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PARTIE LIMINAIRE : PRESENTATION GENERALE DU
DROIT JUDICIAIRE PRIVE
10
11
Chapitre 1. LE DROIT JUDICIAIRE PRIVE EN LUI-MEME
1
Lire à ce propos, MATADI NENGA GAMANDA, Droit judiciaire privé, Louvain la neuve, Academia Bruylant, 2007, p.15.
12
En effet, les règles du droit judiciaire privé, règles de procédure, n’ont
pas pour vocation de consacrer tel ou tel autre droit subjectif au profit
d’une des parties en conflit. Elles se limitent à organiser le
déroulement de l’instance judiciaire2 au cours de laquelle sera tranché
le litige qui oppose les parties. Ainsi, lorsque, par exemple, deux
parties se disputent un immeuble, les règles de droit judiciaire privé
seront appliquées au déroulement de l’instance (saisine du tribunal,
tenue des audiences, échanges des pièces et conclusions,
administration de la preuve, délibéré, jugement, voies de recours,
etc.). La détermination du propriétaire sera quant à elle soumise non
au droit judiciaire privé, mais plutôt au droit civil des biens.
2
Le règlement des différends entre particuliers peut se réaliser aussi bien dans le cadre d’une instance devant les
juridictions étatiques, que dans des cadres extérieurs aux structures étatiques tels ceux de l’arbitrage, de la médiation
ou de la conciliation.
13
§3. Le domaine du droit judiciaire privé
Parce qu’il a pour objet de régler les litiges dans lesquels les
intérêts des particuliers sont mis en jeu, le droit judiciaire privé est une
branche du droit privé. Pour Loïc Cadiet, à défaut d’un accord entre
les sujets du droit, le procès serait une autre manière d’aménager
d’intérêts privés3. Pour Croze et Morel, l’ordre public du juge civil
reste un ordre public de droit privé qui ne suffit pas à extraire la
procédure civile du corps de droit privé auquel elle est naturellement
attachée par son objet4.
3
CADIET(L), Droit judiciaire privé, cité par MATADI NENGA GAMANDA, op cit, p21.
4
CROZE( VH) et MOREL(Ch), Procédure civile, Pari, P.U.F, 1998, cité par MATADI NENGA GAMANDA, op cit, p21
5
Idem, p20 .
6
CORNU(G) et FOYER(J), procédure civile, P.U.F., 3eè éd.,1996, pp.10-11, cité par MATADI NENGA GAMANDA, op cit, p20
14
Section 3. Les caractères du droit judiciaire privé
7
L’arbitrage est organisé à la fois par le traité OHADA du17 octobre 1993 ainsi que par l’Acte uniforme relatif au droit de
l’arbitrage.
15
En droit judiciaire congolais, le formalisme ne s’applique pas dans
toute sa rigueur, il est atténué. En effet, l’article 28 du code de
procédure civile dispose : « aucune irrégularité d’exploit ou d’acte de
procédure n’entraîne leur nullité que si elle nuit aux intérêts de la
partie adverse ». Ainsi, la nullité d’un acte de procédure irrégulier est,
en droit congolais, conditionnée par le préjudice que subit la partie qui
invoque l’irrégularité, de sorte qu’à défaut d’un tel préjudice, le juge
doit écarter cette sanction. Le législateur congolais a donc institué un
formalisme peu rigoureux, dans la mesure où ce n’est pas toute
irrégularité qui est systématiquement sanctionnée de nullité. Cette
dernière n’est prononcée que dans la mesure où il y’a un préjudice
dans le chef de la partie qui l’invoque.
8
Lire à ce propos, KATUALA KA BA KASHALA et MUKADI BONYI, procédure civile, Kinshasa, Ed. Batena Ntambwa, pp 35 à
36.
9
MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., pp 28 à 30.
16
congolais comporte un formalisme simple, atténué, différent de
l’absence de formalisme.
17
A. La constitution
B. La loi13
Le code de procédure civile, décret du 7 mars 1960, constitue le
texte de base et le droit commun du droit judiciaire privé. A ce texte,
s’ajoutent notamment la loi n°002-2001 du 3 juillet 2001 portant
création, organisation et fonctionnement des tribunaux de commerce ;
la loi n° 016-2002 du 16 octobre 2002 portant création, organisation et
fonctionnement des tribunaux du travail ; la loi organique n° 13/010
du 19 février 2013, relative à la procédure devant la cour de
cassation ; la loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant
organisation, compétence et fonctionnement des juridictions de l’ordre
judiciaire ; ainsi que l’arrêté d’organisation judiciaire n° 299/79 du 20
août 1979 portant règlement intérieur des cours, tribunaux et parquets.
C. La coutume
En droit congolais, le recours à la coutume comme source du
droit, trouve son fondement dans l’ordonnance du Gouverneur général
du Congo belge (toujours en vigueur) du 14 mai 1886. Cette
ordonnance dispose que dans le cas où une matière n’est pas régie par
la loi, le juge fera application des coutumes locales, des principes
12
Les articles 17 à 21 de la constitution contiennent des dispositions applicables aussi bien en droit judiciaire privé
qu’en droit judiciaire pénal.
13
Le Concept « loi » est pris au sens général comportant aussi bien la loi au sens strict que les actes règlementaires.
18
généraux du droit et de l’équité. La coutume est également reprise
parmi les sources énumérées par le quatrième alinéa de l’article 153
de la constitution.
D. La jurisprudence
La jurisprudence est l’ensemble des solutions apportées par des
décisions de justice dans l’application du droit (dans l’interprétation
de la loi lorsqu’elle est obscure) ou dans la création de la loi (lorsqu’il
faut compléter la loi ou suppléer une règle qui fait défaut)14. Elle est
ainsi, une source supplétive ou interprétative du droit. En effet, le juge
peut, lorsque la loi est obscure ou ambiguë, en préciser le sens ou la
portée, c’est-à-dire l’interpréter. De cette interprétation pourrait
résulter la règle applicable à la question interprétée. De la même
manière, le juge joue un rôle important lorsque la loi comporte des
lacunes ou lorsqu’elle paraît, du fait de l’évolution de la société,
inadaptée à la situation.
Bien que limitées aux parties par leur effet relatif, les solutions
jurisprudentielles finissent par s’imposer, au-delà des seules parties au
procès, à l’ensemble de la communauté juridique des citoyens 15. Il
faut cependant insister sur le fait qu’au nom du principe de la
séparation des pouvoirs, le rôle créateur du juge doit être pris avec
circonspection. Il ne consiste pas pour lui à se substituer au pouvoir
législatif. L’interprétation du juge ne devrait en aucune façon
dénaturer la règle à interpréter. Elle sert plutôt à rechercher le sens et
la portée de la loi, tels qu’entendus par le législateur, et non à y
substituer le sens et la portée qu’il veut donner à la loi. En tant que
source supplétive à la loi, la jurisprudence ne peut être invoquée pour
se substituer à celle-ci. Elle ne peut être invoquée lorsque la loi ne
comporte pas de lacune, ou lorsqu’elle est claire dans son sens et sa
portée. Quel que soit le pouvoir créateur de la jurisprudence, le juge
doit respecter la loi16.
14
CORNU (G), vocabulaire juridique, Paris, PUF, 9 ème édition, 2011, p587.
15
BERGEL (J-L), Théorie générale du droit, 3ème édition, Paris, Dalloz, 1999, p71.
16
Idem, p87.
19
E. Les principes généraux du droit
17
MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p 41.
18
Lire à ce propos MUSHIGO-A-GANZA GINGOMBE (R), les principes généraux du droit et leurs applications par la cour
suprême de justice, Bruxelles, Academia Bruylant, 2002 et MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., pp 42 à 43.
20
Il y a ici lieu de relever une pratique malheureuse du juriste
congolais qui, par choix de facilité, a tendance chaque fois que la loi
est silencieuse, à transposer au Congo la loi française ou la loi belge,
qu’il invoque come principes généraux du droit. Cette pratique est
critiquable à deux points de vue. D’une part, elle viole la souveraineté
nationale, en ce que de façon indirecte, le juge applique au peuple
congolais la volonté des peuples étrangers exprimée à travers les lois
de ces derniers. D’autre part, le recours à ces textes étrangers ne
repose sur aucun critère rationnel admissible. En effet, on doit
s’interroger sur le point de savoir pourquoi l’on recourt aux droits
français et belge, et non au droit suisse, allemand, russe, tchétchène ou
encore au droit d’un autre pays africain. En outre, même en
considérant le droit français et le droit belge, il faut s’interroger sur le
critère de détermination de la loi française ou belge à appliquer au
Congo comme principe général du droit. En effet, il existe plusieurs
matières dans lesquelles ces droits ont des lois qui n’ont pas leurs
correspondants au Congo. Quel serait alors le critère objectif qui
pourrait permettre de considérer telle loi française comme principe
général du droit et non pas telle autre ? A titre d’exemple, on peut se
demander sur quelle base objective on peut, au Congo, accepter de
considérer que la procédure de référé19 qui existe en droit français et
belge, puisse être appliquée comme principe général du droit, et non la
procédure prud’homale.
19
Alors que le code de procédure civile ne prévoit pas de procédure de référé, les présidents des tribunaux de
commerce ont institué une procédure dite de référé (qui n’y correspond d’ailleurs pas).
21
F. L’équité et la problématique de sa valeur comme source du
droit
20
Lire à ce propos, MATADI NENGA GAMANDA, op. cit.,pp 44 à 51.
21
Idem.,p52
22
raison de sa subjectivité, une source de déséquilibre, une source
d’injustice, et en plus elle est un élément extérieur au droit ».22
L’on peut même s’interroger aujourd’hui si on peut encore, en prenant
en compte le droit positif, considérer l’équité comme une source du
droit. En effet, comment ne pas remarquer que l’article 153 alinéa 4 de
la constitution ne la cite pas parmi les règles qu’appliquent les cours et
tribunaux.
G. La doctrine
H. La pratique judiciaire
23
exemple, en matière pénale, de la pratique qui a tendance à s’installer
dans nos juridictions, selon laquelle le tribunal a tendance à ne plus
accorder la parole ni au prévenu, ni à la partie civile pour discuter du
point de vue du Ministère public, alors que ce dernier est, au même
titre que les premiers, partie au procès. Le deuxième problème vient
du manque d’uniformité dont la pratique se caractérise en raison de la
multiplicité des juridictions. Cela peut être déstabilisant pour le
plaideur appelé à changer de juridiction, soit en raison de la
multiplicité des causes dans lesquelles il est impliqué, soit à l’occasion
de l’exercice des voies de recours, ou dans le cas d’un renvoi de
juridiction.
23
Même lorsque le traité pose des principes qui sont en contradiction avec le droit interne, car, l’article215 de la
constitution consacre le principe de la suprématie des traités internationaux sur les lois.
24
MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p 36
24
l’insuffisance de la formation sur cet aspect. Pourtant, allant dans le
sens de la constitution, l’article 116 de la loi du 11 avril 2013 portant
organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de
l’ordre judiciaire, a fait figurer la violation des traités parmi les cas
d’ouverture à cassation. Cette loi renforce ainsi l’idée des sources
internationales du droit. Celles-ci se regroupent en deux catégories, les
unes ayant une portée mondiale, et d’autres une portée régionale.
25
2. Les sources internationales régionales
25
La République Démocratique du Congo a déposé ses instruments d’adhésion au traité de l’OHADA le 12 juillet 2012. En
application de l’article 52 dudit traité, le droit OHADA est entré en vigueur en RDC le 12 septembre 2012, soit soixante
jours après ce dépôt auprès de la république du Sénégal, Etat dépositaire du traité OHADA.
26
Le traité de Port louis portant harmonisation du droit des affaires a été révisé le 17 octobre 2008 à Québec au
Canada.
27
Le Conseil des Ministres de l’OHADA a adopté le règlement d’arbitrage de la cour commune de justice et d’arbitrage
le 11 mars 1999.
26
le Conseil des Ministres de l’OHADA, particulièrement en matière
d’arbitrage.
27
B. Les limites au principe de l’effet immédiat
28
Chapitre 2. : LE CADRE DU DROIT JUDICIAIRE PRIVE
29
B. La compétence du tribunal de paix
30
- toutes les contestations qui ne sont pas de la compétence du
tribunal de paix ;
- les contestations de la compétence du tribunal de paix lorsque
le défendeur l’accepte ; dans ce cas, le jugement à intervenir
sera rendu en dernier ressort ;
- l’exécution de toutes les décisions de justice à l’exception de
celles des tribunaux de paix ;
- l’exécution des autres actes authentiques ;
- l’appel des jugements rendus au premier degré par les
tribunaux de paix.
28
Avec l’adhésion de la RDC à l’OHADA depuis le 12 juillet 2012, il convient désormais de parler des procédures
collectives d’apurement du passif.
31
B. La compétence du tribunal de commerce29
29
Cette compétence est exercée par le tribunal de grande instance là où l’installation du tribunal de commerce n’est
pas effective.
32
- l’exécution des décisions rendues en matière du travail ;
- l’interprétation et la rectification de ses propres décisions ;
- l’exequatur des décisions rendues par les tribunaux du travail
étrangers.
Bien que la loi les créant date du 16 octobre 2002, les tribunaux du
travail ne sont pas encore installés partout à travers le pays. Leur
compétence, là où ils ne sont pas encore installés, continue d’être
exercée par les tribunaux de grande instance.
§5. Les cours d’appel
A. La composition de la cour d’appel
33
§6. La Cour de cassation
A. L’Organisation et la composition de la cour de cassation
34
B. La compétence de la cour de cassation
30
Matière qui relève du droit du travail et de la sécurité sociale.
35
cours nationales de cassation. Cette cour permet ainsi d’unifier
l’interprétation de ce droit.
31
C’est la révision du traité de 2008 qui a porté ce nombre à neuf. Originellement, la CCJA comprenait sept membres.
32
Il n’y a aucune obligation pour un Etat de présenter exclusivement ses ressortissants comme candidats à la CCJA.
36
2. Les attributions non juridictionnelles de la CCJA
33
La loi du 11 avril 2013 ne reprend pas les avocats et défenseurs judiciaires parmi le personnel judiciaire. Cette
expression est ici employée dans son sens générique, incluant ces auxiliaires de justice.
34
CORNU(G),op. cit., p555.
37
qu’il pense être la volonté du législateur. Cet avis ne lie pas le juge.
L’article 69 de la même loi indique les matières dans lesquelles l’avis
du Ministère public est obligatoire. C’est notamment le cas pour les
litiges concernant l’Etat ou toute personne morale de droit public, les
litiges se rapportant au contrat de travail, les déclinatoires de
compétence, la récusation, ainsi que le renvoi de juridiction. Dans le
second cas, le Ministère public, qui agit dans l’intérêt de « toute
personne physique lésée qui serait inapte à ester en justice, à assurer
sa défense et à y pourvoir, saisit le tribunal en formulant des
demandes. Il est dans ce cas une partie principale.
§2. Les greffiers et les huissiers
A. Les greffiers _ Chaque juridiction comprend un greffe dirigé par
un greffier assisté d’un ou plusieurs adjoints. Son rôle consiste à
signer, avec le juge, les actes et les procès-verbaux, à garder les
minutes, les registres et tous les actes afférents à la juridiction. Le
greffier délivre les grosses, les expéditions et les extraits de
jugements, ainsi que les ordonnances. Il rédige le plumitif
d’audiences, rédige et signifie les exploits.
38
Sous-chapitre 2. LES PRINCIPES DIRECTEURS DU
DROITJUDICIAIRE PRIVE
39
§2. Les dérogations au principe dispositif
Les faits adventices sont des faits que le juge découvre lorsqu’il a déjà
pris l’affaire en délibéré et qui sont susceptibles, alors qu’ils n’ont pas été
discutés contradictoirement par les parties, d’avoir une incidence sur le
jugement à intervenir. Ces faits occasionnent une dérogation au principe
dispositif, en ce que le juge qui les découvre est obligé de rouvrir les débats
pour amener les parties à en discuter. Cette réouverture des débats est faite
sans aucune demande des parties.
40
d’office, des mesures d’instruction telles que l’expertise, la visite des
lieux, et la comparution personnelle des parties35. Dans tous ces cas, le
juge peut, sans aucune demande des parties concernées, ordonner la
mesure d’instruction qu’il juge nécessaire pour éclairer sa religion.
Section 2. Le principe de l’oralité des débats et le
principe du secret du délibéré
41
Section 3. Le principe du droit à un procès équitable36
42
des juridictions, du droit à une langue que l’on comprend, de la laïcité
des juridictions, de la publicité de la procédure, de la célérité de la
procédure, de l’exigence de la motivation des décisions de justice, de
l’égalité des armes et le principe du contradictoire, ainsi que de la
garantie de l’exécution des décisions de justice.
A. Le droit d’accès à un tribunal
Toute personne a droit d’avoir la possibilité d’accéder à la justice
pour y faire valoir ses droits. Cette garantie suppose, dans le temps,
comme dans l’espace, l’existence continue des juridictions. Pour
assurer cette continuité dans l’espace, les juridictions doivent être
installées de sorte qu’elles soient le plus proche possible des
justiciables. Dans le temps, l’exigence de la continuité de la justice, ou
principe de la permanence, signifie que le service public de la justice
ne doit pas souffrir d’interruption. La justice doit être rendue d’une
manière continue de bout en bout de l’année.
La permanence de la justice n’exclut pas l’idée de vacances pour
le personnel judiciaire. L’article 63 de la loi portant organisation,
fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire
prévoit que les cours et tribunaux prennent leurs vacances dont la
période s’étend du 15 août au 15 octobre de chaque année. Pendant les
vacances, le troisième alinéa dudit article prévoit la possibilité de tenir
des audiences de vacation pour l’examen des causes urgentes ou le
prononcé des jugements. Notons qu’en matière du travail et en matière
pénale, il n’y a pas de vacances judiciaires37.
43
titre d’exemple, lorsqu’il s’agit de divorcer, les règles de
procédures sont les mêmes, que le justiciable soit président de la
république, ou huissier dans la fonction publique.
Issu de la révolution française, le principe de l’égalité devant la
justice s’oppose à l’existence des privilèges de juridiction fondés
sur la qualité des justiciables38. Tous sont traités de la même
manière devant les juridictions. En droit congolais, ce principe
découle de l’article 12 de la constitution qui dispose : « tous les
congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale
protection de la loi ».
Dans sa portée, le principe de l’égalité est d’application
générale. Il concerne non seulement les citoyens congolais, mais
également les étrangers et apatrides. Ceux-ci, peuvent, en vertu
du premier alinéa de l’article 32 de la constitution, accéder à la
justice congolaise sans aucune discrimination. En effet, aux
termes de cette disposition, « tout étranger qui se trouve
légalement sur le territoire national jouit de la protection
accordée aux personnes et à leurs biens dans les conditions
déterminées par les traités et les lois ».
1. La gratuité de la justice
38
L’article 16 du titre II de la loi française des 16 et 24 août 1790 disposait que «tout privilège en matière de juridiction
est aboli ; tous les citoyens sans discrimination plaideront en la même forme et devant les mêmes juges, dans les
mêmes cas ».
44
aux moyens qu’ils mettent à la disposition du juge. Le principe de la
gratuité n’a de sens que dans un contexte où le service de la justice
fonctionne normalement, sans corruption. A quoi sert-il de proclamer
la gratuité de la justice lorsque, tous les justiciables le savent, même
dans le cas où le droit serait de son côté, le plaideur doit verser une
somme d’argent pour « motiver le juge ». L’avocat congolais a même
développé l’habitude d’intégrer dans ses honoraires, des sommes
destinées à être versées au juge lorsque l’affaire sera prise en délibéré,
renforçant ainsi le calvaire vécu par son client, rendant par ce fait,
illusoire le principe de la gratuité de la justice.
45
des magistrats. Dans notre pays, malgré ce que prévoit l’article 4
du statut des magistrats, il n’existe à ce jour aucun cadre de
formation adéquate de ces derniers. Tout juriste, à la sortie de
l’université, peut devenir magistrat sans être formé ni aux
techniques spécifiques de la magistrature, moins encore à la
déontologie de cette profession. Il s’ensuit que les jeunes
magistrats sont formés sur le tas par les anciens, plus
expérimentés. Que vaudrait une telle formation si ces anciens
sont eux-mêmes affectés par des tares qui rongent notre justice ?
46
composition qui statue. Ce visa est une façon pour ce chef de contrôler
à priori l’œuvre du juge, afin d’exercer d’une manière ou d’une autre
une pression sur celui-ci. Il en est de même des instructions qui
peuvent être données de façon générale à tous les juges, pour rendre
des décisions dans tel ou tel autre sens39.
Le principe de l’indépendance du juge procède du principe de la
séparation des pouvoirs judiciaires, exécutif et législatif, pouvoirs dont
la répartition est constitutionnelle40. Cette répartition relève de la
philosophie libérale, qui a opposé dès le 17ème siècle, à l’absolutisme
royal, le principe de la séparation des pouvoirs. John Locke en a été le
pionner en 1690, dans son essaie sur le gouvernement civil, avant
qu’il ne soit systématisé par Montesquieu en 1748, dans « l’esprit des
lois ». L’idée fondamentale de la séparation des pouvoirs est que les
fonctions législatives, exécutives et judiciaires ne doivent pas être
concentrées dans les mains d’un monarque. Elles doivent être
attribuées à des organes distincts.
47
générales et abstraites, le juge lui, a la tâche de faire application de ces
règles pour résoudre les litiges qui lui sont soumis. L’autonomie entre
les deux pouvoirs se traduit par une double interdiction. D’une part, il
est interdit au juge de s’immiscer dans la fonction législative. D’autre
part, il est interdit au législateur d’intervenir dans la fonction de juger.
1° La soumission à la loi41
41
Le concept loi est ici, pris dans son sens large qui implique outre la loi au sens strict, les normes édictées par voie
administrative.
48
Toute personne peut saisir la cour constitutionnelle pour
inconstitutionnalité de tout acte législatif ou règlementaire.
Elle peut en outre, saisir la cour constitutionnelle par la procédure de
l’exception de l’inconstitutionnalité invoquée dans une affaire qui la
concerne devant une juridiction.
Celle-ci sursoit à statuer et saisit, toutes affaires cessantes, la cour
Constitutionnelle ». Ainsi, le juge ne pourrait appliquer une loi dont
l’inconstitutionnalité a été invoquée par une partie. Il doit dans ce cas,
surseoir à statuer en attendant la décision de la cour constitutionnelle
sur le caractère constitutionnel ou non de la loi invoquée.
L’inconstitutionnalité est donc, devant le juge judiciaire, une question
préjudicielle qui échappe à la compétence de ce dernier.
L’Efficacité de l’exception d’inconstitutionnalité ou du recours
en inconstitutionnalité est variable selon que la loi dont on conteste la
constitutionnalité est une loi organique ou une loi ordinaire. Lorsqu’il
s’agit d’une loi organique,42 l’exception d’inconstitutionnalité, comme
d’ailleurs le recours pour inconstitutionnalité, n’est pas efficace, étant
donné que la cour constitutionnelle se prononce sur la
constitutionnalité d’une telle loi préalablement à sa promulgation. En
effet, le deuxième alinéa de l’article 160 de la constitution impose que
les lois organiques soient soumises à la cour constitutionnelle avant
leur promulgation, pour permettre à celle-ci de se prononcer sur leur
constitutionnalité. Il est donc peu probable que s’étant déjà prononcée
par ce contrôle préalable, la cour se dédise au moment de l’exception
d’inconstitutionnalité. Du reste, il y aurait autorité de la chose jugée
sur la question. En revanche, lorsque la loi dont la constitutionnalité
est contestée est une loi ordinaire, il y’a lieu de distinguer deux
situations. La première concerne le cas où, avant son adoption, la loi
dont question a été déférée à la cour constitutionnelle. La seconde est
celle où la loi ordinaire n’a pas été déférée à la cour constitutionnelle.
Dans la première hypothèse, la solution est la même que celle relative
aux lois organiques, parce que dans ce cas, le contrôle de la
42
Une loi est dite organique lorsque, dans le cadre de la constitution, elle fixe les règles relatives aux pouvoirs publics
49
constitutionnalité est réalisé préalablement à la promulgation de la loi.
Dans le second cas par contre, l’exception d’inconstitutionnalité ou le
recours pour inconstitutionnalité sont efficaces, étant entendu qu’il n’y
a eu aucun contrôle préalable de la constitutionnalité de la loi
ordinaire.
Dans l’hypothèse de la violation d’un traité, partant de la
règle constitutionnelle de la supériorité des traités et accords
internationaux sur les lois, dès lors qu’une loi est contraire à un traité,
le juge doit en écarter l’application au cas qui lui est soumis, et
appliquer les règles prévues par le traité.
Lorsqu’il s’agit d’un acte règlementaire illégal, il existe un
mécanisme de contrôle de la légalité des actes administratif. Ce
mécanisme relève du contentieux administratif. Ainsi, seul le juge
administratif peut sanctionner un acte administratif règlementaire
illégal. Toutefois, devant le juge de droit privé, l’exception d’illégalité
peut être soulevée. Comme pour l’exception d’inconstitutionnalité, le
juge judiciaire devrait la considérer comme une question préjudicielle,
écarter l’application du règlement invoqué, et surseoir à statuer en
attendant la décision du juge administratif sur la légalité de l’acte
règlementaire contesté.
50
déterminé, ne lui empêche absolument pas, lors d’un autre litige
similaire, d’adopter sur la même question, une solution différente43.
Tout précédent (jugement rendu par un tribunal) ne doit pas être
considéré comme constituant la jurisprudence. Celle-ci ne se forme
d’une part, que si la position adoptée par la juridiction est constante
dans le temps, et d’autre part, lorsque cette position est émise par une
juridiction supérieure (cas de la cour de cassation), étant donné que les
jugements des tribunaux inférieurs peuvent être reformés ou annulés
par les juridictions supérieures.
51
b. Les rapports entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir
exécutifs
2. L’impartialité
Le juge ne doit pas favoriser une partie au détriment d’une autre,
si ce n’est qu’en vertu de la loi. Lorsque l’impartialité est remise en
cause, la loi met à la disposition des parties, ainsi qu’on le verra plus
loin, la possibilité de récuser le juge concerné, ou de suspecter toute la
juridiction jugée partiale.
52
H. La publicité de la procédure
I. La célérité de la procédure
53
J. La motivation des décisions de justice
2. Le principe du contradictoire
44
MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p134.
45
Ibidem
54
part, par l’exigence de la communication des pièces, et d’autre part,
par le déroulement des débats contradictoires. Il est consacré à
l’article15 du code de procédure civile.
46
A . RUBBENS, le droit judiciaire congolais, tome 2, Kinshasa, Puz, 2005, p. 122.
47
MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p138
55
L. La garantie de l’exécution des décisions du juge
56
57
PREMIERE PARTIE : LE PROCES DE DROIT PRIVE
58
58
TITRE I. L’ACTION EN JUSTICE
59
60
Chapitre1. LA THEORIE GENERALE DE L’ACTION EN
JUSTICE
48
L’article 30 du nouveau code de procédure civile français définit l’action comme étant « le droit, pour l’auteur d’une
prétention, d’être entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée.
62
§3. Les attributs de l’action en justice
Deux traits caractérisent toute action en justice. Il s’agit d’une
part, de son caractère facultatif, et d’autre part, de l’immunité qui
couvre son titulaire.
A. Le caractère facultatif de l’action
L’exercice d’une action est une faculté et non un devoir. Ceci
entraîne deux conséquences importantes. Premièrement, le titulaire
d’une action ne peut être contraint à l’exercer. En effet, toute personne
est libre de saisir ou de ne pas saisir le juge. Deuxièmement, l’on ne
peut contraindre une personne à exercer son action devant une
juridiction étatique. Contrairement à la matière pénale, l’Etat n’a pas
en matière de droit privé, le monopole de l’administration de la
justice. En effet, il est possible pour les justiciables, de recourir à
d’autres modes de règlement des différends, tels l’arbitrage, la
conciliation, la médiation.49
B. Le principe de l’immunité de l’action
Appelé également caractère libre de l’action, ce principe signifie
que le titulaire d’une action n’engage aucune responsabilité du fait de
l’exercice de celle-ci ou des propos tenus en justice. Ce principe se
justifie par le fait que la menace d’une sanction pénale ou civile, du
fait de l’exercice de l’action, ou du fait d’avoir été débouté, anéantirait
toute possibilité de saisir la justice. Devant le tribunal, les parties
doivent avoir la liberté d’exposer leurs arguments, quand bien même
ces derniers ne sont pas juridiquement fondés.
L’immunité de l’action connaît cependant une restriction, lorsque
le titulaire du droit d’agir commet un abus. Dans ce cas, la victime de
l’abus du droit d’agir en justice, telle dans l’hypothèse d’une action
purement téméraire et vexatoire, est fondée de pouvoir réclamer une
réparation. Dans ce cas, celui qui a abusé de son droit d’agir engage sa
responsabilité civile.
49
STRIKLER (Y), Procédure civile, 2 ème éd., Orléans, 2008, p 77.
63
Section2. La classification des actions en justice
64
débiteurs du débiteur pour la première, et celui qui a agi en fraude au
droit du créancier, pour la deuxième. Ces tiers ne sont pas débiteurs du
créancier poursuivant.
§2. La classification d’après l’objet
D’après l’objet de l’action, on distingue les actions mobilières des
actions immobilières. Les premières portent sur des biens meubles. Les
secondes portent sur des immeubles.
La distinction entre les actions mobilières et immobilières présente un intérêt
dans la détermination de la compétence territoriale du juge. Aux termes de
l’article 132 de la loi portant organisation, fonctionnement et compétence
des juridictions de l’ordre judiciaire, les actions mobilières sont de la
compétence du juge du lieu où l’obligation est née, ou de celle du lieu dans
lequel l’obligation doit être ou a été exécutée. En revanche, en matière
immobilière, l’article 136 de la même loi attribue la compétence au juge de
la situation de l’immeuble. Si celui-ci est situé dans différents ressorts, la
compétence est fixée par la partie de l’immeuble la plus étendue. Toutefois,
lorsque le défendeur a son domicile ou sa résidence dans le ressort de la
situation de l’une quelconque des parties de l’immeuble, le juge de ce ressort
peut être saisi sans considération de l’étendue de cette partie de l’immeuble.
§3. La classification spéciale des actions immobilières
65
En droit congolais, la doctrine dominante soutient qu’en
matière immobilière, les actions possessoires ne sont pas possibles50.
Elle se fonde sur le fait que ces actions ne se conçoivent qu’en faveur
d’un possesseur de bonne foi. Or, en droit congolais, il est impossible
d’être de bonne foi, possesseur d’un immeuble ou d’un fond. En effet,
l’article 219 de loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général
des biens, régime foncier, régime immobilier et régime des sûretés,
conditionne l’existence d’un quelconque droit immobilier ou foncier,
à son inscription dans un certificat d’enregistrement établi au nom de
l’acquéreur. Ainsi, dès lors qu’une personne n’a pas de certificat
d’enregistrement, elle ne peut prétendre à une quelconque possession
de bonne foi. Elle sait ne pas être titulaire du certificat
d’enregistrement. Elle est donc de mauvaise foi, et ne peut donc pas
exercer une action possessoire. Cette observation doit cependant être
tempérée par le fait que jusqu’à ce jour, il y a encore des terres qui
sont régies par le droit coutumier et qui ne sont donc pas encore sous
le régime du certificat d’enregistrement. A l’égard de ces terres, il est
encore possible d’envisager des actions possessoires quant au droit à
devenir concessionnaire.
50
Lire à ce propos KALAMBAY LUMPUNGU, Droit civil : Régime général des biens, vo11, 2 ème éd., Kinshasa, presse
universitaire du Congo, et éditions universitaires africaines, 1989, PP91-92.
66
Chapitre 2. LE REGIME JURIDIQUE DE L’ACTION
A. L’intérêt
1. La définition
51
STRICKLER (Y), op. cit., p83, lire également à ce propos, MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p.170
67
l’action est consacré par l’article 31 du nouveau code de procédure
civile.52Il n’existe pas de disposition semblable dans le code de
procédure civile congolais. Au Congo, l’intérêt a été posé comme
principe général du droit par la cour suprême de justice.
a. L’intérêt né et actuel
52
Cet article dispose : «L’action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou au rejet d’une
prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit aux seules personnes qu’elle qualifie pour élever
ou combattre une prétention ou défendre un intérêt déterminé.
68
b. L’intérêt légitime
L’intérêt doit être juridiquement protégé. Ceci veut dire que
l’avantage dont on poursuit la réalisation en justice doit être admis par
le droit positif. C’est ainsi qu’on ne peut, par exemple, en droit
congolais, admettre l’action d’une femme qui aurait pour objet
d’obtenir une réparation du préjudice dont elle souffrirait du fait du
décès d’un concubin. Ceci s’explique par le fait que dans son état
actuel, le droit congolais ne protège pas le concubinage.
c. L’intérêt direct et personnel
L’action appartient à celui qui agit. On ne peut pas, en principe,
agir dans l’intérêt d’un tiers. Ceci est exprimé par l’adage « nul ne
plaide par procureur ». Pour pouvoir saisir la justice, l’on doit avoir
souffert d’une lésion touchant ses propres intérêts, de sorte que
l’action profite personnellement à celui qui agit. La nécessité d’un
intérêt personnel s’impose également aux personnes morales.
L’exigence d’un intérêt personnel entraîne trois interdictions. En
premier lieu, un particulier ne peut agir pour défendre l’intérêt
général, celui-ci est défendu par l’Etat, ou le Ministère public lorsque
l’ordre public est entamé. En second lieu, il n’est pas admis d’agir en
justice à la place d’autrui. Cette interdiction n’empêche pas pour
autant de confier à un tiers la mission de saisir la justice, par le biais
d’un mandat conventionnel ou légal, ou en vertu d’une autorisation
judiciaire. Dans ce cas, on évalue le caractère personnel de l’intérêt
dans le chef du mandant ou de la personne représentée. En troisième
lieu, on ne peut exercer pour son compte, une action en invoquant
l’intérêt d’un tiers. C’est ainsi, qu’un locataire ne saurait intenter une
action contre le voisin dont les constructions empiètent sur la parcelle
louée. Cette action, qui serait fondée sur l’article 24 de loi dite
foncière, appartient au concessionnaire dont le fonds est empiété,
lequel est donc le seul à avoir un intérêt pour la préservation de sa
concession. Le locataire ne pourrait que faire appel au bailleur, ce
dernier ayant l’obligation de lui assurer une jouissance paisible des
lieux loués.
69
d. L’intérêt concret
L’intérêt doit être suffisant. Une action doit avoir une incidence
directe et concrète sur la situation personnelle des parties. Elle ne doit
pas simplement tendre à obtenir une manière de consulter53.
A. La qualité
1. L’action banale
53
MATADINENGA GAMANDA, op. cit., p171.
54
STRICKLER (Y), op. cit., p89.
55
Idem, p.90.
70
nécessaires à la rédaction de l’assignation ».Sauf lorsque la loi exige
une qualité particulière, on ne doit exiger aucune qualité lorsque le
demandeur agit en son nom personnel. Ceci découle du deuxième
alinéa de l’article 2 du code de procédure civile qui dispose que:
« lorsque le demandeur n’agit pas en nom personnel ou que le
défendeur n’est pas assigné en nom personnel, l’assignation
mentionne en outre leur qualité ». Ainsi, celui qui agit en son nom
personnel ne doit pas être obligé d’apporter la preuve d’une
quelconque qualité.
2. L’action attitrée
56
G. CORNU, op. cit., p88.
71
Il en est ainsi à titre d’exemple, lorsqu’un père introduit une action en
justice pour le compte de son fils mineur. L’assignation doit contenir
la qualité de père, et cette qualité doit être prouvée par la production
d’acte d’état civil.
73
Section 2. La mise en œuvre de l’action en justice : la demande
et la défense
A. Les parties
74
deviendra partie ou procès que plus tard, soit lorsqu’elle sollicitera la
mainlevée de la saisie autorisée, soit dans le cadre de l’action du
créancier tendant à obtenir un titre exécutoire. De la même manière,
les demandes gracieuses, cas d’une demande d’un jugement supplétif
de nationalité, sont généralement faites sans qu’il y ait d’adversaires
contre lesquels elles sont dirigées.
B. L’objet de la demande
L’objet de la demande est la prétention de celui qui l’introduit.
C’est donc ce que ce dernier veut obtenir du juge. Rappelons encore
ce qui est dit plus haut, qu’au nom du principe dispositif, le juge ne
peut accorder aux parties ce qui ne lui a pas été demandé. S’il le fait, il
aura statué « ultra-petita ». L’objet de la demande limite donc la
saisine du tribunal.
C. La cause de la demande
La cause est le fait générateur de la demande. C’est le fait qui est
allégué pour obtenir, par application de la norme juridique adéquate,
une décision du juge. Les parties ne sont pas obligées de qualifier en
droit leurs prétentions. Elles ne sont pas obligées d’indiquer la norme
juridique qui fonde celles-ci, étant donné que le juge est censé
connaître le droit applicable. Cependant, lorsque les parties indiquent
la norme à appliquer à leur litige, le juge au nom du principe dispositif
ne peut la substituer par une autre. Il se contentera de vérifier la
conformité des prétentions à la règle invoquée.
D. La juridiction compétente
A. La demande principale
1. La demande additionnelle
3. La demande reconventionnelle
4. La demande interventionnelle
A. La demande provisoire
78
définitive sur le fond. C’est le cas d’une demande introduite par une
victime d’un accident qui sollicite que le défendeur en réparation soit
condamné à supporter les frais liés aux premiers soins, avant que le
juge ne se prononce sur l’étendue des dommages – intérêts auxquels il
postule.
B. La demande subsidiaire
59
Le déni de justice est retenu par la loi 55 Loi n° 13/010 du 9février 2013 relative à la procédure devant la cour de
cassation, comme étant un motif de prise à partie.
79
B. Les effets vis-à-vis des parties
60
Art 138 du code civil livre III « une citation en justice, un commandement ou une saisie, signifiés à celui qu’on veut
empêcher de prescrire forment l’interruption civile ».
80
« cette procédure », le législateur du code du travail fait référence à la
procédure de conciliation préalable dont il parle à l’article 298 du
même code. Cet article précise quant à lui que la procédure de
conciliation préalable doit être menée devant l’inspecteur du travail du
ressort. Par conséquent, seule la procédure de conciliation préalable
menée par l’inspecteur du travail du ressort, qui est seul compétent,
pourrait interrompre la prescription. Lorsqu’elle est menée devant un
inspecteur incompétent, la conciliation préalable n’est pas interruptive
de la prescription.
81
§2. Les différents moyens de défenses
A. La défense au fond
B. Les exceptions
1. La définition
61
CORNU(G), op cit p426.
82
2. Les différentes catégories d’exceptions
83
A. Les fins de non-recevoir
Les fins de non-recevoir sont des moyens de défense qui
consistent pour le défendeur à denier au demandeur le droit d’agir en
justice. Elles tendent à faire déclarer le demandeur irrecevable en sa
demande, pour défaut du droit d’agir. On peut, parmi les fins de non-
recevoir, citer entre autres le défaut de qualité, le défaut d’intérêt,
l’autorité de la chose jugée, ainsi que la prescription. Ces moyens de
défense sanctionnent en général le non-respect des conditions
d’existence de l’action.
Les fins de non-recevoir ont un caractère mixte les rapprochant en
même temps à la défense au fond et aux exceptions péremptoires. Le
point commun avec la défense au fond réside dans le fait que la
décision prononcée sur base d’une fin de non-recevoir est dotée,
comme pour les défenses au fond, de l’autorité de la chose jugée.
Celle-ci empêche, sauf lorsqu’il s’agit d’exercer une voie de recours,
de réintroduire la même demande. A la différence des moyens de
défense au fond, ce qui en constitue la ressemblance avec les
exceptions péremptoires, les fins de non – recevoir, comme ces
dernières, paralysent la demande avant tout examen du fond. Le juge
les examine in limine litis.
84
agit, tel le droit à une pension alimentaire. Ce droit n’étant pas
transmissible aux héritiers, l’action qui s’y attache s’éteint avec lui au
moment du décès de son titulaire. L’action n’est pas non plus
transmissible lorsqu’elle a un caractère strictement personnel. C’est-à-
dire une action dont l’exercice par une autre personne que le titulaire ne peut
se concevoir. C’est le cas de l’action en divorce ou de l’action en recherche
de paternité, qui ne peuvent être respectivement exercées que par un époux,
ou un enfant.
85
86
TITRE II. L’INSTANCE
87
88
Chapitre1. LES ROLES DU JUGE ET DES PARTIES AU
COURS DE L’INSTANCE
Les actes juridictionnels sont des actes juridiques qui sont posés
par le juge lorsqu’il exerce sa mission de dire le droit, en tranchant
une contestation ou en répondant à une requête formulée par un
justiciable. Pour distinguer ce qui est juridictionnel de ce qui l’est pas,
deux écoles ont, sans y arriver de façon satisfaisante, tenter des
dégager des critères de l’acte juridictionnel. Elles se sont référées
l’une, à des critères formels, et l’autre, à des critères matériels.
89
a. Les critères formels de l’acte juridictionnel
62
Vizioz, études de procédure, p59 et s, cité par Jean Vincent et serge Guinchard, Procédure civike, Paris dalloz, 27
ème édition, 2003, p204, voir aussi Matadi Nega Gamanda, droit judiciaire privé, précité, PP218 et 219 .
90
de la sphère des actes juridictionnels tous les jugements non revêtus
de cette autorité. Ainsi, à en croire les tenant de ce critère, un
jugement sur exception ne serait pas un acte juridictionnel, car
dépourvu de l’autorité de la chose jugée.
b.2. La contestation64
Pour les tenants de la contestation, l’acte juridictionnel est celui
qui fait suite à une contestation soumise au juge. Comme les autres
critères, la contestation n’explique pas toujours le caractère
juridictionnel. Certaines décisions juridictionnelles sont prises sans
pour autant qu’il y ait eu de contestation en amont. C’est notamment
le cas d’un jugement déclaratif de nationalité ou celui d’un jugement
supplétif d’acte d’état civil.
63
Diguit, l’acte administratif et l’acte juridictionnel,, Revue de droit public, 1906, p446 et s, cité par Jean Vincent et
serge Guinchard, op cit, 207, voir aussi Matadi Nenga Gamanda, droit judiciaire privé, précité, P 219.
64
Vizioz, op cit, p81 et s s, cité par Jean Vincent et Serge GUINCHARD, op cit, p 206.,
91
b.3. Le but de l’acte65
D’après ce critère, un acte juridictionnel se reconnaît par le but
qu’il poursuit. Ce but consiste, pour le juge, à appliquer le droit
existant et non à changer l’ordonnancement juridique par la création
des règles nouvelles. Le juge applique la loi, il ne légifère pas.
a. L’effet déclaratif
b. Le dessaisissement du tribunal
65
Lire Jean VINCENT et Serge GUINCHARD, op cit , P208, voir aussi MATADI NENGA GAMANDA, droit judiciaire privé
précité, p 220.
66
Un juge qui a déjà rendu sa décision, peut cependant être saisi à nouveau afin d’obtenir l’interprétation de celle-ci.
Dans ce cas, il ne peut sous aucun prétexte modifier le jugement déjà rendu.
92
c. L’autorité de la chose jugée
93
Chapitre 2. LA PREINSTANCE
67
Le délai est dit franc lorsque ni le dies aquo ni le dies ad quem ne sont comptés. C’est le cas du délai d’assignation.
94
- le délai qui est fixé par jour se compte de jour à jour, celui qui est
fixé par mois ou par année se compte de quantième à veille de
quantième.
95
Section 2. Les actes de procédure
A l’instar des actes du greffier, les actes de l’huissier ainsi que les mentions
que ce dernier y porte, ont un caractère authentique. Ils font foi jusqu’à
l’administration d’une preuve littérale contraire.
96
Section 3. Les procédures qui précèdent la saisine du juge
97
Chapitre 3. LA SAISINE DU TRIBUNAL
A. La définition
L’assignation est un exploit d’huissier par lequel le
demandeur qui introduit une instance contradictoire, en
formulant sa demande, fait inviter le défendeur à comparaître
devant la juridiction appelée à trancher le litige qui les oppose 68.
L’assignation reste la forme la plus utilisée pour saisir une
juridiction, bien que dans certaines procédures contradictoires,
Celle-ci est saisie par d’autres actes. Ce sont notamment les cas
de l’appel(le juge d’appel est saisi par l’acte d’appel), la
cassation (le juge est saisi par un pourvoi en cassation),
l’opposition(le juge est saisi par l’acte d’opposition).
A. La rédaction de l’assignation
68
Voir CORNU(G), op cit, p90.
98
B. Le contenu de l’assignation
L’assignation contient :
1. La signification à personne
La signification à personne consiste pour l’huissier à remettre
l’exploit entre les mains du destinataire, quelque soit l’endroit où se
trouve ce dernier. Le refus pour le destinataire de signer ou de
recevoir l’exploit qui lui signifié n’affecte pas la validité de la
signification. En raison du caractère authentique des actes d’huissiers,
les mentions que l’huissier instrumentaire porte sur l‘assignation, ainsi
que sa note précisant les circonstances dans lesquelles la signification
a été faite, font foi sauf preuve littérale contraire.
99
2. La signification à domicile69
La signification est dite à domicile lorsqu’elle est,
conformément au premier alinéa de l’article 4 du code de procédure
civile, faite au domicile du destinataire, entre les mains d’un parent,
allié, maître ou serviteur. On ne peut procéder à la signification à
domicile que lorsque, se trouvant au domicile ou à la résidence du
destinataire de l’exploit, l’huissier ne l’y trouve pas. Dans ce cas, il est
tenu de préciser la circonstance de la signification. L’huissier doit
mentionner d’une part, n’avoir pas trouvé le destinataire de l’exploit,
et d’autre part, indiquer la qualité de la personne à qui il a remis celui-
ci.
La signification à domicile peut être faite aussi bien au
domicile réel qu’au domicile élu du destinataire de l’exploit.
L’huissier ne peut cependant pas supposer une élection de domicile. Il
ne peut pas se contenter des déclarations faites par le demandeur pour
conclure à l’existence d’une élection de domicile faite par le
défendeur. Cette dernière devant être expresse, l’huissier ne peut
signifier à un domicile élu que lorsqu’il détient une preuve écrite de la
dite élection. Faute d’une telle preuve, la déclaration mise sur l’exploit
faisant allusion à l’existence d’une élection de domicile non prouvée,
est une fausse déclaration, pouvant donner lieu à des poursuites
pénales.
L’article 4 du code de procédure civile indique les personnes
auxquelles l’exploit peut être remis lorsqu’une signification est faite à
domicile. Il s’agit des parents, alliés, maître ou serviteur. L’huissier
qui procède à ce mode de signification mentionne qu’il n’a pas trouvé
la personne visée, et indique le nom et la qualité de la personne à qui
l’exploit est remis.
69
La notion de domicile est prise dans son sens général, incluant la
résidence.
100
* Le domicile des personnes morales
Le code de procédure civile contient à son article 8 des
règles permettant de déterminer le domicile des personnes
morales.
Ainsi :
- la République peut être assignée aux bureaux du Président
de la république ou aux bureaux du gouverneur de la
province où siège le tribunal Saisi ;
- les administrations dotées de personnalité civile, ainsi que
les établissements publics sont assignés dans leurs
bureaux, leurs sièges ou en la personne ou aux bureaux de
leurs préposés ;
- les sociétés commerciales sont assignées quant à elles, à
leur siège social, à leur succursale ou siège d’opération.
Elles peuvent aussi être assignées en la personne ou au
domicile de l’un des associés, lorsqu’il n’y a pas de siège.
L’inexistence du siège peut être établie dans la note
d’huissier qui la constate.
3. La signification à voisin ou au chef de la circonscription
administrative ou coutumière
Lorsque l’huissier ne trouve au domicile du destinataire
aucune des personnes énumérées par le premier alinéa l’article 4 du
code de procédure civile, la signification peut être faite entre les mains
d’un voisin. L’huissier doit préciser cette circonstance. S’il n’y a pas
de voisin, ou dans le cas où aucun voisin n’accepte de réceptionner
l’exploit, ce dernier peut être remis à une autorité administrative ou
coutumière du domicile du destinataire. Cette dernière se chargera de
le faire parvenir. Dans ce cas, le juge, pour assurer du respect des
droits de la défense, doit s’assurer que le destinataire de l’exploit a été
effectivement atteint.
101
4. La signification par lettre missive
Conformément à l’article 6 du code de procédure civile, un
exploit peut être signifié par lettre en recourant à deux modalités : soit
la voie postale, soit le recours à un messager ordinaire. Par voie
postale, la signification se fait par lettre envoyée par la poste sous pli
fermé à découvert, et recommandé. Dans ce cas, la date de
signification est déterminée par le récépissé de la poste. Par
messager, la signification se fait par lettre sous pli fermé à découvert,
avec remise de récépissé signé par le destinataire ou par l’une des
personnes énumérées au premier alinéa de l’article 4 du code de
procédure civile.
5. La signification par édit et missive
102
D. Le délai d’assignation
Aux termes de l’article 9 du code de procédure civile, le délai
d’assignation est de huit jours francs. A ce délai s’ajoute celui de
distance pour ceux qui ont des domiciles ou résidences en RDC, en
dehors du ressort du tribunal saisi. Le délai de distance est d’un jour
par cent kilomètres à vol d’oiseau. A l’égard des personnes n’ayant
pas de résidence ou de domicile connu en RDC, le délai d’assignation
est de trois mois sans qu’il ne soit possible d’appliquer le délai de
distance.
E. Le moment et lieu de la signification
La loi n’indique pas l’endroit où la signification doit être
faite. Elle se contente de prescrire que dans le cas où cet endroit
n’est pas ouvert au public, la signification ne peut être faite avant
six heures du matin et après sept heures du soir. On peut ainsi
déduire que lorsque l’endroit est ouvert au public, la signification
peut être faite à n’importe quelle heure.
103
décision d’autorité contenue dans une ordonnance. Dans certains cas
cependant, le juge rend un jugement en réponse à une demande
formulée par voie de requête. C’est le cas en matière de jugement
supplétif d’acte de l’état civil. D’ailleurs, l’article 26 de la loi relative
aux tribunaux de travail prévoit que celui-ci doit être saisi par voie de
requête, alors que l’instance ainsi ouverte se termine par un jugement.
§3. La comparution volontaire des parties
La comparution volontaire consiste pour les parties à se
présenter de façon spontanée et volontaire devant le juge sans y avoir
été contraint par un exploit. Elle suppose au préalable, un accord entre
les parties. La comparution volontaire est faite par une déclaration
signée par les parties, ou actées par le greffier. Aux termes de l’article
12 du code de procédure civile, les parties qui comparaissent
volontairement peuvent donner au tribunal le pouvoir de statuer en
dernier ressort.
§5. La plainte
104
Section 2. La mise au rôle et le dossier de la procédure
A. La définition
1. Au premier degré
a) Devant les juridictions civiles et du travail nous avons :
- le rôle civil (RC) ;
- le rôle des affaires du travail (RAT) ;
2. Au second degré
105
3. Au niveau de la cour de cassation
Au moment de l’installation effective de la cour de cassation, nous
estimons que pour ce qui concerne le droit privé, il y aura un rôle pour
chaque chambre de la cour. Au niveau de la cour suprême de justice
(qui fait office de cour de cassation), nous avons les rôles ci-après
pour de questions de droit privé :
- rôle civil (RC), pour les pourvois introduit en matière civile ;
- rôle des affaires de renvoi (RR), pour les causes en renvoi de
juridiction ;
- rôle des affaires de prise à parties (RPP).
106
§2. Le non procéder et la radiation
107
d’ordonnance, une dispense totale ou partielle de paiement des frais.
Dans son appréciation de l’indigence, le président est tenu d’observer
les règles fixées par les articles 33 à 36 de l’arrêté d’organisation
judiciaire n° 29/79 du 20 août 1979, portant règlement intérieur des
cours et tribunaux, lesquelles se présentent de la manière suivante :
108
Section 5. La comparution personnelle des parties et la
représentation
109
§2. La représentation
71
Le caractère spécial d’une procuration n’est pas exclusif, dans ce sens que la procuration qui donne le pouvoir exigé
peut, en même temps, contenir d’autres pouvoirs donnés au mandataire. Ce qui importe est que le pouvoir d’accomplir
l’acte dont le mandat spécial est exigé apparaisse sans équivoque.
72
A ce jour, le corps des mandataires de l’Etat n’a toujours pas été organisé.
110
Chapitre 4. L’INSTRUCTION DE LA CAUSE
73
Cette exigence est souvent violée dans la pratique congolaise où une affaire peut donner lieu même jusqu’à dix
remises.
111
Section 2. La communication des pièces et des conclusions
112
Dans tous les cas, elles doivent être confrontées. Dans la pratique
judiciaire congolaise, rares sont les cas où les juges interrogent les
parties. Ils se contentent, parfois en dormant, à écouter l’exposé des
faits au cours de la plaidoirie.
1. La notion de l’enquête
L’enquête est la procédure au cours de laquelle sont
auditionnées les dépositions des témoins. Elle peut être sollicitée
lorsque les allégations faites par les parties ne permettent pas
d’éclairer le tribunal pour établir la vérité.
La procédure d’enquête n’est pas automatique, elle doit être ordonnée
par un jugement avant dire droit. La partie qui la sollicite doit articuler
les faits qui en feront l’objet et qui doivent être précis, pertinents et
concluants. La précision s’oppose au fait d’amener aux débats des
faits de façon désordonnée, ou approximative. Ceux-ci doivent être
clairement désignés. La pertinence est le rapport que l’on doit avoir
entre les faits à prouver et l’objet du litige. L’enquête ne saurait être
ordonnée lorsque les faits n’ont rien à voir avec les prétentions des
parties. Exiger que les faits de l’enquête soient concluants signifie que
ceux-ci doivent être probants, de sorte qu’ils soient de nature à
amener à la solution du litige qui oppose les parties.
2. La procédure de l’enquête
Aux termes de l’article 30 du code de procédure civile, un
jugement avant dire droit ordonne l’enquête. Il contient l’objet du
litige, les faits à prouver, les lieux, jour et heure où l’enquête aura lieu.
Une assignation est faite aux témoins dans les formes ordinaires.
Avant de faire leurs dépositions, les témoins prêtent le serment
suivant : « je jure de dire la vérité et rien que la vérité ». Ils sont
entendus séparément. Ils peuvent, en cas de contradiction, être
confrontés.
113
3. Le défaut du témoin
A. L’expertise
1. La notion d’expertise
114
2. La procédure
115
L’article 44 du code de procédure civile donne au juge le
pouvoir de conférer aux experts la mission de concilier les parties.
Dans ce cas, ceux-ci sont appelés des arbitres rapporteurs, appellation
à ne pas confondre avec les arbitres désignés dans le cadre de la
procédure de l’arbitrage, telle que nous le verrons plus loin.
C. Le Serment
Le serment est ordonné par un jugement qui énonce les faits sur
lesquels il portera et fixe l’audience à laquelle il sera prêté. Il ne peut
être admis que s’il est prêté par la partie elle-même, ou par un avocat
muni d’une procuration spéciale. La partie qui prête serment gagne le
procès, car, ce serment est « litis décisoire » ; c’est-à-dire que de lui
dépend la solution du litige.
116
§3. L’Administration de la preuve
A. Définition de la preuve
A. La charge de la preuve
117
Section 4. Les incidents de procédure
74
CORNU(G) op cit, p531.
118
A. La litispendance
B. La connexité
119
Deux éléments distinguent la connexité de la litispendance. D’une
part, la connexité met en présence plusieurs demandes distinctes alors
que pour la litispendance, il n’y a qu’une seule demande. D’autre part,
la connexité ne suppose pas nécessairement plusieurs juridictions,
alors qu’on ne peut parler de litispendance que lorsqu’il y a au moins
deux tribunaux saisis.
C. Le règlement de juges
120
A. La récusation
1. La notion de récusation
75
Idem p867
121
- l’existence d’un avis antérieur que le juge a déjà donné dans
l’affaire ;
- l’existence d’une intervention précédente du juge dans l’affaire
en qualité de juge, de témoin, d’interprète, d’expert, d’agent de
l’administration, d’avocat ou de défenseur judiciaire ;
- l’existence d’une intervention précédente du juge dans l’affaire
en qualité d’officier de police judiciaire ou d’officier du
ministère public.
3. La procédure de récusation
122
A. Le renvoi de juridiction
1. La définition
123
ordonne la surséance. Elle ne reprendra l’instruction que si la requête
en renvoi de juridiction est rejetée.
b. La notification de la date d’audience et déroulement des
débats
124
- le cas où un tribunal prononce le jugement avec le nombre requis des
juges, mais parmi lesquels certains n’ont pas participé aux débats76.
C. L’interruption de l’instance
76
Dans ce cas, la composition est à nouveau régulière, si après le changement des juges au cours du délibéré, on
rouvre les débats pour en faire un résumé au juge remplaçant.
125
capacité d’ester en justice , ainsi que la cessation des fonctions
d’avocats, dans l’hypothèse où la représentation est obligatoire.
La reprise de l’instance
D. La suspension de l’instance
1. L’exception d’inconstitutionnalité
126
Elle peut en outre, saisir la cour constitutionnelle par la procédure de
l’exception de l’inconstitutionnalité invoquée dans une affaire qui la
concerne devant une juridiction.
Le juge civil doit surseoir à examiner les affaires qui lui sont
soumises chaque fois qu’une action pénale, de nature à influer sur sa
décision et portant sur les mêmes faits, est mise en mouvement. Le
principe selon lequel le criminel tient le civil en état vise à éviter des
contradictions entre le jugement rendu au pénal et celui rendu en
matière de droit privé. Ce principe s’applique à la réunion de trois
conditions. Il faut en effet, qu’il y ait identité des faits entre l’action
civile et l’action publique ; que les poursuites pénales soient effectives
avant la fin de l’instance civile (avant un jugement définitif au
civil77 ); et que le jugement pénal puisse être de nature à exercer une
influence sur le jugement qui découlerait de l’instance de droit privé78.
77
Lorsque les poursuites pénales sont engagées après la clôture des débats au civil, le juge civil doit rouvrir les
débats dès lors que la demande lui en est faite.
78
Il n’y a donc pas lieu d’ordonner la surséance lorsque la condamnation pénale éventuelle d’une partie ne peut avoir
aucune conséquence sur la décision du juge civil.
127
§4. Les incidents relatifs à l’extinction de l’instance
A. Le désistement
79
Matadi Nenga Gamanda, op cit, p313.
128
B. L’acquiescement
Section 5. La plaidoirie
129
Section 7. La clôture des débats
Section 9. Le jugement
A. La notion
130
L’on peut avoir des jugements sans pour autant qu’il y ait eu un litige à la
base. Tels sont le cas en des jugements supplétifs d’acte de naissance, des
jugements déclaratifs de nationalité, etc.
Un jugement est rendu par défaut lorsqu’il condamne une partie qui n’a
pas comparu alors qu’elle a été régulièrement appelée à comparaître. La
notion de défaut peut être appliquée aussi bien au demandeur qu’au
défendeur.
131
demandeur ayant la faculté d’attaquer la décision par voie
d’opposition80 . Le défendeur peut également avoir intérêt à
obtenir un jugement contradictoire. Il va dans ce cas solliciter
une remise de la cause à une date ultérieure en prenant soin de la
notifier au demandeur.
80
Cette hypothèse suppose que le défendeur ait fait acter une demande reconventionnelle. Dans ce cas, il est
demandeur sur cette dernière. Pour assurer le caractère contradictoire, la demande reconventionnelle doit être
préalablement communiquée à la partie demanderesse.
132
c. Les jugements réputés contradictoires
Les jugements réputés contradictoires sont ceux qui sont
considérés comme contradictoires alors qu’une ou plusieurs parties
n’avaient pas comparu. Le code de procédure civile prévoit deux
hypothèses où le tribunal peut prononcer un jugement réputé
contradictoire. Il s’agit de l’hypothèse de la pluralité des défendeurs et
celle d’un jugement rendu sur sommation judiciaire.
c.1. Hypothèse de pluralité de défendeur
L’article 18 du code de procédure civile dispose que lorsqu’il y a
plusieurs défendeurs et que certains comparaissent alors que d’autres
ne comparaissent pas, le tribunal peut, à la requête des parties
comparantes, remettre l’affaire à une date ultérieure. Le greffier
notifiera la nouvelle date à toutes les parties en les avisant que le
jugement qui interviendra ne sera pas susceptible d’opposition. Cette
hypothèse est appelée défaut profit-joint.
c.2. Hypothèse de la sommation de comparaître ou de conclure
Aux termes de l’article 19 du même code, lorsqu’une partie qui a
déjà comparu a cessé de comparaître, ou lorsqu’elle s’abstient de
prendre des conclusions, le demandeur peut, par une sommation,
la contraindre à comparaître ou à conclure.
Si, après la sommation, le défendeur ne comparaît pas ou ne
prend pas des conclusions, le jugement à intervenir est réputé
contradictoire. La sommation de comparaître ou de conclure
doit contenir les dispositions de l’article 19 du code de procédure
civile. Elle est un acte qui vise à mettre une cause en état.
Lorsque les parties sont représentées ou assistées par des
avocats, les règles déontologiques imposent que la sommation
judiciaire soit précédée d’une sommation courtoise adressée à
l’avocat de la partie que l’on se prépare à sommer
judiciairement. Dans ce cas, la sommation judiciaire
133
n’interviendra qu’au moins huit jours après la sommation
judiciaire.
Les jugements avant dire droit sont ceux qui sont rendus avant que le
juge ne tranche les demandes qui lui sont soumises. Ces jugements ne vident
pas la saisine du tribunal. Ils peuvent être préparatoires ou interlocutoires.
Les premiers sont des jugements avant dire droit qui ne préjugent pas du
fond. Ces jugements ne permettent pas d’entrevoir ce que pourrait être la
position du tribunal sur le fond. Le premier alinéa de l’article 73 du code de
procédure civile répute préparatoires, les jugements rendus pour l’instruction
de la cause et qui visent à mettre celle-ci en état d’obtenir un jugement. Les
seconds sont quant à eux, ceux qui préjugent le fond en ordonnant une
mesure d’instruction. A travers un jugement interlocutoire, l’on peut
entrevoir la position du tribunal, laquelle dépend du résultat de la mesure
d’instruction ordonnée. Ainsi par exemple, un jugement qui ordonne une
enquête sur un grief, laisse entrevoir que la décision du juge est fonction du
grief invoqué. Le deuxième alinéa de l’article 73 du code de procédure civile
répute interlocutoires, des jugements dans lesquels le tribunal ordonne avant
dire droit une preuve, une vérification, ou une instruction qui préjuge le
fond. Ces jugements sont dits interlocutoires, car, du résultat de la mesure
ordonnée dépendra la position du tribunal.
134
b. Les jugements provisoires81
135
§3.Le prononcé du jugement
136
DEUXIEME PARTIE LES VOIES DE RECOURS
137
138
Chapitre 1. LES GENERALITES
§1. La définition
Les voies de recours sont des procédures légales qui ont pour objet
de remettre en cause une décision de justice. Il s’agit en clair des procédures
mises en place par le législateur pour permettre aux parties, et parfois aux
tiers, de pouvoir contester des décisions de justice. Le caractère légal des ces
voies est impératif. Il ne peut donc pas être formé un recours qui n’existe
pas dans la loi.
139
elles, à obtenir l’annulation d’un jugement ou d’un arrêt. Rentrent
dans cette catégorie : la cassation, l’appel, et de façon indirecte, la
prise à partie.
140
Chapitre 2. LES DIFFERENTES VOIES DE RECOURS
Section 1. L’opposition
141
originel ait introduit une demande reconventionnelle faisant ainsi du
demandeur, un défendeur sur reconvention.
On peut donc conclure que l’opposition est ouverte à toute partie
condamnée par défaut, peu importe sa qualité de demandeur ou de
défendeur originel.
§4. Le délai d’opposition
L’opposition doit être formée dans un délai de quinze jours. Ce délai
est de huit jours en matière commerciale. Le point de départ du délai
d’opposition varie en fonction du mode de signification du jugement
entrepris. Lorsque celui-ci est signifié à personne, le délai court à partir du
jour de la signification. Si, par contre, la signification n’est pas faite à
personne, le délai court à partir du moment où la personne condamnée par
défaut a eu connaissance du jugement, ou à dater du jour du premier acte
d’exécution.
Le juge qui adjuge le défaut a le pouvoir, lorsqu’il a des raisons de croire
que l’assignation n’a pas été signifiée au défendeur, d’accorder un délai plus
long pour faire opposition. Cela relève de son pouvoir discrétionnaire.
A. L’effet suspensif
Lorsque la partie condamnée par défaut fait opposition, il est, en
vertu de l’article 64 du code de procédure civile, sursis à l’exécution
du jugement attaqué. L’effet suspensif de l’opposition n’opère que
lorsque cette voie de recours a été introduite dans les formes et délais
prescrits par la loi.
Cet effet est cependant écarté lorsque le juge, dans le cadre de
l’article 21 du code de procédure civile, déclare que le jugement est
exécutoire nonobstant l’exercice des voies de recours. Cette hypothèse
n’est possible que lorsqu’il existe une promesse reconnue, un acte
142
authentique, ou un jugement qui ne fait pas l’objet des recours
suspensifs de l’exécution.
B. L’effet dévolutif
143
Il n’est cependant pas possible d’obtenir la suspension de
l’exécution lorsque le caractère exécutoire de la décision entreprise
résulte de la loi. Les défenses à exécuter prévues par l’article 76 du
code de procédure civile s’appliquent exclusivement au caractère
exécutoire conféré par le juge, en application des conditions posées
par l’article 21 de ce même code à savoir : l’existence alternative
d’une promesse reconnue, d’un acte authentique, ainsi d’un premier
jugement non attaqué par des recours suspensifs.
144
Section 2. L’appel
§1. La notion
L’appel principal est formé soit par une déclaration actée par le
greffier de la juridiction d’appel, ou soit par une lettre recommandée
adressée au greffe. Sa date est celle de la déclaration ou de la réception de la
lettre. Après la déclaration, le greffier doit assigner l’intimé dans les formes
et délais ordinaires. Le juge d’appel est saisi par l’acte d’appel et non par
l’assignation, de sorte que, la sanction des irrégularités de cette dernière
n’affecte en rien l’appel lorsque celui-ci a été régulièrement formé dans le
délai.
145
2. Les formes de l’appel incident
L’appel incident est formé par voie des conclusions écrites ou orales.
Dans le cas de conclusions orales, l’appel incident n’est possible que si
l’auteur de l’appel principal comparaît.
Si l’appel incident est formé par voie des conclusions écrites, celles-ci
doivent être préalablement communiquées. Dans la pratique des juridictions
congolaises, les parties recourent le plus souvent à la déclaration actée au
greffe pour former des appels incidents.
82
Léo, 1er sept. 1953, J.T.O., 1954, p. 149, cité par MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p 439.
146
§4. Le concours de l’opposition et de l’appel
83
Ce sursis à statuer ne s’applique pas à la demande des défenses à exécuter.
147
B. Le délai de l’appel incident
84
Les jugements d’expédient est celui par lequel les parties demandent au juge de se prononcer dans tel sens, ce
jugement a pour effet de donner une force exécutoire à l’accord conclu par les parties.
148
§8. Les effets de l’appel
Le fait pour une partie de former appel transfère l’affaire, dans l’état où
elle se trouve, au juge d’appel. Le premier juge, qui est dessaisi, ne peut par
conséquent plus examiner le dossier concerné par l’appel. L’effet dévolutif
n’est cependant pas absolu. Il est limité par le fait que le juge d’appel ne
peut connaître que des questions qui ont été jugées au premier degré
149
« tantum devolutum, quantum judicatum ». C’est ainsi qu’une demande
nouvelle ne peut être reçue en appel.
150
C. L’effet relatif de l’appel
A. La notion
151
B. Le délai de production de l’expédition pour appel
85
Elis, 16 mai 1924, R.J.III, p5, in LUKOO MUSUBABO Ruffin, la jurisprudence congolaise en procédure civile, Kinshasa, Ed
On s’en sortira, 2010, p198.
86
MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p 480
87
CA L’shi RTA 029 du 1er juin 1993 in LUKOO MUSUBABO op.cit, p195.
152
défenses à exécuter (suspension de l’exécution). Elle doit, à cet effet,
interjeter appel, solliciter auprès du président de la juridiction d’appel
l’autorisation d’assigner à bref délai ; faire une assignation à bref délai
aux fins d’obtenir les défenses à exécuter. Celles-ci doivent être
demandées à la première audience en appel.
88
Article 49 AUPSRVE : « La juridiction compétente pour statuer sur tout litige ou toute demande relative à une
mesure d'exécution forcée ou à une saisie conservatoire est le président de la juridiction statuant en matière
d'urgence ou le magistrat délégué par lui.
Sa décision est susceptible d'appel dans un délai de quinze jours à compter de son prononcé.
Le délai d'appel comme l'exercice de cette voie de recours n'ont pas un caractère suspensif, sauf décision contraire
spécialement motivée du président de la juridiction compétent
89
Une décision malheureuse de la cour d’appel de Kinshasa / Matete a, sous RCA 9334, accordé des défenses à
exécuter en invoquant l’article 21 du code de procédure civile, alors que le jugement exécutoire concerné tirait son
caractère exécutoire de l’article 49 de l’Acte uniforme relatif aux procédures simplifiées de recouvrement et voies
d’exécution. Cette position de la cour d’appel ne peut avoir comme explication à ce jour, que la non maîtrise du droit
OHADA par cette dernière, en raison de la nouveauté de la matière.
153
motivée de la juridiction présidentielle qui l’a rendue. Le juge d’appel
ne peut dans cette hypothèse, accorder des défenses à exécuter.
90
CCJA, Arrêt n°002/2001 du 11 octobre 2001, Aff. : Epoux Karnib c/ Société Générale des Banques en Côte d’Ivoire, in
Félix ONANAETOUNDI, grande tendances jurisprudentielles de la cour commune de justice et d’arbitrage en matière
d’interprétation et d’application du droit OHADA( 1997-2010), ERSUMA, collection « pratique et contentieux de Droit des
Affaires », octobre 2011, p.299.
154
jugement entrepris, il se substitue à celui-ci. Dans le cas où le juge
d’appel infirme un jugement avant dire droit et évoque, le jugement
d’appel se substitue au premier jugement. Si le jugement d’appel
confirme un jugement avant dire droit sans évocation, le tribunal du
premier degré, sur A-venir de la partie la plus diligente, poursuit
l’instance sans tenir pour chose jugée son jugement interlocutoire
quant au préjugé que sa décision a laissé entrevoir. Lorsque la
juridiction d’appel infirme un jugement avant dire droit et renvoie la
cause au premier juge, l’effet suspensif de l’audience est levé. Le
premier juge, sur A-venir de la partie la plus diligente, poursuit
l’instance en tenant pour chose jugée la décision d’appel. La
signification du jugement rendu en appel fait courir les délais du
pourvoi en cassation.
155
SOUS-CHAPITRE 2. LES VOIES DE RECOURS
EXTRAORDINAIRES
156
B. Avoir souffert d’un préjudice
157
§5. La juridiction compétente et formes de la tierce opposition
La tierce opposition formée par voie principale est de la
compétence du tribunal qui a rendu la décision entreprise. Elle est
dans ce cas une voie de rétractation. Elle prend la forme de
l’assignation. Par voie incidente, la tierce opposition est formée
devant une juridiction égale ou supérieure à celle qui a rendu le
jugement attaqué. Elle se fait par voie des conclusions. Lorsqu’elle est
faite devant une juridiction supérieure à celle qui a rendu le jugement
que l’on attaque, la tierce opposition devient une voie de réformation.
158
Section 2. La requête civile
159
rétractation. Par voie incidente à une contestation dont un tribunal est
saisi, la requête civile doit être formée devant un tribunal supérieur ou
égal à celui qui a rendu le jugement attaqué. Dans ce cas, elle est faite
par voie de conclusions, si elle est dirigée contre les parties à
l’instance principale. Si par contre elle est dirigée contre d’autres
parties, elle se fait par voie d’assignation.
160
§7. Les effets de la requête civile
§8. Les voies de recours contre une décision rendue sur requête
civile
161
§2. Les juridictions compétentes en matière de cassation
162
prescrites à peine de nullité. A ces causes s’ajoutent la violation des
droits de la défense, l’absence de motivation, la violation de la foi due aux
actes, (cas où le juge rejette un moyen, de preuve auquel la loi accorde une
force probante), ainsi que l’impossibilité d’exercer le contrôle par la cour, et
l’absence de motivation. A propos de la motivation, il faut considérer qu’il y
a absence de motivation lorsque celle-ci fait défaut, lorsqu’il y a
contradiction entre les motifs et le dispositif du jugement, lorsque la
motivation est insuffisante, lorsqu’il y a défaut de réponse aux conclusions
des parties régulièrement déposées, ainsi que lorsque les motifs du jugement
sont contradictoires entre eux, ou lorsqu’ils n’ont pas de logique ou sont
incohérents.
163
effet, sans objet, étant donné que le jugement à rendre sur opposition
se substituera à la décision objet du pourvoi.
Devant la CCJA, le pourvoi en cassation doit, aux termes de
l’article 28-1 du règlement de procédure de cette cour, être introduit
dans un délai de deux mois à dater de la signification de la décision
attaquée.
164
Section 4. La prise à partie
A. Le dol du juge
165
B. La concussion
C. Le déni de justice
Il y a déni de justice lorsqu’un magistrat refuse de procéder aux
devoirs de sa charge, ou néglige de juger les affaires en état d’être
jugées. Le déni de justice doit être prouvé par deux sommations faites
par l’huissier et adressées au magistrat à huit jours d’intervalle au
moins, et qui sont restées sans suite.
92
La loi du 19 février 2013 a supprimé l’exigence d’obtention d’une autorisation préalable avant de prendre à partie un
magistrat.
166
notification, sous peine de nullité de la procédure, le magistrat visé ne
doit intervenir dans aucune cause intéressant le requérant, le conjoint
de celui-ci ou ses parents en ligne directe.
167
168
TROISIEME PARTIE. LES PROCEDURES SIMPLIFIEES
DE RECOUVREMENT ET LES VOIES D’EXECUTION
169
170
Avertissement
171
172
TITRE I. LES PROCEDURES SIMPLIFIEES DE
RECOUVREMENT DES CREANCES
173
174
L’Acte uniforme relatif aux procédures simplifiées de
recouvrement et voies d’exécution a mis en place des mécanismes
simples et rapides qui permettent au créancier d’obtenir du président
du tribunal compétent, une injonction (un ordre) faite au débiteur
demandant à celui-ci d’exécuter la créance. Cette injonction a pour
vocation de devenir rapidement un titre exécutoire pour le créancier,
lorsque le débiteur n’exerce pas la voie de recours admise, ou lorsqu’à
la suite de ce recours, il est débouté.
Les procédures simplifiées de recouvrement des créances reposent sur
la technique de l’inversion du contentieux qui conduit à délivrer, sans
débat une ordonnance, et à différer l’ouverture du contentieux à la
contestation du débiteur93
Ces procédures sont dites simplifiées car elles permettent, pour
l’obtention du titre exécutoire, d’éviter la longue procédure de droit
commun consistant à assigner le débiteur et à se soumettre à toute la
procédure qui y fait suite pour obtenir un jugement exécutoire.
93
Appollinaire A. de SABA, la protection du créancier dans la procédure simplifiée
de recouvrement des créances civiles et commerciales, droit de l’OHADA et
pratiques européennes, 2ème édition, Paris, éd. Global finance
securities, coll. Pratiques judiciaires et législatives, 2011. p5.
175
176
Chapitre1. L’INJONCTION DE PAYER
Section 1. La notion de l’injonction de payer
§1. La définition
L’injonction de payer est une procédure qui permet à un
créancier d’obtenir, en matière contractuelle ou cambiaire, un titre
exécutoire par voie d’ordonnance, sans passer par l’instance judiciaire
traditionnelle qui résulterait d’une assignation. Ainsi, l’ordonnance
rendue à la suite d’une requête en injonction de payer tient lieu de
jugement, et peut devenir plus rapidement que celui-ci, un titre
exécutoire pouvant donner lieu à l’exécution forcée.
94
CCJA, 2 ème ch., arrêt n°32/2009 du30 juin 2009, Rec CCJA, n°13 Janvier - Juin 2009, , cité par Joseph ISSA-
SAYEGH, POUGOUE Paul-Gérard, SAWADOGO Filliga Michel et Autres, OHADA, traité et actes uniformes commentés et
annotés, 4ème édition, Juriscope, 2012, p987, voir également les arrêts n° 011/2002/CCJA du 28 mars 2002,007/2003
du 24 avril 2003 et 017/2004/CCJA du 27 juin 2004, in Felix ONANA ETOUNDI, Grandes tendances jurisprudentielles de
la Cour commune de Justice et d’Arbitrage en matière d’interprétation et d’application d u droit OHADA, coll. Pratique et
contentieux de droit des affaires, Ed spéciale, octobre 2011, pp332 -334.
177
1. La certitude de la créance
95
CCJA, 1ère ch., arrêt n°063/2008 du 30 décembre 2008, Rec CCJA, n°12 Juillet -.Décembre 2008, p145, cité par
Joseph ISSA-SAYEGH, POUGOUE Paul-Gérard, SAWADOGO Filliga Michel et Autres, OHADA, traité et actes uniformes
commentés et annotés, 4ème édition, Juriscope, 2012, p987.
96
CCJA, arrêt n°22/2009 du 16 avril 2009, Rec CCJA, n°13 Janvier -Juin 2009, , cité par Joseph ISSA-SAYEGH,
POUGOUE Paul-Gérard, SAWADOGO Filliga Michel et Autres, OHADA, traité et actes uniformes commentés et annotés,
4ème édition, Juriscope, 2012, p987.
178
2. La liquidité de la créance
97
CCJA, arrêt n°079/2012 du 29 novembre 2012, Cour commune de justice et d’arbitrage, Recueil trimestriel de
jurisprudence, n° 19, juillet-décembre 2012, p29.
179
3. L’exigibilité
180
être compétent pour connaître de l’injonction de payer qui s’y rapporte. Le
contrat de travail n’est pas moins contrat que les autres contrats de droit
privé tels les contrats civils et les contrats commerciaux. On ne saurait
demander au créancier dont la créance est contenue dans un contrat de
travail, de s’adresser au président d’une juridiction civile ou commerciale
pour obtenir l’ordonnance d’injonction de payer. Sans hésiter, ceux-ci se
déclareraient incompétents.
1. le contenu de la requête
181
des sommes réclamées, avec le décompte des différents éléments de la
créance, ainsi que son fondement). La requête en injonction de payer
doit être accompagnée des pièces justificatives de la créance. Celles-ci
doivent être produites en original ou en copies certifiées conformes.
La CCJA a jugé que le créancier peut produire des pièces qui attestent
le caractère évolutif de la créance98.
98
CCJA, arrêt n°071/2012 du 17 août 2012, Cour commune de justice et d’arbitrage, Recueil trimestriel de
jurisprudence, n° 19, juillet-décembre 2012, p19.
182
statuer sur toute contestation relative à une mesure d’exécution forcée.
Cela suppose que le créancier a déjà un titre dont il a déjà commencé
l’exécution par le recours aux voies d’exécution. Ce titre est, sauf dans
certain cas pour les saisies conservatoires, un titre exécutoire.
En second lieu, la différence entre ces deux pouvoirs s’aperçoit à
travers la nature de la décision prononcée. Alors que le troisième
alinéa de l’article 49 d l’AUPSRVE dispose que les décisions rendues
par le président dans le cadre des contentieux de l’exécution forcée
sont exécutoires sur minute, dans le cas de l’injonction de payer
l’ordonnance du président n’est pas exécutoire sur minute. Le
caractère exécutoire de celle-ci ne peut au regard des articles 16 et 17
de l’AUPSRVE, résulter que de l’apposition de la formule exécutoire
par le greffier à la requête du créancier, si le débiteur n’a pas fait
opposition. Dans le cas où il y a opposition contre l’ordonnance
d’injonction de payer, le jugement sur opposition se substitue à cette
dernière.
B. L’ordonnance
1. Le contenu de l’ordonnance
183
1. La signification de l’ordonnance
Une copie certifiée de l’expédition de l’ordonnance portant
injonction de payer doit, à peine de caducité, être signifiée au débiteur
dans un délai de trois mois suivant la date où elle a été rendue. A
peine de nullité, l’acte de signification de l’ordonnance d’injonction
de payer doit contenir les éléments ci-après :
- la sommation faite au débiteur de payer la somme fixée dans la
décision, les intérêts et les frais de greffe dont le montant est
précisé ;
- l’indication faite au débiteur de la possibilité qui lui est reconnue
de former opposition ;
- le délai d’opposition et la juridiction compétente pour connaître de
celle-ci ;
- l’avertissement au débiteur qu’il peut, au greffe, prendre
connaissance des pièces justificatives de la créance ;
- l’avertissement au débiteur que faute d’opposition, aucun recours
ne sera admis.
La cour commune de justice et d’arbitrage a estimé que le défaut
d’indication des intérêts dans un exploit de signification de
l’ordonnance d’injonction de payer ne remet pas en cause la validité
de celui-ci dès lors que ces intérêts ne sont pas réclamés par le
créancier qui par ailleurs n’a nullement l’obligation de les réclamer99.
Elle a également jugé que l’obligation d’indication du montant de la
somme réclamée avec le décompte des différents éléments imposés
par l’article 4 alinéa 2 de l’AUPSRVE n’a lieu d’être lorsque la
créance réclamée comporte, en plus de la somme due en principal,
d’autres sommes au titre des intérêts, agios, commissions et autres
frais accessoires engendrés par les relations ayant donné lieu au
litige100.
99
CCJA, arrêt n°079/2012 du 29 novembre 2012, Cour commune de justice et d’arbitrage, Recueil trimestriel de
jurisprudence, n° 19, juillet-décembre 2012, p29.
100
CCJA, arrêt n°088/2012 du 4 décembre 2012, Cour commune de justice et d’arbitrage, Recueil trimestriel de
jurisprudence, n° 19, juillet-décembre 2012, p34.
184
3. Les effets de la décision portant injonction de payer
101
CCJA, arrêt n°078/2012 du 29 novembre 2012, Cour commune de justice et d’arbitrage, Recueil trimestriel de
jurisprudence, n° 19, juillet-décembre 2012, p22.
185
B. La signification de l’opposition et assignation
102
Par acte extrajudiciaire, il faut entendre un acte d’huissier.
186
d’injonction de payer. La décision sur opposition est réputée contradictoire
lorsque le débiteur n’a pas comparu.
187
Chapitre 2. L’INJONCTION DE DELIVRER OU DE
RESTITUER
§1.La définition
188
§1. La phase non contradictoire
1. Le contenu de la requête
B. L’ordonnance
1. Le contenu de l’ordonnance
Lorsque la requête paraît fondée, le président rend une décision
portant injonction de délivrer ou de restituer le bien concerné. Si, par
contre, la requête ne paraît pas fondée, elle est rejetée. Comme pour
l’injonction de payer, la décision de rejet n’est susceptible d’aucun
recours. Le créancier, dans ce cas, ne peut procéder que par
assignation ordinaire.
189
2. La signification de l’ordonnance
L’ordonnance portant injonction de délivrer ou de restituer,
accompagnée des pièces justificatives en copies certifiées conformes,
est signifiée à la personne tenue de la remise du bien. Cette
signification doit être faite dans un délai de trois mois à compter de la
date de l’ordonnance. A peine de nullité, l’acte de signification de
l’ordonnance d’injonction de délivrer ou de restituer doit contenir une
sommation faite au débiteur d’avoir, dans un délai de quinze jours,
soit à transporter à ses frais le bien désigné dans un lieu indiqué, soit à
faire valoir ses moyens de défense en faisant opposition au greffe de la
juridiction dont le président a rendu la décision, par déclaration écrite
ou verbale ou par tout autre moyen laissant de trace écrite, faute de
quoi la décision sera rendue exécutoire.
3. Les effets de la décision portant injonction de délivrer ou de
restituer
a. Les effets lorsque le débiteur n’a pas formé opposition ou en cas
de désistement de l’opposant
190
TITRE II. LES VOIES D’EXECUTION
191
192
Objet du code civil livre III, le droit de créance, serait inutile si le
créancier n’a pas l’assurance de se faire payer.
Il arrive des cas où un débiteur s’exécute volontairement et
spontanément. Cependant, les cas dans lesquels le débiteur ne
s’exécute pas sont aussi, si pas plus, nombreux que les premiers. Pour
ces cas, et en vue de préserver le droit du créancier à l’exécution, le
législateur a institué des mécanismes de contrainte que le celui-ci peut
utiliser à l’encontre de son débiteur défaillant. Ces mécanismes,
traditionnellement appelés voies d’exécution, constituent les
procédures civiles d’exécution.
103
Lire à ce propos, SABA(Apollinaire A.), la protection du créancier dans la procédure simplifiée de
recouvrement des créances civiles et commerciales : droit de l’OHADA et pratiques européennes, 2 ème édition,
Paris, éd. Global finance securities, coll. Pratiques judiciaires et législatives
104
Djogbenou(Joseph), l’exécution forcée droit OHADA, 2 ème édition, Cotonou, CREDIJ, 2011, p5.
105
KUATETEMEGHE (Silvain Sorel), la protection du débiteur dans les procédures individuelles d’exécution, Paris,
l’harmattan, 2004, p21.
193
En considérant le débiteur, les règles organisant
l’exécution forcée doivent être conçues de telle sorte que le droit
à l’exécution n’apparaisse pas comme un droit de la sanction du
débiteur indélicat, comportant dans ce sens, un caractère afflictif
et infamant pour ce dernier. La mise en œuvre des procédures
d’exécution forcée doit avoir pour but d’assurer au créancier la
réalisation de son droit de créance et non, de punir, d’humilier ou
moins encore de ruiner le débiteur qui n’a pas payé. Visant à
mettre en œuvre le droit de créance en assurant le paiement au
créancier non payé, le droit de l’exécution forcée doit, en
parallèle avec la protection du créancier, contenir des mesures
nécessaires à assurer la protection du débiteur. Cette protection
est d’autant justifiée par le fait qu’en général, lorsque, se
trouvant dans le besoin, le débiteur qui contracte une dette, se
retrouve dans une situation aussi bien économique que
psychologique défavorable, situation dans laquelle, en raison des
besoins à satisfaire qui justifient son endettement, il ne dispose
pas des moyens nécessaires pour faire face aux conditions
parfois déséquilibrées que lui impose le créancier. Compte tenu
de ce déséquilibre, il est moralement inadmissible que ce
créancier, qui peut avoir profité des faiblesses du débiteur pour
lui imposer ces conditions, puisse, en recourant aux procédures
légales se faire payer, en réduisant à sa guise sa victime débiteur.
C’est compte tenu de la nécessité à protéger le débiteur contre
des créanciers malveillant que l’acte uniforme impose des
obligations procédurales strictes.
194
Chapitre 1. LE REGIME GENERAL DES VOIES
D’EXECUTION
Section 1. La Notion des voies d’exécution
§1. La définition et la base légale
Les voies d’exécution sont des procédures légales mises à la
disposition du créancier pour lui permettre d’obtenir l’exécution
forcée de sa créance, lorsque le débiteur n’exécute pas volontairement.
Ces voies ont un caractère légal interdisant le recours, pour
l’exécution forcée d’une créance, à une procédure non prévue par le
législateur.
Les voies d’exécution sont régies par l’Acte uniforme relatif aux
procédures simplifiées de recouvrement et voies d’exécution du 10
avril 1998. Les articles 10 du traité OHADA et 336 de cet acte
uniforme abrogent toute disposition du droit interne relative aux
matières de l’exécution forcée. Ainsi, le titre III du code de procédure
civile est abrogé parce qu’il se rapporte aux voies d’exécution.
195
laisse aucune possibilité à la loi nationale, fut-elle fiscale, de pouvoir
instituer des dérogations quant aux mesures d’exécution forcée.
L’article 336 de cet acte uniforme est clair, il abroge toutes les
dispositions relatives à la matière de l’exécution forcée, sans préciser
que cette abrogation ne concernerait pas les mesures d’exécution
forcée applicables aux créances fiscales. Comment le ferait-il dès lors
que l’article 2 du traité OHADA, qui fait entrer le droit de l’exécution
forcée dans l’extension du droit des affaires, ne limite pas celui-ci à
l’exécution des créances privées, ce qui exclurait l’exécution forcée
des créances publiques, parmi lesquelles il y a des créances fiscales.
196
Section 2. Le droit de saisir ou droit à l’exécution
forcée
106
HOONAKKER (P), Procédures civiles d’exécutions : voies d’exécutions, procédures de distribution, Orléans,
Paradigme, 2010, p.18.
197
seulement de la sauvegarde des intérêts du créancier saisissant, mais
également de ceux du débiteur saisi, de manière à éviter tout abus de
la part du créancier. C’est pour assurer cet équilibre entre les intérêts
du créancier et ceux du débiteur, que le législateur OHADA a procédé
à une stricte réglementation du droit de saisir, en imposant des
formalités et délais très rigoureux.
A. L’immunité d’exécution
1. Le principe
198
2. La limite à l’immunité d’exécution
C. Le délai de grâce
199
un échelonnement du paiement. Dans la prise de cette décision, cette
juridiction doit rechercher à trouver un équilibre entre la situation du
débiteur et les besoins du créancier. Protégeant celui-ci contre l’usage
abusif des mesures de grâce, le législateur OHADA les a fixées dans
une limite temporelle. En effet, elles ne peuvent être accordées pour
une période de plus d’une année.
200
§2. Les conditions relatives à la créance
1. La certitude de la créance
2. La liquidité de la créance
Une créance est dite liquide lorsque son montant en argent est
connu et déterminé, ou tout au moins déterminable. La preuve de la
liquidité se réalise soit par l’indication du montant de la créance, soit
par la production aux débats des éléments pouvant permettre d’en
faire le calcul.
3. L’exigibilité de la créance
201
B. Les conditions de forme :
1. Le titre exécutoire
2. Le commandement préalable
202
§3. Les conditions relatives au bien à saisir
203
Section 4. Les intervenants dans la procédure d’exécution
204
qu'à l'occasion d'une contestation portée devant la juridiction
compétente.
L'huissier peut se faire assister d'un ou deux témoins majeurs,
non parents ni alliés en ligne directe des parties. Ceux-ci ne doivent
pas être au service de ces dernières. Dans le cas où il recourt aux
témoins, l’huissier énonce sur le procès verbal, leurs noms, prénoms,
professions et domiciles. Les témoins signent l'original et les copies
du procès verbal.
205
de faire intervenir le parquet pour obtenir une réquisition de la force
publique en vue de l’exécution forcée.
206
Section 6. La nature des délais imposés par l’Acte uniforme
relatif aux procédures simplifiées recouvrement et voies
d’exécution
207
§2. Le juge compétent pur connaître du contentieux de
l’exécution forcée
A. Le principe général
L’article 49 de l’AUPSRVE désigne le président du tribunal
comme juge compétent pour connaître de toute question relative à
l’exécution forcée. Celui-ci doit statuer en urgence. L’acte uniforme
ajoute que les décisions prises en matière d’exécution par le président
sont susceptibles d’appel dans un délai de quinze jours à compter du
prononcé. Ce délai ainsi que l’appel, précise le troisième alinéa de
l’article 49, ne sont pas suspensifs de l’exécution.
108
CCJA, arrêts n° 007/2003 du 24 avril 2003 ; n°011/2003 du 19 juin 2003 ; n°17/2003 du 9 octobre 2003
208
1. En matière civile
2. En matière commerciale
3. En matière du travail
209
président du tribunal de paix. On peut regretter que dans la
formulation de cet article, le législateur congolais parle encore de
saisie-arrêt, alors que cette voie d’exécution n’existe plus en raison de
109
l’adhésion de la RDC à l’OHADA.
b. Principe
c. Exceptions
109
Article 111 de la loi du 11 avril 2013 : « quelle que soit la valeur du litige, les Présidents des tribunaux de paix, ou, à
défaut, les Présidents .des tribunaux de grande instance, là où les tribunaux de paix ne sont pas installés, peuvent
autoriser les saisies-arrêts et les saisies conservatoires en matière civile ou commerciale ».
210
- par assimilation110 (discutable au regard du silence du
législateur), on peut dire que l’exécution des jugements rendus par les
tribunaux de commerce est de la compétence du président du tribunal de
commerce.
110
Cette assimilation est renforcée par l’existence effective d’un greffe d’exécution au tribunal de commerce
111
CCJA, arrêt n°069/2012 du 17 août 2012, in Cour commune de justice et d’arbitrage, Recueil de jurisprudence
semestriel, n°19, juillet-décembre 2012, p5.
211
Chapitre 2. LES REGIMES SPECIFIQUES DES
DIFFERENTES VOIES D’EXECUTION
212
A. L’apparence fondée de la créance
A. La requête et l’autorisation
213
compétente à cet effet, quel que soit le montant de la créance ou sa
nature civile ou commerciale. La requête peut être adressée au
président du tribunal de grande instance là où il n’y a pas de tribunal
de paix.
B. La saisie
214
procédure. Le débiteur continuera ainsi, à disposer de toutes les
sommes qui excédent la partie qui est frappée d’indisponibilité. Cette
limitation de la portée vise à éviter une paralysie inutile du débiteur,
lorsque sa fortune est plus importante que le montant de la créance
poursuivie.
A. La mainlevée
Une saisie conservatoire peut porter aussi bien sur des biens
meubles corporels que sur des biens incorporels. A côtés des règles
générales, le législateur OHADA a, en fonction se la nature du bien
saisi, mis en place des règles particulières applicables à chaque saisie
conservatoire. Ces règles se rapportent aux opérations de saisie ainsi
qu’à la transformation de celles-ci en saisies à fin d’exécution. Ainsi,
on distingue comme modalités de saisie conservatoire : la saisie
215
conservatoire des biens meubles corporels, la saisie foraine, la
saisie conservatoire des créances, et la saisie conservatoire des
droits des associés. Il faut ajouter à cette liste, la saisie-
revendication, bien que l’acte uniforme la place parmi les saisies
à fin d’exécution.
216
de l’art 97 de l’AUPSRVE, ni déplacés, sous peine de sanction
pénale, et que le débiteur est tenu de faire connaître la saisie
à tout autre créancier saisissant les mêmes biens ;
- l’indication en caractère très apparent que le débiteur dispose
du droit de demander la mainlevée à la juridiction compétente
du lieu de son domicile ;
- la désignation de la juridiction compétente pour connaître des
contestations éventuelles;
- l’identité des personnes ayant assisté aux opérations de saisie113;
- la reproduction des dispositions pénales relatives au détournement
des biens saisis114, ainsi que celles des articles 62 et 63 de
l’AUPSRVE.
Une copie certifiée de l’autorisation de la saisie ou du titre exécutoire
est annexée au procès-verbal de saisie.
113
Ces personnes doivent signer le procès-verbal. En cas de refus, mention en est faite.
114
Il s’agit, en droit congolais, de l’article 111 du code pénal livre II .
217
antérieure. Le tiers qui refuse de faire la déclaration, ou qui en fait une
qui est mensongère, peut être condamné à payer la créance poursuivie,
ainsi qu’éventuellement des dommages-intérêts.
Lorsque le tiers déclare ne rien détenir pour le compte du débiteur, il
lui est donné acte de sa déclaration. Dans le cas où il déclare détenir
des biens du débiteur, il est dressé un inventaire qui contient à peine
de nullité les mentions reprises ci-dessus pour l’établissement du
procès-verbal de saisie lorsque celle-ci est pratiquée entre les mains
du débiteur.
b. Le procès-verbal de saisie
218
1. Les mentions obligatoires de l’acte de conversion
115
Cet inventaire est appelé recollement.
219
C. La pluralité de saisies
220
donne pas de réponse dans le délai imparti, est réputé avoir accepté la
proposition de vente amiable. Celui qui n’aura pas indiqué la nature et le
montant de sa créance dans le délai de quinze jours, perd son droit à
concourir à la distribution du prix. Il ne pourrait être payé que sur le solde
qui resterait après la répartition.
221
§3. La saisie conservatoire des créances
1. Le Procès-verbal de saisie
2. La déclaration du tiers
222
personne. Le défaut pour le tiers de faire la déclaration, ou le fait pour
lui de faire une fausse déclaration, l’expose, conformément à
l’article 81, à payer les sommes poursuivies. Il peut aussi, en cas de
fausse déclaration, de déclaration mensongère ou de négligence
fautive, être condamné aux dommages-intérêts. Dans une de ces
hypothèses, le tiers qui a payé dispose d’un recours contre le débiteur.
Les déclarations du tiers saisi peuvent, avant l’acte de conversion, être
contestées par le créancier. A défaut, elles sont réputées exactes pour
le besoin de la saisie.
223
A. La conversion de la saisie-conservatoire des créances en
saisie- attribution116
116
Rien n’interdit à un créancier qui est muni d’un titre exécutoire de recourir à la saisie conservatoire. Celle-ci sera
convertie par la suite en saisie-attribution. Un tel créancier a donc le choix entre pratiquer directement une saisie-
attribution, ou commencer par une saisie conservatoire et la convertir plus tard en saisie-attribution.
224
- la copie du titre exécutoire sauf si celui-ci a déjà été communiqué
lors de la signification du procès-verbal de saisie, auquel cas il est
seulement mentionné ;
- le décompte distinct des sommes due en principal, frais et intérêts
échus, ainsi que l’indication du taux d’intérêt ;
- une demande en paiement de ces sommes à concurrence de celles
dont le tiers s’est reconnu ou a été déclaré débiteur ;
- l’information faite au tiers que dans la limites des ces sommes,
cette demande entraîne l’attribution immédiate de ces sommes au
profit du créancier.
117
L’action en contestation vise les irrégularités de l’acte de conversion, elle n’est pas une action en mainlevée. Cette
dernière n’est prévue que lorsqu’une saisie conservatoire n’a pas respecté les conditions de validités fixées par
l’article 54 de l’AUPSRVE.
225
doit faire une nouvelle assignation en contestation. Cela suppose qu’il
soit encore dans le délai pour ce faire. Au cas contraire, le créancier
doit être admis à solliciter au greffe une attestation de non
contestation.
§4. La saisie conservatoire des droits des associés et des valeurs
mobilières
La saisie des droits des associés et des valeurs mobilières porte sur
des droits que le débiteur détient dans le capital d’une société
commerciale. Elle s’applique sur la participation du débiteur au capital
d’une société. Les droits à saisir étant détenus par la cette dernière,
cette saisie est donc, comme la saisie conservatoire des créances, une
saisie pratiquée sur un tiers.
226
Le créancier saisissant doit faire dénoncer la saisie au débiteur dans un
délai de huit jours. A peine de nullité, l’acte de dénonciation contient :
- une copie de l’autorisation de saisir, ou du titre
exécutoire dont l’exécution est poursuivie;
- une copie du procès-verbal de saisie ;
- la mention du droit du débiteur de solliciter, si les
conditions de la saisie ne sont pas réunies, la
mainlevée à la juridiction de sa demeure ;
- la désignation de la juridiction devant laquelle seront portées les autres
contestations ;
- l’élection de domicile dans le ressort de la juridiction, si le créancier n’y
pas de résidence ;
- la reproduction des articles 62 et 63 de l’AUPSRVE.
1. L’acte de conversion
L’acte de conversion contient à peine de nullité :
227
Sauf dans le cas où le titre exécutoire constatant la créance a
été signifié avec le procès-verbal de saisie conservatoire, une
copie de ce titre est signifiée au débiteur en même temps que
l’acte de conversion. Celui-ci dispose dès la signification, d’un
délai d’un mois pour contester la conversion (article 240
AUPSRVE). Une copie de l’acte de conversion est signifiée au
tiers détenteur.
1. La préparation de la vente
118
L’article 241 n’indiquant pas la personne qui établi le cahier des charges, il n’y a aucune raison de penser qu’il ne
s’agit pas de l’avocat du créancier comme c’est le cas en matière de saisie immobilière.
228
- tout document nécessaire à l’appréciation de la
consistance et de la valeur des droits mis en vente.
119
L’article 242 n’indique pas comment ces observations doivent être traitées. Il y a lieu de les considérer comme
étant éventuellement des difficultés soulevées au cours de l’exécution, lesquelles permettent à l’agent de vente de
saisir le tribunal compétent désigné par l’article 49 de l’AUPSRVE.
229
2. L’adjudication
La vente forcée est faite par adjudication comme dans la
procédure de saisie-vente.
§5.La saisie-revendication
A. La notion de saisie-revendication
B. Les conditions
230
effet sera adressée à la juridiction présidentielle du domicile ou de la
demeure du débiteur. Les autres contestations relèvent quant à elles,
du juge du lieu où sont situés les biens saisis.
1. L’acte de saisie
120
Article 103 : « Le débiteur conserve l'usage des biens rendus indisponibles par la saisie à moins qu'il ne s'agisse de
biens consomptibles. En ce cas, il sera tenu d’en respecter la contre-valeur estimée au moment de la saisie ».
231
- la reproduction des dispositions pénales relatives au détournement des
biens saisis, ainsi que celle des articles 60, 61, 227 et 228 de
l’AUPSRVE.
Dans un délai de huit jours, l’acte de saisie est signifié à la personne qui
détient le bien concerné, en lui impartissant un délai de huit jours pour qu’il
informe l’huissier de l’existence d’éventuelles saisies antérieures. Lorsque le
détenteur assiste à la saisie, l’acte de saisie lui est remis immédiatement.
Mention de cette remise doit y être faite. Si le bien est détenu par un tiers,
l’acte de saisie est signifié à ce dernier, et un délai de huit jours lui est
accordé pour délivrer ou restituer le bien au créancier saisissant.
D. Les contestations
232
Section 2. Les voies d’exécution mobilières mesures
d’exécution
Sous-section 1. La saisie-vente
233
§2. La procédure de saisie-vente
1. Le contenu du commandement
2. La signification du commandement
234
B. Les opérations de saisie
a. Le procès-verbal de saisie
121
Article 97 « Les biens saisis sont indisponibles. Si une cause légitime rend leur déplacement nécessaire, le gardien
est tenu d'en informer préalablement le créancier, sauf en cas d'urgence absolue.
En tout état de cause il indiquera au créancier le lieu où les biens seront placés ».
235
- l’indication que le débiteur dispose d’un délai d’un mois pour
procéder à la vente amiable dans les conditions de l’article 115 à
119 de l’AUPSRVE ;
- l’indication de l’identité des personnes ayant assisté aux opérations
de saisie, ces personnes devant signer le procès-verbal(le refus de
signer doit éventuellement être mentionné) ;
- la reproduction des dispositions pénales relatives au détournement
des biens saisis, ainsi que des articles 115 et 119 de l’AUPSRVE ;
- la reproduction des articles 143 à 146 de l’AUPSRVE.
Si le débiteur assiste aux opérations de saisie, l’huissier, avant
d’établir le procès-verbal, doit réitérer verbalement le commandement
de payer. L’huissier est dans ce cas, également tenu d’informer le
débiteur qu’il est obligé d’indiquer les biens qui ont déjà fait l’objet
d’une saisie antérieure. L’acte de saisie mentionne le respect de cette
formalité.
b. La signification du procès-verbal
122
Article 101 :« Si le débiteur est présent aux opérations de saisie, l'huissier ou l'agent d'exécution lui rappelle
verbalement le contenu des mentions des 6) et 7) de l'article précédent. Il lui rappelle également la faculté qui lui est
ouverte de procéder à la vente amiable des biens saisis dans les conditions prescrites par les articles 115 à 119 ci-
après.
Il est fait mention de ces déclarations dans le procès verbal de saisie. Une copie de ce procès verbal portant les
mêmes signatures que l'original est immédiatement remise au débiteur; cette remise vaut signification ».
236
c. Les effets de la signification du procès-verbal de saisie
a. L’autorisation du tribunal
237
b. La déclaration du tiers et procès-verbal de saisie
Remarques :
Le tiers saisi qui a un droit d’usage sur le bien saisi, peut continuer à
l’exercer dans les mêmes conditions que ce qui a été dit
précédemment dans le cas où ce droit est exercé par le débiteur. S’il a
un droit de rétention123 sur le bien, il en informe l’huissier par écrit. Le
créancier dans ce cas, dispose d’un délai d’un mois pour contester ce
droit devant la juridiction du domicile ou de la résidence du tiers. Le
bien reste indisponible pendant l’instance.
123
Prévu par l’acte uniforme relatif aux suretés, le droit de rétention est le droit pour un créancier qui détient
légitimement un bien mobilier de son débiteur, de le retenir jusqu'au complet paiement de ce qui lui est dû,
indépendamment de toute autre sûreté.
238
C. La vente des biens meubles corporels saisis
1. La vente amiable
124
Les créanciers opposant sont ceux qui font opposition à la saisie, c’est-à-dire se joignent à la saisie déjà entamée
par un autre.
239
2. La vente forcée
240
opposants) en principal, intérêts et frais. L’opération de vente est
sanctionnée par un procès-verbal contenant la désignation des biens,
ainsi que celle de l’adjudicataire. Le prix est payable au comptant,
faute de quoi, le bien est revendu à la folle enchère de l’adjudicataire.
1. L’opposition à la saisie
241
2. La saisie complémentaire
3. La subrogation
242
4. L’opposition sur le produit de vente
a. L’action en nullité
125
CCJA, arrêt n°075/2012 du 29 novembre 2012, Cour commune de justice et d’arbitrage, Recueil trimestriel de
jurisprudence, n° 19, juillet-décembre 2012, p74.
243
b. La contestation de la saisissabilité
244
mettre en cause les créanciers opposants. Le demandeur en distraction doit
faire appeler le débiteur à l’instance en distraction. Le fait pour le créancier
saisissant de ne pas mettre en cause les opposants n’entraîne pas
l’irrecevabilité de l’action en distraction. Autrement, cela paralyserait
l’action du propriétaire du bien dont la distraction est demandée.
245
d’un quelconque titre exécutoire, mais plutôt directement des causes
de la saisie126.
Aux termes de l’article 158 de l’AUPSRVE, lorsque le tiers
saisi est établi à l’étranger, la saisie doit être signifiée à personne ou à
domicile. Si le tiers est une personne détenant des deniers publics, la
saisie-attribution appliquée n’est valable que si l’acte de saisie est
délivré au préposé chargé de le réceptionner ou son délégué (Art 159).
2. Les effets du procès-verbal
Le procès-verbal de saisie-attribution produit trois effets.
Premièrement, dit l’article 154 de l’AUPSRVE, l’acte de saisie
emporte attribution directe et immédiate au créancier, des sommes
saisies jusqu’à concurrence du montant poursuivi. Il s’ensuit que ces
sommes, jusqu’à la hauteur du montant poursuivi, ne font plus partie
du patrimoine du débiteur. En conséquence, elles ne pourront plus
faire partie des biens de ce dernier susceptibles d’être distribués à tous
ses autres créanciers. Ainsi, les saisies opérées postérieurement par
d’autres créanciers n’affectent pas les sommes déjà saisies,
lesquelles sont déjà attribuées au créancier qui les a saisies en
premier. Sur ces sommes, celui-ci ne vient pas en concours avec
ceux qui pratiquent des saisies ultérieures sur les avoirs du
débiteur. En second lieu, le procès-verbal de saisie rend
indisponible les sommes saisies dans la limite de celles qui sont
poursuivies. Ainsi, en droit OHADA, le cantonnement est de
droit, le débiteur peut continuer à disposer de la portion de ses
avoirs supérieure au montant pour lequel la saisie est pratiquée.
Enfin, en troisième lieu, dès la notification du procès-verbal de
saisie, le tiers saisi devient personnellement débiteur dans les
limites de son obligation. Cela est une conséquence de l’effet
attributif du procès-verbal de saisi.
126
CCJA, arrêt n°084/2012 du 4 décembre 2012, Cour commune de justice et d’arbitrage, Recueil trimestriel de
jurisprudence, n° 19, juillet-décembre 2012, p56.
246
B. Les obligations du tiers : déclaration
Le tiers saisi est tenu de faire une déclaration sur tout ce qu’il détient
pour le débiteur, ainsi que sur les différents éléments qui peuvent affecter la
créance que celui-ci tient sur lui. Ces déclarations sont accompagnées des
pièces justificatives. Aux termes de l’article 157 de l’AUPSRVE, lorsque
l’acte de saisie est signifié à personne, la déclaration du tiers doit être faite
sur le champ. Si l’acte n’a pas été signifié à personne, la déclaration est faite
au plus tard, dans les cinq jours qui suivent la signification. Le tiers qui fait
une déclaration inexacte, incomplète ou tardive s’expose à la condamnation
au paiement des causes de la saisie, ainsi qu’aux dommages-intérêts.
247
débiteur que lorsque leur cumule est négatif et supérieur aux sommes non
frappées par la saisie au jour du règlement.
Lorsque la saisie est pratiquée sur les avoirs d’un débiteur qui a
plusieurs comptes, le paiement est effectué en prélevant en priorité sur
ceux qui sont disponibles à vue. Dans le cas où la saisie est pratiquée
sur un compte joint appartenant à plusieurs titulaires, elle est signifiée
à ceux-ci. Si les noms d’autres titulaires ainsi que leurs adresses ne
sont pas connus, l’huissier demande à la banque de les informer
immédiatement de la saisie ainsi que du montant des sommes
réclamées.
248
D. Le paiement par le tiers saisi
Le tiers saisi n’est tenu de payer au créancier les sommes saisies que
lorsque celui-ci lui présente soit un certificat du greffe attestant la non-
contestation (après l’expiration du délai de contestation), ou soit un jugement
exécutoire rejetant la contestation faite par le débiteur. Avant l’expiration du
délai de contestation, le tiers ne peut payer que s’il a une déclaration écrite
du débiteur dans laquelle celui-ci renonce à toute contestation. A la
présentation de ces éléments, le tiers doit payer. Il ne peut s’opposer, sous
peine d’engager sa responsabilité, à procéder au paiement en invoquant un
quelconque motif qui pourrait être soulevé par le débiteur contre le créancier
saisissant. Il n’est pas l’avocat du débiteur.
B. Le délai
249
conditions sont réunies, exercer une action en répétition. Rappelons ici
ce qui a été dit plus haut, à savoir qu’il y a lieu de considérer qu’il n’y
a pas eu de contestation lorsque, après une assignation en contestation,
le tribunal se déclare non saisi. En effet, entant qu’exception de
nullité, la non saisine produit des effets rétroactifs de telle sorte que
les parties se retrouvent à la situation qui prévalait avant l’assignation.
Dans ce cas, le débiteur, s’il est encore dans le délai, doit faire une
nouvelle assignation en contestation. A défaut de le faire dans le délai,
le créancier doit être admis à solliciter au greffe une attestation de non
contestation pouvant lui permettre de continuer l’exécution.
250
rémunération ne peut faire l’objet d’une saisie conservatoire. Compte
tenu du caractère social et vital de la rémunération, l’acte uniforme
interdit d’en saisir la totalité, en laissant à la législation interne le soin
de fixer la quotité saisissable127. La procédure de saisie des
rémunérations se déroule en deux phases, une conciliation préalable
suivie en cas d’échec, par des opérations de saisie.
1. La conciliation préalable
Avant toute saisie, une procédure de conciliation préalable est
menée par la juridiction compétente. Elle commence par une requête
de conciliation adressée à cette dernière, en passant par la convocation
du débiteur par le greffier, pour se terminer soit par un jugement, un
procès-verbal de conciliation ou une saisie.
127
L’article 114 du code du travail congolais dispose : « La rémunération du travailleur n’est cessible et saisissable
qu’à concurrence d’un cinquième sur la partie n’excédant pas cinq fois le salaire mensuel minimum interprofessionnel
de sa catégorie et d’un tiers sur le surplus.
Elle est cessible et saisissable à concurrence de deux cinquièmes lorsque la créance est fondée sur une obligation
alimentaire légale.
La saisie et la cession autorisées pour toute créance et celles autorisées pour cause d’obligation alimentaire légale
peuvent s’opérer cumulativement.
Le calcul des quotités cessibles et saisissables se fait après déduction des retenues fiscales et sociales et de
l’évaluation forfaitaire du logement, tel que défini à l’article 139 du présent Code. »
251
Le créancier joint à sa requête une copie du titre exécutoire constatant
sa créance. Le greffier lui notifie le lieu, le jour et l’heure de la
tentative de conciliation.
b. La convocation du débiteur
252
Si la procédure menée aboutit à une conciliation, le procès-
verbal de conciliation indique la solution à laquelle les parties sont
parvenues. Si par contre, il n’y a pas de conciliation, un procès-verbal
de non conciliation est dressé. Il est, dans ce cas, procédé à la saisie de
la rémunération, après que le président ait vérifié le montant réclamé,
et tranché les contestations éventuelles soulevées par le débiteur.
2. Les opérations de la saisie des rémunérations
a. La notification de la saisie à l’employeur
253
b. Les effets de la saisie des rémunérations
254
Le créancier intervenant notifie par écrit sa demande
d’intervention au débiteur et à tous les autres créanciers qui participent
à la procédure. Le débiteur peut contester l’intervention. Dans ce cas,
la contestation est jointe à la procédure en cours. Si celle-ci est
terminée, le débiteur dispose d’une action en répétition de l’indu.
255
B. La saisie simplifiée pour les créanciers d’aliments
Note : la créance d’aliments est préférée à toutes les autres quel que
soit le privilège.
2. Le déroulement de la procédure
3. Les contestations
256
§2. La cession des rémunérations
A. La notion de cession des rémunérations
La cession des rémunérations consiste pour le débiteur (cédant), à
faire, de façon volontaire, une déclaration dans laquelle il accepte de
céder, dans les limites de la quotité cessible de sa rémunération, une
partie de celle-ci à un tiers.
A la différence de la saisie qui est une démarche contraignante, la
cession procède de l’expression de la volonté du cédant, lequel décide
seul.
B. La procédure de la cession
1. La déclaration et vérification
2. La notification et le versement
257
3. Le Concours entre la cession et la saisie des rémunérations
5. La radiation de la cession
258
Sous-section 4. La saisie-appréhension
1. Le commandement préalable
259
2. L’appréhension du bien
Aux termes de l’article 220, une saisie-appréhension peut être pratiquée sans
commandement préalable lorsque le débiteur est présent et qu’il refuse de
transporter le bien à ses frais au lieu indiqué. Dans ce cas, dans l’acte qu’il
dresse (reprenant les mentions du commandement), l’huissier indique que les
contestations pourront être portées devant la juridiction de la demeure du
débiteur.
260
1. La sommation
261
§1. La Saisie
262
§2. La vente forcée
La publicité est faite au plus tôt trente jours, au plus tard quinze
jours avant la date fixée pour la vente. Elle indique le jour, l’heure et
le lieu où la vente se déroule. Le débiteur, la société et,
éventuellement, les créanciers opposants sont informés par voie de
notification. Le public l’est par voies de presse et, si nécessaire, par
affichage.
263
D. La pluralité des saisies
264
Sous-chapitre2. LA SAISIE IMMOBILIERE
§1. La définition
265
A. Les conditions liées à la propriété de l’immeuble
266
Section 2. La procédure de la saisie immobilière
§1. Le commandement
En matière immobilière, le commandement à fin de saisie est
prescrit à peine de nullité. On ne peut donc pratiquer une saisie
immobilière sans commandement préalable. Lorsque la saisie
concerne plusieurs immeubles, un seul commandement suffit
(Art 257).
A. Le contenu du commandement
129
Les impenses sont des constructions du débiteur érigées sur un terrain appartenant à l’Etat, qui lui a été affecté
par une décision administrative.
267
6° la constitution de l’avocat chez qui le créancier élit
domicile.
B. La signification du commandement
268
l’autorité administrative qui a affecté le terrain qui transmet le
commandement au conservateur.
D. La radiation de la transcription
269
ou le créancier du débiteur consigne une somme suffisante à
désintéresser les créanciers inscrits et le créancier poursuivant.
270
A. La rédaction et le dépôt du cahier des charges
- l’intitulé de l’acte ;
- l’énonciation du titre exécutoire et du commandement, avec la
mention de la publication de ce dernier, ainsi que des autres actes
et jugement intervenus après le commandement et qui ont été
notifiés au créancier poursuivant ;
- la juridiction, ou le notaire convenu par les parties devant qui
l’adjudication est poursuivie ;
- le lieu où se tiendra l’audience éventuelle ;
- les noms, prénoms, profession, nationalité, date de naissance et
domicile du créancier poursuivant ;
- les nom, qualité et adresse de l’avocat de la partie poursuivante ;
- la désignation de l’immeuble saisi, telle que contenue dans le
commandement ou le procès-verbal de description dressé par
l’huissier ou l’agent d’exécution ;
271
- les conditions de la vente et, notamment, les droits et obligations
des vendeurs et adjudicataires, le rappel des frais de poursuite et
toute condition particulière ;
- le lotissement s’il y a lieu ;
- la mise à prix fixée par le poursuivant et qui ne peut être inférieure
au quart de la valeur vénale de l’immeuble.
272
poursuites sur l’immeuble concerné. Ces actions sont portées devant la
juridiction devant laquelle les poursuites sont engagées, dans les mêmes
formes, délais, et voies de recours que l’action en distraction (Art 271).
C. L’audience éventuelle
130
Article 267-10 AUPSRVE : « la mise à prix fixée par le poursuivant, laquelle ne peut être inférieure au quart de la
valeur vénale de l'immeuble. La valeur de l'immeuble doit être appréciée, soit au regard de l'évaluation faite par les
273
juridiction compétente informe les parties de son intention de modifier
le cahier des charges, en les invitant à présenter leurs observations
dans un délai maximum de cinq jours. Si l’audience éventuelle n’a pu
avoir lieu à la date indiquée initialement, la juridiction compétente
indique la nouvelle date.
D. La publicité en vue de la vente
1. Les modalités et moment de la publicité
parties lors de la conclusion de l'hypothèque conventionnelle, soit, à défaut, par comparaison avec les transactions
portant sur des immeubles de nature et de situation semblables.
274
§4. La vente
La vente est faite au jour fixé dans l’acte de dépôt du cahier des
charges tel que prévu par l’article 268 de l’ AUPSRVE. Elle se fait
aux enchères publiques à la barre de la juridiction compétente, ou en
l’étude du notaire convenu par les parties. L’audience de
l’adjudication peut, à la requête d’une partie, déposée au plus tard cinq
jour avant la date de l’adjudication, être remise par une décision de la
juridiction compétente à une autre date pour des motifs graves et
justifiés. La décision de la juridiction compétente doit être motivée.
Elle fixe la nouvelle date de l’adjudication, laquelle ne peut aller au-
delà de soixante jours. Dans ce cas, le créancier poursuivant doit
procéder à la nouvelle publicité. Sauf lorsqu’elle ne respecte pas le
délai de fixation de la nouvelle date, la décision de remise n’est pas
susceptible de recours.
275
devant lequel l’adjudication est faite, du saisi, d’une personne
notoirement insolvable, ainsi que pour son propre compte.
B. La surenchère
La surenchère est une procédure qui permet de remettre en cause
l’adjudication pour parvenir à un meilleur prix.131 Le surenchérisseur
prend ainsi le risque d’offrir un prix supérieur au prix de
l’adjudication. L’immeuble lui sera adjugé à ce prix à défaut
d’enchère. La surenchère peut être faite par toute personne et ne peut
être rétractée.
2. La procédure de la surenchère
131
HONNAKER(P), procédures civiles d’exécution, op. cit., p307.
276
a. L’offre de la surenchère et sa dénonciation
Le surenchérisseur, ou son avocat, fait son offre de surenchère au
greffe de la juridiction qui a ordonné la vente, ou auprès du notaire
convenu. Cette surenchère est immédiatement mentionnée au cahier
des charges. Dans un délai de cinq jours, le surenchérisseur est tenu de
dénoncer la surenchère à l’adjudicataire, au poursuivant, et au saisi.
La dénonciation doit être mentionnée au cahier des charges dans un
délai de cinq jours. Elle doit indiquer d’une part, la date de l’audience
éventuelle, au cours de laquelle seront jugées les contestations de la
validité de la surenchère, et d’autre part, la date de la nouvelle vente.
L’audience éventuelle ne peut être fixée avant vingt jours de la date de
la dénonciation. La nouvelle vente ne peut, quant à elle, être fixée à
plus de trente jours de la date de l’audience éventuelle. Lorsque le
surenchérisseur néglige de dénoncer ou de faire mentionner la
dénonciation au cahier des charges, le poursuivant, le saisi ou tout
créancier inscrit ou sommé peuvent le faire à ses frais.
c. La nouvelle adjudication
277
Remarque : Il n’est pas admis une surenchère sur seconde
adjudication.
278
§1. Les règles communes à tous les incidents de la saisie immobilière
132
CCJA, arrêt n°066/2012 du 17 août 2012, Cour commune de justice et d’arbitrage, Recueil trimestriel de
jurisprudence, n° 19, juillet-décembre 2012, p65.
279
C. Les recours
280
au même niveau. Si les procédures ne sont pas au même niveau, le
premier poursuivant sursoit ses poursuites jusqu’au moment où elles
le seront. L’acte uniforme permet au deuxième poursuivant de
demander la subrogation du premier, lorsque celui-ci néglige de mener
la procédure sur la seconde saisie dénoncée, ou lorsqu’il y a fraude ou
collusion avec le débiteur. Cette demande est adressée au conservateur
des titres immobiliers au moins huit jours après une sommation
infructueuse de continuer les poursuites, faite au premier saisissant.
Dans le cas de fraude, le deuxième créancier est admis à demander des
dommages-intérêts.
281
C. Les demandes en annulation
282
D. La folle enchère
283
former opposition contre la décision de délivrance de ce certificat. La
contestation née de l’opposition formée par l’adjudicataire contre la
décision de la délivrance dudit certificat est tranchée par le président
de la juridiction par une décision non susceptible de recours,
284
du président de la juridiction, être diminuée, sans pour autant être
inférieure au quart de la valeur vénale de l’immeuble (Art 322,
renvoyant à l’article 267, 10). Dans ce cas, le poursuivant en folle
enchère, qui n’est pas admis à faire une nouvelle enchère, est déclaré
adjudicataire pour la mise à prix, s’il n’y a toujours pas d’enchère.
Le fol enchérisseur est tenu d’une part, des intérêts de son prix
jusqu’au jour de la seconde vente, et d’autre part, de la différence
entre ce prix et celui de la deuxième adjudication, si celui-ci est faible.
Lorsque le prix de la deuxième vente est supérieur à celui auquel le
bien a été adjugé, le fol enchérisseur ne profite pas de la différence en
plus.
285
Chapitre 3. LA DISTRIBUTION DU PRODUIT DE LA
VENTE DESBIENS DU DEBITEUR
286
§2. La distribution judiciaire
Lorsque, dans un délai d’un mois suivant le versement du prix
par l’adjudicataire, les créanciers n’ont pu conclure un accord, le plus
diligent d’entre eux peut saisir le président de la juridiction
compétente ou le magistrat qu’il délègue, pour statuer sur une
répartition du prix (Art 326 AUPSRVE). L’acte de saisine, qui est
également signifié au saisi, indique la date de l’audience et fait
sommation aux créanciers d’une part, d’indiquer ce qui leur est dû, et
leur rang, et d’autre part, de communiquer en même temps toute pièce
justificative. La sommation reproduit les dispositions de l’article 330.
L’acte uniforme n’ayant posé aucune règle sur la manière dont
le juge doit procéder au partage du prix de vente, ce dernier doit
procéder, ainsi que le veut l’article 245 de la loi du 20 juillet 1973, à
un partage respectant le principe de la proportionnalité, sauf s’il existe
des causes légales de préférence.
La juridiction compétente peut modifier l’état des
collocations133, si au cours de la procédure, intervient une adjudication
ou une la procédure de folle enchère. La décision relative à la
répartition du prix est susceptible d’appel dans les quinze jours de sa
signification. L’appel n’est recevable que si le montant de la somme
contestée est supérieur au taux des décisions judiciaires rendues en
dernier ressort.
L’audience devant statuer sur la distribution judiciaire ne peut
avoir lieu moins de quarante jours après la dernière signification de
l’acte de saisine. L’article 330 impose aux créanciers, sous peine de
déchéance, de produire leurs pièces au greffe de la juridiction, dans un
délai de vingt jours à compter de la sommation. Les dires et
observations des créanciers peuvent être déposés au plus tard, cinq
jours avant la date de l’audience. Ils doivent être communiqués aux
parties. L’audience de la répartition ne peut être remise que pour un
motif grave et justifié. La décision accordant ou refusant la remise
n’est pas susceptible de recours.
133
La collocation est le classement des créanciers dans l’ordre où ils doivent être payés.
287
288
QUATRIEME PARTIE. LES FRAIS DE JUSTICE
289
290
Le principe de la gratuité de la justice fait partie du droit à un
procès équitable. Il signifie que les parties ne doivent pas rémunérer
les juges qui tranchent les litiges qui les opposent. Etant des agents
publics, les juges sont à la charge de l’Etat et non des parties. Ce
principe n’exclut cependant pas l’idée du paiement des frais qui
doivent couvrir le déroulement de l’instance, d’autant plus que ceux-ci
ne sont pas destinés à rémunérer les juges. En effet, les frais de justice
tels qu’ils sont tarifés n’ont aucun rapport avec les prestations des
magistrats, des greffiers ou huissiers. Ils sont d’ailleurs versés au
trésor public, sans aucune affectation.
291
292
Chapitre unique. LES FRAIS ET DROITS EN MATIERE
CONTENTIEUSE
Les taxes sont des indemnités payées aux témoins à la suite des
pertes qu’ils subissent à l’occasion de leurs dépositions (transport,
manque à gagner…). Ces indemnités ont un caractère fixe et forfaire.
Elles ne sont cependant pas allouées à un magistrat qui est appelé à
témoigner au cours d’une instance. Cela en raison du fait que venant
témoigner, le magistrat ne subit aucun manque à gagner dans la
mesure où son traitement est entièrement assuré.
293
parties qui estiment que ces honoraires sont exagérés, peuvent
demander au juge de les « taxer », c’est- à-dire les réduire à un niveau
raisonnable.
Les honoraires des arbitres sont fixés conventionnellement par les
parties. Ils sont, dans le cadre d’un arbitrage institutionnel, déterminés
suivant les prescriptions du règlement d’arbitrage élaboré par le centre
d’arbitrage concerné.
Les dépens sont les frais exposés par les parties en cours de
procédure. Les dépens de la partie gagnante sont mis à la charge de la
partie succombante.
294
Section 3. L’imputation et le recouvrement des
frais en matière contentieuse
295
Section 4. Le recouvrement des frais et droits proportionnels
296
CINQUIEME PARTIE. L’ARBITRAGE OHADA ET
AUTRES MODES ALTERNATIFS DE REGLEMENT DES
CONFLITS
297
298
Le droit de l’arbitrage est régi par l’Acte uniforme relatif au
droit de l’arbitrage adopté par le Conseil des ministres de l’OHADA
le 11mars 1999. Ce texte a, depuis l’adhésion de la RDC à l’OHADA,
abrogé le titre V du code de procédure civile qui organisait ce mode
de règlement des différends.
Dans cette partie, toute allusion à une disposition faite uniquement par
le numéro de l’article qui la contient sans indiquer le texte d’origine,
renvoie à l’Acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage.
A coté de l’arbitrage, il existe d’autres modes de règlement des
différends, que sont la conciliation et la médiation. Ceux-ci ne sont
abordés dans cette partie que de façon trop sommaire.
299
300
Chapitre 1. L’ARBITRAGE
§1.Définition et caractéristiques
A. La définition
134
CORNU (G), vocabulaire juridique, 9ème édition, Paris, PUF, 2011, p. 78.
135
DAVID (R), l’arbitrage dans le commerce international, Economica, 1982, p.9, cité par FOUCHARD (Ph) et Autres,
traité de l’arbitrage commercial international, Litec, 1996, p.13
301
été confiée par celles-ci.136Plus proche de nous, Matadi Nenga
Gamanda pense lui que l’arbitrage consiste à faire trancher un litige
par des particuliers dont la sentence a néanmoins la même autorité
qu’un jugement rendu par un tribunal de l’Etat…137
136
JORROSON(C), la notion d’arbitrage, Paris LGDJ, 1987, n°785, cité par FOUCHARD (Ph) et Autres, traité de
l’arbitrage commercial international, Litec, 1996, p.13.
137
MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p.629.
302
§2. Les avantages et inconvénients de l’arbitrage
1. La souplesse
2. La neutralité
3. La technicité et la qualité
303
4. La confidentialité
5. La rapidité
6. L’efficacité
La sentence arbitrale, dans une certaine mesure, est souvent
exécutée spontanément par la partie succombante afin de préserver sa
réputation, surtout dans les milieux des affaires139.
1. Le problème de garantie
139
Cela n’est toujours pas évident, lorsque l’on a à faire à un partenaire de mauvaise foi ou dans un contexte où les
gens n’ont pas l’habitude de recourir à l’arbitrage.
304
lorsqu’elle est menée par des experts dans le domaine concerné, la
procédure d’arbitrage peut, comme toute œuvre humaine, déboucher
sur une sentence comportant des erreurs. L’existence des voies de
recours permet de corriger des telles erreurs.
Cette difficulté est liée au fait que les arbitres n’ont toujours
pas le même emploi du temps. Il y a cependant, toujours moyen
d’harmoniser les calendriers.
305
A. L’arbitrage ad hoc et arbitrage institutionnel
306
Section 2. Les sources du droit de l’arbitrage dans l’espace
OHADA
307
l’arbitrage. En droit congolais, il a abrogé le titre V du code de
procédure civile140.
L’Acte uniforme relatif à l’arbitrage s’applique à toute sorte
d’arbitrage sans tenir compte ni de sa nature commerciale ou civile, ni
de son caractère interne ou international. En effet, le seul critère pris
en considération pour l’application dudit acte, est le fait que le siège
du tribunal arbitral soit établi dans un Etat partie au traité de
l’OHADA.141
140
Dans un arrêt, la CCJA a limité la portée du caractère abrogatoire de l’acte uniforme en posant le principe selon
lequel les règles internes qui se rapportent à l’arbitrage et qui ne sont pas contraires à l’acte uniforme, restent
applicables. Ainsi par exemple, en matière de détermination de la juridiction compétente pour accorder l’exéquatur, on
se référera à l’article184 du code de procédure civile, qui désigne le président du tribunal de grande instance.
141
L’article 1er dispose : que l’Acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage « a pour vocation à s’appliquer à tout
arbitrage lorsque le siège du tribunal arbitral se trouve dans l’un des Etats parties".
142
Le Président de la République a, le 26 juin 2013, promulgué la loi autorisant l’adhésion de la RDC à la convention de
New York.
308
§2. Les sources de l’arbitrage institutionnel CCJA
309
C. La décision n° 004/99/CCJA du 3 février 1999 relative aux
frais d’arbitrage
§1. Définition
310
§2.L’autonomie de la convention d’arbitrage
143
Pierre Meyer, droit de l’arbitrage, Brutlant Bruxelles, 2002, p82.
311
B. L’autonomie juridique
L’autonomie juridique de la convention d’arbitrage est posée par
l’article 4 de l’acte uniforme, lorsqu’il dispose que la validité de la
convention d’arbitrage « est appréciée d’après la commune volonté
des parties sans référence nécessaire à un droit étatique ». Ainsi, si les
parties ont décidé de recourir à l’arbitrage, cette convention est
valable par leur volonté, sans qu’il ne soit besoin de se référer à une
quelconque loi, permettant ou interdisant le recours à l’arbitrage.
312
litige ou la validité de la convention d’arbitrage. Cela veut dire que
lorsqu’un Etat, un établissement public, ou toute autre personne
morale de droit public a conclu une convention d’arbitrage, il n’est
plus admis à faire valoir, pour se soustraire de la procédure convenue,
le fait qu’elle n’avait pas, d’après la loi nationale, la capacité de
pouvoir conclure une convention d’arbitrage, ou que la matière
concernée ne peut être tranchée par ce mode.
B. La condition de forme
313
§4. Les effets de la convention d’arbitrage
A. Les effets vis-à-vis des parties
La conclusion d’une convention d’arbitrage emporte l’obligation
pour les parties à soumettre le litige qui les oppose à une instance
arbitrale. La mise en oeuvre de cette obligation se concrétise lorsque
les parties, une fois le litige né, procèdent à la nomination des arbitres
telle que prévue dans leur convention, ou à défaut, telle qu’organisée
par l’article 5 de l’acte uniforme. En raison de la force obligatoire des
contrats, une partie qui a conclu une convention d’arbitrage ne peut,
après la survenance du litige, unilatéralement s’y soustraire.
144
L’article 11 de l’AUA dispose ; « le tribunal arbitral statue sur sa propre compétence, compris sur toutes questions
relatives à l’existence ou à la validité de la convention d’arbitrage.
L’exception d’incompétence doit être soulevée avant toute défense au fond, sauf si les faits sur lesquels elle est fondée
ont été révélés ultérieurement.
Le tribunal arbitral peut statuer sur sa propre compétence dans la sentence au fond ou dans une sentence partielle
sujette au recours en annulation ».
314
découle des deux premiers alinéas de l’article 13 de l’Acte uniforme
relatif au droit de l’arbitrage qui disposent que « lorsqu’un litige dont
un tribunal arbitral est saisi en vertu d’une convention arbitrale est
porté devant une juridiction étatique, celle-ci doit, si l’une des parties
en fait la demande, se déclarer incompétente.
Si le tribunal arbitral n’est pas encore saisi, la juridiction étatique doit
également se déclarer incompétente à moins que la convention
d’arbitrage ne soit manifestement nulle ».
Le troisième alinéa de cet article précise, quant à lui, le caractère
relatif de cette incompétence en disposant qu’« en tout état de cause,
la juridiction étatique ne peut relever d’office son incompétence ».
Ainsi, l’incompétence du tribunal étatique n’est pas d’ordre public.
Elle doit être soulevée par une partie. Ceci s’explique par le fait que si
les parties qui ont signé une convention d’arbitrage ne soulèvent
aucune objection lorsque le litige est porté devant une juridiction
étatique, cela suppose qu’elles.
315
Section 4. La constitution du tribunal arbitral
316
1° être une personne physique ;
2° avoir la pleine capacité d’exercice (par référence au
droit national) ;
3° être indépendant vis-à-vis des parties.
317
arbitres tels que prévu dans leur convention d’arbitrage. Dans ces trois
hypothèses, le deuxième alinéa de l’article 5 de l’AUA organise la
constitution du tribunal arbitral différemment selon qu’il s’agit d’un
arbitrage fait par trois arbitres, ou d’un arbitrage mené par un arbitre.
318
L’AUA n’énumère aucune cause de récusation d’un arbitre. Il se
contente d’imposer qu’au cas où une partie voudrait se prévaloir de la
récusation, celle-ci doit être soulevée sans délai et pour une cause
révélée après la nomination de l’arbitre concerné. On peut ainsi dire
qu’en matière d’arbitrage, toute cause pouvant faire supposer qu’un
arbitre n’est pas indépendant vis-à-vis d’une partie, peut justifier la
récusation.
L’article 7 prévoit que les parties peuvent, de façon conventionnelle,
définir la procédure de récusation. A défaut, celle-ci est menée par le
juge étatique. La décision de ce dernier n’est pas susceptible de
recours.
319
Aux termes de l’article 12 de l’AUA, lorsque les parties n’ont
pas fixée la durée de l’arbitrage, celle-ci est de six mois. La durée peut
être prorogée conventionnellement, ou judiciairement. Dans le cas
d’une prorogation judiciaire, la demande à cet effet peut être
introduite par une partie ou par le tribunal arbitral.
145
Article 15 AUA.
320
Section 6. La sentence arbitrale
321
§3. Les effets de la sentence arbitrale
A. Le recours en annulation
322
2. La Juridiction compétente, les délai et effets
B. La tierce opposition
146
Article 28 AUA.
147
Article 25 al3 AUA.
323
Le tiers qui voudrait introduire une tierce opposition peut être buté
à une difficulté lorsqu’il n’est plus possible, pour une quelconque
raison, de réunir le tribunal arbitral. L’acte uniforme n’apporte pas de
solution à cette difficulté. Certains auteurs estiment que dans ce cas, la
tierce opposition devrait être formée devant le juge étatique148.
Pareille solution peut paraître hasardeuse compte tenu du fait que la
question de l’exercice des voies de recours, comme celle de
l’attribution de compétence, est strictement réglementée. On ne
devrait pas attribuer à la juridiction de l’Etat une compétence que
l’acte uniforme ne lui reconnaît pas.
C. Le recours en révision
La partie qui découvre un fait décisif qui était inconnu à elle et aux
arbitres avant la sentence, peut introduire un recours en révision
devant le tribunal arbitral. Comme pour la tierce opposition, l’acte
uniforme n’a pas indiqué le délai dans lequel ce recours doit être
exercé. Il en est de même pour la difficulté qui résulterait de
l’impossibilité à pouvoir réunir le tribunal arbitral.
148
Pierre Meyer, commentaire sous l’article 25 de l’AUA, in OHADA, traité et actes uniformes commentés, 4ème édition,
Juriscop, 2012, P 171
324
La preuve de l’existence de la sentence arbitrale, en vue de son
exécution, est faite par la production de son original ainsi que de la
convention d’arbitrage. On peut aussi produire des copies certifiées
conformes de ces documents.
149
Article 32 AUA.
325
Chapitre 2. QUELQUES AUTRES MODES ALTERNATIFS
DE REGLEMENT DES DIFFRENDS
Section 1. La conciliation
Section 2. La médiation
326
327