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LES PATHOLOGIES
DU BETON ARME
Exposant du groupe 17

Drabo brahima ENSEIGNANT


Kourou henry Paul M. Yohou Yves
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SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. Les pathologies du béton
1- Caractéristiques physico-chimiques du béton
2- Les differentes pathologies pouvant affecter les betons
3- Défauts mécaniques d’ordre structurel
4- Dégradation chimique du béton
5- Réactions de gonflement interne
a- Réaction alcali – granulat
b- Réaction sulfatique interne (RSI)
6- Dégradations liées à l’environnement
a- Gel/Dégel – action des sels
b- Eaux et sols acides
c- Attaque bactérienne
d- Milieu marin
II. La corrosion des armatures
1- Origines du phénomène
2- Carbonatation
3- Enrobage des Aciers
4- Action des chlorures
5- Fissuration et éclatements
6- Corrosion en cellule occluse
7- Synthèse
8- Armatures de précontrainte
III. Béton et incendie
IV. Les procédés de réparation
1- Méthodologies de réparation
2- Le traitement des fissures
3- Modes de protection des armatures
4- Protection cathodique
CONCLUSION
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Introduction

Le béton est le matériau de construction le plus utilisé au monde et le 2e produit le


plus utilisé par l’homme (après l’eau…)
Les constructions en maçonnerie utilisent des mortiers à base de chaux depuis l’Antiquité.
Au début du 19e siècle se développent les chaux hydrauliques ; le Ciment Portland Artificiel
est breveté en 1824.
Les premières constructions en béton datent de 1830.
À partir de 1850, on commence à utiliser le ciment armé, puis le béton armé. En 1929, Eugène
Freyssinet met au point le béton précontraint.
Le béton armé est constitué par du ciment du sable des granulats de l’eau plus les adjuvants et
des armature

I- Les pathologies du béton

1- Caractéristiques physico-chimiques du béton :


Le béton est un matériau hétérogène, présentant les propriétés suivantes :

- Porosité plus ou moins élevée (maximum admissible : 15 %)


- Caractère fortement basique : la pâte de ciment contient 15 à 20 % d’une base forte, la
portlandite Ca(OH)2
- La solution interstitielle présente dans les pores du béton est enrichie en alcalins (sodium &
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potassium) et son pH initial varie entre 12,6 et 13,7

2- Les différentes pathologies pouvant affecter les bétons :

Ces pathologies sont de deux types principaux :


 Mécaniques,
 Physico-chimiques.

Parmi les premières, on rencontre essentiellement des phénomènes de fissuration, liés à des
problèmes structurels.

Dans les secondes, on peut citer :


- Les réactions de gonflement internes (RSI et alcali-réaction),
- La dégradation du béton par l’environnement,
- Les phénomènes de corrosion des armatures,
- -Les désordres consécutifs à un incendie.
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3- Défauts mécaniques d’ordre structurel :

On rencontre deux types principaux de fissurations d’origine mécanique :

Fissures inclinées à 45° Fissures verticales.


sur le 1er tiers de la portée. à mi-portée ou aux appuis

Les fissures verticales sont liées à un ferraillage insuffisant dans les zones les plus sollicitées :
- En partie inférieure à mi- portée,
- En partie supérieure (« chapeaux ») aux appuis.
Les fissures à 45° (fissures d’effort tranchant) sont causées par un nombre insuffisant de cadres aux
extrémités.

L’origine de ces désordres peut être liée à une erreur de dimensionnement, à un défaut d’exécution
(erreur dans le ferraillage, décoffrage prématuré) ou à une utilisation anormale (surcharge
d’exploitation).

Nota : même en l’absence de rupture, les fissures formées peuvent favoriser d’autres pathologies dans
la structure.
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4- Dégradation chimique du béton

5- Réactions de gonflement interne :


a . Réaction alcali-granulats
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Cette réaction se produit entre les alcalins de la solution interstitielle du béton et la silice ou les
silicates de certains granulats. Elle entraîne la formation de gels expansifs qui provoquent des
gonflements et une fissuration du béton.

Pour que la réaction se produise, trois éléments sont nécessaires :


-La présence en quantité suffisante de granulats réactifs (contenant de la silice amorphe ou
incomplètement cristallisés, comme l’opale),
-Une teneur en alcalins (sodium ou potassium) élevée dans la solution interstitielle,
-Une humidité relative ambiante élevée (> 85 %).
Des recommandations pour la prévention des risques liés à l’alcali-réaction ont été établies
et sont désormais intégrées à la norme NF EN 206-1.

b . Réaction sulfatique interne (RSI)

Dans le cas d’une élévation importante de température lors du coulage du béton (entre 70 & 90° C,
par exemple dans des pièces massives) , l’ettringite primaire qui se forme initialement à partir des
aluminates ne se forme pas ou se décompose puis, lors du refroidissement, de l’ettringite différée se
forme.
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Dans un second temps, en présence d’humidité, cette ettringite précipite sous la forme de sels
expansifs qui entraînent la fissuration et l’éclatement du béton.

Des recommandations ont été établies pour limiter l’échauffement du béton, et pur contrôler la
teneur en sulfates et en aluminates du béton.

6- Dégradations liées à l’environnement :


a. Gel / Dégel – Action des sels
Les effets constatés sont de deux types:
- Eclatements consécutifs au gel à cœur du béton,
- Ecaillage du béton par à proximité de la surface.
Ces dégradations sont liées aux déplacements de l’eau dans les porosités du béton. Ce n’est pas l’expansion
liée au gel (volume de la glace supérieur de 9 % à celui de l’eau) qui entraîne la fissuration, mais les
phénomènes de pression osmotique entre les pores.
Le phénomène est comparable en présence de sels de déverglaçage qui sont surtout à l’origine des écaillages
superficiels (phénomène d’haloclastie). Là encore, le fait que les sels soient hygroscopiques (ils augmentent de
volume en présence d’eau) n’est pas déterminant dans la survenue des fissurations.
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L’importance des désordres est directement imputable à la répétition des cycles gel- dégel ou
humidification-séchage.

b. eaux et sols acides


Les eaux naturelles sont agressives vis-à-vis du béton : le CO2 dissous qu’elle contiennent peut dissoudre la
chaux du béton, puis les autres constituants de la phase liante.
La dissolution de la phase liante entraîne une augmentation de la porosité du béton et on observe un aspect
superficiel dégradé avec des coulures blanchâtres et un déchaussement des granulats, puis une décomposition du
béton dans la phase ultime du phénomène.
Les acides organiques ou minéraux ont un effet identique, mais beaucoup plus intense.
Les sols acides (sols riches en matières organiques : tourbières, marécages) présentent les mêmes risques,
surtout s’ils sont fortement humides.
On se prémunit contre ces risques en utilisant des ciments pauvres en chaux.
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c. attaque bactérienne
Ce phénomène se rencontre essentiellement dans les réseaux d’égouts et les stations d’épuration.

Biotope aérobie :
thiobacilles

H2SO4, SO42-

H2S

Eaux résiduaires Biotope anaérobie : bactéries sulfato-


réductrices
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d. milieu marin

 Facteurs physiques :

Action des vagues (abrasion) et cycles humidification / séchage (absorption et évaporation de l’eau)

 Facteurs chimiques :

- Formation de sels expansifs : sulfates,

- Dissolution de la phase liante : échanges ioniques Ca2+ Mg2+ avec formation debrucite
Mg(OH)2 et de silicates de magnésium hydratés M-S-H sans propriétés liantes.

- Action des chlorures sur les armatures.

On peut distinguer 3 zones distinctes dans les structures exposées à l’ambiance marine :

- La zone immergée : les altérations sont modérées pour un béton compact (système saturé en
eau).

- La zone de marnage : il s’agit généralement de la zone la plus critique, en raison des effets
cumulée mécaniques, physiques et chimiques (action mécanique des vagues, cycles
humidification-séchage).

-La zone émergée (éclaboussures et embruns) : le risque essentiel d’altération concerne principalement la
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corrosion des armatures en raison des chlorures.

II- La corrosion des armatures

1- Origines du phénomène
La corrosion des armatures se produit en présence :
 d’eau
 d’oxygène
Elle est favorisée par :
 le CO2
 les chlorures
La qualité d’exécution du béton est un facteur essentiel dans l’apparition des désordres :
 présence de fissures
 ségrégation du béton
 porosité importante
 enrobage des armatures La corrosion des armatures : Carbonatation
2- Carbonatation
Dans le béton, l’acier se trouve dans un milieu de pH élevé, en situation de passivation.
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Toutefois, l’alcalinité du béton est progressivement neutralisée par le CO 2 atmosphérique qui se


combine avec la portlandite suivant la relation :
Ca(OH)2 + CO2 CaCO3 + H2O
On parle de Carbonatation du béton. Ce phénomène entraîne une diminution du pH de la solution
interstitielle qui passivait les armatures ; lorsque la zone carbonatée atteint le niveau des aciers, la
corrosion peut alors s’amorcer.

La vitesse de carbonatation obéit à la loi X = KVt , avec x : épaisseur de béton et t : temps.

La vitesse de carbonatation varie avec l’humidité de l’air ; elle est maximale pour une hygrométrie
comprise entre 55 & 75 %.
3- Enrobage des aciers
L’enrobage des armatures est l’élément déterminant pour la durabilité du béton.
À titre d’exemple, les règlements de construction (CCBA 68, BAEL, puis Eurocode 2) fixent cet
enrobage entre 4 et 5 cm pour les bétons exposés à une ambiance marine.
La pénétration de l’oxygène, de l’humidité ou des agents agressifs peut être favorisée par :
 Une composition incorrecte du béton (dosage insuffisant, mauvais rapport E/C) qui abaisse les
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caractéristiques mécaniques, favorise l’apparition de fissures et augmente la porosité,


 Une mauvaise mise en œuvre (ségrégations du béton) ou une cure insuffisante
(formation de fissures).
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4- Action des chlorures


Les chlorures entraînent la dépassivation de l’acier, même pour un pH élevé. Ils ont donc tendance à
favoriser l’initiation de la corrosion.
Le taux de chlorures libres autorisé dans lebéton était fixé à 0,65 % / poids de ciment. Il a été
ramené à 0,4 % voire 0,2 % pour le béton précontraint. Cela correspond à un rapport

[Cl-] / [OH-] = 0,6.

La corrosion initiée par les chlorures présente généralement un caractère localisé


(piqûration).
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5- Fissuration et éclatements
La rouille (oxyde de fer hydraté) présente un caractère expansif qui entraîne l’éclatement du béton.
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6- Corrosion en cellule occluse


Dans un cas très particulier (milieu confiné, absence d’oxygène, teneur élevée en chlorures), la
corrosion s’opère en cellule occluse et ne se traduit pas par la formation d’oxydes expansifs. Il se
forme un constituant spécifique : la rouille verte, stable en l’absence d’oxygène.
Il se produit une acidification importante du milieu et l’acier se dissous totalement sans aucun signe
extérieur visible.
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7- Synthèse Milieu marin / sels


de déverglaçage

Action mécanique SO2 CO2


Eau Oxygène Chlorures

Porosité Dissolution des sels


Fissures Dépassivation Oxydation des Sels expansifs
des armatures armatures Rouille
Délavage du liant

Efflorescences Fissures
Gel

2e stade :
1er stade : Agrandissement des fissures 3e stade :
Fissures fines Epaufrures sur les angles Eclatements
Efflorescences Gonflement des bétons Aciers fortement corrodés
Traces de rouille

Évolution de la dégradation du béton


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8- Armatures de précontrainte
Pour les aciers de précontrainte (fils ou torons) la combinaison des attaques corrosives et des
contraintes de tension appliquées dans ces armatures entraînent une rupture par corrosion sous
tension.
Il s’agit d’une corrosion à caractère fissurant se développant à partir de piqûres superficielles des
armatures et qui peut entraîner la rupture sans perte de matière significative.

III- Béton et Incendie :


Le béton est incombustible et conduit relativement mal la chaleur. Il présente donc de bonnes
propriétés isolantes pour un sinistre d’importance moyenne.
Toutefois, si l’incendie se prolonge ou si la température est trop élevée, divers
phénomènes peuvent se produire :
 Pertes des caractéristiques du liant,
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 Dilatation des agrégats, entraînant la fissuration du béton,


 Diminution des caractéristiques des aciers.

 Liant :
- Jusqu’à 300° C : évaporation de l’eau libre et de l’eau liée physiquement,
- De 300 à 550° C : décomposition de la portlandite Ca(OH)2 CaO +H2O,

- De 600 à 700° C : destruction des C-S-H et décohésion de la phase liante.


La perte de résistance peut atteindre 20 % pour une température de 300 ° C. À partir de 900° C, le
matériau est considéré comme détruit.

 Granulats :
- À 573° C : point quartz – éclatement des granulats siliceux,
- de 600 à 800° C : décohésion liant – granulats sous l’effet de la dilatation,
- Au-delà de 700° C : décarbonatation des matériaux calcaires (CaCO3 CaO + CO2)

 Armatures :
- Jusqu’à 300° C : pas de modification sensible des caractéristiques,
- De 300 à 550° C : baisse rapide des performances. À 550° C la limite élastique Re et le module
d’Young E sont réduits de 50 %,
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- À partir de 700° C : modification structurale de l’acier

IV- Les procédés de réparation

1- Méthodologies de réparation :
Les travaux de réparation doivent être précédés par une préparation comprenant :

- La purge des bétons dégradés,


- Le traitement des armatures corrodées, leur remplacement éventuel ou l’ajout
d’armatures supplémentaires,
- Le nettoyage des surfaces.
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Trois modes de réparation peuvent être envisagés :


- La restauration du béton par ragréage (petites surfaces),
- La restauration du béton par bétonnage / béton projeté,
- Le renforcement structural par ajout de béton et/ou d’armatures

2- Le traitement des fissures :


On envisagera quatre modes de réparation en fonction de l’évolution des fissures :

- Le ragréage classique,
- L’injection de la fissure au moyen d’un produit souple,
- Le pontage de la fissure,
- La transformation de la fissure en joint de dilatation.

3- Modes de protection des armatures :


Quatre possibilités peuvent être envisagées :

- La purge des bétons dégradés et leur remplacement, avec éventuellement un traitement de


protection des armatures (passivation) ; n’est praticable que si on peut éliminer en totalité les
polluants du béton.
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- La mise en œuvre d’une protection cathodique.


- La déchloruration des bétons, suivie de leur réalcalinisation. On extrait les chlorures par
électrolyse avant d’apporter des ions OH-,
-La mise en œuvre d’inhibiteurs de corrosion à la surface du béton qui vont diffuser en profondeur et
passiver les armatures.
4- PROTECTION CATHODIQUE :
- Par anodes sacrificielles,
- Par courant imposé.
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CONCLUSION

En somme nous retenons que le béton armé est un élément qui occupe une place de choix dans le domaine
de la construction et selon l’usage et la durée du béton armé, il peut connaitre des dégradations et il est
primordial d’effectuer des maintenances.

Extrait de Formation du 7 Novembre 2016


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Merci de votre attention !

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