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BIOCARBURANTS Version 10 Serie' 4
BIOCARBURANTS Version 10 Serie' 4
INTRODUCTION
Alors que les besoins en énergie du continent continuent de croître très rapidement sous la
pression des facteurs démographiques et de l’urbanisation, ses ressources sont de plus en
plus à la traîne. Cela implique que l’Afrique doit passer des sources traditionnelles d’énergie
à des nouvelles, améliorer les économies d’énergie, exploiter le potentiel peu exploré des
énergies renouvelables et réduire sa dépendance envers les carburants fossiles.
En outre, la pénurie de pétrole commence à effrayer tous les pays du monde, c’est ainsi
que Bill Gates a lui-même investit plus de 84 millions de $ US dans une société américaine
de production de bioéthanol. La Commission européenne, consciente des conséquences
qu’entraînerait un énième « crash pétrolier » et souhaitant se mettre en conformité avec le
Protocole de Kyoto, a adopté toute une série de mesures visant, à terme, à favoriser
l’utilisation d’énergie renouvelable, issus notamment de la biomasse. Si nous reprenons les
propos d’Alexander Muller, assistant de directeur général du Département de la FAO pour
un développement durable, les biocarburants fournirons, d’ici une dizaine d’années, plus de
25 % des besoins mondiaux en énergie.
Enfin ajoutons que beaucoup d’experts s’accordent à dire que l’industrie africaine des
biocarburants pourra créer quantité d’emplois, être un booster économique pour les pays
producteurs et donc aider ces derniers à sortir de la pauvreté.
En effet l’augmentation du coût des produits pétroliers a toujours eu un impact négatif sur
le plan socioéconomique, sur l’ensemble du territoire national, surtout en ce qui concerne le
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transport et les produits de consommation. Il se pose un problème d’approvisionnement des
produits pétroliers dans les milieux ruraux et leurs prix sont très élevés par rapport au prix
fixé par le Gouvernement dans les coins où ils sont disponibles.
En plus l’utilisation de l’énergie fossile produit les gaz à effet de serre, une des principales
causes du changement climatique. Les gaz de combustion des hydrocarbures fossiles
rejetés dans la nature ont des conséquences sur la santé (les cancers, les maladies
pulmonaires, etc.).
Pour faire face à cette crise qui se profile à l’horizon, tous les pays cherchent à réduire cette
dépendance à l’énergie fossile en valorisant les énergies nouvelles et renouvelables qui
constituent une source d’énergie propre comme les biocarburants. La production et
l’utilisation des biocarburants constituent une alternative en prévision de l’épuisement des
énergies fossiles. Les biocarburants peuvent satisfaire aux exigences de :
■ desserte en énergie ;
■ lutte contre la pauvreté ;
■ réduction du déficit de développement ;
■ protection de l’environnement.
Les conclusions du sommet climatique de Paris (COP21) de 2015 sont résumés dans
l’Accord de Paris. Cet "Accord de Paris" peut assurément être considéré comme ambitieux
et il jette des bases solides pour la politique nationale et internationale pour les décennies
à venir. Ses objectifs sont en effet les suivants :
■ contenir l'élévation de température largement sous les 2°C (par rapport à l'ère
préindustrielle) et même viser à limiter cette élévation de température à 1,5°C ;
■ augmenter la capacité des pays à s'adapter au réchauffement climatique (adaptation)
et renforcer la résilience aux changements climatiques ;
■ assurer la transition vers une société bas carbone ;
■ mettre le financement climatique en adéquation avec la transition bas carbone et le
renforcement de la résilience au réchauffement climatique.
Les énergies fossiles sont des énergies dont le carbone est stocké depuis des millions
d’années dans des gisements fossiles profonds. En allant chercher ces énergies dans les
profondeurs terrestres pour produire de l’énergie, on libère dans l’atmosphère de grandes
quantités de CO2 responsables de l’effet de serre. L’utilisation des biocarburants favorise
:
Donc, avec des émissions polluantes de 60 à 95% moins élevés que le gazole, les
biocarburants s’imposent comme une des technologies les plus respectueuses du climat.
Parmi les résultats des négociations de la COP22 tenu à Marrakech (Maroc) en 2016, la
création de la plate-forme appelé 2050 pathways ; un projet qui regroupe des pays, des
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villes et des entreprises qui s’engagent à n’émettre plus aucun gaz à effet de serre d’ici
2050, pour atteindre le 100% zéro carbone.
La conférence climatique internationale dite COP23, qui s’est déroulé du 6 au 17 novembre
2017 à Bonn sous la présidence des Iles Fiji, était la seconde conférence des Parties depuis
l’Accord de Paris, conclu fin 2015. La COP23 démarrait dans des circonstances assez
particulières, après l’annonce du retrait des Etats-Unis à l’Accord de Paris et les événements
extrêmes qui ont frappé de plein fouets de nombreux pays développés comme en
développement. La COP23 n’est qu’une étape intermédiaire dans un processus studieux
qui doit traduire les ambitions politiques de l’Accord de Paris (COP21) en un manuel
d’application technique détaillé. Cette phase de mise en œuvre doit être terminée d’ici fin
2018, lors de la COP 24 en Pologne.
Devant un tel constat, il est nécessaire de recourir aux énergies alternatives (énergies
nouvelles et renouvelables) entre autre l’énergie solaire, énergie éolienne, énergie
hydraulique, énergie géothermique et énergie de la biomasse (biomasse-énergie), d’où le
concept de transition énergétique qui utilise la diversification des sources énergétiques, et
promeut les énergies nouvelles (renouvelables) afin de protéger l’environnement. De ce fait,
les énergies non renouvelables, entre autres, le pétrole brut, le charbon et le gaz naturel
sont de plus en plus délaissées au profit des énergies plus propres, pour ne citer que les
biocarburants. Plusieurs pays au monde ont déjà pris des dispositions pour en finir avec les
énergies fossiles d’ici 2025, c’est le cas de la Suède et la Norvège. D’autres pays comme
l’Allemagne, Danemark, etc. sont entrain de suivre ce chemin. Donc la fin d’utilisation des
énergies fossiles est proche.
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Chapitre 1. LES ENERGIES RENOUVELABLES
1.0. Introduction
Les carburants fossiles (pétrole, essence...) s'amenuisent ! On ne peut plus compter sur
cette forme d'énergie, c'est pour cela qu'il faut agir et réfléchir à un changement de notre
consommation énergétique. Les énergies de l'avenir, ce sont les « énergies renouvelables
ou énergies nouvelles ». Mais que signifie cette expression peu engageante ?! Eh bien,
sous ce nom se cachent différentes sources d'énergies qui nous entourent, et que vous ne
soupçonniez même pas ! Vous les découvrirez ici, dans ce cours.
Figure 2.1 : Voici le schéma des différentes énergies renouvelables ou énergies nouvelles.
Ce qu'il faut savoir, c'est que toutes les énergies renouvelables, sauf la géothermie,
proviennent indirectement du Soleil. Mais les deux formes les plus connues utilisant le
rayonnement solaire sont le solaire thermique et le solaire photovoltaïque.
1.1.1.1. La serre, en agriculture, en est l'exemple : dans une serre, le sol, de couleur foncée,
en absorbant les rayons solaires, produit de la chaleur. Le verre transparent qui recouvre la
serre laisse passer les rayons, mais ceux-ci restent piégés dedans. Ce phénomène est
appelé “effet de serre”.
1.1.3.1.Avantages :
- L'énergie solaire est renouvelable : le Soleil brillera encore 5 milliards d'années ! - Près
d'un tiers de la population mondiale ne dispose pas d'électricité : à cause de l'isolement,
comme à la campagne, ou de la pauvreté, comme dans les pays du tiers-monde. Le solaire
pourrait être la solution.
1.1.3.2.Inconvénients :
- Le coût des installations et la surface importante prise par les panneaux solaires en limitent
l'usage.
- Elle ne fonctionne que le jour (la nuit, on utilise une réserve).
Les éoliennes, ce sont des moulins à vent modernes (du nom d'Éole, le dieu des vents dans
la mythologie grecque). C'est le Français Georges Darrieus (1881-1979) qui a mis au point
cette machine de 30 mètres de haut.
Quand le vent souffle, il fait tourner le rotor (hélices, pales), qui entraîne une génératrice
(dynamo) qui produit l'électricité. Celle-ci est stockée dans des batteries, ou est conduite au
réseau électrique par des câbles épais. On trouve parfois de véritables champs d'éoliennes :
ce sont des sites éoliens
.
1.2.3. Avantages et inconvénients
1.2.3.1. Avantages :
- Elle ne produit pas de déchets, ne pollue pas et ne provoque pas d'effet de serre.
- Les grands parcs éoliens installés sur des terres agricoles n'occupent que 2% du sol. Le
reste peut être utilisé pour des activités de culture et d'élevage.
1.2.3.2.Inconvénients :
- C'est une énergie insuffisante pour définir une politique énergétique complète.
- Problèmes esthétiques, gêne sonore, entretien coûteux.
1.3.3.1.Avantages :
-a) L'hydroélectricité est synonyme d'énergie propre et abordable, pour aujourd'hui et pour
demain.
-b) Les barrages contribuent au stockage d'eau douce.
-c) L'hydroélectricité produit très peu de gaz à effet de serre
.
1.3.3.2.Inconvénients :
- a)Les barrages mettent en danger la biodiversité des lieux inondés.
-b) Les barrages provoquent d'énormes déplacements de population ainsi que l'inondation
de nombreux villages.
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Figure 1.2 : Schéma d’une centrale hydroélectrique.
Du grec « Gê » (la terre) et « Thermie » (la chaleur), cette technique consiste à capter la
chaleur de la croûte terrestre - qui se forme grâce à la présence du magma - pour produire
du chauffage ou de l'électricité.
On remarque qu'en creusant, la température augmente d'environ 3°C tous les "long3"
mètres. Donc l'eau des précipitations qui traverse les zones en profondeur se chauffe de
plus en plus. Dans certaines régions, cette eau chaude ressort à la surface de plusieurs
façons :
1.4.2.1.Passé :
L'utilisation de l'eau chaude naturelle remonte à l'Antiquité : de grandes civilisations comme
l'Empire romain ou la Chine ancienne ont réussi à maîtriser cette énergie pour la mettre au
service de tous.
1.4.2.2. Présent :
La biomasse est la masse des êtres vivants sur Terre (animaux et végétaux). Son origine
est la matière produite par les plantes lors de la photosynthèse, véritable réserve d'énergie.
Ce gisement d'énergie verte constitue la base alimentaire de tous les autres êtres vivants.
C'est une énergie que l'on peut soutirer des plantes et des animaux de plusieurs manières :
1.5.2.1. Les biocombustibles secs et le bois : on les utilisait dans la préhistoire pour se
chauffer, ... Puis ce fut pour produire l'énergie nécessaire aux machines à vapeur...
Aujourd'hui, le biocombustible est vendu sous forme de plaquettes ou de granulés pour
alimenter des chaudières. En général, les chaufferies alimentées au biocombustible le sont
aussi au fioul ou au gaz
1.5.2.4. Un biocarburant, les huiles végétales : elles sont produites par des plantes
oléagineuses (soja, colza, tournesol, arachide, palmier) et, mélangées au gazole, alimentent
les moteurs diesels.
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1.5.2.5. Le biogaz : le biogaz est -non pas comme le gaz naturel, qui est du méthane
d'origine fossile- du méthane produit par la fermentation actuelle de déchets organiques
animaux ou végétaux dans des cuves appelées digesteurs ou méthaniseurs.
1.5.3.1. Avantages :
-Le bois et le charbon de bois sont moins polluant que les énergies fossiles.
-Les biocarburants diminuent nos besoins en pétrole.
- La production du biogaz avec les déjections animales permet de se débarrasser
utilement d'une matière première surabondante.
1.5.3.2.Inconvénients :
La culture d'oléagineux, qui prend beaucoup de place, peut tendre à remplacer les cultures
vivrières.
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Chapitre 2. UTILISATION ENERGETIQUE DE LA BIOMASSE
L’énergie verte peut être obtenue par des productions énergétiques c’est-à-dire des cultures
et plantations exclusivement destinées à produire de l’énergie sous la forme la mieux
adaptée à leurs caractéristiques. Les principales sont les suivantes :
b) Microphytes
Pris dans un sens large, les microphytes regroupent ici les microalgues (unicellulaires ou
non), les cellules végétales cultivées en suspension dans un liquide et les bactéries
photosynthétiques.
Les algues peuvent utiliser la richesse organique et minérale des lagunes d’épuration.
La biomasse aquatique sera transformée en méthane, on associe ainsi la production
d’énergie à la dépollution. La productivité des algues est de 70 t de MS/ha/an.
La plupart d’activités de l’homme laissent des sous-produits qui sont généralement jetés
comme déchets. Mais depuis que la crise d’énergie sévit, on pense de plus en plus à
récupérer ces déchets à des fins énergétiques.
Ces déchets sont souvent classés suivant leurs provenances :
3.0. Introduction,
3.1.1. Filière bioéthanol ou filière sucre : Les sources énergétiques sont les végétaux
contenant du saccharose (betterave, canne à sucre, ananas…) ou de l’amidon (blé, maïs,
patate douce …) peuvent être transformés pour donner du bioéthanol, obtenu par
fermentation du sucre extrait de la plante sucrière ou par hydrolyse enzymatique de l’amidon
contenu dans les céréales. Généralement, on parle de la filière « sucre » pour désigner cette
filière de production du « bioéthanol ».
3.1.2. Filière huile et dérivés ou biodiesel : Les sources énergétiques sont des nombreuses
espèces végétales oléifères comme le palmier à huile, le tournesol, le colza, le Jatropha ou
le ricin. Les rendements à l'hectare varient d'une espèce à l'autre. L'huile est extraite par
pressage à froid, à chaud, voire avec un solvant organique (mais à un coût plus élevé).
3.2. Dénominations
La langue anglaise ne possède qu'un seul terme, biofuel, qui peut être également retrouvé
dans des textes francophones. Par contre plusieurs expressions concurrentes coexistent en
langue française :
3.2.1. Biocarburant
L’expression « biocarburant » (formée du grec bios, vie, vivant et de « carburant » ) indique
que ce carburant est obtenu à partir de matière organique (biomasse), par opposition aux
carburants issus de ressources fossiles. L'appellation « biocarburant » a été promue par
les industriels de la filière et certains scientifiques. Biocarburant est la dénomination
retenue par le Parlement européen.
3.2.2. Agrocarburant
L'expression « agrocarburants » (du latin ager, le champ)», plus récente (2004), indique que
le carburant est obtenu à partir de produits issus de l'agriculture. Elle est privilégiée par
certains scientifiques, une partie de la classe politique française (à sensibilité écologiste) et
des médias qui estiment que le préfixe « bio » est associé en France au mode de production
de l'agriculture biologique et soupçonnent les industriels de la filière de profiter de l'image
positive de celle-ci. En 2007, l'association Bio Suisse demande dans un communiqué de
presse à l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) de modifier les textes de lois et l'usage en
Suisse pour que ne soit plus utilisé que le terme agrocarburant. « Agrocarburant » est le
plus souvent utilisé pour marquer la provenance agricole de ces produits, et la différence
avec les produits issus de l'agriculture bio.
3.2.3. Nécrocarburant.
Certains courants écologistes recourent à l'expression « Nécrocarburant » pour dénoncer
les risques écologiques et sociaux posés par le développement des biocarburants.
Filières Générations
Filière d’huile et dérivés : huile Première génération : biocarburant obtenu par
végétale pure, biodiesel ou l’utilisation des organes de réserve des cultures
biogazole, Petropalm…; tels que les graines des céréales ou des
oléagineux, ces organes de réserves étant
Filière alcool : éthanol, également utilisés pour l’alimentation humaine ;
méthanol et butanol ;
Filière biogaz : Deuxième génération : la production n’utilise
hydrogène, biométhane pas les organes de réserve des plantes mais les
Filière charbon de bois plantes entières. Ce qui est valorisé est la
(biocarburant solide). lignocellulose des plantes qui est contenue dans
Filière BTL (Biomass to liquid). toutes les cellules végétales et autres. Il est
Filière gazogène (Syngaz) alors possible de valoriser les pailles, les tiges,
les feuilles, les déchets verts (taille des arbres)
ou même des plantes à croissance rapide.
Méthanol (CH3-OH)
Éthanol (CH3-CH2-OH)
Butanol (CH3-(CH2)3-OH)
Graisse
Biodiesel
Type de carburants
Huile de tournesol(C18H32O2)
Huile de ricin (C18H34O3)
Huile d'olive (C18H34O2)
Carburants gazeux
Méthane (CH4)
Dihydrogène (H2)
3.3.1. Générations
Cette même définition affirme que les biocarburants de seconde génération n'utilisent plus
les organes de réserve des plantes mais les plantes entières. Ce qui est valorisé est la
lignocellulose des plantes qui est contenue dans toutes les cellules végétales. Il est alors
possible de valoriser les pailles, les tiges, les feuilles, les déchets verts (taille des arbres,
etc.) ou même des plantes dédiées, à croissance rapide (miscanthus). Pour cette raison,
certains considèrent que la production de biocarburants de deuxième génération nuit
moins aux productions à visée alimentaire.
Les biocarburants peuvent se présenter suivant les trois états physiques suivants :
. a) Etat Solide : bois, charbon, bagasse, déchets végétaux et animaux ;
b) Etat Liquide : alcools, huiles végétales et animales ;
c) Etat Gazeux : biogaz, hydrogène, syngaz, etc.
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3.3.3. Les filières
Les filières énergétiques les plus importantes sont les suivantes :
a) Filière d’huile et dérivés : huile végétale pure, biodiesel ou biogazole, etc.
b) Filière alcool : éthanol, méthanol et butanol ;
c) Filière biogaz : hydrogène, méthane ;
d) Filière charbon de bois (biocarburant solide) ;
e) Filière BTL (Biomass to liquid) ;
f) Filière gazogène (Syngaz) ;
g) Filières biohuiles/biobruts.
À la naissance de l'industrie automobile, le pétrole et ses dérivés n'étaient pas encore très
utilisés ; c'est donc très naturellement que les motoristes se tournaient, entre autres, vers
ce qu'on n'appelait pas encore des biocarburants . Nikolaus Otto, inventeur du moteur à
combustion interne, avait conçu celui-ci pour fonctionner avec de l'éthanol. Rudolf Diesel,
inventeur du moteur portant son nom, faisait tourner ses machines à l'huile d'arachide. La
Ford T (produite de 1903 à 1926) roulait avec de l'alcool.
Le 28 février 1923, les efforts d'Edouard Barthe pour la promotion d'un carburant national
à base d'alcool de grains sont entérinés par la loi.
Lors des deux guerres mondiales, les gazogènes sont rapidement apparus pour parer au
manque de gazole ou d'essence.
Au milieu du XXe siècle, le pétrole abondant et bon marché explique un désintérêt des
industriels pour les biocarburants. Le premier et second choc pétrolier (1973 et 1979) les
rendirent à nouveau attractifs, pour des questions stratégiques (sécurité d'un
approvisionnement en énergie) et économique (réduction de la facture pétrolière,
développement d'une industrie nationale dans un contexte de chômage croissant). De
nombreuses études furent ainsi menées à la fin des années 1970 et au début des années
1980. Le Brésil engagea un vaste programme de production d'éthanol à partir de canne à
sucre, et de conversion de son parc automobile à cette énergie (programme Proalcool,
décret-loi du 14 novembre 1975, renforcé en 1979). Aux États-Unis, les travaux du NREL
(National Renewable Energy Laboratory, US Department of Energy, DOE) sur les énergies
renouvelables ont commencé dans les années 1970 dans le contexte du pic pétrolier
américain. Il est alors apparu indispensable au gouvernement américain de se tourner vers
des sources pétrolières étrangères ou de développer d’autres carburants.
Mais en 2000, une nouvelle hausse du prix du pétrole, l’approche du pic pétrolier, la
nécessité de lutter contre l'effet de serre, les menaces sur la sécurité d'approvisionnement
et last but not least la surproduction agricole ont conduit les gouvernements à multiplier
les discours et les promesses d'aides pour le secteur des biocarburants. Les USA lancent
un grand programme de production d'éthanol de maïs. La Commission européenne
souhaite que les pays membres incluent au moins 5,75 % de biocarburants dans
l'essence, et, à cet effet, les directives adoptées autorisent les subventions et détaxations,
ainsi que l'utilisation des jachères à des fins de production d'agrocarburant. Enfin, la
Suède vise une indépendance énergétique dès 2020.
En avril 2007, un rapport de l'ONU n'arrive pas à quantifier les avantages et inconvénients
de ces produits. Il propose aux décideurs d'encourager leur production et utilisation
durable ainsi que d'autres bioénergies, en cherchant à maximiser les bénéfices pour les
pauvres et pour l'environnement tout en développant la recherche et le développement
pour des usages d'intérêt public. Deux projets de directives européennes sont en cours
d'examen en 2007 ; sur la qualité des biocarburants et sur leur promotion.
La même année, les demandes de subvention à l’Europe ont porté sur 2,84 millions d’ha,
alors que le dispositif d’aide de la PAC a été prévu (en 2004) pour 2 millions d’ha consacrés
aux agrocarburants. Seuls 70 % de l'aire pourra donc être subventionnée (45 € par ha -
alors qu’on en cultivait 1,23 million d’ha). Cette subvention pourrait être remise en question
par la commissaire européenne à l’agriculture Mariann Fischer Boel car d'après une étude
intitulée le « Bilan de santé de la PAC », le prix du pétrole (100 USD le baril en janvier
2008) ne justifierait plus cette aide. Le dernier écobilan effectué en France a été réalisé
par PWC (consultants) en 2002. Suite au Grenelle de l'Environnement (en octobre 2007),
le gouvernement français en a commandé un nouveau à l'Ademe.
La révision de la Politique agricole commune appelée Bilan de Santé de la PAC,
intervenue en 2008, a supprimé l'aide aux cultures énergétiques de 45 € par ha, en 2010.
3.5.1.2. Le biodiesel (aussi appelé en France diester), obtenu par la transformation des
triglycérides qui constituent les huiles végétales ; la transestérification de ces huiles, avec
du méthanol ou de l'éthanol, produit des Esters d'Huile Végétale, respectivement
méthyliques (EMHV) et éthyliques (EEHV), dont les molécules plus petites peuvent alors
être utilisées comme carburant (sans soufre, non toxique et hautement biodégradable)
dans les moteurs à allumage par compression.
De nombreuses espèces végétales sont cultivées pour leur sucre : c'est le cas par exemple
de la canne à sucre, de la betterave sucrière, du maïs, du blé ou encore dernièrement de
l'ulve.
3.5.2.1. Le bioéthanol est obtenu par fermentation de sucres (sucres simples, amidon
hydrolysé) par des levures du genre Saccharomyces. L'éthanol peut remplacer
partiellement ou totalement l'essence. Une petite proportion d'éthanol peut aussi être
ajoutée dans du gazole, donnant alors du gazole oxygéné, mais cette pratique est peu
fréquente
.
3.5.2.2. L'éthyl-tertio-butyl-éther (ETBE) est un dérivé (un éther) de l'éthanol. Il est obtenu
par réaction entre l'éthanol et l'isobutène et est utilisé comme additif à hauteur de 15 % à
l'essence en remplacement du plomb. L'isobutène est obtenu lors du raffinage du pétrole.
3.5.2.3 Le biobutanol (ou alcool butylique) est obtenu grâce à la bactérie Clostridium
acetobutylicum qui possède un équipement enzymatique lui permettant de transformer les
sucres en butanol-1 (fermentation acétonobutylique). Du dihydrogène, et d'autres
molécules sont également produites : acide acétique, acide propionique, acétone,
isopropanol et éthanol. Les entreprises BP et DuPont commercialisent actuellement le
biobutanol ; il présente de nombreux avantages par rapport à l'éthanol et est de plus en
plus souvent évoqué comme biocarburant de substitution à l'heure du pétrole cher. Les
unités de production du bioéthanol peuvent être adaptées pour produire le biobutanol.
3.5.2.4. Le méthanol (ou « alcool de bois »), obtenu à partir du méthane est aussi utilisable,
en remplacement partiel (sous certaines conditions) de l'essence, comme additif dans le
gasoil, ou, à terme, pour certains types de piles à combustible. Le méthanol est cependant
très toxique pour l'homme.
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3.5.3. Filières gaz
Le méthane est un gaz pouvant se substituer au gaz naturel (ce dernier est composé de
plus de 95 % de méthane). Il peut être utilisé soit dans des moteurs à allumage commandé
(technologie moteurs à essence) soit dans des moteurs dits dual-fuel. Il s'agit de moteurs
diesel alimentés en majorité par du méthane ou biogaz et pour lesquels la combustion est
assurée par un léger apport de biodiesel/huile ou gazole. Lorsqu'il est produit à petite ou
moyenne échelle, le méthane est difficile à stocker. Il doit être donc être exploité sur place,
en alimentation d'un groupe électrogène par exemple.
Une autre possibilité qui est développée en Europe et aux États-Unis est son
épuration aux normes du gaz naturel, pour qu'il puisse être injecté dans les
réseaux de gaz naturel et ainsi s'y substituer en petite partie pour les utilisations
traditionnelles qui en sont faites. Le rendement énergétique de cette filière biocarburant
est actuellement bien meilleure que les autres et techniquement plus simple, mais elle est
très peu médiatisée en France.
3.5.3.2. Un gaz naturel de synthèse issu du bois : fin juin 2009, a été inaugurée une
centrale de production d'un gaz naturel de synthèse (GNS) obtenu à partir de copeaux de
bois par un procédé appelé méthanation. Ce gaz bio, très prometteur, est de meilleure
qualité que le gaz naturel fossile (il est constitué à 98 % de méthane).
Le charbon de bois est obtenu par pyrolyse du bois, de la paille ou d'autres matières
organiques. Un ingénieur indien a développé un procédé permettant de pyrolyser les
feuilles de cannes à sucre, feuilles qui ne sont presque jamais valorisées actuellement.
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3.5.5. Autres filières.
3.5.5.1. La filière BTL (ou Biomass to Liquid) permet d'obtenir des carburants grâce au
procédé Fischer-Tropsch.
4.5.5.2. Le gazogène : inventé par Georges Imbert (1884-1950), le gazogène est un
système qui peut remplacer l'essence dans les moteurs à combustion interne par des
carburants solides gazéifiés, dont le bois et le charbon de bois. Le syngaz (gaz de
synthèse) est obtenu par la gazéification de la biomasse dans un gazogène ou
gazéificateur
La transformation de la cellulose des déchets végétaux en biodiesel par des bactéries est
également une voie de recherche.
En France, le PROJET FUTUROL a été lancé en 2008, avec pour ambition de constituer
une véritable filière éthanol deuxième génération. Les axes majeurs de ce projet servent
de fils conducteurs à la R&D s'appuyant sur une installation pilote puis sur un prototype :
une filière et un procédé « durables » permettant d’obtenir les meilleurs bilans
énergétiques et GES possibles, sur l’ensemble du processus, du champ à la roue ; un
pilote flexible (multi matières premières) ; un procédé économiquement pertinent
(innovations et optimisations de procédés).
Selon le directeur du Programme des Nations unies pour l'Environnement, les termites
possèdent des bactéries capables de transformer « de manière efficace et économique
les déchets de bois en sucres pour la production d'éthanol ». Les enzymes trouvées dans
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le tube digestif des termites et produites par ces bactéries symbiotiques sont en effet
capables de convertir le bois en sucre en 24 heures. Le tube digestif des termites abrite
des bactéries capables de transformer efficacement et économiquement certains déchets
de bois en sucres pour la production d'éthanol. Le potentiel de la filière cellulosique est
énorme et les technologies évoluent rapidement.
En ce qui concerne la filière huile, les tourteaux obtenus après extraction de l'huile
végétale (Jatropha curcas, karanj, saijan, tournesol, colza etc.) peuvent servir à produire
du biogaz (méthane). Le méthane peut alimenter une centrale thermique (production
d'électricité) et le CO2 libéré peut aussi nourrir les microalgues. Le bilan carbone global
et le caractère durable de la filière dépendent donc de la source de CO 2 utilisée. Le
couplage filière éthanol cellulosique-filière microalgue est une voie d'avenir dans la
perspective d'un développement durable. À noter que la croissance des microalgues est
bien entendu possible dans les conditions atmosphériques actuelles (concentration en
CO2 de 380 ppm), mais les rendements sont alors beaucoup plus faibles.
Pour cette filière, il est recommandé d’utiliser les plantes qui n’entrent pas en concurrence
avec les plantes alimentaires (la réduction des terres arables disponibles) c.à.d. qui sont
cultivées sur les terrains salins ou des terres arides, et sans provoquer la déforestation.
3.6.2.1. Ulva lactuca, la laitue de mer ou ulve est en ce moment à l'essai au Danemark.
À l’Université d’Aarhus, Michael Bo Rasmussen est déjà passé aux tests. L’idée d’utiliser
la côte paraît intéressante dans ce pays.
3.6.2.2.Jatropha curcas. Il existe des plantes qui poussent en zone aride. C'est le cas
par exemple de Jatropha curcas, qui produit en moyenne 400 à 500 litres d'huile par
hectare et par an . Sa culture (réalisée de manière écoresponsable) permet idéalement
de lutter contre la désertification. À l'occasion du Biofuel Summit 2007 qui s'est tenu à
Madrid, Winfried Rijssenbeek (de l'entreprise RR Energy qui a investi dans les
biocarburants) a fait la promotion des qualités de cette euphorbiacée : « Cette plante, qui
produit des graines oléagineuses, est une alternative intéressante aux palmiers à huile et
au soja pour le sud.
26
En premier lieu parce qu'elle n'est pas comestible et donc n'entre pas en concurrence
avec le secteur alimentaire. Autre avantage, Jatropha curcas peut être cultivée sur des
sols difficiles, impropres aux autres cultures et permet de lutter contre la désertification ».
Mais ces plantes sont des êtres vivants comme les autres et ne font pas de miracles : sans
apports d'eau réguliers, les rendements sont extrêmement faibles, non rentables. Cette
conclusion logique a été confirmée, par exemple, par des expériences, il y a plusieurs
années, en zone aride, avec la variété mexicaine de Jatropha curcas, par des ingénieurs
agronomes mexicains. Or l'eau est une ressource précieuse en zone aride…
3.6.2.3..Pongamia pinnata (ou Karanj) est un arbre à croissance rapide, fixateur d'azote,
très résistant à la sécheresse, qui pousse en plein soleil, sur des sols difficiles, même sur
des sols salés, et producteur d'huile. L'Inde, qui souhaite mélanger 20 % de biocarburants
dans les carburants traditionnels en 2017, encourage actuellement fortement la plantation
de cet arbre (ainsi que de l'arbuste Jatropha curcas) dans les zones impropres aux cultures
traditionnelles, ceci dans l'optique de produire de l'huile végétale. Les rendements moyens
sont, d'après certains auteurs et dans les meilleures conditions, de 5 tonnes de
graines/ha/an, (1,7 tonne d'huile et 5,3 tonnes de cakes) la dixième année.
La polyculture (association de plusieurs espèces) est de loin préférable d'un point de vue
environnemental aux monocultures. On peut ainsi envisager de planter des forêts où se
mélangent Mahua ( Madhuca longifolia), Saijan (Moringa Oleifera), Karanj ( Pongamia
pinnata) ainsi que d'autres essences utiles aux populations locales.
Le bilan énergétique, ainsi que le bilan carbone, sont en général meilleur quand on adapte
le moteur à l'huile végétale pure (moteur Elsbett, par exemple) plutôt que d'adapter l'huile
végétale (transformation chimique en biodiesel, processus lourd) à des moteurs conçus
pour fonctionner avec des dérivés du pétrole.
Une équipe de l'université du Wisconsin dirigée par James Dumesic a exposé en juin 2007
dans la revue Nature un nouveau procédé de transformation de l'amidon afin de produire
un nouveau carburant liquide, le diméthylfurane. Ses propriétés semblent plus
avantageuses que celles de l'éthanol.
27
Il existe environ 100 000 espèces de diatomées (microalgues) connues dans le monde,
plus de 400 nouveaux taxons sont décrits chaque année. Certaines espèces sont
particulièrement riches en huile.
Les biocarburants à partir d'algues, algocarburants, sont dits de « troisième génération ».
C'est probablement à partir des cultures de microalgue (dont cyanophycées), d'un point
de vue théorique 30 à 100 fois plus efficaces que les oléagineux terrestres d'après certains
auteurs (10 à 20 fois plus qu'avec le colza ou le tournesol selon le CEA qui à Cadarache
(« Héliobiotec » et sa ‘banque’ de microalgues et de cyanobactéries) cherche depuis le
début des années 2000 à sélectionner les organismes les plus prometteurs), que des
biocarburants pourront être produits avec les meilleurs rendements, rendant ainsi
envisageable une production de masse (par exemple pour l'aviation), sans déforestation
massive ni concurrence avec les cultures alimentaires. Pour obtenir un rendement optimal
en huile, la croissance des microalgues doit s'effectuer avec une concentration en CO2
d'environ 13 %. Ceci est possible à un coût très faible grâce à un couplage avec une
source de CO2, par exemple une centrale thermique au charbon, au gaz naturel, au
biogaz, ou une unité de fermentation alcoolique, ou encore une cimenterie. La culture de
microalgues dans des bassins ouverts est aussi expérimentée dans des fermes d'algues
au Nouveau-Mexique et dans le désert du Néguev.
28
Cependant, d'importants défis subsistent :
■ À 10 euros le litre (soit 2 060 dollars le baril), taxes non comprises, selon l'équipe
Shamash et selon Seed Science Ltd, l'huile de microalgue est très loin d'être
compétitive sur le marché.
■ La combustion du carburant micro-algal dans un moteur thermique, comme avec
n'importe quel carburant, s'accompagne de pertes très importantes (80 % de
pertes en cycle d'usage ordinaire).
■ La culture de microalgues nécessite de très importants apports en engrais et en
substances chimiques afin d'inhiber la croissance des bactéries et autres micro-
organismes qui ont tendance à envahir les bioréacteurs ou les bassins.
■ Certaines équipes qui travaillent sur le sujet utilisent des OGM. Que se passera-t-
il si ces organismes sont libérés dans l’environnement ?
■ Aucune étude d'impact environnemental de ces cultures n'a été réalisée à ce jour.
■ Le rendement de conversion de l'énergie solaire en biomasse par les microalgues
est meilleur qu'avec les cultures terrestres mais reste très faible, de l'ordre de 1,5
%, soit 10 fois moins que le rendement de conversion de l'énergie solaire en
électricité via le solaire photovoltaïque ou le solaire thermodynamique (15 %).
Comme souligné dans le rapport « Agrocarburants et Environnement » publié fin
2008 par le ministère de l’Écologie, « les agrocarburants se situent dans la zone
des rendements les plus faibles. Ils sont de fait limités par le rendement de la
photosynthèse, qui est très faible (<1 %). La troisième génération, utilisant des
algues, restera largement moins efficace que les solutions « électriques » quelles
qu'elles soient, notamment l'utilisation de l'énergie solaire ».
29
Les biocarburants dits « avancés » à savoir de 2ème et de 3ème génération n’ont pas
encore atteint le stade industriel et sont au stade de recherche et développement.
Le développement de programmes de recherche relatifs aux 2 ème et 3ème génération
vise à répondre, d’une part, aux exigences environnementales et sociétales et,
d’autre part, aux besoins croissants en carburants.
Les biocarburants de 2ème génération utilisent l’intégralité de la lignocellulose des
plantes ou de la biomasse : bois, pailles, déchets, résidus agricoles et forestiers,
cultures dédiées. La culture des plantes utilisées n'entrera plus en concurrence
directe avec les cultures vivrières.
Les biocarburants de 3ème génération se distinguent de la 2ème génération par le type
30
de biomasse utilisée. Cette dernière est issue des algues : microalgues et également
macroalgues en condition autotrophe (capacité à synthétiser de la matière organique
à partir de matière minérale). Il faut noter qu’il n’y a pas encore de consensus sur la
définition de la 3e génération. Certains, en plus des microalgues, y incluent
l’ensemble des microorganismes et y classent les biocarburants où la biomasse
utilisée ne provient pas de surfaces terrestres.
4.1.1.1. Voies biochimiques avancées : les sucres pour faire des alcools et
hydrocarbures
31
Le produit attendu de ces voies est l’éthanol. Ce dernier est obtenu par fermentation
alcoolique de sucres fermentescibles (glucose, saccharose, etc.), soit directement
présents dans la plante, soit provenant d'une hydrolyse enzymatique de la
macromolécule d'amidon. Les deux principales plantes exploitées pour leurs sucres
fermentescibles sont la canne à sucre et la betterave sucrière. Les principales
plantes exploitées pour leurs grains contenant de l’amidon sont le maïs, le manioc
et le blé.
Pour produire des biocarburants de 2ème génération selon ces voies, le procédé utilisé
comporte les mêmes étapes principales que celui de première génération : une
hydrolyse enzymatique des matières premières, suivie d’une fermentation alcoolique
des sucres libérés, puis d’une distillation permettant de récupérer des alcools :
éthanol mais aussi des alcools dits « lourds » (longueur de chaîne carbonée de plus
en plus importante) comme le butanol.
b) La fermentation
La fermentation des sucres en C6 par des levures est similaire à celle pour la
production des biocarburants de première génération mais la présence de lignine
dans la biomasse limite la concentration initiale en sucres en C6 et donc la teneur
finale en éthanol. Par ailleurs, certains composés toxiques de l'étape de
prétraitement peuvent être présents lors de la fermentation. Enfin, les sucres en C5
issus de l’hydrolyse de l’hémicellulose sont difficiles à convertir en éthanol et
nécessitent des microorganismes fermentaires différents.
32
En plus des alcools, d’autres produits de sortie sont attendus de cette étape de
fermentation, notamment les isoprénoïdes (famille des isoprènes, terpènes) et les
biodiesels et biokérosènes obtenus par des voies biochimiques avancées.
Décarboxylatio Hydrocarb
n ure s
Méthanisation Biogaz Méthanation Biométh
ane
carburan
t
Voies Gazéification Synga Fermentation Alcools
thermo z (dont
chimiq éthanol)
ues Fisher- BtL
Tropsch (Biomass
to Liquid)
Méthanation Alcool
s
BioSN
G
Pyrolyse/Torréf Biob Raffinage Hydrocarb
a ction ruts/ ure s
bioh
uile
s
34
4.1.1.2. Voies biochimiques avancées : les lipides pour faire des hydrocarbures
Le produit attendu de ces voies est un biodiesel obtenu par une réaction de
transestérification des triglycérides de l'huile végétale brute en esters méthyliques
(EMHV), similaires aux biodiesels actuels.
Pour les nouvelles générations de biocarburants, les formes de biomasse utilisées
sont les microalgues et macroalgues ainsi que d’autres microorganismes
(levures…).
Pour ces voies avancées, le procédé comprend les étapes suivantes : sélection et
culture de la biomasse, récolte et extraction des lipides, transformation par
estérification ou décarboxylation en hydrocarbures.
Des nouvelles technologies appliquées sont nécessaires pour lever les obstacles à
une utilisation de ces biomasses. L’utilisation de ces microalgues/macroalgues serait
cependant une alternative intéressante aux biomasses utilisées pour la production
des biocarburants de la première génération de par leur rendement élevé à l’hectare
et l’utilisation de surfaces non cultivables. Selon les conditions de production, leurs
rendements en huile peuvent être de 10 à 30 fois supérieurs à ceux du colza (de 10
à 40 t d’huile/ha/an).
Les microalgues posent néanmoins des problèmes de sélection. Sur les centaines
de milliers d’espèces existantes, il convient de sélectionner l’espèce au meilleur ratio
lipidique.
Ensuite, le mode de culture choisi aura des impacts importants sur l’économie
globale de la production du biocarburant ainsi que sur l’environnement. En effet, des
systèmes fermés tels que des photobioréacteurs, qui impliquent des coûts
d’investissement importants, ou encore ouverts tels que des lagunages ou bassins
artificiels sont envisageables mais demandent une évaluation plus approfondie.
Enfin, la récolte et l’extraction des lipides sont cruciales. Les technologies utilisées
pourraient être optimisées pour améliorer leur bilan énergétique et environnemental.
Une intégration complète du procédé de production pourrait par ailleurs permettre
de baisser les coûts de production de ces biocarburants. Pour cette raison, des
couplages sont possibles avec :
le traitement des eaux usées (les microalgues puisent l’azote et le phosphore
pour leur croissance);
le captage de CO2;
et la transformation en produits à plus haute valeur ajoutée (aquaculture,
chimie du végétal).
4.1.2.1. Voies thermochimiques avancées : le syngaz pour faire des alcools et des
hydrocarbures
Le syngaz peut être utilisé pour produire de l’éthanol (ou d’autres alcools) par
fermentation.
Il permet également d’accéder à des hydrocarbures grâce à la synthèse catalytique
Fisher-Tropsch (FT).
L’ensemble de ce procédé permettant la production d’hydrocarbures liquides à partir
de biomasse, par synthèse FT, est appelé BtL (Biomass to Liquid).
Plus, généralement, tous les procédés de type (X) To Liquid sont bien connus. Ainsi
les procédés CtL (Coal to Liquid) permettent de transformer le charbon en
hydrocarbures liquides (Exemple de la société Sud-Africaine Sasol).
Ainsi, grâce aux biocarburants, de nombreux emplois agricoles ont été maintenus.
Pour les biocarburants à venir, notamment ceux issus de ressources forestières,
l’accès à la matière première transformée implique de nombreux acteurs. La gestion
de l’amont forestier concerne 250 000 personnes en France qui sont en charge de
la gestion et de l’exploitation de la forêt publique ou privée ou de la première
transformation du bois. Les biocarburants et plus globalement la biomasse énergie
ont permis l’émergence de premiers transformateurs de bois (producteurs de
plaquettes, granulés…).
Cette deuxième étape de la chaîne de valeur implique l’accès à une biomasse qui a
souvent subi une première transformation et met en œuvre les technologies des
voies biochimiques et thermochimiques.
Dans le cas des biocarburants de première génération de la filière biodiesel, après
trituration, l’huile est envoyée dans une usine de transestérification. Le procédé
permet, à partir d‘une tonne d’huile et de 100 kilogrammes de méthanol, de produire
une tonne de biodiesel et 100 kilogrammes de glycérine biosourcée, intermédiaire
qui peut être valorisé en chimie du végétal.
Dans le cas des biocarburants avancés, les procédés sont globalement au stade de
la recherche et développement. Ainsi sur les voies biochimiques, de jeunes sociétés
innovantes en biotechnologies se positionnent comme apporteur de technologies de
transformation de biomasse. En France, de telles voies sont empruntées par des
start-up innovantes : Deinove, Global Bionénergies, Biométhodes…
En complément et en amont des technologies nécessaires à la production, certaines
sociétés se positionnent uniquement sur l’apport de microorganismes spécifiques à
différentes étapes de transformation de la biomasse (déconstruction de la
lignocellulose, conversion en éthanol). C’est le cas de la société danoise
Novozymes.
39
Sur les voies thermochimiques, de nombreux acteurs se positionnent notamment
sur les étapes de pyrolyse et de gazéification de la biomasse ainsi que sur la
conversion du syngaz. A titre d’exemple, des instituts de recherche comme IFP
Energies Nouvelles en France ou le VTT en Finlande travaillent sur les technologies
de pyrolyse. Pour la gazéification de la biomasse, la société allemande Choren a
mis en place un premier équipement pilote de production de BtL. Enfin, les sociétés
de biotechnologies se positionnent sur la production d’alcools à partir de syngaz
comme les sociétés américaines Coskata ou Syntec Biofuel.
a) La défiscalisation
L'exonération partielle de la taxe intérieure de consommation (TIC) dont bénéficient
les biocarburants permet de compenser partiellement le surcoût de fabrication des
biocarburants par rapport aux carburants d’origine fossile.
Son montant est fixé en loi de finances et ne s’applique qu'aux biocarburants issus
des unités agréées. Depuis 2002, environ 3 milliards d'euros d’allègement de la TIC
cumulés ont été accordés aux opérateurs qui incorporent des biocarburants dans
les carburants. Ce dispositif permet également d’assurer la traçabilité de la grande
majorité des biocarburants incorporés en France.
40
b) La taxe générale sur les activités polluantes (TGAP)
Depuis la loi de finances pour 2005 (article 32) et afin de promouvoir l’incorporation
des biocarburants dans le gazole et les essences, les opérateurs (raffineurs,
grandes surfaces et indépendants) qui mettent à la consommation des carburants
contenant une proportion de biocarburants inférieure au taux d’incorporation prévu,
doivent acquitter un prélèvement supplémentaire de la taxe générale sur les activités
polluantes (TGAP). Son taux est diminué par la part de biocarburants mis sur le
marché en % PCI, et ce pour le supercarburant d’une part et le gazole de l’autre.
Cette taxe, en étant très incitative, facilite le développement des biocarburants.
Au niveau européen, le marché des biocarburants est dominé par la filière gazole,
avec 12 milliards de litres de gazole produit contre 3,7 milliards de litres environ pour
l’éthanol. Cette différence s’explique par l’équilibre du parc automobile
majoritairement diesel (2/3 diesel, 1/3 essence).
Pour la filière biodiesel, d’après l’European Biodiesel Board, le premier producteur
est l’Allemagne, suivie de la France puis de l’Espagne. Pour la filière éthanol, le
premier producteur est la France suivie de l’Allemagne puis de l’Espagne.
Ce sont des plantes oléagineuses telles que le colza ou le tournesol qui sont les matières
premières des combustibles suivants :
Huile végétale brute obtenue par pressurage de la graine et utilisée directement
comme carburant dans un moteur diesel.
Biodiesel (Diester) obtenu par la transformation des triglycérides des huiles
végétales.
Les huiles végétales carburants (colza, tournesol, coprah, palme, arachide, etc.) qui sont
utilisées comme telles après avoir été pressées à froid. Elles peuvent être utilisées (jusque
100 %) comme biocarburant pour tous les moteurs diesel (inventé à l’origine pour ce type
de carburant), sous réserve de modifications mineures visant à réchauffer le carburant en
question, ou, sans modification, en mélange avec du gazole ordinaire (30 % sur tous les
véhicules, et jusqu’à 50 % selon les cas).
Par rapport au biodiesel, les huiles végétales possèdent une viscosité plus importante
(jusqu’à 10 fois plus), un indice cétane plus faible, et une température de solidification plus
élevée. Cependant, si le biodiesel nécessite un apport énergétique pour accélérer le
processus d’estérification et se doit d’être traité dans des raffineries spécialisées avant
d’être livré aux consommateurs, l’huile végétale peut être utilisée comme tel par la
population. En cela, elle est considérée comme étant considérablement un des « carburants
verts » avec le plus de potentiel pour le continent africain.
45
L’indice de cétane permet de mesurer la qualité de combustion d’un gazole. L’indice se
rapporte au délai d’inflammation - la période qui s’écoule entre le début de l’injection de
carburant et le début de la combustion. Plus l’indice de cétane est élevé, plus le délai
d’inflammation est court et meilleure est la qualité de la combustion. Inversement, les
carburants avec un faible indice de cétane sont lents à s’enflammer puis ils brûlent trop
rapidement, entraînant des taux élevés d’augmentation de pression.
Les esters sont issus du mélange avec un alcool d’huile de graines oléagineuses (soja et
colza par exemple). Le Diester est en fait issu de la transformation des huiles végétales en
question, selon une réaction physico-chimique appelée transestérification. Cette
transformation chimique est l’étape indispensable pour obtenir un produit stable, homogène
et de qualité régulière.
Les pétroliers exigent, en effet, des garanties sur le produit qu’ils incorporent dans leur
gazole. Dans les usines, la graine de colza ou de tournesol est donc triturée (pressée) pour
en extraire l’huile. Cette huile est ensuite partiellement raffinée avant d’entrer en réaction
avec de l’alcool méthylique (ou méthanol). Cette réaction génère un Esther appelé « diester
» ou « biodiesel » et de la glycérine. Ce produit répond à la forte demande en produits
d’origine végétale des secteurs du cosmétique et de la pharmacie.
Par ailleurs, le tourteau, la partie sèche des graines qui ont fourni l’huile, est valorisé en
alimentation animale pour sa richesse en protéines végétales.
Si les biocarburants sont théoriquement capables d’être utilisés à 100 % en substitution aux
carburants fossiles, ce contexte législatif particulier en France a guidé le choix d’une
incorporation des biocarburants Diester et éthanol dans les carburants fossiles vendus à la
pompe. En 2005, on pouvait trouver en moyenne 1,5 % de Diester dans les gazoles vendus
à la pompe. Le Diester représente 80 % des biocarburants mis actuellement sur le marché
français.
L'huile (HVP, HVB ou HVC) est extraite par pressage à froid, à chaud, voire avec un
solvant organique à un coût plus élevé. Le biodiesel est obtenu par transestérification
des HVP ou HVB par le méthanol ou l’éthanol
Ces opérations se réalisent selon les schémas suivants :
Graines Torréfication ou
Cuisson à l'eau ou à la vapeur d'eau Graines taurifiées
Noix Noix cuites
Malaxage
Pressage
Filtration
Huile Végétale Pure (HVP)
Décantation
Graines Torréfication ou
Cuisson à l'eau ou à la vapeur d'eau Graines taurifiées
Noix Noix cuites
i. Malaxage
Le biodiesel (aussi appelé en France diester), est obtenu par la transformation des
triglycérides qui constituent les huiles végétales ; la transestérification de ces huiles, avec
du méthanol ou de l'éthanol, produit des Esters d'Huile Végétale, respectivement
méthyliques (EMHV) et éthyliques (EEHV), dont les molécules plus petites peuvent alors
être utilisées comme carburant (sans soufre, non toxique et hautement biodégradable) dans
les moteurs à allumage par compression.
O
O
H3CH2C O C R1
H2C O C R1
H2C OH O
O
3CH3CH2OH HC OH + H3CH2C O C R2
+
HC O C R2
H2C OH
O O
H2C O C R3 H3CH2C O C R3
Cette méthode utilise les micros algues et les cyanobactéries qui sont des organismes
utilisant l’énergie solaire pour fixer le dioxyde de carbone (CO 2). Appelés abusivement
« micro algues », leurs tailles varient du micron à la centaine de microns et se rencontre en
abondance dans les milieux aquatiques (océans, rivières, lacs, etc.).
Chez les végétaux terrestres, certaines espèces peuvent être capables d’accumuler, dans
certaines circonstances, le carbone absorbé sous forme de lipides (principalement
triglycérides), ce qui permet l’utilisation des microorganismes pour produire des huiles par
pressage.
5.1.3.1. - Microalgues
Les algues microscopiques ou microalgues à haute teneur en lipides sont la matière
première destinée à produire cette nouvelle génération de carburants. Selon l'Encyclopédie
Larousse, l'algue est un "végétal chlorophyllien aquatique ou des lieux humides, n'ayant ni
feuilles, ni racines, ni vaisseaux, ni fleurs, ni graines". Les microalgues sont des micro-
organismes photosynthétiques Eucaryotes (Figure 5.3).
Cette génération de biocarburants en est encore au stade de la recherche mais s'avère très
prometteuse : plus d’une centaine de projets sur la valorisation de la biomasse sont
identifiés au niveau international. Grâce à des acteurs scientifiques tels que le Centre
national de la recherche scientifique (CNRS), l’Institut français de recherche pour
l'exploitation de la mer (IFREMER) et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies
48
alternatives (CEA), la France fait partie des leaders de la recherche sur les microalgues et
se situe au 1er rang mondial pour les publications et au 4e rang pour les dépôts de brevets.
Les microalgues grandissent dans tous les milieux aqueux, doux ou salés, à condition
d'avoir accès à la lumière, du CO2 et des nutriments. Leur biodiversité est à peine explorée
: environ 30 000 espèces décrites pour 200 000 à 1 million estimées. Elles représentent
environ 40% de la photosynthèse terrestre. Si les microalgues suscitent autant d’intérêt,
c’est qu’elles présentent certains avantages (Tableau 5.1).
Avantages Inconvénients
Pour obtenir le meilleur rendement possible, la combinaison de ces deux moteurs permet la
mixotrophie : la microalgue se nourrit aussi bien par autotrophie (absorption de lumière) que
par hétérotrophie (absorption de matière organique). La meilleure technique est la
mixotrophie à dominante hétérotrophe. Elle consiste à introduire une composante
lumineuse de faible intensité et de courte durée. Comme en hétérotrophie, un substrat
organique nourrit les microalgues pour produire de grandes quantités de biomasse mais
cette fois le chloroplaste est activé. Cela a pour effet d’augmenter la productivité de la cellule
ainsi que de permettre la synthèse de toutes les molécules pouvant être métabolisées par
une microalgue.
50
5.1.3.2.- Fabrication d’algocarburants
La production des biocarburants de 3e génération passe par quatre étapes.
2) Les photobioréacteurs
Contrairement aux bassins ouverts, les photobioréacteurs sont onéreux et complexes à
fabriquer mais le contrôle est de meilleure qualité [Figure 5.5.].
Il en existe trois sortes : :
- Photobioréacteurs à colonne verticale : ils ont une grande capacité mais sont difficiles à
réaliser et la répartition de la lumière n’est pas équitable dans la colonne.
51
- Photobioréacteurs tubulaires : ils sont faciles à fabriquer mais la répartition de CO 2, d’O2
et du pH n’est pas homogène.
- Photobioréacteurs plats : ils produisent une grande quantité, assurent une bonne
répartition de la lumière et un bon rendement, mais la température n’est pas constante.
La récolte des microalgues est une étape clé du processus puisqu’elle peut représenter 20
à 30% des coûts de production de la filière algale. La méthode de récolte dépend des étapes
précédentes (choix de l’espèce et mode de culture) et est déterminante pour les étapes
suivantes.
Dans certains cas, les microalgues peuvent ne pas être récoltées physiquement : seules les
substances d’intérêt sont récupérées en mettant en contact les algues et un solvant
organique d’extraction puis en opérant une extraction liquide/liquide et une séparation de
phase. Cette méthode nommée "milking" sert en particulier à la production de lipides. Une
fois les substances extraites, les algues sont remises en culture et leur taux de survie,
souvent proche de 100%, est extrêmement bon.
Sinon, il existe plusieurs méthodes de récolte liées à deux principes de séparation différents.
■ Principe de séparation par différence de masse volumique des cellules par rapport à
celle du milieu. Dans ce cas, des techniques de sédimentation, de floculation-
décantation, de flottation et de centrifugation sont utilisées.
■ Principe de séparation par exclusion de taille. Les techniques employées sont le
tamisage et les procédés à membranes pouvant utiliser la micro ou l’ultrafiltration.
La figure 5.6. donnent les schémas d’obtention des biocarburants issus de microalgues
lipidiques.
53
Les plantes concernées sont celles qui possèdent des matériaux, comme le sucre ou
l'amidon, capables de fermenter pour donner un alcool : canne à sucre, betterave
sucrière, maïs, blé ou ulve, ou encore algue verte.
Les voies d'utilisation sont les suivantes :
Bioéthanol obtenu par fermentation des sucres et capable de remplacer l'essence.
Éthyl tertio butyl éther (ETBE), un dérivé de l'éthanol qui permet de remplacer le
plomb dans l'essence.
BioButanol, évoqué comme biocarburant de substitution.
Méthanol utilisé pour un remplacement partiel de l'essence ou comme additif dans le
gasoil.
L’alcool, dit « bioéthanol », est produit par la fermentation des sucres contenus dans
les plantes riches en sucre (betteraves, topinambours, canne à sucre...) ou en
amidon (pomme de terre, maïs, manioc) ou encore dans les plantes ligneuses (bois,
pailles...). La figure 5.7. donnes les schémas de production des biocarburants de
première génération.
54
Pour éliminer les difficultés techniques liées au stockage de l’éthanol, celui-ci est
généralement converti par une réaction chimique en un éther dérivé de l’éthanol :
l’ETBE (éthyl-tertio-butyl-éther).
56
5.2.2. Biocarburants issus de la biomasse lignocellulosique : la 2e génération
Le Bioéthanol lignocellulosique est obtenu à partir d’un procédé comprenant trois phases :
Identification et/ou recherche de matière première ayant une bonne concentration en
glucides ;
Mise en place des procédés de broyage, de prétraitement et de saccharification pour
séparer les sucres simples ;
Il convient à ce stade de déterminer le procédé le plus efficace à l’échelle industrielle
et le facteur coût pour la production des enzymes ;
L’identification de micro-organismes possédant le patrimoine génétique permettant
de fermenter un maximum de sucres.
■ -Le bioéthanol est généralement obtenu par fermentation des sucres (sucres
simples, amidon hydrolysé) par des levures du genre Saccharomyces.
57
■ La transformation de la lignine et de la cellulose (du bois, de la paille) en alcool
(d'éthanol cellulosique) fait l'objet d'intenses recherches dans le monde entier.
■ -L'éthyl-tertio-butyl-éther (ETBE) est un dérivé (un éther) de l'éthanol. Il est obtenu
par réaction entre l'éthanol et l'isobutène
■ -Le biobutanol (ou alcool butylique) est obtenu grâce à la bactérie Clostridium
acetobutylicum qui possède un équipement enzymatique lui permettant de
transformer les sucres en butanol-1 (fermentation acétonobutylique)..
■ Le méthanol ou « alcool de bois » est obtenu à partir du méthane.
Les sucres extraits des plantes sucrières sont accessibles directement à la fermentation
alcoolique. Les plantes amylacées doivent préalablement subir une hydrolyse de l’amidon
pour y parvenir.
La lignocellulose brute du bois n’est pas accessible directement à l’hydrolyse enzymatique
mais il est possible d’atteindre des rendements élevés en hydrolysant de la cellulose (près
de 100%) et des hémicelluloses (80%).
La voie biochimique permet de produire l'éthanol de 2 e génération utilisé dans les moteurs
à essence. Dans ce cas, la source végétale ne donne pas un sucre directement exploitable
et il faut donc ajouter des étapes de transformation.
■ Extraction de la cellulose facilement convertible en éthanol par un traitement physico-
chimique. Les autres constituants de la matière lignocellulosique, hémicelluloses et
lignine, sont laissés de côté.
■ Transformation de la cellulose en glucose par hydrolyse grâce à des enzymes.
■ Transformation du glucose en éthanol par fermentation grâce à des levures.
■ Purification de l'éthanol par distillation et déshydratation.
Cette transformation par voie biochimique est coûteuse, en partie à cause de la quantité
d'enzymes nécessaire pour convertir la cellulose en sucre. Pour augmenter la productivité,
les hémicelluloses pourraient servir à produire des enzymes et la lignine pourrait être une
source d'énergie pour le procédé.
Système de durabilité
Les biocarburants de 2e génération présentent des avantages indéniables : disponible sur
l'ensemble de la planète, la biomasse lignocellulosique est plus abondante et moins
coûteuse que les ressources agricoles nécessaires à la 1ere génération. Le bilan
environnemental de la 2e génération est a priori meilleur que celui de la première.
Toutefois, il est important de s’intéresser à l’optimisation des systèmes de production en
particulier pour la consommation d’énergie et la production de gaz à effet de serre. Dès
2009, deux directives européenne imposent la conformité des biocarburants aux exigences
du développement durable. Seuls les biocarburants répondant aux critères de
durabilité quantitatifs et qualitatifs peuvent être pris en compte pour évaluer le respect des
58
objectifs en matière d'énergies renouvelables et de réduction des gaz à effet de serre (GES),
et également pour bénéficier d'une aide financière pour leur consommation.
Les critères quantitatifs sont les critères liés aux émissions de GES : les biocarburants
doivent permettre une baisse d'au moins 35% de ces émissions par rapport aux carburants
fossiles de référence. Elle devra être d'au moins 50% en 2017 et de 60% en 2018.
Les critères qualitatifs sont les critères liés aux terres. Notamment, les biocarburants ne
doivent pas être produits à partir de terres riches en biodiversité et de terres présentant un
important stock de carbone ou de tourbière.
via Synthèse
Maïs
Manioc
Amidon
Blé
ETBE
Pome de terre (Ethyl tertiobutyl ether)
via Synthèse
Lignine
Cellulose ETBE
(Ethyl tertiobutyl ether)
Le bioéthanol produit par ces filières peut être exploité pour produire l’éthyl tertiobutyl éther
(ETBE). Il est obtenu par une réaction chimique avec l’isobutène :
Les biocarburants gazeux sont produits par des technologies telles que :
Les combustibles de cette filière sont obtenus à partir du méthane qui constitue 50 à 90%
des biogaz. Le biogaz résulte de la fermentation des matériaux organiques tels que les
déchets des produits des cultures. Il se positionne comme un substitut au gaz naturel. Les
réductions des gaz à effet de serre sont au minimum de 50% et varient fortement selon le
substrat utilisé. Des gains sur les émissions de particules autour de 40% ont été observés
par rapport à une référence fossile.
En brûlant, le biogaz issu de la méthanisation réduit de 20 fois la pollution des gaz issus de
la fermentation. La méthanisation des boues d’épuration, des déchets ménagers et
industriels permet d’éliminer les odeurs liées à leur traitement habituel. La figure 6.10. donne
le schéma de la biométhanisation.
D’autres technologies existent au monde pour la production des biocarburants gazeux pour
les véhicules parmi lesquels on compte le biométhane, produit par voie fermentaire (biogaz)
ou par voie thermochimique. Cette technologie permet aussi d’utiliser la biomasse
lignocellulosique pour obtenir la BioDME (Biodimethylether) carburant assimilable à des
GPL.
5.3.1.1. Etapes métaboliques de la fermentation méthanogénique
Il existe aussi d’autres voies de formations du méthane à partir d’autres substrats tels que
le méthanol, le formate, etc. Mais leur importance quantitative est négligeable par rapport
aux deux voies précédentes.
Les bactéries actives de cette dernière étape sont réunies dans un groupe qui leur est
propre, celui des Archaes. Elles possèdent, en effet, des caractéristiques spécifiques par
rapport aux Eubactéries et aux Eucaryotes notamment en ce qui concerne leurs
coenzymes. Les Archaes constituent un des trois statuts de règnes primaires, avec les
Eubactéries et les Eucaryotes.
Ces bactéries sont les plus anaérobies c’est à dire capables de vivre en l’absence
d’oxygène. Elles vivent sur les débris végétaux qui se décomposent en anaérobiose comme
dans les étangs, dans la terre, dans l’appareil digestif des vaches et d’autres ruminants.
Dans les stations d’épuration des eaux usées, elles interviennent au cours des étapes
finales du traitement des boues. Elles sont difficiles à étudier en raison de leur sensibilité à
l’oxygène et d’autres besoins à l’environnement très précis. Les étapes de la
biométhanisation sont données dans la figure 5.10.
62
6.3.2. Méthanation.
Bien qu'on le trouve en abondance dans l'univers, l'hydrogène est un gaz qui est
généralement combiné avec d'autres atomes : on le trouve notamment dans l'eau, le pétrole
67
ou le gaz naturel. L’hydrogène est considéré comme un vecteur énergétique (qui transporte
de l'énergie) et aujourd'hui il est produit à partir d’une source d’énergie. Il est utilisé
essentiellement dans la chimie, le raffinage ou l’industrie. Mais à l’heure des préoccupations
environnementales, l’hydrogène pourrait bien, à terme, jouer un rôle prépondérant dans le
paysage énergétique futur.
Il faut disposer d’une source d’hydrogène (hydrocarbures ou eau) et d’une source d’énergie.
Le gaz naturel est par exemple à la fois source d’hydrogène et source d’énergie. Dans ce
cas, la technique de production la plus répandue est le reformage du gaz naturel à la vapeur
d'eau.
Dans le cas de la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, la source d’hydrogène
est l’eau et la source d’énergie l’électricité. La production par électrolyse de l'eau est moins
répandue car nettement plus coûteuse.
On envisage aussi de produire l'hydrogène à partir de sources d'énergie renouvelables ou
nucléaire mais la filière n'est pas encore économiquement rentable.
Aujourd'hui 96 % de l'hydrogène est produit à partir d’énergie fossile (pétrole, gaz naturel et
charbon), solution la plus rentable.
68
Les bénéfices d’une utilisation étendue de l’hydrogène, en particulier dans le domaine des
transports, pourraient être réels :
-a) Pas d'émissions de gaz à effet de serre ni de polluants lorsqu'il est issu de sources
renouvelables, sa consommation ne provoquant que de la vapeur d'eau.
Pour l'hydrogène produit à partir d'énergies fossiles, solution la plus économique
aujourd'hui, il faut régler le problème du gaz carbonique (CO2) dégagé en quantité
importante lors de sa production, sous peine d'annuler l'un de ses principaux atouts. Cette
étape pourrait passer par un système de stockage souterrain du CO2 sur lequel chercheurs
et industriels se penchent activement. Même avec le stockage du CO2, cette filière resterait
la plus économique des filières de production d'hydrogène.
- b) Renforcement de l'indépendance énergétique dans le cas de l'hydrogène produit
à partir de sources d'énergie renouvelables et du nucléaire.
5.4.1. La filière BTL (ou Biomass to Liquid), permet d'obtenir des carburants grâce
au procédé Fischer-Tropsch.
5.4.1.1. Mécanisme
Le procédé Fischer-Tropsch tel que découvert par ses deux inventeurs est
schématiquement le suivant :
Cette technologie de gazéification présente un bilan énergétique positif et meilleur que les
technologies de 1re génération. Les étapes de purification permettent d’obtenir un diesel
moins polluant que le diesel fossile. Cependant, il faut encore améliorer les technologies
pour les adapter à une plus grande diversité de biomasse, les industrialiser et optimiser les
performances économiques et environnementales.
Il est actuellement possible d’obtenir du diesel Fisher-Tropsch aux alentours de 2€ le litre
hors taxes. Les taxes sur le diesel s’élevant en France à 56%, ce prix ne pourrait devenir
71
compétitif dans les prochaines années qu’avec un effort du gouvernement pour promouvoir
les biocarburants en diminuant les taxes.
On peut obtenir des goudrons par pyrolyse de tiges de maïs en les chauffant dans un four
à micro-ondes.
Le moteur à eau est un terme qui renvoie à différents types de moteurs, qu'ils
soient fantaisistes ou fonctionnels.
Le terme générique « moteur à eau » recouvre :
au sens propre : une vue de l'esprit, l'eau (H2O) n'étant pas
un carburant mais le résultat d'une combustion donc un déchet ;
des systèmes utilisant l'énergie fournie par l'évaporation de l'eau en
atmosphère sèche ;
des systèmes dans lesquels l'eau est décomposée par une autre source
d'énergie au titre de carburant, que ce soit interne au moteur, ou externe ;
il s'agit alors fondamentalement d'une chaîne de production
d'hydrogène + moteur à hydrogène et non d'un moteur primaire ;
le moteur à hydrogène lui-même, par abus de langage ;
des moteurs dans lesquels de la vapeur d'eau est détendue, après avoir été
évaporée grâce à un apport d'énergie thermique, comme une turbine.
73
de systèmes controversés promettant d'améliorer les moteurs à
explosion avec un dispositif à eau ;
de l'exploitation de l'eau comme agent propulsif, avec de l'air
comprimé comme source d'énergie.
La notion de véhicule à hydrogène désigne tout moyen de transport qui utilise une
transformation chimique de l'hydrogène comme énergie de propulsion.
Cette appellation englobe des appareillages du domaine de l'aérospatiale (comme les
fusées) ou du domaine militaire (comme des sous-marins à hydrogène), même si l'usage
courant renvoie plutôt au monde des transports.
Le véhicule à hydrogène est dit « décarboné » et peut faire partie des véhicules propres.
5.5.1. Contexte
Un tel véhicule est théoriquement un « véhicule propre » car il ne rejette localement que de
l'eau. Mais, l’hydrogène n’existant quasiment pas à l’état brut sur Terre, il doit être produit
de manière industrielle. Pour que le plus simple des éléments chimiques puisse être exploité
et stocké, il doit d’abord être séparé de l’oxygène, avec lequel il forme la molécule d’eau
(H2O) ou du carbone avec lequel il est combiné dans la molécule de méthane (CH 4). Pour
le séparer, il faut de l’énergie – de l’électricité – en très grande quantité.
En fait, la technique de production d’hydrogène est connue depuis très longtemps. Selon
Amar Bellal, professeur agrégé de génie civil, si la production d’hydrogène ne s’est pas
généralisée comme moyen indirect de stockage de l’électricité, c’est qu’il y a de réelles
difficultés techniques pour passer à la production à grande échelle : réseaux de transport,
74
pression importante pour conditionner le gaz, réservoirs de dimensions rédhibitoires, faible
rendement, matériaux rares nécessaires à la technologie (platine).
a) Un peu d’histoire
Au 19ème siècle, l’hydrogène était déjà utilisé pour chauffer les maisons. Il fut remplacé
par le gaz naturel et le pétrole beaucoup moins coûteux.
Le voilà aujourd’hui qui retrouve ses lettres de noblesses, puisque des moteurs à hydrogène
propulsent Ariane et la Navette spatiale dans l’espace.
Avant de pouvoir expliquer en détail le fonctionnement du moteur à hydrogène, il faut tout
d’abord savoir qu’est-ce que l’hydrogène et quels sont ses différents processus de
fabrication.
b) Ce n’est pas une source d’énergie…
L’hydrogène, très à la mode de nos jours, est considéré comme une solution énergétique
pour les générations futures. L’hydrogène n’existe néanmoins pas à l'état naturel sur Terre.
75
C’est pour cela que nous allons étudier les différents modes de fabrication de ce vecteur
énergétique.
Il ne peut donc pas être considéré comme une source énergétique car ce n’est pas une
énergie fossile ou renouvelable mais simplement comme un vecteur énergétique (moyen
de transférer de l’énergie).
En effet puisque l’hydrogène n’existe pas sur Terre, il a fallu et il faudra dans le futur
développer les méthodes de productions moins coûteuses et plus rentables. Voici les
différentes façons de produire de l’hydrogène, actuellement certaines sont déjà arrivées à
maturité technologique et d’autres sont encore au stade de développement et d’étude.
On peut donc le produire à partir de carburants fossiles (plusieurs méthodes) :
vaporéformage, oxydation partielle, etc.
Mais aussi à partir de l’électrolyse de l’eau (appelée plus couramment crack de
l’eau), l’électricité viendrait des énergies renouvelables.
A partir de la biomasse
Elle est suivie d’une réaction entre l’eau et le CO et des techniques de purification.
CO + H2O ⇌ CO2 + H2
a) Description du système
Les cellules sont disposées en série électrique au sein des technologies actuelles, grâce à
des électrodes bipolaires (anode d’un côté et cathode de l’autre), permettant une meilleure
compacité et une densité de courant plus élevée. Ce dernier point constitue un aspect
important dans le fonctionnement nominal d’un électrolyseur. En effet, le taux de production
d’hydrogène de la cellule augmente avec la tension aux bornes des cellules (d’une valeur
minimale de 1,23V pour engager la réaction), tandis que l’efficacité des cellules diminue. Le
producteur doit ainsi effectuer un compromis entre ces deux critères.
Les cellules sont ensuite organisées en assemblages communément appelés stacks, puis
couplées à différents appareils permettant d’obtenir les conditions optimales en eau et
électricité en entrée (redresseur, osmoseur inverse, réservoir) ainsi que de stocker
l’hydrogène en sortie (compresseur, réservoir). De plus, le procédé d’électrolyse étant
exothermique, un dispositif d’élimination de la chaleur produite est aussi installé. Cet
ensemble forme l’électrolyseur.
77
Ainsi, 4 à 5 kWh et 1 litre d’eau sont consommés par normo-mètre cube produit dans les
électrolyseurs industriels. Finalement, la production d’un kilogramme d’hydrogène,
permettant un déplacement de 100 kilomètres pour tout véhicule léger à pile à combustible,
nécessite de 44 à 55 kWh d’électricité et 11 litres d’eau.
1) L’électrolyse alcaline
Cette première technologie utilise une solution d’hydroxyde de potassium (KOH) comme
électrolyte. L’électrolyse alcaline constitue la solution de production d’hydrogène la plus
utilisée de nos jours, et propose un coût d’investissement faible en comparaison avec les
autres technologies d’électrolyse, notamment grâce à la simplicité des matériaux.
2) L’électrolyse PEM
78
Une seconde technologie d’électrolyseur utilise une membrane en polymère (PEM
pour Proton Exchange Membrane) comme électrolyte. Cette évolution d’un électrolyte
liquide à un électrolyte solide permet de considérablement réduire les coûts de
maintenance, d’entretien, dus aux effets de l’électrolyte liquide sur l’installation, ainsi que
de compression de l’hydrogène en sortie. De plus, l’électrolyse PEM propose une excellente
solution de production décentralisée, grâce à une meilleure réactivité aux variations de
puissance ainsi qu’une grande compacité du système.
Avec des rendements de 62 à 77%, cette technologie est utilisée dans certains marchés de
niche, notamment dans les sous-marins, mais elle reste encore en phase de développement
pour une utilisation de masse. Le recours à des matériaux nobles, notamment le platine, la
durée de vie des membranes ainsi que les limitations de taille des assemblages constituent
les principaux obstacles rencontrés.
Les coûts actuels des électrolyseurs PEM sont de l’ordre du double de ceux des
technologies alcalines. Toutefois, cette technologie profite de la forte recherche sur les piles
à combustible PEM, et dispose de caractéristiques prometteuses (forte densité de courant
acceptée, pression élevée). Les perspectives d’amélioration identifiées se situent
principalement au niveau de la capacité des empilements, de la diminution de l’utilisation
des matériaux nobles ainsi que d’une augmentation de la durée de vie des membranes.
Enfin, la recherche en laboratoire expérimente cette technologie à haute température (130-
180°C, contre 70 à 80°C pour les électrolyseurs actuels).
Avec des rendements pouvant dépasser 90%, l’électrolyse SOEC se situe dans la phase
de recherche en laboratoire. Si les rendements actuels sont prometteurs, la dégradation
accélérée des cellules constitue le principal frein à un développement rapide.
79
d) Évolution des coûts
Au-delà des facteurs propres à chaque technologie, la diminution des coûts dans l’optique
d’un développement de masse de l’électrolyse s’appuie sur des aspects communs aux
différents électrolyseurs. Ainsi, afin d’optimiser l’utilisation des dispositifs de conversion
d’électricité ou de purification de l’eau, il est nécessaire d’augmenter la puissance disponible
par une mise en parallèle d’un plus grand nombre de stacks par électrolyseur.
D’autre part, une réduction des coûts nécessite à la fois un accroissement de la capacité de
production par installation, via une amélioration de la capacité des cellules, ainsi que la mise
en place d’une production en série.
Un des enjeux majeurs en vue de rendre ce procédé économiquement viable est donc
d’atteindre un coût de l’électricité d’origine renouvelable concurrentiel avec le prix du gaz
utilisé pour le reformage. L’amélioration des électrolyseurs (rendement, matériaux
diminuant la maintenance) constitue un autre facteur décisif, auquel s’ajoute la nécessité de
la mise en place d’une production d’électrolyseurs en série afin de diminuer leur part dans
le coût d’investissement. Enfin, une augmentation du nombre d’heures de fonctionnement
permet de réduire la part représentée par l’investissement, et finalement le coût de
l’hydrogène. La Figure 5.1.6. illustre l’évolution du coût du kilogramme d’hydrogène en
fonction de ces différents facteurs, et la Figure 5.1.7. permet d’en observer la part du coût
final.
L’intérêt majeur de ce procédé réside dans la conversion directe de l’énergie solaire, évitant
ainsi tout coût d’installation électrique ou de raccordement au réseau. De plus,
contrairement aux procédés utilisant l’énergie thermique, la photo-électrolyse s’effectue à
faible température, diminuant les contraintes sur les installations. Ces aspects positifs, ainsi
que sa forte parenté avec les technologies solaires, en font une solution possédant un fort
potentiel de développement.
b) Les obstacles
Ces contraintes augmentent la part déjà élevée du capital dans le coût total imputable aux
semi-conducteurs. En effet, si la simplicité du procédé réduit les coûts d’investissement et
de maintenance, les matériaux actuellement utilisés pour les électrodes ne permettent pas
d’aboutir à un prix de production de l’hydrogène concurrentiel.
Afin de diminuer l’énergie dépensée pour atteindre cette température, d’augmenter la durée
de vie des matériaux, réduite à haute température, et de faciliter leur fabrication, le procédé
de dissociation thermochimique a recours à des substances chimiques. La succession de
réactions intervenant entre elles, ainsi qu’avec l’eau, permet finalement d’obtenir la
décomposition de l’eau en oxygène et hydrogène à des températures réduites d’environ
700°C. Ce procédé fonctionne selon des cycles chimiques, dans lesquels l’énergie
thermique permet à la fois les réactions nécessaires à l’obtention de l’hydrogène mais aussi
celles aboutissant au recyclage des substances introduites. Cette technologie propose donc
une solution de production d’hydrogène propre, consommant uniquement de l’eau et de la
chaleur provenant de sources solaires ou nucléaires.
b) Les obstacles
L’eau et le soleil constituent les deux seules sources d’énergie de ce procédé. Il autorise
donc une production d’hydrogène en dissociation complète avec les infrastructures
actuelles. De plus, l’absence de recours à des électrodes ou à des semi-conducteurs permet
d’éliminer toute contrainte sur la qualité de l’eau ce qui diminue le coût des dispositifs
habituellement couplés et offre plus de possibilités d’implantation.
b) Les obstacles
5.5.4.6. La biomasse :
Cela permet aussi de produire de l’hydrogène mais cette technique n’est pas encore mûre
actuellement. Il existe plusieurs méthodes : La transformation en alcool ou en méthane
puis !::un reformage ou la thermolyse et gazéification de la biomasse suivie aussi d’un
reformage.
84
Parmi les différents métaux qui peuvent réagir avec des solutions aqueuses pour produire
du dihydrogène, l'aluminium et ses alliages sont parmi les plus appropriés pour le
développement à venir. L'aluminium peut être stocké et transporté d'une manière simple,
plus sûre et moins chère que le dihydrogène. Il est stable dans les conditions habituelles et
beaucoup moins cher que le borohydrure de sodium (NaBH4) (3 $/kg). Les réactions de
l'aluminium avec les solutions aqueuses d'hydroxyde de sodium sont les suivante :
Une pile à combustible est un générateur qui convertit directement l'énergie interne d'un
combustible en énergie électrique, en utilisant un procédé électrochimique contrôlé. Par
ailleurs, le combustible est fourni en continu à la différence des piles traditionnelles (pile au
Zinc). On peut ainsi obtenir du courant de façon continue. L'un des intérêts de la pile à
combustible réside dans le fait que les températures sont d'un plus faible niveau que dans
les turbines ou les moteurs à combustion. Ceci permet entre autres d'éviter la formation de
NOx*. Cependant à ce niveau de température, la plupart des carburants carbonés
traditionnels sont trop peu réactifs et seul l'hydrogène convient.
Le méthanol peut aussi être utilisé dans les piles directes à méthanol, mais leurs
performances restent pour le moment inférieur à celles des piles à hydrogène. Pour utiliser
des combustibles type méthane ou autres alcools, il faut des températures de
fonctionnement bien plus élevées : 800 à 1000°C. La réalisation de piles fonctionnant à de
telles températures est problématique : on préfère donc utiliser de l'hydrogène.
* NOx : abréviation utilisée dans le domaine de la chimie, de la pollution et de la qualité de
l'air, qui regroupe les oxydes d'azote, principalement le NO et le NO2, deux gaz odorants et
toxiques à faible dose ; l'irritation des muqueuses commence dès que leur teneur (en
volume) dépasse 0,0013 %.
H2 2 H+ + 2 e- électrolyte acide
H2 + 2 OH 2 H2O + 2 e- électrolyte basique
Il s'agit d'une réaction catalysée. L'atome d'hydrogène réagit en libérant deux électrons, qui
circulent dans le circuit électrique qui relie l'anode à la cathode.
A la cathode, on assiste à la réduction cathodique (également catalysée) de l'oxygène selon:
1/2 O2 + 2 H+ + 2e-> H2O électrolyte acide
1/2 O2 + H2O + 2e- >2 OH- électrolyte basique
L'électricité produite alimente ensuite, comme dans une voiture électrique ou hybride, un
moteur électrique en charge de la propulsion du véhicule. Une batterie stocke le surplus
d'énergie.
Le rendement de cette association est de 50 à 70 %. Il existe aujourd'hui sur le marché
des voitures à hydrogène.
89
b) La Recherche et développement
Pour accéder à ces solutions technologiques de l’avenir, il est cependant nécessaire de
lever des verrous technologiques et sociaux :
En conclusion même s’il va falloir du temps pour pouvoir trouver des techniques mieux
adaptées et moins compliquées pour pouvoir créer de l’hydrogène ou bien pour la stocker,
l’hydrogène parait être le combustible du futur puisque les constructeurs automobiles sont
en train de d’étudier de façon très poussée la piste de l’hydrogène. GENERAL MOTORS,
HONDA , BMW ou TOYTA sont sur le point de sortir des voitures marchant à l’hydrogène.
91
Chapitre 6. UTILISATION DES BIOCARBURANTS
Les biocarburants sont utilisés pour alimenter les moteurs diesel et à essence :
les moteurs des véhicules ;
les moteurs des bateaux ;
les moteurs d’avions ;
les générateurs électriques ;
les réchauds, cuisinières et lampes à gaz ;
le chauffage domestique.
6.1. Historique
Les biocarburants sont présentés comme une alternative aux carburants automobiles
traditionnels mais leur utilisation n’est pas une nouveauté : en 1903, le record mondial de
vitesse à 177 km/h est obtenu avec une Gobron-Brillié roulant au bioéthanol. La Ford T,
fabriquée entre 1908 et 1927, était déjà capable d'utiliser de l'éthanol comme carburant.
Aux débuts de l’industrie automobile, à la fin du XIXe siècle, le pétrole et ses dérivés sont
peu employés. Les motoristes se servent plutôt de ce qui n’est pas encore appelé
« biocarburant » :
■ Nikolaus Otto, inventeur du moteur à combustion interne (1876), conçoit celui-ci pour
fonctionner avec de l’éthanol. La Ford T (produite de 1908 à 1927) roule également
avec cet alcool ;
■ Rudolf Diesel, inventeur du moteur portant son nom (1897), se base sur l’huile
d’arachide pour faire tourner ses machines.
Au milieu du XXe siècle, le pétrole devient abondant et bon marché, provoquant un
désintérêt des industriels et des consommateurs pour les biocarburants. À la suite des deux
chocs pétroliers de 1973 et 1979, le biocarburant devient attractif mais l’enthousiasme
s’estompe en 1986 avec le contre-choc pétrolier, et ce jusque dans les années 2000.
Se basant initialement sur les huiles végétales ou sur les cultures sucrières et céréalières,
les modes de production du biocarburant se sont diversifiés. Du charbon de
bois aux microalgues en passant par les déchets ménagers, aucune piste n’est négligée
(différentes « générations » de biocarburants). Si l’utilisation du biocarburant n’est pas
récente, ce sont ainsi les nouvelles voies de production qui pourraient marquer le
XXIe siècle.
6.2. Approches d’utilisation des biocarburants dans les moteurs combustion interne.
Pour utiliser ces carburants dans les moteurs, deux approches sont possibles :
Des modifications sont nécessaires sur les moteurs fonctionnant avec un carburant
contenant plus de 30% des biocarburants. De manière générale, quand on change de
carburants, il faut veiller à ce qu'ils n'attaquent pas les tuyaux (problème au passage à
l'essence sans plomb qui contient des dérivés benzéniques). Ensuite, certains
biocarburants, comme l'éthanol ont tendance à attaquer l'aluminium, donc les cylindres.
L'éthanol, qu'on utilise souvent mélangé avec de l'essence, a aussi tendance à absorber
l'humidité de l'air et à se séparer de l'essence dans le réservoir. D'autres biocarburants,
comme les esters (diester), n'ont pas les mêmes propriétés lubrifiantes que le gazole, ce
qui pose des problèmes pour la pompe à injection qui n'est lubrifiée que par le carburant.
On a aussi des problèmes de régularité des produits, et j'en passe sûrement. Cette
régularité est critique pour assurer une bonne combustion et la faible pollution.
Le bioéthanol ou alcool éthylique est utilisé dans les moteurs à essence. Il peut être
mélangé à l’essence à des proportions allant de 5 à 85 %. Au-delà de 50 %, des adaptations
aux moteurs de voitures sont souvent nécessaires. Le bioéthanol peut être utilisé :
6.1.1.1. Pour toutes les voitures à essence, mélangé avec un carburant. L’incorporation
directe de bioéthanol dans l’essence est facile à réaliser et à utiliser jusqu’à 10% (10% de
bioéthanol et 90% de carburant).En France, le taux réglementaire d’incorporation serait de
5.75% en 2008 et de 7% en 2010.
6.4.1.3. Sous forme d’E85. L’E85 est un mélange de 85% de bioéthanol et de 15%
d’essence « sans plomb 95 ». L’E85 est aujourd’hui le mélange le plus écologique dans son
utilisation.
Les premières utilisations ont eu lieu au début de l’ère automobile mais ont été très
rapidement abandonnées. En 1975, le Brésil relève le défi d’utiliser des biocarburants et
lance le programme Proalcool. Le Brésil utilise un mélange appelé gasohol qui est composé
de 10% d’éthanol et de 90% d’essence.
6.4.2. Les utilisations des huiles et des esters (ester méthylique d'huile végétale)
Le biodiesel ou biogazole est une alternative au carburant pour moteur diesel classique.
Le biodiesel peut être utilisé seul dans les moteurs (B100) ou mélangé avec du pétrodiesel
(B20, B5, B2, etc.).
Deux grandes voies d'utilisation sont ouvertes :
■ L'huile végétale brute (HVB ou HVP) peut être utilisée directement, dans les moteurs
diesels, pure ou en mélange, mais, à cause de sa viscosité relativement élevée,
l'utilisation d'une fraction d'huile importante nécessite l'usage d'un moteur adapté.
■ Le biodiesel (aussi appelé en France diester), obtenu par la transformation des
triglycérides contenus dans les huiles végétales ou graisses animales c'est-à-dire la
transestérification de ces huiles par du méthanol ou de l'éthanol en Esters d'Huile
Végétale, respectivement méthyliques (EMHV) et éthyliques (EEHV), dont les
molécules plus petites peuvent alors être utilisées comme carburant (sans soufre,
non toxique et hautement biodégradable) dans les moteurs à compression ou d’auto-
allumage.
L'ester méthylique d'huile végétale (diester) peut être utilisé dans un mélange à 30% avec
du carburant pour alimenter les bus et les moteurs de voiture. Il peut aussi être utilisé pur
(100%) mais seulement avec des moteurs adaptés.
L'ester méthylique d'huile végétale est moins fluide que le gazole et son utilisation entraîne
la formation de poussières et particules lorsque la température du moteur est inférieure à
50°C.
Pour les moteurs à injection directe, si l'ester méthylique d'huile végétale est utilisé pur, il
est nécessaire d'ajouter un deuxième réservoir. Un réservoir A contient du carburant
essence et un autre réservoir B contient de l'ester méthylique d'huile végétale.
L’huile végétale carburant (HVC) est aussi connue sous les noms d’huile végétale pure
(HVP) ou huile végétale brute (HVB).
Elle peut être utilisée (à 100%) comme biocarburant pour tous les moteurs diesel (inventé
à l’origine pour ce type de carburant), sous réserve de modifications mineures visant à
réchauffer le carburant en question, ou, sans modification, en mélange avec du gazole
ordinaire (30% sur tous les véhicules, et jusqu’à 50% selon les cas).
De façon générale, les lipides fournissent des carburants plus adaptés aux moteurs à cycle
diesel qu’à ceux utilisant un cycle à allumage commandé (moteurs « essence »).
Les tourteaux (la partie « non lipide » de la matière première utilisée) sont essentiellement
utilisés dans l’alimentation animale. Leur valorisation en carburant pourrait se faire par
décomposition et récupération de biogaz.
95
La filière « Huile Végétale Pure » (qui consiste en l’utilisation directe de l’huile de certaines
plantes et qui peut être développée localement par les populations) est de loin préférable à
la filière biodiesel qui nécessite des opérations plus techniques comme nous allons le voir
ci-dessous (production centralisée, bilan énergétique nettement inférieur à la filière HVP).
Les biocarburants peuvent servir à fabriquer de la glycérine et du glycérol, utiles pour les
industries.
96
6.5. Utilisation des carburants gazeux dans les moteurs à combustion interne
6.5.1.1. Introduction
La présente section fournit de l'information sur les possibilités et contraintes liées à
l'utilisation du gaz naturel, du biogaz ou du biométhane comme carburant pour les véhicules.
Elle traite des différents types et formes de carburants, du processus de conversion d'un
véhicule et des possibilités de ravitaillement en Ontario.
6.5.1.2. Alimentation d'un véhicule au gaz naturel ou au biogaz
Avantages de ces carburants sur les carburants classiques :
■ émissions réduites;
■ économies de carburant;
■ utilisation de carburants autoproduits.
Comparativement aux véhicules utilisant des carburants classiques, les véhicules alimentés
au gaz naturel (VGN) produisent moins d'émissions responsables du smog et moins
d'émissions de gaz à effet de serre. Les parcs de véhicules alimentés au gaz naturel plutôt
qu'à l'essence permettent en moyenne aux propriétaires d'entreprises de réaliser des
économies de l'ordre de 40 à 60 %. Les fermes qui possèdent un puits de gaz naturel ou un
système de biogaz peuvent produire elles-mêmes leur carburant.
a) Gaz naturel
Le gaz naturel (GN) est un carburant gazeux constitué à plus de 95 % de méthane (CH 4).
En Ontario (Canada), il est surtout utilisé à des fins agricoles et industrielles pour la
production de chaleur industrielle et le chauffage des locaux, comme combustible pour
chauffer les maisons ou faire la cuisson ou comme source d'énergie pour la production
d'électricité.
b) Biogaz et biométhane
Le biogaz est produit par la dégradation de matières organiques, comme le fumier, les
déchets alimentaires ou les eaux usées, dans un digesteur anaérobie, donc en l'absence
d'oxygène. À l'état brut, le biogaz renferme 50-60 % de méthane (CH4), 40-50 % de dioxyde
de carbone (CO2) et des quantités restreintes d'impuretés. Le biogaz qui a été raffiné de
manière à afficher une teneur accrue en CH4 et réduite en CO2 porte le nom de biométhane
ou de gaz naturel renouvelable. Une fois le biogaz épuré pour donner du biométhane, sa
composition chimique est quasiment identique à celle du GN. Le gaz recueilli des sites
d'enfouissement scellés est une autre forme de biogaz et peut avoir des caractéristiques
semblables à celles du biogaz produit par l'agriculture ou les eaux d'égout.
Les connaissances et la technologie permettent aujourd'hui de ravitailler les véhicules avec
du gaz naturel ou du biogaz. L'utilisation de ces carburants semble avantageuse sur le plan
économique. L'exploration de cette avenue par les producteurs agricoles pourrait leur faire
réaliser des économies et les amener à produire eux-mêmes leur carburant.
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6.5.2. Conversion des véhicules aux gaz de pétrole liquéfiés (GPL).
( voir supra )
Différentes solutions sont proposées aujourd’hui pour les particuliers et les professionnels
qui souhaitent recourir à d’autres carburants que les « traditionnels », par souci écologique
le plus souvent. Ces alternatives évoluent d’année en année, peuvent se coupler, mais
aucune ne prend le pas sur les autres. Toutes les solutions en matière énergétique doivent
être envisagées pour mieux répondre à la double crise qui frappe non seulement la RDC
mais aussi de nombreux pays à travers le monde : une crise à la fois environnementale et
énergétique.
Dans le panel des solutions alternatives existantes et proposées aujourd’hui, évoquons tout
d’abord l’éthanol obtenu à partir de betteraves ou de céréales, et, dans une moindre mesure,
le biodiesel, fabriqué à partir d’oléagineux. Il est vrai que ces deux noms apparaissent de
plus en plus fréquemment dans les médias, et suscitent beaucoup d’interrogations,
notamment en termes d’approvisionnement. Ces deux biocarburants sont actuellement
incorporés aux carburants « traditionnels » en proportion équivalente (de l’ordre de 1% en
2005).
La principale utilisation de l’éthanol est aujourd’hui l’ETBE (Ethyl Tertio Butyl Ether),
mélange composé d’éthanol et d’isobutène. Ce débouché représente 80% de l’utilisation de
l’éthanol à ce jour. Une deuxième voie consiste à incorporer directement l’éthanol dans
l’essence, à hauteur de 5% (on nomme alors ce carburant E5), ou à hauteur de 10% (E10).
Certaines difficultés persistent, notamment du fait que l’éthanol étant très volatil, il doit être
mélangé à de l’essence à faible volatilité. Le problème est que ce type d’essence reste peu
disponible sur le marché français d’une part, et que, d’autre part, les normes européennes
en vigueur ne permettent pas de dépasser une teneur en éthanol de 5%. Tous les véhicules
essence peuvent parfaitement fonctionner à l’E5 ou l’E10. D’ailleurs l’essence éthanolée à
5% est déjà commercialisée de façon banalisée par certains distributeurs. L’intérêt du
bioéthanol est triple : son intérêt environnemental réel, son utilisation à grande échelle
simple et immédiate, et le renforcement de l’indépendance énergétique de la France et de
l’Europe
. Concernant l’environnement, l’utilisation d’un litre d’éthanol émet 75% de gaz à effet de
serre en moins, du puits à la roue, que celle d’un litre d’essence, selon une étude de
l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) publiée en 2002. Il
convient de souligner toutefois qu’une augmentation de 25% de la consommation doit être
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prise en compte pour établir un bilan objectif. Quoiqu’il en soit, sur un parcours identique,
les émissions de CO2 sont 2,5 fois moins importantes en utilisant de l’éthanol. Une troisième
voie possible des utilisations de l’éthanol est l’E85, carburant pour moteurs dits flex-fuel. Ce
carburant est composé à 85% d’éthanol et à 15% d’essence. Ces pourcentages confèrent
un intérêt environnemental évident puisque cela signifie que 85% de ce carburant est
renouvelable. Le futur succès de cette troisième voie dépendra de l’attrait des utilisateurs
pour cette solution. Soulignons toutefois son coût très compétitif puisqu’il s’établit à 80
centimes d’euros le litre à la pompe. Il existe une quatrième voie d’utilisation de l’éthanol :
la fabrication de biodiesel, mélange d’huile végétale et de méthanol. Il est possible de
remplacer le méthanol d’origine fossile par de l’éthanol d’origine renouvelable.
Le biodiesel est particulièrement intéressant pour les véhicules à moteur diesel puisqu’il
s’agit là d’un carburant 100% végétal, donc 100% renouvelable. Le processus de
fabrication, bien que maîtrisé, pose encore quelques problèmes techniques et sa
généralisation à échelle industrielle pourrait prendre quelques années encore.
810 000 véhicules hybrides roulent à travers le monde. Ils fonctionnent avec des moteurs,
essence ou diesel, couplés à une batterie, le tout géré par un calculateur. En cas
d’accélération, c’est le moteur thermique qui travaille. Quand la vitesse est faible, comme
en ville par exemple, alors le véhicule fonctionne au tout électrique.
La gaz naturel est également intéressant, et offre d’autres intérêts, comme la diversification
dans la provenance de cette énergie, particulièrement avantageuse comparée à celle du
pétrole. Le gaz est originaire de zones géographiques diverses, contrairement au pétrole
dont les réserves se situent essentiellement du Moyen-Orient. D’autres avantages, comme
la facilité d’utilisation, d’approvisionnement et un réseau de distribution maillé jouent
également en faveur de cette énergie.
Comme celles évoquées plus haut, cette énergie est peu polluante, avec des émissions de
CO2 réduites de 25% par rapport à l’essence, une absence de particules et des NOx
diminuées de 90%, toujours comparativement à l’essence. Quant à l’utilisation pour le
conducteur, le passage de l’essence au gaz naturel et inversement s’effectue sans qu’il s’en
aperçoive.
Un protocole a été signé le 4 juillet 2005 par différents organismes dont l’AFGNV
(Association française du gaz naturel véhicules), le ministère de l’industrie en la présence
de François Loos, Gaz de France, PSA, Renault, Carrefour et Total. Il s’agit là du troisième
plan quinquennal, à échéance fin 2010, à travers lequel les constructeurs automobiles
s’engagent à produire 100 000 véhicules au gaz, et les distributeurs de carburants
(Carrefour et Total), promettent la mise à disposition dudit carburant dans 300 stations
de biométhane (biogaz).
Un autre système, celui de la pile à combustible, est encore à l’étude. Cette solution fait
encore partie d’un futur pour le moins incertain. Ce processus devra être économiquement
viable et beaucoup de paramètres restent encore à fixer.
Néanmoins, pour certains, ce projet correspond à une réalité. Au Japon, 2 500 Toyota
fonctionnent déjà grâce à la pile à combustible.
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Si je devais résumer en une phrase le système je dirais qu'il s'agit d'un moteur
électrique qui marche avec du carburant non polluant. Au lieu de recharger une batterie
avec une prise on la remplit avec un liquide. C'est pour cela qu'on appelle le système pile à
combustible (c'est une pile qui fonctionne avec du combustible qui se consomme et disparaît
du réservoir). En fait, la seule différence avec un moteur électrique se situe au niveau de la
batterie.
Il faut donc noter que la pile se vide de sa substance contrairement à une batterie Lithium
ou même à plomb .
Si les moteurs thermiques et électriques sont les deux technologies les plus courantes
pour faire avancer nos autos, celle de la pile à combustible s'avère peut-être au final la plus
prometteuse et la plus intéressante. D'un point de vue technique on pourrait même
jusqu'à dire que cette manière de faire prend les avantages de l'une et de l'autre (thermique
et électrique) ... Autre argument de poids, alors qu'un moteur thermique n'atteint pas 20%
de rendement, celui de l'hydrogène se situe vers les 50%.
Voici la Toyota Mirai qui fonctionne à l'hydrogène ( voir la figure 7.1.). Vendue aux USA,
elle ne l'est pas en France car il n'y a pas de point de distribution d'hydrogène ... Après être
en retard sur les bornes électriques nous le sommes déjà sur l'hydrogène !
Faisons un petit résumé des éléments qui vont en faveur ou en défaveur de cette
technologie :
7.5.2.1 .Avantages
Aucune pollution induite, de la vapeur sort du pot d'échappement
La réaction chimique produit de la chaleur qui peut être exploitée pour le système de
chauffage (que ce soit pour l'habitacle ou certains composants qui ont besoin d'être
réchauffés)
Ravitaillement aussi rapide qu'un plein d'essence
Pas de moteur thermique compliqué et à la fiabilité douteuse (cela reste un moteur
électrique)
L'univers est rempli d'hydrogène. Au début il n'y avait que cela (Big bang) et en
fusionnant (dans le cœur des étoiles) toute cette hydrogène est devenu tout le reste
(voir tableau périodique des éléments).
Rendement bien supérieur au thermique
7.5.2.2. Inconvénients
Si toute la matière était de l'hydrogène il y a 13 milliards d'année et qu'il reste encore
l'élément le plus courant dans l'univers, il n'y en a pas des masses sur terre. Il y a
donc un manque à ce niveau même si l'hydrogène peut de nouveau être retrouvé
dans certains éléments en faisant quelques réactions chimiques (on peut l'extraire
de l'eau puisque l'hydrogène est l'un des ingrédients de cette dernière). Cet
inconvénient pourra donc disparaître si l'homme se met à vouloir en "produire" en
masse
Dangerosité du combustible pour le ravitaillement et le stockage. Mais c'est un faux
problème puisque le système peut être sécurisé ... Il faut juste pouvoir le faire en
évitant un trop gros surcoût à l'achat, ce qui anéantirait tout espoir commercial d'un
modèle.
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7.5.3. Pourquoi n'y en a-t-il pas déjà partout ?
Du côté des biocarburants, la question de la distribution semble sur le point d’être résolue.
En septembre dernier, le rapport flex-fuel 2010 a tablé sur 500 à 600 points de vente de
l’E85 en France d’ici 2007. Total a pour sa part annoncé 250 pompes commercialisant ledit
carburant avant fin 2007. Toutefois, si demain tous les véhicules roulaient à l’éthanol et au
biodiesel, la totalité des surfaces cultivables françaises ne suffirait plus à satisfaire la
demande. C’est pourquoi il faut penser à d’autres solutions. Des recherches portent
actuellement sur des biocarburants de deuxième génération utilisant la paille et le bois, qui
permettraient une production d’éthanol plus importante. Malheureusement, le
développement de ce projet demeure ralenti par les investissements – très lourds –, qu’il
nécessite. Mais pour l’instant les surfaces cultivables suffisent amplement pour permettre
au gouvernement de respecter ses engagements, à savoir une incorporation de 7%
d’éthanol à l’essence en 2007 et 15% pour 2015. Pour le moment, concernant l’éthanol, la
disponibilité des matières premières exclut toute concurrence entre les débouchés
alimentaires et énergétiques. Le cas de figure diffère un peu pour le biodiesel, car la
demande est telle que la France devra probablement importer une partie des huiles
végétales en provenance d’Amérique du Sud et d’Asie (dont les plantations entraînent la
destruction de forêts tropicales inestimables).
Le marché des véhicules fonctionnant grâce aux énergies renouvelables demeure parfois
difficile. L’habitude du véhicule thermique reste ancrée. L’encadrement et les incitations du
gouvernement s’avèrent dès lors utiles. La loi sur l’air contraint les collectivités locales à
équiper au minimum 20% de leur flotte en véhicules propres. Cependant, certaines
réticences de la part des utilisateurs persistent.
Par exemple, pour le véhicule électrique, la crainte de ne pas disposer d’une autonomie
suffisante (autonomie de 80 à 100 km environ). L’absence de bruit de la voiture électrique
constitue aussi un frein pour les utilisateurs pour qui l’aspect sonore est important afin
d’avertir les piétons notamment.
Le bilan est également encore mitigé en France pour les véhicules roulant au gaz naturel.
Alors que le véhicule GNV est passé dans les mœurs de ses voisins européens, ce n’est
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toujours pas le cas de la France. Cependant, une récente étude menée par Gaz de France
montre que seuls 13% de ses clients se disent réfractaires à l’utilisation du gaz dans leur
voiture.
Certains constructeurs automobiles constatent encore la méconnaissance des véhicules
hybrides et de ses propriétés constitue un véritable frein chez les éventuels utilisateurs.
Parfois, les gens pensent que ce sont des voitures électriques, alors que ces deux types de
véhicules répondent à des besoins différents. Il faut en fait que le conducteur teste lui-même
la voiture pour se rendre compte que l’utilisation des hybrides ne diffère en rien de celle des
véhicules classiques. .
Enfin, pour une entreprise, au-delà de l’aspect financier, la présence de véhicules propres
au sein de sa flotte lui confère une véritable image de marque : celle d’être écoresponsables.
Et ça, les dirigeants l’ont bien compris. Le succès des véhicules propres au sein des
entreprises n’est pas seulement dû à l’argument économique ou à la réduction d’émission
de CO2, mais aussi à la volonté pour la firme de communiquer sur son geste
environnemental. L’image d’éco-responsabilité et d’entreprise citoyenne qu’elle fait passer
compte beaucoup. Elle a un grand intérêt à communiquer sur la propreté car cela véhicule
une image positive.