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Guide Public Du Budgetaire 2023
Guide Public Du Budgetaire 2023
du Budget
GUIDE DU
BUDGÉTAIRE
Le référentiel métier de la DB, à l’usage de tous les
praticiens et curieux des finances publiques
Édition 2023
MOT DE LA DIRECTRICE
Pour la première fois, la direction du Budget (DB) rend public son Guide du budgétaire. Ce
référentiel, bien connu des budgétaires passés par la DB, permettra à tous ceux qui
s’intéressent aux finances publiques et à la matière budgétaire d’appréhender, tant en théorie
qu’en pratique, les principales missions de la direction du Budget ainsi que les modalités
d’élaboration et de suivi du budget.
J’espère que cette première version externe du Guide du budgétaire vous sera utile et
permettra d’améliorer votre connaissance des finances publiques.
Mélanie Joder
Directrice du Budget
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SOMMAIRE
Mot de la directrice ..................................................................................................... 3
Sommaire....................................................................................................................... 5
4. EXÉCUTION BUDGÉTAIRE................................................................................. 81
A. Mise en réserve, disponibilité et répartition des crédits ........................................................83
B. Suivi de l’exécution et prévisions ................................................................................................86
C. Le pilotage de fin de gestion ........................................................................................................88
D. Valorisation de la comptabilité générale ...................................................................................90
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D. La procédure du « Guichet unique » DB-DGAFP .................................................................... 105
E. Le rôle du bureau 2BPSS dans le pilotage des emplois et des crédits de personnel .... 108
F. Les systèmes d’information interministériels de suivi des emplois, des rémunérations et
des dépenses de personnel ......................................................................................................... 111
D. La gestion budgétaire et comptable publique (GBCP) appliquée aux organismes ........ 146
E. La Rémunération Moyenne des Personnels en Place (RMPP) et le cadrage salarial dans
les organismes ............................................................................................................................... 149
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1. LA DIRECTION DU BUDGET
ET SON « ÉCOSYSTÈME »
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
A. La direction du budget :
missions, métiers, organisation
La direction du Budget (DB) propose au Gouvernement la stratégie pluriannuelle en matière de finances
publiques.
Elle pilote l’élaboration des lois de finances et l’exécution du budget de l’État ainsi que des finances
publiques, coordonne les autorités chargées du contrôle budgétaire et exerce la tutelle financière des
organismes publics. Au niveau européen, elle suit les aspects budgétaires relatifs aux politiques menées
et participe à l’élaboration du budget de l’UE.
Son champ d’action interministériel et son expertise budgétaire confèrent à la direction du Budget un
périmètre d’intervention très large, portant sur l’ensemble des politiques publiques, qu’elles soient
conduites par l’État et les organismes publics, les collectivités locales et les administrations de sécurité
sociale. Dans le cadre fixé notamment par la LOLF, en cohérence avec les engagements européens de la
France, et avec un objectif de soutenabilité et de performance des politiques publiques, la direction du
Budget exerce huit missions en propre, fixées par décret.
→ Définition de la politique des finances publiques, de la politique budgétaire de l'État ainsi que
des outils de pilotage de ces politiques ;
→ Élaboration des lois de finances, suivi et pilotage de l'exécution du budget de l'État, suivi des
besoins ou capacités de financement des administrations publiques ;
→ Suivi des aspects financiers des politiques européennes, du cadre financier pluriannuel, du
système des ressources propres de l'Union européenne, de l’élaboration et de l'exécution du
budget annuel de l’Union, de la prévision et du paiement de la contribution de la France au
budget de l’Union européenne ;
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
L’activité de synthèse est porteuse d’enjeux spécifiques à chaque étape de la procédure budgétaire :
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
− veiller à la bonne application des règles de la LOLF et des principes défendus par la direction
(respect de la norme de dépense, règles de gouvernance…).
− analyser les travaux des bureaux en veillant à la cohérence et au respect des grands
équilibres budgétaires ;
− réaliser une synthèse permettant aux décideurs (directeur, cabinet, ministres, Premier
ministre) d’identifier rapidement les grands enjeux et les points à arbitrer ;
− assurer un contrôle qualité des documents budgétaires sortant de la direction ;
− informer sur les résultats obtenus (en interne, au sein du COFIE,…).
Le bureau de la politique budgétaire (1BPB) est chargé de définir la stratégie et les règles de politique
budgétaire de l’ensemble des administrations publiques et de suivre leur mise en œuvre. À ce titre, il :
→ est chargé de la programmation pluriannuelle des finances publiques, avec l’appui des bureaux
6BCS et 5BCL, et traite des questions de comptabilité nationale, étant à ce titre l’interlocuteur
référent dans les relations avec la direction générale du Trésor ;
→ coordonne l’élaboration et le suivi de la loi de programmation des finances publiques (LPFP) ainsi
que la phase amont de la procédure budgétaire annuelle (coordination des réunions techniques
et des travaux de la programmation à moyen terme (PMT)) ;
→ définit et porte la doctrine de la direction en matière de norme de dépenses ainsi que les règles
transversales et outils de pilotage des finances publiques, concernant en particulier
l’endettement des ODAC ;
→ pilote le processus de revues des dépenses et suit les questions relatives à la réforme de l’État ;
Par ailleurs, la fonction de chefferie de cabinet est assurée au sein du bureau 1BPB.
Le bureau des lois de finances (1BLF) est chargé de définir et de suivre la procédure d’élaboration des lois
de finances et de participer à la définition de la doctrine sur la mise en œuvre de la LOLF. À ce titre, il :
→ assure la synthèse budgétaire des crédits en PLF à compter des conférences de budgétisation
(conférences de budgétisation, dossiers d’arbitrage, lettres-plafond, conférences de
répartition…) ;
→ organise la production des PLF et documents annexés et assure à ce titre la maîtrise d’ouvrage de
Tango, ainsi que le suivi de la nomenclature de prévision et d’exécution (en lien avec 2REC et
1BPB) ;
→ apporte un appui juridique aux bureaux sectoriels, en particulier sur la doctrine de mise en œuvre
de la LOLF, le droit budgétaire et la rédaction des articles en PLF ;
→ participe, le cas échéant, à la défense des lois de finances devant le Conseil constitutionnel.
Le bureau assure également le suivi de la charge de la dette de l’État et de la mission « Crédits non
répartis ».
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
Le bureau « suivi de l’exécution budgétaire » (1BE) est chargé de la prévision, du suivi et du pilotage de
l’exécution budgétaire afin de garantir le respect de la norme de dépense. À ce titre, il :
→ anime et synthétise les exercices de prévisions de dépenses internes à la direction, pour informer
le cabinet sur l’état de la gestion et au besoin formuler des propositions de redressement. Il assure
plus spécifiquement le suivi de l’exécution du plan de relance ;
→ alimente et accompagne, en lien avec la DGFiP et en interne avec le bureau 1BR, la préparation
et la discussion du projet de loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des
comptes, notamment en coordonnant les relations avec la Cour des comptes dans le cadre du
suivi de l’exécution budgétaire ;
Par ailleurs, le bureau 1BE est référent pour la politique immobilière de l’État et la comptabilité générale :
→ en tant que point de contact privilégié de la direction avec la direction de l’immobilier de l’État
(DIE), il suit les évolutions de la doctrine de la politique immobilière de l’État (PIE) et y contribue,
en assurant son articulation avec la matière budgétaire. Il assure plus particulièrement le suivi du
CAS « Gestion du patrimoine immobilier de l’État » et des outils spécifiques de la PIE, en
entretenant une vision de synthèse sur les crédits dédiés à l’immobilier (document de politique
transversale). Il assure un appui aux bureaux sectoriels sur les projets immobiliers.
Le bureau des recettes (1BR) est chargé de la prévision des recettes fiscales et non fiscales de l’État et du
suivi du solde budgétaire, incluant le solde des comptes spéciaux. Plus particulièrement, il :
→ analyse chaque mois l’état d’exécution du solde à l’occasion de la situation mensuelle budgétaire
(SMB), produit une prévision de solde à l’occasion de chaque texte financier et pour l’atterrissage
de fin de gestion, et enfin rend compte de l’exécution, en lien avec 1BE, dans le cadre de la
préparation et de la discussion de la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation
des comptes ;
→ coordonne, au titre de son expertise en matière de recettes, le suivi des dépenses fiscales par les
bureaux sectoriels, en liaison avec la direction de la législation fiscale, et anime les conférences
fiscales au sein de la direction ;
→ assure, pour la direction du Budget, le suivi de l’ensemble des questions relatives aux taxes
affectées et assiste au Conseil des prélèvements obligatoires ;
→ assure le suivi de la discussion des projets de loi de finances au Parlement sur les articles fiscaux,
en lien avec le bureau 1BLF et principalement dans le cadre de l’établissement de l’article
d’équilibre de première partie du PLF.
Par ailleurs, le bureau 1BR contribue à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard, notamment
les relations avec l’autorité nationale des jeux (ANJ) auprès du chef de service.
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
Elle a en charge l’animation de nombreux réseaux professionnels de la sphère financière (réseau des
contrôleurs budgétaires centraux et en région, réseau des contrôleurs de gestion ministériels, des
référents du contrôle interne financier, tutelles ministérielles…) et coordonne, en lien avec la première
sous-direction, la tenue bimensuelle du Comité financier de l’État (COFIE) qui réunit les directeurs des
affaires financières des ministères, les CBCM et les autres acteurs de la fonction financière (CGefi, CICAI,
DITP, AIFE, DAE). Elle assure enfin l’instruction des dossiers de rémunération des dirigeants d’organismes
(CM2) et le développement en interne d’applicatifs informatiques agiles mis au service des réseaux
professionnels cités supra.
Le bureau de la politique salariale et de la synthèse statutaire (2BPSS) est chargé des questions
transversales relatives aux effectifs et aux rémunérations de l’ensemble de la fonction publique. À ce titre,
il est chargé :
→ de la synthèse des dépenses de personnel et des emplois dans la fonction publique de l’État tant
en budgétisation qu’en exécution ;
→ des sujets de doctrine budgétaire liés au T2, notamment sur le décompte des emplois ;
→ de l’exploitation des bases de données statistiques sur les rémunérations des agents publics et
du chiffrage des mesures transversales.
En outre, le bureau anime le réseau interne des agents de la direction en charge, au sein des bureaux
sectoriels, des dépenses de personnel et des dossiers statutaires et indemnitaires de chaque ministère. Il
développe des outils d’aide à la budgétisation et au suivi de l’exécution et apporte, en tant que de besoin,
son appui doctrinal, méthodologique ou statistique aux travaux des bureaux budgétaires. Il participe
également à l’action de formation interministérielle en matière de dépenses de personnel.
Ce bureau a pour mission principale de servir l’ambition générale de performance de la gestion publique
incombant aux différents ministères dans le cadre organique défini par la LOLF mettant en regard les
moyens budgétaires (crédits et emplois) alloués par la loi de finances de l’année avec l’atteinte d’objectifs
de politique publique quantifiables et mesurables.
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
À cet effet, la direction du Budget met au service des acteurs de la gestion financière publique des
moyens et outils propres à faciliter la réalisation de cette ambition. Plus précisément le bureau 2POP :
→ est chargé de la production des référentiels et de la synthèse des travaux budgétaires en matière
de performance de la dépense publique. Il accompagne sur le plan méthodologique les bureaux
de la direction (préparation des conférences de performance, renseignement des documents
budgétaires, PAP et RAP annexés aux PLF et projet de loi de règlement) ;
→ définit les principes de la comptabilité analytique et promeut son développement au sein des
ministères ;
→ anime les travaux interministériels relatifs aux organisations financières, en lien avec le comité
d'orientation stratégique des systèmes d'information budgétaire, financière et comptable de
l'État et la direction générale des finances publiques ;
Le bureau des opérateurs et organismes publics d’État (2B2O) est chargé des travaux budgétaires de
préparation et de suivi de la loi de finances concernant les opérateurs de l’État, en lien avec la première
sous-direction, et de la définition des règles en matière de gestion budgétaire et comptable des
organismes, en lien avec la direction générale des finances publiques. À ce titre, il :
→ réalise la synthèse budgétaire des données relatives aux emplois des opérateurs aux différentes
étapes de la procédure budgétaire ;
→ définit les principes et règles d’élaboration du budget, de suivi des emplois, de gestion, de
comptabilité et de contrôle budgétaires applicables aux opérateurs de l’État et aux organismes
soumis à la gestion budgétaire et comptable publique ;
→ accompagne les bureaux de la direction dans l’exercice de la tutelle des opérateurs et organismes
publics ainsi que les contrôleurs budgétaires en veillant à l’harmonisation des pratiques et
méthodes de contrôle.
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
Le bureau de la réglementation, de la gestion et du contrôle budgétaire (2REC) définit les règles et les
compétences en matière de gestion et de comptabilité budgétaires de l’État et les nomenclatures
budgétaires associées, en lien avec la 1re sous-direction et la direction générale des finances publiques. Il
est chargé de l’interprétation de ces règles. À ce titre, il :
Il pilote et appuie, pour le compte de la direction du Budget, la mise en place du contrôle interne
budgétaire au sein des ministères. Le contrôle interne financier (CIF) dans son volet budgétaire (CIB) vise
à assurer deux grands objectifs : un objectif de qualité de la comptabilité budgétaire, notamment celle
des autorisations d’engagement (AE), et un objectif de soutenabilité budgétaire depuis la qualité de la
programmation budgétaire initiale et son actualisation jusqu’à la soutenabilité de la gestion tant dans ses
impacts annuels que pluriannuels.
Depuis la publication du décret GBCP, la mise en place d’un dispositif de CIF est rendue obligatoire à la
fois dans les administrations de l’État et dans les organismes publics soumis à ce même décret.
Composant du contrôle interne (CIC), au même titre que le contrôle interne financier dans son volet
comptable, le contrôle interne financier dans son volet budgétaire relève, dans les ministères, de la
responsabilité générale des secrétaires généraux ; plus spécifiquement, la mise en œuvre des dispositifs
y afférents incombe au responsable de la fonction financière (RFFiM) désigné par le ministre.
Déployé à partir de référentiels définis par le ministre chargé du budget, le CIF constitue le socle de la
sécurisation de la fonction budgétaire impliquant l’ensemble des acteurs à tous les niveaux, tant au sein
des ministères que dans les organismes publics. La réforme du régime de responsabilité des gestionnaires
publics entrée en application en 2023 rend encore plus nécessaire l’existence de dispositifs robustes de
maîtrise des risques dans les administrations et les organismes publics. En effet le juge financier est
susceptible de rechercher si le gestionnaire public a bien pris toutes les mesures de prévention des risques
qui lui incombaient dans le champ de ses attributions.
Le bureau anime par ailleurs un groupe de travail « dépenses locales » qui réunit les bureaux de la direction
concernée par les principales politiques locales. En effet, à l’instar de l’analyse par les bureaux sectoriels
des politiques conduites par les ministères dont ils assurent la tutelle budgétaire, il leur revient
dorénavant d’expertiser sur le même modèle les grandes politiques publiques mises en œuvre par les
collectivités territoriales ou avec leur participation.
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
Le bureau de l’intérieur et de l’action gouvernementale (5BIAG) est chargé des budgets du ministère de
l’Intérieur (hors outre-mer et hors collectivités territoriales) concerné au premier chef par les réformes
des services déconcentrés.
Le bureau disposant de ce fait d’une vision privilégiée de l’administration territoriale de l’État, il suit
globalement les processus de réforme et de transformation des services déconcentrés pour l’ensemble
de la direction. Il met à disposition des autres bureaux sectoriels ou de synthèse concernés les
informations dont il dispose, recueille leurs avis sur les dispositions les concernant directement (décrets
de réorganisation, circulaires du Premier ministre, textes statutaires spécifiques, etc.) pour permettre une
réponse harmonisée de la direction et produit des synthèses sur le sujet pour l’ensemble de la direction.
L’effort financier de l’État envers les régimes de protection sociale est consenti d’une part, au titre du
financement de certaines politiques sociales (par exemple, les exonérations ciblées de cotisations
sociales) et, d’autre part, au titre des charges budgétaires de l’État en tant qu’employeur (par exemple,
les cotisations de retraite de ses agents).
À cet effort budgétaire en dépenses, s’ajoute l’affectation directe d’impôts et taxes aux organismes de
protection sociale.
→ a compétence sur la synthèse des comptes des administrations de sécurité sociale (ASSO) et
formule des recommandations de stratégie financière sur le champ social ;
→ assure la synthèse des travaux budgétaires relatifs aux ministères ou aux organismes en charge
de la santé, des accidents du travail, du handicap, de la dépendance, de la famille, de l’action
sociale et de la lutte contre la pauvreté, de l’insertion, de l’emploi, de la formation professionnelle
et des retraites. À cet égard, elle s’occupe notamment, en ce qui concerne le budget de l’État,
des missions « Régimes sociaux et de retraite », « Santé », « Solidarité, insertion et égalité des
chances », « Travail et emploi » et « Pensions » ;
→ suit les dépenses sociales des collectivités locales, dans le cadre de la mission coordonnée des
finances locales animée par le bureau des collectivités locales (5BCL) de la cinquième sous-
direction.
Le bureau « comptes sociaux et santé » (6BCS) participe à l’élaboration et au suivi des lois de financement
de la sécurité sociale. Il assure la synthèse du compte des administrations de sécurité sociale ainsi que
des relations financières entre l’État et les organismes de protection sociale. Il est compétent sur les
champs de la santé, de l’assurance maladie et des accidents du travail et participe à ce titre aux travaux
du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie. Il assure la tutelle de nombreuses agences dans le
domaine de la santé et de plusieurs caisses de sécurité sociale.
Le bureau « emploi et formation professionnelle » (6BEFP) est en charge de la mission budgétaire Travail
et Emploi (20,7 Md€ en 2023). À ce titre, le bureau suit les politiques de l’emploi (accompagnement des
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
mutations économiques, qualité des emplois, contrats aidés, réduction des tensions de recrutement), du
chômage (indemnisation, retour à l’emploi) et de la formation professionnelle (alternance, plan
d’investissement dans les compétences, formation continue, transitions collectives). Il assure la tutelle de
Pôle emploi, de l’agence pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) et de l’établissement public
d’insertion de la défense (EPIDE). Depuis sa création en 2019 par la loi pour la liberté de choisir son avenir
professionnel, le bureau assure également la tutelle de France compétences, institution chargée de la
régulation et du financement de la formation professionnelle et de l’apprentissage.
Le bureau « solidarité et insertion » (6BSI) est compétent pour les politiques du handicap, de la
dépendance, de la famille, de l’inclusion sociale et des minima sociaux. Il assure notamment la tutelle de
la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Il assure le suivi de la Caisse nationale des allocations
familiales (CNAF) et des agences régionales de santé. Il traite aussi en lien avec le bureau 6BEFP des
questions statutaires et indemnitaires relatives aux personnels relevant des ministères chargés de
l’emploi, de la formation professionnelle, de la solidarité, de la santé et de la famille.
Le bureau « retraites et régimes spéciaux » (6BRS) est compétent pour la politique des retraites et des
régimes spéciaux, la participation aux travaux du Conseil d’orientation des retraites (COR), les transferts
financiers entre régimes de retraite, les comptes de l’ensemble des régimes de retraite obligatoires et des
organismes concourant à leur financement et l’évaluation des engagements hors bilan de l’État en termes
de retraite. Il assure la tutelle de nombreux organismes et caisses de sécurité sociale (fonds de solidarité
vieillesse - FSV, fonds de réserve des retraites – FRR) et caisses de sécurité sociale (fonds de financement
de la protection mutualité sociale agricole – MSA et régime social des indépendants pour tous les risques,
caisse de retraites des mines - CANSSM, CNRACL, Ircantec, ERAFP, etc.).
Pour mener à bien ses missions, la 6ème sous-direction travaille en relation étroite avec de nombreux
bureaux de la direction du Budget, avec les directions d’administration centrale des ministères traitant
les sujets sociaux et économiques (ministère du travail et de l’emploi, ministère des affaires sociales et de
la santé, etc.), avec les ministères de l’équipement et de l’agriculture, ainsi qu’avec les autres directions
du ministère chargé du budget pour ce qui concerne les recettes de la protection sociale (DGFiP,
Douanes) et la protection sociale des fonctionnaires (DGAFP, Service des Retraites de l’État -SRE).
→ participe à l’élaboration des positions françaises chaque fois que des intérêts financiers sont en
jeu.
Au niveau européen :
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
→ il veille à la compatibilité des positions exprimées par la France avec le respect des plafonds du
cadre financier pluriannuel.
Au niveau national :
→ il en gère l’exécution, et effectue les actualisations de prévisions de son impact sur l’exécution
du budget de l’État ;
→ il accompagne les bureaux sectoriels pour la prise en compte des financements européens dans
la procédure budgétaire nationale ;
→ il élabore et rédige l’annexe « jaune » au PLF « relations financières avec l’Union Européenne » ;
→ le bureau participe par ailleurs aux réseaux d’influence et contribue au partage d’information au
sein de l’UE. À ce titre, il est parti à différents réseaux informels (groupe des Contributeurs nets
par exemple).
→ ils participent en lien avec les bureaux sectoriels aux réunions de revue des grands projets SI avec
la DINUM et les directeurs de projet ;
→ ils appuient les bureaux sectoriels notamment pour expertiser les sous-jacents des demandes de
financement de projets SI ;
→ ils travaillent en étroite collaboration avec la DINUM afin de renforcer le suivi des projets
numériques au sein de la direction, notamment sur le volet de la formation.
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1 - La direction du Budget et son « écosystème »
Ressources associées :
Légifrance :
→ Arrêté du 23 juin 2014 modifiant l'arrêté du 27 mars 2007 portant organisation de la direction
du Budget
Budget.gouv :
→ Annexe (jaune) au projet de loi de finances (pour 2024) « Relations financières avec l’Union
européenne »
→ Annexe (jaune) au projet de loi de finances (pour 2023) « Relations financières avec l’Union
européenne »
Contacts
budget.gouv.fr
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
B. Les réseaux de la DB :
le contrôle budgétaire
La LOLF entend confier davantage de liberté aux gestionnaires publics dans le cadre d’enveloppes de
crédits fongibles, hors titre 2, en autorisations d’engagement et en crédits de paiement. Le décret du 7
novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique (GBCP) centre le contrôle sur le
respect de l’autorisation parlementaire (exécution budgétaire) et la soutenabilité budgétaire des
engagements souscrits par les gestionnaires. Le contrôle budgétaire doit donc veiller à créer, dans une
logique de responsabilisation des acteurs de la chaîne financière, l’équilibre entre le respect de
l’autonomie des gestionnaires et le contrôle de l’efficacité du pilotage des finances publiques, et la
maîtrise du risque budgétaire.
Le contrôleur budgétaire et comptable ministériel (CBCM) est placé auprès d’un ou plusieurs ministères.
Il est assisté par le chef du département du contrôle budgétaire (DCB) voire dans certains ministères par
un ou deux contrôleurs responsables d’un pôle budgétaire (programmes ou organismes).
En région, c’est le directeur régional des finances publiques qui assure cette fonction, assisté par un
responsable de la mission du contrôle budgétaire en région (CBR).
Véritable « réseau de la DB hors-les-murs », au plus près des services de l’État, les CBCM et CBR sont de
véritables représentants de la direction du Budget sur le terrain, au plus près des gestionnaires publics.
Le CBCM vise le DRICE. Ce visa, contraignant, conditionne la mise en place des crédits. Le DRICE décrit
la répartition des crédits ouverts par la loi de finances entre les budgets opérationnels de programme
(BOP) de chaque programme, déduction faite de la réserve de précaution. Il permet également d’évaluer
les crédits dont l’ouverture est certaine dans l’année (reports et fonds de concours, notamment). Le
1
Les documents peuvent être adaptés dans le cadre de l’arrêté du 17 décembre 2019 portant expérimentations relatives à
l’élaboration, au contenu, à la validation et au contrôle des documents de programmation et de répartition budgétaires.
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1 - La direction du Budget et son « écosystème »
DRICE est transmis au CBCM à compter du 1er décembre de l’année n-1, et ce dernier a jusqu’au 10 janvier
pour apposer ou refuser son visa.
Concernant les crédits de personnel (titre 2), le CBCM vise le DPGECP qui présente par ministère et pour
chaque programme des éléments prévisionnels de consommation des emplois et des crédits de
personnel. Le DPGECP est transmis au CBCM au plus tard le 15 février, ce dernier dispose de quinze jours,
après réception, pour apposer son visa et faire part des observations que cette programmation suscite
de sa part.
Concernant les autres crédits que ceux du titre 2, le CBCM rend un avis, non contraignant, assorti
d’observations, sur le caractère soutenable de la programmation déclinée au sein de chaque programme
et chaque budget opérationnel de programme. En région, de la même manière, les contrôleurs
budgétaires donnent leur avis sur la soutenabilité des BOP déconcentrés.
Depuis l’exercice 2020 a été lancée dans certains ministères volontaires une expérimentation qui fusionne
les documents de programmation DRICE et DPG en un document de programmation unique (DPU) qui
incorpore une vision pluriannuelle glissante (n-1/n/n+1) et comporte une dimension de programmation
infra-annuelle (mensuelle).
Par ailleurs, les décisions d’engagement et les décisions d’affectation de crédits à une opération
d’investissement peuvent, eu égard à la nature ou au montant de la dépense, être soumises au visa ou à
l’avis préalable du contrôleur budgétaire. Ce dernier n’a pas pour mission de réaliser un contrôle de
légalité : il vérifie la compatibilité des actes de gestion avec la programmation et il examine les projets
d’actes au regard notamment de l’imputation de la dépense, de la disponibilité des crédits, et de
l’exactitude de l’évaluation de la consommation des crédits associés.
Des arrêtés du ministre chargé du budget, pris après avis du ministre concerné, définissent pour chaque
ministère (mais des dispositions transversales figurent en facteur commun), le contenu et les délais de
transmission des documents du cadre de gestion, les actes d’engagement ou d’affectation de crédits, les
actes de gestion de personnel ainsi que les seuils d’engagements qui sont soumis au visa ou à l’avis
préalable du contrôleur budgétaire.
Les dispositions communes à tous les ministères figurent au sein du Recueil des règles de comptabilité
budgétaire de l’État (RRCBE).
Après concertation avec l’ordonnateur, le contrôleur précise les modalités de ce contrôle par le biais d’un
document de contrôle soumis à l’approbation du ministre chargé du budget, transmis ensuite à
l’ordonnateur, à l’agent comptable, au ministre chargé du budget et aux ministres de tutelle.
À ce titre, le contrôleur :
→ donne un avis ou un visa préalable sur certains projets d’acte au regard d’un certain nombre de
critères (imputation de la dépense, disponibilité des crédits, exactitude de l’évaluation et de la
consommation de crédits, compatibilité avec le caractère soutenable de la gestion) ;
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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
→ réalise un contrôle a posteriori selon un programme défini ou sur tout acte soumis ou non à visa
ou avis préalable.
En cas de risque d’insoutenabilité, le contrôleur budgétaire informe l’ordonnateur par écrit. Celui-ci fait
alors connaître les mesures qu’il envisage de prendre pour rétablir la situation budgétaire. Le contrôleur
budgétaire rend quant à lui compte de ses échanges au ministre chargé du budget et aux ministres de
tutelle.
Certains organismes publics non assujettis au contrôle budgétaire ainsi que les entreprises publiques
peuvent être soumis au contrôle économique et financier (CEF) de l’État défini par le décret n°55-733
du 26 mai 1955 relatif au contrôle économique et financier de l’État. Le CEF est notamment conçu
comme un système d’information des ministres chargés de l’économie et du budget.
Selon la nature de l’activité ou la localisation de l’entité, l’exercice du CEF peut être confié aux missions
de contrôle du Service du contrôle général économique et financier (CGefi), aux CBCM ou aux CBR.
Ce contrôle externe, fondé sur le décret précité ou sur un arrêté de contrôle pour les entités dont des
modalités spéciales ont été définies, a pour objet d’analyser les risques de l’établissement et d’évaluer
sa performance en veillant aux intérêts patrimoniaux de l’État.
À ce titre, le contrôleur :
Le CEF ne prévoit pas explicitement l’instauration de visas ou avis sur les actes de gestion (excepté
l’avis sur les projets d’actes soumis à approbation des ministres et sur les conventions organisant les
rapports État/organisme). Pour autant, le recours à la possibilité ouverte par ce décret de 1955 (art. 9)
de fixer, par arrêté conjoint des ministres chargés de l'économie et du budget pris après information
du ministre intéressé, des modalités spéciales d'exercice du contrôle sont parfois utilisées pour
instaurer le recours à des avis préalables ou à des visas.
À noter : le décret précise que l'arrêté fixant ces modalités spéciales peut prévoir que le contrôle est
exercé sous forme d'audits périodiques.
En cas de difficultés de mise en œuvre du CEF, le contrôleur devra les signaler à l’organisme, aux
tutelles et dans son rapport annuel à destination des ministres chargés de l’économie et du budget.
La direction du Budget assure une animation fonctionnelle du réseau des contrôleurs et plus largement,
en lien avec la DGFiP, de la communauté financière. Elle organise ainsi des séminaires du contrôle, les
réunions périodiques du Comité financier de l’État (COFIE), et par l’intermédiaire de son réseau régional
du Club financier régional. Par ailleurs, la direction du Budget publie très régulièrement la Lettre du
contrôle budgétaire (LCB) et une information commune sur les systèmes d’information financiers (la Lettre
« Info 2BMS »).
Au cours de l’exécution du budget, les CBCM et CBR sont sollicités pour la validation d’actes de gestion
(engagements, décisions de recrutement de personnels…), ou pour avis sur une opération ou une question
réglementaire. Des comptes rendus de gestion (CRG) sont transmis par les gestionnaires avec les DRICE
et DPGECP actualisés au CBCM ou au CBR, en mai (CRG1) et en septembre (CRG2). Ces CRG permettent
aux contrôleurs budgétaires de s’assurer de la maîtrise de la gestion exécutée par les responsables et de
déterminer les mesures correctrices nécessaires.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 24
Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
Au début de l’année suivante, en application de l’article 7 de la loi du 10 août 1922 relative à l’organisation
du contrôle des dépenses engagées, chaque CBCM rédige un rapport relatif à l’exécution budgétaire et
à la situation financière et comptable du ou des ministères auprès du ou desquels il est placé. La direction
du Budget et la direction générale des finances publiques transmettent conjointement chaque rapport
aux destinataires de droit que sont la Cour des comptes, le Sénat et l’Assemblée nationale. Il est de
tradition que chaque CBCM transmette de son côté son rapport aux directions du ou des ministères
auprès du ou desquels il est placé.
Ressources associées :
Légifrance :
Budget.gouv :
Contact
SD2 / Bureau 2REC
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 25
Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
→ les cabinets des ministres, et principalement celui chargé des comptes publics, qui sont à alerter
ou solliciter, toujours au niveau de la hiérarchie (membre du comité de direction ou chef de
bureau), lorsqu’un sujet comprend une dimension politique ou implique des décisions
interministérielles prises ou à prendre ;
→ les autres directions et services (DGFiP, DG Trésor, DAJ, DIE, DAE, secrétariat général, CGefi…)
pour lesquels les relations principales sont, la plupart du temps, confiées à un bureau de la
direction. Ces directions peuvent être saisies pour des analyses et expertises dans leurs domaines
de compétence respectifs ;
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 26
Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
→ le Haut conseil des Finances Publiques (HCFP), auquel sont soumis les projets de lois financières,
de loi de programmation des finances publiques et le programme de stabilité et les projets de loi
de programmation des finances publiques ;
→ les organismes publics nationaux et les entreprises publiques dans le cadre de la mission de
tutelle stratégique et financière des organismes publics exercée par la direction ;
→ La Cour des comptes pour le rapport sur le budget de l’État, l’acte sur la certification des comptes
ou encore le rapport public annuel ; et très régulièrement pour répondre aux projets de rapports.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 27
Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 28
2. POLITIQUE BUDGÉTAIRE
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 29
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 30
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
→ les administrations de sécurité sociale (ASSO) : branche maladie, branche famille, branche
vieillesse, régimes complémentaires de retraite (AGIRC, ARRCO), assurance chômage (Unedic),
hôpitaux, etc. ;
→ contrôlées par une administration publique qui en définit la politique générale et nomme ses
dirigeants ;
→ réalisant une activité non marchande ; une activité est considérée comme telle lorsque moins de
la moitié de ses revenus proviennent de la vente de biens ou services à un prix de marché.
Ces critères sont définis par le système européen de comptes (SEC) nationaux. Le système européen de
comptes nationaux en vigueur est celui de 2010 2, établi par un règlement du 21 mai 2013. Il est conforme
au système de comptabilité nationale adoptée par l’Organisation des Nations Unies en 2008 qui fixe les
principes et les principales règles de la comptabilité nationale au niveau mondial.
Dans cet ensemble, les ASSO ont un poids prépondérant, comme le montre le graphique suivant :
Source : INSEE
2
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32013R0549&from=EN
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 31
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Le degré de contrôle exercé par l’État sur les différents secteurs est inégal, comme l’illustre le graphique
suivant :
1. L’État
Le périmètre financier des dépenses de l’État est composé de trois grands ensembles budgétaires :
→ le budget général (présenté par missions), qui constitue le cœur des dépenses de l’État ;
→ les comptes spéciaux (comptes d’affectation spéciale, comptes de concours financiers, comptes
de commerce et comptes d’opérations monétaires) ;
À ces dépenses s’ajoutent les prélèvements sur recettes (PSR), établis au profit de l’Union européenne et
des collectivités territoriales.
La majorité des dépenses des ODAC concernent la protection sociale, l’enseignement supérieur et
l’emploi.
Les ODAC sont largement subventionnés par l’État. Les transferts en provenance des administrations
publiques représentent ainsi environ la moitié des ressources des ODAC, les autres transferts environ
10 %. Les ressources « propres » des ODAC sont donc sensiblement minoritaires ; elles se répartissent de
façon quasi-équitable entre des ressources issues de la fiscalité et des recettes de production, une part
résiduelle provenant des revenus de la propriété).
Le périmètre des ODAC est proche de celui des « opérateurs de l’État » au sens de la LOLF, recensés par
la direction du Budget, mais ne se confond pas avec lui. Ainsi, certains ODAC ne sont pas des opérateurs
(ex. fonds de financement de la couverture maladie CMU) et inversement (certains opérateurs sont des
organismes divers d’administration locale (ODAL), comme les agences de l’eau). C’est l’Insee qui établit
et publie chaque année la liste des ODAC, au titre de l’année n-2.
La loi de programmation des finances publiques 2011-2014 a posé à l’article 12 la règle interdisant aux
ODAC de s’endetter auprès d’un établissement de crédit pour une période allant au-delà de douze mois.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 32
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Cette règle, dont l’objectif était de limiter l’endettement des ODAC, a permis une plus grande maîtrise
de leur solde. Le PLPFP pour les années 2023 à 2027 précise à l’article 22 les exceptions à cette
interdiction ; un arrêté du ministre chargé du budget, dont la production est coordonnée par le bureau 1
BPB, établit à partir de la liste INSEE la liste des organismes auxquels s’applique cette interdiction.
Le périmètre des ASSO diffère de celui de la protection sociale en ce qu’il ne comprend pas les
interventions sociales des autres administrations publiques, des mutuelles ou des organismes de
prévoyance.
Les dépenses des ASSO se composent principalement de prestations sociales, tandis que leurs recettes
proviennent majoritairement des cotisations sociales. Les recettes de production se composent
principalement des services payants des hôpitaux.
Les dépenses sociales sont particulièrement dynamiques. En leur sein, les dépenses de retraites et
d’assurance maladie croissent au rythme le plus important – et ce malgré un infléchissement depuis les
réformes structurelles intervenues (réformes des retraites successives, fixation de l’objectif national de
dépense de l’assurance maladie (ONDAM), loi sur la réforme de l’assurance maladie de 2003…).
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 33
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Les dépenses des APUL sont caractérisées par des dépenses de fonctionnement dynamiques (notamment
du fait de la masse salariale, qui représente près du tiers de la dépense locale) et un investissement élevé,
mais déterminé par le cycle électoral : si les investissements locaux représentent environ 60 % de
l’investissement public total, cette proportion peut diminuer, notamment les années des élections
municipales. En 2020, l’investissement local représentait ainsi 48,8 Md€ d’après l’Insee, soit 56,7 % de
l’investissement public total, en raison des effets de la crise sanitaire et du cycle électoral.
L’État, à travers la fiscalité locale transférée, les dotations aux collectivités et les remboursements et
dégrèvements, prend en charge une partie importante des recettes locales. 105,5 Md€ de transferts
financiers sont ainsi prévus pour 2022, soit près de la moitié des recettes des collectivités, hors emprunt
(cf. Jaune budgétaire « Transferts financiers de l’État aux collectivités territoriales », dont l’édition 2022
est accessible ici).
Ressources associées :
Budget.gouv :
Internet :
→ Annexe (jaune) au projet de loi de finances (2024) « Bilan des relations financières entre l'État et
la protection sociale »
→ Annexe (jaune) au projet de loi de finances (2023) « Bilan des relations financières entre l'État et
la protection sociale »"
→ Loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale (LOLFSS), codifiée au
chapitre 1 bis du code de la sécurité sociale
Contact
SD1 / Bureau 1BPB
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 34
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
B. Le cadre européen
La création de la monnaie unique s’est accompagnée de l’instauration de règles de bonne gestion
budgétaire, destinées à consolider la nouvelle devise qu’était l’euro et à harmoniser les politiques
budgétaires des États membres de la zone euro. Ces règles ont été consacrées par le Pacte de stabilité et
de croissance ; elles portent sur le niveau de dette et de solde (nominal et structurel) publics.
La clause dérogatoire générale permettant de suspendre les règles européennes a été activée par les
autorités européennes le 20 mars 2020 dans le contexte de la crise sanitaire, puis prolongée jusqu’à fin
2023, à la suite de la guerre en Ukraine.
Une révision des règles européennes a été annoncée par la Commission européenne à l’automne 2021.
De nouvelles règles sont, début 2023, en cours de négociations.
En réponse à la crise des dettes souveraines en zone euro, à partir de 2008, qui a rappelé la forte
interdépendance entre les économies de la zone euro, une réforme d’ampleur de la gouvernance
économique et budgétaire a été menée dans l’Union européenne. Elle a concerné en particulier la zone
euro, avec l’adoption du « six-pack » en 2011, du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance
(TSCG), signé en 2012, et du « two-pack » en 2013. Si le « six-pack » et le « two-pack » sont des textes
européens classiques, le TSCG est un traité intergouvernemental négocié dans le cadre diplomatique hors
UE et n’a été signé ni par le Royaume-Uni, ni par la République tchèque. L’ensemble de ces textes a été
transposé en droit interne par la loi organique du 17 décembre 2012 relative à la programmation et à la
gouvernance des finances publiques, ultérieurement reprise dans la loi organique relative aux lois de
finances et enrichie à l’occasion de sa modification fin 2021, au sein de ce qui constitue désormais un
titre préliminaire.
Ces textes ont par ailleurs considérablement renforcé le système commun de gouvernance budgétaire
en zone euro, et l’ont complété d’une surveillance macroéconomique portant sur des indicateurs tels que
le solde commercial, la compétitivité, etc.
→ Accroître le niveau d’exigence : depuis la réforme de 2012, le solde structurel est un indicateur
clef du pilotage des finances publiques. L’objectif à moyen-terme (OMT) est un déficit structurel
inférieur à 0,5 % du PIB, vers lequel une trajectoire de convergence est définie. La règle d’équilibre
structurel doit être inscrite dans la Constitution des États signataires ou un texte créant un niveau
équivalent de contrainte, la seconde option ayant retenue par la France. L’importance du critère
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 35
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Ainsi, le pilotage des finances publiques de la France s’inscrit désormais dans un calendrier commun au
niveau européen, qui se déroule en plusieurs étapes au cours de l’année, avec notamment des points de
rendez-vous après chaque publication de la Commission.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 36
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Le programme de stabilité (ou, pour les États non-membres de la zone Euro, le programme de
convergence) est un document transmis chaque année au mois d’avril par tous les membres de l’Union
européenne à la Commission.
Institué par le Pacte de stabilité et de croissance, le programme de stabilité doit ainsi illustrer la
manière dont le Gouvernement entend respecter ses engagements européens en matière de niveau
de déficit des administrations publiques et de dette publique. C’est un outil central de la surveillance
multilatérale des politiques économiques dans l’UEM.
L’examen du Pstab par les institutions européennes donne lieu à des recommandations du Conseil à
chaque État membre au mois de juin ou juillet (suite à une proposition de la Commission), qui doivent
être prises en compte par les autorités nationales dans la construction des projets de lois de finances
(PLF et PLFSS).
La loi organique du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des finances publiques a
apporté des ajustements significatifs au cadre issu de la loi organique de 2012. La loi organique de 2021
renforce les moyens du pilotage pluriannuel des finances publiques grâce à la mise en place d’une règle
en dépense, en cohérence avec les orientations de révision à venir des règles européennes, qui complète
le pilotage par le solde structurel et enrichit l’article liminaire prévu aux articles 1 H et 1 I de la LOLF. Elle
étend également les pouvoirs du Haut conseil des Finances Publiques.
Comme prévu par le TSCG et le « two-pack », le respect de la trajectoire de solde structurel est soumis
au contrôle du Haut conseil des Finances Publiques (HCFP). Ce dernier constate les écarts en exécution.
L’identification par le HCFP d’un « écart important » entraîne l’activation du mécanisme de correction.
La LOLF définit un écart important comme une déviation d’au moins 0,5 % du produit intérieur brut sur
une année donnée, ou au moins 0,25 % du produit intérieur brut par an en moyenne sur deux années
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 37
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
consécutives, conformément aux principes européens. Lorsque le mécanisme de correction est activé, le
Gouvernement est dans l’obligation : d’en exposer les raisons et d’indiquer les mesures de correction
envisagées lors de l’examen, par chaque assemblée, du projet de loi relative aux résultats de la gestion et
portant approbation des comptes de l’année ; d’en tenir compte au plus tard dans le prochain projet de
loi de finances de l’année et dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale de
l’année. Ces mesures de correction, qui font l’objet d’un rapport dédié, doivent permettre de retourner
à la trajectoire de solde structurel définie par la loi de programmation dans un délai maximal de deux ans,
à compter de la fin de l’année au cours de laquelle l’écart est constaté.
Renforcé par la loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre 2021, le HCFP doit également se prononcer :
→ sur « les prévisions macroéconomiques » et sur « l’estimation du produit intérieur brut potentiel
sur lesquelles repose le projet de loi de programmation des finances publiques », ainsi que sur la
« cohérence de la programmation envisagée au regard de l’objectif à moyen terme retenu et des
engagements européens de la France » (article 61, III) ;
→ sur les « prévisions macroéconomiques sur lesquelles reposent le projet de loi de finances de
l’année et le projet de loi de financement de la sécurité sociale de l’année » ; sur la cohérence de
l’article liminaire du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la sécurité
sociale de l’année au regard des orientations pluriannuelles de solde structurel et de dépenses
des administrations publiques définies dans la loi de programmation des finances publiques, ainsi
que sur le réalisme des prévisions de recettes et de dépenses du projet de loi de finances et du
projet de loi de financement de la sécurité sociale de l'année (article 61, IV) ;
→ sur « les prévisions macroéconomiques » et « la cohérence de l’article liminaire » avec la LPFP des
projets de lois de finances rectificatives, des projets de loi de finances de fin de gestion et des
projets de loi de financement rectificative de la sécurité sociale (article 61, V) ;
→ sur la révision des « prévisions macroéconomiques » au cours de l’examen d’un projet de LPFP,
d’un PLF, ou d’un PLFSS sur lesquelles reposait initialement le projet (article 61, VI) ;
→ sur les dispositions des projets de loi de programmation sectorielle ayant une incidence sur les
finances publiques, en évaluant leur compatibilité avec les objectifs de dépenses prévus par la
LPFP en vigueur ou, à défaut, par l’article liminaire de la dernière loi de finances (article 61, VII) ;
→ sur les « prévisions macroéconomiques sur lesquelles repose le projet de programme de stabilité
» (article 61, VIII) ;
→ le cas échéant, sur l’existence éventuelle de circonstances exceptionnelles telles que prévues par
le TSCG et qui permettent de s’écarter temporairement de la règle.
Pour mémoire, la France a quitté en 2018 la procédure de déficit excessif ouverte depuis 2009.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 38
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Ressources associées :
EUR-Lex :
→ Règlement (UE) n° 473/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 établissant des
dispositions communes pour le suivi et l'évaluation des projets de plans budgétaires et pour la
correction des déficits excessifs dans les États membres de la zone euro
Internet :
→ Loi n° 2023-1195 du 18 décembre 2023 de programmation des finances publiques pour les
années 2023 à 2027
Contact
SD1 / Bureau 1BPB
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 39
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Ce cadre est précisé par la jurisprudence administrative et constitutionnelle. Il est en effet d’usage que
les lois de finances soient soumises au contrôle du Conseil constitutionnel par au moins 60 députés et /
ou 60 sénateurs (possibilité prévue à l’article 61 de la Constitution).
La LOLF a fait l’objet de modifications par la loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à
la modernisation de la gestion des finances publiques (LO 2021) qui a notamment eu pour objet d’y
intégrer les dispositions de la loi organique n° 2012-1403 du 17 décembre 2012 relative à la programmation
et à la gouvernance des finances publiques (cf. encadré infra).
Le contrôle opéré par le juge constitutionnel porte notamment sur les obligations de forme, en particulier
la bipartition de la LF, la première partie de la loi étant relative aux ressources et à l’équilibre du budget
de l’État, la seconde aux dépenses du budget de l’État (article 34 de la Constitution et article 34 de la
LOLF).
La LF doit également présenter un article liminaire incluant un tableau de synthèse de plusieurs éléments
(article 1 H de la LOLF), ainsi qu’un article d’équilibre et l’autorisation de perception des ressources
permanentes.
Il est également essentiel que la LF respecte plusieurs principes qui sont contrôlés par le Conseil
constitutionnel : en matière budgétaire, sincérité (article 32 de la LOLF), universalité (non-compensation
et non-affectation des recettes aux dépenses, sauf exceptions), mais aussi nécessité de l’impôt, caractère
confiscatoire d’un impôt, respect du principe d’égalité devant les charges publiques, respect du principe
de libre administration des collectivités territoriales, etc.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 40
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
→ Se rapporter à la fiche 3-D« Phase parlementaire et vote » pour de plus amples informations
→ la loi de finances de fin de gestion, instituée par la LO 2021, vise à circonscrire la LF aux opérations
de fin de gestion, sans pouvoir comporter aucune mesure fiscale nouvelle, pérennisant ainsi la
pratique des collectifs budgétaires de fin d’année suivie depuis 2018. Comme les LFR, elle est
facultative ;
→ connue sous le nom de loi de règlement jusqu’à la LO 2021, la loi relative aux résultats de la gestion
et portant approbation des comptes de l’année constate les résultats financiers de chaque année
civile et approuve les différences entre les résultats et les prévisions de la LFI, éventuellement
modifiée par sa ou ses LFR (article 1 I de la LOLF) ;
→ les lois partielles ou spéciales qui seraient votées en application de l’article 45 de la LOLF, en cas
de non-respect des délais de dépôt ou de vote prévus par la Constitution.
→ Se rapporter à la fiche 3-D « Les lois financières » pour de plus amples informations
En revanche, la loi de programmation pluriannuelle des finances publiques (LPFP), prévue par l’article 34
de la Constitution depuis la révision constitutionnelle de 2008, est encadrée par le titre préliminaire de
la LOLF depuis la LO 2021, sans pour autant être considérée comme une loi de finances au sens
constitutionnel.
→ Se rapporter à la fiche 2-D « Les lois de programmation des finances publiques » pour de plus
amples informations
La LO 2021, qui modifie la LOLF, vise à renforcer la pluriannualité (1), l’universalité budgétaire (2), et à
améliorer les travaux parlementaires (3). Elle est entrée en vigueur lors du dépôt du PLF 2023 et
s’applique pour la première fois aux lois de finances afférentes à l’année 2023, à l’exception des
dispositions dont l’entrée en vigueur est spécifiée (4).
1. Renforcement de la pluriannualité
− pilotage pluriannuel des finances publiques par la dépense et non plus seulement par le
solde : les LPFP contiendront, pour chaque année de la programmation, un objectif
d’évolution de la dépense publique en volume et une prévision en valeur, déclinés par
sous-secteur des administrations publiques ; présentation d’une trajectoire triennale au
niveau du programme dans les projets annuels de performance ;
− meilleure articulation avec les textes financiers annuels (LF/LFSS/LFR/LFRSS) : la nouvelle
« norme » de dépense sera relayée au sein des articles liminaires, le dispositif étant
complété d’un compteur des écarts exprimé en milliards d’euros ;
− les LPFP contiendront également une prévision des dépenses des administrations
publiques « considérées comme des dépenses d’investissement », dont le champ exact
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 41
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
est défini dans le rapport annexé de la LPFP et qui sera actualisé à l’article liminaire des
textes financiers annuels ;
− extension des pouvoirs du Haut conseil des Finances Publiques (HCFP) : compétence
pour l’examen de la cohérence des textes financiers annuels au regard de la nouvelle
norme en dépense prévue en LPFP ; examen du réalisme des prévisions de recettes et de
dépenses des projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale ; contrôle
sur la compatibilité des lois de programmation sectorielles ayant un impact sur les
finances publiques avec les LPFP.
4. Entrée en vigueur
− pour la plupart des dispositions, entrée en vigueur lors du dépôt du PLF 2023 et
application pour la première fois aux LF afférentes à l’année 2023 ;
− entrée en vigueur des nouveaux critères d’encadrement des taxes affectées pour le PLF
2025, soit en 2024.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 42
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Ressources associées :
Internet :
→ Site du HCFP
→ Loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances
Contact
SD1 / Bureau 1BLF
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 43
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Les dispositions organiques afférentes à la LPFP, désormais inscrites à l’article 1A de la loi organique
relative aux lois de finances (LOLF), font de la LPFP le support des engagements de la France vis-à-vis de
l’Union européenne en matière de trajectoire et de gouvernance des finances publiques. La LPFP définit
ainsi l’objectif à moyen terme des administrations publiques – une cible de déficit structurel – mentionné
à l'article 3 du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et
monétaire, signé à Bruxelles le 2 mars 2012. La LPFP détermine, en vue de la réalisation de cet objectif à
moyen terme, les trajectoires des soldes structurels et effectifs annuels et l'évolution de la dette publique.
Les LPFP définissent la trajectoire budgétaire pluriannuelle de l’ensemble de la dépense publique et les
règles de gouvernance destinées à en favoriser le respect.
Elles doivent couvrir une durée minimale de trois ans, sans durée maximale.
Bien que les LPFP n’aient pas de caractère contraignant, le respect de la trajectoire est contrôlé chaque
année par le Haut conseil des Finances Publiques (HCFP) dans le cadre de l’examen du projet de loi
relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année (nouvelle appellation
des lois de règlement). Il identifie, le cas échéant, les écarts importants que fait apparaître la comparaison
des résultats de l’exécution de l’année passée avec les orientations pluriannuelles de solde structurel
définies dans la LPFP. Si un écart important est constaté, le Gouvernement doit adopter des mesures de
correction ou modifier sa programmation pluriannuelle.
Conformément à la LOLF révisée par la loi organique du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de
la gestion des finances publiques, les LPFP doivent :
→ fixer un objectif d'évolution de la dépense publique exprimé en volume ainsi qu’une prévision en
valeur exprimée en milliards d’euros, déclinés par sous-secteur des administrations publiques. Un
compteur des écarts figurant dans l’article liminaire des textes financiers permet de suivre
chaque année l’écart éventuel entre les trajectoires de la LPFP et leur réalisation ;
→ définir le plafond de crédits par mission du budget de l’État pour les trois premières années de la
programmation ; définir un objectif de dépenses des régimes obligatoires de base de sécurité
sociale et des organismes concourant à leur financement (ROBS+FSV) et définir un objectif
national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) ;
Par ailleurs, les LPFP peuvent comporter des orientations pluriannuelles relatives à l'encadrement des
dépenses, des recettes et du solde ou au recours à l'endettement de tout ou partie des administrations
publiques (par exemple, la LPFP 2018-2022 fixe un objectif de réduction des niches fiscales).
Un rapport annexé au PLPFP et donnant lieu à approbation par le Parlement indique notamment les
hypothèses et les méthodes retenues pour établir la programmation, et les perspectives de recettes, de
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 44
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Enfin, en dehors des dispositions programmatiques, la LPFP peut contenir des dispositions normatives, en
seconde partie, et pouvant ne s’appliquer qu’à certains sous-secteurs des administrations publiques. À
titre d’exemple, la LPFP 2009-2012 contient une interdiction d’endettement à long-terme s’appliquant
aux ODAC ; la LPFP 2018-2022 contient un mécanisme de contractualisation entre l’État et les collectivités
territoriales surnommé « contrats de Cahors » et le projet de LPFP 2023-2027 contient une disposition de
mise en réserve de l’ONDAM des régimes obligatoires de base de sécurité sociale.
Ressources associées :
Légifrance :
→ Loi n° 2023-1195 du 18 décembre 2023 de programmation des finances publiques pour les
années 2023 à 2027
→ Loi organique n° 2001-692 du 1 août 2001 relative aux lois de finances publiques
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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Ces quinze dernières années, plusieurs démarches d’évaluation de la qualité des dépenses publiques se
sont succédé en France.
→ Lancée en 2007, la « revue générale des politiques publiques » (RGPP) a eu pour objectif
d’examiner près de la moitié des dépenses publiques afin d’identifier et de réaliser des économies
budgétaires. D’après la mission IGF-IGA-IGAS consacrée à la RGPP (« Bilan de la RGPP et
conditions de réussite d’une nouvelle politique de réforme de l’État », septembre 2012), 12 Md€
d’économies ont été réalisées sur la période 2009-2013 par rapport à un objectif de 15 Md€ et les
effectifs de l’État ont été fortement réduits, d’environ -150 000 ETP. Le nombre de directions
d’administration de l’État a été rationalisé à la suite de la réforme de l’administration territoriale
de l’État (RéATE), la réforme de la carte judiciaire et la constitution du réseau unifié de la direction
générale des Finances publiques (DGFiP). De grands projets structurants ont également été
engagés avec la création de Chorus pour les fonctions budgétaires et comptables ou encore la
création du service des achats de l’État.
→ Mise en place en octobre 2012, la « modernisation de l’action publique » (MAP) avait pour
objectif de couvrir l’ensemble des dépenses publiques en utilisant des évaluations de politiques
publiques et des programmes ministériels de modernisation et de simplification placés sous la
responsabilité des ministres. La MAP a permis quelques réformes notables avec le regroupement
des services déconcentrés au niveau des services régionaux ou l’attention accordée aux relations
entre l’administration et les usagers avec des efforts de simplification et des enquêtes de
satisfaction (déploiement de France Connect, labellisation du référentiel Marianne). Les mesures
mises en œuvre représentent un volume d’économies moindre que la RGPP (325 M€ en LFI 2015
et 156 M€ en LFI 2016, ainsi que 90 M€ sur les dispositifs médicaux pris en compte dans la LFSS
pour 2016, d’après l’Audit de la Cour des comptes de juin 2017).
→ Au côté de la MAP, la loi de programmation des finances publiques de décembre 2014 a prévu
que le Gouvernement annexe au PLF une liste de revues de dépenses menées dans les douze
derniers mois. Ces revues devaient être intégrées à la procédure budgétaire et porter sur les
dépenses fiscales et sur l’ensemble des dépenses publiques. Plus d’une vingtaine de rapports ont
été transmis en vue des PLF pour 2016 puis 2017. Leurs recommandations ont permis de
documenter des économies (moins de 500 M€ pour le PLF 2016 et 400 M€ pour le PLF 2017).
→ Lancé en octobre 2017, Action publique 2022 avait pour objectifs d’améliorer la qualité des
services publics pour les usagers et d’accompagner la baisse de trois points de PIB des dépenses
publiques annoncée sur la période 2018-2022. Les crises ont limité le déploiement des chantiers
prévus et rendent difficile l’évaluation de son impact budgétaire. Plusieurs réformes ont
cependant été engagées avec notamment le développement du droit à l’erreur, le déploiement
du programme « France Services » et la poursuite de la RéATE avec la création dans les
préfectures des secrétariats généraux communs (SGC).
Les retours d’expériences de ces précédentes démarches et les comparaisons internationales de revues
de dépenses réalisés par différents services d’évaluation font apparaître plusieurs conditions de
réussites :
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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
→ l’appropriation des enjeux et de la méthodologie par tous les acteurs (ministères et opérateurs),
qui doivent être associés aux travaux et à la mise en œuvre des réformes identifiées ;
→ l’organisation d’une procédure formalisée, portée par une structure clairement identifiée
chargée d’animer le dispositif et d’en suivre la mise en œuvre.
Un nouveau dispositif de revue de dépenses a été engagé dans ce cadre en janvier 2023. Adopté en loi
de finances pour 2023 (article 167) et également prévu dans le projet de loi de programmation des
finances publiques pour 2023 à 2027 (article 21), il est articulé avec la procédure budgétaire. Ce dispositif
pérenne d’évaluation de la qualité de l’action publique, sur la base d’évaluations annuelles thématiques
des politiques publiques réalisées en principe par les inspections générales, doit éclairer la préparation
des projets de lois de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Le champ de ces
évaluations peut couvrir l’ensemble des administrations publiques. Le Gouvernement remettra chaque
année avant le 1er juin un rapport au Parlement dressant le bilan des évaluations menées, les propositions
d’économie et de réformes associées, ainsi que la liste des évaluations prévues pour l’année suivante.
Ressources associées :
→ Voir aussi la fiche 6 B « Le dispositif de performance »
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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
F. Le budget vert
Le rapport sur l'impact environnemental du budget est un jaune budgétaire présenté annuellement en
annexe du PLF. La première partie de ce rapport, consacrée à la budgétisation environnementale de
l’État, communément appelée « budget vert », présente une cotation de l’impact environnemental de
l’ensemble des crédits budgétaires, des taxes affectées et des dépenses fiscales, inscrits en PLF. Le budget
vert est préparé par un groupe de travail (GT) interministériel, composé de la Direction du Budget (DB),
de la Direction générale du Trésor, de la Direction de la législation fiscale (DLF) et du Commissariat
général au développement durable (CGDD). Au sein de la DB, les bureaux BPB et BDD pilotent le GT et
les travaux du budget vert.
1. Méthodologie de cotation
La méthodologie de cotation est fondée sur les principes proposés par la mission d’inspection IGF-
CGEDD (rapport « Green Budgeting : proposition de méthode pour une budgétisation environnementale »,
25 septembre 2019). Les dépenses sont cotées à l’action (ou exceptionnellement à la sous-action) au
regard de leur impact sur six objectifs environnementaux.
Le GT budget vert attribue pour chaque axe une des cinq notes aux dépenses, qui se traduisent en trois
couleurs dans le rapport, visibles dans six petits cercles accolés aux actions.
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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Une qualification globale est ensuite attribuée pour chaque action, en prenant en compte la totalité des
notes sur les six axes. Une dépense peut donc être considérée comme :
→ globalement favorable : si tous les axes sont cotés favorablement, ou favorablement et neutres ;
→ globalement mixte : si elle comprend des axes cotés à la fois favorablement et défavorablement,
et le cas échéant, neutres ;
Certaines dépenses restent « non cotées » : il s’agit des dépenses pour lesquelles l'état des connaissances
scientifiques ou le manque de données disponibles ne permet pas d'évaluer de manière fiable et/ou
consensuelle l'impact environnemental. Ces dépenses pourront, le cas échéant, être cotées dans les
prochains budgets verts.
Les dépenses de fonctionnement courant des ministères, présentées dans une partie distincte du budget
vert, sont cotées au niveau du compte PCE selon la même méthodologie que les autres dépenses, mais
présentées via les chiffres exécutées les chiffres exécutés en année n-1. Ces dépenses ne peuvent en effet
pas être cotées en budgétisation car elles sont loin d’être identifiables dans la nomenclature utilisée
(action/sous-action) pour la cotation du budget vert.
Depuis la préparation du PLF 2024, le budget vert est directement intégré dans la procédure de
budgétisation. Les mesures nouvelles et mesures d’économie proposées par le ministère ou par la
direction du Budget sont ainsi cotées. Le calcul de l’évolution des dépenses favorables, mixtes,
défavorables, neutres et non cotées est réalisé à partir de la cotation initiale de chaque brique et de la
caractérisation de chaque facteur d’évolution saisi dans Unisson (mesure nouvelle ; mesure d’économie)
lors de sa création.
Les cotations et l’impact environnemental des mesures proposées sont ensuite automatiquement
restitués dans le tableau politique utilisé par les Ministres pour servir d’argument de négociation.
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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Les dépenses favorables à l’environnement dites « dépenses vertes » atteignent 39,7 Md€ en PLF 2024.
Ces dépenses recouvrent principalement des dépenses dans le secteur de l’énergie (5,5 Md€, notamment
le soutien aux énergies renouvelables et nucléaires) ; dans le secteur des transports (8,0 Md€, notamment
le soutien au transport ferroviaire et à l’achat de véhicules électriques) ; dans les bâtiments (6,6 Md€,
principalement le soutien à la rénovation énergétique des logements et des bâtiments publics) ; dans la
protection des ressources naturelles (6,2 Md€, recouvrant la protection des forêts, de la biodiversité et
de la ressource en eau, ainsi que les aides à l’agriculture durable) ; ainsi que le plan « Investir pour la France
de 2030 » (3,0 Md€ d’investissements verts en PLF 2024), le soutien aux collectivités via le fonds vert
(1,1 Md€) ou encore une partie de l’aide publique au développement (1,7 Md€).
Les dépenses défavorables à l’environnement dites « dépenses brunes » atteignent 13,1 Md€ en PLF 2024.
Ces dépenses recouvrent principalement des dépenses fiscales (7,9 Md€, essentiellement des taux réduits
et particuliers d’accise sur les énergies), le soutien à la production d’énergies fossiles dans les zones non
interconnectées (1,2 Md€) au titre de la péréquation tarifaire avec ces territoires non reliés au réseau
électrique métropolitain, et de la construction de routes via le budget de l’AFITF (0,5 Md€). 2,2 Md€
correspondent à des mesures exceptionnelles de protection des consommateurs prises pour faire face à
la hausse des prix de l’énergie (boucliers tarifaires).
Les dépenses mixtes s’élèvent à 3,1 Md€ en PLF 2024. Il s’agit principalement des dépenses en faveur de
grands projets d’infrastructures ferroviaires ou maritimes (défavorables à la biodiversité), par exemple les
taxes affectées à la société du grand Paris ou à l’AFITF.
Le montant total des dépenses neutres en PLF 2024 s’élève à 425,5 Md€. Il s’agit principalement des
transferts sociaux aux ménages, des transferts généraux aux entreprises sans conditionnalité
environnementale, des dépenses de masse salariale à l’exception d’une partie de celle du Ministère de la
transition écologique et des collectivités territoriales (MTECT), des pensions, des dépenses en faveur de
l’emploi, et des missions régaliennes (par exemple les dépenses d’investissement des armées).
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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
Le montant total des dépenses non cotées en PLF 2024 s’élève à 88,2 Md€. Il est principalement composé
des prélèvements sur recettes en faveur des collectivités territoriales (PSR-CT, 44,8 Md€), des
prélèvements sur recettes en faveur de l’Union européenne (PSR-UE, 21,6 Md€) et de la quasi-totalité des
dotations aux collectivités (notamment mission RCT : 3,7 Md€).
Ressources associées
Internet :
Rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État (PLF pour 2024 – Site du Budget)
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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire
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3. PROCÉDURE BUDGÉTAIRE
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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
A. Le calendrier budgétaire
La préparation du budget de l’État pour l’année N+1 commence dès les dernières semaines de l’année N-
1 et connaît un point d’aboutissement lorsque le projet de loi de finances qui traduit les choix budgétaires
du Gouvernement est déposé à l’Assemblée nationale le premier mardi d’octobre N au plus tard.
Le présent chapitre illustre les différents exercices qui marquent le calendrier budgétaire, selon une
chronologie qui reste relativement stable d’une année sur l’autre, bien que des modifications soient
possibles, ce calendrier étant notamment dépendant de l’actualité (élections, remaniement
gouvernemental en cours d’année par exemple).
Chaque année civile est ainsi l’occasion de travaux portant à la fois sur :
→ le budget en cours (N) : prévisions d’exécution et, le cas échéant, modification du niveau ou de
la répartition des crédits (projets de loi de finances rectificative ou de fin de gestion, mouvements
réglementaires de crédits) ;
→ le budget de l’année passée (N-1) : analyse de l’exécution budgétaire lors des conférences
techniques ;
Les réflexions se nourrissent de la connaissance accumulée des politiques publiques, des travaux
extérieurs tels que ceux de la Cour des comptes ou des corps d’inspection de l’État, et potentiellement
de rencontres avec des experts sectoriels.
Une prévision d’exécution de l’année N est conduite trois fois dans l’année (mars, juillet,
septembre/octobre). Elle vise à vérifier la soutenabilité des trajectoires ministérielles de dépenses au
regard des crédits ouverts en loi de finances initiale ajustés des compléments de crédits intervenant en
gestion (reports, fonds de concours, mouvements réglementaires en gestion). Compte tenu du suivi des
dépenses relevant du périmètre des dépenses de l’État (PDE) en exécution, la prévision doit permettre
d’identifier les dérapages d’exécution avérés ou les risques probables, ainsi que les mesures de
redressement qu’il conviendrait de faire arbitrer pour assurer le respect de la cible d’exécution. La
prévision d’octobre permet de déterminer le schéma de fin de gestion, soumis à arbitrages, et de
construire le PLF de fin de gestion.
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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Les plafonds de crédits par mission qui sont proposés dans le cadre de la PMT sont documentés à partir
d’une analyse des tendanciels, des risques de dépenses nouvelles additionnelles, et par des mesures
d’économie ou de maîtrise de la dépense. Certaines mesures peuvent revêtir un caractère transversal
(règles relatives à la fonction publique, indexation des dépenses de guichet par exemple).
Les conférences de performance sont organisées pour chaque mission ou programme par le bureau
sectoriel concerné. Le bureau 2POP assiste à l’ensemble des conférences pour fournir un appui
méthodologique et assurer la synthèse des évolutions entre deux exercices.
Elles doivent permettre de transmettre au Parlement la liste des objectifs et indicateurs envisagés pour
les PAP de l’année N+1 avant le 15 juillet, puis de présenter la maquette définitive lors du dépôt du PLF, la
maquette de performance des missions et programmes, ainsi que les cibles associées aux sous-
indicateurs, étant ensuite déclinée de façon détaillée dans les PAP publiés début octobre.
Lorsqu’une programmation pluriannuelle ferme existe (ex : premières annuités de LPFP, lettres-plafonds
pluriannuelles), les conférences budgétaires sont axées sur le respect des plafonds de crédits et d’emplois
de référence. À cette occasion, les éléments nouveaux apparus au regard de l’exécution, ainsi que les
moyens de parvenir à gager les éventuelles dépenses nouvelles au sein des missions concernées sont
examinés.
Les discussions se font selon les directives fixées par le Premier ministre dans la lettre de cadrage. Un
compte rendu est établi à l’issue de ces conférences, faisant apparaître les points de convergence et de
divergence qui feront ensuite l’objet de discussion entre ministres puis, le cas échéant, d’arbitrages.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 56
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Suite à ces réunions à haut niveau, les arbitrages budgétaires peuvent être instruits lors de réunions entre
les cabinets du ministre du budget et du ministère concerné, organisées par le cabinet du Premier ministre
et associant systématiquement le conseiller budgétaire. Ces réunions, tenues habituellement entre la mi-
juin et la mi-juillet, donnent lieu soit à des arbitrages immédiats, soit alimentent une prise de décision du
Premier ministre qui peut intervenir ultérieurement.
Les lettres-plafonds traduisent les décisions du Premier ministre et de son cabinet sur chacun des
périmètres ministériels. Chaque ministre reçoit ainsi à partir de la mi-juillet un courrier signé du Premier
ministre qui lui notifie plus en détail le niveau de ses crédits de paiement par mission et programme, le
plafond des recettes affectées à ses opérateurs et son plafond d’emplois ministériel. Une annexe détaillée
présente les données chiffrées arrêtées, tant en crédits qu’en emplois (plafonds d’emplois et schémas
d’emplois du ministère et de ses opérateurs), ainsi qu’en matière de taxes affectées.
Elles présentent également les principaux sous-jacents des plafonds, notamment en termes de réformes
à mettre en œuvre pour atteindre et sécuriser les économies retenues.
C’est à cette occasion que sont ainsi parfois arbitrés les derniers différends en matière d’autorisations
d’engagement.
La budgétisation telle qu’elle ressort des conférences de répartition doit ainsi permettre de s’assurer de
la soutenabilité de la répartition des moyens des politiques publiques et de la couverture des dépenses
obligatoires.
Parallèlement, sont réalisés les travaux relatifs au passage du « constant au courant » (définition et
chiffrage des mesures de transfert et de périmètre) ;
Les mesures de périmètre en PLF sont traitées dans le cadre de la procédure de répartition ; les mesures
de transferts en PLF le sont dans le cadre d’une procédure transversale d’instruction dématérialisée
reposant sur l’application Tango. Cette dernière débute fin mai et se termine mi-juillet par une RIM, à
l’issue de laquelle sont arbitrés les points de désaccord entre ministères et direction du Budget.
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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Les prévisions de recettes, qui contribuent à la définition du solde budgétaire de l’État et du déficit public,
font l’objet d’arbitrages définitifs au cours du mois d’août et jusqu’à début septembre.
Le Gouvernement saisit, au cours de la première quinzaine de septembre, le Haut conseil des Finances
Publiques (HCFP) pour avis sur les prévisions macroéconomiques sur lesquelles repose le PLF, la cohérence
de l’article liminaire du PLF au regard des orientations pluriannuelles de solde structurel et de dépenses
des administrations publiques définies dans la LPFP, ainsi que le réalisme des prévisions de recettes et de
dépenses du PLF (article 61, IV LOLF).
La semaine suivant la saisine du HCFP, la DB transmet au Conseil d’État pour avis la liasse de chiffres,
fixant définitivement les évaluations de recettes et les plafonds en crédits par programmes. Elle se
compose :
→ de l’article liminaire ;
→ des dispositions relatives aux affectations (reconduction des budgets annexes et comptes
spéciaux existants) ;
→ de l’article relatif aux prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales ;
→ de l’article d’équilibre ;
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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Au terme de l’examen de chacun des articles du PLF par le Conseil d’État, la direction du Budget
confectionne le « bleu général » du PLF, qui rassemble l’ensemble des articles du PLF, ses annexes chiffrées
et les évaluations préalables des articles.
Une fois finalisé, le PLF est présenté en Conseil des ministres, fin septembre.
→ Se rapporter à la fiche 3-C « Les lois financières » pour de plus amples informations
→ « Jaunes budgétaires » ;
L’examen parlementaire du projet de loi de finances s’étale sur une période de près de trois mois,
d’octobre à la mi-décembre.
Au terme de l’examen du projet de loi par la commission des finances saisie au fond et par les
commissions permanentes saisies pour avis, le texte est discuté en séance publique sur la base du projet
du gouvernement.
La première lecture du PLF par l’Assemblée nationale est habituellement la plus intensive en termes de
nombre d’amendements et de durée des débats. La primauté de l’Assemblée nationale pour connaître
des sujets financiers conduit à la saisir en premier lieu des projets d’amendements de nature financière.
La première partie (ressources et équilibre) et la seconde partie (crédits des missions) sont
successivement discutées, la LOLF empêchant que le débat de la seconde partie ne soit entamé avant
l’adoption de la première partie.
De nombreuses coordinations sont rendues nécessaires au cours du débat parlementaire, tant en emplois
qu’en crédits, afin de tirer les conséquences des votes du Parlement, notamment sur les articles « de
chiffres » du PLF. C’est le Gouvernement qui se charge de cette coordination. Sont ainsi régulièrement
amendés les crédits des missions, l’article d’équilibre du PLF, ainsi que l’article liminaire qui précise les
soldes publics structurels et nominaux par sous-secteur. La direction du Budget est responsable de la
production des amendements du Gouvernement et des réponses du Gouvernement aux amendements
des parlementaires, sur les sujets autres que fiscaux (DLF).
En application des règlements des assemblées, le Gouvernement peut demander à ce que le Parlement
se prononce à nouveau sur certains de ses votes (« seconde délibération »). Le Gouvernement peut
également recourir aux instruments du parlementarisme rationalisé, notamment le vote bloqué prévu à
l’article 44 de la Constitution, ou l’article 49, alinéa 3 de la Constitution, afin de faire adopter le texte.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 59
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Si la commission mixte paritaire (CMP), qui se réunit à la suite du vote du Sénat, ne parvient pas à
l’adoption d’un texte commun, le texte éventuellement adopté au Sénat est examiné en nouvelle lecture
à l’Assemblée nationale.
Le débat et les votes de la nouvelle lecture sont encadrés par la jurisprudence constitutionnelle de
l’entonnoir. Ainsi, un amendement ne peut être adopté après la réunion de la CMP que dans quatre
hypothèses :
→ nécessité d'assurer une coordination avec d'autres textes en cours d'examen au Parlement ;
En outre, les articles adoptés en termes identiques par les deux chambres en première lecture ne peuvent
plus être modifiés en nouvelle lecture, à l’exception des trois dernières hypothèses citées ci-dessus.
Après une nouvelle lecture du Sénat, l’Assemblée nationale est de nouveau appelée à se prononcer sur le
texte du PLF, en lecture définitive. Elle est alors saisie formellement non pas du texte adopté par le Sénat,
mais du dernier texte voté par elle, qu’elle peut le cas échéant amender des seuls amendements adoptés
par le Sénat en nouvelle lecture.
Au terme de cette procédure, le PLF est adopté en lecture définitive par l’Assemblée nationale à la mi-
décembre.
Il convient de noter la faculté octroyée au Gouvernement, qui n’a à ce jour jamais été utilisée, de mettre
en vigueur par ordonnance les dispositions du PLF, si le texte n’a pas été adopté par le Parlement dans un
délai de 70 jours (article 47, al. 3 de la Constitution), ce qui porte en théorie la fin du délai d’adoption à
la mi-décembre (sauf suspension du délai si le Parlement n’est pas en session, soit dans le cas exceptionnel
d’une dissolution).
→ Se rapporter à la fiche 3-D « Phase parlementaire et vote » pour de plus amples informations
La direction du Budget est chargée, avec la DLF, de préparer les éléments de défense de la loi au regard
des griefs soulevés par les requérants ainsi que des questions soulevées d’office par le Conseil, le cas
échéant avec l’appui des ministères. Ces deux directions participent à la réunion de travail au Conseil
constitutionnel dont la coordination est assurée par le Secrétariat général du Gouvernement, dont un
chargé de mission rédige les observations du Gouvernement.
Une fois promulguée, la loi de finances est publiée au Journal officiel au plus tard le 31 décembre. La
direction du Budget fait publier, en même temps, le décret prévu à l’article 44 de la LOLF portant
« désignation des ministres bénéficiaires des crédits ouverts sur chaque programme, dotation ou compte
spécial ».
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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Ressources associées :
Budget.gouv :
→ Calendrier budgétaire
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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
→ limiter la progression des dépenses, même en phase d’augmentation des recettes. En effet, étant
fixée de façon indépendante des recettes, une norme en dépenses permet d’éviter l’écueil du
recyclage, en haut de cycle, de recettes supplémentaires en dépenses supplémentaires pouvant
résulter d’un pilotage par le solde ;
→ piloter l’exécution, en éclairant sur les choix à faire et les éventuelles mesures à prendre pour
assurer le respect, en gestion, des équilibres de la loi de finances.
Plusieurs normes en dépenses se sont succédées depuis la fin des années 1990.
→ Zéro volume : le projet de loi de finances pour 2004 a, pour la première fois, prévu une croissance
nulle en volume (i.e. en euros constants) des dépenses du budget général nettes des
remboursements et dégrèvements de recettes fiscales. Son périmètre a par la suite été élargi aux
prélèvements sur recettes au profit des collectivités locales et de l’Union européenne (2008) et
aux taxes affectées plafonnées (2012).
→ Zéro valeur : en 2011, la création d’une norme en valeur visait à stabiliser, en euros courants, le
même périmètre de dépenses que la norme « zéro volume » à l’exclusion des charges d’intérêt
de la dette et des contributions au CAS Pensions.
− La norme de dépenses pilotables (NDP) visait à recentrer le périmètre de la norme sur les
dépenses les plus pilotables de l’État. La NDP était composée des dépenses du budget
général, des budgets annexes, hors remboursements, dégrèvements et investissements
d’avenir, hors charge de la dette et hors contributions au CAS Pensions, ainsi que des
plafonds de taxes affectées à des tiers autres que les collectivités locales, la sécurité sociale
et l’Union européenne, des dépenses des budgets annexes, de certains comptes
d’affectation spéciale et du compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel
public » ;
− L’objectif de dépenses totales de l’État (ODETE) visait, quant à lui, à se rapprocher des
dépenses totales des administrations publiques centrales, en intégrant également des
dépenses moins pilotables. Outre la NDP, l’ODETE comprenait donc la charge de la dette,
les pensions et les prélèvements sur recettes ainsi que les dépenses exceptionnelles
d’urgence et de relance, les investissements d’avenir ainsi et l’essentiel des comptes
d’affectation spéciale non compris au sein de la NDP.
Ces deux normes ont un bilan contrasté. En 2018 et 2019, les objectifs de NDP et d’ODETE fixés en LPFP
ont été respectés. Mais la survenance de la crise sanitaire a par la suite rendu caduques les cibles fixées
par l’article 8. Surtout, la mise en place de diverses mesures d’urgence et de vecteurs ad hoc de réponse
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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
à la crise a contribué à fragiliser la capacité réelle de pilotage des dépenses sous NDP, tout en menant à
des retraitements qui ont progressivement brouillé la frontière entre les deux normes. Leur utilité en tant
qu’outils de suivi et de pilotage en a été fortement réduite, la plus grande sophistication de cette norme
à deux niveaux se faisant au détriment de sa lisibilité et de son appropriation. De surcroît, il est apparu
que le périmètre le plus réduit de la NDP présentait des points de fuite sur des dépenses dont la
dynamique doit être pleinement considérée pour construire une trajectoire de dépenses de l’État qui soit
cohérente avec les cibles de dépenses globales et l’objectif de maîtrise et de redressement des comptes
publics.
Des ajustements sont donc apparus souhaitables pour renforcer l’effectivité du pilotage de la dépense
de l’État et indirectement celui de la dépense des opérateurs et établissements constituant le champ des
ODAC : la simplification et l’élargissement de l’agrégat de suivi des dépenses de l’État.
→ l’ensemble des dépenses du budget général, c’est-à-dire la totalité des missions budgétaires, y
compris notamment les missions « Investir pour la France de 2030 », « Plan de relance », ou
encore les programmes portant des abondements du budget général au compte d’affectation
spéciale (CAS) des participations financières de l'État (PFE) ;
→ les prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales et de l’Union européenne. Il
s’agit en effet de moindres recettes pour l’État et par conséquent, d’une dépense ;
→ les budgets annexes, les comptes spéciaux (y compris les Pensions) et le compte de concours
financiers « Avances à l'audiovisuel public » ;
→ les taxes affectées plafonnées à des tiers autres que les collectivités locales et la sécurité sociale.
Le nouveau périmètre des dépenses de l’État n’inclut pas les charges liées à la dette de l’État (programme
117 « Charge de la dette et trésorerie de l'État » et programme 355 « Charge de la dette de SNCF Réseau
reprise par l’État »), ni les crédits résultant du mécanisme de cantonnement de la dette COVID
(programme 369 « Amortissement de la dette de l'État liée à la covid-19 »), dont la dynamique, liée
directement à l’évolution pluriannuelle des recettes et à la conjoncture, ainsi que les circuits particuliers,
justifient l’exclusion. Les nouvelles dispositions de la loi organique relative aux lois de finances
permettront par ailleurs un suivi renforcé de la trajectoire d’endettement et de la charge de la dette, avec
un rapport dédié au Parlement remis chaque année.
Concernant les prélèvements sur recettes, leur réintégration se justifie par le caractère structurant de
ces dépenses dans la trajectoire de dépenses de l’État. Si le prélèvement sur recettes au profit de l’Union
européenne est moins pilotable, sa trajectoire n’est pas exogène pour autant et résulte de négociations
dont les conséquences doivent être tirées sur le pilotage d’ensemble des dépenses de l’État. Par ailleurs,
sa dynamique est à considérer dans la définition du juste niveau des crédits budgétaires ministériels, dans
un contexte où la croissance de la contribution au budget de l’Union européenne offre en retour des
perspectives de financement. Concernant les prélèvements sur recettes au profit des collectivités
territoriales, leur exclusion du périmètre de la norme avait été justifiée par un mode de pilotage renouvelé
des relations entre État et collectivités, ciblé sur la maîtrise des dépenses des collectivités plutôt que
l’ajustement du soutien financier de l’État. Si ce mode de pilotage est reconduit en étant ajusté, la
trajectoire des concours financiers de l’État aux collectivités doit néanmoins être prise en compte dans
la construction d’une trajectoire soutenable de dépenses de l’État.
Compte tenu du poids des dépenses de pensions dans le budget de l’État, de leur dynamique et de leur
relative rigidité, il est enfin opportun d’intégrer ce poste au périmètre de référence pour la construction
et le suivi des dépenses de l’État. Les dépenses finales du CAS « Pensions » sont ainsi intégrées au
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 63
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
périmètre des dépenses de l’État, les dépenses intermédiaires intervenant en financement du CAS
Pensions (contributions au CAS Pensions) étant retraitées pour éviter tout double compte.
Ce périmètre de dépenses ainsi renouvelé permet d’établir une clé de passage plus simple et lisible entre
les dépenses budgétaires de l’État et les charges de l’article d’équilibre des lois de finances. À cette fin,
un tableau de norme est rendu public dans l’exposé général des motifs du PLF. Il permet notamment de
mettre en perspective le niveau de norme au regard de l’historique et de la référence fixée en LPFP.
Contact
SD1 / Bureau 1BPB
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 64
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Article d'équilibre Dont NDP Dont ODETE Dont HN PDE hors PDE
M€
Budget général LFI 2022
Dépenses 284 967 X X
Mission "Investissements d'avenir" 7 004 X X
Mission "Plan d'urgence face à la crise sanitaire" 200 X X
Mission "Plan de relance" 13 006 X X
Abondement du budget général au CAS PFE (PLFR 1) 748 X X
Cantonnement de la dette Covid 1 885 X - X
Renforcement des fonds propres de l’Agence française de développement 190 X X
Charge de la dette (yc SNCF) 39 492 X - X
Contributions au CAS "Pensions" 44 415 X X
Total BG 391 907 - - - - -
PSR
Prélèvement au profit des collectivités territoriales 43 241 X X
Prélèvement au profit de l'Union européenne 26 359 X X -
Total PSR 69 600 - - -
Budgets annexes
Contrôle et ex ploitation aériens 2 381 X 0 T2CAS X T2CAS
Publications officielles et information administrativ e 149 X 0 T2CAS X T2CAS
Totaux pour les budgets annexes 2 531 - - - - -
Comptes spéciaux
Aides à l'acquisition de véhicules propres (ligne supprimée) -
Contrôle de la circulation et du stationnement routiers 1 535 X X P755 X P755
Développement agricole et rural 126 X X -
Financement des aides aux collectivités pour l'électrification rurale 360 X X -
Financement national du développement et de la modernisation de l'apprentissage
- - -
(supprimé par l'article 87 de la LFI pour 2020)
Gestion du patrimoine immobilier de l'État 416 X 0 X -
Participation de la France au désendettement de la Grèce 99 X - X
Participations financières de l'État 9 592 X - X
Pensions 61 104 X P743 X P743
Services nationaux de transport conventionnés de voyageurs - - -
Transition énergétique - - -
Comptes d'affectation spéciale 73 232 - - - - -
Comptes de commerce
Approv isionnement de l'État et des forces armées en produits pétroliers, biens et serv ic 608 X X
Cantine et trav ail des détenus dans le cadre pénitentiaire 174 X X
Couv erture des risques financiers de l'État 1 374 X X
Ex ploitations industrielles des ateliers aéronautiques de l'Etat 685 X X
Gestion de la dette et de la trésorerie de l'Etat 39 877 X X
Lancement de certains matériels aéronautiques et de certains matériels d'armement
9 X X
complex es
Opérations commerciales des domaines 40 X X
Régie industrielle des établissements pénitentiaires 26 X X
Renouv ellement des concessions hy droélectriques 1 X X
Soutien financier au commerce ex térieur 769 X X
Comptes de commerce 43 562 - - -
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 65
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
→ la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l'année ;
→ les lois partielles ou spéciales qui seraient votées en application de l’article 45 de la LOLF, en cas
de non-respect des délais de dépôt ou de vote prévus par la Constitution.
Le caractère de loi de finances implique des règles particulières en matière de contenu de la loi et
d’organisation du débat parlementaire. Le Gouvernement dispose en outre de prérogatives particulières
en vue de permettre l’adoption des textes financiers.
Elle donne ainsi une existence juridique au budget de l’État, en comportant à la fois des dispositions
relatives aux ressources de l’État et à ses dépenses, sous la forme de prévisions pour les recettes fiscales
et non fiscales, pour les prélèvements sur recettes, ainsi que les plafonds de crédits par programme et
mission pour le budget général, les budgets annexes et les comptes spéciaux, limitatifs par principe et
évaluatifs par exception (art. 10 et 24 de la LOLF).
Les recettes figurent à l’état A annexé à la loi de finances. Les crédits figurent aux états législatifs annexés
B, C, D et E.
L’état F donne une vision agrégée des moyens consacrés à une politique publique (crédits budgétaires,
fonds de concours et attributions de produits, dépenses fiscales, ressources affectées plafonnées,
prélèvements sur recettes) par mission du budget général et par budget annexe.
Enfin, l’état G liste l’ensemble des objectifs et indicateurs de performance par mission du budget général,
budgets annexes et comptes spéciaux.
→ certains articles de la loi ont un caractère obligatoire, comme l’article d’équilibre qui détermine
le solde budgétaire de l’État et le plafond de ses dépenses. D’autres ont un caractère facultatif
et figurent si besoin dans le projet de loi ;
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 66
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
→ certains articles contiennent des dispositions dites de « chiffres » (par ex : plafonds des crédits
ouverts aux ministres, plafonds d’autorisations d’emplois, déplafonnement des reports), d’autres
comportent des dispositions dites de « lettres » ;
→ certains articles ont une nature fiscale (recettes hors taxes affectées), d’autres une nature
budgétaire (dépenses, taxes affectées, garanties de l’État) ;
→ un article spécifique renvoie à un état législatif annexé comprenant les objectifs et indicateurs
de performance des missions du budget général, budgets annexes et comptes spéciaux.
Ces catégorisations reflètent le caractère interministériel du projet de loi de finances qui, s’il est
essentiellement coordonné par la direction du Budget et la direction de la législation fiscale, implique aux
différents stades de sa préparation les autres ministères, tant en ce qui concerne les arbitrages chiffrés
du projet de budget, que la rédaction des articles du projet de loi.
Un collectif peut être motivé par une mesure d’urgence : sauvetage de la banque Dexia 3 ; abondement
par la France du Fonds européen pour la stabilité financière 4 ; financement des dispositifs de soutien
d’urgence dans le cadre de la crise de la covid-19.
La procédure d’élaboration d’un projet de loi de finances rectificative (PLFR) est similaire à celle du projet
de loi de finances (PLF) mais est mise en œuvre dans un calendrier resserré (15 jours), dans la mesure où il
n’a vocation à viser que quelques objets spécifiques (ex. PLFR 1 et 2 pour 2020 dans le cadre de la covid,
article de garanties).
Les bureaux sectoriels contribuent, dans un exercice coordonné par 1BLF, à alimenter les arbitrages. Une
fois les arbitrages rendus sur le schéma d’ouvertures / annulations, les bureaux sont sollicités pour ventiler
les montants dans un tableau d’ouvertures / annulations et motiver ces mouvements en lien avec les DAF
ministérielles (rédaction des « placards »). Ces éléments permettent de saisir le HCFP, puis le Conseil
d’État.
Parallèlement, les éventuels articles de lettres sont préparés et transmis au Conseil d’État pour avis (article
39 de la Constitution).
Ainsi, les lois de finances de fin de gestion ne peuvent pas comporter les dispositions :
3
Loi n°2011-1416 du 2 novembre 2011 de finances rectificative pour 2011 (5 articles).
4
Loi n°2010-606 du 7 juin 2010 de finances rectificative pour 2010 (4 articles).
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 67
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
→ affectant directement les dépenses budgétaires des années ultérieures à l’exercice en cours,
définissant les modalités de répartitions des concours de l’État aux collectivités territoriales ou
des recettes fiscales affectées à ces dernières et à leurs établissements publics, approuvant les
conventions financières, comportant des dispositions relatives à l’information et au contrôle du
Parlement sur la gestion des finances publiques, comportant des dispositions relatives à la
comptabilité publique et au régime de la responsabilité pécuniaire des agents des services
publics, ou comportant des dispositions autorisant le transfert de données fiscales, lorsque celui-
ci permet de limiter les charges ou d'accroître les ressources de l'État.
Toutefois, elles peuvent comporter des dispositions tendant à modifier, pour l'année en cours,
l'affectation d'impositions de toutes natures.
S’agissant de la procédure d’élaboration, elle est similaire à celle d’un PLFR en cours d’année (arbitrage
d’un schéma, ventilation des montants dans un classeur et rédaction des motifs, saisine du HCFP, saisine
du Conseil d’État) mais vise a priori tous les périmètres ministériels.
Dans le cadre de la prévision d’exécution d’octobre, les bureaux sectoriels analysent, programme par
programme, les écarts entre ressources et prévisions de dépenses et proposent des mesures correctrices
ou de redressement par rapport à leur prévision « brute ». Ce schéma de fin de gestion permet de
déterminer les ouvertures sur les programmes en besoin de financement et les annulations sur les
programmes bénéficiant de marges ou de sous-consommations.
La procédure d’arbitrage est similaire à celle du PLF mais est mise en œuvre dans un calendrier resserré.
Des réunions d’arbitrage sont organisées pour certains ministères, mais ne sont pas systématiques.
Généralement, des notifications sont transmises aux ministères pour formaliser l’arbitrage sur leur
périmètre.
1BLF assure le suivi des arbitrages dans les mêmes conditions que pour le PLF. Les bureaux sectoriels
transmettent dans les meilleurs délais les données actualisées sous Unisson en cas de recalage, pour
intégration en synthèse : cela permet notamment d’éclairer le cabinet sur l’équilibre global des
ouvertures et des annulations pour orienter les derniers arbitrages à rendre.
Elle arrête le tableau de financement de l’année et approuve le compte de résultat et le bilan de l’État en
comptabilité générale.
Des documents budgétaires (les rapports annuels de performances – RAP), préparés par les ministères et
relus par la direction du Budget, lui sont annexés.
D’après l’article 46 de la LOLF, « le projet de loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation
des comptes de l'année, y compris les documents prévus à l'article 54 et aux 4° et 5° de l'article 58, est
déposé et distribué avant le 1er mai de l'année suivant celle de l'exécution du budget auquel il se
rapporte ».
Le 5° de l’article 58 de la LOLF dispose que la certification de la Cour des comptes portant sur la régularité,
la sincérité et la fidélité des comptes de l’État est également annexée au projet de loi de règlement.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 68
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Aux termes de l’article 41 de la LOLF, le PLF de l’année N+1 ne peut être mis en discussion devant une
assemblée avant le vote par celle-ci, en première lecture, sur le projet de loi relative aux résultats de la
gestion et portant approbation de l’année N-1. Toutefois, la LOLF n’impose pas une adoption dudit projet
de loi en première lecture, et son rejet par les deux assemblées ne s’oppose pas à la discussion du PLF (cf.
le rejet du projet de loi de règlement pour 2021 et le PLF pour 2023).
→ la LFSS de l'année (LFSS N+1) qui comprend un article liminaire sur les administrations de sécurité
sociale (ASSO) et trois parties : une partie relative à l’année en cours (N, rectificative) ; une partie
relative aux recettes et à l’équilibre général de l’année à venir (N+1) ; une partie relative aux
dépenses de l’année à venir (N+1). Cette dernière partie fixe notamment les objectifs de
dépenses de l’ensemble des régimes obligatoires de base par branche, ainsi que le niveau de
l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) et de ses sous-objectifs ;
→ la loi de financement rectificative de la sécurité sociale (LFRSS) qui peut modifier en cours
d’année les dispositions et la prévision d’équilibre de l’année en cours. En cas de remise en cause
en cours d’année de l’équilibre financier voté, un projet de loi rectificatif peut être déposé (mais
n’est pas obligatoire). Dans le cas contraire, le Gouvernement présente au Parlement un rapport
trimestriel et modifie l’équilibre général dans la partie rectificative de la LFSS N+1 ;
→ la loi d'approbation des comptes de la sécurité sociale (LACSS) qui comprend un article liminaire
sur les ASSO et approuve les tableaux d’équilibre de l’année à laquelle il se rapporte.
L’élaboration du PLFSS est menée chaque année par la direction de la sécurité sociale (DSS), en
collaboration avec la direction du Budget dans le cadre notamment de la coordination entre PLF et PLFSS.
D’autres directions au sein des ministères chargés de la santé et de la prévention et des solidarités, de
l’autonomie et des personnes handicapées (direction générale de l’offre de soins (DGOS), direction
générale de la santé (DGS), direction générale de la cohésion sociale (DGCS), etc.) ou d’autres ministères
(ministère chargé de l’agriculture, ministère chargé des outre-mer, etc.) ou encore les organismes de
sécurité sociale transmettent leurs propositions et apportent leur expertise technique pour les mesures
relevant de leur compétence.
Lors de ces travaux préparatoires, la direction du Budget s’attache à concilier les impératifs de maîtrise
des déficits sociaux et de redressement des comptes publics avec les enjeux de politique publique
(qualité et efficacité de notre système de soins et de protection sociale, enjeux de justice sociale, etc.).
Elle assure en outre la coordination entre PLF et PLFSS, compte tenu des relations financières entre l’État
et la sécurité sociale.
L'élaboration du PLFSS s'étend sur la période d’avril à octobre. Une fois délibéré en Conseil des ministres,
le projet de loi et ses annexes sont déposés à l’Assemblée nationale au plus tard le premier mardi
d’octobre. Issue de la loi organique du 14 mars 2022 relative aux lois de financement de la sécurité sociale,
cette disposition aligne les calendriers du PLF et du PLFSS, avec une présentation commune en Conseil
des ministres et un dépôt concomitant à l’Assemblée nationale.
La construction du PLFSS doit respecter les dispositions prévues par les articles LO. 111-3 à LO. 111-10-2 du
code de la sécurité sociale, modifiés récemment par la loi organique n° 2022-354 du 14 mars 2022. La loi
organique précise le contenu des lois et leur présentation.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 69
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
→ un rapport présentant les prévisions financières dans un cadrage pluriannuel de quatre années,
correspondant mieux à l’objectif de pilotage à moyen terme des dépenses sociales, et
notamment de l’ONDAM, ainsi qu’un « compteur des écarts » avec les prévisions de la LPFP ;
→ les rapports d’évaluation des politiques de sécurité sociale (REPSS), qui fixent et évaluent les
objectifs et moyens des politiques de sécurité sociale ;
Ressources associées :
Légifrance :
→ Loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances
→ Loi organique n° 2005-881 du 2 août 2005 relative aux lois de financement de la sécurité sociale
→ Loi organique n°2022-354 du 14 mars 2022 relative aux lois de financement de la sécurité sociale
Contacts
SD1 / Bureaux 1BLF et 1BPB
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 70
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
La LOLF (article 39) prévoit que le PLF doit être déposé au plus tard le premier mardi du mois d’octobre
précédant l’exercice auquel il se rapporte, accompagné des documents annexés (hors annexes générales
pour lesquelles le délai est allongé et qui doivent être déposées avant le début de la discussion en séance
publique). En pratique, après transmission par la direction du Budget (1BLF) du PLF et des documents
annexés au secrétariat général du Gouvernement, ce dernier dépose l’ensemble sur le bureau de
l’Assemblée nationale. Le Parlement dispose ensuite d’un délai de 70 jours pour se prononcer sur le texte ;
ce délai comprend une première phase limitée à 40 jours pour la première lecture à l’Assemblée nationale,
suivie d’une phase limitée à 20 jours pour la première lecture au Sénat.
La discussion parlementaire d’un PLF est très différente de celle d’une loi ordinaire. En effet, d’une part
la LOLF (article 40) prévoit que l’examen du PLF est mené selon la procédure accélérée, prévue à l’article
45 de la Constitution, ce qui a pour conséquence qu’une commission mixte paritaire (CMP) est convoquée
dès la fin de la première lecture du PLF dans chaque assemblée. D’autre part, la discussion des lois de
finances, comme celle des lois de financement de la sécurité sociale et des projets de révision
constitutionnelle, porte, en séance publique, sur le texte soumis par le Gouvernement (ou transmis par
l’autre assemblée), contrairement au cas général qui veut, depuis la révision constitutionnelle de 2008,
que le texte discuté en séance publique soit celui qui est adopté par la commission saisie, alors même
que le PLF fait bien l’objet d’un examen par la commission des finances.
La discussion parlementaire suit plusieurs règles qui s’imposent aux parlementaires. Parmi elles,
l’application de la règle de recevabilité financière des initiatives parlementaires (prévue par l’article 40 de
la Constitution) permet aux députés et aux sénateurs de présenter, dans la majorité des cas, des
amendements « gagés » par des nouvelles recettes, afin de ne pas diminuer les ressources publiques. Il
appartient le cas échéant au Gouvernement, lors du débat, de procéder à la « levée du gage », c’est-à-
dire d’indiquer son intention de reprendre à son compte la diminution de ressources opérées par
l’amendement parlementaire, le Gouvernement n’étant en effet pas soumis à l’article 40 de la
Constitution.
Les amendements déposés, tant par le Gouvernement que par les parlementaires, doivent par ailleurs
respecter d’autres règles, parmi lesquelles le respect du domaine des lois de finances (défini à l’article 34
de la LOLF) ou la règle dite « de l’entonnoir ».
Comme sur les autres textes, le Gouvernement dispose d’instruments de procédure comme la réserve de
vote ou de discussion. Il dispose aussi de la possibilité de recourir au vote bloqué (article 44 alinéa 3 de la
Constitution) grâce auquel le Gouvernement demande à la chambre de se prononcer par un seul vote sur
tout ou partie du texte en discussion, en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par lui,
ou encore de la possibilité de demander une seconde délibération à l’issue de l’examen des articles
(articles 101.2 et 119 du règlement de l’Assemblée nationale ; articles 43 et 47 bis du règlement du Sénat).
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 71
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
aux autres textes pour lesquels le Premier ministre ne peut engager la responsabilité du Gouvernement
qu’une seule fois par session parlementaire. Dans ce cadre, la direction du Budget (1BLF) travaille en
coordination avec les cabinets, afin de tenir à jour la liste des amendements déposés à l’Assemblée
nationale (discutés ou en discussion, adoptés ou rejetés) devant être retenus dans le texte soumis cette
procédure.
→ d’une part, si les phases de discussion parlementaire n’aboutissent pas à des votes dans les délais
prévus (cf. ci-dessus), le Gouvernement peut accélérer la navette législative entre les deux
assemblées ; si le délai global de 70 jours n’est malgré tout pas respecté, les dispositions du PLF
peuvent être « mises en vigueur par ordonnance » en vertu du dernier alinéa de l’article 47 de la
Constitution et de l’article 40 de la LOLF. Dans la pratique, il n’a encore jamais été recouru à cette
possibilité ;
→ d’autre part, si le PLF n’a pas été déposé en temps utile pour être promulgué avant le début de
l’exercice, les articles 47 de la Constitution et 45 de la LOLF prévoient que le Gouvernement
demande d’urgence l’autorisation de percevoir les impôts, soit par le vote de la seule première
partie du PLF, soit par le vote d’une loi spéciale ayant ce seul objectif et discutée selon la
procédure d’urgence. La promulgation d’une telle loi (partielle ou spéciale) permet au
Gouvernement d’ouvrir par décret les crédits correspondant aux « services votés », c’est-à-dire
au minimum de crédits que le Gouvernement juge indispensables pour poursuivre l'exécution des
services publics dans les conditions qui ont été approuvées l'année précédente par le Parlement,
dans la limite des crédits ouverts par la dernière LFI.
Ce dernier donnait initialement une information globale sur la situation de l’ensemble des finances
publiques sous forme d’un tableau de synthèse des prévisions de solde effectif et de solde structurel des
administrations publiques. Depuis la réforme de la LOLF de 2021, l’article liminaire présente également
les prévisions de dépenses des administrations publiques et rappelle les prévisions de la LPFP en vigueur.
→ elle contient l’autorisation de percevoir les impôts, les dispositions relatives aux ressources de
l’État, notamment les dispositions de nature fiscale, ainsi que les dispositions relatives aux
affectations de recettes au sein du budget de l’État. Depuis la réforme de la LOLF de 2021, elle
contient également un article récapitulant l’ensemble des affectations de recettes à des tiers ;
→ d’autre part, elle institue et évalue les prélèvements sur recettes et les recettes budgétaires, fixe
les plafonds des dépenses du budget général, des comptes spéciaux et des budgets annexes. Elle
comporte les dispositions relatives à la dette et à la trésorerie de l’État, ainsi que celles portant
sur l’utilisation des surplus de ressources.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 72
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Enfin, elle retrace l’ensemble des données de l’équilibre dans un tableau (article d’équilibre), véritable
pivot de la loi de finances.
La première partie du PLF fixe ainsi l’équilibre dans lequel devra s’inscrire la discussion de la seconde
partie. Sa discussion en première lecture à l’Assemblée nationale a lieu très rapidement après le dépôt
du texte. Elle commence par l’examen en commission des finances, à laquelle la direction du Budget ne
participe pas, précédant la discussion en séance publique qui est suivie par la direction du Budget en ce
qui concerne les articles de nature budgétaire (la direction de la législation fiscale s’occupe de la gestion
des articles de nature fiscale). À cet égard, la direction du Budget et la direction de la législation fiscale
préparent les réponses aux amendements parlementaires sous la forme de « fiches de banc » qui,
agrégées, constitueront le dossier de séance (« dossier de banc ») permettant au ministre chargé du
budget de défendre la position du gouvernement devant les parlementaires au cours de la séance
publique. Une RIM est organisée en amont de la séance publique afin d’arbitrer la position du
gouvernement sur chacun des amendements, suivie par 1BLF. Chaque bureau sectoriel est mobilisé sur
les amendements relevant de leur compétence pour rédiger ces réponses.
La discussion de cette première partie donne également lieu à un travail particulier, de la part du
Gouvernement, de suivi des votes intervenus et de traduction de ceux-ci dans certains articles particuliers
de la première partie, notamment l’article récapitulatif des prélèvements sur recettes opérés au profit
des collectivités territoriales ou à l’article d’équilibre. En effet, l’adoption ou le rejet de certaines
dispositions de première partie peuvent modifier l’équilibre du budget de l’État. Ces modifications sont
reprises dans un amendement à l’article d’équilibre, afin que celui-ci retrace fidèlement les données de
l’équilibre du budget de l’État, tel qu’il ressort des délibérations du Parlement.
Enfin, les règles qui encadrent la possibilité donnée au Gouvernement de solliciter une seconde
délibération avant le vote sur l’ensemble d’un texte sont adaptées à la loi de finances. En particulier, la
bipartition de la loi de finances se traduit, dans les règlements des assemblées, par la possibilité de
solliciter cette seconde délibération dès la fin de la première partie, avant le vote sur l’ensemble de celle-
ci.
→ d’une part, elle fixe le montant des crédits pour le budget général, les budgets annexes et les
comptes spéciaux, ainsi que les plafonds des emplois des ministères et des opérateurs qui leur
sont rattachés. Sont également placées en seconde partie des dispositions qui sont liées aux
crédits des missions car elles ont un impact direct sur les dépenses budgétaires de l’année
(« articles rattachés »). Depuis la réforme de la LOLF de 2021, la seconde partie du PLF fixe
également les objectifs et indicateurs de performance associés aux crédits des missions du
budget de l’État. En première lecture, la discussion des crédits et des données de la performance
donne lieu à un vote par mission ; ce n’est pas le cas des autorisations d’emplois qui font l’objet
d’un vote unique ;
→ d’autre part, figurent des dispositions dites « non rattachées ». Il peut s’agir de dispositions qui
relèvent du domaine exclusif de la loi de finances comme la reprise d’une dette par l’État ou
l’octroi de garanties de l’État, ou du domaine partagé de la loi de finances, comme les dispositions
relatives à l’information et au contrôle du Parlement sur la gestion des finances publiques.
La seconde partie ne devant en principe pas contenir de dispositions fiscales, la prise en charge du dossier
de banc s’organise différemment. Pour chaque mission, le ministère concerné prépare lui-même le dossier
de banc qu’il transmet à son ministre présent lors de la séance publique. Les bureaux sectoriels suivent
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 73
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
cependant les débats, tant en commission qu’en séance publique, afin d’alerter 1BLF d’éventuels
amendements adoptés ou de sujets importants abordés en cours de séance.
La direction du Budget est de plus chargée de préparer le dossier de banc des amendements aux articles
non rattachés, qui sont généralement discutés en séance publique à la fin de la seconde partie avec la
présence du ministre chargé du budget.
L’article 42 de la LOLF prévoit que la seconde partie du PLF ne peut être mise en discussion avant
l’adoption de la première partie. La discussion en première lecture s’organise de la manière suivante :
chaque mission fait l’objet de rapports spéciaux et pour avis et est examinée en commission puis en
séance publique. Les dispositions non rattachées sont examinées par la commission des finances puis en
séance publique.
Pour la discussion de la seconde partie, l’application de l’article 40 de la Constitution est précisée par
l’article 47 de la LOLF qui interdit à un parlementaire de majorer la somme des crédits ouverts sur une
mission. Les parlementaires peuvent donc uniquement modifier la répartition des crédits au sein d’une
mission ou diminuer ceux-ci. La création d’une mission ne peut relever que de l’initiative du
Gouvernement. En revanche, les parlementaires peuvent décider de ne voter aucun crédit sur une mission
donnée.
Tout au long des débats de seconde partie, notamment en matière de dispositions rattachées aux
missions, le Gouvernement peut être amené à modifier les crédits ouverts par la loi pour tenir compte
des votes intervenus sur les autres dispositions de la loi ayant un impact sur les dépenses de l’État ou sur
d’autres textes en cours de discussion.
Avant le vote sur l’ensemble du texte, le Gouvernement peut solliciter une seconde délibération sur la
seconde partie du PLF, aussi bien sur les crédits que sur les autres dispositions du texte. Cette seconde
délibération peut également porter sur la coordination, avec les votes intervenus en seconde partie, de
l’article d’équilibre (pour mémoire, celui-ci se trouve en première partie et a déjà été adopté), ainsi que
sur l’article liminaire (qui se trouve avant la première partie de la loi de finances).
Au cours de ces nouvelles lectures, le travail de coordination des articles dits « de chiffres » (crédits,
équilibre, etc.) avec les dispositions en discussion continue et le Gouvernement peut être amené à
solliciter, à cet effet, mais pas uniquement, une seconde délibération sur certaines dispositions du texte,
comme au cours de la première lecture.
En cas de nouveau désaccord entre les deux assemblées, le Gouvernement a la possibilité de demander
à l’Assemblée nationale de statuer en lecture définitive. En ce cas, l'Assemblée nationale peut reprendre
soit le texte élaboré par la commission mixte, soit le dernier texte voté par elle, modifié le cas échéant
par un ou plusieurs des amendements adoptés par le Sénat.
Après un éventuel examen par le Conseil constitutionnel dans le cas où celui-ci serait saisi par 60 députés
ou 60 sénateurs, la loi est ensuite publiée au Journal Officiel, afin d’être applicable à compter du 1er janvier.
Enfin, dès promulgation de la loi de finances, le Gouvernement publie le décret pris en application de
l’article 44 de la LOLF portant désignant des ministres bénéficiaires des crédits ouverts sur chaque
programme, dotation ou compte spécial.
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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
À l’issue de la discussion parlementaire et de la stabilisation des chiffres, ces derniers doivent être
actualisés dans Tango via le module « Ventilation des amendements », afin de pouvoir produire des
restitutions à jour de la LFI.
Ressources associées :
Légifrance :
→ Loi organique n°2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances
Internet :
→ Règlement du Sénat
Budget.gouv :
→ Documents budgétaires
Contacts
SD1 / Bureau 1BLF
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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Ces prévisions de solde budgétaire contribuent aux prévisions de solde public réalisées par la direction
générale du Trésor. Elles sont notamment intégrées à l’article liminaire de tout projet de loi de finances.
1. Cadre organique
Les prévisions de recettes, au-delà de leur intérêt en termes de pilotage des soldes budgétaire et public,
constituent un élément central de toute loi de finances, dès lors qu’elles contribuent à la définition de
l’équilibre explicitement soumis au vote du Parlement au terme de l’examen de la première partie. A ce
titre, elles sont notamment soumises au principe de sincérité, avec un enjeu fort de qualité et de fiabilité
des prévisions.
Cet enjeu s’est renforcé avec les dispositions organiques relatives aux prérogatives du Haut conseil des
Finances Publiques, qui ont été élargies par la loi organique du 28 décembre 2021 relative à la
modernisation de la gestion des finances publiques et inscrites dans la loi organique du 1er août 2001
relative aux lois de finances (LOLF). Ainsi, la LOLF dispose dans son article 61 que :
→ « Le Haut conseil des Finances Publiques est saisi par le Gouvernement des prévisions
macroéconomiques sur lesquelles reposent le projet de loi de finances de l'année et le projet de loi
de financement de la sécurité sociale de l'année. Au plus tard une semaine avant que le Conseil
d'État soit saisi du projet de loi de finances de l'année et du projet de loi de financement de la
sécurité sociale de l'année, le Gouvernement transmet au Haut Conseil les éléments du projet de
loi de finances de l'année et du projet de loi de financement de la sécurité sociale de l'année lui
permettant d'apprécier […] le réalisme des prévisions de recettes et de dépenses du projet de loi
de finances / de financement de la sécurité sociale de l'année » ;
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 76
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Les directions prévisionnistes impliquées dans le processus de prévisions de recettes fiscales nettes de
l’État sont les suivantes :
→ la direction du Budget ;
Dans le cadre des prévisions de recettes non fiscales, 1BR sollicite plusieurs bureaux de la direction du
Budget (1BPB, 1BE, 3BEPII, 4BLVT, 5BIAG, 5BCL, 7BAED, 7BUE, 8BEFOM), afin que les prévisions de recettes
non fiscales relevant de divers interlocuteurs extérieurs puissent être synthétisées. Ces prévisions sont
alors confrontées avec celles de la direction générale du Trésor dans le cadre de réunions d’arbitrage.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 77
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
LFI
En Md€
2023
Impôt sur le revenu brut 111,3
R&D d'IR -23,9
Impôt sur le revenu (net) 87,3
Impôt sur les sociétés brut 77,6
R&D d'IS -22,3
Impôt sur les sociétés (net) 55,3
TICPE Etat brute 18,6
R&D de TICPE -2,0
TICPE Etat nette 16,6
TVA brute 165,9
R&D de TVA -71,2
TVA Etat nette 94,7
Autres recettes fiscales brutes 81,9
Autres R&D -12,2
Autres RFN 69,7
Recettes fiscales nettes 323,6
Divers versements de l'Union européenne 13,0
Dividendes et recettes assimilées 6,4
Produits de la vente de biens et services 3,6
Amendes, sanctions, pénalités et frais de poursuites 2,4
Produits du domaine de l’Etat 2,2
Autres 3,3
Recettes non fiscales 30,9
Recettes 354,5
Les recettes de l’État, dans leur définition stricte, représentent la somme des recettes fiscales nettes et
des recettes non fiscales et s’établissent à 354,5 Md€ en LFI 2023.
Les recettes fiscales nettes sont composées des quatre impôts principaux (IR, IS, TVA et TICPE) ainsi que
d’autres recettes fiscales nettes. Les impôts « nets » sont composés d’une partie brute dont sont
soustraits les remboursements et dégrèvements (R&D). Ces derniers correspondent notamment à des
remboursements et restitutions liés à la mécanique de l'impôt, des remboursements et dégrèvements liés
à des politiques publiques et des remboursements et dégrèvements liés à la gestion des produits de l'État.
Concernant les recettes non fiscales, elles intègrent notamment la Facilité pour la reprise et la résilience,
les dividendes et les amendes.
Ressources associées :
Budget.gouv :
→ Tome I de l’évaluation des voies et moyens annexée au PLF (2023) - PLF (2024)
→ Données relatives aux taxes affectées recensées dans le tome I de l’évaluation des voies et
moyens annexée au PLF (2023) – PLF (2024)
→ Tome II de l’évaluation des voies et moyens annexée au PLF (2023) – PLF (2024)
→ Données relatives aux dépenses fiscales recensées dans le tome II de l’évaluation des voies et
moyens annexée au PLF (2023) – PLF (2024)
Contact
SD1 / Bureau 1BR
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 78
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
Un suivi global du solde est réalisé dans le cadre de la construction des lois de finances, le solde étant
déterminant pour apprécier le besoin de financement de l’année et définir le programme de financement
de l’Agence France Trésor. Ce suivi se fait également en exécution, le bureau 1BR étant chargé de la
production, en lien avec la DGFiP, de la situation mensuelle du budget de l’État (SMB) et du suivi quotidien
de l’atterrissage du solde.
Les autres bureaux de synthèse (1BLF et 1BE) peuvent également saisir les bureaux sectoriels sur les CS et
BA, en fonction des échéances du calendrier budgétaire ; toutefois, leur besoin se concentre davantage
sur les dépenses soit de l’ensemble des CS et BA (1BLF), soit spécifiquement sur les dépenses de ceux des
CS et BA qui sont sous norme, i.e. qui entrent dans le périmètre des dépenses de l’État (1BE) tel que défini
dans le projet de LPFP.
Cette saisine est réalisée à partir d’un classeur doté d’un onglet dédié aux recettes, un onglet dédié aux
dépenses et deux onglets calculant automatiquement le solde de chaque compte spécial et budget
annexe. Il est donc essentiel de renseigner tant l’onglet de recettes que l’onglet de dépenses de manière
exhaustive pour pouvoir disposer d’un solde global des comptes spéciaux et budgets annexes.
Le renseignement de ces données bien en amont de la finalisation des documents budgétaires est
particulièrement nécessaire pour qu’elles puissent être intégrées à la production du compte réalisé par
la direction générale du Trésor, sous-jacent de la prévision de solde public, qui fait l’objet d’une validation
par les cabinets fin août en vue de la saisine HCFP.
Ensuite, dans le cadre du PLF, ces données sont renseignées dans Tango par les ministères au moment de
la rédaction des projets annuels de performance. Une fois les prévisions renseignées, ces dernières
alimentent trois états législatifs annexés au projet de loi de finances :
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 79
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire
→ l’état D pour les dépenses des comptes d’affectation spéciale et des comptes de concours
financiers.
Pour les comptes de commerce et les comptes d’opération monétaires, l’état E retrace les autorisations
de découvert pour chaque compte.
Contact
SD1 / Bureau 1BR
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 80
4. EXÉCUTION BUDGÉTAIRE
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 81
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 82
Fiche thématique
4- Exécution budgétaire
1. La mise en réserve
Afin d’assurer le respect en gestion de l’autorisation de dépense fixée par la loi de finances initiale, une
partie des crédits ouverts sur les programmes du budget général dotés de crédits limitatifs est mise en
réserve.
Ces crédits permettent de couvrir les aléas de gestion, d’une part, dans une logique d’auto-assurance,
d’autre part, dans une logique de solidarité interministérielle.
La loi de programmation des finances publiques (LPFP) 2018-2022 a abrogé l’article 12 de la LPFP 2014-
2019 qui encadrait les taux de mise en réserve applicables aux crédits du budget général. En revanche,
sur cette période, le niveau de la réserve de précaution a été fortement abaissé (pour les crédits HT2), en
lien avec le renforcement du principe d’auto-assurance et la promotion d’une gestion plus
« responsable » : le taux de 8 % des crédits initiaux 6 qui prévalait en 2017 a été divisé par deux en
moyenne.
Le taux applicable à un exercice donné est précisé dans l’exposé général des motifs (EGM) du PLF de
l’année et les modalités d’application sont précisées dans la circulaire budgétaire relative au lancement
de la gestion N+1 et mise en place de la réserve de précaution, publiée par 1BE mi-novembre. Elle est
élaborée en lien avec les bureaux 2POP, 2REC et 2B2O.
Des conditions particulières sont appliquées à certaines dépenses et sont précisées dans la circulaire
précitée, par exemple pour les subventions pour charges de service public (SCSP) ou pour des
programmes portant des dépenses de guichet.
→ 0,5 % sur les crédits du titre 2 CAS Pensions, d’une part, et de titre 2 hors CAS Pensions, d’autre
part (AE=CP) ;
→ 0,5 % sur les autorisations d’engagement et crédits de paiement (hors titre 2) de programmes
listés de façon exhaustive, portant très majoritairement des dépenses de prestations sociales à
destination des ménages ;
→ 5 % sur les crédits hors titre 2 de l’ensemble des autres programmes (hors exonérations de
missions très spécifiques – Plan de relance, France 2030).
Le responsable de la fonction financière ministérielle peut, en accord avec la direction du Budget, voire
après accord interministériel, procéder à une modulation du taux de mise en réserve d’un programme à
5
Sont joints au projet de loi de finances de l’année (…) 4° bis. Une présentation des mesures envisagées pour assurer en exécution le
respect du plafond global des dépenses du budget général voté par le Parlement, indiquant en particulier, pour les programmes dotés
de crédits limitatifs, le taux de mise en réserve prévu pour les crédits ouverts sur le titre des dépenses de personnel et celui prévu
pour les crédits ouverts sur les autres titres.
6
Rapport LPFP 2018-2022.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 83
Fiche thématique
4- Exécution budgétaire
l’autre sous contrainte d’atteindre le même montant de crédits gelés et sans créer d’impasse budgétaire
(i.e. crédits gelés qu’on saurait devoir obligatoirement dégeler en fin d’exercice).
Les programmes de certaines missions sont par nature exemptés de mise en réserve, c’est généralement
le cas des missions « Pouvoirs publics » et « Provisions ».
La mise à disposition de la réserve initiale doit être limitée à la couverture des aléas de gestion qui ne
pouvaient être anticipés par le responsable de programme et qui ne peuvent être couverts par le seul
redéploiement des crédits du programme ni même, plus largement, par le seul redéploiement des crédits
dont dispose le ministre dont relève le programme (principe d’auto-assurance).
Le « dégel » des crédits mis en réserve devrait donc revêtir un caractère exceptionnel, qui s’inscrit dans
une logique de solidarité ministérielle entre responsables de programme, voire de solidarité
interministérielle.
C’est pourquoi, le responsable de programme ne peut pas considérer que la réserve de précaution
imputée sur son programme est sienne et nécessairement mobilisable à son profit. Dès lors, une demande
de dégel formulée par un responsable de programme doit être précisément justifiée. En cas d’accord, les
crédits mis en réserve sont rendus disponibles par décision du ministre en charge du budget (appelée
« tamponné » en raison du fait que la décision prend la forme d’une fiche papier datée et signée du
directeur de cabinet du ministre) mais celle-ci ne fait l’objet ni d’un texte réglementaire, ni d’une
information du Parlement. Les tamponnés sont des documents internes au MCP : ils ne doivent pas être
transmis.
En l’absence de dégel, les crédits concernés sont annulés par la loi de finances relative aux résultats de la
gestion et portant approbation des comptes de l’année.
À noter : la réserve de précaution peut être utilisée dans le cadre des décrets d’avance pour gager à due
concurrence des ouvertures de crédits.
La mise en place des crédits est conditionnée par le visa apposé par le contrôleur budgétaire et
comptable ministériel (CBCM) sur le document de répartition initiale des crédits et des emplois (DRICE).
Le DRICE est l’acte par lequel le responsable de la fonction financière ministérielle (RFFiM) répartit les
crédits constituant les ressources des programmes de son ministère entre les budgets opérationnels de
programme (BOP) qui les déclinent.
Le DRICE prend la forme d’un ensemble de tableaux normalisés présentant le calcul de la réserve de
chaque programme ainsi que la répartition entre les budgets opérationnels du programme des crédits
ouverts par la loi de finances initiale, nets des crédits mis en réserve. Celui-ci indique en outre la
répartition des crédits ouverts sur le titre 2 entre T2 CAS et T2 HCAS et la mise en réserve qui en découle.
L’importance budgétaire de cette opération justifie que le CBCM contrôle ce document.
Une fois le DRICE visé, les crédits sont rendus disponibles au profit des responsables de programme, qui
les mettent ensuite à disposition des responsables de BOP.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 84
Fiche thématique
4- Exécution budgétaire
Afin d’assurer la continuité de l’action administrative, des dispositions sont prévues dans la mise en place
et l’utilisation des crédits :
→ la gestion anticipée : avant même que les crédits de l’année à venir ne soient mis en place, le
gestionnaire a la possibilité de faire des engagements juridiques (EJ) dans le système
d’information financière CHORUS au titre de la gestion à venir dans des conditions fixées par la
loi de finances de l’année en cours. Il s’agit donc d’une mise en place anticipée, que le ministre
en charge du budget encadre annuellement ; cette faculté ne vaut que pour les engagements
(AE) et pas pour les paiements (CP) ;
→ la mise à disposition de tout ou partie des crédits du BOP dès le début de la gestion : dans
l’attente de l’avis (dont la nature est d’ordre règlement aire) du contrôleur budgétaire sur le
budget opérationnel de programme, les gestionnaires ne peuvent toutefois utiliser plus de 25 %
des autorisations d’engagement et crédits de paiement annoncés par le document de répartition
initiale des crédits.
À noter : Le processus peut parfois être différent, dans le cadre de l’arrêté du 17 décembre 2019 portant
expérimentations relatives à l'élaboration, au contenu, à la validation et au contrôle des documents de
programmation et de répartition budgétaires. L’objectif de cette expérimentation est de réduire le délai
de mise en place de la gestion nouvelle en fusionnant les étapes de « visa sur le DRICE » et « avis sur les
programmations par programme ». Dans le cadre d’un protocole écrit, les ministères expérimentateurs
conviennent avec leur CBCM des modalités de mise en place « locale » des crédits et bénéficient en
contrepartie d’un taux élevé dérogatoire de crédits disponibles (en général 80 à 90 %) dès les premiers
jours de janvier.
Ressources associées :
Budget.gouv :
Contact
SD1 / Bureau 1BE
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 85
Fiche thématique
4- Exécution budgétaire
Le niveau de cette cible découle du texte adopté par le Parlement pour la loi de finances initiale (LFI) : il
est égal au niveau des crédits votés sur le champ de la « norme de dépense » (périmètre des dépenses de
l’État, selon les termes du PLPFP 2023-2027). Le montant cible correspond à un plafond des dépenses
nettes 7 pour l’année. Les reports de crédits issus de la gestion précédente venant relever globalement le
niveau de l’autorisation parlementaire au-delà de cette cible, le respect de cette dernière n’est pas assuré
ab initio et nécessite donc un suivi fin tout au long de l’année et un pilotage précis en fin de gestion, sous
la responsabilité du bureau de l’exécution (1BE).
Le bureau 1BE prépare et anime l’exercice, puis consolide les prévisions émanant des bureaux sectoriels,
après en avoir vérifié la cohérence dans certains cas, au cours d’échanges avec les bureaux concernés. Il
peut être conduit, en lien avec le bureau concerné, à modifier une prévision. La qualité de l’ensemble des
composants de la prévision est donc essentielle dans la mesure où la prévision d’exécution constitue un
outil d’aide à la décision, qui peut déboucher sur des négociations interministérielles.
Pour réaliser ces prévisions, des modèles de prévision différenciés selon la nature et la dynamique de la
dépense sont utilement mis à profit au sein de chaque bureau pour estimer les dépenses en fin d’année.
Les bureaux sectoriels s’appuient également sur l’expertise des contrôleurs budgétaires et comptables
ministériels (CBCM), qui sont en contact quotidien avec les gestionnaires. En application des textes, les
CBCM fournissent a minima en mai et en septembre un compte-rendu de gestion (CRG) pour les
programmes dont ils ont la charge. La prévision d’exécution des bureaux sectoriels est réalisée à un niveau
infra-programme (« briques »). Il s’agit d’estimer dans un premier temps le niveau tendanciel (ou
spontané) de la dépense, l’impact des décisions nouvelles ayant pu avoir un impact sur les dépenses ainsi
que les ressources prévues hors redéploiements de fin de gestion (actualisation des prévisions de fonds
de concours, des décrets de virements ou de transferts…). Ensuite, sont intégrées des propositions de
mesures d’économie ou de « redressement » mobilisables en cours de gestion. En tenant compte de
prévisions de reports, notamment frictionnels, il en résulte une proposition de schéma de financement
(annulation des crédits excédentaires ou ouvertures si nécessaire), particulièrement exploitée à l’issue de
la prévision d’octobre. La dernière prévision d’exécution est en effet couplée à la procédure d’élaboration
de la loi de finances de fin de gestion, qui met en œuvre les derniers mouvements de crédits nécessaires
identifiés dans la prévision et, le cas échéant, arbitrés. Les prévisions de dépenses réalisées en fin d’année
sont associées à un point de situation sur le solde budgétaire de l’État et le déficit consolidé des
administrations publiques, sous la responsabilité du bureau des recettes (1BR). Sur cette base, le bureau
1BE assure un suivi quotidien et le pilotage des dépenses en lien avec les bureaux et les CBCM, pour
garantir un atterrissage conforme à la cible.
Par ailleurs, tout au long de l’année, les bureaux 1BE et 1BR réalisent un suivi mensuel des dépenses et des
recettes de l’État par le biais de l’établissement de la situation mensuelle budgétaire, publiée sur les sites :
budget.gouv.fr et economie.gouv.fr, et consultée par les analystes financiers. Cette situation permet de
7
Dépenses budgétaires minorés des rattachements de l’année de fonds de concours et attributions de produits.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 86
Fiche thématique
4- Exécution budgétaire
confronter la prévision avec les données comptables d’exécution et de fournir aux tiers une information
sur le solde budgétaire tout au long de l’année.
3. Procédure
Le mode opératoire est le suivant :
→ pour chacune des prévisions, le bureau 1BE (le cas échéant conjointement avec le bureau 1BPB en
mars, et avec le bureau 1BLF en octobre) rédige une note intérieure précisant les modalités de
l’exercice. L’exercice se fait sous l’applicatif Unisson. Il s’agit d’un outil d’élaboration et de suivi
budgétaire interne à la Direction du Budget. Il a vocation à centraliser et sécuriser le processus
d’élaboration et de suivi budgétaires ;
→ les CBCM fournissent en mai et septembre des comptes-rendus de gestion (CRG) qui doivent
présenter leur prévision d’exécution pour l’année. Ces CRG ont vocation à être mis à profit par
les bureaux car ils constituent une source d’information riche et actualisée : ils servent
notamment à apporter la contradiction à la prévision d’exécution du ministère.
Les bureaux sectoriels complètent leurs prévisions d’exécution au niveau de la brique en T2 et HT2.
→ Lorsque la prévision des « emplois » est finalisée, les bureaux sectoriels proposent un schéma de
financement. Il s’agit d’ajuster les crédits à la hausse (ouvertures de crédits par la loi de finances
ou par voie réglementaire, dégel, virements ou transferts…) ou à la baisse (surgel, annulations de
crédits, virements ou transferts…) en fonction des besoins.
→ Les dossiers Word recensent également les aléas positifs comme négatifs susceptibles de
modifier leur évaluation. Enfin, ils proposent des mesures de redressement.
→ À l’occasion de chaque prévision, le bureau 1BE organise des réunions de proximité pour
présenter les méthodes d’évaluation de l’exécution et les éventuelles nouveautés Unisson.
4. Reporting de l’exécution
Chaque mois, le ministre rend compte de l’exécution budgétaire par un communiqué sur la situation
mensuelle budgétaire (SMB). Ce communiqué fait un point sur le solde puis détaille la situation des
recettes et des dépenses qui est comparée à celle de l’année précédente. Le solde des comptes spéciaux
figure également dans ce communiqué. Il est publié en début de mois n+2, conformément aux dates
fixées par l’INSEE. En particulier, la SMB s’attache à expliquer les principaux écarts par titre de dépense
constatés d’une année sur l’autre.
Contact
SD1 / Bureau 1BE
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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire
Lorsqu’une procédure de pilotage resserré de l’exécution est mise en place, ces blocages peuvent être
systématisés et opérés sur l’ensemble des programmes, pour ne laisser disponibles que les crédits
couvrant les dépenses incluses dans des cibles de fin de gestion (procédure mise en place en fin de gestion
2014 et sur les exercices suivants).
Des mesures plus fines de pilotage peuvent être mises en place, en fonction des besoins propres à
l’exercice et aux conditions de la gestion. C’est ainsi que, par exemple, lors de la gestion 2016, une
procédure spécifique de suivi des rattachements de fonds de concours, par natures moins pilotables que
la dépense, a été mise en place, conduisant à un surgel systématique des fonds de concours au moment
de leur rattachement.
De telles mesures visent à accompagner un pilotage fin du niveau de solde exécuté, en limitant les aléas
sur la dépense, les recettes restant par nature moins pilotables.
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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire
En fonction de l’exécution anticipée, des mesures de pilotage recensées préalablement peuvent être
actionnées afin de garantir le respect de la cible, à la hausse ou à la baisse.
→ En cas de projection inférieure à la cible, la direction du Budget identifie ainsi un certain nombre
de dépenses pouvant être débloquées et exécutées rapidement, sur instruction du cabinet du
ministre chargé du budget.
→ En cas de risque de dépassement de la cible globale, des mesures de pilotage à la baisse, qui
reposent sur le report sur l’année N+1 de dépenses prévues en année N peuvent être mises en
œuvre.
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SD1 / Bureau 1BE
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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire
D. Valorisation de la comptabilité
générale
L’article 30 de la LOLF précise : « La comptabilité générale de l'État est fondée sur le principe de la
constatation des droits et obligations. Les opérations sont prises en compte au titre de l'exercice auquel
elles se rattachent, indépendamment de leur date de paiement ou d'encaissement. »
L’objectif est de donner aux citoyens, aux parlementaires, et aux gestionnaires une image fidèle et sincère
de son patrimoine et de sa situation financière de l’État en complétant la comptabilité de caisse
d’éléments sur les entrées et sorties de biens et services, sur les modifications de la valeur des biens, sur
les charges futures ou éventuelles auxquelles l’État devra faire face.
2. Comment ?
L’article 30 de la LOLF précise : « Les règles applicables à la comptabilité générale de l'État ne se
distinguent de celles applicables aux entreprises qu'en raison des spécificités de son action. »
Le conseil de normalisation des comptes publics (CNoCP) est chargé du pilotage des travaux de
détermination des normes comptables qui s’appliquent à la sphère publique. La direction du Budget
participe à ces travaux afin notamment d’identifier l’évolution des normes comptables qui pourraient
avoir un impact sur ses missions.
La comptabilité générale s’appuie sur des états financiers suivants qui sont inclus dans le compte général
de l’État (CGE) :
→ bilan : photographie du patrimoine de l’État à un instant donné (droits, biens ou créances (actif)
et obligations (passif)) ;
→ annexes : explications sur les états financiers et documents complémentaires sur les
engagements de l’État qui ne figurent pas dans les autres états financiers (ex : engagements hors
bilan comme celui au titre des retraites des fonctionnaires).
Ce compte général de l’État est présenté en annexe du projet de loi de règlement. Il fournit une
information complémentaire à celle des Rapports Annuels de Performance (RAP). En application de
l’article 58 de la LOLF, le CGE fait l’objet chaque année d’un examen par la Cour des comptes, dans le
cadre de sa mission de certification des comptes de l’État, qui atteste que le CGE est régulier et sincère
et donne une image fidèle de la situation financière et du patrimoine de l’État (possible réserves). L’acte
de certification est également en annexe de la loi de règlement. Dans ce cadre, la Direction du Budget
est saisie par la DGFiP de questions de la Cour. Le bureau 1BE se rapproche alors des bureaux sectoriels
concernés afin de rédiger la réponse qui sera apportée à la Cour. La direction du Budget est également
auditionnée par la Cour avec la DGFiP, teneur des comptes de l’État.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 90
Fiche thématique
4- Exécution budgétaire
3. Acteurs concernés
→ La DGFiP, service comptable de l’État ;
→ Les parlementaires ont avec le CGE une meilleure connaissance de la situation financière de
l’État ;
→ Les ministères (gestionnaires et responsables de programmes) qui initient les dépenses et les
recettes, constatent les droits et obligations (service fait) et participent aux travaux d’inventaires
(recensement des charges à payer, charges constatées d’avance, provisions pour risques et
charges…) qui leur permettent de disposer d’une meilleure appréhension de la situation
financière à moyen/long terme de leurs politiques publiques ;
→ Le bureau 1BE met à disposition des bureaux sectoriels une boîte à outils sur la comptabilité
générale (charges à payer et dettes fournisseurs, restes à payer sur 4 ans, outil d’échéancier de
crédits de paiement (CP) sur 5 ans…) et co-anime avec la DGFiP une formation sur la valorisation
des comptes de l’État. Le bureau 1BE est également le référent technique directionnel pour la
Direction du Budget en matière de contrôle interne comptable. Il est notamment mis à
contribution dans le cadre des travaux de la Cour des Comptes sur l’évaluation de la maturité du
contrôle interne des ministères (Note d’Évaluation du Contrôle Interne (NEC)). Ces actions qui
s’intègrent dans la démarche plus générale de la maîtrise des risques sont réalisées en lien avec
le bureau BRH.
Ressources associées :
Budget.gouv :
Contact
SD1 / Bureau 1BE
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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire
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5. DÉPENSES DE PERSONNEL
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Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
L’importance de ces dépenses, leur dynamisme (évolution d’une année sur l’autre), la part significative de
l’emploi public dans la population active (>20 %), mais également les responsabilités particulières
endossées par les administrations en tant qu’employeurs d’agents publics (qu’ils soient de statut titulaire
ou contractuel) justifient que le ministère du budget apporte un soin attentif à la dépense salariale et
souhaite maîtriser à court, moyen et long termes les évolutions de ce poste majeur des budgets publics.
À titre d’illustration une revalorisation de 1,0 % du point de la fonction publique a un coût de l’ordre de
700 M€ pour l’État en année pleine, de 200 M€ pour ses opérateurs, de 600 M€ pour les administrations
locales et de 500 M€ pour les administrations sociales.
Les travaux réalisés par la direction du Budget dans ce domaine sont de plusieurs ordres :
→ la budgétisation adéquate des crédits de masse salariale à inscrire dans les projets de lois de
finances ;
→ la définition et le déploiement d’un cadre juridique adapté et régulièrement ajusté pour la gestion
des personnels concernés.
Pour assurer la soutenabilité annuelle et pluriannuelle des budgets de titre 2 des ministères, la direction
du Budget organise un travail coordonné des bureaux sectoriels, chacun compétent pour la budgétisation
et l’exécution des budgets annuels de son secteur de politique publique, avec la 2e sous-direction et
spécifiquement en son sein le bureau 2BPSS.
Pour mener à bien sa mission, la 2e sous-direction, qui est plus spécifiquement chargée de suivre les
problématiques budgétaires et juridiques relevant de la politique salariale publique, se coordonne
principalement avec :
→ les sous-directions sectorielles en charge de la relation avec les ministères employeurs (par ordre
d’importance des effectifs considérés, les ministères chargés de l’éducation nationale et de
l’enseignement supérieur, de la sécurité intérieure et de la police, de la gendarmerie et des
armées, des finances…), de la négociation budgétaire annuelle et de l’exécution des moyens
alloués par les lois de finances ;
→ la DGAFP et la direction de la sécurité sociale (DSS) pour les questions relatives aux fonctions
publiques territoriale et hospitalière ;
→ le réseau des contrôleurs budgétaires et des contrôleurs économiques et financiers pour la mise
en œuvre des règles de gestion et le pilotage fin des dépenses salariales et des schémas d’emploi.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 95
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
Au sein de la sous-direction, le bureau 2BPSS déploie une capacité d’expertise à large spectre sur la
dépense salariale : connaissance et analyse des règles juridiques régissant l’emploi public en France,
analyse de la donnée d’exécution (crédits et emplois) tirée des systèmes de paie et du système financier
CHORUS, modélisation des impacts de scénarios d’évolution, travaux de maîtrise d’ouvrage déléguée sur
les systèmes d’information gérant les emplois et la paie des administrations (en lien étroit avec le bureau
2POP), animation des réseaux professionnels intervenant sur le titre 2 de l’État (bureaux sectoriels de la
direction du Budget, contrôleurs budgétaires)…
La dépense salariale d’un ministère ou d’un organisme public évolue d’une année sur l’autre sous l’effet
de plusieurs facteurs :
− l’évolution des effectifs, solde entre les entrées et les sorties de diverses natures
(retraites, démissions, mobilités externes…) : dénommée « schéma d’emploi » ;
− l’impact du glissement vieillesse technicité (GVT) qui caractérise les progressions
salariales liées à l’avancement dans la carrière (promotions) et au vieillissement
(avancements à l’ancienneté) corrigées des effets de rajeunissement induit par le
remplacement d’agents âgés partant en retraite par des agents plus jeunes en moyenne ;
− des mesures générales comme la revalorisation de la valeur du point de la fonction
publique ou celle du SMIC (qui impacte le mécanisme de garantie individuelle de pouvoir
d’achat pour les rémunérations les plus basses de la fonction publique) ;
− des mesures catégorielles consistant en des mesures de revalorisation des rémunérations
de certains corps ou catégories de personnels ;
− des mesures diverses améliorant la politique salariale des administrations publiques ou
s’inscrivant dans une politique plus générale (exemple du soutien aux mobilités douces
par le moyen d’une aide directe appelée forfait mobilité durable)…
Ressources associées :
Internet :
Contact
SD2 / Bureau 2BPSS
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 96
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
→ Les conférences budgétaires : ces réunions visent à confronter les hypothèses de budgétisation
retenues par les ministères et par la direction du Budget. L’objectif est alors de dégager un
consensus sur les mesures retenues ou non. En matière de masse salariale, ces conférences sont
notamment l’occasion d’examiner les diverses hypothèses techniques (GVT positif, coûts
moyens) ou politiques (schéma d’emplois, mesures catégorielles) présentées. En cas de
désaccord, l’arbitrage des cabinets ministériels concernés est requis. Si aucun accord n’est trouvé
entre ceux-ci, les arbitrages sont rendus par le cabinet du Premier ministre. Les accords ou
arbitrages définitifs sont fixés dans la lettre plafond signée par le Premier ministre et envoyée
individuellement à chaque ministre. Cette lettre est notamment l’occasion de fixer le quantum
de crédits de personnel arbitrés en détaillant, pour certains, les hypothèses sous-jacentes
(schémas d’emplois, mesures catégorielles, éventuelles mesures d’économies, etc.).
→ Les conférences de répartition : ces réunions visent à répartir les crédits entre les différents
postes budgétaires. En matière de masse salariale, ces réunions sont notamment l’occasion
8
L’examen de l’exécution de l’année N-1 produit à l’occasion des conférences techniques servira de support à la rédaction des
annexes du projet de loi de règlement de l’année N-1 (RAP N-1, volet « Justification au premier euro – dépenses de personnel »).
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 97
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
d’affiner les décisions fixées dans la lettre plafond et de répartir les crédits 9, entre missions et
programmes d’un même ministère. Cela peut également être l’occasion de préciser le contenu
des enveloppes catégorielles ou les sous-jacents des schémas d’emplois. Comme pour les
conférences budgétaires, en cas de désaccord, l’arbitrage des cabinets ministériels concernés est
requis. Si aucun accord n’est trouvé entre ceux-ci, les arbitrages sont rendus par le cabinet du
Premier ministre.
Il ne s’agit pas d’un outil de prévision d’exécution budgétaire de la masse salariale pour l’année considérée
mais d’un support pour la discussion budgétaire, qui s’appuie sur les grands déterminants de la masse
salariale, en vue de calibrer une enveloppe de crédits compte tenu des informations disponibles à la date
de projection et des hypothèses choisies (scénario de gestion).
Le principe général consiste à ajouter, à la prévision d’exécution (ou l’exécution selon la date à laquelle le
modèle est utilisé) de l’année N-1, l’ensemble des facteurs d’évolution de la dépense pour déterminer une
prévision d’exécution de l’année N, qui constitue le point de départ de la projection N+1 à N+3.
→ la variation des effectifs de l’État, elle-même fonction des schémas de recrutement des
ministères et des départs (en retraite notamment). La variation des effectifs de l’État se traduit
par les deux notions suivantes : l’incidence du schéma d’emploi et le « glissement vieillesse-
technicité (GVT) » négatif. Si le schéma d’emplois mesure à la fois la hausse ou la baisse des
effectifs ainsi que la vacance infra-annuelle, le GVT négatif va pour sa part évaluer l’effet lié au
remplacement des sortants par des entrants dont le coût est généralement moins élevé ;
→ la projection repose sur les flux réels de départs et d’arrivées, quel que soit le motif
(recrutement/départ en retraite, départ/retour de détachement, arrivée d’une autre catégorie
hors promotion) et l’utilisation d’un coût moyen d’entrée et d’un coût de sortie propres à chaque
catégorie d’emplois étudiée, permettant d’estimer l’impact financier de la variation des effectifs ;
→ les mesures salariales générales (qui bénéficient à l’ensemble des fonctionnaires, comme
l’évolution de la valeur du point fonction publique) et catégorielles (qui bénéficient à certains
corps ou catégories de fonctionnaires) ;
→ l’avancement de carrière des agents ou GVT positif : il se traduit par les changements d’échelon,
de grade ou de corps qui accroissent l’évolution de la masse salariale chaque année. Le GVT
positif est pour une large partie automatique et peu pilotable (la partie la plus pilotable
correspond aux promotions de grades et corps à travers la détermination des taux de « promus-
promouvables »).
Le titre 2 comprend également des éléments qui ne peuvent être calculés automatiquement par l’outil
(par exemple : indemnités de jury, dépenses directes de l’administration en matière d’œuvres sociales) et
qui doivent faire l’objet d’une intégration manuelle.
L’outil permet également de suivre l’enveloppe de crédits dédiés au compte d’affectation spéciale (CAS)
« Pensions » à travers une budgétisation de l’assiette servant à calculer la contribution de l’État employeur
à ce CAS.
9
Les arbitrages rendus dans le cadre des conférences de répartition serviront de support à la rédaction des annexes du projet de loi
de finances de l’année N (PAP N – volet « Justification au premier euro – Dépenses de personnel »).
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 98
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
Non prévu par la LOLF, mais présenté dans l’ensemble des documents budgétaires, sa détermination lors
de la budgétisation traduit la politique gouvernementale en matière d’effectifs sur un ministère ou un
programme donné.
Constituant l’une des hypothèses fortes de la budgétisation, il revêt un aspect stratégique et fait
généralement l’objet d’arbitrages des cabinets ministériels ou du cabinet du Premier ministre. Il est
exprimé en ETP, et sa valorisation en ETPT dépend à la fois du solde arbitré mais également du volume
des entrées et des sorties ainsi que de la date moyenne de celles-ci.
La fixation du plafond d’emplois repose sur une méthodologie connue et basée sur le schéma suivant :
Le socle est composé du plafond d’emplois de la LFI N. Celui-ci est ensuite majoré ou minoré de
l’extension en année pleine (EAP) du schéma d’emplois tel qu’arbitré en LFI N (déjà connu au moment de
la budgétisation). Sont ensuite prises en compte les mesures de périmètre et de transferts qui font l’objet
d’arbitrages techniques durant la procédure de budgétisation. De même, les éventuelles corrections
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 99
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
techniques sont également connues (changement des modalités de décompte, arbitrages politiques) en
cours de procédure.
Enfin, l’impact du schéma d’emplois N+1 est la résultante en ETPT des schémas d’emplois et des dates
moyennes d’entrées et de sorties (cf. supra). Cette résultante est déterminée automatiquement au sein
de l’outil 2BPSS.
Ressources associées :
Budget.gouv :
Contact
SD2 / Bureau 2BPSS
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 100
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
→ un plafond de crédits limitatif fixé au niveau du programme et un plafond d’emplois limitatif fixé
au niveau du ministère (article 7) ;
→ les crédits inscrits sur le titre des dépenses de personnel ne peuvent faire l’objet d’un report sur
l’année suivante (article 10 de la loi organique n°2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à la
modernisation de la gestion des finances publiques).
Chacune de ces règles fait l’objet d’un contrôle de la part de la direction du Budget et du contrôle
budgétaire. Dans certains cas, tels que la fongibilité asymétrique, celui-ci porte également sur
l’opportunité de telles mesures.
De même, en matière de crédits, outre le plafond de crédits votés, une distinction est faite entre le T2
HCAS et le T2 CAS qui ne répondent pas à la même norme de dépense. Les recyclages du CAS vers le
HCAS doivent être évités ou gagés par des crédits sous norme (HT2 ou HCAS) du même programme ou
d’un autre programme.
Soumis au visa du CBCM en début d’année et actualisé à plusieurs reprises en cours de gestion, le DPGECP,
présenté par le responsable de la fonction financière ministérielle, sert de référence pour vérifier que les
décisions en matière de ressources humaines (ouverture de concours, recrutement de contractuels, etc.)
sont prises dans le respect de l’autorisation parlementaire.
Après le visa du DPGECP initial, transmis au CBCM avant le 15 février, l’actualisation du DPGECP est
établie, à l’occasion des comptes rendus de gestion (CRG), sur la base des données arrêtées au 30 avril et
31 août. Le document actualisé, accompagné d’une justification des écarts par rapport au dernier
document transmis, est soumis au CBCM avant le 15 mai et le 15 septembre. Enfin, une prévision
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 101
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
d’exécution des crédits de personnel est transmise mensuellement à compter du mois d’octobre sur la
base des données de paie les plus récentes et du contrôle préalable de la disponibilité des crédits de la
paie du mois de décembre.
Le DPGECP constitue donc le principal outil de pilotage et de suivi infra-annuel de la masse salariale et
des emplois au niveau ministériel.
Par ailleurs, le contrôle a priori exercé par le contrôleur budgétaire, notamment via le visa des ouvertures
de concours et des notes ou circulaires ayant un impact sur la masse salariale du ministère ou de ses
opérateurs.
En plus de ces différentes règles, d’autres principes ou éléments de doctrine viennent compléter le
contrôle de la masse salariale et des emplois :
→ les référentiels de rémunération des agents contractuels proposés par les ministères et
approuvés par le CBCM ;
→ le schéma d’emplois présenté au niveau du programme dans les documents budgétaires (PAP et
RAP) ;
Le calendrier propre à la direction du Budget est calqué sur celui des CRG et de la transmission des
DPGECP avec un décalage de quelques semaines :
→ prévision d’exécution initiale sur la base des 3 premiers mois exécutés (mars-avril) ;
La reprévision d’exécution d’octobre est couplée à la procédure d’élaboration du projet de loi de finances
de fin de gestion, qui prend en compte les derniers ajustements de crédits de l’année. Les prévisions de
dépenses sont généralement associées à un point de situation sur le solde budgétaire de l’État et le déficit
consolidé des administrations publiques.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 102
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
Les bureaux sectoriels sont ensuite invités à corriger le profil mensuel de la dépense de l’année écoulée
et de l’année courante des évènements susceptibles de modifier le profil mensuel de la dépense de
l’année écoulée ou de l’année courante (versement d’une prime exceptionnelle, mise en œuvre d’une
revalorisation en cours d’année, etc.)
Il est demandé aux bureaux sectoriels de distinguer dans leur prévision le T2 HCAS et le T2 CAS. En effet,
un suivi spécifique de l’assiette de CAS est mis en œuvre par le bureau 6BRS afin de déterminer les
ressources dont bénéficiera le « CAS Pensions ». De plus, cette distinction est nécessaire pour évaluer le
respect de la norme de dépense en valeur.
De même, l’outil fourni par 2BPSS prévoit un suivi particulier des schémas d’emplois. A contrario, le
plafond d’emplois, dont le respect ne pose que rarement problème, ne fait pas l’objet d’un suivi
spécifique dans l’outil. Il est néanmoins possible d’en assurer le suivi soit à travers les DPGECP, soit à
travers la restitution INF-DPP-17 sous Chorus. Si toutefois un risque de déplacement du plafond
ministériel est avéré, le respect de son caractère limitatif implique de faire valider par le Parlement un
rehaussement du plafond en loi de finances rectificative.
Les bureaux sectoriels doivent veiller à contrôler la cohérence des résultats donnés par l’outil avec les
sources d’information qu’ils ont par ailleurs en provenance des ministères et des services des CBCM
(notamment les DPGECP) et s’assurer que les tableaux remis à 2BPSS sont cohérents avec les classeurs
remis à 1BE.
Elle permet :
→ d’identifier les programmes/BOP/UO dont les disponibles sont insuffisants afin d’effectuer des ré-
abondements avant intégration de la paie de décembre.
Des blocages de crédits sont saisis manuellement par le responsable budgétaire (RPROG, RBOP, RUO) afin
de mettre en réserve les crédits de titre 2, et éviter leur consommation entre la préliquidation et
l’intégration de la PSOP de décembre. Les pièces de blocage de crédits sont débloquées
automatiquement avant l’intégration de la PSOP de décembre.
Cette procédure de préliquidation de la paye ne s’applique pas à la HPSOP dont le montant n’est pas
connu. Néanmoins, une prévision des dépenses HPSOP est également nécessaire afin de s’assurer de la
disponibilité de crédits suffisants pour couvrir l’intégralité des dépenses de titre 2.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 103
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
fonds de concours, fongibilité asymétrique). Les bureaux sectoriels ont alors pour mission de récupérer
auprès de leurs ministères les prévisions définitives de consommation.
Le cas échéant, ceux-ci doivent proposer un schéma permettant de financer les besoins apparus sur
certains programmes. Les mouvements nécessaires ainsi que la synthèse réalisée par le bureau 2BPSS fait
l’objet d’une transmission au bureau 1BE. Celui-ci est alors en charge du circuit de signature et de la
publication des différents textes au Journal Officiel. Les deux bureaux s’assurent conjointement de la mise
à disposition des crédits dans Chorus.
Cet exercice nécessite une vigilance particulière de l’ensemble des acteurs concernés en raison des
enjeux sous-jacents (risque que certaines personnes ne soient pas payées en décembre) et des délais
contraints (quelques jours au plus pour mettre les textes à la publication). Une circulaire annuelle détaille
l’ensemble de la procédure et son calendrier (par exemple : Circulaire 1BE-23-4206).
Ressources associées :
Légifrance :
→ Loi organique n°2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances
Budget.gouv :
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SD2 / Bureau 2BPSS
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 104
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
→ Désormais, le relevé des conférences catégorielles pré-valide les dossiers du guichet unique. Ainsi,
les dossiers sont présentés et actés en termes budgétaires et réglementaires dès la phase de
conférence catégorielle, qui se tient, en général, l’année précédente.
→ Hors du relevé des conférences catégorielles, les dossiers seront restreints aux seules mesures qui
ne pourraient être différées au prochain exercice budgétaire.
→ Des typologies de dossiers sont désormais hors du champ du GU, ou en contreseing direct
(répartitions de points NBI ou réorganisation d’organisations ministérielles sans moyens
supplémentaires, mesures découlant d’un bleu budgétaire ou d’une fiche de doctrine sous
réserve qu’elle soit partagée, une revalorisation automatique d’une prime indexée sur le point).
→ Une réforme à caractère statutaire vise à modifier le statut particulier d’un ou de plusieurs corps
de titulaires (conditions de recrutement et déroulement de carrière, structuration du corps en
plusieurs grades, échelonnement indiciaire).
Il peut également s’agir de refondre ou revaloriser la grille indiciaire d’un corps (par exemple en
demandant la création d’un nouvel échelon sommital), d’instituer un statut d’emploi particulier (création
de l’emploi de débouché de chef de mission pour la catégorie A administrative), de fusionner des corps 10,
de mettre en œuvre un plan de qualification pour certains corps ou filières d’emploi. La réforme de la
10
La mise en place du CIGEM des attachés a été menée par la DGAFP, et la DB, en associant de manière étroite les ministères (Décret
n° 2013-876 du 30 septembre 2013 relatif à l’intégration de seize corps ministériels dans le corps interministériel des attachés
d’administration de l’État et à l’ouverture de recrutements réservés dans ce corps).
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 105
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
haute fonction publique en cours est un exemple de réforme majeure et transversale impliquant la DB,
les ministères et la DGAFP.
→ Une réforme à caractère indemnitaire peut conduire à modifier un dispositif existant, par
exemple en revalorisant des barèmes réglementaires, ou à s’y substituer progressivement comme
pour la mise en place à partir de 2015 du régime indemnitaire tenant compte des fonctions de
l’expertise et de l’expérience professionnelle (RIFSEEP, refonte du régime indemnitaire des
Armées).
Il peut également s’agir de créer ex nihilo un nouveau régime indemnitaire. Les demandes des ministères
font ainsi l’objet d’une instruction particulière, en liaison avec la DGAFP, par le rédacteur de la direction
du Budget chargé du titre 2 et des questions statutaires et indemnitaires pour le ministère concerné.
D’une façon générale, ces demandes doivent traduire la volonté d’améliorer la gestion des ressources
humaines au sein des ministères, dont les objectifs visent notamment à réduire le nombre de corps de
fonctionnaires, améliorer la gestion des compétences et des carrières ou encore mettre en œuvre la
rémunération au mérite. Pour la DB, il s’agit aussi de maîtriser les coûts, voire de déterminer des
contreparties budgétaires, dans un cadre catégoriel très contraint sur le titre 2.
→ Ainsi, certains dossiers peuvent faire l’objet d’un visa du bureau 2BPSS. C’est notamment le cas
des dossiers de taux d’avancement ainsi que des mesures transversales lorsqu’elles sont laissées
à l’instruction des bureaux sectoriels.
→ De manière plus ponctuelle, le bureau 2BPSS apporte son expertise de conseil et d’appui à la
demande des bureaux sectoriels pour toutes les questions statutaires et indemnitaires. Les
bureaux sectoriels sont invités à demander à 2BPSS les données ou conseils de méthode dont ils
pourraient avoir besoin pour analyser et chiffrer les projets de textes statutaires et indemnitaires
et qui pourront être établis grâce au fichier détaillé de la paye des agents civils de l’État.
En matière de taux d’avancement, le bureau 2BPSS tient également à la disposition des bureaux sectoriels
une base de données sur les différents ministères et corps ainsi qu’un outil d’aide à la modélisation des
pyramidages et au chiffrage des coûts engendrés.
Le bureau 2BPSS a également un rôle de cadrage transversal. Il est ainsi chargé de la diffusion de
l’information sur l’actualité statutaire et indemnitaire pour faciliter le traitement des dossiers par les
bureaux ainsi que la diffusion d’éléments de doctrine transversale. Cette information fait l’objet de
communication soit par mél, soit lors de points spécifiques aux dépenses de personnel (« Club des
dépenses de personnel »). Il est également en charge d’assurer un suivi des dossiers statutaires et
indemnitaires à forts enjeux dans les bureaux sectoriels notamment afin de préparer les points
d’avancement réguliers qui font l’objet de réunions de direction avec la DGAFP.
Par ailleurs, la plupart des dossiers transversaux statutaires et indemnitaires sont instruits en propre par
2BPSS :
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 106
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
Cela vise à s’assurer du maintien d’une position cohérente de la direction et permet notamment de veiller
aux risques reconventionnels d’une réforme sur l’autre sur la base d’exemples interministériels de
comparaison et de chiffrages.
Ce taux est fixé par arrêté de l’administration gestionnaire pour chaque grade et année. Il nécessite l’avis
conforme des ministres en charge de la fonction publique et du budget.
À noter que les effectifs de grades à accès fonctionnel (GRAF), progressivement mis en place pour
certains corps de catégorie A, sont contingentés en pourcentage des effectifs du corps et ne sont donc
pas concernés par la procédure des « pro-pro ».
b) Taux de « pro-pro » et GU
S’agissant du « pro-pro », le circuit du GU a été défini par une première circulaire du 4 novembre 2008,
qui suit les nouvelles prescriptions du décret n°2005-1090 du 1er septembre 2005 susvisé. La circulaire du
GU du 22 juillet 2015 en a repris les principales dispositions sans toutefois l’abroger. Il convient donc de
se référer aux deux circulaires sur ce thème. Parmi les particularités contenues dans le décret n°2005-
1090, le délai d’instruction est raccourci par rapport à la procédure classique (délai de 10 jours ouvrés
délais de 10 jours ouvrés à compter de la réception complète du dossier). Toutefois, un aménagement de
ce délai est en cours de réflexion compte tenu de son caractère volontariste, et parfois non tenable dans
la pratique de l’instruction contradictoire. Les grands principes qui président l’instruction des dossiers de
taux d’avancement sont notamment la sélectivité, l’équité intergénérationnelle, la gestion prévisionnelle
des effectifs et des compétences, et la maîtrise de la masse salariale. Enfin la circulaire précise que les
ratios sont fixés pour une durée minimale de trois ans.
Ressources associées :
Portail de fonction publique :
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SD2 / Bureau 2BPSS - Pôle statutaire
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 107
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
→ du suivi de l’exécution des dépenses de personnel et des emplois en lien avec le bureau 1BE. Il
met notamment à disposition des bureaux sectoriels des outils de prévision d’exécution,
accompagnés d’une notice méthodologique. Chaque année, en fin de gestion, il pilote la
synthèse de la préliquidation de la paye de décembre qui permet aux acteurs concernés (DAF,
RPROG, CBCM, DB, DGFIP) d’assurer le bon atterrissage budgétaire du T2 ;
→ du suivi de la politique salariale dans la fonction publique, et plus largement dans le secteur
public, via notamment la procédure de cadrage salarial des établissements publics.
En matière de documents budgétaires, le bureau 2BPSS est responsable du suivi et de la validation des
projets et rapports annuels de performance pour la partie justification au premier euro du titre 2. Il met
notamment à disposition des ministères ainsi que des bureaux sectoriels une méthodologie reprise dans
les circulaires annuelles relatives à ces exercices (Cf. circulaire PAP 2023 et circulaire RAP 2022) des outils
et des données permettant aux bureaux sectoriels d’analyser le contenu des documents. En fin de
procédure, il vise les documents avant leur publication.
En collaboration avec les bureaux de la 1ère sous-direction, le bureau 2BPSS est associé à l’ensemble du
pilotage des différents exercices (tableaux, notes intérieures, circulaires).
Pour chacune de ces procédures de synthèse budgétaire, le bureau 2BPSS travaille étroitement avec les
bureaux sectoriels auxquels il apporte un soutien technique et méthodologique.
Par ailleurs, le pôle de synthèse budgétaire du bureau 2BPSS assure un rôle de formation, de diffusion de
l’information et de doctrine technique. À ce titre, il pilote ou contribue à l’ensemble des documents
relatifs aux dépenses de personnel.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 108
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
b) La synthèse statutaire
→ Le bureau 2BPSS est responsable de la synthèse statutaire pour les trois fonctions publiques (FPE,
FPT et FPH). À ce titre, il intervient en support des bureaux sectoriels, mais aussi de manière
autonome pour les dossiers transverses ainsi que pour les secteurs territorial et hospitalier, pour
lesquels il gère en propre l’ensemble des problématiques statutaires et indemnitaires.
Ainsi, sont notamment considérés comme des dossiers transverses gérés en propre par le bureau 2BPSS :
→ les questions transversales (GRH, formation, action sociale, frais de déplacement, indemnités de
changement de résidence, CET…) ;
En tant que support aux bureaux sectoriels, le bureau 2BPSS fournit une expertise technique et juridique
sur l’ensemble des dossiers qui sont soumis à son visa (les dossiers relatifs aux taux d’avancement de grade
doivent par exemple obligatoirement faire l’objet d’un visa). Il veille tout particulièrement à l’absence de
risques reconventionnels des différentes réformes. Il met à la disposition des bureaux des tableaux de
suivi ainsi qu’un vade-mecum et une fiche d’instruction. Il propose également des outils d’instruction en
matière de taux d’avancement.
Enfin, il synthétise les dossiers présents dans les bureaux sectoriels afin de faire des points d’avancement
réguliers avec la DGAFP dans le cadre de la procédure dite du guichet unique.
À ce titre, il assure le suivi des procédures liées à l’action sociale interministérielle et représente la
direction du Budget au Comité interministériel d’action sociale (CIAS). Il procède également à la synthèse
des dépenses d’action sociale ministérielle.
→ de club des dépenses de personnel. Ces réunions permettent d’évoquer divers sujets connexes
aux dépenses de personnel et pouvant impacter l’ensemble de la direction.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 109
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
Le bureau tient à disposition des bureaux sectoriels les données ou conseils de méthode dont ils
pourraient avoir besoin pour analyser et chiffrer les projets de textes statutaires et indemnitaires. Il peut
fournir des chiffrages réalisés à partir du fichier détaillé de la paye des agents civils de l’État et des
établissements publics dont la paye est gérée par la DGFIP (paye à façon).
Ressources associées :
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SD2 / Bureau 2BPSS
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Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
→ décompte des emplois PSOP (Paie sans ordonnancement préalable = agents des ministères pris
en charge par les applications de paye de la DGFiP), hors PSOP (agents payés directement via
Chorus ou via des applications interfacées comme CROCUS), et militaires (agents pris en charge
par les applicatifs de solde du ministère des armées et de la Gendarmerie nationale) : restitution
INF-DPP-017 ;
Une restitution dédiée du cœur CHORUS permet de connaître les montants de la préliquidation de la paye
de décembre, les blocages et les crédits disponibles ; il s’agit de la restitution ZBUD04. Des restitutions
budgétaires non spécifiques au titre 2 permettent également de suivre :
→ les recettes (par exemple, suivi des rétablissements de crédits via la restitution INF-BUD-45) ;
→ les crédits ouverts par la LFI, les LFR, et les mouvements réglementaires et les crédits mis à
disposition des BOP et des UO (par exemple, via les restitutions INF-BUD-43 et INF-BUD-44).
L’infocentre des rémunérations (INDIA-Rému) permet une analyse détaillée de la masse salariale et de la
consommation d’emplois sur le périmètre de la PSOP (ministères et budget annexe du contrôle et de
l’exploitation aériens) et de la paye à façon (PAF : établissements publics dont la liquidation et le versement
de la paye sont assurés par la DGFiP) sur une profondeur historique de 5 exercices budgétaires clos plus
l’année en cours. Depuis 2021, l’application restitue également les données de solde des gendarmes
rémunérés par la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) à partir de janvier 2019.
L’application INDIA-Rému est alimentée par des données des applications de paye de la DGFiP
(PAY/PAYSAGE, ETR) et par Agorh@-Solde pour les données transmises par la DGGN. Elle est organisée
en deux domaines : données individuelles nominatives uniquement issues des applications de la DGFiP,
d’une part, et données anonymisées et agrégées, d’autre part. La DGFiP utilise les restitutions du domaine
nominatif pour exercer un contrôle a posteriori des données de paye. Depuis 2017, ce domaine est
également progressivement ouvert aux gestionnaires de paye des ministères. Les fonctionnalités
disponibles à la direction du Budget, dans le réseau du contrôle budgétaire et dans les services ministériels
ou établissements habilités sont basées sur les données du domaine anonymisé aussi bien pour la PSOP,
la PAF et la solde des gendarmes. Compte tenu de la sensibilité des éléments de rémunération, chaque
utilisateur de l’application accède aux données de son périmètre de compétence : ministère (y compris
les établissements en PAF dont ils assurent la tutelle), programme, BOP ou établissement public.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 111
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel
→ l’utilisation des restitutions prédéfinies, paramétrables par sélection de valeurs (code ministère,
programme, catégorie d’emplois, période…) qui couvrent :
− le suivi détaillé de la masse salariale (jusqu’au code élément de rémunération qui correspond
au niveau de détail le plus fin d’une fiche de paye) ;
− le suivi détaillé des consommations d’emplois (par corps/grade et emploi fonctionnel) ;
− la production d’éléments utiles à l’élaboration du bilan social des ministères (sur le périmètre
de la PSOP : montants versés au titre de la GIPA, effectifs annuels moyens, âges moyens,
rémunérations moyennes et répartition par déciles de la rémunération) ;
− les fichiers formatés pour s’intégrer dans l’outil développé par la DGAFP pour l’analyse, en
PSOP et PAF, des écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes.
→ l’accès à l’« univers » qui permet à l’utilisateur de modifier les requêtes pré définies, ou d’en créer
de nouvelles, à partir de l’ensemble des axes d’analyse et données disponibles, classés par grands
ensembles d’informations :
− cette seconde possibilité est utile aux travaux d’analyses sur des domaines spécifiques et
permet de considérer les données selon des axes absents des restitutions prédéfinies
(sélection de corps / grades / emplois fonctionnels, d’indemnités spécifiques, de seuils de
montants, etc.).
Ressources associées :
Budget.gouv :
Contact
SD2 / Bureau 2POP
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 112
6. GESTION PUBLIQUE
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 113
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 114
Fiche thématique
6 – Gestion publique
A. La gestion budgétaire
et comptable publique (GBCP)
Le règlement général sur la comptabilité publique (RGCP) du 29 décembre 1962 constituait jusqu’en 2012
le texte de référence qui organisait l’ensemble des procédures d’exécution financière de l’État et des
établissements publics nationaux. Plusieurs de ses dispositions n’étaient plus adaptées au cadre de
gestion découlant de la loi organique relative aux lois de finances de 2001 (LOLF) et à la modernisation
consécutive des pratiques de gestion. Le décret du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et
comptable publique (GBCP) permet de conforter le cadre défini par la LOLF tout en actualisant certaines
modalités de gestion. Le cadre budgétaire et comptable se caractérise par un champ d'application des
règles de gestion budgétaire et comptable, étendu à l'ensemble des administrations publiques, une
comptabilité budgétaire en AE/CP, une responsabilisation des acteurs de la gestion sur des objectifs au
regard des moyens alloués et une modernisation de la chaîne de la dépense.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 115
Fiche thématique
6 – Gestion publique
Les décisions d’engagement et les décisions d’affectation de crédits à une opération d’investissement
peuvent, eu égard à la nature ou au montant de la dépense, être soumises au visa ou à l’avis préalable du
contrôleur budgétaire. Celui-ci peut également exercer un contrôle a posteriori sur ces décisions.
Le contrôleur budgétaire s’assure du caractère soutenable de la gestion. Il vérifie que les projets de
dépense envisagés dans la programmation budgétaire respectent dans leurs conséquences annuelles et
pluriannuelles les plafonds d’engagement et de paiement prévus pour ces mêmes exercices. Le contrôleur
budgétaire dispose à ce titre de moyens renforcés en visant ou en émettant un avis sur divers documents
relatifs à la répartition et à la programmation des crédits élaborés par les ministères : par exemple,
document de répartition initiale des crédits et des emplois (DRICE), document prévisionnel de gestion
des emplois et des crédits de personnel (DPGECP) et en émettant un avis sur la programmation des
crédits…
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 116
Fiche thématique
6 – Gestion publique
4. La modernisation de la dépense
Le décret GBCP donne une assise réglementaire aux évolutions méthodologiques et organisationnelles de
la dépense publique tout en instaurant la dématérialisation des actes et des procédures. La mise en œuvre
de la LOLF et le déploiement du système d’information financière CHORUS se sont accompagnés d’une
réingénierie des processus de l’exécution budgétaire et comptable ainsi que de nouveaux modes
d’organisation financière tels que les services facturiers (SFACT), qui centralisent le traitement des
factures auprès des comptables, les centres de services partagés (CSP) qui peuvent exercer les missions
dévolues aux ordonnateurs et les centres de gestion financière (CGF), qui rapprochent SFACT et CSP. Ces
évolutions organisationnelles, poursuivent trois objectifs principaux : améliorer la qualité des comptes de
l’État, accroître l’efficience de la gestion budgétaire et comptable, délivrer un service de qualité.
Ressources associées :
Budget.gouv :
→ Recueil des règles de comptabilité budgétaire de l’État publié par arrêté du 19 mars 2021
Contact
SD2 / Bureau 2REC
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 117
Fiche thématique
6 – Gestion publique
B. Le dispositif de performance :
performance, budget, Parlement
L’adoption de la LOLF a introduit les éléments d’une réforme budgétaire, mais également d’une réforme
de la gestion publique :
→ la présentation, la discussion et le vote du budget sont désormais organisés autour des politiques
publiques ;
→ la performance est devenue un critère essentiel de bonne gestion, introduisant une liberté
d’action assortie d’un contrôle a posteriori des actions des gestionnaires publics par le Parlement,
notamment dans le cadre de la loi de règlement.
→ une culture de résultats doit se substituer à la logique de moyens ayant prévalu précédemment.
En conséquence, les débats parlementaires, tant pour le vote du budget initial que pour l’examen
de l’exécution, doivent porter non pas sur les crédits alloués uniquement, mais aussi sur les
stratégies et les objectifs des politiques publiques ;
→ NB. Pour mémoire, et afin d’assurer leur qualité (notamment leur exhaustivité et leur sincérité),
la Cour des comptes s’est vue attribuer la mission de certification des comptes (comptabilité
générale uniquement) de l’État (voir à ce titre la fiche « 6-D-La comptabilité analytique »).
La performance, soit la capacité à atteindre des résultats attendus, est désormais au cœur de la
procédure budgétaire et plus largement de l’action publique.
Ces éléments figurent dans les projets annuels de performances (PAP) de chaque programme qui
accompagnent les annexes par mission au projet de loi de finances. Dans le cadre du projet de loi de
finances, les responsables de programme (RPROG) s’engagent ainsi devant le Parlement sur des objectifs
chiffrés pour les trois années à venir. Ils rendent compte des résultats obtenus et expliquent les écarts
par rapport aux cibles dans les rapports annuels de performances (RAP), documents joints au projet de
loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes, qui dresse le bilan de l’exécution
budgétaire de l’année passée.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 118
Fiche thématique
6 – Gestion publique
La stratégie est le fruit d’une réflexion d’ensemble, tenant compte des finalités d’intérêt général du
programme, de son environnement (notamment des autres programmes de la mission), des attentes
exprimées et des moyens alloués.
b) Les objectifs
Les objectifs figurant dans les PAP traduisent les priorités stratégiques de l’action publique.
L’atteinte des objectifs est mesurée par des indicateurs de performance pour lesquels sont indiquées les
réalisations passées, et une cible pour l’année en cours ainsi que pour les trois années à venir.
Trois types d’objectifs sont utilisés, répondant à des critères d’efficacité socio-économique (au bénéfice
des citoyens), de qualité de service (au bénéfice des usagers des services publics), et d’efficience de
gestion (au bénéfice du contribuable).
Les objectifs de chaque programme sont en nombre limité (généralement deux à trois objectifs par
programme) pour que l’action publique reste lisible et que les efforts et les moyens ne soient pas
dispersés.
c) Les indicateurs
Représentation chiffrée, l’indicateur mesure la réalisation de l’objectif, le plus objectivement possible.
Un indicateur doit être pertinent (c’est-à-dire cohérent avec l’objectif visé), utile, robuste et vérifiable.
Les objectifs et indicateurs des programmes ont vocation à retranscrire la performance de la gestion, en
particulier du point de vue de l’usager (qualité de service) ou du contribuable (efficience).
De même que les objectifs, les indicateurs sont en nombre limité (en moyenne deux par objectif).
Pour chaque indicateur sont affichées une valeur pour l’année du projet de loi de finances et une cible
pour le triennal à venir.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 119
Fiche thématique
6 – Gestion publique
Par ailleurs, depuis le PLF 2015, de nombreuses missions ont mis en place des objectifs et indicateur ad
hoc. Il s’agit pour la plupart d’indicateurs répondant à un objectif partagé par plusieurs voire l’ensemble
des programmes de la mission. Leurs libellés visent à traduire l’atteinte des priorités politiques de l’action
publique sous la responsabilité du (des) ministres(s) chargé(s) de la mission.
→ dès la mi-juillet, le Parlement dispose de la liste des objectifs et indicateurs envisagés, qui seront
présentés en détail, avec les résultats attendus, dans les annexes au PLF que sont les PAP ;
→ à l’automne, les PAP assurent une cohérence entre les crédits répartis et les objectifs de
performance affichés : le rapprochement dans un même document des éléments financiers
(justification au premier euro des crédits, évaluation des dépenses fiscales) et de l’engagement
relatif à la performance doit permettre d’améliorer l’efficacité de la dépense publique ;
→ au cours des débats relatifs au PLF, les parlementaires peuvent amender les objectifs et
indicateurs de performance pour enrichir l’information présentée dans les volets
« performance » des documents budgétaires ;
→ au printemps, le projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des
comptes et les RAP qui lui sont annexés donnent lieu à un débat documenté sur l’efficacité réelle
de la dépense, puisqu’elle permet de comparer les résultats obtenus aux résultats attendus. Aussi
le RAP permet-il d’apprécier le bon usage qui a été fait de l’argent public : c’est un document clé
pour le contrôle de l’action publique et pour la réorientation de l’action à venir.
À compter du PLF 2023, les objectifs et indicateurs sont amendés au cours de la procédure d’examen
parlementaire. Les amendements peuvent concerner les objectifs et indicateurs uniquement. Ils ne
concernent pas les sous-indicateurs et les cibles qui restent à définir par le ministère en accord avec la
direction du Budget.
Les objectifs et indicateurs concernés par ce droit d’amendement sont retracés dans un nouvel état
législatif du PLF.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 120
Fiche thématique
6 – Gestion publique
→ depuis 2021, les données de la performance sont disponibles via une plateforme de visualisation
graphique et interactive, actualisée chaque année en parallèle de la publication des RAP. Pour
chacune des 32 missions du budget général intégrées au dispositif de performance, un onglet
présente les objectifs et programmes associés, les principales données budgétaires et moyens
engagés, des données statistiques portant sur le taux d’atteinte des cibles au sein des
programmes de la mission ainsi que l’évolution graphique des indicateurs les plus représentatifs ;
l’ensemble des indicateurs de performance est par ailleurs disponible sur le site de la direction
du Budget et en données ouvertes.
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Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 121
Fiche thématique
6 – Gestion publique
Le décret du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique (GBCP) fait obligation
aux ministères de mettre en place un dispositif de contrôle interne budgétaire (CIB) et de contrôle interne
comptable (CIC) (article 170 du décret GBCP). Le cadre de référence interministériel du contrôle interne
financier (contrôle interne budgétaire et contrôle interne comptable), défini par le ministre chargé du
budget, a été publié par un arrêté du 18 décembre 2018.
Le décret GBCP fait également obligation aux organismes qui y sont soumis de mettre en place un
dispositif de CIB et de CIC (article 215). Le cadre de référence des contrôles internes budgétaire et
comptable pris en application dudit article 215 a été publié par arrêté du 17 décembre 2015.
La comptabilité budgétaire s’apprécie selon des critères opérationnels analogues à ceux qui prévalent en
matière de qualité de la comptabilité générale de l’État, à savoir les critères de réalité, de justification, de
présentation et bonne information, de sincérité, d'exactitude, d’exhaustivité, de non-compensation,
d'imputation et de rattachement à la bonne période comptable et au bon exercice.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 122
Fiche thématique
6 – Gestion publique
Le caractère formalisé du dispositif permet à la fois son partage, son utilisation par l’ensemble des parties
prenantes ainsi que son évaluation (notamment par des missions d’audit).
Seront privilégiés, en premier lieu, les domaines où se situent les enjeux et les risques principaux, le champ
étant ensuite étendu selon les logiques qui paraîtront les plus pertinentes (par programmes, par macro-
processus, par services, par processus métier…).
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Fiche thématique
6 – Gestion publique
La cartographie des risques doit faire l’objet d’une mise à jour régulière, au moins tous les deux ans. Pour
les organismes publics, elle est mise à jour au moins une fois par an et est présentée à l’organe délibérant.
Elle répertorie l’ensemble des risques, qu’ils soient endogènes ou exogènes.
Le plan d’action fait l’objet d’un examen et d’un suivi réguliers par l’instance de pilotage du CIF de l’entité
ou par l’instance de gouvernance.
Ressources associées :
Légifrance :
→ Arrêté du 17 décembre 2015 relatif au cadre de référence des contrôles internes budgétaire et
comptable pris en application de l’article 215 du décret GBCP
Budget.gouv :
→ Note DB-DGFiP relative aux orientations du contrôle interne financier de l’État pour 2020
Contacts
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Fiche thématique
6 – Gestion publique
D. La comptabilité analytique
Pour les entités publiques, elle est un outil d’information fondé sur la comptabilité générale, permettant
à partir de calcul de coûts, la mesure des performances et l’aide à la décision d'organisation ou de gestion.
La comptabilité analytique (CAN) a été élevée au rang d’obligation organique (Loi organique du 28
décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion publique). L’article 27 de la LOLF dispose que
l’État « met en œuvre une comptabilité analytique des différentes actions engagées dans le cadre des
programmes ». Elle est définie à l’article 59 du décret n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion
budgétaire et comptable publique (GBCP) : « La comptabilité analytique est fondée sur la comptabilité
générale. Elle a pour objet (…) de mesurer les coûts d'une structure, d'une fonction, d'un projet, d'un bien
produit ou d'une prestation réalisée et, le cas échéant, des produits afférents en vue d'éclairer les décisions
d'organisation et de gestion. »
2. Comment ?
La comptabilité analytique s’appuie sur l’ensemble des charges et produits du compte de résultat de
comptabilité générale et opère des retraitements qui exploitent des données physiques pouvant provenir
d’applications métiers. La destination analytique correspond à ce qui est réalisé ou produit et dans
certains cas facturé (politique, prestation, fonction, structure…).
Elle respecte les principes fondamentaux issus des normes comptables (prudence, comparabilité,
permanence des méthodes). Elle fait l’objet d’un module dédié à la comptabilité analytique dans le
système d’information financière de l’État « Chorus » appelé « Chorus CAN ».
→ le ministère des armées a ainsi déjà mis en œuvre dans Chorus une dizaine de modèles de coûts ;
→ la direction générale des finances publiques a réalisé un démonstrateur pour les besoins de
gestion de son réseau territorial.
Elle est également tenue par plusieurs organismes afin de rendre compte par exemple de l’utilisation des
moyens qui leur sont transférés ou pour définir leur politique tarifaire à partir des coûts complets
réellement supportés.
Elle est en premier lieu un outil au service du pilotage interne des entités. Elle peut également être utilisée
pour le calcul des résultats chiffrés des indicateurs de performance afin de mesurer l’efficience de l’action
publique dans les documents budgétaires (projets annuels de performance, rapports annuels de
performance) ou dans les conventions établies avec les opérateurs de l’État.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 125
Fiche thématique
6 – Gestion publique
3. Acteurs concernés
→ Les ministères (référents comptabilité analytique au sein des directions des affaires financières
et responsables de programmes) conçoivent les modèles analytiques ;
→ Les bureaux sectoriels peuvent vérifier auprès de leurs correspondants ministériels et des
opérateurs les modèles de coûts définis. Les conférences de performance sont notamment
l’occasion d’identifier des indicateurs pertinents pour mesurer l’efficience ;
→ Le bureau FCE1A de la direction générale des finances publiques et le bureau 2POP de la direction
du Budget accompagnent les ministères dans le déploiement de la comptabilité analytique et
des méthodes d’analyse de coûts.
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Fiche thématique
6 – Gestion publique
Au sein du secteur public, il permet d’optimiser l’efficacité, l’efficience et la qualité de service d’une
entité. De ce fait, il contribue à améliorer le rapport entre les objectifs, les moyens engagés et les résultats
obtenus, dans un contexte budgétaire contraint. S’appuyant sur une stratégie, il contribue à en expliciter
les objectifs. Il participe par sa transversalité au pilotage global et cohérent des politiques ministérielles.
Il concerne aussi bien les ministères que les organismes chargés de mettre en œuvre des actions
publiques.
→ l’efficacité de l’action des administrations : rapport entre les objectifs et les réalisations ;
→ la qualité de service apporté : rapport entre les objectifs et les attentes des usagers.
Ce schéma présente le triangle du contrôle de gestion (objectifs / moyens / résultats) dans la conduite
des politiques publiques. Il souligne la façon, dans la sphère publique, dont le contrôle de gestion vise à
mesurer et analyser les résultats au regard des objectifs opérationnels et stratégiques assignés, des
moyens consacrés aux actions et activités mis en œuvre et les produits ou services délivrés.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 127
Fiche thématique
6 – Gestion publique
Dans ce cadre, le contrôle de gestion constitue une aide au pilotage de l’action publique sous deux
approches majeures :
Le contrôle de gestion est également la fonction clé pour le pilotage financier des entités publiques. Il
permet d’objectiver les déterminants de la dépense utiles à la procédure d’élaboration budgétaire. Il
détermine les inducteurs de ressources afin d’optimiser l’allocation des moyens budgétaires puis leur
utilisation. Par le développement de méthodes d’analyse de coûts et d’une comptabilité analytique, il
apporte la connaissance des coûts de l’action publique et permet d’identifier des leviers de performance.
La LOLF organise le pilotage de l’action publique en fonction d’objectifs, pour lesquels des cibles de
réalisation sont définies. Elle a ainsi introduit la notion de programme, doté de « crédits destinés à mettre
en œuvre une action ou un ensemble cohérent d’actions relevant d’un même ministère et auxquels sont
associés des objectifs, définis en fonction de finalités d’intérêt général, ainsi que des résultats attendus et
faisant l’objet d’une évaluation » (article 7).
Dans la procédure budgétaire de l’État, le contrôle de gestion contribue donc à la réalisation des
documents annexés aux lois financières. Il soutient la déclinaison en objectifs stratégiques et
opérationnels des différentes missions et programmes, la détermination des cibles et l’identification des
indicateurs pertinents pour s’assurer du respect de la stratégie. Il renseigne sur les résultats obtenus au
regard des moyens alloués et des activités menées.
Les indicateurs de performance, les cibles et les résultats documentés ne sont pas des éléments
strictement financiers ou budgétaires. Ils visent à rendre compte du respect de la stratégie et des effets
de l’action publique.
Les indicateurs d’activité définis par le contrôle de gestion peuvent éclairer la justification au premier
euro dans les documents budgétaires en éclairant les déterminants de la dépense.
Le contrôle de gestion peut également contribuer à la programmation pluriannuelle des moyens. Dans le
secteur privé, la fonction de contrôle de gestion contribue ainsi au développement de nouvelles
approches de gestion budgétaire. L’analyse des résultats réalisée par le contrôle de gestion permet par
exemple d’engager une budgétisation qui s’appuie sur les besoins réels et les coûts associés aux regards
des objectifs définis (« budget base zéro ») ou de définir de manière pluriannuelle des scénarios
d’évolution ou des simulations budgétaires (« rolling forecast »).
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 128
Fiche thématique
6 – Gestion publique
Il intervient généralement à l’issue des processus de collecte et de mise en qualité des données afin de
définir les indicateurs pertinents, utiles aux tableaux de bord stratégiques et opérationnels au sein de sa
structure. Il contribue notamment à identifier les croisements de données pertinents pour éclairer les
besoins de sa structure. Il contribue également à rendre accessible la donnée et à la rendre intelligible.
Les progrès réalisés dans les traitements de données doivent permettre au contrôleur de gestion de se
concentrer sur son cœur de métier qui est la sélection, l’analyse et la proposition de solutions liées à
l’exploitation de ces données. Les enjeux des prochaines années portent sur la capacité pour le contrôleur
de gestion à accompagner les structures et leurs processus dans la prévision voire la prédiction de leurs
activités, de leurs besoins, des cibles et résultats à atteindre. Il peut s’appuyer pour cela sur les
compétences des métiers liés à la data pour définir des algorithmes ou des systèmes apprenants qui
permettent de construire des scénarios à partir des données disponibles.
Le contrôleur de gestion doit également s’approprier les nouveaux outils et processus de traitement des
données afin d’améliorer la productivité de la fonction et d’étendre sa capacité d’analyse. La collecte et
le traitement d’informations et de données par tableur comportent des charges de temps-agent qui se
font au détriment de l’analyse, de la valorisation, du contrôle du respect de la stratégie, de l’explication
des écarts et de la définition de plan d’actions. Les nouveaux outils de traitement de données qui ne
requièrent pas de compétences en programmation, les outils de data visualisation ou ceux de mise en
scénarios des données (« data storytelling ») sont des leviers pour améliorer la qualité des livrables du
contrôle de gestion et leur appropriation par les décideurs publics.
À tous les échelons de responsabilité, le contrôle de gestion est un outil d’aide au management
opérationnel. Il assure la collecte et l’analyse de données qui nourrissent les échanges entre les différents
niveaux de responsabilité. Un dialogue de gestion centré sur la performance impliquant la chaîne
hiérarchique résulte de ces échanges.
Le dispositif de remontée d’informations et d’allocation des ressources au sein des services de l’État
s’appuie généralement sur un dialogue de gestion, particulièrement dans le cadre de ministères disposant
de services territoriaux pour la mise en œuvre de leurs politiques publiques.
Le contrôleur de gestion contribue à la définition des méthodes d’allocation des moyens qui s’appuient
sur des inducteurs d’activité, les résultats des indicateurs de performance et qui tiennent compte des
cibles de performance qui ont été définies.
Sous la responsabilité du contrôleur de gestion, des systèmes d’information qui croisent inducteurs
d’activités, dotation en crédits et en emplois peuvent permettre d’optimiser l’allocation des moyens.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 129
Fiche thématique
6 – Gestion publique
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Fiche thématique
6 – Gestion publique
Un peu plus de 23 500 agents utilisent le cœur Chorus et 39 300 accèdent à Chorus Formulaires (données
2022).
Chorus est l’outil de gestion des dépenses et des recettes non fiscales des services de l’État. La
comptabilité budgétaire, la comptabilité générale de l’État y sont tenues automatiquement et en temps
réel.
Tous les agents utilisant le même outil et les mêmes processus budgétaire et comptable, le suivi de l’activité budgétaire et
11
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 131
Fiche thématique
6 – Gestion publique
Les évènements de gestion 13 peuvent être initiés dans Chorus ou dans d’autres applications. Ces
applications peuvent être interministérielles 14 ou propres à un ministère. Ces applications sont reliées à
Chorus par des interfaces afin de consolider toutes les données comptables.
Les données utiles au pilotage sont extraites toutes les nuits pour être restituées de façon agrégée dans
l’Infocentre.
Chorus présente plusieurs niveaux de restitutions et il est important de connaître les données présentes
dans chaque « module » pour mieux comprendre et utiliser les restitutions disponibles.
Dans le module ECC (onglet « ECC » dans l’applicatif) seront présentes les restitutions sur :
→ les immobilisations ;
13
Exemples : une demande d’achat, un engagement juridique, une constatation de service fait…
14
Comme PAY, Chorus Formulaire, COREGE ou Chorus DT.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 132
Fiche thématique
6 – Gestion publique
→ les stocks ;
Dans le module SRM (onglet « Chorus » dans l’applicatif) seront présentes des restitutions portant sur les
demandes d’achat et les engagements juridiques. Seul SRM permet de suivre les engagements juridiques
non commandés et le flux de validation des engagements juridiques (préfet, CBR...).
Dans l’Infocentre (onglet « Chorus » dans l’applicatif, section « Restitutions ») sont présentes des
restitutions contenant des données agrégées à J-1. Ces restitutions sont adaptées à la consultation d’un
grand volume de données ou des données sur une longue période.
→ FMEDDW : détail de la pièce de saisie de budget (pièces des mouvements réglementaires et des
mouvements de gestion) ;
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Fiche thématique
6 – Gestion publique
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7. TUTELLE DES ORGANISMES
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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
Un organisme a un seul statut juridique et peut appartenir, selon ses caractéristiques à une famille,
plusieurs familles ou aucune.
→ l’autonomie ;
→ la spécialité.
La distinction entre les différentes sortes d’établissements publics se trouve dans la nature des missions
qui leurs sont dévolues.
NB : la création d’une nouvelle catégorie d’établissement doit faire l’objet d’un texte de loi.
→ L’établissement public à caractère administratif (EPA), qui assure un service public de caractère
administratif.
→ L’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), qui exerce une activité
industrielle et commerciale.
Les établissements suivants sont spécifiques à un domaine, même s’ils peuvent être considérés comme
des sous-ensembles du type EPA :
→ L’établissement public de coopération scientifique (EPCS) assure la mise en commun des moyens
que les établissements et organismes fondateurs et associés consacrent au pôle de recherche et
d'enseignement supérieur. Cette catégorie d’établissement a été supprimée par la loi relative à
l’enseignement supérieur et à la recherche du 22 juillet 2013. Toutefois, certains EPCS conservent
leur ancien statut durant cinq ans.
b) Les groupements
→ Le groupement d’intérêt public (GIP) est une personne morale de droit public dotée de
l'autonomie administrative et financière, créée pour une durée déterminée ou indéterminée. Il
est constitué par convention approuvée par l'État soit entre plusieurs personnes morales de droit
public, soit entre l'une ou plusieurs d'entre elles et une ou plusieurs personnes morales de droit
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 137
Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
privé. Ces personnes y exercent ensemble des activités d'intérêt général à but non lucratif, en
mettant en commun les moyens nécessaires à leur exercice. Le GIP est régi par la loi n°2011-525
du 17 mai 2011 de simplification et d'amélioration de la qualité du droit (dite loi Warsmann).
→ Le groupement d'intérêt économique (GIE) est une personne morale de droit privé créée pour
une durée déterminée. Il est constitué dans le but de faciliter ou de développer l'activité
économique de ses membres, d'améliorer ou d'accroître les résultats de cette activité. Il n'est
pas de réaliser des bénéfices pour lui-même. Son activité doit se rattacher à l'activité économique
de ses membres et ne peut avoir qu'un caractère auxiliaire par rapport à celle-ci. Il est constitué
par un contrat de groupement d'intérêt économique qui détermine l'organisation du
groupement. Il est régi par le code du commerce.
→ Le groupement de coopération sanitaire (GCS) est une personne morale de droit public ou privé
(selon sa constitution) à but non lucratif. Il a pour objet de faciliter, d'améliorer ou de développer
l'activité de ses membres dans le domaine médical. Il peut être constitué d’organismes de droit
public, privé ou de professionnels médicaux libéraux. Il est créé par une convention constitutive.
Il est régi par le code de la santé publique.
→ Les autorités administratives indépendantes (AAI) sont des autorités administratives relevant de
l’exécutif de l’État, mais disposant d’une indépendance et ne relevant pas de l'autorité du
gouvernement. Elles sont chargées d’assurer la régulation de secteurs considérés comme
essentiels. Le statut d’autorité indépendante est accordé par un article de loi ou une ordonnance.
→ L’autorité publique indépendante (API) est une autorité administrative indépendante dotée
d’une personnalité juridique (personne morale de droit public).
→ La fondation est une personne morale de droit privé à but non lucratif créée par un ou plusieurs
donateurs, eux-mêmes pouvant être des personnes physiques ou morales, pour accomplir une
œuvre d'intérêt général. Elle est constituée par décret en conseil d’État.
e) Les autres
L’établissement sui generis est une personne publique qui n'entre dans aucune des catégories déjà citées
et dont l’activité est très spécifique et particulière.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 138
Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
b) Les opérateurs
Le périmètre des opérateurs est défini par la direction du Budget en lien avec les ministères concernés et
est actualisé à l’occasion de chaque projet de loi de finances.
Un organisme qui respecte les critères de qualification suivants doit être intégré dans la liste des
opérateurs de l’État :
→ une activité de service public qui puisse explicitement se rattacher à la mise en œuvre d’une
politique définie par l’État ;
→ un contrôle direct par l’État qui ne se limite pas à un contrôle budgétaire ou économique et
financier mais doit relever de l’exercice d’une tutelle ayant capacité à orienter les décisions
stratégiques, que cette faculté s’accompagne ou non de la participation au conseil
d’administration.
Il est également possible de qualifier d’opérateur de l’État un organisme ne répondant pas à tous les
critères ci-dessus, mais considéré comme porteur d’enjeux importants pour l’État. Ainsi, d’autres critères
peuvent être pris en compte, tels que :
→ le poids de l’organisme dans les crédits ou la réalisation des objectifs du ou des programmes qui
le financent ;
→ la présence de la direction du Budget au sein de l’organe délibérant prévue par les statuts de
l’organisme.
→ une information dédiée fournie au Parlement par le biais des projets annuels de performance
(PAP) et des rapports annuels de performance (RAP) et dans le « jaune opérateurs » annexé au
projet de loi de finances.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 139
Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
Il s’agit des organismes soumis à la troisième partie du décret relatif à la gestion budgétaire et comptable
publique (GBCP).
Ressources associées :
Légifrance :
→ Arrêté du 1er juillet 2013 fixant la liste des personnes morales de droit public relevant des
administrations publiques mentionnées au 4° de l'article 1er du décret n° 2012-1246 du 7
novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique
Budget.gouv :
Internet :
→ Circulaire du Premier ministre du 9 avril 2013 relative aux modalités d’organisation des services
de l’État et au recours à la formule de l’« agence » (economie.gouv)
Contact
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Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 140
Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
1. La fonction de tutelle
La tutelle est une fonction d’encadrement de l’exercice de l’autonomie de gestion d’un organisme, de
droit public ou privé, constitué sous la forme d’une personne morale distincte de celle qui en exerce la
tutelle (l’État, une collectivité territoriale, etc.).
La tutelle concerne le plus souvent des établissements publics. Elle peut aussi concerner des entreprises
publiques et, plus rarement, des associations ou d’autres structures (cf. fiche 7-A : « La diversité des
organismes »).
Pour la plupart des organismes, la tutelle est la contrepartie du financement public ou de la capacité à
facturer des services auprès des usagers que la puissance publique accorde pour la mise en œuvre d’une
mission de service public ou de tout ou partie d’une politique publique.
Elle se traduit par le fait qu’un certain nombre d’actes de ces personnes morales ne peuvent être mis en
œuvre que s'ils ont été approuvés par l'autorité de tutelle.
L’article 174 du décret du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique précise
que « les organismes mentionnés au 4° et 6° de l’article 1er15 sont, sauf dispositions législatives contraires,
placés sous la tutelle financière du ministre chargé du budget ».
NB. La notion de tutelle n’est pas applicable aux GIP (Cf. Avis relatif aux Groupements d’Intérêts Publics,
Conseil d’État, 15 septembre 2015).
Les EPSCP sont soumis à un régime particulier défini par le code de l’Éducation. Ce code confie au Recteur
(ou au Ministre chargé de l’Enseignement Supérieur) des fonctions comparables à celles d’une tutelle.
2. La fonction d’administrateur
L’organe délibérant (conseil d’administration ou équivalent) a pour objet premier l‘administration et la
gouvernance de ces organismes - corollaire de l’autonomie de gestion qui est un des attributs de la
personnalité juridique. La fonction d’administrateur se définit par le fait de disposer d’une voix
délibérative. Au sein de ces organes délibérants, les administrateurs définissent et approuvent les
orientations et certains actes particuliers de l’organisme, notamment en matière budgétaire (budget
initial, budget(s) rectificatif(s) et compte financier). La composition de l’organe délibérant et les matières
sur lesquelles portent ces délibérations sont fixées dans le texte institutif de l’organisme.
15
Pour mémoire, les organismes mentionnés au 4° sont les « autres personnes morales de droit public dont la liste est établie par
arrêté conjoint du ministre chargé de l'économie et du ministre chargé du budget » ; les organismes mentionnés au 6° sont « les
personnes morales ne relevant pas de la catégorie des administrations publiques (APU), sauf si leur statut en dispose autrement ».
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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
Ressources associées :
Légifrance :
Contact
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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
→ le nom de l’organisme ;
→ les missions ;
→ les administrateurs ;
→ les délibérations prises par l’organe délibérant et, le cas échéant, les délibérations nécessitant
une approbation expresse de la ou des tutelles ;
La soumission d’un organisme au décret GBCP emporte application de la comptabilité publique et, s’il est
soumis à la totalité de son titre III, à la comptabilité budgétaire. Pour savoir si un organisme est soumis au
décret GBCP :
→ se référer à son texte statutaire qui précisera s’il est soumis au décret GBCP (et le cas échéant,
précisera les articles dont l’application est exclue).
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 143
Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
Le réseau social professionnel Budget + est ouvert à la communauté des acteurs de la sphère financière
et comptable au sein des organismes ; il met à leur disposition des supports (webconférences, fiches
pratiques, Zooms de la semaine) et un module de saisine de l’équipe Accompagnement DB-DGFiP sur
toute question relative à la mise en œuvre de la GBCP. Il est également ouvert à tout utilisateur disposant
d’un compte. Il permet notamment d’accéder aux webconférences thématiques proposées tout au long
de l’année par l’équipe Accompagnement DB-DGFiP. Ouvertes dans un premier temps aux organismes
afin de les aider dans l’appropriation des nouveaux concepts portés par le décret GBCP, elles sont
désormais également accessibles aux tutelles ministérielles et financières et aux autorités en charge du
contrôle et à leurs équipes.
Elles sont complétées par des « Zooms » thématiques sur une notion, un aspect de la réglementation, un
cas pratique, ainsi que par une synthèse hebdomadaire adressée automatiquement à tous les utilisateurs
de Budget+.
Ressources associées :
Légifrance :
Budget.gouv :
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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
a) Les objectifs
Le décret relatif à la gestion budgétaire et comptable publique répond aux principaux objectifs suivants :
→ mise en place d’un cadre budgétaire et comptable unifié pour les administrations publiques ;
→ amélioration de la soutenabilité ;
→ les prévisions et le pilotage budgétaire sont portés par les natures comptables, peu lisibles ;
→ certaines écritures strictement comptables ont un impact budgétaire (charges calculées, comme
les provisions et amortissements…) impliquant le vote de budgets rectificatifs pour la seule
passation d’écritures comptables ;
→ l’impact financier de contrats pluriannuels n’est pas pris en compte alors qu’ils emportent un
risque sur la soutenabilité budgétaire.
Enfin, le cadre en comptabilité générale ne donne pas de visibilité à l’ordonnateur sur la trésorerie de
l’organisme.
→ Un pilotage budgétaire par destination qui décline la stratégie de l’organisme au niveau des
activités opérationnelles avec un budget plus lisible.
→ Un pilotage des dépenses par les engagements juridiques contractés auprès de tiers (les
autorisations d’engagement - AE) donnant une visibilité pluriannuelle sur les engagements pris
par l’organisme, qu’il devra honorer.
→ Une certification du service fait pour valoriser la charge (ou l’immobilisation) en comptabilité
générale au plus près du fait générateur.
→ Une séparation des comptabilités avec une comptabilité budgétaire qui a pour objet le suivi en
dépenses de deux natures de crédits différentes, les AE et les CP, et en recettes les encaissements
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 146
Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
et une comptabilité générale qui a pour objet le suivi en droits constatés, au plus près du fait
générateur (valorisation de la charge au service fait), clarifiant les objectifs attendus pour
chacune d’entre elles (pilotage budgétaire pour la première vision patrimoniale pour la seconde).
Pour savoir, si un organisme est soumis ou non au décret GBCP, il faut se reporter en premier lieu à
l’article 3.
Enfin, si l’organisme entre bien dans le champ du décret GBCP, il convient de vérifier dans son texte
institutif s’il est soumis à l’ensemble des articles ou seulement à une partie (comptabilité budgétaire,
contrôle budgétaire).
Les évolutions induites par ce décret portent sur le pilotage, l’organisation financière, les processus et les
systèmes d’information des organismes. Les impacts du décret GBCP ne concernent pas seulement des
changements relatifs aux états budgétaires à présenter mais revêtent plusieurs dimensions :
→ une dimension fonctionnelle : refonte des structures opérationnelles et des processus financiers ;
Une équipe constituée de la DGFiP et de la DB accompagne les organismes et les ministères de tutelle
dans la mise en œuvre de ce mode de gestion, notamment par :
L’équipe d’accompagnement s’appuie à ce titre sur le réseau social Budget+ pour fédérer les
différents acteurs.
Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 147
Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
Ressources associées :
Légifrance :
→ Arrêté du 17 décembre 2015 relatif au cadre de référence des contrôles internes budgétaires et
comptables
Budget.gouv :
→ Annexes au vademecum
Internet :
Contact
SD2 / Bureau 2B20
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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
E. La Rémunération Moyenne
des Personnels en Place (RMPP)
et le cadrage salarial
dans les organismes
a) Le fondement
Le décret n° 53-707 du 9 août 1953, qui régit les conditions d’exercice de la tutelle sur les organismes du
secteur public, prévoit, en ses articles 6 et 7, que pour certains établissements publics, les mesures
relatives aux rémunérations doivent être approuvées par les ministres chargés des tutelles techniques et
financières avant d’entrer en vigueur. Dans la pratique, l’approbation des ministres prend la forme du
cadrage s’agissant de la RMPP, et du vote de la tutelle budgétaire en conseil d’administration pour toutes
les mesures salariales ou statutaires ayant un impact financier.
− aux organismes visés à l'article L. 133-1 du code des juridictions financières, article faisant
référence aux établissements publics de l'État à caractère industriel et commercial (EPIC) ;
− aux organismes de sécurité sociale ;
→ dans son article 7, que ces dispositions s’appliquent aux autres établissements ou organismes
publics contrôlés par la Cour des comptes, quel que soit leur statut juridique, qui exercent une
activité industrielle ou commerciale et dans lesquels l'État ou des organismes eux-mêmes
contrôlés détiennent séparément ou ensemble, directement ou indirectement, plus de la moitié
du capital ou des voix dans les organes délibérants.
2. La CIASSP
a) Le fondement
L’article 6 du décret n°53-707 précité prévoit que, pour les établissements publics contrôlés en vertu de
ce décret, les mesures relatives aux éléments de rémunération, ainsi qu'au statut et au régime de retraites
du personnel, sont soumises, pour avis, à une commission interministérielle.
La Commission interministérielle d’audit salarial du secteur public (CIASSP), présidée par un membre du
CGefi, examine donc la soutenabilité des politiques des ressources humaines et salariales du secteur
public.
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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes
b) La composition
Les représentants des ministères de tutelle ainsi que du ministère du budget, qui ont voix délibérative,
participent à la CIASSP : les observations faites par la commission le sont avec leur accord et l’avis leur
est transmis pour approbation après la séance. Celle-ci se tient en outre en présence du contrôleur
budgétaire ou économique et financier attaché à l’établissement, qui a quant à lui voix consultative.
Ressources associées :
Légifrance :
→ Décret n° 53-707 du 9 août 1953 relatif au contrôle de l'État sur les entreprises publiques
nationales et certains organismes ayant un objet d'ordre économique ou social
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Index des sigles
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Index des sigles
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Index des sigles
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Index des mots-clés
116 153
Programmation à moyen terme (PMT), 13, 56,
D 153
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Index des mots-clés
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Remerciements
REMERCIEMENTS
Pour cette édition 2023, le Guide du budgétaire a été réalisé de façon collaborative avec l’appui de
nombreux contributeurs au sein des bureaux de la direction du Budget. Les bureaux de la 1re et de la 2e
sous-direction ont été particulièrement sollicités. Qu’ils en soient tous chaleureusement remerciés.
Comité de pilotage : Alexandre Grosse, chef de service ; Philippe Plais, adjoint au sous-directeur de la 1re
sous-direction ; Philippe Sauvage, adjoint au directeur de la 2e sous-direction ; Sandrine Echaroux, cheffe
de bureau BDOAC ; Romain Miotto, chef de cabinet ; François Deschamps, chargé de mission.
Maquette : SIRCOM
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