja 2.649 2.699 1,9 1,2 1,2
Total national 214.319 222.018 3,6 100,0 100,0
Source : Office national du tourisme tunisien

Quant au nombre total d’établissements hôteliers, il est passé, au terme de l’année


2003, à 790 unités dont 151 à Djerba-Zarzis, 137 à Nabeul-Hammamet, 111 à Tunis-Zaghouan
et 107 dans la zone de Sousse-Kairouan. Plus des deux tiers de la capacité d’hébergement
disponible (67,4%) appartiennent à des hôtels de trois et quatre étoiles (environ 78 mille et
71 mille lits, respectivement).

Concernant la capacité d’hébergement mise en exploitation, elle a augmenté de près de


6 mille lits ou 3,4% pour atteindre une moyenne mensuelle de 183 mille lits. Cet accroissement
a concerné, surtout, la zone de Yasmine-Hammamet (1.430 lits ou 15,4%). La zone de Djerba-
Zarzis a continué à occuper la première place avec une moyenne de 39,8 mille lits, suivie par
celles de Nabeul-Hammamet (36,9 mille lits) et de Sousse-Kairouan (35,6 mille lits).

2) Tourisme international
2-1 Entrées des non-résidents

Après une baisse de 6% en 2002, les entrées des non-résidents étrangers se sont
accrues de 1%, en 2003, atteignant 5,1 millions, soit 16,7% du flux total des touristes ayant
visité l’Afrique. Cette légère progression fait apparaître, cependant, des évolutions
divergentes selon les nationalités. En effet, la baisse, certes moins accentuée qu’une année
auparavant, des entrées des Européens (-2,7% contre -19,1%) a été plus que compensée

88
par l’accroissement poursuivi, mais moins rapide qu’en 2002, des flux des Maghrébins
(6,1% contre 22,2%).

Au niveau de la clientèle européenne, le fléchissement des entrées a touché,


notamment, les Français (-5,8%), les Anglais (-13,6%) et, surtout, les Allemands (-20,5%)
dont le nombre est revenu de plus d’un million en 2000 à 488 mille seulement en 2003, soit
une baisse de 51,7%. En revanche, les marchés belge et italien se sont mieux comportés,
avec des accroissements respectifs de 9% et 1,3%. De même, mais avec un nombre de
touristes moins important, les flux des Russes, des Tchèques et des Polonais ont connu
des progressions remarquables (55,3%, 52,5% et 45,9%, respectivement).

ENTREES ET NUITEES DES NON-RESIDENTS PAR NATIONALITE


Entrées (en mille personnes) Nuitées (en mille unités)
Variat.2003/2002
Désignation en %
2001 2002 2003 2001 2002 2003 Entrées Nuitées
Européens 3.610 2.919 2.840 31.413 24.418 23.670 -2,7 -3,1
dont :
Allemands 935 614 488 10.466 6.805 5.499 -20,5 -19,2
Français 1.047 885 834 7.294 6.067 5.671 -5,8 -6,5
Italiens 398 375 380 2.968 2.679 2.712 1,3 1,2
Anglais 315 258 223 3.227 2.678 2.290 -13,6 -14,5
Belges 151 122 133 1.432 1.102 1.268 9,0 15,1
Suisses 114 94 86 1.017 758 650 -8,5 -14,2
Autrichiens 115 77 70 896 553 465 -9,1 -15,9
Espagnols 87 74 78 663 582 626 5,4 7,6
Scandinaves 77 67 70 680 570 624 4,5 9,5
Hollandais 62 49 44 479 352 330 -10,2 -6,3
Tchèques 57 59 90 578 583 984 52,5 68,8
Polonais 54 37 54 545 353 525 45,9 48,7
Russes 27 47 73 297 503 859 55,3 70,8
Maghrébins 1.681 2.054 2.179 790 832 890 6,1 7,0
dont :
Algériens 623 728 811 467 498 581 11,4 16,7
Libyens 1.017 1.281 1.326 271 284 257 3,5 -9,5
Marocains 36 39 35 51 50 52 -10,3 4,0
Moyen-Orientaux 30 30 31 113 101 114 3,3 12,9
Américains
(USA et Canada) 28 22 22 232 140 185 0,0 32,1
Africains autres
que Maghrébins 12 12 18 63 59 93 50,0 57,6
Divers 26 27 24 395 347 349 -11,1 0,6
Total 5.387 5.064 5.114 33.006 25.897 25.301 1,0 -2,3
Source : Office national du tourisme tunisien

Du côté des Maghrébins, leurs flux ont connu une décélération, en particulier pour les
Libyens (3,5% contre 26% un an plus tôt) et les Algériens (11,4% contre 16,9%).

Quant aux entrées des autres nationalités, elles ont été marquées par une stagnation
pour les Américains du Nord (Etats-Unis et Canada), une légère augmentation pour les
Moyen-Orientaux (3,3%) et un accroissement appréciable au niveau des Africains autres
que Maghrébins (50%).

2-2 Nuitées des non-résidents

Suite à la légère reprise des entrées des non-résidents, la baisse des nuitées y afférentes,
qui se sont situées à 25,3 millions d’unités, a accusé une nette atténuation (-2,3% en 2003
contre -21,5% en 2002). Cette évolution reflète celle des nuitées des Européens (-3,1% contre
-22,3% en 2002), surtout les Français (-6,5% contre -16,8%) et les Allemands (-19,2% contre
89
-35%), une reprise ayant été enregistrée pour les Italiens (1,2% contre -9,7%), les Polonais
(48,7% contre -35,2%) et les Scandinaves (9,5% contre -16,2%).

La régression des nuitées globales aurait été plus sensible n’eût été l’augmentation
poursuivie, quoique modérée, de celles des Maghrébins (7% contre 5,3% en 2002) qui ont
atteint 890 mille unités ou 3,5% du total contre 3,2% une année auparavant. L’accroissement
affermi des nuitées des Algériens (16,7% contre 6,6%) et la reprise de celles des Marocains
(4% contre -2%) se sont accompagnés d’une régression des nuitées des Libyens (-9,5%
contre 4,8%). Ces derniers préfèrent, en général, la location de villas et d’appartements et le
séjour auprès d’amis au détriment des hôtels.
EVOLUTION DES ENTREES DES NON-RESIDENTS EVOLUTION DES NUITEES DES NON-RESIDENTS
(en milliers de personnes) (en milliers d'unités)

5387 33151 33168 33006


28788
5114 25897 25301
5057 5064

4832
4718

1998 1999 2000 2001 2002 2003 1998 1999 2000 2001 2002 2003

2-3 Durée moyenne de séjour

La durée moyenne de séjour des touristes dans les établissements hôteliers a


poursuivi sa tendance à la baisse, se situant à 4,9 jours en 2003 contre 5,1 l’année
précédente et 6,1 jours en 2001. Ce repli s’explique, notamment, par la nouvelle tendance
des touristes à fractionner leurs vacances en vue de diversifier leurs destinations et
bénéficier des baisses concurrentielles des prix.

Le recul de la durée de séjour a touché la clientèle européenne (8,3 jours en moyenne


contre 8,4 en 2002), en particulier les Autrichiens (6,6 jours contre 7,2), les Suisses
(7,6 jours contre 8,1) et, à un degré moindre, les Français (6,8 jours contre 6,9) et les
Anglais (10,3 jours contre 10,4). En revanche, la durée moyenne de séjour des Allemands
s’est légèrement accrue, passant de 11,1 à 11,3 jours d’une année à l’autre.

Par région, la durée de séjour la plus élevée a continué à concerner les zones de
Monastir-Skanès (8,4 jours), de Sousse-Kairouan (8,2 jours) et de Nabeul-Hammamet
(8,1 jours). Par contre, la durée de séjour est restée très faible dans les zones de Gafsa-
Tozeur et Sbeïtla-Kasserine (1,3 et 1,4 jour, respectivement), caractérisées par un tourisme
de passage, et elle a varié entre environ 4 et 7 jours dans les autres régions.

2-4 Recettes touristiques

Se classant comme premier secteur pourvoyeur du pays en devises, le tourisme a


généré, en 2003, des recettes de l’ordre de 1.903 MDT, montant en baisse, toutefois, de
5,8% contre une régression de 13,7% l’année précédente. Cette contraction est imputable,
90
principalement, au fléchissement du nombre des touristes européens les plus dépensiers,
en particulier les Allemands, les Anglais, les Autrichiens, les Hollandais et les Français, ainsi
qu’au niveau relativement faible des dépenses des Maghrébins.

EVOLUTION DES RECETTES TOURISTIQUES EN DEVISES (en MDT)


2341
2095 2021
1954 1903
1713
1565
1413
1318 1323

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Dans ce cadre, les dépenses moyennes par touriste ont diminué de 6,8%, en 2003,
contre une baisse de 8,3% l’année précédente, pour s’établir à 372 dinars. Hors Maghrébins,
cette moyenne s’est située à environ 551 dinars, contre 577 dinars une année auparavant.

3) Tourisme intérieur

Atteignant 2,8 millions d’unités, les nuitées des résidents ont progressé, en 2003, à un
rythme moins rapide que celui de l’année précédente, soit 7,1% contre 12,6%. Leur part
dans les nuitées globales est néanmoins passée, d’une année à l’autre, de 9,2% à 10%,
niveau conforme à l’objectif assigné au secteur. Toutefois, ce taux est demeuré en deçà des
niveaux observés dans les principaux pays touristiques du monde développé où il a atteint
40% dans certains cas, voire plus.

Pour promouvoir davantage le tourisme intérieur, action de nature à contribuer à


mieux rentabiliser les unités hôtelières existantes, en permettant notamment de consolider
l’activité du secteur pendant les périodes de basse et moyenne saisons, il est indispensable
d’offrir des servies de qualité répondant aux exigences de la clientèle locale et d’accorder
des tarifs préférentiels à cette dernière couvrant toutes les saisons touristiques.

4) Analyse de l’activité touristique régionale

Après une année de baisse sensible en 2002 (-19,3%), les nuitées globales ont
légèrement diminué en 2003 (-1,4%), en se situant à 28,1 millions d’unités. Ce repli a
concerné, surtout, la zone de Nabeul-Hammamet (-13% contre -25% un an plus tôt) et, à un
degré moindre, celles de Djerba-Zarzis (-1,1% contre -21,7%) et Tunis-Zaghouan (-2,3%
contre -11,2%). En revanche, les nuitées ont progressé dans les autres zones, telles que
Yasmine-Hammamet (14,7% contre -17,5% en 2002), Monastir-Skanès (4,1% contre
-27,4%), Sousse-Kairouan (2,4% contre -13,6%) et Tabarka-Aïn Draham (6% contre 1,8%).

Corrélativement avec la régression des nuitées globales et l’augmentation de la


capacité d’hébergement mise en exploitation, le taux d’occupation relatif s’est replié de deux
points de pourcentage en 2003, pour revenir à 42%, niveau dépassant le taux d’occupation
91
absolu de 7 points (35%). Cette baisse a touché les principales zones touristiques,
notamment Nabeul-Hammamet (-6 points de pourcentage), Djerba-Zarzis (-1,7 point) et
Tunis-Zaghouan (-1,6 point), étant signalé que la zone de Sousse-Kairouan a continué à
connaître le taux d’occupation le plus élevé à l’échelle nationale, soit 52%, malgré sa légère
contraction (-0,9 point). Seules les zones de Tabarka-Aïn Draham et Sbeïtla-Kasserine ont
enregistré une légère augmentation des taux d’occupation (0,8 et 0,7 point, respectivement),
qui se maintiennent, toutefois, à des niveaux relativement faibles en comparaison avec la
plupart des autres régions.

REPARTITION DES NUITEES GLOBALES ET DU TAUX D’OCCUPATION RELATIF PAR ZONE


TOURISTIQUE D’ACCUEIL
Nuitées globales Taux d’occu-
2002 2003 Variations en % pation en %
Zones
En 1000 En % En 1000 En %
2002/2001 2003/2002 2002 2003
unités du total unités du total
Djerba-Zarzis 6.703 23,5 6.631 23,6 -21,7 -1,1 47,3 45,6
Sousse-Kairouan 6.597 23,1 6.758 24,0 -13,6 2,4 52,9 52,0
Nabeul-Hammamet 5.649 19,8 4.912 17,5 -25,0 -13,0 42,4 36,4
Yasmine-Hammamet 1.438 5,0 1.649 5,9 -17,5 14,7 42,4 42,1
Monastir-Skanès 2.923 10,3 3.043 10,8 -27,4 4,1 45,8 45,4
Tunis-Zaghouan 2.036 7,1 1.989 7,1 -11,2 -2,3 33,8 32,2
Mahdia-Sfax 1.574 5,5 1.580 5,6 -6,6 0,4 45,1 44,0
Gafsa-Tozeur 930 3,3 857 3,0 -18,9 -7,8 30,3 28,3
Tabarka-Aïn Draham 452 1,6 479 1,7 1,8 6,0 31,1 31,9
Bizerte-Béja 189 0,7 184 0,7 -20,6 -2,6 23,7 22,1
Sbeïtla-Kasserine 28 0,1 28 0,1 0,0 0,0 15,1 15,8
Total 28.519 100,0 28.110 100,0 -19,3 -1,4 44,0 42,0
Source : Office national du tourisme tunisien

Par saison touristique, le taux d’occupation relatif a régressé pour la basse et la


moyenne saisons de 2,9 et 4,3 points de pourcentage, respectivement, pour revenir à
24,7% et 41,7%. A l’inverse, il a connu une légère amélioration de 1,4 point pour la haute
saison, en s’élevant à 73,1%.

C – EFFETS D’ENTRAINEMENT SUR LES PRINCIPAUX SECTEURS LIES AU TOURISME

Parallèlement au redressement du secteur touristique, les activités qui lui sont liées,
en particulier le transport aérien et l’artisanat, se sont globalement bien comportées.

En particulier, le transport aérien, qui a été marqué au cours du premier semestre de


2003 par des résultats peu probants, a enregistré une nette reprise à partir de l’été. Ainsi, le
repli du trafic international de passagers a été limité à 1,9% contre une régression de 17,6%
en 2002.

Quant au secteur de l’artisanat, qui emploie plus de 300 mille artisans, soit environ
11% de la population active totale, il a continué à générer des recettes d’exportation
directes et indirectes assez importantes, portant sa contribution au PIB nominal à 4%
environ, outre la formation de 15.000 stagiaires par an.

Quoi qu’il en soit, le secteur touristique continue à connaître des difficultés d’ordre
structurel qui entravent son développement soutenu, outre l’impact des facteurs
conjoncturels défavorables liés à l’environnement international.

Face à cette situation et pour renforcer les performances du secteur touristique, à


même de lui assurer un développement soutenu et le rendre invulnérable aux chocs
exogènes conjoncturels, il est indispensable de mettre en place une nouvelle stratégie, axée
92
sur l’éradication des faiblesses structurelles persistantes, notamment au niveau de
l’investissement, de la commercialisation et de la promotion ainsi que de la qualité des
prestations rendues à la clientèle.

Par ailleurs, il importe d’œuvrer davantage pour accroître et diversifier les opportunités
de dépenses des touristes, à même de réaliser un niveau de recettes en devises plus élevé,
et pour renforcer les indicateurs de solidité financière du secteur.

III – LE COMMERCE INTERIEUR

A – EVOLUTION GENERALE

Le secteur du commerce intérieur a continué, en 2003, à connaître des progrès


soutenus à différents niveaux. Ces progrès ont concerné, en particulier, les plans législatif et
réglementaire, le renforcement de la concurrence et du contrôle économique, la
modernisation des circuits de distribution et des points de vente, ainsi que l’approvisionnement
des marchés et la promotion commerciale.

Toutefois, certaines perturbations ont été relevées au niveau de l’offre de quelques


produits alimentaires sensibles, surtout à partir de l’été. Les effets défavorables de la
sécheresse prolongée des dernières années se sont conjugués avec ceux des inondations,
notamment en automne, affectant fortement la production agricole de saison.

Sur le plan institutionnel, le Conseil de la concurrence et l’Organisation de défense du


consommateur ont continué à œuvrer activement pour le respect des règles de la
transparence des transactions commerciales et de la concurrence, ainsi que la protection
des consommateurs. Cet effort poursuivi a été partagé par l’Observatoire national de
l’approvisionnement et des prix, créé au milieu de la décennie écoulée en vue de soutenir
les capacités de l’Administration dans le suivi, l’analyse et les prévisions de l’évolution des
marchés. Renforcé par de nouveaux moyens humains et matériels, celui-ci, structure
indispensable pour accompagner le processus de libéralisation de l’économie et de son
ouverture sur l’extérieur, a continué à veiller au suivi de l’approvisionnement des marchés
en produits alimentaires de grande consommation au niveau de l’offre, de la demande, des
stocks et des prix. Il a contribué, avec les structures de contrôle économique concernées
dont les moyens logistiques se sont également renforcés, à endiguer l’accès de hausse des
prix apparu, à ce titre, au cours de la deuxième moitié de l’année.

Dans ce contexte, le secteur a continué à connaître un dynamisme accru au stade de


la distribution. L’orientation de plus en plus affirmée vers la création de grandes surfaces
intégrées s’est accompagnée de l’organisation périodique, tout au long de l’année, de
plusieurs expositions et foires à caractères général et sectoriel.

Sur les plans législatif et réglementaire, le secteur du commerce a bénéficié, en 2003,


de nouvelles mesures visant à consolider davantage sa restructuration et sa modernisation,
ainsi que sa capacité d’adaptation aux mutations poursuivies du contexte économique et
social prédominant tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.

Les principales actions engagées à ce titre ont porté sur :

- L’amendement de la loi n°91-64 du 29 juillet 1991 sur la concurrence et les prix par la
loi n°2003-74 du 11 novembre 2003 qui est venue renforcer les droits de défense, en
matière d’infractions commerciales, la protection des consommateurs et le rôle du Conseil
de la concurrence et de ses structures dans les domaines consultatif et juridictionnel. Cette
93
loi a, par ailleurs, étendu et renforcé les attributions des agents du contrôle économique, en
coordination avec les parties concernées en la matière.

- L’avancement dans l’élaboration du projet de révision de la loi n° 91-44 du 1er juillet


1991 relative à la réglementation du commerce de distribution, afin de consolider davantage
la liberté de l’activité commerciale par le biais, d’une part, de l’instauration de cahiers des
charges en remplacement des autorisations de l’Administration et, d’autre part, la mise en
place de mécanismes de participation des professionnels dans l’effort d’organisation des
circuits de distribution et de garantie de la loyauté des transactions.

Par ailleurs, des efforts ont été déployés pour la rationalisation du comportement des
consommateurs et la maîtrise de l’endettement des ménages à travers, notamment, le respect
des textes réglementant les ventes avec facilités de paiement et les crédits à la consommation.

Pour toutes ces considérations, la valeur ajoutée du secteur du commerce s’est affermie,
en 2003, de 5,5% en termes réels contre 4,5% l’année précédente. Toutefois, compte tenu des
performances exceptionnelles enregistrées par certains secteurs d’activité, en particulier ceux
de l’agriculture et de la pêche et des communications, la contribution de ce secteur à la
croissance économique globale est revenue, d’une année à l’autre, d’environ 24% à 9,2%.

Quoi qu’il en soit, le secteur commercial a continué à participer de manière importante


à l’effort national de création d’emplois. En effet, il a contribué, en 2003, avec les services
tertiaires divers, à la création de près de 25 mille postes d’emploi ou 38% du total.

B – APPROVISIONNEMENT DES MARCHES ET CIRCUITS DE DISTRIBUTION

En raison de l’impact négatif de la sécheresse ayant prévalu, au cours des quatre


années précédentes, ainsi que des inondations tant en hiver qu’au début de l’automne qui
ont affecté l’activité agricole, l’approvisionnement du marché intérieur en produits
alimentaires a été marqué, en 2003, par certaines perturbations pour un nombre de denrées
sensibles, à l’instar de la pomme de terre, de l’oignon, de la tomate, du lait et des viandes.
Cette situation a nécessité une intervention ferme des structures concernées pour corriger
les déséquilibres persistants entre l’offre et la demande et assurer le bon fonctionnement
du marché. A cet effet, il a été procédé, en particulier, à l’utilisation des stocks régulateurs et
à l’importation d’appoint pour remédier à l’insuffisance de la production locale, outre
l’intensification du contrôle économique.

En conséquence, l’approvisionnement des marchés, pendant les périodes de grande


consommation, comme le mois du Ramadan, l’Aïd El Fitr et les fêtes de fin d’année, a été
assuré globalement de manière satisfaisante à travers, notamment, une programmation
appropriée des quantités acheminées vers les points de vente et la coordination entre les
différents intervenants.

Toutefois, les quantités globales de légumes frais et de fruits, acheminées vers le marché
de gros d’intérêt national de Bir-El Kasâa, ont accusé, en 2003, une baisse par rapport aux
niveaux enregistrés l’année précédente, soit 6,8% et 7,5% respectivement. A l’inverse, celles
relatives aux produits de la mer se sont accrues de 7,7%, d’une année à l’autre.

Concernant l’approvisionnement du pays en produits non alimentaires, il a été assuré


de manière normale, grâce à l’accroissement soutenu de leur production, le recours à
l’importation et le renforcement du climat de concurrence. En outre, l’organisation, de temps
à autre, de salons spécialisés et de manifestations commerciales, à l’instar de la cinquième
édition du festival «Tunisie Shopping», ainsi que les efforts déployés en matière de
94
promotion commerciale et d’amélioration de la qualité des produits et des services rendus à
la clientèle ont permis, à côté des périodes des soldes d’hiver et d’été, d’atteindre des
résultats probants, tant au plan de l’abondance de l’offre qu’à celui des prix pratiqués,
contribuant ainsi à la maîtrise de l’inflation.

C – EVOLUTION DE LA CONSOMMATION ET DE L’EPARGNE

La consommation finale globale, exprimée en termes réels, a progressé, au cours de


2003, à un rythme plus rapide qu’une année auparavant, soit 4,8% contre 4%, en relation
notamment avec l’affermissement du rythme de la croissance économique et l’amélioration
de la situation du marché de l’emploi. Cette accélération a concerné, particulièrement, la
consommation des ménages (4,8% contre 3,9% en 2002) et, à un degré moindre, celle du
secteur public (4,6% contre 4,3%).

Compte tenu de l’évolution des prix au stade de la distribution, la même tendance a


été enregistrée au niveau de la consommation globale exprimée en termes nominaux, dont
l’accroissement est passé, d’une année à l’autre, de 7,2% à 7,9%. Aussi, la propension
moyenne à consommer totale a-t-elle continué à se situer à un niveau élevé, soit 78,2% en
2003 contre 78,5% l’année précédente.

PRINCIPAUX INDICATEURS ASSOCIES A L’EVOLUTION DU SECTEUR DU COMMERCE

Désignation Unité 2001 2002 2003

Taux de croissance réelle % 5,5 4,5 5,5


Contribution à la croissance économique % 10,2 24,4 9,2
Investissements MDT 170,0 178,6 ..
- Variation % 34,0 5,1 ..
- Part dans la FBCF globale % 2,3 2,4 ..
Progression de la consommation
finale en prix courants % 8,3 7,2 7,9
-Publique % 8,7 8,8 8,8
-Privée % 8,2 6,8 7,6
Progression de la consommation finale
en prix constants de 1990 % 5,3 4,0 4,8
-Publique % 5,0 4,3 4,6
-Privée % 5,4 3,9 4,8
Propension moyenne à consommer % du RNDB 76,5 78,5 78,2
dont : Ménages % 60,8 62,1 61,7
PNB/habitant Dinar 2.831 2.918 3.131
-Variation % 6,0 3,1 7,3
Consommation privée par habitant Dinar 1.810 1.916 2.042
-Variation % 6,3 5,9 6,6
Epargne nationale brute MDT 6.757 6.466 7.109
.Variation % 9,7 - 4,3 9,9
.Taux d’épargne % du RNDB 23,5 21,5 21,8
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS

Dans ce contexte, et suite à l’amélioration du rythme de la croissance économique et


aux efforts entrepris pour mobiliser davantage de ressources financières internes destinées
au financement des investissements, l’épargne nationale a connu une reprise de 9,9% en
2003 contre une baisse de 4,3% l’année précédente. Elle a atteint environ 7.109 MDT ou
21,8% du Revenu national disponible brut (RNDB), soit une amélioration de 0,3 point de
pourcentage par rapport au taux enregistré en 2002.

95
IV. – LES PRIX

L’évolution des prix a continué à être maîtrisée, en 2003, tant au stade de la


production qu’à celui de la distribution. Ainsi, l’indice général des prix de ventes industriels a
connu une décélération (2,4% contre 2,6% en 2002), alors que celui des prix à la
consommation familiale s’est accru au même rythme qu’une année auparavant, soit 2,7%.

Considérée en tant qu’objectif final de la politique monétaire en vigueur, cette


évolution a contribué à la réalisation de la stabilité monétaire et à la préservation des
équilibres globaux. Cela est d’autant plus vrai que le niveau atteint de l’inflation s’est avéré
en deçà de la cible de 3% visée pour l’année considérée.

A ce rythme, le taux d’inflation de la Tunisie s’est approché encore davantage de ceux


enregistrés dans plusieurs pays de l’Union européenne, ses principaux partenaires. Il a
même été inférieur à la hausse des prix qu’ont connue d’autres pays de la Zone Euro
comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal. Le différentiel d’inflation a été également en
faveur de la Tunisie vis-à-vis d’autres pays concurrents tels que la Turquie et l’Egypte.

Cette évolution s’est produite, malgré l’accélération de la consommation des ménages,


qui a été favorisée par l’augmentation des salaires et l’amélioration de la situation de
l’emploi, corrélativement avec l’affermissement de la croissance économique, et surtout la
hausse sensible, à caractère conjoncturel, des prix de certaines denrées alimentaires dont
la production a été affectée par des facteurs climatiques défavorables. La maîtrise des prix
a été, par ailleurs, réalisée en dépit de l’ajustement de certains prix compensés et
l’augmentation des cours mondiaux des produits de base tels que le pétrole brut et autres
matières utilisées comme intrants industriels.

C’est que, simultanément, les coûts de production ont pu être contenus suite,
notamment, à la réduction des droits de douane et de la TVA imposés à certaines matières
premières et équipements importés, au renforcement de la concurrence, à la dépréciation
du dollar américain et au contrôle économique effectué par l’Administration pour éviter les
spéculations et les hausses excessives des prix.

La rationalisation poursuivie des dépenses publiques, conjuguée à un ajustement


approprié de la liquidité de l’économie, a certes contribué avantageusement à la réalisation
de l’objectif de stabilité monétaire.

I – PRIX DE VENTE INDUSTRIELS

Après une certaine accélération en 2002, la hausse de l’indice général des prix de vente
industriels (base 100 en 1990) s’est légèrement ralentie en 2003 revenant, d’une année à
l’autre, de 2,6% à 2,4%. L’accroissement modéré des prix des produits manufacturés s’est
conjugué à la baisse de ceux des produits miniers, évolution compensant et au-delà la forte
hausse enregistrée par les prix de l’énergie, surtout l’eau et l’électricité.

La décélération des prix des produits manufacturés (2,5% contre 3,1% en 2002) a
concerné les industries agro-alimentaires (3,4% contre 4,8%), suite notamment au ralentisse-
ment remarquable des prix des huiles et corps gras (1,4% contre 20,8%), imputable
essentiellement à l’accroissement de la production oléicole, ainsi que les industries diverses
(0,8% contre 3%) et, plus particulièrement, la menuiserie de bâtiment (1% contre 8,5%), le bois
et liège (0,4% contre 1,3%) et les produits en plastique (0,4% contre 1%).
96
A l’inverse, les prix de vente au niveau des autres secteurs d’activité ont accusé une
accélération.

EVOLUTION ANNUELLE DE L’INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS


(base 100 en 1990) (En %)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Indice général 1,4 2,2 1,8 2,6 2,4
Industries manufacturières 1,3 1,5 1,7 3,1 2,5
-Industries agro-alimentaires 2,0 2,9 2,1 4,8 3,4
-Industries des matériaux de construc-
tion, de la céramique et du verre 2,5 0,6 0,8 4,5 4,9
-Industries mécaniques et électriques 0,3 0,7 1,2 1,0 2,1
-Industries chimiques 0,7 0,3 2,1 0,4 3,4
-Industries textiles, cuirs et chaussures - 0,2 0 1,5 0,1 0,5
-Industries manufacturières diverses 1,3 0,3 1,8 3,0 0,8
Mines 1,1 4,6 - 5,8 -0,1 -11,0
Energie 1,8 5,6 3,0 0,6 3,5
-Produits pétroliers et gaz 1,4 8,1 2,7 0,2 3,2
-Electricité et eau 2,4 1,3 3,5 1,4 4,1
Source : Institut national de la statistique

Dans les industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre, les


prix ont augmenté de 4,9% en 2003 contre 4,5% l’année précédente, sous l’effet, surtout, de
la forte hausse enregistrée pour les produits de la céramique (15,2% contre 4,7%).

De même, les prix de vente relatifs aux industries mécaniques et électriques ont connu
une accélération (2,1% contre 1% en 2002) suite, essentiellement, à la reprise au niveau
des produits sidérurgiques (6,5% contre -0,8%) qui n’a pu être compensée par la
modération enregistrée pour les équipements ménagers (3% contre 4,3%).

EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS


(base 100 en 1990)
5 5

4 4
En pourcentage

3 3

2 2

1 1

0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Evolution globale Industries manufacturières

Pour les industries chimiques, la hausse des prix a été , en 2003, nettement plus élevée
que celle de l’année précédente (3,4% contre 0,4%). Cette évolution a touché, en particulier, les
produits pharmaceutiques et les peintures et colles (4,6% et 5,9%, respectivement, contre des
stagnations en 2002), ainsi que les produits d’entretien (4,7% contre 0,9%).

Au niveau des industries textiles, de l’habillement et des cuirs et chaussures,


l’accroissement des prix s’est limité globalement à 0,5% en 2003 contre 0,1% l’année
précédente. Cette hausse qui reflète celle des prix des vêtements (1,3% contre 0,9%) a, par
97
ailleurs, porté la marque de la décélération des prix des cuirs (4,4% contre 9,8%), alors que
ceux des produits textiles divers ont connu une reprise (2,4% contre -18%).

Dans les industries non manufacturières, l’accélération des prix des produits
énergétiques (3,5% contre 0,6% en 2002), imputable surtout à celle des prix de l’électricité
(3,8% contre 1,4%) et de l’eau (5,5% contre 0,8%), a contrasté avec une baisse de 11% des
prix des produits miniers après une quasi-stagnation enregistrée une année auparavant.

II – PRIX A LA CONSOMMATION

L’indice général des prix à la consommation familiale (base 100 en 2000) s’est accru, en
2003, en termes de moyennes annuelles au rythme de l’année précédente, soit 2,7%. Exprimée
en termes de glissement, d’une fin d’année à l’autre, la hausse s’est plutôt nettement accentuée,
passant de 1,6% à 4,5%, sous l’effet, notamment, des tensions conjoncturelles exercées sur les
prix des produits alimentaires à partir de l’été. Pour ces seuls produits, le glissement s’est élevé,
en décembre 2003, à 6,6% contre 1,4% une année auparavant. L’effet des conditions climatiques
défavorables sur la production de certains produits agricoles sensibles s’est conjugué à
l’accroissement soutenu de la consommation, notamment pendant le Ramadan.

HAUSSE DES PRIX A LA CONSOMMATION EN TUNISIE ET DANS CERTAINS PAYS


PARTENAIRES ET CONCURRENTS (En %)
Pays 1999 2000 2001 2002 2003
France 0,5 1,7 1,6 1,9 2,2
Allemagne 0,6 2,0 2,5 1,3 1,0
Italie 1,7 2,5 2,8 2,6 2,8
Belgique 1,1 2,6 2,5 1,6 1,5
Espagne 2,3 3,4 3,6 3,6 3,1
Royaume-Uni 1,6 2,9 1,8 1,3 1,4
Etats-Unis 2,2 3,4 2,8 1,6 2,3
Japon - 0,3 - 0,7 - 0,7 -0,9 -0,3
Tunisie 2,7 2,9 2,0 2,7 2,7
Maroc 0,7 1,9 0,6 2,8 1,2
Egypte 3,1 2,7 2,3 2,4 3,2
Jordanie 0,6 0,7 1,8 1,8 2,3
Grèce 2,6 3,2 3,4 3,6 3,6
Portugal 2,3 2,9 4,4 3,7 3,3
Afrique du Sud 5,2 5,3 4,9 8,9 6,0
Source : FMI

Comme l’indice général, dont ils constituent la plus grande partie (36,5%), les prix
relatifs au poste de l’alimentation ont augmenté en 2003, en moyenne, à un rythme modéré,
soit 3,4% contre 4% en 2002, hausse dépassant le niveau général de l’inflation.
L’augmentation a touché, surtout, les produits agricoles (4,4% contre 4,7%), l’accélération
des prix des viandes, abats et volailles (8,3% contre 2,6%) et des œufs (6,4% contre une
stagnation) ayant contrasté avec la décélération de ceux des fruits (5,1% contre 7,2%).
Quant à la hausse des prix des produits transformés (2,2% contre 3,3%), elle a concerné,
notamment, les huiles, le sucre et les sucreries, les dérivés de céréales et les boissons.

Hors alimentation, la hausse des prix s’est située, en moyenne, à 2,3% en 2003 contre
2% en 2002, suite principalement à l’accélération des prix des produits manufacturés non
alimentaires (1,8% contre 1,3%) et de ceux des services (3% contre 2,8%).

Les prix de l’habillement ont connu un ralentissement en 2003 (0,8% contre 1,5%
l’année précédente), qui a concerné, notamment, les vêtements pour enfants (1,2% contre
2%), les vêtements pour femmes et les chaussures (0,5% contre 1,4%, chacun), ainsi que
la friperie(0,9% contre 2,6%).
98
EVOLUTION DE L’INDICE GENERAL DES PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE
(Base 100 en 2000) (En %)
Moyenne
Désignation Déc2002 Mars2003 Juin2003 Sept2003 Déc2003 de l’année
Déc2001 Mars2002 Juin2002 Sept2002 Déc2002 2002/2001 2003/2002
Indice général 1,6 1,4 2,5 3,9 4,5 2,7 2,7
Alimentation 1,4 0,8 3,1 5,6 6,6 4,0 3,4
Habitation 1,0 1,1 1,9 2,5 2,9 1,8 2,0
Entretien, hygiène et
soins 1,6 1,6 1,6 4,2 5,5 1,6 2,7
Transports 3,4 3,4 4,8 5,5 3,6 2,4 4,5
Habillement 0,5 1,0 0,4 1,0 2,8 1,5 0,8
Loisirs, culture et divers 2,7 2,2 2,2 1,9 2,1 2,6 2,2
Source : Institut national de la statistique

Cette même tendance a intéressé aussi les prix ayant trait à la rubrique des loisirs,
culture et divers, dont la hausse est revenue de 2,6% en 2002 à 2,2% en 2003, suite à la
décélération enregistrée au niveau des boissons et repas (1,9% contre 4,4%), des
spectacles (0,4% contre 0,8%) et de la culture (0,2% contre 2,4%).

A l’inverse, les prix des transports ont accusé une hausse accélérée en 2003, soit
4,5% contre 2,4% en 2002. Cette évolution a touché le transport personnel (5% contre
1,4%) et le transport en commun (5,3% contre 4,8%).

De même, les prix relatifs au poste entretien, hygiène et soins se sont accélérés,
enregistrant un accroissement de 2,7% contre 1,6% en 2002, évolution reflétant, en
particulier, celle des prix des services d’hygiène (3,6% contre 2,7%) et des soins et
médicaments (2,8% contre 0,7%).

EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION


9 9
8 8
7 7
En pourcentage

6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Evolution globale Alimentation Habitation

Pour l’habitation, l’accroissement des prix s’est situé à 2% en 2003 contre 1,8%
l’année précédente. La décélération enregistrée, notamment, au niveau des loyers et
charges (2,9% contre 3,3% ) a été compensée et au-delà par l’accélération qui a touché, en
particulier, les prix des produits énergétiques (2,7% contre 1,5%) et du mobilier et de la
literie (1,5% contre 1,1%).
99
Contrairement à l’année 2002, la hausse des prix des produits libres a été, en moyenne,
moins élevée que celle relative aux produits non libres, soit 2,4% et 3,4% respectivement
contre 2,8% et 2,2% un an plus tôt. Toutefois, au terme de décembre 2003, le glissement
annuel des prix a été plus accentué au niveau des produits libres (4,7% contre 1,2%), surtout
les produits alimentaires (7,4% contre 1%), qu’à celui des produits non libres ou encadrés
(4,1% contre 2,4%), principalement les produits non alimentaires (4,2% contre 2,4%).

EVOLUTION DU GLISSEMENT DES PRIX SELON LES REGIMES (base 100 en 2000)
Variations en % Contribution en points de %
Désignation
Déc2002/Déc2001 Déc2003/Déc2002 Déc2002/Déc2001 Déc2003/Déc2002
Produits libres 1,2 4,7 0,8 3,2
.Alimentaires 1,0 7,4 0,3 2,1
.Non alimentaires 1,4 2,7 0,5 1,1
Produits non libres 2,4 4,1 0,8 1,3
.Alimentaires 2,4 3,8 0,2 0,3
.Non alimentaires 2,4 4,2 0,6 1,0
Ensemble 1,6 4,5 1,6 4,5
Sources : Institut national de la statistique

Aussi, la contribution des produits régis par la liberté totale au glissement des prix,
d’une fin d’année à l’autre, est-elle passée de 0,8 à 3,2 points de pourcentage. Celle des
produits non libres a atteint, pour sa part, 1,3 point de pourcentage contre 0,8 point en 2002,
suite à l’ajustement des tarifs publics et des prix de certains produits subventionnés, ainsi
qu’à l’augmentation des loyers et des frais des services de santé et d’hygiène.

III – EVOLUTION DE L’EQUILIBRE DE LA CAISSE GENERALE DE COMPENSATION

S’établissant à environ 204 MDT en 2003 contre 230 MDT prévus initialement, les
charges de la Caisse générale de compensation (CGC) ont baissé de l’ordre de 10% par
rapport à leur niveau de l’année précédente (226,2 MDT). Elles ont représenté ainsi 0,6%
du PIB aux prix courants contre 0,8% une année auparavant.

EVOLUTION DES CHARGES DE LA CAISSE GENERALE DE COMPENSATION (En MDT)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Céréales et dérivés 216,4 126,4 152,9 181,2 150,2 123,1
Huiles végétales 77,0 57,6 42,2 34,0 49,2 62,3
Lait 20,4 10,9 11,8 9,8 7,8 5,7
Sucre 9,8 1,9 0 0 0 0
Papier scolaire 8,7 7,6 15,0 15,4 14,7 12,8
Autres 0,6 0,1 3,4 7,5 4,3 0
Total 332,9 204,5 225,3 247,9 226,2 203,9
Source : Ministère du Commerce

La contraction des charges est imputable, essentiellement, à la suppression de la


compensation du clinker, à la baisse des subventions accordées pour les céréales et
dérivés, en rapport avec la dépréciation du dollar et l’accroissement de la consommation à
partir des importations, et l’effet de l’ajustement des prix des dérivés de céréales, ainsi que
du papier et du livre scolaires. A l’inverse, les charges de compensation relatives aux huiles
végétales ont sensiblement augmenté, en raison du renchérissement des cours mondiaux.

100
V. – L’EMPLOI ET LES SALAIRES

La création d’emplois, condition nécessaire pour l’amélioration des conditions de vie


des citoyens, continue à figurer parmi les premières priorités des pouvoirs publics, au
même titre que la réalisation d’une croissance économique soutenue. Aussi, les objectifs
assignés à la politique de l’emploi, dans le cadre du Xème Plan, privilégient-ils, en
particulier, les secteurs à forte intensité de travail et générateurs de hautes valeurs
ajoutées. A cet effet, des efforts soutenus sont déployés pour créer davantage d’emplois,
outre l’amélioration des qualifications et aptitudes professionnelles des demandeurs
d’emploi en vue de leur adaptation aux besoins évolutifs de l’économie.

Les orientations retenues, dans ce cadre, pour atténuer les pressions sur le marché du
travail et réduire le chômage, consistent, notamment, à :

- la consolidation des programmes d’insertion des jeunes dans la vie active, en


particulier les diplômés de l’enseignement supérieur et des centres de formation
professionnelle, tout en diversifiant les mécanismes de création de projets en leur faveur ;

- le rôle accru des régions pour impulser la promotion de projets innovants et créateurs
d’emplois ;

- le renforcement de l’assistance des promoteurs en matière, notamment, de


financement par le biais des sociétés d’investissement à capital-risque ou développement
(SICAR) et du Fonds de promotion et de décentralisation industrielle (FOPRODI).

Dans cet ordre d’idées, l’année 2003 a été marquée par la mise en place de plans
régionaux de promotion de l’emploi et de création de projets innovants qui ont permis
d’obtenir des résultats positifs, surtout en termes d’encadrement des demandeurs d’emploi
et de création de nouvelles opportunités pour leur insertion dans la vie professionnelle. Les
actions entreprises, dans ce cadre, ont visé principalement :

- La consolidation des programmes de mise à niveau des entreprises, de formation


professionnelle et d’apprentissage, de façon à accroître l’employabilité des différentes
catégories des demandeurs d’emploi ;

- le renforcement de l’encadrement des promoteurs de micro-projets pour créer


davantage de sources de revenus ;

- la multiplication et la diversification des programmes d’emploi en faveur des diplômés


de l’enseignement supérieur pour les aider à créer leurs propres projets ;

- la prise en charge par l’Etat à hauteur de 50% des salaires des diplômés de
l’enseignement supérieur recrutés par les petites et moyennes entreprises installées dans les
zones de développement régional, dans la limite de 250 dinars par mois et par bénéficiaire.

Par ailleurs, un programme quadriennal (2003-2006) a été mis en place pour


promouvoir davantage les conditions de vie matérielles et sociales des ouvriers des
chantiers, particulièrement ceux employés de manière régulière. Ces ouvriers seront
intégrés progressivement dans la Fonction publique, dans la limite des postes vacants et
conformément aux procédures en vigueur.

101
De leur côté, la Banque tunisienne de solidarité (BTS), le Fonds de solidarité nationale
(FSN) et le Fonds national de l’emploi (FNE) ont continué à contribuer activement, au
moyen de modes d’intervention multiples, à la création de micro-projets, stimulant ainsi
l’élan de solidarité nationale tracé par le pays au profit des catégories sociales démunies et
disposant de qualifications professionnelles, notamment à l’intérieur du pays.

Dans ce contexte, et corrélativement avec l’affermissement du rythme de la croissance


économique, malgré une conjoncture internationale défavorable, les salaires ont poursuivi,
en 2003, leur hausse. A caractère général, cette évolution a profité aux travailleurs régis par
les conventions collectives sectorielles et divers statuts particuliers aux entreprises, ainsi
qu’aux agents et fonctionnaires de l’Etat et aux ouvriers concernés par les salaires
minimums légaux garantis (SMIG et SMAG).

I – EMPLOI

L’amélioration de la croissance économique, en particulier dans les industries agro-


alimentaires et les services marchands, tels que le tourisme, les transports et les
communications, a exercé en 2003 des effets positifs sur le marché du travail. Ainsi, le
nombre d’emplois créés dans la pêche et les activités non agricoles s’est élevé à 65 mille
postes contre 62,6 mille l’année précédente, bénéficiant de l’activation des divers
mécanismes mis en place en matière de création d’emplois, ainsi que de l’accroissement
des investissements réalisés dans la plupart des secteurs d’activité.

Atteignant environ 83 mille dont 35 mille diplômés de l’enseignement supérieur, la


demande additionnelle d’emploi a été satisfaite à hauteur de 78,4% contre 76,4% une
année auparavant, niveau en deçà de l’objectif de 95% fixé dans le cadre du Xème Plan.

Corrélativement, le taux de chômage a poursuivi sa tendance à la baisse, revenant


d’une année à l’autre de 14,9% à 14,3% de la population active, estimée à 3,4 millions de
personnes. Ce taux n’a atteint pour la tranche d’âge allant de 35 à 59 ans que 5,9%, ce qui
montre que le chômage n’est pas structurel, mais relève plutôt de problèmes d’intégration. Il
est à remarquer que 63% des demandes d’emploi ont été satisfaites dans un délai ne
dépassant pas l’année, grâce notamment à la mise en œuvre de divers mécanismes
d’intégration dans la vie active des jeunes demandeurs d’emploi à travers, entre autres, les
concours du Fonds national de l’emploi (FNE) et ceux de la Banque tunisienne de solidarité
(BTS). Cette dernière a financé, en 2003, 7.398 projets pour un montant global de 40,9 MDT
contre 10.186 projets et 51,6 MDT l’année précédente, enveloppe destinée à créer
10.218 postes d’emploi supplémentaires contre 15.705 déclarés une année auparavant.

La répartition des concours de la BTS par secteur d’activité a continué à être dominée
par les petits métiers et les services marchands, avec 6.214 projets ou environ 84% du
total. Les régions de l’est du pays ont bénéficié d’une part accrue des crédits octroyés par
cette banque, soit 48% contre 42% en 2002. Par ailleurs, les promoteurs appartenant aux
catégories d’âge de 18-29 ans et de 30-39 ans sont demeurés les plus concernés par les
interventions de la BTS, avec respectivement 43,7% et 37,6% du total.

Parallèlement, les programmes de soutien à l’emploi se sont poursuivis en 2003,


absorbant une enveloppe globale de 186,1 MDT contre 194,8 MDT l’année précédente.

Les dotations de l’Etat réservées à l’emploi conjoncturel, dans le cadre des


programmes des chantiers, sont passées, d’une année à l’autre, de 71,2 MDT à 73,4 MDT.
Les chantiers nationaux ont continué à bénéficier de la grande partie de cette enveloppe,
soit 43,8 MDT, montant en hausse de 7,6% par rapport à son niveau de l’année précédente.
102
Ils ont permis de créer 9,5 millions de journées de travail à titre occasionnel au profit de
47,6 mille bénéficiaires. Quant aux chantiers régionaux, ils ont nécessité une enveloppe
budgétaire de 29,6 MDT contre 30,5 MDT une année auparavant, permettant de créer
13,2 millions de journées de travail au profit de 53 mille bénéficiaires.

Pour leur part, les différents programmes d’aide à la création et à la consolidation de


l’emploi ont absorbé une dotation de l’ordre de 96 MDT, dont 80 MDT ou 83,5% au titre du
FNE. Ce fonds n’a cessé de connaître une diversification de ses mécanismes d’intervention,
permettant d’alléger les pressions sur le marché du travail. En effet, le nombre de
bénéficiaires dudit fonds est passé, d’une année à l’autre, de 106 mille à 110,8 mille, dont
7,8 mille avaient le niveau de l’enseignement supérieur. Ce nombre se répartit entre 43 mille
personnes ayant accédé à un emploi rémunéré ou ayant créé leurs propres projets et près
de 68 mille ayant suivi des actions de mise à niveau et de formation pour faciliter leur
insertion dans la vie professionnelle.

PROGRAMMES DE SOUTIEN A L’EMPLOI (En MDT)


Variations
Désignation 2000 2001 2002 2003 en %
2003/2002
Emploi conjoncturel dans le cadre des chantiers 105,9 105,2 71,2 73,4 3,1
-Chantiers nationaux 59,0 60,5 40,7 43,8 7,6
-Chantiers régionaux 46,9 44,7 30,5 29,6 -3,0
.Programme régional de développement (PRD) 36,9 34,7 20,5 19,6 -4,4
.Programme des chantiers régionaux de dévelop-
pement (PCRD) 10,0 10,0 10,0 10,0 0,0
Aide à la création et à la consolidation de l’emploi 112,2 115,8 109,2 95,8 -12,3
-Programme de développement rural intégré 9,4 3,4 1,9 0,1 -94,7
.Agriculture et pêche 9,0 3,3 1,9 0,1 -94,7
.Petits métiers 0,4 0,1 0 0
-Programme régional de développement 6,0 4,3 3,6 3,8 5,6
-Programme de développement urbain intégré(PDUI) 19,0 13,0 7,0 6,2 -11,4
-Fonds de solidarité nationale (FSN) 4,4 0 0 0
-Fonds national de promotion de l’artisanat et des
petits métiers (FONAPRA) 15,0 15,1 16,7 5,7 -65,9
- Fonds national de l’emploi (21-21) 58,4 80,0 80,0 80,0 0,0
Programmes d’insertion dans la vie active 20,7 14,6 14,4 16,9 17,4
-Stages d’initiation à la vie professionnelle (SIVP) 11,3 9,5 7,9 11,2 41,8
.SIVP1 9,7 8,6 7,1 9,7 36,6
.SIVP2 1,6 0,9 0,8 1,5 87,5
-Fonds d’initiation&d’adaptation professionnelle(FIAP) 8,9 4,7 6,3 5,2 -17,5
-Contrats d’emploi formation (CEF) 0,5 0,4 0,2 0,5 150,0
Total 238,8 235,6 194,8 186,1 -4,5
Source : Ministères du Développement et de la coopération internationale et de l’Emploi
et Commissariat général au développement régional

Depuis sa création en 2000 et jusqu’à la fin de 2003, le Fonds national de l’emploi


a bénéficié à environ 329 mille personnes dont la majorité, soit 195 mille personnes, a pu
accéder à un emploi rémunéré ou créer un projet.

Par ailleurs, le Programme de développement rural intégré (PDRI), qui est à sa phase
finale, a mobilisé 0,1 MDT contre 1,9 MDT en 2002. L’essentiel de cette enveloppe a
concerné le secteur agricole et de la pêche. Quant au nombre de postes d’emploi créés
dans ce cadre, il n’a atteint que 16 unités réparties à parts égales entre, d’une part,
l’agriculture et la pêche et, d’autre part, les petits métiers.

Le montant consacré au Programme de développement urbain intégré (PDUI) est


revenu, de son côté, de 7 MDT en 2002 à 6,2 MDT en 2003. Les créations d’emplois

103
réalisées grâce à ce programme se sont, en revanche, accrues passant, d’une année à
l’autre, de 817 à 1.102 postes, soit 719 dans l’artisanat et 383 dans les petits métiers.

Au niveau du Fonds national de promotion de l’artisanat et des petits métiers


(FONAPRA), le nombre de projets agréés par le système bancaire, au cours de 2003, s’est
élevé à 1.490 unités dont 1.044 ont été effectivement financés. Il est à signaler qu’en 2002,
le nombre de projets agréés a atteint 967 unités, tandis que celui de projets financés s’est
situé à 6.420 unités.

L’enveloppe des investissements ayant trait aux projets effectivement financés par le
secteur bancaire s’est située à 16,8 MDT en 2003, montant réparti entre les crédits à moyen
terme (10,1 MDT), la dotation budgétaire (5,7 MDT) et l’autofinancement (1 MDT). Les créations
d’emplois afférentes à ces projets sont estimées à 4.264 postes contre 25.680 en 2002.

Les programmes d’insertion dans la vie active ont absorbé, en 2003, une enveloppe
accrue, soit 16,9 MDT contre 14,4 MDT l’année précédente. L’essentiel de cette enveloppe,
soit 11,2 MDT ou les deux tiers du total, a intéressé les stages d’initiation à la vie
professionnelle (SIVP). Le programme SIVP1 relatif aux jeunes diplômés de l’enseignement
supérieur a nécessité un montant de 9,7 MDT contre 7,1 MDT une année auparavant, le
nombre de bénéficiaires étant passé de 7.236 à 9.913.

Quant au programme SIVP2, réservé aux jeunes ayant un niveau d’instruction compris
entre la troisième année de l’enseignement secondaire et le premier cycle de l’enseigne-
ment supérieur, il a bénéficié d’une enveloppe moindre mais en net accroissement par
rapport à son niveau de 2002, soit 1,5 MDT contre 0,8 MDT. Le nombre de bénéficiaires
s’est, ainsi, passé de 1.447 à 3.523 bénéficiaires.

Le nombre de stagiaires recrutés par les entreprises s’est situé à 3.481 bénéficiaires
pour le SIVP1 et 777 pour le SIVP2, soit en moyenne 32% du total.

En matière de contrats d’emploi-formation (CEF), la dotation budgétaire a plus que


doublé, en s’élevant à 0,5 MDT. Le nombre de jeunes concernés par cette formule s’est élevé
à 2.701, dont 842 ont été intégrés dans la vie professionnelle contre, respectivement, 1.498 et
255 une année auparavant. Les services marchands et les industries manufacturières, plus
particulièrement le secteur du textile et de l’habillement, se sont réservés 67% des contrats
signés à ce titre, dont l’essentiel, soit 96%, a été le fait du secteur privé.

Le Fonds d’initiation et d’adaptation professionnelle (FIAP), qui intervient surtout pour


satisfaire les besoins des entreprises en travailleurs qualifiés, a absorbé une enveloppe de
5,2 MDT en 2003, contre 6,3MDT l’année précédente. Le nombre de jeunes ayant bénéficié
de ce programme est passé, d’une année à l’autre, de 6.612 à 12.065, dont 2.797 ont été
intégrés dans la vie professionnelle.

Au total, le niveau des créations d’emplois dans la pêche et les activités non agricoles
a connu, en 2003, une évolution positive dans la plupart des secteurs d’activité. D’une
année à l’autre, il s’est élevé de 350 à 650 postes dans le secteur de la pêche, de 220 à
250 postes dans les mines et l’énergie et il s’est établi à 4.850 postes dans le secteur du
bâtiment et génie civil.

Dans les industries manufacturières, qui demeurent l’un des principaux secteurs
créateurs d’emplois à côté des services marchands, les créations d’emplois sont passées,
d’une année à l’autre, de 18.000 à 18.400 postes ou 28,3% du total. Comme par le passé,

104
elles ont intéressé, principalement, les industries du textile et habillement et des cuirs et
chaussures et le secteur mécanique et électrique.

L’affermissement a concerné également les créations d’emplois réalisées dans le


tourisme et l’Administration, qui se sont élevées, en 2003, à 2.000 et 8.200 postes respec-
tivement, contre 1.600 et 6.660 postes une année auparavant.

CREATIONS D’EMPLOIS DANS LA PECHE ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES (En unités)

Désignation 1999 2000 2001 2002 2003

Pêche 600 600 1.200 350 650


Mines et énergie -600 100 500 220 250
Bâtiment et génie civil 3.000 3.600 5.000 4.770 4.850
Industries manufacturières 18.400 20.400 20.800 18.000 18.400
Transports&communications 7.100 6.000 6.200 6.000 6.000
Tourisme 2.900 3.700 3.000 1.600 2.000
Autres services 24.200 24.000 25.800 25.000 24.650
Administration 7.400 8.600 6.800 6.660 8.200
Total 63.000 67.000 69.300 62.600 65.000
Source : Ministères du Développement et de la coopération internationale et de l’Emploi

Dans le domaine des transports et des communications, les emplois créés se sont
maintenus pratiquement inchangés au niveau de 6.000 postes et ce, malgré les progrès
soutenus au niveau des sociétés de communication avec, en particulier, l’extension du
réseau de la téléphonie mobile.

Enfin, les créations d’emplois dans les autres services marchands ont accusé une
légère diminution, pour revenir à 24.650 postes en 2003, soit toujours la part la plus élevée
dans le total (environ 38%).

CREATION D'EMPLOIS DANS LES ACTIVITES


NON AGRICOLES ET LA PECHE
(en mille unités)
70 70

65 65

60 60

55 55
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

105
II – SALAIRES

Dans le but de préserver le pouvoir d’achat des salariés, il a été décidé, en juillet
2003, de majorer le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 8,528 dinars par
mois pour le régime de 48 heures par semaine et de 7,107 dinars pour celui de 40 heures,
portés respectivement à 211,120 et 183,906 dinars par mois, montants auxquels s’ajoute
une prime de transport de 5 dinars par mois instituée depuis juillet 1986.

Pour sa part, le salaire minimum agricole garanti (SMAG) a été augmenté, à la même
date, de 250 millimes pour se situer à 6,509 dinars par journée de travail. En outre, le
salaire des travailleurs agricoles spécialisés a été majoré de 350 millimes par jour, passant
à 6,859 dinars. Quant aux travailleurs agricoles qualifiés, ils ont bénéficié d’une majoration
de 655 millimes par jour, ce qui a porté leur salaire journalier à 7,164 dinars.

EVOLUTION DES SALAIRES MINIMUMS LEGAUX (En dinars sauf indication contraire)
Variations en %
Août Mai Juillet Juillet Juillet
Désignation Juil. 2002 Juil. 2003
1999 2000 2001 2002 2003
Juil.2001 Juil.2002
Salaire minimum interpro-
fessionnel garanti(SMIG)
-SMIG horaire en millimes
.Régime 48h par semaine 870 899 940 974 1.015 3,6 4,2
.Régime 40h par semaine 916 945 986 1.020 1.061 3,4 4,0
-SMIG mensuel1
.Régime 48h par semaine 180,960 186,992 195,520 202,’592 211,120 3,6 4,2
.Régime 40h par semaine 158,771 163,798 170,905 176,799 183,906 3,4 4,0
Salaire minimum agricole
garanti par journée de
travail (SMAG) 5,609 5,809 6,059 6,259 6,509 3,3 4,0
Source : Ministère des Affaires sociales et de la solidarité et Journal officiel de la République tunisienne

Parallèlement, et afin de soutenir les catégories sociales les plus démunies, les pouvoirs
publics ont augmenté de 8 dinars le montant de l’aide servie aux familles nécessiteuses, aux
personnes âgées et aux handicapés. Cette aide est passée, en effet, de 122 dinars à
130 dinars par trimestre et elle concerne, actuellement, un total de 121 mille bénéficiaires.

Dans ce cadre, le salaire annuel moyen, exprimé en termes nominaux, s’est accru de
6,1% dans le secteur de l’agriculture et de la pêche, de 5% dans les secteurs productifs non
agricoles et de 5,6% dans l’Administration publique, pour atteindre 2.164, 5.368 et
9.820 dinars, respectivement. Le taux d’inflation s’étant maintenu inchangé au niveau de
2,7%, le salaire annuel moyen, exprimé en termes réels, a continué à progresser,
engendrant une amélioration poursuivie du pouvoir d’achat des employés.

Quant au nombre de salariés, il s’est inscrit en augmentation de 2,4%, tous secteurs


confondus, pour s’élever à 1.971 mille personnes au terme de 2003, réparties entre le
secteur agricole et de la pêche (174 mille), les secteurs productifs non agricoles
(1.339 mille) et l’Administration publique (458 mille). Parallèlement, la masse salariale
globale distribuée dans l’économie a progressé de 7,8%, pour s’élever à 12.061 MDT, soit
37,4% du PIB nominal.

1
Compte non tenu de la prime de transport de 5 dinars par mois, instituée en juillet 1986.
106
VI. – LES INVESTISSEMENTS

Pour promouvoir davantage les investissements productifs et faire face aux facteurs
conjoncturels défavorables qui ont entraîné leur décélération à partir de 2001 et en vue de
concrétiser, ainsi, les objectifs du Xème Plan en matière de croissance économique et
d’emploi, de nouvelles mesures ont été adoptées en 2003 en faveur de l’initiative privée,
notamment sur le plan financier. Elles ont porté, notamment, sur :

- le renforcement de l’intervention des sociétés d’investissement à capital-risque ou


développement (SICAR) et la consolidation de leurs aptitudes à identifier, évaluer et suivre
des projets par l’amélioration des qualités professionnelles de leurs ressources humaines ;

- la révision des mécanismes d’intervention du Fonds de promotion et de


décentralisation industrielle (FOPRODI) consistant, pour les projets dont le coût ne dépasse
pas 500 mille dinars, à choisir soit le régime de la dotation remboursable soit celui
actuellement en vigueur et relatif à la participation des SICAR dans le financement ;

- la promotion de l’épargne longue destinée directement au financement des


investissements par l’adoption de régimes fiscaux de faveur pour les titulaires de comptes
épargne en actions et épargne pour l’investissement ;

- l’encouragement de la création de petites entreprises par les diplômés des centres


de formation professionnelle.

PIB ET FBCF AUX PRIX COURANTS ET EN MDT

35000 35000

30000 30000

25000 25000

20000 20000

15000 15000

10000 10000

5000 5000

0 0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

PIB FBCF

Dans ce cadre, et après une quasi-stagnation l’année précédente, la formation brute


de capital fixe (FBCF) a enregistré une légère régression de 0,3% en 2003, pour revenir à
7.520 MDT et ce, malgré la reprise enregistrée dans les industries manufacturières et les
mines. Ce repli s’explique, principalement, par la baisse des investissements dans les
107
secteurs de l’agriculture et pêche, de l’énergie, des transports et du tourisme. Le taux
d’investissement a, ainsi, continué à baisser pour revenir, d’une année à l’autre, de 25,2% à
23,3% du PIB ; celui-ci, exprimé en prix courants, s’étant accru de 7,9%.

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR BRANCHE D’ACTIVITE


Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2001 2002 2003 2003/2002 2001 2002 2003
Agriculture et pêche 930 822 780 - 5,1 12,4 10,9 10,4
Mines 40 40 48 20,0 0,5 0,5 0,6
Energie (eau, électricité
et hydrocarbures) 860 807 690 -14,5 11,4 10,7 9,2
Industries manufacturières 1.022 975 1.020 4,6 13,6 13,0 13,6
Bâtiment et génie civil 144 150 145 -3,3 1,9 2,0 1,9
Services marchands 3.731 3.915 3.993 2,0 49,6 51,9 53,1
Equipements collectifs 800 831 844 1,6 10,6 11,0 11,2
Total 7.527 7.540 7.520 -0,3 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

La participation des privés dans la FBCF globale s’est élevée, d’une année à l’autre,
de 55% à 56%, niveau devant atteindre 58,5% au terme du Xème Plan. Ce résultat a été
obtenu grâce à la réalisation intensifiée du programme de mise à niveau dans les secteurs
industriel et des services. En effet, le nombre des entreprises opérant dans les industries
manufacturières et qui ont adhéré à ce programme, depuis son démarrage en 1996, est
passé, d’une année à l’autre, de 2.389 à 2.818 unités. Sur ce total, 1.649 entreprises ont
obtenu l’approbation de leurs plans de mise à niveau pour un montant total d’investissement
de 2.646 MDT, contre 1.345 entreprises et 2.311 MDT une année auparavant.

Dans les services, le programme de mise à niveau, initié au début de l’année 2000, a
connu l’adhésion de 164 entreprises au terme de 2003 contre 139 à la fin de l’an passé. Sur
ce total, 65 entreprises ont obtenu l’approbation de leurs dossiers pour une enveloppe
d’investissement de 26 MDT, contre 51 entreprises et 21,3 MDT un an plus tôt.

REPARTITION DE LA F.B.C.F PAR SECTEUR D'ACTIVITE

1993 2003

13,1%
11,9% 13,6%
Agric. & pêche 10,4% 11,7%
16,1%
8,4% Indus. manuf.
11,2%
Indus. non manuf.

Services march.

Equip. collectifs

50,5% 53,1%

108
Quant aux investissements directs étrangers (IDE), ils ont diminué pour revenir à
752 MDT contre 1.167 MDT en 2002, année au cours de laquelle deux importantes
opérations de privatisation au profit des non-résidents ont été réalisées pour un montant
global de 431 MDT. Compte non tenu de ces privatisations, les IDE ont plutôt connu une
progression de 2,2%.

Par secteur d’activité, la baisse des IDE a concerné, en particulier, l’énergie (-26,1%)
et le tourisme et l’immobilier (-14,2%), alors que les industries manufacturières ont
enregistré un accroissement de 10,6%.

I – FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR BRANCHE D’ACTIVITE

A – AGRICULTURE ET PECHE

La FBCF réalisée dans ce secteur a accusé une régression de 5,1%, en 2003, contre
une baisse de 11,6% l’année précédente, pour revenir à 780 MDT ou 10,4% de la FBCF
globale. Ce fléchissement s’explique, d’une part, par la baisse des investissements publics,
en particulier dans le domaine de l’hydraulique agricole et celui de la conservation des eaux
et du sol (CES). Par contre, les investissements du secteur privé ont enregistré une reprise,
notamment dans les branches de l’élevage, de la pêche et de l’arboriculture.

Les investissements du secteur privé ont représenté 54,6% de la FBCF totale du


secteur agricole et de la pêche contre 46,5% en 2002, continuant à bénéficier, principa-
lement, aux projets hydrauliques et à l’arboriculture. Quant à la participation du secteur
public, qui est l’œuvre essentiellement de l’Administration (91%), elle a intéressé, en
particulier, l’hydraulique agricole, les forêts et la conservation des eaux et du sol (CES).

Dans le domaine de l’hydraulique agricole, les investissements se sont inscrits en


baisse de 17,2%, pour revenir à 318 MDT dont 185 MDT ou 58% environ ont été le fait de
l’Administration. L’enveloppe investie par cette dernière a été consacrée, essentiellement, à
la construction de barrages et de conduites d’eau (92 MDT), à l’équipement des périmètres
irrigués (31 MDT) et l’amélioration de leurs conditions d’exploitation (43 MDT), ainsi qu’à
l’adduction d’eau potable en milieu rural (10 MDT). Le secteur privé a, quant à lui, engagé
130 MDT, notamment pour la mobilisation des ressources en eau. Le reliquat a été réalisé
par les entreprises publiques, soit 3 MDT.

Après une année de forte baisse, la FBCF réalisée au titre de l’acquisition de matériel
agricole a enregistré une légère reprise en 2003. Elle est passée, d’une année à l’autre, de
58 MDT à 59 MDT dont environ 97% ont été l’œuvre des privés qui ont continué à renforcer
la mécanisation et la modernisation de leurs exploitations agricoles.

Dans le secteur de l’élevage, les investissements ont également connu une reprise,
soit 19,8% contre une baisse de 34,8% en 2002, pour se situer à 103 MDT. Cette évolution
a concerné, surtout, les investissements du secteur privé qui ont servi, principalement, au
renforcement du cheptel de reproduction et dont la part a représenté environ 80% du total.
Quant aux investissements du secteur public, ils ont été consacrés à l’aménagement de
terres de parcours, à la vulgarisation et à la santé animale par le biais, notamment, de
campagnes de vaccination du cheptel.

Dans la pêche, les investissements ont plus que doublé en 2003, atteignant 80 MDT dont
69 MDT ont été engagés par les entreprises privées au titre du renforcement de la flottille. Le
reliquat a été assuré par le secteur public, notamment pour l’amélioration de l’infrastructure

109
portuaire, soit 7 MDT par l’Administration et 4 MDT par l’Agence des ports et des équipements
de la pêche.

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS L’AGRICULTURE ET LA PECHE


Valeur en MDT Variat.en % Structure en %
Désignation
2001 2002 2003 2003/2002 2001 2002 2003
Hydraulique agricole 355 384 318 -17,2 38,2 46,7 40,8
Matériel agricole 91 58 59 1,7 9,8 7,1 7,5
Elevage 132 86 103 19,8 14,2 10,5 13,2
Pêche 33 37 80 116,2 3,5 4,5 10,3
Forêts 62 49 49 0,0 6,7 6,0 6,3
Conservation des eaux et du
sol (CES) 51 62 47 -24,2 5,5 7,5 6,0
Arboriculture 87 52 65 25,0 9,3 6,3 8,3
Etudes, recherches&vulgarisation 14 10 13 30,0 1,5 1,2 1,7
Programme de développement
rural intégré (PDRI) 10 0 0 1,1 0,0 0,0
1
Divers projets intégrés 95 84 46 -45,2 10,2 10,2 5,9
Total 930 822 780 -5,1 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Les investissements réalisés dans la branche des forêts ont stagné au même niveau
de l’année précédente, soit 49 MDT. Comme par le passé, l’essentiel de cette enveloppe a
été réalisé par l’Administration, dans le cadre de la stratégie de préservation et de
développement des ressources forestières nationales.

A l’inverse, la FBCF consacrée à la conservation des eaux et du sol a accusé une


baisse de 24,2% pour revenir à 47 MDT, en raison de la diminution des investissements
réalisés par l’Administration dont la part a représenté plus de 85% du total.

Après une année de régression, les investissements engagés dans l’arboriculture ont
connu une nette reprise en 2003 (+25%), pour atteindre 65 MDT. Etant l’œuvre presque
exclusivement d’opérateurs privés, ces investissements ont servi, surtout, à la plantation de
41 mille hectares d’arbres fruitiers, dont 27 mille hectares d’oliviers à huile et 8 mille
hectares d’amandiers.

Par ailleurs, la FBCF engagée au titre de divers projets intégrés, y compris le


Programme régional de développement, s’est située en 2003 à 46 MDT, en baisse de
45,2% par rapport à son niveau de l’année précédente.

Pour leur part, les études, recherches et vulgarisation ont nécessité une enveloppe
d’investissement accrue, soit 13 MDT contre 10 MDT en 2002.

Du côté du financement des investissements du secteur de l’agriculture et de la pêche,


il a été assuré à hauteur de 281 MDT par l’Etat, 123 MDT par des ressources extérieures,
79 MDT par des concours bancaires, 20 MDT par les fonds spéciaux du Trésor et le
reliquat, soit 277 MDT ou plus du tiers, par les apports propres de la profession.

B – INDUSTRIES NON MANUFACTURIERES

La FBCF engagée dans les industries non manufacturières a accusé une baisse pour
la deuxième année consécutive, soit 11,4% en 2003 contre 4,5% l’année précédente, pour
s’établir à 883 MDT. Ce repli est dû à la régression enregistrée dans les branches des

1
Y compris le Programme régional de développement et le Fonds de solidarité nationale (FSN).
110
hydrocarbures et du bâtiment et génie civil, au moment où les investissements ont connu
une progression dans les autres branches, plus particulièrement l’industrie minière.

Dans la branche des hydrocarbures, les investissements ont diminué de 26,6% en 2003
contre une augmentation de 28,9% l’année précédente pour revenir à 350 MDT, en raison du
recul de l’enveloppe réalisée en matière de recherche et de prospection pétrolières et de
développement de gisements existants. Par contre, la FBCF engagée dans les domaines du
raffinage et du stockage a plus que doublé pour passer à 37 MDT, en relation notamment avec
l’accroissement des investissements de la Société nationale de distribution des pétroles (SNDP)
et de la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR).

Au niveau de la branche de l’électricité, et après avoir sensiblement diminué en 2002,


suite à l’achèvement de certains grands projets, la FBCF a progressé de 2,2% en 2003,
pour atteindre 235 MDT. L’augmentation a concerné, notamment, la production et la
distribution d’électricité, soit 73% et 12,4% respectivement. Pour le transport, les
investissements ont plutôt accusé une baisse sensible, en revenant de 84 MDT à 24 MDT,
d’une année à l’autre.

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE


Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2001 2002 2003 2003/2002 2001 2002 .2003
Eau 90 100 105 5,0 10,5 12,4 15,2
Electricité 400 230 235 2,2 46,5 28,5 34,1
Hydrocarbures 370 477 350 -26,6 43,0 59,1 50,7
Total 860 807 690 -14,5 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Concernant l’exploitation et la distribution de l’eau, elles ont bénéficié en 2003 d’une


enveloppe d’investissement accrue de 5% contre 11,1% l’an passé, pour atteindre
105 MDT. Cette enveloppe a servi, essentiellement, au renouvellement et à l’extension du
réseau d’alimentation en eau potable des différentes régions du pays, plus particulièrement
les zones rurales où le taux de desserte n’a cessé de s’améliorer, pour se situer à 84,9% au
terme de 2003 contre 83,6% une année auparavant.

Dans le secteur minier, la FBCF s’est accrue de 20% pour atteindre 48 MDT.
L’essentiel de ce montant a intéressé la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG),
notamment pour le renforcement et la modernisation de son appareil productif, dans le
cadre de sa stratégie de développement qui repose sur la compression des coûts de
production et l’amélioration de la qualité.

Pour leur part, les investissements ayant bénéficié au secteur du bâtiment et génie civil
ont accusé une baisse de 3,3%, revenant de 150 MDT à 145 MDT, d’une année à l’autre.

C – INDUSTRIES MANUFACTURIERES

Après une année de baisse, les investissements consacrés aux industries


manufacturières ont progressé de 4,6% en 2003 pour s’établir à 1.020 MDT ou 13,6% de la
FBCF globale, en rapport avec la reprise de l’activité des entreprises concernées et
l’affermissement de la demande extérieure. Cette progression a concerné, en particulier, les
industries agro-alimentaires, celles des matériaux de construction, de la céramique et du
verre (IMCCV) et les industries mécaniques et électriques.

Dans les industries agro-alimentaires, les investissements ont augmenté de 5%, pour
atteindre 210 MDT ou 20,6% du total du secteur manufacturier. Les entreprises privées ont
111
réalisé 90% du total, notamment dans les branches des conserves alimentaires (40 MDT),
de la transformation de céréales (33 MDT) et de la production d’huiles (22 MDT) et dans les
industries alimentaires diverses (36 MDT). Quant aux investissements des entreprises
publiques qui se sont élevés à 21 MDT, ils ont bénéficié à l’industrie du tabac (12 MDT), au
raffinage du sucre (5MDT) et à l’industrie laitière (4 MDT).

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES INDUSTRIES MANUFACTURIERES


Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2001 2002 2003 2003/2002 2001 2002 2003
Industries agro-alimentaires 204 200 210 5,0 20,0 20,5 20,6
Matériaux de construction,
céramique et verre 160 175 185 5,7 15,7 17,9 18,2
Industries mécaniques et
électriques 175 180 190 5,6 17,1 18,5 18,6
Industries chimiques 90 95 95 0,0 8,8 9,7 9,3
Textile, cuirs et chaussures 263 185 195 5,4 25,7 19,0 19,1
Industries diverses 130 140 145 3,6 12,7 14,4 14,2
Total 1.022 975 1.020 4,6 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Atteignant 185 MDT, les investissements réalisés dans les IMCCV ont également
progressé en 2003, soit 5,7%. Comme par le passé, le secteur privé a été à l’origine de la
majeure partie de ces investissements et ce, notamment, dans les domaines de la production
de liants, des carrelages, des faïences, des carrières et de la fabrication de marbre.

De 180 MDT en 2002, la FBCF engagée dans les industries mécaniques et électriques
est passée en 2003 à 190 MDT, dont 97% ont été l’œuvre du secteur privé. Celui-ci a
investi, surtout, dans les branches du matériel électrique et électronique (61 MDT), des
métaux (41 MDT) et des machines, équipements et produits électroménagers (32 MDT).
Les investissements publics ont été l’œuvre de la Société sidérurgique El Fouladh et des
Ateliers mécaniques du Sahel (AMS) et ils ont servi au renouvellement des équipements.

Dans les industries chimiques, les investissements ont stagné au même niveau que
celui de l’année précédente, soit 95 MDT. Cette enveloppe a bénéficié, essentiellement, aux
industries du caoutchouc et du pneumatique, aux industries pharmaceutiques et à la
branche de la parachimie.

Quant à la FBCF réalisée dans les industries du textile, de l’habillement et des cuirs et
chaussures, elle a connu une augmentation de 5,4% contre une baisse sensible de 29,7%
une année auparavant, pour s’élever à 195 MDT. La part des industries textiles et de
l’habillement a dépassé 90% du total, l’essentiel des investissements ayant été réalisé dans
les branches de la filature, du tissage et du finissage (65 MDT) et des vêtements
(105 MDT). Le reliquat a été effectué dans les industries des cuirs et chaussures.

Etant l’œuvre en quasi-totalité d’entreprises privées, soit 92% du total, les investisse-
ments engagés dans les industries manufacturières diverses se sont élevés, en 2003, à
145 MDT contre 140 MDT une année auparavant. Cette enveloppe a bénéficié, surtout, aux
industries du bois et de l’ameublement (31 MDT), à celles des papiers et emballages
(47 MDT) et à la fabrication de produits en plastique (31 MDT).

D – SERVICES MARCHANDS

Continuant à représenter plus de la moitié de la FBCF globale, les investissements


réalisés dans les services marchands se sont accrus en 2003 à un rythme moins rapide
112
qu’en 2002, soit 2% contre 4,9% un an plus tôt, pour atteindre 3.993 MDT. A l’exception du
tourisme et des transports, cette progression a concerné tous les services tertiaires, en
particulier les communications.

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES SERVICES MARCHANDS


Valeur en MDT Variat.en % Structure en %
Désignation
2001 2002 2003 2003/2002 2001 2002 2003
Transports 1.060 1.080 1.050 -2,8 28,4 27,6 26,3
Communications 415 500 590 18,0 11,1 12,7 14,8
Tourisme 360 340 320 -5,9 9,7 8,7 8,0
Logement 1.180 1.260 1.270 0,8 31,6 32,2 31,8
Commerce et autres services 716 735 763 3,8 19,2 18,8 19,1
Total 3.731 3.915 3.993 2,0 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Dans le secteur des transports, la FBCF est revenue, d’une année à l’autre, de
1.080 MDT à 1.050 MDT malgré l’augmentation importante des investissements consacrés
aux transports ferroviaire et maritime, qui a n’a pu compenser la régression enregistrée au
niveau des transports par pipeline et, surtout, aérien.

Pour le transport ferroviaire, les investissements ont augmenté de 18,6% en 2003 contre
7,3% l’année précédente, passant de 59 MDT à 70 MDT. L’essentiel de cette enveloppe, soit
environ 91% , a été l’œuvre de la Société nationale des chemins de fer (SNCFT) qui a investi,
principalement, dans le domaine de l’amélioration de l’infrastructure ferroviaire, notamment la
continuation des travaux de réaménagement de la ligne ferroviaire desservant la ville de
Sousse et le doublement de la ligne Borj Cédria-Kalâa El Kébira.

Quant aux investissements assurés par la Société du métro-léger de Tunis (SMLT), ils
sont revenus à 6 MDT contre 9 MDT en 2002 et ont servi, notamment, aux travaux
d’extension du réseau du métro à la cité El Mourouj.

Constituant la majeure partie des investissements engagés dans le secteur des


transports, soit 78,8% en 2003 contre 76,3% l’année précédente, la FBCF réalisée dans le
transport routier a enregistré une légère progression de 0,4%, pour se situer à 827 MDT. La
majeure partie de ces investissements a été l’œuvre du Ministère de l’Equipement, de l’habitat
et de l’aménagement du territoire, des collectivités locales et de la Société Tunisie-autoroutes,
dans le cadre de l’exécution de divers projets de développement de l’infrastructure qui a
absorbé une enveloppe de 558 MDT contre 552 MDT une année auparavant.

Quant aux investissements engagés par les sociétés de transport, ils ont connu une
baisse de 1,1% revenant à 269 MDT, dont 191 MDT ont été le fait d’opérateurs privés pour
l’acquisition de moyens de transport, le reliquat ayant été réalisé par des opérateurs publics.

La FBCF consacrée au transport maritime a nettement repris, au cours de 2003, en


passant de 16 MDT à 46 MDT. Elle a servi, principalement, au renforcement de
l’infrastructure portuaire et à l’achat de matériel pour l’acconage et la manutention. En effet,
les investissements réalisés par l’Office de la marine marchande et des ports (OMMP), la
Société tunisienne d’acconage et de manutention (STAM) et la société «ARMATEURS» ont
atteint un total de 44 MDT contre 14 MDT seulement en 2002.

Dans le domaine du transport aérien, les investissements ont continué à baisser en


2003, pour la troisième année consécutive, soit de 41,6% contre 17% l’an passé, revenant
ainsi à 97 MDT. Cette régression est imputable à la baisse des investissements des
sociétés de transport aérien, plus particulièrement Tunisair (16 MDT contre 61 MDT en
113
2002) et Nouvelair (4 MDT contre 67 MDT), ces deux sociétés ayant procédé, l’année
précédente, au renforcement de leurs flottes. Pour les investissements d’infrastructure
réalisés, principalement, par l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA), ils ont plus
que doublé passant, d’une année à l’autre, de 35 MDT à 72 MDT.

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES TRANSPORTS ET LES COMMUNICATIONS


Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2001 2002 2003 2003/2002 2001 2002 2003
Transport ferroviaire 55 59 70 18,6 3,7 3,7 4,3
-SNCFT 43 50 64 28,0 2,9 3,1 3,9
-Métro-léger de Tunis 12 9 6 -33,3 0,8 0,6 0,4
Transport routier 761 824 827 0,4 51,6 52,2 50,4
.Infrastructure 509 552 558 1,1 34,5 35,0 34,0
.Moyens de transport 252 272 269 -1,1 17,1 17,2 16,4
Transport maritime 29 16 46 187,5 2,0 1,0 2,8
Transport aérien 200 166 97 -41,6 13,6 10,5 5,9
Transport par pipeline 15 15 10 -33,3 1,0 1,0 0,6
Communications (PTT,
télédiffusion,…) 415 500 590 18,0 28,1 31,6 36,0
Total 1.475 1.580 1.640 3,8 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Dans le secteur des communications, la FBCF s’est accrue à un rythme rapide en


2003, soit 18% contre 20,5% l’an passé, pour atteindre 590 MDT. L’essentiel de cette
enveloppe a été consacré à la réalisation de projets de télécommunication, notamment
l’extension des réseaux téléphoniques fixe et mobile. Ainsi, le nombre total des lignes
téléphoniques a dépassé les 3 millions au terme de 2003, permettant d’accroître de manière
notable le taux de concentration téléphonique qui est passé, d’une année à l’autre, de
18,6 à 30,7 lignes pour 100 habitants.

Assurés en majeure partie par les opérateurs privés, les investissements effectués
dans le secteur touristique ont baissé en 2003 pour la deuxième année consécutive, se
situant à 320 MDT contre 340 MDT l’année précédente et 360 MDT en 2001. Cette
régression est due aux effets d’une conjoncture internationale défavorable qui a causé une
baisse, quoique moindre qu’une année auparavant, des principaux indicateurs d’activité de
ce secteur. Néanmoins, les investissements devraient connaître une reprise en 2004, avec
le démarrage du programme de mise à niveau du secteur et l’amélioration des perspectives
de l’économie mondiale.

Dans le secteur du logement, les investissements ont progressé à un rythme moins


rapide qu’en 2002, soit 0,8% contre 6,8%, pour s’établir à 1.270 MDT ou 16,9% de la FBCF
globale. Cette enveloppe a été assurée, pour l’essentiel, par les privés (promoteurs
immobiliers et ménages). Quant aux investissements du secteur public, ils ont continué à
intéresser la promotion du logement social.

E – EQUIPEMENTS COLLECTIFS

Les investissements engagés en 2003 au titre des équipements collectifs, qui sont
essentiellement l’œuvre de l’Administration, ont progressé de 1,6%, pour s’élever à 844 MDT
ou 11,2% de la FBCF globale. Cette enveloppe a été consacrée à l’exécution de divers projets,
notamment dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la santé, de
l’assainissement, de la culture, du sport et de la jeunesse. Elle a servi, en particulier, à la
construction de locaux administratifs et à l’acquisition de matériel et équipements.

114
II – FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

Grâce à la reprise de l’épargne nationale qui s’est accrue de l’ordre de 10% en 2003
contre une baisse de 4,3% l’année précédente, le taux de financement intérieur des
investissements, non compris la variation des stocks, s’est améliorée pour passer, d’une
année à l’autre, de 85,8% à 94,5%. Le reliquat a été assuré par des ressources extérieures,
principalement des emprunts à moyen et long termes et des participations étrangères (IDE).

A – EPARGNE NATIONALE

L’épargne nationale s’est élevée, en 2003, à environ 7.109 MDT contre 6.466 MDT
une année auparavant, en rapport notamment avec l’affermissement du rythme de la
croissance économique. En conséquence, le taux d’épargne exprimé par référence au
Revenu national disponible brut (RNDB) s’est légèrement amélioré, pour atteindre 21,8%
contre 21,5 % en 2002.
EPARGNE NATIONALE ET FINANCEMENT INTERIEUR DES INVESTISSEMENTS
Variations en %
Désignation 2000 2001 2002 2003 2002 2003
2001 2002
Epargne nationale (en MDT) 6.160,4 6.757,4 6.465,7 7.109,1 -4,3 9,9
Taux d’épargne nationale
-en % du RNDB 23,2 23,5 21,5 21,8
-en % du PIB 23,1 23,5 21,6 22,0
FBCF globale (en MDT) 7.020,3 7.527,0 7.540,0 7.520,0 0,2 -0,3
-Taux d’investissement (en % du
PIB) 26,3 26,2 25,2 23,3
Structure de la FBCF par agent
économique
-Secteur public (en %) 44,8 44,5 45,0 44,0
-Secteur privé (en %) 55,2 55,5 55,0 56,0
Variation des stocks (en MDT) 260,0 477,0 -9,5 568,1
Total besoins de financement
(en MDT)=FBCF+Variation des
stocks 7.280,3 8.004,0 7.530,5 8.088,1 -5,9 7,4
Taux de financement intérieur
des investissements
-Epargne nationale/FBCF (en %) 87,8 89,8 85,8 94,5
-Epargne nationale/total besoins
de financement (en %) 84,6 84,4 85,9 87,9
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale et BCT

B – RESSOURCES EXTERIEURES

Les apports extérieurs bruts de capitaux se sont situés, en 2003, à 3.226 MDT, niveau
en régression de 629 MDT ou 16,3% par rapport à celui de l’an passé. Cette baisse a
touché aussi bien les participations étrangères, en particulier les IDE (-35,6%), que les
emprunts à moyen et long termes qui sont revenus, d’une année à l’autre, de 2.664 MDT à
2.437 MDT.

Quant aux sorties de capitaux, constituées pour l’essentiel par le remboursement du


principal des emprunts extérieurs échus, ils ont accusé une baisse pour revenir à
1.458 MDT contre 1.630 MDT une année auparavant.

115
RESSOURCES FINANCIERES A MOYEN ET LONG TERMES D’ORIGINE EXTERIEURE
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2001 2002 2003 2003/2002 2001 2002 2003
Emprunts 2.650 2.664 2.437 -8,5 78,7 69,1 75,5
Participations étrangères 718 1.191 789 -33,8 21,3 30,9 24,5
dont : IDE 700 1.167 752 -35,6 20,8 30,3 23,3
Apports extérieurs bruts 3.368 3.855 3.226 -16,3 100,0 100,0 100,0
Sorties de capitaux 1.461 1.630 1.458 -10,6 43,4 42,3 45,2
Apports extérieurs nets 1.907 2.225 1.768 -20,5 56,6 57,7 54,8
Source : Banque centrale de Tunisie

Par conséquent, les apports extérieurs nets de capitaux ont baissé de 20,5%,
revenant à 1.768 MDT.

Néanmoins, et compte tenu de la contraction du déficit courant de la balance des


paiements, les ressources financières disponibles ont permis de financer la totalité des
investissements réalisés, y compris la variation des stocks, et d’accroître, en même temps, le
niveau des avoirs nets en devises qui a été porté à 3.503 MDT ou l’équivalent de 90 jours
d’importation à la fin de 2003, contre 3.011 MDT et 80 jours une année auparavant.

116
VII. – LE COMMERCE EXTERIEUR

I – EVOLUTION GLOBALE

Le commerce extérieur a évolué, en 2003, dans un environnement international


caractérisé par une reprise de l’économie mondiale impulsée par l’amélioration du rythme de
croissance aux Etats-Unis d’Amérique et dans les pays asiatiques, notamment le Japon et la
Chine, et ce, en dépit de l’atonie observée durant la majeure partie de l’année dans les pays
de la Zone Euro.

Cette reprise s’est, d’ailleurs, illustrée, outre l’affermissement des échanges internationaux,
à travers la forte hausse des cours des principales matières premières industrielles.

Le renchérissement des prix mondiaux tient tant à l’amélioration de la conjoncture


économique internationale qu’à l’accroissement de la demande, sous le double effet de
l’intensification des importations par les pays de l’Europe de l’Est et, surtout, de la poursuite du
dynamisme économique de la Chine qui a connu une expansion exceptionnelle de ses achats.

Les énormes capacités de production, dont dispose ce pays, l’ont propulsé au rang de
premier consommateur mondial de nombreuses matières premières, s’imposant de ce fait
comme la locomotive des marchés des produits de base. Sa part dans le commerce mondial
a été, par ailleurs, consolidée par ses avantages comparatifs qui ont accru la forte pression
exercée sur le reste du monde. L’accroissement du rôle de la Chine dans les échanges
mondiaux a été, ainsi, le fait marquant de l’année 2003.

Dans ce contexte, le taux d’accroissement du commerce mondial, en volume, s’est


accéléré passant de 3,1% en 2002 à 5,2% en 2003.

Bénéficiant de cette conjoncture, la progression des exportations de la Tunisie a


presque triplé, atteignant 6,1% en 2003 contre 2,2% l’année précédente, tandis que les
importations se sont accrues de 3,9% après avoir reculé de 1,4%.

Cette évolution s’est traduite par une compression de 66 MDT ou 1,8 % du déficit
commercial qui est revenu de 3.762,3 MDT à 3.696,3 MDT et, corrélativement, par une hausse
de 1,5 point de pourcentage du taux de couverture des importations par les exportations.

L’amélioration du rythme de progression des exportations est liée au dynamisme des


ventes du secteur des industries mécaniques et électriques qui occupe la deuxième place
parmi les secteurs exportateurs, après celui des textiles, de l’habillement et des cuirs et
chaussures, avec des parts dans les exportations totales s’élevant, respectivement, à 20,8%
et 47,2% en 2003.

La reprise des ventes du secteur de l’agriculture, de la pêche et des industries agro-


alimentaires, qui se sont accrues de 7,9% suite à l’amélioration notable de la situation
pluviométrique ayant succédé à quatre années successives de sécheresse, explique aussi
l’accélération des exportations globales.

Par ailleurs et sous l’effet, notamment, de l’envolée des prix du pétrole brut sur le marché
international, le secteur de l’énergie a pu accroître sa part dans les exportations du pays.

117
Ces performances ont été aussi imputables à l’appréciation de l’euro dans la mesure où
80% des exportations tunisiennes sont destinées à l’Union européenne, premier partenaire
économique. Cette appréciation a contribué à concurrence de 50% environ à la consolidation
des ventes en direction de cette région, qui ont progressé de 8,9% par rapport à 2002.

EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE (En MDT sauf indication contraire)


Taux de couverture des
Exportations Importations
Années Déficit importations par les
FOB CAF
exportations (en %)
1992 3.550 5.689 2.139 62,4
1993 3.760 6.172 2.412 60,9
1994 4.696 6.647 1.951 70,6
1995 5.173 7.464 2.291 69,3
1996 5.372 7.499 2.127 71,6
1997 6.148 8.794 2.646 69,9
1998 6.518 9.489 2.971 68,7
1999 6.967 10.071 3.104 69,2
2000 8.005 11.738 3.733 68,2
2001 9.536 13.697 4.161 69,6
2002 9.749 13.511 3.762 72,2
2003 10.343 14.039 3.696 73,7
Source : Institut national de la statistique

Du côté des importations, la reprise des achats globaux enregistrée en dépit de la


baisse des importations au titre du secteur de l’agriculture, de la pêche et des industries
agroalimentaires est imputable, notamment, au dynamisme de la plupart des secteurs
productifs qui s’est traduit par un accroissement des achats de matières premières et demi-
produits. Ces derniers couvrent à eux seuls près de 30% de l’ensemble des importations.

EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE

15000 15000

12000 12000

9000 9000

6000 6000
En MDT

3000 3000

0 0

-3000 -3000

-6000 -6000
1999 2000 2001 2002 2003

Importations CAF Exportations FOB Déficit

En termes de moyennes mensuelles, les exportations ont atteint environ 862 MDT en
2003 et les importations se sont élevées à 1.170 MDT contre, respectivement, 812 MDT et
1.126 MDT en 2002.

118
L’analyse de l’évolution de la balance commerciale par régime permet de relever, dans le
cadre du régime général qui intéresse 31% des exportations totales et 64% des importations,
une amélioration de 1,8 point de pourcentage du taux de couverture et un allègement du solde
déficitaire, revenu de 5.975,2 MDT à 5.851,2 MDT. Cette situation s’explique par une reprise des
ventes (6,1% contre -3,4%) et une quasi-stagnation des achats.

Sous le régime off shore, l’année 2003 s’est soldée par une réduction de 58 MDT de
l’excédent habituel et une baisse du taux de couverture de 5,7 points de pourcentage, sous
l’effet de l’accroissement des importations à un rythme plus rapide que celui des
exportations, soit 10,3% et 6,1% respectivement.

L’analyse des principaux ratios du commerce extérieur recèle un repli poursuivi, pour la
deuxième année consécutive, de leurs niveaux respectifs après avoir atteint, en 2001, leurs
maximums des dix dernières années.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX RATIOS DU COMMERCE EXTERIEUR (En %)


Taux d’effort à Taux de Taux Taux de
Années
l’exportation dépendance d’ouverture pénétration
1992 25,9 41,5 67,4 38,8
1993 25,6 42,1 67,7 39,1
1994 29,7 42,0 71,7 40,8
1995 30,3 43,8 74,1 42,1
1996 28,2 39,3 67,5 38,7
1997 29,4 42,1 71,5 41,1
1998 28,9 42,1 71,0 40,7
1999 28,2 40,8 69,0 39,9
2000 30,0 44,0 74,0 42,5
2001 33,2 47,6 80,8 45,6
2002 32,6 45,2 77,8 43,4
2003 32,1 43,5 75,6 41,8
Source : Institut national de la statistique, Ministère du Développement
et de la Coopération internationale et BCT

Ainsi, le taux d’effort à l’exportation est revenu de 32,6% à 32,1% du PIB, d’une année à
l’autre. De même, le taux de dépendance, mesuré par le rapport entre les importations et le
PIB exprimés en prix courants, est passé de 45,2% à 43,5%. Egalement, le taux d’ouverture
de l’économie (total des exportations et des importations/PIB) a reculé de 2,2 points, pour se
situer à 75,6%. Par ailleurs, le taux de pénétration, correspondant à la part de la demande
intérieure couverte par les importations, a régressé de 1,6 point pour s’établir à 41,8%.

II – EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR SECEUR D’ACTIVITE

L’évolution des exportations par secteur d’activité fait ressortir la poursuite de la


prééminence des industries textiles et habillement et des cuirs et chaussures dont les ventes
représentent environ 47% du total, ainsi que la reprise des ventes du secteur de l’agriculture,
de la pêche et des industries agro-alimentaires. Elle dégage aussi la bonne tenue des ventes
des industries mécaniques et électriques et des autres industries manufacturières, outre
l’accroissement important de celles du secteur de l’énergie.

Au niveau des importations, l’année 2003 s’est caractérisée, essentiellement, par


l’augmentation des achats destinés à l’appareil productif et par la baisse de ceux de denrées
alimentaires, en relation avec l’affermissement de la production favorisé par la bonne
pluviométrie.

119
STRUCTURE DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D'ACTIVITE
AU COURS DE 2003
EXPORTATIONS FOB IMPORTATIONS CAF

Agri.&
pêche et Agri.&
Autres Ind. Mines Autres Ind.
Ind. agro- pêche et Ind.
manuf. phosph.& manuf. Energie
alim. agro-alim.
Ind. 8,2% dérivés 15,6% 10,4%
7,2% 9,0%
méca.& 6,6%
élec.
20,8% Mines
Energie phosph.&
10,0% dérivés
Ind. 2,2%
Cuir & électriques
Chaus. 12,0%
6,1%
Autres Vêt. & Text.cuir &
prod. accessoires Ind. chaus
textiles 29,5% mécaniques 24,3%
11,6% 26,5%

Hors produits énergétiques, le rétrécissement du déficit commercial serait de


174,4 MDT au lieu de 66 MDT pour l’ensemble des échanges, en relation avec des
progressions des exportations et des importations de 5,4% et 2,4%, respectivement.
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D’ACTIVITE
2002 2003
Part
Part dans
Désignation Valeur Evolution Valeur Evolution dans le
le total
en MDT en % en MDT en % total
(en %)
(en %)
Exportations 9.748,6 2,2 100,0 10.342,6 6,1 100,0
-Agriculture et pêche&industries
agro-alimentaires 694,9 -11,5 7,1 749,9 7,9 7,2
.Agriculture et pêche 299,4 - 4,9 3,1 300,7 0,4 2,9
.Industries agro-alimentaires 395,5 -14,7 4,0 449,2 13,6 4,3
-Energie 911,9 3,9 9,4 1.032,6 13,2 10,0
-Produits miniers 78,1 - 7,2 0,8 70,2 - 10,1 0,7
-Industries manufact. non aliment.. 8.063,7 3,4 82,7 8.489,9 5,3 82,1
.Textile, cuirs et chaussures 4.734,7 2,6 48,6 4.880,6 3,1 47,2
.Industries mécaniques & élect. 1.887,1 6,2 19,4 2.149,8 13,9 20,8
.Dérivés de phosphate 646,8 - 5,0 6,6 615,7 - 4,8 5,9
.Autres produits manufacturés 795,1 11,1 8,1 843,8 6,1 8,2
dont : *Matériaux de construc-
tion, céramique et verre 143,1 9,2 1,5 153,6 7,3 1,5
*Produits chimiques 313,6 3,2 3,2 328,6 4,8 3,2
Importations 13.510,9 - 1,4 100,0 14.038,9 3,9 100,0
-Agriculture et pêche&industries
agro-alimentaires 1.438,3 21,7 10,6 1.261,6 -12,3 9,0
.Agriculture et pêche 863,3 26,5 6,4 626,4 - 27,4 4,5
.Industries agro-alimentaires 575,0 15,0 4,2 635,2 10,5 4,5
-Energie 1.227,1 - 3,6 9,1 1.456,2 18,7 10,4
-Produits miniers 37,5 -43,9 0,3 43,1 14,9 0,3
-Industries manufact. non aliment. 10.808,0 - 3,3 80,0 11.278,0 4,3 80,3
.Textile, cuirs et chaussures 3.323,2 - 0,9 24,6 3.409,6 2,6 24,3
.Industries mécaniques & élect. 5.066,0 - 6,7 37,5 5.404,7 6,7 38,5
.Dérivés de phosphate 183,0 7,8 1,4 275,6 50,6 1,9
.Autres produits manufacturés 2.235,8 0,8 16,5 2.188,1 - 2,1 15,6
dont : *Matériaux de construc-
tion, céramique et verre 164,8 - 5,9 1,2 132,5 - 19,6 0,9
*Produits chimiques 1.259,7 4,5 9,3 1.316,1 4,5 9,4
Source : Institut national de la statistique

120
1) Agriculture, pêche et industries agroalimentaires

A la faveur d’une pluviométrie importante et d’une bonne saison agricole après quatre
années de sécheresse, le solde déficitaire de la balance commerciale de ce secteur a été
comprimé de 231,7 MDT en 2003, pour revenir de 743,4 MDT à 511,7 MDT, et le taux de
couverture s’est amélioré en passant de 48,3% à 59,4%.

Les exportations ont enregistré une reprise de 7,9% contre une régression de 11,5%
en 2002, tandis que les importations se sont inscrites en baisse de 12,3% après une hausse
de 21,7% un an plus tôt.

Au niveau de la balance commerciale alimentaire relative aux produits destinés à


l’alimentation humaine, le solde déficitaire de 586,5 MDT enregistré en 2002 a été ramené à
328,5 MDT, sous l’effet de la hausse de 1,6% des exportations et d’une baisse sensible de
21,8% des importations.

Les parts des exportations et des importations réalisées dans le cadre du régime
général restent prépondérantes dans les échanges commerciaux globaux du secteur,
atteignant environ 80% et 87% respectivement.

La reprise des exportations a été enregistrée, grâce à un doublement des ventes


d’huile d’olive qui sont passées, d’une année à l’autre, de 55,8 MDT à 114,3 MDT, montant
correspondant à 15% environ des ventes totales du secteur, suite à l’accroissement de
77,3% des quantités en relation avec la progression de la production, sachant que la Tunisie
est le quatrième exportateur mondial d’huile d’olive. L’Italie, premier exportateur dans le
monde, a absorbé avec l’Espagne 90% des exportations de ce produit.

Les ventes de produits de la mer, qui ont représenté 19,3% des exportations du secteur,
ont aussi augmenté, soit de 7,5% ou 10,1 MDT, suite à l’amélioration des prix moyens de 27%,
alors que les quantités ont fortement baissé par rapport à 2002. L’Italie et l’Espagne ont constitué
les principaux clients de la Tunisie avec une part totale de marché de 80%.

A l’inverse, certains produits ont accusé un repli de leurs ventes, à l’instar du double
concentré de tomate (-77,7% ou -29,2 MDT), en liaison avec l’ouverture du marché libyen à
des sources concurrentes d’approvisionnement, des préparations à base de céréales (-9,9%
ou -5,4 MDT) et des dattes (-2,4% ou -2,3 MDT). Les exportations de ce dernier produit, qui
ont représenté 12,7% des ventes totales du secteur, sont destinées à plus de 57% à la
France, l’Italie et l’Allemagne. Elles ont porté pour près de 80% sur la variété Déglet nour
mais la part des dattes biologiques est demeurée encore faible. La Tunisie occupe la sixième
place mondiale parmi les exportateurs de dattes avec à leur tête les pays du Moyen-Orient
qui assurent 75% des exportations mondiales.

Quant à la baisse des importations totales du secteur, revenues de 1.438,3 MDT en


2002 à 1.261,6 MDT, elle trouve son origine dans la diminution de 41,3% ou 268,6 MDT des
achats de céréales, dont principalement l’orge (-112,8 MDT et -750,2 mille tonnes) et le blé
dur (-78,4 MDT et -329,4 milles tonnes). Ces achats ont été réalisés, surtout, à partir de
l’Ukraine, la France et la Bulgarie.

De même, les dépenses d’importation de plusieurs autres produits ont diminué, sous l’effet
conjugué de la baisse des prix et des quantités, à l’instar du sucre (-20,8% ou -23 MDT), du café
(-61,2% ou -9,3 MDT) et du thé (-29,1% ou -6 MDT). L’approvisionnement du pays pour les
produits indiqués a été assuré, essentiellement, auprès du Brésil et du Sri Lanka.

121
Par contre, certains produits ont connu une hausse de leurs achats, tels que le lait et
dérivés (20,5% ou 7,1 MDT) et, surtout, les huiles végétales (24,3% ou 26,7 MDT) fournies
principalement par l’Espagne et l’Allemagne.

BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DE L’AGRICULTURE ET PECHE ET DES INDUSTRIES


AGRO-ALIMENTAIRES
Variat.2003/2002
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2001 2002 2003 2001 2002 2003 Quantité Valeur
Exportations 785,1 694,9 749,9 7,9
Alimentation humaine 516,9 457,1 351,3 675,7 556,5 565,6 - 23,1 1,6
dont :
.Huile d’olive 94,5 22,5 39,9 200,3 55,8 114,3 77,3 104,8
.Produits de la mer 15,4 17,5 14,8 126,5 134,6 144,7 -15,4 7,5
.Dattes 47,0 41,9 37,1 105,6 97,5 95,2 -11,5 - 2,4
.Agrumes 24,9 22,7 17,1 12,8 12,0 11,9 -24,7 - 0,8
.Préparations à base
de céréales 31,0 51,1 57,2 39,9 54,7 49,3 11,9 - 9,9
.Double concentré de
tomate 27,6 25,8 5,5 32,3 37,6 8,4 -78,7 -77,7
.Harissa 2,5 2,9 5,2 7,3 8,1 12,9 79,3 59,3
.Farines de céréales 80,3 91,8 11,1 26,0 33,3 3,7 -87,9 -88,9
Autres produits 109,4 138,4 184,3 33,2
Importations 1.182,1 1.438,3 1.261,6 -12,3
Alimentation humaine dt: 3.459,6 4.330,0 2.742,4 926,6 1.143,0 894,1 -36,7 -21,8
.Céréales, dont : 2.861,6 3.539,1 1.948,3 517,3 650,5 381,9 -44,9 -41,3
-Blé tendre 952,7 1.013,9 773,6 169,1 172,9 137,9 -23,7 -20,2
-Blé dur 501,6 801,8 472,4 116,4 203,5 125,1 -41,1 -38,5
-Maïs1 810,9 884,3 606,0 130,6 145,6 101,2 -31,5 -30,5
-Orge1 585,6 825,3 75,1 97,5 124,0 11,2 -90,9 -91,0
.Sucre 235,3 342,9 326,2 79,9 110,7 87,7 - 4,9 -20,8
.Huiles végétales 201,6 185,2 199,4 100,2 110,1 136,8 7,7 24,3
.Lait et dérivés 11,4 23,4 29,1 29,1 34,7 41,8 24,4 20,5
.Viandes 0,0 0,0 1,4 0,0 0,0 4,7
.Thé 12,2 9,5 9,2 28,5 20,6 14,6 - 3,2 -29,1
.Café 12,6 12,6 5,6 21,0 15,2 5,9 -55,6 -61,2
.Bananes 11,0 16,3 13,8 4,6 7,1 5,0 -15,3 -29,6
.Pommes de terre 36,8 46,2 36,6 19,0 25,6 20,8 -20,8 -18,8
.Préparations alimen-
taires diverses 4,9 4,3 4,6 39,4 39,6 35,5 7,0 -10,4
Autres produits 255,5 295,3 367,5 24,4
dont :
.Tourteaux de soja 266,0 338,7 270,3 82,5 100,8 79,7 -20,2 -20,9
.Tabac brut 10,6 5,5 7,0 31,8 21,2 23,7 27,3 11,8
Déficit balance alimen-
taire 250,9 586,5 328,5 -44,0
Taux de couverture
(en%) 72,9 48,7 63,3 14,6
points
Déficit global 397,0 743,4 511,7 -31,2
Taux de couverture
(en%) 66,4 48,3 59,4 11,1
points
Source : Institut national de la statistique

Quoi qu’il en soit, les performances du secteur et la position des produits agricoles et agro-
alimentaires tunisiens sur les marchés internationaux, qui demeurent largement tributaires de la
production agricole et des conditions climatiques, méritent d’être consolidées.

1
Une partie des importations est destinée à l’alimentation du bétail.
122
La consolidation recherchée ne repose plus uniquement sur les critères traditionnels de
qualité et de maîtrise des coûts. Elle passe aussi par l’amélioration de la valeur ajoutée en
développant les créneaux porteurs à haute valeur ajoutée, tels que l’aquaculture et
l’agriculture biologique, le perfectionnement des procédés de fabrication et de conditionne-
ment et l’accélération du programme de mise à niveau des entreprises dans l’objectif de
mieux se conformer aux nouvelles normes internationales, en particulier celles ayant trait à
l’environnement qui se sont substituées progressivement aux barrières traditionnelles
commerciales d’accès aux marchés étrangers, notamment européens.

Le développement de la production biologique et de sa part dans les exportations


totales constitue, désormais, un vecteur porteur afin de suivre le rythme d’évolution mondiale
rapide dans ce domaine et ce, en diversifiant la gamme des produits «bio» qui demeure
encore très réduite en Tunisie.

2) Energie

Après le niveau élevé de 34 dollars le baril atteint à la veille du déclenchement de la


guerre en Irak au début de mars 2003, le prix du pétrole brut de la qualité Brent sur le
marché international a oscillé, depuis, dans une grille entre 25 et 30 dollars, niveaux qui
dépassent ceux enregistrés en 2002.

Cette flambée des cours est imputable, outre ladite guerre, à des tensions exercées sur
le marché, notamment le recul de la production suite aux longues grèves qui ont paralysé le
Venezuela et aux troubles survenus au Nigeria, alors que la demande mondiale s’est
redressée en 2003. La Chine a contribué, à elle seule, pour plus du tiers à l’augmentation
de la consommation de pétrole dans le monde.

La balance énergétique tunisienne s’est ressentie de ces évènements et le déficit s’est


aggravé de 34,4%, passant de 315,2 MDT à 423,6 MDT, d’une année à l’autre.

BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR ENERGETIQUE


Variat.2003/2002
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2001 2002 2003 2001 2002 2003 Quantité Valeur
Exportations 877,7 911,9 1.032,6 13,2
Pétrole brut 2.611,6 2.932,5 2.414,9 697,3 715,2 640,2 -17,7 -10,5
Produits raffinés 635,1 778,9 1.733,2 180,4 196,7 392,4 122,5 99,5
Importations 1.273,4 1.227,1 1.456,2 18,7
Pétrole brut 1.114,0 1.434,9 1.199,3 308,4 305,2 343,6 -16,4 12,6
Produits raffinés 2.877,7 2.811,2 3.312,5 869,6 835,8 999,1 17,8 19,5
Gaz naturel 515,4 726,5 814,3 70,9 82,3 102,8 12,1 24,9
Houille et coke 153,3 20,4 63,5 24,5 3,8 10,7 211,3 181,6
Déficit 395,7 315,2 423,6 34,4
Taux de couver-
ture (en %) 68,9 74,3 70,9 -3,4
points
Source : Institut national de la statistique

Sous l’effet du doublement de la valeur des ventes de produits raffinés, en relation


avec l’accroissement sensible des quantités écoulées sur les marchés extérieurs, les
exportations de produits énergétiques ont poursuivi leur augmentation à un rythme soutenu.
Elles ont progressé de 13,2% contre 3,9% une année auparavant et ce, malgré la baisse au
niveau du pétrole brut, due à la diminution des quantités exportées de 17,7% suite au repli
de la production des principaux gisements du pays, notamment El Borma.

123
L’Union européenne demeure la principale destination des exportations de pétrole brut,
essentiellement la France, l’Italie et l’Espagne qui ont absorbé ensemble près de 83% des
ventes de ce produit.

Pour les produits raffinés, et suite à l’accroissement des quantités écoulées sur le
marché suisse, la valeur des exportations a fortement progressé, d’une année à l’autre.

Parallèlement, la facture énergétique s’est élevée à 1.456,2 MDT, soit 229,1 MDT de
plus qu’en 2002, sous l’effet conjugué du renchérissement des prix et de l’augmentation des
achats de produits raffinés et de gaz naturel, ainsi que de houille et coke.

Suite à ces évolutions, la part de l’énergie dans le total des importations a progressé de
1,3 point, pour atteindre 10,4%.

Sur le plan géographique, la Libye a consolidé sa position en tant que premier


fournisseur de pétrole brut avec près de 95% des achats, soit pratiquement la même part
qu’en 2002.

Concernant les produits raffinés, l’Italie a affirmé sa place comme principale source
d’approvisionnement de la Tunisie (plus de 56% en valeur), suivie par la Russie (10%).

Pour leur part, les achats de gaz naturel, qui ont augmenté de près de 25%, ont
continué à provenir exclusivement de l’Algérie.

3) Mines, phosphates et dérivés

L’activité phosphatière a été confrontée, en 2003, à une augmentation accentuée des


prix des deux matières premières de base nécessaires à la fabrication de dérivés de
phosphate, en l’occurrence le soufre et l’ammoniac, sous l’effet notamment de la hausse des
prix des hydrocarbures et du coût du fret maritime.

Face à cette situation, et pour compenser autant que possible la dépréciation du dollar
américain, principale devise de règlement pour les échanges de dérivés de phosphate, un
léger ajustement à la hausse des prix de ces derniers a été effectué par les producteurs à
travers le monde, tout en maintenant pratiquement stables leurs niveaux de production.

Le prix du phosphate de chaux n’a suivi ce mouvement haussier que timidement, en


raison de la concurrence très rude entre les producteurs qui, dans le but de préserver leurs
parts de marché, ont réduit les prix de vente ou du moins les ont maintenus inchangés.

Autre phénomène marquant de l’année, la métamorphose du marché indien, grand


consommateur d’acide phosphorique dans le monde, suite essentiellement au changement
de la politique d’approvisionnement en produits phosphatés suivie par le pays et à sa
révision du niveau des subventions accordées aux agriculteurs.

En Tunisie, l’accroissement en 2003 de la production de phosphate et de la plupart de


ses dérivés n’a pas été suivi par une hausse des quantités exportées, à l’exception du
diammonium phosphaté (DAP) et des engrais composés.

La hausse des prix moyens de vente, exprimés en dollar américain, a été absorbée
partiellement par la dépréciation de cette devise.

124
Ainsi, globalement et à l’instar de l’année précédente, les exportations du secteur des
mines, phosphates et dérivés ont diminué de 5,4% en 2003, revenant de 724,9 MDT à
685,9 MDT, soit 6,6 % des exportations totales du pays.

Quant aux importations et après la baisse de 6,8 % enregistrée en 2002, elles ont augmenté
de 44,5%, en passant de 220,5 MDT à 318,7 MDT, soit 2,3 % des importations totales.

Ces évolutions se sont répercutées négativement sur le solde excédentaire habituel de


la balance commerciale du secteur qui a régressé de 27,2 % ou 137,2 MDT, revenant de
504,4 MDT à 367,2 MDT.

BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES MINES, PHOSPHATES ET DERIVES


Variat.2003/2002
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2001 2002 2003 2001 2002 2003 Quantité Valeur
Exportations 765,0 724,9 685,9 - 5,4
Engrais 2.059,3 2.055,4 2.132,6 415,3 410,5 446,5 3,8 8,8
.Superphosphate
triple 731,7 785,6 774,9 130,5 137,3 142,8 - 1,4 4,0
.DAP 1.247,9 1.217,8 1.304,8 273,8 267,3 297,3 7,1 11,2
.Autres engrais
chimiques 79,7 52,0 52,9 11,0 5,9 6,4 1,7 8,5
Acide
phosphorique 1.076,9 1.037,0 863,4 236,3 214,3 158,3 -16,7 -26,1
Phosphate de
chaux 1.167,9 1.113,9 865,3 48,5 45,7 33,1 -22,3 -27,6
Phosphate
bicalcique 104,3 91,2 51,7 28,9 25,1 12,6 -43,3 -49,8
Zinc 80,0 66,9 63,8 19,9 15,3 15,5 - 4,6 1,3
Autres produits 16,1 14,0 19,9 42,1
Importations 236,6 220,5 318,7 44,5
Soufre non raffiné 1.581,3 1.715,3 1.833,2 78,3 81,1 131,2 6,9 61,8
Ammoniac 339,4 372,8 407,6 72,7 60,5 101,5 9,3 67,8
Bitume de pétrole 153,1 132,9 138,9 28,7 29,2 31,6 4,5 8,2
Spath fluor 62,0 61,9 72,1 12,3 12,4 13,5 16,5 8,9
Ouate de cellulose 2,9 3,2 2,5 8,9 8,0 8,5 -21,9 6,3
Engrais 14,3 17,8 80,0 5,0 6,6 19,6 349,4 197,0
Autres produits 30,7 22,7 12,8 -43,6
Excédent 528,4 504,4 367,2 -27,2
Taux de
couverture (en %) 323,3 328,8 215,2 -113,6
points
Source : Institut national de la statistique

Par produit, les exportations de DAP, représentant plus de 43% des ventes totales de
ce secteur, ont augmenté de 11,2% ou 30 MDT, suite à une hausse de l’ordre de 4% des
prix moyens et de 7% ou 87 mille tonnes du volume écoulé. L’accroissement des quantités a
concerné les livraisons vers la Turquie, la France, l’Inde et le Brésil.

Les exportations d’acide phosphorique, qui ont représenté environ 23% des ventes du
secteur, se sont inscrites en baisse de 26,1% ou 56 MDT, revenant à 158,3 MDT, sous le
double effet de la diminution des prix moyens (-11%) et des quantités expédiées
(-173,6 mille tonnes). Cette régression des quantités trouve son origine dans la chute de
près de 50% des ventes à destination de l’Inde qui absorbait auparavant 53% environ des
exportations de ce produit, en liaison avec le démantèlement du consortium public des
acheteurs indiens, la privatisation de certaines unités chargées de l’approvisionnement du
pays, la baisse des subventions accordées par le gouvernement aux agriculteurs, sans

125
oublier l’impact des opérations de «joint-venture» entreprises avec des producteurs
étrangers concurrents de la Tunisie, tels que le Maroc et l’Afrique du Sud.

S’agissant des ventes de superphosphate triple (TSP), elles se sont élevées à


142,8 MDT contre 137,3 MDT en 2002, soit près de 21% du total du secteur, en relation
avec la hausse des prix moyens de vente de plus de 5%, alors que les quantités expédiées
ont connu une légère baisse, notamment vers le Bangladesh, la Côte d’Ivoire et l’Italie. Cette
régression n’a, toutefois, pas touché les marchés espagnol et belge, ainsi que les deux
destinations principales du TSP tunisien, à savoir le Brésil et l’Iran. La part cumulée de ces
deux derniers pays dans le total s’est élevée à 46%.

Pour le phosphate naturel, le recul des ventes de 12,6 MDT s’explique par une
régression des quantités de 22,3% ou près de 250 mille tonnes, sachant que 40% environ du
volume total a été destiné à la Pologne qui a diminué de 9% ses achats à partir de la
Tunisie, sous l’effet notamment de la concurrence jordanienne et marocaine.

La baisse a concerné aussi les ventes vers la Turquie, en raison du retour du


fournisseur algérien sur ce marché, la perturbation et le report de certaines expéditions en
liaison avec la décision de privatisation d’une importante usine d’engrais turque,
l’amendement de la réglementation régissant les appels d’offres en Turquie et, enfin, le
renchérissement du coût du fret.

Par ailleurs, la qualité du phosphate demandée par l’Ukraine et qui ne pouvait être
fournie par la Tunisie a fait qu’aucun tonnage n’a été réalisé à destination de ce pays en
2003, contre 70 mille tonnes en 2002.

Quant aux importations du secteur, constituées à hauteur de 73% de soufre non raffiné
(131,2 MDT) et d’ammoniac (101,5 MDT), elles ont subi de plein fouet la flambée des prix
d’achat sur le marché international estimée à 65 % environ.

L’augmentation des prix s’est conjuguée à une hausse des quantités importées de
6,9% et 9,3% pour le soufre et l’ammoniac, respectivement, en relation avec l’accroissement
de la production de DAP.

Les principaux fournisseurs de soufre non raffiné sont la Russie et les pays arabes du Golfe
(Emirats Arabes Unis, Koweït et Arabie Saoudite), avec des parts respectives de 55% et 36%.
Quant aux achats d’ammoniac, ils ont été réalisés à concurrence de 98 % auprès de la Russie.

L’industrie phosphatière tunisienne jouit d’une bonne compétitivité et d’une position


confortable sur le marché international, grâce aux efforts permanents de recherche et
d’adaptation technique déployés par les deux opérateurs clefs du secteur, dans le souci de
mieux répondre aux exigences des clients. Cette situation tient aussi au dynamisme
commercial, visant à pénétrer de nouveaux débouchés et à consolider les parts de marchés
traditionnels, à travers notamment les projets de partenariat dans les pays cibles, tels que
l’Inde et la Turquie.

4) Textile et habillement

Le ralentissement, ces deux dernières années, du rythme de progression des ventes


du secteur est un signe qui donne à penser quant aux difficultés d’accès aux marchés
extérieurs qu’auraient à connaître les opérateurs à partir de 2005, après le démantèlement
définitif des Accords multifibres (AMF).

126
En effet, ces accords permettaient à des pays développés de protéger, jusqu’à présent,
leurs industries du secteur textile et habillement, en limitant leurs importations en
provenance des pays en développement et ce, par l’utilisation de quotas établis au cas par
cas. Censés n’être qu’un compromis à court terme, ils ont vu leur durée de vie prolongée à
21 ans (1974-1994) pour devenir un biais important dans le commerce mondial.

Toutefois, le système des quotas contrastait avec l’ouverture des marchés et le


démantèlement de ces accords fut entamé à partir de 1995 par le biais de l’Accord sur les
Textiles et les Vêtements (A.T.V.), conclu dans le cadre de l’Organisation mondiale du
commerce (OMC). En vertu de cet accord et à l’issue d’une période transitionnelle de 10 ans
(1995-2004), les dispositions des quotas prendront fin.

Entre-temps, certains pays exportateurs, dont la Tunisie qui n’était pas membre des
A.M.F, ont développé leurs industries grâce à l’existence de ces quotas qui leur
garantissaient une grande part de marchés. La Tunisie a pu, ainsi, devenir le quatrième
fournisseur de l’Union européenne et jusqu’à 2002 le premier fournisseur de la France,
avant d’être surclassée par la Chine en 2003.

Dans cet environnement international de plus en plus difficile, les exportations ont
enregistré, pour la deuxième année consécutive, un faible taux de progression (2,7% contre
2,8% en 2002), succédant aux résultats records de 23,4% enregistrés en 2001. Grâce au
léger accroissement des importations de 1,2%, le solde excédentaire du secteur du textile et
habillement s’est consolidé de 6,2% ou 76,8 MDT, alors que le taux de couverture s’est
amélioré de 2,1 points pour atteindre 144,4%.

BALANCE COMMERCIALE DE L’INDUSTRIE TEXTILE ET DE L’HABILLEMENT


Variat.2003/2002
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2001 2002 2003 2001 2002 2003 Quantité Valeur
Exportations, dt : 4.027,9 4.141,9 4.252,8 2,7
Vêtements & acces. 117,3 103,7 95,6 3.001,1 2.967,7 3.050,2 - 7,8 2,8
Artic. de bonneterie 29,5 30,7 28,7 712,7 824,7 834,8 - 6,5 1,2
Tissus 21,6 19,6 17,5 135,2 119,8 103,9 -10,7 -13,3
Fils et filés textiles 10,1 11,7 12,1 52,5 54,2 54,6 3,4 0,7
Articles confection-
nés et friperie 38,2 40,0 36,2 108,6 160,6 189,2 - 9,5 17,8
Autres produits 17,8 14,9 20,1 34,9
Importations, dt : 2.941,0 2.910,4 2.944,5 1,2
Tissus 137,7 124,9 117,4 1.727,8 1.684,7 1.696,0 - 6,0 0,7
Fils et filés textiles 49,1 43,1 42,2 208,1 191,7 196,4 - 2,1 2,5
Coton en masse 30,9 24,8 20,3 55,3 34,9 31,8 -18,1 - 8,9
Articles confection-
nés et friperie 84,5 80,8 85,0 75,0 84,2 90,7 5,2 7,7
Vêtements & acces. 21,6 22,8 20,0 483,5 527,0 542,5 -12,3 2,9
Bonneterie 20,1 17,5 16,0 334,7 326,3 319,8 - 8,6 - 2,0
Autres produits 56,6 61,6 67,3 9,3
Excédent 1.086,9 1.231,5 1.308,3 6,2
Taux de couv. (en %) 137,0 142,3 144,4 2,1
points
Source : Institut national de la statistique

Les résultats modestes affichés au niveau des exportations de ce secteur découlent,


d’une part, de la régression de 10,5% des ventes réalisées sous le régime général à l’instar
de l’année précédente et, d’autre part, de la faible hausse de 3,5% des ventes dans le cadre
du régime off shore qui représentent près de 98% des exportations totales du secteur.

Toutefois et en dépit de ce ralentissement, le secteur a préservé sa place


prépondérante en tant que moteur de l’économie avec une part de 41% environ dans les
127
exportations totales pour une valeur de 4.252,8 MDT, soit une augmentation de 110,9 MDT
par rapport à 2002.

Analysée par produit, l’évolution des exportations du secteur du textile et habillement


fait ressortir les bonnes performances réalisées par les pantalons jeans en tissus de coton
autres que de travail pour hommes (+7,9%), dont les ventes ont avoisiné 540 MDT, et les
tee-shirts et maillots de corps en bonneterie de coton (+4%) qui ont totalisé près de 200 MDT
de recettes d’exportation.

La branche de la confection a représenté environ 72% des exportations du secteur avec un


taux de progression de 2,8%. Par contre, pour la branche de la bonneterie dont les produits
figurent sur la dernière liste des produits à libéraliser dans le cadre du démantèlement des
Accords multifibres, les ventes ont connu une faible évolution (834,8 MDT contre 824,7 MDT en
2002). Les articles de coton ont même subi un fléchissement de 13,7%, ne représentant que
1,6% du total des exportations totales du secteur.

Les ventes à la France et à l’Italie ont accaparé respectivement 40,3% et 25,6% des
exportations totales du secteur, avec des taux de progression de 7,1% et 6,3%.

D’autres destinations importantes ont enregistré une croissance des ventes à deux
chiffres, telles que l’Espagne (14,9%) et le Royaume-Uni (11,1%). Cependant, les
exportations sur l’Allemagne et la Belgique, qui ont absorbé ensemble plus de 19% du total,
ont accusé des régressions respectives de 7,5% et 8,2%, tout en conservant leurs places en
tant que troisième et quatrième clients de la Tunisie.

Du côté des importations, la Tunisie a acheté, en 2003, pour 2.944,5 MDT de textile et
habillement dont 1.696 MDT en tissus, soit 58 % environ du total.

La France a été le premier fournisseur en tissus avec une part de 33,5% du total, suivie
successivement de l’Italie (27,2%) et de l’Allemagne (10,5%). La Chine s’est placée en septième
position en doublant ses ventes à la Tunisie (40,5 MDT contre 19,7 MDT un an plus tôt).

Les achats de vêtements et accessoires, représentant pas moins de 18,4% des importations
totales du secteur textile et habillement, ont connu un accroissement modéré de 2,9%.

Les vêtements importés proviennent à hauteur de 95% des pays de l’Union


européenne, notamment la France (39,2%) et l’Italie (26,8%). Les premiers fournisseurs du
pays, en dehors de cette région, sont la Suisse (1,2%) et la Chine (0,8%).

De par son importance dans la balance commerciale, l’industrie textile et de


l’habillement constitue un secteur essentiel de l’économie nationale. La Tunisie qui a su
valoriser, jusqu’ici, ses avantages comparatifs (proximité de l’Europe, coût relativement faible
de la main-d’œuvre, capacité d’adaptation aux exigences des marchés), doit aujourd’hui agir
sur tous les leviers à sa portée pour la préservation de cette industrie.

La pression constante de la concurrence internationale, due aussi bien à l’élimination


des quotas qu’à l’évolution rapide de la production et des marchés, incite à l’anticipation.
L’Europe des 25 est aujourd’hui une réalité. La stratégie de la Tunisie doit en tenir compte
avec l’objectif d’améliorer l’accès des entreprises à cet espace vaste et diversifié. Le
Programme de mise à niveau et les mécanismes créés par les fonds de soutien à
l’exportation sont autant d’outils à la disposition des opérateurs pour accéder à un palier
supérieur au niveau de la gamme des produits exportés.

128
Si, désormais, il y aura pléthore de fournisseurs sur le marché européen, il y aura aussi
une situation de pénurie qualitative, et l’arbitrage se fera vraisemblablement au niveau de la
qualité des produits.

5) Cuirs et chaussures

Le secteur des cuirs et chaussures occupe en Tunisie une place importante dans le
commerce extérieur. En effet, sa part dans le total des exportations s’est consolidée pour
dépasser 6% en 2003, soit un niveau proche de celui des mines, phosphates et dérivés.

En dépit des obstacles et contraintes, tant externes, comme la concurrence acerbe


subie par les produits tunisiens, qu’internes à l’instar du faible taux d’encadrement et le
niveau assez bas de la productivité, les exportations de ce secteur se sont accélérées
enregistrant un taux de progression de 5,9% contre 0,9% une année auparavant.

Le niveau de qualité acceptable des produits nationaux, le coût relativement faible de


fabrication, le savoir-faire et la proximité géographique de l’Europe ont permis à ce secteur
de résister à la concurrence étrangère.

Ces atouts ont permis aux sociétés opérant sous le régime off shore de consolider leur
contribution aux exportations totales du secteur (96%) et de préserver leurs parts de marchés.

Par produit, les exportations sont relativement diversifiées, mais restent dominées par les
chaussures (50% des ventes). La moitié des ventes a été écoulée sur l’Italie, alors que le reste
est exporté, essentiellement, à destination de la France (26,2%) et de l’Allemagne (12,8%).

Les ventes des composants de chaussures, constitués principalement de tiges, ont


représenté 34,1% des exportations du secteur et elles ont été effectuées dans le cadre de la
sous-traitance, notamment avec l’Italie et la France qui ont accaparé près de 98% du total.

S’agissant des ouvrages en cuir, les exportations ont porté en majeure partie sur les
sacs à main, à dos ou militaires (38,4%), les ceintures (15,2%) et les étuis de lunettes et de
jumelles (7,4%).

Les sacs ont été exportés, principalement, vers l’Italie (32,6%), la France (27,6%) et
l’Allemagne (14,9%), alors que les ceintures ont été écoulées à hauteur de 90% sur
l’Allemagne. Enfin, l’Italie et l’Allemagne ont partagé l’essentiel du marché des étuis avec
des parts respectives de 68,4% et 29,9%.

Quant aux importations et après une quasi-stagnation (-0,1% en 2002), elles ont
renoué avec la croissance pour afficher un taux d’évolution de 12,7%.

Les importations ont été dominées par les peaux et cuirs et les tiges et composants de
chaussures, qui sont les matières premières nécessaires pour la fabrication de chaussures
et ouvrages en cuir. Ces produits sont, principalement, importés de l’Italie et de la France.
L’Algérie est le quatrième fournisseur en peaux et cuirs, alors que l’Inde occupe la quatrième
place sur la liste des fournisseurs de la Tunisie en tiges et composants de chaussures.

Dans ce cadre, l’excédent commercial s’est contracté de 9,6% contre une amélioration
de 3,4% en 2002. Par conséquent, le taux de couverture s’est rétréci de 8,6 points de
pourcentage pour s’établir à 135%.

129
A l’instar du secteur textile et de l’habillement, l’industrie des cuirs et chaussures se
ressentira fortement de l’élargissement de l’Union européenne aux pays de l’Est qui
constituent les principaux concurrents en termes de qualité et de proximité géographique
pour les produits tunisiens.

BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES CUIRS ET CHAUSSURES


Variat.2003/2002
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2001 2002 2003 2001 2002 2003 Quant. Valeur
Exportations, dt : 587,3 592,8 627,8 5,9
Peaux et cuirs 3,4 3,4 3,7 46,8 34,9 27,8 8,8 -20,3
Ouvrages en cuir 2,1 2,2 2,1 67,0 65,4 67,8 - 4,5 3,7
Chaussures 22,3 22,6 23,4 472,1 487,2 528,8 3,5 8,5
.Tiges et parties de
chaussures 5,6 5,3 4,7 218,1 218,0 214,3 -11,3 - 1,7
.Chaussures 16,7 17,3 18,7 254,0 269,2 314,5 8,1 16,8
Autres produits 1,4 5,3 3,4 -35,8
Importations, dt : 413,3 412,8 465,1 12,7
Peaux et cuir 13,0 10,4 10,9 214,2 204,0 205,0 4,8 0,5
Ouvrages en cuir 0,9 1,4 1,2 9,4 11,2 17,7 -14,3 58,0
Chaussures 16,5 16,0 16,9 177,1 183,1 226,9 5,6 23,9
.Tiges et parties de
chaussures 7,1 7,0 5,9 85,5 89,6 103,7 -15,7 15,7
.Chaussures 9,4 9,0 11,0 91,6 93,5 123,2 22,2 31,8
Autres produits 12,6 14,5 15,5 6,9
Excédent 174,0 180,0 162,7 - 9,6
Taux de couv. (en %) 142,1 143,6 135,0 - 8,6
points
Source : Institut national de la statistique

Aussi, l’accent devra-t-il être mis sur l’amélioration de la productivité et la compression


des coûts, à travers notamment l’accélération de l’adhésion des entreprises au programme
de mise à niveau.

6) Industries mécaniques et électriques

Le secteur des industries mécaniques et électriques n’a cessé de renforcer sa place


dans les exportations de la Tunisie, puisqu’il occupe le deuxième rang après le secteur du
textile et de l’habillement, avec des ventes s’élevant à environ 2.150 MDT ou 20,8% des
exportations globales contre 19,4% en 2002. D’une année à l’autre, le taux de progression
des ventes a bondi de 6,2% à 13,9%.
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES ET ELECTRIQUES
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Exportations 1.777,2 1.887,1 2.149,8 6,2 13,9
Importations 5.432,2 5.066,0 5.404,7 - 6,7 6,7
Déficit 3.655,0 3.178,9 3.254,9 -13,0 2,4
Taux de couverture (en %) 32,7 37,3 39,8 4,6 points 2,5 points
Source : Institut national de la statistique

Au niveau des importations, le repli de 6,7% enregistré l’année précédente a cédé la


place, en 2003, à un accroissement au même taux, qui a porté leur montant à 5.404,7 MDT,
représentant la part la plus élevée parmi les importations totales de la Tunisie, soit 38,5%.
Cette évolution a conduit à un élargissement de 76 MDT du déficit commercial du
secteur qui est passé à 3.254,9 MDT, correspondant à 88% du déficit global.
130
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT Variat.2003/2002
Désignation en %
2001 2002 2003 2001 2002 2003 Quantit. Valeur
Exportations 775,5 883,2 951,6 7,7
Appar.&engins mécani. 21,4 22,3 16,3 160,9 179,2 171,5 -26,9 - 4,3
Matériel de transp.,dt : 151,5 224,0 221,4 - 1,2
.Autos, cycles et tract. 17,7 23,6 27,8 135,2 205,8 209,0 17,8 1,6
Autres appar. pour véh. 1,1 0,4 0,7 101,8 23,3 14,1 75,0 -39,5
Fontes, fers, aciers
et ouvrages, dont : 177,1 203,2 259,8 97,6 110,7 146,3 27,9 32,2
.Tubes, tuyaux&acces. 36,3 31,5 25,5 24,1 21,3 30,0 -19,0 40,8
.Fontes, fers et aciers 101,6 141,1 194,4 17,1 27,8 37,1 37,8 33,5
.Ressorts en fer&acier 9,6 9,1 8,6 16,2 16,3 18,2 - 5,5 11,7
.Construct. métalliques 6,7 8,6 12,4 11,2 13,4 19,2 44,2 43,3
Câbles&fibres optiques 2,3 3,3 3,6 56,7 90,5 92,1 9,1 1,8
Appar.d’allumage
moteurs 1,0 1,4 1,4 52,2 77,5 82,0 0,0 5,8
Optiques&appareils
scientifiques 1,2 1,7 2,3 29,5 45,8 74,2 35,3 62,0
Aluminium&ses ouvr. 8,2 7,5 9,1 27,7 28,5 29,6 21,3 3,9
Ouvrages en métaux
communs 4,7 4,6 3,6 17,8 20,1 21,0 -21,7 4,5
Autres produits 79,8 83,6 99,4 18,9
Importations 3.932,3 3.715,2 3.715,8 0,0
Fontes, fers, aciers
et ouvrages, dont : 825,5 760,9 1.045,8 509,1 504,5 662,4 37,4 31,3
.Fontes, fers et aciers 733,1 652,7 939,1 305,5 272,8 423,5 43,9 55,2
.Tubes, tuyaux & acces. 46,9 54,4 40,0 62,6 80,1 62,8 -26,5 -21,6
.Autres ouvrages en fer
et acier 6,2 7,9 8,5 28,8 33,4 37,6 7,6 12,6
.Construct.métalliques 6,4 4,7 13,9 15,1 12,2 28,8 195,7 136,1
Outils et outillages 3,7 3,4 3,5 50,3 46,8 49,3 2,9 5,3
Appareils&engins
mécaniques, dont : 146,4 126,8 111,4 1.569,0 1.426,0 1.343,8 -12,1 - 5,8
.Appareils de levage,
forage&manutention 29,4 23,8 19,8 212,0 186,4 150,7 -16,8 -19,2
.Turbines, moteurs et
turboréacteurs 10,5 9,8 11,4 181,1 160,7 194,1 16,3 20,8
.Pompes&compreseurs 9,7 9,7 8,9 126,9 114,1 115,9 - 8,2 1,6
.Machines ayant fonc-
tion propre 4,7 4,1 6,1 81,5 65,8 80,7 48,8 22,6
.Unités&machines à
coudre 3,4 2,6 2,3 82,5 57,4 53,1 -11,5 - 7,5
.Réfrigérateurs et
congélateurs 11,1 9,5 6,5 79,5 64,6 49,5 -31,6 -23,4
.Roulements&robinet-
teries 5,0 4,6 4,7 71,2 73,9 70,4 2,2 - 4,7
.Machines textiles 3,5 3,2 2,8 58,6 36,4 45,0 -12,5 23,6
.Machines agricoles 3,5 2,3 3,1 20,8 15,8 19,3 34,8 22,2
Matér.de transport, dt : 1.140,2 1.109,4 998,8 -10,0
.Navigation aérienne 182,0 162,1 24,7 -84,8
.Navigation maritime 18,9 24,3 25,7 5,8
.Autos, cycles&tract.,dt : 95,6 89,4 83,0 925,0 910,5 935,9 - 7,2 2,8
*Voitures de tourisme 22,2 21,6 30,0 310,5 322,1 416,2 38,9 29,2
*Châssis&carrosseries 21,8 24,0 22,0 194,9 192,9 211,7 - 8,3 9,7
*Camions&camionnet. 13,3 15,2 15,6 136,2 169,7 204,2 2,6 20,3
*Véhicules de transport
en commun 16,7 13,3 0,7 146,6 120,0 6,7 -94,7 -94,4
*Tracteurs 8,4 4,3 5,4 64,1 31,0 39,5 25,6 27,4
Optiques&appa.scientif. 3,8 3,6 3,3 166,0 169,4 175,3 - 8,3 3,5
Cuivre et ses ouvrages 31,1 31,5 31,8 99,8 94,2 94,6 1,0 0,4
Aluminium&ses ouvrag. 19,3 16,8 17,0 79,0 72,3 75,2 1,2 4,0
Outils et câbles électro-
mécaniques 9,1 11,1 9,9 126,2 140,1 142,2 -10,8 1,5
Autres produits 192,7 152,5 174,2 14,2
Déficit 3.156,8 2.832,0 2.764,2 - 2,4
Taux de couverture 19,7 23,8 25,6 1,8
(en %) point
Source : Institut national de la statistique
131
Par ailleurs, les exportations du secteur demeurent dominées par celles réalisées dans
le cadre du régime off shore, soit environ 86%, alors que 76% des importations ont été
effectuées sous le régime général.
Au niveau des industries mécaniques, le solde déficitaire s’est rétréci, en 2003, de
67,8 MDT ou 2,4% par rapport à l’année précédente et le taux de couverture s’est amélioré
de 1,8 point, en liaison avec un accroissement de 7,7% des exportations et une stagnation
des importations.

Le rythme d’accroissement des exportations s’est ralenti, revenant de 13,9% en 2002 à


7,7 % suite, principalement, à la diminution des ventes relatives aux postes des autres
appareils pour véhicules (-39,5% contre -77,1%), des appareils et engins mécaniques (-4,3%
contre 11,4%) et du matériel de transport (-1,2% contre 47,9%).

La baisse des ventes d’appareils et engins mécaniques a concerné, essentiellement,


l’Algérie (-24,9%) et la France (-10,6%). Ce dernier pays, la Libye et l’Italie constituent les
premiers clients de la Tunisie, avec des parts s’élevant, respectivement, à 28%, 24% et 17%.

Pour le matériel de transport, l’accroissement des exportations enregistré sur certains


marchés n’a pu éponger la régression des ventes vers d’autres pays, notamment l’Irak qui a
connu la diminution la plus sensible (-67,4% ou -49 MDT), sachant que la part de ce pays
dans les ventes de cette rubrique a atteint 32% en 2002.

Les exportations d’appareils d’allumage-moteurs, réalisées intégralement sur la


France, ainsi que celles de câbles et fibres optiques destinées à hauteur de 35 % à ce même
pays ont, de leur côté, enregistré une décélération, soit 5,8% et 1,8% respectivement contre
des taux de progression records de 48,5% et 59,6% en 2002. Pour les câbles et fibres
optiques, le ralentissement s’explique par la diminution des ventes sur la France (-42,3%) et
l’Espagne (-77,1%).

Pour les importations, le montant s’est plutôt stabilisé, en atteignant 3.715,8 MDT,
après une régression de 5,5% une année auparavant, sous l’effet de l’accroissement des
achats de fontes, fers et aciers (55,2%), surtout à partir de la Turquie et de l’Ukraine, en
liaison notamment avec la forte hausse de 60% environ des prix du fer à béton sur le
marché international, due à l’augmentation de la demande de plusieurs pays tels que la
Chine, l’Iran, l’Irak et les pays de l’Europe de l’Est.

L’accroissement des achats a concerné aussi les voitures de tourisme (29,2%), les
camions et camionnettes (20,3%), en provenance essentiellement du Japon (62,8%) et de la
Thaïlande (142,6%), ainsi que les turbines, moteurs et turbo-réacteurs (20,8%), fournis
principalement par la France (56%) et l’Allemagne (8,4%).

Cette augmentation a été, toutefois, compensée par la baisse des acquisitions de


véhicules de transport en commun (-94,4%), de matériel de transport aérien (-84,8%), en
relation avec l’absence d’importations d’avions suite à l’achèvement en 2002 du programme
de renouvellement de la flotte aérienne nationale, et également d’appareils de levage, de
forage et de manutention (-19,2%), importés à hauteur de 52% à partir de la France, l’Italie
et le Royaume-Uni.

Du côté des industries électriques, l’élargissement de 143,8 MDT ou 41,5% du solde


déficitaire et la diminution de 3,4 points du taux de couverture trouvent leur origine dans la
progression des importations à un rythme plus rapide que celui des exportations, soit 25%
et 19,4%, respectivement, contre une baisse de 9,9% et une quasi-stagnation en 2002.

132
Au niveau des exportations, l’accroissement de 194,3 MDT enregistré en dépit de la
chute des ventes de certains produits, à l’instar des réfrigérateurs et congélateurs (-71,3%
contre 22,1% en 2002), découle notamment de la reprise des ventes de parties destinées
aux appareils électriques (57,2% contre -6,9%), de fils et câbles électriques (11,8% contre
-7,6%), écoulés essentiellement sur l’Allemagne (38% du total), la France (25%) et l’Italie
(10%), ainsi que de circuits intégrés et micro-assemblages (9,5% contre -21,4%).

La progression des ventes a résulté aussi de l’accélération du rythme des exportations


de transformateurs électriques (11,5% contre 6% un an plus tôt) et d’interrupteurs et
disjoncteurs (54,3% contre 36,9%), absorbées à concurrence de 94% environ par les
marchés français, allemand et italien.

BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES ELECTRIQUES


Variat.2003/2002
Désignation Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT en %
2001 2002 2003 2001 2002 2003 Quantité Valeur
Exportations 1.001,7 1.003,9 1.198,2 19,4
Machines& appareils
électriques, dont : 59,5 57,7 60,3 945,5 948,1 1.145,5 4,5 20,8
.Fils et câbles élect. 31,2 28,8 28,2 401,1 370,7 414,5 - 2,1 11,8
.Interrupteurs&disjon. 3,0 4,8 7,3 129,5 177,3 273,6 52,1 54,3
.Transformateurs
électriques 9,6 9,1 8,3 131,0 138,9 154,9 - 8,8 11,5
.Circuits intégrés et
micro-assemblages 1,0 1,0 1,4 76,7 60,3 66,0 40,0 9,5
.Parties destinées aux
appareils électriques 1,8 1,6 1,9 62,2 57,9 91,0 18,8 57,2
.Machines ayant
fonction propre 0,3 0,2 0,2 50,6 38,9 34,6 0,0 -11,1
.Microphones et haut-
parleurs 2,9 3,1 4,7 20,9 39,9 46,9 51,6 17,5
Réfrigérateurs et
congélateurs 2,6 3,6 1,0 14,0 17,1 4,9 -72,2 -71,3
Optiques&appareils
scientifiques 0,7 0,6 0,6 20,0 18,6 22,8 0,0 22,6
Autres produits 22,2 20,1 25,0 24,4
Importations 1.499,9 1.350,8 1.688,9 25,0
Machines&appareils
électriques, dont : 70,7 56,6 64,0 1.152,7 1.040,4 1.369,1 13,1 31,6
.Parties destinées aux
appareils électriques 7,9 5,8 8,5 195,8 138,1 288,9 46,6 109,2
.Interrupteurs et
disjoncteurs 7,1 8,5 9,7 166,7 185,6 222,1 14,1 19,7
.Transformateurs
électriques 12,0 6,6 6,9 80,8 69,1 80,9 4,5 17,1
.Fils&câbles électriq. 15,6 12,2 11,9 150,3 141,2 169,4 - 2,5 20,0
.Appareils d’émission
pour la radiodiffusion 1,5 0,7 1,9 82,6 104,9 193,9 171,4 84,8
.Appareils électriques
pour la téléphonie 0,7 0,9 0,9 60,6 89,3 80,7 0,0 - 9,6
.Machines ayant
fonction propre 0,5 0,4 0,4 48,6 35,1 36,7 0,0 4,6
.Tableaux et armoi-
res de commande 1,5 0,9 0,6 52,0 22,0 24,4 -33,3 10,9
Matériel informatique 4,9 3,7 4,0 210,9 179,8 192,1 8,1 6,8
Optiques et appareils
scientifiques 1,5 1,6 1,3 79,6 76,6 77,1 -18,8 0,7
Autres produits 56,7 54,0 50,6 - 6,3
Déficit 498,2 346,9 490,7 41,5
Taux de couverture 66,8 74,3 70,9 - 3,4
(en %) points
Source : Institut national de la statistique

133
La reprise des importations qui se sont accrues de 338,1 MDT en 2003 tient,
essentiellement, au rebond des achats de parties destinées aux appareils électriques
(109,2% contre -29,5% l’an passé), de matériel informatique (6,8% contre -14,7%), de
transformateurs électriques (17,1 % contre -14,5 %), de fils et câbles électriques (20% contre
-6%) et de tableaux et armoires de commande (10,9% contre -57,7%).

Cette évolution a été amplifiée par l’accélération des achats d’interrupteurs et


disjoncteurs (19,7% contre 11,3% en 2002) et d’appareils d’émission pour la radiodiffusion
(84,8% contre 27 %).

Une baisse a été, toutefois, enregistrée au niveau des importations de certains


produits, en particulier les appareils électriques pour la téléphonie (-9,6% ou -8,6 MDT).

Le secteur des industries mécaniques et électriques, dont les performances ont été,
jusque-là, liées dans une large mesure à la politique de développement de la coopération
industrielle appliquée par la Tunisie pour satisfaire les besoins du marché local en matériel
de transport, gagnerait à renforcer son invulnérabilité et son indépendance à l’égard de
cette politique.

Afin de pérenniser leurs performances, les entreprises locales ont tout intérêt à
chercher à créer des opérations de joint-venture avec des donneurs d’ordre ou constructeurs
étrangers pour échapper, autant que faire se peut, aux méfaits de la sous-traitance. Par
ailleurs, la recherche et le développement doivent être encouragés pour accompagner et
anticiper les évolutions dans les différentes filières au lieu de se contenter de les suivre.

Parallèlement, un effort doit être déployé d’une manière permanente afin d’améliorer la
compétitivité des produits, non seulement à travers les prix mais aussi et surtout en ce qui
concerne leur image de marque au niveau de la qualité et des services rendus à la clientèle.

7) Autres industries manufacturières

Les échanges commerciaux relatifs aux autres industries manufacturières, dont les
composantes sont les matériaux de construction, céramique et verre, les produits chimiques,
en dehors des dérivés de phosphate, et les produits des industries diverses, ont été
marqués, en 2003, par la poursuite du ralentissement des exportations, soit 6,1% contre
11,1% l’année précédente, et un fléchissement des importations (-2,1% contre 0,8%).

Le déficit du secteur dont le montant s’est élevé à 1.344,3 MDT, correspondant à plus
de 36% du solde déficitaire global de la balance commerciale du pays, s’est comprimé de
6,7% ou 96,4 MDT et le taux de couverture s’est accru de 3 points de pourcentage, passant
de 35,6% à 38,6%.

La part des transactions réalisées dans le cadre du régime général s’est élevée à 80%
environ à l’importation et 52% à l’exportation.

Par ailleurs, et en dépit de l’accroissement des exportations (48,7 MDT), leur


contribution aux exportations globales s’est stabilisée au niveau de 8,2%, alors que la part
des importations du secteur dans le total a légèrement diminué, revenant de 16,5% à 15,6%.

Pour les industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre,


les exportations se sont accrues de 7,3% contre 9,2% en 2002 pour atteindre 153,6 MDT,
représentant 18,2% des ventes totales du secteur. Cette augmentation, enregistrée en dépit
de la baisse des exportations de produits céramiques (-5,2%), absorbées à hauteur du quart
134
par la Libye, a découlé de la poursuite de la hausse des ventes de ciments observée depuis
2002 et ce, aussi bien en quantité (48%) qu’en valeur (32,8%), en relation avec les facilités
d’accès aux marchés étrangers liées à la cession à des non-résidents de certaines
cimenteries. Les ventes de ciments ont été destinées, principalement, à l’Algérie (64% du
total) et à la Libye (19%).

BALANCE COMMERCIALE DES AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES


Var.2003/2002
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2001 2002 2003 2001 2002 2003 Quantité Valeur
Exportations 715,7 795,1 843,8 6,1
Indus.des matériaux de
construction,céramique et
verre,dont : 131,1 143,1 153,6 7,3
.Ciments 467,6 562,0 831,5 33,0 37,8 50,2 48,0 32,8
.Produits céramiques 110,4 134,7 133,0 69,5 70,6 66,9 - 1,3 - 5,2
Produits chimiques, dont : 303,8 313,6 328,6 4,8
.Tripolyphosphate de soude
(TPPS) 127,0 101,9 101,4 76,5 62,2 55,2 - 0,5 -11,3
.Huiles essentielles&parfum. 4,9 5,9 3,6 49,0 43,9 44,6 -39,0 1,6
.Fluorure d’aluminium 36,2 47,5 44,3 36,5 44,6 39,0 - 6,7 -12,6
.Caoutchouc et ouvrages 10,1 12,3 12,1 42,4 48,8 49,7 - 1,6 1,8
.Produits tannants&peintures 26,2 30,5 35,5 25,5 25,1 28,9 16,4 15,1
1
.Papiers,cartons&ouvrages 41,0 47,5 40,0 69,1 79,9 110,7 - 15,8 38,5
Industries manufacturières
diverses, dont : 280,8 338,4 361,6 6,9
.Matières plast.& ouvrages 25,6 32,0 29,3 97,5 130,2 116,2 - 8,4 -10,8
.Jouets, jeux et art.de sport 1,1 1,4 1,2 20,3 21,9 19,8 -14,3 -9,6
.Meubles, art.de literie,lustres 6,2 8,3 6,5 20,1 28,5 26,8 -21,7 - 6,0
.Bois et ouvrages 16,1 16,1 12,2 15,0 20,7 12,4 -24,2 -40,1
Importations 2.218,7 2.235,8 2.188,1 - 2,1
Indus.des matériaux de
construction,céramique et
verre,dont : 175,2 164,8 132,5 -19,6
.Produits céramiques 46,8 49,2 43,3 37,9 35,7 27,8 -12,0 -22,1
.Verres et ouvrages 45,8 41,0 45,6 50,4 50,2 47,9 11,2 - 4,6
.Ciments 670,8 518,5 5,7 31,8 24,2 1,4 -98,9 -94,2
.Kaolin et autres argiles 150,5 115,3 119,5 16,1 13,5 13,1 3,6 - 3,0
.Marbre 81,7 89,2 78,0 8,4 8,9 8,0 -12,6 -10,1
Produits chimiques, dont : 1.205,2 1.259,6 1.316,1 4,5
.Produits pharmaceutiques 6,8 9,0 4,8 251,1 269,0 272,1 -46,7 1,2
.Produits chimiq.(antibiotiq.) 55,7 51,6 56,0 139,6 146,1 145,5 8,5 - 0,4
.Caoutchouc et ouvrages 21,3 19,8 18,3 95,8 85,3 92,3 - 7,6 8,2
.Prod. tannants et peintures 38,2 39,2 41,0 87,7 91,3 93,8 4,6 2,7
.Huiles essentielles
et parfumerie 3,6 3,5 4,5 43,7 44,8 52,0 28,6 16,1
.Produits chimiques divers 43,4 41,6 83,4 112,7 109,7 118,0 100,5 7,6
.Papiers,cartons&ouvrages1 162,7 162,9 163,2 206,1 191,4 201,0 0,2 5,0
Industries manufacturières
diverses, dont : 838,3 811,4 739,5 - 8,9
.Matières plast.& ouvrages 267,6 292,0 286,0 531,5 564,9 583,8 - 2,1 3,3
.Bois et ouvrages 329,0 331,7 309,7 161,7 162,1 161,2 - 6,6 - 0,6
Déficit 1.503,0 1.440,7 1.344,3 - 6,7
Taux de couverture (en %) 32,3 35,6 38,6 3,0
points
Source : Institut national de la statistique

1
Les papiers, cartons et ouvrages sont comptabilisés, essentiellement, dans la rubrique des produits chimiques.

135
La baisse des importations s’est accentuée, passant de -5,9% en 2002 à -19,6% en
2003, sous l’effet essentiellement de la forte régression des achats de ciments (-94,2%
contre -23,9%), due à la contraction des quantités (-98,9%), et de produits céramiques
(-22,1% contre -5,8%).
Par ailleurs, un léger fléchissement a touché d’autres produits, à l’instar des verres et
ouvrages (-4,6% contre -0,4% en 2002)), ainsi que du marbre (-10,1% contre 6%), suite à
une baisse de 12,6% des quantités.

Concernant les produits chimiques, les exportations ont progressé de 4,8% contre
3,2% en 2002, sous l’effet principalement de l’accroissement des ventes de papiers, cartons
et ouvrages à un rythme plus rapide (38,5 % contre 15,6%) et de la reprise des exportations
de produits tannants et peintures (15,1% contre -1,6%).

Ces augmentations ont été atténuées par la baisse des ventes de fluorure d’aluminium
(-12,6% contre 22,2% un an plus tôt), absorbées en grande partie par le Brésil (24%), la
Hollande (20%) et le Bahreïn (19%), qui a été accompagnée d’une décélération des
exportations de caoutchouc et ouvrages (1,8% contre 15,1%), ainsi que d’un fléchissement
de 11,3% des ventes de tripolyphosphate de soude (TPPS) dont les principaux marchés sont
l’Egypte, la Turquie et le Maroc.

Les importations, pour une valeur de 1.316,1 MDT, ont augmenté au même taux que
celui de l’année précédente (4,5%), suite à une reprise des achats de papiers, cartons et
ouvrages (5% contre -7,1%), d’insecticides et produits chimiques divers (7,6% contre -2,7%)
et de caoutchouc et ouvrages (8,2% contre -11%), parallèlement à une accélération des
importations d’huiles essentielles et produits de parfumerie (16,1% contre 2,5%).

Par contre, les importations de produits pharmaceutiques ont connu une décélération
(1,2% contre 7,1%), en raison d’une baisse de 46,7% des quantités consécutive au
développement de l’industrie pharmaceutique locale qui compte une trentaine d’entreprises.
En outre, une légère diminution de 0,4% a été enregistrée au niveau des importations
d’antibiotiques contre une augmentation de 4,7% en 2002 et ce, en dépit de la hausse du
volume (8,5%).

Au niveau des industries manufacturières diverses, l’accroissement des expor-


tations s’est ralenti, revenant de 20,5% à 6,9%, tandis que le fléchissement des importations
s’est accentué, passant de -3,2% à -8,9%.

La décélération des exportations a découlé, essentiellement, d’une baisse des ventes


de matières plastiques et ouvrages (-10,8% contre 33,5%), en raison d’une régression de
8,4% du volume, sachant que les parts des marchés français et allemand se sont élevées,
respectivement, à 50% et 13%.

La diminution des achats provient d’une légère baisse des importations de bois et
ouvrages (-0,6% contre 0,2%), ainsi que d’une augmentation des achats de matières
plastiques et ouvrages à un rythme moins rapide que celui de 2002, soit 3,3% contre 6,3%,
qui ont été réalisés, en majeure partie, à partir de la France (27%), l’Italie (19%) et
l’Allemagne (10%).

La poursuite de la décélération des exportations du secteur des autres industries


manufacturières, pour la deuxième année consécutive, mérite une réflexion sur les
perspectives d’avenir et sur les actions à entreprendre pour assurer un comportement
régulier et soutenable des ventes.

136
A cet égard, l’attention doit être focalisée sur les produits-phares du secteur, tels que
les papiers et cartons, souffrant notamment d’une qualité inférieure à celle des concurrents,
les produits céramiques, appelés à être plus diversifiés et innovants, les produits
pharmaceutiques qui doivent surmonter certains obstacles pour pouvoir se tourner vers
l’exportation au lieu d’être uniquement des produits de substitution à l’importation, ainsi que
le ciment dont l’horizon est prometteur eu égard à la cession des cimenteries locales en
faveur de sociétés étrangères, ce qui devrait permettre une meilleure connaissance et une
plus facile pénétration des marchés extérieurs.

III – EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR REGIME

L’évolution de la balance commerciale relative au régime général, qui englobe environ 64%
des importations et 31% des exportations totales, a conduit à une compression du solde
déficitaire y afférent, alors que l’excédent commercial traditionnel du régime off shore a diminué.

1) Régime général

Après avoir régressé de 3,5% l’année précédente, les exportations effectuées dans le
cadre de ce régime ont progressé, en 2003, de 6,1% ou 183,8 MDT, tandis que les
importations se sont légèrement accrues (0,7% ou 60,1 MDT). Corrélativement, le solde
déficitaire s’est comprimé de 123,7 MDT ou 2,1%, revenant de 5.974,9 MDT à 5.851,2 MDT,
et le taux de couverture s’est amélioré de 1,8 point pour se situer à 35,2%.

L’accroissement des exportations tient, essentiellement, à la reprise des ventes du


secteur de l’agriculture, de la pêche et des industries agro-alimentaires (12,4% contre
-18,8% en 2002) et de l’industrie des cuirs et chaussures (15,6% contre -4,5%). Il est aussi
lié à l’accélération des ventes de produits énergétiques (13,2% contre 3,9%) et de celles
afférentes aux autres industries manufacturières (12,2% contre 7,6%).

A l’inverse, les exportations des secteurs des mines, phosphates et dérivés et du textile
et habillement ont connu des baisses à des taux similaires à ceux enregistrés en 2002, soit
5,4% et 15% respectivement.

EVOLUTION DE LA BALANCE COMMERCIALE DU REGIME GENERAL


(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Exportations FOB 3.103,1 2.995,9 3.179,7 - 3,5 6,1
Importations CAF 9.255,6 8.970,8 9.030,9 - 3,1 0,7
Déficit 6.152,5 5.974,9 5.851,2 - 2,9 - 2,1
Taux de couverture (en %) 33,5 33,4 35,2 - 0,1 point 1,8 point
Source : Institut national de la statistique

S’agissant des importations, leur évolution a été différente selon les secteurs. En effet,
la reprise des achats des secteurs de l’énergie (18,7% contre -3,6%), des mines, phosphates
et dérivés (44,5% contre -6,8%) et des industries électriques (22,2% contre -14,8%) a été
annihilée par la baisse des importations des secteurs de l’agriculture, de la pêche et des
industries agro-alimentaires (-17,7% contre 21,4%), du textile et habillement (-2,3% contre
-12,9%) et des autres industries manufacturières (-5% contre 0,6%).

Les opérations commerciales des secteurs de l’énergie et des mines, phosphate et


dérivés sont réalisées intégralement dans le cadre du régime général.

137
2) Régime off shore

Les échanges commerciaux de ce régime se sont caractérisés, en 2003, par une


augmentation des exportations à un rythme moins rapide que celui des importations, soit
6,1% et 10,3% respectivement contre 5% et 2,2% l’année précédente, ce qui s’est traduit par
une compression de 57,7 MDT ou 2,6% du solde excédentaire de la balance commerciale et
une baisse de 5,7 points du taux de couverture.

L’accroissement de 410,2 MDT des exportations, enregistré en dépit de la baisse des


ventes du secteurs de l’agriculture, de la pêche et des industries agro-alimentaires (-7,3%
contre 25%), a découlé essentiellement de l’affermissement de la progression des ventes
des secteurs des industries mécaniques et électriques (16,5% contre 6,4%) et des cuirs et
chaussures (5,7% contre 1%).

EVOLUTION DE LA BALANCE COMMERCIALE DU REGIME OFF SHORE


(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Exportations FOB 6.433,1 6.752,7 7.162,9 5,0 6,1
Importations CAF 4.441,7 4.540,1 5.008,0 2,2 10,3
Solde 1.991,4 2.212,6 2.154,9 11,1 - 2,6
Taux de couverture (en %) 144,8 148,7 143,0 3,9 points - 5,7 points
Source : Institut national de la statistique

L’accélération des importations a résulté, notamment, des achats intensifiés du secteur


de l’agriculture, de la pêche et des industries agro-alimentaires qui ont connu une forte
progression de 62,1% contre 25,6% une année auparavant, ainsi que de ceux des industries
mécaniques et électriques (26,4% contre 6,7%). Il en est de même des importations des
autres industries manufacturières qui se sont accrues de 10,8% contre 1,4%.

Les échanges des secteurs du textile et habillement, des cuirs et chaussures et des
industries mécaniques et électriques ont représenté ensemble plus de 92% et 88%,
respectivement, des exportations et des importations totales réalisées sous le régime off shore.

IV – REPARTITION GEOGRAPHIQUE

La structure géographique du commerce extérieur de la Tunisie montre que plus de


80 % des échanges continuent à être effectués avec le continent européen, suivi des pays
d’Afrique (notamment les pays de l’UMA), de l’Asie et de l’Amérique.

1) Echanges commerciaux avec l’Europe

Les échanges commerciaux avec les pays de l’Europe ont connu, en 2003, une hausse
de 7,1%, pour atteindre 19.823,4 MDT ou 81,3% du total. Les importations en provenance
de ce continent ont augmenté de 5%, alors que les exportations se sont accrues de 10,1%.
De ce fait, la balance commerciale a dégagé un déficit de 2.387,8 MDT contre 2.661 MDT
en 2002, soit une baisse de 10,3%.

Avec l’Union européenne, dont la part a dépassé 75% dans le commerce extérieur de
la Tunisie, les importations ont atteint plus de 10.000 MDT, soit une augmentation de 5,5%
comparativement à 2002. Quant aux exportations, elles se sont élevées à 8.343,4 MDT
contre 7.662,3 MDT, en accroissement de 8,9%.

138
Par conséquent, le déficit commercial avec ce groupe de pays, qui a représenté 45,1%
du déficit global, s’est rétréci de 8,9% ou 163 MDT et le taux de couverture s’est amélioré de
2,6 points pour s’établir à 83,3%.

L’accroissement relevé au niveau des exportations et des importations s’explique,


particulièrement, par l’augmentation des échanges commerciaux avec la France et l’Italie,
principaux partenaires commerciaux du pays.

Avec la France, les échanges ont été caractérisés par la poursuite de la progression
importante des exportations (11,3% contre près de 10% en 2002) et par un accroissement
modéré des importations (5,7% contre une régression de 2,2%).

Le déficit commercial s’est contracté, ainsi, de 33,1% ou 142,1 MDT, pour revenir à
287,5 MDT, et le taux de couverture est passé de 87,6% à 92,1%.

Les exportations à destination de ce pays sont composées, en grande partie, de


vêtements confectionnés (38,2% des ventes), d’articles de bonneterie (7,4%), de chaussures
(5,3%) et d’ interrupteurs et disjoncteurs (5%).

Avec l’Italie, les exportations se sont élevées à 2.281,4 MDT en 2003, soit un
accroissement de 9,6% ou environ 200 MDT, alors que les importations ont augmenté de
6,5% ou 172 MDT pour s’élever à 2.804,7 MDT.

Par conséquent, le déficit avec ce pays est revenu à 523,3 MDT contre 551,3 MDT une
année auparavant, et le taux de couverture s’est amélioré de 2,2 points, atteignant 81,3%.

Les articles confectionnés et de bonneterie ont représenté respectivement 26,5% et


17% des exportations. La part des hydrocarbures (pétrole brut et produits raffinés) a avoisiné
12%. Quant aux ventes de chaussures, elles ont représenté 11,6% du total.

Près de la moitié des importations a concerné les articles textiles et d’habillement et les
produits raffinés. La progression des achats de ces deux rubriques représente 56,4% de
l’augmentation des importations à partir de l’Italie.

Le repli des exportations de 0,4% vers l’Allemagne (troisième partenaire commercial de


la Tunisie), conjugué à un accroissement des importations de 5,2%, a engendré un
élargissement du déficit commercial avec ce pays de près de 70% ou 66,6 MDT.

La baisse des ventes a touché, essentiellement, les articles de confection, ceux de


bonneterie et les fils et câbles électriques, qui sont les principaux produits exportés, avec
des parts respectives de 40,2%, 4,5% et 17,7%.

Les échanges commerciaux avec les pays de l’Association européenne de libre-


échange (AELE) se sont soldés, en 2003, par un excédent de 52,6 MDT contre un déficit de
67,9 MDT l’année précédente, suite à la forte progression de 71,8% au niveau des
exportations et le recul des importations de 13,8%.

L’accroissement des exportations trouve son origine, principalement, dans l’amélio-


ration des ventes de produits pétroliers raffinés sur la Suisse, premier partenaire commercial
de la Tunisie au sein de ce groupe de pays avec une part de 97,3% des échanges
commerciaux.

139
Concernant les autres pays européens, l’augmentation des exportations provient,
surtout, de l’amélioration du niveau des ventes sur la Turquie. Pour les importations,
l’accroissement des achats en provenance de ce pays, ainsi que de la Russie a plus que
compensé la baisse de ceux de céréales effectués auprès de l’Ukraine.

ECHANGES COMMERCIAUX DE LA TUNISIE PAR GROUPE DE PAYS


Exportations Importations Soldes
Groupe
En MDT Part en % En MDT Part en % En MDT
de pays
2002 2003 2002 2003 2002 2003 2002 2003 2002 2003
Europe 7920,3 8717,8 81,2 84,3 10581,3 11105,6 78,3 79,1 -2661,0 -2387,8
UE dont : 7662,3 8343,4 78,6 80,7 9493,8 10011,9 70,3 71,3 -1831,5 -1668,5
Zone Euro dt : 7384,3 7966,4 75,7 77,0 8924,7 9493,2 66,1 67,6 -1540,6 -1526,8
France 3025,1 3365,5 31,0 32,5 3454,7 3653,0 25,6 26,0 -429,6 -287,5
Italie 2081,2 2281,4 21,3 22,1 2632,5 2804,7 19,5 20,0 -551,3 -523,3
Allemagne 1109,9 1105,6 11,4 10,7 1205,5 1267,8 8,9 9,0 - 95,6 -162,2
Espagne 460,9 481,8 4,7 4,7 667,2 748,8 4,9 5,3 -206,3 -267,0
Belgique 415,2 405,9 4,3 3,9 419,7 413,8 3,1 2,9 - 4,5 - 7,9
Royaume-Uni 241,7 337,3 2,5 3,3 319,6 314,1 2,4 2,2 - 77,9 23,2
Suède 26,2 29,4 0,3 0,3 211,3 166,1 1,6 1,2 -185,1 -136,7
AELE dont : 129,9 223,2 1,3 2,1 197,8 170,6 1,4 1,2 - 67,9 52,6
Norvège 5,2 4,5 0,0 0,0 10,1 5,4 0,0 0,0 - 4,9 - 0,9
Suisse 123,9 218,2 1,3 2,1 187,6 165,1 1,4 1,2 - 63,7 53,1
Autres pays
européens dt : 128,1 151,2 1,3 1,5 889,7 923,1 6,6 6,6 -761,6 -771,9
Russie 1,9 2,2 0,0 0,0 263,8 295,3 2,0 2,1 -261,9 -293,1
Turquie 79,6 102,6 0,8 1,0 209,5 256,0 1,6 1,8 -129,9 -153,4
PECO 29,1 27,1 0,3 0,3 156,9 163,5 1,2 1,2 -127,8 -136,4
Ukraine 3,2 0,4 0,0 0,0 211,9 148,6 1,6 1,1 -208,7 -148,2
Afrique dont : 810,9 798,2 8,3 7,7 767,8 829,7 5,7 5,9 43,1 - 31,5
Pays arabes dt: 706,4 699,1 7,2 6,8 693,7 763,3 5,1 5,4 12,7 - 64,2
- UMA dont : 666,6 661,0 6,8 6,4 618,6 690,0 4,6 4,9 48,0 - 29,0
.Algérie 126,6 133,4 1,3 1,3 128,1 167,5 0,9 1,2 - 1,5 - 34,1
.Libye 464,9 453,8 4,8 4,4 408,1 460,4 3,0 3,3 56,8 - 6,6
.Maroc 72,2 69,7 0,7 0,7 81,7 60,2 0,6 0,4 - 9,5 9,5
- Egypte 36,9 36,0 0,4 0,3 67,1 62,8 0,5 0,4 - 30,2 - 26,8
Amérique 160,5 158,5 1,6 1,5 902,7 746,2 6,7 5,3 -742,2 -587,7
ALENA dont : 81,8 70,9 0,8 0,7 562,0 476,5 4,2 3,4 -480,2 -405,6
USA 76,0 62,5 0,8 0,6 427,2 345,3 3,2 2,5 -351,2 -282,8
Canada 5,7 8,1 0,0 0,1 128,2 122,5 0,9 0,9 -122,5 -114,4
Amérique latine 78,7 87,6 0,8 0,8 340,7 269,7 2,5 1,9 -262,0 -182,1
dont :
Brésil 45,8 57,1 0,5 0,6 108,7 87,9 0,8 0,6 - 62,9 - 30,8
Argentine 16,6 19,5 0,2 0,2 188,0 144,8 1,4 1,0 -171,4 -125,3
Cuba 5,0 4,7 0,1 0,0 19,9 11,4 0,1 0,1 - 14,9 - 6,7
Asie 482,7 307,6 5,0 3,0 1028,2 1160,7 7,6 8,3 -545,5 -853,1
Pays arabes dt: 199,0 97,9 2,1 1,0 171,0 227,2 1,3 1,6 28,0 -129,3
- CCG dont : 49,8 48,0 0,5 0,5 133,3 195,9 1,0 1,4 - 83,5 -147,9
.Arabie
saoudite 25,4 32,6 0,3 0,3 85,8 133,7 0,6 1,0 - 60,4 -101,1
- Irak 124,8 29,9 1,3 0,3 2,6 7,8 0,0 0,1 122,2 22,1
- Syrie 7,6 4,4 0,1 0,0 18,3 7,4 0,1 0,1 - 10,7 - 3,0
Autres pays
asiatiques dt: 283,7 209,7 2,9 2,0 857,2 933,5 6,3 6,7 -573,5 -723,8
Chine 21,7 22,3 0,2 0,2 198,0 238,7 1,5 1,7 -176,3 -216,4
Japon 11,5 17,7 0,1 0,2 225,1 255,9 1,7 1,8 -213,6 -238,2
Inde 114,9 59,7 1,2 0,6 97,1 98,6 0,7 0,7 17,8 - 38,9
Indonésie 8,7 4,3 0,1 0,0 19,2 22,7 0,1 0,2 - 10,5 - 18,4
Hong Kong 3,2 3,8 0,0 0,0 16,9 15,7 0,1 0,1 - 13,7 - 11,9
Autres pays 374,2 360,5 3,9 3,5 230,9 196,7 1,7 1,4 143,3 163,8
TOTAL 9748,6 10342,6 100,0 100,0 13510,9 14038,9 100,0 100,0 -3762,3 -3696,3
Source : Institut national de la statistique

140
2) Echanges commerciaux avec l’Afrique

La balance commerciale avec le continent africain a enregistré, en 2003, un déficit de


31,5 MDT contre un excédent de l’ordre de 43 MDT l’année précédente. Le repli des
exportations de 1,6% s’est combiné avec la hausse des importations de 8,1%.

La régression des ventes a résulté à hauteur de 44% environ de la baisse de celles à


destination des pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA), deuxième partenaire commercial.
Cette région a absorbé 82,8% des exportations tunisiennes orientées vers l’Afrique et a
fourni 83,2% des importations en provenance de ce continent.

Au niveau de l’UMA, le repli des ventes est dû à la diminution des exportations vers la
Libye (-2,4 % ou -11,1 MDT) et le Maroc (-3,5 % ou -2,5 MDT). Cette baisse a été atténuée
par l’amélioration continue des ventes à destination de l’Algérie (5,4% ou 6,8 MDT).

Avec l’Egypte, les exportations et les importations se sont inscrites en baisse, respective-
ment, de 2,4% et 6,4%. Corrélativement, le déficit commercial vis-à-vis de ce pays s’est réduit de
11,3% ou 3,4 MDT et le taux de couverture s’est amélioré de 2,3 point de pourcentage.

La diminution des exportations a touché, principalement, le tripolyphosphate de soude


(TPPS) qui a représenté plus de 71% des ventes totales, alors que le recul des importations
a concerné, notamment, les préparations alimentaires et les légumes et plantes potagères.

Les échanges commerciaux avec les pays de l’Afrique subsaharienne sont demeurés
faibles. Ils n’ont pas dépassé 1% du total des exportations et 0,5% de celui des importations.
Néanmoins, l’excédent de la balance commerciale s’est consolidé de 7,6% ou 2,3 MDT,
suite à la baisse des importations à un rythme plus accentué que celui des exportations
(-10,4% et -5,2% respectivement).

REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES ECHANGES COMMERCIAUX


AU COURS DE 2003
EXPORTATIONS FOB IMPORTATIONS CAF

Italie
France Italie 20,0%
32,5% 22,1% France
26,0%

Allemagne
9,0%

Allemagne
Autres
10,7%
pays de
Reste du l' UE
monde Reste du 16,3%
Autres
9,9% Asie monde
UMA pays de
3,0% 10,2% Asie Amérique
6,4% l' UE UMA
8,3% 5,3%
15,4% 4,9%

3) Echanges commerciaux avec l’Amérique

Le solde habituellement déficitaire avec le continent américain s’est contracté, au cours


de 2003, de 20,8% ou 154,5 MDT. Cette réduction est due à la baisse des importations

141
(-17,3% ou -156,5 MDT) et à la quasi-stagnation des exportations (158,5 MDT contre
160,5 MDT en 2002).

Les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, le Brésil et l’Argentine sont demeurés les


principaux partenaires de la Tunisie, accaparant ensemble 93,7% des échanges
commerciaux effectués avec le continent américain.

Le repli des importations est imputable, en particulier, au recul des achats de maïs et
de machines et appareils mécaniques en provenance des Etats-Unis d’Amérique et de la
baisse des acquisitions de céréales et de café effectuées à partir de l’Argentine et du Brésil.

Du côté des exportations, la diminution des ventes vers les Etats-Unis (-17,8% ou
-13,5 MDT) a contrasté, notamment, avec l’augmentation des ventes à destination du Brésil
(24,7% ou 11,3 MDT).

Suite à ces évolutions, le déficit commercial s’est contracté avec les principaux pays
américains, surtout les Etats-Unis (-68,4 MDT) et l’Argentine (-46,1 MDT).

4) Echanges commerciaux avec l’Asie

La balance commerciale avec l’Asie a connu des évolutions divergentes des


exportations et des importations. En effet, les achats en provenance de cette région (8,3%
des importations totales) se sont accrues de 12,9%, tandis que les ventes (3% du total) ont
chuté de 36,3%.

Le déficit commercial résultant de ces échanges a enregistré, ainsi, un accroissement


de 307,6 MDT, pour atteindre 853,1 MDT.

Cette situation s’explique, d’abord, par l’accroissement soutenu des importations et la


forte baisse des exportations effectuées avec les pays arabes de ce continent. De ce fait, la
balance commerciale avec ces pays s’est soldée, en 2003, par un déficit de l’ordre de
129 MDT contre un excédent de 28 MDT l’année précédente.

Le recul des ventes est dû, essentiellement, à l’arrêt des exportations sur l’Irak dès le
premier trimestre, suite au déclenchement de la guerre dans ce pays. Au niveau des
importations, leur hausse trouve son origine, principalement, dans l’intensification des achats
en provenance de l’Arabie saoudite.

Avec les autres pays asiatiques, le repli des livraisons d’acide phosphorique à l’Inde a
contribué à la régression de 48% des exportations vers ce pays. Par contre, la forte
augmentation des achats à partir de la Chine (20,6%) et du Japon (13,7%) explique
l’essentiel de la hausse des importations en provenance de ce groupe de pays (8,9%).

142
VIII. – LES PAIEMENTS EXTERIEURS

La situation des paiements extérieurs s’est nettement améliorée en 2003 et ce, malgré
une conjoncture internationale encore difficile marquée en particulier par le tassement
persistant de l’activité économique dans les principaux pays partenaires de la Tunisie, en
l’occurrence ceux de l’Union européenne.

La balance générale des paiements s’est, en effet, soldée par un excédent de 493 MDT
contre 199 MDT en 2002. L’allègement du déficit courant s’est conjugué avec la consolidation
des entrées nettes de capitaux. En conséquence, les avoirs nets en devises se sont inscrits
en augmentation pour s’élever à 3.503,3 MDT à la fin décembre 2003, soit l’équivalent de
90 jours d’importation contre 3.011,1 MDT et 80 jours d’importation une année auparavant.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS


(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
A - Paiements courants - 535 - 1.126 - 1.209 - 1.060 -941
Déficit courant/PIB (en %) 2,2 4,2 4,2 3,5 2,9
- Marchandises (FOB) - 2.550 - 3.088 - 3.408 - 3.019 -2.924
- Services 2.001 2.122 2.138 1.750 1.707
- Revenus de facteurs - 52 - 228 - 49 105 182
- Transferts courants 66 68 110 104 94
B - Compte de capital et d’opérations
financières 1.348 835 1.618 1.307 1.477
dont :
- Opérations en capital 70 4 76 108 76
- Participations 424 1.001 636 1.139 713
- Prêts-emprunts à moyen et long termes 556 305 1.270 1.089 1.061
C - Opérations d’ajustement (flux nets) +5 - 42 - 35 - 48 - 43
Solde général 818 - 333 374 199 493

PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

(EN MDT)

2000 2001
1500 2002
1000
2003
500
0
-500
-1000
-1500
Paiements courants Compte de capital et Solde Général
d'opérations
financières

143
La contraction du déficit courant, pour la deuxième année consécutive, est imputable,
essentiellement, à l’allègement du déficit commercial, évolution qui a surtout, porté la
marque de la diminution du déficit de la balance alimentaire sous l’effet de l’amélioration des
conditions climatiques après quatre années de sécheresse.

Cet allègement a ainsi permis de compenser le repli accusé par l’excédent de la


balance des services attribuable à la baisse des recettes générées par le secteur touristique
qui s’est fortement ressenti, au cours du premier semestre, des tensions géopolitiques.

L’amorce d’une reprise de l’activité touristique, au cours du second semestre, n’a pas
permis de compenser les pertes subies par le secteur durant la première moitié de l’année.

La balance des revenus de facteurs a, en revanche, évolué favorablement avec la


consolidation de son excédent enregistrée pour la deuxième année consécutive. Cette
amélioration a résulté de l’augmentation des recettes sous forme des revenus de travail. Les
dépenses, composées essentiellement des intérêts de la dette et des versements au titre
des revenus des investissements directs, ont progressé à un rythme moins soutenu.

Une évolution favorable est, également, enregistrée au niveau de la balance des


capitaux d’emprunt dont l’excédent s’est nettement redressé par rapport à l’année
précédente permettant de financer le déficit courant et de relever le niveau des avoirs de
réserve du pays.

Dès le début de l’année et en prévision d’une conjoncture internationale morose,


l’administration a effectué une nouvelle sortie sur le marché financier international avec la
mobilisation d’une enveloppe de 330 millions d’euros sur le marché européen et 30 milliards
de yens dans le cadre de placements privés. Une sortie dans le cadre d’un emprunt
syndiqué est, également, effectuée vers la fin de l’année par une banque de la place pour un
montant de 100 millions de dollars. Ces sorties sont réalisées sous de bonnes conditions et
ce, grâce à la confirmation par les agences de notation de la qualité du risque souverain de
la Tunisie. Le maintien des tirages sur les crédits extérieurs à un niveau élevé a, en
définitive, consolidé l’excédent de la balance des capitaux d’emprunt qui a, en outre,
bénéficié de la baisse des dépenses au titre de l’amortissement de la dette.

L’investissement étranger a, de son coté, laissé apparaître des signes positifs malgré le
repli de ces flux. En effet et abstraction faite de l’enveloppe versée par «ORASCOM» pour
l’exploitation et la commercialisation de la deuxième ligne GSM et la cession des actions de
l’UIB, l’investissement destiné notamment au secteur des industries manufacturières, a
poursuivi sa progression, confirmant l’intérêt croissant des investisseurs étrangers pour le
site tunisien.

La maîtrise des équilibres macroéconomiques globaux a ainsi favorisé l’afflux de


capitaux étrangers sous toutes leurs formes. De même, la politique de change flexible a
permis de sauvegarder la compétitivité de l’économie tunisienne et d’alléger les pressions
sur les paiements courants.

I – TRANSACTIONS COURANTES

En s’élevant à 941 MDT en 2003 contre 1.060 MDT en 2002, le déficit des paiements
courants s’est contracté de 119 MDT ou 11,2%. L’allègement, enregistré pour la deuxième
année consécutive, s’explique par la contraction du déficit commercial et la consolidation de
l’excédent de la balance des revenus de facteurs.

144
L’excédent de la balance des services a, en revanche, accusé un repli portant la
marque de l’impact des tensions géopolitiques parues à travers le monde sur les recettes du
secteur touristique, notamment, au début de l’année.
BALANCE DES OPERATIONS COURANTES (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 11.627 13.096 15.325 15.307 15.960
Variations annuelles (en %) 8,3 12,6 17,0 0,1 4,3
Dépenses 12.162 14.222 16.534 16.367 16.901
Variations annuelles (en %) 5,8 16,9 16,3 - 1,0 3,2
Solde -535 -1.126 -1.209 - 1.060 -941

TAUX DE CROISSANCE DES EXPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES


ET DU PIB AUX PRIX COURANTS

En %

18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
-2
-4
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

PIB Exportations de biens et services

A – ECHANGES COMMERCIAUX1

En s’élevant à 3.696 MDT en 2003 contre 3.762 MDT en 2002, le solde déficitaire des
échanges commerciaux s’est davantage replié enregistrant un allègement de 66 MDT ou
1,8% par rapport à son niveau de l’année précédente et de 465 MDT ou 11,2% en
comparaison avec celui enregistré en 2001.
La reprise des importations qui ont progressé de 3,9% contre une baisse de 1,4% en
2002 s’est, en effet, accompagnée par une progression plus soutenue des exportations, soit
6,1% contre 2,2%. Le taux de couverture des importations par les exportations s’est, dans ce
contexte, inscrit en hausse de 1,5 point de pourcentage en s’élevant, d’une année à l’autre,
de 72,2% à 73,7%.
BALANCE COMMERCIALE
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Exportations FOB (en MDT) 6.967 8.005 9.536 9.749 10.343
Variations annuelles (en %) 6,9 14,9 19,1 2,2 6,1
Importations CAF (en MDT) 10.071 11.738 13.697 13.511 14.039
Variations annuelles (en %) 6,1 16,6 16,7 - 1,4 3,9
Solde - 3.104 - 3.733 - 4.161 - 3.762 - 3.696
Source : Institut national de la statistique

1 Les données utilisées, dans ce cadre sont exprimées en valeur CAF pour les importations et en valeur FOB
pour les exportations, sauf indication contraire.
145
La progression des importations cache des évolutions divergentes selon les catégories
de produits.

En particulier, la baisse des achats de denrées alimentaires contraste avec la forte


augmentation des importations de produits énergétiques, les autres catégories de produits
ayant enregistré des évolutions plus modérées.

L’amélioration des conditions climatiques, après quatre années de sécheresse, a, en


effet, fortement réduit le recours à l’étranger pour approvisionner le marché local en biens
alimentaires dont les achats n’ont atteint que 894 MDT contre 1.143 MDT en 2002 en baisse
de 21,8%. En particulier, les importations de céréales sont revenues, d’une année à l’autre,
de 650 MDT à 382 MDT, en baisse de 41,2%.

De même, les achats de biens d’équipement ont enregistré une baisse de 3,3% et ce,
pour la deuxième année consécutive, revenant de 2.964 MDT à 2.865 MDT soit, respective-
ment, 21,9% et 20,4% du total.

En revanche, les acquisitions à l’étranger de biens de consommation ont augmenté de


4,1% contre un repli de 1,8% enregistré en 2002 pour s’élever à 4.738 MDT. Parmi les
produits importés dans ce cadre, les voitures touristiques ont progressé de 29,2% pour
atteindre 416 MDT avec l’entrée en vigueur de certaines mesures destinées à mieux
organiser les importations de véhicules par les non-résidents et l’élargissement de la
réduction des tarifs douaniers à de nouvelles catégories de véhicules.

De leur coté, les importations de matières premières et demi-produits ont enregistré


une hausse de 12,6% pour atteindre 4.086 MDT contre 3.627 MDT en 2002, sous l’effet
conjugué de l’augmentation des quantités importées et de celle des prix d’achat.

Pour ces mêmes raisons, les importations de produits énergétiques ont connu une plus
forte augmentation soit, 18,7% intervenue après une baisse de 3,6% enregistrée en 2002.
Elles sont passées, d’une année à l’autre, de 1.227 MDT à 1.456 MDT.

S’agissant des exportations, elles ont atteint 10.343 MDT en 2003 contre 9.749 MDT
en 2002, en augmentation de 6,1% contre 2,2% une année auparavant.

Les ventes ont évolué positivement pour tous les groupes de produits, enregistrant des
taux de progression moins volatils que ceux relevés pour les importations.

En particulier, les exportations de produits alimentaires ont progressé de 1,6% en 2003


contre une baisse de 17,6% en 2002. D’une année à l’autre, elles sont passées de 557 MDT
à 566 MDT, niveau demeuré, toutefois, en deçà de ceux enregistrés avant 2002 et ce,
malgré le doublement des exportations d’huile d’olive qui ont atteint 114 MDT contre 56 MDT
l’année précédente, augmentation attribuable à l’amélioration des conditions climatiques lors
de la compagne agricole 2002-2003.

Représentant plus de la moitié des exportations totales, les ventes de biens de


consommation ont, également, évolué positivement en 2003 pour s’élever à 5.366 MDT
contre 5.110 MDT en 2002, soit un taux de progression de 5% contre 2,5% une année
auparavant. La faible progression des exportations du secteur textile, habillement et cuir
s’est accompagnée par une augmentation soutenue des ventes des autres industries
manufacturières.

146
Evoluant pratiquement à ce même rythme, en augmentant de 5,7% en 2003 contre
2,7% en 2002, les exportations de matières premières et demi-produits se sont élevées,
d’une année à l’autre, de 2.386 MDT à 2.521 MDT.

En se situant à 857 MDT en 2003 contre 784 MDT en 2002, les exportations de biens
d’équipement ont continué à progresser, malgré la décélération accusée par rapport à
l’année précédente avec un taux de progression revenu, d’une année à l’autre, de 16,3% à
9,3%. Ces ventes n’ont, néanmoins, pas cessé de se confirmer couvrant 8,3% du total des
exportations en 2003 contre 8 % l’année précédente.

Pour les produits énergétiques, les exportations ont progressé de 13,2% contre 3,9%
l’année précédente pour atteindre 1.033 MDT. L’appréciation des cours a contribué, dans
une large part, à l’accélération de la valeur des ventes de produits énergétiques.

Suite à ces évolutions, le déficit de la balance alimentaire a diminué de 259 MDT ou


44,1% pour se situer à 328 MDT, le taux de couverture s’étant par conséquent élevé de
48,7% à 63,3%.

Parallèlement, le solde déficitaire de la balance des biens d’équipement est ramené de


2.180 MDT à 2.008 MDT, en baisse de 7,9%, évolution qui a permis de redresser le taux de
couverture de 3,4 points de pourcentage à 29,9%.

De son côté, l’excédent de la balance des biens de consommation s’est amélioré de


12,1%, en se situant à 629 MDT. Le taux de couverture s’est concomitamment élevé de
112,3% à 113,3%.

Le déficit de la balance des matières premières et demi-produits s’est, en revanche,


creusé de 26,1% en se situant à 1.565 MDT, le taux de couverture s’étant élevé à 61,7%
contre 65,8% en 2002.

Le déficit énergétique a, également, enregistré une aggravation, passant d’une année à


l’autre, de 315 MDT à 424 MDT. Le taux de couverture s’est, par conséquent, inscrit en
baisse revenant de 74,3% en 2002 à 70,9% en 2003.

EVOLUTION DES SOLDES COMMERCIAUX PAR GROUPE DE PRODUITS (En MDT)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Alimentation 36 - 154 - 250 - 587 -328
Matières premières et demi-produits - 795 -1.036 -1.327 -1.241 -1.565
Biens d’équipement -2.246 -2.507 -2.539 -2.180 -2.008
Biens de consommation 45 194 351 561 629
Energie - 144 - 230 - 396 - 315 -424
Solde général -3.104 -3.733 -4.161 -3.762 -3.696
Source : Institut national de la statistique

L’analyse de la balance commerciale par régime permet de constater un allègement en


2003 du déficit sous le régime général tandis que l’excédent du régime offshore a accusé la
même année une contraction.

Pour le régime offshore, les importations ont augmenté plus rapidement que les
exportations, avec des taux de progression respectifs de 10,3% et 6,1% contre 2,2% et 5%
en 2002. Il en est résulté une contraction de 2,6% de l’excédent revenu à 2.155 MDT tandis
que le taux de couverture s’est replié de 5,7 points de pourcentage pour se situer à 143%.
147
En dehors du textile et de l’habillement qui ont continué à enregistrer des évolutions
modérées aussi bien à l’exportation qu’à l’importation, les autres produits ont affiché une
accélération des importations qui s’est accompagnée par une progression moins soutenue
des exportations.

La balance commerciale sous le régime général a, en revanche, évolué favorablement


dégageant un déficit de 5.851 MDT contre 5.975 MDT en 2002, en baisse de 2,1%
attribuable, principalement, à l’amélioration notable du solde de la balance alimentaire et à la
baisse des achats de biens d’équipement dont une bonne part se fait sous ce régime. Le
taux de couverture s’est, dans ce contexte, redressé de 1,8 point de pourcentage en
s’élevant à 35,2% en 2003 portant la marque de la progression des exportations à un rythme
plus soutenu que les importations, soit 6,1% et 0,7% respectivement.

Compte tenu de ces évolutions, la balance commerciale assortie de règlements


financiers a enregistré un léger allègement de son déficit ramené de 3.252 MDT à
3.239 MDT, traduisant surtout l’impact positif de l’amélioration de la balance alimentaire sur
les réserves en devises du pays.

B – SERVICES

L’excédent de la balance des services s’est inscrit en baisse et ce, pour la deuxième
année consécutive, revenant de 1.750 MDT en 2002 à 1.707 MDT en 2003. Cette
contraction est attribuable à la régression poursuivie des recettes dont le taux est toutefois
revenu, d’une année à l’autre, de 9% à 0,8% à ce titre, portant la marque des tensions
géopolitiques persistantes. La part des services dans les recettes courantes a poursuivi sa
tendance à la baisse en se situant à 23,7% contre 24,9% en 2002 et 27,4 % en 2001.

Quant aux dépenses, elles ont accusé une hausse de 14 MDT ou de 0,7% pour se
situer à 2.077 MDT. L’augmentation des dépenses au titre des transports et des voyages a
été, en effet, partiellement compensée par la baisse de celles réalisées au titre des
opérations gouvernementales et des autres services.

BALANCE DES SERVICES (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 3.464 3.792 4.189 3.813 3.784
Variations annuelles (en %) 10,4 9,5 10,5 - 9,0 - 0,8
Dépenses 1.463 1.670 2.051 2.063 2.077
Variations annuelles (en %) 2,3 14,1 22,8 0,6 0,7
Solde 2.001 2.122 2.138 1.750 1.707

1) Transports

Le déficit de la balance des transports s’est allégé en 2003 pour se situer à 51 MDT
contre 59 MDT l’année précédente, sous l’effet de l’accroissement des recettes à un rythme
plus accéléré que celui des dépenses, soit 7,7% et 6,4%, respectivement.

BALANCE DES TRANSPORTS (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 710 815 918 870 937
Variations annuelles (en %) -1,7 14,8 12,6 -5,2 7,7
Dépenses 683 750 941 929 988
Variations annuelles (en %) 1,5 9,8 25,5 -1,3 6,4
Solde 27 65 -23 -59 -51

148
S’agissant des recettes, elles sont passées de 870 MDT en 2002 à 937 MDT en 2003.
Cet accroissement a porté la marque de l’augmentation des flux reçus au titre des billets de
passage, composante prédominante, qui se sont accrus de 3,4% pour se situer à 453 MDT.
La billetterie relative au transport aérien a augmenté de 3,2% en 2003 contre une baisse de
2,6% une année auparavant et ce, malgré la guerre en Irak et la période d’instabilité qui l’a
précédée.

Parallèlement, les recettes au titre du fret se sont accrues de 9 MDT ou 8,7% pour se
situer à 113 MDT contre 104 MDT en 2002 et ce, en relation avec la progression des
exportations.

Quant aux recettes ayant trait à la redevance- gaz perçue par l’Etat tunisien au titre du
passage du gazoduc transcontinental liant l’Algérie à l’Italie, elles ont, également, augmenté
en 2003 pour se situer à 138 MDT contre 128 MDT en 2002, portant la marque,
essentiellement de l’accroissement du prix du gaz naturel sur les marchés internationaux.

EVOLUTION DE LA REDEVANCE-GAZ
En espèces En nature
Total
Année En % du En % du en MDT
En MDT En MDT
total total
1999 77 81,9 17 18,1 94
2000 119 74,4 41 25,6 160
2001 126 75,0 42 25,0 168
2002 82 64,1 46 35,9 128
2003 89 64,5 49 35,5 138

L’essentiel de ce forfait fiscal a été perçu en espèces avec une enveloppe de 89 MDT
représentant 64,5% du total contre 64,1% en 2002. Quant à la partie en nature, elle s’est
élevée à 49 MDT contre 46 MDT en 2002. Sa part dans le total est revenue, d’une année à
l’autre, de 35,9% à 35,5%.

Après avoir diminué en 2002, les dépenses au titre des transports ont repris leur
tendance à la hausse en 2003 pour se situer à 988 MDT contre 929 MDT une année
auparavant et ce, suite à l’accroissement des dépenses de toutes les rubriques de la
balance des transports.
Le fret, principale composante de ces dépenses, a augmenté pour atteindre 703 MDT
en 2003 contre 669 MDT l’année précédente et ce, en relation avec la progression des
importations de 3,9%.
De leur côté, les dépenses au titre des billets de passage ont enregistré un
accroissement de 18% en 2003 pour se situer à 72 MDT contre 61 MDT en 2002.
2) Voyages
Sous l’effet conjugué de la régression des recettes de 5,9% et de l’accroissement des
dépenses de 4,6%, l’excédent de la balance des voyages s’est davantage contracté pour se
situer à 1.652 MDT en 2003 contre 1.796 MDT en 2002.
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX VOYAGES
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes (en MDT) 2.167 2.307 2.519 2.166 2.039
Variations annuelles (en %) 14,8 6,5 9,2 - 14,0 - 5,9
Dépenses (en MDT) 284 360 393 370 387
Variations annuelles (en %) 6,4 26,8 9,2 - 5,9 4,6
Solde 1.883 1.947 2.126 1.796 1.652
149
Au niveau des recettes, tous les postes ont baissé à des rythmes plus ou moins
accentués.

Prépondérantes, les recettes générées par l’activité touristique, ont diminué de 5,8%
pour se situer à 1.903 MDT contre 13,7% et 2.021 MDT en 2002, année marquée par la
montée des tensions géopolitiques.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR TOURISTIQUE


Désignation Unités 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes touristiques MDT 1.954,3 2.095,1 2.340,6 2.021,0 1.902,9
Variations annuelles % 14,1 7,2 11,7 - 13,7 - 5,8
Nuitées des non-résidents Milliers nuitées 33.151 33.168 33.006 25.897 25.301
Variations annuelles % 15,2 0,1 - 0,5 - 21,5 - 2,3
3
Entrées des non-résidents 10 personnes 4.832 5.057 5.387 5.064 5.114
Variations annuelles % 2,4 4,7 6,5 - 6,0 1,0

Les recettes touristiques ont ainsi continué à baisser à un rythme toutefois moins
accentué qu’en 2002 et ce, malgré la reprise des entrées des non-résidents qui se sont
accrues de 1% contre une diminution de 6% en 2002. Elles ont porté la marque de
l’évolution enregistrée par les nuitées des non-résidents, qui en fait, ont baissé de 2,3% en
2003 contre 21,5% une année auparavant.

Néanmoins, il y’a lieu de remarquer que les performances de ce secteur restent


largement en deçà de celles affichées en 2001 avec un accroissement de 11,7% pour les
recettes touristiques et de 6,5% pour les entrées des non-résidents.

Le déclenchement de la guerre en Irak en mars 2003 et le climat d’instabilité qui l’a


précédé ont affecté le secteur touristique durant le premier semestre de cette année période
au cours de laquelle les recettes y afférentes ont reculé de 12,5% en relation avec la
régression des nuitées et des entrées des non résidents de 13,5% et 7,1% respectivement.

Pendant le deuxième semestre, les nuitées et les entrées des non-résidents ont
augmenté, respectivement, de 5,3% et 7%, et les recettes générées par le secteur
touristique n’ont baissé, en conséquence, que de 1,2% au titre de la même période.

A elles seules, les nuitées et les entrées des européens ont diminué de 3,1% et 2,7%
respectivement en 2003. Leur part du total est ainsi revenue de 85,6% à 84,2% pour les
nuitées et de 57,6% à 55,5% pour les entrées. Les recettes touristiques en provenance de
cette zone ont , en conséquence, diminué de 7,3% en 2003 pour se situer à 1.552 MDT.

Ces évolutions ont concerné, principalement, les touristes allemands, anglais et


français avec des diminutions respectives de 19,2%, 14,5% et 6,5% au niveau des nuitées et
de 21,9%, 15,6% et 7,7% pour les recettes.

Ces mêmes indicateurs ont, en revanche, enregistré des évolutions favorables en 2003
pour les touristes maghrébins. En effet, les nuitées et les entrées y afférentes se sont accrues
respectivement de 7% et 6,1% permettant de consolider davantage les recettes qui ont
augmenté de 0,7% pour se situer à 286 MDT. Ces résultats sont dus à l’accroissement des
entrées d’algériens et de libyens qui ont progressé, respectivement, de 11,4% et 3,5%, générant
des recettes touristiques de 84 MDT et 197 MDT contre 75 MDT et 205 MDT en 2002.

S’agissant des marocains, dont les entrées ont diminué de 9,9% en 2003, les nuitées
ont augmenté de 4,1% traduisant l’accroissement de leur durée de séjour en Tunisie. Quant

150
aux recettes y afférentes, elles ont atteint 4 MDT, soit le même niveau enregistré une année
auparavant.

S’agissant des dépenses au titre des voyages, elles se sont accrues de 4,6% pour se
situer à 387 MDT contre 370 MDT une année auparavant.

Représentant l’essentiel de ces dépenses avec 60,5% du total, celles engagées par les
tunisiens résidents au titre de leurs séjours touristiques à l’étranger ont augmenté de 5 MDT
pour se situer à 234 MDT en 2003.

Quant aux dépenses relatives au pèlerinage et la «Omra», ils ont gardé leur niveau de
l’année 2002, soit 43 MDT. Pour ce qui est des dépenses inhérentes aux voyages à titre
professionnel et officiel et celles relatives aux études et stages, elles se sont accrues de 3 MDT
et 9 MDT, respectivement, pour atteindre 40 MDT et 65 MDT. En revanche, les dépenses
engagées pour les soins médicaux ont accusé un repli pour revenir, d’une année à l’autre, de
5 MDT à 4 MDT.

3) Opérations gouvernementales

La balance des opérations gouvernementales a dégagé un solde déficitaire de 10 MDT


en 2003 contre 28 MDT une année auparavant. Cet allègement est attribuable,
essentiellement, à l’augmentation des recettes au titre des frais engagés par les missions
diplomatiques étrangères accréditées en Tunisie qui sont passés d’une année à l’autre de
111 MDT à 122 MDT. La délocalisation temporaire en Tunisie de la Banque africaine de
développement en juin 2003 a contribué à l’accroissement des flux reçus dans ce cadre.

BALANCE DES OPERATIONS GOUVERNEMENTALES (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 116 119 119 111 122
Variations annuelles (en %) 6,4 2,6 0 - 6,7 9,9
Dépenses 112 136 133 139 132
Variations annuelles (en %) -4,3 21,4 - 2,2 4,5 -5,0
Solde 4 - 17 - 14 - 28 - 10

Par ailleurs , les dépenses des représentations diplomatiques tunisiennes à l’étranger


ont accusé une baisse de 5% pour se situer à 132 MDT.

4) Autres services

L’excédent de la balance des autres services s’est nettement consolidé, en 2003, la


baisse des dépenses s’étant conjuguée avec une légère augmentation des recettes.

BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX AUTRES SERVICES


(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 472 551 633 666 686
Variations annuelles (en %) 12,1 16,7 14,9 5,2 3,0
Dépenses 385 424 584 625 570
Variations annuelles (en %) 3,2 10,1 37,7 7,0 -8,8
Solde 87 127 49 41 116

Prépondérantes, les recettes réalisées au titre des frais commerciaux et du négoce


international ont atteint 169 MDT en 2003 contre 164 MDT une année auparavant. D’une année
à l’autre, celles perçues dans le cadre des grands travaux et services techniques sont passées
151
de 127 MDT à 157 MDT. Une tendance à la hausse a été, également, enregistrée au niveau des
frais financiers qui se sont élevés, dans le même intervalle, de 61 MDT à 71 MDT.

En revanche, les recettes au titre des frais de bureau se sont inscrites en baisse
revenant, d’une année à l’autre, de 107 MDT à 98 MDT.

Cette même tendance a été enregistrée pour les services d’informatique et


d’information et les services de communication, les recettes y afférentes n’ayant atteint,
respectivement, que 25 MDT et 12 MDT en 2003 contre 26 MDT et 16 MDT en 2002.

Pour les redevances et droits de licence, les recettes se sont pratiquement maintenues
inchangées au même niveau de l’année précédente, soit 23 MDT, tandis que celles des
services personnels et culturels se sont inscrites en hausse pour atteindre 7 MDT contre
4 MDT en 2002.

Contrairement aux recettes, les dépenses ont accusé une baisse qui a concerné
pratiquement tous les services. En particulier, les grands travaux et services techniques,
principale composante, avec 36,1% du total, ont atteint 206 MDT contre 227 MDT une année
auparavant.

Les frais engagés au titre du négoce international et frais commerciaux ont, de leur
côté, accusé une baisse, revenant d’une année à l’autre, de 102 MDT à 94 MDT et ce,
corrélativement avec l’évolution modérée des échanges commerciaux.

Dans le même intervalle, les dépenses liées aux services financiers sont revenues de
48 MDT à 45 MDT. Quant à celles relatives aux primes et indemnités d’assurance, elles se
sont maintenues au même niveau enregistré en 2002, soit 97 MDT.

C – REVENUS DE FACTEURS

Pour la deuxième année consécutive, la balance des revenus de facteurs (travail et


capital) s’est soldée en 2003 par un excédent. L’augmentation poursuivie des recettes,
quoique relativement modérée, s’étant accompagnée d’une hausse moins accentuée des
dépenses, avec des taux de progression respectifs de 5,6% et 0,9%.

BALANCE DES REVENUS DE FACTEURS (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 1.125 1.220 1.471 1.624 1.715
Variations annuelles (en %) 11,9 8,4 20,6 10,4 5,6
Dépenses 1.177 1.448 1.520 1.519 1.533
Variations annuelles (en %) 7,6 23 5,0 - 0,1 0,9
Solde - 52 - 228 - 49 105 182

1) Revenus du travail

Les économies sur salaires rapatriées par les tunisiens résidant à l’étranger se sont
inscrites en augmentation de 5,8% en 2003 pour s’établir à 1.611 MDT contre 1.522 MDT en
2002. Cette évolution aurait pu être plus accentuée n’eût été le repli des apports effectués en
nature.

152
REVENUS DU TRAVAIL PAR MODE DE TRANSFERT
Total Apports en espèces Apports en nature
Années Variations En % du En % du
En MDT En MDT En MDT
annuel. en % total total
1999 1.020 13,1 732 71,8 288 28,2
2000 1.091 7,0 810 74,2 281 25,8
2001 1.334 22,3 1.014 76,0 320 24,0
2002 1.522 14,1 1.124 73,9 398 26,1
2003 1.611 5,8 1.216 75,5 395 24,5

L’entrée en vigueur, dès le début de l’année, des mesures prises dans le cadre de la loi
de finances pour la gestion 2003 concernant les modalités d’importation de voitures et
l’élargissement du champ d’application de la baisse des tarifs douaniers à d’autres
catégories de véhicules, ont, en effet, contribué à réduire les importations de voitures à titre
individuel par les tunisiens installés à l’étranger.

Continuant à progresser en 2003 mais à un rythme modéré, les apports en espèces


sont passés de 1.124 MDT en 2002 à 1.216 MDT en 2003, soit une progression de 8,2%
contre 10,8% une année auparavant. Leur part du total s’est, par conséquent, consolidée
sans toutefois atteindre son niveau enregistré en 2001.

2) Revenus du capital

La balance des revenus du capital a dégagé un solde déficitaire de 1.407 MDT en 2003
contre 1.399 MDT en 2002.

BALANCE DES REVENUS DU CAPITAL (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 105 129 137 102 104
Variations annuelles (en %) 1,9 22,9 6,2 - 25,5 2,0
Dépenses 1.161 1.419 1.490 1.501 1.511
Variations annuelles (en %) 7,7 22,2 5,0 0,7 0,7
Solde -1.056 -1.290 -1.353 - 1.399 -1.407

Au niveau des dépenses, celles engagées au titre des revenus d’investissements


directs se sont inscrites en augmentation passant de 672 MDT à 692 MDT et ce, en dépit du
repli des transferts effectués par des sociétés opérant dans le domaine des hydrocarbures
revenus, d’une année à l’autre, de 502 MDT à 491 MDT. L’appréciation des cours de produits
énergétiques a été, en effet, atténuée par la dépréciation du dollar, principale monnaie de ces
transferts, vis-à-vis de la monnaie nationale et par la baisse du volume du pétrole expédié en
nature au titre de la rémunération du capital étranger investi dans la recherche et le
développement pétroliers.

Les revenus transférés par les investisseurs non-résidents opérant dans d’autres
secteurs ont, en revanche, continué à augmenter.

Les revenus d’investissements directs continuent ainsi, à représenter une large part
dans le total des dépenses effectuées au titre des revenus de capital soit 45,8% en 2003
contre 44,8% en 2002.

S’agissant des intérêts de la dette à moyen et long termes, ils ont, certes, continué à
augmenter mais à un rythme moins accéléré qu’en 2002. En s’élevant à 713 MDT contre
703 MDT l’année précédente, soit respectivement 47,2% et 46,8% du total, ils n’ont
progressé que de 1,4% contre un accroissement de 7,8% une année auparavant. Ces
153
intérêts continuent à préserver une grande part dans les dépenses réalisées au titre des
revenus du capital.

EVOLUTION DES INTERETS DE LA DETTE A MOYEN ET LONG TERMES


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Intérêts de la dette à moyen et long termes
(en MDT) 578 652 652 703 713
Variations annuelles (en %) 3,8 12,8 - 7,8 1,4

Quant aux recettes des revenus du capital, elles ont progressé de 2% par rapport à
2002 pour atteindre 104 MDT, niveau largement en deçà de celui des dépenses effectuées à
ce même titre. Le faible niveau des taux d’intérêt appliqués aux placements des avoirs en
devises à l’étranger, n’a pas permis de relever le produit de ces placements qui continue à
couvrir l’essentiel des recettes, soit 80,8% du total avec une enveloppe de 84 MDT.

D – TRANSFERTS COURANTS

Pour la deuxième année consécutive, le solde excédentaire des transferts courants


s’est inscrit en baisse pour se situer à 94 MDT. Ce repli est dû à l’effet conjugué de la baisse
des recettes et de l’augmentation significative des dépenses.

BALANCE DES TRANSFERTS COURANTS (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 71 80 129 121 118
Variations annuelles (en %) 4,4 12,7 61,3 - 6,2 - 2,5
Dépenses 5 12 19 17 24
Variations annuelles (en %) -37,5 140 58,3 - 10,5 41,2
Solde 66 68 110 104 94

Au niveau des recettes, celles destinées au secteur privé ont continué à progresser,
s’élevant à 66 MDT en 2003 contre 62 MDT en 2002. En revanche, celles réalisées en faveur
du secteur public sont revenues, d’une année à l’autre, de 59 MDT à 53 MDT. Les
associations et organismes privés se sont substitués à l’administration dans la collecte des
dons destinés à la consommation et autres transferts classés sous cette rubrique.

Ce changement de structure a également caractérisé les dépenses qui ont continué à


porter sur de faibles montants réalisés essentiellement par des opérateurs privés.

II – OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES

Après avoir accusé une baisse en 2002, le solde excédentaire de la balance des
opérations en capital et financières s’est de nouveau affermi en 2003 pour atteindre
1.477 MDT contre 1.307 MDT une année auparavant.

Cette amélioration est imputable à l’important redressement de l’excédent de la balance


des prêts-emprunts passé de 60 MDT en 2002 à 689 MDT en 2003, soit une consolidation de
629 MDT qui a permis de compenser et au-delà les replis des soldes excédentaires des
balances des investissements étrangers et des opérations en capital qui se sont situés à
713 MDT et 76 MDT respectivement en 2003 contre 1.139 MDT et 108 MDT en 2002.

154
BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 2.959 3.718 3.714 4.207 3.495
Variations annuelles (en %) 22,3 25,7 - 0,1 13,3 - 16,9
Dépenses 1.611 2.883 2.064 2.900 2.018
Variations annuelles (en %) -13,4 79,0 - 28,4 40,5 - 30,4
Solde 1.348 835 1.650 1.307 1.477

1) Opérations en capital

Le repli accusé en 2003 par l’excédent des opérations en capital est imputable à la
contraction des recettes conjuguée à une augmentation poursuivie, quoique modérée,
enregistrée au niveau des dépenses.

BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 86 12 80 118 85
Variations annuelles (en %) - 8,5 - 86,0 566,7 47,5 - 28,0
Dépenses 16 8 4 10 9
Variations annuelles (en %) -36,0 -50,0 -50,0 150,0 10,0
Solde 70 4 76 108 76

La baisse des recettes est due, essentiellement, à celle des fonds en espèces
débloqués auprès de l’Union européenne sous forme de dons, revenus de 97 MDT en 2002 à
63 MDT en 2003.

Au niveau des dépenses qui ont continué à porter sur de faibles montants, se situant à
9 MDT en 2003 contre 10 MDT en 2002, iI s’agit, surtout de transferts effectués pour la
liquidation de biens immobiliers appartenant à des étrangers ayant quitté définitivement la
Tunisie.

2) Investissements étrangers

Après avoir atteint un niveau record en 2002, l’excédent de la balance des


investissements étrangers s’est contracté en 2003. Cette contraction qui reflète celle de
l’excédent des investissements directs contraste avec la consolidation du solde excédentaire
de la balance des investissements de portefeuille qui demeure, toutefois, à un niveau
relativement bas.

BALANCE DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 512 1.138 718 1.194 794
Variations annuelles (en %) -39,9 122,3 -36,9 66,3 -33,5
Dépenses 88 137 82 55 81
Variations annuelles (en %) 18,9 55,7 -40,1 -32,9 47,3
Solde 424 1.001 636 1.139 713

a) Investissements directs

L’excédent de la balance des investissements directs a accusé une baisse en 2003


après avoir atteint un niveau record en 2002, année marquée par le déblocage par la société
«ORASCOM» de la première tranche, d’un montant de 328 MDT, pour l’exploitation et la

155
commercialisation de la deuxième ligne GSM et la cession par l’Union internationale de
banques (UIB), des actions en faveur de la Société Générale (France) pour un montant de
103 MDT.

Compte non tenu de ces deux opérations, les investissements directs bénéficiant à la
Tunisie se sont inscrits en hausse de 2,2%, se maintenant ainsi à un niveau appréciable en
comparaison avec ceux réalisés au début de la décennie écoulée.

BALANCE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 437 1.068 700 1.170 757
Variations annuelles (en %) -42,7 144,4 - 34,5 67,1 -35,3
Dépenses 25 40 43 40 62
Variations annuelles (en %) 13,6 60,0 7,5 - 7,0 55,0
Solde 412 1.028 657 1.130 695

La ventilation des investissements directs étrangers par secteur bénéficiaire fait


apparaître une plus grande diversification avec, en particulier, une part de plus en plus
importante des opérations réalisées au profit des industries manufacturières. En effet, 37,6%
des flux d’investissements directs reçus en 2003 ont été destinés à ce secteur avec une
enveloppe de 283 MDT, en hausse de 11% par rapport à celle débloquée en 2002.

Outre son impact positif sur le financement de l’économie, l’investissement étranger


réalisé au profit des industries manufacturières présente l’avantage de favoriser l’apport
technologique et la création de nouveaux postes d’emploi.

En revanche, les investissements étrangers réalisés en faveur du secteur énergétique


ont accusé une baisse en 2003 pour s’établir à 316 MDT contre 428 MDT en 2002, soit
respectivement 42% et 36,7% du total. L’achèvement en 2003 des travaux de construction
des centrales électriques Radès II et El Bibane et le repli des flux mobilisés pour la recherche
et le développement dans le domaine de la prospection pétrolière revenus, d’une année à
l’autre, de 379 MDT à 307 MDT sont à l’origine de cette évolution.

Les investissements étrangers ont, également baissé en 2003 dans les services. Ils
sont revenus dans le domaine du tourisme et de l’immobilier de 22 MDT à 19 MDT et de
451 MDT à 130 MDT dans les autres services

Compte non tenu des opérations concernant la société «Orascom» et de l’UIB réalisées
en 2002, l’investissement effectué dans les services hors tourisme est passé, d’une année à
l’autre, de 21 MDT à 130 MDT dont 105 MDT ont été l’œuvre d’«Orascom» pour le
développement de son réseau. Pour la deuxième année consécutive, les services autres que
le tourisme ont disposé d’une part consistante du total, soit 17,3%, tendance appelée à se
consolider dans le futur avec la libéralisation des services et compte tenu des potentialités
sous-exploitées des secteurs concernés.

Quant au secteur de l’agriculture et de la pêche, il n’a bénéficié que de 4 MDT contre


11 MDT en 2002.

La reprise des dépenses, a été favorisée en particulier, par le rapatriement de matériel


des compagnies pétrolières opérant en Tunisie pour un montant de 42 MDT. Quant aux
investissements réalisés à l’étranger par des tunisiens résidents, dans le cadre du soutien de
leurs activités, il a porté sur 7 MDT.

156
RECETTES AU TITRE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS PAR SECTEUR BENEFICIAIRE
(Engagements) (En MDT)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Energie 195 323 327 428 316
Tourisme et immobilier 37 42 101 22 19
Industries manufacturières 198 688 251 255 283
Autres 7 15 21 462 134
Total 437 1.068 700 1.167 752

b) Investissements de portefeuille

L’excédent de la balance des investissements de portefeuille a doublé en 2003 en dépit


de la reprise des dépenses. C’est que les recettes se sont affermies notablement.

Les acquisitions de parts sociales par des non-résidents au niveau de la Bourse des
valeurs mobilières de Tunis se sont inscrites en hausse de 54,2%, passant de 24 MDT en
2002 à 37 MDT en 2003, tandis que les cessions à ce même titre n’ont progressé que de
26,7%, passant, d’une année à l’autre, de 15 MDT à 19 MDT.

BALANCE DES INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 75 70 18 24 37
Variations annuelles (en %) - 15,7 - 6,7 - 74,3 33,3 54,2
Dépenses 63 97 39 15 19
Variations annuelles (en %) 21,2 54,0 - 59,8 - 61,5 26,7
Solde 12 - 27 - 21 9 18

3) Capitaux d’emprunt à moyen et long termes

L’excédent de la balance des capitaux d’emprunt à moyen et long termes, s’est


légèrement contracté. Cette évolution a caractérisé, à des degrés variés, aussi bien les
recettes que les dépenses.

BALANCE DES CAPITAUX D’EMPRUNT A MOYEN ET LONG TERMES


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes (en MDT) 1.774 2.189 2.650 2.664 2.437
Variations annuelles (en%) 71,2 23,4 21,1 0,5 - 8,5
Dépenses (en MDT) 1.227 1.884 1.380 1.575 1.376
Variations annuelles (en%) 4,6 53,5 -26,8 14,1 -12,6
Solde 547 305 1.270 1.089 1.061

a) Tirages

En s’élevant à 2.437 MDT en 2003 contre 2.664 MDT en 2002, les tirages sur les
capitaux d’emprunt extérieurs ont régressé de 8,5% ou de 227 MDT sous l’effet de la baisse
des fonds alloués dans le cadre de la coopération multilatérale et au niveau du marché
financier international, tendance qui n’a été que partiellement compensée par l’augmentation
des concours accordés dans le cadre de la coopération bilatérale.

Bien qu’en léger repli, les fonds levés sur le marché financier international sont
demeurés prépondérants avec une enveloppe de 921 MDT, soit 37,8% du total contre 42,2%
et 1.125 MDT en 2002.

157
VENTILATION DES TIRAGES PAR TYPE DE COOPERATION
2002 2003
Désignation Montant Part Montant Part
(en MDT) (en %) (en MDT) (en %)
Administration 1.599 100 1.680 100
Coopération bilatérale 246 15,4 324 19,3
Coopération multilatérale 399 24,9 560 33,3
Marché financier 954 59,7 796 47,4
Entreprises 1.065 100 757 100
Coopération bilatérale 242 22,7 292 38,6
Coopération multilatérale 652 61,2 340 44,9
Marché financier 171 16,1 125 16,5
Total 2.664 100 2.437 100
Coopération bilatérale 488 18,3 616 25,3
Coopération multilatérale 1.051 39,5 900 36,9
Marché financier 1.125 42,2 921 37,8

La Banque centrale a lancé sur ce marché, au nom de l’Administration, un nouvel emprunt


obligataire du type «Euro Bond» pour un montant de 330 millions d’euros assorti d’une maturité
de 10 ans et d’un taux d’intérêt annuel de 6,25%.

Ces conditions jugées favorables, dénotent de la confiance des investisseurs étrangers à


l’égard de l’économie tunisienne telle qu’illustrée par le maintien pour la Tunisie d’une notation
«BBB» par les principales institutions de rating.

La mobilisation de cet emprunt en février 2003 s’est accompagnée par un autre tirage,
également important, de 30 milliards de yens effectué par la Banque centrale sous forme de
placements privés.

Par ailleurs, une banque de la place a mobilisé, en novembre 2003, un emprunt syndiqué
portant sur 100 millions de dollars.

Les fonds mobilisés auprès des instances internationales et des pays partenaires, ont
atteint au total 1.516 MDT en 2003 contre 1.539 MDT en 2002, soit un repli de 23 MDT ou 1,5%
qui cache des évolutions divergentes selon les types de coopération.

Au niveau multilatéral, les tirages sont revenus, d’une année à l’autre, de 1.051 MDT à
900 MDT, soit une baisse de 14,4% et ce, malgré l’augmentation des fonds mobilisés auprès de
la Banque mondiale. Cette institution a, en effet, accordé à la Tunisie en 2003, une enveloppe de
315 MDT dont 67 MDT ont été utilisés dans le cadre du troisième programme d’appui à la
compétitivité, contre 166 MDT seulement en 2002.

EVOLUTION DES TIRAGES SUR CREDITS A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)
Variations en %
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Administration 1.146 1.490 1.980 1.599 1.680 -19,2 5,1
Origine publique 846 694 1.296 630 879 -51,4 39,5
Origine privée 300 796 684 969 801 41,7 - 17,3
Entreprises 628 699 670 1.065 757 59,0 - 28,9
Origine publique 246 228 366 725 434 98,1 - 40,1
Origine privée 382 471 304 340 323 11,8 - 5,0
Total 1.774 2.189 2.650 2.664 2.437 0,5 - 8,5
Origine publique 1092 922 1.662 1.355 1.313 -18,5 - 3,1
Origine privée 682 1.267 988 1.309 1.124 32,5 - 14,1

158
Avec les autres organismes internationaux, les tirages ont, en revanche, accusé une
baisse, notamment ceux effectués auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI)
revenus de 322 MDT en 2002 à 107 MDT seulement en 2003.

D’une année à l’autre, les concours de la Banque africaine de développement (BAD) et le


FADES ont également baissé, revenant de 333 MDT et 142 MDT respectivement en 2002 à
294 MDT et 76 MDT en 2003.

Contrairement à la coopération multilatérale, les pays partenaires ont augmenté leur


contribution dans le financement de l’économie tunisienne avec une enveloppe de 616 MDT
mobilisée en 2003 contre 488 MDT en 2002. En particulier le Japon, la France et l’Allemagne ont
débloqué respectivement 139 MDT, 326 MDT et 27 MDT en 2003 contre 105 MDT, 270 MDT et
26 MDT en 2002.

Ventilée par bénéficiaire, l’enveloppe globale mobilisée en 2003 a bénéficié à hauteur de


68,9%, soit 1.680 MDT à l’Administration contre 60% et 1.599 MDT une année auparavant. Il
s’agit, essentiellement, de tirages financiers destinés à l’appui des réformes économiques ainsi
qu’à la mise à niveau de divers secteurs. Les entreprises ont disposé du reliquat dont plus de la
moitié a trait aux facilités de paiement accordées aux importateurs tunisiens.

La baisse de l’enveloppe levée sur le marché financier international par rapport à celle
mobilisée en 2002 a réduit la part des capitaux d’origine privée revenue, d’une année à l’autre, de
49,1% à 46,1% du total des tirages, alors que celle d’origine publique s’est légèrement
consolidée passant, dans le même intervalle, de 50,9% à 53,9% et ce, malgré la baisse des
fonds alloués dans le cadre de la coopération multilatérale.

Pour la deuxième année consécutive, les tirages financiers assortis de transferts de fonds,
ont représenté une grande part du total des ressources mobilisées, soit 83% pour un montant de
2.022 MDT en 2003 contre 86,4% et 2.301 MDT en 2002. Le reliquat, soit environ 415 MDT ou
17% du total contre 363 MDT et 13,6% en 2002 concerne des transactions sans paiement sous
forme de crédits commerciaux à moyen et long termes accordés aux entreprises tunisiennes.

b) Amortissement de la dette à moyen et long termes

L’amortissement de la dette à moyen et long termes s’est situé à 1.376 MDT en 2003
contre 1.575 MDT une année auparavant, accusant un repli de 12,6%. C’est que les
remboursements effectués au profit des marchés financiers et des organismes
internationaux se sont fortement repliés tandis que ceux réalisés au profit des pays
partenaires n’ont que légèrement régressé.

Dans le cadre de la coopération bilatérale, les remboursements sont, en effet,


revenus, d’une année à l’autre, de 679 MDT à 674 MDT. Sur ce total, les pays de l’Union
européenne ont bénéficié d’une enveloppe en légère hausse par rapport à 2002, soit
379 MDT contre 375 MDT.Si les règlements effectués au profit de l’Allemagne et du
Royaume-Uni se sont accrus de 1 MDT et 3 MDT pour se situer à 64 MDT et 35 MDT
respectivement, ceux bénéficiant à la France et à l’Italie se sont inscrits en régression pour
revenir de 204 MDT et 45 MDT, respectivement, à 201 MDT et 40 MDT.

Pour les autres pays de l’OCDE, la baisse de l’amortissement de la dette bénéficiant aux
Etats-Unis de 33 MDT pour se situer à 93 MDT a été pratiquement compensée par la hausse
de celui réglé en faveur du Japon qui est passé de 91 MDT en 2002 à 120 MDT en 2003.

159
Du côté des pays arabes, l’amortissement de la dette s’est légèrement replié pour se
situer à 39 MDT en 2003 contre 41 MDT l’année précédente.

Concernant les remboursements de la dette à moyen et long termes effectués dans le


cadre de la coopération multilatérale, ils ont baissé d’environ 100 MDT pour revenir à
590 MDT. Ce repli est attribuable, essentiellement, à la contraction des flux bénéficiant à la
Banque africaine de développement (BAD) qui ont porté sur un montant de 163 MDT en
2003 contre 335 MDT une année auparavant.

En revanche, les règlements en faveur des autres organismes internationaux se sont


inscrits en hausse, notamment ceux destinés à la Banque mondiale et à la Banque
européenne d’investissement qui se sont situés à 266 MDT et 59 MDT respectivement en
2003 contre 219 MDT et 43 MDT en 2002.

Pour les autres organismes internationaux, si l’amortissement de la dette au profit du


FADES s’est pratiquement maintenu au même niveau de l’année précédente, soit 37 MDT,
le FMA a bénéficié d’une enveloppe accrue, soit 23 MDT en 2003 contre 18 MDT en 2002.

S’agissant de l’amortissement de la dette effectué au profit des marchés financiers, ils


ont baissé de 89 MDT pour se situer à 112 MDT en 2003.

VENTILATION DE L’AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MLT PAR TYPE DE COOPERATION


2002 2003
Désignation
Montant Part Montant Part
(en MDT) (en %) (en MDT) (en %)
Administration 1.060 100 872 100
Coopération bilatérale 387 36,5 364 41,7
Coopération multilatérale 472 44,5 429 49,2
Marchés financiers 201 19,0 79 9,1
Entreprises 515 100 504 100
Coopération bilatérale 292 56,7 310 61,5
Coopération multilatérale 217 42,1 161 31,9
Marchés financiers 6 1,2 33 6,6
Total 1.575 100 1.376 100
Coopération bilatérale 679 43,1 674 49,0
Coopération multilatérale 689 43,8 590 42,9
Marchés financiers 207 13,1 112 8,1

Par emprunteur, la baisse des remboursements de la dette à moyen et long termes a


essentiellement concerné l’Administration avec une enveloppe honorée de 872 MDT contre
1.060 MDT en 2002 dont 745 MDT en faveur de bailleurs de fonds à caractère public.

Pour les entreprises, le remboursement a porté sur un montant de 504 MDT dont
324 MDT ou 64,3% au profit d’organismes privés.

160
AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)
Variations en %
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Administration 781 1.371 886 1.060 872 19,6 -17,7
Origine publique 666 787 787 809 745 2,8 -7,9
Origine privée 115 584 99 251 127 153,5 -49,4
Entreprises 446 513 494 515 504 4,3 -2,1
Origine publique 186 262 234 249 180 6,4 -27,7
Origine privée 260 251 260 266 324 2,3 21,8
Total 1.227 1.884 1.380 1.575 1.376 14,1 -12,6
Origine publique 852 1.049 1.021 1.058 925 3,6 -12,6
Origine privée 375 835 359 517 451 44,0 -12,8

III – POSITION EXTERIEURE GLOBALE

Au terme de l’année 2003, le relevé de stock des opérations financières a dégagé des
engagements nets vis-à-vis de l’étranger de l’ordre de 35.797 MDT, en augmentation de
8,4% par rapport à leur niveau atteint au terme de 2002 contre 6,6% une année auparavant.

POSITION EXTERIEURE GLOBALE DE LA TUNISIE (Encours de fin d’année en MDT)


Désignation 2000 2001 2002 2003
Investissements directs -15.947,6 -17.083,4 -18.708,7 -19.964,9
Avoirs 45,8 47,5 49,5 52,8
Engagements -15.993,4 -17.130,9 -18.758,2 -20.017,7
Investissements de portefeuille -1.310,9 -1.329,6 -1.377,4 -1.436,5
Avoirs 63,7 65,6 67,5 69,5
Titres de participation 63,7 65,6 67,5 69,5
Titres de créance 0 0 0 0
Engagements -1.374,6 -1.395,2 -1.444,9 -1.506,0
Titres de participation -1.374,6 -1.395,2 -1.444,9 -1.506,0
Titres de créance 0 0 0 0
Autres Investissements -14.093,6 -15.573,2 -16.154,1 -18.095,8
Prêts-emprunts à MLT Administration -10.159,9 -11.264,0 -11.688,4 -12.528,7
Avoirs 0 0 0 0
Engagements -10.159,9 -11.264,0 -11.688,4 -12.528,7
Origine publique -7.075,9 -7.915,7 -8.011,9 -7.673,0
Origine privée -3.084,0 -3.348,3 -3.676,5 -4.855,7
Prêts-emprunts à MLT Entreprises -3.393,7 -3.625,1 -4.279,2 -4.707,5
Avoirs 137,4 143,9 133,4 120,8
Engagements -3.531,1 -3.769,0 -4.412,6 -4.828,3
Origine publique -1.490,1 -1.667,9 -2.217,0 -2.596,5
Origine privée -2.041,0 -2.101,1 -2.195,6 -2.231,8
Crédits à court terme -540,0 -684,1 -186,5 -859,6
Financiers -1.048,7 -1.214,7 -1.231,4 -1.382,5
Avoirs 963,7 803,0 947,6 847,4
Engagements -2.012,4 -2.017,7 -2.179,0 -2.229,9
Commerciaux 508,7 530,6 1.044,9 522,9
Avoirs 700,1 791,4 1.114,8 652,0
Engagements -191,4 -260,8 -69,9 -129,1
Avoirs de réserve 2.634,4 3.008,0 3.206,8 3.699,8
Or monétaire 4,4 4,4 4,4 4,4
Droits de tirage spéciaux 11,9 13,3 14,3 13,6
Position de réserves au FMI 34,5 36,5 37,6 36,4
Devises étrangères 2.583,6 2.953,8 3.150,5 3.645,4
Total -28.717,7 -30.978,2 -33.033,4 -35.797,4

Cette accélération contraste, en fait, avec la baisse du volume de financement


extérieur accordé en 2003 en comparaison avec les fonds alloués en 2002, baisse relevée
aussi bien au niveau des investissements directs étrangers que pour les tirages sur les
161
lignes de crédits extérieurs. C’est que l’impact de l’effet volume sur les engagements
extérieurs de la Tunisie a été amplifié par les effets prix et change reflétant, notamment,
l’effet de la dépréciation du dinar vis-à-vis de l’euro, principale monnaie d’engagement de la
Tunisie aussi bien pour les investissements que pour la dette extérieure.

S’agissant des avoirs extérieurs, leur niveau a sensiblement augmenté en 2003 en


liaison avec l’évolution favorable des paiements extérieurs enregistrée au cours de cette
année telle qu’illustrée par le solde excédentaire de la balance générale des paiements de
493 MDT.

A – INVESTISSEMENTS DIRECTS

Les engagements bruts de la Tunisie sous forme d’investissements directs ont atteint
20.018 MDT à la fin de 2003, en augmentation de 1.260 MDT par rapport à leur niveau de
fin 2002. Cette augmentation a résulté de l’effet volume tel qu’il ressort des flux reçus dans
ce cadre en 2003 ainsi que des effets-prix et change qui ont amplifié ces engagements.

S’agissant des avoirs sous forme d’investissements directs, ils ont continué à porter sur
une valeur modeste, s’élevant à la fin de 2003 à 53 MDT contre 50 MDT au terme de 2002.

Les évolutions des avoirs et des engagements enregistrées en 2003 ont donné lieu à des
engagements nets de 19.965 MDT enregistrant une augmentation de 6,7% par rapport à 2002.

B – INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE

Le stock des engagements bruts sous forme d’investissements de portefeuille s’est


élevé à la fin de 2003 à 1.506 MDT contre 1.445 MDT au terme de 2002, enregistrant un
taux de progression de 4,2% contre 3,6% l’année précédente.

Quant aux avoirs enregistrés à ce même titre, ils sont passés, d’une année à l’autre,
de 68 MDT à 70 MDT, niveau encore modeste qui traduit le faible volume des transactions
réalisées à ce titre.

Les engagements nets sous forme d’investissements de portefeuille ont, dans ce


contexte, atteint 1.437 MDT à la fin de 2003 contre 1.377 MDT au terme de 2002.

C – ENDETTEMENT EXTERIEUR

En s’élevant à 17.357 MDT à la fin de 2003 contre 16.115 MDT au terme de l’année
2002, l’encours de la dette extérieure à moyen et long termes s’est accru de 7,7% par
rapport à son niveau atteint l’année précédente. Cet accroissement a résulté, essentielle-
ment de l’importance des tirages sur des lignes extérieures de crédits et ce, malgré leur
repli par rapport à l’enveloppe mobilisée en 2002.

L’impact de l’effet-change sur l’encours a été d’une portée moins importante malgré la
dépréciation du dinar vis-à-vis de l’euro de 8,1%, d’une fin de période à l’autre. C’est que,
parallèlement, la monnaie nationale s’est inscrite en hausse de 10,3% par rapport au dollar E.U.
Rapporté au Revenu National Disponible Brut (RNDB), l’encours de la dette à moyen
et long termes a représenté 53,3% au terme de 2003 contre 53,6% à la fin de 2002.

Le coefficient du service de la dette exprimé en pourcentage des recettes courantes


s’est, également, inscrit en baisse, en se situant à 13,1% en 2003 contre 14,9% en 2002.

162
PRINCIPAUX PARAMETRES DE LA DETTE EXTERIEURE (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Encours de la dette 12.795 13.691 15.033 16.115 17.357
Taux d’endettement (en % du RNDB) 51,8 51,7 52,2 53,6 53,3
Service de la dette à moyen&long termes 1.805 2.536 2.032 2.278 2.089
Principal 1.227 1.884 1.380 1.575 1.376
Intérêts 578 652 652 703 713
1
Coefficient du service de la dette (en%) 15,5 19,4 13,3 14,9 13,1

Quant aux transferts nets, ils ont enregistré un repli par rapport au niveau enregistré
en 2002, dégageant des entrées nettes revenant d’une année à l’autre de 386 MDT à
348 MDT.

TRANSFERTS NETS DE CAPITAUX D'EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Tirages 1.774 2.189 2.650 2.664 2.437
Service de la dette à MLT 1.805 2.536 2.032 2.278 2.089
Transferts nets -31 -347 618 386 348

D – AVOIRS DE RÉSERVE

En s’élevant à 3.700 MDT au terme de 2003, le niveau des avoirs de réserve s’est
inscrit en augmentation de 493 MDT par rapport à celui dégagé à la fin de 2002. Ce résultat
s’explique par l’amélioration notable de la situation des paiements extérieurs qui a permis de
redresser d’une manière significative le niveau des avoirs bruts en devises pour atteindre
3.645 MDT à la fin de 2003 contre 3.151 MDT au terme de 2002, demeurant ainsi
prépondérant dans les avoirs de réserve du pays couvrant 98,5% du total.

Corrélativement, le niveau des avoirs nets en devises s’est inscrit en hausse pour
s’élever à la fin de 2003 à 3.503 MDT contre 3.011 MDT au terme de 2002, soit 90 jours et
80 jours d’importation respectivement.

Pour les autres catégories des avoirs de réserve, alors que le stock d’or est demeuré
au même niveau de l’an passé, les avoirs en droits de tirage spéciaux (DTS) et la position
de réserve au FMI se sont inscrits en légères hausses.

1
Calculé par référence aux recettes courantes.
163
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES RECETTES COURANTES ET DES
ENTREES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubriques 2000 2001 2002 2003

A - RECETTES COURANTES 13.096,2 15.325,3 15.306,9 15.960,1

EXPORTATIONS DE MARCHANDISES (FOB) 8.004,8 9.536,2 9.748,6 10.342,6

SERVICES 3.791,9 4.189,5 3.812,9 3.783,5

TRANSPORTS 814,5 918,3 869,7 936,7


Fret 95,5 113,1 104,4 112,8
Passagers 405,2 446,7 438,0 452,6
Autres transports 313,8 358,5 327,3 371,3
dont : Redevance-gaz 160,3 168,1 127,6 138,3

VOYAGES 2.306,9 2.519,2 2.165,6 2.038,8


Tourisme 2.095,1 2.340,6 2.021,0 1.902,9
Voyage à titre professionnel et officiel 41,9 46,9 40,4 38,1
Etudes et stages 15,2 14,0 14,4 14,6
Soins médicaux 14,7 14,8 15,4 28,1
Autres frais de séjour 140,0 102,9 74,4 55,1

OPERATIONS GOUVERNEMENTALES 119,3 119,2 111,3 121,8


Gouvernement tunisien 0 0 0 0
Gouvernements étrangers 119,3 119,2 111,3 121,8

AUTRES SERVICES 551,2 632,8 666,3 686,2


Primes et indemnités d’assurance 20,1 31,5 28,9 26,0
Frais de bureau 101,7 105,1 107,2 98,0
Frais commerciaux et négoce international 147,6 145,6 164,4 169,2
Grands travaux et Services techniques 68,6 102,4 127,3 156,9
Services de communication 17,0 19,1 15,6 11,9
Services financiers 45,9 54,6 60,5 71,1
Services d’informatique et d’information 27,3 29,7 26,1 25,3
Redevances et droits de licences 19,9 21,6 23,2 22,7
Services personnel et culturel 4,4 5,6 4,4 6,8
Divers 98,7 117,6 108,7 98,3

REVENUS DE FACTEURS 1.219,8 1.471,0 1.624,0 1.715,1


Revenus du capital 128,7 137,1 102,3 104,2
Intérêts sur prêts et placements 122,2 130,2 89,0 84,0
Dividendes et bénéfices 2,9 2,4 4,0 8,2
Revenus des investissements directs 3,6 4,5 9,3 12,0
Revenus du travail 1.091,1 1.333,9 1.521,7 1.610,9
Economies sur salaires 961,1 1.189,7 1.372,3 1.426,7
Autres revenus du travail 130,0 144,2 149,4 184,2

TRANSFERTS COURANTS 79,7 128,6 121,4 118,9


Secteur privé tunisien 40,0 45,3 62,3 65,8
Secteur public tunisien 39,7 83,3 59,1 53,1

164
Rubriques 2000 2001 2002 2003

B - OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES 3.717,8 3.714,1 4.207,3 3.495,7

OPERATIONS EN CAPITAL 12,1 79,9 118,4 84,6

OPERATIONS FINANCIERES 3.705,7 3.634,2 4.088,9 3.411,1

INVESTISSEMENTS DIRECTS 1.068,4 700,0 1.169,8 757,1


Avoirs 0,2 0 2,5 5,2
Engagements 1.068,2 700,0 1.167,3 751,9
Participations 1.067,1 696,1 1.162,8 748,7
Autres 1,1 3,9 4,5 3,2

INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE 69,5 18,3 23,8 36,9


Secteur public 0 0 0 0
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 0 0 0 0
Secteur privé 69,5 18,3 23,8 36,9
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 69,5 18,3 23,8 36,9

EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES DE


L’ADMINISTRATION 1.490,5 1.979,5 1.599,2 1.680,1
Engagements 1.490,5 1.979,5 1.599,2 1.680,1
Origine publique 693,8 1.295,4 630,4 878,9
Origine privée 796,7 684,1 968,8 801,2

PRETS-EMPRUNTS A MOYEN ET LONG


TERMES DES ENTREPRISES 698,8 670,3 1.064,9 757,0
Prêts 0,2 0 0 0
Emprunts 698,6 670,3 1.064,9 757,0
Origine publique 227,2 366,0 724,4 434,5
Origine privée 471,4 304,3 340,5 322,5

CAPITAUX A COURT TERMES (flux nets) 378,5 266,1 231,2 180,0


Prêts 0 0 0 0
Emprunts 378,5 266,1 231,2 180,0

C - OPERATIONS D’AJUSTEMENT (flux nets) 0 0 0 0

TOTAL GENERAL 16.814,0 19.039,4 19.514,2 19.455,8

165
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES DEPENSES COURANTES ET DES
SORTIES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubriques 2000 2001 2002 2003

A - DEPENSES COURANTES 14.221,9 16.534,4 16.367,1 16.901,0

IMPORTATIONS DE MARCHANDISES (FOB) 11.092,4 12.943,9 12.767,8 13.266,8

SERVICES 1.670,1 2.051,5 2.062,7 2.076,9

TRANSPORTS 749,6 941,5 928,3 987,9


Fret 511,7 651,7 668,8 703,0
Passagers 64,0 71,5 61,0 71,9
Autres transports 173,9 218,3 198,5 213,0

VOYAGES 359,9 392,9 370,1 386,8


Tourisme 236,0 251,1 228,8 234,1
Voyage à titre professionnel et officiel 32,2 34,9 37,1 40,0
Etudes et stages 50,6 64,1 56,1 64,9
Soins médicaux 4,0 4,7 5,4 4,4
Autres frais de séjour 37,1 38,1 42,7 43,4

OPERATIONS GOUVERNEMENTALES 136,5 132,8 139,1 132,0


Gouvernement tunisien 136,5 132,8 139,1 132,0
- Assistance technique 16,2 2,4 14,1 9,0
- Autres 120,3 130,4 125,0 123,0
Gouvernements étrangers 0 0 0 0

AUTRES SERVICES 424,1 584,3 625,2 570,2


Primes et indemnités d’assurance 65,4 78,5 97,2 96,7
Frais de bureau 10,7 14,0 6,0 8,9
Frais commerciaux et négoce international 66,0 109,2 101,8 93,8
Grands travaux et Services techniques 152,8 194,3 226,8 205,6
Services de communication 14,2 19,3 19,9 18,3
Services financiers 49,3 58,8 48,3 44,9
Services d’informatique et d’information 8,0 11,2 9,9 8,8
Redevances et droits de licences 4,4 8,5 9,0 7,8
Services personnel et culturel 12,1 15,1 7,1 5,0
Divers 41,2 75,4 99,2 80,4

REVENUS DE FACTEURS 1.447,8 1.520,3 1.519,1 1.533,2


Revenus du capital 1.419,2 1.490,2 1.500,7 1.511,1
Intérêts sur prêts à moyen et long termes 652,2 652,4 702,4 712,9
Intérêts sur prêts à court terme 54,3 45,9 31,9 24,6
Dividendes et bénéfices 69,6 98,1 85,8 70,3
Revenus des investissements directs 640,6 690,3 671,7 691,8
Loyer 2,5 3,5 8,9 11,5
Revenus du travail 28,6 30,1 18,4 22,1
Economies sur salaires 20,0 16,0 10,3 13,6
Autres revenus du travail 8,6 14,1 8,1 8,5

TRANSFERTS COURANTS 11,6 18,7 17,5 24,1


Secteur privé tunisien 11,4 18,5 17,1 23,8
Secteur public tunisien 0,2 0,2 0,4 0,3

166
Rubriques 2000 2001 2002 2003

B-OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES 2.883,2 2.096,2 2.900,2 2.018,4

OPERATIONS EN CAPITAL 7,9 4,3 10,6 8,9

OPERATIONS FINANCIERES 2.875,3 2.091,9 2.889,6 2.009,5

INVESTISSEMENTS DIRECTS 39,5 42,6 40,2 62,0


Avoirs 2,4 0,5 3,2 7,0
Engagements 37,1 42,1 37,0 55,0
Participations 30,0 36,4 35,0 51,9
Autres 7,1 5,7 2,0 3,1

INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE 97,1 39,0 14,5 19,2


Secteur public 3,9 0 0 0
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 3,9 0 0 0
Secteur privé 93,2 39,0 14,5 19,2
Avoirs 0,0 0 0 0
Engagements 93,2 39,0 14,5 19,2

EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES DE


L’ADMINISTRATION 1.370,3 885,7 1.060,0 872,4

Engagements 1.370,3 885,7 1.060,0 872,4


Origine publique 786,5 787,0 888,6 745,3
Origine privée 583,8 98,7 171,4 127,1

PRETS-EMPRUNTS A MOYEN ET LONG


TERMES DES ENTREPRISES 513,2 493,9 515,4 504,1
Prêts 0 0 0 0
Emprunts 513,2 493,9 515,4 504,1
Origine publique 262,1 234,1 240,3 180,3
Origine privée 251,1 259,8 275,1 323,8

CAPITAUX A COURT TERMES (flux nets) 855,2 630,7 1.259,5 551,8


Prêts 855,2 630,7 1.259,5 551,8
Emprunts 0 0 0 0

C - OPERATIONS D’AJUSTEMENT (flux nets) 41,7 35,0 48,2 43,4

TOTAL GENERAL 17.146,8 18.665,6 19.315,5 18.962,8

SOLDE -332,8 373,8 198,7 493,0

167
IX. – LE MARCHE DES CHANGES

Le marché des changes en Tunisie a accusé, en 2003, une baisse de 2,8% du volume
global des transactions y afférentes réalisées au comptant par rapport à leur niveau atteint
l’année précédente. Cette évolution est attribuée aux opérations devises/dinar, les opérations
devises/devises ayant plutôt progressé de 1%.

En matière de taux de change, l’évolution du dinar a été marquée, en particulier, par


sa dépréciation vis-à-vis de l’euro et son appréciation par rapport au dollar américain sous
l’effet, essentiellement, de l’affermissement de l’euro sur les marchés des changes
internationaux. En effet, le cours de l’euro par rapport au dollar est passé, du début à la fin
de l’année, de 1,036 à 1,2578, soit une appréciation de 21,4%.

I – EVOLUTION DU DINAR TUNISIEN VIS-A-VIS DES PRINCIPALES MONNAIES


ETRANGERES POUR LES OPERATIONS EN COMPTE ET AU COMPTANT

En termes de moyennes annuelles, le dinar s’est déprécié, en 2003, de 7,9% vis-à-vis


de l’euro et de 3,8% vis-à-vis du dirham marocain. Contre le dollar EU, le yen japonais et la
livre sterling, le dinar s’est, en revanche, apprécié de 10,4%, 2,2% et 1,4% respectivement.

COURS MOYENS DES PRINCIPALES DEVISES CONTRE DINAR (1)


(Opérations en compte et au comptant)
Variations en %(2)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
2002/01 2003/02
1 dollar EU 1,1884 1,3716 1,4390 1,4212 1,2877 1,3 10,4

1 euro 1,2646 1,2633 1,2877 1,3418 1,4573 -4,0 -7,9


1 livre
1,9219 2,0702 2,0649 2,1242 2,0943 -2,8 1,4
sterling
1000 yens
10,4891 12,6904 11,7993 11,3004 11,0600 4,4 2,2
japonais
10 dirhams
1,2148 1,2905 1,2737 1,2887 1,3391 -1,2 -3,8
marocains
(1)
Il s’agit des cours du marché interbancaire.
(2)
Le signe (-) indique une dépréciation du dinar et le signe (+) une appréciation.

Par rapport aux cours de fin de période, le dinar a enregistré, au cours de la même
année, une dépréciation de 8,3% vis-à-vis de l’euro, de 4% par rapport au dirham marocain
et de 0,2% vis-à-vis du yen japonais. Il s’est, en revanche, apprécié de 10,4% vis-à-vis du
dollar américain et de 0,9% par rapport à la livre sterling.

En termes d’amplitude de variation, le rapport euro/dinar a fluctué, au cours de l’année


2003, dans une marge de 9,2% contre 12,7% et 11,6%, respectivement, pour les rapports
yen/dinar et dollar/dinar.

168
AMPLITUDE DES VARIATIONS DES PRINCIPALES DEVISES VIS-A-VIS DU DINAR
Désignation 1 USD/TND 1 EUR/TND 1000 JPY/TND 10 MAD/TND
Plus haut niveau 1,3490 1,5266 11,7550 1,3872
Plus bas niveau 1,2083 1,3981 10,4278 1,3030
Marge de variation en % 11,6 9,2 12,7 6,5

Vis-à-vis du dollar américain, le taux de change du dinar a connu une tendance


haussière, du début de l’année au 16 juin date à laquelle il s’est élevé à 1,2459. Depuis et
jusqu’au 4 septembre, le dinar s’est déprécié de 6%. Ensuite, il s’est de nouveau apprécié,
clôturant l’année au niveau de 1,2083 TND pour un dollar. En termes de moyennes
mensuelles, le dinar s’est apprécié de 7,9%, entre janvier et décembre 2003, son cours,
passant, dans cet intervalle, de 1,3279 TND à 1,2311 TND pour un dollar.

Par rapport à l’euro, le dinar a enregistré, en 2003, une dépréciation de 8,1% passant
de 1,4003 au début de l’année à 1,5241 au 31 décembre. Cette évolution a été marquée par
une brève reprise du dinar vis-à-vis de l’euro entre le 16 juin et le 4 septembre. En effet, le
dinar s’est apprécié, au cours de cette période, de 3% passant de 1,4822 TND pour un euro
à 1,4387 TND.

En termes de moyennes mensuelles, le dinar s’est déprécié de 6,8%, en 2003, passant


de 1,4103 TND pour un euro en janvier 2003 à 1,5131 TND en décembre.

Année 2003
1 USD/TND 1 EUR/TND
1,40 1,40 1,54 1,54

1,36 1,36
1,50 1,50
1,32 1,32
1,46 1,46
1,28 1,28
1,42 1,42
1,24 1,24

1,20 1,20 1,38 1,38


janv-03 juin-03 déc-03 janv-03 juin-03 déc-03

Vis-à-vis du yen japonais, le dinar a connu depuis le début de l’année et jusqu’au 30


mai 2003, une appréciation de 7,3%, suite à laquelle la tendance s’est inversée pour
dégager une dépréciation de 7,3% ; ainsi le dinar a clôturé l’année à un niveau de 11,2459
TND pour 1000 yens.

Cette même tendance s’est pratiquement reproduite en termes de moyennes


mensuelles. En effet, le dinar s’est, d’abord, apprécié de 4,9% jusqu’au mois de juin,
passant de 11,1054 à 10,5866 TND pour 1000 yens ; ensuite il s’est déprécié pour le reste
de la période, en s’inscrivant à 11,3627 TND en décembre 2003, soit une dépréciation de
6,8%.

169
Année 2003
1000 JPY/TND 10 MAD/TND

12,0 12,0 1,40 1,40

1,38 1,38
11,5 11,5
1,36 1,36
11,0 11,0
1,34 1,34
10,5 10,5
1,32 1,32

10,0 10,0 1,30 1,30


janv-03 juin-03 déc-03 janv-03 juin-03 déc-03

Vis-à-vis du dirham marocain, le dinar s’est déprécié de 3%, en 2003, passant de


1,3237 TND pour 10 dirhams, au début de l’année, à 1,3649 TND au 31 décembre 2003.
En termes de moyennes mensuelles, le dinar s’est, également, déprécié de 4,4%, en
2003, passant de 1,3124 TND pour 10 dirhams en janvier à 1,3735 TND en décembre.

II – EVOLUTION DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES

A – OPERATIONS AU COMPTANT

Au cours de l’année 2003, les transactions effectuées sur le marché des changes au
comptant ont atteint 20.961 MDT, en baisse de 608 MDT ou 2,8% par rapport à leur niveau
de 2002.

Cette évolution résulte essentiellement des opérations devises contre dinar, en


diminution de 711 MDT, tandis que les transactions devises contre devises ont enregistré,
d’une année à l’autre, une hausse de 103 MDT.

Ainsi, la part des transactions devises contre devises dans l’ensemble des opérations
de change au comptant est passée de 59% en 2002 à 61% en 2003.
EVOLUTION DES OPERATIONS DE CHANGE AU COMPTANT (En MDT sauf indication contraire)
Variations en MDT
Désignation 2001 2002 2003
2002/01 2003/02
Opérations devises/dinar 10.103 8.902 8.191 - 1.201 - 711
Opérations devises/devises 11.953 12.667 12.770 + 714 + 103
Total 22.056 21.569 20.961 - 487 - 608

1) Opérations devises contre dinar


Les transactions sur ce secteur de marché ont atteint 8.191 MDT, en 2003, soit en
moyenne 32,7 MDT par jour contre 8.902 MDT et 35,8 MDT, respectivement, une année
auparavant, en baisse de 711 MDT ou de 8%.

170
La part des échanges interbancaires s’est située, en 2003, à 83% du total contre 17%
pour celle des opérations avec la Banque Centrale de Tunisie contre, respectivement, 71%
et 29% une année auparavant. Cette évolution reflète une amélioration de la liquidité du
marché.

En effet, l’intervention de la Banque centrale s’est située à 1.417 MDT en 2003 contre
2.578 MDT en 2002, en baisse de 1.161 MDT ou 45%.

S’agissant de la répartition des opérations interbancaires par catégorie de banques, les


banques de dépôts ont dominé l’activité de ce secteur de marché avec une part de 72% du
volume global, contre 26% pour les banques offshore et 2% seulement pour les banques de
développement.
EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DINAR (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/01 2003/02
Marché interbancaire 7.058 6.324 6.774 -10,4 7,1
Banques de dépôts 5.073 4.665 4.884 -8,0 4,7
Banques offshore 1.840 1.550 1.747 -15,8 12,7
Banques de développement 145 109 143 -24,8 31,2
Banque Centrale de Tunisie 3.045 2.578 1.417 -15,3 -45,0
Total 10.103 8.902 8.191 -11,9 -8,0

Concernant la répartition par devise, la part des transactions portant sur le dollar/dinar
a enregistré une hausse, s’inscrivant à 47% du volume total en 2003 contre 44% en 2002.
En revanche, la part des opérations concernant l’euro/dinar, est revenue à 50% du total
des transactions en 2003 contre 52% en 2002. Quant à celle des opérations en yen, elle a
gardé le même niveau de 1%.
REPARTITION PAR DEVISE DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES AU
COMPTANT
Marché Banque Centrale
Total
Devise interbancaire de Tunisie
Année
Montant Part Montant Part Montant Part
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
USD 2.918 43,1 952 67,2 3.870 47,2
EURO 3.703 54,7 366 25,8 4.069 49,7
2003 YEN 78 1,1 0 0,0 78 1,0
AUTRES 75 1,1 99 7,0 174 2,1
Total 6.774 100,0 1.417 100,0 8.191 100,0
USD 2.942 46,5 1.001 38,8 3.943 44,3
EURO 3.157 49,9 1.486 57,6 4.643 52,1
2002 YEN 77 1,2 0 0,0 77 0,9
AUTRES 148 2,4 91 3,6 239 2,7
Total 6.324 100,0 2.578 100,0 8.902 100,0
USD 3.860 54,7 1.473 48,4 5.333 52,8
EURO 2.756 39,1 1.439 47,3 4.195 41,5
2001 YEN 340 4,8 6 0,2 346 3,4
AUTRES 102 1,4 127 4,1 229 2,3
Total 7.058 100,0 3.045 100,0 10.103 100,0

2) Opérations devises contre dinar convertible

Les transactions de change devises contre dinar convertible réalisées entre les
Intermédiaires Agréés et les correspondants étrangers ont accusé une baisse de 31%,
171
revenant de 1.370 MDT, en 2002, à 948 MDT en 2003, soit des moyennes respectives de
5,5 et 3,8 MDT par jour.

Les achats de dinars convertibles par les correspondants étrangers ont représenté
73% du volume global contre 27% pour les ventes.

Sur ce total, la part du dollar américain est revenue de 64% en 2002 à 53% en 2003.
En revanche, celle de l’euro est passée, sur la même période, de 35% à 47%.

3) Opérations devises contre devises

Les opérations de change devises contre devises ont atteint, en 2003, 12.770 MDT
contre 12.667 MDT en 2002, en hausse de 103 MDT ou 0,8%. En conséquence, leur part du
volume global des transactions de change au comptant est passée, d’une année à l’autre, de
59% à 61%.

Les opérations effectuées avec les correspondants étrangers ont représenté, en 2003,
94% de l’ensemble de ces transactions contre 93% en 2002.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DEVISES (En MDT sauf indication contraire)


Variat. en %
Désignation 2001 2002 2003
2003/02
Opérations entre I.A.T. 425 884 748 -15,4
Opérations avec les correspondants
11.528 11.783 12.022 2,0
étrangers
Total 11.953 12.667 12.770 0,8

B – OPERATIONS A TERME

Le montant total des opérations de change à terme est revenu de 975 MDT en 2002 à
964 MDT en 2003, en baisse de 11 MDT ou 1%. La part des opérations effectuées entre les
I.A.T et les entreprises dans le volume global est passée, d’une année à l’autre, de 97% à
98%.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS A TERME (En MDT sauf indication contraire)


Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/01 2003/02
Opérations entre I.A.T. et
731,2 946,0 945,0 + 29,4 -0,1
Entreprises
Opérations sur le marché
97,6 29,3 19,0 - 70,0 -35,2
interbancaire
Total 828,8 975,3 964,0 + 17,7 -1,2

Les opérations entre les Intermédiaires Agréés et les entreprises ont été marquées par
une hausse des ventes à terme des banques, en couverture des importations, qui se sont
élevées à 753 MDT contre 718,9 MDT en 2002, en accroissement de 34 MDT ou 4,7%.
Leur part du total est ainsi passée, d’une année à l’autre, de 76% à 80%.

En revanche, les achats à terme par les intermédiaires agréés, en couverture des
exportations, ont accusé, d’une année à l’autre, une baisse de 4% revenant, de 227,1 MDT à
192 MDT. Leur part dans le volume réalisé entre les banques et les entreprises est revenue,
sur la même période, de 24 à 20%.

172
VOLUME DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES AGREES AUX ENTREPRISES
(En MDT)
Désignation 2001 2002 2003
Achats à terme 218,3 227,1 192,0
Ventes à terme 512,9 718,9 753,0
Total 731,2 946,0 945,0

La structure par devise des transactions de change à terme, en couverture des


importations, fait ressortir une baisse de la part de l’euro, revenue de 58% en 2002 à 49%
en 2003. En revanche, celle du dollar américain est passée, d’une année à l’autre, de 37 à
47%.
Quant à la structure par devise des transactions de change à terme en couverture des
exportations, elle laisse apparaître plutôt une hausse de la part de l’euro, passée de 35% en
2002 à 64% en 2003. En revanche, la part du dollar américain est revenue, d’une année à
l’autre, de 56 à 33%.
STRUCTURE PAR DEVISE DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES
AGREES AUX ENTREPRISES EN 2003
Euro Dollar américain Autres devises Total
Désignation En En % du En En % du En En % du En
En %
MDT total MDT total MDT total MDT
Achats à terme 123,3 64,1 64,2 33,4 4,8 2,5 192,3 100,0
Ventes à terme 370,5 49,2 352,1 46,8 30,2 4,0 752,8 100,0
Total 493,8 52,3 416,3 44,0 35,0 3,7 945,1 100,0

C – OPERATIONS DE SWAP DE CHANGE ET DE «F.R.A»

1) Les opérations de swap de change devises contre dinar

Le volume des opérations de swap de change s’est élevé, en 2003, à 450 MDT, soit
une moyenne quotidienne de 1,8 MDT contre, respectivement, 1.991,1 MDT et 8 MDT au
cours de l’année précédente. Cette évolution est liée à l’amélioration de la liquidité en dinar
des banques. Le volume cumulé de ces opérations depuis leur création, en juin 2001, s’est
élevé à 4.663,5 MDT.

La part des opérations de swap de change effectuées avec les correspondants


étrangers s’est située à 96%, contre 2% respectivement pour celles conclues avec les
entreprises et celles réalisées entre les intermédiaires agréés.

Les transactions de swap de change sont à concurrence de 92% libellées en dollar,


contre 8% en euro.

2) Les opérations de F.R.A

En 2003, le volume des transactions liées aux contrats d’accord de garantie de taux
d’intérêt (F.R.A) s’est élevé à 29,4 MDT dont la plupart ont été contractées sur le marché
interbancaire. Le volume cumulé de ces opérations depuis leur création, en juin 2001, a
atteint 211,4 MDT.

173
X. – LES FINANCES PUBLIQUES1

Le budget de l’Etat, pour l’année 2003, a porté la marque de l’accélération des


réformes engagées visant, essentiellement, la modernisation du système fiscal et
l’optimisation de son efficience, la poursuite du processus de démantèlement tarifaire prévu
dans l’accord d’association avec l’Union européenne et l’atténuation de ses effets sur les
recettes de l’Etat et la réactivation de l’investissement dans l’infrastructure dans les
domaines économiques et sociaux, après la relative atonie connue en 2002.

Dans ce cadre, une nouvelle conception, dite gestion par objectif, a été introduite
dans le but d’améliorer les méthodes de prévision, de suivi, d’exécution et d’évaluation des
dépenses budgétaires. A cet effet, une unité dénommée «unité de gestion par objectif» a
déjà été créée, au sein du ministère des finances.
ETAT CONSOLIDE DES FLUX BUDGETAIRES DE L’ADMINISTRATION CENTRALE
(En MDT sauf indication contraire)
2003 Variations en %
Désignation 2001 2002
L.F. Réalisat. 2002/2001 2003/2002
Ressources propres 7.095,6 7.852,5 7.999,0 7.820,2 10,7 -0,4
- Recettes fiscales 6.221,5 6.429,2 6.981,0 6.653,3 3,3 3,5
- Recettes non fiscales 874,1 1.423,3 1.018,0 1.166,9 62,8 -18,0
Ressources d’emprunt 3.783,7 3.368,1 3.411,0 3.735,4 -11,0 10,9
- Intérieures 1.851,1 1.760,0 2.231,0 2.082,1 -4,9 18,3
- Extérieures 1.932,6 1.608,1 1.180,0 1.653,3 -16,8 2,8
Total ressources 10.879,3 11.220,6 11.410,0 11.555,6 3,1 3,0
Dépenses hors amortis-
sement de la dette 8.090,2 8.430,9 8.733,0 8.853,9 4,2 5,0
Dépenses de fonction-
nement 4.704,7 5.010,7 5.335,0 5.336,1 6,5 6,5
Dépenses d’équipement
et d’octroi de prêts 2.500,5 2.505,1 2.390,0 2.613,5 0,2 4,3
Intérêts de la dette 885,0 915,1 1.008,0 904,3 3,4 -1,2
Amortissement du prin-
cipal de la dette 2.613,5 2.991,9 2.677,0 2.214,4 14,5 -26,0
Total dépenses 10.703,7 11.422,8 11.410,0 11.068,3 6,7 -3,1
Déficit budgétaire hors
revenus de privatisation -1.005,6 -917,4 -784,0 -1.041,3
En % du PIB 3,5 3,1 2,4 3,2
Déficit budgétaire y com-
pris revenus de privati-
tion -994,6 -578,4 -734,0 -1.033,7
En % du PIB 3,5 1,9 2,2 3,2
Financement net du
déficit 994,6 578,4 734,0 1.033,7
Financement intérieur net -94,8 -104,7 440,0 229,2
Financement extérieur net 1.089,4 683,1 294,0 804,5

Dans ce contexte, le déficit budgétaire total hors amortissement de la dette, prévu à


734 MDT, s’est établi à 1.034 MDT, en 2003, soit 3,2% du PIB, contre 578 MDT et 1,9%,
respectivement, une année auparavant. Cette évolution est imputable, essentiellement, à
l’absence d’actions de privatisation d’envergure, semblables à celles de l’année précédente.

1
Les données statistiques relatives à l’année 2003 revêtent un caractère provisoire.
Source : Ministère des Finances.
174
Le financement de ce déficit a été assuré à hauteur de 78% par des ressources
extérieures nettes, soit 805 MDT, le financement intérieur net s’étant limité en conséquence
à 229 MDT.
I – RECETTES DU BUDGET DE L’ETAT
Les recettes du budget de l’Etat, prévues initialement à 11.410 MDT, se sont élevées à
11.556 MDT, en 2003, en accroissement de 3% par rapport à leur niveau atteint une année
auparavant.
Ces ressources proviennent à hauteur de 68% des ressources propres (contre 70%, en
2002), constituées essentiellement de recettes fiscales, le reliquat, soit 32% correspondant à
des ressources d’emprunt.
EVOLUTION DES RESSOURCES DU BUDGET DE L’ETAT (En MDT sauf indication contraire)
2003 Variations en %
Désignation 2001 2002
L.F. Réalisat. 2002/2001 2003/2002
Ressources propres 7.095,6 7.852,5 7.999,0 7.820,2 10,7 -0,4
- Recettes fiscales 6.221,5 6.429,2 6.981,0 6.653,3 3,3 3,5
- Recettes non fiscales 874,1 1.423,3 1.018,0 1.166,9 62,8 -18,0
Ressources d’emprunt 3.783,7 3.368,1 3.411,0 3.735,4 -11,0 10,9
- Intérieures1 1.851,1 1.760,0 2.231,0 2.082,1 - 4,9 18,3
- Extérieures 1.932,6 1.608,1 1.180,0 1.653,3 -16,8 2,8
Total 10.879,3 11.220,6 11.410,0 11.555,6 3,1 3,0

A – RECETTES FISCALES
En s’élevant à 6.653 MDT, en 2003, les recettes fiscales qui représentent 85% des
ressources propres du budget de l’Etat, ont augmenté de 224 MDT ou 3,5%, par rapport à
leur niveau de l’année précédente contre 208 MDT et 3,3%, respectivement en 2002. Cette
évolution est imputable à l’augmentation, quoique plus modérée, des impôts directs (7,5%
contre 10,8%) qui s’est conjuguée avec la reprise des impôts et taxes indirects (+1,1%
contre -0,2%). En conséquence, la pression fiscale est revenue de 21,5% du PIB, en 2002, à
20,6%, en 2003.
EVOLUTION DES RECETTES FISCALES (En MDT sauf indication contraire)
2003 Variations en %
Désignation 2001 2002
L.F. Réalisat. 2002/2001 2003/2002
Recettes fiscales ordinaires 5.844,5 6.032,7 6.647,0 6.230,4 3,2 3,3
Impôts directs 1.827,7 2.024,6 2.243,0 2.176,8 10,8 7,5
-Impôts sur les revenus 1.152,8 1.213,9 1.430,0 1.309,0 5,3 7,8
dont : Impôts sur traitements
et salaires 831,5 913,4 1.080,0 1.005,8 9,8 10,1
-Impôts sur les sociétés 674,9 810,7 813,0 867,8 20,1 7,0
Impôts et taxes indirects 4.016,8 4.008,1 4.404,0 4.053,6 -0,2 1,1
-Droits et taxes de douane 655,2 594,8 635,0 553,6 -9,2 -6,9
-T.V.A. 1.930,0 1.895,1 2.134,0 2.006,3 -1,8 5,9
-Droits de consommation 1.019,8 1.044,9 1.177,0 1.073,1 2,5 2,7
-Autres impôts et taxes indirects 411,8 473,3 458,0 420,6 14,9 -11,1
Recettes fiscales affectées aux
fonds du Trésor 377,0 396,5 334,0 422,9 5,2 6,6
Total 6.221,5 6.429,2 6.981,0 6.653,3 3,3 3,5
Pression fiscale (en %) 21,6 21,5 21,4 20,6

1
Compte non tenu des bons du Trésor à moins d’un an qui sont comptabilisés au niveau des opérations du
Trésor.

175
1) Les impôts directs

Prévus à 2.243 MDT dans le cadre de la loi de finances pour la gestion 2003, les impôts
directs ont totalisé 2.177 MDT, en accroissement de 7,5% par rapport à leur niveau de 2002,
contre 10,8%, une année auparavant. L’affermissement est imputable aussi bien à
l’augmentation des impôts sur les revenus qu’à celle des impôts sur les sociétés.

Passant, d’une année à l’autre, de 1.214 MDT à 1.309 MDT, les impôts sur les revenus
des personnes physiques ont augmenté de 7,8%, contre 5,3%, en 2002. Cette évolution a
été rendue possible grâce, notamment, à l’accroissement de 10,1% des impôts sur
traitements et salaires, en relation avec l’entrée en vigueur de la deuxième tranche de
l’augmentation salariale 2002-2004.

De leur côté, les impôts sur les sociétés prévus à 813 MDT pour 2003, se sont élevés à
868 MDT, en progression de 7%, contre 20,1%, une année auparavant. Prépondérants, les
impôts prélevés sur les sociétés non pétrolières ont totalisé 694 MDT contre 672 MDT, en
2002 et 467 seulement en 2001. Les recettes encaissées en 2003 comprennent un montant
de 96 MDT versé par Tunisie Télécom, suite à une opération de redressement fiscal. Quant
aux impôts sur les sociétés pétrolières qui ont enregistré une baisse, en 2002, revenant de
208 MDT à 139 MDT, ils se sont inscrits de nouveau en hausse, atteignant 174 MDT, en
2003, en corrélation avec l’amélioration des bénéfices desdites sociétés favorisée par
l’augmentation des cours mondiaux du pétrole brut.

2) Impôts et taxes indirects

Comparées aux prévisions établies dans le cadre de la loi de finances (4.404 MDT), les
recettes perçues au titre des impôts et taxes indirects ordinaires ont accusé une moins-value
de 350 MDT en relation avec la baisse des importations hors énergie et en régime général
(-2,5%), d’une part, et le démantèlement tarifaire, d’autre part. Cette moins-value a été
enregistrée au niveau de la TVA (-128 MDT), des droits de consommation (-104 MDT) et des
droits de douane (-81 MDT).

Compte tenu des recettes fiscales affectées aux Fonds spéciaux du Trésor et aux
Fonds de concours, les impôts et taxes indirects ont totalisé 4.476 MD, en accroissement de
72 MDT ou 1,6%, par rapport à leur niveau de 2002. Cette augmentation est imputable à la
reprise de la TVA (5,9% contre -1,8%) et au léger affermissement des droits de
consommation (2,7% contre 2,5%). Les droits de douane ont, en revanche, connu une
baisse quoique moins importante que l’année écoulée (-6,9% contre -9,2%).

Principale composante des impôts et taxes indirects, la TVA a rapporté au budget de


l’Etat une enveloppe de 2.006 MDT nette des restitutions effectuées au profit des ayant-
droits (92 MDT en 2003 contre 100 MDT en 2002). Les recettes encaissées au titre de la
TVA sont constituées à hauteur de 933 MDT des perceptions à la douane sur les
importations contre 900 MDT, en 2002 et 949 MDT, en 2001, le reliquat étant réalisé sur le
marché local. Les recettes sont, certes, nettement en deçà de celles prévues dans le cadre
de la loi de finances (2.134 MDT) ; néanmoins, elles s’inscrivent en augmentation de
111 MDT par rapport à l’enveloppe réalisée en 2002.

Quant aux droits de consommation prélevés sur les voitures, les carburants, le tabac,
les boissons alcoolisées et autres produits, ils ont augmenté de 2,7% en 2003 pour s’élever
à 1.073 MDT.

176
En revanche, les droits et taxes douaniers qui se sont inscrits, en 2003, en baisse, pour
la deuxième année consécutive, n’ont totalisé que 554 MDT contre 635 MDT prévus et
595 MDT, en 2002, portant la marque de la poursuite du programme de démantèlement
tarifaire mis en œuvre dans le cadre de l’entrée de la Tunisie dans la zone de libre-échange
avec l’Union Européenne .

B – RECETTES NON FISCALES

En l’absence d’opérations de privatisation d’envergure, à l’instar de celles réalisées en


2002, les recettes non fiscales qui se sont fortement accrues au titre de ladite année (+62,8%),
suite, notamment, à la vente de la licence d’exploitation de la deuxième ligne de téléphonie
mobile GSM à des investisseurs étrangers, ont connu en 2003 une baisse substantielle (-18%)
totalisant seulement 1.167 MDT, niveau, toutefois, supérieur à la prévision y afférente établie
dans le cadre de la loi de finances (1.018 MDT). Portant la marque, notamment, de la forte
baisse des revenus de privatisation, de l’enveloppe des dons et, à un degré moindre, des
revenus pétroliers, cette diminution a été atténuée par l’augmentation enregistrée au niveau
des revenus de participation et celle de la redevance-gaz.

Prévus initialement à 51 MDT, les revenus pétroliers recouvrés, en 2003, au profit du


budget de l’Etat se sont élevés à 49 MDT, en baisse de 21 MDT par rapport à leur niveau de
2002.

De même, les recettes réalisées au titre des dons intérieurs et extérieurs qui se sont
substantiellement consolidées, en 2002, pour s’établir à 118 MDT, ont fortement baissé
l’année suivante, revenant à 77 MDT, seulement.

Les recettes revenant au budget de l’Etat au titre des opérations de privatisation


prévues à 50 MDT, n’ont atteint que 8 MDT, contre 339 MDT une année auparavant. Il
convient de souligner qu’en dehors des opérations de privatisation, les recettes non fiscales
auraient atteint 1.159 MDT, en accroissement de 6,9% par rapport à 2002.

EVOLUTION DES RECETTES NON FISCALES (En MDT sauf indication contraire)
2003 Variations en %
Désignation 2001 2002 Réalisa- 2002/ 2003/
L.F.
tions 2001 2002
Revenus pétroliers 32,2 70,1 50,5 49,3 117,7 -29,7
Redevance-gaz 162,2 124,7 171,0 135,6 -23,1 8,7
Revenus des participations 224,2 376,8 358,0 492,7 68,1 30,8
Dons 78,6 118,2 84,0 76,8 50,4 -35,0
Produits de privatisation 11,0 339,0 50,0 7,6 -97,8
Autres ressources non fiscales 365,9 394,5 304,5 404,9 7,8 2,6
Total 874,1 1.423,3 1.018,0 1.166,9 62,8 -18,0

En revanche, les revenus des participations et des bénéfices versés à l’Etat par les
entreprises et divers établissements publics ont augmenté de 116 MDT ou 30,8%, en 2003,
contre 153 MDT et 68,1% , respectivement, en 2002. Ces résultats ont été atteints en dépit
de la forte baisse enregistrée au niveau de la part revenant au budget de l’Etat du bénéfice
de la Banque centrale de Tunisie relatif à l’exercice 2002, qui n’a porté que sur 120 MDT en
2003 contre 235 MDT une année auparavant. Il convient de signaler que les entreprises
publiques ont procuré au budget de l’Etat une enveloppe totale de 403 MDT, en 2003 (dont
155 MDT ont été le fait de l’Office National des Télécommunications), contre 235 MDT,
seulement, en 2002, tandis que les entreprises à participation publique n’ont pu générer

177
qu’une enveloppe de 90 MDT (dont 40 MDT par les banques et autant par le Groupe
Chimique de Tunisie), contre 142 MDT, une année auparavant.

Quant au forfait fiscal revenant à l’Etat au titre du transit du gaz algérien à travers le
territoire tunisien, il a augmenté de 8,7%, en 2003 après avoir accusé une baisse de 23,1%,
en 2002. Cette évolution est imputable essentiellement à l’augmentation des quantités de
gaz vendues à la STEG (545 contre 506 KTEP) et au renchérissement des prix à
l’exportation (128,65 contre 101,34 $/TEP).

C – RESSOURCES D’EMPRUNT

Initialement prévues à 3.411 MDT, les ressources d’emprunt, hors bons du Trésor à
moins d’un an, ont totalisé 3.735 MDT, en 2003, en accroissement de 10,9% contre une
baisse de 11%, en 2002. Cette augmentation a concerné, essentiellement, les ressources
intérieures (18,3%) et à un degré moindre les ressources extérieures (2,8%). Il convient de
préciser, à ce titre, que la part des ressources levées sur le marché domestique a continué
à se consolider, atteignant 55,7%, en 2003, contre 52,2% en 2002 et 48,9%, en 2001.

Quant aux tirages sur emprunts extérieurs, ils se sont élevés à 1.653 MDT en 2003
dont 795 MDT mobilisés sur le marché financier international, 654 MDT provenant des
paiements extérieurs affectés directement au profit des projets de l’Etat (518 MDT) et ceux
des entreprises publiques (136 MDT) et 147 MDT constituant les ressources mobilisées
dans le cadre du PACE III. Une partie des tirages effectués sur le marché financier soit
77 MDT, a été rétrocédée aux sociétés de leasing.

II – DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT

Les dépenses du budget de l’Etat, compte tenu des emprunts extérieurs rétrocédés
aux entreprises publiques, se sont établies, en 2003, à 11.068 MDT, en baisse de 3,1% par
rapport à leur niveau atteint une année auparavant, portant ainsi la marque du net repli des
dépenses affectées au remboursement du principal de la dette publique. Comparées au
niveau prévu de la loi de finances (11.410 MDT), elles s’inscrivent en deçà de 342 MDT.

Constituant près de 80% du total, les dépenses de fonctionnement, d’équipement et


d’octroi de prêts et celles engagées au titre du règlement des intérêts de la dette, ont
progressé de 5%, en 2003, contre 4,2% en 2002. L’accélération a concerné essentiellement,
les dépenses d’équipement et d’octroi de prêts (4,3% contre 0,2%), celles effectuées au titre
du paiement des intérêts de la dette, s’étant plutôt inscrites en baisse (-1,2% contre 3,4%).

EVOLUTION DES DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT (En MDT sauf indication contraire)
2003 Variations en %
Désignation 2001 2002 Réalisa- 2002/ 2003/
L.F.
tions 2001 2002
Dépenses de fonctionnement,
d’équipement et d’octroi de prêts 7.205,2 7.515,8 7.725,0 7.949,6 4,3 5,8
-Dépenses de fonctionnement 4.704,7 5.010,7 5.335,0 5.336,1 6,5 6,5
-Dépenses d’équipement et d’octroi
de prêts 2.500,5 2.505,1 2.390,0 2.613,5 0,2 4,3
Service de la dette 3.498,5 3.907,0 3.685,0 3.118,7 11,7 -20,2
-Principal 2.613,5 2.991,9 2.677,0 2.214,4 14,5 -26,0
-Intérêts 885,0 915,1 1.008,0 904,3 3,4 -1,2
Total 10.703,7 11.422,8 11.410,0 11.068,3 6,7 -3,1

178
L’analyse fonctionnelle des dépenses de l’Etat, hors service de la dette, fait apparaître
que les secteurs à caractère social ont bénéficié de la moitié des dépenses engagées, l’autre
moitié étant répartie, presque à parts égales, entre les secteurs des services généraux et
ceux à caractère économique.

REPARTITION DES DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT


2002 2003 Variations en %
Désignation Part en Part en
En MDT En MDT 2002/2001 2003/2002
% %
Services généraux 1.869,1 24,9 1.995,4 25,1 1,7 6,8
Dépenses de fonctionnement 1.536,8 20,4 1.638,4 20,6 5,0 6,6
Dépenses d’équipement&de prêts 332,3 4,4 357,0 4,5 -11,2 7,4
Services économiques 1.948,8 25,9 1.984,9 25,0 3,0 1,9
Dépenses de fonctionnement 387,8 5,2 415,6 5,2 4,4 7,2
Dépenses d’équipement&de prêts 1.561,0 20,8 1.569,3 19,7 2,7 0,5
Services sociaux 3.697,9 49,2 3.969,3 49,9 6,4 7,3
Dépenses de fonctionnement 3.086,1 41,1 3.282,1 41,3 7,5 6,4
Dépenses d’équipement&de prêts 611,8 8,1 687,2 8,6 1,0 12,3
Total 7.515,8 100,0 7.949,6 100,0 4,3 5,8
Dépenses de fonctionnement 5.010,7 66,7 5.336,1 67,1 6,5 6,5
Dépenses d’équipement&de prêts 2.505,1 33,3 2.613,5 32,9 0,2 4,3

A – DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

En s’établissant à 5.336 MDT, en 2003, soit pratiquement le niveau prévu (5.335 MDT),
les dépenses de fonctionnement se sont accrues de 6,5%, taux identique à celui enregistré
en 2002.

DEPENSES DE FONCTIONNEMENT (En MDT sauf indication contraire)


2003 Variations en %
Désignation 2001 2002
L.F. Réalisations 2002/2001 2003/2002
Traitements et salaires 3.424,8 3.684,0 3.963,8 3.968,5 7,6 7,7
Moyens des services 490,8 502,0 501,5 521,1 2,3 3,8
Interventions 789,1 824,7 869,7 846,5 4,5 2,6
Total 4.704,7 5.010,7 5.335,0 5.336,1 6,5 6,5

Constituant 74,4% des dépenses de fonctionnement contre 73,5%, une année


auparavant, les traitements et salaires ont augmenté, de 7,7%, en 2003, contre 7,6% en
2002, représentant ainsi 12,3% du PIB.

Réparties par secteur, les dépenses de fonctionnement ont bénéficié, essentiellement,


au domaine social, avec une enveloppe de 3.282 MDT contre 3.086 l’année précédente, et
plus particulièrement aux secteurs de l’éducation, de la formation, de la santé publique, de
l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique auxquels a été alloué un montant
total de 2.590 MDT.

B – DEPENSES D’EQUIPEMENT ET D’OCTROI DE PRETS

Les dépenses d’équipement et d’octroi de prêts ont totalisé 2.614 MDT, en 2003,
dépassant ainsi de 224 MDT les prévisions établies dans le cadre de la loi de finances et de
108 MDT les réalisations de l’année 2002. Leur part dans le PIB exprimé en prix courants
s’est située à 8,1%, niveau inférieur de 0,3 point de pourcentage par rapport à celui
enregistré une année auparavant.

179
L’augmentation de 4,3% est imputable à celle de toutes les composantes, à l’exception
des avances et prêts nets du Trésor qui ont, en revanche, accusé une forte baisse.

DEPENSES D’EQUIPEMENT ET D’OCTROI DE PRETS


2003 Variations en %
Désignation 2001 2002 Réalisa- 2002/ 2003/
L.F.
tions 2001 2002
Investissements directs 834,5 843,4 926,9 896,2 1,1 6,3
Financements publics 510,6 528,1 591,1 548,7 3,4 3,9
Paiements directs sur ressources
extérieures 722,1 657,3 485,0 730,7 -9,0 11,2
-Investissements directs de l’Etat 581,2 555,7 485,0 518,2 -4,4 -6,7
-Prêts rétrocédés aux entreprises
publiques 140,9 101,6 0,0 212,5* -27,9 109,2
Fonds du Trésor 413,3 412,6 387,0 458,8 -0,2 11,2
-Fonds spéciaux du Trésor 388,3 398,9 387,0 452,3 2,7 13,4
-Fonds de concours 25,0 13,7 0,0 6,5 -45,2 -52,6
Sous-total 2.480,5 2.441,4 2.390,0 2.634,4 -1,6 7,9
Avances et prêts nets du Trésor 20,0 63,7 0,0 -20,9 218,5 -132,8
Total 2.500,5 2.505,1 2.390,0 2.613,5 0,2 4,3
* Compte tenu du montant rétrocédé aux sociétés de leasing.

En progression de 6,3% contre 1,1% une année auparavant, les investissements


directs de l’Etat se sont établis à 896 MDT, profitant essentiellement aux secteurs de
l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur (221 MDT), de l’équipement, de
l’habitat et de l’aménagement du territoire (190 MDT) et de l’agriculture, de l’environnement
et des ressources hydrauliques (188 MDT).

Les paiements directs sur ressources extérieures ont, pour leur part, enregistré une
nette reprise en augmentant de 11,2% contre une baisse de 9% en 2002, s’établissant ainsi
à 731 MDT en 2003. C’est que la forte reprise des prêts rétrocédés aux entreprises
publiques (109,2% contre -27,9%) a compensé et au-delà le repli accentué des
investissements directs de l’Etat sur ressources extérieures (-6,7% contre -4,4%). Répartis
par secteur bénéficiaire, les paiements directs ont profité, dans une large mesure, à
l’agriculture (219 MDT) et, dans de moindres proportions, aux autres activités.

Quant aux financements publics, ils se sont accrus de 3,9% en 2003 contre 3,4%, en
2002, tout en demeurant en deçà des prévisions arrêtées dans le cadre de la loi de finances.

C – REMBOURSEMENT DE LA DETTE

Les dépenses engagées au titre du service de la dette qui se sont accrues de 11,7%,
en 2002, ont connu une forte baisse, en 2003, revenant, d’une année à l’autre de 3.907 MDT
à 3.119 MDT. Cette évolution porte la marque du net repli des décaissements effectués au
titre du remboursement du principal de la dette (-26% contre 14,5%) dû notamment à la
restructuration de la dette intérieure, tandis que les intérêts n’ont baissé que modérément
(-1,2% contre 3,4%).

Représentant 55,3% de l’enveloppe globale relative au service de la dette, les


dépenses engagées au titre du remboursement de la dette intérieure se sont élevées à
1.724 MDT, en 2003, contre 2.447 MDT, en 2002. Le remboursement du principal
(1.366 MDT) a concerné à hauteur d’environ 66% les BTCT à 52 semaines (899 MDT) et
près de 16% les BTA (214 MDT).

180
En ce qui concerne le remboursement de la dette extérieure, en principal et intérêts, il
a accusé une baisse de 4,5%, en 2003, contre une augmentation de 9,6%, une année
auparavant, portant la marque du repli du remboursement en principal.

REMBOURSEMENT DE LA DETTE (En MDT sauf indication contraire)


2003 Variations en %
Désignation 2001 2002
L.F. Réalisations 2002/2001 2003/2002
Dette intérieure 2.166,7 2.447,3 2.206,0 1.724,4 13,0 -29,5
Principal 1.770,3 2.066,9 1.791,0 1.365,6 16,8 -33,9
Intérêts 396,4 380,4 415,0 358,8 -4,0 -5,7
Dette extérieure 1.331,8 1.459,7 1.479,0 1.394,3 9,6 -4,5
Principal 843,2 925,0 886,0 848,8 9,7 -8,2
Intérêts 488,6 534,7 593,0 545,5 9,4 2,0
Total 3.498,5 3.907,0 3.685,0 3.118,7 11,7 -20,2
Principal 2.613,5 2.991,9 2.677,0 2.214,4 14,5 -26,0
Intérêts 885,0 915,1 1.008,0 904,3 3,4 -1,2

III – LE DEFICIT BUDGETAIRE ET SON FINANCEMENT

Le déficit budgétaire, compte tenu des recettes de privatisation, s’est établi, en 2003 à
1.034 MDT, soit 3,2% du PIB, contre 578 MDT et 1,9%, respectivement, l’année précédente.
Hors revenus de privatisation dont le montant est négligeable, ce déficit se situerait
également à 3,2% du PIB en s’élevant à 1.041 MDT contre 917 MDT et 3,1%, en 2002.

Contrairement aux deux années précédentes au cours desquelles le financement du


déficit a été assuré exclusivement par des ressources extérieures, celui de l’année 2003
s’est effectué par recours à des ressources aussi bien intérieures qu’extérieures à
concurrence, respectivement, de 22% et 78%.
FINANCEMENT DU DEFICIT
2001 2002 2003
Désignation En % En % En %
En MDT En MDT En MDT
du total du total du total
Financement intérieur net -94,8 -9,5 -104,7 -18,1 229,2 22,2
*Ressources d’emprunts intérieures 1.851,1 1.760,0 2.082,1
*Remboursement du principal de la
dette -1.770,3 -2.066,9 -1.365,6
*Ressources du Trésor -175,6 202,2 -487,3
Financement extérieur net 1.089,4 109,5 683,1 118,1 804,5 77,8
*Ressources d’emprunts extérieures 1.932,6 1.608,1 1.653,3
*Remboursement du principal de la
dette -843,2 -925,0 -848,8
Total 994,6 100,0 578,4 100,0 1.033,7 100,0

IV – EVOLUTION DE L’ENCOURS DE LA DETTE PUBLIQUE

L’encours de la dette publique s’est établi, au 31 décembre 2003, à 19.462 MDT, en


accroissement de 5,8% par rapport à son niveau de l’année précédente. Cette évolution est
imputable à l’augmentation de 7,2% de l’encours de la dette extérieure conjuguée avec une
hausse plus modérée de l’encours de la dette intérieure (+3,3%). Exprimé en termes de PIB,
cet encours a représenté 60,3% en 2003, contre 61,6% en 2002 et 62,4%, en 2001.

181
ENCOURS DE LA DETTE PUBLIQUE
2001 2002 2003
Désignation En % du En % du En % du
En MDT* En MDT* En MDT*
total total total
Dette extérieure 11.152,4 62,2 11.688,4 63,5 12.528,7 64,4
Variation en % 11,3 4,8 7,2
Dette intérieure 6.774,0 37,8 6.714,5 36,5 6.933,6 35,6
Variation en % 4,5 -0,9 3,3
Total 17.926,4 100,0 18.402,9 100,0 19.462,3 100,0
Variation en % 8,6 2,7 5,8
* Sauf indication contraire.

En s’élevant à 4.697 MDT, en 2003, l’encours total des bons du Trésor a augmenté de
8,2%, par rapport à son niveau enregistré une année auparavant, portant la marque de la forte
augmentation de celui des BTA (+32,3%). Il convient de signaler qu’avec l’extinction totale des
bons du Trésor à 13 et 26 semaines et ceux à 2 ans, et la consolidation de l’encours des BTA
notamment ceux à 12 ans, l’action de reprofilage de la dette, entamée en 2002, s’est
poursuivie, en 2003.

Au cours de l’année 2003, les émissions ont concerné exclusivement les BTCT et les
BTA, pour des montants respectifs de 1.084 MDT et de 1.038 MDT. Il convient de signaler
que pour les premiers, ce sont les émissions à 52 semaines qui ont prévalu, représentant
plus de 96% du total, tandis que pour les seconds, ce sont les BTA à 12 ans qui ont
accaparé environ 53% du total des émissions. S’agissant des remboursements, ils ont porté
sur une enveloppe de 1.766 MDT, dont 1.434 MDT, au titre des BTCT, sachant que les bons
du Trésor cessibles ont été remboursés totalement, en 2003.

En s’établissant à 1.232 MDT, au 31 décembre 2003, l’encours des titres de l’Etat à


1 an et moins, dont la part dans le total est revenue de 36,4% à 26,2%, a accusé un net repli
par rapport à son niveau d’une année auparavant (1.582 MDT) sous l’effet, principalement
du remboursement intégral des bons à 13 et 26 semaines. En revanche, l’encours des bons
du Trésor à 52 semaines s’est consolidé, en 2003 de 145 MDT après avoir connu un repli de
132 MDT en 2002 et ce, en dépit de la nette régression enregistrée au niveau du taux de
rémunération desdits bons, soit 5,7053%, contre 6,5280% en 2002.

Pour ce qui est de l’encours des titres à plus d’un an, il s’est fortement consolidé, passant
d’une année à l’autre, de 2.759 MDT à 3.465 MDT, enregistrant ainsi une augmentation de
26%. Cette évolution cache, toutefois, des tendances divergentes selon la durée.

Poursuivant leur tendance à la baisse, pour la troisième année consécutive, les


encours des bons du Trésor à 3 et 10 ans se sont établis, respectivement, à 267 MDT et
715 MDT contre 278 MDT et 750 MDT, en 2002.

En revanche, les encours des bons du Trésor à 4, 5 et 12 ans ont augmenté,


respectivement, de 14,4%, 107,7% et 162,4% par rapport à leurs niveaux de 2002, et ce, en
dépit de la baisse généralisée des taux de rendement de ces titres.

182
BONS DU TRESOR (BTC , BTCT, BTA ET BTNB)1 PAR ECHEANCE (Encours en mD ; TMP2 en %)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
13 semaines Encours 14.500 8.000 262.000 101.500
TMP 6,1280 5,9389 6,3040 6,1672
26 semaines Encours 108.500 240.000 147.500 393.000
TMP 6,0918 6,0317 6,4187 6,2849
52 semaines Encours 753.000 875.200 1.219.300 1.087.300 1.232.200
TMP 6,1452 6,1424 6,6766 6,5280 5,7053
2 ans Encours 429.300 195.200 229.700 192.600
TMP 7,0000 6,3901 6,7509 7,0154
3 ans Encours 566.675 560.806 445.501 277.800 267.100
TMP 7,3125 7,1161 6,9060 7,0758 6,6950
4 ans Encours 415.575 736.000 873.825 962.300 1.100.900
TMP 7,3125 7,0603 7,0437 7,0331 6,7880
5 ans Encours 763.000 647.669 478.004 237.658 493.608
TMP 7,3807 7,1361 6,8500 6,6922 6,6034
7 ans Encours 4.000 2.000 - -
TMP 9,5000 9,5000 - -
10 ans Encours 729.109 787.584 774.359 750.034 714.710
TMP 7,6428 7,4826 7,1614 7,2499
12 ans Encours 338.800 888.900
TMP 8,3055 8,1918
Total Encours 3.783.659 4.052.459 4.430.189 4.340.992 4.697.418
TMP 7,0846 6,8696 6,8487 6,9387 6,5808
1
BTC = Bons du Trésor cessibles ; BTCT = Bons du Trésor à court terme ; BTA = Bons du Trésor assimilables ;
BTNB = Bons du Trésor négociables en bourse.
2
TMP = Taux d’intérêt moyen pondéré.

Globalement, le taux d’intérêt moyen pondéré des titres de l’Etat, toutes maturités
confondues, a porté la marque de la baisse des rendements des titres, revenant de
6,9387%, en 2002 à 6,5808%, en 2003 et ce, conséquemment à la baisse du taux directeur
de la Banque centrale effectuée à deux reprises au cours de cette même année.

183
L’EVOLUTION MONETAIRE

ET LA DISTRIBUTION DU CREDIT
I. – LES PRINCIPALES MESURES PRISES DANS LES DOMAINES
ECONOMIQUE, MONETAIRE ET FINANCIER

Les mesures prises, en 2003, sur le plan financier ont visé, outre le renforcement
poursuivi du secteur bancaire, l’affinement du cadre opérationnel de la politique monétaire,
avec la mise en œuvre de la procédure de l’open market et l’institution de la pension livrée.
Par ailleurs, un intérêt particulier a été accordé au développement de l’épargne, notamment
longue, pour un financement sain de l’économie et la réalisation des objectifs en matière de
croissance et d’emploi.

Au niveau de la sphère réelle, les nouvelles dispositions réglementaires ont été axées,
essentiellement, sur la promotion de l’investissement, l’amélioration de la compétitivité de
l’entreprise et l’emploi des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.

I – CONDUITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Les mesures prises dans ce domaine ont porté essentiellement sur l’introduction au
sein du marché monétaire des techniques de l’open market et la mise en place du cadre
réglementaire régissant la pension livrée. L’Institut d’émission a, par ailleurs, assoupli sa
politique monétaire, au cours du premier semestre, en vue de relancer l’activité économique
et favoriser la réalisation de nouveaux investissements. Il a baissé, à ce titre, à deux
reprises son taux directeur de 0,375 et 0,5 point de pourcentage, le ramenant ainsi
successivement de 5,875% à 5,5% puis à 5%.

Dans le même ordre d’idées et en vue d’alléger les charges financières supportées par
les banques et de les inciter à financer davantage l’économie, le taux de pénalisation
imposé en cas d’insuffisance des réserves obligatoires par rapport aux seuils requis de la
période de constitution des réserves a été abaissé. Il correspond, désormais, au taux
moyen du marché monétaire (TMM) de ladite période majoré de deux points et demi de
pourcentage seulement contre TMM+5 points par le passé1.

En outre, le refinancement obtenu par les banques auprès de la Banque centrale qui
ne correspond pas aux crédits octroyés selon les normes fixées par le titre II de la circulaire
n°87-47 est considéré, à compter du 15 juillet 2003, comme une avance en compte courant
à laquelle est appliqué le taux d’intervention de la BCT sur le marché monétaire, majoré de
deux points et demi de pourcentage, contre une marge de 5%, auparavant2.

A – INTRODUCTION DES OPERATIONS D’OPEN MARKET

Poursuivant la diversification de ses instruments de politique monétaire et après le


lancement, en novembre 2001, des pensions de bons du Trésor à 3 mois, la Banque
centrale a initié, le 29 avril 2003, la première opération d’open market. Rappelons, à cet
effet, que la loi n°2000-37 du 4 avril 2000, modifiant la loi n°58-90 du 19 septembre 1958
portant création et organisation de la Banque centrale de Tunisie, notamment son article
n°45, a autorisé l’Institut d’émission à acheter ou à prendre en pension aux banques, dans

1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-08 du 11 juillet 2003.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-09 du 11 juillet 2003 abrogeant la circulaire de la BCT
aux banques n°2003-06 du 5 mai 2003.
186
les conditions et selon les modalités fixées par son Conseil d’administration, des titres
publics ainsi que des effets privés.

Ce nouvel instrument de politique monétaire qui est utilisé par appels d’offres, à
l’initiative de la Banque centrale, afin de réguler le niveau global de la liquidité bancaire, a
introduit, pour la première fois, la notion de prix du pied du coupon. Il est de nature à
favoriser le développement d’un marché secondaire de titres publics, préalable indispen-
sable à la formation d’une courbe de rendement.
B – LA PENSION LIVREE
En vue de sécuriser davantage les transactions effectuées sur les marchés de
capitaux et, plus particulièrement, au sein du marché interbancaire et en assurer la
dynamique recherchée, la panoplie des produits financiers mis à la disposition des
opérateurs a été enrichie en 2003 avec l’introduction de la pension livrée1. Ce nouvel
instrument, une fois rodé, ne manquera pas d’améliorer la liquidité des marchés.
La loi définit la pension livrée comme étant l’opération d’achat des valeurs mobilières
et des effets de commerce, avec transfert de la pleine propriété, à un prix convenu à la date
de l’achat qui comprend, obligatoirement et irrévocablement, respectivement l’engagement
du vendeur de racheter les valeurs mobilières et les effets de commerce objet de l’opération
et l’engagement de l’acheteur de les lui rétrocéder à une date et à un prix convenus à la
date de l’achat.
La loi confie à la Banque centrale de Tunisie le soin de fixer dans un accord-cadre
type établi après avis du Conseil du marché financier pour ce qui le concerne, les catégories
de valeurs mobilières et des effets de commerce ainsi que les modalités de compensation
des dettes et des créances afférentes aux opérations de pension livrée. Pour bénéficier de
la garantie de compensation, l’opération de pension doit être assortie de la livraison des
valeurs ou effets dont les conditions sont fixées par le décret n°2003-19832 et doit être
ensuite conclue conformément à l’accord-cadre type.
Si pour les valeurs mobilières, cette activité peut être exercée de plein droit par les
banques et après autorisation du Ministre des Finances sur avis de la Banque centrale de
Tunisie et du Conseil du marché financier, par les établissements financiers et les intermédiaires
en bourse, celle relative aux effets de commerce est effectuée exclusivement par les banques.
Ladite opération peut également être réalisée par le Trésor public pour ce qui concerne les titres
d’emprunts de l’Etat, sous réserve, toutefois, de sa notification à la Banque centrale et de sa
compatibilité avec les conditions de son intervention sur le marché monétaire.
Les revenus correspondant à la différence entre le prix de revente et le prix d’achat
sont considérés comme des intérêts non soumis au paiement de la TVA3.
Toute infraction aux dispositions de l’accord-type est passible d’une amende qui peut
atteindre cinq fois la différence entre le prix de revente et le prix d’achat de l’opération
concernée par l’infraction. Par ailleurs, tout défaut d’autorisation préalable des autorités
compétentes est passible d’un emprisonnement de 3 mois à 3 ans et d’une amende de 3 à
30 mille dinars.

1
Cf. Loi n°2003-49 du 25 juin 2003 parue au JORT n°51 du 27 juin 2003.
2
Cf. Décret n°2003-1983 du 15 septembre 2003 paru au JORT n°76 du 23 septembre 2003.
3
Cf. Article 47 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
187
II – RENFORCEMENT DE LA COMPETITIVITE DU SECTEUR FINANCIER

Le secteur financier a bénéficié, en 2003, de nouvelles mesures destinées à en


renforcer la compétitivité et à le rehausser au niveau des standards internationaux.

A – POURSUITE DU PROGRAMME DE MODERNISATION ET DE RESTRUCTURATION


DU SECTEUR BANCAIRE ET RENFORCEMENT DE SA COMPETITIVITE
L’année 2003 a été marquée par l’entrée en activité de la télécompensation de la lettre
de change normalisée qui a été la dernière étape pour la finalisation de tout le système de
compensation électronique. En effet, désormais, et quels qu’en soient les lieux d’émission et
de paiement, toutes les valeurs, qu’il s’agisse de chèque, de virement, de prélèvement ou
de lettre de change sont compensables dans un délai de 48 heures.
En outre, la BCT a entrepris de mettre en place un système de virements des gros
montants pour assurer une plus grande sécurisation du système des paiements.
L’amélioration de la qualité des services bancaires constitue un objectif incontournable
pour le développement du secteur bancaire. Dans ce cadre, l’Association professionnelle
tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF) et la Société Tunisie
Télécom ont procédé, sous l’égide de la BCT, à l’élaboration d’une charte (signée en
octobre 2003) fixant le cadre de coopération entre les deux partenaires afin d’assurer une
excellente qualité de service et une veille technologique permanente avec des relations
commerciales privilégiées.
La poursuite du développement de la monétique a constitué un autre axe majeur du
processus de modernisation du secteur bancaire. En effet, ce programme a connu une
accélération depuis la signature de la convention interbancaire en juillet 2001 permettant
ainsi l’émission de 791 mille cartes bancaires à fin décembre 2003 contre 502 mille cartes à
fin 2001. De même, le nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB et GAB) a
augmenté atteignant 560 unités à fin décembre 2003, soit en moyenne deux agences
bancaires sur trois sont équipées par un distributeur. Concernant le nombre de
commerçants et agences bancaires équipés de systèmes d’acceptations tel que les
terminaux de paiement électroniques, il a atteint 10.452 à fin décembre 2003 contre
9.688 au terme de l’année 2002.
Afin de garantir une meilleure transparence, en matière d’octroi de crédits et en vue de
s’assurer du financement adéquat de l’économie et, par conséquent, de renforcer l’action de
la supervision bancaire, la Banque centrale a soumis les établissements de crédit à
l’obligation de lui transmettre en même temps que la déclaration de la situation mensuelle
comptable, la liste des clients bénéficiaires de crédits débloqués au cours du mois objet de
la déclaration, y compris les actions de renouvellement des crédits, ainsi que leurs états
financiers respectifs relatifs aux deux derniers exercices1. Ces informations alimenteront
continuellement la Centrale des bilans érigée au sein de la Centrale d’informations de la
Banque centrale, permettant ainsi aux banques d’avoir à leur disposition une base de
données qui les aide à affiner l’analyse des situations financières de leurs clients et
d’apprécier convenablement les risques encourus à ce titre.
Dans le cadre du suivi des engagements des groupes et en vue de renforcer la culture
du crédit tout en instaurant une plus large concertation entre les banques, une convention-
cadre a été établie entre les établissements de crédit définissant le rôle du banquier chef de
file du pool bancaire et les obligations des banques membres de ce pool sachant, par
ailleurs, que le banquier chef de file est désigné pour chaque entreprise ou groupe

1
Cf. Circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2003-03 du 28 février 2003.
188
d’entreprises qui fait appel à plus d’une banque pour financer son activité courante. La
banque chef de file est chargée de centraliser les états financiers ainsi que les documents
se rapportant au débiteur considéré, de suivre ses engagements financiers ultérieurs et
d’informer régulièrement les membres du pool de l’évolution de sa situation financière, à
l’occasion de réunions périodiques organisées à cet effet.

Par ailleurs, la publication en décembre 2003 des normes comptables relatives à la


consolidation des comptes avec l’obligation d’éditer des états financiers consolidés, à partir
de l’exercice 2003, permettra d’améliorer la qualité de l’information financière et de renforcer
la transparence financière au niveau des sociétés d’un même groupe. Les normes
comptables appliquées pour la compilation des comptes consolidés qui seront appliquées
sur les états financiers ont été regroupées en cinq catégories distinctes intéressant les états
financiers consolidés (NC35), les participations dans les entreprises associées (NC36), les
participations dans les co-entreprises (NC37), les regroupements d’entreprises (NC38) et
les informations sur les parties liées (NC39)1.

En matière de restructuration bancaire et conformément aux recommandations de la


commission chargée de la restructuration des banques de développement et aux décisions
du Conseil interministériel restreint du 11 février 2002, quatre des cinq banques de
développement, appelées à se transformer en banques universelles, ont déjà assaini leur
situation financière par la cession de leurs actifs classés à leurs sociétés de recouvrement
de créances et de leurs participations à des SICAFs. La réalisation de ces opérations a été
facilitée par l’autorisation des autorités, accordée en avril 2003, aux établissements
concernés de déduire de leur bénéfices imposables les moins-values résultant de cessions
de créances intervenant entre le 1er janvier 2002 et le 31 décembre 2004 aux sociétés de
recouvrement de créances dont les retards de paiement en principal et intérêts doivent
dépasser 360 jours à partir de leur échéance et qui ont fait l’objet des provisions requises et
les moins values résultant de la cession aux SICAFs des participations dont les valeurs sont
inférieures aux valeurs nominales.
Ces banques sont, par ailleurs, autorisées à compenser les pertes résultant des
opérations de cession précitées par les réserves à régime spécial constituées dans le cadre
des conventions spécifiques portant création de ces banques sans, toutefois, que les
avantages liés à ladite réserve ne soient remis en cause2.
Concernant l’assainissement social, ces banques ont achevé le programme commun
qui a été mis en place au sein de l’APTBEF pour la formation et le redéploiement des
ressources humaines dans les domaines de l’exploitation, des opérations de commerce
extérieur et de la gestion de portefeuille et ce, en plus des stages pratiques de leur
personnel auprès des agences des banques commerciales.
B – INCITATION DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT A SOUTENIR LES
ENTREPRISES TOURISTIQUES EN DIFFICULTE
En vue d’encourager le traitement de l’endettement des unités touristiques ayant
rencontré des difficultés conjoncturelles, les établissements de crédit ayant la qualité de
banque et les établissements mixtes de crédit ont été autorisés à radier de leurs comptes
les pénalités de retard et les intérêts sur intérêts du 1er septembre 2001 au 30 juin 2003
qu’elles abandonnent au profit de ces entreprises avant la fin du mois de décembre 2004.

Ne devant pas se traduire par une augmentation ou une diminution du bénéfice


imposable de l’année, cette radiation doit émaner du Conseil d’administration ou du Conseil

1
Cf. Arrêté du ministre des Finances du 1er décembre 2003 paru au JORT n°97 du 5 décembre 2003.
2
Cf. Loi n°2003-32 du 28 avril 2003 parue au JORT n°34 du 29 avril 2003.
189
de surveillance de l’établissement de crédit. Elle doit intervenir avant la fin du mois de
décembre 2004 et concerner les entreprises qui n’ont pas encore atteint la phase
contentieuse3.

Par ailleurs et dans le cadre du traitement de l’endettement des entreprises


touristiques sahariennes, des entreprises touristiques promues par de nouveaux promoteurs
et des entreprises touristiques exerçant dans les délégations de Tabarka et Aïn Draham, les
établissements de crédit sont également autorisés à radier de leurs comptes les pénalités
de retard et les intérêts sur intérêts abandonnés au profit de ces unités et à déduire de leur
bénéfice imposable les intérêts convertis en participations dans le capital ou en comptes
courants des associés1.

Ces dispositions s’appliquent avant l’expiration de l’année 2004 pour les entreprises
touristiques sahariennes et avant l’expiration de l’année 2005 pour les entreprises
touristiques promues par les jeunes promoteurs et pour les entreprises touristiques exerçant
dans les délégations de Tabarka et Aïn Draham.

C – RELEVEMENT DU MONTANT DES CREANCES DEDUCTIBLES POUR LES


ETABLISSEMENTS DE CREDIT AYANT LA QUALITE DE BANQUE

Dans le cadre de l’assainissement financier des établissements de crédit ayant la


qualité de banque et en vue de leur conférer plus d’atouts pour respecter les normes
prudentielles en vigueur et accroître leur compétitivité, il a été décidé de porter de 100 à 500
dinars le montant maximum, en principal et intérêts, de leurs créances douteuses
déductibles de l’assiette imposable2.

D – INSTITUTION DE L’OBLIGATION DE CONSTITUER UNE ASSOCIATION


PROFESSIONNELLE DES SICARs

Pour une meilleure organisation du métier et une plus grande efficience de leurs
interventions, les sociétés d’investissement à capital risque (SICAR) sont tenues de se
constituer en Association professionnelle dont le statut sera soumis à l’approbation du
Ministre des Finances, après avis du Conseil du marché financier (CMF). A l’instar de
l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers, elle
constituera l’unique représentant des SICARs vis-à-vis des pouvoirs publics et s’attachera,
en particulier, à réunir les conditions nécessaires pour la promotion du capital-risque en tant
que segment de financement essentiel pour la réalisation des investissements souhaités
aux projets et mettre en place des bases solides pour une meilleure organisation et gestion
de la profession3.

III – PROMOTION DE L’EPARGNE

Une panoplie de mesures ont été prises en 2003 en vue d’encourager davantage
aussi bien la petite épargne que celle à caractère long.

3
Cf. Article 25 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
1
Cf. Articles 30 à 35 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion
2004 et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
2
Cf. Article 48 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
3
Cf. Article 51 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
190
A – REAMENAGEMENT DE LA REGLEMENTATION RELATIVE AUX COMPTES
SPECIAUX D’EPARGNE

Les conditions régissant le fonctionnement des comptes spéciaux d’épargne ont été
modifiées à partir du 1er janvier 2004. Les changements opérés, à ce titre, ont consisté,
notamment, en l’institution d’une prime de fidélité et à appliquer une nouvelle périodicité
pour le calcul et la capitalisation des intérêts1. La nouvelle réglementation des comptes spéciaux
d’épargne a permis, en outre, la suppression du plafond du montant de l’épargne et de la limite
fixée pour le nombre de comptes ouverts. Elles sont détaillées dans le tableau qui suit :
Ancienne réglementation
Nouvelle réglementation
Thème (circulaire n°86-42 du
(circulaire n°2003-10 du 15/9/2003)
1er/12/1986)
Ouverture du compte - La banque ne peut ouvrir, Cette condition n’est plus imposée.
pour l’ensemble de son
réseau (siège et agences),
qu’un seul compte par
personne.
Délivrance de - Délivrance d’un livret sur - Délivrance d’un livret ou d’une carte
moyens de paiement lequel sont inscrites les électronique de retrait,
et information du opérations de débit et de - Il n’est pas délivré de carnets de chèque,
client crédit. - Envoi de relevés de comptes trimestriels
- Il n’est pas délivré de aux titulaires de cartes électroniques.
carnets de chèque.
Montant minimum à
débiter ou à créditer 5 dinars. 10 dinars.
Décompte des
intérêts Une fois par an. Une fois par trimestre.
Calcul des intérêts :
.Pour les opérations Premier jour de la quinzaine -Septième jour ouvrable suivant la date de
de crédit suivant la date de dépôt. versement en espèces, de la remise de
chèque à l’encaissement (compte ouvert
sur les livres de la banque) ou de la
liquidation de la compensation pour tout
autre chèque et pour les virements.
.Pour les opérations Fin de la quinzaine précé- -Septième jour ouvrable précédant celui
de débit dente. des retraits.
-Les virements entre comptes ouverts au
nom d’une même personne dans la même
banque doivent être effectués «valeurs
compensées».
Rémunération de
l’épargne TRE TRE.
Tout solde inférieur à cinq Prime de fidélité de :
dinars ne porte pas intérêts. -0,5% pour les fonds restés stables
Les intérêts sont décomptés pendant une durée égale ou supérieure à
et capitalisés à chaque 1 an et inférieure à 2 ans,
arrêté annuel. -1% pour ceux restés stables pendant une
durée égale ou supérieure à 2 ans,
Les intérêts et les primes de fidélité sont
décomptés et capitalisés à l’occasion de
chaque arrêté trimestriel.
Plafond du compte 5.000 dinars. Pas de plafond exigé.

1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-10 du 15 septembre 2003.
191
B – CONDITIONS D’OUVERTURE ET DE FONCTIONNEMENT DES COMPTES
D’EPARGNE POUR L’INVESTISSEMENT ET LEUR HARMONISATION AVEC CELLES
RELATIVES AUX COMPTES D’EPARGNE EN ACTIONS

Institué par l’article 32 de la loi n°82-91 du 31 décembre 1982, le compte d’épargne


pour l’investissement a fait l’objet de nouveaux réaménagements en vertu de l’article 21 de
la loi n°2002-101 du 17 décembre 2002. Néanmoins, les conditions y afférentes en matière
d’ouverture, de fonctionnement et de gestion ont été fixées par un arrêté du Ministre des
Finances paru au courant de l’année suivante1. Ce compte peut être ouvert auprès du
Centre d’épargne postale (ex. CENT) ou de tout établissement de crédit ayant la qualité de
banque. Il ne peut être ouvert qu’un seul compte par bénéficiaire pour lequel un seul livret
est délivré sur lequel sont inscrits les mouvements effectués. Il peut être transféré, à la
demande de son titulaire, d’un établissement dépositaire à un autre. Le transfert doit avoir
lieu sans que le titulaire du compte dispose du montant de son épargne.
Rémunéré à un taux d’intérêt au moins égal à celui de la rémunération de l’épargne
(TRE), ce compte est destiné à recevoir des dépôts constitués par des personnes physiques
pour la réalisation de nouveaux projets individuels éligibles aux avantages fiscaux prévus
par la législation en vigueur, soit par elles-mêmes, soit par leurs enfants ou pour la
souscription au capital initial d’entreprises ouvrant droit à la déduction des revenus ou des
bénéfices réinvestis conformément à la législation relative à l’incitation à l’investissement. Il
peut être crédité de toute somme provenant de versement ou de virement bancaires ou
postaux effectués au profit du titulaire ainsi que des intérêts produits par ce même compte. Il
est débité des sommes devant servir à la réalisation des projets visés.
Toute opération de retrait de fonds pour une raison autre que la réalisation des projets
susvisés ou leur réalisation après l’expiration de la période de l’épargne donne lieu au
paiement de l’impôt dû sur les montants déposés et les intérêts produits.
Le montant minimum des dépôts ne peut être inférieur à 100 dinars, sachant que le
montant minimum pour les opérations de retrait est fixé à 500 dinars. Les fonds logés dans
ce compte, qui ne peut en aucun cas être débiteur, doivent être utilisés au plus tard le
31 décembre de l’année suivant la cinquième année d’épargne.
Par ailleurs et en vue de lever les distorsions grevant les différents comptes d’épargne,
il a été procédé à l’harmonisation de la fiscalité relative aux comptes d’épargne en actions et
aux comptes d’épargne pour l’investissement. En effet, il a été décidé, à ce titre, de relever
de 5.000 à 20.000 dinars le montant annuel déposé dans des comptes d’épargne en
actions, déductible de l’assiette de l’impôt sur les revenus. En outre, les conditions d’octroi
de cette exonération ont été assouplies, l’obligation de la tenue d’une comptabilité conforme
à la réglementation en vigueur ayant été supprimée2.
C – PROMOTION DE L’EPARGNE LONGUE

S’inscrivant dans le cadre de la politique de rapprochement des services financiers du


citoyen et de l’encouragement à la mobilisation de l’épargne longue, l’Office national des
postes «ONP» qui bénéficie d’une large représentativité à travers le territoire, a été autorisé,
à l’instar des banques, à commercialiser les services d’assurance. L’ONP peut, en vertu
d’une convention, conclure des contrats d’assurance pour le compte d’une ou de plusieurs
entreprises d’assurances et ce, pour les branches d’assurance dont la liste sera fixée par

1
Cf. Arrêté du ministre des Finances du 24 avril 2003 paru au JORT n°35 du 2 mai 2003.
2
Cf. Articles 45 et 46 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion
2004 et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
192
arrêté du ministre des Finances3. Une convention-cadre établie entre l’Association
professionnelle des entreprises d’assurances et l’ONP et soumise à l’approbation préalable
du Ministre des Finances réglemente les relations entre les entreprises d’assurances et
l’ONP. Dans le même ordre d’idées, une convention a été signée le 18 novembre 2003,
fixant les conditions générales permettant aux banques de commercialiser les produits
d’assurances entre l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établisse-
ments financiers et la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (FTUSA).

IV – MESURES INCITATIVES POUR LA RELANCE DE L’INVESTISSEMENT

Constituant le garant de la relance de la croissance et de la création d’emplois,


l’investissement continue à bénéficier d’un soutien important de la part des autorités.
C’est dans ce cadre que les efforts se sont poursuivis en vue de l’insertion des jeunes
diplômés de l’enseignement supérieur à la vie active.
A – INCITATION DES JEUNES DIPLOMES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR A
INITIER DES INVESTISSEMENTS

1) Encouragement à la création de petites entreprises

La loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finances pour la gestion 2003,
en l’occurrence les articles 19 et 20 et le décret d’application y afférent n°2003-1446 ont
institué des avantages substantiels au profit des jeunes promoteurs diplômés de
l’enseignement supérieur ou de centre de formation professionnelle ou titulaires de certificat
d’aptitude professionnelle. Il s’agit, en plus, de la prime d’investissement dans la limite de
6% du coût du projet, fonds de roulement exclu, de la prise en charge par l’Etat de la
cotisation au régime légal de la sécurité sociale au titre des salaires payés aux travailleurs
de nationalité tunisienne durant les trois premières années d’activité effective de l’entreprise
ainsi que de l’exonération de la contribution au FOPROLOS et de la taxe professionnelle
durant la même période.
Ces avantages sont limités aux entreprises dont le coût d’investissement ne dépasse
pas 50 mille dinars constituées sous forme d’entreprises individuelles ou de sociétés par
des personnes de nationalité tunisienne titulaires des diplômes ci-haut cités.
La prime d’investissement, telle que prévue dans le code d’incitation aux investisse-
ments, est accordée en deux tranches égales, l’une servie au commencement de la
réalisation du projet et l’autre à son entrée effective en production pour les activités agricoles
et à la date d’achèvement de la réalisation du projet pour les autres activités. Elle est prélevée
du Fonds spécial de développement agricole pour les projets agricoles et de pêche et du
Fonds national de promotion de l’artisanat et des petits métiers pour les autres secteurs. Les
modalités d’octroi de ces avantages sont définies dans le cadre d’une convention conclue
entre le ministre des Finances et un ou plusieurs établissements de crédit1.

2) Elargissement de la liste des métiers exercés par les petites et micro-


entreprises promues par des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur

Cette liste qui était limitée, auparavant, aux seules activités médicales et para-
médicales a été étendue aux conseils d’études, d’audit et d’expertise dans le domaine des
services liés à l’industrie et aux activités de télécommunication.
3
Cf. Articles 39 à 42 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion
2004 et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
1
Cf. Décret n°2003-1446 du 25 juin 2003 paru au JORT n°51 du 27 juin 2003.
193
En outre, la prime d’investissement, ci-haut mentionnée, a été portée à 21% du coût
de l’investissement (fonds de roulement exclu), pour les projets réalisés dans les zones
d’encouragement au développement régional telles que définies par l’annexe 1 du décret
n°99-483 du 1er mars 1999 portant délimitation des zones d’encouragement au développe-
ment régional, et à 25% pour ceux installés dans les zones d’encouragement au
développement régional prioritaire telles que définies par l’annexe I bis du décret
susmentionné1.

3) Financement des petits projets initiés par les nouveaux promoteurs

Après la fixation par le législateur, en 2002, du taux de la participation au capital


minimum prévue par l’article 46 du code d’incitation aux investissements, pour les projets
réalisés dans les industries manufacturières et les services, les nouveaux promoteurs dont
le coût de leurs projets ne dépasse pas 500 mille dinars peuvent désormais choisir entre la
participation du FOPRODI au capital ou l’obtention d’une dotation remboursable dont le taux
ne doit pas dépasser 60% du capital minimum, le promoteur devant justifier d’un apport
personnel au moins égal à 10% dudit capital.

La dotation est accordée à un taux d’intérêt de 3% l’an pour une période de 12 ans
avec un délai de grâce de 5 ans2.

B – ENCOURAGEMENT DU SECTEUR PRIVE A RECRUTER DES DIPLOMES DE


L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Afin d’encourager les entreprises privées à recruter des diplômés de l’enseignement


supérieur, l’Etat a décidé de prendre en charge, pendant une année, 50% des salaires
versés, à ce titre, dans la limite de 250 dinars par mois. Ces interventions sont imputées sur
les ressources du Fonds de développement de la compétitivité industrielle. Cette faveur est
accordée aux entreprises privées qui effectuent le premier recrutement de diplômés de
l’enseignement supérieur, aux petites et moyennes entreprises qui adhèrent nouvellement
au programme de mise à niveau ainsi qu’à celles installées dans les zones de
développement régional et qui effectuent des recrutements supplémentaires3.

C – REGIME DE GARANTIE DES CREDITS ACCORDES AUX MOYENNES


ENTREPRISES OPERANT DANS LES SECTEURS DE L’INDUSTRIE ET DES SERVICES

Institué en vertu de l’article 24 de la loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi


de finances pour la gestion 2003, le régime de garantie des crédits accordés aux moyennes
entreprises opérant dans les secteurs de l’industrie et des services et des participations à
leur capital social est destiné à inciter les établissements de crédit à financer notamment les
jeunes promoteurs qui ne disposent pas de garanties réelles.

La gestion de ce régime de garantie a été confiée à la Société tunisienne de garantie


«SOTUGAR» créée en mai 2003 au capital de 3 MDT détenu par l’Etat et les
établissements de crédit. Cette société a bénéficié, en outre, d’une dotation financière de
40 MDT prélevée sur les ressources du Fonds national de garantie (FNG) et d’un don de
9 millions d’euros octroyé par l’Union européenne dans le cadre du Programme de
modernisation industrielle «PMI». En plus de ces ressources propres, les bénéficiaires des

1
Cf. Décret n°2003-1538 du 2 juillet 2003 paru au JORT n°54 du 8 juillet 2003.
2
Cf. Décret n°2003-1670 du 4 août 2003 paru au JORT n°65 du 15 août 2003.
3
Cf. Article 16 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
194
crédits consentis et les SICARs impliquées sont tenus de contribuer aux ressources de ce
régime de garantie4.

La contribution des bénéficiaires des crédits garantis par ledit régime est fixée à 0,6%
sous forme de taux d’intérêt annuel pour les crédits à moyen et long termes ou son équivalent
sous forme d’un pourcentage du montant du crédit à prélever en une seule fois au moment de
son octroi et à 1% du montant du crédit à court terme autorisé par la banque.

Quant au taux de la contribution des SICARs au titre de la participation bénéficiant de


la garantie de ce régime, il est fixé à 3% du montant de la participation. Le prélèvement de
ces contributions est effectué en une seule fois1.

V – FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

Le secteur agricole continue à bénéficier d’un soutien permanent en vue de répondre


aux besoins de financement des différents opérateurs et ce, pour faire face à la bonne
compagne agricole.

Par ailleurs, il a été institué une nouvelle ligne de financement de la construction de


logements universitaires et procédé au relèvement du plafond des micro-crédits accordés
par les associations.

A – FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE

Les autorités publiques sont intervenues, en 2003, pour encourager l’acquisition et le


stockage de fourrages en secs en vue de réunir les conditions de réussite nécessaires à
une campagne agricole qui s’annonce sous les meilleurs auspices, tout en continuant à
soutenir fermement les cultures saisonnières.

1) Financement de l’acquisition, du transport et du stockage des fourrages secs


et de bouchons de son

Afin de consolider le stock national de fourrages en secs, action favorisée par les
conditions climatiques favorables, une nouvelle ligne de crédit est instituée et destinée au
financement des opérations d’acquisitions, de transport et de stockage de bouchons de son,
au même titre que les fourrages en secs.

Ces nouveaux crédits sont consentis aux structures professionnelles agricoles, aux
sociétés de services agricoles, aux sociétés de mise en valeur et de développement
agricole, aux agriculteurs eux-mêmes et aux commerçants, sous forme d’avances sur
marchandises. Ils couvrent 80% de la valeur du stock de pointe de fourrages en secs et des
bouchons de son, telle qu’elle se dégage de l’état prévisionnel de variation de stocks et sont
amortis progressivement selon le rythme des ventes dans un délai ne dépassant pas une
année à partir de la date de leur déblocage2.

2) Réaménagement des conditions d’octroi des crédits de cultures saisonnières

Pour tenir compte de l’augmentation du coût de certains intrants, le barème des crédits
de cultures saisonnières de céréales, arrêté par le paragraphe A de l’annexe I de la

4
Cf. Décret n°2003-456 du 24 février 2003 paru au JORT n°18 du 4 mars 2003.
1
Cf. Arrêté du ministre des Finances du 14 avril 2003 paru au JORT n°32 du 22 avril 2003.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-09 du 11 juillet 2003 abrogeant la circulaire de la BCT aux
banques n°2003-06 du 5 mai 2003.
195
circulaire de la Banque centrale aux banques n°87-47 du 23 décembre 1987, a été révisé à
la hausse. La quotité de financement à l’hectare, modulée en fonction de la taille de
l’exploitation, des dépenses à engager, des rendements et des quantités commercialisées
au cours des campagnes précédentes, a été fixée, pour les cultures en sec de blé dur, de
blé tendre et de légumineuses à 385 dinars, pour la zone I et à 300 dinars pour la zone II,
contre 350 dinars et 275 dinars, respectivement, par le passé.

Pour les cultures en irrigué, le barème d’intervention a été relevé de 441 dinars à
490 dinars. Il a été fixé pour l’orge à 255 dinars pour la zone I, à 230 dinars pour la zone II
et à 100 dinars pour la zone III contre, respectivement, 230 dinars, 210 dinars et 90 dinars
auparavant. Pour les cultures fourragères, la situation antérieure n’a pas connu de
modifications1.

3) Crédits complémentaires pour la fertilisation d’appoint et le traitement fongique

Eu égard aux conditions climatiques favorables qui ont caractérisé les campagnes
agricoles 2002-2003 et 2003-2004 ayant justifié un traitement fongique et une fertilisation
d’appoint, des crédits complémentaires de cultures saisonnières sont accordés. Le montant
de ces crédits a été fixé à 45 dinars par hectare pour les céréales en irrigué et les céréales
en sec de la zone I et à 35 dinars par hectare pour les céréales en sec de la zone II2.

4) Promotion de l’activité de la pêche

La liste des activités éligibles aux interventions du Fonds national de promotion de


l’artisanat et des petits métiers (FONAPRA) a été élargie au transport réfrigéré de produits
de la pêche3.

B – FINANCEMENT DE LA CONSTRUCTION DE FOYERS UNIVERSITAIRES

Afin d’encourager les investisseurs privés à s’adonner à la construction de logements


universitaires et répondre ainsi à une demande de plus en plus importante, en relation avec
l’accroissement de l’effectif estudiantin, les banques ont été autorisées à consentir des
crédits à long terme pour financer les projets d’investissement réalisés par les promoteurs
privés dans le cadre de la construction, l’extension et l’aménagement de foyers
universitaires et ce, à concurrence de 50% du coût du projet4.

C – RELEVEMENT DU MONTANT DU MICRO-CREDIT ACCORDE PAR LES


ASSOCIATIONS

Ayant été relevé de 1.000 à 1.500 dinars en 2001, le plafond fixé pour les micro-crédits
servis par les associations est porté à deux mille dinars en 2003. Ce montant ne doit pas,
toutefois, dépasser cinq cents dinars pour les crédits servant à l’amélioration des conditions
de vie de l’emprunteur5.

VI – ASSOUPLISSEMENT DE LA REGLEMENTATION DES CHANGES ET DU


COMMERCE EXTERIEUR

1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-12 du 15 octobre 2003.
2
Cf. Notes de la BCT aux banques n°01 du 31 janvier 2003 et n°01 du 21 janvier 2004.
3
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-01 du 3 février 2003.
4
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-07 du 18 juin 2003.
5
Cf. Arrêté du ministre des Finances du 29 avril 2003 paru au JORT n°36 du 6 mai 2003.
196
A – NOUVELLE FACILITATION EN MATIERE D’INVESTISSEMENT DE
PORTEFEUILLE EN FAVEUR DES ETRANGERS

Dans le cadre du processus poursuivi de libéralisation des finances extérieures, les


investisseurs étrangers sont autorisés à acquérir des bons du Trésor assimilables, dans la
limite d’un taux à fixer par la Banque centrale, après avis du Ministère des Finances1. Les
détenteurs de ces bons bénéficient de la garantie de transfert des fonds placés à ce titre.

B – INSTITUTION DE COMPTES «SOUS-DELEGATAIRES DE CHANGE EN DINAR


CONVERTIBLE»

Les personnes physiques ayant la qualité de sous-délégataires de change ainsi que


les personnes physiques résidentes qui détiennent des participations au capital d’une
personne morale ayant la qualité de sous-délégataires de change peuvent, désormais,
bénéficier de l’ouverture auprès des intermédiaires agréés de comptes en dinar convertible
dénommés «comptes sous-délégataire de change en dinar convertible».

Ce compte peut être librement crédité de 2% de la contre-valeur en dinar des devises


cédées par le sous-délégataire de change, personne physique, dans le cadre de son activité
et/ou de 2% de la contre-valeur en dinar des devises cédées par le sous-délégataire de
change, personne morale, et ce, au prorata des participations des titulaires de ces comptes
au capital de ladite personne morale, du produit en dinar de la cession de devises sur le
marché des changes provenant des revenus ou produits des avoirs acquis à l’étranger par
le débit de ce compte ainsi que des intérêts produits par les sommes déposées dans ce
compte, conformément aux conditions de calcul des intérêts sur comptes spéciaux en dinar
convertible.

Il peut être, également, librement débité pour tout règlement en Tunisie et pour l’achat
de devises sur le marché des changes en vue de leur remise au titulaire du compte, à son
conjoint, à ses ascendants ou descendants de premier degré pour effectuer un voyage à
l’étranger et pour le règlement d’une opération courante prévue par la réglementation des
changes et du commerce extérieur et pour le règlement à l’étranger de l’acquisition de biens
meubles ou immeubles situés à l’étranger, de droits de propriété à l’étranger ou de créances
sur l’étranger ou libellées en devises représentées ou non par des titres ou au titre de tout
acte de gestion affectant les avoirs régulièrement constitués à l’étranger. Le titulaire du
compte est, toutefois, tenu de déclarer à la Banque Centrale tous ses avoirs acquis à
l’étranger par le débit de son compte.

Toute autre opération de crédit ou de débit de ce compte, qui ne peut en aucun cas
être débiteur, est soumise à l’autorisation préalable de la Banque centrale2.

C – REAMENAGEMENT DES CONDITIONS INHERENTES AUX COMPTES


PROFESSIONNELS

Afin de permettre aux opérateurs ayant des ressources en devises de mieux se


prémunir contre les risques de change, il a été décidé de relever le taux maximum des
recettes en devises au titre des exportations et des emprunts en devises contractés par les

1
Cf. Décret n°2003-2391 du 17 novembre 2003 paru au JORT n°94 du 25 novembre 2003.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2003-05 du 27 mars 2003.
197
entreprises résidentes, pouvant être inscrites au crédit de leurs comptes professionnels de
50% à 70%3.

D – ASSOUPLISSEMENT DES FORMALITES DE COMMERCE EXTERIEUR

Les titres de commerce extérieur, les factures définitives à l’exportation et les contrats
commerciaux pour les opérations d’importation en admission temporaire ou en entrepôt qui
parviennent aux intermédiaires agréés en dehors du cadre du système intégré de traitement
automatisé des formalités du commerce extérieur sont, désormais, domiciliés à travers ledit
système. La généralisation de l’utilisation de ce système institué dans le but de faciliter et de
simplifier l’échange d’informations entre les intervenants dans les opérations de commerce
extérieur constitue une nouvelle étape dans la concrétisation de la liasse unique instituée
par le décret n°97-2470 du 22 décembre 1997.

Le traitement des titres susmentionnés par les intermédiaires agréés doit s’effectuer
en utilisant l’un des formulaires des documents électroniques figurant sur le réseau du
centre serveur de la liasse unique à l’importation et à l’exportation de marchandises, aussi
bien pour la domiciliation des opérations de commerce extérieur, l’information de la Banque
centrale de Tunisie ainsi que pour la demande de l’autorisation de l’Institut d’émission ou du
Ministère chargé du Commerce s’il y a lieu1.

VII – RENFORCEMENT DE LA COMPETITIVITE DE L’ECONOMIE

Le renforcement de la compétitivité de l’entreprise et, d’une manière générale, de


l’économie qui est un important défi à relever par les autorités constitue le garant d’une
croissance consolidée et d’une intégration renforcée dans l’économie mondiale. A cet effet,
l’attention des autorités continue à être portée sur la poursuite du programme de mise à
niveau et sa consolidation.

A – ENCOURAGEMENT A LA MISE A NIVEAU DES ENTREPRISES

En vue d’inciter les entreprises à souscrire au programme de mise à niveau et d’améliorer


la trésorerie de celles qui y adhèrent, les autorités ont décidé de relever de 75% à 100% le taux
de ristourne du crédit de la TVA provenant des investissements réalisés dans le cadre d’un
programme de mise à niveau approuvé par le Comité de Pilotage (COPIL)2.

B – ASSOUPLISSEMENT DES CONDITIONS D’ADHESION AU REGIME FISCAL DE


L’INTEGRATION DES RESULTATS ET RENFORCEMENT DES AVANTAGES
ACCORDES DANS LE CADRE DE CE REGIME

Dans le cadre de l’assouplissement des procédures visant à encourager les entreprises


à adhérer à un groupe de sociétés et bénéficier, de ce fait, du régime fiscal de l’intégration des
résultats, il a été décidé de ramener de 95% à 75% le taux de participation de la société mère
au capital des sociétés filiales. La société-mère doit s’engager à introduire ses actions à la
BVMT dans un délai ne dépassant pas la fin de l’année qui suit celle de l’entrée en vigueur du
régime de l’intégration des résultats. Ce délai peut être prorogé d’une année par décision du
Ministre des Finances, sur la base d’un rapport motivé du CMF.

3
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2003-13 du 12 novembre 2003.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2003-15 du 12 décembre 2003.
2
Cf. Article 15 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
198
Par ailleurs et pour inciter les sociétés d’un même groupe à recourir au financement
inter-entreprises par le biais des mouvements des comptes courants associés, il a été
décidé de ne pas prendre en compte, pour la détermination du bénéfice imposable desdites
sociétés, les intérêts non décomptés sur les sommes déposées dans les comptes courants
des sociétés entre elles3.

C – ALLEGEMENT DE LA TARIFICATION DOUANIERE POUR UNE MEILLEURE


COMPETITIVITE

Dans le cadre de la simplification des procédures douanières et de l’allègement du


tarif des droits de douane, il a été décidé de procéder à la baisse généralisée des taux des
droits de douane. C’est ainsi qu’à une grille comptant 20 taux, variant entre 18% et 42%, en
vigueur le 31 décembre 2003, s’est substituée une nouvelle grille de 5 taux, seulement,
allant de 17% à 36%1.

Par ailleurs et dans le but de soutenir la compétitivité de l’industrie locale et de


permettre à l’importateur de choisir le pays du fournisseur, même en dehors de l’Union
européenne, il a été décidé d’exonérer des droits de douane exigibles à l’importation les
matières premières, les produits semi-finis ainsi que les autres articles n’ayant pas de
similaires fabriqués localement, destinés à être transformés ou à subir un complément de
main-d’œuvre ou à être utilisés pour le montage ou la fabrication d’articles et équipements
et autres produits dont les produits similaires bénéficient à l’importation d’un taux de
démantèlement inférieur à 10% dans le cadre des articles 10 et 11 de l’Accord instituant une
association entre la République Tunisienne, d’une part, et l’Union européenne et les Etats
membres, d’autre part.

Il convient de signaler qu’auparavant, l’importation de matières premières en


provenance de pays se situant en dehors de l’Union européenne était soumise à un droit de
douane supérieur à celui appliqué sur les produits finis en provenance de cette zone2.

3
Cf. Articles 17 à 22 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion
2004 et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
1
Cf. Article 13 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
2
Cf. Article 14 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
199
II. – LA LIQUIDITE ET L’EQUILIBRE DU SYSTEME BANCAIRE

L’accroissement, en 2003, des ressources propres des banques de dépôts à un


rythme plus accéléré que celui de leurs emplois, notamment, en matière d’octroi de crédits,
s’est traduit par une aisance de leur trésorerie et, par conséquent, un recours moins
important au refinancement de la Banque centrale. C’est dans ce contexte que l’Institut
d’émission a dû assouplir sa politique monétaire, en réduisant à deux reprises, le taux de
l’appel d’offres, principale source de refinancement des banques.

En outre, et dans le cadre de la diversification de ses moyens d’intervention pour la


conduite de sa politique monétaire, l’Institut d’émission a lancé en avril 2003, les opérations
d’open market, procédure consistant à effectuer des opérations d’achat et de vente fermes
de bons du Trésor, actions de nature à développer le marché secondaire des titres de l’Etat.

A – EVOLUTION DE LA LIQUIDITE DES BANQUES DE DEPÔTS1

La légère amélioration de la liquidité bancaire enregistrée en 2002 (21 MDT) s’est


consolidée notablement l’année d’après (379 MDT) sous l’effet de la forte augmentation des
avoirs nets en devises (523 MDT) dont l’impact a été quelque peu atténué par
l’accroissement des billets et monnaies en circulation (185 MDT) et, dans une moindre
mesure, de celui du solde du compte courant du Trésor (84 MDT).

EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE*


(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Moyennes trimestrielles 2003 Variations
Année Année
Désignation 2002 2003
2002 I II III IV 2003
2001 2002
Billets et monnaies en
circulation - 2.579 - 2.695 - 2.700 - 2.872 - 2.787 - 2.764 - 153 - 185
Solde du compte
courant du Trésor - 287 - 300 - 340 - 426 - 417 - 371 - 89 - 84
Avoirs nets en devises +2.756 +3.229 +3.187 +3.313 +3.388 +3.279 +454 +523
Autres facteurs nets - 477 - 530 - 320 - 317 - 352 - 378 - 218 +99
Total des facteurs
autonomes - 587 - 296 - 173 - 302 - 168 - 234 -6 +353
Solde du compte courant
ordinaire des banques - 192 - 158 - 159 - 172 - 174 - 166 +27 +26
Opérations de politique
monétaire +779 +454 +332 +474 +342 +400 - 21 - 379
dont :
Appels d’offres +370 +243 +190 +345 +246 +256 -216 -114
Pension de BT à 3 mois +380 +189 +132 +111 +69 +125 +333 -255
Opérations d’open
market +12 +20 +18 +12 - +12
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.

Au courant de l’année, la liquidité bancaire a connu des évolutions divergentes,


caractérisées par quatre phases distinctes :
Dans une première période qui couvre le premier semestre, à l’exception du mois de
février qui s’est distingué par un resserrement de 60 MDT par rapport au mois précédent, la
liquidité bancaire s’est améliorée de 102 MDT. L’augmentation des avoirs nets en devises
1
L’analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
200
s’est conjuguée avec la baisse du poste «Autres facteurs nets» compensant et au-delà les
effets restrictifs exercés, simultanément, par l’augmentation aussi bien du solde du compte
courant du Trésor que des billets et monnaies en circulation.

EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE1 (Données de fin de période en MDT)


Année 2003 Variations
Désignation Déc.2002 Déc.2003
2002 Mars Juin Sept. Déc. Déc.2001 Déc.2002
Billets et monnaies en circulation - 2.663 - 2.740 - 2.771 - 2.820 - 2.809 - 136 - 146
Solde du cpte courant du Trésor - 413 - 125 - 479 - 314 - 550 - 27 - 137
Avoirs nets en devises +3.011 +3.406 +3.154 +3.311 +3.503 +201 +492
Autres facteurs nets - 329 - 718 - 200 - 202 - 408 +104 - 79
Total des facteurs autonomes -394 - 177 - 296 - 25 - 264 +142 +130
Solde du compte courant ordi-
naire des banques - 108 - 140 - 102 - 242 - 176 +210 - 68
Opérations de politique
monétaire +502 +317 +398 +267 +440 - 352 - 62
dont :
Appels d’offres +240 +220 +240 +175 +270 -210 +30
Pension de BT à 3 mois +228 +47 +93 +68 +165 -103 -63
Opérations d’open market +19 +24 +5 - +5
1 Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.

En s’établissant à 3.138 MDT en juin 2003, les avoirs nets en devises ont connu une
augmentation de 95 MDT par rapport à leur niveau de décembre 2002, contribuant à une
amélioration d’autant de la trésorerie bancaire. Cette évolution résulte de la réalisation, au
cours de cette période, de nombreux tirages sur emprunts extérieurs dont, notamment,
l’émission obligataire privée contractée, au début du mois de février, sur le marché financier
japonais (30 milliards de yens) et l’emprunt obligataire public lancé sur le marché
international de capitaux (330 millions d’euros) effectué, au terme du même mois. Dans le
même intervalle, cet agrégat a atteint des niveaux beaucoup plus importants,
atteignant 3.548 MDT le 11 mars, soit le maximum de l’année.

IMPACT DES FACTEURS AUTONOMES SUR LA LIQUIDITE BANCAIRE DURANT LES QUATRE
PHASES D’EVOLUTION (Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Juin2003 Juillet2003 Octobre 2003 Décemb.2003
Désignation
Déc.2002 Juin 2003 Juillet 2003 Octobre 2003
Billets et monnaies en circulation - 32 - 106 +53 - 13
Solde du compte courant du
Trésor - 129 - 81 +170 - 177
Avoirs nets en devises +95 +56 +103 +163
Autres facteurs nets +171 - 55 +9 - 114
Total des facteurs autonomes +105 - 186 +335 - 141

En revanche, le solde du compte courant du Trésor qui s’est élevé à 447 MDT en juin,
a suscité, durant le premier semestre, un resserrement de la liquidité des banques de
129 MDT. Au cours de cette période, la trésorerie de l’Etat a été consolidée par la
mobilisation de ressources extérieures provenant de l’emprunt obligataire en yens,
susmentionné, le versement du bénéfice de la Banque centrale au titre de l’exercice 2002
(125 MDT) ainsi que par des recettes fiscales et ce, en dépit des importantes dépenses
effectuées, notamment, au titre du remboursement de la dette publique intérieure et
extérieure. Durant cet intervalle, le niveau du solde a oscillé entre un minimum de 24 MDT
enregistré le 25 avril et un maximum de 539 MDT atteint le 12 juin.

201
De même, les billets et monnaies en circulation qui se sont établis à 2.708 MDT, en
juin 2003, ont contribué, au cours de la période sous-revue, à la contraction de la liquidité
bancaire de 32 MDT. En suivant une évolution irrégulière sous l’effet, notamment, de
phénomènes saisonniers, les billets et monnaies en circulation ont fluctué entre un minimum
de 2.589 MDT et un maximum de 2.810 MDT enregistrés, respectivement, le 20 janvier et le
10 février. A cette dernière date, qui correspond à la veille de l’Aïd El Idha, la circulation
fiduciaire a porté la marque des retraits massifs effectués par les ménages pour faire face
aux besoins occasionnés habituellement par cette fête.

Compte tenu, d’une part, des évolutions des principaux facteurs autonomes ci-haut
mentionnés et, d’autre part, de l’enveloppe globale de liquidité injectée par l’Institut
d’émission, dans le cadre de ses opérations de politique monétaire, le solde du compte
courant ordinaire des banques tenu à la Banque Centrale s’est situé à 158 MDT, en juin
2003, en augmentation de 3 MDT par rapport à son niveau de décembre 2002.

Couvrant le mois de juillet, la seconde période a été marquée par un renversement de


tendance qui a résulté, essentiellement, des effets restrictifs exercés, notamment, par
l’augmentation poursuivie aussi bien des billets et monnaies en circulation que du solde du
compte courant du Trésor.

En s’établissant à 2.814 MDT en juillet 2003, les billets et monnaies en circulation ont
augmenté de 106 MDT, portant la marque de l’intensification du change manuel et de la
demande accrue de numéraire par les ménages en liaison avec la saison estivale.

Le solde du compte courant du Trésor s’est également inscrit en hausse, au titre du


même mois. Il a, en effet, augmenté de 81 MDT pour s’élever à 528 MDT suite à
l’encaissement d’importantes recettes au titre, notamment, de la fiscalité.

L’impact restrictif de ces deux facteurs n’a été compensé que partiellement par
l’augmentation de 56 MDT enregistrée par les avoirs nets en devises qui se sont élevés à
3.194 MDT, suite, notamment, à l’encaissement de nouveaux tirages effectués auprès de la
BAD, de la BIRD et de la BEI.

Ainsi, l’effet conjugué induit par l’évolution de ces facteurs s’est traduit par un besoin
accru des banques en liquidité amenant la Banque Centrale à intensifier son intervention
sur le marché monétaire de 203 MDT.

En conséquence, le solde du compte courant ordinaire des banques tenu à la Banque


centrale a augmenté, au titre du même mois, de 17 MDT pour s’élever à 175 MDT.

Cet état de resserrement s’est dissipé le mois suivant et une situation d’aisance de
trésorerie s’est même instaurée jusqu’au mois d’octobre, bénéficiant des effets expansifs
exercés par l’ensemble des facteurs autonomes.

Le solde du compte courant du Trésor qui est revenu de 528 MDT en juillet à
358 MDT, en octobre 2003, a contribué, de sa part, à l’amélioration de la liquidité bancaire
de 170 MDT. Cette baisse s’explique essentiellement par l’augmentation des dépenses
engagées pour le remboursement de la dette extérieure, atténuée toutefois, par la
perception d’importantes recettes fiscales et des souscriptions nettes aux bons du Trésor.

La liquidité des banques s’est également améliorée avec l’accroissement de 103 MDT
enregistré par les avoirs nets en devises durant la même période. Cette augmentation est
imputable à l’amélioration des recettes touristiques conjuguée avec la réalisation de
202
nouveaux tirages dont, notamment, la deuxième tranche du prêt accordé par la BIRD dans
le cadre du PACE III. Au cours de cette période, le niveau des avoirs nets en devises a
atteint son maximum le 29 août, soit 3.462 MDT.

En s’établissant à 2.761 MDT, en octobre 2003, les billets et monnaies en circulation


se sont inscrits en baisse de 53 MDT par rapport à leur niveau de juillet, entraînant une
amélioration du même montant de la trésorerie des banques. Des niveaux plus élevés ont
été atteints, au cours dudit mois, le maximum, soit 2.962 MDT ayant été enregistré la
journée du 29 août.

En définitive la liquidité bancaire s’est améliorée, au cours de la période considérée,


de 335 MDT et la Banque Centrale a dû diminuer son intervention sur le marché monétaire
de 340 MDT. Le compte courant ordinaire des banques s’est, en conséquence, contracté
de 5 MDT, en s’établissant à 170 MDT.

Au cours de la quatrième phase de son évolution couvrant les deux derniers mois de
l’année, la liquidité bancaire a, de nouveau, connu un resserrement. C’est que les effets de
la forte augmentation du solde du compte courant du Trésor et, à un degré moindre, de
celle des billets et monnaies en circulation n’ont été compensés qu’en partie par l’impact de
la nette amélioration des avoirs nets en devises.

En effet, l’accroissement de 177 MDT du solde du compte courant du Trésor, au cours


de la période sous-revue, s’est traduit négativement sur la liquidité bancaire. S’élevant à
735 MDT, le 12 décembre, les avoirs du Trésor à la Banque Centrale ont atteint leur niveau
maximum de l’année suite à la réalisation de nouvelles émissions de bons du Trésor, à la
perception de recettes fiscales et à l’encaissement d’un don de l’Union Européenne et de
divers tirages sur emprunts extérieurs dont celui effectué auprès de la BIRD dans le cadre
du PACE III.

En s’établissant à 2.774 MDT, en décembre 2003, les billets et monnaies en


circulation ont augmenté de 13 MDT par rapport à leur niveau du mois d’octobre, resserrant
d’autant la trésorerie bancaire. Au cours de cette période, un maximum de 2.922 MDT a été
enregistré, le 24 novembre, date correspondant à la veille de l’Aïd-El-fitr. Cette évolution est
imputable à l’intensification des retraits des ménages pendant le mois de Ramadan.
En revanche, les avoirs nets en devises, qui se sont élevés à 3.460 MDT en décembre
2003, ont amélioré la liquidité bancaire de 163 MDT. Cette augmentation est due,
essentiellement, à l’encaissement par une banque de la place d’un emprunt syndiqué de
100 millions de dollars et la réalisation de tirages auprès, notamment, de la BIRD (troisième
tranche du PACE III) et de la BAD.
La contraction de la liquidité bancaire résultant de l’évolution de ces facteurs, a amené
l’Institut d’émission à intensifier ses interventions sur le marché monétaire (+ 156 MDT) dont
le niveau s’est élevé à 416 MDT, en décembre.
En conséquence, le solde du compte courant ordinaire des banques tenu à la Banque
centrale a augmenté de 15 MDT en se situant, au titre du même mois, à 185 MDT.

B – EVOLUTION DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE1

Outre les techniques habituelles de refinancement sous forme, notamment, d’appels


d’offres et de prises en pension de bons du Trésor à 3 mois, la Banque centrale a élargi ses

1
L’analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
203
opérations de politique monétaire, en 2003, en introduisant une nouvelle procédure
consistant à des achats et ventes fermes de titre de l’Etat dans le cadre de l’open market.
Réalisée par adjudication sur la base du prix du pied du coupon, cette procédure est de
nature à permettre l’activation du marché secondaire des titres publics quasi inexistant,
contribuant ainsi à étoffer davantage la courbe des rendements. Au cours de l’année 2003,
les opérations d’open market ont porté, au total, sur 23.500 bons à l’achat et 18.000 bons à
la vente pour des enveloppes globales de 23 MDT et 18 MDT, respectivement, dont plus
des deux tiers sont constitués de BTA.

En matière de politique de taux d’intérêt et dans le but de stimuler l’investissement et


inciter les banques à financer davantage l’activité économique, la Banque centrale a baissé
à deux reprises, en 2003 son taux directeur en le ramenant, successivement, de 5,875% à
5,5% puis à 5%, respectivement, le 27 mars et le 19 juin.

EVOLUTION TRIMESTRIELLE DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE


(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Année Moyennes trimestrielles 2003 Année
Désignation
2002 I II III IV 2003
Appels d’offres 370 243 190 345 246 256
Prises en pension de 1 à 7 jours 35 0 0 0 0 0
Pensions de bons du Trésor à 3 mois 380 189 132 111 69 125
Opérations ponctuelles nettes -6 22 -2 -2 9 7
Opérations d’open market - - 12 20 18 12
Total 779 454 332 474 342 400

L’aisance de la trésorerie bancaire qui a prévalu pendant une bonne partie de 2003 a
permis à la Banque centrale de réduire notablement ses interventions en matière de
refinancement. En effet, de 779 MDT, en 2002, leur montant total est revenu à 400 MDT, en
2003 dont près des deux tiers (64% contre 47%) ont été effectués sous forme d’appels
d’offres, le mode de refinancement le moins cher, le reliquat étant partagé entre les
pensions de bons du Trésor à 3 mois (31% contre 48%), les opérations d’open market (3%)
et les opérations ponctuelles nettes (2%).

L’Institut d’émission a modulé ses interventions en fonction des besoins des banques
qui ont connu, au courant de l’année, quatre phases distinctes.

Durant le premier semestre, l’aisance de la trésorerie des banques qui s’est


accompagnée par un développement des transactions sur le marché interbancaire s’est
traduite par un repli du recours des banques à la Banque centrale de 102 MDT par rapport à
son niveau atteint à la fin de 2002. En dépit de sa forte fluctuation entre un minimum de
132 MDT et un maximum de 642 MDT, le montant y afférent s’est situé en moyenne, au
cours de la période considérée, à 393 MDT dont plus de la moitié (55%) a été accordée
sous forme d’appels d’offres et 41% au titre de prises en pension de bons du Trésor à
3 mois. Durant la même période, les achats de bons du Trésor à 3 mois ont porté sur une
enveloppe de 259 MDT alors que les remboursements ont totalisé 394 MDT, dont 245 MDT
par anticipation, ce qui a ramené leur encours, à la fin du mois de juin, à 93 MDT.

Quant aux opérations d’open market, lancées pour la première fois en avril, elles ont
porté au total sur deux achats fermes de bons du Trésor effectués d’abord le 29 de ce mois
pour un montant de 15,6 MDT, et ensuite , le 27 mai, pour la valeur de 2,8 MDT.

204
EVOLUTION DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données de fin de période en MDT)
Déc. 2003
Désignation
2002 Mars Juin Sept. Déc.
Appels d’offres 240 220 240 175 270
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 0 0 0 0
Pensions de bons du Trésor à 3 mois 228 47 93 68 165
Opérations ponctuelles nettes 34 50 46 0 0
Opérations d’open market 0 0 19 24 5
Total 502 317 398 267 440

En juillet, et suite au resserrement de leur trésorerie et à l’amenuisement des


échanges sur le marché interbancaire, les banques ont recouru davantage au refinance-
ment de la Banque centrale dont le montant moyen s’est élevé à 609 MDT et a été servi
pour près de 82% sous forme d’appels d’offres. En revanche, le refinancement par le biais
des prises en pension de bons du Trésor à 3 mois n’a représenté qu’environ 15% du total,
sachant que son encours à la fin du mois de juillet, s’est situé à 93 MDT, soit le même
niveau du mois précédent.

La reprise de l’aisance de la liquidité bancaire au cours des trois mois suivants s’est
traduite par une diminution de 340 MDT du refinancement de l’Institut d’émission dont le
volume est revenu à 269 MDT en octobre. Durant cette période, les transactions
interbancaires ont connu un développement important, notamment, au niveau des
opérations à vue qui ont augmenté de 110 MDT. Elles ont atteint leur niveau record en
septembre, en se situant, en moyenne à 510 MDT portant ainsi la moyenne de ladite
période à 454 MDT, réparties entre les opérations à vue et celles à terme à concurrence,
respectivement, de 196 MDT et 258 MDT.

Au niveau de l’intervention de la Banque centrale, la période août-octobre a été


caractérisée par une baisse importante des montants servis sous forme d’appels d’offres,
dont le niveau moyen s’est établi à 240 MDT, soit presque la moitié de ce qui a été octroyé
en juillet.

Parallèlement, deux opérations d’achat de bons du Trésor à 3 mois ont eu lieu au


cours des mois de septembre et d’octobre pour des montants respectifs de 29 MDT et
39 MDT, alors que les remboursements y afférents ont totalisé 93 MDT, ramenant ainsi leur
encours, au terme du mois d’octobre, à 68 MDT.

VARIATION DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE SELON LES


QUATRE PHASES D’EVOLUTION (Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Juin2003 Juillet2003 Octobre 2003 Décemb.2003
Désignation Juin 2003 Juillet 2003 Octobre 2003
Déc.2002
Appel d’offres - 7,8 +247,2 -315,3 +147,4
Prises en pension de 1 à 7 jours - 3,6 0 0 0
Pensions de bons du Trésor à 3 mois - 84,8 - 45,0 - 25,0 +14,0
Opérations ponctuelles nettes - 24,6 +0,7 - 4,5 +9,3
Opérations d’open market +18,5 0 +4,9 - 14,6
Total -102,3 +202,9 -339,9 +156,1

Les opérations d’open market ont connu une légère évolution en enregistrant deux
opérations d’achat ferme de bons du Trésor pour des montants respectifs de 0,5 MDT et
5,2 MDT, portant ainsi l’encours de ces opérations de 18,5 MDT à la fin de juillet à
23,1 MDT au terme du mois d’octobre.

205
Durant les deux derniers mois de l’année, le recours des banques au refinancement
de la Banque Centrale s’est accru de nouveau, reflétant ainsi la situation de resserrement
de la liquidité bancaire. Totalisant en moyenne 378 MDT, le concours de l’Institut d’émission
a été accordé essentiellement à concurrence de 73,1% sous forme d’appels d’offres et
18,6 % de prises en pension à trois mois.

C’est au cours du mois de décembre qu’a été enregistré le plus important montant de
l’année en matière d’achats de bons du Trésor à 3 mois, soit 146 MDT, dont 127 MDT ont
été réalisés le 30 décembre 2003, alors que les remboursements à ce titre, n’ont porté que
sur 68 MDT, portant ainsi l’encours de fin d’année à 165 MDT.

S’agissant de l’évolution des taux d’intérêt au jour le jour (TM) sur le marché
interbancaire, elle a reflété en 2003, aussi bien l’état de trésorerie des banques que les
manipulations opérées au niveau du taux directeur de la Banque Centrale. En effet, les
baisses décidées le 27 mars et le 19 juin de 0,375 point de pourcentage et de 0,5 point
respectivement, ont influencé l’évolution du TM qui a, ainsi, enregistré une tendance quasi-
continue à la baisse, revenant de 5,90625% le 2 janvier à 4,96875% le 31 décembre 2003.

En ce qui concerne le taux moyen (TMM), il a suivi une tendance baissière durant le
premier semestre, revenant de 5,90625% en janvier à 5,31250% en juin. Depuis et jusqu’à
la fin de l’année, il s’est maintenu au niveau de 5%.

Quant au taux des pensions de bons du Trésor à 3 mois, son évolution a été
influencée par les deux baisses du taux de l’appel d’offres. Il est passé de 6,125% au cours
du premier trimestre à 5,6250% durant le second trimestre pour se maintenir stable jusqu'à
la fin de l’année au niveau de 5,09375%.

C – EVOLUTION DE L’ACTIVITE DES BANQUES ET AUTRES ETABLISSEMENTS


FINANCIERS

Le nombre des agences bancaires a augmenté, en 2003, de 15 nouvelles représentations


réparties entre le Grand-Tunis (7), le Centre-est (6), le Centre-ouest (1) et le Nord-est (1) portant
ainsi l’effectif total de ces agences à 857, soit une pour 11,5 mille habitants contre 842 unités et
11,6 mille l’année précédente.

L’installation de 84 nouveaux distributeurs automatiques de billets (DAB) et de


guichets automatiques de banque (GAB) au cours de l’année 2003 a porté l’étendue totale
du réseau monétique à 560 unités.

I – BANQUES DE DEPOTS

1) Emplois et ressources

La poursuite, pour la deuxième année consécutive, de la progression des ressources


propres des banques de dépôts à un rythme plus rapide que celui de leurs emplois, s’est
traduite par une contraction de leur recours au refinancement de la Banque centrale dont la
part dans le total des ressources ne cesse de diminuer pour ne représenter que 2% à la fin
de l’année 2003 contre 2,4% en 2002 et 4,3% en 2001.

206
EMPLOIS ET RESSOURCES (En MDT)
2003
Désignation 2002
Mars Juin Sept. Déc.
Concours à l’économie 18.392 18.522 19.008 19.277 19.534
Créances sur l’Etat 1.549 1.321 1.485 1.545 1.655
Comptes de trésorerie 1.329 1.282 1.260 1.506 1.405
Autres postes nets -511 -549 -610 -778 -608
Total emplois=Total ressources 20.759 20.576 21.143 21.550 21.986
Ressources monétaires&quasi-monét. 15.186 15.139 15.540 16.046 16.383
Ressources spéciales 2.436 2.448 2.471 2.487 2.209
Provisions 1.134 1.161 1.223 1.246 1.444
Fonds propres disponibles 1.501 1.511 1.530 1.528 1.515
Concours de la BCT 502 317 379 243 435

a) Emplois

Atteignant 21.986 MDT au terme de l’année 2003, les emplois des banques de dépôts se
sont affermis de 5,9% par rapport à leur niveau de 2002, contre 4,5% une année auparavant.
Cette accélération résulte, exclusivement, de celle des créances sur l’Etat, alors que toutes les
autres rubriques ont accusé une décélération.
- Concours à l’économie

Représentant près de 89% de l’ensemble de leurs emplois, soit la même part qu’en
2002, les concours consentis à l’économie, par les banques de dépôts, se sont élevés à
19.534 MDT, en accroissement de 6,2% soit pratiquement le même taux que celui
enregistré l’année précédente. Cette évolution s’explique par l’accélération des crédits
octroyés sur ressources ordinaires, les concours consentis sous forme de prises de
participation s’étant décélérés tandis que les crédits nourris sur des ressources spéciales
ont connu plutôt une forte baisse.

Les nouveaux crédits ont servi à financer des projets dans les secteurs des services à
hauteur de 50,2%, de l’industrie (31,6%) et de l’agriculture (18,2%).

CONCOURS A L’ECONOMIE (En MDT)


2003
Désignation 2002
Mars Juin Sept. Déc.
Crédits sur ressources ordinaires 15.226 15.315 15.805 16.092 16.499
Crédits sur ressources spéciales 2.131 2.134 2.102 2.061 1.901
Portefeuille-titres 1.035 1.073 1.101 1.124 1.134
Total 18.392 18.522 19.008 19.277 19.534

L’encours des crédits sur ressources ordinaires est passé de 15.226 MDT à la fin de
2002 à 16.499 MDT en 2003, soit une augmentation de 8,4% contre 4,6% une année
auparavant. Cette évolution illustre, notamment, l’accroissement du portefeuille-escompte et
celui des créances immobilisées, douteuses et litigieuses.
Pour ce qui est du portefeuille-escompte, il s’est accru de 7,9% ou 739 MDT contre
1,5% ou 136 MDT en 2002. L’essentiel de cette augmentation a été enregistré au cours du
dernier mois de l’année, soit 760 MDT contre 399 MDT en 2002.
S’agissant des créances immobilisées1, elles se sont élevées à 4.035 MDT en 2003, en
augmentation de 515 MDT ou 14,6% par rapport à leur niveau de l’année précédente contre 8,6%

1
Il s’agit des créances immobilisées, douteuses et litigieuses, des valeurs impayées à première et deuxième
présentation et des arrangements, rééchelonnements et consolidations.
207
une année auparavant. Après avoir connu une forte augmentation au cours des onze premiers
mois, ces créances ont diminué en décembre de 172 MDT, suite aux opérations de radiation, de
cession de créances aux sociétés de recouvrement et de prise en charge par l’Etat de créances
d’entreprises en difficulté. Il est à signaler, qu’en 2003, lesdites opérations sont de moindre
ampleur que celles enregistrées en 2002.
En se situant à 1.901 MDT en 2003, les crédits octroyés sur des ressources spéciales
ont accusé une baisse de 10,8% par rapport à leur niveau de l’année précédente contre une
hausse de 10,5% une année auparavant. Cette évolution a concerné essentiellement une
banque de la place dans le cadre de l’assainissement de sa situation financière.
Quant au portefeuille-titres, il s’est établi à 1.134 MDT soit un accroissement de 9,6%
par rapport à son niveau de décembre 2002 contre 27,5% une année auparavant. Après
avoir suivi un mouvement de hausse continue au cours des onze premiers mois de l’année
favorisé par les prises de participation de certaines banques dans des SICARs, le
portefeuille-titres s’est replié, en décembre, de 27 MDT, suite notamment, à l’assainisse-
ment de la situation financière de filiales de certaines banques.
- Créances sur l’Etat

Enregistrant une augmentation pour la deuxième année consécutive, l’endettement de


l’Etat vis-à-vis des banques de dépôts s’est établi en décembre 2003 à 1.655 MDT, en
progression de 6,8% contre 5,7% une année auparavant.
Totalisant 1.200 MDT à fin 2003, l’encours des bons du Trésor détenus par les
banques de dépôts a enregistré, d’une année à l’autre, une augmentation de 97 MDTcontre
une baisse de 19 MDT en 2002 et ce, corrélativement avec l’affermissement beaucoup plus
soutenu du volume total des souscriptions que celui des remboursements, soit 2.123 MDT
et 1.766 MDT respectivement.

La répartition de la dette de l’Etat envers les banques de dépôts par terme laisse
apparaître une consolidation de la part des bons du Trésor assimilables (77% contre 71%
en 2002) au détriment de celle des bons du Trésor à court terme (23% contre 29%).

Pour ce qui est de l’encours des prises en charge par l’Etat des créances accrochées de
certaines entreprises publiques, il a augmenté de 9 MDT en 2003 pour totaliser 455 MDT.

- Comptes de trésorerie

S’élevant à 1.405 MDT en 2003, le solde des comptes de trésorerie des banques de
dépôts s’est accru de 76 MDT ou 5,7% contre 131 MDT ou 10,9% l’année précédente. Cette
décélération reflète surtout celle des comptes en devises (1,9% contre 33,1%) et du
compte "correspondants banquiers nets" (10% contre 64,4%).
COMPTES DE TRESORERIE (En MDT)
2003
Désignation 2002
Mars Juin Sept. Déc.
Encaisse 161 155 177 170 160
Comptes courants ordinaires 159 162 101 268 181
Dépôts au CCP 10 6 6 10 9
Comptes en devises 370 376 359 356 377
Moins : Autres concours de la BCT 2 7 25 12 9
Correspondants banquiers (montant net) 600 537 553 632 660
Sièges, succursales et agences (montant net) 31 53 89 82 27
Total 1.329 1.282 1.260 1.506 1.405

208
b) Ressources

Les ressources des banques de dépôts se sont établies à 21.986 MDT en 2003, en
accroissement de 1.227 MDT ou 5,9% contre 900 MDT ou 4,5% en 2002. Cet
affermissement porte la marque, essentiellement, de celui des ressources monétaires et
quasi-monétaires ainsi que de l’accroissement du poste provisions. En revanche, les
ressources spéciales et les concours de la Banque centrale ont accusé des baisses.

- Ressources monétaires et quasi-monétaires

Les ressources monétaires et quasi-monétaires ont atteint, à la fin de 2003,


16.383 MDT, en progression de 7,9% contre 4,9% une année auparavant, traduisant ainsi
l’affermissement du rythme de croissance des ressources monétaires. Celles à caractère
quasi-monétaires ont, plutôt accusé une décélération.

En se situant à 4.903 MDT en 2003, les ressources monétaires qui ont connu
exceptionnellement un repli en 2002 de 5,3% ont repris leur mouvement de hausse une
année après, en augmentant de 5,6%, tendance enregistrée essentiellement durant le
troisième trimestre de l’année. Cette évolution a touché, surtout, les dépôts à vue de
résidents et, à un degré moindre, ceux de non-résidents qui se sont accrus respectivement
de 6,2% et 3,1% contre des baisses de 6,5% et 0,5% en 2002.

Concernant les ressources quasi-monétaires, elles se sont accrues de 8,9%, en 2003,


contre 10,2% en 2002. Cette décélération résulte surtout de celles de l’épargne logement et
des dépôts à terme et autres produits financiers conjuguées avec la baisse de l’encours des
obligations et emprunts à plus d’un an de résidents. Les autres composantes de la quasi-
monnaie ont connu, en revanche, une accélération.

Après avoir enregistré une croissance soutenue de 24,1% en 2002, évolution favorisée
par la réglementation en matière de ratio de liquidité, les dépôts à terme et autres produits
financiers de résidents n’ont progressé, en 2003, que de 7,8% contre 8,7% en 2001. La
hausse a concerné les dépôts des entreprises individuelles, ceux du secteur public,
notamment, les organismes de prévoyance sociale et ceux des compagnies d’assurance.

RESSOURCES MONETAIRES ET QUASI-MONETAIRES (En MDT)


2003
Désignation 2002
Mars Juin Sept. Déc.
Ressources monétaires 4.644 4.491 4.669 4.995 4.903
Dépôts à vue de résidents 3.668 3.548 3.690 4.035 3.897
Dépôts à vue de non-résidents 976 943 979 960 1.006
Ressources quasi-monétaires 10.542 10.648 10.871 11.051 11.480
dont:Dépôts à termes et autres produits financiers
de résidents 3.646 3.803 3.864 3.968 3.932
Comptes d’épargne de résidents 4.211 4.231 4.232 4.279 4.484
Comptes d’épargne logement de résidents 794 812 828 846 870
Certificats de dépôt de résidents 664 498 641 664 668
Oblig.&emprunts à plus d’un an de résidents 377 375 357 353 353
Dépôts à terme et autres produits financiers
de non-résidents 321 340 359 342 356
Total 15.186 15.139 15.540 16.046 16.383

Quant aux dépôts à terme et autres produits financiers de non-résidents, ils se sont
inscrits en hausse de 10,9% pour atteindre 356 MDT à la fin de 2003 contre 13% et
321 MDT une année auparavant.

209
Les dépôts d’épargne logement ont retrouvé, en 2003, leur rythme d’accroissement
habituel (9,6%), alors qu’ils avaient enregistré une hausse importante en 2002 (+22,7%)
favorisée, notamment, par le lancement de nouveaux produits, contre 9,7% en 2001.

L’encours des obligations et emprunts à plus d’un an de résidents a accusé une


baisse de 24 MDT ou -6,4% contre une augmentation de 88 MDTou 30,4% en 2002. C’est
que les banques de dépôts, contrairement à l’année précédente, n’ont pas procédé à
l’émission d’emprunts obligataires sur le marché intérieur de capitaux. En revanche, et suite
aux émissions obligataires effectuées par deux banques de la place sur le marché étranger
pour des montants respectifs de 127 MDT et 37 MDT, l’encours des emprunts à plus d’un
an souscrits par des non résidents a enregistré en 2003 une forte augmentation de
170 MDT, pour s’élever à 269 MDT.

S’agissant de l’encours des certificats de dépôts, il s’est légèrement accru en 2003


passant de 664 MDT à 668 MDT et ce, après avoir baissé de 20,8% ou 174 MDT une
année auparavant. Les nouvelles souscriptions ont été effectuées par des sociétés privées
(23 MDT) et par celles relevant du secteur public autres que les organismes de prévoyance
sociale (21 MDT).

Les autres comptes d’épargne de résidents ont, quant à eux, progressé à un rythme
soutenu, soit 6,5% contre 3,2% en 2002. Une part importante de cette consolidation, soit
205 MDT, a eu lieu durant le dernier trimestre de l’année, provenant, essentiellement, de la
comptabilisation des intérêts au titre de l’année 2003.

- Ressources spéciales

En se situant à 2.209 MDT en 2003, les ressources spéciales ont diminué de 9,3%
contre une augmentation de 17,3% l’année précédente. La baisse est enregistrée,
essentiellement, au niveau d’une banque de la place, dans le cadre de l’assainissement de
sa situation financière.

- Fonds propres disponibles

En s’élevant à 1.515 MDT, les fonds propres disponibles des banques de dépôts ont
connu une baisse de leur rythme d’accroissement revenant de 9,2% à 0,9%.

Tandis que les primes d’émission ont stagné à leur niveau de 278 MDT et le capital
libéré net des participations croisées de l’ensemble des banques de dépôts s’est
légèrement replié (-3 MDT) se situant à 952 MDT, les réserves ont, quant à elles, progressé
de 50 MDT pour se situer à 740 MDT. L'accroissement ainsi enregistré est imputable,
essentiellement, à celui des réserves extraordinaires (+44 MDT) et, à un degré moindre, à la
consolidation des réserves à régime spécial (+5 MDT).

Après avoir suivi un mouvement baissier amorcé depuis l’année 2000, le ratio de
couverture des immobilisations et des non-valeurs nettes des amortissements par les fonds
propres a enregistré une reprise, en 2003, en augmentant de 1,1 point de pourcentage contre
une baisse de 0,8 point en 2002 et ce, corrélativement avec l’augmentation des immobilisations
et des non-valeurs à une cadence supérieure à celle des fonds propres soit, respectivement,
7,3% et 2,4%.

210
COUVERTURE DES IMMOBILISATIONS ET DES NON-VALEURS NETTES DES AMORTISSEMENTS
PAR LES FONDS PROPRES (En MDT sauf indication contraire)
2003
Désignation 2002
Mars Juin Sept. Déc.
1- Fonds propres 1.941 1.959 1.992 1.990 1.987
dont : Capital libéré 955 956 956 956 952
Réserves 690 708 740 740 740
Primes d’émission 278 278 278 278 278
2- Immobilisations et non-valeurs nettes des
amortissements 440 448 462 462 472
Immeubles et mobiliers 796 810 834 841 863
Non-valeurs 14 17 16 18 16
Amortissements -370 -379 -388 -397 -407
Ratio des immobilisations et des non-valeurs
nettes des amortissements 2/1 (en %) 22,7 22,9 23,2 23,2 23,8
Fonds propres disponibles (1-2) 1.501 1.511 1.530 1.528 1.515

- Provisions

Les banques de dépôts ont continué, en 2003, à consolider leurs provisions dont le niveau
s’est élevé à 1.444 MDT, en accroissement de 27,3% par rapport à celui de l’année précédente.
Cette évolution s’explique par l'augmentation des provisions pour créances immobilisées,
douteuses et litigieuses qui se sont affermies en 2003 de 35,8% contre 4,7% en 2002 et, plus
particulièrement, par l’évolution de l’encours de l’enveloppe des provisions constituées en
franchise d’impôts qui s’est renforcé de 43,7% ou 295 MDT contre 12% ou 72 MDT.

- Concours de la BCT

Les concours de la Banque centrale aux banques de dépôts sous forme d’appels
d’offres, de prises en pension et d’opérations ponctuelles, se sont limités, en 2003, à
435 MDT, enregistrant ainsi une baisse de 13,3% par rapport à l’année précédente. Ce repli
a reflété l’amélioration relative de la trésorerie des banques de dépôts.

2) Exploitation1

Au cours de l’année 2003 et pour la deuxième année consécutive, les banques de


dépôts ont connu une régression des principaux soldes intermédiaires d’exploitation en lien
avec la conjoncture économique et la baisse du taux moyen du marché monétaire.

En effet, la marge d’intérêt qui s’est élevée à 549,3 MDT a baissé de 22,4 MDT ou
3,9%, contre une légère diminution de 10 MDT ou 1,7% au cours de 2002, due
essentiellement à un repli important des intérêts et revenus assimilés de 40,4 MDT ou 3,2%,
atténué par un recul des intérêts encourus et charges assimilées.

La baisse des intérêts et revenus assimilés a résulté du repli des produits sur les
opérations de crédit qui ont baissé de 36 MDT ou 3,1% contre une augmentation de
22 MDT ou 1,9% en 2002 et ce, sous l’effet conjugué du fléchissement du rythme de
progression de l’encours moyen des crédits à l’économie qui n’a augmenté que de 4,2%,
contre 6,2% au cours de 2002 et d’un effort important de réservation d’agios en relation avec
l’augmentation du portefeuille accroché.

1
Les chiffres relatifs à l’année 2003 revêtent un caractère provisoire.

211
Ces facteurs auxquels s’est ajoutée la baisse du taux moyen du marché monétaire se
sont répercutés sur le rendement du crédit qui est revenu de 7,4% en 2002 à 6,8% en 2003.

Quant aux intérêts encourus et charges assimilées et malgré le recul du taux moyen du
marché monétaire et la régression de l’endettement moyen sur ce marché, ils n’ont baissé
que de 18 MDT ou 2,6% sous l’effet d’une progression des intérêts sur les dépôts de la
clientèle particulièrement ceux relatifs aux dépôts à terme dont l’encours moyen a augmenté
de 679,5 MDT ou 18,7%, contre 293,9 MDT ou 8,8 % en 2002.

Cette évolution des dépôts à terme des banques de dépôts s’inscrit dans une
orientation visant une meilleure stabilisation de leurs ressources et une meilleure adéquation
de la maturité de ces ressources à celle de leurs emplois.

En revanche, les commissions sur opérations bancaires ont enregistré, quoique à un


rythme moins important que l’année dernière, une augmentation de 3,7 MDT ou 1,8% pour
atteindre 208 MDT.

Par ailleurs, les gains nets sur le portefeuille-titres commercial et opérations financières
se sont consolidés au cours de l’année 2003 pour atteindre 126,3 MDT, en augmentation de
2,1 MDT ou 1,7%, contre une baisse de 5,2 MDT ou 4%, due à un encours moyen des bons
du Trésor souscrits en augmentation par rapport à l’année 2002.

Conséquemment à l’augmentation des commissions sur opérations et des gains nets


sur le portefeuille-titres commercial et opérations financières, la baisse de la marge d’intérêts
a été atténuée entraînant ainsi une régression du Produit net bancaire (PNB) de 18,5 MDT
ou 2% pour se situer à 926,6 MDTaprès une quasi stagnation au cours de l’année 2002.
PRODUIT NET BANCAIRE
En MDT Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En MDT En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 1.271,1 1.230,7 -40,4 -3,2
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 699,4 681,4 -18,0 -2,6
(=) Marge d’intérêt 571,7 549,3 -22,4 - 3,9
(+) Commissions nettes sur les opérations
bancaires 204,3 208,0 3,7 1,8
(+) Gains nets sur portefeuille-titres commercial et
opérations financières 124,2 126,3 2,1 1,7
(+) Revenus du portefeuille d’investissement 44,9 43,0 -1,9 -4,2
(=) Produit net bancaire (PNB) 945,1 926,6 -18,5 -2,0

Après une forte progression de 38,4 MDT ou 8,3% en 2002 et grâce à une maîtrise des
charges générales d’exploitation, les charges opératoires n’ont augmenté que de 21,5 MDT
ou 4,3% en 2003, provenant essentiellement de l’accroissement des frais du personnel.

Ainsi, l’effet conjugué de la régression du produit net bancaire et de l’augmentation des


charges opératoires, a entraîné une détérioration du coefficient d’exploitation de trois points
de pourcentage pour s’établir à 56,6% en 2003 contre 53,3% en 2002.

En dépit de la baisse du produit net bancaire, le résultat d’exploitation a enregistré une


quasi stagnation pour se situer à 183,9 MDT et ce, sous l’effet d’une dotation en provisions
moins importante que celle constituée en 2002. Faut-il préciser, à ce titre, qu’outre cette
dotation, un volume important de provisionnement, a été fait par les banques publiques dans
le cadre d’opérations spécifiques d’assainissement et portant sur 309 MDT.

212
Le résultat net a ainsi atteint 149,3 MDT en 2003, contre 151,3 MDT l’année
précédente.

RESULTAT NET DE L’EXERCICE


En MDT Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En MDT En %
Produit net bancaire 945,1 926,6 -18,5 -2,0
(+) Autres produits d’exploitation 16,7 15,3 -1,4 -8,4
(- ) Charges opératoires 503,4 524,9 21,5 4,3
* Frais du personnel 360,3 382,2 21,9 6,1
* Charges générales d’exploitation 143,1 142,7 -0,4 -0,3
(-) Dotations aux amortissements 53,0 53,0 0,0 0,0
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur créances, hors bilan et passif 216,8 176,7 -40,1 -18,5
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur portefeuille d’investissement 4,0 3,4 -0,6 -15,0
(=) Résultat d’exploitation 184,6 183,9 -0,7 -0,4
Solde en gain(+)/perte(-) provenant des autres
éléments ordinaires 4,3 3,0 -1,3 -30,2
(-) Impôts sur les bénéfices 37,6 37,6 0,0 0,0
(=) Résultat net de l’exercice 151,3 149,3 -2,0 -1,3
(=) Résultat après modifications comptables 151,3 149,3 -2,0 -1,3

Toutefois, la décélération de l’activité des banques de dépôts et surtout la baisse de la


qualité de leurs portefeuilles se sont répercutées négativement sur la rentabilité des fonds
propres (ROE) et le rendement des actifs (ROA) qui ont atteint respectivement 7,6% et 0,6%,
contre 8% et 0,7% en 2002.

L’évolution des risques encourus des banques à un rythme plus rapide que celui de
leurs fonds propres nets a entraîné une régression du ratio moyen de couverture des risques
qui s’est situé à 9,1% contre 9,8% en 2002.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Rendement des actifs 1,1 0,7 0,6
Rentabilité des fonds propres 14,0 8,0 7,6
Ratio de couverture des risques 10,6 9,8 9,1

Sur le plan de la qualité du portefeuille et compte tenu de la conjoncture économique


difficile enregistrée en 2002 et 2003, la part des créances classées dans le total des
engagements est passée de 20,9% en 2002 à 23,9% en 2003. Nette des provisions et des
agios réservés, cette part s’établit à 15,2%.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Part des créances classées dans le total engagements 19,2 20,9 23,9
Part des créances classées nettes des provisions et
agios réservés dans le total engagements 11,1 12,9 15,2
Taux de couverture des créances classées par les
provisions et agios réservés 47,4 43,9 42,9

Notons par ailleurs que le taux de couverture des créances classées par les provisions
et agios réservés, qui s’est établi à 42,9%, reste encore influencé par les effets de
l’apurement du portefeuille des banques à travers la radiation et la cession des créances
compromises.

213
II – BANQUES DE DEVELOPPEMENT

1) Emplois et ressources

En voie d’assainissement, préalablement à leur transformation en banques universelles,


les banques de développement mixtes ont connu, pour la deuxième année consécutive, une
décélération de leur activité comme le montre le repli de l’ensemble de leurs ressources et
emplois. Cette évolution est illustrée par celle de leurs interventions en matière de
financement de l’économie. Aussi bien les décaissements que les approbations et les
engagements effectués, à ce titre, se sont inscrits en régression.

Totalisant 132 MDT en 2003, les approbations de ces banques ont diminué de 25,4%
contre -16,5% l’année précédente. Cette régression a touché, à divers degrés, les approbations
tant sous forme de crédits (-18,9% contre -20,6%), de participations (-83,3% contre +71,4%)
que de leasing (-36,4% contre -12%).

S’agissant des engagements, ils ont accusé, également, une baisse accentuée de
25,3% contre -2,4% seulement en 2002. Cette tendance s’est confirmée au niveau des
engagements sous forme aussi bien de crédits (-25,6% contre -7,6%) que de participations
qui se sont repliées de 7 MDT, en 2003, après avoir augmenté de 8 MDT en 2002. Quant
aux opérations de leasing, elles se sont stabilisées au même niveau de l’année précédente.

APPROBATIONS, ENGAGEMENTS ET DECAISSEMENTS DES BANQUES DE DEVELOPPEMENT


(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2002 2003 2002/2001 2003/2002
En MDT En % En MDT En %
Approbations 177 132 -35 -16,5 -45 -25,4
Crédits 143 116 -37 -20,6 -27 -18,9
Participations 12 2 5 71,4 -10 -83,3
Leasing 22 14 -3 -12,0 -8 -36,4
Engagements 162 121 -4 -2,4 -41 -25,3
Crédits 133 99 -11 -7,6 -34 -25,6
Participations 13 6 8 160,0 -7 -53,8
Leasing 16 16 -1 -5,9 - -
Décaissements 161 117 27 20,1 -44 -27,3
Crédits 131 100 11 9,2 -31 -23,7
Participations 15 6 10 200,0 -9 -60,0
Leasing 15 11 6 66,7 -4 -26,7

Après l’augmentation de 20,1% enregistrée en 2002, les décaissements ont régressé


de 27,3% en 2003. C’est que le repli de 31 MDT des décaissements sous forme de crédits
s’est conjugué à la baisse de ceux relatifs aux opérations de leasing et des prises de
participation qui ont diminué, respectivement, de 26,7% ou 4 MDT et 60% ou 9 MDT. Sur le
plan sectoriel, 73,6% des décaissements ont bénéficié au secteur des services dont 66%
ont servi au financement du tourisme et de l’immobilier.

Les concours à l’économie consentis par ces institutions ont totalisé 901 MDT à la fin
de 2003, accusant ainsi une baisse de 3,3% contre -16,3% l’année précédente, imputable
aux opérations de cession et de radiation d’une partie des créances accrochées effectuées
dans le cadre de l’assainissement financier opéré par quatre banques. Cette diminution a
touché, à des degrés variés, tous les secteurs, à savoir l’agriculture (-19,5% contre -64%),
l’industrie (-3,8% contre -21,1%) et les services (-0,2% contre -24,3%).

214
La répartition par terme des crédits octroyés par ces établissements continue à faire
apparaître la prépondérance des crédits à moyen et long termes, dont la part a représenté 76%
du total en 2003 contre 72% en 2002. Ce sont les secteurs des services et de l’industrie qui ont
profité de cette augmentation pour , respectivement, 13 MDT et 9 MDT. Le tourisme et le
bâtiment et travaux publics ayant bénéficié de l’enveloppe la plus importante.
Constitué essentiellement de prises de participation, le portefeuille-titres des banques
de développement mixtes a continué à accuser une diminution pour la troisième année
consécutive. Totalisant 174 MDT à la fin de 2003, il a baissé de 28 MDT par rapport à son
niveau de 2002. Ce repli est imputable, essentiellement, à la cession de titres détenus par
deux banques de la place pour des montants respectifs de 6 MDTet de 20 MDT, au profit de
SICAFs. Cette diminution a été légèrement atténuée par l’augmentation de 1 MDT de
l’encours des prêts participatifs.
Par ailleurs, et en l’absence de nouvelles souscriptions à des bons du Trésor par ces
banques, les créances sur l’Etat se sont limitées, à fin décembre 2003, aux prises en charge
par l’Etat des créances détenues par ces banques sur l’Office national du tourisme, qui ont
totalisé 80 MDT, soit le même niveau enregistré une année auparavant.
Après avoir fluctué en cours d’année, l’encours des emprunts intérieurs s’est situé à
143 MDT à fin 2003, en augmentation de 12 MDT contre 37 MDT en 2002. Cette
décélération a résulté de l’évolution des emprunts nets contractés, essentiellement, auprès
des banques commerciales dont l’encours s’est accru de 24 MDT,soit la même variation que
l’année précédente, conjuguée à la contraction des obligations et emprunts à plus d’un an
dont l’encours est revenu, d’une année à l’autre, de 65 MDT à 53 MDT, suite aux
remboursements de titres arrivés à l’échéance, non accompagnés de nouvelles émissions
obligataires.

EMPLOIS ET RESSOURCES (En MDT)


2003
Désignation 2002
Mars Juin Sept. Déc.
Concours à l’économie 932 953 919 928 901
Crédits à l’économie 730 751 719 727 727
Portefeuille-titres 202 202 200 201 174
Créances sur l’Etat 80 80 82 81 80
Total emplois = Total ressources 1.012 1.033 1.001 1.009 981
Fonds propres 660 660 606 510 510
dont : Réserves 219 219 167 111 111
Provisions 141 139 99 100 60
Emprunts intérieurs 131 147 169 159 143
Obligations et emprunts à plus d’un an 65 65 63 63 53
Emprunts bancaires nets 66 82 106 96 90
Ressources spéciales 116 114 117 114 122
dont :Fonds de prêts extérieurs 116 114 117 114 122
Autres ressources nettes -36 -27 10 126 146

Concernant l’encours des emprunts extérieurs, il s’est accru de 6 MDT en 2003 contre
1 MDT en 2002. Cet accroissement, imputable principalement aux tirages effectués par une
banque de la place sur des lignes de crédit européennes (BEI) pour le financement de
projets touristiques, a été compensé en partie par les remboursements effectués au cours
de la même année.

En se situant à 510 MDT en décembre 2003, les fonds propres ont accusé une baisse
de 150 MDT contre une augmentation de 14 MDT une année auparavant. Cette tendance a
résulté de la baisse des réserves (-108 MDT contre +15 MDT) conjuguée avec la réduction

215
en septembre du capital social d’une banque de la place de 40 MDT, suite à l’assainisse-
ment de son portefeuille et à la résorption des pertes constatées. Il convient de souligner
que ladite banque a décidé, en décembre, de procéder à l’augmentation de son capital de
20 MDT dont 10 MDT souscrits par des non-résidents et non encore libérés et 10 MDT non
encore souscrits .

COUVERTURE DES IMMOBILISATIONS ET DES NON-VALEURS NETTES DES AMORTISSEMENTS


PAR LES FONDS PROPRES (En MDT)
2003
Désignation 2002
Mars Juin Sept. Déc.
1- Fonds propres 660 660 606 510 510
dont : Capital libéré 439 439 439 399 399
Réserves 219 219 167 111 111
2- Immob. et non-valeurs nettes des amort. 18 18 18 20 19
dont : Immeubles et mobiliers 36 36 36 38 38
Amortissements -18 -19 -19 -19 -19
Fonds propres disponibles (1-2) 642 642 588 490 491

Les provisions constituées par ces banques ont enregistré une baisse en 2003,
revenant à 60 MDT contre 141 MDT en décembre 2002. Cette régression s’explique par les
opérations de cession de créances accrochées à des sociétés de recouvrement pour une
enveloppe de 66 MDT contre 349,7 MDT une année auparavant, et aux opérations de
radiation de l’ordre de 18,7 MDT. En mars 2003 et pour se conformer aux normes
prudentielles en vigueur, une banque de la place a procédé à des dotations
complémentaires aux provisions au titre de ses créances douteuses.

2) Exploitation1

L’activité des banques de développement mixtes a généré au cours de l’exercice 2003


une marge d’intérêt de 33,2 MDT, en baisse de 6,3 MDT ou 15,9% induite essentiellement
par la diminution des intérêts et revenus assimilés de 4,8 MDT ou 8% et l’augmentation des
intérêts encourus et charges assimilées de 1,5 MDT ou 7,4%.

Cette baisse de la marge d’intérêt conjuguée à la régression des revenus du portefeuille


d’investissement (-0,9 MDT) a entraîné la baisse du PNB de 7,1 MDT ou 14,5% par rapport à
son niveau de 2002 pour se situer à 41,8 MDT à fin 2003.

PRODUIT NET BANCAIRE (PNB)


En MDT Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En MDT En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 59,7 54,9 -4,8 -8,0
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 20,2 21,7 1,5 7,4
(=) Marge d’intérêt 39,5 33,2 -6,3 -15,9
(+) Commissions nettes sur les opérations
bancaires 2,7 2,8 0,1 3,7
(+) Gains/pertes nets sur portefeuille-titres
commercial et opérations financières 0,4 0,4 0,0 -
(+) Revenus du portefeuille d’investissement 6,3 5,4 -0,9 -14,3
(=) Produit net bancaire (PNB) 48,9 41,8 -7,1 -14,5

1
Les chiffres relatifs à l’année 2003 revêtent un caractère provisoire.

216
Les charges opératoires qui demeurent marquées par le poids des frais du personnel
(70%), ont augmenté de 0,6 MDT ou 3,3% pour se situer à 18,7 MDT à fin 2003.
Conséquemment à cette évolution et à celle du PNB, le coefficient d’exploitation s’est
détérioré de 7,7 points pour se situer à 44,7%.
Les banques de développement mixtes ont dégagé un résultat négatif de 36,9 MDT à
fin 2003 contre un résultat négatif de 148 MDT une année auparavant suite à un effort de
provisionnement net et à la réalisation de plus-values sur cessions de titres de participations
moins importants que ceux enregistrés en 2002, soit 59,5 MDT contre 178,3 MDT en 2002.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
Variations
En MDT
Désignation 2003/2002
2002 2003 En MDT En %
(=) Produit net bancaire 48,9 41,8 -7,1 -14,5
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur créances, hors bilan et passif 191,7 62,5 -129,2 -67,4
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur portefeuille
d’investissement -13,4 -3,0 10,4 77,6
(+) Autres produits d’exploitation 1,4 1,2 -0,2 -14,3
(-) Charges opératoires 18,1 18,7 0,6 3,3
* Frais du personnel 12,6 13,1 0,5 4,0
* Charges générales d’exploitation 5,5 5,6 0,1 1,8
(-) Dotations aux amortissements et aux provisions
sur immobilisations 1,6 1,6 0,0 -
(=) Résultat d’exploitation -147,7 -36,8 110,9 75,1
(+) Solde en gain / perte provenant des autres
éléments ordinaires -0,3 0,4 0,7 233,3
(-) Impôts sur les bénéfices 0,0 0,5 0,5 -
(=) Résultat des activités ordinaires -148,0 -36,9 111,1 75,1
(=) Résultat net de l’exercice -148,0 -36,9 111,1 75,1

En dépit de la baisse des fonds propres nets des banques de développement mixtes de
42,7 MDT pour se situer à 472,1 MDT à fin 2003, le ratio de couverture des risques demeure
largement supérieur au ratio réglementaire (8%) ; soit 51,9% à fin 2003 contre 54,6% à fin 2002.

La qualité du portefeuille des banques de développement mixtes s’est inscrite en


amélioration avec une part d’actifs classés dans le total des engagements qui est revenue
de 30,5% à fin 2002 à 28% à fin 2003 suite à l’achèvement par la quatrième banque de
développement de son programme d’assainissement financier à l’instar des trois autres
banques qui ont concrétisé cette opération en 2002 au moyen de la cession à leurs filiales,
sociétés de recouvrement et d’investissement à capital fixe, des créances classées 4 et des
participations classées.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Part des actifs classés dans le total engagements 50,3 30,5 28,0
Part des actifs classés nets dans le total engagements 30,7 11,8 11,8
Taux de couverture des actifs classés 56,3 69,5 65,7

Au niveau de leur restructuration, trois banques de développement mixtes sur les cinq
ont obtenu, début 2004, l’agrément pour l’exercice de l’activité de banque dans le cadre de
la loi n° 2001-65 relative aux établissements de crédit.

217
III – ORGANISMES DE LEASING1

1) Emplois et ressources
La contribution du secteur de leasing au financement de l’économie a évolué à un rythme
moins soutenu qu’en 2002 avec un taux de pénétration qui est revenu de 11,3% en 2002 à
9,9% en 2003 sous l’effet de la baisse des mises en force à un taux comparable à celui de
2002, soit 7,6% pour se situer à 427 MDT. Cette baisse a concerné le leasing immobilier dont
la part dans les mises en force s’est presque maintenue à son niveau de 2002, soit 15,9%.
La baisse des mises en force est imputable à celle des demandes de financements
mobiliers induite par, outre les effets de la conjoncture, la saturation qui a marqué certains
secteurs d’intervention classiques de ces sociétés, notamment, le secteur de transport lié à
un cycle de renouvellement de parc de 4 à 5 ans.
Parallèlement, l’encours de crédit-bail a connu une décélération de son rythme de
progression, soit 2,5% en 2003 contre 7,5% en 2002 pour atteindre 1.081 MDT à fin 2003. Ce
niveau d’activité a été financé par des fonds propres qui ont atteint 161 MDT en 2003 et des
ressources d’emprunt qui sont passées de 802,5 MDT à fin 2002 à 832,3 MDT à fin 2003.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2001 2002 2003
Mises en force 499,6 462,3 427
dont : immobilier 58,2 72,1 68
FBCF (privée) 4.177 4.077 4.313
Taux de pénétration (en %) 12,0 11,3 9,9

La structure des ressources d’emprunt reste marquée par la prédominance des


ressources obligataires dont la part est revenue à 42,2%, en baisse de 3,6 points par rapport à
son niveau de 2002. Ce repli a été relayé en partie par des ressources extérieures qui ont vu
leur part s’élever à 16,1% à fin 2003 contre 7,5% à fin 2002 suite essentiellement à
l’émargement de certaines sociétés du secteur sur l’emprunt extérieur en euro mobilisé par
l’Etat sur le marché financier international.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2001 2002 2003
Encours de crédit-bail 981,8 1.055,0 1.081,0
Fonds propres 154,7 161,5 161,0
Ressources d’emprunt 724,2 802,5 832,3
dont : Ressources extérieures (part en %) 8,8 7,5 16,1
Ressources bancaires (part en %) 35,1 33,7 27,1
Ressources obligataires (part en %) 47,4 45,8 42,2

2) Exploitation

Conséquemment à l’évolution de l’activité, les indicateurs d’exploitation du secteur ont


poursuivi leur baisse pour la deuxième année consécutive. Le rendement du crédit-bail est
revenu de 10,2% en 2002 à 9,7% en 2003, soit une marge brute de 102,8 MDT sous l’effet
conjugué de la baisse des mises en force, de l’augmentation du volume des impayés et de la
révision à la baisse des conditions de sortie du secteur induite par l’effet de la concurrence.

Corrélativement au recours accru des sociétés de leasing aux ressources d’emprunt dont
le coût, quoique en baisse, demeure relativement élevé (7,3% contre 7,5% à fin 2002), les
charges financières ont augmenté de 2,9% pour atteindre 60,2 MDT en 2003, affectant la

1
Chiffres provisoires pour l’année 2003.
218
marge brute à hauteur de 58,5% et dégageant une marge d’intérêt de 42,6 MDT, soit 4% de
l’encours moyen des crédits à fin 2003.
PRODUIT NET
En MDT Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En MDT En %
(+) Produits sur opérations de leasing 484,3 483,8 -0,5 -0,1
(-) Dotations aux amortissements des
immobilisations en location 379,9 381,0 1,1 0,3
(=) Marge brute 104,4 102,8 -1,6 -1,5
(-) Charges financières nettes 58,5 60,2 1,7 2,9
(=) Marge d’intérêt 45,9 42,6 -3,3 -7,2
(+) Produits des placements 2,1 2,6 0,5 23,8
(+) Autres produits d’exploitation 1,1 1,1 0 0
(=) Produit net 49,1 46,3 -2,8 -5,7

Le produit net a atteint 46,3 MDT dont 17,2 MDT ou 37,1% ont concerné les charges
opératoires constituées à hauteur de 56,4% par les frais du personnel. Ces frais ont progressé
de 7,8% en 2003 suite au renforcement de l’effectif du secteur qui bénéficie du taux d’encadre-
ment de diplômés universitaires le plus élevé des établissements de crédit.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
En MDT Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En MDT En %
(=) Produit net 49,1 46,3 - 2,8 - 5,7
(-) Dotations nettes aux provisions 16,6 15,9 - 0,7 - 4,2
(-) Charges opératoires 16,0 17,2 1,2 7,5
*Frais du personnel 9,0 9,7 0,7 7,8
*Charges générales d’exploitation 7,0 7,5 0,5 7,1
(-) Dotations aux amortissements 2,0 2,4 0,4 20,0
(=) Résultat d’exploitation 14,5 10,8 - 3,7 - 25,5
(+) Solde en gain/perte provenant des autres
éléments ordinaires - 0,7 0,3 1,0 142,9
(-) Impôts sur les bénéfices 4,1 2,5 - 1,6 -39,0
(=) Résultat net de l’exercice 9,7 8,6 - 1,1 -11,3

L’effort net de provisionnement du secteur a porté sur une enveloppe de 15,9 MDT ou
34,3% de son produit net contre 16,6 MDT ou 33,9% en 2002 suite à l’aggravation certes
moins accentuée que l’année précédente des impayés induite, notamment, par les retombées
de la conjoncture économique.

L’exercice s’est soldé par un résultat net de 8,6 MDT à fin 2003 contre 9,7 MDT une
année auparavant se traduisant ainsi par la poursuite de la baisse des indicateurs de
rentabilité du secteur.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Rendement du crédit bail 11,0 10,2 9,7
ROA 1,9 0,9 0,8
ROE 13,7 6,4 5,6

3) Situation financière1

Les sociétés du secteur respectent tous les ratios prudentiels, notamment, le ratio de
solvabilité. Leur situation se trouve toutefois affectée par l’aggravation moins prononcée qu’en

1
Les chiffres relatifs à l’année 2003 revêtent un caractère provisoire.
219
2002 des impayés et par le poids de leur portefeuille classé. En effet, le volume des impayés a
augmenté de 13,2% contre 25,2% en 2002 pour atteindre 127,8 MDT soit 11,8% de l’encours
de crédit-bail. Cette situation s’est traduite par une part des créances classées comparable à
celle de 2002, soit 24,7% et un volume de portefeuille classé de 259,9 MDT.

Corrélativement à l’effort de provisionnement déployé par le secteur, l’amélioration de


5,9 points de pourcentage de la couverture du portefeuille classé par les provisions et les
marges réservées dont le niveau s’est situé à 40,6% résulte également du fait que le matériel
objet de financement est la propriété des sociétés de leasing.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Part des créances classées 19,3 24,1 24,7
Part des créances classées nettes des provisions
et des marges réservées 13,0 17,1 16,3
Taux de couverture des créances classées 37,2 34,7 40,6
Ratio de solvabilité 16,0 16,4 16,4

Outre la conjoncture économique, la situation du secteur du leasing s’explique par la


nature de la clientèle cible de ce secteur qui est constituée par de petites et moyennes
entreprises, de petits artisans et de professionnels non suffisamment pourvus de culture de
crédit et d’informations financières.

Cette situation est appelée à s’améliorer par un traitement dynamique du portefeuille


accroché avec des perspectives réelles de recouvrement et une meilleure maîtrise des risques
additionnels et ce, à travers les actions de restructuration organisationnelle et de refonte du
système d’information mises en oeuvre par certaines sociétés du secteur et l’adoption par
d’autres sociétés de politique plus sélective en matière d’octroi de financement et de norme de
répartition des risques.

IV – BANQUES OFF-SHORE1

1) Ressources et emplois

L’activité des banques off-shore demeure concentrée sur les opérations de trésorerie
qui ont atteint 784,5 millions de dollars E.U ou 49,6% du total de leurs actifs.

Les placements auprès des banques ont totalisé 745,1 millions de dollars E.U dont
272,4 millions de dollars E.U ou 36,6% (contre 33,9% à fin 2002) ont bénéficié à la place de
Tunis. Les fonds collectés par le secteur off-shore auprès de cette place ont atteint
374,4 millions de Dollars E.U ou 64,9% du total de leurs ressources bancaires à fin 2003 et
dont près des trois quarts ont été recyclés sur la place de Tunis.

Les interventions de ces banques sous forme de crédit ont enregistré une baisse de
14,1 millions de dollars E.U ou 2,5% pour s’établir à 550,7 millions de dollars E.U, imputable
à la baisse des crédits accordés aux non-résidents. Ceux alloués à des résidents ont,
toutefois, augmenté de 5,4% pour se situer à 372 millions de dollars E.U ou 67,6% du total
des crédits (contre 353,1 millions de dollars E.U ou 62,5% en 2002).

L’encours du portefeuille-titres a, de son côté, progressé de 10,8 millions de dollars E.U


ou 7,6% pour atteindre 152,1 millions de dollars E.U dont 118,3 millions de dollars E.U ou
77,8% au profit des résidents sous forme de participation dans le capital d’entreprises
résidentes (7,9 millions de dollars E.U) et de souscription aux obligations émises par la
1
Les chiffres relatifs à l’année 2003 revêtent un caractère provisoire.
220
Banque Centrale de Tunisie pour le compte de l’Etat sur les marchés américain, japonais et
européen (110,4 millions de Dollars E.U).

EMPLOIS DES BANQUES OFF-SHORE


En millions de $E.U Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En M$E.U En %
Opérations de trésorerie 768,4 784,5 16,1 2,1
Encaisse et comptes ordinaires 64,5 39,4 -25,1 -38,9
Placements auprès des banques 703,9 745,1 41,2 5,9
Installées en Tunisie 238,8 272,4 33,6 14,1
Installées à l’étranger 465,1 472,7 7,6 1,6
Crédits 564,8 550,7 -14,1 -2,5
A des résidents 353,1 372,0 18,9 5,4
A des non-résidents 211,7 178,7 -33,0 -15,6
Portefeuille-titres 141,3 152,1 10,8 7,6
Autres emplois 71,6 94,8 23,2 32,4
Total 1.546,1 1.582,1 36,0 2,3

Le financement du secteur off-shore alloué à l’économie tunisienne (crédits + participa-


tions) a augmenté de 25,7 millions de dollars E.U ou 5,5 % pour atteindre 490,3 millions de
dollars E.U ou 69,8% du total des concours consentis par ce secteur à fin 2003. La contribution
des banques à participation tunisienne a été plus active avec un encours de financement de
347,2 millions de dollars E.U ou 70,8% du total des financements octroyés par les banques off-
shore à l’économie tunisienne contre 64,7% une année auparavant.
Banques off-shore
Autres banques Total des banques
à participation
off-shore off-shore
tunisienne
Part Part Part
En M$ E.U En M$ E.U En M$ E.U
(en %) (en %) (en %)
Crédits+participations 420,2 59,8 282,6 40,2 702,8 100,0
Résidents 347,2 70,8 143,1 29,2 490,3 69,8
Non-Résidents 73,0 34,3 139,5 65,6 212,5 30,2

Parallèlement à l’évolution des emplois, les ressources ont totalisé 1.582,1 millions de dollars
E.U à fin 2003 dont 577 millions de dollars E.U ou 36,5% sous forme de ressources bancaires.
Les dépôts de la clientèle ont, de leur côté, progressé de 69,1 millions de dollars E.U
ou 15,7% pour atteindre 509,7 millions de dollars E.U. Les dépôts des résidents collectés
dans leur quasi-totalité par une seule banque off-shore ont représenté seulement 16,9% des
ressources clientèles du secteur contre 18,1 % une année auparavant.
RESSOURCES DES BANQUES OFF-SHORE
En millions de $E.U Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En M$E.U En %
Placement des banques 594,1 577,0 -17,1 -2,9
Installées en Tunisie 338,7 374,7 36,0 10,6
Installées à l’étranger 255,4 202,3 -53,1 -20,8
Dépôts de la clientèle 440,6 509,7 69,1 15,7
Résidente 79,8 85,9 6,1 7,6
Non résidente 360,8 423,8 63,0 17,5
Fonds propres 215,6 210,0 -5,6 -2,6
Provisions 72,0 92,8 20,8 28,9
Autres ressources 223,8 192,6 -31,2 -13,9
Total 1.546,1 1.582,1 36,0 2,3

221
2) Exploitation

La marge d’intérêt des banques off-shore accuse pour la deuxième année consécutive
une baisse pour se situer à 14,9 millions de dollars E.U, induite essentiellement par la
poursuite de la baisse des taux d’intérêts sur le dollar.

A la faveur de l’augmentation des gains nets sur le portefeuille-titres commercial et les


opérations financières et des revenus du portefeuille d’investissement, le Produit net
bancaire des banques off-shore a progressé de 3,8 millions de dollars E.U ou 8,1% pour se
situer à 50,8 millions de dollars E.U.

PRODUIT NET BANCAIRE (PNB)


En millions de $ E.U Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En M$E.U En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 44,7 40,1 -4,6 -10,3
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 29,4 25,2 -4,2 -14,3
(=) Marge d’intérêt 15,3 14,9 -0,4 -2,6
(+) Commissions nettes sur opérations bancaires 12,0 11,8 -0,2 -1,7
(+) Gains nets sur portefeuille-titres commercial
et opérations financières 12,3 14,6 2,3 18,7
(+) Revenus du portefeuille d’investissement 7,4 9,5 2,1 28,4
(=) Produit net bancaire (PNB) 47,0 50,8 3,8 8,1

Les charges opératoires ont accaparé 39% du Produit net bancaire contre 36% une
année auparavant. Cette augmentation est liée à la dépréciation du taux de change
dollar/dinar ; étant signalé que les frais de personnel sont largement couverts par les
commissions nettes sur les opérations bancaires.

RESULTAT NET DE L’EXERCICE


Désignation En millions de $ E.U Variations 2003/2002
2002 2003 En M$E.U En %
(=) Produit net bancaire 47,0 50,8 3,8 8,1
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur créances, hors bilan
et passif 13,0 21,8 8,8 67,7
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur portefeuille
d’investissement 0,3 0,0 -0,3 -100,0
(+) Autres produits d’exploitation 0,1 0,0 -0,1 -100,0
(-) Charges opératoires 16,9 19,8 2,9 17,2
* Frais de personnel 9,8 11,5 1,7 17,3
* Charges générales d’exploitation 7,1 8,3 1,2 16,9
(-) Dotations aux amortissements 2,3 2,2 -0,1 -4,3
(=) Résultat d’exploitation 14,6 7,0 -7,6 -52,1
(+) Solde en gain/perte provenant des autres
éléments ordinaires -0,4 0,4 0,8 200 ,0
(-) Impôts sur les bénéfices 0,3 0,2 -0,1 -33,3
(=) Résultat des activités ordinaires 13,9 7,2 -6,7 -48,2
(+) Solde en gain/perte provenant des éléments
extraordinaires 0,0 0,0 0,0 -
(=) Résultat net de l’exercice 13,9 7,2 -6,7 -48,2

L’exercice 2003 s’est soldé par un bénéfice net de 7,2 millions de dollars E.U en baisse
de près de la moitié par rapport à celui enregistré à fin 2002 suite aux pertes enregistrées
par une banque off-shore résultant d’un effort important de provisionnement lié à la qualité

222
de son portefeuille. Conséquemment les indicateurs de rentabilité se sont situés à des
niveaux inférieurs à ceux enregistrés à fin 2001.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Rendement des actifs 2,1 1,0 0,5
Rentabilité des fonds propres 7,7 6,2 6,8

Les banques off-shore respectent tous les ratios prudentiels et les indicateurs de leur
situation financière se sont quasiment maintenus à leurs niveaux enregistrés à fin 2002, ce
qui témoigne d’une maîtrise des risques additionnels avec une amélioration de la couverture
des risques.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Ratio de couverture des risques 45,0 45,7 44,9
Part des actifs classés bruts dans le total engagements 16,6 20,1 20,1
Part des actifs classés nets des provisions et agios
réservés dans le total des engagements 6,3 8,3 6,5
Taux de couverture des actifs classés par les provisions
et agios réservés 66,0 63,8 72,4

V – ORGANISMES DE FACTORING ET BANQUES D’AFFAIRES

1) Organismes de factoring

Le secteur du factoring a poursuivi sa contribution au financement et à la gestion des


créances commerciales mais à un rythme moins soutenu qu’en 2002 suite à une politique de
crédit plus sélective en rapport avec la conjoncture économique et à la réorganisation du
secteur notamment la mise en place d’un nouveau système d’information par l’une de ses
sociétés. En effet, le volume des factures achetées a progressé de 8,4% contre 18,5% une
année auparavant pour totaliser 233,2 MDT en 2003 et l’encours des financements a
augmenté à un rythme comparable à celui de 2002 pour atteindre 62 MDT dont 93,4% au
titre du factoring domestique.

L’intervention du secteur a bénéficié à 274 adhérents pour 15.471 acheteurs en 2003


contre 185 adhérents et 12.801 acheteurs une année auparavant, ce qui témoigne d’une
adhésion de plus en plus large des opérateurs économiques à ce mode de financement.

(En MDT sauf indication contraire)


Variations
Désignation 2002 2003
En MDT En %
Volume des factures achetées 215,1 233,2 18,1 8,4
Encours des financements 58,1 62,0 3,9 6,7
Fonds propres 13,0 14,4 1,4 10,8
Ressources d’emprunt 51,2 58,2 7,0 13,7
dont : Emprunts bancaires à court
33,4 52,1 18,7 56,0
terme (en %)
Billets de trésorerie (en %) 43,1 26,4 -16,7 -38,7
Ressources obligataires (en %) 13,7 9,6 -4,1 -29,9

Cette activité a été financée essentiellement par des ressources d’emprunt de


58,2 MDT à fin 2003, représentant 4 fois les fonds propres du secteur. Ces ressources sont
constituées à hauteur de 78,5% à court terme notamment sous forme d’emprunts bancaires
et de billets de trésorerie.

223
Corrélativement à l’évolution de l’activité du secteur, ses revenus ont augmenté de
0,2 MDT par rapport à 2002 pour totaliser 8,1 MDT constitués à concurrence de 33,6% par
des commissions de factoring et 66,4% par des commissions de financement. Le rendement
des crédits s’est établi à 9,1%, en baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à son
niveau de 2002 reflétant la baisse des conditions de sortie du secteur.
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2002 2003
En MDT En %
Commissions de financement 5,5 5,4 -0,1 -1,8
Charges financières 2,9 2,8 -0,1 -3,4
Marge d'intérêt 2,6 2,6 0,0 0,0
Commissions de factoring 2,4 2,7 0,3 12,5
Autres produits d’exploitation - 0,1 0,1 -
Produit net factoring 5,0 5,4 0,4 8,0

La marge d’intérêt s’est maintenue à son niveau de 2002, soit 2,6 MDT sous l’effet de
la régression des charges financières liée à la baisse du taux moyen du marché monétaire.

Le produit net de factoring a atteint 5,4MDT en augmentation de 0,4 MDT ou 8%


imputable notamment à l’augmentation des commissions de factoring. Les charges
opératoires ont accaparé 37% de ce produit net, soit 2 MDT dont 55% ou 1,1 MDT au titre
des frais du personnel. L’augmentation de ces frais de 22,2% est induite par le
renforcement de l’effectif du secteur de 13 personnes pour atteindre 53 avec un taux
d’encadrement de 58,5%.
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2002 2003
En MDT En %
(=) Produit net factoring 5,0 5,4 0,4 8,0
(-) Charges opératoires 1,6 2,0 0,4 25,0
Frais du personnel 0,9 1,1 0,2 22,2
Charges générales d'exploitation 0,7 0,9 0,2 28,6
(-) Dotation aux amortissements 0,2 0,3 0,1 50,0
(-) Dotation aux provisions nette des reprises 1,5 1,1 -0,4 -26,7
(=) Résultat d'exploitation 1,7 2,0 0,3 17,6
(-) Impôts 0,5 0,7 0,2 40,0
(=) Résultat net 1,2 1,3 0,1 8,3

L’exercice 2003 s’est soldé par un bénéfice de 1,3 MDT, en progression de 8,3% par
rapport à l’année 2002 dégageant ainsi une rentabilité des fonds propres de 10% et un
rendement des actifs de 1,9%.
(En %)
Indicateurs 2002 2003
Rendement des crédits 9,4 9,1
ROA 1,8 1,9
ROE 9,6 10,0

Le secteur présente une situation financière satisfaisante comparable à celle de 2002


avec une part de créances classées de 8,7% et une couverture de ces créances par des
provisions de 49,2% et des provisions à caractère général représentant plus des 2/5 de
l’encours total des provisions. Cette assise a permis au secteur de respecter l’ensemble des
ratios prudentiels dont notamment le ratio de solvabilité qui se situe largement au dessus du
minimum réglementaire, soit 20,4%.
224
(En %)
Indicateurs 2002 2003
Part des créances classées 7,6 8,7
Part des créances classées nettes des provisions et des
marges réservées (en %) 4,3 4,6
Taux de couverture des créances classées (en %) 45,5 49,2
Ratio de solvabilité 20,2 20,4

2) Banques d’affaires

Le secteur des banques d'affaires a animé en 2003 un courant d’affaires qui a porté sur
près de 20 mandats de privatisation et d’études notamment ceux relatifs à la privatisation de
deux unités industrielles en l’occurrence SOFOMECA et SOCOMENA et à l’appel d’offres
international pour la cession des participations publiques au capital de la Banque du Sud.

Ce courant d’affaires a généré des revenus comparables à ceux enregistrés en 2002,


soit 1,1 MDT ne permettant pas encore de couvrir les frais de fonctionnement y compris le
coût du risque. Toutefois, à la faveur de la maîtrise des charges opératoires (-16,6%) et
notamment les frais du personnel (-28,6%), la perte a baissé de moitié pour revenir à
0,1 MDT comme en témoigne le tableau ci-après :
(En MDT sauf indication contraire)
Variation
Désignation 2002 2003
En MDT En %
Total produits d’exploitation 1,1 1,1 - -
Produit net bancaire 1,1 1,1 - -
Charges opératoires 1,2 1,0 -0,2 -16,6
Masse salariale 0,7 0,5 -0,2 -28,6
Charges générales d'exploitation 0,5 0,5 - -
Dotation aux provisions et amortissements 0,1 0,2 0,1 100,0
Résultat net -0,2 -0,1 0,1 50,0

225
III. – LES AGREGATS MONETAIRES ET LEURS CONTREPARTIES

La Banque centrale a continué, en 2003, à mener une politique monétaire consistant à


réguler la liquidité des banques, en vue de permettre un financement accru et adéquat de
l’économie tout en maîtrisant l’inflation. Cette politique est corroborée, en particulier, par la
diminution opérée à deux reprises de son taux directeur. Dans ce contexte, l’évolution des
ressources du système financier a été caractérisée, au cours de ladite année, par une
accélération du rythme de progression de l’agrégat (M3). Du côté des contreparties, il y a lieu
de relever la consolidation des avoirs extérieurs nets et l’accroissement relativement modéré
des concours à l’économie ; l’endettement de l’Etat s’étant, en revanche, inscrit en baisse.

L’analyse de ce chapitre se basera sur l’agrégat M3 en tant qu’objectif intermédiaire de


la politique monétaire, sachant que l’agrégat «M4-M3» qui se limite, désormais, aux billets
de trésorerie, les bons du Trésor cessibles ayant été remboursés intégralement, a vu sa part
dans l’agrégat M4 revenir de 15% en 1999 à 1,8% en 2003. Ce dernier s’étant accru de
5,6% en 2003 contre 3,9% en 2002.

RESSOURCES DU SYSTEME FINANCIER1 ET LEURS CONTREPARTIES


En millions de dinars Variations en%
Désignation
2001 2002 2003 2002/2001 2003/2002
L’AGREGAT M4 18.048 18.756 19.810 3,9 5,6
Masse monétaire au sens large (M3) 17.402 18.301 19.453 5,2 6,3
Masse monétaire au sens strict (M2) 16.052 16.681 17.855 3,9 7,0
Monnaie M1 6.745 6.618 6.988 -1,9 5,6
Monnaie fiduciaire 2.378 2.518 2.663 5,9 5,8
Monnaie scripturale 4.367 4.100 4.325 -6,1 5,5
Quasi-monnaie 9.307 10.063 10.867 8,1 8,0
M3-M2 1.350 1.620 1.598 20,0 -1,4
M4-M3 646 455 357 -29,6 -21,5
AUTRES RESSOURCES 7.039 7.498 7.669 6,5 2,3
TOTAL RESSOURCES = TOTAL CONTRE-
PARTIES 25.087 26.254 27.479 4,7 4,7
AVOIRS EXTERIEURS NETS* 1.597 1.909 2.279 312,0 370,0
CREDITS INTERIEURS 23.490 24.345 25.200 3,6 3,5
Créances nettes sur l’Etat* 3.472 3.391 3.288 -81,0 -103,0
Concours à l’économie 20.018 20.954 21.912 4,7 4,6
Crédits à l’économie 19.018 19.771 20.697 4,0 4,7
Portefeuille-titres 1.000 1.183 1.215 18,3 2,7
* Pour ces agrégats, les variations sont exprimées en MDT

A – L’AGREGAT M3

L’agrégat M3 qui a totalisé 19.453 MDT à la fin de 2003, a progressé de 6,3% contre
un objectif de 7,9% au titre de la même année et 5,2% en 2002 et ce, suite à l’accélération
du rythme de progression de la masse monétaire M2.

1
Tel que défini dans ce cadre, le système financier se limite aux institutions financières résidentes représentées
par la Banque centrale, les banques de dépôts, le CCP, les banques de développement mixtes, les organismes
de leasing et le Centre d’épargne postale (CEP).
226
EVOLUTION DU TAUX DE LIQUIDITE DE L’ECONOMIE

En MDT En %
Années Taux d’inflation
M3 (moyenne PIB (aux prix Taux de liquidité
(base 100 en
mensuelle) courants)* (M3/PIB)
1990)*
1999 12.230 24.672 49,6 2,7
2000 14.262 26.685 53,4 2,9
2001 16.323 28.741 56,8 2,0
2002 17.697 29.890 59,2 2,7
2003 18.960 32.261 58,8 2,7
*Sources : Ministère du Développement et de la Coopération internationale et INS

Exprimée en termes de moyennes mensuelles, la masse monétaire M3 s’est accrue de


7,1% en 2003 contre 8,4% en 2002 pour des taux de croissance économique nominale de
7,9% et 4% respectivement. En conséquence, le taux de liquidité de l’économie est revenu
de 59,2% en 2002 à 58,8% en 2003 tandis que le taux de l’inflation s’est maintenu au même
niveau de l’an passé, soit 2,7%.

EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION* ET DES TAUX DE PROGRESSION DE


M3 ET DU PIB AUX PRIX COURANTS
20 20
18 18
16 16
14 14
PIB M3
12 12
10 10
(En %)

(En %)
8 8
6 6
4 4
2 2
Inflation
0 0

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
* Base 100 en 1990

1) Masse monétaire M2
La masse monétaire M2 a enregistré, au terme de 2003, une augmentation de 7%
contre 3,9% en 2002. Cette évolution a été engendrée par la reprise des disponibilités
monétaires et la hausse de la quasi-monnaie.
Après une baisse de 1,9% en 2002, les disponibilités monétaires (M1) ont connu une
augmentation de 5,6% l’année suivante, imputable à la progression de la monnaie fiduciaire
et, particulièrement, de la monnaie scripturale qui a connu une nette reprise.
En effet, après avoir fluctué durant les quatre premiers mois de l’année, la monnaie
fiduciaire a enregistré une hausse continue à partir de mai et ce, jusqu’au mois d’août, période
correspondant à la haute saison estivale au terme de laquelle elle a atteint son maximum de
l’année, soit 2.788 MDT. Après la baisse relevée durant les mois de septembre et d’octobre,
cet agrégat s’est accru en novembre atteignant 2.741 MDT en raison des dépenses engagées
au titre du mois de Ramadan et de la fête de «Aïd El Fitr». En décembre, la monnaie fiduciaire
s’est repliée de nouveau, enregistrant, pour toute l’année, une hausse similaire à celle de
l’année écoulée soit 5,8%. Rapporté à la masse monétaire M2, cet agrégat a représenté
14,9% en décembre 2003 contre 15,1% en décembre 2002.
227
Quant à la monnaie scripturale, elle a atteint 4.325 MDT à la fin de 2003, soit une
progression de 5,5% contre une contraction de 6,1% en 2002.

MONNAIE SCRIPTURALE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES


D o n t :
Monnaie scripturale Dépôts à vue auprès Dépôts à vue auprès
Période des banques du CCP
Montant Variation* Montant Variation* Montant Variation*
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2001 4.367 12,0 3.930 10,2 430 31,1
2002
Mars 4.054 -7,2 3.568 -9,2 478 11,2
Juin 4.118 -5,7 3.674 -6,5 434 0,9
Septembre 4.067 -6,9 3.682 -6,3 376 -12,6
Décembre 4.100 -6,1 3.678 -6,4 416 -3,3
2003
Mars 4.034 -1,6 3.561 -3,2 465 11,8
Juin 4.124 0,6 3.702 0,7 413 -0,7
Septembre 4.491 9,5 4.052 10,2 429 3,1
Décembre 4.325 5,5 3.917 6,5 402 -3,4
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente

Principale composante de la monnaie scripturale, les dépôts à vue auprès des


banques qui ont connu, exceptionnellement, une diminution en 2002, avec la transformation
des disponibilités à vue en d’autres placements plus stables suscitée par la nouvelle
réglementation instituée au cours de ladite année en matière de réserve obligatoire, ont
renoué avec leur évolution habituelle à la hausse en 2003. Toutefois, leur évolution n’a pas
été régulière tout au long de l’année. Après avoir suivi une tendance à la baisse au cours
des quatre premiers mois, ces dépôts ont amorcé, depuis, un mouvement de hausse qui
s’est poursuivi jusqu’à septembre, mois au terme duquel ils ont atteint leur plus haut niveau
de l’année soit 4.052 MDT. Depuis, ils se sont repliés de nouveau, en octobre et novembre
revenant ainsi à 3.807 MDT et à 3.792 MDT respectivement. En décembre, ils se sont
redressés, enregistrant une augmentation de 6,5% par rapport à leur niveau atteint une
année auparavant contre une baisse presque au même taux en 2002.
QUASI-MONNAIE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Quasi-monnaie Dépôts à terme Certificats de
et autres produits dépôts Dépôts d’épargne
Période financiers
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2001 9.307 10,5 2.943 8,7 838 82,6 5.007 9,3
2002
Mars 9.185 -1,3 2.998 1,9 646 -22,9 5.032 0,5
Juin 9.550 2,6 3.253 10,5 781 -6,8 5.001 -0,1
Septembre 9.689 4,1 3.523 19,7 646 -22,9 5.001 -0,1
Décembre 10.063 8,1 3.653 24,1 664 -20,8 5.219 4,2
2003
Mars 10.192 1,3 3.811 4,3 498 -25,0 5.264 0,9
Juin 10.388 3,2 3.872 6,0 641 -3,5 5.277 1,1
Septembre 10.582 5,2 3.974 8,8 664 - 5.325 2,0
Décembre 10.867 8,0 3.936 7,7 668 0,6 5.583 7,0
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente

228
S’agissant des disponibilités quasi-monétaires, elles ont augmenté presque au même
rythme que celui de l’an passé soit 8%. Cette évolution est imputable à la progression,
quoique à un rythme beaucoup moins accentué que l’an passé, de l’encours des dépôts à
terme et autres produits financiers (+7,7% contre +24,1%) et à la reprise de l’encours des
certificats de dépôts (+0,6% contre -20,8%). Pour les dépôts à terme, la décélération
enregistrée en 2003 s’explique par l’importance des émissions nettes de bons du Trésor
(+356 MDT contre -89 MDT en 2002) auxquelles les épargnants ont fortement adhéré aux
dépens d’autres placements. Quant aux certificats de dépôts, ils semblent renouer avec leur
évolution habituelle à la hausse et ce, après la baisse exceptionnelle enregistrée en 2002
expliquée, essentiellement, par la réglementation en matière de ratio de liquidité dont la
pondération est favorable aux dépôts à terme. De leur côté, les comptes spéciaux d’épargne
ont connu une accélération de leur rythme de progression (+6,3% ou 257 MDT contre 4% ou
157 MDT). Plus de la moitié de cet accroissement (142 MDT) est imputable au seul mois de
décembre, suite à la comptabilisation des intérêts dus au titre de l’année sous-revue contre
une hausse de 126 MDT en décembre 2002.

COMPTES D’EPARGNE
Comptes spéciaux Epargne auprès Autres comptes
Période d’épargne du CEP d’épargne
Montant Variation* Montant Variation* Montant Variation*
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2001 3.907 8,0 933 12,7 167 23,7
2002
Mars 3.907 - 956 2,5 169 1,2
Juin 3.907 - 966 3,5 128 -23,4
Septembre 3.911 0,1 960 2,9 130 -22,2
Décembre 4.064 4,0 1.014 8,7 141 -15,6
2003
Mars 4.082 0,4 1.039 2,5 143 1,4
Juin 4.081 0,4 1.051 3,6 145 2,8
Septembre 4.126 1,5 1.052 3,7 147 4,3
Décembre 4.321 6,3 1.105 9,0 157 11,3
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente

2) L’agrégat «M3-M2»
Cet agrégat a connu en 2003, une baisse de 1,4% contre une augmentation de 20%
l’an passé. Son évolution a résulté de la contraction de l’encours des emprunts obligataires
émis par le système financier conjuguée au ralentissement du rythme d’accroissement de
celui de l’épargne logement, tandis que les autres formes d’épargne, marginales du reste,
sont restées inchangées.

Après la forte hausse exceptionnelle enregistrée durant l’année 2002 (+22,7% contre
+9,7% en 2001) résultant essentiellement du lancement du nouveau produit «El Jedid» par
la Banque de l’habitat, l’encours des dépôts d’épargne logement a repris, en 2003, son
rythme d’accroissement habituel en évoluant au taux de 9,6%.

Quant à l’encours des emprunts obligataires, il a accusé une baisse de 12% en 2003
contre une augmentation de 17,8%. C’est que les souscriptions en ces titres n’ont porté que
sur 67 MDT contre 189 MDT en 2002 pour des émissions de 97 MDT et 195 MDT
respectivement.

229
AGREGAT «M3-M2» ET SES COMPOSANTES
Obligations et
Epargne projets
M3-M2 Epargne logement emprunts à plus
&investissements
Période d’un an
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2001 1.350 24,7 647 9,7 695 43,9 8 -20,0
2002
Mars 1.530 13,3 675 4,3 848 22,0 7 -12,5
Juin 1.629 20,7 735 13,6 887 27,6 7 -12,5
Septembre 1.741 29,0 760 17,5 975 40,3 6 -25,0
Décembre 1.620 20,0 794 22,7 819 17,8 7 -12,5
2003
Mars 1.642 1,4 812 2,3 823 0,5 7 -
Juin 1.632 0,7 828 4,3 797 -2,7 7 -
Septembre 1.629 0,6 846 6,5 777 -5,1 6 -14,3
Décembre 1.598 -1,4 870 9,6 721 -12,0 7 -
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente

B - L’AGREGAT «M4-M3»

L’agrégat «M4-M3» a poursuivi, en 2003, sa contraction, accusant ainsi une baisse de


21,5% ou de 98 MDT contre -29,6% ou -191 MDT l’an passé. Cette évolution reflète le
remboursement total du reliquat des bons du Trésor cessibles en juin et le repli de l’encours
des billets de trésorerie (-45 MDT contre +21 MDT). Il convient de rappeler, à cet égard, que
dans le cadre de la mobilisation de ressources intérieures nécessaires au financement de
son déficit, l’Etat a arrêté, depuis 1999, l’émission des bons du Trésor cessibles sur le
marché monétaire pour les substituer ainsi par d’autres titres publics sur le marché
financier, à savoir les BTA émis depuis mars 1999 et les BTCT à partir d’octobre de la
même année.
INSTRUMENTS DU MARCHE MONETAIRE (auprès du public) (En MDT)
Variation
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Bons du Trésor 265 53 - -212 -53
Billets de trésorerie 381 402 357 21 -45
Encours global 646 455 357 -191 -98

C – AVOIRS EXTERIEURS NETS

Les avoirs extérieurs nets ont poursuivi en 2003 leur mouvement haussier amorcé
depuis l’année 2001, en augmentant de 370 MDT en 2003 contre 312 MDT l’année
précédente. Cette consolidation résulte, essentiellement, de l’allègement du déficit courant,
suite, notamment, à la forte atténuation du déficit commercial et à l’amélioration de la
balance des revenus des facteurs conjuguée avec la mobilisation d’importantes ressources
extérieures. L’évolution positive du secteur extérieur reflète celle des avoirs nets en devises
qui en constituent la principale composante.

Après avoir accusé une baisse de 117 MDT en janvier, ces avoirs ont connu une forte
augmentation en février (+641 MDT), atteignant leur niveau maximum de l’année, soit
3.535 MDT suite à l’encaissement de l’emprunt obligataire en yen (30 milliards de yen) et de
l’emprunt sur le marché international des capitaux (330 millions d’euros). A partir du mois de
mars, ils se sont inscrits de nouveau en diminution et ce, jusqu’au mois de juin, tout en se
maintenant à un niveau supérieur à celui de la fin de l’an 2002. Pour la période restante de
230
l’année, ils ont enregistré une tendance à la hausse quasi-continue. Pour le seul mois de
décembre, ces avoirs se sont accrus de 62 MDT, en dépit de l’importance des dépenses
engagées au titre du service de la dette, suite à l’encaissement de ressources extérieures
importantes dont notamment, le don de l’Union Européenne pour l’appui au programme de
réforme de l’enseignement de base (42,3 millions d’euros), la troisième tranche du prêt
octroyé par la BIRD (66,3 MDT) dans le cadre du programme d’appui à la compétitivité de
l’économie (PACE III) et l’emprunt auprès de la BAD à hauteur de 49,2 MDT.

AVOIRS ET ENGAGEMENTS EXTERIEURS (En MDT)


Engagements Avoirs extérieurs
Réserves internationales
extérieurs nets
Autres
Dont : Dont :
Période Avoirs
Total Avoirs en devises Total Dépôts de Montant Variation*
extérieurs
Montant Variat* non-résid.
2001 2.909 2.855 374 902 2.214 1.351 1.597 189
2002
Mars 2.159 2.105 -750 749 1.971 1.165 937 -660
Juin 3.071 3.015 160 846 2.044 1.276 1.873 276
Sept. 3.057 3.003 148 904 2.035 1.320 1.926 329
Déc. 3.109 3.053 198 1.045 2.245 1.380 1.909 312
2003
Mars 3.479 3.411 358 906 2.067 1.360 2.318 409
Juin 3.232 3.171 118 960 2.109 1.420 2.083 174
Sept. 3.414 3.359 306 937 2.067 1.381 2.284 375
Déc. 3.605 3.550 497 942 2.268 1.443 2.279 370
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente

Au terme de 2003, les avoirs nets en devises se sont nettement améliorés, s’élevant à
3.503 MDT, soit l’équivalent de 90 jours d’importations contre 3.011 MDT et 80 jours à fin
2002.

(En MDT) AVOIRS NETS EN DEVISES (En jours)

4000 90 J 120
98 J
3500 91 J 91 J 80 J 100
74 J
3000 77 J 74 J
80
2500
2000 60
3503
3011
2810
2747

1500
40
2423
2227

2032
1892

1000
20
500
0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Avoirs nets en devises Nombre de jours d'importation

D – CREDITS INTERIEURS
En totalisant 25.200 MDT en décembre 2003, les crédits intérieurs se sont accrus,
d’une année à l’autre, de 3,5% contre 3,6% en 2002. Cette progression est imputable à

231
l’évolution des concours à l’économie, les créances nettes sur l’Etat ayant, par contre, connu
une baisse.

1) Créances nettes sur l’Etat

L’année 2003 a été caractérisée par un repli des créances nettes sur l’Etat plus accentué
que celui relevé l’année précédente soit de -103 MDT contre -81 MDT. Cette baisse est
imputable à la progression du solde du compte courant du Trésor (+137 MDT contre +27 MDT),
étant signalé que ce dernier s’est accru, au cours du mois de décembre, de 287 MDT en raison,
principalement, de l’augmentation des recettes fiscales, des souscriptions nettes en bons du
Trésor et de l’encaissement par l’Etat de ressources extérieures. En revanche, l’encours des
bons du Trésor détenus par les banques qui a connu une forte baisse en 2002, s’est redressé en
2003 de 42 MDT, reflétant ainsi l’importance des souscriptions nettes aux bons du Trésor. Ces
dernières, se sont élevées à 356 MDT en 2003, tandis qu’elles étaient négatives en 2002
(-89 MDT), le surcroît correspond, exclusivement, à des souscriptions nouvelles aux BTA
(+824 MDT contre +307 MDT en 2002) dont la part dans l’encours total est passée, d’une année
à l’autre, de 59% à 72%.

CREANCES NETTES SUR L’ETAT (En MDT)


Dont:
Créances nettes
sur l’Etat Compte courant
Période Bons du Trésor
du Trésor
Montant Variation* Montant Variation* Montant Variation*
2001 3.472 -619 386 185 1.389 -715
2002
Mars 3.424 -48 211 -175 1.194 -195
Juin 3.296 -176 103 -283 976 -413
Septembre 3.139 -333 299 -87 981 -408
Décembre 3.391 -81 413 27 1.161 -228
2003
Mars 3.417 26 125 -288 883 -278
Juin 3.235 -156 479 66 1.037 -124
Septembre 3.491 100 314 -99 1.100 -61
Décembre 3.288 -103 550 137 1.203 42
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente

2) Concours à l’économie

Les concours à l’économie se sont accrus à un rythme modéré en 2003 soit 4,6% ou
958 MDT contre 4,7% ou 936 MDT en 2002 et un objectif de 6,6%. Cette évolution est
attribuable à la hausse des crédits sur ressources ordinaires qui ont connu, d’une fin d’année
à l’autre, une accélération (+7% contre 3,3%) et ce, en relation avec la reprise de l’activité
économique et à celle du portefeuille-titres dont le rythme d’accroissement s’est plutôt ralenti
(+2,7% contre 18,3%). Après avoir amorcé une tendance haussière quasi-continue depuis le
début de l’année, favorisée par les prises de participation de certaines banques, notamment,
dans des SICARs, le volume du portefeuille-titres s’est replié en décembre de 95 MDT, suite,
notamment, à l’assainissement de filiales de certaines banques. S’agissant de l’encours des
crédits sur ressources spéciales et de celui des billets de trésorerie, ils ont connu
respectivement une baisse de 9,9% et de 45 MDT après avoir enregistré une augmentation
de 9,3% et de 21 MDT une année auparavant.

232
CONCOURS A L’ECONOMIE
En MDT Variation en %
Désignation
2001 2002 2003 2002/2001 2003/2002
Crédits à l’économie 19.018 19.771 20.697 4,0 4,7
Crédits sur ressources ordinaires 16.584 17.126 18.320 3,3 7,0
Crédits sur ressources spéciales 2.053 2.243 2.020 9,3 -9,9
Billets de trésorerie* 381 402 357 21,0 -45,0
Portefeuille-titres 1.000 1.183 1.215 18,3 2,7
Total 20.018 20.954 21.912 4,7 4,6
* Pour cet agrégat, les variations sont exprimées en MDT.

Ventilés par catégorie d’établissements, les crédits accordés par le système financier
continuent à faire apparaître la prépondérance des banques de dépôts dans le financement
de l’économie dont la part dans le volume global est passée, d’une année à l’autre, de 86,1%
à 87,3% ; celles des autres catégories ont, en revanche, baissé

CREDITS A L’ECONOMIE
En MDT Variation en %
Origine
2001 2002 2003 2002/2001 2003/2002
Banque centrale 1.419 987 839 -30,4 -15,0
Banques de dépôts 15.768 17.022 18.062 8,0 6,1
Banques de développement mixtes 857 718 722 -16,2 0,6
Organismes de leasing 974 1.044 1.074 7,2 2,9
Total 19.018 19.771 20.697 4,0 4,7

233
IV. – L'ENDETTEMENT TOTAL

Après avoir connu une décélération en 2002, le financement total de l’Etat et des
autres agents économiques non financiers auprès des marchés aussi bien intérieur
qu’extérieur s’est accru en 2003 à un taux légèrement supérieur à celui de l’an passé. D’une
année à l’autre, l’endettement total (ET) est passé de 43.793 MDT à 46.207 MDT, en
accroissement de 5,5% contre 5%. Cette légère accélération a concerné plutôt le
financement intérieur total (FIT), le financement d’origine extérieure ayant poursuivi sa
progression quoique légèrement moins importante que l’année précédente.

ENDETTEMENT TOTAL (En MDT sauf indication contraire)


Variations en % Structure en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/01 2003/02 2002 2003
Financement intérieur total (FIT) 26.671 27.678 28.850 3,8 4,2 63,2 62,5
-Etat 6.514 6.572 6.783 0,9 3,2 15,0 14,7
-Autres agents économiques
non financiers 20.157 21.106 22.067 4,7 4,6 48,2 47,8
Auprès du système financier 22.844 23.890 24.843 4,6 4,0 54,6 53,8
-Etat 3.207 3.338 3.288 4,1 -1,5 7,6 7,1
-Autres agents économiques
non financiers 19.637 20.552 21.555 4,7 4,9 47,0 46,7
Sur les marchés de capitaux 3.827 3.788 4.007 -1,0 5,8 8,6 8,7
*Marché monétaire 646 455 357 -29,6 -21,5 1,0 0,8
-Etat 265 53 0 -80,0 -100,0 0,1 0,0
-Autres agents économiques
non financiers 381 402 357 5,5 -11,2 0,9 0,8
*Marché primaire 3.181 3.333 3.650 4,8 9,5 7,6 7,9
-Etat 3.042 3.181 3.495 4,6 9,9 7,3 7,6
-Autres agents économiques
non financiers 139 152 155 9,4 2,0 0,3 0,3
Financement extérieur 15.033 16.115 17.357 7,2 7,7 36,8 37,5
-Etat 11.264 11.688 12.529 3,8 7,2 26,7 27,1
-Autres agents économiques
non financiers 3.769 4.427 4.828 17,5 9,1 10,1 10,4
Endettement total (ET) 41.704 43.793 46.207 5,0 5,5 100,0 100,0
-Etat 17.778 18.260 19.312 2,7 5,8 41,7 41,8
-Autres agents économiques
non financiers 23.926 25.533 26.895 6,7 5,3 58,3 58,2
Sources : BCT, CMF et ministère du Développement et de la coopération internationale

Sous l’effet conjugué de la reprise du financement sur les marchés de capitaux (5,8%
contre -1%) et de la progression, quoique moins importante que l’an passé, des concours
fournis par le système financier (4% contre 4,6%), l’encours du financement intérieur
total(FIT) s’est élevé à 28.850 MDT, soit en augmentation de 4,2% contre 3,8%. Tout en
demeurant prépondérante, sa part dans l’endettement total a légèrement diminué en
revenant, d’une année à l’autre, de 63,2% à 62,5%.

L’évolution des concours accordés par le système financier a résulté de l’accélération


de ceux bénéficiant aux autres agents économiques non financiers, l’endettement de l’Etat
auprès des institutions financières ayant, en revanche, connu une baisse.

Après avoir augmenté de 4,1% en 2002, l’endettement de l’Etat vis à vis du système
financier a accusé une diminution de 1,5% l’année suivante pour se situer à 3.288 MDT dont
234
1.203 MDT sous forme de bons du Trésor. Près de 77% de cette enveloppe sont constitués
par des bons du Trésor assimilables (BTA) contre 71% l’an passé. Notons à cet égard que
l’augmentation des souscriptions aux bons du Trésor assimilables constatée en 2003
(1.038 MDT contre 754 MDT) ne s’est pas accompagnée pour autant d’une souscription
accrue des établissements de crédit à ces titres. Aussi, l’encours de ces bons détenus par
les banques a-t-il connu une décélération en n’augmentant que de 17% en 2003 contre 30%
en 2002.

En revanche, l’encours des facilités accordées par les établissements de crédit aux
autres agents économiques non financiers a connu une accélération de son rythme de
progression en 2003, soit 4,9% contre 4,7% , suite à la hausse des crédits sur ressources
ordinaires des banques en relation avec la reprise relative de l’activité économique au titre
de la même année.

S’agissant de l’enveloppe des financements assurés dans le cadre des marchés de


capitaux, elle a enregistré en 2003 une nette reprise, totalisant 4.007 MDT contre 3.788 MDT
en 2002. L’accélération a touché, essentiellement, l’encours des ressources mobilisées au
niveau du marché primaire alors que le financement au sein du marché monétaire continue
d’enregistrer une baisse, quoique de moindre ampleur, résultant aussi bien du rembour-
sement intégral en juin des bons du Trésor cessibles que du repli de l’encours du
financement inter-entreprises (-11,2% contre 5,5%).

En ce qui concerne l’endettement sur le marché primaire de capitaux, l’accélération a


touché les émissions de titres publics alors que les émissions obligataires effectuées par les
autres agents économiques non financiers ont accusé une décélération. En effet, le volume
global des souscriptions en ces derniers a connu un net repli par rapport au niveau de
l’année précédente, totalisant seulement 27,5 MDT contre 44,4 MDT en 2002.

Se situant à 17.357 MDT en 2003, le recours de l’ensemble des agents économiques


non financiers au financement d’origine extérieure a augmenté 7,7% contre 7,2%. C’est que
l’endettement de l’Etat, dont la part continue à représenter plus de 72% de l’endettement
extérieur, a connu une accélération qui a été atténuée par la décélération de celui des autres
agents économiques non financiers. En effet, l’Etat a mobilisé en 2003 une enveloppe plus
importante que celle de l’an passé dont, notamment, l’emprunt lancé en février sur le
marché japonais (30 milliards de yen) et sur le marché international des capitaux
(330 millions d’euros) et le tirage sur le prêt octroyé dans le cadre du programme d’appui à la
compétitivité de l’économie (PACE III) .

L’encours de la dette extérieure de l’Etat est ainsi passé de 11.688 MDT en 2002 à
12.529 MDT en 2003, en accroissement de 7,2% contre 3,8% une année auparavant. Quant
à celui relatif aux autres agents économiques non financiers, il n’ a augmenté que de 9,1%
contre 17,5% en 2002.

Rapporté au PIB exprimé aux prix courants, l’endettement total (ET) a représenté
143,2% en 2003 contre 146,5% l’année précédente, reflétant ainsi la baisse aussi bien de la
part du FIT dans le PIB que celle du financement extérieur.

De même, le rapport de l’encours de la dette extérieure au revenu national disponible brut


(RNDB) a légèrement baissé en se situant à 53,3% contre 53,6% en 2002. Cette évolution reflète,
essentiellement, l’accélération du rythme de progression du RNDB (8,3% contre 4,5% en 2002).

235
PRINCIPAUX PARAMETRES DE FINANCEMENT (En % sauf indication contraire)
Désignation 2001 2002 2003
ET/PIB aux prix courants 145,1 146,5 143,2
*Etat 61,9 61,1 59,3
*Autres agents économiques non financiers 83,2 85,4 83,4
FIT/PIB 92,8 92,6 89,4
*Etat 22,7 22,0 21,0
*Autres agents économiques non financiers 70,1 70,6 68,4
Financement extérieur/PIB 52,3 53,9 53,8
*Etat 39,2 39,1 38,8
*Autres agents économiques non financiers 13,1 14,8 15,0
Endettement intérieur de l’Etat/FIT 24,4 23,7 23,5
Endettement intérieur des autres agents
économiques non financiers/FIT 75,6 76,3 76,5
Financement extérieur/RNDB 52,2 53,6 53,3
PIB aux prix courants (en MDT) 28.741 29.890 32.261
RNDB aux prix courants (en MDT) 28.793 30.090 32.588

236
V. – LA DISTRIBUTION DU CREDIT

L’encours des crédits servis par le système financier à l’économie tel que recensé par
la centrale des risques et par le fichier des crédits aux particuliers s’est situé à 21,7 milliards
de dinars au terme de l’année 2003, en accroissement de 5,7% par rapport à son niveau de
l’année précédente, taux supérieur de 2,7 points de pourcentage par rapport à celui
enregistré une année auparavant. Favorisé par le regain d’activité enregistré dans le pays,
notamment dans le domaine agricole, suite à l’amélioration des conditions climatiques, cette
accélération illustre la reprise de l’encours des crédits d’exploitation. Celui des crédits
d’investissement a, plutôt, accusé un ralentissement.

D’une année à l’autre, l’encours des crédits à court terme est passé de 9.554 MDT à
10.319 MDT, enregistrant ainsi une augmentation de 8% contre une baisse de 7,5% une
année auparavant. Cette évolution reflète, à des degrés variés, celles ayant trait aux
différents secteurs d’activité. Si l’encours des crédits dispensés à l’agriculture et pêche a
progressé de 22,3% contre un repli de 13% en 2002, ceux afférents aux services et à
l’industrie se sont accrus de 9,7% et de 3,9% respectivement contre des baisses de 11,6%
et de 2,1% enregistrées une année auparavant.

Quant à l’encours des crédits à moyen et long termes, il est passé, au cours de la
même période, de 10.963 MDT à 11.365 MDT, en augmentation de 3,7% contre 14,3% une
année auparavant. Cette décélération est imputable à celle des crédits consentis aux
services et, à un degré moindre, à l’agriculture et pêche qui ont progressé respectivement
de 3% et 1,6% contre 19,8% et 5,3% une année auparavant. En revanche, l’encours des
crédits accordés à l’industrie a enregistré une accélération, gagnant en rythme d’accroisse-
ment, 3,7 points de pourcentage.

S’agissant de l’encours des crédits octroyés aux particuliers, il s’est situé à 3.073 MDT
au terme de l’année 2003, soit plus de 14% du total et près du quart de l’encours des crédits
destinés à l’ensemble des services.

La répartition de l’encours total des crédits par secteur d’activité fait apparaître, d’une
année à l’autre, un renforcement de 0,4 point de pourcentage de la part de l’agriculture et
pêche, passant de 7,7% à 8,1%. Par contre, celles relatives à l’industrie et aux services ont
enregistré de légers reculs de 0,3 et 0,1 point de pourcentage revenant de 33,9% à 33,6%
et de 58,4% à 58,3% respectivement.

La ventilation par catégorie de banques de l’encours des crédits accordés par le système
financier confirme le rôle prépondérant joué par les banques de dépôts dans le financement de
l’économie. En effet, l’enveloppe des crédits servis par catégorie de banques s’est élevée à
19.236 MDT, soit 88,7% du total de l’encours. Nettement moins importantes, celles dispensées
par les banques d’investissement, les compagnies de leasing et les banques non-résidentes
n’ont atteint, respectivement, que 3,5%, 5,1% et 2,7%.

237
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS A L’ECONOMIE PAR SECTEUR D’ACTIVITE ET PAR
TERME (En MDT sauf indication contraire)
Variation Part du total
2003
Désignation 2002 (en %) (en %)
Mars Juin Sept Déc 2002/2001 2003/2002 2002 2003
Agri. et pêche 1.579 1.589 1.609 1.834 1.768 - 4,7 12,0 7,7 8,1
Court terme 788 792 791 1.032 964 -13,0 22,3 3,8 4,4
M&L termes 791 797 818 802 804 5,3 1,6 3,9 3,7
Industrie 6.955 6.976 7.098 7.108 7.285 - 0,4 4,7 33,9 33,6
Court terme 4.483 4.519 4.591 4.598 4.656 - 2,1 3,9 21,9 21,5
M&L termes 2.472 2.457 2.507 2.510 2.629 2,7 6,4 12,0 12,1
Services 11.983 12.251 12.384 12.403 12.631 6,3 5,4 58,4 58,3
Court terme 4.283 4.510 4.586 4.621 4.699 -11,6 9,7 20,9 21,7
M&L termes 7.700 7.741 7.798 7.782 7.932 19,8 3,0 37,5 36,6
dt:Crédits aux
particuliers 2.835 2.897 2.934 3.015 3.073 - 8,4 13,8 14,2
Total 20.517 20.816 21.091 21.345 21.684 3,0 5,7 100,0 100,0
Court terme 9.554 9.821 9.968 10.251 10.319 - 7,5 8,0 46,6 47,6
M&L termes 10.963 10.995 11.123 11.094 11.365 14,3 3,7 53,4 52,4
dt:Crédits aux
particuliers 2.835 2.897 2.934 3.015 3.073 - 8,4 13,8 14,2

Passant de 10,2 milliards de dinars en 2001 à 10,4 milliards de dinars en 2002 puis à
10,8 milliards de dinars en 2003, l’encours des crédits accordés aux entreprises faisant
partie des divers groupes de sociétés s’est accru, d’une année à l’autre, de 2% et de 3,8%,
respectivement. Sa part dans le total de l’encours des crédits servis à l’économie est
revenue, successivement, de 51,1% à 50,7% puis à 49,8%.

La part des entreprises publiques est passée de 3,7% en 2002 à 4,3% en 2003,
tendance relevée au niveau des divers secteurs d’activité, à l’exception des services dont la
part a connu, d’une année à l’autre, un léger recul.

REPARTITION DE L’ENCOURS DES CREDITS ENTRE ENTREPRISES PUBLIQUES ET PRIVEES


(En MDT sauf indication contraire)
2002 2003 Variations (en %)
Désignation Court M&L Court M&L 2002/ 2003/
Total Total
terme termes terme termes 2001 2002
Agri. et pêche 788 791 1.579 964 804 1.768 - 4,7 12,0
Entrep.publiques 158 42 200 228 45 273 0,0 36,5
Entrep.privées 630 749 1.379 736 759 1.495 - 5,4 8,4
Industrie 4.483 2.472 6.955 4.656 2.629 7.285 - 0,4 4,7
Entrep.publiques 81 99 180 195 98 293 - 23,4 62,8
Entrep.privées 4.402 2.373 6.775 4.461 2.531 6.992 0,4 3,2
Services 4.283 7.700 11.983 4.699 7.932 12.631 6,3 5,4
Entrep.publiques 112 277 389 148 228 376 -12,2 - 3,3
Entrep.privées 4.171 7.423 11.594 4.551 7.704 12.255 14,8 5,7
dt : Crédits aux
particuliers - 2.835 2.835 - 3.073 3.073 - 8,4
Total 9.554 10.963 20.517 10.319 11.365 21.684 3,0 5,7
Entrep.publiques 351 418 769 571 371 942 - 12,4 22,5
Entrep.privées 9.203 10.545 19.748 9.748 10.994 20.742 3,7 5,0
dt : Crédits aux
particuliers - 2.835 2.835 - 3.073 3.073 - 8,4

238
Atteignant 942 MDT au terme de l’année 2003 contre 769 MDT seulement en 2002,
l’encours des crédits octroyés aux entreprises publiques s’est accru de 22,5% contre un
fléchissement de 12,4% enregistré l’année précédente. Cette évolution trouve son origine
dans l’accroissement de l’encours des crédits accordés au secteur agricole et celui octroyé
pour le financement de l’importation de produits énergétiques.

Quant à l’encours des crédits servis aux entreprises privées, il est passé, d’une année
à l’autre, de 19,7 milliards de dinars à 20,7 milliards de dinars, enregistrant ainsi un
accroissement de 5% contre 3,7% une année auparavant. Ce renforcement du rythme de
progression qui a concerné les secteurs agricole et industriel a été relevé au niveau aussi
bien des crédits à moyen et long termes que ceux à court terme. L’encours des crédits des
entreprises opérant dans le secteur des services a, par contre, connu une décélération au
niveau des crédits à moyen et long termes.
A – FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE ET PECHE

Après la baisse amorcée deux années auparavant, en liaison avec les mauvaises
campagnes agricoles successives, l’encours des crédits dispensés directement ou
indirectement au secteur de l’agriculture et pêche a enregistré, en 2003, un accroissement
de 12% en se situant à 1.768 MDT.

Cette augmentation a été relevée principalement au niveau de l’encours des crédits


indirects servis par l’intermédiaire des organismes de collecte et de commercialisation de
produits agricoles qui, après avoir accusé une baisse de 8,7% l’année précédente, s’est
accru de 38,3% pour atteindre 607 MDT.

Passant de 1.140 MDT en 2002 à 1.161 MDT en 2003, l’encours des crédits
bénéficiant directement aux agriculteurs et aux pêcheurs a progressé de 1,8% contre un
fléchissement de 3,1% enregistré une année auparavant.

ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DE L’AGRICULTURE ET PECHE (En MDT)


Crédits à court Crédits à M&L
Total
Désignation terme termes
2002 2003 2002 2003 2002 2003
Crédits directs 513 507 627 654 1.140 1.161
Crédit indirects 275 457 164 150 439 607
.Organismes de commercialisation
de produits agricoles 275 457 89 86 364 543
dont : Office National de l’Huile 47 46 38 36 85 82
Office des Céréales 96 165 - - 96 165
COCEBLE 10 44 5 4 15 48
CCGC 36 91 32 30 68 121
.Entreprises de commercialisation
de matériel agricole 75 64 75 64
Total 788 964 791 804 1.579 1.768

1) Crédits à court terme

Totalisant 964 MDT en 2003 contre 788 MDT en 2002, l’encours des crédits
d’exploitation consentis au secteur agricole a enregistré un accroissement de 176 MDT ou
22,3% contre une baisse de 118 MDT ou 13% une année auparavant. Cette progression a
concerné l’encours des crédits accordés aux organismes de stockage et de
commercialisation de produits agricoles alors que celui des crédits consentis aux
agriculteurs et pêcheurs s’est inscrit en baisse.
239
Passant de 275 MDT en 2002 à 457 MDT en 2003, l’encours des crédits à court terme
consentis aux agriculteurs par l’intermédiaire des organismes de commercialisation de
produits agricoles s’est accru de 66,2% contre un fléchissement de 22,5% une année
auparavant. Cette évolution est imputable à la réalisation d’une bonne campagne agricole,
comparée à celle de l’année précédente.

En revanche, l’encours des crédits accordés directement aux agriculteurs et pêcheurs


a accusé une régression de 1,2% en 2003 contre une progression de 6,9% réalisée en
2002. Cette évolution contraste avec l’extension du barème des crédits de cultures
saisonnières «céréaliculture»1, la mise en place de financements complémentaires pour le
désherbage et la fertilisation d’appoint et d’une nouvelle forme de crédit pour le financement
des achats et stockage de fourrages en sec et de bouchons de son2 rendus nécessaires par
les conditions climatiques favorables.

Cette régression s’explique par la souplesse introduite par les pouvoirs publics l’année
précédente au niveau de l’application de la loi n°99-65 portant régularisation de
l’endettement du secteur de l’agriculture et pêche. Les principales mesures prises à ce titre
ont consisté à supprimer l’avance de 10% exigée initialement, à proroger de 7 à 12 ans la
durée de rééchelonnement et à étendre ces avantages aux crédits consentis après le 31
décembre 1998. L’effort fourni en matière de recouvrement par la Banque nationale agricole
a également contribué à la réalisation de ce résultat.

2) Crédits d’investissement

Atteignant 804 MDT, l’encours des crédits à moyen et long termes dispensés au profit de
l’agriculture et pêche a enregistré un accroissement de 1,6% contre 5,3% en 2002. Cette
décélération s’explique par la baisse de l’encours des crédits accordés principalement aux
entreprises de commercialisation de matériels agricoles qui a été atténuée par l’accroissement
de l’encours des crédits servis directement aux agriculteurs et aux pêcheurs.

Revenant de 164 MDT en 2002 à 150 MDT en 2003, l’encours des crédits
d’investissement dispensés indirectement au secteur de l’agriculture et pêche s’est inscrit
en baisse de 8,5% contre un accroissement de 30,2% une année auparavant. Si
l’augmentation de l’année 2002 avait pour origine la consolidation des engagements sous
forme de découvert de l’ONH en un crédit à long terme de 38 MDT sur une durée de
15 ans, la baisse de l’année 2003 s’explique, d’une part, par le règlement des annuités
échues relatives au concours précité ainsi que celles afférentes aux crédits de consolidation
mis en place en faveur des coopératives céréalières en application de l’article 24 de la loi de
finances pour la gestion 1999 et, d’autre part, par la régression de l’encours des crédits à
moyen terme dispensés aux agriculteurs par l’intermédiaire des entreprises de
commercialisation de matériels agricoles suite au règlement de leurs dettes.

L’encours des crédits d’investissement accordés directement aux agriculteurs et aux


pêcheurs a atteint 654 MDT en 2003 en augmentation de 4,3% contre uniquement 0,3%
une année auparavant. Cette évolution est imputable à la reprise des investissements par
les agriculteurs et pêcheurs consécutive à la bonne production agricole et aux mesures de
rééchelonnement décidées par les pouvoirs publics.

1
Circulaire de la BCT n°12 du 15 octobre 2003.
2
Circulaire de la BCT n°09 du 11 juillet 2003.
240
B – FINANCEMENT DE L’INDUSTRIE

L’encours des crédits attribués au secteur de l’industrie a totalisé 7.285 MDT, au terme
de 2003, contre 6.955 MDT à la fin de l’année précédente, enregistrant ainsi une
progression de 4,7% contre une régression de 0,4% une année auparavant.

Cette augmentation a intéressé aussi bien les crédits d’investissement que ceux à
court terme et a concerné la majorité des branches d’activité et, notamment, l’énergie et la
distribution des eaux.

VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR INDUSTRIEL PAR BRANCHE


D’ACTIVITE (En MDT)
Crédits à court Crédits à moyen
Total
Désignation terme et long termes
2002 2003 2002 2003 2002 2003
Mines 6 7 3 3 9 10
Energie et distribution des eaux 57 156 142 155 199 311
Bâtiment et Travaux publics 587 650 274 284 861 934
Industrie agro-alimentaire 1.027 1.039 566 571 1.593 1.610
Textile, habillement et cuir 622 617 237 237 859 854
Industries mécanique et électrique 935 913 404 457 1.339 1.370
Industrie des matériaux de construction,
céramique et verre 439 447 399 446 838 893
Chimie et Caoutchouc 357 374 204 237 561 611
Industries diverses 453 453 243 239 696 692
Total 4.483 4.656 2.472 2.629 6.955 7.285

Les crédits de fonctionnement ont enregistré une augmentation de 3,9% en 2003


contre une baisse de 2,1% en 2002. Cette progression a été enregistrée notamment au
niveau des branches de l’énergie et de la distribution des eaux, des mines et des bâtiments
et travaux publics.

Atteignant 2.629 MDT en 2003 contre 2.472 MDT l’année précédente, l’encours des
crédits d’investissement a enregistré un bond de 6,4% contre 2,7% seulement une année
auparavant. Cette accélération reflète celle des crédits servis aux branches des industries
de matériaux de construction, de céramique et de verre, de la chimie et caoutchouc de
l’énergie et distribution des eaux et du batiment et travaux publics.

1) Mines

Totalisant 10 MDT en 2003 contre 9 MDT en 2002, l’encours des crédits alloués aux
entreprises opérant dans le domaine des mines a progressé de 11,1% contre une
régression de 60,9% une année auparavant. Cette évolution s’explique par l’augmentation
des crédits à court terme.

Après avoir enregistré une baisse de 68,4% en 2002, l’encours des crédits de
fonctionnement servis à cette branche d’activité a augmenté en 2003 de 16,7%, passant de
6 MDT à 7 MDT.

S’agissant de l’encours des crédits d’investissement, il s’est maintenu inchangé au


niveau de 3 MDT en 2003 après avoir baissé de 1 MDT l’année précédente.

241
2) Energie et distribution des eaux

L’encours des crédits alloués à ce secteur a augmenté de 56,3% en 2003 contre une
régression de 6,6% en 2002. La reprise a intéressé aussi bien les crédits de gestion que
ceux consentis pour le financement d’investissement.

En effet, après avoir régressé de 7 MDT en 2002, l’encours des crédits de


fonctionnement a enregistré une augmentation de 99 MDT en 2003, pour atteindre
156 MDT. Les nouveaux crédits ont profité, essentiellement, à la Société tunisienne
d’électricité et du gaz (STEG) sous forme de financements en devises de ses achats de
gaz, à la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) au titre des marchés conclus
avec des Sociétés pétrolières et à des entreprises d’exploitation d’eaux minérales.

De même, après avoir enregistré une baisse de 4,7% en 2002, les crédits à moyen et
long termes ont augmenté de 9,2% l’année suivante, suite à l’accroissement des
engagements à terme de la STEG, dans le cadre de l’extension de ses centrales
thermiques, de certaines entreprises d’exploitation d’eaux minérales et de quelques
entreprises pétrolières.

3) Bâtiment et travaux publics

Totalisant 934 MDT en 2003 contre 861 MDT en 2002, l’encours des crédits octroyés
à cette branche d’activité s’est accru de 8,5% contre une baisse de 0,6% l’année
précédente. La reprise a touché aussi bien les crédits à court terme que les crédits
d’investissement.

S’élevant à 284 MDT en 2003 contre 274 MDT en 2002, les crédits à moyen et long
termes ont augmenté de 3,6% contre une régression de 1,1% l’année précédente. Les
nouveaux concours ont servi au renouvellement des équipements de certaines sociétés de
travaux publics.

De son côté, l’encours des crédits de gestion a progressé de 10,7% en 2003 contre
une régression de 0,3% en 2002. Les nouveaux crédits ont été consentis principalement
sous forme d’avances sur créances administratives et, accessoirement, sous forme de débit
en compte courant au profit de certaines sociétés de travaux publics.

4) Industries agro-alimentaires

L’encours des crédits dispensés à l’industrie agro-alimentaire qui ont bénéficié de la


part la plus importante des crédits orientés vers le secteur industriel, est passé de
1.593 MDT en 2002 à 1.610 MDT en 2003, soit un accroissement de 1,1% seulement
contre 4,6% une année auparavant. Cette décélération a intéressé les crédits à court terme,
les crédits d’investissement ayant plutôt stagné.

Pour ce qui est des crédits de fonctionnement, dont l’encours s’est accru de 1,2%
contre 6,8% en 2002, ils ont été octroyés, essentiellement, sous forme de crédits de
financement de stocks, de crédits de préfinancement des exportations et débit en compte
courant et ont bénéficié, surtout, à des unités de conditionnement et d’exportation d’huile,
de fabrication de boissons gazeuses et de pâtes alimentaires ainsi que certaines minoteries.

242
Atteignant 571 MDT en 2003 contre 566 MDT en 2002, l’encours des crédits
d’investissement a connu la même augmentation que l’année précédente, soit 0,9%. Les
nouveaux crédits ont profité essentiellement aux entreprises opérant dans les diverses
activités de la branche dans le cadre du financement de leur programme de mise à niveau.

5) Textile, habillement et cuir

L’encours des crédits consentis aux entreprises opérant dans cette branche a baissé
de 0,6% en 2003, contre -4,8% une année auparavant. Il a, en effet, atteint 854 MDT contre
859 MDT l’année précédente. Cette baisse s’explique par celle des crédits à court terme.

En baisse de 0,8%, l’encours des crédits de gestion s’est situé à 617 MDT. Cette
régression a été relevée au niveau des sociétés opérant dans la branche du textile et de la
filature.

Quant aux crédits d’investissement et après la baisse enregistrée en 2002 de 6,7%, ils
ont gardé le niveau de l’année précédente, soit 237 MDT.

6) Industries mécanique et électrique

Passant de 1.339 MDT en 2002 à 1.370 MDT en 2003, l’encours des crédits dispensés
aux entreprises relevant des industries mécanique et électrique a connu une progression de
2,3% contre une régression de 6,8% une année auparavant. Cette évolution s’explique
principalement par l’augmentation des crédits d’investissement atténuée en partie par la
baisse des crédits de fonctionnement.

De 935 MDT en 2002, l’encours des crédits de fonctionnement est revenu à 913 MDT
en 2003, accusant ainsi une baisse de 2,4% contre 14,2% une année auparavant. Cette
évolution trouve son origine principalement dans la baisse du débit en compte courant des
sociétés opérant, en particulier, dans l’industrie métallique, la mécanique générale et la
construction métallique.

Quant aux crédits d’investissement, ils se sont inscrits en hausse de 13,1% contre 16,4%
en 2002. Les nouveaux crédits ont servi au financement d’opérations de restructuration et
d’extension par des sociétés privées de la branche.

7) Industrie des matériaux de construction, de la céramique et du verre

Totalisant 893 MDT en 2003 contre 838 MDT en 2002, l’encours des crédits alloués
aux entreprises opérant dans l’industrie des matériaux de construction, de la céramique et
du verre ont connu une augmentation de 6,6% contre 2,6% l’année précédente. Cette
accélération a été relevée au niveau de l’encours des crédits d’investissement. En
revanche, celui des crédits de gestion a accusé un ralentissement.

Atteignant 447 MDT en 2003 contre 439 MDT en 2002, l’encours des crédits de fonc-
tionnement s’est accru de 1,8% contre 3,5% une année auparavant. Les nouveaux crédits
ont été octroyés sous forme de débit en compte courant à des unités de fabrication de
matériaux de construction, à des cimenteries et à des briqueteries.

Quant à l’encours des crédits d’investissement, il a enregistré une augmentation de


11,8% contre 1,5% l’année précédente. Il est, en effet, passé de 393 MDT en 2001 à
399 MDT en 2002 pour atteindre 446 MDT au terme de l’année 2003. Les nouveaux crédits
ont été alloués dans le cadre du financement des investissements d’extension et de mise à
243
niveau de certaines cimenteries, briqueteries ainsi que des sociétés évoluant dans
l’industrie du verre et de la céramique.

8) Chimie et caoutchouc

S’élevant à 611 MDT au terme de l’année 2003 contre 561 MDT en 2002, l’encours
des crédits octroyés aux entreprises de cette branche a enregistré un accroissement de
8,9% contre 10% une année auparavant. Cette décélération résulte du ralentissement du
rythme de progression des crédits de gestion et ce, en dépit de l’accélération des crédits
d’investissement.

Concernant les crédits de gestion, ils se sont accrus de 4,8% en 2003 contre 8,5% en
2002. Les nouveaux crédits, dispensés principalement sous forme d’escompte commercial
et d’avances en compte courant, ont profité essentiellement aux entreprises relevant des
activités chimiques et pharmaceutiques.

Passant de 204 MDT en 2002 à 237 MDT en 2003, l’encours des crédits d’investisse-
ment a connu une augmentation de 16,2% contre 12,7% une année auparavant. Les
nouveaux crédits ont servi au financement d’opérations de restructuration, d’extension et de
mise à niveau.

9) Industries diverses

Revenant de 696 MDT en 2002 à 692 MDT en 2003, l’encours des crédits dispensés en
faveur des sociétés exerçant dans les industries diverses a connu une régression de 0,6%
contre une progression de 0,3% une année auparavant. Cette baisse a concerné les crédits à
court terme, par contre ceux à moyen et long termes ont enregistré une stagnation.

S’agissant des crédits de fonctionnement, ils ont gardé en 2003 le même niveau de
l’année précédente avec un total de 453 MDT.

Quant aux crédits d’investissement, ils ont connu une baisse de 1,6% en revenant de
243 MDT en 2002 à 239 MDT au terme de l’année 2003. Cette évolution trouve son origine
principalement dans la baisse des crédits à moyen et long termes accordés en faveur de
certaines sociétés de production de bois, de liège et d’ameublement.

C – FINANCEMENT DES SERVICES

Se situant à plus de 12,6 milliards de dinars au terme de l’année 2003 contre


12 milliards de dinars en 2002, l’encours des crédits octroyés au secteur tertiaire s’est accru
de 5,4% contre 6,3% une année auparavant. Cette décélération a touché les crédits
d’investissement qui, en atteignant 7.932 MDT en 2003 contre 7.700 MDT en 2002, se sont
accrus de 3% seulement contre 19,8% une année auparavant. Cette évolution a intéressé le
tourisme, les transports et télécommunications.

Quant aux crédits de fonctionnement qui sont passés de 4.283 MDT en 2002 à
4.699 MDT en 2003, ils ont connu un accroissement de 9,7% contre une régression de
11,6% une année auparavant. Cette évolution a été relevée au niveau de toutes les
branches d’activité.

244
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DES SERVICES PAR BRANCHE
D’ACTIVITE (En MDT)
Crédits à court Crédits à moyen
Total
Désignation terme et long termes
2002 2003 2002 2003 2002 2003
Transport et
télécommunications 256 274 429 397 685 671
Tourisme 891 1.041 2.230 2.240 3.121 3.281
Promotion immobilière 389 467 722 708 1.111 1.175
Commerce 2.102 2.223 730 771 2.832 2.994
Autres services 645 694 754 743 1.399 1.437
Crédits aux particuliers - - 2.835 3.073 2.835 3.073
Total 4.283 4.699 7.700 7.932 11.983 12.631

1) Transport et télécommunications

Totalisant 671 MDT en 2003 contre 685 MDT en 2002, l’encours des crédits servis à
cette branche d’activité a accusé une régression de 2% contre une baisse de 5,8% une
année auparavant. Cette évolution s’explique par la baisse des crédits d’investissement qui
a été atténuée par l’accroissement des crédits de fonctionnement.

S’élevant à 274 MDT en 2003 contre 256 MDT en 2002, l’encours des crédits à court
terme a enregistré une augmentation de 7% contre une régression de 3,4% une année
auparavant. Cet accroissement a touché principalement la Compagnie tunisienne de
navigation, la Société de transport de tunis (STT) née de la fusion entre la Société
nationale de transport (SNT) et la Société du métro léger de tunis (SMLT) et d’autres
sociétés privées de transport routier.

Revenant de 429 MDT en 2002 à 397 MDT en 2003, l’encours des crédits d’investis-
sement a accusé une régression de 7,5% contre 7,1% une année auparavant. Cette baisse a
été relevée principalement au niveau de la Société Tunisair, la Société de transport de tunis
(STT), la Société nationale des chemins de fer tunisiens et d’autres entreprises publiques
de transport régional.

2) Tourisme

Passant de 3.121 MDT en 2002 à 3.281 MDT en 2003, l’encours des crédits servis au
secteur touristique a progressé de 5,1% contre une baisse de 0,4% une année auparavant.
Cette reprise a touché l’encours des crédits de fonctionnement. En revanche, celui des
crédits d’investissement a accusé un ralentissement.

Totalisant 1.041 MDT en 2003 contre 891 MDT en 2002, les crédits de gestion ont
connu une forte progression de 16,8% contre une baisse de 4,7% une année auparavant.
Cet accroissement s’explique essentiellement par l’augmentation du débit en compte
courant suite, notamment, aux impayés enregistrés par certaines unités hôtelières et aux
avances sur les crédits à moyen terme consentis au titre du financement des projets
d’extension et de rénovation.

Concernant l’encours des crédits d’investissement, il s’est accru de 0,4% en 2003


contre 1,4% en 2002, passant de 2.230 MDT à 2.240 MDT. Les nouveaux crédits ont
financé les actions de renouvellement, d’extension et de reclassement de certaines unités
hôtelières.

245
3) Promotion immobilière

Totalisant 1.175 MDT en 2003 contre 1.111 MDT en 2002, l’encours des crédits alloués
en faveur de cette branche a progressé de 5,8% contre une baisse de 53,6% une année
auparavant. Cet accroissement a touché uniquement l’encours des crédits de fonctionne-
ment. Celui des crédits d’investissement a poursuivi sa tendance à la baisse pour la
deuxième année consécutive.

Revenant de 722 MDT en 2002 à 708 MDT en 2003, l’encours des crédits d’investis-
sement a régressé de 1,9% contre une baisse de 64,1% une année auparavant. Si la
régression enregistrée en 2002 s’explique par l’individualisation de crédits d’achat, de
construction ou d’extension de logements octroyés aux particuliers dans une déclaration
indépendante suite à la mise en place du fichier des crédits aux particuliers, celle de 2003
est imputable aux annuités impayées relatives à des crédits antérieurs.

Quant à l’encours des crédits de fonctionnement, il est passé de 389 MDT en 2002 à
467 MDT en 2003, en augmentation de 20,1% contre 2,4% une année auparavant. Les
nouveaux crédits ont servi au préfinancement de projets immobiliers réalisés par les
promoteurs privés de la branche et à la couverture des annuités impayées relatives aux
crédits à moyen terme pour d’autres.

4) Commerce

Totalisant 2.994 MDT en 2003 contre 2.832 MDT en 2002, l’encours des crédits
consentis à ce secteur s’est accru de 5,7% contre 0,9% une année auparavant. Cette
accélération a touché aussi bien l’encours des crédits de fonctionnement que celui des
crédits d’investissement.

Passant au cours de la même période de 2.102 à 2.223 MDT, l’encours des crédits de
fonctionnement, dispensés notamment sous forme de débit en compte courant et
d’escompte commercial, a connu une progression de 5,8% contre 0,6% une année
auparavant. Concernant les crédits d’investissement qui se sont élevés de 730 MDT en
2002 à 771 MDT en 2003, ils se sont accru de 5,6% contre 1,7% l’année précédente. Cette
évolution a touché toutes les filières commerciales et principalement celle du commerce
divers suite au financement de la mise en place d’un deuxième réseau GSM par un
opérateur privé.

5) Autres services

Se situant à 1.437 MDT en 2003 contre 1.399 MDT en 2002, l’encours des crédits
dispensés aux entreprises opérant dans cette branche d’activité a enregistré une
progression de 2,7% contre une baisse de 36,7% une année auparavant. Cette évolution
s’explique par l’augmentation des crédits de fonctionnement qui a plus que compensé la
baisse des crédits d’investissement.

Revenant à 754 MDT en 2002 à 743 MDT en 2003, l’encours des crédits d’investisse-
ment a accusé une baisse de 1,5% contre 27,3% une année auparavant.

Quant à l’encours des crédits à court terme qui est passé de 645 MDT en 2002 à
694 MDT en 2003, il a connu un accroissement de 7,6% contre une baisse de 45%
enregistrée une année auparavant. Cette augmentation a été relevée au niveau du débit en
compte de certaines entreprises notament aux sociétés de factoring.

246
6) Crédits aux particuliers

L’endettement global des particuliers auprès des banques, tel quel recensé par le
fichier des crédits aux particuliers, s’est élevé à fin décembre 2003 à 3.073 MDT contre
2.835 MDT en 2002 en progression de 8,4%. Il a servi principalement à financer l’acquisition
de logements neufs et l’aménagement ou l’extension d’anciens logements dont l’encours
s’est élevé à 2.091 MDT au terme de l’année 2003 contre 1.827 MDT une année
auparavant, en augmentation de 14,4%.

Les autres crédits qui ont servi notamment à couvrir les dépenses courantes,
l’acquisition de matériaux de construction, d’équipements ménagers et de véhicules ont
plutôt accusé, dans l’ensemble, une baisse de 2,6%.

247
VI. – LE MARCHE FINANCIER

L’activité du marché financier a enregistré une amélioration timide. La légère hausse


des deux indices TUNINDEX et BVMT s’est accompagnée d’un repli du volume des
émissions par appel public à l’épargne (APE), ainsi que celui des transactions sur la cote.

Par ailleurs, la cote de la bourse a enregistré la radiation de la société Héla


Electroménager et Confort (BATAM), de la liste des sociétés cotées, suite à l’accumulation
de pertes très importantes.

PRINCIPAUX INDICATEURS BOURSIERS (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Volume des émissions par APE 1.708 2.789 2.962 2.752 2.370
Volume des émissions par APE/épargne
nationale (en %) 28,7 45,3 43,8 42,6 33,3
Volume des émissions par APE/FBCF
(en %) 27,2 39,7 39,4 36,5 31,5
Indice BVMT en points (base 465,77
le 31/03/98) 810,24 1.424,91 996,09 782,93 939,78
TUNINDEX en points (base 1.000 le
31/12/1997) 1.192,57 1.442,61 1.266,89 1.119,15 1.250,18
Capitalisation boursière (a) 3.326 3.889 3.276 2.842 2.976
Capitalisation boursière/PIB (en %) 13,5 14,6 11,4 9,5 9,2
Nombre de sociétés cotées (en unité) 44 42* 45 46 45
Volume global des transactions 881 1.814 1.204 1.006 948
dont : Cote de la bourse (b) 554 919 509 343 238
Taux de rotation(b/a) (en %) 16,7 23,6 15,5 12,1 8,0
Taux de liquidité (en %) 46 46 49 42 33
OPCVM
-Nombre (en unité) 23 28 34 35 36
- Actifs gérés 1.102 1.398 1.452 1.512 1.672
Sources : Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) et Conseil du marché financier (CMF)
* Compte tenu de l’opération d’absorption de la BDET et de la BNDT par la STB.

I – ACTIVITE DU MARCHE FINANCIER

1) Le marché primaire

Pour la deuxième année consécutive, le volume des émissions par APE s’est inscrit en
baisse, revenant de 2.962 MDT en 2001 à 2.752 MDT en 2002 puis à 2.370 MDT en 2003. Ce
repli a concerné les émissions tant de titres publics à court terme que d’emprunts obligataires.

En conséquence, la part de l’épargne drainée par APE dans l’épargne nationale a


diminué de 9,3 points de pourcentage pour se situer à 33,3%. Quant à sa part de la formation
brute de capital fixe (FBCF), elle est revenue, d’une année à l’autre, de 36,5% à 31,5%.

Les émissions de bons du Trésor ont totalisé 2.123 MDT contre 2.473 MDT en 2002,
enregistrant ainsi une baisse de 350 MDT. Le repli des émissions de titres de l’Etat est intervenu
surtout durant la période allant du mois d’avril à la mi-septembre 2003, suite à la mobilisation
par la Banque centrale de Tunisie, pour le compte de l’Etat, de ressources sur le marché
financier international, entraînant par là-même la suspension provisoire des émissions de bons

248
du Trésor à court terme (BTCT). Celles-ci ont, en effet, fortement diminué en 2003 pour
atteindre 1.084 MDT contre 1.719 MDT et 1.880 MDT respectivement en 2002 et 2001.

Cette tendance générale à la baisse des émissions de BTCT traduit la volonté affirmée
du Trésor d’améliorer constamment la gestion de la dette publique intérieure basée, entre
autres, sur un choix de maturités plus longues pour les nouvelles émissions mais qui allie
l’impératif de dynamisation du marché financier.

Cette orientation du Trésor apparaît à travers la répartition des émissions de bons du


Trésor par catégorie et par maturité qui montre la part croissante des BTA à plus longue
échéance qui passe de 25% en 2001 à 30% en 2002 puis à près de 50% en 2003.

Concernant la répartition des émissions de BTCT par maturité, hormis quelques


émissions de faibles montants de ces bons à 13 et 26 semaines (soit respectivement 5,5 MDT
et 35 MDT) effectuées au début de l’année, toutes les émissions du Trésor réalisées au courant
de 2003 ont porté sur des BTCT à 52 semaines qui ont accaparé 96% du total.

Les émissions de BTA se sont essentiellement concentrées, en 2003, sur les lignes de
5 ans et de 12 ans qui en ont représenté, de ce fait, 86%.

Lancée pour la première fois en 2002, la ligne BTA à 12 ans a capitalisé, en 2003, des
émissions pour un montant global de 550 MDT, soit 53% du volume total des émissions de BTA.

VOLUME DES EMISSIONS PAR APE1 (En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Volume des émissions par APE 2.962 2.752 2.370 -210 -382
*Titres de capital 155 46 123 -109 77
. Emissions du secteur bancaire 50 0 20 -50 20
Nombre d’opérations (en unités) 2 0 1 -2 1
. Emissions du secteur non bancaire 105 46 103 -59 57
Nombre d’opérations (en unités) 20 11 18 -9 7
*Titres de créance 2.807 2.706 2.247 -101 -459
a – Obligations 297 233 124 -64 -109
. Emissions du secteur bancaire 90 100 0 10 -100
Nombre d’opérations (en unités) 3 3 0 - -3
. Emissions du secteur du leasing et
autres établissements financiers 139 96 97 -43 1
Nombre d’opérations (en unités) 10 8 8 -2 0
. Emissions des autres secteurs 68 37 27 -31 -10
Nombre d’opérations (en unités) 8 6 4 -2 -2
b – Titres publics 2.510 2.473 2.123 - 37 -350
Bons du Trésor assimilables (BTA) 630 754 1.039 124 285
Bons du Trésor à court terme 1.880 1.719 1.084 -161 -635
(BTCT)
Source :CMF
1
Les statistiques y afférentes sont établies sur la base des dates de visa du CMF pour les titres de capital et les
obligations et des dates d’adjudication pour les titres publics.

La tendance baissière des TMP à l’émission de BTA amorcée à partir de juillet 2002 et
ayant notamment concerné les lignes de 3 ans et de 4 ans, s’est généralisée à l’ensemble
des lignes de BTA, toutes maturités confondues, au cours de l’année 2003.

249
Ainsi, les TMP des lignes de BTA à 5 ans et 12 ans qui ont été les plus régulières
quant à la fréquence de leur émission au cours de 2003, sont revenus respectivement,
d’une fin d’année à l’autre, de 6,774% et 8,345% à 6,607% et 8,126%.

Parallèlement, les TMP des émissions de BTCT ont suivi le même mouvement
baissier en revenant de 6,61% pour les BTCT à 52 semaines au début de l’année à 5,26%
en fin d’année.

Ce fléchissement des taux est largement expliqué par la réduction du taux directeur de
la Banque centrale de Tunisie à deux reprises au courant des mois de mars et juin 2003,
pour le ramener à 5%.

Le volume global des émissions privées s’est inscrit en baisse, pour la deuxième
année consécutive, pour atteindre 247 MDT contre 279 MDT une année auparavant. En
conséquence, la contribution de ces émissions dans la FBCF du secteur privé s’est situé à
5,9% contre 6,7% en 2002 et 20% prévu dans le cadre du Xème plan de développement
économique et social (2002-2006).

S’agissant particulièrement des titres de capital, les nouvelles émissions ont totalisé
123 MDT contre 46 MDT en 2002, dont près de 18% concernent des sociétés inscrites à la
cote. Les capitaux frais levés et qui constituent une réelle consolidation des capitaux
propres des sociétés concernées ont enregistré une nette augmentation par rapport à
l’année précédente pour atteindre 54 MDT contre 8 MDT seulement en 2002. Ce montant
demeure néanmoins largement en deçà des 113 MDT levés en 2001.

La répartition sectorielle des nouvelles émissions fait ressortir le retour sur le devant
du secteur financier avec une part de 41,5% du volume global des émissions des titres de
capital contre 27,5% seulement en 2002.

Au niveau du marché obligataire, les sociétés faisant appel public à l’épargne ont
procédé, en 2003, au lancement de 12 emprunts ayant porté sur des montants individuels
assez modestes variant entre 5 MDT et 20 MDT. Le volume global émis a atteint 124 MDT,
s’inscrivant en net recul par rapport aux deux années 2002 et 2001, années au cours
desquelles les émissions ont totalisé, respectivement, 233 MDT et 297 MDT.

Ce repli s’explique surtout par l’absence d’émissions de la part des banques et la


faiblesse des montants émis par les sociétés opérant dans les secteurs industriel et
touristique. Les organismes de leasing demeurent les opérateurs les plus actifs et les
émetteurs les plus réguliers sur le marché des obligations, avec un montant total émis de
97 MDT, correspondant à 78% du total.

Les emprunts ont été émis pour des durées allant de 5 à 7 ans et à des taux variant
entre un minimum de TMM+1,25% et un maximum de 7,5%.

Notons également que sur les douze emprunts émis au cours de l’année 2003, cinq
ont été lancés selon la formule introduite pour la première fois en 2002 et offrant aux
souscripteurs le choix entre un taux fixe et un taux variable indexé sur le TMM. Ces
emprunts qui portent sur un montant total de 67 MDT ont été souscrits à hauteur de
55 MDT, soit 82,1% à taux fixe.

250
Par catégorie de souscripteurs, les OPCVM continuent à représenter, comme les
années précédentes, le premier souscripteur au niveau des emprunts obligataires avec
49%, part qui s’inscrit, faut-il le souligner, en net recul par rapport au record enregistré en
2002, soit 64%.

Les banques, ainsi que les compagnies d’assurance ont, quant à elles, consolidé leurs
parts respectives qui sont passées, respectivement, de 8% et 6% en 2002 à 24,7% et 12%
en 2003.

En revanche, les organismes de sécurité sociale ont, contrairement aux deux années
2001 et 2002, délibérément délaissé les emprunts obligataires émis par les établissements
de crédit et autres entreprises, privilégiant plutôt les titres émis par le Trésor et les autres
placements bancaires.

Quant aux souscriptions directes des personnes physiques, elles ont enregistré une
légère amélioration, leur part étant passée de 3% en 2002 à 4,4% en 2003.

2) Le marché secondaire

a) La cote de la bourse

L’activité sur la cote de la bourse a été caractérisée par un redressement progressif à


compter du troisième trimestre, comme en témoigne la hausse des cours des valeurs
phares ou à forte capitalisation boursière.

Cette tendance à la hausse s’explique notamment par l’amélioration de la conjoncture


économique nationale, la baisse du taux directeur de la Banque centrale de Tunisie de
87,5 points de base et le regain de confiance des opérateurs, notamment, avec le retour des
investisseurs étrangers.

EVOLUTION DES ECHANGES DE TITRES SUR LE MARCHE SECONDAIRE


(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Volume global des transactions 1.204 1.006 948 -16,4 -5,8
*Nombre de titres traités
(en milliers) 51.659 43.208 47.232 -16,4 9,3
.Cote de la bourse 509 343 238 -32,6 -30,6
*Nombre de titres traités (en milliers) 21.951 17.044 12.921 -22,4 -24,2
.Hors-cote 59 66 67 11,9 1,5
*Nombre de titres traités (en milliers) 1.172 3.022 3.251 157,8 7,6
.Opérations d’enregistrement et
déclarations 636 597 643 -6,1 7,7
*Nombre de titres traités (en milliers) 28.536 23.142 31.060 -18,9 34,2
Source : BVMT

La société Héla Electroménager et Confort (BATAM) ayant été radiée, le 10/02/2003, sur
décision du Conseil d’Administration de la bourse, sans qu’aucune nouvelle introduction n’ait eu
lieu, le nombre de sociétés admises à la cote a été ramené à 45 unités contre 46 en 2002.

Le volume des transactions sur la cote a chuté, en 2003, de 105 MDT ou 31% pour se
situer à 238 MDT, soit un volume quotidien moyen inférieur à un million de dinars contre
1,4 MDT en 2002. Quant au nombre de titres traités, il est revenu de 17 millions en 2002 à
12,9 millions en 2003, soit une baisse de 24,2%.
251
VOLUME DES TRANSACTIONS PAR TYPE DE VALEUR MOBILIERE
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Ensemble du marché 1.204 1.006 948 - 16,4 -5,8
.Actions et droits 1.184 994 921 - 16,0 -7,3
.Obligations et titres publics 20 12 27 - 40,0 125,0
Cote de la bourse 509 343 238 - 32,6 -30,6
.Actions et droits 497 334 213 - 32,8 -36,2
.Obligations et titres publics 12 9 25 - 25,0 177,8
Hors-cote 59 66 67 11,9 1,5
.Actions et droits 51 63 65 23,5 3,2
.Obligations 8 3 2 - 62,5 -33,3
Opérations d’enregistrement et
déclarations (actions et droits) 636 597 643 - 6,1 7,7
Source : BVMT

Par ailleurs, les échanges de titres ainsi que les capitaux traités sont demeurés peu
diversifiés et concentrés sur un nombre réduit de valeurs. A cet égard, six valeurs ont
accaparé plus de 60% du total des capitaux traités en 2003.

Evolution quotidienne des indices boursiers (en points)


1 500

1 200

900

600

déc-01 juin-02 déc-02 juin-03 déc-03


Indice BVMT Indice TUNINDEX

Sur le plan de la répartition sectorielle des échanges, la part du secteur bancaire dans
les capitaux traités est revenue à 34% en 2003 contre 38% en 2002. La baisse a également
touché le secteur des industries dont la part s’est limitée à 29% en 2003 contre 38% en
2002. Celle du secteur des services a, quant à elle, augmenté en 2003 pour atteindre 27%
contre 16% en 2002 et ce, malgré la radiation de BATAM.
La faiblesse du volume des transactions s’est reflétée au niveau du taux de rotation et
du taux de liquidité du marché qui sont revenus respectivement de 12% et 42% en 2002 à
8% et 33% en 2003.
Après deux années de recul, l’indice TUNINDEX, s’est inscrit en augmentation de
11,7% par rapport à son niveau de fin décembre 2002. Après une tendance baissière au
premier trimestre 2003, période au cours de laquelle l’indice a atteint son plus bas niveau de
1.017,2 le 18 mars 2003, cette tendance s’est inversée en avril. La nouvelle tendance
haussière s’est poursuivie au cours des mois suivants et l’indice a clôturé l’année à son
niveau le plus élevé en 2003, soit 1250,18 points.
252
EVOLUTION DES INDICATEURS DU MARCHE SECONDAIRE
Fin de période Déc. 2003 Variations en %
Déc.2002/ Déc.2003/
Désignation 2002 Mars Juin Sept. Déc. Déc.2001 Déc.2002
-Indice BVMT (en points) 782,93 759,13 899,02 937,02 939,78 -21,4 20,0
-TUNINDEX (en points) 1.119,15 1.041,05 1.166,07 1.218,53 1.250,18 -11,7 11,7
-Capitalisation boursière
(en MDT) 2.842 2.604 2.809 2.906 2.976 -13,2 4,7
Source :BVMT

Pour l’indice BVMT, il a enregistré une baisse, au cours du premier trimestre. Il s’est
situé le 18 mars 2003, à son niveau le plus bas de l’année, avec 707,94 points. A partir du
mois d’avril, il a entamé une reprise pour atteindre son plus haut niveau de 966,09 points le
30 juillet 2003 et se maintenir au-dessus des 900 points avant de clôturer l’année à
939,78 points, soit un glissement annuel à la hausse de 20%.

En matière de performance financière, 14 sociétés ont enregistré une augmentation de


leurs résultats bénéficiaires en 2003, alors que 25 autres sociétés ont accusé une baisse de
leurs bénéfices et 6 sociétés inscrites à la cote ont enregistré des pertes.

Malgré la radiation de BATAM, la capitalisation boursière a augmenté de 4,7% en


2003 pour se situer à 2.976 MDT contre 2.842 MDT en 2002. Néanmoins, la part de cet
agrégat dans le PIB a continué à diminuer en 2003 en se situant à 9,2%, contre 9,5% en
2002 et 11,4% en 2001.

Au niveau de la répartition sectorielle de cette capitalisation, la part du secteur


bancaire reste prédominante, quoique en baisse avec 52% contre 54%.

b) L’hors-cote, les opérations d’enregistrement et les déclarations

Le volume des transactions sur l’hors-cote a légèrement progressé en 2003 pour se


situer à 67 MDT contre 66 MDT en 2002, suite notamment à l’acquisition par la chaîne de
commerce général Monoprix de son rival Touta pour un montant de 11 MDT. Le nombre de
titres traités a augmenté de 7,6% alors que le nombre de contrats réalisés sur ce
compartiment a accusé une baisse de 36,2%, d’une année à l’autre.

Le volume des enregistrements a augmenté de 7,2% pour atteindre 638 MDT contre
595 MDT en 2002. Le nombre des contrats conclus et des titres traités ont progressé
respectivement de 36% et 34,4%. L’opération la plus significative est celle relative à la
restructuration de la cimenterie de Jebel-El Ouest pour un montant de 181 MDT en juin 2003.

Bien qu’en augmentation, les déclarations continuent de porter sur des montants
insignifiants, soit 5 MDT contre 3 MDT en 2002.

II – ACTIVITE DES ORGANISMES DE PLACEMENT COLLECTIF EN VALEURS


MOBILIERES (OPCVM)

L’année 2003 a enregistré la commercialisation d’une nouvelle SICAV-obligataire «SICAV


AXIS TRESORERIE», la liquidation d’une autre «Tuniso-Libyenne d’investissement-SICAV» et
la création du premier fonds commun de placement «FCP AXIS CAPITAL PROTEGE», dont la
commercialisation n’a débuté qu’en 2004. Ainsi, le nombre des fonds d’investissement s’est
inscrit en augmentation d’une unité pour s’élever à 36.

L’activité des OPCVM reste dominée par celle des SICAV-obligataires qui
représentent plus de 96% du marché des OPCVM. Les actifs gérés par l’ensemble des
253
SICAV ont totalisé 1.672 MDT, en hausse de 160 MDT ou 10,6% par rapport à leur niveau
atteint à la fin de 2002.

COMPOSITION DE L’ACTIF GERE PAR LES OPCVM EN ACTIVITE


( En MDT sauf indication contraire)
2002 2003
Désignation
Obligataires Mixtes Total Obligataires Mixtes Total
Actions 4 39 43 32 35 67
Obligations 502 7 509 444 9 453
B.T.N. B. 268 2 270 60 1 61
B.T.A. 84 1 85 463 8 471
Sous-total 858 49 907 999 53 1.052
Taux d’emploi en % 59 86 60 62 82 63
Placements monétaires 358 7 365 314 5 319
Soldes des liquidités 239 1 240 294 7 301
Total 1.455 57 1.512 1.607 65 1.672

Dans le cas particulier des SICAV-obligataires, les actifs gérés ont totalisé 1.607 MDT
contre 1.455 MDT, soit une augmentation de 152 MDT ou 10,4%. Cette augmentation a
concerné surtout les BTA dont l’encours en portefeuille est passé, d’une année à l’autre, de
84 MDT à 463 MDT, ce qui a permis de couvrir l’effet de la baisse des autres emplois en
valeurs mobilières, particulièrement en obligations et en bons du Trésor négociables en
bourse (BTNB). Dans l’ensemble, le taux d’emploi en valeurs mobilières est passé de 59% à
62% respectivement en 2002 et 2003.

Pour la même catégorie de SICAV, les placements monétaires ont atteint 314 MDT en
2003 contre 358 MDT en 2002, alors que les liquidités ont augmenté de 55 MDT passant,
d’une année à l’autre, de 239 MDT à 294 MD.

Les rendements annuels des SICAV-obligataires ont oscillé entre 8,48% et 4,11%. En
moyenne, ils ont atteint 4,42%, soit une baisse de 12 points de base par rapport à leur
niveau de 2002, à savoir 4,54%.

TAUX DE RENDEMENT MOYEN DES OPCVM (En %)


Désignation 2001 2002 2003
SICAV-obligataires 5,30 4,54 4,42
SICAV-mixtes - 10,41 - 7,71 4,71
Source : CMF

Parmi les 18 SICAV mixtes en activité, 14 ont réalisé des rendements positifs variant
entre 11% et 1,47%, les 4 autres ont réalisé des rendements négatifs oscillant entre -11,6%
et -1,14%. En 2002, seules trois SICAV mixtes ont réalisé des rendements positifs. Le
rendement annuel moyen des SICAV-mixtes en 2003 a été de 4,71% contre -7,71% en 2002.

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LA GESTION DE LA BANQUE CENTRALE
LA GESTION DE LA BANQUE CENTRALE DE TUNISIE

Le total du bilan de la Banque Centrale de Tunisie au 31 décembre 2003 s’est établi à


5.468,3 MDT contre 5.173,5 MDT en 2002, soit un accroissement de 294,8 MDT ou 5,7 %.

Cette évolution reflète essentiellement l’augmentation des avoirs en devises et le recul


de l’intervention de l’Institut d’émission sur le marché monétaire en raison du repli des
besoins en liquidités du système bancaire.

Dans ce cadre, le résultat d’exploitation s’est situé à 102,1 MDT contre 125,2 MDT en
2002, soit une baisse de 23,1 MDT ou 18,5%.

I - EVOLUTION DES PRINCIPAUX POSTES DU BILAN

1) Du côté de l’actif

Les avoirs bruts en devises se sont accrus de 497,5 MDT ou 16,3 % en passant, d’une
année à l’autre, de 3.052,6 MDT à 3.550,1 MDT. Cette hausse provient, essentiellement, des
tirages effectués sur les emprunts extérieurs, notamment l’emprunt obligataire de
30 milliards de yens japonais et celui de 330 millions d’euros.

L’encours des facilités accordées aux établissements de crédit dans le cadre de


l’’intervention de l’Institut d’émission sur le marché monétaire a régressé de 67 MDT en 2003
en raison du repli des besoins en liquidités du système bancaire.

Dans ce contexte, il convient de signaler que le volume moyen du refinancement sur le


marché monétaire a baissé, revenant de 778,1 MDT en 2002 à 387,7 MDT en 2003.
En outre, l’encours des achats fermes des bons du Trésor dans le cadre des
opérations d’open market, procédure introduite depuis le mois d’avril 2003, a atteint
5,2 MDT, au 31 décembre 2003.
D’un autre côté, l’encours des achats fermes de créances s’est contracté de 80,7 MDT
et ce, suite au remboursement par le Trésor de la septième tranche au titre de celles dues
sur l’Office des Céréales et l’Office National de l’Huile.
Par ailleurs, le poste «Valeurs en cours de recouvrement» a enregistré une baisse de
78,7 MDT due essentiellement à la contraction du volume des chèques du Trésor. Cette
évolution est imputable à l’entrée en vigueur progressive de la procédure de recouvrement
des valeurs considérées, dans le cadre du système de télécompensation, par le biais des
Recettes Postales au lieu des services de la Banque centrale et ce, afin de conférer à cette
opération plus de célérité et d’efficacité.
L’avance à l’Etat relative à la souscription aux Fonds monétaires international et arabe
a baissé, pour sa part, de 16,4 MDT suite au réajustement annuel des comptes en dinar du
FMI ; ce qui reflète la dépréciation des droits de tirage spéciaux par rapport au dinar.
Quant à l’augmentation des comptes d’ordre et à régulariser pour 17,1 MDT, elle
provient, principalement, des produits à recevoir sur les opérations en devises au titre de
l’exercice 2003.
2) Du côté du passif
Les principales variations ont concerné les postes ci-après :

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- Les comptes du Gouvernement ont clôturé l’exercice 2003 avec un solde de
769,6 MDT, soit une hausse de 185,8 MDT imputable, essentiellement, à l’accroissement du
solde du compte courant du Trésor.
- Les billets et monnaies en circulation se sont accrus de 145,9 MDT, passant d’une fin
d’exercice à l’autre de 2.663,1 MDT à 2.809 MDT.
- Les comptes courants des banques et des établissements financiers ont augmenté
de 69,3 MDT, en s’élevant à 184,3 MDT au 31 décembre 2003 contre 115 MDT au terme de
l’année précédente.
- Quant à l’augmentation de 11,2 MDT du poste «Créditeurs divers», elle est
imputable, essentiellement, au solde créditeur du compte «Ecarts de conversion»
(+10,8 MDT).
- Les autres engagements à vue et à terme ont, en revanche, baissé de 74,7 MDT
sous l’effet, principalement, de la contraction de l’encours des emprunts de la Banque
centrale sur le marché monétaire en devises de 56 MDT et de celle de l’encours des crédits
du Fonds monétaire arabe de 28 MDT, suite au règlement des échéances programmées à
ce titre en 2003.

II - RESULTAT D’EXPLOITATION

1) Les produits

Les produits de l’Institut d’émission ont baissé de 12,7 MDT ou 6,5%, revenant de
195,8 MDT à la fin de 2002 à 183,1 MDT au 31 décembre 2003.
Ceci est dû essentiellement à la contraction des produits des opérations d’intervention
sur le marché monétaire de 25,7 MDT et ce, sous l’effet conjugué du recul du volume moyen
de refinancement et de la baisse du taux directeur de l’Institut d’émission.
Il est à rappeler, dans ce cadre, que dans le but d’assurer un financement adéquat de
l’économie et relancer l’investissement, l’Institut d’émission a baissé à deux reprises en 2003 le
taux d’intérêt des appels d’offres. La première de 0,375 point de pourcentage a été décidée le
27 mars 2003 et la deuxième de 0,5 point est intervenue le 19 juin de la même année.
Malgré la poursuite de la baisse des taux d’intérêt des principales devises sur les marchés
internationaux des changes, principalement le dollar et l’euro, les intérêts issus des placements
en devises n’ont baissé que de 4,4 MDT, grâce à l’affermissement des avoirs en devises.
Quant à la hausse de 6,6 MDT relevée au niveau des autres produits sur les opérations
en devises, elle provient, principalement, des plus-values de cession des titres de placement
(15,5 MDT) et des produits des opérations de swap de change (16,4 MDT) et ce, en parallèle
avec la baisse des gains de change sur les opérations courantes et des commissions perçues
sur les opérations de change pour, respectivement, 17,2 MDT et 7,2 MDT.
Par ailleurs, tenant compte du solde créditeur du compte «Ecarts de conversion»,
permettant de couvrir le risque des évolutions des taux de change en 2004, la provision de
4 MDT constituée à cet effet en 2002 n’avait plus de raison d’être et, de ce fait, elle a été
reprise dans le résultat de l’exercice.

Quant à l’augmentation de 6,1 MDT enregistrée au niveau des produits divers, elle
résulte essentiellement de la récupération des reliquats des crédits budgétaires non utilisés
au titre des exercices antérieurs.

Concernant les produits sur les opérations avec les organismes internationaux, ils se
sont accrus de 0,9 MDT en raison, principalement, des récupérations résultant des
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réajustements effectués par le FMI sur les taux d’intérêt et des commissions appliqués par
celui-ci au courant des années précédentes.

2) Les charges

Le total des charges a atteint 81,1 MDT au 31 décembre 2003 contre 70,6 MDT en
2002 soit une hausse de 10,5 MDT ou 14,9%.

Compte non tenu des pertes de change de 10,3 MDT, enregistrées en 2002 au titre du
réajustement des comptes en devises, les charges ont augmenté de 20,8 MDT provenant,
en grande partie, des autres charges sur les opérations en devises qui se sont accrues de
19,5 MDT dont 18,1 MDT résultant de celles relatives aux opérations de swap de change.

Totalisant 44,1 MDT en 2003 contre 40,8 MDT en 2002, les dépenses d’administration
ont enregistré une hausse de 3,3 MDT provenant, essentiellement, de l’augmentation des
dépenses du personnel.

Suite aux évolutions sus-indiquées, le résultat d’exploitation s’est situé à 102,1 MDT
contre 125,2 MDT en 2002, soit une baisse de 23,1 MDT.

III - REPARTITION DU RESULTAT

Conformément aux dispositions de l’article 68 des statuts de la Banque Centrale de


Tunisie, le Conseil d’administration a approuvé la répartition du résultat net de l’exercice
2003 comme suit :
Résultat de l’exercice 102.079.693 dinars
Résultats reportés provenant
des exercices antérieurs 2.566.844 dinars
Résultat à répartir 104.646.537 dinars
Réserve pour Fonds Social 146.537 dinars
Part revenant à l’Etat 104.500.000 dinars

COMPTE DE RESULTAT AU 31 DECEMBRE 2003


(En dinars)
DEBIT CREDIT
Dépenses d’administration 44.149.491 Produits des opérations d’interven-
Charges des opérations d’interven- tion sur le marché monétaire 22.574.846
tion sur le marché monétaire 424.794 Intérêts sur placements à terme en
Intérêts payés sur opérations en devises 72.416.072
devises 5.927.398 Autres produits sur opérations en
Autres charges sur opérations en devises 71.981.465
devises 21.791.352 Produits sur opérations avec les
Charges sur opérations avec les organismes internationaux 3.416.217
organismes internationaux 5.095.726 Intérêts des créances sur l’Etat 224.094
Charges diverses 1.514.657 Intérêts perçus sur les comptes
Dotations aux amortissements des des banques &des étab.financiers 246.510
immobilisations 1.990.147 Reprise de provisions pour risques 4.000.000
Dotations aux provisions pour Produits divers 8.284.164
dépréciation des titres 170.110
Résultat de l’exercice 102.079.693
183.143.368 183.143.368

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BILAN AU 31 DECEMBRE 2003 (en dinars)
ACTIF PASSIF
Encaisse-or 4.402.477 Billets et monnaies en circulation 2.809.047.705
Souscriptions aux organismes internationaux 2.371.793 Cptes courants des banques et des établis.financiers 184.316.493
Position de réserve au FMI 36.432.549 Comptes du Gouvernement 769.572.974
Avoirs et placements en droits de tirage spéciaux 13.634.122 Allocations de droits de tirage spéciaux 61.725.747
Avoirs en devises 3.550.145.086 Autres engagements à vue et à terme 1.010.478.046
Comptes de coopération économique 318.959.287 Déposants d’effets à l’encaissement 26.188.750
Compte courant postal 4.999.999 Comptes de coopération économique 342.430.132
Concours aux établis.de crédit liés aux opérations Réserves 76.157.560
de politique monétaire 435.000.000 Report à nouveau 2.566.844
Titres achetés dans le cadre des opérations d’open Capital 6.000.000
market 5.183.253 Créditeurs divers 15.881.928
Créances achetées fermes 403.618.333 Comptes d’ordre et à régulariser 61.828.383
Valeurs en cours de recouvrement 12.865.134 Résultat de l’exercice 102.079.693
Effets à l’encaissement 24.639.019
Avance permanente à l’Etat 25.000.000
Avance remboursable à l’Etat 3.053.125
Avance à l’Etat relative à la souscription aux Fonds
monétaires 530.920.248
Portefeuille-titres 24.659.667
Immobilisations 15.274.639
Débiteurs divers 20.786.531
Comptes d’ordre et à régulariser 36.328.993
5.468.274.255 5.468.274.255

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RAPPORT DU CENSEUR
SUR L’EXERCICE 2003

Conformément aux prescriptions légales prévues par la loi n°58-90 du 19 septembre


1958 portant création et organisation de la Banque Centrale de Tunisie et les textes
subséquents et en exécution de la mission que vous avez bien voulu me confier, j’ai
l’honneur de vous faire connaître que j’ai procédé au contrôle des comptes de la Banque
Centrale de Tunisie arrêtés au 31 décembre 2003 tel que prévu par la loi.

Les travaux de contrôle consistent en une série de vérifications et de sondages afin de


m’assurer de la conformité du bilan, des comptes pertes et profits et du tableau de répartition
des résultats de l’exercice avec les écritures reprises sur les livres de la Banque Centrale de
Tunisie, d’une part, et les prescriptions légales, d’autre part, ainsi que l’existence de preuves
suffisantes pour l’exactitude des montants portés sur les états financiers.

Se basant sur ces travaux et surtout sur les notes relatives aux données comptables,
les comptes ainsi présentés peuvent être considérés comme reflétant correctement la
régularité des opérations et de la situation de la Banque Centrale de Tunisie et leur
conformité avec les dispositions de la loi en vigueur.

Ainsi, le bilan et les comptes de pertes et profits ci-joints peuvent être considérés
exacts et exprimant correctement la situation de la Banque Centrale de Tunisie au
31 décembre 2003.

LE CENSEUR

Chedli AISSA

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