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Changement climatique : Un
avenir compromis pour les
stations de ski
buzzlesiutcannes03 il y a 3 mois

Le 4 février 2022, Météo France a annoncé que ce


mois de janvier était le plus sec depuis 30 ans dans les
Alpes du sud. Cette nouvelle interpelle sur l’avenir des
stations

station de ski les Angles. crédit Juliette Abdou

Quand certaines stations envisagent des fermetures,


d’autres cherchent des moyens de développement
plus écologiques ou leur permettant de moins
dépendre des activités hivernales. En 2019, la
ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne,
révoltée par des pratiques telles que l’enneigement
par hélicoptère, avait réuni des professionnels du
secteur pour demander « un changement de
modèle ». Cette situation illustre tous les enjeux
écologiques et économiques auxquels fait face
l’industrie du ski. Depuis le XIXème siècle, les Alpes
ont connu un réchauffement climatique de 2°C. La
limite qui permet de pratiquer le ski est passé de 1200
mètres à 1500 mètres depuis les années 1960. Le ski
que nous avons connu jusqu’à aujourd’hui pourrait-il
aller jusqu’à disparaître totalement ?

« La neige de culture », une fausse bonne


solution

La neige de culture apparaît à la fin des années 1980,


pour faire face aux aléas de la météo. Les stations de
ski en manque de neige ont vu leur fréquentation
drastiquement baisser. Les canons à neige se sont
rendus indispensables. En France 35% des stations de
ski sont enneigées artificiellement. Les canons à neige
sont devenus « vitaux », pour les domaines skiables
qui doivent ouvrir au moins 100 jours pour subsister.
En 2016, la région Rhône-Alpes a débloqué 30
millions d’euros pour l’enneigement artificiel des
stations de basse altitude. Pour autant, la neige
artificielle n’est d’aucune utilité si les températures
sont trop élevées. Bien que la neige de culture semble
être la seule solution viable, elle reste partielle et
coûteuse. Dans les stations de basse altitude, elle
permet juste un enneigement minimal.

Changer de hauteur

Pour s’assurer des saisons plus longues, certaines


stations se créent des liaisons avec des pistes
d’altitude. Par exemple, la commune de La Grave
envisage grâce à un téléphérique de passer de 3200
mètres à 3600 mètres d’altitude. L’Alpe d’Huez veut
développer une nouvelle liaison avec les Deux Alpes
d’ici à 2023. A Valmeinier, en Savoie, le sommet des
pistes du domaine passe de 2500 mètres à 2750
mètres d’altitude. Certains de ces travaux impliquent
des dommages importants à des milieux écologiques
de grande valeur. Seulement, si elles veulent
maintenir des emplois dans leur région, elles se
doivent de monter dans les endroits où la neige sera
présente malgré les répercussions
environnementales.

La fin du ski ?

Ces nouveaux aménagements révèlent les travers


d’une profession qui s’accroche à un ancien modèle.
Les petites stations imitent le modèle économique des
plus grandes, les investissements sont souvent
rentabilisés par la vente des forfaits en hiver. Bien que
95 % du chiffre d’affaires des stations soient réalisés
l’hiver, l’Union Européenne a mis en place le
programme « Espace valléen » dans le cadre de fonds
européens de développement régional, offrant une
aide de 500 000 euros aux régions concernées pour
proposer de nouvelles activités et installations
touristiques estivales. Les stations vont devoir se
reconvertir. Certaines essaient de maintenir leur taux
de tourisme annuel, avec du VTT, du biathlon, et des
randonnées équestres et pédestres.

Réduire son impact environnemental

Le plus sage reste évidemment de réduire l’impact des


stations sur l’environnement. Baisse des bilans
carbone, électricité d’origine renouvelable, les
domaines skiables doivent s’engager afin de réduire
leur impact environnemental et lutter contre le
réchauffement climatique. La vallée de Chamonix a
lancé un plan climat haute montagne qui s’étendait de
2019 à 2020. Les stations les plus soucieuses de
l’environnement peuvent obtenir le label « Flocon
vert », attestant d’une réduction des émissions de gaz
à effet serre, une multiplication des activités hors
hivernales et une gestion de la neige de culture et des
ressources naturelles. Chamonix favorise l’usage des
transports en commun gratuits car le transport des
voyageurs est le premier polluant responsable des
émissions de gaz à effet de serre dans les stations de
ski. Dans un contexte où le ski attire de moins en
moins, comme le montre une baisse de 14% du
nombre de skieurs entre 2008 et 2018, l’écologie
semble être une solution pour séduire les derniers
skieurs avant que les pistes ne fondent.

Hannah Delaygue

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Catégories : environnement, nature

Étiquettes : Les Angles, neige de culture, réchauffement


climatique, ski, stations de ski

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