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ECOLE SUPERIEURE D'ELECTRICITE Supélec Fonctionnement et réglage des systémes de transport et de distribution d’énergie électrique (06923/50"1998 Patrick BASTARD LE TRANSPORT ET LA DISTRIBUTION D'ENERGIE ELECTRIQUE : UN ENJEU TECHNIQUE ET ECONOMIQUE CONSIDERABLE RESEAUX ELECTRIQUES EN REGIME SINUSOIDAL : NOTIONS DE BASE INTRODUCTION représentation des signaux sinusoidaux représentation vectorielle seprésentation complexe IMPEDANCES COMPLEXES inductance ‘condensateur dipdle RLC PUISSANCES dans la résistance dans linductance dans le condensateur Scapitulati : puissances active et réactive notation complexe cas d'un régime non sinusoidal RESEAUX TRIPHASES: principe montage étoile montage triangle 4 transformation étoiletriangle 0 puissances en triphasé 29 BIBLIOGRAPHIE a1 CALCUL DES TRANSITS DE PUISSANCES DANS UN RESEAU MAILLE 32 INTRODUCTION 33 présentation 33 transport d'énergie en régime altematif 33 1 Patrick BASTARD Fonctionnementetréglage des syatimes de transport et de distribution Supélee Cnergie électrique MODELISATION DU RESEAU 37 esnéralites 37 amoyens de production 38 lignes 38 transformateurs a charges 44 MISE EN EQUATIONS 44 méthode nodale 4a utilisation des puissances 46 mise en forme définitive 4 RESOLUTION NUMERIQUE ry sénéralités 49 méthode de Newton-Rapbson 50 application au ealeul de réparttion 31 rise en euvee pratique s4 CONCLUSION 56 BIBLIOGRAPHIE 57 REGLAGE DE LA TENSION . 58 PRINCIPES GENERAUX 0 presentation 5 relation entre I tension ef les transits de puissance 60) rnoyens Faction 6a COMPORTEMENT NATUREL DU RESEAU 66 lignes ct cables 66 twansformateurs 7 charges 75 REGLAGE DE LA TENSION STATORIQUE DES ALTERNATEURS * modélsation 1% \viations de Ta tension statorique d'un altemnateur seul connecté a une charge isolée ” ‘riaions de Ia tension statorique d'un alternateur connecté& un réseau si structure dun régulateur de tension 85 exemple surcharge isolée 85 Talternateur dans son environnement 88 2 Patrick BASTARD Fonctionnement et éslage de systomes de anspor et de dsibution Supélec énergie électrique LIMITATION DES TRANSITS DE PUISSANCE REACTIVE a généralités 91 banes de capacités 2 inductances 92 ‘compensateurs synchrones 93 ccompensateurs statiques de puissance réactive (CSPR) 93 REGLEURS EN CHARGE DES TRANSFORMATEURS: of principe 98 commande 95 ECROULEMENT DE TENSION 95 cas d’cole 96 cas réaliste 7 influence des régleurs en charge 98 exemple de défaillance du réseau 100 BIBLIOGRAPHIE 102 PROBLEMES ET SOLUTIONS 103 3 Pavvick BASTARD Fonetionnement et réglage des systdmes de transport et de distribution Supélee énergie secerique LE TRANSPORT ET LA DISTRIBUTION D'ENERGIE ELECTRIQUE : UN ENJEU TECHNIQUE ET ECONOMIQUE CONSIDERABLE 4 Patrick BASTARD Transport es distribution d'énersi é Siptee Le 20° siécle a vu peu a peu I’électricité s'imposer comme vecteur privilégié de énergie dans 1a quasi-totalité des domaines domestiques et industricls. Supports incontournables de cette énergie, les réseaux de transport et de distribution d'énergie électrique représentent aujourd'hui un enjeu économique et technologique considérable. Fixons d’emblée quelques ondres de grandeur : la France compte au total plus d'un million de km de lignes électriques, dont plus de 40000 km en 400 KV et 225 kV. En 1996, EDF a vendu 373,8 TWh, dont 72,7 TWh ont été exportés. Le chiffre d'affaire de ces ventes A I'étranger se montait ainsi A 16,7 milliards de francs. En Europe, les différents réseaux nationaux sont interconnectés en un seul et méme systéme de transport d'énergie électrique, & la fois maillé (géographiquement) et bouclé (au sens "automatique" du terme). La moindre défaillance de ce systéme vaste et complexe, exploité et asservi en temps réel pour toujours adapter la production & la demande d'énergie électrique, serait une catastrophe industrielle et socio-économique. L'exploitation d'un tel réseau est done toujours un compromis entre des contraintes économiques, des contraintes techniques liées & la physique du syst#me, des contraintes de sOreté d'exploitation, et des contraintes relatives & Ja qualité du produit "électricité". En constante évolution depuis prés de 100 ans, le réseau européen est loin d’tre figé : il se développe pour répondre A une demande sans cesse croissante, se transforme peu & peu en un marché concurrenticl, s‘adapte & des contraintes environnementales nouvelles, ... Ciest ainsi que des lignes de distributions sont enfouies, mais aussi que des moyens de production décentralisés voient le jour : co-génération, éoliennes, Si les réseaux d'énergie se développent, les charges quiils alimentent se sont aussi beaucoup diversifiées aux cours des demiéres années. En particulier, le nombre croissant de charges non lingaires (comprenant des composants d’électronique de puissance) n'est pas sans répercussion sur le fonctionnement du réseau. Tout réseau d'énergic peut étre perturbé par ces charges contraignantes, mais aussi par des incidents (foudre, courts-circuits, ...) qu'il convient toujours de détecter et de parer. La maftrise des régimes de fonctionnement perturbé et la conception de systémes de protection rapides, srs et sélectifs contribuent & augmenter a la fois La frabilité des réseaux d'énergie et la qualité du produit "électricité". Ces objectifs passent aujourd'hui par Je développement et l'application de techniques és variées liées bien sor au génic électrique, mais aussi a la modélisation des systémes, 2 la simulation numérique, au traitement du signal, etc. Cette pluridisciplinarité est certainement la principale difficulté industrielle des prochaines années. Il convient aussi de ne pas négliger le fait que si les réseaux énergie sont aujourd'hui omniprésents sur Je (erritoire des pays industrialisés, ils le sont aussi, & des échelles 5 Patrick BASTARD Transport distribuion d'énergie électrique Supélee + tr enjew technique et économique considerable différentes, dans les voitures, les bateaux, les avions, les sites industriel . De tels réseaux. ont des contraintes de fonctionnement souvent trés spécifiques, mais ils ont aussi beaucoup de points communs avec les grands réseaux d’énergie. Us représentent souvent un maillon vital dans des syst#mes complexes, 6 Patrick BASTARD ‘Transport et distribution dl énergie Becsique Supétec + un enjeu technique et économique considérable - RESEAUX ELECTRIQUES EN REGIME SINUSOIDAL : notions de base introduction Le développement, et surtout Vinterconnexion, depuis la fin du 19° siécle, des réseaux de production, transport et distribution d’énergie électrique a obligé les compagnies d’électricité - @abord locales puis régionales ou nationales - a faire des choix communs sur la nature du systéme électrique : tensions continues ou alternatives, monophasées ou polyphasées, valeurs de la fréquence, ... Ces choix ont été dietés par des considérations techniques, mais aussi économiques. Ils ont conditionné I’évolution des réseaux d°énergie et ont figé au cours des décennies quelques paramétres fondamentaux qui ne correspondent plus forcément aujourd’hui a un optimum, Crest ainsi que la tension a été choisie altemative, afin de pouvoir exploiter les propristés du transformateur pour transporter l’énergie en haute tension (pour minimiser les pertes) et utiliser en basse tension (pour des raisons de sécurité). Le systéme triphasé présente en sus des avantages pat rapport au monophasé : création plus simple d’un champ tournant (machines synchrones et asynchrones), exploitation possible des différents couplages des transformateuts, utilisation des tensions simples ou composées selon les besoins, puissance instantange constante, .. Quant a la fréquence, elle a été choisie en fonction de contraintes techniques relatives aux matériels de réseau et aux machines toumantes. La fréquence optimale serait certainement aujourd’hui supérieure & $0 ou 60 Hz Quoi qu’il en soit, et malgré le développement de I’électronique de puissance permettant par exemple d'exploiter des liaisons a courant continu, étude des réseaux de production, transport, distribution et utilisation d’énergie électrique passe nécessairement par celle des systémes triphasés, représentation des signaux sinusoidaux En premiére approximation, on peut considérer que les différents signaux présents sur un réseau d’énergie (tensions et courants) sont des sinusoids pures a le fréquence imposée par les alternateurs - 50 Hz (Europe, ..) ou 60 Hz (USA, ...). Dés lors, étude en régime permanent, a la fréquence fondamentale, d’un tel réseau et des différents éléments qui le composent permet déja d’en comprendre les grands principes de fonctionnement. Dans ce contexte, la représentation et le traitement de signaux sinusoidaux prend une importance toute particuliére. Noublions cependant pas qu’un réseau de production, transport, distribution et utilisation énergie électrique est un systéme complexe qui est fréquemment le siége de phénomémes 8. Patrick BASTARD ‘Réseau electriques en régime shnusoadal ‘Supélee ‘notions de base transitoires (manceuvres, défauts, a-coups de charges, ..) , evou non linéaires (saturation de transformateurs, démarrage de moteurs, conversion d°énergie, ..). Létude de ces phénoménes et de leurs conséquences sur le fonctionnement du réseau n’est possible qu’en utilisant des outils mathématiques parfois complexes, que nous n’aborderons pas dans ce document représentation vectorielle Considérons un signal sinusoidal s(i), de valeur eréte A, de fréquence f et de phase 5(0)= Acos(2aft +9) @ Un tel signal est entigrement caractérisé par la donnée des trois variables A, f et gy. On peut y associer une autre grandeur, en occurrence un vecteur, caractérisé lui-aussi par les mémes trois variables, figure 1 : diagramme de Fresnel Ce vecteur 5(4) est de module A et tourne dans le sens trigonométrique a la fréquence f A Vinstant ‘0, angle entre le vecteur 5(¢) et un axe de référence vaut @ 1l faut noter que si l'on considére deux signaux sinusoidaux s,(f) et s,(#) A des fréquences différentes /; et fi, les deux veoteurs associés 3,(0) et ¥,(#) toumeront a des vitesses différentes. Leur déphasage sera done variable au cours du temps, En revanche, si tous les signaux considérés sont & une fréquence fixe et connue f, cette information n’a plus d’intérat ; tous les vecteurs associés aux signaux tournent a la méme vitesse : ils sont fixes les uns par rapport aux autres. Dans ces conditions, seule la représentation des vecteurs a instant 1-0 présente un intérét Rt=0) &=0) © Ke Référence ‘figure 2 : diagramme de Fresnel a fréquence fixe 9. Patrick BASTARD ‘Résnoxdloctrigues en rigime sinsaidal ‘Supélee notions de base On peut lire sur un tel schéma l’amplitude des signaux et leurs phases On peut montrer que la somme (ou la différence) de signaux sinusofdaux est équivalent a la somme (ou la différence) des vecteurs qui leurs sont associés. Cette représentation vectorielle est particuliérement utile pour faire des calculs sur des circuits R,L,C ; elle permet de substituer a des calculs ‘trigonométriques des _raisonnements géométriques. Cette Teprésentation sera par exemple utilisée pour tracer des diagrammes vectoriels et analyser qualitativement influence de tel ou tel paramétre d'un élément du réseau dénergic (alternateur, moteur, transformateur, ...) représentation complexe A chaque vecteur 3(/) représentant un signal sinusoidal S() peut encore étre associé un nombre complexe, noté 5(f), dont la partie réelle est la projection de S(t) sur axe de référence, et la partie imaginaire la projection sur un axe en quadrature. figure 3 : représentation complexe Le signal s/#) défini par (1) peut encore s’exprimer comme la partie réelle de 5(¢) S(Q=R(Ae?*e") (2) La encore, si la fréquence du signal est a priori connue, on peut se contenter d'associer au signal s(/) un nombre complexe ¥ plus simple, ne faisant intervenir que amplitude et la hase de s(t), scules informations intéressantes SO=Acos(2nft+g) +> F= de® a 10 Pairick BASTARD ‘Réseau ecrigues on rine snes Supélee notions de base En utilisant cette représentation, on peut montrer que des sommes et différences trigonomeétriques se raménent & des sommes et différences de nombres complexes, ce qui est souvent plus simple. Remarque importante - pour un signal s(f) purement sinusoidal, la valeur efficace Ayg et la valeur créte A sont reliées par la relation suivante ; A= 24, A la définition de 5 par la relation (3) sera souvent préférée une autre définition, & partir de la valeur efficace F = Ae"*. Dans tous les cas de figure, le choix de la valeur eréte ou de la valeur efficace doit aire précisé, car il nest pas sans effet sur la définition de grandeurs telles que la puissance complexe (cf § 4.5). Impédances complexes Considérons un dipéle linéaire alimenté en régime permanent sous une tension sinusoidale v() et parcouru par un courant i(#, Ces deux. grandeurs (courant et tension) peuvent étre associées a un diagramme vectoriel ainsi ‘ct vo. ~ qu’a des nombres complexes ¥ et 7. L’objectif est de trouver un nombre complexe Z tel que ¥ résistance ic Notons i1)= cosa + 9) avee «= 2f Ri(t)= RI coset + @) va 5 Ainsi: 7 Rle* dou: E=R o Le diagramme vectorel est le suivant Woos i figure 4 : diagramme vectoriel pour une résistance Courant et fension sont en phase inductance A Patrick BASTARD ‘Réseanx Socriques en régime sinusoidal ‘Supélec notions de base i vO Notons encore i(¢ ait) at coslor+ 9) Alors: »()= ~Lall sift + 9) = Leal costa + 9+5) Ainsi:7=Je’ et F=Lale'? = dod IZ, = jLo| o Le diagramme veotoriel est le suivant figure 5 : diagramme veetoriel pour une inductance courant et tension sont en quadrature: Je courant est en retard sur Ia tension condensateur iy Notons encore i(t) = Feos(ar + 9) “ Alors: 9) = 2 fiat = 2 Tsin(on +9) Apleodon+p-H ve) dou: ©) Le diagramme veetoriel est le suivant 12. Patrick BASTARD Réseaux électriques en régime sinusoidal Supélec ‘notions de base ‘figure 6 : diagramme vectoriel pour un condensateur courant e tension sont en quadrature: le courant est en avatice sur la tension dipdle R,L,C Considérons par exemple un dipdle RL,C série R | veit) WO = ra +¥, (+ HD) Fo) wo wu 1 / 2 foi Th Fat,+¥, +0, =Ri+jLor ainsi Le diagramme vectoriel est le suivant Sigure 7 : diagramme vectoriel pour un dipole RLC série Dune maniére générale, les associations série ou paralléle des éléments R, L et C vérifieront les régles déja connues pour de simples résistances 1B Patrick BASTARD. ‘Réseau électriques en régine sinusoidal ‘Supélee ‘notions de base wo | [2 puissances Reprenons le dipéle R,L,C étudié dans le paragraphe 3.4 et étudions comment se répartit la puissance instantanée dissipée dans chacun des éléments, L’origine des temps est choisie telle que: i(/) = cost = V2,y cosa La tension aux bornes du dipéle est alors v(¢) = V cod at + g) = V2Vy cost + 9) Les tensions aux bomes de chacun des éléments en série sont (voir figure 7) + pour la résistance : ¥p(0) = Vq cosa = V2V,, y COS cat + pour inductance : v, (1) = V, cos(ar + 17/2) = V2 4g cos(cat + 2/2) + pour le condensateur : v(t) = Vz cos(at- 2/2) = VM cos{ar ~ / (Remarque : tous les courants et tensions sont supposés sinusoidaux, ce qui implique que valeur créte et valeur efficace sont reliées par un facteur V2 ) dans la résistance 1La puissance instantanée dissipée dans la résistance R a pour expression Ppt) = Vp Pig (t) = Rig (O) = RI? cos*eat = za +cos2ar) ‘oi allure suivante, en notant P=: 14 ‘Patrick BASTARD ‘Rese ecarigues on régine smasotdal Supelee notions de base La puissance instantanée dissipée dans la résistance est done sinusoidale, de fréquence 100 Hi ef de valeur moyenne non nulle ; RP RL (PaO) = —— = = Veg le, (Pe) == yg Pelee (voir figure 7) La valeur moyenne de la puissance instamtanée dissipée dans la résistance vaut done a dans I'inductance La puissance instantanée dissipée dans l'inductance La pour expression B.()=v,(0i,(0= Lot cof on ip sy, cose = Cette puissance est encore sinusoidale, de fréquence 100 Hz, mais cette fois de valeur moyenne nulle dans le condensateur La puissance instantanée dissipée dans le condensateur C’ a pour expression 2 Pp w= doxZ)p whit —aineifeosad OLD = Gap aay tel ose aac Pel)= sin2or Cette puissance est sinusoidale, de fréquence 100 Hz, en opposition de phase avec la puissance instantanée dissipée dans l'inductance, de valeur moyenne nulle 15 Paeck BASTARD “Réseancr Aectrignes en rigine snsoidal ‘Supalee ‘notions de bate récapitulatif : puissances active et réactive La puissance instantanée dissipée dans Ia partie L,C du dipdle a pour expression 2 Px) = PLO+ Po) {te oy 4) sin( Zax) En notant 1 X=Lo-—— et Co . la puissance instantange dissipée dans la parte inductive et capacitive du dipdle RLC peut encore s'écrire avec sing] “ En résumé, la puissance instantanée dissipée dans l'ensemble du dip6le RLC série a pour expression (1) = P+ cos 2aat) — Osin 2a © P est la valeur moyenne de p(1). Pest encore eppelée puissance active Pour un dipéle passif, P est toujours positive : le dipdle regoit de énergie de la source. Q représente Ja valeur oréte de la puissance instantanée (de valeur moyenne nulle) en permanence échangée entre la source ef les éléments L et C du dip6le est appelée puissance réactive Le signe de O dépend des valeurs respectives de La et 1/Co. Si le dipdle est plutdt inductif (Le>1Co) , alors Q~0 ; on dit que le dipdle consomme de la puissance réactive, Si le dipSle est plutot capacitif (La0,3P (cest-Acdire : cosg<0,95) ‘Ainsi, dans la relation (4) AV _ XO ee Cette rapide analyse sur un modéle de ligne simplifié conduit done A conclure que les écarts de tension sur un réseau de transport d'énergie (en amplitude) sont essentiellement liés aux transits de puissance réactive. variation de la phase de la tension Exprimons désormais le déphasage entre les tensions v,(1) et vx(), & partir de la deuxiéme relation de (2) -RUiIsing , XH.Lc08@ UY, Ki, ‘ou encore _ PRO] lsind = we (3) La encore, il nest pas imutile de noter que dans des situations usuelles, sur les réseaux de transport 36 Parick BASTARD CCateu de éparaion des passances ds wn risen male Suptee Rx Ok QSP (Cest-indite - cosg>0,7) En premiére approximation, la relation (5) se résume done & AP snd La deuxiéme conclusion de cette analyse simplifige est que les écarts de phase des tensions sur le réseau sont essentiellement liés aux transits de puissance active. MODELISATION DU RESEAU Ce chapitre décrit les modéles utiles pour mener un calcul de répartition de puissances dans un réseau dénergie. Il rappelle quelques résultats fondamentaux du cours de modélisation, auquel il convient de se rapporter pour de plus amples développements. généralités Un calcul de répartition nécessite une mise en équation, donc une modélisation du réseau Glectrique étudié. Par ailleurs, oe calcul nla diintérét que si le réseau est maillé On sintéressera donc essentiellement au réseau de transport, méme si les méthodes décrites sont indépendantes du niveau de tension. Sur un tel réseau, on distingue essentiellement 4 types. éléments fondamentaux des moyens de production, des lignes, des transformateurs de puissance, des charges. Notons que les charges ne sont qulexceptionnellement des clients directement raccordés en. THT. Elles représentent plus généralement un point de connexion au réseau de distribution (ypiquement 63 kV), via un transformateur Notons également que les moyens de réglage de la puissance réactive (capacités, réactance, ‘compensateurs statiques de puissance réactive) peuvent étre assimilés des charges ou a des moyens de production ne consommant ou ne fournissant que de la puissance réactive. 37 Posrick BASTARD Cle le riparaion des pulssances dan wn rsa mille Suplee Dune maniére générale, modéliser un réseau d'énergic, clest avant tout faire un certain nombre d'hypothéses simplificatrices qui conditionneront a la fois la complexité et le domaine de validité du modéle. Les principales hypotheses retenues dans le cadre d'un calcul de répartition sont les suivantes seul le comportement en régime permanent & 50 Hz est étudié ; le réseau est supposé linéaire Un choix important doit alors étre fait : le calcul des transits de puissance se limite-til a un fonctionnement totalement équilibré du réseau, ou des régimes déséquilibrés doivent-ils pouvoir étre pris en compte ? Dans le premier cas, Yénude du réseau peut étre menée a partir dun schéma monophasé équivalent, Cette approche est bien souvent suftisante dans le cadre de Texploitation d'un réseau d'énergie. Elle permet déja de prédéterminer, pour un plan de production et un niveau de charge donnés, quelle sera la charge de chacune des lignes du réseau en fonctionnement normal, et aussi quel sera le plan de tension du réseau Dans ces conditions, les modales retenus sont les suivants moyens de production Un moyen de production sera simplement représenté par une fourniture de puissance active Poy et une fourniture ou consommation de puissance réactive Qo Po; > 0 (furniture) Qo; > 0 (fourmiture) Qa: <0 (consommation) ‘figure 3: modélisation d'un moyen de production a puissance ractve pent ere urn on consomunée, sone réglage de allerateur lignes Considérons une ligne de transport d'énergie électrique parfaitement symétrique, et fonctionnant en régime équilibré. Son comportement peut étre étudié en se fimitant & un schéma monophasé équivalent. Par ailleurs, cette ligne se caractérise par des grandeurs linéiques ; résistance R et inductance 1 (directes) en série, eapacité C et conductance G (Girectes) en paralléle [1]. Ces grandeurs sont réparties le long de la ligne et stexpriment par unité de longueur 38 irk BASTARD Catal ce npartition des prissances das ws rsa male Supelee Z,=R+jleo (en Q/km) Y¥,=G+jCo (en 0" /km) ® doll le schéma suivant | ax ae L Ode T Cd # =————— > % Figure 4 : modélisation d'une ligne par constantes réparties Pour une ligne abrieme, R< 0 (consommation) Qa >0 (fourniture) figure 7 : modélisation d'une charge MISE EN EQUATIONS méthode nodale Considérons un réseau de transport d'énergie comprenant N noeuds. En adoptant la modélisation décrite précédemment, chacun de ces noeuds peut éire représenté conformément ala figure 8 En régime linéaire sinusoidal 50 Hz, chaque courant ou tension est entiérement défini par la donnée dun module et dune phase, La notation complexe est alors parfaitement adaptée 4 Ia mise en équations du réseau. C'est ainsi que les admittances ¥,,ct ¥,, sont elles aussi des grandeurs complexes Dans ces conditions, et en notant V/la tension au nocud i, la figure 8 conduit a a mise en équations suivante @) 1, représente alors la somme des courants en provenance des charges et des moyens de production connectés au nceud i, Si ce noeud est un simple noeud diinterconnexion, il est clair que 7, = 0. L'équation (9) peut encore étre exprimée ainsi 44 Patrick BASTARD Cale de repartition des pssamces dans wn rise mile Supilee (ao) a) Appliquée a tous les nacuds, la relation (10) conduit a une relation matricielle du type rv (12) figure 8 : représentation générale d'un noeud Le neeud peut tre connected de nombreux autres nauds du réseau. Chacune de ees connexion peut faire intervenr des admitiancesstries notées Faget des admittancesparalilesnotées ¥xy Eventueltement, Yag0 (par exemple s fa connexion ->est un transformateur). Po, représente la puissance active fourne par lous les ‘moyens de production conectés au nazud i, Qo toute la puissance réctve fount (ow consomme selon le signe) par tous les mayens de production connectés au nezud i ete Dans la relation (12), /I/ représente le vecteur colonne d'ordre N de tous les courants 7, . [V7 représente fe vecteur colonne dordre N de toutes les tensions simples V, et /Y] est la matrice symétrique des admittances du réseau, obtenue avec la régle simple suivante : Ie i*™* élement 45 Pasrick BASTARD Cale de répartion des pssances dans wx réseau male Supilec diagonal est obtemu en faisant la somme de toutes les admittances ("série" et "paralléle") arrivant au noeud i; le terme hors diagonale a la croisée de Ja colonne i et de la ligne j correspond 4 Tadmittance série de la liaison direcie entre le noeud i et le nceud j. Si ces deux noeuds ne sont pas “voisins" (c'est-a-dire reliés par un seul élément de réseau « ligne ou transformateur), l'admittance en question est nulle, Cette observation permet d'affirmer d'ores et déja que pour un réseau de taille réelle Ia matrice /Y] sera trés "creuse" (remplie de zér05), Bien sr, la connaissance exhaustive du réseau permet de supposer connue la matrice /Y). Formulé par (12), notre probléme (qui consiste, rappelons-le, a calculer toutes les tensions V; puis tous les transits de puissance dans les différentes branches du réseau) ne semble guére plus compliqué @ résoudre qu'un systéme linéaire, Cependant, force est de constater que les courants J, restent des grandeurs trés mal adaptées a la formulation du probléme en terme exploitation du réseau. En effet, ce sont bien les puissances qui définissent les charges et les moyens de productions, et non les courants qui en proviennent. De méme, ce sont bien des transits de puissances (active et réactive) et des tensions que lexploitant du réseau cherchera & fixer, et non des courants, qui apparaitront comme la conséquence des consignes de puissances et de tension dans le réseau, et qu‘on se contentera de mesurer pour veiller a ne pas dépasser des valeurs limites, utilisation des puissanees La formulation (12) doit dono étre modifige pour supprimer les courants et introduire les Po: , Pos, Qor et Qui. Pour cela, nous pouvons définir une puissance complexe au noeud i par 5 =(P,-P,) +{Qs-@,) a3) ‘Nous noterons plus simplement R+IQ, as) On peut montrer que : as) ou 7” désigne le complexe conjugué de 7, Posons par ailleurs hake o 16 ¥, = Yue “ Alors, en combinant (12), (15) et (16), il vient 46 Patrick BASTARD Caleut de répartition des pissances dans wn réseas male Supétec So =e Diyere* ou encore 5 = Draco +4,-8)9 VV sly +6,-8) Cette relation complexe fournit deux relations réelles r= Srvo.cedy.+8,-8) os a7) 2.=-EVVy,sin(7. +8, -8) Ces deux relations sont fondamentales. Filles permettent de relier les puissances active et réactive fournies (ow consommées) en chaque nceud i (i=1 a N) aux tensions (en module et phase) présentes sur l'ensemble du réseau. mise en forme définitive Une rapide analyse conduit aux constations suivantes chaque nazud fournissant 2 équations de type (17), nous disposons de 2N équations chaque neoud se caractérisant aussi par 6 variables: Vi, 8. Poi. Qoi . Pri et Qo: , nous disposons a priori de ON variables Pour aboutir & un systéme soluble, il convient donc de fixer parmi les 6N variables ci-dessus 2N inconnues et 4N paramétres de valeur connue, Comment cet impératif mathématique peut- il se confondre avec la réalité des contraintes d'exploitation du réseau ? La premiére hypothése consiste a supposer que les charges du réseau sont imposées Texploitant ; c'est le cas tant que le réseau fonctionne normalement. Cette hypothése revient & fixer en chaque noeud i les Pp; et Qoi. Restent done 4N variables a xépartir entre inconnues et parametres, Nous pouvons constater que bon nombre de naeuds vont se caractériser par 7 Patrick BASTARD Caled nipartition des pussances dns un rissa mail Suptec Qa 0 Ce sont tous les naeuds auxquels ne sont religs aucun moyen de production. Pour tous ces nceuds, V; et 8; seront inconnus, Reste traiter les noeuds auxquels sont reliés des moyens de production. De tels nceuds sont en fait reliés & des alternateurs dont la tension statorique est en général régulée a une valeur de consigne grice a une boucle dasservissement permettant de modifier la tension d'excitation Cet asservissement n'est bien sir valable qu'en module. On peut done considérer que Vi est connu (imposé par l'exploitant). De méme, la puissance active que fournira l'alternateur est directement liée a la puissance mécanique admise aux turbines. Cette puissance aussi est fixée ar lexploitant. Un noeud auquel est connecté un moyen de production est done a priori un noeud pour lequel Po; et Vi sont des parametres, Qui et 8 sont des inconnues. Il est & noter 4quil existe physiquement un trés fort couplage entre Pa; et 8; dune part, Qo: et Vi dautre part ‘On peut donc considérer schématiquement que 6 s'adapte pour maintenir Po; constant et que Qc s'adapte pour maintenir V; constant. L'approche ci-dessus semble cohérente : elle conduit bien a 2N équations pour 2N inconnues. Toutefois, un raisonnement physique simple montre quelle n'est pas satisfaisante, ou du moins quielle doit étre complétée. En effet, notre démarche nous a conduit jusqu'alors & fixer Poy et Poi en chacun des nccuds du réseau. Or, ceci n'est pas réaliste dans la mesure ob doit tre vérifide la relation Py, =P, (is) ‘P, désignant ensemble des pertes dans le réseau Ces pertes ne peuvent en aucun cas étre une donnée du calcul de répartition Elles apparaissent comme la conséquence des différents transits de puissance, et ne peuvent done Gire fixées par avance. Ne connaissant pas Py, il est donc impossible de fixer tous les Po; et Po tout en vérifiant (18). Cette réflexion nous améne a introduire un neud particulier, dit "neeud bilan’, pour lequel ni Po ni Qi me seront a priori fixés. Ce noeud permettra dassurer l'équilibre Production/consommation, en tenant compte des pertes (puissance active) et des consommation ou fourniture de puissance réactive par les éléments du réseau lui-méme lignes, banes de condensateur, ..). Un tel nord sera done caractérisé par deux paramétres fixés : Vj et 8 Notons que le fait de fixer arbitrairement 8, en un des noeuds du réseau 48. Parick BASTARD Calcul de niparition des puissances dans wn résea mel Supeec correspond & une réalité physique qui transparat dans les équations (17) : seules des différences de phase entre les différentes tensions importent, et non les valeurs absolues de ces phases, définies par rapport a une référence arbitraire (par exemple 6; au noeud bilan). Dans un calcul de répartition, on aura intérét @ prendre pour nceud bilan le noeud auquel est connectée la source la plus puissante, On qualifiera souvent cette source de “réseau de puissance infinie’. En résumé, on distingue pour résoudre les 2N équations représentées par (17) 3 types de neeud des naeuds PQ (ie : & Por et Ooi connwes) ce sont les nocuds auxquels ne sont connectées que des charges, des banc de capacité, .., ou encore les nceuds de connexion simple. des naeuds PY (ie: & Poy et V, connues) ce sont ceux auxquels sont raccordés les alternateurs régulés en tension tm noeud VB (ie : 4 V;et 8 connus) est fe noeud bilan Notons que pour maintenir la tension constante aux bornes d'un alternateur, on est amené a jouer sur la puissance réactive quiil débite ou consomme, Or, cette puissance réactive est bornée, Si la valeur maximale est atteinte, il se peut que Mon fixe Qci et que Vi soit alors “flottante". Dans une telle situation, 'alternateur devient un noeud PQ RESOLUTION NUMERIQUE généralités Le systéme constitué par les 2N équations (17) comporte comporte bien, aprés identification des différents noeuds (PQ, PV, bilan) 2N inconnues. La présence du neud bilan permet despérer que ce systéme admette une solution, La difficulté majeure réside alors dans le fait que ce systéme n'est pas linéaire, & cause des fonctions sin et cos. D'un probléme simple résoudre exprimé par (12), mais mal formulé car ne faisant pas intervenir les grandeurs physiques utilisées par lexploitant, nous sommes passés a un probléme bien formulé (17), mais difficile & résoudre mumériquement. 49 Patrick BASTARD Caled de rparation des pussances dans wn résoan male Supétec méthode de Newton-Raphson Cette méthode permet de trouver numériquement (et non analytiquement) fa solution dun systéme non linéaire. Le principe de cette méthode est facile a appréhender pour une simple aquation non linéaire (*systéme" de une équation a une inconnue), Supposons que léquation a résoudre puisse s'exprimer sous la forme S(e)=0 Supposons par ailleurs que l'on connaisse une valeur x, "proche" de la solution cherchée, A partir de x2, on peut calculer une nouvelle valeur x; en déterminant Tintersection de la tangente en xa la courbe fix) avec Taxe des abscisses : voir figure 9. ‘figure 9: méthode de Newton-Raphson La méthode itérative permettant de converger vers la solution de fix)=0 fait intervenir la tangenie @ ta courbe, ‘do la dive de la fonction Appliquée de maniére itérative, cette méthode peut permettre de converger vers la solution recherchée, La relation de récurrence reliant x, et x».1 est la suivante LG) Fe) as) Il est important de noter que la convergence de cette méthode n'est pas inconditionnelle Ainsi, si la fonction ffx) présente par exemple des minima locaux et si ln valeur initiale xo est trop éloignée de la solution recherchée, il est graphiquement aisé de comprendre que la méthode peut ne pas converger. 50. Patrick BASTARD Calcul de nipariin dex paiszonces dan wn rea mele Supitec Pour pouvoir étre appliquée & la résolution du systéme (17), cette méthode doit étre étendue au cas des fonctions de plusieurs variables et des systémes de plusieurs équations. De maniére générale, considérons le systéme suivant A&E Mary) AL Kao y (20) Utes On peut montrer que la méthode de Newton-Raphson peut encore étre appliquée, mais sous la forme iterative suivante s\n) (Altay), ] Also ah] oe la Unleusn ots) ) application au calcul de répartition Pour appliquer la méthode de Newton-Raphson au calcul de transits de puissance dans un réseau d'énergie, il convient de répertorier les noeuds en fonction de leur nature. Supposons que les N noeuds du réseau se répartissent comme suit K neeuds PV (inconnues : Qo et 8) 31 Patrick BASTARD CCaleu lo ripartiion des pulssancos dans wn rss mel Supdlee N-K-I neeuds PQ (inconnues : V; et &i) 1 neeud bilan Vé (inconnues ; Po: et Qs) sous la forme Sa Par Pa EM coy +8,~8) Le systéme (17) peut étre = Qo. Qo+ EVV Ie Sal 7. +3,—4) Le but est alors de résoudre & =0 hao Dans un premier temps, nous pouvons isoler un vecteur de (2N-K-2) inconnues Ces (2N-K-2) inconnues vérifient le systéme de (2N-K-2) équations suivant (7 | \ @1) Foon Feea)=0 Lop @yosFy-a9 Les équations fy=0 sont relatives aux naxuds PV et PQ. Les équations f=0 sont relatives aux noeuds PQ. Ce systéme peut étre résolu avec Ia méthode de Newton-Raphson décrite précédemment, 52 Parick BASTARD Cale de rparition des pussances dans wn risa male Supélee Il est a noter que les dérivées partielles intervenant dans la matrice jacobienne peuvent atre calculées analytiquement, Par exemple Evin rgsialy.+8,-8) PP, ygSialy,+8,~8,) Bo ale Il faut encore pour appliquer la méthode de Newton-Raphson déterminer une solution approchée permettant dinitialiser le processus itératif. Il existe pour cela au moins deux démarches, La premire consiste a fixer Virtension nominale du réseau (quel que soit i) 80 (quel que soit i) Ces hypothéses sont naturellement trés simplificatrices Elles permettent cependant une convergence dans la majorité des cas, au moins pour des réseaux pas trop grands. La deuxiéme démarche consiste & considérer ‘Vertension nominale du réseau (quel que soit i) 84 proche de 0 (quel que soit i) ‘yy=-r/2 (quels que soient i et j) La derniére hypotheése revient a assimiler les lignes et les transformateurs a des inductances ures. Dans ces conditions, les sinus et cosinus des équations (21) peuvent étre assimilés & leur développement limité au premier ordre autour de 0. Le systéme (21) devient linéaire et sa solution fournit une solution qui sera le point de départ de la méthode de Newton-Raphson, Aprés convergence, clest-d-dire une fois déterminges les valeurs de tous les V; et 6, les uissances réactives Qc, aux noeuds PV peuvent étre calculées grace a la relation 04, =On- Sve nly, +8, ~6) De méme, les puissances actives et réactives au necud bilan sont caleulées ainsi 3 Potrck BASTARD Cale de réparttion des puisances dans wr rise mails Supilec Py =Pa + LVVi 24 00574498) 00-0 yusinly+8,-5) En général, on fixe Pp; = Qoy = 0 au neeud bilan. Les signes de Po, et Qcy permettent alors de savoir si le réseau fournit ou demande de la puissance active et réactive au nocud bilan, Les pertes dans le réseau sont alors simples a déterminer Pay Sn, mise en ceuvre pratique I1 est important de noter que la démarche décrite donne lieu dans des logiciels professionnels 4 des astuces de calcul numérique permettant d'accélérer Ia résolution des équations et de Safianchit de problémes de précision inhérents aux grands systémes d'équations, En particulier, la matrice jacobienne étant trés creuse (comme Test aussi la matrice des admittances), des étapes d'agrégation ont pour but de rassembler les termes non nls et aéviter ainsi de nombreuses opérations inutiles. La matrice jacobienne n'est ailleurs jamais, inversée par une méthode directe, Des méthodes de type LU permettent par exemple daocélérer considérablement les calculs. Dans le méme objectif de repidité, la matrice jacobienne peut aussi ne pas éire recalculée a chaque itération, mais simplement remise & jour toutes les n iterations, Notons également que le fort couplage entre puissance active et phase des tensions d'une part, puissance réactive et amplitude des tensions dautre part peut éire exploité pour accélérer les caleuls (ef §1.2). Il est ainsi possible en premidre approximation de supposer que les transits, de puissances actives ne dépendent que des phases des tensions, et que ceux de puissances réactives ne dépendent que des modules des tensions, ce qui permet de calculer rapidement une matrice jacobienne approchée, Cette méthode, dite du "jacobien découple" [2], conduit rapidement & une solution qui peut en général étre exploitée directement, ou encore servir de point de départ a un calcul exact faisant intervenir la matrice jacobienne complete. Bien d'autres astuces permettent encore doptimiser les calculs : voir par exemple la référence {4] de la bibliographic. 34 Patriot BASTARD Cala! de rparsitin des pussances dan wn rsacu mail Supe Le calcul de réparttion décrit précédemment conduit & la connaissance des tensions en chaque nceud du réseau (en module et en phase). Connaissant la matrice des admittances complexes 227, il est simple d'en déduire les courants dans chacune des branches du réseau. Enfin, la connaissance la fois des courants et des tensions permet de calouler les transits de puissances active et réactive dans chacune des branches du réseau, grice a une relation du type P+ jO= IT En général, la méthode de Newton-Raphson converge trés rapidement. Si la méthode ne converge pas, il se peut que cela soit révélateur d'un probleme physique. Considérons a titre exemple une ligne de transport. Le modéle le plus simple d'une telle ligne consiste en une inductance. Supposons qu'une puissance active P transite & travers cette ligne. figure 10 : transit de puissance active dans une ligne La ligne est modblisée par une inductance I. Le schéma yectoriel correspond au cas dune charge inductive, La puissance P transitant dans la ligne vaut P r, analyse du schéma vectoriel conduit & Lal cos =Vsiné dou 58 Posrck BASTARD Cael le partition des pussamces dns réseau mall Supitec Wh Path sind Cette relation montre clairement que, pour un niveau de tension fixé (par ex ¥,=¥, =400k¥'//3), la puissance transmissible dans une ligne est limitée par son impédance, Il est & noter que ce résultat nla aucun rapport avec les pertes dans la ligne, que nous avons supposée ici purement selfique. Supposons que Von cherche & mener un calcul de réparttion des transits de puissance sur un réseau pour lequel, malencontreusement, la puissance transiter dans une ligne donnée soit nécessairement supérieure a la limite établie ci-dessus. On observera que Talgorithme de Newton-Raphson ne converge pas... et pour cause «il ne peut trouver une solution numérique |i. of les lois physiques interdisent existence de toute solution ! CONCLUSION Le calcul de la répartition des puissances dans un réseau d'énergie maillé est un probléme délicat qui fait appel a une double compétence » compréhension et modélisation des phénoménes électriques d'une part, mise en ceuvre de meéthodes de calcul numérique dautre part. Le calcul tel quill a été décrit précédemment ne permet que de connaitre la valeur des tensions, courants et transits de puissance dans tout le réseau, en supposant connue la fourniture de puissance active de chacun des moyens de production, Ce caleul est trés utile & Vexploitant car il lui permet de prédéterminer l'état de son réseau pour un plan de production. donné. 11 fut cependant noter que pour une demande fixée (en puissance active et réactive), il existe a priori une infinité de plans de production possibles. Un nouveau probléme se présente : comment répartir de fagon optimale Ta production sur les différentes centrales tout en continuant a satisfaire la demande ? Le critére permettant de définir le caractére optimal dun plan de production ne peut plus étre simplement technique : il est aussi économique. Ce nouveau probléme fait appel & une autre gamme de méthodes numériques. I! ne sagit plus seulement alors de résoudre un systéme non linéaire, mais doptimiser une fonction de cott, sous contraintes a la fois techniques, économiques ou encore écologiques. C'est la Fobjectif du calcul de répartition optimal, Il fournira & V'exploitant des indications précieuses pour conduire son réseau en minimisant le coat dexploitation, 56 Patrick BASTARD Cate cl ripartition des pussances dans wn rise mille Supétee BIBLIOGRAPHIE [1] J. Coat & J.M, Escané ; "Analyse des systémes lingaires" ; polycopié de Supélec [2] J. Arriaga & CP. Amold ; "Computer Analysis of Power Systems" ; John Wiley & Sons ; 1990 (Pages 7 & 92) (3] _P. Bornard & M. Pavard ; "Réseaux de transport et dinterconnexion de I'énergie ‘lectrique - Fonetionnement et réglage" ; Les techniques de l'ingénieur , fascicule D4090 [4] _ P. Jeannin & J. Carpentier ; "Réseaux de puissance - Méthodes de résolution des équations" ; Les techniques de lingénieur , fascicule D112 37 Patrick BASTARD Calcul de riparition des pussanoes dans un réscow mail Supéee REGLAGE DE LA TENSION 58 Patrick BASTARD Regloge dela rowion Supeloe PRINCIPES GENERAUX présentation L’exploitation d'un réseau de production, transport et distribution d'énergie électrique est en permanence liée 4 d’innombrables contraintes Celles-ci sont ala fois techniques : le matériel de réseau est congu pour fonctionner dans des domaines bien définis, (tension, fréquence, température, ...) économiques : exploiter un réseau de fagon optimale, c’est aussi lexploiter au moindre coat contractuelles ; 'électricité est aujourd'hui considérée comme un produit commercial 4 part entire, attaché & une notion de qualité qui n'autorise pas le distributeur a fournir I’électr sous n'importe quelle forme LLe réglage des niveaux de tension sur ensemble du réseau participe de ces trois aspects Concrétement, la valeur efficace de Ia tension en tout point du réseau devra rester dans une fourchette bien précise, qui représente un compromis technique, économique et contractuel. Pour information, voici les plages de variation actuellement retenues sur le réseau frangais, Type de réseau Tension nominale | Tension basse Tension haute Réseau de FOOKV 3O5KV A20EV transport DskV 200kV 245 EV [Réseaux de 90K BK STK répartition KV S8kV eBRV Réseauox de distribution [2iKV& SEV |U.-7% U.+7% Réseaux basse tension _|410V U,— 10% Un + 6% Sur les réseaux de transport, les tensions sont trés élevées, afin de minimiser les pertes, et tres peu de clients sont directement connectés. Ce sont donc essentiellement des contraintes techniques (tenue du matériel: isolateurs, transformateurs, lignes, ..) qui imposent la valeur haute de la fourchette admissible de tension. La valeur basse doit rester compatible avec les courants maximum admissibles sur les lignes de transport, mais aussi avec les réseaux de répartition directement connectés au réseau de transport Sur les réseaux basse tension, ce sont essentiellement des engagements contractuels qui conduisent le distributeur d’ énergie a tenir une certaine plage de tension. 59 Park BASTARD Réglage dea tension Supéee Sur les réseaux de répartition et de distribution, les contraintes sont a la fois techniques et contractuelles. Enfin, aspect économique n'est jamais décorrélé du réglage de tension: maintenir une tension élevée sur le réseau, c’est bien sir minimiser les pertes en lignes, mais aussi diminuer les risques d’instabilité en cas d’incident sur le réseau, pouvant conduire a interrompre la fourniture sur une grande partie du territoire, Ces “grands incidents" ne sont jamais indépendants de la fagon dont le régiage de la tension est effectué en temps séel. IIs ont des conséquences économiques toujours trés graves. relation entre la tension et les transits de puissance En certains noeuds du réseau, lexploitant pourra, dans certaines conditions et avec certains dispositifs, imposer la valeur efficace de la tension ; c'est en particulier le cas de certains noeuds auxquels sont raccordés des alternateurs de forte puissance, mais aussi du secondaire des transformateurs possédant un régleur en charge. Ces différents dispositifs seront étudiés ultéricurement. Toute la difficulté du réglage de tension consiste alors régler ces tensions et & configurer correctement le réseau pour que tous les nauds restent dans la fourchette de tension imposée, Autrement dit, fixer la tension en un nombre réduit de neeuds sur le réseau ser pour maitriser les variations de tension sur ensemble du réseau ? Ce probléme du réglage de la tension stexprime identiquement pour un réseau maillé (généralement de transport ou de réparttion) et pour un réseau arborescent (généralement de distribution), Les moyens d'action et les pratiques seront cependant différents. Indépendamment de la nature du réseau, reprenons le “cas d'école" déja évoqué dans le chapitre précédent, et représentant de fagon trés simplifige la connexion d'une charge @ une I suffisant source, via une ligne JSigure 1 : modélisation simplifiée du transport d’énergie dans une ligne électrique sa ge etch seulement représentée par une résistance et une indketance en série; les effets capaci ne sont par pris en compte, mais ce model simple permet qualitsivement de tier quelques conclusions sur le lien entre ‘modileet phase des tensions @chague extrémité cela lane et rans de puissance active et de puissance reactive i faut moter que la charge ne représente pas nécessarement un wiisatewr connecté au réseau: If peut gir dame connexion au niveau de tension infrieur via un transformateur THUDHT, HTMT ou MDT : sur le réseau de transport, cette charge peut simplement modéliser le transit de puissance sur fa ene 60 Patrick BASTARD Rislege dela tosion Supe En toute théorie, il est possible de transiter de la puissance électrique sur la ligne en gardant Ja méme tension a chacune de ses extrémités (en module, mais évidemment pas en phase !). Reprenons la ‘elation établic au chapitre précédent, sous certaines hypotheses catrices Vas.) a2 @ en notant onvy2 AV=V iV P=puissance active consommnée par la charge Q-puissance réactive consommée (Q>0) ou fournie (Q<0) par la charge Ainsi, pour une puissance active consommée P donnée, la tension reste constante aux deux extrémités de la ligne si et seulement sila charge fournit une puissance réactive Q de valeur RP e~- @) En général, les charges ont un comportement plutét inductif, Elles consomment done de la puissance réactive. Dans de telles conditions, la tension est nécessairement différente (en module) aux deux extrémités de la ligne. Pour pouvoir tenir une tension identique aux deux bouts de la ligne, il faut done pouvoir produire localement de la puissance réactive. installation de moyens de production d'énergie réactive (alternateurs ou banes de capacités) contribue done & maintenir Ia tension constante sur le réseau. Pour fixer les ordres de grandeurs, notons que sur des lignes de transport d'énergie (400 kV, 225 KV) : RX20,1. La résistance dune ligne est toutefbis d'autant moins négligeable face & son inductance que le niveau de tension nominale est bas. En supposant que la tension est tenue aux deux extrémités de la ligne, essayons maintenant de calcuter amplitude de la tension le long de la ligne. Pour cela, considérons le schéma simplifié suivant 61 Patrick BASTARD ‘égloge deta tnsion Swpilee xR xL (QR (OL € figure 2 : modélisation simplifiée pour le catcul de la tension te long d'une ligne électrique 1a ligne est ic sewlementreprésentée par une résistance et une inductance en série es ees capaciifsme sont ‘Bas pris en comple; a charge es mise en paralléle avec des mavens de production de puissance réactve (C) ‘ermetant de maintenr le module de la tension identique aux deus exirmiés de la gne (V) «la postion le long de la ligne estrepérée par x, compris entre Det 1. La tension V(x) stexprime ainsi V)=F-eR+ jx (ennotant X-Lo) ce qui conduit & _ y-he™ Fea) Vo a(R wy ‘M-x+xe |G) =, y2x" = c0sd,)—2x(1—c0s5,) +1 @) doi, en module Le tracé de Poy pour différentes valeurs de 6) est porté sur la figure 3 Un déphasage de 20° entre les tensions aux deux extrémités de la ligne représente une valeur gia trés importante. La figure ci-dessus montre que si la tension est tenue aux deux bouts de Ja ligne, elle sera quasiment constante sur toute la ligne. A titre d'exemple, un déphasage de 20° sur une ligne 225 kV de 100 km dimpédance lingique (0,04+0,4)) Q/km correspond a un transit de puissance active denviron a Ein = 2800 sin 20° = 430." ce qui est déja énorme pour une seule ligne. 62 Patrick BASTARD Regloge debe tnaion Supe pf de la tension Sooo 2 ose oge| ase 4 jaw ty a3 jd op 0904 ‘001 07 03 04 05 08 o7 08 09 1 position slong dela ligne “figure 3 : profil de la tension le long d'une ligne dont la tension est idemtique aux deux extrémités _Le profil de tension dépend du déphasage 5 entre les tensions auc: dew extrémités dela ligne. II dépend done de Ta puissance active transitée, mais de fagan marginale Estimons maintenant le profil de tension si aucun moyen de production de puissance réactive ne permet de fixer la tension aux bomes de la charge, Dans ce cas, la tension Vo est quelconque, ainsi que le déphasage &). Si les puissances active P et réactive Q consommées parla charge sont connues, ces deux grandeurs peuvent étre approximativement estimées par les relations (voir chapitre précédent) [AV _ RP+XO 5 =F ra pee, [Un caleul similaire & celui mené précédemment conduit V,0086, +¥ ® Sion prend par exemple V2-0.9V; , on obtient les profils de tension suivants 3 aurick BASTARD Rigloge dela tonsion Space pol de a tension 09) ‘0 0) 02 03 04 o8 O08 a7 08 a9 1 postion le lang de shane “figure 4 : profil de la tension le long d'une ligne dont la tension est différente aux dew extrémités Le profi de tension dépend encore un pew du déphasage 5 ere les tensions aux ceux extrémits de lage. 1 “lapend done encore de fa pulssance ative iransitie, mais et surtout fa puissance réactiveabsorbe parla charge qi esl impove Vs, donc la forme d pref de tension Te fng dela ine Lianalyse rapide menée ci-dessus permet diillustrer deux principes importants du réglage de tension sur un réseau d'nergie > tenir la tension aux deux extrémités d'une ligne suffit @ rendre quasiment constante la tension le long de toute la ligne (si les tensions sont différentes aux deux extrémités, Ia variation de tension en fonction de la position sur la ligne est quasiment linéaire) ~ ce sont surtout les transits de puissance réactive, et quasiment pas les transits de puissance active, qui eréent des chutes de tension le long dune ligne ; il convient done idéalement diinstaller des moyens de production de puissance réactive au plus prés des charges, afin de iinimiser ces transits réactifs. ‘moyens d'action ‘Les quelques exemples traités ci-dessus montrent que le réglage de la tension est intimement ig & la maitrise des transits de puissance réactive sur le réseau, Les principaux moyens dlaction seront done liés & des dispositifs susceptibles de produire, voire de consommer de la puissance réactive, a savoir 64 Patrick BASTARD Rugloge dela rnsion Supilee * es alternateurs (production ou consommation de réactif) * les banes de capacité (production de réactif) * es inductances (consommation de réactif) Aces différents dispositfs, il convient de rajouter certains transformateurs dont le rapport de transformation n'est pas figé, ce qui permet de maintenir fa tension secondaire dans une certaine plage, méme lorsque la tension primaire varie, C'est le cas des transformateurs munis de plusieurs prises réglables soit 4 vide, soit en charge. Le réglage en temps réel de tous ces dispositifs dépend a la fois des technologies utilisées, des contraintes & tenir en régime transitoire et en régime permanent, des cofts, mais aussi des risques dinstabilité liés tout systéme asservi. Ces points seront détaillés par la suite Les différents moyens de réglage de la tension sont répartis sur ensemble du réseau de transport et de distribution, différemment selon les niveaux de tension. dame ds capaci: ——_ransformateur rapper varie Treas de anaport (40022519) | i ‘OUSEV) : | figure 5 : différents moyens de compensation de la puissance réactive et de réglage de tension un trait plein marque ta présence d'un disposi donne aun niveau de tension donné : un tat pointilé marque tne présence plus rare; aucum trait une présence exceprionnelle; les niveaux de tension indigués entre _parenthéses sont cows du réseau frangais ce ne sont que des exemples ‘Avant de pouvoir choisir, dimensionner et positionner efficacement ces différents dispositifis sur le réseau, il convient de savoir comment se comporte le réseau lui-méme - en particulier -vis des transits de puissance Jes lignes et cables, les transformateurs et les charges ~ vi reactive 65 Pasrick BASTARD Réglage dela tosion Swpélec COMPORTEMENT NATUREL DU RESEAU lignes et cables Pour etudier le comportement des lignes et cébles en terme de puissance réactive, il convient, comme souvent, de choisir un modéle sur lequel nous ferons quelques calouls et taisonnements. Le modéle est toujours un compromis entre simplicité et précision avec laquelle seront représentés les phénomenes auxquels on sintéresse. est fréquent de considérer un modéle de ligne R,L (série) lorsque Yon souhaite faire des raisonnements sur des configurations simples de réseaux (voir par exemple les quelques situations traitées ci-dessus). Il est clair que sur la base d'un tel modéle, on pourrait étre amené a dire qu'une ligne ne peut que consommer de la puissance réactive, ce qui est faux! Prenons un modéle plus détaillé: le schéma en x, dont on a montré dans un chapitre précédent quil constituait une excellente approximation a 50 Hz, pour des lignes n'excédant pas une centaine de km. Supposons quiune ligne (ou un cable) relie une source a une charge. Le schéma monophasé équivalent de cette situation peut étre représenté ainsi igure 6 : schéma monophasé pour 'étude du comportement d'une ligne vis-a-vis de la production ou consommation de puissance réactive {a ligne est représentée par un schéma en m elle ele une source dune charg, gui n'est pas nécessairement un lent du distributcur énergie, mais peut ie wre connexion vers wn niveau de tension infeieur A partir de ce schéma, essayons de calculer la puissance réactive Qi consommeée ou fournie par la ligne elle-méme, En comptant positivement la puissance consommée (par les inductances) et négativement la puissance fournie (par les capacités), Qseye peut s‘exprimer ainsi En faisant 'approximation F<¥/; , on peut encore éerire 66 Patrick BASTARD Réglage de fa tnsion Supec age =-COV} + XI? © A priori, Quore peut étre positif ou négatif: Ia ligne peut done consommer ou fournir de la puissance réactive, Pour étre plus précis, calculons le courant Z; Sur le schéma vectoriel ci-dessus, V, est prise comme référence de phase, mais les angles @ et 6 ont été orientés de telle sorte que g représente bien directement le déphasage associé & la charge (pour le cas particulier de la figure : g>0 (a charge consommne de lapuisance active) et 5*0) exploitation de ce sehéma veetoriel conduit & 1cos8 = [cos iain 5'= Fain E21 © 2 dot 2, (Coy \ +(e) Heav.sing oy dod, en reportant dans (5) Ory = AF? (XC, sino) + Cav} (XCa/ -1) ® Pour des raisons pratiques, il est préférables dlexprimer Qiige en fonction du produit S=Val (qui représente la puissance apparente transmise A la charge), plutdt qu‘en fonction de T seul, dont les ordres de grandeurs sont moins communément connus, On obtient x Que =AeS? = (XCosin9)8 +Cav3 (XC, 1) o Llexpression ci-dessus a été établie sur un schéma monophasé étoile équivalent. Le passage au triphasé donne or aurick BASTARD Reglage dela tension Sipe hone = ae ~(XCosin )s +Cav’3(XC2/-1) a0) aveo S=3Va1 et U, = Vi, Le tracé de Qiene ~/(S) donne une parabole dont lalluce est la suivante : hese (Ar) comportement induetif \ S MMVA) Cau Se ‘comportement capacitif figure 7 : puissance réactive fournie (<0) ou consommée (>0) par une ligne de transport ou de distribution d'énergie en fonction de la puissance apparente "transitée" la figure ne représente que Ullure générale de fa courbe ; a valeur de ia puissance S., pow laquelle Qog~0. est és differen pour une ligne adrienne et pour un edbte La valeur de Qngre pour S=0 (ligne a vide) est négative ; ceci napparait clairement dans expression (10) que si Yon tient compte des ordres de grandeur habituels pour des cibles et des lignes aériennes : voir les exemples numériques traités dans la suite de c¢ document. Cela revient a dire qu'une ligne (ou un cable) & vide fournit systématiquement de la puissance réactive (comportement capacitif) La valeur So pour laquelle Ia puissance fournie par la ligne est maximum est donnée en résolvant Wien _ 9 as 68 Patrick BASTARD Riglage dea tonsion Supe ce qui conduit & 5,-Zooine (iy 2 Lorsque la charge est inductive (9*0), cette valeur est positive. Toutefois, compte tena des ordres de grandeur de U et C, cette valeur reste toujours tras faible (par rapport a la puissance transitée nominale de la ligne considérée). Le caleul de Onin conduit Ou cotr[-144carcos °) (2) Pour des lignes ou cftles rbels, on peut faire Yapproximation suivante aig *-CooU™ (13) Cette approximation revient a considérer que la ligne se comporte alors quasiment comme une capacité de valeur C. Notons que cette approximation reste valable entre S=0 et S=So (ligne quasiment vide), La puissance S. est importante, puisqu'elle marque la limite entre un comportement capacitif et un comportement inductif de la ligne : on V'appelle puissance caractéristique Le caleul de 8, a partir de l'équation (10) et Qipe~9 conduit & 4 7 +44 cos? u cof no Yoo? (4) ‘Numériquement, et pour des valeurs réalistes de X,C et g, cette expression peut étre simplifice s,2u2 {O2 x ou encore, en notant L linductance associée a Vimpédance X ( en supposant 4/.XCo >> 1 9 Patrik BASTARD Réglage dela towion Suptlee «s) Limpédance Z, = JZ/C niest pas anodine : elle représente limpédance caractéristique de la ligne, elle peut encore aire exprimée par Z, = ViJe ob Fet c sont les constantes linéiques de la ligne (en H/km et en F/km) Pour fixer les ordres de grandeur, considérons quelques exemples, traités avec des valeurs "typiques" d'impédances lingiques, et pour une longueur de 10 km, avec un angle ccaractéristique de la charge g=10°, Les nombres entre parenthéses renvoient au numéro de la formule utilisée pour faire le calcul (rigoureux ou approché), Que les valeurs indiquées dans ce tableau ne soient considérées que comme des ordres de grandeur (quel que soit lillusoire nombre de chifftes "significatifs") : la dispersion des structure de lignes et cables entraine en effet une certaine disparité dans les valeurs des constantes lingiques 7./ et ¢ (pour des caleuls précis sur une topologie particuliére, on consultera le livre de Jean-Marie ESCANE référencé op. ua | or ' © | Sm |Se a4)] Se (45)] So (11) | Qmin (22)} Qmin (13) 8) | cota | cost way | ows | ows | owe | wa | ows | cave | 400| os | 04 | 02 | soo | 3586 | 3578 | 972 | -100 | -100 Ligne _| 400 | 02 | 1 | oots | 1500} 620 | ozo | oss | 7s | 75 cape _| 225 | 0, os | 03 | 250 | 1390 | 1386 | sas | 48 48. xigne | 225 | 006 | 13 | oor | 300 | 11 | wo | ors | a6 16. cable | 90 | 0, os | 02 | too | 182 | so | ogs | sa Sd rigne | 90 | oas | 13 | oor | so | 22 | 22 | oo | 03 03 cable | 60 | os | 04 | o2 | | s1_| so | ogo | 23 23 uigne | 60 | 02 | 14 | oor | so | wo | w | om | 02 aa Ce tableau peut étre corrélé avec les courbes suivantes 70 Patrick BASTARD Réglage dela tonsion Supetoc

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