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Valorisation du patrimoine et renouvellement urbain Enseignante :Boudjabi NaouelH

CHAPITREI : Généralités sur le Patrimoine et le renouvellement urbain

Les possibilités d’évolution dans une ville, organisme en constante évolution, sont
présentes a priori, aussi bien en périphérie, dans les zones péricentrales que dans les centres.
L’une d’elles est matérialisée par l’action publique de renouvellement urbain. Au cœur de
cette démarche se trouve une politique volontaire, destinée à remettre « dans le coup » les
territoires de la ville considérés comme « en panne » de développement et d’attractivité, à les
réintégrer dans un cercle vertueux de création de valeur. Face au problème de la (re)mise en
valeur des territoires en difficulté, la question du rôle du patrimoine dans les processus de
renouvellement urbain se pose.

I.1 Le Patrimoine…

Le patrimoine est le témoignage de l'histoire, des lieux, des identités des habitants,
leurs us et coutumes, un signe de leur appartenance à un territoire. Il y a plusieurs définitions
du patrimoine, selon son type : patrimoine naturel – patrimoine historique – patrimoine
culturel ou bien le patrimoine urbain. Ce dernier pose un dilemme de taille pour tous les pays:
comment préserver le passé sans s'arrêter de construire l'avenir? Comment concilier entre
tradition (culture) et développement ?
Les réponses ne sont pas aussi simples, car au fait, il ne s'agit pas seulement de sauvegarder
un monument, un bâtiment ou un morceau de ville ; mais bien plus que cela. Parce que le
patrimoine ne se limite pas aux aspects matériels, pour Françoise Rouxel (1999) : « le
patrimoine n'est pas un objet mort; il est marqué par des liens communautaires, riches de
sens et d'usage; il est vivant et recèle une charge affective que ne recouvrent pas
nécessairement les références architecturales ou d'esthétique ». Tout ceci rend très
difficile la question du patrimoine et sa sauvegarde.

I. Définition du Patrimoine

Etymologie : du latin patrimonium, héritage du père.

Sens général : Le patrimoine est l'héritage commun d'un groupe ou d'une collectivité qui est
transmis aux générations suivantes. Il peut être de nature très diverse : culture, histoire,
langue, système de valeurs, monuments, œuvres artistiques... Exemples : le patrimoine
artistique, le patrimoine de l'Humanité.
Sens financier et économique : Le patrimoine d'une personne physique (un individu) ou
d'une personne morale (une entreprise) est l'ensemble des biens qu'elle possède à un moment
donné : biens meubles ou immeubles, droits, créances et éléments inaliénables et
transmissibles. Dans un sens plus restrictif, le patrimoine désigne les biens hérités de sa
famille.

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Sens culturel : Le patrimoine se définit comme l'ensemble des biens, matériels ou


immatériels, ayant une importance artistique et/ou historique certaine, et qui appartiennent
soit à une entité privée (personne, entreprise, association, etc.), soit à une entité publique
(commune, département, région, pays, etc.) ; cet ensemble est généralement préservé,
restauré, sauvegardé et montré au public, soit de façon exceptionnelle, soit de façon régulière
(château, musée, église, etc.), gratuitement ou au contraire moyennant un droit d'entrée et de
visite payant.

 Le patrimoine dit « matériel » est surtout constitué des paysages construits, de


l'architecture et de l'urbanisme, des sites archéologiques et géologiques, de certains
aménagements de l'espace agricole ou forestier, d'objets d'art et mobilier, du
patrimoine industriel (outils, instruments, machines, bâti, etc.).

 Le patrimoine immatériel peut revêtir différentes formes : chants, costumes, danses,


traditions gastronomiques, jeux, mythes, contes et légendes, petits métiers,
témoignages, captation de techniques et de savoir-faire, documents écrits et d'archives
(dont audio-visuelles), etc.

Le patrimoine, dans ce sens, fait appel à l'idée d'un héritage légué par les générations
qui nous ont précédés, et que nous devons transmettre intact ou augmenté aux générations
futures, ainsi qu'à la nécessité de constituer un patrimoine pour demain. On dépasse donc
largement la simple propriété personnelle (droit d'user « et d'abuser » selon le droit romain). Il
relève du bien public et du bien commun.

Le patrimoine naturel : Il associe principalement deux notions :

1. la notion de « patrimonialité » qui évoque une notion de valeur intrinsèque et un


besoin de conservation, voire de gestion restauratrice.
2. la notion de Nature, éventuellement déclinée en :

- nature vivante (avec un principe de naturalité) ;

- nature minérale et fossile (sous forme de patrimoine géologique, paléontologique,


puits de carbone, etc.)

- nature en tant qu'élément du paysage, également marqué par l'homme et donc aussi
élément du patrimoine historique et culturel

Dans l'acception générale, le patrimoine naturel, est comme le patrimoine culturel et


architectural, un bien commun, mais encore relativement épargné par l'empreinte de l'Homme,
à gérer et à léguer aux générations futures. Mais au lieu d'avoir été construit par l'Homme il
résulte de l'évolution et parfois des interactions entre l'homme et la nature. Ce patrimoine est
aussi une somme de ressources naturelles pour des "titulaires" qui sont l'ensemble des
espèces vivantes, dont l'humanité fait partie, et pour les générations futures.

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II. Genèse de la notion du Patrimoine :

La notion est apparue au courant du XII siècle. On peut citer comme précurseur, au
XVII siècle, le collectionneur Français François Roger de Gaignières (1642-1715) qui a
parcouru toute la France pour sauver la mémoire du Moyen Âge en faisant dessiner les
monuments et objets d'art et en accumulant des copies de documents historiques, des
manuscrits, médailles... Finalement, il a dressé l'inventaire du patrimoine français vers 1700 et
a créé un musée réputé.

La notion de patrimoine s’est imposée dans le grand public au tournant des années
1970-1980. P. Nora résume bien ce qui se joue alors autour des héritages culturels :
« Brutalement, par pans entiers, sont entrés dans le domaine patrimonial des catégories
d’objets, des champs esthétiques ou culturels obsolescents que la transformation industrielle
et l’aménagement de l’espace menaçaient de disparition » (Nora, 1992).

Dans ce contexte de profondes transformations économiques et sociales, la


conservation et la transmission des héritages matériels (mais aussi immatériels) revêtent ainsi,
dans la culture occidentale pour le moins, un enjeu mémoriel et identitaire de plus en plus
affirmé. Le patrimoine constitue en effet le support privilégié de construction de mémoires
collectives, permet d’inscrire les références identitaires dans l’espace et donc dans la durée,
par delà les ruptures, les crises, les mutations.

III. Sauvegarde et protection du patrimoine à travers le monde : les missions de


l’UNESCO

Le patrimoine est l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous
transmettons aux générations à venir. Nos patrimoines culturel et naturel sont deux sources
irremplaçables de vie et d’inspiration. Des lieux aussi extraordinaires et divers que les
étendues sauvages du parc national de Serengeti en Afrique orientale, les Pyramides
d’Egypte, la Grande Barrière d’Australie et les cathédrales baroques d’Amérique latine
constituent le patrimoine de notre monde.
Ce qui rend exceptionnel le concept de patrimoine mondial est son application universelle.
Les sites du patrimoine mondial appartiennent à tous les peuples du monde, sans tenir compte
du territoire sur lequel ils sont situés.

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO)


encourage l’identification, la protection et la préservation du patrimoine culturel et naturel à
travers le monde considéré comme ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité. Cela fait
l’objet d’un traité international intitulé Convention concernant la protection du patrimoine
mondial, culturel et naturel, adopté par l’UNESCO en 1972.

La mission de l'UNESCO en faveur du patrimoine mondial consiste à :


 Encourager les pays à signer la Convention du patrimoine mondial et à assurer la
protection de leur patrimoine naturel et culturel;

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 Encourager les Etats parties à la Convention à proposer des sites sur leur territoire
national pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial;
 Encourager les Etats parties à élaborer des plans de gestion et à mettre en place des
systèmes de soumission de rapports sur l'état de conservation des sites du patrimoine mondial;
 Aider les Etats parties à sauvegarder les sites du patrimoine mondial en leur
fournissant une assistance technique et une formation professionnelle;
 Fournir une assistance d'urgence aux sites du patrimoine mondial en cas de danger
immédiat; appuyer les activités menées par les Etats parties pour sensibiliser le public à la
préservation du patrimoine mondial;
 Appuyer les activités menées par les Etats parties pour sensibiliser le public à la
préservation du patrimoine mondial;
 Encourager la participation des populations locales à la préservation de leur
patrimoine culturel et naturel;
 Encourager la coopération internationale dans le domaine de la conservation du
patrimoine culturel et naturel du monde.
II.1. Patrimoine urbain et tendances de sauvegardes

La révolution industrielle ainsi que le progrès technologique ont eu un impact négatif


sur le patrimoine notamment urbain, celui-ci a été relégué à la seconde place durant la période
de forte expansion des villes et de production urbaine moderne. Néanmoins une prise de
conscience a vite pris le dessus, architectes et urbanistes ont mis l’accent sur la nécessité de
sauvegarder les tissus et monuments anciens et les valoriser, tel que : Vitruve, John
Ruskin, Violet le Duc, Camillo Sitte…et bien d’autres. Depuis, le patrimoine anime de
nombreux débats scientifiques.

Face aux élans identitaires, plusieurs tendances ressortent quand à la sauvegarde du


patrimoine urbain, nous allons tenter de citer quelques unes:

 la ‘patrimonialisation’ qui s'est emparée de certaines villes. Il n'y a plus eu alors


aucun discernement entre ce qui était ou non patrimoine, ce qui doit être conservé ou
pas, dans cette attitude il existe un réel danger de ‘muséification’ de la ville voir une
restauration aveugle, qui irait jusqu'à interdire tout changement. Le résultat alors sera
le blocage des secteurs urbains et le début de leur dépérissement.
 Tout aussi dangereuse, c’est la tendance à une diversité et une condamnation de ce
qui est vieux pour éviter de tomber dans le premier cas, or l'option pour une
‘démolition – reconstruction’ effrénée n'est pas une solution en soi.
 Une autre tendance existe celle de Camillo Sitte qui a prôné pour l’étude
morphologiques des tissus urbains traditionnels (d’avant la révolution industrielle),
pour en ressortir des principes esthétiques et des lois de compositions, dont l’objectif
de faire l’intégration entre ancien et nouveau.
 On retrouve des points en communs entre les visions de Ruskin et Mornis puisqu’ils se
représentent la ville historique tel un monument à sauvegarder et à faire perdurer. Ils
parlent donc de continuité urbaine.

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 La tendance de Giovanie, qui serait une sorte de synthèse des études et penchants des
autres visions ; ce dernier considères les sites anciens en tant que monument à protéger
et préserver, tout en assurant leur continuité et intégration au reste de la ville !

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