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Rep Annulation
Rep Annulation
Me VOYEZ Williane
3 rue de la joie
Lomé Togo
Chambre Administratif
de la Cour Suprême du
Togo
RECOURS EN ANNULATION
Présenté par
Contre
Le décret n°26/2001 du 15 mai 2001 pris soit par le Président de la République ou par
le Premier Ministre, par lequel a été désigné Monsieur KANTOU Momo comme étant
le nouveau chef canton de Tové,
PLAISE A LA COUR
Suite au décès le 28 décembre 2000 de Togbui Xafi IV, un nouveau chef canton en la
personne de Monsieur Assou GBEGA a été nominé par voie coutumière comme
successeur du Trône royal le 26 janvier 2001 tel que l’atteste le procès verbal établit
ce jour. La nomination et le procès-verbal ont été faits conformément aux us et
coutumes de la localité. Neuf mois plus tard, le 17 septembre 2001, le garant du Trône;
KOKO Seyi, adresse un courrier à Monsieur le Ministre, pour demander l’autorisation
d’inhumer feu Togbui Xafi IV et par ce courrier informe Monsieur le Ministre de la
désignation par le Conseil du Trône de Monsieur Assou GBEGA, comme étant
successeur au Trône. Mais force est de constater que le 19 Novembre 2001, Monsieur
KANTOU Momo a été intronisé chef canton sur base du décret n°26/2001 du 15 mai
2001. En l’absence d’information sur le décret, il est impossible de savoir s’il s’agit
d’un décret présidentiel ou ministériel.
À la suite de cette intronisation, les membres de la Collectivité, représentés par
Monsieur Assou GBEGA, ont procédé à la vérification de la publication au journal
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officiel du décret de nomination. Il en résulte que le décret qui désigne Monsieur
KANTOU Momo comme étant le nouveau chef canton n’a pas été publié au Journal
Officiel Togolais.
Cette décision est de fait entaché d’illégalité tant sur le plan externe, qu’interne.
1. Les us et coutumes
Tout d’abord, l’administration ne disposait pas au moment des faits de la compétence
matérielle dans la désignation des chefs cantons. Le décret pris est illégal en ce qu’il
est antagoniste aux us et coutumes de la localité. En effet, dans cette localité, le choix
du chef canton se fait par le Conseil du Trône et la désignation de Monsieur Momo
KANTOU par le décret est contraire aux us et coutumes contrairement à celle de
Monsieur Assou GBEGA qui est parfaitement conforme. L’acte est illégal parce qu’il
ne respecte aucune des formalités préalables établies par les us et coutumes.
2. L’absence de Notification
La notification est une mesure de publicité ayant pour objet d'avertir le destinataire
qu'un acte administratif a été pris à son égard. Mais malheureusement l’administration
n’a à aucun instant pris la peine effectuer cette mesure. La conséquence est que ce
décret n’a jamais été notifié ni à Monsieur Assou GBEGA, ni à un quelconque
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membre du Conseil du Trône, encore moins à un membre de la collectivité. Grande
fût leur surprise lorsqu’en Novembre 2001, Monsieur KANTOU Momo fut intronisé
par d’autres personnes que les membres du Conseil du Trône sans qu’ils aient jamais
eu connaissance de cette décision.
3. Le défaut de publication
Il est également contesté que la décision a été prise en méconnaissance de
l’accomplissement des formalités et procédures auxquelles elle était assujettie. Après
l’intronisation de KANTOU Momo, les requérants, surpris par ce décret et n’ayant
jamais eu écho de cela, se sont renseignés auprès des services du Journal Officiel. Ces
services nous ont fait savoir que de mai à novembre 2001, aucun décret portant le
n°26/2001 n’a été publié au journal officiel. Le décret n’étant opposable aux tiers
qu’après publication au Journal Officiel et ce dernier est considéré comme le seul
canal compétent pour la publication des lois, décrets, arrêtés et ordonnances pris dans
l’exercice des fonctions. La publication au Journal officiel est une formalité
substantielle dont l’inobservation doit entraîner la nullité de l’acte. Il est de constat
que l’acte attaqué est totalement illégal sur le plan des formalités préalables établies
par les us et coutumes de la localité. Que l’acte n’a pas été notifié au requérant et qu’il
n’a jamais été publié au Journal Officiel Togolais. En l’absence de cette dernière
formalité, le décret ne peut absolument pas être opposé aux tiers.
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doit entraîner son annulation et l’accepter reviendrait non seulement à accepter une
violation flagrante de La Constitution, mais aussi à bafouer les droits reconnus depuis
des siècles à la Chefferie Traditionnelle dans notre pays. Nous prions la Chambre
administrative de prononcer sans attendre la violation de la Constitution par le décret
n°26/2001 du 15 mai 2001 et par conséquent de prononcer son annulation sans
réserve et sans condition.
2. Le détournement de pouvoir
De toute évidence, il n’est plus à prouver que l’administration qui a pris le décret
n°26/2001 du 15 mai 2001 a outre passé ses pouvoirs en s’assignant un but étranger à
celui de l’intérêt général. En procédant à la nomination du Chef canton, quel était le
but de l’administration ? Monsieur le Président ou le Premier Ministre sont ils
compétents à cet effet ? Ce tour de passe-passe servait-il les intérêts de Monsieur
KANTOU Momo ou de l’administration ? Autant de questions qui nous viennent à
l’esprit lorsque nous nous penchons sur cet acte plus qu’illégal. La réponse à ces
questions sont évidentes. Le but de l’administration n’a jamais été le bien-être de la
Collectivité de Tové et cet acte n’a fait qu’attisé les tensions mettant en danger la paix,
la cohésion et la tranquillité dans la communauté. Il est clair que l’administration a été
au-delà de ses pouvoirs en détournant les compétences pour des fins autres que ceux
de la Communauté. Ce détournement de pouvoir ne peut être accepté au risque de voir
cela se reproduire à l’avenir. La violation de La Constitution étant clairement établie,
l’administration en détournant ses pouvoirs viole en substance l’article 143 de la
Constitution. Ni le Président de la République, Ni le Premier Ministre ne pouvait
aucunement prendre cette décision et l’imposé à la Collectivité de Tové. Le
détournement de pouvoir établit, il échet à la Chambre administrative de se prononcer
favorablement en faveur de la requête pour excès de pouvoir et d’annuler ainsi le
décret n° 26/2001 du 15 mai 2001 pris en violation de l’article 143 de la Constitution.
PIECES JOINTES :
1- Le PV du 26 Janvier 2001 du Conseil du Trône entérinant la désignation de
Monsieur Assou GBEGA comme étant le nouveau chef canton.
2- Le décret n° 26/2001 du 15 mai 2001.