You are on page 1of 7

CNFPT

[Finances-Les essentiels] Le
budget des collectivités locales
Auteur : Wiki Territorial

www.wikiterritorial.cnfpt.fr
WikiTerritorial
Un espace d'échanges et de partage d'informations autour des collectivités territoriales.

[Finances-Les essentiels] Le
budget des collectivités locales

Table des matières

Centre National de la Fonction Publique Territoriale — Page 2


WikiTerritorial
Un espace d'échanges et de partage d'informations autour des collectivités territoriales.

[Finances-Les essentiels] Le
budget des collectivités locales

Famille :

Les concours de la FPT


Dernière mise à jour : janvier 2021

Tous les ans, les collectivités locales, par l’intermédiaire de leur assemblée délibérante, doivent adopter leur
budget. Il s’agit d’un acte important qui va ensuite leur permettre d’engager des dépenses et de recouvrer des recettes
pendant toute la durée de l’année civile.

1. Les acteurs du budget local


Il existe cinq acteurs différents qui vont intervenir dans le cadre de l’adoption, de l’exécution et du contrôle du budget
de la collectivité.

Deux acteurs – l’exécutif local et l’assemblée délibérante – sont des acteurs internes à la collectivité tandis que
les trois autres – le comptable public, le Préfet et la Chambre régionale des comptes (CRC) – sont extérieurs à
la collectivité.

1.1. L’assemblée délibérante


Selon la collectivité concernée, il s’agira du conseil municipal pour une commune, du conseil communautaire pour
un EPCI à fiscalité propre ou encore du conseil départemental pour les départements, du conseil régional pour les
régions, etc.

L’assemblée délibérante, composée de l’ensemble des élus de la collectivité, est la seule instance en capacité
de voter les budgets et d’approuver les résultats de l’ordonnateur à l’occasion de l’adoption du compte administratif.
Il s’agit, en effet, d’actes fondamentaux qui participent au bon fonctionnement de la collectivité. Aucune délégation
n’est donc ici possible.

Centre National de la Fonction Publique Territoriale — Page 3


WikiTerritorial
Un espace d'échanges et de partage d'informations autour des collectivités territoriales.

[Finances-Les essentiels] Le
budget des collectivités locales

1.2. L’exécutif local


Il s’agit du Maire pour la commune ou du Président pour un établissement public de coopération intercommunale
(EPCI), du Président du conseil département ou régional, etc.

L’exécutif local, appelé ici ordonnateur, aura pour principales responsabilités de préparer et d’exécuter le budget
puis d’en présenter les résultats à la fin de l’exercice lors de l’approbation du compte administratif.

Bien souvent, l’ordonnateur accordera des délégations de signature à ses proches collaborateurs comme le
directeur général des services (DGS), le directeur des services techniques (DST) ou même plus simplement à un
agent de la collectivité, et ce, afin de rendre plus aisé l’exercice de sa fonction.

1.3. Le comptable public


C’est un fonctionnaire qui n’appartient pas à la fonction publique territoriale et qui donc, à ce titre, n’est pas placé
sous l’autorité hiérarchique de l’exécutif local.

Il s’agit, en fait, d’un agent du Ministère de l’Economie et des Finances qui portera le nom de trésorier municipal,
de payeur départemental ou de payeur régional selon la nature du poste comptable qu’il occupe dans le réseau de
la Direction générale des finances publiques (DGFIP).

C’est le comptable public qui assurera le paiement effectif des dépenses de la collectivité. C’est lui aussi qui en
encaissera les recettes et suivra l’ensemble des opérations comptables de la collectivité à travers le compte de
gestion qu’il doit produire tous les ans en parallèle du compte administratif de l’ordonnateur.

A ce titre, il pourra engager sa responsabilité personnelle et pécuniaire devant la Chambre régionale des comptes
(CRC) en cas d’irrégularités commises par l’ordonnateur, si toutefois il ne s’est pas opposé à ce dernier en temps
utile, en refusant par exemple de prendre en charge un mandat ou un titre irrégulier.

1.4. Le préfet
Les services de la préfecture (ou de la sous-préfecture le cas échéant) assureront le contrôle de légalité et le contrôle
budgétaire sur les principaux actes à caractère budgétaire et financier adoptés par la collectivité.

Dans le cadre du contrôle de légalité, les services du Préfet pourront, par exemple, déférer au tribunal administratif
toute irrégularité entachant le budget comme l’éventuel non-respect du quorum lors du vote du budget ou de compte
administratif.

Dans le cadre du contrôle budgétaire, les services préfectoraux pourront, cette fois-ci, saisir la CRC.

1.5. La Chambre régionale des comptes


Les juges financiers interviennent à côté des juges administratifs pour s’assurer du respect scrupuleux par la
collectivité et le comptable public des lois et règlements régissant le bon usage des deniers publics.

La Chambre régionale des comptes (CRC) interviendra en amont, en cas de problèmes sur le budget ou le compte
administratif détectés par le Préfet, et en aval, à sa propre initiative, pour s’assurer de la régularité des opérations
comptables réalisées par le comptable public.
Dans ce dernier cas, la CRC pourra rendre un jugement afin de mettre « en débet » le comptable, c’est-à-dire,
prononcer contre lui une peine financière correspondant aux préjudices financiers qu’aura subi la collectivité du fait
de ses négligences (comme, par exemple, le non-recouvrement d’une créance auprès de débiteurs de la collectivité).

L’ensemble de ces cinq acteurs sont strictement indépendants. Cette séparation stricte des pouvoirs est ainsi
organisée afin de permettre un équilibre des pouvoirs entre la collectivité et l’Etat.

Centre National de la Fonction Publique Territoriale — Page 4


WikiTerritorial
Un espace d'échanges et de partage d'informations autour des collectivités territoriales.

[Finances-Les essentiels] Le
budget des collectivités locales

Il s’agit d’une organisation répondant au principe de l’article 72 de la constitution du 4 octobre 1958 qui prévoit la
libre-administration des collectivités locales mais dans le cadre du respect des lois et règlements de la République.

2. L’adoption et l’exécution du budget


2.1. L’adoption du budget
C’est l’ordonnateur qui prépare le budget et le présente ensuite à l’assemblée délibérante pour qu’elle le vote avant
le 15 avril (ou le 30 avril, les années d’élections amenant au renouvellement de l’assemblée délibérante).

Mais avant d’organiser ce vote, l’exécutif local devra obligatoirement organiser un débat d’orientations budgétaires
(DOB) dans les 2 mois qui précèdent la séance lors de laquelle l’assemblée délibérante votera le budget primitif de
la collectivité. Cette obligation ne s’impose toutefois qu’aux collectivités dépassant au moins 3 500 habitants.

Lors du vote du budget, l’assemblée délibérante va ordinairement adopter le budget par un vote effectué au niveau
des chapitres comptables (et beaucoup plus rarement par un vote au niveau des articles).

Une fois adopté, le budget devra encore être obligatoirement transmis à la préfecture dans un délai maximum de
15 jours afin de permettre aux services préfectoraux d’exercer le contrôle de légalité et le contrôle budgétaire prévus
par le code général des collectivités territoriales (CGCT).

Enfin, pour que le budget puisse devenir pleinement exécutoire, une dernière formalité sera nécessaire, il s’agit
de l’affichage en Mairie de celui-ci.

2.2. L’exécution du budget


L’exécution du budget de la collectivité se trouve soumis à un certain nombre de règles strictes, qui répondent au
principe de séparation de l’ordonnateur et du comptable.

En vertu de ce principe, l’ensemble des opérations de la collectivité vont être retracées à travers deux comptabilités
différentes : la comptabilité de l’ordonnateur et la comptabilité du comptable public.

Pour effectuer des dépenses, l’ordonnateur devra suivre un schéma précis qui passera par trois phases :
l’engagement, la liquidation puis l’ordonnancement (ou le mandatement) de la dépense. De même, pour encaisser
des recettes, l’ordonnateur devra également suivre trois étapes, similaires à celles de la dépense : la constatation
du fait générateur, la liquidation puis l’ordonnancement du titre (cf. fiches sur les recettes et les dépenses locales).

Pour être effectivement payés ou encaissés, les mandats et titres adressés par l’ordonnateur devront être acceptés
par le comptable public qui, en cas de désaccord, pourra refuser leur prise en charge et procéder au rejet des
mandats et ordres de recette émis par l’ordonnateur.

Le principe de séparation entre l’ordonnateur et le comptable répartit donc précisément les rôles et les
responsabilités entre les collectivités locales et les services de l’Etat. Afin de faire respecter ce principe, une sanction
est éventuellement prévue à l’encontre des exécutifs locaux qui ne respecteraient pas strictement ce principe de
séparation en s’immisçant, par exemple, dans les fonctions du comptable public.

Les ordonnateurs peuvent, en effet, être condamnés pour « gestion de fait ». Ce sera notamment le cas lorsqu’un
ordonnateur aura procédé lui-même au maniement des deniers publics, prérogatives réservées au seul comptable
public (exemple : encaissement par le Maire des recettes de billetterie d’une manifestation culturelle organisée par la
commune ou encore versement par le Maire d’une subvention à une association municipale dont il assure également
la présidence).

Centre National de la Fonction Publique Territoriale — Page 5


WikiTerritorial
Un espace d'échanges et de partage d'informations autour des collectivités territoriales.

[Finances-Les essentiels] Le
budget des collectivités locales

3. La présentation des résultats du budget


Le budget étant un acte prévisionnel, il convient, en fin d’exercice, d’arrêter l’ensemble des opérations en dépenses
et en recettes afin d’obtenir les résultats définitifs de l’exécution budgétaire annuelle.
Ces phases de « détermination » des résultats du budget exécuté doivent permettre de produire deux documents
différents : le compte de gestion (CG) et le compte administratif (CA). Ces documents vont permettre de connaître
précisément le résultat excédentaire ou déficitaire de l’exercice écoulé. De même, ils serviront à contrôler la régularité
des opérations réalisées par l’ordonnateur et ses services dans la mesure où le CA produit par l’ordonnateur doit
être parfaitement identique au CG élaboré par le comptable public.

En cas de discordance entre l’un et l’autre, le Préfet saisira la CRC afin de déterminer l’origine des différences
constatées et d’arrêter définitivement les comptes de la collectivité.

3.1. Le compte de gestion


Le CG permet de présenter les résultats de la collectivité comme le comptable public a pu les établir. Le compte de
gestion doit être transmis à l’ordonnateur, au plus tard avant le 30 mai de l’année N+1, soit un mois avant le vote
de l’assemblée délibérante sur le CA.

Le CG est beaucoup plus complet que le compte administratif car il est tenu « en partie double », c’est-à-dire qu’il
permet de suivre les opérations réalisées avec les tiers, fournisseurs et redevables de la collectivité. Pour ce faire, le
comptable public utilisera des comptes qui seront absents du CA. Il s’agira des comptes de la classe 4 (les comptes
de tiers) et des comptes de la classe 5 (les comptes financiers).

3.2. Le compte administratif


C’est le compte de résultat de l’exécutif local. Le CA détaille toutes les opérations réalisées, en recettes et
en dépenses, et présente les résultats excédentaires ou déficitaires de l’exercice en fonctionnement comme en
investissement.

Le CA est tenu en « partie simple », c’est-à-dire que les dépenses et les recettes y figurent sans la contrepartie
fournisseur, client ou redevable qui figurent à la classe 4 du compte de gestion.

L’exécutif a l’obligation de présenter le CA au vote de l’assemblée délibérante après le compte de gestion et au


plus tard le 30 juin de l’année N+1. Ensuite, l’ordonnateur devra transmettre le compte administratif dans les 15
jours à la préfecture.

Le compte de résultat est important car il permet à l’assemblée délibérante de contrôler la bonne exécution du
budget et au Préfet de constater l’éventuel déficit d’exécution de celui-ci pour ensuite, le cas échéant, saisir la CRC
qui proposera les mesures nécessaires au rétablissement de cet équilibre budgétaire.

Le calendrier budgétaire d’une collectivité locale

Centre National de la Fonction Publique Territoriale — Page 6


WikiTerritorial
Un espace d'échanges et de partage d'informations autour des collectivités territoriales.

[Finances-Les essentiels] Le
budget des collectivités locales

A la fin de cette procédure de présentation et d’adoption du CA et du CG, la collectivité pourra alors procéder à


la reprise des résultats. Cette reprise est obligatoire et se fait en une seule fois et en totalité aussi bien en section
de fonctionnement qu’en section d’investissement. Elle permet d’intégrer l’éventuel excèdent ou déficit de l’année
passée au nouveau budget de la collectivité.

Cette reprise des résultats peut se faire soit par l’intermédiaire du vote d’un budget supplémentaire, soit
directement lors de l’adoption du budget primitif de l’année suivante.

Ainsi, entre l’adoption, l’exécution et la constatation des résultats de l’année budgétaire d’une collectivité, il peut
s’écouler une période de 18 mois.

Auteur :

GOSSIN Antoine

Thématique(s) :

Finances

Lire la suite

Centre National de la Fonction Publique Territoriale — Page 7

You might also like