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Romantisme
Romantisme
- Présentation :
Études, travail, études, illustre encore malgré études
- Noms prénoms de la classe
- Plan pour le cours
o But : familiariser avec les courants, pas trop de théorie assommante, plutôt
pour « avoir vu » les œuvres.
o Bagage visuel pour mieux affronter le BA
o Étudier principaux styles et mouvements artistiques
o Début à la renaissance, jusqu’au pop art environ
o Une partie plus « théorique », cours ex-cathedra en gros
o Une partie plus « pratique », lecture d’images
o Le but de la leçon d’aujourd’hui, créer cette grille de lecture, qu’on pourra
compléter au fur et à mesure, et qui nous servira tout au long de l’année
COURS 2 RENAISSANCE
1. Intro
a. Remise en contexte vis-à-vis MÂ
L’idée de “Moyen Âge” est ancienne : au 14e siècle, un mouvement culturel et intellectuel
connu sous le nom d’humanisme émergea dans les villes italiennes avant de se diffuser en
Europe. Ses adhérents cherchaient à redécouvrir et à faire renaître la culture antique gréco-
romaine, qu’ils considéraient comme parfaite et qui, pour eux, avait été perdue lors de la
“chute de Rome” au 5e siècle.
Ils participent à ce qu’on appelle la Renaissance : un mouvement de redécouverte,
d’imitation et de dépassement de l’art et de la culture gréco-romaines, “perdues” au cours du
Moyen Âge.
Le Moyen Âge est alors caractérisé comme période d’entre-deux, “moyen” à la fois parce
qu’il est compris entre l’Antiquité et la Renaissance et aussi de manière péjorative parce qu’il
aurait été médiocre.
André Vésale, né Andreas Wytinck dictus van Wesel à Bruxelles le 31 décembre 1514
et mort à Zante le 15 octobre 1564, est un anatomiste et médecin brabançon,
considéré par de nombreux historiens des sciences comme le plus grand anatomiste
de la Renaissance, voire le plus grand de l’histoire de la médecine.
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Attention, on parle bien de mouvement plutôt que de période, en effet il y a beaucoup
d’années de décalage entre les débuts de la renaissance en Italie et son développement
dans nos régions.
2. LA RENAISSANCE EN ITALIE 15 E
- On n’est pas encore au stade où on fait de l’art pour de l’art, ou de l’art de manière
indépendante.
- Le sujets sont religieux, ou d’inspiration antique
- Les artistes sont organisés en ateliers, où le maître dirige les opérations
- Lorsqu’il y avait beaucoup de commandes, ou des commandes très grandes ou
élaborées, c’étaient les peintres de l’atelier qui faisaient le gros du travail, et le maître
venait mettre les touches finales
- Les ateliers dépendaient donc de leurs commanditaires, de leurs mécènes
- Le mécénat désigne le fait d'aider et peut être par la suite de promouvoir des arts et
des lettres par des commandes ou des aides financières privées, que le mécène soit
une personne physique ou une personne morale, comme une entreprise.
Lorenzo de Medici né à Florence le 1er janvier 1449 et mort dans cette même ville le 8
avril 1492, est un homme d'État florentin et le dirigeant de facto de la République florentine
durant la Renaissance.
Notion de mimésis : mimétique, on veut rendre le réel le plus fidèlement possible. On le
verra, c’est une notion qu’ont va voir être centrale dans la pensée artistique, dans la
démarche de la représentation pendant encore longtemps, et on ne s’en est réellement
détaché qu’au 20e siècle.
Masaccio
Tous les principes humanistes de la Renaissance s'expriment ici car tous les personnages
ont la même taille, rejetant les principes du Moyen Âge et de la peinture byzantine qui
représentaient, par une taille différente, l'importance symbolique des personnages.
Da Vinci
Grand fasciné des
▪ sciences,
▪ de l’anatomie,
▪ mathématiques
▪ Philosophie
▪ Physiologie
cf. Schémas de constructions, d’engrenages. Sorte de figure phare de l’homme de la
renaissance.
Son travail anatomique à la base est extérieur, il sert de travail préparatoire pour ses
peintures. Mais il s’intéresse ensuite à l’anatomie intérieure, et travaille sur des cadavres, il
fera des dissections.
Symbole de la renaissance qui veut s’intéresser de plus en plus à la science, pour « sortir
des ténèbres » du moyen age. Entre guillemets
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— Présence encore très marquee de l’art religieux
Michel-Ange – Michelangelo Buonarroti
Il sera sculpteur, il fera des chefs d’œuvre comme sa pietà ou son David. 5m
C’est à lui qu’on doit une des œuvres les plus connues, La peinture murale du toit de La
Chapelle Sixtine :
- Entre 1508 et 1512
- Simule l’architecture, divise les arches déjà présents et y insère :
- Des scènes bibliques, de la Genèse
- De la création et le déluge
- Adam et Ève
- Etc
- La Pietà
- l sculptée entre 1498 et 1499.
- statue en marbre de Michel-Ange de la basilique Saint-Pierre du Vatican à Rome
- représentant le thème biblique de la « Vierge Marie douloureuse » (Mater dolorosa
en latin ou Pietà),
- tenant sur ses genoux le corps du Christ descendu de la Croix avant sa Mise au
tombeau, sa Résurrection et son Ascension.
- 174 × 195 × 69 cm
Raphaël
Sujets :
- Allégorie religieuse
- Mythologie
- Portraits (commandes
- Inspiration antiqie
située dans la Chambre de la Signature (les Stanze) des musées du Vatican, l'une des
quatre Chambres de Raphaël situées à l'intérieur du palais apostolique. C'est l'une des
œuvres picturales les plus importantes de la Cité du Vatican. Cette fresque
symbolique présente les figures majeures de la pensée antique.
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3. L’innovation dans la technique
Avant 1400, la structure picturale la + simple et la + utilisée, c’est la superposition des
tons en à plats de couleur, particulièrement utilisée dans les peintures murales, décrite
dans le traité du moine Théophile. Ça donne un effet assez graphique, tous les contours
sont dessinés par un cerne assez marqué.
a. EN ITALIE : LA DÉTREMPE
B. Le mélange de couleur
- On ne va plus utiliser la superposition de couleurs pour créer des modelés mais bien
le mélange de couleurs. On obtient les modelés par mélange au sein d’une
même couleur, le modelé fondu.
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On commence par poser le ton d’ombre pour aller vers la lumière et puis on pose le ton de
lumière pour aller vers l’ombre et ce faisant, en allant de l’ombre vers la lumière et de la
lumière vers l’ombre avec son pinceau, il obtient ce qu’on appelle un modelé fondu et on n’a
plus de superposition.
En faisant des va et viens entre les ombres et les lumières, on va avoir des effets
de pinceau visibles.
Vierge : on remarque bien cet aspect fondu de cette technique. Dans les détails, on voit
qu’on sent fort les coups du pinceau. Ça vient de la tempera mais aussi du fait qu’on est
dans un modelé fondu.
- La troisième technique de modelé qu’on va étudier est une structure picturale qui va
déjà apparaître avant van Eyck chez les peintres pré-Eyckien.
- Elle va atteindre son apogé avec van Eyck, ça n’est pas lui qui l’invente.
- On superpose les couches translucides, les couches de glacis qui sont des
couches à base d’huile avec beaucoup de liants, beaucoup d’huile et peu de
pigments.
- On va superposer ces couches de couleur translucide sur une couche de préparation
claire, blanche.
- On va avoir une luminosité des modelés obtenue par la réflexion de la lumière à
travers ces couches de couleurs translucides.
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- C’est une technique où il n’y a aucun effet de facture visible en surface
contrairement à la peinture italienne du Trecento.
—
ii. Le néoclassicisme
Intro
Importance de l’antiquité gréco-romaine
Retour sur le serment des Horaces
L’héritage
La sculpture néoclassique
Histoire qu’on enseigne est essentiellement une histoire des œuvres. Ça n’est pas un tort,
mais derrière l’œuvre est un artiste, qui s’inscrit dans un milieu particulier, le monde de l’art.
Il doit produire l’œuvre et la montrer, la faire vivre dans le monde, collection privée ou
publique. Il doit faire carrière, faire exister l’art dans le monde de l’art. On ne naît pas
artiste, on le devient.
Cf. Métaphore du footballer, qui, aussi prédisposé soit-il, il n’est rien s’il n’est pas formé,
encadré, soutenu.
Une œuvre n’est pas faite pour rester dans un atelier, elle est faite pour être montrée,
et enfin pour qu’elle soit acquise, pour que l’artiste puisse construire sa carrière.
On devient artiste, mais on ne le devient pas de la même manière en 1800 et en 2022.
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Comment réaliser une carrière lorsqu’on a une ambition, une vocation de devenir artiste ?
Principes de l’enseignement :
- Mimésis : peindre des tableaux qui donne l’impression de réel.
- Discursivité : image doit tenir un discours, emprunté à la mythologie gréco-
romaine, la bible ou l’histoire. Une gradation des sujets, le paysage est un non-
sujet par exemple au début du 19 ème. La nature morte également.
- Dessin : le dessin c’est la clarté de l’image, expression de la pensée, maitrise de la
forme et la couleur. La ligne doit être claire.
- Inspiration antique : l’horizon qu’on détermine est le monde antique redécouvert via
la renaissance, en parallèle avec les débuts de l’archéologie.
Exemple : 2 tableaux accrochés l’un à côté de l’autre au Musée moderne de Bruxelles 1983
La monstration
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1791 — Assemblée nationale française décide que dorénavant, le salon de Paris sera
ouvert à tout le monde, à tous les artistes, formés, français, ou non. Jusque-là, il fallait
faire partie de l’académie, le parcours était difficile. Ça devient très libre et ça repose sur
l’initiative personnelle.
Pourquoi pas d’autre lieu ? Événement officiel, toute la critique et le publique amateur
y est. Peut-être moment de légitimité via médaille. Option de commande, de se faire
repérer. C’est comme ça que les gens se professionnalisent, se légitimisent. Possible
de vendre tableau.
Fonctionnement du salon
Comment réguler qui expose ?
- Jury de sélection, qui juge sur pièce. Le critère principal est essentiellement
technique, pas esthétique, bien qu’elle joue, surtout avec l’impressionnisme au milieu
du 19ème. Ce qui gêne n’est pas le sujet, c’est la technique qui donnait l’impression
d’une pauvre maîtrise.
Les catalogues sont donc très hétérogènes. En France, c’est très rigide, en Belgique
un peu moins. Le but en Belgique n’était pas de rejeter le gens, mais de protéger les
professionnels, ça n’est pas un événement amateur.
Exemples :
- Jury d’admission du Salon de Gand, 1892
- Le jury du Prix Godecharle, 2019
➔ Pas tant changé finalement.
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1863 : Salon des Refusés, un one shot. La notion de galerie d’art n’existe pas encore. Il y
avait trop de candidats. On ne pouvait présenter que deux tableaux. Malgré ça, volume
tellement important que pendant le second empire, on se dit de prendre tous les rejets et les
mettre dans le Salon des Refusés. Ainsi ils ont organisé une sorte de salon off en même
temps que l’officiel. Certains artistes comme Courbet ont été pris pour le vrai mais super mal
exposés, mais d’autres comme Manet dans les refusés mais très bien exposés. Le SdesR
est considéré comme le premier salon d’art moderne. Mais ça n’était pas l’intention des
organisateurs, qui ne le faisaient pas dans cette vision sérieuse. Le jury d’admission donne
de la valeur, s’il est pris il devient une œuvre d’art. S’il est refusé, quel statut de l’objet,
simple image à l’huile ?
1825: François Joseph Heim : Charles X distribuant des récompenses à la fin du salon de 1824
L’autonomisation
Certains artistes refusés, le cas de Monet et Manet par exemple, qui ne se borne pas à la
mimésis, ou comme Monet qui pense que la couleur prend le pas sur le dessin. Certains
artistes ont une position anti-discours, comme Cézanne qui fait des natures mortes. Dans la
mentalité du 19ème, ces choses ne sont pas concevables, ils sont jugés comme presque
obscènes. Certains tableaux ne passent pas la rampe.
1855 : Gustave Courbet, L’atelier du peintre. 1852, prise du pouvoir de Napoléon, exposition
universelle à Paris, gros événement de légitimation. Courbet se fait recaler, parce que les
tableaux sont trop grands, pas pour des raisons techniques/esthétiques mais pratiques.
Courbet, qui avait mauvais caractère, décide de planter un chapiteau de cirque en face de
l’expo universelle et d’y montrer ses œuvres (7mx5m). Il obtient l’autorisation, et montre
divers tableaux dont celui-ci. En parallèle, il écrit le Manifeste du réalisme, pour expliquer
son raisonnement. Après l’entrée payante, il y distribue son tract avec le texte. C’est le
premier événement où un artiste organise sa propre exposition, quoi qu’en lien avec l’expo
universelle.
Les artistes s’organisent en collectifs, la Société libre des beaux-arts à Bruxelles par
exemple. 1874, première expo dite impressionniste. La Société qui en réalité était une
association assez hétérogène, organisait des expositions dans des lieux comme des ateliers
de photographie. On voit une volonté de s’associer et investir dans un lieu non-officiel.
Par exemple le groupe des XX. 20 artistes belges, chacun invitant un artiste étranger, pas
limité à 2 tableaux. Bruxelles a été une sorte de caisse de résonance de ce qui était à la
pointe de la peinture à l’époque, pendant la période d’activité des XX.
Il est à tort d’opposer les peintres des salons (méchants) et les impressionnistes qui
exposent au XX (gentils).
À l’époque, le musée qui a racheté les 2 tableaux de Frederic et Stallaert les expose l’un à
côté de l’autre. À leur époque de production, on ne fait pas la différence entre la peinture
d’histoire et une peinture plus moderne. Ils avaient la même dimension environ et la même
valeur.
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Le salon est un événement :
- Légitimant
- Professionnalisant
- Démocratique
On juge par pièce, on trouve des tableaux de femmes au Salon. Chez les XX, on est sur
du 2%.
Pour résumer :
Le monde de l’art moderne s’articule en 3 points :
- Les médiateurs
- Le public
- Les artistes
Les peintres d’histoire ne sentent pas le besoin de faire ça, seulement lorsque les peintres
sont refusés et se trouvent dans des lieux marginaux. Pour certains artistes, dans les 70s,
une œuvre est nécessairement conceptualisée, et cela est suffisant sans la réalisation, c’est
l’aboutissement ultime et radical de la théorisation de l’art. « Mon propos, ma pratique c’est
ma théorie ». Il n’y a pas d’artefact créé.
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Caractéristique 4 : le statut social de l’œuvre d’art
Comment s’inscrire dans un système duquel on s’écarte ?
Bâtiment de le Sécession à Vienne. Premier bâtiment entre l’art contemporain de l’époque et
le cadre architectural dans lequel on le présente. On propose une fusion d’art contemporain
avec un bâtiment contemporain, concept nouveau. On organise la monstration dans des
lieux indépendants de l’état, ceci en est la représentation.
COURS 3 : LE NÉOCLASSICISME
1. Introduction
Pour le romantisme, on se tourne vers le M-Â. Certains considèrent que la peinture n’est pas
donneuse de leçons morales, mais une révélation du sacré, tout autre horizon de référence,
redécouverte du M-â au 19ème.
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Ça s’illustre dans certains tableaux :
Les lumières. Mouvements révolutionnaires sont poussés par les valeurs des lumières,
notamment la liberté (de presse, d’expression, etc.). Notion de liberté théorisée par les
lumières, qui devient courant politique (libéralisme). Ça croise aussi l’histoire de l’art. Fin
18ème, ordonnance prise qui sépare les arts mécaniques et les arts libéraux, artisanat vs
beaux-arts, l’art devient art à part entière.
1791 — Assemblée nationale française décide que dorénavant, le salon de Paris sera
ouvert à tout le monde, à tous les artistes, formés, français, ou non. Jusque-là, il fallait
faire partie de l’académie, le parcours était difficile. Ça devient très libre et ça repose sur
l’initiative personnelle.
L’architecture va servir des modèles de décor aux artistes pour construire leur propos. Mais
aussi sert d’exemple aux architectes du temps, comme la Glyptothèque de Munich, ou le
Altes Muséum de Berlin.
Idée que le code architectural dans lequel on place une nouvelle institution, le musée, qui va
rassembler les vestiges en chantier de fouille, ou les œuvres conquises par les troupes
napoléoniennes, donne un corps à cette nouvelle institution, et prend la forme d’un temple.
On va le garder jusqu’aux années 1960. On est dans l’idée du temple (50naire), mais en
1960, la lourdeur de ce style ne va plus convenir à l’art contemporain.
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Le Prix de Rome
Prix organisé par l’état français ou belge, partout ailleurs. Le lauréat reçoit une bourse de
voyage, cadrée. Ça nous permet de comprendre quels artistes avaient cette ambition, et
ceux qui étaient retenus montrent ce qui était perçu comme le meilleur du meilleur à
l’époque.
Les lauréats avaient des comptes à rendre sur ce qu’ils faisaient. On a conservé cette
correspondance professionnelle envoyée à ceux qui encadraient les séjours des artistes.
David obtient un prix de Rome avec Antiochus et Stratonice, 1774. Antiochus se meurt
d’amour après une relation impossible érasistrate . Il séjourne à Rome de 1775-80. Il a 26
ans au départ, mais il se voyait plus dans le style rococo, plus en phase avec la philosophie
des lumières. La découverte de Rome est une révélation, et c’est là que commence sa
carrière. De son séjour il extrait plusieurs tableaux, dont :
Caractéristiques :
- Thème issu de l’histoire romaine.
- Sujet : La ville de Rome est en conflit avec la ville d’Albe. Plutôt que de faire la guerre
ravageuse, les dirigeants décident de limiter le règlement à 3 guerriers qui
s’affrontent en combat singulier. On voit les 3 guerriers qui prêtent serment à leur
père. On ne sait pas d’où vient le sujet, certains disent que c’est d’une pièce de
Corneille, Horace. Le thème du serment n’est pas traité dans la pièce. Certains disent
que ça viendrait d’un livre d’histoire de Charles Rollin.
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- Ce sont des tableaux de grand format pour cette raison (3,30m x 5m). La vertu du
patriotisme ne peut s’incarner dans un petit format. On sent la Révolution française
qui arrive.
- La sculpture inspire les poses, les drapés, les épées, l’armement, le décor, science
presque archéologique du détail.
- La couleur est au service du dessin et pas l’inverse. Pas question que l’objet se dilue
dans le dessin. Dessin = expression de l’esprit, de l’intelligence et de la raison.
Le fond est obscur et fermé pour ne pas distraire du sujet, pas question de fenêtres
avec des ouvertures de paysage. C’est très théâtral.
- Côté horizontal de la composition, alors que dans le romantisme est dans un axe
vertical (vers dieu).
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- David, Le sacre de Napoléon ,1808 (achevé en 1822)
Commande, 6m x 9,30m. Sujet qui borde la propagande.
5. L'héritage du néo-classicisme
En quoi le courant va marquer le 19 ème ? Ça s’exprime sur 2 points.
A) David va avoir des élèves, qui véhiculent les enseignements de leur maître (Gros,
Ingres)
B) Base sur laquelle se crée le style pompier (Cabanel, Gérôme)
À la fois sur la transmission David→ élèves ; élèves → les leurs, et sur ce style pompier qui
donne les caractéristiques de la peinture de salon.
Dans le contexte de la Restauration, David quitte la France et s’installe à Bruxelles, et
accueille des artistes belges. C’est Antoine-Jean Gros qui reprend son atelier.
- Antoine-Jean Gros, Les pestiférés de Jaffa, 1804.
Coté néoclassique du sujet, Napoléon guérit les pestiférés à son toucher. Mais aspects
de transition, par la forme surtout aspects orientalisants.
Le style pompier
Style néoclassique enseigné dans les écoles, il s’est imposé comme la manière de peindre
par défaut, pour pouvoir aspirer au salon. Typiquement le genre de peinture à faire, jusque
très tardivement.
La forme est devenue formule. C’est à ce genre de peinture que s’opposent les
impressionnistes.
La naissance de vénus, même année que le Salon des Refusés.
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6. La sculpture néo-classique
Canova et Thorvaldsen. Ils s’approprient les canons de beauté de l’Antiquité, on part de
copier les figures antiques, et leur redonner vie. On s’inspire et on refait. La sculpture antique
fournit des sujets, des poses, des textures. On a une actualisation de la figure antique.
Période instable, personnes avaient plusieurs nationalités dans leur temps de vie. Ça reste
quand même une période d’essor culturel important, qui dépasse la question des beaux-arts,
dont nous sommes les héritiers.
La petite ceinture était l’ancien emplacement des remparts, démantelés, et qui deviennent
une zone de circulation à la fin du 18ème, ça devient un boulevard entouré de bâtiments.
Guillaume d’Orange crée un bâtiment pour ancrer son pouvoir. Le palais des Académies a
deux façades identiques, bâtiment particulier, sans portique central pour respecter le principe
de double façade.
La place des martyrs également, certains quartiers du centre-ville sont repensés. À Mons les
rues sont pavées, les égouttages sont faits. À tous points de vue, transformation des zones
urbaines.
Création des institutions muséales. À la fin du 18 ème, mouvement qui veut séculariser les
œuvres d’art, prendre l’art des institutions religieuses (fermées par le régime Français), et les
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mettre dans les nouvelles. Un des premiers musées, musée de Gand, d’Anvers, de
Bruxelles, de Mons. Lorsque la Belgique est indépendante, les musées se multiplient.
Néoclassicisme romain
Le premier, peintres qui font des voyages à Rome, tout peintre qui se respecte doit aller à
Rome. La Belgique aussi envoie des artistes à Rome. C’est le cas de :
- André-Corneille Lens, Dalila coupant les cheveux de Samson, sans date
Après son séjour en 1760. Il rentre à Bruxelles et publie en 1811, Du bon goût, il
recommande que la peinture s’inspire de l’Antiquité, plan formel et des sujets. Il découvre
aussi la renaissance, dont Raphaël. Sens de la couleur qui limite de prendre le pas sur la
forme.
On distingue donc le classicisme romain, qui s’inspire ici de Raphaël plutôt que David.
- Pierre-Joseph François, Marius assis sur les ruines de Carthage, ca. 1836
Élève de Lens. Lui aussi part à Rome. Retour à Bruxelles, il devient prof de dessin dans
les écoles créées par le régime français et promeut le style néoclassique. Professeur de
peinture à l’académie des beaux-arts d’Anvers.
« J’étais embarrassé du choix, au milieu de toutes ces belles choses, je commence par
étudier l’antique » (Lettre de P.-J. François à A.-C. Lens, 14 avril 1779).
Néoclassicisme de David
À Bruxelles, crée une école et forme ses héritiers.
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1829, premier prix de peinture d’histoire, du genre le plus élevé dans la hiérarchie. Ça
gêne qu’elle soit une femme. On crée le prix de peinture pour Dames. Carrière
prodigieuse et exemplaire. Réaction institutionnelle forte. Illustre les déterminants
sociaux, pourquoi pas de grands noms féminins ? Si, mais elles ont été entravées.
COURS 4 : LE ROMANTISME
Période qui va du dernier tiers du 18 ème au milieu du 19ème. Courant plus diversifié que le
néoclassicisme. Romantisme n’a pas ce caractère très structuré, ni le côté homogène
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du néoclassicisme. On retrouve le style troubadour (inspiré MA), comme une peinture
inspirée du cauchemar (Goya).
Complexité :
1) certains refusent l’esthétique
2) réalités picturales différentes
L’étiquette romantique a souvent été utilisée pour la littérature, certains artistes la
refusent.
EN LITTÉRATURE
« Romantique» :
❖ À la base, vient du mot roman : ce qui est comme un roman, qui ressemble à un
roman. Sens péjoratif au 18ème = invraisemblable, imagination exacerbée, en somme
romanesque.
❖ En français, vers 1820, cela définit une nouvelle sensibilité littéraire, esthétique, et
renvoie à un mouvement littéraire, opposé au classicisme.
- Développement du romantisme dans le refus de la tradition de la littérature française,
de la raison, de l’idéal classique gréco-romain.
➢ Pour une (r)évolution du Goût : Nouvelle façon de concevoir l’art pour l’écrivain ;
autres revendications : lutte générationnelle, les classiques ont une littérature à leur
image mais les jeunes gens de sa génération sont dans une autre société donc ne
peuvent reproduire les mêmes canons esthétiques. Donc une littérature nouvelle pour
une société nouvelle (celle de la Restauration puis de la monarchie de Juillet).
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1770-1800. « Préromantisme », idée française qui estime que le romantisme commence
après le congrès de Vienne. On a pourtant des peintures antérieures qui témoignent d’une
qualité romantique.
Edmond Burke, Recherche philosophique sur les origines de nos idées du Sublime et du
Beau, 1757 (trad. française en 1765).
On préfère utiliser le terme sublime. Le sublime procède d’une nature mystérieuse,
infinie : la mer, la montagne. Une nature qui confronte l’homme à sa finitude. Si on
veut peindre l’homme dans sa relation à l’infini, cette quête d’un ailleurs, du sacré, on
met en scène des paysages puissants.
Alfred de Musset exprime ce sentiment dans La Confession d’un enfant du siècle, 1836 :
"Ne voyez-vous pas l'infini ? Ne sentez-vos pas que le ciel est sans bornes ? Votre
raison ne vous le dit-elle pas ? Cependant concevez-vous l'infini ? Vous faites-vous
quelque idée d'une chose sans fin ? Ce spectacle de l'immensité a, dans tous les pays
du monde, produit les plus grandes démences".
Le peintre romantique est visionnaire, et se donne comme objectif de montrer ces messages
cosmiques, forces qui se déversent violemment vers l’humain sur laquelle on n’a aucune
prise. D’où ce côté effrayant.
Friedrich avait écrit : « Le peintre ne doit pas peindreseulement ce qu'il voit en face de
lui, mais aussi ce qu'il voit en lui. S'il ne voit rien en lui, qu'il cesse alors de peindre
ce qu'il voit
devant lui. »
— Romantisme de paysage
Face à l’inexprimable force de la nature, l’homme, dans son exiguïté, n’a d’autre recours que
la méditation. L’œuvre peinte apparaît alors sous forme d’ascèse, chemin exprimé par des
signes plastiques qui cachent les concepts sur l’irréprochable précision extérieure de la
technique picturale.
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CARL GUSTAV CARUS 1789 1869, peintre romantique ami de CDF : in Neuf lettres sur la
peinture de paysage
Tout est traité comme s’il s’agissait de traduire une présence invisible, comme si elle
s’exprimait dans les phénomènes atmosphériques (lumière, brouillard...).
Montrer une nature toute-puissante, de relier l’humain à une force qui le dépasse
3. La référence au Moyen-Âge
Romantisme puise aussi ses racines dans le MA chrétien, qui est relu et revalorisé. On le
retrouve en peinture comme en littérature.
Châteaubriand, Le génie du Christianisme. Idée centrale que si l’art est une révélation du
sacré, alors c’est une aspiration religieuse, religiosité qui pointe inévitablement vers le MA.
L’aspiration pour le MA serait aussi car l’intérêt des intellectuels et artistes était une
réaction à la mise en place des industries, à son essor à la fin du 18 ème. On peut
opposer le développement des industries une approche bien plus basée sur l’artisanat.
Modèle économique opposé à l’industrie est celui du MA, avec les corporations et les
artisans.
Ce goût pour le MA s’exprime dans le style troubadour. Ce style désigne une peinture
d’histoire qui évoque l’époque médiévale avec un détail presque archéologique.
➢ Henri Leys, artiste belge, une des stars de la peinture belge au 19 ème. Les
Trentains de Berthal de Haze.
Trentains : 30 x la même messe faite de manière consécutive pendant 30 jours,
spécifique à une personne. Remet en scène les figures du passé national.
➢ Paul Delaroche, Jeanne d’Arc malade est interrogée dans sa prison par le
cardinal Winchester. 1824. Remet en scène les figures du passé national
également.
En général l’histoire médiévale mais nationale, voire nationaliste, avec sens de l’illusion, du
détail. En Belgique, peu d’histoire politique car Belgique a 20 ans mais forte identité
culturelle et artistique, volonté de se la réapproprier.
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Les Préraphaélites, groupe d’artistes fondé en Angleterre en 1848, actif jusqu’en 84. On va
revenir à un modèle historiquement avant Raphaël, le grand modèle de la renaissance, donc
retour au MA. C’est une posture, une intention. Collectif fonctionne comme une corporation
d’artisans. Pas de distinction entre la peinture et l’artisanat, pratique inspirée du MA.
4. L’ORIENTALISME
Dans la quête d’un ailleurs, d’une nature préservée, les artistes s’inspirent de la nature
orientale.
Pour les romantiques, on peut dire que l’Orient (au sens large, une très grande partie
géographique) remplace Rome. Dans certains cas, les peintres peignent l’Orient mais n’y
iront jamais, alors que d’autres y feront leur « voyage à Rome ». C’est le cas de Delacroix,
qui a accompagné un voyage diplomatique en Algérie et au Maroc.
Antoine-Jean Gros suit Napoléon dans l’Empire ottoman, et a découvert des pays orientaux.
Les artistes séjournent sur place, prennent plein de notes, de dessins, dans des carnets de
croquis. Des notes visuelles prises au vol.
La bataille d’Aboukir eut lieu le 25 juillet 1799 entre l'Armée française d'Orient et les Turcs
ottomans en Égypte. Le général Napoléon Bonaparte y remporte une victoire sur l'Empire
ottoman.
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5. La situation particulière de la France
D’abord, les peintres suivent les campagnes de Napoléon, et relatent les grands
événements liés à Napoléon durant le Consulat. La figure de Napoléon servira de sujet pour
de nombreux peintres, en donnant une dimension dramatique et une touche romantique. On
voit ça chez :
Le radeau de la Méduse
1819. Huile sur toile,
191 x 716 cm
Paris, musée du Louvre.
Au début du xixe siècle, le thème du naufrage maritime, dans lequel Géricault va si
magistralement s'illustrer, n'est pas totalement nouveau en Europe. Turner avait déjà
approché cette iconographie particulière avec son Naufrage de 1805. Plus tard,le peintre
anglais reprendra ce sujet, qu'il développera tout au long de sa carrière.
Un nom incarnera cependant, à partir de 1819, la rupture romantique : celui de « La
Méduse».
Le bateau qui cingle en juin 1816 vers les côtes du Sénégal porte, en guise de prémoni-
tion, le nom d'une des trois terribles Gorgones, sœurs monstrueuses de la mythologie
grecque.
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passagers et membres d'équipage. Elle est commandée par un noble émigré, Hugues Duroy
du Chaumareys, officier de marine inexpérimenté qui n'avait pas navigué depuis vingt-cinq
ans.
Le 2 juillet, en début d'après-midi, le navire s'échoue à cent vingt kilomètres des côtes
sénégalaises, au large du cap Blanc. Des canots sont mis à la mer et l'on construit un
grand radeau de fortune, sur lequel s'entassent cent cinquante personnes, en majorité des
militaires. Le radeau aurait dû être remorqué par les canots, mais on coupe les cables et la
précaire embarcation se perd dans l'immensité de la mer.
La nature se mue alors en piège mortel, les instincts les plus bas émergent, comme dans
un drame romantique, gravé par le fait divers.
C'est le début d'une tragédie féroce dans sa banalité, se déroulant sur treize jours à
l'intérieur d'un exigu théâtre de vingt mètres sur sept. Presque aussitôt les affrontements
commencent, aiguisés par la faim, la soif et l'alcool. En quelques jours, la moitié des cent
cinquante passagers sont déjà morts, les autres périssent lentement, dans une
déchéance physique et morale, et sont dévorés par leurs camarades que les privations ont
rendus fous.
Vers le 11 juillet, il ne reste que quinze morts-vivants, spectres hagards. Les différences
d'âge, de classe s'estompent dans la douleur, la nudité, la saleté, la maladie et le meurtre.
C'est l'égalité totale; seuls les gens possédant une foi profonde ou une culture solide
réagissent dignement, s'accrochant à un reste d'espoir.
Le 17 juillet, alors que cette invraisemblable morgue flottante se trouve au plus bas d'une
dérive qui ne cesse d'empirer, une voile pointe à l'horizon, pour disparaître et réapparaître.
«L'Argus » est finalement venu à la recherche des naufragés; il embarquera quinze
hommes, dans
un état inimaginable de déchéance.
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Le peintre, comme le montrent ses dessins, hésite longuement
entre la scène du sauvetage, jugée trop descriptive, celle de la
mutinerie des soldats, perçue comme trop féroce, et le canniba-
lisme qui aurait souligné le sordide animal de la situation.
Très documenté, il fait construire une maquette du radeau
et interroge Corréard, Savigny et d'autres rescapés. En automne
1818, il ressent le besoin de s'isoler de la capitale et s'enferme dans
une maison du faubourg du Roule. Il pense que la solitude, la
réclusion quasi monacale peuvent créer un climat moral en symbiose avec
l'événement, apte à déclencher l'étincelle d'une nou-
velle esthétique de l'horreur froide.
Progressivement, le peintre mettra en place dans son immense toile, vaste comme l'océan,
les acteurs de cette tragédie moderne.
Apparaissent ainsi deux pyramides humaines avec, au sommet de celle qui est à l'extrême
droite, un Noir agitant un tissu blanc et rouge. Thème de l'espoir lié, dans les projets de
Géricault, au thème de la lutte contre l'esclavage. La mer est démontée, les vagues
menacent sur le fond d'un ciel chargé de nuages en guise de prémonition mortifère.
Sur l'embarcation dix-neuf personnes, des morts, des mourants. Moralement, la
pyramide de droite représente le projet de vie, l'élan vital absolu, renforcé par la vue du
navire qui se dessine au loin : «L'Argus » est, en effet, de très petite taille. Près
du mât, Corréard, les bras tendus, montre l'horizon au chirurgien Savigny. À l'extrême
gauche domine la mort : parmi les cadavres, un homme âgé incarne le stoïcisme
philosophique, celui du célèbre Marcus Sextus, tableau de Guérin, le maître de Géricault.
Les postures, les musculatures se rattachent encore à l'enseignement des Beaux-Arts, le
clair obscur reste proche de la leçon du Caravage. Pourtant le peintre réussit un pari
étonnant :
hisser un fait divers atroce au niveau des grandes compositions historiques de Gros qui
célèbrent l'épopée napoléonienne.
Cette fois, dans la bataille il n'y a pas d'antagonistes, elle est déclenchée contre le
fatum, contre la nature hostile. Le peintre confère à la détresse une empreinte
émotionnelle, une dimension épique, presque abstraite, malgré le réalisme des détails.
L'obsession de la mort se trouve ainsi transfigurée, devenant la paraphrase du destin, lutte
nécessaire au retour de la dignité.
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En quoi ce tableau bouscule ? D’abord, cette prise de risque.
Ensuite, le sujet. Pas l’Histoire officielle de France, ni sujet biblique ou mythologique. C’est
un fait historique récent. La Méduse était un bateau militaire qui a fait naufrage, où il n’y avait
pas assez de canaux de sauvetage. Certains ont improvisé un radeau, une partie de
l’équipage a péri.
Sur la ligne d’horizon, un bateau à qui l’équipage fait signe. Ce naufrage est apparu comme
une métaphore d’une société qui coule, parce que la flotte française était confiée à des
militaires de l’ancien régime. À quoi bon faire une révolution si on met aux commandes des
militaires qui coulent le bateau. « On ne peut inventer un nouveau monde en mettant au
pouvoir des personnes de l’ancien monde ».
Deuxième élément, c’est un tableau qui est une démarche personnelle, pas une commande.
Important car il était rare que les artistes prennent un tel risque, surtout pour 4,91 m x 7,16 m
de tableau. Autre risque, qui va acheter un tel tableau, avec un tel sujet et d’une telle
envergure ?
Quand il fait ce tableau, il ne vise pas le public privé, c’est un tableau de salon pour
être acquis par l’état, et c’est ce qui va se passer.
Côté très réaliste et très cru dans la représentation des corps. Dérangeant pas de peindre la
mort mais de la peindre ainsi. Choquant pour l’époque. Pour aller au bout du bout, Géricault
a pu se rendre dans une morgue pour rendre les détails les plus morbides.
C’est l’inverse du néoclassicisme. Ingres va se dire que pour atteindre l’idéal de beauté, on
peut modifier le réel (odalisque aux côtes en plus pour l’allonger). Ici on ne corrige rien, on
montre les plaies béantes, le côté morbide autant que possible.
À tout point de vue, ce tableau est une manifestation de liberté de l’artiste, au niveau de la
technique, du sujet, vis-à-vis l’institution.
- Banksy s’est réapproprié le tableau et l’a actualisé.
Delacroix arrive en 1822 comme parfait inconnu, et sort en 27 en tant que chef de file du
romantisme.
- La Barque de Dante,1822.
- Scènes des massacres de Scio, 1824.
- La Mort de Sardanapale, 1827
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S’oppose à Ingres, dans le même salon. Envois assez rythmés, il passe par la porte ouverte
de Géricault. Il arrive avec la Barque de Dante, sachant qu’elle va faire écho à la barque de
Géricault.
Paradoxe, même que Géricault, tableaux qui ne sont pas en phase avec le néoclassicisme,
ils sont en tout point décalés. Ces tableaux sont pourtant faits avec l’idée qu’ils soient
achetés par l’état et mis en musée et de recevoir des commandes à terme. Il réussit.
Lorsque Delacroix arrive, Girodet est jury au salon. Le démarrage de la carrière de Delacroix
repose sur cette présence.
Les 3 tableaux :
- Sont des grands formats
- Le sujet un peu provoc, sont conçus pour faire le buzz
- Le sujet est littéraire, la barque (enfer de Dante, semblerait être le premier), le
2ème de Byron, le 3ème est un fait politique, fait référence au massacre d’une
population grecque par l’empire ottoman.
- Comme Géricault, les tableaux reposent sur l’initiative personnelle de l’artiste,
en dehors de toute commande.
La barque de Dante. Base de la composition triangulaire est faite de cadavres. Même chose
pour la bataille de Scio. Le dernier est entre l’orgie et la scène de meurtre. Sujet assez
brutal, avec chaque fois l’idée de revoir les valeurs classiques.
Dans Sardanapale, l’oblique du bas vers le haut et de la droite vers la gauche. Le regard
n’est pas naturel, composition dans le sens contraire de la lecture. Multiples petites scènes
sans une composition structurée et cohérente.
Façon de fonctionner
- Stratégie, artiste complet
- Réf à la barque de Géricault
- Sens de la construction, vision de ce qu’il va faire
Façon de peindre
- Dissocie
La peinture est « La libre manifestation de ses impressions personnelles »
Publié dans le journal de Delacroix. Source intéressante, au cœur de la peinture. Approche
très romantique.
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5. Composition chaotique. Critiques de l’époque sont choqués de cette composition
« illisible ». C’est un choix intentionnel et assumé.
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3. Composition marquée par le déséquilibre et le mouvement, le rejet d'un point central,
l'absence de lien entre les parties d'un même tableau. Le romantisme apparaît en
cela comme une première modernisation du cadre académique de la représentation
mimétique.
4. Arrière-plan ouvert sur un infini auquel l’homme n’a pas accès.
5. Primauté de la couleur sur le dessin car elle incarne l'émotion.
6. En France, rencontre désenchantée entre l'idéal perdu de la Révolution française et
le Romantisme.
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