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Sap aero perrm BIBLIOTHROUE A ion DES HAUTES ETUDES: DU -AMINISTERE DB LINSTAUCTION PUBLIQUE SCIENCES PHILOLOGIQUES ET’ HISTORIQUES VINGT-TROISIEME FASCICULE mauivariy ur aMegerdy, SSaAr son La sexTubLonie DR Aver, ‘an 13 DARIESTEYR, futve oh icons onembos bes suvss Sr¥oes xial PARIS LIBRAIRIE A.-FRANCK ON VENTE ALA, bee Linea z [AUBER, Histoire ot Théorie du symbole felix event et depuis le’ Chlaanime, “forts volumes ines ee : oi BIBLIOTHEQUE DE L'ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES, publiée sous LORULGL EE Ee ari es ase BvD » acl i Scien du hogage, Er, hibit par M. Haves, lave 5 cle des Hates rae Rirontloge dane ie ePeaten tent os Bice ee efi nara ee REE Reeth ng hictnaigpe os Langey ae res SESS ies etn 5 eng Pat rie HERE caine cantar oa vee sens aacoa eeN SUE eomeintu pas! Ute we oe we $B vards nopecteur A VEcole des Haste Bpadee ise, em-anabe, par Stanislas 2h erg eee oe aur bee ta ce ati fit Pl ey tes Eats, oii toe Facile "Des formes de fe conj jen ali, on dé st a cops, par O, Manpero,repéerr s acne de Hates Etc. fr ar fnglecies ta Vie oo Seay hes textes des sr, ny aia" ef Xv eles, ona Cee ee ceamcco nent = | Conteence tect Bev Ss 2 Pe or gf fascicule : Le Bhimini-Vilésa, SAGER PN ree iden td ss Fes oui et tudes Tobe ie 6,80 s Bea manure oar, acy ei Eez nea gh os ae sea oe ie ss tae aes ae Ee eee ee es eee 1a radu Hbsue des taut Eudes anaes ice or woe eee SNES cua po ca répétiteur & TEcole des Hautes Etudes. vo DRY CRS A pe cy nan tose ts Incegles Gceron’ Epstoe ad\Fasiares: Notice wor Wi smantie du xi ste Se eed picid sem Gans | ae ge nnn tr sy iegenae oeamearyuasnens oo a Si anwnncreane aad répétiter A Ecole des Fiaues Ets: os oa 720" Bole Caaas of lelas Ce Coutts, Reeads Sestoos deve as FESS pr sopeacua ar irene aaine ae Ese ies Hates Brus, 4 ge art faecal yee aorere se aan i emt Bn Soom water cotati su fnscle! Petra de Philipe le Solitaire, pobina ig galtqus pu dae Seer race's Sian ines gms male Ee ea eae oc eee te te » abstractions et peuvent & peu pris se traduire Totalité et » Tmmortatité (AMheit und Unsterblichkeit). Jai souvent rendu » le premier par « Abondance » (Fille). Les deux noms so trou » vent souvent employés comme abstraits, cf. Yaena, 3, 2 » 81, 6; 82, 5, ete. Selon les Parses, Haurvatit ast lo moftre » des eaux, Ameretit le maltredes plantes ; Plutarque nomme le > premion Osby shatrov, Ie second tri xadets #Béun. Je erois qu'il 1. Chez les Parses, machaspands. araesreren 4 » est pormis de les définir comme étantlos génies des jouissances > dos sens, du manger ot du boiro; ainsi, Y'on voit Yast 19, 96, > quills vainquent la Faim et la Soif. Mais en dehors des invoca- » tions générales, on ne trouve yas grand chose qui puissenous > permettre des conclusions précises sur la nature de oes deux > divinités. Dans le deuxiéme Yt. § 3, et dansle premier Sérosa, » $§ 6-7, Haurvatit est mis en rapport aveo la Bonne Habita- » tion (dem gaten Wohnen), Ameretié avec les paturages, co > qui s‘explique suffiamment par leurs propriétés : Team est » partoutune condition essentielle d'une bonne habitation, et, dams » une contrée pauvre en eau comme Iran, ele est plus que par~ > tout ailleurs la bion-venue; d'autre part, un peuple adonné & » Pogriculture ot & Yélave des troupeaux devait estimer le génie » des plantes surtout comme protectour des grains et des pétu~ » rages. — Haurvalaf ot AmeretA¢ ont pour adversaires|es démons » Tauru et Zairica... Da Yast 49, 9, il faut conckure pent-Stre > quo cos dbmons sont identiques &Ja faim et & la soit*. » § 8. Co résumé ne laisse pas & Tesprit une idée bien nette : dla tient & ce que Pauteur n’a pas essayé de classer Jes données des toxtes, de distinguer les attributs anciens et primitife des atiributs récents et dérivés, en un mot d’en faire Vhistoire. Letravail suivant a pour objet de combler cette lacune; il comprend deux parties: dans la premiére, on essaiera de montrer que les deux divinités dont il s'agit ont une histoire, cest-b-dive qu’elles n'ont pas &6 tout d'abord ce qu'elles sont anjourd’bu on chorchora done & remonter Ia série dolours transformations jusqu’h époque de leur formation, et& déterminer les éléments dont Io concours leur a donné naissance; dans la seconde partie, on essaiera de montrer quo cos éléments existaient déjh dans la période indo~iranienne, est-R-dire dans la période 08 les Ariens de la Perse et Jes Ariens de Inde, déja séparés des Aviens @'Eu- rope, ne formaient encore qu'un seul peuple, professant une méme religion. 1. Traduction de PAvesta, IN, pp. Uf et 48 de WIntroduotion. HAURVATAT ET AMERETAT. ESSAI SUR LA MYTHOLOGIE DE L’AVESTA. Patistités yackehéea mahekabéea (Wendidail, 20, 13).— Pour résie- ter la maladie ot 8 ta mort PREMILRE PARTIE, §4. Quand Yon étudie un Amshaspand, quel qu'il soit, trois questions se posent : 4° Quel est son altribut matériel? 2 Quelle est sa valeur abstraite (cf. § 4)? 8° Quel est Ie rapport de cot atiribut et de cette valeur? Dans le cas particulier, une quatriéme question s6 pose : com= ment s'est faite union étroite des deux divinités que nous consi- dérons? Mais cette question a pas &s'étudier & part. Cette union en effet s'est produite soit par la parenté des attributs matériels, soit par celle des valeurs abstraites, soit par Puno ot Yautre ¢ la solution de cette question se trouve done contenue dans celle dos précéientes CHAPITRE PREMIER. Attributs matériels de Haurvatit et d Ameretit. L § 5. Un trait extérieur donne & premiére vue une place & part dans le groupe des Amshaspands & Haurvatit et AmeretAt.Con- trairement & leurs quatre collégues qui ont chacun une existence individuelle ot indépendante, ces deux divinités paraissent pres- que constamment réunies et la présence de l'une annonce celle de autre; le en qui les unit est aussi étroit que celui de Castor ot Pollux dans la potsio greoque, plus étroit que celui de Mitra ot ‘Varuna dans la potsie védique : elles font couple. Cette union intime est marquée au dehors dans leur nom méme, par les Aécinonces du dvandea, c'est-bdire que chacun des deux noms se ‘metau duel, leduelindiquant, non point quechacun des denx diou ‘est double, mais seulement qu'il fait couple avec 'gutro. Deméme done qu’en sanserit védique, la phrase « caxur mitrayor & eli priyam varunayoh? » ne signifie point : « il s'avance, le doux regard des deuwe Mitra, des deuo Varuna >, mais: « le doux regard des deuw diews, Mitra et Varuna »; de mime dans VAvesta, la formule invocation « Niyaédhayémi. Haurvathya Ameretatbya? > ne signifie point : « Finvoque tes dou Haurvatit, les deus Ameretit », mais « Finvoque les deus, Haurvatét et Amereldt » , jinvoque le couple Hauroatit-Amerctét. La désinence du duel ajoutée & chacun des deux termes indique quils ‘ne s'appartiennent plus & eux- miémes, qu'ils ne sont plus que Jes membres dun group. § 6. Sorle role des Amshaspands en général, Avesta, comme A. Rig Veda VI, 61, 1. —GF, B, Burnvaf, Commentaize sur le Yagna, . 89. ‘2. Yagna 4, 5. — Les citations sont feites suivant Tédition de MC. Bpiegel pour le Yagua, lo Vispered, le Vendidad, pour Ia traduction sanserite de Nériosengh et pour la traduction peblvie; suivant eae de 1M, Westargaard pour les Yasts et les fragments. ss ‘on sait, est fort discret. Des renseignements directs, nulla part, pour aucun d'eux; indirects, ch et la, pour un on deux. Quand ‘Yima poree 2a fervre de sa lance dor ot Ini dit : « amicalement, 6 Openta-drmaiti, avance, étends-oi' »; Yon voit aussitit, sans qu'il soit besoin de la tradition, que Gpenta~. Anquetil, Zend-avesia, IE, 28. Gest le zend. paitiva, Uttéralement retour. '. Forme parsio du mot Ameret + fithe gpeita = » de ce Monde contre les eaux et contre les différentes sortes > deaux : si fai versé do l'eau sur un mort; si en me réveillant » avant que davoir purifié mes mains avec de urine * je les ai » lavées dans eau courante; sijai versé de Veau sur ce (qui » était) Daschtan? ou si j'ai jet8 quelque her ou nesa® dans » Yeau courante; si j'y ai jeté de la salive, de la morve; si je me » suis lavé dans ‘eau courante la tte, la main, le visage lors > quill étaient déja purs; de maniére quo les pars, les saints et » TAmschaspand Khordad soient irrités contre moi. » Je me repens de « tout péché quo j'ai commis & Yégard du Ciel » contre 'Amschaspand Amerdad, 4 Y’égand de ce Monde contre les arbres ot contre les différentes espéces d'arbres : si fai > coupé les arbres non fruitiens ou feutiers, (lorsqu‘ils étaient > encore) jeunes ; si fai cuellli les fruits avant.qu'ls fussent > mains; si ai éloignd des purs Tes médecins ot les remédes, pour » les donner aux impurs; si j'ai donné (les fruits) & manger aux spurs, et les ai Otés aux purs; de manire que les purs, Tes ints et Amschaspand Amerdad sofent invités contre moi*. » ‘Les péchés commis contre Khordéd et Amurdad sont done Jes péchés commis envers les eaux ot les plantes, C'est cequerssume Iriévement le Kod Patet en ces mots «Je me repens des fautes que j'ai commises : > Envers Asfendarmad (Cpenta Armaiti, ef §1),enversla terre » ot les diverses terres; » Envers KhordAd, envers l'eau ot les diverses eaux; > Envers Amurdd, envers la plante et les diverses plantes®. » eos textes sufisent pour établir que pour les Parses, Khordid ot Amurdid sont les génies des eaux of des plantes (cf. §38 note). 1. Sur la valour religieuse ot mpthigue de Purine do boul, voir An- quotl II, 601. 2, lita d'impareté de a fomme. V. Spiogel, Avesta Tt, x1 3. « Her, exoréments, urines, portions du oorps de Vhomme vivant, » oomme ongles, chaveux, ete. Devient Her nesa quand il est mort. » Anquetil 1, 698. AL OL Yast XXIY, 18. 5. Traduction @Anquotil fT, 44, J'ai ora bon do ropyoduire Ia traduc- tion d'Anquetil malgré quelques inexactitudes de dlial, palsque dans ce paragraphe la parole est aux Parsos. 8 “Andar asfondarmad, zemin, uzomin cardgin andar khordAd, by, dv sardgin andar amardd, urvar, urvae sardgin (Spiegel, Grammaire Parse, p. 187). -1- §7. Cotte donnée, que 'Avesta ne fournit point directement, ‘da moins il 1a confirme par des traits concordants, qui prouvent ‘que les Parses sont dans le vr 1°, «Quel est I'Asiiem-odhiut, demande Zoroastre, quien vaut dix autres on grandeur, en sainteté, en excellence? — Crest, répond Ahura, celai qu’an homme, au moment de manger, récite a Haurvatat et & Amereti¢?. » — Génies des eaux ot des plantes, ils sont tout naturellement désignés pour présider & 1a nowriture de Vhomme. 2, Dans les chapitres litargiques du commencement du Yagna, Jo prétre, invoquant les différentes matiéres du sacrifice, dit célébre et finvoque le Barogma élevé sur son support, avec les zaothra (libations); (Jinvoque) Valiment du Myazda, (jiinvoque) hauroatdt ameretat?. Comme dans Phémistiche do Virgile : Jesterno inflatus Taceho, Bacchus n'est plas le dieu da vin, mais le vin méme; de méme, dans cette invocation, hauroatat et ‘ameretdt ne sont plas les génies des eaux et des bois, mais eau méme et le bois du sacrifice ; avirddda, dit Nériosengh, c'est Venu; amirdada, cest le Bois : « Avirdddam udakam, Amir- didamea vanaspatim *. » Un pareil emploi n'est possible que si Tatteibut matériel est devenu tellement essentiel & la divinité que Te nom de cclle-ci évoque aussitét l'idée de Vobjot sur loquel elle régne. L’exemple pr¥eédent prouve done qu’au temps oft farent composées les par ties litargiques du Yagoa, Vidée de Yeau et de la plante était devenue aussi inséparable du nomde Haurvatat etd’ AmeretA¢ que Vidéo du vin Yest du nom de Bacchus *, 4 Pridro alnsi nommés des deux mots qui It commencant. 2. Ki adva ashé-tiitis ya daca anyadshim ashé-gtdtanim maganaca venhanaca crayanaca arefeiti, — paitreé aokbla aburd mazdio, hia Deashium zarathostra yam ni fraabareta haurvarbyaameretadhya asker taviti Vt. xx1, 6-7.—-Je regarde ashen etaité comme formant un verbo compos6; eest le déaominatif de ashd ettités, le mot technique pour la récitation de Pasion. La phrase signifi mot A mot: quee est athi-reci- {ati...2 — Hee quam vir comesor (comedens) ashivectat, Selon le Sadvder 20, 22. Hyde, veterum Persarum regio) par ebaque bouchée imangée avec priére, on s'assure au jour du jugement demier Fintercos- son de Khordid ot &’Amurdéd pour sutant de fautas commises, 3. baregmane paite-bareta. hadbazaothra... — qarethem mysedem fydo® yésti haurvata ameretiia Ye. II 4, 2 Baregma ou Barsom sameaut stcrés; myezda : chair du secrilos (cet le miyedéa védique). 4. Neviosengh II, 2. 5. Notoas ici un exemple do action que V'sscociation des iddas pent 8 § 8. La premidre citation du préebdent paragraphe nows mon- ‘trait Haurvatidt Ameretif président & Ja nourriture de homme. Ceci nous explique un trait curieux de leur développement dans Ja plriode parsie. Suivant les Parses', « les jastes.protdgés par cas Amschaspands sorontrassasiés dans lo Bohescht (le paradis) sans manger'. » Les saints mazdéens, au temps doY’Avesta et rméme du Minokhired, avaient Vappétit plus exigeant, ot sitbt queleur ime, échappéSo aux aitaques du Dabras, était arrivée auprés d’Ahura Mazda, celui-ci ler faisit ervir par les célestes Tees lee aliments los'plus exquis, Thuile de Maidyozarm >. ‘Voici le intermédiaires de cotte conception & la précédente. ‘+, Quels sont les génieg chargés de préparer ces aliments dont ‘so repaissent les justes? Evidemment ce ne peuvent étre que les génies qui «sur ferre produisent tout oo qui est doux et bon dans Tau, dans les arbres, et danstoutelannature‘.» Done Haurvatat of Ameretit nourvissent Phomme dans le cil : « Haureatat et ‘Ameretit, dit en personne Ahura-Mazda, sont Jo salaire dos pursquipassentdansT'autre vie: mfjdem ashdundm pard-acbi ‘acefitdm» Peutdtre le texte es-ilméme plus net et plus eat8- gorique : peut-stre faut-il lire myasdem au lien de mfjelem et traduire : sont Zadiment des purs, au lieu de: sont la récom- pense, L'édition de M. Westergaard ne donne point, il est vrai, fette variante : mais la traduction @’Anqueil (« qui donnent To Miezd aux purs ») en suppose Yexistence. Nous trouverons plas Join la méme idée expriméo dans la partie de Y Avesta dont la redaction est la plus anciemne, dans les Gathis (v. § 85). ‘oxereor sur la phonétique, Haures ost dovonu dans les dialectes mo- fernes har; Kourvatdt devait donner hardéd on fordéd. Mais & zend peut dovenir Rk (ef, Khosre = vend Hupravas,2cbté de fanar emérito» rend hunara), [sidée de Haurvatte éveillant colle deliments, le mot iad &veilla le souvenir du verbo Khordan manger, ot co souvenit mina le AX de Khordld (of. le deuxibmo note du § 30). 4, Da zyme sidele, Mais la doctrine remonte sans doato Infiniment plus hant. Au point de vue purement logique, elle est née en méms temps que Ia glose da Bundehesh : Khorasn té apéyat, Voir pus bas, meme paragraphe. ‘2. Anguetil, Mémoizes de l'Académio does Insetiptions ot Bollos- Letires, tome XXXLV, page 203. '3. qurethantm baretentim raremaydhé raoghnabé. Yt. XXIL, 18, vas qareen qastum, &{ maldyozarm raogen havas hari. Minolchired, 6d, ‘Wost 1, 152. 4, Angquotil 5 Ye, 5. a —8 2. Lo Parsisine ne cessant de spiritualiser ses dogmes, un mo- rent arriva oi les docteurs durent se demander s'il est séant de récompenser Ja vertu du juste par les jouissances du gourmet, ot d'une lagon plas générale, s'il est stant que des étres aélestes se nourrissent comme les simples mortels. Il sen suivit que les saints furent mis & joun : Ia nourviture eéleste devint tout idéal on dit des habitants du Belwsht ce que le Bundehesh dit des pois sons divins qui gardent le Hom blane : ils ont une nourritare cileste, c'est-A-dire qu'ils ne mangent point (minoi khorasn ‘tmanad : aigh, khorasn ld apdyat) *. Les justes, étant nourris danse ciel, sont nourris d'une nourriture eéleste; done Haur- vatAé et Amereti les rassasient sans quills mangent:-de la la formale 4 Anquetil ‘Mais les darmnés de leur cbté tonaient table: yé dyat ashavanem divamnem hii aparem khshay8 daregém tyt temanhé dusqarethim avaétag vacé®. « Caloi qui essaie de tromper le Par, & colui-la, aprés la mort, longue habitation dans les ténébres, nourriture déplaisante, paroles d'insulle? » On lear servait du poison et des mets fétides +; lo Minokhired ajoute & leur menu des serpents, des scorpions ot les autres Khareastars qui sont dans Venfer*. Méme question se posa que pour le festin des justes : qui Jour prépare ces aliments? La réponse va de soi : ce sont les adversaines de Haurvatét ot Ameretil : «les Devs Tarikh et Zareteh (ef. §§ 2, 26) sont ‘ocupés i produire dans les arbres et dans les aliments 'amertame et d'autres mauvaisesqualités et en nourrissent les damnds®,» Mais la scolastique parsie n’alla pas plus loin; elle ne sut pas spiritualiser son enfer, et Venfar resta matériel, quand le paradis ne Fétait plus, comme le témoin d'un temps ot celui-ei était également 7 4,42, 20; 43, 4, Dans les citations du Bondehesh, le premier chitre indigue la page, Io second la ligne (i. Westergaard'ou Justi). 2. Ye. i, 20 3. Voir la contre-partio do ees vere an § 3f, 4. 4, qarethandm bi beretandm vishaydatea vishagnitaytatea, YL. 22 96, Simin u gagdum a award Kharvastar 1 pa doje. Minokhired u, 181. %. Anquetil, 2. 7. Meme contradiction entre Yenfer des modernes et leur paras. énolon a ossayé de rétablir la symétre, mais sans succts. Depais longtemps lo Coram aremplacé 'Anesia; las Iraniens, de Maz- = § 9. Comme Ormuzd a son rival, Abriman, ainsi chaque Amushaspand a son contre-amshaspand. Ceux da Haurvatae et dAmereléé sont tont donnés; Haurvatat, ginie des eaux, com- hattra la soif; reste & Ameretit & combatirela faim '. Ths terras- seront chacun lear ennemio dans cette lutte finale ob le Sauveur, fils de Vigpa-taurvi, viendra frapper «1a Drukb mauvaise, & Yéolat sinistre, née des ténébres » et oi chacun des génies do la bonne oréation écrasera le génie contraire. « Azemt-mand (In Mauvaise Pensée) frappe, mais Volu-mand (la Bonne Pensée) Te frappe & son tour; Je Mensonge feappe, mais la Verité lefrappe ‘gens dovenss pieux Musulmans, erent encore an dasgaretion sous ‘Gantros noms: Pares ot Persans, liedeseus, ont accord dans le fond. est quelathéorie de Fenfr est on reali ln mémo dang le Coren et dans YAvosia, Si Onmund fat nourer los indies do. poison ot do meis fétides, Allah lee fat abeouvor du khan ot du ghassdg Peau boail Taate et le pus, chap. 98, 87; 78,25; Ils fas nour da Zaggim, oot arbre qui poasco aut fond de Penfer et dont los fraits sont des ties do démons @7, 62). Ic, comme souvent, les croyanoes nouvelles quo es ‘Arabosapporaient aux Persins étaient pour eaux do isles oon heissances. Jo.ne veax point dire quo Yonfor erabe soit un emprant aa Mandéieme © jo wai pas & mvoocaper de Torigine do Ie conception rab, je veux gelament noer Pidentivs fndamentalo des deux concep tions: Les diférences do Atal taint sans doste caratéistiqass: mais omshe ces dffrences Staonttoates & Faventage dv Goran, ols traits, font plus sccentués of plas sillents, les Traniens durant roeonnetre Gane Vonfer arabe lear propre anfer, mais dessiné duno figon plus notte, en Waite moins vagues, moins. gGadraux, plus salisants. Done, tout en chengeant Je religion, lar idée de tenfor na changes point’ Te Goren ne Stque leur apporter sur Io-sour des danmnGs des Fenseignements nouveau et in6dits, mais qa poriaient en enx tou Io taraotre de la vézitd, ear ls concordaions. aveo Vancleans description fla eomplétaiont, Pour un leer des GAtés, cos deux choses qui ftendsiont le dang, dusgarsthem, cael vac, nowntare déplisent Gt paroles dironie (ode spre lo texts), so tonvaiont parfltement fxplquées dans cas lignes du Caran: Larbre du Zaqgim sera la $ nouritare. do eoupable. Tl booillonnare dans Tours entails comme 2 an métal fonda, comme boullonne Peau Doailanta, Oa eriera faux 2 exéoutours dos cuvres do Dieu]: Sassser le méshant, ot prciits- 3 fea fond de Ponor, et vorer sur ea tte le tourment qean boule 4 late. Goste eas, ut dive-t-on}, ta es le Palssant, Ullustre (4, 43 + ot, trad. Kaximisk), » Toi dons, Te-changoment do religion west {wapparent: lo Coram continae la tation ‘Mazdopno, qui petite fans interruption. Nowe troaverons. plu lin un autre exemple do per- Imanence, mais cette foisfranchemont mazdéenno et anti-istamiqus G4). 1.6, tosis § 40 ue ‘son tour; Haurvata¢ et Ameretat frapperont la faim et la soit, ‘Haurvati et Ameret&¢ frapperont la faim et Ia sof terribles '; il suecombera, Vartisan da mal, Abriman, frappé dimpuissance®.» ‘Nous avons vu plus haut que les Parses opposent les devs Tare et Zaric & Haurvatit et Ameretit, et leur font produire tout ce qu'il y a de mauvais dans l'eau et dans les plantes. Dans Je Bandehesii, cele est encore attribué a Abrimanen persomne?, mais Taric et Zari sont déja les adversaires de nos deux génies ‘qui les écrasent & la fin des siécles *, et un passage de Avesta ‘it sont énumérés les contre~amshaspands? met en dernire ligne aura ¢ ot Zairica. De Ta Ta question suivante : élant donné, dune part, que Haurvatat et Amereta¢ combattent la faim et lt soif, de Fautre, quils combattont Tairic et Zairio, sensuit-il que Taitic et Zairic soient les Daévas do la faim et de la soil? Pour répondre affirmativement, il faudrait établir @abord que Haur- vatat ef Ameretit n’ont jamais eu d'autres attributs que ceux quis possédent aujourd'hui; car il se pourrait que leur host contre Tairic of Zairic remontat & une période plus ancienne de lear histoire. Laissons done pour T'instant la question sans réponse; nous ne pouvons hasardor d'hypothéso sur co que sont nos deux démons, avant de savoir tout ce que sont nos deux sl ne traduit pas cette dernidre ligne quil rgarde comme tune glose. Je croirsis plutot quil n'y 2 dans cette répétition qu'un nail procédé de rhétorique. L'dée, pour faire plus vive impression, revient & {a charge avec le renfort dune épithite. Dans lo bella, horrida bella de ‘Virgil, horrida belle n'est pas ane glose. 2. Vanaiti akemci¢ mand vohu mand tat yanaiti vanaiti mithaokhto vik orejukkhdhe vikehs tom vanaiti. vanie haurviogs ameretiogea va shudhemea tarshnemet. vani¢haurvdopes amoretioeeaaghem shudbemea tarshnemes, frintmmAité dajvarstivares ans mainyus akishayemnd. Yt XIX, 96. 3. Bundshesh, 43, 7 4 Bundohesh, 5, 20; 78, 9 5. Vondided, 18.'Lo toxto ne les ete pas-comme tals; mais que You eonsiddre ordre de Yénumération : Amro mainyu — Nagu— Addra, Gaura, Nionbaithya —Tanru, Zaiiea; — Yon voit qu'il sft de rem= placer’ Napn par Akem-mand pour avoir la hidrarchie classique dee contreamshaspands, 6. La forme pelvis Tairic est dérivé de Tanra sur Tanalogie de airica a aL. § 10. Les exemples précédents nous ont montré Haurvatit et AmeretAt constamment associds; d’od vient cotte union? Pour que deux divinités fassent couple, fl faut que les objets auxguels elles président fassont couple; autrement dit, ee lien Gtroit que le Mazisisme établit entre le genie des eaux et le genie des bois doit se retrouver établi ontre les eaux et les bois; et si Haurvatit et Ameretét sont invoqués ensemble et agissent ‘ensemble, les eaux et les bois doivent &tre invoqués ensemble et agir ensemble, TLes toxtes eonfirmont atte induction. A. quelque page qu'on ouvre Avesta, on n'a pas long & feuilleter pour trouver un exemple de ce nouveau dvandva!: eaux et plantes. Ce.’est point que partout ob paraissent les caus, les plantes suivent névessai- remont; c'est ainsi quo dans les Védas, Dydus (le Ciel) peut Paraitre parfois sans ea compagne habituelle Prthivt (a Terre); ce n'est point non plus que partout ob les eaux et les plantes sont réunies, elles excluent tout, étranger de leur compagnie; Dyaus otPrthivi admettent bien dans leur intimité Antarixam (PAtimos- phre) et parfois méme so trouvent séparés l'un de autre par un flot d’étrangers ou d'alliéslointains. Pour que deux objets fassent couple, il n'est point nécessaire qurils forment socibié constante et eaclusive; il faut ot il sult qu’ils paraissent fréquemment réunis, comme sujets ou objets de mémes actions, ou d’actions réciproques. ‘Tel est le cas dans les Védas pour Te Ciel et la Terre; tel dans I’ Avesta pour les eaux et les plantes. Elles sont invoquées ensemble : «Jo oélabre et jimvoque doutes les eaus erbies par Mazia, > pares; » je célabre et jinvoque tous tes arbres orbés par Mazda, > purs?. > — ‘ Poisse Ahura régner & son gré sur les earua,& son grb sur > les arbres, & son gré sur tous les biens d'origine pure ®, » — 4. Femploie co mot au sons de eowple, résorvant an dvandva des sgrammairiens le nom de deandva grammatical ou deandoa parfait 2. Vigpio Sp) mardadhitio ashaoafs yeramaidé. vigpto urvarto mazdadhitdo asbaonls yaramaidé. Yp. 17, Tl. Of 4, 39; 2, 49; 47, 0, ete. 3. CVagapea t0 ahura mazda ustica khshaésba havanim dtmentm) ‘upd ap6 vapd urvario vag vigpa vob ashacithra, Yq. 8, 1.

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