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CONNAISSEMENT F PDFFFF
CONNAISSEMENT F PDFFFF
affaires
Les parties au contrat du transport maritime sont le transporteur maritime qui peut être
représenté par le Capitaine du navire, le consignataire du navire ou l’agent maritime et
le chargeur qui représente soit le transitaire, soit l’exportateur et soit l’importateur.
Alors qu’il est le cadre jurique du contrat du transport maritime ? et les obligations de
chaque partie ? et quand leur responsabilité est engagée ?
Le droit a uniformisé les choses nous dit Carbonnier à propos du droit des biens. Il a «
recouvert le monde bariolé des choses d’un uniforme capuchon gris 6 ». Cette
uniformisation
Par le droit est en réalité une classification et la méthode n’est pas propre à la science
Juridique. L’uniformité du droit est autre chose. Elle serait de l’essence du droit
maritime,
Selon Pardessus qui relève une uniformité de ce droit dans le temps. « Indépendamment
des
Variations qu’amènent les siècles ou les révolutions que produisent les rivalités
nationales, ce droit, immuable au milieu des bouleversements des sociétés, nous est
parvenu après trente siècles tel qu’on le vit aux premiers jours où la navigation établit
des relations entre les peuples »7En effet, le droit maritime a une origine lointaine. Son
histoire et son évolution
sont étroitement liées à l’histoire du commerce maritime, car le droit maritime est
d’abord un droit commercial droit des relations contractuelles du commerce par mer. Il
est axé sur
l’utilisation de la mer ainsi que le souligne Chauveau. « Historiquement, et surtout par
2 American trading cie, cass.civ. 05/12/1910, Rev. Dr. Int., 1911. 395
3S.Clavel, Droit international privé, Dalloz, Hypercours, 3e édition, 2012, p.565-566.
4P.Bourel, Les conflits de lois en matière d’obligations extracontractuelles, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1e ed.
1961 p.22, 92
8 P.Bourel, Les conflits de lois en matière d’obligations extracontractuelles, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1e ed.
1961 p.22, 925
6Jean Carbonnier, Droit civil Les biens – Les obligations, Collection Quadrige, PUF Paris, 1955, p. 1592.
7 Jean-Marie Pardessus, Collection des lois maritimes, Imprimeries royales, Paris 1825-1845, T 1, p. 2.
essence, c’est le droit d’un certain milieu géographique et social, la mer avec ses rivages,
et la communauté des hommes qui s’y aventurent ». Ceux-là même qu’Aristote désignait
comme une catégorie de l’humanité en considérant qu’ « il y a trois sortes d’hommes :
les vivants, les morts et ceux qui prennent la mer »8 Le droit maritime présente pour ces
raisons, sa relative permanence et son champ d’application, une certaine originalité par
rapport au droit terrestre9 Celle-ci tient également, et pour certains principalement, au
fait qu’il est « tout entier ordonné autour de la nécessité de partager le risque de mer »
entre les différents acteurs du transport maritime et qu’il est, par nature, depuis
qu’existent les nations, un droit international. C’est en raison de ce dernier caractère que
le droit maritime peut être un champ d’observation et de recherche sur l’uniformité du
droit. N’est-il pas un « exemple majeur » d’unification du droit comme a pu le dire
Rodière10 ? Le droit maritime est constitué d’éléments empruntés à diverses branches
dudroit, du droit des biens au droit du travail en passant par le droit des obligations. Au
sein dela matière, le transport maritime et le contrat auquel il donne lieu a été choisi
comme champde l’étude parce qu’il est éminemment international et est l’objet de
tentatives renouveléesd’uniformisation. Cette activité économique est réalisée par la
conclusion de différentscontrats tels que le contrat de passage, les contrats
d’affrètement de navires ou d’espace et lecontrat de transport applicable à
l’acheminement de marchandises par voie maritime. Cedernier a pour objet le
déplacement d’une unité de charge ou de colis à bord d’un navire etdonne lieu à
l’établissement d’un connaissement ; Le transport international de marchandises par
mer est une activité internationale parnature. Sa réglementation résulte principalement
de conventions internationales. Celles-ci ontété élaborées et adoptées dans le but
d’établir une unification du droit. L’histoire montre quele droit applicable au transport
international de marchandises par mer a d’abord été spontanéavant d’être voulu par les
Etats, le besoin d’uniformité étant considéré comme la cause desconventions
internationales en la matière. Cette notion d’uniformité du droit sera analysée dans sa
double dimension d’idéal et de réalité avant que soit présentée une délimitation précise
du sujet traité et la problématique retenue
8Cette citation est largement diffusée, pourtant, il ne semble pas qu’elle soit exacte (on l’attribue à Aristote,
Platon, Socrate et même à Conrad !). Platon, dans le Critias, donne la géographie de l’Atlantide et divise le
monde en trois : le monde des vivants, celui des morts et l’océan qui sépare les deux. Il semble vraisemblable
qu’on puisse l’attribuer à Aristote évoquant la géographie de l’Atlantide décrite par Platon dans le Critias
René Rodière et Emmanuel du Pontavice, Droit maritime, Dalloz, 11ème ed. 1991, p. 5 et s. Le droit maritime
est, pour le Doyen Chauveau, le « droit de la mer et des activités qu’elle engendre ». Cette définition permet
d’insister sur le fait que cette branche du droit est concentrée sur un espace, la mer, et surtout sur son emploi. On
aborde ainsi la mer comme un espace unitaire (théorie développée entre autres par ArvidPardo) et non comme
un territoire. Cf. cours pour le DEA de sciences juridiques de la mer, Véronique Labrot, La mer entre espace et
territoire(s)…9
10 René Rodière, Introduction au droit comparé, Précis Dalloz, Paris 1979, § 70, p. 115.
1111François Rigaux, Droit international privé, Larcier, Bruxelles, t. I, Théorie générale, 2ème éd. 1987, p. 235
1) La convention s’applique dans les Etats contractants
C’est le cas le plus classique, celui dans lequel un Etat est uniquement lié par cette
Convention. Celle-ci prévoit dans son protocole de signature deux façons d’y adhérer
soit « en lui donnant force de loi », soit « en introduisant dans leur législation nationale
les règles adoptées par la Convention sous une forme appropriée à cette législation ». Le
problème qui s’est posé par la suite était de savoir si des Etats qui n’étaient pas
signataires de cette Convention pouvaient par la suite y adhérer ou en devenir partie par
admission ? Le protocole de signature étant silencieux sur ce point, il a alors fallu
chercher une solution en droit international public. En principe, sur cette question, la
plus grande souplesse règne. La participation ultérieure d’un Etat non-signataire dépend
exclusivement de la volonté des parties contractantes originaires, telle qu’elle s’exprime
dans le texte du traité14. Ici face à cette lacune, et compte tenu du fait que le traité ne
contient pas de système d’admission, il est possible de considérer celui-ci comme ouvert.
En effet, cette Convention visait à « l’unification de certaines règles en matière de
connaissement ». Elle avait ainsi vocation à s’appliquer de façon étendue. Elle doit par
conséquent être interprétée comme permettant l’accession par adhésion. Ce fut le cas
avec succès, puisque en 1924 seuls dix Etats étaient signataires (ils représentaient
pourtant deux tiers du tonnage mondial, alors qu’au 15 avril 2007, neuf Etats étaient liés
par ratification, et soixante-sept y avaient adhéré par accession15. Pour les raisons qui
ont déjà été exposées, cette Convention a été amendée par deux Protocoles.
Les Règles de Visby contiennent, comme la Convention de Bruxelles, deux façons d’y
adhérer : « les parties contractantes peuvent mettre le présent Protocole en vigueur soit
en lui donnant force de loi, soit en incorporant dans leur législation de la manière propre
à celle-ci les règles adoptées aux termes du présent Protocole »16. A la différence de la
Convention de Bruxelles de 1924, ce Protocole prévoit exactement quel Etat peut y
adhérer ou le ratifier : « le présent Protocole sera ouvert à la signature des Etats qui,
avant le 23 février 1968, ont ratifié la Convention ou qui y ont adhéré ainsi qu’à tout Etat
représenté à la douzième session (1967-1968) de la Conférence diplomatique de Droit
Maritime »17 et « les Etats membres de l’Organisation des Nations unies ou des
institutions spécialisées des Nations unies, non représentés à la douzième session de la
Conférence diplomatique de Droit maritime, pourront adhérer au présent Protocole »18.
Un Etat non-signataire peut y adhérer à la condition qu’il entre dans l’une de ces
En ce qui concerne les Règles de Hambourg, c’est son article 28 qui prévoit dans son
deuxièmement : « La présente Convention est sujette à ratification ou approbation par
les Etats signataires » et dans son troisièmement « Après le 30 avril 1979, la présente
Convention sera ouverte à l’adhésion de tous les Etats qui ne sont pas signataires ».
Cette Convention a donc un caractère universel. Elle prévoit la ratification, l’approbation
ou la signature des Etats signataires ce qui est normal, mais de plus elle offre la
possibilité à tout Etat d’y adhérer. Cette ouverture à tous les Etats du monde est une des
particularités présentées par les Conventions élaborées sous les auspices de
l’Organisation des Nations unies. Au 20 avril 2007, trente et un Etats avaient adhéré ou
ratifié les Règles de Hambourg (ils seront trente-deux le 1er août 2007). Ces quatre
hypothèses sont les plus simples, il ne peut résulter aucune concurrence entre normes
d’origines internationales pour un des Etats concernés puisque celui-ci n’est lié que par
une des Conventions internationales qui concerne le transport maritime de
marchandises20. Il existe cependant des hypothèses où un Etat a pu ratifier ou adhérer à
plusieurs de ces Conventions
Ce cas est assez fréquent dans l’ordre international. Il est dû aux caractéristiques
propres des conventions internationales qui sont, comme il l’a été vu, complexes à
mettre en place et ainsi difficiles à faire évoluer pour les adapter aux évolutions
techniques, économiques ou sociales. Bien souvent les conventions internationales ne
prévoient pas de mécanismes d’actualisation. A ce sujet les Règles de Hambourg ont été
plus prévoyantes que les autres Conventions puisqu’elles ont prévues un mécanisme de
révision et d’amendement : l’article 32-1 précise que : « à la demande d’un tiers au
moins des Etats contractants à la présente Convention, le dépositaire convoque une
conférence des Etats contractants ayant pour objet de réviser ou d’amender la présente
convention. ». Le problème qui se pose est que les « agiornamento »21 se font par le biais
de protocoles modificatifs, voire de façon plus radicale par la conclusion d’une nouvelle
convention. La réglementation en matière de transports internationaux de
19Article 5 du Protocole
Il ne peut dans ce cas y avoir de conflit de conventions. En revanche, même dans cette hypothèse, des conventions internationales
peuvent se retrouver en conflit dans le cadre d’un classique conflit de lois20
21Expression utilisée par le Professeur Vialard, Sisyphe et l’uniformisation internationale du droit maritime, n° 591 (n°spécial du
DMF) p.214
marchandises par mer a connu ces deux situations. Plusieurs hypothèses de concours
impossibles doivent être éliminées. Il s’agit d’abord de l’hypothèse d’un concours, dans
l’ordre juridique d’un Etat, entre la Convention de 1924 dans sa forme originelle et sa
version modifiée par un de ses Protocoles puisqu’il sera vu ultérieurement qu’un
mécanisme d’intégration automatique de la Convention de 1924 dans sa forme originelle
a été prévu dans les deux Protocoles22. Un Etat qui y adhère ou les ratifie est lié par la
Convention de 1924 dans sa version modifiée par le ou les Protocoles que celui-ci a
ratifié. Ensuite, en cas de conflit entre les deux Protocoles, le plus récent doit prévaloir,
c’est-à-dire celui du 21 décembre 197923. Il en résulte, de façon logique, qu’une
éventuelle concurrence dans l’ordre juridique d’un Etat de deux normes matérielles
d’origines internationales portant sur le transport international de marchandises par
mer qu’il aurait toutes deux ratifiées ne peut intervenir qu’entre la Convention de
Bruxelles de 1924 dans une de ses différentes versions et les Règles de Hambourg. La
clause de dénonciation prévue à cet effet dans les Règles de Hambourg ne permet pas de
résoudre un éventuel concours lorsqu’un Etat est partie aux Règles et à la Convention de
Bruxelles modifiée par le Protocole du 21 décembre 1979. Reprenons ces différentes
hypothèses.
Ce cas de conflit peut surprendre puisque l’article 31 des Règles de Hambourg prévoit la
dénonciation par les Etats contractants de la Convention de 1924, s’ils l’ont ratifiée ou y
ont adhérée. Malgré cela, cette dénonciation n’étant pas assortie de sanction, au 20 avril
2007 onze Etats étaient liés à la fois par la Convention de 1924 non modifiée et par les
Règles de Hambourg
La convention « unifiante » « fixe elle-même son domaine en énonçant des règles qui ne
sont applicables qu’aux seuls rapports de droit ayant un rattachement variable avec les
Etats contractants ». Il ne suffit pas que l’Etat du for soit un Etat contractant à la
convention ou que ses règles de droit international privé désignent celle-ci, encore faut-
il que le transport ait l’élément ou un des éléments localisé dans un Etat contractant
qu’exige la convention. Il faut par conséquent se pencher sur les conditions d’application
des différentes Conventions (la Convention de Bruxelles (a), la Convention de Bruxelles
modifiée par le Protocole de 1968 (b) et les Règles de Hambourg (c)).
Lorsque deux ou plusieurs Etats sont impliqués dans un transport litigieux et que
chacun d’eux a ratifié ou adhéré à différentes Conventions internationales, celles-ci
peuvent réclamer leur application simultanée. Il faut alors étudier les rapports régis par
ces Conventions pour vérifier si deux Conventions peuvent avoir vocation à s’appliquer
au même transport. La question est donc d’identifier d’éventuelles similitudes d’objet. Il
s’agit ici d’étudier le domaine matériel de ces Conventions successives. Cependant, cette
étude se limitera à la Convention de Bruxelles dans sa forme originelle (1) et aux Règles
de Hambourg (2). En effet, les deux Protocoles modificatifs de la Convention de
Bruxelles n’ayant pas modifié son champ d’application, il n’y a pas lieu de les étudier
26 Pour un recensement complet de toutes les hypothèses possibles de concurrence d’application entre les Conventions ou les
différentes versions d’une Convention portant sur le transport international de marchandises par mer, cf. annexe 1.
27 L’article 1er b) de la Convention de Bruxelles précise, au sujet de la définition du terme contrat de transport, que le « contrat de
transport s’applique uniquement au contrat de transport constaté par un connaissement ou par tout document similaire formant
titre pour le transport des marchandises par mer »
28Paris, 6 février 1959, DMF 1959, 476
déchargement des dites marchandises, soumis aux responsabilités et obligations,
comme il bénéficiera des droits et exonérations ci-dessous énoncés. ». Si l’on se réfère à
l’article 6 alinéa 3 et qu’on l’applique à contrario, on peut en déduire que cette
Convention ne s’applique impérativement qu’aux « cargaisons commerciales ordinaires
», les Professeurs Rondière et du Pontavice ajoutant même dans leur ouvrage, « faites au
cours d’opérations commerciales ordinaires ». Les parties pouvant ainsi ne pas
respecter dans leur contrat les dispositions de la Convention de Bruxelles lorsque « le
caractère, et la condition des biens à transporter, les circonstances, les termes et les
conditions auxquelles le transport doit se faire sont de nature à justifier une convention
spéciale ». Le problème évident posé par cette disposition c’est son caractère flou
puisqu’il n’existe pas de délimitation précise des cas dans lesquels un transport est de
nature à justifier une convention spéciale. L’exemple classique qui était donné, lors de la
discussion de la Convention au début du siècle précédent, était les transports de viande
frigorifiée. Cet exemple qui se concevait à une époque où ce type de transport
comportait un risque important, l’industrie du froid, et les techniques de conservations
étant peu évoluées, ne peut plus maintenant être justifié ! Dès lors, on voit mal quel type
de transport pourrait comporter suffisamment d’aléas pour que l’on puisse justifier une
convention spéciale, d’autant plus que du fait du risque maritime, tout transport par mer
est soumis à un aléa naturel. C’est peut-être pour cette raison que notre législation
interne applicable aux transports internes s’est éloignée sur ce point de la Convention de
Bruxelles en ne reproduisant pas cette exception. Malgré tout, cette règle floue a le
mérite de laisser hors du champ de la Convention certaines situations particulières qui
ne pourraient se satisfaire des solutions apportées par les prévisions générales. Ainsi
que le préconise Mme Soisson, il est : « de la responsabilité des tribunaux de chaque Etat
contractant de limiter l’application de cette règle aux cas où elle est vraiment nécessaire
». Qu’en est-il à présent du domaine d’application des Règles de Hambourg ?
Le domaine matériel des Règles de Hambourg est contenu dans son article 2 qui est
intitulé : « champ d’application ». Cette Convention possède un domaine d’application
plus large que la Convention de Bruxelles puisqu’elle se déclare applicable à « tous les
contrats de transport par mer entre deux Etats différents » et ce quelle que soit « la
nationalité du navire, du transporteur, du transporteur substitué, du chargeur, du
destinataire ou de toute autre personne intéressée ». Il n’y a pas d’exclusion des
transports en pontée29 et des transports d’animaux vivants30. Il est possible d’en
conclure qu’il ne saurait y avoir de concurrence entre les Conventions sur ces questions,
hormis l’hypothèse d’une clause Paramount qui sera étudiée postérieurement. En
revanche, à l’instar de la Convention de Bruxelles, les Règles de Hambourg ne «
s’appliquent pas aux contrats d’affrètement » mais « lorsqu’un connaissement est émis
en vertu d’un contrat d’affrètement, il est soumis aux dispositions de la présente
Convention pour autant qu’il régit les relations entre le transporteur et le porteur du
Une définition de cette clause (a) va permettre de comprendre son utilité (b).
a) La définition
S’agissant de la définition des termes, une clause, c’est une disposition particulière d’un
acte juridique32. Le terme « Paramount » est un terme anglais qui signifie « suprême », «
qui l’emporte sur tout »33. Le Professeur du Pontavice rappelle les origines de cette
expression : « le Lord Paramount, c’était le suzerain, celui auquel les autres étaient
soumis. La clause Paramount, c’est celle qui, dans une charte-partie ou un
connaissement, est supérieure aux autres clauses» 34. La doctrine en donne une
définition générale : « clause suzeraine qui l’emporte sur tout dont l’objet est de définir
la loi à laquelle le contrat est soumis ».35 Ce rôle de désignation du droit applicable lui a
été contesté par le Professeur du Pontavice qui, en 1962, récusait ce rôle de désignation
du droit applicable et ne lui reconnaissait qu’un simple rôle de clause limitative de
responsabilité : « son rôle principal est au contraire de limiter le plus possible les effets
de la loi qui sera reconnue applicable et de faire jouer les clauses du connaissement au
maximum »36 . Cette définition du Professeur du Pontavice est perfectible. Elle présente
le mérite de souligner que l’effectivité de cette clause est soumise à la reconnaissance,
31François Rigaux, Droit international privé, Larcier, Bruxelles, t. I, Théorie générale, 2ème éd. 1987, p. 235
32Dictionnaire Anglais-Français « Harrap’sshorter », 2000
33Lexique des termes juridiques, Dalloz, op. cit
34Emmanuel du Pontavice, A propos de l’arrêt « Loami Baldwin », DMF 1962, p. 447
35Dictionnaire permanent, droit des affaires, 1ère partie, p. 1586, n°149
36Emmanuel du Pontavice, A propos de l’arrêt « Laomni Baldwin », DMF 1962, p. 441
par le juge compétent, de la loi d’autonomie comme règle de désignation applicable.
D’un autre côté, cette clause est plus que cela ; c’est aujourd’hui la manifestation la plus
évidente de la volonté que peuvent manifester les parties de soumettre leur contrat à la
loi désignée par elles (il s’agit ici de la définition de Rodière pour qui la clause « définit la
loi à laquelle le contrat est soumis »37. Cette définition permet de discerner l’utilité de
cette clause.
b) L’utilité
Les clauses Paramount sont particulièrement utiles pour fixer le régime juridique de
tout ce qui n’entre pas obligatoirement dans une sphère légale existante. La clause
Paramount peut, par conséquent, être un moyen de parer à la désunification du droit
applicable au transport maritime de marchandises. Sa présence est assez
ancienne38mais n’est pas systématique même si des Conventions internationales (par
exemple la CMR) ou des législations nationales (par exemple au Canada, la section 4 de
la COGSA ou au RoyaumeUni (COGSA section 3)) prévoient que tout connaissement doit
contenir une clause Paramount. Le CMI a écarté la proposition d’introduire dans le
Protocole modificatif de la Convention de 1924 l’obligation pour les parties de stipuler
une clause Paramount dans tous les connaissements créés dans les Etats contractants39.
Cette clause est d’origine étrangère. On peut trouver de telles clauses depuis la dernière
guerre mondiale. En voici deux exemples : le premier est une traduction en français et le
second est un modèle classique figurant fréquemment dans les connaissements
d’armateurs français : « Le présent connaissement prendra son effet sous réserve des
dispositions de toute législation relative au transport des marchandises par mer qui
incorpore les règles relatives aux connaissements, contenues dans la Convention
internationale datée de Bruxelles le 25 août 1924, et qui est obligatoirement applicable
au transport contenu dans le présent titre. Cette législation sera considérée comme y
étant incorporée, mais rien dans le présent titre ne sera considéré comme une
renonciation par le transporteur à l’un quelconque de ses droits ou immunités, ou
comme une augmentation de ses responsabilités ou obligations en vertu de ladite
législation. Si quelque condition que ce fut était incompatible, dans une mesure
quelconque, avec toute législation incorporée par la présente clause, cette condition
serait nulle dans cette mesure mais pas davantage. Rien dans le présent connaissement
ne sera opérant pour limiter ou priver le transporteur de quelque protection statutaire
que ce soit ou d’exemption ou de limitation de responsabilité ». « Le présent contrat est
régi par la loi du 18 juin 1966 ou par la Convention internationale du 25 août 1924 mais
seulement dans les cas et limites où ces lois et Convention sont obligatoires pour les
parties et, en plus, par les conditions et stipulations suivantes »40. Dans la pratique, cette
clause renvoie à la Convention de Bruxelles de 1924, que ce soit dans sa version
originelle ou modifiée. Elle peut aussi renvoyer à des législations nationales. Pourtant
comme l’affirme Lord Denning, « dans le monde maritime international l’expression
37René Rodière, Traité général de droit maritime, Tome II, Dalloz Paris, 1968, n°792.
38D’après Messieurs Bonassies et Scapel « dès les années trente, elle figurait dans nombre de connaissements », Pierre Bonassies et
Christian Scapel, Traité de droit maritime, LGDJ Paris, 2006, n° 903, p.
39Nathalie Soisson, La liberté contractuelle dans les clauses du connaissement, op. cit. , p. 93
40Léon Lavergne, Les transports par mer , remis à jour par G.H. Lafage, 5ème éd. 1975, R. Moreux Paris, p114.
Paramount clause implique une signification univoque, c’est-à-dire celle d’une clause au
moyen de laquelle est incorporée dans le connaissement ou dans la charte-partie,
totalement ou partiellement, la normative uniforme en termes de responsabilité du
transporteur, celle contenue dans les Règles de La Haye et de Visby, ou encore dans une
loi nationale les mettant en vigueur »41. Cette clause peut ainsi participer à une certaine
uniformisation du droit applicable aux transports internationaux de marchandises. Il est
important de noter que les dispositions d’une Convention internationale peuvent être
mises en œuvre par d’autres procédés, sans passer par la méthode classique en droit
international public qui est celle de la ratification par les Etats. La Convention de
Bruxelles est souvent mise en œuvre par un procédé contractuel : l’insertion dans la
plupart des connaissements d’une clause Paramount renvoyant à la Convention de
Bruxelles. Il est ainsi déjà possible de voir que les opérateurs peuvent jouer un rôle dans
la mise en œuvre de la législation internationale en matière de transport maritime de
marchandises. La clause Paramount joue, en outre, le rôle de clause « initiale ». Les
clauses « initiales » sont celles qui sont, en général, en tête des conditions générales et
indiquent les lois ou Conventions susceptibles d’être appliquées au contrat42. Les clauses
« initiales » sont en principe rédigées de manière « à la fois prudente et ferme »43, et cela
afin de respecter la législation en vigueur, mais aussi lorsque ces textes ne
s’appliqueraient pas, de permettre au transporteur de retrouver, le cas échéant, sa
liberté contractuelle (dans le sens qu’il serait libre de déterminer toute l’étendue de ses
obligations). En effet, le contrat de transport concerne au moins trois parties différentes
: un chargeur qui confie une marchandise à un transporteur pour qu’il la livre à un
destinataire. Mais, en réalité une seule personne rédige le contrat, le transporteur. Le
contrat de transport est très encadré par des règles impératives d’origines nationales ou
internationales. Malgré cela il ne faut pas oublier que ce contrat reste un contrat
consensuel dont la rédaction découle de la libre volonté des parties. Sans reprendre une
vision révolue du déséquilibre contractuel en matière de transport maritime de
marchandises, rappelons que ce sont les abus que faisaient les armateurs de leur
puissance commerciale, en s’exonérant de toute responsabilité en cas de dommages
subis par les marchandises durant l’exécution du contrat de transport, qui ont poussé les
Etats-Unis (alors majoritairement pays de chargeur) à adopter le Harter Act favorable
aux chargeurs. Puis les grands Etats maritimes à réaliser un compromis en élaborant et
adoptant le premier texte obligatoire relatif au transport international de marchandises
par mer : la Convention de Bruxelles de 1924. On retrouve encore ce rapport de force. La
réalité des forces économiques en présence anéantit souvent la pluralité des volontés
dans la rédaction du contrat. Un contractant « fort » dicte sa loi à un contractant « faible
» qui n’a d’autre choix que d’adhérer ou ne pas contracter44: le risque d’abus malsain
n’est dès lors limité que par des préoccupations d’ordre purement commerciales45. C’est
notamment le cas pour nombre de pays exportateurs, en particulier quand ceux-ci ne
disposent pas de flotte pour transporter leur production, et auquel cas, sont soumis à la
41 Affaire NeaAgrex S.A. v. Baltic Shipping C° Ltd. Raymond Achard, Chronique de droit maritime italien, DMF 1999, p. 59.
42Nathalie Soisson, La liberté contractuelle dans les clauses du connaissement, op. cit. , p. 62.
43René Rodière, Droit maritime, Précis Dalloz Paris, 1967, p. 270.
44 M. Bouquet de Jolinère : rapport sur le contrat de transport : contrat d’adhésion, in Congrès régional des Tribunaux de Commerce
Comme toute clause contractuelle ou comme tout contrat, la clause Paramount doit être
rédigée de manière claire et précise, cette obligation est d’autant plus importante que
cette clause est souvent rédigée en langues étrangères, ce qui peut constituer une
difficulté pour le juge. En ce qui concerne l’obligation de précision de la clause, celle-ci
doit permettre de désigner avec certitude le droit applicable. En tout cas la législation
applicable doit être individualisée ou individualisable de façon certaine47, sinon le juge
aura recours à d’autres règles que la loi d’autonomie pour désigner le droit applicable : il
utilisera ses règles de droit international privé ou appliquera sa loi nationale.
L’obligation de clarté de la clause Paramount semble, elle, moins contraignante. Il est en
effet fréquent que les clauses Paramount soient longues et lourdement rédigées, sans
que ce style de rédaction soit sanctionné par les juges. En voici un exemple tiré d’un
connaissement de lignes régulières approuvé par « The Baltic and International
Maritime Conference ». L’article 2 intitulé « Clause Paramount Générale » stipule : « le
présent contrat sera soumis aux Règles de La Haye contenues dans la Convention
internationale de Bruxelles du 25 août 1924 pour l’unification de certaines règles en
matière de connaissements, telles qu’elles ont été promulguées dans le pays de
chargement. Lorsque ces Règles ne seront pas en vigueur dans le pays de chargement,
on appliquera la législation correspondante du pays de destination, mais en ce qui
concerne les cargaisons pour lesquelles il n’y a pas de dispositions législatives
obligatoirement applicables, ce sont les termes de ladite Convention qui devront
s’appliquer. Trafics où les règles de La Haye-Visby s’appliquent. Dans les trafics où
s’applique obligatoirement la Convention internationale de Bruxelles de 1924, telle
qu’amendée par le Protocole signé à Bruxelles le 23 février 1968 - c’est-à-dire les Règles
de La Haye-Visby -, les dispositions correspondantes seront considérées comme
incorporées au présent connaissement. Le transporteur inscrit toutes les clauses
autorisées par les textes applicables pour la période antérieure au chargement et
postérieure au déchargement, pour le temps où les marchandises sont sous la garde d’un
La Cour de cassation a posé le principe que « tout contrat est nécessairement rattaché à
la loi d’un Etat »49. Cet arrêt dit « messagerie maritime » rendu en matière de prêt
international a une portée générale. Il en découle que la volonté des parties n’est pas
autonome, que celles-ci doivent se référer à une loi. Cette exigence est une composante
de la définition de la règle de conflit de lois en matière contractuelle. Une convention
internationale simplement intégrée au contrat ne constitue pas un ordre juridique en
elle-même, susceptible de régir le contrat. La Cour de cassation indique très clairement
que le choix par les parties d’une convention internationale comme lex contractus ne
satisfait pas à l’exigence de soumission du contrat à une loi. Cela signifie que les parties
restent soumises à la loi étatique. La convention internationale désignée en dehors de
son champ d’application est reléguée au simple rang de « document contractuel »50. Le
juge étatique devra rechercher la loi applicable au contrat selon les règles de conflit de
lois du for, le choix effectué par les parties en faveur de la convention internationale
n’ayant d’effet que dans la mesure où cette désignation couvre des questions supplétives
de la volonté selon cette loi51. Cette jurisprudence pourrait être amenée à évoluer
puisque la proposition de Règlement du Parlement européen et du Conseil sur la loi
applicable aux opérations contractuelles (Rome I), dispose en son article 3 paragraphe 2
que “les parties peuvent également choisir comme loi applicable des principes et règles
de droit matériel des contrats, reconnus au niveau international ou communautaire”
(Com 2005, 650 final).
48 Pierre-Yves Nicolas, Les Règles de La Haye peuvent-elles encore s’appliquer aux transports internationaux de marchandises par
mer stipulés au départ ou à destination des ports français ?, DMF 1982, p. 579 et s.
Cass. Civ. 21/06/1950. D 1951, 749, note Hamel. JCP 1950, II 5812, note Lévy. Sirey 1952, I 1, note Niboyet. Cette jurisprudence
pourrait être amenée à évoluer puisque la proposition de Règlement sur la loi applicable aux opérations contractuelles (Rome I),
dispose en son article 3 paragraphe 2 que “les parties peuvent également choisir comem loi applicable des principes et règles de
droit matériel des contrats, reconnus au niveau international ou communautaire” (Com 2005, 650 final)49
50 Vincent Heuzé, Droit international privé, Montchrestien Paris 2001, n°125
51 Alexandre Malan, L’extension du champ d’application d’une convention d’unification matérielle par la volonté des parties, JDI
A.les pourparlers
La négociation est un processus volontaire et informel de règlement des différends.
Elle consiste en une communication directe ou indirecte entre deux ou plusieurs parties
en vue d'empêcher voire résoudre un litige les opposant.La négociation se déroule donc
dans la plupart des cas en secret et fait intervenir des diplomates ou des hommes
politiques.
Toutefois ,il conviendra de préciser que cette procédures de négociation présente à la
fois des avantages et des inconvénients.
1.Les avantages de la procédure de négociation:
Dans cette phase ,les parties sont libres de préparer les négociations en conformité avec
leurs propres besoins.
D'abord, elles fixent l'ordre du jour ,décident si les négociations seront secrètes ou
publiques, déterminent le nombre de participants etc.
Ensuite, les parties ont de meilleures chances d'en arriver à un accord qui les arrange et
n'ont de ce fait pas besoin de recourir à une tierce personne impartiale.
Enfin,la négociation pourrait s'avérer moins coûteuse et moins longue qu'un autre mode
de règlement des différends internationaux.
Cependant , force est de constater que cette procédure de négociation n'est pas parfaite
et qu'elle présente également des inconvénients.
2. Les inconvénients de la procédure de négociation:
La négociation peut engendrer un déséquilibre des pouvoirs entre les parties.
Une négociation particulière peut en effet ne pas aboutir à un résultat positif si les
parties n'ont pas le même pouvoir;la partie faible peut ainsi se trouver dans une moins
bonne position.
Aussi dans cette phase, l'absence d'une tierce personne impartiale peut amener une
partie à tenter d'abuser l'autre.
Aucune partie ne peut être contrainte de poursuivre les négociations.
Ce mode de règlement des litiges peut aussi se révéler comme une simple manoeuvre
qu'une partie pourrait utiliser pour essayer de gagner du temps et d'empêcher l'autre de
faire valoir ses droits par d'autres moyens de règlement des différends.
Les bons offices et la médiation sont des procédures diplomatiques de règlement des
différends internationaux qui, à la différence d'une négociation, requièrent
l'intervention d'un ou de plusieurs tiers qui peuvent être soit des Etats, soit des
organisations internationales, soit le secrétaire générale de l'organisation des nations
unies (ONU)ou soit une personnalité politique imminente, etc.
Ainsi comme le précise la convention de la Haye :"le role du médiateur consiste à
concilier les opposés et à apaiser les ressentiments qui peuvent être produits entre les
Etats en conflit". Il peut en outre proposer aux parties une base de solution au litige sur
laquelle celles-ci auront à se prononcer.
Plusieurs examples de bons offices peuvent être donnés à cet égard notamment
l'intervention des Etats en 1946 entre la France et la Thaïlande ,celle de la Suisse en
février 1962 entre la France et le FLN algérien ou encore la mission de bons offices du
secrétaire général de l'ONU à la demande du conseil de sécurité sur Chypre en 1975.
B.Les procédés juridictionnels :l'arbitrage international
L'arbitrage est un processus juridictionnel de règlement des différends par lequel un
tiers ,l'arbitre, entend d'abord les parties en conflit et rend ensuite une sentence pour
trancher le différend qui les oppose.
L'arbitrage suppose donc une volonté et un accord de se conformer à ce qui sera décidé
par l'élément tiers qui a la confiance commune des parties;il a la mission de statuer sur
le différend en appliquant des règles définies par les parties et mettant en oeuvre les
règles de droit international.
A. Les avantages et les inconvénients de l'arbitrage:
C'est un traité conclu postérieurement à la naissance du différend par lequel les parties
sont convenues de recourir à un organe arbitral pour le résoudre;il y est déterminé:
-le litige qui est soumis aux arbitres.
-l'organisation même de l'organe arbitral.
-les règles de procédure qui doivent être suivies par l'organe arbitral.
-les règles de fond conformément auxquelles les arbitres doivent statuer.
-il affirme également que les parties doivent se conformer à la sentence arbitrale.
Le compromis lie les parties mais il oblige aussi les arbitres qui n'ont de compétence que
dans le cadre du compromis et qui doivent le respecter, il est donc la loi de l'arbitrage
(convention de Washington de 1871 dans l'affaire de l'Alabama).
3.les clauses compromissoires
C'est une pratique qui est apparue à la fin du 19e siècle et qui témoigne de la volonté dss
Etats de voir régler par une procédure juridictionnelle certains différends pouvant
surgir entre eux.
A une époque où il n'existait aucune organisation internationale Permanente,on
comprenait que les clauses d'engagement d'arbitrage oblugatoires aient été considérées
comme le témoignage d'une volonté d'établir un certain ordre dans la société
internationale et d'y respecter le droit.
On distinguera les clauses compromissoires spéciales et les clauses compromissoires
générales:
-les clauses compromissoires spéciales sont celles insérées spécialement dans un traité
et prennent en considération les différends qui peuvent surgir à l'occasion de la mise en
oeuvre du dit traité.
-les clauses compromissoires générales visent tous les différends juridiques pouvant
surgir entre Etats signataires.
Section 2:les dispositions du droit conventionnel au règlement des litiges
A.les règles de HAMBOURG
1.compétences en cas de litiges
a-L'article 21 paragraphe 1 Dans tout litige relatif au transport de marchandises, le
demandeur peur,à son choix, intenter une action devant un tribunal qui est compétent
au regard de la loi de l'Etat dans lequel ce tribunal est situé et dans le ressort duquel se
trouve l'un des lieux ou ports.
b-l'article 21 paragraphe 2 Une action peut être intentée devant les tribunaux de tout
port ou lieu d'un Etat contractant où le navire effectuant le transport ou tout navire du
même propriétaire a été saisi conformément aux règles applicables de la législation de
cet Etat et du droit international.
Le demandeur doit porter l'action à son choix devant l'une des juridictions visées au
paragraphe 1 du présent article pour qu'elle statue sur la demande,mais le défendeur
doit préalablement fournir une garantie suffisante pour assurer le paiement de toute
somme qui pourrait être adjugée au demandeur.
Aucune procédure judiciaire relative au transport de marchandises en vertu de la
présente convention ne peut être engagée en un lieu non spécifié au paragraphe 1 ou 2
du présent article.
c-L'article 21 paragraphe 4 Lorsqu'une action a été intentée devant in tribunal
compétent ou lorsqu'un jugement a été rendu par un tel tribunal, il ne peut être engagé
de nouvelle action entre les mêmes et fondée sur la même nature à moins que le
jugement du tribunal devant lequel la première action a été intentée ne soit pas
exécutoire dans le pays où la nouvelle procédure est engagée.
2.Arbitrage en cas de litige
a.L'article 21 paragraphe 1Les parties peuvent prévoir,par un accord constaté par écrit,
que tout litige relatif au transport de marchandises en vertu de la présente convention
sera soumis à l'arbitrage.
b.L'article 21 paragraphe 4 L'arbitre ou le tribunal arbitral applique les règles de la
présente convention.
B.Les règles de ROTTERDAM Compétences en cas de litiges
Arbitrage en cas de litige
Pour application du chapitre 15 ,l'article 78:
L'arbitrage prévoit que tout Etat contractant à la convention est reconnue et exécute les
dispositions de cette dernière.
Comventions d'arbitrage:article 75
1. Sous réserve du présent chapitre, les parties peuvent convenir que tout litige
susceptible de naitre à propos du transport de marchandises en vertu de la présente
convention sera soumis à l'arbitrage.
2.La procédure d'arbitrage se déroule, au choix de la personne faisant valoir un droit
contre le transporteur:
-En tout lieu désigné à cette fin dans la convention d'arbitrage
En tout autre lieu situé dans un Etat où se trouve l'un des lieux suivants:
* le domicile du transporteur.
*le lieu de réception convenu dans le contrat de transport .
*le lieu de livraison convenu dans le contrat de transport
*le port où les marchandises sont initialement chargées sur un navire ou le port où elles
sont finalement déchargées d'un navire.
Il faut noter qu'en droit marocain le contrat de transport comme tout autre contrat
synallagmatique, se fonde sur le principe fondamental de l'effet relatif des contrats "les
conventions n'ont d'effet qu'entre les parties contractantes ", exception faite à leurs
héritiers ou ayant cause.52
D'abord, le transporteur est tenu avant au début et pendant le voyage par mer d'exercer
une diligence raisonnable pour mettre et maintenir le navire en bon état de navigabilité.
-La navigabilité administrative : renvoi à ce que le bâtiment soit en conformité avec les
prescotiondes codes ISM et ISPS ( certificat de gestion de la sécurité et certificat
international de sûreté).53
Après avoir reçu et pris en charge les marchandises, le transporteur ou le capitaine sera
tenude délivrer au chargeur un connaissement( Titre de transport maritime de
marchandises.
Le recto
connaissement.
Le verso
Lorsque les marchandises sont de nature dangereuse :Le transporteur ou la une partie
executante peut refuser de recevoir ou de charger les marchandiseset peut prendre
toute autre mesure raisonnable, notamment les décharger, les détruire ou lesneutraliser,
si celles-ci présentent pendant le voyage un danger réel pour les personnes, les biens
oul’environnement.56
Le chargeur de son côté, se trouve dans l’obligation de respecter ses obligations qui
peuvent êtreprésentées sous trois types d’obligations.
L’obligation principale du chargeur c’est le paiement de Fret, ce dernier qui peut être
défini comme :Prix du service rendu pour le transport sur un navire de marchandises
d’un point à un autre. Ceterme sert aussi à désigner, dans le langage courant, la
marchandise transportée. En ce sens, il estpassé dans le vocabulaire de tous les modes
de transport (routier, aérien…) .57Le paiement de Fret s’effectue soit au poids de
marchandises, soit à la distance c’est-à-dire uneSomme pour chaque mail de mer(1,
5kilométrique =mail de mer) ,soit à l’unité de marchandises.Les parties doivent
soumettre d’accord sur le lieu et la date de paiement de Fret, qui sera au départou à la
destination.Il importe de noter que le transporteur se considère comme un créancier
privilégié de chargeur, cequi veut dire qu’en cas de défaillance de chargeur le
transporteur sera payé le premier.Le transporteur aurait en droit de garder les
marchandises en cas de non-paiement.Si la Somme totale de ces marchandises ne couvre
pas le coût de Fret , l’affaire va être tranchée enapplication de la règle dite : Marc le
franc.
Le chargeur, est tenu de remettre les marchandises dans un état tel qu’elles résisteront
au transportprévu, y compris aux opérations de chargement, de manutention,
d’arrimage, de saisissage, defixation ainsi que de déchargement dont elles feront l’objet.
Et ne porteront pas de dommages auxpersonnes ou aux biens.Le chargeur a intérêt de
respecter soigneusement cette obligations, car le navire peut transporterdes différentes
types de marchandises, certaines d’entre elles peuvent impacter négativement laqualité
56L’article 15 del1 convention des Nations Unies sur le contrat de transport international de
marchandises effectué entièrement ou partiellement par mer.
57Lexiques des termes juridiques, page 503, DALLOZ.
ou la sécurité des autres.Il en est de même que le connaissement comporte toutes les
informations de la marchandise ycompris l’emballage, alors que le chargeur doit
emballer sa marchandise correctement pourexonérer sa responsabilité en cas de
détérioration causé par la négligence de transporteur.
Il faut rappeler ici que l’exactitude des indications relatives aux marchandises (marque,
nombre,quantité, poids…) , ainsi que le nom du Destinataire demeure être garanti par le
chargeur.
Thales Air System et a., BTL 2011 n° 3386, retenant étonnamment la responsabilité
délictuelle du transporteur à l'égard du chargeur en raison d'un manquement à ses
obligations contractuelles.
imputables au chargeur, la responsabilité du transporteur reste engagée
si la cause certaine du dommage n’est pas prouvée 64 .
CA Rouen, ch. civ. et com., 30 juin 2011, no 11/00178, Delmas c/ Axa et a.,
64
723.
68 Il ne peut, en revanche, s'agir de simples hypothèses ou de déductions plus ou moins hypothétiques (CA
-L'incendie
Le terme « incendie » couvre non seulement le feu lui-même, mais aussi la fumée
et l'eau déversée pour éteindre le feu 74 .Le transporteur maritime est
automatiquement et a priori libéré par lesimple fait que la marchandise a péri ou
a été endommagée dans unincendie car la preuve d’une faute commise par le
transporteurincombe soit au chargeur, sauf si celui-ci à induit à un mode
dechargement provocateur d’incendie 75 , soit incombe au destinataire de
lamarchandise.
En conséquence, le transporteur n'a pas, à ce stade, à se justifierquant à l'origine
du sinistre°76 de sorte que l'incendie d'origine inconnueest libératoire pour lui.
725.- Les cas exceptés tenant à des événements extérieurs au navire et à la cargaison.
74 Lamy Transport - Tome 2 - 2014 - Partie 4 - Transports maritimes- Chapitre 7- Responsabilité du
transporteur maritime- Section 3- Cas exceptés extérieurs tant au navire qu'à la cargaison – Incendie
(746).
75CA Toulouse, 13 mai 1977, Rev. Scapel 1977, p. 27
76Conv. Bruxelles 25 août 1924, art. 4. 2. b
l'état de la mer et lahauteur des vagues »77La fortune de mer est donc l'hypothèse
où le gros temps, la tempête, latornade, la houle voire de l'ouragan sont d’une
exceptionnelle force carl’on estime, qu’en temps normal, ces événements sont
prévisibles en
matière maritime et que les navires sont construits et gouvernés pour
y faire face 78 .
conflit social interne ne peut être assimilée au lock-out prévu par la Convention de Bruxelles (CA Paris, 3
mai 1995, Snat c/ TOE, BTL 1995, p.491).
81Cass. com., 19 mars 2002, no 99-21.177, par approbation de la décision d'appel
82 Ainsi, il a été jugé que si la grève des salariés (de la SNCM) était prévisible, en revanche, les exactions
des grévistes qui s'ensuivirent, et qui dégénérèrent en émeutes, avaient présenté un caractère
imprévisible, ce qui rendait admissible la cause exonératoire (CA Paris, pôle 5, ch. 4, 7 déc. 2011, no RG :
2008030527,
Tokio Marine Europe et a. c/ Louis Dreyfus Lines et a., DMF 2012, p. 554, BTL 2012, p. 16).
83Voir, les paragraphes i, m, n et o de l'article 4 (2) de la Convention de Bruxelles.
marques, lafreinte en matière de volume ou poids et autres vices inhérents à la
marchandise ainsi que l’absence, l’inadaptation ou l’insuffisanced’emballage
: 93/19240, Sodex Guadeloupe Manutention c/ Marfret ; contra : CA Paris, 19 déc. 1961, BT 1962, p. 72).
En pareil cas, et si le transporteur estime qu'un emballage est nécessaire, il doit demander à son
commettant d'y
procéder ou refuser d'exécuter la prestation (CA Douai, 3e ch., 22 sept. 2011, no RG : 04/03241, Unithai
Public Ltd c/ CIAM et a.)
qui incombe l’obligation d’emballer de manière suffisante la marchandise avant
de la remettre au transporteur
maritime.
.
Nous pouvons illustrer un cas où les juges ont reconnu le vicecaché du navire
88Cass. com., 11 mars 1975, no 73-12.611, BT 1975, p. 238.
89 Voir, l'article 4 (1) et les paragraphes a, I et p de l'article 4 (2) de la Convention de
Bruxelles.
90 FETZE KAM DEM La responsabilité du transporteur- Les Cahiers de Droit (2000) 41 c. de D. .6, page730.
91 CA Paris, 5e ch. B, 25 mars 1993, La Neuchâteloise et a. c/ Sanara, pourvoi rejeté par Cass. com., 27 juin
- La faute nautique :
C’est le devoir moral et parfois légal d’assistance qui pèse sur lecapitaine du
navire, ce dernier est en devoir de procéder à des opérationsde sauvetage ou de
déroutement commandé par la nécessité de sauverdes vies humaines ou des
marchandises.
Ici, le transporteur qui en fait la preuve obtient son exonération.Toutefois, il ne
sera effectivement absous que si le demandeur ne metpas en échec le cas excepté
allégué 93
Parmi lesinnovations que l’on doit aux Règles de Rotterdam figure la question
de la livraison qui n’est traitée ni par la Convention de Bruxelles ni
92432 Con. Bruxelles, 25 août 1924, art. 4. 2. a ; C. transp. ; art. L. 5422-12 9 °; article 803 (i) CMA.
93FETZE KAM DEM La responsabilité du transporteur- Les Cahiers de Droit
(2000) 41 c. de D.6, page732.
94Guerre, quarantaine ou contrainte de l’Etat, grève, insuffisance de l’emballage,
.
Les Règles de Rotterdam font ainsi de la livraison l’acte qui met fin àl’obligation
qui pèse sur le transporteur maritime et par conséquencecelui qui met fin à sa
responsabilité à l’égard de la marchandisetransportée.
Par ailleurs, les Règles de Rotterdam permettent aux parties des’entendre sur les
modalités de livraison et d’en aménager les conditions.
95Articles
43 à 49 du chapitre 9 des Règles de Rotterdam.
96Le chapitre 9 des Règles de Rotterdam : la livraison, par M. Pr. Ph. Delebecque,
Revue du droit uniforme, janv. 2009 p.857
Par ailleurs , les Règles de Rotterdam s’inspirent des cas exceptés instaurés par la
Convention de Bruxelles quipermettent au transporteur maritime de s’exonérer
de saresponsabilité, mais en supprimant quelques-uns comme le cas de lafaute
nautique, réduisant ainsi le nombre de cas exceptés de 17 à 15.Tout comme pour
la Convention de Bruxelles, les cas exceptéspeuvent être regroupés en trois
catégories : les cas exceptés tenant dunavire, les cas liés à la cargaison et les cas
liés à des évènementsextérieurs. Cela peut s’illustrer comme suit :
Système très
Au moins 17 Au moins 17 proche
causes causes de celui de la
exonératoires exonératoires convention de
(appelées cas (appelées cas Bruxelles: au
exceptés) pouvant exceptés) pouvant moins
Causes être regroupés en être regroupés en 15 cas exceptés
d'exonération 3 3 retenus
de la catégories : 1- les catégories : 1- les pouvant
cas exceptés cas exceptéstenant également être
responsabilité
tenant au navire ; 2- les regroupés en 3
du au navire ; 2- les cas liés à la catégories : 1-
transporteur cas liés à la cargaison ; 3- les les cas
(cas cargaison ; 3- les cas liés à des exceptés tenant
cas liés à des évènements au
excepté)
évènements extérieurs (art.4-2) navire ; 2-les
extérieurs (art. 4- cas liés
2) à la cargaison ;
3-les
cas lié à des
évènements
extérieurs (art.
17-3)
suppression de
la
faute nautique
comme cas
excepté
La responsabilité du chargeur se pose de plus en plus fréquemment car celle-ci prend tout
simplement une place de plus en plus importante. Alors qu’autrefois sa responsabilité était
très rarement engagée, on constate qu’aujourd’hui, un chargeur peut devoir supporter des
dommages très importants.
A / La responsabilité contractuelle :
Lorsque est en cause un régime de responsabilité pour faute, c’est normalement au demandeur
de prouver l’existence de ce lien de causalité. Mais la plupart du temps, ce lien de causalité
ne pose pas de difficulté, parce que les faits parlent d’eux-mêmes. En effet, selon l’expression
de Philippe Jourdain, « le dommage établit souvent l'absence de résultat promis et correspond
à l'inexécution de l'obligation »i
Concernant l'emballage :
Concernant le marquage :
information
La loi du 18 juin 1966 reprend la garantie due par le chargeur pour l’exactitude des
mentions relatives à la marchandise inscrites sur le connaissement (article 19). Et la
déclaration sciemment inexacte du chargeur sur la nature et la valeur de la marchandise
permet d’exonérer le transporteur (article 31).Les Règles de Rotterdam témoignent du
développement de l’obligation d’information. L’article 28 oblige le chargeur à coopérer
avec le transporteur pour l’échange des données. L’article 29 oblige le chargeur à donner
toutes les informations concernant la marchandise,
Comme tout contractant, le chargeur est tenu de l’obligation de bonne foi, en application
de l’article 1134 al 3 du Code civil,C'est donc au transporteur de prouver que le chargeur
était de mauvaise foi.
Le manquement à la future obligation de sécurité
En plus des obligations fondamentales qui viennent d’être étudiées, qui s’imposent à
tout chargeur, les parties au contrat de transport peuvent tout à fait prévoir d’autres
obligations, si les obligations impératives propres au transport sont respectées. Dans
beaucoup de contrats, les parties vont
prévoir des règles, ou faire référence à des normes pour régler les relations entre
chargeur et transporteur au port de départ et au port de destination.
Il faut distinguer les tiers qui sont complètement étrangers à la relation de transport
maritime des tiers qui en sont concernés. Pour les tiers totalement étrangers à la
relation de transport maritime (comme par exemple un passant qui est blessé par
l’explosion d’un conteneur en cours d’empotage)
Une fois la loi désignée, son régime peut être étudié. C’est encore un régime de
responsabilité pour faute. La preuve d’un préjudice n’appelant pas de commentaires
particuliers en droit maritime, il ne sera pas étudié, pour mieux se concentrer sur la
preuve d’une faute et la preuve d’un lien de causalité
le chargeur devrait être reconnu fautif. La victime devrait pouvoir prouver sa faute,La
preuve du lien de causalité Le tiers qui souhaite engager la responsabilité du chargeur
doit prouver que la faute commise par celui-ci est bien à l'origine du dommage qu'il a
subi. une jurisprudence
constante fait application de la lex loci delicti depuis l’arrêt Lautour . iv
Le demandeur doit toujours prouver trois éléments : le vice propre de la chose (qui se
substitue à la faute), le dommage et un lien de causalité. Mais le vice propre n'est pas à
proprement parler une faute du chargeur, car c'est la marchandise en elle-même qui est
envisagée, et non le comportement du chargeur.
Dans un sens large, la garantie se définit comme une “obligation accessoire qui naît de
certains contrats (vente, bail, entreprise, etc.) à la charge d'une partie et qui renforce la
position de l'autre lorsqu'en cours d'exécution celle-ci n'obtient pas les satisfactions
qu'elle était en droit d'attendre”.Cette obligation accessoire se traduit par ce que le
débiteur est tenu de réparer les conséquences de l'inexécution, quelle qu'en soit la
cause, même lorsqu'elle résulte d'un cas fortuit.
La responsabilité du chargeur du fait d'une fausse déclaration est complexe. En effet, les
Règles de la Haye-Visby disposent en leur article 3 § 5 que « le chargeur sera considéré
avoir garanti au transporteur, au moment du chargement, l'exactitude des marques, du
nombre et de la quantité et du poids tels qu'ils ont sont fournis par lui, et le chargeur
indemnisera le transporteur de toutes pertes, dommages et dépenses provenant ou
résultant d'inexactitudes sur ces points. » Pour ces déclarations, il s'agit d'une garantie
et non d'un régime de responsabilité sans faute.
CONCLUSION :
En definitive , parmi les nombreuses conventions qui régissent le transport maritime
international, nous avons principalement retenue quelques conventions qui
s'intéressent particulièrement au contrat de transport maritime ( obligations et
responsabilités des parties au contrat), aux titres de transport maritime et à la gestion
des avaries communes. Cette rubrique s'élargie ensuite sur la présentation de règles
diverses sur le statut des unités de transport . ..
Par ailleurs selon l'Assemblé Générale des Nations Unis tenue le 2 février 2009 : «
l'adoption de règles uniformes de modernisation et d'harmonisation des textes qui
régissent le transport international de marchandises effectué partiellement par mer
renforcerait la certitude juridique, améliorerait l'efficacité et la prévisibilité
commerciale du transport international de marchandises et réduirait les obstacles
juridiques aux échanges internationaux entre tous les États» Ainsi dit toutes ces règles
permettent le bon déroulement du transport maritime