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1988. JOURNEES RECH. PORCINE EN FRANCE, 20, 961-268, LIBRE-SERVICE DU LACTOSERUM POUR LE PORC A L’ENGRAIS INFLUENCE DE LA DENSITE ENERGETIQUE ET DE LA PRESENTATION DE L’ALIMENT COMPLEMENTAIRE C. FEVRIER (1), B. LACHANCE (2) ) Institut National de la Recherche Agronomique, Station de Recherches Porcines, Suint-Gilles, 35590 L’ HERMITAGE, (2) Agriculture Canada, Station de Recherches, B.P. 0, LENNOXVILLE, Québec, JIM 123 ‘ave la collaboration technique de Yolande JAGUELIN, Y- LEBRETON, J.P. PRIGENT, G. CONSEIL, J. JAFFRENOU 1 INTRODUCTION Solon nos estimations, le lactosérum conceme maintenant 104 15 p.cent de la production porcine francaise et 150.000 pores au Québec en 1984. Grace aux efforts réalisés dans hygiene du stockage et du transport par ies lateries comme par les éleveurs et grace a 'amélioration de la qualité de I'ali- ment complémentaire et des techniques d'engraissement, los meilleurs élevours rivalisent aujourd'hui avec succes vis & vis. de Faliment conventionne. Comme it s’agit généralement dun aliment bon marché, les producteurs sounaitent en utliser une proportion maximale, of toutes les enquétes réalisées ces derniéres années surle terrain montrent que, toutes méthodes d'utilisation confon- dues, les performances tendent a décraitre avec augmen- lation du taux de lactosérum dans la ration (MEZIERE, 1982), Si les meilleurs éleveurs obtiennent de bons résultats avec tune proportion de 30 p.cent de I'apport de matiére séche, ce ui de tous temps a été considéré comme la proportion opti- male (FEVAIER ET CHAUVEL, 1977), ilfaut en conclure que tous n'ont pas encore assimilé la bonne technique, ou bien ‘que de sériouses zones d'ombre persistent dans nos connais- sances quant & l'uilsation optimale du lactosérum en fone- tion de Sa complémentation, Dans certaines régions ou provinces, Alpes, Jura, Québec, le lactosérum est le seul aliment liquide disponible, quelque. {ois pour des durées limitées, selon les contrats passés avec les industriels et en fonction des fluctuations des cours de la poudre de lactosérum. Dans ce cas, investissement dans tune machine a soupe peut atre excessif, notamment pour les orcheries de taille modeste. On peut alors fourir le lacto- ‘sérum en libre-service & l'abreuvoir. Cependant la distribu- tion permanente peut conduire a une consommation exces- sive de sérum en terme de valorisation optimale et & une dété- rioration rapide des canalisations par la corrosion due & acide lactique. Une solution pour éviter ces inconvénients est de {ournir fe lactosérum pendant un temps limite, en alternance ‘avec I'eau de boisson. Une telle pratique est utllsée en Savoie fet depuis quelques années au Québec sur une large échell Ace jour, toutelois, on ne posséde que peu d'informations. chiffrées (LACHANCE et al, 1985) et aucune information scientifique sur les variations de réponse des performances dos pores aux différents traitements alimentaires. Selon TEXIER (1981), les porcs alimentés avec du sérum A volonté 4 abreuvoir ajusteraient spontanément leur ingestion & 30 cent de la matiére séche totale de leur ration et c'est sur cette base que nous avons concu une nouvelle série dexpérionces. ‘Connaissant importance de apport cellulosique, sur la valo- Fisation du lactosérum (FEVRIER ET CHAUVEL, 1977, JOST i, 1982), nous avons entrepris de mesurer impact de la valeur énergétique de laliment sur la consommation spon- tanée de lactosérum liquide et sur sa valorisation alimentaire, paar diverses expériences alliant des bilans nutritionnels sur 1aUx entiors ou privés do gros intestins et des essais rent en lots avec du lactosérum fourni librement 4 'abreuvoir. Nous rapportons ici trois d'entre elles qui parais- sent bien résumer nos acquis actuels. 2. MATERIEL ET METHODES 2.1. DISPOSITIFS EXPERIMENTAUX —Digestibilité totale Vingl-quatre porcs males castrés Large-White, d’un poids ‘moyen initial de 55 kg ont été répartis en 6 lots selon un ‘schéma factoriel en blocs équilibrés 3 x 2. Trois niveaux de cellulose brute ont été combinés avec la présence ou absence de lactosérum pour un taux de 30 p.cent de la matiére séche de la ration. Pour la cellulose, ies taux souhal- {és étaient de 2,5, 4,5 et 6,5 p.cent. Aprés les périodes d'adap- tallon aux cages individuelles et alimentation liquide selon le protocole standard de la Station, la période de mesure de bilan nutritionnel a été de dix jours. —Digestibitits itéal La digestbilté ildale des régimes étudiés dans experience précédente a été mesurée sur trois pores pourvus d’anasto- ‘mose iléo-rectale termino-latérale isolement partiel du colon) 362 TABLEAU 1 COMPOSITION DES ALIMENTS UTILISES DANS LES BILANS NUTRITIONNELS (rappartée & la maliére séche) Lars 1 2 3 4 5 6 ecosin Sens 86 30% ‘Cetus 8 25 4S 85 25 45 85 ‘esa = = a0 00 “ag Sande He - 5175 wen B62 eas Be 8575 a5 ait Oo Castine ciotyctioue 518 258 196 138 CPs 518 253 196 139 reson Ca 10 02 ue = Cars Caan 6 182 205 208 Sanaa O58 ~ = ° fo + Vi 018 018 08 oo ‘Conposton dela tre ste en ‘IGESTILITE FECALE ] Cenes ies 508 56 en oz 701 70 Erg rtf) 7 “n 09 ae an 25 ate 30 338 345 218 ann 281 Upites 250 312 se 2 218 38 Cats bts 250 408 557 221 40 60 NO. ou 1582 mis | 1038 1608 2167 ADE 306 530 7 | 80 si? 7 ADLaine a7 12 me 085 137 178 DIGESTIONITE REALE Contes buts 50 6x 628 768 Ene bute (cl) 8a wa “ie ao roe 355 855 268 268 Loies 253 30 ist ar Cats oe 2a eo 200 et NOR. 830 250 8 28 ADE 306 808 a an ADLipine an 200 are 18 () Concentré Proteique Soluble de Poisson et quatre pores avec anastomose termino-terminale(solement total du colon) (LAPLACE et al, 1986). Ces pores d'un poids moyen initial de 80 kg étaient opérés depuis cing mois lors de leur mise en jots. Chacun des régimes a été testé sur cha- ‘cun des pores, selon un dispositf en carré latin pour chaque type d’anastomose. La durée des périodes de callecte était de trois jours, aprés une période d’adaptation au régime de quatre jours. Alimentation au lactosérum a Vebreuvoir Cont vingt-huit pores, logés par groupes de deux males cas- {tés ot deux femelles, ont été répartis selon un schéma fac- toriel 2 x 2x 2 en blocs équilibrés, en 8 lots combinant deux taux de cellulose brute, 2,5 et 6,5 p.cent, avec des aliments ‘granulés ou non, en présence ou non de lactosérum a I'abreu- voir. De 25,9 & 100,5 kg de poids vit, ils ont été alimentés vvolonté, ce qui permet de considérer chaque pore comme tune donnée indépendante pour ce qui concerne les gains moyens quotidiens, dans un schéma factoriel équilibré 2 x 2x 2 x2. Pour les données concernant laliment ingéré et les indices de consommation I'unité expérimentale est a loge dde quatre pores dont les caractéristiques sont ie gain de poids total et le nombre total de jours passés par les quatre porcs dans la loge. 2.2. COMPOSITION DES ALIMENTS ET DONNEES ANALYTIQUES. La source de cellulose choisie est le son de bi. Alin d’éviter toute interférence avec une autre source, la complementation protéique a 616 obtenue par un mélange de caséine chlorhy- drique et de C-P-S.P. 80. Les formules des aliments utilises {dans les bilans sont rapportées au tableau 1, avec leur don- rnées analytiques, celles relatives a experience en lot au tableau 2. Les trois expériences n’étant pas simultanées, des. différences analytiques apparaissent entre les expériences, fen diminuant ou en augmentant légerement I'amplitude de la variation de teneurs en constituants pariétaux, ce qui ne remet pas en cause les effets des facteurs étudiés. Ces aliments ont été granulés pour les expériences en bilan. Le lactosérum, fourni sous forme liquide était reconstitué ‘extemporanément a partir de poudre, sur la base d'une teneur cen matiére séche de 6,5 p.cent. Pour les mesures de bilans, il était présenté 'auge, on mélange avec Valiment. La dis tribution daliment était identique dans les six lots expérimen- ‘aux, sur la base de l'apport en matiére séche. Dans experience en lot, aliment complémentaire, présonté sot en farne soit en granule, eat four ac itu tancts que le lactosérum, reconstitué quotidiennement était acidifié par des ferments lactiques pour une meilleure hygine de con- servation (ph 4,6). Il état mis & disposition pendant une durée quotidienne variant de 4 a 6 heures selon ies jours de la ssemaino. L'eau était fournie dans le méme abreuvolr pendant le reste du temps. Les quantités de lactosérum et d’eauingé- 162s ont été releves quotidiennement et le disposti 'abrou- vvernent a été débarassé chaque jour des soullures qui entra nent un refus de boisson. TABLEAU 2 COMPOSITION DES ALIMENTS UTILISES EN ENGRAISSEMENT Croissance Finiton Coes 25 6s 28 ‘onde fin = 390 - Casto conus 495 328 38 crseeo 505 az 30 ae a0 sie ae hospi bain 183 at 1.05 (Cebonae de Casi ia 2 a3 ‘Sel marn 050 025 050 fgotements + Viamines 018 018 a8 Compostion rppurée a la mate siche Fare [Granule | Fane | Granule | Forme | Grane Fine Condos tries eat 778 0 518 sor an 875 rege brute (ale) 0 5 on 461 482 5 re ae 3a 350 307 335 310 308 315 ies az 446 a 24 261 “2 7 Calis rte 286 674 an par 2a 6 896 NOR, 00 24 2424 aa 850 Bed ait ADE, 74 a 86 318 316 782 78 AD.gnine 076 20s id 00 038 206 208 2.3. OBSERVATIONS COMPLEMENTAIRES Outre les masures habituelies de performances zootechni- ‘ques at de qualité de carcasses (taux de muscle estimé & par- tie de la découpe parisienne normalisée, DESMOULIN ot af. 1987), importance des tractus digestits a 616 mesurée pour {es différents lots, ainsi que les caractéristiques stomacales, DH, tenour en matiére séche et uleéres gastro-cesophagiens, classés selon TOURNUT (1982). 3. RESULTATS 3.1, UTILISATION DIGESTIVE DES REGIMES Quels que soient les nutriments étudiés, les digestibiltés apparentes iléales obtenues par anastomose termine latérale ou bien par anastomose termino-terminale n’ont pas fourni de résultats significativement différents. Pour cette présen- lation is ont done été regroupés dans le tableau 3, en regard des critéres corespondants pour la digestibilté totale. Les constituants pariétaux ont été estimés par la cellulose brute ot les fractions de Van Soest. En ce qui concerne la digestibilité totale, tes écart-types des Coefficients d’Utiisa- tion Digestive apparents de ces constituants sont corrects, de ordre de 1 a2 points, en revanche, pour la digestibilité iléal, ils sont tes élevés, de l'ordre de 6 8 points, ce qui doit modérer interpretation des differences de réponses entre {es digestibiltés totale et iléale. Par aillours, une durée de col- lecte iléale de trois jours, probablement suffisante pour une ‘étude sur tes protéines semble trop courte pour celle des parois végétales, en raison du rythme de passage et d'éva- ‘uation stomacale de ces composants. Compe tenu de ces, réserves on s‘attachera aux effets les plus marquants. Contormément a toutes les données antérioures (HENRY et ETIENNE, 1969), la digestibilité apparente totale de tous les cconstituants de la ration est significativement diminuée par elevation du taux cellulosique. Mais elle est aussi par la présence de lactosérum dans le régime. Cependant des into- ‘actions significatives n’apparaissent entre ces deux facteurs, ‘que pour les constituants pariétaux. La digestibilité de la trac- tion ligno-cellulosique et dans une moindre mesure celle des hémicelluloses est davantage diminuée dans les régimes qui ‘ne comportent que du blé que dans ceux ou le son a été intro- duit. Ceci met en évidence lettet de la quantité, mais aussi de la nature des parois végétales dans I'intoraction avec le lactose (JOST et al, 1982), Toutefois cette réduction est sans effet notable sur la digestbilté des autres composants du régime, compte tenu de la faible part que les parois du blé prennent dans la ration. La digostibiité apparente iléale de I'énergia, do la fraction

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