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Objet de la criminologie La criminologie étudie les facteurs de l’action criminelle et les processus du
passage à l’acte afin de déterminer les moyens de répression et de prévention pour lutter contre la
délinquance. Préciser l’objet de la criminologie permet de savoir quelle place elle occupe parmi les
sciences criminelles. Ces dernières sont constituées par l’ensemble des champs disciplinaires
concernés par le phénomène criminel et certaines ont des rapports avec la criminologie.

Le crime est un phénomène universel, auquel se trouve confronté toutes les sociétés.
Sa connaissance s’impose, vue son caractère énigmatique et problématique. Ainsi, la
criminologie en fait son objet, puisque, littéralement parlant, c’est la science du crime.
Ou encore de manière générale, la science du phénomène criminel. A l’égard de ce
phénomène, il nécessaire de formuler trois observations préliminaires :

1) Le crime est un phénomène humain : En ce sens qu’il est propre à l’être


humain. Même l’animal le plus méchant ne saurait commettre des actes
criminels, puisqu’il incapable de distinguer entre le bien et le mal, et par
conséquent, il ne pourra faire l’objet de responsabilité. En outre la criminalité est
congénitale à l’humanité, depuis sa présence sur terre.

2) 2) Le crime est un phénomène social : En ce sens qu’on ne peut pas envisager


d’action criminelle en dehors de l’existence d’un groupement social. Peu
importe la taille de ce groupement, qui constitue une condition sine quoi non à
l’expression du comportement criminel. A ce propos, le grand sociologue Emile
Durkheim a estimé que : « le crime est un phénomène de sociologie normal ».

3) Le crime est un phénomène culturel : En ce sens qu’il évolue par rapport à


l’évolution des sociétés, et qu’il est déterminé en fonction de la culture de
chaque société. Le même acte peut être considéré comme criminel par une
société, et non criminel par une autre société. C’est dans ce sens, qu’on parle de
la relativité du crime dans le temps et dans l'espace. Ainsi en fonction des
valeurs et des normes de chaque société le même comportement peut constituer
ou ne pas constituer une infraction punissable. C'est en quelque sorte la culture
de la société qui qualifie un acte comme étant criminel.

Conception de crime
1. **Conception Morale :** Cette conception du crime repose sur des normes morales et éthiques. Les
actions criminelles sont considérées comme intrinsèquement mauvaises, en violation des principes
moraux acceptés par une société donnée. Les jugements moraux peuvent varier d'une culture à l'autre,
et cette conception peut être liée à des valeurs religieuses, éthiques ou culturelles spécifiques.

2. **Conception Naturaliste :** La conception naturaliste du crime suggère que certains individus
peuvent être prédisposés biologiquement à commettre des actes criminels en raison de facteurs
génétiques, neurologiques ou physiologiques.

3. **Conception Légaliste :** Selon cette conception, le crime est défini par la loi. Tout acte contraire
aux lois établies est considéré comme criminel. Cette conception peut
varier d'une société à l'autre en fonction des lois en vigueur

4. **Conception Sociologique : ** le crime émerge en réponse à des besoins sociaux, influencé par
des facteurs tels que les inégalités, les tensions sociales et les normes culturelles
La conception sociologique du crime examine les facteurs sociaux qui contribuent à la déviance et au
comportement criminel. Elle s'intéresse aux inégalités sociales, aux structures économiques, aux
dynamiques culturelles, aux influences de groupe, et à d'autres facteurs qui peuvent conduire à des
comportements déviants.

5. **Conception Extrapolitique (ou Extrapénale) :** Cette conception élargit la vision du crime au-
delà du cadre légal. Elle inclut des comportements qui ne sont pas nécessairement définis comme
criminels par la loi, mais qui peuvent être socialement nuisibles ou déviants. Cela peut inclure des
actes tels que la trahison sociale, la négligence, ou d'autres actions dommageables pour la société.

6. **Conception Psychologique :** La conception psychologique du crime se concentre sur les


aspects individuels. Elle examine les motivations personnelles, les troubles mentaux, les traumatismes
ou d'autres facteurs psychologiques qui peuvent conduire une personne à commettre des actes
criminels à un moment donné dans sa vie

7. **Conception Politique*** La conception politique du crime émerge de l'idée que le comportement


criminel peut être utilisé délibérément comme un instrument au service d'un projet politique. Dans
cette perspective, les actes criminels ne sont pas simplement des incidents isolés, mais plutôt des
moyens stratégiques visant à atteindre des objectifs politiques spécifiques. Cela peut inclure
l'instrumentalisation du crime pour influencer le pouvoir, justifier des politiques autoritaires, ou
manipuler les réponses sociales et législatives.

Chacune de ces conceptions offre une perspective unique sur le phénomène criminel, permettant une
compréhension approfondie de ses différentes facettes.
Les différentes conceptions du crime reflètent souvent des perspectives et des priorités
différentes, et aucune d'entre elles ne peut prétendre être exhaustive ou universellement
applicable dans tous les contextes.

Notion de crime :

N’étant pas soumis aux contraintes de vocabulaire qui pèsent sur les juristes, les criminologues
utilisent les termes crime, délit, délinquance et infraction dans le même sens. Ils préfèrent toutefois
le mot crime pour désigner les faits graves. Cependant, ils ne voient pas tous la notion de la même
peine. Certains adoptent le regard du sociologue (une déviance). D’autres fondent leur analyse sur la
définition juridique de l’infraction. D’autres croient découvrir dans les faits sociaux une notion de
crime fondée en raison et en justice.

1- Le délit comme déviance


Toute société, tout groupe humain doté d’une certaine permanence engendre ses propres
normes: règles de conduite dont la transgression est passible de sanction. Exp: les sociétés
édictent des règles de politesse… « Autres temps, autres moeurs » 2 La déviance, c’est la
transgression d’une norme sociale. Les sociologues utilisent ce terme pour désigner les États
et les conduits qui violent les normes auxquelles les membres d’un groupe tiennent au point
de punir ceux qui les violent. Les sociologues ont réalisé de fascinantes recherches sur
plusieurs formes de déviance, notamment sur le suicide, la consommation de drogue, les
maladies mentales. Ils ont insisté sur le fait que les groupes créent la déviance en édictant et
en sanctionnant des règles (Becker, 1963). Ils ont développé les notions de stigmatisation ou
d’étiquetage pour décrire le processus au terme duquel un individu est défini, marqué
comme déviant et exclut du groupe. La délinquance sous toutes ses formes (vols, fraudes,
violence …… sont de la déviance. Deux leçons à retenir des notions sociologique de norme et
de déviance: a)Chaque société se donne les normes qui correspondent à ses valeurs ou aux
intérêts de son groupe dominant. On déduit que, ce qui est déviant ou criminel varie d’un
pays à l’autre. La déviance est relative au contexte normatif dans lequel il est posé. b) Que
norment de sanctions fait partie intégrante de la vie sociale d’où elles émergent le plus
souvent sans qu’un législateur intervienne.

On entend par crime « tout acte prévu comme tel par le li et donnant lieu à l’application
d’une peine de la part de l’autorité supérieure » (Pica).
Qu’en est-il de la légitimité des lois qui créent les crimes? Elles ne manquent pas d’être
entachées par les soupçons qui pèsent sur tout pouvoir.
Que vaut une incrimination si elle procède de l’arbitraire, de l’opportunisme ou du
fanatisme.
Dans les théocraties d’hier et dans les états totalitaires d’aujourd’hui, les pouvoirs ont
criminalisé des actes comme le blasphème ou la dissidence dont le caractère criminel ne
nous paraît pas du tout évident.

Quand la sanction pénale s’abat sur des délits d’opinion, faut-il y voir des crimes?
Dans plusieurs pays aujourd’hui, certains actes caractérisés comme criminels soulèvent de
graves doutes. Le refus de porter le voile islamique. Les fumeurs de marijuana. Nous sentons
qu’il y a de vrais crimes et d’autres qui n’en sont pas. des criminalisations qui sont fondées en
raison et en justice et d’autres qui sont les fruits amers de l’égarement, du fantasme ou de la
volonté de puissance. La question: est-il possible d’affirmer qu’une loi est injuste?.

B. Le crime comme violence et ruse

L'auteur Gassin explore la conception du crime en tant que phénomène complexe,


caractérisé par la violence et la ruse.
Il met en évidence que, bien que le droit des incriminations puisse parfois créer des crimes
artificiels, il peut également découler de normes préexistantes dans la conscience
commune. Gassin identifie la violence et la ruse (s’incarne dans la fraude, l’escroquerie et le
vol) comme des éléments constants du comportement criminel, illustrés par des exemples
tels que le meurtre et le vol.

Cette conception souligne le déséquilibre caractérisé entre l'auteur de l'acte criminel et la


victime, renforçant l'idée que le crime implique souvent une perturbation significative dans
la relation entre les parties impliquées.

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