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Uioapor Université Cheikh Anta DIOP de Dakar Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Cours d’Economie du Développement Dr. Idrissa Yaya DIANI ‘Année 2020-2021, Partie 1: Les théories économiques du développement INTRODUCTION Léconomie du développement : une nouvelle branche de la science économique qui se définit “sur trois plans (Hugon, 2013) : _ Vobjet : l'étude de développement ; Le champ d’application : les sociétés sous-développées, périphériques, du Sud, lisées qui s‘opposent aux sociétés industrielles ; ‘distinct : son champ d’analyse et sa méthode sont plus ou moins éloignés| I. Les théses sur le développement inche de la science Léconomie du développement : une nouvelle bra : économique qui se définit sur trois plans (Hugon, 2013) : - objet : l'étude de développement ; ; es - Le champ d’application : les sociétés sous-développées, périphériques, du Sud, marginalisées qui s’opposent aux sociétés industrielles ; - Un corpus d’analyse distinct : son champ d’analyse et sa méthode sont plus ou moins éloignés des analyses standards. 4a pensée dominante anglo-saxonne d’aprés-guerre était keynésienne et classico-keynésienne. Les limites de ces théories vont conduire 4 la construction d’une pensée spécifique au développement. 1.1. Opposition entre la pensée anglo-saxonne et la pensée francophone Deux approches du développement : a) Le courant anglo-saxon : 7 s'est forgé dans un contexte académique oui domine l'économie pure. met accent sur les problémes des équilibres et \’évolution des grandeurs macroéconomiques : croissance, inflation, chomage, etc. >Vapproche anglo-saxonne est principalement quantitative et a souvent pour conséquence de réduire |’étude du développement a l'étude du PNB, de son évolution et de sa répartition. ®Simon Kuznets (1972) : le développement peut étre appréhendé 3 partir de examen du PNB ou du PIB par téte. Vaspect multiforme du développement n’est pas nié, mais les auteurs anglo-saxons considérent que le PIB par téte reste le meilleur moyen d’appréhender l'ensemble des dimensions du développement. b) Le courant francophone : > Tout en reconnaissant le caractére fondamental de la croissance économique, les auteurs mettent davantage |’accent sur I’étude qualitative des phénomeénes qui concourent au développement. >Ainsi, '€conomie du développement francophone prolonge |’analyse anglo- saxonne, mais dans un univers académique intégrant les institutions. _ Elle s’élabore, en opposition avec l’orthodoxie d’alors, en considérant que les sociétés duales sont désarticulées et extraverties. économie. est partie intégrante des systemes socioculturels ; les institutions jouent un rdle essentiel ;,les pouvoirs et les conflits sont au coeur de l'économie ; le développement économique est un processus historique déséquilibré. Les pionniers francophones visaient a replacer l'économie dans ses relations avec les autres uisciplines. 1.2. Les théories du sous-développement Les trois grandes grilles d’analyse du sous-développement : + Vanalyse libérale : Retard de développement * Le courant de I’économie du développement * Vanalyse marxiste : Produit de l’expansion du capitalisme mme un le sous-développement col Joppement. Il pense e,stape du dévelonpenets spcicte a. Vapproche libérale du sous-développement ja’ société de Fetard de développement de développement ou un elo ostow: le sous-développement est un etl ment OU pes. Su i tun rezessairement, suivant que, toute soc? développee Psables au décolage, 'e et scollage, 1a maturi consommation de masse. > La société traditionnelle one cette phase qu constitue fe point de départ dU processus de développement, sur lagriculture. I n’y a pratiquement pas: lapplicat La productivité est faible et la pro La société est solidaire et est réfractaire aux changer Reese ria solidarité entre les membres de la famille ou interét est banni, véconomie est fondée ience et dela technique. satisfaire les besoins domestiques. «Elle privilégie les valeurs sociales et culturelles ents. Elle privlt Be changes sont faibles et le pret @ tion de la sci duction est destinée @ > Les conditions préalables du décollage : t de la technologie Crest une phase de transition. Lhomme commer changement de mentalité, au et cherche a s‘enrichir ily a.une évolution et une amélioration des conditions de vie, On assists ge woe veint gu commerce, 2 facceptation du pret 3 intérét, 2 la création de banques, & augmentation de la productivité du travail On met sur place des banques et des germes d’industries. Lagriculture permet donc de dégager un profit. nce & utiliser les résultats de la science e' Le décollage ou take off : ei Phase tris rapide pendant laquele es taux d’investissement sont élevés (8 4 10%) et Seamer esac ses ot ane ne Sct a er ite Pas ner 8 Sif ; les produits La maturité Pendant cette phase tous les secteurs profiter nt pacha jue. dss principales bases du veloppement sont aes te Ss Ce en paonsa De sre ae roupes industriels, financiers et commerciaux se eréent poran as . jologie joue un grand réle a cause des inventions et des ihovetions Vere de consommation de mi Pendant cette derniére phase, la consom Be ennents satis aire leurs besoins ar cia pauarey arte tree lranortante, Ras pause dei ausse du pouvoir d’achat, les services et les loisit dev ens gmente. L’état intervient de plus en plus dans économie elop pent. Les critiques de la thése de Rostow * Elle repose sur une vision linéaire de I’histoire qui est assez contestable. Les bons modéles sont ceux des occidentaux qui montrent la voie. Mais, existe-il une seule bonne solution (« one best way ») ? * Les structures sociales et l'environnement économique des PED au XX! éme siécle ne sont pas analogues a ceux des pays européens du XVIII me. oAujourd’hui, les PED ne sont pas seulement en retard, ils sont différents. Les pays européens du XIX éme disposaient de la maitrise des marchés mondiaux alors que les PED d’aujourd’hui doivent d’abord reconquérir leur propre indépendance et leur propre marché. oles EMN n’existaient pas encore. oles pays européens n’étaient pas endettés comme les PED d’aujourd’hui ; oLeurs industries naissantes n’avaient pas de concurrents. + les conditions économiques d’un démarrage aujourd’hui sont plus difficiles @ réunir aujourd’hui qu’au XIX éme et fe deviennent davantage au fur et & mesure que les pays développés avancent et modélent le marché mondial. b. Le courant de l’économie du développement 6.1. Le sous-développement : un écart normatif (approche comparative) * Selon Kuznets, 1960, le sous-développement, notion comparative, peut se définir par rapport a une norme (écart vis-a-vis du niveau de vie des pays développés) par rapport au possible (sous utilisation d'un potentiel de ressources), ou par rapport au nécessaire (besoins). * Par rapport au possible: sous-utilisation des ressources naturelles, voire des ressources humaines ; *Par rapport au nécessaire; insuffisante satisfaction des besoins fondamentaux, ce que Francois Perroux appelle les « fondamentaux du statut humain de la vie » ou coats de l'homme ; b.2. Le cercle vicieux de la pauvreté * Ragnar NURK‘ pauvre parce qu'il est pauvre développement. + Pour NURSKE, dans les pays en voie de développement, faiblesse des revenus. Les revenus étant consommés pres intégralité ; 'épargne est aussi faible. Puis que I’épa i Fi rgne i oa financer les investissements, ces derniers sont deine ie et = ‘SE : approche en termes de cercle vicieux : « un pa’ e » [Nurkse, 1953] ree «I considére le sous-développement comme un blocage de ply ranane que dans leur b.3. Lapproche dualiste ell i i peccaeme (Lewis) montre que les eracicnee ee eer a au mead la coexistence d’un traditionnel, ne et d’un_ secteur “A Ven ‘Contre nomogenes 3 es représentations qualisme i "ahéories standards, le APOsiti en ‘ S¥stémes a tech ee Sconomig, « PfOducti pes ce ique. ction et de circuits e ce i leurs inte deux secteurs et —. 4 Sir Arthur LEWIS (1915-1991) Prix Nobel en 1979 >b.4. Vapproche structuraliste * Elle a été élaborée au cours des ani ans le cal Ss i rm j Ss années 50 dans le cad * Elle met en avant des caractéristiques structurelles du sous-développement. ae ne ce cep scones du développement, Raul Prébisch (1901-1986) ppées ont des traits Pe, re structurels internes (désarticulation, faible intégration é des marchés, croissance démographique, niveau limité du capital physique et humain, etc.) et externes (dépendance héritée de la spécialisation primaire, poids des ressources naturelles, dépendances en capitaux et en technologies, extravasion, croissance appauvrissante par mauvaise spécialisation.). Hans Singer (1910-2006) Frangois Perroux note trois caractéristiques communes aux pays en développement : 1. Ce sont des économies désarticulées 2. Ce sont des économies dominées, dans le sens ol, malgré la décolonisation, elles nfont pas pu, pour diverses raisons, slaffranchir de leur _ indépendance économique. Leur poids au sens large (économique, militaire, technologique) est trop faible. 3. Ce sont des économies qui ne couvrent pas les codits de homme Francois PERROUX (1903-1987) Sous-développement et développement ne sont que les deux faces d'une méme réalité: "accumulation du capital a échelle mondiale, Vimpérialisme, économie Mondiale capitaliste (Amin, 1971, de Bernis, 1987) ces nee ett q) Les formes de dépendances la dépendance commerciale ; ‘la consommation } '€s produits Produits des PED est extravertie et leur spécialisation est sur Primaires. En effet, ces pa Ys importent lessentiel des | mae ™Manufacturés de consommation (équipements mMénagers, | oe ardines ...) et exportent des Produits de base a l'extérieur * Les 5 Pays du Tic . ae | eu iu Ter 5 monde commercent plus avec les pays développés qui * des produits “Les mare hés 4€veloppeme, ternationaux €voluent au détriment des Pays en (les prix des pea Subissent fa dété, Produits wa "oration des termes de l6change pr imairesy'® Manufacturés augmentent plus vite que ceux des d) Les formes de dépendances La dépendance financiére ; * La faiblesse de Vépargne intérieure => . Les Pays en développement étrangéres et supranationales, La dépendance technologique . Des firmes multinationales (FNM) viennent s‘installer dans les pays en eveloppement en y effectuant un transfert de technologie. Les quelques investisseurs nationaux des pays du Tiers monde achétent des licences et des brevets des pays développés. * Cette domination qui est due aux Tapports de force entre pays pauvres et pays tiches est lourde de conséquences : deterioration dee bales de paiement des pays sous — développes ; exportations des plus-values des firmes multinationales vers leurs pays diorigine, insuffisance de reso cee pour assurer le décollage des pays pauvres, sortie massive de capitaux vere les nations riches s'endettent auprés des institutions financiéres Il. Evolution de la pensée du développement Hugon (2013) distingue quatre grandes périodes permettant de} Caractériser la généalogie de la pensée de "économie du développement : e Celle des fondements correspondant a un __ projet développementaliste lié a la colonisation ‘i . Celle des affrontements liée a un projet tiers-mondiste et aux luttes de libération ; . Celle de l’ajustement ot domine le libéralisme dans un contexte de mondialisation libérale accélérée et ° Celle du post-ajustement dans un contexte de déconstruction- refondation de l'économie du développement. ee ————ctionet _—_— et du les fondements, de la construct jon 2.1. Le temps structuralisme (1945-1965) *Contexte : Les années d’aprés-guerre, volontarisme étatique a deux * Guerre froide et de la place des nations non-alignées face aux deu blocs capitaliste et communiste. de reconstruction et de a) Surplus de main-d'ceuvre et dualisme: | + le modéle de Lewis ( 1954) + La premiére perception du sous-dé I lere pr n ¢ développement : i systeme indigéne (traditionnel) et d'un systime étraneeeeence didn * la méthode dualiste consiste a définir a Priori deux syste eS etudier les effets de leur mise en relation. vstemes, puis 8 * Contribution fondatrice de la théori é ution ‘orie du développem: é geiewis voit dans la coexistence du secteur dersbeeeeeaedels secteur capitaliste la base du processus d'accumulation. odd * Les bas salaires, permis 0 infiniment élastiq HES De a Par une offre infiniment élastique d. il ", : YW, Ou Hee ploscédent de enain-d ‘eeuvre du secteur de stibsistanen es taux de profits qui investis, i a 2 ere Pp q , conduisent a une Transfor, mer l'excédent de main-d'ceuvre en Surcroit de profit * V'excédent de Main-d’ceuvre est co Par le chémage déguisé dans Vagri Nstitué dans le secteur traditionnel intermittent, a culture de subsistance, le travail * Le salaire Courant est un sal + Loffre de main-d'oeuvre que le « surplus de main- laire de subsistance 3 est illimitée au taux de salaire courant tant d'oeuvre » n'est pas résorbé. La productivité marginale est nulle dans le secteur traditionnel, c'est-a-dire que la Production de ce secteur ne se réduit pas quand on lui soustrait la force de travail en excédent. Transformer |'excédent de main-d'ceuvre en surcroit de profit Productivité marginale et salaire N. Np a Progrés technique Emploi dans le secteur capitaliste Commentaires ~~ ur capitali * Dans le sectety roissante a d’ceuvre e: SMe re de ce secte + La demande emalnd Sealise le taux de s eee eee é les volumes d'emp! . hique représente les, , : A capita ste est pees. Se des salaires versés et WN2T ala + Le rectangle OWTL? correspond q te mnatfe main-d’ceuvre a int au ‘ofits quand tout le sur) ni emande de main- ail des piavestissement des protits accroit la d la droite et d’ceuvre : les coordonnées dela Cor ates l'ordonnée s'éléve en cas de progres te 5 (le point T), loffre de. + Dés que l’excédent de main-d’ceuvre est absorbé {le poe accroit avec lui, main-d’ceuvre devient élastique au salaire outa os le dualisme a disparu, l'économie est développee. F ain- . uctivité marginale do these. ste industrie ia Memploi augmente pi | 4 mesure ff croit jusqu’a ce que la alaire courant : loi OL1, OL2, que |, la prod le secteur b) La thése de la dégradation des termes de l'échange des produits primaires *Dans I'analyse néo-classique, les mouvements internationaux de marchandises (Hos) et (ou) de facteurs (Mundell) permettent de meilleures allocations et (ou) dotations factorielles et ils conduisent a une croissance transmise. SOK, selon les structuralistes, on observe dans les pays dominés des asymétries, des termes de I'échange défavorables. * Raul Prebisch (1901-1986) => la thése de la dégradation des termes de Véchange qui forme la base de la théorie de la dépendance (Singer-Prebisch). En 1950, il publia une étude « Le Développement économique de l’Amérique patine et ses pr acipaux picblemes » qui expose ce qui est maintenant connu jus le nom de these de Singer-Prebisch, une contributi j a pensée économique. pero OE Le structuralisme s'est construit autour du paradigme Centre-Périphérie ériphéri i i imai inés a 'exportation vers + Les périphéries produisent des biens primaires destinés a l’expo ' le centre. Le centre, lui, produit des biens manufacturés pour les exporte! vers la périphérie. . era wean jede * Prebish constate que, la technologie saméliorant, le ee escaped tetenir les bénéfices faits en maintenant des salaires et SS cee élevés par le développement de syndicats et d' posetren rorenbleseuils Dans la périphérie, les entreprises et les travailleurs Boney Se SATS doivent transmettre les bénefices techniques a leurs cli de prix plus bas. "6 tre les * Prebisch souligne ainsi la dégradation des pemmes oe eal pays induetialices et ceux qui ne le sont pas. Cela ve cabenciicetdes périphérie d@vra exporter rus pour maintenir cone ih technologie et du exportations. Dans ces conditions, tous les profits de commerce international reviennent au centre. \l débouche sur la théorisation de la détérioration des termes de Véchange (thése de Prebisch-Singer). On reléve das lors deux apports majeurs de l’analyse structuraliste et industrialiste du développement dans son application aux économies en développement: sla nécessité de "emergence et de la consolidation de structures productives nationales * et la nécessité de la formation d’un marché intérieur, dans le cadre d’une politique économique spécifique héritée de "histoire du développement en Amérique latine dans les années 1930, la Politique de substitution aux importations. rialisation t trois strategies d'indu: c) Les stratégies d'indust On distingue traditionnellemen Assidon, 2002) : * Les stratégies tournées vers lem d'importation (ISI), par les industries indust! Les stratégies tournées vers les marchés extérieurs - parla substitution d'exportation (ISE). strialisation (Elsa arché intérieur : par substitution rialisantes 1 'n par substitution d'imy . ) Uindustrialisation pa stitution d'importation (IS! 4 isati bs n (ISI). Le desarollisme (du terme desarollo = développement en es; meut une ISI. Les politi : sur: politiques préconisées par ce courant {ReBRC de Kécole deacon , 1970) reposent 1) éaeiezement 2) eae a ribuer de fagon decee redistribution du revenu et ; e ; eae” marchés communs régionaux, notamment entre les éco: une réforme 3 en place d systbme de p nomies de taux de change m ine deprotection par des quotas, ven iter les Importatons a fonction des Sogaee & #5 *Le présupposé de cette stratégie : l’existence d’une demande potentielle suffisante pour l'industrie d'amont et l'offre suivra ; il suffirait donc de substituer une production nationale aux importations. * Mais il n' est pas sdir qu'il suffise de protes que l'offre réponde, pour que des droits de dou: en une augmentation du capital par travailleur, requises, ou encore en capitaines d'industrie *Les conditions de l'offre sont apparues, contraignantes sinon davantage que celles de la dema' nombreux pays. ger le marché intérieur pour ane se convertissent ou en qualifications a l'expérience, aussi inde dans de ¢.2. Les industries industrialisantes Cette stratégie, qui se référe € l'expérience soviétique, a pour objet de transformer les modes de production existants en promouvant un capitalisme étatique. File inspire les choix industriels de lInde dans les années cinquante ; elle est connue en France sous sa variante algérienne des « industries industrialisantes » [Destanne de Bernis, 1966]. L’ambition de ce modéle est de réaliser un autocentrage intersectoriel davantage quiintra-industriel comme dans le cas précédent. + En effet, dans la transition, l'agriculture, outre les rdles qu'elle est appelée a jouer (fourniture de main-d'oeuvre et de subsistances), doit, par la mécanisation, offrir Bee eerie sivescelte derniere doit, en effet, livrer a l'agriculture des « ement, des services de base (énergie é irrigati Bley aperinement, ces 61 (Energie électrique, irrigation) et des _ * Dans un deuxiéme temps, grace au jeu des effet: rainement attendus, D h jeu des effets d'entrainement linvestissement sera orienté vers des industri ransformati rt rs } ae i industries de transformation tournées vers La séquence historique de |'ISI est ainsi renversée. application de la stratégie d'industrialisation lourde a des économies différentes offre un terrain d'observation intéressant. L'articulation techerchée agriculture-industrie a suivi des cheminements différents * En Chine, sous I'influence des conceptions staliniennes le « Grand bond en avant» (1959-1961) : le mot d'ordre « marcher sur les deux jambes» se concrétise par le développement d'unités industrielles de tailles trés variées sur tout le territoire, méme si, dans une premiére phase, les résultats sont contrastés selon les Productions, avec I' apparition de la famine. . Quant a Algérie, la création d'industries s'est jumelée avec une régression de "agriculture et avec un effet d'éviction sur l'accumulation productive imputable a la logique d'économie de rente. ¢.3. L'industrialisation de substitution d'exportation (ISE) * Consiste & remplacer progressivement les exportations traditionnelles par des exportations non Produ gees Rr spemele; des produits primaires transformes, des biens semPmaruoniney, des Produits industriels. il s'agit de jouer ainsi un avantage comparatit de resconnce naturelles, de coi de main-d'ceuvre, d'espace * Gans deaitique a été adoptée par un grand nombre de pays, mais elle n'a 6té couronnée de succes que dans quelques-uns. seussites industrielles ont été spectaculaires et sont intervenues & chaque fois dans des conditions * La Corée du Sud, pauvre en ressources naturelles, a peu procédé a la substitution d'exportation; le es de sa strategie “industrielle: s Supposé une maitrise du processus d'ensemble ‘de Strialisation, notamment sous son volet technologique et financier, résil a réalisé davantage la substitution d'exportation (baisse de la part du café) en reculant la ficole autour d'une “nouvelle. speculation agricole (le Soja) quia joue un role ment dans Tindastrie. dec evel, Speculation. aericoles, et en convertissant. vers ‘une partie de son industrie de substitution @importation. sual exploitation nouvelle du pétrole a joué un réle de diversification des expe ns. Bere eta clove un tle de divers ication ces/ expo ationsice straitance. sre 2u21 Ps de [’g ffrontement et dela tadicalisation (1965- *A la suite d é ee le [a conférence de Bandoeng et du Non-alignement (1955), les ia Pendances Afrique, de certains Pays asiatiques et a l'émergence dela Notion de Tiers-Monde (Sauvy, t de Caraibes conduisent 1952) oude Périphéri Latine. “Dans les années 1960, les éc Prebisch sur le structuralism, développement économiqu ‘Onomistes de la CEPALC ont étendu les théories de © dans la théorie de la dépendance pour laquelle le e de la périphérie est pratiquement impossible. iste en une critique du développement historique du capitalisme et de la eonsisteien . place qu'y tient sa périphérie, + Avec Le Pillage du tiers monde, Pierre Jalée QS ser aan va chercher des ressources dans le tiers monde. * Samir Amin [1970] : explique lintégration des €conomies sous-développées, dans une histoire de I'accumulation & |'échelle mondiale, Par des transferts de valeur entre modes de production différents au profit du «centre», selon une logique d'échange inégal. * André Gunder Frank [1969]: présente le capitalisme comm: "échelle mondiale en métro} Capitalistes : dans le secteur ti commercants qui prélévent le [1965] exprime I'idée commune : « développement du sous-développement ». II € un systéme intégré par le marché et structuré a poles. et satellites, Nul_n'échappe aux rapports. taditionnel, cher aux théoriciens du dualisme, les surplus sur les Paysans sont eux-mémes exploités 4 un niveau supérieur par d' i autres marchands ou Par des industriels, et le surplus remonte ainsi le long de la «chaine impérialisten, i lisme (1975-1995) de la gestion et du libérali rajustergton et les ajustements is de Wa: tas na ae ee aca prem oe " cent dans un| nec 09 Rr: (re paola, ek Bay a Sul ae lancer dere = vechet J => xcédents © faviendra ‘de 1980, nnees ac et les EXE Oe qui étrolier de ers dard Gecond choc P processus, Os8 ap fendanc di temps “pieenses chute du mur de Berlin ), Reagan fesse a) Gi et a la mise en place des tenet Ue gominante CO fa fin de ta décennie guatre-vin 5 donguront# 2 Fieyrel (PAS) ll Y 4, roide dans le Tiers-Monde. “ee Sie eran deh ot ee tne a aie assage partion du clVaBE Colle du p Gispartion du Ce Fen question ¢ Yon note une yermanent, Von ni et d’endettement devenant pi . de crise lontaristes. Dans un ae des politiques vo + Da 3 remise en q lyses et des ‘ adrage des anal ie est _margué Pat tay institutions de Brettonyiea de la décennie 70 est mT ie et du court terme sont privilég we ares de gestion, Cerinal. Les stablsations du cpurt ce ip doctrinal. one beret on ear de développement de dépens de: ee Alt résume les “Le consensus de Washington, terme utilisé par be des trois | nouvelles propositions de politique economique le, le FMI et le Trésor institutions basées 4 Washington (la Banque mondiale, ameéricain). * Les prescriptions libéral ajustements de chang investissements étran * économie du dé approfondis: ae ‘ictives, des les sont des politiques budgétaires rest = =e e, la dérégulation, Youverture comme! =Bulatior ; jues. gers, la privatisation des entreprises pune ant a un veloppement tend a s‘éclater en plusieurs champs conduis: sement analytique @ é Marché acquiert un s We jomie en t réduisant sa spécificité par rapport a "con tatut d'universalité, En Afrique, en 1981, |e rapport Berg de la Ba ganstitue un choc et une ré a une réponse pave POnse au pl Benéral, Le i dnant le marché Nnque mondiale prénan' a N volontariste de développement autocent b. Véchec du consensus ‘Les pays ayant scrupuleusement suivi les recommandations du consensus de Washington n’ont pas obtenu, globalement, de meilleurs résultats économiques, tandis qu’ils ont eu & supporter les multiples conséquences sociales de Vajustement. + || apparait méme que les ajustements ont pu avoir un effet négatif sur Yévolution de ; 9 1995 et 2000, deux V'IDH entre 1985 et 1990, puis entre be périodes pendant lesquelles les probleémes d’endettement one conséquences particuliérement douloureuses pour les populati PED. oa * De la méme facon, il n’a en rien favorisé une diminution ge fe enarent é nsus n’a meme pas-signitsc 3 pays concernes. Le respect du conse! Depneeal © Paine bien que (es favorisé ouverture commerciale des ; regles du jeu du commerce international sont biaisées. Plusieurs raisons peuvent étre avancées afin d’expliquer cet échec. «Tout d’abord, le consensus de Washington marque un retournement complet Tout {ia fagon d’appréhender la question du développement. Alors que les Gatcturalistes et les théoriciens de la dépendance voyaient le sous- développement comme un probléme global qui devait étre traité Cstionalement, en fonction des spécificités propres a chaque pays, les libéraux vont renverser la proposition au début des années 1980. Pour eux, le pays qui ont fait de mauvais choix, qui se sont les problémes viennent d écartés de la voie devant leur permettre de rattraper leur retard. Des lors, seule une réponse globale, le consensus de Washington, est en mesure de remettre les PED dans le droit chemin. * Cette démarche, en niant les spécificités histori ‘ a a iques de ces pays, n’a pas SE ers escomptes, Au contraire, la relative réussite de certains Lest asiatique sexplique par a isi ea elacecincntalistass pliq par un retour & la vision des le, Ne se sont Sud et T; wan, par exemp ‘i 1003] : la Corée du laitibees ik [2 4 + Rodrik , oripas £Ngagés dans la voie de et wont pt Aue, de Paine barnes tion et lic fort et n’on ee SEE ee crap exportation: cored o's Sabventionner leurs exp apPuyerciales e' comme! i institutions t que tres progressivement et conservent des institutio Jouvren ; iindetne ne ouys i hangement de Politique 3 eee ier regiet olga faites SEE ETS en ae races genta. 2234.et 2000 Sane ses chil es a5"i'3 ainsi ed assent de 4,696 fea Subventions a Vexportstioh: resi Bei ation ale progressive, @ encourace i edu ale open ne politique fIsc po place un i 4 une trop n est imputable a une onctirnement dee vaspineto comme tab Fate ii a rait aussi iS ay fonclonnement Sest traduite So” un rej ae accordée au fonctionnen au financiere. asiatiq inciére a: Ge iques a éé épenses publiques a 6 faction ‘sur les dépense: licable dans |g éme que action s ‘on est inapplicable dar Pend consensus de nese aTe dailleurs étre mis eo e Ue el as parla me De heen effets perv foe dees dh dipensaome totalite de se évidence, 3.1. Les Tuptures en, cours, “[LMOndialisation et fe féveloppement durable st es prioritésenvirct S, ent © substituent souvent au développem inégalités) “Les questions institutionnelies TPPOSEes re gurntl i liques sont ‘ont devenues qantrales. Les affaires Publiq comme des affaires Privées (gouvernance), * Les OMD trady it un S bailleurs de fonds. ituti i jonde &mergentes et | Constitution d’un m ti j é les accords Bona aklraton du régionalisme de jure porté par rds ah crise i é nces en Sats firmes TeseateBlonalgac de fact caractérise sme deg intra Pet * Sure Ss z, NU XXIe Sie} é taux de croissanc Nu ies © 8St, mar Ué par des ta &t militar? 8¢op0} itique te s ns les ®conomies en developperea (Chine, inde). Ktaire “co, , Bence . raed se cone houvel sf OUVelle. ~s alternayip2¥05, Porto 5 i iy atique Nes économi ue, diploma 'Dolaire, relation cardinales Zontales Sud/Sud. *A ces ni i ions i i aj a Bae te saa mations internationales Sajoute une remise en cause d p et de ses implications en termes de Politique Economique, notamment pour les Pays pris dans la trappe de la pauvreté. Les institutions de Bretton Woods ont perdu leur influence avec les Capacités de financement de |’aide des pays émergents, le rdle des fondations privées ou Vimportance des transferts des migrants. sles investissements sociaux apparaissent comme une condition du Epartition équitable favorise la croissance et un Etat Ppement permet les marchés efficients. Les effets contrastés, voire négatifs des Politiques de stabilisation et d’ajustement montrent les limites du néolibéralisme. * Les questions se déplacent vers I’institutionnel et le politique (qualité des institutions, good governance, démocratie, corruption...) 3.3. Le développement durable : nouveau consensus mondial pour le développement ? a) Historique “Tout commence par les problémes liés a la protection de l'environnement vers les années 1970. => ceci engendre en 1972 le premier Sommet de la Terre, également connu comme Conférence des Nations unies sur_ l'environnement humain a eu lieu 4 Stockholm. Cette conférence aboutit a la création du (PNUE). + Difficultés de la definition du concept de développement durable et premiére définition par le rapport Brundtland 1987. Agenda 21 Issu de CNUED en 1992 a Rio de Janeiro sur la "stratégie mondiale pour le Développement ” *En 2000, mise sur pied des OMD par le sommet du millénaire A New York. rtant sur la * Le sommet de la Terre de Johannesburg en pees Ciebelieaiten consommation, les ressources naturelles et louie et respect des Droits de I'homme. ment des *CNUDD 2012, dite Rio+20 et le processus de lance! ODD ‘sui OMD pour * En 2015, pubiivation des ODD prenant la cule €chéance 2030 : Accord de Pa b) La problématique du Développement Durable ee ey eo) uric NS Lich y Cary Murr da} eet) A Menu aha eg cr aarp et OTH Cis Cn ane les eee? vi be oy BT c) Définition * Selon | fini a définiti é onal SS STeEeteser par la Commission mondiale sur je développement en 1987 (rapport Brundtland): in développement qui répond aux besoins « le développement durable est ul la capacité des générations futures a du présent sans compromettre répondre a leurs propres besoins ». les aspects sociaux et je du développement, Ie induisent la prise en compte accrue de ction des economies. FF rrssentation des huit objectif du millénaire pour le f développement(OMD) échéance 2015 1 ELIMINER VEXTREME PAUVRETE ET LA FAIM 5 AMELIORER LA SANTE Bilan des OMD Diminution de l’extréme pauvreté : Le nombre de pays pauvres a été dlvis ‘Amélioration de I’accés a l'éducation des enfants par en pres de 20 ans : Lextréme pauvreté dans le monde @Toux de pauvreté Nombre de personnes en situation (en%) de pauvreté> (en millions) 1958 1747 Ta svivantavee moins de 1.9 dollar / jour fen 2011. en parte de pouvoir d'achot) s& Bilan de OMD (suite) + Néanmoins, le développement est encore détre une réalité toutes, régions. mone. es gers, ehregieres ne & encore Join, cttre une, real, Pear contre i pauvreté ot i 5, Notior économique. Prés nes uvretd et sont See cammeant, de securne Vivent encore dans extreme pauvreté, vivent tire, déducation, dinfrastructures de base et d'acces aux soins de santé, En Afrique subsaharienne, fextréme pauyreté rvest passée que de 59.%.8 47 % 6 18 - £n 2014, 34 % de la population nont toujours pas * ee es sources deau, potable poptiorses: En 2014 op de families sont encore endeuillées par la perte d'un enfant 'e taux de mortalité infantile est de 58 pour mille). * Vacces & l'énergie est aussi insuffisant. De méme, le nombre d'utilisateurs des nouvelles Laces 8 rene Ete “trop. faible pour, espérer un positignnerners Stratégique dans la technologies nen effet, seulement 19 % de la population utilise ikerass tandis que le ratio mondialarenta internet haut debit fixe indique qu'il ne concerne que 10.38 % de la population. «Au Senée~" le ratio de la population pauvre én fonction du seul de pauvreté national est encore Ay see ra (a7 Seen 2010) pulation pauvre efre ges enfants de moins de 5 ans se situe & 49,7 op ere au moment ou le taux dalphabetisation ace ‘adultes se situe a un niveau Bou cperement bas (43 % en 2014, contre plus de 95 % en Chine). « Dans le méme temps, seuls 56 % de la population ont acces 8 Vélectricit 100 % pour la Corée du Sud). 6 (contre par exemple b) Les Objectifs du Développement Durable(ODD) our le développement durable nérale des Nations unies. Ils our le développement (OMD) communauté de nouveaux objectifs p D ptés par l'assemblée gel succédent ainsi aux Objectifs du millénaire ps qui ont servi depuis ’année 2000 de feuille de route a la internationale dans la lutte contre la pauvreté. * Le passage de la période de développement définie par les OMD aux ODD est caractérisé par une revue a la hausse des objectifs qui deviennent plus ambitieux que les précédents en passant de 8 ‘17. Ils tiennent compte de toutes les dimensions du développement durable, a la fois économiques, sociales et environnementales, Vobjectif principal des ODD est I’éradication de la pauvreté d'ici l'année 2030. Ces objectifs mettent l'accent sur la réalisation d’une croissance économique soutenue et inclusive, la préservation de la paix, mais aussi la lutte contre la dégradation de l’environnement. * En septembre 2015, (ODD) ont été ado) Un pacte universel portant sur 17 objectifs et 169 cibles. Ces objectifs sont définis comme suit : Pd erry oi eed OTT AT BIENATRE aa en Source : www.un.org. Toutefois + Progrés inégaux Santé maternelle, néonatale et infantile peu enviable dans les PMA Pauvreté toujours accablante Enormes disparités entre pays et entre individus Chomage surtout chez les jeunes Recrudescence des conflits, du terrorisme Dégradation de l'environnement Réchauffement climatique Fin

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