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H 1 s T oO 1 R E A Texte runis par Pierre Brulé et Jacques Oulhen Esclavage, guerre économie en Gréce ancienne v Hommages a Yvon Garlan Note Whistoire militaire achéménide A propos des éléphants de Darius III PierRe BRIANT Ce sont quelques modestes réflexions histoire militaire que je vou- drais offtir & Yvon Garlan, auquel j'emprunte sans vergogne le titre de «Notes d'histoire militaire », quil asi bien illustré dans le Bulletin de Cor- respondance Hellénique. Comme lui et 3 sa suite, je donne 3 « histoire mi- litaite » Pacception la plus large, voulant réagir également contre une école dont certains représentants voudraient vouer aux oubliettes ce qu’ils ap- pellent non sans dédain les realia. Je me permets de redire ici ce que j'éeri- vais récemment : « L’étude de la guerre ne se réduit pas 3 la caricature que Ton en donne parfois sous la terminologie péjorative d'histoire-bataille elle est un exceptionnel révélateur du fonctionnement d’un Etat, ne serait- ce, par exemple, que par l'ampleur de la mobilisation des forces produc tives humaines, matérielles et techniques qu'elle suppose et qu'elle im- pose »'. En écrivant cela, je me sentais pleinement en phase avec le programme quiavait fixé André Aymard, et que plusieurs chercheurs ont mis en eure & son initiative’ : chacun sait la place éminente que les tra- vaux d’Yvon Garlan tiennent dans le renouvellement des recherches sur histoire de la guerre dans I Antiquité 1. Hire de Empire pene, De Cra Ales, Pts, 196, p19 [ct HEP chaps 2. Dns sex Recher deplore gee (BEFAR 223), Athtes Pats, 1974p 1X dans Lat gure ‘dan Amiga Pai, 1972. 8, on eocor ds Grere dam on Gree ancienne, Pai, 198, 19, Yoon Garam a cizeent season taal dane edo de a exon pionmire mené pt André Aymard; voi également Vineoduction aun Probleme dele gee en Give anciene, Pais LaHaye 1968, p10 177 ‘Textes et contextes Dans son récit consacré aux préparatifs de la bataille de Gaugamiles, Arrien donne une trés intéressante liste des contingents qui sont venus se ranger sous le commandement de Darius (Anab, II.8.3-6). La liste est or- ganisée régionalement, depuis les Indiens « qui sone limicrophes de la Bac triane » au Nord-Est jusqu'aux contingents de « Syrie creuse et de Syrie Mésopotamienne » & 'Ouest. Apparemment, chacun des régiments cor- respond aux levées d'une satrapie, et le commandant en est le satrape (meme si, sur ce point, il subsiste quelques incertituces). Plus loin, Arrien donne la disposition (1&E1¢) de chaque contingent sur le champ de ba- taille, cel qui avai été prévu par lEtat-Major perse, de Vaile gauche & Vaile droite (IIL. 11.3-6). Arrien affirme se fonder sur Aristobule qui, dit-il, avait pu utiliser un document écric trouvé dans le camp de Darius apres la ba- taille (11.3). On y retrouve les contingents cités dans la premire liste, aux- quels sajoutent quelques unieés spécialisées, en particulier les chars 3 faux, dont 50 au centre, devant le bataillon royal de Darius (III.11.6); cest également qu’Arrien mentionne la présence des éléphants (01 Be EAE ewvrec), cest-i-dire ceux que, dans la premie list, il avait présentés ainsi dans le récapitulatif chiffé: « Il y avait aussi quelques éléphants en petit nombre (00 70404), seulement une quinzaine qui appartenaient princi- palement (id2totc) aux Indiens de ce cbté de l"Indus » (ITL.8.6), Ni Quinte-Curce, ni Diodore, ni Plutarque ne soufflent mot de la pré- sence d’léphants. On en trouve mention en revanche chez un auteur ano- nyme, révelé la fin du sigcle dernier par un papyrus retrouvé dans un mo- nastére du Sinai, d'oit appellation de Fragmentum Sabbaiticum qui lui fue alors donné (= FGrH 151, Fl). auteur y évoque en ordre chronologique les principaux épisodes de la conquéte : batailles du Granique (§1) et d'Issos ($2), prises de Sidon et de Tyr (§7-8), Egypte et la fondation d'Alexandric (§9-11), enfin la baaille de Gaugaméles (§12-13) par laquelle se clot le fragment conserve. Faisant état des immenses rassemblements de forces, auteur consacre un développement spécial aux éléphants « venus de PInde » ec aux chars & faux ~ deux types d’armes typiquement « bar- bares » qui avaient suscité chez lui un intérét particulier, et donc il veut montrer quelles ne remportérent pas le succés escompté. Concernant les hants ~ donc il ne fournit pas le chiffre -, il explique quel étaic leur aarnachement ($12). Selon lui, les bétes portaient sur leur dos des « tours en bois (aépyo1 EALVOr) »,& partir desquelles les hommes combattaient en armes, en sautanc du haut de la béte sur les soldats qui s'opposaient & ux, Il précise également qu’Alexandre prit des mesures spécifiquement di- rigées contre les éléphants : il fic lancer des chausse-trappes (TpiBoRo1) en bronze & pointes trés acérées dans la partie du champ de barailleoit les élé- phants étaient disposés, si bien que, percés par ces pointes métalliques, les 178 NOTE DMISTONRE Mrtrrame ACHEMEMOE léphants furent précipités& terre et rendus inoffensifs ($13), Ces préci- sions techniques suscitent quelques doutes critiques sur l'utilisation que Von peut faire de ce fragment? (1) Sila technique des tours est bien connue pat les textes et par Vico- nographie monetaire, toutes les études récentes montrent que la technique rest pas attestée avant lexpédition de Pyrthos en Italie du Sud’. Ce n'est pas la présence du méme renseignement dans I'Ieinenarium Alexandri (SLIV, Maller; elephanti rit) qui peut donner un appui a la mention de notre historien anonyme’. (11) Lutilisation de chausse-trappes contre les ééphants est également ateestée aT époque hellénistique. Diodore (XVIIL71.2) raconte comment Damis (« qui avait été en Asie avec Alexandre et connaissait par expérience a nature et l'utilisation des éléphants ») sopposa aux éléphants de Poly- perchon qui assiégeait Mégalopolis. « Pour contrebalancer la brutale vio- lence des €léphants », il fit confectionner des poutres de bois munies de clous acérés, quil dissimula. Leffet ft radical : « Blessés aux pieds par les clous, ils étaient incapables de pousser plus avant... Ils faisaient demi-tour A ravers les rangs amis, en écrasant de nombreux soldats macédoniens » (71.5-6). Lutilisation d'une méthode comparable pat Alexandre n'est donc pas invraisemblable en soi. Pourtant, lerenseignement ext diffcilement re- cevable, Tout d’abord, cela suppose, comme le veut 'autcur, qu’ Alexandre avait pu préparer le champ de baraille et prévoir oi les eléphants allaient éxre disposes. Or, l'on sait bien que Cest Darius qui a choisi le site et qui Va fait preparer afin de faciliter les évolutions de sa cavaleric. Qui plus est, selon Quinte-Curce et Polyen, Cest le Grand Roi qui a fait disposer de telles chausse-trappes pour géner les évolutions de la cavalerie macédo- niicnne, Selon le premier, Alexandre recut en effet le renseignement suivant 3. La fle valeur historique de Faucur ed développement de soulignée par Th RENACK, Un fragment dun nouvel hiorien ef Alexandte le Grand », REG 5 (1892), p. 306-326 Gans “voquer le problime des cous): vie également L-PEARSON, THe le Ears of lander the Gree (Philological Monographs XX), Bereley-Los Anges, 1960, .295-256; sur um pine parlin (offes matrimonials de Darius Alesandee), oir mer remargs dans HEP. 9. 856-859, 4. Voir en parse P. GOUKOWSAY.» Leroi Pros, son lphant et quelques auces» BCH 96 (1972), p. 474-802 (p. 475-484), qui pour cee rison reponse Ia mention du Frage Sabb 1 476, n13; sur invention elleméme voi bid, p. 489-498, ans que P, BERNARD, « Le ‘monnsyage @Eudames, sae grec du Panda et « Mate des elphane "dans G GNou = Lisciorn le), Ontoualt Toph Tuc Memorine dat Sri Orem Romar LVUI), Rota (1985, 65-94. Je menionneen passant que eraines des thse velop espectivement pt . Goukowshy et par P. Bessano sur le» décadrachie de Pros ont susie des remargicy «igs de P. Vibat-NaQUeT,« Aletande et Feléphane dans ARN, Havie dane ta B. Swvinet, Pats (1984). p. 387-393: je ge ime de eprende par le decal un dest ul ne concern ps diectemen x probes que shire ik 5 On peut supposer que Vaueur de I'iinerniam a pis chen Articn ce renseignements les lephants, mais en ajoutant la présence de our dont Area eit en (aut es prune ats chet Ain, vor H. Towner. « Le resume ec Tadapeaon Arsen dane Terri lesen eve ‘sone des Teer 9 (1979), p. 243.254, ecen dere leu R. TABNCCO, Pr na or edione ‘rte dl Tnerariam Alcan, Bolg, 1993), peu avant I'assauc : « Darius avait fait enfoncer dans le sol des pointes de fer (murices ferreos) 14 ot il croyait que passerat l'assaut des cavaliers enne- mis » (1V.13.36). On retrouve le renseignement chez Polyen (IV.3.17) : Da- rius fit planter (Kartéomepe) des triboloi sur unc partic du champ de ba taille. Une telle information est sans nul doute crédible' er elle vient évaluer celle de Vhistorien anonyme qui au surplus, utilise le verbe « lan- cer» Epptyev) fort peu adapté 8 Vaction décrite : « Le TpiBOAOS n'est pas tune arme de jets Vegéce, qui cn mentionne l'emploi par les Romains contre les chariots armés de faux [II1, 24), le décrit comme un assemblage de quatre piewx méralliques, qu'on plantait en tere par trois de leurs tiges e¢ qui pointaient contre 'ennemi par la quatriéme : en d'autres ermes, était un obstacle portatf, assez analogue & nos chevaux de frise »”. Pour toutes ces raisons, il convient de laisser prudemment hors du dossier notre historien anonyme, et de revenir aux seuls renseignements recevables, ceux qui sone transmis par Arrien, Origines des éléphants Une premiére question se pose : d’oit venaient ces éléphants? Une par- tie de la réponse est donnée explicitement par Arrien : ils avaient été ame- nés par les Indiens de ce cdté de Indus (Emi TBE To ‘IvB0«). Chen Ar- rien, on trouve également les termes « Indiens limitrophes des Bactriens 8001 Baxtpior Sopot) », et « ceux que l'on appelait Indiens monta- gnards (rode dpeiove ‘IvBod¢ KaAODUEVOUG) »; les premiers sone venus sous la conduite de Bessos, satrape de Bactriane (IIL.8.3), les seconds sous la conduite de Barsaentés, satrape des Arachosiens (8.4). Ni les uns ni les autres ne sont nommés dans Vordre de baraille de Darius. Ils consti- tuent, ensemble, les « Indiens de ce cbté de "Indus » qui ont amené 15 élé- phants dont on peut vraisemblablement supposer quills en avaient la charge (8.65 11.6)" 6, Voir ailleurs ks arguments échangls dans econ de gute macédnien selon Arien 11.9.4 fon sacndaie ce que le tern ait ete pig’ de = fons te pic dsl» ene compres ps bien le scepticieme afiché par E.W. MARSDEN, The campaign of Gangamela, Livery University Pres (1964), p. 41-42, qu me semble conduit Cabord pl print sbwoc accord 3 Arsen (rai ven ny ext dic sr ies pant): iv urprenne gue le mae auteur ne ase ps tention dex cephats de Dai I dans som analyse du daposi atique pene (p. 4945) il ‘rat ll oie quae uniquement es chores du pone dew d Alen Th, REISACt act, p- 309, 5. Sur ls diferentes appllisons ds Indins (« montgnan»»lnitophes dela Bacriane «de cde ads), woirenparaler PLL. BaCeRwONT, Alesnder compe in Sind and Bale ‘hia and he see ofthe Brain wn of Hamatci (OLA 3) Leven, 197516 wp, 185-188 se Ie Indien des mongnes (ur eerie deuqul we rouains les pases de Khoj ede Bolan), doe Sms, nome par Aland » satrap des Indien des montages» (Aten VI6.3}, poure fre un der chet ces probablement de lu que Busaentsrgututeseuement une ade de30 el ‘hants (QinteCunce VIILIS 3s VL6.36)s sur ler Indien» limirophes de Ta Baca», ir 180 NOTE D'HISTOIRE MILITAIRE ACHEMENIDE Reste quelques éléphants dont la syntaxe d’Arrien (11.8.6) suggéte {quills ne venaient pas de chez les Indiens. C'est ce groupe, manifestement rds restreint (quelques unités), qui pose les questions les plus intéressantes mais aussi les plus délicates. D’oit viennenc ils? Il est impossible d'en dé- cider en route certitude. On peut simplement rassembler quelques témoi- gnages épars. Dune part, Quinte-Curce (qui ne souffle mot de la présence d’cléphants 4 Gaugaméles), mentionne que parmi « les cadeaux d'une somptuosité inouie » présentés & Alexandre par le satrape de Suse lors de entrée du conquérant dans la ville (novembre 331), figuraient, outre « des dromadaites d'une rapidité inouie, douze éléphants que Darius avait fait venir de Inde (a Dareo ex India acciti) » (V.2.10). Dromadaires ou élé- phants, Vexpression de Quinte-Curce laisse supposer quil agissait, dans la conception méme du satrape Aboulités, d’animaux exotiques de grand prix, puisquils fone partie des cadeaux que le gouverneur d'une ville ou le zgouverneur de province est tenu de venir présenter au roi lorsque le cor- tege royal parvient aux frontigres de la province ou dela ville”. Ce que font réguligrement les roitelets indiens & Parrivée d’ Alexandre, Lorsque celui-ci ‘commence sa marche depuis les Paropamisades, il envoie un ambassadeur aux « Indiens de ce c6té de I'Indus », pour exiger que les chefs viennent & sa rencontre et lui rendent hommage : « Taxila et les autres chefs indiens Sexécutérent, et lui apportérent en cadeaux tout ce que les Indiens appré- cient le plus’ ils lui firene savoir quits lui donneraient les éléphants quils possédaient au nombre de vingt-cing » (Arrien IV.22.5). De méme apres la défaite de Poros, le roi Abisarés envoya & Alexandre des ambassadeurs « apportant en cadeau un trésor et quarante éléphants » (V.20.5) etc. Mais, sila présence de ces animaux parmi les cadcaux d’hommage des rois in- diens ne peut surprendre, il en est différemment des éléphants de Suse D’oit viennenc-ils et pour quelle raison sont-ils & Suse? Pans, se Coal eb eau prcherintn a pricy mille a.m Pats 984, 9 75-74, glement WI, VoctIsaN, The rie and opin of Achaemenid pire. The Ese Traian eidenee Leen, 1992 9. 322-228, Ce antennes indienne ds scape de Baca ct \Vrachoste corespondene Ine Blinche. e que Sabon appelle Aran, dont dit: «Toute ces ‘conte juste teadernent Padus, Le nes en poder une pari, celle qu couche 3nd lsat auparaane semaine des Denes» (XV.29). cent ie es straps des Propane [Gindharale¢'Arachosie = ce sone ces rons ui ont atachées a royaue marys apts Tac ‘rd pas entre Selelo et Chandragupta en 303 (abandon de terites anieanementcheméaides jus srs sleucies, conte une caused epigari et four de 50 cepa) voi BER anos Fair Ar Khan IV Ler owns rs tion. Questions dine rk bacrienne (ME ‘ies dela DAFA, XVID, Pais, 1985, p. 85:95, 9. Voir on gue « Le nome du Grand Roi once Angus 23 (1988), p 253-273, HEP, 199-2071 9 une éponue ancreure au Proche-Oren, vir es Eonmentins de B, Lio, «Lace Eulition ds anima exoique aw Proche-Orent ancien», dans D. CHARIIN-.JONNES (La "ilar des bens der ernest des ies danse Proche-Oren ancien (Aes de la XXXVIEF RAD. Paris p. 357-365 Les anima sont considers comme des prints de choi. Ace ie, font pa she detcadesu diplmatquesquemporten avec exes mesagrs. Longue ces don sont fa de ‘gions oumber ou dependant de Tone parted bur =p 36D. 181 Selon Elien qui le cite, la présence d'éléphants en Babylonie était déja mentionnée par Ctésias, vers le début du IV’ siécle. Cxésias y établissait une ‘comparaison entre l'utilisation en Inde de la force des élephants pour « ren- verser les muralles ennemies » et leur utilisation en Babylonie : « Le méme (Ctésias dit avoir vu des palmiers déracinés de la méme fagon par des élé- phants qui se jettent contre eux de toutes leurs forces. Certes ils font cela seulement si un Indien, leur dresseur (6 mwAesiwv), leur demande de le faire » (Elien, Nat. Anim. 17.29 = FGrH 688, F45b). Les ééphants de Suse pourraient donc étre des éléphants indiens, qui auraient été offerts au Grand Roi, selon une coutume politique done rendent compte les frises de Persepolis (meéme si les Indiens n'y aménent pas d'éléphants"), et quatteste a plusieurs fois Crésias & propos des mémes rois indiens'; selon h voyaient des cadeaux de prix régulirement & la cour. A travers les citations de son ceuvre, on peut voir que Ctésias mentionnait par exemple : un ani- imal fabuleux (le martichdra), une qualité de fer spécial'", un parfam & Todeur enivrante, des vétements teints en vermillon, et méme une drogue qui offtait une mort rapide et indolore : « Le Grand Roi la rangeaie & pare, ec seuls lui-méme et sa mére y avaient accés! » (Nat. Anim. LV.46). Il est donc aisé de supposer quien plus de leur tribur, les Indicns envoyaient des lephants au Grand Roi On sait également que les paradis achéménides comportaient une sec- tion oft l'on conservait des animaux venus du monde entier, & la fois comme symboles de la puissance illimitée du Grand Roi sur les hommes et es choses, mais aussi pour mener des expériences de reproduction et de croisement, C'est du moins ce que suggéte un passage d’ Aristote + En Syrie, il ya ce qu'on appelle des demi-ines (hemionoi), animal différent de ceux qui sont le produit de Funion d'un cheval er d'une Anesse, méme s'ils sont identiques en apparence. Ils sont aussi sauvages és aux Anes domestiques, et cea explique leur nom. Comme les anes sauvages, ces hémiones ont une allure que le sont les nes, compa exceptionnellement rapide. Ils se reproduisent avec leurs propres rejetons, comme le prouve histoire suivante. Quelquer-uns de ces ‘héions vinwent en Pheygie au temps de Pharnakes, pire de Pharnabsze, et ily en a encore qui y vivent. I yen a encore trois aujourd'hui, bien 4quauparavan ils éaient neuf, dapres ce que Von die» (Hise. An, VI.36 = 5800; tad. P. Louis) 10, Laden indienne (a° 18) ame un neil vl aus que, dans la Chat de fonaton de Suse (DSe. ike 14P. p. 184). voices pat vende Kash, d Ind cl Arachoie, C.celesous ote 34 TL HIEP. p 407 aoc rfrencse comments 12 Voir HEP, 252 ten demo ie. BIGWOOD, «Cs, his royal partons and Indian swords JASUN5 (1995). 135-190 182 Nore b HISTOIRE MILITaIRE ACHEMENIDE Le renseignement n'est pas décisif", mais le contexte laisse supposer que ces hemionoi ont été importés en Phrygic-Hellespontique par le satrape Pharnakes, et installés dans le fameux paradis proche de Daskyleion", pour quils puissent sy reproduire” — sans grand succes si fon en juge aux in- formations recueillies par Aristote'*. En d'autres termes, on aurat la, dans le domaine de la reproduction animale, une initiative comparable & celle de Gadatas"” qui, 2 Pépoque de Darius I, avaie implanté dans la vallée du Méandre des arbustes originaires des régions syriennes (ML 12). On peut done admettre assez facilement que les éléphants recus des rois indiens aient été envoyés dans les paradis, oit des dresseurs indiens s'occupaient deux". Lon sait également que, d'apres Cxésias, les paradis royaux de Suse Gaaient particulitrement réputés : des bocufs spécialement dressés étaient chargés de transporter l'eau d'irrigation puisée dans le canal (FGrH 688, F34a-b). C'est peut-étre dans ces paradis que les éléphants cités par le ‘méme auteur avaient été dressés & déraciner les palmiers? En rappelant les déclarations triomphales de certains rois assyriens"”, on pourrait également penser que les Perses pratiquaient la chasse & V’éléphant sur la rive gauche de Euphrate, mais aucune documentation externe ne permet de valider une telle hypothése. Comme il n'y anon plus aucun document relatif & Vimporeation d’éléphants africains, il faut admetere que les éléphants at- testés en Babylonie venaient des régions proches de la vallée de Indus; 13, Surla eration de rss animes dans es pai ayes, wor SLACKENBACHER, Le pl ao rial Pais, 190, 9196 ip. 9. 14 Voir la description chez Xénophon, Hell 1V-1.15-16, 33. Le visieur daujourd hu peut toujours voi les povssons et les eiseaux done parle Xénophon: ils se retsouvent également repens sur des empeines sur age wouvées 4 Dastyeon (D. Kaptan Baybaras, =A group ‘of sea impressions om she bulla fom EriiDaslcion»,Eperphi Anatain 16 (1990), pV Boje en ext de meine de scnes de chase (D. KAWTAN,» Some remarks abou the hunting scenes cn the seal-impresions of Dakylion» dans ME BOUSSCA.INVERNIZ2 [oS], Arie et eu ‘te monde elenisique [BCH Suppl 29), Athénes Pas, 1997, p 8595); le sebns de chase sn element presets sur des tls ef. par exemple dessin dant HEP, p. 720). 15. Je ne connas ps de commentiespcigue dece passage d'Arote. Ie cit par H, HAUS, ‘Onagres et hemionageer en Teanrordanie a Ill scle awane JC. A. propor d'une lee de Voubias » Ancient Soviegy 15-17 (1984-1986), p. B9-I1L, cf p. 96 ce'm 3 (Anstore Fait prabablemenestérence 4 TEquus h. Hemippus, ot « Ane casvage ou hémippe 0 hémione ou fnagre de Syrie +, et p. 99, Sur Turton dhemiones n Babylonie, vote Dio. XVILT1.2 (adit mules debit» par P, GOUROWSRY, CUF tl). 16. ConnsssancesdAvstote sur les payags eta fae de Phys FL. ROBERTA ses Ue Minar, Pati 1990, p. 362291 (en expiant AWST, Hist VL29 = 5780). Fat applet (qwArabe, fis da Plamabae ce par Arbtoe. a journée cour de Philippe Il see tue Famille cout 3 cour (D100. NVLSI-3; QUINTE-CL¥Ct V9.1; W152; ATHENEE VI.2560) = hi rméme ou quelgu'un de son entourage pourrait ue Vinfonraeur @ Anos. (Voie alement Aewous note 22 t 29). 17 Peu-te un intendantde paras sir dcusion dans HEP, p, 507512 e Index. Gas) 18, C'est apparemment ce que suppose également A.B, Boswonri,« Arist, Inds and the Alexander historias», Top 3/2 (1993), p 407424 (py 413.0. 29) 19. Voi B LON, ari, p 358. 362 183 dans le méme temps, nous ne devons pas exclure qu une reproduction était organisée dans les paradis royaux : ce qui pourrait contribuer 3 expliquer la distinction apportée par Arrien entre les bétes amenées par les Indiens ct un autre groupe (quelques individus) done il ne précise pas Vorigine. Doit-on supposer que lentrainement des éléphanes de guerre était égale- ‘ment mené dans les capitales royales, sous la direction de dresseurs venus deV'inde? Immédiatement, un autre passage d’Aristore vient & esprit. Dans un des nombreux développements ou allusions de son ceuvre qui sont consa- crés aux éléphants”, Aristote donne des renseignements sur les quantités de nourricure qui leur sone nécessaires jour aprés jour « L'éléphane mange au maximum neuf médimnes macédoniens orge au méme repas. Mais une si grande quamité est dangereuse. En général, il en absorbe six ou sepe médimnes, cing médimnes de farine et ing mari: de vin (le maris correspond & six cotyls [c. 1.6 lite). Un jour, un éléphant bue en une seule fois quatorze métrétes macédoniens eau [c.1240 lites] et recommenga le soit i en boire huit » (Hit. Anim. VIL; tad. P, Louis); n dépit destimations chiffiées manifestement excessives", Pinformacion transmise par Aristote sonne juste. Pour son informaceur, on pourrait pen- ser Ctésias, quil a lu et critiqué, mais le choix des mesures utilisées (mé- dimnes et métrétes ‘macédoniens) oriente plut6e vers un auteur de Pépoque d’Alexandre. Un autre détail doit étre rlevé : est que, c nant la ration de vin, Pauteur utilisait le mari, Con sai quill Sagi ft Po gine d'une mesure perse (él, marri8), bien connue a Persépolis (y compris dans la seule tablet inscrite en grec"), mais également dans les documents araméens d’ Egypte. C’est la mesure utilisge par Polyen dans un célébre 20. Is sont rssemblés,craduits et commentés par HLH. SCOLLARD, The Blphane in Grek aud oma word, Landon (1978). 3755. 2 bid, p46 els discsion de P. BERNARD, arc p93. 22. Voir la discussion de P. BERNARD. ar. ct. p- 92.94 : aa mention de ees mesures imacedonicnnes.révele que les informations transmis par Arisotevicnnent directement des sree de intcndaace UAlcrndre ou bien der seer dex diadoqucs dane le dernier quart da “qucitme sic, si Tm suppose que Te exte et une interpolation de Tele arisotliienne = sir Ens le mme sens J BcwOOD, «Arse and the Elephaa gsi AJP 114 (1999), p 536-595, ‘qui tout en soulignane Futlisaion de resis par Astor, ge ql en et differen pout be pape sur Valimentation des lephans, en raison des mesures utes (p. 545, sans connate Spparoment Teude de P. BERSAKD): cll propre le nam de Callthene(p. 547-S48). De son iz, JS. ROMS,» Avtode's Hephaoe and the myth of Alexanders scnttic patronage» APH 110 (1989), p, 566-575 rpread 30m compe Thyporkie selon lagulle Aroee aura eamine ‘wire disque) un phan envoy en Macedsne sot Fépoque de lip It sce par Alexandre apis Gaugamdles, 23. Foe 1771 (oivoe Bo udnnc THB ne) +c JM. BAER, BIOr 1979p. 280 ee R Scrnar {note suivante), p. 303-304 24. Voir enentllemens R. Scar, « Ein airanitches Flights: “mari dans K: HEL Uet0. Pasac-). TRCNLER ld) ndogermanics Europa. Fi fr Wolfen Moid (Grater Li fulche Monograpien 4), Graz, 1989, p. 301-315 184 NOTE D HISTOIRE MILITARE ACHEMENIDE passage concernant les quantités de produits nécessaires journellement pour la Table royale (IV.3.32)"": il en donne une équivalence en choai at- tiques (10 choai, 33 litres) différente de celle d’Aristote (1.62 litre). Paul Bernard remarque justement 2 ce propos : « Lorigine perse du mot confre... au texte d Aristote une valeur historique dont je n'ai vu faire état nnulle part, Cette utilisation conjointe dans Pintendance du pare des élé phants des armées hellénistiques de mesures macédoniennes et d'une me- sure perse constitue en effet un témoignage aussi inattendu que précieux sur les contacts étroits qui s'érablirent entre les conquérants grecs et ministration achéménide 3 la fin du TV’ sigcle ». Je ne puis évidermment que souscrire & cette appreciation sur les continuités/adaptations entre V'ad- ministration achéménide et administration de l'époque dl Alexandre et des dliadoques ~ phénomene si souvent attesté,y compris pout les haras royaux (Plucarque, Fum, 8.5), Cette réflexion conduit aussi & penser que les ragles administratives relatives aux rations animales chee Aristote pourraient dare le décalque de régles qui avaient cours dans les levages du Grand Roi. En tout cas, bien quill soit transmis sous une forme littéraire®, le ren scignement d’Aristote s'intégre aisément aux informations que l'on re- cucille dans les tabletces élamites de Persépolis relatives aux rations don- niges aux animaux. Trois séries (S1, $2, $3) rassemblent ces rations. Les chevaux consomment du grain en quantités variables, comme le montie particuligrement PF 1648, oii les tations journaligres dans un groupe de chevaux sont de 1, 2, 3, 4 (2) qa/jour (1 qa = 0.9 lite); l'un des animaux (certainement puissant et de trés bonne qualité) recoit méme par jour 1 bar, c'est-i-dire 10ga, la méme quantité que celle donnée & un bocuf dans tune autre tablette (PF 1707). Un chameau regoit 3qa de farine/jour (PF 1711, 1786), un mouton 1 qa de grain (PF 1712-1715) etc. Les chevaux regoivent aussi des allocations de vin : par exemple 4qa (3.6 litres)! jour (PF 1758), parfois en guise de rations de voyage (PF 1780). Outre les vo- halle, les chevaux et les chameaux, on rencontre des mules (PF 1785) et des chiens (PF 1264-1265, 1904, Fort. 1233 : rations de farine). Bien en- tendu, les données chiffiées dont nous disposons sone parcellaires. Exant donné en effet que la livraison d'un produit particulier (grain, farine, vin...) se faissit sous la responsabilité d’un chef de magasin, nous ne dis- 25, Ladestu,vir HEP, p. 297-304 26.1 convient de cori Vssimation donne das HEP, p. 304 pour vin 16500 fies et nom S00 ties. Yer tp. 94 28. Vie mes remarques dans Roi wb et paps, Pais 1982, p. 458, m4, 209,496, ot dans HEP,» 466, 29, En porclier pout a comommation des, prised sou a forme narrative dun istoriete, (qui avat censinement beaucoup fappéinoconteurd Aro (comme ceux d Hétodre pata de Tree de Neos VIL21, 53,58, 18, et mer remangucs dans EP p. 219), 185 posons pas de tablectes qui feraiene part des rations journalitres des diffé- rents produits donnés & un type d'animal ~ sauf si les indications de ta- blettes différentes se recoupent et se complétent. Les statistiques sont done incomplétes : dans les tablettes disponibles, il nest pas question, par ‘exemple, de distribution de fourrage, méme dans les rations de voyage. Ce- pendant, il ne fait aucun doute quil existaie des dépéts de fourrage dans les stations disposées le long des routes royales”. C'est ce que montte tres bien une lettre araméenne, que le satrape ArSma avait confige & son in tendant Nehtihor qu'il renvoyaic de Babylonie en Egypce. Il agit d’un bon de route qui précise litinéraire et le montant des rations : Vintendane devra le montrer aux chefs des magasins pour se faire délivrer les rations pout les hommes (farine blanche, farine grise, vin, biére) et pour les animaux de la caravane: il est porté sur le document que chaque serviteur recevra aussi «en foin, selon son artelage »'". Sil'on ajoute & ccla que, mis & part les sé- ries relatives aux rations de voyage, es tablettes ne concernent gudre que la Perse et 'axe Persépolis-Suse, on doit reconnaitre que Pabsence de men tions d'éléphants dans les tabletces n’exclut pas I'hypothése de existence Pélevages & Pépoque achéménide : s'il existait des élevages d’'éléphants & nt de toute Babylone ou & Suse, ou encore & Ecbatane ou ailleurs, ils s facon indétectables & travers les tablettes de Persepolis Mais il convient de ne pas utiliser 'argument du silence au-dela du rai- sonable, Face & ces spéculations, on doit souligner en effet le mutisme total des sources classiques. Aucun auteur ne parle d'une quelconque pré- sence d’éléphants dans les armées achéménides avant Gaugamiles, Le fait que les auteurs classiques ne décrivene guére que des batailles menées dans Ja partic occidentale de I'Empire ne doit pas inciter & postuler, & Pinverse, gue les armées achéménides utilisaient couramment les éléphanes dans les combats qu’elles ont di soutenir dans les pays de l'Est iranien ". Dans le cas contraire, une telle invention aurait été utilisée d'une maniére infini- ment plus efficace et plus massive en 331. Au demeurant, les textes aché- iménides (en particulier a partie narrative de Vinscription de Behistoun) sont rout aussi silencieux". Qui phis est il r'existe, ma connaissance, at- cir mom étude « Guerre, vibe et forces praducives dams Jos 33-8 p,37-38 suk pe su es vues) ais, 1972, 8°72: HED, p. 377-381 Jee ins éidernnen pas compte des rts de Diodae(aiiane Ces) sures ampagncs de Sestramis conte la Dactrane, pout des abo ge a exponcs em det illeus Lie Cena 25-39). Le bref ese, cher Crise Phot (931) de a cunpagn Arter fem Basan he permer ple dre qu que ce soit sure su (sce wen ail west as at mention dephan). Longue lemme Cee rapport a bata lone par Cys conte ks Debi (56 il price ue sce ax Desbikes qui disposed clephanes les at ls Inien, es soupes royale combate shoe 30, Sue ces problémes loging iEnpie scheme», DEAT ( P. Grr, Dacron anand dlp 33. Dans inscription de Behinoun, om roe sinplemne mention de chevau tune Fis de ha ‘menos que Darts ft tanportr dune vette Tighe (DB ba, § 17) 136 ‘cune iconographie de I'ééphant durant toute ’époque achéménide™, alors que l'on trouve fréquemment par exemple le chameau représenté sur les sceaux'". Lensemble de la documentation conduit donc a conclure que Tintroduction d’éléphants de guerre dans la ligne de batalle est, en 331, tune nouveauté trés récente. Sila distinction quiintroduit Arrien entre les ‘éphants indiens et les autres est fondée, on peut supposer que, dés lors que la décision avait été prise, on a commence de dresser des éléphants & 1h guerre dans les centres dentrainement de 'armée royale. C'est alots que, comme il est d'usage dans administration, l'intendance a défini des nnormes quanticatives et qualitatives pour les rations des éléphants de guerre = dont le vin (& donner avant les combats pour exciter les bétes™?). Aprés la bataille, les témoins auraient recueilli ce genre d'informations, qui se- raient parvenues & Aristote : celui-ci aurait alors ttansformé les mesures perses en mesures macédoniennes, méme le maris dont (comme Polyen) i a conservé le nom mais modifié la capacité” D'lssos & Gaugaméles : les préparatifs de Darius II] Revenons & la bataille, et la présence cote a céte des éléphants et des 50 chars faux en avant de la ligne de front. Un tel dispositf na rien pour nner, Il est au contraire absolument habituel dans les récits de combats menés par Alexandre en Inde et lors des batailles des diadoques™. Ce fut Te cas. la bataille de PHydaspe : « Poros écablit ses éléphants sur la premitre ligne, chaque éléphant tant séparé du suivant au moins d'un plethte [e.30 m], pour former une ligne s'érendant devant son infanterie, lui servant de front, et aussi pour provoquer la panique dans routes les troupes de cavalerie d'Alexandre. Il ppensait qu'en aucune maniére un ennemi n’oserait pénéerer dans l'incer- valle laissé entre les éléphants, nia cheval 3 cause de l'épouvante (phobes) 34. Mime ls dlégacon dente & Perépolis comme cle de Kush (Nubies n° 23) ne vient pas offic un éphant mas une giae ~ alors que sur TObsdinque de Shalmanazear Il la delgnon ‘enue d'Exypre (Must améne une éphante aro asin (rot dicusvon de ce document dans Punt le Conrad, 21-22) CE dgalement cede note 13, 35, Voir par exemple H. FRANKFORT, Cylinder seals, London, 1939, Plate XXXVHm 1. BoaKostan, Greett gens and Finger-ingr, London, 1970, n° 301; T Stave, Page der smaden, Freiburg Gstingen, 1991, bb, 71 (tne de chase et de combad; D. Cowon Fine ‘press Cinder este Anciont Near Ext, London, 1987, 9° 735 (2 chameny tent tn chal 740 (tne de gue 36. Sur les ations de vin et en bite données aux chevaux 3 Persépols voices remargues de RT. HaLL0ck, Penpals Forsfcaon Tables, Chicago, 1968 p 47-50, de -A. De.acm, Suda aria 5/1, 1976, p. 19 0.98 et (propos de phan) de P- BERNARD. ar ip. 94, 37. Les eters e approximations chides che Aste (esas notes 2,29) pouraien ue, soir derreurscommises par ss informateus, soit des dius del onvenion des mess pees ‘nse ype macédonien, 38. CEP. Gounowsny, at. cit 476, 486, 187 «que les éléphants inspirent aux chevaux, nid plus forte raison les Fancas- sins « (Arrien V.15.5-6) Lors de la bataille de Gabiéne, Antigone et Euméne adoptérent la sméme ractique : ils mettent leurs éléphants en premiére ligne et remplis- sent les intervals avec des unités légeres (Diod. XIX. 40.1-2); de méme lors de la bataille de Gaza entre Démétrios, Ptolémée et Séleukos (X1X.83.3). Si donc leur disposition au centre et en avant correspond 3 une régle tactique bien attestée, leur réle Gaugaméles semble avoir été pour le moins effacé. Aprés avoir mentionné leur présence en avant des lignes perses, Arrien nen parle plus jusqu’'au moment de la prise du camp de Da- rius IT: « Parménion sempara du camp des Barbares, avec les bagages, les Algphants et les chameaus » (II1.15.4)*. Joint au mutisme total de Quinte- Curce, de Diodore et de Plutarque, un te silence a suscité et suscite encore bien des interrogations. Plusieurs explications sont possibles: (1) Les éléphants n‘ont pas pris part aux combats. ‘Tel est Vavis de W.W. Tarn, qui jugeait que « les ééphants auraient pu dissuader Alexandre de charger, étane donné que des chevaux non entrainés ne peuvent faire face & des éléphants »: Cest la raison pour laquelle auteur britannique sup- pose quien réalité ils ne furent pas mis en ligne, car les chevaux perses étaient eux-mémes pas entrainés A manceuvrer avec eux". De son cté, HLH Scullard juge qu’ ils auraient pu changer la face de I Histoire», ei suppose en conséquence que, si Parménion a capcuré des éléphants dans le camp, cest quils avaient &€ retrés de la ligne de batille au dernier mo- ment, peut-étre parce quils refusaient d’obéir. Une tele hypothase est fondée sur le postulac que les éléphants capturés aprés la bataille (avec les chameausx et des chars intacts) sont ceux-li méme qui avaient été disposés origincllement au centre du dispositif perse ~ ce qui est invérifiable : il pourraic également sagir d'une réserve non utilisée 39.A.B. Boswoonms, Commentary on Arian Hisory of Meander. ll, Oxf, 1995, p. 273 note {ur Tincapacie de cheraur won tploment enints &afronter der eléphane et wn thee ‘urent dans [Aniguite. Ce qut west pas sane rapper ce qu Hérodore érivat (1.80) 60 apport un saagkme slope par Cyrus face 3 Creare Be eee dev chameaue ex premire Tig = Ea cet, le cheval redotelechamea il wen support ps aspect et he Put en Seni Tindur»: Remarguons au page que dane Tomographic depogueachemenid, sete au mis tine sce ui oppose un cavalier tun enn monte san cha (D- COLON, opt n° 740, 40, Les anim sone 9 nouveau cits par Artien dans une sorte de bilan des capees (L156) frien émumive: ks prisoner, lex phan et lx char de gure qui wavaene pas Ge dus durant la bale, cestdiee toi cements si. dane a Togiqe ds tere, ont ps pet a sfftomements: Mas il pe + gi as d'un double de H.154 41, WME, Tans, Aland th Great, Cambridge U.P, 19481 47st p89. 42. Op che p 4-65 43. IN nya aucune miso de penser nan pls quilt aint woud au portage, puisgue i ne sone pas ‘Sts patni les animaux de bie qu one

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