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Sommaire Logique et raisonnements 1 Logique . . 2 Raisonnements Ensembles et applications 1 Ensembles beeen Applications... 00.00 e ee eee ee Injection, surjection, bijection Ensembles finis .... 00. eevee eee ee ee Relation d’équivalence aren Nombres complexes 1 Lesnombres complexes... 2... 64+ 2 Racines carrées, équation du second degré . 3 Argument et trigonométrie . . 4 Nombres complexes et géométrie Arithmétique 1 Division euclidienne et pged . ‘Théordme de Bézout 2 3. Nombres premiers 4 Gongruences. 66. e eevee eee Polynémes 1 Définitions : 2 Arithmétique des polyndmes 3 Racine d'un polynéme, factorisation . . 4 — Fractions rationnelles . . . Groupes Groupe . . Sous-groupes . : Morphismes de groupes . Le groupe Z/nZ Le groupe des permutations %, . ween Systémes linéaires 1 Introduction aux systémes d’équations lingaires .... . . wees uu 12 15 17 20 27 31 31 36 38 42 45 45 48 52 54 59 59 61 65 68 7 n 76 7 30 82 87 87 2 ‘Théorie des systémes lingaires : 1 3 _Résolution par la méthode du pivot de Gauss 93 8 Matrices 99 1 Définition cee 99 2 — Multiplication de matrices . . 101 3 Inverse d'une matrice : définition 6... oo eee eee eee ee ees 106 4 Inverse d'une matrice : calcul wees 108 5 Inverse d’une matrice : systémes linéaires et matrices élémentaires 10 6 Matrices triangulaires, transposition, trace, matrices symétriques u7 9 espace vectoriel R" 123, 1 VecteursdeR" 2... as C2) 2 Exemples d’applications lingaires ©... 000... cece ccc e eee e eee eee 126 3 Proprigtés des applications lingaires ©... 0... eee eee eee ee eee eee 132 10 Espaces vectoriels 137 1 Espace vectoriel (début) 137 2 Espace vectoriel (fin) 140 3 Sous-espace vectoriel (début) 144 4 Sous-espace vectoriel (milieu) 147 5 Sous-espace vectoriel (fin) 150 6 Application linéaire (début) . 156 7 Application linéaire (milieu) . ee cee 158 8 Application linéaire (fin)... 6... eee eee 161 11 Dimension finie 167 Lo Famille libre cee ee 167 2 Famille génératrice 171 3 Base 173 4 Dimension d'un espace vectoriel 178 5 Dimension des sous-espaces vectoriels 182 12 Matrices et applications linéaires 187 1 Rang d'une famille de vecteurs . . . 187 2 Applications linéaires en dimension finie - 192 3° Matrice dune application linéaire +. 198 4 Changement de bases . . - 204 13 Déterminants au 1 Déterminant en dimension 2 et 3 21 2 Définition du déterminant 215 3. Propriétés du déterminant .... . cece eee vee eee es 220 4° Caleuls de déterminants : 224 5 Applications des déterminants . . . . cent e eee e ees 228 Index Logique et raisonnements senbles, nnenents Quelques motivations + lest important d’avoir un langage rigoureux. L langue francaise est souvent ambigiie. Prenons exemple de la conjonction « ou »; au restaurant « fromage ou dessert » signifie l'un ou Pautre mais pas les deux. Par contre si dans un jeu de carte on cherche « les as ou les coeurs » alors il ne faut pas exclure Vas de coeur. Autre exemple : que répondre & la question « As-tu 10 euros en poche? » si lon dispose de 15 euros? + Ty a des notions difficiles & expliquer avec des mots : par exemple la continuité d'une fonction est souvent expliquée par «on trace le graphe sans lever le crayon ». Il est clair que cest une définition peu satisfaisante, Voici la définition mathématique de la continuité d'une fonction f : I > R en un point Xo El: Ve>0 35>0 Weel (|x—xl <5 => If(x)—f(x)l + «2x3 + «Pour tout x €R, ona x? > 0.» + «Pour touts €C, ona lel Si P est une assertion et Q est une autre assertion, nous allons définir de nouvelles assertions construites & partir de P et de. Lopérateur logique «et » Lassertion « P et Q» est vraie si P est vraie et Q est vraie, Liassertion « P et Q» est fausse sinon. ‘On résume ceci en une table de vérité P\Q|VIF v Wie F [FIFE FIGURE 1.1 ~Table de vérité de « P et Q» Par exemple si P est Vassertion « Cette carte est un as » et Q Vassertion « Cette carte est cceur » alors Vassertion «

La définition mathématique est la suivante : Lassertion « (non P) ou Q» est notée « P => Qo. Sa table de vérité est donc la suivante : P\QIVIE v_ [vf y [viv FIGURE 1.4 —Table de vérité de «P => Qu Lassertion « P ==> Q» se lit en frangais « P implique Q». Elle se lit souvent aussi « si P est vraie alors Q est vraie » ou «si P alors Q». Par exemple + «OS x <25 => Y¥ <5» est vraie (prendre la racine carrée) + «x €]—00,—4[ => x? +3x—4 > 0» est vraie (étudier le binéme). + «sin(0)=0 => @ = 0» est fausse (regarder pour @ = 2r par exemple). + <24+2=5 => V2= 2» est vraie! Eh oui, si P est fausse alors l'assertion « P => Q>» est toujours vraie. Léquivalence <=> Léquivalence est définie par : «

Qoest lassertion «(P —> Q et (Q—> P)». On dira « P est équivalent & Q» ou «P équivaut & Q» ou «P si et seulement si Q». Cette assertion est vraie lorsque P et Q sont vraies ou lorsque P et Q sont fausses. La table de vérité est P\Q|v|F v_ [vir F |F FIGURE 1.5 ~Table de vérité de «P <=> Q» Exemples : + Pour x,x” ER, l'équivalence «x +x/=0 <=> (x =0 ow x’ =0)» est vraie. + Voici une équivalence toujours fausse (quelle que soit Vassertion P) : «P <=> non(P) ». On siintéresse davantage aux assertions vraies qu’aux fausses, aussi dans la pratique et en dehors de ce chapitre on écrira «P <=> Q» ou«P => Q» uniquement lorsque ce sont des assertions vraies. Par exemple si l'on écrit « P <=> Q» cela sous-entend «P <=> Q est vratie ». Attention rien ne dit que P et Q soient vraies. Cela signifie que P et Q sont vraies en méme temps ou fausses en méme temps. Locique ET RAISONNEMENTS Locique 4 Proposition 1. Soient P.Q,R trois assertions. Nous avons les équivalences (vraies) suivantes 1. P => non(non(P)) 2. (PetQ) => (QetP) (P 01 Q) <=> (QouP) non(P et Q) => (non P) ou (non Q) non(P ou Q) <=> (non P) et (non Q) (P et (QouR)) <> (P et Q) ou (Pet R) (P ou (QetR)) <=> (P ouQ) et (P ou R) «P => Q» <=> «non(Q) => non(P)» SNAWAS Démonstration. Voici des exemples de démonstrations 4, Il suffit de comparer les deux assertions « non(P et Q)» et «(non P) ou (non Q) » pour toutes les valeurs possibles de P et Q. Par exemple si P est vrai et Q est vrai alors « P et Q » est vrai done «non(P et Q)» est faux; d'autre part (non P) est faux, (non Q) est faux done « (non P) ou (non Q)» est faux. Ainsi dans ce premier cas les assertions sont toutes les deux fausses. On dresse ainsi les deux tables de vérités et comme elles sont égales les deux assertions sont équivalentes, P\Q (VIF v [ely F [viv FIGURE 1.6 Tables de vérité de «non(P et Q)» et de «(non P) ou (non Q)» 6. On fait la méme chose mais il y a trois variables : P,Q, R. On compare donc les tables de vérité d'abord dans le cas oii P est vrai (a gauche), puis dans le cas ott P est faux (4 droite). Dans les deux cas les deux assertions « (P et (Q ou R)) » et «(P et Q) ou (P et R)» ont la méme table de vérité donc les assertions sont équivalentes. 8, Par définition, Pimplication « P => Q» est lassertion « (non P) ou Q». Donc limplication « non(Q) => non(P)» est équivalente a « non(non(Q)) ou non(P) » qui équivaut encore & «Q ou non(P) » et donc est équivalente a «P => Q». On aurait aussi pu encore une fois dresser les deux tables de vérité et voir qu'elles sont égales. a 1.2. Quantificateurs Le quantificateur Y : « pour tout » Une assertion P peut dépendre d’un paramétre x, par exemple « x? > 1 », assertion P(x) est vraie ou fausse selon la valeur de x. Lassertion VWxeE P(x) Locique ET RAISONNEMENTS Locique 5 est une assertion vraie lorsque les assertions P(x) sont vraies pour tous les éléments x de l'ensemble £. On lit « Pour tout x appartenant d E, P(x) », sous-entendu « Pour tout x appartenant dE, P(x) est vraie » Par exemple + «Wx €[1,+00[ (x? > 1)» est une assertion vraie. + «WER (x? > 1)> est une assertion fausse, + «WHEN n(n +1) est divisible par 2» est vraie. Le quantificateur 3 : «il existe » Lassertion Ax eEE P(x) est une assertion vraie lorsque I'on peut trouver au moins un x de E pour lequel P(x) est vraie. On lit «il existe x appartenant @ E tel que P(x) (soit vraie) » Par exemple + «dx eER (x(x—1) <0)» est vraie (par exemple x = } vérifie bien la propriété) + AnEN n2—n>n vest vraie (il y a plein de choix, par exemple n =3 convient, mais aussi n = 10 ou méme n= 100, un seul suffit pour dire que l'assertion est vraie), + «dx eR (x? =—1)» est fausse (aucun réel au carré ne donnera un nombre négatif) La négation des quantificateurs Lanégation de «¥x€E P(x)» est «3x€E non P(x)» Par exemple la négation de « Vx €[1,+00[ (x? > 1)» est assertion « 3x € [1, + (? <1)», En effet la négation de x? > 1 est non(x? > 1) mais sécrit plus simplement x? < 1. La négation de «Ix €E P(x)» est «WxeE non P(x)». Voici des exemples : + Lanégationde«3z€C (e24+2+1=0)>esteWzeC (224+24+1F0)> + Lanégation de«¥x ER (x+1€Z)>est«3xeR (x+1¢Z)». + Ce nest pas plus difficile d'écrire la négation de phrases complexes. Pour l'assertion : YxeR 3y>0 (xty>10) sa négation est 3xeR Vy>0 (x+y <10). Remarques Lordre des quantificateurs est trés important. Par exemple les deux phrases logiques YeeR JyeR (x+y>0) et JyeR WreR (x+y>0) sont différentes. La premiére est vraie, la seconde est fausse. En effet une phrase logique se lit de gauche & droite, ainsi la premiere phrase affirme « Pour tout réel x, il existe un réel y (qui peut done dépendre de x) tel que x + y > 0. » (par exemple on peut prendre y = |x| + 1). C'est donc une phrase vraie. Par contre la deuxiéme se lit : «Il existe un réel y, tel que pour tout réel x, x+y > 0. » Cette phrase est fausse, cela ne peut pas étre le méme y qui convient pour tous les x! On retrouve la méme différence dans les phrases en frangais suivantes. Voici une phrase vraie « Pour toute personne, il existe un numéro de téléphone », bien stir le numéro dépend de la personne. Par contre cette Locioue ET RAISONNEMENTS 2. Rais NemeNTs 6 phrase est fausse : « Il existe un numéro, pour toutes les personnes », Ce serait le méme numéro pour tout le monde! ‘Terminons avec d'autres remarques. + Quand on écrit «3x €R (F(x) =0)» cela signifie juste quil existe un réel pour lequel f s'annule. Rien ne dit que ce x est unique. Dans un premier temps vous pouvez lire la phrase ainsi : «il existe au moins un réel x tel que f(x) = exclamation ». Afin de préciser que f s‘annule en une unique valeur, on rajoute un point WxER (f(D =0). + Pour la négation d'une phrase logique, il n’est pas nécessaire de savoir si la phrase est fausse ou vraie. Le procédé est algorithmique : on change le « pour tout » en «il existe » et inversement, puis on prend la négation de lassertion P. + Pour la négation d'une proposition, il faut étre précis : la négation de l'inégalité stricte « < » est linégalité large « > », et inversement. + Les quantificateurs ne sont pas des abréviations. Soit vous écrivez. une phrase en francais : « Pour tout réel x, si f(x) = Lalors x > 0. », soit vous écrivez la phrase logique WreR (f(QX)=1 => x20). Mais surtout n’écrivez pas « Vx réel, si f(x) =1 => x positif ou nul ». Enfin, pour passer d'une ligne & Yautre d'un raisonnement, préférez plutét «donc» &« => ». + Mest défendu d'écrire J, . Ces symboles n’existent pas! Mini-exercices. 1. Berire la table de vérité du « ou exclusif ». (Crest le ou dans la phrase «fromage ou dessert », 'un ou autre mais pas les deux.) Herire la table de vérité de «non (P et Q) ». Que remarquez. vous? fecrire la négation de « P => Q». Démontrer les assertions restantes de la proposition 1. Ferire la négation de «(P et (Q ou R)) ». oy ken Rerire & Paide des quantificateurs la phrase suivante : « Pour tout nombre réel, son carré est positif » Puis écrire la négation. 7. Mémes questions avec les phrases : « Pour chaque réel, je peux trouver un entier relatif tel que leur produit soit strictement plus grand que 1 ». Puis « Pour tout entier n, il existe un unique réel x tel que exp(x) égale n> 2. Raisonnements Voici des méthodes classiques de raisonnements. 2.1, Raisonnement direct ‘On veut montrer que assertion « P => Q>» est vraie. On suppose que P est vraie et on montre qu’alors Q est vraie. C'est la méthode & laquelle vous étes le plus habitué. Exemple 1. Montrer que si a,b € Q alorsa +bEQ. NemeNts 7 Locioue ET RAISONNEMENTS 2. Rais Démonstration. Prenons a €, b € Q. Rappelons que les rationnels Q sont ensemble des rées sécrivant E avecpezerqen*. Alors De méme b= avec p’ € Z et q’ € N*. Maintenant 2 pour un certain p € Z et un certain qe} Bp’ _ pa’ tap" ag a Or le numérateur pq’ + qp" est bien un élément de Z; le dénominateur qq/ est lui un élément de N*. Done a+b sécrit bien de la forme a+b = avec p" €Z, q” EN". Ainsia +b €Q. a at 2.2. Cas par cas Si Yon souhaite vérifier une assertion P(x) pour tous les x dans un ensemble £, on montre Vassertion pour les x dans une partie A de £, puis pour les x n'appartenant pas 4A. C’est la méthode de disjonction ou du cas par cas. Exemple 2. Montrer que pour tout x ER, [x= 1] 1. Alors |x— 1] = x—1. Caleulons alors x? =x+1-[x-1| Pox t1a|x-isx?=x41-(e-1) sx?-2x+2 =(e-1? +130. Ainsi x? x +1—|x—1] 20 et done x?—x +12 [x1]. Deuxime eas: x < 1. Alors |x—1| =—(x—1). Nous obtenons x2—x+1—|x—1| = x7-xt14(x-1) = x7 > 0. Bt done x?—x +13 |[x—1] Conclusion. Dans tous les cas |x — 1] Q» est équivalente & «non(Q) => non(P) Done si on souhaite montrer Vassertion « P => Q», on montre en fait que si non(Q) est vraie alors non(P) est vraie, Exemple 3. Soit n €N, Montrer que sin? est pair alors m est pair. Démonstration. Nous supposons que n r’est pas pair. Nous voulons montrer qu'alors n2 novest pas pair, ilest impair et doncil existe k € N tel quem = 2k+1. Alorsn® = (2k+1)? = 4k?+4k+1 = 26+1 avec ¢ = 2k? + 2k EN. Et done n? est impair. Conclusion : nous avons montré que si n est impair alors n? est impair. Par contraposition ceci est équivalent n'est pas pair. Comme i: si n® est pair alors m est pair. a ements 8 2.4. Absurde Le raisonnement par Vabsurde pour montrer «P => Q» repose sur le principe suivant : on suppose a la fois que P est vraie et que Q est fausse et on cherche une contradiction. Ainsi si P est vraie alors Q doit étre vraie et done « P => Q» est vraie. Exemple 4. Soient a, b > 0. Montrer que si 75 = 74; alors a= b. Démonstration. Nous raisonnons par 'absurde en supposant que ;25 = ro; et a # b. Comme 72 = The alors a(1 +a) = b(1 +b) done a+a? = b+? doit a?—b? = b—a. Cela conduit a (a—b\(a+b) =—(a—5). Comme a # b alors a—b # 0 et donc en divisant par a—b on obtient a+ b = —1. La somme des deux nombres positifs a et b ne peut étre négative. Nous obtenons une contradiction. Conclusion : si 735 = 7 alors a a Dans la pratique, on peut choisir indifféremment entre un raisonnement par contraposition ou par 'absurde. Attention cependant de bien préciser quel type de raisonnement vous choisissez et surtout de ne pas changer en cours de rédaction! 2.5. Contre-exemple Sion veut montrer qu'une assertion du type «Vx €E P(x)» est vraie alors pour chaque x de E il faut montrer que P(x) est vraie. Par contre pour montrer que cette assertion est fausse alors il suffit de trouver x € E tel que P(x) soit fausse. (Rappelez-vous la négation de «Wx EE P(x)» est «3x EE non P(x)».) ‘Trouver un tel x Cest trouver un contre-exemple & Vassertion «Wx €E P(x)». Exemple 5. Montrer que Fassertion suivante est fausse « Tout entier positif est somme de trois carrés ». (Les carrés sont les 0”, 1”, 22, 3%,... Par exemple 6 = 2? + 17+ 17,) Démonstration. Un contre-exemple est 7 : les carrés inférieurs & 7 sont 0, 1, 4 mais avec trois de ces nombres on ne peut faire 7. o 2.6. Récurrence Le principe de récurrence permet de montrer qu'une assertion P(n), dépendant de n, est vraie pour tout n€N, La démonstration par récurrence se déroule en trois étapes : lors de linitialisation on prouve P(0). Pour I'étape d’hérédité, on suppose n > 0 donné avec P(n) vraie, et on démontre alors que l'assertion (n+ 1) au rang suivant est vraie. Enfin dans la conclusion, on rappelle que par le principe de récurrence P(n) est vraie pour tout n EN. Exemple 6. Montrer que pour tout n € N, 2" > n. Démonstration. Pour n > 0, notons P(n) assertion suivante Won. Nous allons démontrer par récurrence que P(n) est vraie pour tout n > 0. Initialisation. Pour n = 0 nous avons 2° = 1 > 0. Done P(0) est vraie. Hérédité, Fixons n > 0. Supposons que P(n) soit vraie. Nous allons montrer que P(nt+ 1) est vraie. 212842" >n+2" car par P(n) nous savons 2" > n, >nt1 cara" 31. Neents 9 Locioue ET RAISONNEMENTS 2. Rais Done P(n +1) est vraie. Conclusion, Par le principe de récurrence P(n) est vraie pour tout n > 0, cest-A-dire 2" > n pour tout nBo. o Remarques + Larédaction d'une récurrence est assez rigide. Respectez scrupuleusement la rédaction proposée : donnez, un nom & assertion que vous souhaitez montrer (ici P(n)), respectez les trois étapes (méme si souvent Pétape d'initialisation est trés facile). En particulier méditez et conserver la premiére ligne de "hérédité «Fixons n > 0. Supposons que P(n) soit vraie. Nous allons montrer que P(n +1) est vraie. » + Sion doit démontrer qu'une propriété est vraie pour tout n > ng, alors on commence Vinitialisation au rang no, + Le principe de récurrence est basé sur la construction de l'ensemble N. En effet un des axiomes pour définir N est le suivant : « Soit A une partie de N qui contient 0 et telle que sin €A alors n+1€A, Alors A=N». Mini-exercices. 1. (Raisonnement direct) Soient a,b €R,. Montrer que sia x?<4? (Récurrence) Montrer que pour tout n> 1, 142+---+n= “0, nage (Récurrence) Fixons un réel x > 0, Montrer que pour tout entier n> 1, (1+x)" > 1+nx, Auteurs du chapitre Arnaud Bodin, Benjamin Boutin, Pascal Romon Ensembles et applications partie 3 partie partie 5. exercices ¢ exercices @ Injecticn, sur, exercices @ Dénontrement exercices @ Relation Motivations ‘Au début du xx° sidcle le professeur Frege peaufinait la rédaction du second tome d'un ouvrage qui souhaitait refonder les mathématiques sur des bases logiques. Il regut une lettre d'un tout jeune mathématicien : «Sai bien lu votre premier livre. Matheureusement vous supposex qui existe un ensemble qui contient tous tes ensembles, Un tel ensemble ne peut exister » Stensuit une démonstration de deux lignes. Tout le travail de Frege s'6croulait et il ne sen remettra jamais. Le jeune Russell deviendra un des plus grands logiciens et philosophes de son temps. Il obtient le prix Nobel de littérature en 1950, Voici le « paradoxe de Russell » pour montrer que ensemble de tous les ensembles ne peut exister. C'est tres bref, mais difficile & appréhender. Par Vabsurde, supposons qu’un tel ensemble & contenant tous les ensembles existe. Considérons F={ree|E¢et. Expliquons I'écriture E ¢ E : le E de gauche est considéré comme un élément, en effet lensemble & est Yensemble de tous les ensembles et £ est un élément de cet ensemble ; le E de droite est considéré comme un ensemble, en effet les élément de & sont des ensembles! On peut donc s'interroger si élément E appartient a ensemble £. Si non, alors par définition on met E dans l'ensemble F. La contradiction arrive lorsque Fon se pose la question suivante : a-t-on F € F ou F ¢ F? Lune des deux affirmation doit étre vraie. Et pourtant : + SiF €F alors par définition de F, F est 'un des ensembles £ tel que F ¢ F. Ce qui est contradictoire. + SiF ¢F alors F vérifie bien la propriété définissant F done F € F ! Encore contradictoire. Aucun des cas n'est possible. On en déduit qu'il ne peut exister un tel ensemble & contenant tous les ensembles. Ce paradoxe a été popularisé par l'énigme suivante : « Dans une ville, le barbier rase tous ceux qui ne se rasent pas eux-mémes. Qui rase le barbier ? » La seule réponse valable est qu'une telle situation ne peut exister, Ne vous inquiétez pas, Russell et d'autres ont fondé la logique et les ensembles sur des bases solides. Cependant il n'est pas possible dans ce cours de tout redéfinir. Heureusement, vous connaissez.déja quelques ENSEMBLES ET APPLICATIONS Evsemaues 12 ensembles : + ensemble des entiers naturels N = {0,1,2,3,...} + ensemble des entiers relatifs Z = {...,—2,—1,0,1,2,...} + ensemble des rationnels @ = {2 |p €Z,q =N\ {0} + Tensemble des réels R, par exemple 1, v2, 1, In(2),. + ensemble des nombres complexes C. Nous allons essayer de voir les propriétés des ensembles, sans s'attacher & un exemple particulier. Vous vous apercevrez assez rapidement que ce qui est au moins aussi important que les ensembles, ce sont les relations entre ensembles : ce sera la notion d'application (ou fonction) entre deux ensembles. 1. Ensembles 1.1. Définir des ensembles + On va définir informellement ce qu'est un ensemble : un ensemble est une collection d’éléments + Exemples {0,1}, {rouge,noir}, {0,1,2,3,.. + Un ensemble particulier est l'ensemble vide, noté @ qui est l'ensemble ne contenant aucun élément. + On note xeE six est un élément de E, et x ¢ E dans le cas contraire. + Voici une autre facon de définir des ensembles : une collection d’éléments qui vérifient une propriété. + Exemples {xeER||x-2)<1}, {zeC|z5=1}, {xeR]0ANB=A + AUB=BUA + AUBUC)=(AUB)UC (on peut donc écrire AUB UC sans ambiguité) + AU®=A, AUA=A, ACBe=>AUB=B @nayuanc) (4uB)N(@UC) + |AN@uC + [Au@oc: + C(€4)=A etdone ACBe>CBCCA + Cana) =Caute + Cava) =Cante Voici les dessins pour les deux dernigres assertions. Cavs) = Canta ~~ B) Clans) =CAUCB 4 ) Les preuves sont pour lessentiel une reformulation des opérateurs logiques, en voici quelques-unes s 13 + Preuve de AN(BUC) = (ANB)U(ANC): x EAN(BUC) => x CActx E (BUC) => xEAct(xE Boux €C) <> (x €Aetx €B)ou(x €Aetx €C) > (x CAMB) ou(x EANC) > XE (anB)utanc). Evsemaues 14 + Preuve de C(ANB) = CAUGB : x €C(ANB) => x ¢ (ANB) <=> non(x €ANB) > non(x € Aet x €B) <=> non(x €A) ou non(x €B) <=> x fAoux ¢B <> xe CAVULB. Remarquez que l'on repasse aux éléments pour les preuves. 1.4. Produit cartésien Soient E et F deux ensembles. Le produit cartésien, noté E x F, est ensemble des couples (x, y) ott x € E eyer Exemple 1. 1. Vous connaissez R? = R x R= {(x,y) x,y €R}. 2, Autre exemple [0,1] «R= {(x,y)]0 Ff) ENSEMBLES ET APPLICATIONS 2. AppLicarions 16 Exemple 2, 1. Lidentité, dy : EE est simplement définie par x — x et sera trés utile dans la suite, 2. Définissons f, g ainsi f+ tool —+ Jotoof gs Jotool — Alors g°f : J0,+00[— R vérifie pour tout x €J0, +00 : gef(x)=s(f@)) 2.2. Image directe, image réciproque Soient E, F deux ensembles. Définition 1. Soit AC E et f : EF, limage directe de A par f est 'ensemble FA) = {FD lx eA} Définition 2. Soit BC F et f : EF, Vimage réciproque de B par f est Vensemble f'(B) = {x € | f(x) €B} Remarque. Ces notions sont plus difficiles & maitriser quill n'y paratt! + F(A) est un sous-ensemble de F, f—!(B) est un sous-ensemble de E. + La notation « f~*(B) » est un tout, rien ne dit que f est un fonction bijective (voir plus loin). Limage réciproque existe quelque soit la fonction. + Limage directe d'un singleton f({x}) = {f(a} est un singleton. Par contre limage réciproque d’un singleton f—!({y}) dépend de f. Cela peut étre un singleton, un ensemble a plusieurs éléments; mais cela peut-&tre E tout entier (si f est une fonction constante) ou méme ensemble vide (si aucune image par f ne vaut y). ENSEMBLES ET APPLICATIONS 3, INJECTION, SURJECT 2.3. Antécédents Fixons y € F. Tout élément x € £ tel que f(x) = y est un antécédent de y. En termes d'image réciproque Fensemble des antéeédents de y est f~'(Ly}). Sur les dessins suivants, 'élément y admet 3 antécédents par f. Ce sont x1, x2, x3 Mini-exercices. 1. Pour deux applications f,g : E> F, quelle est la négation de f = g? 2. Représenter le graphe de f : N—> R définie par n+ 4, 3. Soient f,g,h : IR R définies par f(x) = x*, g(x) = 2x +1, h(x) = x31, Calculer f 0 (g oh) et Feg)eh 4, Pour la fonction f : R + R définie par x ++ x? représenter et calculer les ensembles suivants : f ([0, 1[), F®), FO=1,2D, FL 2D, FHL 1D, fACBD, FAB AN). 3. Injection, surjection, bijection 3.1. Injection, surjection Soit E,P deux ensembles et f : E— F une application. Définition 3. F est injective si pour tout x, x’ € E avec f(x) = f(x’) alors x = x’, Autrement dit ‘) Wx, x'€E (FC) =f) = x= Définition 4. J est surjective si pour tout y € F, il existe x € £ tel que y = f(x). Autrement dit ver axek (y=f(x) Une autre formulation : f est surjective si et seulement si f(E) =F. Les applications f représentées sont injectives : ENSEMBLES ET APPLICATIONS 3, ON, su Les applications f représentées sont surjectives : f Remarque. Encore une fois ce sont des notions difficiles & appréhender. Une autre fagon de formuler Vinjectivité et la surjectivité est «utiliser les antécédents. + f est injective si et seulement si tout élément y de F a au plus un antécédent (et éventuellement aucun), + f est surjective si et seulement si tout élément y de F a au moins un antécédent. Remarque. Voici deux fonctions non injectives : f Ainsi que deux fonctions non surjectives : f E F Exemple 3. 1. Soit f, : N + Q définie Par fi) = 7. Montrons que f; est injective : soit x, x! €N tels que file) = fi’). Alors 7 = z4z, done 14+ x = 14x! et done x = x’. Ainsi f, est injective. Par contre f, n'est pas surjective. Il vagit de trouver un élément y qui n'a pas d’antéeédent par fy. Ici il est facile de voir que Pon a toujours f(x) < 1 et done par exemple y = 2 n’a pas d'antécédent. Ainsi f, n'est pas surjective 2. Soit fy : Z—» N définie par fale) = xx" € 2 différents tels que fo(x) Ja n'est pas non plus surjective, en effet il existe des éléments y € N qui n’ont aucun antécédent. Par exemple y = 3: si y =3 avait un antécédent x par fy, nous aurions fo(x) = y, Cest-a-dire x? doit x = £V3. Mais alors x n’est pas un entier de Z. Done y = 3 n’a pas d'antécédent et fy n'est pas 2. Alors fy n'est pas injective. En effet on peut trouver deux éléments f(x"). Il suffit de prendre par exemple x =2, x’ surjective. ENSEMBLES ET APPLICATIONS 3, INJECTION, SURJECT 3.2. Bijection Définition 5. F est bijective si elle injective et surjective. Cela équivaut tel que y = f(x). Autrement dit : : pour tout y € F il existe un unique x € £ VyeF JxeE (y=f(x)) Lexistence du x vient de la surjectivité et lunicité de l'injectivité. Autrement dit, tout élément de F a un unique antécédent par f Proposition 1. Soit E,F des ensembles et f : E> F une application. 1. Lapplication f est bijective si et seulement siil existe une application g : F + E telle que f © g = ids et gof =idp. 2. Si f est bijective alors Vapplication g est unique et elle aussi est bijective. Lapplication g s'appelle la bijection réciproque de f et est notée ft. De plus (F-!)* =f. Remarque. + fog =idp se reformule ainsi ver f(s) =y. + Alors que g © f = idp sécrit : VeekE a(f@))=x. + Par exemple f : R +]0,-+00[ définie par f(x) = exp(x) est bijective, sa bijection réciproque est g :]0,+00[— R définie par g(y) = In(y). Nous avons bien exp(In(y)) = y, pour tout y €]0, +oo[ et In(exp(x)) =x, pour tout x ER. Démonstration. 1. + Sens =>. Supposons f bijective. Nous allons construire une application g : F -> E. Comme f est surjective alors pour chaque y € F, il existe un x € E tel que y = f(x) et on pose g(y) = x. On a f(g(y)) = f(x) = y, ceci pour tout y € F et done f © g = idp. On compose & droite avec f donc f og 0 f = idp ef. Alors pour tout x € E ona f(g © f(x)) = f(x) or f est injective et done ge f(x) =x. Ainsi go f =idp. Bilan: f og =idp et go f = idy + Sens <=. Supposons que g existe et montrons que f est bijective. — f est surjective : en effet soit y € F alors on note x = g(y) € E; on abien: f(x) = f(g) = f egy) =idp(y) = y, done f est bien surjective, — f est injective : soient x,x' € E tels que f(x) = f(x"). On compose par g (& gauche) alors gf (x)= g f(x") donc idg(x) = ide(x’) done x = x’; f est bien injective. 2. + Sif est bijective alors g est aussi bijective car g © f = idg et f © g = idy et on applique ce que fon vient de démontrer avec g & la place de f. Ainsi g

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