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Théorie Du Champ Électromagnétique
Théorie Du Champ Électromagnétique
Partie 1
ELECTROSTATIQUE ET MAGNETOSTATIQUE
I – CHAMP ELECTRIQUE
I.1 – Loi de Coulomb
Charles Coulomb (1736 – 1806) établit en 1785 qu’un champ électrique est créé par une
charge électrique statique.
La force qui s’exerce entre deux charges électriques q et q’ décroît comme l’inverse du carré
de leur distance r :
r qq ' r
F= ar (1.1)
4πε 0 r 2
r
ar est le vecteur unitaire orienté sur la droite qui joint les deux charges.
10 −9
εO = est la permittivité diélectrique du vide (unité Farad/mètre).
36π
Dans un milieu de constante diélectrique relative ε r on remplace ε 0 par ε 0ε r
Une charge ponctuelle q (ou une distribution de charges) crée en tout point de l’espace un
r
champ électrique E défini par :
r q r
E (r ) = ar (1.2)
4πε 0 r 2
Unité : le V/m
La valeur du champ ne dépend que de r (symétrie sphérique)
Son orientation dépend du signe de la charge q (figure ci-dessous)
q>0 r
E (r )
r
q<0 r
E (r )
r
θ
r
VA dl
• Charge q’
Cette différence de potentiel est fonction uniquement des points extrêmes A et B, quel que
soit le trajet suivi.
Expression différentielle
On peut exprimer la relation (1.7) sous forme différentielle, en considérant la variation
r r
élémentaire ∂V du potentiel, consécutive à un déplacement dl dans le champ E . Si θ est
r r
l’angle entre E et dl :
r r
∂V = − E.dl = − E dl Cosθ (1.8)
Déplacement suivant Ox : dl = dx
y
∂V = VB − VA = − E Cosθ ∂x = − Ex ∂x
V
V + ∂V C r
Déplacement suivant Oy : dl = dy •
E
dy
∂V = VC − VA = − E Sinθ ∂y = − E y ∂y
Dans le cas où V est une fonction de θ
x, y et z, on obtient les trois A • • B
r
composantes de E soit : dx
x
8
Electrostatique et magnétostatique
∂V ∂V ∂V
Ex = − ; Ey = − ; Ez = −
∂x ∂y ∂z
r r r
Ce que l'on note: E = − gradV = −∇V (1.9)
r
L’opérateur ∇ ou « Nabla » est l’opérateur vectoriel de dérivation de composantes :
∂ ∂ ∂
, ,
∂x ∂y ∂z
On montrera à titre d’exercice que les lignes de champ électrique sont en tout point
perpendiculaires aux surfaces équipotentielles.
r
II. LOI DE GAUSS r E
n
II.1 – Expression intégrale
r
Le flux élémentaire dF d’un vecteur E à travers
une surface dS est défini par le produit scalaire: dS
r r
dF = E. dS (1.10)
r r r
On note : dS = ndS où n est la normale à la surface. Lorsqu’on calcule le flux sortant FS d’un
volume v délimité par une surface fermée S, la normale est orientée vers l’extérieur. Le flux
étendu à toute la surface est :
r r
FS = ∫ E. dS (1.11)
S
En utilisant la loi de Coulomb (1.2), calculons le flux du champ électrique sortant d’une
surface sphérique de rayon r, contenant une charge ponctuelle q : r
q q E
FS = ∫
sphère
4πε 0ε r r 2
dS =
ε 0ε r
(1.12)
r
(Surface d’une sphère : S = 4π r 2 ). dS
r r
On introduit le vecteur D , densité d’induction
r r
électrique (ou déplacement diélectrique) : D = ε 0ε r E . charge q
Le flux de la densité d’induction est :
r r
FS = ∫
sphère
D. dS = q (1.13)
r
• La loi de Coulomb montre que le flux de D sortant d’une surface fermée est égal à la
charge contenue dans le volume.
Pour les trois composantes du champ, le flux total est la somme de trois termes, ce qui
donne d‘après (1.14):
∂Ex ∂E y ∂Ez ρ
+ + dx dy dz = dx dy dz
∂x ∂y ∂z ε
(1.16)
r
Le premier terme entre crochets représente la divergence du vecteur E qui se note :
r ρ r
div E = soit div D = ρ
ε
(1.17)
ou encore :
r r
∇. D = ρ
(1.18)
• Ce n’est plus le cas au sein d’une distribution de charge, comme dans la zone de
charge d’espace d’une jonction P-N.
Cette relation, très utile par la suite, indique que le flux d’un champ vectoriel à travers une
surface fermée S englobant un volume v est égal à l’intégrale sur le volume v de la
divergence du champ.
10
Electrostatique et magnétostatique
Pour les termes en φ et en z les surfaces d’entrée et de sortie sont égales. En additionnant
les trois contributions on obtient :
r r 1 ∂ 1 ∂Eφ ∂Ez
∇. E = ( rEr ) + + (1.21)
r ∂r r ∂φ ∂z
∂ 2V ∂ 2V ∂ 2V
L’opération vectorielle : div (gradV) donne en coordonnées cartésiennes : + +
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2
∂ 2V ∂ 2V ∂ 2V ρ
L’équation de Poisson s’écrit : + 2 + 2 =−
∂x 2
∂y ∂z ε 0ε r
Le membre de gauche est noté : ∇ 2V ou ∆V (Laplacien V) :
ρ
∇ 2V = − (1.22)
ε 0ε r
Si aucune charge n’est présente dans le milieu ρ = 0 et on obtient l’équation de Laplace :
∇ 2V = 0 (1.23)
Christian Oersted (1777 – 1851) réalise dans les années 1820 une série d’expériences qui
établissent une relation entre le champ magnétique et le courant circulant dans un fil
rectiligne : l’aiguille d’une boussole (magnétomètre) qui s’aligne avec le champ magnétique
pointe perpendiculairement au fil, indiquant que le champ magnétique forme des boucles
fermées autour du fil.
(1.24)
r
Dans le cas d’une distribution de la densité de courant représentée par le vecteur J (unité
r
A/m2), le courant I qui traverse la boucle est égal au flux de J .
r
r r r r Hφ
(1.25)
"∫
C
H . dl =
S
∫ . dS
J
I
12
Electrostatique et magnétostatique
Le champ magnétique possède uniquement une composante angulaire H φ dont la valeur est
constante sur un cercle de rayon r.
r r r r
H = H φ aφ et dl = rdφ aφ
r r 2π
"∫ H . dl = ∫ Hφ rdφ = 2π rHφ
C φ =O
I
soit : Hφ =
2π r
Forme différentielle :
En coordonnées cartésiennes, le champ magnétique à pour composantes Hx, Hy et Hz. Nous
appliquons la relation (1.25) à des boucles magnétiques élémentaires traversées par les
densités de courant Jx, Jy ou Jz .
r r ∂H z ∂H y ∂H ∂H y
∑ H . dl = H +
∂y
dy dz − H z dz − H y +
∂z
dz dy + H y dy = z − dydz
∂y ∂z
z
ABCD
Le courant qui crée cette rotation du champ magnétique (membre de droite) vaut : Jxdydz.
Egalons les deux expressions :
z
∂H z ∂H y ∂H y
− = Jx Hy +
∂y ∂z z+dz
∂z
dz
Les deux autres composantes Jy et Jz du C B
courant provoquent la rotation du champ
dans les boucles placées dans les plans Jx ∂H z
perpendiculaires. On obtient donc les autres H z ( y) Hz + dy
z ∂y
composantes par permutation des indices x,
y et z. Finalement :
∂H z ∂H y D A
− = Jx H y ( z)
∂y ∂z y
∂H x ∂H z
− = Jy y y+dy
∂z ∂x
∂H y ∂H x x
− = Jz
∂x ∂y
13
Electrostatique et magnétostatique
r
On reconnaît à gauche le rotationnel du champ H exprimé en coordonnées cartésiennes, ce
r r r r
que l’on note : Rot H = ∇ × H (produit vectoriel de l’opérateur nabla par H ).
La loi d’Ampère s’écrit donc pour des champs statiques :
r r r
∇×H = J (1.26)
On peut expliciter ce théorème à l’aide de la figure suivante. Décomposons une surface S qui
r
s’appuie sur Χ, en boucles élémentaires contiguës, de contour Χk et de surface ∆Sk et
appliquons la relation (1.27) à chaque boucle autour du point Pk:
r r r r r
"∫ H . dl = ( ∇ × H )
Ck
Pk
. ∆S k
Pour couvrir toute la surface S, nous devons ajouter tous les éléments :
r r r r r
∑ "∫ H . dl " ∑ ( ∇ × H )
k Ck k
Pk
. ∆S k
Dans la sommation des termes de gauche, toutes les circulations s’annulent mutuellement sur
les boucles adjacentes, sauf sur le contour extérieur Χ où il n’y a pas de vis à vis. En faisant
r
tendre ∆Sk vers zéro, la somme discrète à droite est remplacée par une intégrale et on
retrouve la relation (1.27). On vérifie ainsi que le résultat est indépendant de la surface utilisée
dans le raisonnement.
Χ
III.3 – Force Magnétique :
r
La force dF agissant sur un élément de conducteur de longueur dl, parcouru par un courant
r
I est donnée par le produit vectoriel (loi de Laplace) :
14
Electrostatique et magnétostatique
r r r
dF = Idl × B
(1.28)
C’est la même force qui s’exerce sur une charge Q animée d’un mouvement de vitesse v. On
r r r
peut écrire pour un électron de charge ( - q) : F = − qv × B .
r
B est la densité de flux magnétique ou induction magnétique :
r r
B = µ0 µr H
(1.29)
µ0 = 4π 10−7 Henry / m est la perméabilité magnétique du vide.
µr est la perméabilité relative : elle vaut 1 pour les métaux non ferreux et les diélectriques.
r r
• H le champ magnétique (unité : A/m) est l’analogue du champ électrique E (unité :
V/m).
r
• B l’induction magnétique (Weber/m2 ou Tesla) est l’analogue du déplacement D
(unité : C/m2).
r
Cette loi est analogue à la loi de Gauss et n
s’exprime sous forme différentielle :
r r
∇. B = 0 (1.31)
III.5 – Inductance
L’inductance permet de stocker l’énergie magnétique, de la même façon qu’un condensateur
permet de stocker l’énergie électrique. L’inductance L est le rapport entre le flux magnétique
ψ et le courant I qui l’a créé :
ψ
L= Unité: Henry
I
(1.32)
Exemple : Déterminer l’inductance par mètre d’une ligne de transmission formée de deux
plaques conductrices parallèles de largeur w, distantes de d. On fait l’hypothèse que le
champ magnétique est uniforme entre les plaques (voir la figure).
On calcule d’abord la circulation du champ I
magnétique, d’après le théorème d’Ampère,
Χ
Hx
d
l
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Electrostatique et magnétostatique
Exercices
Champ et potentiel
Exercice 1
Etablir l’expression de la différence de potentiel VA – VB, entre deux points distants
respectivement de RA et RB d’une charge ponctuelle positive Q.
Donner l’expression générale du potentiel V(r) par rapport au point B repoussé à l’infini, si on
admet V∞ = 0 .
Exercice 2
Un électron libre de charge q’ = (-q) se déplace dans le sens positif, le long de l’axe Ox, où le
potentiel V(x) varie comme indiqué sur la figure ci-dessous. Soient EC1 et EP1 les valeurs de
son énergie cinétique et de son énergie potentielle.
V(x)
V2
V1
x1 x2 x
r
a) Représenter sur la figure l’orientation du champ E dans l’intervalle (x1,x2).
b) Calculer le travail de la force électrostatique entre x1 et x2. Calculer la variation
d’énergie cinétique de l’électron EC2 – EC1 en fonction de V1 et V2.
c) Tracer sur un diagramme les variations en fonction de x, de l’énergie totale ET, de
l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle.
Exercice 3
Montrer par des considérations géométriques simples, que le gradient d’une surface
équipotentielle V(x,y,z) est normal à cette dernière.
16
Electrostatique et magnétostatique
Loi de Gauss
Exercice 4
On considère une distribution sphérique de charge de rayon a et de densité uniforme ρ0.
a) Etablir à partir de la loi de Gauss, sous forme intégrale, les expressions du champ
électrique E et du potentiel V en fonction de la distance r au centre de la sphère, pour
r < a et pour r > a.
b) Représenter graphiquement les variations de E et de V pour 0 < r < ∞ .
c) Retrouver l’expression du champ E en partant de la loi de Gauss exprimée en
coordonnées sphériques, sous sa forme différentielle.
Exercice 5
Deux plaques conductrices planes et parallèles, de surface S et distantes l’une de l’autre de
d, portent respectivement des charges +Q et – Q.
a) Définir la forme de la surface de Gauss permettant de calculer le flux sortant des
plaques.
b) En déduire le champ E, puis la différence de potentiel entre les plaques.
c) Donner l’expression de la capacité de ce condensateur plan.
Exercice 6
ID dans le cas d’un système de deux cylindres coaxiaux de rayons a et b, porteurs de
charges linéaires +Q et – Q (unité C/m).
Application numérique : calculer la capacité linéique pour a = 0,5 mm, b = 2,5 mm, εr = 2,25.
Quelle est la valeur du champ E pour r > b ?
Retrouver directement le potentiel V à partir de l’équation de Laplace en coordonnées
1 ∂ r∂V 1 ∂V ∂V
2 2
cylindriques : +
2 + =0
r ∂r ∂r r ∂φ ∂z 2
2
Exercice 7
Etablir l’expression de la divergence en coordonnées sphériques r , θ , Φ .
a) En déduire l’expression du champ électrique de l’exercice 4 ci-dessus.
b) Calculer le potentiel V en partant de l’équation de Poisson en coordonnées
sphériques.
Loi d’Ampère
Exercice 1 : Rotationnel
On considère un conducteur cylindrique (de longueur infinie) de rayon a, parcouru par un
courant constant de densité uniforme Jo.
a) Etablir à partir de la forme intégrale de la loi d’Ampère, l’expression du champ
magnétique dans le conducteur (r < a) et à l’extérieur du conducteur (r > a).
17
Electrostatique et magnétostatique
b) Calculer dans chaque cas la circulation du champ magnétique autour d’une boucle
élémentaire judicieusement choisie et vérifier que la « rotation » du champ est égale
au courant qui traverse la boucle.
Exercice 2
Calculer l’inductance par mètre de longueur d’un câble coaxial de rayon intérieur a = 0,5 mm
et de rayon extérieur b =2,5 mm.
Calculer la capacité du même câble :
a) Lorsque l’espace entre les conducteurs est vide,
b)
Lorsqu’il est rempli de polythène de permittivité relative εr = 2,25.
17
Equations de Maxwell
Partie 2
EQUATIONS DE MAXWELL
Dans le cas statique étudié jusqu’ici, les champs électrique et magnétique peuvent exister
indépendamment l’un de l’autre. En électromagnétisme les champs variables s’induisent
mutuellement.
Les bases de l’électromagnétisme sont regroupées dans un ensemble d’équations appelées
équations de Maxwell, qui s’appuient en partie sur les résultats de l’électrostatique et de la
magnétostatique auxquels il faut ajouter deux effets supplémentaires qui n’existent qu’en
régime variable :
• La loi de l’induction électromagnétique de Faraday-Maxwell,
• Un courant de déplacement qui vient compléter la loi d’Ampère
I – INDUCTION ELECTROMAGNETIQUE
I.1 – Loi de Faraday
Les prédécesseurs de Faraday (Oersted, Biot et Savart et Ampère) ont montré q’un courant
électrique continu produit un champ magnétique statique. Faraday (1791 – 1867) tenta de
démontrer sans succès l’effet réciproque entre 1824 et 1830, jusqu’à ce qu’il découvre en
1831 qu’une variation du champ magnétique était nécessaire pour créer un courant dans un
circuit : il réalisa l’expérience en déplaçant un barreau magnétique devant l’extrémité d’une
bobine cylindrique reliée à un galvanomètre.
La fem induite V aux extrémités d’une spire a pour expression générale:
dψ
V =− (2.1)
dt
ψ est le flux magnétique qui traverse la spire.
Le signe (-) résulte d’une convention de signe (règle du « tire-bouchon ») et signifie que le
courant induit est orienté de façon a s’opposer aux variations du flux qui l’a créé.
dψ Orientation de ψ
<0
dt
Règle du tire-bouchon : le sens positif du
courant (I > O : sens de rotation du tire-bouchon)
oriente le flux magnétique dans le sens de
déplacement du tire-bouchon.
dψ
dψ >0
Pour < 0 la fem induite V est orientée de dt
dt
telle sorte que le courant qui en résulte I > 0
s’oppose à une diminution du flux et
réciproquement.
I >0
D’après (2.1) la loi de Faraday s’écrit dans le cas général sous forme intégrale :
r r d r r
"C∫ E . dl = −
dt ∫S
B. dS (2.2)
Rappelons que Jx représente la charge qui traverse l’unité de surface du plan yOz par unité
de temps, ce qui permet d’écrire :
dqe = J x ( x)∆y ∆z dt y Jy
dqs = J x ( x + dx)∆y ∆z dt
Bilan des charges apportées dans le volume ∆V Jx(x) Jx(x+dx)
par Jx :
∂J x
dq1 = − [ J x ( x + dx) − J x ( x)] ∆y ∆x dt = − ∆V dt ∆S = ∆y ∆z
∂x Jz
La charge totale apportée à travers les trois faces x
(dq = dq1 + dq2 + dq3 ) est :
x x+dx
∂J ∂J ∂J z
dq = − x + y + z ∆V dt
dx dy dz
1 dq r r
ou encore : = −∇. J
∆V dt
L’équation de continuité s’écrit :
dρ r r
+ ∇. J = 0 (2.4)
dt
D’après la loi de Gauss, les variations de la charge sont reliées aux variations du champ
r
d ρ r dD
électrique par la relation : = ∇. . En reportant cette expression dans l’équation de
dt dt
continuité on obtient
r
r r dD
∇. J + =0 (2.5)
dt
Le second terme de la parenthèse a les dimensions d’un courant qui n’existe qu’en régime
variable : c’est le courant de déplacement du aux variations du champ électrique et de la
densité de charge.
Cette relation montre que la divergence de la densité de courant total (conduction +
déplacement) est nulle. Le théorème de la divergence permet alors d’écrire :
r r
r r dD r dD r
∫v ∇. J + dt dv = "∫S J + dt . dS = 0
Ce qui montre que le flux est constant à travers toute surface S : le courant total est
conservatif.
James Clerk Maxwell (1831 – 1879), contrairement à Faraday, était un théoricien. Entre
1850 et 1861 il démontra l’unicité des champs électrique et magnétique en régime variable et
émit l’hypothèse, inconcevable à l’époque, que la lumière pourrait n’être qu’une forme d’onde
électromagnétique.
La présentation actuelle des équations de Maxwell utilise des notations dues à Heinrich
Hertz (1857 – 1894) et Oliver Heaviside (1850 – 1925). Il y a quatre équations de base qui
servent de point de départ à toutes les études portant sur la théorie des ondes
électromagnétiques et sur l’étude des transmissions optiques et micro-ondes.
21
Equations de Maxwell
Seule la première contient un terme dépendant du temps. Maxwell à modifié la loi d’Ampère
en introduisant au second membre le courant total. La loi de Maxwell – Ampère généralise
donc la loi d’Ampère :
r
r r r dD
∇×H = J + (2.10)
dt
Ces équations mettent en évidence le couplage entre le champ électrique et le champ
magnétique en régime variable.
On adjoint aux quatre équations de base, des équations qui traduisent les propriétés
électriques et magnétiques du milieu. Sauf cas particuliers, ces équations sont de la forme :
r r
D = ε 0ε r E (2.11)
r r
B = µ0 µr H (2.12)
r r
J =σE (2.13)
Où la conductivité électrique σ (inverse de la résistivité) s’exprime en Ω m (ou Siemens/m).
-1 -1
L’équation de continuité découle des équations de Maxwell. Prenons la divergence des deux
membres de l’équation (2.10) :
r
r r r r r dD
( )
∇. ∇ × H = ∇. J + =O
dt
Il est facile en effet, de montrer que la divergence du rotationnel est identiquement nulle. On
peut encore écrire d’après la loi de Gauss:
r
r r dD r r d ρ
∇. J + = ∇. J + =O
dt dt
r r d r r
"C∫ E . dl = −
dt ∫S
B. dS (2.14)
r r r r d r r
"C∫ H . dl = ∫S . dS + dt ∫S D. dS
J (2.15)
r r
∫ D. dS = ∫ ρ dv
S v
(2.16)
r r
∫ . dS = 0
B
S
(2.17)
On a montré que le flux de la densité de courant qui apparaît dans la relation d’Ampère-
Maxwell écrite sous la forme intégrale (2.15) ne dépend pas de la surface d’intégration (voir
théorème de Stokes):
Sur le schéma de gauche, la surface S1 qui s’appuie sur la boucle Χ, coupe le courant I qui
circule dans le conducteur.
Une application numérique simple montre que le courant de conduction est prépondérant, ce
qui permet d’écrire :
r r r r
"∫ . dl = ∫ J . dS " I
C
H
S1
Dans le cas de droite, la surface S2 coupe le circuit au milieu de l’isolant, la loi d’Ampère-
Maxwell indique bien cependant que le flux est indépendant de la surface et donc que le
r
courant est inchangé. Comme J = 0 , nous pouvons écrire :
r r d r r
"C∫ H . dl =
dt S∫2
D. dS = I
Le champ E est constant entre les armatures, la somme sur S2 vaut εoES, où S est la surface
des armatures :
d dE ε 0 S dV
I= (ε 0 E S ) = ε 0 S =
dt dt d dt
ε 0ε r S
C=
d
où d est la distance entre les armatures.
dV
D’où la relation classique : I =C
dt
V. VECTEUR DE POYNTING
La présence d’un champ électrique E (unité V/m) et d’un champ H (unité A/m), implique
l’existence d’une énergie dans le milieu. Etablissons un bilan énergétique en partant des
deux premières équations de Maxwell :
r r
r r dB r r r dD
∇×E = − ; ∇×H = J +
dt dt
Dans la seconde équation, la densité de courant est la somme du courant de la source qui
r r r
injecte de la puissance dans le milieu et du courant de conduction : J = J s + J c .
r r
Calculons la divergence de E × H en utilisant une identité vectorielle que l’on peut vérifier
aisément :
r r r r r r r r r
( ) ( )
∇. E × H = H . ∇ × E − E. ∇ × H ( ) (2.18)
soit
r r
r r r r ∂H r r r ∂E
( )
∇. E × H = H . − µ − E. J s + σ E + ε
∂t ∂t
r r
où on a posé J c = σ E; µ = µ0 µr ; ε = ε 0ε r
r r
r r r r ∂H r r r2 r ∂E
( )
∇. E × H = − µ H .
∂t
− J s . E − σ E − ε E.
∂t
r
Il vient pour tout champ A :
r r r
∂ 1 r 2 1 ∂ r r 1 ∂A r r ∂A r ∂A
A =
∂t 2 2 ∂t
( )
A. A = . A + A. = A.
2 ∂t ∂t ∂t
Ce qui permet d’écrire :
r r r ∂ 1 r 2 ∂ 1 r 2 r 2 r r
( )
∇. E × H = − µ H + ε E + σ E + J s . E
∂t 2 ∂t 2
(2.19)
24
Equations de Maxwell
r r
Dans le membre de gauche, le terme E × H est homogène à une puissance par unité de
surface (W/m2), sa divergence représente donc une puissance par unité de volume (densité
de puissance en W/m3).
Les termes qui apparaissent à droite on les mêmes dimensions (W/m3) et s’interprètent de
la façon suivante :
1 r2
1. µ H est la densité d’énergie magnétique instantanée (J/m3). L’expression :
2
∂ 1 r 2
µ H représente le taux de variation de la densité d’énergie magnétique.
∂t 2
1 r2 ∂ 1 r2
2. ε E et ε E sont l’équivalent électrique des termes précédents.
2 ∂t 2
r2
3. σ E est la densité de puissance dissipée dans le milieu par effet Joule.
r r
4. J s . E est la densité de puissance instantanée injectée par la source dans le milieu.
Pour compléter le bilan, il faut intégrer les deux membres de cette équation sur le volume V :
r r r ∂ 1 r 2 ∂ 1 r 2 r 2 r r
∫ ∇ . E ×(H = − )
∫ ∂t 2 µ H +
∂t 2
ε E
+ σ E + J s . E dv
V V
r r
Le théorème de la divergence permet d’exprimer le flux de E × H sortant de la surface S :
r r r r r r
∫ ∇.(E × H =)"∫ E × H . (
dS )
V S
On obtient finalement en réarrangeant les différents termes :
r r ∂ 1 r 2 ∂ 1 r2 r 2 r r r
∫ ( − J . E ) dV = ∫ ∂t 2 µ H
V
s
V ∂t 2
∫
+ ε E + σ E dv + "
S
( )
E × H . dS (2.20)
L’équation (2.20) établit que la puissance totale injectée à partir de la source Ps (membre de
gauche) se retrouve sous différentes formes :
1. Une partie est accumulée par le champ magnétique Pm et le champ électrique Pe.
2. Une autre partie est dissipée par effet Joule PJ.
3. Et enfin une dernière partie PP sort du volume V à travers la surface S.
Où φ représente la phase. Dans le cas des ondes harmoniques il est alors commode de
représenter les champs par des vecteurs complexes de la forme :
r r
E (t ) = E exp ( jωt ) (2.23)
r
L’amplitude complexe E contenant l’information sur la phase et l‘amplitude :
r r
E = e exp( jφ ) (2.24)
r
L’expression du champ physique E (t ) s’obtient donc, au besoin, en prenant la partie réelle de
l’expression :
r r r
E (t ) = Re E exp ( jωt ) = e cos (ωt + φ ) (2.25)
Dans le cas de champs harmoniques, il est plus intéressant de connaître la valeur moyenne
de la puissance P, que la puissance instantanée. On la calcule sur une période du signal, en
prenant les expressions des champs réels:
2π
r 1 r r
P=
2π ∫
0
E (t ) × H (t ) d (ωt ) (2.30)
Soit :
2π
r 1 r r
P=
2π ∫ Re E exp( jωt ) × Re H exp( jωt ) d (ωt )
0
Ce qui donne :
r 1 r r
P = Re E × H ∗ Unité W/m2 (2.31)
2
r r
où H ∗ est l’expression complexe conjuguée de H .
r
Le vecteur de Poynting P représente la puissance moyenne transportée par unité de
surface du plan d’onde (unité W/m2)..
26
Equations de Maxwell
Exercices
Exercice 3. Calculer l’inductance par mètre de longueur d’un câble coaxial de rayon intérieur
a = 0,5 mm et de rayon extérieur b =2,5 mm.
Calculer sa capacité. L’espace entre les deux conducteurs est rempli avec un matériau
isolant de permittivité εr = 2,25.
Exercice 4. Calculer la fem induite V dans une spire plane circulaire de rayon a, contenue
dans le plan xOy, traversée par un champ magnétique uniforme Bz = Bo sin(ωt). Comment
vartie V en fonction de la fréquence du champ ?
Exercice 6. Même chose dans l’eau de mer aux fréquences f1 = 1 MHz, f2 = 1 GHz et f3 = 1
THz. On supposera que σ et εr sont indépendants de la fréquence.
On donne σ = 4 Ω-1m-1 ; εr = 80.
r r
Exercice 7. A et B étant deux champs vectoriels, développer en coordonnées cartésiennes
et vérifier les identités suivantes :
r r r
∇. ( ∇ × A) = 0 (la divergence du rotationnel est nulle).
r r r r r r r r r
∇. ( A × B ) = B.( ∇ × A) − A.( ∇ × B )
Exercice 8. f étant un champ scalaire, vérifier :
r r
∇ × ∇f = 0 (rotationnel gradient f = 0)
r
En déduire que la circulation du champ électrique statique E le long d’une courbe fermée Χ
r
est nulle ( E est dit irrotationnel).
Exercice 9. Montrer que pour des champs harmoniques, la valeur moyenne du vecteur de
Poynting est donnée par :
1 r r
P= Re E × H ∗
2
Exercice 10. En écrivant les champs sous forme complexe, reprendre dans le cas de
champs harmoniques la démarche suivie au paragraphe V et établir le bilan entre les
différents termes de puissance moyenne active et réactive.
27
L’onde électromagnétique en espace libre
Partie 3
I. EQUATION D’ONDE
Le vecteur de Poynting montre que de la puissance est rayonnée dans le milieu entourant
une source. Faisons l’hypothèse que cette puissance est transportée par une onde
progressive et cherchons à caractériser, dans un premier temps, les propriétés de cette onde
dans un espace indéfini (propagation en espace libre).
On s’intéressera uniquement dans tout ce qui suit à des champs sinusoïdaux, se propageant
loin de toute source. Dans un milieu non conducteur comme le vide ou un diélectrique
r
J c = 0 et la densité de charge est nulle en tout point ( ρ = 0 ). Les équations de Maxwell
s’écrivent dans ce cas avec les champs complexes indépendants du temps:
r r r r
∇ × E = − jω B = − jωµ H (3.1)
r r r r
∇ × H = jω D = jωε E (3.2)
r r
∇. D = 0 (3.3)
r r
∇. B = 0 (3.4)
A partir de maintenant, pour simplifier l’écriture et comme il n’y a pas d’ambiguïté, les
vecteurs complexes ne seront plus soulignés.
Seules les deux premières relations sont indépendantes ; en effet la relation (3.3) découle de
la relation (3.2) et la relation (3.4) découle de la relation (3.1), ce que l’on vérifie facilement
en prenant la divergence des deux premières relations (la divergence du rotationnel est
identiquement nul).
r
Eliminons H entre les deux premières relations : pour cela prenons le rotationnel de (3.1) et
reportons la valeur tirée de (3.2) ce qui donne :
r r r r
∇ × ∇ × E = ω 2εµ E
r r r r r r r r
L’expression du double ( ) (
produit vectoriel A × B × C = A. C B − A. B C permet) de
développer le membre de gauche :
r r r r r r r r r
( ) (
∇ × ∇ × E = ∇. E ∇ − ∇. ∇ E ) (3.5)
• Le premier terme de droite est nul d’après (3.3).
r
• Le deuxième terme fait apparaître le produit scalaire de ∇ par lui même, ce que l’on
note ∇ 2 ou laplacien (symbole ∆ ).
r r
∇ 2 E = −ω 2εµ E (3.6)
29
L’onde électromagnétique en espace libre
r
On aurait pu tout aussi bien éliminer E pour obtenir :
r r
∇ 2 H = −ω 2εµ H (3.7)
∂2 ∂2 ∂2
Le laplacien s’écrit en coordonnées cartésiennes : ∇ 2 = + +
dx 2 dy 2 dz 2
r
Appliqué à chaque composante du vecteur E on obtient trois équations:
∂ 2 Ei ∂ 2 Ei ∂ 2 Ei
2
+ 2 + 2 = −ω 2εµ Ei i = x, y , z (3.8)
dx dy dz
La résolution de cette équation d’onde aux dérivées partielles donne l’expression des
champs E et H en fonction des coordonnées spatiales. Nous allons résoudre cette équation
dans quelques cas particuliers, en faisant au préalable quelques simplifications.
En pratique, les ondes optiques ou micro-ondes sont crées à partir d’une source qui à grande
distance peut être considérée comme ponctuelle. Dans un espace indéfini, on observe donc
une onde sphérique, car l’amplitude du champ est constante sur toute sphère centrée sur la
source.
• En supposant que l’onde se propage suivant l’axe Oz, l’approximation d’onde plane
implique que toutes les dérivées partielles sont nulles dans le plan d’onde :
∂ ∂
= =0
∂x ∂y
30
L’onde électromagnétique en espace libre
3. Il n’existe pas de relation mathématique entre ces deux solutions qui peuvent donc
exister indépendamment l’une de l’autre. Cela signifie physiquement que deux ondes
planes orthogonales de même fréquence peuvent se propager simultanément sans
interférer entre elles. Cette propriété peut être mise à profit dans les systèmes de
transmission (micro-ondes ou optiques) pour doubler la capacité d’un canal de
transmission.
∂ 2 Ex
= −ω 2 µ0ε 0 Ex (3.15)
∂z 2
∂ 2 Ey
= −ω 2 µ0ε 0 E y (3.16)
∂z 2
Ce sont les deux solutions indépendantes, correspondant à des champs Ex/Hy (cf. relation
(3.15)) ou à des champs Ey/Hx (cf. relation (3.16)).
31
L’onde électromagnétique en espace libre
1
Traitons uniquement le second cas. En posant : c 2 = l’équation (3.16) s’écrit :
ε µ0
0
∂ Ey
2
ω
+ ( )2 E y = 0 (3.17)
∂z 2
c
La solution générale de cette équation différentielle du second ordre à coefficients constants
est sinusoïdale. Ecrivons là sous forme complexe :
ω ω
E y ( z ) = E0 exp(− j z ) + E1 exp( j z)
c c
En réintroduisant le temps dans l’expression des champs, on obtient :
z z
E y ( z , t ) = E0 exp jω (t − ) + E1 exp jω (t + )
c c
C’est l’équation d’une onde plane progressive qui se déplace dans la direction Oz . On trouve
dans le cas général une onde « directe » d’équation :
z
E y+ ( z , t ) = E0 exp jω (t − ) avec E1 = 0 (3.18)
c
Et une onde « rétrograde » d’équation :
z
E y− ( z , t ) = E1 exp jω (t + ) avec Eo = 0 (3.19)
c
II.3 - Vitesse de phase
Dans le vide : La constante :
1
c= (3.20)
ε µ0
0
Ey µ0
=− (3.27)
Hx ε0
Le rapport entre l’amplitude du champ E (en V/m) et du champ H (en A/m) représente
l’impédance d’onde Z. On trouve dans le vide:
E0 µ0
Z0 = = (3.28)
H0 ε0
x
Hx
y
Ey
µ0 Z
Z= = 0 (3.29)
ε 0ε r εr
10−9
Exemple : On donne ε 0 = F / m; µ0 = 4π 10 −7 H / m , soit Zo = 377 Ω (ou 120 π ).
36π
Z Z
Dans un diélectrique comme le verre d’indice n = 1,5, on aura Z = 0 = 0 " 251 Ω .
εr n
r r
Généralisation : Les vecteurs E et H peuvent avoir dans le cas général trois composantes.
r
Dans un repère cartésien, la position de l’onde est donnée par le vecteur r de composantes
(x, y, z). Les champs s’écrivent alors en amplitude complexe:
r r r rr
E (r , t ) = E0 exp j (ωt − k . r ) (3.30)
r r r rr
H (r , t ) = H 0 exp j (ωt − k . r ) (3.31)
r
Le vecteur d’onde k de composantes (kx, ky, kz) généralise la constante de propagation.
E0 H 0 1 ε 0ε r 2 E02
Pz = = E0 = (3.35)
2 2 µ0 2Z
r
Le champ E peut s’écrire en fonction des composantes Ex et Ey , déphasées d’un angle θ:
r r r
E = E1 sin(ωt − β z ) x + E2 sin(ωt − β z + θ ) x (3.36)
Pour θ = ± π 2 et E1 = E2, il vient :
r r r r
Ex x + E y y = E1 [sin(ωt − β z ) x ± cos(ωt − β z ) y ]
Prenons la somme des carrés des composantes :
Ex2 + E y2 = E12 sin 2 (ωt − β z ) + cos 2 (ωt − β z ) = E12 (3.37)
C’est l’équation d’un cercle de rayon E1 dans le plan xOy.
35
L’onde électromagnétique en espace libre
Deux ondes de polarisations « gauche » et « droite » n’interagissent pas entre elles, elles
peuvent donc co-exister comme deux ondes de polarisations orthogonales. La polarisation
circulaire est utilisée dans les systèmes de communication par satellites et les radars, malgré
une plus grande sophistication des équipements d’émission et de réception, car elle
présente des avantages :
• Plus faible sensibilité aux conditions atmosphériques dans certaines bandes de
fréquences qu’une onde de polarisation rectiligne.
• Possibilité de distinguer une cible métallique (les avions) des nuages, car sur un
métal l’onde de polarisation circulaire est réfléchie avec une inversion de la
polarisation.
Polarisation elliptique :
Lorsque E1 ≠ E2 et que la différence de phase θ est quelconque, l’équation (3.36) définit
une onde plane de polarisation elliptique (la polarisation circulaire étant un cas particulier de
polarisation elliptique).
Exercices
Exercice 1.
a) Calculer la valeur moyenne de l’énergie électromagnétique we + wm accumulée par
unité de volume par une onde plane dans le vide.
b) Qu’elle est l’énergie totale emmagasinée dans un cylindre de volume V, de hauteur
∆z et de surface de base ∆S = 1 m2. En déduire la puissance moyenne P qui traverse
l’unité d’aire.
c) Retrouver directement ce résultat en calculant la valeur moyenne du vecteur de
Poynting, à partir de l’expression réelle des champs.
Exercice 2. Le faisceau émis par un laser présente un profil Gaussien. La répartition radiale
du champ électrique est approximée par la relation :
r2
Er = E0 exp − 2
w
w est le rayon effectif.
a) Représenter l’allure de la répartition radiale.
b) Donner l’expression de la densité de puissance dans le faisceau assimilé à une onde
plane. Pouvez-vous justifier cette approximation ? On donne λo = 0,6328 mm et w =
0,4 mm.
c) Calculer en coordonnées cylindriques la puissance totale PT transportée. On
l’exprimera en fonction de la densité de puissance au centre du faisceau Po.
d) Application numérique : Calculer Po et Eo pour une puissance totale PT = 5 mW.
Exercice 4. Une onde plane de fréquence ν = 3 GHz traverse à l’incidence normale une
couche de matériau diélectrique de permittivité εr = 2,7. Calculer l’épaisseur de matériau
nécessaire à introduire un déphasage de π par rapport à l’onde qui s’est propagée dans le
vide.
π
Exercice 5. Une onde plane s’écrit H x = 5 10−7 cos 108 π t − β z + . Trouver la fréquence,
4
la longueur d’onde et l’amplitude du champ magnétique.
Exercice 6. Le champ magnétique d’une onde plane sous vide est donné par
π
H x = 5 10−7 cos 108 π t − β z + .
4
Trouver la valeur de la constante de propagation β et les positions où le champ s’annule le
long de l’axe Oz.
Exercice 7. A quelle distance R d’une source considérée comme ponctuelle doit se trouver
un détecteur de diamètre D, placé perpendiculairement à la source, pour que l’écart au plan
d’onde n’excède pas λ/16 sur les bords du détecteur.
Exercice 8. Montrer que pour des ondes harmoniques, les deux premières équations de
r
Maxwel peuvent s’exprimer en fonction du vecteur d’onde k :
r r r
k × E = µω H
r r r
k × H = −εω E
Exercice 9. Vérifier que les relations 3.9 et 3.13 d’une part et 3.10 et 3.12 d’autre part, sont
équivalentes.
37
Onde plane…milieux à pertes
Partie 4
L’ONDE PLANE DANS LES MILIEUX A PERTES
Dans le vide ou dans un diélectrique idéal, le milieu n’introduit aucune atténuation de l’onde.
La divergence du vecteur de Poynting est nulle : l’énergie est conservative et l’amplitude des
champs magnétique et électrique est constante au cours de la propagation. Cette situation
n’est possible que pour les ondes qui voyagent dans l’espace. Sur terre tous les milieux, y
compris l’atmosphère, présentent une absorption plus ou moins forte, qui dépend de la
fréquence. L’énergie est absorbée dans le milieu et l’amplitude des champs décroît au cours
de la propagation : l’onde est atténuée.
Milieux métalliques : Dans les métaux ce sont les électrons libres, très nombreux, qui
assurent le transport des charges, leur conductivité est donc très élevée. Dans le domaine
micro-ondes, soit entre 1 et 1000 GHz, la fréquence du champ électromagnétique est
nettement plus faible que la fréquence de collision des électrons libres sur les atomes du
réseau (ν c > 1013 Hz ) : les électrons ne voient donc pas le champ varier entre deux chocs
successifs. Dans ces conditions la conductivité est pratiquement indépendante de la
fréquence.
Dans le domaine optique au contraire, la fréquence est beaucoup plus élevée. Elle vaut par
exemple à λo = 1 µm (proche infra- rouge) :
c3108
ν = = −6 = 31014 Hz
λ0 10
Cette valeur est comparable, voire supérieure à νc. La « conductivité optique » des métaux
varie généralement en fonction de la fréquence.
Milieux diélectriques : Les diélectriques sont de bons isolants, qui peuvent présenter des
pertes très faibles (mais non nulles). Dans une fibre optique monomode en silice très pure,
par exemple, l’atténuation n’est que de 0,2 dB/km à λo = 1,55 µm, l’onde peut donc se
propager sur de grandes distances. Les pertes sont dues à la présence d’impuretés
résiduelles (ions OH- dans le cas de la silice), et à la diffusion de l’onde par les
inhomogénéités du milieu (diffusion de Rayleigh).
39
Onde plane…milieux à pertes
Pour les très bons isolants ( σ " 0 ), l’expérience montre que le paramètre tg θ p varie peu en
fonction de la fréquence (voir le calcul des pertes diélectriques dans les guides d’ondes).
k = ω µ 0ε 0ε d = ε d
2 2
(3.8)
c
C’est à ce niveau qu’il apparaît une différence avec le cas précédent, car la constante de
propagation est complexe comme εd :
ω σ
k= εr − j (3.9)
c ωε 0
40
Onde plane…milieux à pertes
Pour calculer la racine carrée d’un nombre complexe Z, il est commode de passer en
coordonnées polaires (ρ, θ), comme indiqué sur la figure suivante. Posons :
σ
Z = εr − j = ρ exp [ − j (θ + 2 N π )]
ωε 0
Le module ρ et l’argument θ sont donnés
par les relations : axe imaginaire
σ
ρ = ε r2 + (σ ωε 0 ) tg (θ ) =
2
ωε 0ε r z2 jB
Z à pour module ρ et pour argument ρ
εr A axe réel
θ/2 + Nπ. On trouve deux racines z1 et z2 :
z1 = ρ exp(− j θ 2) = A − jB -A
ρ
z2 = ρ exp(− j θ 2 + π ) = − A + jB - jB z1
On en déduit deux valeurs possibles pour k : ρ
ω σ
k1 = ( A − jB ) = β − jα −j
c ε 0ω
ω
k2 = ( − A + jB ) = − β + jα
c
La solution k1 = β − jα correspond à l’onde directe, ce que l’on montre en reportant cette
valeur dans l’expression du champ électrique (3.7) :
E y+ ( z , t ) = E0 exp j [ωt − ( β − jα ) z ] = E0 exp(−α z ) exp [ j (ωt − β z )] (3.10)
• La constante de propagation β est égale à la partie réelle de k1.
• L’amplitude du champ s’amortit exponentiellement, avec un coefficient α égal à la
partie imaginaire de k1.
σ z z π
H x+ ( z ) = − E0 exp(− ) exp j (ωt − − ) (3.20)
µ0ω δ δ 4
π
Les champ magnétique est en retard de sur le champ électrique.
4
Posons :
σ
H0 = E0 (3.21)
µ0ω
42
Onde plane…milieux à pertes
puissance moyenne sortant par unité de volume d’une surface fermée. Dans le cas de l’onde
r
plane de direction Oz, le vecteur P n’a qu’une composante Pz qui s’écrit, compte tenu des
expressions (3.18) et (3.20) des champs (cas Ey/Hx) :
1 1 σ 2z π 1 σ 2z
Pz = − Re E y H x∗ = E02 exp(− ) cos( ) = E02 exp(− ) (3.26)
2 2 µ 0ω δ 4 2 2 µ0ω δ
• Le milieu est absorbant, donc la divergence est négative (le flux sortant est plus petit
que la flux entrant).
• La densité de puissance absorbée η (en W/m3) dans le milieu est donnée par la
divergence du vecteur de Poynting changée de signe.
1 z
η ( z ) = σ E02 exp(−2 ) (3.27)
2 δ
où Eo est l’amplitude du champ à l’origine en z = 0.
Ce qui s’écrit encore :
1 r2
η( z) = σ E Unité W/m3 (3.28)
2
r
où E est le module du champ.
Cette expression convient pour un milieu métallique caractérisé dans le domaine micro-
ondes par une conductivité σ constante.
Dans le domaine optique, pour les diélectriques et les métaux, on utilise plutôt la permittivité
complexe, directement accessible à la mesure par des méthodes optiques. La relation (3.5)
permet d’écrire dans ce cas :
1 r2
η ( z ) = ωε 0ε ′′ E (3.29)
2
Qui montre que l’absorption optique est proportionnelle à la partie imaginaire de la
permittivité et à la fréquence.
y r r
J =σE
conducteur
surface
r L
E x
r
P z
r l
H
dz
• Les champs ainsi que le courant sont nuls à l’intérieur d’un conducteur métallique, au
delà d’une distance assimilée à l’épaisseur de peau δ.
• L’épaisseur de peau δ est d’autant plus faible que la conductivité est élevée.
Exercices
Exercice 1. Calculer la valeur de tg θ p pour le cuivre (σ = 5,8 107 Ω-1 m-1, εr = 1), le carbone
(σ = 3 104 Ω-1 m-1, εr = 1) et la bakélite (σ = 0,2 Ω-1 m-1, εr = 4,7) à 100 MHz, 10 GHz. Un de
ces matériaux peut-il être considéré comme un bon isolant ?
Exercice 4. Calculer la profondeur de pénétration dans la glace (εr = 3 ; σ = 10-6 Ω-1 m-1).
a) Montrer que dans le domaine microondes, on peut faire l’approximation tg θp << 1.
b) En déduire que dans ce cas, δ est indépendant de la fréquence et calculer sa valeur.
Partie 5 ................................................................................................................................ 48
EQUATIONS DE PASSAGE ................................................................................................. 48
I. REFLEXION – REFRACTION SUR UNE SURFACE PLANE ............................................ 48
II. CONDITIONS AUX LIMITES ................................................................................................ 49
I.1 – Composante tangentielle du champ électrique...................................................................... 49
I.2 – Composante tangentielle du champ magnétique................................................................... 50
I.3 – Composante normale du champ électrique ........................................................................... 50
I.4 – Composante normale du champ magnétique ........................................................................ 51
I.5 – Notation vectorielle............................................................................................................... 51
III. REFLEXION METALLIQUE ................................................................................................ 51
III.1 – Expressions des différents champs..................................................................................... 51
III.2 - Coefficient de réflexion....................................................................................................... 52
IV. CONDITIONS AUX LIMITES POUR UN CONDUCTEUR PARFAIT............................ 53
IV.1 Composante tangentielle du champ magnétique ................................................................... 54
IV.2 – Composante normale du déplacement diélectrique............................................................ 55
Exercices........................................................................................................................................... 56
48
Equations de passage
Partie 5
EQUATIONS DE PASSAGE
Dans l’approximation d’onde plane, l’onde TEM est une solution des équations de Maxwell
dans un milieu d’étendue infinie. Nous avons établi l’expression des champs dans un
diélectrique parfait et dans un milieu absorbant. Envisageons le cas où l’onde qui se propage
dans un milieu M1 rencontre la surface plane de séparation avec un second milieu M2. La
solution de l’équation d’onde est connue dans chaque milieu, mais il faut savoir raccorder les
champs lors du passage d’un milieu dans l’autre (équations de passage).
r surface de
r0 séparation Σ
y
E⊥ r
Ei ,0 z
x
r
ki r plan π
n
z r
ϕt kt
milieu 2
x (ε2)
Σ
r milieu 1
ki ϕ r
i n r (ε1)
kr
Et
En E
49
Equations de passage
Dans le milieu 1, on trouve une onde incidente et une onde réfléchie que nous noterons :
r r r r r
Ei (r , t ) = Ei ,0 exp ⎡⎣ j (ωt − ki . r ) ⎤⎦ (5.1)
r r r r r
Er (r , t ) = Er ,0 exp ⎡⎣ j (ωt − kr . r ) ⎤⎦ (5.2)
L’onde transmise dans le deuxième milieu sera notée :
r r r r r
Et (r , t ) = Et ,0 exp ⎡⎣ j (ωt − kt . r ) ⎤⎦ (5.3)
r r r r r r
et des équations analogues pour les champs magnétiques H i (r , t ), H r (r , t ), H t (r , t ) .
Les équations de passage sont des conditions aux limites sur la surface plane de séparation
qui relient les valeurs des composantes tangentielles et normales des champs dans les deux
milieux à tout instant.
Une première condition qui découle de la définition du plan d’onde est que les différents
champs (incident, réfléchi et transmis) doivent être dans un rapport indépendant du point
r
r0 de la surface de séparation, ce qui n’est possible que si :
r r r r r r
ki . r0 = kr . r0 = kt . r0 (5.4)
Il est facile de vérifier que cette opération revient à projeter le vecteur d’onde sur l’axe Ox, la
condition (5.4) est donc équivalente à :
kix = krx = ktx (5.5)
Calculons la circulation du champ électrique le long d’un contours fermé Χ qui traverse la
surface Σ, comme indiqué sur la figure.
La première équation de Maxwell, sous forme intégrale, donne pour une onde harmonique :
r r d r r r r
∫
C
E . dl = −
dt ∫S
B. dS = − jω ∫S . dS
B (5.9)
Faisons tendre δ h → 0 :
• Et1 et Et2 tendent vers les valeurs des champ dans le plan de Σ, mesurées
respectivement dans le premier et le deuxième milieu.
• D’autre part, dans le calcul de la circulation le long de Χ, les contributions des deux
segments de longueur δh sont nulles.
On peut donc écrire :
r r
∫
limδ h →0 E. dl = ( Et1 − Et 2 ) dl = − jω Bdhdl = 0
C
(5.10)
Dans la plupart des cas deux conditions seulement sont nécessaires, car la composante
normale et la composante tangentielle des champs sont reliées entre elles.
• Pour une onde TEM de type Ey/Hx, les champs incidents s’écrivent comme
précédemment dans le premier milieu :
r r r r
Ei ( z , t ) = Ei ,o exp [ j (ωt − ki z ] u y et H i ( z , t ) = − H i ,o exp [ j (ωt − ki z ] u x (5.25)
• Pour orienter l’onde réfléchie, il faut faire un choix à priori d’orientation : nous
déphasons le champ électrique réfléchi de π par rapport au champ incident (voir la
figure) :
r r
Er ( z, t ) = − Er ,o exp [ j (ωt + ki z ] u y (5.26)
avec kr = - ki.
52
Equations de passage
Vide Métal
Ei,0
r
r
ki E0
H i,0
Nous avons établi au chapitre précédent les expressions des champs dans le métal :
r z ⎡ z ⎤r
Et ( z , t ) = E0 exp(− ) exp ⎢ j (ωt − ) ⎥ u y (5.28)
δ ⎣ δ ⎦
r z ⎡ z π ⎤r
H t ( z , t ) = − H 0 exp(− ) exp ⎢ j (ωt − − ) ⎥ u x (5.29)
δ ⎣ δ 4 ⎦
Ecrivons les relations qui expriment la conservation des composantes tangentielles sur la
surface (en z = 0) :
Suivant Oy : Ei ,0 − Er ,0 = E0 (5.30)
Suivant Ox : − H i ,0 − H r ,0 = − H 0 exp(− j π 4) (5.31)
On voit que ces relations sont indépendantes du temps.
E0 µ0ω
Dans le milieu M2 : = (5.34)
H0 σ
Er ,0 1 − ωε 0 σ exp( j π 4)
r= = (5.35)
Ei ,0 1 + ωε 0 σ exp( j π 4)
53
Equations de passage
Calculons la circulation du champ magnétique (avec Ht2 = 0) le long d’une courbe fermée
Χ traversant la surface du métal. La surface d’intégration est la surface dS = 2 δh.δl délimitée
par Χ :
r
J
Métal M2
Ht 2 = 0
Χ r
t
H t1 M1
δl δh ≡δ r
n
H t1 = I s (5.45)
r
Désignons par H1 le vecteur champ magnétique à la surface du métal (en z = 0). On peut
toujours le décomposer en une composante normale et une composante tangentielle
r r r
( H1 = H n1n + H t1t ). On vérifie alors (voir la figure), que le vecteur densité superficielle de
courant s’exprime par :
r r r
I s = n × H1 (5.46)
Ceci généralise le résultat déjà démontré à la fin du chapitre précédent, dans le cas
particulier de l’incidence normale. Dans le cas d’un conducteur parfait, on avait montré par
exemple :
H t1 = 2 H i ,1 (5.47)
55
Equations de passage
Dn2 = 0 δh
δS M 2 ( ε 2)
Σ ρ M 1 ( ε 1)
Dn1
56
Equations de passage
Exercices
Exercice 1
a) Etablir l’expression du coefficient de réflexion à l’interface vide – métal sous
incidence normale.
ωε 0
b) Montrer que pour : << 1 on peut admettre le résultat approché :
σ
ωε 0
1− r 2
σ
Exercice 3
a) Exprimer la puissance totale PT absorbée au voisinage de la surface du métal en
fonction de l’amplitude du champ électrique incident Ei,o (cas de l’incidence normale).
b) Montrer par un calcul direct que PT est égale à la différence entre la puissance
incidente Pi et la puissance réfléchie Pr, soit PT = Pi − Pr
Exercice 6. Vérifier les 4 équations de passage sous forme vectorielle (5.21) à (5.24).
Appliquer ces relations au cas de l’incidence normale, afin d’établir les relations (5.30) et
(5.31) pour un champ Ey/Hx.
Exercice 8. On considère une onde plane de polarisation rectiligne quelconque, qui arrive
sous l’incidence oblique ϕi à la surface, située dans le plan xOy, d’un conducteur métallique.
r
Soit H1 le vecteur champ magnétique en z = 0.
r
a) Décomposer H1 en une composante normale à la surface Hn et deux composantes
tangentielles Hx et Hy (faire une figure).
r
b) Représenter l’orientation des composantes du vecteur I s et donner l’expression de la
puissance absorbée dans le conducteur.