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MEM396 Toutmas - 074347
MEM396 Toutmas - 074347
FACULTE DE DROIT
Département de Droit Économique et Social
ÉPIGRAPHE
1
Bertin NALUKOMA IRENGE & Arnold NYALUMA MULAGANO, «Pression fiscale et normes pratiques au Sud-Kivu», in
Conjonctures de l’Afrique centrale, P. 180
II
DÉDICACES
À vous mes parents pour votre amour, votre affection, votre soutien moral ainsi que pour vos
sages conseils pour la réussite de ma vie.
À vous mes frères et sœurs pour avoir cru en moi.
III
REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS
Ce travail de mémoire rentre dans le cadre de l’obtention du diplôme de licence de
Droit à l’université de Lubumbashi, en Droit Économique et Social. Il étudiera la fiscalité des
bénéfices et dividendes comme revenus réalisés par une société commerciale en République
Démocratique du Congo. L’idée de ce travail de recherche est venue du constat que les
investisseurs qui voudraient investir en République Démocratique du Congo doit faire face à
un gros problème fiscal.
En effet la fiscalité congolaise présente plusieurs problèmes pour les investisseurs,
notamment :
- La complexité et l’instabilité du système fiscal, qui rendent difficile le respect des
obligations fiscales et la prévision des coûts fiscaux.
- La faiblesse de l’administration fiscale, qui se traduit par un manque de transparence,
d’efficacité et de contrôle des recettes fiscales.
- La pression fiscale excessive, qui réduit la rentabilité des investissements et
décourage les initiatives privées.
- La concurrence déloyale, qui résulte de l’existence d’un secteur informel important
et de l’octroi de régimes fiscaux spéciaux à certains secteurs ou entreprises²³.
Ces problèmes affectent la confiance des investisseurs et le climat des affaires en
République démocratique du Congo. Il est donc nécessaire de réformer la fiscalité congolaise
pour la rendre plus simple, plus stable, plus équitable et plus efficace.
Cette étude se veut être une contribution devant permettre de mettre en relief les
différents obstacles de la fiscalité en République Démocratique du Congo. Ainsi, des
solutions sont proposées pour lever ces obstacles, en particulier ceux qui sont liés à
l’environnement des sociétés commerciales ainsi qu’à l’économie nationale.
Des difficultés n’ont pas manqué. Elles concernent particulièrement la disponibilité de
données fiables et actuelles. Elles concernent également la disponibilité des agents qui
prennent les décisions pour la réalisation de l’interview. Cette dernière situation nous a obligé
à nous contenter des entretiens informels que nous avons pu avoir avec quelques
professionnels et spécialistes
V
ABREVIATIONS
AG : Assemblée Générale
AGO : Assemblée Générale Ordinaire
ASBL : Association sans but lugratif
AUC : Acte Uniforme Relatif au droit comptable et à l’information financière
AUDSCGIE : Acte uniforme relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement
d’Intérêt Économique
CDI : Centre des impôts
CIS : Centre des impôts synthétiques
DGDA : Diréction Générale des Douanes et Accises
DGE : Direction des Grandes Entreprises
DGI : Diréction Générale des Impôts
IBP : Impôt sur les bénéfices et profits
IMD : Impôt mobilier sur les dividendes
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaire
RCCM : Registre de Commerce et des Crédits Mobiliers
RCM : Revenus des capitaux mobiliers
RDC : République Démocratique du Congo
RM : Revenu mobilie
1
INTRODUCTION
I. Objet du travail
L'objectif premier de toute société commerciale est la réalisation des bénéfices. C'est
pourquoi des auteurs ont pu dire que la société commerciale n'a pas d'âme ; elle ne connaît pas
les sentiments affectifs. Elle est guidée par un seul but : la recherche de bénéfices.2 Il s'agit
d'un élément fondamental qui permet de la distinguer d'autres groupements tels que le
groupement d'intérêt économique, la société coopérative et l’association.
La société commerciale est définie à l'article 4 de l’AUDSCGIE comme celle qui est «
créée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d'affecter à une
activité des biens en numéraire ou en nature, dans le but de partager le bénéfice ou de
profiter de l'économie qui pourra en résulter. Les associés s'engagent à contribuer aux
pertes ...3 ».
Aprioris donc, la société est constituée pour réaliser des bénéfices, mais la société peut
réaliser aussi des pertes.
Mais la situation généralement souhaitée, profitable non seulement à la société mais
également à l’État, est la réalisation des bénéfices. Ceux-ci feront d’abord l’objet d’un
prélèvement fiscal, ensuite une partie sera réinvestie dans la société sous forme de réserves et
une troisième partie enfin sera distribuée au titre des dividendes sur laquelle aussi sera
appliquée une autre forme de prélèvement fiscal. D’où ce choix de s’appesantir sur cette étape
déterminante de la vie des sociétés commerciales qu’est la réalisation des revenus en intitulant
notre travail De la fiscalité des revenus en droit des sociétés commerciales : cas des
bénéfices et des dividendes.
En effet sur le plan fiscal, les sociétés génèrent plus de recettes fiscales que les
individus. Ce qui permet à l’État d’avoir des moyens politiques. Et surtout, les sociétés
permettent de collecter plus facilement les contributions.
Mais le problème que pose l’impôt n’est pas le moindre, il divise les classes sociales :
pour le gouvernement, la priorité est accordée à l’accroissement d’assiette imposable, à
l’augmentation de taux de l’impôt, à la maximisation des recettes, Par contre pour les
contribuables, ils considèrent l’impôt comme racket, un moyen pour un enrichissement sans
2
François ANOUKAHA , CISSE Abdoullah, DIOUF Ndiaw, Josette NGUEBOU TOUKAM , Paul-Gérard POUGOUE , SAMB Moussa,
Sociétés commerciales et GIE, Collection Droit uniforme africain, Bruylant, Bruxelles, 2002, p. 124
3
OHADA, Acte uniforme relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique, Acte adopté le
17 avril 1997 et paru au JO OHADA n°2 du 1er octobre 1997,
2
4
Clément MUFUNDJI TSHINAT-KARK, « Le système d’imposition en République Démocratique du Congo : l’état de lieu et
perspectives d’avenir», in KAS Librairie Africaine d’Etudes Juridiques 2, 2015 , p 374.
5
Simplice NKWANDA MUZINGA, cours d’initiation à la recherche scientifique,UNILU, 2019-2020, p80
6
Fabrice MAWIYA PEMBA, Impact de la réforme fiscale sur le résultat comptable d’une entreprise en RDC. Mémoire en
Sciences de Gestion à UNP, 2013, p 1
3
nous nous démarquons de nos prédécesseurs dans le fait que dans notre nous nous sommes
intéressés à l’étude de la fiscalité de seuls revenus réalisés dans une société commerciale pour
réaliser quel est son impact sur l’économie congolaise, savoir donc si cette fiscalité permet
d’attirer les investisseurs dans l’État.
A. Problématique
Rappelons que la problématique est l’ensemble des questions que le chercheur se pose
d’un phénomène qu’il se propose d’étudier. Elle peut être formulée affirmativement ou
interrogativement.7
Le professeur Victor KULUNGA TSHIKALA, pour sa part, note que la
problématique est la question principale que l’auteur se pose et à laquelle il entend répondre
au bout de ses recherches. Elle doit, selon lui être formulée de sorte qu’elle puisse s’allier au
thème contenu dans le sujet.8
En effet, pour se développer et s’épanouir, toute société humaine a besoin des
institutions, qui devraient gérer la chose publique et bien organiser le pouvoir. La tâche qui
incombe à l’Etat est immense et exige des moyens importants tant matériels, humains que
financiers. C’est ainsi que le droit fiscal a été institué pour permettre à l’État de se procurer
les moyens nécessaires pour sa subsistance, « les finances publiques étant une science de
moyens, par lesquels l’Etat et les collectivités publiques se procurent et utilisent les ressources
nécessaires à la couverture des dépenses publiques, par la répartition entre les individus des
charges qui en résultent »9.
Parmi les moyens d’action financiers de l’Etat, nous avons les dépenses publiques et
les ressources publiques.
Dans ces dernières, nous retrouvons les ressources définitives, de trésoreries et celles
extraordinaires ; mais nous attirons toute notre attention sur les ressources définitives parce
qu’elles comprennent les ressources fiscales et les ressource non fiscales. Et de toutes les
ressources publiques définitives « l’impôt » constitue la principale source de revenu dans un
État car lorsqu’il est prélevé, il n y a pas une contrepartie précise en faveur du contribuable.
On part de l'idée que seule l'autorité politique peut satisfaire la demande des biens
7
IPO, cours d’initiation à la recherche scientifique, inédit G1 ECO/ UNILU, 2006-2007
8
S. NKWANDA MUZINGA, Opcit,, P57
9
DUVERGER M, cité par NGOY NDJIBU et MUTONWA KALOMBE Jean-Marc Pacifique, Analyse critique du système fiscal de la
RDC : fondement juridique et application de la loi, KAS African Law Study Library – Librairie Africaine d’Etudes Juridiques 2,
2015, p. 484
4
B. Hypothèses
Dans le langage courant, le terme hypothèse évoque la présomption que l’on peut
construire d’un problème donné.10
Les hommes de sciences définissent l’hypothèse comme une série de réponses
proposées ou provisoires, mais vraisemblables au regard des questions soulevées par la
problématique.11
En effet, à la suite de la Deuxième Guerre mondiale, quand les taux marginaux étaient
très élevés, le consentement collectif à contribuer financièrement à l’État l’était également.
Depuis, on entend de plus en plus souvent parler de « fardeau » ou de « charges » fiscales, du
« poids » des impôts qu’il faut « alléger ». Tout cela laisse entendre que c’est lourd,
compliqué et à limiter au maximum. Il n’est pas étonnant alors que les personnes qui en ont
les moyens cherchent à se « libérer » de la contrainte de contribuer au trésor public12.
À ces propos, pour répondre à la problématique, nous avons émis les hypothèses
suivantes :
Quant-à la question de savoir l’impact qu’aurait cette fiscalité sur les investissements.
Et donc savoir si la fiscalité sur les sociétés permet-elle d’attirer les investisseurs ? En effet
10
S. NKWANDA M., Opcit P59
11
Idem
12
Aime BITEGETSIMANA MBARUSHA, Jackson RUKUNDO NDIZEYE, «Fiscalité congolaise face à la théorie d’Arthur LAFFER»,
in IJRDO – Journal of Business management, 2022, p. 2
5
les entreprises tiennent compte de la pression fiscale lorsqu'elles décident où établir leur siège
social ou leurs activités. Ainsi les pays ou régions offrant des régimes fiscaux plus favorables
peuvent attirer davantage de sociétés commerciales, créant ainsi des emplois et stimulant
l'économie locale. Cependant la République Démocratique du Congo connaît un taux de
pression fiscale un peu plus élevé par rapport à d’autres. Notamment avec une pression fiscale
qui ne cessent d’augmenter , ce qui n’ouvre pas le chemin aux investissement de venir au pays.
Et les commerçants cherchant généralement à maximiser leurs bénéfices afin de
récompenser leurs actionnaires et de financer leur croissance. Réduire leur imposition, leur
permettrait de conserver davantage de bénéfices pour réinvestir dans leur activité ou distribuer
des dividendes plus élevés.
En effet la résistance à la fiscalité (la fraude et l’évasion fiscales) n’étant en majeur
partie que résultantes d’une pression fiscale élevée dans une économie donnée, comme
l’indique la théorie de l’économiste américain Arthur LAFFER : « trop d’impôts tuent l’impôt
», nous osons donc croire qu'une réforme fiscale pourrait avoir comme incidence,
l’allègement de la pression fiscale et que toutes ces mesures qui marquent un signal fort par
rapport au souci de l’assainissement de l’environnement économique, permettraient aux
sociétés congolaises en général d’améliorer leur rendement. Car en effet, une pression fiscale
élevée freinerait la consommation et la production et empêche ainsi d’attirer les investisseurs
d’investir dans l’économie du pays alors que le contraire aurait pour incidence la relance de la
consommation et la stimulation de la croissance.
A. Méthodes
13
Aimé BANZA ILUNGA, Manuel de méthodologie de la recherche juridique Université de Lubumbashi, faculté de Droit,
2023, p. 29
6
B. Techniques
La technique est définie comme un instrument qui permet de découvrir ou observer les
faits et recueillir les différentes données de renseignement sur les faits.16
À ce propos nous avons retenu pour notre travail une technique ; la technique
documentaire.
- Technique documentaire
Selon le professeur Simplice NKWANDA MUZINGA, la technique documentaire
met le chercheur en présence des documents supposés contenir les informations recherchées.
L’observation sur la réalité transite par la lecture des œuvres aussi bien matérielles
qu’immatérielles produites par l’homme vivant en société. Parmi ces documents, on peut
distinguer les documents écrits, les documents technologiques, les documents virtuels, les
documents phonétiques etc.17
Cette technique nous permet d’avoir accès aux ouvrages scientifiques qui ont un
rapport avec notre travail. Pour ce faire, nous avons eu à lire dire l’Acte Uniforme portant
droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, le code des impôts
de la République Démocratique du Congo, des articles, des mémoires et bon nombre
14
Aimé BANZA ILUNGA, opcit, p. 29
15
S. NKWANDA M., opcit P63
16
Ibidem
17
Ibidem, P80
7
d’ouvrages.
Délimitation du travail
Il faut noter que dans tout travail scientifique, la délimitation du sujet est fondamentale
car elle permet à situer dans le temps et dans l’espace le travail.
Dans le temps notre travail couvrira la période des années allant de 2010 à 2020
Pour notre travail, il sied de préciser que nous n’allons nous limiter qu’à l’étude de la
fiscalité sur les bénéfices et les dividendes comme revenus des société commerciale
V. Division du travail
18
CLAUDE (de) et AUGE P., Dictionnaire encyclopédique, Larousse, Paris, 1959, p.411
19
Idem
20
Gérard CORNU, Vocabulaire juridique, 4eEdition, PUF/QUADRIGE, Paris, 2003, p. 900
9
c) Société commerciale :
De manière générale, le mot société désigne un groupe d’individus d’une époque, d’un
mode de fonctionnement ou d’un type particuliers, un groupement structuré et organisé
d’individus ou plus simplement un ensemble de personnes vivant d’une façon organisée et
structurée par des institutions et des conventions.22
L’article 446.1 du code civil Congolais livre III définit la société comme « un contrat
par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent de mettre quelque chose en commun en
vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter »23
La société commerciale est créée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par
un contrat, d'affecter à une activité des biens en numéraire ou en nature, dans le but de
partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter.24
d) Droit de sociétés commerciales :
Il faut entendre ici par Droit de sociétés commerciales l’ensemble des règles juridiques
qui régissent l’organisation et le fonctionnement des sociétés dont l’activité est l’exercice du
commerce.
Le droit des sociétés commerciales est organisé en République Démocratique du
Congo et a ses principales sources les Actes Uniformes de l’OHADA qui sont des textes
juridiques qui régissent les matières du Droit des affaires et sont d’application immédiate dans
les États membres de l’organisation (OHADA).
e) Revenu :
Étymologie : de revenir, composé du préfixe re-, indiquant un retour à un état initial et
du latin venire, aller, venir, arriver.
En économie, un revenu est l'ensemble des ressources ou droits qu'un individu, une
entreprise ou une collectivité publique, perçoit sur une période donnée, en nature ou en
21
Roger KOLA GONZE, cours de Droit fiscal, 2005, p. 7
22
Victor KALUNGA TSHIKALA, Droit commercial II : les sociétés 2019, p. 6
23
L’art 446.1 du code civil congolais livre III
24
L’art 4 AUSCGIE
10
monnaie, sans prélever sur son patrimoine. Synonymes de l'allocation, gain, pension, produit,
rente, rétribution, salaire.
D’une façon plus explicite nous pouvons dire que les revenus d’un individu sont
constitués des ressources diverses qu’il tire de son travail (salaire, traitement, …) ou de son
capital, mobilier ou immobilier (loyer, dividende, intérêt, …) ou simultanément de son travail
et de son capital, c’est-à-dire des revenus mixtes (bénéfices, profits, …).
§1. Définition
En principe, la société se définit, selon l’article 4 de l’acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, comme suit : « la société
commerciale est créée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat,
d’affecter à une activité des biens en numéraire ou en nature ou de l’industrie, dans le but de
partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui peut en résulter. Les associés s’engagent
à contribuer aux pertes dans les conditions prévues par la présente charte. La société
commerciale doit être créée dans l’intérêt commun des associés »26.
25
Fabrice KABAMBA KADIMA, Le sort des contrats et des conflits de travail en cours dans les sociétés
commerciales en voie de disparition à l’Université de Mbuji-Mayi - Droit 2016
26
Article 4 de l’AUDSCGIE précité
11
Les sociétés sont en effet les principaux acteurs de la scène des affaires. Des personnes
mettent en commun des biens et des énergies en vue de réaliser, par les opérations qu’elles
font ensemble, des bénéfices partageables ou tout simplement pour profiter de l’économie qui
pourra en résulter. Si l’on y ajoute que le partage des bénéfices a pour corollaire la
contribution aux pertes de tous les associés, on se convainc vite que l’idée de groupement est
née pour pallier les limites de l’entreprise individuelle : seuil de productivité faible, absence
de patrimoine d’affection a priori, intérêt fiscal. De plus, le groupement est personnifié.
Tout d’abord, la notion d’entreprise est une notion économique qui renvoie à un
ensemble des moyens humains et matériels réunis et organisés en vue de la production ou de
la distribution des biens et services. Cette notion est expressément visée en droit du travail et
apparaît de plus en plus en droit des affaires. Ainsi, la société est une des techniques
principales d’organisation juridique d’une entreprise c’est-à-dire de formes juridiques
essentielles de celle-ci. Donc, toute société est une entreprise mais toute entreprise n’est pas
une société.27
- Un contrat :
Entant que contrat, l’article 4 dit que « la société commerciale est créée par deux
ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter …peut en résulter ». Ce
qui implique que la société est un des contrats spéciaux prévus par l’acte uniforme. Le
contrat de société est qualifié comme tel par le législateur uniforme qui lui donne des
éléments caractéristiques ou spécifiques (l’affectation des biens, la recherche et le partage
de bénéfice au profit d’une économie, la contribution aux pertes et l’affectiosocietatis).28
Dans la pratique, le contrat de société sont les statuts. Néanmoins, il est possible
qu’une société soit qualifiée comme telle sans qu’il y ait la formalité d’immatriculation,
27
OHADA, Droit des sociétés, Document destiné à une utilisation intellectuelle et personnelle, édition 2014, p. 2
28
Ibdm
12
on parle dans ce cas de société dépourvue de personnalité juridique. Tels sont les cas des
sociétés de fait, en participation et créées de fait.
- Une institution
En plus d’être un contrat, la société est aussi une institution ou bien une personne
morale c’est-à-dire, à en croire le doyen HAURIOU, la société est un organisme créé et
fonctionnant selon une constitution légale, impérative et durable, autonome par rapport à
ses fondateurs. Suivant cette acception, la société est une personne distincte de ses
associés à laquelle le droit reconnait, dans les conditions d’immatriculation au RCCM, la
personnalité juridique : la personne morale société est un acteur de la vie juridique, entant
que tel, sujet des droits et des obligations.29
Les sociétés, entant qu’institutions, sont des personnes, dites morales, par
opposition aux personnes physiques, qui sont les individus. Sujets de droit, elles ont des
droits, des obligations et une autonomie patrimoniale. Comme toute personne juridique, la
société à une vie qui se déroule entre sa création et sa dissolution. Pendant cette durée, la
société doit être identifiée ; elle jouit de droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux.
B. Du contrat de société
En effet, avec le droit romain, est née la société, «type contractuel», sûr et reconnu,
et donc «contrat nommé». C’est seulement à ce moment qu’ont été définis ses éléments
caractéristiques. Le contrat de société, synallagmatique par définition est donc apparu
comme un contrat par essence consensuel. par nature, il est conclu à titre onéreux et est
donc commutatif par destination. La pratique et la doctrine ont conservé l’héritage de ces
caractères essentiels du contrat de société défini par les romains.30
29
Ibdm, p. 8
30
Ibdm
13
une fois ces éléments réunis, le contrat de société qui n’est pas une fin en soi, crée un
être juridique distinct: la société-personne morale. Celle-ci va alors fonctionner de manière
autonome et peut même dans un intérêt social certain se restructurer pour s’adapter aux
circonstances économiques du moment.
La théorie générale des sociétés intègre donc les notions fondamentales et les règles
techniques communes, qu’il s’agisse du contrat de société, ou de la personne morale qui en
résulte, ou des pénalités.
C. L’affectio-societatis
L’affectio-societatis est en fait l’intention permanente qui existe entre les associés de
coopérer, collaborer pour permettre à la société d’atteindre son objectif. Et ce, sur une base
égalitaire.31
Il existe de très fortes similitudes entre les sociétés et bien d’autres groupements
associatifs. Ces similitudes méritent d’être soulignées avant l’examen des caractéristiques
mêmes des sociétés commerciales.
La société et l’association
La société
De manière générale, le mot société désigne un groupe d’individus d’une époque, d’un mode
31
V. KALUNGA TSHIKALA Opcit, p. 6
14
L’association
Dans son sens général, l’association est entendue comme un groupement des
personnes physique ou morale qui mettent en commun leur connaissance, activités et
ressources, en vue d’atteindre un but déterminé, lucratif ou désintéressé. Mais dans son sens
restreint et juridique, le mot association désigne un groupement dont les membres
poursuivent en commun u but autre que celui de partager des bénéfices, c’est dans ce sens
que sont entendues les associations sans but lucratif, (ASBL) en sigle. Dans toute leur
diversité (voir la loi du 20 juillet 2001 relative aux associations sans but lucratif et aux
établissements d’utilité publique.
La société est créée pour la réalisation et le partage des bénéfices, l’association est
créée pour tout type de finalité : social, culturel, économique… il peut cependant arriver- et
cela arrive souvent que l’association réalise un bénéfice. Cela n’est qu’un moyen
d’autofinancement. A cet effet, la loi du 20 juillet 2001 relative aux ASBL définit
l’association sans but lucratif comme celle qui ne se livre aux activités commerciales,
économiques ou industrielles si c’est à titre accessoire.
Toute entité qui se livre aux opérations de production des biens et des services destinés à
la vente évalue périodiquement ses activités pour en déterminer le résultat, celui-ci peut être
bénéfique ou déficitaire. Cela vaut autant pour les associations que pour les sociétés. La
32
Ibidem, p6
15
nuance entre l’association et la société réside ainsi sur la substance des intérêts attendus par
les fondateurs, la société est créée pour la réalisation des bénéfices que les associés se
partageront. Le terme bénéfice est entendu comme un gain matériel, principalement monétaire,
en cas de perte, les associés en supportent le coût en tenant de la forme de la société selon
qu’ils avaient stipulé une responsabilité limitée ou illimitée.
Les sociétaires (membres d’une association) n’ont pas de vocation au résultat. Ils ne
peuvent ainsi ne tirer profit des gains matériels générés par l’association, ni être tenus des
dettes de l’association. Des rémunérations peuvent cependant allouées aux dirigeants de
l’association et au nombre du personnel.33
La société et l’indivision
L’indivision
Est une situation dans laquelle se trouvent des biens sur lesquels s’exercent des droits
de même nature appartenant à plusieurs personnes. Elle est une situation juridique
naturellement non voulue par les personnes intéressées. Il en ainsi des biens successoraux
non encore partagé. Dans bien des cas, la masse des bien indivis est considérée comme une
universalité, mais elle n’est pas pour autant érigée en une personne morale à part entière.34
Bien que proche de la société, l’indivision s’en distingue profondément sur deux
aspects : la précarité et le mode de gestion.
Pourtant, la société est appelée à exister pour toute la durée prévue dans l’acte
33
Victor KALUNGA Op cit p7
34
Ibidem
35
L’art 34 de la loi foncière
16
b. La majorité ou unanimité
Dans une société, les décisions sont prises à la majorité des voix des associés. Certes,
il ne s’agit pas de transposer les principes démocratiques dans le monde des affaires étant
donné que la pondération électorale de chaque associé est déterminée par le nombre de titre
sociaux qu’il détient (sauf dans les sociétés coopératives). Mais la règle de prise de décision
dans les assemblées des associés demeure la majorité encore qu’un seul peut détenir la
majorité des voix.
Par contre, les divisaires doivent toujours décider à l’unanimité s’ils veulent faire
perdurer leur situation. Lorsque cette unanimité est rompue, toute partie peut demander le
partage ou la licitation des biens.37
Il existe une grande diversité, on distingue entre les personnes morales au nombre desquelles
se comptent les sociétés. Plusieurs critères sont pris en compte pour les catégories.
Le droit applicable
D’après le droit applicable, on distingue entre les personnes morales de droit public et les
personnes morales de droit privés.
Les personnes morales de droit public sont celles qui dans leur activité juridique, sont
revêtues des prérogatives exorbitantes de droit commun. Au plan interne, il s’agit des
collectivités territoriales (État et ses démembrements personnalisés) ainsi que des
établissements publics créés par ces collectivités territoriales par le mécanisme de la
décentralisation technique.
Les personnes morales de droit privé sont des entités créées par les personnes morales de droit
36
L’art 28 de l’AUSCGIE
37
Victor KALUNGA Op cit p8
17
public ou par les personnes physiques ou encore entre ces deux dernières catégories. Elles
revêtent diverses formes : associations, sociétés, établissements d’utilité publique,
fondations… les personnes morales de droit privé sont, à l’instar des personnes physique, des
particuliers. Elles sont soumises aux règles de droit privé dans leurs rapports avec les autres
sujets de droit.
b. Le but de l’association
Partant du fait que les associations sont des entités de droit privé, on distingue, d’après leur
but, entre : les associations sans but lucratif et les associations à but lucratif.
Les associations sans but lucratif (ASBL) sont créées dans un but autre que le partage des
bénéfices. Elles sont régies par la loi du 20juillet 2001 et sont de diverses formes :
Les associations à but lucratif sont créées dans un but d’exercer une activité économique
devant permettre à leurs membres de tirer un gain matériel, elles sont appelées sociétés.38
c. L’objet social
L’objet social est entendu comme l’activité à laquelle se livre la société. On distingue,
d’après ce critère, entre :
Les sociétés commerciales (lorsque l’objet de la société est une activité commerciale,
la forme commerciale de la société est obligatoire, L’art 3 de l’AUSCGIE, sauf
dérogation en ce qui concerne les sociétés coopératives, L’art 1 de l’AUSCOOP) ;
38
Art 4 de l’AUSCGIE
18
Les sociétés coopératives (leur objet peut être civil ou commercial mais se
particularise par leur mode de fonctionnement en application des principes
coopératifs) ;
Les sociétés civiles (créées pour l’exercice d’une activité civile mais il n’est pas
interdit d’exercer une activité civile au moyen d’une société commerciale)
A. La permanence
La société est naturellement créée pour une durée plus longue. Pour ce faire, elle a vocation à
durer dans le temps pour permettre la réalisation des objectifs que ses fondateurs lui ont
assignés, la société est donc une institution.
La durée de vie d’une société peut être déterminée ou indéterminée. Dans tous les cas, cette
B. La personnalité juridique
39
Art 28 de l’AUSCGIE
19
La capacité juridique de jouir et d’exercer des droits, ester en justice tant en demande
qu’en défense ;
En tant que sujet de droit, les sociétés commerciales peuvent voir leur propre responsabilité
mise en cause. Mais il ne peut s’agir que de la responsabilité civile. En droit OHADA, il est
de principe que les personnes morales sont pénalement irresponsables.40
● les sociétés de capitaux que sont les Sociétés Anonymes (SA) et les Sociétés à
Responsabilité Limitée (SARL). Dans ces types de sociétés, peu importe la qualité de
l’associé. Ce qui est important, ce sont ses capitaux qu’il apporte à la société. Dans ces
sociétés, la responsabilité des associés est limitée aux apports. Ainsi, sont-elles préférées par
la plupart des opérateurs économiques.
● les sociétés de personnes au nombre desquelles nous pouvons citer les sociétés en nom
collectif (SNC), les sociétés en commandite simple (SCS), les sociétés en participation, les
sociétés de fait et les sociétés créées de fait. Dans ces types de sociétés, l’importance est mise
sur la qualité de l’associé (intitu personae).
La société en son sens restreint désigne une personne morale créée par une ou plusieurs
personnes qui mettent en œuvre leurs ressources en vue de jouir des bénéfices de son activité
( article 446.1 du CCC-LIII, art. 4-AUSCGIE)41.
40
V. KALUNGA TSHIKALA ; op cit p10
41
Ibidem, p 6.
20
Ainsi, la société commerciale ne poursuit que la réalisation des bénéfices ou profits à partir
des ressources des associés. C’est ce résultat positif qui constitue les revenus.
Ici nous devons distinguer deux grandes catégories de revenus réalisables dans une
société commerciale ; nous avons premièrement les revenus réalisés par la société elle-même
et ceux qui reviennent aux associés.
Dans cette catégorie nous avons comme revenus sociale les bénéfices réalisés par la
société à partir des capitaux investis pour l’exercice des ses activités.
1. Bénéfices
Le bénéfice est selon l’article 4 de l’Acte Uniforme portant Droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique la raison même de la création d’une
société commerciale.
L’affectation des bénéfices réalisés par la société commerciale est une opération qui
consiste à répartir le résultat de l’exercice entre les associés ou actionnaires, les réserves et le
report à nouveau. Elle doit respecter un ordre de priorité et des modalités prévues par
21
−L’apurement des pertes antérieures : le bénéfice doit être utilisé en priorité pour
couvrir les pertes reportées des exercices précédents.
En cas de perte ? Apriori constituée pour faire des bénéfices, la société peut aussi
réaliser des pertes. Cette hypothèse constitue le revers de la médaille en matière de société.
Autrement dit, en l’absence de bénéfices, la société sera dans la majorité des cas en déficit.
Les pertes alors constatées devront être supportées par les associés. Ceux-ci n’ont pas la
possibilité ou le pouvoir de denier la contribution aux pertes. En effet, en contrepartie de son
apport, l’associé reçoit des titres sociaux qui lui confèrent des droits mais aussi le cas échéant,
l’obligation de contribuer aux pertes sociales dans les conditions prévues pour chaque forme
de société43. Cette contribution n’est pas très apparente en cours de fonctionnement de la
42
Introduction générale au Droit des affaires OHADA – United Nations.
https://uncitral.un.org/sites/uncitral.un.org/files/media-documents/EN/Colloquia/diarrah_20190326.pdf consulter le 01
août 2023
43
Art 53-3° de l'AUSCGIE
22
société car les pertes font l’objet d’un traitement comptable et sont portées au passif du bilan
en report à nouveau débiteur44.
Selon l’Acte uniforme du 30 janvier 2014 relatif aux droits des sociétés commerciales
et des groupements d’intérêt économique (GIE), il existe plusieurs types de revenus que les
associés peuvent percevoir dans les sociétés commerciales, selon la forme juridique de la
société et les dispositions statutaires¹.
1. Les dividendes
Ce sont les parts du bénéfice net distribuable aux associés, proportionnellement à leurs
apports dans le capital social. Les dividendes sont versés après l’approbation des comptes
44
COZIAN Maurice, VIANDIER Alain et DEBOISSY Florence, Droit des sociétés, Litec, 2004, p. 70
45
AMER YAHIA Amel, Le régime juridique des dividendes, éd. Harmattan, 2010, p. 14.
23
annuels par l’assemblée générale ordinaire des associés. Les dividendes sont soumis à l’impôt
sur le revenu des personnes physiques ou à l’impôt sur les sociétés, selon le régime fiscal
applicable à la société.
La mise en commun des biens en vue de partager les bénéfices fait naître une
divergence d’intérêts justifiant la protection de l’intérêt supérieur, celui de la société. Si elle
demeure un contrat au moment de sa formation notamment par le choix de type de société, la
liberté d’adhésion et l’établissement des clauses dans les statuts ; elle tend à devenir une
institution c’est-à-dire un corps social dépassant les volontés individuelles à laquelle les
associés ne peuvent qu’adhérer46. À cet égard, la distribution des dividendes est soumise à une
condition financière à laquelle les associés ne peuvent pas déroger.
Constituée en vue de partager les bénéfices, la société doit réellement les réaliser.
Les dividendes sont une partie des bénéfices répartis entre les associés. La perception
des dividendes semble être l’une des motivations majeures quant à l’acquisition de la qualité
d’associé ou d’actionnaire.
46
MOUTHIEU NJANDEU Monique Aimée, « Notion de société commerciale », in encyclopédie du droit OHADA(Sous la
direction de POUGOUE Paul-Gérard), Lamy, 2011, p. 1272.
47
Art. 144 de l'AUSCGIE
24
Il en résulte que la distribution des dividendes induit une « assiette » bénéficiaire mais
aussi disponible.
Il ne suffit pas donc pas d’être ponctuellement bénéficiaire; ainsi aucune distribution
des dividendes ne peut être envisagée si la société a pendant un exercice donné réalisé un
résultat déficitaire, et que le report à nouveau antérieur ne puisse absorber les dites pertes (Le
capital ne doit jamais servir d'assiette de distribution. Seules les réserves peuvent
subsidiairement servir comme telle).
Ce faisant, la mise de paiement des dividendes doit s’effectuer dans les neuf (9) mois
après la clôture de l’exercice, soit au plus tard le 30 Septembre pour un exercice commençant
au 1er Janvier ; la prolongation de ce délai peut être accordée par la juridiction compétente49.
48
L’article 146 alinéa 2 de l'AUSCGIE
49
l’Article 146 alinéa 4 de l’AU précité
25
2. Les intérêts
ce sont les rémunérations des apports en numéraire ou en nature effectués par les
associés, en plus de leurs parts dans le capital social. Les intérêts sont calculés selon un taux
fixé par les statuts ou par une décision collective des associés. Les intérêts sont versés avant la
répartition du bénéfice net. Les intérêts sont soumis à l’impôt sur le revenu des personnes
physiques ou à l’impôt sur les sociétés, selon le régime fiscal applicable à la société.
3. Les tantièmes
Les tantièmes sont des parts de copropriété d’un immeuble ou d’un ensemble
immobilier. En droit OHADA, les tantièmes ont été supprimés par l’acte uniforme relatif aux
droits des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique50. Cependant, les
jetons de présence ont été maintenus et leur nature juridique ainsi que leur mode de répartition
ont été examinés51.
ce sont les droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux attachés aux apports effectués par
les associés dans le capital social. Les parts sociales représentent la valeur nominale des
apports, augmentée ou diminuée des éventuelles primes ou décotes. Les parts sociales
confèrent aux associés le droit de participer aux décisions collectives, de recevoir une quote-
part des bénéfices et de l’actif net en cas de liquidation, et de céder ou transmettre leurs parts
sous certaines conditions. Les parts sociales ne sont pas soumises à l’impôt, sauf en cas de
cession ou de transmission à titre onéreux.
50
Le régime juridique de la rémunération des dirigeants sociaux en droit …. https://hal.univ-reunion.fr/hal-
02547866/document Source : conversation avec Bing, 03/08/2023
51
Introduction générale au Droit des affaires OHADA – United Nations.
https://uncitral.un.org/sites/uncitral.un.org/files/media-documents/EN/Colloquia/diarrah_20190326.pdf.
26
Le mot « Fisc » d’où est tiré l’adjectif « fiscal » vient du latin « Fiscus » qui signifie
« Panier »52. Dans la Rome antique, il désignait une sorte de panier (ou de corbeille) dans
lequel on récoltait l’argent que les citoyens romains devaient verser pour le compte du Roi.
Aujourd’hui, par le terme Fisc on entend « l’Administration chargée de la perception
des impôts « 53
. Il désigne la même réalité que le terme « trésor public » qui signifie
l’ensemble de services dépendant du ministère des finances ayant pour missions principales
d’effectuer des opérations des recettes et des dépenses des organismes publics et d’assurer la
trésorerie de l’Etat54
En outre, les impôts constituent de nos jours la ressource principale des États, ainsi,
pour éviter l’anarchie dans leur prélèvement, il existe dans chaque pays un ensemble des lois
et règlements qui régissent ce domaine, et le cours du droit fiscal a pour objet d’élucider cette
réglementation dont la technicité est de notoriété publique.
Le droit fiscal peut donc être défini comme la science des règles juridiques qui
régissent les opérations de la détermination, la liquidation et le recouvrement des impôts ainsi
que celles des procédures y relatives55.
L’étude de la Fiscalité est donc complémentaire à celle des Finances publiques qui
sont une science qui a pour objet « l’étude des moyens et techniques don’t disposent les
personnes morales publiques pour se donner des ressources et couvrir les dépenses
nécessaires à leur vie » .
La fiscalité est comprise comme étant l’ensemble des lois, règlements, procédures et
pratiques administratives relatifs à l’impôt 56. C’est, en fait, un terme qui désigne
généralement l’ensemble des textes légaux et réglementaires concernant les impôts.
52
CLAUDE (de) et AUGE P., Opcit., p.411
53
Idem
54
G. CORNU, opcit., p. 900
55
R. KOLA GONZE, opcit., p.3
56
Barilari, A; Drapé, R., Lexique fiscal. Dalloz, Paris (1992, p. 85.
57
Buabua Wa Kayembe, Traité de droit fiscal zaïrois, P.U.Z., Kinshasa, 1993, p. 13.
27
A. Historique
Il est essentiel, pour comprendre ce qu’est l’impôt, l’importance qu’il a pris dans notre
société et les principes qui sous-tendent son élaboration et son application, d’en étudier
l’histoire. L’impôt est, en effet, une œuvre civilisationnelle qui s’inscrit dans une continuité
vieille de plusieurs millénaires et reflète les évolutions politiques, économiques, sociales et
idéologiques des époques qu’il a traversées. Il est, ainsi, le fruit d’une longue évolution
historique qu’il est nécessaire de retracer, afin de mieux cerner non seulement ses
caractéristiques permanentes, mais aussi les modifications profondes qui l’ont façonné et les
rôles qui lui ont été successivement assignés par l’État.
L’impôt ne date pas d’aujourd’hui. Sa naissance est liée à une certaine forme de
société étatique. Le texte le plus ancien traitant de l’impôt est situé au troisième millénaire
avant Jésus-Christ, à l’époque sumérienne, brillante civilisation qui servit de point de départ à
l’empire babylonien58.
Plusieurs années avant J.C. les romains prélevaient déjà l’impôt si bien que ce dernier
a pu dire donner à César ce qui est à César.
B. Évolution
58
TROTABAS et J.M. COTTERE, Droit Fiscal, 3ème édition, Dalloz, Paris, 1987, p.343
59
G. BAKANDEJA wa MPUNGU, Droit des finances publiques, Ed. Noraf, Kinshasa, 1997, p.59
60
TROTABAS et J.M. COTTERE, opcit., p 7
61
R. KOLA GONZE, opcit., p. 7
28
Mais, depuis la fin du 19èS, avec le passage de l’Etat gendarme à l’Etat providence,
l’impôt n’a plus seulement une importance financière et politique mais aussi économique et
sociale. Cette irruption de la fiscalité dans les domaines économiques et sociaux s’est
accompagnée non seulement de l’évolution de la notion d’impôt mais aussi d’un
perfectionnement de l’outil fiscal, si bien qu’on a débouché sur des véritables systèmes
fiscaux d’une grande complexité.62
En somme, les chefs étaient chargés de trouver des remèdes aux problèmes
susceptibles d’affecter la santé publique des villageois, leur sécurité personnelle et la sécurité
de leurs biens. Pour y parvenir, il fallait le concours de tous et de chacun.
A l’arrivée de l’autorité coloniale, le congolais d’an tant a connu un autre type d’impôt
appelé : impôt de capitation (cuput = tête) qui signifie «taxe par tête», qui consistait en un
prélèvement opéré sur charge d’individu comme tel, sans tenir compte de ses ressources ni de
ses bilans.
Le but de cet impôt était de procurer des recettes à l’Etat et surtout de combattre
l’oisiveté en obligeant les redevables à se procurer l’argent nécessaire au paiement de l’impôt,
forçant ainsi les autochtones à abandonner l’économie de subsistance et à développer
l’économie des marchés. Par la suite, certains nationaux ont développé des activités
commerciales et artisanales. Grâce à leur volonté et à leur sens d’affaires, ils ont réussi à créer
des affaires assez importantes et prospères. D’autres, de part leur fortune, ont occupé des
fonctions qui étaient jusqu’alors exercées par les Européens.
62
Idem
63
Augustin DIMANDJA, Le management fiscal et la rentabilité d’une entreprise, page 15
29
A. Définition de l’impôt
Les auteurs proposent plusieurs définitions de l’impôt selon que l’on met l’accent sur
l’un de ses aspects.
Mais la définition classique est celle de Gaston Jeze, l’un des plus grands financiers du
18è siècle que les auteurs modernes n’ont jamais contredit sur le plan de fond64.
Il définit l’impôt comme étant « une prestation pécuniaire requise des particuliers par
voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques »65. Eu égard à l’évolution de cette notion d’impôt, la définition de Gaston Jeze ne
peut être acceptée aujourd’hui que moyennant quelques retouches :
- En parlant d’une prestation pécuniaire requise des particuliers, l’auteur ne voyait
comme contribuables que les individus, or il s’avère aujourd’hui que l’impôt est requise non
seulement des individus (personnes physiques) mais aussi des personnes morales de droit
privé et parfois de droit public ;
- Les fiscalistes modernes se souciant de la justice fiscale estiment que la prestation
pécuniaire doit être requise en fonction de la capacité contributive du contribuable ;
- Lorsque Gaston Jeze dit que l’impôt est payé « sans contrepartie ». Cette affirmation
est partialement correct. Ainsi, sans le contredire sur le fond nous estimons qu’il faut ajouter
une précision à cet élément de la définition car dans une certaine mesure, l’impôt comporte
toujours une contrepartie. En effet, en payement de l’impôt, le contribuable bénéficie en
contrepartie (de la part des pouvoirs publics) de la sécurité et de bien d’autres services publics,
seulement, cette contrepartie n’est pas déterminée et il n’y a pas proportionnalité entre le
service reçu et l’impôt payé ;
- Si au 19è siècle l’impôt était uniquement payé « en vue de la couverture des charges
publiques » mais, certains impôts modernes servent surtout d’instrument d’interventionnisme
de l’Etat dans la vie économique et social. Il faut donc tenir compte de cet aspect dans la
définition.
C’est ainsi qu’après ces mises au point, le professeur Roger KOLA GONZE le définit
comme « une prestation pécuniaire requise de personnes physiques ou morales de droit privé
voire de droit public, d’après leurs facultés contributives par voie d’autorité ; à titre définitif
et sans contrepartie déterminée en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins
64
R. KOLA GONZE, opcit., p. 7
65
Jeze Gaston, Cité par. DUVERGER M., Finances publiques, 11ème édition, PUF, Paris, 1988, 125
30
L’examen de cette définition montre qu’en dépit du caractère mouvant et évolutif que
présente la notion de l’impôt, celle-ci s’organise toujours autour de quelques éléments stables.
A savoir :
- L’impôt est une prestation pécuniaire : A travers cet élément, nous notons que
l’impôt est toujours payable en argent et se distingue des autres prestations en nature comme
les réquisitions qui peuvent aussi être exigées des citoyens.
- L’impôt est payé d’après les facultés contributives : Cet élément veut dire que le
contribuable doit payer l’impôt en fonction de ses capacités et en fonction des charges
supportées.
- L’impôt est payé par voie d’autorité : Cet élément met en évidence le caractère forcé
de l’impôt. Il s’agit d’un prélèvement imposé par l’Etat au moyen de son pouvoir de
contrainte et non d’un prélèvement volontaire
- L’impôt a un caractère définitif : En principe, le contribuable ne se verra jamais
restituer l’argent de l’impôt à l’exception des cas de double imposition et d’erreur matérielle
- L’impôt est payé en vue de couvrir les charges publiques ou à des fins
d’interventionnisme de la puissance publique.
Cela signifie que l’impôt sert non seulement à financer les services traditionnels mais
permet aussi à l’Etat d’intervenir dans la vie économique et sociale.
C. Principes de l’impôt
66
R. KOLA GONZE, opcit., p. 7
31
D. Classifications de l’impôt
La classification traditionnelle est celle qui est faite entre l’impôt direct et l’impôt
indirect.
Cette classification est traditionnelle et malgré son ancienneté et ses multiples
justifications, elle conserve une valeur pratique, bien qu’elle ne soit pas scientifique. D’où la
difficulté de distinguer facilement la contribution directe de la contribution indirecte.
Le Professeur Mathias BUABUA wa KAYEMBE pour sa part tente de les définir en
ces mots : l’impôt direct est celui dont la charge demeure définitivement supportée par celui
qui en est assujetti, le contribuable n’ayant pas la possibilité de la répercuter sur autrui tandis
que l’impôt indirect est celui dont la charge est répercutée sur autrui.67
Il faut reconnaître qu’en pratique il n’est pas aisé de déterminer les impôts direct et
indirect quand on sait qu’à l’heure actuelle tout impôt peut être répercuté sur un sujet de droit
autre que le contribuable, légalement ou illégalement.
Ainsi le professeur KOLA estime que la meilleure distinction entre ces deux types
d’impôt devrait s’apprécier au regard d’un certain nombre des critères68. Notamment :
A travers le critère de l’incidence ou de la répercussion légale : « est considérée
comme contribution directe ; celle qui ne peut être légalement répercutée dans le prix » parce
qu’elle est en droit, supportée et payée par la même personne, tandis que : « est considérée
comme contribution indirecte celle qui est légalement répercutable dans les prix de tel sorte
que c’est l’acheteur ou les acheteurs successifs qui en droit, la supportent ». Cette distinction
est peu satisfaisante parce que les règles de l’incidence sont très incertaines.
A travers le critère de recouvrement, certains auteurs affirment que, la contribution
indirecte est celle qui est perçue sans intervention du rôle nominatif, par contre, toute
contribution perçue par voie de rôle nominatif est la contribution directe. Cette opposition
67
BUABUA wa KAYEMBE M, Traité de Droit Fiscal Zaïrois, PUZ, Kin, 1993, p.19
68
R. KOLA GONZE, opcit, p 10
32
pose également des problèmes dans la mesure où il y a des contributions directes sans rôle
nominatif. A titre d’exemple : la retenue à la source ou le stoppage à la source de la
contribution professionnelle sur les rémunérations.
69
Article 174 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, In Journal officiel de la RDC, numéro spécial du
18 février 2006, Kinshasa, 2006 (telle que révisée à ce jour);
33
administration des Provinces sont du domaine des compétences exclusives des Provinces et
l’impôt personnel minimum perçu au profit des communes, secteurs ou chefferies.70
Une bonne analyse qui se rapporte au système d’imposition des revenus, appelle
également un aperçu général de la structure du système fiscal en vigueur et du cadre juridique
qui soutendent les impôts en République Démocratique Congo.
70
C. MUFUNDJI TSHINAT-kart, Opcit., p 374
71
Ibidem, p. 381
35
A. Forme passive
Étant donné que l’identification du contribuable par les services des impôts, entraîne,
pour lui, des obligations telles que la souscription annuelle d’une déclaration fiscale et celle
de payer l’impôt correspondant, sans oublier les divers contrôles ou vérifications et contre
vérifications dont il peut faire l'objet, lesquels sont assimilés, le plus souvent, aux tracasseries
administratives, certains opérateurs recherchant le lucre à l’ombre de ces tracas, préfèrent
créer des associations sans but lucratif ou organisations non gouvernementales.
En effet, la forme passive de résistance est même synonyme de l’évasion fiscale
C’est l’action du contribuable dont le but exclusif est de se placer dans les conditions
les plus avantageuses au regard de la loi fiscale73. Cet ensemble de procédure est non réprimé
par la loi.
Il y a évasion fiscale au sens propre du terme quand celui qui devrait payer un impôt
ne le paie pas, sans que la charge de celui-ci soit supportée par un tiers. Elle consiste en outre
à échapper à l’impôt en s’appuyant sur les lois. La notion d’évasion fiscale est plus large que
celle de la fraude fiscale car cette dernière n’est qu’un cas particulier de l’évasion fiscale.
Ceux qui la pratique agissent dans un but de détournement de la législation et comme
conséquence néfaste sur le plan fiscal, elle crée l’injustice sociale entre les contribuables qui
ont l’habitude de payer normalement leurs impôts, et rend le pays pauvre car, il y a « la
diminution des recettes fiscales, la soustraction des capitaux importants à l’économie du
72
Idem, p. 378
73
BERNARD et Al, Dictionnaire économique et financier, éd. Seuil, Paris, 1978, p.595
36
pays74.
B. Forme active
Comme déjà dit plus haut, la résistance active découle de l’intention délibérée
d’échapper totalement ou partiellement à l’impôt, laquelle se matérialise par la violation
volontaire de la loi fiscale.
Cette forme de résistance débouche sur la fraude fiscale ou l’évitement de l’impôt en
ayant recours aux manœuvres frauduleuses telles que la falsification des documents, l’usage
de faux etc. C’est donc la fraude fiscale.
La fraude fiscale est l’expression d’une insurrection de la personne physique ou
morale contre l’Etat. C’est le fait d’échapper à l’impôt en violant les lois. D’après Lucien et
Pierre Bel trame, la fraude fiscale est une infraction ayant pour but d’échapper à l’impôt ou
d’en réduire les bases. Cette volonté d’éluder l’impôt est d’autant plus grave que le préjudice
au sein de l’ensemble de la collectivité75.
Pour éviter le choc des créances fiscales, les redevables ont également développé des
mécanismes raffinés de résistance à l’impôt. Parmi eux nous nous avons :
Les redevables procèdent dans le trafique des faux documents par la sous facturation
ou la surfacturation dans le but de gonfler les dépenses afin de réduire drastiquement l’assiette
de l’impôt. Et l’usage des faux documents débouche inévitablement sur la fraude fiscale.
74
MANLAMBI KAYAKO, Aspects fiscaux et financiers de la fiscalité, Mémoire, ISC, Kinshasa, 2004-2005, p.1
75
Idem
76
NGAOSYVATHN P., Le rôle de l’impôt dans les pays en voie de développement, Tome1 LGDJ, 1974, pp. 174
37
77
MUZANG KODI, Corruption et gouvernance en RDC durant la Transition (2003-2006), Institut D’études de Sécurité, Paris,
2008
78
NGOY NDJIBU et MUTONWA KALOMBE Jean-Marc Pacifique, « Analyse critique du système fiscal de la RDC : fondement
juridique et application de la loi », in KAS Librairie Africaine d’Etudes Juridiques 2, 2015, p. 495
38
Il n’existe pas de définition légale de revenu sur le plan fiscal en RDC. Le législateur
se contente d’énumérer les revenus imposables.
Ainsi dans ce chapitre nous allons dans ce chapitre présenter les fiscalités des
bénéfices et des dividendes avant soulever les de résistances à ces revenus et éventuellement
proposer des perspectives pour lutter contre ces résistances.
Comme déjà dit tout haut, dans ce travail nous n’allons nous intéressé qu’à deux types
de revenus réalisables dans une société commerciale que sont les bénéfices comme revenu de
société ainsi que des dividendes comme revenus des associés.
Ainsi dans cette section nous parlerons en détail de la fiscalité sur ces différents revenus c’est-
à-dire de l’impôt sur bénéfices et profits (IBP) ainsi que de l’impôt mobilier sur les dividendes
Un bénéfice, en Droit des sociétés commerciales, est « tout gain pécuniaire ou gain
matériel qui s’ajouterait à la fortune des associés ». Il n’est donc pas nécessaire que le gain
soit pécuniaire, pourvu qu’il soit appréciable en argent ; mais il doit consister en un
enrichissement positif, et non pas simplement en une économie d’une dépense80
Les bénéfices sont « l’excédent des éléments d’actif sur les éléments passifs de
l’entreprise. Cette somme apparaît au passif du bilan par une inscription qui en rétablit
l’équilibre ». Le bénéfice est en fait le « résultat net d’une activité professionnelle », la
différence entre les recettes brutes réalisées au cours d’un exercice comptable et les dépenses
ayant été faites durant le même exercice, dans le cadre de l’exercice de la profession et ayant
concouru à la réalisation desdites recettes.81
79
COPPENS Pierre, Cours de Droit Fiscal : les Impôts sur les revenus, université de Louvain, Faculté de Droit, 1971, p. I.
80
LUKOMBE Nghenda, cité par Trésor-Gauthier M. KALONJI, Précis de droit fiscal congolais, Ed. universitaire européenne,
2014, p. 60
81
Adalbert KITOPI KIMPINDE, note de cours de droit fiscal, UNILU, faculté de droit, 2022-2023, p. 50
39
Par contre, le terme « profits » est un terme équivalent à « bénéfice » mais utilisé, sur
le plan fiscal, pour désigner les bénéfices (article 27 de l’ordonnance-loi n°69/009 du 10
février 1969), quelle que soit leur dénomination, des professions libérales (avocats cabinets-
conseils divers etc.), des charges ou offices (avoués et notaires) ainsi que les profits, quelle
qu’en soit la nature, des occupations lucrative82.
Dans les législations étrangères comme en Droit fiscal français, le terme « profits » est
également utilisé pour désigner les bénéfices des opérations plus occasionnelles ou pour
désigner les recettes accessoires par rapport aux bénéfices provenant de l’exploitation
principale de l’entreprise. Généralement, les profits sont d’origines diverses. Les plus
courants sont, par exemple, les revenus tirés du portefeuille des valeurs mobilières, les
produits de la location d’immeubles appartenant à l’entreprise, les profits de construction ...83
Dans le système fiscal congolais, les profits sont taxés à l’impôt sur le revenu dans les
mêmes conditions que les bénéfices provenant de l’exploitation principale de l’entreprise.
Voilà pourquoi l’impôt est dénommé « Impôt sur les bénéfices et profits »84.
L’impôt sur les bénéfices et profits (IBP) est un impôt qui s’applique aux bénéfices
réalisés par les entreprises en République démocratique du Congo. Il concerne toutes les
activités industrielles, commerciales, artisanales, agricoles ou immobilières, y compris les
libéralités et avantages quelconques85.
A. Base légale
L’impôt professionnel (IBP) atteint, sous réserve des dispositions des conventions
internationales, les revenus désignés ci-après provenant d’activités professionnelles exercées,
exploitées ou utilisées en République démocratique du Congo alors même que le bénéficiaire
n’y aurait pas son siège social, son principal établissement administratif, son domicile ou sa
82
Idem
83
Barilari, A. et Drapé R., Lexique fiscal, Dalloz, Paris, 1992, p.21
84
A. KITOPI KIMPINDE, opcit, p. 51
85
Impôt sur les bénéfices : principe et calcul – Capital.fr. https://www.capital.fr/votre-argent/impot-sur-les-benefices-
1401372. Consulté le 08 mars 2023 à 14h24’
40
1°) les libéralités et avantages quelconques revenant à quelque titre et sous quelque
forme que ce soit aux associés non-actifs ou à leurs héritiers dans les sociétés autres que par
actions ;
N.B. Les primes d’émission ne sont pas considérées comme bénéfices pour autant qu’elles
soient affectées à un compte indisponible ou incorporées au capital social.
86
Articles 39 à 31 de la loi de finances n°21/029 du 31 décembre 2021 pour l’exercice 2022 In Journal officiel de la RDC
numéro spécial du 13 janvier 2022, p.16-17.
87
Article 1er du Décret n° 109-2000 du 19 juillet 2000.
41
L’impôt frappe donc sur Les revenus professionnels désignés aux points 1°) à 4°) ci-
dessus sont imposables sur leur montant net, c’est-à-dire à raison de leur montant brut
diminué des seules dépenses professionnelles faites, pendant la période imposable, en vue
d’acquérir et de conserver ces revenus 88.
Sont considérées comme faites pendant la période imposable, les dépenses et
charges professionnelles qui, pendant cette période, ont été payées ou ont acquis le caractère
de dettes ou pertes liquides et certaines.
Par contre, les sommes payées en rémunération des prestations de services de
toute nature fournies par des personnes physiques ou morales étrangères non établies en
République démocratique du Congo sont imposables sur leur montant brut.
Constitue la base de l’impôt, le montant net de tous les bénéfices et réalisés par
une entreprise. Le montant net (des bénéfices et profits) est obtenu en déduisant du montant
brut des revenus les charges professionnelles déductibles, les pertes des exercices antérieurs
(maximum deux années consécutives) et des revenus définitivement taxés (RDT).
D. Taux de l’IBP
L’IBP est calculé sur le bénéfice net de l’entreprise, après déduction des
charges et des rémunérations versées aux dirigeants⁴.
Le taux de l’IBP est de 30 % pour les entreprises minières et leurs sous-
traitants², et de 14 % pour les non-résidents qui fournissent des services en RDC³.
L’IBP est payé en trois fois : un acompte en juillet, un deuxième en novembre,
puis le solde en avril de l’année suivante².
bénéfices et profits est tenue de souscrire chaque année, au plus tard le 30 avril de l’année qui
suit celle de la réalisation des revenus, une déclaration de ses revenus89. Sous réserve des
dispositions particulières applicables aux petites et moyennes entreprises, la déclaration doit
être appuyée du bilan, du tableau de formation du résultat et du tableau économique, fiscal et
financier complet conformes aux modèles diffusés par le Conseil Permanent de la
Comptabilité au Congo, de la déclaration spéciale des résultats de la réévaluation, pour les
entreprises procédant à la réévaluation, ainsi que toutes autres pièces justificatives que le
contribuable jugerait nécessaires. Elle est contresignée par le conseil ou le comptable du
redevable.
Il est également joint à la déclaration, un relevé récapitulatif des ventes réelles
effectuées au cours de l’année précédente à des personnes physiques ou morales réputées «
commerçants » ou « fabricants ».
Les personnes morales devront aussi fournir une copie des procès-verbaux
notariés des assemblées générales ordinaires et extraordinaires approuvant les états financiers
joints à la déclaration fiscale ou ayant entraîné la modification des statuts. Les documents et
pièces justificatives visés ci-dessus certifiés exacts par le redevable ou son représentant et
contresignés par son comptable ou son conseil. Ils doivent être présentés dans la langue
officielle.
La déclaration doit être souscrite même si le redevable estime qu’il a subi des
pertes ou qu’il n’a pas réalisé des revenus imposables
Direction Provinciale, CDI, CIS) et l’impôt est versé au compte du Receveur des impôt auprès
d’une banque agrée.
Les dividendes sont des sommes d’argent versées aux actionnaires d’une entreprise à
partir des bénéfices réalisés. En droit fiscal congolais, les dividendes sont considérés comme
des revenus de capitaux mobiliers (RCM) et sont soumis à l’impôt sur le revenu90. Les
dividendes ne sont pas considérés comme une rémunération, mais comme une rémunération
du capital investi91. Ils ne sont donc pas soumis à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui est
une taxe sur la valeur ajoutée qui s’applique aux livraisons de biens et aux prestations de
services effectuées à titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel.
90
Article 13 de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 applicables aux impôts cédulaires sur les revenus, in code
général des impôts de la RDC, mise à jour du 31 mars 2021, p. 66
91
Régime de droit commun – Direction Générale des Impôts (DGI RDC). https://dgi.gouv.cd/regime-de-droit-commun/
(consulté le 16 août 2023)
92
Azama Lana, cité par A. KITOPI KIMPINDE, Op. cit. p. 46.
93
Article 1er, 2° de l’Ordonnance-Loi n° 69/009 précitée
44
autres que par actions qui possèdent en RDC leur siège social et leur principal
établissement administratif ;
Les dividendes sont une part des bénéfices réalisés par une société (par actions ou
anonyme) distribuée à la fin d’un exercice aux actionnaires en application d’une
délibération de l’assemblée annuelle 94
. Lorsque cette part de bénéfices distribuée
concerne ceux réalisés par une société de personnes, c’est-à-dire une société autre que par
actions, on l’appelle alors « revenus de parts » 95.
D. Le taux
94
R. GUILLIEN, J. VINCENT,, Lexique des termes juridiques, Dalloz, Paris, p. 199.
95
En droit de l’OHADA, constituant actuellement le Droit commercial congolais, les sociétés autres que par actions sont : la
société à responsabilité limitée (SARL), la société en commandite simple (SCS), la société en nom collectif (SNC) et la société
en participation.
96
A. KITOPI KIMPINDE, Opcit, p. 47
97
Article 26 de l’Ordonnance-loi n° 69-009 précitée.
98
Art. 246, b, de la loi n°07/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier telle que modifiée et complétée par la loi n°18/001
45
1) Calcul de l’impôt.
Le calcul du montant de l’impôt mobilier se fait en appliquant un certain
pourcentage (le taux de l’impôt) à l’assiette ou à la base imposable.
Formule = Base imposable x Taux
Soit I.M sur les dividendes= Total dividendes × 20% ou encore Total dividendes ×
10% pour le secteur minier.
2) Modalités de perception, redevables et échéance de paiement de l’impôt mobilier sur
les dividendes
C’est la retenue à la source de l’impôt par la personne qui paie ces revenus et son
versement au compte du Receveur des Impôts des montants ainsi retenus.
La retenue à la source est un « système de recouvrement dans lequel un tiers peut être
amené à verser l’impôt à la place du redevable »99. En Droit fiscal congolais, la retenue à la
source est appliquée pour les revenus mobiliers, les rémunérations et les revenus locatifs.
Ainsi, le prélèvement de l’impôt est effectué directement soit par le locataire et le sous-
locataire, l’employeur ou la personne qui paye des revenus mobiliers.
« Le système de la retenue à la source présente beaucoup d’avantages :
- Rentrées de trésoreries régulières pour l’Etat ;
- Simplification du travail de l’administration fiscale ;
- Plus grande acceptation du poids de l’impôt par le contribuable ;
- Suppression du décalage entre la création du revenu et le prélèvement fiscal.
Le principal inconvénient réside dans la complexité des mécanismes qu’exige la
forte personnalisation de l’impôt sur le revenu »100 Les personnes physiques ou morales
redevables de l’impôt mobilier sur les dividendes sont tenues de souscrire une déclaration,
dans les quinze jours qui suivent le mois au cours duquel les dividendes ont été payés ou mis
à la disposition des bénéficiaires101.
Les sociétés étrangères redevables de cet impôt mobilier souscrivent une
déclaration au plus tard le 30 avril de l’année qui suit celle de la réalisation des
du 09 mars 2018, In Journal officiel de la RDC, numéro spécial du 28 mars 2018, p. 62.
99
BARILARI, A. et DRAPE, R., Lexique fiscal, Dalloz, Paris, 1992, p. 156
100
Idem
101
Loi de finances n°14/002 du 31 janvier 2014 pour l’exercice 2014 (article 7), In Journal Officiel, numéro spécial, Kinshasa,
3 février 2014, p.8.
46
revenus102.
Les régimes d’imposition à l’impôt professionnel sont variés et cela explique aussi, en
partie, la variété des techniques mises en œuvre par les contribuables pour écharper
totalement ou partiellement au choc des créances fiscales.
Ainsi nous examinons les techniques de résistance à l’impôt développé par tous les
redevables de l’impôt professionnel quel que soit le régime d’imposition.
moment venu, vérificateurs auprès de mêmes entreprises. C’est ainsi qu’à faveur du
clientélisme politique ou professionnel, certains contribuables seront trouvés être, plusieurs
années durant, la chasse gardée des mêmes vérificateurs des impôts. Comment, en pareilles
circonstances, les d’impôts sur les bénéfices et profits ne peuvent-ils pas être tronqués au
détriment du Trésor Public ?
Et la corruption, comme dit tout haut, reste le recours le plus fréquent aux agents du
fisc pour échapper à l’obligation fiscale.
A. La pression fiscale
L’impact est négatif lorsque la fiscalité étouffe les opérateurs économiques c’est-à-dire
103
A. BITEGETSIMANA MBARUSHA, J. RUKUNDO NDIZEYE, Opcit., p. 2
48
la proportion des charges fiscales est largement élevée en engouffrant une grande partie des
charges d’exploitation. Si les charges fiscales incombant à l’entreprise sont élevées, ces
dernières seront contraintes de fermer l’entreprise, de procéder aux fraudes, de réduire les
quantités de production, de réduire l’effectif des employés, de majorer le prix de vente, etc.
Dans un marché concurrentiel, il va s’observer les méventes et le surendettement des
propriétaires pour chercher à couvrir les besoins prioritaires. Au finish, si les mesures
efficaces ne sont pas prises, l’entreprise sera en difficulté et est d’ores et déjà vouée à l’échec
ou condamnée à disparaître. Cette réalité corrobore la théorie de Arthur Laffer qui soutient
que trop d’impôts tue l’impôt104. Mais dans une situation de crise des valeurs, caractérisée par
la fraude fiscale à outrance, les entreprises sont plus avantageuses au détriment de l’Etat.
Ainsi une croissance économique affaiblie est constatée.
B. La double imposition
La double imposition est le fait, pour un revenu, d’être imposé deux fois au niveau
fiscal. Le plus souvent cela arrive lorsqu’un individu ou une société sont présents dans deux
pays qui n’ont pas conclu de convention fiscale entre eux. Et à cet effet, la RDC ne connat pas
de convention avec la plus part des pays africains qui font son entourage.
La double imposition peut avoir des conséquences négatives sur les contribuables, les
entreprises et l’économie. Voici quelques-uns des inconvénients de la double imposition :
- Elle peut entraîner une charge fiscale plus élevée pour les contribuables.
- Elle peut décourager les entreprises de s’installer dans un pays.
- Elle peut réduire la croissance économique.
- Elle peut être un fardeau pour les entreprises et les particuliers.
- Elle peut encourager les entreprises à se délocaliser dans d’autres pays.
- Elle peut décourager les entreprises d’investir dans certains pays.
C. La mauvaise gouvernance
Ibidem, p. 4
104
Selon le site Zoom Eco, la pression fiscale a presque doublé en deux ans, passant de
8% en 2020 à 15% en 2022106. Cette augmentation rapide des impôts peut être perçue comme
une atteinte au pouvoir d’achat des contribuables, surtout dans un contexte de crise
économique et sanitaire. Certains contribuables peuvent alors refuser de payer leurs impôts
pour exprimer leur mécontentement ou leur revendication vis-à-vis de l’État ou de certaines
de ses politiques.
Avant d’aborder l’examen du présent sujet, nous devrions en principe poser comme
problématique :
« Quelles réformes fiscales ou autres faudrait-il mettre en œuvre afin d’atténuer, sinon
de réduire au strict minimum, la résistance à l’impôt sur les revenus de sociétés commerciales
en République Démocratique du Congo ?»
Ainsi dans le cadre de recherches et vu les raisons qui de résistance précitées, nous
pensons que pour réduire sinon éradiquer la délinquance fiscale qui se manifeste sous forme
de fraude fiscale, d’évasion fiscale ou de refus par les sociétés de payer les impôts sur les
revenus, l’autorité étatique pourra procéder par :
L’Etat congolais pourrai, pour mettre fin ou du moins limiter la résistance fiscale et
attirer l’investissement, procéder par une réforme de sa législation fiscale visant à alléger la
pression fiscale sur les sociétés commerciales
Ainsi dans le même sens, nous reposant sur la théorie d’Arthur laffer qui stipule : «
Trop d’impôt tue l’impôt ». Cette théorie qui montre que l’impôt doit être invisible pour dire
qu’il ne doit être lourd sur les opérateurs économiques de peur de les décourager, mais plutôt
appliquer un taux optimal. De surcroît, l’économiste cherchait à démontrer la limite de
l’efficacité de l’imposition des revenus. Sous un certain seuil, l’État se prive d’argent qu’il
pourrait percevoir. En effet, un taux d’imposition de 0% ne renflouera pas les coffres publics.
Toutefois, après un certain seuil, on découragerait le travail et la création de richesse tandis
qu’on encouragerait l’évasion et l’évitement fiscal. La base d’imposition s’en trouverait
conséquemment
Selon la théorie d’Artur Laffer, certains agents économiques peuvent diminuer leurs
revenus après des hausses de l’impôt sur le revenu. Plus généralement, on peut attendre une
élasticité négative de la base d’un impôt en fonction de son taux. Quand l’élasticité de la base
au taux d’un impôt dépasse -1, il devient non rentable, en terme de recettes globales,
d’augmenter son taux. Ainsi l‘Etat collectera plus de recettes à un taux de 1% qu‘à un taux de
0%, mais il n‘enregistrera pas plus de recettes fiscales à un taux de 80% qu‘à un taux de 10%.
Les raison de cette perte de recettes sont expliquées par Laffer en 1981.107
En effet, la baisse des taux d‘imposition est vue comme un moyen de relancer
l‘activité économique en influençant les décisions des agents économiques en matière
d‘investissement, d‘épargne et d‘offre de travail et d‘emploi. Les recherches plus récentes ont
montré que des taux d‘imposition élevés freinent la croissance économique, et il semble se
dégager un consensus quant aux effets macroéconomiques de la fiscalité : la politique fiscale
n‘est pas économiquement neutre.108
Il serait donc opportun de réduire l’impôt pour attirer les investisseurs dans
l’économie congolaise, ce qui ferait aussi croître les recettes fiscales de l’État.
107
Etienne KITOKO LISOMBO, Marcel SENGA PESSE, Pression fiscale et croissance économique, Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion, Université de Kisangani, Kisangani, RD Congo, p. 18
108
Ibidem
51
Ainsi pour améliorer la pression fiscale en faveur des sociétés commerciales une
révision de la législation fiscale peut être envisagée pour rendre le système fiscal plus
équitable et incitatif pour les sociétés commerciales. Cela peut inclure la simplification des
procédures fiscales, la réduction des taux d’imposition excessifs (des taux fiscaux compétitifs
en comparaison avec ceux des autres pays de la région), et l’identification des lacunes dans
les lois fiscales pour les combler.
1. Stimuler l’investissement :
Pour éviter la double imposition, la plupart des pays ont conclu des accords en matière
de double imposition qui permettent d’éliminer ou de réduire la double imposition des
revenus gagnés dans un pays par un résident de l’autre. La RDC ainsi pourrait négocier des
accords de non-double imposition avec d’autres pays afin d’éliminer la double imposition
pour les entreprises ayant des activités transfrontalières. Cela encouragerait les
investissements internationaux et la coopération économique.
- Exonération de la double imposition sur tous les types de revenus, y compris l’impôt
sur le revenu des sociétés, l’impôt sur le revenu des particuliers, les retenues à la source et les
impôts sur les dividendes.
L’État peut renforcer le contrôle fiscal et la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales,
52
ainsi s’assurer que les sociétés commerciales respectent leurs obligations fiscales, en
renforçant des capacités de l’administration fiscale avec des moyens juridiques, administratifs
et techniques dont il dispose. Par exemple, il peut vérifier la conformité des déclarations
fiscales en utilisant des technologies de pointe pour détecter les fraudes fiscales, recouvrer les
arriérés d’impôts, sanctionner les infractions fiscales, etc. Il peut aussi coopérer avec d’autres
États ou organisations internationales pour échanger des informations fiscales et prévenir les
abus.
La collaboration avec d’autres pays et institutions internationales peut être bénéfique
pour lutter contre l’évasion fiscale transfrontalière. La RDC peut établir des accords de
coopération avec d’autres pays pour échanger des informations fiscales et poursuivre les
fraudeurs fiscaux qui se cachent à l’étranger. Il est aussi essentiel de renforcer les capacités de
l’administration fiscale en termes de formation, de recrutement et d’équipement. Cela peut
inclure la formation du personnel sur les méthodes de détection de la fraude fiscale et
l’investissement dans des outils technologiques pour améliorer la collecte de données fiscales
CONCLUSION
Au terme de notre travail, une conclusion s’avère indispensable pour parachever ce
travail. Notre travail intitulé de la fiscalité des revenus des sociétés commerciales : cas des
bénéfices et des dividendes.
Pour mieux situer la portée de notre étude, nous sommes partis de la problématique
constituée de trois questions fondamentales ci-après :
- Quel est l’impacte de la fiscalité des sociétés sur les investissements ?
- Pourquoi les sociétés résistent-elles à l’impôt ?
- Comment faire afin d’atténuer, sinon de réduire au strict minimum, la
résistance à l’impôt sur les revenus de sociétés en République Démocratique du
Congo ?
Il a été donc question d’élucider l’impact ou les effets de la fiscalité des sociétés sur
les investissements en République Démocratique du Congo. Il essaie de trouver comment et
pourquoi les sociétés commerciales résistent à leurs obligations fiscales et aussi proposer les
moyens à partir desquels la fiscalité congolaise serait viable et souhaitable pour les sociétés et
aussi permettre l’État à lutter contre les résistances à l’impôt.
En guise d’hypothèses, nous avons noté qu’en effet les entreprises tiennent compte de
la pression fiscale lorsqu’elles décident où établir leur siège social ou leurs activités. Ainsi les
pays ou régions offrant des régimes fiscaux plus favorables peuvent attirer davantage de
sociétés commerciales, créant ainsi des emplois et stimulant l’économie locale.
Ainsi nous avons abouti aux résultats selon lesquels le système fiscal congolais porte
en lui-même les germes de son inefficacité.
La résistance à la fiscalité (la fraude et l’évasion fiscales) n’étant en majeur partie que
résultantes d’une pression fiscale élevée dans une économie donnée, comme l’indique la
théorie de l’économiste américain Arthur LAFFER : « trop d’impôts tuent l’impôt », La
pression fiscale actuelle en RDC est relativement élevé par rapport à d’autres pays africains,
et elle présente aussi des défis pour les investisseurs, notamment en termes de complexité, de
coût et de transparence. Et donc constitue un obstacle aux investissements.
Par conséquent, ce système fiscal ne pourra être un levier de l’investissement que s’il
est plus équitable et moins contraignant, que si le contribuable congolais paye son impôt avec
un sens de civisme et de loyauté. Telles doivent être désormais les nouvelles bases d’un
54
système fiscal qui favorise l’investissement, l’expansion des entreprises et donc la création
d’emplois et de richesses. C’est dans ce sens que l’Etat devra poursuivre une politique de
rationalisation, de lutte contre le gaspillage et de mobilisation des ressources internes en vue
de gagner le pari de l’édification d’une société solidaire et d’un État de droit.
Nous osons donc croire qu’une réforme fiscale pourrait avoir comme incidence,
l’allégement de la pression fiscale et que toutes ces mesures qui marquent un signal fort par
rapport au souci de l’assainissement de l’environnement économique, comme signer des
accords de non-double imposition, encouragé la transparence fiscale permettraient aux
sociétés congolaises en général d’améliorer leur rendement.
55
BIBLIOGRAPHIE
A. Rapports
B. Documents divers
a) Notes de cours
1. BANZA ILUNGA A., Manuel de méthodologie de la recherche juridique Université
de Lubumbashi, faculté de Droit, 2023 ;
2. KALUNGA TSHIKALA V., Droit commercial II : les sociétés 2019 ;
3. KITOPI KIMPINDE A., note de cours de droit fiscal, UNILU, faculté de droit, 2022-
2023.
4. KOLA GONZE R., cours de Droit fiscal, 2005 ;
5. NKWANDA MUZINGA S., cours d’initiation à la recherche scientifique, UNILU,
2019-2020 ;
V. Thèses et mémoires
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économique, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Université de
Kisangani, Kisangani, RD Congo.
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mémoire, ISC, Kinshasa, 2004-2005 ;
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VI. Webographie
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argent/impot-sur-les-benefices-1401372. Consulté le 08 mars 2023 à 14h24’
2. Introduction générale au Droit des affaires OHADA – United Nations.
https://uncitral.un.org/sites/uncitral.un.org/files/media-
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https://hal.univ-reunion.fr/hal-02547866/document Source : conversation avec Bing,
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eco.net/a-la-une/rdc-le-gouvernement-se-felicite-de-laugmentation-de-la-pression-
fiscale-de-8-en-2020-a-15-en-2022/ consulté le 24 août 2023 à 15h27’ ;
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58
https://www.imf.org/-/media/Files/Countries/ResRep/COD/rdc-rforme-fiscale-rdc-
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59