UPVD/ISTL 2020-2021
Licence MAGALI
Droit International des Affaires - résumé du cours n° 4
(Evelyne MICOU)
En résumé, comme nous l’avons vu ce matin, il faut faire la différence entre deux
catégories de convention: les conventions qui sont « autonomes» et les
conventions de conflits de lois.
Les principales conventions de conflits de lois sont :
- la convention de la Haye du 15 juin 1955 sur la loi applicable aux ventes a
caractére international de mobiliers corporels dont le champ d’ application est tout
de méme réducteur ;
- et pour I’UE le réglement 593/2008 du parlement et du conseil
Et les conventions autonomes sont :
- la convention de Vienne de 1980 (illustration a partir de la convention de
Vienne)
- les conventions (accords et arrangements) en matiére de brevets d’invention,
marques, ete... ;
- la convention de New York de 1958 sur I’arbitrage international
Exercice : QCM : révision
Section 2 : Détermination de la justice contractuelle
Cette expression signifie : choisir le mode de réglement d’un différend, d’un
éventuel litige qui oppose les parties contractantes. Trois possibilités sont
offertes : il est toujours préférable de tenter de résoudre le probléme par la
négociation, on parle alors de résolution a amiable (§ 1), a défaut, il vaut mieux
recourir aux modes alternatifs de réglement des différends (§ 2) plutét qu’a la
justice (§ 3).§1
1-C’est la solution & préconiser: tenter de trouver un arrangement, par la
négociation. Un contrat peut donner lieu 4 un avenant qui le modifie.
résolution a |’amiable
2-A défaut d’arrangement « spontané », les conseils, les avocats, peuvent servir
d’intermédiaires, les experts peuvent aussi jouer un réle important et permettre de
mettre en évidence I’ampleur de dommages et leur origine, parfois un audit pourra
s’avérer nécessaire, il permettra de faire le point sur une situation en cas de
déséquilibre d’un contrat, par exemple.
§ 2: les modes alternatifs de réglement des conflits ou des différends
Ils sont appelés les MARC. Ces modes alternatifs doivent étre privilégiés a
Vinternational en raison de leur meilleure efficacité et la rapidité a laquelle les
solutions sont trouvées. Les codes de procédures de certains pays comme la
France, le Maroc, et bien d'autres font référence & ces modes qui sont: la
médiation, la conciliation et l’arbitrage.
1-la médiation et la conciliation consistent a faire intervenir une tierce personne,
une personne extérieure au contrat qui sera neutre et pourra aider les parties au
contrat & trouver une solution a leur conflit. La conciliation correspond a une
phase préalable d’une procédure en cas de saisine de la justice. L’examen du
contrat conclu et de la situation permettra de mettre en évidence la solution sur le
plan juridique et a montrer que les parties ont tout intérét a l’accepter pour éviter
des pertes de temps générées par la justice. II existe également des institutions
spécialisées dans la conciliation mais aussi la médiation extra-judiciaire
(particuliérement dans des domaines comme la propriété intellectuelle ou encore
le droit du travail). Le médiateur va tenter d’aider les parties en conflit 4 trouver
la solution la meilleure pour résoudre leur litige. Dans certains pays, il existe des
médiateurs judiciaires qui sont désignés par les tribunaux pour résoudre les litiges
les moins graves. La médiation peut également étre effectuée auprés d’une cour
institutionnelle, de méme que l’arbitrage, par exemple : le centre de médiation et
d’arbitrage de la CC Internationale de Paris.
2-L’ arbitrage est le mode privilégié de résolution des gros litiges commerciaux et
plus particuligrement a l’international. II est parfois qualifié de « justice privée »
dans le sens oi les arbitres ne sont pas des juges mais ils sont au fait des affaires
et des régles et que leur décision appelée sentence est « officielle », reconnue.Il présente I’avantage de : - la discrétion car il préserve la confidentialité, ce qui
est important dans les affaires que le litige oppose deux entreprises ou un Etat et
une entreprise ; - la rapidité doit en principe étre réglée dans les six mois
maximum ; - l’efficacité : les parties au contrat respectent souvent la sentence
arbitrale.
Mais il a aussi des inconvénients : il est cofiteux car il ne s’agit pas de justice
étatique, il faut donc craindre parfois une absence d’ objectivité, certains arbitres
préférant l’appat du gain a une décision loyale et il comporte toujours un risque,
un aléa, celui du refus de la décision qui devra conduire la partie gagnante a devoir
contraindre l’autre.
Le contrat peut contenir une clause d’arbitrage. Deux modalités sont possibles,
soit renvoyer a une cour institutionnelle d’arbitrage, soit prévoir un arbitrage sur
mesure (les arbitres sont alors désignés en nombre impair, dans un document
annexé au contrat, de méme que les régles a respecter) ; 4 défaut, lorsque le litige
est né, il est toujours temps de s’accorder sur un seul point : celui de recourir
Varbitrage. Les centres ou cours d’arbitrage sont situés dans les capitales (Rabat,
Paris, Londres, Dakar...), il n'y ena pas forcément dans toutes les capitales. Ces
cours institutionnelles sont situées auprés des CCI Internationales. Elles
comportent leurs arbitres (des professionnels spécialisés dans certains domaines
activité ou d‘affaires) et disposent de leurs régles procédurales. L’arbitrage sur
mesure suppose de définir les modalités de saisie des arbitres (délai), la procédure
(instruction, enquéte) et le délai pour statuer. Le risque d’ arbitraire parait -a priori-
plus important dans ce type d’arbitrage
Quoi qu’il en soit, Ia sentence arbitrale n'est pas susceptible de recours (pas
d’appel possible). Si la partie perdante refuse l’arbitrage, il faudra la contraindre
a respecter la décision quitte & devoir demander l’exéquatur, c’est-a-dire la
reconnaissance par la justice de son pays de la sentence rendue. Encore faut-il que
le pays en question soit signataire de la convention de New York de 1958 en
matiére d’arbitrage. Notons qu’il existe aussi une convention européenne portant
loi uniforme en matiére d‘arbitrage
Fin de séance : Travail dirigé relevéUPVD - ISTL 2020-2021
Licence professionnelle Management et Gestion Activités Log. Int.
Groupe ISTL: TD 1
travail a effectuer a partir du cours et de la convention Vienne : & me
renvoyer a l’adresse : micou.eve@wanadoo.fr
Etude de cas :
Monsieur Durand s’est spécialisé dans la revente de piéces détachées de véhicules
automobiles anciens ou récents et matériaux divers. Les pays du Maghreb et
d'Afrique sub-saharienne offrent un potentiel intéressant pour écouler de telles
marchandises. Monsieur Durand dont la société est implantée prés de Montpellier
a décidé, pour faciliter ses exportations, d’implanter une succursale dans le Sud
de l’Espagne, 4 Almeria. En prospectant, ce gérant de société a trouvé une
annonce de vente d’un bien immobilier susceptible de convenir a ses attentes, en
termes de superficie et de prix.
1)Monsieur Durand s’est rendu sur place pour se rendre compte de I’état du bien
immobilier, de ses aménagements et des travaux a effectuer. Il a négocié avec
Pagence immobiliére chargée de la vente du bien en question, le compromis de
vente devrait étre signé bientét. Pour éviter d’avoir a se déplacer, Monsieur
Durand aimerait demander a l'un de ses amis installés sur place de signer le
contrat a sa place. Cela vous parait-il a priori envisageable ?
2) Ce contrat conclu avec une agence immobiliére pourrait-il relever d’une
convention internationale, comme la convention de Vienne de 1980 ?
3) En cas de litige, quel systéme juridique pourrait-il avoir vocation a
s’appliquer ?
4) La convention de Vienne pourrait-elle avoir vocation a s’appliquer a la vente
de véhicules anciens ou récents ? A quelle(s) condition (s) ?
Précisions : Parmi les pays cités dans l’énoncé, la Mauritanie a ratifié la
convention en 1999 et le Congo en 2014.