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Cours Micro2 2022
Cours Micro2 2022
Support du cours
Licence 2 Sciences Economiques
Max U ( X ij )
; avec X ij = la demande du bien X j par le consommateur i où j = biens et services variant de
s / c que R i = Pj X ij
1 à m et i représente les consommateurs variant de 1 à n. Avec m (Biens et Services) et n (Consommateurs).
Xij = X ij ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri ) avec Pj = les prix des Biens et Services et R i = le revenu du consommateur i.
Pour le producteur, on va lui associer une fonction- objectif (maximiser son profit) sous contrainte d’un niveau
de crédit. On a de la programmation suivante :
Max =PQ-C ( Q )
s / c c = c
cm ( Q ) = p d'où Q=c-1m ( p ) avec cm c
Le programme d’optimisation du producteur conduit à obtenir les fonctions d’offres dont les arguments sont les
prix des facteurs de production (le capital et le travail).
Suite-INTRODUCTION
3) Le principe d’échange
Les agents économiques (consommateurs et producteurs) sont liés par la relation d’échange
volontaire de Biens et Services. On cherchera à comprendre le motif qui pousse les agents
économiques à procéder à ces échanges volontaires.
Dans la théorie microéconomique, on part du fait qu’à chaque agent est associé sa
fonction-objectif (fonction d’utilité pour le consommateur, fonction de profit pour le
producteur) et que chaque agent cherche à porter sa fonction-objectif à un niveau
maximal, et précisément par l’échange volontaire que s’opère cette recherche de
maximum.
Lorsque pour un état économique donné, chaque agent a atteint son maximum ; plus
personne ne juge nécessaire de changer. On dit que cet état est une position d’équilibre.
Comme le principe de maximisation conduit à la détermination des fonctions d’offre et de
demande. Un équilibre est défini comme étant l’égalité entre les offres et les demandes.
CHAPITRE I
CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
❑ Cependant, le ménage fait un effort afin d’atteindre le maximum de satisfaction à partir d’un
revenu monétaire limité : lequel revenu monétaire détermine la demande individuelle de biens
et services.
❑ La formation de la demande du consommateur soumet celui-ci à un certain nombre
d’hypothèses :
Il doit être capable d’évaluer l’utilité des biens qu’il consomme ;
Il doit être rationnel. Le postulat de rationalité constitue le point de départ habituel de la théorie
du consommateur. En effet, on suppose que le consommateur fait son choix dans l’ensemble
des options qui lui sont ouvertes de manière à rendre maximale la satisfaction qu’il retire de la
consommation des biens correspondant à l’option retenue.
• Connaissance parfaites des alternatives,
• Être capable de les évaluer.
Toute l’information concernant la satisfaction du consommateur devant diverses quantités de biens est
contenue dans sa fonction d’utilité.
L’analyse du comportement économique du consommateur se fera à partir des notions (approche primale
et approche duale) et celle de l’analyse « coûts-avantages ».
1. Différents approches de l’analyse du comportement du consommateur
1.1 L’approche primale
Suite-CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
x x2
2
avec X ij = fonction de demande marshallienne
2
.
ou fonction concurrentielles et P1 , P2 , ..., Pm , Ri
.
.
les arguments de cette fonction.
L U ( X ij )
= − pm = 0
xm xm
L
= 0 Ri − Pj X ij = 0
Xij = X ij ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri )
Xij = X ij ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri )
= 0 X ij ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri ) R
ou neutres
NB: Les biens giffen sont des biens inférieurs en plus quantité demandée varie dans le même sens que son prix
Suite-CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
X ij* pj
ep =
j p j X ij*
Soit U = U ( X ) , une fonction d’utilité directe avec pour arguments les quantités physiques des biens et services (X
i ij ij 0) ,
les fonctions de demandes marshalliennes ou concurrentielles pour un consommateur i sont : Xij = X ij ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri )
Pour obtenir la fonction d’utilité indirecte, il suffit de remplacer les fonctions de demandes concurrentielles dans la
fonction d’utilité directe.
Soit Vi cette fonction d’utilité indirecte, on a Vi = V ( X *ij ) ; les prix et le revenu sont les arguments de cette fonction
d’utilité indirecte, ainsi Vi = V ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri ) .
Suite-CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
L’utilité de l’identité de Roy est d’obtenir les fonctions de demandes marshalliennes à partir de la
fonction indirecte grâce à la formulation suivante :
V
−
Pi
X ij = où V ( X*ij ) est la fonction d’utilité indirecte.
V
R
Démonstration 2 :
Montrons à l’aide de la fonction d’utilité indirecte V(.) que est l’utilité marginale du revenu c’est-à-dire que
V
=
R
V U x1 U xm
= + ..... +
R x1 R xm R
Si le vecteur de demande (solution) ne comporte aucune composante nulle (“pas de solution en coin”) il doit alors
vérifier la condition nécessaire d’équilibre :
V x x
= p1 1 + ..... + pm m
R R R
x x
= p1 1 + ..... + pm m
R R
V V
p p
Alors x1 ( p, R ) = − 1
V
C’est ce résultat que nous généralisons comme suit : xi ( p, R ) = − i
V
R R
C’est l’identité de Roy qui permet de déterminer facilement les fonctions de demande lorsque la fonction
d’utilité indirecte est donnée.
Exercice d’application :
( )
1 1 2
p1 2 +p 2 2
Soit la fonction d’utilité indirecte V= . p1 et p2 les prix des biens X 1 et X 2 et R le revenu du
R
R R
Réponse X 1* = 1 1 et X 2* = 1 1
p1 + p1 2
p2 2 p2 + p1 2
p2 2
Suite-CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
Dans l’approche duale, le niveau d’utilité est fixé et l’on cherche la dépense minimale
(Revenu) qui permet d’atteindre ce niveau d’utilité. Le comportement du consommateur
est alors formalisé par le programme suivant :
Min Pj X ij
avec j variant de 1 à m et i variant de 1 à n
s/c U 0 = U ( ij )
X
U0 = U
Xi ( R1 , P0 )
où X ij ( R1; P0 ) sont les fonctions de demandes marshalliennes.
U 0 est l’utilité de référence. Supposons que le système de prix change et donc
normalement le niveau d’utilité doit changer. Le revenu compensé est alors le revenu qui
dans ce nouveau système de prix P0' permettra au consommateur de garder le même
niveau d’utilité.
Exemple :
Soit la fonction d’utilité U=logX1 + log X 2 et R=16 ; P= (1,2 ) et P' = (1,3)
l ( L ) ; R ( L )
=U
Suite-CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
0
Suite-CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
1
On suppose que le prix baisse de p0 à p1 et que
Soit la demande d’un bien tel que q=- p + 5 .
2 le surplus passe de SC0 à SC1 = aire ( p1 AC ) ,
0
0
0
pd ( q ) − p1q1 − pd ( q ) + p0 q0
q1 q0
SC = SC1 − SC0 = 0 0
pd ( q ) + pd ( q ) + ( p0 q0 − p1q1 )
q1 0
SC = SC1 − SC0 =
0 q0
pd ( q ) + ( p0 q0 − p1q1 )
q1
SC = SC1 − SC0 = q0
Suite-CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
SC= p d ( q ) − p1q1 .
q1
Soit surplus des consommateurs : 0
Ce surplus est
bénéfice social du projet, variation d’utilité collective ou encore aussi, le surplus des producteurs est la différence
surplus économique. entre les dépenses des consommateurs (recettes pour
pd ( q )
q1
BS = sc + p1Q1 =
0
les producteurs) et le coût de production. Le surplus
social est alors égal à la somme du surplus des
consommateurs et du surplus des producteurs.
SS = SC + SP
Suite-CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
l’un des postulats de la théorie classique et néo-classique est la subventionné) l ( p1 AC ) = SC1 . La variation du surplus
non intervention de l’Etat sur le marché. Toutefois dans la réalité du consommateur est :
l’Etat intervient pour des questions d’ordre social soit en SC = SC1 − SC0 = aire ( p1 p0 BC ) et
subventionnant le bien, soit en le taxant.
p1 = p0 − p0 = p0 (1 − ) avec =taux de la
subvention. On constate que p1 p0 . Donc la subvention
➢ L’effet de la subvention du prix sur le bien être du
contribue à accroitre le surplus des consommateurs.
consommateur
Suite-CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
EXERCICE D’APPLICATION
R2
On a la demande de bien 1 qui s’´ecrit : x1 = Etudier la nature de ce bien.
2 p1 + 0,5 p2 − 0, 2 p3
NB : Afin d’étudier la nature de ce bien avec les autres biens liés, il faut déterminer les élasticités de la demande par rapport au
revenu, et aux prix.
CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
Notions importantes du chapitre : Le TMST, Elasticité prix de substitution, Elasticité technique de substitution
Introduction
La théorie de la production analyse la façon dont l’entrepreneur, pour un « état donné de l’art » ou de technologie,
combine différents facteurs de production pour obtenir un produit d’une manière économiquement efficace.
L’objet de l’analyse de la demande de travail est d’expliquer la quantité de travail utilisée (demandée) par une entreprise.
Il s’agit d’identifier les variables qui jouent un rôle dans la détermination de la demande de travail (c’est-à-dire analyser
les déterminants ou les facteurs explicatifs de la demande) et d’en préciser les effets, tant du point de vue qualitatif que
quantitatif.
Définition : On définit la fonction de production comme étant la quantité maximale d’output pouvant être obtenue à partir
d’une combinaison de facteurs (ou technique) donnée. La fonction de production constitue une description de la
technologie.
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
En notant y le niveau de production, elle s’écrit de manière très générale dans le cas à
deux facteurs (travail et capital) : 𝒚 = 𝒇(𝑲, 𝑳) avec (K; L) une technique de
production, K désignant le stock de capital et L désignant la quantité de travail.
Remarque 1 : La quantité de travail L est mesurée en heures. Par exemple, 𝐿 =
30 × 8 = 24 ℎ𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠 pour 30 individus travaillant chacun 8 heures.
Remarque 2 : La généralisation au cas à n facteurs est directe. En notant 𝑥𝑖 , 𝑖 =
1, … . , 𝑛. la quantité d’input 𝑖 utilisée par la technique (𝑥1 , 𝑥2 … , 𝑥𝑛 ), on aura :
𝑦 = 𝑓(𝑥1 , 𝑥2 … , 𝑥𝑛 ). De même, il est possible de généraliser aux cas où la firme produit
plusieurs biens (cas de la production jointe).
1.2. Quelques exemples de fonctions de production
▪ la fonction de production Cobb-Douglas : 𝑓 𝐾; 𝐿 = 𝐴 × 𝐾 𝛼 𝐿𝛽 (1)
avec 𝐴, 𝛼 𝑒𝑡 𝛽 des paramètres ;
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
Remarque 3 : Une propriété de la CES (Constant Elasticity of Substitution) est une élasticité
de substitution constante, précisément égale à 𝜎. Cette forme fonctionnelle est une
généralisation des 3 premières. Au prix de quelques calculs, on montre en effet que:
• Une fonction de production à facteurs complémentaires présente une élasticité de
substitution 𝜎 = 0 (elle est donc constante) ;
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
• Une fonction de production de type Cobb-Douglas est caractérisée par une élasticité de substitution 𝜎 = 1 (elle est
également constante) ;
• Une fonction de production à facteurs parfaitement substituables correspond au cas où l’élasticité de substitution 𝜎
tend vers +∞.
1.3. Hypothèses
En règle générale, on pose les hypothèses suivantes sur la technologie.
H1 Facteurs essentiels : 𝒇 𝟎, 𝑳 = 𝒇 𝑲, 𝟎 = 𝟎
Interprétation :
Il faut utiliser à la fois du travail et du capital pour commencer à produire, i.e l’isoquante de niveau 𝑦0 = 0 comprend l’axe
des abscisses et l’axe des ordonnées.
𝝏𝒇 𝝏𝒇
H2 Productivités marginales positives : 𝝏𝑳
= 𝒇𝑳 𝑲, 𝑳 > 𝟎 et 𝝏𝑲
= 𝒇𝑲 𝑲, 𝑳 > 𝟎
Interprétation :
La production croît avec la quantité de travail (toutes choses égales par ailleurs, c’est-à-dire avec un stock de capital 𝐾 >
0 (cf H1) qui est maintenu constant). De même pour le capital.
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
Interprétation :
Le supplément de production qui est associé à une augmentation de la quantité de
travail diminue avec L (similairement pour le stock de capital).
L’illustration des implications des hypothèses H2 et H3 dans le cas du facteur travail
revient formellement à supposer que la fonction de production est croissante et
concave (strictement) en chacun de ses arguments. En d’autres termes : Augmenter la
quantité d’un facteur permet d’augmenter la production (cf H2) mais cet accroissement
est d’autant moins grand que la quantité de facteur utilisée est importante.
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
𝝏𝟐 𝒇
H4 Facteurs coopérants : 𝝏𝑲𝝏𝑳
= 𝒇𝑳𝑲 𝑲, 𝑳 > 𝟎
Interprétation :
La productivité marginale du L est une fonction croissante du stock de K (c’est-à-dire un
accroissement du stock de K accroît la productivité marginale du L et ce pour tout L).
Géométriquement, la courbe de productivité marginale du L se déplace vers le haut.
Remarque 5 : D’après le théorème de Young : 𝒇𝑲𝑳 (𝑲, 𝑳) = 𝒇𝑳𝑲 𝑲, 𝑳 en tout point (K;
L). Ce faisant, si une augmentation du stock de K accroît la productivité marginale du L,
une augmentation de la quantité de L accroît également (et nécessairement) la
productivité marginale du K. Par suite, le L est (nécessairement) coopérant avec le capital
si le capital est lui-même coopérant avec le travail.
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
Implication : Les isoquantes sont convexes auquel cas le TMST (taux marginal de substitution
technique) diminue avec la quantité de L et il devient plus difficile de substituer du L au K au
fur et à mesure que l’on utilise de plus en plus de travail.
Application : la fonction de production Cobb-Douglas est de la forme : 𝒇 𝑲, 𝑳 = 𝑲𝜶 𝑳𝜷
Calculons 𝒇 𝑲, 𝟎 𝒆𝒕 𝒇 𝟎, 𝑳 . Il vient :
𝒇 𝑲, 𝟎 = 𝑲𝜶 × 𝟎𝜷 = 𝑲𝜶 × 𝟎 = 𝟎 Et 𝒇 𝟎, 𝑳 = 𝟎𝜶 × 𝑳𝜷 = 𝟎 × 𝑳𝜷 = 𝟎
Avec cette forme fonctionnelle, le travail et le capital sont donc des facteurs essentiels et
l’hypothèse H1 est satisfaite. D’autre part, les dérivées d’ordre 1 s’écrivent : 𝒇𝑲 𝑲, 𝑳 = 𝜶𝑲𝜶−𝟏 𝑳𝜷
et 𝒇𝑳 𝑲, 𝑳 = 𝜷𝑲𝜶 𝑳𝜷−𝟏
tandis que celles d’ordre 2 admettent pour expression : 𝒇𝑲𝑲 𝑲, 𝑳 = −𝜶(𝟏 − 𝜶)𝑲𝜶−𝟐 𝑳𝜷
𝒇𝑲𝑳 𝑲, 𝑳 = 𝜶𝜷𝑲𝜶−𝟏 𝑳𝜷−𝟏 ; 𝒇𝑳𝑳 𝑲, 𝑳 = −𝜷(𝟏 − 𝜷)𝑲𝜶 𝑳𝜷−𝟐 et 𝒇𝑳𝑲 𝑲, 𝑳 = 𝜶𝜷𝑲𝜶−𝟏 𝑳𝜷−𝟏
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
Remarque 6 : La décroissance des productivités marginales requiert 𝛼 < 1 et 𝛽 < 1 tandis que la
décroissance des rendements d’échelle requiert 𝛼 + 𝛽 < 1. Ce faisant, on peut avoir des
productivités marginales décroissantes et des rendements d’échelle croissants (pour s’en
𝟑
convaincre, il suffit de considérer le cas où 𝜶 = 𝜷 = .
𝟒
Pour finir, il convient de vérifier l’hypothèse H6 (stricte convexité des isoquantes). A ces fins, on
calcule à partir de la condition : 𝒇 𝑲, 𝑳 = 𝑲𝜶 𝑳𝜷 = 𝒚𝟎 l’équation d’une isoquante dans le plan
𝟏 𝜷
−𝜶
(L;K) en résolvant cette équation en L. Il vient : 𝑲 = 𝒉 𝑳, 𝒚𝟎 = 𝒚𝟎 × 𝑳 𝜶
a) Un facteur de production est une ressource constituée d’élément originel (nature ou travail) ou dérivés
(capital) dont la combinaison avec d’autres facteurs permet la production de biens ou services. Au sein d’une
entreprise, on peut représenter le processus de production de la façon suivante :
Exemple : la production d’une tonne de blé nécessite, en plus des conditions climatiques favorables, une certaine
quantité de terre, de semences, d’engrais, de machines agricoles et de travail humain.
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
En premier lieu, la provenance des facteurs utilisés par la firme permet de distinguer entre les matières premières et les
consommations intermédiaires. Les facteurs qui sont directement extraits de la nature (du bois, du charbon, de l’eau) sont des
matières premières. Les facteurs qui sont le produit d’une autre firme (du papier, de l’acier, de l’eau lourde) sont des
consommations intermédiaires.
Une seconde distinction peut être introduite en considérant les possibilités de modification des quantités utilisées des
différents facteurs pendant la période de temps étudiée. Si l’on ne peut changer la quantité d’un facteur alors il est fixe. Si la
quantité utilisée peut être modifiée, alors il s’agit d’un facteur variable. On suppose en général que les équipements lourds
comme les bâtiments ou les machines d’une usine (le capital de la firme) et la terre d’une exploitation agricole correspondent à
des facteurs fixes, tandis que la main-d’oeuvre (le travail) et les matières premières sont des facteurs variables.
La dernière distinction concerne la manière dont on peut combiner les différents facteurs pendant le processus de production.
Deux facteurs sont substituables quand on peut remplacer une certaine quantité d’un des facteurs par une quantité
supplémentaire de l’autre tout en gardant le même niveau de production. La terre et les engrais dans l’agriculture sont des
facteurs de cette nature, de même que le travail et les machines dans l’industrie. Si deux facteurs doivent toujours être combinés
dans les mêmes proportions alors ils sont complémentaires.
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
Exemple : Il faut une carrosserie et quatre roues pour faire une voiture, il faut une molécule de sulfate (SO4) et deux molécules
d’hydrogène pour faire une molécule d’acide sulfurique. Dans ce cas si l’on augmente la quantité utilisée d’un des deux facteurs, i
faut aussi augmenter celle de l’autre pour accroître le niveau de la production.
b) la fonction de production d’une firme pourrait se définir comme la relation qui représente les possibilités de production c’est-à-dire
la relation existante entre l’utilisation des quantités de facteurs (inputs) et les niveaux correspondant de sa production.
Application numérique Travail Production PM Pm
L Q
0 0
1 1,2
2 3,6
3 5,4
4 6,8
5 8
6 9
7 9,8
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
chaque unité supplémentaire d’input implique une augmentation de plus en plus faible de la production. En fait on
constate ce résultat directement en regardant la pente de chaque segment de la courbe de la fonction de
production. Cette pente augmente d’abord pour diminuer ensuite. En effet, elle est exactement égale à la
productivité marginale.
La décroissance de la productivité marginale correspond donc à la décroissance de la pente de la fonction de
production. Ceci signifie de nouveau que chaque unité supplémentaire de facteur variable contribue de plus en plus
faiblement à la production.
Il est possible d’évaluer l’impact total de la variation d’un facteur xi sur le niveau de production qui est alors donné
par Pmi .dxi . En sommant les impacts de toutes les variations, on obtient la variation totale du niveau de la production
:
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
Le problème de substitution ou de complémentarité entre les facteurs de production est d’abord une notion
d’ordre technique. Il devient économique lorsqu’on fait intervenir les considérations de rémunération de ces
facteurs dans leur rapport avec la substitution.
L’élasticité de substitution des facteurs permet de mesurer l’impact d’une variation du taux de substitution
technique (TMST) sur celui de la combinaison productive des facteurs. Supposons (L) le travail et (K) le capital
TMSTK
comme les seuls facteurs. Le taux de substitution technique du capital au travail L et la combinaison
K
productive L (intensité capitalistique) décroissant tous les deux lorsqu’on descend le long de l’isoquante.
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
K
d
L
K K K K
d log d log d log
= L = L = L = L est appelée élasticité
d TMSTK d log TMSTK f p
L L L d log mL
d log pmK
TMSTK f
K
L
K
Le producteur qui achète les facteurs sur le marché a tendance à modifier la combinaison productive lorsque les prix relatif de ces
L
2 facteurs se modifient. Pour mesurer cette modification en terme relatif on fait appel à l’élasticité prix de substitution qui se définie :
K
d
L
K K
d log
= L = L avec = élasticité prix de substitution ; w = taux de salaire ; r = coût d’usage du capital.
w w
d d log
r r
w
r
En supposant que les deux facteurs K et L sont achetés sur un marché parfaitement concurrentiel, le comportement de maximisation
de profit du producteur conduira celui-ci à rémunérer les deux facteurs à leur productivité marginale.
f w f
L =
p
L = =
w
f
On en déduit alors que
f = r r
K p K
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
Les notions de substitution et de complémentarité sont relatives et donc il existe un abus de langage dans la
définition de ces deux notions.
Exemple : a) Pour chauffer une maison, le charbon et le bois sont supposés facteurs substituables.
b) Pour maintenir la production à un niveau donné, si on a le choix entre deux techniques utilisant deux facteurs
dans des proportions différentes, on dira que les deux facteurs sont substituables.
Dans le premier cas, la substitution parfaite, et le sd cas les facteurs sont aussi complémentaires et substituables.
Exercice d’application
K et L désigne le capital et le travail, w et r le salaire et le coût d’usage du capital. On donne les relations suivantes :
K
log = a + b log TMSTK
L
Que désignent b et et sous quelle hypothèse b et sont-ils
L
K w
log = a + log
L r
équivalents ?
Suite - CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
Résolution
K
d log
K
log = a + b log TMSTK (1) b = L
L L d log TMSTK
L
K
d log
K w
log = a + log ( 2) = L Élasticité prix de substitution
L r w
d log
r
Equilibre partiel, Equilibre général, Boite d’Edgeworth, Théorie de l’échange, Loi de Walras, Espace d’avantage mutuel,
Tâtonnement walrassien, courbe de contrat, conditions d’existence de l’équilibre.
Introduction
L’équilibre général est un état dans lequel tous les marchés sont en équilibre simultané, les marchés étant ceux des facteurs
ainsi que des biens et services. La théorie de l’équilibre général étudie comment les prix se déterminent simultanément sur
tous les marchés en respectant les fonctions d’utilités des différents agents. L’activité économique avait toujours été conçue
comme un ensemble interdépendant dont la détermination des quantités et des prix sur un marché dépend des grandeurs
ayant cours sur un ou plusieurs autres marchés. L’analyse d’équilibre général détermine donc les prix et les quantités de tous
les marchés simultanément, et elle prend explicitement en compte les interactions entre ces marchés. Une interaction est
une variation du prix ou de la quantité sur un marché induite par des variations de prix ou de quantités sur d’autres marchés.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Avec Marshall et Hicks (19eme siècle), l’analyse économique sera simplifiée sur un marché unique pour un et un
seul bien. Les prix et les quantités ainsi déterminés le sont à l’équilibre partiel qui ignore les influences des
autres marchés à même de faire varier les quantités et les prix.
NB : L’économie du bien-être est le domaine de la science économique qui traite de questions normatives. Elle
s’intéresse non pas à comment l’économie fonctionne, mais cherche à évaluer la qualité de son fonctionnement
(voir Begg et al., 2002).
I/ Equilibre général concurrentiel
1) Point de l’analyse du comportement du consommateur
➢ Analyse du comportement du consommateur
Les données exogènes de cette analyse sont les goûts du consommateur (fonction d’utilité), le revenu du
consommateur ainsi que les prix des différents biens. Le modèle cherche à déterminer les niveaux sont les
quantités achetées de chaque bien et le comportement affiché du consommateur formalisé comme suit :
Avec X = ensemble des consommateurs possibles
max U ( X i )
X i X R = le revenu
s
c Pi X i R Xi
= les quantités de biens Pi
= les prix des biens
i
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Les quantités ainsi déterminées dépendent des prix et du revenu. Elles sont appelées fonctions de demandes marshalliennes.
➢ Formalisation du comportement du producteur (entreprises)
✓ Les des facteurs de production, le prix du produit, les possibilités techniques prix (fonction de production ou ensemble
des productions possibles)
Le modèle cherche à déterminer les quantités des facteurs ainsi que celle du produit à fabriquer et donc le comportement
caractéristique du producteur est celui de la recherche des profits maximum. Ainsi lorsque la fonction de coût de l’entreprise
a été préalablement établie, le comportement du producteur est défini par le programme suivant :
max
max PQ − C ( q )
Cm ( q ) = p
s −1
c m( )
s C (q) = p
C q = p
c m Cm ( q ) 0
Le programme permet de déterminer la fonction d’offre concurrentielle ; relation entre quantité produite et prix de marché
tel que le profit soit maximal.
L’environnement économique retenu dans cette analyse de la décision du producteur ou du consommateur est celui de la
concurrence parfaite.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Le problème de l’équilibre général est de déterminer si le comportement largement indépendant de chaque agent est compatible
avec le faite que chaque agent atteigne son équilibre. En d’autres termes la poursuite d’intérêt personnel permet-elle d’atteindre le
point où l’équilibre de tous ?
2) Analyse de la Théorie de l’échange
En partant d’une économie de troc, il est possible de construire une boite d’Edgeworth.
❑ Chacun de ces agents doit bénéficier de la liberté d’échange (condition de décentralisation des choix) :
❑ Doivent exister au sein de la société, des droits de propriétés transférables via le marché.
Supposons une économie fictive sur l’Ile Boulay où vivent deux individus Jonas et Aline. Ces derniers récoltent quotidiennement
deux fruits : mangue et orange. Jonas récolte 10 kg de mangue et 4 kg de orange. Quant à Aline, elle récolte 4 kg de mangue et 8 kg
d’orange. Ainsi, quotidiennement, ces individus récoltent 14 kg de mangue et 12 kg d’orange. Ces individus ont deux possibilités :
vivre cloitrer chacun de son côté et consommer sa production personnelle ou procéder à un échange.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
a) La Boite d’Edgeworth
Les dimensions de cette boite sont : Hauteur = quantité de mangue = 14 et Largeur = quantité de orange = 12 Les
dimensions de la boite correspondent aux quantités totales des fruits disponibles dans l’économie de l’Ile Boulay.
B
D
0
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
L’analyse de cette boite va définir un équilibre du processus d’échange caractérisée par une allocation telle qu’aucun
individu n’est incité à continuer à échanger.
Définition : La boite d’Edgeworth est une façon commode de représenter les allocations, les préférences et les dotations
dans un espace à deux dimensions lorsque le modèle ne comporte que deux biens et deux individus.
❑ Toute la superficie du quadrilatère AEBC représente l’ensemble des possibilités d’allocations des biens pour les 2
individus. Le point A (respectivement B) représente la situation où Aline (Resp. Jonas) dispose de la totalité de
mangue et de orange. Le point E équivaut à la situation où Jonas détient la totalité de mangue et d’aucune quantité
de orange alors que Aline détient la totalité de orange et aucune quantité de mangue. C’est le contraire pour le point
C.
❑ C’est l’ensemble des points de la boîte d’Edgeworth qui représentent les allocations réalisables, tout simplement
parce que les quantités consommées par les deux agents n’excèdent pas les quantités totales produites dans
l’économie. Le point D représente l’allocation avant échange : c’est une allocation telle que les agents consomment
exactement ce qu’ils produisent.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
3) Les gains du libre échange ou la division international du travail (un jeu à somme positive)
Les échanges internationaux sont bénéfiques dans une économie de marché. Deux individus peuvent améliorer leur bien-être grâce à
l’échange en un point de la courbe des contrats. Des gains supplémentaires pour les pays qui échangent existent quand les deux pays ont
des économies différentes.
Selon Adam Smith (1723-1790), chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les productions pour lesquelles il dispose d’un avantage
absolu (là où il est meilleur que les autres, avec des coûts de production inférieurs) pour participer aux échanges internationaux, et à
importer les produits pour lesquels ses coûts de production sont supérieurs à ceux des autres pays.
❑ Les échanges internationaux doivent conduire à une spécialisation de chaque pays, ce que Adam Smith appelle la "division
internationale du travail". Cette division du travail contribue à accroître la productivité et la richesse de toutes les nations qui
participent aux échange. L’échange international est un jeu à somme positive, où tous les partenaires de l’échange sont gagnants.
❑ Adam Smith, dans son ouvrage intitulé "La recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations " intègre son analyse des
échanges internationaux dans son analyse globale du fonctionnement de l'activité économique. Il se fonde donc sur les même
principes (liberté individuelle, recherche du profit, concurrence) pour inciter les Etats à se spécialiser sur les productions sur
lesquelles ils bénéficient d'un avantage absolu.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Du fait notamment de dotations initiales en ressources naturelles favorables, ou d'une avance technologique, les pays
disposent d'un certain nombre de secteurs d'activité pour lesquels ils bénéficient d'un avantage absolu, c'est à dire pour
lesquels les entreprises nationales produisent à un coût de production inférieur à celui d'une entreprise étrangère.
Le principe de spécialisation :
En conséquence, chaque nation doit chercher à se spécialiser dans les secteurs d'activité pour lesquels elle dispose de cet
avantage absolu. Ceci signifie que les facteurs de productions ne servent pas à produire l'ensemble des biens et services
nécessaires à la satisfaction des agents économiques nationaux mais doivent être concentrés sur un nombre limité de
biens et services ou la nation possède un avantage comparatif en terme de coût de production.
La division internationale du travail : De ce fait, si cette spécialisation se met en place entre les différentes nations
participant aux échanges internationaux, il se crée ainsi une division internationale du travail fondée sur les avantages
comparatifs dont dispose chaque nation à un moment donné.
Cette division internationale, non seulement favorise une allocation optimale des ressources au niveau mondial, mais en
plus est favorable pour l'ensemble des nations participant aux échanges.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Démonstration : Pour justifier la théorie d'Adam Smith, nous pouvons prendre l'exemple suivant :
Soient deux pays A et B disposant chacun de 12 unités de production permettant de produire deux biens X et Y de la manière suivante
:
Pays A Pays B
Bien X 6 3
Bien Y 3 6
(Explication : le pays A doit consommer 6 unités de production pour produire un bien X et trois unités de production pour produire un
bien Y) Si chaque pays produit les deux biens X et Y, alors la production de chaque nation sera de :
Pays A Pays B Monde
Unités de production 12 12 24
Biens X produits 1 2 3
Biens Y produits 2 1 3
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Si les pays A et B respectent la théorie des avantages absolus, alors chacun va se spécialiser sur le secteur d'activité pour lequel il
bénéficie d'un avantage comparatif absolu, soit la production de biens Y pour le pays A et la production de biens X pour le pays B.
La production des deux pays sera alors la suivante :
Pays A Pays B Monde
Unités de production 12 12 24
Biens X produits 0 4 4
Biens Y produits 4 0 4
Constat :
La spécialisation permet d'accroître la production mondiale de biens et services pour une consommation constante de facteurs de
production et permet alors de satisfaire un plus grand nombre de besoins. David Ricardo reprend ce concept mais ne se situe plus dans
le cadre des avantages absolus mais dans le cadre des avantages relatifs.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
❑ La libre circulation des produits (libre-échange, sans doit de douane) doit être garantie, sans quoi le principe même des
avantages comparatifs disparaît.
❑ L'absence de mobilité des facteurs (notamment du capital) au niveau international, et leur mobilité au niveau national.
❑ La structure du commerce international est interbranche. Il n'y a pas, au XIXème siècle, de raison qu'il en soit autrement.
Les échanges se font dans le cadre des nations (entre nations et non intrafirme).
− Les avantages comparatifs sont durables dans le temps. Un pays qui se spécialise et accroît sa production dans un
domaine, ne connaît ni rendements croissants, ni rendements décroissants. Ricardo raisonne à « rendements d'échelle
constants ».
S'ils devaient être croissants, la spécialisation pourrait créer un avantage comparatif au lieu d'en être la conséquence
comme la pensée Ricardo.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
l'Angleterre possède un avantage comparatif car il est relativement moins cher pour ce pays de
produire du drap que du vin (une unité de drap utilise moins d’hommes qu’une unité de vin). C’est
l’inverse pour le Portugal qui dispose en réalité d'un avantage absolu pour les deux biens.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Le Portugal possède un avantage absolu sur l’Angleterre pour la production des deux biens. Cependant, il reste
intéressant pour le Portugal de se spécialiser dans la production du bien pour lequel il possède le plus grand avantage : le
vin. En effet, il lui en coûte le travail de 80 hommes pour produire une unité de vin ; si le Portugal peut ensuite échanger
avec l’Angleterre cette unité de vin contre une unité de drap, l’unité de drap obtenue aura coûté au Portugal le travail de
80 hommes. Or, si le Portugal avait produit lui-même le drap, il lui en aurait coûté le travail de 90 hommes : le Portugal y
gagne à se spécialiser et à échanger avec l’Angleterre, même s’il est plus compétitif que l’Angleterre pour la production
des deux biens. Le Portugal obtiendra plus de biens en se spécialisant et en échangeant du vin contre des draps venus
d'Angleterre (qu'en essayant de tout fabriquer au Portugal).
NB: La spécialisation permet de consacrer les facteurs de production (travail) aux activités où ils sont les plus efficaces.
Considérons une économie dans laquelle les opérations de production ne sont pas considérées. Les individus sont alors
supposés disposés au départ de certaines quantités de biens (dotations initiales), ils chercheront alors à les échanger afin
d’accroître leur satisfaction.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Considérons deux biens X et Y ainsi que deux consommateurs 1 et 2 tels que U1 = U ( X1; Y1 ) et
bien Y sont respectivement pour chaque consommateur : W10 = ( X 10 ; Y10 ) et W20 = ( X 20 ; Y20 ) . A partir de ces
données et pour déterminer les prix d’équilibre et les quantités échangées, nous ferons intervenir
un 3ème personnage : le commissaire-priseur de Walras. Au départ les prix de marché ne sont pas
connus parce que justement c’est l’objet de l’étude. Le commissaire-priseur crie au hasard un
système de prix. A ces prix, chaque consommateur exprimera ses offres et ses demandes de chaque
bien. Le commissaire-priseur les compare, augmente les prix des biens s’il y a excès de demande,
baisse les prix s’il y a excès d’offre. Ce processus de variation de prix continue jusqu’à l’égalisation
des offres et des demandes pour chaque bien. C’est alors et seulement lors que le commissaire-
priseur autorise les consommateurs à échanger.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Exemple : Soit P1 et P2 les prix initiaux proposés par le commissaire-priseur, le revenu du consommateur 1 est
max U 2 ( X 2 ; Y2 )
s On détermine ainsi la demande du consommateur 2, soient : X 2* (.) et Y2* (.) .
c P1 X 2 + P2Y2 = R2
0 0
− Les demandes des consommateurs : DX = X1* (.) + X 2* (.) Qtité de X et DY = Y1* (.) + Y2* (.) Quantité de Y
Les dotations initiales Wi = ( X i1 ; X i 2 ; X i 3 ;...; X im ) si le commissaire-priseur « crie » le vecteur prix P = ( p1; p2 ;...; pm ) . La
0 0 0 0 0
-
m
j =1
i =1
la demande nette est définie alors par :
E j = ( X ij* − X ij0 )
n
i =1
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
❖ La loi de Walras :
La recherche de la satisfaction maximale conduit ceux-ci à saturer leur contrainte budgétaire, soit
p (x − xij0 ) = 0 i=1,2,...,n
m m m
Ri = p j x = Pj X , d’où
0
ij
*
ij j
*
ij Cette égalité étant vraie pour chaque indice i en
j =1 j =1 j =1
P ( X ) = P ( X − X ij0 ) = 0
n m m n
j
*
ij −X 0
ij j
*
ij
= Pj ( X ij* − X ij0 ) = 0
m n
j =1 i =1
( X ) = E ( demande nette ) Pj ( X − X ) = P E
n n m m
avec *
ij −X 0
ij j
*
ij
0
ij j j =0
i =1 i =1 j =1 j =1
NB : la valeur totale des demandes nettes est toujours nulle : c’est la loi de Walras ; identité comptable traduisant
la saturation des contraintes budgétaires à chaque processus.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
❖ Notion de numéraire
−
La loi de Walras montre en effet que les m équations E j P = 0 sont liés par la relation Pj E j = 0 . Nous avons en
définitive (m-1) équations indépendantes avec m inconnues p1 , p 2 ,..., p m . Pour résoudre ce système, il faut se
− − −
ramener à un système comprenant (m-1) inconnues. On prendra le prix de l’un des biens comme une donnée ;
les prix des autres biens seront exprimés en fonction de ce dernier. On dit alors que le modèle de Walras ne donne
que des prix relatifs et le bien dont le prix est pris comme base est appelé numéraire.
Application :Soit une économie à deux biens et deux consommateurs 1 et 2 tels que U1 = log x1 + log y1 et U 2 = x2 y2 .
On donne W10 ( 5;6) et W20 (15;4) comme dotations initiales des consommateurs 1 et 2.
1) Le commissaire-priseur propose le système de prix P ( 2;3) , les individus pourront-ils échanger à ces prix? Sinon
quel en sera le sens de la révision de prix ? 2) Déterminer le rapport des prix d’équilibre
3) En prenant le bien X comme numéraire et en fixant son prix Px = 1 . Déterminer les quantités d’équilibre.
L’équilibre de concurrence parfait se traduit par une répartition des ressources disponibles entre
les agents économiques à travers la satisfaction des différentes offres et demandes. La question
que l’on se pose est de savoir si cette répartition des ressources est bonne. La réponse sera
l’affirmation si l’on se base sur un critère précis appelé critère de Pareto.
La théorie de l’optimum où de rendement social est d’autant importante qu’elle nous permet
d’aborder les problèmes posés par l’organisation des actions simultanée de tous les agents ainsi
que certains aspects du problème de la répartition. L’économie du bien être en effet, nous
permet de savoir comment parvenir à une allocation efficiente des ressources dans la société. Et
les différents choix des agents économiques ne pouvant s’opérer que dans des Etats
économiquement accessibles ou réalisables.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
1) Concepts de base
a) Etats réalisables
Supposons un état d’une économie, le couple ( X i , Yk ) avec X i : le vecteur de consommation et Yk : celui de la production
nette.
X i = ensemble des consommations physiquement possibles hors mis toute considération de revenu.
Yk = ensemble des productions possible étant donné les connaissances technologiques. L’état ( X i , Yk ) sera dit réalisable
- le choix entre deux états dépend seulement des consommations que ces états permettent.
Les opérations de production ne sont pas directement prises en compte du fait que l ’on admet que le but ultime de toute
production est la consommation.
- le choix entre deux états doit s’appuyer sur les préférences des consommateurs eux-
mêmes (fonction d’utilité).
b) Ensemble des utilités associées aux états réalisables
En considérant une économie d’échange à deux biens et deux individus on peut représenter les états réalisables à l’aide du
diagramme d’Edgeworth soit :
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Les côtés O1T = O2 S représentent la disponibilité totale en bien X. Les côtés O1S = O2T
représentent la disponibilité totale en bien Y. Tout point pris dans le rectangle O1SO2T à ses
coordonnées inférieures ou égales aux quantités de bien disponible. Pour le point P par
exemple : O1 X1 O1T et O1Y1 O1S. O2 X 2 O2 S e t O2 Y2 O2.T Mais O1 X1 + O2 X 2 = O1T = O2 S (disponibilité en
bien Y). Les états réalisables sont donc les points du diagramme d’Edgeworth O SO T . 1 2
Soit R l’ensemble des états réalisables. Chaque point de R correspond à une certaine
répartition de bien. Au point P, on peut associer un niveau d’utilité U1 ( X1; Y1 ) du
c) L’optimum de Pareto
En termes d’utilité, les points dans le domaine hachuré sont préférables pour les deux consommateurs. Un état réalisable de
l’économie est dit préférable à un autre au sens de Pareto, s’il permet l’amélioration de la situation de certains individus sans
nuire à celle d’au moins un autre.
NB : La principale critique à ce critère est sans doute son caractère conservatoire conservateur. En effet, l’application stricte de
ce critère peut conduire en pratique à protéger la situation des individus les plus nantis. Lorsque le domaine (PP’) se réduit, les
individus se trouvent mieux qu’avant. La limite est lorsque les deux courbes d’indifférence sont tangentes. Les points de tangence
sont caractérisés par le fait qu’il n’est possible d’améliorer la situation d’un individu sans détériorer celle d’un autre. L’ensemble
de ces points ou frontières de P constitue les optima de Pareto.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Un état de l’économie est dit un optimum de Pareto ou de rendement social maximal s’il n’existe d’autres états qui lui sont
préférables selon le critère de Pareto.
N.B. Cette définition ne se souci guère de la justice dans la répartition. En effet pour des biens dont l’utilité croit avec la consommation,
la répartition telle qu’un individu dispose tout et l’autre rien, est optimal au sens de Pareto, car toute modification dans la répartition
désavantagera celui qui a tout.
2) Détermination analytique de l’optimum de Pareto
La méthode analytique consiste à porter l’utilité d’un consommateur particulier à son maximum et ceci en maintenant constant celle
des autres consommateurs.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Supposons une économie à deux biens (X et Y) et deux consommateurs 1 et 2 tels que U1 ( X1; Y1 ) et U 2 ( X 2 ; Y2 ) . Le programme s’écrit :
CIO
L (.) U1 U 2
( )= − ( x0 − x1 ) x1 = 0 (1)
'
x1 x1 ( x0 − x1 )
L (.) U1 U 2
( )= − ( y0 − y1 ) y1 = 0 ( 2)
'
y1 y1 ( y0 − y1 )
L (.)
= U 0 − U 2 ( x2 ; y2 ) = 0 ( 3)
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
U1 U 2
U U
(1) 1 + 2 = 0 (1) x1 x2
x1 x2 = =
( 2) U1 U 2
U1 U 2
( 2) + =0 y1 y2
y1 y2
Tms1 = Tms2
Dans une économie à deux biens X et Y et deux consommateurs 1et 2 ; l’on sera à l’équilibre dit de Pareto
optimal si et seulement si Tms1 = Tms2 et si l’on généralise à n consommateurs, on aura : Tms1 = Tmns2 = Tms3 = ... = Tmsn
Application : Pourquoi une allocation Pareto-efficace est-elle caractérisée par l’égalité des TMS pour les
2 consommateurs ?
Pour répondre à cette question, il faut faire un rappel sur les notions de TMS et de troc
Le taux marginal de substitution du bien 2 au bien 1 (TMS21), est la quantité de bien 2 qu'il faut donner à
un individu qui vient de se voir retirer une unité de bien 1 afin de maintenir sa satisfaction inchangée.
C’est aussi la quantité de bien 2 qu'il faut retirer à un individu qui vient de se voir donner une unité de
bien 1 afin de maintenir sa satisfaction inchangée.
Suite - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
Définition : La courbe des contrats est l’ensemble des allocations qui sont optimales au sens de Paréto
dans une boîte d’Edgeworth. car tous (les contrats finaux résultant du processus d’´échange doivent
être situés dans l’ensemble de Pareto).
Théorème 1
Si Ui (i = 1, 2,..., n ) est strictement croissante par rapport à chaque argument, un équilibre concurrentiel de
propriété privée, s’il existe est un optimum de Pareto. Dans ce cas, l’équilibre de concurrence parfait
est tel que les agents égalisent leur Tms entre deux biens quelconques au rapport de leur prix qui sont
donnés.
Théorème 2
Si les hypothèses du premier théorème sont vérifiées, c'est-à-dire la convexité et si en outre les
préférences des ménages et les ensembles de production des entreprises sont convexes alors à tout
optimum de Pareto, on peut associer un ensemble de prix pour lequel cet optimum est en équilibre de
concurrence parfaite.
Suite et Fin - CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE ECONOMIQUE
3. Marchés complets : il existe un marché pour chaque bien ou service présent, mais aussi pour chaque bien et service futur
5. Convexité des courbes d’indifférence : les biens ne sont pas des substituts parfaits
Documents de travail :
− Equilibre_General_02_Economie Echanges
Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
Notions importantes à retenir au terme du chapitre :
Introduction
Les différents marchés de concurrence imparfaite peuvent être regroupés en deux grandes catégories :
4.1. Le monopole
La technologie est telle que les coûts de production de l’industrie sont plus faibles quand il y a un seul producteur.
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
Exemple : l’existence des économies d’échelle impliquant des coûts moyens décroissants
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
du fait des économies d’échelle. Donc quand il existe des indivisibilités (comme les coûts fixes), la
production par une seule firme est plus avantageuse pour la société en termes de coûts de production
(minimisation des coûts de l’industrie).
Exemple : Industries réseaux comme les transports publics, télécommunications ; industries lourdes
comme l’énergie.
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
b) Contrôle d’une ressource rare ou d’un brevet de fabrication
Dans ce cas, la firme est capable de contrôler l’accès à cette ressource rare ou à cette technologie et exclure ses concurrents
de ces accès, de manière à conserver le monopole de la production finale qui nécessite ces ressources.
C’est la source historique de reconnaissance des situations de monopole : il s’agissait à l’origine d’un privilège accordé par le
souverain (le monopole du sel, par exemple).
par exemple, les droits exclusifs accordés à certaines professions dans ce cadre (les notaires, par exemple, ou les taxis
parisiens). Par la suite, le privilège politique a été remplacé par des nécessité économiques, notamment du type que nous
avons évoqué dans le cas (a), de sorte que le production a été assuré par des monopoles publics ou des régies dans certains
secteurs : énergie, réseaux, etc.
Ces différentes sources conduisent en général à une structure de marché où toute la demande se trouve obligée de
s’adresser à une firme unique, qui a toute latitude pour en tirer le profit le plus élevé.
Il se caractérise par l’existence d’une seule firme qui fournit un produit absolument différent (n’ayant pas de substitut
proche). Puisqu’il n’a pas de concurrent, le monopole peut fixer le prix à sa guise. Pour maitriser le marché et augmenter
son profit, le monopoleur peut pratiquer une discrimination par les prix et la pratique consiste, sur plusieurs marchés
segmentés à pratiquer différents prix sur ces marchés, de sorte que la recette procurée par la dernière unité vendue ( Rm )
soit la même sur tous les marchés.
1 = RT1 − CT1
= 1 + 2
2 = RT 2 − CT2
= 1 + 2
= ( RT1 + RT2 ) − ( CT1 + CT2 )
= RT1 + RT2 − CT avec CT=CT1 +CT2
RT1 CT RT2 CT
= − = 0 et = −
q1 q1 q1 q2 q2 q2
RT1 RT2
Rm1 = Rm 2 = Cm avec = Rm1 ; = Rm 2
q1 q2
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
1) Le monopole et bien-être
Le prix d’équilibre de CPP est OPc et la quantité produite et vendue est OQc . En CPP, la rente ou le surplus du
consommateur est représenté par le triangle Pc FC .
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
demande, le monopole maximise son profit en égalisant son Cm au point B. A ce point il écoule la quantité
OQm au prix OPm . La rente du consommateur est alors représentée par le triangle Pm FB et la quantité produite est
réduite de QmQc et le surplus du consommateur passe de Pc FC à Pm FB . (Le CPP avantage le consommateur car il
accroit son surplus). Dans ce cas, une partie du surplus du consommateur est récupérée par le monopoleur (H)
tandis que BH’C représente la perte sèche.
2) La régulation du monopole
L’Etat, pour diminuer les effets du monopole sur les consommateurs peut pousser celui-ci à augmenter sa
production jusqu’au niveau qu’aurait produit une firme en CPP. En lui demandant de fixer un prix maximum
au niveau où Cm = P, cela réduit les profits du monopole. Enfin, l’Etat peut aussi réduire le profit du
monopoleur en lui imposant une taxe sur le chiffre d’affaire, dans ce cas le monopoleur pourra répercuter une
partie de cette taxe sur les consommateurs en décidant un prix plus élevé et une production moindre.
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
3) Le monopole discriminant
Le monopole discriminant est un marché parfait sur lequel un seul producteur vend le même produit à des
prix différents selon la clientèle ou selon le segment ou type de marché du produit concerné. Il y a dans ce
cas un fractionnement de la demande en demandes partielles. Les éléments justificatifs du monopole
discriminant sont entre autres :
− l’affectation du produit ;
− la qualité du produit.
Ces éléments ont pour objectif de permettre au monopole d’atteindre une grande cible de consommateurs.
Pour comprendre le fondement de cette structure de marché, il faut appréhender la notion de discrimination par
les prix
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
❑ La perte d’efficacité du monopole vient du fait qu’en tenant compte de la réaction de la demande, le
monopole est amené à produire moins que le marché concurrentiel. Si le monopole augmente son offre
par rapport à sa quantité optimale, il anticipe que cela va impliquer une baisse de prix pour l’ensemble de
sa production. Ce qui réduit bien sûr le profit total. Or cela est une situation inefficace puisqu’il reste des
consommateurs qui sont prêts à obtenir le bien en payant un prix supérieur aux coûts du monopole. Ce
dernier pourrait donc augmenter son profit en vendant seulement les quantités supplémentaires différents
consommateurs à un prix inférieur à son prix optimal. Dans ce cas il appliquerait différents prix pour.
❑ Cela s’appelle la discrimination par les prix car avec une telle possibilité le monopole a la capacité de
tirer pleinement parti de la diversité des consommateurs en proposant, dans le cas extrême, un prix
différent pour chaque consommateur : le prix le plus élevé pour le consommateur qui désire le plus ce
bien, par exemple. Il discrimine donc entre les consommateurs selon leur prix de réserve pour le bien et
cela, en utilisant le mécanisme de prix.
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
NB : Dans ce cas extrême, le monopole peut même s’approprier tout le surplus des consommateurs.
Paradoxalement cette situation, qui est le pire possible pour les consommateurs (Surplus du
Consommateur = 0), est un optimum de Pareto puisque la charge morte disparaît car elle est
maintenant intégrée au profit de la firme.
Exercice d’application
L’entreprise Garbadrome exerce en situation de monopole dans un pays imaginaire Djarabiland où
elle produit une quantité Q de Garba. La demande adressée à cette entreprise est de la forme :
P
Q=− + 24
5
1) En supposant que le garba n’a pas de substitut plus ou moins proche et que l’entreprise
Garbadrome est à but lucratif, on vous demande de calculer la quantité produite, le prix de vente, le
profit et de faire une représentation graphique de cet équilibre. La fonction de coût est la suivante :
5
CT = Q 2
3
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
serait sa production, son prix de vente et son profit (la fonction de coût est la même) ? Faites-en
une représentation graphique.
2) On suppose désormais que Garbadrome décide de satisfaire la demande des deux pays (la
demande nationale et la demande étrangère). Quelle serait alors la nouvelle quantité produite, le
nouveau prix et le nouveau montant du profit. Faites également une représentation graphique de
cet équilibre.
3) L’entreprise Garbadrome décide de pratiquer une politique de discrimination tarifaire. Dans ce
cas, quelle serait l’augmentation de ses profits ? Faites une représentation graphique de cet
équilibre.
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
Résolution :
1. Cm(Q) = 10/3Q RM(Q) = -5Q + 120 RT(Q) = -5Q2 + 120Q Rm(Q) = -10Q +
120 et Q = 9 ; P = 75; profit = 540
2. RM(Q) = -5Q + 80 RT(Q) = -5Q2 + 80Q Rm(Q) = -10Q + 80
Q = 6 ; P = 50 et profit= 240
3. Qt(P) = Q(P) + Qe(P) = -2/5P + 40 RMt(Q)= -5/2Q + 100 RTt(Q) = -5/2Q2 + 100Q
Rmt = -5Q + 100
A l'équilibre, Cm(Q) = Rmt(Q), alors -5Q + 100 = 10/3Q
Si l'entreprise ne pratique pas de discrimination tarifaire, elle offrira une quantité totale de
12.
A l'aide de Rmt(Q), on a : P = 70 ; et profit = 600.
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
Rm
c
Π
X
Π
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
5) La concurrence monopolistique
La concurrence monopolistique se réfère à une organisation de marchés dans laquelle il y a plusieurs
entreprises qui vendent des marchandises qui se ressemblent beaucoup sans être identiques.
Par exemple: les remèdes de maux de tête (Aspirine, Aspro, Upsa, etc.), ou bien les marques de voiture
(Renault, Peugeot, Citroën, Mazda, ...).
A cause de cette différenciation des produits, le revendeur a un certain degré de contrôle sur le prix.
Cependant, l’existence de nombreux produits de substitution proche limite énormément son pouvoir de
monopole et donne une courbe de demande extrêmement élastique.
Si une entreprise en concurrence monopolistique baisse son prix, elle descendra le long de sa courbe de
demande très élastique et augmentera ses ventes de manière substantielle. Cependant, si toutes les
entreprises baissent leur prix en même temps, les ventes de chaque entreprise augmenteront dans une
moindre proportion.
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
6) L’oligopole et le duopole
Il y a oligopole lorsque la branche de production se compose d’un nombre de producteurs (vendeurs) suffisamment faible
pour que la politique adaptée par chacun d’eux exerce une influence sur le marché et par conséquent, sur le profit des autres
vendeurs. Dans ces conditions, chacun des vendeurs doit tenir compte, non seulement de la réaction des acheteurs qui
s’exprime dans la courbe de demande totale, mais de la réaction de ses concurrents, beaucoup plus difficile à déterminer.
Il y a duopole lorsque deux producteurs (vendeurs) seulement se proposent d’offrir un produit à un grand nombre
d’acheteurs.
Contrairement à ce qui se passe en régime de monopole, aucun des duopoles n’est maître du prix, lorsque les entrepreneurs
rivaux produisent un bien homogène, l’adoption d’une politique de prix crée une situation instable qui peut conduire à la
disparition de certains concurrents. Si en effet, l’un des producteurs baisse son prix pour conquérir la clientèle des autres,
cette diminution du prix contraindra les autres producteurs à une baisse semblable s’ils veulent conserver leur clientèle.
Chacun se retrouvera donc dans une situation moins favorable qu’auparavant. Si la lutte de prix se poursuit néanmoins, les
concurrents disposant de la moins forte capacité financière seront condamnés à la faillite et l’on aboutira à une situation de
monopole.
Suite - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
R2 = PX X 2 R2 = f ( X1 + X 2 ) X 2 X 2 = R2 ( X1 , X 2 )
Suite 1 & Fin - Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS
1 = R1 − C1 1 = R1 ( X 1 , X 2 ) − C1 ( X 1 )
2 = R2 − C1 2 = R2 ( X 1 , X 2 ) − C2 ( X 2 )
Le producteur I maximise son profit par rapport à X1 en considérant X 2 comme une donnée, il en est de même pour le producteur II.
1 R1 C1 R1 C1
= − =0 =
X 1 X 1 X 1 X 1 X 1
2 R2 C2 R2 C2
= − =0 =
X 2 X 2 X 2 X 2 X 2
L’équilibre du marché est réalisé lorsque les quantités produites, X1 et X 2 sont telles que chaque duopoleur maximise son profit, compte
tenu de la production de l’autre et ne désire plus modifier son propre volume de production. Cet équilibre est atteint à la suite d’une série
d’ajustements successifs : l’entrepreneur I fixe un volume de production qui provoque un ajustement de la production de l’entrepreneur
II. Cette réaction de II entraîne à son tour une adaptation de I et ainsi de suite jusqu’à ce que I et II soient simultanément satisfaits de
leur situation.
Ce processus d’ajustement peut se traduire par l’entremise de deux fonctions de réaction exprimant la production de chaque duopole
comme une fonction de la production de son rival :
soit X 2 = f ( X1 ) ou X1 = f ( X 2 )
CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION
Asymétrie de l’information, Salaire d’efficience, Sélection adverse, Information, Information complète, Information
incomplète, Information sécrète, Information privée.
Introduction
La théorie micro-économique repose sur une hypothèse forte : celle d’un marché en concurrence pure et parfaite où les
prix et les quantités sont des variables d’ajustement. La transparence du marché est l’une des hypothèses du modèle.
Elle suppose une parfaite symétrie de l’information. Telle n’est pas la réalité d’aujourd’hui. La complexité et la diversité
des marchés et l’émergence des biens publics, tout ceci conduit au non respect des hypothèses du modèle. Ce cours sur la
théorie de l’information va privilégier la prise en compte de l’asymétrie de l’information dans les échanges. Trois prix
Nobel G. Akerlof, M. Spence et G. Stiglitz, distingués ensemble en 2002, ont en commun le fait d’avoir privilégié les
asymétries de l’information pour expliquer des situations de comportement et les déséquilibres ou des équilibres que le
modèle de concurrence était incapable d’expliciter. Partant du constat que sur un marché (prix, quantité, qualité),
l’asymétrie de l’information qui en découle contredit le fonctionnement théorique du modèle concurrentiel.
Suite-CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION
Section 1 : Définition de concepts
Situation dans laquelle certaines caractéristiques d’une transaction sont connues d’une partie et ne peuvent pas, sans coût, être
découvertes par l’autre partie. Dans le modèle Walrasien, tous les participants au marché disposent d’une information égale,
gratuite et parfaite sous la forme du prix. On construit aujourd’hui des modèles, moins éloignés de la réalité, dans lesquels les
agents n’ont pas un accès égal aux informations disponibles, lesquelles peuvent être imparfaites et onéreuses. L’article fondateur
de la théorie de l’asymétrie d’information (Akerlof, 1971) étudie le marché des voitures d’occasion. Il fait l’hypothèse réaliste,
que le vendeur connaît mieux que les acheteurs potentiels l’état du ou des véhicule(s) qu’il met en vente. Il montre qu’alors, en
quelque sorte, pour un marché unique avec au départ des qualités différentes pour les produits, les mauvaises occasions chassent
les bonnes. Le prix moyen anticipé par l’acheteur est largement au-dessus du prix qu’espérait le vendeur des produits défectueux,
mais largement inférieur au prix que ce dernier attendait pour les produits de haute qualité.
NB: Ce principe a été étendu au marché du travail, au marché du crédit et au marché de l’assurance.
On peut éviter l’effet de sélection adverse par l’institution d’une garantie qui justifiera un prix élevé pour les produits de qualité
supérieure. La garantie est une procédure de signalement tout comme peuvent l’être la nature et le niveau de diplôme pour
l’offreur de travail.
Le système de la combinaison des primes et des franchises dans l’assurance est aussi une parade aux effets de sélection adverse.
Suite-CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION
ETUDE DE CAS N°1 : Comment la partie informée peut-elle procéder pour réduire l’asymétrie d’information ?
Supposons le marché de la vente de véhicules d’occasion sur lequel il y a bien entendu une asymétrie d’information, la
partie informée (le vendeur) a la possibilité de recourir à des moyens pour réduire cette asymétrie d’information :
❖ Avant le contrat
Pour éviter la sélection adverse qui ne lui permettrait pas de vendre un véhicule de qualité à un prix élevé, la partie
informée peut utiliser un « signal », une dépense qu’elle fait et qui ne se justifie que si le bien ou le service a
effectivement une valeur élevée pour un acheteur.
Exemple : Fréquenter une Université prestigieuse mais coûteuse pour pouvoir exiger plus tard un salaire élevé, Opter
pour un emballage luxueux pour signaler l’exclusivité du bien…
❖ Pendant le contrat
La partie informée peut rassurer l’autre partie (la partie non‐informée) sur ses efforts pour éviter les comportements
opportunistes en laissant une garantie importante à la disposition de la partie non-informée.
Suite-CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION
Exemple : la partie informée donne sa maison en garantie d’un crédit de création d’entreprise (attention au risque), la partie informée
accepte de payer une partie des dommages en cas de sinistre, et accepte donc que l’assureur ne prenne pas tout le dommage en charge.
Le lien étroit entre la publicité et l’asymétrie de l’information se résume à travers la question suivante : Comment, en information
asymétrique, la publicité est-elle capable de permettre de vendre plus cher, sans nécessairement permettre de vendre des quantités plus
importantes ?
Démonstration :
En cas asymétrie d’information, l’acheteur est parfois incapable d’identifier les biens de bonne qualité et ceux‐ci restent invendus. La
publicité liée, par exemple, à un nom de marque, peut servir à identifier les biens de bonne qualité. Le consommateur sait que le vendeur n’a
intérêt à faire les frais de la publicité que s’il peut s’assurer un prix de vente élevé justifié par la qualité du bien. Dans ce cas, la publicité sert
de « signal ».
Pratique, qui au lieu d’aligner le salaire sur la productivité marginale constatée, aboutit à fixer le salaire à un niveau attractif suscitant des
comportements productifs. Il en résulte une minimisation des coûts salariaux totaux pour une production donnée. La théorie du salaire
d’efficience est ainsi évoquée pour expliquer la rigidité des salaires à la baisse et ainsi le chômage.
Suite-CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION
Phénomène lié à l’asymétrie d’information dans le rapport offre-demande conduisant à des effets pervers. Ainsi, lorsqu’une
compagnie d’assurance augmente ses primes pour sélectionner ses clients, elle risque de n’avoir que ceux qui ont les plus fortes
probabilités d’avoir un sinistre.
❑ De même, une banque qui augmenterait ses taux d’intérêt risque de ne garder que les plus mauvais clients que d’autres
refusent.
❑ Par ailleurs, dans le cadre de la théorie du salaire d’efficience, la sélection adverse ou antisélection est observée lorsqu’une
réduction salariale pousse les bons travailleurs à quitter une entreprise donnée et les mauvais travailleurs à y rester.
En un mot, la sélection adverse se résume par le simple fait que les mauvais produits finissent par chasser les bons du
marché.
1.4. Information :
En théorie économique, le concept d’information est généralement évoqué dans un sens de réduction de l’incertitude. Il en est ainsi
de la théorie de la décision, la théorie des anticipations rationnelles, la théorie du déséquilibre. Par sa nature, l’information est bien
indivisible et immatériel, mais elle peut être stockée et vendue divisible grâce aux biens complémentaires qui lui servent de support.
Dans la théorie de l’équilibre général concurrentiel de Walras, l’information est supposée parfaite et gratuite sur les marchés qui sont
alors transparents. Les prix des produits résument l’information.
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Information des agents économiques sur les structures du système tel que chacun est en mesure de connaître ce que les autres agents
connaissent. Ainsi, un jeu est à information complète si chaque joueur connaît toutes les règles du jeu, et toutes les stratégies possibles
pour lui-même et pour les autres joueurs, les préférences des autres joueurs et toutes actions antérieures à la précédente phase du jeu.
L’information est incomplète si au moins un des joueurs ne connaît pas la structure complète du jeu.
Information des agents économiques sur l’ensemble des décisions prises antérieurement par les autres agents dans un système
économique donné.
L’information est imparfaite lorsque les décisions sont simultanées avec l’absence de concertation préalable comme dans le cas du
dilemme du prisonnier ou lorsque certains agissent dans le secret, et plus généralement, dans un jeu lorsque l’un des joueurs ne connaît
pas la stratégie adoptée par l’autre joueur.
Une information privée est une information qui est détenue par une des parties en échange et que cela est su par l’autre partie prenant
part à l’échange. Au cas où cela n’est pas su par l’autre partie, alors on est en présence d’une information secrète.
Suite-CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION
Dans un article célèbre intitulé «The market for lemons: quality uncertainly and the market mechainims» apparu dans
the Quaterly Journal of Economics en 1970, Akerlof va démontrer que le prix n’est pas nécessairement synonyme de
qualité, bonne ou mauvaise, selon son évolution. Pour cela, il prend l’exemple d’un marché de 100 voitures d’occasion
où cinquante sont des modèles de mauvaise qualité et cinquante sont des modèles de bonne qualité.
Qui connaît la qualité du modèle proposé ? Certainement pas l’acheteur. Seul le propriétaire dispose de l’information.
Pour les acheteurs potentiels, l’asymétrie d’information est totale. Quel sera le prix du marché ? Tout laisse à penser que
le propriétaire d’une voiture de mauvaise qualité est prêt à la vendre beaucoup moins chère que le propriétaire d’une
voiture de bonne qualité. Soit par exemple 3000 euros pour le premier et 6000 euros pour le second. Le même
raisonnement conduit les acheteurs à retenir un prix plafond légèrement supérieur soit 3300 euros et 6600 euros. Si la
qualité des modèles est parfaitement identifiée, pas de problèmes. Les fourchettes de prix seront respectivement de 3000
– 3300 et de 6000 – 6600 euros.
Par contre, que se passe-t-il si l’acheteur est incapable d’estimer la qualité du modèle proposé, l’asymétrie d’information
oblige ?
Suite-CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION
A cette question, Akerlof répond en proposant un prix unique sur le marché qui pourrait être la moyenne des deux prix
plafonds retenus dans l’hypothèse d’une information parfaite, soit (3300 + 6600) / 2 = 4950 euros. Mais à ce prix, seuls
seront en vente les modèles de médiocres qualités.
2.1- Sélection adverse et choix de la qualité
Reprenons l’exemple précédent, au prix de L’asymétrie de l’information exclut donc du marché les produits de bonne
qualité au profit des produits de moindre qualité4450 euros, les propriétaires des modèles de bonne qualité se retirent du
marché, le prix de marché étant trop éloigné de leur prix minima (6000 euros).. C’est ce qu’on appelle sélection adverse.
Avec la sélection adverse, nous avons privilégié des situations où l’asymétrie d’information concerne la nature et la qualité
des biens offerts sur le marché, mais il est difficile d’anticiper le comportement de l’acheteur après l’achat. On parlera de
comportement caché ou l’aléa moral ou de hasard moral. Cette absence de connaissance parfaite du comportement après
achat conduit à une situation où le marché ne peut être traité de façon globale. Chaque cas devient un cas particulier.
Prenons l’exemple de l’assurance santé, deux questions se posent : celle du système d’assurance et celle de la réaction de
l’assuré après avoir contracté l’assurance. En ce qui concerne le choix du système, les compagnies ont plusieurs options.
Suite-CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION
On distinguera l’apport de J. Stiglitz de celui de Spence. Le premier explique pourquoi l’économie de marché
conduit, contrairement à la théorie de sous-emploi. Le second précise les conditions d’embauche en asymétrie
d’information.
Pour Stiglitz, non seulement l’asymétrie d’information conduit à un ajustement qui privilégie davantage le
mouvement des quantités produites que le mouvement des prix, mais aussi est à l’origine du salaire
d’efficience supérieur à celui qui serait celui du marché. Plutôt que de privilégier l’approche de salaire
individualisé à un salarié. Stiglitz, partant du principe que l’employeur est seul en mesure d’apprécier
l’efficacité de l’ensemble des salariés ou d’une partie des salariés, propose de fixer d’entrée de jeu un salaire
supérieur à celui du marché. Ce qui conduit celui ou celle qui en bénéficie à travailler davantage et à
travailler mieux.
En cas de perte d’emploi, celui ou celle qui bénéficie du salaire d’efficience a peu de chance de retrouver du
travail aux mêmes conditions, supérieures à celle du marché. Ce salaire qualifié de salaire d’efficience, a
aussi un effet pervers, celui d’accroître le chômage, du fait de l’amélioration de la productivité. Cette
situation paradoxale est le fait d’un contrat, celui de la difficulté, voire celui de l’incapacité à pouvoir
Suite-CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION
Compte tenu de l’asymétrie d’information sur le marché du travail, qui entraîne l’ignorance des caractères
personnels des candidats et des candidates, de leurs conséquences sur le fonctionnement du marché du
travail, Spence recommande de s’appuyer sur des signaux, comme le diplôme, pour sélectionner le bon
candidat. A tort ou à raison, le bon candidat sera celui signalé par un diplôme. La formation n’a donc plus
comme priorité absolue d’accroître la productivité, mais de fournir au marché un signal qui exclut de ce
même marché les non diplômés ou les mal diplômés (diplôme non reconnu ou mal reconnu), ce qui conduit
là encore à accroitre le chômage, et ce quelles que soient les prétentions salariales de ces derniers.
Pour Spence, on peut généraliser le raisonnement à d’autres produits, ainsi la publicité serait un autre signal,
de ceux qui croient en leur produit, et sont prêts à engager pour eux des dépenses publicitaires. Dans tous les
cas, la théorie de signaux vient faciliter le choix garantissant une meilleure productivité, rendue difficile par
l’absence de transparence et/ou par l’asymétrie d’information.
Suite & Fin-CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION
Conclusion
L’asymétrie d’information se traduit par un constat : entre le vendeur et l’acheteur, l’un en sait
plus que l’autre sur la qualité et les composantes du marché. L’aléa moral, encore appelé hasard
moral, se définit comme les modifications de comportements que peut amener la signature d’un
contrat. La sélection adverse conduit, compte tenu de l’asymétrie d’information, à exclure du
marché les produits de meilleure qualité au profit des produits de moindre qualité.
Le salaire d’efficience conduit à proposer aux salariés un salaire supérieur au prix du marché,
qualifié de salaire d’efficience afin de les encourager à travailler mieux et à travailler
davantage. La théorie des signaux permet de contourner l’obstacle de l’asymétrie d’information
en identifiant le diplôme à un signal de qualité du demandeur d’emploi, les dépenses
publicitaires, à un signal de qualité des produits pour lesquels on accepte de faire ces dépenses.