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GENERALITES

I- L’ANALYSE FINANCIERE
L’analyse financière se rapporte à l’évaluation méthodique de la situation financière
d’une entreprise, d’une personne ou d’un projet.

Le but de cette analyse est de fournir, à partir d’information d’origines, diverses, une
vision synthétique qui fait ressortir la réalité de la situation et qui doit aider le dirigeant,
l’investisseur et le préteur dans leur prise de décision. Les aspects les plus souvent
étudiés sont la profitabilité, la solvabilité et la liquidité de l’activité.

L’analyse financière se fonde sur la comptabilité de l’entreprise et sur son business


plan, en le confrontant à l’environnement connu ou prévu, pour les force et les faiblisses
financières de l’entreprise. A partir du business plan, elle définit une suite de cash-flows
(flux de trésorerie).
Actualisés qui, pondérés par un taux d’actualisation permettent d’arriver à un objectif de
cours ou une valorisation.

II- L’ANALYSE FINANCIERE DES COMPTES DE GROUPE

Lorsqu’une société se trouve à la tête d’un groupe, l’analyse ne doit pas se contenter
d’examiner ses propres comptes ; pour apprécier ses performances et sa situation
financière, il lui faut examiner aussi les comptes de son groupe. La législation (loi du 3
janvier 1985) exige d’ailleurs des sociétés mères qu’elles élaborent et publient des
comptes de leur groupe.
Ces comptes (bilan, compte de résultat…) ne possèdent pas d’une véritable comptabilité
qui serait tenue pour l’ensemble des entreprises composant le groupe.
Ils sont obtenus selon un processus dit de consolidation consistant à agréer les comptes
de chacune des entreprises du groupe.
La réglementation des comptes de groupe est plus souple que celle des entreprises
individuelles et offre d’importance marges de liberté à leurs préparateurs ; ils doivent
donc être interprètes en fonction de l’usage qui est fait (et explicité dans l’annexe) de
ces marges de liberté.
Mais ce n’est pas seulement leur « technicité » et leur « souplesse » qui rend
l’interprétation des comptes de groupes difficile, c’est aussi la nature même des
groupes.

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III- Notion de groupe d’entreprises ou groupe

1) Définition
Un groupe d’entreprise ou groupe est un ensemble d’entreprises, présentant des
personnalités morales distinctes, mais entretenant des liens directs et indirects
principalement financières (participations ou contrôle) mais aussi fréquemment
organisationnels (dirigeants, stratégies, etc.) économiques (mise en commun de
ressources) ou commerciaux (ventes et achats de biens ou de services).
Un groupe d’entreprise est « chapeauté » par une entreprise qualifiée de « tête de
groupe », entreprise non contrôlée directement ou indirectement par une autre
entreprise et avant donc au moins une filiale.
Le groupe juridiquement le plus classique est constitué d’une société mère dite holding
ou société faitière détenant des sociétés (ses filiales), qui elles-mêmes en détiennent
d’autres, etc.
D’un point de vue fonctionnel, les groupes sont généralement issus d’un pays précis et
sont ensuite essaimé. Cette évolution historique fait qu’ils sont le plus souvent
composés,
 Sur le territoire du pays dont ils sont issus, de direction régionales, d’entreprise
filiales,
 Et par ailleurs de filiales ou succursales à l’internationale.

Au total, lorsqu’ils atteignent une stature pleinement internationale (multinationale), ils


adoptent un organigramme fonctionnel par pays, régions, branches d’activité, etc.

2) Les avantages liés à la création d’un groupe de sociétés


En général, les dirigeants de sociétés souhaitant créer un groupe de sociétés pensent que
sa mise en place permettra de favoriser l’éclatement des responsabilités, les
investissements entre sociétés du groupe et de mieux apprécier les résultats des sociétés
opérationnelles par rapport aux sociétés dites de « gestion » (c’est-à-dire les sociétés qui
effectuent des services support tels que la finance, la comptabilité, le juridique etc.).

3) La consolidation
Dès que des activités individuelles, commerciales ou financières sont exercées
par des filiales d’une société, l’information donnée par les comptes annuels (bilans,
comptes de résultat annexe) peut s’avère insuffisante .il est alors nécessaire de présenter
des comptes consolides.
Les comptes consolidés permettent de donner une image de la réalité financière de
groupe (d’où le nom de groupe parfois donnée) : ils se composent d’un bilan, d’un
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compte de résultat et d’une annexe intégrant dans un même ensemble les situations de la
société mère et de ses filiales.
Comme s’il s’agissait d’une seule entreprise, la conception des comptes consolidés est
différente de la conception des comptes individuels ou sociaux. Dans les comptes
solides, du fait d’une optique plus économique des informations données le postulat de
la prééminence de la réalité financière sur l’apparence juridique est généralement
applique. La consolidation comptable consiste à établir les états financiers d’un groupe
de sociétés, pour publication mais aussi pour ses besoins internes. Elle agrège pour cela
les comptabilités de chacune des sociétés qui composent ce groupe et opère des
retraitements afin de faire comme s’il s’en agissait que d’une entité unique. Le mot
« consolidation » est ici un anglicisme délivré de to consolidate, qui signifie
« grouper ».
Les états financiers consolidés (ou « comptes » consolidés), dont le bilan consolidé et le
compte de résultats consolidés et le tableau de financement consolidé sont établis
comme s’il s’agissait d’une seule et même entreprise sous certaines condition,
l’établissement des comptes consolidés est obligatoire.

4) L’objectif des comptes consolidés


L’objectif des comptes consolides est de fournir aux lecteurs externes une vision
plus économique de l’activité, du patrimoine et du résultat d’un ensemble d’entité
détenue par une entreprise consolidante. Les comptes consolidés s’affranchissent des
règles fiscales et juridiques des séparations des patrimoines sur lesquelles reposent les
comptes individuels pour mettre en avant une vision purement économique. Pour cela, il
repose sur le principe de prééminence de la réalité économique sur la forme juridique
(substance over form)
Les états financiers consolides permettent de parvenir à une traduction fidèle de la
performance et de la situation financière d’un groupe ainsi que des flux de trésorerie
qu’il génère. Finalement, il présente un ensemble d’entité comme s’il n’en formait
qu’une seule.
a) Les retraitements opérés

Les retraitements opère sont de tout but :

 d’éliminer les conséquences des échanges qui ont pu se faire entre des sociétés
du groupe (pour les variables de flux : ventes et achats ; intérêts versés ou reçus ;
dividendes versés ou reçus pour les valeurs bilancielles : créances et dettes
réciproques de nature financières ou commerciale, profits internes latents sur les
stocks acquis auprès d’une société du groupe et présent à la date de clôture, et
surtout les détentions de titres des sociétés entre elles ; les capitaux propres d’une
filiale ainsi que ses titres de participation détenus chez sa mère sont annulés),

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 D’homogénéiser les pratiques comptables des différents sociétés (par exemple en
rendant homogène les durées d’amortissement qui seraient différentes pour des
raisons fiscales, en intégrant les immobilisations faisant l’objet d’un crédit-bail,
en intégrant certains passifs sociaux (stock-options),
 De convertir les états financiers de sociétés de groupe qui ne seraient pas établis
dans la devise utilisée pour la consolidation,
 De ne faire apparaître que l’aspect économique des transactions, hors des
exigences purement fiscales de la comptabilité sociale.
b) Périmètre et méthodes de consolidation
Le périmètre de consolidation définit la constitution de l’ensemble à consolider. Il
comprend toutes les entreprises contrôlées (contrôle exclusif ou contrôle conjoint)
ou sous influence notable (règlement CRC 99-02, art. 1000) : voir tableaux ci-
après.
La méthode de consolidation des sociétés dépend :
 De la nature du contrôle de l’entité détenue ;
 Du pourcentage de contrôle que la société consolidante détient directement
ou indirectement sur ces entités.

Les trois méthodes de consolidation sont : intégration globale, mise en équivalence et


intégration proportionnelle.

Méthodes de consolidation (selon le règlement CRC 99-02)


Conditions Type de contrôle Méthode
> 50% des droits de Contrôle exclusif de Intégration globale
vote droit
> 40% des droits de Contrôle exclusif de fait Intégration globale
vote et désignation
pendant exercices de la
majorité des organes
d’administration,
contrôle et surveillance
Influence dominante en Contrôle exclusif Intégration globale
vertu d’une convention conventionnel
ou d’une clause
≥ 20% et ≤ 50% des Influence notable Mise en équivalence
droits de vote
Exploitation en commun Contrôle conjoint Intégration
d’une filiale et existence proportionnelle
d’un accord contractuel
< 20% des droits de Hors périmètre de Aucune
vote consolidation
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Méthodes de consolidation (selon les normes IFRS)

Conditions Types de contrôle Méthode


> 50% des droits de Contrôle d’une filiale Consolidation
vote
Moins de 50% des droits Contrôle d’une filiale Consolidation
de vote mais :
a) pouvoir sur plus
de moitié des
droits de vote en
vertu d’un accord
avec d’autres
investisseurs ;
b) ou pouvoir de
diriger les
politiques
financières
opérationnelle de
l’entité en vertu
d’un texte
réglementaire ou
d’un contrat ;
c) ou pouvoir de
nommer ou de
révoquer la
majorité des
membres du
conseil
d’administration
ou de l’organe de
direction
équivalent, si le
contrôle de l’entité
est exercé par ce
conseil ou cet
organe ;
d) ou pouvoir de
réunir la majorité
des droits de vote
dans les réunions
du conseil
d’administration
ou de l’organe de
direction
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équivalent, si le
contrôle de l’entité
est exercé par ce
conseil ou cet
organe.
≥ 20% et < 50% des Influence notable sur une Mise en équivalence
droits de vote entreprise associée
Exploitation en commun Contrôle conjoint Mise en équivalence (la
d’une société et méthode de la
existence d’un accord consolidation
contractuel proportionnelle en cas de
contrôle conjoint n’est
plus désormais autorisée)
< 20% des droits de Hors périmètre de Aucune
vote consolidation

c) Pourcentage d’intérêts et de contrôle

Le pourcentage d’intérêts de la société mère dans une filiale exprime la fraction


du capital de la filiale qui appartient directement ou indirectement à la société mère. Ce
pourcentage représente l’intéressement financier de la société mère dans ses filiales et
sous filiales.

Le pourcentage de contrôle de la société mère dans une filiale exprime le pourcentage


de droits de vote dont dispose la société mère à chaque assemblée générale. Ce
pourcentage représente le contrôle exercé par une société mère dans ses filiales et sous-
filiales.

Lorsqu’il existe des sous-filiales, le pourcentage d’intérêts n’est pas obligatoirement


égal au pourcentage de contrôle. Pour déterminer le type de contrôle et la méthode de
consolidation, on retient le pourcentage de contrôle. En revanche, pour établir les
comptes consolidés, on retient le pourcentage d’intérêts.

On distinguera trois types de contrôles différents : contrôle exclusif, contrôle conjoint et


influence notable.

d) Contrôle exclusif
 De droit lorsque le pourcentage de contrôle est supérieur (ou égal) à 50% ;
 De fait lorsque le pourcentage de contrôle est supérieur à 40%, qu’aucun
tiers ne possède plus et que la société mère a procédé à la majorité des
désignations des membres des organes d’administration, de direction ou de
surveillance ; cas justifier par RMCC.

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 Cas IFRS : le contrôle de fait n’est pas présumé si la société mère possède
plus de 40% (de 40% à 50%) de droit de vote et qu’aucun d’autre
actionnaire n’a plus. Il faut prouver qu’elle peut nommer la majorité des
membres des organes d’administrations, de direction ou de surveillance.
 Contractuel lorsque ce contrôle est contractualisé ou présent dans les
clauses statutaires, il peut donc même exister dans l’hypothèse où la société
mère n’aurait aucune participation dans la filiale considérée.
e) Contrôle conjoint
Lorsque la société est détenue et exploitée par un nombre limité d’associés et
qu’un accord contractuel prévoit l’exercice du contrôle conjoint.
f) Influence notable
Lorsque la société détient au moins 20% des droits de vote (pourcentage de
contrôle de 20%), ce qui lui donne le pouvoir de participer à la direction d’une
entreprise sans en avoir pour autant le contrôle.
Exemple
Si une société mère A, détient directement :
 55% de participations dans une filiale B qui détient 35% de C ;
 20% de participations dans une filiale C ;
 23% de participations dans une filiale D.
Alors :
 A exerce un contrôle exclusif de droit sur B avec un pourcentage de contrôle et
d’intérêt de 55% ;
 On considère donc que A contrôle les participations de B, son pourcentage de
contrôle sur C est donc de 20%+35% = 55%, cependant son pourcentage d’intérêt
n’est que de 0,55*0,35 + 0,2 = 0,3925 soit 39,25%, ainsi A exerce également un
contrôle exclusif sur C ;
 Avec seulement 23% des participations dans D et en supposant l’absence de
contrôle qui viendrait établir un autre équilibre des pouvoirs (comme un contrôle
conjoint par exemple), A a une influence notable sur D.

g) L’établissement du bilan consolidé et du compte de résultat


consolidé
1) La saisie des données de base

La consolidation, surtout celle qui s’effectue par intégration (globale ou


proportionnelle) nécessite une information aussi homogène que possible des sociétés à
consolider. Ces informations, généralement fournies sous formes de balances après
régularisations d’inventaire (balance ayant servi à établir les comptes annuels : bilan et

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compte de résultat) doivent remplir un certain nombre de caractéristiques ou sinon être
retraitées.

2) La sommation des données de base

Les données de base (balances) après retraitements et reclassements sont d’abord


cumulées (uniquement en ce qui concerne les sociétés intégrées). Ce cumule peut
s’effectuer sous forme de tableaux ou d’écritures comptables. On peut obtenir une
balance cumulée (qui permet d’établir un bilan cumulé et compte de résultat cumulé).
Les données des sociétés intégrées proportionnellement ne sont prises que pour leur
quote-part.

h) Etats de synthèse

Le groupe établit le bilan consolidé, le compte de résultat consolidé et les


documents annexes consolidés. Selon un règlement, les documents annexes
comprennent notamment un tableau de flux de trésorerie et un tableau de variation des
capitaux propres. Selon les normes IFRS, ces deux tableaux constituent des états
distincts des documents annexes.

Le rapport de gestion du groupe expose la situation de l’ensemble consolidé. Les


comptes consolidés doivent être réguliers et sincères et donner une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière de l’ensemble des sociétés appartenant au
périmètre de consolidation.

L’objectif du bilan, du compte de résultat consolidés, des documents annexes et du


rapport de gestion est de communiquer aux partenaires une information économique et
financière sur le groupe. L’interprétation des différents documents comptables
consolidés doit tenir compte des caractéristiques propres aux groupes.

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