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CH 2 LES ACTES DE COMMERCE

L’acte de commerce est une notion centrale du droit commercial, qui permet d’identifier les
commerçants.
Dans un premier temps nous dresserons un panorama des actes de commerce, avant d’examiner
leur régime.

I – PANORAMA DES ACTES DE COMMERCE

Art L 110-1 et L 110-2 c. commerce dressent une liste des actes de commerce (AC1)
Les actes qui figurent dans cette liste sont des actes accomplis généralement par des professionnels
(exemple achat, assurances, etc.).
Seul l’AC par nature donne la qualité de commerçant, à condition qu’il y ait une régularité, qu’il soit
fait dans le cadre d’une activité professionnelle.
A côté des AC par nature, nous nous intéresserons aux AC par la forme et AC par accessoire.

A - Les actes de commerce PAR NATURE

Plusieurs catégories AC par nature : les act de négoce, les act industrielles
les act de services, les activités financières, les act d’assurance

1 - Les activités de négoce

Art L 110-1 al 1 -> L’activité de négoce consiste en l’achat de biens meubles en vue de la revente
 Il doit s’agir d’un achat, c’est-à-dire une transaction a titre onéreux, cette règle
conduit à exclure de la commercialité plusieurs activité comme par exemple les
activité agricole, en effet l’agriculteur qui vends ses produit, animaux céréale, ne
fait pas d’act de commerce, car il ne les a pas préalablement acheter, il les a
produit sur son exploitation

 L’achat doit porter sur un bien mobilier, celui-ci peut être corporelle (marchandise,
denrée pdts finis ou semis fini, matière première etc.. ou incorporelle ( fond de
commerce, créance, valeur de mobilier, production de l’esprit etc..)

 Il doit s’agir d’un achat pour revendre l’intention de revendre avec un bénéfice doit
exister au moment de l’achat

Art L 110-1 al 2 -> L’activité de négoce consiste aussi en l’achat de biens immeubles en vue de la
revente à moins que l'acquéreur n'ait agi en vue d'édifier un ou plusieurs bâtiments et de les vendre
en bloc ou par locaux.
Depuis 1967, le principe est que : constitue un AC, tout achat pour revendre de biens immeubles.
Toutefois, une loi du 16 juillet 1970 prévoit une exception à la commercialité des achats pour
revendre de biens immeubles : en effet, il n‘y a plus AC lorsque l’acquéreur a agi en vue d’édifier un
ou plusieurs bâtiments et de les vendre en bloc ou par lots (cela concerne les promoteurs-vendeurs,
notamment les sociétés de construction-vente, régies par une loi de 1971, qui sont des sociétés
civiles).

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AC : acte de commerce

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Cette règle est critiquée, et critiquable, car les marchands de biens, qui, eux, achètent des terrains
pour les revendre en l’état, c’est-à-dire sons édifier de construction dessus, réalisent des AC et sont
donc considéré comme commerçants.

Art L 110-1 al 6 -> L’activité de négoce recouvre aussi l’entreprise de fournitures.



La fourniture implique une idée de durée et de répétition dans un cadre stable, il s’agir en effet pour
une personne de s’engager à fournir pendant un certain temps une certaine quantité de marchandise ou
de service, qu’elle se procurera au dur et à mesure des livraison, cela dit la fourniture n’implique pas
toujours un achat préalable
EX : électricité, gaz , eau

2 - Les activités industrielles

L’acte de commerce par nature consiste aussi en des activités industrielles comme :
- l’activité d’exploitation de mine, autrement dit les sources de matières limitativement
énumérées par l’article 2 du Code minier, à savoir notamment : charbon, métaux, bauxite,
hydrocarbures.
En revanche, les autres industries extractives, notamment l’exploitation des carrières (pierre,
argile, marbre, etc.), tourbières et marais salants, restent civiles.
- les industries de transformation (art 110-1 al 5), ex : entreprises de produits chimiques

3 - Les activités de service

Art 110-1 al 4 -> Constituent des actes de commerce par nature, les activités de service,
avec notamment l’entreprise de location de meubles.
Peu importe l’origine des meubles qu’on loue, ce peut être des biens préalablement achetés
ou non. Peu importe aussi la nature des meubles qu’on loue : véhicules, matériel, etc.
Ex : le crédit-bail (Contrat par lequel le propriétaire d’une chose, le plus souvent mobilière, en remet la
jouissance à une autre personne moyennant le paiement d’une redevance supérieure au montant normal d’un
loyer, avec possibilité d’en acquérir la propriété au cours ou à la fin du contrat)

Art L 110-1 al 5 -> Rentrent dans l’activité de service également l’entreprise de transport.

La commercialité s’applique quelque soit l’objet ou le procédé de transport (transport de


personne, transport de marchandise, transport par terre, par air, par mer) la commercialité
s’applique aussi pour les entreprises auxiliaire de transport ( entreprise de déménagement,
ou de remorquage) ou les entreprises en rapport avec les loisirs comme le téléphérique

L’activité de service peut résulter de l’activité d’intermédiaire autrement dit tout les act par
les quelles une personne s’interpose dans les rapports entre d’autre personne en qualité
d’intermédiaire, ces act d’entremise sont des act des commerces même si l’opération pour la
quelle se fait l’entremise est civil ex : location d’immeuble

Art L 110-1 al 6 -> Est ainsi concerné l’entreprise d’agence ou de bureau d’affaires.
L’agent d’affaires désigne toute personne qui est investie d’un mandat pour gérer les affaires
d’autrui, à l’exception toutefois des auxiliaires de justice (avocats, huissiers…). C’est le cas, par ex,

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des entreprises de recouvrement de créances, des agents de voyage, des agents de
publicité (intermédiaires entre le support publicitaire –médias, presse– et l’annonceur ou
client), etc.

Art L 110-1 al 5 -> On trouve également l’entreprise de commission.


La commission est un contrat par lequel une personne appelée commissionnaire passe une
opération juridique pour le compte du commettant, mais en son propre nom.
On trouve souvent des commissionnaires dans le secteur du service de transport.
L’activité d’intermédiaire peut résulter aussi d’une opération de courtage (Art L 110-1 al 7).
Le courtage (ou entremise) consiste à mettre en rapport deux ou plusieurs personnes en vue
de leur permettre d’effectuer elles-mêmes une opération déterminée (vente, assurance...).
Le courtier diffère du commissionnaire et du mandataire en ce sens qu’il ne conclut pas lui-
même l’opération, ni en son nom personnel, ni au nom d’autrui.
L’activité d’intermédiaire peut être plus spécialisée comme les opérations d’intermédiaires
pour l’achat, la souscription ou la vente d’immeubles, de fonds de commerce, d’actions ou de
parts de sociétés immobilières (agents immobiliers notamment) (Art L 110-1 al. 3)
ou l’activité des agents artistiques ou imprésarios : ils reçoivent mandat d’artistes de leur
trouver des engagements.

Art L 110-1 al 6 -> Constituent des activités de services également les établissements de
vente à l’encan
Il s’agit des ventes au enchère public

Art L 110-1 al 6 -> Constituent également des services, les établissements de spectacles
publics.
Théâtre, cinéma, camping etc..
Il sont tous commerciaux quel que soit la catégorie de spectacle, il doivent être à but lucratif d’où
l’exclusion de ce qui sont organiser gratuitement ou moyennant une simplie participation financière il
ne faut pas non plus qu’il s’agissent def spectle qui s’organise occasionnelement , car il n’y a plus à
proprement parler d’établissement de spectacle ex : kermess

4 - Les activités financières

Art L 110-1 al 7 -> Constituent des actes de commerce par nature, les activités financières
comme les opérations de change.
Elle consiste en un échange de monnaie de pays différent sous la forme d’échange manuel
ou par l’achat ou la vente s’effet de commerce payable à l’étranger
Dans les activités financière on trouve aussi les activités de banque tel que réception de fond
publique, location de coffre-fort, escompte d’effet de commerce, prêts,
Ces opérations sont réserver au établissement bancaire de crédit.

5 - Les activités d’assurance

Enfin constituent des actes de commerce, les activités d’assurances.


L’assurance est un contrat par lequel une personne appelée assureur (en principe une
société) promet, en contrepartie du versement d’un prix dénommé prime, de verser à l’assuré
une indemnité au cas de survenance d’un sinistre (incendie, vol, responsabilité, etc.).
Le Code de commerce (Art L 110-2) ne répute actes de commerce que les assurances

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maritimes. Mais la jurisprudence a étendu cette qualification aux assurances terrestres avec
cependant une restriction : seules bénéficient de la commercialité les assurances à primes
fixes faites à titre lucratif par les sociétés par actions ; en revanche, les assurances
mutuelles, parce qu’elles sont faites sans recherche de bénéfices, ne sont pas
commerciales.

B - Les actes de commerce PAR LA FORME

A côté des actes de commerce par nature, il y a les actes de commerce par la forme.
Alors que les actes de commerce par nature jouissent de la commercialité à raison du fond,
les actes de commerce par la forme n’en bénéficient que par leur forme, et cela quel que soit
leur objet, civil ou commercial, et quelque soient les personnes qui les signent.

1 - La lettre de change (ou traite) est un AC par la forme (Art L 110-1 al 10).
Déf° : La LC2 ou traite est un titre en vertu duquel un créancier appeler le tireur donne à son
débiteur le tiré l’ordre de payer une certaine somme à une date déterminer à un tier appeler
le bénéficiaire

D’après le Code de commerce, toute personne qui pour une opération quel quelque conque
appose sa signature sur une lettre de change réalise un act de commerce, mais elle ne
devient pas pour autant commerçante, et ce même si elle en signer plusieurs

En revanche, la règle de la commercialité par la forme ne s’applique pas aux autres effets de
commerce que sont le billet à ordre et le chèque : ils sont civils ou commerciaux suivant la
nature de l’opération pour laquelle ils sont utilisés (en vertu de la théorie de l’accessoire).

2 - Selon l’art 1845 c.civil « Ont un caractère civil toutes les sociétés auxquelles la loi
n'attribue pas un autre caractère à raison de leur forme, de leur nature, ou de leur objet. »
Autrement dit, lorsque des personnes créent une société, celle-ci est en principe civile.
Mais il existe des exceptions, c’est ainsi que beaucoup de sociétés sont commerciales
par leur forme, ex : SNC (Société en Nom Collectif), Société en commandite simple, SARL
(Société A Responsabilité Limitée), sociétés par actions (ex la SA : Société Anonyme)  Art
L 210-1 c. commerce

C - Les actes de commerce PAR ACCESSOIRE

La profession de l’auteur d’un acte peut avoir pour effet de rendre commercial un acte de
nature civile (AC par accessoire)
ou, inversement, de rendre civil un acte de commerce par nature (acte civil par accessoire).

Les actes civils par nature sont soumis au statut des actes de commerce lorsqu’ils ont été
passés par un commerçant pour les besoins de son commerce.
Deux conditions sont requises :
- L’auteur de l’acte doit être un commerçant
- L’acte doit se rattacher à l’act commerciale de son auteur
En effet, l’acte doit être passé par le commerçant pour les besoins de son commerce ou à
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LC : lettre de change

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l’occasion de celui-ci, et non pour ses besoins personnels ou familiaux. Pour résoudre les
problèmes de preuve de cette condition, la jurisprudence a posé une présomption de
commercialité : toutes actes passer par un commerçant est présumer fait pour les besoins de
son commerce et par conséquent est présumé commercial, il ne s’agit néanmoins que d’une
présomption simple susceptible d’être renverser par une preuve contraire

A retenir
L’AC par nature donne la qualité de commerçant (voir Ch 3).
L’acte civil relève du droit civil.
L’AC par la forme est soumis au droit commercial.
L’acte mixte est l’acte passé entre un commerçant et un non commerçant.

II - LE REGIME DES ACTES DE COMMERCE

A - Conditions de validité de l’acte de commerce

L’acte de commerce requiert la capacité de son auteur et son consentement.


 L’acte de commerce, de manière générale, n’est soumis à aucun formalisme.
Cependant pour certains actes un formalisme est imposé. Il en est ainsi, par ex, de :
- la lettre de change (qui doit comporter certaines mentions obligatoires)
- la vente d’un fonds de commerce doit être écrite (but : assurer la protection des parties).

Les actes de commerce ont des spécificités.


En droit commun, …
En droit commercial, …

 L’acte de commerce présente également de particularités en matière de preuve.


En droit civil, …
En revanche, pour des raisons de simplicité et de rapidité, le droit commercial pose en
matière de preuve un principe de liberté : l’article L. 110-3 du C.com stipule que :
« à l’égard des commerçants, les AC peuvent se prouver par tous moyens,
à moins qu’il n’en soit autrement disposé par la loi ».
La règle est donc que, …

B - Exécution de l’acte de commerce

L’exécution des AC présente des particularités par rapport aux règles s’appliquant aux actes
civils.

1 - Dans un rapport d’obligation, la solidarité constitue une modalité d’une obligation avec
plusieurs débiteurs, dans laquelle chacun d’eux est tenu de l’intégralité de la dette à l’égard
du créancier.
En D civil, la solidarité ne se présume pas, il faut qu’elle soit expressément stipulée (art.1202
c.civ)
En D commercial, une coutume très ancienne et consacrée par la jurisprudence admet que

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la solidarité des codébiteurs d’une obligation commerciale se présume  Le créancier peut
donc réclamer paiement intégral à l’un quelconque des codébiteurs commerçants.

2 - Le remplacement est le mécanisme qui permet à l’acquéreur qui n’a pas obtenu livraison
à la date fixée de se procurer, aux frais du vendeur défaillant, des marchandises identiques à
celles promises auprès d’un tiers.
En D civil, la mise en œuvre de ce mécanisme suppose une autorisat° de justice (art.1144 c.civ).
En D ccial, l’acheteur peut y recourir après une simple mise en demeure restée vaine.

3 – En D civil, le juge n’a pas de pouvoir modifier le contrat.


En D ccial, les tribunaux se reconnaissent traditionnellement le pouvoir de refaire la vente
commerciale en cas d’inexécution partielle ou d’exécution défectueuse (ex : livraison
partielle, ou tardive) par le vendeur, c’est-à-dire le pouvoir de procéder à une diminution
proportionnelle du prix.

4 – Le principe de l’anatocisme est le suivant :


En cas de retard ds le paiement d’une somme d’argent, cette somme va produire des intérêts.
Les intérêts échus vont produire eux mêmes des intérêts.
En D civil, cette pratique est encadrée (elle doit être autorisée judiciairement ou relever d’une
clause contractuelle (art.1154 c.civ)
En D ccial, cette pratique est de droit.

5 - L’acte civil et l’acte de commerce connaissent le même délai de prescription (délai pour
agir en revendication d’un droit bafoué) : 5 ans.

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