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GPC Carton
GPC Carton
La logistique, l’avantage concurrentiel par le service qu'elle procure ou par les coûts
qu'elle génère, est désormais à la base de la performance des entreprises, c'est avant
tout grâce à elle ou à cause d'elle que des stratégies sont rendues possibles ou
échouent.
Si depuis de nombreuses années, les entreprises consacrent des efforts importants à
améliorer le flux des matières des fournisseurs de matières premières et de composants
jusqu’au point de consommation, plusieurs secteurs d’activités doivent consentir des
investissements importants pour améliorer le retour des produits dans des filières à
valeur ajoutée.
Si plusieurs industries, notamment celles de l’automobile, de la fabrication
d’ordinateurs ou de la téléphonie conçoivent des produits dont plusieurs composants
peuvent être réutilisés ou recyclés, les structures permettant de récupérer ces derniers
sont souvent déficientes voire absentes. Réutiliser la matière est une chose, encore
faut-il mettre la main dessus. Ainsi, pour répondre aux exigences des clients qui
désiraient des produits faits de matières recyclées, les entreprises canadiennes de pâtes
et papiers ont effectué de nombreuses alliances pour assurer leur emprise sur la matière
première : les déchets de papiers et cartons. Cet exemple montre l’importance
stratégique que revêt, pour de nombreuses organisations, ce que plusieurs appellent la
reverse logistics ou la logistique inverse.
Notre rapport présentera dans une première partie la logistique inverse, son historique,
ses sources, ses étapes, ses activités, ainsi que la sa place dans la logistique, puis nous
allons voir quelles sont les motivations qui poussent les entreprises à opter pour la
logistique inverse, comment mettre en place un système de la logistique inverse et
quelles sont les caractéristiques d’un bon système de logistique inverse ?
Quant au deuxième chapitre, il sera consacré à une étude appliquée sur la société GPC
carton, à travers laquelle nous allons répondre à quelques questions concernant notre
sujet qui est la logistique inverse.
ère
1 partie
I-Historique
Durant les trente dernières années, les définitions de la logistique étaient focalisées sur
ses activités opérationnelles d’entreposage et de transport de produits finis. Au fil des
années, cette définition s’élargit pour tenir compte des activités reliées à la gestion des
matières premières, des stocks de produits en cours de production et de l’information.
Aujourd’hui la satisfaction du consommateur est le souci majeur de la logistique
puisqu’elle est considérée comme un processus de maximisation de la valeur.
Néanmoins, dans le sens traditionnel le mouvement des flux des matières découle du
fournisseur vers le client/consommateur final. Cette perspective unidirectionnelle a
évolué vers une nouvelle réalité : le retour de produits ou de matières dans des réseaux
à valeur ajoutée. Immédiatement, cette affirmation renvoie aux divers programmes de
collecte des produits recyclables établis dans de très nombreuses municipalités et
entreprises. À cette pratique, on peut ajouter les retours ou les rappels de produits vers
les points de production.
Ce phénomène en devenir de la logistique inverse été traité à près de 30 ans par
plusieurs chercheurs et économistes. Comme dans bien d’autres domaines, l’intérêt
des chercheurs s’est manifesté après la mise en œuvre de telles pratiques dans le
secteur manufacturier. Par exemple, la fonderie de cuivre Noranda Canada, au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, refondait les douilles usagées d’obus, la
bouteille de lait vide récupérée par le laitier, ou depuis de nombreuses années, les
bouteilles de boissons gazeuses et de bières qui sont retournées au marchant, sont des
pratiques de logistique inverse. Dans son livre « Today and Tomorrow », Ford
1
Henry Ford (30 juillet 1863 à Dearborn (Michigan, États-Unis) - 7 avril 1947, Dearborn) est le fondateur de la Ford Motor
Company. Sa conception de l'automobile Modèle T révolutionne le transport et l'industrie américaine.
2
Fleischmann est un fabricant allemand de trains miniatures, fondé en 1887 par Jean Fleischmann à Nuremberg. Après
avoir fabriqué des jouets, Fleischmann est devenu en 1949 un fabricant de trains miniatures.
II-Définition
Une panoplie de définitions ont été discutés mais les plus couramment rencontrées fut
donnée en 1998 par Rogers3 et Tibben-Lembke4. Elle est basée sur la définition de la
logistique faite par le Council of Logistics Management (CLM) et ils définissent la
logistique inverse comme étant « le processus de planification, d’implantation, et de
contrôle de l’efficience, de la rentabilité des matières premières, des en-cours de
production, des produits finis, et l’information pertinente du point d’utilisation
jusqu’au point d’origine dans le but de reprendre ou générer de la valeur ou pour en
disposer de la bonne façon ».
Ceci dit, que la logistique inverse est le processus de planification, de mise en place et
de contrôle de la performance :
de l’utilisation des matières premières ;
des en-cours : stock, production, produits finis ;
de la gestion de la chaîne d’information depuis le client vers le fournisseur afin
de récupérer, créer ou disposer de la valeur quant aux produits vendus et les
emballages associés, en minimisant l’impact sur l’environnement et l’utilisation
des ressources mises en œuvre.
En effet, cette définition met l’accent sur un point précis, elle précise que le client est
la source de la logistique inverse.
3
Dale Rogers est le Directeur de centre de management de la logistique the Center for Logistics Management et
professeur de la foundation de management de la chaine logistique à l'Université du Nevada. Il est aussi le président
de la Sustainable Supply Chain Council. Il est également le président de la Reverse Logistics Executive Council
(http://www.rlec.org), cette organisation professionnelle est consacrée à l'amélioration des pratiques de la logistique
inverse.
4
Tibben lembke est un professeur agrégé de Supply Chain Managemeny à l’université du Nevada , Il a obtenu son doctorat
et MS diplômes en génie industriel de la Northwestern University et son baccalauréat en mathématiques avec
concentration en informatique de St. Olaf College, Northfield, Minnesota ,il est aussi co-auteur, avec le Dr Dale Rogers, de
"Reverse Logistics for Competitive Advantage", et "Going Backwards: Reverse Logistics Trends and Practices"
Il est vrai que plusieurs termes ont été utilisés pour représenter le même concept qui
est la logistique inverse. Les expressions couramment rencontrées sont la logistique
inverse, la distribution inverse, la logistique verte ou le recyclage. Plusieurs auteurs,
dont Byrne et Deeb (1993), présentent ces mots comme étant des synonymes. Par
contre, après l’analyse de leur définition, on remarque que certaines définitions se
limitent qu’à une partie bien spécifique de la logistique inverse.
Les lignes qui suivent vont définir les termes les plus rencontrés à côté de la logistique
inverse, soit la distribution inverse, la logistique verte, la logistique à rebours et le
recyclage.
1- Distribution inverse :
En imaginant que c’est la notion qui aurait été historiquement développée la première
du fait du besoin de ramener les produits défectueux du client vers l’entreprise, on
comprend qu’il fallait en gérer les coûts. Ces coûts sont ceux générés par la gestion des
déchets liés aux réparations (gestion des produits dangereux ou coût financier de
l’élimination des pièces et ensembles destinés aux casses, pressions législatives à
administrer, etc.).
2- Logistique verte :
La logistique verte ou (Green logistics) selon Rodrigue et al. (2001) est « un système
de distribution et de transport efficient ami de l’environnement». Wu et Dunn (1995)
mentionnent que la logistique verte c’est plus que la logistique inverse car elle cherche
à économiser les ressources, à éliminer des déchets et à améliorer la productivité. Hart
(1997) va plus loin en ajoutant qu’elle doit avoir la plus petite empreinte sur
l’environnement. Cette définition reprend également l’idée d’éco-conception des
produits (fabrication sans l’utilisation de matière toxique) permettant un retraitement
plus aisé des déchets à un coût plus faible.
La logistique verte, elle, se détache des fonctions que nous identifions comme liées au
SAV et se tourne vers des activités comme concevoir pour l’environnement tout en
cherchant à améliorer la productivité mais n’oublie pas d’éliminer les déchets comme
le faisait la part la plus « amie de l’environnement » de la Distribution inverse.
Concevoir pour l’environnement est une notion très importante qui démontre la
conscience environnementale de la Logistique verte. On peut y voir la volonté de
réfléchir aux questions du cycle de vie produit et/ou de construction d’une chaîne
logistique performante minimisant son impact sur l’environnement.
3- Recyclage
Le recyclage est utilisé dès l'âge du bronze. À cette époque, les objets usagés en métal
sont fondus afin de récupérer leur métal pour la fabrication de nouveaux objets. Dans
toutes les civilisations, l'art et la manière de « faire du neuf avec du vieux » existent.
Par exemple, les vieux chiffons, puis les papiers et cartons, sont récupérés pour faire
de la pâte à papier. La situation change avec le développement progressif puis massif
de l'industrialisation et de la consommation. La gestion des matières premières et des
déchets devient peu à peu de plus en plus difficile, les unes devenant trop rares et les
autres trop envahissants.
Le recyclage est un procédé de traitement des déchets (déchet industriel ou ordures
ménagères) qui permet de réintroduire, dans le cycle de production d'un produit, des
matériaux qui composaient un produit similaire arrivé en fin de vie, ou des résidus de
fabrication. L'un des exemples qui illustre ce procédé est celui de la fabrication de
bouteilles neuves avec le verre de bouteilles usagées.
Le recyclage a deux conséquences écologiques majeures :
la réduction du volume de déchets, et donc de la pollution qu'ils causeraient
(certains matériaux mettent des décennies, voire des siècles, pour se dégrader) ;
Les opérations de recyclage des déchets commencent par la collecte des déchets.
Dans les pays développés, les ordures ménagères sont généralement incinérées ou
enfouies en centres d'enfouissement pour déchets non dangereux. Les déchets collectés
pour le recyclage ne sont pas destinés à l'enfouissement ni à l'incinération mais à la
transformation. La collecte s'organise en conséquence.
La collecte sélective, dite aussi « séparative » et souvent appelée à tort « tri sélectif 6 »
est la forme la plus répandue pour les déchets à recycler. Le principe de la collecte
sélective est le suivant : celui qui jette le déchet le trie lui-même.
À la suite de la collecte, les déchets, triés ou non, sont envoyés dans un centre de tri où
différentes opérations mécanisées permettent de les trier de manière à optimiser les opérations
de transformation. Un tri manuel, par des opérateurs devant un tapis roulant, complète
souvent ces opérations automatiques. Avant ce stade, le verre brisé est systématiquement
écarté pour éviter les risques de blessure.
3.2: Transformation :
Une fois triés, les déchets sont pris en charge par les usines de transformation. Ils sont
intégrés dans la chaîne de transformation qui leur est spécifique. Ils entrent dans la
chaîne sous forme de déchets et en sortent sous forme de matière prête à l'emploi.
6
« Tri sélectif » est une tautologie car, par définition, Trier, c'est Sélectionner, et inversement
Une fois transformées, les matières premières issues du recyclage sont utilisées pour la
fabrication de produits neufs qui seront à leur tour proposés aux consommateurs et
consommés.
En fin de vie, ces produits seront probablement jetés, et certains d'entre eux pourront
être à nouveau récupérés et recyclés.
4- Logistique à rebours
Un autre synonyme à la logistique inverse est présenté; comme étant la logistique à
rebours. La définition qu’il en donne est celle de Rogers et Tibben-Lembke. Elle est
préoccupée par les activités associées à la manutention et à la gestion d’équipements,
de produits, de composants, de matériaux ou même un système technique entier à être
repris.
La logistique à rebours est associée autant à un produit qu’à un déchet possédant une
valeur de récupération ou de réutilisation. Ainsi, les papiers récupérés, les produits
défectueux ou les retours suite à un achat par catalogue peuvent être considérés comme
des intrants d’un réseau à rebours.
Le destinataire final de ces produits retournés ou de ces déchets peut être le producteur
initial, un intervenant différent de la même industrie ou un intervenant d’un autre
secteur d’activités. Par exemple, un produit défectueux sera réacheminé vers son
producteur, le papier récupéré sera retourné dans l’industrie papetière alors que les
pneus seront valorisés par des producteurs de tapis en caoutchouc.
Activité Définition
Collecte Démarche visant à détourner les actifs secondaires et à les diriger
vers un
réseau à valeur ajoutée.
Traitement Série d’activités en vue de préparer les actifs secondaires pour les
intermédiaire activités
de retraitement (par exemple lavage, granulation, filtration). Cette
activité
peut consister en des contrôles exhaustifs de la qualité des matières
récupérées.
Les modèles d’organisation du réseau sont complexes. Il faut traiter les retours, les
évaluer pour les remettre en état ou à neuf en changeant un certains nombres de pièces,
gérer les stocks qui peuvent varier de manière erratique, mettre en oeuvre un recyclage
efficient ou acheminer les déchets ultimes vers un lieu de stockage final. Il faut donc
créer un réseau optimisant les différents flux allers et retours entre les unités de
production et les distributeurs, en localisant les entrepôts, les centres de désassemblage
ou de recyclage.
Plus le produit contient de composants, plus les acteurs et filières à mobiliser seront
nombreux et plus les actions de transformation sur le produit seront importantes.
L’éco-conception fait partie des solutions permettant de réduire les matériaux sensibles
pour l’environnement, le nombre de composants, l’hétérogénéité des matières
premières utilisées permettant une collecte plus simple et facilite les opérations pour
démonter et trier.
Il est encore plus complexe de fixer un prix. La vitesse requise pour le traitement est
mal déterminée d’autant plus qu’il ne s’agit souvent pas d’une priorité pour
l’entreprise.
Les coûts de distribution sont plus difficiles à identifier.
Du point de vue commercial, il est plus complexe de revendre les produits retournés.
Ainsi, la logistique inverse n’est pas à l’heure actuelle un système proactif mais
essentiellement réactif. L’élément déclencheur du processus est un retour vers
l’entreprise.
Un retour d’emballage dans le but de recyclage ou de réutilisation pose clairement un
problème de collecte. Pour optimiser les coûts logistiques, il faut identifier le nombre
de contenants, le nombre de dépôts et leur localisation, organiser les circuits de
distribution, la collecte et la relocalisation des contenants et enfin organiser la chaîne
en minimisant les coûts.
Descriptions
Prévision Relativement Plus difficile
simple
Points de distribution Plusieurs à un
Un à plusieurs
Qualité des produits Non uniforme
Uniforme
Emballage des Non uniforme
produits Uniforme
Indéfinie
Destination / route Définie
Mal définies
Options de disposition Claires
Dépend de plusieurs
Prix Relativement facteurs
uniforme Pas considérée
Importance de la Reconnue comme une
vitesse priorité
de disposition Facilement Moins facilement
Coût de distribution identifiable Identifiable
Cohérence Incohérence
Gestion des stocks
Facile à gérer Plus complexe à
Cycle de vie du produit gérer
Directe entre les Compliquée
Négociation parties
Bien connues Compliquées par
Méthodes de plusieurs facteurs
marketing Plus transparent Moins transparent
Visibilité du processus
Tableau 1 : Différences entre la logistique traditionnelle et la logistique inverse
le haut taux de retour sont le produit ne répond pas au attente du client, le client
change d’idée, les erreurs dans la commande, lors du prélèvement en préparation de
commandes, dans l’expédition, dommage dans le transport, …
Les rejets et rebuts de production doivent eux aussi être traités par le système de
logistique inverse. Ici, l’entreprise cherchera à obtenir la valeur maximum par la
réparation, le recyclage, l’envoi à l’enfouissement, etc. Finalement, le matériel
d’emballage peut être retourné à l’entreprise pour être directement réutilisé ou pour
être recyclé. Lorsque le matériel est réutilisé, il faut mettre en place un système pour
collecter le matériel. Kroon et Vrijens (1995) répondent à quatre questions soit :
Combien de contenants doivent être disponibles dans le système? Combien doit-on
avoir de dépôts de contenants et quelle est leur localisation? Comment doit-on
organiser la distribution, la collecte et la relocalisation des contenants? Quels sont les
coûts de service, de distribution et de collecte? Tout cela doit être examiné afin de
minimiser le coût total de la logistique. De plus, Jimison et al. (2000) ont vérifié que
l'augmentation de la consommation d'essence qui s’ensuit est moindre en termes
d’impact environnemental que l'utilisation des matières premières. Le tableau ci-
dessous montre la classification des sources qui peut être faite.
Classes Sources
Production Rebuts de production
Rejets de production
Emballage Retours
Produits Retours sous garantie et rappel
Retours en fin de vie
Retours commerciaux
L’étape de tri consiste à décider vers où le produit ira pour la prochaine étape.
Cette étape demande que le produit ait été préalablement reçu. Tout d’abord, le produit
doit être examiné ou testé pour déterminer son état. Ensuite, une décision concernant
sa disposition sera prise.
Dans Giuntini et Andel (1995b), deux choix de disposition sont présentés soit : le
renouvellement ou le retrait. Pour le renouvellement, les deux options possibles sont
l’extension de la durée de vie utile du produit ou celle de la matière. Dans le premier
cas, l’entreprise peut remettre à neuf, réparer ou réutiliser le produit. Dans le deuxième
cas, l’entreprise peut recycler des pièces du produit en matière première, réutiliser des
pièces du produit ou encore reconfigurer le produit pour être utilisé dans une autre
application. Il est à noter que la majorité des activités de renouvellement généreront
aussi des rebuts. Finalement Giuntini et Andel (1995b) mentionnent que les données
recueillies à chaque étape peuvent aider l’entreprise à améliorer son produit. *
I- Motivations
Les motivations à se lancer dans la logistique inverse sont variées selon Rogers et
Tibben-Lembke (1998), Carter et Ellram (1998), Langnau (2001a) et Dowlatshahi
(2000). Dans la littérature on retrouve comme principales motivations : les
législations, l’aspect marketing et l’intérêt des consommateurs désirant des produits
sains pour l’environnement, l’aspect économique ainsi que les aspects écologique et
environnemental.
1- Législations
Un des plus gros défis auquel est confrontée une entreprise est de connaître et être à
jour vis-à-vis les lois et règlements. Ainsi, Stasiak et al. (1996) proposent une base de
données de réglementations environnementales qui facilite la recherche par les usagers
et dont la mise à jour est faite par les agences et gouvernements.
Les produits de consommation électronique, étant donné leur court cycle de vie, se
retrouvent rapidement au rebut. En 1995, Sony Europa (Scheidt et al.) participe au
programme CARE VISION 2000. Le programme cherche à augmenter la valeur du
recyclage en électronique en développant des méthodes de démontage, de séparation
Le recyclage des véhicules automobiles est en place depuis plusieurs années. Aux
États-Unis, Gupta et Isaacs (1997) expliquent que le recyclage est fait en deux étapes,
la première consiste à démonter les pièces de valeur pour les réutiliser et la deuxième,
à envoyer le reste de la carcasse au recyclage pour les matériaux. Giuntini et Andel
(1995a) mentionnent que BMW conçoit une voiture faite pour le désassemblage et que
des pièces reconditionnées retrouveront vie dans un nouveau véhicule. Lee (1997)
traite de la gestion du recyclage des voitures en fin de vie à Taiwan.
3- Aspect économique
L’aspect économique est aussi un facteur très important. Les législations viennent
souvent obliger les secteurs où il est moins rentable pour l’entreprise à mettre en place
un bon programme de logistique inverse. Selon Byrne et Deeb (1993), la façon de
calculer le retour sur l’investissement pourrait être en cause et serait le premier
obstacle pour une compagnie qui veut faire de la logistique inverse. Généralement, si
la reprise d’un produit permet de générer des économies par rapport à la fabrication
Les caractéristiques d’un bon système de logistique inverse envisagées sont d’utiliser
des sous-traitants spécialisés en logistique inverse, de prendre la décision de
disposition le plus près possible du client, d’avoir un système de mesure de
performance, de capturer rapidement les données pour faire l'analyse de la panne,
d’avoir une communication entre le système d'information et l'équipement de test et de
donner du pouvoir au personnel du service à la clientèle.
Le système de logistique inverse comme étant un processus embarqué et continu
impliquant un examen détaillé du cycle de vie du produit pour déterminer la quantité
d'énergie ou de déchet produit durant chaque stade, il doit supporter la mission
environnementale de la compagnie. En plus, la conscience accrue du client pour des
produits sains pour l’environnement ainsi que les législations. Rogers donne les points
clés pour un bon système. Le premier mentionné est d’éviter les retours en concevant
un système efficace. Le deuxième point est la réduction du temps de cycle pour la
ème
2 partie
La logistique inverse coordonne les flux physiques et d’informations des retours des
produits peu ou non utilisés (après vente), ou des produits usagés susceptibles d’être
réutilisés, retournant vers le cycle de production ou de commercialisation. Rogers et
Tibben-Lembke (2001),
Les auteurs (Rogers; Tibben-Lembke, 1998; Fleischmann, 2001; Dekker et al., 2004)
affirment que les objectifs pour implanter cette activité sont les suivants : économique,
commercial, législatif et gains d’image. La plupart du temps, dans les entreprises, ces
facteurs s’interagissent et ceci dans le but d’accroître leurs avantages stratégiques. Les
facteurs motivant l’implantation d’une logistique inversée varient en fonction du type
de produit ainsi que du type de retour : après-vente ou post-consommation. D’un autre
côté, les retours post-consommation sont réalisés pour des motifs environnementaux et
de récupération de la valeur du produit. Dans la phase d’après-vente, le retour se
réalise pour des questions d’image du produit et de marque, satisfaisant par la même
occasion les contrats d’approvisionnement ou la loi.
Que signifie recyclage du papier ? Comme tout le monde le sait, pour produire du
papier, il faut couper les arbres. Vu l'énorme quantité de papier consommée chaque
année (300 millions de tonnes environ), des forêts entières sont détruites dans le
monde, causant ainsi un déséquilibre dans la nature. De plus, une fois qu'on en a plus
besoin, le papier finit ses jours dans les décharges, mais de grandes quantités se
retrouvent dans la nature, polluant ainsi l'environnement. Le recyclage du papier
signifie aussi bien la réduction de la pollution de l'environnement qu'un nombre
inférieur d'arbres coupés.
La société GPC Carton est l’une des entreprises les plus connues au Maroc qui
applique parfaitement la logistique inverse.
Depuis sa création en 1992 à Kénitra, la société GPC (Gharb Papier et Carton) s'est
consacrée à la fabrication de tous les types d'emballages en carton ondulé. Elle est le
fruit de la politique de diversification de Ynna Holding.
Reconnue pour son expertise en solutions d'emballage, GPC répond aux besoins des
secteurs industriels (huiles, sucres, boissons, produits laitiers, céramique, textile et
cuir, électroménager, etc.) ainsi que ceux des secteurs agricoles.
Afin de se différencier de la concurrence, GPC axe son orientation vers une adaptation
des emballages aux besoins spécifiques de ses clients. La société propose au client une
solution d'emballage développée par le centre de Recherche & développement selon
son usage spécifique (type de produit emballé, conditions de manutention & de
transport, stockage).
Cette étude personnalisée, en partenariat avec le client, permet d'aboutir à une solution
d'emballage. Cette démarche concerne aussi bien les emballages industriels que les
emballages agricoles et permet de développer l'utilisation du carton ondulé sur de
nouveaux marchés.
7
www.gpccarton.com
8
www.gpccarton.com
1/ Quel est le rôle de la logistique inverse d’une manière général, et son rôle
à travers votre société ?
Cette première question vise à détecter, à travers la réponse du responsable l’idée que
la société concerné a à propos de la logistique inverse à savoir son utilité d’une
manière générale et au sein de l’entreprise.
2/ Quelles sont les raisons selon lesquels les produits sont retournés ?
En traitant ce point, nous avons envisagé de résumer les principales raisons qui
poussent les clients à retourner les produits aux fabricants.
3/ Comment le retour est-il réalisé ?
L’objectif de cette question est de déterminer le processus par lequel passe le produit
retourné du client vers le fournisseur ou le fabricant.
4/ Qu’est-il retourné ?
Connaitre les caractéristiques et les types des produits retournés est une opération très
importante pour surmonter ou au moins minimiser le taux des retours et donc
minimiser les pertes de l’entreprise.
5/ Qui réalise les retours ?
A travers cette question, nous cherchons à préciser les acteurs qui contribuent à la
réalisation des retours ainsi de déterminer leurs rôles.
6/ Lors du recyclage, est ce que vous ajoutez d’autres matières ?
Cette question permet d’avoir une idée sur le produit recyclé, est ce qu’il est le même
que celui d’origine ou bien d’autres matières entre en jeu pour sa fabrication ?
Les réponses de l’entreprise GPC sur les questions du guide étaient comme suit :
1/ Quel est le rôle de la logistique inverse d’une manière général, et son rôle
à travers votre société ?
« Le rôle de la logistique inverse consiste à gérer et à optimiser les flux provenant du client
en direction du fabricant (un service après vente). Les retours des produits non conformes ou
défectueux entre dans ce domaine. En ce qui concerne notre société, elle nous permet de
récupérer à travers les retours des produits défectueux ou non conformes et la collecte du
vieux papier qui constitue la matière première pour la fabrication du papier recyclé».
Ainsi, nous déduisons que la logistique inverse est une activité connue comme
responsable de la planification et de la gestion du flux inversé de produits. Produits
défectueux, périmés, recyclables, surplus d’une erreur de commande, entre autres,
génèrent un flux contraire tout au long du canal de distribution vers la destination
adéquate de chacun d’eux. Elle joue un rôle très important puisqu’elle permet de
construire à partir des produits défectueux et du vieux papier de nouveaux produits
conformes aux exigences du client.
2/ Quelles sont les raisons selon lesquels les produits sont retournés ?
« Les raisons selon lesquelles les produits sont retournés sont comme suit :
Produit non conforme : des erreurs d’impression, dimension, composition …etc.
Des références abandonnées par le client
Nous remarquons que les raisons qui poussent les clients à retournés les produits à
GPC Carton sont :
La non conformité des produits avec les critères demandés par le client c'est-à-dire
qu’ils constituent des produits inutilisables par le client à cause des erreurs
d’impression ou des dimensions qui sont inférieures ou supérieures à ce qui est
demandé ou encore une mauvaise composition de l’emballage et cela dépend de la
marchandise emballée vu que chaque produit demande certaines conditions
d’emballage, ainsi le retour peut être dû aux déchets de montage si la machine de
montage est installé chez le client ou encore des déchets d’encartonneuse.
le circuit ménager, par lequel transitent les déchets des collectivités locales
(ménages, petits commerces, petits bureaux) : emballages, journaux et
magazines, produits de bureaux.
D’après cette réponse, il est clair que GPC cherche à réduire ses coûts de transport
puisqu’elle profite de la présence des transporteurs prés du client pour collecter les
produits à recycler.
Ceci dit que celui qui s’occupe de la distribution s’occupe également de la collecte des
retours comme c’est le cas de l’entreprise COCA COLA, celui qui est chargé de
distribuer la limonade est le même qui collecte les bouteilles vides.
Il s’est avéré que pour recycler un produit, GPC a besoin d’ajouter quelques matières
qui jouent le rôle des fixateurs des fibres ou des matières pour colorier le papier.
De plus, une feuille de papier-carton est un support fabriqué à partir de fibres de
cellulose. Ces fibres sont principalement extraites du bois ou de papiers et cartons
récupérés pour être recyclées.
Comme tout matériau naturel, la fibre de cellulose a un cycle de vie. Issue du bois, elle
peut être recyclée plusieurs fois mais finit par se dégrader. Elle doit donc être
renouvelée d’où l’apport nécessaire de fibres neuves.
D’un autre côté, il est important de signaler que la boucle du recyclage apporte un
bénéfice énergétique en permettant d’éviter des opérations consommatrices d’énergie.
En réutilisant plusieurs fois la fibre, le recyclage permet d’éviter des opérations
d’énergie dans le processus de fabrication du papier. Dans la phase de valorisation des
papiers et cartons usagés, il fait également l’économie de l’énergie nécessaire à
l’élimination.
Synthèse
L’ensemble des produits en papiers et cartons arrivés en fin de vie, caisses en carton
ondulé, emballages ménagers …, présente un dénominateur commun : la fibre de
cellulose, matière première d’origine qui reste réutilisable pour la fabrication de
nouveaux produits en papiers et cartons. Une fois collectés et triés dans des circuits
clairement identifiés, ces produits usagés redeviennent, par l’effet d’une opération de
régénération, une matière neuve qui redonne des produits neufs. Ainsi que la caisse-
carton et les emballages en papiers ou en cartons donneront naissance à de nouveaux
emballages.
On peut déduire alors que le recyclage est une pièce à double faces, il est à la fois :
Un mode de production
Recycler, c’est transformer un déchet en une nouvelle matière première qui servira à la
fabrication de produits neufs. Ces produits neufs seront alors de nouveau mis à
disposition du consommateur.
Un mode de valorisation
Recycler, c’est réutiliser la fibre présente dans le produit en papier ou en carton usagé,
et cela plusieurs fois de suite. Le recyclage permet ainsi de valoriser les papiers et
cartons usagés en les réutilisant ce qui permet de mieux gérer le volume des déchets.
Conclusion
La logistique inversée est une gestion du flux inversé de produits. Produits défectueux,
périmés, recyclables, surplus d’une erreur de commande, entre autres, génèrent un
flux contraire tout au long du canal de distribution vers la destination adéquate de
chacun d’eux.
Dans notre cas on a élaboré un guide d’entretien où on a posé des questions à une
entreprise de carton à Kenitra, l’objectif de cette étude est d’atteindre une meilleure
compréhension des pratiques de la logistique inversée au Maroc et des éléments qui
doivent être gérés pour obtenir une bonne performance de l’activité dans un secteur
spécifique de l’économie, dont la logistique est considérée comme complexe.
L’analyse des résultats montre que la logistique inversée est une activité qui gagne une
place importante dans les entreprises. Néanmoins, il existe encore des entreprises qui
ne considèrent pas la logistique inversée comme stratégique.
Et ces derniers qui n’appréhendent pas la logistique inversée comme une activité
risquent d’avoir une faiblesse dans leur déroulement de travail car la faible importance
attribuée à la logistique inversée par rapport à d’autres fonctions de l’entreprise est
l’obstacle majeur à son développement.
Dans cette étude il n’est pas affirmé que la logistique inversée est plus importante gue
les autres opérations, mais elle est sans aucun doute une activité essentielle dans la
gestion des flux.