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Rapport Annuel 2003 Français
Rapport Annuel 2003 Français
45ème R A P P O R T D ’A C T I V I T E
Exercice 2003
Présenté à
Monsieur le Président de la République
Par
L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
I. - La conjoncture internationale………………………………… 6
II. - Les marchés internationaux des changes et de l’or…………. 15
III. - Les marchés internationaux de capitaux…………………….. 27
IV. - Le marché mondial des produits de base……………………. 35
I. - L’activité agricole………………………………………………….. 48
II. - L’activité industrielle……………………………………………… 62
III. - Les services………………………………………………………… 78
IV. - Les prix…………………………………………………………….. 96
V. - L’emploi et les salaires……………………………………………. 101
VI. -Les investissements………………………………………………… 107
VII. -Le commerce extérieur……………………………………………. 117
VIII. -Les paiements extérieurs…………………………………………. 143
IX. -Le marché des changes……………………………………………. 168
X. -Les finances publiques……………………………………………. 174
présentée à
Monsieur le Président de la
République Tunisienne
Par
Monsieur le Président,
Monsieur le Président,
Monsieur le Président,
Monsieur le Président,
Monsieur le Président,
Monsieur le Président,
Monsieur le Président,
LE GOUVERNEUR
Taoufik BACCAR
L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
I. – LA CONJONCTURE INTERNATIONALE
Face à cette situation, des politiques de relance ont été mises en oeuvre dans plusieurs
pays développés à travers, notamment, l’assouplissement des politiques monétaires. La réduction
des taux d’intérêt directeurs des banques centrales opérée à ce titre a permis une reprise
graduelle des marchés financiers et, en conséquence, une amélioration des conditions de
financement des entreprises, tandis que les allègements fiscaux, en soutenant le revenu
disponible des ménages, ont contribué à atténuer l’impact de la détérioration du marché du travail.
Ces mesures ont été de nature à favoriser le redémarrage de la machine économique,
entraînant un redressement progressif des investissements et de la production. De leur côté, les
pays en développement ont bénéficié de la reprise de la demande dans les pays industrialisés et
du retour des flux de capitaux privés, en rapport avec l’atténuation de l’aversion aux risques
encourus par les investisseurs et l’abondance des liquidités au niveau mondial.
14 14
12 12
10 10
8 8
En pourcentage
6 6
4 4
2 2
0 0
-2 -2
1999 2000 2001 2002 2003
Par ailleurs, les échanges internationaux de biens et services ont pâti de l’affaiblissement
de la demande au début de l’année 2003, ainsi que de l’épidémie du syndrome respiratoire
aigu sévère (SRAS) apparue dans certains pays asiatiques. L’affermissement de la demande
internationale intervenu, à partir du deuxième semestre, suite notamment à la dissipation des
incertitudes géopolitiques, a réorienté à la hausse les prix des produits de base et, en premier
lieu, ceux du pétrole brut.
Sur un autre plan, les flux d’investissements directs étrangers ont connu une légère
reprise en 2003, en augmentant de 0,3% contre une baisse de 21% une année auparavant,
pour totaliser une enveloppe de l’ordre de 653 milliards de dollars.
Concernant les marchés des changes internationaux, ils ont été caractérisés, au cours
de l’année 2003, par la forte appréciation de l’euro vis-à-vis du dollar, en se situant à des
niveaux records jamais atteints depuis son entrée en vigueur en janvier 1999.Egalement, le
yen japonais a connu une remontée face au billet vert, malgré l’intervention massive de la
Banque du Japon sur le marché des changes local pour en enrayer la hausse, dépensant à
ce titre environ 175 milliards de dollars.
Les allègements fiscaux et la hausse des cours boursiers ont stimulé tant les
investissements des entreprises que la consommation des ménages demeurée, faut-il le
souligner, le principal moteur de la croissance économique, en dépit de son ralentissement
enregistré au cours du dernier trimestre de l’année vu le poids du chômage. Pour leur part, les
investissements des entreprises ont été impulsés par l’assouplissement des conditions de
financement et la publication de résultats financiers en nette amélioration ; la forte
dépréciation du dollar ayant, par ailleurs, dopé les cotations de la bourse et consolidé la
compétitivité. En outre, l’accroissement des dépenses publiques qui s’est traduit par un
élargissement du déficit budgétaire a contribué à soutenir la croissance économique.
7
Dans la Zone Euro, l’activité économique a continué à se ralentir en 2003, en raison de
la faible progression de la consommation des ménages, affectée par la poursuite de la
restructuration des entreprises et l’ajustement du niveau de l’emploi. En outre, les
investissements privés se sont ressentis de l’environnement extérieur défavorable.
En revanche, les exportations de biens se sont globalement bien comportées, surtout
vers la fin de l’année, tirées par la vigueur de la demande internationale qui a plus que
compensé l’effet de l’appréciation de l’euro. En définitive, le PIB réel de l’ensemble de la Zone
Euro n’a progressé que de 0,4% en 2003 contre 0,9% l’année précédente, évolution reflétant
en particulier la récession en Allemagne, première économie de la région, et la décélération
de l’activité économique en France.
Les pays de l’Asie du Sud-Est ont enregistré, dans l’ensemble, une décélération de leur
expansion économique en 2003, évolution liée surtout à l’épidémie du syndrome respiratoire
1
Base 100 en 1995.
2
Taux du marché monétaire du mois de décembre de chaque année sauf pour la France (taux d’intérêt sur
dépôts).
8
aigu sévère (SRAS) qui a entraîné un tassement de l’activité touristique et un affaiblissement
des dépenses des ménages, par souci de précaution, au courant du premier semestre.
De même, la demande intérieure est demeurée robuste, stimulée par une politique
souple en matière de distribution des crédits. Ainsi, les investissements des entreprises ont
progressé de 27%, soutenus par les importants flux d’investissements directs étrangers qui
ont augmenté, d’une année à l’autre, de 8,2% en s’élevant à 57 milliards de dollars, attirés par
la taille encourageante du marché intérieur et les faibles coûts du facteur travail.
EVOLUTION DE CERTAINS INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS QUELQUES
PAYS EMERGENTS ET EN DEVELOPPEMENT ET DE L’UNION EUROPEENNE
Inflation (variation
Croissance du PIB Solde budgétaire
Désignation des prix à la consom-
(en volume et en %) 1 (en % du PIB)
mation en %)
2002 2003 2002 2003 2002 2003
Pays de l’U.E 1,1 0,8 2,1 2,0 - 2,0 - 2,6
dont :
Espagne 2,0 2,4 3,6 3,1 0,0 0,3
Portugal 0,5 - 1,3 3,7 3,3 - 2,7 - 2,8
Grèce 3,8 4,2 3,6 3,6 - 1,4 - 1,7
Pays émergents et en
développement 4,6 6,1 6,0 6,1 - 4,8 - 4,1
dont :
Tunisie 1,7 5,6 2,7 2,7 - 2,0 - 2,6
Maroc 3,2 5,5 2,8 1,2 .. ..
Algérie 4,1 6,7 1,4 2,6 .. ..
Egypte 3,2 3,1 2,4 3,2 .. ..
Afrique du Sud 3,6 1,9 8,9 6,0 .. ..
Turquie 7,9 5,8 45,0 25,3 .. ..
Argentine -10,9 8,7 25,9 13,4 .. ..
Chili 2,2 3,3 2,5 2,8 .. ..
Sources : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI, Eurostat et
Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS pour la Tunisie
Pour leur part, les économies de la région de l’Amérique latine ont connu une reprise en
2003 suite, notamment, à la sortie de l’Argentine de la récession grâce aux efforts déployés
en matière d’assainissement macro-économique et de création d’un climat favorable à
l’investissement. Ainsi, le PIB réel de cette région a progressé de 1,7%, après un léger repli
de 0,1% en 2002.
1
Base 100 en 1995 sauf pour la Tunisie (base 100 en 2000).
9
Les pays d’Afrique1 ont, également, enregistré une consolidation de leur croissance
économique dont le taux est passé de 3,5% en 2002 à 4,1% en 2003, appuyée, en particulier,
par la consommation privée. Celle-ci a été favorisée par l’amélioration des revenus, grâce à la
réalisation de bonnes campagnes agricoles. De même, les dépenses d’investissement ont
augmenté suite, en partie, à l’exécution de projets économiques inscrits dans certains pays
dans le cadre de la stratégie de réduction de la pauvreté.
Cette amélioration a concerné, en particulier, les pays de l’Union du Maghreb Arabe
(UMA) où la croissance économique s’est nettement accélérée au Maroc et en Tunisie (5,5%
et 5,6%, respectivement, contre 3,2% et 1,7% en 2002), suite notamment à une bonne saison
agricole, à l’affermissement des exportations de marchandises et à la reprise graduelle de
l’activité touristique. Plus soutenue en Algérie (6,7% contre 4,1% un an plus tôt), en rapport
avec le plan de relance triennal initié en 2001, la croissance économique a bénéficié, par
ailleurs, d’une importante hausse des recettes d’exportation des hydrocarbures.
Les pays de l’Europe centrale et orientale ont enregistré, pour leur part, un léger
raffermissement de leur expansion économique en 2003, soit 4,5% contre 4,4% en 2002. Ceci
s’explique par le bon comportement de la demande intérieure, notamment la consommation des
ménages stimulée par des mesures budgétaires expansionnistes, ce qui a permis de relayer la
chute des exportations vers la Zone Euro, principal partenaire commercial de la région.
En Russie, la croissance économique a connu une forte accélération (7,3% contre 4,7%
en 2002), liée au dynamisme du secteur pétrolier et de ses exportations (50% des
exportations totales), ainsi qu’à la vigueur de la demande intérieure. Celle-ci a été stimulée,
d’une part, par la hausse des salaires et la baisse du chômage et de l’inflation et, d’autre part,
par l’accroissement considérable des investissements directs étrangers (5,2 milliards de
dollars contre 2,4 milliards en 2002).
2) Le commerce mondial
Les échanges internationaux de biens et services se sont ressentis, au cours du premier
semestre de 2003, de la morosité de l’activité économique enregistrée presque partout dans
le monde, des tensions géopolitiques dans la région du Moyen-Orient, avec le déclenchement
de la guerre en Irak, et de l’épidémie du SRAS qui a fortement affecté, sur le plan commercial,
l’Asie du Sud-Est à l’exception de la Chine. Néanmoins, le regain d’activité à partir de la
deuxième moitié de l’année, particulièrement aux Etats-Unis et dans les pays asiatiques, s’est
traduit, en définitive, par un accroissement soutenu du volume du commerce mondial de
biens, soit 5,2% en 2003 contre 3,1% l’année précédente.
La hausse généralisée des prix des produits de base, notamment le pétrole brut,
conjuguée à la dépréciation du dollar, a contribué à la forte augmentation en valeur des
exportations de biens exprimées en cette devise, soit 17,2% contre 4,4% en 2002, pour
totaliser 7.370 milliards de dollars.
Les termes de l’échange se sont améliorés pour les pays développés (1,3% contre
1,1% en 2002) et, dans une moindre mesure, pour ceux émergents et en développement
(0,2% contre 1,1%).
Le commerce international de services a connu également une nette amélioration en
termes nominaux, au cours de 2003, avec une progression de 14,1% contre 6% l’année
précédente, pour atteindre 1.858 milliards de dollars. La hausse des indices boursiers sur les
principales places financières à partir de la mi-mars et le regain d’activité progressif au niveau
du tourisme et du transport aérien à travers le monde, dès le second semestre, sont à l’origine
de cette importante évolution.
1
Hors Egypte et Libye classées par le FMI dans la région du Moyen-Orient.
10
3) L’inflation
Le redressement de la demande internationale, enregistré à partir de la deuxième moitié
de 2003, et la hausse des prix des produits de base, en particulier le pétrole brut et ses
dérivés, ont suscité un certain regain de l’inflation dans le monde avec une moyenne de 3,6%
contre 3,4% en 2002.
Dans les pays développés, l’affermissement de la demande intérieure au second
semestre de 2003, notamment la consommation des ménages, et l’augmentation des coûts
de production ont engendré certaines tensions inflationnistes. L’accroissement des prix à la
consommation a, en effet, atteint 1,8% en 2003 contre 1,5% l’année précédente.
Aux Etats-Unis, le taux d’inflation est passé, d’une année à l’autre, de 1,6% à 2,3%, en
relation avec la vigueur de la consommation des ménages, conjuguée au léger ralentissement
de la productivité du travail (4,2% contre 4,9% en 2002).
Dans la Zone Euro, l’inflation a été plutôt moindre (2,1% contre 2,3% un an plus tôt), sous
l’effet conjugué de la faible évolution de la demande intérieure et de l’appréciation de l’euro. Son
niveau s’est, ainsi, approché de l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne.
Au Japon, la situation déflationniste prévalant depuis 1999 a été atténuée en 2003, avec une
baisse du niveau général des prix à la consommation. Celui-ci a diminué de 0,3% contre 0,9% en
2002, sous l’effet notamment de la vigueur de l’activité économique et du relèvement des frais de
santé, des prix de l’électricité et de certaines taxes. Toutefois, la faiblesse de la consommation des
ménages et l’appréciation du yen ont continué à nourrir les risques de déflation.
Les pays émergents et en développement ont enregistré, pour leur part, une légère
accélération de l’inflation au cours de 2003, soit 6,1% en moyenne contre 6% l’année
précédente, due entre autres à la hausse des cours des produits de base et à l’impact des
fluctuations des taux de change.
4) Les politiques budgétaire et monétaire
Le ralentissement de l’activité économique dans les pays industrialisés, au cours du
premier semestre de 2003, conjugué aux allègements des impôts opérés par certains d’entre
eux, a engendré une forte détérioration des finances publiques. Dans l’ensemble de ces pays,
le déficit budgétaire global s’est, en effet, élevé, d’une année à l’autre, de 3,1% à 4% du PIB.
Aux Etats-Unis, le déficit est passé de 3,3% à 4,9% du PIB. C’est que la réduction des
recettes fiscales, liée au ralentissement économique durant le premier semestre de 2003, et la
baisse des impôts décidée au mois de mai de la même année se sont conjuguées à l’augmentation
des dépenses publiques, notamment dans les domaines de la défense et de la sécurité intérieure.
Dans la Zone Euro, le déficit budgétaire est passé, d’une année à l’autre, de 2,3% à
2,7%, sous l’effet du faible niveau de la croissance économique mais, aussi, des réductions
d’impôts, de l’augmentation des allocations de chômage et des dépassements persistants
des dépenses en matière de santé, notamment en France et en Allemagne.
Pour ces deux pays, le déficit budgétaire s’est, d’ailleurs, situé au-dessus du seuil de
3% fixé dans le pacte de stabilité et de croissance et ce, pour la deuxième année consécutive,
ce qui a amené la Commission européenne à déclencher contre eux la procédure de sanction
pour déficit excessif. Celle-ci a été, toutefois, levée temporairement, lors de la réunion des
Ministres européens des Finances, tenue les 24 et 25 novembre 2003, contre l’engagement
pris par les deux pays en question de ramener leurs déficits budgétaires sous le seuil requis
de 3% en 2005 tout en réduisant les déficits structurels de 0,8 point de pourcentage pour la
France et de 0,6 point pour l’Allemagne en 2004.
11
Au Japon, le déficit public a continué à s’élargir (8,2% du PIB en 2003 contre 7,9% en
2002) dans un contexte déflationniste peu générateur de recettes fiscales. Cette situation
s’explique, notamment, par les importantes charges d’une dette publique se situant à 150%
du PIB, ainsi que par l’accroissement des dépenses liées à la retraite corrélativement avec le
vieillissement de la population. Ces deux postes représentent, à eux seuls, près de la moitié
des dépenses budgétaires.
Concernant les politiques monétaires, elles ont connu un assouplissement, durant la première
moitié de 2003, dans la plupart des pays industrialisés, afin de relancer l’activité économique.
Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale a réduit, le 25 juin 2003, son principal taux directeur
(taux des fonds fédéraux) de 25 points de base, en le fixant à 1%, soit son plus bas niveau
depuis environ 45 ans.
TAUX DES FONDS FEDERAUX AUX ETATS-UNIS (en %)
2,00
1,75
1,75
1,50 1,25
1,25
1,00
1,00
0,75
0,50
01
02
03
2/20
1/20
6/20
11/1
06/1
25/0
De son côté, la Banque centrale européenne a abaissé son taux de refinancement
(REFI) à deux reprises, le 6 mars et le 5 juin, de 25 points et 50 points de base,
respectivement, pour le ramener ainsi à 2%.
3,50 3,25
3,25
2,75
3,00
2,50
2,75
2,50
2,00
2,25
2,00
1,75
1,50
01
02
03
03
1/20
2/20
3/20
6/20
08/1
05/1
06/0
05/0
12
Au Japon, la Banque centrale a plutôt procédé, face à l’inefficacité de la politique du
taux d’intérêt «zéro» dans un contexte déflationniste, au relèvement à trois reprises de la
limite supérieure imposée aux banques commerciales pour leurs réserves en compte courant
détenues auprès d’elle, pour la faire passer de 17.000 milliards de yens à 32.000 milliards
entre le 30 avril et le 10 octobre 2003. Cette action, tout en visant à relancer l’activité
économique, par l’injection supplémentaire de liquidités sur le marché monétaire, devait
contribuer à soutenir l’assainissement du secteur bancaire.
Ces mouvements de baisse des taux courts ont influé sur l’évolution des taux d’intérêt à
long terme qui ont poursuivi, au cours du premier semestre de 2003, leur tendance à la
baisse, portant certes la marque des risques inhérents aux incertitudes sur le plan
géopolitique. Cette tendance s’est inversée, à partir de la deuxième moitié de l’année, suite
notamment à l’amélioration des perspectives économiques qui a stimulé les placements en
actions. La baisse de la demande pour les obligations, qui en a résulté, a permis ainsi
d’accroître leurs taux de rendement.
5) L’emploi
Le taux moyen de chômage dans le monde s’est maintenu à un niveau élevé en 2003,
soit 6,2% contre 6,3% une année auparavant, en raison du ralentissement économique quasi-
général durant la première moitié de l’année et des effets de l’épidémie du SRAS et de la
guerre en Irak qui ont sévèrement touché l’emploi, particulièrement dans les services comme
le tourisme et le transport aérien.
Dans les pays développés, le taux de chômage s’est légèrement accru, atteignant 6,6% en
moyenne contre 6,4% en 2002, en raison de la lenteur de la reprise de l’activité et du décalage
temporel entre la croissance économique et la création d’emplois, surtout avec les progrès
réalisés en matière de productivité et la restructuration des entreprises.
Cette situation a concerné également la Zone Euro où le taux de chômage est passé,
d’une année à l’autre, de 8,4% à 8,8%.
Au Japon, par contre, le taux de chômage a légèrement reculé. Il s’est situé à 5,3% contre
5,4% en 2002, suite à la reprise de l’activité économique et à la baisse du nombre des faillites
d’entreprises de 14,6%, grâce aux crédits accordés aux petites et moyennes entreprises.
S’agissant des pays émergents et en développement, ils ont connu, dans l’ensemble,
une détérioration de la situation de l’emploi, notamment en Asie, affectée par l’épidémie du
SRAS et fortement marquée par la restructuration en cours de l’économie chinoise. Il est à
noter que le taux de chômage le plus élevé a continué à être enregistré dans la région du
Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, soit 12,2% contre 11,9% en 2002, en rapport avec la
restructuration de l’emploi dans le secteur public et la forte croissance de la population active.
6) La coopération internationale
13
la création d’un environnement économique et financier stable, l’avancement des
négociations commerciales à caractère multilatéral et la réduction de la pauvreté.
Dans ce cadre, le Fonds monétaire international (FMI) a continué à soutenir les pays à
faibles revenus, par le biais de ses conseils et de son assistance financière, les aidant ainsi à
faire face à leurs problèmes accentués en matière d’endettement extérieur. Les pays
débiteurs devraient parvenir à réaliser une croissance durable, assurer la viabilité de leurs
balances des paiements et accéder aux marchés financiers internationaux pour la
mobilisation des ressources nécessaires.
Les nouveaux engagements du FMI ont atteint l’équivalent de 39,4 milliards de dollars
au cours de l’exercice 2003 contre 49,6 milliards l’an passé, bénéficiant pour l’essentiel à
l’Argentine, au Brésil, à l’Indonésie, à la Turquie et à l’Uruguay. Ces engagements ont porté
l’encours des prêts du FMI à un niveau record de 88,4 milliards de dollars, à la fin de
l’exercice 2003, soit 18,6 milliards de plus que l’exercice précédent.
14
II. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DES CHANGES ET DE L’OR
L’année 2003 a été marquée par la grande volatilité des marchés internationaux des
changes et de l’or, dans un contexte géopolitique instable et un environnement économique
peu propice.
Cette année a, en particulier, enregistré une ascension fulgurante de l’euro par rapport
aux principales monnaies internationales, notamment le dollar américain, puisque la
monnaie unique a grimpé de plus de 20% par rapport à la devise américaine, consolidant
ainsi la hausse de 18% qu’elle a déjà réalisée à ce titre en 2002.
L’attention des opérateurs sur les marchés des changes s’est focalisée, en outre, sur
d’autres facteurs, notamment :
Sur l’ensemble de l’année, les rapports monétaires ont oscillé entre 1,0332 et 1,2647 pour
l’euro/dollar, 124,03 et 140,91 pour l’euro/yen, et 106,75 et 121,87 pour le dollar/yen.
Dans les pays émergents, la plupart des monnaies nationales se sont nettement
appréciées en 2003 par rapport au dollar américain. Les perspectives de taux de croissance
faibles au sein des pays développés et les niveaux bas de leurs taux d’intérêt ont orienté les
investisseurs en quête de rendements élevés vers les actifs des pays en développement.
L’afflux de capitaux étrangers, associé à la flambée des prix de l’énergie, ont généré de
fortes pressions à la hausse sur les devises de pays émergents et contraint nombre de
banques centrales à baisser leurs taux d’intérêt directeurs voire à intervenir directement sur
les marchés des changes pour stabiliser leurs monnaies.
AMPLITUDES DE VARIATION DES PRINCIPAUX RAPPORTS MONETAIRES
Année 2002 2003
Taux de Ouver- Ouver-
Plus bas Plus haut Clôture Plus bas Plus haut Clôture
change ture ture
0,856 1,0503 1,0332 1,2647
EUR/USD 0,8892 1,0496 1,049 1,2578
(01/02/02) (31/12/02) (02/01/03) (31/12/03)
111,21 125,65 124,03 140,91
EUR/JPY 116,95 124,63 124,51 135,10
(07/03/02) (05/12/02) (02/01/03) (30/05/03)
115,34 135,15 106,75 121,87
USD/JPY 131,55 118,74 118,69 107,31
(16/07/02) (31/01/02) (9/12/03) (21/03/03)
15
I – MARCHES DES CHANGES
PAYS INDUSTRIALISES
Les marchés des changes internationaux ont été caractérisés, en 2003, par la
poursuite de la correction à la baisse du dollar américain contre les principales devises,
entamée depuis la mi-2001. Le dollar a souffert des incertitudes géopolitiques liées
principalement au conflit américano-irakien, ainsi qu’aux signaux mitigés véhiculés par
l’économie américaine, qui ont affecté la confiance des investisseurs quant à la vigueur de la
reprise aux Etats-Unis.
1) Evolution de l’ EUR/USD
Après une période de relative stabilité sur le mois de février, l’euro a repris sa tendance
haussière contre le dollar, soutenu d’une part par la décision de la BCE, le 6 mars, de
réduire ses taux directeurs de 25 points de base à 2,5%, ainsi que par l’exacerbation des
tensions et des incertitudes concernant l’affaire irakienne. L’euro a atteint son plus haut
niveau du premier trimestre le 11 mars, à 1,1084 USD. Cependant, les efforts diplomatiques
de Washington visant à obtenir une majorité au Conseil de Sécurité en faveur d’une
intervention militaire et l’embellie de Wall Street suite à une vague d’achats ont soutenu la
devise américaine juste avant le déclenchement de la guerre, qui a finalement eu lieu le
20 mars. Cet événement a entraîné une vague de prises de profits qui a propulsé le dollar à
un niveau de 1,0498 USD pour un euro le 21 mars.
Les espoirs d’une guerre courte ont momentanément donné du soutien à la devise
américaine. Toutefois, sur des nouvelles contradictoires, la résurgence des doutes parmi les
opérateurs du marché quant au risque d’enlisement des forces alliées, a fragilisé de nouveau
le dollar et a entraîné une période de volatilité sur les marchés des changes.
La fin officielle de la guerre en Irak, bien qu’elle ait réduit les incertitudes géopolitiques,
n’a pas pour autant marqué un terme à la baisse de la devise américaine. En effet, les
marchés ont commencé à se focaliser sur les fondamentaux économiques, notamment les
déficits courant et budgétaire des Etats-Unis. Des indicateurs économiques américains
mitigés montrant une activité manufacturière plutôt molle et une faiblesse du marché du
travail, alors qu’ils confirmaient en même temps la robustesse de la consommation des
ménages, ont donné du soutien à la devise européenne et ce, malgré la persistance de la
faiblesse des indicateurs économiques en Europe. L’EUR/USD a clôturé le mois d’avril à
1,1181 USD.
16
Malgré la décision de la BCE, le 5 juin, de réduire son taux directeur de 50 points de
base à 2%, l’euro/dollar est resté relativement stable sur les trois premières semaines de
juin, en raison notamment de la persistance de signaux mitigés véhiculés par l’économie
américaine. La poursuite de la faiblesse du marché du travail contraste, en effet, avec
l’amélioration de la confiance des ménages et des chefs d’entreprises.
1,3000 1,3000
1,2500 1,2500
Taux de change
1,2000 1,2000
1,1500 1,1500
1,1000 1,1000
1,0500 1,0500
1,0000 1,0000
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
La devise européenne a continué son repli au mois d’août sur l’optimisme croissant des
opérateurs de marché concernant la vigueur de la reprise de l’économie américaine. Cet
optimisme a été renforcé par des indicateurs économiques montrant la poursuite de la
vigueur des dépenses de consommation, un marché de l’immobilier dynamique et des
signes d’amélioration des dépenses d’investissement. Cet optimisme a mis au second plan
les inquiétudes relatives à la persistance des déficits courant et budgétaire américains.
L’euro a atteint le 26 août son plus bas niveau de 4 mois, à 1,0789 USD et a clôturé le
mois à 1,0977 USD.
L’euro est passé de 1,0984 USD au début du mois de septembre à 1,1857 USD le
24 octobre. Après ce fort rebond, l’euro s’est stabilisé sur le reste du mois d’octobre, autour
de 1,17 USD.
17
Cette stabilisation a été suivie par un léger raffermissement du dollar au début de
novembre qui trouve son origine dans la création de 57 000 emplois non agricoles en
septembre pour la première fois en huit mois, alors que les anticipations tablaient sur une
perte de 30 000 emplois. Ce mouvement a été conforté par la publication d’une hausse
impressionnante du PIB américain au troisième trimestre (7,2% révisé par la suite à 8,2%)
qui a porté le dollar à 1,1375 USD vis-à-vis de l’euro au début du mois de novembre.
Ces facteurs, associés à l’intensification des inquiétudes relatives aux déficits structurels
américains en fin d’année, ont ramené le dollar à ses plus bas niveaux historiques atteints
jusque-là contre l’euro. La monnaie unique a clôturé l’année à 1,2578 USD.
Sur l’ensemble de l’année, l’euro s’est apprécié de près de 20% contre le dollar américain.
2) Evolution de l’USD/JPY
L’appréciation du yen a contraint la BoJ à intervenir sur les marchés des changes en
février pour freiner la hausse de sa devise, la ramenant au-dessus de 121 JPY.
Le yen s’est apprécié au cours des premières semaines du mois de mai, les
intervenants jugeant que la volonté de l’administration américaine à affaiblir le dollar devait
limiter la capacité des autorités japonaises à freiner la hausse du yen pour protéger leurs
exportations. Le rapport USD/yen est ainsi passé de 118,84 à fin avril, à 115,03 le 19 mai.
La BoJ est intervenue le 20 mai afin de limiter la hausse du yen. La devise nippone a
atteint à la fin du mois 119,63 JPY pour un dollar.
18
EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE US D/JPY EN 2003
125,00 125,00
120,00 120,00
Taux de change
115,00 115,00
110,00 110,00
105,00 105,00
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
Pendant les mois de juin et de juillet, le yen a fluctué dans une marge étroite contre le
dollar, les craintes d’intervention de la BoJ et l’appréciation du dollar suite à l’optimisme
relatif quant à la reprise de l’économie américaine ont atténué les effets des bonnes
nouvelles économiques qui commençaient à parvenir du Japon. Le yen a clôturé le mois de
juillet à 120,51 JPY pour un dollar.
La tendance haussière du yen a persisté jusqu’à la fin de l’année, bien qu’à un rythme
moins soutenu que celui enregistré en septembre, sous l’effet de signes positifs en faveur du
redressement de l’économie japonaise, ainsi que de la faiblesse intrinsèque du dollar américain.
La devise japonaise a clôturé l’année à 107,31 JPY pour un dollar, soit une
appréciation de plus de 10% par rapport à son niveau de début d’année.
3) Evolution de l’EUR/JPY
Le yen a connu trois tendances majeures contre l’euro en 2003. Une phase baissière
s’étalant de janvier à mai, une phase globalement haussière sur la période s’étalant de juin à
octobre et, enfin, un revirement à la baisse sur les deux derniers mois de l’année.
19
Au début de l’année, le yen s’est déprécié contre l’euro, en raison des faibles
perspectives de reprise économique au Japon. D’un niveau de 124,51 JPY pour un euro
enregistré au début du mois de janvier, le yen est passé à 130,78 à la mi-février.
A partir du mois d’avril, le yen a connu une phase baissière vis-à-vis de l’euro qui s’est
poursuivie jusqu’à la fin du mois de mai. Il a été essentiellement affecté par les craintes que
le ralentissement de la demande mondiale ne pèse sur les exportations japonaises, principal
moteur de la croissance nippone. Le yen a atteint le niveau de 140,91 pour un euro le
30 mai, soit son plus haut niveau de l’année contre la monnaie unique.
145,00 145,00
140,00 140,00
Taux de change
135,00 135,00
130,00 130,00
125,00 125,00
120,00 120,00
115,00 115,00
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
Au cours de la première moitié du mois de juin, le yen est resté pratiquement stable
contre l’euro autour de 139 JPY. Une hausse significative de la Bourse de Tokyo sur fond de
bonnes nouvelles économiques nippones a, cependant, soutenu la devise nippone à partir
de la mi-juin, portant la devise japonaise à 130,53 JPY le 15 juillet. Sur la seconde moitié du
mois de juillet, la demande sur le yen s’est modérée, se traduisant par un revirement à la
baisse du yen, qui a été coté à 137,55 JPY pour un euro le 29 juillet.
Au mois d’août, le yen s’est apprécié fortement contre l’euro, profitant d’un ensemble
d’indicateurs économiques augurant des perspectives économiques positives au Japon. Les
prix des actions japonaises ont fortement augmenté sur des entrées de flux qui ont poussé le
yen à 125 JPY pour un euro le 3 septembre. Sur les deux premières semaines de
septembre, les bonnes nouvelles économiques japonaises ont été atténuées par des
interventions de la BoJ. Le yen est retombé à 132,85 JPY pour un euro le 15 septembre.
Le yen a repris par la suite sa tendance à la hausse, soutenue, notamment, par les
efforts de Washington pour convaincre la Chine d’assouplir sa politique de change. Les
critiques adressées par Washington à Tokyo concernant ses interventions massives sur le
20
marché des changes ont également profité à la devise nippone qui a progressé à
124,08 JPY pour un euro le 10 novembre.
Toutefois, le yen a repris son mouvement à la baisse contre l’euro vers la fin de
l’année, affaibli par la vigueur de l’euro, ainsi que par la poursuite des actions d’intervention
de la Banque du Japon. Le yen a clôturé l’année à 135,10 JPY pour un euro.
4) Evolution du GBP/USD
Tout comme l’euro, la livre sterling s’est renforcée face au dollar tout au long de
l’année. Outre les inquiétudes du marché quant au financement du déficit courant américain,
le différentiel de taux d’intérêt a été un autre facteur important jouant en faveur de la devise
britannique. En effet, le taux d’intérêt directeur de la Banque d’Angleterre est resté tout au
long de l’année au-dessus de 3,5%, alors que le taux des fonds fédéraux de la Réserve
Fédérale a été ramené à 1% dès le milieu de 2003.
1,8000 1,8000
Taux de change
1,7000 1,7000
1,6000 1,6000
1,5000 1,5000
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
5) Evolution de l’USD/CHF
21
La devise helvétique a connu, en effet, en début d’année une phase d’appréciation
contre le dollar, profitant de son statut de valeur refuge face à l’amplification des incertitudes
économiques et géopolitiques qui ont affecté le dollar américain. Le franc suisse s’est vu
ainsi apprécier de près de 5% sur le premier trimestre, passant de 1,3852 CHF en début
d’année à 1,32 CHF vers le milieu du mois de mars contre la monnaie américaine.
Les autorités monétaires suisses, dans leur effort de circonscrire la hausse de leur
devise qui pesait sur la relance d’une économie déjà faible, ont procédé le
6 mars 2003 à une baisse de leur fourchette-objectif du taux Libor à 3 mois de 50 points de
base, soit (0,25% - 1,25%) à (0 % - 0,75%).
Cette baisse n’a pas eu d’impact significatif sur le change, surtout dans un contexte
géopolitique marqué par l’exacerbation des incertitudes à la veille de l’intervention militaire
américaine en Irak. L’appréciation du dollar après le déclenchement des hostilités en Irak a
suscité par contre une forte correction à la baisse du franc suisse qui est retombé en
quelques jours à 1,40 CHF pour un dollar.
Le rapport USD/CHF a affiché une certaine volatilité tout au long de la guerre, reflétant
les incertitudes qui ont accompagné ce conflit. Toutefois, la forte dépréciation du dollar au
deuxième trimestre à cause du pessimisme qui entourait la reprise de l’économie américaine
s’est traduite par une appréciation de la devise helvétique qui est passée de 1,4011 le
11 avril à 1,28 CHF pour un dollar à la fin mai.
A partir de cette date et jusqu’au mois de septembre, le dollar a connu un regain d’intérêt
pour les investisseurs, suite à l’amélioration des perspectives de croissance et d’emploi aux
Etats-Unis, ramenant le rapport USD/CHF au niveau de 1,42 CHF en septembre.
Toutefois, le regain des craintes du marché concernant les déficits américains qui a
pesé jusqu’à la fin de l’année sur le dollar a profité au franc suisse, qui est revenu en fin
d’année à 1,24 CHF pour un dollar.
Sur l’ensemble de l’année, le franc suisse s’est apprécié de plus de 11% contre le dollar.
1,4500 1,4500
Taux de change
1,4000 1,4000
1,3500 1,3500
1,3000 1,3000
1,2500 1,2500
1,2000 1,2000
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
PAYS EMERGENTS
En 2003, les pays émergents ont été diversement touchés par les développements
géopolitiques, économiques et financiers qui se sont produits à travers le monde. L’Amérique
latine a retrouvé le chemin de la croissance. L’Asie a, quant à elle, souffert de la morosité de
l’activité commerciale induite par les perturbations géopolitiques et les répercussions de
22
l’épidémie de SARS. La vigueur de l’économie chinoise a, néanmoins, permis de soutenir la
croissance dans la région. Enfin, l’Europe de l’Est, bien qu’affectée par l’atonie de la
croissance dans la zone euro, a bénéficié d’une relative stabilité économique grâce à la
vigueur de la demande intérieure.
Après avoir enregistré une croissance presque nulle en 2001 et négative en 2002,
l’Amérique latine a, dans son ensemble, renoué avec la croissance positive en 2003 (environ
1,2%). Outre la sortie de l’Argentine de la crise, la zone a bénéficié de la remontée des prix
des matières premières et d’un afflux important de capitaux étrangers.
Au Brésil, l’activité a été soutenue par la reprise des exportations, grâce à la flambée des
cours des matières premières. De plus, l’apaisement des tensions socio-politiques et la
normalisation des relations avec les bailleurs de fonds ont favorisé le retour des investisseurs.
Outre le crédit dont jouissait le gouvernement brésilien après l’élection du nouveau Président, les
relèvements des taux d’intérêt consécutifs introduits par la Banque Centrale pour juguler
l’inflation et les discussions en vue de renforcer son indépendance ont rassuré quant à
l’engagement des autorités à poursuivre les réformes structurelles. Le réal brésilien a profité de
l’intérêt accru des investisseurs étrangers vis-à-vis du marché brésilien ainsi que de la forte
hausse des recettes générées par les exportations énergétiques. Le réal s’est apprécié de plus
de 22% sur l’année contre le dollar passant de 3,53 à 2,89 BRL pour un dollar.
Sur le plan du change, la plupart des monnaies de la région ont connu de fortes
pressions à la hausse induites par la chute du dollar américain. Les autorités monétaires
asiatiques se sont employées, d’ailleurs, à freiner la hausse de leurs monnaies afin d’éviter
une perte de compétitivité-prix qui aurait résulté d’une appréciation unilatérale de leurs
devises, alors que le yuan chinois serait resté fixe par rapport au dollar. Les Banques
23
Centrales asiatiques ont été ainsi contraintes à opérer des baisses répétitives de leurs taux
d’intérêt directeurs et à intervenir massivement sur les marchés des changes.
Ces actions ont permis de stabiliser l’évolution des principales devises de la région
dans des marges relativement étroites. Les autorités monétaires malaisiennes ont réussi à
maintenir la valeur d’ancrage de leur monnaie au dollar à environ 3,80 MYR. Le Won Coréen
est resté pratiquement stable sur l’année passant de 1.188 KRW pour un dollar à
1.192, tandis que le Baht Thaïlandais s’est apprécié légèrement contre le dollar à 39,5 THB
en fin d’année contre un niveau d’ouverture de 43.
Sur le plan du change, deux mouvements ont marqué l’évolution des principales
devises de la région contre l’euro. D’un côté, la couronne tchèque a fait face à la vigueur de
l’euro et n’a perdu qu’environ 2% de sa valeur, passant sur l’année de 31,50 à 32,20 CZK
pour un euro. De l’autre, le zloty et le forint ont dérapé contre l’euro. Ces devises ont ainsi
perdu près de 15% et 9% de leurs valeurs, passant sur l’année respectivement de 4 à
4,70 PLN et de 237 à 261 HUF pour un euro. Ces évolutions s’expliquent essentiellement
par un fort déficit de confiance vis-à-vis des gouvernements polonais et hongrois, en raison
du creusement des déficits budgétaires (supérieurs à 5% du PIB pour les deux pays) et du
manque de viabilité des projets de réduction de ces déficits qui affaiblit l’aptitude de ces pays
à satisfaire l’ensemble des critères de convergence d’ici l’an 2008, date prévue pour leur
adhésion à l’UEM.
Depuis la fin de la guerre en Irak, la Turquie a retrouvé une stabilité financière grâce,
en partie, au soutien fort du FMI et à la détente des taux d’intérêt domestiques, confortée par
de bons résultats en matière de croissance et d’inflation avec des taux respectifs de 5,3% et
18,9% environ en 2003 contre 7,6% et 29,7% en 2002. La livre a réussi à se raffermir contre
le dollar, rejoignant son niveau de la mi-2002 à 1.400.000 contre 1.650.000 en début
d’année, ce qui correspond à une appréciation de plus de 18%.
En Egypte, les retombées de la guerre en Irak sur le tourisme et le commerce extérieur ont
entraîné une forte dépréciation de la livre de près de 23%, passant de 4,60 EGP en début
d’année à 6 EGP pour un dollar à la fin du premier semestre. La livre s’est toutefois stabilisée au
cours de la seconde moitié de l’année, grâce à l’apaisement des tensions géopolitiques ainsi
qu’aux recettes élevées obtenues sur les droits de passage du Canal de Suez et sur les
exportations d’hydrocarbures. La livre a terminé l’année à 6,15 EGP pour un dollar.
II – MARCHE DE L’OR
L’année a commencé avec une forte hausse du prix de l’or, face aux risques croissants
de guerre en Irak. Le prix de l’once est ainsi passé de 346 USD en début d’année à
388,5 USD le 5 février, pour retomber par la suite à 318,75 USD le 7 avril avec la fin de la
guerre devenue imminente.
Depuis, les mouvements du prix de l’or ont reflété l’évolution du dollar américain avec,
toutefois, en août et septembre, une hausse traduisant la fermeté de la demande d’or et
l’intérêt croissant des fonds spéculatifs et autres investisseurs institutionnels à détenir de l’or.
Outre la baisse du dollar, les tensions géopolitiques et les doutes concernant la reprise
mondiale, le métal jaune a bénéficié de facteurs spécifiques, notamment :
25
x la fermeté de la demande malgré la hausse des prix. En 2003, la quantité
demandée a été en hausse de 4% par rapport à 2002, soit la hausse la plus forte
venant de la part des investisseurs institutionnels ;
L’or a clôturé l’année à 414,80 USD, soit une appréciation de plus de 19% par rapport
à son niveau atteint au début de l’année.
450,00 450,00
400,00 400,00
Prix
350,00 350,00
300,00 300,00
2- 4- 9- 11- 14- 16- 19- 21- 23- 26- 28- 31-
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
26
III. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DE CAPITAUX
Après avoir absorbé une succession de chocs majeurs au cours des trois dernières
années, suite à l'éclatement de la bulle spéculative dont les effets ont été aggravés par les
attentats du 11 septembre 2001 survenus aux Etats-Unis, les marchés boursiers ont, en
2003, continué à faire preuve de résistance, les principaux indices y afférents ayant gagné
entre 15% et 50%.
Au premier trimestre, les bourses mondiales ont enregistré leurs plus bas niveaux de
l’année, dans un marché plombé par la menace grandissante d'un conflit en Irak, par
l'incertitude persistante quant à la reprise de l’économie mondiale et par des perspectives
peu encourageantes concernant les résultats des entreprises.
En mars, le Dow Jones et le Nasdaq Composite se sont situés à leurs planchers de
l’année, soit, respectivement, 7.416 points et 1.253 points. En même temps, l’économie
européenne continuait à s'enfoncer, frôlant même la récession au cours des six premiers
mois de l'année. Dans ce contexte, les bourses de Paris, de Londres et de Francfort ont
touché, en mars 2003, leurs plus bas niveaux depuis sept ans. Les indices CAC 40 et DAX
se sont limités à 2.401 et 2.203 points, respectivement.
EVOLUTION DU CAC 40 ET DU NASDAQ COMPOSITE EN 2003
4 000
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
2/1 2/2 2/3 2/4 2/5 2/6 2/7 2/8 2/9 2/10 2/11 2/12
27
Mais la fin précipitée de la guerre en Irak a favorisé la reprise au sein des marchés des
actions, desquels s'étaient détournés les investisseurs au cours des trois dernières années.
A partir de la mi-mars cette évolution a été stimulée, par ailleurs, par des politiques
monétaires accommodantes, une accélération de la croissance des bénéfices des
entreprises et des niveaux de valorisation attractifs.
Au deuxième trimestre, la croissance économique américaine a atteint 3,3% avant de
doubler au cours des trois mois suivants, ravivant la confiance des investisseurs dans les
placements boursiers.
En septembre, les bourses ont enregistré une baisse généralisée, plus prononcée en
Europe, du fait notamment du renforcement de la compétitivité-prix des entreprises
américaines à l’exportation suite, à l’affaiblissement prolongé du dollar. Ainsi, les bourses
européennes ont connu une dégradation à fin septembre, notamment pour les valeurs
industrielles les plus exposées à l’appréciation de l’euro.
Sur l’ensemble de l’année, le Dow Jones et le Nasdaq ont gagné 25% et 50% s’élevant
à 10.454 et 2.010 points respectivement.
11 500
11 000
10 500
10 000
9 500
9 000
8 500
8 000
7 500
7 000
2/1 2/2 2/3 2/4 2/5 2/6 2/7 2/8 2/9 2/10 2/11 2/12
Dow Jones Nikkei
Au Japon où sont apparus les premiers signes de reprise économique, après plus de
dix ans de stagnation, la restructuration des entreprises, conjuguée à la stabilisation du
système financier, grâce à l’aide financière du Gouvernement a contribué à soutenir le
marché nippon. L’indice Nikkei a ainsi gagné sur toute l’année 24,5%, situation marquant la
fin d'une dégringolade de trois ans entamée en 2000 avec l'éclatement de la bulle Internet.
28
II – LES MARCHES OBLIGATAIRES
Les trois premiers mois de l’année se sont caractérisés par de faibles perspectives
économiques et une grande agitation géopolitique. En effet, pendant la première quinzaine de
l’année, les incertitudes quant à l’éclatement de la guerre en Irak ont pesé lourdement sur les
marchés. A la fin de janvier et au cours du mois suivant, le rebond des émissions nettes s’est
accompagné d’un tassement des rendements sur les obligations d’Etat à long terme.
Enfin, après avoir tant délaissé les marchés boursiers avec leurs investissements à
long terme rémunérateurs mais relativement risqués, attirés beaucoup plus par les
placements opérés sur les marchés obligataires, de nombreux grands investisseurs
institutionnels y sont retournés, à partir du mois de septembre. Après une correction sensible
en septembre et octobre, les taux américains et ceux de la zone euro se sont stabilisés
autour de 4,3% jusqu’à la fin de l’année.
29
EVOLUTION DES TAUX DE RENDEMENT DES BUNDS ET UST A 10 ANS
4,6
25 juin 03 : baisse des taux
4,4 directeurs US de 25 pb
4,2
4,0
5 juin 03 : baisse
des taux directeurs
3,8 européens de 50 pb
3,6
3,4
3,2
3,0
31/12 31/1 28/2 31/3 30/4 31/5 30/6 31/7 31/8 30/9 31/10 30/11 31/12
La montée des rendements en yen s’est nettement accentuée, après la publication, le 1er
juillet, du rapport relatif à l’enquête trimestrielle Tankan qui a relaté une situation économique
meilleure que prévu. Elle s’est poursuivie après l’accueil mitigé réservé à l’adjudication de titres à
10 ans, le 3 juillet. Le lendemain, la volatilité intra-journalière a culminé, le rendement à 10 ans
ayant enregistré 1,4% en séance, avant de revenir à 1,05% à la clôture.
Les mesures prises par les autorités japonaises visant à réduire la volatilité,
notamment les opérations de préadjudication et de rachat de titres à 5 ans, ont contribué à la
stabilisation du marché du yen. La corrélation entre les variations quotidiennes en
pourcentage des rendements sur les trois marchés japonais, allemand et américain s’est, en
conséquence, fortement atténuée après le 15 juillet.
30
RENDEMENT DU JGB A 10 ANS EN 2003
1,5500
1,3500
1,1500
0,9500
0,7500
0,5500
0,3500
31/12 31/1 28/2 31/3 30/4 31/5 30/6 31/7 31/8 30/9 31/10 30/11 31/12
Sur l’ensemble de l’année, les rendements sur les marchés obligataires ont
globalement augmenté. Ils ont gagné environ 35 points de base pour le «10 ans américain»
et près de 11 points de base pour le «10 ans allemand» qui sont passés de 3,81% à 4,25%
et de 4,18% à 4,29% respectivement.
Le montant net des émissions de titres internationaux a atteint son record historique de
$460,3 milliards au quatrième trimestre 2003, contre $183,7 milliards à la même période de
2002. Pour toute l’année, il s’est situé à $1.467 milliards contre $1.010,8 milliards en 2002,
soit une progression de près de 45%, grâce essentiellement à la présence fortement accrue
d’intervenants issus de la zone euro ($224,5 milliards) et ce, tant sur les obligations à moyen
et long termes que sur le papier commercial. Les établissements financiers et les entreprises
ont intensifié leurs opérations, tandis que les souverains ont accusé un certain repli. L’année
a été marquée par une expansion notable des émissions de titres libellés en euro, à la fois
en valeur absolue et par rapport aux autres marchés. Les emprunteurs des économies
émergentes ont continué à collecter de gros volumes. Ce dynamisme est dû à l’engouement
des investisseurs internationaux, en quête de rendements accrus, dans un contexte de
rétrécissement persistant des marges de crédit.
Les marchés bancaires ont connu, sur l’ensemble de l’année 2003, une évolution
mitigée. L’activité bancaire a poursuivi globalement, au cours du premier semestre 2003, sa
tendance à la hausse amorcée au cours du troisième trimestre de l’année précédente,
situation cachant, toutefois, des divergences entre les secteurs bancaire et non bancaire. Un
renversement de tendance a été enregistré pendant le troisième trimestre au cours duquel
l’activité bancaire globale a accusé une forte régression due, essentiellement, à une
contraction record du compartiment de l’interbancaire ainsi qu’à une stagnation des créances
transfrontalières.
Le premier trimestre de l’année 2003 a été caractérisé par une tendance haussière de
l’activité bancaire, prise globalement, portant la marque de l’affermissement des créances en
faveur du secteur non bancaire, notamment à l’échelle transfrontalière et ce, en dépit des
réaménagements de portefeuille opérés par certaines grandes banques. Les créances sur le
secteur non bancaire ont atteint, au cours de la période considérée, USD 212 milliards
contre USD 303 milliards pour toute l’année précédente.
Le deuxième trimestre a, par contre, été marqué par un mouvement en dents de scie
pour les créances sur Etats et celles sur l’interbancaire qui ont enregistré un pic au cours de
ce trimestre dû en grande partie à l’importance des opérations intra-groupes, des
placements en titres émis par d’autres banques et des opérations en pension. En effet, les
créances transfrontières des banques ont atteint USD 308 milliards contre USD 123 milliards
au cours du trimestre précédent. Cette tendance a surtout profité aux économies
développées notamment au sein de la zone euro et aux USA qui se sont réservés,
respectivement, 67,6 milliards et 60 milliards de dollars contre 3,3 milliards de dollars
seulement pour les économies émergentes constituées essentiellement de dépôts. Des
opérations de natures différentes ont été relevées au niveau de cette zone et ont pris la
forme à titre d’exemple d’entrées nettes pour des pays d’Europe et de certaines régions
d’Asie pacifique et de rapatriements de dépôts pour des pays d’Amérique Latine.
Les créances sur les banques ont accusé, au cours du troisième trimestre, un net repli
de l’ordre de USD 259 milliards. La zone euro, les Etats-Unis et le Japon ont été les plus
touchés par cette contraction. Par ailleurs, le secteur non bancaire a bénéficié d’un
accroissement des créances sous l’effet de l’augmentation de la demande des entreprises.
Les Etats-Unis d’Amérique ont fortement bénéficié de cette tendance, les créances
bancaires, essentiellement en faveur du secteur privé non bancaire, s’étant accrues de
65,6 milliards de USD, atteignant ainsi leur niveau le plus élevé depuis le 4ème trimestre 2001.
Les économies émergentes ont, quant à elles, connu des évolutions divergentes selon
les régions. Les mouvements de fonds les plus denses ont intéressé les économies les
mieux notées, notamment celles des pays de l’Europe de l’Est qui ont enregistré des entrées
nettes de capitaux, alors que celles d’Asie-Pacifique et d’Amérique latine ont connu plutôt
32
des sorties nettes de capitaux, ce qui traduit un désengagement des grandes banques de
cette zone et une volonté de rééquilibrage de leurs portefeuilles.
400 600
300 500
400
200
300
100
200
0
2002 2002 2002 2003 2003 2003 100
-100 t2 t3 t4 t1 t2 t3
0
-200 -100
-300 -200
secteur bancaire secteur non bancaire Total
Les marchés organisés et ceux de gré à gré ont continué à progresser en 2003.
Après une année 2002 marquée par une progression de 17%, le volume des contrats
financiers traités sur les marchés organisés a augmenté de 26% l’année suivante en
s’élevant à 874.000 milliards de dollars. Cette hausse a touché tous les instruments, à savoir
les contrats sur taux, les contrats sur indices et les contrats sur devises.
Les contrats sur taux, principal compartiment des marchés organisés avec une part
représentant plus de 90% du volume global, ont atteint 794.000 milliards de dollars en 2003,
soit une hausse de l’ordre de 26,6% par rapport à leur niveau de l’année précédente.
Cette hausse trouve essentiellement son origine dans l’expansion exceptionnelle des
instruments monétaires (options et contrats à terme) en Europe, principalement pour les contrats
Euribor qui ont augmenté de 64%, à USD 278.000 milliards (contre une hausse de 7% en
Amérique du Nord, à USD 369.000 milliards). L’anticipation des intervenants, quant à un
revirement de la politique monétaire dans la zone euro et l’abondance de la liquidité des dérivés
de gré à gré représentent les principaux facteurs de l’évolution de ce segment. Les contrats sur
taux longs ont été également en hausse. En effet, les mouvements distincts des marchés
obligataires durant les premier et deuxième semestres de 2003 ont été à l’origine du recours
actif, notamment des établissements financiers, aux contrats à terme et options sur taux.
En 2003, les contrats sur indices ont progressé de 20%, à 75.500 milliards de dollars.
De nouveau, ce sont les options sur l’indice de la bourse coréenne qui ont le plus contribué à
cette progression, avec une hausse de 49% à 21 000 milliards de dollar.
33
VOLUME DES ECHANGES SUR LES MARCHES ORGANISES
Montant Notionnel
Désignation (en milliards de dollars)
2002 2003
Contrats sur taux 627.000 794.000
Contrats sur devises 3.000 4.400
Contrats sur indices 64.000 75.500
Total 694.000 873.900
Source : BRI
Quant au marché de gré à gré, il s’est développé plus vite que les marchés organisés
durant la première moitié de l’année 2003. Cependant, cette progression était moins
régulière sur toute l’année. En effet, les opérations de couverture ou de positionnement sur
le gré à gré impliquent la signature de nouveaux contrats, ce qui conduit à l’accroissement
progressif de l’encours notionnel. Les intervenants du gré à gré ont, cependant, pris toute
une série de mesures afin de mieux gérer les expositions au risque de contrepartie,
notamment par un recours aux sûretés et aux accords de compensation bilatérale.
Les transactions sur le marché de gré à gré ont augmenté de 19,7% à USD
170 milliards sur la première moitié de l’année, comparé à un accroissement de 11% une
année auparavant.
Les contrats sur devises (deuxième catégorie des risques de marché) ont également
progressé dans l’ensemble de 19,7%, les options s’étant accrues au taux élevé de 42%. Les
instruments de taux qui représentent plus de 70% de l’activité sur ces marchés ont
progressé d’environ 20%. Quant aux instruments sur actions qui se caractérisaient durant les
périodes récentes par une activité morose, ils ont renoué avec la croissance (+21,2%),
tandis que les contrats sur marchandises ont enregistré un accroissement de 12,7%.
EVOLUTION DE L’ENCOURS DES INSTRUMENTS DERIVES DE GRE A GRE (En milliards USD)
Montant notionnel
Désignation
Fin juin 2002 Fin décembre 2002 Fin juin 2003
A. instruments sur devises 18.068 18.460 22.088
Terme sec et swaps cambistes 10.426 10.719 12.332
Contrats d’échange 4.215 4.503 5.159
Options 3.427 3.238 4.597
B. Instruments de taux 89.955 101.658 121.800
Terme 9.146 8.792 10.271
Contrats d’échange 68.234 79.120 94.583
Options 12.575 13.746 16.946
C. Instruments liés aux actions 2.214 2.308 2.799
Contrats à terme et d’échange 386 364 488
Options 1.828 1.944 2.311
D. Instruments sur marchandises 777 923 1.040
Or 279 315 304
Autres 498 608 736
Contrats à terme et d’échange 290 402 458
Options 208 206 279
E. Autres 16.496 18.330 21.952
Total général 128.008 142.287 170.416
Source : BRI
34
IV. – LE MARCHE MONDIAL DES PRODUITS DE BASE
Aussi, l’indice général des prix y afférents (base 100 en 1995) s’est-il inscrit en
accroissement de 13,1%, contre une quasi-stagnation (-0,2%) l’année précédente et une
baisse de 8,8% en 2001. Hors énergie, la hausse a atteint 7,1% contre 0,5% une année
auparavant et elle a touché, en particulier, les métaux (11,9% contre -2,7%) et les produits
alimentaires (5,9% contre 0,7%).
Cette tendance haussière s’est poursuivie durant les premiers mois de 2004, d’autant
que les perspectives de croissance sont devenues plus favorables. En particulier, la Chine,
qui a continué à réaliser des performances en matière de croissance économique, a
augmenté substantiellement ses importations de produits de base pour satisfaire les
besoins ayant trait au fonctionnement de son économie. Ce pays a stimulé, par sa forte
demande, les cours mondiaux de la quasi-totalité des produits occupant, ainsi, les premiers
rangs d’importateur dans le monde pour plusieurs matières premières de base, en
particulier l’acier, le minerai de fer, le cuivre, le zinc, le platine, l’aluminium et le pétrole.
10 10
5 5
0 0
-5 -5
-10 -10
-15 -15
-20 -20
1998 1999 2000 2001 2002 2003
Les cours des produits alimentaires ont enregistré, en 2003, une hausse sensible pour
la plupart des produits, surtout à partir de l’été, et ce, en fonction de l’évolution des
productions agricoles comparée à celle de la demande internationale. Le renchérissement a
résulté de la faiblesse des stocks et du recul des récoltes dans certaines régions, sous
l’effet de la sécheresse.
Estimée à 557,3 millions de tonnes en 2003, la production de blé a accusé une baisse
presque au même rythme que l’année précédente, soit 2,7% contre 3%, suite notamment
aux effets des mauvaises conditions climatiques dans les grandes régions concernées,
telles que l’Europe occidentale, en particulier la France et l’Allemagne, et les pays
asiatiques comme l’Inde et la Chine. Ce dernier pays demeure, faut-il le noter, le premier
producteur et consommateur mondial de blé.
175 175
150 150
2003
125 125
100 100
Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
De ce fait, les prix ont enregistré une augmentation de l’ordre de 14% au cours du
premier semestre de 2003, par rapport à la même période de l’an passé. Néanmoins, leur
tendance a été à la baisse par rapport aux niveaux enregistrés durant les derniers mois de
2002. A partir de l’été, les cours se sont orientés à la hausse, en dépit de la régression des
importations des pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) qui ont réalisé de bonnes
récoltes céréalières, sous l’effet de la demande soutenue d’autres pays tels que le Japon,
36
l’Egypte et le Brésil. En moyenne, les prix du blé ont diminué de 2% en 2003, contre une
hausse de 17,3% l’année précédente.
Malgré cette évolution, les prix du maïs ont enregistré une hausse, passant de
106 dollars la tonne en janvier 2003 à 112 dollars en décembre de la même année, contre
100 dollars un an plus tôt, sous l’effet d’une demande internationale soutenue. En termes de
moyennes annuelles, ils ont augmenté de 12,9% en 2003 contre 10,7% l’année précédente.
Pour le riz, les cours ont fortement baissé entre décembre 2002 et février 2003,
revenant de 321 dollars la tonne à environ 230 dollars, sous l’effet notamment du fléchisse-
ment de la demande et de la concurrence aiguë entre les pays producteurs asiatiques.
Depuis, les prix se sont redressés progressivement pour clôturer l’année au niveau de
270 dollars, suite à la limitation de l’offre par les principaux pays producteurs.
Concernant les huiles de soja et de palme, les cours ont continué de croître, mais à un
rythme moins rapide qu’en 2002 (22,2% et 13,6% en moyenne, respectivement, contre
28,5% et 36,4%), sous l’effet de la forte augmentation des achats de la Chine.
37
Pour le sucre, les cours ont poursuivi, en 2003, leur tendance à la baisse mais à un
rythme modéré (-1,3% contre -22,9% en 2002), sous l’effet de l’abondance de l’offre malgré
le ralentissement de la production mondiale (1,8% contre 9,7%), qui s’est située à
148 millions de tonnes.
Après avoir fortement augmenté l’année précédente (63,1%), les cours du cacao ont
accusé un léger fléchissement en 2003 (-1,5%), sous l’effet de l’amélioration du niveau de la
production mondiale de 7% et de la baisse de la demande, situation ayant généré un
excédent de 75 mille tonnes contre un déficit de 45 mille en 2002.
Pour le thé, les prix moyens ont enregistré une hausse de 8,4% en 2003 contre une
baisse de 9,5% l’an passé, en raison d’une demande internationale plus soutenue que la
production.
Ainsi, les cours du coton se sont accrus de 37,2% en moyenne, en 2003, contre une baisse
de 3,6% une année auparavant, sous l’effet, principalement, de l’intensification des importations
1
Cotation en dollars E.U le litre d’huile d’olive extra-vierge obtenue par l’application des taux de change croisés
(euro, dinar tunisien et dollar) et selon la revue des Marchés Tropicaux.
38
de la Chine en raison de la baisse de sa production et de l’augmentation de la demande du
secteur textile dans ce pays, premier producteur et consommateur mondial de coton.
S’agissant des métaux de base, leurs prix ont connu un accroissement plus au moins
sensible, à l’instar des autres matières premières, sous l’effet de la vigueur de l’activité
industrielle dans plusieurs pays industrialisés et des limites de l’offre dans les principaux
pays producteurs, ainsi que des faibles niveaux des stocks.
De ce fait, les cours du cuivre ont augmenté de 14%, en moyenne, contre une baisse de
1,2% en 2002, pour atteindre 1.779 dollars la tonne, en rapport notamment avec l’expansion
économique soutenue aux Etats-Unis, la vigueur de l’activité en Chine et, partant, de ses
achats, ainsi qu’une offre insuffisante en raison, essentiellement, de la grève des miniers au
Chili, premier producteur mondial.
2003
2000 2000
1750 1750
1500 1500
2002
1250 1250
Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Egalement, les prix mondiaux de l’étain ont enregistré une forte hausse, en 2003, soit
20,4% contre un fléchissement de 9,5% l’année précédente, pour se situer à 4.890 dollars
la tonne.
39
Atteignant 828 dollars la tonne en moyenne, les cours du zinc se sont accrus de 6,3%
en 2003, contre une baisse de 12,2% une année auparavant, sous l’effet de la fermeté de la
demande internationale, notamment celle de la Chine.
Pour leur part, les prix du plomb ont connu une reprise de 13,7% contre un repli de 5%
en 2002, en relation avec l’amélioration du rythme de l’activité au niveau mondial.
Concernant les prix du phosphate, ils ont, de nouveau, repris en 2003, soit 2,5% en
moyenne contre une baisse de 4,8% l’an passé, pour atteindre 41 dollars la tonne, en
rapport surtout avec l’accroissement de la demande des pays asiatiques.
Amorcée au cours des derniers mois de 2002, la reprise des cours du pétrole brut
s’est davantage affermie en 2003, atteignant même des niveaux records. Aussi, les prix du
baril de Brent ont-ils varié, en termes de moyennes annuelles, entre un minimum de
25,02 dollars en avril 2003 et un maximum de 32,65 dollars en février de la même année,
avec un sommet de 33,73 dollars atteint le 7 mars. Pour l’ensemble de l’année, le cours
moyen du baril de cette qualité de brut a atteint 28,85 dollars, en hausse de 15,5% contre
un accroissement de 2,3% une année auparavant.
40
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX DU BRENT SUR LE MARCHE
PETROLIER INTERNATIONAL
(en $ EU le baril)
35 35
2003
30 30
25 25
2002
20 20
15 15
Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Contrairement à l’année 2002, l’évolution des cours des produits de base sur le
marché international a engendré, en 2003, un impact négatif sur la balance commerciale de
la Tunisie, en raison du renchérissement des prix de la majorité des produits importés, en
particulier l’énergie, les intrants de l’industrie de transformation des phosphates et les
fontes, fers et aciers.
En effet, sur la base d’un échantillon de produits échangés, représentant environ 16%
des exportations et 25% des importations, le solde de la balance commerciale s’est aggravé
de 228 MDT ou 6,6% en comparaison avec une situation de maintien des prix pour les
produits concernés.
41
IMPACT DE L’EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE BASE SUR LA BALANCE
COMMERCIALE DE LA TUNISIE (Quantité en 1.000 tonnes et prix en dinars la tonne)
2002 2003 Variations
Prix Valeur en Prix Valeur en Prix Impact
Quantité Quantité
unitaire MDT1 unitaire MDT1 unitaire en MDT
Exportations 1.738,8 1.679,8 95,2
Huile d’olive 2.480 22,5 55,8 2.865 39,9 114,3 385 15,4
Produits de la mer 7.691 17,5 134,6 9.777 14,8 144,7 2.086 30,9
Dattes 2.327 41,9 97,5 2.566 37,1 95,2 239 8,9
Farines de céréales 363 91,8 33,3 333 11,1 3,7 - 30 - 0,3
Pétrole brut 244 2.932,5 715,2 265 2.414,9 640,2 21 50,7
Phosphate de chaux 41 1.113,9 45,7 38 865,3 33,1 -3 - 2,6
Superphosphate triple 175 785,6 137,3 184 774,9 142,8 9 7,0
DAP 219 1.217,8 267,3 228 1.304,8 297,3 9 11,7
Acide phosphorique 207 1.037,0 214,3 183 863,4 158,3 - 24 - 20,7
Ciments 67 562,0 37,8 60 831,5 50,2 -7 - 5,8
Importations 3.372,2 3.506,5 323,2
Laits et dérivés 1.483 23,4 34,7 1.436 29,1 41,8 - 47 - 1,4
Blé dur 254 801,8 203,5 265 472,4 125,1 11 5,2
Blé tendre 171 1.013,9 172,9 178 773,6 137,9 7 5,4
Maïs 165 884,3 145,6 167 606,0 101,2 2 1,2
Orge 150 825,3 124,0 149 75,1 11,2 -1 - 0,1
Café 1.206 12,6 15,2 1.054 5,6 5,9 -152 - 0,9
Thé 2.168 9,5 20,6 1.587 9,2 14,6 -581 - 5,3
Sucre 323 342,9 110,7 269 326,2 87,7 - 54 - 17,6
Huiles végétales 594 185,2 110,1 686 199,4 136,8 92 18,3
Pétrole brut 213 1.434,9 305,2 287 1.199,3 343,6 74 88,7
2
GPL 374 265,8 99,5 401 157,7 63,2 27 4,3
Fuel-oil2 196 474,9 93,3 207 728,8 150,9 11 8,0
Gas-oil2 311 1.101,9 342,7 353 1.161,2 410,2 42 48,8
Kérosène2 335 236,1 79,1 371 227,5 84,3 36 8,2
Gaz naturel 113 726,5 82,3 126 814,3 102,8 13 10,6
Soufre non raffiné 47 1.715,3 81,1 72 1.833,2 131,2 25 45,8
Ammoniac 162 372,8 60,5 249 407,6 101,5 87 35,5
Bois et ouvrages 489 331,7 162,1 521 309,7 161,2 32 9,9
Coton en masse 1.407 24,8 34,9 1.567 20,3 31,8 160 3,2
Pâte à papier 624 68,9 43,0 623 60,0 37,4 - 1 - 0,1
Caoutchouc naturel 1.817 14,2 25,8 1.776 14,3 25,4 - 41 - 0,6
Tabac brut 3.855 5,5 21,2 3.386 7,0 23,7 -469 - 3,3
Mat.prem.en plastique 1.199 238,3 285,7 1.277 232,5 296,9 78 18,1
Ouvrag.en plastique 5.199 53,7 279,2 5.363 53,5 286,9 164 8,8
Fontes, fers et aciers 418 652,7 272,8 451 939,1 423,5 33 31,0
Cuivre et ouvrages 2.990 31,5 94,2 2.975 31,8 94,6 - 15 - 0,5
Aluminium&ouvrages 4.304 16,8 72,3 4.424 17,0 75,2 120 2,0
Incidence globale -228,0
Source : INS, STIR et BCT
1
Chiffres arrondis et conformes aux données du chapitre relatif au commerce extérieur.
2
Importations réalisées par la STIR.
42
L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE
ECONOMIQUE TUNISIENNE
EVOLUTION GENERALE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE
Ainsi, la croissance économique s’est élevée, en 2003, à 5,6% en termes réels contre
1,7% l’année précédente. Cette nette amélioration est imputable, en premier lieu, à
l’importante reprise du secteur agricole et de la pêche (21,5% contre -11% en 2002). En
particulier, la réalisation d’une récolte céréalière record de 29 millions de quintaux s’est
conjuguée à une augmentation notable de la production d’olives à huile. La croissance de
l’économie a été, par ailleurs, tirée par l’affermissement de l’expansion des industries
mécanique et électrique (5,1% contre 3,5% un an plus tôt) et par la reprise des industries
agro-alimentaires (3% contre -0,5%), suite au bon comportement aussi bien de la production
que des exportations.
Portant sur une enveloppe de 7.520 MDT, dont environ 56% ont été l’œuvre du secteur
privé, la formation brute de capital fixe (FBCF) a baissé, toutefois, de 0,3% contre une quasi-
stagnation (+0,2%) en 2002. Cette situation cache des évolutions divergentes selon les
secteurs avec, notamment, une progression dans les industries manufacturières (4,6%) et les
communications (18%) et une baisse dans l’agriculture et pêche (-5,1%), le tourisme (-5,9%)
et la branche des hydrocarbures (-26,6%).
44
Encore faut-il signaler la baisse des investissements directs étrangers (IDE) de 35,6%
pour revenir à 752 MDT, contre une progression importante de 66,7% en 2002, en raison de
l’absence d’opérations de privatisation d’envergure à l’instar de l’année précédente.
Au total, la balance générale des paiements s’est soldée, en 2003, par un excédent de
493 MDT contre 199 MDT seulement l’an passé.
En conséquence, les avoirs nets en devises ont continué à augmenter, pour s’établir à
3.503 MDT, à la fin de l’année 2003, soit l’équivalent de 90 jours d’importation contre 80 jours
au terme de 2002.
Sur le plan monétaire, l’agrégat M3 s’est accru de 6,3% en 2003 contre 5,2% l’an passé.
Comme le PIB nominal a progressé à un rythme plus rapide (7,9% contre 4%), le taux de
liquidité de l’économie est revenu, d’une année à l’autre, de 59,2% à 58,8% du PIB.
S’agissant des contreparties des ressources monétaires, elles ont été marquées par la
consolidation notable des avoirs extérieurs nets qui sont passés, d’une année à l’autre, de
1.909 MDT à 2.279 MDT, corrélativement avec l’amélioration de la balance générale des
paiements.
Les concours à l’économie ont progressé, en 2003, à un rythme modéré (4,6% contre
4,7% en 2002) pour atteindre 21.912 MDT, suite essentiellement à la hausse des crédits sur
ressources ordinaires, en relation avec la reprise de l’activité économique, conjuguée à la
baisse des crédits sur ressources spéciales.
En revanche, les créances nettes sur l’Etat ont continué à diminuer (-103 MDT contre
-81 MDT en 2002), pour se situer à 3.288 MDT. Le solde du compte courant du Trésor s’est
nettement affermi suite, notamment, à l’accroissement des recettes fiscales et des
souscriptions nettes en bons de Trésor, ainsi qu’à la mobilisation par l’Etat de nouvelles
ressources extérieures.
Dans le domaine des finances publiques, les recettes fiscales ont augmenté de 3,5% en
2003, pour atteindre 6.653 MDT, ce qui correspond à une pression fiscale de 20,6%. Cette
progression a intéressé beaucoup plus les impôts directs (7,5%) que ceux indirects (1,1%).
A l’inverse, les recettes non fiscales ont diminué, en 2003, de 18%, pour revenir à
1.167 MDT. La contraction des recettes au titre des dons et du remboursements de prêts s’est
conjuguée à la quasi-absence d’opérations de privatisation qui avaient généré l’année
précédente des recettes de l’ordre de 339 MDT.
Concernant les dépenses de l’Etat, elles ont baissé, en 2003, de 3,1% par rapport à
l’année précédente, pour s’établir à 11.068 MDT, dont près de la moitié a été consacrée aux
dépenses de fonctionnement de l’Administration. Cette baisse s’explique, surtout, par la forte
contraction du service de la dette qui est revenu, d’une année à l’autre, de 3.907 MDT à
3.119 MDT, suite essentiellement à la diminution des dépenses d’amortissement du principal
dont le montant est passé de 2.992 MDT à 2.214 MDT.
46
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE L’ECONOMIE TUNISIENNE
(En MDT sauf indication contraire)
Variation en %
Désignation 2000 2001 2002 2003
2002/01 2003/02
Comptes nationaux
-PIB (aux prix constants de 1990) 17.181 18.017 18.318 19.339 1,7 5,6
*PIB hors agriculture et pêche 14.898 15.780 16.327 16.920 3,5 3,6
*Valeur ajoutée de l’agriculture et pêche 2.283 2.237 1.991 2.419 -11,0 21,5
-PIB (aux prix courants) 26.685 28.741 29.890 32.261 4,0 7,9
-Déflateur du PIB (1990=100) 155,3 159,5 163,2 166,8 2,3 2,2
-PNB par habitant (en dinars) 2.670 2.831 2.918 3.131 3,1 7,3
-Revenu national disponible brut (RNDB) 26.507 28.793 30.090 32.588 4,5 8,3
-Consommation nationale totale 20.346 22.036 23.625 25.479 7,2 7,9
*Consommation publique 4.165 4.528 4.926 5.359 8,8 8,8
*Consommation privée 16.181 17.508 18.699 20.120 6,8 7,6
-Propension moyenne à consommer
(consommation/RNDB) : en %1 76,8 76,5 78,5 78,2 2,0 -0,3
-Epargne nationale brute 6.160 6.757 6.466 7.109 -4,3 9,9
-Taux d’épargne nationale (en % du RNDB)1 23,2 23,5 21,5 21,8 -2,0 0,3
-Formation brute de capital fixe 7.020 7.527 7.540 7.520 0,2 -0,3
*Secteur public 3.145 3.350 3.393 3.310 1,3 -2,4
*Secteur privé 3.875 4.177 4.147 4.210 -0,7 1,5
-Taux d’investissement (en % du PIB) 1 26,3 26,2 25,2 23,3 -1,0 -1,9
Prix
-Indice des prix de vente industriels (base 100 en 1990) 142,0 144,5 148,2 151,8 2,6 2,4
-Indice des prix à la consommation (base 100 en 2000) 100,0 102,0 104,8 107,6 2,7 2,7
. Produits alimentaires 100,0 102,0 106,1 109,7 4,0 3,4
. Produits non alimentaires et services 100,0 102,0 104,0 106,4 2,0 2,3
Emploi
-Créations d’emplois (en mille postes) 2 67 69,3 62,6 65,0 -9,7 3,8
-Taux de couvert. de la demande addition. (en %)1 94,4 91,2 76,4 78,4 -14,8 2,0
-Taux de chômage en %1 15,6 15,0 14,9 14,3 -0,1 -0,6
Paiements extérieurs
1
-Taux de couverture (Export/Import en %) 68,2 69,6 72,2 73,7 2,6 1,5
-Déficit de la balance commerciale (FOB/CAF) 3.733 4.161 3.762 3.696 -9,6 -1,8
-Recettes touristiques 2.095 2.341 2.021 1.903 -13,7 -5,8
-Revenus du travail 1.091 1.334 1.522 1.611 14,1 5,8
- Déficit courant3 1.126 1.209 1.060 941 -149 -119
. En % du PIB1 4,2 4,2 3,5 2,9 -0,7 -0,6
-Entrées nettes de capitaux3 835 1.618 1.307 1.477 -311 170
- Solde de la balance générale des paiements3 -333 +374 +199 +493 -175 294
-Coefficient du service de la dette extérieure (en%)1 19,4 13,3 14,9 13,1 1,6 -1,8
-Taux d’endettement extérieur (en% du RNDB)1 51,7 52,2 53,6 53,3 1,4 -0,3
Finances publiques
-Pression fiscale (en % du PIB)1 21,3 21,6 21,5 20,6 -0,1 -0,9
-Dépenses d’équipement et d’octroi de prêts 2.272,8 2.500,5 2.505,1 2.613,5 0,2 4,3
-Déficit budgétaire en % du PIB1 2,4 3,5 1,9 3,2 -1,6 1,3
-Endettement total de l’Etat/PIB (en %)1 60,7 61,9 61,1 59,8 -0,8 -1,3
Monnaie et ses contreparties4
-Masse monétaire M3 15.634 17.402 18.301 19.453 5,2 6,3
.Taux de liquidité de l’économie(M3/PIB): en %1 53,4 56,8 59,2 58,8 2,4 -0,4
-Avoirs extérieurs nets3 1.408 1.597 1.909 2.279 312 370
dt : .Avoirs nets en devises3 2.423 2.810 3.011 3.503 201 492
.En jours d’importation5 74 74 80 90 6 10
-Créances nettes sur l’Etat3 4.091 3.472 3.391 3.288 -81 -103
-Concours à l’économie 18.315 20.018 20.954 21.912 4,7 4,6
Sources:BCT, Ministère du Développement et de la coopération internationale, Ministère des Finances et INS
1 Variations en points de pourcentage. 3 Variations en MDT.
2 Dans les activités non agricoles. 4 Système financier.
5 Variations exprimées en jours.
47
I. – L’ACTIVITE AGRICOLE
Sur un autre plan, les pouvoirs publics ont poursuivi la protection du cheptel national
veillant, à ce titre, à lutter en temps opportun contre les maladies éventuelles à travers le
renforcement des opérations de contrôle sanitaire à l’importation et l’intensification des
campagnes de vaccination du bétail.
En vue de faire face à cette situation, une série de mesures a été prise afin d’améliorer
l’environnement général du secteur, inciter davantage les agriculteurs, réglementer la
profession et faire face aux difficultés climatiques.
- la définition d’un cadre juridique unifié pour le secteur de l’élevage, à la fois exhaustif
et moderne, permettant de sauvegarder l’authenticité des races, d’assurer la protection
48
sanitaire du cheptel, de préserver les ressources génétiques du pays et d’encourager le
développement et la diversité des pâturages ;
30 45
25 30
20 15
Contribution en pourcentage
Taux de croissance
en pourcentage
15 0
10 -15
5 -30
0 -45
-5 -60
-10 -75
-15 -90
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Taux de croissance du secteur agricole et de la pêche
Contribution à la croissance économique
49
A l’inverse, les investissements ont accusé une baisse de 5,1% contre -11,6% en 2002,
pour s’établir à 780 MDT, représentant 10,4% du total de la formation brute de capital fixe et ce,
en dépit de l’amélioration des conditions climatiques, au cours de la campagne 2002-2003, qui
a stimulé la promotion de plusieurs projets dans différentes branches d’activité. Les
investissements privés, en particulier, ont été encouragés par la réduction ou la suspension des
droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée pour certains produits agricoles. Ils ont
concerné, essentiellement, l’irrigation agricole, l’élevage, la pêche, l’arboriculture et l’acquisition
de machines et équipements nécessaires. Leur part dans le total des investissements du
secteur agricole et de la pêche s’est élevée à 54,6% contre 46,5% en 2002.
1000 1000
900 900
800 800
en MDT
700 700
600 600
500 500
400 400
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
I – CULTURES ANNUELLES
50
A – GRANDES CULTURES
1) Céréaliculture
Les bonnes conditions climatiques qui ont prévalu, au cours de la campagne
2002-2003, après quatre années successives de sécheresse, ont encouragé les
céréaliculteurs à effectuer à temps les travaux de labour et de semailles, sur de plus
grandes superficies, tirant profit des mesures incitatives prises en leur faveur. Aussi, les
superficies emblavées en céréales ont-elles progressé de 9,4% par rapport à la moyenne
du IXème Plan et de 30,9% en comparaison avec celles réalisées au titre de la campagne
précédente, pour atteindre 1.519 mille hectares dont 794 mille ou plus de la moitié ont été
réservés au blé dur. Ces emblavures correspondent à 94% des superficies programmées.
Blé dur 28,5 28,5 28,5 28,5 29,5 29,5 29,5 29,5
Blé tendre 25 25 25 25 26 26 26 26
Orge 17 17 17 17 17 17 17 17
Triticale 17 17 17 17 17 17 17 17
Source : Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques
1 Y compris le triticale.
51
Suite à l’accroissement notable de la production, les importations de céréales ont
nettement diminué en 2003, totalisant 19,5 millions de quintaux pour une valeur de 381,9 MDT
contre 35,4 millions de quintaux et 650,5 MDT l’an passé. Cette baisse a concerné,
essentiellement, le blé dur et l’orge dont les volumes importés sont revenus, d’une année à
l’autre, de 801,8 mille à 472,4 mille tonnes et de 825,3 mille à 75,1 mille tonnes, respectivement.
4000 12000
3500
10000
3000
8000
2500
2000 6000
1500
4000
1000
2000
500
0 0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Production Importations
Les achats de céréales à l’étranger ont été destinés à couvrir, surtout, les besoins du
pays au cours de la première moitié de l’année 2003. Les prix y afférents ont accusé une
hausse sensible, sous l’effet, notamment, de la diminution de l’offre mondiale, soit en
moyenne 10,8% pour le blé dur, 16,9% pour le blé tendre et 4,9% pour l’orge. Ils se sont
situés, respectivement, à environ 202, 139 et 113 dollars la tonne.
52
2) Légumineuses
B – CULTURES MARAICHERES
Atteignant 992 mille tonnes, la récolte de tomate s’est accrue de 85 mille tonnes par
rapport à celle de 2002, suite à l’amélioration des conditions climatiques, à l’extension des
superficies cultivées qui ont atteint 26,3 mille hectares dont 18,6 mille pour la culture de
saison, ainsi qu’à l’utilisation accrue de la technique d’irrigation «goutte à goutte». Le niveau
de la production aurait pu être plus élevé n’eût été la hausse excessive des températures
en été qui a eu un effet négatif sur la qualité des tomates et sur les rendements.
Les quantités de tomate fraîche livrées aux industries de conserves se sont élevées à
620 mille tonnes dont la transformation a dégagé 106 mille tonnes de double concentré de
tomate (DCT), contre 560 mille et 98 mille tonnes, respectivement, en 2002. Le prix
plancher de cession des tomates aux conserveries a été maintenu à 95 millimes le
kilogramme, niveau en vigueur depuis plusieurs années.
Compte tenu des besoins de la consommation locale, soit environ 80 mille tonnes, le
surplus exportable s’est élevé à 26 mille tonnes dont 5,5 mille ont été effectivement
exportées pour une valeur de 8,4 MDT, contre 25,8 mille tonnes et 37,6 MDT en 2002.
La transformation de piments frais a démarré, à la fin du mois d’août 2003, portant sur
30 mille tonnes contre 34 mille en 2002, avec un prix plancher de cession aux conserveries
variant entre 170 et 350 millimes le kilogramme. Elle a permis de produire environ 21 mille
tonnes d’harissa contre 17 mille l’an passé et d’affermir, ainsi, le rythme des exportations.
Celles-ci ont, en effet, atteint 5,2 mille tonnes contre 2,9 mille seulement une année
auparavant, sachant que le stock de report d’harissa au début de la campagne de
commercialisation s’est élevé à 760 tonnes.
53
Au cours de la campagne 2002-2003, les superficies cultivées en pomme de terre ont
pratiquement stagné, se situant à 22,3 mille hectares, au même titre que la récolte qui s’est
élevée à 310 mille tonnes. La baisse de la production de saison (145 mille tonnes contre
160 mille un an plus tôt) a été compensée par l’accroissement de celle d’arrière-saison
(135 mille tonnes contre 120 mille), alors que la récolte des primeurs est restée inchangée
au niveau de 30 mille tonnes.
Pour combler le déficit de la production durant la période de soudure et satisfaire une
demande intérieure soutenue, il a été procédé, au cours de 2003, à l’importation de
36,6 mille tonnes de pomme de terre destinées, surtout, à la consommation pour une valeur
totale de 20,8 MDT contre 46,2 mille tonnes et 25,6 MDT en 2002.
Malgré l’élargissement en 2003 des superficies cultivées de 11,2% pour s’étaler sur
22,8 mille hectares, la production de melons et pastèques a accusé une baisse de 2,7%,
pour se situer à 365 mille tonnes. Ce repli est imputable à la baisse de 12,6% des
rendements qui n’ont atteint, en moyenne, que 16 tonnes à l’hectare.
II – ARBORICULTURE
A – OLIVES A HUILE
Les niveaux plus bas des prix proposés par l’Office national de l’huile (ONH) par
rapport à ceux des opérateurs privés ne lui ont permis de collecter que 182 tonnes contre
286 tonnes la campagne précédente. Les avances servies par l’Office ont atteint 1,950 dinar
54
le kilogramme pour l’huile super-extra et 1,650 dinar le kilogramme pour l’huile lampante, en
hausse de 250 et 200 millimes, respectivement, par rapport à leurs niveaux de la campagne
2001-2002. Quant aux prix de vente appliqués par les huileries au public, ils ont varié entre
2,6 et 3,5 dinars le litre.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'HUILE D'OLIVE (En mille tonnes)
1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004
Compte tenu d’un stock de report de 8 mille tonnes détenu par l’ONH, les
disponibilités totales d’huile d’olive se sont élevées à 80 mille tonnes, dont 39 mille tonnes
environ ont été exportées au titre de la campagne 2002-2003, essentiellement par les
privés, contre 22 mille la campagne précédente.
300 300
250 250
En mille tonnes
200 200
150 150
100 100
50 50
0 0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Avance minimale 1,420 1,420 1,005 2,000 1,450 1,450 1,650 1,750
Avance maximale
(huile super extra) 1,800 1,800 1,300 2,300 1,700 1,700 1,950 2,100
Complément de prix2 0 0 0,600 0 0 0 0 ..
Source : Office national de l'huile
1 Prévisions.
2 Le complément de prix est déterminé à la fin de la campagne de commercialisation.
55
B – AGRUMES
Ainsi, et compte tenu d’une demande intérieure soutenue, les exportations n’ont porté
que sur 17,2 mille tonnes, au cours de la campagne 2002-2003, contre 22,1 mille tonnes
enregistrées la campagne précédente.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AGRUMES (En mille tonnes)
1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004
C – DATTES
La récolte de dattes de l’année 2003 a atteint 111 mille tonnes dont 69 mille tonnes de
Déglet nour, niveaux en baisse, respectivement, de 3,5% et 4,2% par rapport à ceux de
l’année précédente, en raison de l’irrégularité des conditions climatiques pendant la période
de pollinisation.
1 Prévisions.
56
D – VIGNE
De ce fait, et compte tenu d’un stock de report d’environ 255 mille hectolitres, les
disponibilités de vins se sont élevées à 495 mille hectolitres, dont 117 mille destinés à
l’exportation contre 170 mille hectolitres enregistrés pour la campagne de commercialisation
2002-2003.
Pour les raisins de table, la production a notablement progressé, en 2003, pour atteindre
environ 90 mille tonnes contre 70 mille l’année précédente, dont la grande partie a été assurée
par les gouvernorats de Ben Arous (40 mille tonnes) et de Nabeul (10 mille tonnes).
E – AUTRES FRUITS
Les productions de fruits de printemps ont connu des évolutions favorables, en 2003,
particulièrement pour les amandes en coques sèches. En effet, la récolte de ce produit a
doublé, pour s’établir à 36 mille tonnes, ce qui a permis de satisfaire la demande intérieure
dans de meilleures conditions.
Les exportations d’amandes, encore marginales, n’ont porté que sur 144 tonnes en
2003, écoulées essentiellement sur le marché français, contre 75 tonnes une année
auparavant.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AMANDES EN COQUES SECHES (En mille tonnes)
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Production 42 51 55 58 60 30 18 36
Exportations 0,2 0,1 0,5 0,3 0,2 0,4 0,1 0,2
Sources : GIAF et Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques
Quant à la production d’abricots de l’année 2003, elle n’a que légèrement progressé par
rapport à son niveau de l’an passé, pour s’élever à 26 mille tonnes. La qualité des fruits s’est
améliorée avec une prédominance des variétés précoces, ce qui a stimulé les exportations.
Celles-ci ont atteint 180 tonnes, expédiées principalement vers le marché français et ceux des
pays du Golfe, contre 143 tonnes en 2002. Par ailleurs, la campagne de transformation des
abricots a dégagé 820 tonnes de conserves contre 808 tonnes un an plus tôt.
Production 25 26 27 31 30 25 25 26
Exportations 0,1 0,2 0,4 0,4 0,2 0,1 0,2 0,2
Source : GIAF et Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques
1 Prévisions.
57
Pour les fruits d’été et d’automne, et à l’exception des poires et des pommes dont les
productions ont accusé des baisses de 11,8% et 1%, respectivement, les récoltes ont
progressé, grâce à l’entrée en production de nouvelles plantations et aux bonnes conditions
climatiques. En particulier, les productions de pêches et de grenades se sont accrues de 12,2%
et 6,3%, respectivement, pour atteindre 92 mille et 67 mille tonnes. Ces évolutions ont permis
de satisfaire la demande intérieure, alors que les excédents exportables demeurent limités.
Dans le domaine de l’alfa, les bonnes conditions climatiques qui ont prévalu au cours
de la campagne 2002-2003 et, surtout, la pluviosité importante enregistrée au printemps ont
favorisé la reconstitution de la nappe alfatière. Les opérations de cueillette ont permis de
récolter 40 mille tonnes d’alfa vert, niveau en progression de 14,3% par rapport à celui de la
campagne précédente. Encore faut-il noter la hausse importante du prix de cession de cette
matière première à l’industrie de transformation, qui est passé de 65 à 80 dinars la tonne.
Les chênes-lièges existant dans les forêts du nord du pays s’étendent actuellement sur
environ 80 mille hectares, dont 60 mille sont en phase de production. Leur exploitation qui
s’effectue, dans le cadre de la rotation nécessaire pour la reconstitution de l’écorce des arbres,
a permis de produire 5,2 mille tonnes de liège en 2003 contre 5,6 mille tonnes en 2002.
IV – ELEVAGE
58
Quoi qu’il en soit, l’effectif du cheptel de reproduction a accusé des régressions
d’environ 14% et 2%, respectivement, pour les bovins et les ovins et a presque stagné pour
les caprins (+0,4%), en se situant à 415 mille, 3.924 mille et 801 mille têtes, respectivement.
14,0
220 12,0
10,0
195
8,0
6,0
170
4,0
2,0
145
0,0
120 -2,0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Production Importations
Viandes1 106,0 112,0 120,2 123,1 125,5 126,8 131,2 100,0 100,0
-bovine 51,7 52,9 57,5 59,8 60,3 59,8 62,7 47,2 47,8
-ovine 46,6 49,9 52,9 54,1 55,9 57,5 59,0 45,3 45,0
-caprine 7,7 9,2 9,8 9,2 9,3 9,5 9,5 7,5 7,2
Lait frais 657 734 817 887 930 943 941
Source : Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques
Les effets de la sécheresse des dernières années ont, toutefois, affecté la production de
lait frais, qui n’a pratiquement pas évolué en 2003 (-0,2%), en se situant à 941 mille tonnes.
Les quantités collectées de lait frais destiné aux centrales laitières ont même diminué
de près de 10%, atteignant 406 mille tonnes ou 43% de la production nationale, contre
450 mille tonnes et 47,7% en 2002. La baisse induite de 6,6% de la production de lait
PRODUCTION AVICOLE
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Viande de volaille
(en 1000 tonnes) 55,5 63,7 74,2 81,0 87,0 91,0 77,1 82,4
Oeufs (en millions
d’unités) 1.270 1.400 1.407 1.523 1.476 1.434 1.487 1.399
Sources : Groupement interprofessionnel des produits avicoles (GIPA) et Ministère de l'Agriculture,
de l’environnement et des ressources hydrauliques
V – PECHE
60
Par mode de production, la baisse a touché la pêche côtière (-2,6%) et les modes de
pêche divers (-37,7%). En revanche, la pêche au chalut a connu une amélioration de 4,5%,
alors que la pêche au feu s’est presque stabilisée au niveau de l’année 2002.
61
II. – L’ACTIVITE INDUSTRIELLE
Cette politique, qui vise à moderniser le secteur pour lui permettre de faire face aux
défis de la libéralisation des échanges internationaux et d’affronter, dans de bonnes
conditions, la concurrence extérieure, met l’accent, en outre, sur deux vecteurs essentiels, à
savoir la promotion des investissements étrangers et en partenariat et le développement
des exportations pour consolider les équilibres financiers externes du pays.
Les mesures prises, pour simplifier les formalités et mieux assister et encadrer les
entreprises dans les différentes phases de leur mise à niveau, ont encouragé celles-ci à
adhérer davantage à ce programme. En effet, 304 entreprises ont obtenu, en 2003,
l’approbation de leurs plans de mise à niveau contre 247 l’année précédente, avec une
enveloppe induite d’investissement passant, d’une année à l’autre, de 243 MDT à 335 MDT,
soit un accroissement d’environ 38%.
Parallèlement, le Programme de mise à niveau des services liés à l’industrie, qui a été
lancé dès février 2000, a bénéficié, au terme de 2003, à 164 entreprises dont 65 ont obtenu
l’approbation de leurs dossiers pour un investissement total de 26 MDT et des primes
accordées par l’Etat s’élevant à 8 MDT.
62
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE EN TERMES REELS (En %)
6 6
4 4
En pourcentage
2 2
0 0
-2 -2
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Quant aux investissements réalisés dans le secteur, ils ont connu une baisse de 3,5%
en 2003, pour s’établir à 1.903 MDT ou 25,3% du total contre 26,2% en 2002. Ce repli est
imputable, surtout, à la contraction enregistrée dans le domaine des hydrocarbures.
Parallèlement, les créations d’emplois dans le secteur industriel ont enregistré une
reprise de 2,2% pour se situer à 23,5 mille postes, soit plus de 36% du total, pour la
deuxième année consécutive.
Sur le plan des échanges extérieurs, les exportations et les importations ont progressé
presque au même rythme, soit 6,3% et 6% respectivement, contre 2,5% et -2,8% en 2002,
63
atteignant 97,1% et 95,5% du total. Ceci s’est traduit par un élargissement du déficit
commercial relatif au secteur, qui est passé, d’une année à l’autre, de 3.198,4 MDT à
3.307,6 MDT, soit 89,5% du déficit global de la balance commerciale.
I – ACTIVITE MINIERE
Après deux années marquées par une quasi-stagnation, voire une régression pour
certaines branches, l’activité minière a connu, au cours de 2003, une augmentation de sa
valeur ajoutée, exprimée en termes réels, de 3,1% contre une baisse de 2% l’année
précédente. Cette évolution a été favorisée, principalement, par l’accroissement des
productions de phosphate de chaux, de sel marin et de fluorure d’aluminium, qui a
contrasté, notamment, avec la forte régression de la production de minerai de fer.
PRODUCTIONS MINIERES
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003
en%
Phosphate de chaux 8.006 8.301 8.144 7.461 7.873 5,5
Minerai de fer 222 183 204 202 164 -18,8
Minerai de plomb 10 11 11 8 8 0,0
Minerai de zinc 89 75 73 64 66 3,1
Barytine 4 5 4 6 3 -50,0
Fluorure d’aluminium 39 43 44 39 45 15,4
Sel marin 455 620 654 659 700 6,2
Source : Direction générale des mines (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)
.
64
A – PHOSPHATE DE CHAUX
Sur le plan commercial, les ventes totales de phosphate de chaux ont diminué de
1,2% en 2003, pour s’établir à 7,5 millions de tonnes. Ce fléchissement est imputable à la
baisse du volume des exportations qui sont revenues, d’une année à l’autre, de plus de
1,1 million à 865 mille tonnes, alors que les livraisons de phosphate aux usines de
transformation relevant du Groupe chimique tunisien se sont accrues de 2,8% pour
atteindre 6,7 millions de tonnes.
La contraction des exportations est due, en particulier, au recul des ventes aux
principaux pays clients, tels que la Pologne et la Turquie, en raison non seulement de la
concurrence aiguë de certains pays comme la Jordanie et le Maroc, mais également de
l’arrêt des expéditions de ce produit à destination de l’Ukraine. Cette situation a entraîné
une augmentation des stocks, au terme de 2003, s’élevant à 2,8 millions de tonnes pour le
phosphate marchand et à 631 mille tonnes pour le phosphate brut.
B – MINERAI DE FER
Les ventes de minerai de fer sur le marché local, destinées pour l’essentiel à l’usine
sidérurgique de la Société El Fouladh à Menzel Bourguiba, sont revenues d’environ
177 mille tonnes en 2002 à 159 mille en 2003. Comme la production locale, tant de minerai
que de produits finis, demeure insuffisante pour satisfaire les besoins sans cesse
croissants, l’on a continué à recourir à l’importation. C’est ainsi que les importations de
fontes, fers, aciers et ouvrages ont augmenté, en 2003, de l’ordre de 37% en quantité et de
31% en valeur, pour s’élever à environ un million de tonnes et 662,4 MDT.
65
C – METAUX NON FERREUX
D – SEL MARIN
II – ENERGIE
A – ELECTRICITE
La production d’électricité assurée par la STEG a connu une légère reprise en 2003
(+0,4%), après une année de baisse sensible (-15,5%), pour s’élever à 8,3 milliards de kWh,
dont l’essentiel (97,6%) a continué à être le fait des centrales thermiques.
66
PRODUCTION ET CONSOMMATION D’ELECTRICITE
En millions de kWh Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003
en %
Production STEG 8.639 9.222 9.787 8.270 8.302 0,4
.Thermique 8.549 9.135 9.709 8.176 8.103 -0,9
.Hydraulique 90 64 54 64 166 159,4
.Eolienne 0 23 24 30 33 10,0
Production indépendante privée (PIP) 0 0 161 2.070 2.599 25,6
Auto-producteurs 886 874 906 941 929 -1,3
Production nationale 9.525 10.096 10.854 11.281 11.830 4,9
Echanges nets avec l’Algérie 2 1 10 -20 5 -125,0
Total énergie émise en Tunisie 9.527 10.097 10.864 11.261 11.835 5,1
Consommation haute & moy.tensions 5.310 5.648 6.062 6.170 6.308 2,2
.Industries extractives 605 619 671 661 669 1,2
.Industries sidérurg. & métallurgiques 216 217 220 209 181 -13,4
.Indust. chimiques & du pétrole 630 637 641 652 664 1,8
.Matériaux de construction 916 998 1.030 1.032 1.083 4,9
.Industries du papier et édition 123 135 137 137 157 14,6
.Indus.textiles, cuirs & chaussures 380 425 496 510 534 4,7
.Industries alimentaires 407 421 433 457 461 0,9
.Industries diverses 376 420 467 535 545 1,9
.Autres secteurs 1.657 1.776 1.967 1.977 2.014 1,9
Consommation basse tension 3.175 3.340 3.544 3.792 4.102 8,2
Total consommation nationale 8.485 8.988 9.606 9.962 10.410 4,5
Exportations 0 0 3 38 25 -34,2
Pertes et énergies en compteurs 1.042 1.109 1.255 1.261 1.400 11,0
Source : Société tunisienne de l’électricité et du gaz
L’électricité d’origine éolienne et surtout celle hydraulique, fournies par cette société,
ont connu une progression sensible, tout en demeurant marginales, atteignant 166 millions
et 33 millions de kWh, respectivement.
Pour sa part, la production indépendante privée s’est inscrite en progression de
25,6%, suite à la contribution importante de la centrale électrique Radès II et au démarrage
de celle d’El Bibène qui a produit 139 millions de kWh en 2003.
12000 12000
9000 9000
En millions de kWh
6000 6000
3000 3000
0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Production Consommation
67
Les échanges d’électricité avec l’Algérie se sont soldés par un transfert net en faveur
de la Tunisie de 5 millions de kWh, contre un niveau négatif de 20 millions de kWh en 2002.
Aussi, le volume total d’énergie électrique émise en Tunisie s’est-il accru de 5,1% en
2003 contre 3,7% l’année précédente, pour atteindre 11,8 milliards de kWh. Ce niveau a été
utilisé, d’abord, au titre de la consommation de haute et moyenne tensions par les différents
secteurs d’activité et, en premier lieu, l’industrie, suivie par les services et le pompage
agricole, soit 6,3 milliards de kWh ou 53,3% du total. A l’exception des industries
sidérurgiques et métallurgiques (-13,4%), tous les secteurs ont connu un accroissement
plus ou moins sensible de leurs consommations électriques.
B – PETROLE BRUT
La production de pétrole brut a régressé, en 2003, de 9,4% par rapport à son niveau
de l’année précédente, pour se situer à 3,2 millions de tonnes. Ce déclin a touché la plupart
des gisements, en particulier ceux d’El Borma, d’Ashtart, de Didon et d’Isis, dont les
productions ont diminué de 9,8%, 4,2%, 31,6% et 21,1% respectivement. D’ailleurs,
l’exploitation du gisement de Didon a été arrêtée, à partir du 27 octobre 2003, pour des
raisons d’entretien.
C – GAZ NATUREL
Concernant la consommation de gaz naturel par les autres secteurs, elle s’est accrue
de 10,2% en relation, notamment, avec l’accroissement continu du nombre des abonnés
des secteurs résidentiel et tertiaire.
D – CARBURANTS
Compte tenu du plafonnement des capacités nationales de raffinage, la production de
carburants n’a progressé, en 2003, que de 1,2% contre 0,7% l’an précédent, pour
s’approcher de 2 millions de tonnes. Cette situation est imputable, surtout, à la baisse des
quantités produites de gaz de pétrole liquéfié (GPL) et de pétrole lampant, qui a été
compensée et au-delà par l’accroissement des productions de certains carburants, en
particulier l’essence super et sans plomb, le gas-oil et le virgin naphta.
PRODUCTION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003
en %
Gaz de pétrole liquéfié 111 110 102 113 103 -8,8
Essence super et sans plomb 262 292 338 325 348 7,1
Essence normale 101 95 94 71 74 4,2
Pétrole lampant 155 168 203 207 165 -20,3
Gas-oil 511 537 468 469 506 7,9
Fuel-oil 623 653 593 604 609 0,8
Virgin naphta 141 80 80 104 112 7,7
Gazoline 31 27 31 28 28 0,0
White spirit1 6 7 7 8 8 0,0
Total 1.941 1.969 1.916 1.929 1.953 1,2
- En % de la consommation 53,6 53,1 50,9 51,0 52,6 1,6 point
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie et de l’énergie), STIR et INS
1
Produit raffiné intermédiaire entre l’essence et le kérosène et servant comme diluant de peinture.
69
De son côté, la consommation nationale de carburants a régressé, d’une année à
l’autre, de 1,8% contre une augmentation de 0,4% un an plus tôt, pour revenir à 3,7 millions
de tonnes. Hors fuel-oil, elle s’est presque maintenue inchangée, pour la troisième année
consécutive, au niveau de 3 millions de tonnes environ. Le mouvement de baisse a touché la
plupart des combustibles, à l’exception du GPL, de l’essence super sans plomb et du gas-oil
dont les quantités consommées se sont accrues de 3,9%, 11,5% et 1,1%, respectivement.
CONSOMMATION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2003/2002
1999 2000 2001 2002 2003
en %
Gaz de pétrole liquéfié 370 381 397 415 431 3,9
Essence super 196 188 178 163 147 -9,8
Essence super sans plomb 69 106 144 182 203 11,5
Essence normale 100 97 91 82 68 -17,1
Pétrole lampant 197 195 203 201 187 -7,0
Kérosène 319 277 264 218 200 -8,3
Gas-oil 1.560 1.640 1.711 1.705 1.723 1,1
Total hors fuel-oil 2.811 2.884 2.988 2.966 2.959 -0,2
Fuel-oil 811 821 779 815 753 -7,6
dont : STEG 101 84 54 59 22 -62,7
Total général 3.622 3.705 3.767 3.781 3.712 -1,8
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)
Le taux de couverture des besoins intérieurs par la production nationale n’a que
légèrement évolué passant, d’une année à l’autre, de 51% à 52,6%. Pour combler ce déficit,
les importations de produits raffinés ont dû être fortement augmentées en 2003 tant en
quantité qu’en valeur, soit 17,8% et 19,5% respectivement, pour atteindre 3,3 millions de
tonnes et environ 999 MDT.
70
A – INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
Les dérivés de céréales ont été marqués par une progression des productions de
farine boulangère et de couscous, qui a contrasté avec la baisse de celles de semoule et de
pâtes alimentaires, ainsi que des quantités produites d’aliments de bétail.
Concernant l’industrie laitière, elle a accusé, en 2003, une baisse pour l’ensemble des
produits, contrairement à l’année précédente. Cette régression a été particulièrement
sensible pour le lait industriel (-6,6%) et le yaourt (-6,7%), avec des productions respectives
de 3,1 millions d’hectolitres et 784 millions de pots.
Quant à la branche des boissons, elle a été caractérisée par une évolution différenciée
selon les produits. En effet, l’accroissement des productions d’eaux minérales et de
boissons gazeuses a contrasté avec la baisse de celles de bière et de vin.
72
Au niveau des produits rouges, la production a continué à croître, en 2003, au même
rythme que celui de l’an passé, soit environ 4%, pour s’approcher du niveau de 4,6 millions
de tonnes. De même, les quantités produites de carrelages (carreaux de mosaïque et de
faïence) ont continué à progresser, compte tenu d’une demande intérieure soutenue.
7000 7000
6000 6000
5000 5000
En mille tonnes
4000 4000
3000 3000
2000 2000
1000 1000
0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Dans les industries de montage de véhicules, la production s’est accrue pour les voitures
particulières et les camionnettes, atteignant environ 1.500 et 3.600 unités, respectivement,
contre 1.200 et 3.000 unités en 2002. S’agissant des productions de camions et d’autobus et
autocars, elles ont stagné aux environs de 1.400 et 350 unités, respectivement.
D – INDUSTRIES CHIMIQUES
74
En conséquence, les exportations totales de dérivés du phosphate ont continué à
enregistrer une baisse en 2003 (-4,8% contre -5% un an plus tôt et un accroissement de
7,8% en 2001).
1400 1400
1200 1200
1000 1000
En mille tonnes
800 800
600 600
400 400
200 200
0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
De ce fait, la part du secteur dans le PIB exprimé en prix courants a diminué revenant,
d’une année à l’autre, de 6,6% à 6,1%. En revanche, les investissements dont il a bénéficié
se sont accrus, dans le même intervalle, de 5,4% après une régression sensible de l’ordre
de 30% en 2002.
Les principales actions menées en vue de préserver la position du secteur, face aux
défis de la concurrence internationale, ont porté, principalement, sur l’accélération du
75
programme de mise à niveau au profit des petites et moyennes entreprises et l’attraction
des investissements extérieurs pour, à la fois, moderniser le tissu productif et s’intégrer
davantage dans les marchés mondiaux.
Quoi qu’il en soit, le secteur du textile et habillement, qui doit réaliser sa profonde
mutation par l’exécution du Programme de mise à niveau et la modernisation de ses
entreprises, à même d’améliorer davantage sa compétitivité pour faire face aux défis de la
concurrence internationale et sauvegarder, voire consolider, sa position sur le marché
intérieur et ses parts de marchés extérieurs, a dégagé en 2003 un excédent affermi au
niveau de ses transactions commerciales avec l’extérieur. Cet excédent s’est élevé, non
compris les achats de biens d’équipement nécessaires pour l’investissement, à environ
1.308 MDT, en accroissement de 6,2% par rapport à 2002.
76
rythme plus rapide qu’en 2002, soit 5,9% et 12,7% respectivement contre 0,9% et une
stagnation un an plus tôt.
77
III. – LES SERVICES
Les services marchands ont consolidé, en 2003, leur croissance qui s’est située à
6,3% en termes réels contre 3,7% l’année précédente, suite à la reprise des secteurs des
transports et du tourisme et à l’expansion soutenue de celui des communications. Leur
contribution à la croissance économique globale a, ainsi, atteint 2,4 points de pourcentage
ou environ 44%.
I – LES TRANSPORTS
Dans le domaine du transport aérien, les efforts entrepris ont concerné, notamment, la
préparation de la phase préliminaire relative au projet de l’aéroport du Centre-Est qui sera
installé à Enfidha, outre la restructuration de Tunisair, dans le but d’améliorer sa productivité et
de maîtriser l’évolution de ses investissements à travers la concession d’une partie de son
activité à des sociétés de services, tels que l’entretien et la maintenance et l’informatique.
Des efforts ont été également poursuivis sur les plans de la mise à niveau des stations
du transport terrestre, du rapprochement des services de la visite technique des moyens de
transport et de l’amélioration de la qualité des prestations. En outre, et dans le but
d’améliorer le cadre réglementaire, une loi a été promulguée pour réorganiser l’activité du
transport terrestre et unifier les conditions de promotion des projets concernant aussi bien le
transport intérieur qu’international de marchandises. Par ailleurs, il a été procédé, au cours
78
de 2003, à la fusion de la Société nationale des transports (SNT) et de la Société du métro-
léger de Tunis (SMLT), afin de conférer à leurs activités plus d’efficacité et d’efficience et
d’améliorer davantage les services rendus aux usagers.
Dans ce contexte, la valeur ajoutée du secteur des transports s’est accrue, en 2003, de
2,2% en termes réels contre une baisse de 3,8% en 2002, suite notamment à la reprise du
transport aérien à partir de l’été. Ainsi, la contribution de ce secteur à la croissance économique
globale a été positive mais très faible, atteignant 0,1 point de pourcentage ou 2,1%.
Quant aux investissements effectués dans le secteur, ils ont diminué de 2,8% pour
revenir à 1.050 MDT ou 14% du total de la formation brute de capital fixe. Cette enveloppe a
été réservée, essentiellement, au renforcement de l’infrastructure de base et à la
modernisation du parc du transport terrestre.
A – TRANSPORT MARITIME
Les ports nationaux de commerce ont accueilli, en 2003, un nombre de navires moins
élevé de 4,4% qu’une année auparavant, soit 6.643 unités totalisant une jauge brute de
67,3 millions de tonneaux1 contre 65,2 millions en 2002. Cette régression a touché, en
particulier, les ports de Sousse (-15,9%), de Radès (-13,1%) et de Bizerte (-10,7%).
Cette tendance globale cache, toutefois, des évolutions divergentes par catégorie de
trafic. En effet, la progression des parts des car-ferries, des paquebots croisiéristes et des
gaziers, avec respectivement 9,7%, 4,7% et 2,1% du total, a contrasté avec la baisse de
celles des navires conventionnels, des rouliers, des vraquiers et des porte-conteneurs qui
se sont situées à 23,4%, 14,8%, 14,5% et 8% respectivement. Quant à la part des pétroliers,
elle s’est stabilisée au niveau de 3,7%, alors que celle des navires spéciaux s’est affermie
pour se situer à 19,1%.
1
Unité internationale de volume pour le jaugeage des navires équivalente à 2,83 mètres cubes.
79
tonnage réalisé de 987 mille tonnes. Cette augmentation a concerné, surtout, les ports de
la Goulette-Radès et de Bizerte, à l’entrée, et ce dernier port et celui de la Skhira à la sortie.
Le volume de marchandises transportées par la CTN s’est accru de 4%, pour se situer
à 1.274 mille tonnes ou 6% du trafic maritime global, dont 710 mille tonnes ont été assurées
par des moyens propres. Le tonnage transporté sur les lignes régulières, qui a représenté
environ 80% du total, a légèrement augmenté pour atteindre 1.023 mille tonnes dont près
de 55% ont été réalisés par des moyens affrétés. La part de cette compagnie dans le trafic
régulier, qui concerne les lignes desservant le bassin méditerranéen, s’est élevée à 19%
contre 20% en 2002.
1
Il s’agit uniquement du trafic de pétrole brut.
2
L’activité du cabotage intéresse ici exclusivement les ports nationaux de commerce. Mais comme les entrées
de marchandises dépassent les sorties, l’écart figure dans le poste «Port de Skhira et ports secondaires».
80
L’activité de la société Gabès Marine Tankers (GMT) a été marquée par une
augmentation de 21% du volume des marchandises transportées qui s’est élevé à 527 mille
tonnes. Quant au trafic effectué par la société Gaz Marine, qui opère dans le domaine du
transport gazier, il a accusé un recul très sensible de 81,6%, revenant à 19,6 mille tonnes.
Gabès
Autres
22,6% 20,0% 18,0%
16,2%
81
B – TRANSPORT AERIEN
1
Il s’agit du nombre des avions enregistrés à l’arrivée et au départ.
2
Il s’agit du nombre des passagers enregistrés à l’arrivée, au départ et en transit.
82
Ainsi, la part de Nouvelair dans le trafic charter global effectué sur la Tunisie s’est
améliorée, passant de 18% en 2002 à 22% en 2003.
1993 2003
18,9% 22,8% 2,7%
2,3%
Tunis-Carthage
Monastir-Skanès
Djerba-Zarzis
Autres
38,5%
36,3% 42,5% 36,0%
Au total, la part des sociétés tunisiennes dans le trafic commercial global de passagers
s’est stabilisée aux environs de 53%.
1) Transport ferroviaire
1
Il s’agit du fer, du plomb et du zinc.
83
Cette régression est due, notamment, à une concurrence de plus en plus vive exercée
par les autres modes de transport, en particulier le transport privé routier. A l’exception des
matériaux de construction et des engrais et soufre dont le transport a enregistré une
progression de 8,1% et 5% respectivement, les autres produits ont accusé une régression
plus ou moins sensible de leur trafic, plus particulièrement les minerais de fer, de zinc et de
plomb avec une baisse totale de 45,7%. Le transport des céréales s’est également replié
d’environ 28%, alors que celui du phosphate a diminué de 2,8%. Le tonnage transporté,
pour ce dernier produit, qui continue à représenter la majeure partie du trafic, soit 71%
environ, s’est inscrit en baisse de 1,3% pour s’établir à 8,2 millions de tonnes. Ce léger
fléchissement est dû, essentiellement, au recul de 22,1% des quantités acheminées vers le
port de Sfax, en revenant à 945 mille tonnes.
2) Transport routier
Le trafic routier de voyageurs effectué, en 2003, par les sociétés publiques et privées
s’est inscrit en régression de 1,4%, revenant à environ 692 millions. Sur ce total,
351,2 millions de voyageurs ont été transportés par les sociétés régionales contre
337,7 millions en 2002. Le parc exploité par l’ensemble des sociétés de transport s’est élevé
à 3.370 bus et autocars, dont la majeure partie appartient aux sociétés régionales
(2.062 unités ou plus de 60% du total).
Le transport routier de marchandises pour le compte d’autrui, qui est entièrement assuré par
les privés, a continué à se développer comme l’illustre l’évolution du nombre des autorisations
d’exploitation. Ce dernier est passé, en effet, de 1.113 en 2002 à 1.180 unités en 2003,
correspondant à une charge utile de 118,4 mille tonnes contre 114,2 mille l’année précédente.
II – LE TOURISME
L’année 2003 a été particulièrement difficile pour le tourisme international, qui s’est
fortement ressenti de la conjonction de trois facteurs défavorables. Il s’agit de la guerre en
Irak, de l’apparition de l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) dans
certains pays de l’Asie de l’Est et du ralentissement quasi-général de l’économie mondiale
au cours du premier semestre.
L’Europe qui a conforté sa place en tant que première destination touristique, avec
une part de marché accrue de 57,8% contre 56,9% l’année précédente, a enregistré une
quasi-stagnation des arrivées de touristes internationaux (0,4% contre 2,3% un an plus tôt).
Ce ralentissement est dû, essentiellement, au repli observé en Europe occidentale (-1,4%),
compte tenu des effets conjugués de la faiblesse des économies des principaux pays
émetteurs de touristes et de la forte appréciation de l’euro.
85
de 15,3% des arrivées contre 1,7% seulement en 2002, en relation avec l’essor économique
que connaît cette région.
Le continent africain a été visité, en 2003, par plus de 30 millions de touristes, niveau
en accroissement de 4,8% par rapport à celui de l’année précédente. Ces flux touristiques
se répartissent entre l’Afrique subsaharienne (19,7 millions) et l’Afrique du Nord
(10,8 millions). Ces deux régions ont enregistré presque le même rythme de progression,
soit 4,8% et 4,9% respectivement.
86
B – ACTIVITE TOURISTIQUE EN TUNISIE
1) Evolution générale
Cette évolution s’est traduite par une augmentation de la valeur ajoutée du secteur de
2,3%, en termes réels, contre une régression de 4,5% une année auparavant. Néanmoins, sa
part dans le PIB exprimé en prix courants est revenue, d’une année à l’autre, de 5,7% à 5,5%.
1
Le taux d’occupation absolu est calculé par référence aux nuitées globales et à la capacité d’hébergement
disponible, alors que le taux d’occupation relatif est déterminé en fonction des mêmes nuitées et de la capacité
d’hébergement mise en exploitation.
87
L’enveloppe allouée à la promotion et à la commercialisation s’est élevée à 42 MDT en
2003 contre 38,5 MDT l’année précédente, soit 2,2% et 1,9% respectivement des recettes
touristiques. Les actions menées, à ce titre, se sont concrétisées, principalement, à travers
la publicité sur le marché national (16,6 MDT), la promotion de la commercialisation
(9,8 MDT) et différentes manifestations organisées à l’étranger (8 MDT).
La capacité additionnelle, de l’ordre de 7.700 lits, se répartit, surtout, entre les zones
touristiques de Djerba-Zarzis (2.164 lits), Tunis-Zaghouan (1.729 lits), Monastir-Skanès
(1.664 lits) et Yasmine-Hammamet (1.220 lits).
2) Tourisme international
2-1 Entrées des non-résidents
Après une baisse de 6% en 2002, les entrées des non-résidents étrangers se sont
accrues de 1%, en 2003, atteignant 5,1 millions, soit 16,7% du flux total des touristes ayant
visité l’Afrique. Cette légère progression fait apparaître, cependant, des évolutions
divergentes selon les nationalités. En effet, la baisse, certes moins accentuée qu’une année
auparavant, des entrées des Européens (-2,7% contre -19,1%) a été plus que compensée
88
par l’accroissement poursuivi, mais moins rapide qu’en 2002, des flux des Maghrébins
(6,1% contre 22,2%).
Du côté des Maghrébins, leurs flux ont connu une décélération, en particulier pour les
Libyens (3,5% contre 26% un an plus tôt) et les Algériens (11,4% contre 16,9%).
Quant aux entrées des autres nationalités, elles ont été marquées par une stagnation
pour les Américains du Nord (Etats-Unis et Canada), une légère augmentation pour les
Moyen-Orientaux (3,3%) et un accroissement appréciable au niveau des Africains autres
que Maghrébins (50%).
Suite à la légère reprise des entrées des non-résidents, la baisse des nuitées y afférentes,
qui se sont situées à 25,3 millions d’unités, a accusé une nette atténuation (-2,3% en 2003
contre -21,5% en 2002). Cette évolution reflète celle des nuitées des Européens (-3,1% contre
-22,3% en 2002), surtout les Français (-6,5% contre -16,8%) et les Allemands (-19,2% contre
89
-35%), une reprise ayant été enregistrée pour les Italiens (1,2% contre -9,7%), les Polonais
(48,7% contre -35,2%) et les Scandinaves (9,5% contre -16,2%).
La régression des nuitées globales aurait été plus sensible n’eût été l’augmentation
poursuivie, quoique modérée, de celles des Maghrébins (7% contre 5,3% en 2002) qui ont
atteint 890 mille unités ou 3,5% du total contre 3,2% une année auparavant. L’accroissement
affermi des nuitées des Algériens (16,7% contre 6,6%) et la reprise de celles des Marocains
(4% contre -2%) se sont accompagnés d’une régression des nuitées des Libyens (-9,5%
contre 4,8%). Ces derniers préfèrent, en général, la location de villas et d’appartements et le
séjour auprès d’amis au détriment des hôtels.
EVOLUTION DES ENTREES DES NON-RESIDENTS EVOLUTION DES NUITEES DES NON-RESIDENTS
(en milliers de personnes) (en milliers d'unités)
4832
4718
1998 1999 2000 2001 2002 2003 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Par région, la durée de séjour la plus élevée a continué à concerner les zones de
Monastir-Skanès (8,4 jours), de Sousse-Kairouan (8,2 jours) et de Nabeul-Hammamet
(8,1 jours). Par contre, la durée de séjour est restée très faible dans les zones de Gafsa-
Tozeur et Sbeïtla-Kasserine (1,3 et 1,4 jour, respectivement), caractérisées par un tourisme
de passage, et elle a varié entre environ 4 et 7 jours dans les autres régions.
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Dans ce cadre, les dépenses moyennes par touriste ont diminué de 6,8%, en 2003,
contre une baisse de 8,3% l’année précédente, pour s’établir à 372 dinars. Hors Maghrébins,
cette moyenne s’est située à environ 551 dinars, contre 577 dinars une année auparavant.
3) Tourisme intérieur
Atteignant 2,8 millions d’unités, les nuitées des résidents ont progressé, en 2003, à un
rythme moins rapide que celui de l’année précédente, soit 7,1% contre 12,6%. Leur part
dans les nuitées globales est néanmoins passée, d’une année à l’autre, de 9,2% à 10%,
niveau conforme à l’objectif assigné au secteur. Toutefois, ce taux est demeuré en deçà des
niveaux observés dans les principaux pays touristiques du monde développé où il a atteint
40% dans certains cas, voire plus.
Après une année de baisse sensible en 2002 (-19,3%), les nuitées globales ont
légèrement diminué en 2003 (-1,4%), en se situant à 28,1 millions d’unités. Ce repli a
concerné, surtout, la zone de Nabeul-Hammamet (-13% contre -25% un an plus tôt) et, à un
degré moindre, celles de Djerba-Zarzis (-1,1% contre -21,7%) et Tunis-Zaghouan (-2,3%
contre -11,2%). En revanche, les nuitées ont progressé dans les autres zones, telles que
Yasmine-Hammamet (14,7% contre -17,5% en 2002), Monastir-Skanès (4,1% contre
-27,4%), Sousse-Kairouan (2,4% contre -13,6%) et Tabarka-Aïn Draham (6% contre 1,8%).
Parallèlement au redressement du secteur touristique, les activités qui lui sont liées,
en particulier le transport aérien et l’artisanat, se sont globalement bien comportées.
Quant au secteur de l’artisanat, qui emploie plus de 300 mille artisans, soit environ
11% de la population active totale, il a continué à générer des recettes d’exportation
directes et indirectes assez importantes, portant sa contribution au PIB nominal à 4%
environ, outre la formation de 15.000 stagiaires par an.
Quoi qu’il en soit, le secteur touristique continue à connaître des difficultés d’ordre
structurel qui entravent son développement soutenu, outre l’impact des facteurs
conjoncturels défavorables liés à l’environnement international.
Par ailleurs, il importe d’œuvrer davantage pour accroître et diversifier les opportunités
de dépenses des touristes, à même de réaliser un niveau de recettes en devises plus élevé,
et pour renforcer les indicateurs de solidité financière du secteur.
A – EVOLUTION GENERALE
- L’amendement de la loi n°91-64 du 29 juillet 1991 sur la concurrence et les prix par la
loi n°2003-74 du 11 novembre 2003 qui est venue renforcer les droits de défense, en
matière d’infractions commerciales, la protection des consommateurs et le rôle du Conseil
de la concurrence et de ses structures dans les domaines consultatif et juridictionnel. Cette
93
loi a, par ailleurs, étendu et renforcé les attributions des agents du contrôle économique, en
coordination avec les parties concernées en la matière.
Par ailleurs, des efforts ont été déployés pour la rationalisation du comportement des
consommateurs et la maîtrise de l’endettement des ménages à travers, notamment, le respect
des textes réglementant les ventes avec facilités de paiement et les crédits à la consommation.
Pour toutes ces considérations, la valeur ajoutée du secteur du commerce s’est affermie,
en 2003, de 5,5% en termes réels contre 4,5% l’année précédente. Toutefois, compte tenu des
performances exceptionnelles enregistrées par certains secteurs d’activité, en particulier ceux
de l’agriculture et de la pêche et des communications, la contribution de ce secteur à la
croissance économique globale est revenue, d’une année à l’autre, d’environ 24% à 9,2%.
Toutefois, les quantités globales de légumes frais et de fruits, acheminées vers le marché
de gros d’intérêt national de Bir-El Kasâa, ont accusé, en 2003, une baisse par rapport aux
niveaux enregistrés l’année précédente, soit 6,8% et 7,5% respectivement. A l’inverse, celles
relatives aux produits de la mer se sont accrues de 7,7%, d’une année à l’autre.
95
IV. – LES PRIX
C’est que, simultanément, les coûts de production ont pu être contenus suite,
notamment, à la réduction des droits de douane et de la TVA imposés à certaines matières
premières et équipements importés, au renforcement de la concurrence, à la dépréciation
du dollar américain et au contrôle économique effectué par l’Administration pour éviter les
spéculations et les hausses excessives des prix.
Après une certaine accélération en 2002, la hausse de l’indice général des prix de vente
industriels (base 100 en 1990) s’est légèrement ralentie en 2003 revenant, d’une année à
l’autre, de 2,6% à 2,4%. L’accroissement modéré des prix des produits manufacturés s’est
conjugué à la baisse de ceux des produits miniers, évolution compensant et au-delà la forte
hausse enregistrée par les prix de l’énergie, surtout l’eau et l’électricité.
La décélération des prix des produits manufacturés (2,5% contre 3,1% en 2002) a
concerné les industries agro-alimentaires (3,4% contre 4,8%), suite notamment au ralentisse-
ment remarquable des prix des huiles et corps gras (1,4% contre 20,8%), imputable
essentiellement à l’accroissement de la production oléicole, ainsi que les industries diverses
(0,8% contre 3%) et, plus particulièrement, la menuiserie de bâtiment (1% contre 8,5%), le bois
et liège (0,4% contre 1,3%) et les produits en plastique (0,4% contre 1%).
96
A l’inverse, les prix de vente au niveau des autres secteurs d’activité ont accusé une
accélération.
De même, les prix de vente relatifs aux industries mécaniques et électriques ont connu
une accélération (2,1% contre 1% en 2002) suite, essentiellement, à la reprise au niveau
des produits sidérurgiques (6,5% contre -0,8%) qui n’a pu être compensée par la
modération enregistrée pour les équipements ménagers (3% contre 4,3%).
4 4
En pourcentage
3 3
2 2
1 1
0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Pour les industries chimiques, la hausse des prix a été , en 2003, nettement plus élevée
que celle de l’année précédente (3,4% contre 0,4%). Cette évolution a touché, en particulier, les
produits pharmaceutiques et les peintures et colles (4,6% et 5,9%, respectivement, contre des
stagnations en 2002), ainsi que les produits d’entretien (4,7% contre 0,9%).
Dans les industries non manufacturières, l’accélération des prix des produits
énergétiques (3,5% contre 0,6% en 2002), imputable surtout à celle des prix de l’électricité
(3,8% contre 1,4%) et de l’eau (5,5% contre 0,8%), a contrasté avec une baisse de 11% des
prix des produits miniers après une quasi-stagnation enregistrée une année auparavant.
II – PRIX A LA CONSOMMATION
L’indice général des prix à la consommation familiale (base 100 en 2000) s’est accru, en
2003, en termes de moyennes annuelles au rythme de l’année précédente, soit 2,7%. Exprimée
en termes de glissement, d’une fin d’année à l’autre, la hausse s’est plutôt nettement accentuée,
passant de 1,6% à 4,5%, sous l’effet, notamment, des tensions conjoncturelles exercées sur les
prix des produits alimentaires à partir de l’été. Pour ces seuls produits, le glissement s’est élevé,
en décembre 2003, à 6,6% contre 1,4% une année auparavant. L’effet des conditions climatiques
défavorables sur la production de certains produits agricoles sensibles s’est conjugué à
l’accroissement soutenu de la consommation, notamment pendant le Ramadan.
Comme l’indice général, dont ils constituent la plus grande partie (36,5%), les prix
relatifs au poste de l’alimentation ont augmenté en 2003, en moyenne, à un rythme modéré,
soit 3,4% contre 4% en 2002, hausse dépassant le niveau général de l’inflation.
L’augmentation a touché, surtout, les produits agricoles (4,4% contre 4,7%), l’accélération
des prix des viandes, abats et volailles (8,3% contre 2,6%) et des œufs (6,4% contre une
stagnation) ayant contrasté avec la décélération de ceux des fruits (5,1% contre 7,2%).
Quant à la hausse des prix des produits transformés (2,2% contre 3,3%), elle a concerné,
notamment, les huiles, le sucre et les sucreries, les dérivés de céréales et les boissons.
Hors alimentation, la hausse des prix s’est située, en moyenne, à 2,3% en 2003 contre
2% en 2002, suite principalement à l’accélération des prix des produits manufacturés non
alimentaires (1,8% contre 1,3%) et de ceux des services (3% contre 2,8%).
Les prix de l’habillement ont connu un ralentissement en 2003 (0,8% contre 1,5%
l’année précédente), qui a concerné, notamment, les vêtements pour enfants (1,2% contre
2%), les vêtements pour femmes et les chaussures (0,5% contre 1,4%, chacun), ainsi que
la friperie(0,9% contre 2,6%).
98
EVOLUTION DE L’INDICE GENERAL DES PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE
(Base 100 en 2000) (En %)
Moyenne
Désignation Déc2002 Mars2003 Juin2003 Sept2003 Déc2003 de l’année
Déc2001 Mars2002 Juin2002 Sept2002 Déc2002 2002/2001 2003/2002
Indice général 1,6 1,4 2,5 3,9 4,5 2,7 2,7
Alimentation 1,4 0,8 3,1 5,6 6,6 4,0 3,4
Habitation 1,0 1,1 1,9 2,5 2,9 1,8 2,0
Entretien, hygiène et
soins 1,6 1,6 1,6 4,2 5,5 1,6 2,7
Transports 3,4 3,4 4,8 5,5 3,6 2,4 4,5
Habillement 0,5 1,0 0,4 1,0 2,8 1,5 0,8
Loisirs, culture et divers 2,7 2,2 2,2 1,9 2,1 2,6 2,2
Source : Institut national de la statistique
Cette même tendance a intéressé aussi les prix ayant trait à la rubrique des loisirs,
culture et divers, dont la hausse est revenue de 2,6% en 2002 à 2,2% en 2003, suite à la
décélération enregistrée au niveau des boissons et repas (1,9% contre 4,4%), des
spectacles (0,4% contre 0,8%) et de la culture (0,2% contre 2,4%).
A l’inverse, les prix des transports ont accusé une hausse accélérée en 2003, soit
4,5% contre 2,4% en 2002. Cette évolution a touché le transport personnel (5% contre
1,4%) et le transport en commun (5,3% contre 4,8%).
De même, les prix relatifs au poste entretien, hygiène et soins se sont accélérés,
enregistrant un accroissement de 2,7% contre 1,6% en 2002, évolution reflétant, en
particulier, celle des prix des services d’hygiène (3,6% contre 2,7%) et des soins et
médicaments (2,8% contre 0,7%).
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Evolution globale Alimentation Habitation
Pour l’habitation, l’accroissement des prix s’est situé à 2% en 2003 contre 1,8%
l’année précédente. La décélération enregistrée, notamment, au niveau des loyers et
charges (2,9% contre 3,3% ) a été compensée et au-delà par l’accélération qui a touché, en
particulier, les prix des produits énergétiques (2,7% contre 1,5%) et du mobilier et de la
literie (1,5% contre 1,1%).
99
Contrairement à l’année 2002, la hausse des prix des produits libres a été, en moyenne,
moins élevée que celle relative aux produits non libres, soit 2,4% et 3,4% respectivement
contre 2,8% et 2,2% un an plus tôt. Toutefois, au terme de décembre 2003, le glissement
annuel des prix a été plus accentué au niveau des produits libres (4,7% contre 1,2%), surtout
les produits alimentaires (7,4% contre 1%), qu’à celui des produits non libres ou encadrés
(4,1% contre 2,4%), principalement les produits non alimentaires (4,2% contre 2,4%).
EVOLUTION DU GLISSEMENT DES PRIX SELON LES REGIMES (base 100 en 2000)
Variations en % Contribution en points de %
Désignation
Déc2002/Déc2001 Déc2003/Déc2002 Déc2002/Déc2001 Déc2003/Déc2002
Produits libres 1,2 4,7 0,8 3,2
.Alimentaires 1,0 7,4 0,3 2,1
.Non alimentaires 1,4 2,7 0,5 1,1
Produits non libres 2,4 4,1 0,8 1,3
.Alimentaires 2,4 3,8 0,2 0,3
.Non alimentaires 2,4 4,2 0,6 1,0
Ensemble 1,6 4,5 1,6 4,5
Sources : Institut national de la statistique
Aussi, la contribution des produits régis par la liberté totale au glissement des prix,
d’une fin d’année à l’autre, est-elle passée de 0,8 à 3,2 points de pourcentage. Celle des
produits non libres a atteint, pour sa part, 1,3 point de pourcentage contre 0,8 point en 2002,
suite à l’ajustement des tarifs publics et des prix de certains produits subventionnés, ainsi
qu’à l’augmentation des loyers et des frais des services de santé et d’hygiène.
S’établissant à environ 204 MDT en 2003 contre 230 MDT prévus initialement, les
charges de la Caisse générale de compensation (CGC) ont baissé de l’ordre de 10% par
rapport à leur niveau de l’année précédente (226,2 MDT). Elles ont représenté ainsi 0,6%
du PIB aux prix courants contre 0,8% une année auparavant.
100
V. – L’EMPLOI ET LES SALAIRES
Les orientations retenues, dans ce cadre, pour atténuer les pressions sur le marché du
travail et réduire le chômage, consistent, notamment, à :
- le rôle accru des régions pour impulser la promotion de projets innovants et créateurs
d’emplois ;
Dans cet ordre d’idées, l’année 2003 a été marquée par la mise en place de plans
régionaux de promotion de l’emploi et de création de projets innovants qui ont permis
d’obtenir des résultats positifs, surtout en termes d’encadrement des demandeurs d’emploi
et de création de nouvelles opportunités pour leur insertion dans la vie professionnelle. Les
actions entreprises, dans ce cadre, ont visé principalement :
- la prise en charge par l’Etat à hauteur de 50% des salaires des diplômés de
l’enseignement supérieur recrutés par les petites et moyennes entreprises installées dans les
zones de développement régional, dans la limite de 250 dinars par mois et par bénéficiaire.
101
De leur côté, la Banque tunisienne de solidarité (BTS), le Fonds de solidarité nationale
(FSN) et le Fonds national de l’emploi (FNE) ont continué à contribuer activement, au
moyen de modes d’intervention multiples, à la création de micro-projets, stimulant ainsi
l’élan de solidarité nationale tracé par le pays au profit des catégories sociales démunies et
disposant de qualifications professionnelles, notamment à l’intérieur du pays.
I – EMPLOI
La répartition des concours de la BTS par secteur d’activité a continué à être dominée
par les petits métiers et les services marchands, avec 6.214 projets ou environ 84% du
total. Les régions de l’est du pays ont bénéficié d’une part accrue des crédits octroyés par
cette banque, soit 48% contre 42% en 2002. Par ailleurs, les promoteurs appartenant aux
catégories d’âge de 18-29 ans et de 30-39 ans sont demeurés les plus concernés par les
interventions de la BTS, avec respectivement 43,7% et 37,6% du total.
Par ailleurs, le Programme de développement rural intégré (PDRI), qui est à sa phase
finale, a mobilisé 0,1 MDT contre 1,9 MDT en 2002. L’essentiel de cette enveloppe a
concerné le secteur agricole et de la pêche. Quant au nombre de postes d’emploi créés
dans ce cadre, il n’a atteint que 16 unités réparties à parts égales entre, d’une part,
l’agriculture et la pêche et, d’autre part, les petits métiers.
103
réalisées grâce à ce programme se sont, en revanche, accrues passant, d’une année à
l’autre, de 817 à 1.102 postes, soit 719 dans l’artisanat et 383 dans les petits métiers.
L’enveloppe des investissements ayant trait aux projets effectivement financés par le
secteur bancaire s’est située à 16,8 MDT en 2003, montant réparti entre les crédits à moyen
terme (10,1 MDT), la dotation budgétaire (5,7 MDT) et l’autofinancement (1 MDT). Les créations
d’emplois afférentes à ces projets sont estimées à 4.264 postes contre 25.680 en 2002.
Les programmes d’insertion dans la vie active ont absorbé, en 2003, une enveloppe
accrue, soit 16,9 MDT contre 14,4 MDT l’année précédente. L’essentiel de cette enveloppe,
soit 11,2 MDT ou les deux tiers du total, a intéressé les stages d’initiation à la vie
professionnelle (SIVP). Le programme SIVP1 relatif aux jeunes diplômés de l’enseignement
supérieur a nécessité un montant de 9,7 MDT contre 7,1 MDT une année auparavant, le
nombre de bénéficiaires étant passé de 7.236 à 9.913.
Quant au programme SIVP2, réservé aux jeunes ayant un niveau d’instruction compris
entre la troisième année de l’enseignement secondaire et le premier cycle de l’enseigne-
ment supérieur, il a bénéficié d’une enveloppe moindre mais en net accroissement par
rapport à son niveau de 2002, soit 1,5 MDT contre 0,8 MDT. Le nombre de bénéficiaires
s’est, ainsi, passé de 1.447 à 3.523 bénéficiaires.
Le nombre de stagiaires recrutés par les entreprises s’est situé à 3.481 bénéficiaires
pour le SIVP1 et 777 pour le SIVP2, soit en moyenne 32% du total.
Au total, le niveau des créations d’emplois dans la pêche et les activités non agricoles
a connu, en 2003, une évolution positive dans la plupart des secteurs d’activité. D’une
année à l’autre, il s’est élevé de 350 à 650 postes dans le secteur de la pêche, de 220 à
250 postes dans les mines et l’énergie et il s’est établi à 4.850 postes dans le secteur du
bâtiment et génie civil.
Dans les industries manufacturières, qui demeurent l’un des principaux secteurs
créateurs d’emplois à côté des services marchands, les créations d’emplois sont passées,
d’une année à l’autre, de 18.000 à 18.400 postes ou 28,3% du total. Comme par le passé,
104
elles ont intéressé, principalement, les industries du textile et habillement et des cuirs et
chaussures et le secteur mécanique et électrique.
CREATIONS D’EMPLOIS DANS LA PECHE ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES (En unités)
Dans le domaine des transports et des communications, les emplois créés se sont
maintenus pratiquement inchangés au niveau de 6.000 postes et ce, malgré les progrès
soutenus au niveau des sociétés de communication avec, en particulier, l’extension du
réseau de la téléphonie mobile.
Enfin, les créations d’emplois dans les autres services marchands ont accusé une
légère diminution, pour revenir à 24.650 postes en 2003, soit toujours la part la plus élevée
dans le total (environ 38%).
65 65
60 60
55 55
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
105
II – SALAIRES
Dans le but de préserver le pouvoir d’achat des salariés, il a été décidé, en juillet
2003, de majorer le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 8,528 dinars par
mois pour le régime de 48 heures par semaine et de 7,107 dinars pour celui de 40 heures,
portés respectivement à 211,120 et 183,906 dinars par mois, montants auxquels s’ajoute
une prime de transport de 5 dinars par mois instituée depuis juillet 1986.
Pour sa part, le salaire minimum agricole garanti (SMAG) a été augmenté, à la même
date, de 250 millimes pour se situer à 6,509 dinars par journée de travail. En outre, le
salaire des travailleurs agricoles spécialisés a été majoré de 350 millimes par jour, passant
à 6,859 dinars. Quant aux travailleurs agricoles qualifiés, ils ont bénéficié d’une majoration
de 655 millimes par jour, ce qui a porté leur salaire journalier à 7,164 dinars.
EVOLUTION DES SALAIRES MINIMUMS LEGAUX (En dinars sauf indication contraire)
Variations en %
Août Mai Juillet Juillet Juillet
Désignation Juil. 2002 Juil. 2003
1999 2000 2001 2002 2003
Juil.2001 Juil.2002
Salaire minimum interpro-
fessionnel garanti(SMIG)
-SMIG horaire en millimes
.Régime 48h par semaine 870 899 940 974 1.015 3,6 4,2
.Régime 40h par semaine 916 945 986 1.020 1.061 3,4 4,0
-SMIG mensuel1
.Régime 48h par semaine 180,960 186,992 195,520 202,’592 211,120 3,6 4,2
.Régime 40h par semaine 158,771 163,798 170,905 176,799 183,906 3,4 4,0
Salaire minimum agricole
garanti par journée de
travail (SMAG) 5,609 5,809 6,059 6,259 6,509 3,3 4,0
Source : Ministère des Affaires sociales et de la solidarité et Journal officiel de la République tunisienne
Parallèlement, et afin de soutenir les catégories sociales les plus démunies, les pouvoirs
publics ont augmenté de 8 dinars le montant de l’aide servie aux familles nécessiteuses, aux
personnes âgées et aux handicapés. Cette aide est passée, en effet, de 122 dinars à
130 dinars par trimestre et elle concerne, actuellement, un total de 121 mille bénéficiaires.
Dans ce cadre, le salaire annuel moyen, exprimé en termes nominaux, s’est accru de
6,1% dans le secteur de l’agriculture et de la pêche, de 5% dans les secteurs productifs non
agricoles et de 5,6% dans l’Administration publique, pour atteindre 2.164, 5.368 et
9.820 dinars, respectivement. Le taux d’inflation s’étant maintenu inchangé au niveau de
2,7%, le salaire annuel moyen, exprimé en termes réels, a continué à progresser,
engendrant une amélioration poursuivie du pouvoir d’achat des employés.
1
Compte non tenu de la prime de transport de 5 dinars par mois, instituée en juillet 1986.
106
VI. – LES INVESTISSEMENTS
Pour promouvoir davantage les investissements productifs et faire face aux facteurs
conjoncturels défavorables qui ont entraîné leur décélération à partir de 2001 et en vue de
concrétiser, ainsi, les objectifs du Xème Plan en matière de croissance économique et
d’emploi, de nouvelles mesures ont été adoptées en 2003 en faveur de l’initiative privée,
notamment sur le plan financier. Elles ont porté, notamment, sur :
35000 35000
30000 30000
25000 25000
20000 20000
15000 15000
10000 10000
5000 5000
0 0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
PIB FBCF
La participation des privés dans la FBCF globale s’est élevée, d’une année à l’autre,
de 55% à 56%, niveau devant atteindre 58,5% au terme du Xème Plan. Ce résultat a été
obtenu grâce à la réalisation intensifiée du programme de mise à niveau dans les secteurs
industriel et des services. En effet, le nombre des entreprises opérant dans les industries
manufacturières et qui ont adhéré à ce programme, depuis son démarrage en 1996, est
passé, d’une année à l’autre, de 2.389 à 2.818 unités. Sur ce total, 1.649 entreprises ont
obtenu l’approbation de leurs plans de mise à niveau pour un montant total d’investissement
de 2.646 MDT, contre 1.345 entreprises et 2.311 MDT une année auparavant.
Dans les services, le programme de mise à niveau, initié au début de l’année 2000, a
connu l’adhésion de 164 entreprises au terme de 2003 contre 139 à la fin de l’an passé. Sur
ce total, 65 entreprises ont obtenu l’approbation de leurs dossiers pour une enveloppe
d’investissement de 26 MDT, contre 51 entreprises et 21,3 MDT un an plus tôt.
1993 2003
13,1%
11,9% 13,6%
Agric. & pêche 10,4% 11,7%
16,1%
8,4% Indus. manuf.
11,2%
Indus. non manuf.
Services march.
Equip. collectifs
50,5% 53,1%
108
Quant aux investissements directs étrangers (IDE), ils ont diminué pour revenir à
752 MDT contre 1.167 MDT en 2002, année au cours de laquelle deux importantes
opérations de privatisation au profit des non-résidents ont été réalisées pour un montant
global de 431 MDT. Compte non tenu de ces privatisations, les IDE ont plutôt connu une
progression de 2,2%.
Par secteur d’activité, la baisse des IDE a concerné, en particulier, l’énergie (-26,1%)
et le tourisme et l’immobilier (-14,2%), alors que les industries manufacturières ont
enregistré un accroissement de 10,6%.
A – AGRICULTURE ET PECHE
La FBCF réalisée dans ce secteur a accusé une régression de 5,1%, en 2003, contre
une baisse de 11,6% l’année précédente, pour revenir à 780 MDT ou 10,4% de la FBCF
globale. Ce fléchissement s’explique, d’une part, par la baisse des investissements publics,
en particulier dans le domaine de l’hydraulique agricole et celui de la conservation des eaux
et du sol (CES). Par contre, les investissements du secteur privé ont enregistré une reprise,
notamment dans les branches de l’élevage, de la pêche et de l’arboriculture.
Après une année de forte baisse, la FBCF réalisée au titre de l’acquisition de matériel
agricole a enregistré une légère reprise en 2003. Elle est passée, d’une année à l’autre, de
58 MDT à 59 MDT dont environ 97% ont été l’œuvre des privés qui ont continué à renforcer
la mécanisation et la modernisation de leurs exploitations agricoles.
Dans le secteur de l’élevage, les investissements ont également connu une reprise,
soit 19,8% contre une baisse de 34,8% en 2002, pour se situer à 103 MDT. Cette évolution
a concerné, surtout, les investissements du secteur privé qui ont servi, principalement, au
renforcement du cheptel de reproduction et dont la part a représenté environ 80% du total.
Quant aux investissements du secteur public, ils ont été consacrés à l’aménagement de
terres de parcours, à la vulgarisation et à la santé animale par le biais, notamment, de
campagnes de vaccination du cheptel.
Dans la pêche, les investissements ont plus que doublé en 2003, atteignant 80 MDT dont
69 MDT ont été engagés par les entreprises privées au titre du renforcement de la flottille. Le
reliquat a été assuré par le secteur public, notamment pour l’amélioration de l’infrastructure
109
portuaire, soit 7 MDT par l’Administration et 4 MDT par l’Agence des ports et des équipements
de la pêche.
Les investissements réalisés dans la branche des forêts ont stagné au même niveau
de l’année précédente, soit 49 MDT. Comme par le passé, l’essentiel de cette enveloppe a
été réalisé par l’Administration, dans le cadre de la stratégie de préservation et de
développement des ressources forestières nationales.
Après une année de régression, les investissements engagés dans l’arboriculture ont
connu une nette reprise en 2003 (+25%), pour atteindre 65 MDT. Etant l’œuvre presque
exclusivement d’opérateurs privés, ces investissements ont servi, surtout, à la plantation de
41 mille hectares d’arbres fruitiers, dont 27 mille hectares d’oliviers à huile et 8 mille
hectares d’amandiers.
Pour leur part, les études, recherches et vulgarisation ont nécessité une enveloppe
d’investissement accrue, soit 13 MDT contre 10 MDT en 2002.
La FBCF engagée dans les industries non manufacturières a accusé une baisse pour
la deuxième année consécutive, soit 11,4% en 2003 contre 4,5% l’année précédente, pour
s’établir à 883 MDT. Ce repli est dû à la régression enregistrée dans les branches des
1
Y compris le Programme régional de développement et le Fonds de solidarité nationale (FSN).
110
hydrocarbures et du bâtiment et génie civil, au moment où les investissements ont connu
une progression dans les autres branches, plus particulièrement l’industrie minière.
Dans la branche des hydrocarbures, les investissements ont diminué de 26,6% en 2003
contre une augmentation de 28,9% l’année précédente pour revenir à 350 MDT, en raison du
recul de l’enveloppe réalisée en matière de recherche et de prospection pétrolières et de
développement de gisements existants. Par contre, la FBCF engagée dans les domaines du
raffinage et du stockage a plus que doublé pour passer à 37 MDT, en relation notamment avec
l’accroissement des investissements de la Société nationale de distribution des pétroles (SNDP)
et de la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR).
Dans le secteur minier, la FBCF s’est accrue de 20% pour atteindre 48 MDT.
L’essentiel de ce montant a intéressé la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG),
notamment pour le renforcement et la modernisation de son appareil productif, dans le
cadre de sa stratégie de développement qui repose sur la compression des coûts de
production et l’amélioration de la qualité.
Pour leur part, les investissements ayant bénéficié au secteur du bâtiment et génie civil
ont accusé une baisse de 3,3%, revenant de 150 MDT à 145 MDT, d’une année à l’autre.
C – INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Dans les industries agro-alimentaires, les investissements ont augmenté de 5%, pour
atteindre 210 MDT ou 20,6% du total du secteur manufacturier. Les entreprises privées ont
111
réalisé 90% du total, notamment dans les branches des conserves alimentaires (40 MDT),
de la transformation de céréales (33 MDT) et de la production d’huiles (22 MDT) et dans les
industries alimentaires diverses (36 MDT). Quant aux investissements des entreprises
publiques qui se sont élevés à 21 MDT, ils ont bénéficié à l’industrie du tabac (12 MDT), au
raffinage du sucre (5MDT) et à l’industrie laitière (4 MDT).
De 180 MDT en 2002, la FBCF engagée dans les industries mécaniques et électriques
est passée en 2003 à 190 MDT, dont 97% ont été l’œuvre du secteur privé. Celui-ci a
investi, surtout, dans les branches du matériel électrique et électronique (61 MDT), des
métaux (41 MDT) et des machines, équipements et produits électroménagers (32 MDT).
Les investissements publics ont été l’œuvre de la Société sidérurgique El Fouladh et des
Ateliers mécaniques du Sahel (AMS) et ils ont servi au renouvellement des équipements.
Dans les industries chimiques, les investissements ont stagné au même niveau que
celui de l’année précédente, soit 95 MDT. Cette enveloppe a bénéficié, essentiellement, aux
industries du caoutchouc et du pneumatique, aux industries pharmaceutiques et à la
branche de la parachimie.
Quant à la FBCF réalisée dans les industries du textile, de l’habillement et des cuirs et
chaussures, elle a connu une augmentation de 5,4% contre une baisse sensible de 29,7%
une année auparavant, pour s’élever à 195 MDT. La part des industries textiles et de
l’habillement a dépassé 90% du total, l’essentiel des investissements ayant été réalisé dans
les branches de la filature, du tissage et du finissage (65 MDT) et des vêtements
(105 MDT). Le reliquat a été effectué dans les industries des cuirs et chaussures.
Etant l’œuvre en quasi-totalité d’entreprises privées, soit 92% du total, les investisse-
ments engagés dans les industries manufacturières diverses se sont élevés, en 2003, à
145 MDT contre 140 MDT une année auparavant. Cette enveloppe a bénéficié, surtout, aux
industries du bois et de l’ameublement (31 MDT), à celles des papiers et emballages
(47 MDT) et à la fabrication de produits en plastique (31 MDT).
D – SERVICES MARCHANDS
Pour le transport ferroviaire, les investissements ont augmenté de 18,6% en 2003 contre
7,3% l’année précédente, passant de 59 MDT à 70 MDT. L’essentiel de cette enveloppe, soit
environ 91% , a été l’œuvre de la Société nationale des chemins de fer (SNCFT) qui a investi,
principalement, dans le domaine de l’amélioration de l’infrastructure ferroviaire, notamment la
continuation des travaux de réaménagement de la ligne ferroviaire desservant la ville de
Sousse et le doublement de la ligne Borj Cédria-Kalâa El Kébira.
Quant aux investissements assurés par la Société du métro-léger de Tunis (SMLT), ils
sont revenus à 6 MDT contre 9 MDT en 2002 et ont servi, notamment, aux travaux
d’extension du réseau du métro à la cité El Mourouj.
Quant aux investissements engagés par les sociétés de transport, ils ont connu une
baisse de 1,1% revenant à 269 MDT, dont 191 MDT ont été le fait d’opérateurs privés pour
l’acquisition de moyens de transport, le reliquat ayant été réalisé par des opérateurs publics.
Assurés en majeure partie par les opérateurs privés, les investissements effectués
dans le secteur touristique ont baissé en 2003 pour la deuxième année consécutive, se
situant à 320 MDT contre 340 MDT l’année précédente et 360 MDT en 2001. Cette
régression est due aux effets d’une conjoncture internationale défavorable qui a causé une
baisse, quoique moindre qu’une année auparavant, des principaux indicateurs d’activité de
ce secteur. Néanmoins, les investissements devraient connaître une reprise en 2004, avec
le démarrage du programme de mise à niveau du secteur et l’amélioration des perspectives
de l’économie mondiale.
E – EQUIPEMENTS COLLECTIFS
Les investissements engagés en 2003 au titre des équipements collectifs, qui sont
essentiellement l’œuvre de l’Administration, ont progressé de 1,6%, pour s’élever à 844 MDT
ou 11,2% de la FBCF globale. Cette enveloppe a été consacrée à l’exécution de divers projets,
notamment dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la santé, de
l’assainissement, de la culture, du sport et de la jeunesse. Elle a servi, en particulier, à la
construction de locaux administratifs et à l’acquisition de matériel et équipements.
114
II – FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS
Grâce à la reprise de l’épargne nationale qui s’est accrue de l’ordre de 10% en 2003
contre une baisse de 4,3% l’année précédente, le taux de financement intérieur des
investissements, non compris la variation des stocks, s’est améliorée pour passer, d’une
année à l’autre, de 85,8% à 94,5%. Le reliquat a été assuré par des ressources extérieures,
principalement des emprunts à moyen et long termes et des participations étrangères (IDE).
A – EPARGNE NATIONALE
L’épargne nationale s’est élevée, en 2003, à environ 7.109 MDT contre 6.466 MDT
une année auparavant, en rapport notamment avec l’affermissement du rythme de la
croissance économique. En conséquence, le taux d’épargne exprimé par référence au
Revenu national disponible brut (RNDB) s’est légèrement amélioré, pour atteindre 21,8%
contre 21,5 % en 2002.
EPARGNE NATIONALE ET FINANCEMENT INTERIEUR DES INVESTISSEMENTS
Variations en %
Désignation 2000 2001 2002 2003 2002 2003
2001 2002
Epargne nationale (en MDT) 6.160,4 6.757,4 6.465,7 7.109,1 -4,3 9,9
Taux d’épargne nationale
-en % du RNDB 23,2 23,5 21,5 21,8
-en % du PIB 23,1 23,5 21,6 22,0
FBCF globale (en MDT) 7.020,3 7.527,0 7.540,0 7.520,0 0,2 -0,3
-Taux d’investissement (en % du
PIB) 26,3 26,2 25,2 23,3
Structure de la FBCF par agent
économique
-Secteur public (en %) 44,8 44,5 45,0 44,0
-Secteur privé (en %) 55,2 55,5 55,0 56,0
Variation des stocks (en MDT) 260,0 477,0 -9,5 568,1
Total besoins de financement
(en MDT)=FBCF+Variation des
stocks 7.280,3 8.004,0 7.530,5 8.088,1 -5,9 7,4
Taux de financement intérieur
des investissements
-Epargne nationale/FBCF (en %) 87,8 89,8 85,8 94,5
-Epargne nationale/total besoins
de financement (en %) 84,6 84,4 85,9 87,9
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale et BCT
B – RESSOURCES EXTERIEURES
Les apports extérieurs bruts de capitaux se sont situés, en 2003, à 3.226 MDT, niveau
en régression de 629 MDT ou 16,3% par rapport à celui de l’an passé. Cette baisse a
touché aussi bien les participations étrangères, en particulier les IDE (-35,6%), que les
emprunts à moyen et long termes qui sont revenus, d’une année à l’autre, de 2.664 MDT à
2.437 MDT.
115
RESSOURCES FINANCIERES A MOYEN ET LONG TERMES D’ORIGINE EXTERIEURE
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2001 2002 2003 2003/2002 2001 2002 2003
Emprunts 2.650 2.664 2.437 -8,5 78,7 69,1 75,5
Participations étrangères 718 1.191 789 -33,8 21,3 30,9 24,5
dont : IDE 700 1.167 752 -35,6 20,8 30,3 23,3
Apports extérieurs bruts 3.368 3.855 3.226 -16,3 100,0 100,0 100,0
Sorties de capitaux 1.461 1.630 1.458 -10,6 43,4 42,3 45,2
Apports extérieurs nets 1.907 2.225 1.768 -20,5 56,6 57,7 54,8
Source : Banque centrale de Tunisie
Par conséquent, les apports extérieurs nets de capitaux ont baissé de 20,5%,
revenant à 1.768 MDT.
116
VII. – LE COMMERCE EXTERIEUR
I – EVOLUTION GLOBALE
Cette reprise s’est, d’ailleurs, illustrée, outre l’affermissement des échanges internationaux,
à travers la forte hausse des cours des principales matières premières industrielles.
Les énormes capacités de production, dont dispose ce pays, l’ont propulsé au rang de
premier consommateur mondial de nombreuses matières premières, s’imposant de ce fait
comme la locomotive des marchés des produits de base. Sa part dans le commerce mondial
a été, par ailleurs, consolidée par ses avantages comparatifs qui ont accru la forte pression
exercée sur le reste du monde. L’accroissement du rôle de la Chine dans les échanges
mondiaux a été, ainsi, le fait marquant de l’année 2003.
Cette évolution s’est traduite par une compression de 66 MDT ou 1,8 % du déficit
commercial qui est revenu de 3.762,3 MDT à 3.696,3 MDT et, corrélativement, par une hausse
de 1,5 point de pourcentage du taux de couverture des importations par les exportations.
Par ailleurs et sous l’effet, notamment, de l’envolée des prix du pétrole brut sur le marché
international, le secteur de l’énergie a pu accroître sa part dans les exportations du pays.
117
Ces performances ont été aussi imputables à l’appréciation de l’euro dans la mesure où
80% des exportations tunisiennes sont destinées à l’Union européenne, premier partenaire
économique. Cette appréciation a contribué à concurrence de 50% environ à la consolidation
des ventes en direction de cette région, qui ont progressé de 8,9% par rapport à 2002.
15000 15000
12000 12000
9000 9000
6000 6000
En MDT
3000 3000
0 0
-3000 -3000
-6000 -6000
1999 2000 2001 2002 2003
En termes de moyennes mensuelles, les exportations ont atteint environ 862 MDT en
2003 et les importations se sont élevées à 1.170 MDT contre, respectivement, 812 MDT et
1.126 MDT en 2002.
118
L’analyse de l’évolution de la balance commerciale par régime permet de relever, dans le
cadre du régime général qui intéresse 31% des exportations totales et 64% des importations,
une amélioration de 1,8 point de pourcentage du taux de couverture et un allègement du solde
déficitaire, revenu de 5.975,2 MDT à 5.851,2 MDT. Cette situation s’explique par une reprise des
ventes (6,1% contre -3,4%) et une quasi-stagnation des achats.
Sous le régime off shore, l’année 2003 s’est soldée par une réduction de 58 MDT de
l’excédent habituel et une baisse du taux de couverture de 5,7 points de pourcentage, sous
l’effet de l’accroissement des importations à un rythme plus rapide que celui des
exportations, soit 10,3% et 6,1% respectivement.
L’analyse des principaux ratios du commerce extérieur recèle un repli poursuivi, pour la
deuxième année consécutive, de leurs niveaux respectifs après avoir atteint, en 2001, leurs
maximums des dix dernières années.
Ainsi, le taux d’effort à l’exportation est revenu de 32,6% à 32,1% du PIB, d’une année à
l’autre. De même, le taux de dépendance, mesuré par le rapport entre les importations et le
PIB exprimés en prix courants, est passé de 45,2% à 43,5%. Egalement, le taux d’ouverture
de l’économie (total des exportations et des importations/PIB) a reculé de 2,2 points, pour se
situer à 75,6%. Par ailleurs, le taux de pénétration, correspondant à la part de la demande
intérieure couverte par les importations, a régressé de 1,6 point pour s’établir à 41,8%.
119
STRUCTURE DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D'ACTIVITE
AU COURS DE 2003
EXPORTATIONS FOB IMPORTATIONS CAF
Agri.&
pêche et Agri.&
Autres Ind. Mines Autres Ind.
Ind. agro- pêche et Ind.
manuf. phosph.& manuf. Energie
alim. agro-alim.
Ind. 8,2% dérivés 15,6% 10,4%
7,2% 9,0%
méca.& 6,6%
élec.
20,8% Mines
Energie phosph.&
10,0% dérivés
Ind. 2,2%
Cuir & électriques
Chaus. 12,0%
6,1%
Autres Vêt. & Text.cuir &
prod. accessoires Ind. chaus
textiles 29,5% mécaniques 24,3%
11,6% 26,5%
120
1) Agriculture, pêche et industries agroalimentaires
A la faveur d’une pluviométrie importante et d’une bonne saison agricole après quatre
années de sécheresse, le solde déficitaire de la balance commerciale de ce secteur a été
comprimé de 231,7 MDT en 2003, pour revenir de 743,4 MDT à 511,7 MDT, et le taux de
couverture s’est amélioré en passant de 48,3% à 59,4%.
Les exportations ont enregistré une reprise de 7,9% contre une régression de 11,5%
en 2002, tandis que les importations se sont inscrites en baisse de 12,3% après une hausse
de 21,7% un an plus tôt.
Les parts des exportations et des importations réalisées dans le cadre du régime
général restent prépondérantes dans les échanges commerciaux globaux du secteur,
atteignant environ 80% et 87% respectivement.
Les ventes de produits de la mer, qui ont représenté 19,3% des exportations du secteur,
ont aussi augmenté, soit de 7,5% ou 10,1 MDT, suite à l’amélioration des prix moyens de 27%,
alors que les quantités ont fortement baissé par rapport à 2002. L’Italie et l’Espagne ont constitué
les principaux clients de la Tunisie avec une part totale de marché de 80%.
A l’inverse, certains produits ont accusé un repli de leurs ventes, à l’instar du double
concentré de tomate (-77,7% ou -29,2 MDT), en liaison avec l’ouverture du marché libyen à
des sources concurrentes d’approvisionnement, des préparations à base de céréales (-9,9%
ou -5,4 MDT) et des dattes (-2,4% ou -2,3 MDT). Les exportations de ce dernier produit, qui
ont représenté 12,7% des ventes totales du secteur, sont destinées à plus de 57% à la
France, l’Italie et l’Allemagne. Elles ont porté pour près de 80% sur la variété Déglet nour
mais la part des dattes biologiques est demeurée encore faible. La Tunisie occupe la sixième
place mondiale parmi les exportateurs de dattes avec à leur tête les pays du Moyen-Orient
qui assurent 75% des exportations mondiales.
De même, les dépenses d’importation de plusieurs autres produits ont diminué, sous l’effet
conjugué de la baisse des prix et des quantités, à l’instar du sucre (-20,8% ou -23 MDT), du café
(-61,2% ou -9,3 MDT) et du thé (-29,1% ou -6 MDT). L’approvisionnement du pays pour les
produits indiqués a été assuré, essentiellement, auprès du Brésil et du Sri Lanka.
121
Par contre, certains produits ont connu une hausse de leurs achats, tels que le lait et
dérivés (20,5% ou 7,1 MDT) et, surtout, les huiles végétales (24,3% ou 26,7 MDT) fournies
principalement par l’Espagne et l’Allemagne.
Quoi qu’il en soit, les performances du secteur et la position des produits agricoles et agro-
alimentaires tunisiens sur les marchés internationaux, qui demeurent largement tributaires de la
production agricole et des conditions climatiques, méritent d’être consolidées.
1
Une partie des importations est destinée à l’alimentation du bétail.
122
La consolidation recherchée ne repose plus uniquement sur les critères traditionnels de
qualité et de maîtrise des coûts. Elle passe aussi par l’amélioration de la valeur ajoutée en
développant les créneaux porteurs à haute valeur ajoutée, tels que l’aquaculture et
l’agriculture biologique, le perfectionnement des procédés de fabrication et de conditionne-
ment et l’accélération du programme de mise à niveau des entreprises dans l’objectif de
mieux se conformer aux nouvelles normes internationales, en particulier celles ayant trait à
l’environnement qui se sont substituées progressivement aux barrières traditionnelles
commerciales d’accès aux marchés étrangers, notamment européens.
2) Energie
Cette flambée des cours est imputable, outre ladite guerre, à des tensions exercées sur
le marché, notamment le recul de la production suite aux longues grèves qui ont paralysé le
Venezuela et aux troubles survenus au Nigeria, alors que la demande mondiale s’est
redressée en 2003. La Chine a contribué, à elle seule, pour plus du tiers à l’augmentation
de la consommation de pétrole dans le monde.
123
L’Union européenne demeure la principale destination des exportations de pétrole brut,
essentiellement la France, l’Italie et l’Espagne qui ont absorbé ensemble près de 83% des
ventes de ce produit.
Pour les produits raffinés, et suite à l’accroissement des quantités écoulées sur le
marché suisse, la valeur des exportations a fortement progressé, d’une année à l’autre.
Parallèlement, la facture énergétique s’est élevée à 1.456,2 MDT, soit 229,1 MDT de
plus qu’en 2002, sous l’effet conjugué du renchérissement des prix et de l’augmentation des
achats de produits raffinés et de gaz naturel, ainsi que de houille et coke.
Suite à ces évolutions, la part de l’énergie dans le total des importations a progressé de
1,3 point, pour atteindre 10,4%.
Concernant les produits raffinés, l’Italie a affirmé sa place comme principale source
d’approvisionnement de la Tunisie (plus de 56% en valeur), suivie par la Russie (10%).
Pour leur part, les achats de gaz naturel, qui ont augmenté de près de 25%, ont
continué à provenir exclusivement de l’Algérie.
Face à cette situation, et pour compenser autant que possible la dépréciation du dollar
américain, principale devise de règlement pour les échanges de dérivés de phosphate, un
léger ajustement à la hausse des prix de ces derniers a été effectué par les producteurs à
travers le monde, tout en maintenant pratiquement stables leurs niveaux de production.
La hausse des prix moyens de vente, exprimés en dollar américain, a été absorbée
partiellement par la dépréciation de cette devise.
124
Ainsi, globalement et à l’instar de l’année précédente, les exportations du secteur des
mines, phosphates et dérivés ont diminué de 5,4% en 2003, revenant de 724,9 MDT à
685,9 MDT, soit 6,6 % des exportations totales du pays.
Quant aux importations et après la baisse de 6,8 % enregistrée en 2002, elles ont augmenté
de 44,5%, en passant de 220,5 MDT à 318,7 MDT, soit 2,3 % des importations totales.
Par produit, les exportations de DAP, représentant plus de 43% des ventes totales de
ce secteur, ont augmenté de 11,2% ou 30 MDT, suite à une hausse de l’ordre de 4% des
prix moyens et de 7% ou 87 mille tonnes du volume écoulé. L’accroissement des quantités a
concerné les livraisons vers la Turquie, la France, l’Inde et le Brésil.
Les exportations d’acide phosphorique, qui ont représenté environ 23% des ventes du
secteur, se sont inscrites en baisse de 26,1% ou 56 MDT, revenant à 158,3 MDT, sous le
double effet de la diminution des prix moyens (-11%) et des quantités expédiées
(-173,6 mille tonnes). Cette régression des quantités trouve son origine dans la chute de
près de 50% des ventes à destination de l’Inde qui absorbait auparavant 53% environ des
exportations de ce produit, en liaison avec le démantèlement du consortium public des
acheteurs indiens, la privatisation de certaines unités chargées de l’approvisionnement du
pays, la baisse des subventions accordées par le gouvernement aux agriculteurs, sans
125
oublier l’impact des opérations de «joint-venture» entreprises avec des producteurs
étrangers concurrents de la Tunisie, tels que le Maroc et l’Afrique du Sud.
Pour le phosphate naturel, le recul des ventes de 12,6 MDT s’explique par une
régression des quantités de 22,3% ou près de 250 mille tonnes, sachant que 40% environ du
volume total a été destiné à la Pologne qui a diminué de 9% ses achats à partir de la
Tunisie, sous l’effet notamment de la concurrence jordanienne et marocaine.
Par ailleurs, la qualité du phosphate demandée par l’Ukraine et qui ne pouvait être
fournie par la Tunisie a fait qu’aucun tonnage n’a été réalisé à destination de ce pays en
2003, contre 70 mille tonnes en 2002.
Quant aux importations du secteur, constituées à hauteur de 73% de soufre non raffiné
(131,2 MDT) et d’ammoniac (101,5 MDT), elles ont subi de plein fouet la flambée des prix
d’achat sur le marché international estimée à 65 % environ.
L’augmentation des prix s’est conjuguée à une hausse des quantités importées de
6,9% et 9,3% pour le soufre et l’ammoniac, respectivement, en relation avec l’accroissement
de la production de DAP.
Les principaux fournisseurs de soufre non raffiné sont la Russie et les pays arabes du Golfe
(Emirats Arabes Unis, Koweït et Arabie Saoudite), avec des parts respectives de 55% et 36%.
Quant aux achats d’ammoniac, ils ont été réalisés à concurrence de 98 % auprès de la Russie.
4) Textile et habillement
126
En effet, ces accords permettaient à des pays développés de protéger, jusqu’à présent,
leurs industries du secteur textile et habillement, en limitant leurs importations en
provenance des pays en développement et ce, par l’utilisation de quotas établis au cas par
cas. Censés n’être qu’un compromis à court terme, ils ont vu leur durée de vie prolongée à
21 ans (1974-1994) pour devenir un biais important dans le commerce mondial.
Entre-temps, certains pays exportateurs, dont la Tunisie qui n’était pas membre des
A.M.F, ont développé leurs industries grâce à l’existence de ces quotas qui leur
garantissaient une grande part de marchés. La Tunisie a pu, ainsi, devenir le quatrième
fournisseur de l’Union européenne et jusqu’à 2002 le premier fournisseur de la France,
avant d’être surclassée par la Chine en 2003.
Dans cet environnement international de plus en plus difficile, les exportations ont
enregistré, pour la deuxième année consécutive, un faible taux de progression (2,7% contre
2,8% en 2002), succédant aux résultats records de 23,4% enregistrés en 2001. Grâce au
léger accroissement des importations de 1,2%, le solde excédentaire du secteur du textile et
habillement s’est consolidé de 6,2% ou 76,8 MDT, alors que le taux de couverture s’est
amélioré de 2,1 points pour atteindre 144,4%.
Les ventes à la France et à l’Italie ont accaparé respectivement 40,3% et 25,6% des
exportations totales du secteur, avec des taux de progression de 7,1% et 6,3%.
D’autres destinations importantes ont enregistré une croissance des ventes à deux
chiffres, telles que l’Espagne (14,9%) et le Royaume-Uni (11,1%). Cependant, les
exportations sur l’Allemagne et la Belgique, qui ont absorbé ensemble plus de 19% du total,
ont accusé des régressions respectives de 7,5% et 8,2%, tout en conservant leurs places en
tant que troisième et quatrième clients de la Tunisie.
Du côté des importations, la Tunisie a acheté, en 2003, pour 2.944,5 MDT de textile et
habillement dont 1.696 MDT en tissus, soit 58 % environ du total.
La France a été le premier fournisseur en tissus avec une part de 33,5% du total, suivie
successivement de l’Italie (27,2%) et de l’Allemagne (10,5%). La Chine s’est placée en septième
position en doublant ses ventes à la Tunisie (40,5 MDT contre 19,7 MDT un an plus tôt).
Les achats de vêtements et accessoires, représentant pas moins de 18,4% des importations
totales du secteur textile et habillement, ont connu un accroissement modéré de 2,9%.
128
Si, désormais, il y aura pléthore de fournisseurs sur le marché européen, il y aura aussi
une situation de pénurie qualitative, et l’arbitrage se fera vraisemblablement au niveau de la
qualité des produits.
5) Cuirs et chaussures
Le secteur des cuirs et chaussures occupe en Tunisie une place importante dans le
commerce extérieur. En effet, sa part dans le total des exportations s’est consolidée pour
dépasser 6% en 2003, soit un niveau proche de celui des mines, phosphates et dérivés.
Ces atouts ont permis aux sociétés opérant sous le régime off shore de consolider leur
contribution aux exportations totales du secteur (96%) et de préserver leurs parts de marchés.
Par produit, les exportations sont relativement diversifiées, mais restent dominées par les
chaussures (50% des ventes). La moitié des ventes a été écoulée sur l’Italie, alors que le reste
est exporté, essentiellement, à destination de la France (26,2%) et de l’Allemagne (12,8%).
S’agissant des ouvrages en cuir, les exportations ont porté en majeure partie sur les
sacs à main, à dos ou militaires (38,4%), les ceintures (15,2%) et les étuis de lunettes et de
jumelles (7,4%).
Les sacs ont été exportés, principalement, vers l’Italie (32,6%), la France (27,6%) et
l’Allemagne (14,9%), alors que les ceintures ont été écoulées à hauteur de 90% sur
l’Allemagne. Enfin, l’Italie et l’Allemagne ont partagé l’essentiel du marché des étuis avec
des parts respectives de 68,4% et 29,9%.
Quant aux importations et après une quasi-stagnation (-0,1% en 2002), elles ont
renoué avec la croissance pour afficher un taux d’évolution de 12,7%.
Les importations ont été dominées par les peaux et cuirs et les tiges et composants de
chaussures, qui sont les matières premières nécessaires pour la fabrication de chaussures
et ouvrages en cuir. Ces produits sont, principalement, importés de l’Italie et de la France.
L’Algérie est le quatrième fournisseur en peaux et cuirs, alors que l’Inde occupe la quatrième
place sur la liste des fournisseurs de la Tunisie en tiges et composants de chaussures.
Dans ce cadre, l’excédent commercial s’est contracté de 9,6% contre une amélioration
de 3,4% en 2002. Par conséquent, le taux de couverture s’est rétréci de 8,6 points de
pourcentage pour s’établir à 135%.
129
A l’instar du secteur textile et de l’habillement, l’industrie des cuirs et chaussures se
ressentira fortement de l’élargissement de l’Union européenne aux pays de l’Est qui
constituent les principaux concurrents en termes de qualité et de proximité géographique
pour les produits tunisiens.
Pour les importations, le montant s’est plutôt stabilisé, en atteignant 3.715,8 MDT,
après une régression de 5,5% une année auparavant, sous l’effet de l’accroissement des
achats de fontes, fers et aciers (55,2%), surtout à partir de la Turquie et de l’Ukraine, en
liaison notamment avec la forte hausse de 60% environ des prix du fer à béton sur le
marché international, due à l’augmentation de la demande de plusieurs pays tels que la
Chine, l’Iran, l’Irak et les pays de l’Europe de l’Est.
L’accroissement des achats a concerné aussi les voitures de tourisme (29,2%), les
camions et camionnettes (20,3%), en provenance essentiellement du Japon (62,8%) et de la
Thaïlande (142,6%), ainsi que les turbines, moteurs et turbo-réacteurs (20,8%), fournis
principalement par la France (56%) et l’Allemagne (8,4%).
132
Au niveau des exportations, l’accroissement de 194,3 MDT enregistré en dépit de la
chute des ventes de certains produits, à l’instar des réfrigérateurs et congélateurs (-71,3%
contre 22,1% en 2002), découle notamment de la reprise des ventes de parties destinées
aux appareils électriques (57,2% contre -6,9%), de fils et câbles électriques (11,8% contre
-7,6%), écoulés essentiellement sur l’Allemagne (38% du total), la France (25%) et l’Italie
(10%), ainsi que de circuits intégrés et micro-assemblages (9,5% contre -21,4%).
133
La reprise des importations qui se sont accrues de 338,1 MDT en 2003 tient,
essentiellement, au rebond des achats de parties destinées aux appareils électriques
(109,2% contre -29,5% l’an passé), de matériel informatique (6,8% contre -14,7%), de
transformateurs électriques (17,1 % contre -14,5 %), de fils et câbles électriques (20% contre
-6%) et de tableaux et armoires de commande (10,9% contre -57,7%).
Le secteur des industries mécaniques et électriques, dont les performances ont été,
jusque-là, liées dans une large mesure à la politique de développement de la coopération
industrielle appliquée par la Tunisie pour satisfaire les besoins du marché local en matériel
de transport, gagnerait à renforcer son invulnérabilité et son indépendance à l’égard de
cette politique.
Afin de pérenniser leurs performances, les entreprises locales ont tout intérêt à
chercher à créer des opérations de joint-venture avec des donneurs d’ordre ou constructeurs
étrangers pour échapper, autant que faire se peut, aux méfaits de la sous-traitance. Par
ailleurs, la recherche et le développement doivent être encouragés pour accompagner et
anticiper les évolutions dans les différentes filières au lieu de se contenter de les suivre.
Parallèlement, un effort doit être déployé d’une manière permanente afin d’améliorer la
compétitivité des produits, non seulement à travers les prix mais aussi et surtout en ce qui
concerne leur image de marque au niveau de la qualité et des services rendus à la clientèle.
Les échanges commerciaux relatifs aux autres industries manufacturières, dont les
composantes sont les matériaux de construction, céramique et verre, les produits chimiques,
en dehors des dérivés de phosphate, et les produits des industries diverses, ont été
marqués, en 2003, par la poursuite du ralentissement des exportations, soit 6,1% contre
11,1% l’année précédente, et un fléchissement des importations (-2,1% contre 0,8%).
Le déficit du secteur dont le montant s’est élevé à 1.344,3 MDT, correspondant à plus
de 36% du solde déficitaire global de la balance commerciale du pays, s’est comprimé de
6,7% ou 96,4 MDT et le taux de couverture s’est accru de 3 points de pourcentage, passant
de 35,6% à 38,6%.
La part des transactions réalisées dans le cadre du régime général s’est élevée à 80%
environ à l’importation et 52% à l’exportation.
1
Les papiers, cartons et ouvrages sont comptabilisés, essentiellement, dans la rubrique des produits chimiques.
135
La baisse des importations s’est accentuée, passant de -5,9% en 2002 à -19,6% en
2003, sous l’effet essentiellement de la forte régression des achats de ciments (-94,2%
contre -23,9%), due à la contraction des quantités (-98,9%), et de produits céramiques
(-22,1% contre -5,8%).
Par ailleurs, un léger fléchissement a touché d’autres produits, à l’instar des verres et
ouvrages (-4,6% contre -0,4% en 2002)), ainsi que du marbre (-10,1% contre 6%), suite à
une baisse de 12,6% des quantités.
Concernant les produits chimiques, les exportations ont progressé de 4,8% contre
3,2% en 2002, sous l’effet principalement de l’accroissement des ventes de papiers, cartons
et ouvrages à un rythme plus rapide (38,5 % contre 15,6%) et de la reprise des exportations
de produits tannants et peintures (15,1% contre -1,6%).
Ces augmentations ont été atténuées par la baisse des ventes de fluorure d’aluminium
(-12,6% contre 22,2% un an plus tôt), absorbées en grande partie par le Brésil (24%), la
Hollande (20%) et le Bahreïn (19%), qui a été accompagnée d’une décélération des
exportations de caoutchouc et ouvrages (1,8% contre 15,1%), ainsi que d’un fléchissement
de 11,3% des ventes de tripolyphosphate de soude (TPPS) dont les principaux marchés sont
l’Egypte, la Turquie et le Maroc.
Les importations, pour une valeur de 1.316,1 MDT, ont augmenté au même taux que
celui de l’année précédente (4,5%), suite à une reprise des achats de papiers, cartons et
ouvrages (5% contre -7,1%), d’insecticides et produits chimiques divers (7,6% contre -2,7%)
et de caoutchouc et ouvrages (8,2% contre -11%), parallèlement à une accélération des
importations d’huiles essentielles et produits de parfumerie (16,1% contre 2,5%).
Par contre, les importations de produits pharmaceutiques ont connu une décélération
(1,2% contre 7,1%), en raison d’une baisse de 46,7% des quantités consécutive au
développement de l’industrie pharmaceutique locale qui compte une trentaine d’entreprises.
En outre, une légère diminution de 0,4% a été enregistrée au niveau des importations
d’antibiotiques contre une augmentation de 4,7% en 2002 et ce, en dépit de la hausse du
volume (8,5%).
La diminution des achats provient d’une légère baisse des importations de bois et
ouvrages (-0,6% contre 0,2%), ainsi que d’une augmentation des achats de matières
plastiques et ouvrages à un rythme moins rapide que celui de 2002, soit 3,3% contre 6,3%,
qui ont été réalisés, en majeure partie, à partir de la France (27%), l’Italie (19%) et
l’Allemagne (10%).
136
A cet égard, l’attention doit être focalisée sur les produits-phares du secteur, tels que
les papiers et cartons, souffrant notamment d’une qualité inférieure à celle des concurrents,
les produits céramiques, appelés à être plus diversifiés et innovants, les produits
pharmaceutiques qui doivent surmonter certains obstacles pour pouvoir se tourner vers
l’exportation au lieu d’être uniquement des produits de substitution à l’importation, ainsi que
le ciment dont l’horizon est prometteur eu égard à la cession des cimenteries locales en
faveur de sociétés étrangères, ce qui devrait permettre une meilleure connaissance et une
plus facile pénétration des marchés extérieurs.
L’évolution de la balance commerciale relative au régime général, qui englobe environ 64%
des importations et 31% des exportations totales, a conduit à une compression du solde
déficitaire y afférent, alors que l’excédent commercial traditionnel du régime off shore a diminué.
1) Régime général
Après avoir régressé de 3,5% l’année précédente, les exportations effectuées dans le
cadre de ce régime ont progressé, en 2003, de 6,1% ou 183,8 MDT, tandis que les
importations se sont légèrement accrues (0,7% ou 60,1 MDT). Corrélativement, le solde
déficitaire s’est comprimé de 123,7 MDT ou 2,1%, revenant de 5.974,9 MDT à 5.851,2 MDT,
et le taux de couverture s’est amélioré de 1,8 point pour se situer à 35,2%.
A l’inverse, les exportations des secteurs des mines, phosphates et dérivés et du textile
et habillement ont connu des baisses à des taux similaires à ceux enregistrés en 2002, soit
5,4% et 15% respectivement.
S’agissant des importations, leur évolution a été différente selon les secteurs. En effet,
la reprise des achats des secteurs de l’énergie (18,7% contre -3,6%), des mines, phosphates
et dérivés (44,5% contre -6,8%) et des industries électriques (22,2% contre -14,8%) a été
annihilée par la baisse des importations des secteurs de l’agriculture, de la pêche et des
industries agro-alimentaires (-17,7% contre 21,4%), du textile et habillement (-2,3% contre
-12,9%) et des autres industries manufacturières (-5% contre 0,6%).
137
2) Régime off shore
Les échanges des secteurs du textile et habillement, des cuirs et chaussures et des
industries mécaniques et électriques ont représenté ensemble plus de 92% et 88%,
respectivement, des exportations et des importations totales réalisées sous le régime off shore.
IV – REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Les échanges commerciaux avec les pays de l’Europe ont connu, en 2003, une hausse
de 7,1%, pour atteindre 19.823,4 MDT ou 81,3% du total. Les importations en provenance
de ce continent ont augmenté de 5%, alors que les exportations se sont accrues de 10,1%.
De ce fait, la balance commerciale a dégagé un déficit de 2.387,8 MDT contre 2.661 MDT
en 2002, soit une baisse de 10,3%.
Avec l’Union européenne, dont la part a dépassé 75% dans le commerce extérieur de
la Tunisie, les importations ont atteint plus de 10.000 MDT, soit une augmentation de 5,5%
comparativement à 2002. Quant aux exportations, elles se sont élevées à 8.343,4 MDT
contre 7.662,3 MDT, en accroissement de 8,9%.
138
Par conséquent, le déficit commercial avec ce groupe de pays, qui a représenté 45,1%
du déficit global, s’est rétréci de 8,9% ou 163 MDT et le taux de couverture s’est amélioré de
2,6 points pour s’établir à 83,3%.
Avec la France, les échanges ont été caractérisés par la poursuite de la progression
importante des exportations (11,3% contre près de 10% en 2002) et par un accroissement
modéré des importations (5,7% contre une régression de 2,2%).
Le déficit commercial s’est contracté, ainsi, de 33,1% ou 142,1 MDT, pour revenir à
287,5 MDT, et le taux de couverture est passé de 87,6% à 92,1%.
Avec l’Italie, les exportations se sont élevées à 2.281,4 MDT en 2003, soit un
accroissement de 9,6% ou environ 200 MDT, alors que les importations ont augmenté de
6,5% ou 172 MDT pour s’élever à 2.804,7 MDT.
Par conséquent, le déficit avec ce pays est revenu à 523,3 MDT contre 551,3 MDT une
année auparavant, et le taux de couverture s’est amélioré de 2,2 points, atteignant 81,3%.
Près de la moitié des importations a concerné les articles textiles et d’habillement et les
produits raffinés. La progression des achats de ces deux rubriques représente 56,4% de
l’augmentation des importations à partir de l’Italie.
139
Concernant les autres pays européens, l’augmentation des exportations provient,
surtout, de l’amélioration du niveau des ventes sur la Turquie. Pour les importations,
l’accroissement des achats en provenance de ce pays, ainsi que de la Russie a plus que
compensé la baisse de ceux de céréales effectués auprès de l’Ukraine.
140
2) Echanges commerciaux avec l’Afrique
Au niveau de l’UMA, le repli des ventes est dû à la diminution des exportations vers la
Libye (-2,4 % ou -11,1 MDT) et le Maroc (-3,5 % ou -2,5 MDT). Cette baisse a été atténuée
par l’amélioration continue des ventes à destination de l’Algérie (5,4% ou 6,8 MDT).
Avec l’Egypte, les exportations et les importations se sont inscrites en baisse, respective-
ment, de 2,4% et 6,4%. Corrélativement, le déficit commercial vis-à-vis de ce pays s’est réduit de
11,3% ou 3,4 MDT et le taux de couverture s’est amélioré de 2,3 point de pourcentage.
Les échanges commerciaux avec les pays de l’Afrique subsaharienne sont demeurés
faibles. Ils n’ont pas dépassé 1% du total des exportations et 0,5% de celui des importations.
Néanmoins, l’excédent de la balance commerciale s’est consolidé de 7,6% ou 2,3 MDT,
suite à la baisse des importations à un rythme plus accentué que celui des exportations
(-10,4% et -5,2% respectivement).
Italie
France Italie 20,0%
32,5% 22,1% France
26,0%
Allemagne
9,0%
Allemagne
Autres
10,7%
pays de
Reste du l' UE
monde Reste du 16,3%
Autres
9,9% Asie monde
UMA pays de
3,0% 10,2% Asie Amérique
6,4% l' UE UMA
8,3% 5,3%
15,4% 4,9%
141
(-17,3% ou -156,5 MDT) et à la quasi-stagnation des exportations (158,5 MDT contre
160,5 MDT en 2002).
Le repli des importations est imputable, en particulier, au recul des achats de maïs et
de machines et appareils mécaniques en provenance des Etats-Unis d’Amérique et de la
baisse des acquisitions de céréales et de café effectuées à partir de l’Argentine et du Brésil.
Du côté des exportations, la diminution des ventes vers les Etats-Unis (-17,8% ou
-13,5 MDT) a contrasté, notamment, avec l’augmentation des ventes à destination du Brésil
(24,7% ou 11,3 MDT).
Suite à ces évolutions, le déficit commercial s’est contracté avec les principaux pays
américains, surtout les Etats-Unis (-68,4 MDT) et l’Argentine (-46,1 MDT).
Le recul des ventes est dû, essentiellement, à l’arrêt des exportations sur l’Irak dès le
premier trimestre, suite au déclenchement de la guerre dans ce pays. Au niveau des
importations, leur hausse trouve son origine, principalement, dans l’intensification des achats
en provenance de l’Arabie saoudite.
Avec les autres pays asiatiques, le repli des livraisons d’acide phosphorique à l’Inde a
contribué à la régression de 48% des exportations vers ce pays. Par contre, la forte
augmentation des achats à partir de la Chine (20,6%) et du Japon (13,7%) explique
l’essentiel de la hausse des importations en provenance de ce groupe de pays (8,9%).
142
VIII. – LES PAIEMENTS EXTERIEURS
La situation des paiements extérieurs s’est nettement améliorée en 2003 et ce, malgré
une conjoncture internationale encore difficile marquée en particulier par le tassement
persistant de l’activité économique dans les principaux pays partenaires de la Tunisie, en
l’occurrence ceux de l’Union européenne.
La balance générale des paiements s’est, en effet, soldée par un excédent de 493 MDT
contre 199 MDT en 2002. L’allègement du déficit courant s’est conjugué avec la consolidation
des entrées nettes de capitaux. En conséquence, les avoirs nets en devises se sont inscrits
en augmentation pour s’élever à 3.503,3 MDT à la fin décembre 2003, soit l’équivalent de
90 jours d’importation contre 3.011,1 MDT et 80 jours d’importation une année auparavant.
(EN MDT)
2000 2001
1500 2002
1000
2003
500
0
-500
-1000
-1500
Paiements courants Compte de capital et Solde Général
d'opérations
financières
143
La contraction du déficit courant, pour la deuxième année consécutive, est imputable,
essentiellement, à l’allègement du déficit commercial, évolution qui a surtout, porté la
marque de la diminution du déficit de la balance alimentaire sous l’effet de l’amélioration des
conditions climatiques après quatre années de sécheresse.
L’amorce d’une reprise de l’activité touristique, au cours du second semestre, n’a pas
permis de compenser les pertes subies par le secteur durant la première moitié de l’année.
L’investissement étranger a, de son coté, laissé apparaître des signes positifs malgré le
repli de ces flux. En effet et abstraction faite de l’enveloppe versée par «ORASCOM» pour
l’exploitation et la commercialisation de la deuxième ligne GSM et la cession des actions de
l’UIB, l’investissement destiné notamment au secteur des industries manufacturières, a
poursuivi sa progression, confirmant l’intérêt croissant des investisseurs étrangers pour le
site tunisien.
I – TRANSACTIONS COURANTES
En s’élevant à 941 MDT en 2003 contre 1.060 MDT en 2002, le déficit des paiements
courants s’est contracté de 119 MDT ou 11,2%. L’allègement, enregistré pour la deuxième
année consécutive, s’explique par la contraction du déficit commercial et la consolidation de
l’excédent de la balance des revenus de facteurs.
144
L’excédent de la balance des services a, en revanche, accusé un repli portant la
marque de l’impact des tensions géopolitiques parues à travers le monde sur les recettes du
secteur touristique, notamment, au début de l’année.
BALANCE DES OPERATIONS COURANTES (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 11.627 13.096 15.325 15.307 15.960
Variations annuelles (en %) 8,3 12,6 17,0 0,1 4,3
Dépenses 12.162 14.222 16.534 16.367 16.901
Variations annuelles (en %) 5,8 16,9 16,3 - 1,0 3,2
Solde -535 -1.126 -1.209 - 1.060 -941
En %
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
-2
-4
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
A – ECHANGES COMMERCIAUX1
En s’élevant à 3.696 MDT en 2003 contre 3.762 MDT en 2002, le solde déficitaire des
échanges commerciaux s’est davantage replié enregistrant un allègement de 66 MDT ou
1,8% par rapport à son niveau de l’année précédente et de 465 MDT ou 11,2% en
comparaison avec celui enregistré en 2001.
La reprise des importations qui ont progressé de 3,9% contre une baisse de 1,4% en
2002 s’est, en effet, accompagnée par une progression plus soutenue des exportations, soit
6,1% contre 2,2%. Le taux de couverture des importations par les exportations s’est, dans ce
contexte, inscrit en hausse de 1,5 point de pourcentage en s’élevant, d’une année à l’autre,
de 72,2% à 73,7%.
BALANCE COMMERCIALE
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Exportations FOB (en MDT) 6.967 8.005 9.536 9.749 10.343
Variations annuelles (en %) 6,9 14,9 19,1 2,2 6,1
Importations CAF (en MDT) 10.071 11.738 13.697 13.511 14.039
Variations annuelles (en %) 6,1 16,6 16,7 - 1,4 3,9
Solde - 3.104 - 3.733 - 4.161 - 3.762 - 3.696
Source : Institut national de la statistique
1 Les données utilisées, dans ce cadre sont exprimées en valeur CAF pour les importations et en valeur FOB
pour les exportations, sauf indication contraire.
145
La progression des importations cache des évolutions divergentes selon les catégories
de produits.
De même, les achats de biens d’équipement ont enregistré une baisse de 3,3% et ce,
pour la deuxième année consécutive, revenant de 2.964 MDT à 2.865 MDT soit, respective-
ment, 21,9% et 20,4% du total.
Pour ces mêmes raisons, les importations de produits énergétiques ont connu une plus
forte augmentation soit, 18,7% intervenue après une baisse de 3,6% enregistrée en 2002.
Elles sont passées, d’une année à l’autre, de 1.227 MDT à 1.456 MDT.
S’agissant des exportations, elles ont atteint 10.343 MDT en 2003 contre 9.749 MDT
en 2002, en augmentation de 6,1% contre 2,2% une année auparavant.
Les ventes ont évolué positivement pour tous les groupes de produits, enregistrant des
taux de progression moins volatils que ceux relevés pour les importations.
146
Evoluant pratiquement à ce même rythme, en augmentant de 5,7% en 2003 contre
2,7% en 2002, les exportations de matières premières et demi-produits se sont élevées,
d’une année à l’autre, de 2.386 MDT à 2.521 MDT.
En se situant à 857 MDT en 2003 contre 784 MDT en 2002, les exportations de biens
d’équipement ont continué à progresser, malgré la décélération accusée par rapport à
l’année précédente avec un taux de progression revenu, d’une année à l’autre, de 16,3% à
9,3%. Ces ventes n’ont, néanmoins, pas cessé de se confirmer couvrant 8,3% du total des
exportations en 2003 contre 8 % l’année précédente.
Pour les produits énergétiques, les exportations ont progressé de 13,2% contre 3,9%
l’année précédente pour atteindre 1.033 MDT. L’appréciation des cours a contribué, dans
une large part, à l’accélération de la valeur des ventes de produits énergétiques.
Pour le régime offshore, les importations ont augmenté plus rapidement que les
exportations, avec des taux de progression respectifs de 10,3% et 6,1% contre 2,2% et 5%
en 2002. Il en est résulté une contraction de 2,6% de l’excédent revenu à 2.155 MDT tandis
que le taux de couverture s’est replié de 5,7 points de pourcentage pour se situer à 143%.
147
En dehors du textile et de l’habillement qui ont continué à enregistrer des évolutions
modérées aussi bien à l’exportation qu’à l’importation, les autres produits ont affiché une
accélération des importations qui s’est accompagnée par une progression moins soutenue
des exportations.
B – SERVICES
L’excédent de la balance des services s’est inscrit en baisse et ce, pour la deuxième
année consécutive, revenant de 1.750 MDT en 2002 à 1.707 MDT en 2003. Cette
contraction est attribuable à la régression poursuivie des recettes dont le taux est toutefois
revenu, d’une année à l’autre, de 9% à 0,8% à ce titre, portant la marque des tensions
géopolitiques persistantes. La part des services dans les recettes courantes a poursuivi sa
tendance à la baisse en se situant à 23,7% contre 24,9% en 2002 et 27,4 % en 2001.
Quant aux dépenses, elles ont accusé une hausse de 14 MDT ou de 0,7% pour se
situer à 2.077 MDT. L’augmentation des dépenses au titre des transports et des voyages a
été, en effet, partiellement compensée par la baisse de celles réalisées au titre des
opérations gouvernementales et des autres services.
1) Transports
Le déficit de la balance des transports s’est allégé en 2003 pour se situer à 51 MDT
contre 59 MDT l’année précédente, sous l’effet de l’accroissement des recettes à un rythme
plus accéléré que celui des dépenses, soit 7,7% et 6,4%, respectivement.
148
S’agissant des recettes, elles sont passées de 870 MDT en 2002 à 937 MDT en 2003.
Cet accroissement a porté la marque de l’augmentation des flux reçus au titre des billets de
passage, composante prédominante, qui se sont accrus de 3,4% pour se situer à 453 MDT.
La billetterie relative au transport aérien a augmenté de 3,2% en 2003 contre une baisse de
2,6% une année auparavant et ce, malgré la guerre en Irak et la période d’instabilité qui l’a
précédée.
Parallèlement, les recettes au titre du fret se sont accrues de 9 MDT ou 8,7% pour se
situer à 113 MDT contre 104 MDT en 2002 et ce, en relation avec la progression des
exportations.
Quant aux recettes ayant trait à la redevance- gaz perçue par l’Etat tunisien au titre du
passage du gazoduc transcontinental liant l’Algérie à l’Italie, elles ont, également, augmenté
en 2003 pour se situer à 138 MDT contre 128 MDT en 2002, portant la marque,
essentiellement de l’accroissement du prix du gaz naturel sur les marchés internationaux.
EVOLUTION DE LA REDEVANCE-GAZ
En espèces En nature
Total
Année En % du En % du en MDT
En MDT En MDT
total total
1999 77 81,9 17 18,1 94
2000 119 74,4 41 25,6 160
2001 126 75,0 42 25,0 168
2002 82 64,1 46 35,9 128
2003 89 64,5 49 35,5 138
L’essentiel de ce forfait fiscal a été perçu en espèces avec une enveloppe de 89 MDT
représentant 64,5% du total contre 64,1% en 2002. Quant à la partie en nature, elle s’est
élevée à 49 MDT contre 46 MDT en 2002. Sa part dans le total est revenue, d’une année à
l’autre, de 35,9% à 35,5%.
Après avoir diminué en 2002, les dépenses au titre des transports ont repris leur
tendance à la hausse en 2003 pour se situer à 988 MDT contre 929 MDT une année
auparavant et ce, suite à l’accroissement des dépenses de toutes les rubriques de la
balance des transports.
Le fret, principale composante de ces dépenses, a augmenté pour atteindre 703 MDT
en 2003 contre 669 MDT l’année précédente et ce, en relation avec la progression des
importations de 3,9%.
De leur côté, les dépenses au titre des billets de passage ont enregistré un
accroissement de 18% en 2003 pour se situer à 72 MDT contre 61 MDT en 2002.
2) Voyages
Sous l’effet conjugué de la régression des recettes de 5,9% et de l’accroissement des
dépenses de 4,6%, l’excédent de la balance des voyages s’est davantage contracté pour se
situer à 1.652 MDT en 2003 contre 1.796 MDT en 2002.
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX VOYAGES
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes (en MDT) 2.167 2.307 2.519 2.166 2.039
Variations annuelles (en %) 14,8 6,5 9,2 - 14,0 - 5,9
Dépenses (en MDT) 284 360 393 370 387
Variations annuelles (en %) 6,4 26,8 9,2 - 5,9 4,6
Solde 1.883 1.947 2.126 1.796 1.652
149
Au niveau des recettes, tous les postes ont baissé à des rythmes plus ou moins
accentués.
Prépondérantes, les recettes générées par l’activité touristique, ont diminué de 5,8%
pour se situer à 1.903 MDT contre 13,7% et 2.021 MDT en 2002, année marquée par la
montée des tensions géopolitiques.
Les recettes touristiques ont ainsi continué à baisser à un rythme toutefois moins
accentué qu’en 2002 et ce, malgré la reprise des entrées des non-résidents qui se sont
accrues de 1% contre une diminution de 6% en 2002. Elles ont porté la marque de
l’évolution enregistrée par les nuitées des non-résidents, qui en fait, ont baissé de 2,3% en
2003 contre 21,5% une année auparavant.
Pendant le deuxième semestre, les nuitées et les entrées des non-résidents ont
augmenté, respectivement, de 5,3% et 7%, et les recettes générées par le secteur
touristique n’ont baissé, en conséquence, que de 1,2% au titre de la même période.
A elles seules, les nuitées et les entrées des européens ont diminué de 3,1% et 2,7%
respectivement en 2003. Leur part du total est ainsi revenue de 85,6% à 84,2% pour les
nuitées et de 57,6% à 55,5% pour les entrées. Les recettes touristiques en provenance de
cette zone ont , en conséquence, diminué de 7,3% en 2003 pour se situer à 1.552 MDT.
Ces mêmes indicateurs ont, en revanche, enregistré des évolutions favorables en 2003
pour les touristes maghrébins. En effet, les nuitées et les entrées y afférentes se sont accrues
respectivement de 7% et 6,1% permettant de consolider davantage les recettes qui ont
augmenté de 0,7% pour se situer à 286 MDT. Ces résultats sont dus à l’accroissement des
entrées d’algériens et de libyens qui ont progressé, respectivement, de 11,4% et 3,5%, générant
des recettes touristiques de 84 MDT et 197 MDT contre 75 MDT et 205 MDT en 2002.
S’agissant des marocains, dont les entrées ont diminué de 9,9% en 2003, les nuitées
ont augmenté de 4,1% traduisant l’accroissement de leur durée de séjour en Tunisie. Quant
150
aux recettes y afférentes, elles ont atteint 4 MDT, soit le même niveau enregistré une année
auparavant.
S’agissant des dépenses au titre des voyages, elles se sont accrues de 4,6% pour se
situer à 387 MDT contre 370 MDT une année auparavant.
Représentant l’essentiel de ces dépenses avec 60,5% du total, celles engagées par les
tunisiens résidents au titre de leurs séjours touristiques à l’étranger ont augmenté de 5 MDT
pour se situer à 234 MDT en 2003.
Quant aux dépenses relatives au pèlerinage et la «Omra», ils ont gardé leur niveau de
l’année 2002, soit 43 MDT. Pour ce qui est des dépenses inhérentes aux voyages à titre
professionnel et officiel et celles relatives aux études et stages, elles se sont accrues de 3 MDT
et 9 MDT, respectivement, pour atteindre 40 MDT et 65 MDT. En revanche, les dépenses
engagées pour les soins médicaux ont accusé un repli pour revenir, d’une année à l’autre, de
5 MDT à 4 MDT.
3) Opérations gouvernementales
4) Autres services
En revanche, les recettes au titre des frais de bureau se sont inscrites en baisse
revenant, d’une année à l’autre, de 107 MDT à 98 MDT.
Pour les redevances et droits de licence, les recettes se sont pratiquement maintenues
inchangées au même niveau de l’année précédente, soit 23 MDT, tandis que celles des
services personnels et culturels se sont inscrites en hausse pour atteindre 7 MDT contre
4 MDT en 2002.
Contrairement aux recettes, les dépenses ont accusé une baisse qui a concerné
pratiquement tous les services. En particulier, les grands travaux et services techniques,
principale composante, avec 36,1% du total, ont atteint 206 MDT contre 227 MDT une année
auparavant.
Les frais engagés au titre du négoce international et frais commerciaux ont, de leur
côté, accusé une baisse, revenant d’une année à l’autre, de 102 MDT à 94 MDT et ce,
corrélativement avec l’évolution modérée des échanges commerciaux.
Dans le même intervalle, les dépenses liées aux services financiers sont revenues de
48 MDT à 45 MDT. Quant à celles relatives aux primes et indemnités d’assurance, elles se
sont maintenues au même niveau enregistré en 2002, soit 97 MDT.
C – REVENUS DE FACTEURS
1) Revenus du travail
Les économies sur salaires rapatriées par les tunisiens résidant à l’étranger se sont
inscrites en augmentation de 5,8% en 2003 pour s’établir à 1.611 MDT contre 1.522 MDT en
2002. Cette évolution aurait pu être plus accentuée n’eût été le repli des apports effectués en
nature.
152
REVENUS DU TRAVAIL PAR MODE DE TRANSFERT
Total Apports en espèces Apports en nature
Années Variations En % du En % du
En MDT En MDT En MDT
annuel. en % total total
1999 1.020 13,1 732 71,8 288 28,2
2000 1.091 7,0 810 74,2 281 25,8
2001 1.334 22,3 1.014 76,0 320 24,0
2002 1.522 14,1 1.124 73,9 398 26,1
2003 1.611 5,8 1.216 75,5 395 24,5
L’entrée en vigueur, dès le début de l’année, des mesures prises dans le cadre de la loi
de finances pour la gestion 2003 concernant les modalités d’importation de voitures et
l’élargissement du champ d’application de la baisse des tarifs douaniers à d’autres
catégories de véhicules, ont, en effet, contribué à réduire les importations de voitures à titre
individuel par les tunisiens installés à l’étranger.
2) Revenus du capital
La balance des revenus du capital a dégagé un solde déficitaire de 1.407 MDT en 2003
contre 1.399 MDT en 2002.
Les revenus transférés par les investisseurs non-résidents opérant dans d’autres
secteurs ont, en revanche, continué à augmenter.
Les revenus d’investissements directs continuent ainsi, à représenter une large part
dans le total des dépenses effectuées au titre des revenus de capital soit 45,8% en 2003
contre 44,8% en 2002.
S’agissant des intérêts de la dette à moyen et long termes, ils ont, certes, continué à
augmenter mais à un rythme moins accéléré qu’en 2002. En s’élevant à 713 MDT contre
703 MDT l’année précédente, soit respectivement 47,2% et 46,8% du total, ils n’ont
progressé que de 1,4% contre un accroissement de 7,8% une année auparavant. Ces
153
intérêts continuent à préserver une grande part dans les dépenses réalisées au titre des
revenus du capital.
Quant aux recettes des revenus du capital, elles ont progressé de 2% par rapport à
2002 pour atteindre 104 MDT, niveau largement en deçà de celui des dépenses effectuées à
ce même titre. Le faible niveau des taux d’intérêt appliqués aux placements des avoirs en
devises à l’étranger, n’a pas permis de relever le produit de ces placements qui continue à
couvrir l’essentiel des recettes, soit 80,8% du total avec une enveloppe de 84 MDT.
D – TRANSFERTS COURANTS
Au niveau des recettes, celles destinées au secteur privé ont continué à progresser,
s’élevant à 66 MDT en 2003 contre 62 MDT en 2002. En revanche, celles réalisées en faveur
du secteur public sont revenues, d’une année à l’autre, de 59 MDT à 53 MDT. Les
associations et organismes privés se sont substitués à l’administration dans la collecte des
dons destinés à la consommation et autres transferts classés sous cette rubrique.
Après avoir accusé une baisse en 2002, le solde excédentaire de la balance des
opérations en capital et financières s’est de nouveau affermi en 2003 pour atteindre
1.477 MDT contre 1.307 MDT une année auparavant.
154
BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Recettes 2.959 3.718 3.714 4.207 3.495
Variations annuelles (en %) 22,3 25,7 - 0,1 13,3 - 16,9
Dépenses 1.611 2.883 2.064 2.900 2.018
Variations annuelles (en %) -13,4 79,0 - 28,4 40,5 - 30,4
Solde 1.348 835 1.650 1.307 1.477
1) Opérations en capital
Le repli accusé en 2003 par l’excédent des opérations en capital est imputable à la
contraction des recettes conjuguée à une augmentation poursuivie, quoique modérée,
enregistrée au niveau des dépenses.
La baisse des recettes est due, essentiellement, à celle des fonds en espèces
débloqués auprès de l’Union européenne sous forme de dons, revenus de 97 MDT en 2002 à
63 MDT en 2003.
Au niveau des dépenses qui ont continué à porter sur de faibles montants, se situant à
9 MDT en 2003 contre 10 MDT en 2002, iI s’agit, surtout de transferts effectués pour la
liquidation de biens immobiliers appartenant à des étrangers ayant quitté définitivement la
Tunisie.
2) Investissements étrangers
a) Investissements directs
155
commercialisation de la deuxième ligne GSM et la cession par l’Union internationale de
banques (UIB), des actions en faveur de la Société Générale (France) pour un montant de
103 MDT.
Compte non tenu de ces deux opérations, les investissements directs bénéficiant à la
Tunisie se sont inscrits en hausse de 2,2%, se maintenant ainsi à un niveau appréciable en
comparaison avec ceux réalisés au début de la décennie écoulée.
Les investissements étrangers ont, également baissé en 2003 dans les services. Ils
sont revenus dans le domaine du tourisme et de l’immobilier de 22 MDT à 19 MDT et de
451 MDT à 130 MDT dans les autres services
Compte non tenu des opérations concernant la société «Orascom» et de l’UIB réalisées
en 2002, l’investissement effectué dans les services hors tourisme est passé, d’une année à
l’autre, de 21 MDT à 130 MDT dont 105 MDT ont été l’œuvre d’«Orascom» pour le
développement de son réseau. Pour la deuxième année consécutive, les services autres que
le tourisme ont disposé d’une part consistante du total, soit 17,3%, tendance appelée à se
consolider dans le futur avec la libéralisation des services et compte tenu des potentialités
sous-exploitées des secteurs concernés.
156
RECETTES AU TITRE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS PAR SECTEUR BENEFICIAIRE
(Engagements) (En MDT)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Energie 195 323 327 428 316
Tourisme et immobilier 37 42 101 22 19
Industries manufacturières 198 688 251 255 283
Autres 7 15 21 462 134
Total 437 1.068 700 1.167 752
b) Investissements de portefeuille
Les acquisitions de parts sociales par des non-résidents au niveau de la Bourse des
valeurs mobilières de Tunis se sont inscrites en hausse de 54,2%, passant de 24 MDT en
2002 à 37 MDT en 2003, tandis que les cessions à ce même titre n’ont progressé que de
26,7%, passant, d’une année à l’autre, de 15 MDT à 19 MDT.
a) Tirages
En s’élevant à 2.437 MDT en 2003 contre 2.664 MDT en 2002, les tirages sur les
capitaux d’emprunt extérieurs ont régressé de 8,5% ou de 227 MDT sous l’effet de la baisse
des fonds alloués dans le cadre de la coopération multilatérale et au niveau du marché
financier international, tendance qui n’a été que partiellement compensée par l’augmentation
des concours accordés dans le cadre de la coopération bilatérale.
Bien qu’en léger repli, les fonds levés sur le marché financier international sont
demeurés prépondérants avec une enveloppe de 921 MDT, soit 37,8% du total contre 42,2%
et 1.125 MDT en 2002.
157
VENTILATION DES TIRAGES PAR TYPE DE COOPERATION
2002 2003
Désignation Montant Part Montant Part
(en MDT) (en %) (en MDT) (en %)
Administration 1.599 100 1.680 100
Coopération bilatérale 246 15,4 324 19,3
Coopération multilatérale 399 24,9 560 33,3
Marché financier 954 59,7 796 47,4
Entreprises 1.065 100 757 100
Coopération bilatérale 242 22,7 292 38,6
Coopération multilatérale 652 61,2 340 44,9
Marché financier 171 16,1 125 16,5
Total 2.664 100 2.437 100
Coopération bilatérale 488 18,3 616 25,3
Coopération multilatérale 1.051 39,5 900 36,9
Marché financier 1.125 42,2 921 37,8
La mobilisation de cet emprunt en février 2003 s’est accompagnée par un autre tirage,
également important, de 30 milliards de yens effectué par la Banque centrale sous forme de
placements privés.
Par ailleurs, une banque de la place a mobilisé, en novembre 2003, un emprunt syndiqué
portant sur 100 millions de dollars.
Les fonds mobilisés auprès des instances internationales et des pays partenaires, ont
atteint au total 1.516 MDT en 2003 contre 1.539 MDT en 2002, soit un repli de 23 MDT ou 1,5%
qui cache des évolutions divergentes selon les types de coopération.
Au niveau multilatéral, les tirages sont revenus, d’une année à l’autre, de 1.051 MDT à
900 MDT, soit une baisse de 14,4% et ce, malgré l’augmentation des fonds mobilisés auprès de
la Banque mondiale. Cette institution a, en effet, accordé à la Tunisie en 2003, une enveloppe de
315 MDT dont 67 MDT ont été utilisés dans le cadre du troisième programme d’appui à la
compétitivité, contre 166 MDT seulement en 2002.
EVOLUTION DES TIRAGES SUR CREDITS A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)
Variations en %
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Administration 1.146 1.490 1.980 1.599 1.680 -19,2 5,1
Origine publique 846 694 1.296 630 879 -51,4 39,5
Origine privée 300 796 684 969 801 41,7 - 17,3
Entreprises 628 699 670 1.065 757 59,0 - 28,9
Origine publique 246 228 366 725 434 98,1 - 40,1
Origine privée 382 471 304 340 323 11,8 - 5,0
Total 1.774 2.189 2.650 2.664 2.437 0,5 - 8,5
Origine publique 1092 922 1.662 1.355 1.313 -18,5 - 3,1
Origine privée 682 1.267 988 1.309 1.124 32,5 - 14,1
158
Avec les autres organismes internationaux, les tirages ont, en revanche, accusé une
baisse, notamment ceux effectués auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI)
revenus de 322 MDT en 2002 à 107 MDT seulement en 2003.
La baisse de l’enveloppe levée sur le marché financier international par rapport à celle
mobilisée en 2002 a réduit la part des capitaux d’origine privée revenue, d’une année à l’autre, de
49,1% à 46,1% du total des tirages, alors que celle d’origine publique s’est légèrement
consolidée passant, dans le même intervalle, de 50,9% à 53,9% et ce, malgré la baisse des
fonds alloués dans le cadre de la coopération multilatérale.
Pour la deuxième année consécutive, les tirages financiers assortis de transferts de fonds,
ont représenté une grande part du total des ressources mobilisées, soit 83% pour un montant de
2.022 MDT en 2003 contre 86,4% et 2.301 MDT en 2002. Le reliquat, soit environ 415 MDT ou
17% du total contre 363 MDT et 13,6% en 2002 concerne des transactions sans paiement sous
forme de crédits commerciaux à moyen et long termes accordés aux entreprises tunisiennes.
L’amortissement de la dette à moyen et long termes s’est situé à 1.376 MDT en 2003
contre 1.575 MDT une année auparavant, accusant un repli de 12,6%. C’est que les
remboursements effectués au profit des marchés financiers et des organismes
internationaux se sont fortement repliés tandis que ceux réalisés au profit des pays
partenaires n’ont que légèrement régressé.
Pour les autres pays de l’OCDE, la baisse de l’amortissement de la dette bénéficiant aux
Etats-Unis de 33 MDT pour se situer à 93 MDT a été pratiquement compensée par la hausse
de celui réglé en faveur du Japon qui est passé de 91 MDT en 2002 à 120 MDT en 2003.
159
Du côté des pays arabes, l’amortissement de la dette s’est légèrement replié pour se
situer à 39 MDT en 2003 contre 41 MDT l’année précédente.
Pour les entreprises, le remboursement a porté sur un montant de 504 MDT dont
324 MDT ou 64,3% au profit d’organismes privés.
160
AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)
Variations en %
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Administration 781 1.371 886 1.060 872 19,6 -17,7
Origine publique 666 787 787 809 745 2,8 -7,9
Origine privée 115 584 99 251 127 153,5 -49,4
Entreprises 446 513 494 515 504 4,3 -2,1
Origine publique 186 262 234 249 180 6,4 -27,7
Origine privée 260 251 260 266 324 2,3 21,8
Total 1.227 1.884 1.380 1.575 1.376 14,1 -12,6
Origine publique 852 1.049 1.021 1.058 925 3,6 -12,6
Origine privée 375 835 359 517 451 44,0 -12,8
Au terme de l’année 2003, le relevé de stock des opérations financières a dégagé des
engagements nets vis-à-vis de l’étranger de l’ordre de 35.797 MDT, en augmentation de
8,4% par rapport à leur niveau atteint au terme de 2002 contre 6,6% une année auparavant.
A – INVESTISSEMENTS DIRECTS
Les engagements bruts de la Tunisie sous forme d’investissements directs ont atteint
20.018 MDT à la fin de 2003, en augmentation de 1.260 MDT par rapport à leur niveau de
fin 2002. Cette augmentation a résulté de l’effet volume tel qu’il ressort des flux reçus dans
ce cadre en 2003 ainsi que des effets-prix et change qui ont amplifié ces engagements.
S’agissant des avoirs sous forme d’investissements directs, ils ont continué à porter sur
une valeur modeste, s’élevant à la fin de 2003 à 53 MDT contre 50 MDT au terme de 2002.
Les évolutions des avoirs et des engagements enregistrées en 2003 ont donné lieu à des
engagements nets de 19.965 MDT enregistrant une augmentation de 6,7% par rapport à 2002.
B – INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE
Quant aux avoirs enregistrés à ce même titre, ils sont passés, d’une année à l’autre,
de 68 MDT à 70 MDT, niveau encore modeste qui traduit le faible volume des transactions
réalisées à ce titre.
C – ENDETTEMENT EXTERIEUR
En s’élevant à 17.357 MDT à la fin de 2003 contre 16.115 MDT au terme de l’année
2002, l’encours de la dette extérieure à moyen et long termes s’est accru de 7,7% par
rapport à son niveau atteint l’année précédente. Cet accroissement a résulté, essentielle-
ment de l’importance des tirages sur des lignes extérieures de crédits et ce, malgré leur
repli par rapport à l’enveloppe mobilisée en 2002.
L’impact de l’effet-change sur l’encours a été d’une portée moins importante malgré la
dépréciation du dinar vis-à-vis de l’euro de 8,1%, d’une fin de période à l’autre. C’est que,
parallèlement, la monnaie nationale s’est inscrite en hausse de 10,3% par rapport au dollar E.U.
Rapporté au Revenu National Disponible Brut (RNDB), l’encours de la dette à moyen
et long termes a représenté 53,3% au terme de 2003 contre 53,6% à la fin de 2002.
162
PRINCIPAUX PARAMETRES DE LA DETTE EXTERIEURE (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
Encours de la dette 12.795 13.691 15.033 16.115 17.357
Taux d’endettement (en % du RNDB) 51,8 51,7 52,2 53,6 53,3
Service de la dette à moyen&long termes 1.805 2.536 2.032 2.278 2.089
Principal 1.227 1.884 1.380 1.575 1.376
Intérêts 578 652 652 703 713
1
Coefficient du service de la dette (en%) 15,5 19,4 13,3 14,9 13,1
Quant aux transferts nets, ils ont enregistré un repli par rapport au niveau enregistré
en 2002, dégageant des entrées nettes revenant d’une année à l’autre de 386 MDT à
348 MDT.
D – AVOIRS DE RÉSERVE
En s’élevant à 3.700 MDT au terme de 2003, le niveau des avoirs de réserve s’est
inscrit en augmentation de 493 MDT par rapport à celui dégagé à la fin de 2002. Ce résultat
s’explique par l’amélioration notable de la situation des paiements extérieurs qui a permis de
redresser d’une manière significative le niveau des avoirs bruts en devises pour atteindre
3.645 MDT à la fin de 2003 contre 3.151 MDT au terme de 2002, demeurant ainsi
prépondérant dans les avoirs de réserve du pays couvrant 98,5% du total.
Corrélativement, le niveau des avoirs nets en devises s’est inscrit en hausse pour
s’élever à la fin de 2003 à 3.503 MDT contre 3.011 MDT au terme de 2002, soit 90 jours et
80 jours d’importation respectivement.
Pour les autres catégories des avoirs de réserve, alors que le stock d’or est demeuré
au même niveau de l’an passé, les avoirs en droits de tirage spéciaux (DTS) et la position
de réserve au FMI se sont inscrits en légères hausses.
1
Calculé par référence aux recettes courantes.
163
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES RECETTES COURANTES ET DES
ENTREES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubriques 2000 2001 2002 2003
164
Rubriques 2000 2001 2002 2003
165
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES DEPENSES COURANTES ET DES
SORTIES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubriques 2000 2001 2002 2003
166
Rubriques 2000 2001 2002 2003
167
IX. – LE MARCHE DES CHANGES
Le marché des changes en Tunisie a accusé, en 2003, une baisse de 2,8% du volume
global des transactions y afférentes réalisées au comptant par rapport à leur niveau atteint
l’année précédente. Cette évolution est attribuée aux opérations devises/dinar, les opérations
devises/devises ayant plutôt progressé de 1%.
Par rapport aux cours de fin de période, le dinar a enregistré, au cours de la même
année, une dépréciation de 8,3% vis-à-vis de l’euro, de 4% par rapport au dirham marocain
et de 0,2% vis-à-vis du yen japonais. Il s’est, en revanche, apprécié de 10,4% vis-à-vis du
dollar américain et de 0,9% par rapport à la livre sterling.
168
AMPLITUDE DES VARIATIONS DES PRINCIPALES DEVISES VIS-A-VIS DU DINAR
Désignation 1 USD/TND 1 EUR/TND 1000 JPY/TND 10 MAD/TND
Plus haut niveau 1,3490 1,5266 11,7550 1,3872
Plus bas niveau 1,2083 1,3981 10,4278 1,3030
Marge de variation en % 11,6 9,2 12,7 6,5
Par rapport à l’euro, le dinar a enregistré, en 2003, une dépréciation de 8,1% passant
de 1,4003 au début de l’année à 1,5241 au 31 décembre. Cette évolution a été marquée par
une brève reprise du dinar vis-à-vis de l’euro entre le 16 juin et le 4 septembre. En effet, le
dinar s’est apprécié, au cours de cette période, de 3% passant de 1,4822 TND pour un euro
à 1,4387 TND.
Année 2003
1 USD/TND 1 EUR/TND
1,40 1,40 1,54 1,54
1,36 1,36
1,50 1,50
1,32 1,32
1,46 1,46
1,28 1,28
1,42 1,42
1,24 1,24
169
Année 2003
1000 JPY/TND 10 MAD/TND
1,38 1,38
11,5 11,5
1,36 1,36
11,0 11,0
1,34 1,34
10,5 10,5
1,32 1,32
A – OPERATIONS AU COMPTANT
Au cours de l’année 2003, les transactions effectuées sur le marché des changes au
comptant ont atteint 20.961 MDT, en baisse de 608 MDT ou 2,8% par rapport à leur niveau
de 2002.
Ainsi, la part des transactions devises contre devises dans l’ensemble des opérations
de change au comptant est passée de 59% en 2002 à 61% en 2003.
EVOLUTION DES OPERATIONS DE CHANGE AU COMPTANT (En MDT sauf indication contraire)
Variations en MDT
Désignation 2001 2002 2003
2002/01 2003/02
Opérations devises/dinar 10.103 8.902 8.191 - 1.201 - 711
Opérations devises/devises 11.953 12.667 12.770 + 714 + 103
Total 22.056 21.569 20.961 - 487 - 608
170
La part des échanges interbancaires s’est située, en 2003, à 83% du total contre 17%
pour celle des opérations avec la Banque Centrale de Tunisie contre, respectivement, 71%
et 29% une année auparavant. Cette évolution reflète une amélioration de la liquidité du
marché.
En effet, l’intervention de la Banque centrale s’est située à 1.417 MDT en 2003 contre
2.578 MDT en 2002, en baisse de 1.161 MDT ou 45%.
Concernant la répartition par devise, la part des transactions portant sur le dollar/dinar
a enregistré une hausse, s’inscrivant à 47% du volume total en 2003 contre 44% en 2002.
En revanche, la part des opérations concernant l’euro/dinar, est revenue à 50% du total
des transactions en 2003 contre 52% en 2002. Quant à celle des opérations en yen, elle a
gardé le même niveau de 1%.
REPARTITION PAR DEVISE DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES AU
COMPTANT
Marché Banque Centrale
Total
Devise interbancaire de Tunisie
Année
Montant Part Montant Part Montant Part
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
USD 2.918 43,1 952 67,2 3.870 47,2
EURO 3.703 54,7 366 25,8 4.069 49,7
2003 YEN 78 1,1 0 0,0 78 1,0
AUTRES 75 1,1 99 7,0 174 2,1
Total 6.774 100,0 1.417 100,0 8.191 100,0
USD 2.942 46,5 1.001 38,8 3.943 44,3
EURO 3.157 49,9 1.486 57,6 4.643 52,1
2002 YEN 77 1,2 0 0,0 77 0,9
AUTRES 148 2,4 91 3,6 239 2,7
Total 6.324 100,0 2.578 100,0 8.902 100,0
USD 3.860 54,7 1.473 48,4 5.333 52,8
EURO 2.756 39,1 1.439 47,3 4.195 41,5
2001 YEN 340 4,8 6 0,2 346 3,4
AUTRES 102 1,4 127 4,1 229 2,3
Total 7.058 100,0 3.045 100,0 10.103 100,0
Les transactions de change devises contre dinar convertible réalisées entre les
Intermédiaires Agréés et les correspondants étrangers ont accusé une baisse de 31%,
171
revenant de 1.370 MDT, en 2002, à 948 MDT en 2003, soit des moyennes respectives de
5,5 et 3,8 MDT par jour.
Les achats de dinars convertibles par les correspondants étrangers ont représenté
73% du volume global contre 27% pour les ventes.
Sur ce total, la part du dollar américain est revenue de 64% en 2002 à 53% en 2003.
En revanche, celle de l’euro est passée, sur la même période, de 35% à 47%.
Les opérations de change devises contre devises ont atteint, en 2003, 12.770 MDT
contre 12.667 MDT en 2002, en hausse de 103 MDT ou 0,8%. En conséquence, leur part du
volume global des transactions de change au comptant est passée, d’une année à l’autre, de
59% à 61%.
Les opérations effectuées avec les correspondants étrangers ont représenté, en 2003,
94% de l’ensemble de ces transactions contre 93% en 2002.
B – OPERATIONS A TERME
Le montant total des opérations de change à terme est revenu de 975 MDT en 2002 à
964 MDT en 2003, en baisse de 11 MDT ou 1%. La part des opérations effectuées entre les
I.A.T et les entreprises dans le volume global est passée, d’une année à l’autre, de 97% à
98%.
Les opérations entre les Intermédiaires Agréés et les entreprises ont été marquées par
une hausse des ventes à terme des banques, en couverture des importations, qui se sont
élevées à 753 MDT contre 718,9 MDT en 2002, en accroissement de 34 MDT ou 4,7%.
Leur part du total est ainsi passée, d’une année à l’autre, de 76% à 80%.
En revanche, les achats à terme par les intermédiaires agréés, en couverture des
exportations, ont accusé, d’une année à l’autre, une baisse de 4% revenant, de 227,1 MDT à
192 MDT. Leur part dans le volume réalisé entre les banques et les entreprises est revenue,
sur la même période, de 24 à 20%.
172
VOLUME DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES AGREES AUX ENTREPRISES
(En MDT)
Désignation 2001 2002 2003
Achats à terme 218,3 227,1 192,0
Ventes à terme 512,9 718,9 753,0
Total 731,2 946,0 945,0
Le volume des opérations de swap de change s’est élevé, en 2003, à 450 MDT, soit
une moyenne quotidienne de 1,8 MDT contre, respectivement, 1.991,1 MDT et 8 MDT au
cours de l’année précédente. Cette évolution est liée à l’amélioration de la liquidité en dinar
des banques. Le volume cumulé de ces opérations depuis leur création, en juin 2001, s’est
élevé à 4.663,5 MDT.
En 2003, le volume des transactions liées aux contrats d’accord de garantie de taux
d’intérêt (F.R.A) s’est élevé à 29,4 MDT dont la plupart ont été contractées sur le marché
interbancaire. Le volume cumulé de ces opérations depuis leur création, en juin 2001, a
atteint 211,4 MDT.
173
X. – LES FINANCES PUBLIQUES1
Dans ce cadre, une nouvelle conception, dite gestion par objectif, a été introduite
dans le but d’améliorer les méthodes de prévision, de suivi, d’exécution et d’évaluation des
dépenses budgétaires. A cet effet, une unité dénommée «unité de gestion par objectif» a
déjà été créée, au sein du ministère des finances.
ETAT CONSOLIDE DES FLUX BUDGETAIRES DE L’ADMINISTRATION CENTRALE
(En MDT sauf indication contraire)
2003 Variations en %
Désignation 2001 2002
L.F. Réalisat. 2002/2001 2003/2002
Ressources propres 7.095,6 7.852,5 7.999,0 7.820,2 10,7 -0,4
- Recettes fiscales 6.221,5 6.429,2 6.981,0 6.653,3 3,3 3,5
- Recettes non fiscales 874,1 1.423,3 1.018,0 1.166,9 62,8 -18,0
Ressources d’emprunt 3.783,7 3.368,1 3.411,0 3.735,4 -11,0 10,9
- Intérieures 1.851,1 1.760,0 2.231,0 2.082,1 -4,9 18,3
- Extérieures 1.932,6 1.608,1 1.180,0 1.653,3 -16,8 2,8
Total ressources 10.879,3 11.220,6 11.410,0 11.555,6 3,1 3,0
Dépenses hors amortis-
sement de la dette 8.090,2 8.430,9 8.733,0 8.853,9 4,2 5,0
Dépenses de fonction-
nement 4.704,7 5.010,7 5.335,0 5.336,1 6,5 6,5
Dépenses d’équipement
et d’octroi de prêts 2.500,5 2.505,1 2.390,0 2.613,5 0,2 4,3
Intérêts de la dette 885,0 915,1 1.008,0 904,3 3,4 -1,2
Amortissement du prin-
cipal de la dette 2.613,5 2.991,9 2.677,0 2.214,4 14,5 -26,0
Total dépenses 10.703,7 11.422,8 11.410,0 11.068,3 6,7 -3,1
Déficit budgétaire hors
revenus de privatisation -1.005,6 -917,4 -784,0 -1.041,3
En % du PIB 3,5 3,1 2,4 3,2
Déficit budgétaire y com-
pris revenus de privati-
tion -994,6 -578,4 -734,0 -1.033,7
En % du PIB 3,5 1,9 2,2 3,2
Financement net du
déficit 994,6 578,4 734,0 1.033,7
Financement intérieur net -94,8 -104,7 440,0 229,2
Financement extérieur net 1.089,4 683,1 294,0 804,5
1
Les données statistiques relatives à l’année 2003 revêtent un caractère provisoire.
Source : Ministère des Finances.
174
Le financement de ce déficit a été assuré à hauteur de 78% par des ressources
extérieures nettes, soit 805 MDT, le financement intérieur net s’étant limité en conséquence
à 229 MDT.
I – RECETTES DU BUDGET DE L’ETAT
Les recettes du budget de l’Etat, prévues initialement à 11.410 MDT, se sont élevées à
11.556 MDT, en 2003, en accroissement de 3% par rapport à leur niveau atteint une année
auparavant.
Ces ressources proviennent à hauteur de 68% des ressources propres (contre 70%, en
2002), constituées essentiellement de recettes fiscales, le reliquat, soit 32% correspondant à
des ressources d’emprunt.
EVOLUTION DES RESSOURCES DU BUDGET DE L’ETAT (En MDT sauf indication contraire)
2003 Variations en %
Désignation 2001 2002
L.F. Réalisat. 2002/2001 2003/2002
Ressources propres 7.095,6 7.852,5 7.999,0 7.820,2 10,7 -0,4
- Recettes fiscales 6.221,5 6.429,2 6.981,0 6.653,3 3,3 3,5
- Recettes non fiscales 874,1 1.423,3 1.018,0 1.166,9 62,8 -18,0
Ressources d’emprunt 3.783,7 3.368,1 3.411,0 3.735,4 -11,0 10,9
- Intérieures1 1.851,1 1.760,0 2.231,0 2.082,1 - 4,9 18,3
- Extérieures 1.932,6 1.608,1 1.180,0 1.653,3 -16,8 2,8
Total 10.879,3 11.220,6 11.410,0 11.555,6 3,1 3,0
A – RECETTES FISCALES
En s’élevant à 6.653 MDT, en 2003, les recettes fiscales qui représentent 85% des
ressources propres du budget de l’Etat, ont augmenté de 224 MDT ou 3,5%, par rapport à
leur niveau de l’année précédente contre 208 MDT et 3,3%, respectivement en 2002. Cette
évolution est imputable à l’augmentation, quoique plus modérée, des impôts directs (7,5%
contre 10,8%) qui s’est conjuguée avec la reprise des impôts et taxes indirects (+1,1%
contre -0,2%). En conséquence, la pression fiscale est revenue de 21,5% du PIB, en 2002, à
20,6%, en 2003.
EVOLUTION DES RECETTES FISCALES (En MDT sauf indication contraire)
2003 Variations en %
Désignation 2001 2002
L.F. Réalisat. 2002/2001 2003/2002
Recettes fiscales ordinaires 5.844,5 6.032,7 6.647,0 6.230,4 3,2 3,3
Impôts directs 1.827,7 2.024,6 2.243,0 2.176,8 10,8 7,5
-Impôts sur les revenus 1.152,8 1.213,9 1.430,0 1.309,0 5,3 7,8
dont : Impôts sur traitements
et salaires 831,5 913,4 1.080,0 1.005,8 9,8 10,1
-Impôts sur les sociétés 674,9 810,7 813,0 867,8 20,1 7,0
Impôts et taxes indirects 4.016,8 4.008,1 4.404,0 4.053,6 -0,2 1,1
-Droits et taxes de douane 655,2 594,8 635,0 553,6 -9,2 -6,9
-T.V.A. 1.930,0 1.895,1 2.134,0 2.006,3 -1,8 5,9
-Droits de consommation 1.019,8 1.044,9 1.177,0 1.073,1 2,5 2,7
-Autres impôts et taxes indirects 411,8 473,3 458,0 420,6 14,9 -11,1
Recettes fiscales affectées aux
fonds du Trésor 377,0 396,5 334,0 422,9 5,2 6,6
Total 6.221,5 6.429,2 6.981,0 6.653,3 3,3 3,5
Pression fiscale (en %) 21,6 21,5 21,4 20,6
1
Compte non tenu des bons du Trésor à moins d’un an qui sont comptabilisés au niveau des opérations du
Trésor.
175
1) Les impôts directs
Prévus à 2.243 MDT dans le cadre de la loi de finances pour la gestion 2003, les impôts
directs ont totalisé 2.177 MDT, en accroissement de 7,5% par rapport à leur niveau de 2002,
contre 10,8%, une année auparavant. L’affermissement est imputable aussi bien à
l’augmentation des impôts sur les revenus qu’à celle des impôts sur les sociétés.
Passant, d’une année à l’autre, de 1.214 MDT à 1.309 MDT, les impôts sur les revenus
des personnes physiques ont augmenté de 7,8%, contre 5,3%, en 2002. Cette évolution a
été rendue possible grâce, notamment, à l’accroissement de 10,1% des impôts sur
traitements et salaires, en relation avec l’entrée en vigueur de la deuxième tranche de
l’augmentation salariale 2002-2004.
De leur côté, les impôts sur les sociétés prévus à 813 MDT pour 2003, se sont élevés à
868 MDT, en progression de 7%, contre 20,1%, une année auparavant. Prépondérants, les
impôts prélevés sur les sociétés non pétrolières ont totalisé 694 MDT contre 672 MDT, en
2002 et 467 seulement en 2001. Les recettes encaissées en 2003 comprennent un montant
de 96 MDT versé par Tunisie Télécom, suite à une opération de redressement fiscal. Quant
aux impôts sur les sociétés pétrolières qui ont enregistré une baisse, en 2002, revenant de
208 MDT à 139 MDT, ils se sont inscrits de nouveau en hausse, atteignant 174 MDT, en
2003, en corrélation avec l’amélioration des bénéfices desdites sociétés favorisée par
l’augmentation des cours mondiaux du pétrole brut.
Comparées aux prévisions établies dans le cadre de la loi de finances (4.404 MDT), les
recettes perçues au titre des impôts et taxes indirects ordinaires ont accusé une moins-value
de 350 MDT en relation avec la baisse des importations hors énergie et en régime général
(-2,5%), d’une part, et le démantèlement tarifaire, d’autre part. Cette moins-value a été
enregistrée au niveau de la TVA (-128 MDT), des droits de consommation (-104 MDT) et des
droits de douane (-81 MDT).
Compte tenu des recettes fiscales affectées aux Fonds spéciaux du Trésor et aux
Fonds de concours, les impôts et taxes indirects ont totalisé 4.476 MD, en accroissement de
72 MDT ou 1,6%, par rapport à leur niveau de 2002. Cette augmentation est imputable à la
reprise de la TVA (5,9% contre -1,8%) et au léger affermissement des droits de
consommation (2,7% contre 2,5%). Les droits de douane ont, en revanche, connu une
baisse quoique moins importante que l’année écoulée (-6,9% contre -9,2%).
Quant aux droits de consommation prélevés sur les voitures, les carburants, le tabac,
les boissons alcoolisées et autres produits, ils ont augmenté de 2,7% en 2003 pour s’élever
à 1.073 MDT.
176
En revanche, les droits et taxes douaniers qui se sont inscrits, en 2003, en baisse, pour
la deuxième année consécutive, n’ont totalisé que 554 MDT contre 635 MDT prévus et
595 MDT, en 2002, portant la marque de la poursuite du programme de démantèlement
tarifaire mis en œuvre dans le cadre de l’entrée de la Tunisie dans la zone de libre-échange
avec l’Union Européenne .
De même, les recettes réalisées au titre des dons intérieurs et extérieurs qui se sont
substantiellement consolidées, en 2002, pour s’établir à 118 MDT, ont fortement baissé
l’année suivante, revenant à 77 MDT, seulement.
EVOLUTION DES RECETTES NON FISCALES (En MDT sauf indication contraire)
2003 Variations en %
Désignation 2001 2002 Réalisa- 2002/ 2003/
L.F.
tions 2001 2002
Revenus pétroliers 32,2 70,1 50,5 49,3 117,7 -29,7
Redevance-gaz 162,2 124,7 171,0 135,6 -23,1 8,7
Revenus des participations 224,2 376,8 358,0 492,7 68,1 30,8
Dons 78,6 118,2 84,0 76,8 50,4 -35,0
Produits de privatisation 11,0 339,0 50,0 7,6 -97,8
Autres ressources non fiscales 365,9 394,5 304,5 404,9 7,8 2,6
Total 874,1 1.423,3 1.018,0 1.166,9 62,8 -18,0
En revanche, les revenus des participations et des bénéfices versés à l’Etat par les
entreprises et divers établissements publics ont augmenté de 116 MDT ou 30,8%, en 2003,
contre 153 MDT et 68,1% , respectivement, en 2002. Ces résultats ont été atteints en dépit
de la forte baisse enregistrée au niveau de la part revenant au budget de l’Etat du bénéfice
de la Banque centrale de Tunisie relatif à l’exercice 2002, qui n’a porté que sur 120 MDT en
2003 contre 235 MDT une année auparavant. Il convient de signaler que les entreprises
publiques ont procuré au budget de l’Etat une enveloppe totale de 403 MDT, en 2003 (dont
155 MDT ont été le fait de l’Office National des Télécommunications), contre 235 MDT,
seulement, en 2002, tandis que les entreprises à participation publique n’ont pu générer
177
qu’une enveloppe de 90 MDT (dont 40 MDT par les banques et autant par le Groupe
Chimique de Tunisie), contre 142 MDT, une année auparavant.
Quant au forfait fiscal revenant à l’Etat au titre du transit du gaz algérien à travers le
territoire tunisien, il a augmenté de 8,7%, en 2003 après avoir accusé une baisse de 23,1%,
en 2002. Cette évolution est imputable essentiellement à l’augmentation des quantités de
gaz vendues à la STEG (545 contre 506 KTEP) et au renchérissement des prix à
l’exportation (128,65 contre 101,34 $/TEP).
C – RESSOURCES D’EMPRUNT
Initialement prévues à 3.411 MDT, les ressources d’emprunt, hors bons du Trésor à
moins d’un an, ont totalisé 3.735 MDT, en 2003, en accroissement de 10,9% contre une
baisse de 11%, en 2002. Cette augmentation a concerné, essentiellement, les ressources
intérieures (18,3%) et à un degré moindre les ressources extérieures (2,8%). Il convient de
préciser, à ce titre, que la part des ressources levées sur le marché domestique a continué
à se consolider, atteignant 55,7%, en 2003, contre 52,2% en 2002 et 48,9%, en 2001.
Quant aux tirages sur emprunts extérieurs, ils se sont élevés à 1.653 MDT en 2003
dont 795 MDT mobilisés sur le marché financier international, 654 MDT provenant des
paiements extérieurs affectés directement au profit des projets de l’Etat (518 MDT) et ceux
des entreprises publiques (136 MDT) et 147 MDT constituant les ressources mobilisées
dans le cadre du PACE III. Une partie des tirages effectués sur le marché financier soit
77 MDT, a été rétrocédée aux sociétés de leasing.
Les dépenses du budget de l’Etat, compte tenu des emprunts extérieurs rétrocédés
aux entreprises publiques, se sont établies, en 2003, à 11.068 MDT, en baisse de 3,1% par
rapport à leur niveau atteint une année auparavant, portant ainsi la marque du net repli des
dépenses affectées au remboursement du principal de la dette publique. Comparées au
niveau prévu de la loi de finances (11.410 MDT), elles s’inscrivent en deçà de 342 MDT.
EVOLUTION DES DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT (En MDT sauf indication contraire)
2003 Variations en %
Désignation 2001 2002 Réalisa- 2002/ 2003/
L.F.
tions 2001 2002
Dépenses de fonctionnement,
d’équipement et d’octroi de prêts 7.205,2 7.515,8 7.725,0 7.949,6 4,3 5,8
-Dépenses de fonctionnement 4.704,7 5.010,7 5.335,0 5.336,1 6,5 6,5
-Dépenses d’équipement et d’octroi
de prêts 2.500,5 2.505,1 2.390,0 2.613,5 0,2 4,3
Service de la dette 3.498,5 3.907,0 3.685,0 3.118,7 11,7 -20,2
-Principal 2.613,5 2.991,9 2.677,0 2.214,4 14,5 -26,0
-Intérêts 885,0 915,1 1.008,0 904,3 3,4 -1,2
Total 10.703,7 11.422,8 11.410,0 11.068,3 6,7 -3,1
178
L’analyse fonctionnelle des dépenses de l’Etat, hors service de la dette, fait apparaître
que les secteurs à caractère social ont bénéficié de la moitié des dépenses engagées, l’autre
moitié étant répartie, presque à parts égales, entre les secteurs des services généraux et
ceux à caractère économique.
A – DEPENSES DE FONCTIONNEMENT
En s’établissant à 5.336 MDT, en 2003, soit pratiquement le niveau prévu (5.335 MDT),
les dépenses de fonctionnement se sont accrues de 6,5%, taux identique à celui enregistré
en 2002.
Les dépenses d’équipement et d’octroi de prêts ont totalisé 2.614 MDT, en 2003,
dépassant ainsi de 224 MDT les prévisions établies dans le cadre de la loi de finances et de
108 MDT les réalisations de l’année 2002. Leur part dans le PIB exprimé en prix courants
s’est située à 8,1%, niveau inférieur de 0,3 point de pourcentage par rapport à celui
enregistré une année auparavant.
179
L’augmentation de 4,3% est imputable à celle de toutes les composantes, à l’exception
des avances et prêts nets du Trésor qui ont, en revanche, accusé une forte baisse.
Les paiements directs sur ressources extérieures ont, pour leur part, enregistré une
nette reprise en augmentant de 11,2% contre une baisse de 9% en 2002, s’établissant ainsi
à 731 MDT en 2003. C’est que la forte reprise des prêts rétrocédés aux entreprises
publiques (109,2% contre -27,9%) a compensé et au-delà le repli accentué des
investissements directs de l’Etat sur ressources extérieures (-6,7% contre -4,4%). Répartis
par secteur bénéficiaire, les paiements directs ont profité, dans une large mesure, à
l’agriculture (219 MDT) et, dans de moindres proportions, aux autres activités.
Quant aux financements publics, ils se sont accrus de 3,9% en 2003 contre 3,4%, en
2002, tout en demeurant en deçà des prévisions arrêtées dans le cadre de la loi de finances.
C – REMBOURSEMENT DE LA DETTE
Les dépenses engagées au titre du service de la dette qui se sont accrues de 11,7%,
en 2002, ont connu une forte baisse, en 2003, revenant, d’une année à l’autre de 3.907 MDT
à 3.119 MDT. Cette évolution porte la marque du net repli des décaissements effectués au
titre du remboursement du principal de la dette (-26% contre 14,5%) dû notamment à la
restructuration de la dette intérieure, tandis que les intérêts n’ont baissé que modérément
(-1,2% contre 3,4%).
180
En ce qui concerne le remboursement de la dette extérieure, en principal et intérêts, il
a accusé une baisse de 4,5%, en 2003, contre une augmentation de 9,6%, une année
auparavant, portant la marque du repli du remboursement en principal.
Le déficit budgétaire, compte tenu des recettes de privatisation, s’est établi, en 2003 à
1.034 MDT, soit 3,2% du PIB, contre 578 MDT et 1,9%, respectivement, l’année précédente.
Hors revenus de privatisation dont le montant est négligeable, ce déficit se situerait
également à 3,2% du PIB en s’élevant à 1.041 MDT contre 917 MDT et 3,1%, en 2002.
181
ENCOURS DE LA DETTE PUBLIQUE
2001 2002 2003
Désignation En % du En % du En % du
En MDT* En MDT* En MDT*
total total total
Dette extérieure 11.152,4 62,2 11.688,4 63,5 12.528,7 64,4
Variation en % 11,3 4,8 7,2
Dette intérieure 6.774,0 37,8 6.714,5 36,5 6.933,6 35,6
Variation en % 4,5 -0,9 3,3
Total 17.926,4 100,0 18.402,9 100,0 19.462,3 100,0
Variation en % 8,6 2,7 5,8
* Sauf indication contraire.
En s’élevant à 4.697 MDT, en 2003, l’encours total des bons du Trésor a augmenté de
8,2%, par rapport à son niveau enregistré une année auparavant, portant la marque de la forte
augmentation de celui des BTA (+32,3%). Il convient de signaler qu’avec l’extinction totale des
bons du Trésor à 13 et 26 semaines et ceux à 2 ans, et la consolidation de l’encours des BTA
notamment ceux à 12 ans, l’action de reprofilage de la dette, entamée en 2002, s’est
poursuivie, en 2003.
Au cours de l’année 2003, les émissions ont concerné exclusivement les BTCT et les
BTA, pour des montants respectifs de 1.084 MDT et de 1.038 MDT. Il convient de signaler
que pour les premiers, ce sont les émissions à 52 semaines qui ont prévalu, représentant
plus de 96% du total, tandis que pour les seconds, ce sont les BTA à 12 ans qui ont
accaparé environ 53% du total des émissions. S’agissant des remboursements, ils ont porté
sur une enveloppe de 1.766 MDT, dont 1.434 MDT, au titre des BTCT, sachant que les bons
du Trésor cessibles ont été remboursés totalement, en 2003.
Pour ce qui est de l’encours des titres à plus d’un an, il s’est fortement consolidé, passant
d’une année à l’autre, de 2.759 MDT à 3.465 MDT, enregistrant ainsi une augmentation de
26%. Cette évolution cache, toutefois, des tendances divergentes selon la durée.
182
BONS DU TRESOR (BTC , BTCT, BTA ET BTNB)1 PAR ECHEANCE (Encours en mD ; TMP2 en %)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003
13 semaines Encours 14.500 8.000 262.000 101.500
TMP 6,1280 5,9389 6,3040 6,1672
26 semaines Encours 108.500 240.000 147.500 393.000
TMP 6,0918 6,0317 6,4187 6,2849
52 semaines Encours 753.000 875.200 1.219.300 1.087.300 1.232.200
TMP 6,1452 6,1424 6,6766 6,5280 5,7053
2 ans Encours 429.300 195.200 229.700 192.600
TMP 7,0000 6,3901 6,7509 7,0154
3 ans Encours 566.675 560.806 445.501 277.800 267.100
TMP 7,3125 7,1161 6,9060 7,0758 6,6950
4 ans Encours 415.575 736.000 873.825 962.300 1.100.900
TMP 7,3125 7,0603 7,0437 7,0331 6,7880
5 ans Encours 763.000 647.669 478.004 237.658 493.608
TMP 7,3807 7,1361 6,8500 6,6922 6,6034
7 ans Encours 4.000 2.000 - -
TMP 9,5000 9,5000 - -
10 ans Encours 729.109 787.584 774.359 750.034 714.710
TMP 7,6428 7,4826 7,1614 7,2499
12 ans Encours 338.800 888.900
TMP 8,3055 8,1918
Total Encours 3.783.659 4.052.459 4.430.189 4.340.992 4.697.418
TMP 7,0846 6,8696 6,8487 6,9387 6,5808
1
BTC = Bons du Trésor cessibles ; BTCT = Bons du Trésor à court terme ; BTA = Bons du Trésor assimilables ;
BTNB = Bons du Trésor négociables en bourse.
2
TMP = Taux d’intérêt moyen pondéré.
Globalement, le taux d’intérêt moyen pondéré des titres de l’Etat, toutes maturités
confondues, a porté la marque de la baisse des rendements des titres, revenant de
6,9387%, en 2002 à 6,5808%, en 2003 et ce, conséquemment à la baisse du taux directeur
de la Banque centrale effectuée à deux reprises au cours de cette même année.
183
L’EVOLUTION MONETAIRE
ET LA DISTRIBUTION DU CREDIT
I. – LES PRINCIPALES MESURES PRISES DANS LES DOMAINES
ECONOMIQUE, MONETAIRE ET FINANCIER
Les mesures prises, en 2003, sur le plan financier ont visé, outre le renforcement
poursuivi du secteur bancaire, l’affinement du cadre opérationnel de la politique monétaire,
avec la mise en œuvre de la procédure de l’open market et l’institution de la pension livrée.
Par ailleurs, un intérêt particulier a été accordé au développement de l’épargne, notamment
longue, pour un financement sain de l’économie et la réalisation des objectifs en matière de
croissance et d’emploi.
Au niveau de la sphère réelle, les nouvelles dispositions réglementaires ont été axées,
essentiellement, sur la promotion de l’investissement, l’amélioration de la compétitivité de
l’entreprise et l’emploi des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.
Les mesures prises dans ce domaine ont porté essentiellement sur l’introduction au
sein du marché monétaire des techniques de l’open market et la mise en place du cadre
réglementaire régissant la pension livrée. L’Institut d’émission a, par ailleurs, assoupli sa
politique monétaire, au cours du premier semestre, en vue de relancer l’activité économique
et favoriser la réalisation de nouveaux investissements. Il a baissé, à ce titre, à deux
reprises son taux directeur de 0,375 et 0,5 point de pourcentage, le ramenant ainsi
successivement de 5,875% à 5,5% puis à 5%.
Dans le même ordre d’idées et en vue d’alléger les charges financières supportées par
les banques et de les inciter à financer davantage l’économie, le taux de pénalisation
imposé en cas d’insuffisance des réserves obligatoires par rapport aux seuils requis de la
période de constitution des réserves a été abaissé. Il correspond, désormais, au taux
moyen du marché monétaire (TMM) de ladite période majoré de deux points et demi de
pourcentage seulement contre TMM+5 points par le passé1.
En outre, le refinancement obtenu par les banques auprès de la Banque centrale qui
ne correspond pas aux crédits octroyés selon les normes fixées par le titre II de la circulaire
n°87-47 est considéré, à compter du 15 juillet 2003, comme une avance en compte courant
à laquelle est appliqué le taux d’intervention de la BCT sur le marché monétaire, majoré de
deux points et demi de pourcentage, contre une marge de 5%, auparavant2.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-08 du 11 juillet 2003.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-09 du 11 juillet 2003 abrogeant la circulaire de la BCT
aux banques n°2003-06 du 5 mai 2003.
186
les conditions et selon les modalités fixées par son Conseil d’administration, des titres
publics ainsi que des effets privés.
Ce nouvel instrument de politique monétaire qui est utilisé par appels d’offres, à
l’initiative de la Banque centrale, afin de réguler le niveau global de la liquidité bancaire, a
introduit, pour la première fois, la notion de prix du pied du coupon. Il est de nature à
favoriser le développement d’un marché secondaire de titres publics, préalable indispen-
sable à la formation d’une courbe de rendement.
B – LA PENSION LIVREE
En vue de sécuriser davantage les transactions effectuées sur les marchés de
capitaux et, plus particulièrement, au sein du marché interbancaire et en assurer la
dynamique recherchée, la panoplie des produits financiers mis à la disposition des
opérateurs a été enrichie en 2003 avec l’introduction de la pension livrée1. Ce nouvel
instrument, une fois rodé, ne manquera pas d’améliorer la liquidité des marchés.
La loi définit la pension livrée comme étant l’opération d’achat des valeurs mobilières
et des effets de commerce, avec transfert de la pleine propriété, à un prix convenu à la date
de l’achat qui comprend, obligatoirement et irrévocablement, respectivement l’engagement
du vendeur de racheter les valeurs mobilières et les effets de commerce objet de l’opération
et l’engagement de l’acheteur de les lui rétrocéder à une date et à un prix convenus à la
date de l’achat.
La loi confie à la Banque centrale de Tunisie le soin de fixer dans un accord-cadre
type établi après avis du Conseil du marché financier pour ce qui le concerne, les catégories
de valeurs mobilières et des effets de commerce ainsi que les modalités de compensation
des dettes et des créances afférentes aux opérations de pension livrée. Pour bénéficier de
la garantie de compensation, l’opération de pension doit être assortie de la livraison des
valeurs ou effets dont les conditions sont fixées par le décret n°2003-19832 et doit être
ensuite conclue conformément à l’accord-cadre type.
Si pour les valeurs mobilières, cette activité peut être exercée de plein droit par les
banques et après autorisation du Ministre des Finances sur avis de la Banque centrale de
Tunisie et du Conseil du marché financier, par les établissements financiers et les intermédiaires
en bourse, celle relative aux effets de commerce est effectuée exclusivement par les banques.
Ladite opération peut également être réalisée par le Trésor public pour ce qui concerne les titres
d’emprunts de l’Etat, sous réserve, toutefois, de sa notification à la Banque centrale et de sa
compatibilité avec les conditions de son intervention sur le marché monétaire.
Les revenus correspondant à la différence entre le prix de revente et le prix d’achat
sont considérés comme des intérêts non soumis au paiement de la TVA3.
Toute infraction aux dispositions de l’accord-type est passible d’une amende qui peut
atteindre cinq fois la différence entre le prix de revente et le prix d’achat de l’opération
concernée par l’infraction. Par ailleurs, tout défaut d’autorisation préalable des autorités
compétentes est passible d’un emprisonnement de 3 mois à 3 ans et d’une amende de 3 à
30 mille dinars.
1
Cf. Loi n°2003-49 du 25 juin 2003 parue au JORT n°51 du 27 juin 2003.
2
Cf. Décret n°2003-1983 du 15 septembre 2003 paru au JORT n°76 du 23 septembre 2003.
3
Cf. Article 47 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
187
II – RENFORCEMENT DE LA COMPETITIVITE DU SECTEUR FINANCIER
1
Cf. Circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2003-03 du 28 février 2003.
188
d’entreprises qui fait appel à plus d’une banque pour financer son activité courante. La
banque chef de file est chargée de centraliser les états financiers ainsi que les documents
se rapportant au débiteur considéré, de suivre ses engagements financiers ultérieurs et
d’informer régulièrement les membres du pool de l’évolution de sa situation financière, à
l’occasion de réunions périodiques organisées à cet effet.
1
Cf. Arrêté du ministre des Finances du 1er décembre 2003 paru au JORT n°97 du 5 décembre 2003.
2
Cf. Loi n°2003-32 du 28 avril 2003 parue au JORT n°34 du 29 avril 2003.
189
de surveillance de l’établissement de crédit. Elle doit intervenir avant la fin du mois de
décembre 2004 et concerner les entreprises qui n’ont pas encore atteint la phase
contentieuse3.
Ces dispositions s’appliquent avant l’expiration de l’année 2004 pour les entreprises
touristiques sahariennes et avant l’expiration de l’année 2005 pour les entreprises
touristiques promues par les jeunes promoteurs et pour les entreprises touristiques exerçant
dans les délégations de Tabarka et Aïn Draham.
Pour une meilleure organisation du métier et une plus grande efficience de leurs
interventions, les sociétés d’investissement à capital risque (SICAR) sont tenues de se
constituer en Association professionnelle dont le statut sera soumis à l’approbation du
Ministre des Finances, après avis du Conseil du marché financier (CMF). A l’instar de
l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers, elle
constituera l’unique représentant des SICARs vis-à-vis des pouvoirs publics et s’attachera,
en particulier, à réunir les conditions nécessaires pour la promotion du capital-risque en tant
que segment de financement essentiel pour la réalisation des investissements souhaités
aux projets et mettre en place des bases solides pour une meilleure organisation et gestion
de la profession3.
Une panoplie de mesures ont été prises en 2003 en vue d’encourager davantage
aussi bien la petite épargne que celle à caractère long.
3
Cf. Article 25 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
1
Cf. Articles 30 à 35 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion
2004 et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
2
Cf. Article 48 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
3
Cf. Article 51 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
190
A – REAMENAGEMENT DE LA REGLEMENTATION RELATIVE AUX COMPTES
SPECIAUX D’EPARGNE
Les conditions régissant le fonctionnement des comptes spéciaux d’épargne ont été
modifiées à partir du 1er janvier 2004. Les changements opérés, à ce titre, ont consisté,
notamment, en l’institution d’une prime de fidélité et à appliquer une nouvelle périodicité
pour le calcul et la capitalisation des intérêts1. La nouvelle réglementation des comptes spéciaux
d’épargne a permis, en outre, la suppression du plafond du montant de l’épargne et de la limite
fixée pour le nombre de comptes ouverts. Elles sont détaillées dans le tableau qui suit :
Ancienne réglementation
Nouvelle réglementation
Thème (circulaire n°86-42 du
(circulaire n°2003-10 du 15/9/2003)
1er/12/1986)
Ouverture du compte - La banque ne peut ouvrir, Cette condition n’est plus imposée.
pour l’ensemble de son
réseau (siège et agences),
qu’un seul compte par
personne.
Délivrance de - Délivrance d’un livret sur - Délivrance d’un livret ou d’une carte
moyens de paiement lequel sont inscrites les électronique de retrait,
et information du opérations de débit et de - Il n’est pas délivré de carnets de chèque,
client crédit. - Envoi de relevés de comptes trimestriels
- Il n’est pas délivré de aux titulaires de cartes électroniques.
carnets de chèque.
Montant minimum à
débiter ou à créditer 5 dinars. 10 dinars.
Décompte des
intérêts Une fois par an. Une fois par trimestre.
Calcul des intérêts :
.Pour les opérations Premier jour de la quinzaine -Septième jour ouvrable suivant la date de
de crédit suivant la date de dépôt. versement en espèces, de la remise de
chèque à l’encaissement (compte ouvert
sur les livres de la banque) ou de la
liquidation de la compensation pour tout
autre chèque et pour les virements.
.Pour les opérations Fin de la quinzaine précé- -Septième jour ouvrable précédant celui
de débit dente. des retraits.
-Les virements entre comptes ouverts au
nom d’une même personne dans la même
banque doivent être effectués «valeurs
compensées».
Rémunération de
l’épargne TRE TRE.
Tout solde inférieur à cinq Prime de fidélité de :
dinars ne porte pas intérêts. -0,5% pour les fonds restés stables
Les intérêts sont décomptés pendant une durée égale ou supérieure à
et capitalisés à chaque 1 an et inférieure à 2 ans,
arrêté annuel. -1% pour ceux restés stables pendant une
durée égale ou supérieure à 2 ans,
Les intérêts et les primes de fidélité sont
décomptés et capitalisés à l’occasion de
chaque arrêté trimestriel.
Plafond du compte 5.000 dinars. Pas de plafond exigé.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-10 du 15 septembre 2003.
191
B – CONDITIONS D’OUVERTURE ET DE FONCTIONNEMENT DES COMPTES
D’EPARGNE POUR L’INVESTISSEMENT ET LEUR HARMONISATION AVEC CELLES
RELATIVES AUX COMPTES D’EPARGNE EN ACTIONS
1
Cf. Arrêté du ministre des Finances du 24 avril 2003 paru au JORT n°35 du 2 mai 2003.
2
Cf. Articles 45 et 46 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion
2004 et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
192
arrêté du ministre des Finances3. Une convention-cadre établie entre l’Association
professionnelle des entreprises d’assurances et l’ONP et soumise à l’approbation préalable
du Ministre des Finances réglemente les relations entre les entreprises d’assurances et
l’ONP. Dans le même ordre d’idées, une convention a été signée le 18 novembre 2003,
fixant les conditions générales permettant aux banques de commercialiser les produits
d’assurances entre l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établisse-
ments financiers et la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (FTUSA).
La loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finances pour la gestion 2003,
en l’occurrence les articles 19 et 20 et le décret d’application y afférent n°2003-1446 ont
institué des avantages substantiels au profit des jeunes promoteurs diplômés de
l’enseignement supérieur ou de centre de formation professionnelle ou titulaires de certificat
d’aptitude professionnelle. Il s’agit, en plus, de la prime d’investissement dans la limite de
6% du coût du projet, fonds de roulement exclu, de la prise en charge par l’Etat de la
cotisation au régime légal de la sécurité sociale au titre des salaires payés aux travailleurs
de nationalité tunisienne durant les trois premières années d’activité effective de l’entreprise
ainsi que de l’exonération de la contribution au FOPROLOS et de la taxe professionnelle
durant la même période.
Ces avantages sont limités aux entreprises dont le coût d’investissement ne dépasse
pas 50 mille dinars constituées sous forme d’entreprises individuelles ou de sociétés par
des personnes de nationalité tunisienne titulaires des diplômes ci-haut cités.
La prime d’investissement, telle que prévue dans le code d’incitation aux investisse-
ments, est accordée en deux tranches égales, l’une servie au commencement de la
réalisation du projet et l’autre à son entrée effective en production pour les activités agricoles
et à la date d’achèvement de la réalisation du projet pour les autres activités. Elle est prélevée
du Fonds spécial de développement agricole pour les projets agricoles et de pêche et du
Fonds national de promotion de l’artisanat et des petits métiers pour les autres secteurs. Les
modalités d’octroi de ces avantages sont définies dans le cadre d’une convention conclue
entre le ministre des Finances et un ou plusieurs établissements de crédit1.
Cette liste qui était limitée, auparavant, aux seules activités médicales et para-
médicales a été étendue aux conseils d’études, d’audit et d’expertise dans le domaine des
services liés à l’industrie et aux activités de télécommunication.
3
Cf. Articles 39 à 42 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion
2004 et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
1
Cf. Décret n°2003-1446 du 25 juin 2003 paru au JORT n°51 du 27 juin 2003.
193
En outre, la prime d’investissement, ci-haut mentionnée, a été portée à 21% du coût
de l’investissement (fonds de roulement exclu), pour les projets réalisés dans les zones
d’encouragement au développement régional telles que définies par l’annexe 1 du décret
n°99-483 du 1er mars 1999 portant délimitation des zones d’encouragement au développe-
ment régional, et à 25% pour ceux installés dans les zones d’encouragement au
développement régional prioritaire telles que définies par l’annexe I bis du décret
susmentionné1.
La dotation est accordée à un taux d’intérêt de 3% l’an pour une période de 12 ans
avec un délai de grâce de 5 ans2.
1
Cf. Décret n°2003-1538 du 2 juillet 2003 paru au JORT n°54 du 8 juillet 2003.
2
Cf. Décret n°2003-1670 du 4 août 2003 paru au JORT n°65 du 15 août 2003.
3
Cf. Article 16 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
194
crédits consentis et les SICARs impliquées sont tenus de contribuer aux ressources de ce
régime de garantie4.
La contribution des bénéficiaires des crédits garantis par ledit régime est fixée à 0,6%
sous forme de taux d’intérêt annuel pour les crédits à moyen et long termes ou son équivalent
sous forme d’un pourcentage du montant du crédit à prélever en une seule fois au moment de
son octroi et à 1% du montant du crédit à court terme autorisé par la banque.
V – FINANCEMENT DE L’ECONOMIE
A – FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE
Afin de consolider le stock national de fourrages en secs, action favorisée par les
conditions climatiques favorables, une nouvelle ligne de crédit est instituée et destinée au
financement des opérations d’acquisitions, de transport et de stockage de bouchons de son,
au même titre que les fourrages en secs.
Ces nouveaux crédits sont consentis aux structures professionnelles agricoles, aux
sociétés de services agricoles, aux sociétés de mise en valeur et de développement
agricole, aux agriculteurs eux-mêmes et aux commerçants, sous forme d’avances sur
marchandises. Ils couvrent 80% de la valeur du stock de pointe de fourrages en secs et des
bouchons de son, telle qu’elle se dégage de l’état prévisionnel de variation de stocks et sont
amortis progressivement selon le rythme des ventes dans un délai ne dépassant pas une
année à partir de la date de leur déblocage2.
Pour tenir compte de l’augmentation du coût de certains intrants, le barème des crédits
de cultures saisonnières de céréales, arrêté par le paragraphe A de l’annexe I de la
4
Cf. Décret n°2003-456 du 24 février 2003 paru au JORT n°18 du 4 mars 2003.
1
Cf. Arrêté du ministre des Finances du 14 avril 2003 paru au JORT n°32 du 22 avril 2003.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-09 du 11 juillet 2003 abrogeant la circulaire de la BCT aux
banques n°2003-06 du 5 mai 2003.
195
circulaire de la Banque centrale aux banques n°87-47 du 23 décembre 1987, a été révisé à
la hausse. La quotité de financement à l’hectare, modulée en fonction de la taille de
l’exploitation, des dépenses à engager, des rendements et des quantités commercialisées
au cours des campagnes précédentes, a été fixée, pour les cultures en sec de blé dur, de
blé tendre et de légumineuses à 385 dinars, pour la zone I et à 300 dinars pour la zone II,
contre 350 dinars et 275 dinars, respectivement, par le passé.
Pour les cultures en irrigué, le barème d’intervention a été relevé de 441 dinars à
490 dinars. Il a été fixé pour l’orge à 255 dinars pour la zone I, à 230 dinars pour la zone II
et à 100 dinars pour la zone III contre, respectivement, 230 dinars, 210 dinars et 90 dinars
auparavant. Pour les cultures fourragères, la situation antérieure n’a pas connu de
modifications1.
Eu égard aux conditions climatiques favorables qui ont caractérisé les campagnes
agricoles 2002-2003 et 2003-2004 ayant justifié un traitement fongique et une fertilisation
d’appoint, des crédits complémentaires de cultures saisonnières sont accordés. Le montant
de ces crédits a été fixé à 45 dinars par hectare pour les céréales en irrigué et les céréales
en sec de la zone I et à 35 dinars par hectare pour les céréales en sec de la zone II2.
Ayant été relevé de 1.000 à 1.500 dinars en 2001, le plafond fixé pour les micro-crédits
servis par les associations est porté à deux mille dinars en 2003. Ce montant ne doit pas,
toutefois, dépasser cinq cents dinars pour les crédits servant à l’amélioration des conditions
de vie de l’emprunteur5.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-12 du 15 octobre 2003.
2
Cf. Notes de la BCT aux banques n°01 du 31 janvier 2003 et n°01 du 21 janvier 2004.
3
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-01 du 3 février 2003.
4
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2003-07 du 18 juin 2003.
5
Cf. Arrêté du ministre des Finances du 29 avril 2003 paru au JORT n°36 du 6 mai 2003.
196
A – NOUVELLE FACILITATION EN MATIERE D’INVESTISSEMENT DE
PORTEFEUILLE EN FAVEUR DES ETRANGERS
Il peut être, également, librement débité pour tout règlement en Tunisie et pour l’achat
de devises sur le marché des changes en vue de leur remise au titulaire du compte, à son
conjoint, à ses ascendants ou descendants de premier degré pour effectuer un voyage à
l’étranger et pour le règlement d’une opération courante prévue par la réglementation des
changes et du commerce extérieur et pour le règlement à l’étranger de l’acquisition de biens
meubles ou immeubles situés à l’étranger, de droits de propriété à l’étranger ou de créances
sur l’étranger ou libellées en devises représentées ou non par des titres ou au titre de tout
acte de gestion affectant les avoirs régulièrement constitués à l’étranger. Le titulaire du
compte est, toutefois, tenu de déclarer à la Banque Centrale tous ses avoirs acquis à
l’étranger par le débit de son compte.
Toute autre opération de crédit ou de débit de ce compte, qui ne peut en aucun cas
être débiteur, est soumise à l’autorisation préalable de la Banque centrale2.
1
Cf. Décret n°2003-2391 du 17 novembre 2003 paru au JORT n°94 du 25 novembre 2003.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2003-05 du 27 mars 2003.
197
entreprises résidentes, pouvant être inscrites au crédit de leurs comptes professionnels de
50% à 70%3.
Les titres de commerce extérieur, les factures définitives à l’exportation et les contrats
commerciaux pour les opérations d’importation en admission temporaire ou en entrepôt qui
parviennent aux intermédiaires agréés en dehors du cadre du système intégré de traitement
automatisé des formalités du commerce extérieur sont, désormais, domiciliés à travers ledit
système. La généralisation de l’utilisation de ce système institué dans le but de faciliter et de
simplifier l’échange d’informations entre les intervenants dans les opérations de commerce
extérieur constitue une nouvelle étape dans la concrétisation de la liasse unique instituée
par le décret n°97-2470 du 22 décembre 1997.
Le traitement des titres susmentionnés par les intermédiaires agréés doit s’effectuer
en utilisant l’un des formulaires des documents électroniques figurant sur le réseau du
centre serveur de la liasse unique à l’importation et à l’exportation de marchandises, aussi
bien pour la domiciliation des opérations de commerce extérieur, l’information de la Banque
centrale de Tunisie ainsi que pour la demande de l’autorisation de l’Institut d’émission ou du
Ministère chargé du Commerce s’il y a lieu1.
3
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2003-13 du 12 novembre 2003.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2003-15 du 12 décembre 2003.
2
Cf. Article 15 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
198
Par ailleurs et pour inciter les sociétés d’un même groupe à recourir au financement
inter-entreprises par le biais des mouvements des comptes courants associés, il a été
décidé de ne pas prendre en compte, pour la détermination du bénéfice imposable desdites
sociétés, les intérêts non décomptés sur les sommes déposées dans les comptes courants
des sociétés entre elles3.
3
Cf. Articles 17 à 22 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion
2004 et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
1
Cf. Article 13 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
2
Cf. Article 14 de la loi n°2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi de finances pour la gestion 2004
et parue au JORT n°104 du 30 décembre 2003.
199
II. – LA LIQUIDITE ET L’EQUILIBRE DU SYSTEME BANCAIRE
En s’établissant à 3.138 MDT en juin 2003, les avoirs nets en devises ont connu une
augmentation de 95 MDT par rapport à leur niveau de décembre 2002, contribuant à une
amélioration d’autant de la trésorerie bancaire. Cette évolution résulte de la réalisation, au
cours de cette période, de nombreux tirages sur emprunts extérieurs dont, notamment,
l’émission obligataire privée contractée, au début du mois de février, sur le marché financier
japonais (30 milliards de yens) et l’emprunt obligataire public lancé sur le marché
international de capitaux (330 millions d’euros) effectué, au terme du même mois. Dans le
même intervalle, cet agrégat a atteint des niveaux beaucoup plus importants,
atteignant 3.548 MDT le 11 mars, soit le maximum de l’année.
IMPACT DES FACTEURS AUTONOMES SUR LA LIQUIDITE BANCAIRE DURANT LES QUATRE
PHASES D’EVOLUTION (Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Juin2003 Juillet2003 Octobre 2003 Décemb.2003
Désignation
Déc.2002 Juin 2003 Juillet 2003 Octobre 2003
Billets et monnaies en circulation - 32 - 106 +53 - 13
Solde du compte courant du
Trésor - 129 - 81 +170 - 177
Avoirs nets en devises +95 +56 +103 +163
Autres facteurs nets +171 - 55 +9 - 114
Total des facteurs autonomes +105 - 186 +335 - 141
En revanche, le solde du compte courant du Trésor qui s’est élevé à 447 MDT en juin,
a suscité, durant le premier semestre, un resserrement de la liquidité des banques de
129 MDT. Au cours de cette période, la trésorerie de l’Etat a été consolidée par la
mobilisation de ressources extérieures provenant de l’emprunt obligataire en yens,
susmentionné, le versement du bénéfice de la Banque centrale au titre de l’exercice 2002
(125 MDT) ainsi que par des recettes fiscales et ce, en dépit des importantes dépenses
effectuées, notamment, au titre du remboursement de la dette publique intérieure et
extérieure. Durant cet intervalle, le niveau du solde a oscillé entre un minimum de 24 MDT
enregistré le 25 avril et un maximum de 539 MDT atteint le 12 juin.
201
De même, les billets et monnaies en circulation qui se sont établis à 2.708 MDT, en
juin 2003, ont contribué, au cours de la période sous-revue, à la contraction de la liquidité
bancaire de 32 MDT. En suivant une évolution irrégulière sous l’effet, notamment, de
phénomènes saisonniers, les billets et monnaies en circulation ont fluctué entre un minimum
de 2.589 MDT et un maximum de 2.810 MDT enregistrés, respectivement, le 20 janvier et le
10 février. A cette dernière date, qui correspond à la veille de l’Aïd El Idha, la circulation
fiduciaire a porté la marque des retraits massifs effectués par les ménages pour faire face
aux besoins occasionnés habituellement par cette fête.
Compte tenu, d’une part, des évolutions des principaux facteurs autonomes ci-haut
mentionnés et, d’autre part, de l’enveloppe globale de liquidité injectée par l’Institut
d’émission, dans le cadre de ses opérations de politique monétaire, le solde du compte
courant ordinaire des banques tenu à la Banque Centrale s’est situé à 158 MDT, en juin
2003, en augmentation de 3 MDT par rapport à son niveau de décembre 2002.
En s’établissant à 2.814 MDT en juillet 2003, les billets et monnaies en circulation ont
augmenté de 106 MDT, portant la marque de l’intensification du change manuel et de la
demande accrue de numéraire par les ménages en liaison avec la saison estivale.
L’impact restrictif de ces deux facteurs n’a été compensé que partiellement par
l’augmentation de 56 MDT enregistrée par les avoirs nets en devises qui se sont élevés à
3.194 MDT, suite, notamment, à l’encaissement de nouveaux tirages effectués auprès de la
BAD, de la BIRD et de la BEI.
Ainsi, l’effet conjugué induit par l’évolution de ces facteurs s’est traduit par un besoin
accru des banques en liquidité amenant la Banque Centrale à intensifier son intervention
sur le marché monétaire de 203 MDT.
Cet état de resserrement s’est dissipé le mois suivant et une situation d’aisance de
trésorerie s’est même instaurée jusqu’au mois d’octobre, bénéficiant des effets expansifs
exercés par l’ensemble des facteurs autonomes.
Le solde du compte courant du Trésor qui est revenu de 528 MDT en juillet à
358 MDT, en octobre 2003, a contribué, de sa part, à l’amélioration de la liquidité bancaire
de 170 MDT. Cette baisse s’explique essentiellement par l’augmentation des dépenses
engagées pour le remboursement de la dette extérieure, atténuée toutefois, par la
perception d’importantes recettes fiscales et des souscriptions nettes aux bons du Trésor.
La liquidité des banques s’est également améliorée avec l’accroissement de 103 MDT
enregistré par les avoirs nets en devises durant la même période. Cette augmentation est
imputable à l’amélioration des recettes touristiques conjuguée avec la réalisation de
202
nouveaux tirages dont, notamment, la deuxième tranche du prêt accordé par la BIRD dans
le cadre du PACE III. Au cours de cette période, le niveau des avoirs nets en devises a
atteint son maximum le 29 août, soit 3.462 MDT.
Au cours de la quatrième phase de son évolution couvrant les deux derniers mois de
l’année, la liquidité bancaire a, de nouveau, connu un resserrement. C’est que les effets de
la forte augmentation du solde du compte courant du Trésor et, à un degré moindre, de
celle des billets et monnaies en circulation n’ont été compensés qu’en partie par l’impact de
la nette amélioration des avoirs nets en devises.
1
L’analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
203
opérations de politique monétaire, en 2003, en introduisant une nouvelle procédure
consistant à des achats et ventes fermes de titre de l’Etat dans le cadre de l’open market.
Réalisée par adjudication sur la base du prix du pied du coupon, cette procédure est de
nature à permettre l’activation du marché secondaire des titres publics quasi inexistant,
contribuant ainsi à étoffer davantage la courbe des rendements. Au cours de l’année 2003,
les opérations d’open market ont porté, au total, sur 23.500 bons à l’achat et 18.000 bons à
la vente pour des enveloppes globales de 23 MDT et 18 MDT, respectivement, dont plus
des deux tiers sont constitués de BTA.
L’aisance de la trésorerie bancaire qui a prévalu pendant une bonne partie de 2003 a
permis à la Banque centrale de réduire notablement ses interventions en matière de
refinancement. En effet, de 779 MDT, en 2002, leur montant total est revenu à 400 MDT, en
2003 dont près des deux tiers (64% contre 47%) ont été effectués sous forme d’appels
d’offres, le mode de refinancement le moins cher, le reliquat étant partagé entre les
pensions de bons du Trésor à 3 mois (31% contre 48%), les opérations d’open market (3%)
et les opérations ponctuelles nettes (2%).
L’Institut d’émission a modulé ses interventions en fonction des besoins des banques
qui ont connu, au courant de l’année, quatre phases distinctes.
Quant aux opérations d’open market, lancées pour la première fois en avril, elles ont
porté au total sur deux achats fermes de bons du Trésor effectués d’abord le 29 de ce mois
pour un montant de 15,6 MDT, et ensuite , le 27 mai, pour la valeur de 2,8 MDT.
204
EVOLUTION DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données de fin de période en MDT)
Déc. 2003
Désignation
2002 Mars Juin Sept. Déc.
Appels d’offres 240 220 240 175 270
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 0 0 0 0
Pensions de bons du Trésor à 3 mois 228 47 93 68 165
Opérations ponctuelles nettes 34 50 46 0 0
Opérations d’open market 0 0 19 24 5
Total 502 317 398 267 440
La reprise de l’aisance de la liquidité bancaire au cours des trois mois suivants s’est
traduite par une diminution de 340 MDT du refinancement de l’Institut d’émission dont le
volume est revenu à 269 MDT en octobre. Durant cette période, les transactions
interbancaires ont connu un développement important, notamment, au niveau des
opérations à vue qui ont augmenté de 110 MDT. Elles ont atteint leur niveau record en
septembre, en se situant, en moyenne à 510 MDT portant ainsi la moyenne de ladite
période à 454 MDT, réparties entre les opérations à vue et celles à terme à concurrence,
respectivement, de 196 MDT et 258 MDT.
Les opérations d’open market ont connu une légère évolution en enregistrant deux
opérations d’achat ferme de bons du Trésor pour des montants respectifs de 0,5 MDT et
5,2 MDT, portant ainsi l’encours de ces opérations de 18,5 MDT à la fin de juillet à
23,1 MDT au terme du mois d’octobre.
205
Durant les deux derniers mois de l’année, le recours des banques au refinancement
de la Banque Centrale s’est accru de nouveau, reflétant ainsi la situation de resserrement
de la liquidité bancaire. Totalisant en moyenne 378 MDT, le concours de l’Institut d’émission
a été accordé essentiellement à concurrence de 73,1% sous forme d’appels d’offres et
18,6 % de prises en pension à trois mois.
C’est au cours du mois de décembre qu’a été enregistré le plus important montant de
l’année en matière d’achats de bons du Trésor à 3 mois, soit 146 MDT, dont 127 MDT ont
été réalisés le 30 décembre 2003, alors que les remboursements à ce titre, n’ont porté que
sur 68 MDT, portant ainsi l’encours de fin d’année à 165 MDT.
S’agissant de l’évolution des taux d’intérêt au jour le jour (TM) sur le marché
interbancaire, elle a reflété en 2003, aussi bien l’état de trésorerie des banques que les
manipulations opérées au niveau du taux directeur de la Banque Centrale. En effet, les
baisses décidées le 27 mars et le 19 juin de 0,375 point de pourcentage et de 0,5 point
respectivement, ont influencé l’évolution du TM qui a, ainsi, enregistré une tendance quasi-
continue à la baisse, revenant de 5,90625% le 2 janvier à 4,96875% le 31 décembre 2003.
En ce qui concerne le taux moyen (TMM), il a suivi une tendance baissière durant le
premier semestre, revenant de 5,90625% en janvier à 5,31250% en juin. Depuis et jusqu’à
la fin de l’année, il s’est maintenu au niveau de 5%.
Quant au taux des pensions de bons du Trésor à 3 mois, son évolution a été
influencée par les deux baisses du taux de l’appel d’offres. Il est passé de 6,125% au cours
du premier trimestre à 5,6250% durant le second trimestre pour se maintenir stable jusqu'à
la fin de l’année au niveau de 5,09375%.
I – BANQUES DE DEPOTS
1) Emplois et ressources
206
EMPLOIS ET RESSOURCES (En MDT)
2003
Désignation 2002
Mars Juin Sept. Déc.
Concours à l’économie 18.392 18.522 19.008 19.277 19.534
Créances sur l’Etat 1.549 1.321 1.485 1.545 1.655
Comptes de trésorerie 1.329 1.282 1.260 1.506 1.405
Autres postes nets -511 -549 -610 -778 -608
Total emplois=Total ressources 20.759 20.576 21.143 21.550 21.986
Ressources monétaires&quasi-monét. 15.186 15.139 15.540 16.046 16.383
Ressources spéciales 2.436 2.448 2.471 2.487 2.209
Provisions 1.134 1.161 1.223 1.246 1.444
Fonds propres disponibles 1.501 1.511 1.530 1.528 1.515
Concours de la BCT 502 317 379 243 435
a) Emplois
Atteignant 21.986 MDT au terme de l’année 2003, les emplois des banques de dépôts se
sont affermis de 5,9% par rapport à leur niveau de 2002, contre 4,5% une année auparavant.
Cette accélération résulte, exclusivement, de celle des créances sur l’Etat, alors que toutes les
autres rubriques ont accusé une décélération.
- Concours à l’économie
Représentant près de 89% de l’ensemble de leurs emplois, soit la même part qu’en
2002, les concours consentis à l’économie, par les banques de dépôts, se sont élevés à
19.534 MDT, en accroissement de 6,2% soit pratiquement le même taux que celui
enregistré l’année précédente. Cette évolution s’explique par l’accélération des crédits
octroyés sur ressources ordinaires, les concours consentis sous forme de prises de
participation s’étant décélérés tandis que les crédits nourris sur des ressources spéciales
ont connu plutôt une forte baisse.
Les nouveaux crédits ont servi à financer des projets dans les secteurs des services à
hauteur de 50,2%, de l’industrie (31,6%) et de l’agriculture (18,2%).
L’encours des crédits sur ressources ordinaires est passé de 15.226 MDT à la fin de
2002 à 16.499 MDT en 2003, soit une augmentation de 8,4% contre 4,6% une année
auparavant. Cette évolution illustre, notamment, l’accroissement du portefeuille-escompte et
celui des créances immobilisées, douteuses et litigieuses.
Pour ce qui est du portefeuille-escompte, il s’est accru de 7,9% ou 739 MDT contre
1,5% ou 136 MDT en 2002. L’essentiel de cette augmentation a été enregistré au cours du
dernier mois de l’année, soit 760 MDT contre 399 MDT en 2002.
S’agissant des créances immobilisées1, elles se sont élevées à 4.035 MDT en 2003, en
augmentation de 515 MDT ou 14,6% par rapport à leur niveau de l’année précédente contre 8,6%
1
Il s’agit des créances immobilisées, douteuses et litigieuses, des valeurs impayées à première et deuxième
présentation et des arrangements, rééchelonnements et consolidations.
207
une année auparavant. Après avoir connu une forte augmentation au cours des onze premiers
mois, ces créances ont diminué en décembre de 172 MDT, suite aux opérations de radiation, de
cession de créances aux sociétés de recouvrement et de prise en charge par l’Etat de créances
d’entreprises en difficulté. Il est à signaler, qu’en 2003, lesdites opérations sont de moindre
ampleur que celles enregistrées en 2002.
En se situant à 1.901 MDT en 2003, les crédits octroyés sur des ressources spéciales
ont accusé une baisse de 10,8% par rapport à leur niveau de l’année précédente contre une
hausse de 10,5% une année auparavant. Cette évolution a concerné essentiellement une
banque de la place dans le cadre de l’assainissement de sa situation financière.
Quant au portefeuille-titres, il s’est établi à 1.134 MDT soit un accroissement de 9,6%
par rapport à son niveau de décembre 2002 contre 27,5% une année auparavant. Après
avoir suivi un mouvement de hausse continue au cours des onze premiers mois de l’année
favorisé par les prises de participation de certaines banques dans des SICARs, le
portefeuille-titres s’est replié, en décembre, de 27 MDT, suite notamment, à l’assainisse-
ment de la situation financière de filiales de certaines banques.
- Créances sur l’Etat
La répartition de la dette de l’Etat envers les banques de dépôts par terme laisse
apparaître une consolidation de la part des bons du Trésor assimilables (77% contre 71%
en 2002) au détriment de celle des bons du Trésor à court terme (23% contre 29%).
Pour ce qui est de l’encours des prises en charge par l’Etat des créances accrochées de
certaines entreprises publiques, il a augmenté de 9 MDT en 2003 pour totaliser 455 MDT.
- Comptes de trésorerie
S’élevant à 1.405 MDT en 2003, le solde des comptes de trésorerie des banques de
dépôts s’est accru de 76 MDT ou 5,7% contre 131 MDT ou 10,9% l’année précédente. Cette
décélération reflète surtout celle des comptes en devises (1,9% contre 33,1%) et du
compte "correspondants banquiers nets" (10% contre 64,4%).
COMPTES DE TRESORERIE (En MDT)
2003
Désignation 2002
Mars Juin Sept. Déc.
Encaisse 161 155 177 170 160
Comptes courants ordinaires 159 162 101 268 181
Dépôts au CCP 10 6 6 10 9
Comptes en devises 370 376 359 356 377
Moins : Autres concours de la BCT 2 7 25 12 9
Correspondants banquiers (montant net) 600 537 553 632 660
Sièges, succursales et agences (montant net) 31 53 89 82 27
Total 1.329 1.282 1.260 1.506 1.405
208
b) Ressources
Les ressources des banques de dépôts se sont établies à 21.986 MDT en 2003, en
accroissement de 1.227 MDT ou 5,9% contre 900 MDT ou 4,5% en 2002. Cet
affermissement porte la marque, essentiellement, de celui des ressources monétaires et
quasi-monétaires ainsi que de l’accroissement du poste provisions. En revanche, les
ressources spéciales et les concours de la Banque centrale ont accusé des baisses.
En se situant à 4.903 MDT en 2003, les ressources monétaires qui ont connu
exceptionnellement un repli en 2002 de 5,3% ont repris leur mouvement de hausse une
année après, en augmentant de 5,6%, tendance enregistrée essentiellement durant le
troisième trimestre de l’année. Cette évolution a touché, surtout, les dépôts à vue de
résidents et, à un degré moindre, ceux de non-résidents qui se sont accrus respectivement
de 6,2% et 3,1% contre des baisses de 6,5% et 0,5% en 2002.
Après avoir enregistré une croissance soutenue de 24,1% en 2002, évolution favorisée
par la réglementation en matière de ratio de liquidité, les dépôts à terme et autres produits
financiers de résidents n’ont progressé, en 2003, que de 7,8% contre 8,7% en 2001. La
hausse a concerné les dépôts des entreprises individuelles, ceux du secteur public,
notamment, les organismes de prévoyance sociale et ceux des compagnies d’assurance.
Quant aux dépôts à terme et autres produits financiers de non-résidents, ils se sont
inscrits en hausse de 10,9% pour atteindre 356 MDT à la fin de 2003 contre 13% et
321 MDT une année auparavant.
209
Les dépôts d’épargne logement ont retrouvé, en 2003, leur rythme d’accroissement
habituel (9,6%), alors qu’ils avaient enregistré une hausse importante en 2002 (+22,7%)
favorisée, notamment, par le lancement de nouveaux produits, contre 9,7% en 2001.
Les autres comptes d’épargne de résidents ont, quant à eux, progressé à un rythme
soutenu, soit 6,5% contre 3,2% en 2002. Une part importante de cette consolidation, soit
205 MDT, a eu lieu durant le dernier trimestre de l’année, provenant, essentiellement, de la
comptabilisation des intérêts au titre de l’année 2003.
- Ressources spéciales
En se situant à 2.209 MDT en 2003, les ressources spéciales ont diminué de 9,3%
contre une augmentation de 17,3% l’année précédente. La baisse est enregistrée,
essentiellement, au niveau d’une banque de la place, dans le cadre de l’assainissement de
sa situation financière.
En s’élevant à 1.515 MDT, les fonds propres disponibles des banques de dépôts ont
connu une baisse de leur rythme d’accroissement revenant de 9,2% à 0,9%.
Tandis que les primes d’émission ont stagné à leur niveau de 278 MDT et le capital
libéré net des participations croisées de l’ensemble des banques de dépôts s’est
légèrement replié (-3 MDT) se situant à 952 MDT, les réserves ont, quant à elles, progressé
de 50 MDT pour se situer à 740 MDT. L'accroissement ainsi enregistré est imputable,
essentiellement, à celui des réserves extraordinaires (+44 MDT) et, à un degré moindre, à la
consolidation des réserves à régime spécial (+5 MDT).
Après avoir suivi un mouvement baissier amorcé depuis l’année 2000, le ratio de
couverture des immobilisations et des non-valeurs nettes des amortissements par les fonds
propres a enregistré une reprise, en 2003, en augmentant de 1,1 point de pourcentage contre
une baisse de 0,8 point en 2002 et ce, corrélativement avec l’augmentation des immobilisations
et des non-valeurs à une cadence supérieure à celle des fonds propres soit, respectivement,
7,3% et 2,4%.
210
COUVERTURE DES IMMOBILISATIONS ET DES NON-VALEURS NETTES DES AMORTISSEMENTS
PAR LES FONDS PROPRES (En MDT sauf indication contraire)
2003
Désignation 2002
Mars Juin Sept. Déc.
1- Fonds propres 1.941 1.959 1.992 1.990 1.987
dont : Capital libéré 955 956 956 956 952
Réserves 690 708 740 740 740
Primes d’émission 278 278 278 278 278
2- Immobilisations et non-valeurs nettes des
amortissements 440 448 462 462 472
Immeubles et mobiliers 796 810 834 841 863
Non-valeurs 14 17 16 18 16
Amortissements -370 -379 -388 -397 -407
Ratio des immobilisations et des non-valeurs
nettes des amortissements 2/1 (en %) 22,7 22,9 23,2 23,2 23,8
Fonds propres disponibles (1-2) 1.501 1.511 1.530 1.528 1.515
- Provisions
Les banques de dépôts ont continué, en 2003, à consolider leurs provisions dont le niveau
s’est élevé à 1.444 MDT, en accroissement de 27,3% par rapport à celui de l’année précédente.
Cette évolution s’explique par l'augmentation des provisions pour créances immobilisées,
douteuses et litigieuses qui se sont affermies en 2003 de 35,8% contre 4,7% en 2002 et, plus
particulièrement, par l’évolution de l’encours de l’enveloppe des provisions constituées en
franchise d’impôts qui s’est renforcé de 43,7% ou 295 MDT contre 12% ou 72 MDT.
- Concours de la BCT
Les concours de la Banque centrale aux banques de dépôts sous forme d’appels
d’offres, de prises en pension et d’opérations ponctuelles, se sont limités, en 2003, à
435 MDT, enregistrant ainsi une baisse de 13,3% par rapport à l’année précédente. Ce repli
a reflété l’amélioration relative de la trésorerie des banques de dépôts.
2) Exploitation1
En effet, la marge d’intérêt qui s’est élevée à 549,3 MDT a baissé de 22,4 MDT ou
3,9%, contre une légère diminution de 10 MDT ou 1,7% au cours de 2002, due
essentiellement à un repli important des intérêts et revenus assimilés de 40,4 MDT ou 3,2%,
atténué par un recul des intérêts encourus et charges assimilées.
La baisse des intérêts et revenus assimilés a résulté du repli des produits sur les
opérations de crédit qui ont baissé de 36 MDT ou 3,1% contre une augmentation de
22 MDT ou 1,9% en 2002 et ce, sous l’effet conjugué du fléchissement du rythme de
progression de l’encours moyen des crédits à l’économie qui n’a augmenté que de 4,2%,
contre 6,2% au cours de 2002 et d’un effort important de réservation d’agios en relation avec
l’augmentation du portefeuille accroché.
1
Les chiffres relatifs à l’année 2003 revêtent un caractère provisoire.
211
Ces facteurs auxquels s’est ajoutée la baisse du taux moyen du marché monétaire se
sont répercutés sur le rendement du crédit qui est revenu de 7,4% en 2002 à 6,8% en 2003.
Quant aux intérêts encourus et charges assimilées et malgré le recul du taux moyen du
marché monétaire et la régression de l’endettement moyen sur ce marché, ils n’ont baissé
que de 18 MDT ou 2,6% sous l’effet d’une progression des intérêts sur les dépôts de la
clientèle particulièrement ceux relatifs aux dépôts à terme dont l’encours moyen a augmenté
de 679,5 MDT ou 18,7%, contre 293,9 MDT ou 8,8 % en 2002.
Cette évolution des dépôts à terme des banques de dépôts s’inscrit dans une
orientation visant une meilleure stabilisation de leurs ressources et une meilleure adéquation
de la maturité de ces ressources à celle de leurs emplois.
Par ailleurs, les gains nets sur le portefeuille-titres commercial et opérations financières
se sont consolidés au cours de l’année 2003 pour atteindre 126,3 MDT, en augmentation de
2,1 MDT ou 1,7%, contre une baisse de 5,2 MDT ou 4%, due à un encours moyen des bons
du Trésor souscrits en augmentation par rapport à l’année 2002.
Après une forte progression de 38,4 MDT ou 8,3% en 2002 et grâce à une maîtrise des
charges générales d’exploitation, les charges opératoires n’ont augmenté que de 21,5 MDT
ou 4,3% en 2003, provenant essentiellement de l’accroissement des frais du personnel.
212
Le résultat net a ainsi atteint 149,3 MDT en 2003, contre 151,3 MDT l’année
précédente.
L’évolution des risques encourus des banques à un rythme plus rapide que celui de
leurs fonds propres nets a entraîné une régression du ratio moyen de couverture des risques
qui s’est situé à 9,1% contre 9,8% en 2002.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Rendement des actifs 1,1 0,7 0,6
Rentabilité des fonds propres 14,0 8,0 7,6
Ratio de couverture des risques 10,6 9,8 9,1
Notons par ailleurs que le taux de couverture des créances classées par les provisions
et agios réservés, qui s’est établi à 42,9%, reste encore influencé par les effets de
l’apurement du portefeuille des banques à travers la radiation et la cession des créances
compromises.
213
II – BANQUES DE DEVELOPPEMENT
1) Emplois et ressources
Totalisant 132 MDT en 2003, les approbations de ces banques ont diminué de 25,4%
contre -16,5% l’année précédente. Cette régression a touché, à divers degrés, les approbations
tant sous forme de crédits (-18,9% contre -20,6%), de participations (-83,3% contre +71,4%)
que de leasing (-36,4% contre -12%).
S’agissant des engagements, ils ont accusé, également, une baisse accentuée de
25,3% contre -2,4% seulement en 2002. Cette tendance s’est confirmée au niveau des
engagements sous forme aussi bien de crédits (-25,6% contre -7,6%) que de participations
qui se sont repliées de 7 MDT, en 2003, après avoir augmenté de 8 MDT en 2002. Quant
aux opérations de leasing, elles se sont stabilisées au même niveau de l’année précédente.
Les concours à l’économie consentis par ces institutions ont totalisé 901 MDT à la fin
de 2003, accusant ainsi une baisse de 3,3% contre -16,3% l’année précédente, imputable
aux opérations de cession et de radiation d’une partie des créances accrochées effectuées
dans le cadre de l’assainissement financier opéré par quatre banques. Cette diminution a
touché, à des degrés variés, tous les secteurs, à savoir l’agriculture (-19,5% contre -64%),
l’industrie (-3,8% contre -21,1%) et les services (-0,2% contre -24,3%).
214
La répartition par terme des crédits octroyés par ces établissements continue à faire
apparaître la prépondérance des crédits à moyen et long termes, dont la part a représenté 76%
du total en 2003 contre 72% en 2002. Ce sont les secteurs des services et de l’industrie qui ont
profité de cette augmentation pour , respectivement, 13 MDT et 9 MDT. Le tourisme et le
bâtiment et travaux publics ayant bénéficié de l’enveloppe la plus importante.
Constitué essentiellement de prises de participation, le portefeuille-titres des banques
de développement mixtes a continué à accuser une diminution pour la troisième année
consécutive. Totalisant 174 MDT à la fin de 2003, il a baissé de 28 MDT par rapport à son
niveau de 2002. Ce repli est imputable, essentiellement, à la cession de titres détenus par
deux banques de la place pour des montants respectifs de 6 MDTet de 20 MDT, au profit de
SICAFs. Cette diminution a été légèrement atténuée par l’augmentation de 1 MDT de
l’encours des prêts participatifs.
Par ailleurs, et en l’absence de nouvelles souscriptions à des bons du Trésor par ces
banques, les créances sur l’Etat se sont limitées, à fin décembre 2003, aux prises en charge
par l’Etat des créances détenues par ces banques sur l’Office national du tourisme, qui ont
totalisé 80 MDT, soit le même niveau enregistré une année auparavant.
Après avoir fluctué en cours d’année, l’encours des emprunts intérieurs s’est situé à
143 MDT à fin 2003, en augmentation de 12 MDT contre 37 MDT en 2002. Cette
décélération a résulté de l’évolution des emprunts nets contractés, essentiellement, auprès
des banques commerciales dont l’encours s’est accru de 24 MDT,soit la même variation que
l’année précédente, conjuguée à la contraction des obligations et emprunts à plus d’un an
dont l’encours est revenu, d’une année à l’autre, de 65 MDT à 53 MDT, suite aux
remboursements de titres arrivés à l’échéance, non accompagnés de nouvelles émissions
obligataires.
Concernant l’encours des emprunts extérieurs, il s’est accru de 6 MDT en 2003 contre
1 MDT en 2002. Cet accroissement, imputable principalement aux tirages effectués par une
banque de la place sur des lignes de crédit européennes (BEI) pour le financement de
projets touristiques, a été compensé en partie par les remboursements effectués au cours
de la même année.
En se situant à 510 MDT en décembre 2003, les fonds propres ont accusé une baisse
de 150 MDT contre une augmentation de 14 MDT une année auparavant. Cette tendance a
résulté de la baisse des réserves (-108 MDT contre +15 MDT) conjuguée avec la réduction
215
en septembre du capital social d’une banque de la place de 40 MDT, suite à l’assainisse-
ment de son portefeuille et à la résorption des pertes constatées. Il convient de souligner
que ladite banque a décidé, en décembre, de procéder à l’augmentation de son capital de
20 MDT dont 10 MDT souscrits par des non-résidents et non encore libérés et 10 MDT non
encore souscrits .
Les provisions constituées par ces banques ont enregistré une baisse en 2003,
revenant à 60 MDT contre 141 MDT en décembre 2002. Cette régression s’explique par les
opérations de cession de créances accrochées à des sociétés de recouvrement pour une
enveloppe de 66 MDT contre 349,7 MDT une année auparavant, et aux opérations de
radiation de l’ordre de 18,7 MDT. En mars 2003 et pour se conformer aux normes
prudentielles en vigueur, une banque de la place a procédé à des dotations
complémentaires aux provisions au titre de ses créances douteuses.
2) Exploitation1
1
Les chiffres relatifs à l’année 2003 revêtent un caractère provisoire.
216
Les charges opératoires qui demeurent marquées par le poids des frais du personnel
(70%), ont augmenté de 0,6 MDT ou 3,3% pour se situer à 18,7 MDT à fin 2003.
Conséquemment à cette évolution et à celle du PNB, le coefficient d’exploitation s’est
détérioré de 7,7 points pour se situer à 44,7%.
Les banques de développement mixtes ont dégagé un résultat négatif de 36,9 MDT à
fin 2003 contre un résultat négatif de 148 MDT une année auparavant suite à un effort de
provisionnement net et à la réalisation de plus-values sur cessions de titres de participations
moins importants que ceux enregistrés en 2002, soit 59,5 MDT contre 178,3 MDT en 2002.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
Variations
En MDT
Désignation 2003/2002
2002 2003 En MDT En %
(=) Produit net bancaire 48,9 41,8 -7,1 -14,5
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur créances, hors bilan et passif 191,7 62,5 -129,2 -67,4
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur portefeuille
d’investissement -13,4 -3,0 10,4 77,6
(+) Autres produits d’exploitation 1,4 1,2 -0,2 -14,3
(-) Charges opératoires 18,1 18,7 0,6 3,3
* Frais du personnel 12,6 13,1 0,5 4,0
* Charges générales d’exploitation 5,5 5,6 0,1 1,8
(-) Dotations aux amortissements et aux provisions
sur immobilisations 1,6 1,6 0,0 -
(=) Résultat d’exploitation -147,7 -36,8 110,9 75,1
(+) Solde en gain / perte provenant des autres
éléments ordinaires -0,3 0,4 0,7 233,3
(-) Impôts sur les bénéfices 0,0 0,5 0,5 -
(=) Résultat des activités ordinaires -148,0 -36,9 111,1 75,1
(=) Résultat net de l’exercice -148,0 -36,9 111,1 75,1
En dépit de la baisse des fonds propres nets des banques de développement mixtes de
42,7 MDT pour se situer à 472,1 MDT à fin 2003, le ratio de couverture des risques demeure
largement supérieur au ratio réglementaire (8%) ; soit 51,9% à fin 2003 contre 54,6% à fin 2002.
Au niveau de leur restructuration, trois banques de développement mixtes sur les cinq
ont obtenu, début 2004, l’agrément pour l’exercice de l’activité de banque dans le cadre de
la loi n° 2001-65 relative aux établissements de crédit.
217
III – ORGANISMES DE LEASING1
1) Emplois et ressources
La contribution du secteur de leasing au financement de l’économie a évolué à un rythme
moins soutenu qu’en 2002 avec un taux de pénétration qui est revenu de 11,3% en 2002 à
9,9% en 2003 sous l’effet de la baisse des mises en force à un taux comparable à celui de
2002, soit 7,6% pour se situer à 427 MDT. Cette baisse a concerné le leasing immobilier dont
la part dans les mises en force s’est presque maintenue à son niveau de 2002, soit 15,9%.
La baisse des mises en force est imputable à celle des demandes de financements
mobiliers induite par, outre les effets de la conjoncture, la saturation qui a marqué certains
secteurs d’intervention classiques de ces sociétés, notamment, le secteur de transport lié à
un cycle de renouvellement de parc de 4 à 5 ans.
Parallèlement, l’encours de crédit-bail a connu une décélération de son rythme de
progression, soit 2,5% en 2003 contre 7,5% en 2002 pour atteindre 1.081 MDT à fin 2003. Ce
niveau d’activité a été financé par des fonds propres qui ont atteint 161 MDT en 2003 et des
ressources d’emprunt qui sont passées de 802,5 MDT à fin 2002 à 832,3 MDT à fin 2003.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2001 2002 2003
Mises en force 499,6 462,3 427
dont : immobilier 58,2 72,1 68
FBCF (privée) 4.177 4.077 4.313
Taux de pénétration (en %) 12,0 11,3 9,9
2) Exploitation
Corrélativement au recours accru des sociétés de leasing aux ressources d’emprunt dont
le coût, quoique en baisse, demeure relativement élevé (7,3% contre 7,5% à fin 2002), les
charges financières ont augmenté de 2,9% pour atteindre 60,2 MDT en 2003, affectant la
1
Chiffres provisoires pour l’année 2003.
218
marge brute à hauteur de 58,5% et dégageant une marge d’intérêt de 42,6 MDT, soit 4% de
l’encours moyen des crédits à fin 2003.
PRODUIT NET
En MDT Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En MDT En %
(+) Produits sur opérations de leasing 484,3 483,8 -0,5 -0,1
(-) Dotations aux amortissements des
immobilisations en location 379,9 381,0 1,1 0,3
(=) Marge brute 104,4 102,8 -1,6 -1,5
(-) Charges financières nettes 58,5 60,2 1,7 2,9
(=) Marge d’intérêt 45,9 42,6 -3,3 -7,2
(+) Produits des placements 2,1 2,6 0,5 23,8
(+) Autres produits d’exploitation 1,1 1,1 0 0
(=) Produit net 49,1 46,3 -2,8 -5,7
Le produit net a atteint 46,3 MDT dont 17,2 MDT ou 37,1% ont concerné les charges
opératoires constituées à hauteur de 56,4% par les frais du personnel. Ces frais ont progressé
de 7,8% en 2003 suite au renforcement de l’effectif du secteur qui bénéficie du taux d’encadre-
ment de diplômés universitaires le plus élevé des établissements de crédit.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
En MDT Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En MDT En %
(=) Produit net 49,1 46,3 - 2,8 - 5,7
(-) Dotations nettes aux provisions 16,6 15,9 - 0,7 - 4,2
(-) Charges opératoires 16,0 17,2 1,2 7,5
*Frais du personnel 9,0 9,7 0,7 7,8
*Charges générales d’exploitation 7,0 7,5 0,5 7,1
(-) Dotations aux amortissements 2,0 2,4 0,4 20,0
(=) Résultat d’exploitation 14,5 10,8 - 3,7 - 25,5
(+) Solde en gain/perte provenant des autres
éléments ordinaires - 0,7 0,3 1,0 142,9
(-) Impôts sur les bénéfices 4,1 2,5 - 1,6 -39,0
(=) Résultat net de l’exercice 9,7 8,6 - 1,1 -11,3
L’effort net de provisionnement du secteur a porté sur une enveloppe de 15,9 MDT ou
34,3% de son produit net contre 16,6 MDT ou 33,9% en 2002 suite à l’aggravation certes
moins accentuée que l’année précédente des impayés induite, notamment, par les retombées
de la conjoncture économique.
L’exercice s’est soldé par un résultat net de 8,6 MDT à fin 2003 contre 9,7 MDT une
année auparavant se traduisant ainsi par la poursuite de la baisse des indicateurs de
rentabilité du secteur.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Rendement du crédit bail 11,0 10,2 9,7
ROA 1,9 0,9 0,8
ROE 13,7 6,4 5,6
3) Situation financière1
Les sociétés du secteur respectent tous les ratios prudentiels, notamment, le ratio de
solvabilité. Leur situation se trouve toutefois affectée par l’aggravation moins prononcée qu’en
1
Les chiffres relatifs à l’année 2003 revêtent un caractère provisoire.
219
2002 des impayés et par le poids de leur portefeuille classé. En effet, le volume des impayés a
augmenté de 13,2% contre 25,2% en 2002 pour atteindre 127,8 MDT soit 11,8% de l’encours
de crédit-bail. Cette situation s’est traduite par une part des créances classées comparable à
celle de 2002, soit 24,7% et un volume de portefeuille classé de 259,9 MDT.
IV – BANQUES OFF-SHORE1
1) Ressources et emplois
L’activité des banques off-shore demeure concentrée sur les opérations de trésorerie
qui ont atteint 784,5 millions de dollars E.U ou 49,6% du total de leurs actifs.
Les placements auprès des banques ont totalisé 745,1 millions de dollars E.U dont
272,4 millions de dollars E.U ou 36,6% (contre 33,9% à fin 2002) ont bénéficié à la place de
Tunis. Les fonds collectés par le secteur off-shore auprès de cette place ont atteint
374,4 millions de Dollars E.U ou 64,9% du total de leurs ressources bancaires à fin 2003 et
dont près des trois quarts ont été recyclés sur la place de Tunis.
Les interventions de ces banques sous forme de crédit ont enregistré une baisse de
14,1 millions de dollars E.U ou 2,5% pour s’établir à 550,7 millions de dollars E.U, imputable
à la baisse des crédits accordés aux non-résidents. Ceux alloués à des résidents ont,
toutefois, augmenté de 5,4% pour se situer à 372 millions de dollars E.U ou 67,6% du total
des crédits (contre 353,1 millions de dollars E.U ou 62,5% en 2002).
Parallèlement à l’évolution des emplois, les ressources ont totalisé 1.582,1 millions de dollars
E.U à fin 2003 dont 577 millions de dollars E.U ou 36,5% sous forme de ressources bancaires.
Les dépôts de la clientèle ont, de leur côté, progressé de 69,1 millions de dollars E.U
ou 15,7% pour atteindre 509,7 millions de dollars E.U. Les dépôts des résidents collectés
dans leur quasi-totalité par une seule banque off-shore ont représenté seulement 16,9% des
ressources clientèles du secteur contre 18,1 % une année auparavant.
RESSOURCES DES BANQUES OFF-SHORE
En millions de $E.U Variations 2003/2002
Désignation
2002 2003 En M$E.U En %
Placement des banques 594,1 577,0 -17,1 -2,9
Installées en Tunisie 338,7 374,7 36,0 10,6
Installées à l’étranger 255,4 202,3 -53,1 -20,8
Dépôts de la clientèle 440,6 509,7 69,1 15,7
Résidente 79,8 85,9 6,1 7,6
Non résidente 360,8 423,8 63,0 17,5
Fonds propres 215,6 210,0 -5,6 -2,6
Provisions 72,0 92,8 20,8 28,9
Autres ressources 223,8 192,6 -31,2 -13,9
Total 1.546,1 1.582,1 36,0 2,3
221
2) Exploitation
La marge d’intérêt des banques off-shore accuse pour la deuxième année consécutive
une baisse pour se situer à 14,9 millions de dollars E.U, induite essentiellement par la
poursuite de la baisse des taux d’intérêts sur le dollar.
Les charges opératoires ont accaparé 39% du Produit net bancaire contre 36% une
année auparavant. Cette augmentation est liée à la dépréciation du taux de change
dollar/dinar ; étant signalé que les frais de personnel sont largement couverts par les
commissions nettes sur les opérations bancaires.
L’exercice 2003 s’est soldé par un bénéfice net de 7,2 millions de dollars E.U en baisse
de près de la moitié par rapport à celui enregistré à fin 2002 suite aux pertes enregistrées
par une banque off-shore résultant d’un effort important de provisionnement lié à la qualité
222
de son portefeuille. Conséquemment les indicateurs de rentabilité se sont situés à des
niveaux inférieurs à ceux enregistrés à fin 2001.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Rendement des actifs 2,1 1,0 0,5
Rentabilité des fonds propres 7,7 6,2 6,8
Les banques off-shore respectent tous les ratios prudentiels et les indicateurs de leur
situation financière se sont quasiment maintenus à leurs niveaux enregistrés à fin 2002, ce
qui témoigne d’une maîtrise des risques additionnels avec une amélioration de la couverture
des risques.
(En %)
Désignation 2001 2002 2003
Ratio de couverture des risques 45,0 45,7 44,9
Part des actifs classés bruts dans le total engagements 16,6 20,1 20,1
Part des actifs classés nets des provisions et agios
réservés dans le total des engagements 6,3 8,3 6,5
Taux de couverture des actifs classés par les provisions
et agios réservés 66,0 63,8 72,4
1) Organismes de factoring
223
Corrélativement à l’évolution de l’activité du secteur, ses revenus ont augmenté de
0,2 MDT par rapport à 2002 pour totaliser 8,1 MDT constitués à concurrence de 33,6% par
des commissions de factoring et 66,4% par des commissions de financement. Le rendement
des crédits s’est établi à 9,1%, en baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à son
niveau de 2002 reflétant la baisse des conditions de sortie du secteur.
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2002 2003
En MDT En %
Commissions de financement 5,5 5,4 -0,1 -1,8
Charges financières 2,9 2,8 -0,1 -3,4
Marge d'intérêt 2,6 2,6 0,0 0,0
Commissions de factoring 2,4 2,7 0,3 12,5
Autres produits d’exploitation - 0,1 0,1 -
Produit net factoring 5,0 5,4 0,4 8,0
La marge d’intérêt s’est maintenue à son niveau de 2002, soit 2,6 MDT sous l’effet de
la régression des charges financières liée à la baisse du taux moyen du marché monétaire.
L’exercice 2003 s’est soldé par un bénéfice de 1,3 MDT, en progression de 8,3% par
rapport à l’année 2002 dégageant ainsi une rentabilité des fonds propres de 10% et un
rendement des actifs de 1,9%.
(En %)
Indicateurs 2002 2003
Rendement des crédits 9,4 9,1
ROA 1,8 1,9
ROE 9,6 10,0
2) Banques d’affaires
Le secteur des banques d'affaires a animé en 2003 un courant d’affaires qui a porté sur
près de 20 mandats de privatisation et d’études notamment ceux relatifs à la privatisation de
deux unités industrielles en l’occurrence SOFOMECA et SOCOMENA et à l’appel d’offres
international pour la cession des participations publiques au capital de la Banque du Sud.
225
III. – LES AGREGATS MONETAIRES ET LEURS CONTREPARTIES
A – L’AGREGAT M3
L’agrégat M3 qui a totalisé 19.453 MDT à la fin de 2003, a progressé de 6,3% contre
un objectif de 7,9% au titre de la même année et 5,2% en 2002 et ce, suite à l’accélération
du rythme de progression de la masse monétaire M2.
1
Tel que défini dans ce cadre, le système financier se limite aux institutions financières résidentes représentées
par la Banque centrale, les banques de dépôts, le CCP, les banques de développement mixtes, les organismes
de leasing et le Centre d’épargne postale (CEP).
226
EVOLUTION DU TAUX DE LIQUIDITE DE L’ECONOMIE
En MDT En %
Années Taux d’inflation
M3 (moyenne PIB (aux prix Taux de liquidité
(base 100 en
mensuelle) courants)* (M3/PIB)
1990)*
1999 12.230 24.672 49,6 2,7
2000 14.262 26.685 53,4 2,9
2001 16.323 28.741 56,8 2,0
2002 17.697 29.890 59,2 2,7
2003 18.960 32.261 58,8 2,7
*Sources : Ministère du Développement et de la Coopération internationale et INS
(En %)
8 8
6 6
4 4
2 2
Inflation
0 0
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
* Base 100 en 1990
1) Masse monétaire M2
La masse monétaire M2 a enregistré, au terme de 2003, une augmentation de 7%
contre 3,9% en 2002. Cette évolution a été engendrée par la reprise des disponibilités
monétaires et la hausse de la quasi-monnaie.
Après une baisse de 1,9% en 2002, les disponibilités monétaires (M1) ont connu une
augmentation de 5,6% l’année suivante, imputable à la progression de la monnaie fiduciaire
et, particulièrement, de la monnaie scripturale qui a connu une nette reprise.
En effet, après avoir fluctué durant les quatre premiers mois de l’année, la monnaie
fiduciaire a enregistré une hausse continue à partir de mai et ce, jusqu’au mois d’août, période
correspondant à la haute saison estivale au terme de laquelle elle a atteint son maximum de
l’année, soit 2.788 MDT. Après la baisse relevée durant les mois de septembre et d’octobre,
cet agrégat s’est accru en novembre atteignant 2.741 MDT en raison des dépenses engagées
au titre du mois de Ramadan et de la fête de «Aïd El Fitr». En décembre, la monnaie fiduciaire
s’est repliée de nouveau, enregistrant, pour toute l’année, une hausse similaire à celle de
l’année écoulée soit 5,8%. Rapporté à la masse monétaire M2, cet agrégat a représenté
14,9% en décembre 2003 contre 15,1% en décembre 2002.
227
Quant à la monnaie scripturale, elle a atteint 4.325 MDT à la fin de 2003, soit une
progression de 5,5% contre une contraction de 6,1% en 2002.
228
S’agissant des disponibilités quasi-monétaires, elles ont augmenté presque au même
rythme que celui de l’an passé soit 8%. Cette évolution est imputable à la progression,
quoique à un rythme beaucoup moins accentué que l’an passé, de l’encours des dépôts à
terme et autres produits financiers (+7,7% contre +24,1%) et à la reprise de l’encours des
certificats de dépôts (+0,6% contre -20,8%). Pour les dépôts à terme, la décélération
enregistrée en 2003 s’explique par l’importance des émissions nettes de bons du Trésor
(+356 MDT contre -89 MDT en 2002) auxquelles les épargnants ont fortement adhéré aux
dépens d’autres placements. Quant aux certificats de dépôts, ils semblent renouer avec leur
évolution habituelle à la hausse et ce, après la baisse exceptionnelle enregistrée en 2002
expliquée, essentiellement, par la réglementation en matière de ratio de liquidité dont la
pondération est favorable aux dépôts à terme. De leur côté, les comptes spéciaux d’épargne
ont connu une accélération de leur rythme de progression (+6,3% ou 257 MDT contre 4% ou
157 MDT). Plus de la moitié de cet accroissement (142 MDT) est imputable au seul mois de
décembre, suite à la comptabilisation des intérêts dus au titre de l’année sous-revue contre
une hausse de 126 MDT en décembre 2002.
COMPTES D’EPARGNE
Comptes spéciaux Epargne auprès Autres comptes
Période d’épargne du CEP d’épargne
Montant Variation* Montant Variation* Montant Variation*
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2001 3.907 8,0 933 12,7 167 23,7
2002
Mars 3.907 - 956 2,5 169 1,2
Juin 3.907 - 966 3,5 128 -23,4
Septembre 3.911 0,1 960 2,9 130 -22,2
Décembre 4.064 4,0 1.014 8,7 141 -15,6
2003
Mars 4.082 0,4 1.039 2,5 143 1,4
Juin 4.081 0,4 1.051 3,6 145 2,8
Septembre 4.126 1,5 1.052 3,7 147 4,3
Décembre 4.321 6,3 1.105 9,0 157 11,3
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente
2) L’agrégat «M3-M2»
Cet agrégat a connu en 2003, une baisse de 1,4% contre une augmentation de 20%
l’an passé. Son évolution a résulté de la contraction de l’encours des emprunts obligataires
émis par le système financier conjuguée au ralentissement du rythme d’accroissement de
celui de l’épargne logement, tandis que les autres formes d’épargne, marginales du reste,
sont restées inchangées.
Après la forte hausse exceptionnelle enregistrée durant l’année 2002 (+22,7% contre
+9,7% en 2001) résultant essentiellement du lancement du nouveau produit «El Jedid» par
la Banque de l’habitat, l’encours des dépôts d’épargne logement a repris, en 2003, son
rythme d’accroissement habituel en évoluant au taux de 9,6%.
Quant à l’encours des emprunts obligataires, il a accusé une baisse de 12% en 2003
contre une augmentation de 17,8%. C’est que les souscriptions en ces titres n’ont porté que
sur 67 MDT contre 189 MDT en 2002 pour des émissions de 97 MDT et 195 MDT
respectivement.
229
AGREGAT «M3-M2» ET SES COMPOSANTES
Obligations et
Epargne projets
M3-M2 Epargne logement emprunts à plus
&investissements
Période d’un an
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2001 1.350 24,7 647 9,7 695 43,9 8 -20,0
2002
Mars 1.530 13,3 675 4,3 848 22,0 7 -12,5
Juin 1.629 20,7 735 13,6 887 27,6 7 -12,5
Septembre 1.741 29,0 760 17,5 975 40,3 6 -25,0
Décembre 1.620 20,0 794 22,7 819 17,8 7 -12,5
2003
Mars 1.642 1,4 812 2,3 823 0,5 7 -
Juin 1.632 0,7 828 4,3 797 -2,7 7 -
Septembre 1.629 0,6 846 6,5 777 -5,1 6 -14,3
Décembre 1.598 -1,4 870 9,6 721 -12,0 7 -
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente
B - L’AGREGAT «M4-M3»
Les avoirs extérieurs nets ont poursuivi en 2003 leur mouvement haussier amorcé
depuis l’année 2001, en augmentant de 370 MDT en 2003 contre 312 MDT l’année
précédente. Cette consolidation résulte, essentiellement, de l’allègement du déficit courant,
suite, notamment, à la forte atténuation du déficit commercial et à l’amélioration de la
balance des revenus des facteurs conjuguée avec la mobilisation d’importantes ressources
extérieures. L’évolution positive du secteur extérieur reflète celle des avoirs nets en devises
qui en constituent la principale composante.
Après avoir accusé une baisse de 117 MDT en janvier, ces avoirs ont connu une forte
augmentation en février (+641 MDT), atteignant leur niveau maximum de l’année, soit
3.535 MDT suite à l’encaissement de l’emprunt obligataire en yen (30 milliards de yen) et de
l’emprunt sur le marché international des capitaux (330 millions d’euros). A partir du mois de
mars, ils se sont inscrits de nouveau en diminution et ce, jusqu’au mois de juin, tout en se
maintenant à un niveau supérieur à celui de la fin de l’an 2002. Pour la période restante de
230
l’année, ils ont enregistré une tendance à la hausse quasi-continue. Pour le seul mois de
décembre, ces avoirs se sont accrus de 62 MDT, en dépit de l’importance des dépenses
engagées au titre du service de la dette, suite à l’encaissement de ressources extérieures
importantes dont notamment, le don de l’Union Européenne pour l’appui au programme de
réforme de l’enseignement de base (42,3 millions d’euros), la troisième tranche du prêt
octroyé par la BIRD (66,3 MDT) dans le cadre du programme d’appui à la compétitivité de
l’économie (PACE III) et l’emprunt auprès de la BAD à hauteur de 49,2 MDT.
Au terme de 2003, les avoirs nets en devises se sont nettement améliorés, s’élevant à
3.503 MDT, soit l’équivalent de 90 jours d’importations contre 3.011 MDT et 80 jours à fin
2002.
4000 90 J 120
98 J
3500 91 J 91 J 80 J 100
74 J
3000 77 J 74 J
80
2500
2000 60
3503
3011
2810
2747
1500
40
2423
2227
2032
1892
1000
20
500
0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Avoirs nets en devises Nombre de jours d'importation
D – CREDITS INTERIEURS
En totalisant 25.200 MDT en décembre 2003, les crédits intérieurs se sont accrus,
d’une année à l’autre, de 3,5% contre 3,6% en 2002. Cette progression est imputable à
231
l’évolution des concours à l’économie, les créances nettes sur l’Etat ayant, par contre, connu
une baisse.
L’année 2003 a été caractérisée par un repli des créances nettes sur l’Etat plus accentué
que celui relevé l’année précédente soit de -103 MDT contre -81 MDT. Cette baisse est
imputable à la progression du solde du compte courant du Trésor (+137 MDT contre +27 MDT),
étant signalé que ce dernier s’est accru, au cours du mois de décembre, de 287 MDT en raison,
principalement, de l’augmentation des recettes fiscales, des souscriptions nettes en bons du
Trésor et de l’encaissement par l’Etat de ressources extérieures. En revanche, l’encours des
bons du Trésor détenus par les banques qui a connu une forte baisse en 2002, s’est redressé en
2003 de 42 MDT, reflétant ainsi l’importance des souscriptions nettes aux bons du Trésor. Ces
dernières, se sont élevées à 356 MDT en 2003, tandis qu’elles étaient négatives en 2002
(-89 MDT), le surcroît correspond, exclusivement, à des souscriptions nouvelles aux BTA
(+824 MDT contre +307 MDT en 2002) dont la part dans l’encours total est passée, d’une année
à l’autre, de 59% à 72%.
2) Concours à l’économie
Les concours à l’économie se sont accrus à un rythme modéré en 2003 soit 4,6% ou
958 MDT contre 4,7% ou 936 MDT en 2002 et un objectif de 6,6%. Cette évolution est
attribuable à la hausse des crédits sur ressources ordinaires qui ont connu, d’une fin d’année
à l’autre, une accélération (+7% contre 3,3%) et ce, en relation avec la reprise de l’activité
économique et à celle du portefeuille-titres dont le rythme d’accroissement s’est plutôt ralenti
(+2,7% contre 18,3%). Après avoir amorcé une tendance haussière quasi-continue depuis le
début de l’année, favorisée par les prises de participation de certaines banques, notamment,
dans des SICARs, le volume du portefeuille-titres s’est replié en décembre de 95 MDT, suite,
notamment, à l’assainissement de filiales de certaines banques. S’agissant de l’encours des
crédits sur ressources spéciales et de celui des billets de trésorerie, ils ont connu
respectivement une baisse de 9,9% et de 45 MDT après avoir enregistré une augmentation
de 9,3% et de 21 MDT une année auparavant.
232
CONCOURS A L’ECONOMIE
En MDT Variation en %
Désignation
2001 2002 2003 2002/2001 2003/2002
Crédits à l’économie 19.018 19.771 20.697 4,0 4,7
Crédits sur ressources ordinaires 16.584 17.126 18.320 3,3 7,0
Crédits sur ressources spéciales 2.053 2.243 2.020 9,3 -9,9
Billets de trésorerie* 381 402 357 21,0 -45,0
Portefeuille-titres 1.000 1.183 1.215 18,3 2,7
Total 20.018 20.954 21.912 4,7 4,6
* Pour cet agrégat, les variations sont exprimées en MDT.
Ventilés par catégorie d’établissements, les crédits accordés par le système financier
continuent à faire apparaître la prépondérance des banques de dépôts dans le financement
de l’économie dont la part dans le volume global est passée, d’une année à l’autre, de 86,1%
à 87,3% ; celles des autres catégories ont, en revanche, baissé
CREDITS A L’ECONOMIE
En MDT Variation en %
Origine
2001 2002 2003 2002/2001 2003/2002
Banque centrale 1.419 987 839 -30,4 -15,0
Banques de dépôts 15.768 17.022 18.062 8,0 6,1
Banques de développement mixtes 857 718 722 -16,2 0,6
Organismes de leasing 974 1.044 1.074 7,2 2,9
Total 19.018 19.771 20.697 4,0 4,7
233
IV. – L'ENDETTEMENT TOTAL
Après avoir connu une décélération en 2002, le financement total de l’Etat et des
autres agents économiques non financiers auprès des marchés aussi bien intérieur
qu’extérieur s’est accru en 2003 à un taux légèrement supérieur à celui de l’an passé. D’une
année à l’autre, l’endettement total (ET) est passé de 43.793 MDT à 46.207 MDT, en
accroissement de 5,5% contre 5%. Cette légère accélération a concerné plutôt le
financement intérieur total (FIT), le financement d’origine extérieure ayant poursuivi sa
progression quoique légèrement moins importante que l’année précédente.
Sous l’effet conjugué de la reprise du financement sur les marchés de capitaux (5,8%
contre -1%) et de la progression, quoique moins importante que l’an passé, des concours
fournis par le système financier (4% contre 4,6%), l’encours du financement intérieur
total(FIT) s’est élevé à 28.850 MDT, soit en augmentation de 4,2% contre 3,8%. Tout en
demeurant prépondérante, sa part dans l’endettement total a légèrement diminué en
revenant, d’une année à l’autre, de 63,2% à 62,5%.
Après avoir augmenté de 4,1% en 2002, l’endettement de l’Etat vis à vis du système
financier a accusé une diminution de 1,5% l’année suivante pour se situer à 3.288 MDT dont
234
1.203 MDT sous forme de bons du Trésor. Près de 77% de cette enveloppe sont constitués
par des bons du Trésor assimilables (BTA) contre 71% l’an passé. Notons à cet égard que
l’augmentation des souscriptions aux bons du Trésor assimilables constatée en 2003
(1.038 MDT contre 754 MDT) ne s’est pas accompagnée pour autant d’une souscription
accrue des établissements de crédit à ces titres. Aussi, l’encours de ces bons détenus par
les banques a-t-il connu une décélération en n’augmentant que de 17% en 2003 contre 30%
en 2002.
En revanche, l’encours des facilités accordées par les établissements de crédit aux
autres agents économiques non financiers a connu une accélération de son rythme de
progression en 2003, soit 4,9% contre 4,7% , suite à la hausse des crédits sur ressources
ordinaires des banques en relation avec la reprise relative de l’activité économique au titre
de la même année.
L’encours de la dette extérieure de l’Etat est ainsi passé de 11.688 MDT en 2002 à
12.529 MDT en 2003, en accroissement de 7,2% contre 3,8% une année auparavant. Quant
à celui relatif aux autres agents économiques non financiers, il n’ a augmenté que de 9,1%
contre 17,5% en 2002.
Rapporté au PIB exprimé aux prix courants, l’endettement total (ET) a représenté
143,2% en 2003 contre 146,5% l’année précédente, reflétant ainsi la baisse aussi bien de la
part du FIT dans le PIB que celle du financement extérieur.
235
PRINCIPAUX PARAMETRES DE FINANCEMENT (En % sauf indication contraire)
Désignation 2001 2002 2003
ET/PIB aux prix courants 145,1 146,5 143,2
*Etat 61,9 61,1 59,3
*Autres agents économiques non financiers 83,2 85,4 83,4
FIT/PIB 92,8 92,6 89,4
*Etat 22,7 22,0 21,0
*Autres agents économiques non financiers 70,1 70,6 68,4
Financement extérieur/PIB 52,3 53,9 53,8
*Etat 39,2 39,1 38,8
*Autres agents économiques non financiers 13,1 14,8 15,0
Endettement intérieur de l’Etat/FIT 24,4 23,7 23,5
Endettement intérieur des autres agents
économiques non financiers/FIT 75,6 76,3 76,5
Financement extérieur/RNDB 52,2 53,6 53,3
PIB aux prix courants (en MDT) 28.741 29.890 32.261
RNDB aux prix courants (en MDT) 28.793 30.090 32.588
236
V. – LA DISTRIBUTION DU CREDIT
L’encours des crédits servis par le système financier à l’économie tel que recensé par
la centrale des risques et par le fichier des crédits aux particuliers s’est situé à 21,7 milliards
de dinars au terme de l’année 2003, en accroissement de 5,7% par rapport à son niveau de
l’année précédente, taux supérieur de 2,7 points de pourcentage par rapport à celui
enregistré une année auparavant. Favorisé par le regain d’activité enregistré dans le pays,
notamment dans le domaine agricole, suite à l’amélioration des conditions climatiques, cette
accélération illustre la reprise de l’encours des crédits d’exploitation. Celui des crédits
d’investissement a, plutôt, accusé un ralentissement.
D’une année à l’autre, l’encours des crédits à court terme est passé de 9.554 MDT à
10.319 MDT, enregistrant ainsi une augmentation de 8% contre une baisse de 7,5% une
année auparavant. Cette évolution reflète, à des degrés variés, celles ayant trait aux
différents secteurs d’activité. Si l’encours des crédits dispensés à l’agriculture et pêche a
progressé de 22,3% contre un repli de 13% en 2002, ceux afférents aux services et à
l’industrie se sont accrus de 9,7% et de 3,9% respectivement contre des baisses de 11,6%
et de 2,1% enregistrées une année auparavant.
Quant à l’encours des crédits à moyen et long termes, il est passé, au cours de la
même période, de 10.963 MDT à 11.365 MDT, en augmentation de 3,7% contre 14,3% une
année auparavant. Cette décélération est imputable à celle des crédits consentis aux
services et, à un degré moindre, à l’agriculture et pêche qui ont progressé respectivement
de 3% et 1,6% contre 19,8% et 5,3% une année auparavant. En revanche, l’encours des
crédits accordés à l’industrie a enregistré une accélération, gagnant en rythme d’accroisse-
ment, 3,7 points de pourcentage.
S’agissant de l’encours des crédits octroyés aux particuliers, il s’est situé à 3.073 MDT
au terme de l’année 2003, soit plus de 14% du total et près du quart de l’encours des crédits
destinés à l’ensemble des services.
La répartition de l’encours total des crédits par secteur d’activité fait apparaître, d’une
année à l’autre, un renforcement de 0,4 point de pourcentage de la part de l’agriculture et
pêche, passant de 7,7% à 8,1%. Par contre, celles relatives à l’industrie et aux services ont
enregistré de légers reculs de 0,3 et 0,1 point de pourcentage revenant de 33,9% à 33,6%
et de 58,4% à 58,3% respectivement.
La ventilation par catégorie de banques de l’encours des crédits accordés par le système
financier confirme le rôle prépondérant joué par les banques de dépôts dans le financement de
l’économie. En effet, l’enveloppe des crédits servis par catégorie de banques s’est élevée à
19.236 MDT, soit 88,7% du total de l’encours. Nettement moins importantes, celles dispensées
par les banques d’investissement, les compagnies de leasing et les banques non-résidentes
n’ont atteint, respectivement, que 3,5%, 5,1% et 2,7%.
237
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS A L’ECONOMIE PAR SECTEUR D’ACTIVITE ET PAR
TERME (En MDT sauf indication contraire)
Variation Part du total
2003
Désignation 2002 (en %) (en %)
Mars Juin Sept Déc 2002/2001 2003/2002 2002 2003
Agri. et pêche 1.579 1.589 1.609 1.834 1.768 - 4,7 12,0 7,7 8,1
Court terme 788 792 791 1.032 964 -13,0 22,3 3,8 4,4
M&L termes 791 797 818 802 804 5,3 1,6 3,9 3,7
Industrie 6.955 6.976 7.098 7.108 7.285 - 0,4 4,7 33,9 33,6
Court terme 4.483 4.519 4.591 4.598 4.656 - 2,1 3,9 21,9 21,5
M&L termes 2.472 2.457 2.507 2.510 2.629 2,7 6,4 12,0 12,1
Services 11.983 12.251 12.384 12.403 12.631 6,3 5,4 58,4 58,3
Court terme 4.283 4.510 4.586 4.621 4.699 -11,6 9,7 20,9 21,7
M&L termes 7.700 7.741 7.798 7.782 7.932 19,8 3,0 37,5 36,6
dt:Crédits aux
particuliers 2.835 2.897 2.934 3.015 3.073 - 8,4 13,8 14,2
Total 20.517 20.816 21.091 21.345 21.684 3,0 5,7 100,0 100,0
Court terme 9.554 9.821 9.968 10.251 10.319 - 7,5 8,0 46,6 47,6
M&L termes 10.963 10.995 11.123 11.094 11.365 14,3 3,7 53,4 52,4
dt:Crédits aux
particuliers 2.835 2.897 2.934 3.015 3.073 - 8,4 13,8 14,2
Passant de 10,2 milliards de dinars en 2001 à 10,4 milliards de dinars en 2002 puis à
10,8 milliards de dinars en 2003, l’encours des crédits accordés aux entreprises faisant
partie des divers groupes de sociétés s’est accru, d’une année à l’autre, de 2% et de 3,8%,
respectivement. Sa part dans le total de l’encours des crédits servis à l’économie est
revenue, successivement, de 51,1% à 50,7% puis à 49,8%.
La part des entreprises publiques est passée de 3,7% en 2002 à 4,3% en 2003,
tendance relevée au niveau des divers secteurs d’activité, à l’exception des services dont la
part a connu, d’une année à l’autre, un léger recul.
238
Atteignant 942 MDT au terme de l’année 2003 contre 769 MDT seulement en 2002,
l’encours des crédits octroyés aux entreprises publiques s’est accru de 22,5% contre un
fléchissement de 12,4% enregistré l’année précédente. Cette évolution trouve son origine
dans l’accroissement de l’encours des crédits accordés au secteur agricole et celui octroyé
pour le financement de l’importation de produits énergétiques.
Quant à l’encours des crédits servis aux entreprises privées, il est passé, d’une année
à l’autre, de 19,7 milliards de dinars à 20,7 milliards de dinars, enregistrant ainsi un
accroissement de 5% contre 3,7% une année auparavant. Ce renforcement du rythme de
progression qui a concerné les secteurs agricole et industriel a été relevé au niveau aussi
bien des crédits à moyen et long termes que ceux à court terme. L’encours des crédits des
entreprises opérant dans le secteur des services a, par contre, connu une décélération au
niveau des crédits à moyen et long termes.
A – FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE ET PECHE
Après la baisse amorcée deux années auparavant, en liaison avec les mauvaises
campagnes agricoles successives, l’encours des crédits dispensés directement ou
indirectement au secteur de l’agriculture et pêche a enregistré, en 2003, un accroissement
de 12% en se situant à 1.768 MDT.
Passant de 1.140 MDT en 2002 à 1.161 MDT en 2003, l’encours des crédits
bénéficiant directement aux agriculteurs et aux pêcheurs a progressé de 1,8% contre un
fléchissement de 3,1% enregistré une année auparavant.
Totalisant 964 MDT en 2003 contre 788 MDT en 2002, l’encours des crédits
d’exploitation consentis au secteur agricole a enregistré un accroissement de 176 MDT ou
22,3% contre une baisse de 118 MDT ou 13% une année auparavant. Cette progression a
concerné l’encours des crédits accordés aux organismes de stockage et de
commercialisation de produits agricoles alors que celui des crédits consentis aux
agriculteurs et pêcheurs s’est inscrit en baisse.
239
Passant de 275 MDT en 2002 à 457 MDT en 2003, l’encours des crédits à court terme
consentis aux agriculteurs par l’intermédiaire des organismes de commercialisation de
produits agricoles s’est accru de 66,2% contre un fléchissement de 22,5% une année
auparavant. Cette évolution est imputable à la réalisation d’une bonne campagne agricole,
comparée à celle de l’année précédente.
Cette régression s’explique par la souplesse introduite par les pouvoirs publics l’année
précédente au niveau de l’application de la loi n°99-65 portant régularisation de
l’endettement du secteur de l’agriculture et pêche. Les principales mesures prises à ce titre
ont consisté à supprimer l’avance de 10% exigée initialement, à proroger de 7 à 12 ans la
durée de rééchelonnement et à étendre ces avantages aux crédits consentis après le 31
décembre 1998. L’effort fourni en matière de recouvrement par la Banque nationale agricole
a également contribué à la réalisation de ce résultat.
2) Crédits d’investissement
Atteignant 804 MDT, l’encours des crédits à moyen et long termes dispensés au profit de
l’agriculture et pêche a enregistré un accroissement de 1,6% contre 5,3% en 2002. Cette
décélération s’explique par la baisse de l’encours des crédits accordés principalement aux
entreprises de commercialisation de matériels agricoles qui a été atténuée par l’accroissement
de l’encours des crédits servis directement aux agriculteurs et aux pêcheurs.
Revenant de 164 MDT en 2002 à 150 MDT en 2003, l’encours des crédits
d’investissement dispensés indirectement au secteur de l’agriculture et pêche s’est inscrit
en baisse de 8,5% contre un accroissement de 30,2% une année auparavant. Si
l’augmentation de l’année 2002 avait pour origine la consolidation des engagements sous
forme de découvert de l’ONH en un crédit à long terme de 38 MDT sur une durée de
15 ans, la baisse de l’année 2003 s’explique, d’une part, par le règlement des annuités
échues relatives au concours précité ainsi que celles afférentes aux crédits de consolidation
mis en place en faveur des coopératives céréalières en application de l’article 24 de la loi de
finances pour la gestion 1999 et, d’autre part, par la régression de l’encours des crédits à
moyen terme dispensés aux agriculteurs par l’intermédiaire des entreprises de
commercialisation de matériels agricoles suite au règlement de leurs dettes.
1
Circulaire de la BCT n°12 du 15 octobre 2003.
2
Circulaire de la BCT n°09 du 11 juillet 2003.
240
B – FINANCEMENT DE L’INDUSTRIE
L’encours des crédits attribués au secteur de l’industrie a totalisé 7.285 MDT, au terme
de 2003, contre 6.955 MDT à la fin de l’année précédente, enregistrant ainsi une
progression de 4,7% contre une régression de 0,4% une année auparavant.
Cette augmentation a intéressé aussi bien les crédits d’investissement que ceux à
court terme et a concerné la majorité des branches d’activité et, notamment, l’énergie et la
distribution des eaux.
Atteignant 2.629 MDT en 2003 contre 2.472 MDT l’année précédente, l’encours des
crédits d’investissement a enregistré un bond de 6,4% contre 2,7% seulement une année
auparavant. Cette accélération reflète celle des crédits servis aux branches des industries
de matériaux de construction, de céramique et de verre, de la chimie et caoutchouc de
l’énergie et distribution des eaux et du batiment et travaux publics.
1) Mines
Totalisant 10 MDT en 2003 contre 9 MDT en 2002, l’encours des crédits alloués aux
entreprises opérant dans le domaine des mines a progressé de 11,1% contre une
régression de 60,9% une année auparavant. Cette évolution s’explique par l’augmentation
des crédits à court terme.
Après avoir enregistré une baisse de 68,4% en 2002, l’encours des crédits de
fonctionnement servis à cette branche d’activité a augmenté en 2003 de 16,7%, passant de
6 MDT à 7 MDT.
241
2) Energie et distribution des eaux
L’encours des crédits alloués à ce secteur a augmenté de 56,3% en 2003 contre une
régression de 6,6% en 2002. La reprise a intéressé aussi bien les crédits de gestion que
ceux consentis pour le financement d’investissement.
De même, après avoir enregistré une baisse de 4,7% en 2002, les crédits à moyen et
long termes ont augmenté de 9,2% l’année suivante, suite à l’accroissement des
engagements à terme de la STEG, dans le cadre de l’extension de ses centrales
thermiques, de certaines entreprises d’exploitation d’eaux minérales et de quelques
entreprises pétrolières.
Totalisant 934 MDT en 2003 contre 861 MDT en 2002, l’encours des crédits octroyés
à cette branche d’activité s’est accru de 8,5% contre une baisse de 0,6% l’année
précédente. La reprise a touché aussi bien les crédits à court terme que les crédits
d’investissement.
S’élevant à 284 MDT en 2003 contre 274 MDT en 2002, les crédits à moyen et long
termes ont augmenté de 3,6% contre une régression de 1,1% l’année précédente. Les
nouveaux concours ont servi au renouvellement des équipements de certaines sociétés de
travaux publics.
De son côté, l’encours des crédits de gestion a progressé de 10,7% en 2003 contre
une régression de 0,3% en 2002. Les nouveaux crédits ont été consentis principalement
sous forme d’avances sur créances administratives et, accessoirement, sous forme de débit
en compte courant au profit de certaines sociétés de travaux publics.
4) Industries agro-alimentaires
Pour ce qui est des crédits de fonctionnement, dont l’encours s’est accru de 1,2%
contre 6,8% en 2002, ils ont été octroyés, essentiellement, sous forme de crédits de
financement de stocks, de crédits de préfinancement des exportations et débit en compte
courant et ont bénéficié, surtout, à des unités de conditionnement et d’exportation d’huile,
de fabrication de boissons gazeuses et de pâtes alimentaires ainsi que certaines minoteries.
242
Atteignant 571 MDT en 2003 contre 566 MDT en 2002, l’encours des crédits
d’investissement a connu la même augmentation que l’année précédente, soit 0,9%. Les
nouveaux crédits ont profité essentiellement aux entreprises opérant dans les diverses
activités de la branche dans le cadre du financement de leur programme de mise à niveau.
L’encours des crédits consentis aux entreprises opérant dans cette branche a baissé
de 0,6% en 2003, contre -4,8% une année auparavant. Il a, en effet, atteint 854 MDT contre
859 MDT l’année précédente. Cette baisse s’explique par celle des crédits à court terme.
En baisse de 0,8%, l’encours des crédits de gestion s’est situé à 617 MDT. Cette
régression a été relevée au niveau des sociétés opérant dans la branche du textile et de la
filature.
Quant aux crédits d’investissement et après la baisse enregistrée en 2002 de 6,7%, ils
ont gardé le niveau de l’année précédente, soit 237 MDT.
Passant de 1.339 MDT en 2002 à 1.370 MDT en 2003, l’encours des crédits dispensés
aux entreprises relevant des industries mécanique et électrique a connu une progression de
2,3% contre une régression de 6,8% une année auparavant. Cette évolution s’explique
principalement par l’augmentation des crédits d’investissement atténuée en partie par la
baisse des crédits de fonctionnement.
De 935 MDT en 2002, l’encours des crédits de fonctionnement est revenu à 913 MDT
en 2003, accusant ainsi une baisse de 2,4% contre 14,2% une année auparavant. Cette
évolution trouve son origine principalement dans la baisse du débit en compte courant des
sociétés opérant, en particulier, dans l’industrie métallique, la mécanique générale et la
construction métallique.
Quant aux crédits d’investissement, ils se sont inscrits en hausse de 13,1% contre 16,4%
en 2002. Les nouveaux crédits ont servi au financement d’opérations de restructuration et
d’extension par des sociétés privées de la branche.
Totalisant 893 MDT en 2003 contre 838 MDT en 2002, l’encours des crédits alloués
aux entreprises opérant dans l’industrie des matériaux de construction, de la céramique et
du verre ont connu une augmentation de 6,6% contre 2,6% l’année précédente. Cette
accélération a été relevée au niveau de l’encours des crédits d’investissement. En
revanche, celui des crédits de gestion a accusé un ralentissement.
Atteignant 447 MDT en 2003 contre 439 MDT en 2002, l’encours des crédits de fonc-
tionnement s’est accru de 1,8% contre 3,5% une année auparavant. Les nouveaux crédits
ont été octroyés sous forme de débit en compte courant à des unités de fabrication de
matériaux de construction, à des cimenteries et à des briqueteries.
8) Chimie et caoutchouc
S’élevant à 611 MDT au terme de l’année 2003 contre 561 MDT en 2002, l’encours
des crédits octroyés aux entreprises de cette branche a enregistré un accroissement de
8,9% contre 10% une année auparavant. Cette décélération résulte du ralentissement du
rythme de progression des crédits de gestion et ce, en dépit de l’accélération des crédits
d’investissement.
Concernant les crédits de gestion, ils se sont accrus de 4,8% en 2003 contre 8,5% en
2002. Les nouveaux crédits, dispensés principalement sous forme d’escompte commercial
et d’avances en compte courant, ont profité essentiellement aux entreprises relevant des
activités chimiques et pharmaceutiques.
Passant de 204 MDT en 2002 à 237 MDT en 2003, l’encours des crédits d’investisse-
ment a connu une augmentation de 16,2% contre 12,7% une année auparavant. Les
nouveaux crédits ont servi au financement d’opérations de restructuration, d’extension et de
mise à niveau.
9) Industries diverses
Revenant de 696 MDT en 2002 à 692 MDT en 2003, l’encours des crédits dispensés en
faveur des sociétés exerçant dans les industries diverses a connu une régression de 0,6%
contre une progression de 0,3% une année auparavant. Cette baisse a concerné les crédits à
court terme, par contre ceux à moyen et long termes ont enregistré une stagnation.
S’agissant des crédits de fonctionnement, ils ont gardé en 2003 le même niveau de
l’année précédente avec un total de 453 MDT.
Quant aux crédits d’investissement, ils ont connu une baisse de 1,6% en revenant de
243 MDT en 2002 à 239 MDT au terme de l’année 2003. Cette évolution trouve son origine
principalement dans la baisse des crédits à moyen et long termes accordés en faveur de
certaines sociétés de production de bois, de liège et d’ameublement.
Quant aux crédits de fonctionnement qui sont passés de 4.283 MDT en 2002 à
4.699 MDT en 2003, ils ont connu un accroissement de 9,7% contre une régression de
11,6% une année auparavant. Cette évolution a été relevée au niveau de toutes les
branches d’activité.
244
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DES SERVICES PAR BRANCHE
D’ACTIVITE (En MDT)
Crédits à court Crédits à moyen
Total
Désignation terme et long termes
2002 2003 2002 2003 2002 2003
Transport et
télécommunications 256 274 429 397 685 671
Tourisme 891 1.041 2.230 2.240 3.121 3.281
Promotion immobilière 389 467 722 708 1.111 1.175
Commerce 2.102 2.223 730 771 2.832 2.994
Autres services 645 694 754 743 1.399 1.437
Crédits aux particuliers - - 2.835 3.073 2.835 3.073
Total 4.283 4.699 7.700 7.932 11.983 12.631
1) Transport et télécommunications
Totalisant 671 MDT en 2003 contre 685 MDT en 2002, l’encours des crédits servis à
cette branche d’activité a accusé une régression de 2% contre une baisse de 5,8% une
année auparavant. Cette évolution s’explique par la baisse des crédits d’investissement qui
a été atténuée par l’accroissement des crédits de fonctionnement.
S’élevant à 274 MDT en 2003 contre 256 MDT en 2002, l’encours des crédits à court
terme a enregistré une augmentation de 7% contre une régression de 3,4% une année
auparavant. Cet accroissement a touché principalement la Compagnie tunisienne de
navigation, la Société de transport de tunis (STT) née de la fusion entre la Société
nationale de transport (SNT) et la Société du métro léger de tunis (SMLT) et d’autres
sociétés privées de transport routier.
Revenant de 429 MDT en 2002 à 397 MDT en 2003, l’encours des crédits d’investis-
sement a accusé une régression de 7,5% contre 7,1% une année auparavant. Cette baisse a
été relevée principalement au niveau de la Société Tunisair, la Société de transport de tunis
(STT), la Société nationale des chemins de fer tunisiens et d’autres entreprises publiques
de transport régional.
2) Tourisme
Passant de 3.121 MDT en 2002 à 3.281 MDT en 2003, l’encours des crédits servis au
secteur touristique a progressé de 5,1% contre une baisse de 0,4% une année auparavant.
Cette reprise a touché l’encours des crédits de fonctionnement. En revanche, celui des
crédits d’investissement a accusé un ralentissement.
Totalisant 1.041 MDT en 2003 contre 891 MDT en 2002, les crédits de gestion ont
connu une forte progression de 16,8% contre une baisse de 4,7% une année auparavant.
Cet accroissement s’explique essentiellement par l’augmentation du débit en compte
courant suite, notamment, aux impayés enregistrés par certaines unités hôtelières et aux
avances sur les crédits à moyen terme consentis au titre du financement des projets
d’extension et de rénovation.
245
3) Promotion immobilière
Totalisant 1.175 MDT en 2003 contre 1.111 MDT en 2002, l’encours des crédits alloués
en faveur de cette branche a progressé de 5,8% contre une baisse de 53,6% une année
auparavant. Cet accroissement a touché uniquement l’encours des crédits de fonctionne-
ment. Celui des crédits d’investissement a poursuivi sa tendance à la baisse pour la
deuxième année consécutive.
Revenant de 722 MDT en 2002 à 708 MDT en 2003, l’encours des crédits d’investis-
sement a régressé de 1,9% contre une baisse de 64,1% une année auparavant. Si la
régression enregistrée en 2002 s’explique par l’individualisation de crédits d’achat, de
construction ou d’extension de logements octroyés aux particuliers dans une déclaration
indépendante suite à la mise en place du fichier des crédits aux particuliers, celle de 2003
est imputable aux annuités impayées relatives à des crédits antérieurs.
Quant à l’encours des crédits de fonctionnement, il est passé de 389 MDT en 2002 à
467 MDT en 2003, en augmentation de 20,1% contre 2,4% une année auparavant. Les
nouveaux crédits ont servi au préfinancement de projets immobiliers réalisés par les
promoteurs privés de la branche et à la couverture des annuités impayées relatives aux
crédits à moyen terme pour d’autres.
4) Commerce
Totalisant 2.994 MDT en 2003 contre 2.832 MDT en 2002, l’encours des crédits
consentis à ce secteur s’est accru de 5,7% contre 0,9% une année auparavant. Cette
accélération a touché aussi bien l’encours des crédits de fonctionnement que celui des
crédits d’investissement.
Passant au cours de la même période de 2.102 à 2.223 MDT, l’encours des crédits de
fonctionnement, dispensés notamment sous forme de débit en compte courant et
d’escompte commercial, a connu une progression de 5,8% contre 0,6% une année
auparavant. Concernant les crédits d’investissement qui se sont élevés de 730 MDT en
2002 à 771 MDT en 2003, ils se sont accru de 5,6% contre 1,7% l’année précédente. Cette
évolution a touché toutes les filières commerciales et principalement celle du commerce
divers suite au financement de la mise en place d’un deuxième réseau GSM par un
opérateur privé.
5) Autres services
Se situant à 1.437 MDT en 2003 contre 1.399 MDT en 2002, l’encours des crédits
dispensés aux entreprises opérant dans cette branche d’activité a enregistré une
progression de 2,7% contre une baisse de 36,7% une année auparavant. Cette évolution
s’explique par l’augmentation des crédits de fonctionnement qui a plus que compensé la
baisse des crédits d’investissement.
Revenant à 754 MDT en 2002 à 743 MDT en 2003, l’encours des crédits d’investisse-
ment a accusé une baisse de 1,5% contre 27,3% une année auparavant.
Quant à l’encours des crédits à court terme qui est passé de 645 MDT en 2002 à
694 MDT en 2003, il a connu un accroissement de 7,6% contre une baisse de 45%
enregistrée une année auparavant. Cette augmentation a été relevée au niveau du débit en
compte de certaines entreprises notament aux sociétés de factoring.
246
6) Crédits aux particuliers
L’endettement global des particuliers auprès des banques, tel quel recensé par le
fichier des crédits aux particuliers, s’est élevé à fin décembre 2003 à 3.073 MDT contre
2.835 MDT en 2002 en progression de 8,4%. Il a servi principalement à financer l’acquisition
de logements neufs et l’aménagement ou l’extension d’anciens logements dont l’encours
s’est élevé à 2.091 MDT au terme de l’année 2003 contre 1.827 MDT une année
auparavant, en augmentation de 14,4%.
Les autres crédits qui ont servi notamment à couvrir les dépenses courantes,
l’acquisition de matériaux de construction, d’équipements ménagers et de véhicules ont
plutôt accusé, dans l’ensemble, une baisse de 2,6%.
247
VI. – LE MARCHE FINANCIER
1) Le marché primaire
Pour la deuxième année consécutive, le volume des émissions par APE s’est inscrit en
baisse, revenant de 2.962 MDT en 2001 à 2.752 MDT en 2002 puis à 2.370 MDT en 2003. Ce
repli a concerné les émissions tant de titres publics à court terme que d’emprunts obligataires.
Les émissions de bons du Trésor ont totalisé 2.123 MDT contre 2.473 MDT en 2002,
enregistrant ainsi une baisse de 350 MDT. Le repli des émissions de titres de l’Etat est intervenu
surtout durant la période allant du mois d’avril à la mi-septembre 2003, suite à la mobilisation
par la Banque centrale de Tunisie, pour le compte de l’Etat, de ressources sur le marché
financier international, entraînant par là-même la suspension provisoire des émissions de bons
248
du Trésor à court terme (BTCT). Celles-ci ont, en effet, fortement diminué en 2003 pour
atteindre 1.084 MDT contre 1.719 MDT et 1.880 MDT respectivement en 2002 et 2001.
Cette tendance générale à la baisse des émissions de BTCT traduit la volonté affirmée
du Trésor d’améliorer constamment la gestion de la dette publique intérieure basée, entre
autres, sur un choix de maturités plus longues pour les nouvelles émissions mais qui allie
l’impératif de dynamisation du marché financier.
Les émissions de BTA se sont essentiellement concentrées, en 2003, sur les lignes de
5 ans et de 12 ans qui en ont représenté, de ce fait, 86%.
Lancée pour la première fois en 2002, la ligne BTA à 12 ans a capitalisé, en 2003, des
émissions pour un montant global de 550 MDT, soit 53% du volume total des émissions de BTA.
VOLUME DES EMISSIONS PAR APE1 (En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Volume des émissions par APE 2.962 2.752 2.370 -210 -382
*Titres de capital 155 46 123 -109 77
. Emissions du secteur bancaire 50 0 20 -50 20
Nombre d’opérations (en unités) 2 0 1 -2 1
. Emissions du secteur non bancaire 105 46 103 -59 57
Nombre d’opérations (en unités) 20 11 18 -9 7
*Titres de créance 2.807 2.706 2.247 -101 -459
a – Obligations 297 233 124 -64 -109
. Emissions du secteur bancaire 90 100 0 10 -100
Nombre d’opérations (en unités) 3 3 0 - -3
. Emissions du secteur du leasing et
autres établissements financiers 139 96 97 -43 1
Nombre d’opérations (en unités) 10 8 8 -2 0
. Emissions des autres secteurs 68 37 27 -31 -10
Nombre d’opérations (en unités) 8 6 4 -2 -2
b – Titres publics 2.510 2.473 2.123 - 37 -350
Bons du Trésor assimilables (BTA) 630 754 1.039 124 285
Bons du Trésor à court terme 1.880 1.719 1.084 -161 -635
(BTCT)
Source :CMF
1
Les statistiques y afférentes sont établies sur la base des dates de visa du CMF pour les titres de capital et les
obligations et des dates d’adjudication pour les titres publics.
La tendance baissière des TMP à l’émission de BTA amorcée à partir de juillet 2002 et
ayant notamment concerné les lignes de 3 ans et de 4 ans, s’est généralisée à l’ensemble
des lignes de BTA, toutes maturités confondues, au cours de l’année 2003.
249
Ainsi, les TMP des lignes de BTA à 5 ans et 12 ans qui ont été les plus régulières
quant à la fréquence de leur émission au cours de 2003, sont revenus respectivement,
d’une fin d’année à l’autre, de 6,774% et 8,345% à 6,607% et 8,126%.
Parallèlement, les TMP des émissions de BTCT ont suivi le même mouvement
baissier en revenant de 6,61% pour les BTCT à 52 semaines au début de l’année à 5,26%
en fin d’année.
Ce fléchissement des taux est largement expliqué par la réduction du taux directeur de
la Banque centrale de Tunisie à deux reprises au courant des mois de mars et juin 2003,
pour le ramener à 5%.
Le volume global des émissions privées s’est inscrit en baisse, pour la deuxième
année consécutive, pour atteindre 247 MDT contre 279 MDT une année auparavant. En
conséquence, la contribution de ces émissions dans la FBCF du secteur privé s’est situé à
5,9% contre 6,7% en 2002 et 20% prévu dans le cadre du Xème plan de développement
économique et social (2002-2006).
S’agissant particulièrement des titres de capital, les nouvelles émissions ont totalisé
123 MDT contre 46 MDT en 2002, dont près de 18% concernent des sociétés inscrites à la
cote. Les capitaux frais levés et qui constituent une réelle consolidation des capitaux
propres des sociétés concernées ont enregistré une nette augmentation par rapport à
l’année précédente pour atteindre 54 MDT contre 8 MDT seulement en 2002. Ce montant
demeure néanmoins largement en deçà des 113 MDT levés en 2001.
La répartition sectorielle des nouvelles émissions fait ressortir le retour sur le devant
du secteur financier avec une part de 41,5% du volume global des émissions des titres de
capital contre 27,5% seulement en 2002.
Au niveau du marché obligataire, les sociétés faisant appel public à l’épargne ont
procédé, en 2003, au lancement de 12 emprunts ayant porté sur des montants individuels
assez modestes variant entre 5 MDT et 20 MDT. Le volume global émis a atteint 124 MDT,
s’inscrivant en net recul par rapport aux deux années 2002 et 2001, années au cours
desquelles les émissions ont totalisé, respectivement, 233 MDT et 297 MDT.
Les emprunts ont été émis pour des durées allant de 5 à 7 ans et à des taux variant
entre un minimum de TMM+1,25% et un maximum de 7,5%.
Notons également que sur les douze emprunts émis au cours de l’année 2003, cinq
ont été lancés selon la formule introduite pour la première fois en 2002 et offrant aux
souscripteurs le choix entre un taux fixe et un taux variable indexé sur le TMM. Ces
emprunts qui portent sur un montant total de 67 MDT ont été souscrits à hauteur de
55 MDT, soit 82,1% à taux fixe.
250
Par catégorie de souscripteurs, les OPCVM continuent à représenter, comme les
années précédentes, le premier souscripteur au niveau des emprunts obligataires avec
49%, part qui s’inscrit, faut-il le souligner, en net recul par rapport au record enregistré en
2002, soit 64%.
Les banques, ainsi que les compagnies d’assurance ont, quant à elles, consolidé leurs
parts respectives qui sont passées, respectivement, de 8% et 6% en 2002 à 24,7% et 12%
en 2003.
En revanche, les organismes de sécurité sociale ont, contrairement aux deux années
2001 et 2002, délibérément délaissé les emprunts obligataires émis par les établissements
de crédit et autres entreprises, privilégiant plutôt les titres émis par le Trésor et les autres
placements bancaires.
Quant aux souscriptions directes des personnes physiques, elles ont enregistré une
légère amélioration, leur part étant passée de 3% en 2002 à 4,4% en 2003.
2) Le marché secondaire
a) La cote de la bourse
La société Héla Electroménager et Confort (BATAM) ayant été radiée, le 10/02/2003, sur
décision du Conseil d’Administration de la bourse, sans qu’aucune nouvelle introduction n’ait eu
lieu, le nombre de sociétés admises à la cote a été ramené à 45 unités contre 46 en 2002.
Le volume des transactions sur la cote a chuté, en 2003, de 105 MDT ou 31% pour se
situer à 238 MDT, soit un volume quotidien moyen inférieur à un million de dinars contre
1,4 MDT en 2002. Quant au nombre de titres traités, il est revenu de 17 millions en 2002 à
12,9 millions en 2003, soit une baisse de 24,2%.
251
VOLUME DES TRANSACTIONS PAR TYPE DE VALEUR MOBILIERE
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003
2002/2001 2003/2002
Ensemble du marché 1.204 1.006 948 - 16,4 -5,8
.Actions et droits 1.184 994 921 - 16,0 -7,3
.Obligations et titres publics 20 12 27 - 40,0 125,0
Cote de la bourse 509 343 238 - 32,6 -30,6
.Actions et droits 497 334 213 - 32,8 -36,2
.Obligations et titres publics 12 9 25 - 25,0 177,8
Hors-cote 59 66 67 11,9 1,5
.Actions et droits 51 63 65 23,5 3,2
.Obligations 8 3 2 - 62,5 -33,3
Opérations d’enregistrement et
déclarations (actions et droits) 636 597 643 - 6,1 7,7
Source : BVMT
Par ailleurs, les échanges de titres ainsi que les capitaux traités sont demeurés peu
diversifiés et concentrés sur un nombre réduit de valeurs. A cet égard, six valeurs ont
accaparé plus de 60% du total des capitaux traités en 2003.
1 200
900
600
Sur le plan de la répartition sectorielle des échanges, la part du secteur bancaire dans
les capitaux traités est revenue à 34% en 2003 contre 38% en 2002. La baisse a également
touché le secteur des industries dont la part s’est limitée à 29% en 2003 contre 38% en
2002. Celle du secteur des services a, quant à elle, augmenté en 2003 pour atteindre 27%
contre 16% en 2002 et ce, malgré la radiation de BATAM.
La faiblesse du volume des transactions s’est reflétée au niveau du taux de rotation et
du taux de liquidité du marché qui sont revenus respectivement de 12% et 42% en 2002 à
8% et 33% en 2003.
Après deux années de recul, l’indice TUNINDEX, s’est inscrit en augmentation de
11,7% par rapport à son niveau de fin décembre 2002. Après une tendance baissière au
premier trimestre 2003, période au cours de laquelle l’indice a atteint son plus bas niveau de
1.017,2 le 18 mars 2003, cette tendance s’est inversée en avril. La nouvelle tendance
haussière s’est poursuivie au cours des mois suivants et l’indice a clôturé l’année à son
niveau le plus élevé en 2003, soit 1250,18 points.
252
EVOLUTION DES INDICATEURS DU MARCHE SECONDAIRE
Fin de période Déc. 2003 Variations en %
Déc.2002/ Déc.2003/
Désignation 2002 Mars Juin Sept. Déc. Déc.2001 Déc.2002
-Indice BVMT (en points) 782,93 759,13 899,02 937,02 939,78 -21,4 20,0
-TUNINDEX (en points) 1.119,15 1.041,05 1.166,07 1.218,53 1.250,18 -11,7 11,7
-Capitalisation boursière
(en MDT) 2.842 2.604 2.809 2.906 2.976 -13,2 4,7
Source :BVMT
Pour l’indice BVMT, il a enregistré une baisse, au cours du premier trimestre. Il s’est
situé le 18 mars 2003, à son niveau le plus bas de l’année, avec 707,94 points. A partir du
mois d’avril, il a entamé une reprise pour atteindre son plus haut niveau de 966,09 points le
30 juillet 2003 et se maintenir au-dessus des 900 points avant de clôturer l’année à
939,78 points, soit un glissement annuel à la hausse de 20%.
Le volume des enregistrements a augmenté de 7,2% pour atteindre 638 MDT contre
595 MDT en 2002. Le nombre des contrats conclus et des titres traités ont progressé
respectivement de 36% et 34,4%. L’opération la plus significative est celle relative à la
restructuration de la cimenterie de Jebel-El Ouest pour un montant de 181 MDT en juin 2003.
Bien qu’en augmentation, les déclarations continuent de porter sur des montants
insignifiants, soit 5 MDT contre 3 MDT en 2002.
L’activité des OPCVM reste dominée par celle des SICAV-obligataires qui
représentent plus de 96% du marché des OPCVM. Les actifs gérés par l’ensemble des
253
SICAV ont totalisé 1.672 MDT, en hausse de 160 MDT ou 10,6% par rapport à leur niveau
atteint à la fin de 2002.
Dans le cas particulier des SICAV-obligataires, les actifs gérés ont totalisé 1.607 MDT
contre 1.455 MDT, soit une augmentation de 152 MDT ou 10,4%. Cette augmentation a
concerné surtout les BTA dont l’encours en portefeuille est passé, d’une année à l’autre, de
84 MDT à 463 MDT, ce qui a permis de couvrir l’effet de la baisse des autres emplois en
valeurs mobilières, particulièrement en obligations et en bons du Trésor négociables en
bourse (BTNB). Dans l’ensemble, le taux d’emploi en valeurs mobilières est passé de 59% à
62% respectivement en 2002 et 2003.
Pour la même catégorie de SICAV, les placements monétaires ont atteint 314 MDT en
2003 contre 358 MDT en 2002, alors que les liquidités ont augmenté de 55 MDT passant,
d’une année à l’autre, de 239 MDT à 294 MD.
Les rendements annuels des SICAV-obligataires ont oscillé entre 8,48% et 4,11%. En
moyenne, ils ont atteint 4,42%, soit une baisse de 12 points de base par rapport à leur
niveau de 2002, à savoir 4,54%.
Parmi les 18 SICAV mixtes en activité, 14 ont réalisé des rendements positifs variant
entre 11% et 1,47%, les 4 autres ont réalisé des rendements négatifs oscillant entre -11,6%
et -1,14%. En 2002, seules trois SICAV mixtes ont réalisé des rendements positifs. Le
rendement annuel moyen des SICAV-mixtes en 2003 a été de 4,71% contre -7,71% en 2002.
254
LA GESTION DE LA BANQUE CENTRALE
LA GESTION DE LA BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
Dans ce cadre, le résultat d’exploitation s’est situé à 102,1 MDT contre 125,2 MDT en
2002, soit une baisse de 23,1 MDT ou 18,5%.
1) Du côté de l’actif
Les avoirs bruts en devises se sont accrus de 497,5 MDT ou 16,3 % en passant, d’une
année à l’autre, de 3.052,6 MDT à 3.550,1 MDT. Cette hausse provient, essentiellement, des
tirages effectués sur les emprunts extérieurs, notamment l’emprunt obligataire de
30 milliards de yens japonais et celui de 330 millions d’euros.
256
- Les comptes du Gouvernement ont clôturé l’exercice 2003 avec un solde de
769,6 MDT, soit une hausse de 185,8 MDT imputable, essentiellement, à l’accroissement du
solde du compte courant du Trésor.
- Les billets et monnaies en circulation se sont accrus de 145,9 MDT, passant d’une fin
d’exercice à l’autre de 2.663,1 MDT à 2.809 MDT.
- Les comptes courants des banques et des établissements financiers ont augmenté
de 69,3 MDT, en s’élevant à 184,3 MDT au 31 décembre 2003 contre 115 MDT au terme de
l’année précédente.
- Quant à l’augmentation de 11,2 MDT du poste «Créditeurs divers», elle est
imputable, essentiellement, au solde créditeur du compte «Ecarts de conversion»
(+10,8 MDT).
- Les autres engagements à vue et à terme ont, en revanche, baissé de 74,7 MDT
sous l’effet, principalement, de la contraction de l’encours des emprunts de la Banque
centrale sur le marché monétaire en devises de 56 MDT et de celle de l’encours des crédits
du Fonds monétaire arabe de 28 MDT, suite au règlement des échéances programmées à
ce titre en 2003.
II - RESULTAT D’EXPLOITATION
1) Les produits
Les produits de l’Institut d’émission ont baissé de 12,7 MDT ou 6,5%, revenant de
195,8 MDT à la fin de 2002 à 183,1 MDT au 31 décembre 2003.
Ceci est dû essentiellement à la contraction des produits des opérations d’intervention
sur le marché monétaire de 25,7 MDT et ce, sous l’effet conjugué du recul du volume moyen
de refinancement et de la baisse du taux directeur de l’Institut d’émission.
Il est à rappeler, dans ce cadre, que dans le but d’assurer un financement adéquat de
l’économie et relancer l’investissement, l’Institut d’émission a baissé à deux reprises en 2003 le
taux d’intérêt des appels d’offres. La première de 0,375 point de pourcentage a été décidée le
27 mars 2003 et la deuxième de 0,5 point est intervenue le 19 juin de la même année.
Malgré la poursuite de la baisse des taux d’intérêt des principales devises sur les marchés
internationaux des changes, principalement le dollar et l’euro, les intérêts issus des placements
en devises n’ont baissé que de 4,4 MDT, grâce à l’affermissement des avoirs en devises.
Quant à la hausse de 6,6 MDT relevée au niveau des autres produits sur les opérations
en devises, elle provient, principalement, des plus-values de cession des titres de placement
(15,5 MDT) et des produits des opérations de swap de change (16,4 MDT) et ce, en parallèle
avec la baisse des gains de change sur les opérations courantes et des commissions perçues
sur les opérations de change pour, respectivement, 17,2 MDT et 7,2 MDT.
Par ailleurs, tenant compte du solde créditeur du compte «Ecarts de conversion»,
permettant de couvrir le risque des évolutions des taux de change en 2004, la provision de
4 MDT constituée à cet effet en 2002 n’avait plus de raison d’être et, de ce fait, elle a été
reprise dans le résultat de l’exercice.
Quant à l’augmentation de 6,1 MDT enregistrée au niveau des produits divers, elle
résulte essentiellement de la récupération des reliquats des crédits budgétaires non utilisés
au titre des exercices antérieurs.
Concernant les produits sur les opérations avec les organismes internationaux, ils se
sont accrus de 0,9 MDT en raison, principalement, des récupérations résultant des
257
réajustements effectués par le FMI sur les taux d’intérêt et des commissions appliqués par
celui-ci au courant des années précédentes.
2) Les charges
Le total des charges a atteint 81,1 MDT au 31 décembre 2003 contre 70,6 MDT en
2002 soit une hausse de 10,5 MDT ou 14,9%.
Compte non tenu des pertes de change de 10,3 MDT, enregistrées en 2002 au titre du
réajustement des comptes en devises, les charges ont augmenté de 20,8 MDT provenant,
en grande partie, des autres charges sur les opérations en devises qui se sont accrues de
19,5 MDT dont 18,1 MDT résultant de celles relatives aux opérations de swap de change.
Totalisant 44,1 MDT en 2003 contre 40,8 MDT en 2002, les dépenses d’administration
ont enregistré une hausse de 3,3 MDT provenant, essentiellement, de l’augmentation des
dépenses du personnel.
Suite aux évolutions sus-indiquées, le résultat d’exploitation s’est situé à 102,1 MDT
contre 125,2 MDT en 2002, soit une baisse de 23,1 MDT.
258
BILAN AU 31 DECEMBRE 2003 (en dinars)
ACTIF PASSIF
Encaisse-or 4.402.477 Billets et monnaies en circulation 2.809.047.705
Souscriptions aux organismes internationaux 2.371.793 Cptes courants des banques et des établis.financiers 184.316.493
Position de réserve au FMI 36.432.549 Comptes du Gouvernement 769.572.974
Avoirs et placements en droits de tirage spéciaux 13.634.122 Allocations de droits de tirage spéciaux 61.725.747
Avoirs en devises 3.550.145.086 Autres engagements à vue et à terme 1.010.478.046
Comptes de coopération économique 318.959.287 Déposants d’effets à l’encaissement 26.188.750
Compte courant postal 4.999.999 Comptes de coopération économique 342.430.132
Concours aux établis.de crédit liés aux opérations Réserves 76.157.560
de politique monétaire 435.000.000 Report à nouveau 2.566.844
Titres achetés dans le cadre des opérations d’open Capital 6.000.000
market 5.183.253 Créditeurs divers 15.881.928
Créances achetées fermes 403.618.333 Comptes d’ordre et à régulariser 61.828.383
Valeurs en cours de recouvrement 12.865.134 Résultat de l’exercice 102.079.693
Effets à l’encaissement 24.639.019
Avance permanente à l’Etat 25.000.000
Avance remboursable à l’Etat 3.053.125
Avance à l’Etat relative à la souscription aux Fonds
monétaires 530.920.248
Portefeuille-titres 24.659.667
Immobilisations 15.274.639
Débiteurs divers 20.786.531
Comptes d’ordre et à régulariser 36.328.993
5.468.274.255 5.468.274.255
259
RAPPORT DU CENSEUR
SUR L’EXERCICE 2003
Se basant sur ces travaux et surtout sur les notes relatives aux données comptables,
les comptes ainsi présentés peuvent être considérés comme reflétant correctement la
régularité des opérations et de la situation de la Banque Centrale de Tunisie et leur
conformité avec les dispositions de la loi en vigueur.
Ainsi, le bilan et les comptes de pertes et profits ci-joints peuvent être considérés
exacts et exprimant correctement la situation de la Banque Centrale de Tunisie au
31 décembre 2003.
LE CENSEUR
Chedli AISSA
260