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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie


Département ECONOMIE

Option : « Développement »
……………………………………….

Mémoire
pour l’obtention du
Diplôme de Maitrise ès-Sciences Economiques

LE SECTEUR AGRICOLE DE LA
REGION ANALAMANGA

Impétrant : Monsieur RABEFANDIO Rajohanesa Harthmann


Encadré par : Professeur Eric Thosun MANDRARA

Année 2012
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
Département ECONOMIE

Option : « Développement »
……………………………………….

Mémoire
pour l’obtention du
Diplôme de Maitrise ès-Sciences Economiques

LE SECTEUR AGRICOLE DE LA
REGION ANALAMANGA

Impétrant : Monsieur RABEFANDIO Rajohanesa Harthmann


Encadré par : Professeur Eric Thosun MANDRARA

Date de Soutenance : 24 Mai 2012

Année 2012
REMERCIEMENTS

Ce présent travail n’aurait pas vu le jour sans l’appui de plusieurs


personnes et d’entités. D’abord, je remercie Dieu Tout puissant pour sa bénédiction.
Ensuite je tiens également à adresser mes vifs remerciements à tous ceux qui ont eu
la bienveuillance de contribuer de près ou de loin à la réalisation de l’ouvrage, et plus
particulièrement :

- Monsieur Le Doyen de la faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de


Sociologie RANOVONA Andriamaro ;
- Monsieur Le Chef de Département Economie FANJAVA Refeno, de m’avoir
permis d’approfondir mes connaissances ;
- Professeur Eric Thosun MANDRARA, enseignant à l’Université
d’Antananarivo, de m’avoir encadré tout au long de l’élaboration de ce travail ;
- Toute ma famille qui m’a beaucoup soutenu moralement et financièrement.

Merci !
LISTE DES ACRONYMES

CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel

CEG : Collège d’Enseignement General

CHD : Centre Hospitalier de District

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CSA : Centre de Service Agricole

CSB : Centre de Santé de Base

DRDR : Direction Régionale du Développement Rural

FID : Fonds d’Intervention pour le Développement

GTDR : Groupe de Travail de Développement Rural

HIMO : Haute Intensité de Main d’œuvre

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

MAP : Madagascar Action Plan

MPE : Malagasy Professionnel de l’Elevage

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONN : Office National de Nutrition

OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola

PADR : Plan d’Action du Développement Rural

PCD : Plan Communal de Développement

PIB : Produit Intérieur Brut

PNDR : Programme National du Développement Rural

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PRDR : Programme Régional du Développement Rural

PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural

PSN : Programme de Sécurité Nutritionnelle

SADC : Southern Africa Development Community

SAHA : Sahan’Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra


LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition de la production rizicole par district


Tableau 2: Répartition de la production de pomme de terre par district
Tableau 3: Répartition de la production de patate douce par district
Tableau 4: Répartition de la production de manioc par district
Tableau 5: Répartition de la production de maïs par district
Tableau 6: Les filières porteuses et la vision régionale
Tableau 7: Matrice des orientations, axes stratégiques et Programmes
retenus par la Région
LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Répartition de la superficie rizicole par district


Annexe 2 : Répartition de la superficie rizicole développée irriguée par
district selon le mode d’irrigation
Annexe 3 : Répartition de la superficie rizicole développée par district selon
le type de riziculture
Annexe 4 : Répartition de la superficie développée irriguée par district selon
le type de semence
Annexe 5 : Répartition de la superficie de pomme de terre par district
Annexe 6 : Répartition de la superficie de patate douce par district
Annexe 7 : Répartition de la superficie de manioc par district
Annexe 8 : Répartition de la superficie de maïs par district
Annexe 9 : Effectif du cheptel de la Région Analamanga
GLOSSAIRE

• Animation rurale : est une méthodologie, une démarche de


développement, son objet est socio-économique.
• Développement agricole : c’est un processus général de transformation
de l’agriculture.
• Développement économique : est la combinaison des changements
mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître
cumulativement et durablement son produit réel et global.
• Foncier : se dit d’un bien constitué par un fonds de terre, de la personne
à qui il appartient et du revenu qui en est tiré.
• Pauvreté : situation d’un individu ou d’un groupe d’individus qui ne
dispose pas de ressources suffisantes dans une société donnée pour
satisfaire ses besoins en biens et services disponibles dans cette société.
• Paysan : personne qui vit à la campagne de ses activités agricoles.
• Reforme agraire : politique économique de nature structurelle modifiant
la répartition des terres en réduisant la concentration de la propriété
foncière.
• Revenu : Part de la production qui revient au sujet économique, individu
ou collectivité, comme rémunération de son travail et/ou fruit de son
capital.
• Révolution verte : désigne le bond technologique réalisé en agriculture et
s’appuie essentiellement sur l’utilisation de variétés de cultures à haut
rendement.
• Secteur agricole : ensemble des activités économiques fondées sur
l’exploitation agricole.
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS
LISTE DES ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
GLOSSAIRE
SOMMAIRE
INTRODUCTION ........................................................................................... 1
PARTIE I : SECTEUR AGRICOLE ET PAUVRETE RURALE A
MADAGASCAR............................................................................... 2
CHAPITRE I : CONCEPTION ET APPROCHE THEORIQUE DU
DEVELOPPEMENT RURAL ........................................................... 2
CHAPITRE II : SECTEUR AGRICOLE ET PAUVRETE RURALE A
MADAGASCAR............................................................................... 9
PARTIE II : PRESENTATION DE LA REGION ANALAMANGA ................. 22
CHAPITRE I : MONOGRAPHIE DE LA REGION ANALAMANGA .............. 22
CHAPITRE II : CONTRAINTES ET POTENTIALITES DE
DEVELOPPEMENT ...................................................................... 27
PARTIE III : LES POLITIQUES DU SECTEUR AGRICOLE DE LA REGION
ANALAMANGA ............................................................................. 36
CHAPITRE I : METHODES ET MOYENS DU DEVELOPPEMENT
AGRICOLE DE LA REGION ANALAMANGA ............................... 36
CHAPITRE II : LE PROGRAMME REGIONAL DE DEVELOPPEMENT
RURAL ANALAMANGA ET LES STRATEGIES DE
DEVELOPPEMENT AGRICOLE .................................................. 50
CONCLUSION ............................................................................................. 67
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION

Madagascar fait partie des pays en voie de développement. La grande île est
aussi considérée comme un pays à vocation agricole. Ainsi, la plupart de sa
population vit dans le milieu rural. C’est pourquoi, ils évident que la pauvreté touche
particulièrement les paysans. La Région Analamanga est alors concernée par cette
situation.
A partir de l’indépendance, plusieurs dirigeants Malagasy ont déjà élaboré
des politiques afin de favoriser le développement rural. Pourtant, les actions
entreprises révèlent encore insuffisantes. Effectivement, la Région Analamanga,
comme dans toute l’île, rencontre des problèmes de développement du point de vue
économique. Cette problématique régionale Analamanga réside surtout au niveau
du secteur agricole.
Ainsi, ce présent travail va donc se pencher sur l’étude de la situation réelle
du monde rural en matière de secteur agricole au niveau de la Région Analamanga.
Par conséquent, la principale question qui se pose est de savoir comment pouvons-
nous assurer un meilleur développement agricole pour la Région Analamanga afin
d’améliorer les conditions de vie des paysans?
Pour satisfaire à cette grande question, notre étude se divisera en trois
parties. Voyons dans la première partie, le contexte actuel du secteur agricole et de
la pauvreté rurale au niveau national dont nous allons également préciser l’approche
théorique du développement rural. Ensuite, la seconde partie portera essentiellement
sur la présentation de la Région Analamanga dans lequel nous évoquons la
monographie de cette région, et aussi, ses contraintes et potentialités de
développement. Enfin, la troisième partie sera réservée aux politiques du secteur
agricole de la Région Analamanga sur lequel nous analysons d’une part, les
méthodes et moyens de développement agricole, et d’autre part, le Programme
Régional de Développement Rural Analamanga et les stratégies de développement
agricole.

1
PARTIE I : SECTEUR AGRICOLE ET PAUVRETE
RURALE A MADAGASCAR
PARTIE I : SECTEUR AGRICOLE ET PAUVRETE RURALE A
MADAGASCAR

Dans cette première partie, nous allons voir, d’une part, la conception et
l’approche théorique du développement rural, d’autre part, le secteur agricole et la
pauvreté rurale à Madagascar.

CHAPITRE I : CONCEPTION ET APPROCHE THEORIQUE DU


DEVELOPPEMENT RURAL

Dans le présent chapitre, nous allons évoquer, en premier lieu, la conception


du développement rural ; et puis, en second lieu, l’approche théorique du
développement rural.

1.1. Conception du développement rural

Dans cette section, nous allons d’abord définir ce que c’est le terme
développement ; et ensuite, nous allons parler de la notion milieu rurale ses
caractéristiques ; et enfin, nous allons s’intéresser au contenu du développement
rural.

1.1.1. Définition du terme développement1

Plusieurs définitions ont été avancées par des spécialistes.


Selon François Perroux, «le développement c’est la combinaison des
changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croitre
cumulativement et durablement son produit réel et global »
D’après Paul Bairoch, « le développement c’est le changement social,
économique, technologique et institutionnel lié à une augmentation du niveau de vie
et lié à une évolution technologique et une organisation ».
Selon Austruy, « le développement, c’est le dépassement des anciennes
structures dans l’actualisation des nouvelles cohérences et le transfert de
technologie que ce processus entraine ».
Le Programme des Nations Unies pour le Développement ou PNUD a
également donnée la définition du développement comme « le fait d’élargir l’éventail

1 ème
ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy, Cours économie du développement, 4 année Economie, 2011

2
des possibilités offertes aux hommes », le développement est caractérisé par la
disponibilité d’un minimum des biens pour assurer la survie et de services de base.
Par rapport à ces différentes définitions du développement, la satisfaction
des besoins est l’objectif principal du développement ; et que le développement a
donc trois dimensions, à savoir le développement économique; le développement
écologique ; et puis le développement social.
On note que d’après la définition de François Perroux, il nous parait
intéressant de faire une distinction entre développement et croissance économique.
Voyons donc ce que c’est la croissance économique.
La croissance économique est définie comme « un accroissement durable
de la dimension d’une unité économique, simple, ou complexe réalisée dans des
changements des structures, éventuellement des systèmes ». Ainsi, elle désigne
l’augmentation sur une longue période de grandeurs économiques significatives.
On distingue généralement :
- la croissance extensive : augmentations des quantités de facteurs de
production;
- la croissance intensive : augmentation, par des gains de productivité, de la
production à volume des facteurs de production identiques.
La question de l’analyse de la croissance économique du point de vue de
développement pose des problèmes sur les relations entre les termes croissance
économique et développement :
- le développement est généralement défini comme un processus de
satisfaction des besoins essentiels et fondamentaux, alors que, la croissance
économique est une croissance de production.
Ainsi la croissance économique joue un rôle très important dans le processus
de développement, pour les raisons comme suit :
- la croissance économique permet d’améliorer le niveau de vie de la
population (mesurer par le revenu ou la production);
- elle permet de dégager des ressources nécessaires pour la production des
biens et services collectifs;
-et enfin, elle permet de réduire le chômage, créer des emplois.
En revanche, si le développement est défini comme satisfaction des besoins
matériels sur le marché, en tenant compte le niveau de production des biens et
services marchands, alors un pays développé est celui à un niveau de la production

3
élevé, une croissance économique sans répartition équitable n’entraine pas
forcement un développement, en effet, une part importante des fruits de la
croissance est seulement accaparé par une minorité de la population.
D’une manière plus générale, la croissance économique, étant une mesure
quantitative d’un agrégat économique comme le Produit Intérieur Brut ou PIB, n’est
qu’une des composantes du développement. Il peut donc y avoir croissance sans
développement. Par conséquent, le développement est un phénomène qualitatif de
transformation sociétale, tandis que, la croissance économique est un phénomène
quantitatif d’accumulation des richesses.

1.1.2. Le milieu rural : définition et caractéristiques

1.1.2.1. Définition du milieu rural

Pour définir le milieu rural, nous allons se référer à Robert Badouin2. Selon
lui, « l’espace rural désigne des zones caractérisées par un peuplement relativement
faible et par la prépondérance des activités agricoles ».
Les activités agricoles sont constituées par l’agriculture ; la pêche et
l’élevage.

1.1.2.2. Caractéristiques du milieu rural

L’espace rural ne comporte pas de concentration d’hommes. Les


agglomérations sont limitées à la dimension du village. Il s’accommode d’un habitat
dispensé sous forme de hameaux.
L’espace rural se prête, en conséquence, des activités de type agricole et
convient moins bien à celles qui prospèrent à partir d’une concentration
géographique des populations.
L’espace rural privilégie la terre comme facteur de production. Il s’identifie
par l’existence d’un sol capable de supporter des cultures.
Ainsi, le milieu rural est considéré comme une société traditionnelle
pratiquant essentiellement de l’économie de subsistance qui est une forme
d’organisation économique orientée vers la satisfaction directe des besoins
matériels.

2
Robert Badouin, l’économie rurale, p362
4
1.1.3. Contenu du développement rural

Plus concrètement, du point de vue économique, le développement rural3


désigne « accroissement de la production et amélioration de la part du secteur
agricole dans le Produit Intérieur Brut. Le développement rural se traduit par une
évolution positive sur une longue période des principaux indicateurs, à savoir, indice
de la production de culture, niveau des revenus des paysans, niveau de prix des
produits agricoles, niveau d’exploitation, changement de système de production »
Les objectifs du développement rural sont comme suit :
- mettre en place de manière durable un cadre cohérant et globale destiné à
renforcer le tissu économique et social des zones rurales ;
- freiner l’exode rural signifiant comme délaissement de la campagne pour la
ville ;
-encourager une agriculture respectant l’environnement tout en
accompagnant et complétant la politique des prix et des marchés ;
- maintenir et développer l’emploi.
En d’autres termes, le développement rural met l’accent sur les points
suivants :
- une approche intégrée de l’économie rurale à travers le développement
multisectoriel ;
- le rôle multifonctionnel de l’agriculture ;
- un financement assuré ;
- et la prise en compte de la dimension environnementale.

1.2. Approche théorique du développement rural

Dans cette approche théorique du développement rural, nous allons


consacrer l’étude sur l’approche de la physiocratie.
Sur ceux, on note que la physiocratie figure parmi les véritables fondateurs de
l’économie politique ; elle se voit apparaitre vers XVIIIème siècle.
François Quesnay4 (1694-1774) était le chef de file de l’école des
physiocrates ou école des philosophes économistes. Ce maitre de l’école des

3 ème
RANDRETSA, cours développement rural, 2 année économie, 2008
4
Alain SAMUELSON, les grands courants de la pensée économique, 1995, p34
5
physiocrates était issu d’une famille de petit propriétaire terrien, médecin à la cour de
Louis XV, anobli, enrichi, devenu grand propriétaire. Il systématise l’idée d’un « ordre
naturel » établi sur une division de la société en classe et qui s’exprime à travers les lois
naturelles.
Chez la physiocratie, l’économie se définit comme « science des richesses
matérielles ». Selon la théorie des physiocrates5 : « la terre, qui rapporte une rente, est
l’unique source de production nette », l’agriculture est donc devenue la seule activité
productive. De plus, leur but c’est de produire un produit net à l’aide de l’agriculture.
D’où, on peut dire que leur attention est surtout centrée sur la sphère productive. Par
conséquent, on remarque ainsi que les physiocrates se sont opposés aux mercantilistes,
en effet, selon ces derniers, c’est ce qu’on appelle richesse, c’est l’enrichissement
monétaire et commercial, plus précisément l’abondance des pierres précieuses étant or.
Les physiocrates font leur analyse en termes de classes sociales et c’est
pourquoi, la nation est réduite à trois classes de citoyens, en vue d’analyser la circulation
des richesses ; la classe productive, la classe des propriétaires et la classe stérile.
La classe productive est celle qui fait renaître par la culture du territoire les
richesses annuelles de la nation, qui fait les avances de dépenses des travaux de
l’agriculture et qui paie annuellement les revenus des propriétaires des terres. On
renferme dans la dépendance de cette classe tous les travaux et toutes les dépenses qui
s’y font jusqu’à la vente qu’on connait la valeur de la reproduction annuelle des
richesses de la nation.
La classe des propriétaires comprend le souverain, les possesseurs des terres.
Cette classe subsiste par le revenu de la culture, qui lui est payé annuellement par la
classe productive, après que celle-ci a prélevé, sur la reproduction qu’elle fait renaître
annuellement, les richesses nécessaires pour se rembourser de ses avances annuelles
et pour entretenir ses richesses d’exploitation.
La classe stérile est formée de tous les citoyens occupés à d’autres services et
à d’autres travaux que ceux de l’agriculture, et dont les dépenses sont payées par la
classe productive et par la classe des propriétaires, qui eux-mêmes tirent leurs revenus
de la classe productive.
Dans le tableau économique6, pour bien clarifier les rapports en ces différentes
classes entre elles, Quesnay propose un cas particulier : un royaume dont

5 ère
Erick T. MANDRARA, cours introduction à l’économie et histoire de la pensée économique, 1 année, 2007
6
Idem
6
le territoire porté à son plus haut degré d’agriculture, rapporterait tous les ans une
reproduction de la valeur de cinq milliards : le total de cinq milliards partagé d’abord
entre la classe productive et la classe des propriétaire , étant dépensé annuellement
dans un ordre régulier qui assure perpétuellement la même reproduction annuelle il y
a un milliard qui est dépensé par les propriétaires en achats fait à la classe
productive, et un milliard en achats fait à la clase stérile, la classe productive qui
vend pour trois milliards de production aux deux autres classes en rend deux
milliards pour le paiement de revenu et en dépense un milliard en achat qu’elle fait à
la classe stérile ; ainsi, la classe stérile reçoit deux milliards qu’elle emploie à la
classe productive en achats pour la subsistance de ces agents et pour les matières
premières de ces ouvrages ; et la classe productive dépense elle-même
annuellement pour deux milliards de productions, ce qui complète la dépense ou la
consommation totale de cinq milliards de reproduction annuelle.
Tel est l’ordre régulier de la distribution de la dépense de cinq milliards que la
classe productive fait reconnaitre annuellement par la dépense de deux milliards
d’avances annuelles.
Pour les physiocrates, l’activité économique est commandée par les lois
naturelles. Ces lois naturelles sont physiques ou morales. On entend ici par loi
physique le cours réglé de tout événement physique de l’ordre naturel évidement le
plus avantageux au genre humain, et on entend par loi morale conforme la règle de
toute action humaine de l’ordre moral conforme à l’ordre physique évidement le plus
avantageux au genre humain. Ainsi, tous les hommes et toutes les puissances
humaines doivent être soumis à ces lois souveraines.
Les physiocrates sont des libéraux ; ils considèrent que le rôle de l’Etat est
réduit au rôle d’« Etat-gendarme », cela signifie que l’intervention de l’Etat dans
l’activité économique est moindre, voire neutre, et que même l’Etat est soumis aux
lois physiques. Ainsi, selon eux, la somme des intérêts individuels converge vers
l’intérêt général.
Chez les physiocrates, on prône également le libre échange, effectivement,
les physiocrates réagissent contre les mercantilistes sur ce point de vue. Ces
derniers favorisent la politique du protectionnisme, en vue de protéger les industries
naissantes contre la concurrence6 étrangère, en élevant les taxes douanières pour
les marchandises d’importations.

6
source : dictionnaire économique, le circuit économique selon QUESNAY

7
Graphique 1: Présentation sous forme de flux monétaires du circuit économique de QUESNAY7

CLASSE DES PROPRIETAIRES

PRODUIT NET (2) Achats des biens de subsistance (1) Achats de produits artisanaux (1)

PAYSANS ou
Achats d’outils (1) ARTISANS ou CLASSE
CLASSE
STERILE
PRODUCTIVE Achats de matières premières (1)
Achats de biens de subsistance (1)

Explication
QUESNAY nous invite à lire ainsi les grands flux qui permettent dans ce cas
une reproduction identique du système.
Au départ, la classe productive détient 2 milliards de francs sous forme
monétaire, elle paie les propriétaires fonciers avec cette somme au titre de la rente
qu’elle leur doit, ceux-ci dépensent alors 1 milliard auprès des artisans pour se
procurer des biens artisanaux et le milliard restant sert à acheter des nourritures aux
fermiers. Les fermiers dépensent ce milliard en achetant un milliard d’outils aux
artisans. Les artisans pour leur part disposent de deux milliards de leur vente aux
propriétaires fonciers et aux fermiers, ils dépensent entièrement auprès de la classe
productive en achetant pour moitié (1M) de matières premières et le reste (1M) leur
sert à subsister.

Graphique 2: Présentation sous forme de flux physiques8

Avances annuelles (2M) Production agricole


(Achat des semences,
nourriture du bétail)

Avances primitives 3M Surplus


(Achats d’outils, remplacement 2M
du matériel, amortissement)(1M)

7
Source : dictionnaire économique, le circuit économique selon QUESNAY
8 ère
Source :MANDRADRA, cours introduction à l’économie et histoire de la pensée économique, 1 année, 2007
8
CHAPITRE II : SECTEUR AGRICOLE ET PAUVRETE RURALE A MADAGASCAR

Dans le cadre de ce second chapitre, il nous paraît opportun d’évoquer le


secteur agricole nationale d’un côté ; et de l’autre côté, la pauvreté rurale Malagasy.

2.1. Le secteur agricole à Madagascar

Dans cette section, nous allons voir les points suivants, à savoir, la place du
secteur agricole dans l’économie nationale; ensuite les problématiques, enjeux, et
défis du secteur agricole ; et enfin l’objectif de développement du secteur agricole.

2.1.1. L’importance du secteur agricole

Nous tenons à noter que l’agriculture, l’élevage et la pêche constituent dans


le secteur agricole au sens large.
La place de l’agriculture dans l’économie nationale est prépondérante. La
population active est très majoritairement agricole et il y a très peu d’emplois
salariés. La structure du PIB est restée quasi-inchangée depuis plusieurs années : le
secteur primaire représente en moyenne 35% de la richesse du pays9.
Le PIB agricole est estimé à 27% du PIB global, et la filière riz qui constitue
la première activité économique de Madagascar en termes de volume, y occupe la
première place. Environ deux millions de ménages (87%) pratiquent la riziculture
irriguée sur quelques 1200000ha. Une quinzaine de grands bassins de production
rizicole constituent des véritables greniers et doivent pouvoir amener la grande île à
tenir une place au niveau régional, voire même international.
L’élevage contribue pour 15% au PIB national et au revenu de 60% des
ménages Malagasy. Il constitue également un premier capital mobilisable pour les
ménages ruraux. Une place croissante de l’élevage est à noter, spécialement
l’élevage laitier et l’aviculture. L’apiculture et la sériciculture prennent de l’importance
dans certaines régions9.
La pêche et l’aquaculture jouent un rôle social et économique important pour
le pays, contribue pour 7% au PIB national et procurent environ cinq mille emplois.
C’est également un sous secteur pourvoyeur de devises par l’exploitation des

9
MAEP, programme sectoriel agricole, 2008, p2

9
produits halieutiques, et sources des recettes publiques par les redevances issues
des ventes de licences de pêche. Il y a lieu de souligner particulièrement les résultats
positifs de l’aquaculture crevettière qui connait un grand essor.

2.1.2. Problématiques, enjeux et défis du secteur agricole

Dans cette sous-section, nous allons voir respectivement les points


essentiels.

2.1.2.1. Problématiques du secteur agricole

La problématique du secteur agricole réside dans l’incapacité du secteur à


mettre sur le marché des produits en quantité et en qualité, pour assurer la sécurité
alimentaire de la population.
En ce qui concerne l’agriculture, l’agriculture pratiquée est traditionnelle et
peu intensive, d’où de faibles rendements. Les cultures vivrières qui sont en majorité
autoconsommées, à l’exception du riz pour les moyens et les grands exploitants qui
disposent d’un surplus de production. Les cultures de rente et les cultures
d’exportation destinées à la commercialisation, sont en faible proportion. Par ailleurs,
les exportations sont des petites tailles et se morcellent au gré des héritages.
Certaines zones rurales connaissent une situation foncière et vont envisager des
mouvements des migrations.
Pour la pêche et l’aquaculture, il existe plus de 5000 km de côtes, 1500 km2
à 1600km2 de plans d’eau naturel d’intérêts piscicoles y compris lacs et lagunes,
même si les ressources en eau sont abondantes, elles sont encore faiblement
exploitées.

2.1.2.2. Enjeux du secteur agricole

Madagascar est un pays à vocation agricole, la croissance escomptée doit


parvenir en majeur parti du secteur agricole pour que les effets puissent
effectivement se ressentir auprès de la population rurale. Par ailleurs, le
développement des autres secteurs secondaire et tertiaire dépend aussi du
développement de l’agriculture.

10
Etant également la plus grande île dans l’Océan Indien, Madagascar se doit
de constituer un véritable grenier de produits agricoles pour tous les pays voisins qui
importent encore d’autre continent africain leurs denrées alimentaires.

2.1.2.3. Défis du secteur agricole

Il y a lieu de noter que la clé principale est le développement d’un secteur


agricole capable :
- de créer des débouchés pour les productions de l’agriculture, de l’élevage
et de la pêche et des richesses pour l’ensemble du pays ;
- de financer l’amélioration du niveau de vie de l’ensemble du pays;
- et de financer les politiques fondamentales de l’Etat.
Il s’agit donc, de réaliser un saut qualificatif et quantitatif. Par conséquent, il
faut parvenir à transformer le secteur productif de sorte qu’il soit capable de fournir
des produits agricoles aux besoins des marchés extérieur et intérieur.

2.1.3. Objectif de développement du secteur agricole

Les objectifs à atteindre du secteur agricole sont les suivants :


- assurer la sécurité alimentaire et le respect des normes qualitatives ;
- améliorer les revenus des producteurs ;
- procurer des emplois aux ruraux.

2.1.3.1. Assurer la sécurité alimentaire et le respect des normes


qualitatives

La politique de sécurité alimentaire comprend à la fois :


- un aspect offensif, qui consiste à augmenter autant que possible la
production des cultures vivrières stratégiques telles que le riz, le manioc, le maïs,
l’idéal même étant d’être exportateur de riz ;
- et un aspect défensif, qui consiste à acquérir une certaine capacité de
résistance aux chocs notamment d’ordre climatique par des moyens de réaction
rapide tels les stocks de sécurité alimentaire et de semence, et des moyens
d’atténuation des conséquences de ces chocs.

11
L’aspect qualitatif de la production est également important, de par le droit à
une alimentation saine et équilibrée, et de bonne nutritionnelle. En outre, pour
accéder aux marchés extérieurs, il est donc nécessaire de respecter les normes de
qualité.

2.1.3.2. Améliorer les revenus des producteurs

La population Malagasy étant en grande majorité rurale, le développement


de la production des cultures largement répandues (riz, manioc) permet de distribuer
des revenus monétaires ou non, à un grand nombre de producteurs. L’atteinte de cet
objectif requiert une bonne information sur les marchés, un haut degré d’organisation
de l’économie agricole. Certains produits à plus forte valeur ajoutée permettront
localement de créer des pôles de développements spécialisés.

2.1.3.3. Procurer des emplois aux ruraux

De nombreuses exploitations agricoles n’ont pas une surface suffisante, ces


producteurs, vivant principalement en autosubsistance, doivent trouver des revenus
annexes. Les exploitations agricoles plus grandes créeront de tels emplois salariés.
Des efforts doivent être déployés pour former les jeunes ruraux aux métiers ruraux et
aux métiers non agricoles, afin de créer des petits artisanats de services pour
assurer les travaux d’entretien et de maintenance requis.

2.2. La pauvreté rurale à Madagascar

Dans la présente section, nous allons évoquer respectivement les points


essentiels suivants, à savoir, la définition du concept de la pauvreté ; et ensuite, la
problématique du monde rural Malagasy ; et enfin, les déterminants de la pauvreté
rurale.

2.2.1. Définition du concept de la pauvreté10

La pauvreté est un concept très large ;et la notion de la pauvreté se caractérise


par sa pluridisciplinarité. Ainsi, une définition exacte de celle-ci n’existe pas.

10 ème
ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy, Cours économie du développement, 4 année Economie, 2011
12
Par conséquent, la définition varie en fonction de la réalité du pays où l’on
fait l’étude et l’approche qu’on devrait utiliser.
On peut définir l’état de la pauvreté comme une situation dans laquelle on
ne dispose pas des ressources nécessaires pour la survie, ou bien encore, comme
une situation dans laquelle on ne possède pas les moyens permettant de participer à
toutes les activités considérées normales dans une société. Par ailleurs, quelques
soient les approches utilisées, on constate donc une partition de la population entre
les pauvres et les non pauvres. En conséquence, on définit la pauvreté par rapport à
un seuil, en deçà duquel un individu est considéré comme pauvre. Ce seuil est
désigné par le seuil de pauvreté ou encore ligne de pauvreté.
D’une manière générale, on pourrait définir alors, la pauvreté, comme la
situation dans laquelle le bien être d’un ménage se trouve en dessous de la ligne de
pauvreté.
Il y a lieu de souligner que le terme seuil de pauvreté peut être utilisé selon
divers concepts tels concept absolu, concept relatif et concept objectif.

2.2.1.1. La pauvreté absolue

La pauvreté absolue correspond à un seuil utilisé pour déterminer le niveau


de revenu permettant de satisfaire les besoins essentiels minimaux.
Pour l’identifier, on fait recours à trois méthodes, à savoir :
- la méthode du coût de besoins de base ;
- la méthode de l’équilibre calorique ;
- la méthode de ratio alimentaire.
Dans la méthode du coût des besoins de base, la pauvreté est définie par un
seuil correspondant au coût d’une ration alimentaire de base auquel s’ajoutent les
autres besoins essentiels non alimentaire comme l’habillement, le logement.
Pa ailleurs, le calcul du coût relatif à la relation de base nécessite un
regroupement de la population selon les classes d’âge, le poids, le sexe et le lieu
d’habitation.
En ce qui concerne la méthode de l’équilibre calorique, l’accent est mis sur
la dépense de consommation journalière permettant à un individu seul d’avoir une
ration alimentaire nécessaire pour satisfaire les besoins en calories prédéfinis.

13
A propos de la méthode de ratio alimentaire, il s’agit donc de calculer la
proportion de revenus d’un ménage affecté à l’achat des quantités de biens
alimentaires nécessaire. Dans ce cas, un ménage est considéré comme plus pauvre
lorsqu’il consacre la plupart de son revenu à l’achat de quantité suffisante à la
nourriture.

2.2.1.2. La pauvreté relative

Parallèlement à l’approche absolue, la pauvreté est également analysée du


point de vue de l’approche relative. Cette approche est souvent utilisée dans les
pays développés pour identifier les pauvres de non pauvres. Elle utilise des
indicateurs de niveau de vie globale de la pauvreté selon les conditions de vie de la
population d’un pays donné à un moment donné. Dans ce cas, toutes les valeurs
monétaires ou non sont utilisées pour apprécier la pauvreté ou mesurer le niveau de
vie de la population.
Dans cette optique, la fixation de la ligne de pauvreté est confiée à des
techniciens, bien que, en pratique relève de la compétence des décideurs politiques.

2.2.1.3. La pauvreté objective

La pauvreté est définie par rapport à la situation socio-économique et


culturelle de la société où l’on fait l’étude et selon les variables explicatives retenues
aussi.
Portant, généralement, la pauvreté objective est fréquemment définie sur la
base d’un ou plusieurs seuils de pauvreté. Du point de vue budget familial, par la
variable revenu ou dépense, le seuil de pauvreté objectif est défini par un revenu
minimal en dessous duquel, un ménage se trouve en difficulté de satisfaire les
besoins fondamentaux.

2.2.1.4. La pauvreté subjective

La pauvreté subjective s’oppose à la pauvreté objective et à la pauvreté


relative pour identifier les pauvres de non pauvres. Cette approche consiste à
identifier la pauvreté par l’évaluation de degré de satisfaction de différents besoins

14
de chaque personne interrogée, effectivement, il est essentiel de faire une enquête
pour collecter les opinions des individus interrogés plus précisément sur les
conditions de vie.

2.2.2. Problématique du monde rurale Malagasy :

La problématique nationale en matière de développement rural revêt les


trois dimensions suivantes, à savoir, d’un côté, les dimensions réformes
institutionnelles, et de l’autre côté, les dimensions acteurs partenaires du
développement rural, et enfin la dimension production.

2.2.2.1. Dimensions réformes institutionnelles

La répartition de compétences territoriale, l’inadéquation de l’utilisation des


ressources et leur mauvaise coordination sont les principales contraintes
institutionnelles au développement rural.

2.2.2.1.1. Décentralisation : répartition des compétences

La répartition des compétences entre le pouvoir central et les collectivités


territoriales décentralisées n’est pas bien définie. La mise en œuvre de la
décentralisation est un processus qui s’inscrit dans la durée.

2.2.2.1.2. Insuffisance de capacités et inadéquation des ressources

L’insuffisance de capacités et l’inadéquation des ressources sont liées :


- à la faible capacité institutionnelle et organisationnelle des services publics
et des collectivités pour assumer les fonctions pérennes de l’Etat ;
- au budget alloué au secteur agricole qui n’est pas en rapport avec la priorité
qu’on lui accorde ;
- et la distorsion entre les missions de l’Etat et la qualité des ses
infrastructures de service public.

15
2.2.2.1.3. Affectation des ressources non planifiée et mal coordonnée

L’affectation des ressources n’est pas planifiée et est mal coordonnée, pour
les raisons suivantes, à savoir :
- les fonds d’investissement public ne sont pas encore repartis selon les
orientations réelles d’une politique de développement ;
- et la coordination des actions de développement rural et de sécurité
alimentaire reste insuffisante.

2.2.2.2. Dimensions acteurs partenaires du développement rural

Les dimensions acteurs du développement rural mettent donc en évidence


le faible niveau de professionnalisation et de structuration du secteur, et puis
l’insuffisance de la capacité des acteurs ruraux et des appuis techniques et
financiers, et enfin la déficience de la connaissance du monde rural.

2.2.2.2.1. Faible professionnalisation du monde rural

Les paysans sont limités en matière d’assimilation des innovations, ils sont
en grande partie analphabètes, tiraillés entre les traditions et la modernisation, et
dépendent des organismes d’appui.

2.2.2.2.2. Faible structuration du monde rural

Le monde rural est donc peu structuré, pour les raisons suivantes, à savoir :
- le dynamique des associations et organisations paysannes est encore
insuffisante ;
- les jeunes ne disposent pas d’environnement permissif pour favoriser leur
insertion dans le contexte opérationnel ;
- et les opérateurs privés sont très limités en nombre et donc la fourniture
des intrants pour la collecte des produits.

16
2.2.2.2.3. Appuis techniques et financiers non satisfaisants :

Plusieurs raisons entrainent l’insuffisance aux appuis techniques et financiers


telles que :
- des difficultés pour améliorer la qualité de services et des appuis de
proximité : Informations technico-économiques, accès aux marchés;
- l’absence de politique de financement du monde rural et l’absence
d’assurance agricole ;
- et la faiblesse de la coordination des diverses interventions de structuration.

2.2.2.2.4. Connaissance insuffisante du monde rurale

L’insuffisance d’information sur les potentialités réelles du développement


rural ne favorise donc pas l’émergence des initiatives privées ; les statistiques
agricoles non mises à jour entretiennent également une connaissance insuffisante du
monde rural.

2.2.2.3. Dimension production :

On note donc que l’inadéquation des systèmes de production et des


politiques publiques, l’accès limité aux facteurs de production constituent les
principales difficultés à la production.

2.2.2.3.1. Inadéquation des systèmes de production et des politiques


publiques

On constate donc les principaux points essentiels suivants, à savoir :


- la baisse de la fertilité des sols qui est due parfois par l’érosion ainsi que les
techniques inadaptées ;
- la politique de fertilisation et de semences est peu appuyée pour permettre
l’accroissement rapide de la production ;
- et la surexploitation et l’exploitation irrationnelle des ressources qui peuvent
provoquer un risque d’épuisement des ces ressources notamment forestiers et
halieutiques.

17
2.2.2.3.2. Difficulté d’accès aux facteurs de production

On remarque que les moyens de production sont encore médiocres. Alors,


cette médiocrité des moyens de production est due :
- en l’absence de crédits, en effet, le moyen financier des ruraux est
insuffisant, par conséquent, il est difficile pour les paysans d’acheter les équipements
et des outils de productions élémentaires. Ainsi ils ont du mal à prospérer leur
activité.
- la hausse des prix des intrants agricoles ;
- et l’absence de points de vente dans la campagne.

2.2.3. Les déterminants de la pauvreté rurale :

Dans cette nouvelle section, nous allons s’intéresser aux facteurs qui
entrainent ainsi la pauvreté en milieu rural.

2.2.3.1. Le foncier :

Nous tenons à souligner que le foncier constitue un des principaux points de


discorde en milieu rural.

2.2.3.1.1. Difficultés d’accès à la terre et répartition foncière inégalitaire

Plusieurs demandes de terrains domaniaux sont déposées auprès des


services fonciers. Pourtant, quelques titres seulement ont été établis. Ainsi,
nombreuses demandes d’acquisition demeurent sans suite.
Par ailleurs, la terre contribue le plus directement à la satisfaction des
ménages en zone rurale. La répartition de ce dernier est donc inégale, effectivement,
les ménages les plus riches disposent de parcelles plus grandes que les ménages
les plus pauvres. Par conséquent, le paradoxe entre l’existence des vastes
étendues de terre non cultivée et l’étroitesse des exploitations montre l’existence de
difficultés d’accès à la terre. De plus, la procédure d’immatriculation foncière est
longue, complexe et coûteuse.

18
2.2.3.1.2. Imprécision du droit foncier

L’imprécision du droit foncier peut également entrainer ces obstacles :


- sur le plan social, l’occupation des terres est souvent soumise à des règles
coutumières complexes ;
- sur le plan administratif, l’acquisition légale des terres est assujettie à une
démarche administrative longue et coûteuse.
En outre, les citoyens qui ont accès à l’ensemble des textes fonciers sont
rares. Par conséquent, les usagers inventent un droit foncier local par défaut.

2.2.3.1.3. Régime foncier et droit de propriété

L’insécurité foncière est généralisée faute de régulation foncière


communautaire et en raison de la faible capacité des services fonciers. Seulement
peut de citoyens sont assurés de leurs droits sur la terre.
On peut dire que cette situation freine l’amélioration de la productivité
agricole et constitue une barrière à l’accès au crédit dans la mesure où les biens
immobiliers forment les principales garanties pour les banques.

2.2.3.2. Les entraves à l’accroissement de la productivité

L’enclavement, la santé de base, l’éducation, l’accès à l’eau potable et


assainissement, et l’environnement mettent en évidence les obstacles à
l’amélioration de la productivité.

2.2.3.2.1. L’enclavement : éloignement des différents services et


marchés et réduction du rendement de la production :

Le faible épanouissement économique du monde rural est dû à l’importance


du coût du désenclavement lié à la morphologie du relief et la faible densité de la
population.
L’enclavement n’encourage pas la gestion durable des terres et des eaux, il
n’incite pas, en conséquence, les producteurs à réaliser les investissements
productifs.

19
2.2.3.2.2. La santé de base :

Le milieu rural est caractérisé par l’éloignement ou l’inexistence de centres


de santé ; l’insuffisance du personnel médical et puis le sous-équipement notamment
par la pénurie quasi-chronique des médicaments.
Par ailleurs, en milieu rural, les centres de santé de base ou CSB et les
centres hospitaliers sont les plus fréquentés.

2.2.3.2.3. L’éducation

La plupart de la population issue du milieu rural est analphabète,


effectivement, nombreux sont ceux qui ne vont pas à l’école ou quittent assez tôt.
Alors, les principaux facteurs à ces abandons sont les suivants, à savoir,
l’éloignement des établissements scolaires, la baisse des revenus des paysans et le
manque d’enseignants.
Ont tient également à souligner que la formation technique et professionnelle
est insuffisante, en fait, les dépenses publiques en matière d’éducation sont encore
faibles, car, les crédits alloués à la formation professionnelle précisément sont
insignifiants.

2.2.3.2.4. L’accès à l’eau potable et assainissement

Concernant l’eau potable, la grande majeure des ménages Malagasy utilisent


de l’eau issue de sources pouvant être contaminées facilement, alors que l’accès à
l’eau potable est un élément essentiel de la santé. C’est en majorité les bornes
fontaines qui distribuent l’eau pour la population.

2.2.3.2.5. L’environnement

En milieu rural, la population est fortement dépendante de l’agriculture pour


assurer leur survie. L’impact de la dégradation des sols induit donc, une diminution
de la productivité agricole, provoque une baisse constante de revenus et accentue la
paupérisation de la population agricole. Cet état de pauvreté occasionne ainsi une
destruction des ressources naturelles.

20
La déforestation est un des principaux problèmes environnementaux,
constitue une menace pour la biodiversité. Autrement dit, la dégradation de
l’environnement est due à la culture sur brûlis et aussi à l’exploitation forestière pour
les besoins en bois d’œuvre.

21
PARTIE II : PREENTATION DE LA REGION
ANALAMANGA
PARTIE II : PRESENTATION DE LA REGION ANALAMANGA

Dans cette seconde partie, nous allons voir les deux points suivants, à
savoir, la monographie de la Région Analamanga et puis les contraintes et
potentialités de développement de cette Région.

CHAPITRE I : MONOGRAPHIE DE LA REGION ANALAMANGA

Dans le présent chapitre, nous allons parler d’abord de la localisation de la


Région Analamanga, ensuite la population de cette Région, et puis le climat, et enfin
le milieu édaphique.

1.1. Localisation11

La Région Analamanga se situe au centre de Madagascar et compte parmi


ses districts, la capitale de la grande île Antananarivo, qui est la principale porte
entrée du pays par voie aérienne, en disposant de l’Aéroport International d’Ivato.
Compte tenu de sa situation géographique, la Région ne dispose pas de sortie sur la
mer. Elle est délimitée au Nord par Région Betsiboka, à l’Ouest par Bongolava et
Itasy, à l’Est par Alaotra Mangoro et au Sud par Vakinakaratra.
La Région Analamanga compte sept (7) districts dont Antananarivo
Atsimondrano, Ambohidratrimo, Ankazobe, Antananarivo Avaradrano, Anjozorobe,
Andramasina, et Manjakandriana, composées de 134 communes. Elle s’étend sur
une superficie de 17445km2, soit environ 3% de la superficie de Madagascar.
Le district d’Ankazobe occupe la plus grande superficie de la Région (43%).
Antananarivo Renivohitra, seule commune urbaine, dotée de statut spécial,
représente 1% de la Région en superficie. Les Districts d’Antananarivo Atsimondrano
et Antananarivo Avaradrano n’occupent que 5% de la superficie totale de la Région
Analamanga.

1.2. Population12

Avec ses 2 650 000 habitants, Analamanga abrite 14% de la population


nationale répartie sur 3% de la superficie de l’île. Cette population est fortement

11
PRD Analamanga, 2005, p8
12
Idem
22
concentrée dans la capitale, avec 39% de la population de la Région, environ 5% de
la population nationale. A l’opposé, les districts d’Andramasina, Anjozorobe et
Ankazobe comptent les moins d’habitants, avec respectivement 6%,6% et 5% de la
population d’Analamanga.
La densité globale de la population de la Région est de l’ordre de 138
habitants au km2 si la densité nationale n’est que de 29 habitants au km2. La
répartition inégale de la population de la Région Analamanga se traduit par une
densité de 8687 habitants au km2 à Antananarivo Renivohitra, qui représente plus
de 300 fois de la moyenne nationale, alors qu’à Ankazobe, celle-ci est de 17
habitants au km2.

1.2.1. Evolution de la population

De 1975 à 1993, la population de la Région a fortement augmenté, elle est


passée de 1 099 042 à 1 758 927 habitants, soit une croissance de plus de 60% en
moins de 20 ans. Avec le chiffre communément admis de 2650000 habitants en fin
décembre 2004, l’augmentation de la population de 1993 et 2004, le taux
d’accroissement de la population en 12 ans atteint les 66%. Ces chiffres indiquent
une immigration importante dans la Région Analamanga ces 10 dernières années

1.2.2. Répartition par classe d’âge et par sexe

Les mêmes tendances se retrouvent en milieu urbain et en milieu rural. Elles


montrent une forte présence des jeunes dans la population d’Analamanga. L’âge
moyen de la population est estimé à 21ans. Les femmes sont sensiblement plus
nombreuses que les hommes en milieu urbain. En milieu rural, pour les tranches
d’âge de moins de 40 ans, on constate que les hommes sont plus nombreux que
les femmes.
Cette population nombreuse et relativement jeune est capable de fournir les
mains d’œuvre nécessaires au développement de la Région.

23
1.3. Climat13

Située dans la zone intertropicale, Analamanga présente les caractéristiques


d’un climat tropical d’altitude présentant deux saisons bien distinctes :
- une saison pluvieuse et chaude s’étalant de Novembre à Avril ;
- et une saison fraiche et relativement sèche sur le reste de l’année.

1.3.1. La température

La température moyenne de la Région est de 19°C pou r une température


moyenne maximale de 24,5°C et une température moyen ne minimale de 14°C. La
température est assez régulière et sans excès, la variation annuelle étant d’environ
6°C.

1.3.2. La pluviomètre :

Dans l’ensemble de la Région, la moyenne des précipitations annuelles


dépasse de 1100 mm avec un maximum de 1456,3mm enregistré dans le District de
Manjakandriana où il n’existe pratiquement aucun mois sec.
Plus de 80% des pluies tombent durant la saison chaude et pluvieuse, le
reste tombe sous forme de brouillard plus ou moins persistant durant la période
sèche.
La pluviométrie au point de vue de quantité de précipitation annuelle, ne
présente pas da grande différence sur les relevés de trois années de 2000 à 2002.
L’ensemble de ces facteurs, à savoir le climat, la température et la
pluviométrie, permet la culture des spéculations agricoles variées lesquelles s’y
adaptent facilement.

1.4. Milieu Edaphique14

Nous allons décrire de manière synthétique le relief et topographie,


l’hydrologie et la géologie de la Région Analamanga.

13
PRD Analamanga, 2005, p8
14
Idem
24
1.4.1. Le relief et topographie :

La Région Analamanga appartient en totalité aux hautes terres centrales


Malagasy. Elle occupe une partie de la zone septentrion-occidentale de la Province
d’Antananarivo à la limite de la zone du moyen ouest et celle de la partie centrale.
La géomorphologie générale de la Région est marquée par deux aspects
contrastés :
- au Nord, en particulier à l’Ouest, elle est dominée par le plateau du
Tampoketsa d’Ankazobe qui correspond à des surfaces d’aplanissement tabulaires
jurassiques d’altitude autour de 1600 mètres résultant de l’altération polycyclique
d’un mélange de gneiss, granite. Vers le Sud, à ces plateaux succèdent des reliefs
rocheux alignés Est-Ouest en gradin devenus caractéristiques de cette partie. Sur le
plateau, les vallées sont moins importantes en dimension pour devenir de vastes
prairies ; ces derniers sont rares, les vallées deviennent de plus en plus encaissées
du plateau jusqu’au fleuve de l’Ikopa ; les vallées se limitent très souvent à des
vallons occupées de forêts galeries ;
- au Sud et à l’Est, l’altitude diminue mais les reliefs deviennent plus
accidentés. Mise à part de District de Manjakandriana où le relief est mou, marqué
par les reliefs du granite, on assiste à une morphologie à reliefs plus accidentés
alignés de direction Nord-Sud, qui sont soulignés par le mélange de gneiss,
migmatites et granites. De vastes étendus de plaines plus ou moins importantes,
d’altitude autour de 1200 mètres, se distribuent un peu par tout autour de zones
habitées ou des cours d’eau : les plaines de Betsimitatatra, Manjakandriana,
Mahitsy, Ambohimiadana, Ambohimanambola, en bordure de l’Ikopa. Ces pleines
correspondent à des zones lacustres d’âge quaternaire.
Partout sur les flancs de la plupart des collines apparaissent les lavaka en
général en pleine activité plus ou moins importante en dimension entrainant la
destruction d’importantes surfaces cultivables sur ces milieux ou produisant
d’important ensablement ou envasement sur les vallées.

1.4.2. L’Hydrologie

Deux grandes étendues d’eau artificielles constituent les réservoirs d’eau de


la Région : Mantasoa et Tsiazompaniry. Elles se trouvent sur la partie Sud-Est de la

25
Région Analamanga. Ce secteur fait partie de la partie de zone la plus arrosée
d’Analamanga.
De ces deux zones partent en général la plupart des cours d’eau de la
Région Analamanga. Ils s’orientent suivant deux principales directions :
- d’une part, vers l’Ouest où ils sont très longs dont le principal est le fleuve
de l’Ikopa ; ce dernier traverse et draine entièrement la partie occidentale de la
Région Analamanga, sauf sur les vastes plaines, il montre toujours des lits rocheux
avec à certains endroits des chutes (Andranomafan’Andriana) à d’importance
potentialité hydroélectrique non exploitée au profil des moteurs et groupes
thermiques à gasoil, très chers (comme à Ambohimanambola) ; la plupart des autres
cours d’eau provenant des autres altitudes dans cette partie rejoignant toujours ce
fleuve et en constituant ses affluents dont les rôles sont si importants pour le
drainage de cette partie occidentale d’Analamanga ;
- d’autre part, l’autre direction est vers l’Est où les cours d’eau sont plus
courts. De Tsiazompaniry partent la Varahina, le Sisaony qui va rejoindre le principal
fleuve d’Ikopa. Analamanga dispose d’un réseau hydrographique relativement dense
et assez bien reparti dans l’ensemble de la Région. Toutefois, ces potentialités sont
utilisées pour l’irrigation ou non pour la production d’énergie électrique par un central
hydraulique en faveur du développement.

1.4.3. La géologie

La Région Analamanga occupe la partie septentrionale du bloc structural


d’Antananarivo, et une partie de la bordure méridionale de la Nappe de Tsaratanana
avec celle d’Andriamena. Cet ensemble est supposé d’être âgé archéen.
Deux directions majeures dominent les foliations des différentes formations.
- globalement, la direction Nord – Sud domine ;
- mais au Nord de la ville d’Antananarivo, cette direction devient Est –
Ouest ; elle est matérialisée par les lignes de crête de différentes collines parallèles à
celle d’Andringitra au Nord de Mahitsy. Ce changement de direction marque la
virgation d’Antananarivo.
Les roches sont surtout dominées par les migmatites, gneiss et granites. Cet
ensemble correspond à une partie du groupe défini comme des grands axes
anticlinoriaux de la zone centrale. Par endroit des enclaves plus ou moins

26
importantes en dimension sont aussi observées, associées à cet ensemble ; tandis
que dans les zones synclinoriales se développent des formations alumineuses
constituées par la succession de gneiss, graphite, micaschiste et quartzite. A cet
ensemble, sont interstratifiées des veines de quartz qui sont à l’origine des
gisements alluvionnaires le long des cours d’eau de la Région.
La zone de Manjakandriana est caractérisée par l’intrusion orogénique du
granite de Nandihizana marquant la fin de cette orogénèse.
Les plaines sont surtout constituées par des formations d’origine lacustre
dominées par les argiles dont l’épaisseur peut atteindre dans certains secteurs plus
de 15 mètres. Elles sont, avec des intercalations de petits niveaux. Ces zones
d’alluvions lacustres, généralement fertiles, jouent un rôle important pour
l’occupation humaine. Elles sont surtout utilisées pour la riziculture, mais dans les
parties où l’eau est difficilement maîtrisable, ces argiles, en particulier sur la capitale,
sont exploitées pour la fabrication des briques cuites.

CHAPITRE II : CONTRAINTES ET POTENTIALITES DE


DEVELOPPEMENT

Dans la cadre de ce chapitre, il nous paraît opportun d’évoquer d’abord, la


situation socio-économique, et puis la problématique régionale Analamanga.

2.1. Situation socio – économique

Nous allons donc décrire les infrastructures socio-économiques dont dispose


la Région Analamanga.

2.1.1. Les infrastructures sanitaires15

Le secteur privé s’occupe en moyenne, 45% de l’ensemble des formations


sanitaires à Analamanga. Pourtant, ce secteur prend une participation importante à
Antananarivo Renivohitra avec 77% des infrastructures sanitaires sous contrôle.
La Région Analamanga dispose de tous les niveaux de centres médicaux. Il
en existe 392 dont 10 CHU, 7 CHD1, 9 CHD2, 60 CSB1 et 306 CSB2.

15
PRD Analamanga, 2005, p12
27
On note également que les privés sont beaucoup plus présents dans les
CSB2. Les centres de santé publics sont assez bien repartis dans l’ensemble de la
Région. C’est le district de Manjakandriana qui dispose du plus grand nombre avec
18% de l’ensemble des centres de santé de la Région tous types confondus.
La Région Analamanga est relativement mieux loti en infrastructures
sanitaires par rapport à d’autres régions de Madagascar. Toutefois, quelques
communes demandent encore d’implantation d’autres centres de santé à cause de
l’éloignement par rapport à certains villages de leurs circonscriptions.
Concernant le personnel, les centres de santé de la Région comptent trois
personnels soignants par formation sanitaire dans le public. Dans l’ensemble, la
Région compte un médecin pour 1758 habitants.
On doit cependant noter l’importance de la médecine traditionnelle dans la
culture Malagasy. Ce recours au médecin traditionnel est notamment remarqué dans
les agglomérations relativement éloignés des centres médicaux.
Par contre, les médecines dites « douces » (kinésithérapie) commencent à
avoir leurs partisans dans les centres urbains.
En milieu rural, la population estime être mal encadré en matière de suivi-
médical. Il faut noter que la plupart des infrastructures des centres de santé dans les
communes rurales nécessitent des réhabilitations, voire une reconstruction.

2.1.2. Les infrastructures scolaires16

On dénombre plus de 22 000 établissements scolaires, tout niveau confondu,


publics ou privés, sur l’ensemble de la Région.
Environ 90% de ces infrastructures sont des écoles primaires, et 10% des
écoles secondaires.
Outre, Antananarivo Atsimondrano, où la participation des établissements
privés est très importante, aussi bien dans le primaire que dans l’éducation
secondaire, on compte en moyenne plus d’établissement public que de privé dans
les écoles primaires. Le nombre des établissements secondaires premier cycle est à
peu près identique pour le privé et pour le public. Le nombre des établissements
privés est par contre très important pour le secondaire second cycle avec près de
70% contre 30% pour le public.

16
PRD Analamanga, 2005, p15
28
Les établissements primaires sont assez bien repartis pour l’ensemble de la
Région à l’exception des lycées qui sont concentrées à Antananarivo Renivohitra.
Concernant le personnel dans les établissements scolaires, le ratio du
nombre des enseignants travaillant à Analamanga sur le total des effectifs du corps
enseignant montre une tendance à la hausse. Ainsi 33% des enseignants dans les
écoles primaires travaillent à Analamanga, 48% pour le niveau secondaire premier
cycle et la majorité des enseignants en secondaire second cycle enseignent à
Analamanga.
La répartition des enseignants et celle des établissements scolaires suivent
la même tendance, ce qui peut indiquer que les enseignants sont plus ou moins bien
répartis dans les établissements scolaires.
Pourtant, on constate une insuffisance du personnel enseignant dans la
Région, notamment dans les communes éloignées. La population de ces communes
a recruté par l’intermédiaire des associations des parents d’élèves des instituteurs ou
encore des enseignants dans le Collège d’Enseignement Général.
Concernant la couverture scolaire, le taux des enfants scolarisés est de
22,6% par rapport à la population totale de la Région. Les garçons sont plus
favorisés que les filles en matière d’éducation pour l’ensemble de la Région avec
respectivement 67% et 33% de l’effectif.
On remarque que la déperdition scolaire après l’école primaire est très
élevée. En effet, seulement 6% des élèves inscrits en primaire arrivent au niveau
secondaire second cycle dans le secteur public.
L’enseignement professionnel est aussi développé. Ce type d’enseignement
est sensé préparer les étudiants à la vie professionnelle pour différents niveaux allant
de spécialisation pour les ouvriers au technicien supérieur.

2.1.3. L’aspect économique

L’activité économique de la Région Analamanga est dominée par


l’importance des entreprises individuelles dans tous les secteurs d’activités. 91% des
entreprises dans la Région sont constituées d’entreprise individuelle ou
unipersonnelle.
Deux grands types d’exploitations prédominent :

29
- les exploitations modernes qui s’appuient sur les réseaux de services privés
et utilisent de la main d’œuvre salariée. Elles sont principalement localisées dans les
districts d’Ambohidratrimo et de Manjakandriana ;
- les micro-exploitations familiales, qui constituent la grande majorité des
unités de production, sont faiblement équipées et monétarisées.
Cette situation traduit une assise relativement faible des entreprises
implantées dans la Région.

2.1.3.1. Le secteur primaire

Il s’agit ici dans cette section d’évoquer, en premier lieu, l’agriculture, en


second lieu, l’élevage et puis, en troisième lieu, la pêche.

2.1.3.1.1. L’agriculture

L’agriculture, comme dans l’ensemble de l’Ile, constitue l’activité principale


de la population rurale de la Région. Les principaux produits de la Région
Analamanga sont les suivants, à savoir, le riz, le maïs, le manioc, la patate douce et
la pomme de terre.

Tableau n°1: Répartition de la production rizicole par district

Unité : Tonne (T)


District 2005 2006 2007 2008
Avaradrano 16706 17210 17710 18440
Ambohidratrimo 53 891 55510 57 125 34435
Ankazobe 66145 68130 70115 53765
Manjakandriana 23895 24610 25330 22890
Anjozorobe 68023 70060 72100 80935
Andramasina 11618 11970 12315 21180
Atsimondrano 38029 39 170 40 315 20 680

Total 278307 286660 295010 252325


Source : MAEP/Statistiques agricoles

30
Tableau n°2: Répartition de la production de pomme de terre par district

Unité : Tonne (T)


District 2005 2006 2007 2008
Avaradrano 159 160 160 160
Ambohidratrimo 1 623 1 640 1 650 1 670
Ankazobe 792 800 810 810
Manjakandriana 2 793 2 820 2 840 2 870
Anjozorobe 586 590 600 600
Andramasina 14980 15 120 14250 15 390
Atsimondrano 2303 2320 2345 2370
Total 23 236 23450 22 655 23 870
Source : MAEP/Statistiques agricoles

Tableau n°3: Répartition de la production de patat e douce par district

Unité : Tonne (T)


District 2005 2006 2007 2008
Avaradrano 2 063 2080 2 100 2 10
Ambohidratrimo 2 358 2 380 2400 2430
Ankazobe 1 717 1 730 1 750 1 770
Manjakandriana 7672 7 750 7820 7 900
Anjozorobe 4010 4050 4 090 4 130
Andramasina 6 196 6260 6 320 6 380
Atsimondrano 4892 4 940 4 990 5 040
Total 28908 29 190 29470 29 770
Source : MAEP/Statistiques agricoles

Tableau n°4: Répartition de la production de manio c par district

Unité : Tonne
District 2005 2006 2007 2008
Avaradrano 10 719 10 150 10 830 10 930
Ambohidratrimo 29 623 30 610 29920 30 140
Ankazobe 34330 34500 34665 35005
Manjakandriana 19975 20140 20175 20330
Anjozorobe 32 009 31 980 32 325 32635
Andramasina 10669 10790 10780 10880
Atsimondrano 25 966 26 190 26225 26460
Total 163290 164360 164920 166380
Source : MAEP/Statistiques agricoles

31
Tableau n°5: Répartition de la production de maïs par district

Unité : Tonne
District 2005 2006 2007 2008
Avaradrano 323 375 450 460
Ambohidratrimo 1 156 1 120 1 175 1635
Ankazobe 2124 2280 2395 3015
Manjakandriana 392 460 490 560
Anjozorobe 859 950 990 1 220
Andramasina 542 590 610 770
Atsimondrano 4054 4125 4180 5760
Total 9450 9900 10290 13420
Source : MAEP/Statistiques agricoles

La riziculture occupe 21,44% de la production totale provinciale. Malgré ces


ressources, la Région Analamanga a un déficit de l’ordre de 90 000 tonnes par an en
riz qu’elle est obligé d’importer d’autres régions ou même de l’extérieur. En termes
de production; le maïs est de l’ordre de 5,57% ; et la pomme de terre est de l’ordre
de 8,05%17.
Dans les zones périphériques à l’agglomération d’Antananarivo, les ménages
entretiennent leur niveau de vie en pratiquant simultanément des activités salariées
et des activités agricoles. Les niveaux de rendement rizicoles sont moyens et le riz
est généralement autoconsommé durant la période de soudure.
La Région a délimité la zone de développement de son potentiel agricole au
sein de quatre Districts (Ankazobe, Anjozorobe, Manjakandriana, Andramasina).
L’accès ou non aux rizières, avec maîtrise de l’eau constitue l’un des facteurs
centraux de la vulnérabilité des ménages ruraux.

2.1.3.1.2. L’élevage

Les élevages bovin, porcin et avicole représentent respectivement 8%, 17%,


et 9% du cheptel total de Madagascar18. Ainsi, les différents types d’élevage qui sont
développés dans la Région sont comme suit :
- l’aviculture a connu un développement notable, mais a été fragilisée par la
flambée des cours de maïs ;
- l’élevage porcin décimé par la peste porcine est en légère reprise ;

17
PRD Analamanga, 2005, p16
18
Idem

32
- l’élevage bovin fait partie intégrante des systèmes de production et
approvisionne l’agglomération urbaine en lait. Il joue un rôle important dans
l’amélioration de la qualité des sols cultivés. On remarque que la Région
Analamanga se ravitaille en viande venant d’autres régions.
En général, l’élevage est plus ou moins bien reparti dans le milieu rural,
pourtant, c’est le District d’Ambohidratrimo qui représente la plus importante zone
d’élevage de la Région Analamanga.

2.1.3.1.3. La pêche

Quant à la filière pêche, elle reste une activité peu développée dans la
Région. La pêche est pratiquée autour du lac de Tsiazompaniry dans le District
d’Andramasina et à Mantasoa dans le District de Manjakandriana.

2.1.3.2. Le secteur secondaire

La Région d’Analamanga occupe une place importante en terme de marché


de consommation. Quatre zones industrielles peuvent être distinguées ; elles sont
situées aux alentours de la capitale.
L’industrie est fortement remarquée par :
- l’explosion des zones franches principalement axées dans la filière textile ;
- la multiplication des entreprises œuvrant dans le domaine du bâtiment et
travaux publics ;
- et le renforcement des entreprises agro-alimentaires.
On constate la dominance des entreprises individuelles dans toutes les
branches d’activités.

2.1.3.3. Le secteur tertiaire

La Région Analamanga est celle où réseau routier est le plus important.


Cette situation a fait développer le secteur tertiaire. On note également la dominance
des entreprises œuvrant dans ce secteur tertiaire.

33
2.2. PROBLEMATIQUE REGIONALE ANALAMANGA

La problématique régionale se résume aux grands points ci-après.

2.2.1. L’insuffisance de la production rizicole

La Région n’est pas autosuffisante en riz. Cette situation est due à une faible
productivité des rizières, à des réseaux hydro-agricoles déficients au mal exploités
par la non maîtrise de l’eau, et la non maîtrise de l’approvisionnement des intrants.

2.2.2. Les problèmes fonciers

Ces obstacles touchent la zone rurale, effectivement, une faible superficie


des terrains y est titrée.

Cette situation génère des problèmes fonciers qui entraînent des conflits
sociaux, mais plus encore ne sécurise pas les investissements. Pourtant, les
investissements étrangers exigent comme une des conditions de leur intervention les
papiers en règle des titres fonciers

2.2.3. L’insuffisance des infrastructures routières

Pour la zone rurale, les routes et pistes sont estimées insuffisantes. Cela
signifie que ces routes et pistes ne sont pas en état satisfaisant faute d’entretien
régulier. Par conséquent, centaines localités ont des difficultés à exporter leur
production.

2.2.4. L’accès au financement difficile

En milieu rural, même si des institutions mutualistes sont présentes, les


paysans estiment les taux d’intérêt sont trop élevés. C’est pourquoi, la plupart de
paysans attendent que l’Etat ou les Organisations Non Gouvernementales les aident
à financer leur activité.

34
2.2.5. Systèmes sanitaire et scolaire non performants

Malgré des infrastructures plus fournies, et un effectif de personnel plus


nombreux, les systèmes sanitaire et scolaire ne satisfont pas la population de la
Région Analamanga. Les principales raisons évoquées sont, à savoir, les coûts
élevés à l’accès au soin et à l’éducation scolaire et l’éloignement des quelques
communes rurales. Pourtant, certains établissements manquent de personnel et de
moyens matériels.

35
PARTIE III : LES POLITIQUES DU SECTEUR
AGRICOLE DE LA REGION ANALAMANGA
PARTIE III : LES POLITIQUES DU SECTEUR AGRICOLE DE LA REGION
ANALAMANGA

Dans cette dernière partie, nous allons évoquer les deux points suivants, à
savoir, d’une part, les méthodes et moyens du développement agricole de la Région
Analamanga, ensuite, d’autre part, le Programme Régional de Développement Rural
Analamanga, et les stratégies de développement agricole

CHAPITRE I : METHODES ET MOYENS DU DEVELOPPEMENT


AGRICOLE DE LA REGION ANALAMANGA

Dans le présent chapitre, nous allons aborder dans la première section les
méthodes propres à promouvoir le développement agricole d’un côté, et puis, dans
la seconde section l’enseignement et la formation professionnelle agricoles de l’autre
côté.

1.1. Méthodes et moyens du développement agricole

Il s’agit ici d’étudier ce que l’on appelle l’animation rurale et l’encadrement de


base.

1.1.1. Méthode de travail

En premier lieu, il convient de définir ce que l’on entend par animateur.


L’animateur est un rural, dont la personnalité émerge de l’ensemble des
cultivateurs, désireux de progresser, qui reste un exploitant et consent à donner par
son exemple, une impulsion nouvelle, à la collectivité à laquelle il appartient. Comme
on le voit, l’animateur est issu du milieu rural lui-même. Il est très souhaitable qu’il
soit coopté par les autres cultivateurs plutôt que choisit de l’extérieur. Ici, il faut
amener le milieu à s’exprimer.

1.1.1.1. Choix des animateurs

Nous venons de voir qu’il est souhaitable qu’il n’y ait pas un véritable choix
effectué de l’extérieur mais qu’au contraire ce choix doit être, dans toute la mesure
du possible, le fait du milieu rural concerné.
Voyons maintenant quelles doivent être les qualités essentielles de
l’animateur :
36
- l’animateur doit avoir un esprit ouvert au progrès, le désir de faire mieux
qu’il ait fait jusqu’alors. II doit d’ailleurs avoir ce désir pour lui-même comme pour la
collectivité à laquelle il appartient. Ce désir peut se rencontrer chez des hommes
ayant des âges divers et certains animateurs ont pu être trouvés avec des
cultivateurs ayant atteint ou dépassé la quarantaine ;
- l’animateur doit avoir de l’influence sur les autres membres de la
collectivité. Cette influence est le plus souvent faite de facteurs personnels mais la
tenue, la valeur morale, sont également des éléments importants. Il est certain que
ce sont les réactions du milieu qui seront déterminantes en ce domaine.
Ce sont ces qualités essentielles qui feront de l’animateur le guide de la
collectivité. C’est pourquoi on l’appelle parfois cultivateur pilote.

1.1.1.2. Formation des animateurs.

La formation des animateurs ruraux revêt une très grande importance. Elle
devra se faire sur le double plan : professionnel et psychologique, c’est-à-dire en ce
qui concerne le métier d’une part, le maniement des hommes d’autre part.

1.1.1.2.1. Organisation des stages19

La formation devra être donnée à partir de stages courts. Il est essentiel de


noter ici que la formation des animateurs ruraux ne doit en aucun cas revêtir des
formes scolaires. Il faut réduire au minimum les coupures avec le village d’origine, ne
pas dépayser les cultivateurs.
Ces stages se feront avec le minimum de déplacements car le futur
animateur doit poursuivre ses activités agricoles. On estime que la durée du stage ne
doit pas excéder 8 jours21. Cette brièveté simplifie d’ailleurs les problèmes
d’hébergements.

19
GAUDY, animation rurale, 1969, p24
37
1.1.1.2.2. Programme des stages.

Voyons maintenant ce que doit être le contenu de la formation. Cette


dernière doit se faire, comme nous l’avons déjà dit, à la fois sur le plan professionnel
et sur le plan humain.
En ce qui concerne la formation professionnelle il est essentiel de démontrer
pour faire comprendre, puis de faire exécuter.
C’est dire qu’il ne s’agit pas de formation théorique ni même technique, mais
bien d’une formation professionnelle.
La meilleure méthode paraît être celle du travail exécuté sur les cultures. On
vise à l’acquisition de gestes nouveaux. C’est ainsi qu’on fait effectuer le dressage
des animaux, l’attelage, le labour, le semis, Le démariage, le buttage, les traitements
insecticides. On fera régler une charrue, préparer une solution de produit insecticide,
préparer des boutures. Le choix du travail dépendra évidemment de ce que l’on veut
faire acquérir aux stagiaires.
En matière de formation des animateurs, une notion importante est celle de
la progressivité. Il ne peut être question de présenter globalement l’ensemble des
acquisitions souhaitées. La formation doit être décomposée en un certain nombre
d’éléments. Chacun de ceux-ci fera l’objet d’une présentation séparée. On
commencera par les plus simples. Au fur et à mesure des acquisitions, on
progressera vers des notions plus difficiles en s’appuyant sur ce qui est déjà connu.
Comme on peut s’en douter, une formation ainsi conçue exigera du
responsable une grande psychologie, du doigté, une très bonne connaissance du
milieu et surtout une grande patience. II faut exclure toute hâte, toute précipitation.

1.1.1.2.3. Formation psychologique.

Un élément important de la préparation des animateurs, est celui de la


formation psychologique. Ici aussi il s’agit d’une formation simple sans aucune
prétention. Elle tiendra le plus grand compte des conditions du milieu; elle exigera
impérativement une très bonne connaissance des gens et des choses.
II s’agit de préparer les animateurs à leur métier de conducteurs d’hommes,
de guide de la collectivité au moins en matière professionnelle.

38
Il en est de même pour celles qui doivent s’instaurer entre l’animateur et les
autres cultivateurs.
La formation psychologique devra se garder de tout vocabulaire technique,
d’idées abstraites, de généralisations. La simplicité et la clarté de l’expression doit
être recherchée, surtout si des traductions sont nécessaires. La vie au village et le
comportement des cultivateurs au sein de la collectivité doivent être sans cesse des
termes de référence.

1.1.1.2.4. Stages de perfectionnement.

Le travail de formation des animateurs ne se limite pas à cette période de


début. Elle doit obligatoirement comporter, au cours des campagnes agricoles
suivantes, le perfectionnement de ces animateurs.
Ce perfectionnement est une nécessité car les connaissances acquises au
cours des premiers stages doivent être consolidées. Il faut s’assurer qu’elles sont
bien assimilées.
Le perfectionnement, le réimprégnation, permettent également de vérifier la
qualité des animateurs et d’opérer, avec l’aide de contrôles dont nous parlerons plus
loin, une sélection continue susceptible d’éliminer les animateurs qui se révèlent
insuffisants.
Enfin, ces stages de perfectionnement permettent de soutenir les animateurs
sur le plan psychologique. L’animateur, par son travail, son comportement au sein de
la collectivité, se trouve placé en vedette. Il peut paraître se singulariser aux yeux
des autres cultivateurs du village.

1.1.1.2.5. Contrôle de l’animation rurale.

A cet égard, un autre élément est fondamental dans un système d’animation,


c’est le contrôle régulier des animateurs sur le lieu de leur travail, c’est-à-dire au
village. Ce contrôle permet de vérifier leur comportement, la solidité de leur
formation, leur influence sur les autres cultivateurs.
Il permet également de redresser certaines erreurs, d’éviter des déviations
professionnelles.

39
Mais surtout, le contrôle constitue un appui précieux pour l’animateur dont la
position au village est, comme nous venons de le voir, assez particulière et, partant,
assez difficile. C’est l’agent chargé de la formation qui assure ce contrôle.
On voit bien que le contrôle ne doit pas être conçu comme une simple
vérification mais qu’il doit avant tout, constituer un soutien pour les animateurs dont
la tâche est incontestablement difficile.

1.1.1.2.6. L’appui technique de l’animation.

Il paraît nécessaire de mettre maintenant en évidence une autre notion qui


nous paraît intimement liée au problème de l’animation, celle de l’appui technique.
Nous entendons par là l’encadrement technique aux différents niveaux, placés à côté
du dispositif d’animation et gardant avec lui un contact permanent.
Si l’animation ne reçoit pas un appui technique et un appui des structures de
développement (mutualité, coopération, crédit, commercialisation) on risque de
décevoir cruellement les cultivateurs.
Eveiller des masses rurales, leur faire prendre conscience de leurs difficultés,
de leur retard, sans leur donner les moyens de progresser, peut devenir une action
dangereuse.
Nous reparlerons plus loin de ces éléments du développement que
constituent l’encadrement technique, les groupements professionnels, le crédit, les
structures régionales. Notre propos actuel est de placer l’animation, moteur du
développement, dans le contexte même de ce développement, en mettant en relief
les connections indispensables qui doivent s’établir si l’on veut obtenir un progrès
des milieux ruraux.

1.1.2. L’encadrement de base

Nous entendons par là l’encadrement placé au niveau du village ou du


groupe de villages; c’est l’encadrement de contact. Il va, de ce fait, constituer l’appui
immédiat des animateurs.
L’encadrement de base étant ainsi défini voyons maintenant ce qu’il peut être
et comment le former, lui assurer une efficacité suffisante.

40
L’agent d’encadrement de base est un professionnel plutôt qu’un technicien,
étant donné le niveau auquel il se situe. Il connaît bien son métier dans ses aspects
pratiques et dans ses adaptations locales ou régionales. C’est avant tout un bon
praticien, mais en aucun cas un théoricien.

1.1.2.1. Rôle de l’encadrement de base.

Le rôle de l’encadreur de base sera donc d’apporter aux animateurs un appui


constant, à base de conseils, de démonstrations de certains travaux. Il est par
excellence l’agent de diffusion des variétés améliorées, des techniques nouvelles. Il
suit l’exécution tout au long de l’année afin d’aider les animateurs à résoudre leurs
difficultés. C’est aussi par lui que passeront les notions de groupements
professionnels, de crédit, de commercialisation. Il interviendra en particulier dans
l’étude des demandes de crédits et dans le contrôle de l’utilisation comme dans celui
du remboursement des prêts ; il aidera à la commercialisation.
Ce rôle peut paraître complexe. Mais toutes ces actions doivent être simples,
élémentaires mêmes et toujours revêtir un aspect pratique. De plus, il ne faut jamais
oublier que cet encadreur fait partie d’un ensemble, qu’il doit être lui-même soutenu
et contrôlé car s’il restait isolé et hors d’une structure solide, ses qualités et son allant
ne tarderaient pas à s’émousser.

1.1.2.2. Formation de l’agent d’encadrement de base.

La formation de l’encadreur de base doit avoir beaucoup d’analogie avec


celle de l’animateur.
Elle doit se faire sur le plan technique comme sur le plan psychologique. Il
est évident que la formation technique sera plus poussée qu’elle ne l’était pour les
animateurs. A ce point de vue, l’encadreur de base doit très bien connaître son
métier dans ses aspects locaux ou régionaux. Nous l’avons déjà dit, il est bon de le
répéter, cet agent doit être un excellent praticien. Il doit très bien savoir faire ce qu’il
va faire apprendre aux animateurs d’abord, puis aux autres cultivateurs. Il peut s’agir
de labour à la charrue, de semis au semoir mécanique, d’attelage de charrette,
d’utilisation de variétés nouvelles, d’application de désinfectant de semences,

41
d’engrais minéraux, de lutte contre les parasites, de triage des récoltes. La formation
restera cependant limitée aux cultures de la région.

1.1.2.2.1. Formation psychologique.

La formation psychologique aura les mêmes bases que pour les animateurs.
Mais l’analyse du milieu et de ses motivations sera poussée plus loin. Les méthodes
d’intervention seront expliquées avec plus de détail mais sans jamais s’éloigner du
contexte régional. Il s’agit toujours de psychologie pratique appliquée à un milieu
donné. Mais l’encadreur devra être mieux informé du détail des méthodes e de leur
justification.
Il est également certain que l’agent d’encadrement est souvent appelé à
jouer un certain rôle sur le plan social: il ne pourra le faire que s’il peut, ‘l’une certaine
manière, dominer le milieu sur le plan de la connaissance. Cela lui permettra
également de conserver plus aisément son indépendance par rapport à certains
éléments de la collectivité: chefs et responsables divers.

1.1.2.2.2. Contrôle de l’encadrement de base.

Le contrôle de l’encadrement de base est une nécessité tout aussi impérative


que pour les animateurs ruraux. Il repose sur les mêmes principes. Il est en
particulier -nécessaire de concevoir ce contrôle non seulement comme une
vérification des activités des agents d’encadrement, mais aussi et surtout comme un
appui à ces agents. Leur situation, en effet, sera très voisine de celle des animateurs
et leur isolement aussi réel.

1.1.3. La formation féminine20

L’étude des problèmes d’animation et d’encadrement de base ne saurait être


complète sans celle de la formation des femmes rurales, élément essentiel du
développement.
Il ne paraît pas contestable, en effet, que tout progrès du milieu rural ne
pourra se faire que par une évolution parallèle des hommes et des femmes. C’est la
famille rurale qui est concernée et pas seulement quelques-uns de ses membres.

20
GAUDY, animation rurale, 1969, p51
42
La formation féminine a été trop rarement abordée par les organismes
responsables du développement rural, sans doute parce qu’elle est difficile. Cela ne
constitue pas une raison suffisante et ne justifie pas les carences.
Il est également certain que leur rôle social est important notamment au sein
de la famille rurale et souvent au niveau des collectivités, même si ce rôle n’est pas
toujours apparent pour l’observateur non averti ou quelque peu superficiel.
De ce fait, nombre d’actions entreprises en matière de vulgarisation agricole
prétendant toucher les hommes, n’intéressent ceux-ci que médiocrement car les
travaux correspondants sont surtout exécutés par les femmes.
Pour ces raisons, il devient nécessaire de s’attaquer très sérieusement au
problème de la formation féminine en milieu rural.
La formation est donnée en prenant pour base de départ, les désirs exprimés
par les femmes elles-mêmes; ce sont donc ces dernières qui déterminent les
premiers centres d’intérêt. Ces thèmes sont d’ordre ménager (cuisine, couture).
L’important est d’être utile aux femmes avec lesquelles on travaille. Il est bien évident
qu’il faut éviter les abstractions et les idées générales mais commencer avec des
notions pratiques, applicables sans trop de difficulté.

1.2. L’enseignement et la formation professionnelle agricoles

1.2.1. Les principes de l’enseignement et de la formation


professionnelle agricoles

Nous avons vu que la formation des agriculteurs se faisait avec des


animateurs ruraux recevant l’appui direct des encadreurs de base.
Voyons maintenant les principes de base de l’enseignement agricole,
principes dont le respect doit garantir l’efficacité.

1.2.1.1. Organisation de l’enseignement.

- L’enseignement général parait une nécessité dans l’enseignement agricole.


Après avoir longtemps été fort discutée, cette notion parait maintenant généralement
admise. Cet enseignement doit être évidemment adapté à chacun des niveaux de
formation et orienté vers une meilleure compréhension de l’enseignement technique.

43
Mais il semble que les agents ayant reçu une certaine formation générale soient plus
aptes que ceux qui n’en ont pas eu, à s’adapter à de nouvelles conditions de travail,
font preuve de davantage d’initiative. Cette question est importante à une époque où,
faute de cadres en nombre suffisant, les Etats doivent souvent faire appel, pour
occuper certains postes, à des agents d’une catégorie sensiblement inférieure à celle
qui est prévue.
De plus, la formation générale, en ouvrant l’esprit des agents, doit leur
faciliter le perfectionnement professionnel en cours de carrière. Il est nécessaire, au
cours de la formation, d’habituer les futurs agents d’agriculture à rédiger d’une
manière claire et concise et à exposer oralement les sujets de vulgarisation agricole.
Des exercices peuvent donner cette habitude afin que les agents restent toujours à
portée de leur auditoire.
- L’enseignement technique doit être concret, à base d’observations, de
manipulations. Il est important d’habituer les agents à l’observation des faits, l’étude
des milieux naturels ou humains. Les manipulations doivent être à la base de
nombreux enseignements tels que chimie, physique, géologie, pédologie, botanique,
zoologie.
- L’enseignement doit être vivant, ce qui implique la participation des élèves.
On évitera les cours dictés ; il faudrait donc doter les établissements en ouvrages
techniques et en matériel de reproduction.
- Les travaux pratiques doivent prendre une place importante, et cela
d’autant plus que les agents à former seront plus proches du cultivateur. Il est donc
nécessaire que le centre de formation ou l’école d’agriculture dispose d’un domaine
agricole équipé pour pouvoir y faire une exploitation moderne, ouverte sur l’avenir.
-On pourra compléter la formation pratique par des visites de réalisations
agricoles et des stages ces derniers ne seront vraiment utiles que s’ils sont conduits
par des agents expérimentés, capables de donner aux stagiaires toutes les
explications et informations utiles à une bonne compréhension des opérations
agricoles étudiées. Si cette condition n’est pas remplie, le stage risque fort d’être à
peu près inefficace.
- Formation morale et sociale : cette formation est fort importante à tous les
niveaux, Il s’agit de préparer non seulement des techniciens, des professionnels,
mais également des citoyens conscients de l’intérêt du pas. Une telle formation ne se
donne pas seulement à partir de cours. Elle doit être également le souci constant de

44
tous les agents intervenant dans la formation, à l’école. Comme hors de l’école. Elle
est à base de discipline librement consentie, de bonne tenue, de respect de soi-
même et des autres. Il est souvent utile de charger un membre du corps enseignant
de l’établissement, de suivre plus particulièrement ces questions et d’établir le
contact avec les élèves sur le plan de l’éducation civique et morale. Les meilleurs
résultats devraient être obtenus avec du personnel national orienté vers ces tâches
particulières.

1.2.1.2. Comment organiser la formation agricole ?

Les caractères de cette formation ont été définis à plusieurs reprises. Il


convient semble-t-il de les reprendre ici ; cette formation doit :
- maintenir à jour et compléter la formation générale et professionnelle,
notamment à partir d’exercices donnant lieu à corrections ;
- obliger les agents à un effort intellectuel continu à partir de sujets précis
servant de base à la réflexion puis à la rédaction;
- entretenir la curiosité pour le métier et pour le milieu, curiosité qui seule
permet d’éviter la lassitude et la sclérose;
- informer les agents d’une manière permanente sur les problèmes
professionnels, sur le plan régional comme sur le plan national le cas
échant.

1.2.2. Divers types de formation des cadres21

Nous avons vu que les agents d’encadrement de base sont formés sur place,
par des stages courts sur des centres ou des exploitations agricoles.

1.2.2.1. Formation agricole primaire

Cette appellation n’a pas d’autre objet que de situer le niveau des
établissements qui la donnent.
-Les écoles pratiques d’agriculture qui visent surtout à la formation
d’encadreurs à scolarité courte (un ou deux ans) dont l’enseignement est
essentiellement pratique.

21
GAUDY, animation rurale, 1969, p60
45
- Les stages pratiques sur des réalisations agricoles, cherchant surtout à
former des animateurs ruraux. On peut les effectuer sur des stations, des
exploitations modèles, des secteurs de développement. Les stagiaires participent à
tous les travaux et on ne leur donne que des explications, sans cours véritable;

1.2.2.2. Formation secondaire agricole.

1.2.2.2.1. Formation au niveau moniteurs d’agriculture.

Ce sont des formations correspondant au premier cycle du secondaire


français. Le niveau moniteur d’agriculture est en général assez bien connu partout: il
n’est mentionné ici que pour définir le niveau mais sans idée de formation de
fonctionnaires.
La formation est généralement acquise en deux ans, parfois trois ans,
d’études, plus rarement un an seulement. Le recrutement se fait à l’issue de
l’enseignement primaire, plus rarement après un an et parfois deux ans,
d’enseignement secondaire.
Les cours comprennent:
- de l’enseignement général qui est surtout destiné à consolider l’acquis et
à préparer l’enseignement technique, notamment en sciences,
mathématiques, français ;
- de l’enseignement technique généralement très concret, très adapté à la
région où se trouve l’école ;
- de l’enseignement pratique sur l’exploitation attenante à l’école, les
élèves participant aux travaux de cette exploitation et recevant quelques
explications complémentaires. Parfois on fait effectuer des stages
pratiques aux élèves sur des stations, des centres de développement,
des exploitations pilotes.

1.2.2.2.2. Formation agricole moyenne.

On peut la situer, pour plus de commodité, au niveau des conducteurs


d’agriculture ou agents correspondants, qu’il s’agisse de structures administratives
ou autres.

46
Ils sont encore assez proches des cultivateurs pour devoir se pencher sur les
problèmes au niveau du village ; mais ils doivent également élargir leur horizon car
ils devront faire preuve d’initiative, assumer des responsabilités importantes. Ce sera
encore plus vrai dans les années qui viennent car les cadres supérieurs resteront
encore peu nombreux. Les cadres moyens seront souvent appelés à les aider et
même à les remplacer dans bien des cas.
La formation avec un tronc commun au départ puis la spécialisation en une,
deux plus rarement trois années, est préférable. Elle donne une unité de vue et de
doctrine aux divers agents intervenant en milieu rural, donc plus d’homogénéité à
leur action.
Dans cette formation, on retrouve:
- la formation générale, qui revêt ici une importance particulière et qui doit
être solide et étendue. C’est elle, en effet, qui facilitera les éventuelles
adaptations à des tâches nouvelles ou à de plus grandes responsabilités;
- la formation professionnelle et technique qui comportera plus de théorie
qu’au niveau précédent, également davantage de généralisations.
Il restera cependant nécessaire de faire un enseignement aussi concret que
possible et bien adapté aux conditions de la région. Il importe, à ce niveau que les
professeurs techniques soient très informés du développement économique de leur
région et que leur enseignement soit parfaitement à jour.
La formation pratique sera évidemment moins importante que dans la
catégorie des moniteurs. Elle doit cependant subsister afin que les été’ es gardent le
contact avec la réalité des choses de la terre. Les stages peuvent y aider ainsi que
les visites, venant s’ajouter aux travaux de l’exploitation annexée à l’école. Dans ces
cadres, les élèves devront recevoir des responsabilités d’organisation et de conduite
de chantiers de travail.

1.2.2.2.3. Formation des cadres supérieurs.

Il s’agit ici du niveau ingénieur et ingénieur des travaux, pour l’agriculture,


l’élevage, les eaux et forêts et le génie rural.
Dans la Région Analamanga, ce type de formation en est encore souvent à
ses débuts.

47
Dans les diverses formules appliquées, on trouve, soit la revalorisation d’un
établissement existant sur le plan du recrutement, des programmes et des examens
de sortie, soit le développement d’une branche agronomique au sein d’une faculté.
Dans ce dernier cas, l’école supérieure agronomique peut être individualisée, mais
elle entretient des relations très étroites avec une faculté des sciences, avec, parfois,
une propédeutique commune. C’est d’ailleurs souvent une formule plus économique
pour un début car les étudiants d’agronomie peuvent utiliser les structures
universitaires.
Il apparaît cependant plus intéressant d’individualiser l’école supérieure
agronomique pour créer une certaine ambiance rurale qui peut difficilement s’établir
dans l’université. Mais il reste cependant important que les étudiants de cette école
puissent entretenir des relations aisées avec l’université, de telle sorte que toutes les
catégories d’étudiants puissent se fréquenter et se connaître.
Ce que nous disions précédemment en faveur des écoles valables pour
plusieurs régions, a encore plus d’importance au niveau ingénieur qu’au niveau
précédent. Peu d’Etats peuvent justifier de tels projets car leurs besoins, surtout à
moyenne et longue échéance, ne sont pas tels qu’ils puissent assurer la rentabilité
d’établissements importants et bien équipés. De plus, les besoins théoriques en
encadrement supérieur ou même moyen, sont une chose, la possibilité de prise en
charge des dépenses qu’ils impliquent en est une autre. C’est le difficile problème
des charges récurrentes qui constitue la pierre d’achoppement de nombreux
programmes de développement.
A ce niveau, il est évident que la formation doit être de grande qualité:
- l’enseignement général subsiste mais très orienté et de haut niveau,
notamment en ce qui concerne les sciences et les mathématiques dont les secteurs
d’application sont de plus en plus nombreux;
- l’enseignement technique devra ouvrir largement les esprits car les cadres
ainsi formés devront pouvoir aisément dépasser les horizons nationaux et pouvoir
apprécier les éléments d’une économie à l’échelle nationale.
Il est toujours nécessaire de développer l’esprit d’observation, comme l’esprit
d’analyse et l’esprit de synthèse. Ceci reste vrai pour tous les niveaux, avec une
adaptation à chacun d’eux. Mais cela devient impératif au niveau supérieur C’est
pourquoi les cours d’économie avec leurs conséquences: statistiques, planification,
analyses, établissement de bilans, revêtent une importance particulière. Ils doivent

48
également faire une large place à la structuration du milieu rural: organisation
professionnelle (groupements de producteurs, mutuelles, coopératives diverses.
Nous avons déjà eu l’occasion de dire que la mise en place de ces structures
conditionnera souvent la bonne exécution des programmes du développement.
Souvent aussi, les cadres supérieurs seront amenés à y prendre d’importantes
responsabilités. Il est nécessaire de les y préparer aussi soigneusement que
possible.
Si, à ce niveau, la formation pratique n’a pas le même sens que pour les
niveaux précédents, les futurs ingénieurs devront rester très proches des réalités du
monde rural, car ce sont ces réalités qu’ils devront affronter et non pas des
abstractions.

49
CHAPITRE II : LE PROGRAMME REGIONAL DE DEVELOPPEMENT RURAL
ANALAMANGA ET LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE

Nous allons voir dans la première section le PRDR Analamanga, dans la


seconde s ection, les stratégies de développement agricole, et enfin, dans la
troisième section les politiques du secteur agricole.

2.1. Programme Régional de Développement Rural Analamanga

2.1.1. Définition du terme PRDR22

Le PRDR ou Programme Régional du Développement Rural est un


document résumant les priorités et les programmes de développement rural par
Région selon les orientations définies dans le Programme National du
Développement Rural ou PNDR. Le PRDR évoque particulièrement le
développement économique du milieu rural.
Le PRDR décrit les caractéristiques physiques, économiques et sociales
d’une région. Ce PRDR est un référentiel régional du développement rural qui
renseigne sur les programmes et projets existants et leurs impacts économiques.
C’est un outil de :
- analyse des succès et échecs ainsi que des obstacles et des potentialités ;
- mobilisation et de participation des acteurs;
- coordination et harmonisation des interventions.
Le PRDR contribue à
- la croissance économique (importance accordée à l’approche filière)
- la sécurité alimentaire ;
- la gestion durable des ressources naturelles (bonne articulation entre le
développement rural et le respect de l’environnement) ;
- la promotion de la bonne gouvernance au sein du secteur du
développement rural.

22
PRDR Analamanga, 2007, p6
50
2.1.2. Les objectifs de développement rural régional

2.1.2.1. L’objectif global

Formulé à partir de l’élaboration du diagramme des problèmes et de la mise


en pratique de la vision « Madagascar Naturellement »2623, l’objectif global en
milieu rural pour la région Analamanga s’énonce comme suit :
« Accroissement de la productivité pour réduire de moitié le taux de pauvreté
avant 2015 ».

2.1.2.2. Les objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques du développement rural régional sont mis en


cohérence avec le MAP et consistent à:
- encourager l’extension et l’intensification de la production rurale par le
recours aux techniques améliorées;
- améliorer spécifiquement l’organisation de la filière « riz » irrigué et pluvial,
culture maraichère, sériciculture, oignons, poules pondeuses.
- diversifier la production rurale;
- renforcer les capacités organisationnelles des ruraux;
- apporter une meilleure organisation de la commercialisation des produits;
- sécuriser la propriété foncière;
- faciliter l’accès à la terre et attirer de nouveaux exploitants professionnels;
- viabiliser et sécuriser les zones d’investissement;
- faciliter l’accès au financement des investissements productifs.

2.1.3. Le PRDR et l’approche filière

Le défi de réduction de la pauvreté comporte une Importante dimension


économique, ainsi le PRDR accorde une importance particulière à la contribution du
développement rural aux croissances économiques, le présent document est donc
construit sur la base des filières porteuses régionales prioritaires. La démarche de

23
MAP, 2007, p5
51
son élaboration ainsi que le processus de sa mise en œuvre comporte donc aussi
pour les parties prenantes un aspect d’apprentissage commun ou
d’approfondissement de l’approche filière.

2.1.3.1. Définition 124

Une filière est ensemble d’acteurs ou de système d’acteurs directement


implique à tous les niveaux d’élaboration des produits, depuis la production, jusqu’à
la consommation en passant par des étapes intermédiaires; et de leurs relations
d’échange de produits, de valeurs économiques et d’informations (rôle important du
marché).

2.1.3.2. Définition 225

Une filière est un système centré sur la production d’un bien ou d’un service reposant
sur une séquence d’opérations ou de fonctions techniques reposant sur la
coordination de plusieurs acteurs et des processus qui concernent un produit, depuis
ce qui procède la production jusqu’à son utilisateur final.
Ainsi les fournisseurs d’intrants, engrais, semences, ou matériel, font partie de la
filière. De même les acteurs qui concourent à la production, le producteur, mais aussi
la main d’œuvre et des fournisseurs de services font partie d’une filière. Enfin le
secteur en aval, de la collecte primaire jusqu’au consommateur final, en passant par
les transporteurs, les fournisseurs d’emballage et les transporteurs font partie de la
filière.

2.1.3.3. L’approche filière


L’approche filière est une approche qui considère en tout premier lieu les
besoins du marché, et en fonction de cette donnée, décline les caractéristiques des
fonctions que les acteurs de la filière doivent mettre en œuvre.
Ces actions peuvent être:
- une recherche de clients pour des produits agricoles ;

24
PRDR Analamanga, 2007, p25
25
Idem
52
- des études de marché pour définir la demande du marché ;
- une contractualisation avec les acheteurs ;
- une adaptation des qualités produites aux demandes du marché ;
- une adaptation de l’offre, en termes de volume, de présentation, de
distribution et d’approche du marché ;
- une intégration de nouvelles fonctions par les producteurs : groupage,
transport, parage, calibrage ;
- une amélioration de l’accès aux intrants qui permettront d’adapter la
production à la demande du marché (accès ou production de semences
adaptées, accès aux engrais ou produits de traitement phytosanitaire) ;
- un accès ou développement des sources d’informations permettant de
suivre l’évolution du marché ;
- une ouverture de nouveaux marchés ;
- une professionnalisation des acteurs assurant les fonctions
intermédiaires (amélioration des emballages, ou des conditions de
transport, agréage des produits. mise en place des cahiers de charges,
amélioration des conditions de transformation) ;
- un appui pour la mise en marché de produits transformés (conserves de
produits, farines).
- La Région Analamanga a sa spécificité et ses dévolus économiques.
Ainsi, elle va développer six filières porteuses prioritaires qui vont être
mis en œuvre incessamment.

53
Tableau n°6: Les filières porteuses et la vision ré gionale

Les filières prioritaires Les visions régionales par filières


priorisés
Riz irrigué La Région va satisfaire sa population en riz et en
exporte grâce à l’extension des surfaces en adoptant
de nouveaux systèmes de production 50 ha par
communes

Riz pluvial Projet d’extension de surfaces cultivables dans les


sept districts de la Région

Cultures maraîchères Labelliser la culture maraîchère de la Région et


développer la filière dans la zone productrice
(Ambohidratrimo, Avaradrano, Manjakandriana,
Antsimondrano)

Oignons Analamanga va concurrencer la Région Sofia qui est


le premier producteur à Madagascar pour le marché
d’ l’île Maurice. Appuis des zones productrices
(Anjozorobe, Avaradrano, Manjakandriana,
Antsimondrano)

Sériciculture La soie et la fierté d’antan. La Région va mettre en


œuvre en projet pour revivre cette fierté et va
labéliser ce produit d’exportation pour le marché de
SADC. Districts concernés : (Ambohidratrimo,
Avaradrano, Manjakandriana)

Poules pondeuses Développer les potentialités des districts maitrisant la


filière (Ambohidratrimo, Avaradrano, Antsimondrano)
et labéliser les produits

Source : GTDR, PRDR Analamanga, 2007

2.1.4. Cadre logique

La matrice des Orientations, Axes stratégiques et Programmes retenus par la


région pour développement rural se présente comme suit:

54
Tableau n°7: Matrice des orientations, axes stratég iques et
Programmes retenus par la Région

Orientation Axe stratégique Programme

1. Rendre le cadre 11. Amélioration du cadre 111, Poursuivre les réformes de


institutionnel efficace institutionnel et des l'administration publique
structures d'accueil du
développement rural

112. Renforcer ie programme de


déconcentration et de

décentralisation

113, Consolider les plates-


formes de concertation au
niveau régional

114. Mettre en place un ou des


système(s) d'information
fiable(s)

115. Renforcer les services de


proximité et d’appui aux
producteurs agricoles

12. Mise en place d'un 121. Mettre en adéquation le


environnement juridique et cadre juridique
réglementaire favorable au
développement rural

122. Elaborer le code rural

55
2. Faciliter l’accès au 2.1. Facilitation de l’accès 211. Mettre en œuvre te
capital et au x facteurs des producteurs et Programme National Foncier
de production investisseurs à la terre et en aval

22, Introduction des 221. Réhabiliter / créer les


mécanismes infrastructures rurales
d'organisation, de gestion 222. Développer des
et de développement des mécanismes durables de
infrastructures financement et des gestions des
infrastructures

23. développement 231. Mettre en œuvre la


pérennisation du stratégie nationale de micro-
financement du monde finances
rural
232. Mettre en place un
système de financement pour le
développement rural au niveau
des banques primaires

24. Facilitation de l'accès à 241. Entreprendre la formation


l'amélioration du matériel des artisans ruraux
et de l'équipement
242. Promouvoir la production
des équipements

243. Développer un programme


d'accès aux équipements en
amont

25. Promotion de 251. accélérer la mise en œuvre


l’électrification rurale de l'électrification rurale

56
3. Améliorer la sécurité 31. Amélioration de la 311. Renforcer la recherche
alimentaire et productivité agricole
augmenter la
312. Assurer la diffusion des
production et la
1 technologies appropriées
transformation agricole
dont la mécanisation

313. Mettre en œuvre le


programme bassin-versant

32. Diversification de la 321. Développer les filières


production et de et valoriser les produits
l’alimentation
322. Promouvoir la
diversification des produits

323. Promouvoir la
modification
Habitudes alimentaires

33. assurance d’une 331. Poursuivre et améliorer


stabilité et d’une le programme de transport
permanence des en milieu rural
approvisionnements
alimentaires

332. Développer et gérer de


façon intégrée les
infrastructures de transport
rural, les infrastructures de
stockage.

333. Désenclaver
effectivement les zones
isolées

57
34 Préparation aux 341. Consolider et
urgences développer le
système d’alerte et de
surveillance
des catastrophes
35. Transformation des 351. Appuyer les acteurs
produits locaux pour développer des
formules de coopératives de
production et/ou
transformation

352 Inciter les producteurs à


se regrouper en coopérative

353. Promouvoir la création


d’unité de transformation
artisanale et industrielle
4. Valoriser les 41. Gestion durable des
411. Mettre en place et
ressources naturelles écosystèmes et de la
développer le système des
et préserver les biodiversité
aires protégées de
facteurs naturels de
Madagascar
production

4.12. Développer des


programmes d’écotourisme

413. Gestion durable de la


biodiversité lacustre
42 Gestion durable des
eaux et des sols 421. Mettre en œuvre les
programmes de gestion des
bassins
versants et des périmètres
irrigués

422Etendre la mise en
œuvre des programmes
agrobiologiques

423. Lutter contre les feux de


brousse

58
. 43 Gestion durable des 431 Promouvoir le
ressources forestières reboisement

432. Faire le zonage de


l’aménagement forestier

433. Valoriser les


ressources forestières non
ligneuses (filières huiles
essentielles, plantes
médicinales et
ornementales)

434. Promouvoir les


énergies renouvelables

44. Gestion durable des 441. Développer des


espaces ruraux schémas d’aménagement et
développement durable à
niveaux différents de terroir

45. Mise en compatibilité 451. Développer les


des investissements mesures environnementales
ruraux dans les projets de
avec l’environnement développement rural en
référence aux cahiers de
charges environnementales
du PADR

452. Promouvoir l’intégration


de la dimension
environnementale dans les
politiques, programmes et
projets

453. Assurer la gestion des


plaintes environnementale
en milieu rural

59
5. Développer les 51. Partenariat - Public - 511. Mettre en place et
marchés et organiser les Privé : articulation des développer les structures
filières réseaux d’acteurs ruraux professionnelles

52 Entrée des opérateurs 521. Appuyer la mise en


en aval dans le marché place du forum
économique
53. Diversification et 531. Identifier et
développement des développer par
productions et anticipation les filières
exportations existantes et porteuses
54. Marketing et 541. Elaborer et mettre en
communication œuvre des stratégies
marketing

55. Elaboration et mise en 551. Définir et mettre à


place des jour des normes
normes et labels internationales
552Promouvoir la qualité

553. Vulgariser, contrôler


et suivre l’application des
normes

2.1.5. Les réalisations

Voyons ci-après les entités qui ont contribué à ces réalisations.

2.1.5.1. Le PSDR ou Projet de Soutien au Développement Rural26

Le projet de Soutien au Développement Rural est mis en place pour accroitre


les revenus et réduire la pauvreté dans les zones rurales, tout en préservant
l’environnement. Pour ce faire, quatre composantes vont être mise en œuvre à
savoir l’appui aux investissements productifs, la recherche agricole, l’appui
institutionnel et l’administration/ gestion de projet. Les modes d’intervention sont
l’intégration locale, le partenariat stratégique, l’orientation vers l’agribusiness, la
synergie avec l’Administration, l’intégration de la dimension environnementale et les
procédures simplifiées. Le partenariat stratégique assure la maitrise d’œuvre
déléguée par le biais de la coordination, la gestion et la réalisation des sous projets
des composantes avec une intervention étendue multidisciplinaire, filières porteuses,
initiation à l’épargne.

26
source : PRDR Analamanga, 2007
60
Les diverses prestations effectuées par le PSDR sont :
- petites infrastructures Agricoles : travaux d’aménagement hydro-agricole
(barrage, canaux, prises, digues), unités de transformation et de traitement (fruits,
lait, soie, boulangerie), infrastructure de stockage (stockage, centre de collecte,
hangar de séchage, fumoir et chambre froide, décortiquerie, provenderie), aires/
couloirs de vaccination, points d’abreuvement (abreuvoirs, puits), tueries (abattoirs
volailles, boucheries, tueries), infrastructures halieutiques et aquacoles (alevins,
étang piscicole).
- élevages divers : amélioration race bovine, embouche bovine, vaches
laitières, porciculture, porcs naisseurs, ovins et caprins, cannetons, canards,
mulards, gavage, canards de chair, poules pondeuses, poulet de chair, poulet gasy,
cuniculture, apiculture, sériciculture.
- artisanat : atelier de couture (coupe et couture, broderie, confection,
crochet, tricotterie, moustiquaire) vannerie et tissage (lapidairerie, lutherie, raphia,
maroquinerie, rabane, tressage, vannerie, poterie, panier, sacs, artisanat en
bambou) atelier bois et menuiserie (divers meubles), atelier fer et outillage agricole
(matériels agricoles, ferblanterie, ferronnerie, charrettes pneumatiques, herses,
fatana mitsitsy,) production de matériaux de construction.

2.1.5.2. Le FID ou Fonds d’Intervention pour le Développement

La construction des infrastructures et des réhabilitations dans les sept District


a été appuyée par le Fonds d’Intervention pour le Développement : adduction d’eau
potable, construction et réhabilitation des infrastructures hydro-agricoles (barrage,
curage et réhabilitation canaux, construction-assainissement et entretien diguette,
réhabilitation réseaux hydro-agricoles), amélioration et assainissement des ruelles,
appui à la réhabilitation et entretien des pistes rurales, assainissement-entretien et
pavages des pistes, construction des marchés, élaboration des Plans Communaux
de Développements ou PCD, construction des infrastructures écolières sanitaires et
bureaux.

61
2.1.5.3. Le CSA ou Centre de Service Agricole

Analamanga est dotée de deux Centres de Services Agricoles pilotes :


Manjakandriana (mars 2006) et Anjozorobe (mars 2006) avec un statut d’ONG. La
mise en place est dictée par le désengagement de l’Etat dans les secteurs agricoles
et la prise de responsabilité des organisations paysannes. Son intervention se fait
selon les demandes des bénéficiaires de services.
Les CSA ont réalisés les activités suivantes pour répondre aux besoins du
monde rural : formation des formateurs sur les nouveaux systèmes de rizicultures
(système de riziculture intensif, système de riziculture améliorée, semis direct
amélioré, rizi-pisciculture), formation sur le compostage en sept jours et production
des semences, mise en place des parcelles de démonstration pour l’utilisation des
engrais biologiques « taroka » et essai d’utilisation de l’engrais naturel guano,
formation sur des techniques l’élevage (poulet gasy, apiculture),mise en place des
centres d’approvisionnement en intrants, facilitation à l’accès au crédit , création des
structures de commercialisation.

2.1.5.4. L’ONN/PSN ou Office National de Nutrition /Programme de


Sécurité Nutritionnelle

Le programme de Sécurité Nutritionnelle est mis en place pour assurer la


sécurité alimentaire, son mode d’intervention se fait sous forme HIMO ou haute
intensité des mains d’œuvres. Le critère d’éligibilité se fait selon les demandes des
bénéficiaires mentionnant la superficie cultivée et les mains d’œuvres disponibles
dans la localité.
Les activités suivantes ont été réalisées par le PSN : réhabilitation, entretien,
curage regabaritage des canaux d’irrigation /drainage, assainissement et entretien
des digues.

2.1.5.5. Le programme SAHA Imerina

Le programme SAHA ou Sahan’Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra


veut contribuer à la lutte contre la pauvreté. Pour ce faire, quatre objectifs sont
visés :

62
la lutte contre la pauvreté, le renforcement des capacités des organisations locales,
le développement équitable et équilibré entre femme et hommes, la gestion durable
de l’environnement. La stratégie est de permettre aux populations rurales d’améliorer
leur développement économique et social SAHA préconise alors, une approche qui
responsabilise davantage les acteurs de la société civile rurale et qui les invite à ne
plus se contenter d’être spectatrice mais à participer aux prise de décisions et à
devenir l’un des principaux maitres d’œuvres du développement économique et
social local.
Pour pérenniser les actions du programme, le renforcement des
compétences des prestataires de services locaux est réalisé, afin qu’ils puissent
répondre de manière pertinente aux demandes de la population rurale.
Ainsi différentes activités ont été réalisées :
- activités agricoles : arboricultures fruitières, culture de contre saison,
fraise, maïs, pomme de terre, oignon, riziculture, aviculture, apiculture,
sériciculture, pisciculture ;
- artisanat : rabane, tissage et filature, soie ;
- construction et infrastructure : barrages, ponts, canaux, extension et
réhabilitation des bâtiments scolaires, équipements écoles, réfectoires ;
- renforcement de capacités : artisanat, technique de culture et
d’élevage, arboriculture fruitière, broderie, socio-organisationnelle.
Dans la réalisation de sa phase III, le programme SAHA poursuit ses actions
à travers des stratégies visées qui inclut l’inscription des programmes dans le cadre
de planification communale et régionale, le désengagement de l’accompagnement
direct à la base pour une insertion progressive dans le niveau méso. Par ailleurs, il
compte contribuer au renforcement des leviers de développement.
SAHA phase III adopte les principes de renforcement de la maîtrise d’ouvrage locale,
de la réduction de la vulnérabilité, de la démarche territoriale, et de l’alignement et de
coordination.

2.1.5.6. L’OTIV ou Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola :

C’est une Institution financière mutualiste constituée par des membres


adhérente dont le taux d’intérêt est de 25% mensuel, la durée du prêt est de 12 mois
et le traitement des dossiers est de 15 jours.

63
2.1.5.7. CECAM ou Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel

Le CECAM a été institué pour répondre aux besoins de financement de la


population rurale en offrant un service de crédit et d’épargne. Le CECAM finance le
crédit agricole, le crédit de collecte, le crédit de construction, le grenier commun
villageois, le crédit cultural, Le crédit octroyé assure l’achat des intrants et matériels
agricoles, le fonds de roulement des associations ou organisations paysannes avec
un taux d’intérêt de 1,8 à 2,5 % par mois.

2.2. Les stratégies de développement agricole

Après avoir vu les méthodes et moyens de développement agricole et le


PRDR Analamanga, voyons maintenant quelles stratégies de développement
agricoles sont proposées. Parmi ces stratégies de développement, trois apparaissent
importantes à savoir : la valorisation du potentiel agricole : la reforme agraire ; la
révolution verte.

2.2.1. La valorisation du potentiel agricole :

Souffrant le plus souvent d’une insuffisante valorisation des terres, on peut


transformer l’agriculture traditionnelle en mettant en place des actions de
développement extensif et intensif.

Les actions de valorisation du potentiel agricole

Développement extensif Développement intensif


-Travaux d’irrigation : barrages, ponts, - Utilisation d’engrais chimiques ou de
canaux,… semences à haut rendement
- Grands travaux de protection contre - Diversification des terres, ce qui permet
les menaces naturelles de rompre la monoculture

64
2.2.2. La réforme agraire

La reforme agraire est une modification apportée par la puissance publique


aux structures agraires. Plusieurs volets composent une telle reforme. Voyons alors
les caractéristiques d’une reforme agraire, à savoir :
- distribution aux petits paysans et aux paysans sans terre de terres
prélevées sur les grandes exploitations ou sur le domaine public ;
- allégement des systèmes de fermage et de métayage afin d’inciter les
agriculteurs à l’effort ;
- octroi des garanties aux paysans afin qu’ils aient moyens d’acheter la terre
et d’investir.

2.2.3. La révolution verte

La révolution verte consiste à modifier la technologie agraire et à développer


la productivité afin de nourrir une population sans cesse croissante. Elle s’appuie
essentiellement sur l’utilisation de variétés à haut rendement. La révolution verte
nécessite donc plusieurs activités, à savoir :
- moderniser les pratiques agricoles à travers la formation
- encourager la diversification des cultures ;
- identifier et exploiter de nouvelles zones d’exploitation
- aménager, réhabiliter et entretenir le réseau hydro agricole ;
- assurer la disponibilité en engrais, semence et matériel agricole afin
d’augmenter la productivité pour garantir l’autosuffisance alimentaire et
surplus commercialisable.

2.3. Les politiques du secteur agricole :

Voyons dans cette section les deux points essentiels suivants : d’un côté, la
politique agricole et alimentaire, de l’autre côté, la politique foncière.

2.3.1. La politique agricole et alimentaire :

La politique agricole et alimentaire comprend :

65
- en premier lieu, le master plan pour le développement rural présentant
une approche vers le marché dont les objectifs principaux sont bien
définis, à savoir, le développement de systèmes de production agricole,
d’élevage et de la pêche traditionnelle orienté vers le marché ;
l’établissement d’un environnement plus favorable afin d’assurer un
développement rural rapide et durable ; et puis, la création d’alliances
pour identifier les ressources financières et promouvoir les opportunités
commerciales ;
- en second lieu, le business plan pour l’agriculture pour passer d’une
économie de subsistance à une économie de marché où les objectifs
principaux visés s’articulent autour de la diversification et la
transformation des produits, l’augmentation de la productivité et des
surfaces irriguées ;
- en troisième lieu, la politique de mécanisation qui repose sur les
principes suivants : le développement et l’intensification de l’utilisation de
matériels dans les exploitations agricoles, la motorisation conventionnelle
pour ces grandes exploitations agricoles.

2.3.2. La politique foncière

La politique foncière a comme finalité une gestion foncière favorable à


l’investissement privé ; à la production agricole ; à la restauration et au
renouvellement des ressources naturelles.
L’objectif principal est de répondre à la demande massive en sécurisation
foncière dans de brefs délais.
Cette politique tourne autour de trois axes stratégiques :
- la restructuration, la modernisation et l’informatisation des conservations
foncière et topographique dont l’objet est l’amélioration du service public
aux détenteurs de titre ;
- l’amélioration et la décentralisation de la gestion foncière dont l’objet est
la mise en œuvre d’un dispositif juridique et institutionnel local ;
- la rénovation de la réglementation foncière et domaniale dont l’objet est
l’adaptation de lois au nouveau système domanial.

66
CONCLUSION

Dans le cadre de la première partie portant sur l’approche théorique du


développement rural, il nous a paru opportun de pencher l’étude sur la physiocratie.
Celle-ci est un courant de pensée économique dans lequel l’économie est dominée
par l’agriculture. Les physiocrates considèrent qu’il existe un « ordre naturel » se
caractérisant par des lois naturelles. Quesnay, chef de file de la physiocratie est le
premier concepteur du circuit économique en établissant le tableau économique par
lequel il décrit la circulation des biens économiques dans la société. Il montre à
travers ce tableau comment se créent, circulent et se consomment les richesses
entre les trois classes sociales, à savoir, la classe productive, la classe des
propriétaires et la classe stérile.
Nous avons également vu dans cette première partie que Madagascar fait
encore parti des pays classés dans la catégorie des pays à faible revenu.
Concrètement, la pauvreté dans la grande île est plutôt rurale. Effectivement la
majeure partie de la population vit dans le milieu rural. Plusieurs facteurs ont
déterminé cette situation. Ainsi, la Région Analamanga est aussi concernée.
La seconde partie porte essentiellement sur la présentation de la Région
Analamanga. Ici, nous avons évoqué notamment la monographie de cette région. A
partir de l’évolution de la population, nous avons pu constater que la démographie a
connu une augmentation considérable. Nous avons aussi souligné que cette Région
possède des contraintes et potentialités de développement économique.
La dernière partie est consacrée au secteur agricole de la Région
Analamanga. Ce secteur regroupe au sens large l’agriculture, l’élevage et la pèche.
Nous pouvons constater que l’agriculture constitue l’activité principale de la
population rurale de la région, comme dans l’ensemble de l’île. Ainsi, les principaux
produits sont donc le riz, la patate douce, le manioc, le maïs et la pomme de terre.
Concernant l’élevage, celui-ci est plutôt considéré comme une activité en marge,
effectivement, la raison d’être du bétail pour les paysans est de produire du lait et
d’engrais naturel dont ont besoin champs et cultures ; la pêche est considérée
comme une activité accessoire.
Les problèmes agricoles de la Région résultent, certes, de la faiblesse des
moyens de production mais aussi des inégalités sociales. Ainsi, ces problèmes
résident dans l’incapacité du secteur à mettre sur les marchés les produits afin

67
d’assurer la sécurité alimentaire pour la population et donc l’amélioration des
conditions de vie de ces paysans.
Pour faire face à ces obstacles, il paraît nécessaire d’avoir un meilleur
développement agricole. Pour y aboutir, plusieurs méthodes et moyens de
développement agricole peuvent être élaborés, comme entre autres, l’animation
rurale et l’encadrement de base d’un côté ; l’enseignement et la formation
professionnelle agricoles de l’autre côté. En outre, il est également utile d’adopter
des stratégies de développement agricole telles la valorisation du potentiel agricole
de la Région ; la révolution verte s’agissant d’un transfert de technologie ; et la
reforme agraire ayant pour but de supprimer les injustices sociales et de mettre en
place l’outil capable de favoriser la modernisation agricole. Il est à remarquer que
nous avons énuméré des politiques régionales du secteur agricole, à savoir, la
politique agricole et alimentaire ayant comme finalité de passer d’une économie de
subsistance à une économie de marché, et puis la politique foncière afin de répondre
à la demande massive en sécurisation foncière.
D’une manière générale, il faut reconnaître que seul le développement
agricole n’est pas suffisant pour sortir la Région rurale Analamanga de la pauvreté.
En conséquence, il faudra donc considérer un système englobant le développement
économique.

68
ANNEXES
ANNEXES
Annexe 1: Répartition de la superficie rizicole par district
Unité : Ha
District 2005 2006 2007 2008
Avaradrano 6115 6170 6225 6280
Ambohidratrimo 8776 8 855 8935 9015
Ankazobe 14313 14440 14570 14700
Manjakandriana 6 596 6655 6715 6 775
Anjozorobe 17 531 17 690 17 850 18 010
Andramasina 4491 4 530 4 570 4 610
Atsimondrano 5337 5385 5435 5480
Total 163 159 163 159 64300 64670

Source : MAEP/Statistiques agricoles


Annexe 2: Répartition der la superficie rizicole développée irriguée par
district selon le mode d’irrigation
Unité : Ha
Mode d’irrigation
District Canaux pluie Total
Avaradrano 3 257 2 715 5972
Ambohidratrimo 7 218 1 346 8 564
Ankazobe 10949 3036 13985
Manjakandriana 6415 148 6563
Anjozorobe 14636 765 15401
Andramasina 4 252 202 4 455
Atsimondrano 2 543 2 747 5290

Total 49271 10959 60230

Source : MAEP/Statistiques agricoles


Annexe 3: Répartition de la superficie rizicole développée par district
selon le type de riziculture
Unité : Ha
Type de riziculture
District Irriguée Tanety Total
Avaradrano 5972 143 6115
Ambohidratrimo 8 564 212 8 776
Ankazobe 13985 328 14313
Manjakandnana 6 563 33 6 596
Anjozorobe 15401 2 130 17531
Andramasina 4455 36 4491
Atsimondrano 5 290 47 5 337
Total 60230 2 929 63 159

Source : MAEP/Statistiques agricoles

I
Annexe 4: Répartition de la superficie développée irriguée par district
selon le type de semence
Unité : Ha
Type de semence
District Traditionnelle Amélioré Total
Avaradrano 5855 117 5972
Ambohidratrimo 8417 147 8 564
Ankazobe 13783 203 13985
Manjakandnana 6407 156 6 563
Anjozorobe 15370 31 15401
Andramasina 4447 7 4455
Atsimondrano 5 248 42 5 290
Total 59 527 703 60230

Source : MAEP/Statistiques agricoles


Annexe 5: Répartition de la superficie de pomme de terre par district
Unité : Ha
District 2005 2006 2007 2008
Avaradrano 29 30 30 30
Ambohidratrimo 168 170 170 170
Ankazobe 232 230 230 230
Manjakandriana 637 640 630 640
Anjozorobe 137 140 140 140
Andramasina 2 524 2550 2500 2 520
Atsimondrano 114 115 110 110
Total 3641 3 875 3810 3840

Source : MAEP/Statistiques agricoles


Annexe 6: Répartition de la superficie de patate douce par district
Unité : Ha
District 2005 2006 2007 2008
Avaradrano 285 290 290 290
Ambohidratrimo 228 230 230 230
Ankazobe 315 320 320 320
Manjakandriana 1186 1 200 1 210 1 220
Anjozorobe 756 760 770 775
Andramasina 1 372 1 385 1 400 1 410
Atsimondrano 348 350 355 360
Total 4480 4535 4 575 4605

Source : MAEP/Statistiques agricoles

II
Annexe 7: Répartition de la superficie de manioc par district
Unité : Ha
District 2005 2006 2007 2008

Avaradrano 1 592 1 605 1 600 1 630


Ambohidratrimo 2615 2 640 2630 2 680
Ankazobe 4109 4145 4140 4210
Manjakandriana 3107 3135 3130 3185
Anjozorobe 4694 4735 4730 4 815
Andramasina 2099 2 120 2 110 2 150
Atsimondrano 1 617 1 630 1 630 1 660
Total 19833 20010 19970 20330

Source : MAEP/Statistiques agricoles

Annexe 8 : Répartition de la superficie de maïs par district


Unité : Ha
District 2005 2006 2007 2008
Avaradrano 96 95 95 95
Ambohidratrimo 307 310 315 315
Ankazobe 862 870 880 885
Manjakandriana 491 495 500 505
Anjozorobe 874 880 890 895
Andramasina 667 670 675 685
Atsimondrano 444 450 455 460
Total 3741 377O 3810 3840

Source : MAEP/Statistiques agricoles


Annexe 8: Effectif du cheptel de la région Analamanga
Unité : tête
Année BOVINS PORCINS

2005 269 443 157 765


2006 293 500 168 650
2007 316 820 174 290
2008 319 400 180 110
Total 1 199 163 680 815
Source : MAEP/Statistiques agricoles

III
BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

- GAUDY M. : « Animation rurale », la maison rustique, Paris 1969,133 pages

- GARRIGOU – LAGRANGE André : « Production agricole et économie rurale »,


Paris 1939, 211 pages

- HUNTER Guy : « La modernisation des sociétés rurales », Paris 1969, 395


pages

- MILLIKAN Max et HAPGOOD David : « La moisson difficile », 1967,316 pages

- SAMUELSON Alain : « Les grands courants de la pensée économique »,


Presses Universitaires de Grenobles, 1995, 4ème édition, 523 pages

Revues et Rapports

- ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy : « Cours économie du développement »,


Université d’Antananarivo, 4ème année Economie, 2010/2011

- Gouvernement de Madagascar : « Madagascar Action Plan ou MAP », 2006, 112


pages

- Gouvernement de Madagascar : « Plan d’Action pour le Développement Rural ou


PADR », 2008, 102 pages

- Groupe de Travail de Développement Rural ou GTDR : « Programme Régional de


Développement Rural Analamanga ou PRDR », 2007, 105 pages

- Institut Panafricain pour le Développement : « Comprendre une économie rurale »,


Paris 1981, 170 pages

- MANDRARA Thosun Eric : « Cours Introduction à l’économie et histoire de la


pensée économique », Université d’Antananarivo, 1ère année Economie,
2006/2007

- Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ou MAEP: « Programme


Sectoriel Agricole », 2008, 69 pagesMinistère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la
Pêche ou MAEP - Service statistiques agricoles : « annuaire statistique 2005 à
2008 », 112 pages
- RANDRETSA Maminavalona : « Cours Développement rural », Université
d’Antananarivo, 2ème année Economie, 2007/2008

- Region Analamanga : « Plan Régional de Développement Analamanga ou PRD »,


2005, 72 pages
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS
LISTE DES ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
GLOSSAIRE
SOMMAIRE
INTRODUCTION ........................................................................................................ 1
PARTIE I : SECTEUR AGRICOLE ET PAUVRETE RURALE A MADAGASCAR ..... 2
CHAPITRE I : CONCEPTION ET APPROCHE THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT
RURAL ....................................................................................................................... 2
1.1. Conception du développement rural .................................................................... 2
1.1.1. Définition du terme développement .................................................................. 2
1.1.2. Le milieu rural : définition et caractéristiques .................................................... 4
1.1.2.1. Définition du milieu rural ................................................................................ 4
1.1.2.2. Caractéristiques du milieu rural ..................................................................... 4
1.1.3. Contenu du développement rural ..................................................................... 5
1.2. Approche théorique du développement rural ....................................................... 5
CHAPITRE II : SECTEUR AGRICOLE ET PAUVRETE RURALE A MADAGASCAR 9
2.1. Le secteur agricole à Madagascar....................................................................... 9
2.1.1. L’importance du secteur agricole ...................................................................... 9
2.1.2. Problématiques, enjeux et défis du secteur agricole ...................................... 10
2.1.2.1. Problématiques du secteur agricole............................................................. 10
2.1.2.2. Enjeux du secteur agricole .......................................................................... 10
2.1.2.3. Défis du secteur agricole ............................................................................. 11
2.1.3. Objectif de développement du secteur agricole .............................................. 11
2.1.3.1. Assurer la sécurité alimentaire et le respect des normes qualitatives.......... 11
2.1.3.2. Améliorer les revenus des producteurs ....................................................... 12
2.1.3.3. Procurer des emplois aux ruraux ................................................................. 12
2.2. La pauvreté rurale à Madagascar ...................................................................... 12
2.2.1. Définition du concept de la pauvreté .............................................................. 12
2.2.1.1. La pauvreté absolue .................................................................................... 13
2.2.1.2. La pauvreté relative ..................................................................................... 14
2.2.1.3. La pauvreté objective................................................................................... 14
2.2.1.4. La pauvreté subjective ................................................................................. 14
2.2.2. Problématique du monde rurale Malagasy : ................................................... 15
2.2.2.1. Dimensions réformes institutionnelles ......................................................... 15
2.2.2.1.1. Décentralisation : répartition des compétences ........................................ 15
2.2.2.1.2. Insuffisance de capacités et inadéquation des ressources ....................... 15
2.2.2.1.3. Affectation des ressources non planifiée et mal coordonnée.................... 16
2.2.2.2. Dimensions acteurs partenaires du développement rural ............................ 16
2.2.2.2.1. Faible professionnalisation du monde rural .............................................. 16
2.2.2.2.2. Faible structuration du monde rural .......................................................... 16
2.2.2.2.3. Appuis techniques et financiers non satisfaisants : .................................. 17
2.2.2.2.4. Connaissance insuffisante du monde rurale ............................................. 17
2.2.2.3. Dimension production : ................................................................................ 17
2.2.2.3.1. Inadéquation des systèmes de production et des politiques publiques ... 17
2.2.2.3.2. Difficulté d’accès aux facteurs de production............................................ 18
2.2.3. Les déterminants de la pauvreté rurale : ........................................................ 18
2.2.3.1. Le foncier : ................................................................................................... 18
2.2.3.1.1. Difficultés d’accès à la terre et répartition foncière inégalitaire ................. 18
2.2.3.1.2. Imprécision du droit foncier...................................................................... 19
2.2.3.1.3. Régime foncier et droit de propriété......................................................... 19
2.2.3.2. Les entraves à l’accroissement de la productivité........................................ 19
2.2.3.2.1. L’enclavement : éloignement des différents services et marchés et
réduction du rendement de la production : ............................................................... 19
2.2.3.2.2. La santé de base : .................................................................................... 20
2.2.3.2.3. L’éducation ............................................................................................... 20
2.2.3.2.4. L’accès à l’eau potable et assainissement................................................ 20
2.2.3.2.5. L’environnement ....................................................................................... 20
PARTIE II : PRESENTATION DE LA REGION ANALAMANGA.............................. 22
CHAPITRE I : MONOGRAPHIE DE LA REGION ANALAMANGA ........................... 22
1.1. Localisation........................................................................................................ 22
1.2. Population.......................................................................................................... 22
1.2.1. Evolution de la population............................................................................... 23
1.2.2. Répartition par classe d’âge et par sexe......................................................... 23
1.3. Climat ................................................................................................................ 24
1.3.1. La température ............................................................................................... 24
1.3.2. La pluviomètre : .............................................................................................. 24
1.4. Milieu Edaphique ............................................................................................... 24
1.4.1. Le relief et topographie : ................................................................................. 25
1.4.2. L’Hydrologie .................................................................................................... 25
1.4.3. La géologie ..................................................................................................... 26
CHAPITRE II : CONTRAINTES ET POTENTIALITES DE DEVELOPPEMENT ...... 27
2.1. Situation socio – économique ............................................................................ 27
2.1.1. Les infrastructures sanitaires .......................................................................... 27
2.1.2. Les infrastructures scolaires ........................................................................... 28
2.1.3. L’aspect économique ...................................................................................... 29
2.1.3.1. Le secteur primaire ...................................................................................... 30
2.1.3.1.1. L’agriculture .............................................................................................. 30
2.1.3.1.2. L’élevage .................................................................................................. 32
2.1.3.1.3. La pêche ................................................................................................... 33
2.1.3.2. Le secteur secondaire ................................................................................. 33
2.1.3.3. Le secteur tertiaire ....................................................................................... 33
2.2. PROBLEMATIQUE REGIONALE ANALAMANGA ............................................ 34
2.2.1. L’insuffisance de la production rizicole ........................................................... 34
2.2.2. Les problèmes fonciers................................................................................... 34
2.2.3. L’insuffisance des infrastructures routières..................................................... 34
2.2.4. L’accès au financement difficile ...................................................................... 34
2.2.5. Systèmes sanitaire et scolaire non performants ............................................. 35
PARTIE III : LES POLITIQUES DU SECTEUR AGRICOLE DE LA REGION
ANALAMANGA......................................................................................................... 36
CHAPITRE I : METHODES ET MOYENS DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE DE
LA REGION ANALAMANGA .................................................................................... 36
1.1. Méthodes et moyens du développement agricole ............................................. 36
1.1.1. Méthode de travail .......................................................................................... 36
1.1.1.1. Choix des animateurs .................................................................................. 36
1.1.1.2. Formation des animateurs. .......................................................................... 37
1.1.1.2.1. Organisation des stages ........................................................................... 37
1.1.1.2.2. Programme des stages............................................................................. 38
1.1.1.2.3. Formation psychologique. ......................................................................... 38
1.1.1.2.4. Stages de perfectionnement. .................................................................... 39
1.1.1.2.5. Contrôle de l’animation rurale. .................................................................. 39
1.1.1.2.6. L’appui technique de l’animation............................................................... 40
1.1.2. L’encadrement de base22................................................................................ 40
1.1.2.1. Rôle de l’encadrement de base. .................................................................. 41
1.1.2.2. Formation de l’agent d’encadrement de base.............................................. 41
1.1.2.2.1. Formation psychologique. ......................................................................... 42
1.1.2.2.2. Contrôle de l’encadrement de base. ......................................................... 42
1.1.3. La formation féminine ..................................................................................... 42
1.2. L’enseignement et la formation professionnelle agricoles ................................. 43
1.2.1. Les principes de l’enseignement et de la formation professionnelle agricoles 43
1.2.1.1. Organisation de l’enseignement. ................................................................. 43
1.2.1.2. Comment organiser la formation agricole ? ................................................. 45
1.2.2. Divers types de formation des cadres............................................................. 45
1.2.2.1. Formation agricole primaire ......................................................................... 45
1.2.2.2. Formation secondaire agricole. ................................................................... 46
1.2.2.2.1. Formation au niveau moniteurs d’agriculture. ........................................... 46
1.2.2.2.2. Formation agricole moyenne. ................................................................... 46
1.2.2.2.3. Formation des cadres supérieurs. ............................................................ 47
CHAPITRE II : LE PROGRAMME REGIONAL DE DEVELOPPEMENT RURAL
ANALAMANGA ET LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE......... 50
2.1. Programme Régional de Développement Rural Analamanga .......................... 50
2.1.1. Définition du terme PRDR .............................................................................. 50
2.1.2. Les objectifs de développement rural régional ............................................... 51
2.1.2.1. L’objectif global ............................................................................................ 51
2.1.2.2. Les objectifs spécifiques .............................................................................. 51
2.1.3. Le PRDR et l’approche filière ......................................................................... 51
2.1.3.1. Définition 1................................................................................................... 52
2.1.3.2. Définition 2................................................................................................... 52
2.1.4. Cadre logique ................................................................................................. 54
2.1.5. Les réalisations ............................................................................................... 60
2.1.5.1. Le PSDR ou Projet de Soutien au Développement Rural ............................ 60
2.1.5.2. Le FID ou Fonds d’Intervention pour le Développement............................. 61
2.1.5.3. Le CSA ou Centre de Service Agricole ........................................................ 62
2.1.5.4. L’ONN/PSN ou Office National de Nutrition /Programme de Sécurité
Nutritionnelle............................................................................................................. 62
2.1.5.5. Le programme SAHA Imerina ...................................................................... 62
2.1.5.6. L’OTIV ou Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola : ................................... 63
2.1.5.7. CECAM ou Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel ........................ 64
2.2. Les stratégies de développement agricole ........................................................ 64
2.2.1. La valorisation du potentiel agricole :.............................................................. 64
2.2.2. La réforme agraire .......................................................................................... 65
2.2.3. La révolution verte .......................................................................................... 65
2.3. Les politiques du secteur agricole : ................................................................... 65
2.3.1. La politique agricole et alimentaire : ............................................................... 65
2.3.2. La politique foncière........................................................................................ 66
CONCLUSION 67
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................... I
TABLE DES MATIERES ............................................................................................. I
Nom : RABEFANDIO
Prénoms : Rajohanesa Harthmann
Titre : Le secteur Agricole de la Région Analamanga
Nombre de pages : 68
Nombre de tableaux : 07
Nombre de graphiques : 02

RESUME
La Région Analamanga se situe au centre de Madagascar et c’est un espace
dominé par une ville à la fois capitale et poumon économique du pays. Pourtant, en
milieu rural, la vie est plutôt dure. Effectivement, la pauvreté touche la majorité des
paysans. Cela suscite un obstacle au développement économique de la région.
Cette problématique régionale Analamanga réside dans l’incapacité à mettre sur les
marchés les produits agricoles et aussi de l’insécurité alimentaire. Ces problèmes
agricoles résultent donc de la faiblesse de moyens de production, du foncier, mais
également des inégalités sociales. Pour faire face à cette pauvreté rurale, nous
avons donc opté pour le développement au niveau du secteur agricole. Ainsi,
plusieurs méthodes et moyens de développement agricole ont été élaborés, à savoir,
l’animation rurale et aussi l’enseignement et la formation professionnelle agricoles.
Par conséquent, nous avons mis en œuvre des stratégies de développement
agricole pour la Région Analamanga dans le but d’améliorer les revenus des
paysans. Ces stratégies sont : la valorisation du potentiel agricole, la reforme agraire
et puis la révolution verte.

Mots clés : animation rurale, foncier, développement agricole, développement


économique, pauvreté, paysan, reforme agraire, revenu, révolution verte, secteur
agricole.
Encadreur : Professeur Eric Thosun MANDRARA
Adresse de l’auteur : Campus Universitaire, Bloc Hangar, P.68, Ankatso I

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