AVES 22 (1) 1985:3-34
NIDIFICATION DE L’HIRONDELLE
DE FENETRE (Delichon urbica)
DANS LE SUD ET L’EST DE
LA REGION BRUXELLOISE
par Marc WALRAVENs (') et Robert LANGHENDRIES (’)
1. INTRODUCTION
Des oiseaux citadins, l’Hirondelle de fenétre (Delichon urbica) est un des plus atta-
chants. Si fa ville a repoussé au-dela de son enceinte beaucoup d’espéces, ’hirondelle a
su s’habituer 4 l’Homme. Elle a méme élu son domicicle chez lui, puisgu’elle construit
son nid sur nos habitations. Les oiseaux qui ont profondément modifié leur comporte-
ment suite au dévefoppement de l’espéce humaine restent peu nombreux, et le cas de
l’Hirondelle de fenétre nous a paru d’autant plus intéressant a étudier. L’adaptation
aux milieux transformés par I"Homme représente en effet un gage de longévité pour
Pespéce quia pu la réussir. Pourtant, les bouleversements considérables que nous pou-
vons apporter 4 notre environnement nous interdisent de nous prononcer a long terme
sur le sort des espéces qui nous entourent. De plus, cette adaptation, qui a en quelque
sorte rapproché I'Hirondelle de nous, a rendu notre influence beaucoup plus directe et
donc beaucoup mieux perceptible sur cette espéce. Par exemple, la pose de nichoirs ar-
tificiels a permis de développer des populations d’oiseaux ou d’en créer de nouvelles
colonies sans trop de difficultés (on a ainsi pu doubler une population @hirondelles en
cing ans) (HOLZINGER, 1969)
AVES-Jeunes langa, dés 1978, |’idée d’un recensement des Hirondelles de fenétre
dans lagglomération bruxelloise. Les printemps 1978 et 1979 virent le déroulement
@une premiére enquéte, mais il apparut bien vite que les enquéteurs bénévoles se si-
tuaient surtout 4 l’est et au sud de la capitale. En plus de cette restriction géographique,
ce premier recensement fut trés incomplet, ce qui nous a amenés 4 n’en tenir compte
qu’a titre comparatif.
Regu Te 08.12.1984, Accepté le 13.03.1985.
()) Avenue des Nymphes 20, B-1170 Bruxelles.
@) Chaussée de Waterloo 1263, B-1180 BruxellesL’un de nous (RL) a organis¢ et coordonné une nouvelle enquéte de terrain @avrit
Aaotit 1982. Le sud et Pest de Pagglomération bruxelloise ont 4 nouveau été prospectés,
mais beaucoup plus assidfiment. Les résultats obtenus cette année donnent une idée
trés précise de Ja zone considérée : toutes les rues ont été visitées, sauf quelques quar-
tiers, apparemment dépourvus Whirondelles et dans lesquels nous avons procédé a
quelques sondages - communes de Bruxelles-ville et de Saint-Gilles. Par comparaison,
nous avons pu décefer f’évolution des populations d’hirondelles dans fes quartiers od
les observateurs furent les plus précis et les plus assidus en 1978-1979.
Nous avons également eu connaissance, parfois tardivement, de que[ques enqué-
tes personnelles et locales entreprises depuis 1966 dans Je périmétre de nos recherches.
Enfin, certains ont mis a profit ?été 1984 pour prospecter quelques colonies déja éta-
blies en 1982,
De l'ensemble de ces données historiques, plutét fragmentaires, nous essayerons
de dégager les tendances générales de l’évolution des populations d’Hirondeites de fe-
nétre dans le sud et l’est de lagglomération bruxelloise.
2. METHODE DE RECENSEMENT
TERRITOIRE ETUDIE
Le tertitoire étudié comporte les régions sud et est de I’agglomération bruxelloise,
soit un bloc jointif de onze communes : une parti¢ de Bruxelles-Ville, Saint-Gilles, Fo-
rest, Uccle, Drogenbos, Ixelles, Etterbeek, Woluwe-Saint-Lambest, Woluwe-Saint-
Pierre, Auderghem et Watermael-Boitsfort, Ceci représente une superficie de 7230
hectares, forét de Soignes et bois de la Cambre exclus (Fig. 1).
METHODE DE PROSPECTION
Le territoire a été découpé en une quarantaine de quartiers en essayant d’attribuer
A chaque observateur un secteur qui Jui est familier. Dans la mesure du possible, les
secteurs prospectés én 1978 l’ont été par Jes mémes ornithologues en 1982, ceci afin de
rendre les comparaisons plus fiables. La totalité de la zone a été couverte au cours de
Pété 1982 - surtout en juillet - chacun parcourant, le plus souvent a pied, toutes les rues
de son secteur. Quelques quartiers (environs du square Marie-Louise, environs de La
Chasse et quelques rues A Auderghem et 4 Woluwe-Saint-Lambert) n’ont été visitées
qu’en octobre ou au début novembre; seuls Ja présence de nids, leur état et des traces
de fientes éventuelles ont pu étre notés a cette époque. La prospection de Bruxelles-
Ville et de Saint-Gilles fut faite par sondages
Danse but d'uniformiser la récofte des données, les observateurs ont regu des for-
mulaires types. Chaque rue fut visitée, rarement plus d’une fois, vu la superficie du ter-
ritoire prospecté. De plus, vu Pimpossibilité de s'assurer rapidement de Poccupation
réeife d’un nid, nous avons choisi de faire des comptages en terme de nids intacts plutot
qu’en nids occupés. La validité de cette méthode s’appuie sur la dégradation rapide des
nids de Pespéce (RHEINWALD, 1979). It est cependant délicat d’évaluer avec certitude la
population d’Hirondelles de fenétre a partir du nombre de nids frais et intacts
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naids entiers
Fig. 3 - Répartition des nids cassés et traces en 1982.
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sagu
Tey ad a a 2 a v -wop1009SOURCES DE STATISTIQUES
Pour essayer de dégager des corrélations entre les colonies d’Hirondelle de fenétre
dune part et la densité de la population humaine et les habitations utilisées d’autre
part, nous avons demandé aux observateurs de décrire briévement le genre de cons-
truction et le type de matériau supportant les nids. Les réponses, assez disparates, nous
ont fait regretter de ne pas avoir établi d’avance une classification type des supports et
des facades. Nous nous sommes dés lors partiellement tournés vers les données de
l'Institut National de Statistiques, concernant le recensement de la population et age
des habitations par quartier.
3. RESULTATS
NOMBRE DE NIDS
‘Nous avons regroupé les résultats de l’enquéte dans le Tableau | pour les nids in-
tacts et dans le Tableau 2 pour les nids cassés et les traces. Les Figures 2 et 3 représen-
tent [a répartition des colonies dans la zone étudiée. Les données ont été classées selon
le quadrillage utilisé par le «Nouvel Atlas du Grand Bruxelles» publié par les éditions
de Roeck. Ceci a grandement facilité la cartographie de la distribution. La répartition
des cases (environ 25 ha) reprises dans les Tableaux 1 et 2 est donnée par la Figure 1.
Sept cent cinquante nids intacts et 357 nids cassés et traces ont été recensés. Le
pourcentage d’occupation des nids intacts varie fortement selon les quartiers : 64% a
Uccle (49 sur 76), 42% A Woluwe-Saint-Pierre (22 sur 52) et 98% dans le «Vieux Boits-
fort» (86 sur 88). Les principales régions occupées se situent
- dans Pouest de la commune d’Uccle et le sud de Drogenbos (90 nids intacts);
~ dans les environs de la «Petite Suisse» et du Campus de la plaine de |’ULB a Ixel-
es, se prolongeant dans le sud d’Auderghem, jusqu’a la forét de Soignes (221 nids in-
tacts);
- dans le «Vieux Bojtsfort» (61 nids intacts);
~entre la rue de la Cambre et ’avenue de Tervuren et tout |’est de Woluwe-Saint-
Pierre (280 nids intacts).
Des noyaux secondaires occupent les environs de la gare de Forest (22 nids in-
tacts), du parc Duden a Forest (16 nids intacts), du square Marie-Louise A Bruxelles
(8 nids intacts) et du Kauwberg 4 Uccle (32 nids intacts).
Le détail des observations a permis d’établir le nombre de nids par batiment occu-
pé:
Nombre de nids 1 2 3 4 5 6 1 38
Nombre de batiments 319 81 27 10 6 3 1 6Seuls les batiments suivants portent plus de dix nids : 'école Mater Dei a Woluwe-
Saint-Pierre (51 nids), 'usine Volkswagen a Forest (15 nids), ’école de la Sapiniére dans
Je «Vieux Boitsfort» (13 nids) et Pusine située avenue du Charroi a Forest (12 nids).
La quasi totalité des autres batiments sont des habitations, pour la plupar( de una
trois étages maximum, Jés grands immeubles 4 appartements n’étant pas occupés, sauf
trés rares exceptions (Auderghem, Pécheries : 3 nids sous une corniche 4 un douziéme
étage en 1984),
On notera cependant que les rebords des fenétres de ces immeubles, qui ne sont
pas nécessairement 4 proximité immédiate des colonies, sont parfois utilisés comme
perchoirs par plusieurs colonies d’hirondelles aprés la nidification, pendant fa fin du
nourrissage des jeunes. Par exemple 10 familles, te 30 aotit 1982, sur les rebords de fe-
nétre d’un batiment de dix étages, 12 rue du Derby a Ixelles (F. H1DVEG!) ou 29 exem-
plaires dont Jes jeunes se reposant sur la fagade d’un immeuble d’une dizaine d’étages,
avenue Rotiers 4 Auderghem, le 29 aotit 1980 (obs. pers.). De tels regroupements se
substituent peut-Gtre aux rassemblements sur les fils électriques, ceux-ci étant sou-
terrains dans nos villes modernes.
LOCALISATION ET FORME DU NID
Certains observateurs ont bien décrit Je type et le support des nids. On en recon-
nait essentiellement trois
1 2 3
Fig. 4 - Types de nids d’Hirondelle de fenétre.
Quartier Type} Type 2 Type 3
77
Boitsfort 72 (85%) 12 (14%) 1 (1%)
Sq. Marie-Louise (03%) -20 (87%) 0 (0%)
Woluwe St-Pierre NE 113 (64%) 63 (36%)
Woluwe St-Lambert 2 (10%) 11 (90%)
Total 222 (75%) 75 (25%)
10Bien que les types | et 2 représentent 75% des cas, le genre de nids varie énormé-
ment selon les quartiers.
LE TYPE DE SUPPORT
Quartier Corniche Balcon Autres
Boitsfort 71 (81%) 17 (199%) 0 (0%)
Sq. Marie-Louise ~3 (134) ~20 (87%) 0 (0%)
Ixelles 0 (0%) 83 (100%) 0 (0%)
Woluwe St-Pierre NE 176 (100%) 0 (0%) 9 (0%)
Woluwe St-Pierre SE 187 (87%) 20 (9%) 7 (4%)
Ucele 70 (49%) 71 (50%) 1 (19%)
Woluwe St Lambert W 11 (14%) 64 (80%) 5 (64%)
Total 518 (64%) 275 (34%) 13 (29)
Photo 1 - Disposition classique de nids d’Hirondelles de fenétres sur un batiment moderne.
Boitsfort, 1984 (Phato J. Walravens).
iIci aussi, on constate un trés grand éclectisme de l'Hirondelle de fenétre quant au
type de support choisi, Notons qu'un seul cas de nidification dans un coin de fenétre a
616 rapporté, Seuls quatre nids ont été trouvés sur la facade arriére d’une maison, mal-
aré des sondages réguliers a l’intérieur des blocs d’habitations. Quatre autres ont été si-
gnalés dans l’entrée de garage d’un immeuble avenue de Tervuren, un dans un porche
a Uccle, trois dans le porche de Eglise Saint-Pierre A Woluwe en 1966 et encore deux a
Vintérieur @’un batiment aux fenétres cassées & Auderghem en 1967.
MATERIAU DU SUPPORT DU NID
En général, le matériau des supports latéral et supérieur ne semble jouer aucun ré-
le dans le choix de l’emplacement du nid. Latéralement, on rencontre indifférenzment
des briques, du béton, du ciment ou des pierres. La partie supérieure de la coupe s’ap-
plique contre les mémes types de matériaux mais tout aussi frequemment a des corni-
ches en bois ou en plastique.
Dans le sud dela commune d’Uccle, pratiquement tous les nids de type | ou 2 sont
situés sous une corniche en bois.
Remarquons le cas particulier, & Boitsfort, d’un nid accroché entiérement a un au-
tre nid.
Lorientation des nids n’a pas été relevée.
4, ANALYSE DES DONNEES
EVALUATION DE LA POPULATION
Lenquéte a révélé 750 nids intacts et 357 nids cassés et traces. Grace aux préci-
sions de certains observateurs, nous avons pu établir que le pourcentage de nids occu-
pés varie de 42 498%, en moyenne 73%, SCHMITT (1964) a déterminé un taux d’occupa-
tion de 70% 4 Dijon et DevRIEsE (1982) de 85% 4 Wemmel. Le recensement établi en
1984 & Boitsfort et Auderghem a permis d’établir avec précision que 95% des nids en-
tiers étaient occupés. En estimant, ce qui parait raisonnabte, que 70% des nids intacts
sont habités, fa population d’Hirondelles de fenétre de la région étudiée, s’éléverait a
un peu plus de 500 couples.
Selon RHEINWALD (1979) plus de la maitié des nids sont cassés ou disparaissent
dune année 4 l’autre. Le nombre de nids intacts refléterait donc assez fidélement la
santé d’une population d’Hirondelles de fenétre. Il semble néanmoins préférable, tors
@une enquéte ultérieure, de demander A chacun de relever avec précision le nombre
de nids entiers et lesquels sont occupés, certains nids bien protégés pouvant rester
longtemps intacts.
REGROUPEMENT DES COLONIES
Dela Figure 2, il ressort nettement que les hirondelles se regroupent par quartiers,
en colonies laches. Nous reviendrons plus loin sur la forme et la localisation de ces
quartiers et envisageons ici le nombre de nids par batiment. Les résultats de Venquéte
12ont été portés en graphiques et comparés aux données de HOLZINGER (1969) pour la
région de Ulm en Allemagne (Fig. 5). On constate que le nombre de nids par batiment
est plus faible & Bruxelles que dans la région de Ulm, of ’'enquéte concernait surtout
des villages. Ceux-ci comportent souvent une plus grande proportion de grands bati-
ments (fermes, ...) susceptibles d’abriter plus de nids. A Ulm comme a Bruxelles, les
batiments portant plus de huit nids restent rares, caractéristique des populations cita-
dines d’Hirondelle de fenétre.
350
300: °
250 .
200. .
150 .
100
oo
50: é oan
° Fig. 5. - Nombre de batiments fonction du nom-
+ =P 9 9 9 *0_ bye de nids par batiment.
o> ea 4 6 6 7 8
Les colonies dans les sites naturels ou semi-naturels sont souvent beaucoup plus
compactes, comme celles que nous avons observées en 1984 en Espagne dans le pare
naturel de Montfragiie (Estremadure) - plusieurs centaines de nids construits cOte a
céte sous un pont enjambant le Taje - ou al’Eglise d’El Rocio (Andalousie) (Photo 2).
Les Hirondelles de fenétre ont tendance A se disperser encore davantage dans les
quartiers les plus urbanisés, comme le montrent, par exemple, les Figures 6 et 74
Boitsfort et Auderghem. L’évolution de la population d’Hirondelle de fenétre 4 Wem-
mel (DEVRIESE, 1982) semble confirmer ce phénoméne : en 1975, les 40 couples sont
essentiellement répartis en deux colonies denses, l'une d’une dizaine de nids, l'autre
de plus de vingt. En 1981, 61 couples sont répartis presqu’uniformément dans la com-
mune s’urbanisant, notamment dans les quartiers construits aprés 1975. Les Figures 6
et 7 (Auderghem) et 14 (Woluwe-Saint-Pierre) montrent enfin que les colonies se déci-
mant ne se regroupent pas, mais que les nids restant occupés deviennent de plus en
plus isolés, indice probable de la fidélité des hirondelles a leur logement.
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14Photo 2 ~ Yue partielle d’une colonie d’Hirondelles de fenétre, El Rocio (Andalousie), 1984.
(Photo F. Hidvegi).
FIDELITE AU NID
RHEINWALD et GUTSCHER (1969) estiment que 95% des jeunes qui survivent aux
migrations et a ’hivernage retournent a leur colonie d’origine et construisent leur pro-
pre nid a 75 métres en moyenne de celui de leur naissance, plus prés pour ceux de la
premiére nichée que pour ceux de la deuxiéme. Sept pour cent des adultes réoccupent
le méme nid d’une année a l’autre et, pour les autres, la distance moyenne d’éloigne-
ment est de 35 métres. Celle-ci est nulle entre la premiére et Ja deuxiéme nichée mais
dans 21 38% des cas, un nouveau nid est construit 4 cété du premier. Aussi grande est
la fidélité au site, aussi faible est l’attachement des couples puisque Rheinwald et Guts-
cher estiment qu’a peine un couple sur cing cents est formé des mémes partenaires,
d'une année 4 |’autre.
IMPLANTATION DES NIDS
L’enquéte a montré que le type de support et sa composition importent peu dans
le choix de emplacement du nid. L’Hirondelle de fenétre s’adapte trés facilement aux
possibilités offertes par les batiments (pierre, bois, béton, plastique, ...) et profite des
opportunités locales (cAbles de télédistribution comme soutien, entrée de garage la ob
d'autres supports sont inexistants ou lorsque les rues sont trop larges et les turbulences
de air trop importantes, ...). Elle occupe pratiquement toujours la fagade cété rue et
plus souvent les corniches que les balcons, ceux-ci étant en général moins abondants.
1514 of des supports A angle aigu (type 3 - Fig. 4) sont disponibles, ils sont trés prisés; ils
présentent de toute évidence les avantages d’une protection et d’une solidité plus gran-
des de I’édifice, alors que fa surface construire est moindre (Woluwe-Saint-Pierre
nord-est, Woluwe-Saint-Lambert, Uccle sud, Wemmel - DEvrigse, 1982).
Nids d’Hirondelles de fenétre, Uccle, 1983.
Dessin D. van der ElstPhoto 3 - Nid reposant sur un cable de sétédistribution, Boitsfort, 1984 (Photo J. Walravens).
LES ZON.
HUMIDES ET LES BOIS
Des paragraphes qui précédent, il ressort que I’Hirondelle de fenétre semble peu
exigeante quant au support pour son nid. D’autres facteurs doivent donc présenter un
aspect critique vis-d-vis de Pinstallation des oiseaux. Beaucoup d’auteurs (SHIERER,
1968; HOLZINGER, 1969; FRELIN, 1971; LiPPENS, 1972; RApPE, 1978) citent la proximité
de zones humides (étangs, riviéres, marais) comme nécessaire, Comme signalé 4 Wem-
mel (Devriese, 1982), la Figure 8 montre que si la présence d’eau est favorable, elle
rest, de Join, pas indispensable, du moins a proximité immédiate (colonies de Forest,
Uccle nord, Woluwe-Saint-Pierre est). Par contre, on constate toujours (Fig. 9) fa pré-
sence toute proche d’un bois, que ce soit la forét de Soignes ou un parc : aucun secteur
sans zone verte minimale n'est occupé. La méme constatation fut déja établie par OEL-
KE (1961), SCHIERER (1968) et FRELIN (1971).
La proximité fréquente de zones humides et toujours celle de zones boisées en-
traine évidemment la présence de-nourriture, de uplancton aérien», condition primor-
diale pour la présence des Hirondelles de fenétre. On les voit fréquemment survoler les
bois en groupes, 4 basse ou haute altitude, s’associant parfois aux Martinets noirs (Apus
apus). Les étangs ou cours d'eau sont plutét visités par mauvais temps ou le soir, lors-
que les insectes y abondent : elles y chassent alors en compagnie des Hirondelles de
cheminée (Hirwndo rustica) et de tivage (Riparia riparia).
7Considérant les Figures 8 et 9 avec attention, on constate que plusieurs régions,
apparemment propices, ne sont pas occupées par les Hirondelles de fenétre, essentiel-
Jement fe nord et Vest d’Uccle, le sud de Bruxelles prés du bois de la Cambre, le «Lo-
gis» et «Ploréal» & Watermae|-Boitsfort (cités jardins) et Pouest et le sud du parc de
Woluwe. Ces quartiers, essentiellement résidentiels et trés verts, présentent souvent
des avenues larges avec des arbres jusque prés des maisons; la largeur des rues y
provoguerait des turbulences trop importantes et des courants d’air nombreux, avec
des changements de direction frequents et imprévisibles ce qui, en plus des arbres, ren-
drait trop difficile Paccés aux nids.
IMPLANTATION GEOGRAPHIQUE DES COLONIES
Il est curieux de constater que les ségions habitées par I’Hirondelle de fenétre
dans Vest et le sud de Bruxelles sont disposées radialement (Fig. 2) par rapport au cen-
tre de la capitale.
Il est généralement admis que les hirondelles se plaisent dans les vieux quartiers.
Pour tester cette hypothése, nous basant sur les données de I'institut National de Sta~
tistiques, nous avons comparé sur carte ta répartition des nids avec l’Age des logements,
par quartiers définis comme homogénes par !’I.N.S. Aucune correspondance ne s’est
manifestée pour une époque particuliére. La réalisation de ces cartes - non reprises ici
- mettait, par contre, le développement de la ville particuliérement en évidence, Nous
avons alors établi une carte pour situer les quartiers ou au moins 50%des logements ont
été construits avant 1945, date correspondant précisément a l’explosion de la cité et a
Papparition de tres nombreux immeubles a appartements. En superposant la carte ain-
si obtenue et la répartition des colonies d’birondelles, on reléve une étonnante corres-
pondance (Fig. 10) selon des zones disposées radialement par rapport au centre de la
capitale. Il s’agit en fait des axes d’urbanisation de la région bruxelloise au vingtiéme
siécle. Curieusement, les populations @hirondelles montrent teurs plus grandes den-
sités aux extrémités de ces axes : Drogenbos, «Vieux Boitsfort» et Auderghem, Wolu-
we-Saint-Pierre. Ne disposant que de peu de données historiques précises, nous ne
pouvons qu’émettre des hypotheses pour tenter d’expliquer ce phénoméne.
Avant de présenter son aspect actuel, la région bruxelloise avait un caractére
beaucoup plus campagnard. Au début du siécle encore, elle se réduisait A un petit
noyau constitué des communes voisines de Bruxelles-ville, tandis que Boitsfort, Au-
derghem, les différents Woluwe et Drogenbos étaient encore des villages entourés d’un
paysage rural. Les hirondelles habitaient probablement chacun de ces villages, tout
autant que Bruxelles méme. La ville se développant en priorité selon les voies menant
aux hameaux proches, les hirondelles auraient étendu leur aire de nidification selon
ces axes, Simultanément, l’urbanisation aidant, champs, zones humides et bois dispa-
turent rapidement du centre de la cité, Les tieux de nourrissage s’€loignant de plus en
plus vers la périphérie, les hirondelles ont di abandonner Bruxelles et seules les colo-
nies en pordure de l’agglomération subsistent a l’heure actuelle. Ces derniéres se sont
parfois développées dans des quartiers récents, construits dans les noyaux anciens
(Woluwe-Saint-Pierre, extréme sud de Boitsfort, Wemmel - DEVRIESE, 1982), forsque
la nourriture et sites propices A la nidification abondent, démontrant ainsi la grande fa-
culté d’adaptation de ce passereau.
18Fig. 8 - Répartition des nids entiers en fonction des zones humides (1982).
Fig. 9 - Répartition des nids entiers en fonction des zones boisées (1982).
19Boitsfort, chaussée de la Hulpe, 1984,
Vieille rue pique offrant de nombreux sites aux
Hirondelles de fenétre pour étoblir leurs nids
(Photo J. Walravens).
Boitsfort, Dréve des Equipages, 1984.
L’occupation de cette avenue par les Hirondelles est inhabituelle. Ces oiseaux préferent des rues
plus étroites et sans arbres (Photo J. Walravens).
20Pus €o 507des Jogements consults
‘eno 1919 ot 1945,
vont 1945)
a
Fig. 10 - Répartition des nids entiers en fonction des batiments construits avant 1945 (1982)
a
“| pas @ hironactte
> 200
IT} 100-200
«< 100
Fig. 11 - Nombre d’habitants par couple d’Hirondelle de fenétre.
2DENSITE DE POPULATION
Il est de coutume d’exprimer une densité de population en nombre de couples par
unité de surface, pasfois inverse pour les espéces rares ou occupant un grand territoi-
re. Ceci n’a pas de sens pour l’Hirondelle de fenétre, oiseau essentiellement lié aux ha-
bitations. Comme il serait trop fastidieux et trop délicat de définir une densité par
nombre d’habitations ou de surface de terrain bati, la majorité des auteurs l’ont expri-
mée en nombre d'habitants par couple d’hirondelles (Pinverse donnerait des valeurs
inférieures a Punité!) (DELKE, 196] et 1969; SHIERER, 1968; FRELIN, 1971). HOLZINGER
(1969) considére cependant cette méthode comme peu significative surtout s’il y a des
immeubles 4 appartements. Dans un but de comparaison, nous avants opéré ce calcul
pour la zone étudiée. Nous nous sommes basés sur le recensement général de la popu-
lation belge établi au 31 décembre 1970 et publié par l'Institut National de Statistiques.
Ces relevés sont communiqués par subdivisions de communes appelées «secteurs sta-
tistiques». Pour chacun de ceux-ci, nous avons calculé la densité d’Hirondelles de fené-
tre en divisant le nombre d’habitants par le nombre de couples d’hirondelles, Les résul-
tats ont été portés sur la Figure 1]. On constate rapidement que les densités les plus for-
tes (nombre d’habitants par couple minimum) sont notées dans les quartiers situés le
plus a la périphérie, a Vextrémité des axes d’extension de la ville. On compte de 6 a
2515 habitants par couple @hirondelles, 223 en moyenne. En Céte d’Or, FRELIN (1971)
obtenait un rapport de 2,9 (2 4 439); en Allemagne, SCHIERER (1968) calculait 19,8 en
1961 et 18,9 en 1966 (nichoirs artificie}s) et OELKE (1961) 40 (0,75 4 227)! Les valeurs cal-
culées pour Bruxelles signalent une faible densité d’hirondelles. Notre moyenne (223),
représentant une population urbaine, rejoint les valeurs extrémes (227, 439) des en-
quétes citées ci-dessus. Dans celles-ci, consacrées essentiellement a des villages, ces
extrémes sont obtenus pour les régions les plus urbanisées et les plus proches d’une
ville.
EVOLUTION DE 1966 A [984
Pour confirmer l’hypothése expliquant la répartition des colonies, nous devrions
disposer de données historiques, tant quantitatives que géographiques, pour la région
étudiée. Celles que nous avons recueillies ne sont que fragmentaires et concernent
Penquéte de 1978-79 et des études personaeties de divers observateurs depuis 1966.
Nous les avons regroupées par zones comparables (décrites a la Figure 12 et au Tableau
3).
En ne considérant que les mémes quartiers (AJ, B2, E3, IS et WI), le nombre de
nids entiers a augmenté de 51% de 1966 4 1978 puis diminué de 61% de 1978 & 1982. En
tenant compte de tous les secteurs prospectés en 1978 ct 1982, la diminution se raméne
4.20%, Pour Uccle, Boitsfort et Auderghem, de 1982 a 1984, elle est de 25% supplémen-
taires.
22Commune |code} 1966 1973 1974 1978 1979 1980 {981 1982 1983 1984
Auderghem | Al | 2/8 a - 716 a 0/0 - -
Auderghem| A2 | - 72/23 - : - - 91/51 = 34/26
Auderghem | A3 {24/47 - - - Wo
Boitsfort BL | 16/22 - - 191 = TIS.
Boitsfort B2 - - - - 48/0 = 34/53
Etterbeek E2 | 13/39 - : 0/4 - 0/0 - -
Etterbeek | E3 | 4/16 16/3 - 0/0 -
Ixelles R - $2129 36/44 -
Ixeiles 1B 42 0/0 -
Ixelles 14 - oo 0/0 -
Ixelles Is 1735 - 6/5 - = B/D -
Drogenbos | Ul | - - - - 21/10, = 34/22
Uccle UW] - - $140 = 55/79, = 83/24
Uecle us| - - - - 32/18 23/12
Watermael |WA| - - - - 64/7 $1/22
Woluwe. wi 7789 - = SI? 33/2 27/2 28/2 23/2 22/7 23/7
Woluwe w2] - - - 160/27 - - 146/27 -
Woluwe — | W2. - 40/2 1077 - - Usp -
Woluwe w3 - 0/0 = 25/2 =
Tableau 3, - Nombre de nids entiers et de traces dans Jes zones prospectées, de 1966 & 1984.
23Fi
Ger ‘colanes|
V agglomeration
ig. 12 - Secteurs prospectés au moins deux fois de 1966 4 1984 et limite de stabilité des colonies
d'Hirondelles de fenétre.
24
+20|%
vols
sol
°
-rofs
20}
a . Fig. 13 - Accroissement des colonies d’hirondel-
30} les en fonction de! éioignememt relatif des quar-
ow sx 100% fiers par rapport au centre de l'agglomération.Cette comparaison met donc en évidence que la diminution n’est pas uniforme
dans toute la zone prospectée.
Pour chaque secteur, en ramenant le nombre de nids entiers recensés par année, a
celui noté en 1982, puis en établissant la variation du résultat ainsi obtenu de 1966 &
1984, nous obtenons une valeur proportionnelle a l’accroissement moyen du nombre
de couples d’hirondelles dans le quartier concerné et pour la période étudiée. A chaque
secteur, nous pouvons également attribuer une valeur représentant son éloignement
relatif par rapport au centre de la capitale; I’éloignement maximum dans une direction
donnée se situant a la limite de Pagglomération bruxelloise (forét, campagne, ...). La
Figure 13 représente, pour chaque quattier, 'accroissement moyen du nombre @hiron-
defles en fonction de son éloignement relatif.
Cette comparaison souffre, en précision, du peu de données disponibles et doit
par conséquent étre considérée avec les plus grandes précautions. Tout au plus, consta-
terons-nous qu’aucune colonic rapprochée du centre ne prospére (aucun point positif
dans la gauche du graphique) et, qu’a deux exceptions prés, les plus éloignées sont sta-
bles ou augmentent. Ces deux exceptions ne sont ailleurs pas réellement significati-
ves puisqu’elles ne concernent que des données de 1982 et 1984. La limite de la stabilité
des colonies se situe a un éloignement relatif d’environ 75% (Fig. J2 et 13). Des écarts
locaux apparaissent, suite probablement a la présence de zones vertes importantes.
Ainsi, la zone Wla été surveillée annuellement depuis 1978 (Fig. 14) et caractérise
fort bien un cas stable avec une faible tendance a la diminution et al’éclaircissement de
la colonie; elle se situe juste en dega de la limite de stabilité (Fig. 12) mais bénéficie
sans doute de la présence du parc de Woluwe tout proche
5. CONSIDERATIONS SUR LES VARIATIONS QUANTITATIVES
DES POPULATIONS D’HIRONDELLE DE FENETRE
Comme le signale DEVRIESE (1982) des comparaisons a court terme ne peuvent
tre considérées qu’avec beaucoup de précautions car les populations @hirondelles
présentent d'une année a l'autre beaucoup de fluctuations plus ou moins inexpli-
quées : conditions atmosphériques défavorables, embtiches migratoires inattendues,
etc. (GEROUDET, 1973; SHARROCK, 1976; YEATMAN, 1976). Les conditions atmosphéri-
ques du printemps influencent profondément la réussite de la nidification chez ?Hi-
rondelle de fenétre. En effet, selon BRYANT (1975), la date et Ja taille des pontes se-
raient corrélées A l'abondance des pucerons (aphididae) en mai (et non a la températu-
re), la quantité de ces insectes temoignant de 'abondance ultérieure de nourriture. $’il
ya profusion, la premiére nichée sera précoce et bien fournie, la mortalité au nid rédui-
te et une deuxiéme couvée possible. Un temps beau et sec jusque fin juillet assurera la
réussite de celle-ci. Le succes sera complet si la nourriture abonde jusqu’au départ des
jeunes vers les quartiers d’hivernage (octobre), mais les efforts des nicheurs risquent
Panéantissement complet dans le cas contraire.
Des troisiémes nichées se rencontrent occasionnellement, mais elles passent
peut-8tre trop souvent inapercues ; on note en effet assez réguli¢rement des jeunes
nourris au nid en octobre (Rouge-Cloitre, octobre 1980 par exemple).
25x
1979 N33 VY
1980.27
1982 N29
Fig. 14 ~ Répartition des nids @ Woluwe-Saint-Pierre (WI) de 1978 a 1983,
26LES CONDITIONS ATMOSPHERIQUES DE 1966 A 1984
Comme expliqué ci-dessus, les conditions atmosphériques des mois de mai, juin
et juillet conditionnent Pinstallation des couples @hirondelles et le succés de leurs ni-
chées.
Nous basant sur les apercus climatologiques mensuels a Uccle, publiés par ’Insti-
tut Royal Météorologique, nous avons essayé de caractériser les saisons étudiées en
fonction de ta pluie, de l’ensoleillement et de latempérature moyenne mensuelle. Pour
chaque année, sur les trois mois considérés, nous avons calculé !’écart moyen a la va-
leur normale moyenne de l’ensoleillement, de la température moyenne, des précipita-
tions et du nombre de jours de pluie. Les deux premiéres valeurs ont été regroupées
sous le vocable «ensoleillement et température», les deux derniéres, sous le vocable
«pluie». Les résultats ont été portés en graphique la Figure 15. Suc ce méme graphi-
que, nous avons indiqué I’évolution du nombre de nids occupés 4 Woluwe-Saint-Pierre
(secteur {) de 1978 a 1984.
Si’on considére que le mois de mai revét unc importance particuliére pour inciter
les hirondelles a nicher, on peut dire que 1966, 1968, 1969, 1974, 1975, 1976 et 1982 fu-
tent favorables alors que 1969, 1971, 1972, 1973, 1977, 1978, 1981, 1983 et 1984 auraient
découragé les oiseaux.
Nombre de nids occunés 4 Woluws (WI)
—— Feart dos pluies § 18 moyenne
nos
===. Eeart ae Iensolvitiement ot des temperatures a fo moyenne
60
40
20
wo 1980"
Fig. 15 - Conditions atmosphériques de 1966 4 1984.
27Du graphique et de ces constatations, il ressort que la période 1966 a 1970 fut plu-
tét favorable aux hirondelles, 1971 4 1973 plutét défavorable, 1974 4 1976 trés favorable
et 1977 4 1984 trés défavorable. La comparaison des conditions atmosphériques avec le
statut de la colonie W1 4 Woluwe-Saint-Pierre montre que le mauvais temps est néfaste
(les pertes pendant les migrations et en hiver ne sont plus compensées par la nidifica-
tion) s'il se présente au moins deux années consécutives (1977 et 1978, 1980 et 1981)
alors qu’une bonne saison parviendrait a stabiliser Ja population (1979, 1982).
SITUATION A L’ETRANGER
En France, aucune variation a long terme n’est décelée, mise a part la disparition
du centre des grandes métropoles (Paris) (YEATMAN, 1976). Il en est globalement de
méme en Grande-Bretagne (SHARROCK, 1976) o¥ Pon note cependant un déplacement
des colonies du Nord de "Ecosse vers le Sud-Est (CLARK et MAC NEIL, 1980), suite au
changement des conditions atmosphériques. Aux Pays-Bas par contre, si aucune varia-
tion sensible n’est notée & grande échelle, les diminutions locales ne sont pas rares
(Teer, 1979).
6. MENACES
Bien qu’une diminution a Jong terme des effectifs d*Hirondelle de fenétre n’ait
pu étre prouvée, faute de données historiques suffisantes, une tendance apparente au
déclin se dessine dans le sud et l’est de l’agglomération bruxelloise. Les raisons n’en
paraissent pas évidentes, Rappe (1978) cite les menaces suivantes: destruction des
vieux quartiers, disparition de la boue nécessaire 4 l’élaboration des nids, destruction
des nids et des oiseaux (migrations), le DDT et les organochlorés, ainsi que les embi-
ches migratoires.
Des deux premiers points, nous retiendrons surtout la disparition des paysages de
vieux quartiers, parsemés de coins humides ou de petites friches, fournissant matériel
pour le nid et nourriture en abondance. En effet, Penquéte a montré que l’Hirondelle
de fenétre n’est pas absolument liée aux vieux batiments et OFLKE (1961) précise mé-
me qu’un quartier favorable entouré d’habitations peu favorables, risque la désertion si
les lisiéres des bois et des friches reculent trop. TEIXEIRA (1979) a constaté que les hi-
rondelles ne s’éloignent pas de plus de 50 4 200 métres de leur nid pour en rechercher
les matériaux de construction.
A la disparition des espaces boisés et humides, s’ajoute la pollution atmosphéri-
que, menace supplémentaire qui, via son action sur le plancton aérien, devient un crité-
re déterminant quant a la survie d’une colonic d’Hirondelles de fenétre (SHARROCK,
1976).
Quant 4 Ja destruction des nids, elle n’est heureusement pas pratique courante 4
Bruxelles et certains habitants apprécient les hirondelles, plagant parfois des planchet-
tes sous les nids.
Comme le signalent SHARROCK (1976) et YEATMAN (1976), les conditions clima-
tiques rencontrées, tant sur les sites de nidification qu’en hivernage ou pendant les mi-
28grations, influencent directement et profondément les variations annuelles des effec-
tifs d’Hirondelle de fenétre.
GEROUDET (1973) et SCHMITT (1964) rappellent également que le Moineau do-
mestique (Passer comesticus) serait un concurrent farouche pour les coupes construites
par les hirondelles, Durant enquéte, on n’a noté que deux fois (Boitsfort et Auder-
ghem) un nid occupé par un moineau dans les colonies stables mais les cas ont été
beaucoup plus fréquents A Uccle, puis 4 Boitsfort et Auderghem en 1984, particuliére-
ment dans les colonies périclitantes ou disparues. Il n’a jamais été précisé que des hi-
rondelles aient été chassées par des moineaux.
Notons enfin que les réfections de corniches sont fatales aux colonies locales ou
dispersées, comme ce fut fréquemment le cas A Auderghem (A2) entre 1982 et 1984.
7. CONSERVATION DE L’HIRONDELLE DE FENETRE
La seule raison apparente et locale provoquant une chute possible des effectifs
@Hirondelle de fenétre concerne la disparition des bois, friches et zones humides dans
Vagglomération bruxelloise. L’urbanisation rapide des derniers terrains non batis, des
derniéres grandes propriétés et des reliquats de complexes marécageux prive Phiron-
delle de la boue indispensable a la construction de son nid et diminue d’autant la quan-
tité de nourriture disponible. L’abondance des insectes est encore réduite par l’usage
abusif de pesticides dans les jardins et les parcs et par la pollution atmosphérique tou-
jours croissante des grandes villes. Une meilleure gestion des espaces verts jusqu’au
ceatre des agglomérations et une lutte efficace contre la pollution atmosphérique en-
trainerait de surcroit la conservation des hirondelles jusqu’au centre de Bruxel-
les. Ainsi a Londres, od aucune hirondelle n’avait niché depuis 1889, une petite colonie
s'est développée dans le centre de la ville en 1965 et n’a cessé de s’étendre depuis. Le
taux d’occupation des quartiers est inversément corrélé 4 la pollution atmosphérique
et la réapparition des oiseaux suit application du «Clean Air Act» en 1956 (SHAR-
ROCK, 1976).
La ot la seule cause d’absence de l’espéce serait le manque de matériel pour la
construction du nid, la pose de nichoirs artificiels pourrait s’avérer trés efficace. Plu-
sieurs expériences positives en Allemagne et en Suisse I’ont prouvé
- FRANKE (19): suite a la diminution locale spectaculaire des hirondelles, on pose
des nichoirs artificiels en 1958 (19 couples). Le nombre de couples passe 4 44 en 1965 et
le pourcentage de nids artificiels parmi ceux occupés ne fait qu’augmenter.
- HOLZINGER (1969) : 4 Neidlingen, suite a la pose de nichoirs artificiels, la popula~
tion d’Hirondelles de fenétre double en cing ans.
~ GEROUDET (1983) : une des plus importantes colonies d’Hirondelles de fenétre
du Canton de Geneve (47 couples) est due a la présence de nichoirs artificiels.
Les nichoirs artificiels, s’ils sont bien fixes, diminuent aussi la mortalité des jeu-
nes avant l’envol, le nid ne risquant pas de se détacher de son support.
Espérons que les quelques personnes qui détruisent aveuglément les nids s’abs-
tiendront de cette pratique, méme en hiver - les nids sont souvent restaurés et réoccu-
pés - et en viendront a la pose de planchettes sous les coupes s’ils sont génés par les dé-
jections des oiseaux. II conviendrait aussi d’insister d’une part auprés des propriétaires,
29pour qu’ils n’effectuent pas des travaux de fagade pendant la nidification, d’autre part,
auprés des sociétés de distribution par cAble (télédistribution, ¢.a.) pour que les cables
ne soient pas placés contre les corniches ou les balcons mais une dizaine de centimtres
plus bas - ils servent alors de support - et pour que tes travaux se fassent en automne et
en hiver.
CONCLUSIONS
Les recensements qualitatifs d’esp&ces communes revétent une importance non
négligeable pour la conservation de la aature, Bien souvent, on soupgonne une diminu-
tion d’effectifs, mais on ne peut en établir ni l’ampleur, ni son caractére transitoire ou
permanent, donc sa gravité. L’étude de la dynamique d’une population peut mettre en
évidence des effets cycliques et déceler plus facilement et plus rapidement une dimi-
nution anormate, permettant d’intervenir immédiatement pour conserver une espéce.
Plus modestement, notre enquéte a surtout établi des données précises dans le
temps et espace, données qui pourront servir de comparaison fiable pour l’avenir.
Elle aura atteint son but si, d'ici quelques années, une nouvelle étude est menée sur le
méme territoire, pouvant définir alors Ja tendance réelle de nos populations d’Hiron-
delle de fenétre et si les principales remarques émises dans cet article sont entendues
par les responsables gestionnaires de notre environnement.
REMERCIEMENTS : Cette enquéte est Je fruit de fa collaboration de nombreux ornitholo-
gues de terrain que nous remercions pour leur patient travail :S. Anciaux, D. Amauld, S. Bau-
gniet, V. Blondiau, D. Capart, R. Claessens, J.M. Couvreur, P. Desmet, M. Devillez, 0. Hanotte,
F. Héla, F. Hidvegi, C. Joukoff, A. Kroll, Ch. Langhendries, S. Lhoest, P. Matagne, J. Mercier, F.
Nef, R. Potvliege, M. Raemackers, Y. Robert, L. Spietz, D. van der Elst, G. van der Kelen, Jo. van
Esbroeck, D. van Praag, E. Verhegghen et E, Walravens.
Monsieur P. Devillers nous a transmis des données historiques personnelles non exploitées
ainsi que des observations qu’il a recucillies auprés de Mme Gérard et Messicurs Cornet, Herre~
mans et Picard
Nous tenons a remercier tout particuligrement Madame Jo, van Esbroeck pour les nom
breuses données qu’elle nous a fournies pour un quartier de Wofuwe-Saint-Pierre, Monsieur D.
van der Elst pour Ja part trés active qu’il a prise & cette enquéte, Monsieur C, Joukoff pour nous
avoir transmis les données météorologiques de IRM et Monsieur Ja. van Esbroeck pour nous
avoir procuré les données de PINS et pour sa relecture constructive du manyscrit, La réatisation
des cartes représentant les bois et les zones huntides a été facilitée par Laide que nous ont
apportée Messieurs Maes et Rosel
RESUME : NIDIFICATION DE L'HIRONDELLE DE FENETRE (Delichon urbica) DANSLESUD ETL'EST DELA
REGION BRUXELLOISE.
Sous Pimpulsion @’AVES-Jennes, une enquéte recensant les nids d'Hirondesle de fenétre s'est
déroulée d’avril A aoat 1982, dans le sud et l'est de la région bruxelloise. On a relevé 750 nids in-
tacts et 357 nids cassés et traces, ce qui correspond a un peu plus de 500 couples d'hirondelles. Hs
30sont répartis en colonies laches, selon les axes d’urbanisation de la capitate, particulidrement 3 la
périphérie. La présence de zones boisées et, dans une moindre mesure, de zones humides est im-
pérative pour la survie d'une colonie d'hirondettes, leur fournissant nourriture et matériau de
construction pour le aid. Le type du batiment héte et fe matériau du support importent peu, pour-
vu que architecture (corniche, balcon, ...) permette la construction du nid. Malgré étonnante
faculté d'adaptation de lespéce, Jes Hirondelles de fenétre désertent petit A petit le centre de ta
ville, mais semblent se maintenir a la périphérie, Ces derniéres années, une tendance générale &
Ja diminution semble se dessiner, accentuée par des conditions atmosphériques désastreuses
Seule une prochaine étude pourra établit si ce déclin est profond ou s'il ne s'agit que dune fluc-
uation temporaire. II convient en tout cas de suivre de trés prés évolution des populations d’Hi-
rondelles de fenétre, précieux témoin vivant de la qualité de Penvironnement de nos grandes vit-
les.
SAMENVATTING : De HuiszwaLuw (Delichon urbiea) IN HET ZUIDELIJK EN OOSTELUK DEEL VaN DE
BRUSSELSE REGIO
Onder impuls van de jongeren van Aves werd van april tot augustus 1982 een telling van Huiszwa-
luwnesten gehouden in het zuidelijk en oostelijk deel van de Brusselse regio. Bij het onderzock
werden 750 nesten in goede staat en 357 kapotte nesten of sporen van nesten opgetekend, wat
overeenkomt met iets meer dan $00 broedkoppels, De nesten zijn verdeeld over losse kolonies
langs de diverse urbanisatieassen van de hoofdstad, vooral in de buiteawijken. De aanwezigheid
van beboste zone’s én gebeurlijk van vochtige gebieden is noodzakelijk wil cen kolonie stand
hovden,; ze zijn een bron van voedsel en nestmateriaal. De aard van de gebouwen of van de nest-
plaats is van minder belang als de bouwstij! (brede kroonlijst, balkon, ...) maar bevorderlijk is
voor het aanbrengen van een nest. Hoewel de Huiszwaluwen zich zeer wel weten aan te passen,
verlaten ze toch beetje bij beetje het centrum van de stad; in de buitenwijken kunnen ze zich
blijkbaar beter handhaven. De faats¢e jaren valt er een algemene tendens tot vermindeting waar
te nemen, die in de hand wordt gewerkt door de slechte weersomstandigheden. Allen een gron-
dige studie kan in de toekornst uitmaken of het gaat om een werkelijke vermindering of om tijde-
lijke schommelingen. In ieder geval is het noodzakelijk de ontwikkeling van de Huiszwaluwpopu-
laties te volgen omdat ze een levende getuigenis kunnen zijn van de kwaliteit van het leefklimaat
van de grote steden
PH
Summary: NestING OF THE House Martin (Delichon urbiea) IN THE SOUTH AND BAST OF THEBRUS.
SELS REGION
Under the impulsion of «AVES-Jeunes», a check was carried out from April to August 1982 to
find the number of the House Martin nests in the South and East of the Brussels region. 750 intact
nests were found and 357 damaged nests and traces, which corresponds to a few more than 590
pairs of Martins. They are spread out in loose colonies, according to the urbanisation axes of the
capital, particularly in the outskirts. The presence of wooded zones and possibly wet zones is es-
sential for the survival ofa colony of House Martins, supplying both their food and construction
material for their nests. The type of building chosen and the supporting material are of little con-
sequence, provided that the architecture (cornice, eaves, balcony, ...) enables the nest to be cons-
iructed. In spite of the astonishing adaptation faculty of the species, House Martins are little by
little deserting the centre of the cily, but appear Lo be holding on in the outskirts. This last few
years a general tendency towards diminution appears to be taking place, aggravated by disastrous
weather conditions. Only a future investigation can establish whether this decline is deep-seated
or if itis only a temporary Muictuation. It is advisable in any case to follow very closely the evolu-
31tion of House Martin populations, a precious living witness of the environment quality of our lar-
ge cities.
HBw
ZUSAMMENFASSUNG : BRUT DEK MEALSCHWALBE (Delichon urbica) 1M SUDEN UND OsTEN DES
BROssBLER RAUMES,
Aut Initiative von «AVES-Jeunes» (Jugendorganisation von AVES) wusde von April bis Juni
1982 im Silden und Osten des Briisseler Raumes cine Zéhlung der Nester der Mehlschwalbe
dutchgeffihrt, 750 unversehrte und 357 zerstirte Nester wurden ermittelt; dies entspricht etwas
mehr als 500 Mehlschwalbenpaaren. Diese verteilen sich auf lockere Kolonien entlang den Sied-
iungsachen der Hauptstadt, insbesondere am Rand des Ballungstaumes. Das Vothandensein von
bewaldeten Gebieten und vielleicht auch Feuchtgebieten ist fiir das Uberleben einer Schwalben-
kolonie lebenswichtig, da sie den Vogein die Werkstoffe fiir den Nestbat liefern, Typ und Werk-
stoff des Nistgebaudes spielen keine Rolle, sofern die Fagadenbeschaffenheit (Gesimse, Balkon)
den Anbau des Nestes erméglicht. Trotz der erstaunlichen Anpassungsfahigkeit dieser Art wird
die Mehischwalbe im Stadtzentrum immer seltener, wihsend die Bestinde am Stadtrand gleich-
bleiben. In den letzten Jahren zeichnet sich eine Tendenz zur Abnahme ab, die durch katastro-
phale Wetterverhatinisse noch verstirkt wird, Erst eine weitere Studie wird zeigen, ob die Ab-
nahme tiefgreifend oder aur eine voriibergehende Schwankung ist. Aufjeden Pall sollte die Be-
standentwicklung der Mehlschwalbe ~ eines febendigen Indikators der Lebensqualitat in unse-
rer Grofstadten - genau iberwacht werden
CGe
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Yeatman, L. (1976): Atlas des Oiseaux Nicheurs de France. Société Ornithologique de France,
Paris.
Hirondelles de fenétre (Delichon vrbica) (Photo Jean-Claude Maes-Jacana).
33Hirondelles de fenétre, Tavier, mai 1976 (Photo Fr. le Hardij de Beaulieu).