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Direction

du Budget

GUIDE DU
BUDGÉTAIRE
Le référentiel métier de la DB, à l’usage de tous les
praticiens et curieux des finances publiques

Édition 2023
MOT DE LA DIRECTRICE
Pour la première fois, la direction du Budget (DB) rend public son Guide du budgétaire. Ce
référentiel, bien connu des budgétaires passés par la DB, permettra à tous ceux qui
s’intéressent aux finances publiques et à la matière budgétaire d’appréhender, tant en théorie
qu’en pratique, les principales missions de la direction du Budget ainsi que les modalités
d’élaboration et de suivi du budget.

Ce guide comprend 36 fiches organisées autour de 7 grandes thématiques représentatives des


enjeux auxquels la direction du Budget doit répondre. Il offre ainsi une vue d’ensemble sur
l’activité d’un budgétaire au quotidien et ses pratiques professionnelles.

J’espère que cette première version externe du Guide du budgétaire vous sera utile et
permettra d’améliorer votre connaissance des finances publiques.

Je vous souhaite une bonne lecture !

Mélanie Joder

Directrice du Budget

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 3
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SOMMAIRE
Mot de la directrice ..................................................................................................... 3

Sommaire....................................................................................................................... 5

1. LA DIRECTION DU BUDGET ET SON « ÉCOSYSTÈME » ................................. 9


A. La direction du budget : missions, métiers, organisation ....................................................... 11

B. Les réseaux de la DB : le contrôle budgétaire ..........................................................................22


C. Les principaux partenaires du budgétaire .................................................................................26

2. POLITIQUE BUDGÉTAIRE ................................................................................... 29


A. Les finances publiques : composantes et structure ............................................................... 31
B. Le cadre européen ..........................................................................................................................35
C. Le cadre budgétaire national .......................................................................................................40
D. Les lois de programmation des finances publiques .................................................................44

E. Évaluation des politiques publiques ...........................................................................................46


F. Le budget vert .................................................................................................................................48

3. PROCÉDURE BUDGÉTAIRE ................................................................................ 53


A. Le calendrier budgétaire ...............................................................................................................55
B. La norme de dépense dans la procédure budgétaire ............................................................62

C. Les lois financières ..........................................................................................................................66


D. Phase parlementaire et vote ........................................................................................................ 71
E. Les prévisions de recettes de l’État .............................................................................................76
F. Les prévisions des comptes spéciaux et des budgets annexes ............................................79

4. EXÉCUTION BUDGÉTAIRE................................................................................. 81
A. Mise en réserve, disponibilité et répartition des crédits ........................................................83
B. Suivi de l’exécution et prévisions ................................................................................................86
C. Le pilotage de fin de gestion ........................................................................................................88
D. Valorisation de la comptabilité générale ...................................................................................90

5. DÉPENSES DE PERSONNEL ............................................................................... 93


A. Les enjeux de la masse salariale et des emplois de l’État ......................................................95
B. La budgétisation de la masse salariale et des emplois de l’État ............................................97

C. Le suivi de la masse salariale et des emplois de l’État .......................................................... 101

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D. La procédure du « Guichet unique » DB-DGAFP .................................................................... 105

E. Le rôle du bureau 2BPSS dans le pilotage des emplois et des crédits de personnel .... 108
F. Les systèmes d’information interministériels de suivi des emplois, des rémunérations et
des dépenses de personnel ......................................................................................................... 111

6. GESTION PUBLIQUE ..........................................................................................113


A. La gestion budgétaire et comptable publique (GBCP) ........................................................ 115
B. Le dispositif de performance : performance, budget, Parlement ...................................... 118
C. Le contrôle interne financier dans son volet budgétaire .................................................... 122
D. La comptabilité analytique ......................................................................................................... 125
E. Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance publique ................................... 127

F. Le système d'information financière de l'État : CHORUS ................................................... 131

7. TUTELLE DES ORGANISMES............................................................................ 135


A. La diversité des organismes ........................................................................................................ 137

B. Les fonctions de tutelle et d’administrateur .......................................................................... 141


C. Les outils du chargé de tutelle ................................................................................................... 143

D. La gestion budgétaire et comptable publique (GBCP) appliquée aux organismes ........ 146
E. La Rémunération Moyenne des Personnels en Place (RMPP) et le cadrage salarial dans
les organismes ............................................................................................................................... 149

Index des sigles..........................................................................................................151

Index des mots-clés ................................................................................................. 154

Remerciements ......................................................................................................... 156

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1. LA DIRECTION DU BUDGET
ET SON « ÉCOSYSTÈME »

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

A. La direction du budget :
missions, métiers, organisation
La direction du Budget (DB) propose au Gouvernement la stratégie pluriannuelle en matière de finances
publiques.

Elle pilote l’élaboration des lois de finances et l’exécution du budget de l’État ainsi que des finances
publiques, coordonne les autorités chargées du contrôle budgétaire et exerce la tutelle financière des
organismes publics. Au niveau européen, elle suit les aspects budgétaires relatifs aux politiques menées
et participe à l’élaboration du budget de l’UE.

Son champ d’action interministériel et son expertise budgétaire confèrent à la direction du Budget un
périmètre d’intervention très large, portant sur l’ensemble des politiques publiques, qu’elles soient
conduites par l’État et les organismes publics, les collectivités locales et les administrations de sécurité
sociale. Dans le cadre fixé notamment par la LOLF, en cohérence avec les engagements européens de la
France, et avec un objectif de soutenabilité et de performance des politiques publiques, la direction du
Budget exerce huit missions en propre, fixées par décret.

→ Définition de la politique des finances publiques, de la politique budgétaire de l'État ainsi que
des outils de pilotage de ces politiques ;

→ Programmation pluriannuelle des finances publiques et proposition, à ce titre, d'évolutions de


politiques publiques compatibles avec cette programmation ;

→ Élaboration des lois de finances, suivi et pilotage de l'exécution du budget de l'État, suivi des
besoins ou capacités de financement des administrations publiques ;

→ Définition des principes relatifs à la comptabilité budgétaire ;

→ Amélioration de la performance de la gestion de l'État et des organismes bénéficiaires d'une


subvention pour charges de service public ;

→ Coordination et contrôle de l'action des autorités chargées du contrôle budgétaire ;

→ Suivi des aspects financiers des politiques européennes, du cadre financier pluriannuel, du
système des ressources propres de l'Union européenne, de l’élaboration et de l'exécution du
budget annuel de l’Union, de la prévision et du paiement de la contribution de la France au
budget de l’Union européenne ;

→ Tutelle financière des organismes entrant dans son champ de compétence.

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

1. Le pilotage macro-budgétaire et le pilotage de la performance


de la dépense publique : les deux sous-directions de synthèse
Le pilotage macro-budgétaire des finances publiques, l’appui à la modernisation de la gestion publique
selon une logique de performance et d’efficacité de la dépense, ainsi que le développement d’un système
de contrôle interne financier au sein des ministères en vue notamment d’améliorer la qualité de
l’utilisation des ressources (crédits et emplois) et de prévenir les risques d’insoutenabilité des dépenses
engagées, sont assurés respectivement par la première sous-direction et la deuxième sous-direction.

a) Les activités de synthèse de la première sous-direction


Les principales attributions de la première sous-direction consistent à définir la politique des finances
publiques et la stratégie en matière de politique budgétaire, à piloter la procédure interne et
interministérielle de préparation et de discussion au Parlement du budget de l’État, à produire les
documents relatifs aux projets de lois de finances, à la programmation pluriannuelle des finances
publiques et à assurer le suivi des recettes et de l’exécution de la loi de finances. Elle assure la maîtrise
d’ouvrage des systèmes d’information Tango et Unisson.

L’activité de synthèse est porteuse d’enjeux spécifiques à chaque étape de la procédure budgétaire :

→ En amont du travail des bureaux sectoriels :

− définir la procédure et la démarche de travail (calendrier, format des livrables), tant en


interne (notes intérieures, réunions de proximité) qu’en interministériel lorsque l’exercice s’y
prête (circulaires) ;
− proposer le cas échéant un cadrage financier.

→ Pendant le travail des bureaux sectoriels :

− prêter assistance sur la méthode et sur la production des livrables ;


− identifier en amont les problèmes spécifiques et veiller à leur traitement rapide ;

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

− veiller à la bonne application des règles de la LOLF et des principes défendus par la direction
(respect de la norme de dépense, règles de gouvernance…).

→ Après le travail des bureaux sectoriels :

− analyser les travaux des bureaux en veillant à la cohérence et au respect des grands
équilibres budgétaires ;
− réaliser une synthèse permettant aux décideurs (directeur, cabinet, ministres, Premier
ministre) d’identifier rapidement les grands enjeux et les points à arbitrer ;
− assurer un contrôle qualité des documents budgétaires sortant de la direction ;
− informer sur les résultats obtenus (en interne, au sein du COFIE,…).

Le bureau de la politique budgétaire (1BPB) est chargé de définir la stratégie et les règles de politique
budgétaire de l’ensemble des administrations publiques et de suivre leur mise en œuvre. À ce titre, il :

→ est chargé de la programmation pluriannuelle des finances publiques, avec l’appui des bureaux
6BCS et 5BCL, et traite des questions de comptabilité nationale, étant à ce titre l’interlocuteur
référent dans les relations avec la direction générale du Trésor ;

→ coordonne l’élaboration et le suivi de la loi de programmation des finances publiques (LPFP) ainsi
que la phase amont de la procédure budgétaire annuelle (coordination des réunions techniques
et des travaux de la programmation à moyen terme (PMT)) ;

→ définit et porte la doctrine de la direction en matière de norme de dépenses ainsi que les règles
transversales et outils de pilotage des finances publiques, concernant en particulier
l’endettement des ODAC ;

→ anime la budgétisation environnementale, notamment la production du « budget vert » pour


l’État ;

→ pilote le processus de revues des dépenses et suit les questions relatives à la réforme de l’État ;

→ suit les questions relatives à l’Union économique et monétaire (procédures européennes en


matière de surveillance budgétaire et économique, outils budgétaires liés à la situation financière
de la zone euro), les questions internationales et mène une veille économique et en finances
publiques.

Par ailleurs, la fonction de chefferie de cabinet est assurée au sein du bureau 1BPB.

Le bureau des lois de finances (1BLF) est chargé de définir et de suivre la procédure d’élaboration des lois
de finances et de participer à la définition de la doctrine sur la mise en œuvre de la LOLF. À ce titre, il :

→ assure la synthèse budgétaire des crédits en PLF à compter des conférences de budgétisation
(conférences de budgétisation, dossiers d’arbitrage, lettres-plafond, conférences de
répartition…) ;

→ organise la production des PLF et documents annexés et assure à ce titre la maîtrise d’ouvrage de
Tango, ainsi que le suivi de la nomenclature de prévision et d’exécution (en lien avec 2REC et
1BPB) ;

→ assure le suivi de la préparation et de la discussion des PLF au Parlement ;

→ apporte un appui juridique aux bureaux sectoriels, en particulier sur la doctrine de mise en œuvre
de la LOLF, le droit budgétaire et la rédaction des articles en PLF ;

→ participe, le cas échéant, à la défense des lois de finances devant le Conseil constitutionnel.

Le bureau assure également le suivi de la charge de la dette de l’État et de la mission « Crédits non
répartis ».

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

Le bureau « suivi de l’exécution budgétaire » (1BE) est chargé de la prévision, du suivi et du pilotage de
l’exécution budgétaire afin de garantir le respect de la norme de dépense. À ce titre, il :

→ anime et synthétise les exercices de prévisions de dépenses internes à la direction, pour informer
le cabinet sur l’état de la gestion et au besoin formuler des propositions de redressement. Il assure
plus spécifiquement le suivi de l’exécution du plan de relance ;

→ contribue à la préparation de la situation mensuelle budgétaire (volet dépenses) et pilote la fin


de gestion, pour assurer une exécution conforme à la cible arrêtée en amont ;

→ alimente et accompagne, en lien avec la DGFiP et en interne avec le bureau 1BR, la préparation
et la discussion du projet de loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des
comptes, notamment en coordonnant les relations avec la Cour des comptes dans le cadre du
suivi de l’exécution budgétaire ;

→ vérifie la conformité aux dispositions législatives de l’ensemble des mouvements réglementaires


en gestion (décret de virement et de transfert notamment) et coordonne le suivi des fonds de
concours, des rétablissements de crédits et des attributions de produits.

Par ailleurs, le bureau 1BE est référent pour la politique immobilière de l’État et la comptabilité générale :

→ en tant qu’expert en comptabilité générale de la direction du Budget, il anime la valorisation des


données de comptabilité générale auprès des bureaux sectoriels, suit la certification des comptes
de l’État et contribue au processus d’élaboration des normes comptables, le cas échéant en
associant les bureaux sectoriels concernés ;

→ en tant que point de contact privilégié de la direction avec la direction de l’immobilier de l’État
(DIE), il suit les évolutions de la doctrine de la politique immobilière de l’État (PIE) et y contribue,
en assurant son articulation avec la matière budgétaire. Il assure plus particulièrement le suivi du
CAS « Gestion du patrimoine immobilier de l’État » et des outils spécifiques de la PIE, en
entretenant une vision de synthèse sur les crédits dédiés à l’immobilier (document de politique
transversale). Il assure un appui aux bureaux sectoriels sur les projets immobiliers.

Le bureau des recettes (1BR) est chargé de la prévision des recettes fiscales et non fiscales de l’État et du
suivi du solde budgétaire, incluant le solde des comptes spéciaux. Plus particulièrement, il :

→ analyse chaque mois l’état d’exécution du solde à l’occasion de la situation mensuelle budgétaire
(SMB), produit une prévision de solde à l’occasion de chaque texte financier et pour l’atterrissage
de fin de gestion, et enfin rend compte de l’exécution, en lien avec 1BE, dans le cadre de la
préparation et de la discussion de la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation
des comptes ;

→ coordonne, au titre de son expertise en matière de recettes, le suivi des dépenses fiscales par les
bureaux sectoriels, en liaison avec la direction de la législation fiscale, et anime les conférences
fiscales au sein de la direction ;

→ assure, pour la direction du Budget, le suivi de l’ensemble des questions relatives aux taxes
affectées et assiste au Conseil des prélèvements obligatoires ;

→ est en charge de la synthèse du volet « recettes » du projet de loi de finances et de l’élaboration


de l’annexe « Voies et Moyens Tome 1 » ;

→ assure le suivi de la discussion des projets de loi de finances au Parlement sur les articles fiscaux,
en lien avec le bureau 1BLF et principalement dans le cadre de l’établissement de l’article
d’équilibre de première partie du PLF.

Par ailleurs, le bureau 1BR contribue à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard, notamment
les relations avec l’autorité nationale des jeux (ANJ) auprès du chef de service.

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

b) Les activités de synthèse de la deuxième sous-direction


La deuxième sous-direction appuie l’ensemble des bureaux sectoriels, les services de contrôle (contrôle
de nature budgétaire pour l’essentiel, contrôle économique et financier de manière accessoire) et, de
manière générale, la fonction de gestionnaire public exercée tant dans les administrations centrales que
dans les services déconcentrés des ministères, en développant des instruments destinés à améliorer la
performance de la fonction financière et celle, in fine, de la dépense publique.

La deuxième sous-direction intervient ainsi principalement dans les domaines suivants :

→ synthèse de la politique salariale et statutaire (2BPSS) ;

→ performance de l’action publique (2POP, 2B2O) ;

→ gestion financière de l’État (2POP, 2REC) ;

→ animation de la fonction financière ministérielle (2REC, 2POP).

Elle a en charge l’animation de nombreux réseaux professionnels de la sphère financière (réseau des
contrôleurs budgétaires centraux et en région, réseau des contrôleurs de gestion ministériels, des
référents du contrôle interne financier, tutelles ministérielles…) et coordonne, en lien avec la première
sous-direction, la tenue bimensuelle du Comité financier de l’État (COFIE) qui réunit les directeurs des
affaires financières des ministères, les CBCM et les autres acteurs de la fonction financière (CGefi, CICAI,
DITP, AIFE, DAE). Elle assure enfin l’instruction des dossiers de rémunération des dirigeants d’organismes
(CM2) et le développement en interne d’applicatifs informatiques agiles mis au service des réseaux
professionnels cités supra.

Le bureau de la politique salariale et de la synthèse statutaire (2BPSS) est chargé des questions
transversales relatives aux effectifs et aux rémunérations de l’ensemble de la fonction publique. À ce titre,
il est chargé :

→ de la synthèse des dépenses de personnel et des emplois dans la fonction publique de l’État tant
en budgétisation qu’en exécution ;

→ des sujets de doctrine budgétaire liés au T2, notamment sur le décompte des emplois ;

→ de l’élaboration du cadrage salarial transversal des organismes publics ;

→ de l’examen des dossiers statutaires et indemnitaires interministériels de la fonction publique de


l’État (FPE) et de l’ensemble des dossiers concernant la fonction publique hospitalière (FPH) et la
fonction publique territoriale (FPT) ;

→ des crédits du programme 148 « Fonction publique » : action sociale interministérielle,


subvention à l’INSP et aux IRA, apprentissage…

→ de l’exploitation des bases de données statistiques sur les rémunérations des agents publics et
du chiffrage des mesures transversales.

En outre, le bureau anime le réseau interne des agents de la direction en charge, au sein des bureaux
sectoriels, des dépenses de personnel et des dossiers statutaires et indemnitaires de chaque ministère. Il
développe des outils d’aide à la budgétisation et au suivi de l’exécution et apporte, en tant que de besoin,
son appui doctrinal, méthodologique ou statistique aux travaux des bureaux budgétaires. Il participe
également à l’action de formation interministérielle en matière de dépenses de personnel.

Le bureau pilotage des outils et de la performance de la gestion publique (2POP)

Ce bureau a pour mission principale de servir l’ambition générale de performance de la gestion publique
incombant aux différents ministères dans le cadre organique défini par la LOLF mettant en regard les
moyens budgétaires (crédits et emplois) alloués par la loi de finances de l’année avec l’atteinte d’objectifs
de politique publique quantifiables et mesurables.

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

À cet effet, la direction du Budget met au service des acteurs de la gestion financière publique des
moyens et outils propres à faciliter la réalisation de cette ambition. Plus précisément le bureau 2POP :

→ est chargé de la production des référentiels et de la synthèse des travaux budgétaires en matière
de performance de la dépense publique. Il accompagne sur le plan méthodologique les bureaux
de la direction (préparation des conférences de performance, renseignement des documents
budgétaires, PAP et RAP annexés aux PLF et projet de loi de règlement) ;

→ définit les principes de la comptabilité analytique et promeut son développement au sein des
ministères ;

→ est en charge de la coordination des travaux interministériels relatifs au contrôle de gestion. Il


anime à ce titre le réseau des contrôleurs de gestion ministériels et des programmes ;

→ anime les travaux interministériels relatifs aux organisations financières, en lien avec le comité
d'orientation stratégique des systèmes d'information budgétaire, financière et comptable de
l'État et la direction générale des finances publiques ;

→ œuvre en faveur de la professionnalisation de la fonction financière au sein de l’État en particulier


en promouvant un cadre interministériel normalisé de formation des agents de cette filière ;

→ contribue à l'animation fonctionnelle de la communauté des responsables de la fonction


financière ministérielle de l'État, par l’organisation des réunions du COFIE, en lien avec la
première sous-direction, les autres bureaux de la deuxième sous-direction et la direction générale
des finances publiques.

Enfin, il porte la compétence technique, générale et spécialisée, de la DB en matière de développement


des outils informatiques financiers et de leur urbanisation. Cette compétence couvre l’ensemble de
l’écosystème informatique financier autour, principalement, du système d’information financière de
l’État (Chorus) mais également des SI associés en particulier dans le domaine du pilotage des emplois et
de la masse salariale. Le bureau 2POP est l’interlocuteur privilégié de l’AIFE et du CISIRH, mais également
de la DGAFP et de la DGFiP dans le domaine du développement de ces outils.

Le bureau des opérateurs et organismes publics d’État (2B2O) est chargé des travaux budgétaires de
préparation et de suivi de la loi de finances concernant les opérateurs de l’État, en lien avec la première
sous-direction, et de la définition des règles en matière de gestion budgétaire et comptable des
organismes, en lien avec la direction générale des finances publiques. À ce titre, il :

→ réalise la synthèse budgétaire des données relatives aux emplois des opérateurs aux différentes
étapes de la procédure budgétaire ;

→ définit les principes et règles d’élaboration du budget, de suivi des emplois, de gestion, de
comptabilité et de contrôle budgétaires applicables aux opérateurs de l’État et aux organismes
soumis à la gestion budgétaire et comptable publique ;

→ anime ou participe aux travaux interministériels relatifs à la gouvernance, au pilotage et à la


gestion des opérateurs de l’État ;

→ élabore la réglementation et la doctrine relatives au contrôle interne budgétaire des organismes


et accompagne son déploiement ; il participe aux travaux interministériels de définition des
fonctionnalités des systèmes d’information des opérateurs et organismes soumis à la gestion
budgétaire et comptable publique ;

→ accompagne les bureaux de la direction dans l’exercice de la tutelle des opérateurs et organismes
publics ainsi que les contrôleurs budgétaires en veillant à l’harmonisation des pratiques et
méthodes de contrôle.

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

Le bureau de la réglementation, de la gestion et du contrôle budgétaire (2REC) définit les règles et les
compétences en matière de gestion et de comptabilité budgétaires de l’État et les nomenclatures
budgétaires associées, en lien avec la 1re sous-direction et la direction générale des finances publiques. Il
est chargé de l’interprétation de ces règles. À ce titre, il :

→ élabore la réglementation relative à la gestion et à la comptabilité budgétaires de l’État ;

→ coordonne les travaux relatifs aux processus de gestion budgétaire et comptable ;

→ définit les règles et les outils du contrôle budgétaire au sein de l’État ;

→ anime et coordonne le contrôle budgétaire central et déconcentré ;

→ anime le réseau du contrôle interne financier avec la DGFiP ;

→ le bureau participe également à l’animation et à la professionnalisation des fonctions financières,


en lien avec le bureau 2POP.

Il pilote et appuie, pour le compte de la direction du Budget, la mise en place du contrôle interne
budgétaire au sein des ministères. Le contrôle interne financier (CIF) dans son volet budgétaire (CIB) vise
à assurer deux grands objectifs : un objectif de qualité de la comptabilité budgétaire, notamment celle
des autorisations d’engagement (AE), et un objectif de soutenabilité budgétaire depuis la qualité de la
programmation budgétaire initiale et son actualisation jusqu’à la soutenabilité de la gestion tant dans ses
impacts annuels que pluriannuels.

Depuis la publication du décret GBCP, la mise en place d’un dispositif de CIF est rendue obligatoire à la
fois dans les administrations de l’État et dans les organismes publics soumis à ce même décret.

Composant du contrôle interne (CIC), au même titre que le contrôle interne financier dans son volet
comptable, le contrôle interne financier dans son volet budgétaire relève, dans les ministères, de la
responsabilité générale des secrétaires généraux ; plus spécifiquement, la mise en œuvre des dispositifs
y afférents incombe au responsable de la fonction financière (RFFiM) désigné par le ministre.

Déployé à partir de référentiels définis par le ministre chargé du budget, le CIF constitue le socle de la
sécurisation de la fonction budgétaire impliquant l’ensemble des acteurs à tous les niveaux, tant au sein
des ministères que dans les organismes publics. La réforme du régime de responsabilité des gestionnaires
publics entrée en application en 2023 rend encore plus nécessaire l’existence de dispositifs robustes de
maîtrise des risques dans les administrations et les organismes publics. En effet le juge financier est
susceptible de rechercher si le gestionnaire public a bien pris toutes les mesures de prévention des risques
qui lui incombaient dans le champ de ses attributions.

2. Le suivi des autres administrations publiques et de certaines


politiques transverses

a) Le suivi des politiques locales et de la réforme de l’administration


territoriale (5e sous-direction)
Le bureau des collectivités locales (5BCL) est chargé, au sein de la cinquième sous-direction,
d’approfondir le suivi des finances locales et de participer à la synthèse du compte des administrations
publiques locales (APUL).

Le bureau anime par ailleurs un groupe de travail « dépenses locales » qui réunit les bureaux de la direction
concernée par les principales politiques locales. En effet, à l’instar de l’analyse par les bureaux sectoriels
des politiques conduites par les ministères dont ils assurent la tutelle budgétaire, il leur revient
dorénavant d’expertiser sur le même modèle les grandes politiques publiques mises en œuvre par les
collectivités territoriales ou avec leur participation.

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

Le bureau de l’intérieur et de l’action gouvernementale (5BIAG) est chargé des budgets du ministère de
l’Intérieur (hors outre-mer et hors collectivités territoriales) concerné au premier chef par les réformes
des services déconcentrés.

Le bureau disposant de ce fait d’une vision privilégiée de l’administration territoriale de l’État, il suit
globalement les processus de réforme et de transformation des services déconcentrés pour l’ensemble
de la direction. Il met à disposition des autres bureaux sectoriels ou de synthèse concernés les
informations dont il dispose, recueille leurs avis sur les dispositions les concernant directement (décrets
de réorganisation, circulaires du Premier ministre, textes statutaires spécifiques, etc.) pour permettre une
réponse harmonisée de la direction et produit des synthèses sur le sujet pour l’ensemble de la direction.

b) Le suivi des politiques sociales (6e sous-direction)


Les dépenses des administrations de sécurité sociale représentent aujourd’hui l’enjeu le plus important
en termes de masses financières pour les finances publiques, et seront notamment impactées à l’avenir
par l’effet du vieillissement démographique. Au cours des 30 dernières années, les dépenses des
administrations de sécurité sociale ont connu un rythme de progression supérieur à celui du PIB,
parallèlement les prélèvements obligatoires affectés à la protection sociale se sont significativement
accrus.

L’effort financier de l’État envers les régimes de protection sociale est consenti d’une part, au titre du
financement de certaines politiques sociales (par exemple, les exonérations ciblées de cotisations
sociales) et, d’autre part, au titre des charges budgétaires de l’État en tant qu’employeur (par exemple,
les cotisations de retraite de ses agents).

À cet effort budgétaire en dépenses, s’ajoute l’affectation directe d’impôts et taxes aux organismes de
protection sociale.

Dans ce contexte, la 6e sous-direction de la direction du Budget est spécifiquement consacrée aux


« finances sociales ». À ce titre, elle :

→ a compétence sur la synthèse des comptes des administrations de sécurité sociale (ASSO) et
formule des recommandations de stratégie financière sur le champ social ;

→ assure la synthèse des travaux budgétaires relatifs aux ministères ou aux organismes en charge
de la santé, des accidents du travail, du handicap, de la dépendance, de la famille, de l’action
sociale et de la lutte contre la pauvreté, de l’insertion, de l’emploi, de la formation professionnelle
et des retraites. À cet égard, elle s’occupe notamment, en ce qui concerne le budget de l’État,
des missions « Régimes sociaux et de retraite », « Santé », « Solidarité, insertion et égalité des
chances », « Travail et emploi » et « Pensions » ;

→ participe à l’élaboration et au suivi du projet de loi de financement de la sécurité sociale, dont la


construction est pilotée par la direction de la sécurité sociale ;

→ synthétise et coordonne les relations entre le budget de l’État et la sécurité sociale.

→ suit les dépenses sociales des collectivités locales, dans le cadre de la mission coordonnée des
finances locales animée par le bureau des collectivités locales (5BCL) de la cinquième sous-
direction.

Le bureau « comptes sociaux et santé » (6BCS) participe à l’élaboration et au suivi des lois de financement
de la sécurité sociale. Il assure la synthèse du compte des administrations de sécurité sociale ainsi que
des relations financières entre l’État et les organismes de protection sociale. Il est compétent sur les
champs de la santé, de l’assurance maladie et des accidents du travail et participe à ce titre aux travaux
du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie. Il assure la tutelle de nombreuses agences dans le
domaine de la santé et de plusieurs caisses de sécurité sociale.

Le bureau « emploi et formation professionnelle » (6BEFP) est en charge de la mission budgétaire Travail
et Emploi (20,7 Md€ en 2023). À ce titre, le bureau suit les politiques de l’emploi (accompagnement des

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 18
Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

mutations économiques, qualité des emplois, contrats aidés, réduction des tensions de recrutement), du
chômage (indemnisation, retour à l’emploi) et de la formation professionnelle (alternance, plan
d’investissement dans les compétences, formation continue, transitions collectives). Il assure la tutelle de
Pôle emploi, de l’agence pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) et de l’établissement public
d’insertion de la défense (EPIDE). Depuis sa création en 2019 par la loi pour la liberté de choisir son avenir
professionnel, le bureau assure également la tutelle de France compétences, institution chargée de la
régulation et du financement de la formation professionnelle et de l’apprentissage.

Le bureau « solidarité et insertion » (6BSI) est compétent pour les politiques du handicap, de la
dépendance, de la famille, de l’inclusion sociale et des minima sociaux. Il assure notamment la tutelle de
la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Il assure le suivi de la Caisse nationale des allocations
familiales (CNAF) et des agences régionales de santé. Il traite aussi en lien avec le bureau 6BEFP des
questions statutaires et indemnitaires relatives aux personnels relevant des ministères chargés de
l’emploi, de la formation professionnelle, de la solidarité, de la santé et de la famille.

Le bureau « retraites et régimes spéciaux » (6BRS) est compétent pour la politique des retraites et des
régimes spéciaux, la participation aux travaux du Conseil d’orientation des retraites (COR), les transferts
financiers entre régimes de retraite, les comptes de l’ensemble des régimes de retraite obligatoires et des
organismes concourant à leur financement et l’évaluation des engagements hors bilan de l’État en termes
de retraite. Il assure la tutelle de nombreux organismes et caisses de sécurité sociale (fonds de solidarité
vieillesse - FSV, fonds de réserve des retraites – FRR) et caisses de sécurité sociale (fonds de financement
de la protection mutualité sociale agricole – MSA et régime social des indépendants pour tous les risques,
caisse de retraites des mines - CANSSM, CNRACL, Ircantec, ERAFP, etc.).

Pour mener à bien ses missions, la 6ème sous-direction travaille en relation étroite avec de nombreux
bureaux de la direction du Budget, avec les directions d’administration centrale des ministères traitant
les sujets sociaux et économiques (ministère du travail et de l’emploi, ministère des affaires sociales et de
la santé, etc.), avec les ministères de l’équipement et de l’agriculture, ainsi qu’avec les autres directions
du ministère chargé du budget pour ce qui concerne les recettes de la protection sociale (DGFiP,
Douanes) et la protection sociale des fonctionnaires (DGAFP, Service des Retraites de l’État -SRE).

c) Le suivi des politiques européennes (7e sous-direction)


Intégré à la septième sous-direction, le bureau des finances et des politiques de l’Union européenne
(7BUE) assure la coordination, pour leurs aspects financiers, des travaux relatifs à l’ensemble des
politiques financées par le budget de l’Union, à leur évolution pluriannuelle, aux modes de financement
de l’UE ainsi qu'à l'élaboration et à l'exécution de son budget. C'est un enjeu budgétaire essentiel alors
que le montant de la contribution française à l’Union européenne s’élève à plus de 26 Md€ et que le
budget de l’Union représente environ 170 Md€ en 2023. À ce titre, en collaboration avec le secrétariat
général des affaires européennes (SGAE) et la représentation permanente à Bruxelles, ainsi qu’avec les
ministères sectoriels intéressés, 7BUE :

→ mène les négociations budgétaires annuelles et pluriannuelles européennes (cadre financier


pluriannuel) ;

→ participe à l’élaboration des positions françaises chaque fois que des intérêts financiers sont en
jeu.

Il suit notamment le financement et la mise en œuvre du plan de relance européen NextGenerationEU,


les négociations du paquet « Fit for 55 » ainsi que les modalités de soutien à l’Ukraine.

En conséquence, il agit à deux niveaux :

Au niveau européen :

→ il prépare la position de la France s’agissant du cadre financier pluriannuel et du budget de l’Union


de chaque exercice ;

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 19
Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

→ il en suit l’exécution. Il rédige à ce titre les instructions données à la représentation permanente


pour les comités budgétaires et les Conseils ECOFIN concernés par des sujets budgétaires ;

→ il veille à la compatibilité des positions exprimées par la France avec le respect des plafonds du
cadre financier pluriannuel.

Au niveau national :

→ il prévoit le montant de contribution de la France au budget de l’Union Européenne retracée en


loi de finances à travers le prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne (PSR-UE) et
des frais d’assiette et de perception perçus sur les ressources propres traditionnelles ;

→ il en gère l’exécution, et effectue les actualisations de prévisions de son impact sur l’exécution
du budget de l’État ;

→ il accompagne les bureaux sectoriels pour la prise en compte des financements européens dans
la procédure budgétaire nationale ;

→ il élabore et rédige l’annexe « jaune » au PLF « relations financières avec l’Union Européenne » ;

→ le bureau participe par ailleurs aux réseaux d’influence et contribue au partage d’information au
sein de l’UE. À ce titre, il est parti à différents réseaux informels (groupe des Contributeurs nets
par exemple).

d) Le suivi des aides aux entreprises, des garanties, et de France 2030


(3e sous-direction)
Le bureau de l’énergie, des participations, de l’innovation et de l’industrie (3BEPII) est notamment chargé :

→ du suivi des garanties de l’État ;

→ de la synthèse des aides aux entreprises ;

→ de la synthèse de la mission « Investir pour la France 2030 ».

e) Le suivi des politiques de transformation numérique de l’État


(2e et 5e sous-directions)
Le bureau de l’intérieur et de l’action gouvernementale (5BIAG) et le bureau pilotage des outils et de la
performance de la gestion publique (2POP) sont chargés du suivi des grands projets numériques de l’État
et ses opérateurs au sein de la direction du Budget. À ce titre :

→ ils interviennent dans la procédure d’avis de la direction interministérielle du numérique (DINUM)


pour tout nouveau projet SI supérieur à 9 M€ ;

→ ils participent en lien avec les bureaux sectoriels aux réunions de revue des grands projets SI avec
la DINUM et les directeurs de projet ;

→ ils appuient les bureaux sectoriels notamment pour expertiser les sous-jacents des demandes de
financement de projets SI ;

→ ils travaillent en étroite collaboration avec la DINUM afin de renforcer le suivi des projets
numériques au sein de la direction, notamment sur le volet de la formation.

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

Ressources associées :
Légifrance :

→ Arrêté du 15 novembre 2022 modifiant l'arrêté du 18 décembre 2019 portant organisation de la


direction du Budget

→ Arrêté du 23 juin 2014 modifiant l'arrêté du 27 mars 2007 portant organisation de la direction
du Budget

→ Décret n° 2007-444 relatif à la direction du Budget

Budget.gouv :

→ Les conférences immobilières

→ Annexe (jaune) au projet de loi de finances (pour 2024) « Relations financières avec l’Union
européenne »

→ Annexe (jaune) au projet de loi de finances (pour 2023) « Relations financières avec l’Union
européenne »

Contacts
budget.gouv.fr

Linkedin

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

B. Les réseaux de la DB :
le contrôle budgétaire
La LOLF entend confier davantage de liberté aux gestionnaires publics dans le cadre d’enveloppes de
crédits fongibles, hors titre 2, en autorisations d’engagement et en crédits de paiement. Le décret du 7
novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique (GBCP) centre le contrôle sur le
respect de l’autorisation parlementaire (exécution budgétaire) et la soutenabilité budgétaire des
engagements souscrits par les gestionnaires. Le contrôle budgétaire doit donc veiller à créer, dans une
logique de responsabilisation des acteurs de la chaîne financière, l’équilibre entre le respect de
l’autonomie des gestionnaires et le contrôle de l’efficacité du pilotage des finances publiques, et la
maîtrise du risque budgétaire.

Le contrôle budgétaire a pour objet d’apprécier la soutenabilité de la programmation budgétaire et


la qualité de la comptabilité budgétaire.

1. Les acteurs du contrôle budgétaire


La fonction de contrôle budgétaire est exercée par un réseau de contrôleurs en administration centrale
et en région.

Le contrôleur budgétaire et comptable ministériel (CBCM) est placé auprès d’un ou plusieurs ministères.
Il est assisté par le chef du département du contrôle budgétaire (DCB) voire dans certains ministères par
un ou deux contrôleurs responsables d’un pôle budgétaire (programmes ou organismes).

En région, c’est le directeur régional des finances publiques qui assure cette fonction, assisté par un
responsable de la mission du contrôle budgétaire en région (CBR).

Véritable « réseau de la DB hors-les-murs », au plus près des services de l’État, les CBCM et CBR sont de
véritables représentants de la direction du Budget sur le terrain, au plus près des gestionnaires publics.

2. Le contrôleur budgétaire et le cadre de gestion

a) Le contrôle budgétaire au sein de l’État


Depuis la mise en œuvre du décret GBCP en 2012, les documents de gestion budgétaire ont été
harmonisés et rénovés. Il s’agit classiquement du document de répartition initiale des crédits et des
emplois (DRICE) et du document prévisionnel de gestion des emplois et des crédits de personnel
(DPGECP) 1. Ces documents sont réalisés par les responsables de la fonction financière ministérielle
(RFFIM) en liaison avec les responsables de programme (RPROG) et présentés au contrôleur pour nourrir
un dialogue de contrôle qui, initié en début d’exercice, se poursuit jusqu’à son terme.

Le CBCM vise le DRICE. Ce visa, contraignant, conditionne la mise en place des crédits. Le DRICE décrit
la répartition des crédits ouverts par la loi de finances entre les budgets opérationnels de programme
(BOP) de chaque programme, déduction faite de la réserve de précaution. Il permet également d’évaluer
les crédits dont l’ouverture est certaine dans l’année (reports et fonds de concours, notamment). Le

1
Les documents peuvent être adaptés dans le cadre de l’arrêté du 17 décembre 2019 portant expérimentations relatives à
l’élaboration, au contenu, à la validation et au contrôle des documents de programmation et de répartition budgétaires.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 22
Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

DRICE est transmis au CBCM à compter du 1er décembre de l’année n-1, et ce dernier a jusqu’au 10 janvier
pour apposer ou refuser son visa.

Concernant les crédits de personnel (titre 2), le CBCM vise le DPGECP qui présente par ministère et pour
chaque programme des éléments prévisionnels de consommation des emplois et des crédits de
personnel. Le DPGECP est transmis au CBCM au plus tard le 15 février, ce dernier dispose de quinze jours,
après réception, pour apposer son visa et faire part des observations que cette programmation suscite
de sa part.

Concernant les autres crédits que ceux du titre 2, le CBCM rend un avis, non contraignant, assorti
d’observations, sur le caractère soutenable de la programmation déclinée au sein de chaque programme
et chaque budget opérationnel de programme. En région, de la même manière, les contrôleurs
budgétaires donnent leur avis sur la soutenabilité des BOP déconcentrés.

Depuis l’exercice 2020 a été lancée dans certains ministères volontaires une expérimentation qui fusionne
les documents de programmation DRICE et DPG en un document de programmation unique (DPU) qui
incorpore une vision pluriannuelle glissante (n-1/n/n+1) et comporte une dimension de programmation
infra-annuelle (mensuelle).

Par ailleurs, les décisions d’engagement et les décisions d’affectation de crédits à une opération
d’investissement peuvent, eu égard à la nature ou au montant de la dépense, être soumises au visa ou à
l’avis préalable du contrôleur budgétaire. Ce dernier n’a pas pour mission de réaliser un contrôle de
légalité : il vérifie la compatibilité des actes de gestion avec la programmation et il examine les projets
d’actes au regard notamment de l’imputation de la dépense, de la disponibilité des crédits, et de
l’exactitude de l’évaluation de la consommation des crédits associés.

Des arrêtés du ministre chargé du budget, pris après avis du ministre concerné, définissent pour chaque
ministère (mais des dispositions transversales figurent en facteur commun), le contenu et les délais de
transmission des documents du cadre de gestion, les actes d’engagement ou d’affectation de crédits, les
actes de gestion de personnel ainsi que les seuils d’engagements qui sont soumis au visa ou à l’avis
préalable du contrôleur budgétaire.

Les dispositions communes à tous les ministères figurent au sein du Recueil des règles de comptabilité
budgétaire de l’État (RRCBE).

b) Le contrôle budgétaire au sein des organismes


Comme les ministères, certains organismes sont assujettis à un contrôle budgétaire, dont le contenu est
défini par arrêté du ministre chargé du budget et des ministres de tutelle.

Après concertation avec l’ordonnateur, le contrôleur précise les modalités de ce contrôle par le biais d’un
document de contrôle soumis à l’approbation du ministre chargé du budget, transmis ensuite à
l’ordonnateur, à l’agent comptable, au ministre chargé du budget et aux ministres de tutelle.

Le contrôle budgétaire porte sur l’appréciation du caractère soutenable de la programmation budgétaire


ainsi que sur la qualité de la comptabilité budgétaire. Il contribue également à l’identification et à la
prévention des risques financiers auxquels l’organisme peut être confronté ou encore à l’évaluation de la
performance de l’organisme au regard des moyens qui lui sont alloués.

À ce titre, le contrôleur :

→ peut assister aux séances de l’organisme délibérant avec voix consultative ;

→ a accès à tous les documents nécessaires à l’exercice de sa mission ;

→ donne un avis ou un visa préalable sur certains projets d’acte au regard d’un certain nombre de
critères (imputation de la dépense, disponibilité des crédits, exactitude de l’évaluation et de la
consommation de crédits, compatibilité avec le caractère soutenable de la gestion) ;

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 23
Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

→ réalise un contrôle a posteriori selon un programme défini ou sur tout acte soumis ou non à visa
ou avis préalable.

En cas de risque d’insoutenabilité, le contrôleur budgétaire informe l’ordonnateur par écrit. Celui-ci fait
alors connaître les mesures qu’il envisage de prendre pour rétablir la situation budgétaire. Le contrôleur
budgétaire rend quant à lui compte de ses échanges au ministre chargé du budget et aux ministres de
tutelle.

Certains organismes publics non assujettis au contrôle budgétaire ainsi que les entreprises publiques
peuvent être soumis au contrôle économique et financier (CEF) de l’État défini par le décret n°55-733
du 26 mai 1955 relatif au contrôle économique et financier de l’État. Le CEF est notamment conçu
comme un système d’information des ministres chargés de l’économie et du budget.

Selon la nature de l’activité ou la localisation de l’entité, l’exercice du CEF peut être confié aux missions
de contrôle du Service du contrôle général économique et financier (CGefi), aux CBCM ou aux CBR.

Ce contrôle externe, fondé sur le décret précité ou sur un arrêté de contrôle pour les entités dont des
modalités spéciales ont été définies, a pour objet d’analyser les risques de l’établissement et d’évaluer
sa performance en veillant aux intérêts patrimoniaux de l’État.

À ce titre, le contrôleur :

– peut assister avec voix consultative aux séances de l’organe délibérant ;

– a accès à tous les documents nécessaires à l’exercice de sa mission.

Le CEF ne prévoit pas explicitement l’instauration de visas ou avis sur les actes de gestion (excepté
l’avis sur les projets d’actes soumis à approbation des ministres et sur les conventions organisant les
rapports État/organisme). Pour autant, le recours à la possibilité ouverte par ce décret de 1955 (art. 9)
de fixer, par arrêté conjoint des ministres chargés de l'économie et du budget pris après information
du ministre intéressé, des modalités spéciales d'exercice du contrôle sont parfois utilisées pour
instaurer le recours à des avis préalables ou à des visas.

À noter : le décret précise que l'arrêté fixant ces modalités spéciales peut prévoir que le contrôle est
exercé sous forme d'audits périodiques.

En cas de difficultés de mise en œuvre du CEF, le contrôleur devra les signaler à l’organisme, aux
tutelles et dans son rapport annuel à destination des ministres chargés de l’économie et du budget.

3. Le pilotage de la gestion budgétaire


Il existe un échange permanent entre les gestionnaires et les contrôleurs d’une part, dans une logique de
conseil et de prévention des risques financiers, et entre les contrôleurs et le ministère chargé du budget
d’autre part.

La direction du Budget assure une animation fonctionnelle du réseau des contrôleurs et plus largement,
en lien avec la DGFiP, de la communauté financière. Elle organise ainsi des séminaires du contrôle, les
réunions périodiques du Comité financier de l’État (COFIE), et par l’intermédiaire de son réseau régional
du Club financier régional. Par ailleurs, la direction du Budget publie très régulièrement la Lettre du
contrôle budgétaire (LCB) et une information commune sur les systèmes d’information financiers (la Lettre
« Info 2BMS »).

Au cours de l’exécution du budget, les CBCM et CBR sont sollicités pour la validation d’actes de gestion
(engagements, décisions de recrutement de personnels…), ou pour avis sur une opération ou une question
réglementaire. Des comptes rendus de gestion (CRG) sont transmis par les gestionnaires avec les DRICE
et DPGECP actualisés au CBCM ou au CBR, en mai (CRG1) et en septembre (CRG2). Ces CRG permettent
aux contrôleurs budgétaires de s’assurer de la maîtrise de la gestion exécutée par les responsables et de
déterminer les mesures correctrices nécessaires.

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

Au début de l’année suivante, en application de l’article 7 de la loi du 10 août 1922 relative à l’organisation
du contrôle des dépenses engagées, chaque CBCM rédige un rapport relatif à l’exécution budgétaire et
à la situation financière et comptable du ou des ministères auprès du ou desquels il est placé. La direction
du Budget et la direction générale des finances publiques transmettent conjointement chaque rapport
aux destinataires de droit que sont la Cour des comptes, le Sénat et l’Assemblée nationale. Il est de
tradition que chaque CBCM transmette de son côté son rapport aux directions du ou des ministères
auprès du ou desquels il est placé.

Ressources associées :
Légifrance :

→ Décret n°55-733 du 26 mai 1955 relatif au contrôle économique et financier de l’État

→ Décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique

Budget.gouv :

→ Recueil des règles de comptabilité budgétaire de l’État - Janvier 2023

→ Recueil des règles budgétaires des organismes – Septembre 2023

Contact
SD2 / Bureau 2REC

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

C. Les principaux partenaires


du budgétaire
Dans l’exercice de ses missions, le budgétaire interagit avec différents services et institutions :

Ses principaux interlocuteurs sont :

1. Au sein du ministère chargé de l’économie et des finances :

→ les cabinets des ministres, et principalement celui chargé des comptes publics, qui sont à alerter
ou solliciter, toujours au niveau de la hiérarchie (membre du comité de direction ou chef de
bureau), lorsqu’un sujet comprend une dimension politique ou implique des décisions
interministérielles prises ou à prendre ;

→ les autres directions et services (DGFiP, DG Trésor, DAJ, DIE, DAE, secrétariat général, CGefi…)
pour lesquels les relations principales sont, la plupart du temps, confiées à un bureau de la
direction. Ces directions peuvent être saisies pour des analyses et expertises dans leurs domaines
de compétence respectifs ;

→ l’inspection générale des finances (IGF) à l’occasion de missions spécifiques de contrôle.

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

2. En dehors du ministère chargé de l’économie et des finances :

→ les ministères gestionnaires, et plus particulièrement leurs directions financières ou les


responsables de programme, qui préparent, en lien avec les responsables de programme, les
décisions et arbitrages dans le domaine budgétaire. La direction de la sécurité sociale (DSS) et la
direction générale des collectivités locales (DGCL) sont des interlocuteurs privilégiés pour
l’accomplissement des missions de la DB sur les champs des ASSO et des APUL ;

→ les ministères de réglementation, en particulier celui en charge de la fonction et de la


transformation publiques. Les sujets d’échanges avec ce dernier portent sur les dossiers
statutaires de la fonction publique (procédure du « guichet unique »), les sujets relatifs à la masse
salariale de l’État, la réforme des fonctions publiques, les mesures de réforme des organisations,
procédures et structures administratives au sein de l’État ;

→ le Conseil d’État pour l’examen des textes soumis à son avis ;

→ le Parlement à l’occasion de l’examen par celui-ci des projets de lois financières ;

→ le Haut conseil des Finances Publiques (HCFP), auquel sont soumis les projets de lois financières,
de loi de programmation des finances publiques et le programme de stabilité et les projets de loi
de programmation des finances publiques ;

→ les organismes publics nationaux et les entreprises publiques dans le cadre de la mission de
tutelle stratégique et financière des organismes publics exercée par la direction ;

→ le Secrétariat général des affaires européennes (SGAE) pour la coordination interministérielle


dans les domaines définis par le traité sur l'Union européenne et le traité sur le fonctionnement
de l’Union européenne ;

→ La Cour des comptes pour le rapport sur le budget de l’État, l’acte sur la certification des comptes
ou encore le rapport public annuel ; et très régulièrement pour répondre aux projets de rapports.

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Fiche thématique
1 - La direction du Budget et son « écosystème »

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2. POLITIQUE BUDGÉTAIRE

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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

A. Les finances publiques :


composantes et structure
Les administrations publiques, au sens de la comptabilité nationale, comportent quatre sous-secteurs :

→ l’État : budget général, budgets annexes et comptes spéciaux ;

→ les organismes divers d’administration centrale (ODAC) : établissements publics (universités,


météo-France, etc.), opérateurs, agences, et fonds divers (fonds de solidarité pour le
développement, fonds de financement de la couverture médicale universelle, etc.) ;

→ les administrations de sécurité sociale (ASSO) : branche maladie, branche famille, branche
vieillesse, régimes complémentaires de retraite (AGIRC, ARRCO), assurance chômage (Unedic),
hôpitaux, etc. ;

→ les administrations publiques locales (APUL) : collectivités territoriales et organismes divers


d’administration locale (centres communaux ou intercommunaux d'action sociale, caisses des
écoles, services départementaux d'incendie et de secours, etc.).

Le secteur des administrations publiques comprend toutes les unités :

→ jouissant de l’autonomie de décision et disposant d’une comptabilité complète ;

→ contrôlées par une administration publique qui en définit la politique générale et nomme ses
dirigeants ;

→ réalisant une activité non marchande ; une activité est considérée comme telle lorsque moins de
la moitié de ses revenus proviennent de la vente de biens ou services à un prix de marché.

Ces critères sont définis par le système européen de comptes (SEC) nationaux. Le système européen de
comptes nationaux en vigueur est celui de 2010 2, établi par un règlement du 21 mai 2013. Il est conforme
au système de comptabilité nationale adoptée par l’Organisation des Nations Unies en 2008 qui fixe les
principes et les principales règles de la comptabilité nationale au niveau mondial.

Dans cet ensemble, les ASSO ont un poids prépondérant, comme le montre le graphique suivant :

Source : INSEE

2
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32013R0549&from=EN

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 31
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

Le degré de contrôle exercé par l’État sur les différents secteurs est inégal, comme l’illustre le graphique
suivant :

1. L’État
Le périmètre financier des dépenses de l’État est composé de trois grands ensembles budgétaires :

→ le budget général (présenté par missions), qui constitue le cœur des dépenses de l’État ;

→ les comptes spéciaux (comptes d’affectation spéciale, comptes de concours financiers, comptes
de commerce et comptes d’opérations monétaires) ;

→ les budgets annexes (contrôle et exploitation aériens, publications officielles et information


administrative).

À ces dépenses s’ajoutent les prélèvements sur recettes (PSR), établis au profit de l’Union européenne et
des collectivités territoriales.

2. Les organismes divers d’administration centrale (ODAC)


Il y a plus de 700 ODAC, qui sont de nature et d’importance très diverses : établissements d’enseignement
supérieur (écoles supérieures, universités, etc.), établissements de recherche (CEA, ANR, etc.), offices
agricoles, bibliothèques, musées, fonds de garantie contre certains risques, fonds de réserve des retraites,
fonds de la couverture médicale universelle, agence nationale pour la rénovation urbaine, etc.

La majorité des dépenses des ODAC concernent la protection sociale, l’enseignement supérieur et
l’emploi.

Les ODAC sont largement subventionnés par l’État. Les transferts en provenance des administrations
publiques représentent ainsi environ la moitié des ressources des ODAC, les autres transferts environ
10 %. Les ressources « propres » des ODAC sont donc sensiblement minoritaires ; elles se répartissent de
façon quasi-équitable entre des ressources issues de la fiscalité et des recettes de production, une part
résiduelle provenant des revenus de la propriété).

Le périmètre des ODAC est proche de celui des « opérateurs de l’État » au sens de la LOLF, recensés par
la direction du Budget, mais ne se confond pas avec lui. Ainsi, certains ODAC ne sont pas des opérateurs
(ex. fonds de financement de la couverture maladie CMU) et inversement (certains opérateurs sont des
organismes divers d’administration locale (ODAL), comme les agences de l’eau). C’est l’Insee qui établit
et publie chaque année la liste des ODAC, au titre de l’année n-2.

La loi de programmation des finances publiques 2011-2014 a posé à l’article 12 la règle interdisant aux
ODAC de s’endetter auprès d’un établissement de crédit pour une période allant au-delà de douze mois.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 32
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

Cette règle, dont l’objectif était de limiter l’endettement des ODAC, a permis une plus grande maîtrise
de leur solde. Le PLPFP pour les années 2023 à 2027 précise à l’article 22 les exceptions à cette
interdiction ; un arrêté du ministre chargé du budget, dont la production est coordonnée par le bureau 1
BPB, établit à partir de la liste INSEE la liste des organismes auxquels s’applique cette interdiction.

3. Les administrations de sécurité sociale (ASSO)


Le périmètre des ASSO comprend les régimes obligatoires de base de sécurité sociale (régime général des
salariés du privé, régime des indépendants, régime agricole, autres régimes spéciaux), les fonds
concourant au financement de la sécurité sociale (dont le fonds de solidarité vieillesse et le fonds de
financement des prestations sociales agricoles), les établissements de santé (publics et privés participant
au service public hospitalier), les régimes obligatoires de retraite complémentaires et le régime
d’assurance chômage.

Le périmètre des ASSO diffère de celui de la protection sociale en ce qu’il ne comprend pas les
interventions sociales des autres administrations publiques, des mutuelles ou des organismes de
prévoyance.

Le secteur des assurances sociales

Les dépenses des ASSO se composent principalement de prestations sociales, tandis que leurs recettes
proviennent majoritairement des cotisations sociales. Les recettes de production se composent
principalement des services payants des hôpitaux.

Consécutivement aux réformes du financement des administrations de sécurité sociale entreprises


depuis une vingtaine d’années (CSG, compensation des allègements de charge par recettes transférées),
la part des cotisations sociales dans le financement de la sécurité sociale n’est plus que de 50 % en 2020
contre 90% à la fin des années 1980. Les autres recettes comprennent la CSG (20 %), la TVA (8 %) et
d’autres impôts et taxes affectées (10 %) comme les taxes sur les tabacs, alcools et assurances.

Les dépenses sociales sont particulièrement dynamiques. En leur sein, les dépenses de retraites et
d’assurance maladie croissent au rythme le plus important – et ce malgré un infléchissement depuis les
réformes structurelles intervenues (réformes des retraites successives, fixation de l’objectif national de
dépense de l’assurance maladie (ONDAM), loi sur la réforme de l’assurance maladie de 2003…).

ASSURANCES RÉGIMES DE RÉGIMES DE RÉGIME GÉNÉRAL DE

SOCIALES SÉCURITÉ SÉCURITÉ SOCIALE SÉCURITÉ SOCIALE


SOCIALE

Prévues par le Prévus par le Entrant dans le


champ de la LFSS
code de la code de la sécurité
(régime de base et Autres régimes obligatoires de
sécurité
sociale fonds de base
sociale financement)
Fonds concourant au
financement des régies

Régimes complémentaires (dont Agirc-Arrco, y.c. RAFP)

Régime d'indemnisation du chômage (UNEDIC)

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 33
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

4. Les administrations publiques locales (APUL)


Les administrations publiques locales se composent des collectivités territoriales et des organismes divers
d’administration locale (organismes consulaires, établissements locaux d’enseignement, agences de l’eau,
syndicat des transports d’Île-de-France, etc.), qui représentaient 44,7 Md€ en 2021, soit 16,0 % des
dépenses des APUL (280 Md€ au total).

Les dépenses des APUL sont caractérisées par des dépenses de fonctionnement dynamiques (notamment
du fait de la masse salariale, qui représente près du tiers de la dépense locale) et un investissement élevé,
mais déterminé par le cycle électoral : si les investissements locaux représentent environ 60 % de
l’investissement public total, cette proportion peut diminuer, notamment les années des élections
municipales. En 2020, l’investissement local représentait ainsi 48,8 Md€ d’après l’Insee, soit 56,7 % de
l’investissement public total, en raison des effets de la crise sanitaire et du cycle électoral.

L’État, à travers la fiscalité locale transférée, les dotations aux collectivités et les remboursements et
dégrèvements, prend en charge une partie importante des recettes locales. 105,5 Md€ de transferts
financiers sont ainsi prévus pour 2022, soit près de la moitié des recettes des collectivités, hors emprunt
(cf. Jaune budgétaire « Transferts financiers de l’État aux collectivités territoriales », dont l’édition 2022
est accessible ici).

Ressources associées :
Budget.gouv :

→ Panorama des finances publiques

Internet :

→ Annexe (jaune) au projet de loi de finances (2024) « Bilan des relations financières entre l'État et
la protection sociale »

→ Annexe (jaune) au projet de loi de finances (2023) « Bilan des relations financières entre l'État et
la protection sociale »"

→ Dépenses des administrations publiques ventilées par fonction (COFOG)

→ Loi de financement de la sécurité sociale en cours

→ Loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale (LOLFSS), codifiée au
chapitre 1 bis du code de la sécurité sociale

→ Lois de financement de la sécurité sociale des années précédentes

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2 - Politique budgétaire

B. Le cadre européen
La création de la monnaie unique s’est accompagnée de l’instauration de règles de bonne gestion
budgétaire, destinées à consolider la nouvelle devise qu’était l’euro et à harmoniser les politiques
budgétaires des États membres de la zone euro. Ces règles ont été consacrées par le Pacte de stabilité et
de croissance ; elles portent sur le niveau de dette et de solde (nominal et structurel) publics.

La clause dérogatoire générale permettant de suspendre les règles européennes a été activée par les
autorités européennes le 20 mars 2020 dans le contexte de la crise sanitaire, puis prolongée jusqu’à fin
2023, à la suite de la guerre en Ukraine.

Une révision des règles européennes a été annoncée par la Commission européenne à l’automne 2021.
De nouvelles règles sont, début 2023, en cours de négociations.

En réponse à la crise des dettes souveraines en zone euro, à partir de 2008, qui a rappelé la forte
interdépendance entre les économies de la zone euro, une réforme d’ampleur de la gouvernance
économique et budgétaire a été menée dans l’Union européenne. Elle a concerné en particulier la zone
euro, avec l’adoption du « six-pack » en 2011, du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance
(TSCG), signé en 2012, et du « two-pack » en 2013. Si le « six-pack » et le « two-pack » sont des textes
européens classiques, le TSCG est un traité intergouvernemental négocié dans le cadre diplomatique hors
UE et n’a été signé ni par le Royaume-Uni, ni par la République tchèque. L’ensemble de ces textes a été
transposé en droit interne par la loi organique du 17 décembre 2012 relative à la programmation et à la
gouvernance des finances publiques, ultérieurement reprise dans la loi organique relative aux lois de
finances et enrichie à l’occasion de sa modification fin 2021, au sein de ce qui constitue désormais un
titre préliminaire.

Ces textes ont par ailleurs considérablement renforcé le système commun de gouvernance budgétaire
en zone euro, et l’ont complété d’une surveillance macroéconomique portant sur des indicateurs tels que
le solde commercial, la compétitivité, etc.

La refonte du cadre budgétaire a conduit à anticiper la surveillance, accroître le niveau d’exigence et


automatiser les sanctions. L’ensemble de ces dispositions est plus contraignant pour les États en
procédure pour déficit excessif, l’intensité du contrôle de la Commission croissant avec le niveau d’écart
à la trajectoire prévue :

→ Anticiper la surveillance : le « semestre européen » a été renforcé et couvre désormais le premier


semestre de l’année et se termine en juillet par les recommandations adressées par le Conseil de
l’Union européenne aux États membres. Il précède ainsi le « semestre national » centré sur la
préparation des lois de finances. Le semestre européen a par ailleurs encore été renforcé avec
l’adoption de recommandations au niveau de la zone euro dans son ensemble, et non plus par
pays, très en amont dans l’année. L’élément clef du semestre européen est la transmission à la
Commission du programme de stabilité, avant le 30 avril, qui contient la trajectoire pluriannuelle
et fait l’objet d’un avis de la Commission. Pour les États en déficit excessif, un « mécanisme de
correction » est devenu obligatoire, consistant en une obligation de prendre des mesures de
correction dès qu’un écart important à la trajectoire est constaté, et sans attendre le constat que
l’objectif de moyen terme n’a pas été atteint. Enfin, un projet de plan budgétaire doit être
transmis à la Commission le 15 octobre, soit avant le vote du Parlement. Ce document contient
l’essentiel des équilibres du projet de loi de finances : si la Commission constate un manquement
grave aux règles, elle peut demander un ajustement du budget sous quinze jours.

→ Accroître le niveau d’exigence : depuis la réforme de 2012, le solde structurel est un indicateur
clef du pilotage des finances publiques. L’objectif à moyen-terme (OMT) est un déficit structurel
inférieur à 0,5 % du PIB, vers lequel une trajectoire de convergence est définie. La règle d’équilibre
structurel doit être inscrite dans la Constitution des États signataires ou un texte créant un niveau
équivalent de contrainte, la seconde option ayant retenue par la France. L’importance du critère

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 35
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

d’endettement a parallèlement été renforcé, et l’écart de la dette à 60 % doit diminuer


d’1/20ème par an en moyenne sur 3 ans.

→ Automatiser les sanctions et la détermination de la trajectoire en la rendant plus technique.


Désormais, la progression dans la procédure pour déficit excessif, qui peut aboutir à une sanction
financière, se fait à la majorité qualifiée inversée sur proposition de la Commission. Surtout, les
États ont l'obligation de mettre en place des institutions budgétaires indépendantes, chargées
de se prononcer sur la crédibilité des prévisions macro-économiques, la cohérence entre la
trajectoire de finances publiques et les engagements européens, ainsi que d’activer le mécanisme
de correction en cas d’écart important entre le déficit exécuté et la trajectoire de redressement
prévu. En France, il s’agit du Haut conseil des Finances Publiques (HCFP, cf. encadré dédié).

Présentation schématique des principales évolutions apportées en 2012 cadre européen

Ainsi, le pilotage des finances publiques de la France s’inscrit désormais dans un calendrier commun au
niveau européen, qui se déroule en plusieurs étapes au cours de l’année, avec notamment des points de
rendez-vous après chaque publication de la Commission.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 36
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

Le programme de stabilité (Pstab)

Le programme de stabilité (ou, pour les États non-membres de la zone Euro, le programme de
convergence) est un document transmis chaque année au mois d’avril par tous les membres de l’Union
européenne à la Commission.

Il a pour objet de décrire la stratégie gouvernementale et la trajectoire à moyen terme en matière de


finances publiques pour l’année passée, l’année en cours et, au moins, les trois années suivantes. Il est
transmis en même temps que le programme national de réforme (PNR), qui présente les réformes
structurelles engagées et prévues.

Institué par le Pacte de stabilité et de croissance, le programme de stabilité doit ainsi illustrer la
manière dont le Gouvernement entend respecter ses engagements européens en matière de niveau
de déficit des administrations publiques et de dette publique. C’est un outil central de la surveillance
multilatérale des politiques économiques dans l’UEM.

En France, les programmes de stabilité donnent lieu à une transmission au Parlement.

L’examen du Pstab par les institutions européennes donne lieu à des recommandations du Conseil à
chaque État membre au mois de juin ou juillet (suite à une proposition de la Commission), qui doivent
être prises en compte par les autorités nationales dans la construction des projets de lois de finances
(PLF et PLFSS).

La loi organique du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des finances publiques a
apporté des ajustements significatifs au cadre issu de la loi organique de 2012. La loi organique de 2021
renforce les moyens du pilotage pluriannuel des finances publiques grâce à la mise en place d’une règle
en dépense, en cohérence avec les orientations de révision à venir des règles européennes, qui complète
le pilotage par le solde structurel et enrichit l’article liminaire prévu aux articles 1 H et 1 I de la LOLF. Elle
étend également les pouvoirs du Haut conseil des Finances Publiques.

Le mécanisme de correction et le Haut conseil des Finances Publiques

Comme prévu par le TSCG et le « two-pack », le respect de la trajectoire de solde structurel est soumis
au contrôle du Haut conseil des Finances Publiques (HCFP). Ce dernier constate les écarts en exécution.
L’identification par le HCFP d’un « écart important » entraîne l’activation du mécanisme de correction.
La LOLF définit un écart important comme une déviation d’au moins 0,5 % du produit intérieur brut sur
une année donnée, ou au moins 0,25 % du produit intérieur brut par an en moyenne sur deux années

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 37
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

consécutives, conformément aux principes européens. Lorsque le mécanisme de correction est activé, le
Gouvernement est dans l’obligation : d’en exposer les raisons et d’indiquer les mesures de correction
envisagées lors de l’examen, par chaque assemblée, du projet de loi relative aux résultats de la gestion et
portant approbation des comptes de l’année ; d’en tenir compte au plus tard dans le prochain projet de
loi de finances de l’année et dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale de
l’année. Ces mesures de correction, qui font l’objet d’un rapport dédié, doivent permettre de retourner
à la trajectoire de solde structurel définie par la loi de programmation dans un délai maximal de deux ans,
à compter de la fin de l’année au cours de laquelle l’écart est constaté.

Renforcé par la loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre 2021, le HCFP doit également se prononcer :

→ sur « les prévisions macroéconomiques » et sur « l’estimation du produit intérieur brut potentiel
sur lesquelles repose le projet de loi de programmation des finances publiques », ainsi que sur la
« cohérence de la programmation envisagée au regard de l’objectif à moyen terme retenu et des
engagements européens de la France » (article 61, III) ;

→ sur les « prévisions macroéconomiques sur lesquelles reposent le projet de loi de finances de
l’année et le projet de loi de financement de la sécurité sociale de l’année » ; sur la cohérence de
l’article liminaire du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la sécurité
sociale de l’année au regard des orientations pluriannuelles de solde structurel et de dépenses
des administrations publiques définies dans la loi de programmation des finances publiques, ainsi
que sur le réalisme des prévisions de recettes et de dépenses du projet de loi de finances et du
projet de loi de financement de la sécurité sociale de l'année (article 61, IV) ;

→ sur « les prévisions macroéconomiques » et « la cohérence de l’article liminaire » avec la LPFP des
projets de lois de finances rectificatives, des projets de loi de finances de fin de gestion et des
projets de loi de financement rectificative de la sécurité sociale (article 61, V) ;

→ sur la révision des « prévisions macroéconomiques » au cours de l’examen d’un projet de LPFP,
d’un PLF, ou d’un PLFSS sur lesquelles reposait initialement le projet (article 61, VI) ;

→ sur les dispositions des projets de loi de programmation sectorielle ayant une incidence sur les
finances publiques, en évaluant leur compatibilité avec les objectifs de dépenses prévus par la
LPFP en vigueur ou, à défaut, par l’article liminaire de la dernière loi de finances (article 61, VII) ;

→ sur les « prévisions macroéconomiques sur lesquelles repose le projet de programme de stabilité
» (article 61, VIII) ;

→ le cas échéant, sur l’existence éventuelle de circonstances exceptionnelles telles que prévues par
le TSCG et qui permettent de s’écarter temporairement de la règle.

Dans ce cadre, la procédure pour déficit excessif est désormais la suivante :

Pour mémoire, la France a quitté en 2018 la procédure de déficit excessif ouverte depuis 2009.

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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

Ressources associées :
EUR-Lex :

→ Règlement (UE) n° 472/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 relatif au


renforcement de la surveillance économique et budgétaire des États membres de la zone euro
connaissant ou risquant de connaître de sérieuses difficultés du point de vue de leur stabilité
financière

→ Règlement (UE) n° 473/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 établissant des
dispositions communes pour le suivi et l'évaluation des projets de plans budgétaires et pour la
correction des déficits excessifs dans les États membres de la zone euro

Internet :

→ Loi n° 2023-1195 du 18 décembre 2023 de programmation des finances publiques pour les
années 2023 à 2027

→ Loi organique n°2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des


finances publiques

→ Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), 2012

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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

C. Le cadre budgétaire national


Le droit budgétaire national repose sur d’importantes normes de niveau constitutionnel, réparties entre
la Constitution et la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances (« LOLF ») qui
la précise ou complète.

Ce cadre est précisé par la jurisprudence administrative et constitutionnelle. Il est en effet d’usage que
les lois de finances soient soumises au contrôle du Conseil constitutionnel par au moins 60 députés et /
ou 60 sénateurs (possibilité prévue à l’article 61 de la Constitution).

La LOLF a fait l’objet de modifications par la loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à
la modernisation de la gestion des finances publiques (LO 2021) qui a notamment eu pour objet d’y
intégrer les dispositions de la loi organique n° 2012-1403 du 17 décembre 2012 relative à la programmation
et à la gouvernance des finances publiques (cf. encadré infra).

1. Encadrement de la loi de finances initiale (« LFI »)


et loi de finances rectificative (« LFR ») par la LOLF
L’article 34 de la Constitution prévoit que les lois de finances (LF), dont la liste est précisée à l’article 1er
de la LOLF, déterminent les ressources et les charges de l'État dans les conditions et sous les réserves
prévues par la LOLF. Parmi ces LF, La LFI de chaque année est obligatoire, tandis que les LFR sont
facultatives. La Constitution et la LOLF imposent ainsi des obligations de forme (1.a.) et de fond (1.b.) aux
LF, et prévoient une procédure particulière d’adoption (1.c.).

a) Forme des LFI et LFR


Plusieurs exigences de forme sont imposées par la Constitution et la LOLF.

Le contrôle opéré par le juge constitutionnel porte notamment sur les obligations de forme, en particulier
la bipartition de la LF, la première partie de la loi étant relative aux ressources et à l’équilibre du budget
de l’État, la seconde aux dépenses du budget de l’État (article 34 de la Constitution et article 34 de la
LOLF).

La LF doit également présenter un article liminaire incluant un tableau de synthèse de plusieurs éléments
(article 1 H de la LOLF), ainsi qu’un article d’équilibre et l’autorisation de perception des ressources
permanentes.

Enfin, des annexes sont également jointes aux projets de LF.

b) Contenu des LFI et LFR


L’article 34 de la LOLF énumère de manière limitative les dispositions qui peuvent trouver leur place en
loi de finances. Elles peuvent faire partie du domaine obligatoire de la loi de finances (les dispositions en
cause doivent obligatoirement apparaître en loi de finances), du domaine exclusif (seule une loi de
finances peut porter la disposition en cause le cas échéant), ou du domaine partagé (une loi ordinaire
peut également porter la disposition en cause). Dans son contrôle, le Conseil constitutionnel fait une
place importante au respect du domaine des lois de finances.

Il est également essentiel que la LF respecte plusieurs principes qui sont contrôlés par le Conseil
constitutionnel : en matière budgétaire, sincérité (article 32 de la LOLF), universalité (non-compensation
et non-affectation des recettes aux dépenses, sauf exceptions), mais aussi nécessité de l’impôt, caractère
confiscatoire d’un impôt, respect du principe d’égalité devant les charges publiques, respect du principe
de libre administration des collectivités territoriales, etc.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 40
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

c) Procédure d’adoption des LFI et LFR


Les dispositions de la Constitution qui sont propres aux LF ont essentiellement trait, outre la mention à
l’article 34 des LF comme une catégorie de loi à part (et l’accroche constitutionnelle de la LOLF), à la
procédure de discussion de la LF.

→ Se rapporter à la fiche 3-D« Phase parlementaire et vote » pour de plus amples informations

2. Autres lois de finances encadrées par la LOLF


À compter du 1er janvier 2023, l’article 1er de la LOLF donne également le caractère de loi de finances aux
lois suivantes :

→ la loi de finances de fin de gestion, instituée par la LO 2021, vise à circonscrire la LF aux opérations
de fin de gestion, sans pouvoir comporter aucune mesure fiscale nouvelle, pérennisant ainsi la
pratique des collectifs budgétaires de fin d’année suivie depuis 2018. Comme les LFR, elle est
facultative ;

→ connue sous le nom de loi de règlement jusqu’à la LO 2021, la loi relative aux résultats de la gestion
et portant approbation des comptes de l’année constate les résultats financiers de chaque année
civile et approuve les différences entre les résultats et les prévisions de la LFI, éventuellement
modifiée par sa ou ses LFR (article 1 I de la LOLF) ;

→ les lois partielles ou spéciales qui seraient votées en application de l’article 45 de la LOLF, en cas
de non-respect des délais de dépôt ou de vote prévus par la Constitution.

→ Se rapporter à la fiche 3-D « Les lois financières » pour de plus amples informations

En revanche, la loi de programmation pluriannuelle des finances publiques (LPFP), prévue par l’article 34
de la Constitution depuis la révision constitutionnelle de 2008, est encadrée par le titre préliminaire de
la LOLF depuis la LO 2021, sans pour autant être considérée comme une loi de finances au sens
constitutionnel.

→ Se rapporter à la fiche 2-D « Les lois de programmation des finances publiques » pour de plus
amples informations

La loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des


finances publiques (« LO 2021 »)

La LO 2021, qui modifie la LOLF, vise à renforcer la pluriannualité (1), l’universalité budgétaire (2), et à
améliorer les travaux parlementaires (3). Elle est entrée en vigueur lors du dépôt du PLF 2023 et
s’applique pour la première fois aux lois de finances afférentes à l’année 2023, à l’exception des
dispositions dont l’entrée en vigueur est spécifiée (4).

1. Renforcement de la pluriannualité

− pilotage pluriannuel des finances publiques par la dépense et non plus seulement par le
solde : les LPFP contiendront, pour chaque année de la programmation, un objectif
d’évolution de la dépense publique en volume et une prévision en valeur, déclinés par
sous-secteur des administrations publiques ; présentation d’une trajectoire triennale au
niveau du programme dans les projets annuels de performance ;
− meilleure articulation avec les textes financiers annuels (LF/LFSS/LFR/LFRSS) : la nouvelle
« norme » de dépense sera relayée au sein des articles liminaires, le dispositif étant
complété d’un compteur des écarts exprimé en milliards d’euros ;
− les LPFP contiendront également une prévision des dépenses des administrations
publiques « considérées comme des dépenses d’investissement », dont le champ exact

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 41
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

est défini dans le rapport annexé de la LPFP et qui sera actualisé à l’article liminaire des
textes financiers annuels ;
− extension des pouvoirs du Haut conseil des Finances Publiques (HCFP) : compétence
pour l’examen de la cohérence des textes financiers annuels au regard de la nouvelle
norme en dépense prévue en LPFP ; examen du réalisme des prévisions de recettes et de
dépenses des projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale ; contrôle
sur la compatibilité des lois de programmation sectorielles ayant un impact sur les
finances publiques avec les LPFP.

2. Renforcement de l’universalité budgétaire

− les affectations de taxes, désormais du monopole des LF et votées annuellement au


Parlement, sont conditionnées à de nouveaux critères, plus restrictifs : (i) interdiction
d’affectation aux fonds sans personnalité juridique et (ii) exigence d’un lien entre la
recette affectée et la mission de service public de l’organisme affectataire ;
− comme recommandé par la Cour des comptes, une répartition des moyens globaux
alloués par mission est prévue en LF présentant l’ensemble des moyens consacrés par
l’État à chacune des missions du budget général : crédits budgétaires, dépenses fiscales,
ressources affectées, prélèvements sur recettes et crédits des comptes spéciaux
concourant à la politique publique concernée (État F).

3. Amélioration des travaux parlementaires

− rationalisation du calendrier budgétaire parlementaire : fusion des débats parlementaires


du printemps (programme de stabilité, débat d’orientation des finances publiques) et
instauration à l’automne d’un débat éventuel sur la dette publique et d’un débat éventuel
sur les finances publiques locales ;
− enrichissement de l’information du Gouvernement au Parlement : transmission d’un
rapport sur la dette, avancement du dépôt des annexes générales du PLF avant le début
de l’examen du texte en séance publique par l’Assemblée nationale, consécration au
niveau organique du « tiré-à-part » présentant les dépenses de l’État par mission avant le
15 juillet, enrichissement des annexes au PLF en matière de dépenses fiscales et par la
présentation d’une trajectoire triennale au niveau du programme dans les projets annuels
de performance, présentation de l’article d’équilibre des LF distinguant le
fonctionnement et l’investissement, publication systématique des données en ligne sous
format Excel ou Word ;
− possibilité d’amendement des indicateurs de performance, listés au nouvel « État G », par
les parlementaires ;
− regroupement de l’ensemble des dispositions fiscales en première partie de la LF ;
− création des lois de finances de fin de gestion.

4. Entrée en vigueur

− pour la plupart des dispositions, entrée en vigueur lors du dépôt du PLF 2023 et
application pour la première fois aux LF afférentes à l’année 2023 ;
− entrée en vigueur des nouveaux critères d’encadrement des taxes affectées pour le PLF
2025, soit en 2024.

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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

Ressources associées :
Internet :

→ Site du HCFP

→ Constitution du 4 octobre 1958

→ Loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des


finances publiques

→ Loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances

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2 - Politique budgétaire

D. Les lois de programmation


des finances publiques
Les lois de programmation des finances publiques (LPFP) sont des lois ordinaires – à la différence des lois
de finances – introduites lors de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 (article 34). Elles
s’inscrivent dans une démarche pluriannuelle des finances publiques autour de l’objectif d’équilibre
budgétaire. Les LPFP permettent de traduire dans le cadre national les exigences budgétaires des traités
européens.

Les dispositions organiques afférentes à la LPFP, désormais inscrites à l’article 1A de la loi organique
relative aux lois de finances (LOLF), font de la LPFP le support des engagements de la France vis-à-vis de
l’Union européenne en matière de trajectoire et de gouvernance des finances publiques. La LPFP définit
ainsi l’objectif à moyen terme des administrations publiques – une cible de déficit structurel – mentionné
à l'article 3 du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et
monétaire, signé à Bruxelles le 2 mars 2012. La LPFP détermine, en vue de la réalisation de cet objectif à
moyen terme, les trajectoires des soldes structurels et effectifs annuels et l'évolution de la dette publique.

Les LPFP définissent la trajectoire budgétaire pluriannuelle de l’ensemble de la dépense publique et les
règles de gouvernance destinées à en favoriser le respect.

Elles doivent couvrir une durée minimale de trois ans, sans durée maximale.

Bien que les LPFP n’aient pas de caractère contraignant, le respect de la trajectoire est contrôlé chaque
année par le Haut conseil des Finances Publiques (HCFP) dans le cadre de l’examen du projet de loi
relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année (nouvelle appellation
des lois de règlement). Il identifie, le cas échéant, les écarts importants que fait apparaître la comparaison
des résultats de l’exécution de l’année passée avec les orientations pluriannuelles de solde structurel
définies dans la LPFP. Si un écart important est constaté, le Gouvernement doit adopter des mesures de
correction ou modifier sa programmation pluriannuelle.

Conformément à la LOLF révisée par la loi organique du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de
la gestion des finances publiques, les LPFP doivent :

→ fixer un objectif d'évolution de la dépense publique exprimé en volume ainsi qu’une prévision en
valeur exprimée en milliards d’euros, déclinés par sous-secteur des administrations publiques. Un
compteur des écarts figurant dans l’article liminaire des textes financiers permet de suivre
chaque année l’écart éventuel entre les trajectoires de la LPFP et leur réalisation ;

→ définir le plafond de crédits par mission du budget de l’État pour les trois premières années de la
programmation ; définir un objectif de dépenses des régimes obligatoires de base de sécurité
sociale et des organismes concourant à leur financement (ROBS+FSV) et définir un objectif
national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) ;

→ arrêter une trajectoire de dépenses considérées comme des dépenses d’investissement


(dépenses CCDI) compte tenu de leur contribution « à la croissance potentielle du PIB, à la
transformation structurelle du pays et à son développement social et environnemental à long
terme ».

Par ailleurs, les LPFP peuvent comporter des orientations pluriannuelles relatives à l'encadrement des
dépenses, des recettes et du solde ou au recours à l'endettement de tout ou partie des administrations
publiques (par exemple, la LPFP 2018-2022 fixe un objectif de réduction des niches fiscales).

Un rapport annexé au PLPFP et donnant lieu à approbation par le Parlement indique notamment les
hypothèses et les méthodes retenues pour établir la programmation, et les perspectives de recettes, de

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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

dépenses, de solde et d’endettement. Ce rapport présente également la situation de la France, par


rapport aux autres États membres de l’UE, au regard des objectifs stratégiques européens.

Enfin, en dehors des dispositions programmatiques, la LPFP peut contenir des dispositions normatives, en
seconde partie, et pouvant ne s’appliquer qu’à certains sous-secteurs des administrations publiques. À
titre d’exemple, la LPFP 2009-2012 contient une interdiction d’endettement à long-terme s’appliquant
aux ODAC ; la LPFP 2018-2022 contient un mécanisme de contractualisation entre l’État et les collectivités
territoriales surnommé « contrats de Cahors » et le projet de LPFP 2023-2027 contient une disposition de
mise en réserve de l’ONDAM des régimes obligatoires de base de sécurité sociale.

Ressources associées :
Légifrance :

→ Loi n° 2023-1195 du 18 décembre 2023 de programmation des finances publiques pour les
années 2023 à 2027

→ Loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des


finances publiques

→ Loi organique n° 2001-692 du 1 août 2001 relative aux lois de finances publiques

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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

E. Évaluation des politiques publiques


Le développement relativement récent mais significatif de l’évaluation des politiques publiques en France
s’est accompagné de plusieurs exercices de « revue des dépenses publiques ». Ces revues systématiques
des dépenses publiques s’inscrivent dans une démarche de rationalisation et de réforme de l’État.

Ces quinze dernières années, plusieurs démarches d’évaluation de la qualité des dépenses publiques se
sont succédé en France.

→ Lancée en 2007, la « revue générale des politiques publiques » (RGPP) a eu pour objectif
d’examiner près de la moitié des dépenses publiques afin d’identifier et de réaliser des économies
budgétaires. D’après la mission IGF-IGA-IGAS consacrée à la RGPP (« Bilan de la RGPP et
conditions de réussite d’une nouvelle politique de réforme de l’État », septembre 2012), 12 Md€
d’économies ont été réalisées sur la période 2009-2013 par rapport à un objectif de 15 Md€ et les
effectifs de l’État ont été fortement réduits, d’environ -150 000 ETP. Le nombre de directions
d’administration de l’État a été rationalisé à la suite de la réforme de l’administration territoriale
de l’État (RéATE), la réforme de la carte judiciaire et la constitution du réseau unifié de la direction
générale des Finances publiques (DGFiP). De grands projets structurants ont également été
engagés avec la création de Chorus pour les fonctions budgétaires et comptables ou encore la
création du service des achats de l’État.

→ Mise en place en octobre 2012, la « modernisation de l’action publique » (MAP) avait pour
objectif de couvrir l’ensemble des dépenses publiques en utilisant des évaluations de politiques
publiques et des programmes ministériels de modernisation et de simplification placés sous la
responsabilité des ministres. La MAP a permis quelques réformes notables avec le regroupement
des services déconcentrés au niveau des services régionaux ou l’attention accordée aux relations
entre l’administration et les usagers avec des efforts de simplification et des enquêtes de
satisfaction (déploiement de France Connect, labellisation du référentiel Marianne). Les mesures
mises en œuvre représentent un volume d’économies moindre que la RGPP (325 M€ en LFI 2015
et 156 M€ en LFI 2016, ainsi que 90 M€ sur les dispositifs médicaux pris en compte dans la LFSS
pour 2016, d’après l’Audit de la Cour des comptes de juin 2017).

→ Au côté de la MAP, la loi de programmation des finances publiques de décembre 2014 a prévu
que le Gouvernement annexe au PLF une liste de revues de dépenses menées dans les douze
derniers mois. Ces revues devaient être intégrées à la procédure budgétaire et porter sur les
dépenses fiscales et sur l’ensemble des dépenses publiques. Plus d’une vingtaine de rapports ont
été transmis en vue des PLF pour 2016 puis 2017. Leurs recommandations ont permis de
documenter des économies (moins de 500 M€ pour le PLF 2016 et 400 M€ pour le PLF 2017).

→ Lancé en octobre 2017, Action publique 2022 avait pour objectifs d’améliorer la qualité des
services publics pour les usagers et d’accompagner la baisse de trois points de PIB des dépenses
publiques annoncée sur la période 2018-2022. Les crises ont limité le déploiement des chantiers
prévus et rendent difficile l’évaluation de son impact budgétaire. Plusieurs réformes ont
cependant été engagées avec notamment le développement du droit à l’erreur, le déploiement
du programme « France Services » et la poursuite de la RéATE avec la création dans les
préfectures des secrétariats généraux communs (SGC).

Les retours d’expériences de ces précédentes démarches et les comparaisons internationales de revues
de dépenses réalisés par différents services d’évaluation font apparaître plusieurs conditions de
réussites :

→ un portage politique de haut niveau à toutes les étapes de la revue de dépenses ;

→ la définition d’objectifs d’économies clairs dans une perspective pluriannuelle ;

→ l’articulation du dispositif de revue de dépenses avec le calendrier budgétaire ;

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 46
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

→ l’appropriation des enjeux et de la méthodologie par tous les acteurs (ministères et opérateurs),
qui doivent être associés aux travaux et à la mise en œuvre des réformes identifiées ;

→ un choix large d’évaluations, recouvrant différentes perspectives (thèmes transversaux ou


approches ciblées) ;

→ l’organisation d’une procédure formalisée, portée par une structure clairement identifiée
chargée d’animer le dispositif et d’en suivre la mise en œuvre.

Un nouveau dispositif de revue de dépenses a été engagé dans ce cadre en janvier 2023. Adopté en loi
de finances pour 2023 (article 167) et également prévu dans le projet de loi de programmation des
finances publiques pour 2023 à 2027 (article 21), il est articulé avec la procédure budgétaire. Ce dispositif
pérenne d’évaluation de la qualité de l’action publique, sur la base d’évaluations annuelles thématiques
des politiques publiques réalisées en principe par les inspections générales, doit éclairer la préparation
des projets de lois de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Le champ de ces
évaluations peut couvrir l’ensemble des administrations publiques. Le Gouvernement remettra chaque
année avant le 1er juin un rapport au Parlement dressant le bilan des évaluations menées, les propositions
d’économie et de réformes associées, ainsi que la liste des évaluations prévues pour l’année suivante.

Ressources associées :
→ Voir aussi la fiche 6 B « Le dispositif de performance »

→ Rapport au Parlement de juillet 2023 sur l’évaluation de la qualité de l’action publique


(budget.gouv)

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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

F. Le budget vert
Le rapport sur l'impact environnemental du budget est un jaune budgétaire présenté annuellement en
annexe du PLF. La première partie de ce rapport, consacrée à la budgétisation environnementale de
l’État, communément appelée « budget vert », présente une cotation de l’impact environnemental de
l’ensemble des crédits budgétaires, des taxes affectées et des dépenses fiscales, inscrits en PLF. Le budget
vert est préparé par un groupe de travail (GT) interministériel, composé de la Direction du Budget (DB),
de la Direction générale du Trésor, de la Direction de la législation fiscale (DLF) et du Commissariat
général au développement durable (CGDD). Au sein de la DB, les bureaux BPB et BDD pilotent le GT et
les travaux du budget vert.

1. Méthodologie de cotation
La méthodologie de cotation est fondée sur les principes proposés par la mission d’inspection IGF-
CGEDD (rapport « Green Budgeting : proposition de méthode pour une budgétisation environnementale »,
25 septembre 2019). Les dépenses sont cotées à l’action (ou exceptionnellement à la sous-action) au
regard de leur impact sur six objectifs environnementaux.

Le GT budget vert attribue pour chaque axe une des cinq notes aux dépenses, qui se traduisent en trois
couleurs dans le rapport, visibles dans six petits cercles accolés aux actions.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 48
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

Une qualification globale est ensuite attribuée pour chaque action, en prenant en compte la totalité des
notes sur les six axes. Une dépense peut donc être considérée comme :

→ globalement favorable : si tous les axes sont cotés favorablement, ou favorablement et neutres ;

→ globalement défavorable : si tous les axes sont cotés défavorablement, ou défavorablement et


neutres ;

→ globalement mixte : si elle comprend des axes cotés à la fois favorablement et défavorablement,
et le cas échéant, neutres ;

→ globalement neutre : si tous les axes sont cotés neutres.

Certaines dépenses restent « non cotées » : il s’agit des dépenses pour lesquelles l'état des connaissances
scientifiques ou le manque de données disponibles ne permet pas d'évaluer de manière fiable et/ou
consensuelle l'impact environnemental. Ces dépenses pourront, le cas échéant, être cotées dans les
prochains budgets verts.

Les dépenses de fonctionnement courant des ministères, présentées dans une partie distincte du budget
vert, sont cotées au niveau du compte PCE selon la même méthodologie que les autres dépenses, mais
présentées via les chiffres exécutées les chiffres exécutés en année n-1. Ces dépenses ne peuvent en effet
pas être cotées en budgétisation car elles sont loin d’être identifiables dans la nomenclature utilisée
(action/sous-action) pour la cotation du budget vert.

2. Le budget vert comme outil d’aide à la décision intégré à la


procédure budgétaire
Essentiellement informatif et descriptif, le budget vert a désormais vocation à accompagner la prise de
décision dans le cadre du processus d’élaboration de la loi de finances. Jusqu’à présent, le budget vert
intervient ex post, une fois que les crédits budgétaires du PLF ont été arbitrés, mais avant leur examen
par le Parlement.

Depuis la préparation du PLF 2024, le budget vert est directement intégré dans la procédure de
budgétisation. Les mesures nouvelles et mesures d’économie proposées par le ministère ou par la
direction du Budget sont ainsi cotées. Le calcul de l’évolution des dépenses favorables, mixtes,
défavorables, neutres et non cotées est réalisé à partir de la cotation initiale de chaque brique et de la
caractérisation de chaque facteur d’évolution saisi dans Unisson (mesure nouvelle ; mesure d’économie)
lors de sa création.

Les cotations et l’impact environnemental des mesures proposées sont ensuite automatiquement
restitués dans le tableau politique utilisé par les Ministres pour servir d’argument de négociation.

3. Principaux résultats pour le PLF 2024


Pour le PLF 2024, un total de 569,7 Md€ de dépenses budgétaires et fiscales sont évaluées dans le cadre
du budget vert. Les dépenses favorables et mixtes, c’est-à-dire les dépenses favorables à l’environnement
sur au moins un axe atteignent 42,9 Md€ en PLF 2024. Les dépenses vertes, c’est-à-dire favorables à
l’environnement sur au moins un axe environnemental sans être défavorables par ailleurs, atteignent
39,7 Md€ en PLF 2024.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 49
Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

Résultats globaux du budget vert sur la totalité du périmètre étudié


(dont mission plan de relance, PLF 2024, Md€)

Les dépenses favorables à l’environnement dites « dépenses vertes » atteignent 39,7 Md€ en PLF 2024.
Ces dépenses recouvrent principalement des dépenses dans le secteur de l’énergie (5,5 Md€, notamment
le soutien aux énergies renouvelables et nucléaires) ; dans le secteur des transports (8,0 Md€, notamment
le soutien au transport ferroviaire et à l’achat de véhicules électriques) ; dans les bâtiments (6,6 Md€,
principalement le soutien à la rénovation énergétique des logements et des bâtiments publics) ; dans la
protection des ressources naturelles (6,2 Md€, recouvrant la protection des forêts, de la biodiversité et
de la ressource en eau, ainsi que les aides à l’agriculture durable) ; ainsi que le plan « Investir pour la France
de 2030 » (3,0 Md€ d’investissements verts en PLF 2024), le soutien aux collectivités via le fonds vert
(1,1 Md€) ou encore une partie de l’aide publique au développement (1,7 Md€).

Les dépenses défavorables à l’environnement dites « dépenses brunes » atteignent 13,1 Md€ en PLF 2024.
Ces dépenses recouvrent principalement des dépenses fiscales (7,9 Md€, essentiellement des taux réduits
et particuliers d’accise sur les énergies), le soutien à la production d’énergies fossiles dans les zones non
interconnectées (1,2 Md€) au titre de la péréquation tarifaire avec ces territoires non reliés au réseau
électrique métropolitain, et de la construction de routes via le budget de l’AFITF (0,5 Md€). 2,2 Md€
correspondent à des mesures exceptionnelles de protection des consommateurs prises pour faire face à
la hausse des prix de l’énergie (boucliers tarifaires).

Les dépenses mixtes s’élèvent à 3,1 Md€ en PLF 2024. Il s’agit principalement des dépenses en faveur de
grands projets d’infrastructures ferroviaires ou maritimes (défavorables à la biodiversité), par exemple les
taxes affectées à la société du grand Paris ou à l’AFITF.

Le montant total des dépenses neutres en PLF 2024 s’élève à 425,5 Md€. Il s’agit principalement des
transferts sociaux aux ménages, des transferts généraux aux entreprises sans conditionnalité
environnementale, des dépenses de masse salariale à l’exception d’une partie de celle du Ministère de la
transition écologique et des collectivités territoriales (MTECT), des pensions, des dépenses en faveur de
l’emploi, et des missions régaliennes (par exemple les dépenses d’investissement des armées).

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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

Le montant total des dépenses non cotées en PLF 2024 s’élève à 88,2 Md€. Il est principalement composé
des prélèvements sur recettes en faveur des collectivités territoriales (PSR-CT, 44,8 Md€), des
prélèvements sur recettes en faveur de l’Union européenne (PSR-UE, 21,6 Md€) et de la quasi-totalité des
dotations aux collectivités (notamment mission RCT : 3,7 Md€).

Ressources associées
Internet :

 Rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État (PLF pour 2024 – Site du Budget)

 Les données 2024 du budget vert en open data

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Fiche thématique
2 - Politique budgétaire

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3. PROCÉDURE BUDGÉTAIRE

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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

A. Le calendrier budgétaire
La préparation du budget de l’État pour l’année N+1 commence dès les dernières semaines de l’année N-
1 et connaît un point d’aboutissement lorsque le projet de loi de finances qui traduit les choix budgétaires
du Gouvernement est déposé à l’Assemblée nationale le premier mardi d’octobre N au plus tard.

Le présent chapitre illustre les différents exercices qui marquent le calendrier budgétaire, selon une
chronologie qui reste relativement stable d’une année sur l’autre, bien que des modifications soient
possibles, ce calendrier étant notamment dépendant de l’actualité (élections, remaniement
gouvernemental en cours d’année par exemple).

Chaque année civile est ainsi l’occasion de travaux portant à la fois sur :

→ le budget en cours (N) : prévisions d’exécution et, le cas échéant, modification du niveau ou de
la répartition des crédits (projets de loi de finances rectificative ou de fin de gestion, mouvements
réglementaires de crédits) ;

→ le budget de l’année passée (N-1) : analyse de l’exécution budgétaire lors des conférences
techniques ;

→ le budget du prochain exercice (N+1) et les deux annuités suivantes.

1. Le temps de la préparation du projet de budget de l’année N+1

a) Les travaux internes prospectifs et stratégiques (TIPS) de la direction


du Budget
Conduits entre décembre (N-1) et avril (N) – en incluant leur synthèse, les TIPS visent notamment
à identifier et documenter des pistes de réformes structurelles, sur l’ensemble du champ des
administrations publiques (APU), dans une perspective pluriannuelle, qui peuvent être sources
d’économies à fort rendement. Ils sont l’occasion pour l’ensemble des bureaux de la direction du Budget
de prendre du recul sur leurs politiques publiques pour en développer une approche stratégique.

Les réflexions se nourrissent de la connaissance accumulée des politiques publiques, des travaux
extérieurs tels que ceux de la Cour des comptes ou des corps d’inspection de l’État, et potentiellement
de rencontres avec des experts sectoriels.

b) Les conférences techniques et les exercices de prévision de l’exécution


Organisées entre février et mars selon des modalités fixées par circulaires préparées par la DB, les
conférences techniques permettent d’échanger avec les ministères sur les données et l’analyse de
l’exécution de l’année passée, des premiers éléments de l’exécution du budget en cours ainsi que les
tendances pour les années à venir.

Une prévision d’exécution de l’année N est conduite trois fois dans l’année (mars, juillet,
septembre/octobre). Elle vise à vérifier la soutenabilité des trajectoires ministérielles de dépenses au
regard des crédits ouverts en loi de finances initiale ajustés des compléments de crédits intervenant en
gestion (reports, fonds de concours, mouvements réglementaires en gestion). Compte tenu du suivi des
dépenses relevant du périmètre des dépenses de l’État (PDE) en exécution, la prévision doit permettre
d’identifier les dérapages d’exécution avérés ou les risques probables, ainsi que les mesures de
redressement qu’il conviendrait de faire arbitrer pour assurer le respect de la cible d’exécution. La
prévision d’octobre permet de déterminer le schéma de fin de gestion, soumis à arbitrages, et de
construire le PLF de fin de gestion.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 55
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

c) La programmation à moyen terme (PMT)


La programmation à moyen terme est réalisée au cours du premier quadrimestre (mars/avril N) par la
direction du Budget. Elle est construite dans le cadre d’un cadrage budgétaire global, qui correspond au
niveau cible de la norme de dépense de l’État.

Les plafonds de crédits par mission qui sont proposés dans le cadre de la PMT sont documentés à partir
d’une analyse des tendanciels, des risques de dépenses nouvelles additionnelles, et par des mesures
d’économie ou de maîtrise de la dépense. Certaines mesures peuvent revêtir un caractère transversal
(règles relatives à la fonction publique, indexation des dépenses de guichet par exemple).

d) Les lettres de cadrage


Les lettres de cadrage, rédigées par le ministre du budget et signées par le Premier ministre au printemps,
déterminent les grandes orientations et les modalités de la discussion budgétaire qui s’ouvre. Adressées
à chacun des ministères, elles peuvent notamment fixer des normes transversales d’évolution des crédits
(ex : diminution des dépenses brunes au sens du budget vert) et des emplois (ex. : stabilisation des
effectifs), ou définir des objectifs propres à chaque ministère.

e) Les conférences de performance


Les conférences de performance ont lieu en avril ou en mai. Elles permettent à la direction du Budget et
aux responsables de programme d’opérer une revue des objectifs et indicateurs, afin de préparer le
dispositif d’évaluation du projet annuel de performances (PAP) de l’année N+1. Les échanges sont cadrés
par la circulaire relative à la préparation des volets « performance » des PAP publiée en amont des
conférences.

Les conférences de performance sont organisées pour chaque mission ou programme par le bureau
sectoriel concerné. Le bureau 2POP assiste à l’ensemble des conférences pour fournir un appui
méthodologique et assurer la synthèse des évolutions entre deux exercices.

Elles doivent permettre de transmettre au Parlement la liste des objectifs et indicateurs envisagés pour
les PAP de l’année N+1 avant le 15 juillet, puis de présenter la maquette définitive lors du dépôt du PLF, la
maquette de performance des missions et programmes, ainsi que les cibles associées aux sous-
indicateurs, étant ensuite déclinée de façon détaillée dans les PAP publiés début octobre.

f) Les conférences budgétaires


Les conférences budgétaires sont organisées en mai et constituent la première étape de la phase de
négociation budgétaire. Elles visent à partager : la position de la direction du Budget d’une part, issue des
travaux de la PMT, la position du ministère concerné d’autre part. Les conférences budgétaires sont des
réunions entre services, destinées à dégager les points d’accord et de désaccord en vue des arbitrages
budgétaires. Elles se tiennent généralement dans les locaux de la direction du Budget, en présence du
sous-directeur et du bureau de la direction du Budget concernés, ainsi que des équipes du RFFIM et des
responsables de programme du ministère en question.

Lorsqu’une programmation pluriannuelle ferme existe (ex : premières annuités de LPFP, lettres-plafonds
pluriannuelles), les conférences budgétaires sont axées sur le respect des plafonds de crédits et d’emplois
de référence. À cette occasion, les éléments nouveaux apparus au regard de l’exécution, ainsi que les
moyens de parvenir à gager les éventuelles dépenses nouvelles au sein des missions concernées sont
examinés.

Les discussions se font selon les directives fixées par le Premier ministre dans la lettre de cadrage. Un
compte rendu est établi à l’issue de ces conférences, faisant apparaître les points de convergence et de
divergence qui feront ensuite l’objet de discussion entre ministres puis, le cas échéant, d’arbitrages.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 56
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

2. Le temps des arbitrages budgétaires

a) Les réunions de ministres et les arbitrages budgétaires


Sur la base des éléments préparés à l’issue des conférences budgétaires, des réunions individuelles sont
organisées entre le ministre du budget et les autres membres du Gouvernement. Les réunions de ministres
peuvent permettre de rapprocher certaines positions, voire d’arriver à un accord sur certains ministères,
ou a minima d’identifier les points qui doivent être portés à l’arbitrage du Premier ministre.

Suite à ces réunions à haut niveau, les arbitrages budgétaires peuvent être instruits lors de réunions entre
les cabinets du ministre du budget et du ministère concerné, organisées par le cabinet du Premier ministre
et associant systématiquement le conseiller budgétaire. Ces réunions, tenues habituellement entre la mi-
juin et la mi-juillet, donnent lieu soit à des arbitrages immédiats, soit alimentent une prise de décision du
Premier ministre qui peut intervenir ultérieurement.

b) Le rapport prévu à l’article 48 de la LOLF et les lettres-plafonds


Avant le 15 juillet, le Gouvernement publie le résultat des arbitrages, sous forme d’un rapport (article 48
de la LOLF modifiée) comprenant un tableau présentant les crédits pour chaque mission du budget
général pour l’année N+1 (et éventuellement le triennal à venir), le niveau des concours aux collectivités
locales, les évolutions de maquette (nomenclature budgétaire) retenues et une présentation des
dispositifs de performance.

Les lettres-plafonds traduisent les décisions du Premier ministre et de son cabinet sur chacun des
périmètres ministériels. Chaque ministre reçoit ainsi à partir de la mi-juillet un courrier signé du Premier
ministre qui lui notifie plus en détail le niveau de ses crédits de paiement par mission et programme, le
plafond des recettes affectées à ses opérateurs et son plafond d’emplois ministériel. Une annexe détaillée
présente les données chiffrées arrêtées, tant en crédits qu’en emplois (plafonds d’emplois et schémas
d’emplois du ministère et de ses opérateurs), ainsi qu’en matière de taxes affectées.

Elles présentent également les principaux sous-jacents des plafonds, notamment en termes de réformes
à mettre en œuvre pour atteindre et sécuriser les économies retenues.

c) Les conférences de répartition


Les conférences de répartition sont organisées entre mi-juillet et mi-août à l’issue de la finalisation des
lettres-plafonds. Elles visent à affiner la répartition des crédits et des emplois, et à procéder aux derniers
arbitrages requis pour la rédaction détaillée des documents budgétaires annexés au PLF.

C’est à cette occasion que sont ainsi parfois arbitrés les derniers différends en matière d’autorisations
d’engagement.

La budgétisation telle qu’elle ressort des conférences de répartition doit ainsi permettre de s’assurer de
la soutenabilité de la répartition des moyens des politiques publiques et de la couverture des dépenses
obligatoires.

Parallèlement, sont réalisés les travaux relatifs au passage du « constant au courant » (définition et
chiffrage des mesures de transfert et de périmètre) ;

Les mesures de périmètre en PLF sont traitées dans le cadre de la procédure de répartition ; les mesures
de transferts en PLF le sont dans le cadre d’une procédure transversale d’instruction dématérialisée
reposant sur l’application Tango. Cette dernière débute fin mai et se termine mi-juillet par une RIM, à
l’issue de laquelle sont arbitrés les points de désaccord entre ministères et direction du Budget.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 57
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

3. Le temps de la rédaction et de la discussion parlementaire du


projet de loi de finances

a) La confection du projet de loi de finances (PLF) et l’adoption en


Conseil des ministres
Les arbitrages que traduisent les lettres-plafonds permettent aux ministères, au terme des conférences
de répartition, de rédiger en juillet et en août les annexes au PLF. Ces annexes serviront notamment à
produire les articles dits « de chiffres » du PLF (articles relatifs aux plafonds de crédits et aux emplois
notamment, rédigés par la direction du Budget).

Les prévisions de recettes, qui contribuent à la définition du solde budgétaire de l’État et du déficit public,
font l’objet d’arbitrages définitifs au cours du mois d’août et jusqu’à début septembre.

Les ministères transmettent également à la direction du Budget ou à la direction de la législation fiscale


à partir de la mi-juillet des projets d’articles qu’ils souhaitent voir insérés dans le PLF. Ces projets d’articles
font l’objet d’un examen de fond et de forme, avant d’être soumis à l’arbitrage du cabinet du Premier
ministre, qui en arrête notamment la liste (RIM « sommaire »), et adressés pour avis au Conseil d’État.

Le Gouvernement saisit, au cours de la première quinzaine de septembre, le Haut conseil des Finances
Publiques (HCFP) pour avis sur les prévisions macroéconomiques sur lesquelles repose le PLF, la cohérence
de l’article liminaire du PLF au regard des orientations pluriannuelles de solde structurel et de dépenses
des administrations publiques définies dans la LPFP, ainsi que le réalisme des prévisions de recettes et de
dépenses du PLF (article 61, IV LOLF).

La semaine suivant la saisine du HCFP, la DB transmet au Conseil d’État pour avis la liasse de chiffres,
fixant définitivement les évaluations de recettes et les plafonds en crédits par programmes. Elle se
compose :

→ de l’article liminaire ;

→ des dispositions relatives aux affectations (reconduction des budgets annexes et comptes
spéciaux existants) ;

→ de l’article relatif aux prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales ;

→ de l’article relatif au prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne ;

→ de l’article d’équilibre ;

→ de l’article relatif aux plafonds de crédits du budget général et l’état B ;

→ de l’article relatif aux plafonds de crédits des budgets annexes et l’état C ;

→ de l’article relatif aux plafonds de crédits des comptes spéciaux et l’état D ;

→ de l’article relatif aux autorisations de découvert et l’état E ;

→ de l’état F relatif à la répartition des moyens globaux alloués par mission ;

→ de l’article relatif aux objectifs et indicateurs de performance et l’état G ;

→ des plafonds des autorisations d’emplois de l'État ;

→ des plafonds des emplois des opérateurs de l'État ;

→ des plafonds des emplois des établissements à autonomie financière ;

→ des plafonds des emplois des autorités publiques indépendantes.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 58
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

Au terme de l’examen de chacun des articles du PLF par le Conseil d’État, la direction du Budget
confectionne le « bleu général » du PLF, qui rassemble l’ensemble des articles du PLF, ses annexes chiffrées
et les évaluations préalables des articles.

Une fois finalisé, le PLF est présenté en Conseil des ministres, fin septembre.

→ Se rapporter à la fiche 3-C « Les lois financières » pour de plus amples informations

b) Le débat parlementaire et le vote de la loi de finances


Le PLF est ensuite transmis à l’Assemblée nationale (article 39 de la Constitution) au plus tard le premier
mardi d’octobre, accompagné du rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales et
financières de la nation (RESF) et des documents et annexes suivants :

→ Voies et moyens (tomes 1 et 2) ;

→ Rapport analysant la trajectoire, les conditions de financement et la soutenabilité de la dette de


l’ensemble des administrations publiques et de leurs sous-secteurs ;

→ Rapport sur la situation des finances publiques locales ;

→ Projets annuels de performance (PAP) ;

→ « Jaunes budgétaires » ;

→ Documents de politique transversales (DPT) dits « Oranges budgétaires ».

Le PLF est également adressé à la Commission européenne avant le 15 octobre en application du


règlement UE n° 4733/2013 (two-pack), qui émet un avis non contraignant au plus tard le 30 novembre.

L’examen parlementaire du projet de loi de finances s’étale sur une période de près de trois mois,
d’octobre à la mi-décembre.

Au terme de l’examen du projet de loi par la commission des finances saisie au fond et par les
commissions permanentes saisies pour avis, le texte est discuté en séance publique sur la base du projet
du gouvernement.

La première lecture du PLF par l’Assemblée nationale est habituellement la plus intensive en termes de
nombre d’amendements et de durée des débats. La primauté de l’Assemblée nationale pour connaître
des sujets financiers conduit à la saisir en premier lieu des projets d’amendements de nature financière.

La première partie (ressources et équilibre) et la seconde partie (crédits des missions) sont
successivement discutées, la LOLF empêchant que le débat de la seconde partie ne soit entamé avant
l’adoption de la première partie.

De nombreuses coordinations sont rendues nécessaires au cours du débat parlementaire, tant en emplois
qu’en crédits, afin de tirer les conséquences des votes du Parlement, notamment sur les articles « de
chiffres » du PLF. C’est le Gouvernement qui se charge de cette coordination. Sont ainsi régulièrement
amendés les crédits des missions, l’article d’équilibre du PLF, ainsi que l’article liminaire qui précise les
soldes publics structurels et nominaux par sous-secteur. La direction du Budget est responsable de la
production des amendements du Gouvernement et des réponses du Gouvernement aux amendements
des parlementaires, sur les sujets autres que fiscaux (DLF).

En application des règlements des assemblées, le Gouvernement peut demander à ce que le Parlement
se prononce à nouveau sur certains de ses votes (« seconde délibération »). Le Gouvernement peut
également recourir aux instruments du parlementarisme rationalisé, notamment le vote bloqué prévu à
l’article 44 de la Constitution, ou l’article 49, alinéa 3 de la Constitution, afin de faire adopter le texte.

La navette parlementaire conduit le PLF au Sénat.

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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

Si la commission mixte paritaire (CMP), qui se réunit à la suite du vote du Sénat, ne parvient pas à
l’adoption d’un texte commun, le texte éventuellement adopté au Sénat est examiné en nouvelle lecture
à l’Assemblée nationale.

Le débat et les votes de la nouvelle lecture sont encadrés par la jurisprudence constitutionnelle de
l’entonnoir. Ainsi, un amendement ne peut être adopté après la réunion de la CMP que dans quatre
hypothèses :

→ relation directe avec une disposition restant en discussion ;

→ nécessité de respecter la Constitution ;

→ nécessité d'assurer une coordination avec d'autres textes en cours d'examen au Parlement ;

→ nécessité de corriger une erreur matérielle.

En outre, les articles adoptés en termes identiques par les deux chambres en première lecture ne peuvent
plus être modifiés en nouvelle lecture, à l’exception des trois dernières hypothèses citées ci-dessus.

Après une nouvelle lecture du Sénat, l’Assemblée nationale est de nouveau appelée à se prononcer sur le
texte du PLF, en lecture définitive. Elle est alors saisie formellement non pas du texte adopté par le Sénat,
mais du dernier texte voté par elle, qu’elle peut le cas échéant amender des seuls amendements adoptés
par le Sénat en nouvelle lecture.

Au terme de cette procédure, le PLF est adopté en lecture définitive par l’Assemblée nationale à la mi-
décembre.

Il convient de noter la faculté octroyée au Gouvernement, qui n’a à ce jour jamais été utilisée, de mettre
en vigueur par ordonnance les dispositions du PLF, si le texte n’a pas été adopté par le Parlement dans un
délai de 70 jours (article 47, al. 3 de la Constitution), ce qui porte en théorie la fin du délai d’adoption à
la mi-décembre (sauf suspension du délai si le Parlement n’est pas en session, soit dans le cas exceptionnel
d’une dissolution).

→ Se rapporter à la fiche 3-D « Phase parlementaire et vote » pour de plus amples informations

c) L’examen de la constitutionnalité du projet de loi de finances et la


promulgation de la loi
En vertu de l’article 61 de la Constitution, 60 députés ou 60 sénateurs (ainsi que le Président de la
République, le Premier ministre, ou les présidents des assemblées) peuvent déférer au Conseil
constitutionnel la loi de finances.

La direction du Budget est chargée, avec la DLF, de préparer les éléments de défense de la loi au regard
des griefs soulevés par les requérants ainsi que des questions soulevées d’office par le Conseil, le cas
échéant avec l’appui des ministères. Ces deux directions participent à la réunion de travail au Conseil
constitutionnel dont la coordination est assurée par le Secrétariat général du Gouvernement, dont un
chargé de mission rédige les observations du Gouvernement.

Une fois promulguée, la loi de finances est publiée au Journal officiel au plus tard le 31 décembre. La
direction du Budget fait publier, en même temps, le décret prévu à l’article 44 de la LOLF portant
« désignation des ministres bénéficiaires des crédits ouverts sur chaque programme, dotation ou compte
spécial ».

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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

Ressources associées :
Budget.gouv :

→ Calendrier budgétaire

Contacts
SD1 / Bureau 1BLF

SD2 / Bureau 2POP

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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

B. La norme de dépense dans


la procédure budgétaire

1. La norme de dépense : objet et historique


La préparation du budget est encadrée par une « norme de dépense », définie par un périmètre de
dépense et un objectif d’évolution annuelle, destinée à fixer un niveau maximum de dépenses de l’État.
Elle est essentielle à trois points de vue :

→ limiter la progression des dépenses, même en phase d’augmentation des recettes. En effet, étant
fixée de façon indépendante des recettes, une norme en dépenses permet d’éviter l’écueil du
recyclage, en haut de cycle, de recettes supplémentaires en dépenses supplémentaires pouvant
résulter d’un pilotage par le solde ;

→ guider la construction de la partie dépenses au moment de la préparation du PLF, en constituant


un point d’ancrage ;

→ piloter l’exécution, en éclairant sur les choix à faire et les éventuelles mesures à prendre pour
assurer le respect, en gestion, des équilibres de la loi de finances.

Plusieurs normes en dépenses se sont succédées depuis la fin des années 1990.

→ Zéro volume : le projet de loi de finances pour 2004 a, pour la première fois, prévu une croissance
nulle en volume (i.e. en euros constants) des dépenses du budget général nettes des
remboursements et dégrèvements de recettes fiscales. Son périmètre a par la suite été élargi aux
prélèvements sur recettes au profit des collectivités locales et de l’Union européenne (2008) et
aux taxes affectées plafonnées (2012).

→ Zéro valeur : en 2011, la création d’une norme en valeur visait à stabiliser, en euros courants, le
même périmètre de dépenses que la norme « zéro volume » à l’exclusion des charges d’intérêt
de la dette et des contributions au CAS Pensions.

→ Norme de dépenses pilotables / objectif de dépenses totales de l’État : la LPFP 2018-2022 a


ensuite consacré l’existence de deux normes relatives aux dépenses de l’État :

− La norme de dépenses pilotables (NDP) visait à recentrer le périmètre de la norme sur les
dépenses les plus pilotables de l’État. La NDP était composée des dépenses du budget
général, des budgets annexes, hors remboursements, dégrèvements et investissements
d’avenir, hors charge de la dette et hors contributions au CAS Pensions, ainsi que des
plafonds de taxes affectées à des tiers autres que les collectivités locales, la sécurité sociale
et l’Union européenne, des dépenses des budgets annexes, de certains comptes
d’affectation spéciale et du compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel
public » ;
− L’objectif de dépenses totales de l’État (ODETE) visait, quant à lui, à se rapprocher des
dépenses totales des administrations publiques centrales, en intégrant également des
dépenses moins pilotables. Outre la NDP, l’ODETE comprenait donc la charge de la dette,
les pensions et les prélèvements sur recettes ainsi que les dépenses exceptionnelles
d’urgence et de relance, les investissements d’avenir ainsi et l’essentiel des comptes
d’affectation spéciale non compris au sein de la NDP.

Ces deux normes ont un bilan contrasté. En 2018 et 2019, les objectifs de NDP et d’ODETE fixés en LPFP
ont été respectés. Mais la survenance de la crise sanitaire a par la suite rendu caduques les cibles fixées
par l’article 8. Surtout, la mise en place de diverses mesures d’urgence et de vecteurs ad hoc de réponse

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 62
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

à la crise a contribué à fragiliser la capacité réelle de pilotage des dépenses sous NDP, tout en menant à
des retraitements qui ont progressivement brouillé la frontière entre les deux normes. Leur utilité en tant
qu’outils de suivi et de pilotage en a été fortement réduite, la plus grande sophistication de cette norme
à deux niveaux se faisant au détriment de sa lisibilité et de son appropriation. De surcroît, il est apparu
que le périmètre le plus réduit de la NDP présentait des points de fuite sur des dépenses dont la
dynamique doit être pleinement considérée pour construire une trajectoire de dépenses de l’État qui soit
cohérente avec les cibles de dépenses globales et l’objectif de maîtrise et de redressement des comptes
publics.

Des ajustements sont donc apparus souhaitables pour renforcer l’effectivité du pilotage de la dépense
de l’État et indirectement celui de la dépense des opérateurs et établissements constituant le champ des
ODAC : la simplification et l’élargissement de l’agrégat de suivi des dépenses de l’État.

2. La norme de dépense en vigueur


Pour faire face à ces écueils, le projet de loi de programmation des finances publiques 2023-2027 a ainsi
consacré une nouvelle norme de dépenses : le périmètre des dépenses de l’État (PDE). Celui-ci
comprend :

→ l’ensemble des dépenses du budget général, c’est-à-dire la totalité des missions budgétaires, y
compris notamment les missions « Investir pour la France de 2030 », « Plan de relance », ou
encore les programmes portant des abondements du budget général au compte d’affectation
spéciale (CAS) des participations financières de l'État (PFE) ;

→ les prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales et de l’Union européenne. Il
s’agit en effet de moindres recettes pour l’État et par conséquent, d’une dépense ;

→ les budgets annexes, les comptes spéciaux (y compris les Pensions) et le compte de concours
financiers « Avances à l'audiovisuel public » ;

→ les taxes affectées plafonnées à des tiers autres que les collectivités locales et la sécurité sociale.

Le nouveau périmètre des dépenses de l’État n’inclut pas les charges liées à la dette de l’État (programme
117 « Charge de la dette et trésorerie de l'État » et programme 355 « Charge de la dette de SNCF Réseau
reprise par l’État »), ni les crédits résultant du mécanisme de cantonnement de la dette COVID
(programme 369 « Amortissement de la dette de l'État liée à la covid-19 »), dont la dynamique, liée
directement à l’évolution pluriannuelle des recettes et à la conjoncture, ainsi que les circuits particuliers,
justifient l’exclusion. Les nouvelles dispositions de la loi organique relative aux lois de finances
permettront par ailleurs un suivi renforcé de la trajectoire d’endettement et de la charge de la dette, avec
un rapport dédié au Parlement remis chaque année.

Concernant les prélèvements sur recettes, leur réintégration se justifie par le caractère structurant de
ces dépenses dans la trajectoire de dépenses de l’État. Si le prélèvement sur recettes au profit de l’Union
européenne est moins pilotable, sa trajectoire n’est pas exogène pour autant et résulte de négociations
dont les conséquences doivent être tirées sur le pilotage d’ensemble des dépenses de l’État. Par ailleurs,
sa dynamique est à considérer dans la définition du juste niveau des crédits budgétaires ministériels, dans
un contexte où la croissance de la contribution au budget de l’Union européenne offre en retour des
perspectives de financement. Concernant les prélèvements sur recettes au profit des collectivités
territoriales, leur exclusion du périmètre de la norme avait été justifiée par un mode de pilotage renouvelé
des relations entre État et collectivités, ciblé sur la maîtrise des dépenses des collectivités plutôt que
l’ajustement du soutien financier de l’État. Si ce mode de pilotage est reconduit en étant ajusté, la
trajectoire des concours financiers de l’État aux collectivités doit néanmoins être prise en compte dans
la construction d’une trajectoire soutenable de dépenses de l’État.

Compte tenu du poids des dépenses de pensions dans le budget de l’État, de leur dynamique et de leur
relative rigidité, il est enfin opportun d’intégrer ce poste au périmètre de référence pour la construction
et le suivi des dépenses de l’État. Les dépenses finales du CAS « Pensions » sont ainsi intégrées au

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 63
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

périmètre des dépenses de l’État, les dépenses intermédiaires intervenant en financement du CAS
Pensions (contributions au CAS Pensions) étant retraitées pour éviter tout double compte.

Ce périmètre de dépenses ainsi renouvelé permet d’établir une clé de passage plus simple et lisible entre
les dépenses budgétaires de l’État et les charges de l’article d’équilibre des lois de finances. À cette fin,
un tableau de norme est rendu public dans l’exposé général des motifs du PLF. Il permet notamment de
mettre en perspective le niveau de norme au regard de l’historique et de la référence fixée en LPFP.

Contact
SD1 / Bureau 1BPB

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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

Table de passage de la norme

Article d'équilibre Dont NDP Dont ODETE Dont HN PDE hors PDE
M€
Budget général LFI 2022
Dépenses 284 967 X X
Mission "Investissements d'avenir" 7 004 X X
Mission "Plan d'urgence face à la crise sanitaire" 200 X X
Mission "Plan de relance" 13 006 X X
Abondement du budget général au CAS PFE (PLFR 1) 748 X X
Cantonnement de la dette Covid 1 885 X - X
Renforcement des fonds propres de l’Agence française de développement 190 X X
Charge de la dette (yc SNCF) 39 492 X - X
Contributions au CAS "Pensions" 44 415 X X
Total BG 391 907 - - - - -

PSR
Prélèvement au profit des collectivités territoriales 43 241 X X
Prélèvement au profit de l'Union européenne 26 359 X X -
Total PSR 69 600 - - -

Budgets annexes
Contrôle et ex ploitation aériens 2 381 X 0 T2CAS X T2CAS
Publications officielles et information administrativ e 149 X 0 T2CAS X T2CAS
Totaux pour les budgets annexes 2 531 - - - - -

Comptes spéciaux
Aides à l'acquisition de véhicules propres (ligne supprimée) -
Contrôle de la circulation et du stationnement routiers 1 535 X X P755 X P755
Développement agricole et rural 126 X X -
Financement des aides aux collectivités pour l'électrification rurale 360 X X -
Financement national du développement et de la modernisation de l'apprentissage
- - -
(supprimé par l'article 87 de la LFI pour 2020)
Gestion du patrimoine immobilier de l'État 416 X 0 X -
Participation de la France au désendettement de la Grèce 99 X - X
Participations financières de l'État 9 592 X - X
Pensions 61 104 X P743 X P743
Services nationaux de transport conventionnés de voyageurs - - -
Transition énergétique - - -
Comptes d'affectation spéciale 73 232 - - - - -

Comptes de concours financiers


Av ances à div ers serv ices de l'État ou organismes gérant des serv ices publics 11 321 X X
Av ances à l'audiov isuel public 3 701 X X -
Av ances aux collectiv ités territoriales 114 877 X X
Prêts à des États étrangers 725 X X
Prêts et av ances à des particuliers ou à des organismes priv és 710 X X
Comptes de concours financiers 131 336 - - - - -

Comptes de commerce
Approv isionnement de l'État et des forces armées en produits pétroliers, biens et serv ic 608 X X
Cantine et trav ail des détenus dans le cadre pénitentiaire 174 X X
Couv erture des risques financiers de l'État 1 374 X X
Ex ploitations industrielles des ateliers aéronautiques de l'Etat 685 X X
Gestion de la dette et de la trésorerie de l'Etat 39 877 X X
Lancement de certains matériels aéronautiques et de certains matériels d'armement
9 X X
complex es
Opérations commerciales des domaines 40 X X
Régie industrielle des établissements pénitentiaires 26 X X
Renouv ellement des concessions hy droélectriques 1 X X
Soutien financier au commerce ex térieur 769 X X
Comptes de commerce 43 562 - - -

Comptes d'opérations monétaires


Émission des monnaies métalliques 93 X X
Pertes et bénéfices de change 30 X X
Comptes d'opérations monétaires 123 - - - - -

Hors charges de l'article d'équilibre


Tax es affex tées 18 716 X - - X
T3 CAS -5 892 X - - X
Tv a région 4 679 - X - - X
Total 17 504 - - - - -

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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

C. Les lois financières


La dénomination « lois financières » n’a pas d’existence juridique propre. Toutefois, l’on peut considérer
qu’elle englobe les lois de finances, les lois de financement de la sécurité sociale et les lois de
programmation des finances publiques. La présente fiche thématique vise à préciser le contenu et l’objet
des différentes catégories de lois.

1. Les lois de finances


L’article 1er de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) dispose qu’ont le caractère de lois de
finances :

→ la loi de finances de l’année ;

→ les lois de finances rectificatives ;

→ la loi de finances de fin de gestion ;

→ la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l'année ;

→ les lois partielles ou spéciales qui seraient votées en application de l’article 45 de la LOLF, en cas
de non-respect des délais de dépôt ou de vote prévus par la Constitution.

Le caractère de loi de finances implique des règles particulières en matière de contenu de la loi et
d’organisation du débat parlementaire. Le Gouvernement dispose en outre de prérogatives particulières
en vue de permettre l’adoption des textes financiers.

a) La loi de finances initiale


La loi de finances initiale (LFI) détermine, pour un exercice, la nature, le montant et l’affectation des
ressources et des charges de l’État, ainsi que l’équilibre budgétaire et financier qui en résulte.

Elle donne ainsi une existence juridique au budget de l’État, en comportant à la fois des dispositions
relatives aux ressources de l’État et à ses dépenses, sous la forme de prévisions pour les recettes fiscales
et non fiscales, pour les prélèvements sur recettes, ainsi que les plafonds de crédits par programme et
mission pour le budget général, les budgets annexes et les comptes spéciaux, limitatifs par principe et
évaluatifs par exception (art. 10 et 24 de la LOLF).

Les recettes figurent à l’état A annexé à la loi de finances. Les crédits figurent aux états législatifs annexés
B, C, D et E.

L’état F donne une vision agrégée des moyens consacrés à une politique publique (crédits budgétaires,
fonds de concours et attributions de produits, dépenses fiscales, ressources affectées plafonnées,
prélèvements sur recettes) par mission du budget général et par budget annexe.

Enfin, l’état G liste l’ensemble des objectifs et indicateurs de performance par mission du budget général,
budgets annexes et comptes spéciaux.

Les articles de loi de finances se prêtent à plusieurs catégorisations. Par exemple :

→ certains articles de la loi ont un caractère obligatoire, comme l’article d’équilibre qui détermine
le solde budgétaire de l’État et le plafond de ses dépenses. D’autres ont un caractère facultatif
et figurent si besoin dans le projet de loi ;

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 66
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

→ certains articles contiennent des dispositions dites de « chiffres » (par ex : plafonds des crédits
ouverts aux ministres, plafonds d’autorisations d’emplois, déplafonnement des reports), d’autres
comportent des dispositions dites de « lettres » ;

→ certains articles ont une nature fiscale (recettes hors taxes affectées), d’autres une nature
budgétaire (dépenses, taxes affectées, garanties de l’État) ;

→ un article spécifique renvoie à un état législatif annexé comprenant les objectifs et indicateurs
de performance des missions du budget général, budgets annexes et comptes spéciaux.

Ces catégorisations reflètent le caractère interministériel du projet de loi de finances qui, s’il est
essentiellement coordonné par la direction du Budget et la direction de la législation fiscale, implique aux
différents stades de sa préparation les autres ministères, tant en ce qui concerne les arbitrages chiffrés
du projet de budget, que la rédaction des articles du projet de loi.

→ Se reporter au chapitre 3-A « Le calendrier budgétaire »

b) La loi de finances rectificative (ou « collectif budgétaire »)


Un tel projet, délibéré en Conseil des ministres par le Gouvernement, vise généralement à financer des
mesures nouvelles qui n’ont pas pu être anticipées en budgétisation ou à couvrir des impasses sur des
dépenses obligatoires dont la dynamique est plus forte qu’attendue ; il peut aussi procéder à des
annulations de crédits devenus sans objet ou nécessaires au respect de la norme de dépense en
exécution.

Un collectif peut être motivé par une mesure d’urgence : sauvetage de la banque Dexia 3 ; abondement
par la France du Fonds européen pour la stabilité financière 4 ; financement des dispositifs de soutien
d’urgence dans le cadre de la crise de la covid-19.

La procédure d’élaboration d’un projet de loi de finances rectificative (PLFR) est similaire à celle du projet
de loi de finances (PLF) mais est mise en œuvre dans un calendrier resserré (15 jours), dans la mesure où il
n’a vocation à viser que quelques objets spécifiques (ex. PLFR 1 et 2 pour 2020 dans le cadre de la covid,
article de garanties).

Les bureaux sectoriels contribuent, dans un exercice coordonné par 1BLF, à alimenter les arbitrages. Une
fois les arbitrages rendus sur le schéma d’ouvertures / annulations, les bureaux sont sollicités pour ventiler
les montants dans un tableau d’ouvertures / annulations et motiver ces mouvements en lien avec les DAF
ministérielles (rédaction des « placards »). Ces éléments permettent de saisir le HCFP, puis le Conseil
d’État.

Parallèlement, les éventuels articles de lettres sont préparés et transmis au Conseil d’État pour avis (article
39 de la Constitution).

c) La loi de finances de fin de gestion


Créées par la loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre 2021, les lois de finances de fin de gestion (LFG)
visent à procéder exclusivement au schéma de fin de gestion (ouvertures et annulations sur les crédits
ministériels), en excluant les autres dispositions, notamment fiscales. Cela a pour objet de rationaliser le
calendrier et les procédures budgétaires.

Ainsi, les lois de finances de fin de gestion ne peuvent pas comporter les dispositions :

→ relatives aux ressources de l’État ;

3
Loi n°2011-1416 du 2 novembre 2011 de finances rectificative pour 2011 (5 articles).
4
Loi n°2010-606 du 7 juin 2010 de finances rectificative pour 2010 (4 articles).

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 67
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

→ relatives à l’assiette, au taux, à l’affectation et aux modalités de recouvrement des impositions


de toutes natures affectées à une personne morale autre que l’État ;

→ affectant directement les dépenses budgétaires des années ultérieures à l’exercice en cours,
définissant les modalités de répartitions des concours de l’État aux collectivités territoriales ou
des recettes fiscales affectées à ces dernières et à leurs établissements publics, approuvant les
conventions financières, comportant des dispositions relatives à l’information et au contrôle du
Parlement sur la gestion des finances publiques, comportant des dispositions relatives à la
comptabilité publique et au régime de la responsabilité pécuniaire des agents des services
publics, ou comportant des dispositions autorisant le transfert de données fiscales, lorsque celui-
ci permet de limiter les charges ou d'accroître les ressources de l'État.

Toutefois, elles peuvent comporter des dispositions tendant à modifier, pour l'année en cours,
l'affectation d'impositions de toutes natures.

S’agissant de la procédure d’élaboration, elle est similaire à celle d’un PLFR en cours d’année (arbitrage
d’un schéma, ventilation des montants dans un classeur et rédaction des motifs, saisine du HCFP, saisine
du Conseil d’État) mais vise a priori tous les périmètres ministériels.

Dans le cadre de la prévision d’exécution d’octobre, les bureaux sectoriels analysent, programme par
programme, les écarts entre ressources et prévisions de dépenses et proposent des mesures correctrices
ou de redressement par rapport à leur prévision « brute ». Ce schéma de fin de gestion permet de
déterminer les ouvertures sur les programmes en besoin de financement et les annulations sur les
programmes bénéficiant de marges ou de sous-consommations.

La procédure d’arbitrage est similaire à celle du PLF mais est mise en œuvre dans un calendrier resserré.
Des réunions d’arbitrage sont organisées pour certains ministères, mais ne sont pas systématiques.
Généralement, des notifications sont transmises aux ministères pour formaliser l’arbitrage sur leur
périmètre.

1BLF assure le suivi des arbitrages dans les mêmes conditions que pour le PLF. Les bureaux sectoriels
transmettent dans les meilleurs délais les données actualisées sous Unisson en cas de recalage, pour
intégration en synthèse : cela permet notamment d’éclairer le cabinet sur l’équilibre global des
ouvertures et des annulations pour orienter les derniers arbitrages à rendre.

d) La loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des


comptes de l'année (anciennement loi de règlement)
En application de l’article 37 de la LOLF, la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation
des comptes de l'année arrête ex post le montant définitif des recettes et des dépenses, ainsi que le
résultat budgétaire qui en découle.

Elle arrête le tableau de financement de l’année et approuve le compte de résultat et le bilan de l’État en
comptabilité générale.

Des documents budgétaires (les rapports annuels de performances – RAP), préparés par les ministères et
relus par la direction du Budget, lui sont annexés.

D’après l’article 46 de la LOLF, « le projet de loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation
des comptes de l'année, y compris les documents prévus à l'article 54 et aux 4° et 5° de l'article 58, est
déposé et distribué avant le 1er mai de l'année suivant celle de l'exécution du budget auquel il se
rapporte ».

Le 5° de l’article 58 de la LOLF dispose que la certification de la Cour des comptes portant sur la régularité,
la sincérité et la fidélité des comptes de l’État est également annexée au projet de loi de règlement.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 68
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

Aux termes de l’article 41 de la LOLF, le PLF de l’année N+1 ne peut être mis en discussion devant une
assemblée avant le vote par celle-ci, en première lecture, sur le projet de loi relative aux résultats de la
gestion et portant approbation de l’année N-1. Toutefois, la LOLF n’impose pas une adoption dudit projet
de loi en première lecture, et son rejet par les deux assemblées ne s’oppose pas à la discussion du PLF (cf.
le rejet du projet de loi de règlement pour 2021 et le PLF pour 2023).

2. Les lois de financement de la sécurité sociale (LFSS)


En application de l’article 34 de la Constitution, les lois de financement de la sécurité sociale (LFSS)
déterminent les conditions générales de son équilibre financier et, compte tenu de leurs prévisions de
recettes, fixent ses objectifs de dépenses, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi
organique.

Ont le caractère de LFSS :

→ la LFSS de l'année (LFSS N+1) qui comprend un article liminaire sur les administrations de sécurité
sociale (ASSO) et trois parties : une partie relative à l’année en cours (N, rectificative) ; une partie
relative aux recettes et à l’équilibre général de l’année à venir (N+1) ; une partie relative aux
dépenses de l’année à venir (N+1). Cette dernière partie fixe notamment les objectifs de
dépenses de l’ensemble des régimes obligatoires de base par branche, ainsi que le niveau de
l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) et de ses sous-objectifs ;

→ la loi de financement rectificative de la sécurité sociale (LFRSS) qui peut modifier en cours
d’année les dispositions et la prévision d’équilibre de l’année en cours. En cas de remise en cause
en cours d’année de l’équilibre financier voté, un projet de loi rectificatif peut être déposé (mais
n’est pas obligatoire). Dans le cas contraire, le Gouvernement présente au Parlement un rapport
trimestriel et modifie l’équilibre général dans la partie rectificative de la LFSS N+1 ;

→ la loi d'approbation des comptes de la sécurité sociale (LACSS) qui comprend un article liminaire
sur les ASSO et approuve les tableaux d’équilibre de l’année à laquelle il se rapporte.

L’élaboration du PLFSS est menée chaque année par la direction de la sécurité sociale (DSS), en
collaboration avec la direction du Budget dans le cadre notamment de la coordination entre PLF et PLFSS.
D’autres directions au sein des ministères chargés de la santé et de la prévention et des solidarités, de
l’autonomie et des personnes handicapées (direction générale de l’offre de soins (DGOS), direction
générale de la santé (DGS), direction générale de la cohésion sociale (DGCS), etc.) ou d’autres ministères
(ministère chargé de l’agriculture, ministère chargé des outre-mer, etc.) ou encore les organismes de
sécurité sociale transmettent leurs propositions et apportent leur expertise technique pour les mesures
relevant de leur compétence.

Lors de ces travaux préparatoires, la direction du Budget s’attache à concilier les impératifs de maîtrise
des déficits sociaux et de redressement des comptes publics avec les enjeux de politique publique
(qualité et efficacité de notre système de soins et de protection sociale, enjeux de justice sociale, etc.).
Elle assure en outre la coordination entre PLF et PLFSS, compte tenu des relations financières entre l’État
et la sécurité sociale.

L'élaboration du PLFSS s'étend sur la période d’avril à octobre. Une fois délibéré en Conseil des ministres,
le projet de loi et ses annexes sont déposés à l’Assemblée nationale au plus tard le premier mardi
d’octobre. Issue de la loi organique du 14 mars 2022 relative aux lois de financement de la sécurité sociale,
cette disposition aligne les calendriers du PLF et du PLFSS, avec une présentation commune en Conseil
des ministres et un dépôt concomitant à l’Assemblée nationale.

La construction du PLFSS doit respecter les dispositions prévues par les articles LO. 111-3 à LO. 111-10-2 du
code de la sécurité sociale, modifiés récemment par la loi organique n° 2022-354 du 14 mars 2022. La loi
organique précise le contenu des lois et leur présentation.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 69
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

Plusieurs annexes enrichissent le contenu des PLFSS, notamment :

→ un rapport présentant les prévisions financières dans un cadrage pluriannuel de quatre années,
correspondant mieux à l’objectif de pilotage à moyen terme des dépenses sociales, et
notamment de l’ONDAM, ainsi qu’un « compteur des écarts » avec les prévisions de la LPFP ;

→ les rapports d’évaluation des politiques de sécurité sociale (REPSS), qui fixent et évaluent les
objectifs et moyens des politiques de sécurité sociale ;

→ la présentation de l’ensemble des mesures de réduction ou d'exonération de cotisations ou de


contributions de sécurité sociale affectées aux régimes obligatoires de base (« niches sociales »).

3. Les lois de programmation des finances publiques (LPFP)


Les lois de programmation des finances publiques (LPFP) sont des lois ordinaires – à la différence des lois
de finances – introduites lors de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 (article 34). Elles s’inscrivent
dans une démarche pluriannuelle des finances publiques autour de l’objectif d’équilibre budgétaire. Les
LPFP permettent de traduire dans le cadre national les exigences budgétaires des traités européens.

→ Se reporter à la fiche 2-D « Les lois de programmation des finances publiques »

Ressources associées :
Légifrance :

→ Loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances

→ Loi organique n° 2005-881 du 2 août 2005 relative aux lois de financement de la sécurité sociale

→ Loi organique n°2022-354 du 14 mars 2022 relative aux lois de financement de la sécurité sociale

→ Loi n° 2023-1114 du 30 novembre 2023 de finances de fin de gestion pour 2023

Contacts
SD1 / Bureaux 1BLF et 1BPB

SD2 / Bureau 2POP

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 70
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

D. Phase parlementaire et vote

1. Les procédures d’examen du projet de loi de finances (PLF)

a) La procédure liée à la discussion parlementaire


La Constitution prévoit la primauté de l’Assemblée nationale sur le Sénat en matière de discussion des
lois financières (article 39 de la Constitution alinéa 2). Ainsi, les PLF et PLFSS doivent être déposés en
premier lieu à l’Assemblée nationale. En outre, le Gouvernement ne peut pas introduire au Sénat, par voie
d’amendement, des mesures nouvelles, entendues comme des mesures portant sur des objets non
discutés à l’Assemblée nationale (règle dite de « priorité »).

La LOLF (article 39) prévoit que le PLF doit être déposé au plus tard le premier mardi du mois d’octobre
précédant l’exercice auquel il se rapporte, accompagné des documents annexés (hors annexes générales
pour lesquelles le délai est allongé et qui doivent être déposées avant le début de la discussion en séance
publique). En pratique, après transmission par la direction du Budget (1BLF) du PLF et des documents
annexés au secrétariat général du Gouvernement, ce dernier dépose l’ensemble sur le bureau de
l’Assemblée nationale. Le Parlement dispose ensuite d’un délai de 70 jours pour se prononcer sur le texte ;
ce délai comprend une première phase limitée à 40 jours pour la première lecture à l’Assemblée nationale,
suivie d’une phase limitée à 20 jours pour la première lecture au Sénat.

La discussion parlementaire d’un PLF est très différente de celle d’une loi ordinaire. En effet, d’une part
la LOLF (article 40) prévoit que l’examen du PLF est mené selon la procédure accélérée, prévue à l’article
45 de la Constitution, ce qui a pour conséquence qu’une commission mixte paritaire (CMP) est convoquée
dès la fin de la première lecture du PLF dans chaque assemblée. D’autre part, la discussion des lois de
finances, comme celle des lois de financement de la sécurité sociale et des projets de révision
constitutionnelle, porte, en séance publique, sur le texte soumis par le Gouvernement (ou transmis par
l’autre assemblée), contrairement au cas général qui veut, depuis la révision constitutionnelle de 2008,
que le texte discuté en séance publique soit celui qui est adopté par la commission saisie, alors même
que le PLF fait bien l’objet d’un examen par la commission des finances.

La discussion parlementaire suit plusieurs règles qui s’imposent aux parlementaires. Parmi elles,
l’application de la règle de recevabilité financière des initiatives parlementaires (prévue par l’article 40 de
la Constitution) permet aux députés et aux sénateurs de présenter, dans la majorité des cas, des
amendements « gagés » par des nouvelles recettes, afin de ne pas diminuer les ressources publiques. Il
appartient le cas échéant au Gouvernement, lors du débat, de procéder à la « levée du gage », c’est-à-
dire d’indiquer son intention de reprendre à son compte la diminution de ressources opérées par
l’amendement parlementaire, le Gouvernement n’étant en effet pas soumis à l’article 40 de la
Constitution.

Les amendements déposés, tant par le Gouvernement que par les parlementaires, doivent par ailleurs
respecter d’autres règles, parmi lesquelles le respect du domaine des lois de finances (défini à l’article 34
de la LOLF) ou la règle dite « de l’entonnoir ».

Comme sur les autres textes, le Gouvernement dispose d’instruments de procédure comme la réserve de
vote ou de discussion. Il dispose aussi de la possibilité de recourir au vote bloqué (article 44 alinéa 3 de la
Constitution) grâce auquel le Gouvernement demande à la chambre de se prononcer par un seul vote sur
tout ou partie du texte en discussion, en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par lui,
ou encore de la possibilité de demander une seconde délibération à l’issue de l’examen des articles
(articles 101.2 et 119 du règlement de l’Assemblée nationale ; articles 43 et 47 bis du règlement du Sénat).

Enfin, le Premier ministre peut, en outre, engager la responsabilité du Gouvernement à l’Assemblée


nationale (article 49 de la Constitution alinéa 3) sur le vote des PLF et PLFSS sans limite, contrairement

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 71
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

aux autres textes pour lesquels le Premier ministre ne peut engager la responsabilité du Gouvernement
qu’une seule fois par session parlementaire. Dans ce cadre, la direction du Budget (1BLF) travaille en
coordination avec les cabinets, afin de tenir à jour la liste des amendements déposés à l’Assemblée
nationale (discutés ou en discussion, adoptés ou rejetés) devant être retenus dans le texte soumis cette
procédure.

b) Les procédures applicables en cas de retard ou de non conclusion de la


phase parlementaire
En cas de retard ou de non conclusion de la phase parlementaire d’examen des lois de finances, le
Gouvernement dispose de plusieurs outils prévus à l’article 47 de la Constitution et précisés par les
articles 40 et 45 de la LOLF. Ces dispositions concernent schématiquement deux types de situations :

→ d’une part, si les phases de discussion parlementaire n’aboutissent pas à des votes dans les délais
prévus (cf. ci-dessus), le Gouvernement peut accélérer la navette législative entre les deux
assemblées ; si le délai global de 70 jours n’est malgré tout pas respecté, les dispositions du PLF
peuvent être « mises en vigueur par ordonnance » en vertu du dernier alinéa de l’article 47 de la
Constitution et de l’article 40 de la LOLF. Dans la pratique, il n’a encore jamais été recouru à cette
possibilité ;

→ d’autre part, si le PLF n’a pas été déposé en temps utile pour être promulgué avant le début de
l’exercice, les articles 47 de la Constitution et 45 de la LOLF prévoient que le Gouvernement
demande d’urgence l’autorisation de percevoir les impôts, soit par le vote de la seule première
partie du PLF, soit par le vote d’une loi spéciale ayant ce seul objectif et discutée selon la
procédure d’urgence. La promulgation d’une telle loi (partielle ou spéciale) permet au
Gouvernement d’ouvrir par décret les crédits correspondant aux « services votés », c’est-à-dire
au minimum de crédits que le Gouvernement juge indispensables pour poursuivre l'exécution des
services publics dans les conditions qui ont été approuvées l'année précédente par le Parlement,
dans la limite des crédits ouverts par la dernière LFI.

2. La discussion liée à la structure du PLF


La discussion parlementaire et le vote du PLF ont lieu en deux fois, ceci étant lié à la structure de la loi de
finances, qui est composée de deux parties, précédées d’un article liminaire.

Ce dernier donnait initialement une information globale sur la situation de l’ensemble des finances
publiques sous forme d’un tableau de synthèse des prévisions de solde effectif et de solde structurel des
administrations publiques. Depuis la réforme de la LOLF de 2021, l’article liminaire présente également
les prévisions de dépenses des administrations publiques et rappelle les prévisions de la LPFP en vigueur.

a) La discussion de la première partie du PLF : les ressources


Schématiquement, la première partie du projet de loi de finances présente toutes les dispositions
relatives à l’équilibre du budget de l’État pour l’année concernée, soit essentiellement deux types de
dispositions :

→ elle contient l’autorisation de percevoir les impôts, les dispositions relatives aux ressources de
l’État, notamment les dispositions de nature fiscale, ainsi que les dispositions relatives aux
affectations de recettes au sein du budget de l’État. Depuis la réforme de la LOLF de 2021, elle
contient également un article récapitulant l’ensemble des affectations de recettes à des tiers ;

→ d’autre part, elle institue et évalue les prélèvements sur recettes et les recettes budgétaires, fixe
les plafonds des dépenses du budget général, des comptes spéciaux et des budgets annexes. Elle
comporte les dispositions relatives à la dette et à la trésorerie de l’État, ainsi que celles portant
sur l’utilisation des surplus de ressources.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 72
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

Enfin, elle retrace l’ensemble des données de l’équilibre dans un tableau (article d’équilibre), véritable
pivot de la loi de finances.

La première partie du PLF fixe ainsi l’équilibre dans lequel devra s’inscrire la discussion de la seconde
partie. Sa discussion en première lecture à l’Assemblée nationale a lieu très rapidement après le dépôt
du texte. Elle commence par l’examen en commission des finances, à laquelle la direction du Budget ne
participe pas, précédant la discussion en séance publique qui est suivie par la direction du Budget en ce
qui concerne les articles de nature budgétaire (la direction de la législation fiscale s’occupe de la gestion
des articles de nature fiscale). À cet égard, la direction du Budget et la direction de la législation fiscale
préparent les réponses aux amendements parlementaires sous la forme de « fiches de banc » qui,
agrégées, constitueront le dossier de séance (« dossier de banc ») permettant au ministre chargé du
budget de défendre la position du gouvernement devant les parlementaires au cours de la séance
publique. Une RIM est organisée en amont de la séance publique afin d’arbitrer la position du
gouvernement sur chacun des amendements, suivie par 1BLF. Chaque bureau sectoriel est mobilisé sur
les amendements relevant de leur compétence pour rédiger ces réponses.

En parallèle de la préparation du dossier de banc, la direction du Budget participe à la rédaction des


amendements gouvernementaux en lien avec les ministères concernés. Ils sont, comme les articles du
texte initial, revus par 1BLF et doivent faire l’objet d’une validation par les cabinets tout en respectant le
délai de dépôt des amendements.

La discussion de cette première partie donne également lieu à un travail particulier, de la part du
Gouvernement, de suivi des votes intervenus et de traduction de ceux-ci dans certains articles particuliers
de la première partie, notamment l’article récapitulatif des prélèvements sur recettes opérés au profit
des collectivités territoriales ou à l’article d’équilibre. En effet, l’adoption ou le rejet de certaines
dispositions de première partie peuvent modifier l’équilibre du budget de l’État. Ces modifications sont
reprises dans un amendement à l’article d’équilibre, afin que celui-ci retrace fidèlement les données de
l’équilibre du budget de l’État, tel qu’il ressort des délibérations du Parlement.

Enfin, les règles qui encadrent la possibilité donnée au Gouvernement de solliciter une seconde
délibération avant le vote sur l’ensemble d’un texte sont adaptées à la loi de finances. En particulier, la
bipartition de la loi de finances se traduit, dans les règlements des assemblées, par la possibilité de
solliciter cette seconde délibération dès la fin de la première partie, avant le vote sur l’ensemble de celle-
ci.

b) La discussion de la seconde partie du PLF : les moyens


La seconde partie du PLF contient schématiquement deux types de dispositions :

→ d’une part, elle fixe le montant des crédits pour le budget général, les budgets annexes et les
comptes spéciaux, ainsi que les plafonds des emplois des ministères et des opérateurs qui leur
sont rattachés. Sont également placées en seconde partie des dispositions qui sont liées aux
crédits des missions car elles ont un impact direct sur les dépenses budgétaires de l’année
(« articles rattachés »). Depuis la réforme de la LOLF de 2021, la seconde partie du PLF fixe
également les objectifs et indicateurs de performance associés aux crédits des missions du
budget de l’État. En première lecture, la discussion des crédits et des données de la performance
donne lieu à un vote par mission ; ce n’est pas le cas des autorisations d’emplois qui font l’objet
d’un vote unique ;

→ d’autre part, figurent des dispositions dites « non rattachées ». Il peut s’agir de dispositions qui
relèvent du domaine exclusif de la loi de finances comme la reprise d’une dette par l’État ou
l’octroi de garanties de l’État, ou du domaine partagé de la loi de finances, comme les dispositions
relatives à l’information et au contrôle du Parlement sur la gestion des finances publiques.

La seconde partie ne devant en principe pas contenir de dispositions fiscales, la prise en charge du dossier
de banc s’organise différemment. Pour chaque mission, le ministère concerné prépare lui-même le dossier
de banc qu’il transmet à son ministre présent lors de la séance publique. Les bureaux sectoriels suivent

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 73
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

cependant les débats, tant en commission qu’en séance publique, afin d’alerter 1BLF d’éventuels
amendements adoptés ou de sujets importants abordés en cours de séance.

La direction du Budget est de plus chargée de préparer le dossier de banc des amendements aux articles
non rattachés, qui sont généralement discutés en séance publique à la fin de la seconde partie avec la
présence du ministre chargé du budget.

L’article 42 de la LOLF prévoit que la seconde partie du PLF ne peut être mise en discussion avant
l’adoption de la première partie. La discussion en première lecture s’organise de la manière suivante :
chaque mission fait l’objet de rapports spéciaux et pour avis et est examinée en commission puis en
séance publique. Les dispositions non rattachées sont examinées par la commission des finances puis en
séance publique.

Pour la discussion de la seconde partie, l’application de l’article 40 de la Constitution est précisée par
l’article 47 de la LOLF qui interdit à un parlementaire de majorer la somme des crédits ouverts sur une
mission. Les parlementaires peuvent donc uniquement modifier la répartition des crédits au sein d’une
mission ou diminuer ceux-ci. La création d’une mission ne peut relever que de l’initiative du
Gouvernement. En revanche, les parlementaires peuvent décider de ne voter aucun crédit sur une mission
donnée.

Tout au long des débats de seconde partie, notamment en matière de dispositions rattachées aux
missions, le Gouvernement peut être amené à modifier les crédits ouverts par la loi pour tenir compte
des votes intervenus sur les autres dispositions de la loi ayant un impact sur les dépenses de l’État ou sur
d’autres textes en cours de discussion.

Avant le vote sur l’ensemble du texte, le Gouvernement peut solliciter une seconde délibération sur la
seconde partie du PLF, aussi bien sur les crédits que sur les autres dispositions du texte. Cette seconde
délibération peut également porter sur la coordination, avec les votes intervenus en seconde partie, de
l’article d’équilibre (pour mémoire, celui-ci se trouve en première partie et a déjà été adopté), ainsi que
sur l’article liminaire (qui se trouve avant la première partie de la loi de finances).

3. La fin de la discussion parlementaire et la promulgation de la loi


Après la première lecture au Sénat, la procédure accélérée étant engagée, le Gouvernement peut
provoquer la réunion d'une CMP. Si la CMP parvient à élaborer un texte, celui-ci est mis en discussion
successivement devant l’Assemblée nationale puis devant le Sénat. À défaut, c’est sur le dernier texte
adopté que la discussion reprend. Lors de la nouvelle lecture, les discussions des deux parties de la loi de
finances demeurent séparées, mais la discussion de la seconde partie se fait dans l’ordre des articles et
les crédits font l’objet d’un vote unique (contrairement à la première lecture).

Au cours de ces nouvelles lectures, le travail de coordination des articles dits « de chiffres » (crédits,
équilibre, etc.) avec les dispositions en discussion continue et le Gouvernement peut être amené à
solliciter, à cet effet, mais pas uniquement, une seconde délibération sur certaines dispositions du texte,
comme au cours de la première lecture.

En cas de nouveau désaccord entre les deux assemblées, le Gouvernement a la possibilité de demander
à l’Assemblée nationale de statuer en lecture définitive. En ce cas, l'Assemblée nationale peut reprendre
soit le texte élaboré par la commission mixte, soit le dernier texte voté par elle, modifié le cas échéant
par un ou plusieurs des amendements adoptés par le Sénat.

Après un éventuel examen par le Conseil constitutionnel dans le cas où celui-ci serait saisi par 60 députés
ou 60 sénateurs, la loi est ensuite publiée au Journal Officiel, afin d’être applicable à compter du 1er janvier.
Enfin, dès promulgation de la loi de finances, le Gouvernement publie le décret pris en application de
l’article 44 de la LOLF portant désignant des ministres bénéficiaires des crédits ouverts sur chaque
programme, dotation ou compte spécial.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 74
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

À l’issue de la discussion parlementaire et de la stabilisation des chiffres, ces derniers doivent être
actualisés dans Tango via le module « Ventilation des amendements », afin de pouvoir produire des
restitutions à jour de la LFI.

Ressources associées :
Légifrance :

→ Loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des


finances publiques

→ Loi organique n°2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances

→ Constitution du 4 octobre 1958

Internet :

→ Règlement de l’Assemblée nationale

→ Règlement du Sénat

Budget.gouv :

→ Documents budgétaires

→ Historique des chiffres-clés du budget de l’État

→ Page « Comprendre le budget de l’État »

→ Page « Budget de l’État »

Contacts
SD1 / Bureau 1BLF

SD2 / Bureau 2POP

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Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

E. Les prévisions de recettes de l’État


Plusieurs fois par an, les différentes directions du ministère actualisent les prévisions annuelles de recettes
de l’État. Combinées avec les prévisions de dépenses, ces mises à jour permettent ainsi à la direction du
Budget de produire des prévisions de solde budgétaire, qui alimentent la construction des projets de lois
de finances (première partie et article d’équilibre) et font l’objet d’un suivi mensuel, voire quotidien en
fin de gestion.

Ces prévisions de solde budgétaire contribuent aux prévisions de solde public réalisées par la direction
générale du Trésor. Elles sont notamment intégrées à l’article liminaire de tout projet de loi de finances.

1. Cadre organique
Les prévisions de recettes, au-delà de leur intérêt en termes de pilotage des soldes budgétaire et public,
constituent un élément central de toute loi de finances, dès lors qu’elles contribuent à la définition de
l’équilibre explicitement soumis au vote du Parlement au terme de l’examen de la première partie. A ce
titre, elles sont notamment soumises au principe de sincérité, avec un enjeu fort de qualité et de fiabilité
des prévisions.

Cet enjeu s’est renforcé avec les dispositions organiques relatives aux prérogatives du Haut conseil des
Finances Publiques, qui ont été élargies par la loi organique du 28 décembre 2021 relative à la
modernisation de la gestion des finances publiques et inscrites dans la loi organique du 1er août 2001
relative aux lois de finances (LOLF). Ainsi, la LOLF dispose dans son article 61 que :

→ « Le Haut conseil des Finances Publiques est saisi par le Gouvernement des prévisions
macroéconomiques sur lesquelles reposent le projet de loi de finances de l'année et le projet de loi
de financement de la sécurité sociale de l'année. Au plus tard une semaine avant que le Conseil
d'État soit saisi du projet de loi de finances de l'année et du projet de loi de financement de la
sécurité sociale de l'année, le Gouvernement transmet au Haut Conseil les éléments du projet de
loi de finances de l'année et du projet de loi de financement de la sécurité sociale de l'année lui
permettant d'apprécier […] le réalisme des prévisions de recettes et de dépenses du projet de loi
de finances / de financement de la sécurité sociale de l'année » ;

→ « Lorsque le Gouvernement prévoit de déposer à l'Assemblée nationale un projet de loi de


finances rectificative, un projet de loi de finances de fin de gestion ou un projet de loi de
financement rectificative de la sécurité sociale, il informe sans délai le Haut conseil des Finances
Publiques des prévisions macroéconomiques qu'il retient pour l'élaboration de ce projet. Le
Gouvernement transmet au Haut Conseil les éléments permettant à ce dernier d'apprécier […] le
réalisme des prévisions de recettes et de dépenses du projet de loi. ».

2. La procédure des prévisions de recettes

a) Les différentes directions prévisionnistes


Au sein de la direction du Budget, le bureau 1BR est chargé de coordonner les prévisions de recettes
fiscales nettes (RFN) et des recettes non fiscales (RNF) de l’État. Le processus de prévisions diffère selon
la nature des recettes et n’inclut pas nécessairement les mêmes directions.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 76
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

Les recettes fiscales nettes

Les directions prévisionnistes impliquées dans le processus de prévisions de recettes fiscales nettes de
l’État sont les suivantes :

→ la direction générale des finances publiques ;

→ la direction générale du Trésor ;

→ la direction générale des douanes et droits indirects ;

→ la direction du Budget ;

→ la direction de la législation fiscale.

Les recettes non fiscales

Dans le cadre des prévisions de recettes non fiscales, 1BR sollicite plusieurs bureaux de la direction du
Budget (1BPB, 1BE, 3BEPII, 4BLVT, 5BIAG, 5BCL, 7BAED, 7BUE, 8BEFOM), afin que les prévisions de recettes
non fiscales relevant de divers interlocuteurs extérieurs puissent être synthétisées. Ces prévisions sont
alors confrontées avec celles de la direction générale du Trésor dans le cadre de réunions d’arbitrage.

b) Des prévisions revues tout au long de l’année


Des arbitrages relatifs aux prévisions de recettes fiscales et non fiscales se tiennent en février/mars, dans
le cadre de la préparation du programme de stabilité, et en juin/juillet puis en août pour préparer le projet
de loi de finances. Le cas échéant, des réunions d’arbitrage permettent de confronter les prévisions de
différentes directions et de conclure le processus itératif visant à faire converger les hypothèses
techniques retenues par les prévisionnistes. Les résultats de ces échanges sont ensuite formalisés dans
une note à destination des ministres.

c) Des prévisions modifiées par les débats parlementaires


Dans le cadre de l’examen des projets de loi de finances au Parlement, certains amendements adoptés
dans le cadre de l’examen de la première partie modifient directement les prévisions de recettes et, avec,
la prévision de solde. Le suivi des débats parlementaires requiert une grande réactivité : d’abord pour
réaliser en temps contraint le chiffrage des amendements parlementaires (pour l’essentiel à l’initiative de
la direction de la législation fiscale, mais pas uniquement) ; ensuite pour intégrer l’impact des
amendements adoptés à la prévision de solde budgétaire inscrite à l’article d’équilibre qui est amendé,
le cas échéant, immédiatement après la fin des débats de première partie.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 77
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

Annexe 1 : principales recettes de l’État

LFI
En Md€
2023
Impôt sur le revenu brut 111,3
R&D d'IR -23,9
Impôt sur le revenu (net) 87,3
Impôt sur les sociétés brut 77,6
R&D d'IS -22,3
Impôt sur les sociétés (net) 55,3
TICPE Etat brute 18,6
R&D de TICPE -2,0
TICPE Etat nette 16,6
TVA brute 165,9
R&D de TVA -71,2
TVA Etat nette 94,7
Autres recettes fiscales brutes 81,9
Autres R&D -12,2
Autres RFN 69,7
Recettes fiscales nettes 323,6
Divers versements de l'Union européenne 13,0
Dividendes et recettes assimilées 6,4
Produits de la vente de biens et services 3,6
Amendes, sanctions, pénalités et frais de poursuites 2,4
Produits du domaine de l’Etat 2,2
Autres 3,3
Recettes non fiscales 30,9
Recettes 354,5

Les recettes de l’État, dans leur définition stricte, représentent la somme des recettes fiscales nettes et
des recettes non fiscales et s’établissent à 354,5 Md€ en LFI 2023.

Les recettes fiscales nettes sont composées des quatre impôts principaux (IR, IS, TVA et TICPE) ainsi que
d’autres recettes fiscales nettes. Les impôts « nets » sont composés d’une partie brute dont sont
soustraits les remboursements et dégrèvements (R&D). Ces derniers correspondent notamment à des
remboursements et restitutions liés à la mécanique de l'impôt, des remboursements et dégrèvements liés
à des politiques publiques et des remboursements et dégrèvements liés à la gestion des produits de l'État.

Concernant les recettes non fiscales, elles intègrent notamment la Facilité pour la reprise et la résilience,
les dividendes et les amendes.

Ressources associées :
Budget.gouv :

→ Tome I de l’évaluation des voies et moyens annexée au PLF (2023) - PLF (2024)

→ Données relatives aux taxes affectées recensées dans le tome I de l’évaluation des voies et
moyens annexée au PLF (2023) – PLF (2024)

→ Tome II de l’évaluation des voies et moyens annexée au PLF (2023) – PLF (2024)

→ Données relatives aux dépenses fiscales recensées dans le tome II de l’évaluation des voies et
moyens annexée au PLF (2023) – PLF (2024)

Contact
SD1 / Bureau 1BR

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 78
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

F. Les prévisions des comptes spéciaux


et des budgets annexes

1. Cadre général de la procédure


Au sein de la direction du Budget, le bureau 1BR est chargé de la coordination et du suivi des prévisions
des comptes spéciaux (CS) et des budgets annexes (BA). Le bureau 1BR saisit à ce titre les bureaux sur les
prévisions de dépenses mais également sur les prévisions de recettes et donc de solde de chacun de ces
comptes : cet ensemble constitue un élément significatif de la prévision de solde budgétaire de l’État, qui
fait l’objet d’un suivi fin, y compris de la part du cabinet.

Un suivi global du solde est réalisé dans le cadre de la construction des lois de finances, le solde étant
déterminant pour apprécier le besoin de financement de l’année et définir le programme de financement
de l’Agence France Trésor. Ce suivi se fait également en exécution, le bureau 1BR étant chargé de la
production, en lien avec la DGFiP, de la situation mensuelle du budget de l’État (SMB) et du suivi quotidien
de l’atterrissage du solde.

Les autres bureaux de synthèse (1BLF et 1BE) peuvent également saisir les bureaux sectoriels sur les CS et
BA, en fonction des échéances du calendrier budgétaire ; toutefois, leur besoin se concentre davantage
sur les dépenses soit de l’ensemble des CS et BA (1BLF), soit spécifiquement sur les dépenses de ceux des
CS et BA qui sont sous norme, i.e. qui entrent dans le périmètre des dépenses de l’État (1BE) tel que défini
dans le projet de LPFP.

2. Les prévisions dans le cadre de la préparation d’un projet de loi


de finances
Afin de préparer le projet de loi de finances, 1BR saisit les différents bureaux concernés pour obtenir une
prévision de recettes, de dépenses et de solde pour chaque compte spécial et budget annexe. Cette
saisine a lieu au mois de juillet avec un retour attendu des bureaux au plus tard fin août. Elle alimente la
saisine du HCFP début septembre et l’envoi de la liasse de chiffres au Conseil d’État mi-septembre.
L’exposé général des motifs ainsi que l’article liminaire du PLF présentant non seulement une prévision
de solde pour l’année n+1 mais aussi une prévision révisée de solde pour l’année en cours, la saisine porte
nécessairement sur ces deux années.

Cette saisine est réalisée à partir d’un classeur doté d’un onglet dédié aux recettes, un onglet dédié aux
dépenses et deux onglets calculant automatiquement le solde de chaque compte spécial et budget
annexe. Il est donc essentiel de renseigner tant l’onglet de recettes que l’onglet de dépenses de manière
exhaustive pour pouvoir disposer d’un solde global des comptes spéciaux et budgets annexes.

Le renseignement de ces données bien en amont de la finalisation des documents budgétaires est
particulièrement nécessaire pour qu’elles puissent être intégrées à la production du compte réalisé par
la direction générale du Trésor, sous-jacent de la prévision de solde public, qui fait l’objet d’une validation
par les cabinets fin août en vue de la saisine HCFP.

Ensuite, dans le cadre du PLF, ces données sont renseignées dans Tango par les ministères au moment de
la rédaction des projets annuels de performance. Une fois les prévisions renseignées, ces dernières
alimentent trois états législatifs annexés au projet de loi de finances :

→ l’état A pour les recettes des comptes spéciaux et budgets annexes ;

→ l’état C pour les dépenses des budgets annexes ;

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 79
Fiche thématique
3 – Procédure budgétaire

→ l’état D pour les dépenses des comptes d’affectation spéciale et des comptes de concours
financiers.

Pour les comptes de commerce et les comptes d’opération monétaires, l’état E retrace les autorisations
de découvert pour chaque compte.

3. Les prévisions dans le cadre de la préparation d’un projet de loi


de finances rectificative
Dans le cadre d’un projet de loi de finances rectificative ou de fin de gestion, 1BR saisit les bureaux sur la
base de deux logiques différentes. D’une part, il est demandé aux bureaux d’indiquer les éventuelles
ouvertures ou annulations qui doivent intervenir sur les CS et BA relevant de leur périmètre, y compris
pour ceux dotés de crédits évaluatifs, ainsi que de produire une actualisation des recettes et du solde du
compte. D’autre part, il est utile de disposer d’une actualisation de la prévision d’exécution, (i) pour
alimenter une éventuelle actualisation du solde budgétaire et du solde public et (ii) pour anticiper
l’exercice d’atterrissage du solde de l’année en cours, y compris des comptes spéciaux. Dans le cadre d’un
PLFR, ce sont directement 1BR et 1BLF qui saisissent les données dans Tango.

4. Des prévisions modifiées par les débats parlementaires


Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances au Parlement, certains amendements adoptés
modifient directement les prévisions de solde de l’État. Les chiffrages et les impacts sur le solde des
amendements portant sur les recettes des comptes spéciaux sont étudiés par le bureau concerné et 1BR,
en charge du suivi de la première partie du PLF et des amendements à l’état A. Les amendements à l’état
D, portant sur les dépenses, sont suivis directement par le bureau concerné en lien avec 1BLF.

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SD1 / Bureau 1BR

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4. EXÉCUTION BUDGÉTAIRE

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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire

A. Mise en réserve, disponibilité


et répartition des crédits

1. La mise en réserve
Afin d’assurer le respect en gestion de l’autorisation de dépense fixée par la loi de finances initiale, une
partie des crédits ouverts sur les programmes du budget général dotés de crédits limitatifs est mise en
réserve.

Ces crédits permettent de couvrir les aléas de gestion, d’une part, dans une logique d’auto-assurance,
d’autre part, dans une logique de solidarité interministérielle.

L’article 51-4°bis 5 de la LOLF prévoit le dispositif de réserve de précaution (également appelé


« régulation », « mise en réserve », « gel » ou « réserve »). Le montant des crédits ainsi mis en réserve est
déterminé par un pourcentage des crédits ouverts en loi de finances initiale.

La loi de programmation des finances publiques (LPFP) 2018-2022 a abrogé l’article 12 de la LPFP 2014-
2019 qui encadrait les taux de mise en réserve applicables aux crédits du budget général. En revanche,
sur cette période, le niveau de la réserve de précaution a été fortement abaissé (pour les crédits HT2), en
lien avec le renforcement du principe d’auto-assurance et la promotion d’une gestion plus
« responsable » : le taux de 8 % des crédits initiaux 6 qui prévalait en 2017 a été divisé par deux en
moyenne.

Le taux applicable à un exercice donné est précisé dans l’exposé général des motifs (EGM) du PLF de
l’année et les modalités d’application sont précisées dans la circulaire budgétaire relative au lancement
de la gestion N+1 et mise en place de la réserve de précaution, publiée par 1BE mi-novembre. Elle est
élaborée en lien avec les bureaux 2POP, 2REC et 2B2O.

Des conditions particulières sont appliquées à certaines dépenses et sont précisées dans la circulaire
précitée, par exemple pour les subventions pour charges de service public (SCSP) ou pour des
programmes portant des dépenses de guichet.

Exemple : en 2023, les taux de mises en réserve sont les suivants :

→ 0,5 % sur les crédits du titre 2 CAS Pensions, d’une part, et de titre 2 hors CAS Pensions, d’autre
part (AE=CP) ;

→ 0,5 % sur les autorisations d’engagement et crédits de paiement (hors titre 2) de programmes
listés de façon exhaustive, portant très majoritairement des dépenses de prestations sociales à
destination des ménages ;

→ 5 % sur les crédits hors titre 2 de l’ensemble des autres programmes (hors exonérations de
missions très spécifiques – Plan de relance, France 2030).

Le responsable de la fonction financière ministérielle peut, en accord avec la direction du Budget, voire
après accord interministériel, procéder à une modulation du taux de mise en réserve d’un programme à

5
Sont joints au projet de loi de finances de l’année (…) 4° bis. Une présentation des mesures envisagées pour assurer en exécution le
respect du plafond global des dépenses du budget général voté par le Parlement, indiquant en particulier, pour les programmes dotés
de crédits limitatifs, le taux de mise en réserve prévu pour les crédits ouverts sur le titre des dépenses de personnel et celui prévu
pour les crédits ouverts sur les autres titres.
6
Rapport LPFP 2018-2022.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 83
Fiche thématique
4- Exécution budgétaire

l’autre sous contrainte d’atteindre le même montant de crédits gelés et sans créer d’impasse budgétaire
(i.e. crédits gelés qu’on saurait devoir obligatoirement dégeler en fin d’exercice).

La mise en réserve s’effectue au niveau du programme.

Les programmes de certaines missions sont par nature exemptés de mise en réserve, c’est généralement
le cas des missions « Pouvoirs publics » et « Provisions ».

La mise à disposition de la réserve initiale doit être limitée à la couverture des aléas de gestion qui ne
pouvaient être anticipés par le responsable de programme et qui ne peuvent être couverts par le seul
redéploiement des crédits du programme ni même, plus largement, par le seul redéploiement des crédits
dont dispose le ministre dont relève le programme (principe d’auto-assurance).

Le « dégel » des crédits mis en réserve devrait donc revêtir un caractère exceptionnel, qui s’inscrit dans
une logique de solidarité ministérielle entre responsables de programme, voire de solidarité
interministérielle.

C’est pourquoi, le responsable de programme ne peut pas considérer que la réserve de précaution
imputée sur son programme est sienne et nécessairement mobilisable à son profit. Dès lors, une demande
de dégel formulée par un responsable de programme doit être précisément justifiée. En cas d’accord, les
crédits mis en réserve sont rendus disponibles par décision du ministre en charge du budget (appelée
« tamponné » en raison du fait que la décision prend la forme d’une fiche papier datée et signée du
directeur de cabinet du ministre) mais celle-ci ne fait l’objet ni d’un texte réglementaire, ni d’une
information du Parlement. Les tamponnés sont des documents internes au MCP : ils ne doivent pas être
transmis.

En l’absence de dégel, les crédits concernés sont annulés par la loi de finances relative aux résultats de la
gestion et portant approbation des comptes de l’année.

À noter : la réserve de précaution peut être utilisée dans le cadre des décrets d’avance pour gager à due
concurrence des ouvertures de crédits.

2. Disponibilité et répartition des crédits


Une fois la loi de finances initiale votée par le Parlement (avant le 31 décembre de l‘année précédente) et
publiée, la gestion doit pouvoir démarrer rapidement mais dans des conditions sécurisées. Il incombe
alors au contrôleur budgétaire (CBCM) de s’assurer de la fiabilité et de la cohérence budgétaires du projet
de répartition budgétaire.

La mise en place des crédits est conditionnée par le visa apposé par le contrôleur budgétaire et
comptable ministériel (CBCM) sur le document de répartition initiale des crédits et des emplois (DRICE).

Le DRICE est l’acte par lequel le responsable de la fonction financière ministérielle (RFFiM) répartit les
crédits constituant les ressources des programmes de son ministère entre les budgets opérationnels de
programme (BOP) qui les déclinent.

Le DRICE prend la forme d’un ensemble de tableaux normalisés présentant le calcul de la réserve de
chaque programme ainsi que la répartition entre les budgets opérationnels du programme des crédits
ouverts par la loi de finances initiale, nets des crédits mis en réserve. Celui-ci indique en outre la
répartition des crédits ouverts sur le titre 2 entre T2 CAS et T2 HCAS et la mise en réserve qui en découle.
L’importance budgétaire de cette opération justifie que le CBCM contrôle ce document.

Une fois le DRICE visé, les crédits sont rendus disponibles au profit des responsables de programme, qui
les mettent ensuite à disposition des responsables de BOP.

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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire

Afin d’assurer la continuité de l’action administrative, des dispositions sont prévues dans la mise en place
et l’utilisation des crédits :

→ la gestion anticipée : avant même que les crédits de l’année à venir ne soient mis en place, le
gestionnaire a la possibilité de faire des engagements juridiques (EJ) dans le système
d’information financière CHORUS au titre de la gestion à venir dans des conditions fixées par la
loi de finances de l’année en cours. Il s’agit donc d’une mise en place anticipée, que le ministre
en charge du budget encadre annuellement ; cette faculté ne vaut que pour les engagements
(AE) et pas pour les paiements (CP) ;

→ la mise à disposition de tout ou partie des crédits du BOP dès le début de la gestion : dans
l’attente de l’avis (dont la nature est d’ordre règlement aire) du contrôleur budgétaire sur le
budget opérationnel de programme, les gestionnaires ne peuvent toutefois utiliser plus de 25 %
des autorisations d’engagement et crédits de paiement annoncés par le document de répartition
initiale des crédits.

À noter : Le processus peut parfois être différent, dans le cadre de l’arrêté du 17 décembre 2019 portant
expérimentations relatives à l'élaboration, au contenu, à la validation et au contrôle des documents de
programmation et de répartition budgétaires. L’objectif de cette expérimentation est de réduire le délai
de mise en place de la gestion nouvelle en fusionnant les étapes de « visa sur le DRICE » et « avis sur les
programmations par programme ». Dans le cadre d’un protocole écrit, les ministères expérimentateurs
conviennent avec leur CBCM des modalités de mise en place « locale » des crédits et bénéficient en
contrepartie d’un taux élevé dérogatoire de crédits disponibles (en général 80 à 90 %) dès les premiers
jours de janvier.

Ressources associées :
Budget.gouv :

→ Prévision et suivi de l’exécution du budget

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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire

B. Suivi de l’exécution et prévisions

1. Le suivi des dépenses


La direction du Budget a notamment pour responsabilité le suivi de l’exécution des dépenses de l’État et
le respect d’une cible en exécution (norme de dépense).

Le niveau de cette cible découle du texte adopté par le Parlement pour la loi de finances initiale (LFI) : il
est égal au niveau des crédits votés sur le champ de la « norme de dépense » (périmètre des dépenses de
l’État, selon les termes du PLPFP 2023-2027). Le montant cible correspond à un plafond des dépenses
nettes 7 pour l’année. Les reports de crédits issus de la gestion précédente venant relever globalement le
niveau de l’autorisation parlementaire au-delà de cette cible, le respect de cette dernière n’est pas assuré
ab initio et nécessite donc un suivi fin tout au long de l’année et un pilotage précis en fin de gestion, sous
la responsabilité du bureau de l’exécution (1BE).

2. Les prévisions d’exécution


Pour estimer le montant des dépenses en fin d’année, la direction du Budget réalise trois prévisions
d’exécution (en mars, juin et octobre) qui s’appuient sur les bureaux sectoriels de la direction.

Le bureau 1BE prépare et anime l’exercice, puis consolide les prévisions émanant des bureaux sectoriels,
après en avoir vérifié la cohérence dans certains cas, au cours d’échanges avec les bureaux concernés. Il
peut être conduit, en lien avec le bureau concerné, à modifier une prévision. La qualité de l’ensemble des
composants de la prévision est donc essentielle dans la mesure où la prévision d’exécution constitue un
outil d’aide à la décision, qui peut déboucher sur des négociations interministérielles.

Pour réaliser ces prévisions, des modèles de prévision différenciés selon la nature et la dynamique de la
dépense sont utilement mis à profit au sein de chaque bureau pour estimer les dépenses en fin d’année.
Les bureaux sectoriels s’appuient également sur l’expertise des contrôleurs budgétaires et comptables
ministériels (CBCM), qui sont en contact quotidien avec les gestionnaires. En application des textes, les
CBCM fournissent a minima en mai et en septembre un compte-rendu de gestion (CRG) pour les
programmes dont ils ont la charge. La prévision d’exécution des bureaux sectoriels est réalisée à un niveau
infra-programme (« briques »). Il s’agit d’estimer dans un premier temps le niveau tendanciel (ou
spontané) de la dépense, l’impact des décisions nouvelles ayant pu avoir un impact sur les dépenses ainsi
que les ressources prévues hors redéploiements de fin de gestion (actualisation des prévisions de fonds
de concours, des décrets de virements ou de transferts…). Ensuite, sont intégrées des propositions de
mesures d’économie ou de « redressement » mobilisables en cours de gestion. En tenant compte de
prévisions de reports, notamment frictionnels, il en résulte une proposition de schéma de financement
(annulation des crédits excédentaires ou ouvertures si nécessaire), particulièrement exploitée à l’issue de
la prévision d’octobre. La dernière prévision d’exécution est en effet couplée à la procédure d’élaboration
de la loi de finances de fin de gestion, qui met en œuvre les derniers mouvements de crédits nécessaires
identifiés dans la prévision et, le cas échéant, arbitrés. Les prévisions de dépenses réalisées en fin d’année
sont associées à un point de situation sur le solde budgétaire de l’État et le déficit consolidé des
administrations publiques, sous la responsabilité du bureau des recettes (1BR). Sur cette base, le bureau
1BE assure un suivi quotidien et le pilotage des dépenses en lien avec les bureaux et les CBCM, pour
garantir un atterrissage conforme à la cible.

Par ailleurs, tout au long de l’année, les bureaux 1BE et 1BR réalisent un suivi mensuel des dépenses et des
recettes de l’État par le biais de l’établissement de la situation mensuelle budgétaire, publiée sur les sites :
budget.gouv.fr et economie.gouv.fr, et consultée par les analystes financiers. Cette situation permet de

7
Dépenses budgétaires minorés des rattachements de l’année de fonds de concours et attributions de produits.

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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire

confronter la prévision avec les données comptables d’exécution et de fournir aux tiers une information
sur le solde budgétaire tout au long de l’année.

3. Procédure
Le mode opératoire est le suivant :

→ pour chacune des prévisions, le bureau 1BE (le cas échéant conjointement avec le bureau 1BPB en
mars, et avec le bureau 1BLF en octobre) rédige une note intérieure précisant les modalités de
l’exercice. L’exercice se fait sous l’applicatif Unisson. Il s’agit d’un outil d’élaboration et de suivi
budgétaire interne à la Direction du Budget. Il a vocation à centraliser et sécuriser le processus
d’élaboration et de suivi budgétaires ;

→ les CBCM fournissent en mai et septembre des comptes-rendus de gestion (CRG) qui doivent
présenter leur prévision d’exécution pour l’année. Ces CRG ont vocation à être mis à profit par
les bureaux car ils constituent une source d’information riche et actualisée : ils servent
notamment à apporter la contradiction à la prévision d’exécution du ministère.

Les bureaux sectoriels complètent leurs prévisions d’exécution au niveau de la brique en T2 et HT2.

→ Lorsque la prévision des « emplois » est finalisée, les bureaux sectoriels proposent un schéma de
financement. Il s’agit d’ajuster les crédits à la hausse (ouvertures de crédits par la loi de finances
ou par voie réglementaire, dégel, virements ou transferts…) ou à la baisse (surgel, annulations de
crédits, virements ou transferts…) en fonction des besoins.

→ Les dossiers Word recensent également les aléas positifs comme négatifs susceptibles de
modifier leur évaluation. Enfin, ils proposent des mesures de redressement.

→ À l’occasion de chaque prévision, le bureau 1BE organise des réunions de proximité pour
présenter les méthodes d’évaluation de l’exécution et les éventuelles nouveautés Unisson.

4. Reporting de l’exécution
Chaque mois, le ministre rend compte de l’exécution budgétaire par un communiqué sur la situation
mensuelle budgétaire (SMB). Ce communiqué fait un point sur le solde puis détaille la situation des
recettes et des dépenses qui est comparée à celle de l’année précédente. Le solde des comptes spéciaux
figure également dans ce communiqué. Il est publié en début de mois n+2, conformément aux dates
fixées par l’INSEE. En particulier, la SMB s’attache à expliquer les principaux écarts par titre de dépense
constatés d’une année sur l’autre.

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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire

C. Le pilotage de fin de gestion


Une fois l’arbitrage en crédits rendu (annulations et ouvertures en loi de finances de fin de gestion), le
respect de la norme repose, d’une part, sur le blocage des crédits excédentaires, d’autre part, sur un
pilotage quotidien de l’exécution en fin de gestion.

1. L’arbitrage en crédits (annulations/ouvertures) ne suffit pas à


garantir le respect de la norme
Les arbitrages en crédits sont rendus au plus tard au début du mois de novembre. À eux seuls ils ne
suffisent cependant pas à garantir le respect de la cible en dépenses (ou norme) : le calibrage des crédits
non consommés et destinés, dans la majeure partie des cas, à être reportés sur la gestion N+1 rend en
effet incertaine la tenue de cette cible. Ainsi la consommation anticipée dès la gestion N de crédits prévus
au report accroît l’exécution au-delà de la cible et « dégrade la norme ». À l’inverse, une demande de
report plus élevée qu’anticipé en raison d’une sous-exécution, ou un rattachement tardif de fonds de
concours, dégage une marge mais tend à créer du report de charges sur l’exécution suivante.

2. Le respect de la cible d’exécution repose donc, d’une part, sur le


blocage des crédits excédentaires…
Afin de sécuriser le niveau de l’exécution par programme tel qu’il résulte des arbitrages, explicites ou
implicites, rendus lors de la définition du schéma de fin de gestion, les crédits excédentaires peuvent être
surgelés à la suite des arbitrages. Ce levier a notamment vocation à être mobilisé lorsque les arbitrages
intègrent explicitement des ouvertures de crédits qui ne sont pas justifiées par des besoins immédiats en
fin de gestion.

Lorsqu’une procédure de pilotage resserré de l’exécution est mise en place, ces blocages peuvent être
systématisés et opérés sur l’ensemble des programmes, pour ne laisser disponibles que les crédits
couvrant les dépenses incluses dans des cibles de fin de gestion (procédure mise en place en fin de gestion
2014 et sur les exercices suivants).

Des mesures plus fines de pilotage peuvent être mises en place, en fonction des besoins propres à
l’exercice et aux conditions de la gestion. C’est ainsi que, par exemple, lors de la gestion 2016, une
procédure spécifique de suivi des rattachements de fonds de concours, par natures moins pilotables que
la dépense, a été mise en place, conduisant à un surgel systématique des fonds de concours au moment
de leur rattachement.

De telles mesures visent à accompagner un pilotage fin du niveau de solde exécuté, en limitant les aléas
sur la dépense, les recettes restant par nature moins pilotables.

3. … d’autre part, sur un suivi fin de l’exécution en fin de gestion et


la mise en œuvre de mesures de pilotage
À partir de la première semaine de décembre, l’exécution sur le budget général est suivie
quotidiennement. Trois indicateurs permettent d’anticiper la consommation de fin d’année, et donc
l’écart à la cible d’exécution : la consommation à date, les montants facturés non encore payés et les
demandes de paiement à échéance de l’année N en attente de visa du comptable (CBCM pour l’essentiel).

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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire

En fonction de l’exécution anticipée, des mesures de pilotage recensées préalablement peuvent être
actionnées afin de garantir le respect de la cible, à la hausse ou à la baisse.

→ En cas de projection inférieure à la cible, la direction du Budget identifie ainsi un certain nombre
de dépenses pouvant être débloquées et exécutées rapidement, sur instruction du cabinet du
ministre chargé du budget.

→ En cas de risque de dépassement de la cible globale, des mesures de pilotage à la baisse, qui
reposent sur le report sur l’année N+1 de dépenses prévues en année N peuvent être mises en
œuvre.

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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire

D. Valorisation de la comptabilité
générale

1. Définition : une comptabilité prévue par la LOLF


L’article 27 de la LOLF prévoit que l’État tient une comptabilité générale complémentaire de la
comptabilité budgétaire (comptabilité de caisse des encaissements et des décaissements).

L’article 30 de la LOLF précise : « La comptabilité générale de l'État est fondée sur le principe de la
constatation des droits et obligations. Les opérations sont prises en compte au titre de l'exercice auquel
elles se rattachent, indépendamment de leur date de paiement ou d'encaissement. »

L’objectif est de donner aux citoyens, aux parlementaires, et aux gestionnaires une image fidèle et sincère
de son patrimoine et de sa situation financière de l’État en complétant la comptabilité de caisse
d’éléments sur les entrées et sorties de biens et services, sur les modifications de la valeur des biens, sur
les charges futures ou éventuelles auxquelles l’État devra faire face.

2. Comment ?
L’article 30 de la LOLF précise : « Les règles applicables à la comptabilité générale de l'État ne se
distinguent de celles applicables aux entreprises qu'en raison des spécificités de son action. »

Le conseil de normalisation des comptes publics (CNoCP) est chargé du pilotage des travaux de
détermination des normes comptables qui s’appliquent à la sphère publique. La direction du Budget
participe à ces travaux afin notamment d’identifier l’évolution des normes comptables qui pourraient
avoir un impact sur ses missions.

La comptabilité générale s’appuie sur des états financiers suivants qui sont inclus dans le compte général
de l’État (CGE) :

→ bilan : photographie du patrimoine de l’État à un instant donné (droits, biens ou créances (actif)
et obligations (passif)) ;

→ compte de résultat : ensemble des ventes/recettes (produits) et des achats/dépenses (charges)


durant un exercice comptable ;

→ annexes : explications sur les états financiers et documents complémentaires sur les
engagements de l’État qui ne figurent pas dans les autres états financiers (ex : engagements hors
bilan comme celui au titre des retraites des fonctionnaires).

Ce compte général de l’État est présenté en annexe du projet de loi de règlement. Il fournit une
information complémentaire à celle des Rapports Annuels de Performance (RAP). En application de
l’article 58 de la LOLF, le CGE fait l’objet chaque année d’un examen par la Cour des comptes, dans le
cadre de sa mission de certification des comptes de l’État, qui atteste que le CGE est régulier et sincère
et donne une image fidèle de la situation financière et du patrimoine de l’État (possible réserves). L’acte
de certification est également en annexe de la loi de règlement. Dans ce cadre, la Direction du Budget
est saisie par la DGFiP de questions de la Cour. Le bureau 1BE se rapproche alors des bureaux sectoriels
concernés afin de rédiger la réponse qui sera apportée à la Cour. La direction du Budget est également
auditionnée par la Cour avec la DGFiP, teneur des comptes de l’État.

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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire

3. Acteurs concernés
→ La DGFiP, service comptable de l’État ;

→ Les parlementaires ont avec le CGE une meilleure connaissance de la situation financière de
l’État ;

→ Les ministères (gestionnaires et responsables de programmes) qui initient les dépenses et les
recettes, constatent les droits et obligations (service fait) et participent aux travaux d’inventaires
(recensement des charges à payer, charges constatées d’avance, provisions pour risques et
charges…) qui leur permettent de disposer d’une meilleure appréhension de la situation
financière à moyen/long terme de leurs politiques publiques ;

→ Les départements comptables ministériels des contrôleurs budgétaires et comptables


ministériels (CBCM) sont garants de la régularité, de la sincérité et de la fidélité des comptes ;

→ Le bureau 1BE met à disposition des bureaux sectoriels une boîte à outils sur la comptabilité
générale (charges à payer et dettes fournisseurs, restes à payer sur 4 ans, outil d’échéancier de
crédits de paiement (CP) sur 5 ans…) et co-anime avec la DGFiP une formation sur la valorisation
des comptes de l’État. Le bureau 1BE est également le référent technique directionnel pour la
Direction du Budget en matière de contrôle interne comptable. Il est notamment mis à
contribution dans le cadre des travaux de la Cour des Comptes sur l’évaluation de la maturité du
contrôle interne des ministères (Note d’Évaluation du Contrôle Interne (NEC)). Ces actions qui
s’intègrent dans la démarche plus générale de la maîtrise des risques sont réalisées en lien avec
le bureau BRH.

Ressources associées :
Budget.gouv :

→ Les comptes de l’État

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Fiche thématique
4- Exécution budgétaire

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5. DÉPENSES DE PERSONNEL

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5 – Dépenses de personnel

A. Les enjeux de la masse salariale


et des emplois de l’État
Les dépenses salariales de l’État ont atteint en 2022 le montant de 138,4 Md€ (dont 94 Md€ pour les
dépenses de rémunération et 44,4 Md€ pour les contributions de l’État-employeur au CAS « Pensions »).

L’importance de ces dépenses, leur dynamisme (évolution d’une année sur l’autre), la part significative de
l’emploi public dans la population active (>20 %), mais également les responsabilités particulières
endossées par les administrations en tant qu’employeurs d’agents publics (qu’ils soient de statut titulaire
ou contractuel) justifient que le ministère du budget apporte un soin attentif à la dépense salariale et
souhaite maîtriser à court, moyen et long termes les évolutions de ce poste majeur des budgets publics.
À titre d’illustration une revalorisation de 1,0 % du point de la fonction publique a un coût de l’ordre de
700 M€ pour l’État en année pleine, de 200 M€ pour ses opérateurs, de 600 M€ pour les administrations
locales et de 500 M€ pour les administrations sociales.

Les travaux réalisés par la direction du Budget dans ce domaine sont de plusieurs ordres :

→ la budgétisation adéquate des crédits de masse salariale à inscrire dans les projets de lois de
finances ;

→ le compte-rendu exhaustif et finement documenté des dépenses ainsi réalisées au Parlement, à


la Cour des comptes et aux observateurs extérieurs (agences de notation, Union européenne,
OCDE mais aussi citoyens au travers des rapports annuels de performance) ;

→ la proposition de mesures propres à assurer la maîtrise de la dynamique d’évolution de l’emploi


public et de la dépense salariale au sein des budgets publics (dans les trois versants de la fonction
publique) ;

→ la définition et le déploiement d’un cadre juridique adapté et régulièrement ajusté pour la gestion
des personnels concernés.

Pour assurer la soutenabilité annuelle et pluriannuelle des budgets de titre 2 des ministères, la direction
du Budget organise un travail coordonné des bureaux sectoriels, chacun compétent pour la budgétisation
et l’exécution des budgets annuels de son secteur de politique publique, avec la 2e sous-direction et
spécifiquement en son sein le bureau 2BPSS.

Pour mener à bien sa mission, la 2e sous-direction, qui est plus spécifiquement chargée de suivre les
problématiques budgétaires et juridiques relevant de la politique salariale publique, se coordonne
principalement avec :

→ les sous-directions sectorielles en charge de la relation avec les ministères employeurs (par ordre
d’importance des effectifs considérés, les ministères chargés de l’éducation nationale et de
l’enseignement supérieur, de la sécurité intérieure et de la police, de la gendarmerie et des
armées, des finances…), de la négociation budgétaire annuelle et de l’exécution des moyens
alloués par les lois de finances ;

→ la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) pour les questions


de pilotage des aspects statutaires et d’évaluation de l’adéquation des règles de gestion (statut,
recours aux contrats…) ;

→ la DGAFP et la direction de la sécurité sociale (DSS) pour les questions relatives aux fonctions
publiques territoriale et hospitalière ;

→ le réseau des contrôleurs budgétaires et des contrôleurs économiques et financiers pour la mise
en œuvre des règles de gestion et le pilotage fin des dépenses salariales et des schémas d’emploi.

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Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

Au sein de la sous-direction, le bureau 2BPSS déploie une capacité d’expertise à large spectre sur la
dépense salariale : connaissance et analyse des règles juridiques régissant l’emploi public en France,
analyse de la donnée d’exécution (crédits et emplois) tirée des systèmes de paie et du système financier
CHORUS, modélisation des impacts de scénarios d’évolution, travaux de maîtrise d’ouvrage déléguée sur
les systèmes d’information gérant les emplois et la paie des administrations (en lien étroit avec le bureau
2POP), animation des réseaux professionnels intervenant sur le titre 2 de l’État (bureaux sectoriels de la
direction du Budget, contrôleurs budgétaires)…

Focus sur les déterminants de la dépense salariale :

La dépense salariale d’un ministère ou d’un organisme public évolue d’une année sur l’autre sous l’effet
de plusieurs facteurs :
− l’évolution des effectifs, solde entre les entrées et les sorties de diverses natures
(retraites, démissions, mobilités externes…) : dénommée « schéma d’emploi » ;
− l’impact du glissement vieillesse technicité (GVT) qui caractérise les progressions
salariales liées à l’avancement dans la carrière (promotions) et au vieillissement
(avancements à l’ancienneté) corrigées des effets de rajeunissement induit par le
remplacement d’agents âgés partant en retraite par des agents plus jeunes en moyenne ;
− des mesures générales comme la revalorisation de la valeur du point de la fonction
publique ou celle du SMIC (qui impacte le mécanisme de garantie individuelle de pouvoir
d’achat pour les rémunérations les plus basses de la fonction publique) ;
− des mesures catégorielles consistant en des mesures de revalorisation des rémunérations
de certains corps ou catégories de personnels ;
− des mesures diverses améliorant la politique salariale des administrations publiques ou
s’inscrivant dans une politique plus générale (exemple du soutien aux mobilités douces
par le moyen d’une aide directe appelée forfait mobilité durable)…

Ressources associées :
Internet :

→ Documentation > Gestion publique > Emplois et dépenses de personnel (budget.gouv)

→ Rapport annuel (édition 2022) sur l’état de la fonction publique

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SD2 / Bureau 2BPSS

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Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

B. La budgétisation de la masse salariale


et des emplois de l’État

1. La budgétisation de la masse salariale de l’État : une procédure


spécifique reposant sur l’outil 2BPSS
Pour l’État, la budgétisation de la masse salariale repose sur une procédure spécifique aux dépenses de
titre 2. À l’appui de cette procédure, le bureau 2BPSS placé auprès de la 2e sous-direction de la direction
du Budget met à disposition des ministères et des bureaux sectoriels un outil d’aide à la budgétisation
diffusé annuellement par circulaire. Celui-ci, partagé entre les différents interlocuteurs qui sont partie à
la budgétisation (à l’exception donc des CBCM), a vocation à servir de support à la détermination de la
masse salariale et aux négociations budgétaires afférentes.

a) Une budgétisation spécifique mais respectant le même calendrier


budgétaire
La budgétisation de la masse salariale repose sur un calendrier identique à la budgétisation des autres
dépenses de l’État. Ce calendrier s’articule autour de plusieurs grandes étapes qui sont l’occasion de
traiter des points spécifiques aux dépenses de personnel.

→ Les conférences techniques : ces réunions visent à préparer l’exercice de budgétisation et


constituent le premier rendez-vous du nouveau cycle budgétaire. Elles sont notamment
l’occasion de faire le point sur l’exécution de l’année précédente 8. En matière de masse salariale,
ces réunions vont permettre de déterminer le socle d’exécution N-1. Ce socle doit faire l’objet
de retraitements afin de déterminer les dépenses ayant un caractère pérenne et d’exclure les
dépenses exceptionnelles ou atypiques. Par ailleurs, l’exécution N-1 fait l’objet d’une ventilation
entre les différents agrégats d’évolution (ex : certaines dépenses évoluent avec la valeur du point
fonction publique). Ces étapes au caractère technique doivent dans la mesure du possible faire
l’objet d’un consensus le plus en amont possible afin de pouvoir ensuite concentrer les efforts
sur les futures hypothèses de budgétisation.

→ Les conférences budgétaires : ces réunions visent à confronter les hypothèses de budgétisation
retenues par les ministères et par la direction du Budget. L’objectif est alors de dégager un
consensus sur les mesures retenues ou non. En matière de masse salariale, ces conférences sont
notamment l’occasion d’examiner les diverses hypothèses techniques (GVT positif, coûts
moyens) ou politiques (schéma d’emplois, mesures catégorielles) présentées. En cas de
désaccord, l’arbitrage des cabinets ministériels concernés est requis. Si aucun accord n’est trouvé
entre ceux-ci, les arbitrages sont rendus par le cabinet du Premier ministre. Les accords ou
arbitrages définitifs sont fixés dans la lettre plafond signée par le Premier ministre et envoyée
individuellement à chaque ministre. Cette lettre est notamment l’occasion de fixer le quantum
de crédits de personnel arbitrés en détaillant, pour certains, les hypothèses sous-jacentes
(schémas d’emplois, mesures catégorielles, éventuelles mesures d’économies, etc.).

→ Les conférences de répartition : ces réunions visent à répartir les crédits entre les différents
postes budgétaires. En matière de masse salariale, ces réunions sont notamment l’occasion

8
L’examen de l’exécution de l’année N-1 produit à l’occasion des conférences techniques servira de support à la rédaction des
annexes du projet de loi de règlement de l’année N-1 (RAP N-1, volet « Justification au premier euro – dépenses de personnel »).

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 97
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

d’affiner les décisions fixées dans la lettre plafond et de répartir les crédits 9, entre missions et
programmes d’un même ministère. Cela peut également être l’occasion de préciser le contenu
des enveloppes catégorielles ou les sous-jacents des schémas d’emplois. Comme pour les
conférences budgétaires, en cas de désaccord, l’arbitrage des cabinets ministériels concernés est
requis. Si aucun accord n’est trouvé entre ceux-ci, les arbitrages sont rendus par le cabinet du
Premier ministre.

b) Un outil de budgétisation dédié à la masse salariale : l’outil 2BPSS


La direction du Budget a développé un outil de budgétisation des dépenses de personnel, accompagné
d’un guide d’utilisation. Cet outil est diffusé de manière annuelle par circulaire.

Il ne s’agit pas d’un outil de prévision d’exécution budgétaire de la masse salariale pour l’année considérée
mais d’un support pour la discussion budgétaire, qui s’appuie sur les grands déterminants de la masse
salariale, en vue de calibrer une enveloppe de crédits compte tenu des informations disponibles à la date
de projection et des hypothèses choisies (scénario de gestion).

Le principe général consiste à ajouter, à la prévision d’exécution (ou l’exécution selon la date à laquelle le
modèle est utilisé) de l’année N-1, l’ensemble des facteurs d’évolution de la dépense pour déterminer une
prévision d’exécution de l’année N, qui constitue le point de départ de la projection N+1 à N+3.

Ces facteurs d’évolution sont notamment les suivants :

→ la variation des effectifs de l’État, elle-même fonction des schémas de recrutement des
ministères et des départs (en retraite notamment). La variation des effectifs de l’État se traduit
par les deux notions suivantes : l’incidence du schéma d’emploi et le « glissement vieillesse-
technicité (GVT) » négatif. Si le schéma d’emplois mesure à la fois la hausse ou la baisse des
effectifs ainsi que la vacance infra-annuelle, le GVT négatif va pour sa part évaluer l’effet lié au
remplacement des sortants par des entrants dont le coût est généralement moins élevé ;

→ la projection repose sur les flux réels de départs et d’arrivées, quel que soit le motif
(recrutement/départ en retraite, départ/retour de détachement, arrivée d’une autre catégorie
hors promotion) et l’utilisation d’un coût moyen d’entrée et d’un coût de sortie propres à chaque
catégorie d’emplois étudiée, permettant d’estimer l’impact financier de la variation des effectifs ;

→ les mesures salariales générales (qui bénéficient à l’ensemble des fonctionnaires, comme
l’évolution de la valeur du point fonction publique) et catégorielles (qui bénéficient à certains
corps ou catégories de fonctionnaires) ;

→ l’avancement de carrière des agents ou GVT positif : il se traduit par les changements d’échelon,
de grade ou de corps qui accroissent l’évolution de la masse salariale chaque année. Le GVT
positif est pour une large partie automatique et peu pilotable (la partie la plus pilotable
correspond aux promotions de grades et corps à travers la détermination des taux de « promus-
promouvables »).

Le titre 2 comprend également des éléments qui ne peuvent être calculés automatiquement par l’outil
(par exemple : indemnités de jury, dépenses directes de l’administration en matière d’œuvres sociales) et
qui doivent faire l’objet d’une intégration manuelle.

L’outil permet également de suivre l’enveloppe de crédits dédiés au compte d’affectation spéciale (CAS)
« Pensions » à travers une budgétisation de l’assiette servant à calculer la contribution de l’État employeur
à ce CAS.

9
Les arbitrages rendus dans le cadre des conférences de répartition serviront de support à la rédaction des annexes du projet de loi
de finances de l’année N (PAP N – volet « Justification au premier euro – Dépenses de personnel »).

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 98
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

2. La budgétisation des emplois


Au sein de la budgétisation des emplois, il faut distinguer la budgétisation du schéma d’emplois qui revêt
un aspect politique et constitue l’une des hypothèses dont la détermination nécessite le cas échéant un
recours à l’arbitrage, et la détermination du plafond d’emplois, laquelle revêt un caractère
essentiellement technique.

a) Un schéma d’emplois traduisant la politique gouvernementale en


matière d’effectifs
Le schéma d’emplois constitue l’un des sous-jacents de la détermination de la masse salariale. Il s’apprécie
comme étant le solde net (hors transferts et mesures de périmètre) des entrées et des sorties entre le 1er
janvier et le 31 décembre inclus d’une année donnée.

Non prévu par la LOLF, mais présenté dans l’ensemble des documents budgétaires, sa détermination lors
de la budgétisation traduit la politique gouvernementale en matière d’effectifs sur un ministère ou un
programme donné.

Constituant l’une des hypothèses fortes de la budgétisation, il revêt un aspect stratégique et fait
généralement l’objet d’arbitrages des cabinets ministériels ou du cabinet du Premier ministre. Il est
exprimé en ETP, et sa valorisation en ETPT dépend à la fois du solde arbitré mais également du volume
des entrées et des sorties ainsi que de la date moyenne de celles-ci.

b) Un plafond d’emplois dont la détermination repose sur des éléments


techniques
Le plafond d’emplois est fixé annuellement et par ministère (article 7-III de la LOLF). Son respect
s’apprécie de manière annualisée et en ETPT. Il est décliné à titre indicatif par programme et catégorie
d’emplois dans les documents budgétaires.

Sa fixation obéit principalement à l’application de déterminants techniques. Seul le quantum de vacance


sous plafond peut éventuellement faire l’objet d’un arbitrage politique.

La fixation du plafond d’emplois repose sur une méthodologie connue et basée sur le schéma suivant :

Le socle est composé du plafond d’emplois de la LFI N. Celui-ci est ensuite majoré ou minoré de
l’extension en année pleine (EAP) du schéma d’emplois tel qu’arbitré en LFI N (déjà connu au moment de
la budgétisation). Sont ensuite prises en compte les mesures de périmètre et de transferts qui font l’objet
d’arbitrages techniques durant la procédure de budgétisation. De même, les éventuelles corrections

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 99
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

techniques sont également connues (changement des modalités de décompte, arbitrages politiques) en
cours de procédure.

Enfin, l’impact du schéma d’emplois N+1 est la résultante en ETPT des schémas d’emplois et des dates
moyennes d’entrées et de sorties (cf. supra). Cette résultante est déterminée automatiquement au sein
de l’outil 2BPSS.

Ressources associées :
Budget.gouv :

→ Circulaire 2BPSS-19-4622 (NOR : CPAB1901880C) relative à l'actualisation de l'outil 2BPSS d'aide


à la budgétisation des dépenses de personnel

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Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

C. Le suivi de la masse salariale


et des emplois de l’État

1. Une consommation et un suivi basés sur les règles définies par la


LOLF et par le décret GBCP
Pour l’État, les règles applicables à la masse salariale et aux emplois résultent principalement de la LOLF
et du décret GBCP, complétées par le recueil des règles de comptabilité budgétaire (partie 5) (RRCB).

a) Les règles définies par la LOLF


La notion de dépenses de personnel est encadrée par la LOLF (article 5) et se voit appliquer des règles
propres telles que :

→ un plafond de crédits limitatif fixé au niveau du programme et un plafond d’emplois limitatif fixé
au niveau du ministère (article 7) ;

→ une présentation des crédits en AE = CP (article 8) ;

→ une fongibilité asymétrique des crédits (articles 7 et 12) ;

→ les crédits inscrits sur le titre des dépenses de personnel ne peuvent faire l’objet d’un report sur
l’année suivante (article 10 de la loi organique n°2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à la
modernisation de la gestion des finances publiques).

Chacune de ces règles fait l’objet d’un contrôle de la part de la direction du Budget et du contrôle
budgétaire. Dans certains cas, tels que la fongibilité asymétrique, celui-ci porte également sur
l’opportunité de telles mesures.

De même, en matière de crédits, outre le plafond de crédits votés, une distinction est faite entre le T2
HCAS et le T2 CAS qui ne répondent pas à la même norme de dépense. Les recyclages du CAS vers le
HCAS doivent être évités ou gagés par des crédits sous norme (HT2 ou HCAS) du même programme ou
d’un autre programme.

b) Les règles prévues par le décret GBCP


L’article 68 du décret GBCP a mis en place un suivi renforcé des dépenses de personnel et des emplois à
travers le document de gestion des emplois et des crédits de personnel (DPGECP). Ce dernier décrit, pour
chaque ministère, l’évolution prévue de la masse salariale et de ses principaux déterminants. Il prévoit
une présentation détaillée et mensuelle de la mise en œuvre du schéma d’emplois, de la consommation
du plafond d’emplois et de la consommation des crédits. Ce document est accompagné d’une note qui
présente notamment les risques éventuels d’insoutenabilité des dépenses de personnel, de non-respect
du plafond d’emplois et des schémas d’emplois et les mesures correctives envisagées, ainsi que les
perspectives d’évolution de l’année suivante.

Soumis au visa du CBCM en début d’année et actualisé à plusieurs reprises en cours de gestion, le DPGECP,
présenté par le responsable de la fonction financière ministérielle, sert de référence pour vérifier que les
décisions en matière de ressources humaines (ouverture de concours, recrutement de contractuels, etc.)
sont prises dans le respect de l’autorisation parlementaire.

Après le visa du DPGECP initial, transmis au CBCM avant le 15 février, l’actualisation du DPGECP est
établie, à l’occasion des comptes rendus de gestion (CRG), sur la base des données arrêtées au 30 avril et
31 août. Le document actualisé, accompagné d’une justification des écarts par rapport au dernier
document transmis, est soumis au CBCM avant le 15 mai et le 15 septembre. Enfin, une prévision

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 101
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

d’exécution des crédits de personnel est transmise mensuellement à compter du mois d’octobre sur la
base des données de paie les plus récentes et du contrôle préalable de la disponibilité des crédits de la
paie du mois de décembre.

Le DPGECP constitue donc le principal outil de pilotage et de suivi infra-annuel de la masse salariale et
des emplois au niveau ministériel.

Par ailleurs, le contrôle a priori exercé par le contrôleur budgétaire, notamment via le visa des ouvertures
de concours et des notes ou circulaires ayant un impact sur la masse salariale du ministère ou de ses
opérateurs.

En plus de ces différentes règles, d’autres principes ou éléments de doctrine viennent compléter le
contrôle de la masse salariale et des emplois :

→ les référentiels de rémunération des agents contractuels proposés par les ministères et
approuvés par le CBCM ;

→ le schéma d’emplois présenté au niveau du programme dans les documents budgétaires (PAP et
RAP) ;

→ les principes encadrant la consommation du plafond d’emplois relevant de la doctrine et des


règles de décompte des emplois appliquées dans l’infocentre Chorus ;

→ la mise en réserve encadrée par une circulaire annuelle de la direction du Budget.

2. Un suivi renforcé au niveau de la direction du Budget


Le suivi des dépenses de personnel et des emplois fait l’objet d’une attention particulière au sein de la
direction du Budget. Si le calendrier est équivalent à celui de la prévision d’exécution des autres dépenses
pilotée par le bureau 1BE, les outils mis à disposition des bureaux sectoriels par le bureau 2BPSS sont, pour
leur part, spécifiques.

a) Une procédure de suivi reposant sur des prévisions d’exécution


régulières
Comme pour l’ensemble des dépenses du budget général, les dépenses de masse salariale et les emplois
font l’objet d’exercices réguliers de prévision d’exécution copilotés par les bureaux 1BE et 2BPSS.

Le calendrier propre à la direction du Budget est calqué sur celui des CRG et de la transmission des
DPGECP avec un décalage de quelques semaines :

→ prévision d’exécution initiale sur la base des 3 premiers mois exécutés (mars-avril) ;

→ reprévision n°1 sur la base des 5 premiers mois exécutés (juin) ;

→ reprévision n°2 sur la base des 9 premiers mois exécutés (octobre) ;

→ fin de gestion et suivi mensuel des dépenses de personnel (novembre-décembre).

La reprévision d’exécution d’octobre est couplée à la procédure d’élaboration du projet de loi de finances
de fin de gestion, qui prend en compte les derniers ajustements de crédits de l’année. Les prévisions de
dépenses sont généralement associées à un point de situation sur le solde budgétaire de l’État et le déficit
consolidé des administrations publiques.

b) Des outils spécifiques à destination des bureaux sectoriels


Le bureau 2BPSS met à disposition des bureaux sectoriels un outil (tableur) de projection des dépenses
de personnel de l’année en cours, qui s’appuie sur les données des premiers mois d’exécution ainsi que
sur le profil mensuel de l’exécution de l’année écoulée (restitutions INF-DPP18 de l’infocentre Chorus).

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 102
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

Les bureaux sectoriels sont ensuite invités à corriger le profil mensuel de la dépense de l’année écoulée
et de l’année courante des évènements susceptibles de modifier le profil mensuel de la dépense de
l’année écoulée ou de l’année courante (versement d’une prime exceptionnelle, mise en œuvre d’une
revalorisation en cours d’année, etc.)

Il est demandé aux bureaux sectoriels de distinguer dans leur prévision le T2 HCAS et le T2 CAS. En effet,
un suivi spécifique de l’assiette de CAS est mis en œuvre par le bureau 6BRS afin de déterminer les
ressources dont bénéficiera le « CAS Pensions ». De plus, cette distinction est nécessaire pour évaluer le
respect de la norme de dépense en valeur.

De même, l’outil fourni par 2BPSS prévoit un suivi particulier des schémas d’emplois. A contrario, le
plafond d’emplois, dont le respect ne pose que rarement problème, ne fait pas l’objet d’un suivi
spécifique dans l’outil. Il est néanmoins possible d’en assurer le suivi soit à travers les DPGECP, soit à
travers la restitution INF-DPP-17 sous Chorus. Si toutefois un risque de déplacement du plafond
ministériel est avéré, le respect de son caractère limitatif implique de faire valider par le Parlement un
rehaussement du plafond en loi de finances rectificative.

Les bureaux sectoriels doivent veiller à contrôler la cohérence des résultats donnés par l’outil avec les
sources d’information qu’ils ont par ailleurs en provenance des ministères et des services des CBCM
(notamment les DPGECP) et s’assurer que les tableaux remis à 2BPSS sont cohérents avec les classeurs
remis à 1BE.

3. Le cas particulier de la procédure de fin de gestion


La fin de gestion constitue un exercice particulier avec des exigences poussées en matière de suivi de la
masse salariale.

a) Une procédure reposant sur la préliquidation de la paye


La préliquidation de la paye est une simulation de l’intégration de la PSOP du mois de décembre, avant
l’envoi des fichiers définitifs et leur comptabilisation dans Chorus. Elle est intégrée par interface avec les
applications de gestion de la paie de la DGFiP.

Elle permet :

→ de s’assurer de la disponibilité des crédits de titre 2 nécessaires à l’intégration réelle de la PSOP


de décembre ;

→ d’identifier les programmes/BOP/UO dont les disponibles sont insuffisants afin d’effectuer des ré-
abondements avant intégration de la paie de décembre.

Des blocages de crédits sont saisis manuellement par le responsable budgétaire (RPROG, RBOP, RUO) afin
de mettre en réserve les crédits de titre 2, et éviter leur consommation entre la préliquidation et
l’intégration de la PSOP de décembre. Les pièces de blocage de crédits sont débloquées
automatiquement avant l’intégration de la PSOP de décembre.

Cette procédure de préliquidation de la paye ne s’applique pas à la HPSOP dont le montant n’est pas
connu. Néanmoins, une prévision des dépenses HPSOP est également nécessaire afin de s’assurer de la
disponibilité de crédits suffisants pour couvrir l’intégralité des dépenses de titre 2.

b) Une procédure co-pilotée par les bureaux 2BPSS et 1BE


Au niveau de la direction du Budget, la procédure de fin de gestion relative à la masse salariale est initiée
par le bureau 2BPSS. Celui-ci, dès réception des fichiers de préliquidation de la paye de décembre (PSOP),
transmet à l’ensemble des bureaux sectoriels des fichiers de synthèse afin d’actualiser les prévisions de
dépenses HPSOP ainsi que les différents mouvements pouvant impacter les crédits de titre 2 (transferts,

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 103
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

fonds de concours, fongibilité asymétrique). Les bureaux sectoriels ont alors pour mission de récupérer
auprès de leurs ministères les prévisions définitives de consommation.

Le cas échéant, ceux-ci doivent proposer un schéma permettant de financer les besoins apparus sur
certains programmes. Les mouvements nécessaires ainsi que la synthèse réalisée par le bureau 2BPSS fait
l’objet d’une transmission au bureau 1BE. Celui-ci est alors en charge du circuit de signature et de la
publication des différents textes au Journal Officiel. Les deux bureaux s’assurent conjointement de la mise
à disposition des crédits dans Chorus.

Cet exercice nécessite une vigilance particulière de l’ensemble des acteurs concernés en raison des
enjeux sous-jacents (risque que certaines personnes ne soient pas payées en décembre) et des délais
contraints (quelques jours au plus pour mettre les textes à la publication). Une circulaire annuelle détaille
l’ensemble de la procédure et son calendrier (par exemple : Circulaire 1BE-23-4206).

Ressources associées :
Légifrance :

→ Loi organique n°2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des


finances publiques

→ Loi organique n°2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances

Budget.gouv :

→ Recueil des règles de comptabilité budgétaire - (RRCB) - (partie 5)

→ Maquette - Document prévisionnel de gestion des emplois et des crédits de personnel


(DPGECP) : [PDF] - [XLS]

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Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

D. La procédure du « Guichet unique »


DB-DGAFP
Afin de fluidifier l’instruction des dossiers statutaires et indemnitaires, il a été décidé dès 2007 de mettre
en œuvre un circuit spécifique d’instruction des demandes déposées par les ministères, qui donne lieu à
une réponse unique, sous timbre DGAFP mais rédigée en accord avec la DB.

1. Une procédure encadrée destinée à assurer la sécurisation


budgétaire

a) En 2019, l’objectif est de mieux synchroniser la gestion des dossiers de


guichet unique et la procédure budgétaire.
Dans cet objectif, le centre de la procédure a été mis au niveau des conférences catégorielles qui
acquièrent un rôle déterminant dans la gestion des dossiers de guichet unique.

→ Désormais, le relevé des conférences catégorielles pré-valide les dossiers du guichet unique. Ainsi,
les dossiers sont présentés et actés en termes budgétaires et réglementaires dès la phase de
conférence catégorielle, qui se tient, en général, l’année précédente.

→ Hors du relevé des conférences catégorielles, les dossiers seront restreints aux seules mesures qui
ne pourraient être différées au prochain exercice budgétaire.

→ Des typologies de dossiers sont désormais hors du champ du GU, ou en contreseing direct
(répartitions de points NBI ou réorganisation d’organisations ministérielles sans moyens
supplémentaires, mesures découlant d’un bleu budgétaire ou d’une fiche de doctrine sous
réserve qu’elle soit partagée, une revalorisation automatique d’une prime indexée sur le point).

2. Un circuit administratif des dossiers, organisé et rationalisé


Les mesures statutaires et indemnitaires ainsi que les taux d’avancement instruits dans le cadre du
« guichet unique » font l’objet d’un suivi renforcé. de la part des bureaux sectoriels, et de manière
transversale au sein du pôle statutaire du bureau 2BPSS.

a) Les bureaux sectoriels sont en première ligne face au GU


Les ministères peuvent solliciter plusieurs types de réformes intéressant leurs personnels :

→ Une réforme à caractère statutaire vise à modifier le statut particulier d’un ou de plusieurs corps
de titulaires (conditions de recrutement et déroulement de carrière, structuration du corps en
plusieurs grades, échelonnement indiciaire).

Il peut également s’agir de refondre ou revaloriser la grille indiciaire d’un corps (par exemple en
demandant la création d’un nouvel échelon sommital), d’instituer un statut d’emploi particulier (création
de l’emploi de débouché de chef de mission pour la catégorie A administrative), de fusionner des corps 10,
de mettre en œuvre un plan de qualification pour certains corps ou filières d’emploi. La réforme de la

10
La mise en place du CIGEM des attachés a été menée par la DGAFP, et la DB, en associant de manière étroite les ministères (Décret
n° 2013-876 du 30 septembre 2013 relatif à l’intégration de seize corps ministériels dans le corps interministériel des attachés
d’administration de l’État et à l’ouverture de recrutements réservés dans ce corps).

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Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

haute fonction publique en cours est un exemple de réforme majeure et transversale impliquant la DB,
les ministères et la DGAFP.

→ Une réforme à caractère indemnitaire peut conduire à modifier un dispositif existant, par
exemple en revalorisant des barèmes réglementaires, ou à s’y substituer progressivement comme
pour la mise en place à partir de 2015 du régime indemnitaire tenant compte des fonctions de
l’expertise et de l’expérience professionnelle (RIFSEEP, refonte du régime indemnitaire des
Armées).

Il peut également s’agir de créer ex nihilo un nouveau régime indemnitaire. Les demandes des ministères
font ainsi l’objet d’une instruction particulière, en liaison avec la DGAFP, par le rédacteur de la direction
du Budget chargé du titre 2 et des questions statutaires et indemnitaires pour le ministère concerné.

D’une façon générale, ces demandes doivent traduire la volonté d’améliorer la gestion des ressources
humaines au sein des ministères, dont les objectifs visent notamment à réduire le nombre de corps de
fonctionnaires, améliorer la gestion des compétences et des carrières ou encore mettre en œuvre la
rémunération au mérite. Pour la DB, il s’agit aussi de maîtriser les coûts, voire de déterminer des
contreparties budgétaires, dans un cadre catégoriel très contraint sur le titre 2.

b) Le bureau 2BPSS a un rôle de synthèse et de coordination générale du


GU au sein de la DB
Le bureau 2BPSS intervient en soutien des bureaux sectoriels soit de manière systématique, soit de
manière ponctuelle à la demande de ceux-ci.

→ Ainsi, certains dossiers peuvent faire l’objet d’un visa du bureau 2BPSS. C’est notamment le cas
des dossiers de taux d’avancement ainsi que des mesures transversales lorsqu’elles sont laissées
à l’instruction des bureaux sectoriels.

→ De manière plus ponctuelle, le bureau 2BPSS apporte son expertise de conseil et d’appui à la
demande des bureaux sectoriels pour toutes les questions statutaires et indemnitaires. Les
bureaux sectoriels sont invités à demander à 2BPSS les données ou conseils de méthode dont ils
pourraient avoir besoin pour analyser et chiffrer les projets de textes statutaires et indemnitaires
et qui pourront être établis grâce au fichier détaillé de la paye des agents civils de l’État.

En matière de taux d’avancement, le bureau 2BPSS tient également à la disposition des bureaux sectoriels
une base de données sur les différents ministères et corps ainsi qu’un outil d’aide à la modélisation des
pyramidages et au chiffrage des coûts engendrés.

Le bureau 2BPSS a également un rôle de cadrage transversal. Il est ainsi chargé de la diffusion de
l’information sur l’actualité statutaire et indemnitaire pour faciliter le traitement des dossiers par les
bureaux ainsi que la diffusion d’éléments de doctrine transversale. Cette information fait l’objet de
communication soit par mél, soit lors de points spécifiques aux dépenses de personnel (« Club des
dépenses de personnel »). Il est également en charge d’assurer un suivi des dossiers statutaires et
indemnitaires à forts enjeux dans les bureaux sectoriels notamment afin de préparer les points
d’avancement réguliers qui font l’objet de réunions de direction avec la DGAFP.

Par ailleurs, la plupart des dossiers transversaux statutaires et indemnitaires sont instruits en propre par
2BPSS :

→ textes interministériels (statut général, statuts et indemnités interministériels…) ;

→ questions transversales (chômage, protection sociale complémentaire, formation, action sociale,


frais de déplacements, CET…) ;

→ problématiques concernant les fonctions publiques territoriale et hospitalière (réformes et


textes statutaires et indemnitaires, évolution de la masse salariale) ;

→ réglementation transversale outre-mer.

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Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

Cela vise à s’assurer du maintien d’une position cohérente de la direction et permet notamment de veiller
aux risques reconventionnels d’une réforme sur l’autre sur la base d’exemples interministériels de
comparaison et de chiffrages.

3. Le traitement spécifique des dossiers promus / promouvables

a) L’avancement dans la FPE


La répartition des effectifs budgétaires par grade et les pyramidages statutaires ont été supprimés avec
l’entrée en vigueur de la LOLF. Le décret n° 2005-1090 du 1er septembre 2005 relatif à l’avancement de
grade dans les corps des administrations de l’État prévoit une nouvelle règle transversale à l’ensemble des
corps de fonctionnaires de l’État : l’application d’un taux d’avancement aux fonctionnaires remplissant
les conditions statutaires pour être promus au grade supérieur (également appelé taux promus-
promouvables ou « pro-pro »).

Ce taux est fixé par arrêté de l’administration gestionnaire pour chaque grade et année. Il nécessite l’avis
conforme des ministres en charge de la fonction publique et du budget.

À noter que les effectifs de grades à accès fonctionnel (GRAF), progressivement mis en place pour
certains corps de catégorie A, sont contingentés en pourcentage des effectifs du corps et ne sont donc
pas concernés par la procédure des « pro-pro ».

b) Taux de « pro-pro » et GU
S’agissant du « pro-pro », le circuit du GU a été défini par une première circulaire du 4 novembre 2008,
qui suit les nouvelles prescriptions du décret n°2005-1090 du 1er septembre 2005 susvisé. La circulaire du
GU du 22 juillet 2015 en a repris les principales dispositions sans toutefois l’abroger. Il convient donc de
se référer aux deux circulaires sur ce thème. Parmi les particularités contenues dans le décret n°2005-
1090, le délai d’instruction est raccourci par rapport à la procédure classique (délai de 10 jours ouvrés
délais de 10 jours ouvrés à compter de la réception complète du dossier). Toutefois, un aménagement de
ce délai est en cours de réflexion compte tenu de son caractère volontariste, et parfois non tenable dans
la pratique de l’instruction contradictoire. Les grands principes qui président l’instruction des dossiers de
taux d’avancement sont notamment la sélectivité, l’équité intergénérationnelle, la gestion prévisionnelle
des effectifs et des compétences, et la maîtrise de la masse salariale. Enfin la circulaire précise que les
ratios sont fixés pour une durée minimale de trois ans.

Ressources associées :
Portail de fonction publique :

→ Circulaire du 22 juillet 2015 relative à l'instruction et à la mise en signature dans le cadre du


guichet unique des dispositions applicables aux fonctionnaires et agents publics

Contact
SD2 / Bureau 2BPSS - Pôle statutaire

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 107
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

E. Le rôle du bureau 2BPSS


dans le pilotage des emplois
et des crédits de personnel

1. Un bureau de synthèse budgétaire et statutaire


Le bureau 2BPSS positionné au sein de la 2e sous-direction de la direction du Budget a vocation à
synthétiser l’ensemble des données relatives aux dépenses de personnel (masse salariale et emplois), mais
également les données relatives aux questions statutaires dans les trois fonctions publiques ainsi qu’à
l’action sociale.

a) La synthèse budgétaire : un lien entre les bureaux sectoriels et la 1ère


sous-direction
Le bureau 2BPSS est responsable, en lien avec la 1ère sous-direction :

→ du cadrage de l’évolution du titre 2 dans les phases de budgétisation et de répartition (crédits


de personnel). Il est notamment chargé des différents outils utilisés (outil de budgétisation 2BPSS
diffusé à l’ensemble des ministères), ainsi que de la méthodologie de calcul du glissement
vieillesse technicité positif (GVT+) ;

→ de la détermination et de la méthodologie de fixation des plafonds d’emplois, ainsi que de la


synthèse des schémas d’emplois arbitrés ;

→ du suivi de l’exécution des dépenses de personnel et des emplois en lien avec le bureau 1BE. Il
met notamment à disposition des bureaux sectoriels des outils de prévision d’exécution,
accompagnés d’une notice méthodologique. Chaque année, en fin de gestion, il pilote la
synthèse de la préliquidation de la paye de décembre qui permet aux acteurs concernés (DAF,
RPROG, CBCM, DB, DGFIP) d’assurer le bon atterrissage budgétaire du T2 ;

→ du suivi de la politique salariale dans la fonction publique, et plus largement dans le secteur
public, via notamment la procédure de cadrage salarial des établissements publics.

En matière de documents budgétaires, le bureau 2BPSS est responsable du suivi et de la validation des
projets et rapports annuels de performance pour la partie justification au premier euro du titre 2. Il met
notamment à disposition des ministères ainsi que des bureaux sectoriels une méthodologie reprise dans
les circulaires annuelles relatives à ces exercices (Cf. circulaire PAP 2023 et circulaire RAP 2022) des outils
et des données permettant aux bureaux sectoriels d’analyser le contenu des documents. En fin de
procédure, il vise les documents avant leur publication.

En collaboration avec les bureaux de la 1ère sous-direction, le bureau 2BPSS est associé à l’ensemble du
pilotage des différents exercices (tableaux, notes intérieures, circulaires).

Pour chacune de ces procédures de synthèse budgétaire, le bureau 2BPSS travaille étroitement avec les
bureaux sectoriels auxquels il apporte un soutien technique et méthodologique.

Par ailleurs, le pôle de synthèse budgétaire du bureau 2BPSS assure un rôle de formation, de diffusion de
l’information et de doctrine technique. À ce titre, il pilote ou contribue à l’ensemble des documents
relatifs aux dépenses de personnel.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 108
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

b) La synthèse statutaire
→ Le bureau 2BPSS est responsable de la synthèse statutaire pour les trois fonctions publiques (FPE,
FPT et FPH). À ce titre, il intervient en support des bureaux sectoriels, mais aussi de manière
autonome pour les dossiers transverses ainsi que pour les secteurs territorial et hospitalier, pour
lesquels il gère en propre l’ensemble des problématiques statutaires et indemnitaires.

Ainsi, sont notamment considérés comme des dossiers transverses gérés en propre par le bureau 2BPSS :

→ les textes statutaires et indemnitaires interministériels (statut général, statuts particuliers de


corps interministériels ou communs à plusieurs corps, textes indemnitaires interministériels…) ;

→ les questions transversales (GRH, formation, action sociale, frais de déplacement, indemnités de
changement de résidence, CET…) ;

→ la réglementation transversale outre-mer.

En tant que support aux bureaux sectoriels, le bureau 2BPSS fournit une expertise technique et juridique
sur l’ensemble des dossiers qui sont soumis à son visa (les dossiers relatifs aux taux d’avancement de grade
doivent par exemple obligatoirement faire l’objet d’un visa). Il veille tout particulièrement à l’absence de
risques reconventionnels des différentes réformes. Il met à la disposition des bureaux des tableaux de
suivi ainsi qu’un vade-mecum et une fiche d’instruction. Il propose également des outils d’instruction en
matière de taux d’avancement.

Enfin, il synthétise les dossiers présents dans les bureaux sectoriels afin de faire des points d’avancement
réguliers avec la DGAFP dans le cadre de la procédure dite du guichet unique.

c) L’action sociale et la formation interministérielles


Le bureau 2BPSS est en charge de la gestion des crédits du programme 148 – « Fonction publique » (action
sociale interministérielle, formation interministérielle, tutelle de l’INSP et des IRA) dont le RPROG est la
DGAFP.

À ce titre, il assure le suivi des procédures liées à l’action sociale interministérielle et représente la
direction du Budget au Comité interministériel d’action sociale (CIAS). Il procède également à la synthèse
des dépenses d’action sociale ministérielle.

2. Un bureau de pilotage et d’expertise

a) Le pilotage du réseau sectoriel titre 2


Le bureau 2BPSS assure le pilotage du réseau sectoriel (environ une vingtaine de rédacteurs répartis dans
les différents bureaux de la direction). Outre ses activités de formation et de soutien en matière de
synthèse évoquées ci-dessus, il organise des réunions à échéances régulières.

Celles-ci prennent la forme soit :

→ de réunions de proximité inscrites dans le cadre des différents exercices budgétaires de la


direction. Il s’agit notamment de présenter les outils et les tableaux utilisés ainsi que les
restitutions attendues ;

→ de club des dépenses de personnel. Ces réunions permettent d’évoquer divers sujets connexes
aux dépenses de personnel et pouvant impacter l’ensemble de la direction.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 109
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

b) L’expertise statistique en matière de paye


Le bureau 2BPSS dispose d’une expertise forte en matière de données statistiques relatives à la paye des
fonctionnaires de l’État. Il permet un appui technique par exemple sur des chiffrages relatifs :

→ aux modalités de calcul du GVT+ ;

→ aux principales mesures catégorielles.

Le bureau tient à disposition des bureaux sectoriels les données ou conseils de méthode dont ils
pourraient avoir besoin pour analyser et chiffrer les projets de textes statutaires et indemnitaires. Il peut
fournir des chiffrages réalisés à partir du fichier détaillé de la paye des agents civils de l’État et des
établissements publics dont la paye est gérée par la DGFIP (paye à façon).

c) Le pilotage du cadrage salarial


Le bureau 2BPSS fixe en lien avec le cabinet du ministre chargé du budget le cadrage salarial applicable
aux entreprises et établissements publics du secteur non concurrentiel et intervient en soutien des
bureaux sectoriels sur ce sujet. Ce cadrage porte sur l’évolution de la rémunération moyenne des
personnes en place (RMPP).

Ressources associées :
Budget.gouv :

→ Documentation > Gestion publique > Emplois et dépenses de personnel

Contact
SD2 / Bureau 2BPSS

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 110
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

F. Les systèmes d’information


interministériels de suivi
des emplois, des rémunérations
et des dépenses de personnel
1. Le suivi des dépenses de personnel et des consommations
d’emplois
L’infocentre Chorus constitue l’application de référence pour suivre l’exécution des dépenses de personnel
et des consommations d’emplois. Des restitutions dédiées couvrent les fonctionnalités suivantes :

→ décompte des emplois PSOP (Paie sans ordonnancement préalable = agents des ministères pris
en charge par les applications de paye de la DGFiP), hors PSOP (agents payés directement via
Chorus ou via des applications interfacées comme CROCUS), et militaires (agents pris en charge
par les applicatifs de solde du ministère des armées et de la Gendarmerie nationale) : restitution
INF-DPP-017 ;

→ suivi des autorisations en emplois : restitution INF-DPP-016 ;

→ suivi des dépenses (comptabilité budgétaire) : restitution INF-DPP-018.

Une restitution dédiée du cœur CHORUS permet de connaître les montants de la préliquidation de la paye
de décembre, les blocages et les crédits disponibles ; il s’agit de la restitution ZBUD04. Des restitutions
budgétaires non spécifiques au titre 2 permettent également de suivre :

→ les recettes (par exemple, suivi des rétablissements de crédits via la restitution INF-BUD-45) ;

→ les crédits ouverts par la LFI, les LFR, et les mouvements réglementaires et les crédits mis à
disposition des BOP et des UO (par exemple, via les restitutions INF-BUD-43 et INF-BUD-44).

L’infocentre des rémunérations (INDIA-Rému) permet une analyse détaillée de la masse salariale et de la
consommation d’emplois sur le périmètre de la PSOP (ministères et budget annexe du contrôle et de
l’exploitation aériens) et de la paye à façon (PAF : établissements publics dont la liquidation et le versement
de la paye sont assurés par la DGFiP) sur une profondeur historique de 5 exercices budgétaires clos plus
l’année en cours. Depuis 2021, l’application restitue également les données de solde des gendarmes
rémunérés par la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) à partir de janvier 2019.

L’application INDIA-Rému est alimentée par des données des applications de paye de la DGFiP
(PAY/PAYSAGE, ETR) et par Agorh@-Solde pour les données transmises par la DGGN. Elle est organisée
en deux domaines : données individuelles nominatives uniquement issues des applications de la DGFiP,
d’une part, et données anonymisées et agrégées, d’autre part. La DGFiP utilise les restitutions du domaine
nominatif pour exercer un contrôle a posteriori des données de paye. Depuis 2017, ce domaine est
également progressivement ouvert aux gestionnaires de paye des ministères. Les fonctionnalités
disponibles à la direction du Budget, dans le réseau du contrôle budgétaire et dans les services ministériels
ou établissements habilités sont basées sur les données du domaine anonymisé aussi bien pour la PSOP,
la PAF et la solde des gendarmes. Compte tenu de la sensibilité des éléments de rémunération, chaque
utilisateur de l’application accède aux données de son périmètre de compétence : ministère (y compris
les établissements en PAF dont ils assurent la tutelle), programme, BOP ou établissement public.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 111
Fiche thématique
5 – Dépenses de personnel

L’accès aux données peut être réalisé selon deux modalités :

→ l’utilisation des restitutions prédéfinies, paramétrables par sélection de valeurs (code ministère,
programme, catégorie d’emplois, période…) qui couvrent :

− le suivi détaillé de la masse salariale (jusqu’au code élément de rémunération qui correspond
au niveau de détail le plus fin d’une fiche de paye) ;
− le suivi détaillé des consommations d’emplois (par corps/grade et emploi fonctionnel) ;
− la production d’éléments utiles à l’élaboration du bilan social des ministères (sur le périmètre
de la PSOP : montants versés au titre de la GIPA, effectifs annuels moyens, âges moyens,
rémunérations moyennes et répartition par déciles de la rémunération) ;
− les fichiers formatés pour s’intégrer dans l’outil développé par la DGAFP pour l’analyse, en
PSOP et PAF, des écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes.

→ l’accès à l’« univers » qui permet à l’utilisateur de modifier les requêtes pré définies, ou d’en créer
de nouvelles, à partir de l’ensemble des axes d’analyse et données disponibles, classés par grands
ensembles d’informations :

− cette seconde possibilité est utile aux travaux d’analyses sur des domaines spécifiques et
permet de considérer les données selon des axes absents des restitutions prédéfinies
(sélection de corps / grades / emplois fonctionnels, d’indemnités spécifiques, de seuils de
montants, etc.).

2. Le suivi et la budgétisation des dépenses de personnel et des


emplois au niveau d’un programme ou d’un ou plusieurs BOP
L’application POEMS développée sur une plateforme libre et gratuite est mise à disposition des ministères
et des opérateurs qui le demandent pour une installation sur leurs propres serveurs. Cette application d’aide
au pilotage opérationnel de la masse salariale et des emplois s’adresse avant tout aux gestionnaires
ministériels. POEMS est ainsi un vecteur de diffusion de la doctrine budgétaire et des méthodes de
budgétisation en matière de dépenses de personnel telles que définies par le bureau 2BPSS. POEMS s’appuie
sur les données détaillées de la paye pour un suivi exhaustif des dépenses de personnel. La projection de
ces données permet d’établir une prévision de consommation annuelle que le gestionnaire peut compléter
des évènements de gestion attendus : évolutions de la valeur du point d’indice, recrutements et départs
prévisionnels, changements de position administrative… L’utilisateur peut exporter via POEMS la maquette
du DPGECP préremplie avec les données saisies dans l’application et les résultats produits à l’issue de la
comparaison entre les fichiers de paye mise en œuvre dans l’application. La fonctionnalité de suivi infra-
annuel de la consommation des crédits et des ETPT est associée à un module de budgétisation qui a pour
socle la prévision d’exécution de l’exercice en cours. En suivi comme en budgétisation, toutes les estimations
s’appuient sur les coûts réels (masse salariale) de la structure et les évènements de gestion prévisionnels
saisis par l’utilisateur.

Ressources associées :
Budget.gouv :

→ Macro-processus n°8 - Pilotage de la masse salariale et des emplois

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SD2 / Bureau 2POP

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 112
6. GESTION PUBLIQUE

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Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 114
Fiche thématique
6 – Gestion publique

A. La gestion budgétaire
et comptable publique (GBCP)
Le règlement général sur la comptabilité publique (RGCP) du 29 décembre 1962 constituait jusqu’en 2012
le texte de référence qui organisait l’ensemble des procédures d’exécution financière de l’État et des
établissements publics nationaux. Plusieurs de ses dispositions n’étaient plus adaptées au cadre de
gestion découlant de la loi organique relative aux lois de finances de 2001 (LOLF) et à la modernisation
consécutive des pratiques de gestion. Le décret du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et
comptable publique (GBCP) permet de conforter le cadre défini par la LOLF tout en actualisant certaines
modalités de gestion. Le cadre budgétaire et comptable se caractérise par un champ d'application des
règles de gestion budgétaire et comptable, étendu à l'ensemble des administrations publiques, une
comptabilité budgétaire en AE/CP, une responsabilisation des acteurs de la gestion sur des objectifs au
regard des moyens alloués et une modernisation de la chaîne de la dépense.

1. Un champ d’application élargi à toutes les administrations


publiques
Fondé sur le critère d'appartenance aux administrations publiques, sauf exception prévue par la loi ou le
décret lui-même (Institut de France ou autorités publiques indépendantes, par exemple), le champ de la
gestion budgétaire et comptable publique est en cohérence avec celui de la gouvernance européenne en
matière de finances publiques. Sur ce même périmètre, la gestion des deniers publics relève d’un
comptable public.

2. Une comptabilité budgétaire en autorisation d’engagement et


en crédit de paiement
Les autorisations d'engagement (AE) constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être engagées
pendant l'exercice. Les crédits de paiement (CP) constituent la limite supérieure des dépenses pouvant
être payées pendant l'exercice. Les dépenses donnent lieu, sauf dérogation, à engagement juridique
préalable (exemple : bon de commande), qui consomme les AE, puis à paiement, qui consomme les CP.

3. Une responsabilisation des acteurs de la gestion


Elle se traduit au travers de la programmation budgétaire, de la mise en œuvre de la qualité comptable
et du contrôle budgétaire et par une réorganisation des périmètres de responsabilité des acteurs.

a) Une programmation budgétaire pluriannuelle


Pour améliorer la prévision et l’exécution du budget de l’État, le décret GBCP institue une démarche de
programmation pluriannuelle de l’utilisation des crédits. Cette programmation budgétaire est rendue
obligatoire pour l’État. Elle se décline au niveau du programme puis au niveau du BOP et vise à prévoir,
pour deux ans au moins, les moyens nécessaires à la mise en œuvre de chaque activité opérationnelle des
services dans le respect des crédits et des emplois notifiés. Si la programmation, dans sa dimension
annuelle, permet de vérifier que la gestion de l’État s’inscrit dans le cadre de l’autorisation parlementaire,
elle permet, cette fois sur une échelle pluriannuelle, d’identifier les conséquences futures des décisions
prises au titre d’une année et de garantir que les prescriptions pluriannuelles contenues dans la loi de
programmation des finances publiques en vigueur sont bien prises en compte, en particulier s’agissant de
la norme de dépense.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 115
Fiche thématique
6 – Gestion publique

b) La qualité comptable par une structuration de l’information financière


en différentes comptabilités
La gestion budgétaire et comptable de l’État a pour but de rendre compte au travers de comptes réguliers
et sincères, d’une image fidèle du patrimoine et de la situation financière de l’État, répondant ainsi à une
exigence constitutionnelle (article 47-2) qui impose la régularité et la sincérité des comptes de toutes les
administrations publiques. Il existe différentes comptabilités : une comptabilité générale en droits
constatés, une comptabilité budgétaire qui suit des engagements et des paiements (selon une logique de
caisse pour ces derniers), une comptabilité analytique et une comptabilité des valeurs inactives.
L’ordonnateur et le comptable jouent tous deux un rôle prééminent dans la tenue de ces comptabilités.
L’obligation de mise en œuvre de dispositifs de contrôle interne budgétaire et de contrôle interne
comptable pour l’État et les organismes ainsi que le développement des dispositifs de maîtrise des risques
et d’audit interne, permettent de garantir la qualité des comptabilités publiques.

c) Un contrôle budgétaire renforcé


La mission du contrôle budgétaire, exercée pour le compte du ministre chargé du budget, porte sur la
surveillance de la qualité de la comptabilité budgétaire par une analyse des circuits et des procédures
ainsi que des dispositifs de contrôle interne.

Les décisions d’engagement et les décisions d’affectation de crédits à une opération d’investissement
peuvent, eu égard à la nature ou au montant de la dépense, être soumises au visa ou à l’avis préalable du
contrôleur budgétaire. Celui-ci peut également exercer un contrôle a posteriori sur ces décisions.

Le contrôleur budgétaire s’assure du caractère soutenable de la gestion. Il vérifie que les projets de
dépense envisagés dans la programmation budgétaire respectent dans leurs conséquences annuelles et
pluriannuelles les plafonds d’engagement et de paiement prévus pour ces mêmes exercices. Le contrôleur
budgétaire dispose à ce titre de moyens renforcés en visant ou en émettant un avis sur divers documents
relatifs à la répartition et à la programmation des crédits élaborés par les ministères : par exemple,
document de répartition initiale des crédits et des emplois (DRICE), document prévisionnel de gestion
des emplois et des crédits de personnel (DPGECP) et en émettant un avis sur la programmation des
crédits…

d) Les acteurs de la gestion budgétaire et comptable publique


→ Le responsable de la fonction financière ministérielle (RFFiM)
Nommé par le ministre au sein de chaque ministère, le RFFiM assure la coordination et la synthèse
budgétaire et comptable au niveau du ministère. Il coordonne l’élaboration des projets annuels de
performances (PAP) et des rapports annuels de performances (RAP). Il établit et valide, en lien avec les
responsables de programme, le document de répartition initiale des crédits et des emplois (DRICE) et le
document prévisionnel de gestion des emplois et des crédits de personnel (DPGECP). Il valide la
programmation budgétaire des programmes de son périmètre ministériel. Au cours de l’exercice
budgétaire, il suit la réalisation de cette programmation et propose, le cas échéant, les corrections
nécessaires au respect des plafonds de crédits et des emplois, ainsi que des mouvements de crédits entre
les programmes du ministère. Par ailleurs, il s’assure de la mise en œuvre du contrôle interne budgétaire
et comptable et, éventuellement, de la comptabilité analytique. Il veille au respect des règles de
comptabilité budgétaire et générale et, en lien avec les responsables de programme, à la transmission au
ministre chargé du budget, des informations relatives au périmètre des budgets opérationnels de
programme (BOP) et des unités opérationnelles (UO).

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 116
Fiche thématique
6 – Gestion publique

→ Le responsable de programme (RPROG)


Placé sous l'autorité du ministre, le RPROG participe à l’élaboration et à la mise en œuvre de son
programme. Le RPROG élabore la stratégie et la programmation budgétaires de son programme. Il fixe
les orientations stratégiques de son programme, ainsi que les objectifs et les résultats attendus. Il justifie
les crédits et les autorisations d’emplois demandés. Il assure le pilotage du programme. Il définit le
périmètre des budgets opérationnels de programme (BOP). Il propose au RFFiM la répartition des crédits
et des emplois par BOP. Il organise et conduit le dialogue de gestion avec les responsables de BOP. Dans
ce cadre, il décline les objectifs de performance au niveau du BOP en objectifs opérationnels, et
détermine les crédits et les autorisations d’emplois qu’il met à disposition des responsables de BOP.

→ Le responsable de budget opérationnel de programme (RBOP)


Le RBOP propose à son RPROG la programmation budgétaire des crédits de son BOP et suit sa mise en
œuvre. Il assure le pilotage du BOP, arrête la répartition des crédits et des autorisations d’emplois entre
les UO. Il rend compte au RPROG de son exécution ainsi que des résultats obtenus. Les préfets sont RBOP
des BOP territoriaux pour les services déconcentrés des administrations civiles de l’État placés sous leur
autorité.

→ Le responsable d’unité opérationnelle (RUO)


Le RUO participe à l’élaboration de la programmation du BOP dont il relève. Il prescrit l’exécution des
recettes et des dépenses de l’unité opérationnelle dont il a la responsabilité. Il rend compte au RBOP de
l’exécution du budget de l’UO ainsi que des résultats obtenus. RRFIM, RPROG, RBOP et RUO doivent
disposer de la qualité d’ordonnateur ou être bénéficiaires de la délégation de signature d’un
ordonnateur.

4. La modernisation de la dépense
Le décret GBCP donne une assise réglementaire aux évolutions méthodologiques et organisationnelles de
la dépense publique tout en instaurant la dématérialisation des actes et des procédures. La mise en œuvre
de la LOLF et le déploiement du système d’information financière CHORUS se sont accompagnés d’une
réingénierie des processus de l’exécution budgétaire et comptable ainsi que de nouveaux modes
d’organisation financière tels que les services facturiers (SFACT), qui centralisent le traitement des
factures auprès des comptables, les centres de services partagés (CSP) qui peuvent exercer les missions
dévolues aux ordonnateurs et les centres de gestion financière (CGF), qui rapprochent SFACT et CSP. Ces
évolutions organisationnelles, poursuivent trois objectifs principaux : améliorer la qualité des comptes de
l’État, accroître l’efficience de la gestion budgétaire et comptable, délivrer un service de qualité.

Ressources associées :
Budget.gouv :

→ Recueil des règles de comptabilité budgétaire de l’État publié par arrêté du 19 mars 2021

→ Arrêtés de contrôle budgétaire

Contact
SD2 / Bureau 2REC

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 117
Fiche thématique
6 – Gestion publique

B. Le dispositif de performance :
performance, budget, Parlement

1. La démarche de performance : les apports de la LOLF


La loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001 (LOLF) est venue remplacer l’ordonnance
organique du 2 janvier 1959. Entrée pleinement en vigueur avec le budget 2006, elle est la « constitution
financière » de l’État.

L’adoption de la LOLF a introduit les éléments d’une réforme budgétaire, mais également d’une réforme
de la gestion publique :

→ la présentation, la discussion et le vote du budget sont désormais organisés autour des politiques
publiques ;

→ la performance est devenue un critère essentiel de bonne gestion, introduisant une liberté
d’action assortie d’un contrôle a posteriori des actions des gestionnaires publics par le Parlement,
notamment dans le cadre de la loi de règlement.

La LOLF résulte en effet d’une volonté de moderniser la gestion et la comptabilité de l’État :

→ une culture de résultats doit se substituer à la logique de moyens ayant prévalu précédemment.
En conséquence, les débats parlementaires, tant pour le vote du budget initial que pour l’examen
de l’exécution, doivent porter non pas sur les crédits alloués uniquement, mais aussi sur les
stratégies et les objectifs des politiques publiques ;

→ à la comptabilité budgétaire (« de caisse ») est ajoutée une comptabilité générale (« d’exercice »)


ainsi qu’une comptabilité analytique (CAN) prévue par la LOLF modifiée.

→ NB. Pour mémoire, et afin d’assurer leur qualité (notamment leur exhaustivité et leur sincérité),
la Cour des comptes s’est vue attribuer la mission de certification des comptes (comptabilité
générale uniquement) de l’État (voir à ce titre la fiche « 6-D-La comptabilité analytique »).

La performance, soit la capacité à atteindre des résultats attendus, est désormais au cœur de la
procédure budgétaire et plus largement de l’action publique.

2. Stratégie, objectifs et indicateurs de performance


Organisé en missions, programmes et actions, le budget de l’État reflète les grandes politiques publiques.
Afin d’orienter, de mesurer et d’améliorer leur mise en œuvre, une stratégie, des objectifs et des
indicateurs de performance sont définis pour chaque mission et chaque programme.

Ces éléments figurent dans les projets annuels de performances (PAP) de chaque programme qui
accompagnent les annexes par mission au projet de loi de finances. Dans le cadre du projet de loi de
finances, les responsables de programme (RPROG) s’engagent ainsi devant le Parlement sur des objectifs
chiffrés pour les trois années à venir. Ils rendent compte des résultats obtenus et expliquent les écarts
par rapport aux cibles dans les rapports annuels de performances (RAP), documents joints au projet de
loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes, qui dresse le bilan de l’exécution
budgétaire de l’année passée.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 118
Fiche thématique
6 – Gestion publique

a) La stratégie d’un programme


Le responsable, en accord avec son ministre, définit la stratégie de son programme, dans une perspective
pluriannuelle.

La stratégie est le fruit d’une réflexion d’ensemble, tenant compte des finalités d’intérêt général du
programme, de son environnement (notamment des autres programmes de la mission), des attentes
exprimées et des moyens alloués.

Présentée de manière synthétique en introduction du PAP, la stratégie est structurée autour


d’orientations bien identifiées et concrétisée par des objectifs.

b) Les objectifs
Les objectifs figurant dans les PAP traduisent les priorités stratégiques de l’action publique.

L’atteinte des objectifs est mesurée par des indicateurs de performance pour lesquels sont indiquées les
réalisations passées, et une cible pour l’année en cours ainsi que pour les trois années à venir.

Trois types d’objectifs sont utilisés, répondant à des critères d’efficacité socio-économique (au bénéfice
des citoyens), de qualité de service (au bénéfice des usagers des services publics), et d’efficience de
gestion (au bénéfice du contribuable).

Point de vue Objectif Exemple

Citoyen Efficacité socio-économique Répondre au besoin de qualification supérieure

Usager Qualité de service Réduire le délai de délivrance d’un titre

Contribuable Efficience de la gestion Réduire le coût de gestion de l’impôt

Les objectifs de chaque programme sont en nombre limité (généralement deux à trois objectifs par
programme) pour que l’action publique reste lisible et que les efforts et les moyens ne soient pas
dispersés.

c) Les indicateurs
Représentation chiffrée, l’indicateur mesure la réalisation de l’objectif, le plus objectivement possible.

Un indicateur doit être pertinent (c’est-à-dire cohérent avec l’objectif visé), utile, robuste et vérifiable.
Les objectifs et indicateurs des programmes ont vocation à retranscrire la performance de la gestion, en
particulier du point de vue de l’usager (qualité de service) ou du contribuable (efficience).

De même que les objectifs, les indicateurs sont en nombre limité (en moyenne deux par objectif).

Pour chaque indicateur sont affichées une valeur pour l’année du projet de loi de finances et une cible
pour le triennal à venir.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 119
Fiche thématique
6 – Gestion publique

d) Les objectifs et indicateurs de la mission


Lorsque cela est possible et pertinent, une sélection limitée d’objectifs et d’indicateurs de performance
de programme sont repris au niveau de la mission à laquelle ils appartiennent, car ils sont jugés comme
étant les plus représentatifs de la mission.

Par ailleurs, depuis le PLF 2015, de nombreuses missions ont mis en place des objectifs et indicateur ad
hoc. Il s’agit pour la plupart d’indicateurs répondant à un objectif partagé par plusieurs voire l’ensemble
des programmes de la mission. Leurs libellés visent à traduire l’atteinte des priorités politiques de l’action
publique sous la responsabilité du (des) ministres(s) chargé(s) de la mission.

e) Le chaînage vertueux entre PAP et RAP


La nouvelle organisation de la procédure budgétaire, en instituant un chaînage vertueux entre le PAP et
le RAP doit permettre au dispositif de performance de trouver tout son sens. Ainsi :

→ les conférences de « performance » se déroulent en avril-mai. Elles constituent le rendez-vous


annuel majeur de la direction du Budget avec les ministères pour améliorer et discuter le volet
performance des PAP et RAP. Leur cadrage est précisé dans la circulaire « performance » ;

→ dès la mi-juillet, le Parlement dispose de la liste des objectifs et indicateurs envisagés, qui seront
présentés en détail, avec les résultats attendus, dans les annexes au PLF que sont les PAP ;

→ à l’automne, les PAP assurent une cohérence entre les crédits répartis et les objectifs de
performance affichés : le rapprochement dans un même document des éléments financiers
(justification au premier euro des crédits, évaluation des dépenses fiscales) et de l’engagement
relatif à la performance doit permettre d’améliorer l’efficacité de la dépense publique ;

→ au cours des débats relatifs au PLF, les parlementaires peuvent amender les objectifs et
indicateurs de performance pour enrichir l’information présentée dans les volets
« performance » des documents budgétaires ;

→ au printemps, le projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des
comptes et les RAP qui lui sont annexés donnent lieu à un débat documenté sur l’efficacité réelle
de la dépense, puisqu’elle permet de comparer les résultats obtenus aux résultats attendus. Aussi
le RAP permet-il d’apprécier le bon usage qui a été fait de l’argent public : c’est un document clé
pour le contrôle de l’action publique et pour la réorientation de l’action à venir.

3. Le droit d’amendement parlementaire


L’article 15 de la loi organique du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des finances
publiques intègre à la partie normative de la loi de finances « pour chaque mission du budget général,
chaque budget annexe et chaque compte spécial, des objectifs de performance et des indicateurs
associés à ces objectifs ».

À compter du PLF 2023, les objectifs et indicateurs sont amendés au cours de la procédure d’examen
parlementaire. Les amendements peuvent concerner les objectifs et indicateurs uniquement. Ils ne
concernent pas les sous-indicateurs et les cibles qui restent à définir par le ministère en accord avec la
direction du Budget.

Les objectifs et indicateurs concernés par ce droit d’amendement sont retracés dans un nouvel état
législatif du PLF.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 120
Fiche thématique
6 – Gestion publique

4. La transparence des résultats de la dépense publique


La direction du Budget assure une grande transparence en matière de résultats de la dépense publique :

→ depuis 2021, les données de la performance sont disponibles via une plateforme de visualisation
graphique et interactive, actualisée chaque année en parallèle de la publication des RAP. Pour
chacune des 32 missions du budget général intégrées au dispositif de performance, un onglet
présente les objectifs et programmes associés, les principales données budgétaires et moyens
engagés, des données statistiques portant sur le taux d’atteinte des cibles au sein des
programmes de la mission ainsi que l’évolution graphique des indicateurs les plus représentatifs ;

→ cette plateforme vient en complément du fascicule « Données de la performance » publié depuis


2014 ;

l’ensemble des indicateurs de performance est par ailleurs disponible sur le site de la direction
du Budget et en données ouvertes.

Contact
SD2 / Bureau 2POP

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Fiche thématique
6 – Gestion publique

C. Le contrôle interne financier


dans son volet budgétaire

1. Le contrôle interne financier dans son volet budgétaire,


dispositif de maîtrise des risques
La LOLF a promu une gestion des politiques publiques régie par des objectifs énoncés clairement et
pilotée par des responsables identifiés. Elle a rendu nécessaire la mise en place d’outils de maîtrise des
risques adaptés afin d’assurer l’atteinte des objectifs fixés et de garantir une information comptable et
budgétaire de qualité. C’est l’objet des dispositifs de contrôle interne financier (CIF), dont le contrôle
interne budgétaire ou contrôle interne financier dans son volet budgétaire est une composante.

Le décret du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique (GBCP) fait obligation
aux ministères de mettre en place un dispositif de contrôle interne budgétaire (CIB) et de contrôle interne
comptable (CIC) (article 170 du décret GBCP). Le cadre de référence interministériel du contrôle interne
financier (contrôle interne budgétaire et contrôle interne comptable), défini par le ministre chargé du
budget, a été publié par un arrêté du 18 décembre 2018.

Le décret GBCP fait également obligation aux organismes qui y sont soumis de mettre en place un
dispositif de CIB et de CIC (article 215). Le cadre de référence des contrôles internes budgétaire et
comptable pris en application dudit article 215 a été publié par arrêté du 17 décembre 2015.

a) Définition du contrôle interne financier


Le contrôle interne financier se définit comme l’ensemble des dispositifs formalisés et permanents
décidés par chaque ministère ou par chaque organisme public, mis en œuvre par les responsables de tous
les niveaux pour maîtriser le fonctionnement de leurs activités en vue de fournir une assurance
raisonnable sur la qualité des comptabilités budgétaire et générale, ainsi que sur la soutenabilité de la
programmation budgétaire et de son exécution.

b) L’objectif de qualité de la comptabilité budgétaire


La comptabilité budgétaire présente, dans des états normés, tant pour l’État que pour les organismes
publics qui y sont soumis, d’une part, les autorisations budgétaires fixées par le parlement dans les lois de
finances ou par l’organe de gouvernance de l’organisme dans les budgets votés et rendus exécutoires et
d’autre part, leur exécution. La tenue de la comptabilité budgétaire est régie par des règles et des
procédures précises : sa qualité repose sur leur respect.

La comptabilité budgétaire s’apprécie selon des critères opérationnels analogues à ceux qui prévalent en
matière de qualité de la comptabilité générale de l’État, à savoir les critères de réalité, de justification, de
présentation et bonne information, de sincérité, d'exactitude, d’exhaustivité, de non-compensation,
d'imputation et de rattachement à la bonne période comptable et au bon exercice.

c) L’objectif de soutenabilité de la programmation budgétaire et de son


exécution
On entend par soutenabilité budgétaire le respect de l’autorisation parlementaire du budget annuel et
des prescriptions pluriannuelles des lois de programmation des finances publiques ou, s’agissant d’un
organisme, le respect du budget voté, en tant qu’il assure sa capacité à conduire les missions et les
activités dont il est chargé.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 122
Fiche thématique
6 – Gestion publique

Elle repose à la fois sur :

→ la qualité de la programmation initiale ;

→ la qualité de l’actualisation et du suivi de la programmation ;

→ la soutenabilité de l’exécution budgétaire.

d) Un ensemble de dispositifs formalisés et permanents…


La maîtrise de la gestion s’appuie sur un ensemble d’éléments : des organisations documentées et définies
juridiquement (délégations de gestion et de signature), des procédures documentées, référencées,
diffusées, mises à jour et appropriées, des opérations et des actions de contrôles tracées, un dispositif de
reporting permettant de s’assurer du bon fonctionnement des dispositifs prévus, de repérer les
dysfonctionnements et d’y remédier sans délai.

Le caractère formalisé du dispositif permet à la fois son partage, son utilisation par l’ensemble des parties
prenantes ainsi que son évaluation (notamment par des missions d’audit).

→ …décidés par chaque ministère…


Par délégation du secrétaire général, le responsable de la fonction financière ministérielle (RFFiM) de
chaque ministère est chargé de définir et de s’assurer de la mise en place des dispositifs de contrôle
interne financier. Ceux-ci doivent s’inscrire dans une déclinaison du cadre de référence interministériel
du CIF (CRICIF).

→ …ou par chaque organisme…


L’organe dirigeant de l’organisme est chargé de mettre en œuvre le « cadre de référence des contrôles
internes budgétaire et comptable » défini par arrêté, tel qu’il a été décliné et pilote, conformément au
plan d’action validé par l’organe délibérant, les dispositifs de contrôle interne financier.

→ …mis en œuvre par les responsables de tous les niveaux


Par définition, le contrôle interne financier est l’affaire de tous ceux dont l’activité peut avoir un impact
financier : il a vocation à être intégré à la conduite de toute activité et décliné à chaque niveau du
ministère ou de l’organisme public. Chaque niveau est responsable de son contrôle interne et rend
compte au niveau immédiatement supérieur.

2. La mise en place d’un contrôle interne financier


Comme indiqué supra, le cadre de référence interministériel du CIF de l’État (CRICIF) ainsi que le cadre
de référence des contrôles internes budgétaire et comptable pour les organismes doivent être déclinés
par chaque ministère sous forme d’un référentiel de contrôle interne financier, ou par chaque organisme
sous forme d’un plan d’action, en fonction des risques financiers identifiés, y compris sur ses processus
métier, et de leur criticité. Sa mise en œuvre est suivie par une instance de pilotage du CIF instituée au
sein des ministères. Au sein des organismes publics, la démarche est pilotée par l’organe dirigeant, le cas
échéant dans le cadre d’un comité existant ou d’une comitologie spécifique.

a) Une démarche progressive à centrer sur les enjeux


Le dispositif de CIF a vocation à évoluer par itérations successives et révisions périodiques, de façon à
rester adapté à la réalité des risques de chaque ministère ou organisme public.

Seront privilégiés, en premier lieu, les domaines où se situent les enjeux et les risques principaux, le champ
étant ensuite étendu selon les logiques qui paraîtront les plus pertinentes (par programmes, par macro-
processus, par services, par processus métier…).

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6 – Gestion publique

b) La cartographie des risques


La cartographie des risques est l’outil de base du dispositif de CIF. Elle recense et hiérarchise les risques
auxquels le ministère ou l’organisme est exposé, compte tenu, d’une part, de leur gravité et de leur
probabilité de réalisation, d’autre part, des processus et des contrôles mis en œuvre.

La cartographie des risques doit faire l’objet d’une mise à jour régulière, au moins tous les deux ans. Pour
les organismes publics, elle est mise à jour au moins une fois par an et est présentée à l’organe délibérant.
Elle répertorie l’ensemble des risques, qu’ils soient endogènes ou exogènes.

c) Les plans d’actions


Le travail de recensement et de qualification des risques débouche sur l’élaboration d’un plan d’action.
Celui-ci identifie les dispositifs-cibles de contrôle qui doivent venir, le cas échéant, compléter les
dispositifs existants et qu’il convient de mettre en place pour accroître le degré de maîtrise des risques.

Le plan d’action fait l’objet d’un examen et d’un suivi réguliers par l’instance de pilotage du CIF de l’entité
ou par l’instance de gouvernance.

Ressources associées :
Légifrance :

→ Arrêté du 18 décembre 2018 relatif au cadre de référence interministériel du contrôle interne


financier (CRICIF) pris en application de l’article 170 du décret GBCP

→ Arrêté du 17 décembre 2015 relatif au cadre de référence des contrôles internes budgétaire et
comptable pris en application de l’article 215 du décret GBCP

Budget.gouv :

→ Note DB-DGFiP relative aux orientations du contrôle interne financier de l’État pour 2020

→ Le Vademecum du contrôle interne financier au sein des organismes publics – principes


généraux – Mars 2021

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SD2 / Bureau 2REC

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D. La comptabilité analytique

1. Définition : une comptabilité prévue par la LOLF


La comptabilité analytique également appelée comptabilité de gestion est définie par l’Autorité des
Normes Comptables comme « un outil permanent d’information permettant la mesure des
performances et l’aide à la prise de décisions au sein de l’entreprise ».

Pour les entités publiques, elle est un outil d’information fondé sur la comptabilité générale, permettant
à partir de calcul de coûts, la mesure des performances et l’aide à la décision d'organisation ou de gestion.

La comptabilité analytique (CAN) a été élevée au rang d’obligation organique (Loi organique du 28
décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion publique). L’article 27 de la LOLF dispose que
l’État « met en œuvre une comptabilité analytique des différentes actions engagées dans le cadre des
programmes ». Elle est définie à l’article 59 du décret n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion
budgétaire et comptable publique (GBCP) : « La comptabilité analytique est fondée sur la comptabilité
générale. Elle a pour objet (…) de mesurer les coûts d'une structure, d'une fonction, d'un projet, d'un bien
produit ou d'une prestation réalisée et, le cas échéant, des produits afférents en vue d'éclairer les décisions
d'organisation et de gestion. »

Elle participe aux démarches de maîtrise des coûts.

2. Comment ?
La comptabilité analytique s’appuie sur l’ensemble des charges et produits du compte de résultat de
comptabilité générale et opère des retraitements qui exploitent des données physiques pouvant provenir
d’applications métiers. La destination analytique correspond à ce qui est réalisé ou produit et dans
certains cas facturé (politique, prestation, fonction, structure…).

Elle respecte les principes fondamentaux issus des normes comptables (prudence, comparabilité,
permanence des méthodes). Elle fait l’objet d’un module dédié à la comptabilité analytique dans le
système d’information financière de l’État « Chorus » appelé « Chorus CAN ».

Elle est en cours de déploiement dans plusieurs entités :

→ le ministère des armées a ainsi déjà mis en œuvre dans Chorus une dizaine de modèles de coûts ;

→ la direction générale des finances publiques a réalisé un démonstrateur pour les besoins de
gestion de son réseau territorial.

Elle est également tenue par plusieurs organismes afin de rendre compte par exemple de l’utilisation des
moyens qui leur sont transférés ou pour définir leur politique tarifaire à partir des coûts complets
réellement supportés.

Elle est en premier lieu un outil au service du pilotage interne des entités. Elle peut également être utilisée
pour le calcul des résultats chiffrés des indicateurs de performance afin de mesurer l’efficience de l’action
publique dans les documents budgétaires (projets annuels de performance, rapports annuels de
performance) ou dans les conventions établies avec les opérateurs de l’État.

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Fiche thématique
6 – Gestion publique

3. Acteurs concernés
→ Les ministères (référents comptabilité analytique au sein des directions des affaires financières
et responsables de programmes) conçoivent les modèles analytiques ;

→ Les opérateurs et organismes ;

→ Les bureaux sectoriels peuvent vérifier auprès de leurs correspondants ministériels et des
opérateurs les modèles de coûts définis. Les conférences de performance sont notamment
l’occasion d’identifier des indicateurs pertinents pour mesurer l’efficience ;

→ Le bureau FCE1A de la direction générale des finances publiques et le bureau 2POP de la direction
du Budget accompagnent les ministères dans le déploiement de la comptabilité analytique et
des méthodes d’analyse de coûts.

Contact
SD2 / Bureau 2POP

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6 – Gestion publique

E. Le contrôle de gestion et le pilotage


de la performance publique
Le contrôle de gestion est une fonction d’aide au pilotage et à la décision pour optimiser la performance
globale d’une entité, d’une structure, d’une fonction ou de processus avec pour objectif d'optimiser les
performances des services et d'améliorer le rapport entre les moyens engagés et les résultats obtenus.

Au sein du secteur public, il permet d’optimiser l’efficacité, l’efficience et la qualité de service d’une
entité. De ce fait, il contribue à améliorer le rapport entre les objectifs, les moyens engagés et les résultats
obtenus, dans un contexte budgétaire contraint. S’appuyant sur une stratégie, il contribue à en expliciter
les objectifs. Il participe par sa transversalité au pilotage global et cohérent des politiques ministérielles.
Il concerne aussi bien les ministères que les organismes chargés de mettre en œuvre des actions
publiques.

1. Mieux piloter les activités et accroître la performance des


administrations
Le contrôle de gestion a pour objectif d’améliorer la performance de l’action publique en la mesurant à
partir de trois axes :

→ l’efficience de la gestion : rapport entre les moyens consommés et les réalisations ;

→ l’efficacité de l’action des administrations : rapport entre les objectifs et les réalisations ;

→ la qualité de service apporté : rapport entre les objectifs et les attentes des usagers.

Ce schéma présente le triangle du contrôle de gestion (objectifs / moyens / résultats) dans la conduite
des politiques publiques. Il souligne la façon, dans la sphère publique, dont le contrôle de gestion vise à
mesurer et analyser les résultats au regard des objectifs opérationnels et stratégiques assignés, des
moyens consacrés aux actions et activités mis en œuvre et les produits ou services délivrés.

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Fiche thématique
6 – Gestion publique

Dans ce cadre, le contrôle de gestion constitue une aide au pilotage de l’action publique sous deux
approches majeures :

→ le renforcement du pilotage stratégique (à long terme) ;

→ le développement du management opérationnel (priorisation des activités, utilisation optimale


des ressources en cours d’exercice, etc.).

Le contrôle de gestion est également la fonction clé pour le pilotage financier des entités publiques. Il
permet d’objectiver les déterminants de la dépense utiles à la procédure d’élaboration budgétaire. Il
détermine les inducteurs de ressources afin d’optimiser l’allocation des moyens budgétaires puis leur
utilisation. Par le développement de méthodes d’analyse de coûts et d’une comptabilité analytique, il
apporte la connaissance des coûts de l’action publique et permet d’identifier des leviers de performance.

2. Le contrôle de gestion et la LOLF


Alors que la fonction existait depuis longtemps dans le secteur privé, le contrôle de gestion a pris du sens
dans la sphère publique avec la LOLF et le passage d’une logique de moyens à une culture de résultats,
c’est-à-dire de performance.

La LOLF organise le pilotage de l’action publique en fonction d’objectifs, pour lesquels des cibles de
réalisation sont définies. Elle a ainsi introduit la notion de programme, doté de « crédits destinés à mettre
en œuvre une action ou un ensemble cohérent d’actions relevant d’un même ministère et auxquels sont
associés des objectifs, définis en fonction de finalités d’intérêt général, ainsi que des résultats attendus et
faisant l’objet d’une évaluation » (article 7).

Dans la procédure budgétaire de l’État, le contrôle de gestion contribue donc à la réalisation des
documents annexés aux lois financières. Il soutient la déclinaison en objectifs stratégiques et
opérationnels des différentes missions et programmes, la détermination des cibles et l’identification des
indicateurs pertinents pour s’assurer du respect de la stratégie. Il renseigne sur les résultats obtenus au
regard des moyens alloués et des activités menées.

Les indicateurs de performance, les cibles et les résultats documentés ne sont pas des éléments
strictement financiers ou budgétaires. Ils visent à rendre compte du respect de la stratégie et des effets
de l’action publique.

Les indicateurs d’activité définis par le contrôle de gestion peuvent éclairer la justification au premier
euro dans les documents budgétaires en éclairant les déterminants de la dépense.

Le contrôle de gestion peut également contribuer à la programmation pluriannuelle des moyens. Dans le
secteur privé, la fonction de contrôle de gestion contribue ainsi au développement de nouvelles
approches de gestion budgétaire. L’analyse des résultats réalisée par le contrôle de gestion permet par
exemple d’engager une budgétisation qui s’appuie sur les besoins réels et les coûts associés aux regards
des objectifs définis (« budget base zéro ») ou de définir de manière pluriannuelle des scénarios
d’évolution ou des simulations budgétaires (« rolling forecast »).

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 128
Fiche thématique
6 – Gestion publique

3. Les principaux enjeux actuels du contrôle de gestion


En lien avec les métiers de traitement des données massives (« data scientist », « data manager »), le
contrôleur de gestion contribue aux stratégies d’ouverture, d’accessibilité et de valorisation des données
produites par les administrations.

Il intervient généralement à l’issue des processus de collecte et de mise en qualité des données afin de
définir les indicateurs pertinents, utiles aux tableaux de bord stratégiques et opérationnels au sein de sa
structure. Il contribue notamment à identifier les croisements de données pertinents pour éclairer les
besoins de sa structure. Il contribue également à rendre accessible la donnée et à la rendre intelligible.

Les progrès réalisés dans les traitements de données doivent permettre au contrôleur de gestion de se
concentrer sur son cœur de métier qui est la sélection, l’analyse et la proposition de solutions liées à
l’exploitation de ces données. Les enjeux des prochaines années portent sur la capacité pour le contrôleur
de gestion à accompagner les structures et leurs processus dans la prévision voire la prédiction de leurs
activités, de leurs besoins, des cibles et résultats à atteindre. Il peut s’appuyer pour cela sur les
compétences des métiers liés à la data pour définir des algorithmes ou des systèmes apprenants qui
permettent de construire des scénarios à partir des données disponibles.

Le contrôleur de gestion doit également s’approprier les nouveaux outils et processus de traitement des
données afin d’améliorer la productivité de la fonction et d’étendre sa capacité d’analyse. La collecte et
le traitement d’informations et de données par tableur comportent des charges de temps-agent qui se
font au détriment de l’analyse, de la valorisation, du contrôle du respect de la stratégie, de l’explication
des écarts et de la définition de plan d’actions. Les nouveaux outils de traitement de données qui ne
requièrent pas de compétences en programmation, les outils de data visualisation ou ceux de mise en
scénarios des données (« data storytelling ») sont des leviers pour améliorer la qualité des livrables du
contrôle de gestion et leur appropriation par les décideurs publics.

4. Le contrôle de gestion, outil d’aide au pilotage de l’action


publique à tous les échelons
La modernisation de la gestion publique s’est traduite par un renforcement des responsabilités au niveau
des échelons déconcentrés de l’État.

À tous les échelons de responsabilité, le contrôle de gestion est un outil d’aide au management
opérationnel. Il assure la collecte et l’analyse de données qui nourrissent les échanges entre les différents
niveaux de responsabilité. Un dialogue de gestion centré sur la performance impliquant la chaîne
hiérarchique résulte de ces échanges.

Le dispositif de remontée d’informations et d’allocation des ressources au sein des services de l’État
s’appuie généralement sur un dialogue de gestion, particulièrement dans le cadre de ministères disposant
de services territoriaux pour la mise en œuvre de leurs politiques publiques.

Dans ce cadre, le contrôle de gestion contribue à l’organisation du dialogue de gestion : il permet


d’échanger autour d’indicateurs, de cibles et de résultats et il apporte également son appui
méthodologique pour identifier les déterminants de la dépense et définir les méthodes d’allocation des
moyens.

Le contrôleur de gestion contribue à la définition des méthodes d’allocation des moyens qui s’appuient
sur des inducteurs d’activité, les résultats des indicateurs de performance et qui tiennent compte des
cibles de performance qui ont été définies.

Sous la responsabilité du contrôleur de gestion, des systèmes d’information qui croisent inducteurs
d’activités, dotation en crédits et en emplois peuvent permettre d’optimiser l’allocation des moyens.

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 129
Fiche thématique
6 – Gestion publique

Le contrôleur de gestion peut également contribuer à l’élaboration de modèles mathématiques


d’allocation type « budget base zéro » ou des modèles homothétiques. Il dispose d’éléments permettant
d’objectiver les mécanismes d’allocation.

5. Contribution aux résultats de l’action publique


Le contrôle de gestion contribue à la communication et à la restitution des résultats obtenus par les
administrations autour de l’action publique dont elles ont la responsabilité. Un enjeu du contrôle de
gestion au sein de chaque entité est d’assurer la cohérence, notamment méthodologique, des
informations restituées au titre de chacun de ces supports.

Schéma de la contribution du contrôle de gestion à la communication des résultats de l’action publique.

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SD2 / Bureau 2POP

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Fiche thématique
6 – Gestion publique

F. Le système d'information financière


de l'État : CHORUS
L’application Chorus est un progiciel de gestion intégrée (PGI) sur base SAP, dont les fonctionnalités ont
été adaptées pour mettre en œuvre la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001 (LOLF).
Chorus permet d’améliorer le pilotage de la gestion publique 11 et facilite les contrôles en assurant la
traçabilité des données financières 12. Cet outil est partagé par l’ensemble des acteurs financiers des
services centraux et déconcentrés de l’État.

Un peu plus de 23 500 agents utilisent le cœur Chorus et 39 300 accèdent à Chorus Formulaires (données
2022).

Chorus est l’outil de gestion des dépenses et des recettes non fiscales des services de l’État. La
comptabilité budgétaire, la comptabilité générale de l’État y sont tenues automatiquement et en temps
réel.

Périmètre applicatif de Chorus

Tous les agents utilisant le même outil et les mêmes processus budgétaire et comptable, le suivi de l’activité budgétaire et
11

comptable est simplifié.


12
Par exemple, le lien entre les évènements de gestion et leur traduction comptable est contenu dans l’outil, ce qui facilite les
contrôles et garantit l’intégrité des données et la sécurité des procédures financières.

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Fiche thématique
6 – Gestion publique

Les évènements de gestion 13 peuvent être initiés dans Chorus ou dans d’autres applications. Ces
applications peuvent être interministérielles 14 ou propres à un ministère. Ces applications sont reliées à
Chorus par des interfaces afin de consolider toutes les données comptables.

Chorus est actuellement constitué de 3 modules :

→ SRM : gestion des fournisseurs et des engagements juridiques ;

→ ECC : gestion des demandes de paiements et des impacts en comptabilité budgétaire et


générale ;

→ Infocentre : restitutions, notamment celles de pilotage.

Les données utiles au pilotage sont extraites toutes les nuits pour être restituées de façon agrégée dans
l’Infocentre.

Échanges Chorus avec les autres SI

Les restitutions CHORUS :

Chorus présente plusieurs niveaux de restitutions et il est important de connaître les données présentes
dans chaque « module » pour mieux comprendre et utiliser les restitutions disponibles.

Dans le module ECC (onglet « ECC » dans l’applicatif) seront présentes les restitutions sur :

→ les flux de dépenses (à partir de la validation de l’engagement juridique) ;

→ les flux de recettes ;

→ les immobilisations ;

13
Exemples : une demande d’achat, un engagement juridique, une constatation de service fait…
14
Comme PAY, Chorus Formulaire, COREGE ou Chorus DT.

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Fiche thématique
6 – Gestion publique

→ les stocks ;

→ les flux et la comptabilité budgétaire ;

→ les flux et la comptabilité générale.

Dans le module SRM (onglet « Chorus » dans l’applicatif) seront présentes des restitutions portant sur les
demandes d’achat et les engagements juridiques. Seul SRM permet de suivre les engagements juridiques
non commandés et le flux de validation des engagements juridiques (préfet, CBR...).

Dans l’Infocentre (onglet « Chorus » dans l’applicatif, section « Restitutions ») sont présentes des
restitutions contenant des données agrégées à J-1. Ces restitutions sont adaptées à la consultation d’un
grand volume de données ou des données sur une longue période.

Les restitutions les plus utiles au sein de la direction du Budget sont :

→ FMEDDW : détail de la pièce de saisie de budget (pièces des mouvements réglementaires et des
mouvements de gestion) ;

→ ZBUD01 : situation de la ressource budgétaire ;

→ INF-BUD-12 : état de synthèse tranche fonctionnelle depuis sa création ;

→ INF-BUD-40 : suivi des consommations d’AE et de CP par axe d’analyse ;

→ INF-BUD-41 : tableau de bord des consommations de crédits en AE et CP ;

→ INF-BUD-43 : tableau de bord de la ressource budgétaire en AE ;

→ INF-BUD-44 : tableau de bord de la ressource budgétaire en CP ;

→ INF-BUD-51 : Pilotage de la gestion - Vue agrégée (Tableau) ;

→ INF-BUD-53 : Pilotage de la gestion - Vue détaillée (Tableau) ;

→ INF-BUD-59 : Jaune Associations ;

→ INF-DPP-018 : suivi mensuel détaillé des dépenses de personnel ;

→ INF-DPP-017 : suivi détaillé des consommations d’emplois.

Contact
SD2 / Bureau 2POP

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Fiche thématique
6 – Gestion publique

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7. TUTELLE DES ORGANISMES

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7 – Tutelle des organismes

A. La diversité des organismes


Les organismes disposent d’une personnalité juridique distincte de celle de l’État ou d’une collectivité
territoriale et d’une autonomie administrative et financière.

Un organisme a un seul statut juridique et peut appartenir, selon ses caractéristiques à une famille,
plusieurs familles ou aucune.

1. La diversité des statuts juridiques

a) Les établissements publics nationaux


L’établissement public national est une personne morale de droit public disposant d’une autonomie
administrative et financière afin de remplir une mission d’intérêt général, précisément définie, sous le
contrôle de l’État. Ils sont soumis à trois principes :

→ l’autonomie ;

→ le rattachement à un niveau de l’administration ;

→ la spécialité.

La distinction entre les différentes sortes d’établissements publics se trouve dans la nature des missions
qui leurs sont dévolues.

NB : la création d’une nouvelle catégorie d’établissement doit faire l’objet d’un texte de loi.

Les deux principales catégories d’établissements sont :

→ L’établissement public à caractère administratif (EPA), qui assure un service public de caractère
administratif.

→ L’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), qui exerce une activité
industrielle et commerciale.

Les établissements suivants sont spécifiques à un domaine, même s’ils peuvent être considérés comme
des sous-ensembles du type EPA :

→ L’établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) remplit une mission


d’intérêt général dans le domaine de la recherche publique. Il est régi par le code de la recherche.

→ L’établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP) remplit des


missions d’intérêt général dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il est
régi par le code de l’éducation.

→ L’établissement public de coopération scientifique (EPCS) assure la mise en commun des moyens
que les établissements et organismes fondateurs et associés consacrent au pôle de recherche et
d'enseignement supérieur. Cette catégorie d’établissement a été supprimée par la loi relative à
l’enseignement supérieur et à la recherche du 22 juillet 2013. Toutefois, certains EPCS conservent
leur ancien statut durant cinq ans.

b) Les groupements
→ Le groupement d’intérêt public (GIP) est une personne morale de droit public dotée de
l'autonomie administrative et financière, créée pour une durée déterminée ou indéterminée. Il
est constitué par convention approuvée par l'État soit entre plusieurs personnes morales de droit
public, soit entre l'une ou plusieurs d'entre elles et une ou plusieurs personnes morales de droit

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7 – Tutelle des organismes

privé. Ces personnes y exercent ensemble des activités d'intérêt général à but non lucratif, en
mettant en commun les moyens nécessaires à leur exercice. Le GIP est régi par la loi n°2011-525
du 17 mai 2011 de simplification et d'amélioration de la qualité du droit (dite loi Warsmann).

→ Le groupement d'intérêt économique (GIE) est une personne morale de droit privé créée pour
une durée déterminée. Il est constitué dans le but de faciliter ou de développer l'activité
économique de ses membres, d'améliorer ou d'accroître les résultats de cette activité. Il n'est
pas de réaliser des bénéfices pour lui-même. Son activité doit se rattacher à l'activité économique
de ses membres et ne peut avoir qu'un caractère auxiliaire par rapport à celle-ci. Il est constitué
par un contrat de groupement d'intérêt économique qui détermine l'organisation du
groupement. Il est régi par le code du commerce.

→ Le groupement de coopération sanitaire (GCS) est une personne morale de droit public ou privé
(selon sa constitution) à but non lucratif. Il a pour objet de faciliter, d'améliorer ou de développer
l'activité de ses membres dans le domaine médical. Il peut être constitué d’organismes de droit
public, privé ou de professionnels médicaux libéraux. Il est créé par une convention constitutive.
Il est régi par le code de la santé publique.

→ Le groupement de coopération sociale ou médico-sociale (GCSMS) est une personne morale de


droit public ou privée (selon sa constitution) à but non lucratif. Il a pour objet de faciliter,
d'améliorer ou de développer l'activité de ses membres dans le domaine social, médico-social et
sanitaire. Il peut être constitué d’organismes de droit public ou privé. Il est fondé par une
convention constitutive. Il est régi par le code de l'action sociale et des familles.

c) Les autorités administratives et publiques indépendantes


→ La loi n° 2017-55 du 20 janvier 2017 définit un statut général des autorités administratives
indépendantes et des autorités publiques indépendantes.

→ Les autorités administratives indépendantes (AAI) sont des autorités administratives relevant de
l’exécutif de l’État, mais disposant d’une indépendance et ne relevant pas de l'autorité du
gouvernement. Elles sont chargées d’assurer la régulation de secteurs considérés comme
essentiels. Le statut d’autorité indépendante est accordé par un article de loi ou une ordonnance.

→ L’autorité publique indépendante (API) est une autorité administrative indépendante dotée
d’une personnalité juridique (personne morale de droit public).

d) Les associations et les fondations


→ L’association est une personne morale de droit privé à but non lucratif.

→ La fondation est une personne morale de droit privé à but non lucratif créée par un ou plusieurs
donateurs, eux-mêmes pouvant être des personnes physiques ou morales, pour accomplir une
œuvre d'intérêt général. Elle est constituée par décret en conseil d’État.

e) Les autres
L’établissement sui generis est une personne publique qui n'entre dans aucune des catégories déjà citées
et dont l’activité est très spécifique et particulière.

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2. La diversité des familles d’organismes

a) Les administrations publiques


Le périmètre des administrations publiques (APU) est défini et actualisé par l’INSEE. Toutes les
administrations ou organismes qualifiés en APU font partie du périmètre de consolidation des comptes
de l’État en comptabilité nationale. En particulier, les dettes sont prises en compte pour calculer la dette
publique « au sens de Maastricht ».

b) Les opérateurs
Le périmètre des opérateurs est défini par la direction du Budget en lien avec les ministères concernés et
est actualisé à l’occasion de chaque projet de loi de finances.

Un organisme qui respecte les critères de qualification suivants doit être intégré dans la liste des
opérateurs de l’État :

→ une activité de service public qui puisse explicitement se rattacher à la mise en œuvre d’une
politique définie par l’État ;

→ un financement assuré majoritairement par l’État ;

→ un contrôle direct par l’État qui ne se limite pas à un contrôle budgétaire ou économique et
financier mais doit relever de l’exercice d’une tutelle ayant capacité à orienter les décisions
stratégiques, que cette faculté s’accompagne ou non de la participation au conseil
d’administration.

Il est également possible de qualifier d’opérateur de l’État un organisme ne répondant pas à tous les
critères ci-dessus, mais considéré comme porteur d’enjeux importants pour l’État. Ainsi, d’autres critères
peuvent être pris en compte, tels que :

→ le poids de l’organisme dans les crédits ou la réalisation des objectifs du ou des programmes qui
le financent ;

→ l’exploitation ou l’occupation de biens patrimoniaux remis en dotation ou mis à disposition par


l’État ;

→ l’appartenance au périmètre des organismes divers d’administration centrale (ODAC) ;

→ la présence de la direction du Budget au sein de l’organe délibérant prévue par les statuts de
l’organisme.

Le statut d’opérateur de l’État emporte un certain nombre de règles particulières :

→ le financement de son fonctionnement par l’attribution d’une subvention pour charges de


service public (SCSP) soumise à l’application d’un taux de mise en réserve et, le cas échéant,
complété par une subvention pour charges d’investissement ;

→ la soumission à un plafond d’autorisations d’emplois inscrit dans le plafond des opérateurs


financé par un même programme et faisant l’objet d’un vote en loi de finances ;

→ une information dédiée fournie au Parlement par le biais des projets annuels de performance
(PAP) et des rapports annuels de performance (RAP) et dans le « jaune opérateurs » annexé au
projet de loi de finances.

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7 – Tutelle des organismes

c) Les organismes soumis à la comptabilité publique


Parmi les organismes soumis à la comptabilité publique, et disposant de ce fait d’un agent comptable,
certains peuvent être soumis à la comptabilité budgétaire, à la limitativité des crédits et au contrôle
budgétaire.

Il s’agit des organismes soumis à la troisième partie du décret relatif à la gestion budgétaire et comptable
publique (GBCP).

d) Les participations de l’État


Le périmètre des participations de l’État fait référence aux entités gérées par l’Agence des participations
de l’État (83 entités en 2020-2021). Il s’agit d’entreprises (SA) et d’EPIC présents sur des secteurs plus ou
moins concurrentiels : énergie, industrie, services, finance, et transports (Air France, SNCF, RATP, EDF,
Aéroports, Grands ports, France Télévision…). Certaines sont détenues à 100 % par l’État, d’autres ont vu
leur capital ouvert aux marchés boursiers.

Ressources associées :
Légifrance :

→ Décret n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique

→ Arrêté du 1er juillet 2013 fixant la liste des personnes morales de droit public relevant des
administrations publiques mentionnées au 4° de l'article 1er du décret n° 2012-1246 du 7
novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique

Budget.gouv :

→ Guide de ré internalisation – Juin 2018

→ Circulaire du Premier ministre du 5 juin 2019 relative à la transformation des administrations


centrales et aux nouvelles méthodes de travail

→ Annexe (jaune) au PLF (2024) « Opérateurs de l’État »

→ Annexe (jaune) au PLF (2023) « Opérateurs de l’État »

→ « Financement des opérateurs »

Internet :

→ Guide relatif aux créations, transformations et suppressions des établissements publics


nationaux (impots.gouv)

→ Circulaire du Premier ministre du 9 avril 2013 relative aux modalités d’organisation des services
de l’État et au recours à la formule de l’« agence » (economie.gouv)

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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes

B. Les fonctions de tutelle


et d’administrateur
Deux concepts doivent être distingués : l’exercice de la tutelle et le mandat d’administrateur. Cette
dernière fonction correspond à la qualité de membre de l’organe délibérant. Les deux fonctions (tutelle
et administrateur) décrites ci-dessous peuvent se cumuler. Elles contribuent à établir une vision complète
des enjeux et des marges de manœuvre de l’organisme dans sa participation à l’atteinte des objectifs de
performance du programme qu’il contribue à mettre en œuvre.

1. La fonction de tutelle
La tutelle est une fonction d’encadrement de l’exercice de l’autonomie de gestion d’un organisme, de
droit public ou privé, constitué sous la forme d’une personne morale distincte de celle qui en exerce la
tutelle (l’État, une collectivité territoriale, etc.).

La tutelle concerne le plus souvent des établissements publics. Elle peut aussi concerner des entreprises
publiques et, plus rarement, des associations ou d’autres structures (cf. fiche 7-A : « La diversité des
organismes »).

Pour la plupart des organismes, la tutelle est la contrepartie du financement public ou de la capacité à
facturer des services auprès des usagers que la puissance publique accorde pour la mise en œuvre d’une
mission de service public ou de tout ou partie d’une politique publique.

Elle se traduit par le fait qu’un certain nombre d’actes de ces personnes morales ne peuvent être mis en
œuvre que s'ils ont été approuvés par l'autorité de tutelle.

L’article 174 du décret du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique précise
que « les organismes mentionnés au 4° et 6° de l’article 1er15 sont, sauf dispositions législatives contraires,
placés sous la tutelle financière du ministre chargé du budget ».

NB. La notion de tutelle n’est pas applicable aux GIP (Cf. Avis relatif aux Groupements d’Intérêts Publics,
Conseil d’État, 15 septembre 2015).

Les EPSCP sont soumis à un régime particulier défini par le code de l’Éducation. Ce code confie au Recteur
(ou au Ministre chargé de l’Enseignement Supérieur) des fonctions comparables à celles d’une tutelle.

2. La fonction d’administrateur
L’organe délibérant (conseil d’administration ou équivalent) a pour objet premier l‘administration et la
gouvernance de ces organismes - corollaire de l’autonomie de gestion qui est un des attributs de la
personnalité juridique. La fonction d’administrateur se définit par le fait de disposer d’une voix
délibérative. Au sein de ces organes délibérants, les administrateurs définissent et approuvent les
orientations et certains actes particuliers de l’organisme, notamment en matière budgétaire (budget
initial, budget(s) rectificatif(s) et compte financier). La composition de l’organe délibérant et les matières
sur lesquelles portent ces délibérations sont fixées dans le texte institutif de l’organisme.

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Pour mémoire, les organismes mentionnés au 4° sont les « autres personnes morales de droit public dont la liste est établie par
arrêté conjoint du ministre chargé de l'économie et du ministre chargé du budget » ; les organismes mentionnés au 6° sont « les
personnes morales ne relevant pas de la catégorie des administrations publiques (APU), sauf si leur statut en dispose autrement ».

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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes

Ressources associées :
Légifrance :

→ Décret n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique

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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes

C. Les outils du chargé de tutelle


Ce chapitre a pour objet de présenter les principaux textes et documents utiles au chargé de tutelle et
présente certaines fiches techniques réalisées par le bureau 2B2O chargé des opérateurs et des
organismes publics d’État.

1. Le texte institutif de l’organisme


Le texte institutif de l’organisme contient de nombreuses informations utiles à la tutelle, notamment :

→ le nom de l’organisme ;

→ la nature juridique de l’organisme (déterminant des règles de gestion particulières) ;

→ le ou les ministères de tutelle ;

→ les missions ;

→ les organes de direction (organe délibérant, direction et condition de nomination et durée de


mandat des dirigeants) ;

→ les administrateurs ;

→ les délibérations prises par l’organe délibérant et, le cas échéant, les délibérations nécessitant
une approbation expresse de la ou des tutelles ;

→ le régime des personnels (droit public ou privé) ;

→ le régime financier (comptabilité publique ou privée, comptabilité budgétaire, type de contrôle).

2. Les textes relatifs au budget et aux emplois des organismes

a) Le décret relatif à la gestion budgétaire et comptable publique (GBCP)


Le décret n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique (dit
GBCP) définit les règles budgétaires et comptables qui s’appliquent à l’ensemble des administrations
publiques (État et ses établissements, collectivités territoriales et leurs établissements, établissements
publics de santé, etc.).

La soumission d’un organisme au décret GBCP emporte application de la comptabilité publique et, s’il est
soumis à la totalité de son titre III, à la comptabilité budgétaire. Pour savoir si un organisme est soumis au
décret GBCP :

→ se référer à son texte statutaire qui précisera s’il est soumis au décret GBCP (et le cas échéant,
précisera les articles dont l’application est exclue).

b) Le recueil des règles budgétaires des organismes


Il précise les modalités d’application de la gestion budgétaire et comptable mise en place par le décret
GBCP pour les organismes qui y sont soumis. Le recueil porte sur :

→ le cadre budgétaire et comptable des organismes soumis à la comptabilité budgétaire,


notamment celles relatives aux nomenclatures et règles de présentation, de vote et d’exécution
des budgets ;

→ le cadre budgétaire des organismes non-soumis à la comptabilité budgétaire (depuis 2016).

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 143
Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes

c) La circulaire relative à la gestion budgétaire et comptable des


organismes et des opérateurs de l’État
Une circulaire annuelle produite conjointement par la DGFiP et la DB présente les points d’attention pour
la gestion des organismes publics nationaux au titre de l’exercice à venir.

d) Le vadémécum relatif à la gestion budgétaire et comptable des


organismes publics et des opérateurs de l’État
Ce guide pratique constitue un document de référence complémentaire à la circulaire relative à la gestion
budgétaire et comptable publique des organismes et des opérateurs de l’État. Il regroupe les éléments
pérennes de doctrine et comporte des fiches thématiques qui peuvent servir d’outil au quotidien pour le
chargé de tutelle, sur : le budget, la comptabilité générale, les systèmes d’information, les achats.

Ce fonds documentaire est disponible en ligne sur le site Budget.gouv.fr

e) Le guide de décompte des emplois des opérateurs de l’État


Le guide de décompte des emplois est également mis en ligne sur le site Budget.gouv.fr. Il précise pour
chaque situation administrative si l’agent doit être décompté sur le plafond d’emplois de l’organisme ou
non et si sa rémunération doit être supportée par l’enveloppe des dépenses de personnel ou des
dépenses de fonctionnement. Il permet également la comparaison de traitement de la doctrine en la
matière pour l’État et pour les organismes.

3. Les autres outils à connaître


Le site budget.gouv.fr présente des espaces documentaires consacrés aux opérateurs, organismes ou à la
tutelle.

Le réseau social professionnel Budget + est ouvert à la communauté des acteurs de la sphère financière
et comptable au sein des organismes ; il met à leur disposition des supports (webconférences, fiches
pratiques, Zooms de la semaine) et un module de saisine de l’équipe Accompagnement DB-DGFiP sur
toute question relative à la mise en œuvre de la GBCP. Il est également ouvert à tout utilisateur disposant
d’un compte. Il permet notamment d’accéder aux webconférences thématiques proposées tout au long
de l’année par l’équipe Accompagnement DB-DGFiP. Ouvertes dans un premier temps aux organismes
afin de les aider dans l’appropriation des nouveaux concepts portés par le décret GBCP, elles sont
désormais également accessibles aux tutelles ministérielles et financières et aux autorités en charge du
contrôle et à leurs équipes.

Elles sont complétées par des « Zooms » thématiques sur une notion, un aspect de la réglementation, un
cas pratique, ainsi que par une synthèse hebdomadaire adressée automatiquement à tous les utilisateurs
de Budget+.

Ressources associées :
Légifrance :

→ Décret n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique

→ Arrêté du 26 juillet 2019 relatif aux règles budgétaires des organismes

Budget.gouv :

→ Recueil des règles budgétaires des organismes (RRBO) – Septembre 2023

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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes

→ Circulaire relative à la gestion budgétaire et comptable publique des organismes et des


opérateurs de l'État pour 2023

→ Vademecum relatif à la gestion budgétaire et comptable des organismes publics et des


opérateurs de l’État – Août 2022

→ Vademecum du contrôle interne financier au sein des organismes publics-principes généraux -


Mars 2021

→ Guide de décompte des emplois des opérateurs de l’État – Juin 2020

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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes

D. La gestion budgétaire et comptable


publique (GBCP) appliquée
aux organismes

1. Présentation du décret GBCP

a) Les objectifs
Le décret relatif à la gestion budgétaire et comptable publique répond aux principaux objectifs suivants :

→ mise en place d’un cadre budgétaire et comptable unifié pour les administrations publiques ;

→ développement de la démarche de pilotage budgétaire et efficience de la fonction financière ;

→ amélioration de la soutenabilité ;

→ enrichissement de l’information sur la situation financière des organismes en complétant la


comptabilité générale en droits et obligations constatés par une comptabilité budgétaire.

b) Les limites de la comptabilité générale pour piloter le budget


Le cadre de la comptabilité générale apparaît peu adapté aux besoins du pilotage budgétaire :

→ les prévisions et le pilotage budgétaire sont portés par les natures comptables, peu lisibles ;

→ certaines écritures strictement comptables ont un impact budgétaire (charges calculées, comme
les provisions et amortissements…) impliquant le vote de budgets rectificatifs pour la seule
passation d’écritures comptables ;

→ l’impact financier de contrats pluriannuels n’est pas pris en compte alors qu’ils emportent un
risque sur la soutenabilité budgétaire.

Enfin, le cadre en comptabilité générale ne donne pas de visibilité à l’ordonnateur sur la trésorerie de
l’organisme.

c) Les concepts clés du décret GBCP


→ Une programmation à portée pluriannuelle et à maille infra annuelle afin de piloter au plus près
l’activité tout en restant en lien avec la trajectoire des finances publiques.

→ Un pilotage budgétaire par destination qui décline la stratégie de l’organisme au niveau des
activités opérationnelles avec un budget plus lisible.

→ Un pilotage des dépenses par les engagements juridiques contractés auprès de tiers (les
autorisations d’engagement - AE) donnant une visibilité pluriannuelle sur les engagements pris
par l’organisme, qu’il devra honorer.

→ Une certification du service fait pour valoriser la charge (ou l’immobilisation) en comptabilité
générale au plus près du fait générateur.

→ Des crédits de paiement (CP) consommés au moment du décaissement et des recettes


comptabilisées lors de l’encaissement dans une logique de pilotage de la trésorerie.

→ Une séparation des comptabilités avec une comptabilité budgétaire qui a pour objet le suivi en
dépenses de deux natures de crédits différentes, les AE et les CP, et en recettes les encaissements

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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes

et une comptabilité générale qui a pour objet le suivi en droits constatés, au plus près du fait
générateur (valorisation de la charge au service fait), clarifiant les objectifs attendus pour
chacune d’entre elles (pilotage budgétaire pour la première vision patrimoniale pour la seconde).

d) Les organismes concernés


Les articles 1 à 5 du décret GBCP précisent le champ d’application du texte.

Pour savoir, si un organisme est soumis ou non au décret GBCP, il faut se reporter en premier lieu à
l’article 3.

Enfin, si l’organisme entre bien dans le champ du décret GBCP, il convient de vérifier dans son texte
institutif s’il est soumis à l’ensemble des articles ou seulement à une partie (comptabilité budgétaire,
contrôle budgétaire).

2. Les impacts multiples du décret GBCP


Les organismes soumis au décret GBCP dans sa totalité mettent en œuvre la comptabilité budgétaire
depuis l’exercice 2016.

Les évolutions induites par ce décret portent sur le pilotage, l’organisation financière, les processus et les
systèmes d’information des organismes. Les impacts du décret GBCP ne concernent pas seulement des
changements relatifs aux états budgétaires à présenter mais revêtent plusieurs dimensions :

→ une dimension stratégique : réflexion globale sur la fonction financière ;

→ une dimension fonctionnelle : refonte des structures opérationnelles et des processus financiers ;

→ une dimension humaine : importante conduite du changement.

Une équipe constituée de la DGFiP et de la DB accompagne les organismes et les ministères de tutelle
dans la mise en œuvre de ce mode de gestion, notamment par :

– la mise à disposition d’une documentation de référence (textes réglementaires applicables, dossier


des prescriptions générales, supports de formation, fiches thématiques) ;

– l’animation de webconférences thématiques ;

– la diffusion régulière d’informations (Zoom de la semaine, synthèses hebdomadaires) ;

– le suivi des éditeurs de systèmes d’information financière et comptable des organismes.

L’équipe d’accompagnement s’appuie à ce titre sur le réseau social Budget+ pour fédérer les
différents acteurs.

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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes

Ressources associées :
Légifrance :

→ Décret n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique

→ Décret n° 2022-634 du 22 avril 2022 relatif au contrôle et à l'audit internes de l'État

→ Arrêté du 17 décembre 2015 relatif au cadre de référence des contrôles internes budgétaires et
comptables

Budget.gouv :

→ Recueil des règles budgétaires des organismes - Septembre 2023

→ Circulaire relative à la gestion budgétaire et comptable publique des organismes et des


opérateurs de l'État pour 2023

→ Vademecum relatif à la gestion budgétaire et comptable des organismes publics et des


opérateurs de l’État – Août 2022

→ Annexes au vademecum

Internet :

→ Recueil des normes comptables des organismes – Février 2022 (Economie.gouv.fr)

→ Instruction comptable commune du 22 décembre 2021 (Economie.gouv.fr)

→ Plan de compte applicable au 1er janvier 2022 (Impots.gouv.fr)

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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes

E. La Rémunération Moyenne
des Personnels en Place (RMPP)
et le cadrage salarial
dans les organismes

1. La RMPP et le cadrage salarial

a) Le fondement
Le décret n° 53-707 du 9 août 1953, qui régit les conditions d’exercice de la tutelle sur les organismes du
secteur public, prévoit, en ses articles 6 et 7, que pour certains établissements publics, les mesures
relatives aux rémunérations doivent être approuvées par les ministres chargés des tutelles techniques et
financières avant d’entrer en vigueur. Dans la pratique, l’approbation des ministres prend la forme du
cadrage s’agissant de la RMPP, et du vote de la tutelle budgétaire en conseil d’administration pour toutes
les mesures salariales ou statutaires ayant un impact financier.

b) Les organismes concernés


Le décret n°53-707 du 9 août 1953 susmentionné prévoit :

→ dans son article 6 que ces dispositions s’appliquent :

− aux organismes visés à l'article L. 133-1 du code des juridictions financières, article faisant
référence aux établissements publics de l'État à caractère industriel et commercial (EPIC) ;
− aux organismes de sécurité sociale ;

→ dans son article 7, que ces dispositions s’appliquent aux autres établissements ou organismes
publics contrôlés par la Cour des comptes, quel que soit leur statut juridique, qui exercent une
activité industrielle ou commerciale et dans lesquels l'État ou des organismes eux-mêmes
contrôlés détiennent séparément ou ensemble, directement ou indirectement, plus de la moitié
du capital ou des voix dans les organes délibérants.

2. La CIASSP

a) Le fondement
L’article 6 du décret n°53-707 précité prévoit que, pour les établissements publics contrôlés en vertu de
ce décret, les mesures relatives aux éléments de rémunération, ainsi qu'au statut et au régime de retraites
du personnel, sont soumises, pour avis, à une commission interministérielle.

La Commission interministérielle d’audit salarial du secteur public (CIASSP), présidée par un membre du
CGefi, examine donc la soutenabilité des politiques des ressources humaines et salariales du secteur
public.

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Fiche thématique
7 – Tutelle des organismes

b) La composition
Les représentants des ministères de tutelle ainsi que du ministère du budget, qui ont voix délibérative,
participent à la CIASSP : les observations faites par la commission le sont avec leur accord et l’avis leur
est transmis pour approbation après la séance. Celle-ci se tient en outre en présence du contrôleur
budgétaire ou économique et financier attaché à l’établissement, qui a quant à lui voix consultative.

c) Les organismes concernés


La CIASSP audite annuellement une cinquantaine d’organismes publics (SNCF, RGSS, RATP, CEA,
Mutualité sociale agricole, Banque de France…) qui représentent près de 425 000 ETPT, 27 Md€ de
dépenses de personnel (dont 18 Md€ pour la seule masse salariale). Ces audits s’assurent notamment que
les cadrages sont respectés et analysent les principaux déterminants des politiques RH et salariales en
vue de mesurer leur soutenabilité et leur efficacité.

Ressources associées :
Légifrance :

→ Décret n° 53-707 du 9 août 1953 relatif au contrôle de l'État sur les entreprises publiques
nationales et certains organismes ayant un objet d'ordre économique ou social

→ Arrêté du 3 février 2005 relatif à la composition de la commission prévue à l'article 6 du décret


n° 53-707 du 9 août 1953

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Index des sigles

INDEX DES SIGLES


AAI Autorités administratives indépendantes
ACOSS Agence centrale des organismes de sécurité sociale
AE Autorisations d’engagement
AENE AE affectées non engagées
AFT Agence France Trésor
AIFE Agence pour l’informatique financière de l’État
APUC Administrations publiques centrales
APUL Administrations publiques locales
ASSO Administrations de sécurité sociale
BA Budgets annexes
BG Budget général
BOP Budget opérationnel de programmes
CAC Comptabilité d’analyse des coûts
CADES Caisse d’amortissement de la dette sociale
CAR Comité de l’administration régionale
CAS Compte d’affectation spéciale
CBCM Contrôleur budgétaire et comptable ministériel
CBR Contrôleur budgétaire régional
C3G Comité de coordination du contrôle de gestion
CESE Conseil économique, social et environnemental
CFP Cadre financier pluriannuel
CFR Contrôleur financier en région
CGE Compte général de l’État
CGEFI Contrôle général économique et financier
CGP Contrôle de gestion des programmes
CHAI Comité d’harmonisation de l’audit interne
CIB Contrôle interne budgétaire
CICF Contrôle interne comptable et financier
CMP Commission mixte paritaire
COFIE Comité financier de l’État
COG Conventions d’objectifs et de gestion
COP Contrat d’objectifs et de performance
CP Crédits de paiement
CRDS Contribution pour le remboursement de la dette sociale
CRICIB Cadre de référence du contrôle interne budgétaire
CS Comptes spéciaux
DCB Département du contrôle budgétaire
DGAFP Direction générale de l’administration et de la fonction publique

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 151
Index des sigles

DGE Direction générale des entreprises


DGFiP Direction générale des finances publiques
DOFP Débat d’orientation des finances publiques
DPG Dossier de prescriptions générales
DPT Document de politique transversale
DRICE Document de répartition initiale des crédits et des emplois
DPGECP Document prévisionnel de gestion et emplois et des crédits de personnel
EJ Engagements juridiques
EPA Établissement public administratif
EPCI Établissement public de coopération intercommunale
EPIC Établissement public industriel et commercial
ETPT Équivalent temps plein travaillé
FCTVA Fonds de Compensation de la TVA
FDC Fonds de concours
FPE Fonction publique d’État
FPH Fonction publique hospitalière
FPT Fonction publique territoriale
FRR Fonds de réserve pour les retraites
FSV Fonds de solidarité vieillesse
GBCP Gestion budgétaire et comptable publique
GIP Groupement d'intérêt public
GVT Glissement vieillesse technicité
HCAS Hors compte d’affectation spéciale
HCFP Haut conseil des Finances Publiques
JPE Justification au premier euro
LFG Loi de finances de fin de gestion
LFI Loi de finances initiale
LFR Loi de finances rectificative
LFSS Loi de financement de la sécurité sociale
LOLF Loi organique relative aux lois de finances
LOLFSS Loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale
LPFP Loi de programmation des finances publiques
LR Loi de règlement
MAP Modernisation de l’action publique
NEC Note d’évaluation du contrôle interne
ODAC Organismes divers d’administration centrale
ODAL Organismes divers d'administration locale
ODE Outil de décompte des emplois
OMT Objectif à moyen-terme
ONDAM Objectif national d’évolution des dépenses d’assurance maladie

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 152
Index des sigles

PAP Projet annuel de performances


PASE Projets d’action stratégique de l’État
PBI Programmation budgétaire initiale
PCM Pensions civiles et militaires
PIB Produit intérieur brut
PLF Projet de loi de finances
PLFR Projet de loi de finances rectificative
PLFSS Projet de loi de financement de la sécurité sociale
PMT Programmation à moyen terme
PNR Programme national de réforme
PPP Partenariat public-privé
PQE Programme de qualité et d’efficience
PSC Pacte de stabilité et de croissance
PSOP Paye sans ordonnancement préalable
RAP Rapport annuel de performances
RESF Rapport économique, social et financier
RFFIM Responsable de la fonction financière ministérielle
RFN Recettes fiscales nettes
RIM Réunion interministérielle
RMPP Rémunération moyenne des personnes en place
RNCE Recueil des normes comptables de l’État
RNF Recettes non fiscales
RPROG Responsable de programme
RRBO Recueil des règles budgétaires des organismes
RRCBE Recueil des règles de comptabilité budgétaire de l'État
SCBCM Service de contrôle budgétaire et comptable ministériel
SCSP Subventions pour charge de service public
SGAE Secrétariat général des affaires européennes
SIFE Système d’information financière de l’État
SIOPE Système d’information des opérateurs de l’État
SMB Situation mensuelle du budget de l’État
TFUE Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne
TIPP Taxe intérieure sur les produits pétroliers
TSCG Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance
UO Unité opérationnelle

Direction du Budget – Guide du budgétaire 2023 à l’usage des praticiens et curieux des finances publiques 153
Index des mots-clés

INDEX DES MOTS-CLES

Document prévisionnel de gestion et emplois


A
et des crédits de personnel, 22, 23, 24, 101,
Administrations de sécurité sociale (ASSO), 11, 102, 103, 104, 112, 116, 152
18, 27, 31, 33, 69, 151
Administrations publiques locales (APUL), 17, F
27, 31, 34, 151
Fonds de concours, 14, 22, 55, 66, 86, 88, 104,
AE affectées non engagées (AENE), 151
152
Annulation des crédits, 86
Autorisations d’engagement (AE), 17, 22, 58, 83, G
85, 101, 115, 133, 146, 151
Glissement vieillesse technicité (GVT), 96, 97,
B 98, 108, 110, 152
Groupement d'intérêt public (GIP), 137, 141, 152
Budget vert, 13, 48, 49, 50, 56
Guichet unique, 27, 105, 107, 109
Budgétisation de la masse salariale, 97
Budgétisation des emplois, 99 H
Budgets opérationnels de programme, 22, 23,
84, 85, 103, 111, 112, 115, 116, 117, 151 Hors compte d’affectation spéciale (HCAS), 84,
101, 103, 152
C
J
Caisse d’amortissement de la dette sociale, 151
CHORUS, 16, 46, 85, 96, 102, 103, 104, 111, 117, Justification au premier euro (JPE), 97, 98, 108,
125, 131, 132, 133 120, 128, 152
Comité financier de l'état (COFIE), 13, 15, 16, 24,
L
151
Comptabilité d'analyse des coûts (CAC), 151 Loi de finances de fin de gestion, 41, 42, 67, 76,
Comptes rendus de gestion (CRG), 24, 86, 87, 86
101, 102 Loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre
Conférences de répartition, 13, 58, 97, 98 2021 (LO 2021), 38, 40, 41, 43, 45, 67, 75
Contrat d’objectifs et de performance (COP),
151 O
Contribution pour le remboursement de la
Objectif national d’évolution des dépenses
dette sociale (CRDS), 151
d’assurance maladie (ONDAM), 152
Contrôle interne budgétaire (CIB), 16, 17, 116,
Organismes divers d’administration centrale
122, 151
(ODAC), 13, 31, 32, 45, 63, 139, 152
Convention d'objectifs de gestion (COG), 151
Crédits de paiement (CP), 22, 57, 83, 85, 91, 101, P
115, 133, 146, 151
Crédits de personnel, 23, 97, 101, 102, 104, 108, Pacte de stabilité et de croissance (PSC), 35, 37,

116 153
Programmation à moyen terme (PMT), 13, 56,
D 153

Document de répartition initiale des crédits et R


des emplois (DRICE), 22, 23, 24, 84, 85, 116,
152 Recueil des règles budgétaires des organismes
(RRBO), 25, 143, 144, 148, 153

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Index des mots-clés

Recueil des règles de comptabilité budgétaire T


de l'État (RRCBE), 23, 153
TANGO, 12, 13, 58, 75, 79, 80
Responsable de programme (RPROG), 22, 84,
Traité sur la stabilité, la coordination et la
103, 108, 109, 117, 118, 153
gouvernance (TSCG), 35, 37, 38, 39, 44, 153
Travaux internes prospectifs et stratégiques
S
(TIPS), 55
Suivi de l'exécution, 14, 15, 85, 86, 108
U

UNISSON, 12, 49, 68, 87

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Remerciements

REMERCIEMENTS
Pour cette édition 2023, le Guide du budgétaire a été réalisé de façon collaborative avec l’appui de
nombreux contributeurs au sein des bureaux de la direction du Budget. Les bureaux de la 1re et de la 2e
sous-direction ont été particulièrement sollicités. Qu’ils en soient tous chaleureusement remerciés.

Directeur de publication : Alexandre Grosse, chef de service

Comité de pilotage : Alexandre Grosse, chef de service ; Philippe Plais, adjoint au sous-directeur de la 1re
sous-direction ; Philippe Sauvage, adjoint au directeur de la 2e sous-direction ; Sandrine Echaroux, cheffe
de bureau BDOAC ; Romain Miotto, chef de cabinet ; François Deschamps, chargé de mission.

Pilotage éditorial et coordination BDOAC : Sandrine Écharoux ; Marie-Minouche Remonus.

Maquette : SIRCOM

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Remerciements

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