You are on page 1of 67

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DE DROIT
Département de Droit Économique et Social

De la fiscalité des revenus des associés : Cas des bénéfices et des


dividendes

Mémoire présenté et défendu en vu de


l’obtention du titre de licencié en Droit.

Par Valma NGOY NGOY

Année académique 2022-2023


UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE DROIT
Département de Droit Économique et Social

De la fiscalité des revenus des associés : cas des bénéfices et des


dividendes
Mémoire présenté et défendu en vu de
l’obtention du titre de licencié en Droit.

Par Valma NGOY NGOY

Dirigé par Jean-Pierre BAKATUAMBA


BOKA, Professeur.

Année académique 2022-2023


I

ÉPIGRAPHE

« La fiscalité ne doit pas entraver la productivité du travail, fondement de la puissance des


nations » Maurice Lauré 19561

1
Bertin NALUKOMA IRENGE & Arnold NYALUMA MULAGANO, «Pression fiscale et normes pratiques au Sud-Kivu», in
Conjonctures de l’Afrique centrale, P. 180
II

DÉDICACES

À vous mes parents pour votre amour, votre affection, votre soutien moral ainsi que pour vos
sages conseils pour la réussite de ma vie.
À vous mes frères et sœurs pour avoir cru en moi.
III

REMERCIEMENTS

Au seuil de ce travail de mémoire, marquant la fin de cycle de licence en droit, je


voudrais d’emblée remercier le Seigneur Tout Puissant qui m’a permis de réaliser ce travail,
malgré mon état de santé précaire.
Ensuite, ma gratitude va à Monsieur le professeur Jean-Pierre BAKATUAMBA
BOKA, qui a bien voulu encadrer notre travail et qui par ses précieux conseils et orientations,
a permis sa réalisation optimale.
Je ne saurais dans cette mouvance, oublier mes parents Max NGOY et Brigitte
BANZE, ainsi ma tante Anne-Marie Mbuyi, qui de par leur sollicitude et leur générosité
habituelle, m’ont amené à me surpasser chaque fois que je pensais ne pas pouvoir y arriver.
C’est aussi le lieu ici de remercier tous les enseignants et le staff administratif de
l’Université de Lubumbashi, en particulier à M. le professeur et doyen de la faculté de droit
KITOPI KIMPINDE Adalbert, au professeur ordinaire Victor KALUNGA TSHIKALA et
l'assistant KALENGA Kale qui n’ont ménagé aucun effort pour nous apporter les
connaissances et nous faire partager leurs expériences.
Ma gratitude va également à tous mes amis et camarades de promotion, pour
l’ambiance bon enfant qui a régné tout au long de notre cursus. Ma gratitude donc à
KAPUADI David, KATSHUNGA Adolphe, NGOMBA Euphrasie, MULUMBA Billy,
NZAMB Dorcas, KABILA Jean-Thine, MOPERO Osée, Odia Caroline, Glet N’SANGANA,
SHABANI Roger, KABULO Urielle, MULUNDA Davina et tout notre groupe d’études « Les
législateurs suprêmes », à BINTI Jenny, MUFIYUM Clivert, Anaïs KALENGA, Héritier HK,
Syntyche LUMBWE, MIMOZA Olga, ZWAKI Abigael, MAWAZO Abigael, LUTUMBA
Vainqueur. C’était exaltant de penser le Droit fiscal et de sociétés commerciales avec eux. Et
à vous mon ami Benoit TSHIBAKA.
Enfin, mes sentiments profonds à la famille NGOY Max ; vous nos parents et vous
mes frères et sœurs.
IV

AVANT-PROPOS
Ce travail de mémoire rentre dans le cadre de l’obtention du diplôme de licence de
Droit à l’université de Lubumbashi, en Droit Économique et Social. Il étudiera la fiscalité des
bénéfices et dividendes comme revenus réalisés par une société commerciale en République
Démocratique du Congo. L’idée de ce travail de recherche est venue du constat que les
investisseurs qui voudraient investir en République Démocratique du Congo doit faire face à
un gros problème fiscal.
En effet la fiscalité congolaise présente plusieurs problèmes pour les investisseurs,
notamment :
- La complexité et l’instabilité du système fiscal, qui rendent difficile le respect des
obligations fiscales et la prévision des coûts fiscaux.
- La faiblesse de l’administration fiscale, qui se traduit par un manque de transparence,
d’efficacité et de contrôle des recettes fiscales.
- La pression fiscale excessive, qui réduit la rentabilité des investissements et
décourage les initiatives privées.
- La concurrence déloyale, qui résulte de l’existence d’un secteur informel important
et de l’octroi de régimes fiscaux spéciaux à certains secteurs ou entreprises²³.
Ces problèmes affectent la confiance des investisseurs et le climat des affaires en
République démocratique du Congo. Il est donc nécessaire de réformer la fiscalité congolaise
pour la rendre plus simple, plus stable, plus équitable et plus efficace.
Cette étude se veut être une contribution devant permettre de mettre en relief les
différents obstacles de la fiscalité en République Démocratique du Congo. Ainsi, des
solutions sont proposées pour lever ces obstacles, en particulier ceux qui sont liés à
l’environnement des sociétés commerciales ainsi qu’à l’économie nationale.
Des difficultés n’ont pas manqué. Elles concernent particulièrement la disponibilité de
données fiables et actuelles. Elles concernent également la disponibilité des agents qui
prennent les décisions pour la réalisation de l’interview. Cette dernière situation nous a obligé
à nous contenter des entretiens informels que nous avons pu avoir avec quelques
professionnels et spécialistes
V

ABREVIATIONS

AG : Assemblée Générale
AGO : Assemblée Générale Ordinaire
ASBL : Association sans but lugratif
AUC : Acte Uniforme Relatif au droit comptable et à l’information financière
AUDSCGIE : Acte uniforme relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement
d’Intérêt Économique
CDI : Centre des impôts
CIS : Centre des impôts synthétiques
DGDA : Diréction Générale des Douanes et Accises
DGE : Direction des Grandes Entreprises
DGI : Diréction Générale des Impôts
IBP : Impôt sur les bénéfices et profits
IMD : Impôt mobilier sur les dividendes
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaire
RCCM : Registre de Commerce et des Crédits Mobiliers
RCM : Revenus des capitaux mobiliers
RDC : République Démocratique du Congo
RM : Revenu mobilie
1

INTRODUCTION

I. Objet du travail
L'objectif premier de toute société commerciale est la réalisation des bénéfices. C'est
pourquoi des auteurs ont pu dire que la société commerciale n'a pas d'âme ; elle ne connaît pas
les sentiments affectifs. Elle est guidée par un seul but : la recherche de bénéfices.2 Il s'agit
d'un élément fondamental qui permet de la distinguer d'autres groupements tels que le
groupement d'intérêt économique, la société coopérative et l’association.
La société commerciale est définie à l'article 4 de l’AUDSCGIE comme celle qui est «
créée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d'affecter à une
activité des biens en numéraire ou en nature, dans le but de partager le bénéfice ou de
profiter de l'économie qui pourra en résulter. Les associés s'engagent à contribuer aux
pertes ...3 ».
Aprioris donc, la société est constituée pour réaliser des bénéfices, mais la société peut
réaliser aussi des pertes.
Mais la situation généralement souhaitée, profitable non seulement à la société mais
également à l’État, est la réalisation des bénéfices. Ceux-ci feront d’abord l’objet d’un
prélèvement fiscal, ensuite une partie sera réinvestie dans la société sous forme de réserves et
une troisième partie enfin sera distribuée au titre des dividendes sur laquelle aussi sera
appliquée une autre forme de prélèvement fiscal. D’où ce choix de s’appesantir sur cette étape
déterminante de la vie des sociétés commerciales qu’est la réalisation des revenus en intitulant
notre travail De la fiscalité des revenus en droit des sociétés commerciales : cas des
bénéfices et des dividendes.
En effet sur le plan fiscal, les sociétés génèrent plus de recettes fiscales que les
individus. Ce qui permet à l’État d’avoir des moyens politiques. Et surtout, les sociétés
permettent de collecter plus facilement les contributions.
Mais le problème que pose l’impôt n’est pas le moindre, il divise les classes sociales :
pour le gouvernement, la priorité est accordée à l’accroissement d’assiette imposable, à
l’augmentation de taux de l’impôt, à la maximisation des recettes, Par contre pour les
contribuables, ils considèrent l’impôt comme racket, un moyen pour un enrichissement sans

2
François ANOUKAHA , CISSE Abdoullah, DIOUF Ndiaw, Josette NGUEBOU TOUKAM , Paul-Gérard POUGOUE , SAMB Moussa,
Sociétés commerciales et GIE, Collection Droit uniforme africain, Bruylant, Bruxelles, 2002, p. 124
3
OHADA, Acte uniforme relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique, Acte adopté le
17 avril 1997 et paru au JO OHADA n°2 du 1er octobre 1997,
2

cause au profit de la classe dirigeante.4

II. État de la question


Selon le professeur Victor KALUNGA TSHIKALA, l’état de la question est le relevé
des publications antérieures qui, de manière directe ou indirecte ont porté sur le même thème
et non sur le même sujet que celui abordé par l’auteur.5
Celui-ci pour nous est une redéfinition de notre travail en rapport à ce que d’autres
chercheurs ont fait dans notre domaine. Car des réalités vécu sous d’autre forme, peuvent
nous aider à faire les analyses, c’est par cette raison nous citerons les titres des chercheurs ci-
après :
− Clément MUFUNDJI TSHINAT-KARK dans son travail intitulé “Le système
d’imposition en République Démocratique du Congo : l’état de lieu et perspectives
d’avenir” dans lequel l’auteur fait un état des lieux de toute l’imposition du système fiscal
congolais en mettant un accent particulier sur l’impôt cédulaire sur les revenus. En effet
l’auteur fait une constatation des problèmes auxquels l’impôt séculaire sur les revenus
séculaires est buté et propose quelques solutions dans l’ensemble .
− Fabrice MAWIYA PEMBA dans son travail de mémoire intitulé “Impact de la réforme
fiscale sur le résultat comptable d’une entreprise en RDC.” de l'Université pédagogique
nationale, licence en sciences de gestion en 2013 dans lequel l’auteur a voulu élucider la
relation impérieuse qui existe entre la comptabilité et la fiscalité, et de démontrer non le
satisfecit de l'administration fiscale souvent mitigé, eu égard à la détérioration
subséquente du bien-être des ménages, mais plutôt l'impact qu'aurait la réforme fiscale
ressente sur le résultat comptable des entreprises qui se pourrait être incontestablement un
facteur de l'accroissement des investissements en R.D.C.6
− KAVULA MWANANGA Ghislain, de l’Université de Kinshasa qui souligne dans son
travail intitulé : “ La problématique de la fraude fiscale sur le développement de la
République Démocratique du Congo ”, que l’un des préalables économiques est
l’assainissement des affaires qui passe avant tout par la mise en place d’une fiscalité qui
attire les investissements mais aussi qui permet à l’Etat Congolais d’engranger au
maximum des recettes issues de ses droits et taxes.
En effet, beaucoup d’autres chercheurs ont aussi publié des ouvrages dans ce domaine, mais

4
Clément MUFUNDJI TSHINAT-KARK, « Le système d’imposition en République Démocratique du Congo : l’état de lieu et
perspectives d’avenir», in KAS Librairie Africaine d’Etudes Juridiques 2, 2015 , p 374.
5
Simplice NKWANDA MUZINGA, cours d’initiation à la recherche scientifique,UNILU, 2019-2020, p80
6
Fabrice MAWIYA PEMBA, Impact de la réforme fiscale sur le résultat comptable d’une entreprise en RDC. Mémoire en
Sciences de Gestion à UNP, 2013, p 1
3

nous nous démarquons de nos prédécesseurs dans le fait que dans notre nous nous sommes
intéressés à l’étude de la fiscalité de seuls revenus réalisés dans une société commerciale pour
réaliser quel est son impact sur l’économie congolaise, savoir donc si cette fiscalité permet
d’attirer les investisseurs dans l’État.

III. Problématique et hypothèses

A. Problématique

Rappelons que la problématique est l’ensemble des questions que le chercheur se pose
d’un phénomène qu’il se propose d’étudier. Elle peut être formulée affirmativement ou
interrogativement.7
Le professeur Victor KULUNGA TSHIKALA, pour sa part, note que la
problématique est la question principale que l’auteur se pose et à laquelle il entend répondre
au bout de ses recherches. Elle doit, selon lui être formulée de sorte qu’elle puisse s’allier au
thème contenu dans le sujet.8
En effet, pour se développer et s’épanouir, toute société humaine a besoin des
institutions, qui devraient gérer la chose publique et bien organiser le pouvoir. La tâche qui
incombe à l’Etat est immense et exige des moyens importants tant matériels, humains que
financiers. C’est ainsi que le droit fiscal a été institué pour permettre à l’État de se procurer
les moyens nécessaires pour sa subsistance, « les finances publiques étant une science de
moyens, par lesquels l’Etat et les collectivités publiques se procurent et utilisent les ressources
nécessaires à la couverture des dépenses publiques, par la répartition entre les individus des
charges qui en résultent »9.
Parmi les moyens d’action financiers de l’Etat, nous avons les dépenses publiques et
les ressources publiques.
Dans ces dernières, nous retrouvons les ressources définitives, de trésoreries et celles
extraordinaires ; mais nous attirons toute notre attention sur les ressources définitives parce
qu’elles comprennent les ressources fiscales et les ressource non fiscales. Et de toutes les
ressources publiques définitives « l’impôt » constitue la principale source de revenu dans un
État car lorsqu’il est prélevé, il n y a pas une contrepartie précise en faveur du contribuable.
On part de l'idée que seule l'autorité politique peut satisfaire la demande des biens

7
IPO, cours d’initiation à la recherche scientifique, inédit G1 ECO/ UNILU, 2006-2007
8
S. NKWANDA MUZINGA, Opcit,, P57
9
DUVERGER M, cité par NGOY NDJIBU et MUTONWA KALOMBE Jean-Marc Pacifique, Analyse critique du système fiscal de la
RDC : fondement juridique et application de la loi, KAS African Law Study Library – Librairie Africaine d’Etudes Juridiques 2,
2015, p. 484
4

publics comme la sécurité publique et la défense nationale, extension du concept de tout ce


que l’on appelle aujourd’hui « service public ». L’Etat produit les biens publics demandés par
ses membres, le coût de cette production détermine le niveau nécessaire du prélèvement
obligatoire et tous profitant de biens publics, tous doivent contribuer.
En effet, le code général des impôts reprend, selon l’esprit de le Constitution en
vigueur les impôts auxquels les sociétés sont soumises.
Mais les contribuables mettent en pratique plusieurs mécanismes pour échapper à
l’impôt. Considérant l’impôt comme une charge qui constitue un manque à gagner.
Il ressort donc de ce qui vient d’être dit une multitude des questions qui traversent
notre esprit ; dont il conviendrait pour nous d’en retenir les plus cruciales :
Quel est l’impacte de la fiscalité des sociétés sur les investissements ?
Pourquoi les sociétés résistent-elles à l’impôt ?
Comment faire afin d’atténuer, sinon de réduire au strict minimum, la résistance à
l’impôt sur les revenus de sociétés en République Démocratique du Congo ?

B. Hypothèses

Dans le langage courant, le terme hypothèse évoque la présomption que l’on peut
construire d’un problème donné.10
Les hommes de sciences définissent l’hypothèse comme une série de réponses
proposées ou provisoires, mais vraisemblables au regard des questions soulevées par la
problématique.11
En effet, à la suite de la Deuxième Guerre mondiale, quand les taux marginaux étaient
très élevés, le consentement collectif à contribuer financièrement à l’État l’était également.
Depuis, on entend de plus en plus souvent parler de « fardeau » ou de « charges » fiscales, du
« poids » des impôts qu’il faut « alléger ». Tout cela laisse entendre que c’est lourd,
compliqué et à limiter au maximum. Il n’est pas étonnant alors que les personnes qui en ont
les moyens cherchent à se « libérer » de la contrainte de contribuer au trésor public12.
À ces propos, pour répondre à la problématique, nous avons émis les hypothèses
suivantes :
Quant-à la question de savoir l’impact qu’aurait cette fiscalité sur les investissements.
Et donc savoir si la fiscalité sur les sociétés permet-elle d’attirer les investisseurs ? En effet

10
S. NKWANDA M., Opcit P59
11
Idem
12
Aime BITEGETSIMANA MBARUSHA, Jackson RUKUNDO NDIZEYE, «Fiscalité congolaise face à la théorie d’Arthur LAFFER»,
in IJRDO – Journal of Business management, 2022, p. 2
5

les entreprises tiennent compte de la pression fiscale lorsqu'elles décident où établir leur siège
social ou leurs activités. Ainsi les pays ou régions offrant des régimes fiscaux plus favorables
peuvent attirer davantage de sociétés commerciales, créant ainsi des emplois et stimulant
l'économie locale. Cependant la République Démocratique du Congo connaît un taux de
pression fiscale un peu plus élevé par rapport à d’autres. Notamment avec une pression fiscale
qui ne cessent d’augmenter , ce qui n’ouvre pas le chemin aux investissement de venir au pays.
Et les commerçants cherchant généralement à maximiser leurs bénéfices afin de
récompenser leurs actionnaires et de financer leur croissance. Réduire leur imposition, leur
permettrait de conserver davantage de bénéfices pour réinvestir dans leur activité ou distribuer
des dividendes plus élevés.
En effet la résistance à la fiscalité (la fraude et l’évasion fiscales) n’étant en majeur
partie que résultantes d’une pression fiscale élevée dans une économie donnée, comme
l’indique la théorie de l’économiste américain Arthur LAFFER : « trop d’impôts tuent l’impôt
», nous osons donc croire qu'une réforme fiscale pourrait avoir comme incidence,
l’allègement de la pression fiscale et que toutes ces mesures qui marquent un signal fort par
rapport au souci de l’assainissement de l’environnement économique, permettraient aux
sociétés congolaises en général d’améliorer leur rendement. Car en effet, une pression fiscale
élevée freinerait la consommation et la production et empêche ainsi d’attirer les investisseurs
d’investir dans l’économie du pays alors que le contraire aurait pour incidence la relance de la
consommation et la stimulation de la croissance.

IV. Méthodes et techniques de recherche

En Droit, le choix de la méthode et des techniques de recherche ne procède pas du


hasard ni de l’arbitraire du chercheur. En effet, c’est la nature de la recherche qui détermine le
choix de la méthode et des techniques.13

A. Méthodes

Le travail scientifique exige l’utilisation des méthodes. La méthode signifie une


marche raisonnée que l’on poursuit pour arriver à un but. Elle est encore une marche
rationnelle de l’esprit, une manière de procéder pour arriver à la connaissance ou à la
démonstration de la vérité.
Pour notre part, dans un travail de recherche en Droit, la méthode n’analyse comme un

13
Aimé BANZA ILUNGA, Manuel de méthodologie de la recherche juridique Université de Lubumbashi, faculté de Droit,
2023, p. 29
6

procédé de raisonnement qu’il convient de mettre en œuvre pour diriger sa raison à la


connaissance de la vérité, lorsque cette raison se penche sur un questionnement juridique. Elle
est donc une voie qui guide le raisonnement juridique.14
Ainsi, pour la présente étude, nous avons retenu les méthodes exégétique et
sociologique.
- Méthode exégétique
Cette méthode consiste à consulter certaines dispositions relatives au Droit ; des lois et
règlements en matière de la fiscalité des sociétés commerciales qui se rapporte à notre
sujet pour montrer l’importance d’un fiscalité efficace sur les revenus réalisés en société
afin de doter l’État des moyens des ses actions.15
- Méthode sociologique
Cette méthode est dictée par une analyse, laquelle analyse doit être minutieuse eu égard de
la complexité de la délicatesse qui caractérise la fiscalité dans la société congolaise.

B. Techniques

La technique est définie comme un instrument qui permet de découvrir ou observer les
faits et recueillir les différentes données de renseignement sur les faits.16

À ce propos nous avons retenu pour notre travail une technique ; la technique
documentaire.
- Technique documentaire
Selon le professeur Simplice NKWANDA MUZINGA, la technique documentaire
met le chercheur en présence des documents supposés contenir les informations recherchées.
L’observation sur la réalité transite par la lecture des œuvres aussi bien matérielles
qu’immatérielles produites par l’homme vivant en société. Parmi ces documents, on peut
distinguer les documents écrits, les documents technologiques, les documents virtuels, les
documents phonétiques etc.17
Cette technique nous permet d’avoir accès aux ouvrages scientifiques qui ont un
rapport avec notre travail. Pour ce faire, nous avons eu à lire dire l’Acte Uniforme portant
droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, le code des impôts
de la République Démocratique du Congo, des articles, des mémoires et bon nombre

14
Aimé BANZA ILUNGA, opcit, p. 29
15
S. NKWANDA M., opcit P63
16
Ibidem
17
Ibidem, P80
7

d’ouvrages.
Délimitation du travail
Il faut noter que dans tout travail scientifique, la délimitation du sujet est fondamentale
car elle permet à situer dans le temps et dans l’espace le travail.

A. Délimitation dans le temps

Dans le temps notre travail couvrira la période des années allant de 2010 à 2020

B. Délimitation dans l’espace

En effet notre travail se limite sur le territoire de la République Démocratique du Congo


plus précisément dans la ville de Lubumbashi.

C. Délimitation dans la matière

Pour notre travail, il sied de préciser que nous n’allons nous limiter qu’à l’étude de la
fiscalité sur les bénéfices et les dividendes comme revenus des société commerciale

V. Division du travail

Hormis l’introduction et la conclusion notre travail sera divisé en trois grands


chapitres dont le premier intitulé Approche conceptuelle, porte sur les généralités et abordera
la définition des concepts, les notions de la société commerciale et les notions des revenus de
société. ; Le deuxième, Le système fiscal congolais va parler de théories générale de l’impôt,
présenter la structure du système fiscal congolais avant d’évoquer le problème de résistance
fiscale et enfin le troisième sur la fiscalité des revenus des sociétés où il va présenter les
impôts, les résistances à l’impôt dans la société commerciale avant de proposer quelques
perspectives d’avenir pour mettre fin aux pratiques de résistance à l’impôt .
8

CHAPITRE I. APPROCHE CONCEPTUELLE

Dans ce chapitre, nous traiterons de la définition des concepts (première section),


ensuite de la nation sur les sociétés commerciales (section deuxième), et enfin nous
aborderons de la notion sur les revenus qui sont réalisés dans une société commerciale
(section troisième).

Section 1. DÉFINITION DES CONCEPTS


La définition des concepts de base est très capitale dans l’élaboration de tout travail
scientifique. En fait, cette section va nous permettre d’élucider le sens des termes que nous
aurons à utiliser dans notre travail afin de nous épargner les équivoques et toute forme des
contradictions qui proviendraient d’un entendement différent du sens que renferme ces
différents concepts.
Nous voulons donc donner un éclaircissement ou une simplification sur les concepts
que nous utiliserons et ce que nous entendons par ces derniers en vue de permettre à nos
lecteurs de bien en comprendre le sens et la signification. Nous aurons à décortiquer les
concepts suivant :
- Fiscalité
- Impôt
- Sociétés commerciales
- Droit de sociétés commerciales
- Revenu
a) La fiscalité :
Le mot « Fisc » d’où est tiré l’adjectif « fiscal » vient du latin « Fiscus » qui signifie
« Panier »18. Dans la Rome antique, il désignait une sorte de panier (ou de corbeille) dans
lequel on récoltait l’argent que les citoyens romains devaient verser pour le compte du Roi.
Aujourd’hui, par le terme Fisc on entend « l’Administration chargée de la perception
des impôts « 19
. Il désigne la même réalité que le terme « trésor public » qui signifie
l’ensemble de services dépendant du ministère des finances ayant pour missions principales
d’effectuer des opérations des recettes et des dépenses des organismes publics et d’assurer la
trésorerie de l’Etat20
b) L’impôt :

18
CLAUDE (de) et AUGE P., Dictionnaire encyclopédique, Larousse, Paris, 1959, p.411
19
Idem
20
Gérard CORNU, Vocabulaire juridique, 4eEdition, PUF/QUADRIGE, Paris, 2003, p. 900
9

Le professeur Roger KOLA GONZE définit l’impôt comme « une prestation


pécuniaire requise de personnes physiques ou morales de droit privé voire de droit public,
d’après leurs facultés contributives par voie d’autorité ; à titre définitif et sans contrepartie
déterminée en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins d’interventionnisme
de l’Etat »21.

c) Société commerciale :

De manière générale, le mot société désigne un groupe d’individus d’une époque, d’un
mode de fonctionnement ou d’un type particuliers, un groupement structuré et organisé
d’individus ou plus simplement un ensemble de personnes vivant d’une façon organisée et
structurée par des institutions et des conventions.22

L’article 446.1 du code civil Congolais livre III définit la société comme « un contrat
par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent de mettre quelque chose en commun en
vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter »23

La société commerciale est créée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par
un contrat, d'affecter à une activité des biens en numéraire ou en nature, dans le but de
partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter.24
d) Droit de sociétés commerciales :
Il faut entendre ici par Droit de sociétés commerciales l’ensemble des règles juridiques
qui régissent l’organisation et le fonctionnement des sociétés dont l’activité est l’exercice du
commerce.
Le droit des sociétés commerciales est organisé en République Démocratique du
Congo et a ses principales sources les Actes Uniformes de l’OHADA qui sont des textes
juridiques qui régissent les matières du Droit des affaires et sont d’application immédiate dans
les États membres de l’organisation (OHADA).
e) Revenu :
Étymologie : de revenir, composé du préfixe re-, indiquant un retour à un état initial et
du latin venire, aller, venir, arriver.
En économie, un revenu est l'ensemble des ressources ou droits qu'un individu, une
entreprise ou une collectivité publique, perçoit sur une période donnée, en nature ou en
21
Roger KOLA GONZE, cours de Droit fiscal, 2005, p. 7
22
Victor KALUNGA TSHIKALA, Droit commercial II : les sociétés 2019, p. 6
23
L’art 446.1 du code civil congolais livre III
24
L’art 4 AUSCGIE
10

monnaie, sans prélever sur son patrimoine. Synonymes de l'allocation, gain, pension, produit,
rente, rétribution, salaire.
D’une façon plus explicite nous pouvons dire que les revenus d’un individu sont
constitués des ressources diverses qu’il tire de son travail (salaire, traitement, …) ou de son
capital, mobilier ou immobilier (loyer, dividende, intérêt, …) ou simultanément de son travail
et de son capital, c’est-à-dire des revenus mixtes (bénéfices, profits, …).

Il s’agit en principe des ressources périodiques et régulières à l’exclusion des moyens


financiers sporadiques comme des gains exceptionnels de fortune (ex. une loterie) qui en
principe ne sont pas considérés comme des revenus du point de vue fiscal.
Ici donc le revenu est pris en son sens économique et renvoie à l’ensemble des gains
réalisés par la société de suite de son activité commerciale.

Section 2. NOTIONS SUR LA SOCIÉTÉ COMMERCIALE

Les sociétés commerciales ont connu depuis le siècle dernier un développement


considérable. Elles se rencontrent de nos jours dans tous les secteurs de la vie économique
nationale et occupent toutes les phases du circuit économique (de la production à la
consommation, en passant par la distribution), recouvrant ainsi des entreprises de toutes
dimensions, depuis les sociétés familiales jusqu'aux grands trusts internationaux qui atteignent
des tailles impressionnantes qui leur donnent un grand rayonnement aussi bien dans leurs pays
d'origine que dans le monde entier.25

§1. Définition

En principe, la société se définit, selon l’article 4 de l’acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, comme suit : « la société
commerciale est créée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat,
d’affecter à une activité des biens en numéraire ou en nature ou de l’industrie, dans le but de
partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui peut en résulter. Les associés s’engagent
à contribuer aux pertes dans les conditions prévues par la présente charte. La société
commerciale doit être créée dans l’intérêt commun des associés »26.

25
Fabrice KABAMBA KADIMA, Le sort des contrats et des conflits de travail en cours dans les sociétés
commerciales en voie de disparition à l’Université de Mbuji-Mayi - Droit 2016
26
Article 4 de l’AUDSCGIE précité
11

Les sociétés sont en effet les principaux acteurs de la scène des affaires. Des personnes
mettent en commun des biens et des énergies en vue de réaliser, par les opérations qu’elles
font ensemble, des bénéfices partageables ou tout simplement pour profiter de l’économie qui
pourra en résulter. Si l’on y ajoute que le partage des bénéfices a pour corollaire la
contribution aux pertes de tous les associés, on se convainc vite que l’idée de groupement est
née pour pallier les limites de l’entreprise individuelle : seuil de productivité faible, absence
de patrimoine d’affection a priori, intérêt fiscal. De plus, le groupement est personnifié.

Tout d’abord, la notion d’entreprise est une notion économique qui renvoie à un
ensemble des moyens humains et matériels réunis et organisés en vue de la production ou de
la distribution des biens et services. Cette notion est expressément visée en droit du travail et
apparaît de plus en plus en droit des affaires. Ainsi, la société est une des techniques
principales d’organisation juridique d’une entreprise c’est-à-dire de formes juridiques
essentielles de celle-ci. Donc, toute société est une entreprise mais toute entreprise n’est pas
une société.27

A. Nature juridique de la société

- Un contrat :

Entant que contrat, l’article 4 dit que « la société commerciale est créée par deux
ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter …peut en résulter ». Ce
qui implique que la société est un des contrats spéciaux prévus par l’acte uniforme. Le
contrat de société est qualifié comme tel par le législateur uniforme qui lui donne des
éléments caractéristiques ou spécifiques (l’affectation des biens, la recherche et le partage
de bénéfice au profit d’une économie, la contribution aux pertes et l’affectiosocietatis).28

La société naît d’un contrat. La société unipersonnelle est l’exception à ce principe.


Mais dans les deux cas, il existe une manifestation de volonté qui doit satisfaire au fond :
aux conditions générales de validité de tout acte juridique, aux conditions particulières
tenant à la qualification de la société. Elle doit aussi satisfaire en la forme : à la rédaction
d’un écrit et à des formalités de publicité.

Dans la pratique, le contrat de société sont les statuts. Néanmoins, il est possible
qu’une société soit qualifiée comme telle sans qu’il y ait la formalité d’immatriculation,
27
OHADA, Droit des sociétés, Document destiné à une utilisation intellectuelle et personnelle, édition 2014, p. 2
28
Ibdm
12

on parle dans ce cas de société dépourvue de personnalité juridique. Tels sont les cas des
sociétés de fait, en participation et créées de fait.

- Une institution

En plus d’être un contrat, la société est aussi une institution ou bien une personne
morale c’est-à-dire, à en croire le doyen HAURIOU, la société est un organisme créé et
fonctionnant selon une constitution légale, impérative et durable, autonome par rapport à
ses fondateurs. Suivant cette acception, la société est une personne distincte de ses
associés à laquelle le droit reconnait, dans les conditions d’immatriculation au RCCM, la
personnalité juridique : la personne morale société est un acteur de la vie juridique, entant
que tel, sujet des droits et des obligations.29

Les sociétés, entant qu’institutions, sont des personnes, dites morales, par
opposition aux personnes physiques, qui sont les individus. Sujets de droit, elles ont des
droits, des obligations et une autonomie patrimoniale. Comme toute personne juridique, la
société à une vie qui se déroule entre sa création et sa dissolution. Pendant cette durée, la
société doit être identifiée ; elle jouit de droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux.

 Primauté du caractère institutionnel : malgré la double nature juridique de la


société, on lui accorde la primauté à son caractère institutionnel plutôt qu’à sa
dimension contractuelle cela pour assurer la pérennité de la société. La société pouvant
vivre jusqu’à 99 ans.

B. Du contrat de société

En effet, avec le droit romain, est née la société, «type contractuel», sûr et reconnu,
et donc «contrat nommé». C’est seulement à ce moment qu’ont été définis ses éléments
caractéristiques. Le contrat de société, synallagmatique par définition est donc apparu
comme un contrat par essence consensuel. par nature, il est conclu à titre onéreux et est
donc commutatif par destination. La pratique et la doctrine ont conservé l’héritage de ces
caractères essentiels du contrat de société défini par les romains.30

La doctrine et la jurisprudence en ont tiré deux conséquences fondamentales


apparaissant comme des conditions même de l’existence de ce contrat et de sa

29
Ibdm, p. 8
30
Ibdm
13

qualification. Il s’agit de la pluralité d’individus, et de l’échange de consentement. Cette


dernière condition rejoint alors celles exigées pour tout contrat. de la même manière, les
éléments constitutifs de la formation du contrat de société ont été déduits et sont devenus
des caractères propres à la convention sociétaire. Celle-ci pour être reconnue exige:

– la mise en commun de biens: ce sont les apports;

– le partage des bénéfices ou des pertes;

– et un élément psychologique qualifié traditionnellement affectio societatis.

une fois ces éléments réunis, le contrat de société qui n’est pas une fin en soi, crée un
être juridique distinct: la société-personne morale. Celle-ci va alors fonctionner de manière
autonome et peut même dans un intérêt social certain se restructurer pour s’adapter aux
circonstances économiques du moment.

La théorie générale des sociétés intègre donc les notions fondamentales et les règles
techniques communes, qu’il s’agisse du contrat de société, ou de la personne morale qui en
résulte, ou des pénalités.

C. L’affectio-societatis

L’affectio-societatis est en fait l’intention permanente qui existe entre les associés de
coopérer, collaborer pour permettre à la société d’atteindre son objectif. Et ce, sur une base
égalitaire.31

§2. Caractères de la société commerciale

Il existe de très fortes similitudes entre les sociétés et bien d’autres groupements
associatifs. Ces similitudes méritent d’être soulignées avant l’examen des caractéristiques
mêmes des sociétés commerciales.

 La société et l’association
 La société

De manière générale, le mot société désigne un groupe d’individus d’une époque, d’un mode

31
V. KALUNGA TSHIKALA Opcit, p. 6
14

de fonctionnement ou d’un type particuliers, un groupement structuré et organisé d’individus


ou plus simplement un ensemble de personnes vivant d’une façon organisée et structurée par
des institutions et des conventions.32

 L’association

Dans son sens général, l’association est entendue comme un groupement des
personnes physique ou morale qui mettent en commun leur connaissance, activités et
ressources, en vue d’atteindre un but déterminé, lucratif ou désintéressé. Mais dans son sens
restreint et juridique, le mot association désigne un groupement dont les membres
poursuivent en commun u but autre que celui de partager des bénéfices, c’est dans ce sens
que sont entendues les associations sans but lucratif, (ASBL) en sigle. Dans toute leur
diversité (voir la loi du 20 juillet 2001 relative aux associations sans but lucratif et aux
établissements d’utilité publique.

 Nuance entre société et association

La société est créée pour la réalisation et le partage des bénéfices, l’association est
créée pour tout type de finalité : social, culturel, économique… il peut cependant arriver- et
cela arrive souvent que l’association réalise un bénéfice. Cela n’est qu’un moyen
d’autofinancement. A cet effet, la loi du 20 juillet 2001 relative aux ASBL définit
l’association sans but lucratif comme celle qui ne se livre aux activités commerciales,
économiques ou industrielles si c’est à titre accessoire.

Lorsqu’une ASBL se livre à une activité commerciale, économique ou industrielle,


il va de soi qu’un certain gain monétaire ou bénéfice est réalisé, dans cette optique, l’Asbl
affiche un comportement qui, sur le plan matériel, est identique à celui de la société. C’est
pour cette raison d’ailleurs qu’elle est soumise, dans ce cas, à la tenue de la comptabilité
conformément aux dispositions de l’AUC (art 2).

 Les sociétaires n’ont pas de vocation au résultat

Toute entité qui se livre aux opérations de production des biens et des services destinés à
la vente évalue périodiquement ses activités pour en déterminer le résultat, celui-ci peut être
bénéfique ou déficitaire. Cela vaut autant pour les associations que pour les sociétés. La

32
Ibidem, p6
15

nuance entre l’association et la société réside ainsi sur la substance des intérêts attendus par
les fondateurs, la société est créée pour la réalisation des bénéfices que les associés se
partageront. Le terme bénéfice est entendu comme un gain matériel, principalement monétaire,
en cas de perte, les associés en supportent le coût en tenant de la forme de la société selon
qu’ils avaient stipulé une responsabilité limitée ou illimitée.

Les sociétaires (membres d’une association) n’ont pas de vocation au résultat. Ils ne
peuvent ainsi ne tirer profit des gains matériels générés par l’association, ni être tenus des
dettes de l’association. Des rémunérations peuvent cependant allouées aux dirigeants de
l’association et au nombre du personnel.33

 La société et l’indivision
 L’indivision

Est une situation dans laquelle se trouvent des biens sur lesquels s’exercent des droits
de même nature appartenant à plusieurs personnes. Elle est une situation juridique
naturellement non voulue par les personnes intéressées. Il en ainsi des biens successoraux
non encore partagé. Dans bien des cas, la masse des bien indivis est considérée comme une
universalité, mais elle n’est pas pour autant érigée en une personne morale à part entière.34

 Nuance entre l’indivision et la société

Bien que proche de la société, l’indivision s’en distingue profondément sur deux
aspects : la précarité et le mode de gestion.

a. Entre la précarité de l’indivision et la permanence de la société

L’indivision est une situation précaire et temporaire. Les articles 34 et suivants de la


foi foncière traduisent de manière explicite ces caractéristiques de l’indivision en vertu de
l’adage qui dit « nul n’est tenu de demeurer dans l’indivision ».35 Même en droit successoral
où la loi impose le maintien de la copropriété en cas de petit héritage, l’indivision n’est par
érigée en u, état figé. Il peut y être mis fin notamment lorsque tous les héritiers sont devenus
majeurs.

Pourtant, la société est appelée à exister pour toute la durée prévue dans l’acte

33
Victor KALUNGA Op cit p7
34
Ibidem
35
L’art 34 de la loi foncière
16

constitutif. Cette durée peut être déterminée ou indéterminée.36

b. La majorité ou unanimité

Dans une société, les décisions sont prises à la majorité des voix des associés. Certes,
il ne s’agit pas de transposer les principes démocratiques dans le monde des affaires étant
donné que la pondération électorale de chaque associé est déterminée par le nombre de titre
sociaux qu’il détient (sauf dans les sociétés coopératives). Mais la règle de prise de décision
dans les assemblées des associés demeure la majorité encore qu’un seul peut détenir la
majorité des voix.

Par contre, les divisaires doivent toujours décider à l’unanimité s’ils veulent faire
perdurer leur situation. Lorsque cette unanimité est rompue, toute partie peut demander le
partage ou la licitation des biens.37

 Les sociétés et les autres personnes morales


a. Catégories des personnes

Il existe une grande diversité, on distingue entre les personnes morales au nombre desquelles
se comptent les sociétés. Plusieurs critères sont pris en compte pour les catégories.

 Le droit applicable

D’après le droit applicable, on distingue entre les personnes morales de droit public et les
personnes morales de droit privés.

1. Personnes morales de droit public

Les personnes morales de droit public sont celles qui dans leur activité juridique, sont
revêtues des prérogatives exorbitantes de droit commun. Au plan interne, il s’agit des
collectivités territoriales (État et ses démembrements personnalisés) ainsi que des
établissements publics créés par ces collectivités territoriales par le mécanisme de la
décentralisation technique.

2. Personnes morales de droit privé

Les personnes morales de droit privé sont des entités créées par les personnes morales de droit
36
L’art 28 de l’AUSCGIE
37
Victor KALUNGA Op cit p8
17

public ou par les personnes physiques ou encore entre ces deux dernières catégories. Elles
revêtent diverses formes : associations, sociétés, établissements d’utilité publique,
fondations… les personnes morales de droit privé sont, à l’instar des personnes physique, des
particuliers. Elles sont soumises aux règles de droit privé dans leurs rapports avec les autres
sujets de droit.

b. Le but de l’association

Partant du fait que les associations sont des entités de droit privé, on distingue, d’après leur
but, entre : les associations sans but lucratif et les associations à but lucratif.

 L’association sans but lucratif

Les associations sans but lucratif (ASBL) sont créées dans un but autre que le partage des
bénéfices. Elles sont régies par la loi du 20juillet 2001 et sont de diverses formes :

 Les ASBL proprement-dite (mutuelles tribales, associations socioculturelles, cercles


sportifs, syndicats)
 Les organisations non gouvernementales ;
 Les associations confessionnelles ;
 Les établissements d’utilité publique ;
 Fondations…
 Les associations à but lucratif

Les associations à but lucratif sont créées dans un but d’exercer une activité économique
devant permettre à leurs membres de tirer un gain matériel, elles sont appelées sociétés.38

c. L’objet social

L’objet social est entendu comme l’activité à laquelle se livre la société. On distingue,
d’après ce critère, entre :

 Les sociétés commerciales (lorsque l’objet de la société est une activité commerciale,
la forme commerciale de la société est obligatoire, L’art 3 de l’AUSCGIE, sauf
dérogation en ce qui concerne les sociétés coopératives, L’art 1 de l’AUSCOOP) ;

38
Art 4 de l’AUSCGIE
18

 Les sociétés coopératives (leur objet peut être civil ou commercial mais se
particularise par leur mode de fonctionnement en application des principes
coopératifs) ;

 Les sociétés civiles (créées pour l’exercice d’une activité civile mais il n’est pas
interdit d’exercer une activité civile au moyen d’une société commerciale)

§3. Critères des sociétés commerciales

La société se caractérise par la permanence et la personnalité juridique

A. La permanence

 La société est une institution

La société est naturellement créée pour une durée plus longue. Pour ce faire, elle a vocation à
durer dans le temps pour permettre la réalisation des objectifs que ses fondateurs lui ont
assignés, la société est donc une institution.

 Pérennité n’est pas éternité

La durée de vie d’une société peut être déterminée ou indéterminée. Dans tous les cas, cette

durée ne peut dépasser quatre-vingt-dix-neuf ans.39

B. La personnalité juridique

 La société a les attributs d’une personne

Lorsqu’elle est créée de manière régulière, la société obtient la personnalité juridique, la

personnalisation de la société a des effets juridiques importants en ce qu’elle lui permet de

jouir des attributs de la personnalité tels que :

 L’existence en tant que sujet des droits et des obligations ;

39
Art 28 de l’AUSCGIE
19

 La possibilité d’avoir, comme les personnes physiques, un domicile et des résidences

appelés sièges social ou d’exploitation ;

 La capacité juridique de jouir et d’exercer des droits, ester en justice tant en demande

qu’en défense ;

 La possibilité d’avoir une nationalité…

 La responsabilité de la société peut être mise en cause

En tant que sujet de droit, les sociétés commerciales peuvent voir leur propre responsabilité
mise en cause. Mais il ne peut s’agir que de la responsabilité civile. En droit OHADA, il est
de principe que les personnes morales sont pénalement irresponsables.40

Au regard des dispositions de l’acte uniforme, on distingue deux groupes de sociétés


commerciales :

● les sociétés de capitaux que sont les Sociétés Anonymes (SA) et les Sociétés à
Responsabilité Limitée (SARL). Dans ces types de sociétés, peu importe la qualité de
l’associé. Ce qui est important, ce sont ses capitaux qu’il apporte à la société. Dans ces
sociétés, la responsabilité des associés est limitée aux apports. Ainsi, sont-elles préférées par
la plupart des opérateurs économiques.

● les sociétés de personnes au nombre desquelles nous pouvons citer les sociétés en nom
collectif (SNC), les sociétés en commandite simple (SCS), les sociétés en participation, les
sociétés de fait et les sociétés créées de fait. Dans ces types de sociétés, l’importance est mise
sur la qualité de l’associé (intitu personae).

Section 3. NOTIONS DES REVENUS RÉALISÉS DANS UNE SOCIÉTÉ


COMMERCIALE

La société en son sens restreint désigne une personne morale créée par une ou plusieurs
personnes qui mettent en œuvre leurs ressources en vue de jouir des bénéfices de son activité
( article 446.1 du CCC-LIII, art. 4-AUSCGIE)41.

40
V. KALUNGA TSHIKALA ; op cit p10
41
Ibidem, p 6.
20

Ainsi, la société commerciale ne poursuit que la réalisation des bénéfices ou profits à partir
des ressources des associés. C’est ce résultat positif qui constitue les revenus.

§1. Types de revenus

Ici nous devons distinguer deux grandes catégories de revenus réalisables dans une
société commerciale ; nous avons premièrement les revenus réalisés par la société elle-même
et ceux qui reviennent aux associés.

A. Les revenus de la société elle-même

Dans cette catégorie nous avons comme revenus sociale les bénéfices réalisés par la
société à partir des capitaux investis pour l’exercice des ses activités.

1. Bénéfices

Le bénéfice est selon l’article 4 de l’Acte Uniforme portant Droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique la raison même de la création d’une
société commerciale.

Le bénéfice est un revenu pour la société commerciale dans la mesure où il représente


la différence positive entre les recettes et les dépenses liées à son activité. Le bénéfice est
donc le résultat de l’exploitation de la société, qui peut être réinvesti, mis en réserve ou
distribué aux associés.

- Bénéfices industriels et commerciaux : ¹ : les bénéfices industriels et commerciaux


(BIC), sont les revenus issus d’activités commerciales, industrielles ou artisanales exercées
par des personnes physiques ou des sociétés de personnes. Il vous indique comment évaluer et
déclarer ces bénéfices, ainsi que les différents régimes d’imposition possibles (micro-BIC,
réel simplifié ou normal).

L’affectation des bénéfices

L’affectation des bénéfices réalisés par la société commerciale est une opération qui
consiste à répartir le résultat de l’exercice entre les associés ou actionnaires, les réserves et le
report à nouveau. Elle doit respecter un ordre de priorité et des modalités prévues par
21

l’AUSCGIE et les statuts de la société42.

Les principales étapes de l’affectation des bénéfices sont les suivantes :

−L’apurement des pertes antérieures : le bénéfice doit être utilisé en priorité pour
couvrir les pertes reportées des exercices précédents.

−L’affectation à la réserve légale : 5% du bénéfice doit être affecté à la réserve légale


jusqu’à ce qu’elle atteigne 10% du capital social. Cette réserve a pour but de garantir le
remboursement des créanciers en cas de dissolution de la société.

−L’affectation aux réserves statutaires : si les statuts de la société le prévoient, une


partie du bénéfice doit être affectée à des réserves spéciales, dont les modalités et les
finalités sont définies par les associés ou actionnaires.

−La distribution de dividendes : les associés ou actionnaires peuvent décider de se


répartir une partie du bénéfice sous forme de dividendes, proportionnellement à leurs
parts sociales. Le montant du dividende ne peut excéder le bénéfice distribuable, qui est
égal au bénéfice diminué des affectations obligatoires et augmenté des reports à nouveau
créditeurs et des réserves distribuables.

−L’affectation aux autres réserves : les associés ou actionnaires peuvent décider


d’affecter tout ou partie du bénéfice restant à des réserves facultatives, qui pourront être
utilisées ultérieurement pour augmenter le capital social ou distribuer des dividendes. Et
enfin, l’affectation en report à nouveau.

En cas de perte ? Apriori constituée pour faire des bénéfices, la société peut aussi
réaliser des pertes. Cette hypothèse constitue le revers de la médaille en matière de société.
Autrement dit, en l’absence de bénéfices, la société sera dans la majorité des cas en déficit.
Les pertes alors constatées devront être supportées par les associés. Ceux-ci n’ont pas la
possibilité ou le pouvoir de denier la contribution aux pertes. En effet, en contrepartie de son
apport, l’associé reçoit des titres sociaux qui lui confèrent des droits mais aussi le cas échéant,
l’obligation de contribuer aux pertes sociales dans les conditions prévues pour chaque forme
de société43. Cette contribution n’est pas très apparente en cours de fonctionnement de la

42
Introduction générale au Droit des affaires OHADA – United Nations.
https://uncitral.un.org/sites/uncitral.un.org/files/media-documents/EN/Colloquia/diarrah_20190326.pdf consulter le 01
août 2023
43
Art 53-3° de l'AUSCGIE
22

société car les pertes font l’objet d’un traitement comptable et sont portées au passif du bilan
en report à nouveau débiteur44.

En principe, la contribution se fait à la dissolution de la société. Aucune disposition


expresse ne la prévoit mais, c’est ce qui est classiquement admis. Exceptionnellement, la loi
ou les statuts peuvent prévoir une mise à contribution anticipée. En cas par exemple de perte
de la moitié du capital dans les sociétés de capitaux, les associés doivent pour continuer
l’activité renflouer la société. Ce qui est une façon de contribuer aux pertes. Mais les associés
doivent également contribuer aux dettes. Les pertes se distinguant des dettes en ce que les
premières s’analysent dans les rapports entre les associés et la société lorsque l’actif de cette
dernière diminue, alors que les dettes s’analysent dans les rapports entre les associés de la
société et les tiers. Dans les deux cas, si l’actif est supérieur au passif mais inférieur au capital
social, les associés emportent moins qu’ils avaient apporté . Si par contre, le passif est
supérieur au capital social, les associés des sociétés à risque limité perdent leur mise tandis
que, les associés des sociétés à risque illimité sont ténus indéfiniment et solidairement du
passif.

B. Les revenus des associés

Selon l’Acte uniforme du 30 janvier 2014 relatif aux droits des sociétés commerciales
et des groupements d’intérêt économique (GIE), il existe plusieurs types de revenus que les
associés peuvent percevoir dans les sociétés commerciales, selon la forme juridique de la
société et les dispositions statutaires¹.

Les principaux types de revenus sont les suivants :

1. Les dividendes

Étymologiquement, le dividende correspond au terme latin dividendusqui signifie «


qui doit être divisé ».Ce terme est lui-même issu du verbe dividere, verbe équivalant à
partager, répartir ou encore séparer. Ordinairement, le dividende suggère l’idée de contrepartie.
Il apparaît comme la rétribution d’un effort, d’un sacrifice45

Ce sont les parts du bénéfice net distribuable aux associés, proportionnellement à leurs
apports dans le capital social. Les dividendes sont versés après l’approbation des comptes

44
COZIAN Maurice, VIANDIER Alain et DEBOISSY Florence, Droit des sociétés, Litec, 2004, p. 70
45
AMER YAHIA Amel, Le régime juridique des dividendes, éd. Harmattan, 2010, p. 14.
23

annuels par l’assemblée générale ordinaire des associés. Les dividendes sont soumis à l’impôt
sur le revenu des personnes physiques ou à l’impôt sur les sociétés, selon le régime fiscal
applicable à la société.

Le bénéfice peut être partiellement ou totalement distribué aux associés, il se calcule


selon la formule suivante : Bénéfice distribuable = bénéfice de l’année – pertes antérieures –
dotation de la réserve légale – dotation de la réserve statutaire + réserves distribuables +
report à nouveau créditeur.

a) De la distribution des dividendes

La mise en commun des biens en vue de partager les bénéfices fait naître une
divergence d’intérêts justifiant la protection de l’intérêt supérieur, celui de la société. Si elle
demeure un contrat au moment de sa formation notamment par le choix de type de société, la
liberté d’adhésion et l’établissement des clauses dans les statuts ; elle tend à devenir une
institution c’est-à-dire un corps social dépassant les volontés individuelles à laquelle les
associés ne peuvent qu’adhérer46. À cet égard, la distribution des dividendes est soumise à une
condition financière à laquelle les associés ne peuvent pas déroger.

Constituée en vue de partager les bénéfices, la société doit réellement les réaliser.

La distribution des dividendes est ainsi soumise à la condition de l’existence d’un


bénéfice. Tant qu’elle ne constate pas l’existence d’un bénéfice distribuable, elle ne doit
procéder à aucune distribution47.

Cette condition permet de s’assurer que la société, indépendamment de la volonté des


associés ou des dirigeants, est à mesure de réaliser l’opération projetée et d’en sortir indemne.
C’est ce qui fait l’intérêt d’une telle exigence

Les dividendes sont une partie des bénéfices répartis entre les associés. La perception
des dividendes semble être l’une des motivations majeures quant à l’acquisition de la qualité
d’associé ou d’actionnaire.

Ce désir peut-il se concrétiser ? Où n’est-ce qu’un mirage nonobstant la qualité


d’associé ou d’actionnaire ?

46
MOUTHIEU NJANDEU Monique Aimée, « Notion de société commerciale », in encyclopédie du droit OHADA(Sous la
direction de POUGOUE Paul-Gérard), Lamy, 2011, p. 1272.
47
Art. 144 de l'AUSCGIE
24

b) Existence d’un bénéfice partageables : La distribution des dividendes n’est pas


systématique au sein d’une société. Il faut déjà qu’elle dispose d’un bénéfice distribuable.
Aux termes de l’article 143 alinéa 1 de l’Acte Uniforme sur les sociétés commerciales et le
GIE « le bénéfice distribuable est le résultat de l’exercice, augmenté du report bénéficiaire
et diminué des pertes antérieures, des dividendes partiels régulièrement distribués ainsi que
des sommes portées en réserve en application de la loi ou des statuts ».

Il en résulte que la distribution des dividendes induit une « assiette » bénéficiaire mais
aussi disponible.

Il ne suffit pas donc pas d’être ponctuellement bénéficiaire; ainsi aucune distribution
des dividendes ne peut être envisagée si la société a pendant un exercice donné réalisé un
résultat déficitaire, et que le report à nouveau antérieur ne puisse absorber les dites pertes (Le
capital ne doit jamais servir d'assiette de distribution. Seules les réserves peuvent
subsidiairement servir comme telle).

c) Compétence de l’Assemblée générale ordinaire

L’Assemblée Générale Ordinaire (AGO) est le seul organe compétent habilité à


décider de la distribution des dividendes dans les différentes sociétés. Néanmoins, les
modalités d’exécution (modalités de mise en paiement) peuvent être déléguées au Conseil
d’Administration, à l’Administrateur Général ou au Gérant en fonction de la forme sociale de
la société.

Généralement, l’AGO annuelle approuvant les états financiers de synthèse d’un


exercice donné, statuera éventuellement sur la distribution des dividendes. Cette AGO doit se
tenir dans les six (6) mois de la clôture de l’exercice, soit au plus tard le 30 Juin48 de l’année
suivant le dernier exercice clos.

Ce faisant, la mise de paiement des dividendes doit s’effectuer dans les neuf (9) mois
après la clôture de l’exercice, soit au plus tard le 30 Septembre pour un exercice commençant
au 1er Janvier ; la prolongation de ce délai peut être accordée par la juridiction compétente49.

48
L’article 146 alinéa 2 de l'AUSCGIE
49
l’Article 146 alinéa 4 de l’AU précité
25

2. Les intérêts

ce sont les rémunérations des apports en numéraire ou en nature effectués par les
associés, en plus de leurs parts dans le capital social. Les intérêts sont calculés selon un taux
fixé par les statuts ou par une décision collective des associés. Les intérêts sont versés avant la
répartition du bénéfice net. Les intérêts sont soumis à l’impôt sur le revenu des personnes
physiques ou à l’impôt sur les sociétés, selon le régime fiscal applicable à la société.

3. Les tantièmes

ce sont les parts du bénéfice net attribuées aux dirigeants de la société, en


rémunération de leurs fonctions. Les tantièmes sont fixés par les statuts ou par une décision
collective des associés. Les tantièmes sont versés après la répartition du bénéfice net. Les
tantièmes sont soumis à l’impôt sur le revenu des personnes physiques ou à l’impôt sur les
sociétés, selon le régime fiscal applicable à la société.

Les tantièmes sont des parts de copropriété d’un immeuble ou d’un ensemble
immobilier. En droit OHADA, les tantièmes ont été supprimés par l’acte uniforme relatif aux
droits des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique50. Cependant, les
jetons de présence ont été maintenus et leur nature juridique ainsi que leur mode de répartition
ont été examinés51.

4. Les parts sociales

ce sont les droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux attachés aux apports effectués par
les associés dans le capital social. Les parts sociales représentent la valeur nominale des
apports, augmentée ou diminuée des éventuelles primes ou décotes. Les parts sociales
confèrent aux associés le droit de participer aux décisions collectives, de recevoir une quote-
part des bénéfices et de l’actif net en cas de liquidation, et de céder ou transmettre leurs parts
sous certaines conditions. Les parts sociales ne sont pas soumises à l’impôt, sauf en cas de
cession ou de transmission à titre onéreux.

50
Le régime juridique de la rémunération des dirigeants sociaux en droit …. https://hal.univ-reunion.fr/hal-
02547866/document Source : conversation avec Bing, 03/08/2023
51
Introduction générale au Droit des affaires OHADA – United Nations.
https://uncitral.un.org/sites/uncitral.un.org/files/media-documents/EN/Colloquia/diarrah_20190326.pdf.
26

CHAPITRE II. LE SYSTÈME FISCAL CONGOLAIS


Section 1. THÉORIES GÉNÉRALES DE L’IMPÔT

§1. Définition de de la fiscalité

Le mot « Fisc » d’où est tiré l’adjectif « fiscal » vient du latin « Fiscus » qui signifie
« Panier »52. Dans la Rome antique, il désignait une sorte de panier (ou de corbeille) dans
lequel on récoltait l’argent que les citoyens romains devaient verser pour le compte du Roi.
Aujourd’hui, par le terme Fisc on entend « l’Administration chargée de la perception
des impôts « 53
. Il désigne la même réalité que le terme « trésor public » qui signifie
l’ensemble de services dépendant du ministère des finances ayant pour missions principales
d’effectuer des opérations des recettes et des dépenses des organismes publics et d’assurer la
trésorerie de l’Etat54
En outre, les impôts constituent de nos jours la ressource principale des États, ainsi,
pour éviter l’anarchie dans leur prélèvement, il existe dans chaque pays un ensemble des lois
et règlements qui régissent ce domaine, et le cours du droit fiscal a pour objet d’élucider cette
réglementation dont la technicité est de notoriété publique.
Le droit fiscal peut donc être défini comme la science des règles juridiques qui
régissent les opérations de la détermination, la liquidation et le recouvrement des impôts ainsi
que celles des procédures y relatives55.
L’étude de la Fiscalité est donc complémentaire à celle des Finances publiques qui
sont une science qui a pour objet « l’étude des moyens et techniques don’t disposent les
personnes morales publiques pour se donner des ressources et couvrir les dépenses
nécessaires à leur vie » .

La fiscalité est comprise comme étant l’ensemble des lois, règlements, procédures et
pratiques administratives relatifs à l’impôt 56. C’est, en fait, un terme qui désigne
généralement l’ensemble des textes légaux et réglementaires concernant les impôts.

La fixation des règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement


des impôts relève du domaine de la loi et donc de la compétence du Parlement 57. Par contre,
l’application de la loi fiscale est définie par voie réglementaire par le Gouvernement (Ministre
des Finances).

52
CLAUDE (de) et AUGE P., Opcit., p.411
53
Idem
54
G. CORNU, opcit., p. 900
55
R. KOLA GONZE, opcit., p.3
56
Barilari, A; Drapé, R., Lexique fiscal. Dalloz, Paris (1992, p. 85.
57
Buabua Wa Kayembe, Traité de droit fiscal zaïrois, P.U.Z., Kinshasa, 1993, p. 13.
27

§2. Historique et évolution de l’impôt

A. Historique

Il est essentiel, pour comprendre ce qu’est l’impôt, l’importance qu’il a pris dans notre
société et les principes qui sous-tendent son élaboration et son application, d’en étudier
l’histoire. L’impôt est, en effet, une œuvre civilisationnelle qui s’inscrit dans une continuité
vieille de plusieurs millénaires et reflète les évolutions politiques, économiques, sociales et
idéologiques des époques qu’il a traversées. Il est, ainsi, le fruit d’une longue évolution
historique qu’il est nécessaire de retracer, afin de mieux cerner non seulement ses
caractéristiques permanentes, mais aussi les modifications profondes qui l’ont façonné et les
rôles qui lui ont été successivement assignés par l’État.

L’impôt ne date pas d’aujourd’hui. Sa naissance est liée à une certaine forme de
société étatique. Le texte le plus ancien traitant de l’impôt est situé au troisième millénaire
avant Jésus-Christ, à l’époque sumérienne, brillante civilisation qui servit de point de départ à
l’empire babylonien58.

Plusieurs années avant J.C. les romains prélevaient déjà l’impôt si bien que ce dernier
a pu dire donner à César ce qui est à César.

B. Évolution

Dans le temps antique, l’impôt était considéré comme un attribut de la puissance du


prince, fondé sur les droits régaliens59. La notion de l’impôt a évolué en même temps que
celle de l’Etat60. Sous l’empire romain et sous la deuxième dynastie de Pharaon en Egypte,
l’impôt a été utilisé surtout dans un but militaire c’est-à-dire pour supporter les dépenses des
armées. Ensuite dans la phase libérale classique, l’Etat considérait les impôts comme un mode
exceptionnel de couverture des dépenses publiques. Il était neutre dans les affaires
économiques et sociales et ne s’occupait que des tâches essentielles comme la Police, la
Diplomatie, … L’impôt aussi était marqué par ce caractère de neutralisme et n’avait qu’un
rôle financier à jouer, du reste limité aux seules dépenses publiques nécessaires.61

58
TROTABAS et J.M. COTTERE, Droit Fiscal, 3ème édition, Dalloz, Paris, 1987, p.343
59
G. BAKANDEJA wa MPUNGU, Droit des finances publiques, Ed. Noraf, Kinshasa, 1997, p.59
60
TROTABAS et J.M. COTTERE, opcit., p 7
61
R. KOLA GONZE, opcit., p. 7
28

Mais, depuis la fin du 19èS, avec le passage de l’Etat gendarme à l’Etat providence,
l’impôt n’a plus seulement une importance financière et politique mais aussi économique et
sociale. Cette irruption de la fiscalité dans les domaines économiques et sociaux s’est
accompagnée non seulement de l’évolution de la notion d’impôt mais aussi d’un
perfectionnement de l’outil fiscal, si bien qu’on a débouché sur des véritables systèmes
fiscaux d’une grande complexité.62

C. Historique et évolution du système fiscal de la République Démocratique du


Congo63

En ce qui concerne le système fiscal de la République Démocratique du Congo, nos


ancêtres connaissaient aussi la fiscalité mais sous forme de prélèvement en nature. En effet,
durant l’époque pré-coloniale, les chefs des villages avaient droit à une partie de la chasse ou
de la récolte. Lorsqu’ils recevaient un visiteur de marque, ils recouraient à leurs sujets pour
récolter des poules, œufs, chèvres afin de faire face à des dépenses occasionnées par cette
visite. A leur tour, ils étaient tenus d’offrir des banquets, nourrir des juges, des soldats et
accorder des biens à certains nécessiteux de leurs concitoyens.

En somme, les chefs étaient chargés de trouver des remèdes aux problèmes
susceptibles d’affecter la santé publique des villageois, leur sécurité personnelle et la sécurité
de leurs biens. Pour y parvenir, il fallait le concours de tous et de chacun.

A l’arrivée de l’autorité coloniale, le congolais d’an tant a connu un autre type d’impôt
appelé : impôt de capitation (cuput = tête) qui signifie «taxe par tête», qui consistait en un
prélèvement opéré sur charge d’individu comme tel, sans tenir compte de ses ressources ni de
ses bilans.

Le but de cet impôt était de procurer des recettes à l’Etat et surtout de combattre
l’oisiveté en obligeant les redevables à se procurer l’argent nécessaire au paiement de l’impôt,
forçant ainsi les autochtones à abandonner l’économie de subsistance et à développer
l’économie des marchés. Par la suite, certains nationaux ont développé des activités
commerciales et artisanales. Grâce à leur volonté et à leur sens d’affaires, ils ont réussi à créer
des affaires assez importantes et prospères. D’autres, de part leur fortune, ont occupé des
fonctions qui étaient jusqu’alors exercées par les Européens.

62
Idem
63
Augustin DIMANDJA, Le management fiscal et la rentabilité d’une entreprise, page 15
29

§3. Définition de l’impôt, ses éléments, ses principes et ses classifications

A. Définition de l’impôt

Les auteurs proposent plusieurs définitions de l’impôt selon que l’on met l’accent sur
l’un de ses aspects.
Mais la définition classique est celle de Gaston Jeze, l’un des plus grands financiers du
18è siècle que les auteurs modernes n’ont jamais contredit sur le plan de fond64.
Il définit l’impôt comme étant « une prestation pécuniaire requise des particuliers par
voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques »65. Eu égard à l’évolution de cette notion d’impôt, la définition de Gaston Jeze ne
peut être acceptée aujourd’hui que moyennant quelques retouches :
- En parlant d’une prestation pécuniaire requise des particuliers, l’auteur ne voyait
comme contribuables que les individus, or il s’avère aujourd’hui que l’impôt est requise non
seulement des individus (personnes physiques) mais aussi des personnes morales de droit
privé et parfois de droit public ;
- Les fiscalistes modernes se souciant de la justice fiscale estiment que la prestation
pécuniaire doit être requise en fonction de la capacité contributive du contribuable ;
- Lorsque Gaston Jeze dit que l’impôt est payé « sans contrepartie ». Cette affirmation
est partialement correct. Ainsi, sans le contredire sur le fond nous estimons qu’il faut ajouter
une précision à cet élément de la définition car dans une certaine mesure, l’impôt comporte
toujours une contrepartie. En effet, en payement de l’impôt, le contribuable bénéficie en
contrepartie (de la part des pouvoirs publics) de la sécurité et de bien d’autres services publics,
seulement, cette contrepartie n’est pas déterminée et il n’y a pas proportionnalité entre le
service reçu et l’impôt payé ;
- Si au 19è siècle l’impôt était uniquement payé « en vue de la couverture des charges
publiques » mais, certains impôts modernes servent surtout d’instrument d’interventionnisme
de l’Etat dans la vie économique et social. Il faut donc tenir compte de cet aspect dans la
définition.
C’est ainsi qu’après ces mises au point, le professeur Roger KOLA GONZE le définit
comme « une prestation pécuniaire requise de personnes physiques ou morales de droit privé
voire de droit public, d’après leurs facultés contributives par voie d’autorité ; à titre définitif
et sans contrepartie déterminée en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins
64
R. KOLA GONZE, opcit., p. 7
65
Jeze Gaston, Cité par. DUVERGER M., Finances publiques, 11ème édition, PUF, Paris, 1988, 125
30

d’interventionnisme de l’Etat »66.

B. Les éléments de l’impôt

L’examen de cette définition montre qu’en dépit du caractère mouvant et évolutif que
présente la notion de l’impôt, celle-ci s’organise toujours autour de quelques éléments stables.
A savoir :

- L’impôt est une prestation pécuniaire : A travers cet élément, nous notons que
l’impôt est toujours payable en argent et se distingue des autres prestations en nature comme
les réquisitions qui peuvent aussi être exigées des citoyens.

- L’impôt est payé d’après les facultés contributives : Cet élément veut dire que le
contribuable doit payer l’impôt en fonction de ses capacités et en fonction des charges
supportées.

- L’impôt est payé par voie d’autorité : Cet élément met en évidence le caractère forcé
de l’impôt. Il s’agit d’un prélèvement imposé par l’Etat au moyen de son pouvoir de
contrainte et non d’un prélèvement volontaire
- L’impôt a un caractère définitif : En principe, le contribuable ne se verra jamais
restituer l’argent de l’impôt à l’exception des cas de double imposition et d’erreur matérielle

- L’impôt est payé sans contrepartie : Sans doute, le contribuable bénéficie de la


sécurité, de l’assurance et d’autres avantages que lui procure l’existence de l’Etat, mais il n’y
a aucune proportion ni relation directe entre les avantages reçus et l’impôt.

- L’impôt est payé en vue de couvrir les charges publiques ou à des fins
d’interventionnisme de la puissance publique.
Cela signifie que l’impôt sert non seulement à financer les services traditionnels mais
permet aussi à l’Etat d’intervenir dans la vie économique et sociale.

C. Principes de l’impôt

L’établissement de l’impôt doit respecter certains principes traditionnels dont :


- La justice : La contribution d’un citoyen aux dépenses publiques doit être
proportionnée à « ses facultés contributives »10. C’est-à-dire qu’elle doit être proportionnée

66
R. KOLA GONZE, opcit., p. 7
31

aux revenus dont il jouit sous la protection de l’Etat


- La certitude : L’impôt doit être certain et non arbitraire, ce qui veut dire que
l’époque, le mode de perception et le taux doivent être déterminés à l’avance.
- La commodité : L’impôt est commode lorsqu’il est prélevé à l’époque et suivant les
modalités les plus favorables pour le contribuable.
- L’économie : L’impôt doit être établi de manière à retirer des poches des
contribuables aussi peu que possible au-delà de ce qu’ils gagnent.

D. Classifications de l’impôt

La classification traditionnelle est celle qui est faite entre l’impôt direct et l’impôt
indirect.
Cette classification est traditionnelle et malgré son ancienneté et ses multiples
justifications, elle conserve une valeur pratique, bien qu’elle ne soit pas scientifique. D’où la
difficulté de distinguer facilement la contribution directe de la contribution indirecte.
Le Professeur Mathias BUABUA wa KAYEMBE pour sa part tente de les définir en
ces mots : l’impôt direct est celui dont la charge demeure définitivement supportée par celui
qui en est assujetti, le contribuable n’ayant pas la possibilité de la répercuter sur autrui tandis
que l’impôt indirect est celui dont la charge est répercutée sur autrui.67
Il faut reconnaître qu’en pratique il n’est pas aisé de déterminer les impôts direct et
indirect quand on sait qu’à l’heure actuelle tout impôt peut être répercuté sur un sujet de droit
autre que le contribuable, légalement ou illégalement.
Ainsi le professeur KOLA estime que la meilleure distinction entre ces deux types
d’impôt devrait s’apprécier au regard d’un certain nombre des critères68. Notamment :
A travers le critère de l’incidence ou de la répercussion légale : « est considérée
comme contribution directe ; celle qui ne peut être légalement répercutée dans le prix » parce
qu’elle est en droit, supportée et payée par la même personne, tandis que : « est considérée
comme contribution indirecte celle qui est légalement répercutable dans les prix de tel sorte
que c’est l’acheteur ou les acheteurs successifs qui en droit, la supportent ». Cette distinction
est peu satisfaisante parce que les règles de l’incidence sont très incertaines.
A travers le critère de recouvrement, certains auteurs affirment que, la contribution
indirecte est celle qui est perçue sans intervention du rôle nominatif, par contre, toute
contribution perçue par voie de rôle nominatif est la contribution directe. Cette opposition

67
BUABUA wa KAYEMBE M, Traité de Droit Fiscal Zaïrois, PUZ, Kin, 1993, p.19
68
R. KOLA GONZE, opcit, p 10
32

pose également des problèmes dans la mesure où il y a des contributions directes sans rôle
nominatif. A titre d’exemple : la retenue à la source ou le stoppage à la source de la
contribution professionnelle sur les rémunérations.

1° Principes à portée constitutionnelle


- Principe de la légalité fiscale69 : Dans toutes les constitutions, il est reconnu que
c’est la loi qui établit l’impôt. Ainsi la constitution de transition dispose que « la loi fixe les
règles concernant (…) l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de
toutes natures (…) ». D’où le principe « pas d’impôt sans loi » C’est le sens même de l’article
13 de la déclaration universelle de droit de l’homme. Cependant, il y a des restrictions à ce
principe : d’une part, le gouvernement qui doit appliquer cette loi, et d’autre part, la
prolifération des taxes reconnues à l’administration dans le cadre de l’intervention étatique.
- Principe d’ordre public : Les lois fiscales sont d’ordre public dans la mesure où
elles mettent en jeu les intérêts essentiels de l’Etat. Il découle de ce principe les conséquences
suivantes :
* L’interdiction pour l’administration de transiger sauf en vertu d’une disposition
spéciale et expresse du droit.
* Les lois fiscales s’imposent à tous, à commencer par l’administration fiscale elle-
même.
* L’administration ne peut renoncer au délai d’imposition, ni au temps écoulé d’une
prescription.
* La violation d’une disposition légale au cours du processus de l’établissement de
l’impôt entraîne la nullité de la cotisation établie.
* L’administration ne peut déroger à la loi par voie d’arrêté, de circulaire ou
d’instruction.
- Principe de l’égalité et de la non-discrimination : Ce principe fiscal s’oppose à
toute différence de traitement fiscal et notamment à celle qui serait liée à la nationalité des
personnes. Ce principe est à la base de la recherche de la justice fiscale c’est-à-dire que tout le
monde doit être égal devant l’impôt.
- Principe de nécessité de l’impôt : Ce principe est repris à l’art 13 de la déclaration
universelle des droits de l’homme qui précise que : « pour l’entretien de la force publique et
pour les dépenses de l’administration, une contribution commune est indispensable ». Ce texte

69
Article 174 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, In Journal officiel de la RDC, numéro spécial du
18 février 2006, Kinshasa, 2006 (telle que révisée à ce jour);
33

fonde en même temps la légitimité du contrôle fiscal et de la répression en matière fiscale.


- Principe de l’annualité fiscale : Ce principe veut que l’impôt soit perçu
annuellement. Ceci s’explique par le fait que le budget qui prévoit la perception de l’impôt est
annuel. Mais souffre de certaines exceptions pour certains prélèvements qui sont mensuels
trimestriels et autres.
- Principe d’imposition en raison des facultés contributives du contribuable :D’après
ce principe, la contribution doit également être répartie entre tous les contribuables en raison
de leurs facultés ou de leurs capacités contributives.
2° Principes sans valeur constitutionnelle
- Principe de territorialité de l’impôt : L’impôt est établi dans l’Etat où les biens sont
situés, où les activités sont exercées où les revenus sont réalisés.
- Principe de non-rétroactivité de la loi fiscale : Ce principe constitue un des
fondements de la sécurité juridique des sujets de droit fiscal. Mais, son application n’est pas
toujours prise en compte. La loi fiscale est parfois ainsi rétroactive en ce qui concerne les
impôts directs du seul fait que la loi des finances initiale fixe un tarif de l’impôt applicable à
des revenus qui ont pris naissance au cours de l’année qui vient de s’écouler.
- Principe du contradictoire : Le caractère contradictoire de la procédure judiciaire
s’applique en droit fiscal au-delà de la phase juridictionnelle. Ce principe s’applique
également tout au long de la procédure du contrôle fiscal et constitue une garantie importante
pour le contribuable vérifié. A tout moment le contribuable dont les déclarations sont
contrôlées, doit avoir la possibilité de se défendre et de répondre aux éventuelles notifications
que l’administration se propose de lui adresser.
- Principe de non bis in idem : Cela signifie qu’une même matière imposable ne peut
être frappée plus d’une fois dans le chef du même contribuable pour un impôt de même nature.

Section 2. STRUCTURE DU SYSTÈME FISCAL CONGOLAIS


En effet, le code général des impôts reprend, selon l’esprit de le Constitution en
vigueur fait une répartition des compétences entre le pouvoir central et les Provinces. Ainsi
les impôts sur le revenus, les impôts sur les sociétés et les impôts personnels relèvent de la
compétences exclusive du pouvoir central, tandis que les impôts, taxes et les droits
provinciaux et locaux, notamment l’impôt foncier, l’impôt cédulaire sur les revenus locatifs et
l’impôt sur les véhicules automoteurs sont établis conforment à la législation fiscale
provinciale en application des articles 47 et 48 alinéa 2 de la loi du 31 juillet 2008 sur la libre
34

administration des Provinces sont du domaine des compétences exclusives des Provinces et
l’impôt personnel minimum perçu au profit des communes, secteurs ou chefferies.70
Une bonne analyse qui se rapporte au système d’imposition des revenus, appelle
également un aperçu général de la structure du système fiscal en vigueur et du cadre juridique
qui soutendent les impôts en République Démocratique Congo.

§1. Régime d’imposition

La principale caractéristique du système fiscal congolais est son régime déclaratif. Il


consiste au fait que les contribuables souscrivent des déclarations réputées sincères et exactes

Section 3. RÉSISTANCES À L’IMPOT


Si l’Etat cherche à lever des impôts maximum sans égard à la demande de biens
publics, s’il exploite les contribuables au profit d’une minorité(ou d’une majorité) qui reçoit
plus qu’elle ne paie, alors les contribuables se réfugient dans l’économie souterraine(fraude
fiscale)71.
A cet effet, il faut souligner qu’aux inégalités mises en place par la loi fiscale
s’ajoutent les inégalités découlant des conditions d’applications de la législation fiscale.
Certains impôts peuvent être plus facilement fraudés que d’autres, et les moyens de
prévention et de contrôle sont très inégalement efficaces. Il en résulte que les différentes
catégories sociales et professionnelles ne sont pas dans une situation identique à l’égard de la
fraude fiscale et ceci résulte assez souvent de choix politiques délibérés. Les salariés et les
retraités sont facilement contrôlés à, partir des déclarations faites par leurs employeurs et les
caisses de retraites. Par contre de nombreuses professions libérales, commerciales et
industrielles disposent de nombreuses possibilités de soustraire une partie de leurs activités à
l’impôt (majoration de frais, dissimulation de recette, etc.) et les mesures nécessaires pour
leur contrôle ne sont délibérément pas mises en place.
En effet l’impôt constitue prélèvement obligatoire sans contrepartie, une charge qui
pèse sur les contribuables. Les contribuables le considèrent comme un moyen
d’enrichissement sans cause au profit de la classe dirigeante.
Les contribuables mettent alors en pratique plusieurs mécanismes pour échapper à
l’impôt. C’est la résistance à l’impôt qui est un ensemble de comportements, individuels ou
collectifs, qui tendent à réduire ou à supprimer la charge fiscale. Ces comportements peuvent

70
C. MUFUNDJI TSHINAT-kart, Opcit., p 374
71
Ibidem, p. 381
35

être infractionnels ou non. Le Professeur KITOPI La définit comme attitude du contribuable


devant l’impôt pour échapper au paiement de celui-ci sans pourtant enfreindre aux
dispositions légales. Mais il profite plutôt du silence de la loi ou de ses lacunes72

§1. Formes de résistances

A. Forme passive

Cette forme de résistance résulte de l’exploitation des lacunes ou des faiblesses de la


loi fiscale elle-même. A travers les exemptions énumérées ci-dessus, les faiblesses ci-après
sont exploitées : Le choix, par le contribuable, de lacunes de la norme imposée, dans
l’organisation de ses activités. Voilà pourquoi, certains malins, au lieu de créer une société
commerciale, créent des organisations non gouvernementales ou des associations sans but
lucratif, confessionnelles ou non. La comparaison faite entre la constitution d’une société
commerciale et la création d’une association sans but lucratif (ASBL) est assez éloquente.

Étant donné que l’identification du contribuable par les services des impôts, entraîne,
pour lui, des obligations telles que la souscription annuelle d’une déclaration fiscale et celle
de payer l’impôt correspondant, sans oublier les divers contrôles ou vérifications et contre
vérifications dont il peut faire l'objet, lesquels sont assimilés, le plus souvent, aux tracasseries
administratives, certains opérateurs recherchant le lucre à l’ombre de ces tracas, préfèrent
créer des associations sans but lucratif ou organisations non gouvernementales.
En effet, la forme passive de résistance est même synonyme de l’évasion fiscale
C’est l’action du contribuable dont le but exclusif est de se placer dans les conditions
les plus avantageuses au regard de la loi fiscale73. Cet ensemble de procédure est non réprimé
par la loi.
Il y a évasion fiscale au sens propre du terme quand celui qui devrait payer un impôt
ne le paie pas, sans que la charge de celui-ci soit supportée par un tiers. Elle consiste en outre
à échapper à l’impôt en s’appuyant sur les lois. La notion d’évasion fiscale est plus large que
celle de la fraude fiscale car cette dernière n’est qu’un cas particulier de l’évasion fiscale.
Ceux qui la pratique agissent dans un but de détournement de la législation et comme
conséquence néfaste sur le plan fiscal, elle crée l’injustice sociale entre les contribuables qui
ont l’habitude de payer normalement leurs impôts, et rend le pays pauvre car, il y a « la
diminution des recettes fiscales, la soustraction des capitaux importants à l’économie du

72
Idem, p. 378
73
BERNARD et Al, Dictionnaire économique et financier, éd. Seuil, Paris, 1978, p.595
36

pays74.

B. Forme active

Comme déjà dit plus haut, la résistance active découle de l’intention délibérée
d’échapper totalement ou partiellement à l’impôt, laquelle se matérialise par la violation
volontaire de la loi fiscale.
Cette forme de résistance débouche sur la fraude fiscale ou l’évitement de l’impôt en
ayant recours aux manœuvres frauduleuses telles que la falsification des documents, l’usage
de faux etc. C’est donc la fraude fiscale.
La fraude fiscale est l’expression d’une insurrection de la personne physique ou
morale contre l’Etat. C’est le fait d’échapper à l’impôt en violant les lois. D’après Lucien et
Pierre Bel trame, la fraude fiscale est une infraction ayant pour but d’échapper à l’impôt ou
d’en réduire les bases. Cette volonté d’éluder l’impôt est d’autant plus grave que le préjudice
au sein de l’ensemble de la collectivité75.

§2. Techniques utilisées

Pour éviter le choc des créances fiscales, les redevables ont également développé des
mécanismes raffinés de résistance à l’impôt. Parmi eux nous nous avons :

A. Le trafique des faux documents ( ou recours aux faut documents)

Les redevables procèdent dans le trafique des faux documents par la sous facturation
ou la surfacturation dans le but de gonfler les dépenses afin de réduire drastiquement l’assiette
de l’impôt. Et l’usage des faux documents débouche inévitablement sur la fraude fiscale.

B. La corruption des agents du fisc

« Tolérée, encouragée par le système socioculturel du tiers monde, la corruption


entraîne des effets nocifs sur le fisc et la fiscalité. Légitimée et amplifiée par l’environnement
des pays en voie de développement, la corruption, dont celle du fisc, résiste aux mesures
correctives. Mais, il semble qu’elle pourrait être résorbée par des remèdes drastiques,
appliquées avec énergie et constance »76. Le phénomène de corruption en RDC a atteint un
niveau systémique qui mérite non seulement une identification secteur par secteur ou acteur
par acteur, mais aussi une recherche approfondie des sources de cette dérive ainsi que des
motifs de sa reproduction intensive, accélérée et généralisée pendant la transition embrassant

74
MANLAMBI KAYAKO, Aspects fiscaux et financiers de la fiscalité, Mémoire, ISC, Kinshasa, 2004-2005, p.1
75
Idem
76
NGAOSYVATHN P., Le rôle de l’impôt dans les pays en voie de développement, Tome1 LGDJ, 1974, pp. 174
37

toute la vie nationale au niveau de l’Etat, de la société et des individus77.


Du point de vue historique, le phénomène de la corruption est intimement lié à un
déficit de maturité politique hérité de la mauvaise et confuse décolonisation sans un fond de
culture de responsabilisation politique et d’engagement idéologique pour la gestion du nouvel
État. De même, il est lié au manque criant d’une élite nationale de gestionnaires économiques
et financiers autant dans le secteur public que privé pendant toute la période coloniale et pour
un temps relativement long après l’accession du pays à l’indépendance78

77
MUZANG KODI, Corruption et gouvernance en RDC durant la Transition (2003-2006), Institut D’études de Sécurité, Paris,
2008
78
NGOY NDJIBU et MUTONWA KALOMBE Jean-Marc Pacifique, « Analyse critique du système fiscal de la RDC : fondement
juridique et application de la loi », in KAS Librairie Africaine d’Etudes Juridiques 2, 2015, p. 495
38

CHAPITRE III. DE LA FISCALITÉ DES REVENUS DE SOCIÉTÉS

Il n’existe pas de définition légale de revenu sur le plan fiscal en RDC. Le législateur
se contente d’énumérer les revenus imposables.

Du point de vue fiscal le revenu est généralement considéré comme « la richesse


nouvelle du contribuable que lui procure chaque année ses biens ou son travail »79

Ainsi dans ce chapitre nous allons dans ce chapitre présenter les fiscalités des
bénéfices et des dividendes avant soulever les de résistances à ces revenus et éventuellement
proposer des perspectives pour lutter contre ces résistances.

Section 1. LES IMPÔTS SUR LES REVENUS

Comme déjà dit tout haut, dans ce travail nous n’allons nous intéressé qu’à deux types
de revenus réalisables dans une société commerciale que sont les bénéfices comme revenu de
société ainsi que des dividendes comme revenus des associés.

Ainsi dans cette section nous parlerons en détail de la fiscalité sur ces différents revenus c’est-
à-dire de l’impôt sur bénéfices et profits (IBP) ainsi que de l’impôt mobilier sur les dividendes

§1. L’IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES ET PROFITS (IBP)

Un bénéfice, en Droit des sociétés commerciales, est « tout gain pécuniaire ou gain
matériel qui s’ajouterait à la fortune des associés ». Il n’est donc pas nécessaire que le gain
soit pécuniaire, pourvu qu’il soit appréciable en argent ; mais il doit consister en un
enrichissement positif, et non pas simplement en une économie d’une dépense80

Les bénéfices sont « l’excédent des éléments d’actif sur les éléments passifs de
l’entreprise. Cette somme apparaît au passif du bilan par une inscription qui en rétablit
l’équilibre ». Le bénéfice est en fait le « résultat net d’une activité professionnelle », la
différence entre les recettes brutes réalisées au cours d’un exercice comptable et les dépenses
ayant été faites durant le même exercice, dans le cadre de l’exercice de la profession et ayant
concouru à la réalisation desdites recettes.81

79
COPPENS Pierre, Cours de Droit Fiscal : les Impôts sur les revenus, université de Louvain, Faculté de Droit, 1971, p. I.
80
LUKOMBE Nghenda, cité par Trésor-Gauthier M. KALONJI, Précis de droit fiscal congolais, Ed. universitaire européenne,
2014, p. 60
81
Adalbert KITOPI KIMPINDE, note de cours de droit fiscal, UNILU, faculté de droit, 2022-2023, p. 50
39

Par contre, le terme « profits » est un terme équivalent à « bénéfice » mais utilisé, sur
le plan fiscal, pour désigner les bénéfices (article 27 de l’ordonnance-loi n°69/009 du 10
février 1969), quelle que soit leur dénomination, des professions libérales (avocats cabinets-
conseils divers etc.), des charges ou offices (avoués et notaires) ainsi que les profits, quelle
qu’en soit la nature, des occupations lucrative82.

Dans les législations étrangères comme en Droit fiscal français, le terme « profits » est
également utilisé pour désigner les bénéfices des opérations plus occasionnelles ou pour
désigner les recettes accessoires par rapport aux bénéfices provenant de l’exploitation
principale de l’entreprise. Généralement, les profits sont d’origines diverses. Les plus
courants sont, par exemple, les revenus tirés du portefeuille des valeurs mobilières, les
produits de la location d’immeubles appartenant à l’entreprise, les profits de construction ...83

Dans le système fiscal congolais, les profits sont taxés à l’impôt sur le revenu dans les
mêmes conditions que les bénéfices provenant de l’exploitation principale de l’entreprise.
Voilà pourquoi l’impôt est dénommé « Impôt sur les bénéfices et profits »84.

L’impôt sur les bénéfices et profits (IBP) est un impôt qui s’applique aux bénéfices
réalisés par les entreprises en République démocratique du Congo. Il concerne toutes les
activités industrielles, commerciales, artisanales, agricoles ou immobilières, y compris les
libéralités et avantages quelconques85.

A. Base légale

L’IBP a pour fondement légal l’ordonnance-loi n°69-009 du 10 février 1969 et ses


modifications subséquentes dont la dernière est la loi de finances n°17/005 du 23 juin 2017
pour l’exercice 2017.

B. Matière imposable (assiette)

L’impôt professionnel (IBP) atteint, sous réserve des dispositions des conventions
internationales, les revenus désignés ci-après provenant d’activités professionnelles exercées,
exploitées ou utilisées en République démocratique du Congo alors même que le bénéficiaire
n’y aurait pas son siège social, son principal établissement administratif, son domicile ou sa

82
Idem
83
Barilari, A. et Drapé R., Lexique fiscal, Dalloz, Paris, 1992, p.21
84
A. KITOPI KIMPINDE, opcit, p. 51
85
Impôt sur les bénéfices : principe et calcul – Capital.fr. https://www.capital.fr/votre-argent/impot-sur-les-benefices-
1401372. Consulté le 08 mars 2023 à 14h24’
40

résidence permanente, à savoir 86:


1°) les bénéfices de toutes entreprises industrielles, commerciales, artisanales,
agricoles ou immobilières, y compris les libéralités et avantages quelconques accordés aux
associés non actifs dans les sociétés autres que par actions ;
2°) les rémunérations diverses de toutes personnes rétribuées par un tiers, de droit
public ou de droit privé, sans être liées par un contrat d’entreprise, celles des associés actifs
dans les sociétés autres que par actions ou que l’exploitant d’une entreprise individuelle
s’attribue ou attribue aux membres de sa famille pour leur travail, ainsi que les pensions, les
rémunérations diverses des administrateurs, gérants, commissaires , liquidateurs de sociétés et
de toutes personnes exerçant des fonctions analogues ;
3°) les profits, quelle que soit leur dénomination, des professions libérales, charges ou
offices ;
4°) les profits, quelle qu’en soit la nature, des occupations non visées aux 1° à 3° ci-
dessus ;
5°) les sommes payées en rémunération des prestations de services de toute nature
fournies par des personnes physiques ou morales étrangères non établies en République
démocratique du Congo.
Sont notamment compris dans les bénéfices87

1°) les libéralités et avantages quelconques revenant à quelque titre et sous quelque
forme que ce soit aux associés non-actifs ou à leurs héritiers dans les sociétés autres que par
actions ;

2°) les sommes affectées au remboursement total ou partiel de capitaux empruntés, à


l’extension de l’entreprise ou à la plus-value de l’outillage comptabilisées au débit d’un
compte de résultat, au mépris de toute règle comptable ;

3°) les réserves ou fonds de prévision quelconques, le report à nouveau de l’année et


toutes affectations analogues. Les primes d’émission ne sont pas considérées comme
bénéfices pour autant qu’elles soient affectées à un compte indisponible ou incorporées au
capital social.

N.B. Les primes d’émission ne sont pas considérées comme bénéfices pour autant qu’elles
soient affectées à un compte indisponible ou incorporées au capital social.

86
Articles 39 à 31 de la loi de finances n°21/029 du 31 décembre 2021 pour l’exercice 2022 In Journal officiel de la RDC
numéro spécial du 13 janvier 2022, p.16-17.
87
Article 1er du Décret n° 109-2000 du 19 juillet 2000.
41

L’impôt frappe donc sur Les revenus professionnels désignés aux points 1°) à 4°) ci-
dessus sont imposables sur leur montant net, c’est-à-dire à raison de leur montant brut
diminué des seules dépenses professionnelles faites, pendant la période imposable, en vue
d’acquérir et de conserver ces revenus 88.
Sont considérées comme faites pendant la période imposable, les dépenses et
charges professionnelles qui, pendant cette période, ont été payées ou ont acquis le caractère
de dettes ou pertes liquides et certaines.
Par contre, les sommes payées en rémunération des prestations de services de
toute nature fournies par des personnes physiques ou morales étrangères non établies en
République démocratique du Congo sont imposables sur leur montant brut.
Constitue la base de l’impôt, le montant net de tous les bénéfices et réalisés par
une entreprise. Le montant net (des bénéfices et profits) est obtenu en déduisant du montant
brut des revenus les charges professionnelles déductibles, les pertes des exercices antérieurs
(maximum deux années consécutives) et des revenus définitivement taxés (RDT).

C. Redevable (Qui supporte l’impôt ?)

En ce qui concerne les bénéfices, ce sont les entreprises industrielles,


commerciales, artisanales, agricoles ou immobilières et les associations momentanées. Pour
ce qui est des profits, ce sont les personnes exerçant les professions libérales et autres activités
lucratives.

D. Taux de l’IBP

L’IBP est calculé sur le bénéfice net de l’entreprise, après déduction des
charges et des rémunérations versées aux dirigeants⁴.
Le taux de l’IBP est de 30 % pour les entreprises minières et leurs sous-
traitants², et de 14 % pour les non-résidents qui fournissent des services en RDC³.
L’IBP est payé en trois fois : un acompte en juillet, un deuxième en novembre,
puis le solde en avril de l’année suivante².

E. Déclaration et payement de l’impôt sur les bénéfices et profits

Cet impôt est réglé en trois fois : un acompte en juillet, un deuxième en


novembre, puis le solde en avril de l’année suivante.
En effet Toute personne physique ou morale redevable de l’impôt sur les
88
Article 27 de l’Ordonnance-loi n° 69-009 précitée.
42

bénéfices et profits est tenue de souscrire chaque année, au plus tard le 30 avril de l’année qui
suit celle de la réalisation des revenus, une déclaration de ses revenus89. Sous réserve des
dispositions particulières applicables aux petites et moyennes entreprises, la déclaration doit
être appuyée du bilan, du tableau de formation du résultat et du tableau économique, fiscal et
financier complet conformes aux modèles diffusés par le Conseil Permanent de la
Comptabilité au Congo, de la déclaration spéciale des résultats de la réévaluation, pour les
entreprises procédant à la réévaluation, ainsi que toutes autres pièces justificatives que le
contribuable jugerait nécessaires. Elle est contresignée par le conseil ou le comptable du
redevable.
Il est également joint à la déclaration, un relevé récapitulatif des ventes réelles
effectuées au cours de l’année précédente à des personnes physiques ou morales réputées «
commerçants » ou « fabricants ».
Les personnes morales devront aussi fournir une copie des procès-verbaux
notariés des assemblées générales ordinaires et extraordinaires approuvant les états financiers
joints à la déclaration fiscale ou ayant entraîné la modification des statuts. Les documents et
pièces justificatives visés ci-dessus certifiés exacts par le redevable ou son représentant et
contresignés par son comptable ou son conseil. Ils doivent être présentés dans la langue
officielle.
La déclaration doit être souscrite même si le redevable estime qu’il a subi des
pertes ou qu’il n’a pas réalisé des revenus imposables

Quand déclarer et payer ?


La déclaration doit être déposée au plus tard le 31 mars de l’année qui suit celle
de la réalisation des revenus.
Pour les contribuables relevant de la Direction des Grandes Entreprises (DGE)
et des Centres des Impôts (CDI), la déclaration est auto liquidative et le paiement intervient au
moment de son dépôt.
Pour ceux relevant des Centres d’impôts Synthétiques (CIS), le paiement
intervient au plus tard le dernier jour du mois qui suit celui de la réception de l’Avertissement
Extrait de Rôle.
Où déclarera et payer ?
La déclaration dûment remplie, datée et signée est déposée par le redevable ou
son représentant auprès du service gestionnaire de son dossier fiscal (DGE, siège de la
89
Article 12 de Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales dispose
43

Direction Provinciale, CDI, CIS) et l’impôt est versé au compte du Receveur des impôt auprès
d’une banque agrée.

§2. LA FISCALITÉ DES DIVIDENDES

Les dividendes sont des sommes d’argent versées aux actionnaires d’une entreprise à
partir des bénéfices réalisés. En droit fiscal congolais, les dividendes sont considérés comme
des revenus de capitaux mobiliers (RCM) et sont soumis à l’impôt sur le revenu90. Les
dividendes ne sont pas considérés comme une rémunération, mais comme une rémunération
du capital investi91. Ils ne sont donc pas soumis à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui est
une taxe sur la valeur ajoutée qui s’applique aux livraisons de biens et aux prestations de
services effectuées à titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel.

A. Définition, nature juridique et fondement légal de l’impôt mobilier sur les


dividendes

1) Définition et nature juridique de l’impôt


« L’impôt cédulaire sur les revenus mobiliers est un impôt réel, c’est-à-dire un
impôt qui vise à atteindre un élément économique sans considération de la situation
personnelle du contribuable »92.
C’est un impôt direct.
2) Fondement légal
Aux termes de l’article 1er, 2° de l’ordonnance-loi n° 69/009 précitée, cet impôt
ne frappe que les revenus produits par des capitaux mobiliers investis au Congo. En d’autres
termes, les dividendes générées par des capitaux investis à l’étranger ne sont pas imposables
en RDC 93.

B. La matière imposable (ou revenus mobiliers imposables)

L’article 13 de l’ordonnance-loi n° 69-009 précitée, telle modifiée et complétée


à ce jour, qui détermine les dividendes imposables à l’impôt mobilier sur les dividendes. Ce
sont :
Les dividendes et les revenus des parts des associés non actifs dans les sociétés

90
Article 13 de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 applicables aux impôts cédulaires sur les revenus, in code
général des impôts de la RDC, mise à jour du 31 mars 2021, p. 66
91
Régime de droit commun – Direction Générale des Impôts (DGI RDC). https://dgi.gouv.cd/regime-de-droit-commun/
(consulté le 16 août 2023)
92
Azama Lana, cité par A. KITOPI KIMPINDE, Op. cit. p. 46.
93
Article 1er, 2° de l’Ordonnance-Loi n° 69/009 précitée
44

autres que par actions qui possèdent en RDC leur siège social et leur principal
établissement administratif ;
Les dividendes sont une part des bénéfices réalisés par une société (par actions ou
anonyme) distribuée à la fin d’un exercice aux actionnaires en application d’une
délibération de l’assemblée annuelle 94
. Lorsque cette part de bénéfices distribuée
concerne ceux réalisés par une société de personnes, c’est-à-dire une société autre que par
actions, on l’appelle alors « revenus de parts » 95.

C. Fait générateur, base imposable, redevables et taux de l’impôt mobilier

1) Fait générateur et redevables de l’impôt


Le fait générateur est le paiement des dividendes ou la mise à disposition des
bénéficiaires des dites dividendes (paiement desdites dividendes en espèces ou par chèque,
leur virement dans les comptes bancaires des bénéficiaires, l’inscription d’un dividendes à un
compte ouvert au profit du bénéficiaire. La remise en représentation de revenus, de titres
susceptibles de produire un revenu, est assimilée au paiement, à concurrence de la valeur
réelle du titre96.
2) La base imposable
La base (ou assiette) de l’impôt mobilier est constituée de :
1. Pour les personnes physiques et les sociétés de droit national ayant en RDC leur
domicile, leur résidence ou un établissement :
Le montant brut des revenus : dividendes
2. Pour les sociétés étrangères ayant un établissement permanent ou fixe en RDC, la base
imposable est fixée forfaitairement à :
a) 40 % des revenus d’actions ou parts quelconques à charge des sociétés par actions
civiles ou commerciales.

D. Le taux

a) Le taux normal de l’impôt (ou taux commun) est fixé à 20 % 97.


b) Le taux dérogatoire est de 10% sur les revenus mobiliers sur les dividendes du secteur
minier98.

94
R. GUILLIEN, J. VINCENT,, Lexique des termes juridiques, Dalloz, Paris, p. 199.
95
En droit de l’OHADA, constituant actuellement le Droit commercial congolais, les sociétés autres que par actions sont : la
société à responsabilité limitée (SARL), la société en commandite simple (SCS), la société en nom collectif (SNC) et la société
en participation.
96
A. KITOPI KIMPINDE, Opcit, p. 47
97
Article 26 de l’Ordonnance-loi n° 69-009 précitée.
98
Art. 246, b, de la loi n°07/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier telle que modifiée et complétée par la loi n°18/001
45

E. Calcul de l’impôt, modalités de perception et échéance de déclaration de l’impôt


mobilier, exemptions et exonérations

1) Calcul de l’impôt.
Le calcul du montant de l’impôt mobilier se fait en appliquant un certain
pourcentage (le taux de l’impôt) à l’assiette ou à la base imposable.
Formule = Base imposable x Taux
Soit I.M sur les dividendes= Total dividendes × 20% ou encore Total dividendes ×
10% pour le secteur minier.
2) Modalités de perception, redevables et échéance de paiement de l’impôt mobilier sur
les dividendes
C’est la retenue à la source de l’impôt par la personne qui paie ces revenus et son
versement au compte du Receveur des Impôts des montants ainsi retenus.
La retenue à la source est un « système de recouvrement dans lequel un tiers peut être
amené à verser l’impôt à la place du redevable »99. En Droit fiscal congolais, la retenue à la
source est appliquée pour les revenus mobiliers, les rémunérations et les revenus locatifs.
Ainsi, le prélèvement de l’impôt est effectué directement soit par le locataire et le sous-
locataire, l’employeur ou la personne qui paye des revenus mobiliers.
« Le système de la retenue à la source présente beaucoup d’avantages :
- Rentrées de trésoreries régulières pour l’Etat ;
- Simplification du travail de l’administration fiscale ;
- Plus grande acceptation du poids de l’impôt par le contribuable ;
- Suppression du décalage entre la création du revenu et le prélèvement fiscal.
Le principal inconvénient réside dans la complexité des mécanismes qu’exige la
forte personnalisation de l’impôt sur le revenu »100 Les personnes physiques ou morales
redevables de l’impôt mobilier sur les dividendes sont tenues de souscrire une déclaration,
dans les quinze jours qui suivent le mois au cours duquel les dividendes ont été payés ou mis
à la disposition des bénéficiaires101.
Les sociétés étrangères redevables de cet impôt mobilier souscrivent une
déclaration au plus tard le 30 avril de l’année qui suit celle de la réalisation des

du 09 mars 2018, In Journal officiel de la RDC, numéro spécial du 28 mars 2018, p. 62.
99
BARILARI, A. et DRAPE, R., Lexique fiscal, Dalloz, Paris, 1992, p. 156
100
Idem
101
Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 (article 7), In Journal Officiel, numéro spécial, Kinshasa,
3 février 2014, p.8.
46

revenus102.

Section 2. LES RÉSISTANCES À L'IMPOT DANS LES SOCIÉTÉS


COMMERCIALES

§1. Résistance à l’impôt professionnel sur les bénéfices et profits (IBP)

Les régimes d’imposition à l’impôt professionnel sont variés et cela explique aussi, en
partie, la variété des techniques mises en œuvre par les contribuables pour écharper
totalement ou partiellement au choc des créances fiscales.
Ainsi nous examinons les techniques de résistance à l’impôt développé par tous les
redevables de l’impôt professionnel quel que soit le régime d’imposition.

« Comment ces contribuables procèdent-ils donc pour échapper à leurs obligations


fiscales ?» Ici les contribuables à l’impôt professionnel sur les bénéfices et profits
procèdent par des pratiques comme :
Par la technique de la sous facturation ou de la surfacturation dans le but de gonfler les
dépenses particulièrement les frais généraux, afin de réduire drastiquement l’assiette de
l’impôt professionnel. L’usage de faux documents débouche inévitablement sur la fraude
fiscale ;
1. Le trafic de faux documents (ou recours aux faux documents)
La pratique consistant à élaborer plusieurs bilans aux résultats différents selon leurs
destinataires. Ceux destinés aux actionnaires ou associés reflètent la réalité économique et
financière de l’entreprise. Aux bailleurs de fonds (banques et autres), on réserve les bilans qui
doivent donner une bonne image de l’entreprise afin de retenir leur bonne attention et
emporter leur décision d’octroyer les fonds sollicités. Quant au fisc, par contre, le bilan lui
réservé et fourni en appui à la déclaration fiscale doit donner un résultat peu reluisant afin que
la base imposable soit la plus minable possible (un bilan déficitaire).

2. Le recours aux agents du fisc


Le recours aux agents des impôts comme conseillers ou experts comptables des
contribuables, sociétés commerciales. La mission lui confiée est bien entendu celle de réduire
au minimum le résultat comptable servant de base d’imposition à la taxe professionnelle. Et
alors ce rôle est rempli avec la bénédiction des responsables des directions opérationnelles, les
mêmes conseillers fiscaux ou experts comptables des redevables d’impôts seront désignés, le
102
Article 20 de la loi n°004/2003 du 13 mars 2003 telle modifiée par la loi de finances n°21/029 du 31 décembre 2021 pour
l’exercice 2022, article 17.
47

moment venu, vérificateurs auprès de mêmes entreprises. C’est ainsi qu’à faveur du
clientélisme politique ou professionnel, certains contribuables seront trouvés être, plusieurs
années durant, la chasse gardée des mêmes vérificateurs des impôts. Comment, en pareilles
circonstances, les d’impôts sur les bénéfices et profits ne peuvent-ils pas être tronqués au
détriment du Trésor Public ?
Et la corruption, comme dit tout haut, reste le recours le plus fréquent aux agents du
fisc pour échapper à l’obligation fiscale.

§2. Résistance à l’impôt mobilier sur les dividendes (IMD)

Le bénéficiaire de revenus mobiliers comme les dividendes n’intervient généralement


pas dans le payement de l’impôt dont il supporte la charge.
En effet, aux termes de l’article 24 de l’ordonnance-loi no 69-009 précitée, le mode de
perception de cet impôt est retenue à la source car le redevables ont l’obligation de retenir sur
les revenus imposables, l’impôt y afférent et ce nonobstant toute opposition des bénéficiaires
quelle que soit la nationalité de ceux-ci.
Dans ces conditions, la résistance active à ce type d’impôt est difficilement
envisageable, les redevables étant dans la plupart des cas des sociétés commerciales, elles
n’ont aucun intérêt à se mettre en situation irrégulière facilement décelable par le fisc en cas
de contrôle.
Par contre la résistance passive à l’impôt, favorisée par la loi elle-même ainsi que par
les faiblesses de l’administration fiscale, la plus courante. Le cas le plus fréquent est celui qui
est consécutif au manque de maîtrise des redevables, par l’administration fiscale.
Causes de la résistance
Il s’agit dans ce paragraphe de donner les raisons qui poussent les contribuables à
résister au paiement de l’impôt.
En effet, des taux d‘imposition élevés entraînent l‘évasion et la fraude fiscale. Plus les
contribuables sont enclins à frauder ou à éviter de payer les taxes, moins élevées seront les
recettes fiscales collectées et plus élevés seront les coûts financiers nécessaires pour faire
respecter les règles fiscales. En revanche, une taxation plus faible réduit les velléités à la
fraude et à l‘évasion fiscale.103

A. La pression fiscale

L’impact est négatif lorsque la fiscalité étouffe les opérateurs économiques c’est-à-dire

103
A. BITEGETSIMANA MBARUSHA, J. RUKUNDO NDIZEYE, Opcit., p. 2
48

la proportion des charges fiscales est largement élevée en engouffrant une grande partie des
charges d’exploitation. Si les charges fiscales incombant à l’entreprise sont élevées, ces
dernières seront contraintes de fermer l’entreprise, de procéder aux fraudes, de réduire les
quantités de production, de réduire l’effectif des employés, de majorer le prix de vente, etc.
Dans un marché concurrentiel, il va s’observer les méventes et le surendettement des
propriétaires pour chercher à couvrir les besoins prioritaires. Au finish, si les mesures
efficaces ne sont pas prises, l’entreprise sera en difficulté et est d’ores et déjà vouée à l’échec
ou condamnée à disparaître. Cette réalité corrobore la théorie de Arthur Laffer qui soutient
que trop d’impôts tue l’impôt104. Mais dans une situation de crise des valeurs, caractérisée par
la fraude fiscale à outrance, les entreprises sont plus avantageuses au détriment de l’Etat.
Ainsi une croissance économique affaiblie est constatée.

B. La double imposition

La double imposition est le fait, pour un revenu, d’être imposé deux fois au niveau
fiscal. Le plus souvent cela arrive lorsqu’un individu ou une société sont présents dans deux
pays qui n’ont pas conclu de convention fiscale entre eux. Et à cet effet, la RDC ne connat pas
de convention avec la plus part des pays africains qui font son entourage.

La double imposition peut avoir des conséquences négatives sur les contribuables, les
entreprises et l’économie. Voici quelques-uns des inconvénients de la double imposition :

- Elle peut entraîner une charge fiscale plus élevée pour les contribuables.
- Elle peut décourager les entreprises de s’installer dans un pays.
- Elle peut réduire la croissance économique.
- Elle peut être un fardeau pour les entreprises et les particuliers.
- Elle peut encourager les entreprises à se délocaliser dans d’autres pays.
- Elle peut décourager les entreprises d’investir dans certains pays.

C. La mauvaise gouvernance

Selon le Fonds monétaire international, le système fiscal congolais souffre de


plusieurs problèmes, tels que la complexité des impôts et taxes, la multiplicité des
administrations fiscales, la corruption, le manque de transparence, etc105. Ces problèmes

Ibidem, p. 4
104

Réforme fiscale: tendances récentes et implications pour la RDC. https://www.imf.org/-


105

/media/Files/Countries/ResRep/COD/rdc-rforme-fiscale-rdc-1114-sep-2017.ashx. Consulté le 24 août à 15h24’


49

peuvent entraîner un sentiment d’injustice, de méfiance ou de frustration chez les


contribuables, qui ne voient pas clairement à quoi servent leurs impôts et comment ils sont
utilisés.

D. La contestation politique ou sociale

Selon le site Zoom Eco, la pression fiscale a presque doublé en deux ans, passant de
8% en 2020 à 15% en 2022106. Cette augmentation rapide des impôts peut être perçue comme
une atteinte au pouvoir d’achat des contribuables, surtout dans un contexte de crise
économique et sanitaire. Certains contribuables peuvent alors refuser de payer leurs impôts
pour exprimer leur mécontentement ou leur revendication vis-à-vis de l’État ou de certaines
de ses politiques.

Section 3. PERSPECTIVES D’AVENIR

Avant d’aborder l’examen du présent sujet, nous devrions en principe poser comme
problématique :

« Quelles réformes fiscales ou autres faudrait-il mettre en œuvre afin d’atténuer, sinon
de réduire au strict minimum, la résistance à l’impôt sur les revenus de sociétés commerciales
en République Démocratique du Congo ?»

Ainsi dans le cadre de recherches et vu les raisons qui de résistance précitées, nous
pensons que pour réduire sinon éradiquer la délinquance fiscale qui se manifeste sous forme
de fraude fiscale, d’évasion fiscale ou de refus par les sociétés de payer les impôts sur les
revenus, l’autorité étatique pourra procéder par :

§1. Une réforme fiscale en vu de réduire la pression fiscale (alléger le taux


d’imposition sur les sociétés commerciales)

L’Etat congolais pourrai, pour mettre fin ou du moins limiter la résistance fiscale et
attirer l’investissement, procéder par une réforme de sa législation fiscale visant à alléger la
pression fiscale sur les sociétés commerciales

RDC : le Gouvernement se félicite de l’augmentation de la pression …. https://zoom-eco.net/a-la-une/rdc-le-


106

gouvernement-se-felicite-de-laugmentation-de-la-pression-fiscale-de-8-en-2020-a-15-en-2022/ consulté le 24 août 2023 à


15h27’
50

Plusieurs études sur la fiscalité notamment celles de la Banque Mondiale confirment le


rapport qui existe entre la pression fiscale et la croissance économique. Elles estiment qu’une
pression fiscale faible est sensée stimuler la production en augmentant les incitations à
épargner, à investir, à travailler et à innover.

Ainsi dans le même sens, nous reposant sur la théorie d’Arthur laffer qui stipule : «
Trop d’impôt tue l’impôt ». Cette théorie qui montre que l’impôt doit être invisible pour dire
qu’il ne doit être lourd sur les opérateurs économiques de peur de les décourager, mais plutôt
appliquer un taux optimal. De surcroît, l’économiste cherchait à démontrer la limite de
l’efficacité de l’imposition des revenus. Sous un certain seuil, l’État se prive d’argent qu’il
pourrait percevoir. En effet, un taux d’imposition de 0% ne renflouera pas les coffres publics.
Toutefois, après un certain seuil, on découragerait le travail et la création de richesse tandis
qu’on encouragerait l’évasion et l’évitement fiscal. La base d’imposition s’en trouverait
conséquemment

Selon la théorie d’Artur Laffer, certains agents économiques peuvent diminuer leurs
revenus après des hausses de l’impôt sur le revenu. Plus généralement, on peut attendre une
élasticité négative de la base d’un impôt en fonction de son taux. Quand l’élasticité de la base
au taux d’un impôt dépasse -1, il devient non rentable, en terme de recettes globales,
d’augmenter son taux. Ainsi l‘Etat collectera plus de recettes à un taux de 1% qu‘à un taux de
0%, mais il n‘enregistrera pas plus de recettes fiscales à un taux de 80% qu‘à un taux de 10%.
Les raison de cette perte de recettes sont expliquées par Laffer en 1981.107

En effet, la baisse des taux d‘imposition est vue comme un moyen de relancer
l‘activité économique en influençant les décisions des agents économiques en matière
d‘investissement, d‘épargne et d‘offre de travail et d‘emploi. Les recherches plus récentes ont
montré que des taux d‘imposition élevés freinent la croissance économique, et il semble se
dégager un consensus quant aux effets macroéconomiques de la fiscalité : la politique fiscale
n‘est pas économiquement neutre.108

Il serait donc opportun de réduire l’impôt pour attirer les investisseurs dans
l’économie congolaise, ce qui ferait aussi croître les recettes fiscales de l’État.

107
Etienne KITOKO LISOMBO, Marcel SENGA PESSE, Pression fiscale et croissance économique, Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion, Université de Kisangani, Kisangani, RD Congo, p. 18
108
Ibidem
51

Ainsi pour améliorer la pression fiscale en faveur des sociétés commerciales une
révision de la législation fiscale peut être envisagée pour rendre le système fiscal plus
équitable et incitatif pour les sociétés commerciales. Cela peut inclure la simplification des
procédures fiscales, la réduction des taux d’imposition excessifs (des taux fiscaux compétitifs
en comparaison avec ceux des autres pays de la région), et l’identification des lacunes dans
les lois fiscales pour les combler.

1. Stimuler l’investissement :

Promouvoir un environnement propice à l’investissement peut encourager les sociétés


commerciales à se développer et à générer plus de recettes fiscales. Cela peut être réalisé par
des réformes visant à améliorer le climat des affaires, à faciliter les procédures administratives
et à réduire les obstacles à l’investissement, tels que la corruption ou l’instabilité politique.

2. Signer des accords de non-double imposition

Pour éviter la double imposition, la plupart des pays ont conclu des accords en matière
de double imposition qui permettent d’éliminer ou de réduire la double imposition des
revenus gagnés dans un pays par un résident de l’autre. La RDC ainsi pourrait négocier des
accords de non-double imposition avec d’autres pays afin d’éliminer la double imposition
pour les entreprises ayant des activités transfrontalières. Cela encouragerait les
investissements internationaux et la coopération économique.

Les principales caractéristiques des traités de la double imposition sont :

- Exonération de la double imposition sur tous les types de revenus, y compris l’impôt
sur le revenu des sociétés, l’impôt sur le revenu des particuliers, les retenues à la source et les
impôts sur les dividendes.

- Réduction des taux d’imposition applicables aux revenus provenant de sources


étrangères, tels que les intérêts, les dividendes, les redevances et les gains en capital.

- Élimination de la discrimination fiscale entre les résidents et les non-résidents d’un


pays.

- Prévention de la fraude et de l’évasion fiscales par l’échange d’informations entre les


autorités fiscales des deux pays⁴.

§2. Renforcer le contrôle fiscal

L’État peut renforcer le contrôle fiscal et la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales,
52

ainsi s’assurer que les sociétés commerciales respectent leurs obligations fiscales, en
renforçant des capacités de l’administration fiscale avec des moyens juridiques, administratifs
et techniques dont il dispose. Par exemple, il peut vérifier la conformité des déclarations
fiscales en utilisant des technologies de pointe pour détecter les fraudes fiscales, recouvrer les
arriérés d’impôts, sanctionner les infractions fiscales, etc. Il peut aussi coopérer avec d’autres
États ou organisations internationales pour échanger des informations fiscales et prévenir les
abus.
La collaboration avec d’autres pays et institutions internationales peut être bénéfique
pour lutter contre l’évasion fiscale transfrontalière. La RDC peut établir des accords de
coopération avec d’autres pays pour échanger des informations fiscales et poursuivre les
fraudeurs fiscaux qui se cachent à l’étranger. Il est aussi essentiel de renforcer les capacités de
l’administration fiscale en termes de formation, de recrutement et d’équipement. Cela peut
inclure la formation du personnel sur les méthodes de détection de la fraude fiscale et
l’investissement dans des outils technologiques pour améliorer la collecte de données fiscales

§3. Encourager la transparence fiscale

L’encouragement de la transparence fiscale peut contribuer à renforcer la pression


fiscale en faveur des sociétés commerciales. Cela peut être réalisé par la mise en place de
processus de déclaration transparents, la publication des informations fiscales pertinentes des
sociétés commerciales, et la promotion de bonnes pratiques de gouvernance d’entreprise.

La transparence fiscale renforce la confiance des investisseurs. La RDC pourrait


mettre en place des mécanismes de déclaration fiscale transparents et efficaces, réduisant les
risques de corruption et de fraude fiscale.
53

CONCLUSION
Au terme de notre travail, une conclusion s’avère indispensable pour parachever ce
travail. Notre travail intitulé de la fiscalité des revenus des sociétés commerciales : cas des
bénéfices et des dividendes.
Pour mieux situer la portée de notre étude, nous sommes partis de la problématique
constituée de trois questions fondamentales ci-après :
- Quel est l’impacte de la fiscalité des sociétés sur les investissements ?
- Pourquoi les sociétés résistent-elles à l’impôt ?
- Comment faire afin d’atténuer, sinon de réduire au strict minimum, la
résistance à l’impôt sur les revenus de sociétés en République Démocratique du
Congo ?

Il a été donc question d’élucider l’impact ou les effets de la fiscalité des sociétés sur
les investissements en République Démocratique du Congo. Il essaie de trouver comment et
pourquoi les sociétés commerciales résistent à leurs obligations fiscales et aussi proposer les
moyens à partir desquels la fiscalité congolaise serait viable et souhaitable pour les sociétés et
aussi permettre l’État à lutter contre les résistances à l’impôt.

En guise d’hypothèses, nous avons noté qu’en effet les entreprises tiennent compte de
la pression fiscale lorsqu’elles décident où établir leur siège social ou leurs activités. Ainsi les
pays ou régions offrant des régimes fiscaux plus favorables peuvent attirer davantage de
sociétés commerciales, créant ainsi des emplois et stimulant l’économie locale.

Ainsi nous avons abouti aux résultats selon lesquels le système fiscal congolais porte
en lui-même les germes de son inefficacité.

La résistance à la fiscalité (la fraude et l’évasion fiscales) n’étant en majeur partie que
résultantes d’une pression fiscale élevée dans une économie donnée, comme l’indique la
théorie de l’économiste américain Arthur LAFFER : « trop d’impôts tuent l’impôt », La
pression fiscale actuelle en RDC est relativement élevé par rapport à d’autres pays africains,
et elle présente aussi des défis pour les investisseurs, notamment en termes de complexité, de
coût et de transparence. Et donc constitue un obstacle aux investissements.

Par conséquent, ce système fiscal ne pourra être un levier de l’investissement que s’il
est plus équitable et moins contraignant, que si le contribuable congolais paye son impôt avec
un sens de civisme et de loyauté. Telles doivent être désormais les nouvelles bases d’un
54

système fiscal qui favorise l’investissement, l’expansion des entreprises et donc la création
d’emplois et de richesses. C’est dans ce sens que l’Etat devra poursuivre une politique de
rationalisation, de lutte contre le gaspillage et de mobilisation des ressources internes en vue
de gagner le pari de l’édification d’une société solidaire et d’un État de droit.

Nous osons donc croire qu’une réforme fiscale pourrait avoir comme incidence,
l’allégement de la pression fiscale et que toutes ces mesures qui marquent un signal fort par
rapport au souci de l’assainissement de l’environnement économique, comme signer des
accords de non-double imposition, encouragé la transparence fiscale permettraient aux
sociétés congolaises en général d’améliorer leur rendement.
55

BIBLIOGRAPHIE

I. Textes juridiques et références bibliographiques


A. Textes juridiques
1. Constitution de la République Démocratique du Congo, In Journal officiel de la RDC,
numéro spécial du 18 février 2006, Kinshasa, 2006 (telle que révisée à ce jour) ;
2. OHADA, Acte uniforme relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement
d’Intérêt Économique, Acte adopté le 17 avril 1997 et paru au JO OHADA n°2 du 1er
octobre 1997 ;
3. Code civil congolais Livre III ;
4. La loi foncière ;
5. L’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 applicables aux impôts cédulaires sur
les revenus, in code général des impôts de la RDC, mise à jour du 31 mars 2021 ;
6. La loi n°004/2003 du 13 mars 2003 telle modifiée par la loi de finances n°21/029 du
31 décembre 2021 pour l’exercice 2022 ;
7. La loi n°07/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier telle que modifiée et
complétée par la loi n°18/001 du 09 mars 2018, In Journal officiel de la RDC, numéro
spécial du 28 mars 2018 ;
8. La loi n°07/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier telle que modifiée et
complétée par la loi n°18/001 du 09 mars 2018, In Journal officiel de la RDC, numéro
spécial du 28 mars 2018 ;
9. Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 (article 7), In
Journal Officiel, numéro spécial, Kinshasa, 3 février 2014 ;
10. Loi de finances n°21/029 du 31 décembre 2021 pour l’exercice 2022 In Journal
officiel de la RDC numéro spécial du 13 janvier 2022 ;
B. Références bibliographiques
II. Ouvrages
A. Ouvrages généraux
1. BARILARI, A. et Drapé R., Lexique fiscal, Dalloz, Paris, 1992 ;
2. CLAUDE (de) et AUGE P., Dictionnaire encyclopédique, Larousse, Paris, 1959
3. Gérard C., Vocabulaire juridique, 4eEdition PUF/QUADRIGE, Paris, 2003
4. GUILLIEN R., VINCENT J, Lexique des termes juridiques, Dalloz, Paris
5. OHADA, Droit des sociétés, Document destiné à une utilisation intellectuelle et
56

personnelle, édition 2014.


B. Ouvrages spécifiques sur la société commerciale
1. AMER YAHIA A., Le régime juridique des dividendes, éd. Harmattan, 2010 ;
2. ANOUKAHA F., CISSE Abdoullah, DIOUF Ndiaw, NGUEBOU TOUKAM J.,
POUGOUE P-G, SAMB Moussa, Sociétés commerciales et GIE, Collection Droit
uniforme africain, édition Bruylant, Bruxelles, 2002 ;
3. COZIAN M., VIANDIER A. et DEBOISSY F., Droit des sociétés, Litec, 2004 ;
C. Ouvrages spécifiques sur la fiscalité
1. BAKANDEJA wa MPUNGU G., Droit des finances publiques, Ed. Noraf, Kinshasa,
1997 ;
2. BERNARD et Al, Dictionnaire économique et financier, éd. Seuil, Paris, 1978.
3. BUABUA wa KAYEMBE M, Traité de Droit Fiscal Zaïrois, PUZ, Kin, 1993 ;
4. DUVERGER M., Finances publiques, 11ème édition, PUF, Paris, 1988 ;
5. G. BAKANDEJA wa MPUNGU, Droit des finances publiques, Ed. Noraf, Kinshasa,
1997 ;
6. M. KALONJI T., Précis de droit fiscal congolais, Ed. universitaire européenne, 2014
7. NGAOSYVATHN P., Le rôle de l’impôt dans les pays en voie de développement,
Tome1 LGDJ, 1974 ;
8. TROTABAS et J.M. COTTERE, Droit Fiscal, 3ème édition, Dalloz, Paris, 1987 ;
III. Articles
1. BITEGETSIMANA MBARUSHA A., RUKUNDO NDIZEYE J., «Fiscalité
congolaise face à la théorie d’Arthur LAFFER», in IJRDO – Journal of Business
management, 2022 ;
2. MOUTHIEU NJANDEU M. A., « Notion de société commerciale », in encyclopédie
du droit OHADA(Sous la direction de POUGOUE Paul-Gérard), Lamy, 2011 ;
3. MUFUNDJI TSHINAT-KARK C. « Le système d’imposition en République
Démocratique du Congo : l’état de lieu et perspectives d’avenir», in KAS Librairie
Africaine d’Etudes Juridiques 2, 2015 ;
4. MUZANG KODI, Corruption et gouvernance en RDC durant la Transition (2003-
2006), Institut D’études de Sécurité, Paris, 2008
5. NGOY NDJIBU et MUTONWA KALOMBE J. M, Analyse critique du système fiscal
de la RDC : fondement juridique et application de la loi, in KAS African Law Study
Library – Librairie Africaine d’Etudes Juridiques 2, 2015 ;
IV. Rapports et documents divers
57

A. Rapports
B. Documents divers
a) Notes de cours
1. BANZA ILUNGA A., Manuel de méthodologie de la recherche juridique Université
de Lubumbashi, faculté de Droit, 2023 ;
2. KALUNGA TSHIKALA V., Droit commercial II : les sociétés 2019 ;
3. KITOPI KIMPINDE A., note de cours de droit fiscal, UNILU, faculté de droit, 2022-
2023.
4. KOLA GONZE R., cours de Droit fiscal, 2005 ;
5. NKWANDA MUZINGA S., cours d’initiation à la recherche scientifique, UNILU,
2019-2020 ;
V. Thèses et mémoires
1. KITOKO LISOMBO E., Marcel SENGA PESSE, Pression fiscale et croissance
économique, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Université de
Kisangani, Kisangani, RD Congo.
2. MANLAMBI KAYAKO, Aspects fiscaux et financiers de la fiscalité, travail de
mémoire, ISC, Kinshasa, 2004-2005 ;
3. MAWIYA PEMBA F., Impact de la réforme fiscale sur le résultat comptable d’une
entreprise en RDC, Mémoire en Sciences de Gestion à UNP, 2013.
VI. Webographie
1. Impôt sur les bénéfices : principe et calcul – Capital.fr. https://www.capital.fr/votre-
argent/impot-sur-les-benefices-1401372. Consulté le 08 mars 2023 à 14h24’
2. Introduction générale au Droit des affaires OHADA – United Nations.
https://uncitral.un.org/sites/uncitral.un.org/files/media-
documents/EN/Colloquia/diarrah_20190326.pdf ;
3. Le régime juridique de la rémunération des dirigeants sociaux en droit ….
https://hal.univ-reunion.fr/hal-02547866/document Source : conversation avec Bing,
03/08/2023 ;
4. Régime de droit commun – Direction Générale des Impôts (DGI RDC).
https://dgi.gouv.cd/regime-de-droit-commun/ (consulté le 16 août 2023) ;
5. RDC : le Gouvernement se félicite de l’augmentation de la pression …. https://zoom-
eco.net/a-la-une/rdc-le-gouvernement-se-felicite-de-laugmentation-de-la-pression-
fiscale-de-8-en-2020-a-15-en-2022/ consulté le 24 août 2023 à 15h27’ ;
6. Réforme fiscale : tendances récentes et implications pour la RDC.
58

https://www.imf.org/-/media/Files/Countries/ResRep/COD/rdc-rforme-fiscale-rdc-
1114-sep-2017.ashx. Consulté le 24 août à 15h24’ ;
59

Table des matières


ÉPIGRAPHE ........................................................................................................................I
DÉDICACES ...................................................................................................................... II
REMERCIEMENTS ......................................................................................................... III
AVANT-PROPOS .............................................................................................................. IV
ABREVIATIONS ............................................................................................................... V
INTRODUCTION ............................................................................................................... 1
I. Objet du travail ........................................................................................................................1
II. État de la question ..................................................................................................................2
III. Problématique et hypothèses ................................................................................................ 3
IV. Méthodes et techniques de recherche ................................................................................... 5
V. Division du travail ..................................................................................................................7
CHAPITRE I. APPROCHE CONCEPTUELLE ........................................................................8
Section 1. DÉFINITION DES CONCEPTS .......................................................................8
Section 2. NOTIONS SUR LA SOCIÉTÉ COMMERCIALE ..........................................10
§1. Définition ..............................................................................................................10
A. Nature juridique de la société ......................................................................... 11
B. Du contrat de société .......................................................................................12
C. L’affectio-societatis ........................................................................................13
§2. Caractères de la société commerciale ...................................................................13
§3. Critères des sociétés commerciales ...................................................................... 18
A. La permanence ................................................................................................18
B. La personnalité juridique ................................................................................ 18
Section 3. NOTIONS DES REVENUS RÉALISÉS DANS UNE SOCIÉTÉ
COMMERCIALE ..............................................................................................................19
§1. Types de revenus ...................................................................................................20
A. Les revenus de la société elle-même .............................................................. 20
B. Les revenus des associés .................................................................................22
CHAPITRE II. LE SYSTÈME FISCAL CONGOLAIS .......................................................... 26
Section 1. THÉORIES GÉNÉRALES DE L’IMPÔT ....................................................... 26
§1. Définition de de la fiscalité ...................................................................................26
§2. Historique et évolution de l’impôt ........................................................................27
A. Historique ....................................................................................................... 27
B. Évolution .........................................................................................................27
C. Historique et évolution du système fiscal de la République Démocratique du
Congo ...................................................................................................................28
§3. Définition de l’impôt, ses éléments, ses principes et ses classifications .............. 29
A. Définition de l’impôt ...................................................................................... 29
B. Les éléments de l’impôt .................................................................................. 30
C. Principes de l’impôt ........................................................................................ 30
D. Classifications de l’impôt ............................................................................... 31
Section 2. STRUCTURE DU SYSTÈME FISCAL CONGOLAIS .................................. 33
§1. Régime d’imposition ............................................................................................ 34
Section 3. RÉSISTANCES À L’IMPOT ........................................................................... 34
§1. Formes de résistances ........................................................................................... 35
A. Forme passive ................................................................................................. 35
B. Forme active ....................................................................................................36
§2. Techniques utilisées .............................................................................................. 36
A. Le trafique des faux documents ( ou recours aux faut documents) ................ 36
60

B. La corruption des agents du fisc ..................................................................... 36


CHAPITRE III. DE LA FISCALITÉ DES REVENUS DE SOCIÉTÉS ................................. 38
Section 1. LES IMPÔTS SUR LES REVENUS ............................................................... 38
§1. L’IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES ET PROFITS (IBP) ...................................... 38
A. Base légale ...................................................................................................... 39
B. Matière imposable (assiette) ........................................................................... 39
C. Redevable (Qui supporte l’impôt ?) ................................................................41
D. Taux de l’IBP .................................................................................................. 41
E. Déclaration et payement de l’impôt sur les bénéfices et profits ..................... 41
§2. LA FISCALITÉ DES DIVIDENDES .................................................................. 43
A. Définition, nature juridique et fondement légal de l’impôt mobilier sur les
dividendes ............................................................................................................43
B. La matière imposable (ou revenus mobiliers imposables) ..............................43
C. Fait générateur, base imposable, redevables et taux de l’impôt mobilier ....... 44
D. Le taux ............................................................................................................ 44
E. Calcul de l’impôt, modalités de perception et échéance de déclaration de
l’impôt mobilier, exemptions et exonérations ..................................................... 45
Section 2. LES RÉSISTANCES À L'IMPOT DANS LES SOCIÉTÉS
COMMERCIALES ........................................................................................................... 46
§1. Résistance à l’impôt professionnel sur les bénéfices et profits (IBP) .................. 46
§2. Résistance à l’impôt mobilier sur les dividendes (IMD) ......................................47
A. La pression fiscale .......................................................................................... 47
B. La double imposition ...................................................................................... 48
C. La mauvaise gouvernance ...............................................................................48
D. La contestation politique ou sociale ............................................................... 49
Section 3. PERSPECTIVES D’AVENIR .......................................................................... 49
§1. Une réforme fiscale en vu de réduire la pression fiscale (alléger le taux
d’imposition sur les sociétés commerciales) .............................................................. 49
§2. Renforcer le contrôle fiscal ...................................................................................51
§3. Encourager la transparence fiscale ....................................................................... 52
CONCLUSION ................................................................................................................. 53
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................55
Table des matières ..............................................................................................................59

You might also like